La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. D’ARSONVAL
- A. BLONDEL
- Eric GERARD
- M.LEBLANC
- PROFE8SEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, INGÉN. EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES, DIRECTEUR DE L’iNSTITUT ANCIEN PROFESSEUR A
- MEMBRE DE L’iNSTITUT Pr A t/ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES ÉLECTROTECIINIQUE MONTEFIORE i/ÉCOLE SUPÉRIEURE DES MINES
- G. LIPPMANN
- ' D. MONNIER
- H. POINCARÉ
- PROFESSEUR A I, A SORBONNE, PROFESSEUR A L ECOLE CENTRALE MEMBRE DE I, ACADEMIE DES SCIENCES MEMBRE DE 1,’lNSTITUT DES ARTS ET MANUFACTURES ET DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
- A. WITZ
- Dr DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES DE LILLE, MEMBRE CORR1 DE L’iNSTITUT
- REDACTEUR EN CHEF :
- R. CHASSERIAUD, Ingénieur, ancien élève de l’École Polytechnique et de PÉcole Supérieure d’Électriciié.
- TOME XX (a* Sébie)
- 4e TRIMESTRE I 9 I 2
- ADMINISTRATION et RÉDACTION
- l4a, RUE DE RENNES, i4'a
- PARIS VIe
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- Traaft^uatrttMaoaé*. -> SAMEDI S OCTOBRE 1912. <? Tome XX (2* s«rte). — N* 40.
- Lumière Electrique
- Précé demm|ent
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- 'La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. Ü. — J.-II. Jacobsen.' Transformateur industriel de courànt continu, p. 7. — J. Simey. Chronique de la traction électrique : les poids lourds électriques, p. 11, . •
- Extraits des publications périodiques. — Arcs et lampes électriques cl pholomçtric. Nouvelle lampe vapeurs métalliques. M. Wolfke, p. 16. — Usines génératrices. Le tamponnage des laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L’organisation rationnelle des Centrales à gaz, L. Crepi.et, p. 18. — Chronique industrielle et financière. —Notes industrielles. Distribution d’eau de la commune d’Ixelles, p. 'il\. — Etudes économiques, p. ^8. — Renseignements commerciaux, 29. — Adjudications, p. 3i. .
- EDITORIAL
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- Nous avons, au moment de son introduction industrielle, présenté avec quelques détails à nos lecteurs ’/lé' très intéressant . transformateur industriel de courant continu qui a été dénommé par ses inventeurs, MM. Macfarlane, et Burge, l’auto-convertis-. seur C. M. B. J/
- M. J.-H. Jacobsen nous communique aujourd’hui des indications plus complètes sur les conditions d’emploi industriel de cette machine, qui est actuellement, introduite en France.
- Ce convertisseur est caractérisé par le fait qu’il ne possède qu’un seul induit et un seul collecteur, et que le circuit magnétique est indépendant de la carcasse en fonte de la machine. D’où une réduction considé-
- rable du poids et des dimensions d’encombrement par rapport aux groupes moteur-générateur habituellement employés.
- Le montage des enroulements est exécuté de deux manières différentes suivant qu’on veut faire fournir par le secondaire une tension constante ou une intensité constante.
- Parmi les précisions nouvelles apportées par M. Jacobsen dans son étude publiée aujourd’hui, on remarquera les caractéristiques de deux de ces machines employées, l’une pour l’alimentation de lampes à arc sans résistances, l’autre pour la soudure électrique. —
- Le problème des poids lourds électriques,
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- c’est-à-dire de la traction, à l’aide de l’énergie électrique, des automobiles destinées aux grosses charges, a été étudié récemment par un ingénieur allemand, M. Wendt, qui a abouti à des conclusions fort encourageantes, au moins dans certains cas, ainsi qu’il résulte d’essais comparatifs faits Outre-llhin.
- C’est en effet en Allemagne que ce problème industriel a fait le plus de progrès, tandis qu’il reste chez nous sensiblement stationnaire — et stationnaire dans le néant.
- On sait quels efforts ont été faits pour atténuer dans la mesure possible le principal inconvénient des lampes à vapeur de mercure, qui est la prédominance des rayons verts et bleus dans leur radiation. De bons .résultats ont été obtenus notamment en mélangeant à cette l’adiation la lumière des tubes à néon de M. G. Claude, qui présentent au contraire un excès de rayons rouges. Les deux excès se neutralisent.
- Mais on peut aussi tenter l’amélioi’ation directe de la lumière émise en remplaçant le mercure par un alliage convenable. MM. Wolfke et lîitzmann, qui ont orienté leurs recherches dans cette voie, sont parvenus à construire une nouvelle lampe à
- vapeurs métalliques en utilisant du cadmium, additionné de quelques pour cent de mercure.
- Cette lampe pi’ésenterait en outre l’avantage d’ètre plus économique aux fortes charges.
- Enfin plusieurs dispositifs d’allumage ont été mis au point par les mêmes auteurs; ils décrivent notamment un dispositif à bascule qui a été réalisé avec succès.
- M. L. Creplet a publié récemment un important mémoire dans lequel il étudie avec beaucoup de soin et à la lumière de calculs précis comment on doit établir industriellement la comparaison entre le tamponnage par volant et le tamponnage par accumulateurs. L’auteur envisage spécialement le cas des laminoirs et des machines d’extraction.
- Dans la première partie de son étude, M. L. Creplet montre toute l’importance des pertes d’énergie entraînées par les volants.
- Enfin, dans nos Notes industrielles, on trouvera un exemple intéressant de l’application de l’électricité à la commande des pompes.
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- TRANSFORMATEUR INDUSTRIEL DE COURANT CONTINU
- La machine décrite ci-après n’est pas nouvelle.
- Elle est répandue depuis deux années environ en Angleterre où elle est construite par MM. Crompton C° Ltd et elle a fait l’objet de quelques articles publiés dans plusieurs revues anglaises dont un extrait important a presque aussitôt paru ici même (*).
- Fig. i. — Vue de l’auto-convertisseur C. M. B.
- Cette machine,, appelée à un grand avenir •par ses nombreuses et intéressantes applications, étant actuellement introduite en France (2), nous croyons qu’il est intéressant d’en donner une description plus complète et d’en exposer les applications.
- Elle est dénommée auto-convertisseur
- (') Le convertisseur automatique C. M. B., par J.-C. Macfarlane et H. Burge, Lumière Electrique, tome VII (a“ série), n° 36, p. 3o5.
- (2) Par MM. Henrion et Jacobsen.
- C. M. B. et a été imaginée par deux ingénieurs anglais, MM. Macfarlane et Burge.
- Le bût de l’auto-convertisseur C. M. B. est de modifier la tension d’une distribution à courant continu en une tension qui peut varier entre o jusqu’au double de la tension d’alimentation, fonction qui, actuellement, est généralement donnéeà un groupe moteur générateur. L’auto-convertisseur C. M. B. peut remplacer le groupe moteur-générateur dans toutes les applications avec de nombreux avantages tant aux points de vue encombrement, prix, rendement, qu’au point de vue pratique de fonctionnement et de surveillance.
- Ces avantages proviennent particulièrement du fait que la machine ne possède qu’un seul induit et un seul collecteur et que le circuit magnétique est indépendant de la carcasse en fonte de la machine dont l’encombrement et le poids se trouvent de cette façon considérablement réduits. En outre, les paliers sont montés sur billes, et le fonctionnement est absolument silencieux.
- La figure i représente un auto-convertisseur C. M. B.
- Rappelons brièvement le principe de-cette machine. Nous reprendrons pour cela les
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- principaux Irails du raisonnement déjà exposé dans cette Revue (*).„.
- La figure a représente le schéma d’une machine bipolaire ordinaire. Le collecteur de cette machine est muni de ses balais ordinaires cia ainsi que de deux balais supplémentaires bb réunis l’un à l’autre. Si l’on appelle P la tension primaii’e d’alimentation, la tension entre les deux balais en‘court-circuit bb et l’un des pôles de la machine sera une fonction de P et pourra représenter une tension secondaire S dont le rapport P dépendra principalement de la position des balais bb sur le collecteur. ......
- Bien entendu, envisagée sous cette forme, une telle machine ne présenterait guère que des inconvénients : dont, en premier lieu, la présence en face des pôles ns des balais en court-circuit bb, ce qui ne permet pas un fonctionnement du collecteur sans étincelles.
- Fig. 3.
- Par l’adoption de la carcasse indiquée par la figure 3, il est possible de remédier à cet inconvénient.
- Une telle machine cependant est encore très imparfaite et il est aisé de voir que, pour qu’il soit possible de modifier le rapport de transformation de la machine, il est absolument nécessaire d’isoler complètement le circuit magnétique nisl d’un côté des balais en court-circuit, du circuit magnétique n2,v2 de l’autre côté des balais bb, de même qu’il est nécessaire d’employer un induit enroulé en anneau pour que les sections placées d’un côté des balais en court-circuit ne
- soient pas sous l’influence du circuit magnétique qui se.trouve de,l’autre côté.
- La séparation absolue des deux circuits magnétiques aura également pour effet de réduire le courant de circulation sous les balais bb et - d’augmenter considérablement la longueur des lignes de force du champ de réaction’ d’induit, qui dans la machine de la figure 3 rencontrait une réluctance beaucoup trop" faible' comme l’indiquent les lignes pointilléen. . *•
- On est* donc arrivé à établir une machine représentée schématiquement par la figure 4 qui montre que la réluctance que rencontre le ci rcui t magnétique de réaction d'induitest considérable. D’autre part, la longueur des deu* circuits magnétiques «jj, et n2s2 se trouvant réduite dans de très grandes proportions, la carcasse de la machine pourra elle-même être réduite, ce qui entraînera une diminution appréciable du poids et de l’encombrement de l’auto-convertisseur.
- Ces modifications cependant n’ont pas pour effet d’annuler complètement le courant de circulation sous les balais en court-circuit bb et la machine aurait encore un fonctionnement instable, soit qu’elle, ait tendance à l’emballement, soit au contraire que sa vitesse puisse tomber spontanément à des valeurs trop faibles si des précautions spéciales n’avaient pas été prises à l’effet d’annuler automatiquement le courant de circulation.
- Dans ce but, les pôles n2s2 ont été munis d’un enroulement supplémentaire à l’enroulement shunt ordinaire, et connecté, comme l’indique la figure, en série avec les balais bb, le point de connexion entre les deux bobines formant l’une des bornes du circuit secondaire.
- En temps de fonctionnement normal, lorsqu’il n’y a pas de courant de circulation sous les balais bb, chaque bobine A, et A2 transporte la moitié du courant secondaire; si cependant il naît un courant de court-circuil, il circulex’a en opposition avec le courant se-condaii’e principal dans les bobines At par
- p) Lumière Electrique, loc. cil.
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- exemple, et dans le même sens que le courant secondaire dans les bobines A,, de sorte que le courant résultant dans la bobine At sera plus petit que le courant dans la bobine A2 et, si ces bobines sont convenablement connectées, lé champ résultant aura pour effet d’empêcher le courant de circulation de prendre une valeur dangereuse quelconque et même de le prévenir complètement.
- En somme, les choses se passant comme ci-dessus, la force magnétomotrice du pôle n2 est plus petite que la force magnétomotrice du pôle s2, ce qui tend à créer sous ce pôle une tension en opposition à la force électromotrice que crée précisément le courant de circulation.
- Il est facile de voir que ces bobines en série peuvent être placées sur chaque pôle de la machine et qu’elles peuvent même être prévues de façon à compounder en quelque sorte la machine.
- Grâce à leur présence, le courant sous l’un des balais b ne diffère jamais de plus de 10 % du courant sous l’autre balai b, même si les inducteurs sont peu saturés.
- Les auto-convertisseurs C. M. B. peuvent être divisés en deux classes :
- i° Ceux donnant une tension constante pour toute valeur du courant.
- Fig. 4-
- 2° Ceux donnant un courant secondaire constant pour une variation donnée de la tension.
- La figure 4 montre le schéma de montage général de l’auto-convertisseur de la classe i
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- destiné à donner une tension constante. Une telle machine est l’équivalent en courant continu d’un auto-transformateur pour courants alternatifs, tout en ayant l’avantage de permettre aisément la variation du voltage secondaire indépendamment du voltage primaire ou de pouvoir être compoundée en vue d’annuler la chute de tension.
- Lorsqu’une machine de ce genre est utilisée pourl’éclairage,ilestbon de ne. saturer aucun des deux circuits magnétiques de chaque côté des balais en court-circuit, ce qui permet un bon réglage et une excellente neutralisation du courant de court-circuit.
- Lorsque les pôles du côté primaire n s, par exemple, ne sont pas saturés et les pôles du côté secondaire fortement saturés, il est possible d’utiliser cette machine pour réduire la tension d’une distribution de tramway en une tension d’éclairage 220 volts ou même no volts par exemple, tout en réduisant considérablement du côté secon-
- daire les variations de tension qui se produisent du côté primaire. Cette variation de la tension secondaire est encore plus complète lorsqu’on munit l’auto-convertisseur d’un volantet,malgré les variations habituelles de la tension sur le réseau de traction, on obtient très bien une tension d’éclairage pratiquement constante.
- Une application fort intéressante de l’auto-
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- convertisseur est l’équilibrage de la tension sur les réseaux de distribution à 3 fils. Dans ce cas, l’auto-convertisseur présente l’immense avantage sur les groupes ordinaires d’occuper un emplacement extrêmement réduit, d’avoir un poids très faible et un rendement extrêmement élevé. Le schéma relatif à cette application est indiqué par la figure 5. L’induit est divisé en deux parties égales, par les balais en court-circuit, de même que toutes les pièces polaires sont de dimensions égales; d’autre part, il est prévu des bobinages série sur tous les pôles, non seulement en vue d’équilibrer les tensions, mais encore pour annuler le courant de circulation sous les balais en court-circuit.
- La figure 6 montre un poste-sous-station dans lequel se trouve placé un de ces auto-convertisseurs.
- l'ig. 0.
- La construction des auto-convertisseurs G.’M^ B est telle que le fonctionnement ne nécessite aucune surveillance, ce qui permet d’adopter pour les sous-stations de ce genre une forme en tous points comparable à un
- poste de transformation dans les distributions à courants alternatifs. Un tel auto-convertisseur peut être employé à régulariser, jusqu’à i % près, une tension qui, sans son secours, varie, par exemple, de 460 à 58o volts, et, pour une différence de charge à 60 kilowatts de chaque côté du fil neutre par exemple, le rendement de l’auto-convertisseur à employer est de 94 %•
- La figure 7 montre le schéma général d’un auto-convertisseur de la classe 2. Le fonctionnement en a déjà été expliqué dans cette Revue (*).
- Fig. 7.
- En charge, l’induit est divisé par les balais en court-circuit, en deux portions l’une motrice, l’autre génératrice, et la force magnéto-motrice du côté moteur est en opposition avec celle du côté générateur. Avec un rapport de transformation déterminé, ces forces magné-tomotrices peuvent être égales et opposées, mais lorsque l’auto-convertisseur tel qu’il vient d’être décrit est utilisé à alimenter une lampe à arc ou plusieurs en série, la force magnétomotrice du côté générateur est beaucoup plus grande que celle du côté moteur lorsqu’on approche des conditions de court-circuit d’où un flux transversal important, qui suit les lignes pointillées de la figure 2, et qui lance un fort courant parasite à travers les balais en court-circuit. Ce flux peut être neutralisé en augmentant la force magnétomotrice dans le pôle n2 et en
- (') Lumière Electrique, loc. cit., p. 307.
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- diminuant la force magnétomotrice dans le pôle s2. Le passage du courant parasite dans les bobines Aj A2 remplit cette fonction d’une façon très complète. La bobine B qui maintient le champ dans le pôle «2 et la bobine C qui réduit graduellement le champ dans le pôle s2 lorsqu’on approche des conditions de court-circuit perfectionnent complètement cette fonction, neutralisant d’une façon parfaite le flux transversal.
- La figure 8 montre la caractéristique d’une de ces machines alimentant une lampe à arc ou plusieurs en série sans l’emploi de résistances. Les diverses courbes que montre
- Fig. 8.
- cette figure sont obtenues en modifiant la résistance en circuit avec la bobine B. Une telle machine est spécialement applicable à l’alimentation d’un arc-de cinématographe Ou de projecteur, car il est extrêment facile de faire varier l’intensité lumineuse en réglant le courant à 5o % au-dessus ou au-dessous de sa valeur normale. Ce réglage peut se faire à une grande distance de la machine
- puisqu’il ne nécessite que deux fils de faibles sections allant à un régulateur shunt.
- La figure p montre la caractéristique d’une machine destinée à la soudure électrique.
- Dans ce cas, plus la tension primaire est faible, plus l’auto-convertisseur sera petit, peu coûteux et plus son rendement sera élevé. Il est possible de construire., pour celte application, un groupe portatif parfait, en combinant une telle machine avec une batterie d’accumulateurs de 8o ou qo volts capable de donner un courant de décharge assez élevé pendant de courts instants.
- Nous examinerons dans un prochain article quelques grandes applications industrielles de l’auto-convertisseur G. M.B. à la traction, et aux machines d’extraction pour mines. Nous donnerons également quelques descriptions d’une récente installation fort intéressante relative à cètte dernière application.
- J.-IL JxconsEN.
- CHRONIQUE DE LA TRACTION ÉLECTRIQUE
- LES POIDS LOURDS ÉLECTRIQUES
- L’emploi de la traction électrique pour les véhicules automobiles destinés à transporter de fortes charges semble, en France, avoir été complètement abandonné, après quelques essais
- peu heureux, il faut le dire, mais déjà assez lointains.
- Ces essais datent, en effet, d’une époque où les batteries d’accumulateurs, indispensables
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- avec ce, genre de véhicules, ne pouvaient donner des résultats satisfaisants pour la traction électrique. Mais, depuis cette époque déjà lointaine(les essais auxquels nous faisons allusion remontent à douze ou quinze ans), la fabrication des accumulateurs a été l’objet de progrès très sensibles, qui permettraient, sans aucun doute, au moteur électrique de reconquérir déjà une grande partie du terrain qu’il a dû abandonner à son rival, le moteur à explosion.
- Il est intéressant, à cet égard, de jeter un regard sur ce qui se passe à l’étranger, et notamment en Allemagne, où l’on ne se laisse pas rebuter, comme en France, par quelques essais malheureux, mais où l’on cherche, au contraire, à perfectionner et à mettre au point ce qui a été reconnu défectueux.
- Nous reproduisons, à ce propos, les grandes lignes d’une conférence, faite récemment par M. Wendt sur les poids lourds électriques et leurs dépenses d'exploitation (1).
- Le nombre des camions et des véhicules analogues, circulant en Allemagne, est actuellement de 70 000 environ, dont 2 % à peine sont pourvus de la traction électrique. Toutefois, dès à présent, les camions électriques commencent, pour certains emplois, à entrer en concurrence de plus en plus caractérisée avec les camions munis de moteurs à explosion.
- En effet, si ces derniers moteurs offrent les avantages suivants : possibilité de parcourir plusieurs centaines de kilomètres sans réapprovisionnement de combustible, vitesses relativement élevées, assez grande aptitude à circuler sur les chemins en mauvais état et à gravir de fortes rampes, ils présentent, par contre, certains inconvénients. En effet, s’ils ne sont pas munis de dispositifs de démarrage, par exemple par l’air comprimé ou l’anhydrique carbonique, il est nécessaire de les faire démarrer à la main ; d'autre part, ils ne sont pas réversibles et, en outre, les dispositifs de carburation, d’allumage, de graissage et de refroidissement, comportent des organes sensibles, susceptibles de se déranger facilement. Etant donné qu’avec la construction habituelle des moteurs à quatre cylin-
- I1) Reproduite par la Zeitschrift des Vereines deul-scher Ingenieuré, 17 février 191 .>..
- dres, un parfait équilibrage des masses ne peut être atteint, le véhicule est exposé à des trépidations, que les organes du châssis tendent à absorber. On sait également que le moteur à explosion ne donne sa pleine puissance qu’aux environs de sa vitesse maxima, ce qui nécessite l’emploi d’un changement de vitesses pour la montée des rampes. Les à-coups, qui se produisent par suite de la manœuvre de l’embrayage, à chaque démarrage et à chaque changement de vitesse, ont évidemment une influence assez sensible sur la durée du véhicule. L’emploi d’un moteur unique, commandant par engrenage les deux roues d’un même essieu, nécessite, d’autre part, la présence d’un différentiel. Les tachés d’huile aux points d’arrêt et le dégagement de fumée dû au combustible non brûlé et à l’excédent d’huile brûlée, constituent aussi des inconvénients assez sensibles pour la circulation à l’intérieur des villes. Enfin, lorsque le véhicule roule en palier à une vitesse inférieure à sa vitesse maxima, le moteur à explosion ne travaille pas à pleine charge, et, comme le rendement de ce moteur décroît rapidement avec la puissance fournie, il s’ensuit qu’à charge réduite il ne fonctionne pas économiquement pendant la plus grande partie du trajet.
- LES ACCUllULATEUHS ET LES VEHICULES
- Dans les camions électriques, les roues sont entraînées par des moteurs, qui reçoivent le courant d’une batterie d’accumulateurs, portée par le véhicule.
- Etant donné que cette batterie représente un poids mort de 65o à 1 000 kilogrammes, un camion électrique est plus lourd qu’un camion muni d’un moteur à explosions ; d’autre part, par suite de la capacité limitée de la batterie, le véhicule électrique ne peut guère parcourir plus de 100 kilomètres en terrain plat, à des vitesses de i5 il 3o kilomètres à l’heure, sans qu’il soit nécessaire de recharger celle-ci. Par contre, les avantages de ce type de véhicule sont les suivants : absence complète d’odeur et presque complète de bruit et de trépidations, démarrage en charge et changements de vitesse sans à-coups, montage simple, réversibilité des moteurs et possibilité d’un freinage énergique par la misé en court-circuit de ceux-ci. Or, tous ces avantages méritent d’être pris en considération, sur-
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- tout pour la circulation «à l’intérieur des villes.
- D’après M. Wendt, la comparaison de l’accumulateur Edison et de l’accumulateur au plomb reste en faveur de ce dernier, lequel possède les avantages d’un plus haut rendement, ainsi que d’un poids et d’un encombrement moindres, à capacité égale.
- Quant au principal avantage de l’accumulateur Edison, c’est-à-dire à l’aptitude de celui-ci à supporter des courants de décharge d’une intensité double ou triple de l’intensité normale, M. Wendt estime que cet avantage n’a pas une importance prépondérante. En effet, lorsque la batterie a été judicieusement choisie, de telles surcharges ne se produisent que de temps à autre et sont toujours très courtes; par contre, pendant la plus grande partie des trajets à accomplir, l’intensité du courant de décharge est inférieure à sa valeur normale. Des essais, faits par une entreprise de transports de Hambourg, ont d’ailleurs conduit celle-ci à remplacer les accumulateurs Edison, précédemment employés, par des accumulateurs au plomb, ce qui démontre bien la supériorité de' ce dernier type d’accumulateurs. ’
- En ce qui concerne la construction proprement dite des véhicules, on ne semble pas encore s’être arrêté, comme pour les camions munis de moteurs à explosions, à des formes définitives ; le développement des camions électriques en est encore, en effet, à ses débuts et On ne sait pas exactement la voie qu’il suivra.
- Tandis que, dans presque tous les types de véhicules munis de moteurs à explosions, on remarque la stricte observation des règles « de la réduction des masses non suspendues au minimum et de la transmission des efforts, non par des ressorts, mais directement parle châssis lui-même », on trouve, par contre, encore, sur la plupart des camions électriques, des masses importantes non suspendues, etla transmission des efforts au châssis par l’intermédiaire des ressorts. Cela tient, sans doute, à ce que, par suite de leur marche plus régulière et plus douce, les moteurs électriques n’exigent pas, aussi impérieusement que les moteurs à explosion, l’observation stricte des règles précédentes.
- DOMAINE d’emploi DES POIDS LOU1IOS ÉLECTUIQCES
- L’emploi de véhicules automobiles ne peut, d’une manière générale, être avantageux que
- pour des entreprises d’une certaine importance Lorsqu’une seule voiture à chevaux suffit pour assurer le service journalier et lorsque de faiblés vitèsses de transport sont suffisantes, l’emploi de chevaux est sensiblement moins onéreux que celui de véhicules automobiles. Par contre si, par suite de sa plus grande capacité et de sa plus grande rapidité de transport, un seul véhicule automobile peut remplacer plusieurs voitures à chevaux, le service automobile devient plus économique. Dans ce dernier cas, en effet, lès dépenses des véhicules automobiles varient entre a5 et 3i,2D centimes par tonne-kilomètre, tandis qu’elles s’élèvent à 3^,5 et même 4.3,75 centimes avec le service par chevaux.
- Les camions électriques ne peuvent, d’après ce qui découle des considérations précédentes, entrer en concurrence avec les camions munis de moteurs à explosions que lorsqu’il]s’agit de parcourir des trajets limités et de préférence Cn terrain plat. Dans ces dernières conditions, en effet, l’emploi de véhicules à traction électrique peut, en outre des avantages signalés précédemment, être économique, ainsi que le montrent les essais entrepris par la « Grosser Berliner Motor Omnibus Gesellschaft ».
- Dépenses comparées d'exploitation.
- Avec les moteurs à explosion, les frais par voiture-kilomètre s’élevaient, y compris les salaires du personnel de conduite, les frais généraux, l’amortissement et l’intérêt du capital engagé, à 77,5 centimes. Or, à la suite d’expériences qui durèrent cinq mois seulement et 11e portèrent que sur deux voitures d’essai, M. Otto évalue les dépenses de l’exploitation par traction électrique à 75 centimes seulement par voiture-kilomètre . Quoique 'le prix d’achat de chaque véhicule soit plus élevé avec la traction électrique qu’avec la traction par moteurs à explosion et quoique, d’autre part, il y ait lieu de tenir compte du prix du courant et de l’entretien des batteries, il faut attribuer le prix de revient moins élevé de la traction électrique aux causes suivantes : moindre quantité de matériel de réserve nécessaire (i5 % au lieu de 3o % avec les moteurs à explosion), frais de construction et d’entretien des remises moins élevés, durée plus longue des véhicules.
- Sur les lignes postales de la Bavière, desservies par des véhicules munis de moteurs a êxplo-
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- sion, les dépenses d’exploitation, relatives à la dernière année de service, se sont élevées à 80 centimes environ par kilomètre, y compris l’amortissement, mais non les intérêts des capitaux engagés.
- Enfin, il est encore un antre genre de véhicules, plus légers que les précédents, mais destinés également à fournir un service assez dur, auquel l’expérience a montré que la traction électrique pouvait être avantageusement appliquée ; ce sont les voitures de place des grandes villes, au sujet desquelles M. Wendt donne également quelques chiffres comparatifs.
- lia « Hamburger Eiektrizitats Droschke A. G. » (Société anonyme des voitures de place de Hambourg) possède, à l’heure actuelle, 88 voitures électriques, munies de batteries de 4o éléments ; la tension moyenne de décharge est de i,85 volts par élément et la capacité de la batterie de 235 ampères-heures.
- Chaque véhicule pèse, à vide, 18o<> kilogrammes, y compris le poids de la batterie. Pour une longueur de parcours de ioo kilomètres corréspondant, pour la décharge normale en 5 heures, à une vitesse de 20 kilomètres à l’heure, la batterie fournit aux moteurs une puissance moyenne de cinq chevaux environ. Les voitures ont à fournir quotidiennement 22 heures de travail, réparties en deux périodes de n heures chacune ; leur parcours journalier est de i/(3 kilomètres environ, dont 33 % pour les courses à vide.
- Sur les 88 véhicules en service, il n’y en a que quatre en moyenne immobilisés pour l’entretien et les réparations; donc un matériel do réserve de 5 % est suffisant, ce qui est remarquable, étant donné le service relativement pénible auquel sont soumis ces véhicules. La durée moyenne des batteries est de i(’>5o<> kilomètres pour les plaques positives et de 33 000 kilomètres pour les plaques négatives, ce qui représente respectivement »3o et 460 décharges; la durée moyenne des bandages des roues est, d’autre part, de 11 000 kilomètres. Le prix du courant est de 11,25 centimes par kilowatt-heure. Les frais de location des bâtiments, où sont installés les garages et les ateliers, sont compris dans les dépensés d’exploitation. La Société a prévu une duréevde 5ooooo kilomètres pour les véhicules et un prix d’achat- de 10 000 francs par voiture, non compris la batterie; l’amortissement du capital de
- 1 25o 000 francs a été compté à 4 % • Les résultats d’exploitation, donnés ci-dessus, sont relatifs à la quatrième année de service, du icr juillet 1910 au 3o juin 1911. Or, au début de cette période, la plupart des voitures avaient déjà parcouru environ 15o 000 kilomètres. Tou tefois les dépenses par voiture-kiloinètre, y compris les salaires des conducteurs, n’ont pas été supérieures à /,5 centimes, les recettes étant, d’autre part, de 52,5 centimes, par voiture-kilomètre; l’exploitation de ces voilures peut donc être considérée comme assez rémunératrice.
- Le deuxième exemple, donné par M. Wendt, est relatif à une voiture, d’un type analogue aux précédentes, mais ayant roulé sur de mauvaises chaussées empierrées comportant, d’autre part, des rampes atteignant 9 % . Le prix du courant de charge était de 6,25 centimes par kilowatt-heure.
- Malgré les conditions défavorables du service effectué par cette voiture, les dépenses par kilomètre n’ont été que de 3g centimes environ, non compris le salaire du conducteur. Ce chiffre représente les résultats de trois années d’exploitation, pendant lesquelles la voiture a parcouru environ 5oooo kilomètres.
- Il est intéressant de comparer à ce dernier résultat ceux qu’a donnés une voiture munie d’un moteur à explosions de 6/xf> chevaux, affectée au service d’un médecin vétérinaire. Cette dernière voiture a également parcouru en trois ans 5o 000 kilomètres environ. Les frais d’amortissement ayant été évalués à 20 % de la valeur du véhicule, les dépenses par kilomètre se sont élevées à 31,25 centimes.
- Enfin, M. Wendt évalue les dépenses d’un service étendu, comportant des voitures de place munies de moteurs à explosions, en prenant pour base une exploitation analogue àcelledesvoitures électriques de Hambourg. Les frais de combustible par voiture-kilomètre ne peuvent actuellement descendre, en aucun cas, au-dessous de 5 centimes; d’autre part, tandis que les frais de graissage sont insignifiants avec les voitures électriques, ils représentent environ icid,25 par voiture-kilomètre avec les moteurs à explosion. En outre, la quantité relativement grande de matériel de réserve, nécessaire avec ces derniers moteurs (3o à io %), entraîne une augmentation dans le même rapport du capital engagé. Si l’on estime la valeur d’une voiture de place, munie d’un moteur à explosion, à 7 5oo francs et la durée
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- de celle-ci à 3oo ooo kilomètres, les frais d’amortissement s’élèvent à 2,5 centimes par voiture-kilomètre. Dans l’hypothèse où la plupart des autres frais annuels (bandages des roues, frais généraux, amortissement du capital engagé pour la construction des remises, intérêt du capital) seraient les mêmes, les dépenses par voiture-kilomètre seraient les mêmes dans les deux cas (o fr. 45 avec les moteurs à explosions comme avec la traction électrique), si toutefois les frais de réparation et d’entretien des moteurs à explosions et des châssis n’étaient pas supérieurs à 9,4 centimes par voiture-kilomètre (contre 4,/»5 centimes avec les voitures électriques, chiffre déduit des résultats d’exploitation de Hambourg). Or, si, au cours de la première année de service, les moteurs à explosions n’entraînent que des dépenses de réparation relativement peu élevées, ces mêmes dépenses ne tardentpas à croître très rapidement avec l’usure du véhicule. 11 s’ensuit que, si l’emploi des moteurs à explosions peut sembler, au début de l’exploitation, légèrement moins coûteux que celui des moteurs électriques et des batteries, il n’en est plus de même au bout d’un certain temps de service, la traction électrique reprenant au contraire l’avantage.
- Sijl’on veut faire la même comparaison pourdes véhicules susceptibles d’une charge de 5 tonnes environ,1 on peut se baser sur les résultats d’expérience suivants : une voiture électrique consomme de 90 à 95 kilowatts-heurespar kilomètre et par tonne de poids total. Les fabriques d’accumulateurs prennent, en général, à forfait l’entretien et le renouvellement des batteries pour 12,5 centimes environ par voiture-kilomètre.
- D’autre part, une voiture de même capacité de charge, mais munie d’un moteur à explosions, consomme environ o,5 kilogramme de combustible par kilomètre ; en outre, il y a lieu d’ajouter une somme de 2,5 centimes environ par voiture-kilomètre pour.le graissage.
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- Ainsi que M. Wendt le faisait remarquer au début de sa conférence, la concurrence entre les deux types de véhicules n’est actuellement possible que pour un service comportant surtout des parcours en terrain plat et sur des routes en bon état. Par contre, lorsque les parcours sont longs et accidentés,les moteurs à explosions reprennent l’avantage, surtout si un seul véhicule suffit pour assurer le service. Mais, s’il s’agit d’uneexploita-tion comportant de nombreuses voitures et si les parcours sont peu accidentés, le prix du courant 11’étant pas, d’autre part, trop élevé, là traction électrique peut même devenir plus économique que la traction par moteurs à explosions.
- C’est ainsi, par exemple, qu’une grande société de transports berlinoise, laquelle a très longuement expérimenté les deux types de véhicules, convient que, pour une ville comme Berlin, les voitures de place électriques entraînent des dépenses d’exploitation moins élevées que les voitures munies de moteurs à explosions.
- Enfin, même dans le cas de services à longues distances, une certaine extension pourrait être réservée, dans l’avenir, à la traction électrique, étant donné que les centrales intercoinmunalesi auraient intérêt à consentir des avantages spéciaux pour 'la charge des accumulateurs, aux heures de faible charge de leurs réseaux; le fac-teurdecharge deces centrales, et, par suite, leur rendement économique se trouveraient, en effet, sensiblement améliorés de ce fait. D’autre part, une entente entre les fabriques d’accumulateurs, danslebutde créer des batteries interchangeables, quel’on pourraitimmédiatementremplacer par d’autres, déjà chargées, augmenterait certainement, dans de très larges mesures, le domaine d’emploi de tous les véhicules automobiles électriques.
- J. SlMEY.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ! T. XI(2*Sérié);
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES ET PHOTOMÉTRIE
- Nouvelle lampe à vapeurs métalliques. — M. Wolfke. — Eleklrotechnische Zeitschrift, 5 septembre 1912.
- On sait que la lampe à vapeur de mercure ordinaire donne une lumière extrêmement pauvre en radiations rouges. C’est cette considération qui a incité plusieurs expérimentateurs et, en particulier, l’auteur et M. Ritzmann, à tenter divers essais pour remplacer le mercure par des alliages donnant un spectre plus riche en radiations jaunes et rouges.
- Lors de leurs premières recherches, MM. Wolfke et Ritzmann partirent de ce principe, que seuls des alliages facilement fusibles devaient être employés. Mais les résultats qu’ils obtinrent leur montrèrent que ce n’est pas surtout la fusion facile des alliages qui doit déterminer le choix des métaux employés, maïs plutôt la basse température de vaporisation des diverses parties constitutives de ces alliages. En effet, d’une part, il est nécessaire que ces températures de vaporisation soient aussi basses que possible pour obtenir un bon rendement économique de la lampe; d’autre part, on évite ainsi l’obscurcissement des parois de la lampe par des dépôts métalliques, pendant le fonctionnement de celle-ci. Cette dernière condition exige que la température de vaporisation des divers métaux employés soit inférieure à la température des parois qui entourent l’arc lumineux.
- En outre, ces métaux ne doivent posséder aucune affinité pour le quartz, afin de ne pas exercer d’in-lluenee nuisible sur celui-ci, après un certain temps d’usage. Or, après avoir essayé divers métaux, MM. Wolflke et Ritzmann reconnurent que, parmi ceux dont l’emploi était économiquement possible, le zinc et le cadmium seuls répondaient d’une manière satisfaisante à ces diverses conditions. En effet, les températures de vaporisation de ces deux métaux dans le vide sont respectivement 56o°C pour le zinc et 45o° C pour le cadmium.
- D’autre part, les raies principales des parties visibles des spectres de ces métaux correspondent aux longueurs cl’ondes suivantes ; X = 0,468 [*, 0,472 [x,
- 0,481 |a (bleu sombre) et o,636 p. (rouge) pour lé zinc,
- X = 0,468 p, 0,480 p. (bleu sombre), o,5o8 ;ji (vert) et 0,644 P> (rouge) pour le cadmium.
- Toutefois, les essais faits avec le zinc ne donnèrent pas de bons résultats. C’est pourquoi MM. Wolfke et Ritzmann limitèrent leurs recherches au cadmium. Ce dernier métal est complètement neutre par rapport au quartz et n’exerce, par suite, après plusieurs semaines de fonctionnement de la lampe, aucune influence nuisible sur les parois de celle-ci. Le dépôt, qui se forme lors du refroidissement de la lampe après l’extinction, disparait dès que l’on rallume celle-ci, de sorte que, pendant le fonctionnement, les parois restent parfaitement transparentes. Toutefois, pour obtenir ce résultat, il est nécessaire que le cadmium soit introduit dans la lampe à l’état dé pureté absolue, sans mélange d’oxydes. C’est pourquoi le remplissage doit avoir lieu dans le vide.
- En ce qui concerne la couleur de la lumière, l’examen du spectre du cadmium montre que le violet, le jaune et l’extrême rouge font encore défaut. Toutefois, l’absence de cette dernière couleur est peu im- ’ portante, car, avec l’augmentation de température, l’intensité de la raie rouge croît beaucoup plus vite que celle des autres raies; cet accroissement est même si accentué avec les lampes remplies de cadmium pur que le rouge prédomine dans la couleur de la lumière et que les objets éclairés par ces lampes prennent une coloration rouge sombre très nette. Mais l’expérience montre qu’il suffit d’ajouter au cadmium un léger pourcentage de mercure pour écarter cet inconvénient. Les raies du mercure atténuent alors par compensation l’éclat de la raie rouge du cadmium. On obtient ainsi une répartition égale des raies spectrales claires dans toute la partie visible du spectre.
- La quantité de mercure additionnelle nécessaire varie, selon la forme et la grandeur de la lampe, -entre 3 et 10 % . Afin d’obtenir pour chaque lampe la couleur de lumière la plus favorable, MM. Wolfke et Ritzmann utilisent un procédé basé sur le fait que la température de vaporisation du mercure est plus basse que celle du cadmium ; ce procédé permet, pendant que la lampe brûle, reliée encore à la pompe à vide, de réduire au pourcentage nécessaire l’excédent initial de mercure.
- ‘ Des mesures de consommation ont été effectuées
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- sur deux modèles dé lampes différents. Dans le premier modèle, la cathode seule était en alliage cadmium-mercure, l’anode étant en graphite; dans le second modèle, l’anode était également en alliage. La figure i représente les courbes de consommation spécifique des deux espèces de lampes, en fonction de la consommation totale. La courbe 1 se rapporte
- Watts totaux.
- ig. i.
- à la lampe avec anode en graphite et la courbe II à la lampe avec anode en alliage. On voit immédiatement que la consommation spécifique des deux lampes est, à faible charge, sensiblement supérieure à i watt par Ilefner et qu’elle ne descend au-dessous de cette valeur que pour une charge plus forte.
- D’autre part, la lampe 1 est sensiblement moins économique que la lampe II. En effet, avec cette dernière lampe, la consommation spécifique descend au-dessous de i watt par Ilefner pour une charge d’environ ioo watts, tandis que la consommation spécifique de la première lampe n’atteint cette même valeur que pour une charge de 8oo watts environ.
- On a souvent prétendu que le rendement économique des lampes à vapeurs d’alliages était inférieur à Celui des lampes à vapeurs de mercure. Or, si ceci est exact en ce qui concerne la lampe I, par contre, le rendement de la lampe II diffère peu de celui d’une lampe à mercure, ainsi que le montrent d’ailleurs les courbes de la figure 2; ces courbes représentent, en effet, d’une part les consommations spécifiques respectives des lampes I et II, d’autre part, celle des lampes à vapeur de mercure de Eüch et lletschinsky. Les courbes a et b, relatives aux lampes à vapeurs de mercure, ont été tracées d’après les valeurs indiquées par Küch et Retschinsky (*).
- On voit que la courbe II est comprise entre les courbes a et b et atteint, en outre, la valeur de 0,16 watt par Hefner, à laquelle les autres courbes ne descendent pas, même pour des charges plus élevées; ceci démontre donc la supériorité du ren-
- (‘) Kuch et Retschinsky, Ann. Phys., {'\), 20, 1906.
- dement de la lampe à alliage ^cadmium-mercure pour de fortes charges.
- D’autre part, les courbes de la figure 3 représen-
- l’ig. 2.
- tcnt les caractéristiques de ces diverses lampes, c’est-à-dire les courbes de la tension en fonction de l'intensité du courant. Les courbes I et II se rapportent, comme précédemment, aux deux types de. lampe à alliage cadmium-mercure, la courbe a à une lampe à mercure de Küch et Relschinky (*), munie de grands récipients aux électrodes, et la courbe b à une lampe à vapeur de Cooper Hewitt (2), type H.
- 0 12 3
- 9 10
- Fig. 3.
- On voit que la tension plus élevée des lampes à alliage cadmium-mercure n’est atteinte que pour des intensités plus grandes que dans les lampes à mer-
- (1 ) Kutcii et Retschinsky, loco citato.
- (3) J. Poi.lak, Elektroteehnischc Zeitschrift, 1907.
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- T. XX (2* Série). — N* 40.
- cure. Toutefois, cet inconvénient peut être écarté par l’emploi de récipients polaires de capacité réduite. C'est ainsi qu’en employant de tels récipients on a observé, pour une intensité de 3 ampères seulement, une tension de ioo volts environ. La lampe à alliage cadmium-mercure exige, comme la lampe à mercure, un certain temps après l’allumage pour atteindre son régime normal; pendant ce temps, la tension, la consommation totale et l’intensité lumineuse augmentent, tandis que, par contre, l’intensité du courant et la consommation spécifique diminuent. En ce qui concerne l’allumage, celui-ci présente de grandes difficultés, dans le cas de l’emploi d’électrodes solides à la température ordinaire.
- MM. Wolfke et Ritzmann ont essayé plusieurs dispositifs d’allumage, dont les suivants ont donné d’assez bons résultats :
- Allumage automatique par induction au moyen d’une anode auxiliaire et d’une petite bobine d’induction de to milljmètres environ de distance explosive.
- Allumage avec la cathode de Wehnelt, laquelle possède la propriété de rayonner, à l’état incandescent, des électrons négatifs en grande quantité.
- Allumage au moyen d’un arc auxiliaire, amorcé par un choc extérieur sur une anode élastique.
- Allumage par contact, grâce au déplacement par action électromagnétique d’une anode en graphite. Mais les dispositifs qui donnèrent les meilleurs résultats sont ceux que représentent schématiquement les figures 4 ;et 5.
- Dans le cas de la figure 4 il s'agit d’un dispositif d’allumage à bascule. Le tube de quartz a renferme la cathode b et l’anode d en graphite ;/et g sont les conducteurs amenant le courant aux électrodes ; l’anode d est reliée à g par une chaîne e. Lorsque, par suite du mouvement de bascule, la partie c du tube se soulève, l’anode en graphite d glisse vers le bas et vient en contact avec la cathode en alliage b. Le circuit principal se trouve ainsi fermé et le mécanisme de bascule influencé de manière à faire redescendre la partie c du tube ; la chaîne e se replie
- alors sur elle-même et l’anode d revient à sa position primitive en c. L’arc se trouve donc amorcé et la lampe revient à sa position première. Ce dispositif d’allumage ne peut s’appliquer aux lampes munies d’une anode en alliage, pour lesquelles convient le procédé représenté par la figure 5. Ce dernier procédé est basé sur le fait qu’après l’extinction
- de la lampe il se produit au voisinage des électrodes un épais dépôt métallique conducteur sur les parois du tube. A l’intérieur du tube de quartz a et dans le voisinage de la cathode b se trouve un anneau de contact d, relié par un fil n de grande résistance à l’anode c. Lorsque la lampe est froide, la partie de la paroi interne du tube a, comprise entre la cathode b et l’anneau de contacte?, est recouverte d’un épais dépôt conducteur. Lorsqu’on ferme le circuit, ce dépôt se volatilise et l’arc jaillit entre les deux pôles de la lampe. Après l’extinction de cette dernière, il se forme de suite ün nouveau dépôt. Ce dernier dispositif présente l’avantage d’une grande simplicité.
- M. K.
- USINES GÉNÉRATRICES
- Le tamponnage des laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L'organisation rationnelle des Centrales à gaz. — Xm. Creplet. —Bulletin de VAssociation des Ingénieurs électriciens (Monlefiore), mars 1912.
- Les machines d’extraction et laminoirs électriques, les trains réversibles spécialement, frappent le visiteur par les dimensions importantes de leurs organes .
- A côté du respect qu’inspirent leurs formes de plus en plus lourdes et massives, il aura éprouvé, comme nous sans doute, un sentiment de désarroi provoqué par la multiplicité des procédés de réalisation mis en œuvre.
- En effet, l’installation se réduit ici à un moteur unique dans lequel on envoie, sans transformation, le courant de la ligne; tandis que là, pour une application quelquefois moins conséquente, elle se complique par l’addition de dynamos auxiliaires, asso-
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- WTrf---v.W''t"
- 5 Octobre 1912.
- ciées ou non à des volants ou à des accumulateurs.
- Si nous quittons le bâtiment récepteur pour nous rendre à la centrale d’alimentation, nous constaterons que là également l'installateur a paru s’être livré aux caprices d’une imagination vagabonde.
- Parfois, il munit les groupes électrogènes de formidables volants. Souvent il supprime radicalement ce régulateur de travail et permet ainsi aux à-coups de se reporter jusqu’aux chaudières.
- Si le combustible est du gaz, l'exploitant t'utilise ici dans des moteurs thermiques. Ailleurs, il dédaigne cette solution simple pour transformer le gaz en vapeur, en sacrifiant ainsi une notable proportion de l’énergie mise en œuvre dont il paraît tirer un très mauvais parti. Dans certaines stations enfin, on rencontre à la fois des moteurs à gaz et des moteurs à vapeur puisant ensemble, à la même source, le combustible gazeux.
- Gomment discerner, pour les moteurs réversibles, l'opportunité ou l'inutilité des convertisseurs rotatifs et des volants égalisateurs ?
- Peut-on s'expliquer pourquoi, dans des usines de même destination, les unes emploient le moteur à gaz, d’autres accordent leurs faveurs à la turbine ou, plus généreuses, distribuent également leurs sympathies à ces deux genres de moteurs?
- L’auteur traite notamment cette dernière question qui intéresse plus spécialement l'électricien :
- Est-il possible de justifier les batteries d'accumulateurs imposantes et coûteuses qui existent dans certaines distributions d'éclairage ou de force motrice?
- On trouvera ci-dessous des éléments aussi précis que possible pour permettre de discerner les qualités et les défauts du volant et de l’accumulateur associés, soit à des récepteurs, soit à des groupes électrogènes .
- VOLANTS
- En pratique', on emploie des volants avec bras en acier et jante en fonte qui permettent des vitesses, au diamètre de giration, de l’ordre de 3o à 35 mètres..
- Lorsque le nombre de tours dépasse 3oo, on recourt à l’emploi de volants en acier, d’une pièce, qui s’accommodent de déplacements allant de 6o à 70 mètres au diamètre de giration.
- On peut appeler les premiers volants lents et les seconds volants rapides.
- Le volant peut débiter soii énergie en un temps
- très variable qui va de quelques dixièmes de seconde, pour des laminoirs à forts à-coups, à une minute pour des engins à marche plus douce, tels que les machines d’extraction.
- Un volant ne peut pas, comme un groupe électrogène, débitei* du travail d’une façon continue et il faut le recharger lorsqu'il a perdu sa vitesse. Le travail qu'il peut fournir 11’cst donc pas proportionnel au t,emps et à la puissance maxima.
- Ou conçoit que, pour lui faire donner le maximum de travail, il faudrait, à chaque à-coup, lui soutirer toute son énergie disponible et cela, dans un temps minimum, c’est-à-dire eu le faisant travailler avec la puissance maxima que les organes actionnés peuvent supporter. Ensuite, le moteur auquel il est accouplé devrait lui abandonner la puissance dont il est capable, jusqu’à lui avoir restitué le travail qu’il vient de fournir.
- Dans chaque application, le volant peut donner plus que son moteur; toutefois, les deux puissances sont liées par un rapport K qui vaut approximativement :
- 3 à 5 dans les trains de laminoirs à un sens de marche ;
- 2 à 3 dans les trains réversibles;
- i à 2 dans les machines d’extraction.
- E11 pratique, les volants ne sont jamais utilisés au maximum de ce qu’ils peuvent donner. En effet, le travail demandé n’exige pas toujours que le tampon donne sa pleine puissance, et cela pendant le temps nécessaire pour le faire ralentir autant que le moteur auquel il est accouplé le lui permettrait. De plus, pendant les périodes d’accélération du volant, le moteur ne peut toujours lui fournir toute sa puissance. Pendant l’accélération la puissance du moteur décroît. Cela provient de ce qu’il est actionné électriquement par courant continu et que son excitation est coinpound. Lé même cas se présente pour les moteurs triphasés à bagues. Avec ces deux genres de moteurs, en effet, toute accélération de vitesse implique une diminution de puissance.
- Parfois, il arrive que le train tourne à vide, même lorsque le volant est remis à pleine vitesse.
- Pour ces diverses raisons, les volants ont, en réalité, un facteur d’utilisation inférieur à sa valeur maxima et, pour un même engin, il varie entre do fortes limites, suivant que le travail est intensif ou non. Le tampon fournira ainsi le cheval-heure moyennant des pertes d’autant plus grandes qu’il travaillera moins. C’est ce que nous allons mettre en relief en recherchant comment varie le rendement du vo-
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- ;y:
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- T. XX (2* Série). — N«^0V
- lant en fonction de son facteur de puissance, lequel représente, l’expression :
- N
- Energie débitée par le volant
- Puissance du volant X temps considéré'
- Si l’on considère une heure,
- Energie débitée
- N== K ’
- d’où l’on tire :
- Energie débitée r= NP,,.
- Application. — Un groupe ligner de train réversible (*) comporte un moteur à courant continu de 1 8oo chevaux, 5a5 volts, une génératrice constituée de deux unités semblables à la précédente et un volant de 38 tonnes, 4,/|0 mètres de diamètre, appelé à fournir 5 ooo chevaux et ayant, à 460 tours, une énergie totale de 200 000 chevaux-seconde ou 55,6 chevaux-heure. La marche à vide du groupe absorbe 180 kilowatts à 460 tours. On demande le rendement du volant.
- Nous trouvons pour l’énergie totale à la vitesse maxima en service de 44<> tours :
- Appelons la puissance, par cheval-heure disponible, absorbée pour le maintien en vitesse du volant.
- Dans certaines applications, comme le système ligner, alimentées par du courant triphasé, on n’obtient le glissement nécessaire à la mise en action du volant qu’au détriment d’une certaine perte de puissance p2 dans le démarreur. On peut estimer celte dernière comme proportionnelle à la puissance moyenne Pm du moteur triphasé et au glissement G obtenu en considérant sa vitesse moyenne de marche par rapport à la vitesse, que prendrait le moteur, s’il tournait avec le démarreur hors circuit :
- p2 = GP,„.
- Des considérations qui précèdent, nous pouvons écrire que, si le volant fournit par heure un travail NP,, (N étant le facteur d’utilisation réel), cela suppose qu’il reçoit en plus les énergies suivantes :
- plQ, correspondant à la marche à vide, du volant et
- GP,„, compensant éventuellement la perte qui résulte du glissement.
- Le rendement du volant, c’est-à-dire le rapport entre l’énergie fournie et l’énergie absorbée, sera donc, en envisageant un intervalle de temps d’une heure :
- “NP, + />,Q + GPW’
- 1
- = 1 + £0. + JL'
- tNP, NK
- Cette formule se simplifie si l’on n’a pas à faire intervenir la perte entraînée par le glissement :
- IV =
- 1
- aoo 000 /44o\2 „ . .
- W =----------X I-----) = 5o,7 chevaux-heure.
- 3600 \46oJ
- Quant à l’énergie disponible, elle s’élève à :
- Q = 0,19 X 5o,7 soit 9,65 chevaux-heure.
- Au cours du laminage d’un bloc d’acier dur de 3,3 tonnes, allongé de i4,a fois en 21 passes, le volant a fourni environ a8,4 chevaux-heure pendant sept minutes.
- Son travail par heure pourra se l’eprésenter par :
- a8,4 X 60 7
- = 243 chevaux-heure.
- Ce qui nous donne pour le facteur d’utilisation du volant :
- N
- a43
- -----soit 4,86 % .
- 5 000
- Le volant étant de grande puissance, nous lui donnerons une marche à vide de 8 chevaux par cheval-heure, ce qui nous conduit au rendement suivant (si le moteur est à courant continu) :
- II
- ,P Q 1
- “+v p" 1 +
- 8X9,65
- 71 % •
- N P
- 0,0486 X 5 000
- Il est intéressant de déterminer comment variera le rendement du volant suivant la production du train. En pleine allure, le groupe rotatif est arrêté quatre heures par jour ; si nous négligeons le travail nécessaire pour le remettre à vitesse, nous aurons, aux régimes suivants :
- Pour 280 tonnes par équipe, Il = 71 %
- — 140 — — = 61,2 %
- — 70 — — = 44,3 %
- (*) Voir Slahl und Eisen, 1909, n° 23.
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- 5 Octobre 1912., LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 1 21
- Si le courant d’alimentation était triphasé, le glissement étant de i5 % en moyenne, nous aurions, pour le rendement du volant, en admettant que le groupe absorbe environ i 900 chevaux :
- 8 X o,i5 o,i5 X 1900
- ' 0,0486 X 5 000 0,0486 X 5000
- Selon l’importance de la production, le volant donnera :
- Pour 280 tonnes par équipe, R = 40 %
- — 140 — — = 35,6 %
- — 70 — — = 29,1 %
- h
- * * *
- On peut ainsi se faire une conception du rendement des volants dans leurs applications les plus fréquentes, c’est-à-dire les laminoirs et machines d’extraction.
- Si, dans certains cas, tels que les trains à un sens de marche, le rendement s’approche de 90 % , nous voyons l’effet utile du volant tomber à 70 % pour les trains réversibles et les machines d’extraction alimentées par du courant continu.
- Lorsque la source d’alimentation est triphasée, l’effet utile tombe à 40 % par suite de la perte dans les résistances.
- Ces rendements, déjà bien bas, ne sont atteints qu’à condition que les installations travaillent ,à pleine allure. S’il nous faut tenir compte des périodes d’inactivité au cours desquelles le volant tourne sans tamponner, nous voyons son rendement se réduire dans des proportions très sensibles.
- Ces considérations montrent péremptoirement que les pertes d’énergie entraînées par les volants sont loin d’être négligèables. Elles arrivent, au bout de l'année, à entrer sérieusement en ligne de compte et à compenser, dansbiendes cas, l’effet bienfaisant de la régularisation dans la demande de puissance.
- Cette constatation a provoqué une réaction qui se traduit actuellement, soit par une réduction dans l’importance du volant, soit par la suppression radicale de cet auxiliaire, soit enfin par le recours à un autre genre d’accumulateur.
- I.liS ACCUMULATEURS ÉLECTRIQUES
- Le fournisseur d’accumulateurs admet que, en régime de tamponnage, les batteries peuvent débiter
- un courant double de celui cofrespondant à une décharge en une heure.
- Or on trouve que si l’on veut retirer d’une batterie-tampon toute la puissance dont elle est capable, il faudrait tolérer des variations de tension de 10 % .
- Il est peu fréquent qu’en pratique elles soient admissibles; c’est pourquoi on a l’habitude d’interposer, entre la batterie et les barres du tableau, une dynamo compensatrice dite « survolteur-dévol-teur », qui supplée à chaque instant à la différence entre les tensions delà batterie et du tableau.
- Cette dynamo doit naturellement être proportionnée au plein courant de la batterie et être capable de fournir un surcroît de tension d au moins 12,5 % de la tension de cette dernière.
- Comme elle est traversée par le courant des éléments, nous en déduisons que la puissance de cette machine est de l’ordre de 12,5 % de celle de la batterie.
- Généralement le survolteur-dévolteur est commandé par un moteur électrique qui tourne tant que la batterie est raccordée aux barres.
- Rendement de la batterie de Centrale.
- Appelons p la puissance absorbée par le survolteur-dévolteur lorsqu’il tourne à vide; C, la perte dans la batterie; C2 la perte dans le survolteur-dévolteur, en sus de sa marche à vide, lorsque la batterie tamponne.
- Si nous représentons par 1J la puissance maxima à la décharge et N le facteur d’utilisation, l’énergie fournie par heure sera NP. Nous aurons pour le rendement de la batterie :
- NP + C. + C. + p
- En pratique, les différentes lettres ont les valeurs suivantes ;
- La perle C\ dans la batterie en régime de tamponnage peut être considérée comme étant de l’ordre de i5 % de l’énergie débitée.
- Sa valeur exacte dépend de la durée de la décharge; en fonction du rendement de la batterie, elle oscille entre de grandes limites. D’après la firme Tudor, le chiffre de i5 % n’est admissible que si la batterie ne doit pas fournir un courant supérieur au régime d’une heure et si les courants maxima ne durent qu’environ une minute, alors que les rechargements durent 1 minute a/3.
- Lorsqu’on fait travailler la batterie à des régimes
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N* 40.
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- plus intenses, il ne faut guère compter que sur 70 à % de rendement, ce qui porte les pertes de i5 à 25 %.
- Admettons la moyenne de 20 % et écrivons :
- C, '= o,ao NP.
- La marche à vide du groupe représente environ 12% de sa puissance; or, comme celle-ci est de l’ordre de 12 % de là puissance de la batterie à la décharge, nous pouvons admettre :
- p = 0,12 X 0,12 P = o,oi5 P.
- Quant à la valeur de C2, elle atteint environ 10 % de l’énergie que fournit le groupe et de celle qu’il absorbe. Ces deux énergies sont, chacune, sensiblement égales au i/iodc l’énergie débitée par la batterie, ce qui nous permet d’écrire :
- NP
- C, =r 0,10 x --- X 2 0,02 NP.
- 10
- commutatricc avec ou sans transformateur statique.
- Si nous considérons le cas de la commutatricc, nous pouvons admettre que sa marche à vide, transformateur inclus, absorbe environ 4 % de la puissance maxima qui doit la traverser. Cette dernière est transformée aux dépens d’une perte proportionnelle. à la quantité d’énergie, perte que nous pouvons estimer égale à 4 % de la charge et 4 % de la décharge, soit approximativement 8 % de l’énergie échangée.
- Si, enfin, nous admettons pour la batterie la même perle de 20 % citée plus haut, et si nous employons les mêmes notations, nous aurons pour le rendement approché de la batterie tampon de centrale triphasée :
- R =
- NP
- NP + 0,20 NP + 0,04 P + 0,08 NP
- . 1 °»°4
- ’a8 + TT
- Enfin, en donnant aux lettres leurs valeurs respectives, nous trouvons, pour la valeur approchée du rendement :
- lt —
- _______________NP_______________
- N P -(- 0,20 NP -f- 0,02 NP -f- o,ot5 P
- 0,0x5’
- Batterie de centrale triphasée.
- Les avantages de la batterie-tampon dans les centrales à courant continu ont engagé les exploitations de centrales à courant triphasé à les employer également.
- Les accumulateurs ne donnent pas du courant alternatif; il devient, dans ce cas, nécessaire d’interposer,, entre la batterie et les barres du tableau, un convertisseur destiné à permuter le courant, de continu en triphasé, et vice versa.
- Des installations très importantes ont été exécutées dans ce-sens. On peut citer (’) un atelier de laminoirs alimenté par du courant triphasé dans lequel, pour régulariser la demande de courant, on a installé deux batteries capables de donner ensemble 3 000 kilowatts pendant une heure et, par à-coups, une puissance triple.
- Le convertisseur comprend, soit un alternateur accouplé âr une dynamo à courant continu, soit une
- Reprenons l’application précédente et supposons que le volant soit remplacé par une batterie associée à une dynamo On demande les caractéristiques de cette dernière ainsi que son rendement ?
- Le diagramme de la puissance absorbée par le laminoir montre qu’elle s’élève au maximum à 4 5oo kilowatts, ce qui suppose que sa génératrice fournisse, en supposant un rendement de 92 % ,
- 4 5oo
- ------ = 5 000 kw environ.
- 0,02
- Cette puissance serait assurée partiellement par le moteur du groupe rotatif et partiellement par la batterie-tampon. Le premier absorbe une puissance sensiblement constante, de 1 400 kilowatts à laquelle correspond une puissance mécanique de :
- 0,9.3 X 1 4oo = 1 3oo lcw.
- La différence :
- 5 000 — 1 3oo = 3 700 kAv.
- serait à fournir par la dynamo-tampon, ce qui signifie que sa puissance doit atteindre 3 700 kiloAvatts.
- La batterie devra naturellement suffire à cette demande et si nous admettons, pour la décharge, une durée de dix secondes maximum, nous arrivons à une énergie disponible de :
- Q =
- 3 700 X x<> 3 600
- 14 chevaux-heure.
- (') Voir Electvical World. i3 mai I909.
- La passe qui absorbe le plus de travail de la part
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 23
- 5 Octobre 1912.
- de la batterie ne dure que neuf secondes et exige a 5oo kilowatts, soit
- a 5oo x 9 , ,
- ———------- = 7 chevaux-heure.
- 3 6oo
- Nous pouvons donc admettre qu’une installation de tamponnage prévue pour un débit de 3 8oo kilowatts pendant dix secondes suffit amplement.
- La batterie tampon pourrait livrer, pendant une heure, sensiblement la moitié de sa puissance maxima, soit x 900 kilowatts, ce qui nous donne pour son énergie totale : W = x 900 kwh.
- La formule du rendement nous permet d’écrire :
- R = ------------. = 47,5 %
- 1,28 -f-
- o,o4
- N
- Voyons ce que devient le rendement de la batterie-
- tampon pour différentes productions. En procédant comme nous l’avons fait pour le volant, nous arrivons au tableau suivant :
- Tonnage par équipe de 10 heures.. R
- 280 tonnes..................... 47,5 %
- i4<> — .................. 34 %
- 70 •— .................. 22,2 %.
- Ce que nous pouvons traduire par une courbe.
- En comparant celte dernière avec celles obtenues pour le volant, nous remarquerions que la batterie-tampon est moins avantageuse que le volant lorsque la source d’alimentation est du courant continu. Par contre, elle devient intéressante si la centrale dont on dispose fournit du courant triphasé.
- Le tableau I résume les caractéristiques du volant et de la batterie.
- Tableau I.
- CARACTÉRISTIQUES DU VOLANT ET DE LA BATTERIE
- R = -x
- P
- N P2
- Laminoir à vapeur.
- Laminoir avec moteur à courant continu. Volant ligner — — —
- x
- + N P2 + N P2
- ( 10 HP par cheval-heure (volants rapides). P (40 HP par cheval-heure (volants lents).
- Laminoir avec moteur triphasé. Volant ligner — —
- j sTIpS II FACTEUR d’utilisation CONSTATÉ RENDEMENT DU TAMPON
- Laminoirs avec moteur à vapeur ou à courant continu • 3 à 5 8,7 % . 88 %
- Laminoirs avec moteur triphasé ' » » 5x,5 %
- Laminoirs réversibles courant continu 2 à 3 4,85 % 71 %
- Laminoirs réversibles courant triphasé » » 4o %
- Laminoirs réversibles avec batterie. » )) 47,5“ %
- Machine d’extraction, courant continu et volant.. . . 1 à ‘i 4i,5l à 9,652 79,4 % 1 45,5 % 2
- Machine d’extraction, courant triphasé et volant.. . Machine d’extraction avec batterie tampon. y> )) 57,6 % 1 35 % 2
- » 9,34 % 1 57,8 % » 43,5 % 2
- p = marche à vide du volant en HP par cheval-heure débité.
- chevaux-heure débités par heure
- N = facteur d’utilisation du volant = ----:-----------:---;----;----
- puissance maxima du volant
- Q = chevaux-heure débités pour un glissement de 10 % .
- G = glissement moyen du volant.
- P' = puissance moyenne et P,„ puissance maxima du moteur.
- 1 = pendant la période d’extraction.
- 2 pendant l’année entière.
- R — rendement.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2e Série). — N®40.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Distribution d’eau de la commune d’Ixelles.
- Captage des eaux.
- La commune d’Ixelles est alimentée par les eaux de la Compagnie intercommunale dont elle est une des communes fondatrices.
- Ces eaux, provenant du captage des sources du Bocq, sont amenées dans un réservoir construitdans la forêt de Soignes. Le radier de ce réservoir est à la cote i 12,5o; le trop-plein à la cote 116,70.
- Une partie du territoire d’Ixelles, constituée par la crête de partage entre les vallées du Maelbeék et de la Woluwe, se trouvant à la cote 106, était fort mal desservie au point de vue de la pression de la distribution et l'administration communale décida la construction d’un château d’eau très important afin de remédiera cette situation (’).
- La Compagnie intercommunale fut chargée de l'élude d’un avant-projet qui servit de base à une adjudication-concours.
- Les projets choisis par l’administration communale furent celui de la firme Léon Monnoyer et fils, pour les travaux d’art, et celui des Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi, pour les groupes moteurs-pompes.
- L’eau est amenée dans le puisard d’aspiration par une conduite de 400 millimètres de diamètre, capable d’un débit de 5oo mètres cubes à l’heure, greffée au Boulevard militaire sur la canalisation de la Compagnie intercommunale.
- Du puisard, elle est aspirée et refoulée dans la cuve du château d’eau par trois groupes de pompes centrifuges, dont deux sont actionnés parle courant électrique, le troisième par un moteur à gaz.
- La force électromotrice provient de l’usine d’incinération des immondices qui se trouve à proximité.
- Cette usine fournit sous une tension de a5o volts une puissance de 36 kilowatts pendant les heures de jour et 22 kilowatts pendant les heures de nuit, son éclairage absorbant une puissance de 14 kilowatts.
- ()-Capacité du château .d’eau = 800 mètres cubes. Débit horaire des pompes d’alimentation : 1 groupe de 108 mètres cubes; i groupe de 176 mètres cubes; 1 groupe de 216 mètres cubes.
- Pour approprier le service du château d’eau à ces puissances, la Compagnie intercommunale a divisé le service de pompage en trois groupes : une première pompe utilisant les 22 kilowatts disponibles pendant les heures d’éclairage est capable d’élever 108 mètres cubes d’eau par heure; une deuxième pompe, absorbant les 36 kilowatts disponibles pendant les heures-de jour, élève 176 mètres cubes d’eau par heure; une troisième pompe de réserve est commandée par un moteur à gaz de 60 chevaux, capable d’élever 216 mètres cubes d’eau par heure.
- Toute l’installation, le moteur à gaz excepté, a été fournie par les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi.
- Les pompes centrifuges (fig. 1) sont du type A. C. E. C. Bateau, centrifuges, actionnées directement par moteurs électriques à courant continu 2JO volts.
- Chacun des groupes est composé de la pompe centrifuge proprement dite et du moteur qui l’actionne. Ces deux appareils sont réunis par un manchon d’accouplement élastique système A. C. E-. C. et le tout est monté sur un bâti commun, lequel rend solidaires la pompe et le moteur.
- Les pompes centrifuges sont composées d’un arbre portant une ou plusieurs roues suivant le débit et la pression à obtenir et tournant à une grande vitesse dans le corps de la pompe.
- Moteurs électriques.
- Les moteurs élect riques employés pour commander les pompes centrifuges décrites ci-dessus sont à excitation « compound concordant », d’une puis-’ sance de 3o chevaux à 1 3oo tours par minute pour la pompe de 108 mètres cubes, de 40 chevaux à
- I 200 tours par minute pour la pompe de 176 mètres cubes.
- L’excitation « compound concordant » est préférable pour les moteurs actionnant les pompes centrifuges, afin d’obtenir, à faible charge, lorsque la pompe ne débite pas, une vitesse sensiblement plus grande que lorsque la pompe donne son débit normal.
- II en résulte que la valeur de la pression est plus forte à faible débit, ce cjui assure un bon démarrage
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- 50ctoi)re 1942. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 2.n
- .de la pompe. La pression revient rapidement à la pression normale en même temps que le débit atteint la valeur po.ur laquelle la pompe est construite.
- Cette particularité présente les avantages ci-après : . ,
- Le moteur n’est pas surchargé lorsque la vanne est ouverte trop fortement, c’est-à-dire lorsque la résistance du circuit extérieur est trop faible; .
- V L’usure de l’extrémité des ailettes de. la roue influence très peu le débit; cette usure peut donc
- deux appareils: la surélévation de température du moteur après une marche assez longue étant de 5o à 6o° et la pompe restant à la température de l’eau qui la traverse, soit environ i5°, la dilatation de la carcasse du moteur remonte légèrement son arbre, et on comprend que dans ces conditions les manchons rigides ne puissent pas convenir, les paliers du moteur et ceux de la pompe donnant lieu à quatre guides en ligne droite chaufferaient au moindre déplacement des axes.
- Fig.
- être assez grande avant que le débit ne soit plus atteint;
- 3° La légère augmentation de vitesse du moteur et par conséquent de la pression permet de ne pas devoir vider ni totalement ni partiellement la colonne du refoulement pour procéder à la mise en marche de la pompe.
- L’accouplement du moteur à la pompe, effectué par un manchon élastique, évite les inconvénients qui résulteraient de la différence de dilatation des
- i
- La pompe et le moteur sont installés sur un bâti unique très robuste qui assure une bonne rigidité et un bon réglage des appareils.
- Pompe actionnée par moteur à paz.
- Cette pompe est également du type A. C. E. C. Rateau et de même construction que les .deux premières, mais au lieu d’être actionnée directement par moteur électrique, elle est munie de poulies folle
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2« Série). — N° 40
- et fixe pour recevoir le mouvement d’un moteur à gaz, du dernier type créé par la Société anonyme des moteurs à gaz II. Bollinckx à lluysinghen, d’une puissance de 60 chevaux. La pompe tourne à la vitesse de 950 tours par minute; un mécanisme de débrayage à main permet de faire glisser la courroie sur l’une ou l’autre des poulies.
- Cette pompe est fixée sur un bâti en fonte qui supporte également un palier extérieur aux poulies; ce palier est destiné à réduire l'effort de traction de la courroie sur le palier de la pompe. Le bâti est fixé sur des coulisseaux tendeurs de courroie afin de maintenir à celle-ci la tension nécessaire à la bonne marche. Le bâti est d’ailleurs prévu pour permettre le remplacement ultérieur éventuel du moteur à gaz par un moteur électrique à attaque directe, ce qui rendra ce groupe ideutique aux deux premiers.
- Appareils de distribution, de mise en marche, d'arrêt automatique.
- Le courant électrique fourni par l’usine d’incinération arrive au tableau de distribution qui porte les appareils de mesure, de sécurité et de manœuvre; voltmètre, ampèremètre, coupe-circuits à fusibles, interrupteurs, rhéostats de mise en marche et d’arrêt et rhéostats de réglage de vitesse des groupes.
- Les rhéostats de mise en marche et d’arrêt des pompes sont munis de dispositifs arrêtant automatiquement les moteurs lorsque le réservoir du château d’eau estplein oulorsque le puisard d’aspiration est vide. Ce dispositif fonctionne au moyen de deux flotteurs en cuivre rouge disposés, l’un dans le puisard de trop-plein, l’autre dans le puisard d’aspiration.
- Lorsque le réservoir du château d’eau est complètement rempli, une tuyauterie amène l’eau dans le puisard de trop-plein, ce qui provoque l’ascension du flotteur qui, arrivé à son niveau supérieur produit le déclanchement du rhéostat de mise, en marche au moyen d’un contact à faible courant; le rhéostat est ainsi ramené dans la position O et le groupe moteur-pompe s’arrête.
- Il en est de même lorsque le puisard d'aspiration est vide; dans ce cas, le flotteur, en descendant, produit la mise en court-circuit de la bobine de déclanchement du rhéostat de démarrage.
- La pompe actionnée par moteur à gaz est également munie d’un dispositif d’arrêt automatique. A cet effet, un relai électrique à faible courant, actionné par l’un ou üaulre des flotteurs décrits ci-dessus, coupe le circuit d’allumage du moteur à gaz soit lorsque le réservoir du château d’eau est plein, soit lorsque le puisard d’aspiration est vidé.
- Essais de capacité et rendement de Vinstallation.
- Les essais de rendement de l’installation ont été effectués dans les conditions suivantes :
- La hauteur de la cuve-réservoir était de 8 mètres ; chaque centimètre correspondait à 1 mètre cube d’eau. La hauteur maximum de refoulement, niveau du trop-plein de la cuve, était de 89,79 mètres.
- Pertes d’eau par les robinets, vannes, mesurées le jour de l’essai : 1 mètre cube par heure.
- Voici les résultats de ces essais :
- I. — Groupe moteur-pompe
- DE 108 MÈTRES CUBES PAR HEURE.
- i° Détermination de la capacité élévatoire du groupe.
- DÉSIGNATION AVANT l'essai APRÈS L*ESSAI VALEUR MOYENNE pendant l’essai
- Moyenne des lectures de en 20 minutes
- Hauteur d’aspi-
- ration 1 m. 72 1 m. 56 i m. 60
- Hauteur de re-
- foulement ... 36 m. 29 89 m- 49 37 m. 89
- Hauteur totale
- d’élévation .. 38 m. 01 41 m. o5 39 m. 49
- Voltage 240 V. 239 V. 242 V.
- Ampérage 124,5 io3,5 ù8,i
- Vitesse de rota-
- tion 1 35o t. 1 34o t. 1 355 t.
- Durée de l’essai: 2 heures 20 minutes.
- Pertes d’eau par heure par les robinets, vannes : i mètre cube.
- Cube d’eau moyen refoulé par heure dans la cuve : -^7- X 100 X (39>49 — 86,29) -(- i = 138,1 m8.
- I qO
- 20 Détermination du rendement du groupe.
- DÉSIGNATION AVANT l’essai APRÈS l’essai VALEUR moyenne pendant l’essai
- Moyenne des lectures de 20 en 20 minutes
- Hauteur d’aspi-
- ration 1 m. 7 3 a in. 12 1 m. 92
- Hauteur de re-
- foulement ... 38 m. 99 39 m. 69 39 m. 34
- Hauteur totale
- d’élévation . . 40 m. 72 41 m. 81 41 m. 26
- Voltage 240 V. 241 v. 240 V.
- Ampérage io5 io5 io3 ,9
- Vitesse de rota-
- tion 1 35o t. 1 35o t. 1 35o t.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 27
- Durée de l’essai : 3o minutes.
- Perte d'eau par heure par les robinets, vannes, etc. : i mètre cube.
- Cube d’eau moyen p'ar heure refoulé dans la cuve: i/(i mètres cubes.
- Puissance dépensée aux bornes du moteur :
- ou 240 X i<>3,9 = a/| ÿ36 watts ou 24 kw. 93(5 24,936 X i,36 = 33,91 chevaux. Puissance utile restituée :
- 141 000 X 4* >‘-*6
- 3 600 X 76 Rendement total du groupe : 21,55
- = 2i,55 chevaux.
- 33,91
- ~ 0,636 ou 63,6 %
- Le rendement du moteur seul étant de 87 %, le
- 63,6
- rendement de la pompe seule est de —— =73,1 % .
- 0,87
- 20 Détermination de rendeifient du groupe.
- TlÉSIGNATlO AVANT l’essai APRÈS l’essai VALEUR MOYENNE, pendant l’essai
- Hauteur d’aspi- Moyonno doa lectures ' do 20 eu 20 minutes
- ration Hauteur de re- 2 m. 22 I lit. 1 m. 84
- foulement ... Hauteur totale 37 m. 99 39 m. 39 38 m. 69
- d’élévation... 40 m. 2i 4> m. 16 *0 E 0
- Voltage 238 V. 235 V. 235,6 V.
- Ampérage..... Vitesse de rota- i5g ,57 ,5 160,5
- tion 1 200 t. . 1 200 t. 1 206 t.
- Cube d’eau moyen par heure refoulé dans la cuve : ^ X 100 X 139,39 — 37,99) + 1 = 211 m3.
- II. — Groupe moteur-pompe
- DE 176 MÈTRES CURES PAR HEURE.
- i° Détermination de la capacité élèvatoire du groupe.
- DÉSIGNATION AVANT l’essai APRÈS l’essai VALEUR MOYENNE pendant l’essai
- Moyeuue des lectures de 20 en 20 miuntes
- Hauteur d’aspi-
- ration 1 m. 50 1 in. 70 i m. 72
- Hauteur de re-
- foulement . . . 32 m. 29 39 m. 09 35 m. 69
- Hauteur totale
- d’élévation.. . 33 m. 29 4» m. 79 37 m. 4»
- Voltage Ampérage 236 V. 334 v. 235,4 V.
- 175 171 175 ,4
- Vitesse de rota-
- tion 1 200 t. 1 220 t. 1 214 t.
- Durée de l’essai : 3 heures.
- Pertes d’eau par les robinets, vannes, par heure: i mètre cube,
- Cube d’eau moyen par heure refoulé dans la cuve :
- ^ X ioo x (39,09 — 32,29) + 1 = 227,67 m3.
- Durée de l’essai de rendement : 40 minutes. Pertes d’eau par robinets, vannes, par heure : 1 mètre cube.
- Puissance dépensée aux bornes du moteur : 235,6 X i6o,5 = 37 814 watts ou 37 kw. 814
- ou
- 37 kw. 814 X i,36 = 5i,43 chevaux. Puissance utile restituée :
- 211 000 x 4o,53 3 600 X 76
- = 3i 67 chevaux.
- Rendement total du groupe :
- — 0,616 ou 61,6 % .
- 5i ,43
- Le rendement du moteur seul étant de 88,5 % , le
- 61,6
- rendement de la pompe est de — = 70 % .
- o,885
- Les rendements de consommation obtenus aux essais dépassent de 4 à 6 % ceux garantis par les A. C. E. C. lors de l’adjudication.
- Durée de l’essai (voir p. 28) : 2 heures 20 minutes. Pertes d’eau par les robinets et vannes, par heure : 1 mètre cube.
- Cube d’eau moyen par heure refoulé dans la cuve :
- — X 100 (38,44 — 33,29) -f- 1 = 221,7 m3. 140 — -
- Le rendement de cette pompe est 77 %.
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- . x?:.r
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX(2e Série).c— N° 40.’
- III. — Pompe de aiG mètres cubes
- ACTIONNÉE PAR MOTEUR A GAZ.
- Détermination de la capacité élévatoive de la ponipe.
- DESIGNATION AVANT l’essai APRÈS l'essai VALEUR MOYENNE pendant l’essai
- Hauteur d’aspiration. 2 m. 26 1 m. 62 Moyenne des leotures de 20 eu 20 minutes ' i m. JJ
- Hauteur de re-
- foulement ... 33 m. 29 38 m. 44 35 m. 87
- Hauteur totale d’élévation... 35 m. 55 40 m. 06 37.n1. 64
- • Vitesse de rotation 965 t. gSo 1. 956 t.
- Elle pourrait débiter un volume de 277 mètres cubes par heure avec un rendement dé 81 % .
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Quand la Compagnie Générale des Omnibus eut souscrit à toutes les conditions que lui imposait la Ville de Paris, non sans discussion d’ailleurs, ses actionnaires se montrèrent assez inquiets sur les résultats possibles d’une exploitation nouvelle pour tout le monde. L’expérience tentée avec les vieilles voitures,, pendant les dernières années de l’ancienne concession, n’étaient pas de nature à les rassurer ; mais elle avait eu le bon côté d’enseigner ce que la nouvelle exploitation ne devait pas être : une copie de l’ancienne. Depuis,toutes les lignes de la Compagnie, à part une ou deux peu importantes comme trafic, sont équipées avec des voitures automobiles; la question de la durée de ces voitures et de leur entretien, aussi bien que celle des dépenses d’exploitation, demeurent encore à titre d’aléas. Mais,ce qui ne l’est point, c’est le succès du nouveau mode de transport auprès du public. La suppression de la correspondance, les tarifs par section, la suppression des arrêts au gré des voyageurs, et bien d’autres mesures de progrès devaient constituer autant de causes de déficit. Et voici que le trafic s’accroît au fur et à mesure de la mise en service des voitures nouvelles, et que les recettes sont en notable plus-value.
- Du 16 au 22 septembre, pour les autobus, l’augmentation ressort à 1(10908 francs, ou 41 % de plus qu’en 1911 ; pour les tramways, elle est'seule-
- ment de 5 %. Depuis le i“r janvier, l’augmentation totale est de 7 102 980 francs,csoit près dé’25’ % . La faveur revient à la valeur qui a coté jusqu’à- 817:
- Quand l’exploitation des tramways aura été Réorganisée, il est à penser que leurs plus-values dë recettes seront’dans les mêmes proportions; mais, quant à présent, ils subissent les inconvénients d’unÇiexploL talion défectueuse complètement gênée par les travaux de réfection des voies. Il'semble qu’on ne puisse guère compter sur la mise en service des premières lignes avant le printemps prochain.
- Nous disions dernièrement quelle période de prospérité industrielle nous traversions. Il n’est question que d’augmentation de capital ! que ce soient les banques, les entreprises de distribution d’énergie, les compagnies de gaz, les sociétés de construction, partout les conseils d’administration font appel à leurs actionnaires. La Compagnie Algérienne, pour la deuxième fois en six mois, aug” mente son capital de 10 millions. On parle, sans que le bruit en soit déjà confirmé, d’une semblable opération pour le Crédit Lyonnais. La Banque de Paris et des Pays-Bas, la Société Générale q’ont pas attendu pour réaliser pareille opération.
- Les actionnaires des Usines à Gaz du Nord et de l'Est ont reconnu, dans leur assemblée du 26 septembre, la sincérité de la déclaration de souscription et de versement du quart de leur nouveau capital de 2 075 000 francs.
- L’Eclairage Electrique, dans son assemblée du 21 septembre, a ratifié l’augmentation du capital de 3 à 6 millions et nommé le commissaire aux apports qui appréciera la valeur des' apports résultant de l’absorption des Etablissements Bergmann et Meng. Comme conséquence . le capital sera élevé à 11 625 000 francs; - .......
- f ; J
- Nous annonçons d’autre part (p. 3o), la constitution d’une nouvelle société au capital de 10 millions dite : La Compagnie Universelle de Télégraphie et de Téléphonie sans fil qui est fondée avec le concours de la Compagnie . Générale d’Électricité, les Tréfileries du Havre, la Banque Française et la Banque Transatlantique, les Forges et Aciéries de Fir-miny, la Commerz und Disconto Bank de Berlin.
- Elle exploitera les brevets G. Goldschmidt qui permettent l’application de très grandes fréquences dans les problèmes que soulèvent les développements de la télégraphie et de la téléphonie sans fil. C’est la Compagnie Générale lladiotclégraphique, filiale de la Compagnie Générale d’Electricité, qui
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-
- S (Octobre.If42., LA LUMIERE ÉLECTRIQUE ?0
- ’ \
- sera chargée de l’exploitation desdits brevets-.
- * Là Mutuelle de Tramways proposera à s«s ac-tionnaires, le,i/| octobre prochain, d’augmenter son capital de< 5 5oo ooo. francs par la création de 55 ooo actions de ipo francs émises à njo francs. Les ixoooo actions de capital et de dividende existantes auront un droit de préférence d’une action nouvelle pour deux anciennes. On sait que la Mutuelle a pour filiales entre autres la Société des tramways d’Anvers et de Mantes.
- ; La Société d’Électricité Nilmelior n’a pas réalisé, aucburs de'l'exercice 1911-1912, les bénéfices qu’elle pouvait ^escompter, il est navrant de lire dans le Rapport du Conseil que l’une des causes ,tle•.l'insuffisance des produits est la concurrence étrangère qui introduit ses appareils sous forme de pièces détachées, fabriquées en grandes séries avec une main-d’œuvre peu coûteuse et avec des droits tic douane insuffisants. La Société Nilmelior fabrique surtout la magnéto, article qui paraît réservé à des maisons anglaisés et allemandes. N’y a-t-il pas, en dehors du motif donné ci-dessus, d'autres causes d’insuccès pour les types créés par Nilmelior ? Nous avons des exemples de concurrence étrangère victorieusement
- combattue dans des articles de môme ordre. Une organisation différente des ateliers et des services commerciaux permettrait peut-être de lutter plus avantageusement. Car il ne faut pas, à notre avis, que le drôit de douane constitue juste l’écart entre notre fabrication française et celle de l’étranger ; il faut en plus qu’il y ait qualité différente, rapidité de livraison, cordialité des relations commerciales, bonne organisation de l’outillage.
- Le Conseil d’Adminislration de la Société d’Elec-tricité Nilmelior s’eSt tourné vers d’autres fabrications plus rémunératrices parce que moins concurrencées. La perte de l’exercice est de 102 169 fr., importante pour un capital de 1 5oo ooo francs. Le Conseil aurait pu l’amortir en partie en lui consacrant les fonds de la réserve de prévoyance ; il a préféré consacrer entièrement celle-ci à l’amortissement des études, modèles, petit outillage, et constructions neuves, si bien que l’actif ne comprend plus que des postes d’immobilisations d’une réelle valeur.
- L’exercice en cours se présente cependant dans des conditions moins défavorables, les frais généraux ayant été réduits dans une notable proportion et les prix de vente un peu relevés sur certains articles. D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- " TRACTION
- Manche. — Notre numéro du ai. septembre annonçait le vote par le Conseil général d’un réseau de tramways ; voici les lignes que comporte ce projet :
- Ligne partant de Cherbourg, passant par Octeville, se dirigeant sur Flottémanville où elle bifurque pour aboutir d’un côté à Carteret, eu passant par les Pieux et de l’autre côté à Auderville, en passant par Beaumont, 70 kilomètres environ : 8 700 ooo francs ;
- Ligne de Carentan à Périers, 20 kilomètres : 1 45o ooo francs.
- Ligne, de Saint-Clair à Saiut-Lô, 21 kilomètres : 1 670 ooo francs ;
- Ligne reliant Saint-Lô à Tessy, sur la ligne Granville à Condé-sur-Vire, 20 kilomètres : 1 860 ooo francs.
- Ligne de Bréhal, au Pont-dc-la Roque, 19 kilomètres : 1 600 ooo francs ;
- Ligne de Pcrcy à Villedieu. 1 5 kilomètres :
- 1 600 ooo francs ;
- Ligne partant de Villedieu, passant par Saint-Pois, Saint-Hilaire-du-Harcouèt à la limite de l’Orne, en traversant le Teilleul, 45 kilomètres : 3 720 ooo francs ;
- Ligne de Sainl-Hilaire-du-Harcouët au Teilleul et à la limite de l’Orne, 16 kilomètres : 1 o55 ooo francs;
- Ligne partant de la Haye-Pesnel et se raccordant à Ronthon, sur là ligne d’Avranches à Granville, 11 kilomètres : 900 ooo francs ;
- Le conseil général a ajouté à ce fprogramme la construction d’une ligne de Mortain à Juvigny.
- Haute-Marne. — Le conseil municipal de Langres a nommé des délégués chargés de former un syndicat de communes pour l’établissement des lignes suivantes de tramways :
- Langres-Marne à Langres-Bel-Air ;
- Langres-Bel-Air à Pressigny et Molay (llaute-Saôue) par Balesmes, Chalindrey, Les Loges, Bussières, Fayl-Billot, Poinson-les-Fayl ;
- Langres à Auberive, par Saint-Geosmes, Noidant, Courcelles, Voisines (ou Humes, Beauchemin, Voisines), Chameroy, Bay, Auberive, avec embranchement à Cha-mcroy-sur-Are ;
- Langres à Meuse par Cliampigny, Changey, Dam-pierre, Chaulfourl, Monligny. Plus tard, on pourrait peut-être aller jusqu’à Bourbonne.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N° 40.
- ÉCLAIRAGE
- Isère. — La Société hydro-électrique de Saint-Bonnet est chargée d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Saint-Alban-de-Roche et à la Grin.
- Loire. — Le conseil municipal de Roanne a voté en principe la mise à l’enquête d’une concession d’énergie électrique demandée par la Compagnie du Gaz.
- TÉLÉPHONIE
- Ain. — La commission départementale a décidé de contracter un emprunt de i34 zoo francs pour l'extension du réseau téléphonique départemental.
- Algérie. — La Chambre de commerce de Philippeville est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de 2 200 francs en vue de l’établissement du circuit téléphonique Jemmapes-Gastu.
- Aveyron. — Un crédit de 272 464 francs est voté par le conseil général pour l’établissement de la ligne téléphonique Rodez-Cette et le rattachement des chefs-lieux de canton au réseau téléphonique départemental.
- Gironde. — Le conseil général a approuvé un emprunt de 483 971 francs pour réseaux téléphoniques interdépartementaux.
- Une somme de 621 221 francs est alleclée aux circuits téléphoniques Bordeaux-Paris, Bordeaux-Dax.
- L’administration des P. T. T. est priée d’établir au plus tôt le circuit direct Bordeaùx-Goulras.
- Australie. — Le budget, pour l’année 1913, prévoit une dépense de 20 millions pour les télégraphes et téléphones et un million pour l’établissement de stations radiotélégraphiques.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Paris. — Le a5 septembre a eu lieu la deuxième assemblée constitutive de la Compagnie Universelle de Télégraphie et de Téléphonie sans fil, société anonyme au capital de 10 millions de francs.
- Cette société a pour but l’organisation et l'exploitation commerciale de communications radiotélégraphiques à grande distance et notamment des communications transatlantiques par l’emploi des appareils à haute fréquence du Prof. Rudolf Goldscliinidl.
- Ce système réalise un progrès considérable sur les appareils actuellement utilisés. Il substitue aux systèmes des trains d’ondes intermittents celui des ondes entretenues qui permet d’assurer les communications
- avec une régularité certaine et d’obtenir un débit plus élevé que celui des appareils radiotélégraphiques exisr tants et que celui des câbles sous-marins.
- La démonstration faite récemment à la conférence internationale de Londres du fonctionnement de l’appareil Goldschmidt, enjprésenee des spécialistes les plus autorisés des divers gouvernements officiellement représentés, a fourni la preuve que le nouveau dispositif donne la solution du problème de la transmission régulière à grande distance de la correspondance publique au moyen de la télégraphie sans fil.
- Le consortium quia constitué celte société comprend :
- La Société française pour le Commerce et l’Industrie ; la Banque Transatlantique ; la Compagnie Générale d’Electricité; des personnalités de la haute finance et de la haute industrie; un groupe américain et la Commerz und Disconto Bank, représentant des intérêts allemands et autrichiens-.fio
- Le conseil d’administration est ainsi composé :
- M. M. Paul Dislère, président de section honoraire au Conseil d’Etat, président; Lazare Weiller, vice-président des Tréfileries du Havre, vice-président; Curt Sobernheiin, directeur de la Commerz und Disconto Bank de Berlin, vice-président; Arsène d’Arsonval, professeur au Collège de France, membre de l’Institut; Marcel Bloch, directeur de la Banque Transatlantique ; J. Bordelongue, ancien directeur de l’Exploitation télégraphique, administrateur de la Compagnie Générale d’Electricité; Henri Bousquet, administrateur de la Banque Française; Emile Colin, de Berlin; Emile Cha-lançon, administrateur des Aciéries et Forges de Fir-miny; Julius Drucker, industriel i Brünn (Autriche-Hongrie); Robert lleld, directeur de la Compagnie Lorenz, de Berlin; Alexandre Imbert, représentant du groupe américain; René Robard, administrateur délégué des Trélileries du Havre; E.-G. Sins, ingénieur [en chef des Postes et des Télégraphes.
- DIVERS
- Espagne. — L importation de dynamos, d’alternateurs, de lampes il incandescence, de transformateurs, etc., a atteint, en 1910, la somme de n 4°o 000 pesetas. Toutes ces machines et ces fournitures sont l'objet d’une forte demande et offrent les meilleures perpeclives de vente. Les machines légères d’environ 400 kilogrammes trouvent particulièrement des acheteurs. L’importation de celles-ci, qui était de 2 700 000 pesetas, en 1908, est passée à 3 000 000 de pesetas en 1909 et à 4 000 000 en 1910. L’Allemagne occupe do beaucoup la première place sur le marché espagnol. Viennent ensuite : la Francè, la Suisse, l’Angleterre, la Belgique et les Etats-Unis. Les câbles et les fils isolés pour la transmission de l’électricité ont été importés pour la somme de 1 3oo 000 pesetas en 1910., au lieu de 1 900 000 en 1909. C’est surtout
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- 5 Octobre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- en raison du développement de l'industrie espagnole qu’il fauÇenregistrer^ine telle diminution dans cette catégorie. L’Allemagne est encore le premier pays importateur de ces articles.
- L’importation des appareils télégraphiques el téléphoniques s’est élevée à j 5oo ooo pesetas en 1910. provenant de France, d’Allemagne, de Suède, de Belgique et d'Angleterre.
- Les laippes à arcs électriques,-'fournies en majeure partie par l’Allemagne, ont atteint la somme de 408 o3q pesetas et les crayons de charbon, dont la consommation augmente de jour en jour, i3o 000 pesetas.
- Les lampes électriques à incandescence sont très demandées. En 1908, leur importation était do 3oo 000 pesetas; en 1910 elle dépasse a 3ooooo pesetas. Bien que de nombreuses fabriques locales fournissent actuellement de ces lampes el à de très bas prix, la demande des articles étrangers n’en est pas moins active
- employées en Malaisie par l’industrie extractive de l’étain représentaient, en 1911, une force de ao 6a3 chevaux, contre i8 5i5, en 1910. Les moteurs gaz pauvre ont été particulièrement demandés en ces derniers temps ; les moteurs Diesel trouvent également faveur à cause de leur travail économique et de leur sécurité. Le fait que le prix du bois servant, comme combustible, pour l’entretien des chaudières des machines à vapeur a augmenté, pourrait contribuer à faciliter l’importation des moteurs à huiles dont l’emploi est pratique et économique.
- On commence également t\ s’intéressera l'installation de stations hydrauliques et hydro-électriques. En outre, toutes les machines pour le travail des mines, les petits chemins de fer circulaires et les pompes trouvent de bons débouchés dans les Etats Malais.
- SOCIÉTÉS
- Tableau des recettes d'exploitation du mois de juillet 1912.
- désignation
- Energie Electrique du Nord de la France......
- Société Roubaisienne d'Eclairage (**)........
- Electrique Lille, Roubaix. Tourcoing.........
- Energie Electrique du Centre.................
- Compagnie Electrique de la Loire............
- Société Générale de Forces Motrices et d’éclairage de la ville de Grenoble.................
- Société des Forces Motrices du Ilaut-Grési-
- vaudan....................................
- Union Electrique.............................
- Est-Lumière..................................
- Société d’Elcctricité de Caen..........•.....
- Société Méridionale de Transport de Force. .,.
- Sud-Electrique...............................
- Est-Electrique...............................
- Electricité de Bordeaux et du Midi...........
- Energie Electrique du Sud-Ouest..............
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Chemins de Fer Electriques départementaux de
- la Haute-Vienne...........................
- Tramways de Roubaix-Tourcoing................
- année 1912
- Recettes du mois de juillet
- Recettes depuis le début de l’année
- francs
- a 16 30? 173 460 162 3q4 263 246 242 520
- 39 Si3
- 55 C75 78 371 290 973 46 707 134 o5o i56 973 54 3a3 06 687 141 827 496 411
- 41 3o3 172 72O
- francs
- i 55i 117
- 1 5^5 T58 1 122 708 1 9O3 Ou
- 1 786 28r
- 225 084
- 383 762 505 420
- 2 517 673 340 865 977 437
- 1 080 634 3i3 899 706 43<) 980 194 4 009 751
- 205 120 i 178 i3i
- DIFFÉRENCE ENTRE LES RECETTES DES SEPT PREMIERS MOIS en 1912 et en 1911
- en faveur de 1912 en faveur de 1911
- francs 293 872 85 733 86 597 237 319 198 703 francs
- 11 935
- 68 286 144 215 364 673 55 665 100 260 226 632 125 n3 5i 800 2o3 568 408 485
- 129 881 DO 258 (2)
- (*) Le chiffre de recettes de la Société Roubaisienne d’Eclairage que nous avons publié Hans notre numéro du 7 septembre 1912 est un chiffre qui tient compte du stock do cette usine. Le cluffre des recettos réelles qui doit y être porté est de : 150 034 francs ; le total des recettes dos fi premiers mois de 1912 est en conséquence de : I 401 098 francs.
- Par suite d’erreur, une diminution do recettes a été portée sur le labié tu de juin. En réalité, les recettes des 0 premiers mois de 1912 sont en augmentation «le 73 071 francs sur celles de la période correspondante de 1911.
- (2) En 1911, Exposition de Jloulmix.
- L’Allemagne est le principal fournisseur, mais la France et l’Angleterre s'inscrivent également pour des sommes importantes. Le prix des lampes espagnoles est en moyenne de 5o pesetas le cent celui des lampes étrangères de 90 pesetas le cent. Les paiements s'effectuent à 3o jours.
- Malaisie. — Les Nachrichtcn fur Ilandel und Industrie, de Berlin, font conaître que les machines
- Compagnie Electrique de la Loire, — Les recettes du mois de juillet se sont élevées à 242 5‘io francs en augmentation de 2735o lr. sur celles de juillet 1911. Le total des recettes des sept premiers mois de 1912 est do 1 786 281 en augmentation de 12,5 % sur celles de 1911.
- Compagnie parisienne de T air comprimé [Popp). — Le dividende proposé pour 1911-1912 est de 45 francs par action, contre 40 francs pour l’exercice précédent.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XX (2e Série). — N® 40.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris — Les recettes de la troisième, décade de septembre se sont élevées à i 4a4 604 francs et dépassent de 102 711 fr. celles de la période correspondante de 1911. Depuis le ier janvier dé cette année les recettes totales sont de 3g 47'* 7o5 francs et la plus-value comparativement à l'année dernière se chiffre à 1 115 458 francs.
- Compagnie Générale d Electricité à Saint-Pétersbourg.— La Compagnie Générale russe d’Electricité, qui est une filiale de la A. E. G. de Berlin, élèvera son capital qui sera porté de 8 millions de roubles à 12 millions.
- CONSTITUTIONS
- Electricité et Ozone. — Constituée le 7 septembre 1912.
- — Durée : 3o ans. — Capital : 60 000 francs. — Siège social : Bruxelles.
- Société d'eclairage, chauffage et force motrice de Montbéliard et extensions. — Constituée le 3o septembre 1912.
- — Durée : 5o ans. — Capital : 800000 francs. — Siège social : Montbéliard (Doubs).
- Société d’éclairage, chauffage et force motrice de la vallée du Doubs. — Constituée le 3o septembre 1912. — Durée : 5o ans. — Capital : 4°° 000 francs. — Siège social : Seloncourl (Doubs).
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins defer .de l’Etal a l’in-lenlion de faire l’acquisition de deux câbles triphasés à haute tension partant de la cabine de sectionnement du Pont-dé-Passy et aboutissant à la sous-station du Champ-de-Mars.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (2e division), 43» rue de,Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 10 octobre 1912.
- Le 18 octobre 1912, à la Fonderie de Ruelle, construction d’une sous-station électrique, 19 770 francs. Caut. provisoire : 33o francs; définitif : 660 francs. Délai d’exécution : 6 mois.
- Cahier des charges à Ruelle et au ministère de la Marine (direction centrale de l’artillerie navale) à Paris.
- ESFACNE
- La municipalité de la ville de Vick reçoit les propositions pour l’éclairage de la ville par l’électricité pendant quarante ans à partir du 16 avril igi3; caut. provisoire : (i 000 pesetas.
- x
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- I.e Gérant : J.-B. Nooet.
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- rrwite-qtiatrtftm* année. SAMEDI 12 OCTOBRE 1912. Tome XX (2e série). — N* 41.
- ——i—e—wen——wemweeeeeeweeeew—ewmweww—e—eeew—e——a————e—
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 33. — MAEGUEiutE. L’éleclrilication des chemins de fer de Rjukanfos, (suite), p. 35.
- Extraits des publications périodiques. — Etude, construction et essais de machines. — Les courants de mise en circuit dans les transformateurs avec tôles d’alliages, D. Yensen, p. 44. — Usines génératrices. Le tamponnage des laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L’organisation rationnelle des Centrales à gaz, L. Ckeplet, p. 44- — Législation et contentieux. A qui appartiennent les colonnes montantes (jugement du tribunal civil de la Seine du 25 juillet 1911), P. Boucault, p. 5i. — Variétés. Ier Congrès international d’Electroculture, p. 5?. — Bibliographie, p. 58. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 5g. — Renseignements commerciaux, 60. — Adjudications, p. 64.
- EDITORIAL
- Nous reprenons aujourd’hui la description de la ligne de traction monophasée, remarquable à tant d’égards, qui vient récemment d’être mise en service à Rjukan.
- Les installations électriques du chemin de fer de Rjukan, décrites aujourd’hui par M. F. Marguerre, comportent en premier lieu des sous-stations transformant le courant triphasé de la centrale en courant monophasé. Les mesures de sécurité ordinaires y ont été .prises; on a prévu notamment le cas où les turbines hydrauliques s’emballeraient à vide, entraînant les groupes convertisseurs; un interrupteur centrifuge entre alors en jeu pour mettre hors circuit les moteurs et leurs exci-
- jf-
- tatrices.
- Quanta la ligne aérienne, elle est posée en zig-zag avec une déviation de 45 centimè-
- tres latéralement dans un sens ou dans l’autre alternativement.
- Les suppoiùs en fer placés à 60 mètres d’intervalle sont de quatre types différents et reposent tous sur des fondations en béton. Dans le calcul de leur résistance on a été jusqu’à prévoir la possibilité (en raison de la proximité de chutes d’eau) d’un manchon de glace de 6 millimètres de diamètre exposé à une pression de vent de ia5 kilogrammes.
- La ligne aérienne est divisée en sections de .1 kilomètres de longueur et il y a quelques petits tunnels qui peuvent être déconnectés sans interrompre l’alimentation du reste de la ligne grâce à l’emploi de conducteurs spéciaux qui les doublent:
- Une des plus grandes difficultés à résou-
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2' Série). — N« 41.
- dre consistait dans le passage d’unferry-boat : on avait à prévoir un déplacement de la ligne aérienne dans le sens vertical ; on s’en est tiré en faisant décrire à cette ligne un coude dans le plan vertical.
- L’auteur donnera prochainement la description des locomotives et examinera dans leur ensemble les résultats de cette très intéressante exploitation.
- M. Yensen résume quelques données fort intéressantes au sujet des courants de mise en circuit des transformateurs.
- Dans les premiers instants, l’intensité est de six à sept fois supérieure à ce que sera l’intensité normale de régime. L’auteur indique que, en employant une résistance auxiliaire, on peut ramener le courant de mise en circuit à moins du double du courant normal. Il est clair que les pertes d’énergie résultant de l’emploi de cet artifice sont très faibles, à cause de la courte durée de l’à-coup de courant initial et que, pour la môme raison, il est possible d’admettre dans la résistance une forte densité de courant instantanée, ce qui se traduit au point de vue constructif par un encombrement peu important.
- Dans la première partie de son étude M. Creplet s’était plus spécialement attaché à l’étude du tamponnage des laminoirs et
- machines d’extraction. II étudie aujourd’hui le môme problème dans le cas particulier des centrales à charge variable et il compare encore au double point de vue pratique et économique le volant et la batterie d’accumulateurs.
- La question de la propriété des colonnes montantes traitée par M. Paul Bougault, avec beaucoup de clarté et aussi d’humour, présente le triple intérêt de l’actualité (puisqu’elle vase poser prochainement dans des conditions nouvelles), du pittoresque, et, pour ceux qui aiment les complications juridiques, de toute la confusion désirable.
- Enlisant l’exposé si précis de notre très distingué collaborateur, on verra comment les sociétés de distribution, après avoir imploré l’autorisation de poser les colonnes montantes, ont cherché ensuite à faire payer ces colonnes au propriétaire, et comment alors ce propriétaire de son côté a riposté en demandant à son tour une indemnité pour l’autorisation qu’il avait accordée. Si jamais l’abus de langage qui consiste à avoir nommé : « offres » de services des propositions qui sout de véritables demandes de la part des fournisseurs, s’est manifesté d’une manière frappante, et amusante pour le spectateur, c’est bien à propos de cette subtile question des colonnes montantes, litigieuse à Paris depuis igo5, menaçante pour 191b.
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- 12 Octobre 1912
- L’ÉLECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER DE RJUKANFOS (Suite)
- di
- DESCRIPTION DE i/lNSTALLATION ÉLECTRIQUE.
- a) Stations commulatrices.
- Celles-çi devaient transformer le courant triphasé de io'—11 ’ooo volts„.à 5o périodes en courant monophasé de i5-i6 périodes et de io'— n'ooo volts. Comme le cos <p n’avait pas d’importance on choisit des moteurs asynchrones qui furent bobinés pour 5oo volts et rattachés à des transformateurs. Ces moteurs et transformateurs furent considérés comme un seul groupe; on renonça à l’arrangement qui les aurait rendus interchangeables, le considérant comme trop coûteux et inutile en présence de la grande sécurité de marche de ces appareils.
- En cas de* besoin inattendu on a prévu quelques pièces de câbles toujours prêtes à servir pour une connexion provisoire. Le générateur monophasé fut enroulé pour io/iiooo volts; un tel enroulement est, en effet, très bien exécutable pour une machine tétrapolaire de cette puissance et monophasée, c’est-à-dire n’ayant pas de croisement de bobines comme une machine triphasée. Elle peut ainsi bien résister aux grands efforts mécaniques et électriques qui, dans une contrée d’ailleurs pauvre en oi’ages, sont causés par l’alimentation directe du conducteur aérien ; des transformateurs à 16 périodes auraient été, en effet, trop coûteux, eu égard à la petite augmentation de sécurité du service qu’ils auraient procurée.
- La taille des machines dont nous venons de fixer le type devait être choisie d’après les poids des trains et les conditions de la voie. Ce choix fut compliqué par la nécessité d’employer des commulatrices pareilles sur les deux chemins de fer afin de diminuer le. nombre des pièces de réserve. On se basa
- pour le chemin de fer de Tinnos sur un poids maximum à remorquer de 290 tonnes.
- Ces trains devaient être mus par deux groupes commutateurs sur la rampe principale de 27 °/u0, et sur le reste de la ligne, qui présente au plus une rampe de io °/oo (^e faible longueur, par une seule commutatrice. Cela correspond à une puissance d’environ 5oo chevaux aux roues de la locomotive, en admettant, d’après les essais des moteurs, une vitesse d’environ 20 kilomètres pour cette charge. Comptant par précaution le cos ® total à 0,8, le rendement total de la locomotive, engrenage et transmission compris, à 0,7a, on avait dans la centrale environ 600 K. Y. A. ; par contre l’énergie moyenne absorbée pendant la montée était au-dessous de 3So K. V. A.
- Par mesure de précaution les groupes commutateurs furent donc commandés pour un débit de 4°° K- V. A. à un cos <0 = 0,9 pendant deux heures, puis, durant trente minutes, 000 K. V. A., et enfin, pendant cinq minutes, 600 K. V. A. sans dépasser une élévation de température de oo°; ils devaient en outre encore pouvoir donner pendant une minute 700 K. V. A. en cas de démarrage difficile.
- Les groupes ainsi spécifiés sont composés d’un transformateur triphasé de 10 ooo/5oo volts à refroidissement naturel (sur le chemin de fer de Vestfjorddal ils sont exécutés avec circulation d’eau en raison de circonstances locales). Mais, la place étant aussi très limitée sur le chemin de fer de Tinnos, on dut placer les trois transformateurs l’un à côté de l’autre contre le même mur; pour les refroidir suffisamment, on pratiqua dans ce mur des ouvertures qui peuvent se fermer au moyen de jalousies, à travers lesquelles l’air frais peut pénétrer, arrangement qui a obtenu l’effet désiré.
- (n Voir Lumière Klnvtriqup. swplonihre.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Chaque groupe commutateur se compose d’un moteur et d’une génératrice avec palier commun au milieu et d’une excitatrice en bout d’arbre ; le tout monté sur une plaque de fondation commune. Le moteur comporte encore un rhéostat de démarrage métallique qui, pour la mise en parallèle des génératrices monophasées, possède, avant la position de court-circuit, quelques plots permettant un réglage très sensible.
- Mentionnons encore que les génératrices monophasées lurent essayées sous 20 000 volts et que l’enroulement résista aux courts-circuits assez fréquents au commencement de l’exploitation. Toutefois l’à-coup donné aux machines à 16 périodes était si violent qu’on a trouvé bon d’ajouter des bobines de self pour protéger les génératrices. Ces bobines sont construites sans fer et ont une self-induction de 0,1 henry.
- Pour la mesure du x’endement, la séparation des pertes des deux nia chines accouplées fut impossible; le rendement total et les pertes totales sont portés dans le tableau I, obtenu d’après la méthode des pertes séparées, pour 10 000 volts en monophasé.
- Tableau I.
- CHARGE COS <p PERTES KW RENDEMENT % RENDEMENT .% tarif inclus
- 54 0 0 ,65 120,3 0,8x8
- 5 4 0 1 >° I09,6 o,833
- 443 o,85 89,5 o,833
- 443 x,o 8o.3 0,848 0,832
- 356 0,85 67,2 0,844
- 356 1,0 61,0 o,856 0,889
- 233 o,85 50,2 0,822
- 233 1 ,'ü 47 >l o,83o O,8o5
- La courbe du rendement a en soi une forme favorable, mais les valeurs totales sont cependant assez basses à cause de la génératrice monophasée de 16 périodes, même sans les pertes additionnelles de cette dernière. Les pertes à vide du groupe non excité s’élèvent à 19 kilowatts et augmentent, avec
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- une excitation à 10 000 volts, jusqu’à 4« et, avec 11 000 volts, à 47 kilowatts; oii doit encore y ajouter environ 4 kilowatts de pertes de transformation du côté triphasé. Les longues marches à vide des commutatrices sont donc très coûteuses, mais il serait difficile d’obtenir des valeurs plus avantageuses dans les conditions données. La variation de tension entre la pleine charge à cos? = o,85 et la marche à vide est de 19 % ; la tension durant l’exploitation est pourtant maintenue constante par un régulateur, système Tirill.
- Les commutatrices, avec les trois transformateurs, sont placées dans une annexe de la centrale de Svaelgfos, qui contient encore de la place pour un quatrième groupe. Par contre, le tableau de service est monté sur la même galerie que celui de la centrale pour éviter de nouveaux frais de service. En cas d’accident à une machine, arrivant sans que l’électricien du tableau s’en aperçoive, les hommes de service aux machines peuvent toujours arrêter le moteur au moyen du démarreur. Gomme mesure de sécurité additionnelle les moteurs portent encore des interrupteurs à force centrifuge : le cas pourrait se présenter que les turbineshydrau-liques, en perdant toute autre charge, s’em-hallentetemportentles groupes commutateurs marchant à vide. Ceux-ci sont, .sans doute, construits en vue de cette éventualité, mais comme l’excitatrice est placée sur l’arbre, l’accroissement de tension pourrait devenir dangereux : dans ce cas l’interrupteur centrifuge, qui d’ailleurs peut être aussi manœuvré à la main, met hors circuit le moteur et l’excitatrice. Du reste, la séparation du tableau de distribution de service du bâtiment des machines s’est montrée aussi pratique ici que dans tous les autres établissements modernes.
- L’appareillage haute tension est placé dans un tout autre endroit, en haut de l’ancien appareillage de l’usine de Svaelgfos, et est relié au tableau de service par les câbles nécessaires. Il se compose d’interrupteurs à huile tri et bipolaires, pour fês transforma-
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- teurs et les génératrices monophasées, qui sont renfermés chacun dans des compartiments en béton armé, de barres collectrices et des transformateurs de courant et de tension nécessaires. Pour la protection, il y a des relais à maximum pour le côté triphasé et le feeder monophasé, des relais à retour de courant pour les génératrices; tous les relais, même ceux pour 16 périodes, sont construits d’après le type Ferraris et ceux pour le côté triphasé, dont le zéro est mis à la terre, sont tripolaires. Sur le côté monophasé il n’y a qu’un feeder; on a pourtant prévu la place pour un deuxième avec son parafoudre à cornes. La mise à la terre d’un pôle du monophasé n’est pas faite dans la centrale, mais seulement sur les rails.
- Mentionnons encore le câble qui va de là station de transformation à l’usine de Lienfos, située tout près (2,5 kilomètres), et qui permet au chemin de fer de continuer l’exploitation dans le cas d’un arrêt complet de l’usine de Svaelgfos ; dans une tcentrale hydraulique, spécialement là où les installations hydrauliques comportent un tunnel et un château d’eau, on doit, par mesure de précaution, arrêter toute l’usine, une fois tous les deux ans, par exemple, pour faire la révision des parties inaccessibles. Dans une centrale à vapeur, en dehors des cas de force majeure, on n’a pas besoin de tenir compte d’une telle éventualité. Ce l’accord a dû être exécuté sous forme d’un câble par suite de circonstances locales ; il doit passer deux fois le fleuve, suspendu à un câble en acier, et, pour le reste, suit la voie. La pose de cette dernière partie a exigé çà et là le creusement du canal dans le rocher au moyen de la dynamite. II peut être de quelque intérêt de spécifier que la pose dans le roc a coûté plus de 8,5o francs le mètre; le prix moyen pour toute la longueur fut environ 4 francs, une couche protectrice de briques incluse; il faut toutefois ajouter que le travail a été exécuté durant l’hiver.
- Quant à la station de commutatrices dans le Vestfjorddal, il n’y a plus rien de particu-
- lier à en dire, si ce n'était qu’on s’est contenté de deux commutatrices au commencement. Il se trouve maintenant qu’un agrandissement est désirable pour l’époque de la construction de la seconde partie de l’usine de Rjukanfos.
- b) Ligne aérienne.
- La première partie de cette installation (à savoir les feeders) est très simple pour les deux chemins de fer, puisqu’ils ne sont composés que de petits tronçons allant des centrales au conducteur aérien; on n’a pas monté de feeder spécial à côté du fil de
- Fig. 3.
- troliey (bien que les poteaux, par mesure de précaution, fussent dimensionnés d’après cette éventualité), cela n’étant pas nécessaire au point de vue électrique ; avec le faible trafic de la ligne, le fil de trolley est facile à tenir dans un état amplement suffisant pour
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- amener le courant en toute sécurité. La seule partie difficile fut le montage du conducteur depuis l’usine de Svaelgfos, située au fond d’une gorge, jusqu’au chemin de fer, montage exécuté sur une paroi de rocher d’une pente de 6o°. Les deux figures 3 et 4 représentent l’exécution.
- I‘ig. <1.
- Pour choisir le mode de suspension du fil de trolley, on a envisagé surtout deux solutions : d’abord la suspension simple, qui fut essayée en son temps sur le chemin de fer d’essai suédois, puis prévue pour le chemin de 1er de Riksgraensen/en Suède, et qui comporte des consoles tournantes avec serrage automatique au moyen de poids, et secondement la suspension caténaire. Cette solution du serrage automatique fut la seule dont il put être question au point de vue économique; et, eu égard aux. différences énormes de température (de 3o° en hiver jusqu’à -f- 4o° en été, au soleil) une telle disposition sen>-
- blait très désix’able. Les endroits de serrage devaient pourtant être très proches, la dilatation étant de 119 centimètres par kilomètre pour cette différence de température. Mais le grand inconvénient de l’installation se' trouvait moins dans ce fait ou dans les coudes imposés au fil de trolley aux points de suspension (inconvénient encore supportable à une vitesse maximum de 45 kilomètres), que dans la moindre distance des supports, limitée à35 ou 4o mètres; cela rendait économiquement impossible l’usage de poteaux de fer, qui était cependant très désirable en vue de la sécurité. En outre on n’était pas tout à fait sûr que le serrage automatique travaillerait correctement dans les fortes courbes, et, de plus, comparativement à une suspension caténaire, le danger d’une chute du conducteur aérien était toujours plus grand.
- Dans ces circonstances, on se décida pour la suspension caténaire, avec une distance entre poteaux de 60 mètres, et on renonça au serrage automatique ; les changements de température restent sans influence notable sur le câble porteur en acier, dont le coefficient de dilatation est plus faible et la flèche très grande ; pour le fil en cuivre, suspendu tous les 5 mètres, l’effet de faibles différences de température est négligeable. Par contre on a prévu un serrage à la main deux fois par an pour la grande différence de température d’été et d’hiver. C’est pourquoi le fil de trolley est divisé en tronçons 3’une longueur de 1 kilomètre ; au milieu le fil peut être déplacé dans une borne double et, aux extrémités de chaque section, ressei’ré à l’aide de vis de serrage. Avec un raccourcissement d’environ 4o centimètres par kilomètre, correspondant à une différence de température moyenne de ï».o° à a5°, chaque bout de fil pourrait donc être déplacé d’environ 10 centimètres. Les fils de suspension les plus courts, au milieu de la portée la plus proche, prenaient alors une obliquité inadmissible, si l’on ne prenait soin de les incliner en un sens en été et dans l’autre en hiver, Malgré cette mesure il se trouva cjue
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- le serrage ne pouvait se faire très facilement sans qu’au moins les fils de suspension dans le voisinage immédiat ne fussent déplacés, et l’on a dû pour cette raison monter encore deux bornes par kilomètre. Il y a donc un point ’de serrage tous les 260 mètres, ce qui est beaucoup, mais le travail se fait très facilement sans soins particuliers.
- Goïnme question de principe il ne restait plus que le choix de l’isolation simple ou double de la ligne : comme aucune traction à vapeur n’était prévue sur la môme ligne, et qu’à une tension ne dépassant pas 10/11 000 volts on ne voulait pas recourir sans nécessité au système le plus coûteux, on se décida pour l’isolation simple ; toutefois on prévit pour le conducteur aérien en place un essai sous 20 000 volts.
- La ligne caténaire se compose d’un câble en acier galvanisé de 3i,5 millimètres carrés de diamètre ; il porte par l’intermédiaire de fils en acier de 3 millimètres d’épaisseur le fil de trolley proprement dit, d’une section de 65 millimètres carrés, en forme de 8 ; les pièces sont réunies à l’aide de serre-fils en fer retenus au moyen d’écrous en laiton. La distance entre les fils de suspension est de 5 mètres, mais se réduit aux gares et aux passages à niveau à 2,5 mètres afin d’éviter que le fil du trolley, en cas de rupture, ne tombe assez bns pour mettre en danger les passants. La hauteur normale du fil de trolley est de 5,5 mètres ; sous les ponts elle descend jusqu’à 4>5 mètres.
- La flèche normale du conducteur caténaire est de 1,6 mètre, le fil de suspension le plus court étant de o,25 mètre, il y a donc une hauteur totale de 7,35 mètres depuis les rails jusqu’à la pointe de l’isolateur. Le câble en acier est monté avec une tension normale de 280 kilogiammes, le fil du trolley avec 600 kilogrammes. En raison de l’emploi d’un pantographe comme collecteur de courant, la ligne est posée en zig-zagavec une déviation de 45 centimètres de chaque côté, par rapport à une verticale menée au tnilieu de la voie.
- Gomme nous l’avons déjà mentionné, les supports sont en fer et placés à une distance de 60 mètres l’un de l’autre. Dans les courbes dont le rayon est au-dessous de 4oo mètres la distance aurait dû être diminuée ; ceci n’a pourtant pas étc fait: on a préféré y monter un support intermédiaire tous les 3o mètres (voir fig. 5). Cette mesure offre deux avantages : le jalonnement des supports s’opère plus facilement, et la distance constante entre les supports permet de
- L. '
- Fig. 5.
- faire beaucoup plus de travaux préparatoires pour le montage des fils de suspension dans l’atelier; il est vrai que ce dispositif demande quelques supports, (mais sans consoles), de plus.
- On a utilisé quatre différents types de supports :
- 1) Pour les sections droites un support de 7,9 mètres de longueur au-dessus du sol et de 1,7 mètre dans le sol, composé de deux fers en U de 8 centimètres de haut, avec une distance de 38 centimètres à la base.
- 2) Pour les courbes, un support pareil, la
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- distance à la base étant portée [à 5o centimètres.
- 3) Pour les ancrages, un support de 6,7 mètres + 1,9 mètre de longueur, composé de deux fers en U de 12 centimètres avec une distance de 44 centimètres à la base.
- 4) Pour ancrages et consoles pour le fil, un support de 7,6 mètres + 1,9 mètre de longueur, en quatre fers à cornières de 60/60/8 millimètres ; la distance est de 47,5 centimètres à la base.
- Pour les grandes portées aux gares on a utilisé des types plus grands encore.
- Tous les supports reposent sur des fondations en béton dont les volumes poulies différents types sont calculés à raison de :
- 9&o X 65o X 1 700; (1)
- 1 a5o X 65.o X 1 700: (2)
- i o5o X 700 X 1 900; (3)
- 800 X 800 X 1 990. ('i)
- «F
- Ces dimensions furent, surtout dans des talus et en sol mou, sensiblement dépassées; dans le rocher c’était naturellement le contraire.
- Conformément aux prescriptions des autorités compétentes, les supports sont calculés en admettant une pression de vent de iz5 kilogrammes sans charge de neige avec un coefïicient de sécurité de 4,h à 5, en admettant une résistance de 4 4°« kilogrammes pour le fer. Par mesure de précaution on a examiné le cas, qu’on pourrait imaginer surtout en raison de là proximité de chutes d’eau, d’un cylindre de glace de 6 centimètres exposé à la pression du vent ; avec une résistance spécifique de 4 000 kilogrammes, on a encore un coefficient de sécurité plus que double et la sollicitation reste au-dessous de la limite d’élasticité. Les supports ainsi établis ont jusqu’ici répondu à l’attente; après le deuxième hiver il n’y a eu aucun déplacement.
- Les poteaux sont montés k une distance de
- 2,3 mètres (de 2,5 mètres aux gares) du milieu de la voie et portent des consoles en fer en U, fixées par collier de serrage. Les isolateurs sont à leur tour serrés sur les consoles; de sorte que tout est bien arrangé pour un montage pratique et facile. Les isolateurs sont du type à cloche en deux pièces; pour les courbes on a utilisé des isolateurs plats, pour les points fixes, des isolateurs d’arrêt spéciaux (voir fig. 4 au feeder). Les
- Fig. 6.
- appuis qui, à chaque poteau, maintiennent le fil de trolley, sont également isolés par des isolateurs à cloche, portant une calottq cimentée; celles-ci seront toutefois remplacées par des colliers reposant sur une couche de plomb, car les calottes cimentées ont à la longue causé partout des difficultés. Ces détails de construction des consoles sont très nettement visibles sur la figure 6.
- La ligne aérienne est divisée en sections de 5 kilomètres de longueur, séparées par
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- Fig. 7.
- Fig. 8,
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- des isolateurs comme l’indique la figure 4",
- Fig-- 9-
- l’interrupteur de séparation est monté sur le
- figure 6. Le fait que le frotteur, en passant, met les deux sections de la ligne en communication électrique, même quand l’interrupteur est ouvert, est un inconvénient qu’on accepte pour jouir des autres avantages marqués de cette construction. A chaque kilomètre le même arrangement se retrouve, à ceci près qu’on a employé des pièces d’écartement ordinaires au lieu d’isolateurs ; au-dessus des évitements de la voie l’exécution du fil aérien est aussi la même en principe. Elle est indiquée par la figure 7 qui montre en même temps les constructions utilisées à la gare de Notodden, et le dispositif servant à déconnecter une voie de garage. La figure 8 montre une gare plus grande et plus compliquée (Saaheim) où les nombreuses bifurcations comportent le dédoublement de la ligne aérienne sur une grande longueur.
- A mentionner encore, outre les gares, quelques petits tunnels, peuvant être décon-
- Fig. io.
- support à gauche de cette figure. On le voit 1 nectés comme les gares sans interrompre d’ailleurs mieux encore sur le support de la | l’alimentation du reste de la ligne, grâce à
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- des conducteurs spéciaux passant à côté. La figure 9 montre] les suspensions du fil de trolley dans le tunnel; l’isolation y est double, eu égard à la grande humidité; les isolateurs sont pourvus de capotes qui les protègent contre l’eau et la glace. Il convient de remarquer que la suspension est un peu trop raide et ne conviendrait pas à des vitesses plus grandes ; mais la pierre dans le
- Fig-, il.
- tunnel n’étant pas bonne, on n’a pas jugé prudent d’utiliser, comme aux ponts, des fils d’acier fixés transversalement, car leur montage et démontage lors de travaux de réparation du tunnel sans revêtement aurait été beaucoup plus difficile.
- Le fil aérien au-dessus des ponts d’entrée aux ferry-boats sur le Tinnsjo, dont le point
- d’appui inférieur doit être levé ou baissé de 4 mètres selon le niveau de l’eau, constituait un problème particulier. La ligne devait être déplacée parallèlement et l’on ne pouvait guère fixer des supports au pont même. La figure io montre comment, au-dessus du coude vertical dans les rails, on en a pratiqué un semblable dans la ligne aérienne. Le bout du fil de trolley est serré contre un fer en T pour le raidir, et ensuite fixé sur un isolateur de façon qu’il puisse tourner. L’effort de traction du fil de trolley même, double en cet endroit, est par contre transmis directement aux supports, dont celui de gauche porte également le disjoncteur pour le pont.
- La figure 11 fait voir l’exécution à l’autre extrémité, où l’on a fixé des rails verticaux en fer rond courbés selon un rayon égal à la longueur du pont et portant de petits wagonnets rattachés aux câbles portant celui-ci ; les wagonnets reçoivent par l’intermédiaire de ressorts l’effort de tension du fil de trolley dont le bout est de nouveau raidi par serrage contre un fer en T. Ce dispositif a donné toute satisfaction.
- En vue du contrôle de la ligne aérienne et afin d’apporter un secours immédiat en cas d'accidents, on a encore fait l’acquisition d’un wagon d’inspection, mû par un moteur de 3o chevaux à essence. Il porte un bâti pouvant être levé et baissé et muni d’une plate-forme tournante.-A l’intérieur il contient de la place pour du matériel et un petit atelier, et peut emporter un tambour pour câble et deux supports normaux.
- (A suivre.)
- F. Marguerre.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ETUDES, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Les courants de mise en circuit dans les transformateurs avec tôles d’alliages. — D. Yensen. — Elektrotechnische Zeitschrift, 26 septembre 1912.
- On sait que lorsqu’on met brusquement en circuit un enroulement présentant de la self-induction, le courant qui le parcourt pendant les premiers instants prend des valeurs très élevées par rapport à ce que sera sa valeur normale. Cet « extra-courant de fermeture » est surtout prononcé dans les transformateurs à tôles d’alliage fortement saturés et y devient même dangereux. L’auteur étudie cette question par des calculs dont il vérifie les résultats par des essais oscillographiques.
- Dans le cas d’un circuit inductif sans fer, ce phénomène est déterminé par l’équation bien connue
- e = L ^ -j- Ri dt 1
- qui montre que le courant de fermeture peut atteindre approximativement une valeur double de sa valeur normale. Il ne prend cette valeur normale dès la fermeture que lorsqu’on met en circuit au îpoment d’un maximum de la tension alternative appliquée — ceci en négligeant la résistance —, le rôle de cette dernière étant de reculer la condition précédente un peu avant le maximum.
- Dans le cas d’un circuit inductif avec le fer, l’équation ci-dessus n’est plus applicable, car la self-induction devient variable. On peut la remplacer par l’équation suivante
- dans laquelle B est l’induction et A une constante.
- En utilisant la courbe de saturation du fer et sa courbe d’hystérésis, on peut déterminer par approximations successives l’amplitude du courant de fermeture. L’auteur applique ce procédé à quelques transformateurs industriels du type courant et vérifie ses calculs par des relevés oscillographiques. Il trouve ainsi que le courant de fermeture peut
- atteindre 6 à 7 fois la valeur du courant normal. Pour éviter ces courants exagérés, il propose de mettre au moment de la mise en circuit du transformateur en série avec le primaire une résistance R sans self-induction ou bien une bobine d’induction L sans fer, telle que :
- „ . demi-tension normale
- R = (üL — ---------------------:----.
- courant de pleine charge
- Cet artifice permettra de réduire le courant de fermeture à 1,72 fois le courant normal.
- S. P.
- USINES GÉNÉRATRICES
- Le tamponnage des laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L'organisation rationnelle des Centrales a gaz. — L. Creplet. — Bulletin de VAssociation des Ingénieurs électriciens (Montefiore), mars 1912 (*).
- TAMPONNAGE DES LAMINOIRS ET MACHINES d’extraction
- Le volant et la batterie sont des réservoirs d’énergie qui tous deux sont capables, ainsi que nous l’avons développé précédemment, de tamponner avec la même efficacité, pourvu qu’on les proportionne en tenant compte des exigences à remplir dans chaque application. Nous verrons toutefois plus loin que le volant s’accommode mal d’à-coups de plusieurs minutes.
- Si les applications des volants et des accumulateurs sont fréquentes, du moins pour des laminoirs et machines d’extraction, nous ne les rencontrons que rarement dans les centrales, hormis certaines centrales de traction. Généralement, les à-coups y sont absorbés, soit par toutes les unités marchant, en parallèle, soit par une unité dite unité de pointe. Il nous a paru intéressant de la comparer avec le volant et avec la batterie d’accumulateur et à cette fin nous nous placerons successivement aux points de vue suivants :
- i° Réserve d’énergie que le tampon renferme au point de vue sécurité;
- (') Voir Lumière Electrique, 25 octobre 1912.
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- a® Rendement et, comme corollaire, pertes entraînées par l’existence du tampon;
- 3° Frais d’entretien dans lesquels entreront éventuellement la conduite, le graissage et les réparations ;
- 4° Frais d’amortissement et d’intérêt du capital engagé.
- Réserve d’énergie.
- A côté du tamponnage, il est important de considérer la réserve totale d’énergie que l’accumulateur choisi possède, attendu qu’elle permet de suppléer à uh arrêt total ou partiel de la source d’alimentation.
- Pour fixer les idées reprenons l’application du train réversible et mettons en parallèle les chiffres relevés.
- Volont. Batterie.
- Puissance...... 5 ooo HP 5 ooo HP
- Energie totale.. 5o,7 clievaux-heures 1 900 X i,36 =
- 2600 chevaux-heures.
- Il én ressort une supériorité marquée pour la batterie, à laquelle on peut demander, si la nécessité s’en fait sentir, près de 5o fois plus de travail qu’au volant.
- Le caractère de cette supériorité ressortira davantage si l’on tient compte de ce fait que le volant abandonné à lui-même finit par s’arrêter au bout d’un temps relativement court. C’est ainsi qu’un tampon de machine d’extraction constitué de deux disques de 40 tonnes chacun comportant une énergie totale de 35o chevaux-heures, s’arrête au bout de moins de a i/a heures.
- Une batterie,.par contre, conserve son énergie pendant plusieurs jours et on estime que la perte est de l’ordre de 1 à a % en moyenne par a4 heures d’inactivité (*). C’est là une qualité très précieuse dans les . installations où un arrêt total ou partiel peut causer de graves préjudices. Nous citerons, par exemple, les machines d’extraction, les appareils de manutention des convertisseurs d’aciérie, des poches de fonderie, etc.
- Rendement.
- Ùne même application, traitée de trois façons différentes, met en relief la supériorité du volant lorsqu’on dispose d’une centrale à courant continu. Toutefois, il y a lieu de faire remarquer que chaque mise en marche d’un volant exige un temps qui est loin d’être négligeable, allant de 10 à 20 minutes et une puissance de démarrage assez élevée pour néces-
- Voir E. Gérard. Leçons sur l’électricité.
- siter parfois l'installation d’un vireur ou de pompes à huile (*). Cette puissance équivaut à un couple de l'ordre de 3o kilogrammètres par tonne à mettre en rotation (2).
- Pour fixer les idées, nous dirons qu’un groupe ligner avec volant de 40 tonnes, 370 tours, nécessite au moins 900 kilowatts pour démarrer et absorbe en moyenne 1 ir5 kilowatts pendant 7 i/a minutes. Nous en déduisons que l’énergie nécessaire pour amener ledit volant à vitesse atteint i5o k. w. h. environ.
- Quant à la marche à vide du groupe, elle est de l’ordre de 180 kilowatts. Eu égard à ce chiffre élevé on serait tenté, à chaque pose, d’arrêter le groupe. Toutefois, on ne le fait guère puisque chaque mise à vitesse exige une dépense de courant correspondant à la marche du groupe pendant 5o minutes.
- Pareil reproche ne peut pas s’appliquer à la batterie et à sa dynamo-tampon dont l’inertie est suffisamment faible pour que le démarrage puisse se faire en moins d’une minute et ne demande qu’une puissance minime.
- Il sera donc prudent de n’appliquer le volant comme tampon que dans les applications travaillant de longues heures durant. Grâce à cette circonstance, les frais de remise à vitesse du volant interviendront peu dans la consommation globale.
- Si la centrale dont on dispose fournit du courant alternatif, du fait que l’entrée en fonction du volant entraîne une dépense d’énergie, le rendement de ce dernier diminue au point que la batterie devient plus avantageuse toutes les fois que la production dépasse 60 % de sa valeur normale.
- Entretien des tampons.
- On peut dire que le volant ne demande aucun entretien, à part le renouvellement, à de longs intervalles, de l’huile de ses paliers. Il n’en est pas de même de la batterie d’accumulateurs. Celle-ci demande des soins intéressant les électrodes, pour que sa capacité soit toujours maintenue, une certaine dépense d’eau distillée, pour compenser les pertes par évaporation, et d’acide pour remplacer celui projeté en fines gouttelettes aux moments de surcharge des éléments.
- Les soins à donner aux plaques d’accumulateurs ont constitué, pendant de longues années, une sujétion d’une importance telle que l’application des
- (*)Voir Gluckauf, 11° 44) 4 novembre 1911.
- (2) Voir Lumière électrique, 25 novembre 1911.
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- accumulateurs ne s’est guère développée. Actuellement, tous les fabricants d’éléments s’engagent, moyennant une prime annuelle s’élevant à 8 % environ du prix d’achat, à entretenir les électrodes pendant dix ans. Passé cette période, la prime d’entretien subit une légère plus-value pour les dix années suivantes. Il s’ensuit que l’exploitant a simplement pour mission de maintenir le bain d’eau acidulée aux conditions requises.
- Nous ne pourrons mieux faire, pour donner une idée des frais d’entretien d’une batterie, que de prendre un exemple portant sur plusieurs installations et intéressant plusieurs années.
- Trois; batteries d’éclairage de i3% éléments chacune d'une capacité totale de 14 ooo ampères-heures (pour décharge en io heures) pourraient fournir comme tampon 7 5oo ampères pendant une heure et iSooo ampères par à-coups. L’entretien annuel comporte :
- Soins aux éléments donnés par
- , le fournisseur................
- 6 65o kgs d’acide sulfurique à
- frs 35 % kgs....................
- 170 tonnes d’eau distillée à
- frs 3,75 % kgs................
- Le 1/2 salaire de trois hommes dont l’autre moitié est payée par le fournisseur des batteries ...........................
- Frais accessoires...............
- Total.........
- 16 800 frs. 2 33o —-6 400 —
- 1 800 — 700 — 27 5oo frs.
- En tamponnage, les trois batteries pourraient parer à des à-coups de 3 570 kilowatts pendant i5 secondes et la moitié pendant une heure, ce qui nous donne le kilowatt débité à raison de :
- 27 5oo
- —----= 7,70 francs par an, pour des décharges de
- D 5^0
- i5 secondes et i5,4o francs pour des décharges d’une heure.
- Ap rès les frais d’entretien, nous avons à faire entrer en ligne de compte les frais de premier établissement qui sont très importants comme amortissement et intérêt du capital engagé.
- TAMPONNAGE DES STATIONS CENTRALES
- L’énorme développement des applications de l’électricité a entraîné l’érection de stations centrales auxquelles on demande souvent des charges très variables. Il est donc naturel qu’on ait appliqué,
- dans certains cas, des batteries tampons ou des volants pour soulager les unités en activité.
- Dans une étude complète, il conviendrait de passer en revue les diverses catégories de centrales que nous classerions comme suit :
- i° Centrale d’établissement métallurgique;
- 20 Centrale de charbonnage ;
- 3° Centrale de traction ;
- 4° Centrale d’éclairage.
- Pour débuter nous ferons un parallèle du volant et de la batterie.
- Centrale avec volant ou batterie-tampon.
- Le tampon d’une centrale comporte parfois un volant accouplé à une dynamo-tampon dont on fait varier la vitesse de manière à faire entrer en action l’énergie cinétique du volant. Dans les stations à courant continu, la dynamo est pourvue (’) d’une excitation composée variant automatiquement ou placée sous la dépendance d’un régulateur. Dans les centrales triphasées le volant est quelquefois solidaire d’un moteur synchronie qui épouse toutes les variations de vitesse des groupes électrogènes. Comme celles-ci sont forcément limitées à 5 % environ (et 10 % au maximum dans les centrales où les variations de fréquence ont peu d’influence), on conçoit que le volant soit de fortes dimensions pour produire un effet satisfaisant.
- La dynamo-volant, même dans le cas où son glissement peut atteindre 5o % (ce qui permet de retirer du volant les 75 % de son énergie totale), ne peut convenir que dans les centrales où les à-coups ont peu de durée. Sa place est tout indiquée là où les pointes à absorber sont très fortes mais naturellement très courtes, c’est-à-dire de l’ordre de quelques secondes. Pour bien préciser ce point prenons un cas particulier.
- Application. — Le diagramme d’une centrale de tramway accuse des pointes de 400 kilowatts. Quels seraient les frais annuels d’exploitation par kilowatts de pointe pour un volant et pour une batterie tampon?
- Un volant de 17 5oo chevaux-seconde (avec un glissement de 10 %) coûte 4x.4oo francs. Nous accouplerons ce volant à une dynamo-tampon de 400 kilo-wats ou 545 chevaux capable de glisser de 5o % , ce qui permettra de retirer du volant :
- —-----^ ? == 6q 000 chevaux-secondes.
- __________*9_ y
- (*) Voir VIndustrie Electrique, 25 novembre 1908.
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- 12 Octobre 1912.
- Le volant et sa dynamo-tampon pourraient donc fournir théoriquement :
- D’après le fournisseur de la batterie, celle-ci peut donner :
- 69 000
- 4oo kw pendant r = i5j' ou 2,1'
- 200 kw — 253” ou 4,2'
- 100 kw — 5o8" ou 8,4'.
- En admettant que l’annuité pour l’amortissement et l’intérêt soit de 10 % , nous aurions :
- Frais d’installation.
- Volant avec ses paliers.. 41 400 francs
- Dynamo-tampon............... i3 000 —
- Appareillage................. 8 000 —
- Total............ 62 400 francs.
- 4<>o kilowatts pendant 10 à i5 secondes
- 25o — — une minute ;
- 225 — —- deux minutes ;
- 212,4 — — quatre minutes ;
- 206,25 huit minutes.
- En procédant comme pour le volant, nous trouvons que le kilowatt de pointe coûte par an :
- = 18 francs si l’à coup dure 10 à i5”;
- = 29 — — — 1 minute
- = 32,6 — — — 2 —
- = 34 — — — 4 —
- Frais d’exploitation.
- Annuité.......... ....... 6 240 francs
- Entretien.................. o 000 —
- Dépenses annuelles......... 6 240 francs.
- Par kilowatt débité le volant coûterait donc :
- ---= i5 fr. 60 si l’à-coup dure 2,1 minutes
- 400 r
- r= 3i fr. 20 —. — 4,2 —
- = 62 fr. 40 — — 8,4 —
- Ces chiffres supposent naturellement que les prix d’un volant et de la dynamo sont proportionnels à la puissance, ce qui n’est pas tout à fait exact.
- Envisageons le même problème avec la batterie-tampon. Nous aurons comme frais de premier établissement :
- Batterie livrée toute montée. . . 25 000 frs.
- Bâtiment de 100 mètres carrés. 8 000 —-Groupe survolteur-dévolteur.. 6 000 —
- Appareillage .,................... 2 5oo —
- Total................ 4i 5oo frs.
- L’annuité correspondante est de 4 i5o francs. A cette dépense il y a lieu d’ajouter les frais d’entretien qui valent 7,70 francs par kilowatt de pointe instantanée, c’est-à-dire dans le cas présent :
- 7,7 X 4°° — 3 080 francs.
- La dépense annuelle atteint ainsi :
- 4 i5o -j- 3 080 = 7 23o francs.
- Pour des à-coups dépassantlavaleur de 6 minutes, la batterie devient plus avantageuse que le volant.
- Si l’on fait entrer en ligne de compte les pertes dues à l’existence du tampon, »on conçoit que l’on trouve pour la durée de pointe à partir de laquelle la batterie est plus économique une valeur inférieure à six minutes par suite de la grande importance de la marche à vide du volant.
- On peut établir également le bilan d’un tampon de centrale métallurgique en déterminant les frais d’exploitation d’un tampon de centrale et en faisant entrer en ligne de compte les éléments suivants :
- Frais de premier établissement ;
- Frais de graissage, entretien et réparation;
- Dépense de combustible ;
- Main-d’œuvre pour la conduite de l’engin.
- Pour les frais de premier établissement, nous admettrons, comme nous l’avons déjà fait pour la batterie et le volant, un amortissement en quinze années et un intérêt de 5 % du capital engagé, ce qui correspond à une annuité de 10 % .
- Pour les frais d’entretien, de conduite et de réparation, nous ne possédons de chiffres précis que pour la batterie d’accumulateurs. Pour le moteur à gaz et la turbine, les valeurs relevées en pratique varient dans de grandes proportions.
- Pour simplifier, nous supposerons qu’ils sont proportionnels à la puissance du tampon et au nombre d’heures d’activité.
- En prenant 18 heures de marche par jour et des moyennes entre les chiffres donnés par des exploitants et par des constructeurs, nous obtenons les valeurs du tableau II.
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- Tableau II.
- GROUPE A GAZ GROUPE TURBINE BATTERIE
- • i5 secondes 320 francs 187 francs 85 francs
- 1 i minute » » i35 —
- Premier établissement par j 3o minutes )) 225 169 —
- kilowatt. i 1 heure » 280 169 —
- ! 2 heures » » 270
- 1 3 heures » » 374 —
- Rendement R ' N o,341 ’+ N I . o,oi5 '“+ N
- Consommât, de combustible i déduite 2,12 m3 5,97 m3
- la marche à vide étant.. / . \ N variable a, 1» 5»97 — kwh
- j comprise j R R R
- f ( N = 100 % 4,24 m3 8,5 m3 i,235 kwh
- .Prix du combustible 0,1 q3 centime le mètre cube 2,5 cent, le kwh
- Graissage f par kw installé et par an 10,00 16,65 o,65 y>
- Entretien. — Réparations ! pour 18 heures de marche 8,5o 16,20
- Conduite ( par jour. 5,10 3,00 °>n
- Total . 3Iî75 13 ,o5 i6>97
- Le pôste «”Premier établissement» exige quelques explications.
- Un moteur à gaz peut difficilement donner des surcharges, surtout si l’on tient compte que le gaz d’alimentation n’a pas toujours une composition constante. Le prix par kilowatt de pointe sera donc le même pour de faibles durées d’à-coups que pour des à-coups prolongés.
- Il n’en est pas de même de la turbine qui peut aisément, grâce à des ajutages supplémentaires mis sous la dépendance du régulateur, donner 5o % de surcharge momentanément et 3,5 % pendant une demi-heure.
- Si le groupe à turbine coûte comme installation 280 francs par kilowatt, il s’agit de la puissance normale et, si nous considérons les pointes, le prix au kilowatt tombe à 225 francs pour des à-coups de 3o minutes et à 187 francs pour des pointes instantanées.
- Il est possible de traduire algébriquement les frais P annuels d’exploitation par la formule :
- P = P'A + B/tP' + ClÆhF'
- R
- Int. ot Graissage Con- Dépense de amortis, duito Réparation combustible
- dans laquelle :
- P' = la puissance maxima que le tampon doit fournir;
- h — \e nombre d’heures de marche par an ;
- A= l’annuité par kilowatt installé;
- B = les frais de graissage, conduite, entretien et réparation par heure de marche et par kilowatt installé;
- ju — le prix du combustible ou du courant par unité;
- G = la consommation par kilowatt, marche à vide déduite ; _
- R = le rendement du tampon tel que nous l’avons défini ;
- ^ = donc la consommation réelle par kwh.^
- NP'r= lapuissance moyenne débitée parle tampon ;
- (NP'A = le nombre de kilowatts débités par le tampon).
- Si nous envisageons des pointes d’une heure, nous arrivons au tableau III.
- Pour des pointes plus courtes ou plus fortes, il suffirait dans la formule de remplacer les chiffres renseignés sous les rubriques A et B par leurs valeurs correspondantes.
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- Tableau III.
- frais annuels d’Exploitation par kw installé pour un tampon marchant h heures par an et capable de pointes d’une heure.
- MOTEUR A GAZ TURBINE BATTERIE
- A — Intérêt et Amortisse- sement Frs B = Graissage, Entretien, Réparât. Conduite. Frs C = Combustible par kwh marche à vide déduite... p = Prix du combustible.. N R Frais par kw installé 32 o,oo588 par heure 2,12 m3 0,00193 le m3 N + 1 28 0,00242 par heure 5,97 mS 0,00193 le m3 N 4- 0,341 •6,9 16,97 Par an 1 0,025 le kwh 1,22 N 4- o,oi5
- 32 -f-0,00997 44-0,00409 N4 28 4-0,oo63644~ 0,01155 N/t 33,874o,ooo37544o,o3o5N4
- A titre d’application, considérons un tampon devant fonctionner 18 heures par jour et recherchons les frais annuels d’exploitation par kilowatt maxima de pointe. Nous obtenons le tableau IV.
- 2° Elle conserve encore l’avantage sur la turbine si la plus longue pointe dure 2 heures tant que le facteur d’utilisation ne dépasse pas io % au cours des 18 heures de marche;
- Tableau IV.
- Frais annuels d’exploitation (18 heures de marche, 3oo jours) pour un tampon capable de fournir une puissance P' pendant :
- MOTEUR A GAZ TURBINE
- en permanence quelques secondes 1/2 heure maximum. en permanence
- Intérêts et amortissements 32 p' 18,7 P’ 22,5 P' 28 p'
- Graissage, etc 31,75 p' 8,7 P' 10,4 P' i3,o5 P'
- 2,12x0,193 p 5,97Xo,.93Np,i8X3oo 597X0,i93 H 5,97X0, i93Np,i8 oo
- R X ioo WFl8'-JO° R X 100 U X 100 R X 100
- Francs (86,o5 4- 22,3 N) P' (47.15 4- 62,1 N) P' (55,3 4 62,1 N) P' (62,85 4 62,1 N) P'
- BATTERIE
- i5 secondes 1 heure maximum 2 heures 3 heures
- Intérêts et amortissements 8,45.p' 16,9 P' 27 p' 37.5 P
- Graissage, etc 8,5a P' 16,97 P' 26,5 p' 36 P
- Clnmhiiflfihlp ‘ ^ ^ NP'18 X 3oo i X NP 18 ’IX' 3no • ^ 2,J Np,lRy ;j00 1 ^ NP'18 X 3oo
- R X 100 R X 100 R X 100. R X 100
- Francs (16,97 + *65 N) P' (33,89 + i65 N) P' (53,4 + i65 N) P' (74 4 i65 N) P'
- En considérant diverses valeurs du facteur d’utilisation, nous pouvons tracer les diagrammes dont l’examen nous conduit aux observations suivantes :
- i" Si, au cours des 18 heures de marche, la pointe la plus longne ne dépasse pas io à i5 secondes, la batterie est plus avantageuse tant que le facteur d’utilisation est inférieur à 3o % , ce qui est fréquemment le cas ;
- 3° Pour des pointes de deux heures et davantage, la turbine est plus économique que le moteur à gaz tant que le facteur d’utilisation est en dessous de 55,5 % .
- 4° Pour des facteurs d’utilisation déplus de55,5 % , le moteur à gaz l’emporte comme économie (*).
- (*) Ces conclusions ont pour base un prix du gaz de 0,193 centime le mètre cube; pour d’autres valeurs, elles seraient naturellement modifiées.
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- Centrales <Xéclairage.
- On peut dire qu’il n'existe que peu de distributions d’éclairage qui ne possèdent leur batterie.
- Le courant y est très irrégulier ; il arrive parfois que la pointe atteigne dix fois la puissance moyenne. On a l’habitude de prévoir une batterie capable de fournir le courant nécessaire à couper la pointe pendant a à 3 heures. Cette batterie est naturellement en service aux heures de fortes charges, c’est-à-dire entre 5 et 7 heures du soir en hiver. Lorsque la pointe est passée, on recharge la batterie et on la remet en activité aux heures du jour où la demande de courant est inférieure à la plus petite des unités.
- Il arrive très fréquemment que la batterie permet d’arrêter les groupes éleclrogènes complètement et de couvrir les feux une partie de la journée.
- Jusqu’à présent, on n’a pas fait, pense l’auteur, d’installation de batterie d’éclairage avec survol-teur-dévolteur. La tension de décharge est maintenue constante au moyen d’un appareil dit « adjonc-’teur-réducteur » qui dispose en série le nombre d’éléments nécessaires à l’obtention du voltage. Les variations de tension qui se produisent en pratique sont alors ramenées à la tension d’un seul élément, c’est-à-dire à deux volts environ. .
- CONCLUSIONS
- Les conclusions qui se dégagent de celte étude peuvent se résumer comme suit :
- i° Le tamponnage des laminoirs et machines d’extraction se fait d’une manière très efficace au moyen de volants ou d’accumulateurs;
- 20 Les frais d’exploitation supplémentaires que leur installation entraîne se justifient s’ils permettent de réduire d’une unité au moins les groupes en activité à la centrale d’alimentation ;
- 3° La batterie-tampon dans les centrales à forts
- à-coups fournit les pointes, même de certaine durée, à des conditions plus économiques qu’un groupe supplémentaire à gaz ou à turbine et améliore les conditions d’exploitation ;
- 4° La batterie d’accumulateurs, en sus de son rôle de tampon, constitue une réserve d’énergie et de ce fait un supplément de sécurité très précieux;
- 5° Une centrale à gaz doit être conçue et exploitée en s’inspirant de facteur d’utilisation de chaque unité et du prix du gaz à chaque instant.
- L’unité de réserve comportera toujours une turbine à vapeur.
- Tant que le gaz n’a pas de valeur marchande, il est plus économique de monter la centrale avec des turbines. L’emploi de moteurs thermiques devient intéressant lorsque le gaz est en quantités limitées et acquiert une certaine valeur. Si cellè-ci se rapproche de celle qui lui a été attribuée plus haut, le courant sera engendré par des moteurs à gaz tant que leur facteur d’utilisation :
- ^ kwh débités par an
- puissance X heures de marche
- sera maintenu au-dessus de 5o à 60 % .
- Si N est franchement inférieur à 5o % , on aura intérêt à substituer une turbine à un moteur à gaz, de manière à maintenir, pour les unités à gaz, N au-dessùs de 5o à 60 % .
- S’il arrive que des unités (celle de réserve exceptée) travaillent avec un facteur d’utilisation inférieur à 3o % , en débitant des pointes de moins de deux heures, il y aura avantage à les remplacer par une batterie-tampon.
- Le dimanche et en semaine, aux heures où le gaz est en excès, et, par suite, n’a pas de valeur, le service sera assuré autant que possible par les turbines que comportera l’installation.
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- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- A qui appartiennent les colonnes montantes {jugement du ti'ibunal civil de la Seine du 25 juillet 1911).
- Si jamais nos lampes électriques pouvaient être rendues incandescentes par un courant traversant les espaces, à l’instar de ce qui se passe dans la télégraphie sans fil, sans emprunter le secours de conducteurs métalliques, les gazettes judiciaires verraient diminuer leur copie par la suppression de tous les procès que font naître les questions relatives aux colonnes montantes des immeubles. Tantôt la juridiction administrative,tantôt la juridiction judiciaire s’occupent des conflits qui en proviennent —et ils sont nombreux. On peut citer pour le Conseil d’Etat la décision dù 29 juillet 1910 (dans l’affaire Cadré intéressant la ville de Grenoble) et les nombreux arrêts qui ont statué sur l’illégalité des arrêtés que prennent certains maires dans le but d’interdire à tout constructeur autre que le concessionnaire, de faire des installations intérieures ; enfin un arrêt du 12 janvier 1912 a déclaré illégal un arrêté du préfet de la Seine qui, en approuvant la redevance imposée par le conseil municipal à certains propriétaires pour leurs colonnes montantes, avait pour résultat détourné de modifier le décret du président de la République sur le régime des abonnements de la Ville de Paris.
- Quant à la juridiction judiciaire, elle a rendu les décisions du 5 février 1912 (Tribunal civil de Valence) et surtout le jugement du Tribunal de la Seine du 25 juillet 1911 entre la Société de la Rente foncière d’une part, et d’autre part la Ville de Paris et la Société du Gaz de Paris.
- C’est ce dernier jugement que nous voudrions particulièrement étudier aujourd’hui, parce que c’est lui qui fixe les principes les plus intéressants, au point de vue juridique, sur la propriété des colonnes montantes, sans qu’il y ait à distinguer si elles servent à faire monter le gaz dans les maisons ou si elles constituent le véhicule du courant électrique.
- Le tribunal civil avait à résoudre et, en fait, a parfaitement solutionné la question suivante :
- « A qui appartiennent les colonnes montantes dans la Ville de Paris? »
- Mais pour comprendre la portée doctrinale du jugement rendu, il est rigoureusement nécessaire de connaître auparavant les faits qui y ont donné lieu : si touffus qu’ils paraissent au premier abord, on peut, à l’état schématique, les résumer de la façon suivante.
- I
- A une époque qui paraît bien reculée — vers 1859 ou 18G0 — le gaz semblait encore à beaucoup de personnes une nouveauté dangereuse, et les Parisiens, aujourd’hui si amoureux du progrès, ne semblaient pas vouloir en goûtertous les charmes dans l’intérieur de leurs habitations : pour déguiser leurs appréhensions, les propriétaires invoquaient souvent leur terreur de faire des frais dans leurs immeubles, pour établir, au plus grand avantage de leurs locataires, les canalisations destinées à y faire pénétrer le gaz. La Compagnie Parisienne d’Eclairage et de Chauffage par le gaz, qui était alors le distributeur municipal de la lumière, fit d’abord signer au propriétaire une autorisation par laquelle elle recevait de lui la permission d’établir gratuitement les canalisations nécessaires dans l’immeuble « étant expliqué que, faute de dénoncia-« tion, l’autorisation donnée pour dix ans se con-« tinuerait par tacite reconduction, pour dix « nouvelles annéés ».
- Lorsque les propriétaires eurent goûté ce régime, la Compagnie du Gaz modifia ses conventions, et substitua une formule de demande, par laquelle le propriétaire semblait implorer les services de la Compagnie qui « consentait » à établir une conduite nouvelle, à en laisser la jouissance gratuite au propriétaire de l’immeuble, sous la réserve expresse que la colonne montante faite par elle resterait sa propriété absolue.
- Ce nouveau régime a vécu depuis 1871 environ jusqu’en 1895.
- A cette dernière date, la Compagnie du Gaz, comprenant qu’elle n’avait plus que dix années à vivre, employa une formule très catégorique
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2« Série). — N* 41.
- pour établir, plus nettement encore, en sa faveur, le régime de la propriété des colonnes montantes; le contrat était ainsi conçu :
- « La Compagnie Parisienne consent à main-« tenir les conduites montantes dans la maison « de M. X... aux conditions suivantes : i° les « conduites montantes... restent et resteront la « propriété de la Compagnie. » C’était donc le régime de la gratuité pour le propriétaire qui avait la libre disposition de la canalisation du gaz pour faire monter celui-ci à tous les étages, mais c’était aussi pour le distributeur le régime de la propriété de la colonne montante.
- Personne n’ignore qu’en igo5 la Compagnie Parisienne du Gaz, ne pouvant s’entendre avec le conseil municipal pour la continuation de sa concession, dénonça ses contrats par un avis inséré dans des journaux d’annonces légales, et déclara qu’elle les tenait pour résiliés : les propriétaires devaient alors évidemment comprendre que le régime de la gratuité était terminé, et que la Compagnie Parisienne étant propriétaire des canalisations, elle pouvait comme tout propriétaire les enlever purement et simplement, ou bien, si elle consentait à les laisser, ce ne serait que moyennant une redevance de location.
- Ce qu’il y a de certain, c’est qu’après avoir lancé cet avis elle ne l’exécuta point et conserva les choses en l’état, n’enlevant pas les conduites et ne demandant pas de redevances. 'Mais, au moment de sa liquidation, elle abandonnait tout son actif .à la Ville de Paris, et dans cet actif, elle comprenait, évidemment, en vertu des contrats précités les colonnes montantes qu’elle avait établies dans les immeubles de Paris.
- La Compagnie Parisienne d’Eclairage eut pour successeur la Société du Gaz de Paris qui, comme régisseur intéressé, gère dans des conditions déterminées, pour son compte et celui de la Ville, la distribution du gaz dans la capitale.
- Le ii juillet 1908, le conseil municipal de Paris, après avoir laissé dans l’oubli celte question des colonnes montantes, prenait une délibération dans le but d’exiger des propriétaires situés, soit sur les voies privées, soit sur les rues publiques, des redevances immédiatement exigibles pour les canalisations existantes.
- Cette délibération fut approuvée par un arrêté du préfet delà Seine du 24 août 1908, etimmédia-tement ces taxes furent mises en recouvrement par la Société du gaz, agissant comme régisseur.
- Une Société propriétaire d’immeubles,' dite de la Rente foncière, se laissa poursuivre au Tribunal civil, et fit opposition à la réclamation de la redevance en soutenant que, étant seule propriétaire de la colonne montante en vertu d’une incorporation immédiate de cette colonne, à l’immeuble, elle ne pouvait, sans abandonner son droit, payer la redevance exigée par le régisseur de la ville.
- Cette prétention touchait au vif deux personnes morales : d’abord le régisseur de la distribution, c’est-à-dire la Société du Gaz de Paris qui avait reçu la mission de mettre en recouvrement les taxes ordonnées par le conseil, et la Ville de Paris elle-même qui, ayant reçu de la Compagnie Parisienne en liquidation les colonnes ^montantes en pleine propriété, ne pouvait laisser discuter son droit.
- Aussi s’empressa-t-elle d’intervenir au débat, et cette question modeste, au point de vue juridique, de la légalité d’une redevance, devenait une question de toute importance que l’on peut exprimer ainsi : « Quand une colonne montante « a été placée par une Compagnie de distribu-« tion dans une maison particulière, quel en est « le propriétaire : est-ce le propriétaire de « l’immeuble, est-ce le distributeur ? »
- Et, lorsque cette première question sera tranchée, il faudra en examiner une autre : « à sup-« poser que ce soit la Ville qui soit propriétaire, « est-elle nantie du droit de réclamer d’un seul « coup des taxes pour l’avenir et sa perception « est-elle légale ? »
- Pendant que ce procès se déroulait au Tribunal civil, la juridiction administrative était saisie par d’autres propriétaires de la question de savoir si l’arrêté du préfet de la Seine approuvant la délibération du conseil municipal du 11 juillet 1908 sur les taxes à recouvrer n’était point, entaché d’illégalité.
- Nous n’avons point à nous occuper aujourd’hui de ce second procès qui est loin d’avoir la grande portée juridique du procès civil.
- Nous bornant au premier procès, nous indiquons immédiatement qu’elle en a été la solution : la Ville a été considérée comme proprétaire des colonnes montantes; mais, en ce quiconcerne les redevances réclamées par son régisseur la Société du Gaz de Paris, il a été décidé que sa prétention était de ce chef inacceptable, par ce
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- fait que si bien la Compagnie Parisienne d’éclairage avait dénoncé en novembre 1905, parla voie des journaux, le régime de la gratuité établi depuis 1859, il n’avait été pris, à ce moment, aucune décision en ce qui concerne la fixation des redevances; par conséquent, les premiers contrats susceptibles de se renouveler par tacite reconduction s’étaient en fait renouvelés, de telle façon que leur expiration devait être attendue pour remplacer, s’il y avait lieu, par des redevances contractuelles, le régime contractuel de la gratuité. Le Tribunal invite donc la Ville de Paris et la Société du Gaz de Paris à attendre l’expiration des contrats, c’est-à-dire la date de igiS « date à laquelle la Société du Gaz pourra « proposer un nouveau contrat par lequel les « propriétaires s’engageront à payer une rede-« vance et ceux-ci se trouveront en droit de « demander semblable redevance pour lajouis-« sance par la Société de leurs immeubles ».
- Si le dernier point n’est pas très intéressant, en ce sens qu’il a simplement la portée d’une discussion sur l’interprétation d’une convention, le premier point peut, au contraire, se présenter dans bien des circonstances et il est très intéressant de connaître les motifs pour lesquels la Ville de Paris d’une part, et les propriétaires d’autre part se disaient respectivement propriétaires chacun de la colonne montante.
- II
- Le propriétaire raisonnait de la façon suivante : il y a dans le Code un article 546 qui est ainsi conçu :
- « La propriété d'une chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce quelle produit et sur ce qui s'y unit accessoirement, soit naturellement, soit artificiellement; ce droit s'appelle droit d’accession. »
- Or, dit la Rente foncière, comment trouver une union plus intime que celle réalisée par une conduite et par un mur dans lequel cette conduite semble noyée jusqu’à en devenir partie intégrante ? Et cela est si vrai que si la Compagnie Parisienne n’a point voulu, à l’expiration du contrat, enlever les canalisations, c’est qu’elle aurait été presque obligée de démolir la partie où cette conduite était encastrée, s’exposant ainsi à des réparations hors de proportion avec le résultat à obtenir.
- Ce système ne pouvait prévaloir : car personne ne discute qu’il y ait une union intime entre la canalisation placée et le mur qui la reçoit; seulement, la question n’est point là ; cette union intime suffit-elle pour qu'il y ait véritablement accession ? Voilà ce qu’il faut trancher.
- Pour qu’il y ait accession dans le sens légal, il faut que, non seulement il se produise une incorporation matérielle entre un objet mobilier et son immeuble, mais encore qu’il y ait une confusion tellement intime que l’on ne puisse, même au prix de très grands efforts et de très grands frais, dissocier l’immeuble de l’objet mobilier. C’est ainsi, par exemple, que les matériaux employés dans la construction perdent en quelque sorte leur individualité : quand l’œuvre du maçon est finie, il n’y a plus, ni briques, ni fers, ni pierres ; il y a une maison adhérente au sol (').
- Et cette accession se produit alors, même indépendamment de la volonté du propriétaire des matériaux, à moins d’une déclaration et d’une réserve absolument formelles de sa part (2).
- Mais il y a une singulière différence entre les éléments qui concourent à la construction d’une maison et une conduite de gaz : car, si fortement encastrée qu’elle soit dans un mur, elle ne s’identifie pas avec lui et pourra en être séparée, sans qu’il en soit pour cela démoli, à la différence de toutes les matières et même des modestes briques qui le composent, et que l’on ne saurait enlever, sans que le mur ne soit plus un mur ou tout au moins qu’il devienne incomplet.
- Donc, la conduite de gaz ne s’incorpore pas en vertu de l'accession.
- Toutefois, on pourrait encore répondre que l’article 546 n’est pas le seul à invoquer et que l’on peut le compléter par l’article 523 du Code civil ainsi conçu :
- Les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une maison ou autre héritage sont immeubles et font partie du fonds auquel ils sont attachés.
- Rien n’est plus simple, dit le propriétaire de l’immeuble, que d’assimiler les tuyaux servant de canalisation à l’eau aux tuyaux qui amènent le gaz. Ce qui est décidé pour les uns par le Code
- f* 1) Voir Planiol, Droit civil, t. I, n° 2722; Baudky-La-cantinerie, Droit civil, t. I, n° 2207.
- (2) Voir arrêt de Cassation du 7 avril 1862. Sirey, 62,
- I, 459.
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- civil doit être décidé pour les autres par la jurisprudence.
- Mais cette assimilation, si simple qu’elle paraisse aux profanes, ne serait point juridique : car l’article [>23 est placé dans le chapitre des immeubles par destination ; c’est-à-dire dans le chapitre qui vise les objets mobiliers que le propriétaire rend « immeubles », parce que c’est lui-même qui les pose, dans l’intérêt de son propre fonds. Dès lors, cet article est inopérant dans l’espèce qui nous occupe, puisqu’il est parfaitement reconnu que ce n’est point le propriétaire qui a placé la canalisation, mais bien la Compagnie parisienne. /
- De plus, cet article semblerait, par le fait même qu’il vise explicitement une catégorie de canalisations bien individualisées — les canalisations des eaux — consacrer une exception ; et, en droit, une exception ne peut être étendue en dehors des termes de l’article ; aussi l’on ne trouve pas dans la jurisprudence des assimilations formelles entre les deux soYtes de canalisation d’eaux et de gaz; on ne peut citer qu’une note très peu affirmative de Baudry-Lacanti-nerie (*) et un arrêt de la Cour d’appel de Limoges du io février 1888 (8),
- Enfin, en admettant que la Compagnie parisienne ait conservé la propriété des canalisations placées par elle (puisque le propriétaire, ni par la théorie générale de l’accession, ni par l’article 5^3 du Code civil, ne peut les revendiquer), ne pourrait-on pas dire que cette propriété n’a pu rester à la Compagnie que pendant la durée des contrats au moyen desquels elle se l’était réservée ? On ne peut le supposer, car il aurait été parfaitement régulier — et si facile — d’introduire dans les contrats une clause spéciale limitant la durée de ce droit. Cette restriction aurait été parfaitement légale, comme l’a déclaré un arrêt de la Cour de cassation du 7 avril 1862 (3), dont le sommaire est ainsi conçu : « Le droit de « propriété du maître du sol à l’égard des cons-« tructions élevées par un locataire ne reposant « en définitive que sur une simple présomption « peut naturellement s’évanouir devant la preuve « contraire. Si donc il a été stipulé dans le bail « à loyer d’un terrain que les constructions qui « seront élevées sur ce terrain parle locataire et
- (*) Traité des biens, n° 5s.
- (2) Sirey, 1888, II, ao5.
- (3) Sirey, 1862, I, 4^9.
- « qui resteront, pendantladuréedu bail, affectées « au paiement des loyers devront, à son expira-« tion, être enlevées par ce locataire à qui est « imposée l’obligation de remettre alors les lieux « dans leur état primitif, il ne saurait être « douteux que les parties ont entendu considérer « ces constructions comme la propriété exclusive « du locataire et que, dès lors, tant qu’elles n’ont « pas été enlevées par lui et qu’elles conservent « par suite le caractère d’immeubles, elles « peuvent être l’objet d’une saisie immobilière « de la part de ses créanciers. »
- Faute par le propriétaire d’avoir prévu très nettement le cas d’une limitation dans la durée de la propriété, la Société est restée perpétuellement propriétaire des conduites montantes.
- Et cette juxtaposition de deux droits de propriété n’est pas si bizarre qu’on le suppose; elle existe en droit, elle a même un nom juridique et s’appelle le droit de superficie. Tous les auteurs s’accordent à dire que ce droit n’a pas disparu de la loi française, et qu’il est même écrit en toutes lettres dans l’article 553 du Code civil : «toutes constructions... sur un terrain sont présumées faites par le propriétaire et lui appartenir si le contraire n'est prouvé ».
- Or, comme le fait très bien remarquer Planiol ('), le droit de superficie, c’est le droit de propriété de la construction qui est prouvée appartenir à un autre propriétaire que le propriétaire du sol. Mais ce droit de superficie est de sa nature perpétuel comme tous les droits de propriété : la Cour de cassation l’a affirmé dans un arrêt du 16 décembre 1873 (*). Aubry et Rau (3) le disent expressément.
- Du reste, cette propriété, toute spéciale mais certaine, de la Compagnie parisienne avait déjà été reconnue par différentes décisions judiciaires. Dans une expropriation, faite par la ville de Paris en 1882, la Compagnie parisienne du Gaz s’était présentée devant le jury d’expro-priation pour obtenir une indemnité du chef de la suppression des canalisations existant dans la maison à démolir. Le principe ayant été discuté par la ville, le jury, à titre hypothétique, accorda à la Compagnie une indemnité, sauf aux tribunaux compétents à trancher la difficulté de principe. Devant eux, la Ville se défendit par
- (') T. I, no 2525.
- (* 2) Dalloz, 1874, I) 249 et Sirey, 1874, I, 457.
- (*) 56 édition, t. II, § 223.
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- 55
- deux moyens : le premier, vraiment puéril, consistait à dire que, pouvant faire supprimer toutes les canalisations placées dans son sol, elle était autorisée, par là même, à ne rien payer pour les colonnes montantes qu’elle supprimait, en faisant démolir une maison pour cause d’utilité publique. Le tribunal lui enjoignit de ne point confondre, à l’avenir, le sol public, dont elle peut, jusqu’à un certain point, être maîtresse sous certaines conditions, et les canalisations privées et intérieures dont elle n’a point à s’occuper.
- Comme second moyen, elle entendait soutenir que la Compagnie Parisienne n’était point une personne « intéressée » dans le sens de la loi de 1841 sur l’expropriation : la difficulté fut portée jusqu’au Tribunal des conflits qui condamna la prétention de la Ville, et par conséquent consacra la propriété de la Compagnie Parisienne.
- On aurait peut-être pu encore trouver d’autres arguments: mais ceux qui viennent d’être indiqués suffisaient amplement pour que la Compagnie Parisienne fût considérée comme ayant été réellement propriétaire des colonnes montantes. Si dose ce droit réel lui a appartenu sans réserve, elle a pu le céder à la Ville de Paris et la prétention de la Rente foncière d’être seule propriétaire des colonnes montantes devait fatalement disparaître. Sur ce point la Ville triomphait.
- III
- Il ne devait pas en être de même sur la deuxième partie du procès.
- Propriétaire des colonnes montantes qu’elle avait toujours abandonnées gratuitement à l’usage des propriétaires, pouvait-elle brusquement demander, par une simple délibération^ même homologuée par le préfet, le paiement d’une redevance depuis l’époque où elle avait déclaré résiliées les conventions assurant la gratuité?
- Elle raisonnait ainsi : la Ville, en proposant une taxe, n’a pas fait œuvre de pouvoir public et n’a point essayé de lever un impôt : elle a simplement — comme un commerçant qui envoie un prospectus — proposé aux propriétaires de continuer à user pour l’avenir de la canalisation qu’elle mettait à leur disposition; mais la question du passé lui étant revenue à la mémoire, elle demanda aux mêmes propriétaires de lui payer, non pas un loyer — car le loyer est par
- *
- essence même une somme préalablement fixée et on ne l’exige pas pour un temps écoulé — mais une indemnité pour avoir joui d’une canalisation dont elle leur avait abandonné l’usage. La Ville avait même su obtenir de son Comité consultatif du contentieux cette déclaration de principe. « Considérant que le droit d’exi-« ger une indemnité de jouissance n'est pas « contestable en principe; que toute personne « qui fait usage d’un objet qu’elle sait appartenir « à autrui doit la représentation de la jouissance « qu’elle en a eue, et la rémunération du service « qu’elle en a tiré en pleine connaissance de « cause, quoique un contrat préalable ne soitpas « intervenu pour fixer les conditions de cette « jouissance et le taux de cette rémunération, « lesquels seront arbitrés, dans ce cas, par les « tribunaux à défaut d’entente amiable. »
- A cela le propriétaire répondait à très juste raison par deux arguments topiques. Voici le premier : si la Ville se considère comme en droit de réclamer une redevance pour le passé, elle ne peut cependant oublier qu’elle avait signé autrefois un contrat susceptible de se continuer par tacite reconduction et que ce contrat promettait la gratuité aux propriétaires. Elle a bien résilié ce contrat, comme elle en avait le droit ; mais, après avoir annoncé cette résiliation, elle a laissé les choses se prolonger dans leur état ancien : donc, les contrats eux-mêmes se sont prolongés par tacite reconduction, et une nouvelle époque de dix années a commencé depuis 1905 : si une jouissance de fait peut donner lieu à une redevance, même à arbitrer par un tribunal, ce n’est qu’à la condition qu’elle ne se place pas dans un intervalle de temps pendant lequel un contrat, prévoyant la gratuité, serait encore en vigueur.
- Quant au second argument, il était à la fois aussi heureux et aussi habile que plaisant, humoristique au premier aspect : si vous me réclamez des redevances, a dit la Rente foncière à la Société du Gaz de Paris, parce que j’ai joui dans ma maison de votre colonne montante, je vous demanderai, moi aussi, le paiement de la même redevance, et il y aura compensation : car c’est vous, Société du Gaz, qui avez joui de ma maison pour y établir votre colonne montante ; ce n’est évidemment pas pour monplaisir que votre prédécesseur l’a établie à titre gratuit et que vous me l’avez laissée au même titre : c’est parce que
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- vous tenez essentiellement à pénétrer chez mes locataires qui, de ce chef, vous ont payé de nombreux abonnements et ont rempli vos caisses ; et si le Tribunal me condamne à vous payer une somme parce que j’ai joui de votre canalisation placée sur mon mur, je vous réclame la même somme, parce que vous avez joui de mon mur qui était sous votre canalisation.
- Et le Tribunal a parfaitement admis cette double argumentation; il l’a même traduite en des termes très heureux : après avoir consacré la propriété des colonnes montantes en faveur de laVille pour les motifs ci-dessus indiqués, il envisage résolument la question des redevances réclamées par la Société du Gaz, sur l’injonction de la Ville.
- Et tout d’abord, il demande à la Société du Gaz de Paris quels sont les contrats qu’elle peut bien invoquer, puisque les seuls contrats qui existent — et que, d'ailleurs, la Ville considère comme résiliés — ne prévoyaient que la gratuité. Et il constate d’une façon formelle que la Société du Gaz ne peut répondre et n’allègue aucun contrat.
- Mais alors de quoi résultera la créance?
- Peut-on l’assimiler à une taxe de voirie, à une de ces redevances que les villes réclament pour l’occupation de leur sol public par exemple? Peut-on dire que c’est une sorte d’impôt né de l’arrêté préfectoral du 24 août 1908, et que la Société, en sa qualité de régisseur, serait chargée de faire rentrer?
- C’est impossible, répond le Tribunal. Car, par un mémoire déposé au Conseil d’Etat dans l’instance en illégalité de cet arrêté préfectoral, la Société areconnu que la délibération approuvée par cet arrêté n’était qu’un simple acte d’administration du patrimoine communal, dénué de toute force exécutoire par lui-même, et qu’il ne pouvait, par conséquent, « produire des effets « juridiques qu’après que des contrats seraient « intervenus sur des bases déterminées entre la « Société du Gaz régisseur de la Ville et les pro-« priétaires intéressés ».
- Si donc la Société du Gaz n’a ni contrat pour exiger un loyer, ni arrêté exécutoire pour exiger une sorte d’impôt, comment peut-elle réclamer des redevances ?
- Ce ne peut être qu’en vertu de la jouissance qu’elle a laissé se consommer depuis le moment de la résiliation.
- Mais cette résiliation n’a eu lieu que le 3i décembre 1905, d’une manière purement théorique, puisque si bien la Compagnie Parisienne, par des avis publiés le 25, le 27 novembre igo5, réitérés eh juillet 1907 a prévenu officiellement les propriétaires de la résiliation des contrats de gratuité, elle n’a pas remplacé en fait ce régime gratuit par des contrat^jiouveaux, ayant continué le service du Gaz dans les mêmes conditions que sous l’empire des anciens contrats.
- Ceux-ci doivent donc être considérés comme ayant été, après le 3i décembre 1905, l’objet d’une reconduction tacite pour une époque qui ne se terminera qu’à la fin de 191b lorsque dix années nouvelles se seront encore écoulées.
- Et à cette époque...?
- Sans doute, le jugement du Tribunal de la Seine n’avait point à statuer pour l’avenir ; néanmoins son dernier motif, contenu dans son dernier considérant, semble bien révéler que, sur la théorie de la compensation des redevances qui seraient dues par le propriétaire le Tribunal est d’accord avec la théorie ingénieusement présentée par la Rente foncière. Il ne paraît point vouloir se payer de mots, et cette gratuité que la Compagnie Parisienne avait déjà fait sonner bien haut en 1869 ne lui paraît pas un cadeau princier fait par la Compagnie Parisienne; il constate que si le consommateur a besoin d’une colonne montante, la Société du Gaz a besoin d’avoir des consommateurs; le service rendu appelle un autre service également rendu, et nos souvenirs juridiques sont assez précis pour que nous ayons à la mémoire cette vieille définition de la compensation légale : « C’est un mode « d’extinction des obligations par lequel chacun « des obligés se paye avec la somme qu’il doit à « l’autre. »
- Aussi, ce n’est point sans intérêt qu’on lira le texte des deux paragraphes suivants :
- « Attendu qu’il y a lieu de remarquer que la Compagnie Parisienne du Gaz et la Rente foncière ont eu, l’une et l’autre, intérêt à faire venir le Gaz dans les immeubles de cette dernière, attendu qu’elles ne reprendront leur entière liberté qu’en 1915, à l’expiration des dix nouvelles années commencées en 190Î), époque à laquelle seulement, si la dénonciation des contrats est encore faite, la Société pourra proposer un nouveau contrat par lequel les propriétaires s’engageront à payer une redevance, et ceux-ci
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- se trouveront aussi en droit de demander semblable redevance pour la jouissance par la Société de leurs immeubles. »
- Nous avons laissé, avec soin, de côté tout ce qui n’est pas dans ce procès du domaine essentiellement juridique. Les éloges que les parties se sont adressés, chacune dans sa propre cause et pour son propre compte, ne nous intéressent guère.
- La grandeur d’âme de la Société du Gaz, qui prétendait avoir usé de patience en n’enlevant pas les colonnes montantes aussitôt après la dénonciation de son contrat, nous touche aussi peu que celle de la Rente foncière qui a toléré sans protestation cette canalisation, bien que
- placée par un intrus. Si toutefois les chiffres pouvaient intéresser quelques lecteurs, nous dirons que la Société du Gaz de Paris, pour prouver combien elle était modeste dans ses évaluations, disait au Tribunal : « Ce que j’ai offert à la Rente foncière serait merveilleux pour elle si elle savait le comprendre; les colonnes montantes que j’ai établies dans son immeuble m’ont coûté 109 i3o fran.cs, ce qui reviendrait maintenant à i3a 534 francs; or, je vous en offre l’achat au prix de 91 85i francs ou la location avec entretien moyennant 7 981 francs. »
- Paul Bougault,
- Avocat à la Cour d’Àppel de Lyon.
- VARIÉTÉS
- Ier Congrès international d’Electroculture.
- A ce congrès, organisé à Reims, les 24, 20 et 26 octobre 1912, sous les auspices de l’Association Française de motoculture et de Sociétés agricoles et viticoles de la Marne (‘),on traitera des applications de l’électricité à l’agriculture, la viticulture, l’horticulture et les industries agricoles.
- Ce Congrès sera assurément bien accueilli, et on doit en attendre d’heureux résultats pratiques.
- Comme on le sait, dès l’aurore de la science électrique, Maimbray et Nollet électrisaient leurs graines ou leurs plantes avec des machines bien imparfaites et Bertholon inventait son électrovégétomètre. Mais l’application de l’électricité à la culture proprement dite des plantes resta longtemps insoupçonnée du grand public et même des premiers intéressés.
- Vers 1880 cependant, les travaux de Grandeau, de Spechnew, puis de Berthelot, les expériences de E. Stone, d’Amon B". Plowman, de Micheels et de De Heen, les essais du frère Paulin, de Selim Lemstroëm, de sir O. Lodge et, plus récemment, les communications de la Société d’études scientifiques d’Angers, fixèrent un peu l’attention de l’opinion publique. Incrédule d’abord, elle se laissa attirer et séduire par les nouveaux procédés.
- Au cours de l’année dernière et de cette année, certaines manifestations industrielles furent faites pour permettre aux inventeurs des applications méca-
- (‘) Secrétariat général i 58, boulevard Voltaire, Paris.
- niques de l’électricité aux travaux de la ferme, d’exposer leurs machines, d’échanger leurs impressions. Mais il n’était encore venu à personne l’idée de réunir, dans un congrès, tous ceux qui, partisans de l’application de l’électricité à la culture des plantes, seraient heureux d’être renseignés sur tout ce qui a été expérimenté dans cette voie jusqu’ici, d’échanger des idées et de composer, pour l’avenir, un vaste plan de travail où chacun aurait sa part au gré de ses aptitudes et de ses moyens.
- C’est donc faire œuvre utile que d’avoir organisé, malgré des difficultés sans nombre, le Congrès qui réunira du 2, au 26 octobre, à Reims, tous les hommes de bonne volonté.
- Ce Congrès doit réunir des savants, des agriculteurs, viticulteurs, horticulteurs, des petits cultivateurs, jardiniers, maraîchers. Des instruments, des procédés intéressant la petite culture, le maraîchage et le jardinage y seront présentés (*).
- Le programme du Congrès comportera :
- i° L’exposé et la discussion des communications écrites sur les sujets indiqués ci-après;
- 2“ La présentation des appareils ou machines ayant servi aux expériences et, si possible, les produits obtenus;
- 3° Les plans, photographies, croquis d’installations, de dispositifs, etc.
- (*) Le communiqué auquel nous empruntons ces“indi-cations est signé, au nom du comité d’organisation, par MM. A,»Ph. Silbemagel et Fernand Httsty,
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- Voici d’ailleurs le programme détaillé des travaux.
- I. — Electhocultuiu? directe.
- Groupe A. — Electricités naturelles :
- a) Electricité atmosphérique :
- Travaux divers sur l’électricilé atmosphérique ; son influence sur les plantes, la nitrification du sol, son action sur les microbes. Appareils capteurs. Résultats obtenus.
- b) Electricité tellurique : Production, influence, utilisation.
- <•) Ondes hertziennes : Captation, utilisation.
- Groupe B. — Electricités artificiellement produites :
- a) Electricité voltaïque (pile) dénommée dynamique en électroculture.
- Production, influence sur les plantes, le sol et les engrais naturels et artificiels.
- b) Electricité statique à haute tension, avec ou sans transformateur :
- Production, influence, résultats.
- c) Courants de haute fréquence et pulsatoires.
- Groupe C. — Electrisation des semences :
- Influence des courants continus et alternatifs de haute fréquence et pulsatoires.
- Traitement : durée, intensité des courants.
- Classification des graines suivant le traitement à leur imposer pour accélérer la germination.
- Groupe D. —• Influence du traitement électrique :
- a) Sur les maladies parasitaires.
- b) Sur les maladies cryptogamiques.
- II. — Electroculture indirecte.
- Groupe E.—Défense contre la grêle : paragréles électriques, niagaras, barrages électriques, etc.
- Groupe F. —- a) Forçage électrique.
- b) Influence de la lumière électrique sur les plantes et les fleurs.
- c) Destruction des insectes par la lumière électrique.
- Groupe G. — Travaux personnels non compris dans les groupes précédents, mais se rattachant «à la question électroculturale.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont
- La théorie corpusculaire de l’électricité. Les électrons et les ions, par Paul Druuanz. — Préface de M. Eric Gérard. — lin vol. in-8° de 166 pages avec 5 figures. — Gauthier Vii.i.ars, éditeurs, Paris. — Prix : broché, 3 fr. yü.
- M. Drumaux s’est proposé d’exposer les fondements de la théorie corpusculaire de l’électricité. Celte théorie est basée sur un grand nombre de faits expérimentaux ; elle relie et coordonne des domaines différents de la physique; elle jette une vive lumière sur des phénomènes auparavant obscurs, si bien que, désormais, elle s’impose dans la science au même titre que les théories physiques les mieux établies.
- Aussi devons-nous savoir gré à l’auteur de nous épargner les recherches laborieuses dans les ouvrages épars où le sujet est traité. Il a su faire un résumé très concis et très clair de l’état actuel de la question, évitant autant que possible les développements analytiques pour s’attacher au côté physique du problème. Il n’a eu recours à l’appareil mathématique que pour l’exposé de la mécanique des électrons. Et la} le secours du calcul était indispensable.
- Voici les titres dçs principaux chapitres :
- Considérations générales. — Structure atomique
- deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- de l’électricité. — Décharges dans les gaz raréfiés.
- — Ionisation des gaz. — Dynamique de l’électron. — Phénomènes électro-optiques. — La radioactivité.
- — La conductibilité des métaux, — Conclusions. [Jn appendice résume, en une dizaine de pages, les
- éléments du calcul vectoriel, dont l’emploi présente de grands avantages en électrotechnique. Ce chapitre est d’autant plus intéressant que la plupart des lecteurs français sont en général peu familiarisés avec le calcul vectoriel.
- De nombreux renseignements bibliographiques permettent de poursuivre une étude plus complète de la question, en se reportant aux sources originales.
- Le livre de M. Drumaux mérite d’être lu et approfondi par les ingénieurs et les étudiants. C’est qu’en effet l’hypothèse des électrons envahit peu à peu le domaine des applications industrielles, et M. Drumaux n’a pas manqué de mettre en relief l’aide qu’elle est venue prêter à l’étude du fonctionnement des machines et de l’arc électrique. C’est là un côté qui ne manquera pas de frapper les ingénieurs et qui rendra pour eux encore plus attrayante la lecture de l’ouvrage si intéressant de M. Drumaux.
- A. B,
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Gomme on parle de tension monétaire et que les établissements de banques semblent redouter une élévation du taux de l'escompte, il est utile d'examiner la situation de la Banque de France fin septembre 191a et de la comparer à celle de l’année dernière. On constate que le taux de réescompté étant cëtte année d'un demi-point inférieur à l'an dernier, le portefeuille de la Banque est moins élevé de près de 160 millions, et que l'encaisse or est supérieure d’environ 164 millions; l’encaisse argent est en diminution de 40 millions. La proportion de l’encaisse totale aux engagements n’en resle pas moins supérieure à celle de septembre 1911. Mais on constate aussi que du ier janvier au 3i août, les importations ont baissé de 124 millions tandis que les exportations ont augmenté de 33a millions environ. Le trésor se plaindra seul de celte situation qui explique en partie la différence que nous signalons en faveur de l’exercice 1912 : l’étranger nous paie davantage et reçoit moins, double cause d’une plus grande abondance de numéraire qui influe heureusement sur tout le commercé général. Les autres revenus de l’Etat viennent heureusement combler et au delà le déficit créé par les moins-perçus à l’entrce en France; mais ceci ne suffit point au Trésor dont le compte courant est aux mêmes époques d’une part de 196590000 francs et d’autre part de 346 244 000 fr. Nous étions l’an dernier sous l’impression du coup d’Agadir, mais dans une attitude passive qui ne comportait pas de dépenses exceptionnelles. Cette année la campagne du Maroc et peut-être bien aussi l’Ouest-Etal entraînent à de gros engagements qui feront évidemment l’objet de nouveaux crédits supplémentaires. Réjouissons-nous cependant de constater que la situation industrielle, notre système d’impôts aidant, soit assez brillante pour tirer d’embarras, à l’heure où il le faut, notre ministre des Finances.
- La Banque d’Angleterre, bien au contraire, qui a élé forcée d’élever récemment le taux de son escompte, est dans une situation moins bonne que l’an dernier. On annonce pour elle encore de nouvelles sorties d’argent parce que les récoltes en Egypte
- sont supérieures à toutes les précédentes, et que la renaissance de l’activité agricole dans ce pays va aider à l’éclosion de nouvelles affaires ou à l’extension des anciennes.
- La Société des Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est, qui avait convoqué ses actionnaires pour le 2 courant en assemblée extraordinaire,11'a pu réunir le quorum nécessaire; l’assemblée a donc été reportée à une date ultérieure. Les questions de publicité d’assemblées et des moyens propres à faciliter aux sociétés anonymes la tenue desdites assemblées apparaît une fois de plus comme devant faire l'objet de nouvelles mesures législatives qui s’adaptent mieux aux nécessités des sociétés.
- L’Éclairage Électrique dans le même moment tenait une assemblée générale extraordinaire pour approuver le rapport du commissaire qui avait été chargé d’apprécier les apports faits par la Société des Usines Bergmann et par les Etablissements Victor Meng. La première reçoit en échange de tout son actif 32 000 actions de l’Eclairage Electrique de 125 francs et la deuxième 5 000 actions de 125 francs et une somme espèces de 775000 francs. La même assemblée a reconnu la sincérité de la déclaration de souscription des 8 000 actions nouvelles de 125 francs et a définitivement fixé le capital social à 11 625 000 fr.
- Les sections de la banlieue de* Paris sont dans une période d’extension qui exige de nouvelles immobilisations. Le Sud-Lumière proposera le 25 courant à ses actionnaires une augmentation de capital. A l’Ouest de Paris, on parle beaucoup de la lutte qui se poursuit entre l'Ouest-Lumièrc et le Secteur de la Rive-Gauche : l’un déjà nanti et qui défend ses positions ; l’autre à la recherche d'une clientèlejqui [utilisera toute la puissance dont il disposera en 1914. La ville de Suresnes constitue actuellement l’enjeu de la lutte et les habitants, ravis de la concurrence qui leur vaut le kilowatt-lumière à 0,40 au lieu de 0,90, profitent largement des meilleurs prix qui leur sont offerts.
- Dividendes en perspective. Le Conseil de la
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- T, XX (2* Série).'— N- 41.
- Société Industrielle d’Energie Electrique proposerait à ses actionnaires un dividende de 12 fr. 5o pour l’exercice 1911-1912 au lieu de 11 fr. 25 pour le précédent.
- La maison Bréguet répartirait pour cet exercice un dividende de 3o francs égal au précédent.
- La Compagnie Générale d’Electricité distribuerait 40 francs, égal de même au précédent. Le cours des actions étant aux environs de 1 3oo francs, leur revenu brut ressort donc à 3,07 % .
- La Compagnie de Fives-Lille par contre répartirait 45 francs, en augmentation de 5 francs sur l’exercice précédent; ses actions se traitent au-dessous de 1 200 francs La valeur qui durant plusieurs années procura quelques déboires à ses porteurs se place maintenant parmi l’une de nos meilleures valeurs métallurgiques et nul doute que ses cours ne se ressentent bientôt de son excellente situation financière.
- L’IntercommunaleBelged’Electricité, qui a récemment porté son capital à un million, distribuera, pour 1911-1912,41 francs aux actions anciennes, 23,14 de dividende intérimaire aux nouveaux titres et 25 fr. aux parts de fondateur.
- L’A. E. G. maintient son dividenteà 14 % .Néanmoins elle enregistre une hausse de 4 marks sur fin
- juillet et s’inscrit à 270 1/2. Siemens et Halske, Siemens Schuckert-Elektricitats sont également en hausse : la première valeur à 240 1/2, la seconde à i63 3/4.
- La Direction de ces dernières usines, d&ns son prospectus sur l’introduction de 3o millions de marks d’obligations 4.1/2 %,déclare que les usines sont toujours très occupées et que les résultats de l’exercice clos le 3i juillet ne seraient pas inférieurs à ceux de l’exercice précédent. C’est un faible mouvement comparé à celui qui ne cesse de s’accentuer à la bourse de Paris sur toutes les valeurs d’électricité et de traction.
- L’incertitude qui régnait sur le montant du dividende intérimaire du Rio a été levée par la déclaration récente des directeurs qui l’ont fixé à 40 sliil— lings moins l’income-tax. L’an dernier,il avait été de 22,6 shillings. Cette grande différence s’explique par les hauts cours du cuivre qui réservent évidemment d’intéressants bénéfices à la Compagnie. Mais de tels soubresauts dans le revenu d’une valeur industrielle très importante nous surprennent un peu. On spécule sur le dividende comme on spécule sur le titre. Mais ce n’est point de bonne administration.
- D. F.
- R ENS EIGNE M ENTS COMM E R G1A UX
- TRACTION
- Corrèze. — La conseil général a mis à l'élude le projet de construction d’une ligne de tramway de Beaulieu à Egletons par Argentât et Marcillac-la-Croisille.
- Isère. — Un devis de 4 208 6o5 francs est approuvé par le conseil général pour l’établissement du tramway de Grenoble à YilIard-de-Lans.
- Landes. — Un emprunt de 43a ooo francs est voté par le conseil général pour la contribution du département à l’établissement d’une ligne de tramway de Saint-Jean-de-Luz à Peyrehorade. .
- xLoire. — Avis favorable est donné par le conseil général au projet d’électrification de la ligne de tramway entre Saint-Etienne et Saint-Chamond.
- Un veau est émis pour la prompte exécution du projet
- de prolongement de la ligne de tramway de la Fouillouse ii Saint-Just-sur-Loire, avec embranchement sur André-zieux.
- Marne. — Une commission est nommée pour étudier un projet d’établissement d’une ligne de tramway à *’ Vilry-le-François et de distribution d’énergie électrique présenté par M. Beurey, ingénieur.
- Haute-Savoie. — Le conseil général a approuvé le projet de cahier des charges pour la construction du réseau de tramways Annemasse-Samoëns et embranchements.
- Il a décidé la mise à l’enquête des lignes Annecy-Saint-Julien, Annecy-Seyssel, Lugrin-IIermance et Douvaine.
- Tarn-et-Garonne. — Le conseil général a fait étudier le projet de construction d’una ligne do tramway do Lauzerta à MoUsao;
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 12 Octôbrel912.
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- Russie. — Le conseil municipal de KieiT a décidé de contracter un emprunt de 33 millions de roubles pour le rachat de l’entreprise des tramways et de l’éclairage de la ville.
- . Jr • • ÉCLAIRAGE
- Algéhic. — La municipalité de Khenchela prépare un projet de distribution d’énergie électrique.
- Loire. — Une enquête est ouverte à la mairie de Chambon-Feugerolles sur la demande présentée par la Société anonyme du gaz de Firminy et du Cliambon pour la concession de la distribution de l’énergie électrique.
- Maine-et-Loire. — Lé couseil municipal de Trélazé a adopté en principe les conditions de la Compagnie « La Vallée de 1g Loire » pour l’éclairage électrique de la ville.
- TÉLÉPHONIE
- Eure. — La Chambre de commerce d’Evreux est autorisée à avancer à l’Etat, par l’intermédiaire du département de l’Eure, une somme de i5a ooo francs en vue de l’établissement de circuits téléphoniques Evreux-Paris 3° (67 o5o francs), Vernon-Paris ae (47 780 francs), Gisors-Paris a® (38 070 francs).
- Oise. — Un crédit de 278 240 francs est voté par le conseil général pour construction de lignes téléphoniques.
- Haute-Saône. — Des crédits sont volés par le conseil général pour l’installation du téléphone dans vingt communes et l’établissement des circuits téléphoniques directs Lure-Luxeuil, Vesoul-Jussey-Bourbonne-les-Bains : 82 075 francs; ensuite seront construits plusieurs circuits demandés par l’autorité militaire.
- Tarn. — Le conseil général a voté l’installation du téléphone dans 76 communes : i3 5oo francs.
- DIVERS
- Décret du 7 septembi'e 1912 modifiant le décret du 17 octobre 1907 portant fixation des redevances pour l’occupation du domaine public par les entreprises de distribution d’énergie électrique.
- Le Président de la République française,
- Sur le rapport du ministre de l’Intérieur, du ministre des Finances, du ministre des Travaux publics, des
- Postes et des Télégraphes et du ministre de l’Agriculture ;
- Vu la loi du i5 juin 1906 sur les distributions d’énergie et notamment les dispositions ci-après :
- Art. 18. — Des règlements d’administration publique rendus sur la proposition du ministre de l’Intérieur, du ministre des Travaux publics, dü ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, du ministre de l’Agriculture, et, en outre, sur le rapport du ministre des Finances pour les règlements de l’alinéa 70, déterminent :
- 70 Les tarifs des redevances, dues à l’Etat, aux départements et aux communes, en raison de l’occupation du domaine public par les ouvrages des entreprises concédées ou munies de permission de voirie ;
- Vu le décret du 17 octobre 1907 portant fixation des redevances prévues audit article 18, 70;
- Le Conseil d’Étal entendu,
- Décrète :
- « Artiulephemier. — Les dispositions des articlespre-mier, 2, 3 et 5 du décret susvisé du 17 octobre 1907 portant fixation des redevances pour l’occupation du domaine public par les entreprises de distribution d’énergie sont remplacées par les dispositions ci-après :
- « Article premier. — Les redevances pour l’occupation du domaine public par les ouvrages de transport et de
- Tableau I.
- Situation des emplacements du domaine public. Taux de la redevance annuelle par mètre de ligne aérienne ou souterraine Redevance annuelle fixe pour chaque support (poteau ou pylône). Taux de la redevance annuelle par mètre carre pour les postes de transformateurs et autres établissements analogues avec minimum de 1 fr. par poste.
- fr. fr. fr.
- Paris Communes autres que Paris de plus de 100 000 o,a5 25 5o
- habitants Communes déplus de 20 000 habi-tunts jusqu’à 100000 inclusi- 0 ,o5 5 10
- vement Communes de plus de 5 000 liobi-tnnts jusqu’à 20 000 inclusi- 0 ,02 2 4
- vement Communes de 5 000 habitants 0,01 0,5o 1
- et au-dessous.. o,oo5 0 ,a5 0,5o
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- LA LUMIÈRE
- distribution de l’énergie électrique, quel qu’en soit l’objet, sont proportionnelles à la longueur des lignes, au nombre des supports et à la surface du domaine public occupé,
- u Ces redevances sont perçues, conformément au tarif ci-dessus (Tableau I) par l'Etat, le département ou la commune, suivant que les entreprises font partie du domaine public national, départemental ou communal.
- «Art. 2, —Les redevances sont perçues chaque année en appliquant le tarif pour une année entière aux ouvrages existant le 3i décembre de l’année précédente.
- « Art. 3. — Les redevances prévues à l’article premier pour l’occupation du domaine public communal peuvent, en cas de distribution concédée et en vertu d’une stipulation spéciale du cahier des charges, soit être réduites par l’autorité concédante pour tenir compte des avantages particuliers réservés à la commune par l’acte de concession, soit être remplacées par des redevances proportionnelles aux recettes brutes totales réalisées daus la commune, sans toutefois pouvoir dépasser les inaxima fixés par le tarif ci-après :
- Tableau II.
- DÉSIGNATION DES COMMUNES * DISTaiBUTION POUR l’éclairage de l’énergie POUR TOUS AUTRES USAGES
- Pour 100 des recettes. Pour ioo des recettes.
- Paris 10 5
- Communes de plus de
- 100 000 habitants. 4 2
- Communes de plus de 20000 habitants jusqu’à 100 000 inclusivement.. . 3 1 ,5o
- Communes de plus de •
- 5 ood habitants jusqu’à 20 ooo inclusivement,... 2 1
- Communes de 5 000 habitants et au-dessous i 0 O 1
- « Les conseils municipaux peuvent, avec l’autorisation du ministre des Travaux publics, établir des redevances supérieures aux maxima indiqués ci-dessus, pour les concessions à accorder dans les communes où il y a des concessions préexistantes, lorsque ce relèvement est nécessaire pour réaliser l’égalité de traitement entre concessionnaires.
- « Les entrepreneurs de distributions établies en vertu de permissions de voirie peuvent demander l’application du tarif maximum prévu au présent article, en remplacement du tarif fixé par l’article premier, à la condition de soumettre leurs recettes à la vérification du service de contrôle*
- «>Art. 5. — Dans les deux premiers mois de chaque année, l’ingénieur en chef du contrôle dresse un relevé par commune des occupations du domaine public national au 3t décembre de l'année précédente.
- ÉLECTRIQUE T. XX (2« Série).—.H* 41.
- « Ce relevé mentionne la population des communes traversées, la longueur des lignes, le nombre des supports et la superficie des ouvrages occupant le domaine public. II est adressé aux entrepreneurs de distribution le ie‘‘ mars au plus tard, avec l'invitation à présenter leurs observations dans le délai d’un mois,
- « Il est transmis, avant le 3i mai, par l’ingénieur en chef au directeur des domaines avec l’acceptation des entrepreneurs ou, en cas d’observations présentées par ceux-ci, les conclusions du service du contrôle sur la suite que ces observations comportent,
- « Le directeur des domaines transmet le relevé au receveur compétent qui calcule les redevances dues par chaque entreprise, Le receveur procède à l’encaissement de. ces redevances conformément aux règles fixées pour le recouvrement des produits et revenus domaniaux. £] a Pour la perception des redevances dues en raison des occupations du domaine public départemental, le relevé des. ouvrages, établi comme il es$ dit ci-dessus, est adressé par l’ingénieur en chef du contrôle au préfet. Le recouvrement des redevances calculées d’après cet état est poursuivi conformément aux règles générales de la comptabilité départementale.
- « Pour la perception des redevances dues en raison des occupations du domaine public communal, le relevé des ouvrages ou l’état des recettes de la distribution réalisée dans la commune, établi dans les memes conditions, est adressé par l’ingénieur en chef du contrôle au inaire. Le recouvrement des redevances, calculées d’après ces états, est poursuivi conformément aux règles générales de la comptabilité communale. »
- Art. a. — L’avant-dernier paragraphe de l’article 4 du décret susvisé du 17 octobre 1907 est supprimé.
- Aut. 3. — Le présent décret recevra son application à dater du Ie** janvier 1913.
- Décret du 6 septembre 1912 modifiant le décret du 17 octobre 1907 concernant le service du contrôle des distributions d’énergie.
- Le Président de la République française ;
- Sur le rapport du ministre de l’Intérieur, du ministre des Travaux publics, des Postes et des Télégraphes et du ministre de T Agriculture,
- Y u la loi du i5 juin 1906 sur les distributions d’énergie et, notamment, les dispositions ci-après :
- Art. iG. — Lç contrôle de la construction et de l’exploitation est exercé sous l’autorité du ministre des Travaux publics, soit par les agents qu’il aura délégués à cet effet lorsqu’il s’agit de concessions données par l’Etat ou de permissions pour des distributions empruntant en tout ou en partie la grande voirie, soit par les agents délégués par les municipalités lorsqu’il s’agit de concessions données par lescommunes ou les syndicats de commune* nu dr. permission» poui’ dey
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- 12 Octobre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 03
- distributions n’empruntant que les voies vicinales ou urbaines. »
- Art. i8. -—Des règlements d’administration publique, rendus sur le rapport du ministre de l’Intérieur, du ministre des Travaux phblics, du ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, du ministre de l’Agriculture et, en outre, sur le rapport du ministre des Finances pour les règlements de l’alinéa 7°, déterminent :
- « 3° L’organisation du contrôle de lu construction et de l’exploitation dont les frais sont à la charge du oon» cessionnaire ou du permissionnaire. »
- Vu le décret du 17 octobre 1907, portant organisation du service de contrôle des distributions d’énergie électrique ;
- Vu le décret du 29 décembre 1911, reportant au i,r (janvier ^igi3 la date de révision des frais de contrôle ;
- Vu l’avis du ministre des Finances en date du ao juin jgia;
- Le Conseil d’Etat entendu,
- Décrète :
- Article pbewier. — Les dispositions des articles 7, 10, 11 et 12 du décret du 17 octobre 1907, organisant le service du contrôle des distributions d’énergie électrique sont remplacées par les dispositions ci-après :
- a Art. 7. — Les agents des municipalités peuvent, sur la proposition de l’ingénieur en chef du contrôle et avec l’assentiment des municipalités qui les ont désignés, être chargés, par arrêtés du ministre des Travaux publies, d’assister l’ingénieur en chef pour le contrôle des distributions visées au chapitre premier ci-dessus.
- « Le ministre des Travaux publics peut, sur la demande des municipalités et sur la jaroposition de l’ingénieur en chef, faire exercer le contrôle des distributions visées au présent chapitre par les agents du contrôle de l’Etat.
- « Si une commune' ou un syndicat de communes 11’assure pas le contrôle des distributions d'énergie électrique dans les cas où il lui appartient d’y pourvoir en vertu de l’article 16 de la loi du i5 juin 1906, le ministre des Travaux publics, sur le rapport de l’ingénieur en chef et l’avis du préfet, arrête, après mise eu demeure, les conditions dans lesquelles ce contrôle sera exercé par les agents du contrôle de l’Etat.
- « Art. 10. — Pour le calculjdes frais de contrôle, les branchements desservant les immeubles ainsi que les canalisations établies sur des terrains particuliers n’entrent pas en compte.
- « Les canalisations aériennes, installées sur le domaine public et empruntant les mêmes supports ou
- poteaux, et les canalisations souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés, sont considérées comme formant une seule ligne dont la longueur est égale à celle de la voie canalisée.
- « Pour les canalisations établies en partie sur des voies publiques et en partie sur des terrains particuliers, chaque partie de canalisation établie sur la voie publique est considérée comme ayant au moins un demi kilomètre. Toutefois, la longueur totale servant ainsi de base à la fixation des frais de contrôle ne peut dépasser la longueur réelle des canalisations lorsque celle-ci excède un demi-kilomètre.
- « Chaque permission ou concession donne lieu à la perception de frais de contrôle distincts pour les lignes qu’elle autorise.
- « Les frais de contrôle de l’exploitation sont calculés, comme il est dit ci-dèssus, pour , chaque ligne ou groupe de lignes, à partir du premier jour du trimestre au cours duquel est délivrée l’autorisation de circulation du courant, et jusqu’au dernier jour du trimestre au cours duquel l’exploitation prend fin.
- « Indépendamment des frais de contrôle de l’exploitation, il est dû, pour le contrôle de. la construction, une somme fixée à forfait et égale an montant des frais de contrôle de l’exploitation pour une année entière.
- « Art. 11. — Les frais de contrôle dus aux municipalités sont déterminés par le conseil municipal. Ces frais 11e peuvent dépasser 5 francs par kilomètre de ligne et par an.
- « Lorsque le contrôle municipal est exercé par les agents du contrôle de l’État, en vertu du deuxième ou du troisième alinéa de l’article 7 ci-dessus, il est perçu, au prolit de l’État, tant pour ce contrôle que pour la surveillance exercée par l’administration des travaux publics sur les distributions visées au chapitre II du présent décret, des frais de contrôle calculés sur les mêmes bases que pour les distributions faisant l’objet du chapitre premier.
- k Art. 12. — Les frais de contrôle dus à l’État sont versés annuellement au Trésor sur le vu d’un état arrêté par le ministre ou par le préfet délégué à cet effet, et formant litre de perception.
- « Les frais dus aux communes sont acquittés à la caisse municipale sur le vu d’un ordre de versement établi par le maire.
- « Pour les lignes nouvelles, le premier état comprend les frais de contrôle de la construction et mentionne la date à partir de laquelle sont dus les frais de contrôla de l’exploitation.
- « A défaut de paiement par l’entrepreneur, le recouvrement est poursuivi en conformité des règles générales de la comptabilité publique de l’Etat ou de la comptabilité communale. »
- Art. 2. — Le présent décret recevra son application à dater du i‘‘r janvier igj ).
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- la" lumière électrique
- T. XX (2* Série); -s- N° 41.
- SOCIÉTÉS
- Sud-Lumière. — Le a5 octobre, 34, rue de Chàteaudun, Paris.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Paris. — Ventes du iür janvier 1912 au 3i août
- 1912............................Fr. 4 5i4 220
- Ventes du i»1, janvier 1911 au 3i août
- 1911............................Fr. 4 o 12 968
- j Différence en faveur de 1912.... Fr. 5oi 252
- Compagnie Générale électrique de Nancy. — Le bénéfice net de l’exercice clos le 3o juin dernier s’élève à 826 317 francs, contre 912 3a6 francs en 1910-1911. Le dividende proposé reste maintenu à 70 francs par action.
- Ateliers de Constructions électriques du Nord et de l’Est. — Le 24 octobre, 75, boulevard Haussmann,- Paris.
- ADJUDICATIONS
- ESPAGNE
- Le i5 octobre, à 11 heures, au parc de l’intendance de Burgos, calle de San Francisco, 17, adjudication 'de1 l’éclairage électricpie pendant cinq années de diverses dépendances de cette place; caut. : 2 896 pesetas. ’
- CONSTITUTIONS
- Omnium Régional d'Electricité. — Constituée le 6 septembre 1912.— Durée : 5o ans. —Capital : 5oo 000 fr.
- — Siège social : Lempdes (Haute-Loire).
- Société des Forces motrices du Rays. — Constituée le 7 octobre 1912.—Durée: 99 ans. —Capital: a5o 000 fr.
- — Siège social : 3, rue Le-Royer (Lyon).
- GRANDE-BRETAGNE
- S
- Le 12 novembre, à M. le depuly postmaster general, à Melbourne, fourniture de 100 enregistreurs électriques; le 28 novembre, fourniture d’un convertisseur à vapeur de mercure, deux batteries électriques et un transformateur.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- CONVOCATIONS
- Maison Brêguet. — Le 3i octobre 19, rue Blanche, Paris.
- Société Française des Téléphones système Beriiner. — Le 21 octobre, 29, boulevard des Italiens, Paris.
- Compagnies réunies Gaz et Electricité de Lisbonne. — Le 3i octobre. Lisbonne.
- FRANCE
- 27 septembre. —A la mairie de Sampigny (Meuse), fourniture et mise en place à forfait des conducteurs et de l’appareillage nécessaires pour l’éclairage du quartier Ilarville.
- MM. Dupont, 11 445. — Mercier, 12000. — Lavergne, i3 000. — Société Meusienne d’Electricité, i3 100. — Société d’Electricité Mors, i3 700.
- Non adjugé. Prix supérieurs au maximum fixé.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant ; J.-B, Nouet.
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- SAMEDI 19 OCTOBRE 1913.
- Tome XX (3* série). — N» 43.
- Trente-quatrième année.
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- 1/Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- SC
- vâk\
- m
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 65. —J. Fischer de Tovaros. L’électrification des chemins de fer vicinaux de Budapest [suite), p. 67.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur le phénomène de Volta et la théorie de Nernst, J. Villey, p. 75. — Arcs et lampes électriques. Sur la température des sources de lumière, H. Buisson et Ch. Fabry, p. 76, — Les recherches sur le rayonnement dès sources lumineuses artificielles, p. 76.
- — Appareil pour la distillation rapide du mercure dans le vide, L. Dunoyer, p. 80. — Transmission et distribution. Les condensateurs électrolytiques et leur emploi pour supprimer les étincelles de rupture, K. Siegl, p. 81.
- — L’alimentation de Madrid en énergie électrique, H. Bindemann, p. 82. — Applications mécaniques. La commande électrique des machines à coudre, K. Heumann, p. 84. — Télégraphie et Téléphonie. Soixante ans de télégraphie sous-marine, M. Roscheb, p. 85. — Brevets. Disposition pour former l’arc voltaïque dans les lampes à arc avec des électrodes parallèles, p. 87. — Système pour le réglage de la vitesse des moteurs polyphasés à collecteur à caractéristique shunt, p. 88. — Dispositif de contrôle pour l'épreuve des détecteurs à solides, p. 89.
- — Chronique industrielle et financière. Notes industrielles. Les installations électriques de la Société minière « El Guindo » à la Carolina (Espagne), p. 90. — Une centrale électrique à Pékin, p. 92. — Etudes économiques, p. 92. — Renseignements commerciaux, p. 93. — Adjudications, p. 96.
- EDITORIAL
- M. J. Fischer de Tovaros a récemment décrit ici le réseau des chemins de fer vicinaux de Budapest. L’électrification de ce réseau a nécessité la construction de plusieurs stations centrales importantes. Laplus intéressante d’entre elles, car elle a servi de modèle aux autres, est l’usine de Cinkota où l’on remarque, en particulier, le choix qui a été fait de la commande centrale et des dispositifs de manutention mécanique du combustible. Les nombreuses photographies qui accompagnent cette description permettent de se rendre un compte exact des dispositions de cette usine et des sous-stations.
- La suite de cet article sera consacrée à l’étude des lignes et du matériel roulant.
- L’étude des différences de potentiel de contact a conduit M. J. Yilley à une façon nouvelle d’envisager la couche de passage qui existe entre un métal et la solution aqueuse de l’un de ses sels. Cette hypothèse permet de modifier la théorie de Nernst et, par suite, d’attribuer à certaines constantes physiques des métaux, notamment à leurs tensions de dissolution, des valeurs beaucoup plus vraisemblables que celles qui. sont généralé-ment admises.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N* 42.
- Les opinions les plus diverses ont été émises sur la température des sources de lumière. La luminosité d’un gaz est-elle due à la température seule, ou bien aussi à d’autres causes ? Les recherches de MM. Buisson et Fabry permettent déjà d’établir que le rayonnement d’un tube de Geissler n’est point d’origine thermique et, en général, que la température ne suffît pas à expliquer le rayonnement.
- Nous avons succinctement résumé toute une série d’articles de M. Houstoun dans lesquels cet auteur a passé en revue les recherches effectuées jusqu’ici sur le rayonnement des sources lumineuses artificielles. De ces travaux fort nombreux, d’ordre théorique ou pratique, publiés dans la presse technique de tous les pays, M. Houstoun a dégagé les chiffres essentiels indiqués par tel ou tel expérimentateur et qui caractérisent le rendement lumineux, le rendement utile ou la température des sources de lumière.
- Bien que cette revue rapidè laisse dans l’ombre les travaux de certains savants français, elle n’en constitue pas moins un document très intéressant au point de vue photo-métrique.
- M. L. Dunoyer a imaginé, pour la distillation du mercure dans le vide (opération qui intervient dans la fabrication des lampes à vapeur de mercure), un appareil ingénieux, dont il énumère les avantages sur l’appareil bien connu de Mendéleeff.
- Les condensateurs électrolytiques préconisés par M. K. Siegl sont des éléments de polarisation constitués par des électrodes en fer baignant dans une solution concentrée de soude ou de potasse. Ils agissent à la fois comme condensateurs etcomme soupapes électrolytiques et présentent, selon l’auteur, l'avantage de ne nécessiter aucun entretien et de conserver indéfiniment leurs caractéristiques. M. Siegl a fait de ces appareils une étude complète, dont il a appliqué les résul-
- tats à l’établissement d’horloges électriques de précision.
- L'alimentation de Madrid en énergie électrique a été l’occasion d’une lutte indus^ trielle fertile en péripéties.
- Cette lutte, dont M. Bindemann retrace les différentes phases, est tellement vive que toutes les tentatives d’accord ont échoué jusqu’ici ; la situation présente est encore estimée intenable par l’auteur qui indique comme solution possible une entente entre les deux groupes rivaux, qui adopteraient un tarif unique, plus élevé que le tarif actuel.
- La commande électrique des machines à coudre augmente dans une mesure très notable (d’un tiers environ) le rendement du travail de l’ouvrière. D’autre part, le prix d’acquisition du moteur nécessaire est presque prohibitif pour le budget d’une famille de travailleurs. M. Heumann expose un système de paiement échelonné par mensualités qui a donné de bons résultats en Alsace.
- Une solution très avantageuse, que ne cite pas l’auteur, consiste pour les ouvrières à faire le travail en commun; c’est ainsi qu’aux mines de Lens il existe des ateliers où toute une série de machines à coudre sont actionnées par un même moteur.
- Le rapide historique de la télégraphie sous-marine présenté par M. Max Roscher est d’une lecture suggestive, aujourd’hui que soixante ans d’efforts ont abouti à l’établissement d’une technique satisfaisante. C’est en assumant toujours d’une manière plus soignée la protection de l’âme du câble qu’on est parvenu aux résultats actuels. Dès i85o en effet on put obtenir quelques transmissions, mais ce ne fut que lorsqu’on sut munir les câbles d’enveloppes protectrices en fils métalliques que l’on parvint à des réalisations vraiment industrielles.
- Pour illustrer cette étude il convenait de rapprocher une vue du premier câble sous-marin de celles des câbles modernes.
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- 10 Octobre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- L’ÉLECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER VICINAUX DE RUDAPEST (Suite)w
- LES USINES GÉNEHATIUCES ET LES SOUS-STATIONS
- Usine de Cinkota.
- La station centrale, située à Cinkota et fournissant du courant alternatif, se compose de deux parties : la chaufferie et la salle des machines, le tout formant un seul bâtiment (fig. 2 et 3).
- chaufferie (fig. 2 et 4). Ces silos sont construits de telle sorte que leurs planchers maçonnés, disposés en plan incliné, permettent au charbon de pénétrer dans l’espace en souterrain réservé sous la chaufferie par une ouverture munie d’une porte à bascule.
- A l'intérieur de la chaufferie se trouve le chemin de fer suspendu dont les seaux se rem-
- Fig. 2. — Plan général de la station.centrale de Cinkota. — I, turbo-générateurs ; 11, pupitre de distribution; III, cellules en duro; IV, chaudières; V, épurateurs; VI, compteurs à eau; Vil, pompes AVorthington ; VIIÏ et IX, transporteurs de charbon; X, dépôt de charbon; XI, silos; XII, porte à bascule pour le remplissage des wagons à charbon; XIII, fosse à scories; XIV, voie ferrée; XV, cheminée; XVI, toilette; XVII et XV1I1, dépôt; XIX, groupe moteur-dynamo ; XX, tableau de distribution pour l’éclairage; XXI, bureau; XXII, tour réfrigérante; XXIII, réservoir à eau froide; XXIV, station des pompes; XXV, puits artésien; XXVI, puits ordinaire.
- Deux chemins de fer aériens électriques, complètement séparés l’un de l’autre, servent au transport du charbon et des cendres : l’un d’eux conduit du dépôt de charbon aux silos, tandis que l’autre se trouve à l’intérieur de la chaufferie. Le long de la chaufferie s’étend le grand dépôt de charbon, auquel conduit une voie double des chemins de 1er.
- Cette voie double se trouve entre le lieu de dépôt du charbon et les silos aménagés le long du mur longitudinal extérieur de la
- (*) Voir Lumière Electrique, 7 septembre 1912.
- plissent de charbon en passant sous la porte à bascule pour le répartir ensuite aux chaudières. Le chemin de fer électrique suspendu disposé à l’extérieur est muni de bennes piocheuses à fonctionnement automatique; il sert à décharger et à distribuer aux silos le charbon, ainsi qu’à charger les cendres dans les wagons : à cet effet, les cendres provenant des chaudières sont vidées, à l’aide d’un chariot à main, dans une fosse située à l’extrémité des silos et, de là, elles sont puisées et transportées par les bennes jusqu’aux wagons situés sur les voies des chemins de
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- 68
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). —N»42.
- fer déjà mentionnées, où on les vide. La puissance effective du chemin de fer suspendu intérieur est de io tonnes par heure,
- la Section électrique des chemins de fer vicinaux et exécuté avec soin par la Société Bleichert, de Leipzig, de manière que les frais
- Fig-. 3. — Coupe de l’usine génératrice de Cinkota.
- tandis qu’avec les bennes piocheuses, on peut facilement vider un wagon de charbon de i5 tonnes en une heure.
- d’entretien et d’exploitation en sont très réduits.
- Pour accroître la sécurité de l’exploitation,
- Fig\ 4. Vue générale de l’usine de Cinkota. — Au fond et ii droite, on aperçoit les silos et le transporteur de charbon.
- Ce dispositif pour le transport du charbon i on a prévu pour l’alimentation en eau de à l’extérieur et à l’intérieur a été imaginé par j l’usine un puits ordinaire ainsi qu’un puits
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- 19 Octobre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 69
- artésien de i5o mètres de profondeur. Au moyen de deux pompes triplex Worthington actionnées électriquement, l’eau de puits est élevée dans un bassin en béton, situé entre la chaufferie et la station des pompes et dont la contenance sufïh'a à alimenter pendant deux jours d’exploitation la station centrale, lorsque celle-ci aura atteint son développement définitif. Bien que l’eau pui-
- puissance de 8oo mètres cubes à l’heure, de 8,5 mètres de diamètre et de 34 mètres de hauteur (fig. 4).
- Dans la chaufferie (fig. 5) se trouvent 3 pompes alimentaires Worthington et 4 chaudières Babcock-Wilcox à tubes d’eau, dont la surface de chauffé est de 34o mètres carrés et la surface de chauffe des sur-chauffeurs de 96 mètres carrés par unité; ces
- Fig. 5. — Usine génératrice de Cinkota ; chaufferie.
- sée dans les puits soit de qualité suffisante pour l’alimentation des chaudières, elle est purifiée chimiquement, avant son emploi, dans un appareil du système Dervaux-Reisert, situé dans la chaufferie, près des pompes alimentaires (fig. 5). Près de la station des pompes sont disposées les fondations de deux tours réfrigérantes ; il n’y a néanmoins jusqu’ici en exploitation qu’une seule tour réfrigérante Worthington en fer, ayant une
- chaudières sont pourvues de grilles automatiques à chaînes du système Babcock-Wilcox, offrant une surface de grille de 8,a mètres carrés. Les générateurs fournissent, à une température de surchauffe de 35o°, de la vapeur à 13 atmosphères.
- Dans la salle des machines (fig. 6) se trouvent actuellement en exploitation deux turbines à vapeur du système Zoelly, exécutées par la firme Lang, à Budapest, qui dévelop-
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- 70
- La lumière électrique
- T. xi (2* Série)-----N» 42.
- pent à 2 520 tours une puissance continue de 2 200 chevaux effectifs. Les turbines à vapeur sont accouplées directement avec des générateurs à courant alternatif Ganz qui, déve-
- Dans l’étude du projet de l’ensemble des tuyauteries on a attaché une importance particulière à la simplicité, qui permet une surveillance rapide, et à la plus grande sécurité
- Fig. G. — Usine génératrice de Cinkota; salle des machines.
- loppant une puissance 1750 K. V. A., fournissent un courant de 10 5oo volts et de 42 périodes avec un cos ip de o,85.
- Dans le souterrain se trouvent les condenseurs à surface. A chaque condenseur correspond une installation de pompes indépendantes, pouvant se suppléer l’une l’autre en cas de besoin. Chacune de ces pompes rotatives est mue par un moteur à courant continu de 1 000 volts, et un moteur à courant alternatif de 200 volts. Pour éviter, au démarrage, l’échappement à air libre, la mise en mouvement des pompes s’effectue du côté à courant continu.
- En dehors des machines pour l’exploitation, la salle des machines comprend un convertisseur de courant alternatif en courant continu de 12 kilowatts à no volts qui fournit le courant pour le magasina charbon, ainsi que le courant nécessaire pour la charge d’une batterie d’accumulateurs Tudor, composée de 63 éléments et ayant une capacité de 160 ampères-heures. Le coui'ant de cette batterie sert à actionner les appareils manœuvres à distance, ainsi qu’à l’éclairage de secours.
- d’exploitation, tout en atteignant le minimum de pertes par rayonnement. Cette
- Fig1. 7. — Usine génératrice de Cinkota; cellules à haute tension.
- installation des tuyauteries qui, dans l’exploitation effective, se comporte pour le mieux,
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- a été exécutée par la maison Lang, d’après les données de la section électrique des chemins de fer vicinaux.
- Nous remarquerons ici que l’installation des turbines, déjà commandée et exécutée en 1909, a présenté, à l’occasion des essais de réception officiels, une dépense de vapeur de 6,45 kilogrammes par kilowatt heure, y compris l’excitation et la condensation, avec une surchauffe de 3i5° et un vide de p5 %, résultats qui dépassent de loin les garanties imposées et qui, dans l’exploitation normale, sont atteints de très près.
- De même que pour toutes les parties de la centrale on a apporté, dans le tableau de dis-
- La plate-forme de service, avec le pupitre portant les manivelles de commande (fig. 8), est disposée devant le tableau proprement dit, à une hauteur d’environ o,5 mètre au-dessus du plancher de la salle des machines, de sorte que l’agent de service peut surveiller le tableau de distribution avec grande facilité. Le pupitre est disposé et exécuté selon les principes les plus modernes. Pour la mesure du courant à haute tension, ainsi que du courant d’excitation, on a installé des instruments précis; en outre, la puissance fournie aux sous-stations est mesurée à part. Le pupitre porte en outre une colonne avec les appareils de synchronisation.
- l-ig. 8. — Usine génératrice de Cinlvota; pupitre de distribution.
- tribution, une attention particulière à la sécurité d’exploitation, à la surveillance rapide, ainsi qu’à la facilité du service ; c’est pourquoi on s’est décidé à employer le système à commande à distance de l’A. E. G. Union.
- Le tableau de distribution est disposé sur le front de la salle des machines (voir fig. Ci).
- Quant aux cellules à haute tension (fig. 7) situées de l’autre côté, elles sont divisées en trois espaces fermés, disposés l’un au-dessus de l’autre, en prévision d’agrandissements futurs. Les appareils ainsi que les canalisations sont disposés dans des cellules construites en matériel Duro, et complètement séparées l’une de l’autre.
- La commande à distance des appareils du tableau de distribution s’effectue au moyen de leviers en ébonite, portant un doigt indicateur, dont la disposition est indiquée par des lampes de signal. Ces lampes ne s’allument que lorsque les appareils ne sont pas dans la position voulue.
- L’ensemble des canalisations et des connexions à l’intérieur du pupitre sont accès-sibles et celles-ci peuvent être examinées même pendant l’exploitation.
- Les canalisations pour le courant secondaire servant à la commande des appareils sontconstituées’par des conducteurs peints de différentes couleurs et se terminent sur de
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- petites plaques de distribution en ébonite. Le tableau de distribution que nous venons de décrire a répondu pour le mieux et à tous les points de vue à toutes les espérances et à toutes les exigences, aussi bien dans ce cas que dans les autres usines des chemins de fer vicinaux.
- Sous-stations de Gôdôllô et de Rakosszentmihaly.
- Le courant est amené aux sous-stations au
- d’après le même plan, qui comporte l’établissement de quatre groupes convertisseurs; en raison du régime de charge des lignes, trois groupes seulement sont actuellement en exploitation à Rakosszentmihaly et deux à Gôdollo (fig. io).
- Chaque groupe convertisseur se compose d’un moteur asynchrone à douze pôles, pour une tension de io ooo volts, qui est directement raccordé à la tension d’exploitation totale, par l’intermédiaire d’un interrupteur
- Fig. 9. — Coupe de la sous-station de Gôdollo.
- moyen de câbles armés ; chaque sous-station | est munie de deux de ces câbles de même section, dont l’un sert de réserve. Cette manière de transporter le courant aux sous-stations s’est montrée, dans les circonstances données, comme la solution la plus économique et la plus simple. Les extrémités des câbles pénètrent à l’intérieur des tableaux de distribution jusqu’aux interrupteurs à huile à haute tension et sont pourvues, sur leur parcours, de limiteurs de tension. Les sous-stations se composent de la salle des accumulateurs et de la salle des machines, construites dans le même bâtiment mais complètement séparées l’une de l’autre.
- Ces deux salles sont nettement visibles sur la figure 9 qui représente en coupe la sous-station de Godôllo.
- Les deux sous-stations sont exécutées
- à haute tension à enclenchement progressif
- Fig. 10. — Sous-station de Gôdollo; salle des machines.
- dans l’huile, muni d’un relais à maxima et à déclenchement automatique pour une ten-
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- sion nulle. Sur le même arbre est disposée la dynamo à courant continu à pôles auxiliaires qui, pour une vitesse de 4»o tours par minute, fournit du courant continu â la tension de i ofm volts, sa puissance est de Sao kilowatts,
- Cette installation est complétée par un groupe Pirani muni d’une excitatrice spé-ciale et actionnée par un moteur à courant continu à i ooo volts.
- Le tableau de distribution à commande à distance est aménagé selon les mêmes prin* cipes que celui de la station centrale de Cin-kota, avec la différence que les appareils pour le courant alternatif à haute tension sont disposés au rez-de-chaussée et à l’étage du tableau de distribution, tandis que les appareils pour la partie à courant continu se trouvent entièrement en sous-sol. La mesure du courant alternatif, ainsi que celle du courant continu, s’effectuent par des instru-ments de précision et l'énergie enregistrée par des compteurs de précision. Le pupitre)*! entièrement construit en 1èr poli mat est aménagé de telle sorte que, pendant l'exploitation, toutes les canalisations soient facile-mentaccessibles.Le déclenchement des appareils automatiques est signalé optiquement.
- Les batteries d’accumulateurs du système Tudor se composent de 4^4 éléments, dont la capacité totale d’environ ySo ampères-heures peut, par l’adclition de nouveaux éléments, être portée à i ooo ampères-heures.
- On a apporté un soin particulier à réaliser un isolement double des éléments et des planchers de service.
- Les locaux des sous-stations sont éclairés en temps ordinaire par du courant alternatif à la tension d’ertviron i io volts, mais un dispositif automatique permet, en cas d’interruption du circuit à courant alternatif, d’alimenter le réseau d’éclairage avec du Courant continu.
- Usine de Soi'ohsdï,
- L’usine génératrice de la ligne Buclapest-
- Dunaharaszti a été installée afin d’assurer une répartition favorable des charges au delà de Soroksar.
- Les bâtiments de l’usine d’exploitation comprennent la station centrale, qui renferme la chaufferie, la salle des machines et la salle des accumulateurs en une seule construction et le bâtiment d’habitation, complètement séparé dit précédent.
- La chaufferie, la fourniture de l’eau, l’ali-mentation des chaudières et les appareils épurateurs sont exécutés d’une façon similaire à ceux de la centrale de Oinkota, mais par suite de la consommation de vapeur moindre on n’ajdisposé que trois chaudières Babcock-Wilcox, dont la surface de chauffe est de aSo mètres carrés et la surface de chauffe des surchauffeurs de 6a mètres carrés par unité, et qui sont pourvues, de grilles automatiques à chaînes.
- Le chemin de fèr électrique suspendu intérieur, de même que les silos pour la répartition du charbon des chaudières, sont analogues â ceux de l’usine de Cinkota, avec la différence que, pour le transport des scories, le chemin* de fer intérieur traverse une porte double qui peut être fermée pour aller vers l'extérieur, de telle sorte qu’ici le chariot à scories peut être soulevé directement do la fosse à scories, puis transporté au-dessus des voies du chemin de fer et vidé dans les wagons.
- Dans la salle des machines (fig. n) se trouvent deux machines à vapeur compound Lang, â distribution Collmann, qui développent une puissance de i ioo chevaux effectifs, à i io tours par minute. L’eau de condensation est refroidie dans une tour réfrigérante Worthington en fer car, malgré la proximité du Danube (i kilomètre), il n’eût pas été économique de se procurer directement une eau de réfrigération continuellement renouvelée, par suite de la grande différence de niveau entre le bassin collecteur et ia surface du fleuve. La circulation de l’eau de réfrigération est entretenue par deux pompes rotatives actionnées par des moteurs shunt à
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- courant continu à 600 volts munis de pôles auxiliaires. Entre les deux cylindres de chaque machine à vapeur est montée, sur l’axe principal, une dynamo à courant continu à pôles auxiliaires Ganz. L’une d’elles fournit une puissance de 84o kilowatts à 600 volts, l’autre une puissance de 35o kilowatts à 45o volts.
- On a choisi ces valeurs pour la tension des
- composent de 290 ,et de 2i5 éléments, et ont une capacité^ respective de 960 et de 4i5 ampères-heures pour une. décharge en une heure. Le courant continu à 220, volts, nécessaire pour l’éclairage et le transport du charbon, est fourni par une dynamo à deux collecteurs fonctionnant comme moteur sous la haute tension. Cette machine, de même que les autres moteurs auxiliaires, a été
- Fig*. ii. — Usine général!ice de Soroksar; salle des machines.
- dynamos parce que la ligne en péage avec les tramways de Budapest est alimentée par çlu courant à SSo volts, tandis que la tension des lignes à grande distance des chemins de fer vicinaux est de 1 o5o volts. Gomme conducteur de.retour on emploie les rails qui, dans ce système à trois conducteurs, constituent le conducteur extérieur.
- Cette usine travaillant avec deux sortes de "tensions, on a été obligé d’y installer deux machines Pirani et deux batteries d’accumulateurs. Les deux machines Pirani sont actionnées par un moteur commun.
- Les deux batteries d’accumulateurs se
- fournie par la Société confédérée d’électricité à Budapest.
- La tuyauterie de cette usiné, qui a été projetée avec autant de soin que celle de Çin-kota, a été livrée de même par la Société anonyme Nicholson, à Budapest.
- Le tableau de distribution a été exécuté d’après le même système à commande à distance qu’à Cinkota. Les interrupteurs dés machines se trouvent dans le souterrain, sous les dynamos, correspondantes, tandis que les autres appareils du tableau, ainsi que les barres collectrices, sont aussi disposés, près d’eux, dans, des cellules en matériel
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- Duro, situées dans le souterrain, sous les machines Pirani. L’espace réservé aux cellules est complètement séparé des conduites de vapeur et de condensation. Les interrupteurs à distance et les appareils de mesure de précision des deux machines Pirani, des accumulateurs et des mo teurs auxiliaires sont disposés sur un tableau en marbre spécial, tandis que les instruments de connexion et de mesure des dynamos et des conduites d’alimentation des lignes sont disposés sur un pupitre situé devant le tableau. Le pupitre et le tableau de distribution ont été placés
- dans un coin de la salle des machines, en prévision d’agrandissements ultérieurs.
- Usine de Szent-Endre.
- La station centrale de Szent-Endre sei’a exécutée de façon analogue à celle de Cin-kota, avec la différence qu’ici on emploiera des turbo-générateurs à courant continu à 4oo volts et de i ooo kilowatts. L’usine a été placée à la station terminus actuelle de Szent-Endre, en prévision d’un prolongement ultérieur de la ligne.
- {A suivre). ' J. Fischer de Tovaros.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur le phénomène de Volta et la théorie de Nernst. — J. Villey, — Comptes Rendus de l’Académie dcs-Sciences, 20 mai 1912.
- Les différences de potentiel de Voila (de l’ordre du volt) paraissent devoir être définitivement localisées dans les couches superficielles altérées des métaux. Des expériences variées et concordantes (*) montrent en effet qu’elles disparaissent presque complètement, entre les métaux oxydables et l’or, quand on élimine aussi.rigoureusement que possible toute trace d’eau.
- Ce rôle essentiel de l’eau semble conduire à une interprétation électrolytique (théorie de Nernst).
- Cependant, si l’on envisage la couche de passage complète entre un métal massif et sa solution clec-trolytique aqueuse, le domaine d’hétérogénéité n’a pas tout entier une nature quasi élcotrolytiquc et la conductibilité ionique : il doit comporter aussi une partie quasi métallique, avec conductibilité électronique prépondérante. Dans celte région peuvent exister des forces électrornotriccs agissant sur les électrons porteurs de charges, comme à la soudure de deux métaux ; elles pourraient même y être bien plus grandes, car l’hétérogénéité est beaucoup plus accentuée (métal oxydable-eau; platine-hydrogène).
- L’intervention, au moins partielle, dé ces effets électroniques ferait mieux comprendre les variations de l’effet Volta sous des actions purement physiques (polissage, écrouissage). Une surface de zinc qu’on vient de décaper mécaniquement parait d’ailleurs difficilement assimilable à un milieu électrolytique, et la différence de potentiel de Volta y atteint alors sa valeur maxima. Il est intéressant de remarquer que les actions catalytiques de l’eau dans l’oxydation des métaux, et du platine sur l’hydrogène, indiquent la formation de couches de pénétration particulièrement importantes, dans des cas ou l’effet Volta est justement très intense.
- La différence de potentiel total V entre une électrode métallique et la solution aqueuse normale d’un de ses sels serait alors la somme d’un effet électronique de Volta et d’un effet électrolytique de Nernst. Si l’on admet que le phénomène de Volta “V représente justement l’effet électronique, on est conduit, dans les calculs relatifs aux tensions de dissolution de Nernst, à des modifications qui. paraissent avantageuses.
- Ou peut déterminer expérimentalement, à une constante près, par des mesures différentielles, les valeurs de V (Neuman) et de V (mesure de l’effet Voila). Par exemple :
- Zn Cu
- V x -f- 0,02 x — o>5 ------
- V y~\- °»94 U 4* o,a v = V—V z — 0,42 z.— o,j.
- (1) De Broglie. Comptes Rendust t. CLII, p. 696.
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- Les tensions de dissolution seraient liées non plus à V, mais à v = V — V j on aurait en effet :
- + A log -,
- ou
- V = A log —
- CT
- au lieu de
- P
- V = A log —.
- CT
- Dans la pile Daniell, on aurait alors :
- A log — = — V2 — 0.28
- au lieu de
- A log = V, — V2 = 1,02.
- A 2
- Le rapport des tensions de dissolution du zinc et du cuivre tomberait de io*° à io11, valeur beaucoup moins invraisemblable.
- De même, en supposant l’effet Volta très petit pour l'or, on trouve des tensions de dissolution très petites pour tous les métaux (au lieu de io19 atmosphères pour le zinc, par exemple).
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- Sur la température des sources de lumière. — H. Buisson et Ch. Fabry. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, ao mai 191a.
- D’après Pringsheim, la température seule serait incapable de produire la luminosité d’un gaz; d’après d’autres auteurs, le rayonnement serait un effet purement thermique.
- L’étude de la largeur des raies d’émission peut fournir des indications, sinon sur la cause du rayonnement, du moins sur la température réelle d’un gaz lumineux. En effet, lorsque la pression est faible, l’effet perturbateur des chocs entre particules est négligeable et la largeur des raies s'explique complètement par-l'effet Doppler-Fizeau correspondant aux vitesses d’agilation thermique, si l’on prend comme température du gaz celle du milieu ambianlC).
- Dans le tube de Geisslcr, le gaz lumineux est donc à la température extérieure et son rayonnement ne peut être considéré comme d’origine thermique.
- La lampe Cooper Hewitt donne les raies du mercure moins fines que ne les donne un tube avec faible densité de courant. Les auteurs ont trouvé comme limite d’interférence le numéro d’ordre 400 000. Si l’on voulait expliquer la largeur de ces raies par le seul effet de la vitesse d’agitation, on serait conduit à admettre unb température d'environ 1 aoo® C., qui ne suffit pas à expliquer le rayonnement. D’ailleurs, cette valeur est un maximum; dans la lampe Hewitt, la pression de la vapeur n’est pas négligeable et l’effet des chocs doit intervenir pour une part appréciable dans l’élargissement des raies.
- L’existence des températures très extraordinairement élevées qu'on a parfois supposées dans cetle lampe est incompatible avec la théorie cinétique des gaz.
- L’arc électrique entre tiges de fer, jaillisant dans une atmosphère à très faible pression, a donné des raies de largeur o,o3o angstrôm dans la région 5 3oo. L’effet des chocs étant négligeable, on peut calculer la température, et l’on trouve 2 4oo° G. Il est possible que, à celte température, le rayonnement soit, au moins en partie, d’origine thermique.
- Le même arc sous la pression atmosphérique donne des raies de largeur environ double. Mais, dans çe cas, la perturbation due aux chocs doit être notable et il est impossible de calculer la température. .
- J
- Les recherches sur le rayonnement des sources lumineuses artificielles. — Elehtrotech-nische Zeitschrift, 29 août 1912.
- Pour la comparaison des diverses sources lumineuses en valeur absolue, on a (recours aux deux quantités suivantes : le rendement lumineux, c’est-à-dire le rapport entre la quantité d’énergie relative à la partie visible du spectre (comprise entre 0,41 et 0,76 [j.) et la quantité d’énergie correspondant au rayonnement total, d’une part, et, d’autre part, le rendement utile, c’est-à-dire le rapport entre la première de ces deux quantités d’énergie et l’énergie consommée.
- Parmi les différentes méthodes employées pour la séparation du rayonnement lumineux et du rayonnement total, Iloustoun (*) estime que les méthodes de filtrage, sous leurs formes d’emploi les plus courantes,
- (‘) Comptes Rendus, 6 mai 1912. ,
- (*) The Electrician, l. LXVII, 1911.
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- ne donnent pas des résultats exacts; en effet, les filtres à eau laissent passer une quantité appréciable de rayon obscurs, de sorte que les valeurs du rendement lumineux, obtenues par ces méthodes, sont trop élevées. Le même auteur estime, en outre, que les solutions d’alun n’absorbent pas mieux que l’eau les rayons calorifiques obscurs. D’après Houstoun et Logie ('), les filtres à sulfates de fer et d’ammonium sont sensiblement meilleurs que les filtres à eau, mais encore insuffisants pour la détermination du rendement lumineux. L’inadmissibilité des filtres constitués par une solution d’iode dans le sulfure de carbone a été démontrée par Nichols et Coblentz (3). Houston estime comme propre à donner de bons résultats la méthode d’Angstrôm (3), dans laquelle, après réfraction de la partie invisible àl’aide d’une lentille cylindrique, la partie visible du spectre est de nouveau recomposée en lumière blanche froide. La quantité d’énergie correspondant à ce rayonnement froid visible peut ensuite, à l’aide d’un bolomètre, être comparée à celle correspondant au rayonnement total. Houstoun emploie, pour la détermination du rendement lumineux des lampes à filament métallique, la méthode du filtre à eau, mais après avoir soigneusement déterminé, au moyen de la courbe de répartition d’énergie, le rapport entre le rayonnement lumineux visible que laisse passer le filtre et le rayonnement total qui traverse celui-ci ; ce rapport doit naturellement intervenir dans le calcul.
- Quant à la méthode du calorimètre à eau, fréquemment employée pour la détermination du rendement utile, Houstoun la considère comme défectueuse, étant donné qu’il s'agit d’apprécier une différence relativement faible entre de grandes quantités de chaleur; les erreurs de mesure peuvent, par suite, atteindre l’ordre de grandeur des résultats cherchés.
- Pour la classification absolue des sources lumineuses, la connaissance du rendement lumineux et du rendement utile est d’une grande Importance. Toutefois, au point de vue de la technique pratique de l’éclairage, le mode de répartition de l’énergie dans la partie visible du spectre doit venir en première ligne. A rendement utile égal, la meilleure source d'énergie est celle qui donne la répartition de l’énergie, dans la partie visible du spectre, la mieux appropriée à la sensibilité de l’œil aux diverses
- (*) Phys. Zeitschr., tome XI, 1910.
- (2) Phys. Rev. tome XVII, 1903.
- (3) Phys. Zeitschr., tome III, 1901, 190a.
- couleurs. Les méthodes photométriques connues donnent, lorsqu’on observe les précautions nécessaires, des valeurs qui, rapportées à celles de la consommation d’énergie, permettent de déterminer, d’une manière pratiquement suffisante, les possibilités d’emploi d’une source lumineuse quelconque. Les plus anciennes sources lumineuses connues sont les flammes. Celles-ci présentent le même spectro caractéristique, quelle que soit la nature du combustible qui les alimente. On remarque toujours qu’au spectre continu des particules de carbone incandescentes se superpose le spectre discontinu des produits de combustion gazeux, et en particulier ceux de la vapeur d’eau et de l’anhydride carbonique.
- Dans l’hypothèse que le rayonnement des particules de carbone, contenues dans les flammes, est compris entre celui du corps noir et celui du platine incandescent, les températures limites sont :
- Bougie : 1 687° Cà 1 477° C.
- Bec Argand : 1 637° C à 1 427° G.
- Flamme d’acétylène : 2 5270 G à 2 23au G.
- Le rendement lumineux de la flamme d’acétylène fut ostimé par Stewart à 3,9 % , tandis qu’Angstrom avait trouvé précédemment la valeur de 5,5 % . Pour la bougie Hefner, Angslrom obtenait 0,96 % .
- Le rondement utile de la lampe Hefner a été évalué par Tumlirz (*) à 0,09a % , celui de la lampe a hydro-gèno à 0,059 % •
- Houstoun donne également les résultats de quelques recherches relatives au manchon Auer. D’après les travaux de Bubens (2), lo vif effet lumineux du manchon Auer doit être attribué à la grande émission de la masse finement divisée du manchon dans la partie visible du spectre et à sa faible émission dans la partie voisine de la région ultrarouge, qui limite la partie visible, La répartition de l’émission est, d’après Rubens (3), la plus favorable, lorsque la masse du manchon contient 99,2 % d’oxyde de
- thorium et 0,8 % d’oxyde de cérium.
- Rubens estimait le rendement lumineux du manchon Auer à 2 % . La température de ce manchon varierait, selon les expérimentateurs, entre i 527° G et 1 65o° G. s .
- Les propriétés rayonnantes de la lampe à filament de carbone ont été étudiées à de nombreuses reprises et les recherches [à cet égard ont été pous-
- (') Wien. Ber., tome CXIII, 1904.
- (2) Ann. d. Phys., [4],'tome XVIII, 4go5.
- (3) Ann. d. Phys., [4], tome XX, 1906.
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- sées assez loin, D’après les travaux de Nichols (') et de Blaker (*), le filament de carbone montrerait un rayonnement sélectif dans le jaune. Par contre, d’après E.-P. Ilyde et Goblentz, ce rayonnement sélectif n’existerait pas.
- Les valeurs.limites, données par les divers auteurs pour la température du filament de carbone incandescent sont de i 6oo° C et i 8a5° C, pour la tension normale. En ce qui concerne le rendement lumineux des lampes à filament de carbone, les valeurs indiquées par les divers auteurs ne sont pas très concordantes. Ces valeurs varient, en effet, de 1,5(5 à 3,6 % . Iloustoun donne, pour la valeur moyenne de deux lampes à a5o volts, le chiffre de 2,9 % .
- Il est remarquable de constater dans quelle mesure le rendement lumineux du filament du carbone dépend de l’état de la surface externe de celui-ci. Evans (3) trouva qu’un filament recouvert de noir de fumée consommait 100 watts pour 20 bougies Ilefner, tandis qu’avec un filament à surface externe brillante, 74 watts seulement étaient nécessaires pour obtenir la même intensité lumineuse.
- D’après Drysdale (*), la perte d’énergie, due à la conductibilité calorifique et à la convection du filament, ne peut, en aucun cas, dépasser 2 à 3 % de la valeur de l’énergie consommée.
- .Par contre, Iloustoun estime que l’ampoule absorbe 33 % de l’énergie rayonnée par le filament.
- En ce qui concerne les arcs électriques, tandis que de nombreuses recherches sur leur formation et sur leur stabilité ont été entreprises au cours des dernières années, il n’existe que peu de résultats d’expériences sur le rendement lumineux êl sur le rendement utile de ces arcs. Les difficultés auxquelles se heurtent les recherches de ce genre, sont, en effet, très grandes, du fait des variations incessantes, auxquelles l’énergie totale rayonnée par l’arc est soumise.
- D’après les quelques expérimentateurs, qui se sont néanmoins livrés à ces recherches et, en particulier Nakano (s), le rendement lumineux varierait de 1,8 à 19,8 % selon la nature de l’arc; la valeur moyenne serait de 10 % .
- D’autre part, Lux (,:) donne, pour le rendement
- (4 *) Phys, Rev., tome XIII, 1901.
- (2) 'P/r.'s. Rev., tome XIII, 1901.
- (3) Proc. Roy. Soc., tome XL, 1886.
- (*) Proc. Roy. Soc., tome LXXX, 1907-1908.
- (6) Trans. Amer. Inst. Electr. Eng., tome VI, 1889.
- (6) Zeitschr. fur Bel, tome XIII, 1907.
- lumineux et pour le rendement utile, des différèntes espèces d’arcs, les valeurs respectives suivantes ;
- Tableau 1.
- RENDEMENT RENDEMENT
- LUMINEUX UTILE
- Arc à courant continu.
- entre charbons purs et à air libre. . 8,1 % 5 ,6 %
- Arc à admission d’air
- limitée 2,2 1, i5
- Arc entre charbons miné-
- ralisés à lumière jaune. Arc entre charbons mi- * 7 ? 7 15
- néralisés à lumière lilnnelie 8,6 ' 7 ,56
- En dehors des courbes publiées par Langley (') sur la répartition de l’énergie dans le spectre de l’arc entre charbons purs, on ne connaît pas jusqu’ici d’autres résultats relatifs à des recherches analogues. Cependant, la connaissance de la répartition de l’énergie dans la partie visible du spectre des arcs entre charbons minéralisés serait d’un très grand intérêt au point de vue pratique et économique. Lummer et Pringsheim fixèrent la position du maximum de la répartition d’énergie de l’arc entre charbons purs à 0,7 p, et évaluèrent, par suite, que la température du cratère positif était comprise entre 3 480° G et 3 7970 C. D’autre part, Le Chatelier, d’après des mesures faites à l’aide du pyromèlre optique, indiqua en 1892 les températures suivantes : au cratère positif, /| kio* C, à la pointe négative 3 ooo° C. Enfin, vers la même époque, Violle trouvait, au moyen d’une méthode calorimétrique, 3 5oo° C au cratère positif et 2 690° C à la pointe négative.
- Le bâtonnet Nernst a été étudié par Lummer (* 2) qui donna la courbe de répartition de l’énergie dans le spectre de ce corps. Pour la limite de température du bâtonnet porté à l'incandescence, Lummer et Pringsheim indiquent le chiffre de 2 45o° absolus, soit 2 200" C, Mendenhall et Ingersoll (3) celui de 2 3oo° absolus, soit environ 2 020" C. Quant au rendement lumineux du bâtonnet Nernst, Ingersoll (*) l’évalue à 4,60 % en moyenne pour un bâtonnet
- (*) Phys. Mag., [5], tome XXIX, 1894.
- (2) Ziele der Leuchttecknik.
- (3) Phys. Rev., tome XXIV, 1906.
- (*) Phys. Rev., tpmeXVII, 1903.
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- neuf, consommant 89 watts sous 110 volts. Mais, au bout de vingt heures d’usage environ, cette valeur tombe à 4,3 % ; quelques bâtonnets très usagés donnèrent même la valeur de 3,6 % . D'autre part, Lux (’) a trouvé pour un brûleur de i65 watts un rendement lumineux de 5,7 % et un rendement utile de 4,21 %•
- L’étude dés propriétés du rayonnement des lampes à filament métallique a déjà été poussée très loin.
- Waidner et Burgess (s) ont évalué, à l’aide du pyromètre optique, la température probable du filament de tantale à a 000" C, celle du filament de tungstène à 2 3oo° C. Par contre, Jolley estime que, d’après la loi de Stefan, la température du filament de tantale atteint ï 700° C seulement et celle du filament de tungstène 1 8oo° C.
- En ce qui concerne le rendement lumineux des diverses lampes à filament métallique, Russncr (3) donne les chiffres suivants :
- Pour une lampe Tantale de 25 bougies Hefner sous 110 volts (à 115 volts) 2,2 % ;
- Pour une lampe Osmium à 65 volts, 2,3 % ;
- Pour une lampe Osram de 5o bougies Ilefner sous 120 volts (à ii5 volts), 2,46 %.
- Iloustoun donne, par contre, des valeurs plus élevées, qui sont les suivantes (4) :
- Pour deux lampes au tungstène à la tension normale de 25o volts, 7,6 et 3,39 % ;
- Pour deux lampes au tungstène à la tension normale de i3o volts, 7,15 et 7 % •
- Pour deux lampes au tantale à la tension normale de 120 volts, 6,66 et 6,35 % ;
- Pour une lampe à l’osmium à la tension normale de 55 volts, 6,52 % .
- D’autre part, des travaux de Leimbach (“) et de Lux se dégagent d’intéressantes indications sur les perles d’énergie par convection et par conductibilité.
- En ce qui concerne les lampes à vapeur de mercure, les travaux de von Recldinghausen (°) et de Polak (7) méritent d’être particulièrement cités.
- Geer (8) évalué, pour une tension à l’arc de 14 volts et une intensité de 5 à 9 ampères, le rendement lumi-
- (4) Loc cit..
- [-) Bull.Bur. Stand, tome II, 1907.
- (3) Phys Zeitschr., tome VIII, 1907.
- (•* *) Proc. Roy. Soc. Edin., tome XXX, 1909-1910. (:i) E. T. Z., tome XXXII, 1911.
- («) E. T. Z., 1902, p. 492.
- P) E. T. Z., 1907, p. 599.
- (*) Electr. World, tome XLI, 1903.
- neux de la colonne de vapeurs elle-même à 41 à 48 % .
- Mais ces dernières valeurs sont Vraisemblablement beaucoup trop élevées, étant donné qu’elles ont été obtenues à l’aide du filtre à eau et a iode-sulfure de carbone, lequel laisse passer, ainsi qu’il a été dit précédemment, un assez grand nombre de radiations obscures.
- Le tube de quartz permet d’obtenir une concentration d’énergie beaucoup plus grande que le tube de verre ordinaire, étant donné que le premier peut supporter sans danger des températures sensiblement plus élevées que le second. Avec l’accroissement de la température, la couleur de la lumière se rapproche davantage du blanc. En outre, le rendement lumineux de l’arc augmente aussi sensiblement.
- Enfin, Iloustoun envisage la possibilité de éréer des sources lumineuses artificielles plus économiques que les sources utilisées actuellement dans la pratique.
- Les progrès accomplis jusqu’ici sont dus principalement aux raisons suivantes : emploi de températures plus élevées (lampes à filament métallique) et de corps à rayonnement sélectif favorable (manchon Auer), d’une part, utilisation du rayonnement des vapeurs de métaux ou d’oxydes métalliques, portées à très haute température (arcs entre charbons minéralisés et lampes à vaj^eurs métalliques), d’autre part.
- Toutefois, toutes les sources lumineuses, appartenant aux dernières catégories précitées, accusent encore une perte d’énergie considérable, due aux radiations obscures.
- Il faut donc s’efforcer de créer des sources lumineuses artificielles, dont la courbe de répartition d’énergie se rapproche le plus possible de celle de la lumière moyenne du jour, c’est-à-dire ne s’étende qu’entre les limites étroites de la partie visible du spectre, le maximum coïncidant, d’autre part, autant que possible avec la sensibilité maxima de l’œil.
- Or, 011 connaît depuis longtemps des phénomènes lumineux, qui donnent une répartition d’énergie analogue à celle du « radiateur de lumière froide » idéal; ce sont les phénomènes qui se produisent à l’intérieur des tubes à vide. Warburg (’) estimait que, dans certains tubes de Geissler, la température ne dépassait en aucun endroit i33°. R.-W. Word (2) évaluait même que la température, à l’intérieur d’un
- (*) Ann., tome LIV, i8g5.
- (*) Ann., tome LIX, 1896,
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- tube rempli d’azote, entre les électrodes duquel on appliquait une différence de potentiel continue de i a5o volts, n’était que de 3o à 4o° G.
- D’après les recherches d’Angstrôm ('), les différents gaz so comportent, d'ailleurs, dans ces tubes do manières tout à fait différentes. C’est ainsi que, pour uno faible différence de potentiel entre les électrodes, cet auteur obtint, avec l’azote, un rendement lumineux de 90 % et un rendement utile de 8 % seulement.
- Le rayonnement lumineux des gaz raréfiés est utilisé pratiquement, depuis quelque temps, pour l’éclairage dans les tubos de Moore.
- Wedding (*) estimait que la consommation effective spécifique d’une installation de lumière Moore avec tubes remplis d’azote était de 1,53 watt par bougie Ilefnor; Flemmlng évaluait la même consommation à 1,78 watt par bougie Hefner.
- La nature du gaz, dont sont remplis les tubes, exerce d’ailleurs une grande influence sur la quantité de lumière émise par ceux-ci, D’après Moore, un tube rempli d’azote donne vingt fois plus de lumière qu’un tube rempli d’hydrogène et deux fois plus qu’un tube rempli d’anhydride carbonique. Georges Claude (3) a atteint, avec des tubes de 6 mètres de longueur et de 4,5 centimètres de diamètre, remplie de néon, une consommation effective spécifique de 0,8 watt par bougie Hefner, y compris les perles dans le transformateur.
- Houstoun estime que l’éclairage par tuhes à gaz raréfiés n'ost encore qu’au début de son développement et qu’une grande extension lui est réservée, lorsqu’il aura été l’objet de nouveaux perfectionnements.
- M. K.
- Appareil pour la distillation rapide du mercure dans le Vide. — I>, Dunoyer, — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, aomai 191a.
- La distillation du mercure dans le vide est le procédé de beaucoup le meilleur pour obtenir le mercure pur dont on a constamment besoin dans les laboratoires de physique ou de chimie, et dans certaines industries comme celles des lampes à vapeur de mercure, L’appareil dont on trouve ci-
- (’) ^nn.,Home XLVIII, 1893.
- (* 2) E. T. Z., tome XXXI, 1910.
- (3) Comptes rendus, tome GLI, 1910 et Lumière Electrique, tome XVI, 1911.
- après la description sommaire présente sur l’appareil de Mendéleeff d’assez grands avantages d’ordro pratique : débit beaucoup plus grand, garantie plus sûre de la pureté du mercure et surtout continuité de la marche sans aucune surveillance.
- Il se compose d’une chambre barométrique recourbée en verre AB (fig. 1), d’un diamètre de 4 à 5 centimètres et de 35 h 40 centimètres de hauteur; elle se prolonge d’un côté par un tube de 10 millimètres environ qui plonge dans un petit godet C fixé h ce tube. Ce godet plonge lui-même dans un tube G solidement cimenté dans le fond d’une cuvette plate, rectangulaire, en verre, pouvant recevoir un vingtaine de kilogrammes de mercure à distiller.
- L’extrémité B du gros tube recourbé est soudëé à un tube étroit (3 millimètres de diamètre intérieur au plus), de i,ao mètre de longueur environ; ce tube plonge dans une sorte de tube à essai D, qui lui est fixé, et dont la paroi est percée latéralement d’un petit trou de 4 à 5 centimètres au-dessus du fond. Le tube traverse un bouchon de caoutchouc qui ferme le flacon à robinet F ; ce bouchon est aussi traversé par le tube à robinet K.
- On fait le vide à la trompe à eau par le robinet K; le mercure è distiller monte jusqu’au niveau A. On fait alors passer le courant de chauffage et le mercure distillé, dans la branche B où il tombe en pluie, les gouttes emprisonnant les bulles d’air résiduel dans le tube
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- étroit BC, comme dans une trompe à mercure,, comme aussi dans l’appareil de Mendéleeff.
- Le système de chauffage consiste en un enroule-lement de nichrome.
- L’appareil comporte un dispositif simple, mais extrêmement commode, de rupture automatique du courant.
- On voit en H un godet de verre soudé sur un tube en S, qui plonge dans la cuvette de mercure à distiller. Il est fermé par un bouchon de bois que traverse une électrode tubulaire en cuivre amalgamé M ; cette électrode peut être enfoncée plus ou moins et fixée dans une position déterminée par une vis de pression. On introduit du mercure dans le godet H, et, par-dessus, un peu de pétrole ; puis on place le bouchon et l’on exerce une légère pression d’air par l’électrode tubulaire M j le mercure passe alors dans le tube en S et rejoint le mercure à distiller ; le tube enS forme alors un siphon amorcé. Le courant de chauffage arrive à la borne I, passepar l’électrode M, le mercure du tube H et du siphon, puis un fil de nickel L qui plonge dans le mercure de la cuvette, et ensuite dans le dispositif de chauffage. Quand le niveau du mercure vient à baisser suffisamment, dans la cuvette et dans le godet H, par suite de la distillation, un ménisque de mercure finit pas assurer seul le contact avec l’électrode de cuivre amalgamé M. Il vient un moment où ce ménisque se brise et le courant est rompu d’une manière très nette, avec, une étincelle insignifiante, la distance entre l’électrode M et le niveau du mercure devenant brusquement, et à travers le pétrole, de l’ordre de a millimètres, On règle facilement la position qu’il faut donner à l’électrode pour que la distillation cesse quand la cuvette est vide,
- Il n’y a donc pas à craindre de rentrée d’air fatale, comme le moindre oubli en produit si fréquemment ayec l’appareil de Mendéleeff.
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Les condensateurs êlectrolytiques et leur emploi pour supprimer les étincelles de rupture. — K. Siégl. — Elektrotechnische Zeitschrift, 29 août 191a.
- Après diverses recherches effectuées par l’auteur sur les horloges électriques de précision, l’emploi d’un condensateur de grande capacité lui parut être le dispositif le plus propre à réaliser un fonctionnement sans étincelles du contact des secondes. Ce
- dispositif simplifie la construction dû contact, par suite de l’absence de circuits en dérivation, ce qui permet de le placer directement sur le pendule des secondes d’une horloge normale. Mais le prix de revient d’un condensateur de grande capacité, convenablement isolé, est assez élevé, ce qui incita l’auteur à essayer de remplacer cet appareil par des éléments de polarisation.
- Après de nombreuses et longues recherches, où furent successivement essayés de nombreux types d’éléments de polarisation et, en particulier, des éléments à électrodes d’aluminium, le mercure et le fer parurent être les métaux les plus propres à réaliser les conditions nécessaires.
- Toutefois, le mercure est d’un prix de revientplus élevé que le fer; en outre, son état liquide en rend l’emploi moins aisé que celui du fer, que l’on peut utiliser indifféremment, soit sous forme de tubes, soit sous forme de plaques. C’est pourquoi l’auteur s’arrêta définitivement à l’emploi d’éléments constitués par des électrodes do fer, baignant dans une solution concentrée de soude. Ces derniers éléments, lesquels agissent à la fois comme condensateurs et comme soupapes électrolytiques, présentent, d’après M. Siegl, l’avantage suivant : par suite de l’absence de production de gaz susceptibles de décomposer les électrodes (à condition que la densité de courant ne soit pas trop élevée), l’ensemble de l’élément ne se modifie pas, peut être hermétiquement clos et ne nécessite aucun entretien.
- Afin d’étudier la dépendance du fonctionnement de ces éléments par rapport à la densité de courant, des essais successifs furent entrepris, d’abord avec des fils de fer de divers diamètres, puis avec des tubes et des plaques de diverses surfaces extérieures.
- Avec les fils minces, le fonctionnement comme condensateur et comme soupape était très net, mais, à chaque changement de sens du courant, il se produisait un à-coup d’intensité, dont la durée était de l’ordre du centième de seconde. Toutefois, la puissance de chacun de ces à-coups d’intensité était beaucoup trop faible pour mettre en mouvement l’armature d’un système d’horLogerie électrique. Il se produisait également sur les électrodes un dégagement de gaz, par suite duquel la couche d’oxyde protectrice tombait, sous forme de petites aiguilles noires, au fond des éléments, le fer présentant alors une surface blanche très nette. Avec l’emploi d’électrodes de 1 à 2 centimètres carrés de surface extérieure, les phénomènes de décomposition cessèrent,
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- niais la résistance des éléments était encore trop grande. En portant là surface extérieure des électrodes à 5o centimètres carrés et au-dessus, on put diminuer le nombre des éléments, de manière à obtenir des à-coups d’intensité dont la puissance ne fût pas trop grande ; mais, par suite de l'augmentation de la capacité, la durée de ces à-coups atteignait plusieurs minutes, de sorte qu’il ne pouvait plus être question d’un fonctionnement sans étincelles. Finalement, l’expérience montra que des électrodes de 20 à /|0 centimètres carrés de surface extérieure, pour une résistance du circuit inférieure à ioo ohms, étaient les plus convenables. On put ainsi abaisser la tension du courant à /( ou 5 volts, ce qui entraîna une diminution du nombre des éléments électrolytiques. L’amortissement de chaque à-coup d’intensité s’effectuait alors en une seconde environ.
- Afin d’éviter que le courant ne suive la surface de l’électrode située du côté extérieur, l’auteur emploie pratiquement, soit des tubes concentriques en tôle de fer, soit des plaques dont la surface n’est utilisée que d’un seul côté; si le nombre des éléments doit être augmenté, on peut disposer les plaques de tôle de fer de sorte qu’elles forment les parois de petits augets, comme dans la batterie de Hauck; les deux côtés des électrodes sont alors utilisés.
- Il y a encore lieu de remarquer que les éléments de fer ne jaroduisent leur effet complet qu’après quelques heures de fonctionnement (io à 20 environ), de sorte qu’une augmentation de l’énergie appliquée et, par suite, du nombre des éléments électrolytiques est souvent nécessaire.
- L’horloge, ayant servi aux essais précités, était une horloge normale, dont le ressort de pendule PF (fig. 1) se continuait par une pièce métallique M de 5 centimètres de longueur environ. Cette pièce se pouvait entre 2 vis de contact, Ki et K2, ce mou-
- vement étant réglé exactement de manière à ouvrir, ou à fermer, lors des oscillations du pendule P, les. contacts de droite ou de gauche.
- Les vis Ki et K2 étaient respectivement reliées aux extrémités de deux batteries Bt et B2. Enfin, du pôle commun à ces deux batteries, le courant se rendait, après avoir traversé les éléments électrolytiques v aux mouvements d’horlogerie z, d’où il revenait, par M et Kt ou IC2, aux batteries.
- Les éléments électrolytiques au fer peuvent naturellement trouver aussi leur emploi pour les contacts de minutes des horloges électriques, ainsi que pour toute autre espèce de contacts de précision.
- M. K.
- L’alimentation de Madrid en énergie électrique. — H. Bindemann. — Elektrotechnîsche Zeitschrift, 5 septembre 1912.
- Jusqu’en 1902, le nombre des compagnies de distribution, d’une importance plus ou moins grande, qui se partageaient l’approvisionnement de la capitale de l’Espagne en énergie électrique, n’était pas inférieur à dix. Certaines de ces centrales avaient recours, pour la production de leur énergie, à des maèliines à vapeur, d’autres à des gazogènes aspirants. Dans certaines rues de Madrid, on comptait jusqu’à cinq sociétés ayant établi des canalisations. Malgré celte concurrence, ces compagnies parvenaient à servir les intérêts de leurs obligations, et même, dans les années favorables, à distribuer de petits dividendes, grâce aux prix élevés auxquels elles vendaient l’énergie électrique (1 franc le kilowattheure pour l’éclairage et 60 rcentimes le kilowattheure pour la puissance motrice).
- D’autre part, l’administration municipale accordait volontiers des concessions pour la pose de câbles souterrains, étant donné qu’elle prélevait, pour chaque mètre de câble posé, ainsi que pour chaque boîte de jonction et pour chaque coffret de branchement d’abonné, une redevance annuelle assez élevée.
- Mais cet état de choses se trouva modifié vers 1902, d’une part grâce à la mise en exploitation du trar. sport d’énergie du marquis de Santîllane, d’autre part, par suite de la constitution de la Sociedud de (lasifiettcion Industrial, le 7 novembre 1902.
- La première de ces sociétés, qui disposait d’une puissance d’environ 2 000 chevaux (laquelle était empruntée à un bras du Manzanarès, à sa sortie du massif $u Guadarrama, à 25 kilomètres dç
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- l9*üctobre '1912. ;ï- ? '\£
- Madrid), chercha surtout à vendre l’énergie qu’elle produisait, mbÿeniïânt un prix relativement bas, à de gros consommateurs et, en particulier, à quelques petites centrales.
- Quant à la Gasificacion, son but était d’utiliser, d’après les brevets Mond-Duff, la houille de basse qualité pour la production de gaz destiné à la puissance motrice et de récupérer l’ammoniac contenu dans le gaz, sous forme de sulfate d’ammonium. Cette société conclut des contrats avec la plus grande compagnie de distribution d’électricité de Madrid, la Compania general Madrilena de Electricidad, pour la fourniture de plusieurs millions de kilowatts-heureâ, Mais, par suite de défauts dans les détails et, en particulier, d’analyses insuffisantes de la houille employée, le gaz produit était si médiocre que la Madrilena se vit obligée, comme auparavant, de recourir à ses machines à vapeur de réserve.
- D’autre part, la trop grande teneur en goudron du sulfate d’ammonium produit le rendait, la plupart du temps, inutilisable, de sorte que les affaires de la Gasificacion devinrent de plus en plus mauvaises. L’auteur estime que celte installation de n ooo chevaux, qui a coûté en quatre ans 12 millions, permettrait aujourd’hui de réaliser à peine i millions et demi.
- La déconfiture de la Gasificacion n’empêcha pas deux nouvelles entreprises de se créer, pour le transport à grande distance de l’énergie produite par des centrales hydro-électriques.
- La première de ces entreprises, qui prit le nom de Salto de Bolarque, Estanislao de Urquijo, conclut avec la Gasificacion un conlrat pour la fourniture de l’énergie que devait assurer cette dernière société. De la sorte, Bolarque devint indirectement fournisseur de la Madrilena.
- Mais, avant que cette première société eut complètement terminé ses installations, la seconde entreprise, la Sodedad Hidroelectrica Espahola, apparut à l’horizon. Cette société devait faire venir l’énergie qu’elle se proposait de vendre du S alto del Facai\ situé à une distance de a5o kilomètres, aux environs de Valence. La Iïidroclectrica Espa-nola conclut d’abord un conlrat avantageux avec les tramways de Madrid, pour la fourniture de la totalité du courant consommé par ceux-ci. Mais cela ne lui suffit point ; elle fonda en outre une filiale, la Compania Electr'a, laquelle devait s’occuper exclusivement delà distribution, entre les consommateurs de Madrid, de l’énergie fournie en bloc par la Hidroelectrica.
- D’autre part, c’est vers cette époque que se mani*
- Testèrent les efforts du maire de Machûd, Don Jôa* quin Sanchez dè Toca, pour créer une centrale hydraulique coopérative, c’est-à-dirc avec l’appui financier des consommateurs de Madrid, au Salto del Canal de Isabel 1I> à 5o kilomètres de Madrid, au pied du massif de Guadarrama ; l’énergie devait être fournie à un prix inférieur de 40 % au précédent et les associés devaient participer aux bénéfices.
- Par suite de cet état de choses, la Hidroelectrica se vit contrainte de conclure un compromis avec la coopérative, en vertu duquel la Compania Electrase transforma et fusionna avec la précédente, pour for-;mcr la Coopératif Electra Madrid. Cette dernière société commença, en juillet 1910, à poser un onzième réseau de câbles, à côté des dix réseaux déjà existants. Le résultat fut de donner l’éveil aux anciennes compagnies de distribution et de les amener à réduire leur tarif de 1 franc à Go centimes par kilowatt-heure.
- La Cooperativa répoudit par l’abaissement de ses tarifs respectifs, de 60 à 40 centimes pour l’éclairage et à 2et i5 centimes pour le double tarif de la puissance motrice. Dans l’espace d'une année, cette société construisit, au cœur de la ville, à la Puerta del Sol, une nouvelle sous-slalion, comprenant des puissances respectives de 4 £>00 kilowatts pour les machines et de 2 000 kilowatts pour les accumulateurs ; d’autre pari, elle posa, au cenlre de la ville, un nouveau réseau à courant continu à trois fils; enfin, elle racheta deux petites centrales, situées respectivement au nord et au sud de Madrid, lesquelles furent complètement transformées en sous-stations modernes. Le ie‘‘aout 1911, l’exploitation commença et, un an plus tard, elle avait déjà une production annuelle de 5 millions de kilowatts-heures pour 1G 000 abonnés et 2 000 colïrets'de branchement.
- Des pourparlers s’engagèrent entre la Ilidroelec-trica-Cooperativa et la Madrilena pour réaliser une fusion de ces deux sociétés, mais ils n’aboutirent pas. Toutefois, le premier de ces deux groupes conclut avec le Salto de Bolarque un contrat, aux termes duquel la fourniture du courant, destiné à la ville de Madrid, devait être entreprise en commun par les deux sociétés de transport d’énergie ; la Cooperativa devait être seule chargée de la distribution de l’énergie aux consommateurs. Mais, par suite d’intérêts particuliers, Bolarque rompit le conlrat par lequel elle s’était engagée à utiliser le réseau de câbles de la Cooperativa et, le 10 février 1912, se fonda une nouvelle société, la Union Eléctrica Madrilena^ au
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- capital de 44 millions, répartis comme suit : Com-pania General Madrilena de Ejectricidad, ao millions, Sociedad de Gasificacion Industrial, ia millions, Salto de Bolarque, 1a millions. En outre, cette société se réserva le droit de procéder à une nouvelle émission de 14 millions, sous la forme de reconnaissances d’hypothèques. Or, les deux premières de ces compagnies ont une situation déjà obérée et leur matériel, fort ancien, a perdu la plus grande partie de sa valeur; quant à Bolarque, elle a déjà perdu en première instance le procès dans lequel l’a entraînée la rupture de son contrat avec la Hidroelectrica-Cooperativa. Néanmoins, une autre société, la Sociedad de Electricida'd de Chamberi, laquelle alimente en énergie électrique le nord-est de Madrid, et notamment Salamanque et Chamberi, conclut avec l’Union Electrica Madrilena un contrat, en vertu duquel les parties contractantes s’engageaient à ne se faire aucune concurrence et à réduire les prix du courant à centimes pour l’éclairage et à i5 centimes pour la puissance motrice.
- Le résultat fut l’abaissement par la Cooperativa Electra do ses tarifs, lesquels étaient respectivement de 40, et 15 centimes, à ao centimes pour l’éclairage et à 10 centimes pour la puissance motrice. Un nouveau pas pour l’unification des tarifs fut alors fait par le groupe adverse, par suite de la location à bail ou de l’achat par l’Union de deux autres petites centrales, à savoir la central d’Espunes et celle du Teatro la Princesa.
- Les divers groupements étaient alors les suivants :
- 1. Union Electrica Madrilena avec Chamberi,
- a. Cooperativa Electra.
- 3. Sociedad de Electricidad del Mediodia.
- 4. Centrale de Buenavista y Castellana,
- ces deux dernières n’ayant d’ailleurs qu’une importance secondaire.
- Or, des tarifs aussi bas que les précédents ne peuvent être rémunérateurs, même lorsque l’énergie est produite au moyen de centrales hydro-électriques.
- D’autre part, ainsi qu’on l’a vu, la situation de la plupart des entreprises intéressées est déjà très obérée.
- C’est pourquoi l’ardeur combative des deux parties s’atténue peu à peu. Des pourparlers pour la formation d’un trust de l’électricité ont déjà été entrepris, puis repris malgré un premier échec. L’idée directrice était de constituer deux groupes, d’une part Cooperativa-Chamberi, d’autre part Madrilena-
- Mediodia, entre lesquels la fourniture totale de l’énergie électrique à Madrid serait répartie également.
- Actuellement, la concurrence entre les deuxgroupes principaux est encore très âpre. Mais l’auteur estime que l’entente entre ces deux groupes n’est plus, dans l’état de choses actuel, qu’une question de temps et que la conclusion de cette entente sera la formation d’un trust, constitué par la réunion des deux groupes sous la direction d’un comité unique, le prix du courant étant, d’autre part, porté à 5o centimes le kilowatt-heure.
- C’est là, d’après l’auteur, la seule issue possible d’une situation qui ne saurait se prolonger.
- M. K.
- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- La commande électrique de a machines à coudre. —K. Heumann. — Elektrotechnische Zeitschrift, 12 septembre 1912.
- Le domaine d’emploi de l’énergie électrique est loin d’être exclusivement limité à la grande industrie, puisqu’elle peut rendre d’importants services, non seulement dans la petite industrie, mais encore pour le travail à domicile. En particulier, l’emploi de moteurs électriques pour la commande des machines à coudre permet aux ouvrières d’augmenter, avec une fatigue sensiblement moindre, leur production journalière.
- Mais, le prix d’achat d’un moteur électrique de 1/16 de cheval environ, nécessaire pour la commande d’une machine à coudre, étant de ia5 à 190 francs, peu d’ouvrières se trouvent en mesure d’en faire l’acquisition, à moins que des conditions spéciales ne leur soient consenties.
- Or, un essai intéressant et qui a donné les meilleurs résultats a été récemment tenté dans cette voie à Strasbourg, d’après le principe des installations en location (*).
- L’abonné doit payer, pour la fourniture et l’installation d’un moteur de i/16 de cheval destiné à une machine à coudre, une somme de a,5o à 3,i5 francs par mois. Cette somme comprend, en outre de la location du moteur, la pose des canalisations.
- Lorsque les mensualités de location ont été acquittées pendant 60 mois, c’est-à-dire 5 ans, la propriété
- (•) Voir à ce sujet Elektrotechnische Zeitschrift, 1911, p. 997; Lumière Electrique, tome XVI, p, 3io,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 49 Octobre 1912.
- m
- du-moteur et des canalisations est acquise à l’abonné. Le moteur est branché sur un compteur d’énergie spécial} l’énergie est fournie au tarif de 23,^5 centimes par kilowatt-heure. Une somme de 3i,a5 centimes est, en outre, perçue chaque mois pour la location du compteur.
- Afin de se garantir des risques possibles, la compagnie de distribution stipule que toutes les mensualités doivent être acquittées, même si l’installation n’est plus utilisée. La propriété du moteur peut être acquise à l’abonné, contre remboursement de sa valeur. La compagnie se réserve le droit de suspendre la fourniture du courant et de reprendre le moteur, dès que les frais d’énergie elles mensualités de location ne sont plus acquittés régulièrement.
- Etant donné que l’ouvrière ne fait pas fonctionner sa machine toute la journée sans interruption, il ne faut pas compter sur une recette supérieure à 12,5 centimes par jour au maximum.
- Toutefois, les ioo moteurs, installés jusqu’à présent à Strasbourg, ont produit une recette annuelle de 3 ^5o francs. D’autre part, les frais d’établissement, lesquels doivent, ainsi qu’on l’a vu plus haut, être amortis en cinq ans, se sont élevés à i5 ooo francs environ.
- L’emploi de moteurs électriques permet aux ouvrières de réduire d’un tiers environ le temps nécessaire pour effectuer un travail déterminé.
- Avec les moteurs triphasés, employés à Strasbourg, le réglage de la vitesse de la machine s’opère à l’aide d’un dispositif de tension de la courroie, commandé par une pédale. En outre, un frein, agissant Sur le volant de la machine, permet d’arrêter celle-ci très rapidement.
- Avec les moteurs à courant continu, l’emploi d’un petit rhéostat permet un réglage encore plus commode.
- j.-L. M.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Soixante ans de télégraphie sous-marine. — M. Roscher. — Eleklrolechnische Zeitschrift, 27 juin 1912.
- C’est en septembre 1851 qu’on a mis en service le premier câble sous-marin, entre Douvres et Calais. Aujourd’hui, on peut dire qu’on a surmonté toutes les -difficultés de la transmission électrique sous-marine aux points de vue de la rapidité de la sécurité, de la régularité, du prix et de la capacité de
- cette transmission. On va donner* ici un aperçu rapide de ce développement ('),
- Avant d’àvoir pu établir la première transmission sous-inarine, on avait fait des essais très nombreux, mais toujours sans succès tant qu’on n’eût pas trouvé dans la gutta-percha l’isolant nécessaire. C’est Wheatstone qui, le premier, a employé la gutta-percha pour les câbles sous-marins. Les avantages de cette substance sont : i° un isolement très élevé (pour les qualités ordinaires, jusqu’à 5 000 mé-gohms par kilomètre et même au-dessus à la température de i5° C) ; a0 la propriété de devenir plastique lorsqu’on la plonge dans de l’eau chaude à 62°-<35°, de telle sorte qu’elle épouse exactement la forme du conducteur, et de redevenir ensuite très dure par refroidissement, ce qui la rend capable de supporter pendant des années la pression considérable des eaux de la mer (3oo atmosphères par exemple, sous 3 000 mètres de profondeur).
- Plus tard, vers 1840, Werner Siemens réussit à couvrir le conducteur d’une couche de gutta-percha sans solution de continuité (2).
- En raison de la rareté et du prix très élevé de la gutta-percha (jusqu’à 25 francs le kilogramme), on a fait des essais de plantations artificielles ou même de synthèse chimique (par exemple la «gutta gentzsch » du chimiste Adolphe Gentzsch de Vienne (3) dont on ne connaîtra d’ailleurs la valeur industrielle qu’après quelques années d’usage).
- () Voîi’Bright, Submarine telegraphs, Londres, 1898.
- — Willoughby Smith, The vise and extension of submarine telegraphy, Londres 1891. — Wünschendobff, Traité de télégraphie sous-marine, Paris,'1888. — Henry M, Field, History of ihc atlanlic telegraph, New-York, 1869, 3° édition. — Sciif.llen, Das atlaiitische Kabél, seine Fabrication,seine Legung und Spreehweise, Braun-schweig, 1865. *— Kakrass, Vorlesuetgen[an der Kaiser-lichen Post-und Telegraphenschule, Berlin, 1902 à 1904.
- — Moll, Die Untcrseekabei in Wort und Bild, Cologne, 1904. — Streckek, Hilfsbuch fier die Elektroiech-nik, Berlin, 1907/ — Thbbn, Die Seekabel tenter beson-derer Berücksichtigung der deutschen Seekabeltelégraphie, Leipzig, 1909. — Max Roscher, Lie Kabel des Wellverkehrs, hauptsachlich in volkswirlschaftlicher Ilinsicht, Berlin, 1911 (cet ouvrage contient lui-même d’autres'réfërences). —Stahlberg, Auf einem deutschen Kabeldampfer bei einer Kabelrcparatur in der Tiefsee (collection « Mecreskunde »), Berlin, 1907. — Wilkinson, Submarine cable laying and repairung, (2° édition, Londres, 1908.
- (2) Voir Werner Siemens, Souvenirs de ma vie, Berlin, 1892. p. 44-
- (3) Archiv filr Post und lelegraphie, 1902, p. 717; 1904, p. 89.
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- r Malgré des modifications nombreuses, la technique des câbles sous-marins repose toujours sur le principe employé pour le câble de i85i. La figure i représente ce premier ancêtre de nos câbles actuels :
- Fig-, i.— Cable Douvrcs-Galuis, 185x.
- les conducteurs en cuivre isolés constituent l’âme du câble et sont protégés par des fils de fer galva^ nisés séparés de l’âme par un bourrage en chanvre.
- Les figures 2 et 3 représentent à titre de comparaison les câbles transatlantiques allemands posés en tgo/, (l). (*)
- (*) Pour les détails de la construction, de la pose et r du fonctionuementjdu premier câble allemand transatlantique, voir Elektrotechnische Zeitschrift, 1901, p. 1010.
- Le dernier est un.câble à deux conducteurs, chaj cun de ceux-ci étant constitué par 12 fils de cuivre entourant un gros fil central, le diamètre de l’ensemble étant de 5 millimètres. Cette âme isolée est
- Fig'. a. — Câble côtier, tronçon Boÿkum-Faj-ul.
- protégée par un bourrage et par plusieurs couches de fils de fer galvanisés.
- l'ig. 3, —Câble côtier, tronçon Fnynl-New-York.
- Ce câble possède une résistance à la rupture de 7 940 kilogrammes. Enfin des bandes en laiton protègent l'âme contre les mollusques.
- Aujourd’hui on s’astreint à n’employer pour la fabrication des câbles (conducteur isolant et protection) que des matériaux, de première qualité, dont les insuccès du début ont montré la nécessité.
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- BREVETS
- Disposition pour toi'mer l’arc voltaïque dans les lampes à arc avec des électrodes parallèles.. — Gesellscshaft für Verwertung technischer Patente. — Brevet n°433 a83, demandé le 3o juin igii.
- Pour faciliter la formation tle l’arc entre les électrodes des lampes à arc, on peut disposer entre les électrodes une substance qui devient conductrice aux points où se forme l’arc et qui met ainsi en communication directe les éle.ctrodes.
- Mais, avec un tel procédé, il est difficile de régler exactement la résistance de la couche intermédiaire, résistance dont dépend la régularité de la flamme.
- Il vaut mieux provoquer au point d’allumage la combustion de substances appropriées, au moyen d’un fort courant auxiliaire. Ce courant auxiliaire ionise alors la couche d’air séparant les électrodes,
- 1
- Celle disposition présente cependant l’inconvénient suivant : le conducteur auxiliaire appuyé contre l’électrode inférieure fond tout de suite et le métal fondu vient alors très facilement en contact direct avec l’électrode inférieure. Lorsqu’on met alors la lampe hors circuit et puis à nouveau en circuit, le nouvel allumage n’a pas lieu immédiatement, ou même n’a pas lieu du tout. C’ést qu’il existe entre l’électrode inférieure et le conducteur auxiliaire une très faible résistance, parce que l’extrémité du conr ducteur auxiliaire, devenue molle, appuie, sous l’action de son poids, contre l’électrode principale inférieure.
- Dans le brevet actuel, le conducteur auxiliaire est relié, non pas avec l’électrode inférieure, mais avec l’électrode supérieure; l’extrémité du conducteur auxiliaire, devenue molle, s’incline vers le bas par
- de sorte que l’arc voltaïque peut se former facilement entre elles. Ceci fait, le courant auxiliaire est interrompu, tandis que l’arc principal qui vient de se former persiste.
- Un tel procédé a l’avantage de permettre l’allumage avec une tension de réseau à peine plus élevée que la tension de la lumière. En outre, on peut régler la tension auxiliaire par la mise en circuit de résistances, etc., de sorte que l’allumage a lieu d’une façon certaine.
- Or, on a déjà essayé de disposer entre des électrodes parallèles placées horizontalement l’une au-dessus de l’autre, sur l’électrode inférieure, un fil de Cuivre émaillé, par exemple, et qui est encore séparé de cette électrode par une couche intermédiaire solide de résistance électrique élevée.
- suite de son poids et ne peut, par conséquent, venir en contact avec le corps de l’électrode.
- Par exemple soient (fig. i) i et 2 les jconducleurs d’amenée de courant pour les électrodes 4 et 5 ; 6 le conducteur auxiliaire isolé qui est relié au moyen du conducteur 3 et par l’intermédiaire de la résistance ioavec le noyau i3de la bobine 12. Le noyau i3 touche, lorsque la lampe est mise hors circuit, le contact 1 r, disposé sur le conducteur 2.
- Entre le conducteur auxiliaire 6 et l’électrode supérieure 4 est disposé un corps a dont la résistance électrique est relativement grande à l’endroit de passage b ; a est composé de telle sorte qu’il brûle en produisant une explosion à l’endroit de passage d’un courant à forte tension.
- En mettant la lampe en circuit, le courant passe de
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- i à 4, puis, par bt jusqu’à l’endroit découvert .2’du fil métallique isolé 6; celui-ci, ainsi que le conducteur 3, sont parcourus par le courant qui passe par le contact 11 dans le conducteur 2. La résistance au point b se trouve alors fortement chauffée aü rouge et produit dans très peu de temps et dans tin petit espace une quantité relativement grande de gaz chauds qui sont projetés contre l’électrode inférieure et Ionisent par ce fait la couche d'air située entre les deux électrodes, de sorte que du courant passe dans l’enroulement de la bobine 12, Celle-ci attire en conséquence le noyau de fer i3 qui ne touche plus le contact 11 et Interrompt ainsi le passage du courant dans le circuit du conducteur auxiliaire 6. La production de gaz très chauds cesse, en conséquence, en &, atun arc persiste entre les électrodes 4 et 5.
- Il faut seulement que la bobine 12, ou l’organe analogue qui peut la remplacer, soit suffisamment sensible. Les endroits d’interruption de contact entre 11 et i3 doivent être de préférence en graphite et métal (par exemple du cuivre ou de l’argent). On pourrait choisir aussi un noyau de fer fixe qui interrompt le courant d’allumage par l’attraction d’une ancre mobile. Le courant d’allumage peut être pris sur la source qui alimente la lampe, mais il peut être renforcé d’une manière quelconque, par exemple par un courant d’induction,en constituantla résistance 10 comme le circuit secondaire d’une bobine d’induction. Dans ce dernier cas, il est utile de donnera la partie a une grande résistance.
- Système pour le réglage de la vitesse des moteurs polyphasés à collecteur à caractéristique shunt. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — N° 437 166 demandé le 10 février îgi t.
- Dans les moteurs shunt, le stator et le rotor sont généralement connectés en parallèle sur le réseau par l’intermédiaire du transformateur de réglage. Les tensions appliquées respectivement aux bornes du stator et aux balais du rotor ont même fréquence et la vitesse est réglée par la variation du rapport entre ces tensions appliquées.
- Le système dont il s’agit ici transforme dirccte-tement Impuissance électrique de glissement, recueillie aux balais, en puissance mécanique sur une machine auxiliaire d’induction, accouplée mécaniquement au moteur principal. Aux vitesses hypoayn-ch rones, cette machine auxiliaire ajoute son coup.lc à celui du moteur principal.
- Soieiit (fig. 1) À le rotor à collecteur, B, le stator
- du moteur principal; C, le'rotor et D, le stator de la Machine auxiliaire.
- Le bobinage du stator B est connecté à la source ; celui du stator D, aux balais du collecteur du rotor A ; lés deux rotors A et C, solidaires mécaniquement, sont on outre connectés électriquement en parallèle par des connexions a <ia.
- Grâce à cette combinaison d’énseinble, il est possible dé réduire la périodicité du collecteur du rotor A et par suite de réduire ses dimensions, ainsi que le nombre des balais; il suffit pour cela d’employer une machine auxiliaire à nombre de pôles moindre que la machine principale et de connecter le rotor de celle-ci à son collecteur de telle façon que le nombre de pôles du collecteur soit le même que celui de la machine auxiliaire.
- On conçoit aisément que, dans ccs conditions, la pulsation de la tension recueillie aux balais soit la même que celle du stator de la machine auxiliaire ; à ce point de vue, en effet, tout se passe comme si le collecteur était transporté sur le rotor de la machine auxiliaire.
- Un tel système permet d’obtenir une caractéristique shunt, c’est-à-dire que, pour un réglage établi, la vitesse est sensiblement constante, quelle que soit la charge, et dépend du rapport des nombres de spires respectifs du stator et dû rotor de la machine auxiliaire.
- Pour faire varier la vitesse, il suffit donc de modifier ce rapport tout en maintenant un réglage convenable du calage des balais.
- La modification du nombre de spires est difficilement réalisable sur un stator; on y arrive indirectement par l’emploi d’un transformateur extérieur, mais on peut aussi employer ici un moyen particu-
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- lier de réaliser le réglage dans les limites voulues.
- Dans ce but, la machine auxiliaire est divisée en deux machines dont les rotors sont connectés en parallèle. Les stators ayant leurs bobinages connectés en série sont décalables en sens opposé; ces deux stators sont équivalents à un stator unique de dimensions doubles, dont le nombre de spires serait modifié proportionnellement à la corde de l’angle de décalage.
- Dispositif de contrôle pour l’épreuve des détecteurs à solides. — Camille Tissot et Félix Pellin. — N° 437 285, demandé le 13'février 1911.
- On sait que les détecteurs à solides, ou rectifiants, ayant pour propriété caractéristique de supprimer l’emploi d’une source d’énergie électrique au récepteur, sont adoptés dans un très grand nombre d’appareils ou d’installations de télégraphie ou téléphonie sans fil.
- Toutefois, à côté de ce gros avantage, ils présentent l’inconvénient de nécessiter un réglage délicat, leur sensibilité étant excessivement variable suivant les conditions physiques du contact; la plupart du temps même on doit les régler sur une communication faite fortuitement ou intentionnellement.
- L’objet de la présente invention est un dispositif et un montage permettant de vérifier le fonctionnement des détecteurs et de régler ces appareils à leur sensibilité maxima.
- Le dessin montre le schéma du montage en question.
- Le détecteur 1, ayant été isolé des circuits du poste, est relié à un circuit local formé par un élément de pile 2, un galvanoscope 3 et un commutateur inverseur 4.
- Le détecteur jouit de la propriété connue de se laisser traverser par des courants d’intensités très inégales, lorsqu’on lui applique des forces électromotrices de sens opposé.
- Par conséquent en lançant, par le commutateur inverseur, le courant dans un sens, on obtiendra une déviation franche du galvanoscope, alors que dans l’autre position on n’observera aucun déplacement de l’aiguille.
- S’il en est autrement, le contact du détecteur n’a pas la sensibilité voulue et on devra le modifier par les moyens convenables pour chaque type d’appareil. Ayant constaté ou déterminé une variation dans le galvanoscope, on peut constater encore qu’en faisant
- Fig. 1.
- varier la pression ou le point du contact, l’aiguille du galvanoscope gagne sur les divisions du cadran; on arrive ainsi facilement à la sensibilité maxima, simplement et sans le concours d’une autre station ou d’aucune installation auxiliaire d’émission.
- Lorsque ce réglage est terminé, on coupe avec le commutateur le circuit de réglage, et le détecteur se trouve dans le circuit du téléphone, prêt à recevoir les signaux radiotélégraphiques ou téléphoniques.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIERE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Les installations électriques de la Société minière «El Guindo» à La Carolina (Espagne).
- Le versant sud de la Sierra Morena, qui sert de frontière entre la {province de la Manche et l’Andalousie supérieure, est une des contrées les plus riches du monde en gisements de minerais de plomb. Les Carthaginois et les Romains exploitaient déjà ces gisements, mais c’était surtout pour en retirer la faible quantité d’argent qu’ils contiennent, car ils ne savaient que faire du plomb même, la vraie richesse de ces minerais.
- Les minerais de plomb se rencontrent dans deux formations géologiques différentes : les plus anciennes et les plus au Sud dans le granit ; au milieu de ces mines s’est formée la ville de Linares, dont la population varie entre 3oooo et 70000 habitants, suivant le cours du plomb à Londres ; les gisements plus récents se trouvent dans la formation schisteuse des contreforts sud de la Sierra Morena, dans les environs de la petite ville de La Carolina. Dans cette région les minerais de plomb forment une veine déjetée et fréquemment coupée, mais cependant d’une valeur considérable ; celte veine s'étend sur plusieurs kilomètres, à peu près dans la direction de l’Ouest à l’Est. Elle descend jusqu’à une profondeur encore indéterminée; son épaisseur atteint par endroits près de 6 mètres. Il semble qu’une longue fissure irrégulière et très étroite de la croûte terrestre ait été remplie ici par le minerai précieux montant des couches plus profondes. Ces minerais se composent de. sulfure de plomb contenant environ 82 % de plomb, et environ 35o grammes d’argent par tonne. Plusieurs sociétés minières exploitent cette riche veine. La plus importante de toutes est la Société « El Guindo », qui fut fondée en 1890. Elle a un capital de 20 millions de pesetas et possède la concession de l’exploitation de la veine de minerai sur une longueur d’environ 3 kilomètres.
- Pour extraire le minerai, on a creusé trois puits appelés Guindo, Manzana et Urbana. Le puits Guindo (390 mètres de profondeur) est en service régulier depuis 11 ans environ; le puits Manzana (3ao mètres de profondeur) depuis environ 4 ans, tandis que l’extraction n’a commencé que tout récemment au
- puits Urbana (200 mètres de profondeur). Actuellement c’est encore le puits Guindo qui fournil le contingent principal de l’extraction totale; aussi son matériel mécanique est-il le plus parfait. Il extrait aujourd’hui environ 1 5oo tonnes de minerai de plomb par mois, mais ceci ne représente toutefois qu’un cinquième environ de l’extraction totale, dont 80 % sont formés par des déblais.
- On conçoit, par cette énorme quantité de matières inertes, que les installations de triage, c’est-à-dire les bocards, les cribles et les lavoirs, doivent occuper une place assez importante dans le service général des mines.
- Avant de passer à la description des différentes installations, nous parlerons rapidement des conditions générales techniques et économiques du service. D’abord, il ne faut pas oublier, en considérant toutes ces conditions, qu’on ne peut guère formuler que des hypothèses sur la valeur d’un gisement de minerai de plomb. Une exploration sure, par exemple au moyen de sondages, est impossible à cause de la grande irrégularité des [veines, qui se perdent subitement pour se retrouver 20’ ou 40 mètres à côté. |Il n’y a donc pas d’autre moyen que de creuser un puits et de percer des galeries à droite et à gauche, à différents étages, jusqu’à ce qu’on rencontre le minerai. Mais c’est une méthode d’exploration fort coûteuse, et on comprend naturellement qu’on s’abstienne de faire de nouveaux travaux d’exploration dès qu’on a rencontré des quantités de minerai exploitable suffisantes pour plusieurs années. C’est pourquoi il n’est pas possible, dans Les mines de plomb, de prendre des dispositions pour de longues années, comme par exemple dans les mines de" houille. Il faut s’appliquer au contraire à commencer avec des [installations mécaniques ttrès simples, et n’agrandir ces installations que petit à petit.
- Il faut considérer ensuite que les mines dont il est question sont situées à 7 ou 8 kilomètres environ de la gare de chemin de fer la plus rapprochée et que le charbon nécessaire pour la foi*ce motrice, ainsi que les minerais extraits, doivent être transportés tout le long du chemin à dos d’àne par des sentiers de montagne très mauvais. Aussi le prix
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- du charbon de qualité moyenne rendu à la mine revient-il à environ 5o pesetas la tonne. On construit actuellement entre la mine et La Carolina un funiculaire qui réduira considérablement ce prix, mais néanmoins ce dernier restera toujours assez élevé. Il s'ensuit que, lors de l’application du service électrique, il a fallu vérifier d’une façon plus rigoureuse que d’habitude l’économie de ce service relativement à la dépense de combustible. Dans les mines, en particulier, les avantages de l’application de l’énergie électrique résident généralement dans la sécurité, dans la plus grande souplesse d’adaptation aux différentes conditions et dans la plus grande facilité de la manœuvre des machines à commande électrique, plutôt que dans l’économie pure en combustible, mais dans ce cas particulier, c’est au contraire cette économie qui l'emporte sur toutes les autres considérations.
- Or une société de distribution électrique, la Société cc Mengernor », fut fondée il y a environ trois ans; elle fit construire par l’A. E. G, sur le Guadalinar, affluent du Guadalquivir, une centrale hydraulique comportant deux turbo-générateurs hydrauliques de
- 45o KVA.
- Cette société entreprit de fournir l'énergie électrique aux mines, ayant à lutter avec les conditions difficiles dont il vient d’être question et elle offrit le courant au prix relativement réduit de 12 centimes (espagnols) le kilowatt-heure, mais en imposant deux conditions assez dures: celles de garantir un minimum de consommation par an et de ne pas dépasser un ampérage déterminé. Or il est très difficile de remplir de pareilles conditions dans une installation comme celle dont il s’agit. La presque totalité de l'énergie est dépensée par des moteurs dont le service est très intermittent, par les machines d’extraction etlesmoteurs qui actionnent les bocards, les lavoirs, etc. Quant aux services qui ailleurs, par exemple dans les charbonnages, assurent une certaine uniformité à la quantité de courant à fournir par la centrale, tels que l’épuisement, la ventilation, la production d’air comprimé, et le cas échéant l’éclairage, ils n’ont ici qu’une importance secondaire et une partie de ces services n’existent même pas.
- Toutes ces conditions ont conduit à certains problèmes techniques particuliers, et la façon remarquable dont ces problèmes ont été résolus au moyen de l’électricité mérite d’être décrite en détail.
- Lorsqu’on eut commencé à s’apercevoir des grands avantages de l’emploi de l’électricité comme force motrice dans les mines en question, on résolut 1
- d’abord de remplacer par des moteurs électriques les plus grands « mangeurs de charbon », c’est-à-dire plusieurs petits moteurs à vapeur actionnant les lavoirs et les bocards, ainsi que quelques pompes de petite importance installées au fond. A cet effet on installa au puits Guindo une première centrale électrique composée de quelques chaudières tubulaires et de deux machines à vapeur Sulzer de i5o chevaux, actionnant chacune par courroie une dynamo à courant continu et une dynamo à courant triphasé, parce qu’on donnait la préférence aux moteurs à courant continu dans certains cas, à cause de leur réglage de vitesse plus économique, et dans d’autres cas aux moteurs triphasés, à cause de la possibilité de transmettre l’énergie à de plus grandes distances par l’emploi de plus hautes tensions.
- Lorsque la Société de distribution électrique Men-gemor eut commencé à fonctionner, la direction des mines employa l’électricité dans de plus grandes proportions. Il fallut d'abord installer une puissante station à vapeur de réserve pour être couvert en cas d’interruption dans la fourniture du courant de la Société Mengernor. En effet, quelque excellente que soit l'installation de la centrale hydraulique et de sa station à vapeur de réserve, une pareille installation de distribution comporte toujours une certaine insécurité, avec les 20 kilomètres de ligne aérienne passant par monts et par vaux à travers des contrées inhospitalières. [Cette station de réserve fut construite au puits Manzana; elle se compose d’une locomobilc d’environ 5oo chevaux, de la maison R. Wolf à Magdebourg, actionnant au moyen de deux poulies-volants et d’une transmission un alternateur triphasé de 400 KVA et 1 i5o volts à 600 tours par minute.
- Ces deux centrales à vapeur n’ont, nous le répétons, d’importance que comme stations de réserve. D’ordinaire l’énergie électrique est fournie par la Société Mengernor, sous forme de courant triphasé, à la tension de 22 5oo volts. Ce courant est ramené par des transformateurs à la tension de 1 i5o volts employée dans les mines. Il existe à chacun des trois puits une station de transformateurs contenant un ou plusieurs transformateurs de 200 à 3oo KVA, et naturellement tous les accessoires nécessaires, appareils de couplage, limiteurs de tension, appareils de protection, parafoudres, compteurs, etc., répartis dans plusieurs étages des bâtiments de transformateurs.
- Cette installation est complétée par un groupe convertisseur ayant un double but : premièrement celui de fournir environ 20 KVA en courant continu
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- pour l’éclairage et les moteurs à courant continu encore en service; ensuite, celui de contribuer à améliorer le facteur de puissance ; à cet effet on a choisi un moteur synchrone triphasé du type de i5o KYA. La question de facteur de puissance a une importance particulière dans ce cas, parce que le contrat de fourniture de courant interdit de dépasser une intensité (et non une puissance) donnée.
- Une centrale électrique à Pékin.
- La maison Arnhold, Karberg et C° a installé autrefois une centrale électrique dans le quartier des ambassades à Pékin, pour répondre à un désir exprimé par les ambassadeurs, êt rendre le quartier des étrangers indépendant du reste de la ville relativement à la fourniture de l’énergie électrique. Cette centrale, dont l’installation électrique complète a été livrée parl’A.E.G., fournit le courant, non seulement au quartier des ambassades, mais aussi aux quartiers environnants de la ville indigène. La première installation comprenait deux génératrices de chacune ii2,5 ampères, a/,o volts, accouplées directement avec des moteurs à gaz pauvre de 8o chevaux de la maison Kœrting' Frères ; plus tard on a installé une machine de la même puissance, et finalement un quatrième groupe de 208 ampères 24o volts. La centrale est exploitée par la Peking Electric C°. Ltd.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- L’assemblée générale ordinaire de la Compagnie Générale de Traction, tenue le 7 octobre, s’est terminée par le vote d’une résolution n’approuvant ni les comptes ni le bilan tels qu’ils étaient présentés parle Conseil d’administration. Ce vote, évidemment préparé, a été suivi de la démission du Conseil d’administration, que la majorité des actionnaires présents a remplacé séance tenante par MM. Burdin, Essig. Cari Prince et Fontés, les plus forts actionnaires présents qui, suivant l’expresion de l’un d’eux, « ont bien défendu le drapeau de la Traction ». Les motifs invoqués par le groupe des protestataires ont été exposés avec arguments de droit et arguments de fait à l’appui par l’un d’eux qui a rappelé que les conditions du concordat obtenu par la Compagnie faisait au Conseil une obligation stricte de ne s’occuper que de l’amélioration des filiales jusqu’à l’accomplissement intégral du concordat, et que l’aliénation de l’objet social qu'il devait administrer dépassait le
- mandat qu’il avait reçu des actionnaires. On se rappelle qu’au cours de l'année 1910 la Compagnie Générale de Traction avait obtenu d’une part le rachat par l’Etat de son usine d’Issy-les-Moulineaux, d’autre part l’achat par une nouvelle société, « Les Exploitations Electriques », de son portefeuille qui se composait de tous les titres de scs filiales. Les conditions de cette seconde opération ont paru onéreuses à ce groupe d’actionnaires et avoir été consenties dans une forme peu régulière par un membre de l’ancien Conseil qui était fondateur de la nouvelle société. L’actif des filiales et leurs promesses d’avenir valaient-ils mieux-que les 2 85o 000 francs payés par les Exploitations Electriques ? Il se peut, mais, suivant la remarque du président de l’assemblée, ce qu’il fallait envisager, c’était bien plus encore que la valeur de ces choses discréditées et aléatoires, les sommes à dépenser pour mettre en état les réseaux des filiales. La Compagnie de Traction se heurtait à plusieurs difficultés : difficultés d’augmenter les tarifs de transport, impossibilité de comprimer les dépenses d’exploitation à moins d’une réfection des voies et d’une réorganisation des services nécessitant de nouveaux capitaux ; exigences de ceux-ci, qui devant une situation inextricable à moins d’événements imprévus, n’entendaient se livrer qu’à bon escient.
- Nous ne savons ce qu’il adviendra de l’enquête des nouveaux administrateurs ; mais il est bien à présumer qu’elle leur révélera une situation qui ne se dénouera jamais que par des sacrifices très importants. M. Manteau, actionnaire occasionnel, bien placé pour connaître de ces situations difficiles et des résolutions qu’il faut souvent prendre en dehors des actionnaires ou créanciers, sauf à leur en référer après coup, M. Manteau avait suggéré d’en appeler du Conseil au Conseil mieux informé par une enquête conduite à côté de lui. Son sage avis n’a point prévalu. Qu’adviendra-t-il dans ces- conditions des traités passés avec les Exploitations Electriques, et des opérations de remboursement clés obligations concordataires 4 % ? Un arrangement, très probablement, aux dépens de certaines personnalités mais respectant les grandes lignes des contrats intervenus; ou peut-être un arrangement plus onéreux parce qu’aucun groupement financier ne voudra s’engager à moins de garanties nouvelles. Le bilan en lui-même se présentait d’ailleurs d’une façon aussi satisfaisante que possible; il traîne un reliquat de pertes que rien ne pourra réduire sensiblement, malgré les plus-values de recettes; mais le règlement dés chemins de fer de l’Etat, à titre d’anti-
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- cipation des annuités des Moulineaux, a donné momentanément à la Trésorerie une élasticité dont le Conseil a profité pour racheter,soit par adjudication, soit en Bourse, un certain nombre d’obligations. Certains comptes d’ordre qui avaient été établis pour suivre le mouvement des valeurs ont par suitè disparu du bilan. Le portefeuille a de son côté subi une importante modification : il figure pour 4 359 779 francs comprenant des actions d’apport et des actions de capital pour le matériel cédé à la Compagnie de Distribution d’Energie Electrique des Moulineaux, et des actions et obligations Exploitations Electriques inventoriées au pair. Celles-ci sont en représentation de l’apport de l’actif des filiales qui, par la déduction des réserves inscrites au passif, en prévision de pertes éventuelles, a été diminué de 8 y65 262 francs. Le compte de profits et pertes est, ce que nous disions plus haut, créditeur de i5 576 836 francs; mais le compte spécial de revenus et charges pour 1911 fait ressortir un solde disponible de 97 414 francs qui se répartit de la façon suivante conformément aux dispositions du concordat : 10 % soit 9 741 francs au fonds de prévoyance, 90 % aux obligations à revenu variable soit 78 905 fr. 68 et 10 % à la Compagnie générale de Traction.
- Mais si l’on attribue ce solde aux différents comptes intéressés, le solde créditeur du compte profits et pertes passe de 14210997 francs au 3i décembre 1910 a 15 376 836 francs au 31 décembre 1911 : ce qui semble suffisamment éloquent pour se faire une opinion des résultats de la Compagnie l’Ouesl-Parisien qui jouit d’une situation particulière, est encore titulaire d’un important compte courant, sans préjudice des avances en travaux en cours
- facturés 3 793010 francs et d’une nouvelle avancede ,i5o 000 francs en compte courant sous des garanties spéciales. Le nouveau Conseil trouvera dans la liquidation de ces pertes l’occasion d’exercer son habileté et d’essayer l’amélioration d’une situation qui paraît sans issue.
- La Circulaire Renauld résume le bilan présenté le 5 octobre aux actionnaires des Constructions Electriques de Nancy. Le bénéfice de l’exercice s’élève à a35o44 fr. 74; après prélèvement de 100000 fr. pour les amortissements, le solde de i35 044 francs a été réparti de la manière suivante : réserve légale, 6 750 francs; aux actionnaires : 76000 francs; tantièmes ; 21 3oo francs ; réserve extraordinaire : 3i 960 francs; report à nouveau : 44 fr. 74. Les anciennes actions touchent 26 francs, soit 5 %, et les nouvelles actions 12 fr. 5o, au prorata du temps couru. On remarquera que les sommes portées aux amortissements et réserves représentent 58 % des bénéfices acquis. Pour les trois premiers exercices elles se montent à 292 734 fr. 7$, soit environ 3o % des immobilisations.
- La même Circulaire annonce que Lunéville est maintenant alimenté par l’usine de Nancy de la Compagnie Lorraine d’Élcctricité et que la ligne Nancy-Choley-Commercy avec embranchements d’une part sur Lérouville, d’autre part sur Ligny, où le réseau sc soude à celui de Meuse-et-Marne a été également mise en route. Dans un temps relativement court les trois réseaux : Compagnie Lorraine, Meuse-et-Marne et Société Meusienne desserviront toute cette région de l’Est où l’industrie électrique a tant d’occasions de trouver des applications.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Akiîîge. — La commission départementale a reçu délégation pour étudier le projet de tramway de Caslillon il Saint-Lary.
- Le projet d’une ligne de tramway de Sainte-Croix à Massat sera examiné à la prochaine session.
- Calvados. — Le conseil général a voté un emprunt de 8 millions pour la construction des tramways départementaux ci-dessous ;
- Lizieux à Ticheville-le-Sap, Potigny à Mézidon, Vire Tessy-sur-Vire, Trouville à Ronfleur, Condé-sur-Noi-reau à Villers-Bocage, Condé-sur-Noireau h Vassy, Mézidon à T’onl-l’Evêque, avec embranchement sur Dozulé et Saint-Laurent-sur-Mer à Porl-cn-Bessin.
- Nord. — Une commission est nommée par le Conseil général pour étudier les projets présentés par le groupe Empain et par l’Electrique Lille-Roubâix-Tbùrcoing pour la construction des tramways Lille-Armentières, Lille-Halluin et Lille-Warnbrechies.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Pas-de-Calais. —' Le conseil général étudiera dans une prochaine session le projet de construction d’un troisième réseau de chemins de fer départementaux.
- Seine-et-Marne. — Le conseil a voté l’exécution des lignes suivantes de tramways départementaux :
- Coulommiers-La Ferté-sous-Jouarre ; Melun-Nangis ; Jouy-le-Châtel-Provins ; Coulommiers à la vallée de l’Aubetin ; Beaumont-Château-Landon.
- ÉCLAIRAGE
- Algérie. — Le conseil municipal de Mênerville a chargé le maire de faire les démarches nécessaires pour l'installation de l’éclairage électrique.
- Ardennes. — La concession de la distribution d’électricité à Francheval a été accordée à M. Henripeau, ingénieur, à Sedan.
- Ariège. — La commission extra-municipale de Foix, nommée pour régler la question de l’éclairage, a été d’avis que la ville de Foix ne devait pas exploiter elle-même et que la concession serait donnée à celui qui ferait le plus gros rabais. Un prix fort sera fixé pour le gaz et un autre pour l’électricité. Dans les conditions à établir pour l’éclairage électrique, la commission extra-municipale envisagera surtout la production d’une force électrique à bon marché afin d’engager les industriels à venir à Foix créer des usines.
- Étant donné sa situation géographique, sa proximité de Toulouse, sa place sur le Transpyrénéen, la facilité de ses communications dans toutes les directions, Foix est tout désigné pour profiter des avantages de la houille blanche.
- Bouches-du-Rhône. — L’Énergie Électrique du Littoral Méditerranéen fournira à Port-Saint-Louis le courant pour l’éclairage.
- Une enquête est ouverte à Cette sur la demande présentée par la Compagnie l’Union des gaz pour la fourniture de l’énergie électrique dans la commune.
- Cantal. —Ally, ainsi que les villages et localités avoisinant ce bourg, vont être éclairés à l’électricité par les soins do M. A. Ratié, maire d’Ally.
- Le maire de Champs est chargé de traiter avec un concessionnaire pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Charente-Inférieure. — Le conseil municipal de Saint Marlin-de-Ré a adhéré en principe au projet du coiicessionnaire actuel du gaz qui demande il établir l’éclairage électrique.
- Côte-d’Ok. — Le conseil municipal de Yaulaines a décidé d’entrer en pourparlers avec M. Foin, industriel
- T. XX (2* Série). - N* 42.
- à Vauvey, auteur d?une proposition d'installation de l'éclairage électrique.
- Deux-Sévres. — Une Société coopérative a été fondée à Celle-sur-Belle dans le but d’exploiter au profit des sociétaires la distribution de l’énergie électrique.
- Drôme. — Par arrêté du préfet de la Drôme, une enquête a été ouverte à la mairie de Lus-la-Croix-Haute, sur la demande de M. Gignoux, industriel, tendant à obtenir l’autorisation de pratiquer deux prises d’eau dans les rivières du Lunel et du Buech en vue de l’établissement d’une usine hydro-électrique.
- Finistère. — La Compagnie d’Électricité de Brest et extensions a demandé la concession de la distribution de l’électricité de Lambezellec. Une commission municipale a été nommée.
- Gard. — Le conseil municipal de Beaucaire a accepté les propositions faites par la Compagnie l’Union du gaz, concernant la distribution d’énergie et d’éclairage.
- Gironde. — Le conseil municipal de Coutras a voté la somme nécessaire à l’installation de l’électricité dans différents monuments communaux.
- Jura. — L’Union Électrique qui possède l’usine génératrice du Saut-Mortier, avec ses stations de Saint-Claude et d’Oyonnax, vient de s’adjoindre une nouvelle usine située au déversoir du lac de Chalain, qui produira 2 ooo chevaux-vapeur. De là partira une canalisation aérienne sur Lons-le-Saunier et les centres intermédiaires. Celte nouvelle distribution de force motrice favorisera le développement industriel d’une région admirablement située sous le rapport des voies rapides de communications.
- Loire. — Le conseil municipal de Roanne a été saisi d’une demande de la Compagnie du gaz tendant à obtenir une concession d’énergie électrique pour l’éclairage. Le conseil a décidé de procéder à une enquête tout en émettant un avis favorable.
- C’est la Société des Forces du Lignon qui va installer l’électricité à Saint-Romain-le-Puy.
- Loiret. — Le conseil municipal de Mézières-sous-Bellegarde a approuvé le cahier des charges pour la concession d’une distribution publique d'énergie électrique.
- Loire-Inférieure. — Avis favorable est donné par le Conseil municipal de Basse-Indre à une demande de concession de la distribution de l’énergie électrique présentée par la Société nantaise d'éclairage et de force par l’électricité.
- Nièvre. — La municipalité de Souvigny est en pourparlers avec la Compagnie Générale française et continentale d’énergie qui a présenté un projet d’éclairage public et privé.
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- 19 Ootobre 1913.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- Nord. — Lé conseil municipal de Marquette a donné un avis favorable à une demande de concession d’énergie électrique formulée par l’Électricité et Gaz du Nord.
- C’est l’Énergie Electrique du Nord do la France qui fournira le courant à la commune de Bondues.
- Pas-de-Calais. — Le conseil municipal de Saint-Venant a accordé la concession de l'éclairage électrique à la Société Béthunoise d’Eclairage et d’Enërgie.
- Rhône. — L’éclairage électrique est en voie d'installation à Hauteville.
- Seine-et-Marne. — Des pourparlers sonlengagés pour l’installation de l’éclairage électrique à Rebois.
- Le conseil municipal de Coulommiers a voté la mise à l’enquêterelative à l’installation dejl’électricité à Coulommiers par la Société d’Eludes de la Vallée de la Marne.
- Seine-et-Oise. — Il est question de faire procéder à l’installation de l’éclairage électrique dans les divers bâtiments communaux de Saint-Germain-en-Laye jusqu’à concurrence de 18 ooo francs de [frais.
- Tarn-et-Garonne. — Le conseil municipal de Monclar-de-Quercy a été saisi d’une demande d’installation de l’éclairage électrique.
- Italie. — La ville de Rome avait manifesté l’intention de racheter le matériel électrique installé par la Societa Anglo-Roinana (Gaz de Rome), pour l’éclairage de la Cité, afin de pourvoir elle-même à cet important service en employant l’énergie de la Centrale Municipale.
- Le prix qu’elle offrait à la suite d’une expertise était de 15. ooo lires seulement.
- L’Anglo-Romana demandait beaucoup plus.
- Les deux parties ont fini par s’entendre sur la base de 6o ooo lires et le conseil communal, réuni en session extraordinaire, a approuvé cette transaction.
- TÉLÉPHONIE
- Calvados. — Le conseil général a volé un projet
- d'extension du réseau téléphonique îiépartemental et de création d'un deuxième circuit téléphonique Caen-Rouen.
- Gard. — Un crédit do ai 49° francs est volé par le conseil général pour l’établissement d’une ligne téléphonique Le Yigan-Millau.
- Un vœu est émis pour la création d’une ligne téléphonique directe Nîmes-Paris.
- Le préfet est chargé de passer un traité avec l’État pour l’installation d’un deuxième circuit téléphonique Nîines-Montpellier : n 5oo francs.
- Ille-et-Vilaine. — Le conseil général a voté l’établissement des circuits téléphoniques Saint-Mâlo-Paris et Dinard-Saint-Malo,
- Est voté en principe un projet de 911 a3o francs pour divers circuits téléphoniques Rennes-Rouen, Rennes-Angers, Rennes-Sainl-Lô, Saint-Malo-Paris, Sainl-Malo-Avranches, Montfort-Caulnes, Monlfort-Ploërmel, Fou-gères-Ernée, Graud-Fougcray-Derval, Dinard, Saint-Malo, Rer.nes-Monlfort (2°), Anlrain-Rennes, Relier-la-Guerche-de-Bretagne, Pipriac-Maure.
- Loire. — Un crédit de 627 770 francs est volé par le conseil général pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Loiret. — Le conseil général a adopté un programme d’extension du réseau téléphonique départemental comprenant les circuits suivants : Orléans-Pithiviers 2e, Chevilly-Orléans, Bonny-sur-Loire, Thon et réseau de Thou, Pithiviers-Ramoulu et réseau de Ramoulu, réseaux de Jouy-en-Pilhiverais et de la Neuville.
- Seine-Inférieure. — Un crédit de 53 062 francs est voté par le conseil général pour la construction des réseaux téléphoniques suivants : Rouen-Oissel, Mon-ville-Clères, Lillebonne-Le Havre, La Mailleraye-El-beuf et Pont-Audemer-Rouen.
- SOCIÉTÉS '
- Compagnie Française pour l'Exploitation des Procédés Thomson-Houston. ' Comparaison des recettes des exploitations du ior janvier au 3o septembre 1911-1912.
- DÉSIGNATION RECETTES DU MOIS DE SEPTEMBRE RECETTES DU Ie' JANVIER AU 3o SEPTEMHRE (9e mois)
- DES RÉSEAUX 1911 1912 augmentation en 1912 1912 IpII augment en 19 totale ilion 2 %
- Compagnie générale Parisicnnede tramways. 732960,30 782547,80 49-58-, 5o 7 186 370,65 7 682060.Go 4o65o8,q5 C.qi
- Compagnie des chemins de 1er Nogentais.... Compagnie française des tramways élec- 329602,10 358 137,5o 28 535,40 2940 171,2:) 3 145 1 32,70 204 961,5o b,97
- triques et omnibus de Bordeaux 436074,90 461373.70 25 298,80 4117 C34,io 4361448,40 243 85^ ,3o 5,<)2
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 252656,79 280442,85 27 786,06 3175 852.83 334o 189,88 16433-,o.> 5,17
- Compagnie des tramways de Rouen 202 028 263 842.70 11 814,70 2 3og 604,45 2398663,10 89058,65 3,85
- Société des tramways d’Amiens 65566,10 65 2O8 298,10 612984,40 633 736,40 20 752,1a 3,38
- Société Versaillaise de tramways électriques. 49922,75 50934,40 1 011,65 46485i ,80 484070,50 r§ 218,70
- Société des tramways algériens 104579,30 112 249,30 7670 I 025 755,20 1128470,05 .102 714,8.5 .10,01
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série). — N® 42.
- CONSTITUTIONS
- Société Anonyme Française « La Lampe Philips ». — Capital : 3oo ooo francs. — Siège social : 48, rue Richer, Paris.
- CONVOCATIONS
- Société Française des Lampes Carbone. — Le a5 octobre, 28, rue de la Bienfaisance, Paris.
- Société Ariégeoise d'Electricité. — Le 24 octobre, à Pamiers.
- Société Norvégienne de TAzote. — Le 23 octobre, à Notodden.
- La Télégraphie Rapide (Système Pollak Virag). — Le 29 octobre, 7, avenue du Coq, Paris.
- Société Impériale Ottomane d'Eciairage par le Gaz et l’Electricité. — Le 9 novembre, 73, boulevard Haussmann, Paris.
- Compagnie Electrique pour ia France et T Etranger. — Le 22 octobre, 6, rue de Londres, Paris.
- Compagnie Générale du Gaz pour ia France et F Etranger. — Le 3i octobre, 24, boulevard des Capucines, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 9 novembre, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, Paris, fourniture d’appa-
- reils et objets accessoires pour bureaux télégraphiques (5 lots).
- Les demandes d’admission à l’adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’État deà Postes et des Télégraphes (direction de l’exploitation télégraphique, 3e bureau) avant le 3o octobre 1912.
- On pourra prendre connaissance des arrêté et cahier des charges, 10Î, rue de Grenelle (direction de l’exploitation télégraphique, 3° bureau), ainsi que dans le bureau télégraphique central des chefs-lieux de département.
- Le 9 novembre, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, Paris, fourniture de tableaux de mutation pour lignes télégraphiques.
- Les demandes d’admission à l'adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’Etat des Postes et des Télégraphes le 3o octobre 1912 au plus tard.
- On pourra prendre connaissance des arrêté et cahier des charges, io3, rue de Grenelle (direction dé l’exploitation télégraphique, 3e bureau), ainsi que dans le bureau télégraphique central des chefs-lieux de département.
- Le 9 novembre, au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, Paris, fourniture de. matériel de piles au manganèse sans vase poreux (2 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au sons-secrétariat des Postes et des Télégraphes avant le 3o octobre 1912.
- On pourra prendre connaissance du cahier des charges io3, rue de Grenelle (direction de l’exploitation télégraphique, 3° bureau), ainsi que dans le bureau télégraphique central des chefs-lieux de département.
- PARIS, — IMPRIMERIE LBvi, 17, nus OAVSXTTB.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- TfMtl-qutflftM lMé«. SAMEDI 86 OCTOBRE 1918. Tome XX (2° série), - N° 43.
- ' ~i n T~îrnnnninir>nfinfinrwoüafcni i—m—wpii—ii«wwniiii»inMinuit iiiiMarirwiiriiimiiwwwiiMmnirTnT~rrr .
- L9 • *
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- RàVUB HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRlCITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est {interdite.
- SOMMAIRE
- E DITOHIAL, p. 97- —-J, SmIPV. Essais 4e fraction monophasée 4es chawifts4e fep du Midi, p- 00- — J, -Ftscffm PB Tovajjos. L’éîecU'iheati.on des chemins 4e fer yicjpaus 4e Budapest {suite et. /?//.], p. 109.
- Bxltraifcs deg p»blig<ip»}§ p^ripdjques, — T> •ansmhsian et distribution. Les oscillations dans les réseaux électriques, G. Facgiolt, p. ns, — Electrochimie cl Elcctro métallurgie. La galvanoplastie du nickel sous de grandes épaisseurs ; étamage et rinçage, A. Uollaiid, p. jus. — Variétés. L’éclairage é|eptriqHé à Madagascar, p, l»3, —r QMOgrapAllPi p- I2f- — JJrfiyejtS. Goype-circuit pour canalisations à haute tension, p. ja5, — Récepteur radiotélégraplnque pour télégraphie et téléphonie sans lit, p, 126, — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles, fine application imprévue de l’éleclro-aimant de levage, p. rs7. — BB»»ei{UWme9fc§ Gmmrmœ, l\ 7, — Adjudications, p. j28.
- EDITORIAL
- M. J. Simey a déjà décrit ici le matériel construit par différentes maisons en vue de Vélectrification tins chemins de fer du Midi. Il revient aujourd’hui avec plus de détails sur la locomotive de la Société Westinghouse qui a rempli très facile meut, aux essais, les conditions imposées par le cahier des charges .
- Ce qui fixe au point de vue tochuique le caractère spécial des chemins de fer vicinaux de Budapest, décrits par M. J. Fischer de Tovjarog,.c’est leur caractère jnixle, qui unit les exigences du chemin de fer aux servitudes du tramway.
- C’est ainsi que, tout en cherchant à réaliser une résistance aussi grande que possible dans le mode de construction employé,
- en raison de la vitesse d’exploitation et de l’elïort de traction considérables, 'on a dû s’efforcer de diminuer autant que possible le poids des voitures.
- Une conséquence de cette condition a été le choix d’un grand écartement d’essieux, et d’essieux convergents. C’est à l’occasion de la mise en exploitation des tramways électriques de Budapest que ce type d’essieux a été introduit en Hongrie pour la première fois, et c’est dans les chemins dé fèr -vicinaux qu’il a atteint, pour la première fois, l’écartement de 5 mètres pour les automotrices à voyageurs. Tout compte fait il se trouve qu’à chaque place correspond ici un poids mort de 375, kilogrammes, soit 3e % de moins environ que dans les cas ordinaires.
- De meme, les organes de traction sont
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N* 43.
- construits aussi bien pour une exploitation de tramways que pour une exploitation de chemins de fer. De même encore il a fallu prévoir que les voitures motrices circuleraient indifféremment sur les lignes de banlieue et sur les voies de tramways de la capitale.
- Quant à la disposition électrique des voitures, munies de contrôleurs série-parallèle, elle est de tout point semblable à celle des voitures de tramways ordinaires, aux changements près qui ont été nécessités par l’emploi d’une tension plus élevée.
- Douze locomotives et 38 voitures motrices sont munies du système de commande à unités multiples. Les relais sont excités par un double groupe convertisseur alimenté soit en série, soit en parallèle, dont les secondaix-es sont toujours en pai’allèle. On parvient ainsi à se donner la faculté de remplacer un convei’tisseur devenu défectueux par une l’ésistaixce, et on se ménage ainsi une réserve. En somme, cette disposition présente de nombreux avantages sur l’emploi de batteries secondantes.
- La suspension de la ligne aérienne a fait l’objet de soins spéciaux et a donné lieu à la mise en œuvre de dispositifs originaux. IJn système pai’ticulier a pour but d’empêcher toute oscillation latérale du' fil de contact aux grandes vitesses. Ce système comporte l’emploi de contrepoids tenseurs, lesquels compensent également les variations de flèche qui tendraient à se produire par suite de variations de tempéi’ature.
- Les l’ésultats de l’exploitation paraissent foi’t encourageants. La résistance des col-lecteurs, la robustesse des induits et des inducteurs ont donné toute satisfaction. Il en a été de même pour les paliers gi’aisseurs à bagues, pour lesquels il suffit de faire le plein d’huile tous les quinze jours et de le renouveler toutes les cinq semaines ; la même huile est ensuite employée à graisser les engi*enages, d’où il l’ésulte un abaisse-
- ment de la consommation à 5 kilogrammes par moteur et par mois.
- Lè système de commande à unités multiples ne mérite également que des éloges ainsi que l’emploi des convertisseui’s à la place des batteries secondaires.
- L’appareil de pi’ise de coui’ant en aluminium a pu couvi'ir 20 000 kilomètres sans dégradation, gi’âce à la faible pression du contact et aussi à la parfaite horizontalité du fil, obtenue par l’emploi de ce système spécial qui a été déci’it. Les avantages du système de suspension se trouvent assez marqués pourque des chemins de fer d’auti’es régions l’aient adopté, et que d’autres soient près de le metti’een service sur des étendues con-sidéi'ables de lignes.
- Comme consommation de courant, les l’ésultats accusent le chiffre de 4o à 45 watts-heures par tonne-kilomètre, tout service auxiliaire compris. La dépense du charbon est de 2,2 kilogrammes par kilowatt-heure.,
- Dans son ensemble, le réseau des chemins de fer vicinaux de Budapest constitue une réalisation industrielle des plus intéressantes, et que nous sommes heureux d’avoir mise sous ies yeux de noslecteursau moment où la traction électrique prend chez nous un regain d’actualité.
- Des essais oscillographiques effectués en Amérique sur un transport d’énergie à 100 000 volts ont eu pour but de mettre .en évidence la nature et l’importance des oscillations électriques dans les réseaux. M. G. Faccioli qui i*elate ces expériences en dégage quelques conclusions l'elatives au fonctionnement des interrupteui’s.
- Nous indiquons enfin, d’après M. ,A. Mollard, dans quelles conditions doit s’effectuer Yélectrolyse des sels de nickel, d’étain et de zinc si l’on veut obtenir des dépôts cohérents et épais de l’un de ces métaux.
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- 26 Octobre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 99
- ESSAIS DE TRACTION MONOPHASÉE DES CHEMINS DE FER DU MIDI
- On sait que la compagnie des chemins de fer du Midi a procédé récemment à d’intéressants essais de traction monophasée, que nous avons annoncés en leur temps (*).
- Rappelons d’abord que les caractéristiquéâ principales de cette locomotive* dont la figure i représente la vue d’ensemble, sont les suivantes :
- h'ig. — Vue d'ensemble de lu locomotive Westinghouse des chemins de fer du Midi.
- Nous donnons aujourd’hui quelques résultats d’essais, relatifs à l’une des locomotives qui ont participé aux épreuves.
- Ils’agitdelalocomotive Westinghouse, dont nous avons déjà donné une courte description que nous nous proposons de compléter. (*)
- (*) Voir Lumière Électrique, t. XVI, 2° série, 1911, n° 5i, p. 365.
- Diamètre des roues motrices... Diamètre des roues porteuses..
- Empattement rigide..........
- Empattement total...........
- Longueur entre tampons......
- Poids total.................
- Poids de l’équipement électrique .....................
- 1,200 m. o,85o — 4 —
- 8 —
- x 1,3:7:0 —• 81 tonnes
- 43 tonnes,
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- 6©
- fa
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- 26 Octobre 1912. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE : 1Q1
- 1
- 3. Fig. 4
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- 102 LA LUMIÈRE
- Ce poids est réparti comme suit : 2 moteurs complets avec trains .
- d’engrenages................... 26 800 kgs
- 2 transformateurs avec bobines
- préventives.................... 9 65o —
- Equipement de contrôle multiple.......................... 3 4ao —
- 2 pantographes...................... 53o —
- 2 groupes compresseurs d’air.. 900 —
- 2 groupes ventilateurs.............. 783 —
- Accessoires......................... ioü —
- 42 188 kgs
- Les deux moteurs de traction, d’une puissance individuelle de 600 chevaux, sont du type série compensé et à ventilation forcée, Chacun d’eux attaque, par l’intermédiaire d’engrenages, un faux essieu, dont le mouvement est transmis, par deux bielles latérales, à l’essieu-moteur du milieu ; les deux manivelles d’un même faux essieu sont calées à 90°. Enfin, des bielles d’accouplement relient entre eux les trois essieux-moteurs. Le rapport des engrenages est de 45/74-
- Les figures 2, 3, 4 et 5 montrent diverses coupes de la locomotive, permettant de voir la disposition des diverses parties de l’équipement : transformateurs, moteurs de traction avec les engrenages et les faux essieux, compresseur, ventilateur, etc.
- La figuré 6 représente le schéma d’ensemble des connexions du circuit principal. On voit que le courant primaire, à 12 000 volts et à 16 2/3 périodes par seconde, capté par les pantographes, traverse un disjoncteur à huile, puis l’enroulement primaire des transformateurs, et se rend ensuite directement à la terre. Les transformateurs sont, comme les moteurs de traction, pourvus d’un dispositif de ventilation artificielle.
- Dans le circuit secondaire nous voyons tout d’abord deux séries de contacteurs, 1 à 9 et 11 à 19, reliés respectivement aux diverses sections des enroulements secondaires des transformateurs, de manière à permettre de faire varier la tension aux bornes des moteurs. Des bobines spéciales, dites « bobines préven-
- ÉLECTR1QUE T. XX (2* Série). — N» 43.
- tives » évitent la mise en court-circuit de la
- section correspondante du transformateur,
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- 26 Octobre; 1912» LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Schéma dep iwnnejooM rtu ('mut principal
- fnnjiomviitcur i o
- 'Moteur *2
- Terre
- p Terre
- M arche (N). . Fermeture* deo contacts
- co contacte: 22.24.26.28 ,-cÆmp
- i utvi vut- rricv\^ica -n ^ a w-
- tco contac*is 21-23-25-2/^.
- fig, __ Schéma de fermeture des contacts dans la marche normale,
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XX (2« Sfifle). — H» 43
- lors d’un passage d’un cran d’un munipulatour au cran suivant.
- D’autre part, les contactéurs H f à «4 et a5 à 28 permettent d'inverser le sens de marche des moteurs ; le schéma de lafigufe 7 indique dans quel ordre tous ces divers contactéurs doivent être lcrmês, Soit pour la marche avant, soit pour la marché arriére. Enfin, les contactéurs 4< M6 oilt pour but de permettre la récupération diths les descentes ; le premier
- jeu de petit§ cylindres à air comprimé et ouverts par des ressorts de rappel.
- L’air comprimé est, d’autre part, distribué à chacun de ces petits cyiindres par des valves électro-magnétiques, alimentées, par l’intermédiaire du manipulateur, à 65 volts, au moyen d’une prise de courant Spéciale sur les transformateurs.
- Les résultats des essaife effectués avec cette locomotive ont été satisfaisants. Les moteurs
- foucr Id. reoucbcraltove. ex gravide sntecae Jè contact- 42 revu place feconiâci4l •......• *...1.....1 “ ^ - .............................. ........................-.............——--
- 8. — Scliëhitl de fdl'mëlUrc dès coHtnëiâ dtths 1 ü iiliii*<iîie cri rëcUJiëi'tttiori.
- mdtetir, dont i’excitation est aliméntée séparément par Une dérivation prise sur l’un dës transformateurs, fonctionne alors en excitatrice ; il alimente l’excitation, également séparée, du second moteur, lequel débite en génératrice dans la ligné.
- La figuré 8 indique l’ordre d’ehclunchehiënt des coniaCteUrs poüi* la marche Cil récupération.
- 'fous les contactéurs sont à commande éleétro-pneuma tique.
- Les contacts principaux sont fermés par le
- ont pü, grftcé à.la ventilation forcée, développer chaCuh une puissance permanente Sur l’arbré de 600 chevaux, sans que la Surélévation de température dépassât 75°G. La figure y reproduit les Caractéristiques de l’tin de ces moteurs.
- Les efforts dé traction, imposés par le programme fixé atix constructeurs, étaient les
- suivants ;
- Elîcirt triîtximltm ............ 12 5 00 kgs
- A la vitesse de 42 kin-h. ...... 8 000 —
- A la vitesse de 60 km-h. ...... 4 200 —
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- 26 Octobre 4912. ; LA LUMIÈRE ELECTRIQUE v l05
- Or, les essais ont montré que la locomotive pouvait développer un effort de traction maximum de i5 ooo kilogrammes, ce qui permet d’atteindre la limite de l’adhérence.
- La vitesse maxima est de y5 kilomètres à l’heure environ.
- Au cours d’essais, effectués sur une rampe de 17 %0, la locomotive a remorqué un train
- la sous-station, il a atteint respectivement 47,4 % et 72, 4%.
- *
- ¥ ¥
- D autre part, la Société Westinghouse a construit, pour les chemins de fer du Midi également, une automotrice destinée à fonc-
- | MOTEUR de TRACTION N?405
- J 600 CH*. 420 VOLTS. 16,66 PERIODES
- îyRoue de l200X.RoppQrt d engnenages : A39t ventilation forcée : 600 CH
- -ïjFViisscince continue
- Fig. g. — Caractéristiques de l’un des moteurs de la locomotive Westinghouse.
- de ioo tonnes à la vitesse de 62 kilomètres à l’heure et un train de 280 tonnes à la vitesse de 42 kilomètres à l’heure. Les consommations à la sous-station ont été, dans le premier cas, de 790 kilowatts avec un facteur de puissance de 92 %, soit 855 KYA et, dans le second cas, de 970 kilowatts, avec Un facteur puissance de 88 %, soit 1 100 KYA. Quant au rendement entre la barre d’attelage de la locomotive et
- tionner, comme la locomotive précédente sur courant monophasé à 12 000 volts et à 16 2/3 périodes par seconde.
- Cette automotrice, dont la figure 10 montre la vue d’ensemble, est à 2 bogies; l’empattement rigide de chaque bogie est de 2,540 mètres; la distance d’axe en axe des bogies est de 12,640 mètres; enfin, la longueur totale hors tampons est de 19,140 mètres. Le dia-
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- IQfl LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* lérU). - NUI.
- mètre des roues motrices est de i 020 milli-mètres.
- Cette automotrice présente :
- 4 compartiments de 2e classe, offrant chacun 8 places, soit au total: 32 places;
- 2 compartiments de ir<! classe, offrant oha-eun 6 places, soit au total : i a places ;
- i water-mloset ;
- 1 grand compartiment à bagages ;
- 1 poste pour le conducteur, à chacune des deux extrémités.
- Chaque bogie est équipé avec 2 moteurs de 125 chevaux chacun; chaque moteur attaque l’essieu des roues au moyen d’une
- dant 6 heures, sans que la température d’aucune de leurs parties (sauf du collée-» teur) dépasse de plus de y5° C la température ambiante supposée égale à 25** G ;
- 20 Un transformateur de 12000 volts, 16 2/3 périodes. Ce transformateur est du type à air soufflé.
- A ce transformateur sont adjointes 3 bobines préventives pour le système de contrôle.
- La tension aux bornes des différentes sections secondaires de ce transformateur varie de 198 volts pour la première à 768 pour la dernière. En outre, deux prises auxiliaires
- Fig. 10. •— Vue d’ensemble de l’aulomotrice
- simple réduction d’engrenages, de rapport 2o/63.
- Le poids- total à vide de l’automotrice est approximativement de 5?. tonnes dont 33 tonnes pour la partie mécanique et 19 tonnes pour la partie électrique.
- L’équipement électrique comprend :
- i° Quatre moteurs monophasés, type traction, d’une puissance horaire de 12a chevaux, avec pignonè, roues d’engrenages, carters d’engrenages, coussinets d’essieu et bagues d’arrêt.
- Les caractéristiques de ces moteurs sont données par la figure 11.
- Ces moteurs sont spécialement prévus pour fonctionner à ventilation forcée; grâce à cette ventilation, ils peuvent donner une puissance de 100 chevaux sur l’essieu ,pen-
- Westinghouse des chemins de fer du Midi.
- sont prévues, l’une à 99 volts pour le ventilateur et le compresseur, l’autre à 124 volts pour le groupe moteur-générateur, dont nous verrons le rôle plus loin.
- 3° Un équipement complet cle contrôle multiple électro-pneumatique, comme celui de la locomotive que nous venons de décrire.
- Cet équipement comprend un interrupteur principal électro-pneumatique sur le circuit à haute tension.
- Ce système de contrôle permet également, dans les descentes, le freinage éleçtriqne des automotrices; ce freinage est obtenu en faisant fonctionner les moteurs comme génératrices et en les faisant débiter sur des résistances appropriées. Les quatre inducteurs sont alors montés en série et alimentés
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 107
- 26 Ootobre 1912.
- séparément par le secondaire du transformateur.
- Les figures 12 et i3 montrent, d'une part le schéma du circuit principal, d’autre part l’ordre d’embranchement des contacteurs, soit pour la marche sous courant, soit pour la récupération.
- cipal. L’emploi d’une petite batterie a été préféré, afin d’avoir une source d’énergie indépendante, ce qui fait qu’il sera possible, dans le cas de plusieurs automotrices accouplées, de commander de la voiture de tête l’interrupteur de ligne, ainsi que le pantographe de l'une quelconq ue des automotrices ;
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- Mg-. n. —Caractéristiques de l un des moteurs de l’automotrice Westinghouse. L’échelle des
- est la môme que celle du rendement.
- vitesses (kilométrés « l'heure
- 4° Une petite batterie pour l’alimentation des circuits auxiliaires, avec un petit groupe moteur-générateur pour la charge de la batterie et les interrupteurs et fusibles nécessaires.
- On aurait pu également alimenter les circuits auxiliaires à l’aide de courant alternatif a ao volts, emprunté au transformateur prin-
- 5° Unpantographe à 12000 volts, avec les 2 bagues magnétiques de commande et une pompe à air à main pour la manœuvre en cas de manque d’air comprimé ;
- 6° Un groupe compresseur d’air, à commande électrique, pour le service des freins ;
- 70 Un groupe ventilateur, à commande électrique, débitant un volume d'air suffisant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE | T. XX (2* Série). — N» 43.y
- pour le refroidissement artificiel des moteurs, transformateurs et résistances de freinage;
- 8° hes résistances nécessaires pour absox-ber l’énergie électrique produite par les moteurs, lorsque les automotrices descendent les
- Marche
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- Fig. la. — Schémas (le fermeture des contacts de l'automotrice "Westinghouse dans la marche normale et dans la marche avec freinage.
- pentes et que les moteurs fonctionnent comme génératrices ;
- 9° Les câblages, tuyauteries, canalisations <Véclairage, canalisations pour le chauffage et les chaufferettes électriques, etc.
- Le poids total de 19 tonnes de l’équipement électrique se répartit ainsi qu’il suit :
- Moteurs.................... 9 800 kgs
- Transformateur et bobines préventives . . . "........... 5 600 —
- Equipement électrique, y compris compresseur, ventilateur, etc.................. 3 600 —
- Cette automotrice est spécialement affectée au service des trains omnibus de voyageurs.
- Chaquetrain comprend une automotrice etdes voitures de remorque. Le poids total de ces
- V Jnxbictcups U Inducteurs
- Terre
- Fig. i3. — Schéma des connexions du circuit principal de
- l’automotrice Westinghouse.
- trains, y compris celui de l'automotrice, est de 100 à 15o tonnes, suivant le profil des lignes sur lesquelles le service doit être assuré.
- La vitesse maxima est de 85 kilomètres à l’heure. Avec un train de 100 tonnes, la vitesse est de 5o kilomètres à l’heure sur rampe de 1 fi °/0o et de kilomètres à l’heure sur rampe de 33 °/00. Avec un train de i5o tonnes sur rampe de 16 °/o0, la vitesse est de 4i kilomètres à l’heure.
- Ces vitesses s’entendent en alignement droit et en supposant une tension au pantographe de 11 5oo volts au moins et une fréquence de 16 2/3 périodes par seconde.
- J. Simey.
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- 26 Octobre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- L’ÉLECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER VICINAUX DE BUDAPEST -(Fin)™
- Ï.A. LIGNE
- Système de suspension du fil aérien.
- Nous avons déjà mentionné (2) que, les autorités ayant, lors de l’approbation de l’électrification au moyen du courant continu à haute tension, imposé des conditions particulièrement rigoureuses pour le système de fil aéiûen à employer et, en outre, des vitesses d’exploitation élevées ayant été envisagées, la direction des chemins de fer ne voulut pas se contenter de l’un des systèmes de suspension caténaire usuels.
- Ap rès des essais effectués sur l’un des tronçons, et qui furent couronnés de succès, la direction se décida à appliquer le système breveté Fischer-Jellinck sur l’ensemble de ses lignes, ce système répondant le mieux, par suite de sa simplicité et de la facilité de son montage, à la difficulté que présentaient les travaux de transformation.
- Dans son principe, ce système de fil aérien compensé est une suspension caténaire ; mais, au contraire des autres systèmes, les fils auxiliaires ainsi qüe les anneaux de guidage sont ici complètement évités. Les variations de longueur du fil de contact sont, par l’emploi de la suspension et des porte-fils brevetés, ainsi que des j>oids tenseurs déjà connus, compensées de la manière la plus simple, mais aussi la plus parfaite. Par ce système, une position du fil de contact à la fois horizontale et indépendante des variations de température est assurée d’une manière continue.
- Le fil de contact W (fig- 12) profilé en forme de 8, d’une section de 106 millimètres carrés, est suspendu au câble porteur en acier G, de 42 millimètres carrés de section, par des fils de suspension II, H2 en forme
- de V, écartés d’environ 4 mètres. Ces fils de suspension sont fixés d’une manière permanente au câble porteur en acier par leurs extrémités supérieures au moyen de simples pinces N* N2.
- Fig. 12. — Principe du système de suspension multiple utilisé pour les chemins de fer vicinaux de Budapest. — Brevet Fischer-Jellinck.
- La partie inférieure horizontale des fils de suspension est maintenue entre les mâchoires du porte-fil par des. boulons de fixation K, ce qui empêche, en même temps, un rapproche-
- Fig. i3. — Vue de la ligne. Au premier plan, le pylône supporte un contrepoids d’ancrage.
- ment exagéré de celles-ci. Pour assurer un glissement facile du fil de contact profilé entre les mâchoires du porte-fil, on leur a donné une forme appropriée. En outré, ceci est assuré par la disposition déjà mentionnée
- (•) Lumière Electrique, 7 sept, et 19 oct. 1912.
- (2) Voir Lumière Electrique, 7 septembre, p. 295.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N? 43.
- de la partie horizontale des fils de suspension en forme de Y.
- L’emploi des fils de suspension décrits ci-dessus fournit une sécurité extrême en cas de rupture d’une des branches d’un fil de suspension, Aru que le deuxième côté de ce fil en forme de Y peut, même à lui seul, empêcher le fil de contact de pendre.
- Le fil de contact est maintenu tendu par une force de tension invariable, au moyen de contrepoids en fonte dont l’effort est transmis dans un rapport de transformation de i à 2.
- en pente douce l’un vers l’autre. De cette façon, un passage uni et sans étincelles de l’appareil capteur d’une section dans l’autre est assuré, même aux plus grandes vitesses. L’usure uniforme de l’archet est facilitée par la disposition ordinaire en zig-zag du fil de contact.
- Les extrémités du fil de contact qui courent parallèlement étant complètement isolées l’une de l’autre, par suite du sectionnement en tronçons, la continuité de la canalisation doit être rétablie en ces endroits au mojren
- Kig. 14. — Système de suspension multiple utilisé ù ln gare terminus de l’Est à Budapest.
- Oés poids tenseurs sont montés sur des pylônes de support (fig. i3) à des distances variant entre 1 000 et 1 5oo mètres, et leurs mouvements correspondants sont guidés dans des cadres.
- Au moyen de ce dispositif d’ancrage par contrepoids, le fil de contact est divisé en sections. *
- Les points de support extrêmes de deux sections voisines du fil de contact sont toujours posés dans un même intervalle de pyfônes, dans lequel les câbles porteurs et les fils de contact des deux sections sont posés parallèlement, ces derniers montant
- d’interrupteurs de section qui réunissent les feeders aux fils de contact au moyen de câbles isolés à l’ébonite. Ces interrupteurs de section à couteau sont fixés aux pylônes de support au moyen d’isolateurs à haute 'tension et ils sont disposés de telle sorte que l’on puisse facilement vérifier d’en bas une position quelconque du couteau de contact. Ces interrupteurs sont actionnés à partir du niveau de la voie au moyen de perches munies d’un manche isolé.
- Le câble porteur en acier est fixé sur des isolateurs munis de chapeaux en fer et montés sur des chaises en fer plat. En outre,
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- .38 Octobre 1812<
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- afin que le principe du double isolement soit appliqué ici aussi, on a fait reposer les pieds des qhaises de support en fer sur des isolateurs interchangeables en stabilité portés par les potences ou par les supports transversaux constitués par deux fers en U. Le Câblé porteur, pour répondre à son but, tt’est en aucun cas interrompu à l’intérieur d’une .section dû fil de contact.
- Pour empêcher aussi toute oscillation latérale du fil de contact aux grandes vitesses, OU a fixé aux potences des anti-bâlançants (voir fïg. i3 et 14)> formés d'u.n tuyau de gaz, doublement isolés et qui, pouvant tourner dans un plan horizontal, portent à leur extrémité libre un porte-fil en bronze qui maintient le fil de contact. L’autre extrémité de ces anti-balançants est fixée à la visière d’un casque en fonte autour de laquelle ils peuvent tourner ; ce casque est porté par un isolateur à haute tension, dont le boulon de support, comme pour les chaises de support décrites plus haut, est fixé à la potence au moyen d’isolateurs interchangeables en stabilité qui l’isolent de cette potence, ce qui permet une pose facile du fil de contact. Les feeders, portés par des isolateurs en porcelaine posés à l’extrémité des mâts, sont de même doublement isolés.
- Tous les isolateurs en porcelaine et en stabilité employés, ainsi que le matériel de suspension, sont de dimensions uniformes; leur remplacement et l’approvisionnement de réserve Sont ainsi beaucoup facilités.
- La compensation des températures dans ce système de suspension breveté s’effectue de la manière suivante : toute variation de température, ayant pour conséquence une variation de longueur du fil de contact, entraînerait, par suite, une variation de sa flèche, si la force de tension que produisent les contre-poids tenseurs n’agissait pas pour le maintenir dans Sa position horizontale.
- Le câble porteur ainsi que les extrémités supérieures des fils de suspension qui lui sont assujettis restant fixes, le fil de contact, dans son mouvement de compensation dans
- les deux sens, se déplace librement à l’intérieur des porte-fils. Par suite, les ùnti-balan-çants tubulaires placés auprès des consoles oscillent et d’autant plus qu’ils sont plus rapprochés des contre-poids., En pratique, on peut dire que cette oscillation est insignifiante.
- On voit eli somme qüe, dans le système décrit, l’horizontalité- invariable de la suspension a été obtenue par les moyens les plus simples et, par conséquent, les plus sûrs pour l’exploitation. Le petit nombre de pièces constitutives, leur interchangeabilité, leur exécution durable et appropriée permettent un entretien peu coûteux, des frais de réparation modiques et un montage rapide, avantages qui Sont encore accrus par la possibilité dé déplacer les supports des isolateurs sur les consoles, ainsi que par la continuité ininterrompue du câble porteur.
- installations à faible Courant.
- Toutes les stations des lignes sont munies d’appareils téléphoniques et leS plus importantes d’entre elles sont pourvues en outre du télégraphe. Les stations de téléphone et de télégraphe sont toutes connectées en série. Les canalisations à faible courant étant portées par les mâts de support du fil de travail, on a disposé des fils Spéciaux pour le retour. Les appareils téléphoniques ont été fournis, comme les appareils à haute tension, parla Société Générale d’Electricité de Budapest. Les canalisations ont été munies, à leur arrivée dans les stations, d’interrupteurs de ligne particuliers et de fusibles spéciaux. Les appareils téléphoniques, malgré la faible distance entre les canalisations et le fil de travail et malgré les différents croisements avec les lignes à courant intense, ont jusqu’ici fonctionné d’une manière irréprochable.
- Eclairage des lignes.
- Toutes les stations et les haltes dés chemins de fer vicinaux sont éclairées par des
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- lampes à filament métallique installées par groupes de 5 à io, connectées en série et alimentées à la tension des lignes (i ooo volts). Les appareils d’éclairage sont supportés soit par des bras, auprès des poteaux, soit par des suspensions, auprès des portiques. Afin de tirer le meilleur profit des lampes d’un groupe, on répartit les 5 ou io lampes d’une série entre deux ou trois haltes voisines et on les dessert par un interrupteur commun.
- Ces interrupteurs sont exécutés de telle sorte que leurs fusibles ne puissent être remplacés que lorsque le courant est interrompu.
- Gôdôllô est situé,à Cinkota. Pour accroître la sécurité contre l’incendie, on a construit cette remise entièrement en béton armé.
- La remise des voitures abrite 9 voies sur lesquelles peuvent venir se garer 56 voitures (fig. 15) ; elle est divisée, dans sa longueur, par une ligne de colonnes en béton armé, en deux parties égales ayant chacune 15,5 mètres de largeur et 80 mètres jle longueur. En outi’e, on a installé à Cinkota, dans le voisinage du dépôt, un atelier de réparations et de vernissage pouvant contenir 12 voitures.
- Un autre dépôt de voitures se trouve
- Fig. i5. — Dépôt des voitures ù Cinlcota avec suspension par fils transversaux, pour 9 voies.
- Les fils de canalisations appartenant au réseau d’éclairage sont tous sans exception isolés à Yokonite et sont assurés contre la rupture par des anneaux de court-circuit; les lampes à incandescence employées sont exclusivement des lampes à filament métallique qui, dans l’exploitation, se sont montrées des plus économiques.
- Nous devons encore remarquer que cet éclairage des lignes n’a subi jusqu’ici aucune
- sorte d’interruption.
- \
- Les dépôts de voitures.
- Le dépôt principal de la ligne Budapest-
- encore sur cette même ligne dans la station de Gôdôllo; c’est là que sont remisés les trains qui restent pendant la nuit dans cette station terminus.
- Un dépôt de même grandeur est en construction dans la station « Abattoirs » delà ligne Budapest-Dunaharaszti. Dans cette station se trouve aussi un atelier de vernissage et de réparations.
- Dans les stations terminus Gsepel et Duna-haraszti, on a construit de plus petits dépôts dans le même but.
- Pour la ligne de Szent-Endre, on construit un dépôt, de la même grandeur que celui de
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- Cinkota, dans la station de Szent-Endre où se trouvent aussi des ateliers.
- Il est encore à remarquer que chaque usine génératrice et dépôt principal possède, pour le personnel d’exploitation, un bâtiment d’habitation dans lequel, celui-ci est logé gratuitement.
- LE MATÉRIEL ROULANT
- Dans l’étude du matériel roulant des chemins de fer vicinaux de Budapest, il fallait tenir compte non seulement du transport de
- *
- gents ont été introduits en Hongrie pour la première fois par les tramways électriques de Budapest, mais avec de petits écartements d’essieux, et depuis des années ils s’y sont comportés pour le mieux.
- Néanmoins, à ma connaissance, c’est dans les chemins de fer vicinaux de Budapest que l’on a atteint pour la première fois un écartement d’essieux de 5 mètres pour des voitures motrices électriques à voyageurs. Pour donner un aperçu de la limite restreinte des poids, observons que la voiture motrice à voyageurs (fig. 16), équipée avec 2 moteurs
- Fig. 16. — Vue d’une voiture motrice ù controller normal.
- foules considérables, comme dans le cas des tramways, mais encore des exigences bien connues de l’exploitation d’un chemin de fer.
- Malgré la grande résistance que doit présenter le matériel roulant, à cause de la vitesse d’exploitation et de l’effort de traction considérables, on s’est efforcé de diminuer dans la mesure du possible le poids propre des véhicules.
- Dans ces conditions, la longueur des voitures électriques à voyageurs résultant du nombre de places assises, le choix d’un type de construction à grand écartement d’essieux et à essieux convergents s’est présenté comme le plus indiqué. Les essieux conver-
- de 70 chevaux et des controllers ordinaires, contenant 4° places assises, a, en état de service, un poids de i5 tonnes, de sorte qu’à chaque place assise correspond un poids mort de 375 kilogrammes. Ce poids peut être considéré comme extrêmement favorable, car les voitures motrices d’une construction et d’une puissance analogues sont, en moyenne, plus lourdes d’environ 20 à 35
- Toutes les voitures motrices et la plupart des voitures de remorque à voyageurs comportent dans leur exécution deux classes et contiennent 16 places assises en 2e et 24 en 3® classe.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. IX (2* iérl*), - E’49.
- Le compartiment de 2° classe est élégamment ornementé en bois de mahagoni et les coussins des sièges sont tendus de moquette. Les plafonds des voitures sont recouverts d’une tapisserie de couleur claire.
- Le compartiment de 3° classe est exécuté en pitchpin et en bois de rustin. Les planchers des voitures sont recouverts d’un linoléum brun.
- Dans les deux compartiments sont dis-posés* au-dessus des sièges, des filets à bagages. Au lieu d’une construction à lanterneau, les voitures sont munies, pour la ven-
- matique, la manivelle du frein méoanique, les soupapes du distributeur à sable* le sifflet et la cloche avertisseurs, cette dernière actionnée pneumatiquement;
- Le carreau de la plate-forme de commande est muni d’un dispositif essuie-vitre éh caoutchouc.
- En outre, on a disposé des interrupteurs pour l’éclairage et le chauffage, ainsi que des instruments de mesure pour la tension, l’intensité du courant et la pression de l'air comprimé. Afin de stimuler les conducteurs à économiser le coûtant, chaque voiture
- 4 ig. 17. — Locomotive ite 3oo ehevmi.\.
- tilation, de petites ouvertures qui peuvent être fermées et qui sont disposées au-dessus de larges fenêtres, lesquelles s’ouvrent en coulissant vers le bas. Les plates-formes largement dimensionnées ont, de chaque côté, des portes latérales s’ouvrant vers l’intérieur ainsi que, sur la paroi frontale, une porte de passage permettant la circulation entre deu:& voitures attelées.
- Les voitures à voyageurs sont abondamment éclairées et leur chauffage, produit par <\es appareils électriques, répond aux exigences les plus rigoureuses.
- Chaque plate-forme de commande Contient, outre le controller, la soupape du frein ptteu-
- possède un compteur de temps du système Hartmann et Braun.
- La caisse de la voiture rèpose sur un châssis formé de fers à U, sur les faces frontales duquel se trouvent les dispositifs de traction qui, étant données les conditions particulières d’exploitation* sont construits aussi bien pour une exploitation de tramways que de chemins de fer. Dans les longerons du châssis sont disposés les câbles à courant intense qui vont aux appareils et aux moteurs. Chaque voiture est munie d’un frein à air comprimé, avec 8 sabots à action directe et automatique, et des soupapes de frein de sûreté du Système Bocker. Ce sys-
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- tème de freinage a été choisi pour les chemins de fer vicinaux, afin de conserver les avantages reconnus du frein à action directe et pour obtenir, en même temps, le fonctionnement automatique des freins en cas de rupture d’attelages.
- Les voitures de remorque ont, dans chaque classe, un robinet actionnant le frein d’alarme. Les tuyaux de couplage des freins de sûreté sont disposés en double sur les parois frontales des voitures, aün d’éviter les croisements lors du couplage. Dans les voitures à controllers normaux, les générateurs d’air comprimé sont fixés aux moteurs et actionnés par ceüx-ci au moyen d’une simple transmission par engrenages; dans les voitures fonctionnant par le système de commande à unités multiples, on a disposé des groupes compresseurs, comportant des moteurs à i ooo volts, qui Sont mis directement en circuit sans l’intermédiaire de résistances.
- Toutes les voitures et locomotives ont été projetées et construites par une filiale des chemins de fer vicinaux, la « Société anonyme pour la fabrication des machines et l’équipement des chemins de fer » à Kis-Tarcsa, près de Budapest. Celte môme usine a livré l’ensemble du matériel nécessaire à la ligne aérienne.
- A certains moments de la journée, particulièrement en été, les dimanches et jours de fête, et dans certaines circonstances spéciales, il faut effectuer un transport de foules considérables, analogue, comme nous l’avons dit, à celui qu’aurait à assurer un chemin de fer; d’autre part, dans la circulation à faibles distances, l’exploitation est semblable à celle d’un tramway. Aussi, l'installation électrique dont il s’agit ici a dû être exécutée d’une façon répondant à ces exigences, et de manière à permettre aux voitures motrices de circuler sur les voies des tramways de la capitale.
- Par suite de certaines circonstances, on a employé pour la circulation à faibles distances des voitures motrices munies de con-
- trollers série-parallèle normaux, mais pour une tension d’exploitation de i ooo volts, et pour la circulation sur de grandes distances, en considération du poids élevé des trains, on a prévu des voitures motrices à système multiple, la composition des trains alternant selon leur fréquence; par ce moyen on a réalisé d’importantes économies sur les frais de personnel, par suite de la réduction du nombre de conducteurs de voitures.
- Toutes les locomotives sont également pourvues du système multiple mentionné.
- Les voitures de remorque à voyageurs peuvent être presque toutes employées avec les deux systèmes d’exploitation.
- Le matériel roulant se compose actuellement de voitures motrices, de 83 voitures de remorque, d’environ 45 voitures à voyageurs de l’ancienne exploitation à vapeur, transformées, et enfin de 12 locomotives électriques.
- 35 voitures motrices sont équipées avec deux moteurs de chevaux et des controllers série-parallèle ; 20 voitures motrices sont pourvues de 2 moteurs de 7a chevaux; 18 voitures, de 2 moteurs de no chevaux; enfin les 12 locomotives possèdent 2 moteurs de 100 chevaux avec commande à système multiple.
- Les moteurs de traction.
- Tous les moteurs actionnant les Aréhicules sont des moteurs à pôles auxiliaires pour une tension d’exploitation de 1 ooo volts; ils sont tous de même construction et ne se différencient que par leurs puissances respectives. Comme on peut le voir sur la figure 18, les moteurs sont partagés en diagonale; leurs écussons latéraux sont exécutés en forme de paliers et peuvent servir à déplacer l’armature en la faisant rouler.
- Sur le désir de la section électrique des chemins de fer vicinaux, les moteurs ont été pourvus de paliers graisseurs à bagues qui se sont comportés d’une manière irréprochable, pendant la période d’exploitation de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série). — N* 43.
- une année et demie, déjà écoulée; il ne s’est pas produit d’arrêts dans le fonctionnement des bagues, ni de pénétration de l’huile de graissage dans M’enveloppe du moteur. En outre, les espérances concernant l’économie d’huile et l’usure restreinte ont été pleinement réalisées.
- Disposition électrique des voitures munies de controllers série-parallèle.
- La disposition de ces voitures, au point de vue électrique, ne se différencie de celle des voitures d’un tramway ordinaire que par des changements nécessités par la valeur
- Fig. 18. — Moteur à pôles auxiliaires de i5o chevaux, i ooo volts.
- Le rapport de transmission des engrenages est de 3,3 et de 3,5 pour les moteurs de ^5, de 11cv et de i5o chevaux; leur suspension est effectuée au centre de gravité et les enveloppes de protection de leurs engrenages sont en tôle d’acier, de 3 millimètres d’épaisseur, à soudure autogène.
- Les poids des moteurs, comprenant les engrenages, les enveloppes de pi’otection de ceux-ci, mais sans les suspensions, sont les suivants, conformément aux prescriptions de l’Association des Electrotechniciens allemands :
- Pour une puissance horaire de ^5 chevaux : î 65o kilogrammes;
- xPour une puissance horaire de iio chevaux: 2 270 kilogrammes;
- Pour une puissance horaire de i5o chevaux : 2 480 kilogrammes.
- plus grande de la tension ; leur équipement comprend, en dehors des moteurs, les appareils suivants : deux controllers, un disjoncteur automatique, deux interrupteurs de secours, deux fusibles de sûreté principaux, un parafoudre, des résistances de freinage et de démarrage, un dispositif automatique pour l’éclairage.
- Les controllers sont, par suite de la. plus grande longueur des étincelles de rupture, dimensionnés plus largement qu’il n’est d’usage dans ceux pour 5oo-6oo volts, et leur poids est de 2Ôo kilogrammes. Le controller type B. F. Z. (brevet Benedek-Fischer-Zelewsky) (fig. 19) comporte 4 positions en série, 5 en parallèle et 6 en court-circuit; îl renferme trois cylindres : l’un sert au renversement de marche, l’autre au réglage des résistances et le troisième pour le choix des
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- moteurs; ces cylindres sont actionnés à partir du couvercle du controller.
- Un dispositif simple et ingénieux permet de se passer d’un cylindre spécial de freinage; les connexions correspondantes des moteurs se font, en effet, lorsqu’on dispose le cylindre de réglage dans sa position de freinage, au moyen du cylindre de renversement.
- De cette manière, on évite complètement l’emploi d’un cylindre avec ses nombreux frotteurs.
- Par suite de la construction particulière des frotteurs, ceux-ci peuvent être facilement démontés. En outi’e, les lames des ressorts sont tout à fait à l’abri du courant; les pièces de contact terminales peuvent être facilement remplacées. Chaque frotteur peut être séparément et aisément retiré de la tige de fixation isolée à la micanite, et cette même tige peut être enlevée avec tous ses frotteurs, en dévissant deux vis. On a veillé particulièrement à assurer une extinction puissante et facile des étincelles de rupture par un soufflage magnétique.
- Aucune partie constitutive du controller
- n’est en matière combustible; les cylindres eux-mêmes sont en fer.
- Ces controllers sont déjà exécutés depuis des années, conformément à des types déterminés par la maison qui a effectué leur livraison.
- Le circuit du courant principal est muni de deux pôles, afin que les voitures puissent passer sur les voies des tramways à prise de courant par caniveau souterrain. Pour la même raison, les circuits d’éclairage et de chauffage sont aussi exécutés à deux pôles. Le disjoncteur automatique a été disposé à dessein sous la voiture, afin que sa mise en circuit soit aussi incommode que possible pour le conducteur.
- L’appareil de prise de courant, dont la construction a été étudiée en commun' par la maison quil’a livré et par la section électrique, se difféi'encie des systèmes ordinaires à pantographe par la disposition des ressorts de tension inférieurs, ainsi que par son poids restreint et par l’interchangeabilité de ses pièces constitutives.
- La construction de ces appareils capteurs permet, même aux plus grandes vitesses, une très faible pression contre le fil de travail (inférieure à 2 kilogrammes). Les résistances de réglage sont constituées par un alliage de nickeline, avec un isolement correspondant.
- Pour l’éclairage intérieur des voitures et comme lampes de signal, on a disposé 11 lampes montées en série, dont 10 choisies suivant le sens de marche brûlent en même temps. Les douilles des lampes sont spécialement isolées pour tenir compte de la haute tension à laquelle elles sont portées.
- Pour pouvoir passer de la tension de ligne de i 000 volts à celle de 5oo volts, on a disposé dans chaque voiture un appareil automatique qui, selon la tension, modifie les connexions et dispose les lampes et les appareils de chauffage, soit en une, soit en deux séries.
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- lis LA LUM1EHE
- Voitures munies du système de commande à unités multiples.
- Actuellement 12 locomotives et 38 voitures motrices sont munies du système de commande à unités multiples. L’équipement électrique de ces véhicules ne se différenciant que par la puissance dos moteurs et la disposition des appareils, je me bornerai à décrire en peu de mots la disposition des voitures motrices.
- *'ig. :>.o, — Appareil de renversement de marche pour 1 000 volts.
- Les différentes combinaisons et le renversement du sens de marche des moteurs s’exécutent au moyen (de ta contaeteurs et d’un controller spécial de renversement.
- Les contaeteurs et le cylindre de renversement (fig. 20) sont actionnés au moyen d’électro-aimants et la tension de 60 à 80 volts nécessaire pour le manœuvrer est fournie par deux groupes convertisseurs d’une tension d’environ Soo volts chacun.
- Les convertisseurs sont, selon la tension de la ligne coi’respondante, alimentés du côté primaire par du courant à 1 000 ou à Soo volts. Les connexions des côtés primaires peuvent se faire soit en série soit en parallèle, mais celles des côtés secondaires sont toujours en p&i’allèle.
- Cette disposition permet aussi de rempla-cer un convertisseur devenu défectueux par
- éLECTMQUE T. XX(2* H» 43^
- une i*ésistance et de cette façon on acquiert une réserve précieuse. Ceci est beaucoup plus avantageux et plus économique que l’emploi des batteries secondâmes, et c’est sur nos indications que cette solution a été exécutée pour la première fois.
- I,;g\ i»L tinntrnllor principal de commande (master controller).
- La mise en action des contaeteurs s’effectue par l’intermédiaire d’un controller principal (master conti’oller) (fig. 21), qui est d isposé sur le côté frontal de la voiture 1110-
- Fig. 22. — Fusibles de silvetè (i ooo volts) pour voitures.
- trice. Sous le châssis se trouvent les contac-teurs et autres appareils auxiliaires tels que : relais à maxima, fusibles de sûreté principaux (fig. 22), appareils de raxiversement, con-
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- vertisaeurs, résistances de démarrage et de remplacement.
- Les électro-aimants actionnant les contactées ainsi que les spires pour le soufflage des étincelles forment la partie postérieure du dispositif et ne sont pas visibles de l’avant de celui-ci. La partie antérieure est occupée par les pièces de contact, formées de lames solides de cuivre, qui sont amenées au eontaot des ressorts par les électro-aimants. On a veillé à ce que la mise en contact et l’interruption se produisent en différents points des lames de cuivre,
- Le controller principal est constitué par deux cylindres principaux de connexion, dont l’un sert à la mise en série et en parallèle, l’autre au renversement de marche des moteurs. Ce controller principal contient certaines nouveautés qui méritent une attention particulière. Le cylindre principal, qui exécute les connexions des contacteurs, est pourvu d’un puissant ressort tenseur à spirale qui le fait revenir dans sa position de o, lorsque le conducteur abandonne le controller principal (dead inan controller).
- L’actionnement du cylindre principal se fait par l'intermédiaire d’une roue à cliquet, de telle sorte que la manivelle principale de commande doit toujours être portée à 3o° en avant, puis ramenée dans sa position initiale, lorsqu’on veut exécuter les connexions de la position de marche suivante.
- Quand on déplace la manivelle de commande principale de la manière décrite, entre les deux positions limites, le cylindre ne suit que le mouvement en avant et s’arrête dans la position correspondant à la vitesse dési-sirée.
- De cette manière la mise en circuit à une vitesse exagérée est devenue tout, à fait impossible.
- Le relais à maxima se compose actuellement d’un électro-aimant introduit dans le circuit du courant principal, sur le noyau duquel se trouvent les doigts de contact du courant de commande.
- Ce noyau est maintenu par un ressort de
- telle sorte que, dans le cas où le courant de traction dépasse la valeur fixée* le courant de commande soit interrompu.
- Vig. a3. — Parufoudrc pour voitures.
- Le fusible de sûreté principal, le para-foudre (fig. 23) et l’appareil de prise de courant sont exécutés de la façon déjà décrite.
- Sur la plate-forme de commande sont montés un ampèremètre pour le courant principal et un voltmètre pour mesurer la tension des convertisseurs.
- Hg. — Jonction de deux voitures d’un train à unités multiples.
- L’exécution des couplages pour le courant de commande est visible sur la figure 24. Ces couplages sont exécutés en double pour éviter les croisements. Leur exécution n’offre aucune particularité, sauf que leur fermeture
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- ne se produit pas en vissant, mais bien par un couvercle muni de charnières et en ligne droite; cette disposition simplifie beaucoup les manœuvres dans la formation des trains.
- La plus grande partie des voitures de remorque est munie du système de commande à unités multiples; aussi peuvent-elles être employées à volonté dans l’un ou l’autre cas.
- La disposition des locomotives est analogue, dans son ensemble, à la précédente, et elle ne se différencie de celle-ci que par l’emplacement des appareils qui se trouvent tous dans la cabine du conducteur et sous sa vue. Les locomotives ont, en outre, deux appareils de prise de courant et, pour le frein à air comprimé, des groupes compresseurs dont les moteurs sont à double puissance.
- RÉSULTATS d’üXI’LOITATION
- Les résultats obtenus dans l’exploitation ont parfaitement répondu aux espérances et je veux simplement attirer l’attention sur quelques-uns d’entre eux.
- Les balais des moteurs de traction à pôles auxiliaires montrent, après une durée d’exploitation d’une année et demie, sur la ligne Budapest-Dunaharaszti et d’une année, sur la ligne Budapest-Cinkota, et après un parcours de 45 000 à 65 000 kilomètres, une usure variant entre 1 millimètre et 1 millimètre et demi.
- Le ‘collecteur n’exige aucun soin; dans un seul cas on a dû le polir avec de la toile au carborundum, et même ce cas n’a été produit que par des circonstances extraordinaires.
- Pendant toute la période d’exploitation écoulée, la nécessité de la réparation d’une seule armature s’est fait sentir, tandis que les bobines inductrices ainsi que les porte-balais n’ont exigé aucun entretien.
- Les paliers graisseurs à bagues, prescrits par nous, se sont comportés pour le mieux; l’huile de graissage est complétée tous les i5 jours et elle est renouvelée toutes les 5 semaines.
- L’huile retirée est employée ensuite à
- graisser les engrenages. De cette manière, la consommation d’huile peut être abaissée à 5 kilogrammes par moteur et par mois. Pendant toute la durée d’exploitation, on n’a eu à remplacer qu’un palier graisseur ; néanmoins, dans ce cas, l’usure anormale a été occasionnée par des circonstances extraordinaires.
- Jusqu’à l’époque actuelle, aucun doigt de contact, ni aucun bloc de frottement n’a dû être remplacé ni réparé dans les controllers, et les soins nécessaires consistent dans le nettoyage occasionnel des points de contact.
- Le temps depuis lequel le système de commande à unités multiples est en exploitation est encore trop court pour permettre un jugement définitif, mais, dès maintenant, on peut considérer comme certain que la manipulation, la sécurité d’exploitation de ces appareils et la confiance qu’ils inspirent, répondent entièrement aux prévisions et que leur entretien sera peu coûteux; de même l’application de convertisseurs, à la place de batteries secondaires, s’est montrée pleinement justifiée.
- L’appareil de prise de courant en aluminium a circulé sur 20000 kilomètres, alors qu’aucune dégradation du fil de contact ne peut être constatée. Ce résultat particulièrement favorable est dû à la pression réduite entre l’appareil capteur et le fil de contact, ainsi qu’à la position parfaitement horizontale de ce dernier par suite de l’emploi du système de suspension caténaire breveté Fischer-Jellinck. D’ailleurs, la suspension du fil aérien exécutée d’après ce système a fait ses preuves. Elle a fourni, dans les conditions particulièrement défavorables d’une exploitation mixte à l’électricité et à la vapeur, alors que des déraillements ont occasionné la destruction des mâts de support, etc., des témoignages d’avantages particuliers et d’une grande sécurité d’exploitation. C’est pourquoi, dans un temps relativement court, ce système s’est considérablement répandu dans les sociétés de
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- chemins de fer étrangères. Citons, entre autres, le chemin de fër de l’UeberetSCh, dans le Tyrol (Autriche), sur une ligne en péage avec les chemins de fer de l’Etat autrichien, avec une tension d’exploitation de i 200 volts, et tout le réseau du chemin de fer d’Arad-IIegyalja, en Hongrie, avec une tension de ligne de i 5oo volts qui, après exameii approfondi de ee système, ont paSsé à leur application. Une ligne de chemin de fer pour courant alternatif à tSooo volts est en construction, et d’autres sont en négociation d’une longueur de plus de 3oo kilomètres.
- Rappelons ici que les turbo-générateurs à io 5oo Volts de Ginkota, ainsi que les dynamos à courant continu à i ioo volts, i Soo ampères, les interrupteurs à huile et les interrupteurs automatiques correspondants se sont comportés d’une façon parfaite, et n’ont pas causé le moindre trouble ni aucun frais d’entretien.
- La dépense de courant pour la traction correspond selon l’inclinaison des lignes, à 4o ou 45 watt-heures par tonne-kilomètre, mesures faites aux barres collectrices de la station génératrice, de sorte que ces chiffres comprennent la dépensé de côüi‘aüt résultant des pertes en ligne, du service de garage, de l’éclairage des stations, ainsi que de l’éclai-rage et du chauffage égalementabondants des voitures.
- La dépense de charbon, pour une puissance calorifique de oeluLci d’environ 4 3üo Calo* ries, est en moyenne de 2,2 kilogrammes par kilowatt-heure sur la ligne Budapest-Soroksar, de 2,2 kilogrammes â 2,3 kilogrammes par
- kilowatt-heure sur la ligne Budapest-Cinkota-GOdüllü, aVéC transport de force par courant alternatif et stations de transformation. Ce dernier résultat, particulièrement favorable, peut être considéré comme dû à la dépense de vapeur réduite des turbirtés; néanmoins, les valeurs données pourraient être encore réduîtês si lés usinés étaient entièrement utilisées par suite de l’augmentation de leur charge.
- Toutes les machines génératrices des Sta* tions centrales, des stations de transformation, ainsi que l’ensemble des équipements électriques des voitures et des locomotives, ottt été livrés par la Société anonyme d’Elem trieité Gan/;, ù Budapest. La construction et l’exécution de tous les véhicules ainsi que la production du matériel de ligne aérienne ont eu lieu dans les ateliers de la « Société «anonyme polir la fabrication des machinés et l’équipement des chemins de fer », à Buda-pest-Kistarcsa, sous ia conduite deM. Marcel Jellînck, directeur.
- Les accumulateurs, du système Tudor, ont été fournis par la fabrique du même nom, les turbines et les machines à vapeur, par la firme L. Lang, toutes deux à Budapest.
- Les travaux préliminaires essentiels, ainsi que toute l'électrification des chemins de fer vicinaux dé Budapest, ont été entrepris sous la direction de M. Henri jellinck, président et directeur général, et conseiller au liq ue, tandis que les projets, la construction et l’exploitation de la partie électrique sont dirigés par l’auteur de ce rapport, chef de la section électrique.
- J. Fisghe» de Tovàhos.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Les oscillations dans les réseaux électriques. — G. Faccioli. —Proceedings ofihe American Institute of Electrical Engineers, tome XXX, 1911, p. 1621-1668, d'après YElektroteçhnische Zeitschrift, 3 octobre 1912.
- On a entrepris en 1910 une série d’essais sur le transport de force à 100000 volts delà Great Western Power Cy, en vue de déterminer l’importance des oscillations et des surtensions qui prennent naissance lors de la mise en circuit ou hors circuit de la ligne de transport. Ces essais étaient limités du reste au cas de la ligne sans charge.
- Le générateur employé était un alternateur triphasé en étoile, à 11 000 volts, 5a5 ampères et 60 périodes avec point neutre isolé. La tension était por-téeà 100 000 volts par un transformateur en triangle, dont les circuits basse et haute tension étaient pourvus d’interrupteurs dans l’huile.
- La ligne avait 2Ôo kilomètres de longueur ; la capacité de chaque conducteur par rapport à la terre était de 2,2 microfarads, sa self-induction o,3a3 henry, sa résistance ohmique 5o ohms.
- Lorsque le point neutre était à 67 700 volts, la tension à l’autre bout du conducteur à vide était de 64 000 volts, le courant de charge étant 48 ampères.
- On-- fit des relevés oscillographiques par l’intermédiaire de transformateurs de tension et d’inter.-sité, lors de la mise en circuit ou hors circuit de la ligne par la manœuvre des interrupteurs à basse ou à haute tension; la ligne était ouverte à vide, ou fermée sur un transformateur à vide.
- De ces essais il résulte que la surtension ne dépassa pas 60 % de la tension de régime, ce qui concorde bien avec la surtension théorique rnaxima de 100%. Les valeurs instantanées du courant peuvent au contraire atteindre plusieurs fois la valeur de régime.
- Le régime permanent s’établit au bout de quelques périodes de la force électromotrice d’alimentation ; dans le cas de la fermeture de la ligne ayant à son extrémité un transformateur à vide, le régime permanent ne fut atteint qu’après 3.0 périodes (i/3 de seconde).
- Op a reconnu sur les courbes de la tension et du
- courant la superposition à la sinusoïde fondamental, des harmoniques correspondants à la fréquence propre du système, harmoniques qui sont d’ailleurs rapidement amortis.
- En outre de ces harmoniques, il se produit des oscillations secondaires, [plus rapides, qui proviennent de ce que :
- iu Les interrupteurs ne coupent pas simultanément les trois phases et donnent ainsi lieu à un déséquilibrage ;
- 20 La fermeture et l’ouverture du circuit sont accompagnées de la formation d’un arc, qui provoque également des oscillations de fréquences élevées (jusqu’au 20e ordre au cours des essais), surtout dans la courbe du courant.
- Ces harmoniques peuvent accidentellement être renforcés par résonance avec les harmoniques de l’alternateur; il est donc, à ce point de vue, préférable de couper le courant du côté basse tension, pour atténuer les oscillations dues à l’arc.
- S. P.
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- La galvanoplastie du nickel sous de grandes épaisseurs; étamage et zincage. — A. Hol-lard. -—Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale, juillet 1912.
- Nickelage. — Il est possible de se débarrasser de l’hydrogène qui accompagne le dépôt du nickel ou plutôt de l’empêcher de se dégager en le brûlant par un oxydant approprié ou bien en l’engageant dans une combinaison complexe cédant difficilement cet hydrogène au courant. On emploie à cet effet, soit un oxydant comme le bichromate de potassium, soit une solution de pyrophosphate de soude.
- On peut par le second procédé réaliser des dépôts épais qui auraient de grands avantages, par exemple pour la confection des clichés.
- Etamage. — Le dépôt d’étain, lorsqu’il dépasse une épaisseur de quelques millièmes de millimètre, est facilement spongieux, à cause, sans doute, de l’hydrogène qui se dégage à la cathode, sous une tension électrique inférieure à la tension nécessaire
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- au dépôt de l’étain. En milieu oxydant (stannate de soude), l’étain devient compact, surtout en présence de sulfate de soude qui — comme on l’a montré pour les solutions sulfuriques (') — forme des complexes avec l’hydrogône. Si l’hydrogène se dégage encore, dans ces conditions, il ne forme plus avec l’étain d’hydrure spongieux. Le stannate de soude du commerce provient du désétamage par la soude des objets étamés (bottes de conserves, etc.). On le dissout dans l’eau de façon à avoir un liquide de densité de i,n6 ou i5° Bauraé, ce qui correspond à ia5 grammes environ de stannate (qui est plus ou moins sec) par litre. Une fois cette solution faite, on y dissout aoo grammes de sulfate de soude par litre.
- On chauffe à 8o° et on électrolyse sur cathode (en tôle par exemple) et entre anodes de fer. Avec 0,2 ampère pour ioo centimètres carrés de surface cathodique, on a déposé 1,1 gramme d’étain par ampère.
- 1,7 litre du liquide préparé dans les conditions précitées ont été électrolysés dans une cuve paral-lélipipédique en tôle (section : 24G X 32 milli-
- (i) Holi.mid. Bull. Soc. chimique., 3e série, tomeXXXV, p. 1240 (1906).
- mètres; hauteur 265 millimètres)*servant d’anode, dans laquelle plongeait une tôle de 180X i5o millimètres qui s’est recouverte des deux côtés, avec une intensité de 1 ampère et au bout de 90 heures, de 100 grammes d’étain, ce qui correspond à une épaisseur de 0,26 millimètre.
- Pour compenser l’évaporation du bain, on a ajouté 4,25 litres de stannate de soude à i5° B.
- Zincage. — C’est en solution acidulée par un acide organique que l’auteur a le mieux réussi, et en présence d’acétate d’ammoniaque qui évite l’acidité croissante du bain. Le sulfate de zinc, en effet, au fur et à mesure qu’il dépose son zinc, laisse dans le bain l’acide sulfurique; celui-ci, en présence d’acétate d’ammoniaque, passe à l’état de sulfate d’ammoniaque avec formation d’acide acétique.
- Sulfate de zinc : 5oo grammes.
- Sulfate d’ammoniaque : 100 grammes.
- Acétate d’ammoniaque : 100 grammes.
- Acide citrique : 25 grammes.
- Eau pour faire 2 litres.
- Température : 5o°.
- On a électrolysé sur cathode en tôle, entre anodes enfer, avec 0,2 ampère, pour 100 centimètres carrés de surface cathodique.
- VARIÉTÉS
- L’éclairage électrique à Madagascar (').
- Un certain nombre de concessions ont été demandées, au cours des dernières années, pour le monopole de l’éclairage électrique dans les principales villes de l’île de Madagascar, c’est-à-dire : Diégo-Suarez, Fianarantsoa, Tamatave, Majunga et Tana-narivc.
- Des contrats ont été passés. Mais, dans la plupart de ces villes, les travaux n’ont pas été entrepris et n’ont pu encore être menés à bonne fin. La ville de Tananarive seule est, à l’heure actuelle, pourvue d’un réseau de distribution d’électricité.
- Par suite d’un contrat en date du 25 août igo5, la colonie mit à la disposition de la « société civile d’études, de concessions et de travaux de Madagas-
- (*) D’après le rapport général du ministère des Colonies sur l'ile de Madagascar.
- car », concessionnaire de l’adduction d’eau et de l’éclairage électrique à Tananarive, les chutes d’Antelomila sur la Varahina. D’autre part, la colonie s’engageait à consommer, tant pour scs propres besoins que pour ceux des diverses administrations municipales ou coloniales, une quantité d’énergie électrique correspondant à une redevance minima annuelle de 100 000 francs.
- Vers la fin de 1907, la « Compagnie des eaux et électricité de Madagascar » se substitua à la précédente et entreprit les travaux nécessaires.
- Enfin, au cours de l’année 1911, cette dernière compagnie céda elle-même ses droits à la société « L’Energie industrielle », qui se charge actuellement de l’exploitation du monopole.
- L’usine centrale est située à une distance de 3o kilomètres environ au sud-est de Tananarive, à Antelomita. La hauteur utile de la chute d’eau est de 18 mètres environ. L’origine du canal d’amenée, dont
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- utte partie ost à ciel ouvert, l’autre étant eh\ soutor-râltt, se trouve en amOttt d’un barrage d’une hauteur moyenne de 3 mètres. De la chambre aval partent trois Conduites forcées aboutissant h l’usine. Cette usine renferme trois turbines à axe horizontal, dont deux seulement fonctionnent simultanément, la troisième servant de réserve. Ghaquo turbine, d’une puissance de 8oo chevaux, èst accouplée, par l'intermédiaire d’un manchon élastique isolant, du système Todll, à un alternateur triphasé de Goo KVA à i ooo volts, 3j5 tours par minute et à la fréquence 5o, Cette fréqüelieoa été choisie comme étant la plus propre à satisfaire à la fois aux besoins de l’éclairage et h ceux do la forte motrice. Quatre transformateurs, dont l’un sert de réserve, élèvent la tension à *o ooo volts.
- A leur sortie de ces transformateurs, les oohdtic-teurs à 20 ooo volts, que des cloisons en béton séparent les uns des autres, gagnent la salle des para-foudres, située au-dessus de la salle des machines , et qui est le point de départ de la ligne de transport d’énergie.
- Cette ligne aboutit à la station de Faravohllra,
- près de Tananarive. Cette sous-station renferme quatre transformateurs monophasés, dont l’un sert do réserve, et dont le rapport de transformation est de t8 5oo à 5 ooo volts (pour tenir compte de la perte en ligne entre l’usine génératrice et la sous-statiôn). La soüs-station comporte des parafoudres et des appareils de protection, identiques à ceux de rusino et également installés dans une salle spéciale au premier étage.
- Dix postes do transformation, répartis dans la Ville et renfermant chacun deux transformateurs dans l’huile, réduisent enfin la tension de 5 ooo à 120 volts, tension de distribution.
- Jj’éclairago municipal est assuré au moyen de lampes àarcBardon et do lampes à filament métallique.
- La consommation en 1910 a été de8o ooo kilowatts-heures environ. Des études ont été entreprises pour l’éclairage électrique de la gare, de l’école normale, de la résidence et de divers autres bâtiments municipaux, afin d’utiliser les 20000 kilowatts-heures restants qui, d’après la convention du a5 août ipo5, citée plus haut, doivent être payés chaque année à la compagnie exploitante. M. tC.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une analyse des ouvrages dont 'deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction,
- Introduction à l’étude de la spectrochimie, par G. Urbain, professeur de chimie à la Sorbonne. — Un volume in-8° de a48{ pages, avec jo ligures dans le texte et 9 planches. — À. IIkrmann et fils, éditeurs, faris. — Prix : relié, 10 francs.
- L'analyse spectrale, après avoir eu de magnifiques débuts et provoqué de sensationnelles découvertes, a été quelque peu délaissée dés chimistes. Beaucoup connaissent le spectroscope pour en avoir vu des exemplaires derrière les vitrines de collections, ou même, à la rigueur, pour en avoir gradué un en longueurs d’onde, du temps qu’ils préparaient leur licence, mais bien peu l’ont utilisé pour leurs recherches.
- M, Urbain, quoique chimiste, et chimiste plus que distingué, s’est, au contraire, beaucoup servi du Spebtroscôpe. Il n’a pas eu lieu de s’en repentir. C’est, en effet, aüx méthodes spectrales qu’il doit la découverte du lutécium, en partie celle du celtium, et l’isolement d’élémënts très difficiles à obtenir à
- l’état de pureté, comme le terbium et le dysprosium.
- Aussi, M. Urbain a-t-il pensé qu’un traité qui serait à la fois clair et précis, simple et complet, qui ne négligerait pas de donner des détails sur les dispositifs expérimentaux, pourrait rendre de grands services aux chimistes. Aussi bien, les physiciens eux-mêmes trouveront intérêt et profit à lire ce livre, admirablement écrit et plein d’aperçus nouveaux, qui traite d’un grand nombre de questions — sur la plupart desquelles M. Urbain a eu l'occasion de publier des travaux originaux —* et qu’on n’avait pas l'habitude de voir exposées dans les ouvrages didactiques,
- Voici un aperçu succinct du livre :
- L’auteur commence par résumer, en une cinquantaine de pages, ce qu’il faut savoir de généralités sur la lumière et sur le spectre : après avoir rappelé brièvement les hypothèses sur la nature de lalumière et défini, la longueur d’onde, il étudie ia dispersion — prismatique et par diffraction — les propriétés
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- 26 Octobre 1B12. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- des différentes ' réglons du spectre, les qualités du spectre, les conditions nécessaires pour obtenir des spectres purs avec les prismes, les influences capables de modifier les longueurs ou l’aspeet dos raies, le renversement des raies spectrales, etc. Le gros de l’ouvrage est consacré à l’étudo proprement dite des spectres. D’abord les spectres d’émission obtenus avec les différentes sources : les flammes, les gaz sous pression réduite, illuminés-par le courant électrique (tube de Geisslor), l’are, l’étincelle, les corps phosphorescents (ou mieux luminoscents) ; dans chaque cas, les formes différentes qu’affecte le spectre quand on fait varier les conditions expérimentales, sont soigneusement décrites. Vient ensuite l’étude des spectres d’absorption. Enfin, un dernier chapitre résume ce qu’ont appris sur la constitution des spectres, sur les relations entre les spectres et le poids atomique des éléments, les travaux de Balmor, de Kayser et Runge, de Rydberg, de Ritz et de Lecoq de Boisbaudran.
- Un album d’une dizaine de planches reproduit les photographies de spectres obtenus par Mme Curie, M. Becquerel, M. Hemsalech, M. de Watte-ville et l’auteur. Il sera très utile aux chercheurs et il montre aux débutants ce que l’on peut obtenir avec une bonne technique.
- Disons enfin pour terminer que l’ouvrage est luxueusement édité, ce qui contribue à en rendre la lecture agréable.
- A. B.
- Étude raisonnée de l’aéroplane et description ci'itique des modèles actuels, par J. Bordeaux, ancien élève de l’Ecole polytechnique, avec une
- m
- préface de M, Laurent Béguin, — i vol. deégB pages, avec 171 figures, — CUimu&R-Vu.cAas*, éditeur, Paris, —» Prix î broché, i5 francs.
- Nous devons regrotter que le sujet de cet ouvrage, tout h fait étranger à l’électricité, no nous permette ici qu’un rapide compte rendu. Par sa valeur, par le nombre et le choix des documents qu’a su y rassembler l’auteur, il mérite en effet de retenir l’attention do tous ceux qui s’intéressent de près à l’aviation.
- M. J. Bordeaux s’est proposé de faire une œuvre complète, et à cet effet il a, d’une part, mis à contribution, en les analysant d’une manière très scientifique, les expériences de laboratoire, surtout celles de M. Eiffel, tandis que, d’autre part, il s’est attaché à l’étude méthodique des types d’aéroplanes de construction courante. En discutant les principes, ou plutôt l’absence de tous principes, qui préside à lu conception delà plupart d’entre eux, en relevant par dizaines les outrages faits, dans nos premiers appareils, à l’art de l’ingénieur, M. J. Bordeaux a, pour une grande partie de nos constructeurs, de^ paroles très sévères mais malheureusement très justes. Ce n’est plus un secret aujourd’hui que parmi les quelque »oo aviateurs qu’a tués l’aviation, beaucoup trop ont été les victimes de l’ignorance et de la routine. Nul ouvrage mieux que celui-ci ne saurait éclairer cette situation désastreuse qui commence à peine peut-être à s’amender. Souhaitons que bientôt une nouvelle édition vienne constater enfin la victoire tardive du bon sens, et aussi que l’auteur y puisse consacrer une place plus importante, celle qui lui est due, à la stabilisation automatique.
- R. C.
- BREVETS
- Coupe-circuit pour canalisations à haute tension. — Société Brown, Boveri et C'0. — N° 438 689, demandé le 5 janvier 1912.
- On sait que les conducteurs électriques soumis h une haute tension subissent une transformation graduelle de leur surface, qui se manifeste par une pulvérisation et par une oxydation, même lorsqu’il n’est pas émis de décharges par le conducteur. Lorsqu’il s’agit de conducteurs particulièrement minces, comme par exemple de fils de coupe-circuits pour des courants de faibles intensités, qui
- n’ont quelquefois qu’un diamètre de quelques dixièmes de millimètre, cette désagrégation détermine très vite la destruction complète du fil.
- Si l’on entoure dans toute sa longueur le fil coupe-circuit, pour le protéger, avec un tube métallique (connecté électriquement, par exemple, avec l’une des extrémités du fil du coupe-circuit et qui a par conséquent le meme potentiel que ce dernier), l’intérieur du tube est pratiquement dans un champ nul et le fil ne peut plus être détruit. _ __
- Mais, dans ce cas, le tube protecteur est attaqué
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- extérieurement; d'autre part, il jaillit, dès que le fusible fond, une étincelle entre le tube protecteur et l'extrémité du fusible avec laquelle il n'est pas connecté puisqu'il existe entre ces parties, à ce moment-là, la tension entière de la ligne ; le circuit demeurerait par conséquent fermé par l'intermédiaire de l’étincelle sans être couvert par un dispositif de sûreté.
- Pour éviter ces inconvénients, l’enveloppe protectrice est ici construite sous la forme d’un revêtement métallique mince à l’intérieur d’un tube en verre ou en porcelaine d’un petit diamètre intérieur, qui entoure le fil fusible. On peut obtenir un tel revêtement par électrolyse et cela à une épaisseur tellement minime qu’il fond à la même intensité de courant que le fil fusible ; les étincelles jaillissant à la suite de la fusion du fil interrompent dès lors le circuit sans que le courant monte à une intensité supérieure à celle à laquelle le fil fusible a fonctionné. Le métal de l’enveloppe de protection ayant été déposé directement sur la paroi intérieure du tube en verre, il ne peut non plus se produire à sa surface ni volatilisation ni oxydation.
- Pour empêcher un contact du fil avec le revêtement métallique, ou une détérioration mécanique de* ce dernier, le revêtement peut être recouvert intérieurement d’un vernis. On peut alors aller plus loin et employer aussi le revêtement métallique lui-même comme un fusible. Dans ce cas le fil fusible est supprimé et les deux extrémités du revêtement métallique sont connectées avec les contacts. Pour que le revêtement métallique à l’intérieur du tube en verre fonde à la même intensité de courant qu'un fil, il doit avoir, en raison de sa surface de refroidissement bien plus grande, une résistance bien plus grande que le fil.
- Récepteur radiotèlègraphique pour télégraphie et téléphonie sans ÛL — Félix Pellin. — N° 438 816, demandé le 24 mars 1911.
- Ce dispositif présente les plus grandes facilités
- ÉLECTRIQUE T. XX (2‘ Série). — N* 43.
- d’accord dans de larges limites et permet une construction tout à fait réduite.
- L’appareil est caractérisé par l’emploi de deux bobines en demi-tore (fig. i), l’une pouvant pénétrer dans l’autre par rotation autour de l’axe central et par suite faisant varier de zéro au maximum les effets d’induction avec la plus grande netteté.
- On a donc raccordé l’antenne A à l’une des bobines B, la plus grande, et ce par l’intermédiaire d’un curseur C, qui peut mettre en circuit un nombre variable de spires. De la bobine on va à la terre. Suivant les circonstances, on peut interposer, entre l’antenne A et la bobine B, une self, réglable D, por* téepar le même appareil dans le socle de la boîte.
- La bobine E induite est mobile dans le sens de la flèche autour du centre commun O, grâce à un système de manette avec graduation sur la boîte même; cette bobine est reliée au circuit récepteur comportant condensateur F, détecteur solide rectifiant G et microphone H. Ce circuit auditif peut d’ailleurs être remplacé par un récepteur-imprimeur ordinaire.
- Tous dispositifs accessoires peuvent être adoptés.
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- 26 Octobre 1912. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE *
- NOTES INDUSTRIELLES
- Une Application imprévue de l’électro-ai- | a été capable de soulever plusieurs tonnes par heure mant de levage.
- Nous avons récemment entretenu nos lecteurs de « l’avenir industriel de l’électro-aimant de levage » (’), mais nous n’avions pas songé à signaler une application de ces appareils, que leur étanchéité permet d’utiliser pour les travaux sous-marins. Nous croyons donc intéressant de dire quelques mots d’une expérience originale, récemment effectuée.
- Il s’agissait de ramener à la surface une grande quantité de déchets tombés au fond du lit d’un fleuve au moment du chargement et déchargement des bateaux. Les dragues et autres moyens employés avaient été impuissants à extraire ces déchets de la vase. On pensa alors à utiliser un électro-aimant du type Witton-Kramer, monté sur une grue déjà existante, comme le représente la figure i. Cet .appareil Fig. i.
- d’une profndeour de 4 mètres, et a complètement (*) Lumière Electrique, 17 août 1912. atteint le but qu’on se proposait. A. R.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ille-et-Yilaine. -—La Chambre de commerce de Saint-Malo a donné un avis favorable au projet d’établissement de la ligne de tramways de Pleine-Fougères à Saint-Meloir et Saint-Malo, avec embranchement du Vivier-sur-Mer à Dol.
- Seine-et-Oise. — Le conseil municipal d'Eaubonne contribue pour une part de 7 000 francs à la construction d’un embranchement de tramway reliant la gare d’Eaubonne à Montlignou.
- Seine-Infiîrieure. — Avis favorable est émis par le conseil municipal de Rouen au projet de construction de la ligne de tramways Orival-Rouen.
- Espagne. — L’Union Anversoise de Tramways et Entreprises électriques à Anvers vient de fonder, avec un capital de 3 millions de francs, la Société Belge
- de Construction et d’Exploitation de chemins de fer. La nouvelle Société a pour but la construction et l’exploitation d’une ligne stratégique de San Fernando Cadix à Malaga.
- Turquie. — La Deutsche Bank, représentant le groupe allemand franco-belge, a obtenu la concession pour le chemin de fer souterrain de Constantinople. Ce groupe est celui de la nouvelle Union Ottomane, société d’entreprises électriques, projetée au capital de 36 000 000 de francs dont 18 000 000 en actions et 18 000 000 en obligations. Le groupe concurrent pour le chemin de fer métropolitain de Constantinople était le groupe de l’Omnium Français.
- TÉLÉPHONIE
- Allier. — Avis favorable est donné par la Chambre de commerce de Moulins à un programme_de 248 648 fr. pour extension du réseau téléphonique départemental.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série). — K* 43.
- Eure. — La Chambre de commerce d’Evreux a voté un emprunt pour l’étqblUsement d'prt circuit téléphonique direct Bernay-Paris, Elle a mis à l’étude l’installation de plusieurs lignes, notamment Vornon-Evreux.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Russie. — D'après la Novoïé Vremia, la. Compagnie Marconi aurait acquis un gros lot de parts de la Société Russe de Télégraphie sans fil Aisenstein, dans le but d’étendre son activité sur 1» Russie, oft l'en prépare un projet do loi obligeant torts les paquebots de transport dé voyageurs à avoir des appareils do télégraphie sans fil,.
- DIVERS
- LojRn-Iaréateuan, Le ministre des Travaux publies a donné avis favorable au projet de la Chambre de commerce de Nantes, comportant l’adjonction h l'outillage publie do quatre grues k vapeur de i 6oo kilogrammes, cinq grues électriques de 3 ooo kilogrammes, quatre grues électriques de 6 ooo kilogrammes et la 'réfection de l’appareillage des douze grues électriques du quai des Antilles.
- La Chambre de commerce de fsalnt-Nazaire a mis à l’étude un projet pour l’installation de cabestans électriques.
- SPGIÉTÉS
- Energie Électrique du Centre, — Les recettes du mois d’août se sont élevées à 281 ^36 francs contre 227 475 francs en août 1911, soit une augmentation de 2.3,85 %.
- Les recettes des huit premiers mois de l’année sont de 2 245 347 francs contre 1 953 767 francs en 1911.
- Société Pyrénéenne (/'Énergie électrique, — Les recettes annuelles minima garanties par contrats s’élevaient en septembre û 1 269 583 francs en augmentation de 27 ooo francs par rapport au mois précédent.
- Pendant ce même mois, les ventes de courant facturées aux abonnés se sont élevées k i33 023 francs contre 83 690 francs 011 septembre 1911.
- Établissements Maljournal et Éourro/i, Lyon, — Les comptes qui seront présentés à l’Assemblée générale du 4 novembre se soldent par un bénéfice net de 284 ooo fr„ déduction faite d’upe. somme de 67 ooo francs pouc amortissements et prélèvements avant inventaire de provisions importantes pour escompte et réescompte et annulation de frais do transfert de l’ancienne usine à la nouvelle.
- Les bénéfices d.e l’exercice précédent étaient de 271 247 francs, déduction fuite de xo4 -3oo francs d'amortissements.
- Un dividende de 7. fr. 5o par titre, égal à celui de l’an dernier, sera proposé,
- CONVOCATIONS
- Les Exploitations Electriques. — Le 11 novembre, 19, rue Louis-lc-Grand, Paris.
- N
- Sociétéd'E/eotromêtallurgie rfe Di vos. La 13 novembre,
- 7, rue de Madrid, Paris. --
- Société Industrielle d’Énergie Électrique. — Le 5 novembre,
- 60, rue Caumartin, Paria,
- Établissements Met, — Le 7 novembre, 24, rue du llpcher, Paria.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Constructions Electriques du /lord et de l'Est,[ J eu mont, I
- Bulletin, mara jgi 2.Nos installations électriques à; l’Ecoles des Mines et Faculté Polytechnique dw flajnaut, à Mous (suite),
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Jusqu’au 7 novembre, à la Société de l’Exposition universelle, à Gand, rue des Moineaux, soumissions recommandées pour l’installation de l’éclairage électrique au Palais de l'Horticulture et des Fctes situé dans le parc de la ville de Gand, en 5 lots.
- Le i5 novembre, à 11 heures, à la direction du service spécial d’études et de contrôle des applications de l’électricité, 52, boulevard du Régent, à Bruxelles, installation de sonneries, de téléphones et d’horloges électriques à l’école normale d’institutrices, rue des Riva-geois, 2-4, 5 Liège; caut. : 4°0 francs (cahier des charges, n° 175 prix : o fr. 3o); prix du plan ; 2 fr, 20; s’adresser, 15, rue des Auguslins, à Bruxelles. Soumissions recommandées le 11 novembre,
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- 16 octobre. ;— A la mairie de Bordeaux (Gironde), adjudication publique sur concours de projèts et de prix des travaux nécessaires à l'installation des divers engins électro-mécaniques à la manutention militaire de Bordeaux.
- MM. Bernet, 10 665. — Destriaux, 14 35o. — Tur-Lianx, ?7 ooo. -4- SaSnl-Oueut, 10 i5o. — Guignard et Lestandie, 12 010. — Compagnie Générale Electrique de Nancy, eue Oberliu, à Nancy, adj. à-9 740.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RltB CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-quatrième «ni*.
- SAMEDI 2 NOVEMBRE 1912.
- Tome XX;(2‘ — N*
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE ^
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est “interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 12g. —F. Margueuke. L’électrification des chemins de fer de Rjukanfos [suite et fin^ p. i3i. —- J.-N. Jacobsen. Conduite des véhicules avec équipement électrique C. M. B., p. 142.
- Extraits des publications périodiques. — Télégraphie et téléphonie sans fil. Appareils à haute fréquence pour la télégraphie et la téléphonie sans fil, W. Alexanderson, p. i52. — Divers. Le développement des applications de l’électricité dans l'Amérique du Sud, W. Schmidt, p. i55. — Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 157. — Renseignements commerciaux, p. 159. — Adjudications, p. 160.
- EDITORIAL
- M. F. Marguerre achève aujourd’hui la description du chemin de fer monophasé de Rjukanfos.
- Les locomotives, de 5oo chevaux, sont à deux bogies, avec attaque de chaque essieu par un moteur. Cette disposition, qui comporte quelques désavantages, a dû être envisagée à cause des nombreuses courbes et surtout du passage de la rivière. On a prévu des locomotives spéciales pour le service de la traction et pour la formation des trains, les locomotives des tinées à ce dernier service étant dédoublées en deux machines de demi-puissance pouvant servir indépendamment.
- La commande des variations de tension au stator est mise entre les mains du mécanicien par le moyen d’une manette du contrôleur dont les différentes positions sont graduées en kilomètres à l’heure. Pour le démarrage on s’est arrêté à la solution de mettre l’induit
- seul en court-circuit en montant les deux enroulements fixes en série.
- La disposition générale des locomotives est ensuite décrite, avec la chambre à haute tension au centre, avec verrouillage pneumatique. Bien entendu les angles de la voie dans le sens vertical ont nécessité quelques aménagements spéciaux sommairement décrits, pour l’attaque des freins.
- Les résultats d’exploitation ne peuvent encore être considérés comme définitifs, car les « maladies d’enfance », comme le dit très justement M. Marguerre, faussent complètement les calculs.
- Cependant on en sait déjà assez pour qu’qq puisse tirer certaines conclusions.
- Les principales difficultés se sont rencontrées dans l’exploitation des locomotives, et surtout avant que l’on eût prévu le changement de connexions. Une prise de courant
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- T. XX (2‘ Sèriej. — ««44.
- brt i.umiEKH:
- s’éiant trouvée endommagée, on fit remorquer une locomotive électrique par une petite locomotive à vapeur vers son hangar. On s’aperçut alors qu’on ne pouvait dépasser, même en doublant cette petite locomotive, la vitesse de 5 kilomètres à l’heure. Il se passait ceci : que les moteurs s’excitaient l’un sur l’autre en dynamo série, l'excitation n’ayant lieu que lorsque le commutateur de marche était placé en sens inverse du sens momentané du mouvement. Cet incident d’exploitation, dont la cause fut vite reconnue, put désormais être aisément évité.
- On a rencontré des difficultés plus subtiles avec les engrenages ; l’extrémité de leurs dents étant devenue tranchante, on dut les remplacer, mais comme on avait eu le tort de mettre tous les moteurs en service simultanément et de les soumettre au même régime, on se trouva embarrassé partout à la fois.
- Ainsi des enseignemenls multiples se dégagent de cette remarquable élude : nécessité, pour ne pas voir tous les accidents se produire coup sur coup, de ne pas mettre en service d’une manière uniforme tous les appareils semblables ; nécessité peut-être aussi d’étudier l’influence de la faible périodicité de 16 sur la résistance mécanique des engrenages, etc.
- ' L’auteur complétera prochainement cette belle étude par un travail sur les dérangements produits dans les lignes téléphoniques.
- M. Jacobsen, qui vient de donner une description de l’intéressante machine dénommée « Convertisseur C. M. B. », en examine aujourd’hui l’application aux poids lourds.
- Cette étude vient à point compléter les articles d’ensemble de M. J. Simey, récem-
- E ns'CTKiqu t
- ment publiés, sur le problème des poids lourds électriques.
- Nous reproduisons la description des derniers alternateurs de très haute fréquence de M. Alexanderson
- L’auteur insiste d’ailleurs sur l’importance essentielle des systèmes sans étincelles, avec alternateurs de très haute fréquence (5oooo-ioo ooo périodes). II signale les bons résultats obtenus avec ces alternateurs branchés directement entre l’antenne et la terre pour la Télégraphie sans fil (avec des alternateurs de ioo ooo périodes, la portée est de 34o kilomètres).
- Cependant, l’auteur ne précise pas les puissances et les portées maxima qu’il a pu réaliser avec les alternateurs de 5o~ooo périodes, ainsi qu’avec son système de téléphonie sans fil sans étincelles.
- En téléphonie sans fil sans étincelles, pour pouvoir utiliser des courants intenses, l’auteur place le téléphone dans le circuit d’excitation de ses alternateurs de très haute fréquence à enroulement spécial.
- Malgré cela, il doit recourir au transformateur de très haute fréquence pour pouvoir mettre en jeu l’énergie nécessaire*<
- Aucune statistique n’est, pensons-nous d’une éloquence plus suggestive ni plus actuelle que celle qu’établit M. Schmidt au sujet du développement des applications de V électricité dans C Amérique du Sud.
- La concurrence des nations est là-ba’s d’une âpreté justifiée par l’énormité de la prépondérance industrielle enjeu.
- On verra par l’exposé de M. Schmidt ce qu’ont fait les Allemands: sommes-nous assurés d’avoir fait tout ce qui était possible pour éviter l’élimination complète, dans l’avenir, de l’industrie électrique française ?
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- 2'Novembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLÊCTR1QUE
- L’ÉLECTRIFICATION DES CHEMINS DE FER DE RJUKANFOS (Suite et fin)™
- ' LOCOMOTIVES
- Les poids des trains à remorquer et les conditions de la voie avaient fixé la puissance nécessaire des locomotives à environ 4oo chevaux, chiffre qui fut, pour ménager l’avenir, élevé par précaution à 5oo. Pour le choix du type on était libre a priori et l’on songea d’abord à suivre la tendance générale en utilisant une machine à moteur sur le châssis attaquant les roues par une bielle, construction qui présente de nombreux avantages bien connus. Mais en examinant les conditions de plus près, on dut bientôt se rendre compte qu’il aurait été très difficile, avec une machine à roues accouplées, d’obtenir la flexibilité requise pour les courbes et surtout pour l’entrée sur le ferry-boat, où il fallait en même temps passer une courbe en S et un coude dans le plan vertical, la voie passant de l’horizontale à une rampe de 1:7. Il est vrai que cette montée n’existe qu’au niveau minimum de l’eau pendant deux mois, mais les machines doivent — pour la réserve — être de tout temps transportables d’une section du chemin de fer à l’autre. Cette condition spéciale ne permit donc pas d’autre choix que celui d’une locomotive à deux bogies, chaque essieu étant attaqué par un moteur. Les différents désavantages de cette disposition, tels que l’accès difficile des moteurs suspendus entre les roues et reposant partiellement sur l’axe sans interposition de ressorts, la position peu élevée du centre de gravité, les engrenages, etc., étaient encore tolérables avec des moteurs de 120 chevaux et de faibles vitesses; d’autre part, en subdivisant le transformateur en deux, on pouvait obtenir une machine complètement dédoublée, avantage très sensible en cas d’avaries. (*)
- (*) Voir Lumière Electrique, 28 sept., 12 oct. 1912.
- On aurait pu se contenter de quatre locomotives pareilles pour le service de traction et de formation des trains; mais des locomotives aussi lourdes sont peu appropriées à ce dernier genre de service. C’est pourquoi l’on préféra remplacer une grande; machine, par deux à deux essieux, de demi-puissance, pouvant servir indépendamment et remplacer, accouplées ensemble pour commande simultanée, une des grandes locomotives.
- Avant de décrire la disposition des locomotives, nous allons considérer les parties de l’équipement électrique communes aux deux types adoptés.
- Commençons par le schéma des connexions représenté en principe pour une grande machine dans la figure 12. i
- Nous suivons d’abord le circuit à haute tension, où le courant passe par une bobine de self, un transformateur série pour les instruments de mesure, un disjoncteur à huile, et se rend par le transformateur principal à la terre. Le circuit à basse tension est complètement isolé de la terre. En partant du transformateur nous apercevons sept conducteurs menant à des contacteurs; deux de ceux-ci sont réunis directement à une borne de chaque moteur, tandis que les autres sont connectés aux extrémités d’une bobine de self à enroulement bifilaire; le milieu de cet enroulement communique avec l’autre borne du moteur. Une borne du moteur sera donc, par la manœuvre des deux premiers contacteurs, toujours réunie à un point fixe du transformateur, tandis que l’autre reçoit une tension variable selon la fermeture d’autres contacteurs : deux voisins étant toujours fermés en même temps, la bobine de self empêche d’une part le court-circuit d’une partie du transformateur, mais n’oppose, grâce à son enroulement bifilaire,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N- 44,
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- aucune résistance au passage du courant venant des deux côtés et se rendant au moteur. Ce dispositif permet le passage d’une tension à une autre sans interruption totale du courant, puisque, de deux interrupteurs « et b fermés en même temps, l’on n’a besoin d'ouvrir qu’un seul, par exemple a, et de fermer le suivant c, tandis que b reste; ceci se fait presque simultanément, mais un verrouillage électrique empêche pourtant le •nouveau contactent e de se fermer avant que le précédent a ne soit ouvert; la clô-
- moteur tant que la manœuvre et le réglage de la tension ri’a lieu que dans le circuit principal.
- Le transformateur porte, outre le circuit principal secondaire que nous venons de considérer, un second enroulement à 3oo volts servant à l’alimentation de tous les circuits de commande et de manœuvre et portant de plus une prise de courant à 20 volts pour l’éclairage. (Malgré cette tension très basse, la lumière des lampes à filament de charbon pour 10 et 16 bougies est encore
- Vk/WKWAWttVVVVVVVWVWW
- Fig. 12. —— des cownexioars. *— Cj collecteurs de courant; ï, interrupteur à huile ; T S, transformateur sérié;
- TP, transformateur principal ; GG, circuit de commande 3oo volts,; -GA*, circuit nie lumière aa volts; J)ï, diviseur 4 e Aensicn ; T0î T1w.,««nlra:4t>eu’rs:; ï, H, ïtt....,; IC, 'Cermwututoiir (le changement de marche; H, interrupteur pour le chauffage ; G, terre;-AF, lampes dans la cabine du wattman; R. Mi, I», lampes è 3’avunt de la lac*)motive.
- turc simultanée de a et c mettrait en effet en ©ourt-circuit une partie du transformateur.
- Un second circuit est connecté en parallèle aux moteurs et comporte un transformateur à un enroulement ; il permet, au moyen d’un second système de bobines de self-induction et de contactèurs, de répartir la tension sur les différentes parties du moteur d’une façon déterminée; étant en parallèle avec les moteurs, il maintient constant le rapport des tensions entre les parties du
- loin d’être constante à ï6 périodes.) Les connexions pour la manœuvre sont -disposées de telle sorte que la commande peut se faire de n’importe quel contrôleur de deux locomotives accouplées et tjue, d’autre part, un interrupteur permet de mettre hors service la commande d’une moitié d’une locomotive. En cas d’avarie à un transformateur ou à un moteur, il est d’ailleurs possible de couper «celui-ci indépendamment en ouvrant des sectionneurs ou en enlevant les fusibles.
- Les moteurs d’une puissance de ià5 che
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- 2 Novembre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 133
- vaux sont enroulés pour 220 volts; ils portent deux enroulements sur le stator, celui de compensation coaxial à l’induit, et celui de champ décalé de 90 degrés et commutable pour le changement de marche. Les deux enroulements sont en bobines, extrêmement simples au point de vue mécanique, et placés
- comme d’habitude, les paliers pour l’induit et les appuis supportant le moteur. L’induit est exécuté comme pour le courant continu, avec un enroulement série triple, mais avec un nombre de lames au collecteur quadruple de celui des encoches. Il porte à l’extrémité opposée au collecteur un ventilateur qui fait
- l/ig. i3. — Dimension!
- dans des encoches inclinées par rapport à l’axe ; l’enroulement excitateur est logé dans deux encoches par pôle, tandis que l’enroulement compensateur est réparti sur la surface polaire; en regard des balais, il est un peu plus concentré, pour obtenir un champ local de commutation, par un excès d’ampère-tours sur le stator par rapport à l’induit. Les enroulements fixes sont portés par des paquets de tôles fixés à leur tour dans une carcasse en acier coulé ; celle-ci porte,
- ;s moteurs de traction.
- passer de l’air froid à l’intérieur du collecteur et de l’armature et l’expulse sans qu’il entre en contact direct avec les enroulements. La petité roue de l’engrenage, qui a un rapport de 1 : 4,22, est fixée sur l’arbre par une clavette et tout l’engrenage est contenu dans une enveloppe en tôles soudées. Les dimensions extérieures des moteurs sont données par la figure i3, tandis que la figure 14 nous montre leur aspect extérieur.
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- La tension est amenée aux moteurs, comme il a déjà été dit, en trois points, de sorte que l’enroulement de compensation reçoit toujours une partie réglable de la tension
- Fig. 14. — Vue extérieure <lun moteur de traction.
- totale. Pour contrebalancer cette force électromotrice, il se produira donc un champ transversal, dans lequel aussi l'induit tourne; ceci produit une nouvelle force électromotrice, qui compense l’effet de transfoi’mation produit par l’enroulement excitateur et empêche la formation de courants de courts-circuits sous les balais. Il en résulte que la tension appliquée au stator doit être diminuée à mesure que la vitesse de l’induit augmente, le champ étant supposé constant. Cette variation de la tension au stator peut se faire automatiquement par le contrôleur principal en diminuant relativement celle-ci pendant qu’on augmente le voltage total ; mais il est clair qu’un tel dispositif n’est parfait qu’à condition qu’à chaque position du contrôleur correspondent un courant et une vitesse donnés. Ceci sera rarement le cas dans un service de traction quelconque avec ses charges variables, mais bien moins encore pour le chemin de fer de Iîjukan avec ses montées et descentes successives. On mit donc la commande de cette répartition de tension entre les mains du mécanicien par l’intermédiaire d’une manette au
- 1
- s
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- 25 100
- 20. 80
- 15 60
- IO 40
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- Fig. i5. — Caractéristiques de l’un des moteurs de traction.
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- .2 Novembre 1912, LA LUMIÈHE
- contrôleur, dont les différentes positions sont graduées en kilomètres à l’heure.
- Les moteurs se règlent en cinq étapes, de 90, 120, i5o, 190 et 220 volts. La répartition se fait de telle sorte que la tension est forcée sur l’enroulement compensateur d’une part, sur, l’ensemble : induit plus champ, d’autre part.
- On peut évidemment faire d’autres combinaisons, qui ont leurs avantages et désavantages pour la commutation et le décalage du courant; pour le régime au-dessus du synchronisme la combinaison ici adoptée est bonne, mais pour le démarrage elle est très mauvaise. En effet on doit, au dessous du synchronisme, donner toute la tension au stator, et la tension totale à l’induit -f- champ est nulle. Pourtant l’enroulement excitateur
- Fig. 16.
- absorbe et doit absorber, pour produire un couple, une tension importante au démarrage; il s’ensuit que la même tension doit être induite statiquement dans l’induit, et il faut y produire un champ transversal tout à fait inutile, absorbant un courant magnétisant qui ne passe que par l’enroulement compensateur, donc sans effet utile, et qui
- ELKi i ! ou a . :13i
- diminue le couple en saturant le fer. La combinaison rationnelle pour le démarrage est de mettre pour l’induit seul en court-circuit en mettant les deux enroulements fixes en série. Cette disposition fut donc adoptée définitivement pour le démarrage après qu’on eût trouvé le moyen de passer d’un couplage à l’autre sans interrompre le courant et sans augmenter le nombre de contacteurs (voir le schéma).
- Des essais comparatifs entre les deux modes de couplage démontrèrent que le dernier donne le même couple avec la moitié des R. Y. A., ce qui tient en partie à la saturation assez forte du moteur. Le cos .© 11’est pas très élevé dans ce premier couplage, car il ne s’élève pas au-dessus de 0,68 au synchro-
- Fig. 17.
- nisme, c’est-à-dire à 14 kilomètres à l’heure, mais il s’agit alors d’un moteur à répulsion excité par le stator et à grand entrefer et pratiquement on passe toujours à la seconde position dès que 10 kilomètres sont atteints-En service pratique le cos 9 dépasse un peu 0,8, transformateur inclus, à une vitesse de 20 kilomètres et pleine charge des moteurs
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- (montée de 27 o/„0) et' atteint 0,9 pour une Vitesse de 3o kilomètres; le stator reçoit environ 33 % de la tension totale dans le premier cas et 14 % clans le second.
- La figure r5 représente quelques courbes relevées sur un moteur à l’essai dans l’usine sous une tension totale de 190 volts (maxima 220 volts). Le rendement est déterminé au moyen d’une dynamo frein dont le frottement de paliers ne put être déterminé, de sorte que le rendement réel (sans engrenages) est plus élevé de 1-2 %. La commutation est bonne, pour cette répartition de la tension, entre 3oo et 700 ampères, c’est-à-dire de i5 à 33 kilomètres à l’heure; la position précédente couvrant un régime de ïo-25 kilomètres et la suivante de 28 kilo-
- ' Fig'- 18.
- mètres et au-dessus, on voit que les différentes répartitions se recouvrent assez pour ne pas demander une attention trop soutenue de la part du wattman.
- Les transformateurs sont placés dansl’huile et enfermés dans des bacs hermétiquement clos; les appareils auxiliaires tels que divî-
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- seurs de tension, bobines de self, sont fixés au bâti du transformateur. Les enroulements sont fixés très solidement pour résister aux chocs inhérents à tout service de traction.
- Les contacteurs sont des interrupteurs à commande électromagnétique (voirfig. 16, 17 et 18 qui montrent aussi l’inverseur de courant) ; leur mouvement est combiné de façon que les pièces de contact ne soient pas seulement pressées l’une contre l’autre, mais obligées de se frotter,’ce qui contribue à faire disparaftre les brûlures et à maintenir un bon contact. Les parties antérieures, les plus sujettes à brûler, sont en fer et faciles à remplacer.
- La disposition générale des locomotives à bogies, dont la partie mécanique fut exécutée par la fabrique de wagons de Skabo à Christiania, est donnée dans la figure 19. Au centre se trouve la chambre à haute tension, qui contient le disjoncteur dans l’huile, le transformateur série et les deux transformateurs principaux avec leurs sectionneurs. Cette chambre est fermée en service et verrouillée pneumatiquement par la commande des collecteurs de courant, de sorte qu’elle ne peut être ouverte quand ceux-ci sont levés ; en outre l’ouverture de la porte met automatiquement le cii’cuit de haute tension à là terre. Le toit de la locomotive est surélevé pour pouvoir pratiquer des ouvertures de ventilation, et, en dessous de la chambre, ouverte par le bas, il y a une grande prise d’air qu’on ouvre d’un côté ou de l’autre selon le sens de la marche; les transformateurs sont très bien refroidis de cette façon. Continuant du centre vers les extrémités, nous trouvons la chambre de commande qui est accessible des deux côtés et contient le commutateur de marche et tous les contacteurs pour deux moteurs. A côté se trouve le compresseur à commande électrique avec les réservoirs d’air principaux, tandis que les réservoirs auxiliaires pour le frein Westinghouse, les boîtes à sable, le sifflet et les collecteurs ont trouvé place au-dessus de la chambre de commande. A l’extrémité ;nous
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- Fig. 19. — Vue en plan el/coupes de la locomotive à bogii
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- voyons la cabine du mécanicien fermée par une porte, revêtue de bois et pourvue de grandes fenêtres, et contenant tous les appareils de manœuvre, réunis de façon à être tous accessibles pour le wattman sans qu’il ait à se déplacer : contrôleur, frein pneu-
- tionnée fait fonctionner le frein au bout de dix.à quinze secondes. Toutes les canalisations électriques à l’intérieur de la locomotive sont en câbles isolés au caoutchouc, recouverts d’un tressage d’amiante, et fixés d’une façon extrêmement solide aux parois.
- Fig. 20. — Vue de l'un des bogies.
- matique, sifflet, commande pour les boites à sable et les pantographes, frein à main, dispositif de commande pour la ventilation des transformateurs; de plus, ampèremètre et manomètre. Un peu plus loin se trouvent les
- L’accès des moteurs est assuré par une série d’ouvertures dans le plancher.
- Sur le toit, deux collecteurs en forme de pantographes reposent sur quatre grands isolateurs en porcelaine; leur pression se
- Fig. ai. — Vue extérieure de la locomotive à bogies.
- interrupteurs pour l’éclairage et le chauffage et la soupape électro-pneumatique pour le frein. Le contrôleur porte en effet sur la manette un bouton qui doit toujours ê tre tenu par le mécanicien; s’il vient à lâcher, le courant est interrompu et la soupape susmen-
- règle par un ressort à boudin très long, de sorte qu’elle ne varie presque pas entre les positions extrêmes correspondant à 4,5 et 5,5 mètres de hauteur pour le fil aérien; sa valeur moyenne est de 4 kilogrammes et ne dépend pas de la pression de l’air sur le pis-
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- ton de commande pneumatique. Le pantographe porte' le frotteur en aluminium par l’intermédiaire d’un petit archet mobile qui, sous l’action de ressorts indépendants, s’incline dans l’un ou l’autre sens, selon la direction de marche.
- Au point de vue mécanique les bogies (fig. 20) présentèrent quelquesdifficultés; en effet ils ne devaient pas seulement se mouvoir aufbur de leur pivot, mais encore pouvoir passer S sans inconvénients les angles | dans le plan vertical à l’entrée g du lèrry-boat. Ceci était parti-™ culièrement malcommode pour o l’attaque des freins, dont le ’o mécanisme de transmission g devait être extrêmement flexi-~ ble; c’est pourquoi l’on pré-^ fera placer deux cylindres de g commande, un sur chaque bo-J. gie et se contenter de faire la .5 transmission difficile pour le ^ freina main de moindre puis-.1 sauce.
- en
- | Le poids total de la locomo-3 tive, dont la figure 21 donne 1 la photographie, est de 46 ton-8 nés, dont plus de la moitié (26 tonnes) pour la partie électrique. '
- Les locomotives à deux essieux sont pour les différentes parties aussi identiques que possible aux grandes, de sorte qu’il suffira de dire quelques mots sur leur disposition générale (voir fig. 22). Le transformateur se trouve en dessous de la partie centrale, qui contient la cabine du mécanicien avec tous les appareils de commande réunis au milieu. La haute tension est amenée
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- par un canal recouvert de tôles et occupant un coin, tandis que les contacteurs sont réunis dans une chambre du côté opposé et s’avançant sous les parties basses ; celles-ci contiennent le compresseur et les réservoirs d’air et peuvent être ouvertes pour permettre d’accéder aux moteurs. Le pantographe est un peu différent, étant muni ici de deux frotteurs.
- HÉSULTATS d'EXPLOITATION
- Il est évidemment trop tôt, après une année de service, pour donner des chiffres définitifs sur les frais d’exploitation et d’entretien, car les... maladies d’enfance inévitables faussent complètement tous les calculs.
- Toute l’installation du fil aérien a bien fonctionné ; quelques difficultés se présentèrent pendant les premières semaines par suite du bris de quelques isolateurs plats. La raison principale était que les monteurs avaient employé du fil d’acier dur au lieu de se servir de câble mou. Les isolateurs à capote cimentée pour les appuis n’ont pas causé de troubles jusqu’ici; mais d’après les expériences faites d’autre part, il faut s’attendre à les voir sauter d’ici un an ou deux et on va les remplacer sans attendre d’accidents, par des isolateurs à collier. L’isolement simple suffit complètement; seulement dans les environs de la fabrique à Saaheim, ou une partie du service de formation se fait à la vapeur, on nettoie de temps en temps les isolateurs par mesure de précaution.
- Le serrage du fil de contact au printemps et en automne est tout à fait suffisant, du moins pour les conditions du chemin de fer qui nous occupe; le dernier serrage, exécuté tous les 2l)o mètres, put se faire rapidement et à bon compte sans Loucher à aucun fil de suspension ; le prix futenviron de a5o francs, c’est-à dire ii,5 francs par kilomètre,- gares comprises ; il faudrait encore en déduire le prix de la révision qui se fait automatiquement en même temps. Comme nous le mentionnions déjà, le frotteur dépasse de 20 cen-
- timètres de chaque côté la position prescrite du fil aérien; cette marge est nécessaire, car si les supports et le fil se déplacent très peu, il n’en est pas de même des rails qui se lèvent par l’effet de la gelée dans le sol et changent l’inclinaison des locoriiotives.
- Les frais d’installation du fil aérien se sont élevés par kilomètre effectif (gares, tunnels, etc. compris) à 10.000 francs avec supports en fer, au prix de 65 livres sterling par tonne pour le cuivre brut. Les frais importants pour les changements des téléphones dans les environs ne sont pas compris dans ce chiffre.
- Le prix de la station de transformation pour le chemin de fer de Tinnos avec ses trois groupes complets, câbles, appareillage, pont roulant, etc., mais sans bâtiments, fut d’environ 140.000 francs, les machines ayant été achetées à un prix relativement bon marché.
- Pour les locomotives, [on eut affaire à un nombre un peu plus grand de difficultés de mise en marche, auxquelles il fallait d’ailleurs s’attendre puisque les locomotives mêmes, tout aussi bien les moteurs que les transformateurs, étaient de construction entièrement nouvelle. On constata entre autres le phénomène suivant, l’un des premiers jours avant le changement de connexions susmentionné : un des collecteurs de courant ayant été endommagé par suite du réglage encore imparfait du fil de trolley, on fit remorquer la locomotive électrique par une petite locomotive à vapeur vers le hangar : il était impossible, même avec deux petites locomotives, d’atteindre une vitesse plus grande que 5 kilomètres à l’heure environ. On découvrit alors que les moteurs s'excitaient, l’un sur l’autre en dynamos série, le courant se fermant par deux points communs entre les contacteurs et les moteurs. L’excitation n’avait lieu que quand le commutateur de marche était placé en sens inverse du sens momentané du mouvement; toutefois cette particularité eût pu avoir des suites très graves si, par exemple, on avait une fois, — par précaution, pour être prêt à renverser
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- lé courant — renversé le commutateur pendant la descente de 27 l’effet extrêmement violent d’un freinage en court-circuit direct aurait pu faire dérailler les wagons suivants. La faute une fois reconnue fut facile à corriger.
- Pendant les premiers mois du service tout alla bien jusqu’à un moment où les difficultés s’accumulèrent. On trouva d’abord que les cales entre les bobines des transformateurs étaient mal placées et permettaient un mouvement minuscule, mais suffisant à la longue pour détruire l’isolement, à certaines parties des bobines; on dut faire subir un changement à tous les transformateurs. Ceci seul aurait peu dérangé si les moteurs n’avaient eu des accidents en même temps par suite de causes presque futiles : le matériel desengrenages, sans être mauvais d’après les essais, était pourtant trop mou et peut-être aussi insuffisamment graissé, car les enveloppes protectrices n’étaient pas étanches au commencement, et la graisse se perdait rapidement. On découvrit à la première révision approfondie après 10.000 kilomètres de marche que les dents de la petite roue, dont la face supérieure était primitivement large de 5 millimètres, étaient usées à devenir tranchantes. Ces engrenages devenus mauvais avaient fait vibrer très fortement les moteurs ; comme suite, un tuyau réunissant la boîte de graissage au palier du moteur se défit, l’huile s’échappa et le coussinet chauffa de façon à perdre le métal blanc. L’effet final fut que l’induit vint, malgré l’assez grande largeur de l’entrefer, frotter contre le stator, causant ainsi des dégâts aux enroulements, qui en eux-mêmes étaient excellents.
- Tous les moteurs ayant servi à peu près pour un nombre égal de kilomètres — ce qu’il ne faudrait pas faire dans une nouvelle installation — les accidents se produisirent coup sur couji avec la régularité d’une loi naturelle et le fournisseur eut la plus grande peine à empêcher de gi’aves interruptions de service. On profita de l’occasion pour ren-
- forcer aussi d’autres parties mécaniques des moteurs et on livra de nouvelles roues dentées en acier chrome-nickel de 75 kilogrammes de résistance à la tension. Depuis il n’y a plus eu de troubles mécaniques et les engrenages, graissés avec un mélange de graphite et de graisse, se sont bien comportés. On n’a pas pu tirer complètement au clair la raison de l’usure absolument anormale, vu la qualité du matériel, des engrenages ; on pourrait supposer que la périodicité de 16, avec ses pulsations relativement lentes du couple, en est partiellement la cause, d’autant plus que la plupart des moteurs monophasés à engrenages marchent à 25 ; il serait intéressant d’apprendre si on a fait des observations analogues à d’autres endroits ou si l’on s’est servi d’engrenages spéciaux pour cette périodicité.
- Au point de vue électrique, les moteurs, qui, il est vrai, travaillent rarement longtemps à pleine charge, sont de tous points excellents. Après environ 70 000 à 80 000 kilomètres il n’a été nécessaire de tourner aucun collecteur; on s'est contenté de les roder une seule fois. L’échauffement de toutes les parties est également très faible. Tandis que les moteurs doivent, d’après le contrat, débiter ia5 chevaux pendant une heure, ils en donnent environ i4o sans dépasser l’échauffement permis. En service avec un train de 219 tonnes (sans locomotives) de Notodden à Tinnoset, une partie du trajet étant faite avec trois moteurs, l’excès de température du moteur arrière, c’est-à-dire du plus chaud, fut de,: collecteur et induit 45°, stator 35°, tandis que le transformateur avait 3o° mesurés dans l'huile, températures très basses relativement à ce qui est admis généralement pour du matériel de traction. On peut donc remorquer des trains beaucoup plus lourds.
- On fit également une série d’essais de démarrage et on calcula, en partant du poids, de la rampe et de l’accélération, un effort à l’accouplement de 9 5oo kilogrammes, tandis que la garantie était 8 5oo kilogrammes.
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- D’après d’autres essais faits avec un moteur, on peut conclure que l'effort total développé aux roues est au moins 12000 kilogrammes, ce qui correspondrait à un coefficient d’adhésion de 3,8. Les moteurs étaient d’ailleurs en état de faire tourner les roues sur place, évidemment sous forte surcharge : il ne conviendrait d’ailleurs pas de demander ici, comme cela se fait quelquefois pour empêcher toute surcharge électrique, que les moteurs puissent développer l’effet maximum permis par la friction des roues pendant une heure; avec le profil coupé du chemin de fer de Rjulcan, l’effort maximum est naturellement limité à la rampe maxima, qui ne dure pas longtemps.
- L’arrangement de la cabine du mécanicien a également donné satisfaction ; on a seulement ajouté une seconde manette de manœuvre pour le frein, tout près de la fenêtre, permettant le service à l’homme se penchant hors de la fenêtre pour la formation des trains. Le contrôleur avec un levier pour le commutateur de marche et la répartition de la tension, et un second pour le réglage de la tension totale, ce dernier portant le decid-mans-grip, est également fort pratique; toutes les craintes au sujet de la charge trop grande pour l’attention que le réglage de la commutation exigerait de l’homme de service sont dénuées de fondement; cela va même sans tachymètre, bien que cet appareil soit de tous points désirable.
- Les contacteurs aussi donnent pleine satisfaction, depuis qu’une partie trop faible , a été remplacée : l’usure des contacts est très petite.
- Les pantographes travaillent très bien et un frotteur tient environ 7 000 kilomètres, chiffre qui tend encore à diminuer; pour les petites locomotives les deux frotteurs influent un peu l’un sur l’autre et il y aura encore lieu de faire une modification.
- La consommation de courant par tonne kilométrique n’a pas encore été déterminée d’une façon rigoureuse : toutefois les indications du compteur de courant triphasé pendant un mois indiquent 90 watts-lieures par tonne kilométrique utile, service de formation compris; il est probable que plus de la moitié de ce chiffre représente des pertes dans les commutatrices ; c’est un argument très sérieux contre ces machines, là où on peut les éviter, comme on l’a dit plus haut.
- Il faudrait encore parler d’un des dérangements les plus ennuyeux qu’on ait eus, ceux dans les téléphones; mais ceci est un chapitre spécial et assez long et nous en ferons l’objet d’un nouvel article (’).
- F. Marguerre.
- (*) [Cet article doit être publié par l’Elektrotech-nische Zeitschrift. Nous nous proposons d’en donner ici une analyse. N. D. L. R.
- CONDUITE DES VÉHICULES AVEC ÉQUIPEMENT ÉLECTRIQUE C. M. B.
- Le système de contrôle des moteurs de véhicules électriques à l’aide de l’auto-con-vertisseurC. M.B.'(') est une modification du système bien connu Ward-Léonard. Dans ce système qui a fait l’objet de brevets spéciaux
- et qui présente de sérieux avantages, on emploie comme moyen de réglage de vitesse et de freinage récupérateur un auto-convertisseur C. M. B. Celui-ci agi comme moteur-générateur susceptible de faire varier le voltage d’alimentation du moteur de traction depuis zéro jusqu’à une valeur double du vol-
- (') Lumière Electrique du 5 octobre 1912.
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- tage cle la source d’énergie, par simple variation de l’excitation d’une partie des inducteurs de l’auto-convertisseur qui limite en même temps à une valeur normale aussi bien le courant d’alimentation du moteur de travail qué le courant de freinage par récupération.
- Le principe du système est indiqué par la figure i, où A représente la partie motrice et B la partie génératrice de l’auto-convertis-seur.
- Selon le sens et la grandeur de l’excitation de B, le voltage de B peut s’ajouter ou se retrancher de la tension u pour former la tension d’alimentation du moteur C. On voit que E peut varier depuis zéro (u— u) jusqu’à 2 u, soit (u -f- u).
- La figure 2 montre l’application de ce système à une automotrice fonctionnant avec une batterie d’accumulateurs. Il va sans dire que principe et montage restent les mômes s’il s’agit d’un tramway ou de tout autre véhicule alimenté par une source d’énergie extérieure.
- L’auto-convertisseur G. M. B. est repi’é-senté par « A B >.. La partie « A » agit comme moteur, la partie « B » comme génératrice. « G » est un régulateur shunt permettant de faire varier en grandeur et en direction l’excitation F de B, c’est-à-dire la grandeur et le sens de la force électromotrice de B.
- Les inducteurs de B^sont, en outre, pourvus d'un enroulement supplémentaire H monté en série avec le moteur de travail G qui
- ÉLECTRIQUE 143
- crée une force magnétomotrice, en opposition à celle de « F » lorsque « B » fournit de l’énergie à G.
- Les inducteurs du moteur « G » sont pourvus de deux enroulements, l’un <* D » branché directement sur la source d’énergie, l’autre « E » alimenté par la génératrice B, et dont la force magnétomotrice change de sens avec la force électromotrice de B, de façon à s’opposer au champ créé par D lorsque le moteur G est à sa vitesse normale et à renforcer au contraire ce champ au début de l’accélération du moteur G, ainsi qu’au
- Source d'Encrgiz,
- smssmmmm1 ^wnnrmim^
- moment du freinage. Cet enroulement E a donc pour effet de faciliter l’accélération du véhicule et de créer un freinage puissant.
- La manœuvre après la mise en marche de l’auto-convertisseur G. M. B. se faitau moyen d’une pédale commandant le régulateur «G». Lorsqu’elle est complètement soulagée, le champ « F » de la génératrice est tel qu’il crée dans « B » une force électromotrice égale (ou môme légèrement supérieure) et opposée à la force électromotrice de la-source d’énergie. Si la pédale est poussée à fond, le sens de « F » est changé-de telle
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- façon que la tension produite par la génératrice vient s’ajouter au voltage de la batterie. Dans la position centrale du régulateur G, il ne passe aucun courant dans F. Du début de la course de la pédale jusqu’à sa position de pleine marche, la tension d’alimentation du moteur G va croître depuis zéro (k—ü) jusqu’à a u(u -{- u). Si la pédale était poussée brusquement de O à la position de pleine marche, la tension de B passerait immédiatement de O à a u, et le moteur G non encore en vitesse absorberait un courant très intense, mais ce courant passant dans l’enroulement supplémentaire « H » réduirait immédiatement la force électromotrice de « B » et par conséquent la tension d’alimentation du moteur « G». L’accélération est donc progressive, que le conducteur agisse sur la pédale progressivement ou à fond. S’il survient une augmentation de la charge, la vitesse du moteur « G » décroît, le courant d’alimentation augmente, mais le ehamp « H », en réduisant la tension de « B », limite le courant à une valeur normale. L’excitation « E », en opposition à « D », est également réduite ; l’excitation du moteur « G» est donc renforcée et le torque moteur augmente. Comme de plus ce torque est proportionnel au carré du courant d’alimentation, on voit qu’il peut croître sérieusement sans que l’intensité du courant atteigne une trop grande valeur.
- Lorsqu’on soulage complètement la pédale, il y a freinage. L’excitation F de B va changer en effet de sens, et la génératrice va produire une tension en opposition partielle ou complète (suivant que la pédale aura été soulagée progressivement ou non) à celle de la batterie, réduisant ainsi la tension d’alimentation du moteur à une valeur faible ou à zéro. Gomme « C » continue à tourner, sa force contre-électromotrice crée un courant d’autant plus intense qu’à ce moment l’effet de « E » s’ajoute au champ de « D ». Ce courant rechargera la batterie. Dans ce cas encore le courant de retour à la batterie sera maintenu dans une limite normale, même si
- en pleine vitesse la pédale a été complète ment soulagée. Le courant dans « H », en effet, augmentant, l’excitation de « B » est réduite et la valeur négative de la tension produite à ce moment diminuera ; la tension du moteur au lieu de tomber à O sera maintenue à une certaine valeur positive, opposant ainsi une certaine résistance au courant de récupération produit par le moteur « C ». Il est à remarquer que le freinage est maintenu même lorsque le véhicule est arrêté, parce que la valeur négative du champ « F » est telle que « B » produit une force électromotrice légèrement supérieure et opposée au voltage de la source d’alimentation, ce qui a pour effet de faire passer dans le moteur «G», au repos, un courant qui créera un torque ari’ière suffisant pour maintenir le véhicule à l’arrêt même sur une descente. Si, en rampe, le mouvement arrièi’e avait tendance à se
- position de P l C t Yl Q
- V Mjixbe
- Jntcj-isiïe dans le Motcar
- Fig 3.
- produire, il n’y aurait qu’à appuyer légèrement sur la pédale.
- On voit qu’un véhicule équipé de cette façon présente l’avantage d’avoir sa vitesse réglée automatiquement pour chaque profil de la route. Ce système a été appliqué en particulier sur des omnibus automobiles dont les diagrammes de fonctionnement sont indiqués ci-dessous.
- La figure 3 indique la marche du moteur pour toutes les positions de la pédale ; les courbes de la figure 4 montrent les caracté-
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- ristiques du système en fonction de la vitesse du véhicule.
- Vitesse du Véhicule
- Fig. 4.
- La description ci-dessus, qui s’applique tant aux véhicules électriques prenant l’énergie à une source extérieure qu’aux véhicules à accumulateurs, répond complètement à toutes les conditions que doit remplir théoriquement la conduite de tous véhicules électriques, et il est intéressant de noter qu’aucune de ces conditions n’a-été modifiée par la mise en pratique du système.
- Ci-dessous, nous donnons quelques détails sur les poids d’un véhicule et la spécitication de la batterie d’un omnibus dont le poids, complètement chargé, n’est pas supérieur à 6 tonnes, construit à Londres suivant les règlements de police en vigueur. Il est pourvu d’une batterie ayant une capacité de 5oo ampères-heures prévue pour un courant de décharge de ioo ampères. La batterie est montée à l’avant du véhicule, à l’emplacement généralement occupé par le moteur à pétrole. A cet endroit la batterie est à l’abri de la poussière et elle est très facilement accessible. La figure 5 montre dans ses lignes extérieures le châssis de cet autobus sur lequel se trouve placé l’équipement électrique entièrement renfermé dans un carter unique ABC. Ce carter est suspendu au
- > châssis. Le moteur conduit directement, à l’aide d’un différentiel, les roues arrière.
- Le régulateur G est fixé sur l’un dés côtés de l’auto-convertisscur G. M. B. et le démarreur K est monté de Bautre côté* La pédale L et le levier de démarrage M commandent le régulateur et le démarreur. Les poids détaillés sont les suivants :
- Batterie comprenant 28 éléments de 5oo ampères-heures mesurant 120 X 80 X 4° c/m, acide, con-
- nexions : 35 kg. par élément. . . . 980 kg
- Boîte contenant la batterie y compris les crochets de suspension, boulons, etc..................... 100 —
- Equipement électrique complet, y compris l’auto-convertisseur G. M. B., le régulateur, les démarreurs, les fils....................... 35o —
- Carrosserie du véhicule, y compris la place du conducteur, les circuits d’éclairage, l’extincteur d’incendie, roues, etc................... i 5oo —
- Axe arrière avec cardan, différentiel, palier à billes, etc............ 225 —
- Axe avant y compris les paliers.... 60 —
- Direction.............................. Oo —
- Châssis y compris les ressorts, les
- accessoires etc..................... 36o —
- 2 séries de freins mécaniques complets ................................. 60 —
- 3 Gç) 5 kg
- 3/| voyageurs avec conducteur et
- mécanien........................ » a5o —
- 5 9 i 5 kg
- On voit que le poids total de l’équipement non compris la batterie est extrêmement faible.
- La figure 6 montre une courbe du courant de décharge de la batterie de l’autobus ci-dessus, pendant un voyage de 10 kilomètres aller et 10 kilomètres retour. Il y avait dans le trajet deux fortes rampes. Les lectures ont été faites tous les quarts de minute avec la pédale dans la position de pleine marche. La variation de la vitesse de l’autobus était donc simplement le fait clu profil
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- de là route. La vitesse moyenne était de ai kilomètres à l’heure.
- Le courant moyen fourni par la batterie
- et dans le second de 0,295 francs ('). L’avantage est donc très considérable en faveur des voitures électriques.
- MTM
- pendant le voyage d’aller était de 120 ampères et de 115 ampères pour le retour, donnant une moyenne” totale de 120 ampères.
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- On voit que, la tension de la batterie étant de 53 volts, l’énergie consommée par kilomètre était d’environ o,35 kilowatt ou, en d’autres termes, 55 watts par tonne-kilomètre, et la puissance moyenne nécessaire à la conduite du véhicule à une vitesse de 2o,5oo kilomètres à l’heure était un peu inférieure à 8 1/2 chevaux. Une batterie de 5oo ampères-heures peut donc effectuer un trajet moyen de 80 kilomètres.
- En comparant le prix du kilomètre-voiture d’un autobus à équipement électrique et d’un autobus à moteur à pétrole, on voitque dans le premier cas ce prix est de 0,225 francs
- Ces chiffres ont été obtenus par des comparaisons légitimes et sont parfaitement définis par les données actuelles de la pratique. Il est tenu compte de l’entretien de la batterie, de l’entretien du châssis qui est infiniment moins cher pour les véhicules électriques que pour les véhicules à moteur à pétrole, (plus exactement 10 fois moindre dans les premiers que dans les seconds), du graissage qui, lui, est également infiniment plus petit dans le premier cas, de l’éclairage des voitures, qui dans le premier cas ne nécessite aucune dépense supplémentaire, du salaire du mécanicien et du receveur. L’assurance des voitures, non compris les recours des tiers, est également moitié pour les voitures électriques que pour les voitures à pétrole, et enfin l’amortissement lui-même est plus faible. C’est ainsi que dans le premier cas l’amortissement se fait à raison de 10 % etdansle second cas, il a été prévu à i5 %, ces amortissements se justifiant par la nature de chacun dés systèmes.
- Il ressort donc que l’omnibus électrique donne une économie de 7 centimes par kilomètre-voilure.
- Les avantages des véhicules équipés avec
- (*) Tous les chiffres indiqués dans cette description correspondent aux conditions d’exploitation anglaises.
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- auto-convertisseur G. M. B. et qui prennent leur énergie à une batterie d’accumulateurs sont les suivante :
- Batterie. — L’accélération économique, la récupération, la grande valeur du torque et les autres causes permettent d’obtenir un rendement très élevé et de réduire le poids et les dimensions de la batterie (on arrive à une réduction à peu près de moitié de l’énergie consommée et du poids, pour le même nombre de voyageurs, que dans un autobus à batterie d’accumulateurs montée suivant les anciens systèmes).
- La tension de la batterie étant moitié de celle du moteur, le nombre des éléments est réduit, ce qui donne lieu à une réduction de poids des connexions, des boîtes contenant les accumulateurs, du liquide, etc...
- D’autre part, le taux de décharge de la batterie étant limité, le rendement par ampère-heure est plus élevé. Enfin, il n’est pas nécessaire d’utiliser deux moteurs ou un moteur à double collecteur pour obtenir un contrôle facile de la vitesse, d’où diminution du prix de chaque véhicule.
- Conduite. — La conduite est extrêmement simple, puisqu’elle est assurée, comme il est dit plus haut, par une simple pédale. Le système est calculé préalablement pour que le courant maximum possible corresponde à la vitesse maximum à obtenir, et cette valeur du courant ne peut être augmentée de la volonté du mécanicien. En appuyant sur la pédale, la vitesse est augmentée; en la soulageant la vitesse est diminuée. En la soula-geantdavantage, le freinage par récupération a lieu automatiquement. La vitesse d’accélération ou de freinage est proportionnelle à la vitesse avec laquelle la pédale est appuyée ou soulevée. Le véhicule pris à l’arrêt, la vitesse maxima peut être atteinte sur un parcours ayant une longueur d’environ une et demie à deux longueurs de véhicule. Le freinage, de la vitesse maximum à l’arrêt, peut se faire sur une même longueur, sans que le courant de charge et de décharge puisse
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- dépasser une valeur déterminée à l’avance et sans danger pour la batterie.
- Il est à noter que, la pédale revenant automatiquement dans la position de freinage, tout accident qui surviendrait au mécanicien entraînerait l’arrêt de la voiture.
- En résumé, les véhicules électriques à accumulateurs équipés avec auto-convertisseur G. M. B. deviennent fort intéressants, plus particulièrement lorsqu’il s’agit de voitures destinées à fonctionner dans les villes.
- Le système s’applique exactement dans les mêmes conditions aux véhicules à moteurs mécaniques, à pétrole ou autres et à équipement électrique. L’emploi de l’auto-conver-tisseur G.M. B., dans ce cas, place ce mode de traction au premier rang, particulièrement pour les poids lourds.
- Le schéma est le même que celui de la figure 2. Seule la puissance de la batterie est considérablement réduite comme il est dit plus loin et un moteur primaire de 9 chevaux est directement accouplé à l’auto-conver-tisseur.
- Le moteur primaire prend la charge moyenne et les pointes sont fournies par la batterie d’accumulateurs. Celle-ci reçoit d’autre part l’énergie renvoyée par le moteur de traction pendant le freinage. Les enroulements sont prévus pour que le moteur primaire travaille toujours à sa pleine puissance : le supplément de puissance, si celle réellement utile se trouve inférieure à la puissance normale du moteur, sei*t, par l’intermédiaire de l’auto-convertisseur, à la charge de la batterie d’accumulateurs. Lors-que la puissance fournie par la batterie est égale à celle fournie par le moteur primaire (cette condition doit se trouver remplie au milieu de la période d’accélération et dans les rampes), la partie A de l’auto-convertis-seur G. M. B. ne transporte aucun courant, et le rendement total de la transmission n’est pas inférieur à 86 %. En vue de ne faire supportera labatterie que les variations de puissance sans modifier celle fournie par le moteur primaire, la partie A de l’auto-conver-
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- tisseur G. M. B. possède un enroulement inducteur qui donne une force électromo-t'rice décroissante lorsque le moteur de travail demande une plus forte puissance, et une force électromotrice ‘croissante lorsque le moteur de travail devient générateur.
- Pour mieux faire ressortir les avantages du système pétroléo-électrique avec autoconvertisseur G. M. B., le tableau ci-dessous donne le poids d’un véhicule à 34 places. On sait que le poids d’un véhicule à pétrole de même ordre tout chargé est de 5 900 kilogrammes, et le tableau montre un avantage de poids en faveur du système à équipement électrique.
- Moteur, y compris le silencieux et le
- plein d’essence...................... 83 kg
- Batterie de 60 X 60 X 3o cm. capable de donner 5o ampères-heures pendant une heure y compris la
- caisse et les connexions........ 312 —
- Equipement électrique complet... . 35o —
- Carrosserie y compris le siège du
- mécanicien, les roues.......... 1 5oo —
- Arbre de transmission, cardan, différentiel............................. 225 —
- Arbre et paliers avant................. 60 —
- Châssis, ressorts, etc................ 425 —
- Freins, Mécanique..................... fio —
- 3 025 kg
- 34 voyageurs, conducteur, mécanicien............................ 2 25o —
- 5 27.5 kg
- La comparaison des deux systèmes est résumée dans le tableau ci-contre.
- La consommation d'énergie électrique dans le cas de voitures à pétrole à équipement électrique comme ci-dessus, n’a pas là même importance que dans les voitures purement électriques. Par contre, il est intéressant de connaître la consommation de combustible et la dimension de la batterie-tampon.
- La figure 7 montre une courbe de la charge et de la décharge de la batterie-tampon de la voiture dont la spécification précède. Cette courbe a été obtenue sur une route de profil
- Electrique t. xx (2* série). — n« 44.
- moyen de 20 kilomètres de longueur. On verra plus loin que le moteur primaire a fourni la puissance moyenne tandis que toutes les pointes ont été fournies par la batterie-tampon. La ligne pointillée représente le
- AUTOBUS ORDINAIRE AUTOBUS PÊTROLEO-ÉLECTRIQUE AVEC AUTOCONVERTISSEUR C.M.B.
- Source d’éner- Moteur à pé- Moteur à pétrole
- gie trole puissant. léger et accu-
- Refroidisse- Eau avec radia- mulateurs .... Air
- ment teurs, pom-
- T ransmission pes, etc Train d’engrc- E quip e m ent
- etchangement nages électrique
- de vitesse . . .
- Démarrage . . . Eclairage Manivelle Pétrole, a c é- Electricité.....
- Freins tylène, etc. . . . Deux séries... . Tînt* sprîp. . .
- Dimensions du
- réservoir d’es-
- sence 100 % fïO %
- Poids total du véhicule de
- 34 voyageurs. 5 900 kg 5 3oo kg
- courant moyen de décharge qu’a fourni la batterie pendant le voyage de retour (10 kilomètres) : la valeur de ce courant moyen est
- de 17 ampères 1/2, cependant que le courant maximum est allé jusqu’à 1 ro ampères. Si le moteur primaire est prévu pour donner une puissance de 9 chevaux, suffisante pour communiquer au véhicule une vitesse de 20 kilomètres à l’heure, comme il est démontré plus haut pour les véhicules purement électriques, la consommation de com-
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- bustiblesera d’environ o,4oo litre par cheval et par heure.
- Le véhicule pourra donc faire 28 kilomètres pour une consommation de 5 litres, soit 18 litres pour 100 kilomèti’es.
- La batterie la mieux désignée pour ce véhicule a une capacité de 5o ampères-heures (ceci représente i/5 de la puissance de la batterie d’un même véhicule complètement électrique, avec même équipement C.M. B.).
- Cette batterie pouvant se décharger en i heure et pouvant donner 225 ampères pendant 5 minutes, fournirait pendant ce temps une puissance additionnelle de x 6 chevaux. Le courant moyen de décharge étant de 17 ampères 1/2, soit x/3 de son courant normal, la durée en voiture-kilomètres est environ 3 fois plus grande que celle des véhicules purement électriques et, pour des frais d’entretien de la batterie par kilomètre-voiture de ces dernières de i,3 centime, les frais d’entretien de la batterie tampon des véhicules pétroléo-électriques sont le quinzième des frais ci-dessus,soit à peine 1/10 de centime par kilomètre-voiture. Cependant la batterie de ce dernier système étant sujette à des courants de décharge quelquefois assez élevés, ce chiffre peut être augmenté à 22 centièmes de centime par kilomètre-voiture.
- En comparant le prix du kilomètre-voiture d’une part d’une voiture à pétrole, d’autre part d'une voiture à pétrole équipée électriquement avec le C. M. B., on voit que le prix par kilomètre-voiture de l’autobus pétroléo-électrique est de 8 centimes et demi plus petit que le prix du kilomètre-voiture des véhicules à pétrole.
- Comme précédemment, les comparaisons ont été faites entre deux voitures pài’faite-ment comparables, mises exactement dans les mêmes conditions de fonctionnement, l’amortissement du matériel étant compté à i5 % pour les véhicules à pétrole et à 12 % pour les véhicules pétroléo-électriques à équipement C. M. B.
- Les avantages particuliers les plus saillants
- des voitures à moteur primaire à équipement électrique G. M. B. sont les suivants :
- Batterie. — La batterie employée est une batterie ordinaire tampon, chargée ou déchargée automatiquement, toujoui’s dans les limites de sécurité normales. Les avantages de cette batterie sont les suivants :
- a) Démari’age du moteur piûmaii’e sans que le mécanicien ait à descendre de son siège.
- Pour cela, il suffit de fermer l’intei*rupteur de mise en marche de l’auto-convertisseur, qui enti’aine aussitôt le moteur primaire, lequel, tournant, ti’ansmet sa puissance à l’auto-convertisseur C. M. B., qui charge alors la batterie d’accumulateurs, le véhicule étant au l’epos.
- b) Conduite des véhicules dans les gai’ages en cas de panne du moteur primaii’e.
- c) Eclairage du véhicule et, s’il y a lieu, fourniture de l’énergie à des signaux divers.
- d) Freinage électrique par récupération.
- Moteur primaire. — Le moteur primaire
- tourne pratiquement à une vitesse constante et fournit une puissance constante. On sait que, pour conduire un véhicule pesant 6 tonnes à la vitesse de 20 kilométrées à l’heure en palier, il faut une puissance de 9 chevaux. L’expéiûence a démontré, comme il est dit plus haut, que 8 1/2 chevaux suffisent.
- Lorsque le véhicule équipé ainsi avec l’auto-convertisseur C. M. B. marche à mi-vitesse, en rampe par exemple, le taux de transmission change automatiquement, le moteur de travail utilise alors les 9 chevaux de la puissance totale du moteur pi’imaire, plus une puissance additionnelle de 9 chevaux donnée par la batterie d’accumulateurs, faisant un total de 18 chevaux, ce qui donne à mi-vitesse un torque quatre fois plus gi-and que le toi’que normal en palier.
- Un véhicule à pétrole, montant la même côte à mi-vitesse, avec le levier de changement de vitesse en dernière position par exemple, devrait être muni d’un moteur de 36 à 4o chevaux, car à mi-vitesse ce moteur
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- ne pourra développer que les 18 chevaux nécessaires. Bien entendu à la première ou à la deuxième position du levier de changement de vitesse le véhicule à pétrole ne nécessiterait pas, dans les mêmes conditions, un moteur de 36 à 4<> chevaux, mais le changement de vitesse ne compense pas nécessairement la perte de puissance due à un manque de compression ou à un fonctionnement irrégulier du carburateur et il est de fait que des moteurs de 35 à 4° chevaux sont absolument nécessairesaux véhicules actuels.
- Dans le système pétroléo-électrique, la puissance du moteur primaire est très faible et sa vitesse étant constante le refroidisse-sement à air est possible avec ses avantages attenants savoir : simplicité, réduction de poids et de l’espace occupé, absence de dérangement par la congélation.
- Un régulateur maintient la vitesse du moteur primaire constante, ce qui fait disparaître toutes causes de chocs ou changements brusques dus à la manipulation de l’allumage ou de l’admission du moteur avant et après les changements de vitesse et le moteur primaire peut donc être de ceux qui ont une forte compression initiale, d’où meilleur rendement.
- Le coefficient d’utilisation du moteur primaire étant d’envii'on ioo la consommation de combustible n’est pas supérieure, à puissance égale, à la moitié de celle des véhicules ordinaires dont les moteurs lie travaillent guère qu’à une puissance moyenne d’un tiers de la puissance réelle de la machine.
- Conduite. — L’opération est la même que pour les véhicules complètement électriques : l’interrupteur de démarrage étant fermé, le moteur primaire entraîné par l’auto-convertisseur G. M.B. commence à tourner ; l’auto-convertisseur charge ensuite la batterie avec un courant normal. On appuie alors légèrement sur la pédale, et le moteur de travail alimenté par la batterie en même temps que par le moteur primaire démarre le véhicule. Lorsque la pleine vitesse est atteinte, la puissance nécessaire de 9 HP est donnée entière-
- ment par le moteur primaire. En soulevant la pédale, le moteur de travail retourne de l’énergie à la batterie par l’intermédiaire de l’auto-convertisseur G. M. B. Le freinage terminé, la puissance produite par le moteur primaire continue à être utilisée pour charger la batte rie toujours à courant limité.
- En résumé l’économie est toujours à l’avantage des voitures équipées électriquement avec G. M. B., qu’il s’agisse de voitures purement électriques ou de voitures pétroléo-électriques avec G. M. B. Dans le premier cas le prix du kilomètre-voiture est de 7 centimes plus petit que dans le cas de voitures à pétrole, dans le second cas la différence est de 8 1/2 centimes.
- Bien entendu, en plus des avantages énumérés ci-dessus et qui sont pour la plupart particuliers au système d’équipement électrique avec auto-convertisseur G. M. B., on peut rappeler brièvement les avantages fort nombreux de la traction électrique, particulièrement au point de vue exploitation (*). Le plus important de ces avantages ressort dans la faible quantité de voitures de réserve dont le nombre ne dépasse souvent pas 5 %.
- La réduction du capital engagé qui en est la conséquence, ajoutée à la différence d’immobilisation provenant de la i*éduction du prix coûtant des voitures, constitue un avantage considérable dans les frais de premier établissement. Le prix de la voiture-kilomètre, d’autre part, étant franchement à l’avantage tant de la voiture purement électrique à équipement C. M. B. que de lavoitui’e pétroléo-électrique à équipement G. M. B., la ti'action électrique ainsi établie ressort tout à l’avantage de l’exploitant.
- Bien entendli le choix de l’un ou del’auti’e système dépend uniquemexit du î-apport entre le prix du courant pour la charge des avîcumulateui’s et le prix du combustible pour les moteurs primaires.
- Sans entrer dans le détail du système, nous
- (*) On consultera utilement à ce sujet l’article de M. J. Simey paru dans la Lumière Electrique du 5 octobre.
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- dirons pour terminer quelques mots de l’électrification des chemins de fer et tramways suburbains.
- Il y a lieu de remarquer que le capital nécessaire aux installations nouvelles, stations génératrices, sous-stations, lignes, etc., est très considérable et on hésite facilement à électrifier des lignes suburbaines devant les immobilisations considérables que cela nécessite.
- Aussi est-il intéressant d’examiner l’électrification de lignes suburbaines par des automotrices basées sur le système que nous venons de décrire et qui contiennent par conséquent leur propre station génératrice.
- L’étude de ce système fait l'essortir une immobilisation du capital inférieure aux a/3 du capital nécessaire à l’électrification par station génératrice et distribution de l’énergie à plusieurs trains, par troisième rail ou autre, et ce non compris le prix de la station génératrice.
- Dans le cas de l’électrification avec équipement C. M. B., l’automotrice contient un moteur primaire, à huile lourde, essence, pétrole ou autre, et l’équipement électrique est en tous points semblable à celui décrit ci-dessus, des voitui’es automobiles à moteur primaire et à équipement électrique G. M. B., mais ici, les automotrices sont pourvues de puissantes batteries d’accumulateurs . en vue de fournir la forte puissance additionnelle nécessaire aux démarrages. Il semblerait que la batterie alourdisse sérieusement le véhicule, mais tous calculs faits la différence de poids avec les voitures à source extérieure est inférieure à 5 % du poids total. En supposant cependant que le poids de la batterie charge sérieusement le véhicule, comme la régénération permet de retrouver 7 5 % de l’énergie cinétique emmagasinée par le train, l’objection tombe d’elle-même.
- Le système manquerait d’intérêt s’il ne permettait pas la traction par unités multiples avec un nombre quelconque de véhicules par train. Nous n’entrerons pas dans le détail du schéma de montage des automotri-
- ces : il est en principe le .même que celui décrit plus haut. L’équipement est tel que la conduite du train peut se faire de chacjue automotrice, et seuls 3 fils de faible section relient les automotrices entre elles. La conduite se fait toujours au moyen d’un simple contrôleur, et tous les avantages énumérés plus haut subsistent dans ce cas.
- D’une comparaison faite par les inventeurs du système, MM. Macfarlaneet Burge (*), il résulte ce qui suit :
- Les frais de premier établissement pour 11 trains pesant chacun 114 tonnes et composée de 2 automotrices et d’une remorque, chaque voiture de 18 mètres de longueur, sont de 4 390000 francs pour les trains alimentés de l’extérieur et de 3 0G0 000 francs pour les trains à équipement G. M. B. Les chiffres sont très exacts et particulièrement pour ceux concernant le système que nous venons de décrire, ce sont ceux auxquels les fournisseurs des diverses parties se sont engagés en Angleterre à faire la fourniture.
- La comparaison porte sur une ligne où la vitesse commerciale est de 4° kilomètres à l’heure, avec une station tous les 1,5 kilomètre environ. Un service de 12 minutes est assuré-pendant 18 heures chaque jour de semaine et un service de 24 minutes le dimanche.
- La comparaison du coût d’exploitation pour les 11 trains ci-dessusfaitressortirune somme de 1 200000 francs pour le cas des trains à source d’énergie extérieure et une somme de 968000 francs pour le cas des trains à équipement G. M. B.
- Nous terminerons en disant que l’équipement électrique avec auto-convertisseur G.M.B. peut s’appliquer d’une façon complète et suivant les mêmes principes à‘ l’équipement de trains prenant leur soqrce d’énergie de l’extérieur par l'intermédiaire d’un troisième rail ou trolley. Dans ce cas la récupération se fait toujours automatique-
- (1) Les divers renseignements contenus dans cet article ont été communiqués par les inventeurs.
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- ment, par renvoi d’énergie sur le réseau, et comme dans le cas précédent l’équipement peut être à unités multiples avec conduite possible de chaque automoti’ice, et quatre fils lins seulement le long du train. En outre le système présente toutes les garanties de
- sécurité possibles puisque, même sans l’usagé de freins mécaniques à air comprimé, si une partie du train venait à sé désaccoupler elle s’arrêterait d’elle-même.
- J. N. JA.CGBSEN.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FILS
- Appareils à haute fréquence pour la télégraphie et la téléphonie sans ills. — W. Alexander son. — Elektrotechnische Zetschrift, 27 juin 1912.
- Depuis quelques années on a fait des progrès importants dans l’agencement des postes transmet-' teurs de T.S.F. grâce à l’emploi de fréquences élevées (au delà de 5oo périodes par seconde). Le transformateur à haute tension, branché sur le circuit à 500 périodes, est construit de manière qu’une décharge par étincelles ait lieu toutes les demi-périodes. Les systèmes employés diffèrent par des détails d’exécution, mais ils tendent tous à supprimer l’arc qui se forme immédiatement après la première décharge. Le circuit à haute fréquence peut ainsi se décharger avec sa fréquence propre,sans que l’énergie soit renvoyée dans le circuit d’excitation. Les générateurs à 5oo périodes permettent de réaliser un rendement élevé, aussi bien au poste transmetteur qu’au poste récepteur; en effet, l’expérience a montré que l’oreille est très sensible aux impulsions ayant une fréquence de 1 000 oscillations par seconde, ce qui correspond au courant alternatif de 5oo périodes. Ce système permet également de faire rayonner une plus grande quantité d’énergie, avec des antennes de même hauteur, que dans les systèmes à fréquence plus basse. En effet, l’énergie que l’on peut transmettre, à chaque oscillation, ne peut dépasser une certaine limite, mais l’énergie moyenne rayonnée est proportionnelle au nombre des impulsions par seconde. On produit ainsi, à chaque 1 /1 000 de seconde, des impulsions, suivies chacune d’un train d’ondes amorties, dont la fréquence dépend de la fréquence propre de l’antenne et du montage.
- Gomme le téléphone récepteur ne peut pas suivre
- la haute fréquence des ondes transmises, on se trouve dans la nécessité de redresser le courant alternatif engendré. De cette manière, le téléphone reçoit par seconde 1 000 trains d’ondes sous forme de courant redressé, et sa membrane produit le son correspondant. Il n’y a pas de doute que l’appareillage actuel ne puisse encore subir des simplifications très importantes. L’auteur a déjà simplifié la construction du générateur à 5oo périodes et diminué ainsi son prix, en le rendant en même temps moins encombrant.
- Cette simplification consiste à rassembler sur un seul bâti les enroulements à courant continu et à courant alternatif. On obtient, de cette manière, une économie analogue à celle que présente le convertisseur synchrone par rapport au groupe moteur-générateur, quoique le principe employé soit quelque peu different de celui du convertisseur.
- Le convertisseur à 5oo périodes de l’aut,eur est basé sur l’utilisation des courants de Foucault qui constituent la charge même de la machine. Ces courants sont engendrés dans un enroulement disposé sur la périphérie des pièces polaires immobiles.
- La machine est construite exactement comme un moteur ordinaire à courant continu ; l’enroulement à courant alternatif ne nécessite aucun encombrement supplémentaire.
- Avantages des systèmes à haute fréquence.
- Si le développement actuel de la télégraphie sans fils est dû presque exclusivement à l’emploi des machines à 5oo périodes, On doit maintenant attendre les progrès ultérieurs de l’emploi d’ondes non amorties, engendrées par des machines à haute fréquence.
- Voici quelques considérations qui légitiment cette manière de voir :
- 1) L’antenne est la partie la plus coûteuse de la station d’émission, et le rayonnement d’une antenne
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- déterminée est considérablement plus élevé dans le cas des ondes non amorties que dans le système à étincelles. Avec ces dernières, en effet, l’antenne reçoit, par exemple, i ooo impulsions par seconde dont chacune est suivie de trains d’ondes.
- La môme antenne recevra, au contraire, aoo ooo du /foo ooo impulsions par seconde, si l’on emploie des machines à îooooo ou 200000 périodes. Le rayonnement de l’antenne étant limité pour chaque impulsion par la tension disruptive de l’air, on comprend facilement pourquoi l’antenne est beaucoup mieux utilisée lorsque le nombre des impulsions est plus grand.
- 2) Les tensions induites dans le voisinage du poste d’émission peuvent être très élevées ; on est obligé de prendre des précautions contre le danger qu’elles peuvent présenter.
- En augmentant le nombre d’impulsions par seconde, on peut diminuer leur tension tout en faisant rayonner la même énergie. On diminue donc les effets nuisibles aux réseaux électriques environnants.
- 3) La syntonisation peut être réalisée beaucoup plus facilement lorsqu’on emploie la haute fréquence. Dans le système à étincelles, chaque petite impulsion correspond à une petite série d’ondes très rapidement amorties dont le nombre et l'amplitude déterminent le degré de syntonisation possible. S’il n’y avait par exemple qu’une seule onde rayonnée, toute syntonisation serait complètement impossible. Avec les machines à haute fréquence au contraire, le train d’ondes étant ininterrompu, la syntonisation n’est pins limitée que par la possibilité d’obtenir une vitesse constante du moteur..
- En outre d’une syntonisation, plus facile, le système à haute fréquence permet d’éviter plus facilement les perturbations dues aux causes extérieures.
- 4) Le système à étincelles ne peut s’appliquer qu’à la télégraphie. Il est inutilisable pour la téléphonie. Les machines à haute fréquence s’appliquent aussi bien à la téléphonie qu’à la télégraphie. Dans les méthodes employées jusqu’à présent on n’a pu émettre et recevoir qu’uu seul son de la hauteur correspondant à. la fréquence employée : 5oo périodes, du courant alternatif. Un signal ne peut donc être transmis que par interruption du son, comme dans le système Morse. Or pour transmettre la parole, il faut émettre l’énergie d’une manière continue en la faisant varier en accord avec les vibrations de la voix. C’est ce que permet de réaliser l’emploi de machines à haute fréquence. Il subsiste, il est vrai, quelques difficultés pour construire un poste susceptible
- d’émettre une énergie suffisampient élevée pour franchir de grandes distances. Or, on a fait déjà quelques essais pour combattre ces difficultés, et il est probable qu’on pourra réaliser dans peu de temps non seulement la télégraphie, mais également la téléphonie sans fil, à très grandes portées, par exemple à travers l’Océan Atlantique.
- Appareils à haute fréquence.
- Le générateur à haute fréquence, construit par l’auteur, est le résultat de plusieurs années de recherches, entrepriscs_à l’instigation du professeur Fessenden.
- En 1908, l’auteur a décrit dans une conférence à l’« American Institute of ElectricaL Engineers » (*) on alternateur à 100 ooo périodes, tandis que la fréquence la plus élevée atteinte jusqu’alors n’était que 10 ooo, ce qui était complètement inutilisable pour le but proposé. On pensait alors que l’alternateur à 100 ooo périodes représentait la limite accessible. Cependant depuis lors, on a construit une machine à 200 ooo périodes qui permet, par l’emploi d’un redresseur à mercure, d’atteindre 400 ooo périodes par seconde. Cet alternateur est
- Fig. t. — Alternateur à iooooo périodes, du type à induction et présente une disposition nouvelle du circuit magnétique, permettant de construire le rotor pour une vitesse très élevée. Sous sa dernière forme, la partie mobile (fig. 1 ) est constituée par un disque d’acier C à bords très minces, présentant le profil d'un solide d’égale résistance. Le champ
- {') Elektrotechnische Zeitschrift, 1909, pp. 85a, ioo3, analysé dans la Lumière Electrique.
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- l.A lumière électrique
- T. XX (X*,. Série;.
- R
- A4.
- est engendré par deux bobines A; le flux de force parcourt la carcasse de fonte D, les noyaux massifs B, vissés sur D, les noyaux feuillelés E, sur lesquels sont placés les conducteurs de l’induit, et Je disque C.
- Ce disque C est muni d’encoches, qui sont remplies d’une substance non magnétique bien fixée pour pouvoir supporter la force centrifuge, et présente une surface bien polie, afin de diminuer le frottement de l’air,
- La nécessité s’est présentée de construire des machines pour des fréquences encore supérieures à ioo ooo périodes, mais pour 200000 périodes ce mode de construction présente des difficultés considérables : il aurait fallu 1 200 encoches pour cette fréquence; c’est pourquoi on a imaginé un nouveau type d’enroulement qui nécessite seulement un nombre d’encoches égal aux deux tiers du nombre réel des pôles.
- umn/uwi
- T®rwi®n®n®rwi®n®rwTân®ri®n®n®n2r
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- tMt MM HH
- l‘ig. 2. — Ancien et nouveau modes d'enroulement.
- La figure 2 fait voir la différence entre ces deux modes d’enroulement, dont le dernier serait également utilisable pour des fréquences plus basses, si l’on avait besoin d’encoches larges et d’une grande isolation. La construction de ce rotor permet, comme il est dit plus haut, de réaliser des vitesses de rotation beaucoup plus élevées qu’avec un rotor feuilleté ordinaire à bagues.
- Avec l’alternateur à 100 000 périodes, on a pu transmettre les communications à 340 kilomètres. Le circuit d’émission est très simple. L’alternateur est intercalé directement entre l’antenne et la terre et produit de 100 à 200 volts, tension encore assez faible pour la T. S. F. On a trouvé cependant que, à l’aide d’un réglage convenable, la tension dans l'antenne peut être élevée jusqu’à la tension disrup-
- tive de l’air, de sorte que la capacité du transmetteur est limitée, non par la tension de. l’alternateur, mais par la faculté de rayonnement de l’antenne.
- Il résulte de ce qui précède que l’énergie produite dans un alternateur de dimensions données diminue lorsque la fréquence augmente. Il est à remarquer que la fréquence de 5o 000 est suffisante pour des transmissions à grande portée, la hauteur de l’antenne étant alors plus grande et sa fréquence propre plus basse. Les antennes plus basses, pour des portées plus faibles, nécessitent des fréquences plus élevées, mais en même temps une énergie plus faible.
- On a fait remarquer depuis longtemps que la portée des transmissions de téléphonie sans fil sera limitée par l’impossibilité de construire un microphone à grande intensité. L’auteur a obtenu des résultats satisfaisants en employant un courant téléphonique pour l’excitation d’un alternateur, l’intensité du courant d’excitation étant beaucoup plus faible que celle du courant engendré dans l’induit.
- Le principe d’un tel alternateur diffère de celui des alternateurs ordinaires, en ce sens qu’on utilise un seul enroulement pour l’excitation et la production du courant alternatif, de manière à réduire la chute de tension par self-induction dans l’enroulement d’excitation.
- Voici dès lors quel est ce principe : lorsque le circuit magnétique d’une bobine, excitée à l’aide de courant continu est fermé par un induit à entrefer constamment variable, le flux varie en conséquence et il se produit dans cette bobine une force électro-motrice alternative.
- Pour obtenir de bons résultats, il est nécessaire de recourir à des artifices d’enroulement.
- Le premier essai de ces alternateurs fut fait avec un relais téléphonique. Comme la tension de. ces générateurs est due aux variations d’intensité du champ magnétique, il est essentiel que le rotor soit feuilleté, ce 'qui limite la vitesse aux deux tiers de celle correspondant à un rotor massif, et constitue un inconvénient considérable de cetype demachines.
- Des efforts sont faits actuellement pour trouver une méthode permettant d’engendrer un courant d’une intensité plus élevée; on a obtenu déjà quelques résultats encourageants en recourant à un transformateur de haute fréquence.
- S. P.
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- % Novembre 1912. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE 155-
- DIVERS
- Le développement des applications de l’électricité dans l’Amérique du Sud.— W. Schmidt. — Elektrotcchnische Zeitschrift, t. Il, aG septembre et U octobre 1912.
- Le trait caractéristique du développement économique de l’Amérique du Sud dans les dix dernières années est l’application toujours croissante
- Tableau I. — Importations en francs.
- RIlÉsiL
- Allemagne 3 292 5oo 6 196 25o
- Etats-Unis 7 737 5oo 13 487 »
- Angleterre 4 048 750 6 928 750
- REPUBLIQUE ARGENTINE
- Allemagne 12 715 000 18 i3a 5oo
- Etats-Unis 2 o85 000 2 735 OOO
- Angleterre 5 462 5oo 8 955 000
- URUGUAY
- Allemagne 2 537 5oo 3 253 750
- Etats-Unis 110 25o 190 OOO
- PARAGUAY
- Allemagne 6 2λ0 3 750
- Etats-Unis I 250 2 5oo
- COLOMBIE
- Allemagne 35 000 83 75o
- Etats-Unis 340 000 458 75o
- PÉROU
- Allemagne 281 25o 283 750
- Etats-Unis.......... 1 5ii 25o 557 5oo
- CHILI
- Allemagne 8 730 000 4 i65 000
- Etats-Unis i 107 5oo 1 348 750
- Angleterre i 655 000 1 383 75o
- BOLIVIE
- Allemagne 25 OOO 125 000
- Etats-Unis 56 25o 12 5oo
- VENEZUELA
- Allemagne 35 000 31 25o
- Etats-Unis 872 5oo ' 5i6 25o
- de l’énergie électrique. Ces progrès énormes de l’emploi de l’électricité s’expliquent tout d’abord parce que l’énergie électrique est particulièrement apte à faciliter le développement général d’un pays neuf. L’absence de gisements de charbon et les richesses naturelles considérables en houille blanche viennent renforcer ce mouvement.
- Tableau II
- République Argentine.
- ALLEMAGNE 1908 19 ! 0
- Isolateurs IUO OOO 100 000
- Dynamos I 923 760 2 o50 a5o
- Induit 277 5oo 376 25o
- Accumulateurs 377 5oo 6 773 750
- Câbles 5 823 750 457 OOO
- Lampes à arc 2^0 OOO i5 000
- Equipement pour lampes
- à arc 26 2 5o 252 5oo
- Projecteurs i 7 5oo 3 648 750
- Lampes à incandescence. 762 500 682 5oo
- Télégraphes et télé-
- phones 486 250 2 802 5oo
- Matériel pour éclairage
- et transport de force.. 2 i35 000 913 750
- Compteurs et appareils
- de mesure 457 5oo 07 5oo
- Eléments galvaniques. . . 20 OOO 22 5oo
- Appareils de cuisine et
- chauffage électrique.. 6 2 5o i3 750
- Poulies isolantes 8 780 17 5oo
- Poulies isolantes d’a-
- miante 2 OOO 2 fïOO
- Totaux^ \2 ^lO OOO 18 a3a 5oo
- ETATS-UNIS 1907 1911
- DE L’AMÉRIQUE DU NORD
- Appareils électriques, té-
- léphone et télégraphe. 1 312 5oo 1 801 a5o
- Machines électriques... 772 5oo 933 750
- Totaux b? CC G™ 2 735 OOO
- ANGLETERRE 1907 1911
- Produits électrolechni-
- ques de toutes sortes. 377 5oo 232 5oo
- Produits spéciaux 282 5oo 781 25o
- Câbles . 632 5oo 987 5oo
- Fils télégraphiques et té-
- léphoniques......... 997 500 662 5oo
- Electrodes 35 000 42 5oo
- Lampes électriques 96 25o 280 000
- Projecteurs 117 5oo 102 5oo
- Charbons 6 25o 27 5oo
- Batteries 226 25o 761 250
- Produits sans désigna-
- tion spéciale t 175 OOO I 125 OOO
- Machines 1 516 25o 4 002 5oo
- Totaux 5 462-5oo 8 955 000
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série;. — M” 44.
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- Les États de l’Amérique du Sud, le Chili, par exemple, ont actuellement une tendance à monopoliser l’exploitation de l’énergie hydraulique, la législation ne considérant que la production de l’énergie électrique et ne visant pas l’industrie proprement dite. Celte monopolisation ne poursuit pas seulement un but purement fiscal, elle a également en vue l’intérêt général du pays : c’est ainsi que l’État veille à ce que les stations hydrauliques soient établies d’une manière rationnelle et sans gaspillage inutile dès ressources hydrauliques, et que le prix de vente de l’énergie électrique ne soit pas exagéré (*j.
- Les réseaux des chemins de fer dans l’Amérique du Sud étant jusqu’à présent presque uniquement à vapeur, l’électricité ne trouve son application que dans l’éclairage, force motrice, télégraphie et téléphonie.
- L’Amérique du Sud n’est pas encore un pays industriel, mais presque exclusivement agriculteur. Les régions industrielles sont très limitées; une des .plus importantes est celle de La Plata.
- L’élevage du bétail, avec la conservation de la viande et l’industrie du froid, consomme aussi une grande quantité d’énergie électrique en force motrice.
- Vient ensuite l’industrie minière qui est actuellement au début de son développement et ne pourra progresser que lorsqu’il y aura des moyens de communication suffisamment nombreux, ce qui nécessite encore l’application de l’énergie électrique.
- Un exemple typique du développement de l’industrie électrique est offert parla ville de Buenos-Aires.
- La première station électrique y fut construite en 1893; en 1898 la General Electric G9 en créa une seconde, et en 190a une troisième fut établie par la Compagnie transatlantique électrique allemande.
- En 1900 il y avait g5 millions de voyageurs sur les lignes de traction à vapeur et 3o millions sur les lignes de traction électrique. Actuellement il y a 290 millions de voyageurs pour les voitures à traction électrique desservies par sept sociétés, et 3o millions de voyageurs pour les lignes à vapeur.
- (') Il y a à peine quelques semaines que cette monopolisation a été également établie dans l’Uruguay. ’
- 11 y avait, en 1904, 522 moteurs installés; en 1910, ils étaient passé au nombre de 7 466.
- Des progrès identiques sont réalisés dans plusieurs autres grandes villes : Rio-de-Janeiro, Sao-Paulo, Montevideo, Lima et Valparaiso.
- Avec le développement de l’application de l’électricité s’accroît la consommation du matériel électrique, pour la plupart importé des États-Unis, de l’Allemagne et de l’Angleterre.
- Les statistiques de l’Amérique du Sud étant à l’état embryonnaire, l’auteur s’est servi des statistiques de l’importation de ces pays exportateurs. Les tableaux reproduits ci-dessus donnent un aperçu exact de cette importation.
- Les statistiques allemandes datent de 1908 et 1910; celles de l’Angleterre et des Etats-Unis de 1907 et de 1911.
- On remarquera l’importance croissante de l’importation des Etats-Unis, pour lesquels l’Amérique du Sud constitue une véritable soupape de sûreté contre leurs crises industrielles intérieures.
- Une des causes matérielles qui favorisent l’importation des Etats-Unis dans l’Amérique du Sud réside naturellement dans la facilité de transport. D’autre part la haute finance des États-Unis participe (ainsi d’ailleurs que celle de l’Angleterre) dans une proportion importante à la créalion des entreprises sud-américaines : chemins de fer, concessions de mines, etc.; tandis que la haute finance allemande, d’après l’auteur, ne s’est pas assez intéressée au développement de son marché.
- Malgré ces avantages des États-Unis, dans l’ensemble de 60 à 65 millions de marks d’importations, l’Allemagne entre pour a/5 et les Etats-Unis seulement pour 1/4.
- D’après l’auteur on doit s’attendre prochainement à un essor considérable dans l’Amérique du Sud : la richesse du pays augmente, de nouvelles industries se forment, l’agriculture se développe, l’émigration croît. Comme ce progrès ne peut être réalisé sans un développement considérable de l’industrie électrique, l’Amérique du Sud va devenir d’ici peu de temps un des plus importants débouchés pour cette industrie.
- S. P.
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- 2 Novembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 157
- è
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- La dernière panique de la Bourse a bien montré que les cours de quelques-unes de nos valeurs d’électricité ne reposaient sur rien de sérieux. Pour certaines d’entre elles, la chute a été supérieure à 100 francs ; tout en faisant 1a part du trouble que peut causer la nouvelle d’événements graves, il n’explique pas le recul instantané de titres dont la valeur intrinsèque ne dépend pas des relations internationales. Il entre donc un large élément de spéculation dans leurs négociations qui justifie nos réserves quant à leur avenir. Les acheteurs au comptant en ont profité pour les mettre en portefeuille ; mais, même aux derniers cours pratiqués, ils ne doivent pas compter à présent sur un l’evenu supérieur à 3 % ou à 4 % ] c’est peu pour des valeurs industrielles de cette catégorie. . . .
- Le groupe des valeurs de traction a subi un sort identique ; mais le mouvement de hausse qui a suivi a été moins rapide. Le Métropolitain ramené à 590 clôture à 6i5 ; la plus-value de recettes des mois écoulés de l’exercice est un peu plus d’un million. La ligne n° 8, si longtemps retardée par la traversée de la Seine au pont Mirabeau, serait ouverte au public au commencement de 1913. D’une utilité incontestable pour certains quartiers de la rive gauche, elle n’amènera guère une augmentation très importante du trafic qui est assurée par leshommunications avec le Nord-Sud ou par les autres lignes existantes que le public prend la peine d’aller rejoindre.
- Quant au Nord-Sud, descendu à 220, il finit à 228, stimulé par la nouvelle de l’ouverture à l’exploitation de la partie comprise entre les places Pigalle et Jules-Jofïrin : il ne reste plus qu’un tronçon à achever, celui qui va jusqu’à la porte de la Chapelle. Nous avons toujours pensé qu’on ne saurait donner de jugement définitif sur la valeur de cette affaire qu’après sa mise en exploitation complète ; nous le pensons encore avec toutes les réserves que nous avons formulées d’ailleurs pour elle comme pour le Métropolitain lors de la transformation des omnibus. Ceux-ci réalisent des recettes toujours plus brillantes qui depuis le ier janvier se chiffrent par 38 716 5oqfr. contre 31 219000 francs en 1911. La transformation
- des tramways se poursuit rapidement pour être achevée bien avant l’époque prévue : elle assurera de son côté un avenir intéressant à la valeur. Entré temps, sous la poussée de l’opinion publique, la Compagnie étudie et met en pratique des services spéciaux qui sont de nature à lui ramener bien des récalcitrants. Mais il faudra que pour ses voitures comme pour tous nos véhicules automobiles, les pouvoirs publics revisent les règlements de voirie, la police de roulage et inventent d’autres moyens de confection et d’entretien des routes : c’est la condition indispensable pour éviter nombre d’accidents et assurer l’avenir de ce mode de traction.
- En Allemagne, la Bourse a moins subi le contrecoup des événements politiques; néanmoins les valeurs électriques ont perdu une partie de leur plus-value. L’A. E. G. de 258 3/4 est retombée à 255 3/4 et Siemens-Schuckert a clôturé à j5o, j5. Ces deux sociétés ont quelques intérêts en Orient, aussi bien dans les Balkans qu’en Turquie, soit par elles-mêmes, soit par leurs filiales et nul doute qu’elles soient atteintes par la suspension des affaires. Suivant la durée du conflit, la crise sera plus ou moins importante, mais elle est inévitable et pourrait bien marquer le point de départ de la crise économique que les plus optimistes prédisent pour fin 1913, commencement 1914.
- L’attitude du marché du cuivre a été pendant toute cette période aussi déconcertante que possible. Le Rio-Tinto subissait le premier les conséquences de l’affolement général; du cours ^de 2 000 il tombait à 1 800, et cependant la -déclaration du dividende intermédiaire de 40 schillings n’est pas loin, non plus que les remarques rassurantes du comité de direction. Les cours du métal ne pouvaient rester insensibles à ces brusques variations; et malgré la réduction des stocks, malgré l’active demande des consommateurs européens et les perpectives que la guerre permet d’envisager, le Standard a reculé jusqu’au cours de 72 livres sterling. A Londres, les fabricants se sont tenus sur la réserve, espérant quelques concessions; les tréfileries très occupées ne suffisent pas à la demande. A Paris les cours baissent de 1 franc sur ceux de la huitaine précédente. A New-York, les prix ont été plus influencés et
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série). — N°44'.
- cependant on annonce la fin des grèves qui ont restreint la production de près de ioooo tonnes par mois. L’électrolytique qui intéresse plus particulièrement notre industrie oscille cependant toujours autour de8i livres sterling. Hambourg pendant le même moment offre à 190 francs sur décembre.
- Les Ateliers de Constructions Electriques du Word et de l’Est ont pu tenir leur assemblée extraordinaire, 52173 actions étant présentes ou représentées. La résolution unique qui a été votée donne au Conseil l’autorisation de porter le capital en une ou plusieurs fois à 5o millions de francs par la création de 100 000 actions nouvelles de 25o francs chacune du même type que les actions existantes. Nous avons déjà dit que le Conseil n’envisageait en ce moment qu’une émission de 5 millions. Le président n’a pu confirmer le taux de l’émission, les conditions actuelles du marché étant différentes de ce qu’elles étaient il y a un mois. Mais si les résultats de l’exercice 1912 èont satisfaisants, il est probable que ce taux sera celui envisagé précédemment, soit 400 francs. La situation des porteurs de parts fait l’objet d’une remarque d’ailleurs sans conséquence, car suivant la réponse du président, les statuts réglant cette situation, le Conseil n’a pas à envisager les avantages qu’il leur fait par un mode d’émission indépendamment des actionnaires : il faudrait refaire les statuts et tout donne à croire que les porteurs de .parts n’y consentiraient pas facilement. Cette situation n’est d’ailleurs pas particulière aux Ateliers du Nord et de l’Est; elle excite la convoitise des actionnaires dans toutes les sociétés qui ont fait des avantages de cette sorte aux fondatéurs et qui prospèrent. D’aucuns ne veulent pas s’intéresser à ces sociétés : en l’état actuel de la législation, ils n’ont pas d'autre chose à faire, leur activité de capitalistes peut du reste s’exercer auprès de beaucoup d’autres sociétés.
- On signale de Saint-Pétersbourg la répartition par le ministère de la Marine d’une partie des commandes réservées aux usines privées. L’usine Poutiloff a reçu 2 croiseurs légers et 8 torpilleurs, au total un ordre de 33 millions de roubles ; l’usine de Revel, liée au Creusot, a reçu 2 croiseurs et 6 torpilleurs, au total un ordre de 29 millions de roubles ; l’usine métallique construira 8 torpilleurs, Rekker 5 et l’usine
- de Riga, liée elle aux ateliers de construction de Schichau, en construira 9. Il y a quelque temps les journaux politiques avaient fait entrevoir comme possible l’attribution à nos chantiers navals d’une partie de ces constructions, ce qui eût également favorisé nos constructeurs électriciens. La décision présente du ministère russe enlève tout espoir d’exécuter quoi que ce soit de ces commandes qui sont uniquement réservées à l’industrie russe. Celle-ci se trouve dans une période de prospérité qu’elle n’a point encore connue; les tréfileries sont surchargées, malgré une production toujours en progression, et toute la sidérurgie travaille avec activité. Les ventes de produits, finis se sont accrues de 14 % par comparaison avec 1911, et de 18 1/2 % par comparaison avec 1910. Les bilans des Sociétés belges et françaises qui possèdent la très grande partie des usines de transformation s’améliorent en conséquence et celles-ci voient leurs titres bénéficier de la faveur très marquée du public.
- L’Union du Gaz, qui possède en même temps que les usines à gaz de Albi, Alexandrie, Bèaucàire, Cette, Gênes, Milan, l’usine d’électricité de Rueil avec concessions de Maisons-Laffitte, Sartrouville, Marly-le-Roi, a réalisé en 1911-1912 un bénéfice s’élevant à 3 046 i35 francs, pour un bénéfice brut de 7 042 204. Le dividende proposé et voté de 37 fr. 56 par action absorbant 2 625 000 francs, il restait un solde de 812 582 que l’assemblée a reporté à nouveau. Il faut retenir, du rapport et de la discussion, les difficultés créées par la guerre italo-turque, les grèves anglaises, élevant le prix des frets et des charbons, et l’éventualité d’une situation délicate créée par une nouvelle loi italienne autorisant la municipalisation des services publics. Milan y a, paraît-il, renoncé ; mais Gênes étudie la question et les tendances qui régnent en Italie, qui se sont traduites par le vote du monopole des assurances sur la vie, 'pourraient pousser d’autres villes encore à céder à ce beau rêvé de municipalisation si funeste aux finances communales. Mais l’Union des Gaz ne craint pas immédiatement ces opérations financières qui ne se-feront pas sans qu’elle défende ses intérêts et ses droits découlant de ses traités de concession.
- D. F.
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- 2 Novembre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Bouches-du-Rhône. — Le conseil général a approuvé un crédit de 600 000 francs pour l’établissement d’une ligne de tramway d’Aubagne à Gamenos.
- Une nouvelle annuité de 25o 000 francs est votée pour la création de chemins vicinaux.
- Les études du tramway de la Bcdoule seront poursuivies jusqu’à La Ciotat.
- Le préfet est chargé de demander à la Compagnie des tramways d’étudier les lignes Sainl-Antoine-Ies-Pennes et Aubagne-Saint-Zacharie.
- Var. — Le conseil général a voté une somme de 480 000 francs pour l’achat de locomotives et wagons pour la Compagnie du Sud.
- Le conseil a demandé à la Compagnie du Sud d’établir le projet de'construction d’une ligne Fréjus-Fayence.
- Alsace-Lorraine. — La Post annonce qu’on vient de reprendre les négociations pour un.projet de tramway électrique par Tliann, Lcimbach, Rodern, Aspach, Mil-telbach et Guvenheim puis par Bernay, Ufl’holz, Wall-willer et Soullz, dans la vallée de Guebwiller. Les députés de la région soutiennent le projet et une conférence des maires des communes intéressées aura lieu prochainement.
- ÉCLAIRAGE
- ... . 1
- Aisne. — Le conseil municipal de Saint-Quentin a
- accordé la concession de la fourniture électrique demandée par la Société Saint-Quenlinoise.
- Alpes-Maritimes. — La concession de l’éclairage électrique de Pélissane, d’une durée de vingt-cinq ans, prendra fin l’année prochaine. Une des préoccupations de la municipalité a été d’envisager cette échéance rapprochée Les électriciens et industriels qui désireraient concourir à l'obtention de la nouvelle concession voudront bien lui faire des propositions.
- Bouciies-du-Rhône.— L’éclairage électrique de Saint-Louis- du-Rhône sera fourni par le Sud-Electrique.
- Hautes-Pyrénées. — Le conseil municipal de Luz a mis à l’élude un projet pour la construction d’une usine hydro-électrique qui fournira l’énergie électrique à la commune.
- Hérault. — L’éclairage électrique va être installé sous peu à Saint-Pons.
- Loire. — Le conseil municipal de Saint-Fenis-Terre-noire a voté la mise à l’enquête d’une demande de concession pour l’éclairage électrique de la commune.
- Lozère. — La commune de Langogne a mis en adjudication l’éc}airage électrique qu’elle a installé au début de l’année. Plusieurs concessionnaires se sont présentés et une commission chargée d’examiner les offres les plus avantageuses a été nommée par le conseil municipal.
- Manche. — Le conseil municipal d’Octeville a adopté un projet de traité présenté par M. le directeur de la Compagnie Gaz et Eaux pour établir une canalisation aérienne et souterraine pour la distribution de l’électricité dans la commune.
- Le conseil municipal de Barneville a approuvé en principe le projet d’éclairage électrique proposé par M. Robert-Denis Lance.
- Marne. — Le conseil municipal de Chalons-sur-Mai ne a émis un avis favorable à la demande de concession de la Société générale électrique pour la fourniture de l'électricité pour tous usages, sauf pour l’éclairage.
- Le conseil municipal de Vitry-le-François a volé une somme de 5 000 francs pour l’achat d’un générateur destiné à l’ancienne usine des eaux.
- Nièvre. — La municipalité de Souvigny et la Compagnie Générale d’Electricité sont en pourparlers pour l'installation de l’éclairage électrique. Le contrat sera, croit-on, signé à bref délai.
- Nord. — Deux sociétés ont sollicité la concession de l’éclairage électrique de Croix. Le conseil municipal a décidé, en raison des tarifs proposés, de continuer les pourparlers pour obtenir une diminution de prix.
- Puy-de-Dôme. — Le conseil municipal d’Issoire a accordé en principe une concession de vingt-trois ans à M. Grivolas, propriétaire de l’usine hydro-électrique des Granges, pour la distribution de l’énergie électrique.
- Seine-Intérieure. — Le conseil .municipal de Mers-les-Bains a approuvé les propositions faites parM. Moy-sen pour l’établissement de l'éclairage électrique et a nommé une commission pour étudier à fond la question et présenter un rapport au conseil à bref délai.
- Seine-et-Marne. — Le conseil municipal de La Ferté-sous-Jouarre a accordé, pour une durée de quarante années à partir du iel' janvier 1913, la concession du gaz, de l’eau et de l’électricité à M. Louis Joubert père,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N° 44.
- ingénieur, au château de Citry; la redevance annuelle est fixée à 32 5oo francs.
- Vosges. — Le conseil municipal de Bruyères a approuvé la cession de l’éclairage Dazey-Thiébaut à la Compagnie Lorraine d’Élcctricité. Le maire est autorisé à traiter avec la Compagnie, d’après les nouveaux tarifs proposés.
- Espagne. — Un Américain, M. Parrish, a l’intention d’installer sur l’Ebre, près de Barcelone, une importante usine hydro-électrique.
- Il établirait trois barrages près de Barcelone, Tarra-gone et Valence, ce qui permettrait de produire une force de ioo ooo chevaux.
- Il a chargé un ingénieur américanrda diriger ces travaux qui seront terminés en 1914.
- TÉLÉPHONIE
- Nobd. — La Chambre de commerce de Cambrai a voté une somme de 8 43o francs pour l’établissement d’une ligne téléphonique Cambrai-Solesmes,
- Orne. — La Chambre de commerce de Fiers a demandé la création d’un circuit téléphonique direct entre Fiers et Paris.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Électrique de ia Loire. — Les recettes du mois d’août se sont élevées à 246 5a8 francs en augmentation de 17,6 % sur celles d’août 1911.
- Les recettes des huit premiers mois de l’année s’élèvent à 2o3i 809 francs contre i 796 365 francs en ign.
- CONSTITUTIONS
- Société Industrielle de Télégraphie sans fii et d’Électricité. — Capital : 200 000 francs. — Siège social : 38, rue du Mont-Thabor, Paris,
- CONVOCATIONS
- Société Générale d’Entreprises. — Le 5 novembre, 69, rue Miromesnll, Paris.
- Schneider et Cie. — Le 11 novembre, 42, rue d’Anjou, Paris.
- Compagnie des Eaux et d’Electricité de l’Indochine. — Le i3 novembre, 3, rue de Stockholm, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Thomson~Houston, 10, rue de Londres, Paris.
- Bulletin, août 1912. — Appareils accessoires de tramways.
- Société Française d'Électricité A. E. G.,
- 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. E. G., octobre 1912. — L’éclairage électrique en concurrence avec les autres modes d’éclairage. Les installations électriques des nouveaux théâtres de la cour de Stuttgart. Visite d’industriels français à la fabrique de câbles d’Oberspree et à l'usine delà N. A. G.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etat a l’intention d’acquérir des câbles électriques triphasés, à haute tension, à i5 000 volts de 3 X 100 millimètres de section, destinés aux aménagements intérieurs des sous-stations de traction et d’éclairage.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ir« division), 43, rue de Rome, à Paris (8a), les mardis et vendredis, de, i5 â 17 heures.
- Le i5 novembre, à la mairie de Sainte-Florine (Haute-Loire), concours pour la fourniture et l’installation de deux pompes élévatoires, actionnées en temps normal par un moteur hydraulique existant, d’une machine A vapeur de secours ainsi que toutes les connexions, courroies de commande, etc., permettant à cette piachine d’actionner en même temps les deux pompes et les installations électriques existantes.
- Les constructeurs qui voudraient prendre part au concours devront en adresser la demande par lettre recommandée à M. le maire de Sainte-Florine, avant le i5 novembre et joindre à cette demande : 1» une déclaration indiquant leiir intention de soumissionner; 20 une note avec pièces justificatives à l’appui constatant qu’ils sont en mesure d’exécuter les travaux conformément aux règles de l’art.
- Les concurrents admis recevront le programme et le cahier des charges. Renseignements chez M. Feuillerade, ing., des ponts et chaussées, à Brioude (Haute-Loire).
- Le a3 novembre, aux sous-secrétariat d’Etat des Postes et Télégraphes, fourniture d’appareils et d’objets divers pour postes d’abonnés et bureaux centraux téléphoniques (12 lots). (Appliques murales, sonneries, récepteurs téléphoniques, réglettes, tabourets).
- Les demandes d'admission à cette adjudication devront être parvenues au sous-secrétariat d’État des Postes et Télégraphes le 10 novembre 1912.
- BELGIQUE
- Le 7 novembre, 11 heures, à la Société du canal, 5g, à Bruxelles, travaux et fournitures à exécuter aux installations électriques du port; cahier des charges : 4 francs. Soumissions recommandées le 4 novembre.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- rnate^aâtritm* mh»«*. SAMEDI 9 NOVEMBRE 1912. Tome XX 1(8* série). — N° 45.
- La
- * %
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLËCTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 161. — J. Simey. Sur le réglage des moteurs à courant continu, p. i63. — J. Reyval. La Conférence internationale de l'Heure, p. 177.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Effet de la trempe sur la résistance électrique des bronzes et des laitons, M. Poitevin, p. 180.— Sur la polarisation des électrodes, A;Brochet, p. 180. —Sur les propriétés électriques des alliages Cu-Zn, L. Norsa, p. 181. —.Méthodes et appareils de mesures. Réalisation du mouvement circulaire uniforme par action périodique synchronisante, A. Guillet, 181. — Législation et Contentieux. Commentaire des nouveaux décrets relatifs aux tarifs des droits de voirie et des droits de contrôle, P. Boucault, p. 182. —Brevets, p. 186.— Chronique industrielle et financière. — Etudes économiques, p. 188. — Renseignements commerciaux, p. 190. —Adjudications, p. 192.
- EDITORIAL
- Nos lecteurs ont trouvé récemment clans une étude de M. W. Lehmann des indications sur le réglage des moteurs à courant continu par insertion de résistances en parallèle avec l’induit. M. J. Simey reprend aujourd’hui la question dans sa généralité, en mettant à contribution une très importante étude de M. Trettin. M. J. Simey examine en premier lieu deux dispositifs récemment brevetés.
- Le premier concerne la question du réglage automatique, par le système à contactées Spi’ague-Thomson-Houston, et il a pour but de remédier à la lenteur relative du verrouillage des contacteurs dans ce système.
- Le second concerne le procédé par shuntage des inducteurs, et a pour but de remé-
- dier à l’inégalité de la charge imposée parfois par cé procédé aux moteurs couplés en série.
- Enfin, l’auteur expose en détail les idées de M. Trettin sur le démarrage sans rhéostat des grands moteurs à courant continu. Les procédés, quelque peu révolutionnaires, qui ont pour but d’éliminer le rhéostat, sont basés sur ce fait que si le moteur, au lieu d’être immobile, tourne dès qu’on lui envoie le courant initial, la force contre-électromotrice intervient immédiatement pour limiter le coui’ant absorbé.
- L’application la plus directe de ces idées a été essayée sur des moteurs destinés à la propulsion des navires. L’auteur cite les résultats de ces essais et les commente,
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T, XX (3* Série). — N* 45.
- La Confèrence internationale de l’Heure, qui s’est tenue à Paris le mois dernier, avec le concours des techniciens les plus éminents, a voté une série de propositions dont M. J. Reyval présente le texte. L’œuvre remarquable accomplie est tout à l’honneur du Bureau des longitudes et de M. Lallemand, le principal promoteur de la nouvelle organisation dont nous exposons les détails d’après le texte officiel des vœux émis.
- C’est à Paris que sera organisé le service international de l’heure.
- Différents travaux intéressants d’ordre général ont été présentés récemment à l’Académie des Sciences.
- Nous reproduisons les conclusions d’une étude de M. Portevin sur la résistance électrique des bronzes et des laitons, variable, comme on le sait, en fonction de la trempe, et de M. Brochet, sur la polarisation des électrodes.
- L’auteur de cette dernière note étudie la perturbation introduite parla présence d’une lame de cuivre dans la distribution des lignes équipotentielles.
- De même un remarquable principe de mesure a été imaginé par M. Guillet, qui a réalisé un mouvement circulaire par action périodique synchronisante.
- Le dispositif électrique ainsi combiné peut trouver des applications notamment dans la chronométrie de précision.
- M. Paul Bougault commente dans sa chronique juridique les nouveaux décrets relatifs aux tarifs des droits de voirie et des droits de contrôle.
- Dans cette note, M. Paul Bougault précise quels sont les changements apportés par les décrets du 7 septembre 1912 aux dispositions des anciens décrets du 17 octobre 1907, soit en ce qui concerne les droits de voirie, soit en ce qui concerne les droits de contrôle.
- Il signale surtout avec satisfaction la disparition du double tarif de voirie qui était une source de confusion perpétuelle; selon l’expression même de l’auteur, il y a lieu de féliciter l’administration — une fois n’est pas coutume — d’avoir fait disparaître ce véritable « cauchemar ».
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- 9 Novembre 4942. LA , LUM.JÈRE ÉLECTRIQUE
- SUR LE RÉGLAGE DES MOTEURS A COURANT CONTINU'
- Alors que la question du réglage des moteurs à courants alternatifs et, en particulier, des moteurs à collecteur, comporte des solutions assez variées, dont le nombre n’est certes pas épuisé, ainsi que le montrent les nombreux brevets relatifs à ces moteurs. Il n’en est évidemment pas de même en ce qui concerne les moteurs à courant continu.
- En dehors des procédés, tels que le dispositif Léonard, qui ne s’appliquent qu’à quelques cas spéciaux, les méthodes classiques, par insertion de résistances décroissantes dans le circuit induit, puis de résistances croissantes ou de shunts dans le circuit inducteur (selon qu’il s’agit de moteurs shunt ou de moteurs série), ne semblent pas devoir être détrônées.
- Cependant, si le principe de ces méthodes reste invariable, elles sont encore susceptibles, soit de modifications de détail, soit de perfectionnements, dont il est parfois intéressant de signaler quelques-uns.
- Les lecteurs de cette Revue ont pu voir récemment comment l’insertion de résistances en parallèle avec le circuit de l’induit permet, au prix, il est vrai, d’une certaine augmentation de la consommation, d’obtenir des vitesses sensiblement constantes, quelle que soit la charge du moteur (*).
- D’autre part la question du réglage automatique, c’est-à-dire de la mise automatique en court-circuit des résistances de démarrage, suivant l’accroissement de vitesse du moteur présente un grand intérêt, en traction notamment, puisqu’elle est la base des systèmes de contrôle, dits « à unités multiples ».
- Parmi ces derniers systèmes, l’un des plus employés est le système « à contacteurs » Sprague-Thomson-IIouston, dont le principe, que nous allons rappeler très brièvement, est le suivant : les circuits de contrôle sont au nombre de deux, le circuit de manœuvre proprement dit et le circuit de maintien. Chaque contacteur est d’abord fermé par le circuit de manœuvre; puis, en se fermant,il agit sur un commutateur auxiliaire qui déconnecte son propre enroulement du circuit de manœuvre et le branche sur le circuit de maintien, tandis qu’un
- (*) Voir W Lehmann, Lumière Electrique, 7 septembre 191a.
- autre contact auxiliaire ferme le circuit de manœuvrje du contacteur suivant. Mais d'autre part un l'elaié,' dit a de ven’ouillage », lequel comporte deux enroulements montés respectivement en série, l’un avec le circuit principal de l’un des moteurs, l’autre avec le circuit de manœuvre, ouvre ce dernier circuit. Il s’ensuit que les contacteurs déjà enclanchés et, par suite, branchés sur le circuit de maintien restent fermés. Quant aux contacteurs suivants, encore branchés sur le circuit de manœuvre, ils ne peuvent s’enclancher que lorsque ce circuit de manœuvre se trouve de nouveau fermé, c’est-à-dire lorsque le relais de verrouillage a laissé retomber son armature, ce qui ne se produit que quand l'intensité dans le circuit principal est redevenue normale.
- * *
- Toutefois, avec ce système, il peut arriver que le mécanisme de verrouillage soit plus lent à fonc-tionner que les contacteurs et que deux ou plusieurs contacteurs puissent se fermer l’un après l’autre, avant que le mécanisme de verrouillage ait le temps d’intervenir pour s’y opposer.
- Le but du dispositif que nous décrivons est d’écarter ce risque.
- On dispose un système de contrôle à double circuit, avec des résistances suffisantes dans les circuits de manœuvre pour empêcher les contacteurs de fonctionner, jusqu’à ce qu’un des interrupteurs du relais de verrouillage ait fonctionné et établi certains contacts qui réduisent la résistance du circuit de manœuvre du contacteur (’).
- Etant donné que ces contacts sont disposés de manière à ne fermer le circuit qu’après que les contacts de l’autre circuit de manœuvre ont été ouverts, un contacteur ne peut se fermer avant que le circuit de manœuvre du contacteur suivant ait été ouvert. On évite ainsi que plusieurs contacteurs se ferment l’un après l’autre trop rapidement.
- La figure 1 et la figure a représentent, à titre d’exemples, deux dispositions possibles, appliquées
- (*) Brevet n° 433 863 demandé le 4 septembre 1911, par la Compagnie française pour l’exploitation des procédés Thomson-Houston,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série).—N® 45Ï
- au démarrage automatique d'un moteur série par mise en court-circuit des résistances.
- Dans la figure i, A est l'induit du moteur et F son inducieur, R, R1? R2 les résistances de démarrage.
- ÏO 18 25 21
- R
- R2
- jinjir-
- Les contacteurs i, 2, 3, 4 assurent le démarrage progressif. Les contacts auxiliaires 5 et 6 se ferment avec le contacteur 1, tandis que les contacts auxiliaires 7 s'ouvrent. Il en est de même des contacts auxiliaires 8, 9, 11, n, 14, qui se ferment avec le contacteur correspondant, tandis que s'ouvrent les contacts auxiliaires 10, i3, i5.
- Deux relais 16 et 17 sont disposés pour être manceuvrés alternativement et fermer, par suite, successivement les contacteurs. vLe relais 16 comporte un bobinage actionnant un noyau muni d’une pièce mobile 18, qui peut réunir les contacts fixes 19 ou les contacts fixes 20.
- De même, le noyau du relais 17 peut manœuvrer la pièce mobile 21, capable de réunir les contacts fixes 22 ou 23. Les bobinages 24 et 25 empêchent les noyaux de tomber quand le courant dans le circuit du moteur est excessif.
- Une résistance r et une résistance rf sont disposées de façon à shunter la bobine du relais 16 ou celle du relais 17, quand les contacts 19 ou 22 sont établis.
- Le contrôleur C, lequel comporte deux positions a et b% est disposé pour manœuvrer les relais et les contacteurs. Pour démarrer le moteur, on amène le contrôleur en by ce qui lance le courant par le fil 26, les contacts 23, le relais 16, le fil 27, les contacts auxiliaires 7 et la bobine du contacteur 1. Ce courant aimante 16 assez pour lever son noyau et court-circuiter les contacts 19.
- Le bobinage de 16 est suffisamment résistant pour que le courant qui le traverse ne puisse manœuvrer le contacteur 1. Ce n'est que lorsque le contact 19 se ferme et que, par suite,- l'enroulement 16 se trouve shunté, que le courant dans le circuit de manœuvre devient suffisant pour produire la fermeture du contacteur 1. Le circuit du moteur est alors fermé à travers les résistances de démarrage.
- La fermeture du contacteur 1 ferme 6, qui remplace 7; la bobine de 1 est alors alimentée par lé fil du contact d, c'est-à-dire par le fil de maintien des contacteurs, qui reste alimenté quand on interrompt le démarrage en revenant à la position c. En même temps se ferme le contact auxiliaire 5, qui est en série avec la'bobine du contacteur 12. La coupure du courant en 7 laisse tomber le noyau en i6( dès que le courant dans 24 est redevenu suffisamment faible. La fermeture des contacts 20 établit alors le circuit : fil 26, contacts 20, relais 17, fil 28, contacts 5, contacts 10, bobine du contacteur 5. Celui-ci ne se ferme pas, mais le relais 17 aspire son armature. Celle-ci ferme les contacts 22, qui insèrent la résis-• tance /' en shunt avec le relais 17 et produisent ainsi le fonctionnement du contacteur 2, qui court-cir-cuite R. En même temps que 2 se ferme, le conlact 10 s'ouvre, le contact 9 met la bobine de 2 sur le circuit de maintien et le contact 8 rétablit le circuit du relais 16, qui se fermera quand le relais 17 laissera tomber son armature et établira les contacts 23. C’est alors le contacteur 3, dont la bobine est branchée sur le fil 27, par l’intermédiaire du contact 8, qui se fermera, et ainsi de suite.
- On voit que de la sorte aucun contacteur ne peut se fermer, avant que le relais, qui le contrôle, ait
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- 9 Novembre 4912, LA LUMIERE
- terminé sa course et, auparavant, coupé le circuit de l'autre relais ; il est donc impossible qu’un contac-teur se ferme, avant que le Gircuit de manœuvre du contacteur suivant ait été coupé.
- Dans la modification représentée par la figure 2, un seùl relais 29 contrôle le verrouillage. Au lieu de donner une grande résistance aux bobines du relais, on emploie les résistances /•2 et /% lesquelles sont en série avec les bobinages 3o et 3i, quand les relais ont laissé tomber leur armature, et mises en court-circuit, quand les relais ont attiré leurs armatures.
- Les conducteurs 27 et 28 sont les fils de manœuvre des contacteurs de la figure 1. Quand l’un des relais fonctionne, il court-circuite la résistance en série avec sa bobine et, par suite, permet le fonctionnement du contacteur correspondant.
- *
- ♦ *
- Quant au procédé consistant à augmenter la vitesse des moteurs série par le shuntage des inducteurs, on sait qu’il est employé volontiers en traction, conjointement avec le couplage série-parallèle.
- Or, ce procédé, lorsqu'on y recourt sans prendre certaines précautions de montage, peut entraîner, ainsi que nous allons le voir, un inconvénient assez, grave.
- La figure 3 représente deux moteurs couplés en série et la figure 4 montre les memes moteurs couplés en parallèle.
- Dans le cas de la figure 3, l'inducteur du moteur II est connecté directement à la terre. La valeur de la résistance du circuit de cet inducteur est, par suite, constante. Lorsqu'on veut shunter l’inducteur epour augmenter la vitesse du moteur II, on ferme le contact 3.
- Le contact 1 met l'inducteur e du moteur I en série avec le moteur IL Pour shunter l'inducteur e, en vue d’augmenter la vitesse du moteur I, on ferme
- ÉLECTRIQUE ~ m
- le contact 2, lequel est généralement monté en parallèle avec le contact 1.
- Or, les résistances ohmiques de ces deux contacts 1 et 2 pcuventêlre très variables l'une par rapport à l'autre. Le contact 1 qui ferme le circuit de l'inducteur e est généralement en plus mauvais état que le contact 2 du shunt, par suite du plus grand nombre de ruptures qu’il doit produire comparativement à ce dernier» . 1 -
- On conçoit que, dans ces conditions, le mauvais état du contact 1 de l’inducteur e augmente la résistance de celui-ci alors que la résistance du circuit de shuntage reste sensiblement constante.
- Il résulte, de ce qui précède, une augmentation de l'intensité du courant qui passe dans le shunt du moteur I, ce qui entraîne nécessairement une inégalité entre les charges respectives des deux moteurs.
- Le même raisonnement s’applique au cas où les moteurs I et II sont montés en parallèle (fig. 4)-
- Pour remédier à cet inconvénient, il suffit, au lieu de connecter le contact 2 dushuntenparallèleavec le contact i de l'inducteur e, de le connecter en série avec ce dernier, de telle façon que les variations de résistance, provenant du mauvais état du contact 1, :>c répartissent également entre le shunt et l'inducteur (‘j.
- Les figures 5 et 6 représentent les schémas respectifs de cette disposition, d'une part dans le cas des
- moteurs couplés en série, d’autre part, dans le cas des moteurs montés en parallèle.
- Il est évident que, dans ces conditions, le rapport entre les intensités respectives des courants dans les deux circuits reste constant et que, par suite, les inconvénients précédents sont évités.
- (') Brevet n° 431 g65, demandé le 'i3 septembre 1910 par les Ateliers de constructions électriques de Char-leroi*
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N* 45.
- *
- 4 »
- Mais la méthode la plus simple et — disons le mot — la plus révolutionnaire, est celle qui consiste à faire démarrer les moteurs directement sur la tension du réseau, par la simple fermeture d’un interrupteur, sans l’intermédiaire d’aucune espèce de résistance.
- Jusqu’à présent, on n’avait appliqué cette méthode qu’à quelques moteurs de faible puissance, mais on n'avait guère osé l’étendre aux gros moteurs.
- La raison de ce fait est dans l’hypothèse, généralement admise, que, lorsqu’on met en circuit, sans intercaler aucun rhéostat, un moteur à courant continu arrêté, la valeur du courant de démarrage est
- E
- celle du courant de court-circuit, c’est-à-dire E
- K
- représentant la tension du réseau et R la résistance de l’induit. Or R est très faible, surtout dans les grosses machines, où la chute ohmique ne représente que 5 à io % de la tension du réseau E. Il s’ensuit que l’intensité du courant de court-circuit atteint ioàüo fois celle du courant normal.
- Or, dans une remarquable étude (*), M. Trettin démontre que cette valeur de l’intensité n’est atteinte que lorsque l’induit reste au repos. Par contre, si le moteur démarre immédiatement, d’autres grandeurs interviennent pour limiter l’intensité du courant de démarrage à une. valeur inférieure à celle du courant de court-circuit.
- En effet, d'une part, par suite de la self-induction de l’induit, l’intensité n’augmente que peu à peu et, d’autre part, grâce à la valeur élevée du couple produit par ce courant (auquel elle est proportionnelle dans les moteurs shunt), le moteur a accélère très rapidement, ce qui provoque un rapide accroissement de la force contre-électromotrice. M. Trettin a présumé que des relations algébriques devaient exister entre ces diverses grandeurs, c’est-à-dire la self-induction, la résistance ohmique et le moment d’inertie de l’induit. Il s’est proposé d’établir analytiquement ces relations, afin d’en, déduire les lois du courant de démarrage.
- L’auteur a envisagé le cas d’un moteur shunt compensé, estimant que le démarrage sans rhéostat ne peut être appliqué qu’à ce type de moteur. Il a, par suite, négligé l’influence de la réaction d’induit, ginsi que celle des courants de court-circuit sous les
- (*) Elektrotechnische Zeitschrift, 25 juillet, t et 8 août 1912.
- balais, des pertes dans le fer et des pertes par frottement.
- SI l’on désigne par :
- E, la tension du réseau supposée constante;
- 0, la force contre-électromotrice du moteur en
- volts;
- i, le courant induit en ampères ;
- m, le nombre de tours par minute du moteur ;
- ta = ^ -, la vitesse angulaire par seconde de
- celui-ci ;
- M, le couple de l’induit en kilogrammètres ;
- T, le moment d’inertie de la partie tournante en kilogrammètres X (sec.)a;
- L, le coefficient de self-induction du circuit en henrys;
- W, la résistance du circuit en ohms; on a, à un instant t quelconque, les deux relations :
- E-L^ + W i+e (1)
- (équation de tension),
- — = Mo» + Ta> ^ (a)
- 9,81 ^ dl w
- (équation d’énergie).
- Si l’on pose alors e — k<à, k étant une .constante, déduite de l’état d’équilibre ù)0, c’est-à-dire égale
- à —, les deux équations ci-dessus deviennent res-“>o
- pectivement :
- E = L ~ -f Wi 4- ktô dt ' 1
- ik
- 9»Sl
- M + T
- diù
- Te
- (3)
- (4)
- lesquelles représentent les équations fondamentales du problème, s’appliquant aussi bien au démarrage qu’au freinage. D’autre part, le couple M peut se mettre sous la forme générale M = M, -f- yt>», M, étant une constante indépendante de w et yw la fraction du couple résistant total proportionnelle à la vitesse angulaire. Dans la plupart des cas (appareils de levage et d’extraction, trains de laminoirs), M est constant et égal à M,, y étant nul. Dans d’autres cas (ventilateurs, pompes centrifuges, propulsion des navires), M, = O et M= yco'1, l’exposant n étant voisin de 2.
- Pour simplifier les calculs, l’auteur s’en est tenu au cas de la variation linéaire du couple résistant par
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- gLA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 167
- rapport à la vitesse angulaire ; il a d’ailleurs apporté ensuite aux résultats obtenus certaines corrections, de manière & les rendre suffisamment concordants avec la réalité.
- Si l’on remplace alors, dans l’équation (4), M par l’expression Mj -f- y ta, cette équation devient :
- ik 9*81
- Mt -f- yw + T
- diù dt '
- M
- Si l’on différencie ensuite les deux équations (3) et (4«), on obtient deux nouvelles équations, formant avec les équations originales un système de quatre équations. En éliminant alors entre ces quatre équa-
- . „ dw . di
- tlons, d une part w et —, d autre part i et on obtient respectivement les deux équations différentielles suivantes :
- . i\ÿ . tj?_ . .rw\
- de r V L T TJ dt T \g,8i TL T T LJ
- /M,K , y B\ ...
- ~("Tr+TE) = 0- lJ|
- + + 1) dl + ( ** .. |3*),
- ^ T J dt^ \9,8i TL ^ T L /
- / Ek M,W\ _
- ~~ \9.8i TL TL")-°-
- d2u> dt2
- (6)
- Pour simplifier les expressions des constantes des équations (5) et (6), on peut poser :
- L
- W
- T k / . . MA
- = t — = o f expression ou y = — I
- Y \ wo/
- d’où :
- et
- k==tl — E (» a)
- «*>o u>a
- <?o = E (i
- M, = 0MO.
- Les indices o désignent toujours les quantités correspondant à l’état d’équilibre.
- Les équations (5) et (6) deviennent alors respectivement :
- d2i , (i , i\ di , i +P(i-
- dë + \x+Vdt+ riT
- (i—4) = o
- d2 w
- dp + V
- -;+i)
- dm i -f- p ( i — a)
- ’w—<i)0)=o. (8)
- dt aSt
- Les solutions générales respectives de ces deux
- équations différentielles du second ordre * à coefficients constants, sont de la forme :
- i =s= i0 -|- Ajee*4 -{- B2et»J w = w# -j- Ae,e>* +
- p(et çt étant les racines de l’équation :
- t -j, p (t — a)
- aÎT
- et les constantes Aj, Bj, A2, B2, dépendant des conditions initiales (').
- L’auteur n’expose les calculs de résolution complète des équations (7) et (8) que pour les trois cas particuliers suivants :
- i® M — y(i>
- *• M = M,
- 3° M, = o, y = o, a = o, c'est-à-dire M = o.
- Nous donnons directement les résultats des calculs, c’est-à-dire les valeurs respectives de i et de w dans chacun de ces cas particuliers.
- Premier cas. — M, = o ; d’où M = yw.
- i — 4 -f e~°
- P
- E
- “T —“ (tin
- sin bt — 4 cos bt
- ]
- r
- *0 j »
- i __ ?o I 1 3
- . X X
- sin —* t — cos — t 20T 20T
- )]
- I *+• / /S-i-T . X X \~|
- ,=^.-.--37 5,nis'+cossr,'jJ’
- en posant
- =y?-|!
- cas. — M = M, : y — o.
- 1 — *o ~f~
- E . E
- + Ù>p2 “T~ l0 Pi
- -----------<-----------:------
- eifi
- P» — pa
- Pi — P2
- t»i ( « 4-
- ?2
- Pl — P2
- et>1
- ——— et* A. Pi—-P» J
- (•) Il ne peut y avoir d’ambiguïté sur la signification de e qui désigne évidemment, dans Ieslignes précédentes, la base des logarithmes népériens et non plus la force contre-électromotrice du moteur.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N» 45:.
- 3° cas. — Mt — o, y — o; d’où M — o.
- Jk étant le courant de court-circuit —
- W
- . . x X
- - sin. - / 4- cos — t X 2T 2T
- Ce dernier cas correspond au démarrage à vide.
- Ces calculs permettent donc de déterminer les variations, par rapport au temps, de l’intensité du courant et de la vitesse angulaire, pour les différents cas qui se présentent dans la pratique. Il restait à rechercher les propriétés des courbes représentatives correspondantes, leurs maxima, leur dépendance du choix des constantes, etc., afin de compléter l’exposé de la, théorie précédente. C’est dans ce but que l’auteur a procédé à quelques applications numériques, qu’il a, d’ailleurs, vérifiées expérimentalement en partie, à l’aide de divers essais, dont il donne les résultats.
- * *
- L’application la plus directe du démarrage sans rhéostat, indiquée par M. Hiilss, est celle des moteurs destinés à la propulsion des navires. Ces moteurs sont généralement au nombre de deux au moins, parfois davantage, que l’on peut grouper en série ou en parallèle. Dans le cas de %a. moteurs montés en série et arrêtés, dont on ferme le circuit sans rhéostat, il se produit un à-coup de courant corres-E
- pondant à la fraction — de la tension du réseau. On 2a
- dispose naturellement d’un nombre de combinaisons d’autant plus élevé, c’est-à-dire d’une facilité de réglage de la vitesse d’autant plus grande, que l’on emploie davantage de moteurs. Toutefois, même avec deux moteurs seulement, on peut régler la vitesse en fermant et en ouvrant périodiquement le circuit de ceux-ci.
- L’arbre de l’hélice suit l’accélération positive ou négative des moteurs, mais il n’en est pas de même du navire, à cause de la masse considérable de celui-ci, qui s’anime, au contraire, peu à peu d’une vitesse dépendant de la fréquence des manœuvres de l'interrupteur. L’emploi de cette méthode permet de réaliser une notable économie de poids et d’encombrement et, en outre, de simplifier l’installation, ce qui augmente la sécurité de celle-ci.
- , ('
- * *
- Les premiers essais entrèpris par l’auteur portèrent sur un moteur shunt, avec enroulement compensateur de 290 chx à 35o tours par minute; ce moteur était alimenté par des génératrices shunt. Etant:donnée la faible chute de tension de ce moteur, on intercala dans le circuit de l’induit, au début des essais et par. mesuré de précaution, des résistances additionnelles, puis une bobine de self, afin de pouvoir faire varier l’influence de la self-induction. Le moteur fut accouplé, d’abord à un induit de même grandeur que le sien, mais possédant un plus grand moment d’inertie puis à une génératrice excitée séparément et débitant sur des résistances variables. On se trouvait donc dans le premier des cas précédemment énumérés, c’est-à-dire M = y w (en négligeant les pertes dans le fer et les frottements). Or ces conditions sont, d’après l’auteur, plus défavorables que celles où se trouvent, en réalité, les moteurs destinés à la propulsion des navires. L’excitation shunt de la génératrice entraînée par le moteur eût permis théoriquement de se placer dans des conditions plus conformes à la réalité, mais en pratique les observations eussent été faussées par la valeur trop élevée de la constante de temps du cir-
- cuit d’excitation ; en outre, celle disposition aurait compliqué les calculs. La figure 7 montre le schéma de montage du moteur en essai.
- D, représente le réseau à 120 volts;
- D2, le réseau à 2/(o volts;
- M, le moteur en essai;
- Dj, la génératrice de charge, remplacée au début, ainsi qu’il a été dit plus haut, par l’induit de réserve.
- Les relais alf bt d’une part, ai} ù2» d’autre part,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- 9 Novembre 1912.
- furent, dans la plupart des essais, manœuvres simultanément.
- Toutefois, pour la mesure delà surtension à la rupture du circuit, ax et a% restaient fermés et b2 étant seuls ouverts. Le transformateur T, dont le rôle complet sera expliqué plus loin, ne servit, lors des premiers essais,que de self-induction additionnelle,le secondaire restant ouvert (ce qui correspondait à la position de l’interrupteur indiquée en pointillé sur le schéma de la figure 7). Les courbes d’intensité étaient relevées à l’aide de l’oscillographe O.
- i0T Essai. — Le moteur M fut démarré à vide de la façon sui vante : on lui appliqua d’abord une tension de 110 volts, puis une tension de 240 volts, soit une différence de tension de i3o volts.
- Les constantes du circuit étaient les suivantes ;
- Pour le passage de 110 à 240 volts, il y a lieu de remplacer la valeur J a par la valeur
- E — Ej 2W
- 240 — no • ^
- ----------= 3 2t>o ampères;
- 0,04 F
- en effet la différence de tension appliquée au moteur est E — Ei, au lieu de E. D’autre part, pour £ = 0, o> = a)! ; les autres lettres conservent leur désignation, mais prennent naturellement d’autres valeurs numériques; par exemple
- SL = 0,0006 ) SW = 0,04 }T
- 0,015"
- 240
- Jic = ----= 6 000 ampères
- 0,04
- Tableau I.
- L \V MOMENT d’inertie PUISSANCE NORMALE A l’état d’équilibre
- Moteur M 0,000109 0,0122 440
- Dynamo Dj. 0,0000642 0,00287 —
- Dynamo D2. . . . * 0,000124 0,00 37 —
- Bobine de self T 0,000367 0,00 o3 — 210 v, 290 HP o)0— 19,3à 110 v.
- R. — 0,00963 — 420 ampères u>o=:42 a 240 v.
- Ra . — 0,02 38 — 35o t. p. m.
- Induit de réserve —• — (en sous -excitation)
- Dans ces conditions, pour le démarrage sous no volts et d’après la formule ;
- 1 = ^ [e*lt — eV),
- K
- l’intensité maxirna était atteinte à l’instant 2l =0,068 seconde et correspondait à:
- l'max — 3 38o ampères.
- La figure 8 représente d’ailleurs d’une part les valeurs de i calculées (courbe en traits pleins), d’autre part les valeurs relevées (courbe en traits pointillés)* L’auteur attribue l’écart, d’ailleurs très faible, entre les deux courbes aux faits suivants: d’une part, par suite de la saturation rapide de la bobine de self, laquelle contenait peu de fer, le coefficient de self-induction réel était plus faible que le coefficient admis; d’autre part, les résistances de contact des balais et des interrupteurs augmentaient les valeurs des résistances admises pour le calcul.
- JÆl =----- = 3 260 ampères.
- 0,04
- La formule précédente donne alors /max — 2 860 ampères, à l’instant tl — 0,0468 seconde.
- Les valeurs calculées, d’une part, et les valeurs
- mesurées, d’autre part, sont reproduites, comme précédemment, sur la figure 9. On voit que la concordance entre les deux courbes est, au moins, dans la première partie de celles-ci, plus, accusée que sur la figure 8.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N® 45.
- En effet dans le cas considéré :
- 2L = 0,20 162 . SW = o,o3 t = o,o54'*.
- Tous calculs faits, on obtient alors :
- Pour le premier maximum,
- 4,ax =r 3 34o ampères, à l'instant V — o, 116 seconde.
- Pour le premier minimum,
- imin = 1 iao ampères, à l’instant t' — i,o56 seconde,
- cette dernière valeur correspondant au courant d'équilibre, c’est-à-dire à l'intensité normale du moteur.
- Les courbes correspondantes sont reproduites sur Tableau ÏL
- 1 L AV MOMENT d’inertie PUISSANCE NORMALE a l’état d’équilibre
- Moteur M. « 0,000109 0 ,0122 4 4o
- Dynamo D2. . . 0,000124 0,00287 — 210 v, 290 HP O)0= 19,3 à 1 io v.
- Bobine de self T 0,000 I 37 0,0027 — 1120 ampères ü)0=4^ àa4ov.
- r2..... — 0,0114 — 35o t. p. m.
- Dynamo Da — 38o (en sous- -excitation)
- 20 Essai. — Pour le deuxième essai, le moteur fut accouplé avec une génératrice, de manière que, à la vitesse de régime, le courant de charge du .moteur
- 1000
- fût égal au courant normal (i 120 ampères). Les constantes du circuit étaient, dans ce cas, les suivantes :
- Les mesures ne portèrent que sur le second accroissement de tension, de no à 240 volts. Pour cet essai le moteur reçut son courant d’excitation normal. Les valeurs d’équilibre étaient les suivantes :
- À 110 volts :
- / = 5io ampères, n 170 tours par minute, w<r= 17,83.
- A 240 volts :
- i = 1 120 ampères, n = 34o tours par minute, ü)0 = 36,5.
- En tenant compte des conditions initiales : passage de 110 à 240 volts, l'équation du courant était la suivante :
- i = z0 11 e~al
- f
- a
- sin ht — cos ht
- en posant :
- K Et i3o
- / = —:------ =--------jr = 80 3oo,
- L 0,00 102
- lafigure 10 (acourbe des valeurs calculées, b courbe des valeurs mesurées).
- 11 y a lieu de remarquer que le coefficient de seîf-inductio.n de la bobine ne pouvait plus, au cours des essais de cette série, être considéré même approximativement comme constant, étant donné que le nombre de spires avait été porté de 7 à ai ; il en résultait, dès que l'intensité du courant atteignait 5oo ampères seulement, une saturation très élevée. Ceci explique la forme tortueuse de la courbe relevée aux essais. Le maximum réel se produisit un peu plus tôt qu’il n’avait été prévu par le calcul et fut, d'autre part, inférieur de 10 % environ à la valeur calculée, ce qu'il y a lieu d'attribuer à la chute de vitesse de la génératrice alimentant le moteur au démarrage; cette dernière chute de vitesse n’étant pas exactement connue, on n’en tint, en effet, pas compte dans les calculs. Malgré ces causes d’erreurs, que l’on ne peut d'ailleurs évaluer mathématiquement, l’ensemble des essais fut pleinement démonstratif. Tout d’abord, en effet, ces essais. montrent combien le phénomène pratique réel diffère peu d’un phénomène apériodique. D’autre part, afin de permettre une comparaison plus complète des résultats calculés et des résultats mesurés, l'auteur a reporté
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- sur la figure io la courbe c des valeurs calculées en tenant compte de l'augmentation de la self-induction,1 c'est-à-dire pour des valeurs environ triples de L et de t.
- Il y avait encore intérêt à mesurer les surtensions qui se produisirent lors de là rupture brusque du circuit du moteur, et cela dans des conditions aussi défavorables que possible; c'est surtout pour cette raison que la self-induction de la bobine fut augmentée. Si l’on désigne respectivement par e.:i et par es2 les valeurs des surtensions, soit lors de l'ouverture du relais (voir le schéma de la figure 7), soit lors de celle du relais £2, les oscillogrammes montrèrent que ces surtensions atteignaient les valeurs suivantes : eçl — 23o volts, e$2 — 280 volts. D’autre part, on peut déduire la valeur approximative de la durée de rupture dt de la relation :
- si l’on suppose que i décroît linéairement.
- Or, dans le cas considéré :
- L — 0,00159 henry 4 = 510 ampères 4 = 1 ioo ampères.
- D'où :
- ti = L - = 0,00 i5q X —— — o,oo35a seconde
- ,sq aio
- , t K w 1 100 c C 7
- £2 = 1-» — ~ 0,00 109 X------= 0.00025 seconde.
- s2 ‘280
- On voit que la durée du phénomène est de l’ordre de grandeur de quelques millièmes de seconde seulement, ce qui fut d'ailleurs vérifié par de nombreux essais.
- Les valeurs numériques précédentes ne s’appliquent évidemment qu’au modèle de relais employé aux essais. Toutefois ces valeurs montrent que, malgré l'augmentation artificielle de la self-induction, la
- surtension n'est pas nuisible et qu’elle ne saurait constituer un obstacle à l’ouverture du circuit au moyen d'interrupteurs automatiques. D'ailleurs toutes les manœuvres précédentes, passage direct de o à i*2o, puis de 1-20 à 240 volts, par rupture du circuit, retour de 240 à 120 volts, puis de celte dernière valeur à o, furent répétées plusieurs milliers de fois aux essais, afin de répondre à toutes les préventions formulées contre cette méthode de démarrage des gros moteurs à courant continu.
- En outre, l’auteur a fait, au cours de ces essais, un certain nombre d’observations personnelles.
- Tout d’abord, en aucun cas, il ne se produisit de crachement aux balais, quoique l'intensité du courant eût été augmentée à dessein jusqu'à quatre fois et demie sa valeur normale, par mise en circuit direct sous 170 volts. Or, la vitesse réduite du moteur au moment de l'intensité maxirna, c’est-à-dire 5/ioo de seconde environ après la fermeture du circuit, ne peut expliquer ce résultat, étant donné d’autre part qu’au freinage également, c'est-à-dire au passage de 240 à 120 volts, on ne constata pas non plus de crachement.
- Il y a donc lieu d’admettre que la duree totale de l'à-coup d’intensité n’était pas suffisante pour permettre d’emmagasiner l'énergie nécessaire.
- Cette constatation démontre la possibilité de reculer les limites de la commutation, considérées jusqu'ici comme indépendantes du temps. Il y aurait lieu de chercher à établir la loi de dépendance de ces limites par rapport au temps, ainsi qu’on l’a fait pour la surélévation de température.
- Une autre constatation fut celle de la différence entre les lectures des instruments de mesure et les oscillogrammes. Dans un cas ccttc dilïérence fut de la moitié, dans deux autres cas des 3/4 et, enfin, dans dix cas, des 2/3 en chiffres ronds des indications de l'oscillographe. Cependant l’aiguille se mouvait si rapidement et avec tant de précision apparente, qu'011 eût pu croire qu’elle suivait réellement les variations du courant. Ceci démontre que, pour des phénomènes dont la durée est de l’ordre de quelques centièmes de seconde, il convient de ne pas se fier, même approximativement, aux indications des instruments.
- *
- * +
- Une autre série d'essais a encore été exéculée en montant l'enroulement secondaire du transformateur T en série avec l'enroulement inducteur du moteur M, alimenté, d’autre part, par une excitatrice spéciale,
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- ainsi que l’indique le schéma de la figure 7. Les connexions étaient faites de telle sorte que, lors de l'accroissement du courant primaire (c’est-à-dire du courant i à mesurer), le courant d’excitation du moteur fut renforcé.
- Ce dispositif réalisait donc, en quelque sorte, un compoundage par induction; ce compoundage se distingue du compoundage ordinaire par enroulement série, en ce sens qu’il n’agit pas proportionnellement au courant, mais proportionnellement aux variations du courant ; son action est donc maxima au début, c’est-à-dire lors de la fermeture du circuit, et nulle au moment du maximum de i,
- puisqu’alors — = o. Puis, lorsque i diminue, ce
- Cv v
- compoundage spécial agit en sens inverse, c’est-à-dire qu’il affaiblit le champ du moteur et tend ainsi à empêcher une trop rapide décroissance de i. Ce montage possède donc les avantages du compoundage normal,! à savoir d’abord réduction de la valeur maxima de et ensuite accroissement de l’accélération par affaiblissement du champ.
- Mais ce dispositif ne présente pas, d’autre part, l’inconvénient de nécessiter l’inversion des connexions du circuit principal, lorsqu’on veut changer le sens de rotation du moteur.
- Toutefois, dans la pratique, son emploi sous cette forme ne se recommande pas, étant donné que la tension aux bornes du secondaire peut atteindre plusieurs milliers de volts ; il est donc préférable de relier ce dernier à un enroulement spécial, placé sur l’inducteur du moteur.
- Un essai, fait dans les mêmes conditions que le premier, mais avec ce dispositif de compoundage spécial, donna les résultats suivants : lors du passage dfc o à 1*20 volts, /Jmax = 2 750 ampères au lieu de 3 220 ampères et, lors du passage de 120 à 240 volts, 4max = 2 36o ampères au lieu de 2 880 ampères, ce
- qui correspond à la réduction de imtkX à 84 % environ des valeurs précédentes. D’autre part, un essai fait avec compoundage, mais avec Rj = O, donna /lmax = 3 520 ampères et i2max = 2 680 ampères.
- Des essais de freinage par court-circuit direct, effectués sur des moteurs d’ascenseurs, montrèrent que ceux-ci pouvaient parfaitement supporter le courant résultant de celte manoeuvre. L’auteur montre que l’on peut, d’autre part, en partant des équations fondamentales (3) et (4) exposées plus haut, lesquelles deviennent (étant donné que E = O) :
- + W/ =
- kiù
- ki 9>81
- = M + T
- dtù
- ~diy
- (U)
- (4)
- calculer les valeurs instantanées du courant i et du nombre de tours n.
- Certaines simplifications sont ici possibles; les essais ont, en effet, montré que l’on peut poser
- joue aucun rôle pour les constantes pratiques du circuit. D’autre part, cet essai n’ayant été fait qu’avec le moteur tournant à vide (mais pourvu d’un moment d’inertie additionnel comme plus haut), on peut écrire M = O, en négligeant les pertes par frottement et les pertes dans le fer. Par suite de ces simplifications, les valeurs de i et de 11 prennent les formes suivantes :
- — I r= J/cC s t
- /i = n0e-S,
- E
- J* = — étant le courant de court-circuit à la W
- vitesse normale n0 et S la constante de temps précédemment définie, c’est-à-dire :
- 9,81 Tg>02 EJ* ‘
- Le courant i et le nombre de tours n varient donc suivant la loi exponentielle. On dispose ainsi d’un procédé simple pour calculer le nombre de tours parcourus jusqu’à l’arrêt du moteur. En effet, en désignant par a le chemin angulaire parcouru, on a :
- __ da 27rn
- dt 60 *
- D’où :
- a ~
- 27Z , 27C/*0 c
- — j ndt = S = surface OABG (fig. 11).
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- Le nombre détours parcourus jusqu’à l’arrêt est :
- Z =
- «Oj
- 2.TZ 60
- Or, les résultats des essais montrèrent que les valeurs de §et de Z mesurées étaient inférieures aux valeurs calculées, l’écart variant de 15 à 3a %.
- Les essais de cette série comportèrent également plusieurs milliers de courts-circuits (démarrages et freinages) successifs ; il fut ainsi démontré que les étincelles momentanées aux balais n’avaient aucun inconvénient appréciable. A part un léger noircissement du collecteur, que d’ailleurs un simple polissage à l’émeri permit de faire disparaître immédiatement, le moteur ri’eut aucunement à souffrir. Il est, d’autre part, intéressant de remarquer que les étincelles ne devinrent appréciables que pour un courant égal à 8 fois le courant normal; lorsque le courant atteignait i3 ou 15 fois l’intensité normale, les étincelles devenaient très vives et très bruyantes. Le moteur, sur lequel portèrent ces derniers essais et .qui n’était pas muni de pôles auxiliaires de commutation, fut, selon l’expression de l’auteur, fortement'malmené, les balais restant calés sur la ligne neutre dans les deux sens de rotation.
- * *
- Telle est l’étude faite par l’auteur du démarrage pur et simple sans rhéostat ni aucun artifice des moteurs à courant continu.
- L’auteur estime néanmoins, malgré les conclusions de cette première étude, qu’au point de vue pratique il serait préférable de recourir dans de nombreux cas, à des artifices permettant, malgré l’absence de rhéostats, de réduire la valeur du courant de démarrage. Parmi ces artifices, l’auteur en choisit deux qui sont :
- i° La variation du champ par compoundage du moteur ;
- 2° La variation de la tension par la mise en circuit
- indirecte de génératrices de démaïrage (dispositif Léonard).
- M. Trettin a cherché à déterminer, au moins approximativement, par le calcul dans quelle mesure ces artifices permettraient vraisemblablement de réduire l’intensité du courant de démarrage.
- On a vu précédemment que le renforcement du champ par une méthode de compoundage quelconque permettait d’obtenir un fort couple de démarrage. L’auteur s’est proposé ensuite de déterminer approximativement l’allure des variations du courant dans le cas d’un moteur compound.
- Pour simplifier les calculs, M, Trettin décompose le phénomène total en une série de phénomènes individuels, d’une durée si courte que l’on puisse considérer, pour chacun d’eux, les diverses grandeurs variables comme constantes. Cette approximation permet de remplacer les différentielles infiniment petites par des différences de quantités finies et choisies de telle sorte que leurs valeurs moyennes soient égales aux valeurs respectives des diverses variables, pendant l’intervalle correspondant. Etant donné que le flux n’est, plus constant, mais de la forme cp = f(i), les équations fondamentales deviennent :
- E = L j + Wi + ktùf{i)
- 9’8.1 f j_ T ^ dt
- *710 = + T
- V]
- La fonction cp = f[i) est déterminée par la caractéristique du moteur (fig. 12).
- . (*) Le couple résistant étant supposé de la forme M = (Voir plus haut).
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- D’après les approximations précédentes, ôn peut remplacer
- di Ai .
- par —, en définissant Ai» = i» dt 1 At
- i»—i
- comme l’accroissement du courant pendant At secondes, au cours du ni6me intervalle. Il y a alors lieu
- de prendre pour z\la valeur-^——-, c'est-à-dire
- la moyenne des valeurs précédentes, moyenne considérée, d'après les hypothèses précédentes, cpirime constante pendant l'intervalle Al (voir fig. 13).
- Grâce à des approximations analogues, on peut kif (i)
- considérer le couple
- 9>8ï
- kilogrammètres, déduit
- des valeurs de i et de la caractéristique du moteur (fig. 12), comme également constant, pendant At secondes et le poser égal à la somme du couple résis-
- . A(o. ^
- tant vw2 et du couple du à l'inertie T ——. Etant 1 r At
- donné que Au) est généralement petit par rapport à u), on peut prendre comme hase o>/; — i, c'est-à-dire la vitesse angulaire connue à la fin de l’intervalle précédent, de sorte que l'accroissement, au cours du intervalle, est de la forme:
- Aü>„
- kitV
- 9,8ï
- Y <*>„
- T
- Avec ces approximations, les équations fondamentales deviennent :
- Etant donné que les essais entrepris avec le moteur shunt ont montré que la partie la plus intéressante de la période de démarrage ne durait pas plus de i/io de seconde (le maximum ne se produisant dans la plupart des cas qu’au bout de o,o5M environ), il suffit de faire A1= i/ioo de seconde et de calculerai! maximum dix points.
- C’est ce procédé dë calcul que l'auteur a appliqué à un moteur de 3io chevaux sous tuo volts et à tours par minute, dont les constantes étaient les suivantes :
- 2W — 0.0375 ohm
- (y compris les résistances de la batterie et de la ligne) 2L = 0,00102 henry T — 27 kgm.sec2 (avec accouplement et hélice)
- E = 240 volts = tension de la batterie au repos. Le flux par pôle était fi — <p = 4 X io°, pour l’intensité normale de i 200 ampères, l’enroulement
- —N
- shunt seul produisant cprt. = 1,8 X ioG et l’enroulement série 2,2 X *ofl, ce qui correspond à un moteur fortement compoundé. De la relation e — Acocp, on tire :
- e E — AV 196
- k= — =------------- = c ^ , = i,465.
- oxp u>cp 33,5 X 4
- D’autre part :
- _, ei
- M = —— = 0,149 cp 1,
- 9,81e)
- A pleine charge :
- M = 0,149 X 4 X i 200 =715 kgm.
- Or, à la puissance fournie de 3io chevaux correspond un couple de
- 716---- —- 6q5 km.
- ' 320
- La différence K = 20 kgm
- correspond aux pertes par frottements et aux pertes dans le fer.
- Il vient donc :
- Mo
- «0a
- 695
- 33,52
- 0,62.
- Toutefois l'auteur a pris, comme base de ses calculs numériques, la valeur y — o,635, valeur moyenne relevée sur une courbe de l’hélice.
- Les calculs, faits de 1/100 en 1/100 de seconde,
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- ont donné pour l’intensité du courant i les valeurs suivantes :
- Tableau I. — Intensités de courant..
- IOO >< t i
- 0 0
- I 9°°
- 2 1 370
- 3 1 620
- 4 1 760
- 5 1 810
- 6 1 820
- 7 1 83o
- 8 1 820
- 9 1 800
- 10 1770
- i5 1 65o
- 20 1 070
- 00 1 200
- Les figures 12 et 14 montrent les caractéristiques du moteur, utilisées pour les calculs.
- On voit que ^intensité maxima serait de 1 83o ampères à l’instant t — 0,07 seconde.
- Fig. i5.
- La figure 15 permet la comparaison des courbes de i et de M, d’une part dans le cas du moteur com-
- Fig. 16.
- pound, d’autre part dans le cas d'un moteur analogue, mais à simple excitation shunt.
- On voit que l’influence de l’enroulement shunt serait de provoquer une réduction de l’intensité
- maxima de 3 p65 à ï 83o ampères, c’cst-à-dire à 60 % de la première valeur.
- Ce résultat permet de prévoir que, mômç avec un compoundage moindre, par exemple 20 % , comme dans certains moteurs de trains de laminoirs, la mise en circuit du moteur sans rhéostat serait vraisemblablement possible.
- Fig. 17.
- Les considérations précédentes ne s’appliquent qu’aux moteurs alimentés par un réseau à tension constante et qui exigent, pour leur démarrage par la méthode ordinaire, l’insertion de résistances dans le circuit de l’induit. L’emploi de la méthode précédemment indiquée (démarrage sans rhéostat en une seule ou en deux opérations) représente donc surtout, dans ce cas, une économie sur l’encombrement, le poids et le prix de revient de l’installation, le temps nécessaire pour le démarrage du moteur n’entrant guère en ligne de compte. Mais il existe, par contre, d’autres cas où une économie de temps sur la période de démarrage peut exercer une influence sensible sur le rendement économique. Ceci s'ap-plique principalement aux installations pourvues du dispositif Leonard, c’est-à-dire, par exemple, aux installations de machines d’extraction et de trains de laminoirs réversibles, pour ne citer que les plus importantes. Dans ces installations, les périodes d’ao célération et de freinage représentent, d’ordinaire, une fraction importante du temps dont l’on dispose .pour chaque manœuvre; c’est pourquoi une abréviation de ces périodes serait certainement désirable*
- Or, ce résultat peut être obtenu très facilement par l’extension de la méthode de démarrage sans rhéostat au dispositif Léonard. 11 ne peut être question ici de fermer directement le circuit de l’induit du moteur sur la génératrice à pleine excitation, et cela pour les deux raisons suivantes : d’une part, on renoncerait ainsi à utiliser le principal avantage du dispositif en question, c’est-à-dire la variation graduelle de la tension aux bornes du moteur ; d’autre part, les à-coups d’intensité atteindraient une.valeur inadmissible, étant donné que les machines à très
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- grande vitesse possèdent, en général, une résistance et une self-induction très faibles, mais un grand moment d’inertie. C’est donc le circuit d’excitation de la génératrice que l’on peut mettre directement, sans l’intei’médiaire de résistances, soit en circuit, soit hors circuit, sur la tension totale du réseau.
- Si l’on veut alors analyser les phénomènes qui se produisent, il convient de recourir aux équations fondamentales (3) et (4), mais en tenant compte de ce qu’ici la tension E appliquée au moteur n’est plus constante, mais représente la tension aux bornes de la génératice, variable en fonction du temps pendant la période de démarrage.
- L’équation (3)
- L îÿ +.Wj + Ao> = E dt
- prend donc la forme plus complexe :
- L ^ W/ -f- Æg> = E ( i — e~7i)j
- Civ
- Ti = — étant la constante de temps du circuit wt
- inducteur de la génératrice.
- Quant à l’équation (4)
- 9>87 dt
- elle n’est pas modifiée, les constantes conservant la même signification.
- L’auteur n’examine que le cas d’un couple M0 constant, lequel correspond à la plupart des cas de la pratique. La différenciation des deux équations précédentes donne les équations différentielles :
- di% idi i — a dt2 * t dt a§T
- — h
- i — a oc§t
- ?#o
- t
- îli
- axTi
- dm* , i d*ù , i — a w0 t i — a(
- dF^~~x1t + l*.sT0):=“ ^ + ü)° "^sT
- Les indices O s’appliquent aux valeurs correspondant à l’état d’équilibre. Les abréviations ont respectivement les mêmes significations que plus haut, c’est-à-dire :
- a
- *0w
- E ’
- 3 = T
- T
- L
- W*
- La résolution de ces équations par la méthode de Lagrange donne pour i l’expression :
- i — 4 -f-
- IqG— ,
- “• 0*+ï) +d
- Pi et p2 étant les racines de l’équation :
- i , i — a
- p’+;p+ ssr = “•
- c’est-à-dire :
- Ps? ;
- La condition, pour que le phénomène soit apériodique, est :
- 8 a
- c < 7 -----.
- 4 i — a
- D’autre part, l’expression de i peut se mettre sous la forme :
- / = 4 |^i + —
- le temps initial t n’étant plus t = o, mais t=ti9 c’est-à-dire l’instant où le courant i a atteint la valeur i0 correspondant au couple constant M0, l’induit étant au repos,
- La valeur de la vitesse angulaire w peut, d’autre part, se déduire de la deuxième équation différentielle du système.
- L’auteur applique ce calcul à une installation de trains de laminoirs réversibles, dont le moteur doit être prévu pour une puissance normale de 3 aoo chevaux en service permanent, ce qui correspond à a4on ampères, sous i 060 volts et à 35o tours par minute, pour un couple de 655oo kilogràmmètres. Ce moteur peut développer toutefois 8 îoo chevaux, ce qui correspond à 6 5oo ampères, sous la même tension et à la même vitesse, pour un couple de 166000 kilogràmmètres.
- Etant donné les constantes numériques déterminées par l’auteur pour un tel moteur, le calcul donne /may ~ a 880 ampères à l’instant, £ — o,33 sec.
- Les courbes de la figure 16 représentent d’ailleurs les résultats complets du calcul ; on voit que ces courbes ont une allure absolument analogue à celles relevées précédemment aux essais.
- On voit que l’intensité maxima au démarrage (a 880 ampères) n’est pas sensiblement supérieure à l’intensité effective en régime permanent (a 400 ampères) et qu’elle est inférieure à la moitié de l’intensité à pleine charge (6 5oo ampères). Ce résultat montre que la méthode semble parfaitement applicable.
- D’une manière générale, l’auteur estime, en manière de conclusion, que les calculs et les essais qu’il a entrepris non seulement démontrent la possi-
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- 177
- bilité de supprimer dans de nombreux cas les rhéostats, mais encore celle de réduire le nombre de ceux-ci dans les cas où leur suppression complète n’est pas possible (en traction par exemple, ce qui permettrait de réduire également la durée des périodes
- ce démarrage). II faudrait, pour cela, remplacer la loi d’Ohm,j}laquelle ne représente pas exactement le phénomène du démarrage, par les équations fondamentales déduites de l’analyse complète de celui-ci.
- J. Simey.
- LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE L’HEURE
- La Conférence Internationale de l’Heure, qui s’est réunie à Paris le i5 octobre, sur l’initiative du Bureau des Longitudes, vient de clore ses travaux (23 octobre).
- Le succès de la Conférence a été complet et nous nous proposons de résumer ici les décisions qui ont été prises :
- i° Organisation d’un service central international à Paris, tant pour la distribution des signaux horaires que pour l’envoi de signaux destinés aux hautes études scientifiques.
- Les centres astronomiques, secondés par les stations radiotélégraphiques principales des pays adhérents, enverront leurs observations au Bureau International de Paris. Ce dernier en déduira l’heure exacte qui, par le poste de la Tour Eiffel et les autres postes auxiliaires des diverses nations, sera transmise de la même façon dans le monde entier.
- 20 La création d’un service météorologique international faisant un large usage de la T.S.F. a été envisagée.
- 3° La création d’un centre de recherches radiotélégraphiques de haute envergure est décidée à Bruxelles, avec la collaboration technique et... généreusement financière du professeur belge Goldscnmidt.
- Chose rare, qui montre la belle indépendance dè caractère et l’esprit généreux des savants qui ont contribué à la construction du nouvel édifice: toutes les résolutions ont été prises à l’unanimité.
- C’est aussi le plus digne hommage que l’on pouvait rendre au Bureau des Longitudes et au principal promoteur de la nouvelle organisation : M. Lallemand.
- Nous donnons ci-après le texte intégral des propositions votées par la Conférence. La Commission chargée maintenant d’élaborer les statuts internationaux a commencé son travail et, au ier juillet igi3, en même temps que le Règlement radiotélégraphique de Londres, le nouveau
- service international entrera en vigueur pour le plus grand bien de la navigation et de la science.
- VŒUX ÉMIS PAR LA CONFERENCE
- 1
- Les résultats fournis par les différentes méthodes et les divers instruments en usagepour la détermination etlaconservation de l’heure seront transmis à une commission internationale à créer pour la discussion astronomique et géodésique de toutes les questions relatives à l’heure.
- II
- i° Les observatoires et les administrations intéressés mettront à l’étude l’organisation de l’enregistrement automatique des signaux horaires.
- 20 II est à désirer que, en chaque point du globe, on puisse toujours recevoir un signal horaire de nuit et un signal horaire de jour, le nombre total des signaux perceptibles ne dépassant pas, en principe, 4 par 24 heures.
- 3° L’étude de la répartition définitive des centres d’émissions horaires sera confiée à la Commission internationale de l’Heure.
- La liste ci-après indique les stations qui seront vraisemblablement en état, au ier janvier igi3, de jouer le rôle de centre d’émissions horaires et les heures auxquelles devront être faites ces émissions :
- Heures de Greenwich.
- Paris.................. o h. minuit.
- Brésil (San Fernando)... 2 »
- .Etats-Unis (Harlington).. 3 »
- Mogadiscio (Somali).... 4 »
- Manilles . ............... 4 »
- Tombouctou................. G »
- Paris..................... 10 »
- Norddeich.................. 12 » midi.
- Brésil (San Fernando).. . 16 »
- Etats-Unis ^Harlington).. 17 »
- Massaouah (Erythrée).. . 18 »
- San Francisco.......... 20 »
- Norddeich ................ 22 »
- Toute station horaire autre que les préeé-
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- T. XX (2* Série). —N* 45.
- dentes, qui viendrait à étire créée, ne pourra faire, en principe, ses émissions qu’à des heures (de Greenwich) rondes, différentes des heures ci-dessus, sauf s’il ne doit en résulter aucune perturbation.
- /i° La Commission internationale de l’Heure sera chargée de régler les émissions des signaux spéciaux destinés aux besoins scientifiques et notamment de ceux qui ont pour objet de réaliser l’unification pratique de l’heure.
- 5° Les signaux horaires ordinaires seront uniformément produits conformément au schéma de la figure i..
- ces signaux puissent être reçus par des observateurs même peu expérimentés.
- /i° Pour les besoins des chemins de fer et des services publics, les signaux horaires actuels doiventetre considérés, pourle moment, comme assez précis.
- 5° « Les Administrations télégraphiques
- « devront s’efforcer de constituer des centres « horaires où l’heure sera reçue et conservée par « les moyens les plus précis.
- « Les Administrations télégraphiques devront « étudier et employer les moyens que la tech-« nique suggérera en vue de transmettre l’heure
- \ ' ' I 1 I
- Minute 57
- Minutc5B
- Minute 59
- Xh 111 '
- Trails:l seconde £ ^0
- Pbin\&:Jç seconde Intervalles:! seconde
- Fig. i. — Schéma des signaux horaires.
- 4g i\w\X
- f>° Les centres d’émissions horaires feront usage d’une longueur d’onde uniforme d’environ a 5oo mètres. Lorsqu’ils emploieront des émissions musicales, la tonalité de celles-ci devra être choisie de manière que la réception soit soustraite, autant que possible, aux perturbations de toute nature.
- III
- i° En ce qui concerne l’exactitude désirable pour l’Astronomie et la Géodésie, les signaux radiotélégraphiques d’usage scientifique doivent atteindre le plus haut degré de précision possible.
- a0 On doit considérer les signaux horaires actuels comme assez précis pour les besoins présents de la navigation,
- 3° Pour la Météorologie, le Magnétisme terrestre et la Sismographie, l’approximation de la demi-seconde est actuellement suffisante. Si des modifications devaient, dans l’avenir, être apportées au régime actuel, il est désirable que ^approximation de la demi-seconde, et même du quart de seconde, soit assurée et que le système des signaux horaires soit assez simple pour que
- « aux particuliers soit par des signaux généraux « à heure fixe, soit par des signaux particuliers « envoyés à la demande des intéressés.
- « En vue de favoriser le développement de ces « procédés, les Administrations télégraphiques « devront se continu niquer les moyens employés « par chacune d’elles. »
- IV
- A) Création d'une Commission internationale de l’Heure.
- I. — Il est utile de chercher à réaliser l’unification de l’heure, par l’envoi de signaux radio-télégraphiques, qu’il s'agisse de signaux ordinaires ou de signaux scientifiques.
- IL — L’heure universelle sera celle de Greenwich.
- III. — Il sera utile de créer une Comtnission internationale de l’Heure, dans laquelle chacun des Etats adhérents sera représenté par des délégués.
- IV. — Il sera utile de créer, sous l’autorité de la Commission internationale de l’Heure, an organe exécutif : Bureau international de l'Heure, dont le siège sera à Paris,
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- V. — Pour les signaux ordinaires, les résultats des déterminations de l’heure seront transmis à ce Bureau par les centres nationaux qui centraliseront eux-mêmes les déterminations faites par les observatoires de leurs pays et en déduiront l’heure la plus exacte.
- VI. — Pour les signaux scientifiques, la mission du Bureau sera de centraliser les déterminations de l’heure faites dans les observatoires associés et d’en déduire l’heure la plus exacte.
- Vil. — Le Bureau international de l'Heure communiquera les résultats des comparaisons qui ne seraient pas promptement publiés, au Bureau central de VAssociation géodésique internationale, à Potsdam, auquel on demandera d’en entreprendre la discussion approfondie. Ces résultats seront également com mu niqués aux au 1res associations officielles internationales qui les demanderaient.
- VIII. — En attendant que les circonstances permettent la réalisation de ce programme, une Commission provisoire, nommée par la Conférence, pourrait organiser, à titre d’essai, la coopération dont il s’agit, et étudier les améliorations de toute nature à apporter à ce projet avant de le soumettre officiellement à l’approbation des gouvernements.
- B) Communication à VAssociation internationale des Académies.
- La Conférence prie l’Académie des Sciences de Paris de bien vouloir soumettre à l’Association internationale des Académies, en l'appuyant, le projet de création d’une Commission internationale de l'Heure, conformément au vœu émis par cette Association internationale réunie à Londres en 190/1.
- C) Météorologie.
- Les questions relatives aux rapports de la Météorologie avec la Radiotélégraphie sont de trois sortes :
- i° Transmission par une ou plusieurs stations radiotélégraphiques de renseignements météorologiques destinés à des stations éloignées, sur terre ou sur mer;
- 20 Réception par une ou plusieurs stations radiotélégraphiques et transmission aux services météorologiques centraux d’observations provenant de stations éloignées, sur terre ou sur mer;
- 3° Etude des phénomènes météorologiques qui
- ÉLECTRIQUE 179
- peuvent influer sur les transmissions radiotélégraphiques.
- Ces questions sont trop complexes pour être discutées immédiatement. II est donc désirable que l’élude en soit confiée d’abord à une Commission composée notamment de Météorologistes et de Directeurs de stations radiotélégraphiques. Cette Commission présenterait son rapport à la prochaine réunion du Comité Météorologique International.
- En attendant, on recommande :
- iüQuc le nombre des stations météorologiques dont les observations sont données dans la dépêche de la Tour Eiffel soit augmenté dans la mesure du possible;
- 2° Que le poste radiotélégraphique en construction à Bruxelles apporte une large collaboration à l’étude des perturbations radiotélégraphiques produites parles agents atmosphériques.
- D) Navigation.
- i° 11 est à désirer que tous les navires, à voiles et à vapeur, soient prochainement pourvus d’appareils pour la réception des signaux horaires radiotélégraphiques ;
- 20 La Conférence prend acte des communications échangées entre les Délégués des Etats-Unis d’Amérique et de la Grande-Bretagne au. sujet des renseignements à transmettre par voie radiotélégraphique sur les icebergs et autres dangers de la navigation. Elle apprécie hautement l’accord intervenu entre ces Délégués à ce propos, dans l'intérêt de la navigation mondiale.
- K) Etude scientifique des ondes hertziennes.
- La Conférence jtrend^ acte de la constitution d’un Comité provisoire ayant pour but l’organisation de l’étude scientifique des ondes hertziennes dans leurs rapports avec les milieux ambiants.
- Elleadresse des félicitations àM, Goldschmidl qui veut bien mettre sa station de télégraphie sans fil de grande puissance à Bruxelles à la disposition de ce Comité en même temps qu’une somme de 25.000 francs pour subvenir aux frais des premières études.
- La Conférence émet le vœu de voir les pouvoirs publics protéger ce genre de recherches dont les résultats promettent d’être d’une- importance capitale non seulement aux points de vue de la
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- théorie pure et de la Météorologie, mais aussi à celui du développement de la T. S. F.
- Elle estime désirable que la station de T. S. F. de Bruxelles, bien que créée pour le service
- public, puisse néanmoins contribuer dans l’avenir à ces recherches scientifiques internationales.
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Effet de la trempe sur la résistance électrique des bronzes et des laitons. — M. Porte-vin. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, séance du 19 août 1912.
- Les auteurs ont exécuté une série de mesures dont voici un exemple.
- Ayant pris un laiton qui avait donné à l’analyse :
- Cu....................... 5o,io
- Zn....................... 49>8°
- Fe......................... o,i3
- Pb et Sn.............. o
- on a mesuré sa résistance électrique après divers traitements.
- • Les chiffres trouvés ont été les suivants :
- P
- microhms : cm2
- Brut de coulée.............. 4,6
- Après trempe à 55o° dans l’eau
- à 180......................: 5,a
- Après recuit à 65o° suivi d’un refroidissement de six heures.. 5,o
- Après trempe à 760° dans l’eau
- à 160..................... 6,8
- Il résulte de l’ensemble de leurs résultats qu’une
- augmentation de la résistivité par trempe au-dessus de la température de formation de l’eutectoïde apparaît comme un fait expérimental constant pour les alliages Fe — C, Cu — Sn, Cu — Zn et Cu — AI.
- Sur la polarisation des électrodes. — A. Brochet'(*). — Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 29 juillet 1912.
- On admet généralement que dans un électrolyseur à anode soluble il n’y a pas de tension de polarisa-
- (*) Note présentée dans la séance du 8 juillet 1912.
- tion et que la différence du potentiel est égale au produit de l’intensité du courant parla résistance du bain. Cela n’est pas exact, et il est facile de s'en rendre compte. Si, dans un coulombmètre à cuivre disposé de telle façon que l’on puisse écarter les électrodes (occupant toute la section de l'appareil) on maintient l’intensité constante, la différence de potentiel aux bornes n’est pas du tout proportionnelle à la distance entre les électrodes. D’un autre côté, il n’existe pas d’électrode solide vraiment impo-larisable. Par exemple, deux fils de cuivre pur plongés dans la solution d’un sel de cuivre, présentent toujours une différence de potentiel très nette. Ce phénomène de polarisation est la raison pour laquelle une toile de cuivre ou une lame perforée, placée entre les deux électrodes d’un coulombmètre à cuivre, agit comme un diaphragme (*), alors qu’elle devrait se comporter comme une électrode bipolaire s’il n’existait aucun jjhénomène de polarisation.
- L’auteur a indiqué précédemment (2) que la tension de cette polarisation devait être la somme de deux tensions : une tension anodique et une tension cathodique.
- La méthode que l’auteur a appliquée (3 * *) pour la figuration des lignes équipotentielles permet de se rendre compte de ce phénomène d’une façon très évidente et d’en indiquer, dans une certaine mesure, l’ordre de grandeur.
- Considérons un coulombmètre plat comportant deux électrodes occupant toute la section de la cuve. Si nous divisons par dix la chute de tension entre l’anode et la cathode, nous pourrons établir neuf lignes équipotentielles parallèles et équidistantes. Mais la distance entre chaque ligne extrême etl’élec-
- (*) Andhi': Brochet. Éclairage électrique, avril ig03.
- (2) André Brochet et C.-L. Barillet. Bull. Soc. Chim.
- 3e série, t. XXIX, igo3, p. 73.
- (3) André Brochet. Comptes Rendus, t. CLIII, ign,
- p. 1 i5o.
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- trode voisine sera plus faible, du fait précisément de la tension de polarisation de cette dernière.
- La distance entre deux lignes équipotenlielles correspondant au dixième de ,1a tension aux bornes, permettra de mesurer chacune de ces tensions individuelles, qui atteignent deux à trois centièmes de volt pour une intensité de l’ordre de grandeur de i ampère par décimètre carré.
- Eig. i.
- En examinant un réseau de lignes équipotenlielles établi comme il vient d’être dit, on remarque que les tensions anodique et cathodique sont différentes. Cette inégalité n’est pas le résultat d’un fait accidentel; en effet, si après avoir construit ce réseau on inverse le sens du courant, le nouveau réseau présente les mêmes particularités, mais en sens inverse.
- Si l’on fait usage, au contraire, d’une lame de cuivre perpendiculaire aux électrodes (voir figure i), la différence de conductivité entre le métal et le liquide intervient et le réseau des lignes équipoten-tielles est considérablement déformé ; de plus, il est dissymétrique du fait précisément de l’inégalité de chute de tension aux deux électrodes.
- Sur les propriétés électriques des alliages Cu - Zn. — la. Norsa. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 29 juillet 1912.
- Les mesures de résistance électrique ont été faites à o° et à ioo°, celles de force électromotrice entre o° et -|- ioo° et entre o° et — 78° : les valeurs obtenues permettaient à l’auteur de déduire les coefficients du pouvoir thermo-électrique d’après la for-
- mule linéaire
- dE
- dt
- — A -j- B£; ces mesures ont été
- x-apportées au plomb.
- L’auteur a obtenu la première partie de la courbe de conductivité sensiblement identique à celles obtenues par Matthiessen, Haas et Weber, et, si l’on peut contester, comme on l’a fait, le composé défini à 40 % , il faut admettre un maximum qui se trouve dans toutes les courbes et qui correspond à la formule Cu Zn (5o,6 % en poids de zinc). On trouve ensuite dans tous les diagrammes encore un maximum qui correspond à Cu Zn* (Zn = 67,5), et un maximum (conductivité, coefficient de température, pouvoir thermo-électrique) et un point anguleux dans les conductivités correspondant à Cu Zn6 (Zn = 86).
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Réalisation du mouvement circulaire uniforme par action périodique synchronisante. — A. Guillet. — Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 5 août 1912.
- Les moteurs à ressort ou à poids, munis de régulateurs variés, que l’auteur a eu l’occasion d’employer ne lui ayant pas paru communiquer à l’axe qu’ils commandent un mouvement circulaire uniforme, il a construit, avec l’aide de M. Entres-sengle, d’autres appareils ayant la même fréquence qu’un oscillateur donné, tout en réalisant l’uniformité de mouvement. Il s’est astreint de plus à n’utiliser que des actions électriques. La disposition la plus simple comporte
- i° Un pendule de péi’iode T ™ 1 seconde, dont la masse (plusieurs kilogrammes) peut être déplacée le long d’une tige d’environ 25 centimètres, à l’aide de l’écrou sur lequel elle repose ;
- 20 Deux paires d’électros, laissant entre eux un large intervalle, dont les axes-forment un angle droit (stator) ;
- 3° Un axe, monté sur pointes ou sur paliers, portant divers organes : rotor magnétique ou électromagnétique, commutateurs de répartition des courants d’excitation, cylindre-volant destiné à recevoir ou à distribuer les signaux ;
- 4° Des contacts accessoires intéressant le pendule.
- Chaque fois que le pendule passe par sa position d’équilibre, le courant d’expitalion de l’une des paires d’électros du stator change de sens; il en est de même pour le courant d’excitation de l’autre paire d’électros chaque fois que l’axe a effectué un demi-tour. Comme ces deux séries d’inversions sont
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- décalées de i/4 de période, le rotor se Irouve soumis à l'action d'un champ magnétique constant, stationnant successivement pendant i/4 de période suivant les bissectrices du stator, et passant instantanément de l'une de ces positions à la suivante si le rotor n est pas enfermé dans une masse de métal.
- On vérifie l’uniformité du mouvement par stro-boscopie.
- Au pendule on peut substituer un oscillateur quelconque : pendule de torsion, diapason, etc. Mais, dans tous les cas, le mouvement de l’oscillateur doit être entretenu sous amplitude constante. On sait réaliser cette condition par divers moyens f1), mais une intéressante simplification se présente ici: il suffit Je caler sur l'axe un disque isolant fermant à chaque tour le circuit d'entretien au passage d'une génératrice métallique sous deux balais filiformes,
- (!) A. Guiliæt. Entretien du pendule par induction, Comptes Rendus, 1898 ; Nouveaux modes d’entretien des diapasons, Comptes Rendus, 1900; Autobalistique répétiteur, Comptes Rendus, 1908; L’électrodiapason, Comptes Rendus, 1909.
- pour que le pendule reçoive l’impulsion compensatrice à son passage par la verticale. Un éclair bolo-métrique lancé par un miroir solidaire de l'axe, la bobine d’entretien étant insérée dans la diagonale du pont, peut aussi être employé. Un contact instantané, lié au pendule, et non complété par un inverseur, n’entretiendrait pas le mouvement, en raison des deux actions égales et contraires qu'un tel dispositif déterminerait.
- En combinant un oscillateur et deux inductions successives, ou mieux deux oscillateurs diphasés (*), on produit, en particulier, un champ magnétique tournant, rigoureusement périodique et permettant d’appliquer au rotor un couple de moment constant et de répondre par suite à toutes les exigences de la chronométrie de précision. Les combinaisons de deux oscillateurs diphasés et leurs applications seront décrites ultérieurement.
- (*) A. Guillet. Trieur par synchronisation, Comptes Rendus, 1911.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Commentaire des nouveaux décrets relatifs aux tarifs des droits de voirie et des droits de contrôle.
- 'Toutes les revues qui s'occupent d’électricité ont donné le texte des nouveaux décrets du 7 septembre 1912 qui, soit sur les droits de contrôle, soit sur les droits de voirie, ont apporté aux anciens décrets du 17 octobre 1907 une série de modifications.
- Il parait que quelques industriels n'ont pas eu le courage de mettre en regard les articles anciens et la rédaction nouvelle puisqu’ils demandent, aujourd'hui, en quoi consiste le changement apporté.
- Le bu t de cet article est de leur donner un travail tout fait qu'ils n'auront qu’à lire.
- I
- v En ce qui concerne les droits de voirie.
- La première modification est bien certaine-
- ment la plus importante et il faut — si étrange que cela puisse paraître — remercier, sans réserve, l’administration qui l'adaite.
- Dorénavant, il n'y aura plus deux tarifs, le tarif simple et le tarif double dont la distinction était le véritable cauchemar, sinon de ceux qui faisaient les tarifications puisqu'ils mettaient inconsciemment le tarif double partout où ils lé pouvaient, mais de ceux qui étaient chargés de les vérifier et de soutenirles instances en détaxe. L’ancien décret consacrait à l'énumération des tarifs ses deux premiers articles; le premier qui édictait des redevances pour les seules lignes de transport d’énergie alimentant des services publics, assurés ou concédés par VEtat, le département ou la commune.
- Le second imposait à tous autres ouvrages un tarif qui était le double du premier, notamment à tous les ouvrages particuliers de transport et les ouvrages de distribution. Dans ces conditions, à quelle catégorie appartenait une ligne de transport qui, partant d’une usine liydro-
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- électrique, avait son point 'd'origine dans le département de l'Isère, n’y desservait point de distribution concédée, mais, après en avoir franchi la limite, alimentait dans un autre département un chemin de fer d'intérêt local ou même une concession municipale? Il semblait que ce dut être le tarif simple, car l’article 9 du décret du 3 avril 1908 qui impose au ministre de désigner un ingénieur du contrôle d’un seul département, pour surveiller les distributions qui rayonnent sur plusieurs, n’a pas d’autre but que de centraliser dans le même bureau toutes les indications utiles au point de vue de l’utilisation des lignes, et notamment au point de vue des tarifs à appliquer.
- Contrairement à cet argument de logique, c’était le tarif double qui, par un argument financier, était appliqué.
- Enfin, ce régime est fini aujourd’hui ou, plus exactement, sera fini à partir du xer janvier 1918, puisque le nouveau décret dans son article premier contient ces mots, agréables à lire : « Les « redevances pour occupation du domaine public « parles ouvrages de transport et de distribution « de l’énergie électrique, quel qu’en soit F objet, « sont proportionnelles à la longueur des lignes, « au nombre des supports, et à la surface du « domaine public occupé. »
- La deuxième modification porte sur le tarif lui-même, qui a été remanié de façon à compenser dans une certaine mesure, pour le Trésor, la disparition du tarif double; et même ce remaniement a été fait d’une façon très modérée, dans le but suivant : il est nécessaire de dégrever les distributions qui, dans les petites communes rurales, ont de grands frais pour de petits bénéfices, tandis que, dans les communes urbaines, et notamment dans les agglomérations importantes, les distributeurs peuvent supporter une certaine majoration.
- L’électricien qui, à Paris, payait o fr. 10 pour le mètre de ligne, 10 francs par pylône et 20 francs par mètre pour l’emplacement des postes de transformateurs, paiera o fr. 25, 25 francs et 5o francs pour les mêmes articles. Dans lescom mîmes (autres que Paris) de plus de 100 000 habitants, on payait o fr. 02, o fr. 5o et 2 fr. 5o; on paiera aujourd’hui o fr o5, 5 francs et 10 francs. Dans les communes de moins de 100 000 habitants et de plus de 20 obô, le tarif qui était de
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- 0,01, o,5o et 2 fr. f>o est porté à (t,02, 2 francs et
- 4 francs. Les communes de moins de 20 000 habitants avaient toute le même tarif de o fr. oo5, o fr. 25 et 1 franc. Elles sc diviseront maintenant en deux parties : pour les communes de 20 000 à
- 5 000 le tarif sera 0,01, o,5o et 1 franc et pour les communes au-dessous de 5 000, le tarif sera de o,oo5, o,25 et o,5o.
- La troisième modification porte également sur une question de chiffres; elle n’intéresse que les distributeurs qui voudraient remplacer leurs redevances de voirie par un pourcentage de leurs recettes, et modifient un peu les pourcentages admis par les anciens tarifs.
- 11 suffit de lire le tableau du nouvel article 3 pour être complètement renseigné.
- Mais la quatrième modification est beaucoup plus importante : elle était réclamée par une foule de personnes, appartenant au milieu des électriciens, aussi bien qu’au milieu des administrations. Elle consiste dans la faculté qui est donnée aux communes de relever les tarifs et de soumettre a des pourcentages majorés les concessions nouvelles qui ne pourraient s’établir, étant donné que la commune antérieurement à la loi de 1906 avait déjà octroyé, même sans monopole, la distribution à un concessionnaire en le soumettant à des redevances plus fortes.
- Le décret précise bien la nouvelle disposition dans les termes suivants : « Les conseils munici-« paux peuvent, avec l’autorisation du ministre « des Travaux publics, établir des redevances « supérieures au maxiina indiqués ci-dessus pour « les concessions accordées dans les communes « où il y a des concessions pYéexistantes lorsque cc le relèvement est nécessaire pour réaliser l’éga-d lité de traitement entre les concessionnaires. »
- Quel est, en effet, celui d’entre nous qui n’a point vu l’hypothèse suivante : une commune, avant l’apparition de la loi, a concédé sa distribution sans accorder de monopole; en retour, elle a promis au concessionnaire, qu’aucun concurrent 11e pourrait s’installer dans le périmètre concédé sans être soumis aux mêmes conditions que lui. Ce système qui anticipait sur celui qui a éLé créé par l’article 8 de la loi de 1906 (concurrence à conditions toujours égales) a été employé dans les quelques années qui ont précédé l’apparition de la loi. En effet, il donnait toute satis-
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- faction à la commune qui gardait — ce qui a toujours été le rêve de toutes les communes, — la faculté de créer une concurrence.
- D’autre part, comme personne ne soupçonnait une limitation dans le pouvoir contractuel des municipalités, on admettait sans discussion que la commune pourrait toujours, dans l’avenir, imposer les mêmes conditions que dans le passé : l’interdiction faite par la loi de 1906 de dépasser certains chiffres a mis bien des communes dans l’alternative suivante : ou refuser toutes les concessions, pour ne pas engager des responsabilités vis-à-vis du concessionnaire initial, ou violer la loi de 1906, en imposant une redevance plus forte que celles que cette loi permet, et en la calculant d’après le pourcentage des recettes conformément à la concession première.
- Cette situation se trouve définitivement éclaircie, si le concessionnaire et l’autorité concédante, au moment de l’établissement de leur cahier des charges, tombent d’accord sur des tarifs égaux à ceux du premier concessionnaire.
- Sans doute, il est assez étrange de voir un décret modifier ainsi, sinon le texte, au moins l’esprit de la loi ; mais par le temps qui court personne 11’en est à une irrégularité près.
- La cinquième modification a pour but de faire cadrer la date de l’établissement des calculs avec la date des perceptions.
- Autrefois, les redevances étaient perçues annuellement et calculées trimestriellement ; ainsi le voulait l’avant-dernier paragraphe de l’article Il est anormal d’imposer à celui qui établit l’impôt un calcul trimestriel, alors que la perception est basée sur le cours d’une année. On s’était aperçu de cette difficulté, presque immédiatement après l’apparition du décret ; il en est en effet de la pratique administrative comme de certaines machines : ce n’est qu’à l’usage qu’on s’aperçoit.des frottements défectueux ; aussi la circulaire de l’enregistrement, en date de mai 1908, avait précisé les fonctions des agents, du Trésor: les receveurs, aussitôt après avoir reçu des ingénieurs du contrôle, après quatre trimestres, le relevé des occupations de voirie, devaient se contenter d’ouvrir sur le sommier des droits constatés un article présentant la liquidation détaillée de la fraction de redevance exigible pour le trimestre dont le terme était arrivé ; mais, disait la circulaire, le
- receveur s’abstiendra de poursuivre le recouvrement immédiat des articles ainsi consignés ; c’est seulement après la réception dés relevés du trimestre d’octobre qu’il réclamera les redevances afférentes à chacun des trimestres de l’année écoulée.
- L’article 2 du nouveau décret opérant la fusion de tous ces textes ramène les choses à une expression plus simple, savoir : « Les redevances sont « perçues chaque année en appliquant le tarif pour « une année entière aux ouvrages existant le « 3i décembre de l’année précédente. »
- Telles sont les modifications de ce décret qui donne une impression de rédaction sérieusement étudiée.
- II
- En ce qui concerne le droit de contrôle.
- Le second décret du 7 septembre 1912 contient une très petite modification de tarif : tout le monde sait que les canalisations établies en partie sur des voies publiques et en partie sur des terrains privés sont soumises aux taxes de contrôle dès qu’elles touchent la voie publique, alors même qu'elles ne devraient que la traverser; pour la taxation, d’après l’ancien décret, cette partie, quelquefois si minime de la simple traversée d’une route publique, était considérée comme donnant lieu à la taxation d’un kilomètre tout entier, le nouveau tarif réduit cette proportion à la longueur du demi-kilomètre.
- La seconde modification est beaucoup moins intéressante pour les industriels; elle est cantonnée simplement dans les rapports du contrôle de l’État avec le contrôle des communes, et elle peut paraître, à première lecture, un peu compliquée, si l’on ne se rappelle pas les principes suivants : le contrôle des distributions d’énergie est en réalité double, il comprend le contrôle exercé par l’Etat et le contrôle exercé par les communes.
- Le contrôle exercé par l’Etat se divise lui-même en deux parties : le contrôle direct qui ne se fait que sur les concessions données par l’Etat et sur les distributions de toute catégorie qui empruntent en tout ou en partie la grande voirie en vertu de permissions; le contrôle indirect est celui qui s’exerce sur les lignes déjà contrôlées par les municipalités, c’est-à-dire les
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- ? Novembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 185
- distributions exclusivement concédées par les communes, ou empruntant, par permissions de voirie, des routes exclusivement vicinales, ou rurales.
- Le contrôle de la municipalité est celui que les communes excercent sur les distributions dont nous venons immédiatement de parler, c’est-à-dire de celles qui sont soumises au contrôle indirect de l’Etat.
- Comment ont été exécutées les prescriptions du décret du 17 octobre 1907, qui a créé cette division un peu compliquée?
- L’application a été assez pénible :
- D’une part, le contrôle de l’État a été installé de suite, au moins sur le papier ; mais dans bien des départements, le personnel, complètement insuffisant, de crainte d’être surmené, n’a pu accomplir sa tâche.
- D’autre part, les municipalités, considérant probablement — ce dont on ne saurait leur en vouloir—qu’il y a actuellement assez de fonctionnaires en France, n’ont pas manifesté beaucoup d’enthousiasme pour l’établissement de leur contrôle.
- Et cependant, il est certain que le contrôle d’une municipalité pourrait rendre service à tout le monde, même à l’industriel, car il permettrait quelquefois d’abréger les délais — si longs — de l’instruction des permissions de voirie. Un ingénieur en chef des plus distingués nous faisait un jour l’observation suivante, en réponse à nos doléances sur la lenteur de l’instruction : « Je « suis obligé, nous disait-il, comme vous le « savez, par le décret du 3 avril 1908 (art. 3) de « communiquer aux maires les permissions, « même de grande voirie, pour qu’ils me fassent « les observations destinées à m’éclairer sur la « suite à donner à la demande dont je suis saisi. « Leur rôle doit se borner à me révéler, pour le « cas où je l’ignorerais, qu’ils ont donné une « concession d’éclairage, afin que j’interdise au « permissionnaire de faire la distribution de la « lumière ; au lieu de ces renseignements tech-« niques,ou dénaturé contractuelle, regardez ce « que je reçois... » L’ingénieur, profondément étonné, me disait qu’un maire lui avait écritpour lui interdire de donner la permission sollicitée si la commune ne devait pas recevoir 20 000 francs de gratification.
- « Or, me disait-il encore, si le contrôle de la « municipalité était organisé, j’aurais la possibi-
- lité de m’adresser à lui, d’envoyer son agent « auprès du maire, de lui faire comprendre que « la question de gratification a été réglée sous « forme de redevance de voirie parla loi de 1906 ; « qu’il n’a point à s’occuper de cet article, et « j’obtiendrais, par oui ou par non, un rensei-« gnement qui me fait dépenser une incroyable « correspondance. »
- Nous croyons formellement que c’est de l’encombrement dti contrôle de l’Etat, et des réflexions ci-dessus, que le ministère des Travaux publics s’est inspiré pour prendre, dans le décret du 7 septembre 1912,les dispositions suivantes :
- D’une part, le contrôle de l’Etat peut emprunter les agents des municipalités qui ont déjà créé leur contrôle, pour qu’ils aident l’ingénieur en chef dans Vexercice du contrôle qui regarde l'Etat. Il faut seulement que les municipalités y consentent et que le ministre donne une autorisation qui, si la demande du contrôle est accueillie par lacommune, nesoulîrirajamais aucune difficulté : « Les agents des municipalités peuvent, sur la « proposition de l’ingénieur en chef du contrôle « et avec l’assentiment des municipalités qui l§s « ont désignés, être chargés par arrêté du « ministre des Travaux publics d’assister Finit génieur en chef pour le contrôle des distri-« butions visées au chapitre icr ci-dessus. »
- D’autre part, par un échange de bons procédés, une commune qui ne veut pas avoir elle-même l’ennui d’un contrôle peut, avec l’assentiment du ministre des Travaux publics, « faire « exercer le contrôle des distributions qui la « regarderait seule, par les agents du contrôle de « l’Etat ».
- Enfin, il faut prévoir une catégorie toute spéciale, celle des communes qui se soucient fort peu, non seulement d’établir leur contrôle, mais même de demander à l’État de le faire pour elle : c’est le régime de l’indifférence, qui est un peu la règle générale.
- Dans ce cas, le nouveau décret permet à l’ingénieur en chef de demander au ministre des Travaux publics de charger le contrôle de l’Etat défaire, aussi, le contrôle delà municipalité. « Si une commune ou un syndicat de commerce « n’assure pas le contrôle des distributions « d’énergie électrique dans les cas où il lui appar-« tient d’y pourvoir, en vertu de l’arficle 16 de la « loi du i5 juin 1906, le ministre des Travaux
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- « publics, sur le l’apport de l’ingénieur en chef et « l'avis du préfet, arrête, après mise en demeure, « les conditions dans lesquelles ce contrôle sera « cxcercé par les agents du contrôle du l’Etat. »
- En résumé, le décret tend à faciliter le contrôle à tous les degrés : tantôt la municipalité, qui l’a déjà établi, prêtera ses agents à l’État, tantôt l’Etat prêtera ses agents à la municipalité, tantôt l’Etat se chargera des deux contrôles.
- Et, dans cet échange de contrôles, que devient l’industriel?
- 11 devait avoir, évidemment, son petit rôle à remplir, et l’on ne sera point étonné de le trouver à l’article des frais à supporter : il est dit, en effet, que, quelle que soit l’autorité qui fera le contrôle, il aura toujours la même somme à payer, c’est-à-dire io francs au maximum.
- De ce chef, l’industrie électrique aura en pratique un certain relèvement dans les droits qu’elle paie : en effet, lorsque le contrôle est fait par l’Etat, l’industriel paie au maximum io francs par kilomètre de ligne et par an, pour le contrôle des municipalités, il est payé 5 francs là où il existe; et cette somme tombe dans la caisse de la municipalité. S’il n’existe pas l’industriel ne paie, pour les lignes qui y seraient soumises, que le contrôle indirect de l’Etat dont les frais au maximum ne doivent pas se monter à phis de 5 francs.
- Si l'Etat se charge du contrôle de la municipalité, le décret de septembre 1912 l’autorise à percevoir, en plus de son contrôle indirect, la somme qui devrait être payée à la municipalité
- pour le contrôle de celle-ci, de sorte que l’industriel paiera 10 francs au lieu de 5 francs.
- Enfin, signalons une dernière modification :
- Le précédent décret était muet sur le contrôle de l’État pendant la construction delà ligne.
- On s’accordait même à dire qu’en l’absence de toute indication législative, les frais de contrôle pendant cette période ne pouvaient être exigés : certains esprits désireux de trouver une explication à cette gratuité avaient même déclaré qu’elle avait été maintenue par le législateur commetine petite compensation aux ennuis que causent au distributeur les retards du contrôle à lui renvoyer ses projets approuvés.
- Sans examiner si cette explication très plausible est exacte, il est certain qu’elle n’est plus de mise aujourd’hui : les frais de contrôle pendant la période de construction sont évalués, à forfait, au montant des frais de contrôle dus pour une année entière de fonctionnement.
- Il est même expliqué que, pour les lignes nouvelles, le premier état adressé au distributeur mentionne le montant des frais de contrôle dus pour cette période et fixe le point de départ du contrôle normal, c’est-à-dire du contrôle d’exploitation.
- Nous voulons espérer que cette espèce de tableau synoptique ci-dessus créé pourra servir d’indication aux lecteurs qui seraient désireux de s’éviter la peine de le faire eux-mêmes.
- Paul Bougault,
- Avocat à lu Cour d’appel de Lyon.
- BREVETS
- Alternateur à deux collecteurs. — Brown, Boveri et Cie. — — Demandé le 9 janvier 1912; n» 438 835.
- Dans les alternateurs à collecteur on emploie, comine on le sait, des balais étroits sur le collecteur pour que chaque balai ne mette en court-circuit en série qu’un petit nombre de bobines de l’induit. Il en résulte, pour des dynamos de grande puissance, IMnconvénient- que le collecteur devient très long puisque la tension de l’induit est faible et que l’intensité atteint une valeur très grande. D’autre part,
- les balais étroits créent aussi des difficultés pour l’inversion du courant, puisqu’il n’y a qu’un faible amortissement réciproque des bobines mises en court-circuit par les balais.
- Pour supprimer ces inconvénients on peut employer des dynamos à deux collecteurs, dont les sections sont connectées chaque fois avec un côté du même enroulement d’induit.
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- La figure 1 montre schématiquement une partie
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- d’un enroulement en parallèle, avec les deux collecteurs K1 et K2 à savoir les spires mises en court-circuit par les balais de même signe B' et B2) ; les balais sont réglés de telle manière qu’ils se trouvent décalés, dans leurs positions relatives par rapport aux sections qu’ils recouvrent, d’une demi-division de section.
- Comme chaque brosse n’a qu’une largeur égale à celle d’une division d’une section, on obtient ainsi que, à la sortie d’une bobine de la position du court-circuit à l’un des balais, l’un des côtés de cette bobine soit encore maintenu en court-circuit par le balai opposé. On peut alors toujours arriver, par un
- Fie.,.
- choix approprié du pas des enroulements, à ce que, au moment de l’interruption du court-circuit d’une bobine, lorsque l’un des côtés de cette bobine quitte le court-circuit, comme dernière de la rainure, le côté opposé de la même bobine se trouve dans la rainure ensemble avec des bobines qui sont au besoin encore maintenues en court-circuit par le balai de la polarité opposée, dans le but d’obtenir un amor-
- tissement réciproque convenable des bobines ne voie de commutation.
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- Les balais B' et B2 ne doivent cependant pas être en connexion directe puisque, autrement, ils mettraient de nouveau un plus grand nombre de bobines en court-circuit en série. Ges balais doivent au contraire respectivement faire partie de circuits électriques indépendants.
- La figure a explique la manière d’obtenir ce résultat, par exemple pour un moteur ordinaire à répulsion.
- S est l’enroulement du stator, R le rotor, dont l’enroulement est représenté sur la figure, pour simplifier, comme un enroulement en anneau, bien que l’on puisse employer tout aussi bien un enroulement en tambours.
- K* et K2sontles deux collecteurs dont l’un est représenté sur la figure à l’extérieur du rotor et l’autre fi g .s.
- à l’intérieur du rotor. Les paires de balais de chaque collecteur qui sont en court-circuit ne sont pas connectées entre elles, comme il a été exposé.
- On peut également construire un moteur à répulsion ayant à chaque collecteur deux paires de balais pour chaque paire’de pôles. .
- On peut aussi employer un dispositif analogue pour un moteur en série.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Le Sud-Lumière a tenu le 25 octobre son assemblée générale ordinaire, suivie d’une assemblée générale extraordinaire qui était appelée à voter sur l’augmentation du capital. Les résultats de l’exercice 1911-1912 ont été sensiblement les mêmes que ceux du précédent en tant que bénéfices nets; mais la manière dont ils ont été obtenus, et que fait ressortir le rapport, leur donne un caractère de permanence qui est en faveur de l'affaire. L’an dernier, ces bénéfices nets provenaient, jusqu’à concurrence de 119 754 francs, .de -bénéfices exceptionnels, notamment de ceux réalisés sur les travaux exécutés au compte des clients ; celte année, ce chapitre installations 11c rapporte que 71 53o francs et le surplus provient de l’augmentation de la vente du courant. Il y a donc accroissement de clientèle avec cette autre remarque que les travaux neufs exécutés en cours d’exercice pour un chiffre de 239 000 francs n’ont pas contribué pour leur part à l'accroissement des recettes parce qu’ils ne furent pas achevés aux époques escomptées par le Conseil. L’exercice actuel qui bénéficiera des extensions du réseau promet donc d’être au moins égal au précédent. Les charges supplémentaires, qui proviennent surtout du compte intérêts des obligations, ont trouvé leur compensation dans l’augmentation des recettes qui ont presque triplé. Le Sud-Lumière n’a que des réseaux primaires et secondaires et des sous-stations de distribution ; il a immobilisé jusqu’à ce jour près de 1 5oo 000 francs dans lesquels les réseaux primaires entrent pour 771 5oo francs et les réseaux secondaires pour 617068. Les travaux en cours d’exécution s'élèvent, au 3o juin, à 334 553 fr. sans qu’il soit indiqué à quelle catégorie ils appartiennent ; quoi qu’il en soit, ceux qui s’occupent d’exploitation remarqueront le peu d’écart qui existe entre les dépenses des deux sortes de réseaux; ce qui tient à la densité de la population dans le secteur desservi, et assure une meilleure rémunération du capital engagé si l'on considère les kilomètres de lignes installés.
- L'assemblée ordinaire a voté la répartition d’un dividende de 4 1/2 % aux actions de priorité, l’attribution d’une somme de 100000 francs aux amortissements et de 2487 francs à la réserve légale.
- L’assemblée extraordinaire qui a suivi était appelée à donner au Conseil l’autorisation de porter le capital-actions de 2 400000 francs à 5 000 000 de francs et le capital-obligations de 2 400 000 francs à 5 millions.
- Le Sud-Lumière a cherché, quanta présent et dans la mesure du possible, à grouper, dans les limites qui lui sont attribuées, des secteurs qui se chargent de construire leurs réseaux basse tension, éventuellement haute tension, et qui lui achètent du courant. Il possède ainsi de très importants clients : tels la Société Versaillaise de Tramways Electriques, la Compagnie du Gaz et d’Electricité de Melun, bientôt la Compagnie Electrique d’Elampes, la Société d’Ecïairage et de Chauffage par le Gaz de la Banlieue de Paris. Mais cette politique ne va pas sans participations soit aux travaux neufs, soit le cas échéant au capital de ces sociétés. Il arrive aussi qu$ l’activité de la concurrence conduit la Société à demander pour elle-même des concessions qu’elle réservait à ses filiales. Bref, pour compléter son rayon d’action et ne pas se laisser distancer par d’autres entreprises de distribution, le Conseil du Sud-Lumière voulait se créer les ressources financières dont il avait besoin. L’assemblée lui a donné tous pouvoirs de créer de nouvelles actions de priorité de 100 francs chacune, assimilées aux anciennes et à délivrer soit contre espèces, soit contre apports en nature. Les porteurs d’actions ordinaires réunis dans une assemblée spéciale ont d’ailleurs approuvé ces décisions.
- La Banque de France vient d'élever le laux.de son escompte de 3 1/2 à 4 % ; cette décision est motivée, dit-on, par le grand nombre de traites présentées à l’escompte ces derniers jours. La Banque tient à défendre son encaisse, on invoque également à l’appui de cette mesure, très préjudiciable au commerce, l’écart par trop sensible qui existait entre le taux de notre établissement et celui des Banques étrangères; le portefeuille avait subitement, grossi de 600 millions. Quoi qu’il en soit, l’évcncment n'a pas laissé que de surprendre et déterminera un ralentissement des transactions commerciales qui n'avaient jamais été aussi actives.
- La Société de Force Électrique à Bakou projetterait une diminution de son capital-actions de 4 025 000
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- à i i5oooo roubles, qui s’effectuerait par réduction de la valeur nominale des actions. Il serait émis 28 5oo actions ordinaires nouvelles de ioo roubles et ioooo actions de préférence de 5oo roubles. La Société opère pourtant dans un district particulièrement favorisé comme utilisation de l’énergie électrique et ces résultats négatifs ne sont pas de nature à faciliter l’adhésion de nouveaux capitaux. La situation politique actuelle rendra encore plus difficile la réalisation de ces projets.
- La Société russe d’Electricité Westinghouse au capital de 20 millions a clôturé l’exercice 1911 avec une perte de 1 316 180 francs, ce qui porte le déficit total au bilan à 5 766 815 francs. La Société a pu subir les effets de la crise qui a sévi en Russie, mais maintenant, avec les tendances du gouvernement, elle devrait largement participer aux travaux de reconstruction de la flotte^ d’extension des chantiers maritimes et d’augmentation de toutes les entreprises minières ou sidérurgiques. Beaucoup de municipalités accordent des concessions d’éclairage et de force motrice, et à lutter contre la seule concurrence allemande, la Société russe Westinghouse devrait dans l’avenir clôturer ses exercices en bénéfices.
- On lit d’autre part que la Russische A. E. G. à Saint-Pétersbourg a voté l’augmentation de son capital de 8 à 12 millions de roubles, tes actions nouvelles étant offertes aux actionnaires anciens à i32% à raison d’une pour deux anciennes.
- La Société pour Entreprises Electriques, à Berlin, dénommée A.-G. fiir Elektrizitüts Anlagen, propose de maintenir son dividende à 8 % égal à celui de l’exercice précédent.
- La réalisation du transport de force d’fmalra (en Finlande),, jusqu’à la banlieue de Saint-Pétersbourg, est de nouveau mise en question. Une société belge se constituerait au capital de 3o millions d’actions avec 3o millions d’obligations : elle se chargerait de l'organisation des chutes et de la construction de l’usine et du réseau haute tension; les trois usines existantes, qui appartiennent à des sociétés différentes, lui achèteraient du courant, lesdites sociétés participant d’ailleurs à la constitution du capital. On créerait, outre les 60 ooo actions ordinaires, 240000 actions de dividende dont la moitié servirait à assurer dans l’avenir le contrôle de la société nouvelle par les sociétés participantes. La Mutuelle des Tramways et la Licht und Kraftanlagen seraient parmi les promoteurs. L’altitude de l’Eclairage Électrique de Saint-Pétersbourg, au début plutôt
- réservée, semblerait donc s’être rtiodifiée dans un sens favorable au projet.
- Tandis qu’en Uruguay le gouvernement vote la monopolisation des entreprises de distribution d’énergie, nous enregistrons à Turin l’échec très probable de la municipalisation du funiculaire qui conduit à la Superga ; il est actuellement exploité par une société dont les Tramways de Turin possèdent la majorité des titres. La municipalité avait envisagé la reprise de son exploitation avec raccordement à Turin par une ligne spéciale concurrençant la ligne des Tramways de Turin; son projet a échoué et la concession paraît devoir être attribuée pour trente ans à l’ancienne société. L’exemple de l’Etat, qui a pris la charge des chemins de fer puis des assurances sur la vie, est évidemment bien tentant pour les municipalités. Nous ne sachions pas qu’en Angleterre la municipalité de Manchester ait à se louer du bénéfice de son exploitation de tramways qui paraît pourtant fonctionner à la satisfaction du public.
- La Société Norvégienne de l’Azote, qui vient de rendre compte de son exercice, a pu distribuer pour la première fois 8 % à ses actions de préférence et 5-% à ses actions ordinaires anciennes. La fabrication des usines ne peut suffire à la demande et les résultats de 1 exercice en cours qui profitera du plein fonctionnementdes usines de Rjukan etde la Société Norvégienne des transports permettront sans doute de rémunérer la totalité des 211 885 actions ordinaires,
- La Société Toulousaine du Bazacle vient* de décider de réserver le paiement de l’acompte du dividende habituellement payable à scs actions en octobre. Le motif de cette réserve réside dans l’issue douteuse d’un procès que plusieurs compagnies d’assurances ont intenté à la Toulousaine, tendant à la rendre responsable de l’incendié de la Faculté de médecine, survenu à la suite de la chute d’un fil de canalisation. Le procès est pendant devant la Cour d’appel de Toulouse : l’arrêt sera au premier chef intéressant pour les exploitants. Bien qu’il faille en ces questions considérer l’espèce sous tous ses aspects, la décision des juges d’appel ne manquera pas de marquer une tendance de la jurisprudence dont il sera fait état ultérieurement par les parties en cause à savoir : d’une part les sociétés d’exploitation et d’autre part les compagnies d’assurances.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- ÉCLAIRAGE
- Seine-Inférieure. — Le conseil municipal de Graville-Sainte-Honorine a accepté les propositions de la Société Havraise d'Énergie électrique pour l’éclairage de la commune.
- Vendée. — La concession de la distribution de l’énergie électrique à Luçon est accordée à la société locale formée par M. René Guinaudeau, concessionnaire du secteur électrique d’Antrain-sur-Couesnon.
- TÉLÉPHONIE
- Charente-Inférieure. — Un emprunt de 40 700 francs est voté par le conseil général pour les circuits téléphoniques La Rochelle-Angoulème et La Rochelle-Roche-fort.
- Seine-et-Oise. — Le conseil municipal de Pavillons-sous-Bois a décidé l’installation d’un circuit téléphonique Pavillons-sous-Bois-Paris. Une somme de 5 700 fr. sera avancée à l’administration des Postes.
- La Chambre de commerce de Corbeil a voté un emprunt de 27 465 francs pour la création de deux nouveaux circuits téléphoniques directs Corbeil-Paris,
- llAUTE-yiENNE. — La Chambre de commerce de Limoges a demandé la construction d’june deuxième ligne téléphonique directe Bellac-Limoges.
- DIVERS
- Paris. — Parmi les dernières promotions dans l’ordre de la Légion d’honneur, nous relevons les nominations suivantes :
- Officiers :
- Brylinsky (Théodore-Emile), directeur du Triphasé, à Asnières. Président de la classe 3i à l’exposition de Turin. Président du Syndicat professionnel des usines d’électricité à Paris, qui a obtenu un grand prix à l’exposition de Turin.
- Chaînon (Emile-Gabriel-Saint-IIuberl), administrateur de la Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériel d’usines à gaz à Paris. Membre du jury. Hors concours (classe n5) à l’exposition de Turin.
- Cordier (Gabriel-Charles-Marie), ingénieur, administrateur délégué de l’Énergie électrique du littoral médi-
- terranéen. Président de la Chambre syndicale des forces hydrauliques qui a obtenu un grand prix à l’exposition de Turin.
- Julliotte (Claude), directeur commercial des établissements Schneider ou Creusot. Grand prix obtenu par ces établissements îi l’exposition de Turin (classe 116) ;
- ans de pratique industrielle.
- Legouez (Raynald-Louis-Henry), ingénieur administrateur de la Société Parisienne pour l’Industrie des chemins de fer à Paris. Membre du jury. Hors concours à l’exposition de Turin (classes 28 et-29).
- Pellin (François-Philibert), constructeur d’instruments de précision, à Paris. Membre du jury, hors concours (classes 10 et 13) à l’exposition de Turin.
- Chevaliers :
- Bizet (Simon-Paul), ingénieur, directeur général de la Compagnie Générale d’Électricité à Paris. Grand prix obtenu par cette Compagnie à l’exposition de Turin (classe 3o); 26 ans de services militaires et de pratique industrielle.
- Bohn (Carlos-Guillaume), directeur général des ateliers de la Société Alsacienne de constructions mécaniques de Belfort. Grand prix obtenu par cette Société à l’exposition de Turin (classe 29); 3i ans de pratique industrielle.
- Boucherot (Paul-Marin-Joachim), ingénieur, professeur à l’École supérieure d’électricité à Paris. Président de section au Congrès international d’électricité à l’exposition de Turin; 23 ans de pratique professionnelle. Titres exceptionnels : délégué pour la France aux commissions électrotechniques internationales de Londres 1906-1908, Bruxelles 1910, Turin 1911.
- Charliat (Alexandre), directeur fondateur de l’Ecole pratique d’électricité industrielle à Paris. Hors concours. Membre du jury à l’exposition de Turin (classe 2); 3i ans de pratique professionnelle.
- Desombre (Paul), ingénieur des Arts et Manufactures è Paris. Membre du jury. Hors concours (classe 21) à l’exposition de Roubaix; 24 ans de services. Titres exceptionnels : a introduit en France l’industrie de la turbine à vapeur et a contribué au développement de l'industrie électrique.
- Dreyfus(Albert-Théodore), directeur commercial de la Société Industrielle des Téléphones è Paris. Hors concours (classes 3o et 3i)et grand prix (classe 32), obtenu par la Société Industrielle des Téléphones à l’exposition de Turin; 37 années de pratique industrielle et commerciale.
- Eschwege (Paul), ingénieur directeur de la Société d’éclairage et de force motrice par l’électricité à Paris. Président de la classe 28. Grand prix obtenu par cette
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- Société (classes 28 et 29) à l’exposition de Turin; 28 ans de pratique industrielle. v
- Guinier (Edouard-Edmond), ingénieur électricien à Paris. Grand prix (classe 3o) à l’exposition de Turin; 25 ans de pratiqué industrielle.
- Loucheûr (Louis-Albert), ingénieur <\ Paris. Hors concours. Membre du jury de la classe 21 à l’exposition de Roubaix; 20 ans de pratique professionnelle. Titres exceptionnels : a contribué au développement de l’industrie française en Orient.
- Ricliemond (Philippe-Emile-Marie), ingénieur à Paris. Deux grands prix (classes 21 et 22), obtenus par la Société des anciens établissements Weyher et Riche-mond à l’exposition de Turin; 23 ans de pratique industrielle : attaché au commissariat général du gouvernement français à l’exposition de Turin. Services exceptionnels rendus en cette qualité.
- Tisserand (Antoine-Jean-Baptiste), directeur commercial de la Société des établissements Delaunay-Bello-ville. 3 grands prix (classes 20, 42> 114) obtenus par la Société des établissements Delaunay-Belleville à l’exposition de Turin ; 3o ans de pratique commerciale.
- Zetter (Charles), directeur de l’appareillage électrique Grivolas à Paris. Membre du jury à l’exposition de Turin. Grand prix obtenu par l’appareillage Grivolas (classe 21) à l’exposition de Roubaix; 34 ans de pratique industrielle.
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- Espagne. — Nous empruntons les renseignements suivants au rapport du consul général des Etats-Unis à Barcelone sur le matériel électrique en Espagne.
- L’usage de l’électricité se répand de plus en plus, non seulement dans les grands centres, mais aussi dans les districts ruraux, où la force électrique est utilisée surtout dans les établissements industriels et pour l’éclairage ; le nombre des petites localités éclairées ù l'élec--tricité est fort grand.
- Pour faire face à la demande croissante de fournitures électriques de toute espèce l’Espagne est obligée de s'adresser à l’industrie étrangère et de lui acheter des quantités considérables d’articles divers dont la valeur s'est élevée à plus de 18 260 000 francs en 1911, contre 14 901 3oo francs en 1910 et 14 880 000 francs en 1909.
- L’Allemagne, dont les producteurs sont largement représentés dans les centres industriels les plus importants, fournit les deux tiers environ des appareils et fournitures électriques importés en Espagne. Elle doit aussi, sans doute, sa place privilégiée aux prix relativement bas de ses articles.
- L’importation des moteurs électriques, dynamos, régulateurs et transformateurs s’est élevée, en 1911, il 10 912 5oo francs, contre 9 191 3oo francs en igxo et 9 121 000 francs en 1909. L’Allemagne est le principal fournisseur de ces appareils : elle a importé pour 3 900 000 francs de machines électriques pesant de 400 à 5 000 kilogrammes et davantage. Viennent ensuite la
- France, l’Angleterre et la Suisse, ave» les totaux respectifs de 44® 9^° francs, 455 900 francs et 708 625 fr.
- L’Allemagne a envoyé pour 2 071 3oo francs d’appareils électriques pesant 4oo kilogrammes et moins; elle est suivie par la France, l’Angleterre et la Suède, dont les parts sont toutefois beaucoup moindres. La demande est particulièrement grande pour cette catégorie d’appareils, dont l’importation a presque doublé au cours des trois dernières années.
- L’importation d’accumulateurs et de batteries électriques est peu considérable; il en est entré pour 160 i5o francs seulement, d'Allemagne, de France et de Grande-Bretagne.
- L’importation de (ils et câbles diminue graduellement, en raison du développement de la production locale; l’Allemagne détient encore le premier rang pour cette catégorie d’articles, dont elle a fourni pour 832 000 fr. sur un total de 1 2.47 600 francs en 1910.
- On observe xine constante augmentation de la demande en appareils télégraphiques et téléphoniques, et en compteurs électriques, dont l’importation a passé de 1 248 3oo francs en 1909 à 1 43i 725 francs en 1910 et à 1 698 900 francs en 1911. L’Allemagne vient en tête des pays fournisseurs avec 821 600 francs en 1910, en majeure partie d’appareils télégraphiques. Les appareils téléphoniques sont livrés presque exclusivement par la Suède et la France, qui en ont fourni pour i63 000 IV. et 214 5oo francs respectivement. Quant axxx compteurs électriques, ils sont fabriqués par l’industrie indigène qui compte, à Barcelone, deux établissements lançant sur le marché au delà de 100 appareils par jour.
- L’importation des lampes à arc diminue : elle a élé de 217 000 francs en 19x1, contre 33o 5oo francs e.i 1910. L’Allemagne est intervenue pour deux tiers dans ces totaux.
- On enregistre une notable augmentation en ce qui concerne l’importation des globes à incandescence montés, prêts à l’usage, qui s’éleva de 2 019000 francs, en 1909, 2 386 000 francs en 1910 et à 3 352 000 francs
- en 1911. Dix fabriques de globes de cette espèce existent à Barcelone seulement; mais, malgré leur production croissante et la fréquente fondation d’usines nouvelles, l’importation suit une marche ascensionnelle. Ici aussi, l’Allemagne intervient en premier lieu avec une valeur de 1 988 000 francs en 1910. Viennent ensuite la France et l’Autriche-Hongrie, quoique avec des montants beaucoup moindres.
- Il existe une tendance de plus en plus marquée à utiliser la force hydraulique pour la production de l'électricité; en conséquence, le prix du fluide diminue, tant comme agent d’énergie que comme moyen d’éclairage. De nombreux industriels utilisant actuellement la vapeur pensent remplacer celle-ci par l’électricité et on s’attend à ce qxie la demande de machinerie et de fournitures électriques augmente considérablement a bref délai.
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- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Société Générale de Canalisations Electriques. — Le 12 novembre, 15g, boulevard Péreire, à Paris.
- Omnium Lyonnais de Chemins de fer et Tramways. — Le l4 novembre, à Lyon.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 28 novembre, au ministère des Colonies, à Paris, fourniture de wagons couverts et de wagons plates-formes nécessaires au service du chemin de fer de Madagascar.
- Cautionnement provisoire: 11 5oo.
- Cautionnement définitif, 23 000 francs.
- Cahier des charges à Paris, au ministère des Colonies, boulevard des Invalides, n° 57 et à-l'Office National du Commerce Extérieur, 3, rue Feydeau, à Paris.
- Le 36 novembre, aux sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de tableaux commutateurs télégraphiques -extensibles, modèle 1912 (2 lots).
- Les demandes d’admission devront être parvenues au sous-secrélarial d'Etat des Postes et Télégraphes le 20 novembre au plus tard.
- Renseignements, io3, rue de Grenelle (direction de l’Exploitation télégraphique, 3° bureau).
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- 3i octobre, — Aux chemins de fer de l’Etat, h paris, fourniture de répétiteurs optiques ordinaires.
- Thomson-Houston, 17 238. — Charron, Bellanger et Duchamp, i5 3oo. — Société d’Electricité Mors, i5 096. — Paris, 14 85o. — Chaudeur, 16 83o. — Carpentier, 14 o45.— Freydier, 14 026. — Burgunder, iG 728. — Mildé Gis et Cle, i3 078.— Maison Bréguet, 14 856. — Société Industrielle des Téléphones, 3i 820.
- Rousselle et Tournaire, 52, rue de Dunkerque, adj. à 7 7G3.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17; RUE CASSETTE.
- Lt Gérant ; J.»B, Nquet ,
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- Trente-quatrltme année.
- SAMEDI 16 NOVEMBRE 1912.
- Tome XX (2« série). — N* 43.
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 193. — P. Bouvier. Remarques sur les essais du matériel destiné à un poste radioté-légraphique à résonance, p. 195. —M. Latour. Les moteurs à collecteurs à courants alternatifs, p. 199.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur l’absorption des projections radioactives et sur l’ionisation qu’elles produisent, L. YVertenstein, p. 2o3. — Sur les mobilités des atomes-ions radioactifs dans les gaz, S. Ratner, p. 204. — Méthodes et appareils de mesures. Les résultats des travaux de la « Physikalisch-Technische Reichsanstalt » en .1911, p. 204.— Variétés. La traction électrique en Italie, A. Reisset, p. 206. — La réglementation de l’emploi de l’électricité dans les mines en Belgique, p. 210. -— Bibliographie, p. 211. —Brevets. Procédé de compoundage des moteurs alimentés au moyen d’un couplage Léonard, p. 212. — Procédé pour la régulation et la stabilisation du champ des génératrices à collecteur auto-excitatrices, pour courant continu on alternatif, 2i3. — Dispositif pour empêcher l’auto-excitalion des moteurs-série triphasés, p. 214. — Enroulement compensateur en court-circuit pour moteur monophasé série à collecteur, p. 2i5. — Appareils de mesures électriques à induction thermique, p. 216. — Procédé pour supprimer. l’influence du magnétisme rémanent dans les machines électriques, p. 217. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Essais d’un turbo-alternateur de 1 000 kilowatts après dix années de fonctionnement, p. 218. — Etudes Economiques, p. 219. — Renseignements commerciaux, p. 221. — Adjudications, p. 224.
- EDITORIAL
- C’est le problème du réglage d’un poste émetteur de télégraphie sans fil que traite M. P. Bouvier dans une analyse mathématique accompagnée d’exemples pratiques. On sait que ce réglage consiste dans la mise en résonance du circuit de charge de la capacité pour la fréquence de la source qui alimente cette capacité.
- M. P. Bouvier expose à cet effet deux méthodes : la première suppose sans fuites le transformateur par l’intermédiaire duquel est fournie l’énergie à la capacité, c’est donc une méthode particulière, qui 11e saurait
- s’appliquer aux transformateurs à circuit magnétique ouvert ou à ceux qui comportent des noyaux différents pour les enroulements primaires et secondaires5 la seconde méthode présentée par l'auteur est, au contraire, une méthode générale, qui ne suppose rien sur la constitution du circuit d’alimentatioh dé la capacité. Elle comporte un essai à vide, une mesure du courant primaire à vide, et enfin une mesure des courants primaires et secondaires de court-circuit.
- L’auteur montre dans un exemple concret les avantages de cette deuxième méthode,
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- la lumière Electrique
- T. XX (2* Série). — H? 46.
- au point de vue de l’exactitude des résultats.
- L’étude, signée de M. Marius Latour, sur les moteurs à collecteur à courants alternatifs, que nous publions ensuite, présente un intérêt historique et documentaire pour le développement de cette branche de l’élec-trotechnique.
- Elle a été remise, en effet, il y a près de douze ans, à M. Guilbert, qui la présente aujourd’hui à nos lecteurs, en faisant observer qu’elle prend aujourd’hui un regain d’actualité et d’intérêt, ren raison des récentes discussions techniques sur la commutation de ce genre de moteurs.
- M. L. Wertenstein a étudié dans le laboratoire Y absorption des projections radioactives dans les différents gaz. Ces expériences ont montré que le parcours dans l'hydrogène est six fois plus grand que dans l’air, à pression égale.
- M. S. Ratner a fait également des recherches expérimentales sur un sujet du même ordre : la mobilité des ions dans les gaz.
- L’activité du laboratoire de Physique technique allemand en 1911 a porté comme à l’ordinaire sur les questions les plus variées de l’éleclrotechnique et a apporté à plusieurs d’entre elles une utile contribution.
- Nous reproduisons une revue rapide de ces travaux.'
- Dans une courte note, M. A. Reisset donne les chiffres qui .caractérisent Yétat actuel de la traction électrique en Italie.
- Nos voisins d’outre-monts ont, on le sait, adopté universellement le système triphasé pour les lignes d’intérêt général, réservant aux chemins de fer d’intérêt local, comme celui de la vallée Brembana, le système monophasé. La défaveur de ce dernier était initialement imputable à la difficulté de construction des moteurs à collecteur de plus de 2oo chevaux : elle a été confirmée par les résultats d’exploitation peu satisfaisants accusés par certains réseaux monophasés.
- C’est donc le bilan de la traction triphasée dans un grand pays que font ressortir les chiffres cités par M. Reisset.
- Ce bilan se présente dans les conditions les plus encourageantes, et on lira surtout avec intérêt les chiffres qui mesurent l’économie que le freinage par récupération permet de réaliser soit directement soit indirectement, c’est-à-dire en évitant l’usure des sabots et des rails.
- Enfin nous reproduisons un certain nombre de dispositifs récemment brevetés, relatifs surtout aux machines électriques.
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- 16 Novembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 198
- REMARQUES SUR LES ESSAIS DU MATÉRIEL DESTINÉ A UN POSTE RADIOTÉLÉGRAPHIQÏIE A RÉSONANCE
- Dans les postés de T. S. F. où les oscillations sont obtenues par la décharge d’une capacité alimentée par le courant alternatif, le circuit de charge de la capacité est, en général, réglé de façon à être en résonance pour la fréquence de la source.
- La réalisation de cette résonance, dite résonance primaire, correspond aux meilleures conditions de fonctionnement et d'utilisation des appareils.
- T
- CZ se/fs •
- Fig. i. — A, alternateur; T, transformateur'; G, condensateur.
- Lé circuit de charge de la capacité, cette dernière pouvant être, soit une batterie de condensateurs (postes à excitation indirecte), soit l’antenne elle-même, (postes à excitation directe), comprend dans le cas le plus général les machines suivantes :
- Un alternateur (de fréquence variant suivant les.cas de So à i 5oo);
- Des selfs primaires;
- Un transformateur ;
- Des selfs secondaires.
- Étant donnés ces appareils, on se propose de prédéterminer, par des essais, sur quelle capacité G la résonance pourra être obtenue à la fréquence normale f de la source.
- Soit :
- ï I
- 21zfC C(i)
- l’impédance, inconnue, à cette fréquence.
- MÉTHODE PARTICULIÈRE
- Supposons le transformateur sans fuites
- ce qui suppose un circuit magnétique fermé et des enroulements primaires et secondaires se recouvrant parfaitement. Supposons également qu’il n’y ait pas de selfs secondaires. Dans ce cas, on démontre facilement que tout se passe comme si, dans ,1e circuit primaire, à la place du transformateur se trouvait un condensateur de capacité C«2 ; a étant le rapport de transformation du transformateur (*).
- Fig. 2.
- Désignons par L la self-induction du circuit primaire en comprenant dans cette valeur L les selfs de fuite de l’alternateur A.
- Si l’alternateur est peu saturé, ce qui est le cas général actuellement, où l’on utilise le plu$ souvent des alternateurs à fréquence élevée (5oo à i ooo périodes), on peut évaluer les deux forces électromotrices de réaction d’induit directe et trcinsversale à l’aide de deux coefficients de self-induction X et X'. Pour un courant I, débité par l’alternateur, décalé d’un angle t}> sur la force électromo-trice E, on a :
- Force électromotrice de réaction directe :
- Xwldw = Xtol sin tp.
- (*) Cf. J. Bethenod : Sur le transformateur à résonance. T.'Eclairage Electrique, nOB 43, 44, 46, 48, 5o et
- 5 2, 1907. - -------
- Id. Sur l’alternateur à résonance. La Lumière Elec* trique, n° 52, 1909.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N° 46.
- Force électromotrice de réaction transversale :
- X'ti)Iw = X'tol cos i]/.
- Lorsque la résonance est établie, E et I sonten phase, th = o, le courant est entièrement watté.
- XwL,,, = O X'ü)Iw = X'oil.
- La réaction transversale d'induit existe seule.
- C
- Xcol
- B
- £ool
- o mJA
- Fig. 3.
- Le diagramme de fonctionnement de l’alternateur sur la batterie de capacité G«2 a alors la forme simple ci-contre.
- OA = RI = E AB = Lwl BC = X'tol
- . CA = 1
- Ca2.ü>
- On a
- Ca2ü)
- = (L + *')<
- d’où
- Z =: — = «2(L -f X')ü).
- (jO)
- 10
- On connaît a, il reste à mesurer (i) :
- (L + X')w.
- Pour cela, on se contente, en général, d’effectuer un essai en court-circuit en faisant débiter l’alternateur sur les selfs primaires :
- Le courant Icc est alors presque complètement déwalté, la réaction directe d'induit existe seule :
- XwL
- XwL
- l’alternateur en court-circuit a la forme de la figure 4-
- On a sensiblement :
- E = (L -J- X)ü)lcc;
- d’où :
- (L + X)w = I-.
- Le diagramme de fonctionnement de
- 2 Au) Icc (2
- Fig. 4.
- L'essai en court-circuit donne (L-f-X)w au lieu de (L + X') w rentrant dans la formule (’). On adopte en général (L + X) w comme valeur approchée de [L -\- X') w et Von écrit :
- E
- Z = a*,r (A).
- *cc
- Celte formule suppose donc essentiellement X et X' peu différents.
- CONDITIONS POUR QUE X ET X' SOIENT PEU DIFFÉRENTS
- Si l’on se reporte à l’évaluation des forces magnétomotrices de réaction d’induit dans un alternateur monophasé (*), on trouve les valeurs suivantes :
- Pour la force électromotrice de réaction directe d’induit :
- 4 a . b' tc . bit
- Fi .
- - 7 sin---------sin — NIdl0 = AIdl(,
- T- b a i ai
- et pour la force magnétomotrice de réaction transversale :
- . 4 a . b> it
- I'i=l y sm rc2 b
- bnf bit\ _T1
- ----( i — cos — ) NIW = BI,„.
- a % \ ai)
- Dans ces formules : ^
- a = pas polaire ;
- b — largeur de l’épanouissement polaire augmentée des franges de flux ;
- b' — distance des axes des trous de l’induit; N nombre de spires d’induit" par bobine.
- Les coefficients' A et B et par suite les
- (*) Voir Guilbert, Eclairage Electrique, 7 mars igo3.
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- 16 Novembre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 197
- coefficients X et X'qui leur sont proportionnels (les alternateurs étant supposés non saturés) sont égaux si
- . b u - b % sin — = i — cos — a i ai
- ou
- a — b.
- Fig. 5.
- c’est-à-dire si la largeur de Vépanouissement polaire et franges de flux est égale au pas polaire, condition dont on s’éloigne peu, surtout dans le cas d’alternateurs à grand nombre de pôles.
- Remarque. — La méthode précédente suppose le transformateur sans fuites. Elle n’est donc pas applicable aux transformateurs à circuit magnétique ouvert ou à ceux dont les enroulements primaires et secondaires sont placés sur des noyaux différents.
- D’autre part, les transformateurs industriels comportent toujours, lorsqu’ils sont utilisés pour la T. S. F., plusieurs prises primaires et secondaires afin de pouvoir réaliser plusieurs rapports de transformation et permettre la résonance sur des capacités de valeurs très différentes. Il arrive alors que, pour certains rapports de transformation, les enroulements primaires et secondaires en service ne se recouvrent pas exactement. Les fuites prennent une importance telle qu’il n’est plus permis de les négliger.
- MÉTHODE GÉNÉRALE
- La méthode suivante s'applique quel que soit le circuit d'alimentation de la capacité :
- Alternateur à fréquence quelconque;
- Circuit avec ou sans self primaire;
- Transformateur (avec ou sans fuites).
- Elle s’applique également s’il y a des selfs secondaires.
- Elle suppose comme précédemment les alternateurs peu saturés et X = X'.
- On démontre que la condition de résonance sur une capacité C est dans le cas général
- aL2(o2C = i (a)
- ou
- M2
- ff = 1 — TT •
- Dans cette formule :
- i° M est le coefficient d'induction mutuelle entre les circuits primaires et secondaires ;
- 2° L, = L -j- X' (X' comme précédemment est le coefficient de réaction transversale d’induit intervenant seule lorsque la résonance est établie, c’est-à-dire quand le courant est entièrement watté).
- Dans le terme L' on comprend :
- Le coefficient de self de fuite de l’alternateur ;
- Le coefficient de self des bobines de réaction et des connexions primaires;
- Le coefficient de self totale du primaire du transformateur.
- 3° Lo représente l’ensemble des selfs secondaires. L2 est donc la somme du coefficient de self totale du secondaire du transformateur et du coefficient de. self des bobines de réaction et dès connexions qui sont comprises entre le transformateur et la batterie.
- Prenons encore comme inconnue :
- Z = à = aLa“ • (3)
- Z nous sera donné par les trois essais consécutifs suivants exécutés sur le matériel :
- a) Essai à vide. 11 nous donne E, force électromotrice de l’alternateur pour un régime donné d’excitation.
- b) Mesure du courant primaire à ~vide (le
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- J98 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série); »» N*46.
- — «»»l> <!! I —.III. | .1 n, . ... | .11. ..-.I I .11 ! — I I !
- secondaire du transformateur étant ouvert), pour le même courant d- excitation. On a :
- E = (IV + X) (d IC) ou si l’on admet X = X'
- E = (IV + V) I0w = L,ü)I0 . (4) en négligeant la résistance ohmique.
- Fig. 6. —A[, A2, ampèremètres; E, voltmètre.
- c) Mesure des courants primaires et secondaires de court-circuit (le circuit secondaire étant fermé sur un ampèremètre). On a :
- | E — Li(i)Iiec -}- MuLfg (5)
- ( ° — Mwliw -f- b2u)I2ee (G)
- Ce système (5) et (6) équivaut à :
- I -J*l
- a2 cc — t 11 cc *J2
- ( M2 \
- E = LccLjW j = aIlccLiU. (7)
- En comparant à (4) il vient :
- Eliminons M entre (a) et (6)
- (8)
- d’où
- rj T E (i CT) Il ce Lee L Z = <jL2w = —1——— -- = E
- On obtient donc, pour la valeur Z (en ohms) sur laquelle peut résonner le matériel :
- Z = E hcc \
- * oee
- (B)
- EXEMPLE
- Essai effectué à l'aide d'un alternateur a 600 périodes et un transformateur à circuit magnétique fermé et prises variables : (5 kilowatts).
- a) Emploi de la méthode approchée : (formule A).
- Tension à vide : volts 200.
- Gourant de court-circuit correspondant ;
- ampères.
- Rapport de transformation : 16.
- Z
- 200
- 57
- 162 — 900 ohms.
- (A)
- b) Emploi de la méthode générale : (formule B).
- On mesure pour l’excitation correspondant à :
- D’où
- E =190 volts Ilcc = 35 ampères Lee = 1,7 -
- In = 8,5 -
- i95 (35 — 8,5) 1 »72
- 780 ohms.
- c) Essai direct de résonance sur une bât-terie de condensateurs.
- L’essai direct effectué sur une batterie de condensateurs Moscicki montre que la résonance a lieu pour une capacité de 34 éléments, soit 1,42./10 de MF, ou
- E =r Liwhce
- L2toI22,
- 11 cc
- E _ b2o)I2,,
- t cc
- ---------;-------= i 8C0 ohms,
- 1, 'i 2 X <>00 x ^
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-
-
- “>3W?««»"J»^' :.>'• ?' \~~vy~r»zr:r .; -.- - <^w:-)î^r„,?|1BISf„,(!_
- 18 Novembre 1012, LA LUMIERE ÉLECTRIQUE ' 199
- i 780 ohms représente 1,48/10 de MF ou 35 à 3d éléments Moscicki.’
- L’erreur commise dans la prédétermination par la méthode (B) est donc tout à fait acceptable. La première méthode conduit au
- contraire à des résultats inexacts bien que le transformateur soit à circuit magnétique fermé et enroulement réparti sur les deux noyaux du transformateur.
- P. Bouvieu.
- LES MOTEURS A COLLECTEUR A COURANTS ALTERNATIFS
- La question des étincelles aux balais des moteurs à collecteur pour courants alternatifs mono ou polyphasés a actuellement un regain d’actualité. En particulier, l’adoption des pôles de commutation a fait l’objet de nombreux brevets et des questions de priorité ont été soulevées à cet égard.
- Nous avons pensé qu’à titre historique et documentaire, il ne serait pas sans intérêt de publier une étude sur ce sujet qui nous fut remise, il y a une douzaine d’années, en janvier 1901, par M. Marius Latour, quelques mois après sa sortie de l’Ecole supérieure d’Electricité.
- Cette étude ne put paraître à cette époque dans Y Eclairage Electrique pour des raisons indépendantes de notre volonté.
- Au début de 1904, nous avions nous-même eu l’intention de reprendre cette question et un article sur ce sujet fut adressé à VElectrical World et d’ailleurs composé.
- Toutefois, sur la demande de M. Marius Latour et pour des questions de brevets, nous dûmes suspendre cette publication qui, de fait, n’eut jamais lieu.
- C.-F. Guilbkkt.
- MOTEURS A COLLECTEUR EN ALTERNATIF
- Les moteurs à collecteur monophasés ou polyphasés que l’on a réalisés jusqu’à présent ont deux graves défauts qui s’opposent radicalement à leur usage industriel :
- i° On se trouve avec eux en présence d’étincelles aux balais irréductibles ;
- 20 Leur puissance spécifique est faillie.
- Notre intention est de montrer, dans ce premier article, qu’on peut cependant réaliser des moteurs polyphasés à collecteur ne partageant
- pas ces inconvénients et que, n’eùt-on pas imaginé les moteurs synchrones et asynchrones à champ tournant, on pouvait encore concevoir le moteur polyphasé à collecteur parfait, c’est-à-dire, en l’espèce, le moteur où toute commutation fût susceptible de se produire sans déperdition aucune d’énergie, le moteur dont la puissance spécifique fût comparable à celle des autres moteurs connus.
- Imaginons que nous ayons, par exemple, des courants diphasés à notre disposition.
- Avec la phase 1, je constitue un moteur monophasé à collecteur ordinaire où je dispose la ligne des balais suivant la ligne neutre. Les étincelles aux balais ont alors deux causes bien connues.
- i° Comme dans un moteur-série continu, la self-induction de l’induit intervient pour s’opposer au renversement du courant dans les spires sous les balais.
- 20 Et surtout: l’utilisation d’un courant alternatif entraîne un phénomène d’induction statique dans les spires en court-circuit. Le flux inducteur variable y induit une force électromotrice variable également,- mais dont la valeur maxima est toujours très grande relativement à la résistance des spires. Il peut s’ensuivre un courant très intense dans les spires sous les balais; d’où production d’étincelles à la rupture dp leur court-circuit.
- Pour supprimer les étincelles dues à la première cause, il. existe certainement un calage convenable des balais puisque, ici comme en moteur-série continu, le calage parfait est approximativement indépendant delà valeur du courant. Mais nous utiliserons un procédé qui a été employé avec succès pour le moteur à courant continu. Nous placerons des pôles C7D sui-
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- T. XX (2» Série). — N* 46.
- vant la ligne neutre, et ces pèles C, D, nous les exciterons avec le courant traversant l’induit, de manière à produire une force électromotrice de-renversement suffisante pour réaliser la commutation sans étincelles.
- Dans ces conditions, tout se passe comme si on avait supprimé la self-induction des sections en commutation.
- Il nous reste encore à supprimer la production d’étincelles autrement grave, due aux phénomènes d’induction statique dans les spires sous les balais. Nous utiliserons, à cet effet, d'une nouvelle manière, les pôles C, D. Nous les exciterons, en outre, par du courant pris sur la phase 2.
- Dans ces conditions, le flux émis à un instant t par les pôles C D, sous l’excitation prise sur la phase a seule, sera par exemple XF cos w t tandis que celui émis par les pôles proprement dits A, B du moteur sera «I» sin u t — avec les directions positives indiquées sur la figure i —
- Fig. i.
- Voyons ce qui se passe dans les spires en court circuit, l’induit tournant à la vitesse angulaire a.
- A un instant t, la force électromotrice induite d’une manière statique par les pôles A,B sera :
- 2
- dt
- <1>
- ---- ü> — cos bit.
- 2
- il suffît dès lors d’avoir :
- <I>
- u — = kaW, 2
- soit :
- 2 ka
- Ceci sera toujours possible à réaliser, théoriquement du moins, sauf pour le cas où a = o (instant du démarrage).
- On voit que l’importance du flux correcteur diminue à mesure que la vitesse augmente et qu’il est d’autant moindre que k est plus grand ; d’où l’avantage qu’il y aurait à marcher plutôt à de grandes vitesses, à utiliser pour C, D des pôles étroits pour augmenter le coefficient k.
- L’induit et la première excitation des pôles C, D étant traversés par un courant sensiblement en phase avec la tension aux bornes de la phase i (cet ensemble étant supposé approximativement dépourvu de self-induction), on se rend compte que le courant d’excitation des pôles A, B est décalé d’un quart déphasé en arrière de la tension de la phase 2, tandis que celui des pôles C, D l’est en arrière de la tension de la phase 1.
- On pourrait cependant constituer le moteur avec une seule phase en conservant l’excitation série. En effet, nous venons de voir que les pôles C,D,sous leurs deux excitations, doivent émettre les deux flux suivants :
- i° Un llux\F| sin bit capable de contre-balancer le flux de réaction de l’induit;
- 20 Un flux de correction 'F cos bit que nous
- avons trouvé devoir être égal à - ~ cos ut pour
- •x k a
- un fonctionnement parfait.
- Ces deux flux ont des directions positives opposées, comme on peut s’en assurer, et leur somme algébrique à chaque instant est égale à
- Mais, au même instant t, il y aura dans ces spires une force électromotrice induite du fait de leur déplacement sous les pôles C,D et cette force électromotrice et sera proportionnelle à lF cos ut et à la vitesse angulaire a.
- e-i — ka *F cos ut.
- _ Pour que l’on ait :
- ei ~ »,
- >F, sinw£ —
- w<I* 2 ka
- co s ut =
- sin(w£—cp)
- avec
- tg Ÿ =
- iO<I>
- 2 ka 'F 1 ’
- On peut donc ne placer sur les pôles C, D qu'une seule excitation à condition de la faire
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-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 16 Novembre 1612.
- 201
- traverser par un courant décalé de <p sur le courant principal du moteur. Plus que jamais la correction au démarrage (*) etpourde faibles vitesses sera impossible, mais on peut la calculer de telle sorte que le fonctionnement du moteur soit excellent en marche normale.
- En utilisant 2 phases pour un même moteur, nous avons vu que les phases seraient inégalement chargées, l’une ne fournissant que du courant déwatté. Mais considérons le moteur diphasé de la figure 2 dont les pôles A, B émettent un flux
- *I>i sin Mit à travers l’induit, les pôles C, D un flux <1>2 cos mt (suivant les directions positives indiquées) et dont l’induit reçoit le courant diphasé par les 4 balais a, [}, y, 8, la phase 1 utilisant les balais a, p, la phase 2 les balais y, 8.
- i° Les étincelles dues à la commutation pure et simple peuvent être considérablement réduites, nulles même, dans un semblable moteur. En effet, l’induit étant traversé par le courant de
- nn
- Fig. 3.
- régime etles pôles A,B,C,D supposés non excités, les seuls flux créés sont ceux émis par l’induit.
- L’un sin ut suivant la ligne des balais a, (b l'autre ^*a cos ut suivant la ligne des balais 8 y. (Leurs directions positives sont marquées sur la fig. 3.) Considérons une spire quelconque sous les balais, celle sous le balai a par exemple. Il y a, pendant son court-circuit, une force électromotrice e2 induite d’une manière statique par le „ W2
- ilux— cos ut qui la traverse :
- e2
- u —- sin ut. 2
- Or cette force électromotrice tend précisément à produire la commutation puisque la force électromotrice qui s’oppose à cette commutation, proportionnelle à^l’i sin ut et à la vitesse a de l’induit, peut certainement se mettre sous la forme :
- et — ka tp, sin ut. Si :
- ip
- ArtWj = u —-2
- et, dans le cas spécial où Wj = W2, si
- on a :
- Ci + e2 = o,
- et l’équilibre est parfait.
- Si la force électromotrice e2 est trop faible ou trop forte pour que cette dernière égalité ait lieu il suffit de placer des ampères-tours de sens convenable sur les pôles A, B pris sur la phase 1 jusqu’à l’équilibre.
- 20 La première cause d’étincelles étant ainsi supprimée, voyons si les forces électromotrices induites de toutes façons parles pôles A, B, C, D excités, dans les spires en court-circuit, peuvent également contre-balancer leurs effets.
- Dans les spires sous les balais a, (3, les forces électromotrices induites sont :
- a) par induction statique des pôles A, B
- u — cos ut;
- 2
- (i)Il est intéressant de remarquer que les démarrages par déplacement SOUS les pôles C, D,
- en alternatif présentent toujours des difficultés quel que — -
- soit le type de moteur employé. — k2a<l>2 COS ut.
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-
- â02
- LA LUMIÈRE électrique
- t. xx (a* sôri»), - «» 46,
- Pour que ces forces éleçtrPmotrices se contrebalancent exactement, il faut vérifier la relation :
- w = /(.•2a<P2.
- 2
- Ü><I>, = 2/c2fl<ï,2*
- Dans les spires sous les balais y, les forces électromotrices induites sont :
- fl) par induction statique des pèles C, D ‘l’a •
- — (o — sin u>t :
- 2
- b) par déplacement sous les pèles A, B Æjfl^i sin wjf.
- 11 faut de même pour l’équilibre ;
- w<I>2 == 2/c, fl<I>,.
- Ainsi donc, le fonctionnement parfait du moteur au point de vue des étincelles suppose seulement vérifiées les deux relations :
- (1) wd», — 2flZr2<ï>2
- (2) W‘I>2 = 2rt/fi'I>1.
- En divisant (1) par (2) il vient :
- <I| [ h% ^2
- flJ2 />' | *1* i
- soit
- W =
- En multipliant (1) par (2) :
- iü2(1>1«1>2 = 4 «2A-1/c2,I>itI,2,
- soit
- uu , ,
- - AjA’g .
- a1
- (1) et (a) équivalent, çLqrç à :
- (l#) ( = /t*2(I>22
- ' w2
- (2') 1 — = 4/f^*.
- Si nous voulons qu’il y ait symétrie pour les deux phases i
- ‘J*, == 'l'a,
- Alors, par suite de la relation ( 1 ) :
- fi| /t*2 A*.
- Et la relation (2') s’écrit — = /, h-, soit :
- a2
- Rappelons la définition de Æ : la force éleetro-motrice induite en face de la ligne médiane d’un pèle émettant un flux *1» étant R,
- La formule (3) nous montre qu’ij y a toujours, pour le moteur considéré, une vitesse de fonctionnement parfait. Cette vitesse dépend à la fois de w et de h, On peut agir sur le coefficient h-On peut, en effet, }e rendre aussi petit que l’on veut. — Il suffit d’exagérer l’entrefer sous la partie médiane des pôles, de les fendre si besoin est, pour rendre la vitesse de fonctionnement parfait aussi grande que l’on veut.
- On peut le rendre plus grand en faisant l’entrefer plus exigu suivant la partie médiane des pôles, en prenantdespiècespolairesplusétroites.
- Envisageons maintenant plus spécialement le cas où l’on fait l’hypothèse d’une distribution sinusoïdale des flux dans l’induit.
- Dans cette hypothèse, le flux provenant des pôles A, B qui traverse une spire S telle que O S
- (I* .
- fasse un angle « avec la ligne des pôles, est - sm « (voir fig. 4).
- $
- Z
- Fig. 4.
- La force électromotriçe induite est par suite : <I>
- a cos «,
- soit pour a = o j
- (J,
- a—.
- 2
- Donc, dans ce cas particulier, k—%. Si on porte cette valeur dans la formule (3) il vient
- fl = w.
- 0)
- 0)
- a
- •j. h.
- «
- Ui
- La vitesse de fonctionnement parfait est alors la vitesse de synchronisme.
- Si l’on suppose également une distribution sinusoïdale des flux de réaction Wi etqj’a à l’inté—
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- 16 Novembre 191?,
- rieur del'lnduif, on se rend aisément compte que, pour cette vitesse, il est inutile de placer des ampèregrtoure supplémentaires sur les pôles afin que la commutation se produise sans étincelles. (On le voit immédiatement en remarquant que les flux de réaction se composent pour donner un flux tournant qui rç6te fixe par rapport à l’induit mobile î d’où absepee de force électromotrice résultante induite darjs les spires pendant leur courtroircuit).
- Comme les pôjes A, B, C, D, réalisent simplement un champ tournant, il nous est loisible, au lieu de prendre le système polaire des figures précédentes, de prendre le stator d’pn moteur asynchrone ordinaire (fig. 5.) Le calage des
- balais pourra être quelconque si le moteur tourne à la vitesse u>. L’angle de ealage aura simplement pour effet de faire varier la puissance du moteur. On se rend immédiatement compte que ce type de moteur peut se réaliser avec tous les courants polyphasés d’un ordre quelconque. Il faut simplement autant de balais que de phases. (Les courants diphasés étant considérés pomme des courants tétraphasés.)
- Ce moteur à collecteur, quoiqu’il pe soit pas susceptible de se décrocher, au sens propre du mot, et que des balais en charbon puissent lui permettre une certaine élasticité d’allure, constitue, en réalité, un véritable moteur synchrone, puisque l’excellence de son fonctionnement, au point de vue de la commutation, suppose l’entre-, tien du synchronisme.
- Nous nous occuperons plus spécialement dans un prochain article de la puissance spécifique d’un tel moteur, et nous verrons comment il peut constituer un alternateur auto-excitateur à toutes excitations (shunt, série et compound) et un véritable générateur de courant déwatté.
- M. Latou u.
- Ingénieur diplôme de l'Jücole supérieure d’Electricitc.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur lehsorption des projections raçlioactives et sur l’ionisation qu’elles produisent: -*• If. W®rtejvstsin.Çymptes Pçndus de 1’&cadén}ie des .Seienees, séance du 19 a.oût 1912.
- L’auteur s’est proposé d’étudier, dans les gaz, l’absorption du rayonnement constitué par la projection radioactive du radium B par le radium A. La méthode utilisée consiste à réaliser, à l’aide d’un disque actif recouvert de radium A et d’un diaphragme convenable, un faisce.au étroit d’atomes projetés. On interpose, sur le trajet du faisceau, à basse pression (de l’ordre de 1 millimètre) et à différentes distances du disque actif, des disques récepteurs portés à un potentiel positif. On étudie comment varie l’activité reçue par ces disques en fonction de la pression et de leur distance au disque actif.
- Les résultats obtenus, ramenés, pour l’air à une pression de 1 millimètre,pour l’hydrogène à une pression de 6 millimètres, montrent que, pour ces pressions, les pouvoirs absorbants de deux gaz sont sensiblement identiques. L| diminution du nombre de particules est très peu importante, dans les deux pas, jusqu’à des distances voisipes de 5 centimètres, puis ce nombre diminue rapidement et tombe, au voisinage de 10 centimètres, à quelques centièmes de sa valeur initiale. Au delà des distances équivalentes à 11 centimètres, l’activation diminue lentement et semble alors due à la diffusion des atomes non chargés ou chargés négativement. L’existence de ce phénomène rend difficile la détermination précise du parcours; on est conduit à fixer ce parcours, pour les deux gaz, au voisinage de 10,5 centimètres. U en résulte que le parcours dans l’hydrogène est six fois plus grand que dans l’air, les deux gaz étant pris à la même pression.
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- D’autres essais permettent d’établir que l’ionisation produite par un atome radioactif projeté décroît lorsque sa vitesse diminue, à l’inverse de ce qui a lieu pour les rayons a, et que cette chute d’ionisation est plus rapide dans l’hydrogène que dans l’air.
- Sur les mobilités des atomes-ions radioactifs dans les gaz. — S. Ratner. — Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, séance du 19 août .*912.
- L’auteur a étudié la mobilité des atomes du radium B projetés par le radium A.
- La méthode du champ alternatif de Rutherford, que l’auteur a appliquée en premier lieu, lui a donné, pour la mobilité des atomes du radium B :
- Enir 1,14 8 .
- Un grand nombre d’expériences dans lesquelles la différence de potentiel appliquée entre les plateaux était de 800 volts et où l’on a fait varier le nombre d’alternances par minute de 3oo à ù 000, ont donné pour la mobilité cherchée la valeur moyenne
- Eair —• * j 3 5 ,
- sensiblement identique à la valeur de la mobilité de l’ion positif dans l’air.
- Le môme dispositif lui a permis d’étudier la mobilité du radium B dans l’hydrogène. Il a trouvé K,,2 = 5,03 à la pression atmosphérique. Ce nombre est voisin du nombre 6,12 qui représente la mobilité de l’ion positif dans l’hydrogène.
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Les résultats des travaux de la « Physika-lisch-Technische Reichsanstalt » en 1911. — Elektrotechnische Zeitschrift, i5 août 1912.
- Les travaux entrepris en 1911 par la « Physika-lische-Tcchnische-Reichsanstalt » de Berlin, relativement à l'électricité ou aux branches de la Physique qui s’y rattachent, ont donné les résultats suivants :
- Les recherches sur la comparaison des thermomètres à résistance de platine avec divers thermomètres à gaz, de o à /|5o°, ont été achevées. On constata que le thermomètre à hydrogène et le thermomètre à hélium à volume constant, avec une tension initiale de 620 millimètres de mercure, indiquaient,
- à 4^0° et dans les mêmes conditions, ,o°x de plus que le thermomètre à azote.
- L’élude des phénomènes calorifiques accompagnant les faibles variations de température a été entreprise. Le principe de la mesure repose sur la compensation de la quantité d’énergie à déterminer, au moyen d’une énergie électrique connue.
- On a, d’autre part, régénéré, à l’aide de sulfate de mercure fraîchement préparé, un certain nombre d’éléments étalons anciens, afin d’établir si les préparations fraîchement effectuées donnaient la même force électromolrice que les préparations anciennes. On a, en outre, fait de nouvelles recherches, en vue de déterminer si le mode de lavage du sulfate de mercure avait une influence sur la force électromotrice ; or, il a été constaté avec certitude que ce n’était pas le cas.
- D’intéressantes expériences furent entreprises sur les échanges d'énergie dans les phénomènes photochimiques. Une catégorie importante de réactions photochimiques, à laquelle appartient également le processus de l’assimilation des plantes, s’explique par la consommation d’une certaine quantité d’énergie, laquelle est empruntée au rayonnement lumineux absorbé et constitue une certaine fraction de celui-ci. On a entrepris de mesurer cette fraction, c’est-à-dire « le rendement photochimique », pour une série de cas et pour des longueurs d’ondes déterminées, aussi étroitement limitées que possible. Etant donné, en outre, qu’il s’agit, en règle générale, de rayons ultra-violets, de longueur d'onde assez courte, il fallut choisir une source débitant ces rayons aussi intensivement que possible. On recourut à l’emploi d’étincelles jaillissant entre les électrodes de zinc d’un condensateur; ces étincelles étaient fournies par une bobine de résonance, à l’enroulement secondaire de laquelle était reliée une forte batterie de Leyde. Le premier exemple choisi fut la décomposition de l’ammoniaque en azote et hydrogène. Les expériences furent ensuite étendues à l’ozonisation de l’oxygène, puis on mesura le rendement photochimique de l’acide, bromhydrique.
- Afin de déterminer si les différentes manières dont se comportent les rayons lumineux, au point de vue de la déviation magnétique, dépendent du mode de production de ces rayons ou de la nature de la matière rayonnante, on fit dans le même tube, établi d’une manière convenable, des essais avec des rayons émis par des anodes de sodium, de lithium, d’hydrogène, d’hélium et d’argon. On constata que les rayons lumineux émis dans les mêmes conditions par ces
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- diverses matières, se comportaient différemment dans le champ magnétique. Avec le sodium et le lithium, les rayons lumineux sont déviés, ainsi que l’avaient montré les expériences antérieures ; avec l'hydrogène, l’hélium et l’argon, par contre, les rayons lumineux ne subissent qu'une très faible déviation.
- L’influence des oscillations de la charge sur les compteurs a été également étudiée. L’expérience a montré que,avecles compteursFerraris, ce n’estque dans des conditions exceptionnelles en pratique que les oscillations de la charge peuvent avoir une influence appréciable sur les indications des appareils.
- Afin d’étudier les phénomènes qui se produisent dans le disque d’un compteur moteur à courant alternatif, on a exécuté des images du courant, induit.
- Les recherches relatives au freinage électromagnétique sur rails donnèrent lieu à une étude préliminaire sur le frein à courants de Foucault à disque, muni d'une seule paire de pôles. On constata que, pour de très faibles vitesses, l’effort de freinage augmentait d'abord proportionnellement. Puis, suivant que l’entrefer est très petit ou très grand, l’accroissement suit une loi soit plus rapide, soit plus lente que celle de la proportionnalité.
- Dans les deux cas, l’effort de freinage passe par un maximum et tend vers zéro aux très grandes vitesses. Le maximum de l’effort de freinage est en pointe, dans le cas de pièces polaires courtes, et, par contre, très plat dans le cas de larges pièces polaires.
- Une élude théorique fut faite sur la chute de tension des alternateurs triphasés.
- Fig. i.
- En ce qui concerne les condensateurs, on a établi un jeu décadique de condensateurs à air, de o,ooi à o,oi microfarad, dans lequel il n’est pas nécessaire de tenir spécialement compte de la capacité des connexions. Ces condensateurs se composent de plaques circulaires horizontales; l'un des systèmes de plaques est relié a la boîte extérieure de l’appareil, l’autre est isolé. Le centre du couvercle de la boîte
- cylindrique est percé d’un trou, ainsi que le fond de cette meme boîte; à ce dernier trou aboutit une tige de contact flexible, reliée au système de plaques isolé ; à l’intérieur de la boîte et au-dessous du trou du couvercle se trouve une plaque de contacts, reliée au même système (voir fig. i).
- Les recherches sur la perte d'énergie dans les diélectriques ont été poursuivies.
- Une bobine de self-induction de o,oi henry sur âme de marbre de 354 millimètres de diamètre a été établie. L’enroulement,’se compose de i6a spires de fil de cuivre nu de o,5 millimètre d’épaisseur, lequel pénètre, à une profondeur de o,i millimètre environ, dans une rainure d’une hauteur de i millimètre, pratiquée dans l’âme de marbre. La tension du fil a été déterminée de telle sorte que les variations de température extérieure ne provoquent pas de desserrage des spires.
- La recherche de l’effet électrolytique dans les sels fondus est très semblable au même effet dans les solutions hydratées. La tension maxima est, pour tous les sels fondus, plus basse que la plus faible tension maxima qui peut être atteinte dans les solutions hydratées des mêmes sels. La tension maxima des mélanges de sels fondus est comprise entre les tensions maximâs des sels composants. Lorsque la température augmente, la vitesse de formation dans les sels fondus diminue rapidement, jusqu’à ce que l’effet de soupape disparaisse. L’aluminium montre à peu près les mêmes tensions maxima que le tantale, mais il est très sensible aux traces d’eau.
- Les recherches relatives à la couche mauvaise conductrice découverte par Warburg dans l’élec-trolyse du verrè à 3oo°, 35o° donnèrent les résultats suivants : les anodes en platine ou en graphite ne sont pas solubles dans le verre. Lors de l’électrolyse il se forme sur ces anodes une couche de haute résistance, laquelle prouve que le verre se décompose en sodium à la cathode, en oxygène à l’anode.
- Dans les essais des compteurs à courants monophasés et triphasés, les génératrices doubles de courants entraînées par un moteur électrique ont donné de bons résultats; ces génératrices produisent, d’une part, le courant qui passe dans le circuit principal des compteurs, d’autre part, dans une bobine que l’on peut déplacer à la main pour obtenir le déphasage, le courant qui circule dans le circuit shunt. Récemment la maison Hans Boas, de Berlin, a construit une petite machine d’étalonnage dans laquelle le moteur à courant continu-et les deux génératrices à courant alternatif sont réunis sous la
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- T. XX(2'Série), —N» 48.
- même enveloppe. Un arbre, supporté par un palier sphérique, porte l'induit d’uh moteur à courant oon-tinu et les carcasses magnétiques des deux généra-trices à courant alternatif. Chacune de ces Carcasses ghI établie pour une puissance de aoo watts. Les quatre bobines dans lesquelles prend naissance le coürant principal peuvent être montées en parallèle et en série ; on peut emprunter à ces bobines des courants allant jusqu’à îoo ampères. Les bobines induites de la génératrice ihfériéüre produisent pour les circuits shunt des compteurs des tensions de ioo à 25o Volts selon la valeur de l’excitation; ces bobinés peuvent être décalées à volonté à l’aidé d’un petit volant. Cette machine se place près de la table d’étalonnage des compteurs, de telle sorte que l’on peut facilement manœuvrer le volartt, tout en suivant de l’œil les indications du wattmètre et dé l’indicateur de vitesse. La consommation du moteur égale le dixième environ de celle qu’absorbait les génératrices doubles antérieures; en outre, l’encombrement et le prix de revient sont également beaucoup moindres que pour ces dernières machines. Pour l’étalonnage dés compteurs jusqu’à ï ooo volts on a prévu un petit transformateur.
- Les recherches faites dans lé but de rendre l’appà-reil d’Epstein pour la mesure des pertes, applicable également aux mesures de perméabilités ont été terminées et ont donné des résultats satisfaisants.
- Dans ce but on a disposé dans chacune des bobines magnétisantes un peu élargies et, en outre, de la bobine en dérivation, nécessaire pour la mesure des pertes, une bobine pour la mesure de l’induction, laquelle entoure le noyau de fer; cette bobine se trouve ainsi placée à un endroit où il n’existe aucune dispersion.
- Les recherches relatives à l’influence de la teneur en Carbone Sur les propriétés magnétiques du fer ont été achevées.
- Les mesures effectuées à l’aide de thermomètres à résistance à enveloppe de quartz ont établi que les écarts que présentent cés thermomètres, par rapport aux thermomètres ordinaires à résistance de platiné, doivent être attribués à Une influence chi-
- mique du quartz sur le platine; en effet les résultats ne doivent pas être modifiés sensiblement du fait que la fusion dans uh tube de quartz épais exigé des tensions plus élevées que dans les tubeâ plus minces.
- Afin de pouvoir comparer également le thermomètre à résistance enveloppe de quartz, aux thermomètres à résistance ordinaire pour les températures les plus élevées auxquelles ils peuvent être employés, on a construit un thermomètre il résistance de platine spécial ; dans ce thermomètre toutes les parties exposées à de hautes températures sont en quartz, à l’exception du fil de platine. Ce fil, d’une épaisseur de o,o5 millimètre, est enroulé librement amour d’une plaque de quartz.
- En outre, on a effectué des mesures électriques et éleGtrotechhiques qui se répètent normalement tous les ans, à savoir les recherches à l’aide du voltamètre à argent sur les unités électriques, les mesures de résistance avec les tubes à mercure normaux, ainsique l’étalonnage et la vérification d’appareils de toutes sortes, instruments dë mesure, dynamos, moteurs, convertisseurs, transformateurs de tension et de courant, éléments de Clark, Weston et éléments de piles sèches.
- Parmi les travaux lés plus importants, relatifs à d’autres questions électrotechniquès, nous citerons les recherches relatives à la reproduction du point de fusion du soufre, à l’équation d’éqliiiibre dê l’flrgôn, à la chaleur spécifique dèS gâz à hàütë pression et à basse température, à là détermination dé là chaleur spécifique de l’eau, entre o et ioo°, à la transmission de la chaleur à travers les matériaux incombustibles, à rétablissement d’un nôüvëàü SpèCtrO-mèlre de précision, à une méthode chimique pour la séparation des métaux, aux analyses de l’or, à l’emploi de l’éther dans les analyses de métaux, etc.
- Enfin, ainsi que tous les ans, on a effectué les vérifications courantes dé thermomètres ordinaires, d’appareils optiques et électriques pour la mesure des températures, d’appareils pour la mesure des pressions, de calorimètres et d’instruments analogues.
- INI. K.
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- VARIÉTÉS
- LA TRACTION ELECTRIQUE EN ITALIE
- C Alt A CT Kl tlOS 111S TIN G T l F 8 DE I/A TllACTION ELECTRIQUE EN ITALIE
- Les installations de traction électrique en Italie ont un caractère assez différent de celui des autres pays d’Europe. La traction électrique.a été appliquée en Europe surtout pour résoudre les problèmes de la traction suburbaine, c’est-à-dire pour le transport des grandes masses de voyageurs dans lés faubourgs des villes de grande importance (‘). En Angleterre, la ligne de London à Brighton offre un exemple de grande traction subur* baine. En Allemagne, la ligne de Blankenese est dans les mômes conditions ; seule la ligne de Dessau à Bitterfeld offre un exemple de traction mixte (voyageurs et marchandises), et. encore le trafic des marchandises est-il très réduit, puisqu’il n’y a en service que 5 locomotives et que, d’autre part, il s’agit d’une ligne très plane avec des poids de trains très réduits et sans aucune dés d ifficultés de la véritable traction de grandes lignes.
- En Italie, au contraire, presque toutes les installations de traction électrique (sauf la ligne dé banlieue de Milan à Gallarata, destinée au transport de grandes masses de voyageurs) offrent les caractères de la grande traction, on y trouve toujours le service mixte de voyageurs et de marchandises, avec de forts poids sur des lignes à fortes rampes et à un trafic intensif. L’Italiè est le pays d’Europe dans lequel on trouve les installations les plus anciennes, les plus complètes, avec les plus fortes rampes, lès plus forts trafics, les plus puissantes locomotives.
- Nous ne considérerons pas ici la question du choix du système électrique; nous nous bornerons à examiner les conditions générales d’exploitation des chemins de fer ita-
- (*) Voir G. Cuvillier. — Les transports en commun ddtis lés villes modernes, La Lumière Électrique, 14 septembre 1912.
- liens, au point de vue du trafic et de la comparaison de la locomotive avec l'automotrice comme moyen de transport. Rappelons seulement que lTlalie a choisi le système triphasé et a standardisé ses installations sur la base de i5 périodes ét 3 000 volts sur le fil de contact.
- LES LIGNÉS ÉLECTRIQUES ACTUELLES DÉS CHEMINS de fer De l’état italien
- a) Les lignes en service.
- On trouve actuellement quatre lignes en exploitation, trois lignes en construction et plusieurs lignes en étude.
- La loi votée par le Parlement en 1906 comprenait les lignes suivantes :
- Savona-S. Giuseppe;
- Bardonecchià-Modane ;
- Milano-Monza-Lecco ;
- Ussate-Bergamo ;
- Calolzio-Ponte S. Pietro;
- Callaraté-Arona ;
- Callarate-Laveno ;
- Domodossola-Iselle ;
- Pontedecimo-Busalla e galerie intorno a Genova;
- Pistoia-Porretla ;
- Napoli-Salerno e Torre-Annunziata-Castel-lammare di Stabia.
- Mais en réalité, après les résultats donnés par la ligne des Giovi, le programme a été modifié et l’on a donné la préférence à l’électrification de lignés qui n’étaient pas comprises dans le programme, comme, par exemple, la ligne parallèle à celle des Giovi, qui s’appelle « annexe dei Giovi » entre Sam-pierdarena et Ronco, et toutes les lignes qui sont près de Gênes.
- Les lignes qui sont actuellement construi tes électrifiées et en exploitation normale sont : la ligne Lecco-Colico-Sondrio-Chiavenna
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série).—N° 46,
- (appelée ligne de la Yalteline), la ligne du Simplon. qui pénètre en Italie et dont l’exploitation est faite par la Suisse, la ligne de Bussoleno-Bardonecchia-Modane et la ligne des Giovi entre Campasso, Pontedecimo et Busalla (appelée ligne des Giovi). La ligne de la Yalteline est très ancienne, elle a été construite en 1900 et se trouve en exploitation normale depuis dix ans. Sur cette ligne circulent aussi des voitures automotrices, mais la pratique a démontré dès le commencement que la meilleure exploitation pour des lignes à grand trafic et avec service mixte de voyageurs et de marchandises est l’exploitation par locomotives.
- C’est pour la même raison que, depuis 1904, circulent dans la Valteline aussi des locomotives avec des vitesses de régime allant jusqu’à 65 kilomètres. Le service est fait sur cette ligne par 14 locomotives de différents types et 10 voitures motrices. Les poids des trains y atteignent 200-25o tonnes pour le service des voyageurs et 3oo-4oo tonnes pour le service des marchandises. La ligne est très accidentée avec beaucoup de courbes et de rampes (jusqu’à 23 °/O0), le service mixte .voyageurs et marchandises est assuré par 38 trains par jour. La longueur de la ligne déjà électrifiée jusqu’à Calolzio est de 120 kilomètres. Il y a beaucoup de tunnels (26) avec une longueur totale déplus de 14 kilomètres, enfin on trouve sur la ligne 28 stations. Cette ligne est en exploitation depuis, 1901 pour le service des marchandises et depuis 1902 pour le service des voyageurs; elle a donné les meilleurs résultats. La centrale de production d’énergie est hydraulique.
- L’électrification de la ligne Lecco-Sondrio-Chiavenna a été opérée jusqu’à Calolzio et oh travaille à son prolongement jusqu’à Milan. Pour le tronçon Milano-Lecco, l’énergie sera vendue à l’Etat par des producteurs industriels, à un prix fixe par kilowatt-heure. Quand ce dernier tronçon aura été achevé, la ligne entière Milano-Sondrio-Golico-Ghiavenna aura une longueur, de 160 kilomètres et la longueur totale de la voie
- ferrée électrifiée (ligne à simple et double voie et stations) sera d’à peu près a5o kilomètres.
- La ligne du Simplon, qui réunit la Suisse à l’Italie, se trouve dans des conditions très particulières, car elle sert uniquement pour le service du tunnel du Simplon, qui a une longueur de 18 kilomètres. Cette ligne présente un intérêt particulier, en ce qu’elle démontre la possibilité d’exploiter dans les meilleures conditions de sûreté, le service de traction électrique triphasé dans un long tunnel présentant des températures très élevées et un degré d’humidité élevé.
- Cette ligne n’a pas de fortes rampes. Le service y est assuré par 4 locomotives électriques et on lance par jour 24 trains de marchandises et voyageurs avec des poids de 2 5o-3oo tonnes pour les trains de voyageurs et 4oo-5oo pour les marchandises.
- La ligne de Bussoleno-Bardonnecchia-Modane, avec une longueur d’à peu près 60 kilomètres, présente, elle aussi, un trafic assez intensif, avec un total de 28 trains de voyageurs et marchandises par jour; elle a des pentes assez fortes, jusqu’à 3o °/00. Lé service estfaitpar 21 locomotives électriques, et le poids des trains est de 25o-3oo tonnes pour les trains de voyageurs et 400*45o pour les trains de marchandises.
- La ligne des Giovi fonctionne actuellement entre les gares de Campasso-Pontedecimo et Busalla, mais l’électrification a déjà été étendue jusqu’à Sampierdarena et vers Gênes d’un côté, et 011 a commencé» à l’installer sur la ligne de Sampierdarena à Monco, qui s’appelle 1’ « Annexe des Giovi ».
- 11 s’agit d’un groupe de lignes très importantes, la partie déjà électrifiée, y compris lès gares, atteint à peu près 140 kilomètres et, une fois achevée la ligne annexe jusqu’à Ronco, on aura un total de lignes électrifiées d’au moins a5o kilomètres.
- La ligne des Giovi, avec une longue pente de 35 "/00, les 45 "/00 de son parcours en courbes, et un long tunnel d’à peu près 4 kilomètres, a un trafic énorme. Il y circule 66 trains de marchandises et voyageurs par
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- jour, avec despoids allant jusqu’à 4oo tonnes pour les trains de marchandises et 3oo-35o tonnes pour les trains de voyageurs. Cette ligne est en connexion avec le port de Gênes, lequel reçoit actuellement, comme on sait, 7 millions de tonnes de marchandises par an.
- On peut noter que les trains qui circulent sur la ligne Pontedecimo-Busalla sont, beaucoup plus nombreux depuis l’application de la traction électrique et marchent à une vitesse remarquablement plus grande.
- La marche des trains électriques s’effectue avec une absolue régularité et le fontion-nement de la Centrale thermique ne laisse rien à désirer.
- Le fonctionnement de la récupération d’énergie faite par les trains dans les descentes est également parfait ; en outre de l’économie de courant, ce système procure une plus grande sûreté dans l’exploitation que l’emploi du seul frein mécanique. La moitié à peu près du trafic du port de Gênes se fait sur cette ligne, laquelle a une capacité de plus de 4 millions de tonnes de marchandises par an. C’est sur cette ligne que circulent les grands express européens qui vont de la Côte d’Azur en Allemagne, en Autriche, en Russie, avec des voitures des administrations des chemins de fer étrangers.
- La récupération d’énergie constatée aux Giovi apporte un bénéfice immédiat qui a été évalué par le gouvernement à 87000 fr. ; mais si l’on ajoute l’économie que l’on réalise grâce à la récupération sur l’usure des rails, sabots, etc., on arrive à 200.000 fr. à peu près.
- Avec la traction à vapeur, le freinage en descente sur les fortes rampes obligeait à remplacer les rails au bout de trois ans, tandis qu’avec]la traction électrique on peut compter au moins sur une durée de service de douze ans, avec une économie annuelle de plus de 100 000 francs. On a aussi constaté que l’u-Sure des sabots est réduite à un cinquième de ce qu’elle est avec la traction à vapeur.
- Mais le résultat économique le plus remarquable est celui qu’ont accusé les Irais de traction.
- On a calculé qu’avec la traction à vapeur, pendant la dernière année où l’on a fait le service à vapeur sur la ligne Pontedecimo-Busalla, la dépense en charbon par tonne-kilomètre virtuelle utile a été de 0,866 kilogramme de charbon anglais que l’on paie en moyenne 3o francs la tonne (pendant les derniers mois, la valeur moyenne a été dé 37 francs la tonne). C’est-à-dire qu’avec la traction à vapeur on dépensait en charbon à peu près 0,0026 franc par tonne-kilomètre virtuelle utile.
- Au contraire, avec la traction électrique, malgré l’utilisation, actuellement mauvaise delà Centrale, des souS-stations et des lignes aériennes et de contact, on a calculé par tonne-kilomètre virtuelle utile une dépense de charbon à la Centrale (y compris les pertes sur le fil de contact, les pertes dans les transformateurs, sur la ligne aérienne, etc.) de 0,049 kilogramme de charbon anglais, c’est-à-dire de 0,00147 franc par tonne-kilomètre virLuelle uLile.
- Or, depuis le ior juillet 1911 jusqu’au 3o juin 1912, on a eu, sur la ligne Pontedecimo-Busalla, 274 47a 234 tonnes-kilomètres virtuelles utiles; ainsi, pendantune année de service électrique, on a réalisé une économie de3(i 14» francs sur la dépense en charbon.
- Sur la ligne des Giovi fonctionnent 26 locomotives.
- b) Les lignes entreprises.
- Les lignes'en construction mentionnées plus haut, c'est-à-dire la Savona-San-Giuseppe-Geva, la Milano-Lecco et les lignes près de Gênes, ont les caractéristiques suivantes :
- La ligne Savona-San-Giuseppe-Ceva apporte au Piémont le trafic du port de Savona, qui atteint 1 200 000 tonnes par an. La ligne està simple voie d’une longueur de46kilomètres ; c’est l’intensité du trafic qui a fait qu’on n’a pas hésité à l’électrifier, bien que parallèlement on ait tout récemment installé un transpoi’t aérien pour le charbon, qui fait concurrence aux chemins de fer. Sur-cette ligne, on rencontre des pentes jusqu’à °/00,
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- de fortes courbes et de longs tunnels. Les travaux sont assez avancés et on inaugurera le service au commencement de l’année prochaine.
- La ligné de Milan à Lecco, d’une longueur de £>o kilomètres qui est aussi en construction, est une ligne à pentes limitées (<4°/00) et une partie à double voie (Milan-Monzâ et Calolzio-Lécfiô); les traVaüxy sont avancés et on compte les voir achevés dans quelques mois.
- Il est intéressant de rémarquer que la ligne des Giovi aboutit au plus grand port de l’Italie et dé là Méditerranée, de même là ligne Milano-Lécco aboutit à la gare italienne la plus importante, celle de Milan.
- Quant aux lignes autour dé Gênes, nous én avons déjà parlé, puisqu’elles sont des ramifications de la ligne dès GioVi,
- Pour ces lignes en construction, l'Administration des Chemins de fer de l’Etat vient de passer la plus grande commande de locomotives électriques qui ait été faite jusqu’à ce jour, dans le monde entier, à une seule maison ; elle a en effet commandé 45 locomotives du même type que celui en service aux Giovi, de 2 ooô chevaux chacune, et 8 locomotives à grande vitesse (jusqu’à 96 kilomètres-heures) de 2 600 chevaux chacune, pour être livrées dans le courant de l’année présente et prochaine.
- Par cette commande, l’Etat Italien disposera au total de 102 locomotives triphasées, sans compter les automotrices à courant triphasé et continu et les locomotives à courant continu, nôn plus que celles de la ligne dü Simplon.
- Lorsque les lignes en construction seront achevées, l’Italie possédera un réseau triphasé de 35o kilomètres, soit 470 kilomètres en comptant les doubles voies, et à peu près 600 kilomètres en ajoutant les lignes intérieures des gares.
- c) Les lignes projetées.
- Enfin les lignes dont l’électrification a été seulement décidée, sans que les travaux aient été commencés, sont celles de Torino-Pine-rolo-Torre-PelIice,
- Il est important d’observer qu’on avait primitivement décidé de l’élêetriller avec Courant monophasé êtt raison de son faible irafic, et que depuis lés résultats donnés par l’installation monophasée du LoetSGhberg en Suisse, que le gouvernement italien n’a pas considéré comme satisfaisants, on a décidé d’adopter l'électrification triphasée. Cette ligne à une longueur dé 58 kilomètres à simple voie.
- Les lignes Genova-Yentimiglia (i5o kilomètres) et Genôva-Spôzia (80 kilométrés) seront ensuite entreprises.
- Le programme actuel du gouvernement comporte en somme l’électrification de 2 000 kilomètres de lignes à effectuer avant 191a.
- On Voit quelle est l’importance de l'effort accompli ; il nous suffira aujourd’hui d’en avoir marqué les principales étapes (*).
- A. HëisseT.
- La règlementation de l’eiûpldi de Vélectricité dans les mines en Belgique.
- Le ministère belge de l’Industrie et du Travail a communiqué (s) la circulaire, dont nous extrayons les passages suivants, aux ingénieurs eii chef directeurs des minés de Belgique :
- « Il m’a été demandé dans quelles conditions l'emploi de hàvcnses commandées par moteurs électriques pourrait être autorisé dans les mines à grisou.
- «La Commission consultative d’électricité, saisie de la question a émis l’avis suivant, auquel je me rallie;
- « Dans les mines à grisou 3° catégorie, il n’y a pas lieu, quant à présent, d’admettre l’introduction de baveuses électriques.
- « Quant aux mines de iré et 2“ catégories, ces engins pourront être autorisés dans les chantiers soumis au régime de ces mines, moyennant lés conditions suivantes ;
- « i° Les haveusès électriques ne pourront être actionnées que par des moteurs à Courant triphasé d’une tension efficace entre deux conducteurs ne dépassant pas a5o volts ;
- « 2°Les moteurs neporteront aucun contactglissant; leurs rotors seront du type dit en cage d'écureuil ;
- (f) Cf. Les transmissions électriques en Italie. Rapportée M. Ourson a la première commission du conseil municipal de la Ville de Paris.
- (2) Le 18 mai 1912.
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- 10 Novembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- « 3° Ces moteurs seront complètement enfermés dans des enveloppes métalliques solides hermétique* ment closes ;
- « 4° Les câbles souples destinés à raccorder les moteurs des baveuses aux canalisations établies à demeure devront avoir un isolement correspondant à 5oo mégohrns et seront recouverts d’une enveloppe résistante les mettant à l’abri de toute détérioration accidentelle ; J
- <( 5* Ces câbles contiendront quatre conducteurs, dont un pour la mise à terre des masses métalliques des baveuses et des interrupteurs ; le circuit complet de cette mise à la terre sera établi avec le plus grand soin ;
- « 6° Les pièces de prise de courant fixées aux extré-
- mités du câble souple seront raccordées à des interrupteurs ; grâce à un dispositif d’enclenchement, ces pièces ne pourront être introduites ou retirées qu’a-près rupture du courant;
- a 7° Les interrupteurs seront enfermés dans des enveloppes métalliques solides, hermétiquement closes : Us seront noyés dans de l’huile de toute première qualité ; on s’assurera fréquemment que cette huile est en quantité suffisante ;
- a 8° Le fonctionnement des baveuses électriques sera suspendu à la première apparition du grisou dans une partie quelconque du chantier ;
- « 9° L’autorisation^ accordée à litre d’essai, pourra toujours être retirée si les ingénieurs des mines y reconnaissaient une cause quelconque de danger ».
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné une atuilÿse des ouvruges dont
- Eclairage ët appliôatiôns dé VEnergie Electrique aux usages domestiques. Gv Geiger. — H. Desforges, éditeur, Paris. — Prix: broché, 2 francs. *
- Le petit volume de i5o pages que vient de publie!-la Librairie Desfôrges intéressera tout particulièrement le grand public elles amateurs. L’auteur, dont leS précédents ouvrages ont mis en valeur les hautes qualités de pralicùnct de vulgarisateur, passe en revue les applications domestiques de l'Electricité qui se font de jour en jour plus nombreuses et plus indispensables, sans lesquelles notre existence serait en grande partie dépourvue du bien-être et du confort auxquels nous attachons maintenant tant de prix.
- Jusqu’ici ce n’était pas sans quelque appréhension que bien des personnes, peu familiarisées avec l’Electricité, ont envisagé la possibilité d’installer chez elles et d’employer journellement des dispositifs et des appareils dont ie fonctionnement restait pour elles un peu mystérieux ; grâce au livre de M. Geiger, dont la lecture est facile et attrayante, aucune hésitation de ce genre ne sera plus justifiée. Il suffira, d’en feuilleter les pages pour se sentir familiarisé avec les nombreux appareils d’éclairage, de téléphonie, de production d’énergie électrique, dont la
- deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- description et le fonctionnement sont si clairement expliqués que le lecteur le plus prévenu en arrivera à s’étonner lui-même de la rapidité avec laquelle il reviendra de son impression première.
- L’auteur passe successivement en revue ' les diverses pièces d’une habitation et y fait voir dans chacune d’elles les appareils susceptibles de fonctionner électriquement. Il fournit des données précises sur la consommation et le coût du fonctionnement de chaque dispositif. Il n*oublie pas non plus les applications si diverses de l’électricité à la ville, qu’il s’agisse de voitures électriques, d’éclairage et de signaux pour véhicules, cl à la campagne, où l'électricité obtenue par le moyen de turbines ou de moulins à vent est d’un si grand secours pour l’éclairage des bâtiments et la mise en mouvement des machines agricoles.
- Dans son ensemble le volume de M. G. Geiger constitue doiic un guide extrêmement précieux pôür qui aura à utiliser pratiquement l’électricité dans scs applications à tous les usages domestiques ; à ce point de vue uii semblable ouvrage possède une utilité sociale qui n’échappera à personne et au sujet de laquelle il convient de féliciter l’auleui* ël. l’éditeur.
- G. G.
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- BREVETS
- Procédé de compoundage des moteurs alimentés au] moyen d9un couplage Léonard. — N° 443 744, demandé le ai juillet 191-1, par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques.
- Dans les commandes de laminoirs et autres applications analogues des moteurs électriques, on se sert avantageusement, pour 4’alimentation de ces moteurs, du procédé Léonard, dans lequel les variations de la vitesse et du sens de rotation sont produites par de simples modifications du courant d’excitation de la génératrice, c’est à-dire en n’agissant que sur des courants à basse tension de relativement faible intensité. Pour amortir les à-coups qui se produisent fréquemment, dans ces installations, par suite de surchage brusque du moteur, la génératrice est généralement munie d’un simple enroulement série démagnétisant; un résultat équivalent, ruais plus avantageux à certains égards, est obtenu en disposant sur cette génératrice un enroulement démagnétisant alimenté par une petite génératrice auxiliaire dont l’inducteur est traversé par le courant principal (ou par une fraction de ce courant dérivée au moyen d’un shunt). Dans tous les cas, ces artifices ne donnent lieu à aucune difficulté lors d'un changement de marche du moteur par renversement du courant d’excitation de la génératrice, puisque le courant principal fourni par celle-ci change aussi de sens et que, par conséquent, les1 actions des deux enroulements inducteurs demeurent encore de sens contraires.
- Mais d’un autre côté, si le moteur se trouve simplement muni d’une excitation indépendante, constante quelle que soit la charge, le courant absorbé pourrait encore atteindre une valeur extrêmement élevée lors d’un à-coup ; il est donc très rationnel de munir ce moteur d’un dispositif renforçant automatiquement le champ inducteur lorsque la charge augmente. Un tel renforcement peut s’obtenir au moyen d’iin enroulement additionnel magnétisant, soit série, soit alimenté par une petite génératrice auxiliaire, analogue à celle dont il a été question jdus haut. Mais ici une très sérieuse difficulté s’élève en ce qui concerne le changement de marche, puisque celpi-ci s’opère, comme on l’a dit, en renversant l’excitation de la génératrice, c’est-à-dire en ne touchant pas à l’excitation séparée du moteur, qui
- demeure constante en grandeur et en direction. Par conséquent, à chaque renversement de marche, il est nécessaire d’inverser également les connexions de l’enroulement inducteur additionnel du moteur, de manière à ce qu’il demeure magnétisant, malgré le changement de sens du courant principal. Pour faciliter cette inversion, étant donnée l’intensité 1res élevée de ce courant principal, l’on peut, du reste, recourir à l’emploi de la petite génératrice auxiliaire.
- La nouvelle solution, due à M. Bethenod, du problème ainsi posé, a l’avantage pratique très important d’éviter l’addition d’un deuxième inverseur, le renversement de marche s’opérant par la manœuvre à vide d’un inverseur unique, comme si le moteur était seulement muni d’une excitation indépendante . Sur la figure i, qui donne un exemple de réalisation, l’on a figuré en G la génératrice principale. Son enroulement inducteur E est excité au moyen d’une source indépendante de tension V, comme d’habi-
- tude, et, en série avec cet enroulement, est moulé l’induit d’une petite génératrice auxiliaire D' dont l’inducteur F est excité par une fraction du courant principal I prélevée au moyen d’un shunt S. Cette dynamo D, qui a pour effet de diminuer la tension appliquée aux bornes de l’enroulement E, lorsque le
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- courant I, fourni par G, c’est-à-dire la charge augmente, joue exactement le rôle de la petite génératrice alimentant un enroulement additionnel. Quant au moteur M, outre l'enroulement G excité séparément, il comporte un enroulement J, relié à une deuxième génératrice auxiliaire D* *. tournant à une vitesse constante. L’enroulement d’excitation H* de de cette dynamo est monté en série avec l’inducteur E et l’induit de la dynamo D, tandis que l’enroulement d’excitation H2, dont l’action est antagoniste, est soumis à la tension V. Dans ces conditions, en désignant par R la résistance totale du circuit E.D,H1 parcouru par le courant i, l’on peut écrire :
- (i) R/= V— XI,
- X étant une constante appropriée.
- La tension produite par D1 est, d’autre part, de la forme
- e = xi — yV, c’est-à-dire, d’après (i),
- w —T ,+(s-*')v-
- Par conséquent, si l’on s’arrange pour que
- (3) x — Ry,
- le courant parcourant l’enroulement J sera proportionnel au courant débité par G, c’est-à-dire qu’il pourra produire le renforcement de champ désiré en fonction de la charge, si les connexions sont convenables. Quant au renversement de marche, il s’opère par la simple manœuvre du commutateur inverseur C, branché aux bornes de l’ensemble formé par l’enroulement E et l’induit de D. Par la manœuvre de ce commutateur, on renverse bien le sens du champ inducteur produit par E, mais, comme Le signe de la tension fournie par D change de sens avec I, cette tension reste toujours opposée à V et limite bien le courant débité par G, quel que soit le sens de rotation. Au contraire, la manœuvre du commutateur G ne modifie pas le sens du courant circulant dans l’enroulement IP, de telle sorte que le sens du courant débité par D1 est indépendant du sens de rotation de M, ce qui résoud le problème envisagé.
- Bien entendu, le réglage de la vitesse de M s’opère, comme d’habitude, en agissant sur V, soit par intercalation d’un rhéostat, soit par emploi d’un dispositif potentiomélrique, etc.
- Du reste, la condition (3) n’est pas nécessaire pour
- résoudre le problème proposé, et, en particulier, si le facteur entre parenthèses de l’égalité (a) est positif, l’on obtient alors une réduction du champ du moteur M lorsque V augmente, ce qui peut parfois être utile.
- On peut encore, soit faire débiter la dynamo D* sur un enroulement indépendant, tel que J, soit monter son induit en série avec une source à tension constante ; l’enroulement Iv devient alors inutile (*).
- M. K.
- Procédé pour la régulation et la stabilisation du champ des génératrices à collecteur auto-excitatrices, pour courant continu ou alternatif. — N° 44° 287, demandé 3e 17 février 1912, par la Société Siemens-Sciiuckeut.
- Les machines à courant continu auto-excitatrices ne fonctionnent d’une manière stable qu’au delà du coude de leur caractéristique magnétique. La stabilité et la valeur de la tension de la machine se déterminent d’après les rapports entre la force électromotrice induite et le courant d’excitation. D’une part, la valeur de la tension dépend de l’intensité du champ, et, par conséquent, du courant d’excitation, comme l’indique la caractéristique, représentée sur la figure 1 par la courbe I. Mais, d’autre part, l’inten-
- sité du courant d’excitation- est déterminée par la tension ; si la résistance du circuit d’excitation est constante, ces deux quantités sont liées par une relation linéaire, laquelle est représentée par la droite À (fig. 1). Le point de rencontre des deux lignes correspond aux valeurs du courant et de la tension pour lesquelles les deux relations peuvent exister simultanément ; c’est, on le sait, le point de fonctionnement de la machine.
- Or on a coutume de régler la tension de ces
- (*) La dynamo D peut aussi être munie d’enroulements auxiliaires, destinés, par exemple, à accélérer l’établissement du couraut i, suivant les dispositifs décrits dans
- *e brevet français n° 422411 du 17 janvier 1910.
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- machines auto-excjtaiviees, en faisant varier la pésis* tance du circuit d’excitation. Cela n’est toutefois possible qu’entre des limites déterminées, car, aussitôt que la résistance du circuit d’exoitation atteint une valeur telle que la droite A arrive à la position B ou elle devient tangente à la caractéristique, la tension devient instable, puisque à un point quelconque des deux lignes ainsi confondues corres, pond un état de fonctionnement possihle.
- Les génératrices auto-excitatrices ne peuvent, en conséquence, être réglées de cette manière pour les
- basses tensions. Si l’on exige une tension fortement variablej par exemple pour le système Léonard, on emploie habituellement une dynamo excitatrice séparée, laquelle excite indépendamment la génératrice principale. Cette complication, qui consiste dans l’établissement d’une machine séparée, peut être évitée, en adjoignant un dispositif simple à la génératrice auto-excitatrice. Comme le représente la figure 2, une bobine de réactance, de préférence polyphasée, est reliée à l’induit par des bagues. La bobine de réactance doit être réglable et doit, pour les tensions normales, avoir son fer saturé. Par un simple réglage de cette bobine de réactance, obtenu, par exemple, en faisant varier son nombre de spires, il est alors possible de réduire, d’une manière stable ctjusqu’à des valeurs aussi basses qu’on le désire, la tension d’induit de la génératrice auto-excitatrice. Ce phénomène peut s’expliquer de la manière suivante : la bobine de réactance emprunte à l’induit de la génératrice du courant déwatté qui exerce une désaimantation sur les pôles du champ. Pour maintenir, par conséquent, la tension, il faut un courant d’excitation plus intense qu’auparavant. Pour chaque réglage de la bobine de réactance, il en résulte, par conséquent, une autre caractéristique pour l’ensemble : génératrice et bobine de réactance, en sorte que, pour la même tension, le courant d’excitation est d’autant plus grand que la bobine de réactance a moins de spires. Les courbes II, III, IV, de la figure i, montrent diverses caractéristiques de ce geriVe, en supposant que la bobine de réactance contient un fer passablement saturé, en sorte cpi’elle
- provoque un fort déplacement de la caractéristique.
- Il est d£S lors aisé de voir que la droite A coupe, en des points de fonctionnement stable, toutes ces caractéristiques, mais cela pour des valeurs de la tension sensiblement plus basses que celles que l’on pourrait atteindre sans bobine de réaetançp. Naturel» lement, pour atteindre encore une grande stabilité aux basses tensions, on peut aussi régler en même temps la résistance du circuit d’excitation, de manière à obtenir, par exemple, la droite C. On peut toujours, par une modification de la caractéristique, rendre la
- Fig. 3.
- tension stable pour des valeurs très basses. Afin d’éviter l’influence démagnétisante nuisible des courants de charge, il peut être avantageux de recourir au compoundage de la génératrice.
- La bobine de réactance peut aussi être établie dans la partie rotative de la machine , le§ bagues sont alors supprimées.
- On peut exécuter la bobine de réactance avec un nombre de spires variables hors circuit. Mais il est avantageux d’employer à pet effet, comme le montre la figure 3, un transformateur à champ tournant, avec lequel on couple en série le rotor et le stator d’un moteur d’induction ordinaire ayant des nombres de spires égaux autant que possible. Par un décalage du rotor, on peut constamment régler le nombre des spires actives de cette bobine de réactance sans l’emploi de contacts.
- Ce procédé peut aussi être employé sur les machines à collecteur à courant alternatif, auto-excitatrices que l’on doit souvent, en cas de fréquence réduite, régler pour de basses tensions. En cas de fréquence plus élevée, on dispose d’un moyen plus simple, qui consiste à relier la bobine de réactance au circuit principal. Son effet est alors le même.
- M. K.
- Dispositif pour empêcher l’auto-excitation des moteurs-série triphasés. — W 440.199, demandé lp i§ féyri.er 1912, par la Société {SiEMENS-Scinit:-
- K.EIIT.
- Dans les machines ordinaires à courant continu ou les machines série monophasées, il n’est pas pos-
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- 16 Novembre \W%
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- moteur reçoit, outre le épurant d’oxçitatipn, de
- sible de repvpyer du pourant au réseau par simple inversion du sens de rotation du moteur. Op obtient, il PSt vrai, par inversion du sens de'rotation, un changement de direction de la force électromotrice, mais celle-ci s’ajoute alors à la tension du réseau, en sorte qu’il passerait des courants extrêmement intçnses? que l’oy doit ramener entre de faibles limites par 1’interçalation d’une résistance de freinage dans le circuit. Cette résistance absorbe alors, d’une part, l’énergie du moteur fonctionnant comme génératrice, et, en outre, une grande partie de l'énergie du réseau.
- Le mode d'action des moteurs-série triphasés établis conformément au principe ci-dessous est différent. Ces moteurs restitueraient aussi au réseau sans résistanoe intercalée dans le circuit, par inversion du sens de rotation, de l’énergie à la fréquence du réseau.
- Sur la figure i, on a représenté, par le diagramme circulaire des tensions, la position du vecteur de courant pour différentes conditions de marche : p désigne la tension du réseau, p' la tension du stator, et pa la tension du rotor du moteur série triphasé ; i représente le courant du réseau. Les vecteurs en traits pleins sont relatifs au moteur en repos; les
- vecteurs en pointillé s’appliquent à la marche du mpteur daps le sens du champ tournant, et les vecteurs en traits mixtes _à la marche en génératrice contre le champ tournant. Toutes les valeurs des tensions et des courantscorrespondenl à la fréquence normale du réseau, Or, on voit que le vecteur de courant qui, au repos, présente un décalage déphasé de 9o0par rapport à la tension du réseau, présente, lors de la marche dans le sens du champ tournant, une inclinaison inférieure à 90°, en sorte que le
- l’énergio empruntée au réseau. PaftS la marche en sens inyorse du champ tournant, l’angle entre le courant pt les tensions devient plus grand que 9«p, en sorte que le moteur reçoit bien du courant d’excitation, mais renvoie, par contre, au réseau yn courant intermittent do la fréquence voulue.
- Les motenrs-série triphasés peuvent donc, sans moyens auxiliaires particuliers, restituer eu réseau, en changeant leur sens de rotation) de l’énergie de la fréquence voulue, Il suffit seulement, pour empêcher l’auto-excitation qui se produit facilement et qui, au delà de la situation représentée par le diagramme, s’ajoute à la précédente, d’intercaler, dans le circuit, une résistance de dimensions convenables.
- M. K.
- Enroulement compensateur en court-circuit pour moteur monophasé série à collecteur. — Brevet n° 437 943, demandé le ier mars 191a, par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques a Belfoiit.
- Pour compenser la réaction d’induit d’un moteur monophasé série à collecteur, l’on sait depuis longtemps qu’il est possible d'employer un enroulement compensateur statorique fermé en eourt-cireuit sur lui-même, son axe magnétique coïncidant naturellement avec celui de l’enroulement rotorique. Soit :
- E l’enroulement d1 excitation;
- R le rotor à collecteur muni des balais B* et B2;
- Et enfin G, l’enroulement compensateur en court-circuit auquel il est fait allusion ci-dessus ;
- Mais d’un autre cêté, si cette méthode de compensation présente certains avantages pratiques, au point de vue de la simplicité des connexions et de la facilité d’exécution notamment, elle est actuellement généralement abandonnée au profit de celle qui consiste à monter l’enroulement compensateur en série avec l’enroulement R et l’enroulement E, pour les raisons suivantes :
- Il est indispensable, pour que la commutation soit aussi satisfaisante que possible, que le flux résultant coupé pendant la rotation par les spires court-eireui-tées par les balais soit nul. Or, par suite des fuites magnétiques, cette circonstance est impossible avec un enroulement compensateur fermé en court-circuit sur lui-même, si, comme d’habitude, cet enroulement est réparti uniformément dans des encoches disposées à la périphérie interne du stator, de manière que ses ampères-tours forment en quelque
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- sorte une image électrique aussi parfaite que possible des ampères-tours de l’induit. Pour compenser cet effet des fuites, l’on est ainsi amené à monter en série avec l’induit l’enroulement compensateur C afin d’imposer à ses ampères-tours la prédominance nécessaire sur ceux de l’induit.
- Cependant M. J. Bethenod a songé qu’il est possible de conserver la mise en court-circuit de l’enroulement compensateur G. H suffit d’adopter pour cet enroulement une répartition non uniforme, de manière à en obtenir une prédominance locale dans les régions de la périphérie du rotor correspondant aux spires en commutation. Par exemple (fig. i),
- -,
- S c
- Fig. i.
- l’enroulement compensateur sera constitué par la mise en série d’un enroulement compensateur C réparti uniformément le long de la périphérie interne du stator et d’un enroulement local L disposé vis-à-vis des spires en court-circuit sous les balais. Il est facile de démontrer qu’un tel dispositif résoud le problème posé, si l’on choisit convenablement les proportions entre les enroulements C et L, ce dernier assurant la prépondérance locale cherchée pour compenser l’effet des fuites.
- D’un autre côté, la disposition précédente suffit bien pour obtenir une compensation complète de la force électromotrice dynamique (en phase avec le courant) induite par la rotation dans les spires en commutation, mais dans un moteur monophasé, il existe dans ces spires une autre force électromotrice statique (en quadrature avec le courant), induite par les pulsations du flux inducteur produit par E.
- Avec le montage de la figure i, il est aisé d’obtenir également en vitesse la compensation de celte force électromotrice ; il suffit pour cela de déphaser convenablement le courant qui traverse l’enroulement local L, en branchant par exemple à ses bornes une résistance ohmique r convenablement choisie. Ce déphasage peut d’ailleurs cire réalisé différem-
- ment, en effectuant par exemple la mise en série de C et L par l’intermédiaire d’un transformateur, de préférence à forte réluctance magnétique, des résistances pouvant d’ailleurs être prévues pour .accentuer le déphasage.
- Appareils de mesures électriques a induction thermique. — Brevet n° 437 724. Demandé le u4 février 1911, par MM. René Daemezin et Félix Pellin.
- On a déjà décrit des appareils permettant de faire les mesures électriques grâce à réchauffement d’un fil et à sa dilatation ; mais un inconvénient assez grave était à considérer, résultant des modifications moléculaires du métal par suite du passage même du courant, modifications qui allaient en s’accentuant et détruisaient toute précision, par déplacement du zéro d’une part, et changement des différences relatives dans des circonstances pourtant identiques. Il s’agit précisément ici d’un appareil qui, tout en appliquant le même principe de réchauffement et de la dilatation correspondant aux caractéristiques du courant, évite le passage de ce courant dans le fil même.
- Fig. 1.
- En principe, l’appareil comporte (fig. 1) un fil 1 de résistance définie, tendu dans la zone d’échauffe-ment produit par un courant traversant un conducteur 2, mais non traversé par ce courant; ce fil est attaché à un autre fil 3 tendu par un ressort réglé i, et qui fait mouvoir une aiguille 5, suivant les allongements du premier, lorsqu’il se dilate.
- Pour donner à l’opération toutes conditions de sécurité et de régularité, on dispose (fig. 2), dans une enveloppe isolante 6, un tube en métal conducteur 7, fermé à ses extrémités par des diaphragmes à travers lesquels passe le fil étalon 1, tendu avec un système convenable de vis à graduation 8. Pour allonger le chemin du courant, le tube est fendu sur des plans 9 perpendiculaires à son axe, sans être coupé totalement, et ces fentes sont en chicane ; on évite ainsi la naissance des courants de Foucault.
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- Ce tuBe est percé pour laisser passer le fil non conducteur 3 rattaché au fil de dilatation i ; en outre, d’autres évents io permettent le refroidissement rapide de l’intérieur du tube.
- Fig. 2.
- Le fil non conducteur 3 se rattache à l’extérieur à un léger ressort 4 après avoir toutefois passé sur une poulie n, avec aiguille montée directement ou par l’intermédiaire de renvois ou amplificateurs, avec ou sans dispositif enregistreur.
- Procédé pour supprimer l’influence du magnétisme rémanent dans les machines électriques. — Société Alsacienne de Constructions mécaniques. —N° 44^ 671, demandé-le 19 juillet 1911 .
- Dans certaines applications des machines électriques il est important de supprimer l’influence du magnétisme rémanent. C’est le cas, par exemple, avec les génératrices de démarrage alimentant des moteurs à courant continu suivant le système Léonard; dans ces génératrices, la tension produite par le magnétisme rémanent pourrait être'suffisante pour empêcher l’arrêt du moteur, et, en tous cas, elle est une des causes qui font que la vitesse du moteur ne varie pas proportionnellement à la tension d’excitation de la génératrice de démarrage. Cet inconvénient, de ne pouvoir donner au moteur, par le réglage de l’excitation de la génératrice, une vitesse qui se maintienne ensuite absolument constante, est particulièrement grave dans certaines applications, telles que la commande éleçtrique des machines à papier.
- Le dispositif que nous décrivons permet d’obtenir un rapport invariable entre la tension aux bornes d’une machine dynamo-électrique et sa tension d’excitation, de sorte que la première quantité varie toujours proportionnellement à la deuxieme, le magnétisme rémanent n’ayant ainsi plus d’influence sur la tension de la machine. Ce dispositif n’est pas seulement applicable aux cas indiqués plus haut à titre d’exemple, mais il s’applique à tous les cas où l’on veut supprimer l’influence du magnétisme rémanent d’une machine électrique.
- La figure 1 représente schématiquement l’applica-
- tion de ce dispositif, dû à M. Joseph Bctbenod, à une dynamo À, à excitation séparée B, alimentée
- H
- par une source quelconque C.
- Dans le schéma de la figure 1, on a supposé que le réglage de l’excitation se faisait à l’aide d’un potentiomètre D, disposé de manière a permettre l’inver-
- Fig. 1.
- sion de la tension d’excitation prise à la source C.
- On monte en série avec B l’induit F d’une machine auxiliaire, qui peut être indifféremment survoltrice ou dévollrice. Cette machine est munie de deux enroulements d’excitation; l’un G réglable, est alimenté par la somme ou la différence entre la tension E2 aux bornes de À et la tension d’excitation E, prise à la source C; l’autre II est un enroulement compound qui est déterminé de manière à compenser la chute de tension ohmique dans le circuit auquel est appliquée à la tension E|. On peut alors écrire pour ce circuit IFHBJ, en désignant par h une constante dépendant de G, de la machine F et du rhéostat de réglage L : Ej = ± k{E2 ± Et).
- Le signe ± devant k indique que la machine auxiliaire F peut être dévollrice ou survoltrice et le signe ± devant E! indique que l’enroulement G peut être alimenté, soit par la somme, soit par la différence des tensions E2 et On tire de cette relation :
- On voit que la tension E2 est bien invariablement liée à la tension d’excitation E4 et que le problème posé est ainsi résolu, par l’emploi de la machine auxiliaire compound F. Il est à remarquer que les signes ± du numérateur et du dénominateur de l’équation précédente sont indépendants l’un de l’autre.
- Le rapport entré E2 et Et dépend de la valeur de A; en choisissant A convenablement, on pourra toujours donner à ce rapport une valeur quelconque, aussi grande que l’on voudra.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Essais d’un turbo-alternateur de 1 OOO kilowatts après dix années de fonctionnement.
- La Compagnie Electro-Mécanique nous communique les résultats des essais effectués après une marche de dix années sur un turbo-alternateur Brown-Boveri-Parsons de i ooo kilowatts, qui a assuré le service suivant :
- Mis en route en octobre 1902 dans une filature, ce groupe n’a pas cessé depuis cette époque de fonctionner en moyenne à raison de 11 à 12 heures par jour. Les essais dont il s’agit ont donc été effectués récemment, après dix ans de marche (').
- Bien que, en raison des progrès réalisés, les chiffres de consommation de vapeur de cette machine, construite il y a dix ans, ne soient plus comparables avec ceux des machines construites aujourd’hui, il est intéressant de constater que la consommation de vapeur est .restée constante.
- C'est ainsi que les consommations garanties en 1902 étaient de 9,6 kilogrammes par kilowattheure à la pleine charge pour de la vapeur ayant une température de a5o° C., et que la moyenne des consommations mesurées en 1912 est de 9,6i5 kilogrammes pour une charge de 971 kilowatts seulement et avec de la vapeur à u22°7.
- Pendant celte période, la dépense d’entretien de cette turbine a été insignifiante, si on la compare à celle d'une machine à piston d’une puissance correspondante.
- Extrait du compte rendu des essais effectués les 29 et 3o août 1912 sur un turbo-alternaleu.r triphasé de 1 ooo kilowatts, 1 5oo tours, 210 volts, 5o périodes, mis en marche en octobre 1912.
- T UIUIO-A LT F. Il N AT E U11
- Les puissances moyennes développées pendant les essais ont été de G8i,o5 kilowatts pour l’essai du 29, et de 977,10 pour l’essai du 3o.
- Consommation de vapeur. — Le premier essai a duré neuf heures dix minutes, pendant lesquelles la dépense totale de vapeur nette pour la turbine a été de 67 370 kilogrammes, pour une puissance moyenne
- s (*) Par l’Association des Propriétaires d’Appareils à vapeur de la région dans laquelle se trouve cette installation.
- correspondante de 68i,o5 kilowatts. La<température de la vapeur était de 218°. La consommation ressort donc à 10,791 kilogrammes par kilowatt-heure.
- Pour le deuxième essai qui a duré neuf heures huit minutes, la dépense de la turbine a été de 85 804 kilogrammes pour une puissance moyenne correspondante de 971,10 kilowatts, soit 9615 kilogrammespar kilowatt-heure. La température de la vapeur était de 222°7 en moyenne.
- Condensation. — Le vide moyen au condenseur a été de 89 % pour le premier essai et de 90 % pour le second.
- Pendant ces deux essais, la différepee entre la température de l’eau d’injection et celle de l’eau de condensation a été sensiblement de 170.
- Par des jaugeages et des mesures complémentaires, on peut évaluer la dépense de vapeur du condenseur à 0,62 kilogrammes par kilowatt-heure.
- MESURES ÉLECTRIQUES
- Toutes les mesures de puissance ont été effectuées par la méthode des deux watlmètres. Le montage des appareils était fait aux secondaires de deux transformateurs d’intensité de précision (1 5oo/5 ampères).
- Essais en marche normale de V asine(-zj3 décharge),
- •—-La moyenne des kilowatts débités a été de 681,o5. Le facteur de puissance en marche industrielle, calculé par la méthode des élongations, est de 0,881.
- Les températures à la lin de l’essai sont très inférieures à celles prévues par les règlements. Il est vrai que l’alternateur était assez loin de sa pleine charge.
- Essai ù pleine charge. —- L’appoint de la puissance nécessaire pour marcher à pleine charge était absorbé par une résistance liquide. La moyenne des kilowatts débités a été de 977,10. Le facteur de puissance a été trouvé égal à 0,909. Ce résultat est très bon, mais il faut remarquer que le cos cp se trouve légèrement amélioré du fait qu’une partie de la puissance passe dans la résistance liquide, dont le facteur de puissance est égal à l’unité.
- Les surélévations de températures des différents organes ont été déterminées : par variation de résistance, pour les inducteurs de l’alternateur et de l’excitatrice j par thermomètre pour les autres parties de la machine.
- Pour les inducteurs de l’alternateur, la suréléva-
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- tion de température a été de 3a°8 et pour ceux de l’excitatrice 5i°a. Ces deux chiffres sont inférieurs à la limite admissible de 55°.
- Les mesures au thermomètre, effectuées à la fin de Fessai, ont donné les résultats suivants :
- Alternateur..
- Excitatrice..
- La température ambiante à la fin de Fessai étant de 24°5, les surélévations de température sont de :
- Alternateur.. Tôles stator. l35,5Limiteadm. 5o 44,3 — — 5o
- Bagues 14,5 — — 55
- j 'Collecteur.. . a5,5 — — 55
- Excitatrice.. Induit s3,5 — — 5o
- Inducteurs . . 38,5 — — 5o
- L’excitatrice s’est bien comportée au point de vue de la commutation.
- CONCLUSIONS
- Turbine. — Le chiffre de consommation de ï0,79ï kilogrammes de vapeur trouvé pendant Fessai a 68 r kilowatts (environ 2/3 de charge) ne paraît pas exagéré, d’autant plus que la surchauffe était insuffisante. D’un autre côté la pression moyenne à l’admission a été légèrement supérieure à ce qui est prévu. Elle a été de 11,120 kilogrammes.
- De même pour Fessai à pleine charge (en réalité un peu au-dessous de la pleine charge, qui serait de 1 000 kilowatts). La pression à l’admission a été de 11,218 kilogrammes.
- Alternateur. — L’alternateur et l’excitatrice répondent bien aux conditions du marché, en ce qui concerne les échauffements. Aussi, nous estimons que la charge de 1 000 kilowatts peut être soutenue et même sensiblement dépassée sans inconvénient (si la turbine le permet).
- ( Tôles stator.
- Côté chaufferie. 6o°
- Côté bureaux. . 68°8
- Bagues collectrices........ 39°
- Collecteur.................... 5o°
- Induit....................... /|8°
- Inducteurs ................... 63°
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- On commence à connaître les résultats de l’exercice 1911-1912 de tous nos grands établissements métallurgiques'et des sociétés de constructions électriques. L’impression favorable qui se dégageait de la situation du nombre, du maintien des cours et de l'activité des usines fait place aune certitude: toutes ces compagnies ou sociétés ont réalisé de beaux bénéfices dont partie est distribuée aux actionnaires et pariie est attribuée aux réserves que Fon accu-ÏTiule plus que jamais.
- La Compagnie de Fives-Lille déclare un solde, report compris, de 4 o53 5ia francs* qui permet au conseil de proposer un dividende de 45 francs au lieu de 40 francs pour Fcxercice précédent. Les Ateliers de construction du Nord de la France et Nicaise et Deleuve ont réalisé un bénéfice de 1 993 573 francs qui permet de distribuer 56 fr. 022 à Faction de capital et 12 fr. 352 à la part de fondateur. Ces répartitions absorbant 1 44a 5oo francs, 393 5?3 francs sont affectés aux amortissements et réserve et i5^ 5oo francs aux tantièmes.
- Les Forges et Aciéries de Nord et de FEst pour un capital de i5 000000 de francs ont réalisé un bénéfice net de 5760719,07 francs, obtenu après amortissement avant inventaire de 2 273 539 francs sur divers chapitres et de 290000 d’obligations. Tout en augmentant le dividende de 5 francs en le portant à 90 francs, le Conseil a pu, néanmoins, proposer un prélèvement de 2 800 000 francs pour le fonds de prévoyance et reporter à nouveau 1 096 001 francs.
- La situation financière de cette société est particulièrement belle : les débiteurs divers dépassent les créditeurs de 1 200 000 francs environ et les fonds en caisse ou les effets et valeurs en portefeuille ne s’élèvent pas à moins de 6 600 000 francs qui garantissent largement les engagements de la Société vis-à-vis des participations minières et métallurgiques qu’elle a prises. Mais on conçoit que devant les grands projets en cours d’exécution ou peut-être en cours d’études la Société renforce ses disponibilités. Sans ressembler trait pour trait; aux Aciéries du Nord ctde FEst, toutes nos grandes entreprises métallurgiques sont assises de la même façon et peuvent comme elle envisager avec calme la période de crise.
- L’Assemblée générale de la Maison Bréguet a eu lieu le3i octobre ; les conclusions qu’on peut en tirer sont : année exceptionnelle comme chiffre d’affaires; succès des entreprises de la Société et plus particulièrement de ses spécialités; bénéfices nets.de 5q3 855 francs, soit près de i5 % du capital de 4 millions. Cependant le conseil, désireux de se conserve les moyens financiers qu’exige la situation, n’a pas proposé l’augmentation du dividende qui est resté fixé à 3o francs. La répartition du solde du compte profits et pertes et d’ailleurs la suivante :
- A la réserve légale................. 29 692 y5
- Aux actionnaires .................. 240 000 00
- Tantièmes statutaires .............. 72 632 4°
- Participation des employés.......... 36 4*0 20
- Amortissements divers............... 168 614 88
- Prime de remboursement des obligations............................ — 41 7^° 00
- Report à nouveau............... 4 W8 85
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- Les bénéfices distribués représentent 59 % des bénéfices nets, soit une proportion à l’abri de la critique. En examinant de plus près le bilan de l'affaire, on est frappé parle chiffre des travaux en cours qui est de 5 885 715 francs, presque égal au capital actions et au capital obligations réunis, par le montant des débiteurs divers et des marchandises en magasin dont l’un est de 1 114878 francs et l’autre de 1 120668 francs, ces chiffres ne concordent guère, mais s’expliquent par la nature des commandes qu’a reçues la Maison.Bréguet : commandes de la marine, à exécution lente échelonnée sur plusieurs exercices. En contre-partie, on lit, au passif ; avances sur travaux en cours : 3 177 160 francs, chiffre exceptionnel également parce qu’il n’est pas de règle, malheureusement dans cette industrie, d’encaisser, au cours de l'exécution des commandes, 54 % de leur montant. Malgré cela, il y a un article banquiers qui n’est pas moindre de^56 337 francs, en augmentation sur l’an dernier de 638 438 francs et qui, suivant l’expression du commissaire des comptes, joue régulièrement en raison des crédits faits à la société pour tenir compte des retards dans les paiements de la marine. Enfin nous constaterons que le compte produits bruts s’élève à 1 3'|5 642 francs qui procure à la Maison Bréguet le bénéfice que nous avons dit plus haut, grâce à une remarquable compression des frais généraux.
- La Maison Bréguet s'est fait dans la construction électrique une place tout à fait à part auprès de la Marine nationale ; peu de concurrents la lui disputent si ce n’est encore, pour quelques fournitures, Sautter liarlé et Cie et la Compagnie Générale Electrique de Nancy. Elle seule, d’ailleurs, est en ce moment outillée pour répondre aux besoins de ce client très exigeant en rneme temps que très spécial. Ainsi, elle seule peut équiper, mécaniquement et électriquement parlant, les contre-torpilleurs de 750 tonneaux où des turbines de 9000 chevaux actionnent les hélices; tout le matériel destiné au Courbet, à la France et à la Provence lui a été confié. Puis, en collaboration avec les ingénieurs de la marine, elle a étudié et mis au point un engin de guerre dont la maison Vickers est l’inventeur. Cependant, les ateliers de Paris étant réservés à la construction mécanique, ceux de Douai devenaient trop restreints pour les constructions électriques en cours et il a fallu les agrandir et prévoir leur extension déjà prochaine par l’acquisition d’un terrain de 2 200 mètres. Une autre particularité çst le transfert rue Le Peletier du service commercial qui, jusqu’alors, avait été le voisin immédiat du service technique.
- Cependant, le conseil signale que la clientèle accueille avec faveur les moteurs, dynamos et transformateurs de la Société, mais que la concurrence tant indigène qu’étrangère avilit le prix de vente du matériel avec une insouciance égale de l’élévation du prix des matières premières et des limites extrêmes des prix de revient. Cette remarque résume certaines des constatations faites plus haut. Elle est et elle sera dans tous les rapports des maisons similaires qui ne profitent même pas d’une situation favorable pour s’entendre sur la hausse des prix.
- La Maison Bréguet a un carnet de commandes qui lui permet d’assurer la vie de ses ateliers pendant près de deux ans. L’an dernier, elle décidait de l’émission de 2 millions d’obligations entièrement placées; il semble que dans un avenir prochain sa situation de trésorerie lui fera une nécessité d’avoir recours à une nouvelle émission d’obligations. Le bilan résumé se
- présente comme suit :
- Actif :
- Fonds de commerce... 25o 000 00
- Immobilisations....... 3 315 936 77
- Réalisable.............. 7 ii5 745 5o
- Disponible.............. 1 208 5o6 32
- 11 890 188 59
- Passif :
- Capital................. 4 000 000 00
- Actions obligations. . . 2 000 000 00
- Réserves.................. 394 167 42
- Créditeurs divers.... 4887 070 3g
- Bénéfice net.............. 608 950 78
- 11 890 188 5g
- L’Assemblée de la Société Générale d’Entrepri-ses s’est tenue le 5 novembre sous la présidence de M. Amédée Alby, ancien ingénieur* en chef des ponls et chaussées.
- Les bénéfices de l’exercice 1911-1912, en augmentation de plus de 200 000 francs sur ceux de l’exercice précédent, ont permis la mise en distribution d’un dividende de 61/2% avec affectation de sommes importantes aux amortissements et réserves.
- Le rapport du conseil fournit des renseignements intéressants .sur les affaires traitées par la Société et parmi lesquelles ligure la Compagnie des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne, l’Energie Electrique du Centre, l’Energie Electrique du Nord de la France, l’Union Electrique, la Société Générale d’Entrepriscs dans l’Empire Ottoman, les Chemins de fer des Basses-Pyrénées, les Chemins de fer de la Champagne, la construction d’usines pour la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electri-
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- cité et diverses études de transport de force en Hongrie, d’électrification de chemins de fer au Chili, du transport de force du Rhône à Paris, etc...
- L’importance des travaux actuellement traités par la Société dépasse 5o millions de francs, sans même tenir compte de ceux à effectuer par les Sociétés dans lesquelles elle est intéressée.
- Il est indiqué, en outre, dans le rapport du Conseil d’Administration que les réserves après quatre années d’exercice atteindront : i 497 o83 fr. 70, soit plus de 37 % du capital social.
- Toutes les résolutions proposées par le conseil ont été adoptées à l’unanimité.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Calvados. — Les particuliers, sociétés ou compagnies, et tous demandeurs en concession de voies ferrées sont invités à produire telles propositions qu’ils jugeront utiles, avec avant-projets, conventions, série de prix et cahier des charges, en vue de la concession des voies ferrées indiquées ci-après, à voie d’un mètre et à traction à vapeur ou à traction électrique :
- Lizieux à Ticheville-le-Sap, Poligny à Mézidon, Vire à Tessy-sur-Vire, Trouville à Ilonfleur, Condé-sur-Noi-reau à Villers-Bocage, Condé-sur-Noireau à Vassy.
- Les propositions et pièces à l’appui devront parvenir ou être déposées à la Préfecture du Calvados (2e division), le i5 janvier 1913, au plus tard.
- Hérault. — Le conseil général a voté la iiarticipa-tion du département dans les frais d’études du projet de chemin de fer électrique de Castres à la Salvelat, pour la partie du tracé empruntant le territoire du département.
- Un projet est à l’étude pour relier l’asile de Montpellier à la ville par une ligne de tramway.
- Ille-et-Vilaine. — La Société de tramway de Dinard à Saint-Briac a mis à l’étude un projet de i 5oo 000 francs pour l’amélioration du matériel et l’extension de son réseau : plusieurs lignes, toutes électriques, partiraient de la gare centrale, située sur l’emplacement actuel, pour rayonner dans Dinard et desservir, non seulement la ville, mais Saint-Enogat et la Vicomté. De la gare à Saint-Briac, la voie serait doublée et se prolongerait jusqu’au bourg de Saint-Briac avec embranchement à Saint-Lunaire vers le Décollé. La Société se propose également de prolonger la ligne jusqu’à la cale du Bec-de-la-Vallée, de façon à assurer le transport des marchandises entre le débarcadère des bateaux et la gare de l’Etat.
- MM. Favre, Robinet et Nanquette, concessionnaires du deuxième réseau des Côtes-du-Nord, ont adressé au conseil général d’Ille-et-Vilaine une demande de conces-
- sion d’une ligne à traction électrique de Dinard à la Ville-ès-Nonais, qui se raccorderait avec la ligne de tramway à vapeur de Rennes à Saint-Malo par Miniac.
- Allemagne. — Les chemins de fer de l’Etat prussien viennent de commander à la Société Brown-Boveri et Cie, de Mannheim, 10 locomotives à courant monophasé pour la ligne Lauban-Kœnigszelt.
- Ces locomotives sont destinées au service des trains de marchandises et doivent remorquer des trains d’un poids de 55o tonnes, non compris la locomotive, sur des rampes allant jusqu’à 20 °/oo, et des trains de 1 200 tonnes sur des rampes jusqu’à 10 °/0o. .
- L’énergie électrique est fournie à chaque locomotive sous forme de courant monophasé à la tension de 14 000 volts au fil de contact et de 16 2/3 périodes.
- Chaque locomotive est équipée avec quatre moteurs à courant monophasé à collecteur avec enroulement série et d’une puissance horaire de 1 4°° chevaux.
- Italie. — Les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi ont reçu de la Société des chemins de fer électriques de Catane commande de : 25 équipements électriques d’automotrices avec moteurs de 32, 37,
- 4o chevaux, 55o volts; 3 dynamos do 200 kilowatts, 100 volts; un groupe sur-dévolteur; une batterie-tampon et un tableau de distribution.
- ÉCLAIRAGE
- Ajn. —Le conseil municipal d’Amberieux-en-Dombes a émis un vœu favorable à la demande d’installation de l’éclairage électrique présentée par l’Union Electrique.
- 11 est question d’installer l’électricité à Villars-les-Dombes,
- AmiiGE. — Le conseil municipal d’Ax-les-Thermes a engagé des pourparlers avec plusieurs Sociétés pour l’éclairage électrique; la ville renonce à continuer d’exploiter elle-même ce service.
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- Ardennes. — La ville de Rocroi vient de traiter avec la Société les Ardennes électriques pour la. fourniture de l’éclairage électrique.
- Deux-Sèvres. — La municipalité do Saint-Maixent a reçu plusieurs offres pour l’éclairage public. Ces propositions seront discutées sous peu.
- Gard. — Il est question d’un projet de concession d’éclairage d’Uzès déposé par la Compagnie Sud Electrique qui sera étudié sous peu par la municipalité.
- Haute-Saône. — La Société des Houillères de Ron-champ prévoit l’établissement de nouvelles lignes électriques de Luxeuil à Foconney et Rechesy à Belfort.
- Loire. — La Société Force et Lumière a demandé la concession de la distribution d’énergie électrique dans la commune de Saint-Genis-Terrenoire.
- Loiret. — Le projet de concession de l’éclairage électrique de Vilry-aux-Loges par la Société Lefebvre est adopté en principe par la municipalité.
- Loire-Inférieure, — L’éclairage électrique va être installé à Montoir. 9
- Orne. — Le conseil municipal de Sainte-Gauburge a adopté le principe de l’éclairage à. l’électricité pour la commune.
- Puy-de-Dôme. — L’Omnium régional d’électricité de Lempdes (Haute-Loire) a fait à la commune de Brassac des propositions concernant l’éclairage; elles ont été acceptées en principe par le maire.
- Saône-et-Loire. — M. A. Belleville, ingénieur électricien, à Fontaines, a déposé à la mairie de Géuelard une demande èn vue d’obtenir l’autorisation de fournir le courant électrique aux communes de Pecrecy-les-Forges, Sainl-Romain-sous-Versigny et Toulon-sur-Arroux.
- La distribution comprendra une ligne à haute tension (io ooo volts) reliée à la ligne de la Compagnie électrique de la Grosne, à Génelard.
- Savoie. — Le conseil municipal de Bonueville a approuvé les devis et cahiers des charges pour la construction d’un deuxième réseau électrique et va demander l’autorisation d’emprunter io ooo francs au Crédit Foncier de France pour la construction dudit réseau qui va être mis en adjudication.
- Seine-Et-Marne. — M. Duris, directeur de l’usine à gaz de Lagny, a l'intention de fonder une Société électrique dans le but de desservir Lagny et les environs.
- Le maire de Héricy a été autorisé à signer la conven-
- tion relative à l’installation de l’électricité par la Société Gaz et Eaux.
- Seine-et-Oise. — La municipalité de Pomponne a décidé d’ajourner sa décision en réponse à la demande de M. Duris, directeur du gaz à Lagny, offrant d’étendre la canalisation dans la commune. Deux autres demandes d’installation de l'électricité seront examinées sous peu.
- La préfecture a approuvé le traité d’électricité passé entre la commune de Poissy et la Société Foucart.
- Vaucluse. — La municipalité de Pernes va avoir à s’occuper du renouvellement du traité de l’éclairage électrique qui expire le 3i décembre prochain.
- TÉLÉPHONIE
- Paris. — Le gouvernement français vient de déposer un projet de loi modifiant le tarif des taxes téléphoniques entre la France et la Grande-Bretagne.
- La nouvelle convention stipule que le territoire de chaque pays sera divisé en trois zones, au lieu de deux. Les taxes seront ainsi proportionnées plus rigoureusement qu’aujourd’hui aux dépenses d’exploitation' correspondantes. L'étendue des nouvelles zones françaises et anglaises ainsi que les taxes y afférentes sont fixées par l'article 5 de l’arrangement.
- Par suite de l’adoption des taxes prévues parce traité, le prix d’une conversation serait notamment de 5 francs (au lieu de io francs) dans les relations entre Paris (ire zone nouvelle) et Londres (ir® zone nouvelle);
- 7 fr. 5o (au lieu de 12 fr. 5o) dans les relations entre Lyon (2e zone nouvelle) et Londres; 10 francs (au lieu de 12 fr. 5o) dans les relations entre Bordeaux (3e zone nouvelle) et Londres; i5 francs (comme actuellement) entre Marseille (3e zone nouvelle) et Edimbourg (3® zone nouvelle).
- Aube. — Le conseil général a volé une somme de
- 8 a3o francs pour la construction du circuit téléphonique Vendeuvre-Bar-sur-Seine.
- Il a adopté un vœu en faveur de la création des circuits Lentilles-H ampigny-Saint-Parres-les-Vaudes-Clé-rey et voté pour les circuits interdépartementaux, Bar-sur-Aube-Juzennecourt, Yille-sur-Terre-Nully et Cha-vanges-Lentilles-Montierender, 10000, 3ooo et Cg3o fr. La Haute-Marne participera aux dépenses de construction,
- Algérie, — La Chambre de commerce d’Alger est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de 35 ooo francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques Tablat-l’Arba, Dra-el-Mizan* Tizi-R’niff et d’une cabine téléphonique à Joinville.
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- La Chambre de commerce de Mostagancm est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de 8 200 francs en vue de l’établissement du circuit téléphonique Inkermann, El Alef, Ammi-Moussa.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Parisienne de l'Air comprimé, — Le 27 novembre, 7, rue de Madrid, Paris. *
- Société de Construction d'Appareils Electro-Médicaux. — Le 18 novembre, 18, cité Trévise, Paris.
- Société Industrielle des Téléphones. — Le 23 novembre, 25, rue du 4-Seplembre, Paris.
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston. Comparaison des recettes des exploitations du Ier janvier au 3i octobre igii-1912.
- DÉSIGNATION DU RECETTES mois d’octobre RECETTES DU Ier JANVIER AU 3 I OCTOBRE (l 0e MOIS)
- DES RÉSEAUX igu 1912 augmentation en 1912 igil 1912 augment en 19 totale ition 2 %
- Compagnie générale Parisiennede tramways. 854385 » 890 095,55 35710,55 8 040 755,65 8573o65,i5 532 3og,5o 6,62
- Compagnie des chemins de fer Nogentais.... Compagnie française des tramways élec- 336782,40 343022,10 6239,70 3 276953,65 3 488 154,85 211 201,20 6,44
- triques et omnibus de Bordeaux 543 272,95 645 5i4,25 2241,30 A660 Q07.o5 4907 002,65 246oq5,6o 5,27 5,54
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 277643,41 304873,35 27229,94 3453 496,24 3645o63,23 191566,99
- Compagnie des tramways de Rouen 273 760,55 273 496.20 264,35 2 583 365 » 2672 169,3o 88 794,30 3,43
- Société des tramways d’Amiens 72909,40 71371,70 1537,70 685893,80 7o5108, i5 19214,35 2,80
- Société Versaillaise de tramways électriques. 52450,25 53894,15 1443,90 517302,o5 537964,65 21662,60 3,99
- Société des tramways algériens 123638,35 i30 io5,o5 12466,70 1 149393,55 1 264 576,10 151i8i,55 IOtOI
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen, Paris. —
- Ventes du janvier 1912 au 3o septembre 1912......................Fr. 5 oi5 788
- Ventes du Ier janvier 1911 au 3i septembre igu....................... Fr. 4 4ï3 240
- Différence en faveur de 1912... . Fr. 5ga 548 Compagnie Electrique de ta Loire. — Les recettes du mois
- de septembre se sont élevées à 271 708 francs contre 220 347 francs en septembre igu, soit une augmentation de plus de 23 % . Les recettes des neuf premiers mois de l’année atteignent 2 3o3 5i7 francs, en augmentation de 286 8o5 francs sur 1911.
- CONSTITUTIONS
- Société de Distributions régionales d'Energie. — Capital : 3 5oo 000 francs. — Siège social : 18, rue de l’Arcade, Paris.
- L’Electrique Communale du Vercors. — Durée : 5o ans. — Capital : y5o 000 francs. — Siège social : 4° bis, rue de Douai, Paris.
- CONVOCATIONS
- Compagnie des Tramways de Lorient. — Le 26 novembre, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Compagnie des Tramways de Tours. — Le 26 novembre, 19, rue Louis-le-Grand, Paris.
- Société française d'Entreprises et d'Exploitations Electriques. — Le 29 novembre, 3g, boulevard Malesherbes, Paris.
- Compagnie d’Electricité de l’Ouest Parisien. — Le 29 novembre, 19, rue Blanche, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d’Électricité A. E. G.,
- 72, rue d'Amsterdam, Paris.
- L’électricité considérée comme facteur de civilisation
- Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est, Jeumont.
- Bulletins, avril 1912, — Installation d’extraction de la Société anonyme des Charbonnages du Bois communal à Fleurus.
- Mai 1912. — Installations électriques de la ville de Rome.
- Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris.
- Bulletins, août 1912. — Appareils accessoires de tramways.
- Septembre 1912. — La lampe Mazda à filament de tungstène étiré.
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- LA LUMIÈRE ELECTR1Q.UE
- T. XX (2* Série). — N‘ 46.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L administration des cliemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir et de faire installer 33 moteurs électriques â courant continu, destinés à actionner les machines-outils de l’atelier du matériel fixe à la Garenne.
- Les industriels désireux de concourir à celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ire division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), les mardi et vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 23 novembre 1912.
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir 7 monte-charges mus électriquement, destinés au service des bagages au départ, à la gare Saint-Lazare (salle avant).
- Les industriels désireux de concourir à celle fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique, 43, rue de Rome (iro division), les mardi et vendredi de i5 à 17 heures, jusqu’au a5 novembre 1912.
- Le 29 novembre, à la mairie de Nîmes (Gard), installation de l’éclairage électrique aux quartiers d’artillerie Vallongue et Bruyère. Mont. 21 5oo en un seul lot.
- Visa au plus lard le 18 novembre.
- Renseignements au génie à Avignon, rue Joseph-Ver-net, 32, et à Nîmes, place de l’Esplanade.
- BELGIQUE
- Le 20 novembre, à 12 h. 1/2, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, réadjudication pour la fourniture, en 3 lots identiques, de charbons électriques pour lampes ii arc nécessaires à l’office de l’électricité du ministère des Chemins de fer, Postes et Télégraphes; caut. : 3 000 francs par lot (cahier des charges spécial n° 3 416). Soumissions recommandées le 18 novembre.
- Le 4 décembre, à 11 heures en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture de câbles et d’accessoires nécessaires à l’administration des télégraphes; caut. : 5 000 francs (cahier des charges spécial n° 2602). Soumissions recommandées le 3o novembre.
- ESPAGNE
- Le 20 novembre, il 12 heures, au gouvernement civil, à Jaen, construction et exploitation pendant quinze aus d’un réseau téléphonique urbain à La Carolina (Jaen); caut. : 890 pesetas.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS . FRANCE
- 9 novembre. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle,Paris, fourniture diverses :
- i° Matériel de piles au manganèse sans vase poreux (a'lots).
- Par lot: i5 000 positifs agglomérés en sacs, pour
- **• “ IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- pile au manganèse; i5 000 zincs, pour pile au manganèse; 10000 couvercles en carton laque, pour pile au manganèse; 10000 vases en verre (modèle spécial); 3o 000 baguettes en verre.
- Dclafon, 128, rue de la Convention, à Paris. — ierlot i,55, 2° i,5o; Ier 0,448) 2e 0,426; Ier. 0,21, 2e 0,199; ior 0,60, 2e o,5o25; ie>' o,02o5, 2e 0,0205. Tôt. ier lot, 38 665, 2e 36 320. — Leclanché et Cie, 158, rue Cardi-net, à Paris, ier lot, i,45, 2e 1,55; Ier 0,45, 2e 0,49; 1e1' 0,19, 2e 0,20; ieP o,56, 2e 0,57, i0r 0,017, 2e 0,18. Tôt. Ier lot 36 310, 2e 38 240. — Le Carbone, 12, rue de Lorraine, à Levallois, ier et 20 lots, j,55 ; ier et 2e o,35; !«>• ei 2o q,2x5; xor et 20 0,425; ior et 2e o,25. Tôt. ier et 2e lot 35 65o.
- Le résultat sera proclamé dans trois mois.
- 2° Fourniture de tableaux de mutation pour lignes télégraphiques; 3o ébénisleries du tableau de mutation pour 5 réglettes; 20 id. pour 9 réglettes; 100 réglettes indépendantes de 14 jacks doubles; 100 jacks simples; 100 annonciateurs de 200 ohms; 200 paires de fiches avec cordon de o m. 80 ; 200 id. de 1 m. 20; 600 mètres de cordon.
- Le Matériel téléphonique, 46, avenue de Breleuil, à Paris, à4i 884 Non adjugé.
- 3° Fourniture d’appareils et objets accessoires pour bureaux télégraphiques (5 lots).
- Lot 1. — 25o panneaux pour 14 supports de bobines de résistance (n° 268-1); 3 000 supports pour bobines de résistance (n° 268-2),
- Le Matériel téléphonique i3g5o. — Rousselle et Tournaire, 14 812.
- Compagnie Générale d’Electricité, 5, rue Boudreau, à Paris, adj. à 9 287,50.
- Prix unitaires : i3,i5 et 2.
- Lot 2. — 10 000 bobines de résistance.
- Le Matériel téléphonique, 53 25o.
- Rousselle et lournaire, 52, rue de Dunkerque, à Paris, adj. à 21 45o.
- Prix unitaires : 2,45, 2,40, a,a5, 2,z5, 2,10, 2,o5, i,g5.
- Lot 3. — a5upanneaux pour 14 paratonnerres (n° 268-4) ; 3 000 paratonuerres îi pointes multiples (n° 268-5).
- Le Matériel téléphonique, adj. à 17 762,50.
- Prix unitaires : 14,85, 4,75.
- Lot 4. — 3oo châssis avec 2 réglettes de 14 plots (u° 268-6); 200 châssis avec 1 réglette de 14 plots et 1 réglette pour coupe-circuits (11e 268-7); 25o réglettes pour coupe-circuits (n° 268-8).
- Mettetal, 17, rue Beautreillis, à Paris, adj. â 6 275.
- Prix unitaires : 12, 9, 3,5o.
- Lot 5. — 2 000 lampes de 35o ohms de résistance (n° 208-9 A); 2 000 id. de 120 ohms id. ; 1 000 id. de 100 ohms id. ; 5 000 douilles pour lampes (ne 268-10).
- Compagnie française de fabrication de lampes électriques à incandescence, 34, rue Godol-de-Mauroi, à Paris, adj. à 5 55o.
- Prix unitaires : o,55, o,55, 0,60 et o,55.
- Le Gérant : J.-B. Notret;
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- SAMEDI 23 NOVEMBRE 1912.
- rrMM>qiutrlèm« anné*.
- Tome XX (2* aéria). - N' 4?
- La
- Lumière Blectriq
- Précédemment
- L’Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L'ÉLECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, P. 225. — M. Latour. La génération industrielle à haute fréquence (suite), p. 227. — J. Rkyval. Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France, p. 23i. — J. Simey. Deux procédés pour la transformation des courants triphasés en courants diphasés, p. 242.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Recherches sur l’hystérésis magnétique, F. Holm, p. 245. — Variation de la force éleclromotrice par le mouvement de l'électrolyte, St. Pro-oopiu, p. 245. — Le Comité International d’Éleclrotechnique, C. Le Maître, p. 246. — Variétés. Les nouveaux développements des écoles techniques de Grenoble, p. 247. — L’enseignement du froid, p. 248. — Correspondance, p. 248. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Les liltres à ail’ et les turbo-générateurs, p. 25i. — Etudes Economiques, p. 25.. — Renseignements commerciaux, p. 25.. — Adjudications, p. 25..
- EDITORIAL
- Dans une nouvelle note sur la génération industrielle des courants de haute fréquence, M. Marius Latour aborde en quelque sorte la partie positive de l’exposé technique dont il nous avait déjà donné la partie négative.
- On se rappelle que la négation contenue dans la première note était celle-ci : totaliser dans une seule machine une série de machines montées en cascade n’est pas une solution avantageuse.
- La double affirmation produite aujourd’hui est la suivante :
- D’abord, la mise en cascade de plusieurs machines polyphasées ne présente pas de véritable complication.
- Ensuite, la génération par réflexion d’un courant alternatif simple à haute fréquence
- est d’un rendement moindre que la génération d’un système de courants polyphasés.
- Ainsi se précise la remarquable contribution apportée par l’auteur à cette question d’un intérêt si actuel.
- Sous ce titre : Une grande distribution d'énergie électrique dans le Nord de la France, M. J. Reyval donne une description technique des installations électriques qui fournissent l’énergie à la région si active de Lille, Roubaix et Tourcoing.
- Cette région, dont l’importance industrielle est fixée par deux chiffres : 600 000 habitants, et 200000 chevaux de force motrice installée, — et qui, jusqu’à une date récente,ne possédait aucun réseau de distribution d’énergie — est désormais desservie parla puissante centrale
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- t. XX (2* Série). —- N* 47.
- de Wasquehal, dont les aménagements intérieurs font l’objet de la première partie de la description de M. J. Reyval. On y ti’ouvera un bel exemple de.ce que doit être l’organisation d’une grande centrale moderne •. organisation très scientifique, qui comporte notamment les indispensables laboratoires, et que complète une cité ouvrière, selon l’usage établi dans les grandes exploitations du Nord de la France.
- Dans une courte note, M. J. Simey présente ensuite deux dispositifs ingénieux, récemment brevetés, pour transformer les courants triphasés en courants diphasés, sans recourir au montage Scott, montage classique qui comporte l’emploi de deux transformateurs monophasés.
- Il est au contraire possible, comme on le verra, de résoudre le problème à l’aide d’un transformateur triphasé unique. Ou bien, si l’on recourt au montage Scott, on peut le simplifier d’une manière intéressante dans le cas où la tension entre fils du réseau triphasé est égale à la tension par phase du réseau diphasé.
- On sait l’intérêt industriel qui s’attache à la solution de ce problème, puisque si, d’une part, il est souvent nécessaire de recueillir de l’énergie diphasée, c’est, d’autre part, sous la forme triphasée que cette énergie est le plus commodément produite.
- M. tlolm a cherché à vérifier par l’expérience, les deux formules empiriques de Steinmetz, donnant les pertes hystérétiques en fonction de l’induction ; il a trouvé que la formule relative aux cycles symétriques d’ai-
- mantation se vérifie suffisamment bien, tandis que la formule relative aux cycles dissymétriques ne se vérifie pas, l’écart avec la réalité étant d’autant plus grand que l’amplitude du cycle (différence entre les valeurs des inductions limites), est plus petite.
- L’auteur estime que l’étude des cycles dissymétriques, que l’on rencontre, du reste, en pratique, est indispensable pour aboutir à des lois mathématiques générales de l’aimantation.
- M. G. Le Maistre donne, en quelques mots, l’historique de la eréation du Comité International d'Electrotechnique et indique l’état actuel d’avancement de ses travaux, si utiles pour l’industrie et le commerc.e internationaux.
- M. S. Proscopiu nous a communiqué, à propos d’une note, récemment publiée, de M. J. Yilley, un travail donnant les résultats d’expériences effectuées à l’Université de Jassy sur les variations de la force électromotrice des électrolytes en mouvement.
- Enfin, dans nos Variétés, nous donnons une idée des nouveaux développements que viennent de recevoir les écoles techniques de Grenoble sous l’intelligente impulsion de M. Barbillion.
- Une seconde notq concerne l’enseignement du froid, qui est de plus en plus à l’ordre du jour.
- Une Note industrielle est consacrée aux filtres à air, ces précieux auxiliaires de la ventilation industrielle.
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- 38 Novembre 1013.
- LA LUMIÈRE ÉLÊCfHlQUË
- èà1?
- LA GÉNÉRATION INDUSTRIELLE DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE
- (Suite) (1).
- Nous avons démontré que, aussi longtemps que l’on envisagera génération des courants polyphasés, la proposition de M. Goldschmidt, qui se rapporte à la totalisation dans une seule machine d’une série de machines montées en cascade, ne se distingue ni au point de vue du rendement ni au point de vue de la puissance spécifique, de la proposition ancienne comportant un agrégat de machines distinctes.
- Ace sujet, il faut bien se représenter que la mise en cascade de plusieurs machines ne présente pas de complication réelle. On pourrait, par exemple, réaliser plusieurs machines polyphasées sur la périphérie d’une même carcasse de la façon suivante.
- Considérons le cas correspondant à la mise en cascade de deux machines seulement Aj Bt etA2B2(fig. i}et qui permet de dou-
- Ai Bz
- Bi Az
- Fig. i.
- bler la fréquence qui serait obtenue avec une seule machine. Le bobinage diphasé de la partie mobile commune aux deux machines, et faisant fonction d’induit pour l’une et d’inducteur pour l’autre, pourrait être, par sys- (*)
- (*) Lumière Electrique, 22 juin 1912, p. 355.
- tème bipolaire, constitué par deux sections en court-circuit sur elles-mêmes ainsi que le représente en développement la figure 2. Les croisements des conducteurs dans la partie médiane ont pour effet de renverser en A2, par rapport à B,, le sens de rotation du champ tournant engendré par les courants diphasés.
- Fig. 2.
- Il apparaît clairement que l’on aboutirait ainsi sur le rotor Bj A2 à un bobinage rappelant une cage d’écureuil. On pourrait, dans ces conditions, ne développer le bobinage usuel des stators A, et B2 que sur une fraction de la périphérie totale ; le renouvellement par rotation, sous les fractions utilisées du stator, des conducteurs actifs de la cage d’écureuil n’apporterait pas de perturbations appréciables.
- Fig. 3.
- Mais, dans l’hypothèse d’une occupation seulement partielle de la périphérie pour la réalisation d’un groupe de 2 machines en cascade, on conçoit aussitôt que l’on puisse constituer autant de groupes comprenant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série), — N» 47.
- 2 machines que l’oîi admet de divisions de la périphérie. Ainsi, en étendant un groupe de 2 machines sur un quadrant seulement, comme le représente schématiquement la figure 3, on arrive à pouvoir réaliser 8 machines en cascade.
- Dans tous les cas, il est indifférent, au point de vue du rendement et de la puissance spécifique, que la mise en cascade de plusieurs machines polyphasées se fasse avec des machines distinctes, ou avec des machines totalisées dans une seule suivant l’idée de M. Goldschmidt, ou suivant l’idée que nous venons d’exposer. Cette situation ayant été tirée au clair dans notre article précédent, nous allons maintenant démontrer que la génération par réflexion d’un courant alternatif simple à haute fréquence est d’un rendement moindre que la génération d’un système de courants polyphasés ; qu’elle tend seulement à avoir à la limite un rendement égal.
- La génération de la haute fréquence par réflexion peut se faire conformément à la figure 4 ou à la figure 5 ('). Dans la figure 4, l’inducteur de l’alternateur est fixe et l’induit mobile ; dans la figure 5 l’inducteur est mobile et l’induit fixe.
- Dans la figure 4, l’induit est en court-circuit, et on recueille les fréquences paires sur
- (') Dans notre dernier article du a a juin nous avons rappelé le théorème de M. Boucherot paru dans la Lumière Electrique de i8g3. Il n’entrait pas dans notre intention de mettre en discussion la valeur des brevets de M. Goldschmidt, discussion qui ne saurait être laite d’ailleurs dans les colonnes de la présente Revue. Nous avons cru seulement intéressant de rappeler que M. Boucherol s’était rendu compte depuis longtemps de la génération des courants de fréquences supérieures dans les enroulements inducteurs et induit d’un alternateur monophasé.
- Nous avons d’ailleurs négligé de signaler, dans notre dernier article, l’étude remarquable de M. J. Rezelman sur celte même question. (Die vorgange in Ein und Mehrphasen gencraloren. Verlag von Ferdinand Enke, Stuttgart, 1906). M. Rezelman a étudié la valeur des intensités des courants aux fréquences successives lorsque le rotor est courl-circuilé. (Voir page 12 de son ouvrage).
- le circuit inducteur. La source d’excitation elle-même corresponds la fréquence o ; elle est protégée par une simple self-induction contre le passage des courants alternatifs
- O5co O
- q6co q
- sC
- mrïmrjf-
- mrwmrjl—
- mmvmJA
- omnmrTjl— 3
- 4 U>
- 2 co 0
- <rrrnfnv|j—
- 1(0
- CO
- vmrnnnr1
- fïWlA
- fïïÏÏWg
- Fig. 4 et 5.
- Q
- successifs. Les fréquences inutilisées travaillent en court-circuit sur des circuits en résonance ; des capacités c lèvent la self-induction du circuit générateur pour la fréquence utilisée.
- Dans la figure 5, on recueille les fréquences impaires sur le circuit d’induit, et on a des dispositions équivalentes.
- Il faut bien voir que, dans le cas des figures 4 et 5, le passage d’une fréquence à la suivante se fait comme si l’on avait affaire à une succession de machines polyphasées. Chaque champ alternatif simple correspond, en effet, à deux champs tournants de moitié grandeur tournant en sens contraire. Or on peut dire que l’un des champs relève d’une machine polyphasée précédente et l'autre d’une machine polyphasée suivante. Ainsi, inversement dans le cas des figures i et 2,
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- 23 Novembre 1912.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- les deux champs tournants en Bj et en A2 qui tournent en sens contraire pourraient être considérés comme un seul champ alternatif pour une spire s’étendant sur toute la longueur Bj A«.
- On est donc, dans les transformations successives de la fréquence suivant les ligures 4 et 5, dans les conditions de rendement et de puissance spécifique où l’on se trouve avec une succession de machines polyphasées.
- Le circuit dernier d’utilisation est cependant monophasé et il y a là une raison d’infériorité. Le courant monophasé d’utilisation de fréquence nf engendre dans la partie opposée de la machine, qui ne débite pas sur le circuit extérieur, un courant de fréquence («+ i) /. Ce courant de fréquence (n -\- i) f produit à son tour dans la partie de la machine qui débite sur le circuit d’utilisation un champ tournant de fréquence (n -f- a) f. Le courant parasite de fréquence (n + i) / et le champ parasite de fréquence (n -j- a) / donnent lieu à des pertes supplémentaires. Ces pertes ne deviennent négligeables que lorsqu’elles viennent s’ajouter à des pertes antérieures déjà très impçrtantes dues à un nombre assez grand de transformations dans la fréquence. C’est ce que nous avons voulu exprimer plus haut en disant que le rendement dans la génération par réflexion d’un courant alternatif simple équivalait seulement à la limite au rendement obtenu dans la génération de^ courants polyphasés par machines montées en cascade. On est en quelque sorte dans la situation où l’on se trouverait avec une succession de machines polyphasées si la dernière machine comportait un circuit d’utilisation monophasé.
- L’avantage des dispositions des figures .3 et 4 réside dans le fait qu’elles comportent un enroulement monophasé sur la pièce mobile; il y a là, pour de grandes vitesses périphériques, une certaine simplicité dans la construction.
- Mais on peut concilier cette simplicité dans la construction avec les avantages d’une génération de courants diphasés tant
- au point de vue du rendement que de la puissance spécifique.
- Imaginons à cet effet que dans le cas de la figure 4, par exemple, on adopte un bobinage diphasé sur le stator. On peut monter les deux phases de ce bobinage en série (voir fig. 6) et procéder à la génération der-
- minmnpi-,,
- Fig. 0.
- nière de deux courants diphasés après avoir utilisé un circuit monophasé pour les transformations intermédiaires, ainsi que le représente la figure 6. La même disposition peut transformer la figure 5 en la figure 7.
- Au lieu de chercher à réaliser un circuit d’utilisation proprement dit à courants diphasés, on peut chercher à annuler les effets de la circulation d’un courant d’utilisation monophasé dans la partie fixe de la machine.
- C’est en partant de ce point de vue, qui présente la même question sous un autre aspect, que l’on peut concevoir une disposition assez intéressante.
- Un alternateur diphasé comportant à l’extérieur sur chacune de ses phases des inductances égales et de même signe donne lieu à un débit diphasé symétrique qui correspond à un champ tournant de réaction d’induit
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2* 8ériBp^i*4l
- tournant dans le même sens que le champ inducteur. Il en va différemment lorsque les
- Kig. 7.
- inductances sont de signe opposé. Considérons le cas de la figure 8 où la phase 1 débite
- nrmnnnnnn
- Fig. 8. — Moitié supérieure et moitié inférieure.
- sur une self-induction et la phase 2 sur une capacité de telle façon que les deux phases
- fournissent l’une un courant déwatté arrière et l’autre un courant déwatté avant de même intensité. Il arrive alors que le champ tournant de réaction d’induit tourne en -sens inverse du sens normal : tout se passe, en effet, comme si l’on avait changé le sens du courant dans une phase par rapport à l’autre.
- On peut alors songer à superposer un débit diphasé et disymétrique de ce genre sur le débit monophasé du stator pour annuler la composante parasite du champ alter-
- natif qui tourne en sens inverse du rotor et dont la présence tient à la nature monophasée du débit. C’est ce qu’on obtient dans le cas de la figure 9 qui nous reporte au rendement et à la puissance spécifique de la génération d’un système de courants polyphasés.
- On pourra objecter, il est vrai, que le bobinage diphasé sur le stator exige deux encoches par pôle. Dans la nécessité où l’on se trouve de partir avec une fréquence initiale très élevée, le pas polaire est choisi si petit que l’on songera rarement à disposer deux encoches par pôle. Mais sans pousser très avant notre critique, nous observerons que,
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- 23iKovembre 1912, - LA LUMIÈRE ELECTRIQUE 231
- pour obtenir une construction véritablement industrielle, on doit admettre un entrefer qui ne-soit pas trop exigu, réduire les fuites, et que ces circonstances conduisent à l’adoption d’un pas polaire capable de contenir deux encoches. Enfin, il est vraisemblable que le
- succès industriel des alternateurs à haute' fréquence restera lié au fait que les postes de télégraphie et de téléphonie sans fil s’accommoderont de fréquences n’excédant pas 20 ooo ou 3o ooo périodes.
- M. Latouh.
- UNE GRANDE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DANS LE NORD DE LA FRANCE
- L’agglomération, unique en France et peut-être en Europe, que forment les trois centres industriels si importants de Lille, Roubaix et Tourcoing, ne possédait jusqu’en 1906 aucune installation importante de distribution d’énergie.
- Le rôle de l’électricité dans cette zone si favorable à son exploitation avait été jusqu’à cette époque réduit à l’éclairage de quelques grandes artères de Lille et de quelques maisons particulières de Roubaix et de Tourcoing. Le fait est d’autant plus surprenant que cette région est d’une richesse et d’une activité extraordinaires, et que si l’on englobe les trois grandes villes ci-dessus et leur banlieue dans un cercle de dix kilomètres de rayon, on y trouve plus de 600 ooo habitants et plus de 200 ooo chevaux de force motrice installée.
- A cette époque, MM. A. Giros et Loucheur, se rendant compte de l’intérêt que cette région du Nord pouvait présenter pour une distribution d’énergie électrique, jetèrent les bases d’un vaste réseau d’alimentation. C’est le 20 mars 1907 que fut définitivement constituée la Société « Energie Electrique du Nord de la France », au capital initial de 1 5oo ooo francs (’).
- Cette société envisageait l’étude, l’acquisition, l’aménagement et l’éxploi tation d’usines
- (') Ensuite porté à 4000000 francs en avril 1907, puis, en avril igto, 7 ooo ooo de francs, et enfin, en mai 191a, <1 to Ooo ooo de francs.
- centrales de production de force motrice, principalement dans le Nord de la France.
- Ainsi fut créé un vaste centre de distribution qui fournit bientôt l’énergie à la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité, pour l’éclairage de la ville de Roubaix ; à la ville de Tourcoing ; aux tramways qui relient ces deux agglomérations et qui comportent un trafic ouvrier considérable (Compagnie Nouvelle des Tramways de Roubaix-Tourcoing, qui dessert les villes de Roubaix et de Tourcoing et leur banlieue immédiate) ; à la Société l’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing, qui relie les trois villes de Lille, Roubaix, Tourcoing et étend son champ d’exploitation dans les diverses communes de cette région; à la Compagnie des chemins de fer du Nord, pour la distribution de l’énergie dans toutes ses gares de la région et pour ses ateliers de construction et de réparations d’Hellemmes-lez-Lille ; aux ateliers de constructions mécaniques de la Compagnie de Fives-Lille ; aux ateliers de construction de la Compagnie française Thomson-Houston à Lesquin ; à la Compagnie des machines agricoles, à Croix ; et enfin à nombre de filatures, peignages, teintureries, tissages, fabriques de produits chimiques etc., de la région.
- En raison de l’importance prise par le développement de cette distribution, nous croyons qu’on en lira ici avec intérêt une description quelque peu détaillée. _ ____
- Nous exposerons d’abord ce qui concerne
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- l’Usine centrale de Wasquehal, et ensuite les l Centrale de l’Énergie Électrique du Nord de différentes parties du réseau d’exploitation. ' la France est admirablement située, à Was-
- (Fig. i, Carte d’ensemble de la distribution.
- LA STATION CENTRALE GENERATRICE DE WASQUEHÀL.
- [Dispositions d*ensemble.
- Ainsi que le montre la carte (fig. i ), la Station
- quehal, au cœur même de l'agglomération, à 3 kilomètres du centre de Roubaix, à 7 kilomètres de celui de Lille et à 5,5oo kilomètres du centre de Tourcoing. Commencée en septembre 1906, elle a été mise en ser-
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- V.. •> -'
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- vice en octobre 1907 et depuis elle s’est développée avec une rapidité si grande qu’il a fallu, à plusieurs reprises déjà, en poursuivre l’extension.
- Le terrain, d’environ 26 000 mètres carrés, sur lequel cette usine est construite, se trouve compris entre une boucle du canal de la Marcq et une large avenue. Un viaduc en ciment armé la raccorde à la ligne du chemin de fer de Lille à Roubaix-Tourcoing, en traversant le canal, le long duquel un quai en
- pouvant provenir, soit de la prise des canaux par la gelée, soit de grèves à l’extérieur.
- Le bâtiment principal se divise en trois vastes salles disposées parallèlement : la première constitue l’ensemble de la chaufferie ; la seconde renferme les tuyauteries principales et les pompes alimentaires ; la troisième contient les turbo-alternateurs, leurs accessoires de condensation et d'excitation, les commutatrices alimentant de courant continu certains services spéciaux de
- Fig. 3. — L’usine de Wasquehal, vue d’ensemble (côté de la chuufïerie et de la salle des machines).
- maçonnerie permet aux bateaux de desservir l’usine.
- Celle-ci peut donc s’approvisionner de charbon par voie ferrée ou par eau ; des tracteurs électriques et des grues électriques à benne piocheuse desservent le raccordement et le port ainsi que le vaste emplacement servant de parc'à charbon. Celui-ci, traversé par des Voies de reprises, permet d’emmagasiner plus de 12000 tonnes de combustible. L’usine est ainsi en mesure de parer à toutes les éventualités de retard dans les arrivages,
- l’usine, et enfin le tableau général de distribution.
- La nature du sol, qui présentait en bordure du canal d’assez nombreuses poches de tourbe, a conduit à placer tout le bâtiment sur un radier général en béton armé, de 0,80 mètre d’épaisseur. Dans la construction elle-même, le béton armé a été très largement employé ; il constitue, en effet, toute l’ossature de la salle des machines et de celle des générateurs, ainsi que les fermes de couverture de cette dei'nière salle et les silos
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- à charbon qui s’y trouvent. Le remplissage est fait en briques, la couverture en tuiles et vitrage, sauf pour la salle des pompes et tuyauteries qu’abrite une terrasse en ciment volcanique.
- La façade principale, d’un bel aspect, se trouve actuellement vers le canal. Des agrandissements de l’usine ayant été prévus du côté opposé, les bâtiments sont clos actuel-
- voies, par suite de la forte dénivellation du terrain entre les voies du chemin de fer et le sol de l’usine, se prolongeant sur un via-duc en béton armé à 7 mètres de hauteur au-dessus du sol de la cour de l’usine et au niveau de la salle des machines. Un tracteur électrique à courant continu de 44° volts, de la maison Hillairet-Huguet, assure ce service. Il permet de remorquera la vitesse de 2 mètres
- Fig. 3. — L’usine de Wasquehal, vue d’ensemble (côté du parc ù charbon).
- lement par un pan provisoire en briques et béton armé qui sera remplacé dans quelques mois par la façade définitive de l’usine.
- L’usine prévue pour 000 chevaux environ comprendra 48 générateurs dont 32 sont actuellement installés ou en cours d’établissement, et 9 turbo-alternateurs dont 6 sont actuellement installés et 2 en cpurs d’exécution.
- Alimentation en charbon.
- L’alimentation en charbon est laite par voie ferrée ou par eau.
- Dans le premier cas, les wagons sont remorqués sur les voies de garage appartenant à l’usine, placées immédiatement après la gare des marchandises de Croix-YVasquehal;
- par seconde, 60 tonnes sur une rampe de 25 millimètres, comportant une avec courbe de i2Ô mètres de rayon. .
- Les wagons sont pesés à leur entrée sur les voies de l’usine par unpont-bascüleèf enregistrement automatique et sont déversés dans des silos en béton armé disposés, comme le montre la figure 6, de partet d’autre du viaduc de raccordement.
- Le charbon arrivé par eau est pris dans les bateaux amarrés au quai de l’usine par des grues électriques roulantes et pivotantes à benne piocheuse, qui desservent, outre le quai, le parc à charbon qui sert de réserve. Les caractéristiques de ces grues sont les suivantes : force 2 5oo kilogrammes, portée 9 mètres, hauteur de la poulie 8,5o mètres;
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- la benne piocheuse est à deux câbles, ce qui | vaux pour la translation; tous.les mouvë-donne une grande souplesse. La puissance I ments sont munis de freins électriques.
- Fig. 4. — Le" parc à charbon.
- Fig. 5. — Déchargement du charbon.
- des moteurs est de 28 chevaux pour le le- 1 Suivons maintenant les diverses-manuten vage, 5 chevaux pour la rotation et 9 che- | tions auxquelles est soumis le charbon.
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- En principe, arrivé par eau ou par voie ferrée, le charbon est, autant que possible, immédiatement consommé, le parc constituant seulement, nous l’avons dit, une réserve destinée à parer aux retards dans les arrivages ou^àux grèves extérieures.
- . charbon de réserve mis en parc,
- /Lxl est replié au moyen des grues à benne L-ipvtwlï^sejit jde silos mobiles qui les' accompagnent^/ 7).
- Cl.es ^.ilos, se déplaçant entre les voies de
- la laisser s’ouvrir et se vider à la façon des bennes piocbeuses.
- Les trains, formés de dix wagonnets semblables, sont amenés à l’entrée de la salle de chauffe en passant sur une bascule automatique enregistreuse et totalisatrice de la maison Avery.
- Les wagonnets étant au niveau du sol de la cour doivent être déversés dans le silo d’alimentation qui s’étend à la partie supérieure de la salle de chauffe à 8 mètres au-
- Fig. 6. — Silos à charbon pour le chargement des wagonnets.
- grue, sont formés d’une trémie munie à sa partie inférieure d’une coulotte. Ils permettent de transvaser le charbon pris par la benne piocheuse dans des wagonnets roulant sur des voies de o,6o mètre parallèles aux voies normales de la grue. Ces wagonnets, spécialement étudiés par la maison Decau-ville, sont composés d’une benne cylindrique à section demi-circulaire simplement posée sur un truck. Chaque benne est formée de deux demi-bennes semblables, et peut être suspendue au moyen de chaînes par ses côtés supérieurs; un dispositif spécial permet de
- dessus du sol de la chaufferie et sur toute sa longueur.
- A cet effet un transporteur Temperley est suspendu à 17 mèti'es de hauteur, au faîte de la salle de chauffe qu’il parcourt en desservant toute sa longueur, et roule sous un rail formé d’une poutre en I de 4oo millimètres. Ce transporteur prend les bennes des wagonnets sur les trucks qui les supportent; il les élève au-dessus du silo et les conduit jusqu’au point voulu ; à ce moment les bennes se vident en s’ouvrant, de manière à maintenir le silo toujours plein.
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- Ce silo alimente lui-même par des coulottes 1 en tôle, soit les foyers automatiques d’un |
- de charbon où puisent les chauffeurs pour les foyers à grilles ordinaires.
- Fig. 7. — Chargement du charbon sur wagonnets par l’intermédiaire de silos mobiles.
- Fig. 8. — Vue intérieure de la moitié de la chaufferie (48 générateurs Niclausse).
- certain nombre de générateurs, soit des tas } Le Temperley, fourni par MM. Gaillard
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- frères et C'° du Havre, fonctionne avec du courant continu à 44° volts. Un monte-charge permet, en cas d’avarie à cet appareil, ou de réparation au silo à charbon, de monter directement les wagonnets de charbon jusqu’au plancher de chauffe.
- L’enlèvement des cendres et mâchefers est fait par des wagonnets qui circulent sous le plancher de chauffe et qui recueillent le contenu de trémies en ciment armé placées sous les cendriers.
- Chaufferie, générateurs et dépendances,
- La chaufferie compte, en premier lieu, un
- la combustion industrielle, pour se rendre compte de la marche de la combustion aux différentes allures de chaque méthode de chauffe pratiquée.
- C’èst donc, ainsi qu’il sied, après une sérieuse vérification de leurs qualités, que les combustibles arrivant à l’usine, sont réceptionnés et déchargés pour l’alimentation.
- La chaufferie proprement dite se composera de 48 générateurs, dont 32 sont actuellement montés ou en cours d’établissement.
- Ces générateurs, de la maison Niclausse, sont réunis par groupes de deux et placés de
- Fig. 9. — Epurateurs d’eau.
- laboratoire d’essai des combustibles. N’est-ce pas le premier élément indispensable à toute chaufferie convenablement administrée ?
- Dès qu’un convoi de charbon arrive à l’usine, des échantillons sont immédiatement prélevés et soumis à l’analyse nécessaire pour reconnaître : la teneur en eau, la proportion de matières volatiles et de cendres.
- Des analyses plus complètes sont faites de temps en temps en vue de déterminer la puissance calorifique des diverses qualités de combustibles utilisés parla centrale, ou des mélanges pratiqués. On analyse des échantillons des scories et mâchefers provenant de
- part et d’autre d’une rue centrale de chauffe; ils peuvent produire normalement 4 700 à 5 3oo kilogrammes de vapeur à l’heure à la pression de i5 kilogrammes et surchauffée à 325°. Chacun d’eux est muni à cet effet d’un économiseur Green et d’un surchauffeur Niclausse intercalé dans le faisceau tubulaire.
- Voici leurs caractéristiques :
- Vaporisation............. 4700-5200 kgr.
- Timbre..............'..... i5 —
- Surchauffe................ 325 degrés
- Surface de grille......... 5,80 m8
- Surface du surchauffeur. . . 43 —
- Surface de chauffe........ ig5 —
- Nombre de tubes de l’économiseur . ....... ...... 96 —
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- Les économiseurs, placés derrière les générateurs, sont munis de râclettes mues mécaniquement ; un by-pass, placé sur le carneau de fumée, permet de les mettre hors circuit pour le nettoyage ou en cas d’avarie.
- Différents systèmes de foyers et grilles mécaniques sont montés et étudiés à l’usine, en vue de l’adaptation future du système qui donnerait le meilleur résultat après essais de marche pratique industrielle pendant un certain temps.
- Le tirage des foyers des quarante-huit générateurs, répartis en deux rangées de chacune a4, sera assuré par six cheminées de 55 mètres de hauteur chacune, à raison de huit foyers par cheminée.
- Quatre de ces cheminées, dont a en briques et a en ciment armé, sont actuellement montées pour assurer le service des 3a foyers.
- Les générateurs peuvent être alimentés, soit directement, soit en passant par les économiseurs. La. mauvaise qualité de l’eau qui contient des sels que l’épuration ne peut éliminer (sulfate et carbonate de soude) a motivé des dispositions particulières pour cette alimentation.
- Les chaudières ont été disposées en deux séries, dont l’une doit comprendre quarante-quatre générateurs, et l’autre quatre seulement.
- Ces derniers sont seuls alimentés par l’eau de l’épurateur, et concentrent, par suite, tous les sels solubles restant dans cette eau. On y pratique des extractions fréquentes et un roulement régulier a été établi pour leur nettoyage.
- Ces générateurs concourent d’ailleurs à la production générale de vapeur nécessaire à la marche de l'usine et sont soumis à une vaporisation moins active en vue d’éviter des entraînements nuisibles.
- Les autres générateurs sont ou seront alimentés exclusivement avec l’eau distillée qui, sortant des condenseurs par surface des turbo-alternateurs, est renvoyée dans des bâches spéciales où viennent également se jeter les collecteurs des purges. Les quatre
- générateurs de la première séjpie (alimentés en eau non distillée) fournissent l’appoint nécessaire pour compenser les pertes d'eau par les joints, et parla marche à échappement à air libre lors de la mise en route des turbines .
- Les pompes alimentaires, installées dans la salle contiguë à la chaufferie, peuvent donner un débit de i3 mètres cubes pour les quatre premiers générateurs, et de 200 mètres cubes à l’heure pour les autres. Elles sont centrifuges quintuples (système Sulzer), directement actionnées par des moteurs asynchrones triphasés, et calculées pour une pression de refoulement de 17 kilogrammes, à la vitesse de 2 800 tours environ.
- Chaque pompe centrifuge est doublée, en 1 cas d’accident ou de nettoyage, par une pompe à vapeur Monitor Duplex de même puissance.
- La disposition adoptée pour l’alimentation, tout en n’étant pas plus onéreuse, a l’avantage de ménager l’ensemble des générateurs et de faire porter tout l’entretien et le nettoyage sur les quatre générateurs qui seuls ne sont pas alimentés en eau distillée, les autres ne devant, en principe, subir que le ramonage extérieur des tubes d’eau, opération qui peut être faite pendant la marche.
- Toute l’eau envoyée aux générateurs est mesurée sur le refoulement des pompes au moyen d’un compteur d’eau.
- La vapeur produite par chaque générateur est envoyée dans un collecteur général de vapeur (doublé par un collecteur de secours) qui comporte tous les accessoires indispensables (purgeurs, sécheurs, etc.). Chaque groupe turbo-alternateur est lui-même relié par une conduite à chacun des collecteurs généraux de vapeur, de façon à être alimenté indirectement par l’un ou par l’autre.
- D’autre part, la chaufferie comporte un analyseur central enregistreur de la composition des gaz de combustion à la sortie du foyer de chaque générateur (appareil Brown et Garric). Cet analyseur est relié par de. petites tuyauteries au carneau de départ des
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- gaz à la sortie du foyet de chaque générateur, et enregistre automatiquement et méthodiquement la teneur en acide carbonique des gaz de combustion de chaque foyer.
- - Cette disposition permet de surveiller automatiquement les qualités de chaque chauffeur et de remédier aux mauvais résultats des moins expérimentés.
- . Enfin, un certain nombre de générateurs servent de préférence aux essais des combustibles et des méthodes de chauffe, ils sont munis à cet effet d’indicateurs enregistreurs de tirage, d’enregistreurs de température de l’eau à la sortie des économiseurs, d’un compteur de vapeur, d’appareils automatiques d’alimentation, d’enregistreurs de température dé la vapeur surchauffée, d’enregistreurs de température des gaz à la sortie des foyers, etc. .
- Les renseignements recueillis, par ces différents appareils de mesure permettent au directeur de l’usine d’apprécier la valeur marchande des combustibles emjîloyés et la méthode de chauffe à adopter pour brûler le. plus économiquement possible les diverses qualités de combustibles reçus ou des mélanges préparés à tout instant sur le parc à charbon.
- Ultérieurement, tous les générateurs seront, s’il y a lieu, munis de ces accessoires lorsque la pratique des essais en cours aura démontré tout le bénéfice que l’on peut en tirer.
- On voit donc que, dans cette chaufferie, tous les aménagements sont prévus pour tirer le meilleur parti des divei’s combustibles qui peuvent être employés. On Aroit aussi à quel point l’on s’est préoccupé de pouvoir contrôler, à ,tout instant, la marche économique, le rendement de chaque appareil et de l’ensemble de l’installation.
- Nous avons vu en effet que le charbon arrivant par fer est pesé par le pont-bascule ; s’il anûve par eau, son poids est déterminé par la jauge du bateau.
- A son entrée à la chaufferie, le charbon est pesé à nouveau automatiquement, l’eau
- d’alimentation des générateurs est mesurée par les compteurs d’éau, enfin, comme nous le verrons plus loin, la puissance totale produite par l’usine est enregistrée par un compteur totalisateur, de sorte qu’à tout instant on peut se rendre compte de la quantité de vapeur et de la quantité de charbon consommés par kilowatt-heure produit.
- Installation de la condensation.
- La condensation est faite par surface, et l’eau de circulation est refroidie dans des réfrigérants Balcke.
- La puissance installée à l’usine devant être d’environ 45 ooo kilowatts et la puissance en service de 3o ooo kilowatts environ (deux des plus fortes unités servant de réserve), la vaporisation totale sera d’environ 180 ooo kilogrammes à l’heure. Pour condenser cette quantité de vapeur, il faut faire circuler dans les condenseurs et les réfrigérants environ 8 ooo mètres cubes d’éau à l’heure.
- Il a été prévu sept réfrigérants de i45o mètres cubes chacun, dont cinq sont actuellement montés. Un bassin de 5 ooo mètres cubes environ est placé sous l’ensemble des réfrigérants et sert de volant d’eau.
- Mais la perte par évaporation de l’eau de circulation est au maximum égale à la quantité de vapeur à condenser, soit 180 mètres cubes environ : l’appoint d’eau nécessaire pour remplacer l’eau évaporée est alors fourni soit par le canal de la Marcq, soit par deux forages de ioo mètres de profondeur et o m. 90 de diamètre, desquels l’eau est remontée par émulsion au moyen d’ün compresseur d’air installé dans le sous-sol de la salle des machines.
- Afin d’éviter les dépôts dans les condenseurs à surface, par suite de la concentration progressive de l’eau de circulation, celle-ci passe préalablement dans un épurateur, du système Declercq et Verbièse (Compagnie française pour l’épuration et la filtration des eaux), construit en ciment armé sur une
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- semelle en béton armé, et qui se compose de réservoirs cylindriques terminés par une partie inférieure conique facilitant le nettoyage et la vidange des boues.
- Dans le système adopté, le carbonate de chaux se précipite en présence des boues provenant des réactions antérieures, ce qui rend l’épuration plus rapide. Le décarbona-teur permet d’épuiser complètement la chaux employée et en économise ainsi la consommation.
- L’eau épurée passe dans un réservoir de mètres cubes, où elle est prélevée au fur
- asynchrones triphasés, refoulent l’eau à travers les condenseurs à surface placés sous chaque turbo-alternateur, et de là dans un aqueduc en ciment armé porté par des piliers également en ciment armé.
- Cet aqueduc a une largeur de a,5o mètres et une hauteur de i mètre ; son fond est placé à une hauteur de 8 mètres au-dessus du radier général de l’usine, et il alimente les réfrigérants Balcke par des tuyaux en tôle reposant sur des pylônes métalliques. Un tuyau de 8oo millimètres de diamètre alimente deux réfrigérants de i 45» mètres.
- Fig. îo. — Salle des pompes des condenseurs.
- et à mesure des besoins pour compenser les pertes par évaporation.
- Le circuit de l’eau qui traverse les condenseurs est le suivant :
- Prise dans le bassin de réserve de 3 ooo mètres cubes, placé sous les réfrigérants, l’eau froide s’écoule par un caniveau en ciment armé de 1,70 mètre de largeur et i,35 mètre de hauteur, dans des puisards où sont logés les clapets de retenue des pompes centrifuges de circulation. Ces pompes, accouplées directement avec des moteurs
- cubes chacun. L’eau retombant à travers les réfrigérants arrive refroidie dans le bassin situé au-dessous et recommence le circuit.
- Chaque réfrigérant occupe en plan une surface de 5o mètres sur 7 mètres, et comporte deux cheminées en bois ancrées sur des massifs en briques. Ces cheminées, en forme de tronc de pyramide, à base rectangulaire, ont 22,5o mètres de hauteur, et leurs dimensions au sommet sont de 12 mètres sur 4)3o mètres.
- La disposition adoptée est celle qui réalise
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- T. XX (2* Sérte). — N0'47 .
- le maximum de simplicité et le minimum de pertes de charge dans la circulation,car on a eu pour objectif de réduire le plus possible
- la force motrice nécessaire à l’élévation de l’eau pour son refroidissement.
- (.4 suivre.) J. Reyval.
- DEUX PROCÉDÉS POUR LA TRANSFORMATION DES COURANTS TRIPHASÉS EN DIPHASÉS
- On sait que, dans de nombreuses applications industrielles, il est nécessaire de disposer de courants diphasés. Or, l’emploi d'alternateurs triphasés constituant le mode de production le plus avantageux des courants alternatifs, il y a intérêt à pouvoir transformer les courants triphasés d’un réseau quelconque en courants diphasés, en évitant toutefois l’emploi de convertisseurs rotatifs, dont le rendement n’est guère supérieur à 85 % et qui nécessitent, en outre, un certain entretien et une surveillance constante.
- Un certain nombre d’artifices ont déjà été proposés dans ce but. Nous présentons aujourd’hui deux dispositions nouvelles, lesquelles semblent avoir l’avantage d’une assez grande simplicité.
- La première de ces dispositions (*) permet de transformer un enroulement triphasé en enroulement diphasé.
- Fig. i.
- Si l’on suppose (fig. i) que ou., ob, oc représentent les tensions induites dans un enroulement triphasé, et si l’on fait alors subir au vecteur ob une translation égale à oc1 et telle que :
- ob vient en clb{. Si l’on transporte encore la por-
- tion c'c de la phase oc parallèlement à elle-même, de manière que le point c1 vienne en b2 et que
- cfb2 ob3
- c'b1 ob *’
- le vecteur correspondant à la partie d’enroulement c1c vient en c2c3.
- Le nouveau système est maintenant aoc'c2bxc3. Les tensions b~a et b*c3 sont déphasées de 90° et elles formeront par conséquent un système diphasé, si l’on s’arrange pour que ces tensions soient égales.
- Si on désigne par e la tension par phase du système triphasé, c’est-à-dire :
- e = oa — ob — oc
- d’où
- ob•’ = oc1 = ae
- la condition qui exprime que les tensions diphasées sont égales est alors : n
- e -j- 2 ae cos 6o° = 2 e (1 — a) cos 3o° (*).
- On tire de cette équation a = 0,267.
- La tension de phase du système diphasé est donc 1,267e. Si l’on admet que la densité de courant dans l’enroulement est la même pour les deux systèmes, l’expression de la puissance est :
- Pour le système diphasé : 2 X 1,267 X e X i.
- Pour le système triphasé : 3 X c X /.
- Par suite de la transformation en diphasé, la puissance devient donc de i5 % environ plus petite.
- Les ligures 2, 3 et 4 montrent comment un enroulement triphasé peut être employé indifféremment pour obtenir du courant triphasé ou du courant diphasé. Cet enroulement 01, 02, o3 est, dans ce but, sectionné, suivant la règle donnée précédemment, et les extrémités libres de cet enroulement sont munies de bornes de connexion : 4, 5, 6, 7 et 8.
- Pour obtenir avec cet enroulement du courant triphasé, les trois phases (fig. 2) sont établies parla
- (') Brevet n° 441 354, demandé le 9 mars 1912 par la Société Alsacienne de Constructions mécaniques.
- (*) Cette relation s’obtient facilement en joignant ob2 et /de3 et en considérant les triangles ob2b3 et c2Zdc3.
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- 23 Novembre 1912.1
- connexion respective des bornes 7-8, 4-5 et les phases sont montées en étoile par la connexion 6-0. Les bornes extérieures de l'enroulement triphasé sont alors 1, 2 et 3 et le point neutre est o.
- Fig. 2.
- . Pour obtenir du courant diphasé à phases indépendantes, on connecte (fig. 3) 4*6 et 5-8. Les bornes de la première phase sont 1 et 7, celles de la deuxième 2 et 3 (*).
- Pour obtenir du courant diphasé à 3 fils (fig. 4)> on relie 4-6, 5-8 et 3-7. Les bornes de l'enroulement sont 1, 2 et 3, la borne 3 correspondant au fil commun.
- \
- . Cette disposition peut être appliquée d'une part
- (J) Eu effet la résultante de oh3 et de oc( est oh2, prolongement de oa et qui, ajoutée à celle-ci, donne h2at D’autre part, la résultante de c2hx et de c2c3 est Mc3.
- aux générateurs et aux moteurs, d’à-utre. part, aux transformateurs.
- S'il s'agit de réaliser une machine à courants alternatifs, qui puisse être indifféremment reliée soit à un réseau triphasé, soit à un réseau diphasé, on peut employer le montage qui vient d’être décrit. Le même montage peut aussi être employé quand une machine triphasée existante doit être transformée en une machine diphasée.
- Les bobines, auxquelles correspond la tension <xe dans deux des phases, ne s'étendent que sur une partie du pourtour de la machine et forment une répartition dissymétrique de la charge. Ceci est d'ailleurs sans inconvénient, comme dans les montages connus en étoile-triangle, si le nombre des pôles n’est pas trop petit.
- La disposition que nous venons de décrire trouve aussi son emploi, dans tous les cas on il s'agit d'effectuer la transformation de courants triphasés en courants diphasés ou inversement. Jusqu’à présent on a le plus souvent employé, dans ce but, le montage Scott de 2 transformateurs monophasés.
- Or, l'artifice ci-dessus permet d'effectuer la même transformation à l'aide d'un transformateur triphasé unique,et tout transformateur triphasé existant pourrait être disposé, par le simple emploi de bornes de connexion intermédiaires, pour débiter au secondaire soit des courants triphasés, soit des courants diphasés ou inversement, il pourrait être disposé de manière à pouvoir être relié indifféremment à un réseau triphasé ou à un réseau diphasé. Les mêmes dispositions peuvent d’ailleurs s’appliquer aux groupes de transformateurs monophasés réunis de manière à fonctionner en triphasé.
- Le second dispositif, dont nous donnons égale-la description ci-dessous, est également très simple ( *).
- On sait que l'on peut transformer les courants triphasés en courants diphàsés et inversement, au
- /WVWvVWNA
- Fig. 5.
- moyen du montage connu sous le nom de montage Scott, représenté par la figure 5. Dans ce montage,
- (*) Brevet n° 441 280, demandé le 8 mars 1912, par la Société Alsacienne de Constructions mécaniques.
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- T. XX (2* Série). — N* 47.
- les courants triphasés alimentent les primaires P de deux transformateurs monophasés, dont les secondaires T1 et T2 alimentent le réseau diphasé, le rapport de transformation de T* étant égal à i,i5 fois celui de T2.
- Une simplification de ce montage est applicable dans le cas où la tension entre fils du réseau triphasé est égale à la tension par phase du réseau diphasé. Le
- Fig. 6.
- transformateur T' est remplacé par un autotransformateur, et le transformateur T2 par une bobine de self-induction. La figure a représente ce nouveau montage ; P est la source de courants triphasés, AT l’autotransformateur et D Iabobine de self-induction, le réseau diphasé étant constitué par les phases I et IL
- La bobine de self-induction D doit être établie pour une puissance apparente égale à environ 8 % de la puissance triphasée utile et l’autotransforma-teur AT, pour une puissance interne égale à environ 8 % de la puissance triphasée utile.
- Dans le montage de la figure 6, les deux phases qui constituent le réseau diphasé conservent un point commun et ne sont pas indépendantes l’une de l’autre. S’il est nécessaire, dans certains cas, de rendre ces deux phases indépendantes, on peut employer le montage de la figure 7, dans lequel l’autotransfor-mateur est remplacé par un transformateur monophasé ordinaire T.
- J. Simey.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Recherches, sur l’hystérésis magnétique. — F. Holm. — Zeitschrift des Vereines Deulscher Inge-nieure, 26 octobre 1912.
- Les phénomènes de l'aimantation du fer s’expliquent assez aisément par la théorie moléculaire de Weber, d’après laquelle l’aimantation consiste dans l’orientation des molécules du fer, accompagnée naturellement d’un travail destiné à vaincre les forces de frottement existantes entre les molécules du fer. Cette théorie explique le retard de l’induction sur la valeur du champ magnétique qui l’engendre, ainsi que les pertes hystérétiques. Jusqu’à présent cependant on ne possède pas l’expression mathématique de ce travail d’hystérésis en fonction de l’induction nixde la valeur de l’induction elle-même en fonction du champ magnétique.
- Parmi les formules empiriques proposées, la plus répandue est celle de Steinmetz (') :
- a = y) BM|imx
- qui exprime que le travail d’hystérésis a est proportionnel à la puissance 1,6 de l'induction maxima pour les cycles d'aimantation symétriques, entre "4" Bmax et — Bmax-
- Pour les aimantations dissymétriques, c’est-à-dire dont les cycles sont compris entre deux valeurs quelconques de l’induction, B, cl B2, Steinmetz à donné une autre formule (*)
- 1,6
- où AB — B, — B2 d’après laquelle les pertes par l’hystérésis seraient
- (*) Elefclrotechiiischc Zeitschrift, 1892, p. i5g. (2) Elektrotechnische Zeitschrift, 1892, p. 5ig.
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- indépendantes de la valeur même des inductions et dépendraient uniquement de leur différence.
- La première formule a eu de nombreuses applications dansl’électrotechnique, tandis que la deuxième a été beaucoup moins employée jusqu’à présent.
- Cependant il y a actuellement un certain nombre de cas où c’est cette deuxième formule qui doit être employée; tel est, par exemple, le cas d’un moteur série à courant monophasé, dont le champ magnétique alternatif est équivalent, comme on le sait, à deux champs d’amplitude égale à la moitié du premier et tournant en sens inverse. Au synchronisme le rotor est ainsi soumis à un champ fixe qui détermine sa saturation fondamentale, et à un champ tournant par rapport au rotor donnant naissance à une aimantation alternative. L’induction résultante varie ainsi entre deux limites Bt et B2. Hors du synchronisme le premier champ cesse d’être fixe par rapport au rotor et donne lieu également à une aimantation alternative ayant la fréquence du glissement. On se trouve ainsi dans le cas de la superposition de deux aimantations cycliques de fréquences différentes donnant également lieu à une aimantation non symétrique entre les limites B, et B.3 : c’est donc la deuxième formule de Steinmetz qui doit être appliquée.
- En vue de déterminer l’exactitude de ces formules de Steinmetz, l’auteur a fait une série d’essais sur l’aimantation symétrique et non symétrique.
- Il a trouvé que la formule pour les cycles symétriques d’aimantation se vérifie très exactement et que les expériences mettent en évidence une valeur constante du coefficient
- La valeur de yj croit très rapidement lorsque la différence des inductions AB = Bi—-B2 diminue : ainsi
- +3
- Fig. î. —Cycles d’hystérésis non symétriques !i intervalles de saturation égaux, mais pour des valeurs absolues dif-
- férentes des inductions limites.
- en décrivant les cycles à partir d’une même valeur de l’induction la plus élevée,
- Bj = 14 65o.
- On a :
- YJ = (1,00189
- pour
- B2 = — 14 65o et
- yj = 0,00178
- quel que soit Bmax ; il n’y a qu’une faible augmentation de ce coefficient, pour les basses inductions (*).
- Quant aux cycles non symétriques, l’auteur les a étudiés de deux manières différentes, soit en opérant par les méthodes balistiques, entre des inductions de valeurs déterminées, soit en employant le procédé oscillographique en utilisant à la fois le courant continu et alternatif, et oscillographiant le courant et la tension
- Dans les deux cas les résultats ont été concordants et ont prouvé que la loi de Steinmetz ne peut être ici appliquée avec une approximation suffisante.
- (*) Gümlich et Rose (Elektrolechnisclie Zeitschrift, igo5, p. 5o5, etc., etc.,)ont également constaté une augmentation du coefficient yj pour les inductions faibles.
- YJ = o,oo654
- lorsque
- B2 = 4- n 83o,
- soit une valeur 3,5 fois plus élevée.
- Lorsqu’on laisse constante l’amplitude du cycle AB et que l’on décrit les cycles d’aimantation à partir des valeurs différentes de l’induction la plus élevée B„ le coefficient Y) ne conserve pas non plus une valeur constante. Le travail perdu par l’hystérésis croit lorsque l’induction la plus élevée augmente, comme l’indique la figure i, où l'on a représenté les pertes par hystérésis a en ergs en fonction de la valeur de Bj.
- L’auteur a aussi constaté que cet accroissement du coefficient des pertes hystérétiques cesse lorsque l’induction Bi atteint une très grande valeur (au-des-
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- sus du deuxième coude de la caractéristique magnétique).
- L’auteur pense que c’est en étudiant les cycles d’aimantation non symétriques, jusqu’ici négligés, que l’on aboutira à une expression mathématique des pertes par hystérésis et de la saturation en fonction du champ magnétique. S. P.
- Variation de la force électromotrice par le mouvement de l’électrolyte. — St. Procopiu. —
- Annales scientifiques de l’Université de Jassy, tome VII, 3e fasc., 1912.
- Au cours d’un travail (') sur les soupapes électrolytiques à l’aluminium, l’auteur avait observé que la force êleçtromotrice variait quand on déplaçait l’électrode dans la cellule et que cette variation s’annulait après un certain temps.
- Au premier moment, l’auteur expliqua cette variation par une couche de-^az déposée sur les électrodes, laquelle ensuite se détachait par le mouvement. Mais il avait observé aussi que le sens de la variation dépend de l’électrode déplacée.
- On pouvait aisément séparer les phénomènes pour les deux électrodes, car elles se trouvaient dans deux vases différents, dont les solutions étaient mises en communication par un siphon.
- La constance du sens a conduit l’auteur à considérer une autre cause que la couche de gaz. On n’avait pas encore donné beaucoup d’attention à ce phénomène (3). Il est vrai d’ailleurs que, si les électrodes ne se trouvent pas séparées comme dans un Daniell, alors on n’observe rien, parce que, lejihé-nomène ayant des sens contraires pour les deux électrodes, le résultat total est nul.
- Pour éliminer l’influence de la couche de gaz, l’auteur a employé :
- i° Des liquides bouillis;
- 20 Des éléments réversibles, impolarisables, pour que le courant ne donne pas des gaz aux électrodes ;
- Les mesures effectuées sur la force électromotrice étaient sans débit de courant: on employait la méthode de Poggendorff.
- Les éléments galvaniques employés ont été des éléments de concentration ou des Daniells. Dans tous ces cas, les électrodes étaient séparées dans
- (J) Exécuté au Laboratoire de Physique de Jassy, sous la direction de M. Hurmuzescu.
- (2) Ainsi, dans le livre classique de Physique de Müller-Pôuillet, A. Cohen (article Electrochimie, t, IV, p. 538) dit que par le déplacement du liquide on ne constate aucun changement sensible.
- deux vases différents. Les vases étaient en verre, parallélipipédiques, et les solutions étaient mises en Communication par un siphon.
- Les électrodes étaient en Zn, Cu, Al et les solutions en concentrations différentes étaient Zn S04, Cu S04 ou A!2 (S04)3.
- Les éléments à l’aluminium présentent un grave désavantage : les électrodes subissent des changements (l’anode surtout), qui introduisent des forces électromotrices parasites. Dans une expérience où le rapport des concentrations était ioo, on a trouvé pour la force électromotrice E = 0,084 volt. En déplaçant l’électrode positive du liquide plus concentré, on observe une augmentation de la force élec-iromotrice. Mais cette augmentation atteint une valeur limite, une valeur maxima, après laquelle, en continuant à mouvoir l’électrode, on n’obtient plus rien. D’ailleurs, on n’a pas besoin de mouvoir énergiquement l’électrode pour atteindre la valeur maxima; il suffitd’un simple déplacement après lequel on ramène l’électrode à sa position initiale. Quand on déplace lentement l’électrode, on évite réchauffement du liquide.
- En déplaçant l’électrode négative de la solution diluée, la force éleclromotrice diminue jusqu’à une valeur minima, valeur-limite qui ne peut être dépassée.
- De ses expériences, l’auteur conclut que la seule supposition plausible, le liquide étant uniforme (solutions diluées), est qu’autour des électrodes il y aurait une autre concentration que dans le reste du liquide. On doit considérer, par conséquent, une couche plus diluée autour des électrodes, une polarisation spontanée. Quand on déplace le liquide, la couche diluée s’uniformise avec le reste du liquide.
- Le phénomène est du probablement à une répulsion électrostatique. 11 est donc difficile d’imaginer, qu’en face de la couche douole de Helmholtz-Lipp-mann les deux concentrations sont en continuité. Il est plus aisé de concevoir que le passage est continu et relativement lent, jusqu’à une valeur-limite, atteinte par la masse du liquide.
- Et comme la couche double a une grandeur de 10 ” centimètres (Lippmann), la valeur de la couche appauvrie est plus grande, comme on peut le prévoir d’après le temps, relativement long (15 minutes), de diffusion, jusqu’au rétablissement de la valeur initiale.
- D’ailleurs Gouy a émis une hypothèse analogue en étudiant la tension superficielle du mercure au contact d’une solution.
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- • Si la couche en question a une valeur notable, on peut prévoir que la résistance d’un élément variera parle mouvement d’une ou des deux électrodes. Les expériences précédentes n’ont donné rien de décisif à ce sujet, à cause de la faible sensibilité des appareils employés (').
- Ainsi se dégage la triple conclusion suivante :
- i° Par le mouvement de l’électrolyte on obtient une variation de la force électromotrice;
- a0 Le sens de cette variation est parfaitement déterminé par la considération d’une couche appauvrie autour des électrodes;
- 3° Enfin, l’auteur montre qu’on peut calculer approximativement la dilution.
- Le Comité International d’Elechtrotechni-que. — C. Le Maistre. — Elektrotechnische Zeitschrift, io octobre 1912.
- Les machines et les appareils électriques ont pris une telle importance, pour la technique en général, qu’une convention internationale est devenue nécessaire pour fixer la signification des différentes expressions techniques, pour donner une classification des machines, et pour arrêter leur méthodes d’essais.
- Le premier pas vers l’entente internationale a été fait par les Américains.
- U American Institute of Electrical Engineers a créé dans ce but, en 1889, un comité présidé par M. Crocker.
- En 1901 fut fondé le British Engineering Stan-ilarts Committee sous- la présidence de M. John Wolfeetsous le patronage de la British Institution of Civil Engineers,avec MM. Preeceet ll.E. Cromp-ton comme représentants de la British Institution of Electrical Ingineers.
- Au congrès international de Saint-Louis en 1904, M. Crompton a donné une base à la classification de (*)
- (*) 11 y a déjà quelques travaux sur la variation de la résistance par le mouvement de l’électrolyte. Bosi trouva une variation, mais Hall et Nabi ont nié ce phénomène. (Voir Luther. Elektrische Leitfahigkeit der Elektrolyte, dans Winkelmann, I. IV, p. 433.)
- la puissance des machines électriques et il y fut décidé de créer un Comité permanent international dont le but serait d’étudier définitivement la classification des machines et les questions analogues.
- Tels sont les faits principaux qui ont précédé la fondation d’un comité international électrotechnique.
- Ce comité dans sa dernière réunion, à Turin, en 1911, a proposé la mise à l’étude définitive de la question suivante : Nomenclature, symbole et sens de la rotation de vecteurs, et classification de la puissance des machines.
- Pour la nomenclature, on a décidé de commencer par établir dans lés langues officielles (anglais et français) des listes des expressions employées dans chaque pays pour chaque catégorie d’appareils. Le sous-comité de nomenclature créé à Turin travaille actuellement dans ce sens ; il a tenu récemment une réunion à Paris cl son travail progresse rapidement.
- Quant aux symboles, lè comité en a adopté à Turin un certain nombre (E, R, I) (') et on continue l’étude de l’unification de la notation ainsi que du sens de rotation des vecteurs.
- De même la classification de la puissance des machines a rencontré moins de difficultés qu’on ne craignait tout d’abord, et le sous-comité formé dans ce but a déjà abouti dans sa récente réunion à Paris à d’importants résultats.
- Afin de faciliter ce travail d’unification, on a décidé à Turin de recourir d'une manière générale aux systèmes des sous-comités, qui ont pour mission de préparer pour les congrès généraux, dont le prochain aura lieu en 1913, telle ou telle autre question d’unification.
- Une vingtaine de pays ont déjà donné leur adhésion à cette idée de l’internationalisation de l’électrotechnique.
- II n’y a pas lieu de douter qu’on aboutira à des résultats pratiques importants qui faciliteront le commerce et l’industrie internationaux.
- S. P.
- j1) Voir Lumière Electrique, I. XVII, (2“ série),p. hj5.
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- •N» 47.
- VARIÉTÉS
- LES NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS DES ÉCOLES TECHNIQUES DE GRENOBLE
- L’Ecole de Papeterie.
- Les anciens élèves del’Ecole française de papeterie de Grenoble viennent de nous faire parvenir le premier numéro du bulletin de leur association, intitulé pittoresquement La Cellulose, et tiré sur papier fabriqué à l’Ecole même par les élèves. M. Barbil-lion, le distingué directeur de l’Institut Electrotechnique de Grenoble, qui assume également la direction de l’Ecole de Papeterie, a écrit pour ce premier Bulletin une préface dont nous extrayons les lignes suivantes :
- « Attirer l’attention de nos confrères sur ce nouvel organe serait chose superflue. Bien que nées d’hier, notre Ecole de Papeterie et ses premières promotions, déjà entrées dans la carrière, ont su s'attirer si vile la sympathie de tous qu’une telle présentation pourrait sembler inutile. Je suis heureux néanmoins de profiler de la nouvelle occasion qui nous est offerte pour affirmer ici, une fois de plus, quelques idées directrices en matière d’enseignument industriel, idées qui, toujours vraies, semblent avoir plus de valeur encore en une matière aussi neuve et aussi vaste que celle des enseignements relatifs au papier.
- « Oii aurait pu craindre,"semble-t-il, que la rapidité avec laquelle notre Ecole fut mise sur pied entraînât quelque irrésolution dans l’esprit des promoteurs et quelque flottement dans son organisation. Heureusement, comme nous'avons pu l’indiquer déjà à nos confrères du Papier, lors de la séance du Congrès de Tours (septembre 1907), où fut décidée la création de l’Ecole, nous avions tout prêt, à l’Université de Grenoble, un cadre d’enseignements techniques généraux ayant déjà fait ses preuves. Il nous a permis, par l’adjonction d’enseignements spécialisés convenables, d’arriver beaucoup plus vile que d’autres auraient pu le faire à un statut pour ainsi dire .définitif de la nouvelle Ecole. Nous avions du reste passé par une semblable étamine, lors de la création de nos enseignements d’Electrotechnique appliquée,
- et nous pouvons dire sans fausse modestie que notre Ecole de Papeterie a eu beaucoup à se féliciter de ne pas être née la première et de bénéficier de l’expérience déjà acquise par ailleurs. Mais si le cadre des enseignements scientifiques généraux existait, deux conditions primordiales de succès nous étaient néanmoins indispensables: la rencontre des capitaux, donc du matériel nécessaire, etplus encore, assurément, la découverte de professeurs techniciens, capables d’assurer des enseignements aussi délicats et aussi complexes que ceux de la fabrication du papier et des sciences connexes. Nous pouvons dire que nous avons été servis à souhait dans la personne de notre actuel et principal professeur, M. Favicr, dont le nom est unanimement connu et apprécié dans l’industrie du papier. Ses collègues constituent un noyau de maîtres non moins remarquables et particulièrement qualifiés pour assurer le renom de notre Ecole ou plutôt pour développer celui dent elle jouit déjà. Je suis trop heureux de rendre hommage ici même au zèle infatigable comme à la parfaite compétence de tous ces collaborateurs, à qui revient pour une très grande part l’honneur de la situation actuelle.
- « L’enseignement technique est beaucoup, mais ce n’est pas tout. A côté de notre école doit vivre et prospérer un laboratoire d’essais et de recherches, destiné à permettre la mise en application de procédés nouveaux, l’épreuve, au point de vue de la fabrication industrielle, de telle ou telle matière inédite. C’est à ce laboratoire., notre deuxième branche d’activité, que semble dévolu le rôle de lien permanent entre nos anciens élèves placés au dehors, donc entre les usines qui les emploient et l’Ecole de Grenoble, dont le plus sincère désir sera toujours de travailler pour le plus grand profit et le meilleur renom de notre chère industrie française. »
- Barbillion,
- Dh-ecteur de l’Ecole Française de Papeterie de Grenoble.
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- Le nouvel Institut Electrotechnique de l’Université de Grenoble.
- En même temps que se créait cette nouvelle école technique, des projets étaient établis en vue du nouvel Institut Electrotechnique dont l’organisation est décidée.
- Ce nouvel Institut Electrotechnique de l’Université de Grenoble, quand son organisation sera complète, comportera une surface bâtie et aménagée de plus de 9000 mètres carrés, constituant, sauf sur partie de l’une de ses faces, un îlot isolé en façade sur l’avenue Félix-Viallet, les rues Général-Motte, Championnet et des Jardins.
- Suivant les estimations les plus modérées, l’ensemble des terrains (plus de 7 000 mètres carrés) faisant partie de la donation Brenier, représente environ 85oooo francs. Quanta l’acquisition des terrains visés plus haut, elle a nécessité un débours d’environ 160000 francs. L’ensemble du terrain représente donc une valeur supérieure à un million de francs.
- Abstraction faite des capitaux représentés par le terrain, une somme totale de ^5o 000 francs a déjà été affectée à la construction des parties neuves de l’Etablissement, à l’aménagement des parties anciennes, pouvant être utilisées, et à l’achat d’une partie du nouveau matériel nécessaire.
- La ville de Grenoble a contribué pour 200000 fr., et l’État pour le reste, à la constitution du capital ci-dessus. Une stricte économie a uniformément présidé à la réalisation de ce plan d’ensemble. Bien que sa réussite soit aujourd’hui garantie par les concours cités plus haut, il est permis d’espérer que de nouveaux appuis viendront s’offrir à l’Institut, appuis particulièrement précieux pour la mise au point d'un certain nombre de services industriels, dont l’assiette n’est pas encoreaujourd’hui définitive. On peut citer, dans ce sens, comme actuellement à l’étude, un laboratoire d’essais des matériaux de construction, métaux, alliages et ciments, destiné à rendre les plus grands services à la région du Sud-Est.
- Ainsi, par l’inlassable activité .des groupements techniques, le dévouement de leurs chefs et l’intelligence des industriels régionaux, s’organise dans l’Isère un foyer de vie intellectuelle, dont le développement s’accroît sans cesse. Ce qui a si bien réussi à Nancy rendra les mêmes services demain à Grenoble, — après demain, sans doute, à Nantes.
- L'enseignement du iroid.
- L’industrie du froid se développe sans cesse, grâce notamment aux travaux d’électriciens éminents, tels que M. Maurice Leblanc, dont nous devons prochainement publier les nouvelles inventions à ce sujet. Cette nouvelle industrie offrira un débouché croissant à nos jeunes ingénieurs. Il convient donc de rappeler qu’un enseignement du froid a été institué dès 1909 par l’École supérieure d’aéronautique et de Construction mécanique.
- Il comprend :
- i° Une série de .18 conférences, par M. Marchis, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, sur les machines et installations frigorifiques;
- 20 Une série de 6 conférences par M. le Dr Maillard, professeur à la Faculté de médecine de Paris, sur la conservation par le froid des substances périssables;
- 3° Six exercices d’application (problèmes) relatifs à ces conférences;
- 4° Des travaux pratiques ;
- 5° Des visites d’usines.
- CORRESPONDANCE
- La Lumière Electrique & donné dans son numéro du 19 octobre 1912 un aperçu sur les différences de potentiel deVolta, qui sont localisées par M. J. Villey dans les couches entre un métal et sa solution électrolytique.
- M. St. Procotiu nous signale qu’une idée analogue est développée dans son travail : Variation de la for ce électromotrice par le mouvement de l’électrolyte, dont on trouvera des extraits à la page 246 du présent numéro. *
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Les filtres à air et les turbo-générateurs.
- Les progrès techniques réalisés au cours des dernières années dans toutes les branches de l’industrie ont eu pour conséquence indirecte d’augmenter, de façon considérable, les exigences des industriels, en ce qui concerne la ventilation des machines.
- On avait remarqué que l’emploi d’air non filtré, c’est-à-dire chargé de poussières, de corpuscules solides, de suie et de sable, provoque par l’agglomc-ration de ceux-ci avec l’huile de graissage un encrassement rapide et par suite l’usure et les pertes d’élanchéité des soupapes et autres parties sensibles de certaines de ces machines.
- Il fallait donc supprimer la poussière et par suite éviter les dégâts qu’elle occasionne.
- La solution adoptée, particulièrement par les Allemands, fut celle des filtres ù air, dont la construction particulièrement simple offrait des garanties de bon fonctionnement et de durabilité.
- Ce système, quidepuis plusieurs années a été appliqué dans de nombreux établissements étrangers, a donné des preuves de sa bonne marche. L’expérience acquise dans cette branche, comme dans bien d’autres, permit au bout de peu de temps de sortir de la période d’essais. La construction des filtres à air, grâce à la faveur rencontrée aussi bien dans le monde industriel que dans celui de la construction, s’améliora d’une façon particulièrement rapide et est arrivée, à l’heure actuelle, à un haut degré de perfectionnement.
- L’industrie électrique a trouvé dans cet appareil une aide très appréciable. On applique, en effet, le filtre à air aux installations de turbo-générateurs, qui emploient une grande quantité d’air pour l’entraînement de la chaleur dégagée. L’air chargé de poussières provoque rapidement l’encraSsement des enroulements des alternateurs. Il est donc très important d’éviter les tfourts-circuils provoqués par l’élévation de température. Les filtres ont, en outre, l’avantage d’éviter le travail pénible du nettoyage des enroulements.
- Enfin, un autre emploi très important des filtres à aïr naquit, dans les derniers temps, des exigences nouvelles de l’hygiène. Les filtres à air sont à l’heure
- actuelle en voie d’adoption dans une grande quantité d’installations de chauffage ou de ventilation. L’air débarrassé de poussières transporte beaucoup moins de germes morbides : ces apparejls conviennent donc particulièrement pour les installations de ventilation et de chauffage des grands établissements industriels.
- Le principe des .filtres à air est de faire passer l’air destiné à la ventilation ou au chauffage par un drap filtrant d’un tissu spécial qui retient de façon complète la poussière, la suie et, en général, tous les corps solides portés en suspension par l’air.
- Les premiers filtres furent de construction très primitive. Ils consistaient en carcasses de bois en forme de cheminées présentant une largeur d’environ i mètre, mais ayant Une hauteur de plusieurs mètres, autour desquelles étaient enroulées les toiles filtrantes. L’aspiration se faisait à l’intérieur de ces cheminées, et l’air provenant de l’ëxtérieur, en passant au travers du drap filtrant, était débarrassé de la poussière.
- Ce système présentait de graves inconvénients:
- i° II fallait, pour établir ces filtres d’air, un emplacement très considérable. Ils remplissaient souvent un local de io mètres sur 4 et d’une hauteur de 8 à io mètres ;
- Les draps filtrants une fois placés ne pouvaient plus être détachés et devaient être renouvelés aussitôt que l’encrassement-limite était atteint ;
- 3” Le montage et le démontage des draps filtrants exigeaient une main-d’œuvre trop importante ;
- 4° Enfin, ce système ne tenait aucun compte des variations atmosphériques, de telle manière que, souvent, le drap se déchirait en divers endroits.
- Afin d’augmenter la surface filtrante, tout en diminuant dans de notables proportions la grandeur des appareils, on eut alors l’idée de replier le drap filtrant sur lui-même, en zig zag, et de coudre deux à deux les bords supérieurs et inférieurs, de façon à obtenir de véritables poches qui ne présenteraient d’ouvertures qu’à la partie antérieure.
- La tension du drap filtrant était obtenue par des cadres de bois ou de jonc que l'on introduisait et maintenait fixes dans chacune des poches.
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- Ce système présentait des avantages énormes sur ses devanciers. En effet le filtre occupait un emplacement dix fois moindre, tout en offrant la même surface au passage de l’air. En outre, le remplacement du drap filtrant était de beaucoup simplifié, et sa fabrication spéciale permettait de l’employer plusieurs fois de suite après le nettoyage.
- Malgré les progrès réalisés, ce système présentait cependant encore différents inconvénients graves.
- Les cadres de bois ou de jonc, employés pour la tension des-poches filtrantes, étaient très fragiles, d’un maniement difficile; ils opposaient un obstacle à la vitesse de l’air en se trouvant sur son passage, de sorte que la surface utile du filtre était fortement diminuée.
- Enfin, les cadres et les draps, par suite des varia-
- Fig. i et a.
- tions atmosphériques, se dilataient et se rétrécissaient de façon peu uniforme, et il arrivait fréquemment que le drap filtrant se déchirait en maints endroits.
- La construction représentée (fig. i) fut la résultante des efforts réalisés, pour la suppression des cadres de bois, dangereux pour la conservation des draps filtrants.
- C’est par cette dernière construction que l’on s’est attaché, à l'heure actuelle, à supprimer les défauts des premiers filtres à air ; elle tient compte de tous les desiderata et constitue un appareil tout à fait efficace.
- Dans cet appareil, les poches filtrantes sont tendues, à leur partie antérieure, par des barres verticales 5 fixées au cadre i de l’appareil et, à leur partie postérieure, par des pièces de bois i passant dans un ourlet ménagé au fond de la poche.
- L’air, aspiré par l’installation, est obligé de traverser l’étoffe des poches filtrantes où il est débarrassé de la poussière, suie, sable, et delà plus grande partie des germes micro-organiques qu’il porte en suspension, et arrive dans la conduite d’aspiration à l’état d’air purifié.
- Afin d’assurer en tbut temps une tension uniforme des poches filtrantes, il fallait tenir compte des variations atmosphériques. Dans ce but on a introduit les barres de tension a dans les encoches d’une barre de rappel 3 ; chaque encoche est munie d’un
- ressort à boudin 6, qui compense automatiquement les différences de tension résultant de l’état atmosphérique. On assure de cette manière la tension normale individuelle des poches filtrantes, et l’on évite ainsi le déchirement des draps filtrants; ces derniers ont d’ailleurs subi également des améliorations notables au point de vue de leur résistance et de leur durabilité.
- Les avantages principaux de cette dernière construction sont donc :
- i° Suppression absolue des cadres de bois ;
- 20 Tension individuelle des poches filtrantes, même en cas de variations atmosphériques;
- 3° Remplacement particulièrement facile et.rapide des draps filtrants ;
- 4° Grand ménagement du drap filtrant, qui peut être employé de nombreuses fois et durer plusieurs années ;
- 5° Faible encombrement de l’appareil-.
- Les conditions locales déterminent généralement
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- la façon la plus pratique d’appliquer les filtres à air; suivant leur destination, ceux-ci sont construits d’après différents modèles (exemple : fig. 3).
- Si le filtre peut être établi dans les caves d’îln immeuble ou dans les fondations d’une machine, on l’entoure de maçonnerie.
- Lorsque le filtre doit être placé dans la salle des machines ou à l’intérieur, on peut l’entourer d’une caisse en fer ou bien encore d’une caisse hermétique en bois, munie à sa partie antérieure de jalousies destinées à éviter l’entrée de la pluie.
- Pour les installations de turbo-généraleurs et de ventilateurs, on emploie de grands filtres.
- En règle générale, la résistance opposée au passage de l’air par les draps filtrants est calculée de telle façon que, lorsque le drap est propre, la différence de pression devant et derrière le drap filtrant est tout au plus de i millimètre de colonne d’eau, c’est-à-dire i/io ooo d’atmosphère.
- Cette résistance peut croître, suivant l’état d’encrassement du filtre, jusqu’à 6 et même io millimètres de colonne d’eau, c’est-à-dire i /1 ooo d’atmosphère. Ceci, suivant les cas, en un laps de temps de 4 à 12 semaines. On compte ordinairement, dans les usines à marche continue de jour et de nuit, une durée de service du filtre d’air de 4 à 6 semaines. L’encrassement correspond alors à environ 10 à i5 millimètres de colonne d’eau.
- Lorsque le filtre est adapté à des machines à forte compression, comme, par exemple, des compresseurs d’air, machines soufflantes, etc., on peut tolérer une plus forte résistance du filtre parce que, dans ce cas, la perte n’a pratiquement pas, de loin, la même influence quepour les installations fonctionnant par ventilateurs.
- Lorsque le temps est très humide, en cas de brouillard, par exemple, la résistance du filtre varie “plus ou moins suivant sa situation ; cette résistance sera en tout cas plus grande que dans des conditions atmosphériques normales.
- Si l’air aspiré est habituellement humide, par exemple chargé de vapeur d’eau, on munit les filtres à air de draps filtrants d’un tissu de laine spécial, qui ne purifie pas l’air dans la même mesure que l’étoffe employée normalement, mais qui suffit cependant pour effectuer une purification suffisante.
- Il est recommandable, pour toutes les grandes installations de filtres à air, de posséder un appareil ''contrôleur de résistance. Un appareil de ce genre muni d’une échelle permet de lire une différence de ^pression de i/5 de millimètre d’eau. Il permet
- de reconnaître exactement l’état d’encrassement des filtres ainsi que là manière dont a été fait le nettoyage.
- Enfin, le nettoyage des draps filtrants peut se faire les premières fois par battage, de manière identique au battage des tapis. Plus tard, il est recommandable de faire nettoyer les filtres chimiquement, ce qui peut être fait par n’importe quelle usine de nettoyage chimique. Aucun rétrécissement du drap filtrant n’a lieu au cours de cette opération.
- Un nettoyage moins important des filtres peut se faire pendant la marche, en employant un petit appareil d’aspiration par le vide. Une installation de ce genre est facile à appliquer là où l’on dispose de l’air comprimé ou du vacuum.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- On ne peut encore dire à l’heure actuelle la tournure que prendront les événements politiques. Auront-ils les conséquences graves que d’aucuns paraissent craindre? Ou la coalition des intérêts économiques sera-t-elle plus forte que la coalition des ambitions politiques et territoriales ? Pour l’instant, tout au moins, l’industrie et le commerce des pays d’Europe, en en exceptant les peuples en conflit, ne souffrent que très indirectement d’un ralentissement de la demande. Il y a même des émissions en cours ou très prochaines. Ainsi les Usines de l’Arve émettent des obligations 4 1/2 % nets d’impôts au cours de 49° francs; la Compagnie Générale d’Électricité prépare une émission d’actions de 18 à 25 millions, les actionnaires anciens ayant, bien entendu, un droit de préférence. Les Tréfiieries du Havre semblent ne point craindre de fatiguer leurs actionnaires en leur annonçant pour l’assemblée du 7 décembre une demande d’augmentation de capital de 18 200 ooo fr. à 25 millions et éventuellement à 3o millions. Le Conseil se réserverait de choisir le moment le plus favorable à cette opération qui se limiterait actuellement à 6 800 ooo francs : le rapport nous fixera bientôt sur les motifs de cette augmentation; mais, dès maintenant, on peut l’attribuer en partie à l’accroissement des affaires qui contraignent à « l’alimentation » du fonds de roulement et à des immobilisations en outillage.
- L’Électro chimie de Bozel, qui renforce à Cham-pagney ses moyens de production par l’équipement de la chute, offre à scs actionnaires 7 5oo actions nouvelles au prix de 315 francs. La Société Suisse
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- d’industrie Électrique à Bâle procède de son côté à une émission de io millions d’obligations 5 % faisant partie d’un emprunt de 15 millions divisé en 15 ooo obligations de i ooo francs. L’actif de la Société d’industrie électrique est constitué par un portefeuille et des participations syndicales figurant au bilan pou1' 34 307 634 francs; au passif figurent 20 millions d’actions et 3o millions d’obligations, celles-ci étant du type 4 1/2 % remboursables en 1942; tandis que la nouvelle série destinée à renforcer le fonds de roulement delà Société est remboursable en 1938 et au plus tôtà partir de 1918. Les besoins de la société sont bien impérieux pour qu’elle se décide à avantager les nouveaux obligataires dans une telle proportion par rapport aux anciens qui trouveront d’ailleurs avantage à faire un arbitrage : cependant il est dit que c’est en prévision d’une hausse probable des taux qui régissent les marchés financiers et qui s’élè veront par l’importante demande de capitaux insuffi. sants pour répondre aux besoins nationaux et internationaux. 11 y a là un fait économique bien intéressant à suivre et à étudier, jusqu’à ce jour, nous avions vu dans les pays à finances saines le taux de l’intérêt s’abaisser progressivement, qu’il s’agisse de fonds d’Etats, d’obligations de chemins de fer ou d’entreprises privées. Depuis un an, comme s’il y avait une diminution dans l’offre des capitaux, ce taux se relève ; l’Etat a débuté en France; les Compagnies de Chemins de fer ont forcément la même tendance, et voici que les sociétés doivent songer à acheter plus cher leurs capitaux! L’influence des emprunts des pays à « finances avariées » suivant l’expression de M. Neymark n’est pas élrangèrc à celte évolution; peut être bien aussi la diminution de la valeur de l’argent, et par répercussion ou voie de conséquence les lois fiscales aussi bien que les lois de protection et d’assistance de la main-d’œuvre : c’est presque partout que la vie est plus chère et c’est presque partout que le capitaliste recherche un taux plus rémunérateur de ses disponibilités et de ses économies. Si nous considérons en outre le moment présent, il y a une certaine tension monétaire créée par les besoins du commerce, la crainte de la guerre et la réserve des établissements de crédit. Le taux d’escompte de la Banque de France est toujours à 4 % ; mais à Berlin, il est à 5 % ; à Vienne, hors banque il est de 5,3/8 % ; à Londres, il subsiste à 5 % , sans qu’il y ait là ou ailleurs des symptômes de détente.
- On conçoit dès lors que le taux des capitaux soit en hausse.
- ÉLECTRIQUE 283
- En son temps, nous avons signalé l’augmentation de capital de 5 à 10 millions de lafiociété d’Applica-tions Industrielles. Elle fut réalisée en mai dernier et c’est pourquoi le bilan de l’exercice 1911-1912, présenté aux actionnaires dans l’assemblée du 25 octobre, en fait mention au passif. Cependant ledit exercice n’en a point profité; et c’est de ses seules ressource s antérieures que la Société a tiré les bénéfices bruts et nets qu’elle déclare cette année. Ces ressources, comme celles de la Société Suisse d’industrie Electrique ont été consacrées à des achats de titres de sociétés de distribution d’énergie, à des participations syndicales, à des avances à des filiales; auparavant, en raison de ses liens avec la Société d’Electricité Alioth, elle avait quelque intérêt dans l’usine de Lyon et se faisait par préférence l’habile courtier en France du matériel Alioth. Depuis la fusion de cette dernière société avec la firme Brown Boveri et Cie, depuis le rachat de l’usine de Lyon par la succursale de cette dernière, la Société d’Applications Industrielles a porté davantage son activité veés le développement des Sociétés de production et de distribution d’énergie dans lesquelles elle a des intérêts. Cependant, à titre de réciprocité, la Compagnie Electro-Mécanique augmentant son capital de 5 millions, elle a souscrit une certaine part de celui-ci. Si nous appliquions aux seuls portefeuille et participations syndicales figurant au bilan pour 8478147,35 francs, les produits bruts de l’exercice s’élevant à 779 3io,46 francs, nous en déduirions un taux de placement bien inexact; mais il faut compter avec les avances consenties qui figurent dans les comptes débiteurs et les commissions diverses qui constituent un revenu non négligeable pour de semblables associations de capitaux.
- Quoi qu’il en soit, ce que nous appellerons bénéfice brut ressort cette année avec une plus-value de 65 63o francs sur l’exercicer précédent qui a permis au Conseil, tout en proposant et distribuant le même dividendede5 % ,d’amortir intégralementles comptes mobilier, installation et frais d’augmentation du capital. En résumé sur 404 509,27 francs de bénéfices nets, 25o ooo francs ou 6t % sont répartis, et i54 5o9 francs ou iq5 478 francs, y compris le report du précédent exercice, sont attribués aux réserves ou amortissements. Ceux-ci s’élèveront alors au total de 439 777 francs, soit les 8,79 % du capital primitif de 5 millions : à part les prévisions pour fluctuations du portefeuille, la Société du reste n’a pas à envisager les mêmes amortissements qu’une Société de construction, car la marche des SociétésFprotégées
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- ou soutenues n’autorise pas à envisager chez aucune d’elle la réduction du capital. Des incidents d’exploitation ont cependant affectés les résultats de la Société des Forces motrices d’Auvergne, de la Compagnie Générale d’Eclairage de Bordeaux ; d’autres, comme l’Energie Electrique du Littoral méditerranéen, ou l’Energie Electrique du Centre rémunèrent moins largement les capitaux investis. Et l’on conçoit de suite que dans l’avenir la Société d’Applications constituera une réserve pour la stabilisation de son dividende. En dehors de cela les symptômes pour l’avenir sont en faveur du développement régulier avec bénéfices assurés de la Société des Forces motrices d’Auvergne, de la Société d’Electricité de Caen, de l'Energie du Centre, de la Compagnie Electrique de la Loire, de l’Energie du Nord de .la France, de l’Est Electrique, de l’Est-Lumière, du Sud Electrique, de la Compagnie des Chemins
- de fer départementaux de la Haute-Vienne, et de la Trazione e Imprese Elettriche qui a racheté en Italie la ligne à traction à vapeur sur route qui va de Milan à Gallarate.
- Les recettes de ces diverses entreprises ont progressé, durant l’exercice 1911-1912, de 10 à 26 %, ce dernier chiffre s’apppliquant au Sud Electrique ; mais les futurs développement du port et de la région de Caen aussi bien que de la ville de Saint-Etienne font envisager des progressions plus importantes pour les années à venir. La Société d’Applications Industrielles est préparée, par ses expériences précédentes autant que par ses disponibilités, à prendre une part importante dans la direction de ces développements.
- Nous publierons in extenso dans notre prochain numéro le rapport du Conseil et le bilan de l’exercice 1911-1912. D. F,
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — L’installation de l’éclairage électrique à Méri-gnat est confiée à M. Duchainp, directeur de la station électrique d’Allernent, sur la rivière l’Ain.
- Ardennes. — Le conseil municipal de Braux a approuvé le traité avec Les Ardennes Electriques pour l’éclairage de la commune.
- Calvados. — Une enquête est ouverte à la mairie de Bretteville-sur-Laize sur la demande de M. Fortin, électricien à Thury-Harcourt, pour la distribution d’énergie électrique sur un réseau allant de Thury-Harcourt à Bretteville-sur-Laize. Ce réseau traverserait les communes de Croisilles, Espins, Fresney-le-Yieux et Bar-bery.
- Un projet d’installation de l’éclairage électrique est en préparation à Bayeux.
- Maine-et-Loire. — Le conseil municipal de Cholet a engagé des pourparlers avec la Société Nantaise pour l’éclairage électrique de la ville.
- Espagne. — A la fin du mois dernier, la Commission spéciale de lumière et d'eau de Madrid a procédé à
- l’ouverture des plis de soumission en vue de l’éclairage public par l’électricité.
- Il s’est présenté trois soumissionnaires.
- M. Doroteo Garcès, représentant de la Société Espagnole de Constructions Electriques;
- M. le marquis de Aldama, au nom de la Coopérative « Electra » de Madrid ;
- M. Manuel Allendesalazar, au nom de l’Union Electrique Madrilène.
- La Société Espagnole de Constructions Electriques présente quatre propositions à caractère alternatif pour les zones Nord-Est et Sud-Est, correspondant à autant d’organisations de l’éclairage.
- La Coopérative « Electra » propose l’installation de
- 1 210 arcs voltaïques avec leur appareillage respectif, et
- 2 400 lampes de 100 bougies, le tout relié aux réseaux de distribution qu’ont établis la Coopérative « Electra » et sa partenaire, la Société de Chamberi.
- Tout le matériel fera retour à la Ville au bout de quinze années.
- Prix : 987 à 780 pesetas pour chaque arc installé, y compris les lampes à incandescence, qui remplacent les arcs à partir de 1 heure du matin jusqu’à l’aube.
- L’Union Electrique Madrilène offre l’installation de i83 arcs voltaïques de 2 5oo bougies; 784 de 1 800 bougies et 2 3oo lampes de ioo bougies, avec le réseau dè distribution, arcs, globes, etc.
- Retour du matériel à la Ville après quinze années, comme dans la proposition précédente.
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- Prix annuel : lès arcs voltaïques de 2 5oo bougies, 876 pesetas chacun ; les arcs de 1 800 bougies, 660 pesetas chacun ; les arcs de 1 800 bougies, 660 pesetas; les lampes de 100 bougies, 48 pesetas.
- Sur ces trois soumissions, la première seulement était accompagnée du cautionnement provisoire.
- La commission étudiera ces propositions et fera son rapport au conseil.
- La Compagnie du Gaz d’Alicante a prévenu la municipalité qu’elle couperait l’éclairage public si, dans un délai d’un mois, la Ville ne lui payait pas la somme dont elle est débitrice.
- Le conseil municipal, immédiatement réuni, a décidé de rompre le contrat av.ec la Compagnie du Gaz et d’auto" riser le maire à s’entendre avec les usines d’électricité en vue de la fourniture du courant nécessaire à l'éclairage public.
- Ces décisions seront soumises à l’approbation du gouverneur civil, et aussitôt commenceront les travaux d’installation de l’éclairage public par l’électricité.
- DIVERS
- Arrêté du ministre des Travaux publics et des Postes et Télégraphes concernant l’approbation de types de compteurs d’énergie électrique.
- Vu la demande présentée parla Société Genevoise pour la construction d’instruments de physique et de mécanique, rue Gourgas, n°5, à Genève (Suisse);
- Vu l’arrêté du i3 août 1910, fixant les conditions d'approbation des types de compteurs d’énergie électrique;
- Vu l’avis du comité d’électricité en date du 25 octobre 1912;
- Sur la proposition du directeur des mines, des distributions d’énergie électrique et de l’aéronautique,
- Est approuvé, en conformité de l’article îG des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le type de compteur S. G. H. de la Société genevoise précitée, pour les calibres jusqu’à 100 ampères et 5oo volts et pour les distributions à courants alternatifs monophasés à deux fils seulement.
- Vu la demande présentée par la Société de Construction électrique, rue Molière, n° 67, à Lyon (Rhône);
- Vu l’arrêté du i3 août 1910, fixant les conditions d’approbation des types de compteurs d’énergie électrique ;
- Vu les avis du comité d’électricité en date des 27 octobre 1911 et 25 octobre 1912;
- Sur la proposition du directeur des mines, des dislri" bution d’énergie électrique et de l’aéronautiques.
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908,1c type du compteur « Isaria », modèle E, de la société précitée, pour les calibrés jusqu’à 5o ampères et 5oo volts et pour les distributions à courants alternatifs monophasés à deux fils seulement;
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 et 20 août 1908, le type de compteur « Isaria » modèle E. V. de la Société précitée, pour les calibres jusqu’à 100 ampères et 5oOi-volts et pour les courants alternatifs monophasés à deux fils seulement.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain, Paris. — .Les recettes de la première décade de novembre se chiffrent à 1 63o 791 francs et dépassent de 42 5^5 francs celles de la période correspondante de 1911. Pour une recette de 45 go3 459 francs enregistrée depuis le i01- janvier la plus-value ressort à 1 218 925 francs comparativement à l an dernier.
- Ateliers de Constructions électriques du Nord et de l'Est, Jeumont. — Les 20 000 actions nouvelles de 25o francs formant l’augmentation du capital seront émises au prix de 37a francs et réservées du 18 au 25 novembre aux porteurs actuels, à raison d’une action nouvelle pour dix anciennes ou pour deux parts.
- Marconi Wire/ess Te/egraph Cy Ltd., Londres. — Le gouvernement italien vient d’autoriser l’admission à la Bourse de Milan des actions ordinaires et privilégiées, pour un montant nominal de 1 25o 000 livres sterling, émises par la Société anglaise d’exploitation de la télégraphie sans fil, système Marconi.
- ’ CONVOCATIONS
- Compagnie d'Electricité de Marseille. — Le 28 novembre, 24, boulevard des Capucines, Paris.
- Maison Housselle et Tournaire% — Le 3o novembre, 5a, rue de Dunkerque, Paris.
- Compagnie Générale d’Electricité. — Le 3o novembre, 6, rue Chauchat, Paris.
- Société Générale de Gaz, d'Eau et d'Electricité. _ Le
- 2 décembre, 94, rue Saint-Lazare, Paris.
- Tréfileries et Laminoirs du Havre. — Le 7 décembre, 8, rue d’Athènes, Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris,
- Bulletin, octobre 1912, — Groupes eompresseurs CP-27.
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- LA LUMIERE ELECTRIQjUE
- T. XX (2* Série). -7 N® 47.
- Compagnie de Chauffage et de Nettoyage par l’Electricité, 3i bis, rue Daru, Paris.
- La chaleur par l’électricité. 1
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 27 novembre, à 14 h. 1/2, aux chemins de fer de l’État, 20, rue de Rome, à Paris, adjudication de la fourniture d’énergie nécessaire à l’électrification de la banlieue et aux installations des chemins de fer de l’État dans la région parisienne.
- Il sera procédé, en séance publique, par la commission réunie à cet effet, au siège de l'Administration, 20, rue de Rome (ancienne salle des titres — entrée par la salle des pas-perdus de la gare Saint-Lazare, à Paris), dans les formes réglementaires , à l’ouverture des soumissions des concurrents admis à prendre part à l’adjudication.
- Le 4 décembre, à la Marine nationale de Toulon (Var), construction d’une station radiotélégraphique à moyenne portée, à Porquerolles. Montant 32 000 francs. — Cautionnement : 600 francs. — Renseignements : bureau de la direction des travaux hydrauliques, à Toulon, ainsi qu’à Paris, au Ministère de la Marine.
- BELGIQUE
- Jusqu'au 26 novembre, à la Société de l’Exposition, rue des Moineaux, à Gand, soumissions recommandées pour l’installation, l’entretien et le service des pompes, moteurs électriques, tuyauteries et accessoires pour l’alimentation de la cascade de la Cour d’honneur.
- Le 8 janvier à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture et installation de : i° deux câbles et leurs accessoires destinés à relier les bureaux centraux téléphoniques de Bruxelles (rue de la Paille) et d'Anvers (rue des Frères-Cellites); — 20 un câble ‘du bureau central téléphonique de la rue Jan-Blockx, à Schaerbeek, jusqu’à Dieghem (cahier des charges spécial n° 36oi). Soumissions recommandées le 4 janvier.
- ESPAGNE
- La ville de Tolède reçoit les offres pour l'éclairage de la ville par l’électricité pendant dix années, à partir du ier janvier 1913, contrat éventuellement renouvelable.
- L’administration municipale de Madrid reçoit les off res pour la fourniture du matériel électrique et autres articles nécessaires aux services de ladite administration pour l’exercice 1913-1914.
- PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant i J.-B. Noübt.
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- TfmM*4Mtrito« aafléi
- SAMEDI,30 NOVEMBRE 1912;. ; « Tom* XXJ(*« série). — N* 48.
- La
- s
- Lumière Electrique
- Précédemment
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction: des articles de La. Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 267. — J. Simey. L’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest-Etat, p. 2Ü9. — J. Reÿval. Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France (suite), p. 269:
- Extraits des publications périodiques.— Théories et Généralités. Conductibilité intermittente des minces couches électriques, E. Branly, p. 268. — Arcs et lampes électriques. Sur des phénomènes de pseudo-résonance électrique, M. G. Claude, p. 270. — Télégraphie et Téléphonie. Mesure de l’équilibre des circuits téléphoniques, Bêla Gati, p. 270. —Variétés. L’électrification du réseau des tramways de la Compagnie générale des Omnibus de Paris, p. 272. —= Le premier congrès international d’électroculture, p. 275. — Bibliographie, p. 276. — Brevets. Procédé de récupération en traction monophasée, p. 278. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Riveuse transportable électro-hydraulique, p. 280. — Etudes Economiques, p. 282. — Renseignements commerciaux, p. 284.— Adjudications, p. 287.
- EDITORIAL
- U électrification des lignes de banlieue de VOuest-Étal a été résolue sous l’influence de considérations complexes, d’ordre économique et technique, dont nous n’avons donné qu’un aperçu très sommaire quand il a été rendu compte, dans cette Revue, des essais des nouvelles automotrices sur la ligne de Versailles.
- A l’aide de documents puisés aux sources les mieux qualifiées, M. J. Simey revient aujourd’hui sur cette genèse du projet d’électrification, en analysant de plus près les causes multiples qui ont rendu nécessaire cette grande entreprise. On trouvera d’abord dans les documents mis en œuvre dans cette étude les chiffres éloquents qui caractérisent la situation inextricable, l’impasse
- économique où se trouvait engagée l’exploitation de la gare Saint-Lazare. Mieux qu’un long rapport, un court schéma montre ensuite les avantages décisifs du train électrique sur tous les trains à vapeur- au point de vue de la capacité de transport, comparée à la longueur de quai occupée.
- M. J. Simey achève par quelques renseignements complémentaires sur l’aménagement électrique des automotrices, conçu, ainsi qu’on le sait, d’après le système série-parallèle Sprague-Thomson-Houslon.
- La description de l’usine centrale de Was-quehal se termine par l’examen des machines électriques, du tableau de distribution, et des bâtiments annexes. Nos lecteurs con-
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- naissent ainsi tout l’ensemble imposant d’installations qui constitue le centre et le cœur de ce vaste réseau d'énergie électrique du Nord de la France, dont il sera question dans un prochain article, et qui alimente toute la région de Lille, Roubaix et Tourcoing.
- Parmi les notes récemment communiquées à l’Académie des Sciences, deux notamment méritent de retenir l’attention, tant par leur intérêt propre que par la personnalité de leurs auteurs, et aussi par leur caractère d’actualité.
- Voici d’abord, sur les radio-conductem’S, de nouvelles observations de M. Branly, qui a reproduit, avec des couGhes diélectriques minces, les phénomène^ de conductibilité intermittente qu’il avait jadis obtenus avec les grenailles métalliques. L’éminent physicien poursuit actuellement la comparaison expérimentale de ces deux sortes de phénomènes.
- D’autre part, M. Georges Claude a rencontré, dans l’étude de ses tubes luminescents au néon, des phénomènes singuliers qu’il appelle de pseudo-résonance, et qui lui ont fourni l’occasion à la fois de solutions expérimentales ingénieuses, et de considérations générales suggestives, dont nos lecteurs pourront profiter.
- M. Bêla Gati vient de faire connaître une méthode de mesure de Véquilibre des circuits
- téléphoniques à l’aide d’un bolomètre spécial ou « barretter »,qui permet de mesurer les courants de haute fréquence dont l’emplofè' est ici nécessaire. ;• • j. •> 1
- Nous" sommes heureux de pouvoir mettre dès aujourd’hui sous les yeux de nos lecteurs un résumé rapide de^ la conférence très attendue que M. A. Mariage, directeur général de la Compagnie des Omnibus, a donnée aux Ingénieurs civils, il y a huit jours à peine, sur ce sujet de grande actualité :
- Y électrification des tramways de la Compagnie.
- C’est évidemment un « signe des temps » que, en présentant ce vaste projet, M. Mariage ait pu dire que la Compagnie « ne pouvait hésiter » sur le système de traction à adopter : la traction électrique s’imposait.
- Le réseau d’alimentation est simple : qu’on se figure un triangle à peu près équilatéral avec un sommet au nord, un autre à l’est, le troisième à l’ouest. De chacun des trois sommets, une ligne de feeders va rejoindre l’une des trois centrales.
- Dans tout le détail de l’équipement, on a profité de l’expérience acquise dans l’exploitation par caniveau, dans les capitales étrangères, notamment à Washington et à Londres.
- On a adopté finalement le caniveau central à rondelle de réglage excentrée.
- Nous rendons compte sommairement ensuite du premier Congrès d'électroculture.
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- 30 Novembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ___ 259
- ^X’ËLÊGTRiFÏCÀTION DES LIGNES
- -0', .
- Nous avpns.iinçliqué précédemment les grandes lignes dû projet d’électrification delà banlieue die l'ôuést-Etat, ainsi que le principe des zones, selon lequel doit se faire l’exploitation des lignes électrifiées (*).'.. •
- Nous donnons aujourd’hui de nouvelles indications sûr cet important projet et, en particulier, sur les. raisons qui en ont déterminé la genèse, ainsi que sur les automotrices qui devront assurer le service et dont nous avons déjà'donne les principales caractéristiqués (*).
- 5 Tj NECESSITE DE L’ÉLECTRIFICATION
- Tout d’abord, les chiffres suivants montrent l’accroissement presque continu du trafic de banlieue de la gare Saint-Lazare de 1897 à «91 > j,
- Tableau I. — Trafic de la gare de Paris Saint-Lazare (Petite Banlieue) de 1897 à 1911.
- ANNÉES NOMBRE PE VOYAGEURS TRANSPORTÉS OBSERVATIONS
- 1897 55 464 000
- 1898 56 521 000
- *899 5o Cc)n 000 i
- liÇOO 65 810 000 hausse duc à l'Exposition.
- IÇfOl . 60 362 OOO
- 1962 62 5q3 000
- baisse causée par l’influence
- i9o3 61 100 000' sur la ligne d’Auteuil du Me-
- tropolitain.
- 1904 61 835 000
- 190.5 60 987 OOO baisse toujours due à Auteuil.
- tijue 64 259 OOO ’ {
- hausse clue, malgré labaisse con-
- »9°7 tinue sur Auteuil, au trafic
- 65 :>37 000 grandissant sur Versailles et Saint-Germain.
- 1908 66 000 000
- I9°9 66 780 000 Chiffres arrondis.
- 1910 67 5oo 000
- >9," 68 400 000 Voyageurs de service partiellement inclus.
- • (*) Voir Lumière Electrique, 21 septembre 1912, p.355.
- (2) Voir Lumière Electrique, 3i août et 21 septembre 1912, p. 25g et355.
- DE BANLIEUE DE L’OUEST-ÉTAT
- On voit que, de 1903 à 1910,' le nombre de voyageurs transportés s’est accru de 1 000 000 en moyenne par an. La baisse survenue en 190b, et due en grande partie à l’ouverture de la ligne n° 3 du Métropolitain, a été compensée par une hausse très sensible en 1906. L’augmentation correspondante des recettes a été de 8 % environ, mais, par suite des frais élevés qu’entraîne, pour un service de banlieue,la traction à vapeur, surtout lorsque le matériel employé est déjà assez ancien, les dépenses se sont accrues dans une proportion plus forte ; aujourd’hui ces dépensés sont sensiblement supérieures aux recettes.
- Mais ce n’est pas là la seule raison pour laquelle l’exploitation à vapeur, déjà si imparfaite actuellement, n’aurait pas tardé à devenir complètement impossible. L’intensité de la circulation des trains aux abords de la gare Saint-Lazare crée déjà uii encombrement des plus préjudiciables au bon fonctionnement du service. En effet, le nombre des circulations journalières aux abords de la gare Saint-Lazare se décompose comme suit:
- Ligne d’Auteuil, i5o circulations sur chaque voie.
- Ligne de Versailles, 218 circulations sur chaque voie.
- Ligne de Saint-Germain, 213 circulations sur chaque voie.
- Sur le pont d’Asnières seul, il passe en moyenne dans chaque sens 731 trains par jour et, certains jours, jusqu’à 760. • - .
- D’autre part, par suite de la lenteur des démarrages inhérente à l’emploi de la traction à vapeur, il a été impossible, avec ce mode de traction, de dépasser, pour les trains de banlieue omnibus, la vitesse commerciale de 25 kilomètres à l’heure et, pour les trains semi-directs et directs, celle de 35 à 45 kilomètres à l’heure.
- En outre, l’utilisation du matériel est des plus mauvaises. Ce matériel, lequel comprend actuellement environ 1 45o voitures, dont un très grand nombre à impériale, et plus de i5o locomotives, représente un capital supérieur à 35 millions et son rendement est hors de proportion avec ce chiffre.
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- En effet, avec la traction à vapeur, les nécessités du service obligent, pour éviter des manœuvres compliquées et de nature à retarder encore le service, à faire circuler les rames sans aucune modification d’unbout à l’autre de chaque ligne desservie. C’est ainsi qu’un train de 20 à 24 voitures, qui aura laissé environ plusieurs centaines de voyageurs à Asnières, d'une part, et à Bécon-les-Bruyères d’autre part, devra continuer j usqu’à Saint-Nom-la-Bretèche,où il ne conduira que 7 voyageurs, le nombre des voyageurs qui descendent entre Vaucresson et cette dernière station n’étant que de 144 au total.
- De même, le train parti de Paris-Saint-Lazare et allant jusqu’à Meulan, ne déposera à cette dernière station que 25 voyageurs, après en avoir laissé respectivement 49 et 28 aux stations précédentes de Triel et de Thun.
- D’autre part, les statistiques montrent que, sur la ligne d’Auteuil, par exemple, dans le sens descendant, le rapport du nombre des places occupées au nombre total des places offertes varie de 6,5 % (exactement 3yi sur 6000), entre 8 et 9 heures du matin, à 65 % (exactement 3946 sur 6000) entre 6 et 7 heures du soir. Sur les autres lignes de banlieue il en est de même.
- Les chiffres précédents mettent donc bien en évidence la mauvaise utilisation du matériel actuel.
- L’emploi de la traction électrique, au contraire, permettra de proportionner sans aucune difficulté la capacité des trains au nombre des voyageurs transportés. E11 effet, étant' donné que chaque train sera uniquement composé de voitures automotrices, comprenant chacune des compartiments des deux classes et une plateforme à bagages et munies de l’attelage automatique, on pourra détacher, successivement et sans aucune manœuvre, ces voitures en des points déterminés du parcours, une seule d’entre elles continuant jusqu’au terminus de la ligne.
- Enfin, une des conséquences du rachat du réseau par l’Etat, rachat annoncé longtemps avant qu’il ne fût devenu définitif, a été l’abandon presque complet, par l’ancienne Compagnie de l’Ouest, de l’entretien des voies et du matériel roulant. L’Etat, lorsqu’il a repris le réseau, s’est donc vu dans la nécessité d’envisager sans aucun retard le remplacement de ce matériel, de plus en plus impropre à assurer un service convenable.
- Or, pour des raisons qui ont déjà été exposées très longuement et à plusieurs reprises dans les colonnes de cette Revue et sur lesquelles nous ne reviendrons pas, la traction électrique est la seule qui convienne aux lignes à trafic intense et particulièrement aux lignes de banlieue.
- Toutefois nous indiquerons sommairement les principaux avantages qui, en ce qui concerne spécialement la banlieue de l’Ouest-Etat, résulteront de l’électrification de celle-ci.
- Tout d’abord, la plus grande rapidité de démarrage et d’arrêt des trains électriques permettra d’augmenter très sensiblement la vitesse commerciale, actuellement tout à fait insuffisante, ainsique nousl’avons montré plus haut. Cetavan-tage sera encore accru du fait de la suppression des manœuvres actuellement nécessaires entre l’arrivéç et le départ de chaque train. En effet, chaque locomotive doit actuellement, après avoir été dételée, remonter jusqu’aux quais à combustibles situés au delà du pont de l’Europe, où elle renouvelle sa proyision d’eau et de charbon; la même locomotive doit ensuite revenir à la gare Saint-Lazare pour être attelée en tête du train avec lequel elle doit repartir. Or, actuellement, la gare de Paris-St-Lazare ne dispose, pour faire face au mouvement intense qui résulte de toutes ces manœuvres, que de 27 voies à quais et de 4 voies de service, réparties en 4 groupes avec les affectations suivantes :
- icr groupe (voies 1 à 6 incluse) ; Auteuil et Invalides et circulation sur les voies principales Sud;
- 2e groupe (voies 7 à 10 incluse); Versailles — Marly — Moulineaux — la Garenne et circulation sur les voies principales Centre;
- 3egroupe (voies 11 à 16); Saint-Germain, Argen-teuil — Nord et circulation sur les voies principales Nord ;
- 4e groupe (voies 17a 27); ligne de Mantes par Poissy et Argenteuil et grandes lignes.
- Les trains électriques automoteurs, au contraire, feront immédiatement, dès leur arrivée, prêts à repartir, exactement comme Jes trains du Métropolitain et du Chemin de fer Nord-Sud, ce qui contribuera encore, dans une très notable mesure, au désencombrement et à l’accélération du service. D’ailleurs, le projet d’électrificàtion comporte, en dehors de la transformation du mode de traction des trains, un notable accroissement et une sensible amélioration des accès à la gare Saint-Lazare, sur lesquels nous reviendrons plus
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- loin. Enfin, il convient de signaler que les trains électriques permettront l’utilisation sensiblement meilleure du matériel et aussi que, pour un même nombre de voyageurs transportés, ils occuperont une beaucoup moins grande longueur de quai, ce qui facilitera le mouvement des voyageurs et augmentera encore la vitesse commerciale,du fàitdéla réduction de durée des stationnements.
- Nous croyons d’ailleurs intéressant, afin de rendre plus claire la comparaison entre les trains à vapeur actuels et les trains électriques futurs, de donnera cet égard quelques chiffres relatifs à lacomposition deces trains, au nombre des voyageurs transportés et à la longueur de quai occupée par chacun d’eux. Le tableau II, complété par la figure i, reproduit ces chiffres.
- Tableau II
- VOYAGEURS LONGUEUR DE QUAI PAR IOO VOYAGEURS
- Trains à vapeur. mètres !
- 16 véhicules 860 18
- 860 22
- 1 J l 5 —r- 9*4 *7
- Train électrique.
- 6 véhicules...... y°° 16
- Si l’on se reporte à ce tableau et, surtout, si l’on tient compte de ce que le matériel de banlieue actuel se compose encore, pour la plus grande partie, de voitures à impériales dont un grand nombre découvertes et inutilisées en hiver, on voit quelle amélioration considérable dans l’emploi du matériel permettra de réaliser la traction électrique.
- D’autre part, les lignes elles-mêmes seront beaucoup mieux utilisées; en effet, l’expérience montre qu’un débit de ioooo à n ooo voyageurs par heure et par ligne à double voie constitue le maximum de ce que l’on peut atteindre avec la traction à vapeur, et cela au prix de frais de traction considérables, étant donné le poids des trains nécessaires.
- Or,l’emploi de la traction électrique permet au Métropolitain et au Chemin de fer Nord-Sud de Paris d’atteindre déjà un débit supérieur, avec des trains de cinq voitures seulement, et malgré le gabarit étroit (a,40 mètres seuleTnént) et la
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- longueur restreinte (14 mètres) qu’imposent les dimensions de la voûte, et les faibles rayons de certaines courbes.
- 11 s’ensuit que, sur la banlieue de l’Ouest-État, l’emploi de trains de huit voitures automotrices, d'unè longueur individuelle de 22 à 25 mètres et d’un galaritde 3,n mètres,'permettrait d’assurer, sans aucune difficulté, le transport de 3o 000 à 40 000 voyageurs par heure sur chaque ligne, ce qui serait très largement suffisant pour faire face, non seulement aux nécessités actuelles de l’exploitation, mais encore aux possibilités de développement futur du trafic.
- Lorsque l’électrification sera complète, ce qui comportera l’achèvement des travaux actuellement en cours pour le dégagement de la gare Saint-Lazare, dont nous nous réservons d’entre tenir ultérieurement nos lecteurs, le nombre total des trains partant chaque jour’dc Paris-Saint-Lazare sera de 1 368, dont 1267 trains électriques et io 1 trains à vapeur, répartis comme suit :
- Ligne d’Auteuil : 282 trains électriques, dont 176 pour Auteuil et 106 pour le Champ-de-Mars.
- Ligne de Versailles : 339 trains électriques, dont 181 pour Versailles, 79 pour les Moulineaux, 79 pour l’Etang-la-Ville.
- LignescleSaint-Germain-Argenteuil: 351 trains électriques dont 169 vers Saint-Germain el 182 vers Argenteuil.
- Lignes de Mantes : 295 trains électriques, dont 140 vers Achères et les Mureaux et i55 vers Argenteuil et vers Conflans-Sainte-lIonorine.
- , Grandes lignes : 5i trains à vapeur, dont 10 vers Dieppe, 36 vers Mantes-Gassicouft et 5'vers la Bretagne.
- Matériel et machines : 5o trains à vapeur.
- *
- * *
- Nous nous proposerons maintenant de compléter les renseignements que nous ayons déjà donnés sur l'équipement et sur l’aménagement des automotrices électriques destinées à assurer ee service (*).
- Ces automotrices seront munies chacune de deux moteurs, d’une puissance individuelle de 25o chevaux.
- /,5o de ces moteurs sont en commande; — /,oo pour les voitures et5o de rechange; 100 seront fournis par la Compagine Thomson-Houston;
- 100 par la Société Anonyme Westinghouse; 100 par les Ateliers du Nord et de l’Est à Jeumont ; 5o par la Compagnie Générale d’Électricité de Creil; 5o par la Compagnie Electro-Mécanique du Bourget et 5o par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques de Belfort.
- Chaque voiture, partagée par un couloir central, comporte un poste de conduite à chaque extrémité (il n’y aura qu’un machiniste par convoi); sa longueur est de 23,100 mètres. L’écartement extrême entre essieux est de. 16,60 mètres. Chaque voiture est à 2 boggies et à 2 essieux par boggie (3 pour les prochaines voitures). Les portes sont glissantes, afin d’assurer le service des nouveaux quais hauts, prévus pour l’électrification de la banlieue; les voitures en construction seront munies d’undispositif pneumatique, pour la fermeture automatique et lente des portes d’accès — analogue à celui qui est appliqué sur certaines sections du «Tube «à Londres. Chaque voiture, aveè la moitié des places assises occupées, pèsera 6o| tonnes environ et comportera une charge maXima de 76 tonnes.
- L’Administration des chemins de fer de l’État vient de passer commande ferme de ioo de ces automotrices, dont 18 sont déjà construites ou en achèvement, 9 aux Ateliers de constructions du Nord de la France et Nicaise et Delcuve, à Blanc-Misseron, près de Jeumont, et 9 aux Ateliers d’Ivry; 80 ont été commandées aux Ateliers du Nord de la France (qui en feront construire 40 par la Société Lorraine Diétrich, à Lunéville) et 20 à la Compagnie de chemins de fer à Ivry. La longueur de ces 100 automotrices sera de 23,5o mètres ; elle sera portée à 25-mètres pour les futures commandes.
- Les équipements (câbleries, contrôleurs, tableaux de relais, appareils de chauffage et d’éclairage) de ces 100 voitures ont été commandés — 5o, plus 5 de rechange, à la Compagnie Thomson-Houston et 5o, plus 5 de rechange, aux Ateliers du Nord et de l’Est.
- La figure 2 reproduit le schéma d’ensemble de ces équipements, lesquels sont du système série-parallèle Spragtte-Thomson-IIouston, déjà connu des lecteurs de cette: Revue, auxquels nous en avons récemment présenté les nouveaux perfectionnements (‘).
- (*) Voir Lumière Electrique. Loc. cit.
- F) Voir Lumière Electrique, 9 novembre 1912. Sur le réglage des moteurs à courant continu.
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- La commande des compresseurs a été attribuée
- à la maison Ollivier, à Ornans (Doubs), celle
- Moteurl.
- Fia. a. — Schéma simplifié des circuits principaux des ; ' équipements. -' •
- dejs 400 premiers frotteurs nécessaires à la firme Brissonneau et Lotz, à Nantes.
- Dans chaque, voiture le nombre des places assises sera de 64 sans les strapontins et de 102
- , i " ' ; . -,
- avec les strapontins répartis jjans les couloirs et le compartiment à bagages.
- t D’autre part, lés vastes^dimensions des espaces libres’ permettront de récevoir, en outre,' dans chaque voiture environ”' i5o'’voÿà'géurs debout, de sorte que, pour les jours de grande'afïluence, la capacité de chaque automotrice pourra être portée à 25o voyageurs, et cela sans aucun danger pour la suspension, ni pour le châssis ; en effet, aux Aïelièrs d’Ivry) a5o ouvriers ont pu prendre place dans une de ces voitures, sans que l’armature du plancher ait accusé un lléchisse-. ment supérieur à 4 millimètres. Les automotrices seront ventilées et chauffées électriquement. Leur prix de revient sera de 133.000 francs par voiture. * > i.
- Dans une prochaine étude nous examinerons la question des abordsde la garé'Saint-Lazare.
- (A suivre.)
- ~ ’ . J. Simey.
- UNE GRANDE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DANS LE NORD DE LA FRANCE (Suite) {1>.
- ,v LA STATION CENTRALE GÉNÉRATRICE DE WASQUEHAL
- - Nous ayons , examiné dans le précédent ar.içle les machines thermiques de cette puissante centrale. Disons maintenant quelques mots sur son équipement électrique.
- Turbo-alternateurs et leurs accessoires. -
- La salle des machines qui renferme les turbo-alternateurs et leurs accessoires est desservie par un pont roulant électrique de 3o tonnes et de 25 mètres de portée, placé à 17 mètres au-dessus du sol.
- Les groupes turbo-alternateurs actuellement installés se décomposent comme suit :
- Deux groupes de 1 750 kilowatts = 3 5oo, système Brown-Boveri-Parsons;
- Dejax groupes de 3 5oo kilowatts = 7 000, système Brown-Boveri-Parsons ;
- pj Voir Lumière Electrique, 23 novembre 1912, p. 23i.
- Un groupe de 6 5oo kilowatts = 6 5oo, système Sulzer-Alioth;
- Un groupe de 6 5oo kilowatts = 6 5oo, système Bergmànn.
- Il y a en outre en exécution deux groupes de chacun 6 5oo kilowatts et il est prévu ensuite l’installation d’un groupe de îoooo kilowatts. '
- La puissance totale installée sera donc d’environ 45 000 kilowatts, dont i5 000 serviront de réserve et secours.
- Les turbines sont construites pour fonc-~ tionner, soit avec de la vapeur saturée sèche, soit avec de la vapeur surchauffée à 3oo° C, la pression à la valve d’admission étant de 12 kilogrammes.
- Elles sont, comme nous l’avonsdéjà indiqué, munies de condenseurs par surface avec dispositif de sûreté permettantl’échappe-ment éventuel à l’air libre en cas d’accident
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- Fig, 12, — Plateforme du tableau général.
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- au condenseur. Tout le matériel de condensation est logé dans le sous-sol de la salle des machines, entre le niveau du sol et le plancher sur lequel reposent les turbo-alter-nateürs.
- Les alternateurs donnent du courant triphasé à 5o périodes et à îo ooo volts directement.
- L’excitation des alternateurs est faite au moyen de groupes convertisseurs (3oo volts alternatif, aïo volts continu) disposés dans la salhrdes machines près du tableau de distribution. '
- En outre, en cas d’arrêt complet de l’usine, ou en cas d’accident aux excitatrices, l’excitation des alternateurs est assurée par une machine de secours (groupe électrogène auxiliaire à grande vitesse Boulte-Larbo-dière) et par une batterie d’accumulateurs, cette dernière fournissant aussi l’éclairage de secours de l’usine et de ses dépendances.
- Tableau général de distribution.
- Le .tableau général de distribution est établi à l’une des extrémités du bâtiment de la salle des machines.
- Entièrement construit en ciment armé, d’uhe largeur de 20 mètres, d’une profondeur de 10 mètres, et d’une hauteur totale de 20 mètres divisée en six étages, il rappelle à première vue, par sa façade sur la salle des machines, la disposition d’une scène ' de théâtre.
- L’heureuse harmonie de ses lignes et de ses balcons à encorbellement lui donne un aspect décoratif des plus réussis, bien que rien- n’y ait été consacré à un luxe inutile.
- Le tableau général de distribution comprend 4 parties principales réparties méthodiquement dans les six étages du bâtiment affecté à cet usage, savoir :
- ire partie. — Appareillage servant à la manœuvre des turbo-alternateurs proprement dits.
- 2e partie. —- Barres collectrices générales de courant et de distribution à 10 000 volts.
- 3° partie. — Appareillage servant à la manœuvre des divers services généraux de l’usine.
- 4° partie. —Appareillage destiné à la distribution générale des réseaux extérieurs et à leur protection.
- Les divers appareils et circuits composant ces 4 parties du tableau général sont répartis dans les six étages du bâtiment et disposés dans des niches ou cases séparées par des cloisons verticales ou horizontales en ciment armé avec couloirs de circulation et de manœuvre.
- Au quatrième étage de ce bâtiment est disposée, à trois mètres environ au-dessus du plancher de la salle des machines, la plateforme générale de manœuvre.
- Cette dernière comporte sur le devant, faisant face à la salle des machines, des pupitres dans lesquels sont disposés les appareils et leviers de commande des groupes turboalternateurs.
- A 4 mètres en arrière sont disposés les panneaux de commande de l’appareillage des feeders de départ répartis dans les divers étages du tableau.
- Enfin, de chaque côté de la plateforme sont disposés les panneaux de commande des appareils servant à la distribution des services généraux de l’usine.
- Un panneau central comporte les appareils généraux de mesure et de contrôle de l’ensemble de la production et de la distribution.
- ANNEXES DE l’usine
- Enfin l’usine comporte des annexes que nous énumérons ci-dessous :
- i° Laboratoire de mesures et d'étalonnage. — Un laboratoire d’essais, de mesures et d’étalonnage pour tous les appareils a été constitué dans la partie sud de l’usine, à l’abri des vibrations et des perturbations magnétiques. Il comprend tous les appareils étalons nécessaires aux appareils utilisés tant dans l’usine que sur les réseaux et_chez les abonnés.
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- Fig. ia bis. — Schéma du tableau de. distribution ; A[, ampèremètre sur l'excitation ; R, rhéostat d’excitation ; W, waltmètri U, voltmètre de synchronisation ; L, lampes de phase; R., relais dilïêré; I, II... groupes turbo-alternateurs.
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- a0 Atelier de réparations. — Un atelier de réparations est aménagé sous 3 travées du viaduc accédant à la salle des machines. Il est divisé en trois salles différentes dont l’une comprend là forge et la chaudronnerie, la deuxième comprend toutes les installations et machines de réparation mécanique et d’ajustage, enfin la troisième comprend l’atelier de menuiserie et les réserves d’outillage.
- 3° Concierge et bureaux. — Un bâtiment
- des contremaîtres et du personnel fixe de l’usine, est construite dans un terrain situé en face de l’usine, de l’autre côté de l’avenue Hannart; cette cité comprend actuellement 16 habitations ët sera doublée lors de l’extension de l’usine (’).,
- 6° Service téléphonique. L’usine comporte un poste central téléphonique installé dans la salle principale des machines et relié d’une façon permanente, d’une part avec les services téléphoniques publics, et d’autre
- Fig. i3. — Cité ouvrière.
- situé à l’entrée même de la cour de l’usine est réservé à un concierge magasinier pointeur et comprend en outre une salle d’attente pour les visiteurs.
- 4° Réfectoire et lavabos. — Un bâtiment contigu à la chaufferie est réservé spécialement au personnel de l’usine. Il est divisé en deux parties dont l’une comprend les vestiaires, lavabos, salles de douches et water-closets, aménagés d’une façon moderne et hygiénique; et l’autre, Comprenant le réfectoire avec ses installations de chauffage électrique pour la cuisine du personnel.
- . 5° Cité ouvrière. — Enfin, une cité ouvrière, destinée au logement du directeur de l’usine,
- part au réseau téléphonique privé de la Société permettant la communication directe avec le siège d’exploitation, les différentes sous-stations et postes de sectionnement principaux, et avec les bureaux, locaux d’exploitation de chaque exploitation desservie par la Société. . ‘
- En outre, une installation téléphonique, spéciale à l’usine, permet la communication permanente entre ses divers services intérieurs.
- (') Ces institutions sont, on le sait, très développées dans tout le Nord français : M. Reuinaux en a créé un exemple admirable aux mines de Lens,
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- Nous avons terminé ainsi ce qui concerne la description de la centrale d’énergie et de ses annexest Nous allons maintenant
- passer à celle du réseau de distribution. [A suivre.)
- J. Reyval.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Conductibilité intermittente des 'minces couches diélectriques. — E. Branly. — Comptes Rendus, ii novembre 191a.
- En disant qu’nn radiocondlicteur est un contact imparfait, on laisse entendre qu’il y a, dans la région du contact, un espace trouble qui est le siège de modifications introduites d’abord par les courants de l’étincelle, puis par le choc. En énumérant les hypothèses qui sont susceptibles d’être invoquées pour une explication du genre de conductibilité observé, l’auteur s’est attaché autrefois de préférence à l’une d’elles : la conductibilité d’un radiocohducleur est la conductibilité du diélectrique mince interposé entre les deux conducteurs du contact imparfait, et les phénomènes spéciaux observés sont particuliers à la conductibilité de couches diélectriques de très faible épaisseur. Les résultats actuellement présentés paraissent confirmer l’hypothèse formulée. La conductibilité des couches minces diélectriques est progressive et elle varie avec leur compression.
- Résultats. — Production de la conductibilité. — loutes les lames minces se sont montrées conductrices pour une certaine pression, généralement inférieure à un demi-kilogramme par centimètre carré et souvent beaucoup plus faible avec une force électromotrice suffisante. Leur conductibilité s’est montrée, dans une certaine mesure, comparable à la conductibilité des conducteurs métalliques; il n’y avait pas de polarisation et la déviation du galvanomètre était, pour de petites forces électro-motrices, proportionnelle à la force électromotrice, doublant, triplant en même temps qu’elle.
- On faisait, autant que possible, d’abord usage de la pile thermo-électrique. Lorsque la conductibilité venait d’êire établie par pression et que la déviation du galvanomètre était encore loin d’atteindre la'
- déviation maximum, on maintenait, à un certain moment la pression fixe et l’on effectuait les mesures des déviations. La déviation maximum était celle qu’011 obtenait en laissant en dehors du circuit les disques et le diélectrique ; la comparaison des déviations maxima donnait, comme on l’a vu, les rapports des forces électromotrices des piles.
- Alors même que la pression était maintenue fixe, il y avait habituellement tendance à un accroissement de conductibilité; cet accroissement de conductibilité était accompagné de quelques oscillations et l’on devait alors effectuer rapidement les mesures. On notait les nombres correspondant à 10, puis à 4 éléments thermo-électriques. Pour ces éléments, il y avait constamment proportionnalité de la déviation à la force éleclromotrice, elle se poursuivait souvent avec l’élément zinc-cadmium, rarement avec l'élément Daniell ; avec ce dernier la déviation était habituellement trop forte. L’accroissement très notable de conductibilité que déterminait l’introduction momentanée de l’élément Daniell dans le circuit des disques persistait en grande partie quand on revenait aux éléments thermo-électriques.
- La résistance de la couche mince diélectrique était obtenue en substituant, dans le circuit, des résistances au système des disques, de façon à obtenir la même déviation du galvanomètre.
- Actions de l étincelle et du choc. — Quand une conductibilité suffisante avec r, 4 ou 10 éléments thermo-électriques avait été acquise, une étincelle de décharge de condensateur produite à distancé diminuait brusquement et notablement la résistance d’une façon persistante, un choc approprié la rétablissait. Les conditions de conductibilité pour une étincelle donnée, et de choc par rapport à l’étincelle, doivent être cherchées pour obtenir le meilleur effet. Pour une même étincelle et pour un même choc qui se correspondent, la répétition des alternatives de conductibilité et de résistance se réalise régulièrement. Si l’étincelle a agi assez vivement pour donner une
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- déviation voisine du maximum, la conductibilité est devenue trop forte et l’effet du choc est insuffisant pour bien rétablir la résistance ; toutefois en réduisant le nombre des éléments thermo-électriques à un seul, l'action du choc est facilitée.
- Lorsqu’un accroissement de conductibilité avait été obtenu par l’étincelle, la proportionnalité entre les déviations et le nombre des éléments du circuit se vérifiait; la vérification avait encore lieu après le choc.
- Les diverses conductibilités : avant l’étincelle, après l’étincelle, avant le choc, après le choc, semblaient ainsi correspondre à des états de la couche diélectrique qui étaient stables à un moment donné.
- Des échantillons d’une même substance et de même épaisseur (sauf pour le mica) se comportaient à peu près de la même façon pour une même pression, autant que le permettaient toutefois les imperfections dans l’homogénéité et l’égalité d’épaisseur sur toute la couche diélectrique.
- Avec une couche extrêmement mince de vernis, la pression de conductibilité était très petite ; il a fallu faire monter la pression gazeuse sous le piston compresseur, avec une extraordinaire lenteur, pour ne pas arriver d’emblée à la conductibilité maximum, même lorsque les températures extrêmes des éléments thermo-électriques avaient été rapprochées ; on parvenait cependant à fixer des déviations qui ne dépassaient pas le tiers ou la moitié de la déviation maximum; la proportionnalité entre la déviation et la force électromotrice se vérifiait alors avec une approximation qui était, comme pour la plupart des
- autres substances, voisine de — et les effets de
- xoo
- l’étincelle et du choc avaient lieu comme à l’ordinaire. Les opérations devenaient plus aisées, avec ce vernis très mince, lorsque les faces en regard des disques étaient vernies toutes les deux comme les plateaux d’un électroscope condensateur.
- Si la couche diélectrique interposée entre les deux disques n’avait pas une minceur suffisante, en restant cependant encore très mince, il convenait d'amorcer la conductibilité en introduisant en premier lieu dans le circuit un élément Daniell. Souvent, après une très minime conductibilité, lentement et progressivement acquise sous une pression graduellement croissante, survenait un départ brusque correspondant à une conductibilité trop accentuée et, sous la même pression, les éléments thermo-électriques substitués à l’élément Daniell donnaient lieu aussi à une trop forte conductibi-
- lité. Laissant alors les éléments thermo-électriques avec les disques dans le circuit, ort faisait descendre lentement la pression pour revenir à des déviations relatives à des conductibilités beaucoup plus faibles, la proportionnalité des déviations et des forces clectromotrices était vérifiée, puis l’étincelle et le choc produisaient leurs effets normaux.
- En outre, au lieu d’interposer entre les disques une couche diélectrique débordant les disques, le disque supérieur a été muni à plusieurs reprises d’un court, prolongement cylindrique qui appuyait par une tête sphérique sur une très petite surface de la couche diélectrique ; les résultats obtenus concordaient avec ceux des couches diélectriques de large surface.
- CoMPAHAISON AVEC LES RADIOCONDUCTEURS. ----- On
- reconnaîtra que les phénomènes précédents do conductibilité intermittente obtenus avec les couches diélectriques minces sont ceux qu’avaient donnés autrefois les poudres et grenailles métalliques, entre électrodes métalliques, les colonnes de billes et de disques et aussi les dispositifs à un seul contact, où l’isolant était soit un oxyde, soit un sulfure, soit de la résine : conductibilité par étapes, par serrage graduel des électrodes; effet de l'étincelle pour une petite conductibilité, puis effet contraire du choc, le choc étant souvent imperceptible; sensibilité maximum à l’étincelle et au choc pour un serrage obtenu par tâtonnements ; amorçage de la conductibilité par une force électromotrice supérieure à la force électromotrice de régime. Les expériences actuelles localisent mieux les effets dans la couche diélectrique interposée et elles permettent des mesures régulières. D’ailleurs, la comparaison peut être faite plus ou moins aisément avec tous les radioconducteurs et, en particulier, avec le plus vulgaire, le tube à limaille.
- Pour l’endre la comparaison plus facile, et la présenter de la façon la plus générale, on peut signaler l’emploi d’un tube à limaille de zincite qui a l’avan tage d’offrir réunies, d’une façon bien apparente, toutes les propriétés des différents radioconducteurs, dans les diverses conditions de leur emploi.
- Parfois une étincelle donne lieu à une augmentation de la résistance de la lame mince diélectrique, tandis que le choc consécutif entraîne une diminution. Le choc avant l’étincelle détermine souvent une augmentation de résistance, mais il peut aussi conduire à une diminution.
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- 270 LA LUMIÈRE
- ARCS ET LAMPES ÉLECTRIQUES
- Sur des phénomènes de pseudo-résonance électrique. — G. Claude. — Comptes Rendus, u novembre, 1912.
- Au cours de ses recherches sur les tubes luminescents au néon, l’auteur a été amené à étudier l’emploi de condensateurs montés en série avec les tubes au néon. Il a, à ce propos, placé sur une différence de potentiel alternative de 4 000 volts (5o périodes : s) un circuit constitué par le montage en série d’un condensateur de 0,67 microfarad, d’un ampèremètre thermique de 2 ampères et d’un nombre variable de tubes à néon de 7,50 mètres de long et 4 centimètres de diamètre. Or il a eu la surprise de constater que, contrairement à toutes les prévisions, l’intensité allait en croissant avec le nombre des tubes montés en série dans le circuit. Partie de 0,7 ampère avec le condensateur seul, l’intensité passe de 0,88 avec un seul tube, 1,10 avec deux, 1,22 avec trois et atteint 1,26 ampère pour quatre tubes en série !
- A première vue, les tubes se comporteraient donc comme une self-induction croissante avec leur nombre, neutralisant progressivement la capacité du condensateur et amenant finalement le circuit vers les conditions de sa résonance, atteinte avec quatre tubes ; mais, en réalité, la self-induction est à peu près étrangère au phénomène, et celui-ci n’est qu’une modalité d’un autre déjà étudié dans une précédente note (*) : si l’on place sur une différence de potentiel Un peu élevée, 3 000 volts par exemple, un circuit constitué par un interrupteur simple, une série de 6 lampes à incandescence et un condensateur d’une capacité telle que les filaments des lampes soient fort peu poussés, si l’on vient alors à ouvrir l’interrupteur assez peu pour qu’une étincelle puisse subsister entre ses mâchoires, l’intensité du courant qui traverse le circuit augmente, et augmente d’autant plus qu’on allonge davantage l’étincelle. L’effet obtenu était si intense que les lampes à incandescence finissaient par sauter.
- Ces phénomènes sont en réalité des phénomènes de « pseudo-résonance ». En effet, la décharge dans le premier cas, comme l’arc dans le second, ne s’amorce que quand la différence de potentiel appliquée aux électrodes atteint la valeur qui correspond à la distance explosive, valeur d’autant plus élevée que le nombre des tubes en série est plus grand; donc, le courant efficace doit augmenter avec le nombre des tubes. x
- ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série). — H? 48, :
- Pourtant, cet effet est limité à 4 tubes, et ceci' encore est naturel, car, chaque fois qu’on ajoute un » tube, on retranche environ 3oo volts, représentant, la chute aux électrodes, de la différence de potentiel qui peut apparaître au condensateur ; on tend ainsi à diminuer la charge du condensateur à chaque alternance, et cet effet peut arriver à contre-balancer l’autre, d’où un maximum de courant pour un certain nombre de tubes, qui complète l’analogie avec une vraie résonance.
- Une autre particularité curieuse du phénomène doit être signalée. Si l’on photomètre l’un des tubes en essai pendant qu’on augmente le nombre des tubes, on constate que, bien que le courant augmente' énormément, l’intensité lumineuse du tube diminue légèrement, alors que l’éclat d’une lampe à incandescence, placée dans le circuit, augmente énormément. Gela indique que l’intensité lumineuse du tube ne dépend pas de l'intensité efficace, comme il arrive pour la lampe à incandescence, mais de l’intensité' moyenne, qui, elle, diminue légèrement à mesure que le nombre des tubes augmente, puisqu’elle a. pour valeur le quotient de la charge du condensateur à chaque alternance, par la demi-période. La notion' de courant efficace n’est donc d’aucune valeur dans' le fonctionnement des tubes luminescents, et cette observation donne sa vraie signification au facteur de puissance observé dans le fonctionnement de ces tubes.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Mesure de l’équilibre des circuits tèlèpho-niques, — Bêla Gati. — Annales des Postes, Télégraphes, Téléphones, sept. 1912.
- Les mesures d’isolement en courant continu ne s’appliquent pas parfaitement aux circuits téléphoniques : l’isolement mesuré avec des courants à haute fréquence peut être 1 000 fois moindre que celui mesuré en courant continu. Il est donc nécessaire que' les mesures de circuits téléphoniques soient faites avec des courants ayant la fréquence téléphonique, car l’intensité du courant d’arrivée et par suite l’excellence de la transmission ne dépend que de l’état du circuit vis-à-vis des courants à haute fréquence.
- La figure 1 montre la mesure d’isolement; dans cette figure, M est la machine à haute fréquence; G et c, des condensateurs réglables, l’un pour un gros-
- (!) Comptes Rendus, 22 janvier, 1894.
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- sier ajustage et l’autre pour ajustage de précision; B est l’appareil dit « barretter »; les conducteurs du circuit sont reliés à l’instrument de mesure au moyen d’un interrupteur à deux directions.
- Fig. i. — Méthode de la balance pour la mesure de l’isolement et de la capacité des lignes téléphoniques.
- J oignons la branche a à l’instrument B préalablement ramené au zéro, et établissons la résonance du circuit à l’aide des condensateurs C et c (ce qui se présente au moment où on obtient le courant le plus fort). Joignons ensuite la branche b à l’instrument; si la déviation du galvanomètre n’est pas changée et si la résonance existe encore, la capacité de la branche a est égale à la capacité de la -branche b et l’isolement de la branche a est égal à l’isolement de la branche b.
- e M
- Fig. a. — Mesure de la self et de la résistance effective.
- Si la résonance persiste, mais que la déviation maximadu galvanomètre, dans le cas de la connexion avec la branche a est plus grande que dans le cas de la jonction avec ù, les capacités des branches a et b sont égales, mais l’isolement de la branche b est plus petit que l’isolement de la branche a.
- Si la résonance ne se maintient pas, mais que pour le réglage des condensateurs les déviations raaxima du galvanomètre restent égales, les isolements de chacune des branches sont égaux, mais les capacités sont dissemblables. Si nous perdons la résonance, et que de plus les déviations maxima du galvanomètre ne soient pas égales, les isolements comme les capacités de chacune des branches seront différents.
- En bouclant les conducteurs, les mesures donneront la self-induction et la résistance effective, au lieu de capacité et d’isolement. La figure a montre la mesure de self-induction et de résistance.
- La méthode de mesure est la suivante : nous con-
- nectons la branche a, du circuit et nous établissons la résonance au moyen des condensateurs G et c*, de telle façon que le galvanomètre montre la déviation maxima et nous notons les grandeurs des déviations ainsi que les valeurs des condensateurs; après cela, nous relions la branche b au lieu de la branche a : si la résonance et les déviations maxima restent identiques, les self-inductions et les résistances effectives des branches a et b sont parfaitement égales.
- Si pour les deux branches la résonance persiste, il n’est pas nécessaire de toucher aux condensateurs; si de plus dans le cas de la branche b, le galvanomètre indique une déviation moindre, les self-inductions des branches a et b sont égales, mais la résistance effective de la branche b est plus grande.
- Fig. 3. — Schéma du Barretter système Gràti.
- Si les déviations du galvanomètre sont égales, mais que nous devions régler de nouveau les condensateurs pour obtenir la résonance dans le cas de la branche b, les résistances sont alors égales, mais les self-inductions différentes.
- Enfin, s’il est nécessaire de régler différemment les condensateurs et que les déviations du galvanomètre soient différentes dans les deux cas, les résistances et les self-inductions des branches a et b ne sont pas égales.
- De cette manière nous pouvons toujours contrôler l’état des différents circuits.'
- La mesure d’induction est spécialement utile pour les lignes dont la self est artificiellement augmentée.
- La figure 3 donne le schéma des connexions du bolomètre système Gati, ou « barretter », qui convient pour la mesure des intensités de courants à haute fréquence de toutes sortes ; il permet de mesurer des intensités depuis quelques micro-ampères jusqu’à un ampère.
- D-D sont des bobines de réaction, logées à l’intérieur de la boîte de l’appareil, B-B sont des baret-ters, A-A sont des accumulateurs, G est le galvanomètre, R-R sont des rhéostats à curseur; celui de gauche a une résistance moindre et sert au premier
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- Iréglâgc de l’appareil; celui de droite, monté en parallèle avec le rhéostat de gauche, a une plus grande résistance ohmique et sert au réglage de précision de l'appareil.
- Autant que possible, les deux barretters ont la même résistance, ils ont la forme de chevilles de contact et sont, par suite, faciles à remplacer.
- On a choisi des barretters de 2 microns, de telle sorte qu'ils soient traversés par le courant d’intensité le plus favorable pour une tension de 2,2 volts, et que l'appareil fonctionne dans les meilleures conditions de sensibilité, sans qu'il soit nécessaire de loucher à la tension.
- Avant de procéder à la mesure des courants à haute fréquence, il est indispensable de, régler d'abord l'appareil lui-même. A cet effet, on com* pense d'abord les différences entre les deiix moitiés du circuit de l'appareil, de façon que l'aiguille du galvanomètre, sans shunt, reste immobile à o; on ferme ensuite le circuit dont on désire mesurer le courant (]).
- (•) Naturellement, pour mesurer les courants à haute fréquence, il est toujours nécessaire d’avoir un condensateur connecté en série avec le circuit à mesurer.
- VARIÉTÉS
- U électrification du réseau de Tramways de la Compagnie générale des Omnibus de Pa ris.
- On sait que la Compagnie générale des Omnibus de Paris procède actuellement, avec une grande activité, à l'électrification de son réseau de tramways. Nous sommes heureux de donner aujourd'hui aux lecteurs de cette Revue quelques renseignements succincts sur ces importants travaux,renseignements que nous nous proposons de compléter ultérieurement. Les indications que l'on va lire ont été empruntées à une très belle et toute récente conférence de M. A. Mariage, Directeur général de la Compagnie ('). On peut s'étonner de ce que cette électrification, que les nécessités du trafic imposaient depuis longtemps, n’ait pas été entreprise, plus lût. Cela tient aux circonstances suivantes : .
- Il faut, tout d'abord, rappeler que les premiers tramways à traction mécanique de la Compagnie générale des Omnibus sont antérieurs à 1900, c'est-à-dire qu'ils datent d'une époque où la traction électrique, bien qu’ayant déjà fait ses preuves, ne s’était pas encore universellement imposée comme aujourd'hui. Il était donc encor.e permis à cette époque d’hésiter entre les divers modes de traction. La Compagnie générale des Omnibus a donc, à ce moment, essayé des tramways àair comprimé, réguliers, mais d’un rendement médiocre, puis des tramways à vapeur.
- .(*) Communication faite à la Société des Ingénieurs Civils le 22 novembre 191U.
- Enfin, vers la mênje époque, la traction électrique par accumulateurs a été appliquée sur deux lignes.
- Il faut reconnaître que toutes ces voitures, si imparfaites qu'elles soient, ont néanmoins rendu de grands services.
- D'autre part, la concession de la Compagnie générale des Omnibus expirait, ainsi qu’on le sait, le 3i mai 1910. C'est pourquoi, pour les transformations qui ont été entreprises de 1900 à 1905, la Compagnie n'a pas voulu s'imposer les frais de rétablissement de caniveaux qui n'eussent pu être amortis en si peu de temps. Ceci explique que, lors de l'électrification de la partie extra muros de la ligne « Louvres-Versailles », on ait adopté, dans Paris, où le trolley n’était pas autorisé, la solution consistant à faire remorquer les trains électriques par des locomotives à vapeur. Ces locomotives, d'un aspect assez inesthétiques et qui sont appelées àdisparaître bientôt, ne sont autres que les anciennes locomotives à air comprimé de la même ligne, dont la puissance devenue insuffisante a nécessité cette transformation.
- En 1910, le réseau municipal de tramways, concédé à la Ville de Paris, a été de nouveau - rétrocédé parcelle-ci à la Compagnie des Omnibus ^pour une durée de 40 ans. Le cahier des charges stipulait simplement que la traction devait être mécanique, mais n’imposail aucun mode de traction particulier. Néanmoins, la Compagnie n'a plus alors hésité à adopter définitivement la traction électrique pour l’ensemble de ce réseau, dont les lignes actuelles et à venir sont au nombre de près de 40. L’emploi du trolley n'a élc autorisé que dans la banlieue et les faubourgs de là
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- capitale. Pour le centre de Paris, il ne fallait songer ni aux accumulateurs, ni aux systèmes à contact superficiel, condamnés par l’expérience. La Compagnie générale des Omnibus a donc adopté le caniveau.
- Nous allons examiner rapidement les principaux problèmes que comportait l'électrification du réseau, c’est-à-dire l’alimentation de celui-ci, l'équipement des lignes, le matériel roulant.
- ALIMENTATION DU RESEAU
- L’alimentation du réseau sera assurée par trois usines, savoir: l’usine de la Société d’Electricité de Paris à Saint-Denis, au Nord; l’usinedelaCompagnie Thomson-Houstonj à Vitry à l’Ouest, et enfin, à l’Est, l’ancienne usine d’air comprimé de la Compagnie, située à Billancourt et qui sera transformée en usine centrale triphasée.
- La première de ces usines fournira des courants triphasés à ioooo volts, les deux autres, des courants triphasés également mais à i3 5oo volts.
- De ces trois centrales principales partiront trois lignes de feeders aboutissant aux trois sommets d’un triangle, dont les côtés dessinent le réseau d’alimentation à l’intérieur de Paris. C’est le long des côtés de ce triangle que sont disposées les dix sous-stations.
- Ces sous-stations, réparties selon l’importance des parties de réseau qu’elles devront desservir, transformeront les ^courants triphasés en courant continu, à 600 volts, directement utilisé par les voitures. La disposition du réseau en triangle, selon le schéma exposé plus haut, constitue en fait un ingénieux système de bouclage qui permet, en cas d’arrêt même total de l’une des trois usines, d’alimenter toutesles .sous-stations à l’aide des deux autres. On comprendra toute l’importance de cette disposition si l’on se rappelle que, lors des inondations 1909-1910, quelques-uns des réseaux parisiens ont dû interrompre presque totalement leur service, par suite de l’arrêt de quelques-unes des usines qui les desservaient.
- Treize dépôts sont d’autre part prévus pour le remisage du nouveau matériel roulant. Dans ces dépôts on a adopté une ingénieuse disposition consistant à placer le plancher en béton armé un peu en contrebas des rails des voies de garage. Les diverses opérations d’entretien des partiesextérieures des châssis, par exemple le remplissage des boîtes à graisse, sont ainsi grandement facilitées. Le seul inconvénient consiste en ce qu’il est moins facile de monter dans les Voitures : mais en fait il n’est pas désirable que, dans un dépôt, le personnel chargé de l’entretien puisse monter trop aisément dans les voitures.
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- l’équipement des lignes
- •
- En ce qui concerne l’équipement des lignes à trolley, celui-ci ne présente rien de bien particulier. Signalons seulement qu’on a adopté la suspension élastique des fils de contact, avec renforcement de l’isolement au moyen de boules en verre. La section du fil de contact sera de 67 millimètres carrés dans Paris et de 87 millimètres carrés hors Paris.
- Par contre, dans l’établissement des caniveaux, on s’est inspiré de l’expérience acquise dans les derniers travaux de ce genre, en Franco et à l’étranger, ce qui a permis d’y apporter quelques intéressants perfectionnements. C’est ainsi qu’on a percé dehom-breùx trous dans les chaises en fonte formant l’ossature des caniveaux; on fait pénétrer le béton dans ces trous, de manière à permettre à celui-ci de faire plus entièrement corps avec l’ossature. D’autre part on a intercalé, entre lespaliersdes rails de roulement et les extrémités des chaises destinées à supporter ces rails, des semelles souples en bois de teck; ces semelles ont pour but de réduire les déformations que produit sur les chaises le passage des voitures de la ligne, par suite du martelage exercé par les rails de roulement sur ces chaises. A Londres, où cette précaution n’avait pas été prise, on a constaté que ces déformations étaient assez importantes.
- Le caniveau axial a été préféré au caniveau latéral principalement à cause de la plus grande facilité de remplacement des rails de roulement, indépendants des rails de rainure. Avec le caniveau latéral, le remplacement du rail de rainure servant au roulement est assez difficile et nécessite le démontage des isolateurs fixés à ce rail. Avec le caniveau axial, au contraire, l’usure des rails de rainure est si faible que la Compagnie n’a pas prévu leur remplacement pour la durée de la Concession actuelle.
- D’autre part, la répartition des charges est meilleure avec le caniveau axial qu’avec le caniveau latéral. Enfin la largeur de la fente du caniveau latéral doit être égale à celle de la gorge d’un rail de roulement ordinaire, c’est-à-dire de 3o à 35 -millimètres. Avec le caniveau axial, au'contraire, on peut se contenter de la largeur nécessaire au passage de l’appa-reilde prise de courant, soit a5 millimètres environ ; c’est là encore un avantage appréciable de ce dernier type de caniveau.
- Signalons enfin que, dans les nouveaux caniveaux, une rondelle excentrée a été intercalée entre chaque isolateur et le rail de contact, de manière à permettre un réglage aisé et précis de celui-ci.
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- LE MATÉRIEL ROULANT
- Lorsqu’il s’est agi de remplacer le matériel roulant, la Compagnie a procédé à une longue et minutieuse enquête sur les types de voitures les plus récemment mis en service en France et à l’étranger.
- Qüelques-uns des lecteurs de cette Revue se rappellent peut-être à ce propos que nous avons signalé la tendance actuelle à l’emploi presque exclusif de voitures à plate-forme centrale, montées sur trucks à grand empattement ou, mieux encore, sur trucks à bogies (’). On nous permettra de nous réjouir en constatant que lé nouveau matériel de la Compagnie des Omnibus vient donner une confirmation éclatante à nos prévisions.
- L’impériale, à laquelle on a reconnu les inconvénients de ralentir le mouvement des voyageurs et, en outre, d’être peu fréquentée en hiver (d’où une perte de près de 5o % des places offertes), a été bannie des nouveaux tramways comme elle l’a déjà été des omnibus automobiles.
- Le nouveau matériel roulant sera ainsi composé :
- i° aoo automotrices sur boggies à traction maxima, comportant 54 places, dont 36 assises. Ce type était évidemment l’un des mieux appropriés au service de la capitale, mais, d’autre part, l’intensité même de ce service a rendu nécessaire l’emploi de voilures de remorque. Etant donné que, en outre, un grand nombre de lignes comportent de fortes rampes, on a craint que les poids adhérents de ce type de voiture (70 à 80 % du poids total), ne fut insuffisant pour l’effort de traction nécessaire au remorquage des trains de deux voitures sur les rampes de plus de 3o millimètres par mètre, limite à laquelle on a reconnu que l’on devait restreindre l’emploi des automotrices sur trucks à traction maxima.
- Pour les rendre plus fortes, il a fallu recourir à l’adhérence totale. D’autre part l’emploi de 4 moteurs par voiture a été écarté comme trop coûteux et créant des suggestions d’entretien. C’est ce qui a amené la création du second type d’automotrice dont nous allons parler maintenant.
- %° 35o automotrices à 1 moteurs également, mais sur trucks à deux essieux à empattement de 3,6o mètres. Ce type, qui comporte 48 places dont 3o assises, est destiné aux lignes à fortes rampes et à tralic important.
- Pour sa réalisation on s’est inspiré d’un modèle
- (*) Ùumière Electrique, 18 mai 1912. J. Simky, Les châssis et les caisses des tramways.
- analogue en service à Vienne où il a donné de bons résultats, ainsi que nous l’avions déjà signalé (*).
- Les longerons du châssis de ces voitures sont en acier embouti d’une seule pièce, avec cintrage pour le décrochement de la plate-forme centrale ; ils présentent un aspect d’une grande robustesse alliée à la légèreté et à la simplicité.
- 3° 100 automotrices à tleux essieux également, mais sur trucks à plus faible empattement (3 m. 2.5). Ce type, qui offre 45 places dont 3o assises, est destiné aux lignes à faible trafic.
- 4° /»5o voitures de remorque sur bogies à roues égales, pouvant contenir 57 voyageurs dont 38 assis. La douceur de roulement de ces dernières voitures est particuliérement remarquable.
- Il s’agit donc d’un total de 1 100 voitures représentant une dépense d’environ 24 millions.
- Tous les moteurs des nouvelles voitures ont été pourvus de pôles auxiliaires pour améliorer la commutation, et aussi d’un dispositif de shuntage des inducteurs qui, cômbiné avec le couplage série-parallèle, permettra un réglage simple et économique de la vitesse.
- On peut déjà voir les deux derniers types d’automotrices en service sur la ligne « Villette-Nation » et sur le tronçon « Montreuil-Nation », amorce de la nouvelle ligne « Montreuil-République-Louvre ». Quant aux voitures de remorque, un certain nombre circulent déjà sur la ligne « Cours de Vincennes-Louvre.
- Toutes les nouvelles voitures, sauf les automotrices du 3° type, comporteront une plate-forme centrale à décrochement, ce qui, d’une part, abaissera le centre de gravité et augmentera le confort1, et, d’autre part, rendra plus rapide le mouvement des voyageurs, pour lesquels on a prévu de chaque côté une double porte. La faible hauteur du marche-pied par rapport au sol rend la montée et la descente très faciles. La disposition des compartiments intérieurs rappelle celle des nouveaux omnibus automobiles. Les banquettes sont disposées transversalement avec couloir intermédiaire. Toutefois, les dimensions du gabarit n’ont permis de disposer que de 3 places de front au lieu
- de 4. .
- L’éclairage et le chauffage seront électriques ; en outre un éclairage de secours, alimenté par une petite batterie et comportant des lampes à filaments métalliques à bas voltage, a été prévu pour le cas où le circuit d’éclairage principal viendrait à faire défaut;
- (’) J. Simey, lac. cit.
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- Les châssis des fenêtres sont larges et peuvent être baissés complètement en été.
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- Ainsi que l’on peut s’en rendre compte à l’aspect des nombreux chantiers ouverts dans Paris, les travaux sont activement poussés et il y a lieu d’espérer qu’ils seront bientôt terminés, ce qui rendra à notre capitale la liberté de sa circulation et la dotera enfin d’un réseau de tramways digne d’eile.
- En outre des deux lignes déjà citées, le trolley a été appliqué sur une grande partie du parcours des voitures actuelles à accumulateurs, sur les lignes « Yincennes-Louvre »et « Cours de Vincennes-Lou-vre», ce qui a permis d’améliorer sensiblement le fonctionnement de ces lignes.
- D’autre part, on compte que les voitures électriques viendront incessamment remplacer les voitures à chevaux sur la ligne cc Auteuil-Saint-Sulpice». Les lignes « Charenton-PIace de la République », à traction animale également, et « Cimetière Saint-Ouen-Bastille », cette dernière à vapeur, seront vraisemblablement électrifiées vers la fin de l’année courante. Enfin, on espère procéder, vers le mois de février igi3, à la transformation de la dernière ligne à chevaux, la ligne «Pantin-Opéra ».
- Etant donné d’autre part que la transformation des omnibus va être incessamment achevée, il est permis d’espérer que nous verrons très prochainement l’archaïque traction animale disparaître totale-mentdes services publics de la capitale. Il est certain qu’aucun Parisien ne la regrettera (*). J. Simey.
- Le premier congrès international d’élec-irocultnre.
- Le premier congrès international d’électroculture qui vient de se clôturer à Reims a attiré l’attention du monde savant et des agriculteurs sur les nombreuses applications désormais réservées à l’électricité en agriculture, en viticulture et en horticulture.
- Ce congrès, dont nous avons déjà parlé ((i) 2) et
- (<) Surtout lorsqu’on aura fait subir aux autobus les perfectionnements indispensables qui épargneront aux x-ues qu’ils parcourent l’excès du bruit et des trépidations..
- (2) Lumière Electrique, 12 octobre 1912, p. 57.
- auquel ont participé un grand nombre de savants et d’agronomes ainsi que plusieurs délégués des gouvernements étrangers, n’a pas compris moins de douze conférences données sur les sujets actuellement les plus en vue.
- M. F. Rasty, pour la France, M. Kovessi pour la Hongrie, M. Pilsoudsky pour la Russie, etc., ont montré tout le parti que l’on pouvait tirer de l’électricité en agriculture par la nitrification du sol, pour accélérer et pour accroître le rendement des récoltes et augmenter la qualité des produits.
- M. Armand Gautier, membre de l’Institut, délégué .par l’Académie des Sciences; M. Berthault, directeur de l’ensèignement et des services agricoles au ministère de l’Agriculture ; M. P. Lecler, ingénieur des arts et manufactures, ont insisté sur le rôle qu’est appelée à jouer l’électricité, aussi bien au point de vue de l’électro-mécanique que dans son utilisation directe comme moyen de fertilisation efficace et économique.
- L’utilisation indirecte de l’électricité, notamment dans la fabrication et le traitement des engrais (conférence de M. J. Blondin), la stérilisation électrique des liquides et produits destinés à l’alimentation (conférence de M. Jean Escard), l’utilisation de la « houille blanche » et de la « houille verte » dans les exploitations agricoles, et bien d’autres sujets plus spéciaux, ont fait l’objet de séances et de discussions importantes.
- Le congrès, présidé successivement par M. Alexandre Lonay, directeur de l’École mécanique agricole de Mous, et par M. A.-Ph. Silbernagel, président du Comité d’organisation, s’est terminé par le vote de vœux relatifs à la fondation de prix en faveur des recherches d’électroculture et à la création d’une Association internationale d’électroculture.
- Le second congrès international d’électroculture, qui doit se réunir à Paris en.191/1, rendra compte des recherches poursuivies dans l’intervalle sur les points qui méritent le plus d’être éclaircis (*).
- (i) Les comptes rendus des travaux du congrès seront
- publiés prochainement par le Comité d’organisation de l’Association internationale d’électi’oculture, 58, boulevard Voltaire, à Paris, qui donnera tous x'enseignements aux intéressés.
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- BIBLIOGRAPHIE
- II est donné une analyse des ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- Les machines asynchrones (i“> partie). Machines d’induction : théorie, calcul, construction et fonctionnement, piu E. Arnold et J.-L. La-cour, en collaboration a%'ec A. Fraenckel ; Traduction française de Gaston Dermine et Marie-Louis Paget. — Cn. Delagkavjî, éditeur, Paris. — Prix : 22 francs.
- La traduction française d’une des. œuvres maîtresses du regretté professeur Arnold et de son collaborateur M. Lacour répond, dans notre littérature électrique française, à un réel besoin.
- Comme le disaient les auteurs dans la préface de leur œuvre originale, il n’existait aucun traité réellement complet sur la théorie et la construction des machines asynchrones dont le développement n’a pqs cessé depuis plus de vingt ans.
- Les périodiques ont publié des études très nombreuses sur des questions particulières aux moteurs asynchrones ; quelques auteurs ont également résumé, sous forme très condensée, les propriétés principales de ces machines, ainsi que les éléments de leur théorie, de leur construction et de leur calcul. Toutefois il appartenait au professeur Arnold de présenter un ouvrage d’ensemble sur la question avec toute l’envergure désirable.
- Le traité de MM. Arnold et Lacour est écrit à la fois pour servir aussi bien au praticien qu’à l’étudiant, quoique la partie théorique ait reçu, pour la plupart des questions intéressant les machines asynchrones, tout le développement qu’elle mérite.
- Tous les procédés d’investigation favoris de nos savants ont été tour à tour employés, car les auteurs ont fait appel suivant les cas à la méthode analytique ordinaire, à la méthode des imaginaires et à la méthode graphique.
- De nombreuses questions nouvelles ont été également étudiées, comme il convenait de le faire dans un ouvrage d’ensemble, questions laissées de côté comme secondaires par les • spécialistes.
- La place dont nous disposons ne nous permet pas d’analyser successivement les différentes parties de l’ouvrage et nous devons nous contenter, pour donner une idée de l’ordre suivi et des questions étu-diées^de signaler les différents chapitres du livre :
- Chapitre Ier : Introduction (division des machines
- asynchrones et production des champs tournants);
- Chapitre 11 : Fonctionnement du rotor, couple^
- Chapitre 111 : Equations et constantes d’une machine, d’jnduction polyphasée ;
- Chapitre iv : Théorie analytique ;
- Chapitre v : Théorie graphique des moteurs polyphasés; 1
- Chapitre vr : Diagramme de fonctionnement du moteur polyphasé ; sa détermination par les essais à vide et en court-circuit ;
- Chapitres vu et vm : Théorie et-diagramme du moteur monophasé ;
- Chapitre ix : Influence des harmoniques du champ et du courant sur le fonctionnement d’un moteur ;
- Chapitre x et xi : Les pertes, le rendement et réchauffement d’un moteur d’induction ;
- Chapitre xu : Démarrage et réglage de la vitesse des moteurs d’induction polyphasés ;
- Chapitre xm: Même sujet pour les moteurs monophasés ;
- Chapitre xiv : Essai d'un moteur d’induction ;
- Chapitres xv et xvi : Calcul préliminaire d’un moteur et exemples de calculs ;
- Chapitre xvn : La construction d’une machine d’induction ;
- Chapitre xvm : Les applications des moteurs d’induction ;
- Chapitre xix : La génératrice d’induction ;
- Chapitres xx, xxi et xxii : Couplage en cascade de deux moteurs asynchrones, d’un moteur asynchrone avec un moteur synchrone et d’urt moteur asynchrone avec une machine à courant continu (convertisseur en cascade);
- Chapitre xxm : Quelques autres applications des machines asynchrones. (Machines d’induction à double alimentation et généralisation du couplage en cascade.)
- On voit, par cette énumération, la diversité des questions traitées, en même temps que le développement de l’ouvrage de MM. Arnold et Lacour.
- Les traducteurs, MM. Dermine et Paget, ne se sont pas contentés d’une traduction pure et simple. Comme praticiens, la lecture de l’ouvrage leur a sou-
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- vent laissé un doute sur le sens exact, et ils ont complété, dans de nombreux cas, le texte primitif pour éviter qu’il ne prête à l’ambiguité.
- MM. Dermine et Paget ont cru devoir respecter les signes de notations employés par MM. Arnold et Lacour; malheureusement ceci a pour résultat de rendre la lecture plus difficile, non pas évidemment aux praticiens (qui presque tous, par nécessité, connaissent les ouvrages du professeur Arnold), mais aux étudiants qui ne sont encore habitués qu’aux notations de leurs professeurs français.
- Etant donné que ce traité est aussi bien destiné aux seconds qu'au* premiers, il eût été préférable, à notre avis, de franciser les notations, comme l’ont fait souvent d’ailleurs les traducteurs des autres ouvrages du professeur Arnold, quitte à donner, pour les recherches bibliographiques dans les ouvrages non traduits, une table de correspondance des deux séries de notations. Les étudiants y eussent trouvé un avantage sérieux dans leurs recherches à travers l’ouvrage.
- Terminons en disant que le traité du professeur Arnold, l’un des derniers que la mort implacable lui ait permis d’écrire, laisse une rare impression d’admiration pour la somme des connaissances que leur principal auteur y a accumulées.
- Nous devons enfin féliciter l’éditeur d’avoir rompu avec l’habitude fâcheuse qui consiste à reproduire dans une traduction les figures de l'original avec leur texte. Il faut aussi le louer sur la présentation réellement irréprochable de cet important traité dont le succès est déjà très grand.
- C.-F. Guilbert.
- Le mouvement des menAbranes et des ûls flexibles.
- M. Louis Roy, dont nous avons déjà eu l’occasion de signaler les remarquables travaux de physique mathématique, a mis au point dans une série de notes présentées à l’Académie des Sciences, ou parues dans les Annales scientifiques de l'Ecole normale Supérieure et dans le Journal de Mathématiques pures et appliquées (*) un certain nombre de problèmes relatifs au mouvement des corps flexibles : membranes ou fils.
- La viscosité (2), les ondes de choc (3), dans le mouvement des membranes flexibles ; les équations générales de ce mouvement (•*), la forme de la « loi adiabatique1 dynamique » (5) qui intervient dans ce mouvement, et enfin toute la dynamique du fil flexible, tels sont les sujets sur lesquels s’est exercée la virtuosité analytique de l’auteur.
- Bien que les conséquences pratiques de ces travaux d’ordre très élevé ne soient pas sans doute appelées à se . manifester immédiatement, nous tenions à signaler celte nouvelle contribution à un des problèmes qui intéressent de plus près la téléphonie : celui des vibrations des solides élastiques.
- R. C.
- (*) Ces articles ont été réunis en deux brochures (Gauthier-Villars, Paris), consacrées l’une aux fils, l’autre aux membranes.
- (2) Comptes Rendus, 4 décembre, ign.
- (3) Comptes Rendus, 18 mars, 1912.
- (4) Comptes Rendus, i5 janvier, 191a.
- (5) Comptes Rendus, 6 mai, 191a.
- BREVETS
- Procédé de récupération, en traction monophasée. — Ateliers de constructions électriques du Nord et de l'Est. — N° 429 388, demandé le 16 juillet 1910.
- Pour résoudre le problème de la récupération en traction monophasée, on peut se servir de moteurs série que l’on excite en shunt au moyen d’un transformateur de phase. Ce procédé entraîne cependant certaines difficultés que l’on comprend facilement, en supposant tout d'abord que le transformateur de
- phase (que ce soit une machine ou un ensemble de machines et d’appareils) fournisse une tension constante en grandeur et en phase.
- En se reportant à la figure 1, on voit en P une machine à collecteur monophasée à excitation shunt. L’excitation de cette machine est engendrée par le transformateur de phase T/>, dont la tension £ est constante en grandeur et en phase, de telle sorte que la force électromotrice induite dans la génératrice est constante en phase et siinplement_propor-tionnelle à la vitesse de rotation de l’induit. Ce der-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série)'. ^ N° 48.
- nier est connecté au secondaire d’un transformateur T, dont la tension est constante en phase et réglable en grandeur.
- Si on reporte alors, sur le diagramme de la figure 2, la tension Ei aux bornes du transformateur T et la force électromotrice E2 de la machine représentée sur la figure 1, la résultante AB détermine la charge de cette machine.
- L’induit et l’enroulement .compensateur G ayant une résistance ohmiqüe R et une réactance wL, le courant J se trouve décalé par rapport à AB de l’angle cp, tel que
- o>L
- Wï=-R-
- Dans ces conditions, si l’on désire que J soit, par
- Fig. 1. — P, machine; T, transformateur; G, enroulement compensateur; Tp, transformateur de phase.
- exemple, en phase avec E1( il faut décaler E2 par
- rapport à Ei d’un angle <]/, tel que
- ta LJ
- + eV
- on voit que cet angle varie avec le courant et la vitesse de la machine.
- B
- Fig. 2. — Diagramme. Ej, tension aux bornes du transformateur;
- Eo, force électromotrice de la machine.
- En d’autres termes, pour travailler en récupération à différentes charges et à différentes vitesses avec Un bon facteur de puissance, il est nécessaire de faire varier la phase de la tension d’excitation en agissant sur le transformateur de phase.
- Or le réglage du transformateur de phase est compliqué ; le dispositif que nous décrivons permet de se passer de ce réglage. Il consiste à connecter en série avec la génératrice shunt une self négative équivalente à la self positive du circuitde travail. Le vecteur wL J disparaît, et le courant J est toujours en phase avec AB. Il suffit donc de régler, uné fois pour toutes, le transformateur de phase, de sorte que EA et E2 soient en phase, pour que le facteur de puissance soit égal à 1 à toute charge et à toute vitesse. . : ^
- ♦ *
- La self négative, qu’il est nécessaire d’appliquer, conformément aux indications qui précèdent, peut être constituée de diverses manières; en voici un exemple (fig. 3).
- IaaaaaaaaaaaaaaaJ
- c „
- Fig. 3. — I, génératrice série;
- J, courant principal ;
- P, machine principale; II, génératrice série, jouant le rôle
- de self négative.
- Sur cette figure, I représente une génératrice série entraînée à vitesse constante et excitée par le courant J, fourni Ou absorbé par la machiné principale P. La tension aux balais de cette génératrice I est donc proportionnelle au courant J et en phase avec lui. Avec cette tension, on excite uire deuxième machine série II également entraînée à vitesse constante. Le courant d’excitation, de même que la tension aux balais de la machiné II, sont proportionnels à la tension fournie pari et, par conséquent, proportionnels au courant J, mais décalés de 90° par rapport à ce dernier.
- La machine II constitue donc la self négative, à mettre eh série avec la machine principale P, pour que la tension aux balais compense le vecteur wL J.
- Il est évident qu’une seule self négative peut ser-
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- vir pour plusieurs machinés connectées en parallèle ou en série.
- Si maintenant entre le réseau et ces machines sont intercalés des appareils tels que, par exemple, des régulateurs de potentiel, comportant une certaine self, celle-ci pourra également être compensée par la self négative.
- Ônvoit donc que, la self totale du circuit de travail étant nulle, la récupération se fera aussi facilement qu’avec des machines à courant continu.
- M. K.
- Nouvelles consoles-supports en tôle d’acier emboutie pour trolleys, système Arbel.
- On se rappelle quelle résistance a rencontrée de la part de certaines municipalités l’adoption des transmissions d’énergie électrique avec le contact aérien pour la traction électrique, opposition provoquée notamment par les risques de rupture des fils et la forme disgracieuse des potences-supports.
- Pour ces dernières, les Compagnies de transport utilisent encore, à quelques variantes près, les types préconisés il y a trente ans par les promoteurs américains. Les nouvelles consolés pour fils de trolleys, que nous présentons ici, et que les établissements Arbel viennent , d’établir sur dés données fort intéressantes utilisent exclusivement la tôle d'acier emboutie, sur des profils rationnels.
- Leur forme toute spéciale (fig. i), étudiée en corrélation des efforts verticaux et latéraux compatibles avec leur emploi, en assure la bonne tenue dans les différents cas d’utilisatipn. A ces qualités s’ajoutent : une grande facilité de montage, lequel s’effectue au moyen d’étriers spéciaux, une remarquable légèreté de forme et un poids très réduit. ; •
- La section dés emboutis affecte* la forme O, qui permet d’obtenir un poids réduit de 22 à a/, kilogrammes pour le support complet, composé de la console proprement dite et de sa jambe de force assemblées au moyen de rivets; la portée, à partir du poteau d’appui est de 2,6 mètres. Les étriers de fixation sont également constitués par des emboutis en U à larges ailes et présentent en leur centre une cavité venue d’emboutissage formant demi-bague, qui embrasse l’arête de la console, afin d’obvier à
- Fig. 1.
- tout déplacement latéral : ces étriers s’établissent pour poteaux en ciment armé, ou pour mâts ^cylindriques, et leur mise en place s’effectue avec facilité. Il est d’autre part possible d’appliquer ces principes à tous les cas particuliers, en donnant à ces emboutis des courbures et des longueurs adéquates, ce qui permet d’en généraliser l’emploi.
- S. F.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (2e Série). —Il®48.'
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Riveuse transportable électro-hydraulique.
- C’est un fait bien connu que la rivure hydraulique est très supérieure, tant au point de vue pratique que par sa qualité, à toutes les autres rivures (rivure faite à la main, rivure pneumatique, rivure électrique). Il n’y a, en effet, que la rivure hydraulique qui donne des résultats irréprochables pour de gros rivets. Beaucoup d’ateliers, cependant, ont hésité à se procurer une riveuse hydraulique, en considération de son service compliqué et des nombreux et
- que. Il suffit débrancher la riveuse sur le réseau électrique de distribution de l’atelier.
- Elle procure, entre autres avantages, les suivants :
- 1. Pression constante durant toute l’opération du rivetage.
- 2. Rivure parfaite.
- 3. Suppression de toute installation accessoire. La machine peut être mise en service partout où du
- courant électrique est à disposition. Il suffit de la relier au réseau au moyen d’un câble flexible et d' une fiche de contact.
- Fig. i. —Riveuse électro-hydraulique Oerlikon en position de travail pour rivetage vertical.
- coûteux accessoires (salle de machines avec pompes et compresseurs, accumulateurs à eau, conduites à haute pression, etc.) qu’elle nécessitait jusqu’ij présent, et ont préféré les riveuses meilleur marché, tout en les sachant bien moins avantageuses.
- La nouvelle riveuse électro-hydraulique, système Oerlikon, que nous présentons ici, permet d’obtenir, sans aucune installation hydraulique accessoire, d’aussi bons résultats qu’avec la riveuse hydrauli-
- 4. Grande capacité de travail..
- 5. Dépense d’énergie minime. .
- 6. Service très simple.
- 7. Sécurité de service absolue.
- 8. Le moteur tourne continuellement dans le même sens, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire do l’arrêter ou de changer son sens de marche après chaque opération.
- 9. Suppression de toute résistance devant être
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- connectée et déconnectée durant l’opération, ou restant continuellement .en circuit. • ,
- .1 io. Suppression .de ;tous appareils électriques devant être, manœuvrés pendant .l’opération.' ; ,
- 11. Les différentes pressions maximales néces-^
- saires pour.les différents diamètres de rivet peuvent être réglées une fois pour toutes par la manoeuvre d’une simple manette commandant la valve de réglage.- j : :
- 12. La durée de la pression maximale finale sur le rivet peut être, réglée à volonté (ce .qui n’est pas le
- Enfin, la machine fonctionne dans* toutes les positions voulues (debout, suspendue, horizontalement, verticalement, de biais, etc. ) ; son moteuivpçut être facilement remplacé.par un autre, si la machine doit être branchée sur un réseau de tension différente (par exemple pour le montage des ponts sur place, etc.). • Gette intéressante machine a été ; construite jusqu’à/présent pour des pressions totales jusqu’à 4o ooo et, 42 ooo kilogrammes, suffisantes pour le rivetage'hydraulique de rivets jusqu’à 'z5 millimètres de diamètre.
- Fig. 2. —Riveuse électro-hydraulique Oerlikon suspendue verticalement au pont roulant.
- cas pour les machines dont la pression finale ri’agit que momentanément), une condition absolument nécessaire si le rivet doit bien remplir ,1e trou, et s il doit rester sous pression jusqu’à ce qu’il soit refroidi.
- i3. La distance des bouterolles est absolument arbitraire (ce qui n’est pas le cas pour les riveuses à levier coudé). Larivüré est donc parfaite même en cas d’inégalités dans l’épaisseur des tôles, dans la longueur des corps de rivet ou le diamètre des trous.
- Aux pressions indiquées pour les riveuses pneumatiques, il faut avoir soin de faire une distinction entre la pression finale calculée et la véritable pression finale ; remarquons encore que cette pression est très élastique, en considération de la compressibilité de l’air, etque par conséquent des tôles ne s’adaptant pas exactement l’une sur l’autre peuvent desserrer le rivet encore chaud, en tentant de reprendre leur forme primitive, ce «lui n’estr pas a craindre avec la rivure hydraulique.
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- «•48:
- La machine petit river 3 rivets par minute, c’est-à-dire 180 par heure, soit i 8oo par journée de travail de i o heures, si l'on admet que les ouvriers ne pèr-dent pas de temps pour l’alésage des trous, la préparation des rivets et le contrôle. Ceci n’étant, la plupart du temps, pas le cas, on peut compter, en réalité, i ooo à i 200 rivets (20 à 23 millimètres) par journée de travail de 10 heures (1 riveteur, 1 apprenti et 1 ouvrier pour chauffer les rivets).
- •k
- 4 4
- Quelques mots maintenant sur la construction et le fonctionnement.
- Le mouvement du.piston dé la presse correspond au mouvement du levier de manœuvre. Si l’on baisse le levier, le piston descend ; si on le lève, le piston remonte et rétablit automatiquement le circuit correspondant au repos de la rtïach'in'é.
- La pression peut être réglée à volonté, suivant le diamètre du rivet, au moyen de la valve de réglage. Getté valve sert en même temps de soupape de sûreté, en ce sens que le liquide que la pompe continue à refouler dans le cylindre de la presse, afin que la pression voulue soit obtenue,- retourne au réservoir par la valve de réglage. Le réservoir est
- Fig. 3.
- Un moteur électrique (courant continu, mono ou polyphasé) actionne continuellement, au moyen d’un engrenage hélicoïdal, une pompe à piston différentielle à deux valves. Le liquide, qui est d’une composition telle qu’il ne puisse pas geler, décrit continuellement un circuit fermé. Un seul remplissage de la machine est donc suffisant. Lorsqu’on manœuvre le levier du distributeur, la pompe refoule le liquide dans le cylindre delà presse, qui agira sur le rivet aussi longtemps que voulu : une condition absolument nécessaire pour l’obtention d’une bonne rivure.
- rendu hermétique par un flotteur de construction particulière.
- Les différentes parties de la machine sont disposées sur un bâti en fonte d’.acier. Ce bâti peut être placé debout sur le sol ou être suspendu par une branche en fonte d’acier, munie d’un dispositif permettant de faire travailler la machine dans toute position voulue.-
- La profondeur de la mâchoire du bâti normal est de 750 millimètres, son écartement de 400 millimètres. Le poids de la machine correspondant à ces
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- dimensions du bâti est d’environ i 3oo kilogrammes.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Le Conseil d’administration des Exploitations Électriques a rendu compte pour la première fois, le 11 novembre, des résultats de sa gestion pour la période qui s’étend depuis la constitution de la Société jusqu’au 3o juin 1912. Comme le rapport le rappelle, les Exploitations Electriques avaient d’abord racheté à la Compagnie de Traction la plupart de ses titres de Sociétés de Tramways, et levé' l’option qu’elle s’était fait donner sur divers titres d’autres sociétés de tramways. Depuis, continuant sa politique de rachat ou de participation à des affaires de même ordre, elle possède un portefeuille figurant à l’actif de son bilan pour i5 746 161 francs et dont le revenu brut est indiqué au crédit de compte profits et pertes comme s’élevant à 689 202 fr. 79; c’est du 4,37 % , insuffisant pour rémunérer le capital versé de 7654760 francs, si la Société n’avait augmenté ses profits par les redevances et les primes sur améliorations que lui paient ses filiales et par les nombreuses domiciliations qu’elle a réussi à concentrer à son siège social. De ce fait, elle a encaissé, au cours de l’exercice, 277 705 francs; puis elle a profité d’une envolée des cours des titres Tramways et Electricité en Russie pour liquider sa participation et réaliser un bénéfice qui constitue la plus grande part de l’article : bénéfices sur réalisations figurant au crédit du compte P. P. pour 100275 fr. En résumé, malgré les résultats peu brillants d’un certain nombre des Compagnies patronnées, le solde bénéficiaire s’élève à 4&i 211 francs pour un exercice de dix-sept mois. Sur celte somme, 5 % ou 22 56o fr. 56 ont été attribués à la réserve légale et 5 % ou 426 58o francs seront distribués aux actionnaires au prorata de leurs versements.'
- A titre de documentation, voici la liste des Compagnies dans lesquelles la Société a un intérêt : Tramways Électriques de Brest, Compagnie Centrale des Tramways Électriques (Perpignan et Angoulême), Tramways de Cherbourg, Tramways Electriques d’Oran, de Saint-Etienne, Tramway de Bordeaux-Bouscat au Vigean et extensions, Tramway Electrique de Bordeaux à Léognan, Tramways de Bor-deaux-Pessac, Tramways Electriques de Caen, de Châlons-sur-Marne, de Charlcville, Mézières et Mohon, Tramway Electrique d’Eu au Tréport,
- • é
- Tramways Électriques de Montpellier, de Dijon, Tramways de^îbrient, Tramways de Tours, Tramways à vapeur de Tours à Youvray, Tramways Electriques de Besançon, de Nîmes.
- La caractéristique de la plupart de ces compagnies est de se troùvèr ou de s’être trouvées, au moment du rachàt par les Exploitations Electriques, dans une période de réorganisation financière et technique, réôrganisatiôil/ljtïi'l's’est traduite pour la plupart par une rédü’CtiÔn du capital, puis une augmentation nécessitée par le peu de profits des anciens modes d’exploitation et les modifications profondes à apporter aux réseaux. Parmi elles, il en est encore qui n’ont qu’une existence précaire; elle s’explique bien d’ailleurs quand' on connaît les villes desservies et les erreurs commises autrefois dans l’adoption d’un système de traction séduisant mais défectueux. La compression des fèais généraux, la réfection des voies et du matériel roulant, la réduction du coût de la traction par des accords avec des stations centrales de distribution d’éner^e pourront améliorer les conditions de cette existence ; mais il faudra quelque temps, et aux actionnaires quelque patience.
- Trois autres affaires, qui sortent de ce cadre de l’entreprige de traction, semblent au contraire appelées à un certain avenir : c’est la Société d’Electri-cité de Picardie dont les réseaux s’étendront sur une partie de la Somme et de la Seine-Inférieure, la station centrale d’Oran et la station centrale de Lorient. Chacune de ces régions ou de ces villes est appelée à un développement industriel ou agricole intéressant et les installations cle début de 4000 kilowatts à Oran et de 1 5oo kiloAvatts à Lorient seront bientôt insuffisantes. Oran est, quant à l’éclairage, monopolisé au profit de la Compagnie du Gaz Central; mais les agrandissements et les aménagements du port sont une source de débouchés polir les emplois de la force motrice et les concessions des agglomérations avoisinantes sont à attribuer.
- Par la liste des établissements financiers qui paieront le dividende, on peut se faire quelque idée des groupes qui soutiennent les Exploitations Electriques : ce sont la Banque Commerciale et Industrielle, la Société Lyonnaise de Dépôts et de Comptes courants, Cottet et Cie de Lyon, la Banque de Bruxelles, la Banque de Paris et des Pays-Bas à Bruxelles, la Société Nancéenne, la Banque Renauld. Enfin, l’appui que l’affaire avait perdu par la mort de M. Genty, son président, lui est assuré de nouveau dans la personne de.M. Chapsal, l’ancien directeur au ministère du Commerce e,t de l’Industrie qui
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- la lumière Electrique
- a donné sa démission de ce poste pour prendre la présidence des Exploitations Electriques.
- Puisons dans le rapport de Fives-Lille, dont nous donnions dernièrement les résultats d’ensemble, quelques renseignements généraux qui permettent de suivre l’affaire. Après avoir confirmé que ses deux anciens débiteurs, la Compagnie du Sud de l’Espagne et la Compagnie d’Electro-Chimie de Bozel, se sont acquittés suivant les conventions, le Conseil expose que les prix de vente sont trop peu rémunérateurs en raison de la concurrence française et de la concurrence étrangère : rien ne compense la hausse de la main-d’œuvre et des matières premières, non plus que les préjudices causés par les retards de fournisseurs de matières premières. C’est donc à une amélioration de l’outillage que la Compagnie doit sa plus grande production et la réduction proportionnelle de ses frais généraux. Deux grands travaux : la construction du pont de Boulac, aujourd’hui terminée, et celle du viaduc d’Emplet, près de Rouen, sur la Seine, pour le passage de la nouvelle ligne de l’Etat ont occupé l’activité de l’atelier spécial des ponts. Cent seize locomotives sont sorties des ateliers durant l’exercice, mais leurs conditions d’exécution restent peu satisfaisantes car elles proviennent des commandes des exercices précédents. Cependant le Conseil reconnaît que dans cette spécialité il y a plus de régularité dans les ordres, de même que dans les commandes de wagons, ce qui est un hommage rendu aux efforts de la commission chargée de veiller à leur répartition. Enfin pour la section de mécanique et l’atelier de turbines à vapeur, qui nous intéressent tout particulièrement, il est déclaré que leur activité est très grande : dynamos, alternateurs, transbordeurs et cabestans électriques, moteurs de laminoirs pour les grandes aciéries et les compagnies minières assurant largement leur
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- fonctionnement. Nous avons dit que,-le bénéfice de l’exercice était de 3 867 584 francs, en plus-value de 205426 francs sur celui de 1910-1911. Cette proportion a été suffisante en raison dé la marche générale de l’affaire pour permettre au Conseil de porter le dividende de 40 à 45 francs. Le chiffre des travaux en cours, qui est de i3 886 840 francs, supérieur de 4 547 o5o francs à celui de l’exercice précédent, donne une idée de l’occupation des usines et concorde avec les déclarations du Conseil.
- 11 est intéressant de rappeler ici qu’une décision, du icr septembre de la Direction des douanes françaises assimile, au point de vue de l’application du tarif minimum, les turbines à vapeur aux machines à vapeur fixes à piston, selon la fiasse. Mais cette exception ne s’applique pas aux autres machines ou appareils, pompes à vapeur, compresseurs d’air ou de gaz divers, toutes les fois qu’ils ne contiendront pas un piston proprement dit.
- En même temps que chez nous une commission officielle paraît devoir reprendre l’étude de notre outillage économique et de l’amélioration des voies navigables, en Allemagne, une autre commission déclare qu’une réduction des tarifs de chemins de fer lui paraît plus avantageuse à tous points de vue que la réalisation de la canalisation de la Moselle et de la Sarre ; il s’agit en l’espèce du transport du coke et du minerai. Les conclusions de cette commission ont été adoptées et des tarifs nouveaux ont été établis. La singularité de ces décisions tient à des circonstances locales, au désir des autorités de ne pas voir baisser les recettes de chemins de fer, et ne saurait être prise en considération pour l’examen de tous les cas. Néanmoins elles sont à ne pas oublier quand on envisage un problème aussi général que celui qui occupera notre commission française.
- DF.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Algérie. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans la ville de Constantine, d’un réseau de trahways électriques comprenant les quatre lignes suivantes : du Lycée à la place Gambetta, de la gare du Chemin de fer à la place Gambetta, du faubourg El-Kan-
- tara à la place de la Halle, et de la place Nemours au camp des Oliviers.
- La concession a été accordée à M. A. Grammont, de Pont-de-Cheruy (Isère).
- Seine-et-Marne. — Est déclaré d'utilité publique l’établissement d’un tramway électrique de la gare de Fontainebleau-Avon à Saniois, formant le prolongement du tramway du palais à la gare de Fontainebleau.
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- 3Q Novembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- La Compagnie des Tramways électriques de Fontainebleau a été déclarée concessionnaire.
- 'Var. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement de deux lignes de tramways électriques entre Ollioules et le Beausset et entre Ollioules et la Seyne par Sanary. Le devis total est de i 76a 5oo francs.
- La concession a été accordée à M. Lebouvier.
- Belgique. — La Société nationale des chemins de fer vicinaux, sur les instances des communes d’Auderghem, Hoylaert, Overeyssche, Watermael, Genval et La Hulpe, va mettre à l’étude' un projet de réseau de 20 kilomètres qui relierait ces communes entre elles et se souderait aux tramways bruxellois à Boitsfort.
- Suisse. — D’après la Feuille fédérale suisse, de Berne, la loi budgétaire des chemins de fer fédéraux suisses pour 1913 comporte les dépenses suivantes : 3 millions de francs pour le tunnel du Simplon, 2 millions pour le chemin de fer du lac de Brieuz, 28 millions pour être répartis entre les cinq premiers arrondissements et 6 i5o 240 francs pour les travaux qui seront exécutés sous la surveillance immédiate du directeur général des chemins de fer fédéraux. En outre, 8 202 25o francs font l’objet d’un chapitre spécial se rapportant au matériel roulant et comprend l’achat de 33 locomotives à vapeur, une locomotive électrique, 87 wagons pour voyageurs, 2 fourgons, 3o2 wagons à marchandises et l’installation de dynamos sur 93 voitures pour l’éclairage électrique de ces wagons.
- La municipalité de la ville de Berne demande au conseil communal un crédit de 897 000 francs pour l’achat de nouveau matériel roulant pour les tramways de la ville.
- Allemagne. — Le Bureau central des chemins de fer de l’Etat, à Berlin, va donner aux ateliers de construction habituels la commande de 8 000 wagons à marchandises livrables d’avril à octobre 1913. Les prix sont majorés de 3 % environ sur ceux de l’année dernière.
- Angleterre. — h'Information annonce la fusion des lignes électriques du réseau métropolitain et des deux grandes Compagnies de tramways et d’omnibus de Londres. Les lignes électriques métropolitaines sont : la District Company, la Baker Street and Waterloo, la Charing Cross Euston and Hampstead, la Great Northern Piccadilly and Brompton, la Central London, la City and South London.
- Les compagnies absorbées représentent un capital, de 46 4io33i livres sterling, lequel se trouve réparti comme suit :
- London United Tramways.............* 3 984 93o
- London General Omnibus............ 3 2Ôo 000
- Central London.................... 4 4<>S 4°°
- City and South London............. 3 ou 829
- Metropolitan Electric Trams....... 2 o3o 944
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — La Société des Eaux et Electricité de Miribel vient d’obtenir les concessions pour l'éclairage et distribution de force dans les communes de Neyron, Saint-Maurice, Beynost, La Boisse, Montluc, Bagneux.
- Algérie. — L’éclairage électrique va être installé à Birkadem pour le i”r janvier prochain.
- Aube. — Une enquête est ouverte à la mairie de Bar-sur-Aube sur le projet de concession demandé par la Société d’Energie industrielle pour la distribution d’énergie électrique.
- Corrèze. — Le conseil municipal de Chambéret, après avoir examiné la demande de concession formulée par M. Bret et le cahier des charges déposé par celui-ci, accepte le principe de la concession. L'usine sera installée au Pont-Rouge.
- Côte-d’Or. — Des pourparlers sont engagés entre un électricien de la région et la municipalité de Selongey en vue de l’installation de l’éclairage électrique dans la Commune.
- Eure. — Dernièrement a eu lieu, àla mairie de Saint-Aquilin-de-Pacy, une réunion des maires de la région s’intéressant à la création d’un secteur électrique dans la vallée de l’Eure. 60 communes environ étaient représentées.
- M. Lavril, maire de Saint-Aquiliu, président du comité d’études, a rendu compte des démarches effectuées et des renseignements recueillis.
- On a décidé ensuite à l’unanimité de former un syndicat de communes. Ce syndicat traitera avec la Société qui aura la concession ; il aura d’autant plus de force qu il représentera un grand nombre de communes.
- Gard. — Le conseil municipal de Beaucaire après avoir pris connaissance des résultats de l’enquête à laquelle a été soumise la demande de concession d’une distribution publique d’énergie électrique formée par la Compagnie l’Union des gaz a autorisé le maire à signer sans retard avec cette Compagnie l’acte de concession.
- Gironde. — On annonce qu’une très importante Com-
- Metropolitan District, London Electric.....
- Liv. cl. i3 293 238 ........ 16 433 990
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- 286 LA., LUMIERE ÉLECTRIQUE
- pagnie d’éclairage électrique aurait l’intention de proposer à la ville de Libourne d’installer l’électricité.
- CetteCompagnie prendrait lieu et place de la ville en cas de procès avec la Compagnie du Gaz, le contrat avec cetté dernière société ne finissant qu’en 1915,
- Ge'rs. — Le conseil municipal de Lectoure aurait l’intention de faire installer l'électricité dans cette ville.
- Loiret. •— Le conseil municipal de Ferrières a nommé une commission pour l’étude d’un projet d’éclairage électrique.
- Loire. — Le conseil municipal de Saint-Pierre-de-Bœuf a accepté les propositions de la Société Rhône et Loire, concernant l’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Maine-et-Loire. — La municipalité de Trélazé a voté un-crédit de 3 577 francs pour frais de premier établissement de l’éclairage électrique.
- Marne. — Le maire de Bourgogne est autorisé à , signer, pour l’éclairage de la commune, un traité de concession avec la Compagnie Générale Electrique de Champagne.
- Nièvre. — Il est question de la création, à Nevers ou dans ses environs immédiats, sur les berges du canal latéral à la Loire, d’une vaste usine de production de force électrique.
- Celte fondation serait due à l’initiative de la Société Edison, qui a déjà entamé les pourparlers préliminaires avec les administrations compétentes.
- Il ne s’agit pas d’une usine purement locale, mais bien d’une importante installation, produisant l’énergie électrique pour tout le Centre, y compris Aulun et les mines d’Epinac.
- SEiNE-lNFÈRiEuitEi — Le conseil municipal de Goder-ville a nommé une commission pour étudier un projet d’éclairage électrique.
- Seine-et-Marne. — La Société Gaz et Eaux se propose de construire une importante usine électrique à Montereau et a déposé tous les dossiers de demande de permission de voirie pour la ligne électrique Foutaine-bleau-Montereau-Sens.
- La Société Gaz et Eaux fournira la lumière électrique à diverses communes sur le parcours dé Sens et Fontainebleau.
- Les villes de Sens et Fontainebleau recevront la lumière et la force électrique de l’usine de Montereau.
- Les stations électriques actuelles de Sens et Fontainebleau seront naturellement supprimées.
- Saône-et-Loire. — Le conseil municipal de, Louhans
- T. XX (2* Sérle); -^ Mv48.
- va étudier, dans sa prochaine réunion, la proposition qui lui a été faite, il y a quelque temps, relative à l’établissement de l’électricité dans la ville.
- TÉLÉPHONIE
- Algérie.— La Chambre de commerce dë Philippeville est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de 3 65o francs en vue de l’établissement du circuit téléphonique Cheraïa-Bëssombourg.
- La Chambre de commerce de Bougie est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de 17 i5o francs en vue de l’établissement du circuit téléphonique Bordj-bou-Arreridj-Mansourah-el-Achir..
- Eure. — La commune de Vernon participera aux frais d’installation du circuit téléphonique direct Evreux-Ver-non par Pacy-sur-Eure ; la dépense prévue est de 14 570 francs.
- Eure-et-Loir. — Le conseil municipal de Nogent-le-Rotrou a voté la part contributive de la ville à l’établissement d’un fil téléphonique directNogenl-Paris ; la dépense totale est évaluée à 80 000 francs.
- Gard. — Le conseil municipal de Valleraugue a appouvé la construction d’une ligne téléphonique Valle-raugue-l’Espérou.
- Nord. -— La Chambre de commerce de Cambrai a approuvé la convention relative à la création d’un nouveau circuit téléphonique Cambrai-Solesmes.
- Des subventions ont été souscrites par la Chambre de commerce de Paris et par la Compagnie du Nord pour la construction de la ligne téléphonique Cambrai-Paris ; l’avance totale à faire à l’Etat est de 14Ô 000 francs.
- Haute-Vienne. — Un emprunt est voté par la commission départementale du conseil général pour l’extension du réseau téléphonique.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Angleterre. — Le Moniteur des Intérêts matériels annonce de Londres et de Berlin qu’à l’intervention de MM. le colonel Thys et Travailleur, de Bruxelles, des arrangements v.iennent d’être conclus entre la Société Telefunken, de Berlin, et la Compagnie Marconi, de Londres, qui mettent fin aux procès intentés par chacune de ces deux sociétés.
- Allemagne. — L'Information signale de Berlin que la
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- 30’Novembre* 1912. '• ^ LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE- _ 287
- Compagnie Telefunken, qui représente • la branche .de télégraphie sans fil de l’Allgemeiné Electricitats Gesellschaft, avait intenté un procès au professeur Goldschmidt, pour obtenir l’annulation de ses brevets d’alternateur à haute fréquence.
- Ce procès était basé sur une prétendue antériorité réalisée par un article, d’ailleurs fort remarquable, publié par M. Boucherot, il y a une quinzaine d’années, bien avant l’existence de la télégraphie sans fil.
- Cet article faisait prévoir la possibilité d’obtenir des courants à haute fréquence, en utilisant certains harmoniques des courants principaux produits par les alternateurs.
- Le Patentamt de Berlin vient de repousser les prétentions de la Compagnie Telefunken, et a validé, par conséquent, dans toutes leurs parties essentielles, les brevets du professeur Goldschmidt.
- On sait que les appareils Goldschmidt doivent pouvoir transmettre les communications télégraphiques sans fil aux plus grandes distances, et avec une vitesse de transmission très supérieure à celle des câbles sous-marins.
- Ces appareils visent notamment la réalisation pratique de la communication sans fil transatlantique.
- DIVERS
- Paris. — Sur la proposition du ministre des Travaux publics, sont promus ou nommés dans l’ordre de la Légion d’honneur :
- Officiers,
- Broca (Alphonse-Georges), ingénieur des arts et manufactures. Administrateur directeur général de la Compagnie des tramways- de Paris et du département de la Seine. Président de l’Union des tramways et chemins de fer d’intérêt local de France. Chevalier du i3 juillet 1892; 35 ans de pratique de l’exploitation des tramways.
- Pavie (Louis-Joseph-Georges), ingénieur en chef des ponts et chaussées, administrateur délégué de la Compagnie générale française de tramways, administrateur de la Compagnie Thomson-Houston, vice-président de la Société centrale pour l’industrie électrique. Membre du Comité permanent d’électricité. Chevalier du 7 janvier i8g4; 35 ans de services.
- Chevaliers.
- Cahen (Henri), administrateur délégué de. la Société Sud-Electrique. Administrateur de diverses sociétés de distribution d’énergie électrique; 28 ans de services militaires et de pratique industrielle.
- Dumas (Albin), ingénieur des arts et manufactures, rédacteur en chef du Génie civil, éditeur gérant des Annales des ponts et chaussées et des Annales des postes, télégraphes et téléphones ; 29 ans de services militaires et de pratique professionnelle.
- SOCIÉTÉS
- L'Union Electrique. Saint-Claude. — Les actionnaires se réuniront le i3 décembre en assemblées ordinaire et extraordinaire. La séconde a pour but d’approuver le principe d’un traité relatif à l’apport de droits â l’établissement et l’utilisation des chutes de Cize-Bolozon et Serrières-sur-Ain, ainsi que la nomination de commissaires vérilicateursdésdits apports.
- CONSTITUTIONS
- Force et Eclairage de la Somme. — Constituée le 25 novembre 1912. — Durée : 3o ans. — Capital: 800 000 francs, — Siège social : 31, rue Saint-Jacques, Douai (Nord).
- Société Electrique d'Auneau. — Durée : 40 ans. — Capital : 80 000 francs. — Siège social : 159, boulevard Pé-reire, Paris.
- Société Electrique d’Argent-sur-Sauldre. •—Durée : 35 ans.
- — Capital : 45 000 francs. — Siège social : i5g, boulevard Péreire, Paris.
- Banque de l'Industrie Electrique. — Constituée le 2 5 novembre 1912. — Durée : 5o ans.— Capital: 1 000000 de francs. — Siège social : 8, rue Emile-Gilbert, Paris.
- L’Armoricaine Electrique. — Constituée le 25 novembre 1912. — Durée : 5o ans. — Capital : 1 000 000 de frapes.
- — Siège social : 2, rue Louvois, Paris.
- CONVOCATIONS
- Syndicat d'Etudes pour la Production et la Distribution économique de l'Énergie Électrique. — Le 3o novembre, 5, rue de Stockholm, Paris.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Le 9 décembre, 19, rue Blanche, Paris.
- Société Electricité Gaz et Eau de Tonneins. — Le 10 décembre, 364, rue Lecourbe, Paris.
- Société Électrique et Mécanique d'Indochine. — Le 12 décembre, 10, rue de Londres, Paris.
- Société d’Électricité de Saint-Germain-en-Laye. — Le 12 décembre, 3g, boulevard Malesherbes, Paris.
- L'Union Electrique. — Le i3 décembre, à Saint-Claude (Jura).
- Société Industrielle des Téléphones. — Le 14 décembre, 25, rue du 4-Septembre, Paris.
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- LA LUMIERE! ELECTRIQUE
- T. XX (2« Série). — N°. .48.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des cliemins de fer de l’Etat, àPflris, a l’intention de faire procéder à l’installation de transformateurs de déversement au poste de sectionnement du pont de Passy.
- Les industriels désireux de concourir à cette fo.urni-lure peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (20 division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), les mardis et vendredis, de i5 à 17 heures, jusqu’au 20 décembre 1912.
- *
- » *
- Le 11 décembre, à la préfecture du. Nord, à Lille, fourniture de matériel roulant pour les lignes du groupe du Sud et de Lourches à Cambrai.
- Lot unique. — Fourniture de deux locomotives à 3 essieux couplés et bisse!- sous le foyer, d’un poids approximatif de 24 tonnes à vide.
- Visa par M. Stoclet, ingénieur en chef, avant le Ier décembre.
- Les soumissions devront être déposées ou parvenir sous pli recommandé l’avant-veille du jour de l’adjudication avant 5 heures du soir.
- Renseignements dans les bureaux de M. Stoclet, ingé-' niéur en chef des ponts et chaussées, 5, rue Gauthier-de-Chàtillon, à Lille, et de M. l’ingénieur, à Cambrai, 42, rue des Anglaises.
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- * *
- Le i5 décembre, à la mairie de Moux (Aude), fourni-ture et installation d’un moteur électrique, 9 5oo francs. Cautionnement 1/20.
- Fourniture et installation de la pompe, 7 3io francs. Cautionnement 1/20, -,
- Visa par M. G. Vidal, architecte,' 5, place du Palais,
- Renseignements à la mairie, •
- BELGIQUE
- Le 10 décembre, à IQ heures, par devant le commandant du génie à Bruxelles-Est, 9, rue de l’Aurore, installation d’un réseau de distribution électrique à l’institut ophtalmologique annexé à l’hôpital militaire de Bruxelles, cautionnement, 10 9o du montant de la soumission; prix du cahier des charges, 2 francs; prix des plans, 2 francs; s’adresser, i5, rue des Augustins, à Bruxelles. Soumissions recommandées le 7 décembre.
- I A US. — IMPHIMBMB L8VÂ.17, DUS CASSBTT8.
- Le Gérant : J.-B. Noübt.
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- VYMVU-duatflèin* aimé*. SAMEDI 7 DÉCEMBRE ; 1912. tome XX'(2° série). — N* 40.
- La
- Lumière Electrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L'ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 289. — J. Reyval. Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France [suite et fin), p. agi. —J. Simey. La question des tarifs, p. 3o5.
- Extraits des publications périodiques.— Méthodes et appareils de mesures. Sur un galvanomètre amorti à-aimant mobile, Ch. Féry, p. 3o5. — Téléphonie et Télégraphie sans fil. Les perturbations atmosphériques en télégraphie sans fil, Dr Mosler, p. 3o6. — Variétés. Le budget\de la Télégraphie sans fil, p. 109. — Turbody-; namos de 3o 000 chevaux, p. 3i3. — Bibliographie, p. 3i4. — Chronique industrielle et financière. Etudes Economiques, p. 3i5 — Renseignements commerciaux, p. 3i6. — Adjudications, p. 319,
- EDITORIAL
- M. J. Reyval achève aujourd’hui, par l’étude du réseau de distribution, la description des installations de Y Energie électrique du Nord de la France.
- L’alimentation en énergie de trois centres aussi importants que Lille, Roubaix et Tourcoing nécessitait l’établissement dans chacune de ces trois villes d’une, sous-station. Celles-ci sont desservies par des feeders souterrains.
- A leur tour les sous-stations alimentent des postes de sectionnement par le moyen de « câbles principaux ». Et enfin les postes de sectionnement fournissent l’énergie aux postes d’abonnés à l’aide de câbles distributeurs.
- La description du réseau se termine par l’indication rapide de quelques résultats
- d’exploitation. Le plus remarquable de ces résultats paraît être le rendement total de l’exploitation, (rapport des kilowatts-heures payés par les abonnés- à ceux produits par l’usine), lequel n’est pas inférieur en moyenne à 83 %. Un tel chiffre s’explique si l’on considère la situation privilégiée du réseau qui a surtout à desservir des installations puissantes, centres de consommation considérables, tandis que les centres de faible puissance sont en proportion assez faible.
- La question des tarifs, l’une des principales qui s’imposent actuellement à l’attention des électriciens, et qui a sUsouvent déjà été traitée dans cette revue, a été récemment examinée d’une manière très serrée
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* SôHe).
- N» 40»
- dans divers travaux dont il convenait de rendre compte.
- M. J. Simey a surtout utilisé les résultats rassemblés par M. Duculot et fait avec lui la critique documentée des différentes sortes de tarification en usage : forfait, taxe fixe, compteur.
- La conclusion de cette étude est qu’un effort .sérieux s’impose aux secteurs français s’ils veulent égaler les résultats commerciaux obtenus à l’étranger.
- M. Gh. Féry s’est attaché à combiner un galvanomètre à aimant 'mobile d’après les principes suivants : considérant les galvanomètres comme des moteurs dont le couple, très faible, est employé à tordre le fil de suspension, il en a conclu qu’une même déviation sera obtenue aux prix d’une dépense d’énergie électrique d’autant moindre que le torque du fil sera lui-même plus faible : or il est assez grand dans les galvanomètres à bobine mobile; ceux-ci d’autre part ont un amortissement très important.
- En donnant également un grand amortissement au galvanomètre à aimant mobile (problème que l’auteur a résolu par un dispositif simple) on augmente sa sensibilité et son rendement.
- M. Mosler a étudié expérimentalement, pendant toute une année, l’influence des.perturbations atmosphériques sur les communications radiotélégraphiques.
- Le procédé employé était le suivant : on émettait à l’aide d’une antenne à 6 fils des signaux d’une longueur d’onde constante de i 700 mètres, et on déterminait, au cours de chaque série d’essais et à différentfes heures, le nombre par minute des perturbations perçues à la réception.
- Il en est résulté une série de graphiques des plus intéressants, qui permettent d’établir le taux des perturbations suivant la saison et l’heure de la journée.
- Nous donnons ensuite des extraits assez développés du Rapport sur le budget des Postes, Télégraphes et Téléphones que M. Dalimier vient déposer sur le bureau de la Chambre des Députés.
- Ces extraits se rapportent à la Télégraphie sans fil, sujet d’actualité brûlante, obscurci par les compétitions commerciales, et qui a inspiré à M. Dalimier un véritable réquisitoire et des réflexions parfois bien sévères pour l’administration.
- Nous n’avons pas besoin d’ajouter que nous reproduisons ces lignes à titre purement documentaire et en laissant à l’auteur toute la responsabilité de ses très pessimistes affirmations.
- On trouvera enfin quelques indications sur de nouveaux groupes turbo-générateurs de très grande puissance (3o 000 chevaux) récemment installés en Allemaghe.
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- 1 Défcëintirë ÜÙ LA LUM.1ÊRÈ ÊLËCf R1QÜÈ
- 29i
- Une grande distribution d’ënérgIe électrique
- DANS LE NORD DE LA FRANCE [Suite et fmfK
- Dans les deux articles précédents, nous avons examiné les installations de la centrale de Wasquehal (fig. i4). Il convient maintenant d’achever par un coup d’œil rapide sur le réseau de distribution.
- d’énergie en chacun d’eux, et on décida d’y installer une sous-station qui servirait à.Ja fois de poste central de distribution à haute tension, et de station de transformation en courant continu pour l’alimentation des com-
- Flg. î. Cocpe irantversale sur lachauHarle ai la salle des machines
- J...................\..."»
- IL
- Fig. 14. — La centrale de
- Le réseau de distrihution.
- Dispositions d’ensemble.
- Enjetantun coup d’œil sur lacarte(v. p. 292), ilapparaît immédiatementquelestrois centres principaux de distribution, Lille, Roubaix et Tourcoing, nécessitaient une concentration
- (') Voir.Lumière Electrique, 23 et 3o novembre 19x2.
- Wasquehal, vue en coupe.
- pagnies de tramways auxquelles l’énergie devait être fournie.
- Les sous-stations de Roubaix et de Tourcoing furent installées au centre même de chacune de ces villes, tandis que la sous-station de Lille fut au contraire-, pour des raisons spéciales, reportée à l’Est de la ville.
- Enfin une quatrième sous-station fut éta-
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- 2Ô2
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- blie à Leers, non pas cette fois en vue des dispositions principales d’ensemble de l’exploitation, mais spécialement en vue de l’alimen-
- tation en courant continu des compagnies de tramways dans-cette zone.
- Nous n’examinerons dans ces trois villes que la distribution en haute tension, spécialement à l’usage de la force motrice et de
- T. XX (2* Série)* — N° 49.
- l’éclairage industriel accessoire, la distribution en basse tension à usage collectif pour l’éclairage et la petite force motrice étant
- assurées par des exploitations locales alimentées par les sous-stations.
- Dans ces conditions, les trois sous-stations de Lille, Roubaix, Tourcoing sont reliées à
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- '293
- 7 Décembre 1912.
- la station centrale par plusieurs feeders souterrains transportant l’énergie en gros à chaque sous-station, par courant alternatif triphasé à 5o périodes, ioooo volts (‘).
- En outre, les sous-stations de Roubaix et de Tourcoing, assez rapprochées d’ailleurs, sont reliées entre elles par des feeders permettant d’assurer le service de l’une par l’autre en cas de besoin ; et la sous-station de Leers, moins importante, est alimentée quant à présent, non pas directement par la
- haute tension sur lesquels sont branchés les postes de transformation d’abonnés par des câbles de branchements.
- La distribution se résume donc en somme comme suit : la centrale génératrice alimente des sous-stations par des feeders.
- Les sous-stations alimentent des postes de sectionnement par des câbles principaux.
- Les postes de sectionnement alimentent les postes de transformation installés chez les abonnés, par des câbles distributeurs sur les-
- Fig. i5. — Lignes aériennes (haute et bosse tension).
- centrale, mais par la sous-station de Roubaix.
- -Chaque sous-station ainsi alimentée par la centrale forme donc pour chacune des villes et leur banlieue immédiate un centre principal de distribution à haute tension d’où partent de nombreuses canalisations souterraines à ioooo volts appelées câbles, principaux et qui ont pour but d’alimenter principalement les postes de sectionnement du réseau. De ces postes de sectionnement partent à leur tour des câbles distributeurs à
- O La densité des immeubles et de la population dans cette zone ne permettait pas d’envisager ce transport par canalisations aériennes.
- quels sont greffés les câbles de branchements. -
- Enfin les divers postes de sectionnement sont ou seront en outre reliés entre eux par des distributeurs prévus spécialement en vue de former des bouclages d’alimentation en cas de besoin.
- Pour l’alimentation des communes plus éloignées, où la densité des immeubles et de la population était moins élevée, on a créé des réseaux de distribution à haute tension par canalisations aériennes dont le principe d’établissement et d’exploitation est sensiblement le môme que pour les réseaux-souterrains.
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- (LA LU1«(ÈRE ÉLECTRIQUE T. XX (* #?49;
- On a installé enfin des distributions à basse tension à usage collectif dans certaines communes : elles sont réalisées comme dans toutes les distributions analogues, c’est-
- postes de transformation à usage public ou privé, desquels partent à leur tour des canalisations aériennes ou souterraines de distribution collective à basse tension. Celles-ci
- Départs souterrains
- Arrimes souterraines
- Limiteurs hydrau/içués
- Arrivées
- ---Légende. __
- Rr. Delai retour de courant Dm. De/aidifféré De. Désistances L. Limiteurs !/. Vo/tmétres A. Ampèremètres C. Compteurs p. Parafoudres '—
- S. Se/fs -
- f. Fusibles
- Transformateurs 10.000V. F
- commutatr/çes f
- de mesure
- Barres a/t érnatives360vo/t s
- Commiftatr/cesiÈl vo/ts
- Barres continu550vo/ts
- Fig. 16. — Schéma <le montage d’une sous-station.
- à-dire que d’un poste principal, où aboutit le courant à haute tension, installé dans chaque localité, part un petit réseau local de distribution à haute tension alimentant des
- sont à courant alternatif triphasé à'5o périodes avec distribution à quatre fils, à la tension de 200 volts environ entre phases. Ces dispositions d’ensemble étapt indi-
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- 7ïéoçmfrî 1912. ' LA LUMlÈftB ÉLECTRIQUE 295
- quées, qous donnons ci-après une description sommaire des divers ouvrages de la distribution, énumérés ci-dessus.
- Sous-stations. (Postes centraux, de distribution.)
- Chaque sous-station est divisée en deux parties principales dans le même bâtiment (fig. 17) et comprenant le tableau général de haute tension et la salle des machines.
- Le schéma est celui de la figure 16.
- Le tableau général de haute tension, construit entièrement en ciment armé, comporte ti’ois étages dans lesquels sont répartis et disposés dans des niches ou cloisons en
- Fig. 17. — Sous-Stntion de Tourcoing.
- ciment armé, les arrivées des feeders d'alimentation, les bari’es générales collectrices de courant haute tension, les départs des câbles principaux (et des câbles distributeurs de la zone de la sous-station) ainsi que tout l’appareillage généralement nécessaire pour les manœuvres à effectuer sur ces divers câbles ainsi que pour leur protection.
- Au rez-de-chaussée sont en outre installés les transformateurs destinés au service dès commutatrices, transformant le courant
- triphasé à 10000 voJts en courant triphasé à 38o volts.
- La salle des machines, où s’opère la transformation en courant continu pour l’alimentation des tramways, est séparée du tableau général de haute tension par un panneau comportant les tableaux de manœuvre des circuits basse tension des transformateurs et des commutatrices correspondantes, et les panneaux de contrôle et de départ des feeders à courant continu pour l’alimentation des tramways.
- Cette salle des machines peut, dans chaque sous-station, contenir S commutatrices de 24° kilowatts, et 5 transformateurs de 275 kilowatts; elle est desservie sur toute sa longueur par un pont roulant de 5 tonnes.
- L’équipement électrique des sous-stations a été fourni par la[ Société Anonyme Westinghouse; les caractéristiques des commutatrices sont les suivantes :
- Puissance en kilowatts............ 240
- Vitesse en tours par minute....... 750
- Moteur de démarrage asynchrone en
- bout d’arbre....................
- Tension du courant continu : volts. . . . 555
- Rendement à pleine charge %....... 92,0
- Rendement à demi-charge %......... 87,0
- Rendement global y compris les transformateurs alimentant les commuta-
- tatrices :
- A pleine charge...,............. 89,7
- A demi-charge................... 84,3
- Enfin, à chaque sous-station est annexée une maison 4’h.aMtation pour le contremaître, dans laquelle sont installés les bureaux d’exploitaticm te localité. Un magasin de pièces 4é rechange avec petit atelier de montage et de réparations, et un laboratoire d’étalonnage de compteurs et appareils de mesure complètent les dispositions de la sous-station.
- Postes de sectionnement.
- Ces postes sont aménagés de façon à permettre le sectionnement des feeders ét des
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- ..•SWsap-MrfK -vr»
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XX (2« Série).— H» 49.
- câbles principaux et à former le point de départ des câbles distributeurs en vue de l’alimentation d’une certaine zone autour d’eux
- en haute tension (et parfois en basse tension).
- x Fig'- 19. — Poste de sectionnement.
- A cet effet, ces postes comportent en principe un Jeu de barres collectrices auxquelles
- sont reliés les arrivées et les départs des diverses sortes de câbles par l’intermédiaire de sectionneurs, #vec interrupteurs ou dis-
- joncteurs sur le's départs des distributeurs.
- En outre, les postes qui doivent desservir de l’énergie à basse tension dans leur quartier comportent un transformateur avec l’appareillage généralement usité à cet effet.
- Il convient ici d’observer que l’ensemble du réseau en service normal n’est pas bouclé, c’est-à-dire qu’en principê chaque poste de sectionnement n’est alimenté que par une seule direction, le bouclage réel n’étant effectué qu’incidemment, en cas de nécessité.
- Postes de transformation de tension (à usage public ou à usage privé).
- Ces postes, branchés en principe sur les câbles distributeurs, sont généralement installés chez chaque abonné à desservir, sauf dans les localités où est faite une distribution collective d'éclairage ou de petite force motrice.
- Un poste de transformation est générale-
- Départs aériens
- tnterrupteuA
- 1 1 Barres 1 1 aénéra/es y ''
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- Départs H. T
- ___— Légende_______
- S. Sectionneurs. _ f fusib/es. _ fit Résistance 7/çu/de -p. Para foudre. _ ûmr û/sjoncteur a maxime et a réanc/achement empêche. _ L L/miteurs- fi. fie's/'stances.-1 tnterrupteur érp taire ..T. Terra.
- Fig. 18. — Schéma de montage d’un poste de sectionnement.
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- 7 Décembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- ment divisé en trois parties séparées par des cloisons.
- La première, plus petite, comporte l’arrivée du câble débranchement, sa boîte d’extrémité et sès couteaux de sectionnements, enfermés dans une sorte de cheminée avec porte ouvrant autant que possible à l'extérieur.
- Cette disposition permet de débrancher le poste et de pouvoir effectuer tous travaux de réparation ou entretien nécessaires dans le poste proprement dit, sans s’exposer à toucher par mégarde aux extrémités du câble de branchement, qui reste sous tension.
- du courant) le compteur proprement dit, un wattmètre enregistreur s’il y a lieu et, enfin, le tableau général de distribution à basse tension de l’abonné.
- Canalisations souterraines et aériennes.
- Les canalisations se divisent en deux catégories distinctes :
- Les canalisations à haute tension et les canalisations à basse tension.
- Chacune de ces deux catégories se divise en deux types : canalisations souterraines et canalisations aériennes.
- Câble dkSirmitaüoiL
- Fig. 20. — Schéma de montage d’un poste d’abonné (cas de deux transformateurs).
- La deuxième partie, plus importante, comporte le ou les transformateurs, les interrupteurs disjoncteurs à haute tension, les limi-teurs de tension L et appareils de protection /,/?,du réseau s’il y a lieu, et généralement tout l’appareillage à haute tension nécessaire.
- Enfin, la troisième partie, seule accessible àl’abonné, comporte : les poignées de manœuvre des interrupteurs-disjoncteurs à haute tension, de façon à permettre à l’abonné de couper le circuit d’alimentation du ou des transformateurs lorsqu’il ne fait pas usage
- i° Canalisations à haute tension.
- Elles sont soutërraines dans les agglomérations denses, et aériennes toutes les fois qu’il est possible de les exécuter ainsi.
- Ces canalisations qui, comme nous l’avons indiqué, portent des noms différents suivant leur affectation (feeders, câbles principaux, distributeurs, branchements) sont constituées par des câbles armés à trois conducteurs, de sections variant de i5à i5omillimètres carrés, isolés au papier imprégné sous tubes de plomb, et recouverts de feuillards
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N' 49,
- d’acier doux enroulés à recouvrement, et enduits d’une composition anti-rouille, le tout recouvert d’un fort matelas en filin asphalté.
- Tous ces câbles, dont la longueur actuellement en service représente plus de 5oo kilomètres, ont été fournis et posés par la société « la Canalisation Électrique » et, après essais à ao ooo volts, se comportent parfaitement à la tension actuelle de service, fixée à io ooo volts.
- Les câbles souterrains sont disposés, seuls ou par groupes de 2, dans une tranchée, à o m. 80 de profondeur environ, entre deux couches de sable graveleux d’environ i5 centimètres d’épaisseur, et sont protégés contre les chocs de pics ou pioches par un lit de briques dures. En outre, lorsqu’il y a deux câbles dans une même tranchée, ils sont séparés par une rangée de briques dui’es.
- Leur présence dans le sol est décelée par des pavés de fonte disposés de distance en distance au-dessus des câbles et à niveau du sol, ou par des plaques indicatrices posées sur le soubassement des maisons.
- Quant aux canalisations aériennes à haute tension, elles ne présentent aucune particularité remarquable et sont formées de câbles en aluminium, supportés par des isolateurs à triple cloche sur ferrures galvanisées fixées à des poteaux en bois ou en treillis métallique.
- 20 Canalisations à basse tension.
- Ces canalisations sont tantôt souterraines, tantôt aériennes, suivant l’importance des agglomérations à desservir.
- Les canalisations souterraines sont formées de câbles armés à trois conducteurs d’un type analogue à celui décrit précédemment, mais avec un isolement moins élevé ; quant aux canalisations aériennes, elles sont établies suivant les- conditions normales généralement
- en usage, soit sur potelets, soit sur poteaux.
- Nousterminonsainsila description, au point de vue technique, de la distribution d’énergie. Il convient, pour finir, de faire connaître les principalesdonnées actuellement acquises sur, les résultats d’exploitation.
- QUELQUES 'RÉSULTATS D’EXPLOITATION
- Le rendement de l’usine, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de kilowatts-heures produits et le nombre de kilowatts-heures sortis de l’usine est en moyenne de 94 %, 6 % étant absorbés par les services accessoires propres au fonctionnement des installations de l’usine.
- Le rendement de la distribution, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de kilowatts-heures sortis de l’usine et le nombre de kilowatts-heures facturés aux abonnés, est en moyenne de-88 à 89 %.
- Enfin, le rendement total de l’exploitation, c’est-à-dire le rapport entre le nombre des kilowatts-heures facturés aux abonnés et le nombre des kilowatts-heures produits à l’usine est en moyenne de 83 à 84 %.
- Ce rendement très élevé résulte du grand nombre des puissantes installations desservies par rapport au nombre des petites installations.
- Quant au coefficient d’utilisation, (c’est-à-dire le nombre d’heures d’utilisation annuelle de la puissance maxima débitée par l’usine pendant trente minutes environ), il est d’environ 5o %, soit 4 200 heures environ.
- Telles sont les principales indications économiques relatives à une distribution industrielle qui compte dès maintenant parmi les plus belles de la France, et devant laquelle s’ouvre un avenir de.premier ordre.
- J. 11e y val.
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- 7JBécembre 1912, LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE ” ' 299
- LA QUESTION DES TARIFS
- On sait que les modes de tarification de l’énergie électrique sont déjà extrêmement nombreux et que, d’autre part, de nombreux auteurs s’efforcent, surtout à l’étranger, de faire valoir de nouvelles méthodes susceptibles, selon eux, d’apporter un certain nombre d’avantages, soit d’une manière générale, soit dans tel ou tel cas particulier.
- La plupart des méthodes ainsi préconisées ont d’ailleurs été exposées en leur temps aux lecteurs de cette Revue ('). Or, ce qui frappe au premier abord, ce sont les divergences de vues, parfois très profondes, entre les divers auteurs. Ces divergences peuvent certes s’expliquer en partie, si l’on tient compte de ce que la même méthode de tarification’ ne peut, ni s’adapter à toutes les compagnies de distribution, quels que soient le mode de production de leur énergie et les charges qui pèsent sur elles, ni satisfaire les exigences, parfois peu conciliables, de la clientèle nombreuse et si variée de l’industrie électrique.
- Si l’on envisage', en effet, le problème dans toute son étendue, on constate que, théoriquement, « chaque système de distribution, chaque pays, chaqueépoquedePannéemême, demandent un procédé d’évaluation qui leur est propre », ainsi que l’expose M. H. Duculot dans une étude (* 2) très documentée et sur laquelle nous nous proposons d’ailleurs de revenir.
- En effet, d’après MM. Siegel (3) et Lucien George (4), le prix de revient de l’énergie électrique se compose de trois parties, nettement distinctes :
- i° Les frais généraux constants, c’est-à-dire les frais d’administration, de comptabilité, d’encaissement, de contrôle, etc. ;
- () Cf. Lumière Electrique, aimée iyii.
- (2) Bulletin de l’Association des ingénieurs de l Institut électrotechnique Montûfiore, t. XII, 3° série, 1912, n° 12.
- (3) G. Siegel, Prix de revient et Prix de vente de l’Energie électrique, traduit par R. Éllissen et S. Allain-Launay.
- (’<) Àbmagnat, Congrès de Marseille, 1908. —Lucien George, Tarification,
- 20 Les frais proportionnels à la puissance installée chez chaque client, c’est-à-dire ceux qui correspondent à l’établissement de la partie de l’usine virtuellement affectée au service de ce client, à l’augmentation des feeders, des branchements, des transformateurs, etc. ;
- 3° Les frais dépendant directement de la consommation, c’est-à-dire les dépenses de combustible, de graissage, les salaires du personnel de l’usine, etc.
- D’autre part, les frais de premier établissement dépendent :
- i° De l’importance probable de la demande, c’est-à-dire de la grandeur et du nombre des appareils d’utilisation ;
- 20 De l’importance des demandes simultanées d’énergie ;
- 3° De la nature de la demande, c’est-à-dire de celle des appareils d’utilisation.
- On voit de suite qu’une centrale hydro-électrique, dont les frais de production sont relativement minimes, a intérêt à consentir à ses abonnés des conditions aussi avantageuses que possible, afin de les poussera la consommation et d’obtenir ainsi une meilleure répartition de ses frais généraux et une meilleure utilisation de son matériel.
- Par contre, une centrale thermique, obligée de payer le combustible très cher et grevée de lourdes charges, devra veiller à ce que chaque kilowatt-heure vendu soit suffisamment rémunérateur et ne pourra consentir des réductions de tarifs que pour une consommation relativement élevée et, de préférence, aux heures peu chargées.
- De même, la nécessité d’appliquer des tarifs différents, d’une part pour l’éclairage, d’autre part pour la puissance motrice, s’impose en général.
- Pin effet, la demande de lumière, presque nulle dans la journée, atteint son maximum presque dès la tombée de la nuit et ne s’y maintientqu’un petit nombre d’heures, variable d’ailleurs selon les saisons. Par contre, la demande de la puissance motrice, surtout dans la grosse industrie,
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N‘ 49.
- est sensiblement plus constante. D’autre part, les moteurs peuvent supporter des écarts de tension qui, aux bornes des lampes, provoqueraient des variations d’éclairage inadmissibles.
- Il est donc parfaitement juste d’appliquer à la lumière et à la puissance motrice deux tarifs distincts. A notre avis, il serait même souvent, intéressant d’accorder, pour faciliter et répandre l’emploi des appareils de chauffage, des avantages spéciaux, par exemple, sous la forme du double tarif.
- L’emploi d’un tarif unique, dépendant seulement de la durée d’utilisation, que préconise M. Passavant (M, ne semble devoir donner dés résultats avantageux que dans des cas assez particuliers et si on en limite l’application à de très gros consommateurs.
- Mais il faut également bien se garder de tomber dans l’excès contraire, c’est-à-dire soit de multiplier le nombre des modes de tarification, soit d’adopter des tarifs individuellement trop complexes. Il est certain en effet que l’on aboutirait ainsi rapidement à une trop grande complication des opérations de comptabilité et d’encaissement et, surtout, à des systèmes absolument incompréhensibles pour la masse des consommateurs.
- Une méthode graphique, exposée par M. L. Choulet (2), permet, d’ailleurs, de reconnaître quel serait, dans chaque cas particulier, le tarif qu’il y aurait théoriquement lieu d’appliquer pour obtenir un bénéfice déterminé. On peut ainsi établir un tarif moyen et, en tout cas, reconnaître si l’application de tel ou tel tarif est ou non avantageuse pour la compagnie de distribution.
- Si l’on désigne par u la durée d’utilisation, c’est-à-dire le quotient du nombre total de kilowatts-heures, K, consommés annuellement, par la puissance utile de l’installation, représentée par P, on a donc :
- K
- “ = P’
- Nous avons vu que les dépenses de production se composaient de deux parties : d’une part les dépenses dépendant seulement de la puis-
- (*) Noir Lumière Électrique, 10 juin cl 19 août 191 1.
- (2) Mode de vente de l'énergie électrique ; étude d’une larilication rationnelle, L’Industrie Electrique nos 460, 461,46a, février et mars 1911.
- sance maxima consommée instantanément, mais indépendantes de la durée d’ulilisation; d’autre part les dépenses directement proportionnelles au nombre de kilowatts-heures fournis.
- Si l’on représente alors par S les dépenses annuelles de la première catégorie et par W la puissance maxima consommée instantanément, le quotient
- S
- s = w
- donnera la fraction de ces dépenses, afférente à un kilowatt de puissance rendu chez le consommateur.
- Si l’on désigne, d’autre part, par p les frais de production proprement dits du kilowatt-heure rendu chez le consommateur, c’est-à-dire les frais correspondant aux dépenses de la seconde catégorie, le prix de revient annuel de chaque kilowatt, fourni à un abonné qui aura une durée d’utilisation de u heures, sera:
- s -[• pu.
- Enfin, si l’on représente par b le bénéfice annuel qui doit correspondre à ce prix de revient, le prix de vente devra être :
- R = s -f- b -j- pu — B-j-pu,
- expression que l’on peut représenter graphiquement parla droite de la figure 1; étant donné que s, b et p sont des constantes, dépendant exclusi-
- vement des conditions de fonctionnement de la centrale.
- Cette méthode de calcul du prix de vente peut être appliquée aux gros consommateurs et aux revendeurs, mais on voit que, pour les petits consommateurs, la partie fixe B serait trop importante par rapport à la partie variable pu.
- Il est d’ailleurs facile de voir entre quelles
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- & Décembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- limites un tarif déterminé peut être applicable.
- Reportons à çet effet sur la figure a la droite MN et traçons d’autre part sur cette figure la droite OA dont le coefficient angulaire sera égal à K, prix de vente constant du kilowattheure. Pour une durée d’utilisation = Oa, la recette par kilowatt fourni et par an séra
- A a ~ K X Oa = Km,.
- Si nous traçons enfin, à partir du point C, tel que * = OC, une parallèle CH à MN, cette dernière droite représentera le prix de revient
- Fig. a.
- annuel du kilowatt, c’est-à-dire .ç -(- pu. On voit donc que, tant que la durée d’utilisation de l’abonné est inférieure à O g, les recettes sont inférieures aux dépenses.
- Lorsque la durée d’utilisation est comprise entre Og et O 6, le bénéfice net augmente de O à b = B — s. C’est seulement pour la durée d’utilisation O b que les recettes permettent d’obtenir exactement le bénéfice brut théorique B. Pour les durées d’utilisation supérieures à 0 6, les bénéfices de l’exploitant augmentent rapidement ; pour une durée d’utilisation déterminée, un abaissement de tarif s’impose.
- On voit donc que, pour obtenir une exploitation suffisamment rémunératrice, sans atteindre des taiifs prohibitifs pour les abonnés à grande consommation, il y a lieu d’appliquer à chaque catégorie de consommateurs un prix du kilowatt-heure, dépendant de la durée d’utilisation moyenne probable de cette catégorie.
- En effet, le prix de vente moyen du kilowattheure doit être :
- R B+db B ,
- •' = T. = —ir-=17. + P-
- part, l’axe des recettes r, d’autre part la parallèle EF à l’axe des durées d’utilisation et dont la distance à cet axe est OE = p. C’est cette courbe que représente la figure 3.
- On voit que le prix de vente du kilowatt-heure part de l’infini pour b =0 et qu’il tend vers p pour u — oo.
- On remarque, d’autre part, que dans la partie de la courbe située au-dessus de la bissectrice ES
- B
- de l’angle /'EF, .le terme - et, par suite, /• décroissent, pour une augmentation donnée de u,
- beaucoup plus rapidement que dans l’autre partie de la courbe. C’est donc la première partie de cette courbe qui est la plus avantageuse pour le consommateur.
- Dans le cas d’une centrale dont les frais de premier établissement seront relativement très élevés, les frais de production étant, par contre, sensiblement nuis (cas, par exemple, d’une centrale hydraulique), la for mule ci-dessus deviendra
- B , , îii
- / = — et sera representee par une hyperbole
- équilatère,dont l’asymptote horizontale sera cette fois l’axe Ou lui-même. On pourra donc, dans ce cas, établir un tarif à forfait uniquement basé sur la durée d’utilisation probable.
- *
- ¥ *
- La méthode ci-dessus donne des indications très utiles pour la détermination du tarif le mieux approprié à la fois aux conditions de fonctionnement des centrales et à la nature des consommateurs à desservir.
- Nous examinerons maintenant sommairement, avec M. Duculot (*), les diverses méthodes de tarification en usage, en nous efforçant d'indiquer
- Cette dernière équation est celle d’une hyperbole équilatère, dont les asymptotes sont, d’une
- (<) Loco citato.
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- 302 LA LUMIERE ELECTRIQUE T. XX (2« SêrU). — N* 49-
- brièvement daus quel oas chacune d’entre elles semble pouvoir être employée judicieusement.
- Ces méthodes peuvent se répartir en trois catégories principales :
- i° Le tarif à forfait.,qui ne tient, aucun compte de la quantité d’énergie consommée ;
- a0 Le tarif à taxe fixe, qui ne tient compte qu’en partie de cette même quantité;
- 3° Le tarif au compteur, qui tient uniquement compte de l’énergie consommée.
- D’autre part, dans chacune de ces catégories, il y a lieu de distinguer le cas où le prix du kilowatt-heure est invariable et celui où ce même prix comporte une échelle de réduction.
- Tarif à forfait. — Ainsi que nous l’avons vu, ce tarif, uniquement basé sur la durée d’utilisation probable, n’est avantageux pour l’exploitant que si les frais de production sont très peu élevés.
- Les avantages de ce tarif sont les suivants :
- i° L’exploitant et le consommateur peuvent, grâce à lui, prévoir d’avance, l’un ses recettes, l’autre ses dépenses. Cette dernière considération est surtout avantageuse pour les petits consommateurs, disposant d’un budget modeste et qui peuvent ainsi connaître d’avance le prix de revient de leur éclairage;
- 2° Ce tarif permet de simplifier considérable^ ment les opérations de comptabilité et d’encaissement, lesquelles représentent, pour une compagnie desservant de nombreux abonnés à faible consommation individuelle, une grande part des frais généraux.
- Par contre, ce mode de tarification peut entraîner à certains gaspillages de l’énergie par le consommateur. Cependant, il y a intérêt poul' celui-ci à utiliser, aux heures où il n’a pas besoin de s’éclairer, l’énergie mise à sa disposition pour alimenter, soit de petits moteurs (ventilateurs, machines à coudre), soit de petits appareils de chauffage ou de cuisine (fers à repasser, réchauds, bouilloires, etc.).
- Ce tarif peut donc contribuer indirectement à répandre l’emploi de ces appareils. C’est ce qui a amené quelques compagnies étrangères à louer certainsde ces appareils à.leursabonnés ('),
- Un tel tarif n’est toutefois applicable qu’aux abonnés à consommation faible et constante.
- Afin d’empêcher l’abonné de dépasser la con-
- (() Lumière Électrique, i3 juillet 1912, p. 47-
- sommation prévue par son contrat, on installe généralement chez celui-ci un appareil limiteur d’intensité. Parfois aussi, et afin de permettre à l’abonné de dépenser, momentanément et moyennant une redevance déterminée, la consommation prévue, on complète le limiteur d’intensité par un dispositif permettant à un employé de la compagnie, prévenu dans ce but, de mettre l’appareil en coùrt-circuit. Les lecteurs de cette revue ont d’ailleurs pu voir la description d'un appareil thermique, permettant à l’abonné d’effectuer lui-même cette opération, le court-circuit cessant automatiquement au bout d’un temps déterminé (').
- Les compteurs à dépassement, lesquels n’enregistrent que l’excédent de consommation, proportionnellement auquel l’abonné doit payer une redevance supplémentaire, remplissent le même office.
- Toutes ces dispositions sontirigénieüses, mais entraînent une certaine complication.
- Le tarif à forfait comporte généralement une échelle de réduction dépendant, soit de la nature des appareils d’utilisation, soit de l’importance de la consommation prévue, soit encore parfois de l’époque de l’année.
- Les raisons précédentes expliquent pourquoi le tarif à forfait a surtout été employé par les centrales hydro-électriques et les grandes centrales intercommunales, dont, d'une part, les frais de production variables sont peu élevés et dont, d’autre part, la clientèle se compose presque exclusivement, pour la puissance motrice, de consommateurs industriels et, pour l'éclairage, de populations ouvrières ou rurales représentant par abonné une consommation faible et régulière.
- Par contre, dans les grandes villes, où les installations d’éclairage comportent un nombre moyen de lampes beaucoup plus grand et, par suite, une consommation essentiellement variable, le tarif au compteur devient préférable pour l’abonné et aussi pour l’exploitant.
- Tarif à taxe fixe. — Le tarif â taxe fixe comporte, d’une part, une redevance fixe, généralement proportionnelle à la puissance installée, d’autre part, une redevance proportionnelle à l’énergie consommée. Ce système, qui tient compte à la fois des frais fixes par kilowatt
- (') Lumière Électrique, i3 juillet 1912, p. 47.
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- 7 Déoembrç 1012. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- installé et des frais variables par kilowatt-heure fourni, c'est-à-dire des frais réels de production, décomposés comme nous l’avons indiqué plus haut, semble, au premier abord, le plus logique.
- Mais l’abonné se trouve ainsi incité à réduire l’importance de son installation, ce qui détruit en grande partie les avantages de ce mode de taxation.
- C’est, sans doute, la raison pour laquelle ce tarif, assez employé autrefois, a été à peu près abandonné par la plupart des grandes villes qui l’avaient adopté au début (Paris, Berlin, Hambourg, etc.).]
- Il subsiste encore cependant, un peu modifié, sous la forme de la redevance minima, quelle que soit l’énergie réellement consommée. Mais cette redevance doit être assez faible pour ne pas détourner de l'éclairage électrique les abonnés à consommation moyenne. D’ailleurs, elle ne semble pas avoir rencontré un très bon accueil de la part des consommateurs en général.
- Toutefois les réseaux intercommunaux ont intérêt parfois à appliquer ce mode de tarification, pour répandre l’emploi des machines agricoles à commande électrique. On sait que, dans beaucoup de régions agricoles, on a recours à des batteuses mécaniques, commandées par une locomobile à vapeur. L'ensemble des machines appartient à un entrepreneur, qui les loue aux agriculteurs. Or, la locomobile à vapeur peut facilement, dans cette application, être remplacée par un motfeur électrique, d’un transport plus aisé et d’une conduite plus facile; en outre, l'emploi du moteur électrique étant moins onéreux que celui de la locomobile à vapeur, il est vraisemblable que les petits fermiers, qui ne peuvent recourir à l’emploi de cette dernière, feraient volontiers appel au premier.
- Or, pour faciliter l’emploi de cette nouvelle application de l’électricité, il est indispensable que le courant soit vendu à un prix convenable. Mais, d’autre part, pour que l’exploitant puisse consentir un tarif avantageux, il est indispensable qu’un minimum de recettes lui soit assuré. C’est donc le tarif avec minimum de garantie qui sera dans ce cas le plus indiqué.
- M. Iieuinann (') indique à ce propos le tarif suivant :
- Four une garantie annuelle* de 378 francs, 20 centimes par kilowatt-heure.
- Pour une garantie annuelle de 5oo francs, 18,7^ centimes par kilowatt-heure.
- Pour une garantie annuelle de francs,
- 16,20 centimes par kilowatt-heure.
- Pour une garantie annuelle de 760 franos, i5 centimes par kilowatt-heure.
- Il y aurait d’ailleurs avantage à modifier le tarif habituellement appliqué aux petits moteurs, ainsi que l’indique M. Heumann (').
- Le tarif généralement en usage en Allemagne pour ces moteurs est de 28,75 à a5 centimes par kilowattheure, unesommede a5 francs par an ou de a,08 francs par mois étant d’autre part perçue, jusqu’à concurrence d'une puissance branchée de 8 à 5 chevaux, pour la location du compteur, Or ce tarif paraît trop onéreux aux cultivateurs, étant donnéquela redevance fixe pour lalocation du compteur s'applique même aux mois où le moteur n’est pas utilisé. C'est pourquoi on laisse à l’entrepreneur le choix entre le tarif ci-dessus ou un tarif spécial pour les moteurs destinés aux applications agricoles. Ce nouveau tarif ne comporte plus qu’une redevance fixe de 7,50 francs par an ou 62,5 oentimespar mois pour la location du compteur, quelle que soit la puissance du moteur. Par contre, le prix du courant est porté à .87,5 centimes par kilowatt-heure.
- Un calcul simple montre que, pour une consommation annuelle de 127kilowatts-heures,les 2 tarifs sont équivalents. Si la consommation est inférieure à ce dernier chiffre, le nouveau tarif devient plus avantageux; dans le cas contraire, l’avantage reste à l’ancien tarif. Toutefois de nombreux cultivateurs préfèrent le nouveau tarif, quoique leur consommation soit supérieure à 127 kilowatts-heures, car il leur semble préférable de payer une somme plus élevée pour les mois où ils utilisent leur moteur, à condition que les mois où le moteur reste sans emploi ne représentent qu?un débours insignifiant. Ce nouveau tarif a permis de répandre dans une large mesure l'emploi des machines agricoles à commande électrique.
- Tarif au compteur. — Le tarif au compteur est, de beaucoup, le plus employé à l'heure actuelle. 11 comporte presque toujours une échelle de réduction, sans laquelle d’ailleurs son emploi est illogique, ainsique le montre la figure 3.
- (!) Elektrotechnische Zeitschrift, 14 novembre 1912.
- (•) Loc. cit.
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- L’échelle de réduction peut être basée sur :
- i° La nature des appareils d'utilisation ;
- a° L’importance de la puissance branchée ;
- 3° La valeur de la consommation absolue ;
- /,° La durée de consommation rapportée à la puissance totale branchée ;
- 5° La durée d’utilisation rapportée au maximum instantané ;
- 6° Le moment de la consommation;
- 7° L’ensemble de quelques-üns des facteurs ci-dessus.
- Les échelles de réduction basées sur l’importance de la puissance branchée ou sur celle de la consommation/absolue sont absolument illogiques, étant donné que la durée d’utilisation, seule importante, ainsi qu’il ressort de l’exposé précédent, est complètement indépendante de l’un et de l’autre de ces deux facteurs.
- L’échelle de réduction basée sur la durée d'utilisation elle-même est évidemment plus logique. Toutefois il est difficile d’évaluer cette durée.
- Si l’on prend comme base la puissance branchée, c’est-à-dire le quotient du nombre de kilowatts-heures consommés par la puissance installée chez l’abonné, on incite celui-ci à réduire cette dernière puissance, ce qui n’est pas avantageux pour l’exploitant. Une autre méthode consiste à se baser sur le maximum instantané, c’est-à-dire à prendre, par exemple, pour la durée d’utilisation, le rapport de la consommation semestrielle au maximum enregistré pendant un quart d’heure. Cette manière de procéder est encore critiquable, en ce sens que le maximum enregistré peut être exceptionnel et conduire ainsi à une durée d’utilisation très inférieure à la durée d’utilisation réelle. C’est pourquoi, à Liège, où ce tarif existe actuellement, il est question de remplacer, dans le calcul de la durée d’utilisation, le maximum d’un quart d’heure par le maximum mensuel, ce qui est évidemment plus équitable, mais incite encore l’abonné avisé à réduire son maximum de consommation.
- D’ailleurs toutes ces méthodes, quoique se rapprochant plus ou moins en théorie de la solution idéale donnée par la formule :
- r=- + p,
- u
- pratique et, surtout, d’une compréhénsion difficile pour la presque totalité des abonnés.
- Les seuls tarifs simples sont ceux dont l’échelle de réduction est basée, soit sur le moment de la consommation (tarif double), soit sur la nature des appareils d’utilisation.
- Ces tarifs en effet, tout en tenant, dans une assez grande mesure, compte de la durée d’utilisation (laquelle est fonction de la nature des appareils), sont d’une compréhension suffisamment. facile pour tous les consommateurs.
- Toutefois, la subdivision actuelle en énergie destinée à l’éclairage d’une part, et énergie destinée à la puissance motrice d’autre part, est encore insuffisante, car elle ne tient pas assez compte de la durée d’utilisation.
- Le classement ci-dessous, indiqué par M. Duculot, semble bien plus logique :
- i° Eclairage privé;
- 2° Éclairage commercial et industriel ;
- 3° Eclairage des cafés, théâtres, etc. ;
- 4° Moteurs à faible durée d’utilisation (ascenseurs, ventilateurs, etc.) ;
- 5° Moteurs et appareils de chauffage de la petite industrie (étuves, fers à repasser, etc.) ;
- 6° Moteurs de la grande industrie);
- Nous croyons qu’en outre un tarif double, très réduit pendant la journée, donnerait, au bénéfice des exploitants, un grand essor à l’emploi du chauffage électrique privé.
- Enfin, l’emploi des compteurs à paiement préalable, dont nous rappellerons les avantages déjà signalés dans ces colonnes (*) (réduction sensible des frais généraux de comptabilité et d’encaissement, possibilité pour l’abonné de régler sa consommation selon la dépense qu’il désire y consacrer, etc.), serait certainement bien accueilli par les petits consommateurs. Ce sont peut-être les craintes de fraudes qui ont limité jusqu’ici l’emploi de ces appareils. Il serait néanmoins désirable que des appareils, présentant toutes les garanties exigibles à ce point de vue, fussent mis en essai.
- Enfin, nous ajouterons un dernier mot pour revenir encore sur la question, si souvent traitée dans ces colonnes, des moyens propres à populariser l’emploi de l’électricité. Parmi ceux-ci,
- sont, à notre avis, beaucoup trop complexes en
- (4) Voir Lumière Electrique, loc. cit.
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- l’un des plus efficaces est l’exécution de l’installation à forfait, c’est-à-dire au compte de la compagnie de distribution, laquelle se fait ensuite rembourser par l’abonné, au moyen d’une redevance mensuelle fixe. .
- Il est en effet aujourd’hui démontré, et nous ne saurions trop insister sur ce. fait, que les bourses moyennes ne reculent pas devant le coût très faible de l’énergie électrique consommée par une lampe à filament métallique, mais bien devant les frais relativement élevés de l’installation.
- En effet, les lampes à filament métallique modernes permettent, avec un tarif de 5o centimes par kilowatt-heure, de remplacer avantageusement l’éclairage au pétrole, et même, dans la plupart des cas, l’éclairage au gaz, par l’éclairage électrique, et cela aussi bien dans les habitations modestes que dans les appartements luxueux.
- Par contre, de nombreux abonnés éventuels hésitent devant la nécessité de solder en une seule fois le prix toujours élevé de l’installation. S’inspirant de cette considération, la compagnie de distribution d’électricité de Strasbourg a entrepris, avec le plus grand succès, de faire des installations à forfait, remboursables moyennant une minime redevance mensuelle (3i ,»5 centimes) (’).
- Dans le même ordre d’idées, certaines compagnies de distribution allemandes consentent à installer, dans la cuisine de tout habitant d’un immeuble déjà relié au réseau, une lampe à incandescence, et cela contre une redevance fixe
- (1) Lumière Electrique, loc. cit.
- de 3i,a5 centimes par mois, payable pendant six ans (’).
- Etantdonné que cette lampe reste, en général, très longtemps allumée, les recettes correspondantes sont des plus favorables, la durée d’utilisation atteignant une valeur assez élevée. Or, l’exposé précédent montre nettement que ce ne sont pas les abonnés dont l’installation importante est relativement peu utilisée, mais bien ceux à grande durée d’utilisation, qui sont les meilleurs clients pour la compagnie exploitante. C’est ce qui explique les excellents résultats qu’a donnés, à l’étranger, l’exécution des petites installations à forfait chez les habitants qui ne demandent qu’à consommer, à condition qu’on leur en facilite les moyens.
- Il y a quelque temps déjà que le grelot a été attaché par celte revue et nous voulons espérer qu’il finira par être entendu des compagnies de distribution d’électricité françaises, lesquelles se décideront enfin à imiter le fructueux exemple donné par leurs redoutables concurrentes, les compagnies de gaz.
- Faut-il rappeler encore à ce propos qu’un grand nombre de ces compagnies possèdent des magasins d’exposition et de démonstration, où elles se mettent à la disposition de leurs abonnés pour leur fournir tous les renseignements désirables sur les divers appareils d’éclairage et de chauffage par le gaz. II n’en est que plus pénible de constater 1-indifférence absolue de la plupart des compagnies de distribution d’électricité françaises vis-à-vis de leur clientèle.
- J. Simey.
- C) K. Heuma.nn, Elektrotechnische Zeitschrift, 14 novembre 1912. -
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- MÉTHODES ET APPAREILS DE MESURES
- Sur un galvanomètre amorti a aimant mobile. — Ch. Féry. — Comptes Rendus, 18 nov. 1912.
- Partant de ce principe qu’un galvanomètre est, si l’on veut, un moteur de très faible puissance, dont le travail est employé à tordre le fil de suspension, l’auteur observe que le rendement électrique du
- moteur magnéto-électrique (aimant et bobine) est très élevé dans les galvanomètres à bobine mobile, mais que le torque de la suspension est d’autre part toujours assez grand.
- Il a pensé que, si l’on parvenait à augmenter l’amortissement propre du galvanomètre à aimant mobile, en l’amenantà sa valeur critique, on augmenterait également la sensibilité (on diminuerait la dépense
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2» Série). <
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- électrique nécessaire pour obtenir l’unité de déviation angulaire).
- Or, dans tous les galvanomètres actuels à aimant mobile, le fil de la bobine entoure les deux pôles de l'aimant, de sorte que la spire intérieure doit avoir au moins comme diamètre la longueur du barreau.
- Si, au contraire, l’un des pôles seulement est soumis à l’action de la bobine, on comprend facilement que, pour un déplacement donné du pôle, la variation de l’angle solide, sous-tendu par le pourtour du feuillet magnétique, e6t d’autant plus grande que ce feuillet est de plus petit diamètre.
- D’où ces deux avantages : i° augmentation de la force contrc-électromotriçe due au déplacement de ce pôle; a0 diminution de résistance de la spire considérée.
- Çes deux causes font que, mise en court circuit, la bobine se trouve parcourue, pendant le déplace* ment de l’aimant, par des courants assez intenses pour produire un amortissement important.
- La réalisation de ces conditions peut s’obtenir simplement en plaçant chaque pôle de l’aimant suspendu entre deux paires de bobines plates assez rapprochées pour constituer sensiblement un solénoïde unique.
- Un galvanomètre d’essai, monté selon ce principe’, donne i millimètre à i mètre pour un courant de 8 X tn—10 ampère,
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- Les perturbations atmosphériques en télégraphie sans ûl. — Dr Mosler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 3i octobre 1912.
- On sait combien les perturbations atmosphériques causent de difficultés dans la réception des messages de télégraphie sans fil, surtout lorsque la quantité d’énergie qui parvient au poste récepteur est faible. Il se produit alors dans le téléphone récepteur tantôt des craquements, tantôt des sifflements, tantôt des bouillonnements et tontes sortes de bruits, en particulier le bruit connu sous le nom de friture.
- Liant donné que les sons parasites, ainsi dus aux perturbations atmosphériques sont assez semblables à ceux produits par les transmetteurs à longues étincelles, il peut s’ensuivre de fausses interprétations du texte transmis; si les bruits perturbateurs sont intenses et si les signaux Morse ne sont pas très nets, les communications par radio-télégraphie peuvent être ainsi entravées.
- On sait, depuis longtemps, que les perturbations atmosphériques sont très accentuées dans les pays tropicaux, et que, d’autre part, elles sont fréquentes dans nos régions en été, ainsi que dans le voisinage des montagnes; par contre, en haute mer, elles paraissent être moindres.
- L’introduction des transmissions syntonisées a marqué d’importants progrès dans la lutte contre les perturbations atmosphériques; il devint ainsi plus facile au poste récepteur de distinguer le son des signaux transmis, des bruits dus aux perturbations atmosphériques; mais, si l’intensité de ces derniers bruits prédomine, et si le nombre des perturbations par minute est assez élevé, il n’est plus possible d’obtenir une réception correcte.
- Grâce à l’emploi de certains dispositifs de montage des récepteurs, tels que la mise à la terre de la bobine de prolongement de l’antenne, proposée par Marconi, ou grâce à l’emploi de circuits intermédiaires, on peut obtenir une réduction de l’intensité des perturbations; toutefois, si ces perturbations sont très fréquentes, elles exercent encore une influence très sensible sur la réception-.
- Jusqu’à présent, peu de travaux ont été publiés sur la question des perturbations atmosphériques et les phénomènes qu’elles provoquent ont été exclusivement attribués à des décharges d’éclairs lointains.
- A l’occasion d’un orage, Erskin-Murray (1) remarqua qu’à l’apparition de chaque éclair correspondait un son perturbateur dans le téléphone de réception. Etant donné que, dans la région tropicale de l’Afrique occidentale, il se produit on moyenne plusieurs orages par jour, cet auteur estimait que, dans celle région, il devait se produire un courant ininterrompu de signaux perturbateurs, dont le nombre dépendait de la fréquence des orages, ainsi que des diverses valeurs de la. conductibilité de l’atmosphère, selon les heures du jour ou de la nuit.
- M. Mosler a entrepris, d’août 1911 à la fin de juillet 1912, une série d’essais, dans le but d’observer les perturbations perceptibles dans le téléphone récepteur aux différentes époques de l’année; il a ainsi obtenu des courbes de leur répartition pendant les diverses saisons et aux différentes heures de la journée, en tenant compte d’autre part des phénomènes météorologiques. '
- La station installée dans ce but comportait une antenne à 6 fils, de 800 cm, de capacité et
- (*) EssHiN-MunnAY. Electricien, 1911. Extrait dans le Jahrbuch der drahtlosen Télégraphié, tome V, ns 1.'
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- de 18 mètres de hauteur, directement mise à la terre; comme récepteur, on employait un élément redresseur avec un téléphone en circuit apériodique.
- Pour une longueur d’onde constante de i 700 mètres, on détermina, au cours de chaque journée d’essai et à différentes heures, le nombre des perturbations par minute.
- On put ainsi obtenir une représentation graphique permettant de reconnaître la fréquence des perturbations pour une série d’essais relatifs aux diverses heures du jour et de la nuit et à différentes époques de l’année. On détermina de la sorte plus exactement la dépendance, déjà connue, des perturbations par rapport aux saisons; ces perturbations sont très rares pendant les mois d’hiver, de la fin de novembre au début d’avril, puis leur fréquence croît jusqu’en siofft, pour diminuer ensuite de nouveau.
- que le montre la figure 2 (c), pour reprendre sa valeur normale après la disparition de ces nuages chargés d’électricité (e). La comparaison des figures a et 3 montre l’influence relativement faible des orages d’hiver. La ligure 3 représente les observations faites le 27 février 191a.
- Par contre, dans les journées très chaudes et même en l'absence de nuages, le nombre des perturbations ‘poilI être relativement grand, ainsi que le montrent les observations faites le 3 septembre 1911 et reproduites sur la figure 4- On voit toutefois que la courbe de cette dernière figure présente une allure régulière sans variations brusques et que l’accroissement correspondant à l’après-midi, ainsi que la décroissance des heures matinales, sont très nets.
- D’une manière générale, on put établir que le nombre des perturbations variait, toutes choses
- n [-T- T ni
- 9 Xi t f 1 2 1 2 ù U 1 t 6 7 A 9 10 t t 1 2 12^ r u » i / 7 t ï I
- M MN
- Fig. i. — a5-a6 janvier 1912, I.a flèclie verticale indique Ja formation de nuages.
- Les figures 1 et 2 représentent l’allure graphique des phénomènes observés. On a porté en abscisses les heures de la journée ou de la nuit, et en ordonnées le nombre des perturbations par minute. On voit de suite que les perturbations sont beaucoup moins nombreuses au mois de janvier (fig. 1) qu’au mois de juillet (fig. 2).
- égales d’ailleurs, dans le même rapport que le potentiel de l’atmosphère. Dans ce but, on employa comme collecteur une spnde à ionium, fixée à une tige de bambou très soigneusement isolée. La détermination des variations de potentiel s’obtenait de la manière habituelle par l’observation de la déviation d'un électroscope de Günthev et de Teget-
- *> n
- 10 fl 12
- Fig. 2. — 24-25 juillet 1912. a, nuages; b, orage;
- Indépendamment de la saison, toutes les courbes relevées accusent un minimum journalier aux heures matinales; d’autre part, l’influence de certaines circonstances locales se fait également sentir.
- La nature des nuages et la température de l’air
- , nuages d’orage ; d, temps clair; e, aucun nuage, meyer, dont le bâti était soigneusement mis à la terre. On remarqua toujours que le nombre des perturbations augmentait lorsque les valeurs du potentiel de l’air étaient élevées et diminuait lorsque ce même potentiel décroissait.
- 21/2 iFttbf 1012 zn
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- F'ig. 3. — 27 février 1912. ,
- sont d’une importance prépondérante, Si, par exemple, des nuages orageux se trouvent au-dessus de l’antenne, la fréquence des perturbations croit, ainsi
- Ainsi qu’il résulte des observations -précédentes et de l’allure des perturbations donnée par les figures 1 à 4, les perturbations atmosphériques doi-
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- vent être attribuées principalement aux influences locales, et elles sont dues surtout aux variations de potentiel des couches atmosphériques, lesquelles provoquent un changement brusque de la répartition des charges. Par suite de phénomènes d’égalisation dans l’électricité atmosphérique, l’antenne est soumise à des charges variables, lesquelles produisent des oscillations qui provoquent des signaux perturbateurs au détecteur.
- accompagnée d’un orage, il y a lieu de tenir compte des grandes variations de potentiel de l’air, dues aux nuages fortement chargés.
- Lorsque le ciel est uniformément couvert (exception faite des nuages orageux), ainsi que par la pluie et le brouillard, le nombre des perturbations est relativement faible. On a d’ailleurs constaté que, dans ces derniers cas, les valeurs du potentiel n’étaient pas non plus très élevées. Du reste, d’une manière
- H 12 1 2 3 * 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 * 5 6 7 8 9
- M Mtr
- Fig. 4. — 3 septembre 1911. Pas de nuages, chaleur, vent, nuit étoilde.
- A ces phénomènes viennent en outre s’ajouter, lors des orages, des perturbations dues aux ondes électromagnétiques causées par les éclairs.
- Il fut établi que les éclairs produisent un bruit bien caractérisé au téléphone récepteur, bruit qui se distingue nettement des bourdonnements et des craquements dus aux charges atmosphériques.
- 0 500 1000 1500 2oôd mm mo
- Longueurs d'onde (m).
- Fig. 5.
- D’une manière générale, la portée des décharges par éclairs ne doit pas être très grande, ainsi qu’on peut le prévoir étant donné l’intensité de la réception et le grand amortissement de l’éclairi
- C’est ainsi que le 23 mars 1912, quoique un orage eût éclaté à 200 kilomètres seulement, on n’observa pas de perturbations accentuées ni fréquentes.
- L’auteur a pu également observer dans la suite, à diverses reprises, que l’intensité des bruits parasites provoqués par les éclairs décroissait rapidement lorsque l’orage s’éloignait ; de même l’intensité graduellement croissante des perturbations dues aux éclairs permettait de se rendre compte du rapprochement graduel de l’orage.
- En outre, les perturbations atmosphériques subissent l’influence de la grêle et des tourmentes de neige, ainsi que l’auteur a pu le constater sur de grandes antennes. Avec des antennes plus petites, l’influence semble être moindre. Les perturbations peuvent alors s’expliquer par ce fait que les charges sont transmises directement à l’antenne par les particules de glace ; d’autre part, en cas de grêle, étant donné que la chute de celle-ci est généralement
- générale, dans les mêmes circonstances météorologiques, les perturbations seront plus grandes avec des antennes élevées et très étendues qu’avec des installations de moindre importance.
- Enfin, l’auteur a cherché à étudier l’influence des perturbations atmosphériques sur les antennes terrestres. Dans ce but des mesures furent entreprises presque simultanément sur l’antenne aérienne de 18 mètres et sur une antenne terrestre; cette dernière antenne se composait de 2 fils d’une longueur individuelle de i5o mètres, posés à plat sur un champ sec. Par un temps assez couvert avec tendance à l’orage, on constata 24 perturbations par minute sur l’antenne aérienne, tandis qu’avec l’antenne terrestre, sur champ libre, ce nombre n’était que de 17 perturbations par minute, c’est-à-dire plus faible d’un tiers environ.
- Le même résultat fut obtenu avec l’antenne terrestre placée dans une forêt, au-dessous de sapins très touffus d’une hauteur de 10 mètres environ.
- En outre, on ne remarqua pas de différence notable due à la position de l’antenne, celle-ci étant placée soit dans la direction Est-Ouest, soit dans la direction Nord-Sud. L’auteur voit là une réfutation de l’hypothèse d’Erskin-Murray, qui supposait l’existence d’un centre de perturbations en dehors de la. station réceptrice ; ce fait prouve également que les perturbations à la réception ne subissent que les influences locales, exception faite des décharges par éclairs qui se produisent à une distance peu éloignée.
- En dernier lieu, l'auteur a étudié Indépendance des perturbations en fonction de la syntonisation de l’antenne ; il fut reconnu que le nombre des perturbations croît en même temps que la longueur d’onde de la station réceptrice, ce qui peut s’expliquer par la fréquence relativement faible des phé-
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- nomènes d’égalisation dans les couches atmosphériques chargées.
- Dans ce but on a relevé, à des intervalles très rapprochés et par une journée d’été avec temps calme, le nombre des perturbations pour différentes Ion-
- é
- gueurs d’ondes. La ligure 5, qui reproduit ces observations, montre bien que le nombre des perturbations croît dans le même sens que la longueur d’onde.
- M. K.
- yARIÉTÉS
- Le budget de la Télégraphie sans SI.
- M. Dalimier vient de déposer à la Chambre, des Députés au nom de la Commission du budget, un rapport sur le budget des Postes, télégraphes, téléphones.
- Nous en extrayons, en résumant çà et là, les passages suivants, [relatifs à la télégraphie sans fils, où il paraîtra que le rapporteur n’a pas péché par excès d’indulgence envers l’Administration.
- ¥ *
- « Il est apparu très nettement à votre Commission que la mise en exploitation de ce nouveau mode de communication (la T. S. F.) est aussi chaotique dans le service intérieur que dans les relations internationales, que les rivalités existant entre départements ministériels, entre fonctionnaires, les exagérations dont il est trop souvent fait preuve en la matière, sont autant d’éléments de désorganisation, de poids morts qu’il importe, au plus haut point, d’éliminer si l’on veut que la radiotélégraphie donne pratiquement les résultats que l’on est en droit d’en attendre.
- « Votre Commission avait tout d’abord rejeté toutes les demandes de crédits relatives à la T. S. F., dans le but d’appeler l’attention du gouvernement sur la nécessité de procéder à une réorganisation rationnelle, méthodique, dont elle avait, l’an dernier, indiqué les bases. Elle est revenue sur cette décision, le ministre des Finances etle sous secrétaire d’Etat des Postes et des Télégraphes ayant donné l’assurance qu’une étude en ce sens allait être faite. Cependant elle n’a pas accordé les créations d’emplois demandées au titre du budget de 1913, afin de témoigner de son intention bien arrêtée de surveiller la mise à exécution rapide des engagements pris. Il a été bien entendu, d’autre part, qu’aucune affectation de crédit n’au-
- rait lieu, dans aucun département ministériel, en vue de laréalisation, même partielle, d’un projet d’installation de réseaux radiotélégraphiques qui n’aurait pas été préparé dans les conditions plus loin stipulées et soumis à l’approbation préalable du Parlement.
- « La télégraphie sans fil doit ressortir aux P. T. T. dans les mêmes conditions que la télégraphie avec fil, aérienne, souterraine ou sous-marine. »
- LA T. S. F. DANS LES AUTRES PAYS
- En Angleterre, les postes radiotélégraphiques militaires ne communiquent avec le réseau général que par l’intermédiaire des stations du Post Office et des Compagnies. C’est également l’administration télégraphique qui a élaboré tout récemment, avec un constructeur, le projet de réseau dit « impérial », qui le présente à l’approbation du Parlement britannique et des parlements coloniaux, et, enfin, qui assurera l’exploitation future de ce réseau.
- En Allemagne, la situation est identique.
- En Italie, où régnait la confusion que nous commençons à déplorer chez nous, un règlement du ier février dernier, publié par la Gazette officielle du 12 avril, stipule que :
- « Sont désormais confiées au ministère des Postes et des Télégraphes :
- « L’installation et l’exploitation de toutes les stations du service public constituant le réseau intérieur de l’État etdetoutescellesdestinéesà la correspondance internationale ;
- « La vérification, la réception, l’inspectionet le contrôle du matériel et la mise en service de toutes les installations terrestres exploitées sur concessions du gouvernement ;
- « La réglementation des tarifs pour la correspondance publique de toutes les stations terrestres et des navires- de commerce et de plaisance ; le contrôle et
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- la comptabilité des recettes appartenant au Trésor et des redevances de concessions.
- « Sont seulement du ressort du ministère de la Guerre : l’installation et l’exploitation des stations intérieures destinées exclusivement au service militaire de l’armée, ainsi que des stations mobiles de campagne.
- « En temps de guerre, naturellement, peut être prise par ce département la direction du service de toutou partie des postes ouverts au service public. »
- En Autriche toute la T. S. F. qui n’est pas exclusivement alïectée à des buts militaires relève du ministère du Commerce, des Postes et des Télégraphes. Et même, depuis le Ier avril 1912, c’est ce ministère qui, par l’intermédiaire d’un « Inspectorat » récemment créé à Trieste, décide des installations à effectuer à bord des navires de commerce, fournit et pose les appareils, assure l’entretien et l’exploitation des postes.
- Et, après cet examen, le rapporteur conclut en disant, conformément à l’opinion unanime delà Commission du budget :
- « Les réseaux radio'télégraphiques destinés au service public doivent être, après autorisation du Parlement, étudiés, exploités et surveillés par l'administration des Postes et des télégraphes. C’est à ce prix, à ce prix seulement, que l’on obtiendra, avec la compétence, l’unité de vues dans les programmes, l’unité de méthode dans l’exploitation, et aussi — ce à quoi il faut bien penser un peu — la sauvegarde des intérêts des commerçants et des contribuables. »
- NOTRE RÉSEAU MONDIAL
- « L’administration des télégraphes, avant l’intervention de votre Commission, n’avait pas été consultée en vue de l’établissement du projet dit « mondial » de communications entre Paris (Tour Eiffel) et Tombouctou (4.000 kilomètres), Banghi (3.600), Madagascar (4.600), Djibouti (4.000), Pondichéry (4.5oo), Saigon (5.000), Nouvelle-Calédonie (7.800), Tahiti (5.5oo), les Marquises (i.5oo), la Martinique (9.000) enfin Paris (8.400).
- « Or, l’administration des télégraphes est seule compétente en matière d’exploitation commerciale. Cette considération n’était pas entrée jusqu’ici en ligne de compte.
- « Ne fût-ce qu’à ce point de vue le projet « mondial^) doit être remis sur le chantier. On s’accorde à penser que, lorsqu’une station commerciale k grande distance pourra être établie, elle ne devra pas êtreinstalléeà la Tour Eiffel, mais bien en dehors de
- l’agglomération parisienne et dans des conditions éjectriques de beaucoup meilleures, déterminées et réalisées avec soin.
- « Dans l’hypothèse où, soit à titre provisoire, soit à titre définitif, la Tour serait utilisée pour l’établissement de la station commerciale, la Commission du budget est d’avis très net queleposteactuel devrait être rétrocédé à l’administration des P. T. T. qui seule a qualité pour assurer le service télégraphique public.
- « La rétrocession, au service général, de la station militaire de la Tour Eiffel n’offrirait aucun inconvénient sous le rapport de la défense nationale, et ne présenterait que des avantages au point de vue commercial.
- LES CAUSES DE LA SITUATION ACTUELLE
- « En tout cas, ces points devront être examinés lors de la réorganisation du service radiotélégraphique.
- L’administration encourt, du reste, pour une part, la responsabilité de cette situation : le chaos actuel est en partie la conséquence de sa négligence; aussi votre commission tient-elle à ce que l’état de choses qu’elle critique cesse promptement. Si, pour se rendre compte du fonctionnement de la station de la Tour Eiffel, de son rôle, de ses relations avec les autres services, et pour examiner les mesures à prendre en vue de l’organisation nouvelle, une commission extraparlementaire peut être utile, qu’on l’institue sans retard. En tout cas, les rivalités et le désordre existants doivent prendre fin, et l’administration des télégraphes doit assumer la direction effective de l’ensemble du service radiotélégraphique.
- Ce qui surprend le plus vivement, c’est l’absence presque complète de garanties d’ordre technique que l’on constate dans le projet mondial au sujet duquel tant de bruit s’est fait et tant de louanges ont été décernées.
- Sur quelles bases techniques et financières repose donc ce projet? Quels sont les appareils dont l’em- -ploi est envisagé? Quels sont les essais effectués qui garantissent qu’ils permettront d’atteindre le but proposé ? Comment ont pu .être établis les devis justificatifs des dépenses prévues ?
- CRITIQUE DES SYSTEMES EN EXPLOITATION
- C’est un fait reconnu de tous les techniciens et praticiens radiotélégraphistes qu’à l’heure actuelle aucun des systèmes en exploitation dits « à étincelles » ne permet d’assurer un service commet-
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- ci al permanent à des distances de 3 ooo ou t\ ooo kilomètres, et n’est susceptible de fonctionner sur ' 7 ooo, 8 ooo et 9 ooo kilomètres.
- Avec les dispositifs à a étincelles rares «jusqu’ici employés par les divers services français, tous empruntés au domaine public, les communications à des distances de 1 ooo kilomètres, et môme moins, n’offrent pas les garanties de régularité et de sécurité indispensables à un service télégraphique normal : elles sont rarement assurées de jour, très variables de nuit; on peut établir à de certains moments, des « records »,maisla« communication» \ n’existe pas au point de vue commercial.
- « Ainsi, répète M. Dalirnier, la station de la 'Pour Eiffel, malgré son installation spéciale, ne peut travailler de jour avec Toulon (700 kilomètres) et, de nuit, c’est à titre tout à fait exceptionnel qu’elle peut échanger quelques signaux avec Fez (1 800 kilomètres). C’est ce qui explique qu’au cours des récents événements du Maroc, aucune nouvelle n’a pu être reçue par voie radiotélégraphique directe : les seuls messages « sans fil » adressés de Fez ont été transmis par le poste des télégraphes chérifiens à ses correspondants de Casablanca ou de Tanger, et de là acheminés par câble sur Paris.
- Quant à l’assurance généralement donnée que la Tour Eiffel communique avec l’Amérique du Sud et le Canada, les déclarations de M. Godfrey Isaacs, dans The Electrician du 24 février 1911, sont intéressantes à consulter. 11 s’agit de la perception, pour ainsi dire accidentelle, d’un signal isolé, et ce fait n’a rien de commun avec la transmission de messages télégraphiques; il ne saurait, à lui seul, servir de base à l’établissement d’un projet de « communication » radiotélégraphique à des distances moyennes de 5 ooo kilomètres.
- En ce qui concerne les systèmes « à étincelles musicales pures », qui permettent de dominer les «parasites » et de vaincre, grâce à une « syntonie » aiguë, les « brouillages » si fréquents avec les émissions à « étincelles rares », l’augmentation de la portée n’est pas appréciable et les très grandes distances ne peuvent encore être franchies.
- C’est sur la foi de renseignements inexacts que l’on a pu annoncer l’établissement de « communications » entre l’Allemagne et ses colonies africaines. Quant aux échanges de messages qui s’effectuent entre Clifden (Irlande) et Glace-Bay (Nouvelle-Ecosse), soit près de 4 ooo kilomètres, ils 11e sont possibles que grâce à deux installations exceptionnelles, à de véritables « usines » dont les frais de
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- premier établissement sont énormes; ils ont lieu avec de grandes difficultés et très irrégulièrement de jour; même de nuit, la vitesse de transmission est faible, les répétitions très nombreuses, les erreurs fréquentes. La vitesse commerciale moyenne ne dépasse pas 4 mots à la minute dans les conditions favorables, alors que sur un câble elle n’est pas inférieure à i5 mots en simple, à »5 mots en duplex, sans parler des conditions de régularité et de sécurité. On ne saurait donc dire que, môme au prix de dépenses fort élevées le « rendement » de la communication est suffisant et qu’un service commercial est assuré.
- UNE SOLUTION
- La solution du problème paraît résider — tous les techniciens le déclarent — dans la substitution-aux systèmes actuels « à étincelles » qui ne peuvent fournir ni distance, ni rendement, ni sécurité, des systèmes à « ondes entretenues » produites par des « machines à haute fréquence » permettant l’envoi à travers l’espace de véritables courants télégraphiques permanents qui pourront assurer les longues communications dans des conditions pratiques offrant toutes garanties.
- Mais avant que lapreuve soit apportée que celte solution es t trouvée, la plus grande prudence s’impose ».
- EST-ON ALLÉ TROP VITE?
- Le rapporteur signale toutes les précautions d’études prises en Angleterre pour un projet relatif à des distances qui n’atteignent pas 4 ooo kilomètres, puis il ajoute :
- « Votre Commission a tout lieu de craindre que non seulement les études relatives au projet français 11e soient pas de nature à donner les mêmes assurances, mais meme que des engagements de dépenses anticipées aient été faits avant toute approbation de principe par le Parlement.
- Les services militaires auraient commandé, dit-on, sans essai préalable ni adjudication, une installation nouvelle, coûteuse, sur le crédit de 800000 francs inscrit à la 3“ section du budget de la guerre, au litre des travaux neufs de la télégraphie militaire.
- Diverses stations, nolament celle de Tombouctou, seraient en voie de construction, sans qu’aucune autorisation parlementaire ait été obtenue ni même sollicitée, sans qu’il ait été procédé aux essais comparatifs de fonctionnement des divers systèmes susceptibles d’être employés pour des-distances aussi grandes. Si la station en cours d’installation constitue réellement une amorce du grand projet général, il
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- est vraiment surprenant qu’on ait pu si délibérément passer outre aux volontés des Chambres et enfreindre toutes les règles budgétaires ; s’il ne s'agit que d’une station de faible puissance, destinée à des communications locales, il est inadmissible en outre qu’on ait engagé une dépense élevée pour un poste provisoire qui devra prochainement être remplacé par une installation plus puissante et peut-être d’une tout autre nature.
- Enfin, on peut trouver, dans le détail de l’emprunt de 90 millions pour l’Indo-Chine, une somme de 600 000 francs prévue pour l’érection d’une station radiotélégraphique extra-puissante à Saïgon, destinée à communiquer avec des postes faisant — comme elle — partie intégrante d’un projet non accepté et contre lequel s’élèvent de très grosses objections.
- Votre commission engagerait gravement sa responsabilité en approuvant tout projet qui ne serait pas appuyé de justifications complètes, détaillées, tant en ce qui concerne les spécifications techniques, que les garanties de réalisation et les dépenses à prévoir.
- Elle saura s’entourer, lors de l’examen du projet de loi n° 2189, sur la T. S. F., dont elle vient d’être saisie par le gouvernement, de tous les éléments d’appréciation qu’elle jugera nécessaires pour sauvegarder l’utile emploi des deniers publics.
- LE DÉVELOPPEMENT DE LA T. S. F.
- Le service radiotélégraphique commercial, convenablement assuré par l’administration des P. T. T., se développe avec rapidité, les chiffres suivants en font foi: pour le mois de mars 1911 le nombre des radiotélégrammes était de 1 5^i ; pour le mois de mars 1912 il a été de 2811, soit une augmentation d’environ 80 % .
- Les stations en exploitation sont actuellement les suivantes : Ouessant, Saintes-Maries-de-la-Mer ; Fort-de-I’Eau, Boulogne, Gros-de-Cagnes.
- Le trafic augmentera encore plus rapidement et-deviendra vite très important si diverses mesures des plus désirables sont prises à bref délai :
- i° Substitution d’émissions « musicales » aux émissions actuelles à « étincelles rares » qui sont facilement interférées et arrêtées ;
- 20 Gomme l’avait demandé M. Farjon, président de la Chambre de commerce de Boulogne-sur-Mer, écoule dé chaque station sur la longueur d’onde de 600 mètres qui est généralement employée à bord des navires ;
- 3° Réglementation des émissions de la Tour Eiffel,
- des stations côtières de la Marine et des postes d’escadre, qui commencent à gêner considérablement le service général, et, notamment, adoption — pour ces stations — de plus grandes longueurs d’onde et d’appareils à émission musicale ;
- 4° Application stricte du principe de la liberté de l’intercommunication ;
- 5° Obligation, pour la flotte de commerce, de gréer en télégraphie sans fil tous les paquebots transportant des voyageurs.
- Diverses de ces questions ont été examinées par la Conférence internationale radiotélégraphique réunie à Londres en juin et juillet derniers. Il est à espérer qu’elles feront l’objet de décisions intéressantes que l’administration mettra sans retard en application.
- LA T. S. F. A BORD DES NAVIRES DE COMMERCE ET LA DÉFENSE NATIONALE
- (( Nous préoccupant]plus parliculièrementdes Compagnies subventionnées, et retenant les enseignements fournis par deréeents événements,nous avons posé la question suivante à l’administration des P. T. T.
- Question. — Les incidents corrélatifs à la guerre italo-turque et au naufrage du Titanic ont mis en pleine lumière les graves dangers que comporte l’exploitation, par les soins d’une Compagnie étrangère, de stations radiotélégraphiques installées à bord de paquebots qui peuvent être réquisitionnés sans délai par le gouvernement.
- L’administration française a-t-elle pris les mesures utiles à l’égard des Compagnies de navigation subventionnées ? Quelles sont les obligations et sanctions arrêtées ?
- Réponse.— Les Compagnies de navigation sontdi-rectement responsables du fonctionnement des stations existant à bord de leurs paquebots. Ces stations ne peuvent, d’ailleurs, être installées et, éventuellement, exploitées que par des Compagnies françaises ayantdes agents manipulants également français. Ces agents peuvent, en outre, à première réquisition, être remplacés par le personnel de l’Etat.
- L’administration s’était déjà préoccupée, même avant les incidents auxquels il est fait allusion, de s’assurer la libre disposition des postes en cas de réquisition des paquebots par le gouvernement.
- Elle avait prévu aussi pour les stations de bord l’obligation absolue de l’intercommunication, quelque soit le système utilisé.
- Profitant des enseignements qui résultent du nau-
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- frage du Titanic, elle n’a pas manqué d’examiner, en ce qui là concerne et particulièrement pour les Compagnies de navigation subventionnées, les moyens d’assurer lapermanence-d’un service efficace d’écoute, à bord des paquebots. »
- « Cette note ne répond que très imparfaitement à nos sollicitations.
- L’article 47 de la convention intervenue entre l’Etat et la Compagnie des Messageries maritimes, récemment approuvée par le Parlement, assure à l’administration des postes et télégraphes « le droit d’imposer l’utilisation, dans la construction des stations de bord, d’appareils construits en France et de matériaux fournis par des constructeurs ou manufacturiers ayant leurs usines en France ».
- L’article 5i stipule que les radiotélégraphistes « doivent être dé nationalité française, sauf exception autorisée par l’administration des postes et des télégraphes; ils doivent dans tous les cas, être agréés par ladite administration ».
- Il est indispensable que le texte à insérer dans la loi relative à l’obligation de la T. S. F. à bord comprenne des dispositions visant ces deux points et même que les dispositions y relatives soient plus complètes et plus impératives.
- En ce qui concerne les appareils, l’industrie radio-télégraphique est maintenant suffisamment développée en France-pour que l’obligation de recourir aux constructeurs français ne comporte aucune restriction. La fourniture du matériel par les soins de maisons étrangères comporte, en cas de conflits extérieurs, de graves inconvénients, en ce qui concerne la rechange des pièces et l’entretien des stations, qui pourraient ainsi devenir indisponibles dès les premiers jours de leur réquisition.
- En ce qui concerne l’exploitation des postes, le danger de la confier à des Sociétés étrangères ou à des opérateurs étrangers est encore plus grand. Aux premiers moments d’une tension politique, avant même que l'Etat aitexercèson droitde réquisition, il pourrait, en effet, en résulter les plus graves inconvénients, au point de vue des intérêts de la défense nationale.
- Turbodynamos de 30 000 chevaux (').
- La« Rheinisch, Westfülische, Elektricitiitswerk », laquelle installa déjà en 1903 une turbine à vapeur de 10000 chevaux, représentant la plus grosse unité connue en Europe à cette époque, vient de faire un
- (<) D’après l’Ëlcktrotechnische Zeitschrift, 14 novembre 1912.
- nouveau pas dans le même ordre H’idées, en procédant à l’installation de 3 turbo-dynamos d’une puissance individuelle de 3o 000 chevaux, laquelle n’avait été jusqu’à présent atteinte qu’en Amérique. La dynamo, accouplée à chaque turbine, est établie pour une puissance apparente de ai 5ooICVA, c’est-à-dire i5 000 KW en chiffres ronds pour cos <p — 0,7.
- Deux de ces groupes sont déjà installés à l’usine de Düsseldorf-Reisholz, appartenant à la Société ci-dessus; ces deux groupes sont en service depuis quelques mois déjà. Quant au troisième, il doit être installé à l’usine d’Essen.
- Les deux turbodynamos de Reisholz ont été fournies, l’une par 1’ A E G, l’autre par la société Brown Boveri et Cic. La turbodynamo destinée à l’usine d’Essen sera fournie par la maison Escher, Wyss et Cio et par les établissements Siemens-Schuckert.
- Les deux groupes installés à Reisholz fonctionnent d’ailleurs d’une manière très satisfaisante et ont pleinement répondu aux exigences qui avaient été imposées aux constructeurs. L’usine de Reisholz est actuellement une des plus intéressantes centrales de production de l’énergie électrique; elle comporte en effet :
- 3 unités de 7160 K Y A, soit 5 000 K W, pour
- COS <p - - 0,7.
- a unités de ai 5oo K Y A, soit 1 fi 000 K W pour cos cp = o, 7.
- La puissance totale fournie peut donc atteindre en chiffres ronds 65 000 K V A, soit 45 000 K W pour cos cp =; 0,7.
- La puissance consommée par les machines atteint 90 000 chevaux.
- Quoique les dimensions d’encombrement de telles machines dépassent évidemment les dimensions aux-quelleson estaccoutumé, le transport et l'installation de ccs groupes dans les bâtiments destinés à les recevoir fut relativement facile-étant donné que la longueur totale des groupes de 15 000 IC W n’est guère supérieure à celle des groupes de 5 000 IC W.
- D’ailleurs, le tableau suivant donne les dimensions d’encombrement des nouveaux groupes.
- Tableau 1.
- A.E.G. Biiown-Bovebi et Cic Esciikr, Wyss et C° Siemens-SuilUCKKHT.
- Longueur en millimètres. . 15 310 15 175 i5 5oo
- Largeur en mil- - -
- limètres 4 750 4 260 4 4uo
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- LA LUMIÈRB ÉLECTRIQUE T. XX (2? Était)» M*49.
- Les pompes nécessaires jpour l’eau de refroidissement, ainsi que les pompes de condensation et les ventilateurs sont commandés, en partie par des moteurs électriques, en partie par des turbines à vapeur. A chaque groupe de 3o ooo chevaux correspond une puissance de 280 K W environ pour les pompes et
- un débit horaire de 5 000 millimètres cubes pour l’eau de refroidissement, nécessaire à la condensation. La tension d’excitation des alternateurs est de 220 volts ; ces alternateurs fournissent à leurs bornes des courants triphasés à la tension de 5 2^0 volts.
- J-L. M.
- BIBLIOGRAPHIE
- II est donné une analyse des ouvrages dont
- Les canalisations isolées, par J. Grosselin, ingénieur civil des Mines. (Conférences faites à l’École supérieure d’Eleclricité). — 1 volume in-8° de 96 pages, 26 figures et 2 planches, — Gauthier-Villars, éditeur, Paris. Prix, broché : 3 fr. yü.
- « Ces conférences, dit M. Grosselin, lui-même, ont pour but de donner aux élèves de l’Ecole supérieure d’Électricité un aperçu de ce que sont les canalisations isolées et des conditions techniques qu’il est utile d’imposer pour leur réception ».
- Ainsi présenté, le programme de cet intéressant ouvrage est évidemment trop modeste, mais il montre néanmoins quel service important le travail de M. Grosselin peut rendre aux futurs ingénieurs électriciens ainsi qu’aux lecteurs qui sont restés éloignés de cette partie de l’électrotechnique appliquée.
- Les considérations théoriques ont été évitées; au contraire.la partie purement pratique a été rehaussée d’un grand nombre de chiffres utiles donnant l’ordre de grandeur des quantités considérées.
- Une première partie est relative aux modes d’éta-
- deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- blisscment et de fabrication des conducteurs et de leurs isolants : caoutchouc, cellulose, etc.'
- La seconde partie traite des phénomènes électriques qui peuvent se produire dans les câbles. L’auteur y étudie les propriétés électriques des câbles : capacité et self-induction, le rôle de la capacité, la période propre et les harmoniques, la période propre et les perturbations et, enfin, les précautions à prendre pour l’exploitation.
- Enfin, une troisième partie traite de la garantie et des conditions de réception, ainsi que de la recherche des défauts.
- L’ensemble réunit, sous un petit volume, un résumé de connaissances qui, étant donnée la compétence de l’auteur, constitue pour le lecteur une mise au point très exacte de l’état actuel de la question des câbles.
- Le travail de M. Grosselin nous parait destiné à un très légitime succès et sera lu avec intérêt non seulement par les étudiants mais .aussi par les ingénieurs électriciens, en général.
- G.-F. Guilbeiit.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- y .pdeembjrp 1912.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- Dans notre précédente chronique, nous signalions la décision de la commission allemande chargée par le gouveroeomeot d’étudier l’opportunité de la canalisation de la Moselle et de la Sarre. A cette occasion, le Moniteur des Intérêts Matériels, dans une correspondance de Belgique, donne quelques aperçus qui sont pour nous toqt d’actualité. De suite, nous en donnerons la conclusion : en Belgique, on grève et on taxe les industries de plus en plus ; en Allemagne, on les dégrève et on diminue leurs frais : nous verrons tout à l’heure ce que l’on prépare en France. Mais que fait donc l’Allemagne : elle établit de nouveaux tarifs de transport pour les cokes expédiés dé la Ruhr vers la Lorraine, le Luxembourg, la Sarre et le district d’Aix-la-Chapelle et pour les minerais partant des mêmes districts. Ainsi les minerais qui viennent, de France pour alimenter les usines des régions de la Ruhr, de la Sarre et d’Aix-Ift-Chapelle bénéficient,à partir des gares frontières, de tarifs spéciaux qui réduisent les tarifs actuels de 11,4 % à 16 % suivant les parcours ; le transport du coke coûtera de 14 % à 16 % de moins.
- On estime que l’économie annuelle, calculée sur le trafic del’année 1910,serait d’environ 3 125000 francs pour le bassin de la Ruhr, de 81 000 francs pour celui d’Aix-la-Chapelle, de 1 a5o 000 francs pour celui dé U Sarre et de 6 millions pour celui de la Lorraine et dû Luxembourg. L'ensemble de ces mesures atténuera la hausse des cokes et facilitera autant l’importation des matières premières que l’exportation des produits finis.
- En Belgique, au contraire, ' la Fédération des Associations commerciales et industrielles.liégeoises lutte contre l’augmentation prévue des tarifs de transport sur les chemins de fer de l’Etat et sollicite du ministre des chemins de fer l’ajournement de la mise en vigueur des dispositions nouvelles et la mise à l’étude par une commission spéciale des modes de tarification.
- Chez nous, on a pu envisager à un moment donné l’élévation des prix de transport pour combler des déficits qui tous les jours vont en s’augmentant sur les chemins de fer de l’Etat. La protestation des
- industriels y a coupé court. Mais s’il y a nécessité absolue et nouvelle augmentation des charges, on recourra à ce moyen. Plusieurs fois, nous avons indiqué qu’il serait plus sage de répartir sur un plus grand nombre d’années, par une prolongation des concessions, les charges obligatoires. Faut-il y penser tant que l’administration sera sous l’influence des idées d’étatisme et de rachat dont on nous épouvante ? nous ne le croyons pas, mais nous escomptons un virement de l’opinion sous la poussée des réclamations des épargnants qui voient diminuer leur capital. Et cependant, les Compagnies de chemins de fer secondaires, d’intérêt local et de tramways sont sous la menace d’un projet de loi du ministre des travaux publics qui, aux dires de l’Omnium Lyonnais, comporteraient des charges supérieures à celles qui résulteraient de la loi sur les retraites ouvrières. Ces Compagnies ont été exclues du bénéfice de celte dernière législation en ce qui concerne leurs employés ; et voici que les mesures spéciales qu’on propose risquent d’annihiler une grosse partie de leurs profits !
- Le Métropolitain lui-même se trouverait soumis à la nouvelle loi; ses plus-values mensuelles sont inférieures à celles de l’an dernier ; elles présentent depuis janvier une majoration de 1 200 000 francs environ. Le Nord-Sud par contre se ressent de suite de l’augmentation du trafic due à l'ouverture du tronçon Place Pigallc-Jules Joffrin. Mais rien ne pourra compenser l’effet de mesures qui pourraient être aussi bien prises à l’encontre du capital. Nous verrons si les intérêts ainsi lésés seront assez forts et assez unis pour se défendre.
- Le cuivre est stationnaire. Le Rio Tinto subit d’importantes fluctuations, mais le mouvement de ses cours ne dépend pas pour le moment des statistiques qui sont plutôt favorables. La consommation est toujours considérable et les producteurs obtiennent facilement les prix qu’ils demandent. Le total des approvisionnements d’Europe serait de 43 5oo tonnes contre 78 900 en 1911; mais la production américaine a une tendance à augmenter et en Europe on prend des dispositions pour satisfaire ~mieux la demande. La Spassky Copper avec plusieurs autres
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- producteurs construirait, dit-on, une mine de cuivre électrolytique en Russie; et on espère toujours que l'an prochain ce dernier pays se suffira à lui-méme.
- Le rapport pour l’exercice écoulé de la Cape Cop-per fait ressortir que le bénéfice de 8o 494 livres, supérieur de 20000 livres environ à celui de 1910 a été obtenu grâce à des prix meilleurs pour le produit vendu et à l’augmentation des recettes accessoires; mais les dépenses ont progressé aussi bien aux ateliers de fonderie qu’aux chantiers de perforation mécanique qui ont été retardés dans leurs travaux par la grève du charbon. La Cape Copper dont les réserves de minerai aux mines de la Colonie du Cap semblent diminuer se préoccupe de mettre en valeur d’autres propriétés minières, notamment aux Indes et à Terre-Neuve où les prospections font entrevoir de bons tonnages à exploiter.
- On parle également de la découverte d’un gisement d’atakamite d’une teneur moyenne de 7 à 8 % dans le désert arabique : la mise en exploitation ne saurait tarder.
- La Société d’iîlectricité Schuckert et Cl0à Nuremberg a réalisé, au cours du dernier exercice, un bénéfice brut de 9 802012 marks et un bénéfice net de 7 048006 marks. Ces résultats sont nettement supérieurs à ceux de l’an dernier qui étaient respectivement de 8 487 3iG marks ctde 5 874 oo3 marks. Aussi le dividende a-t-il été porté à 8 % pour les Go millions de marks d’actions anciennes, et à 4 % pour les 10 millions de marks d’actions nouvelles; 3ooooo marks sont affectés à la réserve spéciale et 1 267 347 marks sont reportés à nouveau,
- A Mannheim, la Société rhénane Schuckert pour l’industrie électrique a elle-même réalisé un bénéfice brut de 1 697 882 marks etunbénéficejnet de 991 493 marks. Ces résultats sont en progression sur ceux de 1910-1911. Le dividende cependant a été
- maintenu à 7 1 /% % , le capital ayant été porté de 4 millions à 5 1/2 millions de marks. Les amortissements absorbent 221 i58 marks, et le report à nouveau est de i36 997 marks ; deux tiers des bénéfices sont ainsi répartis et un tiers réservé.
- L’Omnium Lyonnais,fdont nous parlions en débutant, a confirmé qu’il avait été chargé des études et de la direction des travaux d’exécution du métropolitain de Naples. La concession vient d’en être accordée aune société franco-italienne pour une durée de soixante-dix ans -.elle comporte l’établissement d’une ligne souterraine traversant la ville et de 2 kilomètres de tramways desservant la banlieue de Naples. L’Omnium, qui a suivi les travauxdu Nord-Sud à Paris, est particulièrement préparé à réaliser cette œuvre d’une importance minime à côté de ce qui a été fait à Paris.
- Le 27 novembre a eu lieu l’adjudication de la fourniture d’énergie nécessaire à l’électrification de' la banlieue et aux installations des chemins de fer de l’État dans la région parisienne.
- Après l’ouverture des soumissions, deux adjudi-taires avaient consenti le même rabais. Une nouvelle adjudication a eu lieu et la soumission a- été adjugée à MM. A. Giros et Loucheur et le Triphasé, qui avaient soumissionné conjointement avec le concours technique et financier d’un groupe composé de la Banque de l’Union Parisienne, de la Banque Française pour le Commerce et l’Industrie, de la Société d’Applications Industrielles et de MM. Fougerolles frères.
- Dès que l’adjudication aura été approuvée par le ministre, il sera procédé à la constitution d’une Société anonyme au capital de 12 Sooooo francs.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Paris. —Voici la répartition des dernières commandes des Compagnies de chemins de fer.
- Paris-Lyon-Méditerranée : 20 voilures ir0 classe à boggies en Italie; 20 voitures 3e classe à boggies en, Italie; 25 voitures i" et 20 classe, à La Buire, à Lyon; ‘
- ga wagons écurie .à trois- stalles, à M. Magnard, à Fourchambault ; 5o wagons écuries à six stalles, a Lor-raino-Diétrich, à Lunéville ; roo wagons couverts, à M. Magnard, à Fourchambault.
- Compagnie de 1 Est : 4°o wagons couverts , à Lorraine-Diétrich, à Lunéville; 200 wagons couverts, à la Compagnie française, à Ivry ; 200 wagons couverts, à la Société Franco-Belge, à Raisinés.
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- 7 Décembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Indre-et-Loire. -— Un crédit de 3 200 francs est voté par le conseil général pour étudier le prolongement du tramway d’Azay-sur-Cher jusqu’à Athée et Bléré.
- Le prolongement jusqu’à Joué du tramway de Tours, à Pont-Cher sera étudié à la session d’avril.
- Sont votés deux emprunts de 990 000 francs et de 35o 000 francs pour les frais de premier établissement d'un tramway de Tours à Esvres et la création d’une gare centrale des tramways à Tours.
- Un nouveau concessionnaire sera recherché pour la partie du tramway de Tours à la Châtre qui doit desservir le département d’Indre-et-Loire, sans se raccorder avec le tramway de la Châtre.
- ÉCLAIRAGE
- Calvados. — La municipalité de Bretteville a engagé des pourparlers avec la Société d'Electricité de Caen pour l’éclairage de la commune.
- Haute-Savoie. — Le conseil municipal de La Roche a demandé à l’autorité supérieure de vouloir bien approuver au plus tôt la concession d’éclairage électrique présentée par la Société Electrique de Borne; un emprunt de 10 000 francs sera réalisé pour les frais de premier établissement.
- Marne. — La municipalité d’Epoye a approuvé l’acte de concession de distribution de l’énergie électrique à la Compagnie Générale Electrique de Champagne.
- Seine-Inférieure. — Un projet est à l’étude pour l’éclairage électrique de la commune de Fontaine-le-Bourg.
- Seine-et-Marnk. — Le conseil municipal de Chelles a décidé de mettre à l’enquête la demande de la Compagnie de Meaux, pour la concession de distribution d’électricité.
- Seine-et-Oise. — Un projet est en préparation pour l’éclairage électrique de la commune de Gif.
- TÉLÉPHONIE
- Côte-d’Or. — La Chambre de commerce de Dijon est autorisée à avancer à l'Etat une somme de 192 818 francs en vue de l’extension du réseau téléphonique de la Côte-d’Or.
- Seine-et-Marne. — Un projet est en préparation à la direction des Postes pour l’établissement de deux circuits téléphoniques Paris-Chelles.
- DIVERS
- Paris. — Le service municipal des eaux de la Ville de Paris vient, après concours, de confier à la Société d’Exploitation des Appareils Rateau, la fourniture et l’installation de six groupes élévatoires pour l’usine des eaux du quai d’Austerlitz.
- Chaque groupe formé d’une pompe commandée directement par un moteur électrique de 460 chevaux, est capable d’élever de 10 000 à 28 000 mètres cubes d’eau par vingt-quatre heures à une hauteur de refoulement de 60 à 80 mètres.
- Belgique. — Parmi les dernières commandes reçues par les Ateliers de Constructions Electriques de Char-leroi, nous citons :
- 1 Turbo-alternateur triphasé de 5 000ICVA, 5 000 volts, 5o périodes : 1 alternateur triphasé de 1 000 KVA, a5o volts, 5o périodes; 2 moteurs continus de 117 et 42 chevaux, 220 volts; destinés â la ville de Bruxelles.
- 1 Turbo-alternateur triphasé de 1 25o KYA, 23o volts, 5o périodes; 1 moteur asynchrone triphasé de 40 chevaux, 225 volts, 5o périodes; 1 tableau de distribution à 8 panneaux; pour la maisoUjLagache, de Renaix.
- 1 Alternateur triphasé de 5oo KVA, 3 100 volts, 5o périodes ; 2 transformateurs statiques à bain d’huile de 2Ô0 KVA, 3 100/225 volts, 5o périodes; 2 pompes centrifuges système A. C. E. C-Rateaujg moteurs asynchrones triphasés de 120 à 20 chevaux; pour la Société Anonyme des Charbonnages de Tamines.
- 2 Alternateurs triphasés de 5oo KVA, 525 volts, 5o périodes; 2 excitatrices de 12 kilowatts, n5 volts; 1 transformateur statique à bain d’huile de 60 KVA, 525/ii5 volts, 5o périodes; 21 moteurs asynchrones triphasés de 110 à 20 chevaux, 5oo volts, 5o périodes; pour la firme Rorhig et Ivônig, de Magdebourg.
- SOCIÉTÉS
- Société des Forces motrices de l’Agout. — Cette Société porte son capital à i 800 000 francs par la création de 1 200 actions de 800 francs émises à 525 francs, et va procéder à l’émission de 1 600 obligations nouvelles de 5oo francs à 5 % .
- Siemens und Halske A.-G., à Berlin. — Le bénéfice net de de l’exercice clos le 3i juillet dernier s'élève à 12-409 125 marks, contre 12 328 743 marks on 1910-1911. Le dividende reste fixé à 12 % sur le capital de 63 millions de marks; 2 millions vont à la réserve spéciale, 35o 000 marks au fonds de prévoyance ; les gratifications au personnel absorbent 900 000 marks et le report à nouveau est de 1 267 189 marks.
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- LA. LüMIERÊ ÉLECTRIQUE T. XX (2*'Sérlê). — W 49.
- Tableau des recettes d'exploitation du mois de septembre 1912.
- DÉSIGNATION ANNÉE 191a DIFFÉRENCE ENTRE LES RECETTES DES NEUF PREMIERS MOIS en 1912 et en 1911
- Recettes du mois de septembre Recettes depuis le début de l’année en faveur de 1912 en fàvéür dè ign
- fl'RUCB francs francs francs
- Energie Electrique du Nord de la France 2Ü2 000 2 007 664» 378 491
- Société Roubaisienne d’Eclairage (') 2 12 794. 1 983 995 100 g65
- Electrique Lille, Roubaix, Tourcoing i85 796 1 46g 369 64 953
- Energie Electrique du Centre 298 675 2 544 022 ,35» 422
- Compagnie Electrique de la Loire 272 647 2 3o4 456 287 744
- Société Générale de Forces Motrices et d’éclai-
- rage de la ville de Grenoble 43 274 3og 844 14 048
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vuudan. 56 959' 497 439 81 655
- Union Electrique 89 817 738 3ga 208 459
- Est-Lumière 372 i5q 3 192 963 466 89a
- Société d’Electricité de Caen 60 270 456 444 94 I41
- Société Méridionale de Transport de Force. ... i55 707 1 269 094 i38 21g
- Sud-Electrique i83 137 1 425 gi3 310 772
- Est-Electrique 63 190 434 349 I9I 976
- Electricité de Bordeaux et du Midi !..... 85 026 85g 347 80 617
- Energie Electrique du Sud-Ouest i63 371 1 292 839 315 263
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. 5oo 968 5 016 188 553 971
- Chemins de Fer Electriques départementaux do
- la Haute-Vienne 65 987 33o i5i 217 125
- Tramways de Roubaix-Tourcoing 167 010 1 510 048 98 978 (’)
- P) En 1911, Exposition de ltoulmix.
- CONSTITUTIONS
- Société Coopérative d'Electricité du Secteur de Roisel. — Constituée le 8 novembre 1912. — Durée : 20 ans. — Capital: 200000 francs. —* Siège social: mairie de Roisel (Somme).
- Manufacture Française de lampes électriques à filament étiré incassable. — Capital : 210 000 francs. — Siège social : 120, rue de Courcelles, Levallois.
- Société Anonyme du Secteur Electrique de la Bastille. — Constituée le 25 octobre 1912. — Durée : 3o ans. — Capital: 275000 francs. — Siège social: ai, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris.
- Etablissements Franco-Suisses Emile Haefely (Isolants pour F Electricité). — Capital : 25o 000 francs. — Siège social : 200, rue de Lourmel, Paris.
- CONVOCATIONS
- Etablissements Paz et Silva. — Le 10 décembre,
- 55, rue Sainte-Anne, Paris.
- \
- Compagnie Parisienne de l’Air Comprimé. — Le 11 décembre, 7, rue de Madrid, Paris.
- Société d'Electricité Lalimeyer. — Le 11 décembre, 15, rue Ricbepanse, Paris.
- Société l'Énergie Électrique de l'Aude. —Le 14 décembre, à Troyes.
- Société d’Électricité Mors. — Le 17 décembre, 28, rue de la Bienfaisance, Paris.
- Omnium d'installations Electriques. — Le 23 décembre, 12. rue Logelbacli, Paris.
- Électricité et Gaz du Nord. — Le 28 décembre, çé, boulevard Haussmann, taris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers Abel Pifre, 161, rue de Courcelles, Paris.
- Bulletins, avril 1912. — Méthodes modernes de construction des bâtiments.
- Juin 1912. — Le pont tournant de l’Eguille sur la Seudre.
- Septembre 1912. — Treuils à frein automatique, système « Mégy ».
- Octobre 1912. — Les monorails électriques, système Abel Pifre et la construction du grand collecteur de Nantes.
- Ateliers de Constructions Electriques du Nord et, de l’Est, Jeumont.
- Bulletins, juin et juillet 1912. — Nouvelles installa-
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- 7 Décembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 319
- tiods de.îâ Société Anonyme des Charbonnages Unis de l’Ouest de Mohs, à Boüssu.
- Société Française d'Électricité A. E. G,,
- < 72^ rue d’Amsterdam, Pâris.
- Â. E. G., novembre 1912.— L’éclairage électHque en concurrence avec les autres modes d’éclairage.
- La fabrique de matériel haute tension de l’A. E. G. lia centrale intercommunale de Nenmark.
- L’éqttipement électrique de la station génératrice de Lienfos.
- \
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, k Paris, a l'intention d’acquérir et de faire installer des tableaux de distribution électriques à la gare de Rénhës.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à qgt égard, dans les bureaux du service électrique (2e division), 43, rue de Rome, le mardi et le vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 3 janvier 1913.
- ♦ *
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, k Paris, a l’intention de faire installer deux groupes convertisseurs k l’usine électrique do la gare du Mans.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (2e division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi etle vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 23 décembre 1912.
- *
- H ¥
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, k Paris, a l’intention d’acquérir 197 voitures à voyageurs de divers types.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard dans les bureaux du service du matériel et de la traction (matériel), 44? rue de Rome, Paris, tous les jours de la semaine de 2 à 5 heures de l’après-midi.
- BELGIQUE
- Le 9 décembre, il 10 heures, k la maison communale, à Polleur (Liège, fourniture de l’énergie électrique sur le territoire de la commune ; cautionnement : 2 5oo francs.
- Soumissions recommandées le 7 décembre.
- A
- * * ¥
- Le il décembre, k 11 heures, en la salle de la Madeleine, k Bruxelles, fourniture d’appareils téléphoniques et d’accessoires nécessaires k l’administration des télégraphes (cahier des charges spécial n° 3 6o5) : ior à 3e lots, commutateurs ânnméros; — 4° et 5e lots, tables Standard; — 6* lot, tables Standard, microphones de commutateurs sur supports articulés ; — 7e lot, bobines d’ihdüction, fourches commiitatrices, magnétos à coupe-circüit; — 8“ et 9e lots, microphones-sonneries; — 10e et ii* lots, microphones sUr colonnes; — 12* lot, planches avec pupitre ; — i3« èt 14® lots, sonneries avec un condensateur, sonneries supplémentaires; — i5° à 17e lots, téléphones à main; — 18® lot, téléphones-montre ; — i9® lot, microphones de poitrine, téléphones àerre-téte; — 20e et 21* lots, sonneMes-magnélo avec bobines et microphone k granules sphériques; — 22e lot, planches et supports en noyer; — 23® lot, fiches pour commutateurs Standard pour fil double.
- Soumissions recommandées le 9 décembre.
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- Le 18 décembre, à 12 h. 1/2, en la salle de la Madeleine, k Bruxelles, fourniture d’objets d’éclairage électriques nécessaires à la direction de l’électricité des chemins de fer de l’État (cahier des charges spécial n° 3 4*5) : Ier lot, 750 abat-jour en verre opalin pour lampes à incandescence et io3 tulipes en id.; — 2e lot, 85o sockets Edison, 85o griffes et 85o nipples pour id. ;
- •— 3e lot, 1 225 lampes à incandescence, k filament de carbone, culot Edison; — 4e lot, 60 000 mètres de fil de cuivre recuit, étamé, recouvert de caoutchouc et d’une tresse de colon rendue ignifuge et 5 000 mètres de câble souple à deux conducteurs de 88 fils, recouvert dé caoutchouc et d’une tresse de coton glacé.
- Soumissions recommandées le 14 décembre.
- Le 4 mars, â 10 heures, à la maison communale, à Molenbeek-Saint-Jean-lez-Bruxelles, fourniture de l’électricité destinée à l’éclairage, la force motrice et tous autres usages chez les particuliers et les rues, places et voies publiques.
- Soumissions recommandées le i*r mars.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 23 novembre. — Au sous-secrétariat dlElat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’appareils et d’objets divers pour postes d’abonnés et bureaux centraux téléphoniques.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XX (2e Série). — N* 49,
- ior lot. — i 3oo appliques murales, type de l’Administration,-modèle 1910 (n° 3o4-g quater).
- Le Matériel Téléphonique, 28. — Société Induslriëlle des Téléphones, 27,15. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 24,74* — MM. Mildé fils et C'», 24,60. — MM. Mambret et Cic, 25, rue de la .Montagne-Sainte-Geneviève, adj. à 21,35 l’unité.
- 2° Jot. — 2 000 appareils magnétiques (n° 322-1).
- Le Matériel Téléphonique, 32,90. — Société Industrielle des Téléphones, 34,20. — Compagnie Générale d’Electricité, 25,3o. — Ateliers Thomson-Houston, 24,80. Association des Ouvriers en instruments de précision, 8, rue Charles-Fourier, adj. à 21,60 l’unité.
- 3® lot. — 1 5oo groupes de clés d’appel et d’écoute (modèle 1911, avec platine n° 1 ter.
- Le Matériel Téléphonique, 16. — Société Industrielle des Téléphones, i5,85. —- Association des Ouvriers en Instruments de précision, 17,50. — Ateliers Thomson-Houston, 16,3o. — Non adjugé, prix-limite dépassé.
- 4° lot. — 500 groupes de clés d’appel et d’écoute (modèle 1911), avec platine n° 1 bis.
- Le Matériel Téléphonique, 16,5o. — Société Industrielle des Téléphones, 16,3o. — Association des
- Ouvriers en Instruments de précision, 18. — Ateliers Thomson-Houston, 16,3o. — Non adjugé.
- 5" lot. — 2 000 sonneries de 200 ohins (n° 387-14).
- Le Matériel Téléphonique, 5,10. — Société Industrielle des Téléphones, 7,92. —MM. Mildé fils et Cio, 7,90. — Sidot, 5,74. — M. Delafon, 128, rue de la Convention, adj. à 5,53 l’imité.
- 6° lot. — 2 000 sonneries de 200 ohms (n° 387-14).
- Le Matériel Téléphoniques, 9,10. — Société Industrielle des Téléphones, 7,42. — MM. Mildé fils et Cie, 6,80. — Sidot, 5,72. — M. Delafon, adj. à 5,49 l’unité.
- 7' lot. — 2 000 sonneries de 200 ohms (n° 387-14).
- Le Matériel Téléphonique, 9,10. — Société Indus-
- trielle des Téléphonés, 6,92. — MM. Mildé fils et G1*,
- 5.92. — Sidot, 5,70. — Société des Téléphones système Berliner, 6,80. — M. Delafon, adj. à 5,48 l’unité.
- 8« lot. — 2 000 sonneries de 200 ohms (n°.387-14).
- Le Matériel Téléphonique, 9,10. — Société Industrielle des Téléphones, 6,42. —MM. Mildé fils et G10,
- 5.92, — Société des Téléphones système Berliner, 6,45, — M. Sidot, 12, rue Bridaine, adj. à 5,68 l’unité..
- 9°lot. — 10 000 récepteurs téléphoniques (n° 301-7 bis).
- Le Matériel Téléphonique, 4,3o. — Société Industrielle des Téléphones, 4,5g. — Compagnie Générale d’Elec-tricité, 3,99. — Société des Téléphones système Berliner, 29, boulevard des Italiens, adj. à 3,g5 l’unité.
- 10e lot. —10000 récepteurs téléphoniques,n° 301-7 bis.
- Le Matériel Téléphonique, 5,3o. — Compagnie Générale d’Electricité, 3,79. — Société des Téléphones système Berliner, 3,70. —: Société Industrielle des Téléphones, 25, rue du 4-Septembre, adj. à 3,57 l’unité.
- 11e lot. — 1 000 réglettes - de 29 paires de plots (n° 381-44 bis).
- Le Matériel Téléphonique, 22,80. — Société Industrielle des Téléphones, 21,25. — Compagnie Générale d’Electricité, 7,99. — • Ateliers Thomson-Houston, 7,20. — MM. Mildé fils etCic, 58, rue Desrenaudes, adj. à 6,45 limité. ’
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- 27 novembre. —1 Aux chemins de fer del’Etat, 20, rue de Rome, Paris, adjudication de la fourniture d’énergie nécessaire à l’électrification de la banlieue et aux installations des chemins de fer de l’Etat dans la région parisienne.
- Augmentation : Compagnie Générale dEleçtricilé, 8.
- Rabais : Compagnie d’Electricité de l’Ouest-Parisien, 2. — MM. Giros et Loucheur et le Triphasé, 69,rue de Miromesnil, adj. à 2 de rabais, après tirage au sort.
- IARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ,l7, RUE CAUSETTE.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-quatrième année. SAMEDI 14 DÉCEMBRE! 1912. Tome XX (2* série). - N* 50. '
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE!
- EDITORIAL, p. 321. — R. Chassériaud. L’avenir de l’électricité. Consultations de MM. Maurice Leblanc, H. Labour, p. 323.—J. Simey. L’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest-Etat, (suite), p. 327. — J. Garlier. L’électrification des lignes de chemins de fer de la ceinture et de la banlieue de Bruxelles, p. 332.
- Extraits des publications périodiques. — Théories et Généralités. Sur l’action simultanée de la pesanteur et du champ magnétique uniforme sur un gaz ionisé, Gouy, p. 33g. — Traction. Le railophone, H. de Kramer, p. 33g. — Télégraphie et Téléphonie sans fil. Sur la réception d’antennes au ras du sol, E. Rothé, p. 34o. — Divers. Une enquête scientifique sur les niagaras électriques, p. 34o. — Variétés. Le 8e congrès international de chimie appliquée, p. 341. — Un anniversaire industrie], p. 344- —1 Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Les installations électriques de la ville de Rome, p. 345. — Etudes Economiques, p. 347. — Renseignements commerciaux, p. 34g. — Adjudications, p. 35i.
- EDITORIAL
- L’année va bientôt finir. Beaucoup de publications ont coutume, à pareille époque, de récapituler les progrès de l’année et d’établir le bilan du passé. On sait que nous ne suivons guère cette coutume, préférant, par des chroniques nées de chaque occasion, tenir nos lecteurs au courant, tout le long de l’année, de ces mille détails, de cette poussière d’événements qui constituent aujourd’hui le progrès de l’électrotechnique. (Il est bien entendu que cette poussière d’événements n’est à aucun degré méprisable : c’est précisément parce que l’électrotechnique n’est plus, depuis de longues années, soumise à des révolutions, qu’elle étend paisiblement Son règne sur le monde entier.) Mais enfin, si l’on se place à un point de vue général,
- le principal fait qui ressort des revues d’ensemble qu’on voit dresser çà et là se résume par ce mot: stagnation. Stagnation non certes dans le détail utile, pratique, mais dans le développement général des principes vitaux de la science et de l’industrie électriques.
- C’est pourquoi, puisque l’heure nous invite au recueillement, nous avons voulu, nous aussi, nous conformer une fois à la coutume ; mais ce sera en tournant nos yeux non point vers le passé, mais vers l’avenir.
- Quel sera l'avenir de Vélectricité?
- Ici, au contraire, et précisément à cause de la stagnation actuelle, ici la matière est riche, le champ illimité; que sera l’électricité demain ? Quelle place tiendra-t-elle, quelles fonctions assurera-t-elle après-demain ?
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- Si riche même est la matière qu’il n’y a qu’un danger à craindre lorsqu’on traite un pareil sujet : celui d’une fantaisie par trop déréglée. Pour nous garer de cet écueil, nous avons ouvert notre enquête auprès des personnalités les plus mêlées aux réalités industrielles d’aujourd’hui, en même temps que les plus autorisées pour émettre des vues d’avenir.
- Cette enquête, dont nous publions aujourd’hui les premiers éléments, débute‘par une consultation de M. Maurice Leblanc, qui n’a rien pour décevoir les amateurs de pittoresque. Nous pensons sans doute que ce serait exagérer les intentions de notre éminent collaborateur que de donner un relief par trop accusé à ces apei’çus cueillis au cours de simples causeries, mais nous serions d’autre part fort surpris si l’analyse que nous en donnons, toute sèche et incomplète qu’elle est, n’apparaissait pas aux électriciens du monde entier saisissante par la profondeur et l’originalité des vues qui s’y expriment.
- Pour les consultations qui suivent, nous avions d’abord songé à adopter un ordre, un classement par spécialités. Nous y avons rapidement renoncé, estimant à certains égards plus instructif de mélanger les Spécialités et de profiter ainsi de 'rapprochements d’idées inattendus et savoureux.
- C’est ainsi que, à la suite de la consultation très explicite et précise qu’a bien voulu nous donner M. H. Labour avec sa grande compétence, sur la traction électrique, nous exposerons, d’après M. Louis Joly, les perspectives qui s’ouvrent dans un domaine de l’électro-technique où il a apporté lui-même une contribution si distinguée : le domaine des instruments de mesure.
- Nous continuerons cette enquête et en tirerons prochainement les conclusions.
- T. XX (2* Série). — S(L
- M. J. Simey continue, en décrivant les transformations de la gare Saint-Lazare, l’exposé des considérations si intéressantes, aux points de vue technique et économique, qui ont déterminé l’électrification désormais projetée des lignes de banlieue de l’Ouest-État.
- D’importantes électrifications sont également [projetées à Bruxelles, pour la jonction des gares du Nord et du Midi.
- M. J. Garlier, un ingénieur belge spécialiste des questions de traction, a récemment examiné et discuté dans la presse technique de son pays les diverses solutions envisagées. Nous sommes heureux de pouvoir citer de larges extraits de cette étude fort instructive et documentée ; elle est établie non au point de vue général mais au point de vue national et local, et nous avons estimé préférable de lui laisser ce caractère.
- On trouvera ensuite une note sur des travaux théoriques deM. Gouy, et la description d’un appareil de signalisation par téléphone essayé en Allemagne sur les lignes de traction: le railophone.
- Nous signalons d’autre part la mise à l’étude officielle de la question des paragrêles, par une Commission de l’Académie des Sciences.
- M. F. Loppé a bien voulu résumer pour nos lecteurs les travaux du récent Congrès de Chimie appliquée, qui s’est tenu à New-York. Nous ferons connaître plus en détail les plus remarquables des mémoires présentés relatifs à l’électrochimie.
- Enfin nous commençons à décrire les plus récentes installations électriques de la ville de Rome d’après dés documents tout nouveaux.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- L’AVENIR DE L’ÉLECTRICITÉ
- L’électricité pénètre'partout et son emploi se généralise sans cesse. Selon un mot t[ue nous avons entendu prononcer par M. Cuve-lette, directeur-adjoint des Mines de Lens : « L’électricité est un agent dont l’utilisation ne diminue jamais. »
- Elle est aujourd’hui comme un bon vieux serviteur dont on attend de plus grands services demain et de plus grands encore après-demain.
- Cependant, si elle se mêle toujours davantage aux autres techniques, que devient-elle elle-même ? Que peut-on dire de son développement, de sa vie propre? Quelles ressources d’avenir porte-t-elle en elle ? Est-elle en gestation de transformations importantes? De grands [faits sont-ils venus la renouveler ? Evolue-t-elle vers un but précis ? Quel est, en un mot, son avenir propre? Telles sont les questions que nous avons posées à quelques-uns des électriciens les mieux qualifiés pour y répondre, et .notamment à plusieurs membres du Comité de Direction de cette Révue.
- Au cours de causeries et d’entretiens, ils ont bien voulu satisfaire notre curiosité, et nous allons nous efforcer de résumer leurs réponses sans trop les trahir.
- M. MAURICE LEBLANC.
- LE GRAND PROBLÈME DE DEMAIN
- Au point de vue général, le grand problème de demain, ce sera la transformation directe de la chaleur en électricité,... en attendant qu’on sache désagréger les atomes. Ce problème de la transformation directe n’est même pas abordé actuellement et le phénomène fondamental reste à découvrir.
- A l’heure actuelle, il n’y a pas,d’ailleurs, en électricité,de grand fait nouveau ; on s’occupe
- de parfaire les mises au point et tout se ramène à des questions de dimensionnement.
- LE TRANSPORT D’ÉNERGIE SANS FIL
- Au point de vue de la pratique immédiate, on peut prédire le développement de plus en plus grand des transports de force.
- Là encore un grand problème d’ordre général s’offre à nous : l’emploi des ondes à haute fréquence pour le transport sans fil de quantités importantes d’énergie. A cet égard, il y a lieu défaire dès maintenant une réserve importante : supposons le problème résolu. Comment notre constitution physiologique s’accommodera-t-elle de cette immersion continuelle dans des champs magnétiques alternatifs intenses à haute fréquence? C’est là un point parfaitement inconnu.
- Aujourd’hui déjà, du fait des transmissions radiotélégraphiques et surtout des nombreuses canalisations à courant alternatif partout répandues, nous sommes souvent soumis à des champs alternatifs, mais fort pey intenses ; il n’en résulte aucun trouble (*).
- « Je dois confesser, ajoute ici M. Maurice Leblanc, que les courants de haute fréquence à l’action desquels m’a soumis mon ami le ])' Moutier m’ont sauvé la vie il y a trois ans. Mais j’ai séjourné dans sa cage pendant quinze minutes en tout... et je ne sais pas ce qui serait advenu si j’y étais resté enfermé depuis ces trois ans. »
- Et demain, si ce sont des quantités d’énergie importantes qui entrent en jeu, comment les supporterons-nous? Et ce n’est pas tout : des étincelles éclateront dans toutes nos constructions, dans nos maisons d’habitation.
- (') Encore faut-il indiquer que la T. S.-F. développerait la neurasthénie dans le personnel de manœuvre des postes radiotélégraphiques.
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- LA LUMIÈRE ÉjLECTRIQUE
- A ce propos, il est bon de rappeler que, lorsque M. Gooper Hewitt fit en Amérique les premiers essais de son interrupteur à mercure, il souleva de vives protestations de la part des habitants de la tour de Madi-son Square, où il opérait; des étincelles jaillissaient de partout, et l’on craignait un incendie.
- Il serait en tout cas intéressant de voir mettre demain à l’ordre du jour la solution de ce problème sur une petite échelle : par exemple on ferait actionner une voiture automobile par un conducteur tendu parallèlement à une route, et lui transmettant par induction des courants de haute fréquence qu’une soupape Cooper-Hewitt transformerait en courant continu sur la voiture.
- LE DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS DE FORCE
- Mais sans aller jusqu’à prévoir cette éventualité, un peu lointaine sans doute, de l’énergie transmise par ondes, on doit s’attendre dès maintenant à de nouvelles applications de nos distributions d’énergie qui finiront par couvrir le pays d-’un réseau très serré.
- Il est probable que l’agriculture sera des premières à en profiter largement.
- Où s’arrêtera-t-on dans la voie de l’élévation des tensions ? Aucune limite ne peut être raisonnablement fixée. Aujourd’hui on « fait » du 120 ooo volts. Pourquoi ne ferait-on pas du i5o ooo demain? Toute la question se réduit à une série de mises au point qui ne se feront pas sans quelques incidents, mais qui se feront tout de même. La grosse difficulté, c’est l’incertitude où l’on se trouve au sujet des coefficients de sécurité. Dans la construction mécanique, ces coefficients soûl à peu pi’ès déterminés : tel acier a sa limite d’élasticité à tant de kilogrammes par milli-xmètre carré : on ne le fera travailler qu’au quart de celte limite par exemple, et l’on sait que la sécurité sera assurée. Mais en matière d’isolation, rien de pareil. Quel
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- rapport faut-il adopter entre la tension de service et celle qui détermine la production d’effluve ou la rupture de l’isolant ? Nous n’en savons rien.
- L’empirisme seul peut nous apporter des données valables.
- Il n’y a donc, lorsqu’il s'agit de fixer les éléments de sécurité d’un réseau, qu’à se baser sur les résultats fournis par des réseaux analogues, c’est-à-dire soumis à une tension voisine et placés dans les mêmes conditions, notamment de climat. Tous les calculs du monde ne sauraient donner plus. Le problème est en somme le même que celui qui consisterait à calculer d’avance une automobile destinée à rouler en mauvais terrain, avec des caniveaux, etc. ; le seul moyen, c’est d’abord de construire l’automobile, de la mettre en service, de voir les pièces qui cassent, et de les remplacer par d’autres plus solides, jusqu’à ce qu’elles ne cassent plus.
- D’autre part si aucune limite ne s’impose a priori à l'élévation des tensions, il ne faut pas oublier que ces hautes tensions ne sont vraiment intéressantes et utiles à envisager que s’il s’agit du transportde puissances importantes, de l’ordre de ioo ooo kilowatts.
- Or de tels transports ne sont pas en somme très nombreux. En Europe, à part le grand transport projeté des forces motrices du Rhône à Paris (projet Blondel, Iïarlé et Mahl), on ne voit guère que la Scandinavie qui offre de semblables perspectives. Mais là, l’utilisation se fait presque sur place, dans des usines électrochimiques. 11 est vrai que si l’on en venait à transmettre l’énergie par câbles squS-marins, il y aurait pour la houille blanche Scandinave un débouché considérable en Angleterre...
- Ce qui paraît en tout cas très probable, c’est que l’on transportera de moins en moins de charbon et de plus en plus de kilowatts. Déjà les mines de charbon établissent sans cesse de nouvelles centrales électriques qui expédient l’énergie sur des conducteurs.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 14 Décembre 1912.
- L'AVENIR DU CABLE ET DU CONDUCTEUR AERIEN
- Conducteurs aériens ou câbles ?
- Il convient peut-être de prédire un bel avenir au câble, surtout avec des courants continus ou avec des courants alternatifs de très basse fréquence. Quant aux conducteurs aériens, on peut, à condition d’augmenter leur diamètre, quitte à leur donner des âmes de chanvre et à les écarter suffisamment, leur faire supporter les plus hautes tensions. Les phénomènes de capacité ne sont pas très gênants.
- LE COURANT CONTINU A INTENSITÉ CONSTANTE
- En ce qui concerne le système de courant, la mode a oscillé du continu à intensité constante qui était grand favori il y a quelques années à l’alternatif, qui l’est actuellement.
- Cependant le courant continu à intensité constante offrait de bien grandes facilités d’emploi. Son apôtre le plus qualifié, M. Thury, racontait que sur la distribution Paderno-Gênes (aSooo volts) les paysans venaient brancher les moteurs de leurs batteuses au lieu et place de courts-circuits placés sur les pylônes, puis, le travail fait, refermaient simplement les courts-circuits.
- « Quel autre système de courant, disait M. Thury, en rapportant ce fait, offrirait une pareille maniabilité? »
- Plus tard le courant alternatif, grâce à l’introduction de l’interrupteur à huile, détrôna le courant continu à intensité constante.
- Il est très probable que la propriété du courant continu, de permettre l’emploi de câbles au lieu de lignes aériennes sans avoir à se préoccuper des courants de charge et des phénomènes de résonance, lui ramènera la faveur dans l’avenir lorsqu’il s’agira de transports à très grande distance.
- LE COURANT ALTERNATIF TRIPHASÉ
- Quant au courant alternatif, il semble que
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- ce soit surtout sous la forme triphasée qu’il se répandra. Plus on abaissera la fréquence, plus faciles seront les grands transports. Il n’est pas jusqu’à l’éclairage qui ne puisse s’accommoder de ces basses fréquences. Soit une lampe à trois fils alimentés par les trois phases ; ils travaillent tour à tour et l’éclairage ne souffre nullement de la faiblesse de la fréquence. Quant au moteur triphasé on/ connaît sa simplicité et sa robustesse. Il tournera naturellement moins vite avec les basses fréquences, mais son rendement sera très amélioré.
- LES MACHINES
- Dans le domaine des machines, M. Maurice Leblanc travaille actuellement à réaliser des nouveautés fort importantes. Ses études sur les compresseurs rotatifs ont abouti à l’établissement de machines à très grande vitesse (actuellement jusqu’à 37000 tours). Le secret consiste dans la très grande liberté de mouvement laissée à l’arbre rotatif et dans l’emploi d’équilibreurs automatiques. On peut ainsi envisager la construction de turbines à une seule roue. Il était intéressant de combiner des machines électriques capables d’être actionnées directement par ces turbines à très grande vitesse. Ce problème, M. Maurice Leblanc pense l’avoir résolu.
- En somme, le problème des machines rotatives à grande vitesse se pose dans les conditions suivantes :
- Etant donné un rotor qui tourne à 3o 000 tours, un rotor géométriquement semblable et dont les dimensions linéaires sont deux fois plus petites pourra tourner dans les mêmes conditions de sécurité à 60 000 en produisant une puissance quatre fois moindre. La vitesse des machines doit donc augmenter en raison inverse de la racine carré de leur puissance. On est ainsi conduit à d’énormes | vitesses pour les machines de petite puissance. Mais les difficultés n’augmentent pas.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- M. II. LABOUR.
- M. II. Labour, ingénieur-conseil de la Société Siemens Brothers, nous a parlé plus spécialement de la traction électrique.
- Et tout d’abord un évènement important se détache : le système triphasé, dont le rôle historique'fut si brillant, paraît n’avoir plus qu’un avenir fort limité.
- l’élimination du système thipiiasé
- Des quatre grands systèmes en présence : continu moyenne tension, continu haute tension, monophasé,' triphasé, le dernier paraît éliminé du fait de l’accroissement sans cesse plus marqué des vitesses de l’exploitation. La complication de la ligne de transport triphasée, la difficulté du réglage de la vitesse, semblent des vices rédhibitoires.
- D’autre part, le continu moyenne tension a un domaine d’application bien acquis et nettement délimité : l’alimentation des lignes de banlieue.
- C’est à très juste titre en particulier que M. Mazen a eu recours à ce mode d’alimentation pour l’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest-Etat.
- CONTINU HAUTE TENSION OU ALTERNATIF MONOPHASÉ?
- Restent donc en présence le continu haute tension et le monophasé.
- "Ce dernier a, dans ces dernières années, gagné beaucoup de terrain, et il parait appelé à un développement de plus en plus grand. L’inconvénient du poids et de l’encombrement inhérent à l’emploi de moteurs monophasés disparaît devant l’avantage considérable qui résulte de la simplicité de la ligne et de la facilité de recourir à de très hautes tensions.
- T. XX (2* Série). — N* 50
- Les moteurs de traction à courant continu ne s’exécutent encore que jusqu’à i 200 volts. Sans doute, si cette tension pouvait être indéfiniment accrue, aurait-on là le meilleur système d’alimentation pour lignes de traction. Mais il ne semble pas que jamais le monophasé puisse être concurrencé parle continu pour les grandes lignes. Néanmoins, on peut dès maintenant recommander le continu haute tension jusqu’à des distances de 4o kilomètres.
- l’électriiication des grandes lignes
- Aü total, l’événement saillant des dernières années au point de vue de la traction électrique, c’est qu’on a abordé franchement le problème de l’électrification des grandes lignes.
- N’oubliqns pas qu’il y a actuellement plusieurs dizaines de locomotives d’essai construites en vue de la «grande traction ». C’est , là un résultat considérable que l’on n’aurait osé prévoir il y a très peu d’années encore. D’ailleurs le problème posé paraît dès maintenant résolu par l’emploi de moteurs puissants (1 200 chevaux) surélevés.
- ♦ ¥
- La place nous manquant aujourd’hui pour citer en entier la consultation que nous a donnée M. Louis Joly sur l’évolution future des appareils de mesures électriques, nous la reporterons à notre prochain article.
- Nous continuerons ensuite cette enquête, par le compte rendu d’autres consultations, notamment celles de MM. Marius Latour, Georges Claude, A. Blondel, nous réservant d’en tirer ultérieurement les conclusions qui s’en dégageront.
- R. Chasseriaud.
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- ^ÉLECTRIFICATION DES LIGNES DE BANLIEUE DE L’OUEST-ÉTAT (Suite)
- LA TRANSFORMATION DE LA GARE SAINT-LAZARE ET DE SES ACCÈS.
- Ainsi que nous]l’avons vu précédemment (‘), la gare Saint-Lazare et ses accès sont complètement insuffisants pour assurer convenablement les services actuels de la banlieue et des grandes lignes.
- Nous avons vu, en effet, que des 27 voies à quai actuelles, 16 doivent être affectées normalement au service de la banlieue. Ce nombre de voies est nécessité par les manœuvres, inévitables avec la traction à vapeur, ainsi que nous l’avons montré précédemment.
- h voies seulement sont donc normalement disponibles pour le service des grandes lignes, ce qui est insuffisant pour le trafic actuel de ces lignes. Il s’ensuit que, les joursoù se produit, sur lesgrandeslignes, un mouvement exceptionnel, dû par exemple aux trains transatlantiques ou aux trains de bains de mer, on se trouve dans l’obligation d’affecter 1 à 3 des voies de banlieue au service des trains de grandes lignes. Etant donné que le trafic exceptionnel sur les grandes lignés coïncide généralement avec une augmentation du trafic sur les lignes de banlieue également, cet état de choses est des plus préjudiciables. En effet, il se trouve que l’on dispose, pour les lignes de banlieue, de 3 voies de moins, précisément ies jours où le nombre des trains affectés à ces lignes est augmenté. Il s’ensuit un encombrement qui provoque des retards d’une importance telle que le service s’en trouve, en partie, désorganisé.
- D’autre part, on sait que, récemment encore, les voies d’accès à la gare Saint-Lazare n’étaient qu’au nombre de 6, réparties en 3 groupes de 2 voies, dont le premier était
- affecté au service d’Auteuil et des Invalides, et j le second à celui de Versailles et des Mouli-/ neaux ; quant aux 2 dernières voies, elles devaient suffire, non-seulement à l'important service de banlieue des lignes de Saint-Germain, d’Argenteuil et de Mantes, mais encore aux grandes lignes et aussi au mouvement des rames de wagogs entre la gare Saint-Lazare et les voies de formation des trains, situées à Glichy. Or, par suite de la disposition même de la gare Saint-Lazare, la plupart de ces rames étaient obligées de refouler, c’est-à-dire d’accomplir machine en arrière le trajet de Clichy à Saint-Lazare. La vitesse de ces rames était donc très réduite, ce qui contribuait, pour une forte part, à l’encombrement de ce que l’on a, à très juste titre, appelé le «goulot » de la gare Saint-Lazare.
- C’est pourquoi, en même temps que l'électrification des lignes de banlieue, on a dû envisager la transformation radicale de la gare Saint-Lazare et de ses accès, selon un plan dont nous nous efforcerons d’indiquer les grandes lignes.
- LA GARE SAINT-LAZARE
- Nous avons vu précédemment (1) quelle était l’affectation des 27 voies à quai actuelles de la gare Saint-Lazare et nous venons de montrer pour quelle raison cette affectation 11e répond pas du tout aux exigences du service actuel..
- Cet ét.ft vde choses n’avait pas échappé à l’ancienne Compagnie de l’Ouest. En effet, quelques mois à peine avant la remise de son réseau à l’Etat, cette compagnie avait
- (*) Lumière Electrique, 3o novembre 1912, p. 259.
- (*) Lumière Electrique, loco citato.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- déjà présenté un avant-projet comportant l’électrification des lignes de Saint-Germain et d’Argenteuil seulement, ainsi que la construction de deux tunnels superposés sous la rue de Rome (*). Le tunnel inférieur devait servir à ces lignes électrifiées, le tunnel supérieur étant réservé aux trains d’Auteuil et des Invalides. En fait, ce dernier tunnel seul a été construit; il est en service depuis l’année dernière, avec l’affectation prévue aux lignes d’Auteuil et des Invalides.
- Cet avant-projet était insuffisant, en ce sens qu’il n’eût permis de remédier que partiellement au mauvais état de la situation actuelle, sans réserver des garanties suffisantes pour l’avenir.
- En effet, il n’y avait, a priori, aucune raison de réserver le bénéfice de l’électrification aux seules lignes de Saint-Germain et d’Argenteuil et d’en exclure momentanément les autres lignes de banlieue. Etant donné que l’extension de la traction électrique à toute la banlieue eût néanmoins fini par s’imposer, il aurait fallu procéder dans la suite à l’électrification successive des diverses lignes, et celà sans suivre une méthode bien définie.
- C’est pourquoi, lorsque l’Etat a repris le réseau, il a préféré envisager délibérément la situation dans son ensemble et procéder à l’élaboration du plan que nous allons rapidement exposer.
- Il était impossible d’élargir la gare Saint-Lazare elle-même, étant donné que les emprises qu’il eût fallu faire sur les rues de Rome et d’Amsterdam eussent donné lieu à des difficultés considérables. C’est pourquoi, dans l’avant-projet que nous venons de rappeler, l’ancienne compagnie de l’Ouest avait prévu la création d’une gare souterraine, située sous la gare actuelle et réservée
- (*) Nous ne rappellerons que pour mémoire le projet consistant à réserver la gare Saint-Lazare à la banlieue, \Jes grandes lignes aboutissant à une gare spéciale aux Batignolles. Cet éloignement du terminus des grandes lignes eût été des plus préjudiciables aux intérêts des voyageurs, ce qui explique qu’on ne se soit pas arrêté à ce projet. Jj. S.
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- aux lignes électriques d’Argenteuil et de Saint-Germain. Cette idée a été reprise par l’Administration des chemins de fer de l’État, laquelle, en 1911, a cru devoir envisager également l’établissement futur d’une gare souterraine pour deux lignes de banlieue.
- Néanmoins, l’emploi de la traction électrique permettra déjà une utilisation beaucoup plus rationnelle de la gare actuelle. En effet, par suite de la suppression des manœuvres des locomotives à vapeur, le service de banlieue, qui exige actuellement 16 voies, n’en occupera plus que 9. Étant donné que, lorsque l’électrification sera réalisée, la gare Saint-Lazare comprendra 24 voies à quai et 2 voies de service, il restera donc i5 voies disponibles pour le service des grandes lignes, lequel n’aura plus à emprunter les voies réservées à la banlieue. Le service général s’en trouvera donc sensiblement amélioré.
- Les 24 nouvelles voies à quai seront réparties en 4 gi'oupes avec les affectations suivantes :
- 1e1' groupe : voies 1 à 3 (électriques), Auteuil-Champ-de-Mars et circulation sur les voies extrêmes Sud (Auteuil).
- 2e groupe : voies 4 à 6 (électriques), Versailles-Marly-le-Roi, les Moulineaux, Saint-Cloud et cii'culation sur les voies Centre-Sud (Versailles).
- 3e groupe : voies 789 (électriques), Bois-Colombes, Argentéuil, Rueil, Saint-Germain et circulation sur les voies Centre-Nord (Saint-Germain).
- 4e groupe : voies 10 à 24, lignes de Mantes parPoissy et Argenteuil, lignes de Bretagne et Normandie et circulation sur les voies exti’êmes Nord (Normandie).
- Les voies 10 et 11 seront équipées électriquement, afin de pouvoir être affectées ultérieurement au service des trains électriques des lignes de Mantes et de Pontoise.
- Les voies 12 à 20 seront plus spécialement affectées au départ des trains de grandes lignes, les voies 21 à 2.4 étant réservées aux arrivées de ces trains. Toutefois, lors des mouvements de trains exceptionnels vers
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- Paris, par exemple à l’époque du retour des bains de mer, on se réservera la possibilité de reporter une partie des arrivées sur les voies 18 et 19.
- Une voie de garage, comportant une fosse d’une longueur de 5o mètres pour la visite des automotrices électriques, sera disposée le long des voies d’Auteuil, c’est-à-dire du côté de la cour de Rome.
- Enfin, afin de faciliter le mouvement des voyageurs, tous les quais de la gare seront surélevés d’environ o,5o mètre par rapport à leur niveau actuel. Les voyageurs pourront ainsi accéder de plein pied dans les trains, comme au Métropolitain et au chemin de fer Nord-Sud.
- LES ACCÈS A LA GAHE SAINT-LAZAHE
- Le projet de modification des voies d’accès à la gare Saint-Lazare comporte, tout d’abord, la destruction de l’actuel tunnel des Batignolles. Cette démolition permettra de disposer sur la plate-forme actuelle 10 voies au lieu des 6 existantes. En comptant, d’autre part, les 2 voies établies en^tunnel sous la rue de Rome et qui ont été mises en service l’année dernière, on disposera ainsi de 12 voies, soit le double du nombre de voies antérieur.
- Le tunnel des Batignolles sera remplacé par 3 ponts: ces 3 ponts seront d’une seule portée; le premier, d’une largeur de 4i mètres, assurera la continuité du boulevard des Batignolles, les deux autres, lai’ges respectivement de io et de 8 mètres, celle des rues des Dames et de la Condamine.
- Le pont situé sous le boulevard des Batignolles devra, en outre, supporter la voûte de la ligne n° 2 du Métropolitain, laquelle passe, ainsi qu’on le sait, entre le tunnel actuel de l’État et le sol du boulevard.
- La figure 1 môntre les affectations respectives des 12 voies nouvelles.
- Les 2 voies établies sous la rue de Rome continueront- à être affectées au service d’Auteuil et des Invalides. Les 2 premières
- voies, situées à gauche''danâ la tranchée en venant de la gare Saint-Lazare seront réservées au service de banlieue vers Versailles (R. D.), les Moulineaux et l’Étang-la-Ville. Les deux voies suivantes seront encore affectées à la banlieue, savoir aux lignes de
- Saint-Germain et d’Argenteuil. Les 2 voies
- ^reW9ne1
- fyurche de Bois-Colombes
- Légende
- {ÿ’Germam Angentcuü Versailles wmm 'Mantes rrn GJ*6Lignes Anietnl
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- Pans ô* Lazare
- Fig. 1. — Schéma des voies projetées.
- suivantes seront réservées aux trains de banlieue se dirigeant vers Mantes et vers Pontoise, soit par Poissy, 'soit par Argenteuil. Les 2 voies de l’avant-dernier groupe serviront à la circulation des trains à vapeur des grandes lignes. Enfin, les 2 dernières voies seront réservées au mouvement du matériel et des machines, entre le nouveau dépôt de Clichy et la gare Saint-Lazare.
- Enfin, lorsque la gare souterraine, dont nous avons parlé plus haut, sera consti’uite, on disposera d’un total de i4 voies, ce qui permettra d’en réserver 2 de plus au service des grandes lignes.
- On voit, sur la figure 1, que les deux voies d’Auteuil et des Invalides se séparent des
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- autres à la statÎQn des Batignolles. Quant aux io autres voies, elles restent parallèles jusqu’en face du nouveau dépôt de Clichy, à la hauteur duquel aboutissent les deux dernières voies, réservées à la circulation des machines et du matériel.
- Les 8 autres voies continueront en ligne droite jusqu’au pont d’Asnières, à l’élargissement duquel on procède actuellement, pour le munir de 4 nouvelles voies.
- A la gare d’Asnières, les 8 voies précédentes se sépareront en deux grands faisceaux :
- i° Le faisceau de Bécon-les-Bruyères, comprenant, d’une part, les voies se dirigeant vers Puteaux (c’est-à-dire les voies de Versailles R. 1)., des Moulineaux et de Marly-le-Roi), d’autre part, les voies de Saint-Germain, qui se détachei’ont des premières à Béçon-les-Bruyères, pour se diriger vers La Ga-renne-Bezons parles Vallées.
- 2° Le faisceau de Bois-Colombes, comprenant, d’une part, les voies de petite banlieue se dirigeant vers Argenteuil, d’autre part, les voies de Mantes, par Poissy et par Argenteuil, et celles des grandes lignes. A la « Fourche de Bois-Colombes », les voies de Mantes et des grandes lignes par Poissy se sépareront des voies se dirigeant vers Argenteuil.
- La ligne de Mantes par Poissy comportera 4 voies, dont 2 électriques, jusqu’à Mantes. Par contre, les voies de Mantes et des grandes lignes par Argenteuil se réuniront immédiatement après la Fourche de Bois-Colombes, en une seuleligneà double voie, à laquelleVaccolera jusqu’à Argenteuil la ligne de petite banlieue desservant cette dernière gare. A partir d’Argenteuil, où se détache, d’autre part, l’embranchement se dirigeant vers Sannois, Ermont et Paris-Nord, il n’y aura donc jusqu’à Mantes que 2 voies, communes aux trains électriques et à vapeur.
- Un des points les plus intéressants du projet est l’établissement du raccord se détachant des voies des grandes lignes à la Garenne-Bezons et rejoignant à Puteaux la
- ligne de Versailles, Ce raccord, dit de « la Folie », permettra aux trains de grandes lignes, vers la Bretagne par Versailles-Chantiers d’emprunter les voies des grandes lignes jusqu’à la Garenne, pour ne rejoindre les voies de Versailles qu’à Puteaux, c’est-à-dire dans la deuxième zone, où les trains de banlieue seront déjà moins nombreux. Néanmoins, le tronçon Puteaux-Saint-Clqud sera encore très chargé (362 circulations par jour); aussi a-t-on déjà envisagé son dédoublement. D’autre part, le nouveau raccord de la Folie sera disposé de manière à soûla-' ger le raccord actuel des i5 Perches (de Colombes à Courbevoie), qui doit actuellement assurer seul le'trafic des marchandises de la Normandie vers la Bretagne ou inversement, lequel ne passe naturellement pas par Paris.
- Enfin, les ateliers de réparations du matériel roulant électrique seront aussi établis sur cet important raccordement de la Folie, sur lequel on a, en outre, prévu la çonstruç= tion d’une graiide gare de [marchandises locale, desservant Béçon-les-Bruyères, la Garenne, Courbevoie, Puteaux, etc.
- Nous donnerons, pour terminer, la délimi-tation exacte des zones, dont le but a été expliqué dans cette Revue (*).
- La première de ces zones s’étendra, dans les diverses directions, jusqu’à Auteuil, Chainp-de-Mars, Bécon-lés-Pruyères et Bç>is-Golombes et comprendra les stations intermédiaires des Batignolles, Courcelles, Neuilly-Porte Maillot, Avenue du Bois de Boulogne, Avenue Henri-Martin, Passy, Boulainvilliers, Quai de Passy, Clichjr-Leval-lois et Asnières.
- La deuxième zone ira : t° de Bécon-les-Bruyères à Saiut-Çl.oud, en passant par Courbevoie, Puteaux, Suresnes et le Champ de courses de Saint-Cloud; 20 de Bécon-
- (i) Lumière Electrique, 21 septembre 1912, p. 355.
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- lqS^BruyèréS à Rueil, par les stations des Vallées, la Garenne et Nanterre ; 3° de Bécon-les-Bruyères à IIouilles-Garrière et 4° fie Bois-Gojonibes à Argenteuil, par Colombes, La troisième zone, enfin, comprenantle surplus des lignes de la petite banlieue éleetri», fiée, s’étendra : i° de Puteaux à Issy-les-Moulineaux, par Suresnes, Les Coteaux, Pont de Sèvres, Éellevue-Funiculaire, Bas-Meudon, Les Moulineaux et Issy-Plaine ; a" de Saint-Cloud à Versailles (R. D.) par Sèvres-Ville d’Avray, Chaville (IL D.), et Viroflay (R. U.), avec embranchement sur Versailles-Chantiers
- rine, Erag'ny-Neuville et SamuQuen-l’Au" mène,
- Une quatrième et une cinquième zones seront créées après achèvement de l’électrification de la petite banlieue, Elles comprendront (sauf modifications ultérieures au détail du projet actuel) les lignes de grande banlieue de Paris-Mantes, par Achères et Poissy, et de Paris-Mantes, par Conflans-Sainte-Hono-rine. La première desservirait les stations de Poissy, Villennes, Vernouillet-Verneuil, avec terminus aux Mureaux, sur la ligne Paris-. Achères-Mantes, et les stations de Fin-d’Oise,
- (D (f) •• indiquent fb& 2 b
- zone
- Fig. a, —; Carte montrant les limites des zones.
- 3° de Saint-Cloud à l’Etang-la-Ville par Garches, Vauçresson, Bougival, Louvecien-nés et Marly-le-Roi ; 4° de Rueil à Saint-Germain, par Chatou, Le Vésinet et Le Pecq ; 5° de Houilles-Carrières à Poissy, par Sar-trouville, Maisons-Laffitte et Champ de courses de Maisons-Laffitte, avec embranchement sur Pontoise par Achères, Village-d’Achères et Conflans-Fin-d’Oise ; 6° d’Ar-genteuil à Pontoise,par Cormeilles,La Frette-Montigny, Ilerblay, Conflans-Sainte-IIonor
- Maurecourt, Triel, Vaux, Thun, avec terminus à Meulan-Hardricourt, sur la ligne Paris-Conflans-Mantes. La seconde comprendrait, en premier lieu, les stations d’Aubergenville, Epône-Mézières, avec terminus à Mantes-Station, et en second lieu les stations de Juziers, Gargenville et Limay.
- *
- L’éleclrification de la petite banlieuos’opérera par zones successives et commencera
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- par les lignes d’Auteuil et du Champ-de-Mars. L’achèvement de l’électrification de la petite banlieue avait été prévu dans un ^lélai de cinq ans, mais il est d’ores et déjà certain, sans qu’il soit possible de préciser davantage, faute d’éléments de calcul, que cette période primitive de cinq ans devra être prolongée assez fortement.
- Une fois terminée cette électrification de la banlieue rive droite la plus peuplée, la plus étendue, et dont l’état actuel est le plus mauvais, on réalisera celle de toutes les lignes de la banlieue rive gauche, aboutissant à la gare Montparnasse.
- J. SlMEY.
- L’ÉLECTRIFICATION DES LIGNES DE CHEMINS DE FER DE LA CEINTURE ET DE LA RANLIEUE DE RRUXELLES(I)
- LA JONCTION NORD-MIDI
- I. — Nécessité d'une jonction.
- Les deux gares principales de voyageurs à Bruxelles ne sont reliées que par des raccordements à grand développement, et, pratiquement, les voyageurs qui arrivent par une ligne du Nord et repartent par une ligne du Sud, ou inversement, sont obligés de traverser la ville en voiture ou en tramway. Pour supprimer ce transbordement, la législature a décidé la construction d’une ligne de 3 kilomètres, dont i 8oo mètres en tunnel, qui reliera entre elles les voies des deux gares (fig. i).
- Les voies de la gare du Nord, relevées de 7 mètres par rapport à la cote actuelle, passeront en tunnel sous le Jardin botanique et près de l’église Sainte-Gudule ; la gare Centrale sera située près du carrefour de la rue de la Montagne et de la rue du Marché-aux-Ilerbes. La ligne redeviendra plus loin aérienne, et entrera dans la gare du Midi, dont les voies seront relevées comme celles de la gare du Nord. Le profil de la ligne sera sensiblement en palier; il y aura 4 voies, dédoublées en 8 dans la Gare Centrale, dont
- ('j Extrait d’une étude publiée dans un périodique belge, la Revue d'Electricité, août 1912.
- l’importance restera intermédiaire entre celle d’une simple station et celle d'une très grande gare.
- Fig. 1. —Jonction centrale Nord-Midi. Schéma.
- Mais le nombre des voyageurs qui traversent Bruxelles pour prendre immédiatement un train à la gare opposée est extrêmement restreint; d’après les statistiques, il n’atteindrait pas 10 % du nombre total des voyageurs débarqués aux deux gares.
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- C’est en se basant sur cette considération que beaucoup de gens ont émis une opinion nettement hostile à la jonction centrale, suivant le tracé indiqué par la figure i.
- En somme, cette jonction centrale coûtera très cher et rendra des services, c’est évident; mais ils seront tout à fait hors de pro-poi’tion avec la dépense si considérable qu’entraînera le travail, à moins qu’on organise, en même temps, un métropolitain électrique. Il est, sans doute, trop tard maintenant pour s’élever contre le projet, dont l’exécution est déjà commencée. Il n’est cependant pas inutile de faire observer bien des choses à ce propos; et notamment que les gares du Nord et du Midi, dites de passage à l’avenir, ne le seront que pour quelques trains internationaux. Pour les autres trains, soit environ go % du nombre total, elles resteront encore des gares terminus, comme avant, avec celte seule différence, onéreuse en matière d’exploitation, que ces trains terminus iront quelquefois mourir au delà des gares actuelles, soit à Haren, soit à Forest.
- La jonction directe, certes utile à quelques trains, ne solutionne pas entièrement le problème de l’encombrement des deux gares. C’est pourquoi l’aménagement judicieux de ces gares s’impose, quoi qu’il en soit de la jonction centrale.
- Soit dit en passant : il est une chose étrange dans le projet de jonction centrale, qui ne peut se justifier que par laprétendue nécessité d’une gare centrale, c’est celle devoir réunir deux têtes de lignes de chemins de fer, établies dans la même vallée de la Senne, au travers de la crête de- la montagne qui, à Bruxelles, sépare la vallée du Maelbeek de celle de la Senne. C’est là une solution bien coûteuse, dans la circonstance spéciale de l’existence de sable boulant, qui ne saurait recevoir une justification scientifique pure. Au surplus, l’énormité de la dépense kilométrique aurait dû faire reculer.
- S’il faut percer le tunnel par la méthode du bouclier, qui donne une assurance très
- grande pour la réussite du travail, la dépense totale de la jonction centrale s’élèvera, non pas à 56 millions, mais à plus de ioo millions.
- S’il s’agissait de percer une crête de montagne séparant deux tronçons de chemins de fer, la dépense serait justifiable. Tel n’était pas le cas à Bruxelles, où il était possible d’établir, à moindres frais, la jonction des deux lignes de la même vallée, en s’y maintenant.
- Les rebroussements aux gares du Nord et du Midi, qui existeront encore pour beaucoup de trains, parce qu’on trouvera trop onéreux de les faire « mourir » à Forest ou à Haren, sont détestables, pour le rendement et la sécurité de l’exploitation. Ce sont aussi ces rebroussements que les partisans de la jonction centrale ont combattus énergiquement, — et que, malgré tout, ils devront accepter pour plusieurs trains, à moins de charger inutilement les voies de la jonction et de faire circuler à vide un grand nombre de voitures.
- II. — Le bouclage des voies des gares du Nord et du Midi.
- Le principe rationnel d’une exploitation par voie ferrée consiste à faire suivre tous les trains dans le même sens, même aux ter-
- Fig. a. — Jonction par boucles Nord-Midi. Schéma.
- minus, lorsque les rames de voitures sont dirigées vers les gares de formation.
- On résout ainsi deux problèmes :
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- i° Celui d’une jonction entre les gares du Nord et du Midi ;
- a0 Celui du non-rebroussement des trains à ces gares dites terminus.
- Une jonction par boucles, moins directe que la jonction centrale, aurait pu satisfaire aux desiderata exposés par les partisans de la jonction directe; car elle résout entièrement le problème posé, alors que la jonction
- dans ces gares, des voies en « tiroir » entre les voies de quais, de façon à retirer, sitôt le train entré et les voyageurs débarqués, la rame et la machine sur les voies en tiroir, laissant ainsi libres, après huit à dix minutés, les voies à quais. De cette manière, l’intensité du trafic peut être augmentée; mais le système est compliqué ; il comporte des manœuvres nombreuses de rames de voitures
- Gare Rogier
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- 3. — Bouclage des voies des gares du Nord et du Midi. Schéma.
- centrale ne le résout que partiellement (fig. a).
- Mais puisque le travail si coûteux delà jonction directe est ordonné et qu’il est trop tard pour le contremander, on pourra néanmoins tirer de l’application de cette solution des avantages très considérables, moyennant quelques frais supplémentaires. Au surplus, l'aménagement des gares du Nord et du Midi, à considérer comme terminus, pour un s grand nombre de trains, semble pouvoir, admirablement, s’accommoder de cette solution.
- On dira bien qu’il est possible de poser,
- et de locomotives, ainsi que des Signaux et des aiguilles de voies.
- Ce système par les voies à.tiroirs, d’après les Allemands eux-ntêmes, qui en sont les auteurs, permettrait d’arriver aux cinq sixièmes seulement du trafic d’une gare de passage. On peut se permettre d’en douter et croire qu’il sera déjà difficile d’arriver aux deux tiers.
- Aux gares du Nord et du Midi, les stationnements des trains devront être prévus à peu près à hauteur de la rue Impériale, d’une part, et de la rue de Hollande, d’autre
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- là lumière électrique
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- part. CÜ6s distances, qüi sépai’ènt la place Rogier et la place dè la Constitution des emplacements des trains, ne feront pas le bonheur de beaucoup!
- Le projet est schématisé aux figures a et !!;
- à une gare de formation à proximité; soit enfin, de se rendre à une voie de garage en attendant un nouveau départ.
- La jonction centrale raccourcirait le trajet pour les trains qui ont à faire la traversée de
- Roglc'.
- Rue du.
- Fig-. 4. — Plan des voies de la boucle Nord.
- il consiste à boucler les Voies des gares du Nord et du Midi* de façon à permettre aux trains, soit de continuer sans rebï'ôussement vers une autre destination, en passant par une des jonctions quelconques ; Est ou Ouest; soit de se rendre sans rebroussement
- Bruxelles; ses relations directes avec les boucles nord et sud permettraient aussi aux trains qui ne dépassent pas Bruxelles-Nord ou Brujtellés-Midi, ou la gare Centrale elle-même, de faire un nouveau départ, quelques instants après leur arrivée et ce, sans re-
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- broussement d’aucune sorte, ni manœuvre compliquée.
- La boucle nord consiste, comme l’indique la figure 4t dans la liaison des voies de la gare du Nord avec celles de la gare de l’Allée-Verte. Les voies de sortie de l’Allée-Verte, actuellement au nombre de a, seraient portées à 4 et un raccordement Serait établi avec les voies de la gare du Nord, au moyen d’une courbe soudant les voies de l’Allée-Verte (à hauteur du passage à niveau de la rue du Progrès) avec celles de la gare du Nord (remise à voitures actuelle).
- De la gare du Nord à l’Allée-Verte, il y aurait 4 voies de liaison, ce qui porterait la largeur du tablier des ponts à 16 mètres environ. Rien n’empêcherait d’ailleurs de porter le nombre des voies à 6, en portant la largeur du tablier des ponts à 22 mètres.
- Il faudrait élargir la plate-forme des voies sur le tronçon compris entre l’Allée-Verte et la rue du Progrès ; il n’y a que fort peu à exproprier pour ce faire. Au surplus, comme déjà dit, il serait possible d’élargir l’assiette actuelle des voies pour la porter à 3o ou 4o mètres de largeur, de manière à y édifier un ouvrage en béton armé — sorte de tablier continu — de 20' ou 22 mètres de largeur, sur lequel rouleraient les trains.
- Ce boulevard inférieur, de 3o à 4° mètres de largeur, partiellement couvert par un tablier ornementé, comme cela existe en mainte ville, aurait encore un aspect très favorable. En tout état de cause, cette solution ne serait pas obligatoire, car le maintien des voies entre les maisons peut être admis.
- L’embarquement et le débarquement des voyageurs pourraient être disposés le long-dès voies nouvelles, comprises entre l’Allée-Verte et le bâtiment actuel du Nord. A cette nouvelle gare, on pourrait donner toute l’ampleur voulue, tandis que la gare actuelle est trop rétrécie. Une conséquence heureuse du transfert à l’Allée-Verte des voies servant actuellement, en pleine gare du Nord, pour le remisage des rames de voitures, serait de pouvoir diminuer la largeur de
- l’emprise des voies, de façon à améliorer l’aspect des rues du Progrès et de Cologne, et à en faire de vraies avenues. Pour cela, il suffirait d’élargir ces rues de 5 à 6 mètres: diminuer de 12 mètres |la largeur de la plate-forme des voies, et donner au remblai du chemin de fer l’aspect décoratif qu’il a près de la gare Centrale à Anvers.
- L’espace compris entre le boulevard Baudouin et les rues Zérézo et de la Station se prêterait admirablement à l’érection d’une gare nouvelle surélevée, disposée au-dessus des rues, qui sont autant de voies d’évacuation du public, avec façade principale, le long du beau boulevard Beaudoin, dont elle constituerait un monument important.
- La boucle sud consiste dans la soudure des voies de la gare du Midi et celles de la jonction centrale, avec celles de la gare privée des abattoirs de Cureghem, qui serait expropriée (fig. 5).
- Quatre ou six voies seraient établies du Midi à l’abattoir, à moins qu’on ne préfère, ce qui donnerait la grande solution d’avenir, établir la gare nouvelle entre les deux points indiqués, le long de la rue d’Allemagne et de manière analogue à ce qui a été dit à propos de la gare du Nord.
- Une courbe de raccordement à quatre ou six voies devrait être établie entre le canal et la jonction-ceinture Ouest,'pour relier les voies de l’abattoir à celles de la gare du Midi.
- L’abattoir s’étend sur 7 hectares, ce qui permettrait d’y installer une gare de formation et d’attente des trains, de première importance.
- Si on en revient aux considérations d’ordre technique, on ne pourra contester l’immense avantage dû à l’absence des rebroussements.
- Les emplacements : Abattoir et Allée-Verte sont admirablement choisis,parce que proches, pour servir à l’attente prolongée des trains :"cas fréquent pour les trains qui ne poursuivent pas leur itinéraires au travers de Bruxelles,
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- Les trains Ostende-Bâle, Ostende-Co-logne, etc., venantd’Ostende ou inversement, pourraient boucler par la gare du Nord, TAllée-Verte, pour repartir vers Liège ou le Luxembourg.
- Grâce à l’adjonction à la jonction centrale des boucles nord et sud, il serait possible à ces trains venant de Liège ou du Luxembourg par le Nord de passer par la
- et passer par la gare du Midi, la gare Centrale et la gare du Nord pour repartir sur Liège et le Luxembourg.
- Ce système donne les plus grandes facilités d’exploitation, de sécurité et d’élasticité du trafic.
- La jonction centrale, sans le complément des boucles, n’est utile que pour relier les lignes du Nord (Garni, Anvers Liège) à celles
- Gare du Midi
- Rue d'Allemagne
- Rue de Prusse
- — Plan des voies de la boucle Sud.
- gare Centrale et par la gare du Midi, pour continuer directement par la jonction de l’Abattoir sur Ostende, en passant par Bruxelles-Ouest et Jette.
- La ligne nouvelle de Bruxelles-Midi à Gand-Saint-Pierre pourrait aussi être empruntée directement à la sortie de la gare de l’Abattoir. Inversement, les trains venant d’Ostende pourraient rentrer, directement, à la gare du Midi par la jonction de l’Abattoir
- du .Sud (Cbarleroi, Mons, Tournai); mais elle ne relie pas la ligne du Luxembourg avec celles du Nord, pas plus qu’elle ne permet la liaison entre elles des lignes du Nord. Or, l’élasticité, la sécurité, l’intensité du trafic sont autant de facteurs qui plaident en faveur du système de liaison sans rebroussement d’une ligne quelconque avec une autre.
- Ce qui milite encore en faveur de l’établissement des boucles, c’est l’obligation
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- LA LÜM1ËRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (3* Sérié). — R»' SO,
- im
- prochaine dans laquelle sô trouvera l’àgglo mératiôn bruxelloise de réclamer son chemin de 1er métropolitain, par suite de Sa grande étendue.
- Les tramways actuels venant dés confins de l’agglomération : de l’avenue de Tervue-ren, Etterbeek, le bois de la Gambre, Watermaél, Saint-Gilles, Ucclé, Forest, Anderlecht, Molenbeek, Laeken, Evere et Schaerbeek, mettent un temps fort long à amener le public, soit au centre de la ville, soit aux gares, à cause de la petite vitesse de marche, qui leur est imposée dans les rues si fréquentées de Bruxelles.
- Or, il faudrait, à l’instar de Paris et de Londres, que les 5 kilomètres de distance du centre de Bruxelles se trouvent à dix minutes de trajet en métropolitain. Alors, il deviendrait pratique d’habiter loin du cœur de la ville.
- Si l’État belge voulait créer un métropolitain, à l’occasion des travaux de la jonction centrale, il ne pourrait mieux faire que de boucler les voies des gares d’extrémité de la ligne métropolitaine centrale : Nord-Midi.
- Le service devant être intensif entre le Nord et le Midi, les trains devront toujours se suivre dans le même sens. Ce serait un moyen excellent, d’ailleurs,' de faire une bonne exploitation financière de la jonction centrale, si onéreuse autrement, par les travaux qu’elle comporte.
- Mais l’établissement des boucles, et leur utilisation partielle pour le métropolitain de Bruxelles, permettrait en outre d’aborder l’exploitation d’un réseau de petite banlieue de Bruxelles, bien intéressant. Y a-t-on songé ?
- Une série de lignes métropolitaines se reconnaissent à la lecture de la carte des chemins de fer (fig, 3).
- En fait, il y aura bientôt quatre jonctions
- entre les lignes de chemins de fer des environs dé Bruxelles, à savoir ;
- iu La jonction Centrale (IV) ;
- a" La jonction Ouest (I);
- 3° La jonction Est (II);
- 4° La jonction Eât-Schaerbeék-Hàl(III);
- Ces lignes sont, en outre, raccordées entre elles.
- La série de lignes constituée par lé métropolitain électrique serait la suivante :
- Ligne /. — Nord-Gare Centrale-Midi, rue d’Allemagne,lés Abattoirs,gare de Cureghem, Midi, gare Centrale, Nord, Allée-Verte, Deux-Ponts et lé Nord. Soit onze arrêts de gàres. Cette ligne intensive, passant par les boucles Nord et Sud, aurait pour but essentiel de drainer les voyageurs du centre de l’agglomération vers les gares principales.
- Ligne II. — Moins intensive que la précér dente. Nord-Gare Centrale-Midi, rue d’Allemagne, Abattoirs, Bruxelles-Ouest par la jonction I, Koekelberg, Laeken, Deux-Ponts, Allée-Verte et le Nord. Dix arrêts.
- Ligne III. — La jonction centrale, Forest, Ruysbroeck, Loth et Mal, la nouvelle ligne de Mal à Watennael, Etterbeek, la jonction II, gare du quartier Léopold, gare Rogier et la gare du Nord, par la boucle de l’Allée-Verte (pour examen du matériel) ou non.
- Ligne IV. —- La jonction I, gare de l’Ouest, IJccle-CalIevoet, liaison avec la nouvelle ligne de Mal à Schaerbeek, parcours le long de cette ligne, Watennael, Etterbeek, jonction III, Schaerbeek (nouvelle gare), Haeren, Schaerbeek (ancienne gare), Laeken, Koekelberg et jonction I.
- Ces quatre lignes peuvent .encore être combinées entre elles.
- (A suivre.)
- J. Carljeh.
- Répétiteur du cours d’exploitation des chemins de fer a rUniversitè de Liège.
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- 14 Décembre 1912, LÀ LUMIËKË ÉLËCÎRtQUK 33t)
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur V action simultanée delà pesanteur et du chaïnp magnétique uniforme sur un gaz ionisé. —Gotiy. — Comptes Rendus, z5 novembre 1912.
- L’autcui* a monti'é récemment (*) que ces actions simultanées déplacent en sens inverse les ions des deux signes, et produisent ainsi un courant électrique, du moins si le gaz est assez raréfié pour que les rencontres ne s’opposent pas à cet effet.
- L’expérience peut se réaliser par exemple en ionisant le gaz au moyen d’un pinceau de rayons Rœntgen, le vase étant placé clans l’entrefer d’un électro-aimant.
- Pour un gaz spontanément ionisé à haute température, les memes conclusions restent valables, à moins toutefois que des ions ne prennent naissance sur les parois elles memes. Ceux ci, en effet, sous i’action du champ magnétique, décrivent des trajectoires qui peuvent les ramener aussitôt à la paroi.
- Le phénomène qui semblait mettre en défaut le principe de Carnot, le liisse intact si l’on admet cette hypothèse d’ions prenant naissance sur les parois en mémo temps qu’au sein du gaz*
- TRACTION
- Le railophone. — H. de Kramer. — Elektra-technische Zeitschrift, ai novembre 1912.
- Sous ce nom, l’auteur nous présente un appareil destiné à réaliser une communication permanente entre les stations de chemins de fer et les trains en marche.
- Une communication mécanique n’est possible qu’en des points fixes, et par des, signaux. Un essai de communication électrique par frotteur et rail conducteur à échoué, àcause dés difficultés pratiques. On a du renoncer également aux ondes hertziennes, àcause des transmissions parasites qui venaient troubler les communications. Il fallait donc un appareil spécial : ce fut le railophone.
- Le railophone est une application des lois de l’induction. Le circuit inducteur est souterrain et
- parallèle aux rails, le circuit induit est un cadre enroulé autour du Avagon.
- En 1910, l’aütéür a fait, comme associé de la 1(7/-ton-Kramer Electric al Tool and ffoist Company, à Witlon près de Birmingham, des essais sur la ligne de Londres à Brighton. Le cadre, enroulé autour d’un Pullman-car, pouvait par l'intermédiaire d'un commutateur, être relié soit à un microphone, soit à un écouteur, de sorte que fon ne pouvait pas à la fois recevoir et transmettre. Le circuit inducteur était fixé sur les traverses par l'intermédiaire d’isolateurs L’urt des côtés de la bouclé était entre les rails des trains montants, l’autre entre les rails des trains descendants. Les deux lils étaient croisés de temps à autre pour éviter les effets d’induction des installations téléphoniques et télégraphiques du pays. La distance minima des deux circuits (primaire et secondaire) était d'environ 4o Centimètres.
- En avril 1911, l’auteur présenta Un perfectionnement important qui donna lieu à des essâis sur la ligne de Stralford sur l’Avon.
- Ici, raignilleiir et le chef de train pouvaient causer dans les conditions habituelles des lignes fixes. La vitesse du train n’avait pas d’influence nuisible même à plus de Ho kilomètres à l’Iieure. On se servait de deux cadres horizontaux : l’un sous le marchepied inférieur servait à la réception, l’autre sous le marchepied supérieur servait à la transmission. Le circuit fixe se composait d’un cable souterrain isolé, placé en dehors des rails à 5o centimètres de profondeur et éloigné de près de 2 mètres du cadre supérieur. La distance des deux cadres était d’environ 70 centimètres. Les résultats d’essai ont été très satisfaisants, et celte installation est toujours en service.
- Pour compléter ce dispositif, l’auteur a réalisé, au coinméUCêmënt dé l’année 1912, un système d’appel au moyen d’un avertisseur acoustique très bruyant.
- Eii môme temps, les compagnies de chemins de fer émirent le Vœu défaire servir ce téléphone pour la signalisation des trains, et, le 28 juin de l’année courante, le L)r Kramer a présenté à Stratford, devant le Dp S. P. Thomson, une installation complète et automatique. Un celai qu’il a étudié avec \ë~Bt Kapp, employé avec le Railophone, peut surprendre les cou-
- (1) Comptes Rendus, 14 octobre 1912.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N« 50.
- rants de signaux les plus faibles, et les utiliser, par l’intermédiaire d’autres relais, à actionner des sonneries électriques, des signaux optiques, ou à manœuvrer des leviers au moyen d’éleclro-aimants.
- Cette installation faite également à Stratford a les propriétés suivantes; (la ligne est divisée en sections pour application du block-system) ;
- i° Le train reçoit, au moment d’entrer dans une section, un courant d’induction qui influence ses appareils, et tant que le train se trouve dans cette section l’aiguilleur reçoit un signal.
- 2° Tant que le train se trouve dans cette section, le levier du signal d’entrée est verrouillé automatiquement, de sorte que l’aiguilleur ne peut, pendant ce temps, laisser pénétrer un deuxième train dans la même section.
- 3° En cas de danger, l’aiguilleur peut arrêter lui-même le train en n’importe quel point.
- 4° Si le train pénètre dans une section malgré un signal d’arrêt absolu, il s’arrête automatiquement dès son entrée.
- 5° Si le train pénètre dans une section qui lui a été signalée libre, mais où il ne peut pas être protégé par l’aiguilleur contre un deuxième train, il met lui-même le signal d’entrée dans la position d’arrêt absolu.
- 6” Dans le cas où deux trains entrent dans la même section sur la même voie, ou circulent à la rencontre l’un de l’autre, ils sont immobilisés automatiquement.
- Ce système est imagine de telle manière que lorsque le chef de train et l’aiguilleur observent certaines règles, les signaux fonctionnent sans leur intervention.
- L’installation de Stratford a été étudiée dans ses moindres détails, et l’on peut, à volonté, causer au téléphone, envoyer des signaux, ou se servir du système automatique de signalisation.
- A. S.
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- Sur la réception d’antennes au ras du sol. — E. Rothé. — Comptes Rendus, 25 novembre 1912.
- Au cours des vacances dernières, l’auteur a fait des
- expériences nouvelles, près de Saint-Dié; les résultats semblent un peu différents de ceux qu’a obtenus M. Jcgou près de Saint-Brieuc, à une distance de Paris à peu près égaleà celle de Saint-Dié, mais dans la direction opposée.
- L’antenne était un fil de cuivre unique placé sur despotclets de 15 centimètres de haut, très mal isolé, touchant parfois l’herbe.
- La longueur a varié d’un minimum de i5 mètres jusqu’à un maximum de 35 mètres. Cette antenne communiquait avec une conduite d’eau (conduite d’arrosage du jardin), par l’intermédiaire d’une bobine de self de o,oo45henry. Elle n’était pas orientée dans la direction de Paris. Le circuit du détecteur, comprenant en série le détecteur, le téléphone et les piles, était en dérivation entre le sol et le point d’attaché de l’antenne et de la self. Dans ces conditions, on entend parfaitement la Tour Eiffel. On peut utiliser le téléphone à grande résistance, de 4 000 ohms. Le téléphone à petite résistance (i5o ohms), branche sur le transformateurde M. Jegou, donne aussi d’excellents résultats.
- DIVERS
- Une enquête scientifique sur les niagaras électriques. — Comptes Rendus, 25 novembre 1912.
- Il est peu de dispositifs dont l’efficacité soit plus ardemment discutée que les « niagaras électriques ». Suivant des opinions qui semblent également autorisées, ils sont ou parfaits, ou parfaitement inutiles.
- Pour trancher le débat, le sous-secrétaire d’Etat des Postes et des Télégraphes vient de prier l’Académie des Sciences de vouloir bien lui faire connaître son opinion sur ces appareils et sur les dangers auxquels peuvent être exposés les bureaux centraux télégraphiques et téléphoniques établis dans leur voisinage. . '
- Dans sa séance du a5 novembre 1912, l’Académie a confié l’examen de cette question à la Commission des paratonnerres, reconstituée de façon à réunir les membres de la Section de Physique, M. Vieille, et M. II. Le Ghatelier. Attendons maintenant et souhaitons que la réponse soit enfin décisive.
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- VARIÉTÉS
- Le 8° congrès international de chimie appli-quée. ^ „
- Le Mélalluvgical tend Chemical Engineering, consacre un numéro spécial à ce congrès, qui a été inauguré à Washington le 4 septembre et dont les séances ont commencé le lendemain à New-York.
- Le congrès présidé par M. le Dr W.-H. Nichols, président de la Copper Nichols’Works, la plus grande raffinerie électrolytique de cuivre, avait réuni 4 5oo adhérents, dont 2 335 étaient présents, (180 allemands, 25 anglais et 27 français).
- Après avoir entendu quelques conférences générales faites par des délégués des divers pays, le congrès s’est divisé en 24 sections ; la section X« qui s’occupait d’électrochimie était présidée par le Dr William II. Walkcr.
- M. C.-C.-Fink,dela Generalelectric C°, afaitune communication sur le tungstène ductile, qui est employé comme filament de lampes à incandescence, et qui a aussi d’autres applications très intéressantes.
- Le tungstène ductile est pratiquement insoluble dans les acides ordinaires ; son point de fusion (3 177 degrés d’après Longmuix, de 3 100 à 3 160, d’après Pirani et Meyer) est plus élevé que celui des autres métaux, sa résistance à la traction est plus grande que celle du fer et du nickel, il est paramagnétique, il peut être étiré en fils plus fins que ceux de tout autre métal (on a fabriqué des fils de 2 dix millièmes de millimètre de diamètre), sa densité (de 19,3 à 20,2) est de 70 % plus élevée que celle du cuivre.
- Onl’utilise avec succès en remplacement du platine ou du platine-iridium pour les contacts, où l’on craint l’action des étincelles de rupture, pour les résistances de fours électriques, comme électrodes pour tubes de Rœntgen, comme fils de suspension de galvanomètre à miroir, etc...
- M. P.-A. Boeck,de Worccster,a entretenu la section de l’emploi de i’alundum, comme matière réfractaire. L’alundum, qui est de l’alumine fondue électriquement, est réduit en poussière, mélangéà une petite quantité de matière céramique, puis porté au four à porcelaine. Le produit
- obtenu est 2,1 fois plus conducteurde la chaleur que la brique réfractaire ; sa conductibilité électrique, qui est de i3i mégohms à 520, tombe à 1,8 megohm à 1 020°. Elle est donc encore suffisamment élevée pour que cette matière puisse être utilisée dans les fours électriques à résistance.
- M. le professeur W. Palmaer, de l'Institut technologique de Stockholm, s’est occupé de la fabrication du phosphate bicalcique, par électrolyse. Le procédé permet d’obtenir avec du phosphate ordinaire de peu de valeur un phosphate contenant. de 35 à 38 % d’acide phosphorique soluble, qui, réduit en poudre, constitue un excellent engrais, pouvant être utilisé pour tous les terrains même sablonneux.
- Le procédé est en exploitation dans une petite usine, qui appartient à la Difosfat C° à Trollhat-tan (Suède).
- MM. S.-A. Tucker et Y.-T. Yang,de l’Université de Columbia, ont traité de l’action de l’azote sur les carbides; le carbure de strontium absorbe de l’azote à la pression atmosphérique, lorsqu’il est chauffé à une température de 1000 à 1200 degrés ; le produit obtenu contient une proportion appréciable de cyanide.
- M. Cari. Hering, de Philadelphie, avait envoyé une communication sur la simplification des calculs en choisissant des unités convenables, pour les diverses formes de l’énergie ; en l’absence de l’auteur, on n’apu discuter ce travail.
- M.O.-L, Kowalke, de l’Université de Wisconsin, a étudié les variations de la force électromotrice de divers couples thermiques, nickel chromé et ferro nickel, etc... Le couple ferro-nickel— fer contenant de l’aluminium — a une force électromotrice variant très irrégulièrement, de sorte qu’il ne peut être utilisé comme pyromètre. MM. J.-N. Pring etD.-M. Fairlie, de Manchester, ont parlé de la synthèse des hydrocarbures.
- M. C. Burton-Thwing a décrit un dispositif de réglage pour les petits fours électriques. Un électromoteur de 5o watts actionne le régulateur de manière que, dès que la température dë régime est atteinte, le four ne reçoive plus que l’énergie
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XX (2* Série), — N° 5Q,
- nécessaire pour compenser les pertes de chaleur.
- M. D.-A. Lyon, de Pittsburg, a parlé de la réduction du fer au four électrique. Il a donné les renseignements suivants surla puissance utilisée dans ces fours :
- Chevaux.
- Trollhilttan. Suède, i four.......... 2 5oo
- Doxnnarfvet. Suède, i four.......... Il 5oo
- Hagfors. Suède, 2 fours de 3 ooo chevaux................................. 6 ooo
- Hardanger. Norvège, i four........ 3 5oo
- IIeroult,ShastaC°. Californie, x four. a ooo
- En achèvement :
- Hardanger. Norvège, i four (augmentation)........................... 3 5oo
- Arendal. Norvège, 3 fours de 3ooo
- chevaux............................ y ooo
- Suisse, i four..................... a 5oo
- Total............ 32 5oo
- La Noble electric Steel C°, à lleroult, Californie, est en train d’installer un nombre suffisant de fours pour produire ioo tonnes de fer par jour.
- La section d’électrochimie s’est ensuite jointe aux sections de métallurgie et d’économie politique, sous la présidence de M. W. Lash Miller, de la Société américaine d’Electrocliimie.
- M. F.-A.-J. Fitz-Gérald, de Niagara-Falls, a fait une conférence sur les pertes dans les fours électriques.
- Le rendement en énergie d’un four électrique augmente quand la puissance fournie augmente; avec le même four, on a dépensé 1,7 KWll par kilogramme de produit quand la puissance fournie était de 88 kilowatts et seulement i,6 KWH avec une puissance de y3 kilowatts. Quand la puissance augmentait de 5,7 % la consommation d’énergie diminuait de 5,9 % .
- 11 est d’une grande importance, au point de vue des pertes d’énergie dans un four électrique, d’avoir une surface extérieure aussi faible que possible. Dans un four à résistance de 746 KW, la charge était chauffée à une température un peu supérieure à 2 0oo°C. et maintenue à cette température pendant plusieurs heures.
- Le four construit en premier lieu avait une surface extérieure de 80 mètres carrés, non compris les fondations, Les dispositions du four ont été changées ensuite, de manière que 1? sur*
- face extérieure n’était plus que de 53 mètres çarrés.
- La détermination de l’énergie consommée par kilogramme de matière obtenue dans les deux cas a donné les résultats suivants :
- Tableau I.
- SURFACE DU FQUR ÉNERGIE DÉPENSÉE PAR KG DE PRODUIT OBTENU
- 80 m! 6, j kw-h
- 53 — 5,o —
- l
- Donc réduction de 18 % de là dépense d’énergie, quand la surface extérieure du four était diminuée de 34 % .
- M. G.*JI. von Bauer a traité la question des fours électriques à induction et à résistance. L’auteur parle de l’avantage du four d’induction diphasé sur le four d’induction mono ou triphasé, tant au point de vue électrique qu’au point de vue mécanique.
- Une communication de M. Paul lleroult, de New-York, sur le raffinage de l’acier au four électrique, a été lue ext l’absence de l’auteur par M. Wal!:er.
- On a réduit de beaucoup les frais du raffinage. U y a deux ans, on consommait i5o RYVH par tonne et l’opération durait 6 heures. Actuellement, on consomme 600 KWH et l’opération dure 4 heures. En Amérique, 011 espère, d’ici peu, fabriquer économiquement de l’acier pour rails au four électrique,
- M. Albert E, Greene a traité de la déphosphoration de l’acier au four électrique, M, Richard Amberg du rôle des scories dans un four électrique, M- Théodore W. Richard, de l’extraction électrolytique du cuivre de certains minerais,
- M. Linn Brapd, dans sa conférence, parle de l’action d’un champ électrostatique sur. la con-> densation du brouillard etdes fumées ; le système dix à M. Cottrell est exploité dans une fabrique de ciment à Riverside (Californie).
- MM. Walker et R. Giagonheim traitent du prix de revient des hypochlorides électrolytiques,
- M. E. Wildermann décrit une électrode à mercure pouxT’électrolyse deschlorides alcalins, qui permetd’utiliseï* des sels impurs. Dans une fabrique de cellulose à Mannheim (grand-duché de Bade) 011 n’a.besoin de nettoyer les cuves que
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- 44 Décembre IM». LA LUMIERE
- tous les si* mois, Les bacs en fer sont doublés intérieurement avec de l’ébonite spéciale qui n’est pas attaquée par le chlore et les alcalis. Cette ébonite fabriquée avec i o % de poudre de graphite pur, 33 % de soufre et 57 % de para pur est vulcanisée à pression et température Croissantes : elle ne s’écaille pas quand on la frappe à coups de marteau.
- M. Samuel Eyde, l’ingénieur norvégien a fait devant toutes les sections du congrès une conférence très remarquée sur l’oxydation de l’azote de l’air,
- Dans l’arc de l’appareil Birkeland-Eyde, on utilise de grandes quantités d’énergie, tandis qu’auparavant on croyait que c’était l’emploi de petites quantités d’énergie qui donnait les meilleurs résultats.
- Le principe du four Birkeland-Eyde est d’avoir un grand arc électrique souillé en forme de disque par un champ magnétique ; l’air amené à cet arc est en partie transformé en protoxyde d’azote. La température de l’arc est de 2 5ooà 3 qoo° C, et les gaz ayant passé sur cet arc ont une température de 8oo° C. Le four en acier fondu et fer a une chambre intérieur etapissée de matières réfractaires, l’air est envoyé par des ventilateurs dans des tuyaux placés à la partie inférieure.
- Birkeland et Eyde ont commencé par construire un petit four qui pouvait être transporté à la main et il en existe actuellement de 5 000 chevaux ; les appareils d’absorption, d’une contenance de quelques litres, ont passé à un volume de plus de 600 mètres cubes.
- A l’usine de salpêtre de Nottoden (Norvège) on n’emploie que des fours Birkeland-Eyde ayant des puissances de 1000 à 3000 kilowatts; à l’usine de Rjukan (voir la Lumière Electrique des 4, 11, 18 et 25 mai *912) on emploie également des fours Schœnherr, dans lesquelsl’air estamené en spirale autour d’un arc très long; ces fours ont une puissance de 1 000 kilowatts.
- Le mélange gazeux après avoir été en contact avec l’arc est amené à des chaudières auxquelles il cède une partie de sa chaleur, puis il passe par un refroidisseur constitué par des tubes d’aluminium, autour desquels circule de l’eau froide. Les gaz refroidis passent dans des chambres d’oxydation formées de cylindres de fer, garnis à l’intérieur de pierres résistant à l’action des acides. Dans ces chambres, où les gaz circu-
- ÉLECTR1QUE ; / m
- lent lentement, le protoxyde d’usete ae ogmbine à
- l’oxygène en excès.
- Les gaz sont envoyés ensuite dans des tours d’absorption en granit remplies de morceaux de quartz sur lesquels circule de l’eau ; cette eau dissout l’acide nitrique et. finalement à la sortie elle contient environ 3o % d’acide en volume,
- Les gax passent ensuite dans d’autres tours d’absorption où ils viennent en contact intime avec une solution de soude qui absorbe la plus grande partie du bioxyde d’azote restant,de sorte que 97 % environ de gaz nitreiix sont enlevés.
- La solution nitrique provenant des premiers fours d’absorption est recueillie dans des récipients de granit. Elle est ensuite envoyée dans des bassins contenant de la chaux, qui est attaquée avec une vive effervescence. Le restant d’acide est neutralisé dans des tours contenant de la poudre de chaux et la solution est concentrée dans }e vidé, afin d’absorber moins de chaleur; la vapeur qui sert à la concentration provient des chaudières chauffées par Je gaz.
- La concentration de l’acide est continuée jusqu’à ce que la densité du liquide corresponde à une teneur 3 % en azote.
- Le liquide est ensuite envoyéà une chambre de solidification où il est projeté contre un cylindre de fer animé d’un mouvement de rotation qui est refroidi à l’intérieur; il se solidifie instantanément en gros morceaux que l’on concasse facilement. Le nitrate de chaux grossièrement pulvérisé est amené par un élévateur dans un local où on le met dans des tonneaux d’une contenance de 100 kilogrammes.
- La solution de nitrate de soude provenant des fours d’absorption en fer est concentrée clans des appareils analogues à ceux décrits. Les cristaux de sulfate de soude sont ensuite séchés dans des essoreuses puis mis dans des tonneaux enveloppés de papier.
- Outre le nitrate de chaux et de soude, 011 fabrique depuis quelque temps à Notodden du nitrate d’ammoniaque vendu en grande partie en Amérique.
- La plus ancienne usine de nitrates de Norvège, celle de Notoclden, a une puissance de 6 000 chevaux; elle est reliée par un canal, dans lequel peuvent passer des chalands de 200 tonnes, au port de mer de Skien; on va prochainement élargir cc canal afin que des bateaux de_2 ouojonnes puissent y naviguer.
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- T. XX (2* Série) f—H° 50.
- On installe à Rjukan deux usines d’une puissance totale de 25o ooo chevaux pour la fabrication électrique des nitrates.
- Des conférences ont été faites au Congrès par les représentants des divers pays.M. GabrielBer-trand, professeur de chimie biologique à l’Institut Pasteur et à la Sorbonne, a ouvert les séances par une conférence sur l’action catalytique des infiniment petits chimiques et leur rôle en agriculture.
- M. Cari Duisburg, professeur à Elberfeld, a traité des dernières conquêtes de la chimie industrielle. Il parle du caoutchouc synthétique et montre deux pneus d’automobile ayant parcouru plusieurs milliers de kilomètres, entièrement en caoutchouc synthétique fabriqué par lui. Toute la question est actuellement de savoir qui travaillera le plus économiquement du chimiste ou de la plante, M. Duisburg a parlé également de la fabrication de l’ammoniaque au moyen de l’azote de l’air, etc.
- M. le professeur Clamician, de l’Université de Bologne, a parlé de la photochimie de l’avenir, qui permettra d’utiliser la chaleur solaire. En comptant 6 heures d’éclairage du soleil par jour, sous les tropiques, avec une surface de io ooo kilomètres carrés on pourrait recueillir par an une quantité de chaleur correspondant à 3 65o ooo ooo de tonnes de charbon; la quantité de charbon fournie en une année par les mines d’Europe et d’Amérique est de ga5 millions de tonnes environ; en y ajoutant 175000000 de tonnes de lignite on arrive à un total annuel de 1 100 ooo ooo détonnes de combustible (en 1909). Le désert du Sahara, d’une surface de 6000 ooo de kilomètres carrés, reçoit tous les jours du soleil une quantité d’énergie équivalente à 6000000000 de tonnes de charbon. M. Clamician prétend qu’il est possible par la photochimie de recueillir la plus grande partie de la chaleur solaire; il termine sa conférence par la description des colonies de l’avenir, avec des maisons de verre dans lesquelles se produiraient à l’aide de catalyseurs les phénomènes de la photochimie.
- Après quelques autres conférences, le congrès a accepté l’invitation de la Russie. Le prochain congrès se réunira à Saint-Péterbourg en igi5. M. Walde'n, membre de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, directeur de l’Institut polytechnique de Riga, le présidera.
- F. Loppé.
- Un anniversaire industriel.
- La maison R. Wolf, bien connue pour ses demi-fixes et ses locomobiles, vient de faire paraître, à l’occasion du 5o° anniversaire de sa fondation, un intéressant volume sur les débuts de la Société, son extension progressive, et la fabrication de son matériel.
- L’auteur de l’ouvrage, M. Conrad Matschoss donne, dans la première partie, une biographie du fondateur de la maison, le conseiller intime du commerce R. Wolf. Il rappelle son enthousiasme pour la profession de constructeur de machines, sa carrière d’ingénieur, la création et les débuts de l’usine. Ensuite, vient la description des locomobiles et demi-fixes ainsi que leur transformation réalisée par R. Wolf, tant au point dé vue de la construction que sous le rapport de l’économie, transformation qui a fait de ses machines des engins moteurs de haute valeur.
- L’auteur part de la première locomobile monocy-lindrique de 4 à 8 chevaux jusqu’à l’actuelle demi-fixe géante de 800 chevaux dont la création ne fut possible que grâce à l’application de la vapeur surchauffée que R. Wolf fut le premier, il y a 12 ans, à utiliser pour les demi-fixes et locomobiles. En 5o ans, le maximum de pression admissible dans les locomobiles est passé de 6 atmosphères à i5 atmosphères. Actuellement, on construit chaque année pour 90000 chevaux de ces machines locomobiles. (Il y a dix ans, le chiffre correspondant était de i5ooo HP.)
- Les progrès successifs des puissances unitaires et moyennes, la réduction progressive des chiffres de consommation des machines', l’accroissement de la production dépassant aujourd’hui de loin 85oooo chevaux, l’importance croissante de l’exportation, sont représentés par de nombreux graphiques. En dernier lieu sont décrites les différentes machines agricoles, batteuses, presses à paille, etc., dontla maison R. Wolf depuis quelques années s’est fait une spécialité et qui constituent actuellement une vente des plus importantes: 140000 chevaux à la date de fin 1911, contre i55ooo chevaux pour les installations électriques d’éclairage et de force.
- Une partie de l’ouvrage est consacrée à l’organisation du travail et aux œuvres sociales créées par la maison. C’est une étude complète de l’organisation intérieure et moderne d'une usine de constructions.
- Le volume, d’un cachet artistique et luxueux, contient en dehors de croquis et d’illustrations en couleurs, une série de 49 magnifiques gravures hors texte représentant les différents ateliers etles principales phases de la fabrication.
- J. N.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Les installations électriques de la ville de Rome.
- Nous avons déjà décrit (') d’après le beau rapport de M. Ourson (2), les centrales d’alimenlation de la ville de Rome, et les lignes de transport de force correspondantes, en même temps que nous donnions quelques détails sur l’historique du développement de l’électricité dans la capitale de l’Iralie.
- L’occasion se présente aujourd’hui de compléter ces documents par ceux, plus récents, qu’on va lire et qui concernent des installations plus nouvelles.
- Règles suivies dans Vétablissement du réseau.
- Nous reviendrons auparavant en quelques mots sur le réseau de distribution proprement dit de cette grande ville, et notamment son éclairage public.
- On se rappelle que, d’après le rapport de M.. Ourson, que nous allons encore citer, les conditions topographiques tout à fait spéciales de la ville de Rome et la manière dont la population y est répartie conduisirent dès 1886, à l’origine du réseau, à poser pour son établissement quelques règles qui ont été constamment suivies depuis. Il n’existe pas à Rome un point autour duquel se concentrent la vie et l’activité citadines. La ville est formée de plusieurs quartiers, de plusieurs centres, placés à des distances notables les uns des autres, qui ont à peu près la même importance en ce qui regarde la consommation de courant électrique pour l’éclairage et la petite force motrice.
- Entre deux de ces centres se trouvent d’immenses espaces occupés par des églises, par des couvents, par les ruines de monuments antiques. Et c’était, jusqu’à ces dernières années, une caractéristique de Rome de présenter à côté des plus splendides palais, des maisons modestes, habitées par le peuple, si bien qu’on
- (*) Voir Lumière Electrique, 7 et 14 octobre 1911. J. Reyval : L’Electricité en Italie.
- ('*) Rapport établi au nom de la première commission du conseil municipal de Paris (M. Félix Roussel, Président).
- ne pouvait pas dire qu’il y avait dans cette ville des quartiers riches et des quartiers pauvres.
- Pour ces raisons, abandonnant les systèmes à rayon d’action limité, comme tout à fait impropres à Rome, la Société Anglo-Romaine décida tout d’abord que le réseau de distribution serait à courant alternatif, composé de câbles souterrains concentriques à la tension de a 000 volts, alimentant des stations secondaires de transformateurs.
- Consistance du réseau.
- Les longueurs de câbles actuellement en service, pour l’éclairage et pour la force motrice, sont données par le tableau I (voir p. 346).
- Eclairage public.
- L’éclairage public de Rome est fait au moyen de lampes à arc ensériede 14 ampères, distribuées sur 6 circuits partant de Porta Pia. La moitié des lampes devant être éteintes à minuit, des circuits alimentent les lampes allumées jusqu’à minuit ; les autres, celles qui brûlent toute la nuit. Dans toutes les rues, les lampes appartiennent alternativement à l’un ou l’autre circuit.
- Ces circuits sontalimentés par des transformateurs à potentiel constant; la résistance des circuits d’éclairage variant, l’intensité du Gourant varierait. Pour que l’intensité du courant soit constante, comme il le faut pour le bon fonctionnement des lampes à arc, une résistance autorégulatrice du type Rlathy est insérée sur chaque circuit. Tous les régulateurs sont placés dans une salle de l’usine de Porta Pia à l’origine des 6 câbles.
- La répartition des lampes à arc affectées à l’éclairage public de Rome est donnée également par le tableau I.
- Aux renseignements précédents, extraits, comme nous l’avons dit, du rapport de M. Ourson, il convient d’ajouter aujourd’hui les indications qu’on va lire.
- En 1910, l’administration communale de la ville de Rome, par suite des agrandissements et des exten-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- sions pris par la ville avec ses nouveaux quartiers populaires, étant dans la nécessité d'agrandir ses réseaux de tramways, décida de construire et d’exploiter en régie ses nouvelles installations, plu-
- Une étude d'avant-projet pour ces nouvelles installations de tramways fut envoyée à une trentaine de firmes les plus importantes dans la construction du matériel de traction électrique, pour faire un
- Tableau I.
- GABLES CONCENTRIQUES A LUMIERE A 2.000 VOLTS
- ECLAIRAGE PUBLIC ECLAIRAGE PRIVÉ. - - SECTIONS MILLIMÉTRÉS CARRÉS EEEDERS TRIPLES
- section mm3 2 X 12 a X aao 2 X IOO 2 X 5o 2 x a5 sections diverses à 8 400 volts pour lumière
- Longueurs partielles.. 29 9°9 49940 m. i i t\%o m. 21 611 ni. 27 223 m. 60 i53 m.
- Totaux a9 9°9 m- 170 347 m. 40 921 m.
- 1
- CABLES TRIPLES POUR LA FORGE MOTRICE
- PETIT RÉSEAU A 3 000 VOLTS GRAND RÉSEAU A 8400 VOLTS
- millim. carré 3 X 120 sections diverses millim. carré 3X7° millim. carré, 3 X 5o sections diverses
- Longueurs partielles 522 m. x 975 m. 11 437 m. 4 702 m. 2a ro3 m.
- Totaux 2 497 m. 37 242 m.
- DÉSIGNATION NOMBRE DE LAMPES BRULANT
- DES VOIES PUBLIQUES ÉCLAIRÉES TOUTE LA NUIT MOITIÉ DE LA NUIT TOTAL
- ? Piazza termini et dei Cinquecento 1 3 i3 26
- Via Nazionale . 20 I(J 39
- Corso Umberto I 20 *9 39
- Santa Susanna Tritone 17 . 16 33
- Via e Piazza dcl Quirinale 7 7 14
- Corso Vittorio Emmanuele . M) 18 37
- Piazza Colonna 5 5 10
- Piazza Montecitorio " 5 5 10
- Piazza del Popolo 9 8 J7
- Total des lampes - 225
- tôt que de les confier à une société privée, comme il en est dans la ville de Rome elle-même. Cette solution rentrait dans le cadre du programme de l'admi-rïistration qui, à rheurç;adtùelle, compte à Rome plusieurs services münicipalisés et qui a créé, à cet effet, un bureau d'étude attaché au service communal.
- triage éliminatoire et puiser dans ces offres les bases des cahiers des charges définitifs.
- Sept firmes furent appelées à la soumission définitive; et ce sont les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi qui ont été finalement chargés de l’installation de la ville de Rome.
- La fourniture. comporte :
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- 14 Décembre 1912, LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 347
- a) L’équipement électrique complet d’une sous-station de transformation d’une puissance totale de a 4oo chevaux,
- b) L’équipement électrique complet de 35 voitures motrices à deux moteurs 37/40 chevaux, à6oo volts.
- Nous nous proposons ici de décrire ces différents éléments..
- \
- SOU S-STATION DE LA HUE VOLTUENO
- La sous-station reçoit son courant à haute tension (8 200 volts) du réseau de la Société Anglo-Romaine et le transforme en courant continu 600 volts.
- Elle comporte essentiellement :
- a) Quatre groupes convertisseurs.
- b) Deux groupes dévolteurs.
- c) Un groupe survolteur et une batterie tampon à prévoir dans l’avenir.
- d) Un pont roulant de 12 tonnes.
- e) Un tableau compléta haute tension et basse tension.
- f) Les raccordements nécessaires.
- (A suivre.) '
- • S. F.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- L’incident qui vient de se produire à l’usine de la Société d’Electricité de Paris, et qui s’est traduit par une interruption momentanée de l’éclairage de certains quartiers de Paris èt des moyens de transport usuels,rappelle l’attention des techniciens et des exploitants sur les inconvénients que présente,en certaines circonstances la concentration en une même usine des moyens de production de toute l’énergie nécessaire à la vie d’une grande ville, On tend à augmenter de plus en plus la puissance unitaire des groupes producteurs,onlesrassemble dans dessalles magnifiques, on combine tout .pour la production la plus économique du kilowatt; et voici qu’un défaut de contact d’un câble à sa jonction au tableau risque d’anéantir un organisme essentiel de l’usine, sinon l’usine, et suspend pendant plusieurs heures tout ou partie des services assurés ! L’accident en lui-même n’arien qui surprenne ; il est toujours à craindre près des alternateurs, près du tableau,aux interrupteurs aux boîtes de branchements, partout où il y a des serrages.
- Mais il faudrait voir /si les conséquences n’en pourraient pas être évitées par un a cloisonnement »
- des différentes parties de l’usine; il semble que, dans le cas actuel, la fumée n’ait pas incommodé les surveillants du tableau triphasé qui aurait continué à fonctionner et n’eût pas obligé à l’arrêt de tous les groupes dont la ventilation pouvait activer l’incendié.
- Il y a deux ans environ, la grande usine de Vitry subissait un arrêt prolongé à la suite d’un fait du même genre qui eut de très graves conséquences et causa mort d’hommes. Ici, on ne déplore que des pertes matérielles, mais nul doute que la leçon profite à la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité dans l’équipement de ses deux usines Nord et Sud en cours de construction.
- Notons en passant deux états d’esprit totalement opposés et qui sont l’indice de tempéraments bien différents en fait d’affaires. Il y a, à Londres, plusieurs Compagnies de transports métropolitains qui avaient tenté d’opérer une fusion dans l’intérêt du public et de leurs actionnaires. Mais la Compagnie du Mélro-politan Raihvay, après avoir examiné les propositions de la fusion du Central London et du City and South London avec le groupe de l'Underground, en est arrivée à cette conclusion qu’il était de son avantage de rester indépendante. Les négociations ont été rompues, niais cependant un arrangement est intervenu pour que l’exploitation du Metropolitan Rail-wayet des Compagnies patronnées par le groupe de l’Underground se fasse dans les meilleures conditions, sans concurrence inutile et de façon à procurer au public tous les avantages et toutes les facilités résultant d’une fusion.
- A Paris, sous la pression de l’opinion publique, des arrangements analogues ont été imposés au Métropolitain et au Nord-Sud.
- Mais Madrid donne l’exemple du plus stupide acharnement qui soit dans une question de même ordre. La lutte y règne entre deux Compagnies de distribution dont l’une profite de l’avantage que lui procure une force motrice hydraulique ; et le résultat du la concurrence, très profitable aux consommateurs, est désastreux pour les porteurs d’actions et même d’obligations de la Madrilène d’Electricité qui est sur le point de cesser le paiement des coupons de ces derniers titres. La Madrilène avait, l’an dernier, fait apport de tout son actif à l’Union Electrique madrilène, au capital de 33 millions de pesetas, groupant plusieurs affaires de distribution et disposant de 65 000 abonnements. Cependant l’Union n’a pas obtenu les-résùltats escomptés ; la concurrence n’a point désarmé, et la Compagnie Madrilène se
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XX (2*Série).—N*50-
- trouvera obligée de demander son concordat. Ne valait-il pas mieux, même dans l’intérêt des consommateurs, que l’entente se fît avec les sacrifices néces-saires pour la moins favorisée des Compagnies.
- Une lutte du même genre se poursuit pour l’instant tout près de Paris entre deux Compagnies dont l’une défend le terrain acquis tandis que l’autre essaye de le conquérir ; ceci fait la joie des municipalités, mais les actionnaires n’envisagent peut-être pas l’avenir avec la même sérénité et ceux qui voudraient voir s’ouvrir l’ère des dividendes, comme ceux qui la voudraient voir se continuer, seraient probablement d’avis que leurs dirigeants s’entendent comme à Londres.
- Le 3o novembre a eu lieu l’assemblée générale ordinaire et une assemblée extraordinaire des actionnaires de la Compagnie Générale d’Électricité. Les bénéfices propres à l’exercice ont atteint 2556 126 fr. en plus-value de 52 121 francs sur l’année dernière. Mais le rapport fait remarquer qu’en réalité l’avance est bien plus importante.
- L’exercice précédent avait en effet encaissé les bénéfices réalisés par la Station Centrale de Nancy; mais cette usine a été reprise par la Compagnie Lorraine d’Efectricité, filiale de la Compagnie Générale et, suivant la méthode de cette dernière, tous les bénéfices de l’exercice dernier ont été portés en amortissements et réserves.
- Le montant en a été tel que^ous les travaux neufs exécutés pendant l’année sont portés au bilan pour mémoire. Le rapport donne comme chaque année un aperçu résumé de la vie socialede chacune des filiales de la Compagnie Générale. A Marseille, Amiens, Angers, Nancy, viennent s’ajouter Brest et Meaux dont la mise en service n’est que provisoire ou partielle. Mais l’intérêt de l’assemblée a été principalement attiré sur la constitution de la Energia Electrica da Cataluna qui installe concurremment une usine thermique dans la banlieue de Barcelone, et une usine hydraulique à Capdello dans la province de
- Lérida. Dès maintenant, malgré la concurrenpe de deux autres Sociétés qui prétendent au même but, la Energia Electrica da Cataluna est assurée d’une importante clientèle et d’une recette brute annuelle de 3 millions de pesetas, équivalente à celle de Marseille après six ans d'exercice.
- L’expérience particulière de la Compagnie Générale et de la Société Suisse d’industrie Electrique, qui lui est associée dans la mise ën œuvre de cette affaire, est un sûr garant du succès des projets techniques et financiers de cette nouvelle entreprise.
- Le Conseila mis en outre ses actionnaires au courant de la marche des autres affaires industrielles auxquelles la Compagnie s’est intéressée comme participant ou comme plus gros actionnaire. La Compagnie Générale Radiotélégraphique et la Compagnie Universelle de Télégraphie et de Téléphonie sans fil sortent de la période d’organisation. La fabrique d’appareillage Sprecher et Schuh, et la Compagnie Française de Câbles électriques Berthoud Borel sont en pleine activité, et l’acquisition, on peut le dire, de ces deux firmes par la Compagnie Générale leur assure, par la garantie de la clientèle de cette dernière, un accroissement d’affaires inespéré. Comme' toujours, la répartition du bénéfice a fait la part la plus large aux amortissements et aux réserves. Les bénéfices disponibles étant de 3 90/1 739 francs, y compris le report de l’exercice précédent, les sommes distribuées en dividendes et tantièmes s’élèvent à 1542 831 francs, les sommes portées aux réserves à 99<) 5oo francs et celles reportées à nouveau à 1 362 407 francs : ceci constitue une réserve des bénéficespour l’avenir, au grand mécontentement des actionnaires, qui ne reçoivent que 40 francs par action, mais pour le plus grand profit de la Compagnie, qui ménage sa trésorerie.
- Nous- parlerons dans- notre prochaine étude de l’assemblée générale extraordinaire qui a suivi l’assemblée ordinaire.
- . D. F.
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- 14 Décembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Dordogne. — Le conseil municipal de Périgueux est informé que le projet de tramways urbains sera îüis à l’enquête très prochainement.
- Seine-Inférieure. — La Chambre de commerce de Rouen a nommé une commission pour étudier le projet d’établissement d’une ligne de tramways entre la place Carnot et le passage d’eau de Grand-Quevilly par les quais de la rive gauche.
- ÉCLAIRAGE
- Ain. — La municipalité de Villieu a approuvé le principe de l’installation de l’éclairage électrique et a mis à l’étude le projet déposé par la Société l’Énergie Industrielle.
- Aisne. — Le maire de Yervins est autorisé à traiter, pour une période de quarante années, avec M. Léon Arnu, directeur-gérant des Sociétés gazières, à Boulogne-sur-Mer, relativement à l’installation de l’éclairage électrique.
- Algérie. — L'Usine électrique de Saint-André-de-Mers-El-Kebir a proposé à la municipalité de Sainte-Barbe-du-Tlelat l’éclairage électrique de la commune. Le maire va faire étudier ce projet.
- Alpes-Maritimes. — La municipalité de Saint-André a nommé une commission chargée d’étudier le projet d’éclairage électrique de la commune.
- Ardennes. — Les Ardennes électriques sont nommées concessionnaires de l’éclairage de la commune de Braux.
- Aube. — Une enquête est ouverte à Bar-sur-Aube sur le projet de concession de distribution d’électricité déposé par la Société l’Energie Industrielle.
- Bouches-du-Rhône. — Le conseil municipal de Taras-con a approuvé le traité avec la Société du Sud Electrique.
- Calvados. — Le maire de. Bretteville-sur-Laize est chargé de rompre le contrat passé avec M. Fortin et d’engager des pourparlers avec la Société d’Electricité de Caen pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Cantal. — Le conseil municipal de Murat a émis un avis favorable aux propositions de la Société d'Eclairage Electrique pour l’éclairage de la ville.
- Corrèze. — M. Girardet a présenté au conseil municipal d’Égletons un nouveau projet concernant l’éclairage électrique. Ce projet sera examiné prochainement.
- Côte-d’Or. — Une enquête est ouverte à Auxonne sur le projet de concession de distribution d’énergie électrique demandé par la Société du Moulin-du-Pré de Saint-Vit.
- Drôme. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Puy-Saint-Martin. Des pourparlers seraient engagés.
- Hautes-Pyrénées. — La municipalité de Vic-Bigorre a décidé l’installation d’une deuxième turbine à l’usine électrique.
- Haute-Saône. — Le conseil municipal a accepté l'offre de M. Mercier d’installer l’éclairage électrique à Vesoul.
- Hérault. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Pézenas.
- Isère. — Le conseil municipal de Saint-Alban-de-Roche a voté un emprunt pour l’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Landes. — La municipalité de Saint-Justin a voté la concession de l’éclairage électrique à M. Aristow.
- Lozère. — La municipalité de Marvejols a reçujleux demandes de concession d’éclafrage électrique, l’une de M. Gineste, delà Canourgue, et l’autre de MM. Bonnel et Lamon, de Toulouse. Le conseil va examiner ces deux propositions.
- Le conseil municipal de Langogne a décidé de choisir M. Chavan, électricien à Saint-Etienne, comme concessionnaire de l’éclairage électrique.
- Mangue. — Le conseil municipal de Saint-Lô a volé une somme de i 600 francs pour l’installation de l’éclairage électrique à l’Hôtel de Ville.
- Marne. —Le maire de Nogent-l’Abbesse est chargé de signer l’acte de concession relatif è l’éclairage électrique.
- Nord. — La Société Electricité et Gaz du Nord a pré-
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- 380 , LA. LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XX (*iMrte). —»tjs0.
- senté un projet de distribution d’énergie électrique à la municipalité de Willems. Le projet va être soumis à l’enquête.
- Le conseil municipal de Comines a reçu de la Compagnie Gaz et Electricité du Nord une demande de concession pour la distribution de l’éclairage électrique dans la commune.
- Pas-de-Calais. — Le conseil municipal d’Avesnes-le-Comte a voté un projet d’installation d’une usine municipale d’électricité,. '
- Seine-et-Maiine. — La Société Gaz et Eaux de Paris a fait des offres à la municipalité de Misy-sur-Yonne pour l’éclairage électrique de la commune. Le conseil municipal va étudier cette proposition,
- Tunisie. — La municipalité de Sfax, en raison des frais de gestion que nécessite l’usine électrique, a décidé de demander à l’Etat d’autoriser la vente de cotte usine à une société ou à un particulier.
- Vau. —- Le conseil municipal de Villecroze a décidé l’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- TÉLÉPHONIE
- Calvados. — La Chambre de commerce de Honfleur a décidé de participer aux frais d’établissement des trois lignes téléphoniques : Saint-Pierre-sur-Dives à Lisieux, Mézidon à Lizieux, Livarot à Saint-Pierre-sur-Dives.
- Haute-Makne. — La direction des Postes a informé la Chambre de commerce de Saint-Dizier qu’elle a pres-critles études techniques préparatoires à l’établissement des circuits téléphoniques Saint-Dizier-Robert-Espagne, et Saint-Dizier-Ançerville.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Allemagne. — A la suite de la note parue dans notre numéro.du 3o novembre, p, 286, relative à la décision du Patentamt de Berlin concernant les brevets Gold-schmidt,la Compagnie française Marconi nous signale une inexactitude et nous communique à ce sujet la note suivante que la Compagnie Telefunken avait adressée au bureau Wolff : « Le bureau allemand des brevets vient d’accepter la motion de la Compagnie Telefunken en vue de l’annulation du brevet Goldsehmidt, relatif aux machines à haute fréquence, pour ce qui concerne la principale revendication, laquelle a été déclarée nulle et sans
- valeur. » Les machines visées dans la présente note sont des alternateurs utilisés en télégraphie sans fil.
- DIVERS
- Chine. — Le rapport de M. Japy, consul suppléant de Shanghaï, donne les détails suivants sur les débouchés de l’électricité en Chine.
- Les affaires d’installation d’électricité ont pris depuis quelques années une extension considérable en Chine. En dehors même de Shanghaï, l’électricité a pénétré dans toutes les grandes villes environnantes ; Hangcheou, Ningpo, Soueheou, Chinkiang, Wousih. Malheureusement pour l’industrie française, toutes ces affaires sont entre les mains des Allemands, dont les prix de vente arrivent à défier toute concurrence. Les Chinois, complètement ignorants en la matière, règlent leur choix d’a]irès le prix, et aucune autre puissance ne peut arriver à rivaliser sur ce terrain avec l’Allemagne. Cependant le matériel importé par les Allemands n’est pas d'une qualité très inférieure. Mais des firmes très importantes, comme la maison Siemens, de Berlin, ont établi des ateliers de construction spécialement destinés aux pièces d’exportation. On y réduit le poids au minimum, on étudie des formes spéciales pour des emballages plus avantageux; en somme le résultat n’est possible qu’à condition d'avoir un débouché considérable. De plus, alors qu’en France, dans une élu<je d’installations électriques, 011 prévoit en même temps tous les appareils accessoires non seulement utiles, mais convenables pour le bon fonctionnement, en Allemagne on ne propose que le strict indispensable, ce qui diminue le prix d’ensemble.
- En fait, les 4/5 des installations électriques chinoises sont exécutées par les Allemands, qui fournissent, et le matériel, et le personnel. La région de Shanghaï en est un exemple aussi frappant que regrettable pour les industries électriques françaises.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Electrique de la Loire et du Centre. — Par suite de l’absorption de l’Énergie Électrique du Centre par la Compagnie Électrique de la Loire, devenue de ce fait Compagnie Électrique de la Loire et du Centre, au capital de 22 millions, il y a lieu de totaliser maintenant les recettes des deux sociétés en question (déduction faite des sommes facturées par l’une à l’autre).
- Les recettes du mois d’octobre 1912 atteignent ainsi 483 480 francs contre 400 027 fraucs, chiffre correspondant de 1911 (augmentation d'environ 3i %),
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- Dan? le détail se révèle la niême augmentation, qu’il s’agisse des anciennes recettes de la Compagnie Electrique de la Loire ou de celles de la Société absorbée ; on a ainsi pour les premières : 290 592 francs contre
- 249977 francs (augmentation de 16 1/2 %) et pour les
- anciennes recettes de l’Energie du Centre :
- Secteur de Montluçon : 65 900 francs contre
- 47 169 francs; augmentation : 37 1/2 %.
- Secteur de Roanne : 63 080 francs contre 52 679 francs; augmentation ; 20 %.
- Secteur de Saint-Etienne : 63 gio francs contre
- 5o 202 francs ; augmentation : 28 % .
- Les perspectives envisagées lors de la fusion se confirment ainsi très largement.
- Société d’Eclairage Électrique de Bordeaux et du Midi. — Les recettes d’octobre 1912 se sont élevées à i36 407 fr. 45 contre 113 567 fr. 98 en octobre 1911, soit en augmentation de 22 a3g fr. 45, ou ao %, malgré la baisse des tarifs.
- La progression est continue depuis le début de l’exercice. Le dividende de 1911-1912, qui correspond à 8 %, est mis en payement le i5 de ce mois.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen, Paris. — Ventes du ior janvier 1912 au 3i octo-
- tobre 1912.................... Fr. 5 566 196
- Ventes du Ier janvier 1911 au 3i octo-
- tobre 1911..................'.. Fr. 4 892 599
- Différence en faveur de 1912.... Fr. 673 597
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Les recettes de la troisième décade de novembre se sont élevées à 1 58o 44* francs, en moins-value de 48 4a9 le. sur celles de la période correspondante de 1911. Les re'cettes totales des onze premiers mois s’établissent à 4g 088 283 francs et dépassent de 1 176 947 francs celles des onze premiers mois de 1911.
- CONSTITUTIONS
- Etablissements Bouchayer et Viaiiet, — Constituée le 3i octobre 1912. — Durée : 99 ans. — Capital :
- 4000000 de francs. — Siège social : 155, cours Berriat, Grenoble.
- Société d’Electricité de ia Campine. — Constituée le i5 novembre 1912. — Capital: 400 000 francs. —Siège social : Liège.
- CONVOCATIONS
- Compagnie Française de Charbons pour I Electricité. Le 20 décembre, 80, rue Tailboul, Paris.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Le 23 décembre, 19, rue Blanche, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’État, à Paris, a l’intention d’acquérir 28 wagons-grues de 8/10 tonnes, pour voie normale.
- Les industriels désireux de concourir celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard dans les bureaux du service du matériel et de la traction (matériel), 44> rue de Rome, Paris, tous les jours de la semaine de 2 à 5 heures de l’après-midi.
- *
- ¥ ¥
- Le 20 décembre, à l’Etablissement Central du Matériel de la Télégraphie militaire, 5i bis, boulevard' Latour-Maubourg, à Paris, fourniture de piles et accessoires de piles, 10 000 francs.
- *
- ♦ *
- Le 23 décembre, à la mairie de Vosne-Romanée (Côte-d’Or), concours pour la construction et l’installation de deux machines élévatoires électriques pour élever les eaux des sources et de la rivière « La Bornue », dans le réservoir de « La Grand’Rue ».
- Cautionnement : 5oo francs.
- Une commission administrative se réunirai la mairie, le lundi 23 décembre, à 2 heures, pour recevoir les propositions des concurrents et décider de leur admission.
- Visa, huit jours avant la séance, par M. Merle, ingénieur des ponts et chaussées, 28, faubourg de Bouze, à Beaune. Renseignements à la mairie et dans les bureaux de l’ingénieur.
- ¥ ¥
- Le 16 janvier, à la mairie de Bourges (Cher), fourniture de câbles, fils et interrupteurs pour canalisation électrique (en 2 lots), pour l’Atelier de construction de Bourges.
- Le cahier des charges est déposé à l’Atelier de construction de Bourges et à Paris, 2, avenue de Saxe. Les échantillons nécessaires pour être admis à soumissionner devront parvenir au directeur de l’Atelier de construction de Bourges, au plus tard le 23 décembre.
- Réadjudication des lots non adjugés le 3o janvier. Les candidats nouveaux devraient fournir leurs échantillons avant le 21 janvier.
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- N» 50;
- BELGIQUE
- Le 3i décembre, à midi, à l’hôtel de ville, à Anvers, fourniture d’une chaudière à vapeur à l’usine hydraulique du Nord; cautionnement : i ooo francs ; cahier des charges : o fr. 5o.
- RÉSULTATS D'ADJUDICATIONS
- FRANCE
- 29 novembre. — A Nîmes, (Gard), installation de l’éclairage électrique aux quartiers d'artillerie Yallongue et Bruyère.
- Montant : 24 5oo francs en un seul lot.
- Rabais : Société d’Electricité Mors, 6. — Mongin,
- 6. — Gérin, 8. — .Compagnie Méridionale d’Eclairage, à Marseille, adj. à2i,5o de rabais.
- *
- + «
- 3o novembre. — Au Sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de tableaux commutateurs télégraphiques extensibles, modèle 1912. -,
- i,r lot. — 60 ébénisteries avec ferrures solidaires pour 7 réglettes; 40 ébénisteries, avec ferrures solidaires pour 14 réglettes; 200 réglettes complètes pour lignes simples; 600 réglettes complètes pour lignes bifurquées; 200 réglettes d’attente.
- Maison Bréguet, 19, rue Didot Paris, adj. à 54 200. Prix unitaires : 78, 118, 44»5o, 58, 5,5o.
- 2e lot. — i5o boîtes complètes pour 5 fiches.
- Maison Bréguet, adj. à 4 425.
- Prix unitaire : 29,50.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
- Paris. — imprimerie levé,17, rue cassette.
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- TxMtfc-qaafMtaM uiMt.
- SAMBOt 21 DÉCEMBRE 1912.
- Ton» XX (2* série). — M' 51.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Eclairage Électrique
- m
- 4
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L'ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRE
- EDITORIAL, p. 353. — M. Maurice Leblanc. Etude sur la réalisation des grandes vitesses angulaires, p. 355.— R. Ghassériaud. L’avenir de rélectricité. Consultations de M. Barbillion, M. Riccardo Arno, M. Marius Latour, M. Ghosselin, p. 361. — B. da Costa. Chronique de transmission et distribution. Canalisations souterraines à haute tension, p. 363.
- Extraits des publications périodiques.— Théories et Généralités. Sur l’ionisation de l’air par l’arc sous, quartz, Bloch, p. 370. — Législation .et contentieux. Remarques pratiques sur le nouvel aspect des permissions de voirie déiini par Va circulaire ministérielle du ior octobre 1912, Paul Bougault, p. 371. — Correspondance. Le budgetde la ï. S. F., Godfrev c.Isaacs, p. 376. — Chronique industrielle et financière. — Notes industrielles. Les installations électriques de la ville de Rome (suite), p. 377. — Etudes Economiques, p. 38o. — Renseignements commerciaux, p. 38i. — Adjudications, p. 384.
- EDIT OtRJ AL,
- Nous ne saurions trop signaler à nos lecteurs Yétude sur la réalisation des grandes vitesses angulaires, que commence à publier dans nos colonnes M. Maurice Leblanc. Il s’agit là de tout un monde de possibilités nouvelles créées par notre éminent collaborateur et qui se sont déjà traduites en réalités industrielles.
- Le problème abordé par M. Maurice Leblanc comporte, dans toute sa généralité, la création d’alternateurs capables] de tourner à des vitesses très considérables : ces machines, qui devraient naturellement fournir des courants de fréquence industrielle courante : i5 à 5o, seraient des alternateurs à collecteur, qu’on pourrait utiliser notamment pour la commande de compresseurs rotatifs à très grande
- vitesse. M. Maurice Leblanc est actuellement en possession des éléments nécessaires pour l’établissement de telles machines, mais le problème qu’il traite aujourd’hui est plus général ; il ne concerne pas spécialement les rotors électriques, mais un rotor quelconque.
- M. Maurice Leblanc montre que la plupart des dillicultés, presque prohibitives, que l’on rencontre dans la réalisation des machines à grande vitesse angulaire, disparaissent si les choses sont disposées de telle manière que le rotor, au lieu d’être assujetti à tourner autour d’un axe rigidement imposé, puisse choisir à tout instant son axe de rotation. Nous verrons bientô t comment le problème a été résolu, en laissant en effetle îmtôr tbürner autour d’un axe d’inertie, et en corrigeant
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- la lumière Electrique
- les petits écarts d’équilibrage par un dispositif automatique.
- Aujourd’hui paraît la suite de l’enquête que nous avons ouverte sur Y Avenir de l'électricité, avec des consultations de MM. Barbil-lion, Marius Latour, R. Arno, Grosselin. La lin de cette enquête paraîtra très prochainement et nous permettra d’en tirer les conclusions.
- Dès maintenant on peut discerner qu’elle comportera, en effet, des conclusions. L’ensemble des consultations recueillies ne se présente pas à nous comme une simple juxtaposition d’idées indépendantes, comme une mosaïque aux teintes heurtées : des vues d’ensemble se dégagent, et les contradictions elles-mêmes, par leur localisation sur des points bien déterminés, mettent nettement en relief l’aspect sous lequel se présentent divers problèmes.
- On voit combien plus instructive, plus suggestive, se trouve, à l’heure actuelle, une enquête portant plutôt sur l’avenir immédiat que sur l’état actuel de l’électrotechnique, et que nous n’avons pas lieu de regretter d’avoir donné une telle orientation à notre étude.
- D’importants travaux se sont échelonnés depuis le début de cette année sur le sujet si complexe des canalisations souterraines ; ce
- T. XX (2* Série). — N* SI.,
- sont ces travaux queM. B. da Costa recueille et résume dans une chronique de transmission et distribution. '
- Le calcul des isolants, dans le cas de conducteurs électriques simples, a été établi par M. Michard à l’aide de formules et de diagrammes qu’il convenait de l’assembler.
- A la suite de ce travail d’ordre théorique, on trouvera le compte rendu des travaux, d’ordre plus immédiatement pratique, de Grosselin, de MM. Laporte, de la Gorce et Girault, et de M. A. Léauté.
- MM. L. et E.Bloch ont exécuté sur l'arc au mercure sous quartz des recherches dont on peut conclure que cet arc possède la faculté d’ioniser l’air et que l’action ionisante de la lumière se manifeste par des rayons qui sont loin d’être entièrement absorbés par le quartz.
- M. P. Bougault donne un commentaire, d’une nouvelle circulaire, qui améliore sensiblement les garanties offertes par l’Administration aux titulaires de permissions de voirie.
- Les conditions dans lesquelles le concessionnaire peut être substitué au permissionnaire se trouvent heureusement précisées.
- On trouvera dans nos Notes industrielles la suite de la description des installations électriques de la ville de Rome.
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- ÉTUDE SUR LA RÉALISATION DES GRANDES VITESSES ANGULAIRES
- 1. — Exposé de la question.
- Il serait fort intéressant de pouvoir faire des turbines à vapeur, de toute puissance, à une seule roue. Elles pourraient très bien utiliser le travail disponible dans la vapeur, si leurs aubes atteignaient une vitesse périphérique de 43o mètres par seconde, comme dans les turbines de Laval.
- Mais on ne peut obtenir une pareille vitesse périphérique en conservant une vitesse angulaire modérée et donnant un grand diamètre à la roue. Le travail absorbé par ses frottements contre le milieu ambiant, croît en effet comme la cinquième puissance de son diamètre, alors qu’il ne croît que comme le cube de sa vitesse angulaire, ce qui conduit à faire ce diamètre aussi petit que possible. D’autre part, une grande roue serait lourde et coûteuse.
- Enfin, une roue ayant une telle vitesse périphérique est un véritable obus en cage. 11 faudra l’entourer d’une cuirasse fixe, dont le poids croîtra rapidement avec son diamètre.
- Une grande vitesse périphérique doit donc être accompagnée d’une très grande vitesse angulaire.
- Pour nous rendre compte de la vitesse angulaire qu'il conviendrait de communiquer à une turbine à une roue de puissance déterminée, considérons laroue représentée sur les figures i et 2. Elle provient d’une turbine de Laval, décrite par Stodola, et nous a paru remarquablement bien proportionnée.
- La figure 1 (p. 356) représente une coupe faite par un plan passant par l’axe de la roue. Son corps est un solide d’égale résistance non percé au centre. La figure 2 (p. 357) représente une aube, en grandeur d’exécution.
- Comme l’a montré Stodola, les tuyères conver-gentes-divergentes qu’il faut employer, lorsque la vapeur doit subir une grande détente, peuvent avoir un très bon rendement, mais à la condition que les pressions d’amont et d’aval aient des valeurs bien déterminées. Celui-ci diminue très vite, lorsque la pression diminue à l’amont, en demeurant constante à l’aval. La détente se pro-
- longe trop loin dans la tuyère et est suivie d’une compression à l’extrémité de celle-ci. 11 s’y produit des remous, qui consomment une grande partie do la force vive acquise par la vapeur.
- On nepeutdonc régler la marche d’une turbine aune seule roue en faisant varier la pression initiale de la vapeur, comme dans les turbines à roues multiples, où les tuyères sont simplement convergentes.
- 11 faut laisser constante la pression initiale do la vapeur et faire varier le nombre des tuyères en service, au moyen d’un vannage analogue à celui des turbines hydrauliques.
- Le système de vannage le plus simple et qui nous paraît convenir le mieux, dans ce cas, est celui de Girard, avec lequel le fluide moteur n’est injecté que le long de deux quarts de circonférence diamétralement opposés de la roue, lorsque tous les distributeurs sont ouverts.
- Lorsque la turbine doit fournir sa pleine puissance, la vapeur ne traverse que la moitié des canaux ménagés entre les aubes.
- Dans ces conditions, la roue de turbine de 529 millimètres de diamètre représentée sur la figure 1 fournirait environ 3oo chevaux, en tournant à la vitesse de i5 5oo tours par minute (*).
- 11 sera logique de conserver les mêmes proportions relatives à la roue, lorsqu’on fera varier
- (•) Il convient que la pression d’aval soit aussi basse que possible : nous la supposerons de‘55 millimètres de mercure. Nous admettrons que la vapeur sorte des tuyères à cette pression et, par suite, à la température de 45° C., saturée mais sèche et animée d'une vitesse de
- 1 200 mètres par seconde.
- 1 kilogramme de vapeur, dans ces conditions, occupe un volume de 19,644 mètres cubes.
- La surface de la couronne d’aubes de la turbine représentée sur la figure 1 est de
- - [(52,8)* — (47,5)* 1 2 * 4J = 425cm2.
- 4
- Les aubes se raccordent avec les faces de la roue suivant un angle de 3o°. Le triangle des vitesses nous montre que la vitesse relative de la vapeur par rapport aux aubes, à son entrée dans la roue, est de 8i5 mètres par seconde, le long de la circonférence moyenne des aubes.
- Le volume de vapeur qui traversera la roue en 1 se-
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- son diamètre. A égalité de vitesse périphérique, la contrainte subie par le métal demeurera la même en tous les points homologues.
- La puissance croîtra comme le carré des dimensions linéaires et la vitesse angulaire leur sera inversement proportionnelle. Si nous désignons par d le diamètre de la roue d’une turbine de X chevaux et par n le nombre de tours par minute qu’elle devra faire, nous aurons les relations
- d = 3o,5 \/X mm,
- n =
- 269 000
- 7F
- Une roue géométriquement semblable à celle représentée sur les figures 1 et 2, et dont les dimensions seraient deux fois plus petites, serait encore constructible. Elle devrait tourner à la vitesse de 3i 000 tours par minute, en développant une puissance de 75 chevaux.
- Pour de plus faibles puissances, il conviendrait de changer le type de roue, car si l’on continuait à la faire géométriquement semblable à la première, les aubes deviendraient trop petites et l’on tomberait dans le domaine de « l’horlogerie ». Mais les vitesses angulaires continueraient toujours à croître à mesure que la puissance diminuerait.
- A l’autre extrémité de l’échelle, la roue d’une turbine de 10* chevaux aurait 3,o5 mètres de diamètre et tournerait à la vitesse 2 690 tours par minute.
- Les nombres précédents n’ont rien d’absolu. Ils nous montrent seulement l’ordre de grandeur des vitesses angulaires à atteindre. Nous voyons ainsi que le nombre de tours à effectuer par minute peut dépasser 3o 000 dans les petites machines.
- De Laval a réduit la vitesse de'ses turbines avec des engrenages. Westinghouse, avec de nouveaux engrenages d’une grande perfection, a déjà pu transmettre une puissance de 7 000 che-
- eonde, lorsque toutes les tuyères seront en service, sera
- de °’°42- X8i5 X sin 3o° = 8m3,66.
- 1
- La masse de vapeur débitée par seconde sera de
- 8,66
- 19,464
- = okB,445,
- et la masse débitée à l’heure de 1 600 kilogrammes.
- Cette roue pourrait fournir environ 3oo chevaux en tournant à la vitesse de i5 5oo tours par minute, à raison de 5,33 kilogrammes de vapeur par heure et par cheval.
- vaux. Ceux-là se comportent très bien. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que leur rendement soit extrêmement élevé. Leur emploi ne peut donc abaisser, d’une manière appréciable, le rendement général du système. Mais ils sont encombrants et chers. On aurait tout avantage à pouvoir s’en passer.
- Fig. 1. — ltoue de turbine Laval.
- Les turbines servent surtout à conduire des compresseurs rotatifs et des alternateurs. Pour pouvoir utiliser, dans de bonnes conditions, des turbines à vapeur à une roue, il faudrait pouvoir faire des compresseurs et des alternateurs capables d’absorber toute leur puissance en tournant à leur vitesse.
- Nous avons déjà fait un tel compresseur. Quant aux alternateurs, ils devraient fournir des courants de fréquence usuelle, c’est-à-dire comprise entre i5 et 5o, en faisant un nombre de tours par seconde très supérieur à cette fréquence. Ce serait nécessairement des alternateurs à collecteur excités par des courants alternatifs ayant eux-mêmes la fréquence demandée. Si l’on pouvait réaliser pratiquement de pareilles dynamos, on pourrait les employer aussi comme moteurs utilisant soit un courant continu, soit des courants alternatifs de fréquence usuelle, et leur faire commander directement des compresseurs rotatifs à très grande vitesse angulaire, ce qui pourrait être très utile,
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- lorsqu'on disposerait d’énergie électrique et non de vapeur.
- Nous croyons avoir, dès à présent, résolu tous les problèmes relatifs à laréalisation de ces dynamos, mais nous ne nous en occuperons pas aujourd’hui, pas plus que des compresseurs.
- Coupe suivant A- P
- Fig. 2. — Aube de turbine de Laval.
- Nous étudierons seulement les moyens d’obtenir pratiquement les très grandes vitesses angulaires que nous devrons communiquer à nos divers rotors. Les difficultés à surmonter sont d’un ordre général et indépendantes de la nature du rotor.
- Elles tiennent à l’énormité des forces d’inertie développées parla rotation.
- Les ateliers savent assez bien équilibrer les diverses masses d’un rotor, autour de son axe de figure, pour qu’on puisse atteindre les vitesses voulues avec des arbres rigides et des coussinets fixes, à la condition que les rotors soient indéformables.
- Mais les efforts exercés sur les portées de l’arbre sont encore très supérieurs au poids du rotor ou aux réactions d’un engrenage ou d’une courroie. U faut dimensionner très largement ces portées et les lubrifier avec de l’huile sous pression.
- Les paliers et les bâtis doivent avoir une très grande masse, pour limiter l’amplitude des vibrations dues au petit déséquilibrage inévitable du rotor, et être extrêmement rigides. Au moment de la mise en route et de l’arrêt, alors que la fréquence des forces perturbatrices varie d’une
- manière continue, on risque* fort de tomber sur une résonance qui amplifie beaucoup ces vibrations, d’où une fatigue imprévue pour tous les matériaux du stator et du rotor.
- Aussi les petites machines à grande vitesse angulaire, à arbre rigide et coussinets fixes, sont-elles plus lourdes, par rapport à leur puissance, que les grandes machines tournant moins vite. Les frottements des portées y absorbent, proportionnellement, plus de travail, et leur rendement en souffre.
- D’autre part, le stator vibre continuellement et communique souvent des- vibrations insupportables à d’autres corps, par l’intermédiaire du sol. Enfin ces vibrations continuelles amènent des modifications dans la structure des matériaux, dont la résistance mécanique diminue d’au tant plus vite que l’amplitude et la fréquence des vibrations sont plus grandes. Les machines à grande vitesse angulaire, à arbre rigide et coussinets fixes, vivent donc moins longtemps que les machines lentes, et c’est là la principale objection faite à leur emploi.
- Enfin, si l’on a affaire à un rotor dans la constitution duquel entrent des matières organiques, qui sont éminemment déformables, on ne peut l’équilibrer une fois pour toutes, comme un rotor purement métallique, parce qu’il ne conserve pas son équilibrage.
- La plupart de ces inconvénients disparaîtraient si le rotor pouvait choisir, à chaque instant-, son axe de rotation, comme pourrait le faire une toupie reposant sur une surface parfaitement polie.
- Nous supposerons, dans tout ce qui va suivre, que le plus grand ou le plus petit des axes principaux d’inertie du rotor passant par son centre de gravité, soit très voisin de son axe de figure, qui sera son axe normal de rotation.
- Nous appellerons simplement axe d'inertie du rotor celui de ces axes d’inertie qui passera le plus près de son axe de figure.
- Si le rotor était complètement libre, il tournerait naturellement autour de son axe d’inertie.
- Or, il faut soutenir le rotor, au moyen de pièces élastiques, lui transmettre un couple, dans certains cas, et ramener constamment son axe réel de rotation à se confondre avec l’axe de figure du stator. Cela diminuera la liberté de ses mouvements, mais les forces à mettre-en jeu pourront être très petites, par rapport à celles qui
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- l’assujettiraient à tourner autour de son axe de ligure.
- Les dimensions des portées de l’arbre pour-* ront alors être diminuées, de manière que leurs frottements n’absorbent pas plus de travail que dans une machine de même puissance à vitesse lente.
- Plus les forces extérieures agissant sur l’axe de figure de l’arbre et limitant la liberté de ses déplacements seront petites, plus petite sera Famplitude des vibrations communiquées au stator, à moins qu’elles ne soient amplifiées par des résonances, qu’il faudra soigneusement éviter. On pourra facilement rendre ces vibrations inoffensives.
- On pourra réduire en même temps les masses du stator et alléger la machine.
- Les pièces qui soutiendront le iotor et l’arbre ou le joint flexibles, qui lui transmettront un couple s'il y a lieu, seront reliées d’un côté soit à des points fixes, soit à un arbre tournant autour d’un axe fixe, et de l’autre aux extrémités de l’axe de figure du rotor.
- Lorsque l’axe d’inertie, autour duquel s'effectuera la rotation, ne coïncidera pas avec cet axe de figure, les extrémités de ce dernier décriront des cercles, et les ressorts de suspension, ainsi que l’arbre ou le joint flexibles, vibreront continuellement, ce qui déterminera leur destruction rapide.
- On devra s’ingénier à faire ces pièces légères, peu coûteuses et d’un remplacement facile. En laissant le rotor libre de choisir, à chaque instant, son axe de rotation, on aura obtenu ce précieux résultat de ne dépenser qu’un petit travail dans les coussinets, et de protéger les organes tondamentaux delà machine contre le vieillissement rapide dû aux mouvements vibratoires, en sacrifiant seulement des ressorts de suspension et un arbre ou un joint flexibles.
- Néanmoins, si ces pièces se fatiguaient trop vite, il n’y aurait aucune sécurité de fonctionnement. Il faut encore que leurs vibrations soient de très faible amplitude et, par suite, que le
- rotor soit très bien équilibré, pour qu’elles-mémes vivent longtemps.
- Enfin le rotor doit généralement tourner, avec un très faible jeu, à l’intérieur d’un stator. S’il ne tournait pas autour d’un axe très voisin de son axe de figure, il faudrait augmenter ce jeu, et cela aux dépens du rendement de la machine.
- Il résulte de ce qui précède qu’en équilibrant aussi bien qu’on le peut, en pratique, un rotor autour de son axe de figure, il est impossible de faire une bonne machine tournant avec une très grande vitesse angulaire, en lui donnant un arbre rigide et des coussinets fixes.
- On peut y arriver, si le rotor est très bien équilibré, en lui laissant la faculté de tourner, non autour de son axe de figure, mais autour de son axe d’inertie ou d’un axe extrêmement voisin de ce dernier.
- La liberté des mouvements du rotor et son bon équilibrage sont deux conditions à remplir simultanément pour arriver à un bon résultat. 11 ne suffit pas de remplir l’une d’elles.
- Or, la perfection relative de l’équilibrage est d’autant plus difficile à obtenir qu’on a alïaire à un rotor plus petit et, par suite, devant tourner plus vite, c’est-à-dire précisément lorsqu’elle est le plus nécessaire. Elle ne peut l’être avec un rotor de dynamo, qui est facilement déformable.
- Nous sommes venus à bout de cette difficulté en faisant des équilibreurs automatiques applicables aux rotors libres de choisir leur axe de rotation. Ces appareils très simples, font partie de la machine et agissent pendant sa marche. Ils rétablissent immédiatement l'équilibrage, si le rotor vient à être déformé.
- Nous allons étudier d’abord les moyens de rendre aussi libre que possible l’arbre d'un rotor, de manière que celui-ci puisse toujours tourner, sinon autour de son axe d’inertie, du moins autour d’un axe extrêmément voisin.
- Nous décrirons ensuite nos équilibreurs automatiques.
- (A suivre.) . Mauiuce Lehlanc.
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- L’AVENIR DE L’ÉLECTRICITÉ
- Nous allons reprendre aujourd’hui la suite de notre enquête. On y trouvera l’extension et l’application à des domaines très particuliers de l’électrotechnique, d’idées générales déjà énoncées dans cette enquête; dans les consultations qui suivent on relèvera également d’autres concordances ; on y relèvera aussi des contradictions. Nous ne saurions nous -en plaindre; c’est par là qu’une enquête de ce genre peut être réellement instructive.
- M. BARBILLION
- Nous n’avons cessé de suivre dans cette Revue les remarquables développements que M. Barbillion a su donner à l’Institut électrotechnique qu’il dirige. Il eût été regrettable que l’opinion d’un spécialiste aussi distingué des questions d’enseignement technique ne figurât pas dans notre enquête. Nous sommes donc très heureux de pouvoir publier la lettre ci-dessous :
- « Vous avez bien voulu me demander mon modeste avis sur une question passionnante entre toutes, au moins pour nous, desservants du culte nouveau, celle de l’avenir réservé à l’Electricité. — Les résultats déjà acquis par la science électrotechnique ont dérouté, par leur ampleur même, les prévisions les plus optimistes. Les progrès qu’on pouvait escompter dans un avenir prochain semblent déjà dépasser les espérances des professionnels, toujours moins enclins à l’enthousiasme que les profanes. Ceux-ci ont du reste souvent raison contre nous, car la spécialisation introduit presque inévitablement un souci du détail, souvent exclusif de vues d’ensemble sur le vaste domaine de la science.
- « Qui ne sut se borner, ne sut jamais écrire, et n’est pas beaucoup plus digne d’estime
- celui qui ne sait limiter aux faits de son expérience personnelle la matière d’une interview. — Parlons, si vous le voulez-bien, de la seule question de l’enseignement technique, électrotechnique même. Dussé-je m’attirer un blâme discret de certains et soulever quelques incrédulités chez beaucoup, laissez-moi croire que cet enseignement électrotechnique sera dans l’avenir beaucoup simplifié, par rapport à ce qu’il est aujourd’hui. Le développement à l’extrême de travaux pratiques bien conçus, bien organisés, destinés à appuyer immédiatement toute théorie savamment exposée..... et sur-
- tout l’évolution des cerveaux auxquels s’adresseront nos enseignements futurs, feront ce miracle... très appréciable pour les maî-
- tres comme pour les élèves.
- « La très grosse difficulté à laquelle nous nous heurtons, en effet, en matière d’enseignement technique supérieur, résulte d’une insuffisante préparation de la majeure pai’tie de nos élèves à comprendre le langage électrotechnique, pourtant très simple, que nous leur parlons le premier jour. Certaines catégories de nos étudiants, déjà passés par de grandes Ecoles ou plus simplement par des Ecoles techniques, où ils ont déjà suivi des cours d’électricité s'adaptent particulièrement bien à nos besoins, mais, il est à remarquer que la clientèle provenant de l’enseignement secondaire met, pour arriver à ce résultat, beaucoup plus de temps. C’est là la source de réels retards que tous nos collègues connaissent bien comme nous, et qui, si elle était supprimée, rendrait remarquablement rapide notre enseignement technique supérieur, comme l’indiquent aujourd’hui désirable la majorité des sommités scientifiques et industrielles.
- « Quand cette évolution des cerveaux de tous,professeurs et élèves, sera un fait accom-
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- pli, lorsque seront acquises dès la jeunesse les notions très simples d’ampères, de volts, de watts etc., notions qui manquent encore si étrangement aujourd’hui à nos contemporains, même cultivés, d’âge mur, — notions dont l’absence souvent, chez les rédacteurs de nos quotidiens, donne un si haut comique à certains articles de la grande presse, relatant des accidents d’ordre électrique, la tâche des professeurs techniciens sera de beaucoup simplifiée. Ils pourront employer bien plus tôt avec leurs élèves le langage scientifique qui convient, sans recourir nécessairement à de perpétuelles définitions, à de lassants retours en arrière, qui constituent une
- incroyable source de fatigue pour tous..
- « Au début de la science électrotechnique, le coefficient de valeur professionnelle du professeur principal, c’est-à-dire chargé du cours d’Electrotechnique générale, intervenait puissamment dans le succès final des étudiants. Les cours de tel ou tel grand Maître ont fondé la réputation d’écoles dans lesquelles les enseignements pratiques n’avaient pas toujours la place méritée... et légitimée par l’expérience industrielle..., et c’était justice. La première qualité du pédagogue consiste à donner à ses auditeurs la notion la plus complète du phénomène sous la forme théoriqüé la plus simple, sans sacrifier pour cela l’indispensable précision dans l’exposé. Aujourd’hui ce rôle du professeur est beaucoup diminué, en raison même de l’élévation du niveau général des étudiants, de la pénétration dans ces masses studieuses des idées électrotechniques élémentaires, idées si abstruses et si hermétiques autrefois. Notre enseignement technique supérieur semble par suite destiné à recourir de plusenplusàla méthode expérimentale, seule possible pour rendre assimilable et utilisable le prodigieux thésaurus de connaissances réclamées aujourd’hui de l’ingénieur et en particulier de l’ingénieur électricien.
- « Veuillez agréer, mon cher Directeur et ami, etc. »
- Barhillion.
- M. RICCARDO ARNO
- M. le professeur R. Arno, avec qui nous avons eu l’heureuse fortune de pouvoir nous entretenir ces jours derniers, nous a donné, sur l’évolution de la question, toute pratique, de la tarification, à laquelle il a consacré des travaux qui sont bien connus de nos lecteurs, des indications fort suggestives.
- De plus en plus —- et cette idée nous paraît à l’heure actuelle généralement admise — la nécessité de fixer une taxation pour le courant déwatté s’impose aux compagnies de distribution et à leur clientèle.
- On connaît la formule ingénieuse proposée par M. R. Arno : ce que l’on sait peut-être moins, c’est la consécration industrielle très réelle qu’elle a reçue dès maintenant en Italie, où une quarantaine de sociétés l’ont adoptée.
- Nous aurons l’occasion de revenir là-dessus dans cette Revue.
- M. MARI US LATOUR.
- M. M. Latour a bien voulu nous adresser les lignes suivantes :
- « Concernant les machines dynamo-électriques en particulier, il ne semble pas qu’on doive attendre dans l’avenir des inventions essentielles. C’est que, en effet, les machines dynamo-électriques reposent sur un principe unique, qui est celui de l’induction dans les circuits mobiles : toutes les combinaisons ont chance d’avoir été faites. Voilà une affirmation qui est peut-être dangereuse, mais l’étude de ces machines est aûjourd’hui si répandue et si poussée qu’il ne semble véritablement pas qu’une heureuse surprise reste encore possible: Ce n’est pas à dire que les demandes de brevets vont ralentir de sitôt. On est en droit d’espérer obtenir, par les dispositions connues, de meilleurs résultats ; mais les améliorations ne porteront plus sut des principes de fonctionnement. Il y aura tout au plus des transpositions de
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- moyens connus d’un domaine dans un autre : ainsi de meilleurs mécaniciens pourront faire de meilleurs électriciens.
- Concernant l’électrification des chemins de fer, tous les systèmes possibles ont été déjà invoqués et l’on ne pourra guère que comparer les différents systèmes dans leur -exécution pratique.
- Si l’on arrive à réaliser des alternateurs à haute fréquence pour la T. S. F., et éventuellement pour le transport d’énergie sans fil (au rendement industriel duquel nous ne croyons pas, même pour l’avenir), ce sera dans des voies déjà indiquées.
- Ainsi, en nous plaçant sur le terrain du pur esprit d’invention, nous croyons qu’il n’a que des possibilités en quelque sorte asymptotiques. Les derniers perfectionnements, quoique les moins conséquents, deviendront les plus difficiles et les plus méritoires.
- Il semble bien que c’est des laboratoires du physicien Ou du chimiste que les ingénieurs doivent attendre maintenant de nouvelles bases pour l’édification de nouvelles combinaisons. C’est de ce côté qu’il faut reporter notre espoir dans le progrès nécessaire, et c’est bien de ce côté que d’heureuses surprises restent toujours possibles. »
- M. GROSSELIN
- M. Grosselin, qui a récemment exposé devant la Société des Ingénieurs civils l’état actuel de l’industrie des câbles, estime que l’avenir réservé aux canalisations souterraines pose certains problèmes qui sont seulement entrevus à l’heure actuelle.
- Les remèdes aux inconvénients inhérents
- à l’exploitation par câbles* sur de longues portées n’ont pas reçu la sanction de l’expérience.
- Dans l’ensemble, le^ rôle du câble est appelé à croître en même temps que la longueur des transmissions à courant alternatif.
- Il est presque nul en courant continu : c’est donc de ce côté que s’orientei'a, sans doute, la technique des transmissions.
- Le prix de revient de la transmission par câble, qui est encore a,5 fois à 3 fois plus élevé que celui de la transmission par conducteur aérien, en courant alternatif, se présente dans des conditions d’équivalence, au contraire, lorsqu’il s’agit de courant continu. Ceci fait ressortir le grand intérêt de dispositifs tels que celui que vient si heureusement de mettre au point M. Boucherot.
- Quant à l’abaissement du prix de revient de la transmission par câble encourant alternatif, on ne peut guèrel’attendre que de découvertes de laboratoire concernant les propriétés de nouveaux isolants. Les matériaux isolants, actuellement employés en électrotechnique, comptent parmi ceux qui se prêtent avec le moins de complaisance aux nécessités industrielles. Hygrométriques, peu résistants au point de vue mécanique, ils sont d’un emploi fort incommode. Quoi de plus irrationnel que le revêtement en plomb de nos câbles, obligatoire cependant en raison des propriétés hygrométriques du papier isolant?
- *
- ¥ *
- Nous avons dû, comme on le voit modifier un peu l’ordre des consultations annoncées. La consultation de M. L. Joly viendra au début de notre prochain article.
- R. Chasseriaud.
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- CHRONIQUE DE TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- CANALISATION SOUTERRAINES A HAUTE TENSION
- CALCULS. APPLICATIONS. ESSAIS.
- Les canalisations souterraines ont fait récemment l’objet de divers travaux intéressants, tant d’ordre théorique que pratique. Nous nous proposons ici de passer sommairement en revue les résultats essentiels de ces travaux.
- Dans l’ordre théorique, M. Michard (') a fait à la Société Internationale des électriciens une communication sur le calcul des revêtements isolants homogènes applicables aux conducteurs électriques simples, et il a établi des formules permettant l’évaluation de l’épaisseur et du poids de ces revêtements
- Fig. i.
- satisfaisant aux conditions imposées d’isolement et de rigidité.
- Au point de vue de l’isolement, le calcul conduit aux résultats suivants :
- La résistance électrique d’un fourreau cylindrique traversé radialement par le courant de longueur l et dont la section a les dimensions indiquées par la figure i est, en appelant p la résistivité de la matière considérée,
- On en déduit très aisément la valeur à (*)
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, avril 1912.
- donner à r2 pour réaliser un isolement kilométrique <3L
- r» = rte » (1)
- l’épaisseur du revêtement :
- (l*dl \ d — ri\ cf ~ V
- et le poids du diélectrique nécessaire :
- / 4 - (Jj. \
- P ? 1J (3)
- S étant le poids spécifique de ce diélectrique.
- Si l’on applique au solide précédent une force électromotrice U, la chute du potentiel à' travers le revêtement se fait comme le montre la figure 2, et l’on sait que le gradient du potentiel est maximum sur la paroi interne du fourreau et a pour valeur
- Pour que l’isolant ne soit pas percé, il faut
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- 21 Décembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 363
- que cette valeur soit inférieure ou au plus égale au coefficient de rigidité diélectrique du corps utilisé, u ; on tire de là la valeur à donner à r2 pour que le revêtement puisse résister à la tension :
- _u
- ./'a = i\e
- ou, posant :
- U 1
- ~ — v ra — ne r, (4)
- l’épaisseur de la couche diélectrique :
- d=rl(eT-7 — i), (5)
- et le poids de matière correspondant
- / 2 u \
- P = «»/•,* (er, — 0- (6)
- Les figures 3 et 4 donnent les courbes
- re'sishr/fe p rsoJemej?? Jcilosn : J{.
- Fig. 3.
- représentatives des équations (i), (2), (3) et
- UM5), (6).
- Fig. 4.
- Elles permettent la détermination directe,
- par simple mesure des ordonnées, des éléments de revêtements nécessités respectivement par l’isolement et par la tension ; on adoptera comme dimensions de la couche isolante les plus élevées des valeurs données par les courbes ou les équations correspondantes.
- Le principal inconvénient de cette méthode théorique de dimensionnement est de ne pas s’appliquer aux diélectriques peu homogènes actuellement employés, et aux procédés de fabrication.
- Il est donc à craindre, au dire de M. Gros-selin, que pour mettre à profit les conclusions de ces théories on soit conduit à des complications technologiques qui feraient disparaître, et au delà, l’économie théoriquement réalisable.
- L’auteur fait, en outre, entrer en ligne de compte la résistivité.
- Or, depuis des années, on cherche à faire disparaîti’e des cahiers des charges la résistivité, qui s’est comportée jusqu’ici comme un obstacle à l’obtention des câbles de bonne qualité.
- Même pour les câbles isolés au caoutchouc, l’Union des Syndicats de l’Electricité étudie en ce moment l’établissement d’une série basée sur la rigidité et qui remplacera la classification surannée établie suivant les isolements en mégohms.
- ¥ *
- Dans l’ordre pratique on a proposé d’étendre l’emploi des câbles souterrains jusqu’à la tension de 100 000 volts.
- Et, d’après M. Grosselin, les câbles souterrains pourraient, jusqu’à cette tension, servir de secours aux lignes aériennes pour la traversée d’obstacles tels que voies ferrées, ponts, etc.
- Ce qui, en effet, grevait lourdement l’emploi des traversées souterraines, c’était la nécessité de les protéger par deux postes de parafoudres. Et c’est une dépense qui n’est plus nécessaire puisque des maisons françaises peuvent livrer, à des prix acceptables,
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- La lumière électrique
- T. XX (2* Série).— È» 51.
- de courtes longueurs supportant i oo ooo volts, ce qui permet l’établissement économique de traversées souterraines à l’épreuve de la foudre, du moins pour les lignes fonctionnant à moins de iooooo volts, ce qui est encore le cas de presque toutes les lignes européennes.
- C’est dans le rapport de M. Grosselin au Congrès de Turin et dans la communication du même auteur à la Société Internationale des Électriciens(‘) qu’est indiquée la possibilité de cette solution établie sur ce fait que des maisons françaises avaient établi quelques kilomètres de câbles à trois conducteurs réunis sous une même enveloppe et isolés pour 6o ooo volts (2).
- Ces fabricants sont à même de livrer le conducteur unique isolé pour ioo ooo volts.
- On peut donc compter sur l’industrie française pour.assurer l’établissement, sans para-foudres, de lignes à haute tension jusqu’à ioo ooo volts, à condition d’employer des câbles à conducteur unique. Il convient de ne pas employer de câbles armés, l’armature de fer étant inapplicable dans les transmissions par courants alternatifs en raison des pertes considérables d’énergie qu’elle occasionnerait.
- D’autre part l’établisséinent de pareilles traversées souterraines exige un très grand soin.
- Pour assurer la durée des câbles, on les place lorsqu’il s’agit de courants alternatifs dans des tuyaux parfaitement étanches de grès, de ciment, de maçonnerie, — ou on les recouvre, s’ils sont à courants continus, d’une gaine de plomb revêtue d’une arma-
- (’i Bulletin de la Société Internationale des Électriciensmai 1912.
- (2) Remarquons, en passant, que cette tension est de 5o % supérieure au maximum de 40 ooo volts atteint pâlies Allemands pour les câbles à conducteurs multiples. En Angleterre et en Amérique on n’a pas poussé la fabrication des cibles au delà des tensions de a5 ooo volts. Les Italiens n'ont pas dépassé 3oooo volts.
- ture en acier, ce qui augmente considérablement le prix du câble ou dp la pose.
- Mais l’inconvénient principal de l’enveloppe de plomb consiste dans la capacité dont elle dote le câble, capacité dont les effets, pour les transports de plus de 100 kilomètres, sont fort difficiles à prévoir.
- Il en est un, du moins, qui paraît inévitable, c’est le;courant de charge.
- Une’ ligne de 5o mètres carrés, à la fréquence 25 et à la tension de 100000 volts, de 4oo kilomètres de longueur, prendrait à vide 600 ampères soit 60 ooo kilovolts-am-pères.
- Peut-être pourra-t-on réduire cet énorme courant de charge par des dispositifs tels que des bobines de réactance ou en répartis-sant artificiellement le débit suivant les heures de la journée, de manière à ne jamais marcher à vide.
- Par malheur, la capacité, qu’il faut évaluer, au minimum, à 4° microfarads dans le cas mentionné, n’est pas localisée comme celle d’un condensateur.
- Elle est répartie le long du conducteur et nous ne savons guère comment elle se comportera.
- La solution la plus sûre du problème serait la découverte d’un isolant souple, imperméable, qui libérerait les câbles de leur cuirasse et de leur capacité.
- Les procédés actuels ne permettent pas d’aborder les tensions supérieures à 100000 volts en dehors du système continu série, parfait pour les câbles, mais bien dangereux pour les machines.
- Il faudra donc chercher des procédés nouveaux ou bien perfectionner les méthodes actuelles, car c’est une nécessité absolue.
- Pour la technique de l’établissement des câbles souterrains et de leur installation, on peut puiser dans les documents ci-dessus mentionnés des indications utiles; mais la bonne exécution des travaux d’installation
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- ne rend jamais superflu le contrôle rigoureux des câbles après leur pose. L’essai de réception lui-même, tel qu’il est prévu officiellement, comporte, non seulement la vérification de l’isolement, mais encore celle de la rigidité du diélectrique par l’application d’une tension double de la tension de fonctionnement. La plupart du temps on ne peut pas la réaliser en alternatif, de sorte que l’essai après pose ne se fait pas ou c’est en continu qu’on essaye les câbles.
- Deux aspects du problème ont été exposés :
- i° Supposant l’essai fait en courant continu qu’en doit-on conclure pour l’alternatif?
- 2° Faut-il recourir à une méthode directe et pratique d’essai à courant alternatif?
- Nous exposerons tour à tour la première question d’après MM. F. Laporte, de la Gorce et Girault, la deuxième question d’après M. A. Léauté :
- i° Expériences de MM. F. Laporte, P. de la Gorce et Girault. —MM. F. Laporte et P. de la Gorce (') ont procédé à unë série d’essais comparatifs dont le but était de déterminer
- le rapport 777—\— des tensions de rupture des
- (. U ca )eff.
- câbles soumis à des courants continus et alternatifs de la fréquence de 5o périodes par seconde.
- On a recherché ensuite quelle serait la valeur de ce rapport pour d’autres diélectriques solides et fluides tels que la matière d’imprégnation des câbles, le papier sec, le papier enduit de matière de pose, le caoutchouc, le verre, l’air et l’huile.
- L’appareil destiné à fournir la tension continue nécessaire aux essais était le contact tournant, imaginé par M. Delon, de la maison Berthoud Borel et Cie, de Lyon. Les résultats de ces expériences peuvent être interprétés comme suit :
- Pour les câbles. —Le rapport des tensions
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, janvier 1912.
- de rupture, pour les câbles à cellulose imprégnée, est voisin de 3.
- De plus, le percement d’un câble en courant alternatif n’apparaît pas comme un phénomène brusque : il y aurait détérioration lente de l’isolant. De nombreuses étincelles précèdent et préparent en quelque sorte l’amorçage de l’arc. Il en résulte des surtensions et des oscillations électriques, qui se propagent dans tout le réseau et sont peut-être susceptibles d’exercer un effet nuisible sur l’ensemble de la canalisation.
- Pour les diélectriques. — Dans toutes les mesures on élevait la tension par degrés en maintenant pendant une minute chacune des différences de potentiel successives.
- Le tableau I donne les nombres obtenus pour les diverses substances soumises aux essais :
- Tableau I.
- DIÉLECTRIQUE Ucc (Uca)*ff. Ucc (Uea oiï
- Cellulose imprégnée (câble H. T.) 102 3oo 3a 5oo 3,i5
- Cellulose imprégnée (câble B. T.) 34 200 11 800 aj9
- Matière d’imprègna-tion 43 200 3g 3oo 1,1
- Papier sec 19 3oo 10 400 1,8
- Papier enduit de matière de pose Caoutchouc 33 600 9OO 9 7°° io 600 3,5 a,6
- Verre (mise en charge progressive) 56 3oo 8 900 6,3
- Verre (mise en charge brusque) 21 800 8 900 2,5 K
- Air 18 3oo 16 600
- Huile ; — — <v. |
- La comparaison de ces résultats montre que le rapport des tensions de percement en courant continu et en courant alternatif est susceptible de prendre des valeurs très diverses.
- Pour le verre, on a réalisé' deux séries d’essais en continu. Dans la première série,
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE T. XX(2* Série). — N» 51.
- la tension était augmentée par échelons suc^ cessifs de 2.000 volts environ.
- Dans la deuxième série d’essais, on ouvrait le circuit et on appliquait brusquement la nouvelle différence de potentiel.
- Le rapport de la tension continue à la tension alternative efficace amenant le percement était pour la première série (mise en 56 3oo
- charge progressive) -g---— ou o,o et pour
- la deuxième série (mise en charge brus-21 800
- que) 0---- ou 2,5.
- 1 o 900
- Cette énorme différence est assez inattendue et il nous a paru intéressant de la signaler. Sans proposer une explication certaine, il est permis de supposer que les phénomènes d’électrostriction jouent ici un rôle. Il semble en effet assez naturel que les déformations mécaniques accompagnant ces phénomènes soient capables, si elles se pro-duisentbrusquementjdeprovoquerla rupture d’un diélectrique fragile tel que le verre ; tandis que ce même diélectrique peut supporter sans dommage des déformations plus importantes, mais appliquées progressivement, par l’effet d’une tension graduellement croissante.
- Pour Vciir, l’ensemble des mesures effectuées conduit à admettre que le rapport delà tension continue à la tension alternative efficace amenant l’amorçage d’un arc est égal à 1,1. Ce résultat est un peu surprenant : oh pouvait en effet s’attendre à trouver un nombre voisin de 1,4, rapport de la tension maximum à la tension efficace.
- *
- * *
- Il parait établi par ces expériences que, pour la plupart des isolants solides, la rigidité diélectrique diminue d’une manière très importante quand on substitue au courant continu une tension alternative de fréquence usuelle. MM. de la Gorce et P. Girault (J)
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciensjanvier 1912.
- ont complété cette Série d’essais en cherchant si cette rigidité ne s’affaiblit pas encore davantage quand la fréquence augmente et atteint plusieurs centaines de périodes par seconde. La comparaison a été faite au moyen de courants à 25 et à 5oo périodes par seconde.
- Le tableau II représente la moyenne des résultats obtenus pour chaque diélectrique essayé :
- Tableau II.
- NATURE DU DIÉLECTRIQUE U25 U500 Uî5 U500
- Air Id = 35 mm).... Volts efï. 25 IOO Volts eff 25 3oo °>9£
- Air ld rzr 5o mm).... 28 700 31800 0,90
- Air (d = 90 mm).... 4 * 5oo 44 9°° 0,9»
- Huile 3o 600 33 100 °>9;*
- Verre "9 9°° i3 700 i,45
- Carton (press pahn).. 22 200 i5 600 1,42
- Ebonile 10 800 8 800 I ,23
- Toile huilée 8 600 11 5oo 1,34
- Mica 6 800 8 700 1,28
- Fibre grise 3 3oo(?) 2 700(1’) I,22(?)
- Tous ces résultats viennent confirmer les conclusions, des essais effectués avec le contact tournant. Pour les isolants fluides comme Pair ou l’huile, qu’on peut considérer comme des diélectriquesrelativementparfaits, il n’y a pas d’affaiblissement de la rigidité quand la fréquence s’élève de o à 5oo. Un effet inverse paraît au contraire se manifester. Nous avons vu que le rapport des tensions d’amorçage en courant continu et en
- courant alternatif - est égal pour l’air
- (Lca) off.
- à .1,1 alors qu’on pouvait s’attendre à trouver 1,4. Il semble en outre, d’après les expériences sur l’air et l’huile, que pour ces diélectriques la tension correspondant à l’amorçage d’un arc tend à augmenter avec la fréquence.
- *
- * *
- 20 Essais par courants alternatifs, après pose des câbles ci haute tension ; méthode de
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- M. Léauté. — La méthode de M. André Léauté permet d’essayer directement les câbles posés en courant alternatif à la fréquence du réseau, c’est-à-dire dans les conditions mêmes où ils seront utilisés, et à la tension double de la tension normale ainsi que l’exige le cahier des charges.
- M. Léauté (*) indique tout d’abord, les difficultés que soulève l’exécution d’un pareil essai au moyen d’un simple transformateur élévateur de tension. — La puissance apparente de ce transformateur et, par suite, ses dimensions, augmentent comme le carré de la tension d’essai et comme la capacité du câble à vérifier, ce qui fait que le transformateur nécessaire pour l’essai n’est plus transportable.
- Mais il y a plus. Même si on fait abstraction de ce premier inconvénient, il y aurait une autre difficulté : c’est qu’un transformateur qui convient à un réseau de io ooo volts ne
- B
- <ï
- Fig*. 5. et 6. — Bobine de self-induction pour essais des câbles : A, traverses en chêne; B, bobines formées dé io galettes; G, plateaux en chcnc; E, tubes en ébonite.
- convient pas en général, ou convient mal, à un réseau de 4° ooo volts; ce n’est donc pas un, c’est plusieurs transformateurs qu’il faudrait, c’est tout un jeu.
- C’est en raison de cette double difficulté q-u’on néglige de faire l’essai des câbles après la pose.
- Sa non-exécution constituant une diminution regrettable des garanties données aux exploitants par le cahier des charges a provoqué bien des discussions.
- Pour remédier à cette situation on a proposé diverses méthodes d’essai et récemment
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electri-viens, janvier 1912.
- deux types d’appareils ont été imaginés l’un ‘ par M. Delon, de la maison Berthoud-Borel, l’autre par M. Picou. Ces appareils extrêmement ingénieux admettent tous deux qu’on substitue à l’essai en courant alternatif un essai sous tension continue, ün comprend que la puissance à fournir est ainsi considérablement diminuée, puisqu’on ne charge le câble qu’une seule fois au lieu de le charger à chaque alternance; mais, d’autre part, on ne pourra utiliser le résultat de l’essai ainsi conduit qu’autant qu’on connaîtra le rapport qui existe entre les tensions de rupture en courant alternatif et en courant continu. — Or, ainsi que nous l’avons vu, les expériences de MM. Laporte et de la Gorce n’ont donné que des résultats irréguliers, et il est impossible, à l’heure actuelle, de fixer avec précision la tension continue à laquelle doit se faire l’essai après pose d’un câble destiné à être exploité en alternatif.
- L’appareil transportable de M. Léauté, qui évite cette difficulté, présente donc un réel intérêt.
- L’auteur montre par le calcul, que nous résumons dans la note ci-dessous (’), qu’il y a
- (q Soit E la tension qui règne entre deux points A et B du réseau, tension que nous supposerons indépen-
- tù
- danle du courant débité, courant de fréquence —. Assi-
- 2JT
- milons le câble à un condensateur dont les armatures C et D sont reliées respectivement aux points A et B par un circuit présentant une self-induction L et une résistance R. On sait qpe la différence de potentiel entre les deux points C et D est donnée par la formule
- Y = E
- 1
- C o>
- 1
- On voit qu’elle devient maximum quand LCu2 = i ; on dit alors qu’il y a résonance et la valeur correspon-
- Lo) ' .
- dante de Y est E —, Par conséquent,pour réaliser aux
- bornes du condensateur une différence de potentiel double de celle existant entre A[et B, il suffit de prendre Lw
- le facteur —, appelé facteur de résonance, égal à a.
- Bien que ce calcul ne soit qu'approximatif, car il suppose L [et R indépendants de l’intensité du courant débité, il permet de se faire approximativement une idée
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- .T. XX (2- Série). — N« 51.
- intérêt à établir un circuit résonant à l’aide d’une bobine de self reliée à la capacité du câble. On peut, par ce procédé, produire le double de la tension normale avec un appareil moins encombrant que ne le serait le transformateur, la bobine de self ayant moins de spires que le seul enroulement secondaire du transformateur.
- Toutefois, de ce que la bobine est plus pratique que le transformateur, il ne résulte pas qu’elle soit très commode et son poids est encoi'e trop grand pour qu’elle soit très maniable. L’auteur a donc jugé préférable de construire une bobine de self-induction démontable et pouvant être transportée par morceaux; c’est sur ce principe qu’est établi l’appareil dont il s’est servi, et à la construction /
- de la grandeur de la bobine de self-induction à employer pour obtenir une tension double. En effet si n est le nombre des spires de cette bobine, <I> le flux dans son noyau quand elle est parcourue par un courant d’intensité I, on a pour son coefficient de self-induction /J*!* ' I
- L ïr: —. Comme d’autre part on a L = ——-, on en dé-I Cm2
- duit " = l à-
- Si maintenant nous considérons un transformateur dont le noyau présente un flux <I>, la différence de potentiel entre ses bornes secondaires sera la différence géométrique de la force électromotrice ipduile et de la chute des tensions ohmiques; donc
- V2 = «3m2<J>2 _ R2ia)
- et par suite
- V < MCO<J>,
- Comme d’autre part le courant de charge I obéit à la
- i
- relation V =r -77 I, on en déduit Co>
- I 1
- " > 5 cïï2’
- Le nombre des spires secondaires, du transformateur doit donc être plus grand, à égalité de flux, que le nombre des spires de la bobine de self-induction. Cette conclusion sera vraie a fortiori si le flux <b est plus faible dans le transformateur que dans la bobine, ce qui se produit en général, car les transformateurs ne travaillent pas à pleine saturation magnétique. Si, en outre, on tient compte du primaire du transformateur, on conçoit qu’une bobine de self-induction soit moins encombrante qu’pn transformateur.
- duquel Font aidé MM. Fournier et Ragonot. L’enroulement est formé de 20 galettes composées de 5oo couches n’ayant chacune qu’une spire. Le conducteur, au lieu d'avoir une section circulaire, a la forme d’un clinquant de 4 millimètres de large et de o, 1 millimètre d’épaisseur ; il a adopté cette forme, parce qu’elle rend la construction des galettes plus aisée, qu’elle évite des pertes de place et
- surtout parce que, grâce à elle, le périmètre d’une section étant très grand par rapport à l’aire et la surface de refroidissement étant considérable, la densité du courant peut être plus élevée. Le noyau de fer forme circuit magnétique fermé ; il est composé de quatre morceaux dont aucun n’a un poids supérieur à 60 kilogrammes; chacun de ces morceaux est donc transportable aisément par deux hommes et même à la rigueur par un seul homme, s’il est robuste.
- Les principaux avantages de cette méthode sont les suivants :
- i° Facilité de l’essai des conducteurs par rapport au plomb ;
- 20 En cas de la rupture du diélectrique du câble, protection du réseau contre toute surtension ou surintensiié, grâce à la bobine elle-même dont l’énorme self-induction empêche toute propagation des oscillations de haute fréquence, et réduction automatique du courant et cle la tension qui redevient voisine de la tension normale du réseau.
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- Mais l’application de cette méthode ne va pas sans inconvénients : tout d’abord, étant basée sur les phénomènes des résonances, elle parait nécessiter l’emploi de l’oscillographe pour vérifier si la valeur de x’éso-nance. de la tension ne dépasse pas les limites admissibles; elle n’est donc pas assez simple pour être facilement appliquée dans un chantier de pose. L’autre inconvénient est inhérent plutôt aux propriétés des diélectriques en usage qu’à la méthode d’essai elle-même, et, en raison d’une fatigue permanente que subissent les câbles travaillant sous des tensions alternatives, certains constructeurs refusent de laisser renouveler les essais dont chacun affaiblit un peu plus l’isolant.
- *• ¥
- Envisageant maintenant les accidents possibles en exploitation, nous montrerons que le problème si important de la localisation des défauts dans les câbles souterrains n’a pas été non plus sans provoquer d’intéressants travaux : entre autres ceux qui ont conduit à la création de Vohmmètre universel présenté par M. Masson (') à la Société Internationale des Electriciens.
- — Rs X %
- —Pf R, R« ^ i
- Fig. 8. — Dispositif n* i. Méthode de la boucle ordinaire.
- Cet appareil, construit par la maison Geoffroy et Delore, permet, par sa construction, d’éliminer les effets perturbateurs sur lesquels M. Masson appelle fort justement •l’attention.
- 11 en donne la description qui va suivre et, pour son emploi, indique les deux formes d’application de la méthode de la boucle, dont nos figures 8 et 9 reproduisent les schémas, et les montages pour l’application
- • (') Bulletin de la .Société Internationale des Electriciens, mai 1912.
- des méthodes de la résistance, de la capacité, etc.
- La partie avant de la caisse n° 1, dont la figure 10 indique le schéma, contient un galvanomètre à miroir, très sensible, à shunt
- universel de------- à - et une résistance de
- 10 000 1
- Fig. 9. — Dispositif n" 2. Variante du montage de la boucle, avec, duns la branche du galvanomètre, un accumulateur débitant sur une résistance, destiné à neutraliser les effets perturbateurs.
- comparaison de iooooo ohms pour mesures d’isolement. Avec ioo volts, on peut mesurer jusqu’à 3oooo mégohms.
- Le galvanomètre comporte deux enroulements : l’un (1 000 ohms) utilisé pour les mesures d’isolement, de capacité, et le montage n° 2 (fig. 9), l’autre (5 ohms) qui convient mieux pour le montage n° i (fig.8) quand le défaut est très résistant.
- Çâb'h
- *1
- a
- s
- Fig. io.
- Le galvanomètre, étant lié à une masse importante, se trouve insensible aux vibrations et aux coups de vent. Des dispositifs de sécurité s’opposent aux courts-circuits et empêchent de fermer la caisse quand l’équipage n’est pas arrêté.
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- T. XX (2* Série). —N° 51.
- - La caisse n° 2 contient une batterie d’accumulateurs à liquide immobilisé, facilement visitables, avec tableau de couplage pouvant donner :
- 96 volts......*..... 1 ampère.
- 8 » ......... 10 ampères
- 4 » .......... 20 »
- Ges grands débits nécessaires pour les mesures de résistance et la boucle n° 2 ne pourraient être obtenus avec des piles.
- La caisse n° 3 contient les accessoires, c’est-à-dire accumulateur et résistance pour .la force contre-électromotrice de la boucle n° 2, contact à courte rupture, condensateur-étalon, ampèremètre pour 0,02, 0,2, 2, 20, 60 ampères, voltmètre pour 0,6, 6, 60, 120 volts, et résistances de comparaison de 0,1, 10, 1 000 ohms qui, jointes à la résistance cib, de la caisse n° 1, permettent de réaliser un pont de Wheatstone.
- B. da Costa.
- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- THÉORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur l’ionisation de l’air par l’arc au mercure sous quartz. — Là. et E. Bloch. — Comptes Rendus, 26 novembre.
- Les auteurs ont employé, comme source de lumière, l’arc au mercure sous quartz (lampe Gooper He-wilt, de 110 ou 220 volts). On sait, par les travaux de Hughes (*), que-cet arc, utilisé dans le vide, est une source abondante d’ultraviolet de petite longueur d’onde, et Tian a fait voir qu’il sort de l’enveloppe en silice fondue un spectre de raies allant jusqu’à
- 01* , i849 H-
- Des expériences préliminaires ont montré que l’effet photo-électrique de l’arc au mercure sur le laiton est réduit très notablement (dans le rapport de 2 à 3, par exemple) par,l’interposition d’une lame de quartz de 1 millimètre d’épaisseur, et qu’une lame de o millimètre, 25 produit déjà une diminution sensible. Les rayons interceptés ici sont évidemment ceux qui ont été décelés par Tian au moyen du spectrographe’ et qui correspondent au début de la bande d’absorption de quartz. Ces rayons ne sont encore absorbés qu’as-sez faiblement par l’air, car on avait une épaisseur d’air de 1 mètre environ entre l’.arc et le récepteur photo-électrique. Les auteurs ont cherché à voir si néanmoins, sous l’action de ces rayons ou d’autres
- (^sHughés, Phil. Mag., t. XXI, 1911, p. 3g3.
- (2) Tixn, Comptes Rendus, t. CLII, 1911, p. i483, et t. CLY, 1912, p. 141. — La lumière étudiée dans ces expériences avait traversé ï centimètre d’air environ. -
- plus réfrangibles, il se produit au voisinage de l’arc une ionisation appréciable de l’air.
- L’arc au mercure est enfermé dans une boîte de zinc entièrement close, sauf un orifice d’amenée et un orifice d’échappement de l’air. On envoie dans la boîte un courant d’air filtré de grand débit, qui passe de là dans un condensateur relié à l’électromètre.
- Sitôt que l'arc est allumé, le condensateur recueille des charges électriques. Les mesures ontporté presque exclusivement sur les charges positives dont la présence est l’indice certain d’une ionisation en volume. Ges charges ne peuvent être attribuées à la lumière ultraviolette diffusée (qu’on a d’ailleurs éliminée aussi complètement que possible par l’emploi de raccords coudés) : on ne recueille en effet aucune charge en l’absence de courant gazeux.* Elles ne peuvent davantage être dues à la température élevée de l'enveloppe de quartz, qu’pn.se garde de chauffer jusqu’à l’incandescence (’) : la déviation de l’électro-mètre suitpresque instantanément l’allumage de l’arc et son augmentation lente avec letemps paraît subordonnée au négime lumineux de l’arc. Enfin on ne peut incriminer l’effet photo-électrique sur les poussières encore présentes dans l’air filtré ou sur les centres • neutres créés dans celui-ci par la lumièreultraviolette elle-même : en effet, des mesures de mobilité ont fait voir que les ions recueillis sont de petits ions ; leur mobilité moyenne est voisine de 1 centimètre.
- (*) Le voltage aux bornes de l’arc ne dépasse pas 23-24 volts, le courant est de 3 à4 ampères (lampe de 110 volts).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Remarques pratiques sur le nouvel aspect des permissions de voirie, défini par la circulaire ministérielle du 1er octobre 1912.
- . Les circulaires et les decrets se succèdent depuis quelque temps, avec une rapidité qui n’a d’égale que leur importance.
- Nous avons minutieusement analysé, dans un précédent article, le décret relatif aux droits de contrôle et aux taxes d’occupation, et voici qu’aujourd’hui un texte nouveau, une circulaire du i*r octobre, vient donner un tour vraiment original à la classique question des permissions de voirie.
- Cette circulaire .est très claire : à ce titre, elle ferait presque penser que le style administratif est en voie d’évolution.
- Elle est pratique, qualité qui est souvent une conséquence de la clarté.
- En ce qui concerne l’accueil qu’elle recevra, il est certain qu’il lui faudra subir, sur ce point, le sort de tous les textes qui, destinés à la grande foule des industriels, rendent mécontents ceux dont ils aggravent la situation déjà acquise et réjouissent, au contraire, ceux dont ils allègent les anxiétés. En toute franchise, étant donnée la situation actuelle que nous allons représenter sans parti pris, nous croyons que le profit sera plus grand que le préjudice, surtout pour les réseaux qui sont encore en voie de construction ou d’extension.
- Sans doute, on pourrait encore dire que les jurisconsultes qui connaissent bien les principes du droit administratif trouveront que la circulaire est en opposition formelle avec ces principes eux-mêmes; mais qui donc partagera leurs inquiétudes si le résultat est quelque peu pratique?
- I
- SITUATION DES DISTRIBUTEURS D’ÉNERGIE AVANT LA CIRCULAIRE DU Ier OCTOBRE
- La loi de 1906 détient évidemment un record : celui des lois mal comprises.
- . Personne n’ignore, et, en tout cas, le signataire de cet article peut l'affirmer, que la toute
- première rédaction du projet de loi, qui postérieurement, et après de nombreuses corrections, devait devenir la loi elle-même, ne comportait comme régime légal de l’occupation de la voie publique, que le régime de la concession..
- Pour ceux qui ont suivi l’évolution du projet, c’est-à-dire pour tous les membre du Congrès de la Houille Blanche tenu en 1902 à Grenoble, il est notoire que le projet y a été mûri par des discussions fécondes, et s’est perfectionné grâce à des remarques faites en plein air pendant les excursions auxquelles le congrès adonné lieu; c’est vraiment à cette époque qu’il a été transformé. Chose étrange: les cartons officiels, les poussières administratives où il a vécu entre ce moment et sa promulgation ont laissé à peu près intactes les modifications qui y furent apportées ; et les rats du ministère n’ont point rongé les articles que l’expérience et le contàct si utile des installations industrielles y avaient fait ajouter. Après avoir vu, touché, heurté des milliers de poteaux établis par la simple voie de la permission, les membres du parlement qui suivaient le congrès, aveuglés par l’évidence, ont renoncé à rayer, d’un trait de plume, un modus vivendi qui avait, seul, sous le régime d’une liberté relative, permis la distribution de centaines de milliers de kilowatts à un moment, où l’on considérait comme une témérité de se lancer dans cette industrie nouvelle. Le résultat de tous ces efforts est inscrit dans l’article lapidaire qui porte le n" 3 de la loi de 1906 : « Une distribution d’énergie « électrique empruntant surtout ou partie de son « parcours les voies publiques peut être exploitée, « soit en vertu de permissions de voirie, sans « durée déterminée, dans les conditions spéci-<x fiées au titre III de la présente loi, soit en « vertu de concessions d’une durée déterminée, « avec cahier des charges et tarif maximum... « elle peut, suivant la demande de Ventrepreneur, « être soumise simultanément dans des com-« munes différentes, à des régimes différents, « soit celui, des permissions de voirie sur une « partie de son réseau, soit celui de la conces-« sion simple ou celui de la concession déclarée « d’utilité publique dans d’autres parties. »
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- De bonne foi, tous les esprits, qui avaient assisté à l’enfantement laborieux de ce texte, l'interprétèrent dans le sens large et pratique et d’après ce raisonnement très simple : dans toute distribution, il y a une ligne de transport, qui s’épanouit à un moment donné, sous la forme d’un réseau de distribution. Si la commune, le département, l’Etat se voient présenter une demande relative à une distribution, il est de toute justice qu’ils réclament la garantie d’un traité avec des conditions avantageuses. Mais, pour la canalisation aérienne ou souterraine qui sert de véhicule au courant à distribuer, la simple autorisation, considérée par la loi elle-même comme un régime aussi légal que le"~régime contractuel, est celui qui convient le mieux et qui continuera à être appliqué.
- Et quand on put lire, dans l’article 40 du décret du 3 avril 1908, la clause qui impose au distributeur déjà installé l’obligation de consentir jjlus tard à ce qu’un distributeur emprunte, en le dédommageant à prix d’argent, les poteaux qu’il a déjà placés, on eut cette impression très nette que la coexistence de l’autorisation et la concession était une chose à la fois possible, utile, normale et même profondément légale.
- . Ce fut néanmoins à cette époque que l’on constata combien il est difficile de corriger une première impression, lorsqu’elle s’est implantée dans certains cerveaux, car il fut répété à satiété, malgré les textes, que la permission de voirie bien qu’elle constituât un régime reconnu, n’en devait pas moins rester un régime exceptionnel, presque honteux d’exister, susceptible d’être admis par suite d’une tolérance, comme une faveur insigne de l’administration, mais une faveur presque indue, et dont le dispensateur lui-même a l’obligation de s’excuser. Et il nous a été donné de voir ce fait, presque inouï, d’une distribution, créée avant 1906 sous la forme de l’autorisation de voirie, réduite à solliciter une concession communale d’énergie pour la construction d’un tronçon de 400 mètres, sous peine de ne pas pouvoir donner le courant à un industriel, dont tous les concurrents étaient abondamment pourvus.
- Tout ceci, bien entendu, au nom du progrès.
- 13ien plus, l’administration, ayant occupé ses loisirs de l’été 1909 à créer un cahier des charges, qui a été signé le 3o novembre de la même année, sous le titre peu alléchant de « cahier des charges
- destiné aux distributions devant alimenter les services publics », fut très étonnée que les industriels ne se précipitassent point sur ce cahier, pour en remplir les blancs qui sont aujourd’hui à peu près tous immaculés. Refuser les autorisations de voirie parut être un habile moyen de réclame et l’administration l’a très formellement avoué (I).
- Il est aisé de comprendre qu’ün coincement, dont l’année 1911 a marqué l’apogée, s’est produit entre les distributeurs et les autorités.
- Guidé par la commission des distributions d’énergie, qui parle et écrit peu, mais contrairement à d’autres assemblées travaille utilement, le ministre s’en est enfin rendu compte, et agissant avec franchise, il a étalé tous ses griefs, contre le régime des autorisations depuis le premier jusqu’au dernier. Les voici rapidement résumés :
- i° Lorsque l’autorité chargée de la police de la route a donné une permission de voirie, elle ne peut plus faire déguerpir le permissionnaire : si, en principe, l’autorisation peut être retirée, le Conseil d’Etat est tellement farouche sur les causes du retrait, qu'en pratique la permission disparaît mais le permissionnaire demeure, et si l’Administration veut, pour créer une route, un canal, etc., déloger un seul de ces permissionnaires il faut qu’elle lui paye les frais du déménagement.
- 20 La permanence de l’autorisation peut gêner beaucoup, dans l’avenir, l’industriel qui serait disposé, moyennant une concession, à occuper la route et, à signer, en retour de son occupation, des tarifs de faveur, avec tous -les avantages laissés, en fin de concession, à l’autorité concédante. Et comme, d’autre part, le permissionnaire n’a pas de contrat,on ne peut le charger des conditions acceptées par son concurrent. De là,
- (*) Dans une circulaire du 3 août 1908, portant envoi du règlement d’administration publique du 3 avril de la même année, l’attention des préfets et ingénieurs avait été appelée sur les avantages que présente, pour la collectivité, l’adoption de régime de la concession.
- La circulaire du 20 mai 1910, annexée au cahier des charges type du 3o novembre 1909, avait invité, d’autre part, les ingénieurs du contrôle à proposer le refus des permissions dé voirie, même pour les lignes de distributions à grande distance, « toutes les fois quel’établis-« sement de ces lignes constitue" un obstacle pour la « création ultérieure ou le développement de réseaux « présentant un caractère d’intérêt général ».
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- encombrement des routes par des industriels qui ne se préoccupent que de leur profit et non point de celui que peut espérer l’autorité propriétaire de la voie.
- Si ces deux griefs sont les seuls — et il semble bien qu’il n’en existe pas d’autres — l’Administration trouve le moyen de les faire évanouir en employant la méthode qui va être ci-dessous indiquée.
- H
- DISPOSITIONS CONTENUES DANS LA NOUVELLE CinCULAIIlE
- Le principe admis par l’Administration paraît être celui-ci : dorénavant, l’administration n’accordera plus et ne refusera plus mécaniquement, automatiquement, les autorisations sollicitées.
- Quand elle les accordera, ce sera en se renseignant sur le but de la distribution, dans le périmètre considéré : et, au lieu de se préoccuper seulement de l’emprise des poteaux dans le sol, et du nombre de fils aériens ou souterrains, qui doivent exister, l’Administration de contrôle pourra obliger les permissionnaires à établir, sur le territoire de chaque commune desservie, des installations susceptibles d’alimenter le service envisagé (postes centraux, transformateurs, etc.).
- Voilà donc le permissionnaire dûment installé, avec les objets prescrits par l’arrêté.
- Un concessionnaire se présente avec un contrat avantageux : expulser sans indemnité le premier occupant, ce serait dur.
- Refuser ce concessionnaire, ce serait pousser l’abnégation jusqu’au sacrifice héroïque de soi-même, ce qui est très peu administratif.
- L’entente cordiale se fera de la façon suivante : le permissionnaire devra mettre à la disposition de l’autorité concédante, moyennant le paiement, à dire d’expert, de la valeur actuelle, toutes les canalisations, tous les ouvrages de la distribution, même les immeubles que l’administration jugera nécessaires pour assurer la marche normale de l’exploitation.
- L’autorité concédante, Etat ou commune, ainsi que le concessionnaire, aura pour payer la valeur fixée un délai de six mois à compter de la fin de l’exploitation, etle concessionnaire devraprendre le lieu et place du permissionnaire évincé pour desservir tous les consommateurs.
- Même les approvisionnements en magasin ou en cours de transport, ainsi que le mobilier de la distribution seront repris à dire d’expert.
- Voilàdonc un des griefs complètement disparu : le permissionnaire ne peut plus être un obstacle à la concession future : il doit au contraire, au nom de l’intérêt public (*), recevoir le prix qui lui est dû, et enlever, sans retard, ses installations : il a préparé le lit dans lequel le concessionnaire se couche, mais celui-ci en paye le coût, comme il était prévu dès le début.
- Il reste le grief tiré de ce que le simple permissionnaire peut mettre aux frais de l’administration le coût de son déménagement quand il s’agit de créer une voie publique, qui le force à modifier ses installations. Comment le fera-on disparaître ?
- On sait, que l’article 55 du décret du 3 avril 1908, tout en imposant au permissionnaire de supporter les modifications nécessaires, ne met pas à sa charge les frais de cette modification .
- Le texte est ainsi conçu : « Dans le cas où « l’État, les départements ou les communes « ordonnent ou concèdent soit la construction de « routes nationales, de routes départementales, « de chemins vicinaux, de voies ferrées, de « canaux, soit l’installation de communications « télégraphiques ou téléphoniques ou de distri-« bution d’énergie et, d’une manière générale, « l’exécution de travaux publics qui traversent « une distribution et obligent à la modifier, le « permissionnaire ou le concessionnaire ne peut « s’opposer à ces travaux : il doit apporter à ses « propres installations toutes les modifications « prescrites parle Ministre des Travaux publics.
- « Toutes les dispositions nécessaires sont « prises pour que les modifications, ainsi impoli sées par l’Administration, n’apportent aucun « obstacle au service de la distribution d'énergie « préexistante.»
- Comme on le voit, il n’est point question du paiement de ce déplacement : on pourrait peut-être alléguer que si le paiement n’en est pas imposé au permissionnaire, il n’est pas davantage prescrit à l’État quipayera, mais si l’on juge
- (*) Nous pensons bien que l’on ne confondra pas ^intérêt public, avec : déclaration d’utilité publique. L’intérêt peut parfaitement se trouver dans une concession simple sans déclaration préalable.
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- par opposition avec les termes de l’article 53 du même decret (qui refuse expressément tout droit à indemnité lorsque la permission est modifiée pour une raison tirée de la sécurité publique ou l'intérêt de la voirie), i\ est certain que le silence du texte de l'article 55 est par lui-même révélateur.
- La nouvelle circulaire prescrit au permissionnaire — et c’est en cela qu’elle innove — de s’engager à faire lui-même les frais de la transformation prévue par l’article 55, de téîle façon qu’il ne sera plus une gêne pour les travaux d’intérêt public : il faut espérer que l’Administration prendra des mesures pour empêcher que l’on joue trop facilement avec l’intérêt de l’électricien et qù’on lui impose des modifications, gratuites seulement pour qui les ordonne, et onéreuses pour celui qui- supporte encore tous les autres ennuis.
- Les voies et moyens pour arriver à cette situation sont les suivants : « le permissionnaire signera l’expédition de son arrêté de permission...» et l’autorisation de voirie, solennelle-
- ment définie jusqu’à ce jour comme un acte unilatéral, une mesure de' police, va devenir en quelque sorte synallagmatique, comme un cahier des charges au petit pied. C’est difficilement conciliable avec les principes les plus sacrés, mais ce sera tellement plus pratique que le refus systématique! Et comme ce refus était fait au nom de la loi, ce qui était parfaitement illégal, il est encore préférable d’adopter la seconde illégalité» car elle est infiniment plus heureuse !
- La circulaire contient même, sous forme d'annexe, des formules toutes prêtes, et qui se terminent par ces termes : « lu et approuvé; le permissionnaire », en face de la signature de « Monsieur le Préfet ».
- III
- EXPLICATIONS COJIPLEMENTAIHES
- Si l’on a bien compris ce qui précède, notre article pourrait s’arrêter à ce point : tout ce qui est essentiel a été dit, mais nous pouvons ajouter encore quelques indications pratiques.
- A) Le rédacteur de la circulaire a paru un peu effrayé de faire racheter les installations d’un permissionnaire, par un concession-
- naire, dans le cas où elles seraient placées pour assurer une « distribution publique », dont l’installation, subordonnée à des causes précises, ne saurait être dépourvue de garanties, ni exposée à une brusque éviction.
- Traduisons, en style plus simple, cette période écrite d’une main un peu lourde. Il ne faut pas, qu’un petit concessionnaire, survenant brusquement dans une commune, puisse obtenir le droit d’acquérir comme il a été dit, par simple décision d’un maire, et moyennant un remboursement fait après expertise, les installations d’un permissionnaire qui aurait pour but de conduire le courant à une vaàte entreprise de distribution publique. En d’autres termes, il ne faut pas que, pour se donner le luxe d’avoir un concessionnaire, une petite commune fasse enlever la ligne de transport qui alimente, dans une commune voisine, unedistribution concédée et, à plus forte raison, une ligne donnant à des entreprises de tramways ou chemins de fer le courant qui fait circuler leurs voitures.
- Si cette hypothèse était rencontrée sur la route, le concessionnaire ne saurait remplir son rôle d’expulsant officiel, que s’il était préalablement revêtu de la déclaration d’utilité publique, en guise de bouclier.
- Cette déclaration, en effet, grâce à des enquêtes nombreuses, présente le moyen de garantir tout occupant contre une éviction rapide et insuffisamment étudiée : elle ouvre ensuite, toute grande, la porte du jury à celui qui est dépossédé, ce qui est évidemment la sauvegarde qui s’attache à tout débat public, et peut donner en un certain sens plus de garantie que la décision d’un expert.
- Pratiquement donc, le seul permissionnaire qui pourra être atteint par le mode nouveau que crée la circulaire, est celui qui, faisant de la distribution par simple autorisation de voirie, ne peut présenter, au-delà, aucune concession. Dans, les autres cas, la déclaration d’utilité publique et,les encombrantes formalités qu’elle suppose doivent être mises en œuvre; et cet attirail administratif constitue, dans la plupart des cas, pour le concessionnaire, un épouvantail qui le fera reculer, à moins que son entreprise ne soit vraiment sérieuse et utile.
- B) La circulaire n’a pas d'effet rétroactif ; les autorisations placées sous le régime des textes
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- antérieurs n’ont donc rien à craindre du régime nouveau.
- , Toutefois, si elles y trouvent un avantage, elles peuvent en réclamer l’application.
- Le rédacteur de la circulaire impose même, à l’Administration, si elle en est requise, la délivrance de nouveaux arrêtés qui, de plein droit, seront substitués aux anciens. Si cette réclamation ne se produit pas, les installations nouvelles, établies par le permissionnaire seront seules réglementées par les lois nouvelles.
- C) Enfin, nous terminerons par cette réflexion, bien théorique, si l’on veut, mais révélatrice d’une certaine routine, dont les textes adminis-tratifs ne sauraient, paraît-il, se passer.
- La circulaire et les arrêtés qui y sont annexés citent un texte, auquel ils se réfèrent. Par conséquent ils considèrent, comme un texte encore applicable aux distributions d’énergie, un arrêté interministériel du 3 août 1878, concernant les conditions d’occupation du domaine publique.
- Vraiment, on ne s’attendait pas à voir apparaître un pareil revenant dans cette affaire! !
- Et il faut bien que les citations surannées adhèrent à certaines plumes pour que nous puissions les lire encore.
- A une époque assez reculée, plusieurs discussions avaient eu lieu au sujet de la régularité des sommes perçues à l’occasion d’occupation du domaine public : certains esprits raisonnaient en disant que les occupations de voirie ne sauraient être la base d’une perception qui ne pouvait être ni une location (puisque le domaine public n’est pas susceptible d’être l’objet d’un contrat civil), ni un impôt (puisque la loi de finances était muette sur ce point) ; donc, ou ces occupations sont possibles et permises par les exigences du domaine, et, alors, elle doivent être gratuites, ou elles sont impraticables, et il y a lieu dès lors de les refuser purement et simplement.
- Les tendances utilitaires, et l’art de faire argent de tout, ayant pénétré dans les milieux administratifs comme dans les autres, les ministres des Travaux publics et des Finances se réunirent en 1878 pour statuer sur les conditions financières des arrêtés d’autorisation.
- Plus tard, danslaloi de finances,i88i, ils firent valider le principe des redevances de voirie, ce qui indiquait par là même que leur propre arrêté, au point de vue de la légalité, leur inspirait au moins des doutes.
- Mais ce qu’il y a de certain c’est qu’il y a une inexactitude à considérer ce texte comme organique et encore applicable (après la loi de 1906 et après tous les décrets dont elle a été suivie) aux occupations de voirie provenant des conducteurs d’électricité.
- Nous venons de relire tous les articles, un par un, de l’arrêté interministériel de 1878. Il n’en estpas un seul qui puisse s’appliquer à notre espèce : il y est dit par exemple que les redevances perçues au profitdu Trésor seront fixées, à chaque demande de l’impétrant, par l’Administration des Finances. Ignorerait-on, par hasard, aujourd’hui que, par le fait du décret du 17 octobre 1907, l’arbitraire administratif est transformé en un tarif fixe et invariable P
- De plus, il est dit que ces redevances donneront lieu aune soumission, c’est-à-dire à un engagement préalable de les payer.
- C’est sans aucun doute cette dernière formalité qui a eu la survivance la plus enracinée, puisque, deux ans après la loi de 1906, l’Administration avait conservé l’habitude de présenter encore à la signature des électriciens un engagement de payer le tarif.
- Heureusement, le bon sens n’ayant pas encore perdu tous ses droits, les réclamations furent entendues, quatre ans après leur première apparition, et une circulaire en date du 3 mai 1910 vint faire cesser cet état de choses.
- Il nous a été dit que, si l’Administration avait pris deux ans de réflexion, c’est qu’elle avait été arrêtée par cette énorme difficulté budgétaire: la soumission, même illégale, étant écrite sur papier .timbré produisait ainsi à la caisse centrale du Trésor un chiffre, évidemment appréciable par le temps qui court, d’un millier de francs par an. C’était évidemment une raison...
- Paul Bougault,
- Avocat à la Cour d’appel de Lyon.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XX (2* Série).—N« 51.
- CORRESPONDANCE
- Le budget de la T. S. F.
- Nous avons reçu la lettre suivante :
- «Vous avez publié, dans vôtre numéro du 7 décembre, le rapport fait par M. Dalimier au nom de la Commission du budget relativement à la T. S. F. Ce rapport contient, au sujet de ma Compagnie, certains renseignements inexacts donnés évidemment sur la foi de renseignements erronés et qui sont de nature à nous porter préjudice.
- « La communication établie et exploitée par ma Compagnie entre l’Irlande et le Canada fonctionne très régulièrement le jour comme la nuit. La vitesse à laquelle nous communiquons en clair est limitée seulement par la rapidité de transmission que l’opérateur peut atteindre. Pour les messages en anglais et en clair nous faisons normalement plus de 25 mots à la minute, quelques opérateurs atteignent même une vitesse de 3o mots à la minute et les répétitions sont rarement nécessaires. Pour les télégrammes en code, la vitesse dépend aussi des opérateurs, mais varie généralement entre 15 et 20 mots par minute. En ce cas les répétitions sont naturellement un peu plus fréquentes.
- « Nous prenons d’ailleurs des dispositions pour transmettre et recevoir automatiquement et ajouter notre système Duplex. Nous pensons être, au commencement de l’année prochaine, en état de transmettre et de recevoir à la vitesse de 100 mots à la minute dans chaque sens.
- « Dans le contrat que nous avons passé avec le Postmaster General, nous garantissons une vitesse minimum de 5o mots à la minute avec fonctionnement automatique et avons donné au gouvernement une. démonstration de notre capacité d’atteindre ce résultat.
- Vous trouverez la confirmation de ceci dans les déclarations faites par M. Herbert Samuel, le Postmaster General, à la Chambre des communes le 11 octobre dernier, page 738 du compte rendu officiel du débat.
- « Je suis à votre entière disposition pour tous renseignements complémentaires que vous pourriez désirer.
- « Outre notre service entre l’Irlande et le Canada, le gouvernement italien a fait connaître au comité de la Chambre des communes, qui siège en ce moment, que la station établie par nous à Coltano, près de Pise, a effectué un excellent service de jour et de nuit, sans interruption, avec Mogadiscio sur la côte Est de l’Afrique et que le rendement de la station a dépassé toutes les prévisions. m
- « Plusieurs autres gouvernements ont adopté notre système pour le service commercial à longue distance et nous avons plusieurs autres stations en cours de construction.
- « Lors du débat quia eu lieu le 11 octobre dernier à la Chambre des communes, au sujet de notre contrat avec le gouvernement anglais, il n’y a eu que les quelques députés que vous nommez qui fussent hostiles à ce contrat. Quant à l’enquête, elle n’a- été votée que sur la demande instante de M. le Postmaster General et ceci principalement parce que des bruits de corruption avaient été répandus dans le public contre certains membres du gouvernement.
- « Je vous serais extrêmement obligé, Monsieur le Directeur, si vous vouliez bien avoir l’obligeance de publier cette rectification dans votre plus prochain numéro, et en vous remerciant à l’avance, etc.
- Londres, 9 décembre 1912.
- Godfriîy C. Isaacs,
- Marconi’s Wireless Telegrapli Cv Ltd Managing Director.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- NOTES INDUSTRIELLES
- Les installations électriques de la ville de Rome (Suite) (*).
- \
- • Groupes convertisseurs.
- Chaque groupe (fig. 4) se compose de : i° Un moteur triphasé asynchrone à bagues, à 690 tours. Puissance normale 660 chevaux en marche continue, avec à-coups pouvant atteindre 3oo % .
- L’excitation peut être hypercompound ou shunt, les variations de la caractéristique extérieure étant respectivement de -j- 60 volts dans le premier cas et — 5o volts dans le second pour une variation de la charge de o à 640 ampères (pleine charge).
- Rendements directs des groupes.
- Nous appelons ainsi le rapport entre la puissance
- Fig.
- Tension normale 8 200 volts, fréquence normale 46 périodes. Par suite, de conditions spéciales d'exploitation, la tension peut descendre à 7 85o volts et la fréquence à 1\% périodes.
- 20 Une dynamo génératrice à courant continu à pôles auxiliaires, 38o kilowatts, 600 volts, pour traction directement accouplée.
- débitée par la dynamo et celle absorbée par les moteurs. Il a les valeurs suivantes :
- Tableau I.
- Charge i/-4. 2/4 3/4 4/4 6/4
- Rendement 72 % 83 % 84%, 86 % 84 %
- Facteur de puissance. g ,88 0,88 o,84_ 0,90 0 ,9°
- Les conditions d’échauffement des groupes étaient
- (l)^Lumière Électrique, 14 décembre 1912, p, 345.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — N» 51.
- Fig. 2.
- \
- jj&tj&gj hif^ '- '
- ffifÿl'V
- f^r’<^4* •.
- f JîVi5à »
- jte£ÿ£ • f^S
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- particulièrement sévères : après une marche continue de douze heures sous pleine charge, la température des enroulements mobiles ne devait pas monter de plus de 35° C, au-dessus de la température ambiante fixée à a5° C, les enroulements fixes ne devaient pas présenter un échauffement supérieur à 4o° C, toujours après une marche continue de douze heures. La mesure des échaüffements était faite par la méthode du changement de résistance.
- Groupes dévolteurs.
- Ces groupes comprennent chacun : i° Un transformateur 8 200/2io volts;
- é
- à rotor eh court-circuit; leur puissance normale est de 40 chevaux en marche continue; la tension 210 v. ± 10 volts ; la fréquence 46 périodes ± 4 périodes par seconde; la vitesse normale : 920 tours.
- Les dynamos génératrices à courant continu sont du type série.
- Le courant normal est de 400 ampères pour marche continue avec à-coups de 700 ampères pendant i heure et à-coups de 1 000 ampères pendant 3o secondes.
- Chaque groupe comporte un régulateur à force centrifuge pouvant empêcher tout emballement du groupe.
- Fig
- 20 Un moteur asynchrone;
- 3° Deux dynamos génératrices à courant continu directement accouplées au moteur ci-dessus.
- Les transformateurs statiques, à bain d’huile, sont d’une puissance normale de 35 Iv. V. A. avec un rapport de tensions de 8 200/210 volts.
- La tension primaire’varie entre 7 85o et 8 55o volts et la fréquence entre 42 et 5o périodes.
- Rendement à pleine charge 96,6 % .
- Chute de tension 1 % .
- Les moteurs asynchrones triphasés à 6 pôles sont
- . 4.
- Le réglage se fait au moyen de quatre résistances de shuntage munies d’interrupteur.
- Ces groupes servent à équilibrer la charge sur les feeders de retour; lors des essais de réception il a été possible de décharger tous les feeders sur un seul et de faire varier la charge de chaque fecder à volonté en le mettant en circuit avec les dynamos dévoltrices.
- Transformateur d'éclairage.— —r
- Pour le service d’éclairage de la sous-station, on
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- T. XX (2* Série).— N* Si
- a installé un petit transformateur à bain d’huile d’une puissance de aa K. V. A.
- Pont roulant.
- Un pont roulant à commande à la main est monté dans la salle des machines. Ses caractéristiques sont :
- Charge 12 tonnes ;
- Portée 9,60 mètres.
- Ce pont est disposé de manière à recevoir ultérieurement un moteur électrique pour le levage.
- ÉTUDES ÉCONOMIQUES
- L’Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Compagnie Générale d’Électricité qui a suivi l’Assemblée ordinaire était appelée à statuer sur une nouvelle augmentation du capital social.
- En effet, les projets en cours d’exécution, les participations à des entreprises de distribution ou à des compagnies de construction exigent d’importantes immobilisations; et malgré sa parcimonie dans la distribution des bénéfices, la Compagnie Générale ne pouvait plus faire face à ses engagements actuels avec ses ressources normales sans grever lourdement sa trésorerie.
- Nous avons omis de signaler quel développement rapideavait pris la Compagnie Lorraine d’Electricité, en possession dès à présent d’une concession d’Etat et dont le réseau comprend 45o kilomètres de lignes achevées ou en Aroie d’achèvement; une usine génératrice est en eours de construction à Vincey, dans les Vosges. De plus, la Compagnie Lorraine a pris un intérêt dans deux affaires voisines « l’Energie Electrique de Meuse et Marne » et « Energie-Eclairage » qui ont des zones d’action toutes voisines d’elle et auxquelles elle assure, avec le concours de ses capitaux, la distribution du courant.
- Le rapportdu Conseil à l’Assemblée extraordinaire n’insiste pas d’ailleurs sur les raisons de cette augmentation de capital implicitement Contenue dans le rapport à l’Assemblée ordinaire ; mais: il donne un aperçu des résultats des dix derniers exercices où l’on peut constater que,pour un capital de i5 millions, les bénéfices nouveaux sont passés de 1 105717 francs en 1902-190!! à 2 354 856 francs en 1908-1909 et à 2 556 126 francs en 1911-1912, mais pour un capital de 18 millions. Nous ne rappellerons pas les bénéfices
- exceptionnels provenant de certaines réalisations de l’actif qui ont permis de renforcer les réserves ; aussi bien, celles-ci, de 556ooo francs en 1900, sont passées à 16 675 000 francs en 1912. Si on ne les appliquait qu’aux immobilisations, on constaterait qu’il y a presque parité entre les deux chiffres ; mais en déduisant la valeur des terrains, dont un seul à Paris vaut i 3ooooo francs, il resterait une somme suffisante pour couvrir, s’il en était besoin, les fluctuations du portefeuille-titres et les aléas des participations : l’ensemble de ces deux postes figure en effet à l’actif pour 39 092 309 francs.
- La proposition du conseil se résumait à ceci : augmenter le capital social de 7 millions, le porter a 25 millions par la création et l’émission de 14 000 actions de 5oo francs chacune, et, par voie de conséquence, modifier certains articles des statuts. Le prix d’émission, qui tient compte du prorata des intérêts courus depuis le iet juillet,, a été arrêté à 1 100 francs, les anciens actionnaires jouissant du droit de souscription à sept actions nouvelles pour dix-huit anciennes.
- Toutes les résolutions nécessaires ont été votées à l’unanimité, non sans qu’un actionnaire eût fait remarquer la modicité du revenu pour un titre qui s’achète 1 075 francs. Mais le président a rassuré les indécis en répondant qu’il avait assez nettement indiqué que la période dans laquelle la Compagnie avait uniquement semé était terminée pour que les actionnaires puissent comprendre que, avec le développement de la Société, la progression du dividende devait reprendre. En fait la souscription a été ouverte le 9 et close le 16 décembre.
- Le conseil, en outre, pour éviter de convoquer une nouvelle Assemblée extraordinaire,.s’est fait autori ser à élever le capital jusqu’à cinquante millions, sur sa simpledécision. Le Compagnie Générale d’Electricité va prendre ainsi une place prépondérante parmi les différentes sociétés qui s’occupent en France de la distribution de l’énergie électrique. On discerne d’ailleurs son programme d’emprise sur la.région de l’Est, avec quelques îlots qu’elle s’est attribué dans d’autres régions, pour la facilité de négociations futures qu’il est facile d’entrevoir dans un avenir peu éloigné entre toutes les Sociétés d’entreprises analogues qui forment de grandes compagnies comme celles de nos chemins de fer.
- D. F.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Eure-et-Loir. — Est déclaré d’utilité publique l'établissement, dans le département d’Eure-et-Loir, de deux lignes de tramways, de Chàteauneuf à Senonches et de Digny à la Loupe.
- Meurthe-et-Moselle. — Le nouveau conseil d’administration de la Société concessionnaire des tramways de Longwy et extensions a l’intention de poursuivre activement le développement du réseau des tramways, par la création de lignes nouvelles reliant Longwy et sa banlieue.
- Le programme prévu comporterait les lignes : Longwy à Rehon, Longwy à Herserange et Saulnes, Longwy à Longlaville et prolongement vers Rodange (Luxembourg), Longwy à Mont-Saint-Martin et prolongement vers Aubange (Belgique), Longwy à Gorcy.
- Nord. — Le conseil général, dans sa séance du il décembre, a concédé à l’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing trois nouvelles lignes de tramways : Lille à Armentières, Lille ,4-Halluin et Lille à Wambre-chies. Ges trois lignes, d’une longueur totale d’environ 4o kilomètres, complètent heureusement le réseau primitif de l’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing. Elles peuvent être assimilées aux tronçons les plus productifs actuellement en exploitation.
- Dans la même séance, le conseil a traité de la rétrocession d’un second réseau de tramways dans l’arrondissement de Valenciennes et a approuvé les propositions du préfet, ainsi conçues :
- 1“ Donner un avis favorable à la déclaration d’utilité publique du réseau sud des tramways de Valenciennes, tel qu’il est défini à l’article 2 du cahier des charges ;
- a® Demander la concession de ce réseau;
- 3° Approuver le traité de rétrocession et le cahier des charges annexés au dossier et signés le 14 novembre 1912 par MM. Wuilbaul et Mongy et l’autoriser à signer le traité de rétrocession et le cahier des charges au nom et pour le compte du département;
- 4° Donner délégation à la commission départementale pour approuver les modifications de détail qui pourraient êti-e demandées par M. le ministre des Travaux publics sur l’avis du conseil général des ponts et chaussées ou du Conseil d'Etat.
- La seule réserve apportée par le conseil à ces conclusions vise le cautionnement, qui devra être déposé avant le Ier janvier 1913, faute de quoi le département se con-
- sidérera comme dégagé vis-à-vis des demandeurs en concession.
- Sartiie. — Des pourparlers sont engagés entre la municipalité du Mans et l’administration des tramways électriques de la ville pour l’extension du nouveau réseau.
- Tunisie. — Est soumis à l’approbation du gouvernement le projet de construction d’un nouveau réseau de tramways à Sfax, qui desservirait le port Pleville, le Jardin public, Moulinville et irait jusqu’à Zakiet-Ez-Zit, petit village indigène, à 8 kilomètres de Sfax, sur la route de Tunis.
- Vendée.— Le conseil général a adopté le projet du deuxième réseau de tramways avec les modifications indiquées par le Conseil d’Etat.
- Une commission est nommée pour étudier la modification du tracé de Mareuil au Champ-Saint-Père.
- ÉCLAIRAGE
- Aisne. — Le conseil municipal de Laon a mis à l’étude un traité à passer avec M. Foucart, des usines de Lens, pour la concessioç de l’électricité pendant quarante ans.
- Le conseil municipal de Chauny approuve un projet d’installation de l’éclairage électrique dans la ville.
- Ariège. — La mairie de Foix a publié le cahier dès charges pour la mise en adjudication de l’éclairage parle gaz et l’électricité.
- Finistère. — Le conseil municipal de Saint-Marc a accordé la concession de la distribution d’énergie électrique à la Compagnie d’Electricité de Brest et extensions.
- Meuse. — Un crédit de 4 000 francs est' voté par le conseil.municipal de Commercy pour frais d’installation de l’électricité dans plusieurs établissements communaux.
- Nord. — Le conseil municipal d’Armentières a donné un avis favorable à la demande de concession de distribution d’énergie électrique présentée par la Société Electricité et Gaz du Nord,
- Oise. — La commission des travaux du conseil de Saint-Leu-d’Esserent étudiera un projet présenté par la
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- Compagnie l’Urbaine électrique pour l’installation de l’électricité dans la commune.
- Rhône. — Le conseil municipal d’Ampuis a accordé à la Société du Yercors la concession pour trente-cinq ans de la distribution de l’éclairage électrique et de la force motrice dans la commune.
- Seinè-et-Marne. — Le conseil municipal de Neufmou-tiers-lès-Meaux a décidé l’installation de l’éclairage électrique.
- Seine-et-Oise. — Le maire de Cormeilles-en-Vexin est autorisé à signer un traité de concession d’éclairage électrique pour la commune.
- Portugal. — Un contrat vient d’être signé entre le gouvernement portugais et un groupe important de capitalistes anglais pour la fourniture de l’énergie électrique nécessaire au district de Lourenço-Marquès.
- Les principales bases de ce contrat sont : fourniture de 6 à 12 millions de kilowatts-heures par an ;
- Tarif du courant : 12 et g reis-or payables mensuellement, à la charge des caisses de la province.
- Le gouvernement concède le monopole de la vente du courant pour toutes les industries établies ou à établir à Lourenço-Marquès, tout autant que le concessionnaire aura de courant disponible pour la vente.
- Yu les prix économiques auxquels la fourniture de l’énergie pourra être faite, il faut s’attendre à voir le district prendre un développement considérable au point de vue industriel, par suite du remplacement du charbon par l’électricité : il en résultera aussi de grands profits pour les compagnies actuelles de tramways et d’éclairage, qui pourront ainsi se procurer la force motrice transformée et appropriée à leurs services.
- Le contrat a été signé par M. le ministre des Colonies, directeur général, M. Freire d’Andrade, par les capitalistes anglais représentant les sucreries de Movene à Incomati, par le capitaine Campbell et le Dr Suarès, adjoint du procureur de la République.
- République Argentine. — La Société Ilalo-Argentine d’Electricité a obtenu, après une vive lutte, la concession de l’énergie électrique de Buenos-Ayres. Cette Société est au capital de 12S millions de francs.
- TÉLÉPHONIE
- Paris. — L’administration des Téléphones a mis à l’étude la construction d’un nouveau central téléphonique, destiné à alléger les bureaux de Saxe et des Gobelins, qui sont trop chargés. Le nouveau central s’élèverait à l’angle du boulevard Raspaü et de la rue du Cherche-Midi, sur l’emplacement devenu vacant d’une partie de la prison militaire du Cherche-Midi.
- Cantal. — La Chambre do commerce d’Auriîlac a approuvé en principe l’établissement d'une ligne téléphonique Montsalvy-Entraygues.
- Des renseignements complémentaires sont demandés pour le projet de création des circuits téléphoniques Saint-Flour-Brioude et Aurillac-Rodez.
- Côtes-du-Nord. — La Chambre de commerce de Saint-Brieuc a voté sa participation aux frais d’établissement des circuits téléphoniques Guingamp-Lannion et Carhàix-Maël.
- Un vœu est émis pour la création du circuit téléphonique Tréguier-Pontrieux-Saint-Brieuc.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 252770 francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques : Paris-Laval, Laval-Mayenne, Alençon-la-Pooté, Landivy-Saint-Hilaire-du-Harcouel.
- Somme. — La commission départementale a approuvé un emprunt de 3oo 000 francs pour l’extension du réceau téléphonique départemental.
- Vaucluse. — La chambre de commerce d’Avignon est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 71 894 francs en vue de l’extension du réseau téléphonique du département de Vaucluse.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Portugal. — Le parlement de Lisbonne vient de ratifier le traité passé avec la Compagnie qui détient et exploite les brevets Marconi, pour l’érection, en Portugal, de stations de ce système. Ces stations seront établies à Lisbonne, à Oporto, aux Açores, à Madère, et au Cap Vert. Les crédits nécessaires oht été fixés, dans le traité, à la somme de 2 006 000 francs. Le système Marconi, ayant été également adopté en Espagne, les deux réseaux vont se trouver ainsi complétés l’un par l’autre.
- DIVERS
- Les taxes sur l’éclairage en Fiance.
- M. Klolz vient de saisir lai commission du budget des dispositions tendant à réaliser la péréquation des taxes qui atteignent les consommations effectuées en vue de l’éclairage.
- On se souvient que, l’an dernier, le ministre des Finances avait proposé de faire contribuer les modes nouveaux d’éclairage (gaz, électricité, acétylène) au même litre que le pétrole et les bougies. Ces proposi-
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- lions furent écartées par la commission du budget ; toutefois, à l'occasion de la discussion d’amendements tendant à un dégrèvement des bougies, le ministre des Finances s’engagea à faire procéder à « une étude d’ensemble des conditions dans lesquelles pourraient être remaniées les taxes portant sur les divers modes d’éclairage, afin d’arriver à une péréquation des charges ».
- En conséquence des travaux de cette commission, M. Klotz propose : d’une part d’abaisser de 3o à 20 francs par ioo kilogrammesle taux de l’impôt d’Etat sur les bougies, tout en limitant les taxes d’octroi que les communes pourront percevoir à leur profit.sur ces produits, afin d’éviter que celles-ci ne reprennent, par un relèvement du tarif local, ce que l'État aurait abandonné; d’autre part, « en vue de compenser la perte résultant de ce dégrèvement et de réaliser la péréquation », le ministre propose d’établir un droit intérieur de consommation sur les lampes électriques, charbons pour lampes à arc, brûleurs pour lampes électriques à gaz raréfié, manchons à incandescence.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Les recettes de la première décade de décembre s’élèvent à i 6i3 710 francs, celles de la période correspondante de 1911 avaient été de 1 65g 5g3 francs; il y a donc diminution de 45 883 francs, ramenant à 1 i3i 195 francs la plus-value depuis le i*r janvier.
- La production a été, pour les mois d’octobre et de novembre, de 3 880 000 et 3 870 000 kilowatts-heures contre 3 o3g 000 et 3 119 000 kilowalts-heures pour les mêmes mois l’an dernier, soit une augmentation mensuelle de 25 % environ.
- La production atteint ainsi à fin novembre : 36 348 000 kilowatts-heures contre 3o 086 000 seulement l’an dernier, à pareille époque, soit une augmentation de 22 % environ.
- Les recettes suivent, d’ailleurs, une marche parallèle et s’élèvent, pour octobre, à plus de 270 000 francs, en augmentation de plus de 28 % sur celles d’octobre 1911.
- Société Intercommunale d'Eclairage, Paris. — Les recettes de cette Société pour les quatre premiers mois de l’exercice (i®'' juillet-31 octobre) représentent :
- en 1912..................;... Fr. 171 020 81
- contre 1911.................Fr. i55 480 91
- Augmentation..'........Fr. i5 539 90
- soit d’environ 10 % .
- CONSTITUTIONS
- Compagnie des Tramways Electriques de la ville de Bayonne. — Durée : 5o ans. — Capital : 1 000 000 de francs. — Siège social : place du Réduit, Bayonne (Basses -Pyrénées).
- Compagnie Industrielle d'Electricité, Benoit et C‘°. — Capital : i5 200 francs. — Siège social : i85, rue Bel-liard.
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston. Comparaison des recettes des exploitations du ier janvier au 3o novembre 1911-1912.
- DÉSIGNATION DU RECETTES MOIS DE NOVEMBRE RECETTES DU Ier JANVIER AU 3o NOVEMBRE (i Ie mois)
- DES RÉSEAUX 1911 1912 augmentation en 1912 19H 1912 augment en 19 totale ntion 2 %
- Compagnie générale Pnrisiennede tramways. 8i4o56,75 846336,75 32 280 » 8 854812,40 9419401,90 564589,50 6,37
- Compagnie des chemins de fer Nogentnia. 299497.3o 3i3 258,80 i376i,5o 3 576450,95 3 801 4i3,65 224962,70 6,29
- Compagnie française des tramways électriques et omnibus de Bordeaux 491 i38,6o 499104,25 7965,65 5 152045,65 5 406106,90 254061,2.5 4,93
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 3oi224,98 309818,25 8 593,27 3754721,22 3954881,48 200160,26 5,33
- Compagnie des tramways de Rouen 266393,35 285676.05 19282,70 2849758,35 2957 835,35 108077 » 3,79
- Société des tramways d’Amiens 668:6,85 68 83o,o5 1953,20 75a 770,65 773938,20 21167,55 2,8 1
- Société Versaillaise de tramways électriques. 46 4o3,6o 48474,10 2070,50 563 705,65 586438,75 22 733,10 4,o3
- Société des tramways algériens. 117488,05 i3o 668,25 i3 181,20 1 266881,60 1395 243,35 128361,75 io,i3
- Energie Electrique du Nord de la France, Lille. — Le développement de cette affaire se poursuit d’une façon remarquable.
- La production a augmenté si rapidement qu’il a fallu commander deux nouveaux groupes de 6 000 kilowatts chacun, toute la puissance disponible étant d’ores et déjà vendue.
- CONVOCATIONS
- Ateliers de Constructions électriques du Nord et de T Est. — Le 23 décembre, boulevard Haussmann, Paris.
- Société de Force et Lumière Electriques. — Le 27 décembre, 9, rue Rocroy, Paris.
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- Société Parisienne la Centrale Electrique. — Le a 8 décembre-, 85, boulevard de Strasbourg, Paris.
- Association des Consommateurs de Lampes Electriques. — Le 3o décembre, 7, rue de Madrid, Paris.
- Société de Constructions Electriques et Mécaniques. — Le 3i décembre, 19, quai de la Marne, Joinville-le-Pont.
- FAILLITES
- Ecole centrale d'électricité, Société anonyme au capital.de 34a 000 francs ayant pour objet là direction et l’exploitation d’une ou plusieurs écoles professionnelles de jeunes gens pour l’électricité, à Issy-les-Moulineaux, 34, rüe Ernest-Renan (M. Marcou,j.; M. Lesage, s.).
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Boving and C" Ltd, Londres.
- Turbines hydrauliques. — Pompes centrifuges. — Tuyaux hydrauliques d’acier.
- Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris.
- Bulletin, novëmbre 1912. — La locomotive à courant monophasé de la Compagnie des chemins de fer du Midi.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- Le 16 janvier, à la mairie de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), travaux à forfait dans la place de Pont-à-
- , Mousson pour l’installation de l’éclairage électrique. !
- Cautionnement : 1/20 du prix à forfait. Dépôt de ga-. rantie, i5o francs. — Les pièces nécessaires pour Être -admis à concourir devront être fournies au chef du génie' de Nancy, avant le Si décembre. 1
- Renseignements aux bureaux du service du (génie, caserne Hugo, à Nancy.
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- La municipalité de Châteauroux (Indre) reçoit les offres pour la fourniture et l’installation d’un moteur , électrique de 60 chevaux à l’usine élévatoire des eaux,;, la dépense prévue est de i5 a5o francs., -;
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- Un concours est ouvert à l.agny (Seine-et-Marne), ppur. les travaux d’élévation et de distribution de l’eau de source Saint-Furcy et de l’eau de Marne. .
- Ce concours comprend la fourniture et l’installation des appareils élévatoires (pompes et moteurs à gaz de ville), pour les services d’eau de source et d’eau de Marne.
- Les concurrents prenant part à ce concours devront déposer leurs propositions au secrétariat de la mairie de Lagny, le 29 décembre 1912, au plus fard, avant 4 heures. Toute proposition, remise après ce délai, ne sera pas acceptée.
- Les pièces du projet seront communiquées aux intéressés tous les jours, excepté les dimanches et jours fériés, à la mairie de Lagny, de 9 heures à 11 heures et de 2 heures à 5 heures et dans les bureaux de la maison Vve Ch. Gibault, 68, 70, avenue Philippe-Auguste, Paris, de 9 heures à 11 heures et de 2 heures à 5 heures.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- ;fnnM-4«tll«l4èai» »nn«é. SAMEDI 28 DÉCEMBRE 1812. Totno XX (2* •érle). - N» 52.
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Eclairage Electrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ELECTRICITE
- La reproduction des articles de La Lumière Électrique est interdite.
- SOMMAIRES
- EDITORIAL, p. 385. — M. Maurice Leblanc. Etude sur la réalisation des grandes vitesses angulaires, '{Suite), p. 387. — R. Chassériacd. L’avenir de l’électricité. Consultations de M. L. Joly, M. Mazen, p. 395. -—Aimé CoutÀgne., Aperçu sur l’état actuel et les tendances de l’électrochimie et de l’électrométallurgie, p. 398.
- Extraits des publications périodiques. — Etude, construction et essais de machines. Nouvelle méthoda pour la détermination des pertes à vide d’une machine, A. Ytterberg, p. 401. — Correspondance. La longueur des trains électriques, p. 404. — Chronique industrielle et financière, — Renseignements commerciaux, p. 4o5. —Adjudications, p. 408. — Table des matières, p. 409.
- EDI TOftJAL
- M. Maurice Leblanc, après avoir exposé, dans son précédent article, comment se pose le problème de la réalisation des grandes vitesses angulaires (et après avoir dégagé cette double conclusion qu’on doit laisser le rotor libre de choisir lui-m'ême à chaque instant son axe de rotation, tout en corrigeant les petits écarts d’équilibrage par des dispositifs automatiques), entre aujourd’hui dans le détail de là théorie.
- On sait que l’arbre flexible employé par de Laval a permis de réaliser des vitesses angulaires déjà fort élevées. Une théorie classique des déformations de cet arbre et des efforts auxquels il est soumis nous a familiarisés avec la notion fondamentale de la « vitesse critique ». Malheureusement, si la vitesse critique est bien une réalité, la théo-
- rie en question, pour classique qu’elle soit, n’en est pas moins entièrement fausse.
- C’est ce qu’a reconnuM. Maurice Leblanc en en faisaiit une analyse serrée : l’erreur une fois reconnue, notre éminent collaborateur a réussi à édifier une nouvelle théorie, qui l’a conduit aux résultats extraordinaires que l’on verra, et qui dès maintenant ont droit de cité industriel.
- C’est cette nouvelle théorie que nos lecteurs trouveront en tête de notre numéro d’aujourd’hui Nous n’avons pas besoin d’insister sur l’importance exceptionnelle d’une telle étude.
- Notre enquête sur Y avenir de Vélectricité comporte aujourd’hui des consultations “de M. L. Joly et de M. Mazen, qui nous ont
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- parlé respectivement des instruments de mesure électriques et de la traction. Nul n’était mieux qualifié, en ce qui concerne ces deux spécialités, pour parler avec autorité et compétence.
- Le prochain article consacré à l’enquête contiendra la consultation de M. A. Blondel, ainsi que des conclusions générales.
- D’après M. A. Goutagne, à qui nous avons demandé de nous exposer les perspectives immédiates qui s’ouvrent à l’électrochimie, la période très dure que vient de traverser cette industrie va faire place à une ère plus prospère.
- Le carbure de calcium, J.’aluminium, les ferro-alliages, les chlorates électrolytiques, la soude électrolytique, tous les produits électrochimiques en général, après une période de crise, tendent |de plus en plus à trouver des débouchés'importants sur le marché, grâce notamment à la formation de puissants syndicats industriels.
- M. A. Coutagne traite ensuite sommairement les questions d’électrométallurgie dont M. G. Arnou a, au jour le jour, entretenu nos lecteurs.
- Il termine cet aperçu sur l’avenir de Vélectrochimie et de Vélectrométallurgie par des considérations plus développées sur la grande industrie, née d’hier et déjà si puissante, de la fixation del’azote atmosphérique;
- cyanamide, nitrate synthétique' de Norvège, azoture d’aluminium enfin : trois jalons établis dans une voie très féconde et où les possibilités qui s’offrent sont immenses.
- M. Ytterberg donne, pour la détermination des pertes à vide d'une machine, une méthode qui se présente comme un perfectionnement sur la méthode dite « d’arrêt » ou « d’inertie ».
- Dans la méthode d’arrêt, on sait qu’on lance la machine, puis qu’on supprime brusquement l’effort moteur ; on connaît alors le couple résistant dû aux pertes si l’on mesure l’accélération négative que prend alors le rotor.
- Mais en fait, on ne peut mesurer qu’indi-rectement cette accélération, en la déduisant de la courbe enregistrée des vitesses.
- C’est précisément l’intérêt de la méthode de M. Ytterberg de permettre au contraire une mesure directe du couple, sans passer par l’intermédiaire de la vitesse, puis de l’accélération.
- M. le chef de l’Exploitation des chemins de fer de l’Est nous a adressé d’autre part, sur une question récemment traitée dans cette Revue : celle delà longueur des trains électriques comparée à la longueur des trains à vapeur, une lettre que nous insérons volontiers.
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- ÉTUDE SUR LA RÉALISATION DES GRANDES VITESSES ANGULAIRES {Suite)™.
- IL — Dispositions permettant a un rotor de
- CHOISIR LIBREMENT SON AXE DE ROTATION.
- Nous nous proposons de faire des turbo-alter-nateurs, des turbo-compresseurs et des électrocompresseurs. Nous associerons ainsi deux rotors, l’un moteür et l’autre mû. En les montant tous deux sur un même arbre, nous constituerons un rotor unique, qu’il nous faudra simplement supporter, sans avoir à lui transmettre aucun couple. C’est la disposition la plus simple.
- Cependant, on pourrait nous demander d’actionner une transmission au moyen d’une turbine à grande vitesse, par l’intermédiaire d’un réducteur, ou d’actionner un petit compresseur avec une transmission existante, par l’intermédiaire d’un multiplicateur. Il nous faudrait alors transmettre un couple développé par un arbre, dont l’axe de rotation serait invariable, à l’arbre de notre rotor, qui devrait pouvoir choisir librement le sien.
- L’arbre de transmission devant tourner, à l’une de ses extrémités, autour d’un axe invariable et, à l’autre, autour d’un axe différent et susceptible de changer de position, devrait nécessairement être flexible.
- Nous l’appellerons arbre flexible, lorsqu’il servira à soutenir le rotor, en même temps qu’à lui transmettre un couple. Lorsque le rotor continuera à être supporté par deux coussinets, comme il est représenté sur la figure 3, et que l’arbre n’aura plus à le soutenir nous appellerons celui-ci joint flexible.
- Nous étudierons d’abord le cas où il suffît de suspendre le rotor. Nous.exaininerons ensuite la question de l’arbre et du joint flexibles.
- Dans le premier cas, nous disposerons aux extrémités de l’arbre du rotor A (fig. 3) deux petites portées C, C. Elles reposeront dans deux coussinets D, D, très légers.
- Les coussinets seront soutenus par deux ressorts E, E : le rotor pourra se déplacer horizontalement ou verticalement en faisant varier leur flexion ou leur tension. S’ils sont très souples,
- les forces qu’ils opposeront aux déplacements des coussinets seront négligeables, par rapport à celles qu’il faudrait exercer sur ceux-ci pour les maintenir fixes.
- Les portées devront soutenir le rotqr qui sera naturellement léger, par rapport à la puissance de la machine. Elles devront, de plus, vaincre
- Fig. 3.
- les forces d’inertie opposées au déplacement de leurs coussinets. Plus les portées seront courtes, plus petite sera la masse des coussinets. Les forces qu’elles auront à exercer et les moments de ces forces, par rapporta leurs embases, diminueront. Cela permettra de réduire d’autant plus le diamètre des portées qu’elles seront plus courtes. Il conviendra de les dimensionner sensiblement comme si elles n’avaient que le rotor à soutenir, en allégeant, autant que possible., les coussinets. Le travail absorbé par leurs frottements sera très petit.
- Des ressorts se trouvant associés à une masse, des résonances seraient à craindre, pour une certaine vitesse critique' w. Mais, en rendant très souples les ressorts de suspension, nous pourrons la rendre très basse. Dans ces conditions, il n’y aura aucun inconvénient à caler les coussinets, au moment de la mise en marche, jusqu’à ce que cette vitesse critique w ait été dépassée. De même, au moment de l’arrêt, on calera les coussinets, lorsque la vitesse de rotation se rapprochera de la vitesse critique.
- C’est le moyen le plus simple que nous ayons trouvé de nous opposer à la production de résonances dues à la suspension. Il est d’ailleurs facile de rendre ces opérations automatiques.
- Il n’y aura pas d’autre résonance à redouter si le rotor ne peut se déformer, en passant par certaines vitesses.
- Il convient, pour cela, que la première de ses
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- vitesses critiques propres, correspondant au mode de suspension adopté, et qu’il ne faut pas confondre avec la vitesse w, soit notablement supérieure à la vitesse maxima qu’on veut lui imprimer.
- Cette condition est nécessaire. En effet, tout rotor, qui passe par une de ses vitesses critiques propres,estle siège de déformations dangereuses. Non seulement ses portées, si elles sont suspendues, comme il est représenté sur la figure 3, font des soubresauts, qui fatiguent beaucoup les coussinets et leurs ressorts, mais lui-même peut se briser si la vitesse ne varie pas.
- On ne peut limiter l’amplitude de ces déformations en entourant le rotor d’anneaux de garde fixes, car ou bien il roule sur eux, comme le cycliste qui « boucle la boucle » (’), sans vouloir quitter leur contact, même quand la vitesse change, ou bien rebondit contre eux comme une toupie hollandaise.
- Il n’y a qu’un moyen pratique de franchir une vitesse critique, c’est de communiquer, à ce moment, une très grande accélération positive ou négative au rotor, de manière qu.e le régime n’ait pas le temps de s’établir. C’est assez facile, lorsque le moteur employé est une turbine à vapeur conduisant une dynamo. Il suffit de ne pas exciter celle-ci, pendant la mise en route, et de la laisser excitée pendant l’arrêt. Mais c’est très dangereux si le moteur est une dynamo munie d’un rhéostat de mise en route. On est à la merci de la moindre hésitation dans la manœuvre de ce dernier. (*)
- (*) Nous avons essayé de nous servir de coussinets Parsons, dans lesquels le coussinet proprement dit était entouré d’un grand nombre de cylindres métalliques emboîtés les uns dans les autres et séparés par de minces couches d’huile.
- Supposons, un instant, que les portées roulent sur les enveloppes des positions de leurs coussinets : le centre de gravité du rotor décrit un cercle de rayon e. Soit M la masse du rotor et fl sa vitesse angulaire, la force centrifuge développée sur le centre de gravité est MfiSs. Tant quç cette force est plus petite que le poids du rotor, la pesanteur s’oppose à l’entretien du roulement.
- Dans ces conditions, ces coussinets se comportent très bien et ils permettent d’éviter l’emploi de ressorts de suspension.
- Mais, dès que la force centrifuge l’emporte sur le
- poids du rotor, c’est-à-dire dès que l’on a fl > V ?, le
- roulement se produit toujours et les réactions exercées sur les coussinets sont des plus vives.
- Au contraire, si la première vitesse critique propre du rotor est notablement supérieure,à sa vitesse normale de rotation, il ne subit jamais de contrainte plus grande qu’un rotor à petite vitesse angulaire et ne fatigue pas ses organes de suspension, s’il est bien équilibré.
- Convenons de limiter la vitesse normale d’un rotor aux deux tiers de sa première vitesse critique propre. 11 sera dans les meilleures conditions de conservation, quelque élevées que soient ces vitesses.
- On pourrait craindre que cela conduisît à faire des rotors très courts et que, si cela n’était pas gênant pour des turbines à vapeur à une seule roue, cela le devînt pour des compresseurs rotatifs, qui devraient encore comporter plusieurs roues, ou des dynamos, dont les rotors devraient être beaucoup plus longs que ceux des turbines.
- 11 n’en est heureusement rien parce que, dans le cas qui nous intéresse, le rotor ne repose pas sur des coussinets fixes. Il ne peut donc s’arquer en s’appuyant dessus, comme il est représenté sur la figure 4, et ne peut se déformer qu’en prenant point d’appui sur lui-même, comme il est représenté sur la figure 5.
- Or, la vitesse critique capable de déterminer la déformation représentée sur cette dernière figure est beaucoup plus élevée que celle qui détermine la déformation représentée sur la figure 4. Elle l’est suffisamment pour qu’on ne
- Fig. 4.
- trouve, en pratique, aucune difficulté à remplir la condition voulue, en traçant les rotors. '
- o-----
- Fig. 5.
- Enfin, si l’on considère des rotors géométriquement semblables et constitués avec les mêmes matériaux, leurs diverses vitesses critiques pro-
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- près sont inversement proportionnelles à leurs( dimensions linéaires.
- On peut donc leur communiquer, dans les mêmes conditions de sécurité, des vitesses angulaires inversement proportionnelles à leurs dimensions linéaires. C’est tout ce dont nous avons besoin.
- La valeur absolue de vitesses angulaires n’a aucune importance. On n’a à considérer que leur rapport à la première des vitesses critiques/>/'o-pres du rotor qui doit les supporter.
- Le plus souvent, lorsque nous associerons deux rotors de natures différentes sur un même arbre, l’un, au moins, d’entre eux, devra être
- Fig. 6.
- muni de presse-étoupes ou d’organes les remplaçant. Le diamètre de l’arbre commun des deux rotors devra être très réduit, à l’endroit de ces presse-étoupes, et le rotor résultant affectera la forme générale représentée sur la figure 6.
- Deux corps A et A’ de masses relativement considérables seront reliés entre eux par un arbre B, et chacun d’eux sera suivi d’un bout d’àrbre B2, qui précédera l’une des portées C, C.
- Si ces dernières reposaient sur des coussinets fixes, on ne saurait réduire suffisamment les diamètres de l’arbre B, et des bouts d’arbre B2, sans abaisser beaucoup la première vitesse critique propre du rotor résultant. En effet, le rotor pourrait encore s’arquer en s’appuyant sur les deux coussinets. Cela pourrait arriver au moment de la mise en route ou de l’arrêt, lorsque les coussinets auraient été calés, pour passer la vitesse critique w due à la suspension ; mais cette vitesse sera toujours très faible, et le rotor résultant se comportera alors comme un corps rigide.
- Les coussinets étant simplement suspendus, comme il a été dit, une fois la vitesse critique w dépassée, cette déformation ne se produira plus.
- Supposons, en effet, que les corps A et A' aient eux-mêmes une vitesse critique propre notablement supérieure à leur plus grande vitesse de rotation, qu’ils aient, par exemple, mêmes masses, et que leurs centres de gravité respectifs soient symétriquement situés par rapport au milieu de l’arbre B, et à la distance l de celui-ci (fig. 7).
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- *
- Les seules parties déformables du système seront l’arbre B4 et les bouts d’arbre B2.
- Désignons par m la masse de l’arbre Bt et par M l’ensemble des autres masses symétriquement réparties par rapport à son milieu,
- Le centre de gravité général du système ne peut pas se déplacer, sous l’influence des forces d’inertie.
- Si le centre de gravité de l’arbre B, s’écarte de l’axe de rotation d’une quantité e, celui des deux
- M , ,
- masses — s en écarté, en sens contraire, d une 2
- quantité e, et l’on a la relation Me = me.
- Lorsque la vitesse angulaire est égale à Q, la
- force exercée sur le centre de gravité de chacune
- M . . . des masses — est égalé a
- Le moment fléchissant, auquel l’arbre B, doit résister, en son milieu, est égal à mQïle. Ce moment ne dépend que de la masse m. On peut donc rendre aussi grande qu’on veut la masse M, à la condition de ne pas changer la distance l, sans augmenter la flexion de l’arbre, pour une valeur déterminée de la vitesse Q.
- Il est alors facile de rendre suffisamment élevée la première vitesse critique propre du rotor résultant, tout en réduisant, comme il le convient, le diamètre de l’arbre Bt. Quant aux bouts d’arbrè B2, B2, il suffit que leur vitesse critique propre, en les supposant encastrés, à l’une de leurs extrémités, dans l’un des corps A et A', et chargés, à leur autre extrémité, de leurs coussinets, soit supérieure à la vitesse de rotation normale.
- Arbre flexible. — Les diverses théories données, à notre connaissance, des phénomènes qui accompagnent la rotation d’un rotor monté sur un arbre flexible nous ont paru peu satisfai-
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- santés. Nous nous les sommes expliqués par des considérations très élémentaires, que nous allons exposer.
- Théorie de l'arbre flexible. — Soit un arbre flexible relié, par une de ses extrémités à un bout d’arbre traversant un coussinet fixe O (fig. 8), qui lui communique un mouvement de
- Fig. 8.
- rotation, et dont l’autre extrémité est complètement libre.
- Soit 00' l’axe du coussinet O, autour duquel se fait la rotation.
- L’arbre flexible porte un rotor A, dont le centre de1 figure C se trouve sur son axe neutre. L’axe de figure xy du rotor est tangçnt à l’axe neutre au point C.
- L’arbre flexible jouit des propriétés suivantes :
- i° Son-axe neutre peut épouser un profil quelconque, fixe dans l’espace, et l’axe xy peut prendre toute direction, par rapport à l’axe OO'. Le rotor tourne toujours autour de l’axe xy, avec la même vitesse que le bout d’arbre, qui lui transmet le mouvement autour de l’axe 00'.
- 2° Pendant que le rotor tourne, on peut faire varier le profil de l’axe neutre, faire décrire au point C une courbe quelconque et, en même temps, faire varier la direction de l’axe xy.
- L’arbre peut ainsi tourner, à l’une de ses extrémités, autour de l’axe 00' et, à l’autre, autour d’un axe quelconque, fixe ou mobile. II est donc susceptible de relier à un arbre tournant autour d’un axe fixe un rotor libre de choisir, à chaque instant, son axe de rotation.
- Nous pouvons, en particulier, faire décrire au point C, avec la vitesse a, une circonférence de rayon p, dont le plan soit normal à l’axe 00' et qui ait son centre sur cet axe, en laissant constant l’angle 0 des axes 00' et xy.
- Nous supposerons, dans tout ce qui va suivre, l’angle 0 assez petit pour qu’on puisse poser sin 0 0 et cos 0 = i.
- Dans ces conditions, nous allons voir que : si l'on communique à un arbre flexible déformé une vitesse de rotation Q, autour d’un axe fixe 00', et
- si on lui fait prendre une vitesse dite de préces-sion «, autour de cet axe, un rotor monté sur l’arbre tournera, par rapport à l’axe neutre de l’arbre, avec la vitesse Q — a.
- Dans un plan perpendiculaire à l’axe 00' et passant par le point O (fig. 9), menons deux axes
- de coordonnées rectangulaires Ow et Ov se coupant au point O. Soit C la projection sur ce plan du centre de figure du rotor; faisons décrire au point C une circonférence de rayon p, autour du point O, avec la vitesse a, en lui imprimant deux
- mouvements pendulaires de fréquence —, sui-
- 2 it
- vant les axes Ou et Ov, de manière que les coordonnées u et v de sa projection varient, en fonction du temps t, suivant les lois
- u — p sin a t, v = p cos a.t.
- Supposons nulle la vitesse Q. La projection m sur le plan de la figure, d’un point du rotor, décrit aussi un cercle de rayon p. Un observateur ayant les pieds au point C, tournant avec le rayon OC, participant au mouvement de précession de vitesse a, et allant de gauche à droite, par exemple, verrait le point m décrire une circonférence autour de lui, de droite à gauche, avec la vitesse a.
- En effet, quand l’observateur occuperait successivement lesjpositions Ci, C2, C3 et C*, le point m occuperait successivement les positions m„ m2, m.j et m,..
- Si le rotor tournait de gauche à droite, avec la vitesse Q, autour de son axe dé figure, l’observateur le verrait tourner, dans le même sens que lui, avec la vitesse (Q — a).
- L’arbre flexible permet donc de transformer un mouvement de rotation de vitesse Q, autour
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- d’un axe 00', en un mouvement de votation de vitesse (Q — a), autour d’un axe xy, et un mouvement de précession de vitesse a de l’axe xy, autour de l’axe 00'.
- Cela réduit la force qui tend à fléchir l’arbre, si son axe ne se confond pas avec l’axe 00', et la réaction exercée sur le coussinet fixe qui le supporte, car elles ne dépendent que de la vitesse a et non de la vitesse Q. Cela détermine, en même temps, la production de phénomènes gyrosco-piques, qui assurent la stabilité du régime.
- Telle est la propriété fondamentale de l’axe flexible, qui est mise à profit dans les applications.
- Mais il ne suffit pas. que cette transformation de vitesses soit possible, il faut encore qu’elle soit déterminée.
- L’arbre fléchi ne peut prendre un mouvement de précession de vitesse a, sans avoir à surmonter la viscosité du milieu où il se meut. Il y a donc une force /"appliquée au point C, normalement à la direction OC, qui s’oppose à la production du mouvement de précession. Elle croît avec la flèche p de l’arbre et la vitesse a. Nous l’appellerons force d’amortissement èt, en désignant par q un coefficient d'amortissement constant, nous poserons f—qcPf1. C’est l’hypothèse généralement faite (*).
- Fig. io.
- Remplaçons le rotor par un deuxième coussinet fixe C (fig. io), disposé de manière que l’arbre soit fléchi d’une quantité p, au point C, et faisons tourner l’arbre avec la vitesse p, au moyen d’une manivelle agissant sur son extrémité O.
- Il ne peut tourner, autour de son axe neutre déformé, sans que son métal subisse, à chaque tour, une compression et une dilatation, ce qui détermine des frottements moléculaires et absorbe un certain travail.
- (i) On sait que, dans les turbines à vapeur et les
- compresseurs rotatifs, le travail employé pour surmonter la viscosité du milieu varie comme le cube de la vitesse angulaire, soit comme le cube de la vitesse périphérique
- de chaque point du rotor. La force opposée au mouvement'de chaque point croît donc comme le carré oc\p2 de sa vitesse périphérique.
- L’expérience montre que le couple opposé à la rotation est indépendant de la vitesse P, mais est une fonction ip (p) de la flèche p et croît avec elle.
- Calons maintenant la manivelle et faisons décrire un cercle de rayon p au coussinet C. Nous ferons subir au métal les mêmes compressions et dilatations que tout à l’heure, et devrons surmonter le même couple (p (p) pour faire tourner le coussinet C.
- Si nous communiquons à l’extrémité O de l’arbre une vitesse de rotation Q, autour de l’axe 00', et ne laissons prendre au coussinet C qu’une vitesse de précession a, autour de cet axe, nous devons appliquer encore au coussinet
- (p /pj * t
- C une force -—- de direction opposée à celle de
- sa vitesse.
- Nous l’appellerons force d'hystérésis de l’arbre.
- Le travail consommé Qcp (p) se décompose :
- i° En un travail (Q — a) <p (p) absorbé par les frottements intérieurs de l’arbre, alors qu’il tourne avec la vitesse (Q — a) autour de son axe neutre déformé;
- a0 En travail a <p (p) employé à surmonter la force extérieure opposée au déplacement du coussinet C.
- Ces travaux étant essentiellement positifs, si nous affectons du signe -j- la vitesse a, la vitesse ü — a doit être positive.
- La vitesse de précession a ne peut donc pas être plus grande que la vitesse G.
- Nous voyons ainsi que la décomposition de la vitesse Q, en une vitesse de rotation (Q — a) et une vitesse de précession a, nécessite l’intervention d’une force extérieure agissant sur l’arbre fléchi, opposée à son mouvement de précession et qui dépende de sa flèche et de son hystérésis.
- La force d’amortissement peut déterminer cette décomposition. Nous n’en avons pas trouvé d’autre. Elle détermine la production d’un couple égal à <7<%2p3 et, une fois le régime établi, nous devons avoir
- La vitesse de précession a est donc fonction de la flèche p de l’arbre. Mais, pour que la décomposition voulue se produise il faut que la vitesse Q communiquée à l’arbre soit supérieure à la vitesse a donnée par la formule précédente.
- Le travail absorbé par l’hystérésis de l’arbre
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- T.
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- est égal à (£2 — a) y (p). Si cette hystérésis variait suivant la loi de Steinmetz, nous pourrions poser, en désignant par T un coefficient constant : y (p) = Fpi.c et nous aurions
- Nous ne connaissons pas la forme exacte de la fonction <p (p), mais nous savons qu’elle est indépendante des vitesses £2 et a et qu’elle croît moins vite, en fonction de p, que le couple d’amortissement.
- Dans ces conditions, la vitesse de précession a de l’arbre donnée par une relation telle que
- sera d’autant plus grande que la flèche p sera plus petite. Comme elle devra être inférieure à la vitesse £2, la décomposition cherchée de cette dernière ne pourra se produire que pour des valeurs de p d’autant plus grandes que la vitesse £2 sera plus petite.
- Lorsqu’un rotor de masse M est supporté par un arbre flexible, dont le module d’élasticité est égal à «, nous savons que :
- i°Il a une vitesse critique w =
- a0 Sa flèche p demeure toujours très faible, jusqu’à ce que la vitesse O devienne très voisine de la vitesse critique co. Alors, pour'peu que le rotor soit mal équilibré, la flèche croît très rapidement et atteint bientôt une valeur p telle que
- la vitesse a =
- p—°>7 soit inférieure à la
- vi-
- tesse £2.
- Donc la vitesse £2 se décompose nécessairement en une vitesse de rotation (£2—a), et une vitesse de précession a, lorsque le rotor passe par sa vitesse critique.
- Fig. ri.
- à leur tour, déterminent un nouveau couple de redressement.
- Désignons par I le moment d’inertie du rotor, par / la longueur OC (fig. ti). La flexion de l’arbre sera toujours assez faible pour qu’on puisse considérer cette longueur comme constante. Appelons enfin 0 l’angle de la direction OC de l’axe neutre de l’arbre avec l’axe de rotation 00' autour duquel on lui communique une vitesse de rotation £2. Nous aurons p= 10.
- Si la vitesse de rotation £2 se décompose en une vitesse de rotation (£2 — a) autour de l’axe OC et une vitesse de précession a autour de l’axe 00', nous savons qu’il y a production d’un couple, tendant à rapprocher l’axe OC de l’axe 00' et ayant pour expression
- I (£2—a)asinO~ï(£2—a)wp.
- Ce couple est proportionnel à la flèche p. Il tend donc à ramener l’axe OC en coïncidence avec l’axé 00', et cela avec d’autant plus d’énergie que la vitesse de rotation £2 devient plus grande, par rapport à la vitesse de précession a.
- Ce sont ces phénomènes gyroscopiques qui assurent la fixité de l’axe OC, au-dessus de la vitesse critique <o, comme nous le verrons plus loin.
- Pour qu’ils se produisent, il faut que l’axe de figure du rotor ne puisse se déplacer, sans s’incliner sur l’axe de rotation 00'. S’il n’en était pas ainsi et si l’angle 6 demeurait nul, il n’y aurait pas de couple de rappel. C’est pourquoi dans les turbines de de Laval la roue n’est jamais fixée au milieu de l’axe flexible.
- Soit un rotor mal équilibré autour de son axe de figure : son centre de figure C est toujours sur l’axe neutre de l’arbre, mais son centre de gravité G est à la distance CG — S (fig. 12). Appelons <p l’angle constant des directions OC et OG.
- i. Tant qu’on a £2 < w, les points C et G tour-
- Cette décomposition de vitesses entraîne aussi la production de phénomènes gyroscopiques qui,
- nent avec la vitesse £2 autour de l’axe 00', il n’y a qu’un mouvement de précession, jusqu’à ce que
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- la vitesse £2 soit devenue très voisine de la vitesse w.
- Le couple d’écartement est égal à M£2£22 (0 -J- <p). Le couple de rappel est égal à f20, d’où la relation :
- MJ2£Î2 (0 -f <p) = am ou
- __ Mü2<p _ Q2 a — MO2 M2 — £î2’
- L’angleO va donc en croissant avec la vitesse £î, comme il est représenté sur la figure i3.
- Fig. i3.
- Lorsque la vitesse A devient plus grande que la vitesse critique ta, la formule précédente donne encore une valeur finie pour l’angle 0. 11 semblerait donc que les phénomènes dont nous nous occupons puissent s’expliquer sans faire intervenir la décomposition de vitesse précédente et les effets gyroscopiques qu’elle détermine.
- Mais l’équilibre correspondant à cette solution est instable, comme nous allons le voir. Il ne peut donc s’établir.
- Appelons P le pied de la perpendiculaire abaissée du point C sur l’axe 00' et considérons les projections des points C,' G et P.sur un plan perpendiculaire à cet axe (fig. i/(). Soit /• ladistance du centre de gravité à l’axe 00'.
- C(b
- »
- i
- PL
- Fig. 14.
- La force exercée sur le point tx tend à l’écarter du point P, tandis que celle exercée sur le point G tend à l’en rapprocher.
- Le pointC est alors nécessairement situé entre le point G et le point P (fig. 14 ),et l’on a
- r = S + p.
- Les choses se passent, en effet, comme si les points G et G étaient reliés par une bielle de longueurs, articulée à ses deux extrémités. Dans ces conditions, le point G exerce une traction sur l’articulation C et l’équilibre est stable.
- C’est ce qui arrive pour
- dans le cas où l’on a w > Q.
- P„
- fig. i5.
- Si, au contraire, le point G était situé entre le point C et le point P (fig. i5), l’articulation C serait soumise à une compression. La moindre rupture d’équilibre ferait tourner le point G autour du point C et l’amènerait dans la position précédente.
- C’est ce qui arriverait pour
- 0 =
- Q2
- w2 — a2
- <p>
- dans le cas où l’on aurait w -< Ü.
- Supposons, maintenant, que la force exercée sur le point G tende aussi à le ramener vers le point P. Pourque l’équilibre soit possible, il faut que le point P se trouve sur la bielle, entre les points C et G (fig. 16), c’est-à-dire que l’on ait — S —p. Tout déplacement latéral de l’un de ces
- Fig. 16.
- Les résultantes des forces appliquées aux points C et G passent toujours par le point P,
- points entraîne le déplacement de l’autre, puisqu’il n’y a plus d’articulation entre eux. Les for-
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- ceB exercées en C et en G continuent a être opposées.
- Pour que l’équilibre soit stable, il faut et il suffit que les forces de rappel exercées sur les points C et G croissent avec leurs distances au point P.
- Or, c’est précisément ce qui arrive, lorsque la vitesse £2, communiquée au rotor, autour de l’axe 00',se décompose en un mouvement de précession de Y axe d'inertie du rotor, effectué avec la vitesse a, autour de l’axe 00', et en un mouvement de rotation du rotor de vitesse (£3 — a), autour de son axe d’inertie.
- Supposons que le centre de gravité G du rotor décrive une circonférence de rayon r autour du point P situé sur l’axe de rotation 00'. Le centre de figure C devra décrire une circonférence de rayon (r— 8) autour du même point (fig. 17).
- Fig. 17.
- La force centrifuge développée sur le centre de gravité et qui tendra à l’écarter du point P sera Ma2 r-, mais un couple de redressement
- I (£2 — a) a sin 0 ou I (£3 — a) a sera développé
- sur l’axe OG. Il y aura donc une force
- I (Û — a) a ~
- développée au point G, qui tendra à la rapprocher du point P.
- Dès qu’on aura
- Ma2 (U— a]«ou8>«|i +
- laforce exercée sur le centre de gravité G tendra aussi à le rapprocher du point P, et l’on se trouvera dans le cas représenté sur la figure 16.
- La condition d’équilibre sera
- Ma2 (S — p) — I (Q — a) « ?-^-P = ap.
- Nous aurons en même temps
- i A (p)
- V qp*'
- Ces deux relations détermineront la vitesse de précession etla flèche p.
- Dès que nous aurons (£3 —a)a,l’équi-
- libre sera stable et les longueurs p et /1 = S :— p seront de signes contraires, comme il est représenté sur la figure 16.
- Nous avons
- p M/2a2 — I (£2 — a) a
- S aP -j- M/2a2 — I (£3 —* a) a
- Laissons p constant, de maniéré que la vitesse a demeure constante. Ce rapport tend vers 1 et, par suite, la distance /• du centre de gravité à l’axe 00' tend vers zéro, lorsque la vitesse Q croît de plus en plus.
- La vitesse de précession a, en même temps, pour limite
- t ALS)
- V q**'
- Le régime ne peut devenir stable que lors / M£2\
- qu’on a £3 > a f 1 -j--— j. Il convient que ce
- résultat soit obtenu, alors que la vitesse Q est très peu supérieure à la vitesse critique o> et qiie la flèche p de l’arbre est très petite. Il y a donc intérêt à rendre grand le coefficient q.
- Cela pourra nous conduire, dans, certains cas, à augmenter artificiellement les forces d’amortissement, qui tendent à limiter le mouvement de précession de l’arbre, et à rechercher des aciers pour lesquels le coéfficient d’hystérésis T soit très petit.
- Il résulte de ce qui précède que, si la décomposition voulue des vitesses se produit, le régime de la rotation d’un rotor monté sur un axe flexible redevient stable, lorsque la vitesse £3 a atteint une certaine valeur supérieure à la vitesse critique u> et l’axe d’inertie du rotor décrit un cône dont l’ouverture devient de plus en plus étroite, lorsque la vitesse £2 continue à augmenter.
- Les réactions exercées sur le coussinet fixe, qui supporte l’arbre flexible, ont pour valeur limiteaS. 11 convient donc de rendre l’arbre très
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- flexible et, par suite, la vitesse critique w aussi basse que possible.
- Mais, pour que la décomposition de vitesses nécessaire se produise, il faut que le.couple d'amortissement, qui tend à limiter le mouvement de précession, ne soit pas nul.
- « De même qu’il n’y a pas de synchronisme
- « sans amortissement, de même, sans amortis-« sement, il n’y a pas de régime stable pour la « rotation d’un rotor monté sur un arbre flexible « et animé d’une vitesse supérieure à la vitesse « critique o>. »
- Mauiuce Leblanc.
- (A suivre.)
- L’AVENIR DE L’ÉLECTRICITÉ
- Aujourd’hui deux consultations spéciales : M. L. JOLY
- M. L. Joly, le très distingué chef des services électriques des Ateliers J. Carpentier, envisage l’avenir de la branche de l’électrotechnique qui constitue sa spécialité sous un aspect propre à réjouir ceux que l’enthousiasme pour le progrès ne suffît pas à détacher de considérations plus terre à terre :
- L’appareil de mesure courant, nous a dit M. Joly, doit arriver à se vendre très bon marché. Les ampèremètres, voltmètres, compteurs, sont destinés, au fur et à mesure que l’électricité deviendra plus « populaire », à devenir eux-mêmes des objets de grande consommation dont les divers modèles s’unifieront peu à peu et dont la fabrication en grande série permettra d’abaisser largement le prix de revient. Et tout cela se vendra au prix des montres, — des montres à bon marché, bien entendu. Tel est l’avenir de cette catégorie d’appareils.
- Quant au perfectionnement technique qu’on peut escompter dans un avenir prochain, il n’offre pas « de grand problème » à l’activité des chercheurs. On procédera vraisemblablement à des mises au point de plus en plus minutieuses, pour étendre les limites des mesures et munir les appareils de sensibilités multiples.
- A l’heure actuelle, on peut mesurer des
- intensités allant jusqu’à quelques dizaines de milliers d’ampères avec des shunts ou des transformateurs de mesure, la limite étant à peu près la même en courant continu et alternatif. Et, d’autre part, l’on sait déceler en courant continu des fractions d’ampère étonnamment faibles (disons io-15 ampère pour fixer un chiffre) tandis que le courant alternatif est loin de conduire à une telle sensibilité. '
- Après les intensités, les tensions. Les électromètres, ou même des voltmètres industriels munis de transformateurs, permettent de mesurer jusqu’à 3oo ooo volts environ en courant continu ou alternatif. Du côté des tensions faibles, la limite est encore ici très basse, en courant continu, le courant alternatif restant encore fort en retard.
- L’accroissement de sensibilité vers les limites basses, qui est évidemment le problème le plus intéressant dans les appareils de mesure s’obtient par l’emploi d’organes de plus en plus petits. Les appareils sensibles de demain seront plus petits, moins lourds que ceux d’aujourd’hui et d’hier. Partout déjà « l’on fait du millimètre » en fait d’appareils de mesure (oscillographe, galvanomètre à corde, galvanomètre Duddel, électromètre Dolezalek, etc...). Et ceci se conçoit fort bien : tout appareil de mesure étant, en somme, un moteur, moins il aura d’inertie et de poids, dans ses parties mobiles, moins il absorbera de travail pour donner une même
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- .déviation, en d’autres ternies plus il sera sensible.
- Dans le cas du courant continu on a pu pousser très loin la sensibilité des appareils en raison du gain net que procurent les aimants, lesquels donnent un champ "magnétique sans dépense d’énergie. A ce point de vue, tant qu’on ne sera pas limité du côté de la résistance et que la suspension n’absorbera pas une fraction notable de l’énergie, on peut attendre plus de sensibilité des appareils à circuit mobile que des appareils à aimant mobile, le champ gratuit étant plus important dans le premier cas. En courant alternatif, la nécessité de créer un champ par le courant de mesure lui-même a limité la sensibilité. L’artifice de Duddel pour obtenir un galvanomètre sensible à courant alternatif a consisté en somme à transformer le courant alternatif en courant continu par l’utilisation de l’effet thermo-électrique afin de retrouver le gain que procure l’aimant : mais le rendement de ce convertisseur est loin d’être parfait.
- Ce qui manque encore le plus, c’est donc le galvanomètre sensible pour courants alternatifs; arrivera-t-on à faire un moteur à courant alternatif plus parfait que le convertisseur de Duddel (et à ce point de vue, le galvanomètre à hystérésis de M. Ricardo Arno est fort intéressant), ou aura-t-on recours en dernier ressort aux divers relais ? Le dernier mot reste à.trouver.
- En même temps que l’on cherche à augmenter la sensibilité, on cherche, nous l’avons dit, à réaliser des sensibilités multiples : pour les mesures d’ampères et de volts, les solutions sont nombreuses et satisfaisantes : il n’y a pas grande nouveauté à attendre de ce côté. Dans les wattmètres aussi, on est parvenu récemment à réaliser des sensibilités multiples, soit par l’emploi de shunts, soit par celui des bobines amovibles.
- Parmi les mises au point qui seront le plus à l’oMre du jour, il faut mentionner celles des appareils enregistreurs. Nous connaissons tous actuellement les enregistreurs or-
- dinaires, dont la plume est traînée directement par l’organe mobile. Ces appareils sont et resteront sans doute les plus répandus pour lçs mesures courantes en raison de leur prix peu élevé. Mais à côté d’eux se développeront sans doute de plus en plus les enregistreurs à relais dont l’application aux appareils sensibles est des plus féconde.
- Parmi ces derniers il convient de citer les enregistreurs Gallendar, Olivetti, Leeds et Northrup, qui ont déjà donné lieu à des pyromètres ou à des wattmètres très intéressants. Dans la catégorie non moins intéressante des enregistreurs photographiques, on doit signaler les perfectionnements remarquables réalisés par M. Blondel dans ses oscillographes et aussi ceux qu’a réalisés M. Abraham, qui parvient à « photographier» à Paris les radiotélégrammes expédiés de Glace-Bay (Canada). On peut beaucoup attendre pour les enregistrements rapides de ce genre d’appareils dont la commodité d’emploi est maintenant très grande puisque le développement photographique livre le film enregistré dix minutes après la production du phénomène. (Dispositif Pollak-Virag).
- Enfin, il convient de citer les enregistreurs à pointé intermittent (types Siemens, Carpentier, Cambridge).
- Quoi qu’il en soit, le dernier mot en fait d’enregistreur n’est pas dit, et il n’est peut-être pas chimérique de penser que l’avenir appartiendra à un enregistreur à rayon lumineux traceur, mais à diagramme instantanément lisible, qui reste à trouver.
- Dans la mesure des températures, on peut beaucoup attendre de l’électricité. Déjà tous les médecins savent que, en montant un potentiomètre en opposition avec Un élément Weston, ils peuvent obtenir couramment le i/‘ooc de degré au moyen d’un couple dont la soudure froide est plongée dans la glace fondante. Mais on va bien au delà, jusqu’au millionième de degré, en montant un couple thermo-électrique avec un galvanomètre à aimant mobile : celte extrême sensibilité
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- reçoit son application dans l’exploration des spectres.
- A l’autre extrémité de l’échelle des températures, c’est encore l’électricité qui, par le pyromètre thermo-électrique, permet la mesure jusqu’à i 6oo° (limite du platine), et, par le pyromètre à radiation (genre Féry), jusqu’à 3 ooo° et au delà.
- En dehors de ces limites étendues, les thermomètres électriques ont le grand avantage de la transmission à distance.
- Mais tous ces dispositifs électriques sont délicats, en raison de la faible quantité d’énergie produite par les couples : ils sont précieux pour étendre le domaine des mesures, mais paraissent peu susceptibles de devenir des appareils courants et de concurrencer à ce point de vue les thermomètres ordinaires.
- Par contre, pour une grande échelle de températures, l’électricité offre, comme appareils robustes et pratiques, les thermomètres à résistance, qui ont l’inconvénient de dépenser plus d’énergie, mais qui par là même sont plus solides que les appareils à couple et ont peut être plus d’avenir industriel.
- M. MAZEN
- M. Mazen, ingénieur en chef des chemins de fer de l’État, qui dirige l’électrification des lignes de la banlieue ouest de Paris, était tout indiqué pour nous donner sur l’avenir immédiat de la tractiôn électrique des vues autorisées.
- La première question est, bien entendu, celle de la compétition entre les systèmes d’alimentation : continu, triphasé, monophasé. Les beaux jours du système triphasé, nous a dit M. Mazen, ne sont point passés et il ne faut pas trop se presser de l’enterrer. Si nous considérons l’ensemble des lignes
- européennes, nous y comptons beaucoup plus de locomotives triphasées que de locomotives monophasées en service. En somme, il n’y a actuellement en Europe que la traction triphasée qui ait donné des résultats d’exploitation pratiques et continus sur les grandes lignes, (lignes de l’Etat Italien)..
- D’ores et déjà on peut considérer que le domaine propre du courant monophasé est avant tout celui des petites exploitations, à trafic peu intense.
- Sans doute le monophasé à très haute tension a peut-être un plus large domaine d’applications, mais à l’heure actuelle il est prématuré de prédire, pour la traction sur grandes lignes, le triomphe de l’un ou l’autre des trois systèmes de courant :1a question n’est pas mûre.
- Parmi les problèmes nouveaux qui sont à peine abordés, il faut citer l’électrification des lignes à double voie. Seuls, jusqu’ici, les ingénieurs italiens ont osé l’aborder franchement.
- Pour des raisons de sécurité et aussi pour prévenir l’encombrement des lignes en cas de déraillement, ils ont été conduits à rendée complètement indépendants les deux fils de travail, en les disposant respectivement sur deux lignes de supports placés de part et d’autre de la double voie, de manière à pouvoir toujours être en mesure de continuer le service sur voie unique lorsqu’un incident ou accident paralyse l’exploitation par double voie.
- * *
- Notre enquête étant d’ordre général, devait concerner les branches très spéciales de l’électricité, telle que l’électrochimie. Un spécialiste en ces matières, M. A. Coutagne, a bien voulu nous donner à cet égard la très intéressante note qu’on va lire.
- R. Chassekiaud.
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- APERÇU SUR L’ÉTAT ACTUEL ET LES TENDANCES DE L’ÉLECTROCHIMIE
- ET DE L’ÉLECTROMÉTALLURGIE
- Sans être encore très prospère, ni surtout très rémunératrice, l’électrochimie semble sortie des années très dures qu’elle vient de traverser. Succédant à une période de surproduction, de concurrence et d’avilissement des prix, une ère plus heureuse s’annonce, caractérisée par l’entente des industriels et la formation de syndicats. Une à une, plus ou moins lentement, toutes les industries électrochimiques de la première heure se relèvent. La première a été celle du carbure de calcium, sur lequel travaillent actuellement 180 ooo chevaux continus répartis sur 75 usines environ; ces usines ne marchent encore qu’à 60 % de leur capacité, mais la production s’élève peu à peu (180 000 tonnes en 1908, a5o 000 tonnes actuellement), chaque jour accrue par de nouvelles applications, dont la plus féconde est la fabrication de la cyanamide, de plus en plus demandée et appréciée, et dont la consommation ne pourra être limitée que par le développement des autres procédés de fixation de l’azote de l’air.
- L’industrie de Y aluminium vient de grouper en un syndicat tous les fabricants français. La capacité de production des 26 usines existantes est de 35 000 tonnes, et la production actuelle approche de 3o 000 tonnes, dont 9 000 tonnes environ pour la France, qui, de plus approvisionne en bauxite (exportation i5o 000 tonnes en 1911) toutes les usines du monde, sauf les États-Unis. La mise au point industrielle de la fabrication du nitrure d’aluminium, poursuivie actuellement de différents côtés, par la révolution qu’elle apportera à la préparation de l’alumine pure, ouvre à cette industrie des horizons nouveaux et des espérances, sur lesquelles, dit-on, plus de 100 millions seraient déjà engagés.
- Enfin, l’industrie des ferro-alliages se relève aussivà son tour : après le syndicat international du ferrosilicium, vient de se former le syndicat du ferrochrome. On peut évaluer à 70 000 tonnes la production mondiale deferro-alliagesfabriqués
- au four électrique, dont 40 000 à. 45 000 tonnes de ferrosilicium. Le four électrique avec ses alliages riches tend de plus en plus à remplacer le haut fourneau et ses alliages pauvres. Seul le ferromanganèse continue à être fabriqué au haut fourneau presque exclusivement. Pour la France, par exemple, sur une production totale de 60 000 tonnes en 19T1, 24 000 tonnes ont été fabriquées au four électrique, dont l’avantage est beaucoup plus marqué si au lieu de considérer les tonnages on considère les valeurs marchandes des produits : 129 francs pour les alliages faits au haut fourneau, 315 francs pour les alliages faits au four électrique.
- Des industries nées de l’électrolyse des sels alcalins, l’une, celle des chlorates électrolytiques, a à peu près supprimé les anciennes méthodes chimiques. C’est une des plus brillantes conquêtes de l’électrochimie sur la chimie : elle occupe actuellement 20 000 chevaux; c’est une industrie essentiellement française, créée et perfectionnée par des techniciens français, et déver loppée surtout en France. De l’autre, celle de la soude électrolytique, on a dit qu’elle avait fait faillite. En F rance peut-être (2 5oo chevaux) : aux Etats-Unis (i5 000 chevaux) et en Allemagne (18 000 chevaux dont i5 000 sur le seul procédé Electron-Griesheim), non. Sans doute, la soude électrolytique n’a pas supplanté la soude Leblanc et la soude à l’ammoniaque (la soude électrolytique ne représente que 12 % de la production totale), mais elle occupe un rang honorable, suscitant chaque jour des procédés ingénieux nouveaux, en Allemagne surtout où le développement de l’industrie chimique, particulièrement celle des matières colorantes, la proximité des gisements do sels de Stassfurth, le bon marché du charbon nécessaire à l’évaporation des lessives, sont autant de conditions favorables qui lui ont manqué dans les pays où l’on a eu le tort de croire que le bon marché de la force était la condition principale nécessaire à l’établissement d’une soudière électrolytique : en Europe, sur
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- 40 ooo chevaux consacrés à cette industrie 33 oôo sont produits par la vapeur.
- *
- ¥ 4
- l’électrométallurgie
- En ce qui concerne Vélectrosidérurgie le tonnage d’acier traité au four électrique est excessivement faible (0,4 % d’après certaines statistiques), mais il croît cependant peu à peu, comme le montre le tableau suivant : .
- Tableau I.
- »9°9 1910 1911
- Etats-Unis Allemagne France. Autriche-Hongrie.. 13 762 *7 773 6 456 9 048 52 141 36 188 11 759 20 028 29 io5 66 654 i3 85o 22 867
- La France occupe le premier rang par le tonnage d’acier fabriqué au four électrique, les totaux précédents comprenant l’acier élaboré au Thomas ou au Martin et qui n’est que raffiné au four électrique. Le nombrè des fours était estimé en 1910 à 11a, dont 38, c’est-à-dire 34 % , étaient d’origine française. L’avenir du four électrique en sidérurgie semble être dans son application comme appareil de raffinage, adjoint aux aciéries Thomas et Martin. Enfin, la fabrication de la fonte électrique commence à sortir de la période d’essai, grâce aux progrès réalisés dans la construction des grands fours. Le haut fourneau électrique est appelé à remplacer le haut fourneau au coke dans les pays où seront réalisées les trois conditions suivantes : charbon cher, électricité bon marché, minerai de fer riche sur place (Scandinavie). Actuellement on évalue à 35 ooo chevaux la puissance aménagée pour la fabrication électrique de la fonte (Scandinavie, Californie, Piémont). Un four de 12 000 chevaux serait en construction à Domnarfvet, ainsi que plusieurs autres en Norvège.
- Quant à Y électrométallurgie des métaux autres que le fer, elle n’est pas encore entrée dans une voie industrielle, mais des essais se poursuivent de tous les côtés, et il faut signaler la tendance actuelle à traiter sur place lès minerais, trop pauvres pour être exportés, des pays où le char-
- bon manque et la force hydraulique abonde. Signalons notamment la fabrication électrique du zinc en Norvège, suivant le procédé déjà industriel de De Laval, les essais de traitement des minerais de cuivre du Congo, poursuivis à Ugine, le traitement sur place, commencé ou à l’étude, des minerais de nickel en Norvège, au Canada, en Nouvelle-Calédonie, des minerais de manganèse du Caucase, des minerais de chrome de la Nouvelle-Calédonie. Sans aucun doute le four électrique est appelé à prendre une place importante dans ce domaine-là.
- *
- ¥ ¥
- l’industrie de l’azote
- Nous terminerons ces considérations générales par quelques mots sur l’industrie, née d’hier, de la .Fixation de l'azote de l’air. Là le champ ouvert est immense, la surproduction n’est pas encore à envisager : ne sera-ce pas la grande industrie électrochimique de demain? Quelques années ont suffi à la faire sortir de terre. En 1905, la première usine de cyanamide, à Piano d’Orte, produisait 4 000 tonnes; la production mondiale de ce nouvel engrais atteignait 45 000 tonnes en 1909, 90 000 tonnes eh 1910, et certaines statistiques accusent maintenant 180000 tonnes! Même mouvement ascendant, quoique moins accentué, pour le nitrate synthétique de Norvège, dont les exportations, de n5 tonnes en igo5 atteignent actuellement i5 à 20 000 tonnes : les rendements obtenus sont encore très faibles, toutes les difficultés ne sont pas encore surmontées, mais les projets de la Société Norvégienne de l'azote et des forces hydro-électriques sont immenses. Elle se propose d’aménager 460 000 chevaux (pouvant produire 225 000 tonnes de nitrate) : il est vrai qu’elle cherche à en vendre le plus possible, ce qui est encore à l’heure actuelle la façon la plus rémunératrice d’utiliser les forces hydrauliques. Enfin, nous avons signalé déjà le troisième procédé de fixation de l’azote, par Yazoture d'aluminium, qui semble appelé lui aussi à un bel avenir.
- L'avenir des trois procédés.
- A la question : « un de ces trois procédés l’em-portera-t-il sur les deux autres, etlequel ? »il est difficile de répondre; le problème est très corn-
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- -pléxe, èt trop de considérations de tout ordre, considérations économiques, industrielles, chimiques, entrent enjeu. Sera-ce l’azote de la cyanamide? Un kilowatt-an produit i t., de cyanamide à 17 % d’azote, soit 3oo kilogrammes d’azote ; mais le carbure de calcium est une matière première déjà chère, il faut de l’azote pur, l’emploi de la cyanamide telle quelle comme engrais se heurte à certains inconvénients. L’azote du nitrate synthétique?Les matières premières ne coûtent rien, mais les rendements industriels obtenus jusqu’à ce jour sont très faibles : 1 kilowatt-an ne fixe que 100 kilogrammes d’azote. L’azote du nitrure d’aluminium? Le rendement serait^de 5oo grammes d’azote fixé par kilowatt-an, mais la pratique industrielle confirmera-t-elle les résultats obtenus et ne reste-t-il pas certaines difficultés à résoudre? Enfin ne sera-ce pas sous forme de sulfate d’ammoniaque que sera livré à l’agriculture l’azote de la cyanamide et l’azote du nitrure?
- LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA PRODUCTION
- A propos de l’avenir de l’électrochimie on peut se demander si la production électrochimique tendra à se localiser dans certains pays. On ne peut donner à cette question une réponse unique. Evidemment, la richesse en forces hydrauliques d’un pays est le principal facteur dont dépend avant tout sa production électrochimique, mais d’autres éléments interviennent, dont il faut tenir compte, débouchés, droits de douane, proximité des matières premières, rareté du combustible, nationalité des inventeurs, etc. Chaque industrie électrochimique aura ainsi son domaine propre. C’est ainsi que la soude et la potasse électrolytiques se sont développées en Allemagne, pauvre pourtant en forces hydrauliques, la fonte électrique en Scandinavie où le minerai abonde et le charbon manque, l’aluminium en France riche en bauxite, le chlorate en France où cette industrie a été inventée et per-
- fectionnée, le càrborundum en Amérique pour la même raison, l’acier électrique dans tous les pays, riches ou non en forces hydrauliques, où la métallurgie prospère, le nitrate de chaux en Scandinavie parce qu’il lui faut avant tout de l’énergie à bon marché, et des fours de grande puissance. Quant aux engrais synthétiques: nitrate, nitrure, cyanamide, sulfate d’ammoniaque, la Suède et la Norvège en seront sans doute les principaux pays producteurs, mais sans en avoir le monopole, car c’est une erreur dte croire que l’énergie y est beaucoup moins chère que dans les autres pays de l’Europe : le cheval-an permanent y coûte 5o à 60 francs, et l’avantage le plus marqué de leurs chutes, c’est leur importance permettant d’avoir des fours très puissants, donnant de très bons rendements.
- Le tableau II, qui donne en millions de chevaux les ressources hydrauliques (pendant neuf mois) des principaux , pays de l’Europe, montre notamment que la France est parmi les plus privilégiés, qu’elle se suffira elle-même en engrais synthétiques, tandis que l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas devront avoir recours à l’importation.
- Tableau II
- Norvège...........
- Suède.............
- Autriche-Hongrie..
- France............
- Italie............
- Suisse............
- Allemagne.........
- Angleterre........
- Total
- 7 */»
- 6 3/4
- 6
- 6
- 5 i/a 1 1 /a 1 1 /1
- 35 3/4
- L’Amérique se suffira naturellement à elle-même, mais avec ses immenses territoires neufs ou incultes, le problème de la fixation de l’azote de l’air ne la préoccupe pas encore au même point que l’Europe aux terres vouées à une culture intensive.
- Aimé Goutagne.
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- EXTRAITS DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
- ETUDES, CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Nouvelle méthode pour la détermination des pertes avide d'une machine. —A. Ytterberg. — Elcktrotechnische Zeitschrift, 7 novembre 1912.
- Pour déterminer les pertespar frottement, par résistance de l’air et dans le fer d’une machine, on emploie très souvent la méthode dite : méthode d’inertie (*). Après avoir amené la machine en essai à sa vitesse normale, on supprime l’effort moteur. C’est alors uniquement l’énergie emmagasinée dans les parties tournantes qui assure la continuation du mouvement de la machine ; au couple moteur de cette énergie s’oppose le couple de freinage dû aux pertes, de sorte que la vitesse diminue peu à peu jusqu’à l’arrêt. Le couple de freinage est donc à chaque instant directement proportionnel à l’accélération négative; par suite, on peut déduire la valeur de ce couple, c’est-à-dire celle de la puissance correspondante aux pertes, de celle de l’accélération négative. Mais la mesure directe de cette accélération négative est impossible par la méthode ordinaire ; il est ? nécessaire de relèver la courbe de la vitesse en fonction du temps, à l’aide d’un appareil enregistreur, par exemple, et de déduire l’accélération négative de l’inclinaison de cette courbe.
- L’auteur décrit une nouvelle méthode, permettant de déduire immédiatement, la valeur du couple de la lecture d’un ampèremètre et la valeur de la vitesse de celle d’un voltmètre, ce qui permet de connaître directement la valeur du couple correspondant aux pertes en fonction du nombre de tours.
- La théorie mathématique de la méthode d’inertie ordinaire est la suivante. Désignons par :
- t, le temps en seconde ;
- n, la vitesse en tours par minute ;
- (1), cette même vitesse en radiants par se-Ttn
- conde =
- 3o
- 0, le moment d’inertie des parties tournan-
- (*) Auslaufsmethode en allemand. (N. D. T.).
- tes en gcrn/sec2, le gramme étant l’unité de poids et non de masse.
- Mrf, la somme des couples agissant sur les parties tournantes; un couple agissant dans le sens du mouvement sera considéré comme positif, un couple de freinage comme négatif.
- W', la puissance accélératrice en gcm/sec.
- W, la même puissance en watts, c’est-à-dire :
- 9,81 X 10—5 X W';
- toute puissance fournie au rotor sera considérée comme positive ; par contre, la puissance mécaniqué correspondant aux pertes dans le moteur sera considérée comme négative.
- S, la sous-normale à la courbe de décroissance de la vitesse. On a les relations :
- M«* = 0^gcm (0
- W' = Mrfio = Ow — gcm/sec. (2)
- W = 9,81 X io_s Ow — watts. (3)
- Si nous introduisons le nombre de tours n, il vient :
- ai w txdn
- ==To^~dt gCm
- (4)
- W = ( X 9,81 x io-s0n~jt watts (5)
- ou, en effectuant les calculs des coefficients numériques :
- dn
- = 0,1047 -ffL geni
- (6)
- W = 1,076 X io~66/i
- dn
- — watts dt
- (7)
- dn
- dt
- désigne la variation par seconde du nombre
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- m
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- de tours, ce nombre de tours étant évalué lui-même par minute.
- La figure i représente la courbe de décroissance de vitesse d’un moteur triphasé. On voit que la sous-normale S a pour valeur :
- o dn _ ...
- S = ntg <* = /*—. (8)
- La puissance retardatrice est donc :
- W = 1,076 X io-GÔS watts. (9)
- Cette puissance est négative comme la sous-normale elle-même,
- Le couple et la puissance se déduisent donc de l’inclinaison de la courbe, le moment d’inertie étant évalué, soit par le calcul, soit par la mesure.
- Indépendamment des causes d’erreur pouvant résulter d’un tracé insuffisamment rigoureux de la courbe, cette méthode présente l’inconvénient d’être inapplicable, lorsque l’accélération négative Varie irrégulièrement en fonction du temps.
- D’autre part, l’autre méthode, employée également pour la détermination des pertes à vide, méthode consistant à accoupler un moteur à courant continu à la machine en essai, et à mesurer la puissance fournie à cette machine à courant continu ou restituée par celle-ci, peut également donner des résultats inexacts, par suite de l’incertitude qui existe toujours sur la valeur du rendement exact de la machine à courant continu.
- La nouvelle méthode décrite par l’auteur serait exempte de ces inconvénients. Cette méthode permet de déterminer exactement une courbe de couple quelconque, ainsi que les plus faibles variations de ce couple. Le principe de cette méthode est le suivant.
- Qn sait que la Jorce électromotriçe d’une machine
- à courant continu est, à excitation constante, directement proportionnnelle à la vitesse, c’est-à-dire égale à :
- e — kn, (10)
- k étant une constante, dépendant de l’excitation de la machine. Si l’on couple alors la machine à essayer avec une petite dynamo à courant continu de — de KW environ, excitée séparément, 20
- on peut donc déduire la vitesse angulaire de la machine de la lecture d’un voltmètre relié aux balais. D’autre part, on sait que le courant de charge i d’un condensateur de capacité G est pro-
- Fig, 2. — Schéma de montage de la méthode.
- portionnel à la variation de la tension e par unité de temps, c’est-à-dire que
- ;=c*
- dt
- D’où :
- n
- i~k G
- dn
- dt
- En tenant compte de (4), on a :
- dn Mrf 3o dt 8 ’ % '
- D’où :
- . Md 3o 1 = Je C. —- . —.
- 8 tc
- (.3)
- D’où la valeur du couple :
- M* =
- 8 TC
- kC ' 3o
- ig cm.
- (i4)
- Cette formule donne la solution du problème.
- Il suffit, en effet, d’accoupler directement avec la machine à essayer my une petite dynamo àcourantcon-
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- tinu de — de KW environ à excitation séparée et,
- d’autre part, de relier aux balais de celle-ci un voltmètre, ainsi qu’un ampèremètre sensible, monté en série avec un condensateur d.
- Pour déterminer la constante k, on fait tourner la machine à une vitesse déterminée et, pour une excitation donnée, on lit au voltmètre la tension de.la dynamo. Puis on laisse la machine se ralentir ou s’accélérer. La charge du condensateur varie alors et l’ampèremètre est parcouru par un courant, lequel, d’après la formule (14), est proportionnel au couple à chaque instant. En même temps le voltmètre indique, d’après la formule 10, le nombre de tours de la machine. Les lectures des deux appareils de mesure doivent être faites simultanément à des intervalles déterminés. On peut ainsi obtenir sans difficulté la courbe du couple en fonction de la vitesse angulaire. La valeur de cette méthode dépend principalement de la sensibilité de l’ampèremètre, de la durée du phénomène, de la grandeur des condensateurs employés eide l’inertie propre des appareils de mesure, c’est-à-dire de la rapidité avec laquelle ceux-ci suivent les variations du courant et de la tension.
- L’auteur donne à ce propos un exemple numérique. La tension de la dynamo à sa vitesse maxima est supposée égale à aao volts et la capacité du condensateur égale à 5o microfarads, les constantes de l’ampèremètre employé étant les suivantes :
- Sensibilité : 1 division de déviation = environ 10—5 ampère.
- Période d’oscillation propre ; t=j environ 0,8 seconde pour une demie oscillation;
- Amortissement apériodique;
- Déviation maxima : 80 divisions.
- Si l’on suppose que, pendant la durée de l’essai, l’aiguille de l’ampèremètre indique une déviation moyenne de 4« [divisions et que la tension de la dynamo varie de aao volts à o, tandis que la vitesse tombe de sa valeur maxima à o, la formule (11) donne la quantité d’électricité qui a traversé le condensateur, soit à la charge, soit à la décharge de celui-ci.
- = —- X a20 —ii. 10—3 amp.-sec.
- L’intensité moyenne, indiquée par l’ampèremètre, est :
- i = 40 X io—8 ampères.
- La durée admissible pour l’essai'est donc : q 11.1 o 3
- l ~ —-----------. =r 27,5 secondes,
- 1 40.io-B '
- et le rapport entre la période d’oscillation propre de l’ampèremètre et la durée de l’essai :
- Avec des ampèremètres présentant d’autres con» stantes, la valeur de ce rapport peut naturellement être plus élevée.
- Toutefois, on voit qu avec un appareil présentant les constantes précédentes et une capacité relativement faible, on peut procéder à diverses lectures pendant la période de démarrage ou d’arrêt.
- Les lectures des deux appareils de mesure doivent être simultanées, si l’on veut obtenir une grande précision. Dans ce cas, il y a intérêt à recourir à un appareil cinématographique que l’on place à une distance de 1 mètre ou 2 des instruments pour éviter les erreurs de parallaxe ; cet appareil peut enregistrer 20 à 3o lectures à la seconde, ce qui permet de déterminer la courbe du couple avec unetrès grande exactitude.
- Quand l’allure du phénomène est extrêmement rapide, l’oscillographe peut rendre de grands services. En effet, cet appareil suit instantanément les plus faibles variations de la courbe du courant. Toutefois, lorsque la durée du phénomène est assez longue, son emploi donne de moins bons résultats, étant donné que ces appareils, très sensibles, atteignent leur déviation maxima pour îX io-3 ampère, c’est-à-dire que leur déviation moyenne correspond à 1 X IO_s ampère. En appliquant les mômes considérations qu’à 'l’exemple numérique précédent, on trouve que la durée admissible pour l’essai est, avec une capacité de 5o microfarads,
- 11.10— 3
- t= ---------—11 sec.
- 1.10— 3
- Par suite, l’emploi de l’oscillographe est tout indiqué, lorsque le phénomène a une durée inférieure à 1 quart de minute environ. Lorsque l’emploi de l’oscillographe est possible, on relie l’un des cadres aux bornes de la dynamo par l’intermédiaire de résistances ; l’autre cadre, le plus sensible, est également relié aux bornes de la dynamo, mais par l’intermédiaire de condensateurs ; le premier cadre enregistre alors la vitesse et le second le couple.
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- La méthode décrite par l’auteur peut également servir à la détermination des diagrammes des pressions tangentielles des machines à gaz ou à vapeur, des conditions de démarrage dans les chemins de fer, les machines d’extraction, les trains de laminoirs, etc.
- En terminant, l’auteur indique une méthode expérimentale, permettant de déterminer commodément la valeur du moment d’inertie du rotor d’une machine, valeur qui intervient, ainsi qu’on l’a vu plus haut, dans le calcul du couple et de la puissance correspondante aux pertes.
- On démonte l’induit et on le suspend, ainsi que le montre la figure 3, au moyen de fils ou de rubans d’acier, à un couteau de balance. Puis on anime cet induit d’un mouvement pendulaire, dont on mesure le nombre d’oscillations par seconde à l’aide d’un chronomètre.
- Si l’on désigne alors par :
- dp, le moment d’inertie polaire de ce même induit en gcm/sec2 ;
- G, le poids de l’induit en grammes; g-, l’accélération de la pesanteur = 981 centimètres par seconde par seconde;
- la distance de l’axe de suspension à l’axe de l’induit en centimètres, on a la relation :
- 1 ~ * \/ïï7- SCC' (l6)
- D’où :
- Gr
- = — £2gcm/sec2. (17)
- Et, d’autre part :
- Q
- Sa — 0/L> “(- — J’2. (l8)
- t, la demi période d’oscillation (d’une position extrême à l’autre).
- ôa, le moment d’inertie de l’induit.par rapport à l’axe de suspension en gcm/sec2;
- D’où, enfin,le moment d’inertie cherché:
- Gr , —rt1 —
- g
- ^9)
- On voit que l’erreur absolue est la même sur 0p que sur ôa.
- Il y a donc intérêt, pour diminuer l’erreur relative sur 0P, à réduire la différence 0a — 0P, c’est-à-dire G
- 1 importance du terme — /ce qui revient à faire la g
- distance r entre l’axe de suspension et l’axe géométrique de l’induit aussi faible que possible.
- J.-L. M.
- CORRESPONDANCE
- La longueur des trains électriques.
- Nous insérons volontiers la lettre suivante que nous adresse M. le chef de l’exploitation des chemins de fer de l’Est :
- « L’article fort intéressant sur l’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest-Etat, paru dans le nu-mérûkdu 3o nov. de la Lumière Electrique, renferme un tableau et un croquis pouvant faire supposer que la longueur des trains de voyageurs se trouve réduite, pour un même nombre de places, du fait
- que des frains électriques sont substitués à des trains à vapeur.
- Pour éviter des appréciations erronées sur ce point, je crois devoir indiquer les chiffres ci-dessous, relatifs aux trains de banlieue du réseau de l’Est, remorqués par des machines à vapeur.
- Trains de la ligne de Vincennes :
- Nombre de places assises, 928.
- Longueur totale, y compris la machine et les fourgons, 147 mètres.
- Longueur de quai par 100 voyageurs, i5,80 mètres.
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- 28 Décembre 1912. ' LA LUMIERE ÉLECTRIQUE 408
- Trains de la ligne de Bondy à Aulnay (à forte composition) :
- Nombre de places assises, i 5o/|.
- Longueur totale y compris la machine et les fourgons, ao5 mètres.
- Longueur de quai par ioo voyageurs, i3,6omètres.
- Si l’on veut bien comparer ces données avec celles du train électrique de 6 véhicules mentionné dans
- l’article en question, on constate que celui-ci a une longueur de i38,6o mètres pour 612 places assises, ce qui représente 22,60 mètres de longueur de quai par 100 voyageurs et que, sur ces 612 places, 228 sont constituées par des strapontins qui, répartis dans les couloirs et les compartiments à bagages, ne pourront être tous utilisés lorsqu’il y aura des bagages dans le train. »
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE ET FINANCIÈRE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- •
- Paris. — La dernière commande de la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M.,comprenant 1S0 locomotives et i5o lenders, a été ainsi répartie :
- 20 locomotives « Pacilic » aux Ateliers et Chantiers de la Loire ; 3o locomotives, à la Société de Blanc-Misseron ; 10 locomotives, aux Ateliers et Chantiers de la Loire ; 20 locomotives, aux Anciens Etablissements Cail; 20 locomotives, à la Société franco-belge ; 20 locomotives, à la Société des Batignolles ; 20 à Schneider et Cie ; 10 locomotives, aux ateliers P.-L.-M. ; 20 lenders, aux ateliers du Nord de la France ; 3o tenders, aux fils de Jules Weitz; 40 lenders, aux ateliers du Nord de la France; 4o lenders, à Magnard ; ?o tenders, à H orme et Buire.
- Creuse. — Est approuvé par le conseil général l’établissement d’un réseau d’autobus comprenant 12 lignes; un réseau éventuel de 7 lignes a été voté en principe.
- Plusieurs raccordements seront construits entre les tramways départementaux et ceux de la Haute-Vienne.
- Ille-et-Vilaine. — Le conseil général a accordé à MM. Fabre et Nanquetle, concessionnaires du deuxième réseau départemental des Côtes-du-Nord, la concession de la ligne de tramway de La Ville-ès-Nonais à Dinard.
- Suisse. — Une société, au capital de 1 200 000 francs, s’est constituée pour la construction d’un chemin de fer électrique de Gœssannen à Andermatt. M. Joseph Furrer, landammann et conseiller national à Silenen, a été nommé président du conseil d’administration. La société se propose d’exploiter elle-même la ligne.
- ÉCLAIRAGE
- Ardennes. — La municipalité d’Avaux a autorisé le maire à signer l’acte de concession à la Compagnie Générale Electrique de la Champagne pour l’installation d’un réseau.
- Cantal. — Une Société d’éclairage électrique a fait ses offres de services à la municipalité d’Aurillac pour installer l’éclairage dans cette ville. Cette Société a été invitée à entrer en pourparlers avec la Société du Gaz.
- La municipalité de Saint-Flour a reçu des offres concernant l’installation de l’électricité émanant de M. Bonnel, pharmacien à Saint-Chely, représentant une compagnie électrique.
- Charente. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Aubeterre.
- Un projet est à l’étude pour l’installation de l'éclairage électrique dans la commune de Sauzé-Vaussais.
- Corrèze. — La municipalité de Meymac va être appelée à nommer un nouveau concessionnaire en remplacement de M. Girardel qui se désiste.
- Côte-d’Or. — La municipalité de Larrey a reçu une proposition concernant l’installation de l’éclairage électrique.
- M. Rebourg, ingénieur électricien, a proposé à la municipalité de Chazeuil d’installer l’éclairage électrique dans la commune.
- Deux-Sèvres. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Lezay. Une société locale est en voie de
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- 406
- LA LUMIÈRE ^ÉLECTRIQUE
- Gard. — Le conseil municipal de Robiac vient d’approuver le cahier des charges pour l’éclairage électrique de la commune,
- Gironde. — Une commission municipale a été nommée à llacoque en vue de statuer sur le projet d’éclairage électrique déposé à la mairie.
- Haute-Loire. — La concession de la distribution d’énergie électrique dans la commune d’Auzon est accordée à l’Omnium régional d’électricité, dont le siège est à Lempdes.
- Haute-Marne. — La municipalité de Bourbonne a l’intention de faire installer l’électricité dans la ville.
- Haute-Vienne. — La concession de la distribution de l’énergie électrique dans la commune.
- Le conseil municipal de Vautiat a chargé le maire de traiter la question d’installation de l’éclairage électrique avec la Compagnie le Centre-Ouest.
- Indre-et-Loire. — II e$t- question d’installer l’éclairage électrique à Ballan. Une commission municipale a été nommée pour étudier le projet.
- Isère. — L’éclairage électrique va être installé à l’École des Arts industriels de Grenoble. Le devis estimatif est de 4 700 francs.
- Jura. — Le conseil municipal d’Arbois a repoussé les différentes demandes de concession et a décidé de continuer à exploiter en régie la fourniture de l’éclairage électrique.
- Loire. — La Compagnie de la Loire a présenté une demande de concession d’une distribution d énergie électrique du Chambon-Feugerolles, elle va être soumise à la municipalité.
- L’éclairage électrique va être installé aux abattoirs de Saint-Etienne.
- Les Forges et Aciéries de la marine et d’Hoirtécourt seraient sur le point de procéder à l’acquisition des usines de Rioupéroux, qui exploitent une usine hydroélectrique, dans la vallée de la Romanche, non loin de Grenoble. L’énergie électrique produite à Rioupéroux serait transportée dans la Loire, la distance ne dépassant pas aoo kilomètres.
- La municipalité dé’ Chazelles-sur-Lyon a engagé des pourparlers avec la Compagnie du gaz pour l’iuslallation de l’éclairage électrique.
- Loiret. — Une commission municipale a été nommée à Feçrières pour étudier un projet d’éclairage électrique,
- Lot. — Il est question d’installer l’éclairage électrique à Grezels.
- T. XX (2* Série)' Sà N* s2f
- Marne, — Le conseil municipal de Villers-en-Argonne a voté une subvention pour faciliter l’installation de l’éclairage électrique dans 1a commune. Le courant sera fourni par le moulin Chénot de Villers.
- Meurthe-et-Moselle. — La municipalité de Monrc-côur a émis un avis favorable à la proposition présentée par la Société Énergie et Éclairage.
- V
- Morbihan, —La ville d’Auray demande un concessionnaire pour l’éclairage électrique et la force motrice.
- Nord. — Le conseil de Ronchin a décidé de soumettre à l’enquête les trois demandes de concession de la distribution d.’énergie électrique présentées par les Sociétés Energie électrique du Nord, Electricité et Gaz du Nord et la Société Lilloise d’Eclairage électrique.
- Il est question d’installer l’éclairage électrique aux hameaux de RisquonsTout et du Besquier qui dépendent de la commune de Neuville.
- Orne. — Il est question d’installer l’électricité à l’Aigle. Une commission a été nommée pour étudier le projet.
- Pas-de-Calais. — Le conseil municipal d’Avesne-le-Comte a décidé de remettre à l’étude son projet d’installation d’une usine électrique municipale.
- Rhône. — La Société l’Energie industrielle est nommée concessionnaire de l’éclairage électrique de Haule-Rivoire.
- Un projet est à l’étude pour l’installation de l’éclairage électrique dans la commune de Bois-d’Oingt.
- Saône-et-Loire. — La municipalité de Sanvignes a approuvé la concession d’éclairage électrique accordée à la Société de la Côte-d’Or.
- Sarthe. — Des pourparlers sont engagés avec plusieurs maisons pour l’installation de l’éclairage électrique dans la commune de Sillé-le-Guillaume.
- Savoie. — La commune de Yillaroger vient de traiter avec la Société des Forces motrices de la Haute-Isère pour la fourniture du courant électrique pour tous usages.
- Seine.—Une entente a été conclue entre la Société d’Eclairage et de Force par l’Electricité et la Compagnie du Triphasé en vue de la distribution en commun, jusqu’en 1940, de l’énergie électrique dans les parties nord et nord-ouest du département de la Seine et dans la partie sud du département- de l’Oise. Ainsi se trouve résolue au mieux des intérêts des actionnaires l’utilisation de l’usine après igi4.
- Seine-Inférieure. — La municipalité de Verneuil-sur-Avre a reçu plusieurs projets intéressant l’installation
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- 26 Décembre 1942. :
- LA LUM1ÊRB ÉLECTRIQUE
- T
- 407
- de l’électricité dans la commune. Ces propositions seront examinées sous peu.
- Seine-kt-Marne. — Le conseil municipal de Montcerf .est saisi d’une demande de Concession concernant l’éclairage électrique.
- Le conseil municipal de Mairies a décidé la mise & l’étude du projet d’éclairage électrique qui lui a été soumis par une Société.
- Seine-et-Oise. — M. Maclielard, ingénieur, à Paris, est chargé d’étudier les conditions relatives à l’installation de l’éclairage électrique à Chars.
- La concession de la fourniture d’énergie électrique de l’Etang-la-Ville est accordée à la Société d’électricité de Saint-Germain-en-Laye.
- Somme. — La commission départementale d’Amiens a décidé d’ajourner l’adjudication concernant l'installation de l’éclairage électrique aux Ecoles normales afin de faire, appel au plus grand nombre d’adjudicataires possible.
- Ta.rn-et-Gab.onne. — Le conseil municipal de Monclar-de-Quercy a décidé de faire installer l’éclairage électrique dans cette commune.
- Var. — Le maire de. Taradeau est chargé de discuter les conditions concernant l’installation de l'éclairage électrique.
- Vaucluse. — Le conseil municipal d’Avignon a donné un avis favorable à la demande formée pap M. Ducoiii-mun, directeur de la Société Avignonnaise d’Électricité, tendant à être autorisé à établir une ligne de distribution d’énergie électrique à tous usages sur le territoire de la commune.
- Suisse. — Le conseil municipal de Coire a l’intention de faire construire une usine hydro-électrique près de Molumes; le devis prévoit une dépense de 2 970000 fr.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Angleterre. — La Compagnie anglaise Marconi a adressé à ses actionnaires la circulaire suivante :
- M. Marconi, en rentrant à Londres, a été mis au courant de diverses déclarations qui ont été faites ces temps derniers et de l’opinion qui a été émise que le système à ondes continues détrônerait à l’avenir le système à étincelles.
- Comme ces déclarations et cette opinion sont de nature à jeter le trouble parmi les actionnaires et à les induire en erreur, nous vous informons que M. Marconi, en personne, a essayé le système à ondes continues, il y a plusieurs années et l’a expérimenté pendant la plus'
- grande partie de l’année 1897 ^ 1® station de Poldhu. Ces expériences lui permirent de se rendre oompte des avantages et des inconvénients du système à ondes continues, et le conduisirent à un compromis entre ce système et le système à étincelles par la combinaison de ce qu’il y a de meilleur dans chucun d’eux. Ceci amena des changements matériels dans son système pour le travail de longue distance et en 1907 il fit breveter de nouveaux et importants perfectionnements auxquels sont dus principalement les progrès accomplis depuis en télégraphie sans fil à longue distance.
- Il est surprenant que ces inventions qui modifient matériellement le système à étincelles soient si peu connues, malgré les conférences faites par M. Marconi à la Royal Institution, les i3 mars 1908 et a juin 1911, à Stockholm en 1909, lorsqu’il reçut le prix Nobel, et le 17 avril 1912 devant la New-York Electrical Society, Où il a exposé de quelle manière il utilisait les ondes continues et semi-continues et comment il éliminait l’étincelle.
- Pérou. — Le Bulletin' de l'Union Panaméricaine annonce que l’on a soumis au congrès du Pérou un projet de loi portant ouverture'd’un crédit de 17 750livres sterling, en vue de l’installation de deux stations de télégraphie sans fil ; l’une, sur la côte nord, et l’autre, sur la côte sud du pays.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- La ville de Compiègne met au concours la transformation de l’usine élévatoire des eaux de la ville de Compiègne.
- Cette transformation consiste dans l’installation d’une turbine hydraulique d’une puissance d’environ 70 chevaux effectifs, de groupes moteurs électriques, pompes, centrifuges à haute et basse pression, de trois moteurs thermiques d’une puissance effe'etive de 75 chevaux chacun et de dynamos génératrices de courant continu à 480 volts et des transmissions mécaniques et électriques nécessaires au fonctionnement de l’ensemble de i’instal-lation.
- Les concurrents qui désirent prendre part h ce concours doivent en adresser la demande, par lettre recommandée, à M. le maire de Compiègne, avant le 20 janvier et joindre à cette demande les pièces ci-après :
- i° Une déclaration écrite indiquant leur intention de soumissionner et faisant connaître les nom, prénoms, qualités et domicile du candidat ;
- „ 20 Une note indiquant le lieu, la date, la nature et l’importance des travaux exécutés par le candidat ou à l’exécution desquels il a concouru, l’emploi qu’il occupait dans chacune des entreprises auxquelles il a colla-
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- 408 LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XX (2* Série).52,
- boré, ainsi que les «oms, qualités et domiciles des hommes de l’art sous la direction desquels ces travaux ont été exécutes. Les certificats délivrés par ces hommes de l’art peuvent être joints à la note.
- Les demandes, accompagnées des pièces mentionnées ci-dessus, seront adressées franco à M. le maire de Compïègne et elles devront lui parvenir avant le 20 janvier, à 6 heures du soir, terme de rigueur.
- La liste des personnes admises à concourir sera arrêtée par le conseil municipal de la ville de Compiègne.
- Les personnes admises à prendre part au concours seront avisées ultérieurement et directement, par lettre recommandée, de leur admission et recevront à ce moment le devis-programme du concours.
- , Les pièces remises par les personnes non admises leur seront renvoyées, avec l’avis que leur demande n'a pas été accueillie.
- *
- * «
- La ville de Châlons-sur-Marne met au concours l’installation d’une pompe à commande électrique dans le deuxième puits foré établi près de l’usine des Eaux.
- Date de production des^projcts, icr mars igi3.
- Demander le programme-concours à la mairie.
- .. BELGIQUE
- Le i5 janvier, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, réparation et transformation de récepteurs Morse et fourniture de commutateurs combinés avec annonciateurs à clapet et de tableaux d’annonciateurs à clapet pour l’administration des télégraphes (oahier des charges spécial n° 3609). Soumissions recommandées le 11 janvier.
- *
- * ¥
- Le.i5 janvier, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture d’appareils et d’accessoires pour l’administration des télégraphes (cahier des charges spécial n° 36i3) : 1e1' lot, commutateurs à manette, fiches en ébonitè, fourches pour téléphone, sonneries supplémentaires, etc. ; — 20 lot, boutons d’appel, commutateurs à deux directions, électro-graduateurs, manipulateurs Morse, parleurs, récepteurs Morse, etc.; — 3* lot, annonciateurs américains, commutateurs à lames; — 4e lot; tableaux d’annonciateurs à clapet; — 5e lot, tubes avec fil fusible. Soumissions recommandées le 11 janvier.
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- 28 Décembre 1912. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Distribution d’eau de la commune d’Ixel-
- les...................................... 24
- La commande électrique des machines à coudre. —K. Heumann. — Elektrotechnische Zeitschrift, 12 septembre 1912................. 84
- Le tamponnage des laminoirs, etc. — L. Greplet. *
- Voir Usines génératrices.
- Une Application imprévue de l’èlectro-ai-mant de levage.............................,. 127
- Riveuse transportable électro-hydraulique........................................... 280
- BIBLIOGRAPHIE
- La théorie corpusculaire de Vélectricité. Les électrons et les ions, par Paul Drumaux. —
- Préface de M. Eric Gérard. — Un vol. in-8° de 166 pages avec 5 figures. — Gauthier-Villars, éditeurs, Paris.
- — Prix : broché, 3 fr. 75................ 58
- Introduction à l’étude de la spectrochimie, par G. Urbain, professeur de chimie à la Sorbonne. — i volume in-8° de 248 pages, avec 70 figures dans le texte etgplanches. — A. Hermann et fils, éditeur, Paris.
- — Prix : relié, 10 francs.................. 124
- jÉtude raisonnée de Vaéroplane et description critique des modèles actuels, par J. Bordeaux, ancien élève de l'Ecole polytechnique, avec une préface de M. Laurent Séguin. — 1 volume de 498 p. avec 17.1 figures. — Gauthier-Villars, éditeur, Paris. — Prix : broché, i5 francs.................... 125
- Eclairage et applications de l’Energie Elec-
- trique aux usages domestiques. — G. Geiger. — H. Desforges, éditeur, Paris. — Prix : broché, 2 francs............................. 211
- Les machines asynchrones (lre partie)
- Machines d’induction : théorie, calcul, construction et fonctionnement, par E. Arnold et J.-L. Lacour, en collaboration avec A. Fraenckel ; traduction française de GastonDermine et Marie-Louis Paget. — Ch. Delacrave, éditeur, Paris. — Prix : 22 francs...... .................... 276
- Le mouvement des membranes et des fils flexibles, par L. Roy...................... 277
- Les canalisations isolées, par J. Grosselin, ingénieur civil des Mines. (Conférences faites à l’École supérieure d’Electricité. ) — 1 volume in-8° de 96 pages, 26 figures et 2 planches. — Gauthier-Villars, éditeur, Paris. — Prix, broché : 3 fr. 75 .......... 314
- DIVERS
- Le Comité International d’Electrotechnique. — C. Le Maistre. — Elektrotechnische Zeitschrift, 10 octobre 1912........................ 247
- Ier. Congrès international d’Electrocul-ture.........................................57, 275
- Le développement des applications de l’électricité dans l’Amérique du Sud.— W. Schmidt. — Elektrotechnische Zeitschrift, t. II, 26 septembre et 3 octobre 1912................................... i55
- L'alimentation de Madrid en énergie électrique. — H. Bindemann. — Elektrotechnische Zeit-chrift, 5 septembre 1912.....................«. 82
- Les installations électriques de la Société minière «El Guindo » à La Carolina (Espagne)...................................... 90
- Les installations électriques de la ville de Rome (à suivre)......................345, 377
- La question des tarifs. — J. Simey..... 299
- Un anniversaire industriel. — 5oe anniversaire de la fondation de la Maison Wolf.. 344
- Une enquête scientifique sur les niagaras électriques. — Comptes ltcncTus, Ï5 novembre 1912.........................'........... 34o
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XX (2* Série). — 52
- "410
- L’enseignement du iroid............. 249
- Les nouveaux développements des écoles techniques de Grenoble.
- I,‘école de papeterie.........;..... 248
- Le nouvel institut électrotechnique de l'Université de Grenoble........................................... 24g
- Liste des brevets français (Supplément), 25
- 25i, 3i5, 349, 379
- ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
- Nouvelle lampe à vapeurs métalliques. — M. Wolfke. — Eleklrotecknische Zeitschrift, 5 septembre 1912.................................... 16
- Sur la température des sources de lumière. — H. Buisson et Ch. Fabry. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 20 mai 1912........... 76
- Les recherches sur le rayonnement des sources lumineuses artificielles. — Elektrotech-nische Zeitschrift, 29 août 1912............... 76
- Appareil pour la distillation rapide du mer-
- cure dans le vide. — L. Dunoyer. — Comptes Rendus del' Académie des Sciences, 20 mai 191a.80 L’éclairage électrique à Madagascar. 123 Sur des phénomènes de pseudo-résonance électrique. — G. Claude. — Comptes Rendus,
- 11 novembre 1912....................... 270
- Disposition pour former l’arc voltaïque dans les lampes à arc avec des électrodes parallèles. — Gesellschaft für Verwertung technischer Patente. — Brevet n°433 283, demandé le 3o juin 1911......................> .. 87
- ÉLECTROCHIMIE ET ÉLECTROMÉTALLURGIE
- La galvanoplastie du nickel sous de grandes épaisseurs; étamage et zincage. — A. Hol-lard. — Bulletin de la Société d'Encouragement pour
- l’industrie nationale, juillet 1912.......... 122
- Sur la polarisation des électrodes. — A Brochet. — Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 29 juillet 1912............................... 180
- Le 8e congrès international de chimie appliquée. — F. Loppé..........:......... 34i
- Aperçu sur l’état actuel et les tendances de l'Electrochimie et de l’Electrométallurgie. — A. Coutàgne.............................. 398
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- A qui appartiennent les colonnes montantes (jugement du tribunal civil de la Seine du 25 juillet 1911). — P. Bougault.... 5i
- Décret du 7 septembre 1912 modifiant le décret du 17 octobre 1907 portant fixation des redevances pour l’occupation du domaine public par les entreprises de distribution d’énergie électrique.................. 61
- Décret du 6 septembre 1912 modifiant le décret du 17 octobre 1907 concernant le ser-
- vice du contrôle des distributions d’énergie ..................................... 62
- Commentaire des nouveaux décrets relatifs aux tarifs des droits de voirie et des droits de
- contrôle. —-P. Bougault................. 182
- La réglementation de l’emploi de l’électricité dans les mines en Belgique......... 210
- Remarques pratiques sur le nouvel aspect dès permissions de voirie, défini par la circulaire ministérielle du 1er octobre 1912. — P. Bougault.......................... 371
- MACHINES
- Les courants de mise en circuit dans les transformateurs avec tôles d’alliages. — D. Yensen.— Eleklrotecknische'Zeitschrift, 26 septembre 1912......................................... 44
- Sur le réglage des moteui's à courant continu.— J. Simey.................................. i63
- Les moteurs à collecteur a courants alternatifs. — M. Latour....................... UJ9
- Nouvelle méthode pour la détermination des pertes à vide d’une machine. — A. Ytterberg. — Eleklrotecknische Zeitschrift, 7 novembre 1912. 4oi
- Système pour le réglage de la vitesse des
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- 28, Décembre 1912.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 411
- moteurs polyphasés à collecteur à caractéristique shunt. —Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — N° 437 166 demandé le
- 10 février 1911............................. 88
- Alternateur à deux collecteurs. — Brown, Boveri et Cie. — Demandé le 9 janvier 1912;
- n° 438 835.................................. 186
- Procédé de compoundage des moteurs alimentés au moyen d’un couplage Léonard. — N# 443 744» demandé le 21 juillet 1911, par la Société
- Alsacienne de Constructions Mécaniques. . .. 212
- Procédé pour la régulation et la stabilisation du champ des génératrices à collecteur auto excitatrices, pour courant continu ou alternatif. — N° 440 287, demandé le 17 février 1912, par la Société Sieméns-Schuckert............ ai3
- Dispositif pour empêcher Tauto-excitation des moteurs-série triphasés. *— N® 440 199, demandé le i5 février 1912 par la Société Siemens-Schuc-kert....................................... 214
- Enroulement compensateur en court-circuit pour moteur monophasé séi'ie à collecteur. — Brevet n° 437 943, demandé le i°*' mars 1912 par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques a Belfort.. .... :.ts, . .................... 2i5
- Procédé pour supprimer l’influence du magnétisme rémanent dans les machines électriques. — Société Alsacienne de Constructions mécaniques. — N° 443 671, demandé le 19 juillet 1911...................................... 217
- MESURES
- Les résultats des travaux de la « Physika-lisch-Technische Reichsanstalt » en 1911. — Elektrotechnische Zeitschrift, i5 août 1912. 204
- Sur un galvanomètre amorti à aimant mobile.'— Ch. Fèry. — Comptes Rendus, 18 novembre 1912........................................ 3o5
- Mesure de l’équilibre des circuits téléphoniques. — B. Gati.
- Yoir Télégraphie et Téléphonie.
- Appareils de mesures électriques à induction thermique. — Brevet n° 437 724, demandé le 24 février 1911 par MM. Réné Darmezin et Félix Pellin..................................... 216
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Soixante ans de télégraphie sous-marine. — M. Hoscher. — Elektroiechnische Zeitschrift, 27 juin 1912..................................... 85
- Mesure de l’équilibre des circuits téléphoniques. — Bêla Gati. — Annales des Postes, Télégraphes, Téléphones, septembre 1912......... 270
- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE SANS FIL
- Appareils à haute fréquence pour la télégraphie et la téléphonie sans fils. — W. Alexan-derson. — Elektrotechnische Zeitschrift, 27 juin 1912..................................... i52
- La conférence internationale de l’heure. — J. Reyval............................... >77
- Remarques sur les essais du matériel'destiné à un poste radiotélègraphique à l'êso-nance. —‘ P. Bouvier..................... ig5
- La génération industrielle a haute fréquence. — M. Latour. — Voir Lumière Electrique, 22 juin 1912.......................... 227
- Les perturbations atmosphériques en télé-
- graphie sans fil. — Dr Mcrsler. — Elektrotechnische Zeitschrift, 3i octobre 1912.................... 3o6
- Le budget de la Télégraphie sans fil.. . 309
- Le budget de la Télégraphié sans fil. — G. Isaacs....................................... 376
- Sur la réception d’antennes au ras du sol. — E. Rothé. — Comptes Rendus, 25 novembre 1912. 34o
- Dispositif de contrôle pour l’épreuve des détecteurs à solides. — Camille Tissot et Félix Pellin. — N° 437 285, demandé le i3 février 1911. 89
- Récepteur radiotélègraphique pour télégraphie et téléphonie sans fil. — Félix Pellin. —
- N® 438 816, demandé le 2.4 mars 1911, , 126 »
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- 412 LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XX (2‘Série).—N* 52.
- THEORIES ET GÉNÉRALITÉS
- Sur le phénomène de Voila et la théorie de Nernst. ~— J. Villey. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 20 mai 1912.....;..., ?5
- Effet de la trempe sur la résistance électrique des bronzes et des laitons. — M. Porte-vin. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, séance du 19 août 1912.................. 180
- Sur les propriétés électriques des alliages Cu - Zn. — Ij. Norsa. — Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, 29 juillet 1912............... 181
- Réalisation du mouvement circulaire uniforme par action périodique synchronisante.
- — A. Guillet. — Comptes Rendus de VAcadémie des
- Sciences, 5 août 1912.................... 181
- Sur l’absorption des projections l'adioac-tives et sur l’ionisation qu’elles produisent.
- — L. Wertenstein. — Comptes Rendus de l’Académie
- des Sciences, séance du 19 août 1912..... 2o3
- Sur les mobilités des atomes-ions radioactifs dans les gaz. — S. Ratner. — Comptes Rendus de VAcadémie des Sciences, séance du 19 août T912. 204
- Recherches, sur l’hystérésis magnétique. — F. Holm. — Zeitschrift des Vereines Deuischer Inge-nieure, 26 octobre 1912........................... 244
- Variation de la force électromotricè par le mouvement' de l’électrolyte. — St. Procopiu. — Annales scientifiques de l’Université de Jassy, tome VII, 3° fasc., 1912........................246, 249
- Conductibilité intermittente des minces couches diélectriques. — E. Branly. — Cvmptes Rendus, 11 novembre 1912................ 268
- Sur l’action simultanée de la pesanteur et du champ magnétique uniforme sur un gaz ionisé. — Gouy. — Comptes Rendus, 25 novembre 1912....... ....................... . 33g
- Etude sur la réalisation des grandes vitesses angulaire^ (à suivre.) —M. Leblanc... .355, 387
- Sur l’ionisation de l’air par l’arc au mercu-
- re sous quartz. — L. et E. Bloch. — Comptes Rendus, 25 novembre.......................... 3;o
- L’avenir de l’électricité. — R. Chassériaud. Consultations de MM.
- Leblanc (M.), Labour (H.)............... 323
- Barbillion, Arno (R.), Latour (M.), Grosse-
- lin ........................... ................. 359
- Joly, Mazen............................. 3g5
- TRACTION
- Chronique de traction électrique : Les poids lourds électriques. — J. Simey................ iï
- • Essais de traction monophasée des chemins de fer du Midi. — J. Simey.................... 99
- L’électrification des chemins de fer de Rju-kanfos (Suite et fin). — F. Marguerre... .35, 131
- L’électrification des chemins de fer vicinaux de Budapest (Suite et fin). — J. Fischer de Tovaros.'.............................67, 109
- Conduite des véhicules avec équipements
- électriques C. M. B. — J.-H. Jacobsen.... 142
- La traction électrique en Italie. — A. Reis-set....................................... 207
- L’électrification des lignes de banlieue de ''l’Ouest-Etat, — J. Simey.
- Nécessité de l’électrification.............. 259
- Les transformations de la gare Saint-Lazare... 327
- L électrification du réseau de Tramways de la Compagnie générale des Omnibus de Paris. — J. Simey............................. 272
- L’électrification des lignes de chemins de fer de la ceinture et de la banlieue de Bruxelles (à suivre). — J. Oarlier.............. 332
- Le railophone. — H. de Kramer. — Elektro-technisclie Zeitschrift, 21 novembre 1912....... 33g
- La longueur des trains électriques.......... 4°4
- Procédé de récupération, en traction monophasée. — Ateliers de constructions électriques du Nord et de l'Est. — N° 429 388, demandé le 16 juillet 1910.................................... 277
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- 2$ Décembre 1912: X
- LA LUMIÈRE, ÉLECTRIQUE:
- ' v-' :va ;-*:>.'?t? 0 v —1 '!,KT-l>'*
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Transformateur de courant continu. — J.-H.
- Jacobsen...................................... 7
- Les condensateurs électrolytiques et leur emploi pour supprimer les étincelles de rupture. — K. Siegl. — Elektrotechnische Zeitschrift,
- 29 août 191»................................ 81
- Les oscillations dans les réseaux électriques. — G; Faocioli. — Proceedings ofthe ,American Institute of Electrical Engineers, tome XXX, 1911, p. 1621-1668, d'après VElektrotechnische Zeitschrift,
- 3 octobre 1912............................. 122
- Coupe-circuit pour canalisations à haute tension. — Société Brown, Boveri et Cio. — N° 438 689, demandé le 5 janvier 1912....... 126
- Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France. — J. Rey-
- val.....................;.........23i, 263, 291
- Deux procédés pour la transformation des courants triphasés en diphasés. — J. Si-mey.....‘................................. 242
- Nouvelles consoles-supports en tôle d’acier emboutie pour trolleys, système ArbeL. 279
- Chronique de transmission et distribution. Canalisations souterraines à haute tension. — B. Da Costa. — Bulletin de la Société internationale des Electriciens, avril 1912........ 36a
- USINES GÉNÉRATRICES
- Le tamponnage des laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L'organisation rationnelle des Centrales à gaz. — I*. Creplet. — Bulletin de l’Association des Ingénieurs électriciens (Montefiore), mars 1912........18, 44
- Une centrale électrique à Pékin.. .... 92
- Essais d’un turbo-alternateur de 1 OOO kilowatts après dix années de fonctionne-
- ment................................. 2,8
- Turbodynamos de 30 000 chevaux... 3i3
- Les filtres à air et les turbo-gènéra-
- teui's................................ 250
- RENSEIGNEMENTS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIAUX
- Etudes économiques : 28, 5g, 92, 157,188, 219,
- 252, 283, 3x5, 347» 38o Renseignements commerciaux : 29, 60, g3, 127, i5g, 190, 221, a54, 284, 3i6, 349) 38i, 4°5
- Nouvelles Sociétés: 32, 64,96, 160, 223, 287,
- 3i8, 351, 383
- Adjudications : 32,64, 96, 128, 160, 192, 224, 256,
- 288,3ig,35i, 384, 4<>7
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. ti (2* Série).— H» 52;
- TABLE DES AUTEURS
- A
- Alexanderson (W.). — Appareils à haute fréquence pour la télégraphie et la téléphonie sans fils........................ . . i5a
- B
- Barbillion..................................248
- Bêla Gati. — Mesure de l’équilibre des circuits téléphoniques. . ... 270
- Bindemann (H.). — L’alimentation de Madrid
- en énergie électrique ...... 82
- Bloch (L. et E.). — Sur l’ionisation de l’air
- par l’arc au mercure sous quartz . . 370
- Bougault (P.). — A qui appartiennent les colonnes montantes. (Jugemènt du Tribunal civil de la Seine du 25 juillet
- I911 •).............................5l
- Commentaire des nouveaux décrets relatifs aux tarifs des droits de voirie et des droits decontrôle. . . . . 182
- Remarques pratiques sur le nouvel aspect des permissions de voirie, défini par la circulaire ministérièlle du ieroctobre 1912.............................371
- Bouvier (P.). —Remarques sur les essais du matériel destiné à un poste radiotélé-graphique à résonance . . . . . 19b
- Branly (E.). — Conductibilité intermittente
- des minces couches diélectriques . . 268
- Brochet (À.). — Sur la polarisation des électrodes.........................................180
- Buisson (H.) et Fabry (Ch.). — Sur la température des sources de lumière ... 76
- G
- CXrlier (J,). — L’électrification des lignes de chemins de fer de la ceinture et de la banlieue de Bruxelles (à suivre). . 332
- Chassériâüd (R.). —L’avenir de l’électricité'
- {à suivre). Consultations de MM.
- Leblanc (M.).................. . 323
- Labour (H.)................... . 326
- Barbillion.........................359
- Arno (R.).................. . . 3Go
- Latour (M.) . . . : . . . . 36o
- Grosselin .......................361
- Joly (L.)..........................3g5
- Mazen ........................... 397
- Claude (G.). —Sur[des phénomènes de pseudorésonance électrique . . . . . . 270
- Coutagne (A.). — Aperçu sur l’état actuel et les tendances de l’électrochimie et de l’électrométallurgie.........................3y8
- Creplet(L.). — Le tamponnage des.laminoirs, machines d’extraction et stations centrales. L’organisation rationnelle des centrales à gaz..........................18, 44
- D
- Da Costa (B.). — Chronique de transmission pt distribution. Canalisations souterraines à haute tension ....... 862
- Darmezin (R.). — Voirp. 216.
- Dunoyer (L.). —Appareil pour la distillation
- rapide du mercure dans le vide. . . 80
- F
- Fabry (Cii.). — Voir Buisson (H.) .... 76
- Faccioli (G.). — Les oscillations dans les réseaux électriques........................122
- FÉry (Cii.). — Sur un galvanomètre amorti à
- aimant mobile.........................3o5
- Fischer de Tovaros (J.). — L’électrification des chemins de fer vicinaux de Budapest (suite et fin) (voir Lumière Electrique 7 septembre 1912). .. . 67, 109
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- 28 Décembre-1912. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- G
- Gouy. — Sur. l’action simultanée de la pesanteur et du champ magnétique uniforme sur un gaz ionisé ..... 33g
- Guillet (A.). — Réalisation du mouvement circulaire uniforme par action périodique synchronisante..................181
- t*
- H
- Heumann (K.). — La commande électrique des
- machines à coudre....................84
- Mollard (A.). — La galvanoplastie du nickel sous de grandes épaisseurs; étamage
- et zincage................................
- Holm (F.). — Recherches sur {'hystérésis
- magnétique...........................244
- I
- Isaacs (G.). — Le budget de la [télégraphie
- sans fil...............................3y6
- J
- M
- * é *
- Marguerre (F.). — L’électrification des chemins de fer de Rjukanfos. (Voir Lumière Electrique, 28 septembre. [Suite et fin.). ...............................35, i3i
- Mariage. — Voir page 272.
- Mosler (D.). — Les perturbations atmosphériques en télégraphie sans fil . . . 3o6
- N
- Norsa (L.). — Sur les propriétés électriques
- des alliages Cu-Zn. ..................181
- P
- Pellin (F.). — Récepteur radiotélégraphique
- pour télégraphie et téléphonie sans fil. 126 Voir Tissot et Darmezin.
- Portevin (M.). — Effet de la trempe sur la résistance électrique des bronzes et des laitons..................................180
- Procopiu (St.). — Variation de la force élec-tromotrice par le mouvement de l’électrolyte................................ 246, 249
- Jacobsen (J.-II.). — Transformateur de courant continu...............................7
- Conduite des véhicules avec équipement électrique C. M. B..........142
- K
- Krameh (II. de). — Le railophonc. . . . 33g
- L
- Latour (M.). — Les moteurs à collecteur à
- courants alternatifs. . . . . . . 199
- La génération industrielle des courants à haute fréquence. . . . .. 227
- Leblanc (M.). — Etude sur la réalisation des grandes vitesses angulaires [à suivre). . ....................... 355, 387
- Le Maistre (G.). — Le Comité international
- d’électrotechnique....................247
- Loppé (F.). — Le 8e congrès international de
- chimie appliquée......................341
- R
- Ratner (S.). — Sur les mobilités des atomes-
- ions radio-actifs dans les gaz . . . 204
- Reisset (A.). — La traction électrique en Italie.......................................207
- Reyval (J.). — La Conférence internationale
- de l’heure.............................177
- Une grande distribution d’énergie
- électrique dans le Nord de la France.
- 231, 263, 291
- Rosciier (M.). — Soixante ans de télégraphie
- sous-marine..................85
- Rothé (E.). — Sur la réception d’antennes au
- ras du sol. .......... 34o
- S
- Schmidt (W.). — Le développement des applications de l’électricité dans l’Amérique du Sud...................i55
- Siegl (K.). — Les condensateurs clcctrolyti-ques et leur emploi pour supprimer les étincelles de rupture. . . . . . 81
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Simey (J.). — Chronique de la traction électrique : Les poids lourds électriques. 11 Essais de traction monophasée des
- chemins de fer du Midi........99
- Sur le réglage des moteurs à courant continu ; ........ i63
- Deux procédés pour la transformation des courants triphasés en diphasés. 242 L’électrification des lignes de banlieue de l’Ouest-Etat :
- Nécessité de l’électrification. .. . 259
- L’électrification du réseau de tramways de la Compagnie générale des
- Omnibus de Paris..........................272
- Les transformations de la gare Saint-
- Lazare.................................. 327
- La question des tarifs.................299
- ï
- Tissot (G.) et Pellin (F.). — Dispositif de contrôle pour l’épreuve des détecteurs à solides................................89
- V
- Villey (J). — Sur le phénomène de Volta
- et la théorie de Nernst............. 75,
- w
- Webtenstein (L.). — Sur l’absorption dés projections radio-actives et sur l’ionisation qu’elles produisent. . . . . 2o3
- Wolfke (M.). — Nouvelle lampe à vapeurs
- métalliques. ., ....... . 16
- Y
- Yensen (D.). — Les courants de mise en circuit dans les transformateurs avec
- tôles d’alliages..................... 44
- Ytterbeiig (A.). — Nouvelle méthode pour la détermination des pertes à vide d’une machine.................................401
- P ABU. — IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RU B CAUSETTE.
- Le Gérant J.-B. Nouet .
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