La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
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- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. d’ARSONVAL
- PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, MEMBRE DE L’rNSTJTUT
- A. BLONDEL Eric GÉRARD M. LEBLANC
- INGÉN. EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES, DIRECTEUR DE L’iNSTITUT ANCIEN PROFESSEUR A
- pr a l’école dés ponts et chaussées électrotecilntque montefiore i/école supérieure des mines
- G. LIPPMANN D. MONNIER H. POINCARÉ + A. WITZ
- PROFESSEUR A LA SORBONNE, PROFESSEUR A l/ÉCOLE CENTRALE MEMBRE I)E l’ACADÉMIE DES SCIENCES Dn DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES MEMBRE DE L’iNSTITUT DES ARTS ET MANUFACTURES ET DE L’ACADEMIE FRANÇAISE DE LILLE, MEMBRE CORR1 DE L’iNSTITUT
- DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF :
- R. de BAILLEHACHE, Ingénieur des Arts et Manufactures, Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d’Electhiiité.
- TOME XXII (a- Série)
- 2e TRIMESTRE 191 3
- ADMINISTRATION et RÉDACTION
- l4a» RUE DE RENNES, l4a
- PARIS, VIe
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- Trente-cinquième année. SaMËDI 5 AVRIL I9i3. Tome XXII («• eérle). — N’ 14
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE)
- EDITORIAL............................. 5
- Chronique Industrielle.................... 7
- Traction.
- M. Latour. — Les moteurs de traction à
- courant monophasé......................... io
- Extraits des publications
- R.-G. Hochstein. — L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte.................................... ’7
- Moyens pratiques pour remédier aux bruits parasites dans les récepteurs téléphoniques, occasionnés par des tramways à courants
- alternatifs . .. ...................... 18
- Nouveau câble téléphonique sous-marin entre
- Marseille et Alger.'. .................. 19
- K. Dut et J. Riegeii.— Emploi d’un conden-
- sateur comme récepteur téléphonique haut-
- parleur................................... HJ
- Nouveau parafoudre à vide pour lignes à simple fil..................................... 20
- Variétés
- L’importance des usines d’électricité publiques
- dans la vie économique en Allemagne, par M. le Dr-lng. G. Siegel.................. 20
- Divers
- La médaille d’or Elliott Cresson........... 27
- Le tricentenaire des logarithmes népériens et
- de leur inventeur........................ 27
- Etudes et Nouvelles Economiques............ 28
- Renseignements Commerciaux................. 3o
- Adj udioations........................... 31
- Informations............................... 32
- EDITORIAL
- M. Marins Latouk a présenté le 5 mars dernier, à la Société Internationale des Electriciens, une étude très intéressante sur les moteurs de traction à courant monophasé. Cette communication comportait des considérations mécaniques sur les locomotives, ainsi que des considérations sur les lignes de contact.
- Un détail assez curieux que l’auteur a signalé est que l’attaque paè l’intermédiaire de ressorts dans les locomotives monophasées peut avoir une répercussion favorable sur le cos 9 des moteurs.
- Au point de vue des lignes, M, Latour a insisté sur le fait que l’expérience a nettement prouvé que ce sont les lignes les plus simples qui tendent de plus en plus à être
- préférées, et qu’il doit y avoir enfin une relation entre le pantographe choisi et le lype de ligne adopté. Plus une ligne est rigide, plus l’archet doit être souple, et inversement.
- L’objet de l’article que nous donnons ici (p. 10) est une étude comparative sur les différents types de moteurs qui ont été utilisés sur différentes lignes à courant monophasé. M. Latour insiste sur la supériorité que présente le moteur-série avec champ local de commutation pour la fréquence de i5 périodes par seconde employée par la Compagnie des Chemins de fer du Midi, alors que les moteurs à répulsion, et en particulier le moteur à répulsion compensée, doivent être préférés aux fréquences plus élevées. Le choix du type de moteur à employer est, en
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T XXII (2» Série). — N° 14.
- effet, lié intimement à la valeur numérique de la fréquence utilisée.
- M. Latour fait encore observer que le freinage est facile à obtenir avec les moteurs monophasés, puisque le moteur-série peut débiLer sur des rhéostats, et que le moteur à répulsion compensé s’excite de lui-même à grande vitesse.
- Bien que les installations de nombreuses industries plus anciennes que l’industrie électrique, telles que l’industrie minière, l'industrie métallurgique, les industries chimiques et textiles, etc., représentent des capitaux beaucoup plus importants que l’industrie électrique et qu’elles lui soient supérieures aussi bien par le nombre et la valeur de leurs produits que par la valeur des matières premières et des produits accessoires qu’elles consomment, il n’existe peut-être pas une autre industrie ayant, au même point que l’industrie électrique, des rapports aussi importants avec les autres branches industrielles ou possédant dans sa structure économique des ramifications aussi nombreuses et aussi variées.
- Ces considérations ont été mises en relief d’une manière frappante au cours d’une conférence très documentée que M. le Dr. Ing. G. Siegel a faite récemment à l’AUgemeine Elektrizitâts Gesellschaft sur l'importance des usines d'électricité publiques dans la vie économique en Allemagne.
- L’exposé de l’auteur (p. 20) est loin de présenter un caractère exclusivement allemand. Sans doute, en le lisant, 011 acquerra des idées précises sur le développement de l’industrie électrique dans un pays qui possède deux des cinq plus grandes Sociétés de constructions électriques du monde (*), mais les considérations que l’auteur met en évidence ont une portée générale.
- M. Siegel insiste aussi sur ce fait que les grandes fabriques de locomobiles et de chaudières ont tout intérêt, contrairement à ce qu’on pourrait supposer à première vue, à la création des grosses stations centrales qui fendent de plus en plus à faire disparaître les stations de faible ou de moyenne importance. Les houillères elles-mêmes, pour qui
- (!) Voir ci-après « Chronique Industrielle », page y.
- le charbon est si peu coûteux, ont parfois avantage, dans les périodes de forte activité commerciale, à vendre leur charbon, même s’il est de qualité inférieure, plutôt que de le brûler pour fabriquer leur énergie électrique; elles peuvent trouver un bénéfice à acheter leur courant à ces grandes centrales publiques qui emploient des valeurs économiques autrefois perdues, comme les gaz des hauts fourneaux et des fours à coke, les chutes d’eau ou même les tourbières.
- Un autre point intéressant à noter est que, sur le capital-installation de 2 700 000 000 de fi ancs que représentaient, il y a deux ans, les centrales publiques allemandes, un tiers de cette somme a été fourni par l’Etat.
- M. Siegel dit encore de ne pas concevoir de trop grandes espérances quant, à l’utilisation des forces hydrauliques, en raison de l’énormité des capitaux qu’il faut engager pour rendre ces ressources productives. Cette opinion s’explique parfaitement au point de vue allemand, c’est-à-dire dans un pays où les mines de charbon abondent et oii l’argent est assez rare, mais en France, où les achats de houille à l’étranger dépassent annuellement 4°o millions de francs, il serait regrettable qu’on partageât la même manière de voir. C’est cette dépense, en effet, qui est, comme l’a dit M. Goy au Sénat, le 28 février dernier, lors de la discussion du projet de loi relatif aux usines hydrauliques, « une des causes qui tendent à restreindre notre développement économique et industriel ». Nous ne devons pas oublier que nous possédons en France une richesse en houille blanche, c’est-à-dire une richesse permanente, de ySooooo kilowatts environ, qui permettrait de distribuer en moyenne 1 kilowatt par 5 habitants.
- Liexploitation communale des stations centrales électriques en Egypte offrait des difficultés particulières que M. R.-G. IIochsteiïs a mis nettement en évidence et que le Gouvernement Egyptien a heureusement résolues.
- Signalons enfin que le 3i mars, l’Académie des Sciences a décerné le prix Francœur à M. Claude, Membre-adjoint du Bureau des Longitudes, « pour l’ensemble de ses travaux ».
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Statistique des chemins de fer électriques aux Etats-Unis. — Elektroteshnik und Maschinen-bau, a mars 1913.
- Le nombre des entreprises de chemins de fer électriques aux Etats-Unis s’élevait au début de 1912, à 1 209, avec une longueur exploitée de 67 65o kilomètres (contre 64 000 kilomètres en 1911)- Le nombre des voitures motrices s’élevait à 91 4^7 (contre 89600 en 19U).
- Le capital engagé (sans compter les obligations) atteignait 28,5 milliards de couronnes (contre 27,7 milliards de couronnes en 1911). Le produit net de ces entreprises s’est chiffré en 1911 par 1 milliard de couronnes. En 1912, il a été construit 1 020 kilomètres de lignes nouvelles, contre 1 900 kilomètres
- en 1911, 2240 kilomètres en 1910 et 1 435 kilomètres èn 1909; il y a donc un recul sensible dans la construction des lignes. L’Etat de New-York vient en tète avec 7 600 kilomètres, dont i5o kilomètres de lignes nouvelles. Le nombre des voitures motrices mises en circulation a progressé de 4 io5 en 1911a 6000 en 1912.
- Les cinq plus importantes sociétés de constructions électriques du monde. — Electrical Revie»’, 22 mars 1913, d’après le Wall Street Journal.
- Les résultats financiers des cinq plus importantes Sociétés de constructions électriques du monde pendant l’exercice 1911 ont été les suivants (en 1 000 dollars) :
- Tableau 1
- RECETTES BRUTES CAPITAL ACTIONS DETTE OBLIGATOIRE RÉSERVES CAPITAL TOTAL ENGAGÉ RAPPORT DES RECETTES BRUTES AU CAPITAL TOTALENGAGÉ
- AUgemeine Elektrizitàts Gesel. General Electric 8G 000 70 384 66 211 66 000 34 196 3o 040 77 335 i5 000 i4 994 40 699 19 459 2 806 i5 091 11 077 29 547 18 736 29 020 23 073 6 644 6 649 69 135 109 161 53 164 32 715 76 895 124 % 64 — 124 — a 02 — 45 —
- Western Electric Siemens und Halske Westinghouse Elec. and Mfg..
- Tableau II
- RECETTES NETTES AVANT DÉDUCTION DES CHARGES d’emprunt RAPPORT DES RECETTES NETTES AU CAPITAL TOTAL ENGAGÉ CAPITAL ACTIONS ET RÉSERVES RECETTES NETTES DÉDUCTION FAITE DES CHARGES d’emprunt RAPPORT DES RECETTES NETTES APRÈS PAIEMENT DES CHARGES AU TOTAL DU CAPITAL ACTIONS ET DES RÉSERVES
- AUgemeine Elektricitats Gesel. General Electric 6 751 10 q34 4 i35 3 oo3 3 006 9 >8 % 10,0 — 7,8 -9 >a — 3 '9 — 49 676 106 335 38 073 21 638 47 348 5 65i 10 563 3 280 2 6g5 1 317 11.4 % 9-9 ~ 8,6 — 12.4 — 2,8 —
- Western Electric
- Siemens und Halske
- Westinghouse Elec. and Mfg..
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- Résultats financiers des Compagnies électriques de Londres en 1912. — The Electrician, i4 mars igi3.
- Les résultats financiers des Compagnies fournissant le courant à Londres ont été fort satisfaisants pendant l’exercice 1912. Quatre Compagnies, la South London Electric, la Metropolitan, la Notting-Hill et la City of London, ont payé des dividendes supérieurs à ceux de l’exercice précédent, tandis que le plupart des autres Compagnies ont maintenu leurs dividendes précédents. La Bromp-ton and Kensington, la Westminster, et la Saint-James Company continuent à payer leur dividende habituel de 10 %. Le Central Electric Supply Company, qui fournit du courant , aux autres stations, paye un dividende de 5 % comme pendant les cinq années précédentes. Les résultats auraient sans doute encore été meilleurs saiis là grève des houillères.
- L’adoption des lampes à filament métallique n’a pas apporté avec elle la ruine des Sociétés productrices de courant, comme on l’avait annoncé ; au contraire elle a permis à ces Sociétés de raltraper une bonne partie
- tier, et permettant de fournir le courant à des prix péü élevés aux communes et aux particuliers. Naturellement ce projet serait surtout favorable aux petites villes et aux agriculteurs, plutôt qu’aux grandes villes et aux grosses industries. Le réseau serait alimenté par les forces hydrauliques appartenant à j’Etat, les stations centrales dès mines domaniales et les grosses centrales déjà construites par des villes ou des sociétés privées. L’exploitation des réseaux locaux de distribution et les installations particulières seraient laissées à la libre concurrence.
- L’exploitation du réseau d’intérêt général pourrait être confiée à une société par actions; l’Etat apporterait à celte société les forces hydrauliques qui lui appartiennent (évaluées à 60 000 chevaux et pouvant être portées plus tard à 120000 chevaux) et les stations centrales des mines domaniales. Les villes et les entreprises privées apporteraient leurs stations centrales et leurs réseaux déjà existants. Le D' Oskar von Miller évalue comme suit le capital de l’entreprise (Tableau I) :
- Tahleau I
- Apports de l’Etat 5o pouvant atteindre ultérieurement.. .. JOO
- Apports des villes et des Sociétés privées. . 5o — — .... IOO
- Capital à émettre 25 — — .... ' 5o
- Total I 25 Total 2JO
- du terrain gagné dans le champ de l’éclairage par les Compagnies gazières depuis l’utilisation des manchons incandescents.
- Projet de réseau électrique en Bavière. —
- FAektrotechnische Zeitschrift, i3 mars 1913.
- Le conseiller d’Etat D1' Oskar voa Miller publie un article sur un projet du gouvernement bavarois, d’organiser en Bavière un réseau central d’électricité sous le contrôle de l’Etat.
- Ce projet aurait pour but de permettre l’utilisation rationnelle des sources d’électricité du pays, et d'installer des réseaux de distribution ne desservant pas seulement les gros centres, mais couvrant le pays tout en-
- Extension du réseau de distribution d’électricité a Marylebone (Londres). — The Electri-cian, 28 février 1913.
- Afin d’être en mesure de fournir le courant électrique demandé, dès l’hiver prochain, le London Comity Council se trouvait en présence des cinq solutions suivantes pour l’extension de son réseau de distribution d’électricité de Marylebone : 1) Extension du réseau à courant continu existant ; — 2) Construction d’une usine à courant triphasé, avec transmission du courant à haute tension aux transformateurs des sous-slalions ; — 3) Installation de générateurs à moteurs Diesel aux sous-stations; — 4) Installation de batteries supplémentaires aux sous-stations ; —
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- 5) Prise du courant à des usines étrangères. — Sur le rapport de M. J.-F.-C. Snell, P « Electric Supply Commiltee » s’est arrête à la seconde solution.
- La force électrique dans les usines métallurgiques. — Electrical Review, 22 février igi3.
- L’accroissement rapide de la production de l’acier marche de pair avec le développement des applications de l’électricité dans les usines métallurgiques. L’emploi des moteurs électriques pour la commande des machines auxiliaires de laminoirs, des grues, etc., a lieu depuis près de vingt ans, mais l’emploi des moteurs électriques pour la commande des trains de laminoirs èst relativement récente, et se développera de plus en plus : pendant les cinq dernières années, on a installé aux Etats-Unis des moteurs électriques pour la commande des trains de laminoirs, d’une force totale d’environ i4oooo chevaux; ce chiffre a été largement dépassé en Angleterre.
- Cette tendance entraîne l'installation de grandes stations centrales dans les usines métallurgiques (‘) ; on obtient ainsi une bien plus grande régularité et une économie appréciable dans la commande des trains; l’auteur de l’article évalue en effet de 4oo dollars à i ooo dollars par heure la perte résultant de l’arrêt momentané des trains de laminoirs dans les usines métallurgiques des Etats Unis.
- Importance de l’énergie consommée par les industries électrochimiques en Norvège. —
- Electrical Review, 22 février 1913.
- Plus de la moitié de l’énergie électrique produite en Norvège est employée par l’électrochimie et l’électrométallurgie. Le nombre total des stations génératrices d’électricité, d’après les statistiques officielles pour ign-1912, était de 1 a3o, produisant au total 417607 kilowatts. Sur ce total, 211 i3i kilowatts étaient employés par l’électrochimie et l’électrométallurgie, 19.6 568 kilowatts par les (*)
- (*) Voir à co propos : « La station centrale de l’Usine métallurgique de Caen » (Lumière Electrique, 8 mars 1913, p. 3o/j).
- industries mécaniques, y compris la traction électrique, le reste pour l’éclairage et des industries diverses.
- Les capitaux au Mexique. — Electrical World,
- itr mars 1912.
- D’après des renseignements consulaires américains, les capitaux engagés par les Etats-Unis au Mexique s’élèvent à 1 oSy 770 000 dollars contre 321 302800 dollars engagés par l’Angleterre, i43 446ooo dollars par la France, et 118 535 000 dollars par l’ensemble des autres pays. La plus grande partie du capital engagé par les Etats-Unis est représentée par des titres de chemins de fer et de sociétés minières. En ce qui concerne les fonds d’Etat, les capitaux engagés par les Etats-Unis sont largement dépassés par ceux des autres nations. Dans les entreprises de tramways et les entreprises électriques, les capitaux des Etats-Unis atteignent seulement 760 000 dollars contre 8 000 000 de dollars de capitaux anglais, 5 155 000 dollars de capitaux mexicains et 275 000 dollars de capitaux engagés par les autres pays.
- La statistique des téléphones dans le monde entier. — Génie Civil, 29 mars, d’après le Téléphoné Engineer.
- D’après le bureau de statistique de l’« American Téléphoné and Telegraph C° », les Etats-Unis avaient, au ier janvier 1911, avec 7 095 8g3 téléphones, 67,4 % des postes téléphoniques du monde entier, l’Europe 26,3 %, le Canada 2,5 % et l’ensemble des autres pays 3,8 %.
- En Europe, l’Allemagne tient la tête avec 36 %, puis vient l’Angleterre avec 21 %. Cliicago a plus de postes téléphoniques que la France entière (232743 postes) et Boston plus que l’Autriche.
- A Stockholm, il y a 19,9 postes pour 100 habitants, et il y en a 24 à Los Angeles (Californie). Ni Londres, ni Paris, ni Vienne, ni Saint-Pétersbourg ne possèdent 3 postes pour 100 habitants.
- Le capital d’établissement des installations téléphoniques du monde entier peut être évalué à 8 3oo 000 000, soit une moyenne de ySo francs par poste. L’Europe a 33,2 % de ce capital.
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- LES MOTEURS DE TRACTION A COURANT MONOPHASÉ
- Les essais effectués par la Compagnie des Chemins de fer du Midi ont été très intéressants parce que tous les types de moteurs ont été mis en concours. Peut-être va-t-il enfin résulter des essais qui se poursuivent ainsi, en différents pays, des enseignements définitifs; peut-être la traction par moteurs monophasés à collecteur sera-t-elle enfin appréciée en toute connaissance de cause aussi bien par ses protagonistes que par ses adversaires.
- Nous allons présenter quelques observations sur les différents types de moteurs qui ont été livrés par les constructeurs à la Compagnie du Midi, ainsique sur les systèmes employés pour régler la vitesse de ces moteurs. Nous chercherons à donner à ces observations la portée la plus générale (‘).
- Les types de moteurs expérimentés, en dehors cîu moteur-série Westinghouse aujourd’hui bien connu, ont été :
- i° Le moteur à répulsion simple (Brown Boveri et Cie) et le moteur à répulsion compensé (A.E.G.) ;
- a0 Le moteur-série avec champ transversal local pour compenser la force électromotrice de court-circuit sous les balais (Jeu-mont) et le moteur-série à champ elliptique (Compagnie Française Thomson-Houston).
- Moteur a ré pulsion
- I. —Le moteur à répulsion simple est représenté par la figure i. Ainsi que l’auteur l’a démontré (2), il se forme déjà dans le moteur à répulsion simple, grâce au courant développé par la rotation dans la connexion de court-circuit, un champ transversal qui vient se composer avec le champ principal pour donner un champ tournant au synchronisme et assurer une bonne commutation à cette vitesse. Cette observation élémentaire que les auteurs antérieurs avaient négligé de
- ______s
- (') Voir Elcktrotcchnische Zeitschrift, n" 48; Elcktro-technik and Maschinenbau. — The Electrician.
- (2) Voir Elektrolechnische Zeitschrift, du ii juin 1903.
- faire à décidé de l’avenir du moteur à répulsion. Au-dessus du synchronisme cependant, le champ transversal suivant l’axe de court-circuit s’exagère : la commutation devient mauvaise, les pertes dans le fer s’accroissent inutilement et, théoriquement, à
- partir de \J 1 fois le synchronisme, la commutation du moteur à répulsion devient pire que celle du moteur-série.
- II • “J’ai désigné sous le nom de moteur à répulsion compensé (’) le moteur représenté par la figure 2.
- Ce moteur a les propriétés essentielles du moteur à répulsion simple. Il présente en outre 1 avantage de pouvoir travaille'r avec un facteur de puissance voisine de l'unité (2) et ceci, par suite de la propriété possédée par les rotors à collecteur avec balais en court-circuit d’avoir une inductance nulle au synchronisme etnégative au-dessus^ même avec une alimentation à courant alternatif simple (3).
- Moteurs-série
- III. La disposition dans un moteur-série d un champ transversal artificiel qui annule la force électromotrice de court-circuit comme
- f1) Voir Brevet français, u° 329068 de janvier 1903, addition n° 1 827.
- (2) Elektrotechnische Zeitschrift. 2 février et 22 octobre 1908.
- (3) Industrie Electrique, mai 1902; Elektrotechnische Zeitschrift, 1902, 11.919; 1). B. 1‘. i5,'i i3i (iig. 3); O. P. 21 538 (lig. 3).
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- cela se produit naturellement dans les moteurs répulsion au synchronisme, a été décrite dans le D.R.P. n° 162 781 de la « Mas-chinenlabrik Oerlikon » et dans le O. P. n°a3 5oa de l’auteur. ^Antérieurement existait le brevet Oerlikon suisse n° 3o 388 et notre brevet français n° 34a 571-)
- Un moteur-série de ce type est représenté par la figure 3 (l).
- L’enroulement h peut, en particulier, être monté en dérivation aux bornes du moteur.
- Si l’on suppose que la compensation propre du moteur est établie pour assurer une commutation parfaite à courant continu, il est clair que l’enroulement h doit livrer passage à un seul courant déphasé de 90° par rapport au courant principal ; mais on peut laisser encore à l'enroulement h le soin de contribuer à la compensation et, dans ce cas,
- c
- cel enroulement sera traversé, en plus du courant déphasé de go°, par un courant en phase avec le courant principal. Si la compensation est au contraire trop forte avec l’enroulement G disposé à cet effet, l’enroulement h sera traversé par un courant en opposition avec le courant principal.
- IV. — J’ai désigné sous le nom de moteur à champ elliptique (2) le moteur dont le schéma général est représenté par la figure 4 (3).
- Conformément à la figure 4» on établit une connexion de court-circuit entre un certain point g de l’enroulement d’excitation qui peut être prolongé à cet effet (addition
- C) Conformement à noire brevet n° 34a 571, l’enrou-lemcnl h pourrait être distribué sur toute la périphérie du stator et alimenté à tension variable.
- (’-) Elektrotechnische Zeitschrift, ior février 1906.
- (:l) Voir Brevet françaisn” 355 687 ; U. S. P. nu 841 ±ï>'] ; I). R. P. 316 086.
- 9881 au brevet français n° 355687) et un certain point h du transformateur d’alimentation du moteur. En dehors de la compensation régulière qui donnerait une bonne commutation encourant continu, on peut encore prévoir un renforcement local du champ comme le représente la figure 4 (addition n° 8 32a au brevet n° 355 687) : il arrive de cette façon que l’on doit moins éloigner le point g du rotor.
- J’ai déjà publié (*) une théorie détaillée de ce moteur. On a depuis signalé des antériorités partielles à cette disposition, mais on reconnaîtra volontiers que l’on 11’avait, avant nous, ni compris, ni précisé les conditions propres à assurer véritablement une commutation parfaite.
- Ces quatre types de moteurs étant recon-
- nus, nous présenterons une comparaison systématique enlre eux.
- Surface frottante. — Nous désignons par surface frottante la surface d’appui des balais sur le collecteur. La réduction de la surface frottante est la grand'e affaire dans les machines à courants alternatifs munies de collecteur. Nous prions le lecteur de se reporter à ce que nous avons déjà écrit sur ce sujet (*).
- Si nous désignons par C le couple disponible au démarrage avec une commutation admissible, par w la plus grande vitesse angulaire prévue en service pour le moteur, nous avons déjà proposé (3) de prendre le
- (*) Ele/itroteclaiischo Zeitschrift, i°r février 1906.
- (-) Eclairage Electrique, n novembre 1904, 7
- janvier igo5, 39 avril 1905 ; Eleclrical World. 3 décembre 1904, 14 janvier 1905.
- (3) Electrical World, 3 décembre 1904.
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- produit Cto =. P comme une des caractéristiques essentielles de la puissance du moteur.
- Désignons par
- f la fréquence du courant d’alimentation;
- t la vitesse périphérique du collecteur à la vitesse angulaire <o ;
- a la largeur des balais;
- v la tension de court-circuit admise d’un bord à l’autre du balai;
- I le courant amené sur le collecteur.
- Nous avons déjà exposé que, quels que soient le type du moteur et son nombre de pôles, et quel que soit le type d’enroulement usité, on a dans tous les cas la relation :
- cl
- Wp
- t
- Pour une puissance donnée P, si on se donne f, a et e, on ne peut donc réduire I c’est-à-dire la surface frottante qu’en augmentant la vitesse périphérique t.
- Enfin, dès qu’on a choisi /, le produit vl est donné comme une constante dans le proet de moteur que l’on veut établir, et on démontre aisément, dans ces conditions, en supposant constante la résistance au contact des balais, que les pertes sur le collecteur sont minima lorsque les pertes par introduction de courant sont égales aux pei'tes par courant de court-circuit. Si nous désignons par k la chute ohmique sous les balais due au courant I, c’est précisément ce qui se présente lorsque la tension entre lames est telle que e — a,4$ k avec des balais couvrant une lame et telle que e = i,55 k avec des balais couvrant deux lames.
- Rappelons à ce propos que les pertes par courant de court-circuit sous les balais sont d’autant plus faibles, pour une même tension v d’un bord à l’autre du balai, que cette tension est divisée en un plus grand nombre de lames, Avec un nombre infini de lames, les pertes seraient réduites à la moitié de ce qu’elles sont avec une seule lame; avec deiix
- v
- lames elles sont déjà réduites aux
- Imaginons que l’on règle les choses de façon à travailler au minimum des pertes au démarrage et désignons par q la quantité de chaleur dégagée par centimètre carré de
- surface de contact sur le collecteur, cette quantité q définissant exactement la qualité de la commutation admise. Nous avons alors démontré que, pour le cas où les balais ont la largeur d’une lame, la surface frottante totale est égale à :
- ** a_[ p
- v'175*? ’
- et la quantité totale de chaleur dégagée sur le collecteur égale à :
- (3)
- •x •z af
- \/rTs *'
- Dans le cas où les balais couvrent deux lames, on trouve :
- 0')
- S =
- y/ïTÂ ’
- Q =
- P
- \/T. 7, «
- On remarquera que ces expressions ne tiennent pas compte de la nature des balais. C’est que, en effet, pour assurer le minimum de pertes, on doit régler la nature des balais sur la tension v admise entre les arêtes extrêmes des balais. On aura soitdes balais très conducteurs avec une faible valeur pour v et une grande valeur pour I, soit des balais très résistants avec une grande valeur pour v et une faible valeur pour I. Il va de soi que le souci de manipuler extérieurement de faibles intensités conduira à employer de préférence des balais très résistants pour travailler avec v grand et I petit.
- Toutes les formules que nous venons de rappeler mettent directement en évidence l’avantage d’une grande vitesse périphérique sur le collecteur. Pour obtenir ces grandes vitesses périphériques, on doit adopter des moteurs à grande vitesse (’).
- Or la grande vitesse conduit à l’emploi d’engrenages. C’est ce qui caractérise les locomotives de Jeumoat et de la Westinghouse ainsi d’ailleurs que la locomotive duLoetsch-berg à'Oerlikon. Les engrenages parais-
- (4) Eclairage Electrique, 29 avril igo5.
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- sent devoir donner tonte satisfaction au point de vue mécanique.
- Il convient cependant de remarquer que la réduction de la surface frottante s, si elle implique une réduction équivalente des pertes électriques sur le collecteur, n’implique pas une réduction correspondante des pertes mécaniques. A pression constante sur les balais, ces dernières pertes sont indépendantes de la vitesse périphérique admise (l).
- A ce point de vue, le fonctionnement théorique consisterait à travaillera toutes vitesses au flux maximum qui donne la tension v de court-circuit, en se réservant de lever les balais devenus inutiles par suite de la réduction du courant ; nous l’avions autrefois proposé.
- Il faut bien voir que la grande vitesse n’est en principe incompatible avec aucun type de moteur, répulsion ou série. Il arrive seulement qu’avec le jmoteui'-répulsion, le nombre de pôles étant imposé par le nombre détours, la fréquence de i5 périodes conduit à des moteurs de peu de pôles.
- Nous allons examiner les inconvénients successifs qui peuvent résulter de cette situation.
- i° Il pourra paraître difficile d’obtenir une tension entre lames assez faible pour les grandes puissances ; mais nous avons déjà proposé la disposition de deux courts-circuits (fig. à) suivant laquelle on situe les balais dans une région où la tension entre lames est plus faible, et nous avons encore proposé d’avoir recours aux enroulements imbriqués multiples et en particulier à la disposition d’unenrouleinentimbriqué double avec deux collecteurs (*).
- 2° On pourra craindre de ne pas disposer d’un nombre suffisant de lignes de balais pour capter le courant ; mais notre disposition à balais multiples (fig. 6) tournerait aussitôt la difficulté.
- 3“ On pourra être gêné par l’encombrement latéral des connexions ; maison pourrait avoir recours à des connexions latérales planes et au pas fractionnel, ainsi que nous l’avons déjà indiqué (3).
- (') Electrical World, 3 décembre 1904.
- (-) Brevet français n° 34o 343 de février 1904.
- (3) Eclairage Electrique, 29 avril 1905.
- 4° On pourra craindre* de ne pas être à même de compenser exactement ce que certains auteurs appellent la tensionde réactance; mais il suffit de veiller à une distribution appropriée des enroulements dans le stator et dans le rotor. A ce sujet, il convient d’observer que souvent on impute à tort la mauvaise commutation des moteurs type répulsion à un tauxd’hypersynchronisme exagéré. La compensation imparfaite côté commutation courant continu intervient seule dans bien des cas.
- U ne faudrait donc pas croire que le moteur genre répulsion ne puisse pas être construit dans les conditions de vitesse du moteur-série. Il convient cependant d’observer que, pour une puissance donnée, la même tension entre les lames au démarrage est d’autant plus dangereuse que la machine comporte moins de pôles. Ceci tient à ce que l’impédance des sections en court-circuit, qui est due aux fuites et à la résistance des enroulements, et qui contribue à limiter le courant de court-circuit, est relativement d’autant plus grande que la puissance par pôle est plus faible.
- Poids.
- L’infériorité du type répulsion à la fréquence de 10 périodes va apparaître davantage dans le poids et indirectement dans le rendement.
- Par suite du nombre de pôles plus réduit, le moteur-répulsion demande plus de fer. Les diamètres extérieurs sont donc plus grands eu encore, pour des diamètres extérieurs donnés, on disposera de diamètres d’alèsage moindres et ceci conduira à une plus mauvaise utilisation de la matière.
- Nous avons déjà observé (’) que, quelle que soit la fréquence, le rendement du mo-
- (') Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, février 1907.
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- leur type répulsion reste en principe celui d’un alternateur monophasé de même fréquence, alors que celui du moteur-série tend, avec l’abaissement de la fréquence, vers celui d’une machine à courant continu. La différence de rendement entre les deux types de moteur peut donc être appréciable à i5 périodes.
- Commutation à vitesse variable. — Le champ transversal déphasé de 90°, dont on a besoin pour contre-balancer la force électromotrice de court-circuit, est proportionnel au courant et inversement proportionnel à la vitesse. Si on suppose que l’excitation est parcourue par un courant constant, le champ de commutation dont on a besoin est représenté en fonction de la vitesse par l’hyperbole de la figure 7.
- Or, tous les types de moteurs dont nous
- Fig. 7.
- l’enroulement h de la figure 3 ou on déplacera la connexion gh de la figure 4-
- Ces modifications peuvent être commandées par un appareil à force centrifuge (Brevet français n° 355 687 de l’auteur, addition 8684) ou encore par un appareil électrodynamique indicateur de vitesse (D.R.P. 24° 453 de l’auteur).
- Ce sont là cependant des complications.
- Remarquons en passant que la présence de véritables pôles de commutation dans les moteurs-répulsion leur enlève la simplicité de construction et de connexions qu’ils ont à l’égard des moteurs-série.
- S’il existe des dispositions simples qui assurent un champ transversal suffisamment approprié à toutes vitesses à l’obtention d’une bonne commutation, ces dispositions devront donc être préférées.
- 3
- venons de parler, même le moteur série dont le pôle auxiliaire serait alimenté en dérivation à ses bornes, possèdent, aussi longtemps qu’on ne modifie pas leurs circuits, un champ transversal déphasé de 90° qui croît linéairement ainsi que le représente la droite de la figure 7. On ne peut donc espérer annuler la force électromotrice de court-circuit v que pour une certaine vitesse w. La tension résultante qui apparaît dans le court-circuit à une vitesse uq est proportionnelle à
- Il est donc bien naturel de songer à régler le champ transversal suivant la vitesse. Dans les types répulsion on fera, au dessus du synchronisme, écran local au flux transversal (Leblanc, Lehmann, Eichberg). Dans les moteurs série, on réglera l’alimentation de
- C’est à ce point de vue que nous allons étudier l’alimentation de l’enroulement h de la figure 3 en dérivation aux bornes d’une résistance r traversée par le courant principal du moteur (fig. 8).
- Nous voyons aussitôt que, dans cette disposition,le champ tranversai sera proportionnel seulement au courant et indépendant de la vitesse. Il sera représenté sur la figure 7 par l’horizontale III. La tension de court-circuit qui apparaîtra cette fois a une vitesse uq différente de la vitesse w pour laquelle il y a annulation parfaite de toute force électromotrice sera v ( 1 —- ) au lieu de v ( 1 — — ).
- V <*>/ \ o>V
- En d’autres termes, on substituera dans le régime à vitesse variable la commutation d’un moteur polyphasé à série à celle d’un moteur à répulsion.
- La disposition avec résistance présente
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- donc un grand intérêt. Il s’agit maintenant de savoir quelle énergie se trouve dissipée dans la résistance.
- Donnons-nous l’enroulement h avec son nombre de spires n et imaginons qu’à l’aide d’un transformateur-série approprié, nous puissions toujours l’alimenter avec l’intensité de courant Ij qui nous conviendra.
- Non seulement l’enroulement h embrasse le flux déphasé de 90° qui doit annuler la tension e, mais il embrasse aussi le flux de renversement qui doit assurer une bonne commutation à courant continu. Ce flux de renversement peut être produit, soit totalement par l’enroulement de compensation C, soit totalement par l’enroulement h, si la compensation annule seulement le champ rotorique dans le stator à la façon d’un en-
- *'>&• 9.
- roulement C en court-circuit. Il peut enfin être produit partie par C et partie par h.
- Mais de toutes façons, du moment que nous nous donnons le nombre de spires n, la tension aux bornes de l’enroulement h restera la même quoi qu’il en soit de la fonction générale de l’enroulement h.
- Dans une première approximation nous négligerons la résistance cle Venroulement h.
- Prenons (fig. 9) comme origine des phases la phase du courant I qui est celle du champ principal du moteur. Le flux résultant <]> que doit embrasser l’enroulement A, est, dans un moteur donné, déterminé en grandeur et en phase. La force électromo-
- trice V — ait n f <1* induite par le flux «I> aux bornes de h à la direction perpendiculaire à fl1. Le courant I„ qui circule dans la résistance a la direction opposée à c itte tension. Le courant qui circule dans l’enroulement h est d’abord le courant J, capable de produire le champ tranversal déphasé de 90° et ensuite un courant J2 en phase avec I, qui a une valeur variable suivant la contribution que l’enrou-lement/t doit apporter à la compensation. La résultante de Jj et de J., est 1,,. Nous savons que la résultante de I,. etde I,„ c’est-à-dire Ij, doit être en phase avec I : nous déduisons de ce lait la possibilité de déterminer I,. connaissant lh en menant du point I* une parallèle à O S.
- On voit sur la figure 9 que, quel que soit le courant J2 en phase avec I qui circule dans h, le point I/( se tient sur une parallèle
- à OI et que, par conséquent, le couran t I,. conserve une valeur constante aussi bien que V. Les pertes dans la résistance égales à Y X Ir restent donc constantes quel que soit le réglage que nous fassions. Le réglage de J., a simplement pour effet de varier la valeur du courant It dont nous avons besoin avec le nombre de spires n choisi pour h. On pourra choisir J2 de façon que lt soit éo;al à I.
- Puisque les pertes sont indépendantes de la valeur de .L, nous pouvons considérer le cas particulier et remarquable où l’enroulement h est seulement traversé par le courant déphasé de 90° par rapport à I (fig. 10).
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- Nous allons étudier Tes pertes a dans ce cas.
- Désignons par 61 la réluctance du circuit magnétique de h et par G l’angle I 0<b.
- Nous avons :
- V = 27:
- 61
- J, = -------<I> sin G,
- /|7W
- J,
- cos G
- ôC
- l\Ttn
- <I» tg G.
- et par conséquent :
- (4) a V X !«. = ^ /'I*- Ig 0.
- Lefluxd» est la résultante de deux champs à 90° à savoir du champ de renversement en phase avec I et du champ transversal <I>( déphasé de 90° par rapport à I. Le rap-
- port — en grandeur est précisément tg G et,
- toutes choses égales d’ailleurs, on voit immédiatement que ce rapport est proportionnel à la fréquence du courant d’alimentation. On a donc :
- tg G — kf,
- <i>2 = + «i*2, = 't>2,. [1 + ky2\.
- L’expression des pertes a prend donc la forme
- (40
- 61
- kp( 1 + A2/2) '
- Pour un moteur à 2 p. pôles les pertes totales sont :
- (4") A =p -k/*(i + V.
- On se rend aussitôt compte dans quelles proportions considérables elles sont affectées par la fréquence f puisque c’est presque la 4e puissance de la fréquence qui intervient.
- Alors que la disposition de la résistance peut être pratique à iü périodes, on conçoit
- qu’elle puisse devenir inadmissible à 2$ périodes.
- Il est également utile de voir l’influence du nombre de pôles sur ces pertes. Lorsque dans un moteur on augmente le nombre de pôles, on trouve finalement que les pertes totales A pour le moteur sont au moins en raison inverse du nombre de pôles. Il y a donc intérêt, au point de vue de la réduction des pertes A, à accroître le nombre de pôles.
- On peut encore se demander ce qui arrive, pour un moteur à nombre de pôles donné, lorsqu’on augmente sa vitesse de rotation. Dans ces conditions, le taux d’hy-persynclironisme augmentant, on a besoin d’un champ déphasé moindre, ce qui s’exprime dans la formule par le fait que k varie en raison inverse de la vitesse. Or les pertes diminuent sensiblement comme /c3.
- Il est enfin évident que les pertes sont d’autant plus faibles que la largeur des pôles auxiliaires est plus réduite. Pour permettre cette réduction, on devra admettre sur le rotor un pas dentelé faible. L’influence de la largeur des pôles se manifeste dans la formule (4) par la présence du produit dv<I>2,. = 61<1\. X
- 61 <!>,. a une valeur indépendante de la largeur des pôles, mais <I>r est proportionnel à la largeur dès pôles.
- On voit de même l’importance dés faibles entrefers : 61 devient plus petit et de même T>...
- En somme, on déduit de là formule (4") que pour réduire les pertes A, il convient, après avoir adopté une faible fréquence et des pôles auxiliaires étroits, de travailler avec des entrefers réduits, de grandes vitesses et un grand nombre de pôles, toutes conditions qui sont par ailleurs recherchées.
- A la fréquence de i5 périodes, on peut arriver à réduire ces perles à une valeur négligeable de 1/4 à i/3 %.
- Maiuus Latour.
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- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte. — R. G- Hoch-Stein. — Elektrotechnische Zeitschrift 10 février 1913.
- Depuis quatre ans environ, le Gouvernement égyptien 3. décidé de ne plus accorder de concessions pour l’éclairage des villes et de ne pas renouveler les concessions existantes après leur expiration.
- Des installations électriques plus ou moins importantes existent actuellement au Caire, à Alexandrie et dans trois ou quatre villes ; ces entreprises appartiennent à des groupes financiers anglais, français ou belges.
- Il y a trois ans, la première centrale communale fut construite à Zagarig. Un an après fut édifiée la centrale de la ville d'Àssiout, puis vinrent celles de Beni-Souef et de Bilbeis. Ces dernières centrales assurèrent aux communes, dès les premières années, le recouvrement de tous leurs frais et le gouvernement. est décidé à munir de Véclairage électrique toutes les villes d'Egypte, même les plus petites.
- Les premières installations, celles de Zagarig et d’Assiout, alimentent exclusive ment l’éclairage public et l’éclairage privé; elles n’ont pas de service de jour. Néanmoins, la consommation a augmenté si rapidement que l’on a dû accroître de a5o chevaux la puissance de chacune de ces usines, alors que la puissance installée primitivement était de 200 chevaux.
- Le gouvernement ne considère ces premières centrales que comme des usines d’essais; les installations ultérieures doivent être édifiées et organisées d’après l’expérience qu’elles auront permis d’acquérir. On a créé dans ce but, au ministère de l’Intérieur égyptien, un département spécial chargé d’établir d’après les données statistiques, l’organisation unitaire des installations existantes et à créer. M.F.-C. A rcmsoNa été appelé à la tête de ce département ; il s’est assuré le concours d’un personnel compétent pour la construction des usines futures, en même temps qu’il a créé un système decontrôle central; grâce à ce contrôle, le gouvernement est en mesure, en ce qui concerne l’établissement des installations nouvelles, de les approprier de mieux en mieux aux
- particularités de la région qu’elles devront desservir.
- Avantquel’établissement d’une installation d’éclairage urbain ne puisse être entrepris, le département électrique central examine les questions du rendement financier, du système à adopter, etc.Il metàla disposition du gouvernement tous les renseignements relatifs à la demande probable de la consommation privée, à l’éclairage public, etc. Un « Comité consultatif » délibère sur ces questions et propose l’établissement de l’installation au ministère des Finances. .Ce dernier met alors à la disposition de la ville intéressée les capitaux nécessaires sous la forme d’un emprunt amortissable. Ces emprunts sont remboursés, de la part des communes, au moyen d’un intérêt de 2 1/2 % et d’un taux d’amortissement de 2 1/2 % également (soit au total 5 % ).
- L’étude des plans préliminaires, la direction et le contrôle des travaux, le recrutement du personnel et enfin le contrôle permanent des installations incombent au département spécial du ministère de l’Intérieur. Cette méthode a fait ses preuves jusqu’à présent et les résultats obtenus sont satisfaisants. L’année dernière, le gouvernement a entrepris de réunir les usines d’adduction d’eau existantes aux centrales électriques, ce qui a accru sensiblement le rendement financier de ces dernières. Les installations d’adduction d’eau nécessitent, en effet, une énergie assez considérable, étant donné que la consommation d’eau par tête d’habitant est plutôt plus élevée en Egypte qu’en Europe, et que de grandes quantités d’eau sont nécessaires pour l’arrosage des rues, à cause de la grande sécheresse du sol. A Beni-Souef, par exemple, on a installé des pompes à commande électrique, d’une puissance totale de 100 HP, environ ; les 100 HP des moteurs Diesel installés sont ainsi complètement utilisés pendant le jour. Pendant la nuit, la charge de la batterie s’opère en parallèle avec l’éclairage public. Dans plusieurs autres villes d’Egypte, les installations d’adduction d’eau doivent être également réunies aux centrales électriques.
- A titre d’essai, on a construit dans l’une des plus petites villes une installation combinée pour la distribution de l’eau et de l’électricité. Cette installation comprend deux moteurs à huile lourde, d’une
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- puissance individuelle de 5o IIP, deux dynamos à courant continu de 2 X 220 volts avec diviseur de tension, un ch'“teau d’eau de 4o mètres de hauteur et d’une capacité de 3oo mètres cubes environs, 2 à 3 pompes à moyenne pression entraînées électriquement, et enfin, environ i5o lampes à incandescence de 5o bougies Ilefner pour l’éclairage public.
- Si l’expérience montre que cette installation est susceptible d’un rendement financier satisfaisant, ce qui serait conforme aux prévisions de M. Atchison, toutes les petites villes d’Egypte seront pourvues d’installations analogues. Pour les petites centrales de cette catégorie, on ne compte presque pas sur la consommation de l’éclairage privé ; par contre, on prévoit pendant la journée la fourniture d’une certaine quantité d’énergie pour la commande de petites pompes installées chez les particuliers.
- La question des tarifs était assez complexe à ré-, soudre. En effet, au début, des quantités relativement considérables de lampes avaient été installées ; dans certaines villas, on en comptait jusqu’à 3oo à
- 400. Or, en général, il n’y a guère plus de — à — de
- ces lampes qui sont utilisées ; mais, par contre, les jours des fêtes arabes presque toutes les lampes sont allumées. On conçoit que, dans ces conditions, la détermination des compteurs, des coupe-circuits principaux et des réserves des centrales ail été extrêmement difficultueux. C’est pourquoi l’on a appliqué aux abonnés de cette catégorie des tarifs basés sur les règles suivantes : l’abonné doit payer une somme de 12 a i5 livres égyptiennes (la livre égyptienne vaut environ 26 fr. 25) par KWH consommé et par an et, d’autre part, une somme de 4 piastres (urie piastre vaut environ 26,25 centimes) par KWH consommé. Le tarif de base est plus élevé de 3 livres parKW et par an à Assiout et à Zagarig qu’à Beni-Sonef, ce quiaconduitles abonnés à limiter peu à peu lenombre de leurs lampes installées. La durée d’utilisation par KW installé a été.ainsi sensiblement augmentée, tandis que l’importance relative des réserves des centrales a sensiblement diminué. En ce qui concerne les classes pauvres, on a appliqué ces tarifs à forfait aux installations de 2 à 4 lampes. Ces dernières installations sont faites gratuitement par les communes. Les centrales de très faible puissance (2 X 5o HP) n’appliquent que des tarifs à forfait. Ces derniers sont au nombre de quatre, qui diffèrent selon la durée d’allupiage; ces tarifs sont, les suivants :
- Pour une lampe à filament métallique de 32 bou-
- gies Ilefner brûlant jusqu’à 10 heures du soir, 12 à 14 piastres par mois ;
- Pour une telle lampe brûlant jusqu’à 11 heures du soir, 14 à iG piastres par mois;
- Pour une telle lampe brûlant jusqu’à 1 heure du matin, 18 piastres par mois ;
- Pour une telle lampe brûlant toute la nuit, 21 piastres par mois.
- Les tarifs à forfait ont rencontré un accueil très favorable chez la population arabe; dans de nombreux quartiers l’éclairage électrique a même presque complètement remplacé l’éclairage au pétrole.
- En ce qui concerne les installations dans l’intérieur des immeubles, on a dû prescrire des règlements très sévères.
- Ces règlements se sont trouvés justifiés par les défauts d'exécution des premières installations effectuées au Caire et à Alexandrie chez les abonnés des entreprises privées. En effet, dans ces installations, on a fait trop souvent usage de fils et de câbles d’une qualité inférieure, auxquels on donnait, par surcroît, une section trop faible; en outre, par suite de la chaleur et de la sécheresse, le revêtement isolant des conducteurs devenait poreux et s’émiettait.
- Afin d’éviter le retour de pareils inconvénients, on a prescrit, dans les communes où les centrales sont sous le contrôle du gouvernement, les règles suivantes : les lignes ne doivent être posées qu’à l’intérieur de tubes isolateurs en acier; l’isolement doit .être de 5oo à 600 mégohms par kilomètre. La charge maxima par millimètre carré .et par circuit est fixée. Enfin, toutes les installations sont vérifiées très minutieusement par les ingénieurs avant leur mise en service.
- Le département central électrique du ministère de l’Intérieur a ainsi mené à bien une œuvre utile, dans l’espace de temps relativement court dont il disposait. Il y a donc toutes les raisons de croire que l’Egypte sera sous peu pourvue d’installations électriques rationnelles et conformes aux progrès de l’électrotechnique moderne.
- J.-L. M.
- Moyens pratiques pour remédier aux bruits parasites dans les récepteurs téléphoniques, occasionnés par les tramways à courants alternatifs; — Elektroicchnik und Maschinenbau, 1" décembre 1912.
- Ces moyens sont les suivants :
- i° Croisement méthodique des deux fils du cir-
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- cuit pour équilibrer autant que possible leur capa cité vis-à-vis du conducteur d’énergie. Il convient d’assortir les croisements d’après la longueur des sections. Le croisement réciproque des circuits téléphoniques posés sur les memes poteaux s’impose également.
- 2° Intercalation d'une bobine de décharge de aoo à r>oo bobines entre le circuit et la terre pour supprimer l’influence des variations de la résistance d’isolement des deux fils du circuit. Il n’est pas nécessaire de munir la bobine de réglage de résistances réglables.
- 3° Equilibre de deux fils de circuit téléphonique au point de vue de la résistance. Comme, en cas de court-circuit sur les conducteurs d’énergie, il peut se produire des courants à haute tension sur les fils téléphoniques, il est nécessaire de protéger les appareils par des fusibles à haute tension ou par des dispositifs permettant une décharge à la terre sous l’influence des hautes tensions. Il est bon de se servir enfin d’appareils téléphoniques spéciaux à isolement élevé.
- Les formules très simples :
- I Eü)C|2 [circuit téléphonique » simple filj,
- I ~ El*) (Cj2 ~j~ C]3) [circuit téléphonique à double fil,
- sont suffisantes pour évaluer pratiquement Pinten-sité des courants induits par une ligne à haute tension. I représente l’intensité du courant qui s’écoule à la terre par la bobine de décharge placée au milieu du circuit téléphonique, E la tension du courant perturbateur, C52 et C13 les capacités respectives entre la ligne du tramway et chacun des deux fils du circuit.
- Nouveau câble téléphonique sous-marin entre Marseille et Alger. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 191*3.
- Ce nouveau cable sera posé prochainement entre la guérite du Iloueas-Blanc, à Marseille, et la guérite de Ilusseïn-Dcy, à Alger.
- Le condensateur sera formé de 7 fils de cuivre de o mm. 8 de diamètre pesant ensemble 5q kilogrammes par mille marin ; la résistance à 24 degrés devra être inférieure à 9,2 ohms par mille marin; le diélectrique sera formé de trois couches de gutta, pesant ensemble 52 kilogrammes par mille marin. L’isolement devra être d’au moins 3oo mégolims par mille, à 24 degrés. La capacité devra'être inférieure à o,35 microfarad par mille.
- Les essais électriques des âmes cbmprendront :
- i° Un essai d’isolement de deux minutes, à 24 degrés, en courant négatif, avec une pile d’au moins 400 volts ;
- 20 Une électrisation d’une heure, à 24 degrés, en courant négatif; avec une pile d’au moins 1 000 volts;
- 3° Un essai d’isolement de 10 minutes, en courant négatif et de 10 minutes en positif, avec une pile de 400 volts.
- Les âmes autres que celles destinées au cable de grand fond seront recouvertes d’un ruban de cuivre pour les protéger contre les tarets.
- L’armature comprend :
- i° pour le câble de grand fond : 16 fils d'acier de 2 mm. 5, d’une résistance de 80 kilogrammes par millimètre carré ;
- 20 pour l’intermédiaire, 12 fils de 4 mm. 5, de 40 kilogrammes par millimètre carré;
- 3° pour le côtier, 10 fils de 7 millimètres, de 40 kilogrammes par millimètre carré ;
- 4° pour l’atterrissement, 12 fils de 4 mm. 5 et 1 5 de 7 mm.5.
- Pendant la pose, on immergera en même temps que le câble un lil d’acier posé sans mou.
- Le mou du câble sera compris entre 8 % et 4 % .
- Emploi d’un condensateur comme récepteur téléphonique haut-parleur. — K. Ort et J. Rieger. — Archiv, fur Elektrotechniki 4°5.
- Déjà, en i863, W. Thomson avait signalé la possibilité de se servir d’un condensateur comme récepteur téléphonique, et deux ans avant l’invention du récepteur électromagnétique par Bell, on a essayé l’emploi d’un condensateur comme récepteur.
- Si les expériences faites à cette époque n’ont pas donné de résultats pratiques,, cela tient à ce que la batterie nécessaire pour polariser le condensateur joue |le même rôle que l’aimant polarisant du récepteur Bell; faute de batterie polarisante, le son transmis est élevé d’une octave à la réception et la parole devient presque inintelligible.
- MM. O ht et Riegish , qui ont fait une étude très approfondie de cette question, ont essayé d’abord des condensateurs papier-feuille d’élain, mais la résistance d’isolement de ccs appareils était trop faible.
- Ils ont trouvé, après de longues recherches, que le diélectrique le plus convenable est un condensateur caoutchouc-alumii^iini d’une résistance de 400 mégohms sous no volts continus et d’une capacité de 0,088 microfarad.
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- Pour que le condensateur soit aussi efficace qu'un récepteur électromagnétique haut-parleur, il faut qu’on se serve pour la polarisation d'une tension d’environ i'\o volts. Le montage est semblable à celui du circuit de l’opératrice d'un tableau à batterie centrale.
- Nouveau parafoudre à vide pour lignes à simple fil. — (Téléphoné Engineer, novembre 1912).
- Cet appareil a la forme d'une lampe à incandescence (fig. 1). A l’intérieur de l’ampoule, où l’on a fait le vide, sont placés trois blocs de charbon : le bloc centrai est mis à la terre et les deux autres sont respectivement reliés aux fils de ligne.
- Ce système offre l'avantage d'écouler la décharge atmosphérique sans formation d'étincelles importantes et sans combustion des blocs.de charbon. Ces derniers ne sont pas sépai’és les uns des autres par
- des cloisons, mais il convient de les écarter bien davantage que dans les parafoudres à air, car la
- Fig. 1.
- distance d’éclatement de la décharge dans le vide est bien plus grande que dans l’air. On peut néanmoins placer plusieurs parafoudres dans une même ampoule 1 à vide (fig. 2).
- VARIÉTÉS
- L’importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne. — Dr Ing. G. Siegel (*).
- Pour juger de l’importance occupée par les centrales publiques, c’est-à-dire les usines nationales, communales ou privées vendant de l’énergie électrique aux consommateurs, il faut examiner jusqu’à quel point les usines d’électricité ont besoin des différents produits industriels comme consommateurs, non seulement pour leur construction, mais aussi pour leur exploitation, et d’autre part en quoi elles influent comme productrices sur les autres industries.
- M. Siegel procède à cet examen en déterminant d’abord le nombre et la grandeur des centrales, non seulement par rapport à leurs installations de production et de distribution, c'est-à-dire des usines et des réseaux, mais aussi au nombre et à l'importance des installations particulières et des industries alimentées, c’est-à-dire des consommateurs d’élcctri-eilc qui prennent leur courant aux usines publiques au lieu de le produire eux-mêmes.
- \En ce qui concerne leur nombre, on sait que l'éclairage électrique fut présenté eu Allemagne à
- (*) Extrait de A. E. G., Revue mensuelle, mars igi3.
- un petit cercle d’intéressés, il y a vingt-cinq ans, par 5 usines environ; aujourd’hui, au commencement de l’année 1913, 3 000 usines environ fournissent l’énergie électrique dans i3 000 localités à 44 000000 d’habitants, non seulement pour l'éclairage, mais encore plus pour la force motrice. Cependant, comme les chiffres de comparaison manquent pour l’année 1912, les considérations suivantes sont basées, non pas sur cette année là, mais sur le commencement de l’année 1911 ou sur l’année 1910.
- Pour le premier trimestre de 1911, c’est la statistique des usines d’électricité allemandes, publiée par la Société des Electriciens Allemands, qui donne les renseignements les plus sûrs sur la situation de ces usines, au nombre d’environ 2 700, et alimentant près de 11 000 localités comptant 40 000000 d’habitants Même en supposant qu’une partie seulement de celte population utilise le courant électrique, on voit néanmoins que près des 2/3 de la population de l'Allemagne est en mesure de profiter des avantages que peut lui procure** l’électricité.
- On apprécie ordinairement la grandeur des usines d’électricité par la puissance de .leurs machines; à l’époque indiquée, c’est-à-dire au début de l’année 1911, la puissance totale des usines, y compris les accumulateurs, était d’environ 1 3ooooo kilowatts,
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- soit i 700000 chevaux; autrement dit, les usines d'électricité pouvaient déjà en 1911, et dans les régions desservies, distribuer en moyenne 1 cheval pour xi habitants. Pour déterminer la valeur que ces usines représentent, c'est en partie une affaire d’appréciation.
- Il résulte de 1 38o données contenues dans la statistique des usines d'électricité, que les frais totaux d’installation, y compris les réseaux, doivent être estimés en moyenne à 812 fr. 5o par kilowatt de la pleine puissance des machines, non compris les accumulateurs. La puissance moyenne d’une usine, c'est-à-dire la puissance des machines divisée par le nombre des usines, a été de 480 kilowatts.
- J50C 3000
- HOC 2200
- àOC -1200
- soc 1000
- >890 iwij lftoi 1902 IW3 WM T«OS IV06 190/ 1908 1900 19I0 WM
- 189$ 1896 1897 U
- ----- Nombre dei mines
- — • — Importance moyenne par mine en KW de puissance installée ---— Frais d’installation en marks par Kilowatt de puissance installée
- Fig. i. — Développement des usines publiques de distribu-bution d’électricité en Allemagne, d’après leur nombre, leur importance et leur coût d’installation.
- La figure i montre la façon dont ces chiffres ont varié. On y voit non seulement que la puissance totale croît rapidement, mais aussi que la puissance moyenne d’une usine augmente, continuellement, et d’autre part, que la moyenne des frais d'installation disminue très sensiblement. C’est ainsi que la puissance moyenne d’une usine était de a85 kilowî^ts en igoo^.de 438 en 1905* et d’environ en 1911; le coût moyen des installions par kj^^att a été respectivement dafrs les mêmes année^re a a5o francs a 875 francs et 2 o65 frar^c.s. Aujourd’hui on construit Ifr usintts pour.i aüb francs à 1 875 francs^
- fS ^iVmdét*'centr9J^i' cojy i r 1 ^ita'les pour
- 1*000 francs par kilowatt/» - >’ % £
- Ce développement prouve deux chpses : Vheureuse influence de la construction d^ gj'andes cen-
- trales sur le coût de Vinstallation^les frais d’installation par kilowatt diminuant au fur et à mesure que les centrales deviennent plus grandes; et ensuite la diminution sensible des frais d*installation malgré l’augmentation continuelle des salaires et du cours de nombreuses matières premières. Cette circonstance est surtout importante, si l’on considère que la diminution du prix s'est produite à une époque de concentration continue dans l’industrie électrique. Elle prouve aussi combien sont peu fondées les craintes de tous ceux qui ont combattu celte concentration à grands cris, par crainte d’un renchérissement de la consommation.
- D’après les indications données jusqu’ici, les centrales allemandes représentaient au commencement de 1911 un capital-installation de 2,7 milliards de francs en chiffres ronds, non compris les frais des branchements, sur lesquels nous reviendrons plus loin. Un tiers environ de celte somme a été fourni par les administrations publiques, et le reste, environ 1,9 milliard de francs, par des entreprises privées. Ce qui prouve du reste que les avantages économiques d’une vaste concentration ont déjà été reconnus ici, c’est que sur cette somme de 1,9 milliard de francs, on compte environ 80 sociétés anonymes ayant'un capital-actions d’environ 750 millions de francs et un capital-effectif d’environ i,25 milliard de francs. Pour mieux faire comprendre les chiffres indiqués, M. Siegel donne dans le tableau I, une récapitulation des valeurs de quelques-unes des grandes branches économiques.
- Le capital immobilisé dans les chemins de fer allemands est ainsi huit fois plus grand que celui des usines d’électricité, tandis que les usines à gaz ont un capital-installations à peu près aussi élevé, et que les usines élévatoires représentent un capital bien inférieur.
- Pour déterminer la part prise par quelques branches de la grande et de la petite industrie à la construction des usines d’électricité, il faut d’abord rechercher comment les frais totaux se partagent entre les differentes parties d’une installation.
- D’après les chiffres de l’année 1911, cette répartition est la suivante (tableau II).
- Le rapport indiqué entre les différentes valeurs n’est pas constant et varie d’année en année. La part a. revenant aux réseaux augmente notamment au fur ^.et à mesure que les centrales intercommunales se développent davantage.
- On voit par ce tableau, que la construction des centrales électriques a fourni un grand nombre de
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- Tableau I
- NOMBRE d’installations LOCALITÉS DESSERVIES NOMBRE d’habitants CAPITAL EN MILLIARDS f1) PAR TÊTE DE POPULATION DESSERVIE
- Chemins de fer Mines de houille Usines d’électricité Usines à gaz Usines de distribution d'eau. . . 2 700 I 700 855 l3 OOO I 9OO 900 4o OOO OOO 3a ooo ooo a7 ooo ooo ai,a5 (2) 5,38H a,7° * a,5 (*) i,ao (G) Frs. 3a5 78,75 67 ,5o 78.75 43.75
- (!) Toutes les valeurs indiquées indiquent le capital-installation sans amortissement.
- (2) D’après la statistique de l’Empire d’Allemagne.
- (3) D’après les estimations d’un éminent propriétaire minier. f4' D’après la statistique des Usines d’électricité allemandes.
- (5) et (c) Estimations de l’auteur.
- Tableau II
- Terrains avec env. 7 % — env. 187 5oo ooo francs
- Bâtiments y> )> 16 % = » 431 25o ooo »
- Machines motrices et accessoires y> » 20 % = » 537 5oo ooo »
- Machines électriques et accessoires y> » 10 % = » 268 75o ooo »
- Réseaux de distribution (y compris les transformateurs). y> » 4 a % = )> 1125 ooo ooo »
- Compteurs et matériel divers » » 5 % IZZ )) i37 5oo ooo »
- 100 % 2 687 5oo ooo francs
- commandes rémunératrices, non seulement à l’industrie électrique, mais aussi à l’industrie du bâtiment et des machines, et en outre, qu’elle a donné naissance à d’importantes transactions sur le marché des terrains. Mais ce qui importe davantage à l’ensemble de la vie économique, c’est de savoir dans quelle mesure le travail de l’homme, en première ligne, et ensuite les principales matières premières, entrent dans les valeurs d’installation.
- Gomme on le voit par le tableau III, on a payé pour appointements et salaires la somme de près de i milliard de francs, rien que pour la construction des usines d’électricité, ainsi que pour les objets que cette construction a nécessités. (La main-d’œuvre pour l’approvisionnement des matières premières et des produits demi-finis n’est pas comprise dans ce chiffre.) On peut donc admettre que 5oo ooo personnes environ ont été occupées par la construction des usines d’électricité. En se basant sur la moyenne des dernières années, 5o ooo personnes environ ont gagné chaque année leur vie et celle de leur famille dans la construction des usines d’électricité. Il faut ajouter à ce chiffre le nombre des personnes occupées dans les services d’exploitation dont il sera question plus loin.
- Le tableau III renseigne également sur la consommation de différentes matières premières par les usines d’électricité ; il montre qu’il s’agit ici de
- Tableau III
- Répartition des frais d'installation suivant les salaires et la consommation de matières premières.
- FRANCS
- Salaires q58 750 ooo
- Terrains i5a 500 ooo
- Matériaux de construction. .. . 237 5oo ooo
- Bois 62 5oo ooo
- Matériaux d’isolement 5o ooo ooo
- Produits texliles 0 0
- Papier 25 ooo ooo
- Porcelaine 20 OOO 0(10
- Marbre 5 ooo 000
- Cuivre 35a 5oo ooo
- Plomb i5i 5oo ooo
- Fer 471 25o ooo
- Divers i63 750 ooo
- valeurs considérables. Pour juger de l’importance de ces chiffres, le tableau IV donne, pour quel-
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- Tableau IV
- CONSOMMATION DES USINES d’ÉLECTIUCITÉ
- CONSOMMATION TOTALE DK I.’ALLEMAGNE, MOYENNE DES DEP NI EUES ANNÉES totale pur an
- francs tonnes tonnes % de la consommation annuelle totale de l’Allemagne
- Cuivre tonnes i/fO OOO 352 500 ooo 200 OOO 20 OOO % 14
- Plomb 160 ooo i53 5oo ooo 35o ooo 35 ooo 20
- Fer brut 12 OOO OOO 471 250 ooo t 5oo ooo i5o ooo I ,25 '.,5
- Jute .. 140 ooo 37 5oo ooo 62 ooo 6 200
- ques-unes des principales matières premières, les quantités consommées par les usines d’électricité, en prenant pour bases les prix moyens indiqués par la statistique, et en regard, la consommation annuelle totale de l’Allemagne d’après la moyenne des dernières années.
- La consommation du cuivre et du plomb, ce der-
- Nombre des lampos Nombre des à incandescence lampes à arc
- 16 oooooo
- 15 50000C
- 15oooooc
- nier principalement pour les plaques des accumulateurs et l’enveloppe des câbles souterrains, est surtout relativement grande et elle a une influence assez importante sur la production et le marché. Indiquons ici la part prise par quelques industries spéciales dans les fournitures nécessaires à la construction des usines.
- Puissance des moteurs Puissance totale fixes, en chevaux distribuée, en KW
- 14 500000 14oooooo
- 13sooooo 13oooooo
- 12500000 250000
- 12oooooo
- 11 500000
- 11 ooo ooo
- 10 000 000 200000
- 9500000
- 8000000 7 500000 7000000140000 6 500000 130000
- 4000000 -80000
- 3500000 -70000 3000000-40000 2500000
- 2 ooo ôoe -10 ooo 1 500000 - 30000
- 1000ooo
- 500000
- 240000
- 190000
- -50000
- -20000
- r7 240000 1 / 200000 / 160000 1 / 120000 1 Z- 080000 1/ Ü40 000 1 000000 Y-—r 960000 920000 880000 940000 900000 760000 720000
- —1 ,1
- — 1 j
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- /
- -A— 1 • l t 1
- 3 7 1
- 3 / JA
- 3 / 'f
- ) 7 c /- /
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- — • / r/ /—
- — / —/ / 1~)
- — r~r—; / / ' /
- — r^r / —* t 680000 640000 600 00C 560000 320000 4S000C •11000c 400000 160000 120000 280000 240 000 200000 160000 120000 80000
- / / / /
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- / f / J /
- 7^ 7 —f
- y n~,
- /j \r~' w — —
- y 2 /
- y>' y,
- *
- i
- ' ' -40 000
- 1900000 800000 700000 600000 500000 1400000
- 1 500000 î 200000 I 100 000 1000000 000000 800000 700 000 600000 500000 400000 100000 200000' 100000
- • — Nombre des lampes à incandescence -----Nombre des lampes à arc
- -------Puissance des moteurs stationnaires, en chevaux
- ------- Puissance totale distribuée, en KW
- Fig. 2. — Développement de la distribution d’clectricité des usines publiques allemandes.
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- Les deux plus grandes fabriques de locomobiles d’Allemagne, Lanz et Wolk, ont installé ensemble, dans les centrales publiques,. environ 900 locorno-biles d’une puissance de 100000 chevaux environ et d’une valeur de 10 millions de francs en chiffres ronds. Deux des plus grandes fabriques de chaudières, Steinmüller et Babcock, ont reçu des commandes pour environ 43,75 millions de francs, et ont livré environ 1 3oo chaudières, d’une surface de chauffe totale d’environ 370000 mètres carrés.
- Ces deux exemples montrent le bénéfice qu’ont retiré de la construction des usines d’électricité, des industries pour lesquelles ces usines paraissaient constituer un danger certain au début, parce que le nombre des machines motrices et des chaudières indépendantes diminue naturellement, au fur et à mesure que les installations isolées disparaissent. Mais la perte que la suppression d’un grand nombre de petits groupes a fait subir à ces industries est plus que largement compensée par la fourniture de machines bien plus grandes et bien plus nombreuses pour la production du courant.
- La construction des installations raccordées aux centrales n’exige naturellement pas l’immobilisation de sommes aussi importantes que la construction des centrales mêmes. Cependant les milliers de petites inslallations finissent, en s’ajoutant, par représenter également des capitaux importants, comme on peut s’en convaincre facilement en considérant le chiffre des installations.
- Au ier avril i9ii,les centrales publiques fournissaient du courant à :
- Environ 16000 000 de lampes à incandescence;
- -Environ 245 000 lampes à arc ;
- Environ 285 000 moteurs d’une puissance totale de 1 200 000 chevaux ;
- Environ 200 000 appareils représentant une puissance de 73 000 kilowatts.
- Le graphique de ces différentes valeurs (fig. 2) montre qu’il s’agit là d’un développement imposant. On voit que non seulement la valeur absolue devient toujours plus grande, mais aussi que l’accroissement proportionnel reste presque constant partout.
- Il est intéressant d’indiquer aussi la valeur du capital immobilisé dans les installations réceptrices, relativement aux différentes branches d’industrie qui s’occupent de leur construction. Ces renseignements sont^donnés par le tableau Y.
- Cette somme s’ajoute au capital immobilisé dans les centrales, de sorte que le montant total du ca-
- Tableau Y
- FRANCS FRANCS
- Eclairage 4 I() OOO OOO
- Lampes àincandescence 3o OOO OOO
- Conducteurs 75 OOO OOO
- Tubes 43 750 000
- Appareilsd’éelairage.. . I 20 OOO 000
- Salaires pour le montage 93 750 OOO
- Divers Lampes à arc y compris l’installation.. . . 47 5oo OOO
- 9'-* 5oo 0001
- Force motrice 2 20 OOO OOO
- Machines et accessoires. 158 750 OOO
- Conducteurs 21 25o OOO
- Tubes 12 5oo 000
- Salaires pour le montage ll 5oo OOO
- Divers IO OOO 000
- Appareils, estimation. 6 25o OOO
- Total 728 750 OOO
- pital représenté par les usines et les installations est de 3,38 milliards de francs.
- La valeur du matériel est naturellement loin d’être aussi grande que pour les installations de production et de distribution; nous nous bornerons à'citer ici les chiffres les plus remarquables. On a dépensé pour les appareils d’éclairage environ 120 millions de francs, et l’on comprend qu’une industrie nouvelle et florissante se soit développée dans cette branche. L’industrie du verre est aussi, fortement intéressée au développement des installations électriques, car les ampoules en verre des lampes à incandescence, consommées jusqu’ici dans' les installations électriques allemandes, représentent à elles seules v.ne valeur de 10 millions de francs environ. La longueur totale des conducteurs employés pour les branchements est d’environ 77 000 kilomètres, et la valeur du caoutchouc contenu dans l’isolement de ces conducteurs est voisine de 43,8 millions de francs. Les installations électriques ont donc augmenté de ce chiffre l’importation de ce précieux produit.
- Mais l’importance des installations de consommation ne sc traduit pas seulement par la valeur du matériel qu’elles consomment. Alors que la construction des centrales occupe en première ligne la grande industrie, les inslallations de branchement fournissent surtout du travail aux petits artisans, principalement aux installateurs; il ne saurait donc être question, comme on l’a prétendu, d’un monopole des installations.
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- Il n’a été question jusqu’ici que de la construction des installations ; il reste à examiner maintenant la part revenant aux centrales, comme consommateurs, dans leur exploitation.
- La grandeur de cette consommation dépend de la quantité d’énergie électrique produite, c’est-à-dire du nombre de kilowatts-heures fournis. La statistique des centrales apprend que la consommation moyenne dans les régions desservies par les centrales, est d’environ 3o kilowatts-heures par tête d’habitant et par an, autrement dit que les centrales allemandes ont fourni en 1910 environ 1,2 milliard de kilowatts-heures utiles. Les deux principales sources de dépense pour la production de Cèttè énergie sont la main-d’ceuvfe et le combustible. La statistique apprend en outre que l’on a dépensé en moyenne, par kilowatt heure fourni, à peu près 5 Centimes pour le personnel et 3,^5 centimes pour le combustible. Les dépenses d’exploitation des centrales en 1910 ont donc été d’environ 60 millions de francs pour appointements et salaires, et de 45 millions de francs pour le charbon.
- 3o 000 personnes environ sont donc employées annuellement par les Centrales publiques d’Allemagne ; si l’on tient compte des personnes occupées à la construction des Usines et des installations, on voit qu’une armée d’environ 100 000 ouvriers ét employés, est actuellement intéressée directement à la prospérité de ces centrales.
- Pour déterminer la quantité de charbon dépensée, M. Siegel se base sur le montant total de la dépense et sur un prix moyen de 21 francs là tonne environ. Les centrales ont donc consommé environ 2,1 millions de tonnes environ, soit à peu près 1,5 % de la consommation totale de l’Allemagne.
- Mais la puissance de consommation des centrales est encore intéressante à Urt autre point de Vue. En effet, elles utilisent aujourd’hui des valeurs économiques précieuses qui autrefois étaient perdues, par exemple, les gaz des hauts fournaux et des fours à coke, de nombreuses chutes d’eau et des tourbières. Aucune de ces trois formes d’énergie n’a encore pris d'importance prépondérante dans les installations de distribution de l’énergie électrique, mais il se peut que les tourbières et surtout les forces hydrauliques jouent prochainement un grand rôle sous ce rapport. 11 11e faudrait pas cependant concevoir de trop grandes espérances quant à ces dernières, car s’il est vrai qu’elles ont une grande importance économique, parce qu’elles produisent de l’énergie électrique sans dépense appréciable de matières, il ne
- faut pas perdre de vue que leur aménagement rationnel exigera d’immenses capitaux.
- Quant aux tourbières, on en est encore au début de leur Utilisation. Celle-ci, qui n’est possible que par l’éleCtricitë, est importante à un double point dé vue économique. Elles fournissent, en effet, un Combustible bon marché pour la production de l’énergie électrique, et en même temps l’extraction dé la tourbe ouvre de vastes régions à l’agriculture et à l’habitation.
- Maintenant qu’on a vu quels éléments il faut réunir pour arriver à l’eiisemble de l’œUVre représentée par les centrales, quelles sommés de forces économiques il faut rassembler pour faire prendre corps à Ces organisations, la question suivante Se pose : A quoi correspondent toutes ces forcés dépensées, quel profit Véconomie générale en retire-t-elle f1
- On sait déjà que leur produit, l’électricité, est capable d’exercer de puissantes actions physiques ét chimiques, de fournir l’éclairage, la force et la chaleur. Mais il paraît utile de déterminer aussi les différents avantages économiques de la production de l’énergie électrique par des centrales publiques.
- Le premier domaine important des centrales a été Xéclairage. En tqto, la quantité fournie pour l’éclairage représente environ 3o % de la. quantité totale fournie par les usines. Cette quantité totale est de 1,2 milliard de kilowatts-heures, ce qui fait à peu près 35o millions de kilowatts-héüreS pour l’éclairage. Quelle est l’importance économique de ce chiffre i’
- Il est incontestable que lés avantages de l’éclairage électrique, c'est-à-dire sâ commodité, l’absence de tout danger et de risques d’incendie, etc., ont par eux-mêmes urt certain prix et, au bout du Compte, une valeur économique, mâ-is il est impossible d'en déduire un équivalent précis pour le nombre de kilowatts-heures. On peut dire seulement, sachant qu’avec les moyens d’éclairage modernes, 1 kilowattheure fournit environ 1 000 bougies-heures, que l’emploi de l’électricité a augmenté d’environ 10 000 bougies-heures par an et par tête l’éclairage total des régions desservies par les centrales électriques. Et comme la vie moderne a besoin d’un nombre toujours croissant d’heures d’éclairage artificiel, il y a là un profit évident.
- Afin d’établir au moins une base de comparaison approximative poiir juger de l’importance de l’éclairage électrique fourni par les centrales, supposons que cette augmentation ait du être obtenue par le
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- pétrole. Comme il faut à peu près 4 litres de pétrole pour i ooo bougies-heures, il aurait fallu en tout environ i 4oo ooo tonnes de pétrole ; autrement dit, l’importation allemande, qui a été d’environ i million de tonnes en 1911, aurait dû être augmenté de près de la moitié.
- Mais les centrales n’auraient jamais acquis l’importance qu’elles ont actuellement si elles s’étaient bornées à produire l’éclairage, et si elles n’avaient pas fourni à la vie industrielle, sous une forme commode et en quantité suffisante, ce qui constitue son principal moyen de production, la force motrice. Les progrès que cette nouvelle impulsion a fait faire à l’industrie dans toutes ses branches peuvent être déterminés en général plus exactement que pour l’éclairage.
- De toutes les applications de la force motrice électrique, la plus frappante est dans le domaine de la locomotion, notamment dans le transport des voyageurs dans les villes. On reconnaît l’importance de cette application de l’électricité, quand on pense que la puissance totale des moteurs de traction alimentés par les centrales allemandes était d’environ 418 000 chevaux au ier avril 1911. Si l’on considère que deux ans auparavant, cette puissance n’était que de 287 000 chevaux environ, on peut se faire une idée de la rapidité avec laquelle la traction électrique s’est développée : l’augmentation est en effet d’environ 47 % •
- Les moteurs sont utilisés pendant une durée annuelle moyenne d’environ 1 000 heures, de sorte qu’en 1910-1911 les centrales allemandes ont fourni environ 35o millions de kilowatts-heures pour la traction seulement. Mais ces chiffres ne comprennent ni les valeurs, ni les puissances dés usines servant exclusivement à la production de courant destiné à la traction, ces usines ne rentrant pas dans la catégorie des centrales publiques dont s’occupe cette étude. Les chiffres indiqués ne s’appliquent donc principalement qu’aux tramways auxquels le courant est fourni par des centrales publiques.
- 11 serait superflu de s’appesantir sur les avantages considérables de l’application de la traction électrique aux tramways. Il suffit de rappeler que la vitesse a été doublée, que la fréquence des transports a été multipliée, que le prix du transporta diminué et que les administrations ont pu faire des économies dans l’exploitation.
- LKamélioration des conditions et la diminution du prix des transports ont eu pour conséquence indirecte la séparation de l’habitation et de l’atelier, ce
- qui a permis aux localités de la banlieue des grandes villes de se développer rapidement. Comme les ouvriers ont maintenantà leur disposition des moyens de transport commodes, l’industrie a pu se concentrer à la périphérie des villes, où les conditions sont plus favorables pour la production; bref, les conséquences indirectes de l’application de l’électricité sont encore plus importantes que ses avantages immédiats. Et ce n’est pas tout ; quand les projets d’électrification des chemins de fer auront été réalisés, ces changements seront bien plus grands encore.
- On pourrait objecter que cette transformation n’intéresse guère les centrales, parce que les chemins de fer pourront se procurer avantageusement le courant en le produisant dans leurs propres usines. Mais, en général, il n’en sera pas ainsi, car la multiplicité des applications du courant produit par les centrales permet précisément à ces dernières de fournir le courant à des prix que les chemins dé fer ne pourraient atteindre que dans des cas très rares en le produisant eux-mêmes.
- Il en est à peu près de même pour l’industrie. Elle aussi a déjà utilisé depuis longtemps les avantages de l’électricité, d’abord en construisant des usines spéciales, c’est-à-dire indépendamment des centrales. Mais celles-ci, et c’est justement ce qui augmente notablement leur importance au point de vue économique, peuvent fournir à l’industrie le courant dont elle a besoin, tout en lui permettant de réaliser d’importantes économies. Comme elles disposent généralement d’unités beaucoup ^plus grandes-, pouvant être utilisées d’une façon plus complète, elles peuvent presque toujours fournir le courant aux usines à un prix inférieur à celui auquel ces dernières le produiraient elles-mêmes. Ne voit-on même pas des houillères arrêter leurs propres usines et prendre leur courant à de grandes centrales, car elles ont souvent avantage, surtout dans les périodes de forte activité commerciale, à vendre leur charbon, même quand il est de qualité inférieure, plutôt que de le brûler elles-mêmes? Si donc de pareilles entreprises, qui peuvent certainement se procurer le charbon à peu de frais, commencent à prendre leur courant aux centrales publiques, il est évident qu’à plus forte raison les autres entreprises auront aussi avantage à le faire.
- Un autre avantage des centrales électriques au point de vue économique, c’est qu’en fournissant la force motrice à l’industrie, elles évitent à cette dernière la nécessité d’immobiliser dans ses propres ins-
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- tallaitons de grands capitaux qu’elle peut employer plus avantageusement ailleurs, par exemple, pour construire d’autres usines ou pour agrandir les ateliers existants. Ceci a surtout une importance particulière lorsqu’il s’agit d’une industrie dans laquelle le rendement ne peut être amélioré que par une augmentation du chiffre d’affaires. M. Siegel cite,à titre d’exemple,l'industrie textile dans la régioffde Crirn-mitschau-Werdau, où presque toutes les usines qui se sont agrandies dans le courant des dernières années sont raccordées à la centrale électrique. Le développement de l’industrie dans le royaume de Saxe, où la distribution générale du courant par centrales publiques a particulièrement fait de grands progrès, est aussi une preuve éclatante de l’heureuse influence des centrales sur la construction de nouvelles usines. Le nombre des établissements occupant plus de io ouvriers a été : en 19065 de 22 95*2 avec
- en tout 644 084 ouvriers, soit enfmoyenne 28 ouvriers par établissement; en 1911 : de 3o 63a avec en tout 767 5i8 ouvriers, soit en moyenne 25 ouvriers par établissement.
- Une pareille augmentation du nombre d’établissements, accompagnée d’une aussi forte réduction du nombre moyen d’ouvriers par établissement, n’est possible qu’à condition d’utiliser la force motrice la moins coûteuse, c’est-à-dire le courant électrique fourni par les centrales.
- On comprend, dans ces conditions, que les établissements industriels se procurent de plus en plus le courant dont ils ont b soin en le prenant aux centrales électriques, et l’auteur peut dire avec raison que tous les avantages économiques que l’industrie en général peut retirer de l’électricité sont dus aux stations centrales.
- DIVERS
- La médaille d’or Elliott Cresson.
- Sur la proposition de son Comité des Sciences et des Arts, le Franklin Institute, de Philadelphie, vient de décerner sa plus haute récompense honorifique, la médaille d’or Elliott Cresson, aux éminentes personnalités scientifiques suivantes :
- MM. C.-P. Steinmetz, de Scheneetudy, pour son heureuse application des procédés analytiques à la solution de nombreux problèmes d’une importance de premier ordre dans le domaine de Féleelrotechnique.
- Emile Berline», de Washington, pour son importante contribution aux progrès de la téléphonie et de la télégraphie sous-marine.
- Isham Randolpii, de Chicago, pour sa part dans les progrès du génie civil.
- John William Slrult, baron Rayleigh, pour ses travaux multiples, d’une importance capitale en physique.
- Sir WilliamRAMSAY, pour ses nombreuses ^découvertes et la profondeur de ses recherches dans la science chimique.
- Emile Fischer, de Berlin, pour ses nombreuses contributions d’une importance fondamentale à la chimie organique et biologique.
- Le tricentenaire des logarithmes népériens et de leur inventeur.
- C’est en Fan 1614 que John Napier, baron de Mer-chislon, publia son ouvrage : Mirifici Logarithmorum Canonis Descriptio, dont l’influence sur le développement des mathématiques, spécialement comme instrument de calcul, est connue de tous. Le Conseil de la Société Royale d’Edimbourg, en songeant à l’immense service rendu à la science par l'invention de ce savant, a réuni un Comité chargé d’établir le plan d’une commémoration solennelle en 1914»
- Ce Comité, formé des représentants de vingt Sociétés savantes, a nommé une délégation chargée d’élaborer le programme des fêtes que l’on se propose de donner pour ce trois-centième anniversaire.
- Voici les grandes lignes du projet adopté :
- Un congrès sera tenu dans l’été de 1914? il débutera par de nombreux discours sur la vie et l’œuvre de Napier. Un garden-party sera organisé dans le parc du château dé Merchislon ; de nombreux mémoires sur les divers procédés de calcul et une exposition de toutes les machines à calculer formeront un ensemble exceptionnel; enfin on publiera un volume qui relatera ces fêtes et donnera les communications qui y seront faites.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e SéHô). —N° 14.
- ETUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Le marché des valeurs d’électricité, à la Bourse de Paris, a été la semaine dernière très mauvais. Il a suffi d’une baisse importante dti Nord-Sud sur deux nouvelles le concernant, plusôü moins fondées, pour qu’immédiatemenl la cote de toutes les valeurs du groupe fût entraînée dans uri mouvement de recul. On a dit que le Conseil d’administration du Noi*d-Sud envisageait une réduction du capital; d’autres ont prétendu que le placement des obligations s’opérait avec quelques difficultés. Quoi qu’il en soit de ces deux bruits, le litre a brusquement baissé de 222 à 200, Mais les Omnibus ont perdu une dizaine de francs ; le Métropolitain est tombé à 610; la Compagnie Parisienne de distribution d’Electricité s’est inscrite à 665 venant de 700 ; l’Air comprimé a perdu 10 francs; Eclairage et Force une vingtaine de francs, de même la Société d’Electricité de Paris, Rien dans la situation actuelle de ces affaires ne pourrait justifier ces pertes ; mais il faut bien avouer que les cours pratiqués étaient le résultat d’un emballement qui devait tôt ou tard faire place à un certain pessimisme. Car aucune de ces affaires ne se capitalise aux cours pratiqués a, un taux intéressant ; la spéculation qui soutenait le marché devait au premier choc l’abandonner avec le même entrain. Aussi, nous 11e serions pas surpris que le mouvement de baisse s’accentuât sur les nouvelles indécises qu’on se communique : recettes en diminution ou en stagnation ; difficultés d’exploitation ; concurrences nouvelles tout à fait imprévues. D’autre part, la loi de finances n’a pas dit son dernier mot et coinnle il faut des ressources, l’échec devant le Sénat fie certaines mesures fiscales préconisées par la Chambre pourrait conduire aune modification de la taxe de 4 % sur le revenu ou de la taxe de transmission ? Rien n’est impossible dans cedomaine, puisque cequenous avions prévu se produit par la demande d’une taxe de statistique supplémentaire de o fr. i5 sur les minerais de fer extraits, qui équivaut en réalité à ofr. 60 par tonne de minerai réduite, étant donné la teneur en métal.
- La politique financière de nos grands établissements de crédit a été bien souvent l’objet, et ici même, de critiques provoquées par leur abstention marquée vis-à-vis de certains concours qu’ils pour-
- raient prêter au commerce et à l’industrie. Léür réponse est que leurs statuts ne les autorisent qu’aux opérations d’escompte de papier et d’avances sur garanties, et leur interdisent toute ouverture de crédit qui prendrait la forme d’une commandite. A la dernière assemblée générale du Crédit Lyonnais, le Conseil a tenu à renouveler les assurances «qu’il avait plusieurs fois données à cet égard : <c Fidèle aüx le-c< <jone de prudence que vous avez toujours approû-u Vées, votre Conseil n’a pas cessé de rechercher lë6 « emplois les plus sûrs et de diviser, autant qüe c< possible, les risques inséparables des opérations a qui font l’objet de notre Société. Comme toujours, ce il s’est attaché à maintenir au plus haut degré de « liquidité les divers éléments de votre actif et cc à veiller sur l’abondance de votre trésore-« rie.
- a Notre clientèle a tout lieu de s’en féliciter éga-« lement parce que, nos disponibilités étant à tout « moment très abondantes, nous n'avons pas été « amenés à diminuer les crédits que nous faisons en « temps normal au commerce et à l’industrie, et cc nous avons eu le plaisir de constater, tout récem-cc ment encore, que d’importantes maisons, sollicitées « en vain depuis longtemps par nos agents, sont « venues d’elles-mêmes nous demander des facilités
- 4
- « que nous nous sommes empressés de leur « faire »*
- Et plus loin : <c Banque de dépôts et d’escomptes, « le Crédit Lyonnais, pour continuer à rendre, dans cc les ineiliéures conditions, les services qüe sa « clientèle attend de lui, doit maintenir toujours lice quides et mobilisables au plus haut degré les ca-cc pitaux qui lui sont confiés, à quelque titre que ce <t soit ».
- Ainsi ne nous trompons pas sur la forme des crédits fait au commerce et à l’industrie : ils ne sont que la contrepartie d’engagements qui limitent leur essor.
- La Société Générale cependant montre moins de réserve et son Conseil énumère dans le rapport les principales affaires auxquelles la Société s’est intéressée avec le concours d’autres établissements.
- En voici une énumération résumée : obligations f\ % Compagnie Parisienne de Distribution d’Elec-
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- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- tricité; obligations 4 % Compagnie Générale des Omnibus ; obligations 4 % Compagnie Générale Française de Tramways; obligations 4 % Compagnie Générale Parisienne de Tramways; obligations 5 % Compagnie Centrale d’Energie Electrique ; obligations 4 1/2 % l’Aluminium Français; obligations 5 % Compagnie Electro-Mécanique. Il y a nombre d’autres affaires de même ordre concernant des sociétés étrangères. Mais la Société Générale rappelle aussi le concours qu’elle a prêté à des sociétés ayant u)n caractère local pour leur faciliter la réalisation de leurs titres et elle énumère : les Forges et Ateliers de la Chaleanière, la Société Gaz et Electricité de Gaillac, la Société d’Electrieité de la Vallée du Rhône, la Société des Tramways et Omnibus fie Toulouse; la Société Electrique du Tou-lois ; la Société Électrique de Belchamp.
- Il ne s’agit là d’ailleurs que de facilités données pour la réalisation des opérations financières projetées par ces différentes sociétés et d’une sorte de garantie morale conférée à ces titres par le patronage de l’établissement. Les unes et les autres sont d’ailleurs'très précieuses, quoique parfois assez onéreuses.
- Mais évidemment la manière d’agir de ces grands établissements ne suffit pas au commerce et à l’industrie, puisque de toutes parts on se préoccupe tant de créer des organismes qui faciliteront le crédit à court terme et à long terme. Ceux précités remplissent d’ailleurs leur fonction avec un zèle louable et sans cesse plus productif; car le premier se félicite d’une augmentation du nombre des effets pour l’exercice dans la proportion de 898 335, leur montant étant, lui-même plus élevé de 1 676 196 318 francs; et le second enregistre une augmentation de 2 milliards 757 millions pour l’escompte, les effets seuls rentrant dans ce chiffre pour plus de 80 millions.
- Remarquons enfin que la part faite par la Société Générale à l’industrie électrique est très importante et c’est évidemment là un indice de la prospérité des affaires qui s’y rattachent.
- Aviti divers. — Parmi les Sociétés nouvelles, nous notons la constitution prochaine de la Société des Anciens Etablissements Aubert. Elle a pour but la fabrication et la vente des lampes « Beck » et de tous articles se rattachant à l’éclairage électrique. Nos lecteurs connaissent déjà, par pos articles des ii décembre 1909 et 20 janvier 1912, les différents systèmes de lampes à arc fabriquées depuis 1908 par
- M. Aubert. Les appareils primitifs présentant certains vices de construction, tels que contacts multiples, frottements parasites, et, de ce fait, fonctionnement irrégulier, un nouveau modèle fut établi en 1910 et expérimenté pour l’éclairage de la place Stanislas à Nancy qui comporte 34 lampes à arc. Les résultats en furent très satisfaisants;nombre d’industriels adoptèrent par la suite cette disposition nouvelle pour l’éclairage de leurs ateliers, halls, etc.
- Deux autres sociétés très importantes se cons-tituenten Russie, l’une à Saint-Pétersbourg et l'autre à Moscou, qui sous des raisons sociales différentes, poursuivront un objet a-nalogue. La première dénommée « Société de Distribution d’eau, de Canalisation d’éclairage et d’énergie » se constitue au capital de 2 millions de roubles divisé en 20 000 actions de 100 roubles. L’autre,quiaura pour raison sociale <c Société de transmission électrique », s’organise au capital de 6 millions de roubles en 12 000 actions de 5oo roubles. La valeur de ces derniers titres ne les rendra pas accessibles à tous. II se prépare d’ailleurs autour des affaires existantes à Saint-Petersbourg des combinaisons qui aboutiront probablement à la formation d’un seul groupement qui unifiera les méthodes de distribution de l’énergie et supprimera la concurrence des intérêts.
- En attendant, les privilégiées Eclairage de Saint-Pétersbourg ne varient guère à 487, les ordinaires à 926,25 ; mais les actions de jouissance ont plutôt monté à 287,60 ; le conseil n’a pas arrêté les comptes et on envisage cependant que les dividendes seraient portés cette année de 27,50 à 3o,5o pour la privilégiée et de 4i,5o à 5o francs pour l’ordinaire.
- Le dividende de la Société d’Electrieité Alioth à Bâle sera maintenu à 4 1/2 % •
- La Société Suisse pour l’industrie de l’Aluminium à Neuhausen porterait le sien au contraire de 14 à
- La Société Suisse pour l’Industrie Électrique distribuera 7 % , bien que son capital soit passé de i5 à 20 millions de francs. Le bénéfice net de 1912 s’élève à 1 733 746 francs supérieur de près de 5oo 000 francs à celui de ign.
- En même temps que paraît l’avis de répartition du solde du dividende du Rio Tinto qui est de 5o shillings, la Tharsis Sulphur and Gopper Company annonce un dividende de 8 shillings par action, soit 20 °'0, au lieu de 6 shillings l’an dernier. Les amortissements sont dotés de 19 279 livres et le report à nouveau s’élève à 39 184 livres.
- La British Aluminium Company a réalisé au cours
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2® Série). — N®14,
- de l'exercice 1912 un bénéfice de 194 823 livres qui avec le report antérieur faisait un disponible de 198825 livres. Toutes charges déduites et après dotation de 70 000 livres tant aux amortissement qu'aux réserves, les actions privilégiées ont pu toucherô %, le report à nouveau étant encore de 10 206 livres.
- L’exercice 1912 s’est donc présenté tant-pour les affaires de cuivre que d’aluminium dans des conditions des plus favorables qui subsisteront pour igi3 si le deuxième semestre suit la même allure que le premier.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Belfort. — La Société des Chemins de fer d’intérêt local du territoire de Belfort est en formation, au capital de 700 000 francs, pour l’exploitation des lignes suivantes, concédées en 1909 à MM. Baerl et Verney, dirigeants du groupe des Chemins de fer Départementaux des Ardennes;
- i® De Bélfort à Châtenois et Sochaux (Doubs); 20 de Belfort à Etuelfont-Haut ; 3U des Errues à Rougemont-le-Chàleau; 4" d**8 Errues à La Chapelle-sous-Rouge-mont; 5° de Belfort à Réchésy.
- La plate-forme est établie parle département; la superstructure par le concessionnaire qui fournit le matériel roulant et exploite.
- La traction sera électrique, le courant étant fourni par la station de Ronchamp aux conditions stipulées entre cette Société et l'administration du territoire de Belfort.
- Calvados. — M. Mounol. concessionnaire du tramway de Mézidon à Ponl-l’Evêque, étudie le projet de création d’une ligne de tramway électrique de Lisieux à Vimou-tiers par la vallée de la Touques.
- BOUbS. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans les départements du Doubs et du Jura, d’un chemin de fer d’intérêt local, à voie de 1 mètre de largeur entre les bords intérieurs des rails, de Mouthe (Doubs) à Fonciue-le-Haut (Jura), devis : 290 000 francs; et dans le département du Doubs, des chemins de fer d’intérêt local à voie de 1 mètre, d’Amathay-Vésignetix à Pontarlier, et de Levier à Chaffois; devis: 5 210000 Ir.
- Canada. — La Porcupine Belt Electric C° vient d’établir un avant-projet pour la construction d’un chemin de fer électrique entre Winnipeg et Québec, distants d’environ 1 5oo milles.
- Les promoteurs de cette affaire ont déjà fait un contrat pour la construction de 5oo milles de voies électriques dans l’Ontario. La nouvelle ligne traverserait une région non ^desservie par aucune des voies ferrées transcontinentales existantes, mais elle serait reliée à chacune d’elles.
- La section de l’Ontario serait alimentée par la force du Niagara.
- Hollande. — La Oosterstoomtram Maatschappij a. adressé au ministère du Waterstaat une demande pour la construction d’un chemin de fer léger entre Zeist et Amersfoort. On se servira de moteurs pétroléo-élec-triques.
- Turkestan. — Le Comité municipal Économique de ICokand et d’Andizhand demande qu’on lui fasse parvenir avant le 14 juillet des propositions pour la concession de la construction de tramways électriques; cette concession ne devra pas excéder une durée de quarante ans; la ville se réserve le droit de racheter l'entreprise au bout de 20 ans. Le concessionnaire aura la faculté de fournir l’énergie électrique aux industriels.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Ardennes. — La concession de la distribution d’énergie électrique d’Osnes est accordée a l’Est électrique.
- Nord. — Le Conseil municipal de Douai a voté un crédit de 7 900 francs pour l’installation de l’éclairage électrique dans la salle des fêtes, la chapelle et l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville.
- Saône-et-Loire. — Le Conseil municipal de Paray-Je-Monial a émis un avis favorable au projet établi par M. Mercier, ingénieur civil des Mines, à Nancy, pour la distribution de l’énergie électrique.
- République Argentine. — On va installer prochainement l’électricité à Caseros, dans la banlieue de Buenos-Aires. Le courant sera fourni par la Compagnie Alemana.
- Les installations électriques de Eslacion Cruz, Cor-doba, commenceront au mois de mai.
- La Compagnie hydro-électrique de Tucuman a fait une offre à la municipalité de cette ville pour entreprendre
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- l’éclairage électrique à 12 % meilleur marché que le prix actuellement payé à la Compania Electrica del Norte. L’économie réalisée ainsi serait de 1 200 dollars par mois.
- Etablissements lîanz,
- 64, boulevard Magenta, Paris.
- Machines à vapeur surchauffée à distribution par soupapes accompagnées, système Lents (breveté).
- SOCIÉTÉS
- Société Française d’Electricité A. E. G.
- 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. E. G., mars igi3. — L’importance des usines
- Tableau des recettes d’exploitation du mois de janvier 1913.
- DÉSIGNATION
- ANNÉE igi3
- DIFFÉRENCE ENTRE I.ES RECETTES DU MOIS DE JANVIER en igi3 et en 1912
- Recettes du mois de janvier
- Recettes depuis le début de l’année
- en faveur de igi3
- en faveur de 191a
- Energie Electrique du Nord de la France.......
- Société Roubaisienne d’Eclairage ............
- Electrique Lille, Roubaix. Tourcoing.........
- Compagnie Electrique de lu Loire et du
- Centre..................................
- Société Générale de Forces Motrices et d’Eclai-
- rage de la ville de Grenoble...............
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vaudan.....................................
- Union Electrique.............................
- Société d’Electricité de Caen.........•......
- Société Méridionale de Transport de Force....
- Sud-Electrique...............................
- Est-Electrique...............................
- Electricité de Bordeaux et du Midi...........
- Energie Electrique du Sud-Ouest..............
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Chemins de Fer Electriques départementaux de
- la Haute-Vienne............................
- Tramways de Roubaix-Tourcoing................
- francs
- 296 846 327 33a 184 009
- 543 845
- 3i 822
- 62 56o 114 905 77 4oa 170 tiOa 238 105 84 6o5 176 268 aïo 122 672 64a
- 48 699 196 547
- francs
- francs
- 5a 659
- 8 880
- 'H 991
- 89 2l3
- 1 109
- 2 699
- 32 III
- 10 418
- *4 671
- 62 160
- 43 886
- 21 65g
- 52 845
- 29 166
- 3o 5l2
- 7 173
- francs
- CONSTITUTIONS
- Société d’Electricité de la vallée du Loir et Extensions. — Durée : 3o ans. — Capital : 260 000 francs. — Siège social : Couture (Loir-et-Cher).
- d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne.
- Les projecteurs électriques.
- Le chemin de fer régional de Mersebourg à Mucheln.
- CONVOCATIONS
- Le Matériel Téléphonique. — Le n avril, 46, avenue de Breteuil, à Paris.
- Compagnie des Tramways de l’Est Parisien. — Le
- 16 avril, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Etablissement Adt. — Le 19 avril, à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
- Société Nîmoise d’Eclairage et de Force Motrice. —
- Le 2.4 avril, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES Jules Richard,
- 25, rue Mélingue, Paris.
- Instruments de précision de mesure et de contrôle pour les sciences et l’industrie (catalogue rgi3).
- ADJUDICATIONS
- AUSTRALIE
- Avant le i5 avril, offres pour la fourniture de 1 020 000 charbons de lampes à arc, de 26 900 lampes électriques à filament de carbone et de câbles de cuivre de haute conductibilité pour la ville de Melbourne.
- S’adresser à MM. Mc Ilwraith, Mc Eacharn and C° Ppy (Ltd), Billiter square-buildings, London, E. C.
- Jusqu’au 3o mai, offres pour la fourniture d’un transbordeur électrique pour la ville deJMelbourne.
- S’adresser au Président du Comité des fournitures électriques (Electric Supply Committee), Town Hall, Melbourne.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). ^ N* 14.
- INFORMATIONS
- Congrès des Ingénieurs-Conseils et des Ingénieurs-Experts.
- Un Congrès International d'Ingénieurs-Conseils et (VIngénieurs-Experts sera tenu à l’oeeasion de l’Exposition Internationale de Gand en juillet 1913.
- Les réunions pourront avoir lieu à Gand ou à Bruxelles.
- Le Congrès comprendra des membres donataires et des membres titulaires.
- ! 1“ Membres donataires. — Peut faire partie du Congrès à titre de membre donataire, toute personne qui aura versé la somme d’au moins 100 francs.
- Les membres donataires prennent une part effective aux travaux du Congrès et reçoivent les publications.
- Leur nom figurera en tête de la liste des membres du Congrès.
- 2° Membres titulaires, Peut faire partie du Congrès à titre de membre titulaire, toute personne et toute collectivité d'Ingénieurs-Conseils, qui aura versé la somme de 20 francs.
- Chacune des collectivités inscrites nominativement à cette catégorie ne pourra être représentée que par un seul délégué.
- Les autres membres de ladite collectivité pourront faire partie du Congrès, mais à titré personnel et moyennant versement de leur cotisation comme membre donataire ou titulaire. Les membres titulaires prennent, une part effective aux travaux du Congrès et en reçoivent les publications,
- 3° Membres adhérents. — Peut faire partie du Congrès à titre de membre adhérent, toute personne ou toute collectivité d’ingénieurs-conseils qui aura versé la somme de 10 francs.
- Les membres adhérents n’assistent pas aux réunions du Congrès, mais recevront un exemplaire des publications.
- Les reçus réguliers, émanant du trésorier et signés de lui, assurent seuls l'inscription effective au Congrès ainsi que la remise de la carte et des publications.
- Une carte sera nécessaire pour pouvoir assister aux séances et profiter des avantages faits aux memhres du Congrès.
- Les reçus provisoires éventuellement délivrés par les Associations étrangères ne peuvent en tenir lieu.
- En faisant parvenir leur cotisation au trésorier, M. Ch. de Herbais du Thun, 18, rpe Marie-Thérèse, à Bruxelles, les membres du Congrès devront indiquer lisiblement leurs nom, prénoms, qualités et adresse.
- La Chambre syndicale des Ingénieurs-Conseils de
- Belgique est chargée de l’organisation du Congrès.
- Les rapports à présenter au Congrès devront être adressés au secrétariat, 18, rue Marie-Thérèse, à Bruxelles; ils devront être rédigés en allemand, en anglais ou en français.
- Les membres qui désirent, au cours du Congrès, donner connaissance d’un travail relatif à l’une ou l’autre des questions ci-dessus, devront en envoyer le texte au siège du Comité, i8, rue Marie-Thérèse, avant le ior juin 1913.
- Le Congrès comportera :
- i° Une séance générale d’ouverture;
- 20 Des séances générales pour la communication et la discussion des questions présentées ;
- 3° Une séance générale de clôture.
- Le président de chaque séance aura la police de l’Assemblée.
- Les questions qui seront soumises aux délibérations du Congrès, seront réparties, s’il y a lieu, entre les différents Comités, dont l’organisation sera arrêtée lors de la séance d’ouverture.
- LISTE DES QUESTIONS A SOUMETTRE AU CONGRÈS
- Organisation.
- Constitution de sociétés syndicales ou associations d'Ingénieurs-Conseils et d’Ingénieurs-Experts,
- Autonomie.
- Règles générales à préconiser quant à l’exercice de la profession d’ingénieur-conseil et d’ingénieur-expert indépendant, et aux conditions à remplir par chacun.
- Moyens de développer l’importance des groupements qui existent et d’en établir dans les pays qui en sont dépourvus.
- Projet de création d’une « Fédération Internationale » des . Syndicats d'Ingénieurs-Conseils et. d’Ingénieurs-Experts. • p
- Admission des experts au titre de membres titulaires.
- Statuts, centralisation des documents et publications.
- INTÉRÊT PROFESSIONNEL
- Moyens de propagande et de vulgarisation.
- Tarifs d’hpnoraifes.
- Droit de propriété en ce qui concerne les rapports rédigés par un Ingénieur-ConseiJ,
- QUESTIONS DIVERSES
- Cahier des charges. — ^formes.
- Relations entre les groupements et entre les collègues groupés.
- Règles à observer pour les expertises et les arbitrages.
- Tribunaux d’arbitrage en cas de livraisons internationales.
- Jurys d’expositions en matières techniques.
- Intervention de membres indépendants.
- La reproduction des article? de la Lumière Electrique est interdire.
- Paris. — impmmbrib levé, 17, rue cahsbtte.
- Le Gérant : J.-B. Nouai
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- Samedi là avril îeiâ.
- tr»nte-clnqulfcibe ittnlé.
- tome XXll (8* série'. - N* lS
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. 33
- Chronique Industrielle................... 36
- Transmission et distribution T***. — La protection des feeders à haute tension..................................... 38
- Appareillage
- J.-B. Picot. — Limiteurs de courant..... /Jo
- Mesures
- R. de Baillehache. — Le voltamètre à argent................................... 4-'\
- Extraits des publications
- Télégraphie sans fil à grandes longueurs
- d’onde (projet de M. Bouthillon)....... 45
- Dispositif de jeu axial pour commutatrices,
- par W. Weii.enmann..................... 47
- Nouveau câble anglo-allemand............. 47
- Emploi d’automobiles pour la plantation des poteaux télégraphiques................... 47
- Sociétés savantes et techniques
- Société des Ingénieurs civils de France.
- E. de Longceval. — A propos d’une récente
- communication de M. Giuardeau.......... 4$
- Association Electrotechnique italienne.
- Sur le passage de la machine polyphasée à induction à travers le synchronisme par G. Vallauiii. ................ .......... 49
- Un nouveau type de wattmètre pour mesures sur la haute tension, avec insertion sur la . > basse tension, par Gino Campos............ 49
- Variétés
- A.-W. Kipling. — La stérilisation des eaux par les rayons ultra-violets 5o
- Bibliographie
- J.-A. Fleming. — Propagation des courants . électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques; analysé par’LM. G.
- Girousse.................................. 53
- J. Perhy. — Mécanique appliquée; analysé
- par M. C.-F. Guilbert..................... 55
- A. Janniot. — Les trois taxes............... 56
- Brevets
- Procédé de commande automatique des moteurs électriques..................... 56
- Mode d’entrainement pour convertisseurs de 1
- fréquence................................. 58
- Procédé de stabilisation des moteurs-série ,
- triphasés aux vitesses inférieures........ 5q
- Correspondance
- Sur le théorème de réciprocité dans les réseaux de conducteurs...................... 5q
- Etudes et Nouvelles Economiques............. 60
- Renseignements Commerciaux.................. 61
- Adjudications............ ................. 62
- Informations............................. , 63
- EDITORIAL
- Un des problèmes les plus délicats qui se présente dans l’agencement et l’exploitation des stations centrales est la protection des feeders à haute tension. Un ingénieur étranger bien connu, que ses hautes fonctions officielles empêchent de signer a bien voulu, sur notre demande, nous adresser une étude sur cette question. M. T*** insiste sur les avantages des sous-stations en série et sur la
- nécessité qu’il y a d’employer, pour la protection des feeders principaux, des disjoncteurs qui fonctionnent, non pas eh cas de sur-charge momentanée, mais dans le cas d’une mise h la terre.
- On sait quel est le but des limiteurs cle courant : ces appareils doivent empêcher automatiquement les abus de consommation
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- La LUMIERE ÉLECTRIQUE T.XXlI(2» Série). — N°1S.
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- d’énergie dans les distributions à forfait ; ils doivent en outre être bon marché. M. .T.-B. Picot montre les inconvénients des types de limiteurs les plus répandus, limiteurs à mercure et limiteurs thermiques à fil chaud; puis il donne une description de divers limiteurs plus perfectionnés, utilisant des électro-aimants, et il en explique clairement le mode de fonctionnement.
- L'Electrical World a publié en décembre(') un article des plus intéressants pour les Electriciens qui s’intéressent aux mesures de haute précision. Il s'agit des expériences poursuivies de 190g à 1912 au Bureau of Standards par le D' Rosa et M. Vinal avec la collaboration d’un chimiste, le D1 Mc Daniels, sur le voltamètre à argent.
- Rappelons d’abord que c’est au moyen de cet appareil-étalon (dont le nom est une abréviation de volta-électromètre) que la dernière Conférence Internationale des Unités Electriques, tenue à Londres en octobre 1908, a défini l’ampère international.
- Les mesures sur l’équivalent électrochimique de l’argent du Laboratoire Central cl’Electricité (Janet, Laporte et de la Gorce), du National Physical Laboratory (Smith, Ma-ther et Lowry) et de la Phvsikalisch-Tech-nischeReichsanstall(Jaeger et von Steinwehr) ont été effectuées avec des voltamètres de Rayleigh à papier à filtrer.
- MM. Rosa et Vinal ont comparé ce type de voltamètre au voltamètre de Richards à cuvette poreuse Pukal, au voltamètre sans membrane de Poggendorff et au voltamètre à siphon.
- Leur résultat est que le voltamètre de Rayleigh donne un excès de poids de 4o cent-millièmes par rapport au voltamètre à cuvette poreuse et que le contact du papier à filtrer contamine l’électrolyte (p. 44)-
- Cette action 11’aurait évidemment aucune influence sur les mesures industrielles, si le voltamètre à argent pouvait être considéré comme un étalon propre aux usages de l’ingénieur. Il n’en est pas moins vrai, que des actions chimiques encore mal connues et Sdues au papier à filtrer altèrent la coinposi-
- (') The Silver Vollameler. —- Electrical IVorld, 14 décembre 1912, p. i»6i.
- tion du dépôt d’argent électrolytique et modifient son poids; par suite, la précision qu’on peut obtenir avec le voltamètre à argent, recommandé par la Conférence de Londres pour la détermination de l’ampère international, est loin d’atteindre l’ordre du cent-millième que cette Conférence a expressément fixé, quand elle a adopté pour valeur de l’équivalent électrochimique de l’argent le nombre 1,11800 milligramme par coulomb.
- M. Boutiiillon, ingénieur des Télégraphes, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité, a conçu un projet colossal pour la télégraphie sans fil à grandes longueurs d'ondes. Il ne s’agit rien moins que de longueurs d’ondes de plusieurs centaines de kilomètres! Il est vraiment difficile de prévoir ce que donnerait la réalisation de ce projet (p. 45). D’après La Nature (i5 février igi3), l’auteur n’évaluerait la dépense qu’à la somme bien minime de 26.000 francs.
- Dans la plupart des machines électriques, les tourillons sont terminés par des colliers en saillie, contre lesquels portent les coussinets, et qui limitent le jeu longitudinal.
- Dans quelques types cependant, on maintient, au contraire, volontairement ce jeu longitudinal pour assurer une usure plus régulière du collecteur. M. W. \Veilenmann décrit un dispositif ingénieux de jeu axial pour les commutatrices.
- M. A.-W. Kipling fait une étude intéressante d’un problème, où des intérêts considérables sont actuellement en jeu : la stérilisation de l'eau par les rayons ultra-violets (p. 60). La même question a été exposée le 5 mars dernier par M. de Recklinghausen à la Société Internationale des Electriciens.
- L’auteur insiste sur ce point qu’il est indispensable, si l’on veut obtenir des résultats constants pour la stérilisation par les radiations ultra-viol'.'ttes'j d’opérer sur une eau franchement limpide et incolore et ne contenant pas de matières en suspension. Il montre de quelle manière on peut obtenir une indication sur l’absorption des rayons ultraviolets dans l’eau, en mesurant les couleurs de l’eau, soit au moyen d’un teintornètre
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- 42 Avril 1943.
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- Lovibond (couleurs jaune, rouge, bleu), soit au moyen d’une méthode actinométrique ; l'efficacité de cette dernière paraît assez discutable, puisque les papiers photographiques noircissent déjà dans l’ultra violet initial (o,4 |j, à o,5 (j,), qui existe dans la radiation solaire et dont le pouvoir înierobicid’e est très faible..
- Dans un rapide historique, M. Kipling cite les noms des physiologistes les plus connus qui ont montré que la lumière solaire a une action bactéricide très marquée. Nous regrettons que dans cette nomenclature, les noms de d’Arsonval et de Charrin aient été omis. Il dit aussi que la genèse de l’emploi industriel de l’arc à vapeur de mercure, produit dans le vide et qui possède des qualités toutes spéciales au point de vue de l’émission des rayons ultra-violets, se trouve dans un brevet pris par M. Peter Gooper-Hewitt en 1901.
- Dans la séance précitée de la Société Internationale des Electriciens, M. Daniel Berthe-lot a établi aussi que l’initiative d’appliquer les rayons ultra-violets à la stérilisation industrielle des eaux potables destinées à l’alimentation publique ou privée est due à un ingénieur français, M. Charles Lambert, qui adressa, dès le 10 juillet 189;}, au Service des Eaux de la Ville de Paris un mémoire très net sur «la stérilisation des eauxparla lumière », dont le principe était l’action microbicide de la lumière, et où il est dit : « Une condition essentielle, c’est que la lumière employée soit riche en l’ayons violets et ultra-violets du spectre. »
- M. Gaston Girousse a bien voulu se charger de présenter à nos lecteurs l’ouvrage remarquable de M. J.-A. Fleming sur la.propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques, ouvrage traduit de l’anglais par M. l’ingénieur G. Ra-vut(p. 55). Nous n’insisterons que sur une remarque particulière de cette analyse : M. Girousse dit que « les calculs relatifs à la « propagation des courants sont, comme on « sait, considérablement facilités par l’emploi « des fonctions hyperboliques». Il est à désirer, en effet, que les jeunes ingénieurs se convainquent des avantages que procurent
- les fonctions hyperboliques pour l’étude de multiples problèmes de la technique de l’Electricité. Il y a près de deux ans que le Dr A.-E. Kennelly, dans une série de conférences à l’Université de Londres, a mis en évidence l’utilité de ces fonctions pour résoudre les problèmes quantitatifs, quand il s’agit de circuits possédant à la fois de la résistance linéaire, de la réactance et de la capacité ou de phénomènes très complexes, comme la détermination du skin-effect dans des conducteurs où les courants varient très vite.
- L’abondance des matières nous prive du plaisir de commenter les communications de M. Giilvrdeau à la Société des Ingénieurs Givils de France (p. 48) et de MM. G. Val-lauki et Gino Gampos à i’Association électrotechnique italienne (p. 4p), ainsi que l’ouvrage de M. John Perry, dont M. Guilbert fait un élogieux compte rendu, et ou l’on retrouve les idées pratiques si heureusement préconisées en France, avec une opiniâtreté des plus profitables pour les ingénieurs, par M. le professeur Douasse.
- Mais, en terminant, nous devons dire les ovations qui viennent de saluer à Berlin, au 4° Congrès international de physiothérapie, M. le Professeur d’Aitso.wAL, membre de notre Comité de Direction. L’assemblée a décidé à l’unanimité que le nom général de d'arsonvalisation serait dorénavant adopté pour désigner toutes les applications des courants de haute fréquence dans le traitement des maladies, perpétuant ainsi le souvenir du grand physiologiste créateur de celte méthode. C’est la consécration de ce qu’avait déjà décidé, il y a trois ans, le Congrès de Paris, sur la proposition du Dr Bergonié, le mot de « d’arsonvalisation » ayant déjà été introduit dans la science par M. le professeur Benedikt, de Vienne, en 1899.
- Nous tenonsaussi à adresser à M. A. Blondel, membre de notre Comité de Direction, l’expression de nos félicitations les plus vives pour l’hommage si justifié que le Comité de la Société Internationale des Electriciens veut lui rendre en proposant à l’Assemblée Générale de le nommer par acclamation Président d’honneur de la Société.
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- la lumière électrique t.xxli(i« sérié).—N»i5.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’Electricité à Caen.
- La Société d’Electricité de Caen, qui exploite une concession de distribution d’énergie électrique dans la Ville de Caen, a entrepris la construction d’une usine électrique d’une puissance de 5 ooo kilowatts pouvant être portée à 20 000 kilowatts, et capable de répondre à tous les besoins d’énergie causés par le développement industriel qui se manifeste actuellement dans le Calvados.
- L’usine est édifiée sur les terrains de la Société, au nouveau bassin, sur les bords du canal de Caen à la mer. Elle est dotée de .tous les perfectionnements modernes, et sera en mesure de desservir la clientèle avec toute la sécurité désirable. Elle comportera pour commencer : deux groupes turbo-alter-nateurs de 2 000 kilowatts chacun et un groupe turbo mixte de 800 K. V. A. triphasé et 3oo kilowatts continu. Une importante batterie de chaudières et loyers mécaniques, à tirage artificiel, alimentera ces machines et un tableau de distribution doté de tous les appareils de manœuvre, permettra de desservir la clientèle en courant continu et en courant alternatif à 200, 14000 et 3o 000
- volts.
- La Société d’Electricité de Caen développe en même temps ses réseaux d’électricité, dans le Calvados ; en dehors des artères qui alimentent déjà Cabourg et Trouville, d’autres artères sont en construction pour alimenter Bayeux et l’importante région minière au sud de Caen.
- Un intéressant contrat d’énergie.
- A une époque où l’on agite souvent la question de savoir s’il est préférable pour un chemin de fer électrique de produire lui-mqme l’énergie qui lui est nécessaire ou de l’acheter à une entreprise auxiliaire, il est intéressant de constater que le « Chicago, Milwaukee and Puget Sound Railway » vient
- de signer un contrat avec la « Great Falls Power C° » pour la fourniture du courant nécessaire à la traction électrique dans des conditions exceptionnellement avantageuses. La compagnie du chemin de fer n’a consenti à acheter pour débuter qu’une puissance jusqu’à concurrence de 10 000 kilowatts, mais elle s’est réservée plusieurs options pour un supplément de puissance tel que le total puisse atteindre 25 000 kilowatts.
- L’énergie devra être fournie sous forme triphasée à 5oooo ou 100000 volts, à la fréquence 60 ; cette énergie devra être mesurée par des watts-heures-mètres et des wattmètres. La fourniture en sera faite au prix extrêmement réduit de o,536 cent par kilowatt-heure (1 cent =0 fr. o5i8 au pair).
- The Electrician (28 mars) remarque, à ce propos, qu’un prix aussi bas ne peut provenir que de ce fait, que l’énergie sera fournie par une station hydroélectrique. La compagnie auxiliaire trouvera une sauvegarde, jusqu’à un certain point, dans la garantie d’une consommation minima des 60 % de celle qui est prévue au contrat. De plus cette compagnie aura le droit d’employer le domaine de la voie ferrée pour l’établissement de ses lignes de transport de force.
- Une clause qu’on rencontre rai’ement dans ces sortes de contrats a trait au facteur de puissance. Pour éviter que la charge ne donne de mécomptes à la compagnie auxiliaire, les sous-stations du chemin de fer devront contenir un nombre de machines synchrones suffisant pour assurer un facteur de puissance, en avance ou en retard, de 80 % au moins. En outre, la compagnie productrice d’énergie aura le droit d’installer des régulateurs Tirrill dans les sous-stations, de manière à réaliser la marche au synchronisme des machines.. On s’attend à ce que, de celte manière, le facteur de puissance n’oscille que de 20 % au-dessus ou au-dessous de 1 et qu’ainsi, on évite que la charge ne soit pas rémunératrice.
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- Proposition de loi instituant des réseaux municipaux de distribution d’énergie dans l’Etat de New-York (Etats-Unis). — (Elec-trical World, aa mars 1913).
- Dans le dernier numéro de la Lumière Electrique, nous avons signalé un projet de réseau d’Etat en Bavière ; la même tendance semble se faire jour aux Etats-Unis, d’après YElectrical World, qui donne l’analyse d’une proposition de loi instituant des réseaux municipaux de distribution d’énergie dans l’Etat de New-York.
- Le projet ne prévoit d’abord que la constitution de réseaux restreints, mais envisage ultérieurement l’établissement d’un réseau couvrant l’Etat tout entier. Les nouveaux réseaux seraient placés sous la direction d’un nouvel organisme d’Etat, appelé « State Conservation Commission » qui recevrait un pouvoir discrétionnaire au sujet des tarifs à appliquer. Les municipalités auraientle droit, soit d’acheter les stations centrales déjà existantes sur leur territoire, soit de créer une station concurrente.
- La principale critique formulée par VElectrical World est que, les réseaux d’Etat nouveaux se trouvant placés sous le contrôle de la « State Conservation Commission », et les réseaux privés étant sous la juridiction de la « Public Service Commission », la juxtaposition de ces deux autorités sera une source de difficultés constantes dans l’application du projet.
- Réseau métropolitain de New-York. - (Elec-trical World, 22 mars 1913.)
- Après troisans de négociations difficiles, les nouveaux contrats d’exploitation du réseau métropolitain de New-York ont été signés, le 19 mars, entre la ville, d’une part, et l’In-terborough Rapid Transit et la New-York Municipal Raihvay Corpoi’ation (Brooklyn Rapid Transit) d’autre part. Ces contrats se rapportent à l’exploitation d’un réseau dont lecoùttotal sera d’environ 400000000 dollars, dont 100 000 000 dollars pour le réseau déjà existant, et 3oo 000 000 dollars pour les lignes aériennes, souterraines ou de niveau, en construction ou en projet. Lorsque le nou-eau réseau sera ouvert à l’exploitation (vers
- 1917), 11 y aura plus de 600 miles (966 kilomètres) de voies simples en service, contre 271 miles (435 kilomètres) actuellement en service.
- Projet de loi sur la traction électrique en Angleterre. —(Electrical Engineering, 22 mars 1913).
- Un grand nombre de municipalités locales de Londres et de sa banlieue protestent contre une clause du Bill « Metropolitan Electric Tramways (Railless Traction) » actuellement en discussion à la Chambre des Communes. Cette clause aurait pour effet de permettre au Board of Trade de sanctionner l’établissement d’omnibus à trolley sur les parcours déjà suivis par des tramways.
- Electrification du Tilbury and Southend Railway (Angleterre). — (The Electrician, 21 mars I9'3.)
- La Midland Railway Co, d’Angleterre, est tenue, d’après un « Act » de 1912, d’électrifier sa ligne de Tilbury dans le délai de sept ans ; elle se propose de commencer cette électrification entre Barking et Upminster, ce qui lui permettra de faire circuler des trains électriques directs entre ce dernier point et le réseau souterrain de Londres.
- La compagnie du Midland Ry se propose également d’électrifier la ligne du Totten-ham et Forest Gâte Railway, la ligne principale entre Kentish-Town et Saint-Paneras, et la ligne de Saint-Albans, via Heudon.
- Projet d’électrification du Pennsylvania Railroad. — (Electrical World, 22 mars igi3).
- Le Pennsylvania Railroad dépensera, l’an prochain, 4 000 000 dollars pour l’électrification de sa ligne principale sur une distance de 20 miles (32 kilomètres) au départ de Philadelphie. Cette somme ne couvrira que la dépense de transformation des voies, non les frais de construction d’une station génératrice, ni ceux d’achat des locomotives. Bien que cette électrification ne soit faite qu’en vue du service des voyageurs de banlieue, on la considère comme un premier pas vers une électi'ification générale des lignes de la Compagnie.
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- LA PROTECTION DES FEEDERS A HAUTE TENSION
- , Dans la distribution de l’énergie électrique, il existe un conflit entre les conditions visant la continuité de la fourniture du courant et celles qui cherchent à assurer la sécurité du public et des ouvriers. La première idée qui vient à l’esprit est qu’un défaut d’isolement va causer probablement un court-circuit. Or un défaut d’isolement peut provenir de deux causes :
- i) Une fissure peut se produire entre deux conducteurs, ce qui, avec les hautes tensions communément employées, conduit rapidement à un court-circuit ;
- i) L’isolement à la terre peut faiblir.
- , Dans le premier cas, la distribution au moyen du feeder défectueux cessera, soit par le fonctionnement du coupe-circuit, soit par celui de l’interrupteur automatique ou par la destruction d’une machine. Dans la deuxième, il peut être possible de continuer la fourniture de l’énergie, s’il n’y a qu’une seule mise à la terre et si cette dernière, par son propre fait, n’engendre pas d’autre défaut.
- Il est possible de conserver l’isolement satisfaisant en général dans une distribution à courants triphasés de faible étendue, parce qu’un défaut à la terre ne résulte pas du passage d’un courant appréciable. Si l’on connecte trois voltmètres avec la terre, un par phase, celui qui accuse une réduction de voltage localise le circuit défectueux. De même, un contact accidentel avec l’un des fils doit, dans le cas du point neutre isolé, causer moins vraisemblement un court-circuit désastreux, que lorsque ce point est à la terre.
- Si le réseau est étendu, le courant de charge devient suffisamment fort pour causer la mort, et l’expérience a prouvé qu’une rupture de câble est généralement suivie d’une ou de plusieurs autres ; le moindre défaut est aggravé par ce fait ou par des surtensions entre les conducteurs,
- La méthode qui consiste à adopter le montage avec point neutre isolé a été préconisée
- par les ingénieurs d’une certaine école, alors que ceux d’une autre école ont recommandé de connecter ce point avec la terre. Ceux qui ont adopté la première façon de faire ont trouvé généralement que, à mesure que leur système prenaitde l’extension, l’augmentation progressive du nombre de doubles ruptures, de surtensions et de troubles électrostatiques était due à l’absence de liaison avec le sol des différentes tensions étoilées. Ils ont été ainsi forcés de mettre leur point neutre à la terre. Mais, d’un autre côté, plusieurs autorités américaines qui avaient fait de même ont abandonné cette méthode de montage dans le cas des distributions aériennes.
- On ne peut donc établir de règle générale : chaque cas doit être étudié séparément. On peut en dire long, sur l’isolement du point neutre d’un système triphasé aérien. Les ruptures ne sont pas aussi probables qu’avec les câbles souterrains, et les surtensions sont combattues par les appareils de protection. Si un défaut se produit par suite de la mise hors d’usage d’un isolateur, tout le système de générateurs, de transporteurs aériens et de transformateurs peut se'mettre immédiatement à la terre à cet endroit, et, si tout va bien et que rien d’autre ne se produise ailleurs, la distribution peut n’être pas interrompue. On peut alors procéder à la recherche. du défaut. Si un fil se casse et tombe sur le sol, le cas est différent. Essayer de s’approcher du fil serait très dangereux. Aucun débit d’électricité ne pouvant être continué si le système est monté en étoile, quelques ingénieurs ont pris l’habitude d’adopter le montage en triangle, pour ne pas être obligés d’interrompre la distribution dans un cas semblable.
- Une des meilleures précautions qu’on puisse prendre pour prévenir .une charge accidentelle d’un circuit à basse tension, lorsqu’il se produit un défaut dans les enroulements du transformateur d’un poste, est de
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- réunir à la terre les points neutres du primaire et du secondaire. Un tel défaut peut résulter du fonctionnement des fusibles ou des disjoncteurs placés sur le primaire. Si cependant le point neutre du primaire n’est pas à la terre, l’importance de cette précaution se trouve notablement réduite.
- Malgré le haut coefficient de sécurité communément adopté dans la construction des câbles souterrains, une communication avec la terre d’une âme d’un feeder triphasé est beaucoup plus grave qu’une surcharge. Quand les machines génératrices et les fee-ders sont en bon état, on n’a pas à craindre de forte surcharge. On a proposé une grande variété de disjoncteurs à maxima ; de même, un grand nombre d’interrupteurs ingénieux à action différée et à minirna ont été essayés, mais il ont une sensibilité plus ou moins grande et une connexité d’action souvent malheureuse. Ils arrêtent une distribution tout entière, alors que la mise hors circuit d’un simple branchement suffirait. L’ingénieur hardi, dans le cas d’un semblable arrêt, continuera néanmoins la fourniture du courant, dans l’espoir qu’un compteur enregistrera le supplément de charge; il laissera aux clients la faculté d’employer leurs disjoncteurs et leurs fusibles. S’il so produit un court-circuit chez l’un deux, ses appareils assureront la protection de son matériel, mais l’ingénieur de la station centrale soucieux de la continuité du service, continuera d’alimentater les autres consommateurs.
- La question est tout autre si un feeder principal esta la terre, car un court-circuit entre les conducteurs d’un câble à haute tension détermine rapidement une mise à la terre. En pareil cas, la marche doit être immédiatement arrêtée. Que devient alors la continuité des services que doivent faire les consommateurs? Le remède sera dans l’adoption d’une distribution de secours pour chaque sous-station, celle-ci étant composée en général de transformateurs et d’interrupteurs d’où part la distribution à basse tension. La continuité de Valimentation est mieux assurée avec le système de multiples oetites sous-stations en série, qu'avec celui d'un petit nombre de 1sous-stations puis-
- santes. Si un défaut à la terre se déclare quelque part sur la boucle qui les réunit, l’alimentation de la sous-station intéressée ne se trouve pas interrompue. Le principe des sous-stations en série est adopté sur la côte du Nord de l’Angleterre où beaucoup d’usines importantes et de mines sont alimentées par les compagnies d’électricité auxquelles sont intéressés MM. Mertz et M. Lellan. Ge dernier dispositif ne constitue toutefois qu’une solution mixte.
- Il est nécessaire d'employer des disjoncteurs qui fonctionnent, non pas en cas de surcharge, mais dans le cas cl'une mise à la terre accidentelle. Un disjoncteur de ce genre a été inventé par M. B. Wedmore (de la compagnie anglaise Thomson-Houston de Rugby). Il se compose d’un petit transformateur triphasé dont les enroulements secondaires montés en étoile sont connectés avec un quatrième circuit enroulé en parallèle avec ces derniers. Tant que la somme des trois courants est nulle, rien ne passe entre les points neutres et les connexions de l’étoile; mais si, par suite d’une terre, cette somme prend une certaine valeur, un courant passe dans le quatrième circuit et actionne un relai qui coupe le courant principal. L’invention de Merz-Price repose sur l’égalité entre le courant entrant par l’extrémité d’une portion de feeder et celui qui sort par l’autre. Des transformateurs sont placés à la fin de chaque section et leurs secondaires sont connectés en opposition au moyen de fils pilotes. Quand une terre se déclare, elle détruit l’équilibre, et les relais sont par suite actionnés de part et d’autre de la section par le courant passant par les fils pilotes. Ge système a été beaucoup employé et avec grand succès. Les fils pilotes ont un inconvénient, surtout quand on les emploie dans les distributions aériennes. Aussi Merz-Hunter a-t-il été conduit au système de conducteurs à deux branches, qui repose sur l’égalité des courants circulant dans deux conducteurs similaires montés en parallèle. Chaque conducteur d’une section de feeder est divisé en deux, et les moitiés du courant de ce feeder circulent suivant des directions opposées dans les enroulements primaires d’un transformateur. Si, par suite d’une terre, ces courants ne s’équilibrent
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- plus, le secondaire du transformateur actionne un relai qui ouvre le circuit principal aux deux extrémités de la section.
- Les remarques précédentes, relatives à la continuité du service d’un feeder en surcharge, se rapportent à une distribution d’énergie au moyen de feeders en bon état. Un accident d’usine est un cas particulier. La x-éaction des machines généi’atrices rend celles-ci capables de résister à un court-cir-
- cuit momentané, sans inconvénient. On doit toutefois veiller à ce que le système de disjonction d’une dynamo, ou d'un transformateur quelconque leur permette de se mettre hors circuit sans influencer la marche des autres ; ce qui est plus difficile à réaliser que de disposer sur un pupitre de commande, un petit boulon qui, en le touchant, arrête la station génératrice tout entière.
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- LIMITEURS DE COURANT
- Si les stations centrales de distribution d’électi’icité ont presque universellement adopté l’emploi du compteur pour évaluer la dépense de toute installation de quelque importance, elles hésitent à assumer les frais de vérification et de relevé des indications des compteurs, quand il s’agit d’une installation de quelques lampes seulement, et surtout quand une telle installation est située loin de tout centre important de consommation. Dans ce cas, c’est à la distribution à forfait que les fournisseurs d’électricité donnent la préférence. Mais il importe d’éviter que le client ne profite de l’absence de surveillance pour bi’aneher un nombre d’appareils de consommation supérieur à celui qui est prévu au forfait, pour consommer un nombre de watts-heures plus grand que celui auquel il a droit. Aussi a-t-on envisagé l’emploi d’appareils qui s’opposent automatiquement à ces abus de consommation : les limiteurs de courant répondent à cette préoccupation.
- Il existe plusieurs sortes de limiteurs de courant fournissant des solutions variées du problème qui vient d’être exposé.
- Les uns provoquent, dès que la demande de coui’anl est excessive, des variations de l’éclat des lampes telles qu’il en résulte une impossibilité pratique de les laisser fonctionner dans ces conditions et que le consommateur se voit conti’aint, dans son propre
- intérêt, à réduii’e le nombre de lampes branchées au taux normal.
- D’autres sont de véritables disjoncteurs à maxima : quand le client excède la consommation permise, tout courant lui est coupé et il est obligé d’aller fermer à nouveau son cii’cuit. Des précautions doivent bien entendu être prises pour éviter que le client ne puisse bloquer, par un moyen quelconque le limiteur de coui’ant dans la position de fermeture.
- D’auli*es encore coupent bien le courant de façon durable comme dans le cas précédent, mais referment automatiquement le circuit après un certain temps, quitte à.le rompre à nouveau presque immédiatement si les appareils en excès n’ont pas été déconnectés.
- Une qualité commune demandée à tous ces appareils destinés principalement à de petits clients, c’est d’être ti'ès peu coûteux. Jusqu’à ces derniers temps, on ne connaissait guère que deux types de limiteurs de courant : les uns à mercure; les auti’es à fil chaud.
- Les limiteurs à mercure présentaient divers inconvénients; si le mercure était à l’air libre, il s’oxydait assez rapidement et s’usait par projection de gouttelettes sous l’influence de l’arc de rupture; s’il était enfermé dans une ampoule, il s’oxydait souvent encore en présence des gaz restant dans l’ampoule; on ne pouvait songer à pousser le vide très loin
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- car, sous.le choc du mercure tombant en une masse, sans amortissement par un matelas de gaz, l’ampoule eût été presque infailliblement brisée; réchauffement des gaz de l’ampoule pouvait aussi en provoquer l’éclatement, les gouttelettes ténues de mercure restant sur les parois de l’ampoule lors du renversement provoquaient souvent l’allumage d’un arc; enfin ces appareils ne pouvaient pas fonctionner pour des intensités quelque peu importantes (par exemple de 4 ou 5 ampères) pour lesquelles on demande pourtant quelquefois des limiteurs.
- Les appareils thermiques à fil chaud provoquent une grande chute de tension et ils se dérèglent rapidement, le fil, après un échauffement un peu considérable, ne revenant pas à sa longueur primitive, mais restant distendu et prenant souvent aussi une contexture grenue qui en compromet la solidité.
- Kig. i. — Limiteur de courant.
- Lût certain nombre de limiteurs de courant bon marché et d’un fonctionnement régulier et durable, utilisant des électro-aimants, ont fait, ces dernières années, leur apparition dans l’industrie. Nous allons en donner ci-après une description sommaire.
- Sur la figure i est représenté un limiteur de courant qui, dès que le courant consommé dans l’installation qu’il contrôle dépasse la
- valeur maximum prévue qu forfait, provoque des ruptures et fermetures du circuit d’une fréquence telle que le courant cesse d’être utilisable jusqu’à ce qu’il soit ramené à une valeur normale et qui coupe, en outre, définitivement le circuit si la consommation dépasse exagérément la valeur normale. Cet appareil est aussi muni d’un dispositif qui permet aux agents de la Compagnie fournissant l’électricité de régler aisément sur place la valeur du courant à partir de laquelle le régime de l’installation devient instable.
- Dans ce limiteur de courant, un éleclro-aimant, dont l'enroulement est, à l’une de ses extrémités, relié aux appareils de consommation et communique à l’autre extrémité avec une borne contre laquelle fait contact en régime normal une lame flexible placée à l’extrémité d’un levier, attire, quand le courant dépasse la valeur normale, une armature de fer doux qui vient frapper contre le levier et déterminer la rupture du circuit.
- -e—
- Pour permettre de mieux comprendre le fonctionnement de cet appareil, on l'a représenté schématiquement sur la figure a. E est l’électro-aimant dont la bobine B communique par la borne A avec l’un des fils de ligne allant, par exemple, aux appareils de consommation. La deuxième extrémité de la bobine B aboutit à la pièce métallique L', qui offre une large surface de contact C; a
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- est l’armature de fer doux mobile autour de l’axe a! et terminée à son extrémité opposée par un crochet e. L est un levier articulé autour de l’axe cL et supportant un contrepoids p. L est une lame métallique flexible supportée par le levier l et dont l’extrémité supérieure repose normalement contre la surface de contact c de la pièce métallique L'. En fonctionnement normal, L est en contact avec c et le courant arrive en l, parcourt la lame L et passe par e, la pièce L' et l’enroulement B pour aboutir à la borne A, puis aux appareils de consommation.
- Mais dès que le courant dépasse la limite pour laquelle l’appareil a été réglé, l’armâ-ture a est attirée par l’électro-aimant E et vient, par le crochet c, fràpper brusquement contre le levier l qui bascule autour de d, écartant la lame L de c. Le circuit se trouvant de nouveau fermé, les mêmes phénomènes se reproduiront tant que le courant ne sera pas ramené à une valeur normale.
- Entre l et le crochet e, on a ménagé un certain temps perdu qui a un double objet :
- i° d’éviter que le moindre déplacement de a sous l’effet d’un faible accroissement du courant ne provoque la rupture du contact en c ;
- 2° De permettre au noyau «, quand le courant dépasse la valeur normale, de ne rencontrer le levier l qu’après avoir acquis une force vive suffisante pour provoquer sûrement et brusquement la rupture du circuit : on évite ainsi l’amorçage d’un arc entre la lame L et c. Grâce à cette précaution, on peut donner au contrepoids p une valeur suffisante pour qu’il rétablisse brusquement le contact.
- La lame L a été choisie flexible de telle manière que, au moment des ruptures et fermetures du courant, il se produise un frottement longitudinal entre les surfaces de contact, frottement qui permet à ces surfaces de rester bien polies et bien adhérentes.
- Plus le courant passant dans E est intense, plus fort est le choc de e contre l et plus grande est l’amplitude de l’oscillation du système L L. Partant de cette considération, on axpu utiliser le limiteur de courant comme interrupteur pour des valeurs exagérées du courant. A cette fin, on adjoint à l’appareil
- un pied de biche dont ' la branche b repose sur un ressort r\ la branche b' bascule au moment où, la tige L s’écartant de c, Je lie est cognée par le bras h solidaire du levier l; mais, quand le levier l et son bras h sont-ramenés en sens inverse par lé contrepoids p, le bras h amène la branche b' du pied de biche contre la butée g et tout le système oscillant L l est immobilisé dans la (position de rupture.
- On effectue sur place le réglage de la sensibilité de l’appareil à l’aide d’une vis Y qui sert dé butée à l'armature a de l’électroaimant et qui, suivant qu’elle est J plus ou moins enfoncée, limite plus ou moins la distance de l’armature ah l’électro-aimant quand ce dernier n’est pas excité; orifixë aussi parfois à l’armature a un! ressort R, de tension réglable, qui résiste à l’attraction de l’armature par l’électi’O-aimant,'-ajoutant son action à celle du poids de l’armature'.
- Aux qualités de cet appareil qui ressortent de la description qu’on vient de lire, il y a lieu d’ajouter que le constructeur |a pris toutes précautions pour permettre de changer aisément sur place les pièces de contact. La pièce c est constituée par une plaque métallique sertie dans un cylindre de laiton ; ce cylindre entre à frottement dur dans le tube de laiton L’ fendu suivant un plan diamétral sur une partie de sa hauteur de manière à former ressort.
- La lame L se fixe par coincement entre la pièce métallique l et une patte de cuivre rouge ou de laiton articulée l'\ pour retii'er L, il suffit d’écarter ï de l en faisant tourner l autour de son axe. Pour replacer une nouvelle lame L, on recourbe son extrémité inférieure autour de l\ puis on ramène par pivotement l contre l.
- Ce limiteur est applicable aux installations à courant continu comme à celles à courant alternatif; il ne provoque qu’une chute de tension très faible de o,3 volt à o,4 volt.
- On peut reprocher à cet appareil la délicatesse du réglage de la lame flexible ; cet inconvénient est évité dans le limiteur représenté figure 3 dont les contacts sont en charbon. Il comprend deux organes : un disjoncteur automatique à maxima et un interrupteur. Le schéma de la figure 4 permet de
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- se rendre aisément compte de son fonctionnement.
- Kig. 3. — L<iiniIonr fin cimi'anl.
- i" Disjoncteur. — Le disjoncteur est cons-litué. par deux armatures en charbon, l’une A
- l' ig-,
- fixe, l’autre B mobile et montée à l’extrémité
- d’un levier L mobile autour de, l’axe 0. Les deux charbons A et B sont normalement en contact. En vue d’en provoquer l’écartement quand le courant prend une valeur trop forte, on a, entre le levier L et une armature de fer doux D, disposé en série avec l’un des fils de ligne un électro-aimant C susceptible l’attirer l’armature 1); le noyau de la bobine est percé de part en part, suivant son axe,
- . d’un trou dans lequel peut se mouvoir un percuteur E ayant pour fonction de soulever ; le levier L quand l’armature D, est attirée et, par suite, d’écarter le charbon B du charbon A, ce qui coupe le circuit de courant principal. Une butée 1 limite la course du levier ! L. Un levier de verrouillage F G, dont l’une 1 des branches F butte en fonctionnement normal contre un ergot H de l’armature D et dont l’autre branche G porte un contrepoids, bascule dès que l’armature D étant attirée libère la branche F et, par cette branche, s’oppose à ce que l’armature D s’écarte de l'électro-aimant au moment où son excitation viendra à diminuer.
- a0 Interrupteur à main. — Cet interrupteur à main, disposé en série avec l’un des fils de ligne, est à rupture brusque; il se distingue d’un interrupteur ordinaire en ce qu’il porte une tige l qui, quand on ouvre l’interrupteur, fait basculer le levier de verrouillage dans un sens tel que la branche F soit écartée do l’ergot U de l’armature D, de telle sorte que celle-ci, aucun coux*ant ne passant à ce moment dans l’électro-aimant C, s’écarte de l’électro-aimant sous l’action de son propre poids, ce qui permet la chute du percuteur E et du levier L ainsi que le rétablissement du contact entre les charbons A et B du disjoncteur. Mais, si l’on veut fermer le circuit, on devra manœuvrer .l’interrupteur en sens inverse, ce qui libérera le levier de verrouillage de telle sorte que si, le eourarn étant encore trop intense, l’armature 1) s’est trouvée à nouveau attirée par l’électro-ai-mant, elle sera enrayée dans cette position, maintenant le disjoncteur ouvert, jusqu’au moment où l’on répétera les opérations précédentes en ouvrant à nouveau l’interrupteur à main. On règle l’écartement entre l’élec-tro-aimant et l’armature en disposant sous celle-ci une butée à vis ; on donne au perçu-
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- teur E une longueur telle qu’il ne provoque l’écartement des charbons qu’après un déplacement suffisant pour éviter qu’un accroissement instantané du courant ne provoque la rupture du circuit de consommation.
- Avec l’appareil que nous venons de décrire, le consommateur est obligé, pour rétablir son éclairage après suppression des appareils de consommation en excès, d’aller auprès du limiteur pour manœuvrer un interrupteur à main. Mais un appareil dérivant du précédent auquel on a adjoint un dispositif complémentaire très simple, permet au client de recouvrer la disposition du courant auquel il a droit par le seul débranchement des appareils en excès.
- On a obtenu ce résultat en profitant de réchauffement des charbons qui se produit lorsque, l’armature mobile B s’écartant de l’armature fixe A, un are éclate entre ces
- ‘deux armatures pour provoquer la dilatation d’un bilame constitué par deux métaux laminés ensemble, et disposé en contact avec l’armature mobile B du disjoncteur ; dans ces conditions, le bilame s’écai'te de l’armature B et peut, lorsque cette armature retombe, venir porter sur un taquet approprié et immobiliser l’armature B dans la position de rupture, jusqu’au moment où le bilame, s’étant refroidi, se recourbe dans la direction de l’armature B et se dégage du taquet précité.
- Il est clair que, si, à ce moment, le client n’a pas rétabli le régime pour lequel le limiteur a été réglé, les oscillations du charbon B recommencent, d'où amorçage, puis rupture de nouveaux arcs, échauffement du charbon B et du bilame et nouvelle dilatation de ce dernier, puis coupure du circuit.
- J.-B. Picot.
- LE VOLTAMÈTRE A ARGENT
- On sait que la Conférence Internationale des Unités et Etalons Electriques (Londres, octobre 1908), a défini l’ampère international comme le courant invariable qui, en traversant une solution aqueuse d’azotate d’argent, dans des conditions à déterminer, dépose l’argent à raison de o gr. 00 1 n 8 00 par seconde.
- Le voltamètre à argent joue donc officiellement un rôle capital pour la définition des unités électriques. C’est pourquoi les recherches de haute précision faites dans ces derniers temps sur cet étalon au Bureau of Standards (Washington) offrent un intérêt tout particulier. Elles ont été effectuées par le D1 E.-B. Rosa etM. G. W. Vinal ; on sait que c’est à MM. Rosa, Dorsay et Miller que sont dues les dernières recherches (septembre 1911 ) sur la détermination de l’ampère international en mesures absolues (’).
- Or, il résulte des. expériences de ces très
- habiles physiciens, que des fadeurs insoupçonnés jusqu’ici et mal définis, appartenant d’ailleurs au domaine de la chimie organique*, se trouvent jouer un rôle dans la détermination du poids du dépôt d’argent par le courant : le papier à filtrer qui sert ordinairement dans les études sur le voltamètre semble donner naissance, par combinaison de la cel-lidose avec l’azotate d’argent, à des oxycel-luloses qui viennent augmenter le poids des dépôts électrolytiques-, en outre, la structure même du dépôt métallique s’en trouve* profondément altérée.
- Les recherches de haute métrologie de M. Rosa et de ses collaborateurs apportent ainsi un argument péremptoire contre l’adop-tion de l’ampère international. Nous avons exposé à diverses reprises les inconvénients de cette unité. Il serait regrettable, qu’au jour prochain où le législateur définira en France les Unités électriques, il se contentât de ratifier purement et simplement les décisions de la Conférence de Londres.
- R. nE Bailleijache.
- P) Bulletin du Bureau of Standards, i5 juin 1919..
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- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Télégraphie sans fil à grandes longueurs d’ondes. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, décembre 1912,
- L’Administration des Postes et Télégraphes a été saisie d’une proposition de M. Bouthillon, ingénieur des Postes et Télégraphes, relative à l’emploi en télégraphie sans fil de grandes longueurs d’ondes, de l'ordre de plusieurs centaines de kilomètres, correspondant à des oscillations dont la fréquence serait d’environ 1 000 périodes par seconde.
- Le procédé le plus simple, au point de vue théorique, pour exciter une antenne de télégraphie sans fil, est celui qui consiste à exciter directement l’antenne par des alternateurs de fréquence convenable.
- M. Bouthillon pose le problème d’une façon dilié— rente : il cherche à construire des antennes d’une longueur d’onde sullisante pour pouvoir être excitées directement par des alternateurs ordinaires d’une fréquence de 1 000 périodes environ ; ces machines sont actuellement construites d’une façon courante par les usines électriques, notamment pour les besoins de la télégraphie sans fil à étincelle musicale.
- L'emploi de ce procédé permettrait de remédier à deux pertes d’énergie importantes que l’on constate dans les systèmes actuels de télégraphie sans fil :
- i" Perles à l’émission. Ces pertes sont dues aux étincelles dans le cas de l’émission par décharge de condensateurs, ou à l’arc dans le cas des oscillations entretenues par la méthode de l’arc.
- 2° Perles à la réception. L’emploi de grandes longueurs d’ondes aurait pour effet de faire disparaître une très importante cause de perte d’énergie, en supprimant les détecteurs. De nombreuses expériences ont montré que la sensibilité des récepteurs téléphoniques, et probablement aussi la sensibilité de l'oreille, présentent un maximum quand la fréquence de l’oscillation reçue est de l’ordre de 1 000 périodes. Par contre, pour les fréquences actuellement employées en télégraphie sans fil, le récepteur et l’oreille sont également insensibles. Le détecteur est donc actuellement nécessaire pour transformer les oscillations à haute fréquence reçues en oscillations de fréquence sensible à l’oreille ; il ne le serait plus
- | dans le cas d’oscillations de 1 000 périodes enviroh.
- Parmi les applications possibles du système proposé, après étude et mise au point, on pourrait envi-î sager la possibilité d’une télégraphie sans fil mul-I tiple ; plusieurs émissions de fréquences différentes : se feraient sur la même antenne, tandis qu’àla réception plusieurs monotéléphones branchés sur la même antenne permettraient d’enregistrer séparément différentes transmissions.
- 11 y aurait lieu de construire tout d’abord une antenne de 100 kilomètres de longueur d’ondeenviron. Cette antenne pourrait être établie au-dessus du massif de la Grande Chartreuse (Isère). Cinq chaînes de montagnes, orientées du Sud au Nord (*), constitueraient les supports d’antennes. Les fils d’antenne s’appuieraient par l’intermédiaire d’isolateurs à haute tension sur des poteaux ou potelels plantés sur les lignes de sommet et seraient eux-mêmes en acier de la meilleure qualité. L’étude sur carte montre que dans le cas de la plus grande portée (5 kilomètres), la partie la plus basse du câble serait encore à plus de cinq cents mètres au-dessus du fond de la vallée profonde.
- L’antenne sera reliée à une self-induction connectée à un alternateur à 1 000 périodes dont l’autre pôle sera mis à la terre. La longueur d’onde propre du système alternateur-antenne se trouvera plus grande que celle de l’antenne seule et probablement de l’ordre de quelques centaines de kilomètres, correspondant à une fréquence d’oscillation propre d’environ 1 000 périodes. Pour le réglage, on agira sur la vitesse de l’alternateur et sur la self.
- M. Poney, ingénieur en chef des Télégraphes, chargé de l’examen decetle proposition, a demandé quelques éclaircissements, tant au point de vue théo-i rique que pratique,
- (') i° La Grande Sure et la chaîne au Sud de cette montagne (1800 à 1900 mètres d’altitude) ; 20 la chaîne du Mollard de la Chabur (1 800 mètres) ; 3° la chaîne du Charmant Som (1787 à 2087 mètres) ; 4° la chaîne du Roc d’Arguilhe et de Chameehaude (1787 à 2087 mètres) ; 5° la chaîne du Rocher du Midi de Bellefonds et de Saint-Ëynard (2066 à 1400 mètres).
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- 11 faut remarquer que jusqu’ici l’explication de la transmission en télégraphie sans fil était basée sur la théorie du bipôle de Hertz et des courants de déplacement. On peut se demander quel rôle joue l’induction et la conductibilité de la terre. — Dans le cas actuel, quelle importance auront les courants de déplacement ?
- Au point de vue théorique, le rôle de la terre n’a jamais été éclairci et doit avoir une grande importance dans les expériences proposées.
- De plus, on peut se demander si l'émission d’ondes d'une fréquence de i ooo périodes ne troublera point la correspondance, générale radiotélégraphique et n’aura aucune action sur les lignes téléphoniques ordinaires ?
- Quant à l’antenne même, le rapporteur craint qu’elle ne puisse être établie dans des conditions de résistance mécanique suffisantes et que, d’autre part, la conductibilité des fils ne cause un amortissement considérable.
- La réalisation des expériences projetées permettra d’apporter une contribution intéressante à laquéstiori théorique soulevée précédemment. Seule l'Administration des Postes et Télégraphes est en niesüre d’exécuter ces essais, vu les facilités qu’elle possède pour installer des antennes couvrant de très grandes surfaces de terrains et offrant une certaine analogie avec un réseau télégraphique.
- Tant qu’il s’est agi de faibles longueurs d’onde ou de grandes fréquences, la théorie de Hertz suffisait à rendre compte des laits. En particulier. la' terre, dans la théorie du dipôle en milieu diélectrique, pouvait-être considérée comme un conducteur parfait.
- Quand on a utilisé de grandes longueurs d’ondes, les hypothèses de Hertz ne purent plus convenir aux faits observés; il était impossible d’expliquer le pouvoir directif à grande distance d’une antenne horizontale, non plus que l’intluenee faible de la courbure de la terre sur la transmission.
- Le professeur Sommerfeld a montré que l'onde électromagnétique se propageant à la surface de la terre, pouvait se décomposer en deux autres : la première, dont 1 intensité varie en raison inverse du carré de la distance, sillonne le milieu diélectrique aérien ; la seconde, dont l’intensité varie seulement en raison inverse de la distance, se propage à la surface de séparation des deux milieux, terre et air. Dans le cas de petites longueurs d’onde, la première
- est prépondérante ; Tonde superficielle devient au contraire plus importante à grande distance et pour de grandes longueurs d’ondes.
- Des expériences faites à Berlin avec des antennes horizontales ont permis de capter Tonde superficielle émise par des stations à grande longueur d’onde (Tour Eiffel, Norddeich, Clifden, Glace Bay). Ces essais constituent une vérification au moins qualitative des théories de Sommerfeld.
- Les expériences projetées, complément naturel des vérifications précédentes, permettront de juger des valeurs respectives de l’énergie rayonnée et de l’énergie transmise par conduction en radiotélégraphie.
- Il n’y a pas lieu de craindre de troubles pour la correspondance générale. En radiotélégraphie, les longueurs d’ondes réglementaires sont de 3oo et 6oo mètres et les plus grandes stations privées n’emploient pas de longueurs supérieures à 6 ooo mètres. Pour les lignes téléphoniques, les deux fils de chaque circuit sonttoujours anti-inductés ; si par hasard la période propre d'oscillation d’un circuit insuffisamment anli-inducté était un multiple de la période-employée dans la station d’émission, il suffirait de désaccorder la ligne téléphonique par une faible self ou une capacité.
- Dans la réalisation pratique, on emploiera pour l’antenne des fils de 4 millimètres de diamètre en acier, dont la résistance à la rupture sera largement suffisante ; ils seront passés sur des poulies montées sur isolateurs, à la façon des fils de commande des signaux de chemins de fer. Les isolateurs seront eux-mêmes supportés par des pylônes en fer. La résistance électrique de cinq fils d’acier de 4 millimètres, parallèles et ayant 20 kilomètres de longueur, sera de r>o ohms environ ; elle est égale à celle d’une antenne unifilaire en fil de. fer de 1,2 millimètre de diamètre et de 70o mètres de longueur vibrant avec sa longueur d’onde propre de 3 ooo mètres. Cette résistance aura pour seule conséquence non un amortissement des ondes, puisque la force éleclroinotrice alternative est constamment entretenue par l’alternateur, mais une perte d’énergie -par effet Joule, qui n’aura qu’une faible importance.
- La question, telle qu’elle a été posée, est de celle.s qui occupent actuellement tous les esprits et la solution proposée trouverait immédiatement, en cas de réussite, un vaste chantp d’applications.
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- Dispositif de jeu axial pour commutatrices. — 'W. Weilenmann. — Eleklrische Kraftbctriebe and Bahnen, 24 décembre 1912.
- M. Weilenmann décrit un dispositif qui a pour but d’animer l’induit d’un mouvement de va-et-vient continu, dans le sens de l’axe, de sorte que le collecteur et les bagues se déplacent constamment d’une certaine quantité sous les balais ; on évite aussi que les balais ne frottent toujours sur les memes surfaces de contact, de sorte que l’usure est mieux répartie.
- Ce dispositif comporte un anneau a et une roue dentée b (fig. 1) ; la roue b est munie, en outre de ses dents d’engrenages normales, de dents latérales ; d’autre part, concentriquement à l’arbre, est monté un manchon, qui porte une autre roue dentée r et un anneau de guidage d ; ce manchon est muni de dents latérales situées vis-à-vis de celles de la roue b. Un jeu de pignons e,montés sur un arbre, commun, engrène avec b et c. Les multiplications respectives
- l'vig. 1. —Jeu axial pouc commutatrices.
- des. deux paires d’engrenages, b etc, c et/j sont différentes ; il en résulte un déplacement relatif de c et du manchon par rapporta b et à l’arbre. Etant donné que c et d sont fixes verticalement dans l’espace et que a et b sont fixés à l’arbre, ce déplacement relatif provoque un mouvement de va-et-vient de l’arbre dans le sens de l’axe ; l’amplitude de ce mouvement est déterminée par la hauteur des dents latérales.
- Les rapports des engrenages sont établis de façon qu’à la vitesse du synchronisme le nombre des déplacements axiaux de l’arbre dans les deux sens soit de 6 par minute. Ces déplacements ne semblent provoquer aucune vibration de l’induit.
- M. K.
- Nouveau câble anglo-allemand. — Elektro-iechnische Zeitschrift, 2 janvier 1913.
- Le trafic téléphonique entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne est assuré par 5 câbles directs à 4 conducteurs (3 entré Emden et Bacton, 2 entre Emden et Lowestoft) et par 8 fils qui traversent la Belgique et la Hollande.
- Pendant ces dernières années, les câbles posés en 1866 et 1871 entre Emden et Loxvestoft ont été plusieurs fois interrompus ; leur valeur mécanique et électrique laisse de plus en plus à désirer.
- D’autre part, depuis la pose du dernier câble Emden-Bacton (1901), le trafic télégraphique entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne a augmenté de 4o,5 %, dont j),:» % pour 1911 et 1912. On rencontre, par suite, d’asse/. grandes difficultés dans l’écoulement du trafic télégraphique, car l’utilisation d’appareils à transmission rapide n’est pas suffisante pour assurer comme il le faudrait la transmission régulière des télégrammes.
- Les administrations anglaise et allemande ont, en conséquence, décidé de poser à frais communs un nouveau câble à 4 conducteurs entre Emden et Bacton. La part contributive de l’Allemagne dans les frais de pose s’élèvera à 2 25o 000 francs et a été inscrite au budget de 1913.
- Emploi d’automobiles pour la plantation des poteaux télégraphiques. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 1913.
- Les essais entrepris à ce sujet aux Etats-Unis ont donné de bons résultats. Le camion automobile porte à l’arrière une sorte de grue pour soulever et dresser les poteaux et une perceuse pouvant creuser en terre des trous de 2 mètres de profondeur. Grue et perceuse peuvent être actionnées par le.wattman au moyen du moteur servant à la traction de la voiture. Cinq personnes suffisent : le conducteur, deux ouvriers pour la perceuse et deux autres pour la plantation de poteaux. Grâce à ce dispositif, on fixe 20 poteaux en une journée. Jusqu’à présent, il fallait de 2 heures à 2 heures 1/2 par poteau et une équipe composée d’un chef et de onze ouvriers. La dépense de main-d’œuvre est donc réduite de moitié ou des deux tiers.
- En France, où les routes sont généralement excellentes, il semble qu’on réaliserait une économie appréciable en appliquant ce procédé.
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- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DEFRANCE
- A propos d’une récente communication de M. Girardeau.
- Dans une communication k la Société des Ingénieurs Civils de France,le 21 février 1913, M.- Girardeau a très justement mis en évidence le . rôle remarquable, joué par Tesla dans les premiers progrès delaT. S. F. C’est à Nikola Tesla, en effet, que sont dues toutes les idées essentielles relatives à l’application de la résonance dans les procédés de transmission des télégrammes par les ondes hertziennes. Les Systèmes qu’il décrivait dans son brevet du 2 septembre 1897 sont encore employés tels quels dans de nombreuses stations radiotélégraphiques, sous le nom de « montages par induction ».
- : Ils comportent, à la transmission, un transformateur dont le secondaire contient l’antenne, k la réception un circuit « k détecteur » impressionné par un circuit collecteur intercalé dans l’antenne.
- Les quatre circuits sont accordés : Tesla indiquait tnême k titre d’exemple les valeurs des capacités et les self-inductions. Le brevet de Tesla a déjà soulevé maintes discussions : c’est, semble-t-il, que de nombreux techniciens se sont contentés de lire le texte du brevet français, sans l’éclairer par le texte Américain beaucoup plus complet et plus net.
- On a cru, en effet, que Tesla n’avait eu en vue que les applications des ondes hertziennes k la transmission de l’énergie électrique, et non à la télégraphie. Ceci est inexact, si l’on se reporte au document même :.«Bien que la description qui vient d’être donnée consiste principalement en une méthode et système de transmission d’énergie électrique k distance k travers l’atmosphère dans des buts indus-Iricls, lès principes que je viens d’exposer, et les appareils que j’ai décrits, pourront être appliqués valablement à beaucoup d’autres usages, comme par exemple, pour transmettre k volonté d'intelligibles messages k de grandes distances ».
- En 1893,41 est vrai, Tesla avait émis des doutes sur l’utilité de l’application de la résonance. Cela n'enlève rien à l’autorité dés nouvelles affirmations, plus approfondies, faites par lui quatre ans plus tard;
- L’idée de Tesla, ainsi que ses expériences, firent l’objet de plusieurs articles de revues de 1898 et
- 1899, particulièrement de l’Electric al Reyiew,.
- Les systèmes à résonance employés depuis Tesla dans beaucoup de stations ont d’assez nombreux inconvénients : leur énergie est répartie sur deux ondes qui sont les ondes d’accouplement, et les syntonies ne peuvent être rendues très aiguës qu’au détriment du rendement.
- M. Girardeau donne des renseignements sur le nouveau montage à onde unique, dû à M. J. Bethenod f1), qui se répand de plus en plus, et a été étudié récemment par le Laboratoire International d’Electricité. Il est démontré, k la fois mathématiquement et par l’expérience, que le système n’émet qu’une seule onde, très pure, l’énergie rayonnée étant de plus de 20 % supérieure k celle des systèmes couplés habituels.
- Dans la deuxième partie de sa communication, le conférencier a traité de la télégraphie sans étincelles.
- Après avoir montré que les alternateurs à haute fréquence étudiés par divers ingénieurs, Bethenod, Goldschmidl, Fessenden, Arco, etc., ont fait en ces derniers temps de sérieux progrès, qui ne permettent pas encore toutefois de considérer le problème de l’émission des « ondes entretenues » comme résolu, il a signalé l’intérêt que présentaient les antennes à grande longueur d’onde, dont l’emploi pouvait réduire notablement les difficultés de construction des alternateurs k haute fréquence.
- Les dispositifs préconisés par M. Bethenod pour la réalisation de telles antennes, avec des supports peu nombreux et peu élevés, ont déjà donné d’excellents résultats : le fil de l’antenne est enroulé en spirale dans un plan horizontal. La région du ventre d’intensité est parfaitement dégagée. .
- M. Girardeau a terminé en rectifiant une erreur assez répandue : les systèmes k émission musicale ne permettraient pas de transmissions rapides. 11 n’en est rien. Il suffit de leur adjoindre des manipulateurs spéciaux, et do recevoir, par des procédés photographiques : des vitesses de 90 mots par minute ont été réalisées, comme le prouvent les photographies mises sous les yeux de l’auditoire. Ces vitesses sont plus de deux fois supérieures à celles que l’on obtient sur les câbles transatlantiques en duplex. E. de Longueval.
- (')Lumière Electrique, no décembre 1909, p. 3g5.
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- ASSOCIATION
- ÉLECTROTECHNIQUE ITALIENNE
- Sur le passage de la machine polyphasée à induction à travers le synchronisme. — G. Vallauri. — Atti dell’ Associazionc Elettrolecnica ftaliana, i5 mars igi3.
- M. Vallauri s’est proposé de contribuer par ses recherches, à éclaircir la question du passage des machines asynchrones à travers le synchronisme. Il estime que les différentes opinions, qui ont été exprimées à ce sujet proviennent de ce qu'à côté du couple des courants induits, on a négligé le couple d’hystérésis ou bien qu’on lui a attribué une loi de variation inexacte.
- M. Vallauri montre que le couple d’hystérésis est indépendant de la vitesse et que, par conséquent, la puissance fournie par le stator au moyen de ce couple est constante. Il s’ensuit que, si l’on, considère la puissance totale de la machine comme fonction de la vitesse à différentes conditions de régime (chacune à vitesse constante), cette fonction doit présenter au synchronisme une discontinuité (saut de puissance) égale au double de la puissance du couple d’hystérésis. Au contraire, lorsqu’on considère le passage graduel à travers le synclionisme, les phénomènes de l’hystérésis dans un champ tournant font prévoir que cette variation de puissance aura lieu graduellement dans un temps fini à partir du moment du synchronisme. Par une disposition ehronogra-phique, l’auteur a pu constate]1 l’accord des résultats des expériences avec les prévisions théoriques et il a complété son étude par l’analyse et la discussion des pertes, qui se produisent dans le type de machine considéré.
- Un nouveau type de wattmètre pour mesures sur la haute tension, avec insertion sur la basse tension. — Gino Campos. — Atti dell'Associazionc Elcltratecnica ftaliana, 3i janvier i<)i3.
- (let appareil consiste en un wattmètre simple ou double convenablement modifié ; il est destiné à obtenir la mesure de la puissance en un point différent que celui dans lequel il est inséré. Par exemple, ou peut rappliquer sur la basse tension dans un système de distribution a courants alternatifs, afin d’obtenir la puissance sur la haute tension, c’est-à-dire en y comprenant ou bien en déduisant (selon les cas) les perles dans les transformateurs. D’une façon semblable, on peut tenir compte de la chute de tension ou bien des pertes dans une ligne aérienne ou
- souterraine dans une double transformation électrique, et dans les cas analogues, dans lesquels la partie qui doit être additionnée ou déduite dépend de l’intensité ou de la tension suivant une loi à laquelle l’appareil puisse se prêter.
- S’il s’agit d’une mesure sur la basse tension d’un système triphasé à charge non équilibrée et qu’on ne se propose pas d’obtenir la puissance sur la haute tension d’alimentation, on peut observer que la différence entre ces deux quantités, c’est-à-dire la perle d’énergie dans les transformateurs peut se diviser en deux parties : pertes dans le fer et pertes dans le cuivre. Comme leur valeur relative est ordinairement très limitée, les pertes dans le fer peuvent être considérées, avec une approximation suffisante, comme proportionnelles au carré de la tension, entre les limites de variation de celle-ci. Les pertes dans le cuivre peuvent être considérées comme proportionnelles au carré de l’intensité.
- En désignant par WA et WB respectivement la puissance sur la haute et sur la basse tension, on obtient alors :
- \VA — VVi, -h k,V' +
- Pour que l’appareil (par exemple du type éleelru-dynamique double), donne la somme de ces trois quantités, on ajoute aux quatre enroulements ordinaires de l’instrument (deux bobines fixes de coürant et deux bobines mobiles de tension) deux enroulements supplémentaires, c’est-à-dire d’un côté une bobine fixe de tension, de l’autre côté une bobine mobile de courant actionnée, soit par un shuut, soit par un petit transformateur.
- De cette façon, l’appareil comprend, en plus d’un wattmètre double, un voltmètre en un ampèremètre, dont l’action vient s’ajouter à celle du wattmètre ; dans d’autres cas s’en déduire.
- Le wattmètre double donne exactement la mesure de la puissance sur la basse tension avec une charge non équilibrée. L’électrodynamomètre de tension, constitué par une bobine mobile du wattmètre et par l’enroulement supplémentaire fixe de tension, donne une action proportionnelle au carré de la tension. L’électrodynamomètre de courant, constitué par une bobine fixe du wattmètre et par l’enroulement supplémentaire mobile de courant, donne une action proportionnelle au carré du courant.
- L’instrument tout entier, complètement inséré sur la basse tension, donne par conséquent.la mesure de la puissance WA sur la haute tension.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- VARIÉTÉS
- La stérilisation des eaux par les rayons ultra-violets.
- Depuis plusieurs .années, la stérilisation de l’eau destinée aux usages de la vie courante a pris une importance de plus en plus grande parce cpie, grâce aux recherches de nombreux savants, il est aujourd’hui hors de doute qu’une grande partie des maladies épidémiques sont d’origine hydrique. Les microbes nocifs sont transportés par les eaux et amenés ainsi dans les distributions urbaines et particulières ; par ce moyen de nombreuses épidémies ont pu se propager. La conséquence logique de la découverte du danger hydrique a été l’application de divers procédés destinés à débarrasser l’eau des principes nuisibles, tant chimiques que bactériologiques, qu’elle pouvait contenir.
- Sans vouloir refaire ici tout l’historique du développement des méthodes de purification des eaux au cours du siècle passé, nous croyons utile de rappeler que l’on peut diviser ces procédés en trois chapitres : A) Méthodes mécaniques; B) Méthodes chimiques ; G) Méthodes physiques.
- L’ébullition a toujours été un procédé pratique pour débarrasser une eau de boisson de ses propriétés nuisibles, mais les avantages de cette méthode sont contre-balancés parles défauts de la boisson ainsi obtenus qui est lourde, indigeste, et souvent même de goût désagréable.
- Méthodes mécaniques. — Par la méthode mécanique, nous entendons un système grâce auquel les matières en suspension dans une eau quelconque sont éliminées, sans effectuer la moindre transformation physique, ou chimique, du liquide. La seule méthode remplissant ce desideratum est la filtration. La filtration a toujours existé dans la nature et les premiers filtres dits « anglais », qui firent leur apparition en Angleterre vers le milieu du siècle passé étaient simplement l’application de la méthode naturelle de filtration à travers les couches géologiques de sable ou de gravier. Depuis lors,les procédés ont été perfectionnés, et aujourd’hui de nombreux systèmes de filtration existent. Tous, pour ainsi dire, donnent des résultats satisfaisants, au point de vue mécanique ; mais tous ne peuvent parvenir à débarrasser complè-
- tement les eaux contaminées des microbes qu’elles renferment. Il est vrai que la mince pellicule qui se forme à la surface d’un filtre en sable parvient à éliminer une très forte proportion des microbes, mais le colmatage de l’appareil suit si rapidement que les frais de remise en état sont souvent excessifs.
- La filtration a son rôle tout indiqué pour la clarification de l’eau, mais pour sa purification il est nécessaire de s’adresser à d’autres méthodes basées sur des principes totalement différents.
- Méthodes chimiques. — Avec l’entrée en usage des antiseptiques dans la pratique tant chirurgicale que courante, les méthodes de stérilisation de l’eau par l’emploi de produits chimiques ont fait leur apparition. Ces méthodes, quoique très nombreuses, peuvent en principe se diviser en deux catégories : celles où l’on ajoute un désinfectant liquide ou solide à l’eau, et celles où la stérilisation est effectuée par un gaz possédant des propriétés bactéricides (en la circonstance : l’ozone). Il est évident que toutes ces méthodes sont capables d’effectuer la stérilisation de l’eau; car il s’agit simplement d’ajouter au liquide une quantité suffisante de désinfectant. Malheureusement pour les apôtres de ces procédés, le public ne peut se décider à absorber des médicaments sous cette forme, et, par suite, la stérilisation chimique a joué, joue, et probablement jouera toujours le rôle d’un procédé de fortune. L’ozone seul, comme exception qui prouve la règle, est capable de fournir des résultats à peu près satisfaisants en service normal; et l’air ozoné, mélangé par un système quelconque à l’eau dont la stérilisation est désirée, est susceptible de donner d’excellents résultats, si ce mélange est opéré d’une façon scientifique, et suffisamment surveillée. Le grand défaut de l’ozonisation réside dans le goût métallique acquis par le liquide ainsi traité, et, en deuxième ligne, par le prix élevé d’installation et. d’exploitation des appareils de stérilisation par ce procédé.
- Méthodes physiques. — Les procédés physiques de stérilisation de l’eau sont aux méthodes chimiques ce que dans la pratique chirurgicale, l’aseptie est à l’antiseptie. Dans ces méthodes, aucun agent n’est ajouté au liquide présumé contaminé, le résultat
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- étant obtenu ou par la chaleur ou par la lumière, sans chaleur.
- Les méthodes de stérilisation par la chaleur sont connues de tout le monde. Il s’agit simplement de chauffer l’eau sous pression à une température égale ou supérieure à no°, évitant ainsi son ébullition, ce qui permet dans une large mesure, de conserver les gaz contenus dans le liquide, et d’éviter le plus possible la transformation des propriétés naturelles de l’eau.
- Ce fut grâce à la découverte des procédés de stérilisation par les rayons ultra-violets qu’une méthode vraiment pratique fut développée. Ce procédé n’est pas, fondamentalement nouveau ; on peut même soutenir qu’il est aussi ancien que notre planète. En effét, il serait difficile d’expliquer l’auto-purification des eaux courantes exposées à la lumière du soleil, sans faire une large part à l’intervention des rayons ultra-violets solaires. Bien entendu, ces rayons nous parviennent d’une façon excessivement atténuée, et leur intensité est si faible que le résultat est long à se produire. Néanmoins, le fait est certain, que si les eaux contaminées d’une même provenance se trouvent divisées en deux courants d’une longueur suffisante, dont l’un souterrain et l’autre à l’air libre, le liquide du dernier se trouvera purifié dans une certaine mesure, tandis que l’autre conservera toute sa contamination.
- Les premières expériences avec les rayons ultraviolets dont nous ayons connaissance, furent les travaux de MM. Downes et Blunt, qui, en 1877, étudièrent l’effet de la lumière sur les microbes.
- Depuis lors, le nombre des savants qui ont porté leur attention sur ce sujet va toujours grandissant. Les principaux d’entre eux sont : Duclaux (i885), Ar-loing(i885),Roux (1887), Buchner (1892), Marschall Ward (1893), Ledoux-Lebard (1893), Richardson (1893), Dieudonné (1894), Finsen et ses élèves : Bie, Bang, et Jansen (1899 à 1907) ; Tappeiner etJallbauer et leurs élèves (igoû à 1909). La majorité de ces recherches, et notamment celles effectuées par Finsen et ses élèves, lurent entreprises au moyen d’un arc produit entre deux électrodes métalliques ou plus exactement des électrodes en fer. Ce type d’appareil fut celui employé par Finsen pendant la plupart de ses expériences, et surtout pour le traitement du lupus, dans lequel il s’était spécialisé.
- Quoique assez bien approprié aux expériences médicales, l’arc au fer ne pourrait jamais devenir pratique pour des usages industriels, ceci en raison de son manque de stabilité et du mécanisme com-
- pliqué nécessaire pour maintenir les électrodes à une distance convenable l’une de l’autre. De plus, les oxydes de fer et autres particules métalliques qui se trouvent dans les arcs de Finsen doivent être enlevés pour obvier aux fluctuations et autres ennuis,
- L’arc à vapeur de mercure, produit dans le vide, possède des qualités toutes spéciales au point de vue de l’émission des rayons ultra-violets. La genèse de son emploi industriel se trouve dans un brevet pris par M. Peter Cooper-Hewitl en 1901. Ce brevet couvre une lampe à vapeur de mercure, formée d’un tube dans lequel on a fait le vide et contenant du mercure dont la vapeur produite par un chauffage approprié permet la formation d’un arc entre les deux électrodes métalliques. Depuis son invention, cette lampe, destinée à l’éclairage industriel, a subi de nombreux perfectionnements qui ne nous intéressent pas au point de vue de la stérilisation des eaux, parce que l’enveloppe de verre renfermant l’arc au mercure est opaque aux radiations ultra-violettes. II est juste de rappeler cependant que, grâce au développement de cette lampe, on est arrivé à construire, il y a quelques années, des brûleurs à vapeur de mercure en quartz, ou cristal de roche fondu, substance transparente aux rayons ultra-violets, ce qui a enfin permis leur emploi pour la stérilisation.
- Il nous est maintenant nécessaire de définir la nature des rayons dits « ultra-violets »,
- Gomme nous le savons, les vibrations dé l’éther donnent lieu à une série assez distincte de groupes d’ondes qui peuvent se classer comme suit d’après leur longueur :
- i° Des ondes électriques (Hertz) dont la longueur d’onde varie de 3 millimètres à 2 kilomètres;
- 20 Les ondes dont la nature est encore inconnue et qui sont intermédiaires entre le groupe 1 et le groupe 3 ;
- 3° Les rayons infra-rouges (llerschel), dont la longueur d’onde est comprise entre 313 p, et 0,76 p, ;
- 4“ Les rayons visibles (Newton) compris entre 0,76 g. et 0,40 p.;
- 5° Les rayons ultra-violets (Rittet) compris entre 0,40 p. et 0,10 p.
- La vitesse de toutes ces ondes est de 3oo 000 kilomètres par seconde.
- Cet exposé sommaire est nécessaire pour nous permettre de rappeler que le quartz fondu absorbe les rayons dont la longueur est inférieure à 0,2 p, tandis que l’air, sous une épaisseur de quelques cen-
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- timètres, absorbe à peine les rayons dont le quartz permet le passage.
- Sous une profondeur de plusieurs kilomètres, l’atmosphère terrestre absorbe tous les rayons ultraviolets émis par le soleil, jusqu’à environ o,3 [/,.
- Il est facile de comprendre que les organismes vivants sont adaptés à la lumière du soleil telle qu’elle parvient à la surface de la terre après avoir été filtrée par l’atmosphère. Les rayons ultra-violets qui sont en grande partie arrêtés par l’atmosphère sont particulièrement nuisibles à tous les organismes vivants, surtout aux plus petits d’entre eux. Grâce à l’évolution de l’arc à vapeur de mercure et au développement des brûleurs eu quartz émettant, des rayons ultra-violets, plusieurs savants sc mirent à l’œuvre pour étudier les effets obtenus avec celle | nouvelle source lumineuse. Parmi les principaux de ces savants nous pouvons citer : MM. Courmonl et Nogier, à Lyon, et MM. Henri, Helbronner et de liecklinghausen, qui ont entrepris leurs expériences dans le laboratoire de physiologie de l’Université de Paris, à la Sorbonne.
- Le fait fut rapidement établi que le bacterium coli qui est, comme on le sait, un des microbes hydriques dont la présence est le plus à redouter fut complètement élimine de l’eau contaminée après les temps suivants :
- En une seconde aune distance de 10 centimètres.
- En quatre secondes à une distance de 20 centimètres.
- En quinze secondes à une distance de 40 centimètres.
- En trente secondes à une distance de 60 centimètres.
- La lampe employée pour ces expériences était la lampe Silica de aao volts, construite par la Westinghouse Cooper-Hewitt C° Ltd.
- Au point de vue de la résistance, tous les microbes ne se comportent pas de la même façon sous l’influence des rayons ultra-violets. Il est intéressant de rappeler que, sous des mêmes conditions d’essai, le staphylocoque, le spirille du choléra, le bacterium coli, le bacille typhique, le pneumo-bacille, le bacille subtilis et le bacille tétanos, sont tués dans des durées respectivement proportionnelles à environ i, 2, 3, 4> 5 et 6.
- Au point de vue technique, il est nécessaire, dès lev début, de prévoir certaines éventualités dans toute installation pour la stérilisation de l’eau au moyen des rayons ultra-violets. Il est, en premier lieu, utile de $e rappeler que la méthode est un pro-
- cédé de stérilisatiàn et non un procédé de clarification, c’est-à-dire qu’une eau trouble traitée par les rayons ultra-violets demeur.e trouble, et, en raison des matières en suspension dans le liquide, la stérilisation serait certainement imparfaite. Il faut donc que l’eau soit sinon aussi limpide que l’eau distillée, du moins franchement limpide et incolore, et, dans beaucoup de cas, ceci implique au moins une filtration avant le traitement par les rayons ultraviolets.
- II est facile de se rendre compte de la clarté d’une eau en l’examinant sous une forte lumière dans un ballon de verre, mais afin de pouvoir juger de sa coloration, deux méthodes d’examen ont été adoptées.
- La première de ces méthodes consiste en l’emploi du teintomètre de Lovibond : un appareil dans lequel une colonne d’eau d’une longueur donnée est comparée en transparence et coloration avec une série de lamelles en cristal teinté en rouge, bleu et jaune, d’après une échelle de coloration rigoureusemenl étalonnée. Grâce à cet appareil, il est possible de déterminer immédiatement la coloration d’une eau quelconque en comparaison avec l’étalon déterminé des lamelles en cristal teinté.
- La deuxième méthode d’examen consiste en l’exposition aux rayons ultra-violets d’une feuille de papier photographique au citnite d’argent à travers une colonne d’eau de longueur donnée. Le nombre de secondes nécessaires à obtenir une coloration donnée du papier sera alors mis en comparaison avec le temps nécessaire pour obtenir la môme coloration sur une colonne d'eau distillée de longueur égale.
- La technique de la stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est, en principe, très simple : il suffit d’exposer l’eau dont la purification est désirée aux radiations d’un brûleur en quartz à vapeur de mercure et la stérilisation est effectuée.
- Ceci qui est vrai pour le laboratoire pourrait, en de nombreux cas, être faux dans la pratique, car il s’agit, non seulement d’exposer l’eau à l’action d’un brûleur à vapeur de mercure, mais aussi d’effectuer cette exposition d’une façon telle qu on puisse obtenir la stérilisation d’une quantité maximum d’eau pour une dépense minimum de courant électrique. Il semblerait donc logique dé plonger la lampe dans le liquide à stériliser. Malheureusement, cette solution, quoique simple, n’est réellement pas praticable car si l’eau est légèrement calcaire, un dépôt de sels s’effectue sur le tube du brûleur, d une façon iden-
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- tique à l’encrassement des tubes de chaudières. De plus, le rendement aux rayons ultra-violets est réduit en une très forte proportion, la consommation électrique étant notablement augmentée. Après de nombreuses expériences avec des brûleurs de ce système, il a été nécessaire de trouver une autre méthode permettant d’employer la source lumineuse sans permettre le contact de l’eau avec la surface du brûleur. Les appareils ont plusieurs formes différentes répondant aux divers besoins. Us comprennent des séries de chicanes disposées de façon à remuer l’eau dans tous les sens pendant son séjour sous les rayons, pour éviter le passage de bactéries à l’ombre d’une particule de poussière ou autre débris. Des appareils de ce genre ont donné d’excellents résultats en plusieurs circonstances, et il faut s’attendre à voir leur emploi se généraliser.
- Une des applications les plus intéressantes de la stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est celle des appareils à débit moyen, donc applicable aux services d’usines, hôpitaux, hôtels, etc... Quoique paraissant simple au premier abord, le problème posé pour la construction d’un tel appareil était d’une
- réalisation pratique assez ardue.. Nonobstant les difficultés, des appareils ont pu être établis, et nous pouvons citer ceux construits par la Westinghouse Cooper-Hewitt C°.
- Le principe de ces appareils à débit restreint a été modifié de façon à assurer le maximum de simplicité et de telle façon que son tube lumineux se trouve à quelques millimètres au-dessus de la surface. Le brassage de l’eau est obtenu par un système de chicanes coniques concentriques, dont la disposition est telle que l’eau est exposée à trois reprises à l’action des rayons ultra-violets.
- Le procédé de stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est le seul avec lequel les qualités physiques et chimiques de l’eau restent sans changement ; l’effet étant strictement bactéricide, tous les gaz, tous les sels naturels de l’eau restent à leur état primitif.
- Tout nous porte à prévoir que ce procédé est par sa simplicité et son efficacité appelé à un fécond avenir.
- A.-W. Kipi.inc.
- BIBLIOGRAPHIE
- // est donné de préférence une analyse des \auvrages dont deux, exemplaires sont envoyés à la Ilêdaction.
- J.-A. Fleming. —Propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques. — Traduit de l’anglais par C. Ravct, Ingénieur des Posles et Télégraphes. — Bibliothèque des Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones. — i vol. in-8° (25-iG) de vit-848 pages, avec 81 figures. — Cîauthuïr-Vti.i.ars, éditeur. Paris, iqi'i. — Prix : 12 francs.
- L'étiulo de la propagation des courants télégraphiques et surtout des courants téléphoniques a considérablement progressé dans ces dernières années.
- Des découvertes importantes, telles que celles de de Krarup et de Pupin, ont permis d’améliorer sensiblement les communications téléphoniques à grande distance et surtout de réduire dans une forle proportion les frais d’établissement des grands circuits. — L’ouvrage de M. Fi.F.Mixr. résume, sous une forme aisément accessible, les théories les plus récentes et indique les résultats pratiques obtenus.
- Les calculs relatifs à la propagation des courants sont, comme l’on sait, considérablement facilités par l’emploi des fonctions hyperboliques. — Le premier chapitre qui constitue une introduction mathématique utile donne, à cet effet, deux séries de tables assez complètes des fonctions hyperboliques d’angles réels et d’angles imaginaires!
- L’étude purement analytique de ia propagation des ondes électromagnétiques est, sans conteste, une opération ardue. Aussi, l’auteur a-t-il soin, suivant la méthode anglaise, de donner d’abord au lecteur une représentation mécanique des phénomènes indépendante de tout appareil compliqué de calcul.
- Ce n’est qu’ensuite que l’auteur aborde l’étude par le calcul de la propagation des courants, et il traite d’abord le cas des courants purement sinusoïdaux, qui est de beaucoup le plus simple
- La propagation d’un courant sinusoïdal sur une ligne dépend essentiellement de deux éléments : le coefficient d’affaiblissement et l’impédance caracté-
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- ristique; ces deux, éléments sont d’ailleurs eux-mêmes fonctions de la résistance, de la self-induction, de la capacité et de la perte.
- Dans le cas d’une ligne indéfinie, la propagation ne dépend que de ces deux éléments ; mais, dans le cas d’une ligne finie, ou bien s’il s’agit de lignes de spécifications différentes se raccordant entre elles, il se produit soit aux extrémités, soit aux points de raccordement, des réflexions dont il faut tenir compte; l’auteur en indique le moyen.
- Dans l’étude mathématique de la propagation, on suppose qu’il s'agit do courants sinusoïdaux. En fait, les courants téléphoniques sont des courants périodiques qu’on peut représenter par une série de Fou-rier. Les fréquences essentielles correspondent à des pulsations voisines de 5 ooo, mais il est important que les conditions de la propagation ne diffèrent pas trop pour des pulsations comprises entre 3 ooo et 7 ooo, afin d’éviter l’altération des sons.
- Le défaut principal des lignes ordinaires, le calcul le montre clairement, est de ne pas avoir une self suffisante. Pour augmenter la self, deux procédés ont été indiqués : l’un, dû à Pupin, consiste à intercaler de distance en distance des selfs convenablement calculées; l’autre, préconisé par Krarup, consiste à enrouler un fil de fer autour du conducteur de cuivre. C’est surtout la ligne pupinisée qui fait l’objet des études de M. Fleming.
- Les procédés Pupin sont maintenant entrés dans la pratique courante ; on les utilise sur les lignes aériennes, où leur emploi donne lieu toutefois à de sérieuses difficultés par suite des variations des constantes des lignes. On a obtenu d’excellents résultats sur les lignes souterraines, ainsi que sur les câbles sous-marins immergés à de faibles profondeurs.
- Les câbles sous-marins, qui se prêtent mal aux communications téléphoniques à grande distance, présentent également des difficultés pour les transmissions télégraphiques. L’étude de ces transmissions télégraphiques par câbles fait l’objet d’un chapitre spécial du livre.
- Les formules relatives à la propagation des courants télégraphiques ou téléphoniques exigent la connaissance des constantes électriques de ces lignes. Les constantes peuvent être calculées en fonction des données géométriques du problème. Elles peuvent également être mesurées par diverses méthodes. M. Fleming a consacré à ces mesures un des chapitres les plus intéressants de son ouvrage.
- Ce livre peut rendre de grands services à tous les
- techniciens qui ont à s’occuper des questions télégraphiques ou téléphoniques. Il n’exige pas du lecteur des connaissances mathématiques très étendues; il présente à un haut degré les caractères de simplicité pratique qui font le mérite d’un certain nombre d’ouvrages techniques anglais. — Il faut savoir gré à M. Ravut de nous avoir donné une excellente traduction.
- L’auteur a utilisé surtout pour son travail les travaux originaux publiés en langue anglaise; les travaux parus en France ne lui sont que peu connus. Il est juste cependant de rappeler que ces questions ont été étudiées avec grand soin par plusieurs ingénieurs français; c’est ainsi que l’idée d’augmenter la self des câbles a été émise il y a de longues années déjà par Vaschy et par M. Barbarat.— Pour ne citer que les travaux les plus récents des ingénieurs français, nous rappellerons que M. Devaux Gharbnonel s’est occupé depuis plusieurs années de l’étude de la propagation des courants télégraphiques et téléphoniques; les conclusions auxquelles il est arrivé, concernant la possibilité d’utiliser pour la téléphonie sous-marine les câbles à un seul conducteur, ont été publiées récemment dans La Lumière Electrique^). M. L. Cahen, de son côté, a étudié très complètement la question de la pupinisation ; dans une conférence qu’il a faite il y a peu de temps à l’Ecole Supérieure des Télégraphes et qui paraîtra prochainement dans les A rurales des Postes et. Télégraphes, il y adonné les résultats qu’il avait obtenus. C’est à son initiative que sera due la construction en France de la première ligne téléphonique souterraine à grande distance, entre Paris et Lille.
- G. Giroussb.
- John Perry. — Mécanique appliquée. — Ouvrage traduit sur la neuvième édition anglaise par E. Da-vaux, Ingénieur de la Marine, avec des additions et un appendice sur la mécanique des corps déformables par MM. E. iït E. Cossehat. — Tome I. Un volume in-8° de >98 pages et aoa figures. Librairie A. Hermann et fils, éditeurs, Paris, 1910. — Prix : io francs.
- L’éducation anglaise de l’ingénieur est, comme on le sait, très sensiblement différente de la nôtre. Alors que nous noyons nos élèves dans le flot des études théoriques, à l’étranger la partie pratique prend une importance de plus en plus grande. Le système a du bon, car il est adopté à peu près partout (*)
- (*) Lumière Electrique, 8 et i5 février 1913, p. 164 et 196.
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- dans le monde entier, excepté chez nous. Sx la lecture du traité magistral de Perry pouvait convaincre les Pouvoirs français sur la nécessité inéluctable de l’enseignement expérimental et pratique, le traduc leur E. Davaux, ainsi que MM. Cosserat sei-aient déjà récompensés largement de leur travail.
- Pour nous, espérons que lé résultat sera meilleur encore et que ce traité sera employé avec succès dans les écoles techniques libres, en attendant que la méthode qu’ils préconisent devienne officielle.
- Cette méthode merveilleuse qui consiste à entraîner l’élève à la découverte des lois et que M. .1. Perry inaugura au Japon de i8^5 à 1878, puis au collège de Finsbury, dès 1882, a donné des résultats extraordinaires. Aussi, depuis 1897, apparition de la première édition de ce livre, huit nouvelles éditions se sont-elles succédé, soit en moyenne une tous les deux ans.
- Dans l’étude de la Mécanique, l’élève ne s’assimile les idées non seulement que si on les lui fait découvrir, mais aussi si on le met plus en contact encore avec la pratique. Des applications numériques, judicieusement choisies, c’est-à-dire non au hasard de l’inspiration, et par suite, presque toujours sans souci de l’ordre de grandeur, mais au contraire correspondant à des cas courants, permettent d’atteindre facilement le but cherché.
- A ce titre, le traité de M. Perry ne laisse rien à désirer. Presque chaque paragraphe est accompagne d’exemples traités complètement par conséquent et, en outre, d’une série d’exercices avec indication du résultat dans la plupart des cas.
- Un des points également caractéristiques de ce traité de mécanique est la conception des appareils destinés à la vérification ou mieux à la découverte des lois de la Mécanique. La plupart de ces appareils sont simples, peu coûteux par conséquent, et peuvent être facilement construits, pour la plupart, par les élèves. Quelques-uns, évidemment, sont d’une nature plus complexe et devront être achevés et faits par un personnel spécial, mais ce sont là des exceptions et le prix du matériel complet n’est pas bien élevé, considération impoi'tante pour les écoles libres.
- Enfin, un point également intéressant à signaler est l'emploi constant du papier quadrillé pour la représentation des résultats.
- Il ne faut pas croire, d’après ce qui précède, que la partie mathématique est négligée dans cet ouvrage. L’auteur n’hésite pas à employer tout l’artifice des mathématiciens quand cela est nécessaire, mais il n’en fait évidemment pas un abus.
- Il nous paraît inutile, après ce que nous venons de dire, d’entrer dans une analyse détaillée de chaque chapitre. Disons simplement que le premier volume qui nous occupe aujourd’hui et qui est consacré à l’étude générale des diverses formes de l’énergie mécanique comprend seize chapitres traitant successivement de : Introduction, vecteurs, mouvement relatif, travail et énergie, frottement, l'endement, machines simples, méthodes analytiques et graphiques élémentaires, applications de la statique graphique, machines hydrauliques, généralités sur les machines, l’énergie cinétique, matéi’iaux de construction, extension et compression, cisaillemenl et tension et appendices.
- Terminons cette analyse en félicitant M. Davaux de son excellente traduction, ainsi que de la transformation des unités anglaises aux unités françaises et faites d’ailleurs en partant de l’édition allemande faite en 1908 par M. Rudolf Schick.
- Ajoutons que MM. Cosserat ont adjoint au texte anglais un chapitre entier sur l’étude" théorique des systèmes déformables avec référence à leurs propi'es travaux et à ceux de divers auteurs.
- En somme, l’excellent traité de Perry est mis encore en valeur par ces contributions et par une édition très soignée. Nous ne doutons donc pas qu il •aura un très grand succès chez nous.
- C.-F. Guii.ixf.rt.
- A. Janniot, Receveur dej'Enregistrementen retraite. — Les trois taxes (timbre, transmission, impôt sur le revenu), appliquées aux Sociétés françaises. Guide pratique de législation et de jurisprudence, à l’usage des administrateurs, directeurs, gérants et comptables. — Un vol. in-8° de 202 pages. — H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix : 4 fr. 5o.
- Les trois taxes intéressent particulièrement les sociétés par actions ; l’impôt sur le revenu concerne toutes les sociétés commerciales, à part cependant les sociétés à nom collectif. Aussi en faisant ui.i manuel pratique, sans aucune discussion abstraite, disposé de façon à simplifier, à éclaircir autant que possible les textes souvent confus et peu précis qui régissent cette matièi-e, l’auteur a certainement rendu sei’vice aux administi-ateurs et aux gérants de sociétés.
- Le guide pi-atique de législation et de jurisprudence de M. Janniot est divisé en cinq parties.
- La première traite du droit de timbi*e sur les actions et les obligations ;
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- La deuxième du droit de transmission sur les mêmes titres ;
- La troisième de l’impôt sur le revenu.
- Pour chacune de ces parties, la méthode suivie est des plus simples : a quelles conditions la taxe est due; comment on l’établit où; quand et par qui elle est payée. Tel est, invariablement, l’ordre dans lequel les questions principales sont étudiées. Viennent ensuite les questions secondaires: contraventions, restitutions, prescriptions.
- Dans la quatrième partie, sont présentées et résolues les difficultés si délicates, si nombreuses qui se rattachent à l’exercice du droit de communication.
- Enfin, la cinquième partie n’est pas autre chose qu’un code spécial où sont reproduits, dans leur ordre chronologique et dûment annotés, tous les textes législatifs qui régissent les matières traitées dans l’ouvrage, depuis la loi du 22 frimaire an VII jusqu’à celle du 17 avril 1906.
- L’auteur a eu le soin de tenir son ouvrage rigoureusement à jour ; c’est ainsi qu’il a commenté le décret du 22 août 1912, réglementant l’application de la taxe de /* % aux bénéfices que touchent les administrateurs.
- E. L.
- BREVETS
- Procédé de commande automatique de moteurs électriques. — Société Alsacienne de Çon’structions Mécaniques. —Brevet n°44G 799, demandé le 10 octobre 1912, publié le 14 décembre 1912.
- Le procédé ci-dessous. s’applique à la commande automatique des moteurs électriques à courant continu ou alternatif actionnant des machines du genre dos machines d’extraction, treuils, ascenseurs, trans-, porteurs aériens ou autres, etc., c’est-à-dire, d’une manière générale, aux moteurs actionnant des machines ou installations dans lesquelles un organe mobile doit être transporté d’un point donné à un autre point donné, la vitesse du mobile devant subir une loi donnée tout le long du chemin qu’il parcourt. Il permet de faire effectuer au mobile tout son trajet : démarrage, marche normale à vitesse plus ou moins variable suivant les points du parcours et arrêt, par la simple fermeture d’un interrupteur ou commutateur.
- Les appareils de réglage de vitesse du moteur sont commandés, directement ou par l’intermédiaire de relais et servo-moleurs quelconques, par un régulateur électrique, électromécanique ou autre. Sur ce régulateur agissent deux actions différentielles : d’une part, une action tendant à limiter la vitesse du moteur et qui dépend de la valeur instantanée de cette vitesse, d’autre part une action dépendant de la position du mobile sur son parcours et qui tend à augmenter la vitesse du moteur. Le premier effet peut s’obtenir de. la manière connue en faisant agir sur le régulateur la tension d’une dynamo voltmétrique (machine magnéto-électrique ou dynamo-électrique
- à excitation constante) accouplée mécaniquement au moteur à régler. Le deuxième effet peut être obtenu au moyen d’une résistance variable automatiquement en fonction de la position du mobile sur son parcours et insérée soit dans le circuit de la dynamo voltmé-
- trique, soit dans un autre des circuits gouvernant le régulateur.
- Décrivons, à titre d’exemple, l’application de rinvention au cas de la commande automatique d’un moteur à courant continu A alimenté par une génératrice de démarrage B, dont le moteur n’est pas représenté (fig. 1) Pour fixer les idées, on supposera que le moteur A actionne une machine d’extraction. Le réglage de la vitesse et le changement de sens de
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- rotation de A se font en agissant sur l’excitation C de la génératrice B ; l’excitation D du moteur A est supposé fixe. Les résistances C et D sont alimentées par un réseau E à tension constante.
- Le système de réglage automatique choisi comme exemple comprend un rhéostat G inséré dans le circuit de C et commandé par le régulateur sur lequel agissent d’une part la dynamo voltmétrique H et d’autre part une tension automatiquement réglée par le rhéostat I qui est commandé par l’indicateur de profondeur des cages dans le puits. Le régulateur est représenté comme composé d’un moteur J actionnant le rhéostat G et commandé lui-même par un relais K qui le met en marche dans l’un ou l’autre sens de rotation, suivant que, sous l’action de ses deux excitations différentielles L et M, il ferme les contacts i ou 2. Un commutateur à main N, qui constitue l’appareil de manœuvre proprement dit, permet d’exciter chacun des deux enroulements L et M, soit par la dynamo H, soit par le circuit comportant le rhéostat I. Le moteur J et le circuit du rhéostat I peuvent être alimentés par toute source d’énergie convenable, par exemple, par le réseau E. Le rhéostat I est représenté sous forme rectiligne, réglé par le curseur O qui est entraîné par toute transmission convenable par l’indicateur de profondeur, c’est-à-dire par l’arbre de la machine d’extraction.
- Le fonctionnement est le suivant :
- Supposons le moteur A arrêté. Le curseur O est à l’une des extrémités de sa course; ce curseur est double et comporte deux touches isolées entre elles, dont l’une P peut réunir le rail Q aux plots des résistances de I, et dont l’autre R vient fermer l'un ou l’autre des contacts S ou T de fin de course, en même temps que le contact établi par la touche P se rompt ; supposons que ce soit le contact de fin de course S qui est fermé. Le commutateur-interrupteur N est ouvert. Les bobines L et M n’ont aucune excitation elles choses sont réglées de manière que dans ces conditions, les contacts du relais K soient tous ouverts et le moteur J étant immobile, le levier du rhéostat G, soit dans la position U où le circuit de G est coupé.
- Pour mettre en marche la machine d’extraction, on ferme le commutateur N sur les contacts portant des numéros pairs ou sur ceux portant des numéros impairs, suivant le sens dans lequel on veut faire tourner la machine d’extraction ; on supposera que le commutateur N soit fermé sur les contacts impairs. On voit que la bobine L est excitée par l’intermédiaire de la résistance de 1 et du contact S ; la bobine M est encore sans excitation puisque la dynamo H
- est mobile. Le relais K ferme fes contacts 2 et la moteur J se met en marche dans un sens qui a été fixé par la direction de fermeture du commutateur N. Le circuit de C est ainsi fermé et la résistance qui y est insérée par G diminue graduellement. Lorsque la tension aux bornes de A est insuffisante, le moteur d’extraction démarre ; en même temps la dynamo H débite et excite la bobine M, dont l’action sur le relais K est opposée à celle de la bobine L ; mais aussi le curseur O se déplace à mesure que la machine d’extraction augmente de vitesse. Les choses sont réglées de manière que l’action de la bobine L reste toujours prépondérante ; mais lorsque les résistances de I sont mises complètement hors circuit, cette action reste constante. Or, le moteur J continuant à tourner, l’action de M augmente encore et finit par contrebalancer exactement celle de L. Les contacts 2 s'ouvrent alors, le moteur J s’arrête et la tension appliquée à C reste constante, la machine d’extraction ayant alors sa pleine vitesse.
- Lorsque les cages arrivent à une distance donnée des recettes, le curseur O qui se rapproche du contact T introduit de nouveau une résistance croissante dans le circuit de L ; le relais Iv ferme alors les contacts 1 et le moteur J tournant en sens inverse, le rhéostat G introduit une résistance croissante dans le circuit de G. La vitesse de A diminue de plus en plus, ainsi que les actions des bobines L et M, l’action de la bobine M restant toujours prépondérante. Enfin, à fin de course, le contact fermé par la touche P s’ouvre, le contact T se ferme, la bobine L n’est plus excitée, le levier du rhéostat G revient dans la position U, le moteur A et la dynamo H s’arrêtent et le relais K ouvre les contacts 1.
- Pour repartir en sens inverse, il suffit d*ouvrir le commutateur N et de le fermer sur les contàcts portant des numéros pairs ; on voit que la bobihe L est alors alimentée par la dynamo H, tandis què M est alimentée par le réseau, le rhéostat I et le contact T. Au démarrage, M. est seule excitée et le relais K ferme les contacts 1 ; le moteur J tourne dans un sens inverse de celui qu’il avait lors du démarrage précédent ; le levier de manœuvre de G tourne également en sens inverse ; les connexions de C avec !e réseau sont inversées par suite delà disposition connue des résistances du rhéostat double G, et le moteur A démarre en sens inverse. Les mêmes manœuvres automatiquement se reproduisent ensuite dans le même ordre.
- Ce dispositif s’applique à tous les types de moteurs à courant continu ou alternatif, les cinq rhéostats G et I
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- étant, suivant les cas, remplaces par des appareils de réglage convenables dépendant du type de moteur employé : bobines de self, transformateurs réglables, régulateurs d’induction, batteries d’accumulateurs avec réducteur, système de décalage des balais de A, etc. Le régulateur, représenté par le moteur J et le relais K, peut être d’un modèle convenable, électrique ou mécanique, les deux actions dépendant respectivement de la vitesse du moteur électrique, et de la position du mobile qu’il actionne, en agissant sur le régulateur par une transmission mécanique ou électrique appropriée.
- Le dispositif de rupture en fin de course représenté peut aussi être remplacé par tout autre système de contacts analogue ayant le même but.
- La loi de variation de la vitesse du moteur en fonction des positions du mobile qu'il entraîne peut êtrë modifiée à volonté, en agissant à la main sur les appareils de réglage de vitesse du moteur. Dans le cas de la figure, on pourra agir par exemple sur un rhéostat Y en série avec I ou H.
- En résumé, ce procédé permet d’effectuer par la manœuvre unique d’un seul interrupteur-commutateur, le démarrage, la marche normale suivant une loi donnée et l’arrêt d’un moteur électrique de type quelconque actionnant une machine ou une installation dans laquelle un organe mobile doit être transporté d’un point donné à un autre point don né.
- Mode d’entraînement pour convertisseurs de fréquence. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — Brevet N° /j40 7t> 1, demandé le 9 octobre 1912, publié le t/j décembre 1912.
- On sait qu’on peut constituer un convertisseur de fréquence par un simple induit à courant continu relié, d’une part à un collecteur, d’autre part à des bagues, et dont le circuit magnétique est fermé par une couronne magnétique concentrique, Jixe ou faisant corps avec les tôles de l’induit. Un tel convertisseur exige l’emploi d’un moteur auxiliaire fournissant la puissance nécessaire à l’entretien de son mouvement de rotation et compensant aussi en partie ses pertes dans le fer.
- Il a déjà été proposé d’employer, comme moteur d’entraînement du convertisseur de fréquence, un moteur asynchrone dont le stator et le rotor soient respectivement reliés aux deux réseaux de fréquences différentes. Dans certaines applications des convertisseurs de fréquences, un tel mode ( d’entraînement
- présente de graves inconvénients ; c'est, par exemple, le cas, dans la plusimportante des applications, celle du réglage de la vitesse des moteurs asynchrones polyphasés. Dans ce cas, le convertisseur de fréquence est relié d’un côté (côté collecteur ou côté bagues) aux bagues du moteur à régler et de l’autre au réseau d’alimentation ; un appareil de réglage de phase et de tension est de plus intercalé dans l'ensemble. Le moteur asynchrone d’entraînement est alors relié aux bagues du moteur à régler et au réseau d’alimenlation. Dans ces conditions, le groupe formé par le convertisseur de fréquence et son moteur
- d’entraînement constitue en lui-même un véritable moteur polyphasé shunt à collecteur marchant à une vitesse bien déterminée pour chaque position de l’appareil de réglage de phase et de tension. Le groupe convertisseur de fréquence impose sa vitesse au moteur à régler, qui est transformé en un véritable moteur synchrone, exactement comme si le convertisseur de fréquence était entraîné par un moteur quelconque indépendant électriquement et mécaniquement du moteur à régler. Le raisonnement montre, et l’expérience prouve, qu’une telle transformation en moteur synchrone du moteur principal est désavantageuse et entraîne de nombreux inconvénients : pompages, courants d’échange, décrochages, etc. Ces inconvénients se retrouvent si le convertisseur de fréquence et son moteur d’entraînement sont combinés dans une machine unique.
- Le système Joseph Bethenod a pour objet un mode d’entraînement de convertisseur de fréquence qui supprime tous ces inconvénients. La figure 1 représente schématiquement le mode d’entraînement dont il s’agit.
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- On suppose, pour plus de généralité, que le convertisseur dé fréquence A relie deux réseaux B et C de tension et de nombre de phases quelconques; dans le cas du réglage de la vitesse d’un moteur asynchrone, l’un des réseaux, R par exemple, est le réseau d’alimentation ; l’autre C est relié aux bagues du moteur à régler.
- Le convertisseur de fréquence A est entraîné mécaniquement par un moteur-série polyphasé D, dont le rotor est muni en même temps d’un collecteur E et de bagues F. Ces dernières sont reliées aux bagues du moteur à régler, c’est-à-dire au réseau G ; elles peuvent en particulier être confondues avec les bagues de A, si les deux machines D et A sont sur le même arbre et si ce sont les bagues de A qui sont reliées à celles du moteur à régler. Le stator du moteur série D, alimenté par le réseau B, et les balais, frottant sur le collecteur E, sont en série soit directement, soit comme cela a été représenté, par l’intermédiaire d’un transformateur-série G. Par suite de sa liaison électrique avec le moteur à régler, le moteur-série D est maintenu au synchronisme relatif qu’il tendrait à dépasser sans cela.
- Avec ce dispositif, le fonctionnement du moleur D est complètement indépendant de celui du convertisseur A, et le moteur à régler n’est plus transformé en moteur synchrone, mais il fonctionne lui-même en véritable moteur polyphasé à collecteur à caractéristique shunt ; son glissement augmente avec la charge. Le fonctionnement est en somme complètement analogue à celui qu’on obtiendrait si le conver-
- tisseur de fréquence était entraîné* mécaniquement par chaîne ou engrenages par le moteur principal.
- Procédé de stabilisation des moteurs-série triphasés aux vitesses inférieures. —Ateliers de Constitutions Electriques du Nord et de l’Est. — Brevet n° 449t>35. Demandé le ai octobre iç>ia. Délivré le a8 décembre 1912. Publié le \ mars it)i3.
- Le moteur-série triphasé présente l’inconvénient d’avoir un fonctionnement instable aux vitesses inférieures qui correspondent à quelques dixièmes seulement de la vitesse synchrone. 11 arrive cependant que, dans certaines applications, ces vitesses lentes soient nécessaires, par exemple, dans le cas d’un moteur triphasé d’extraction devant fonctionner au 1/20 de la vitesse normale pour la visite du puits.
- Il est possible, d’obtenir, en pareil cas, un fonctionnement satisfaisant, en s’arrangeant de manière que le champ de la machine ou du moteur soit produit par le stator et non par le rotor. Pour cela, il faut que les ampères-tours du stator l’emportent sur ceux du rotor. Comme en régime normal, c’est l’inverse qui a lieu, on voit qu’il faut, au démarrage, changer le rapport de transformation du transformateur-série qui alimente le rotor, dans un sens tel que les courants rotoriques soient diminués.
- La vitesse reste toujours réglée par le décalage des balais. Le changement en question a seulement pour but précis et spécial d’assurer la stabilité du fonctionnement de la machine ou du moteur aux vitesses lentes.
- CORRESPONDANCE
- Sur le théorème de réciprocité dans les réseaux de conducteui's.
- Nous avons reçu dernièrement une lettre de M. le professeur Breisig au sujet de sa démonstration de ce théorème.
- L’auteur nous signale, avec la plus grande courtoisie, de légères fautes qui se sont glissées dans l’impression de son article (*).
- C’est ainsi que page 388, ligne io, L doit désigner le courant qui entre en qr et non celui qui y reste; ligne 3o, au lieu de cc inducteurs », 011 doit lire « conducteurs ».
- Enfin, page 38p, lignes i3 et 14, il faut remplacer
- la lettre A par la lettre Q, et Jire, par conséquent ; Si, dans un premier cas, on pose Q o, P E, et dans un deuxième P = 0, Q ~ E, on déduit du système
- v,. = A,V„ - BI„
- le Ai Lé — CA
- la réciprocité entre les conducteurs p et q.
- Nous nous faisons un devoir de signaler ces fautes typographiques, qui sont d’autant plus regrettables que, la démonstration de M. Breisig étant simplement esquissée, elle pouvait sembler obscure à première vue. Mais nos lecteurs auront sans doute déjà fait d’eux-mêmes les corrections nécessaires.
- L. E.
- (J) Lumière Electrique, 29 mars 1913, p. 388.
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 15.
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Un décret du président de la République autorise le ministre des Finances à émettre, pour les besoins des Chemins de fer de l’Etat, 200 000 obligations nouvelles 4 % amortissables en 49 ans et d’une valeur nominale de 5oo francs. Le taux d’émission est de 5oo francs, les titres portant jouissance du 1i avril 1913. Ce décret a eu pour conséquence de faire baisser la rente de un point; c’est assez logique, car, à 86 fr. 5o, la rente 3 % procure au porteur un revenu sensiblement égal à l’obligation 4 % achetée 5oo francs ; en tenant compte, en effet, des impôts à déduire dans le second cas, l’obligation touche 3 fr. 57 % contre le rentier 3 fr. 46 % . Il faut compter de plus que les obligations de la première série faisant prime à 5o5 francs, le nouveau porteur peut escompter une plus-value presque immédiate de 1 % . Autant de circonstances qui contribueront à prolonger la crise de notre fonds d’Etat soutenu par ailleurs d’une manière très artificielle. Mais cette crise est très préjudiciable aux portefeuilles des Compagnies d’assurances, des Compagnies immobilières, des Caisses d’Epargne et de tous ceux qui ont plus ou moins l’obligation de se constituer un patrimoine en rentes sur l’Etat. C’est pourquoi la diminution de la fortune publique qui résulte de causes multiples, mais principalement de ce choix si critique de l’obligation 4 % , devrait être l’objet de la sollicitude du ministre des Finances. La préoccupation d’un équilibre savant, mais très instable du budget, est évidemment péremptoire ; mais tout relèvement de la fortune publique a pour conséquence d’augmenter les revenus directs ou indirects de l’Etat et l’adoption du taux de 4 % , ayant provoqué la baisse des autres obligations de Chemins de fer, a réduit sans compensation les produits de certaines taxes qui les frappent.
- A l’Assemblée de la Fusion des Gaz, qui a eu lieu le 3i mars, le Conseil a proposé la répartition d’un dividende de 18 francs, supérieur de 1 franc à celui des années précédentes. Les bénéfices se sont élevés à 411 062 fr. 28, soit à plus de 1 o % du capital-actions et malgré une année moyenne, en ce qui concerne les distributions d’énergie électrique exploitées par la Compagnie. Il y a eu, en effet, de ce côté diminution
- des recettes, parce que Dinard, Luxeuil et Plombières, stations balnéaires, se sont ressenties particulièrement de l’été pluvieux de 1912. L’augmentation des bénéfices provient donc de la branche Gaz qui est en progression constante; il faut dire aussi que la Compagnie profitait pour la première fois des résultats de ses nouvelles usinesde Neuilly-Plaisance et de Cayeux-sur-Mer. Le dividende n’absorbant que 144000 francs, les amortissements et réserves ont été dotés de 267 633 francs, ce qui portera l’ensemble de ces comptes à 3 260 000 francs, soit plus des trois quarts du capital social. L’actif des 26 usines en exploitation s'élève à 7 642923 francs et les disponibilités se chiffrent par 5 80 226 francs, tandis que les exigibilités sont seulement de 263 799 francs. La situation de l’affaire est donc des plus satisfaisantes.
- Le rapport dernièrement paru des Mines deTharsis confirme les renseignements généraux qu’au cours de l’exercice, on a pu déduire des faits et de la statistique. La diminution de la production a été très sensible aux mines de Tharsis mêmes, puisque le minerai extrait a été seulement de 33 480 tonnes contre 50.741 tonnes en 1911. Cependant, sur la quantité extraite, 3i 481 tonnes ont été expédiées, au lieu de 23 844 en 1911. Aux mines de Calanas, par contre, malgré une importante diminution des déblais, la quantité de minerai extrait a été supérieure de 42 144 tonnes : si bien que, non compris le stérile cuivreux, il y a, en définitive, augmentation delà production pour 1912. Les mines de traitement ont travaillé plus qu’au cours d’aucun autre exercice ; cependant le prix de revient a été affecté par la hausse du combustible. Comme résultats, les bénéfices se présentent en augmentation avec 289 184 livres, dont 25o 000 sont répartis aux actionnaires à titre de dividende et à raison de 8 shillings par action équivalant à 20 % du capital. Les bénéfices énoncés sont d’ailleurs nets de tous amortissements auxquels le Conseil a consacré avant inventaire plus de 19000 livres.
- On peut conclure des quelques chiffres énumérés plus haut que si les mines de Tharsis paraissent s’épuiser, les autres gisements, propriétés de la Compagnie, sont en progression notable et que leur
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- 42 Avril 491â.
- LÀ LÜMIÈRÈ ÉLËCTRlQbfe
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- production suit la consommation, concourant ainsi à l’équilibre des cours.
- On parle, mais vaguement, d’une chute des cours du métal : nous croyons plutôt à leur maintien, malgré les éventualités en perspective.
- La Financière de Transports, dont le Conseil vient de décider la répartition d'un dividende de 11 % au lieu de to % l’an dernier, prépare l’augmentation de son capital. Celui-ci serait porté de i5 millions de francs à ao millions par la création de 10000 ac-
- tions de 5oo francs ; les titres seraient offerts au anciens actionnaires et aux porteurs de dixièmes de part dans la proportion d’un titre nouveau contre quatre anciens.
- Le prix d’émission est fixé à i 175 francs ; les disponibilités que procurera cette augmentation de capital permettrait à la Financière de développer ses affaires en cours, notamment celles du Consortium de Constantinople et d’en entreprendre de nouvelles.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Jura.. — Est déclaré d'utilité publique l’établissement dans le département du Jura, d’un chemin de fer électrique de Morez à la frontière suisse, vers Saint-Cergues. Concessionnaire : M. Ch. Nithard.
- Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans les départements du Jura et de Saône-et-Loire, des chemins de fer d’intérêt local, à voie étroite, de Lons-le-Saunier à Pierre-en-Bresse, devis : 3 348 848 francs ; et de Lons-le-Saunier à Saint-Julien, devis : 3 3ogoi4fc. Concessionnaire : Compagnie Générale des Chemins de fer vicinaux.
- Haute-Savoie. — Le département de la Haute-Savoie étudie en ce moment un projet de chemin de fer d’intérêt local à traction électrique qui, partant d’Annecy, passerait à Prangy et reviendrait aboutir à la gare P.-L.-M. de Seyssel (Ain). La ligne traverserait le Rhône sur le pont qui relie actuellement Seyssel-Ain à Seyssel-Savoie. Une Commission composée de conseillers généraux des deux départements intéressés sera appelée à étudier ce projet.
- Seine. — Le Journal Officiel du 27 mars a publié le décret déclarant d’utilité publique les travaux nécessaires pour constituer le réseau de tramways dit « Réseau Départemental des Chemins de fer Nogentais », comportant notamment l’adjonction de différents embranchements aux lignes originaires, et approuvant la nouvelle convention intervenue entre le préfet de la Seine et la Compagnie, fixant l’expiration de la durée des concessions de ces différents embranchements à l’année ig83 pour ceux de Gournay au Métropolitain, de La Maltour-
- née au Métropolitain, de Bry-sur-Marne au Métropolitain, de La Maltournée à Rosny-sous-Bois, du Fort de Vincennes au Métropolitain, et à l’année ig5o pour ceux de Villemonble-Place de la République, de Champigny au Métropolitain, de Noisy-le-Grand au Métropolitain, de Villemonble au Métropolitain et de Fontenay-sous-Bois au Métropolitain.
- Seine et-Oise. — LaCommission départementale a approuvé une convention à intervenir entre le Département de Seine-et-Oise et la Compagnie du chemin de fer d'Orléans, pour le raccordement de la .ligne d’intérêt local d’Arpajon à Étampes avec la gare d’Étampes de la Compagnie d’Orléans,
- Var. — Une convention a été signée le 18 mars entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France pour régler le l'achat par l’État de certaines .des lignes concédées à cette Compagnie. Une autre convention concède ces lignes à la Compagnie P.-L.-M.
- Il s’agit des lignes suivantes : Draguignan à Meyrargues, Draguignan à Grasse, Grasse à Nice, avec raccordement à la gare P.-L.-M., Grasse à Saint-André, Digne à Saint-André. La reprise aurait lieu à la date du ier juillet igi3. Ces deux conventions vont être soumises à l’approbation du Parlement.
- Italie. — L’emploi des câbles dans les chemins de fer électriques prend en Italie une extension de plus en plus grande.
- A l’heure actuelle, on procède à la pose de 70 kilomètres de câble triphasé souterrain armé 3 X 4° mm2 à a5 000 volts, pour l’application de la traction électrique
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- sur la ligne Milan*Lecco, Ce câble a été fourni par la maison Pirelli et Cio, de Milan.
- Cette firme vient également de signer une convention avec l’Administration des Chemins de fer de l’Etat pour la fourniture de 5o kilomètres de câble triphasé souterrain armé 3 X 5o mm2 à 27 5oo volts destiné â l’application de la traction électrique sur la ligne succursale du Pas des Giovi. Ce câble sera soumis â un essai â 85 000 volts dans le laboratoire du constructeur et à •Un autre essai â 65 000 volts après la pose.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Algérie. — La Compagnie Centrale d’Energic Electrique, dont l’usine est installée sur les bords de l’Har-rach près de Maison-Carrée, va prochainement doter de l’électricité un vaste secteur de la Mitidja, comme nous l’avons annoncé dans notre numéro du i5 mars, p. 348.
- Les projets sont actuellement soumis à l'approbation des communes suivantes : le Fondouk, Rivet, l’Àrba, 'Sidi-Moussa, Rovigo, Bouinan, Souma, Boufarik, Beni-Mered.
- Deux postes centraux installés à Rivet et à Boufarik recevront directement de l’usine de l’IIarrach le courant sous une puissance de 3o 000 volts elle transformeront en courants triphasés de 10000 volts.
- Tous les centres et exploitations agricoles importants seront desservis par ces réseaux. L’exécution complète de ce projet pourra être terminée dans six mois.
- Indre-et-Loire. — Le Conseil municipal de Tours a approuvé le cahier des charges pour la concession à la Compagnie du Gaz de la distribution d’énergie électrique.
- Haute-Marne. — La Circulaire Henauld annonce que les travaux de construction de la Centrale de Saînl-Dizier appartenant â l’Energie Electrique de Meuse et Marne sont fort avancés. Les bâtiments sont complètement terminés; le montage des chaudières s’achève; Tune des turbines est complètement montée; l’autre le sera dans un délai d’un mois. On compte mettre la Centrale en route dans un délai de trois mois.
- La sous-station de Ligny, alimentée par du courant fourni par la Compagnie Lorraine d’Electricilé, est en service et alimente le réseau, haute et basse tension, de Ligny-en-Barrois. Bientôt la ligne Ligny-Sainl-Dizicr pourra être mise en service.
- République Argentine. — L a Société llalicuue . d’Éle.ctricité de Buenos-Aires, fondée au capital de n 000 000 de lires par les Sociétés Tosi, Pirelli et Brown, Boveri et Cte, vient de faire avec 1 Etat argentin un con-
- trat de 5o ans pour la fourniture de l'éclairage et de la force électrique à la ville de Buenos-Aires.
- DIVERS
- France. — D’après la statistique publiée par le ministre des Travaux publics, voici quelle était au 3t décembre 1912, la longueur du réseau ferré exploité dans la France métropolitaine :
- iu Lignes d’intérêt général, 4° 7^2 kilomètres, en augmentation de 2 15 kilomètres sur l’année précédente ; 20 lignes d’intérêt local, 12662 kilomètres; 3° tramways pour voyageurs et marchandises ou pour l’un des deux services seulement, 12167 kilomètres; augmentation, 112 kilomètres.
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Location de Compteurs et Matériel Electrique. —
- Le 19 avril, 159, boulevard Péreire, à Paris.
- Tramways Electriques de Boulogne-sur-Mer. —
- Le 26 avril, 5o, rue Lisbonne, â Paris.
- Compagnie d’Electricité de Limoges. — Le 28 avril, 46. rue de Provence, â Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCK
- Le 29 avril, au sous-secrétariat d’Etat des postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de fil de cuivre recouvert de caoutchouc et de coton ignifugé (trois lots).
- Les demandes d’admission devront être parvenues io3, rue de Grenelle, le 19 avril au plus lard.
- Renseignements, io3, rue de Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau).
- BELGIQUE
- Le 29 avril, â 10 heures, à l’administration communale, >0 rue de la Ruche, â Schaerbeek-lès-Bruxelles : i° fourniture de câbles armés et accessoires (haute tension) ; — 2° fourniture, installation et mise en service de 11 postes de transformation statique.
- ESPAGNE
- Jusqu’au 28 avril, la Compagnie des Chemins de fer
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- 12'Avril 1943. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 63
- stratégiques et secondaires d’Alicante, Villanueva, to, à Madrid, recevra les offres pour la fourniture de 10 lo-comotives-rtonders de 36 tounes pour les lignes d’Alicante à Yillajoyosa et de Viilajoyosa à Dénia.
- GRANDE-BRETAGNE
- Le 9 juin, àM, le Depuly postmaslergeneral,à Ilobarl (Coinmonweahli-Australie), fourniture d’isolateurs, ta-bleauxde distribution^ils et cùblesTéléphoniques divers, instruments, objets en verre et matières pour batteries.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANGE
- '29 mars. ;— Au sous-secrétariat d'Etat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’appareils pour postes d’abonnés.
- ier à 3e lots. — Chacun 1 000 appareils muraux (ty pe de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 3 lots «à 65,70. — Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 63,95 — Ateliers Thomson-Houston, 3 lots à 62. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 8, rue Cliarles-Fourier, à Paris, adj. des trois lots à 57 l’unité.
- 4e à. 6P lots. — Chacun 1 000 appliques murales pour combinés (type de l'Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 3 lots à 56,5o.— Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 61,40. — Ateliers Thomson-Houston, 3 lots à 58,— Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2 lots à 55, adj. d’un lot au même prix. — MM. Mildé fils et Cie, 60, rue Des-renaudes, à Paris, adj, de 2 lots à 54,85 Funité.
- 7e et 8° lots. — Chacun 1 5oo appareils mobiles pour combinés (type de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 56,3o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 57,45. — Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 57. —MM. Mildé fils et C‘e, 1 lot à 55,25. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, adj. des 2 lots à 4*MP l’unité,
- 9e lot, et 10e lots. — 1 5oo et 2 000 appareils combinés (type de l'Administration, modèle 191.»).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 14,5o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 15.<)5. Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 22. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2 lois à 11. — M. Burgunder, 1 lot à i2,5o. — Compagnie Générale d’Elee-tricilé, 5, rue Boudreau, à Paris, adj. d’un lot à 8,q3 et d’un lot à 8,73 l’unité.
- 11° et 120 lots. — Chacun 1 5oo appareils combinés (type de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à i4$5o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à i5,35, — Ateliers
- Thomson-Houston, 2 lots 22. *—* Association dos Ouvriers eu Instruments de précision, 2 lots à io,i5.—”MM. Mildé fils et G1**, 1 lot à i6,5o. — Burgunder, 1 lot à 11,90, 1 à 11,80. — Compagnie Générale d'Electricité, adj. d’un lot à 8,83 et d’un lot à 8,63 l’imité.
- i3° et i4° lote, 1 000 et 1 5oo appels magnétiques.
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 23. —Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 34,20. —1 Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 26,10. Compagnie Générale d’Electricité, 1 lot «à 27, 1 à 24,75. — Compagnie Générale d’Electricité de Creil, 2 lois à 23. — Association des Ouvriers en Instruments dé précision, adj. des deux lots à 21,60 l’unité.
- 15e lot. — 10 000 récepteurs téléphoniques (u° 301-7 bis).
- Le Matériel Téléphonique, 5. — Société Industrielle des Téléphones, 4,^5. — Ateliers Thomson-Houston, î 99* — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 4,5o, — Compagnie Générale d’Electricité, 8,98. — Société Française des Téléphones, système Berliner, 29, boulevard des Italiens, à Paris, adj. à 3,95 l’unité.
- 16e à 18e lots. — Chacun 6000 capsules microphoniques amovibles (type de l'Administration, modèle 1910).
- Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 4,65. — Compagnie Générale d’Electricité, 170 lot à 1,98, adj. du i6° lot à 2,02 et du 18" lot à 1,42 l’unité. — M. Marin, à Vitry-sur-Seine, adj. du 17e lot à 1,82 Funité.
- INFORMATIONS
- SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DES ÉLECTRICIENS
- Congrès des Ingénieurs Électriciens d’Angleterre et de France du 21 au 24 mai 1913.
- Conditions d’inscription.
- Tous les Membres de la Société Internationale des Elect riciens sont invités ainsi que leurs femmes, leurs fils et leur filles non mariés à prendre part à cette réunion.
- Les inscriptions devront parvenir au Siège social avant le i5 avril et être accompaguées d’un droit d’inscription de dix francs (10 fr.) par personne inscrite.
- On est prié de retourner avant cette date, au siège social, et en y joignant un mandat au nom du trésorier de la Société Internationale des Electriciens, la demande indiquant, le nom de toutes les personnes qui prendront part au banquet ou se joindront aux groupes mentionnés sur la demande.
- Pour les groupes qui entraînent une organisation de transport, il est eu effet nécessaire d’être fixé d avance.
- Bien que les groupes figurant au programme comme groupes libres soient constitués surtout pour les dames, il sera loisible à tous les Membres de s'y joindre.
- Le montant des cotisations est lixé comme suit :
- Pour le Banquet offert a l’Institution j£)f Ele.ctrieal En-gineers : i5 francs.
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- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE î. *XIÎ (à« Séfie). - IMS.
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- Pour l'ensemble des Excursions et Thés figurant au programme : a5 francs.
- Ces cotisations sont indépendantes, l’adhésion aux excursions n’entraînant pas l'adhésion au banquet et vice-versa.
- Programme.
- Mercredi 21 mai.
- Matinée. 9 h. — Séance d’ouverture au Conservatoire des Arts et Métiers.
- Groupé A 1. —Discussion sur la traction électrique.
- Groupe A 2. — Visite des collections du Conservatoire.
- Après-Midi. Groupe A.'i h. 14 — Départ de l’Hôtel Continental en autobus de la Compagnie Générale des Omnibus.
- Visité des usines électriques de l’Electricité de Paris à Saint-Denis, et du Triphasé, à Asnières.
- Groupe A. 4 h. 14 — Départ du Pont Sully en bateau pour Saint-Cloud.
- Visite de la Manufacture de porcelaine de Sèvres. — Thé. ~
- 19 h. 1/2. -— BtaqiCret au Palais d’Orsay, offert à l’Institution of Electrical Engineers. — Réception. — Séance de projections par M. Gaumont. (Tenue de soirée.)
- Jeudi 22 mai.
- Matinée. Groupe B 1. 9 h. — Séance au Conservatoire des Arts et Métiers.
- Conférence de M. Hifhfield sur les longs transports à courant continu haute tension.
- Conférence de M. Maurice Lehlanc sur les longs transports en courant triphasé haute tension. — Discussion.
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h. 3o — Visite de la Conciergerie, de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle. (Réunion à la Conciergerie.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe B 2. 10 h. — Visite du Laboratoire aérodynamique de M. Eiffel, à Auteuil, sous la direction de M. Eiffel. (Réunion au Laboratoire de M. Eiffel, 67, rue Boileau.)
- Après-Midi. Groupe B 3. 14 h. 3o. — Réception par M. Eiffel au dernier étage de sa Tour. (Réunion au bas de la Tour.) Visite des Invalides.
- Groupe B 4. — Visite des installations électriques .du Métropolitain, du Nord-Sud et de la Compagnie des Omnibus. (Le lieu de la réunion'sera indiqué ultérieurement.)
- Vendredi 23 mai.
- Matinée. Groupe C 1. 9 h.— Séance au Conservatoire des Arts et Métiers. Suite de la discussion sur la trac tion électrique. . t .
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h, 3o. —Visite du Panthéon, duLuxem-bourg et du Musée de Cluny. (Réunion au Panthéon.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite de la Conciergerie, de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle. (Réunion à la Conciergerie.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l'Hôtel Continental.)
- Après-Midi. Groupe C. 2. i3 h. 3o. — Excursion à Chantilly par train spécial. (Réunion à la Gare du Nord.)
- Visite du Château et du Musée Condé. — Thé servi par l’Hôtel du Grand-Condé.
- Samedi 24 mai.
- Matinée. Groupe D 1. 9 h. — Séance au Conservatoire des Arts et Métiers. Conférence de M. Claude sur les tubes luminescents.
- Conférence de M. le commandant Ferrie sur la télégraphie sans fil.
- . Communication sur les installations téléphoniques de Londres.
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Panthéon, du Luxembourg et du Musée de Cluny. (Réunion au Panthéon.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l’Hôtel Continental).
- Après-Midi. Groupe D 2. i3 A.3o. — Départ de l’Hôtel Continental. Excursion à Versailles en autobus par Châtillon et Villacoublay. Visite des Palais et du Parc. — Thé à Trianon-Palace.
- 17 h. — Visite de l'aérodrome de Bue. — Vols d’aéroplanes.
- 18 h. 3o. — Réunion à la gare de Versailles (Rive gauche). Visite des nouvelles voitures électriques de l'Ouest-Etat, sous la direction de M. Mazen, Ingénieur en chef des Services électriques etdeM. Foucault, Chef du Service de l’Exploitation électrique.
- Retour à Paris-Invalides par train électrique spécial.
- La reproduction des
- articles de la Lumière Electrique est interdilè.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant ; J.-D.Noosr
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- Trente-clnqulâme année.
- SAMEDI 19 AVRIL 1913. Tome XXII (8* série;. — N» 16
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- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRB
- EDITORIAL.
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- Variétés
- Chronique Industrielle.................. 68
- Constructions de machines
- C.-F. Guilbert. — Réaction d’induit et caractéristiques des dynamos à courant continu.. 69
- Extraits des publications
- Similitude des; caractéristiques du mo.teur shunt à courant continu et du moteur d’in-
- duction polyphasé, par W.-G. Merowitz.. 76 Nouveaux équipements combinés pour le démarrage ordinaire et pour le démarrage automatique.................................. 77
- La traction électrique des trains sur la ligne
- du Simplon, par B. Kilchenmann............ 78
- Le développement des métropolitains et des lignes électriques en Angleterre et en Amérique ...... .............................. 79
- Essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à des abonnés absents. . 81
- Multiple téléphonique de 60 000 lignes. 81
- Nouveaux câbles sous-marins entre l’Italie et la Libye.................................... 81
- B. DA Costa. — L’emploi, de l’électricité dans les travaux agricoles [fin).......
- Bibliographie
- K. Berger. — La télégraphie et la téléphonie simullanées et la téléphonie mulliplejjana-
- lysé par M. Devaux Charhonnel.............
- G. Le Roy. — Calculs techniques et économiques des lignes de transport et de distribution d’énergie électrique; analysé par M. Guilrert....................................
- 8a
- 87
- 88
- Brevets
- Système de locomotion électrique......... 89
- Commande électromagnétique à ruptures brusques pour véhicules électriques, avec freinage en court-circuit et source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs électromagnétiques et des moteurs de véhi-
- cules.................................... 9°
- Etudes et Nouvelles Economiques............ 9a
- Renseignements Commerciaux............... 9'i
- Adjudications.............................. 96
- Informations............................... 96
- EDITORIAL
- Les réactions diverses du courant de l’induit sur le flux ont tait pendant bien des années l’objet des études théoriques et pratiques de M. G.-F. Guiljsert. Aussi peu d’ingénieurs sont-ils aussi qualifiés que lui pour exposer leurs idées sur la réaction cUinduit et les caractéristiques des dynamos à courant continu.
- D’après l’auteur, l’application de la théorie de M. Blondel des deux réactions aux dynamos à courant continu ne peut être poussée au delà de la considération des flux, et l’on ne saurait présenter de la même manière
- les réactions des alternateurs et celles des machines à courant continu, la présence du collecteur venant changer du tout au tout Veffet de la réaction transversale (p. 69).
- On voit que M. Guilbert professe des idées toutes différentes de celles qu’a exposées récemment M. Brunswick à la même place (’).
- Il est évident que l’impartialité nous fait un devoir de nous abstenir ici de toute appré- (*)
- (*) E.-J. Brunswick. —Méthode de prédéterminalion de l’excitation des machines à courant continu (Lumière Electrique, 22 mars 1913, p. 355).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Séfië). — N»lé.
- ciation personnelle; nous laissons au lecteur le soin de juger quelle est, de la théorie de M. Brunswick ou de celle de M. Guilbert, celle qui lui semble la plus satisfaisante.
- M. William G. Mehowitz montre la similitude des caractéristiques du moteur shunt à courant continu et du moteur d'induction polyphasé ; il complète cette étude par deux diagrammes résumant un grand nombre de données sur les poids et les prix de ces deux genres de machines.
- Ce travail confirmé ce qu’on sait de longue date, que les moteurs polyphasés sont à peu près équivalents commë rendèniënt aux moteurs à courant continu. Pour des puissances croissantes, le prix de la machine à courant continu éroît plus vite que Celui de la machine polyphasée, mais il y a pour l’acheteur un élément dont il doit tenir compte et dont M. Merowitz ne parle pas : les moteurs polyphasés ont l’inconvénient d’exiger une surveillance des coussinets plus grande que les moteurs à courant continu ; il est essentiel, en effet, pour qu’ils fonctionnent dans de bonnes conditions, que l’entrefer soit faible, une usure de i millimètre sur les coussinets pouvant suffire à causer un grippement entre l’inducteur et l’induit.
- M. B. Kxlchen.mann expose les résultats d’exploitation de six années, obtenus par la traction électrique sur la ligne du S impion (p. 78).
- Le développement des métropolitains aériens et souterrains a pris, comme on sait, une extension prodigieuse aux Etats-Unis dans ces dernières années. Cet accroissement est du eh grande partie aux avantages dés trains expi'ess (p. 79).
- L’essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à des abonnés absents n’a pas été apprécié autant qu'on aurait pu le supposer par les quelques abonnés du bureau de Wagram qui ont été appelés à en bénéficier depuis quelques mois. Il serait regrettable à notre avis que l’Administration se laissât arrêter par cette indiffé-
- rence ; aussi souhaitons-nous que les mêmes essais soient poursuivis avec d’autres abonnés qui mettront vraisemblablement à profit la nouvelle commodité mise à leur disposition. Que de fois, quand on rentre à son domicile ou à son bureau, regrette-t-on de ne pouvoir être mis au courant des communications que l’absence a empêché de recevoir!
- Le système téléphonique semi-automatique Mc. Berty, ayant donné à Anvers de très bons résultats, le ministre des Postes et des Télégraphes a décidé, côihttie oh le sait (’), de le mettre à l’essai à Marseille et à Angers. Les installations devront être achevées au mois de juillet prochain: à Angers, où il y a 1 400 abonnés, l’équipement sera disposé de manière à pouvoir en desservir 4 000, et à Marseille qui en compte 7 5oo, on prévoit un maximum dé 20000 lignes d’abonnés, ce qui correspond au tiers seulement d’un multiple téléphonique récemment construit par une Compagnie suédoise (p. 81). D’après la convention intervenue entre l’Etat et l’inventeur, le service semi-automatique devra pouvoir fonctionner à plein rendement dès lè mois de janvier prochain. L’avantage du système Mc. Bert}^ est de pouvoir aisément se transformer en un système complètement automatique. L’inventeur ne sera indemnisé qu’au bout de six mois de bon fonctionnement dp ses appareils. Comme le Gouvernement ne concède pas de monopole, il a été stipulé dans le contrat passé par l’Administration qué tous les constructeurs français d’appareils téléphoniques auront le droit de construire les appareils du type Mc. Berty. D’autres essais officiels sont faits actuellement à Nice et à Orléans avec le système Strowger. Il est à présumer, d’après les résultats probants obtenus à l’étranger, que l’expérience viendra confirmer et réaliser les espérances qüe l’automatique, absolu ou mitigé, fait naître en France.
- Nous publions aujourd’hui la fin de l’article de M. B. da Costa sur l’emploi de l'électricité dans les travaux agricoles. L’auteur résume les études détaillées de M. II. Büg- (*)
- (*) Lumière Electrique, i“r février igi3, p. i3i.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 49 Avril 4913,
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- geln, de Stuttgart, concernant les applications agricoles de l’électricité en Allemagne: on y voit, au point de vue économique, quel mode de tarification il y a lieu d’employer dans les centrales agricoles, et au point de vue technique, quel est le type de transformateurs lé plus pratique : les transformateurs à grande capacité de surcharge et à faibles pertes à vidé, avec enroulement étoile-zig-zag(‘).
- M. da Costa termine son travail par une note sur l’électricité au concours agricole d’Amiens où l’on a eu l’heureuse idée de démontrer aux agriculteurs par des exemples pratiques que l’électricité leur offre des avantages certains, qui seront d’autant plus imar-qués que la main-d’œuvre dévient plus coûteuse et plus rare.
- A ceux de nos lecteurs qui s’intéressent plus particulièrement à ces questions, nous signalons aussi l’intéreSsaiite communication « Electricity on thé Farm » que Mr. P. A. Bâtes a présentée à l’American Institute of Electricàl Engineers, et dont le texte est reproduit dans The Electrician (4 avril 1913).
- Les ingénieurs chargés du calcul des lignes et des réseaux de distribution liront avec profit l’ouvrage de M. Le Roy, ancien Elève de l’Ecole Polytechnique et de l'Institut Montefiore, dont M. Ouilbert donne l’analyse (p. 88), Ce livre peut leur rendre beaucoup de services.
- Le problème de l’appropriation des lignes, soit à la télégraphie et à la téléphonie simultanées, soit à la téléphonie multiple, s’est posé peu de temps après la découverte du téléphone de Bell et fut aussitôt mis à l’étude.
- Le professeur Karl Zetzsche fît, en effet, dès 1877, des essais qui déterminèrent la portée d’un appareil téléphonique sur dès (Us télégraphiques et qui amenèrent aussitôt à rechercher jusqu’à quel point la téléphonie et la télégraphie simultanées étaient possibles sur un seul (il sans gêne réciproque.
- (*) Voir J. Ruyval. — Etude sur la construction des transformateurs statiques. Lumière Electrique, icr et 8 février igi3, page l'Ja et ltig.
- M. K . Beikieh, Inspecteur * général des Postqs d’Allemagne, a écrit sur ce sujet un ouvrage que M. Ravut, Ingénieur des Postes et Télégraphes, vient de traduire en français. Nous tenons à remercier ici M. l’Ingénieur en chef Devaux Gharbonnel qui a bien voulu se charger d'cii fairè la bibliographie (p. 87), malgré ses oêcupations si nombreuses et si importantes.
- M. Yanni, directeur de l’Institut télégraphique de Rome, a fait le 2 avril à la Société internationale des Electriciens une communication des plus intéressantes, sur la Téléphonie sans fil à longue distance. M. Vanni a donné des détails techniques sur les expériences qü’il a effectuées l’année dernière, d’abord de Rome en Sicile, puis de Rome à Tripoli.
- Il a employé comme générateur pour produire des ondes continues et non amorties une dynamo à courant continu combinée avec une self et des condensateurs et munie d’un déflagràteur particulier formé par un arc à électrodes métalliques baignées dans de l’eau. Il s’est servi comme récepteur de deux microphones hydrauliques de types différents, mais dérivant d’un même principe: les perturbations engendrées dans la structure des veines liquides par les oscillations causées par les variations de courants.
- M. Yanni est parvenu ainsi à réaliser de bonnes transmissions avec une énergie faible (un peu plus de 2 ampères sous 000 volts). Il estime que si la téléphonie sans fil à longue distance a encore besoin de perfectionnements avant d’être vraiment industrielle, elle est Sur le point de quitter le domaine du laboratoire.
- Mais l’activité des Italiens ne se borne pas à la téléphonie sans fil ; le 3i janvier, M, E. Jona décrivait en détail devant l’Associazionè Elettrotecnica Italiana la pose de deux câbles sous-marins récemment posés entre la Sicile et la Libye (p. 81).
- Signalons, en terminant, qu’un des plus célèbres Electriciens, M. Marcel Dei'hez a elé nommé le 4 avril membre d’honneur.de la Société des Ingénieurs Civils de France.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N» 16.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Le côté financier de l’électrification des Chemins de fer. — The Electrician, 4 avril igi3.
- The Electrician publie des remarques de Mr. J.-J. Hustis, vice-président du New York Central Railroad, à propos du projet de loi soumis aux chambres législatives de l’Etat de Massachussets; ce projet de loi rendrait obligatoire l’électrification de toutes les lignes de chemins de fer, dans les limites de la ville de Boston. M. J.-J. Hustis a acquis une grande expérience de la question par l’électrification de la banlieue de New-York, et n’est pas de ceux qui sont systématiquement opposés à l’électrification. II reconnaît les avantages que le chemin de fer trouverait à l’électrification : c’est-à-dire la possibilité d’augmenter les services suburbains à certaines heures de la journée, et celle de faire certaines économies d’exploitation. Il ne peut se prononcer sur la question de savoir si l’électrification donnerait plus de sécurité dans l’exploitation. Les travaux d’électrification coûteraient plus de i ooo ooo de livres sterling, déduction faite de la valeur du matériel actuel devenu inutilisable. En tenant compte de l’augmentation normale du trafic, et des économies d'exploitation dues à la traction électrique, il estime qiie l’électrification amènerait une perte nette de près de iio ooo livres sterling par an.
- Pour contrebalancer cette perte, il faudrait augmenter les tarifs de voyageurs de 4° %i et l’opinion publique américaine n’admettrait pas une semblable augmentation. En outre, M. Hustis n’est pas de ceux qui croient que l’électrification entraîne une augmentation sensible du trafic.
- Application de l’électricité à la propulsion des bateaux. — The Electrician, 4 avril 1913.
- On vient de procéder, à Middlesbrough, au lancement du « Tynemount » ; cet événement marque une étape dans la propulsion électrique des bateaux. Le « Tynemount » a, en effet, |
- reçu deux moteurs Diesel de 3oo chevaux chaque, qui actionnent les hélices par l’intermédiaire d'un équipement électrique du système II.-A. Mavor.
- L’électricité en Russie.
- D’après une note des Russ. Bôrsen und Finanznachr., la Société qui possède depuis 1886 la concession de l’éclairage électrique de Saint-Pétersbourg va accroître son champ d’action grâce à quatre entreprises nouvelles. La première de ces entreprises sera la « Imatra » Société anonyme pour l’Exploitation et la Distribution d’énergie électrique, déjà fondée au capital de 3o millions de francs et dont le siège social est à Bruxelles. Celte société doit reprendre le projet de la société finnoise Imatra Force (projetée au capital de 3o millions de markhaa pour l’utilisation des chutes de l’Imalra), ainsi que celui de la Société Imatra Zemsttvo projetée au capital de 3 millions de roubles pour l’alimentation en énergie des environs de Saint-Pétersbourg. La quatrième entreprise en projet est celle de la Société dite Société anonyme moscovite de transport délectricité (au capital de 6 millions de roubles), à laquelle la concession de la ville industrielle de Bogo-i*odsk, près de Moscou, doit être assurée et qui, en outre, est en pourparlers pour passer des contrais avec les zemstwos (districts) environnants. D’autre part, l'administration municipale de Moscou a fait remarquer à la Société d’éclairage électrique de cette ville qu’en ce qui concerne la centrale projetée en dehors de son rayon d’action, celle-ci se trouverait dans le même cas prévu dans le contrat avec la société elle-même. Ce contrat stipule que toute station de production d’énergie peut être reprise par la ville à l’échéance d’un délai déterminé et devient gratuitement la propriété de celle-ci après l’expiration de la concession.
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- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 09
- RÉACTION D’INDUIT ET CARACTÉRISTIQUES DES DYNAMOS
- A COURANT CONTINU
- La méthode de prédétermination de l’excitation des machines à courant continu, publiée récemment dans ce journal(‘) et dans le Bulletin de novembre dernier (a) de la Société Internationale des Electriciens parM. Brunswick, me fournit l’occasion de compléter la méthode un peu différente que je publiais il y a dix ans et que j’enseigne, depuis cette époque, à l’Ecole pratique d’Electricité industrielle.
- I. Réaction transversale.
- En exposant mes vues sur la réaction d’induit dans les alternateurs (a) et sur le diagramme exact applicable aux machines à pôles séparés, j’avais omis de dire qu’une partie de ces vues s’appliquait aussi bien, sauf quelques légères variantes, aux dynamos à courant continu. Cet oubli fut réparé quelques temps après (*) et je repris spécialement le cas du courant continu, auquel j’appliquai les constructions que j’avais proposées pour les alternateurs et, en particulier, la construction de l’excitation en charge en partant de l’idée de notre regretté maître Potier, idée que j’avais communiquée à M. Picou (s) après son intéressante communication à la Société Internationale des Electriciens.
- L’application de la théorie des deux réactions de M. Blondel aux dynamos à courant continu a donc été faite par moi il y a une dizaine d’années. Elle ne peut toutefois être poussée, à mon avis, au delà de la considération des flux, car il y a une différence profonde entre les deux cas lorsqu’on consi-
- (') Lumière Electrique, 22 mars 1913 p. 355.
- (2) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, novembre 1912, p. 523.
- (3) Eclairage Electrique, tome XXXIV, p. 356 et 413, 1903.
- ('•) Bulletin de l’Association amicale des Ingénieurs Electriciens, novembre 1903, p. 219.
- (s) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, juin 1902, p. 435.
- dère la force électromotrice réellement induite dans chaque genre jde machine.
- Il est facile de voir, en effet, que l’identité entre les deux genres de machines ne dépasse pas les flux et que la présence du collecteur change du tout au tout l’effet de la réaction transversale.
- Prenons, pour plus de simplicité, le cas uniquement théorique, aussi bien pour l’alternateur que pour la dynamo à courant continu, où non seulement l’induction à vide est répartie sinusoïdalement le long de l’entrefer, mais où la répartition du flux de réaction d’induit le long de l’entrefer est également sinusoïdale.
- Admettons, de plus, qu’il n’y a pas de décalage entre le vecteur de la tension à vide et le courant dans l’alternateur ni de décalage des balais dans la dynamo à courant continu.
- Soient I (fig. 1) la courbe de l’induction à vide, II celle due au flux induit seul et III la résultante des deux.
- Dans l’alternateur, la force électromotrice induite réellement sera celle due à la résultante des deux courbes I et IL Si E( et E,, sont les valeurs maxima des composantes correspondantes, la valeur efficace de cette résultante sera
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXlI (2e Sôpfo),
- Avec la dynamo à courant continu, au contraire, la force électrornotrice induite est la somme des forces électromotrices induites dans toutes les spires d’un balai à l’autre. Elle est donc proportionnelle à la surface de la sinusoïde III, comprise entre les deux zéros de la sinusoïde I, c’est-à-dire à la valeur moyenne de la courbe 1 seulement, les deux parties positive et négative de la courbe II étant égales.
- Du fait que c’est la valeur moyenne de l’induction qui intervient seule ici, la réaction transversale n’a donc pas d’effet sur la force électromotrice induite entre balais et, par suite, sur Ta différence de potentiel.
- Ce que je viens de dire subsiste naturellement en toute rigueur, lorsque les courbes de répartition composantes I et II sont quelconques, l’hypothèse sinusoïdale ayant été faite pour faciliter l’exposition.
- La force électromotrice dans l’alternateur dépendra de la valeur efficace de la courbe résultante, tandis que celle de la dynamo à courant continu dépendra de la valeur moyenne entre les deux ordonnées déterminées par la position des balais.
- En outre, notre raisonnement montre une fois de plus que la réaction transversale d’un alternateur augmente la tension induite (propriété évidente d’après le diagramme classique de M. Blondel et dans le nôtre).
- Ce ne sont donc pas les ampères-tours transversaux qui nécessitent une augmentation d’excitation au-delà de celle nécessaire pour produire la force électrornotrice correspondant à la simple chute ohmique dans le fonctionnement en court-circuit (').
- (*) Il 11’esl. peql-êlre' pas sans intérêt de rappeler que l’essai en court-circuit d’une machine à courant continu fut préconisé par la réglementation de l’American Institut of Electrical Engineers pour la détermination des postes supplémentaires dilns’Dévaluation du rendement par la méthode des pertes séparées (Eclairage Electrique, tome XI, p. lit), 21 octobre 1899). Nullement partisan de cette méthode, ainsi qqe je l’ai dit alors (Eclairage Electrique, tome XI, p. 99), je l’ai néanmoins souvent expérimentée, mais dans un autre but : celui de l’essai d'échaufferaientdu collecteur sans dépense sensible d’énergie.
- Ce procédé était, du reste, déjà employé couramment dans\-e but à la môme époque par le regretté O. Helmer, alors chef du Service électrique des ateliers du Creusot, comme en témoignent jps courbes que MM. Schneider
- Cette augmentation tient uniquement, je crois, pour un décalage nul, bien entendu, à des causes secondaires : saturatipn relative dans les dents et le noyau induit par le flux transversal, imprécision de la lig’qp neutre réelle lorsque le balai recouvre plusieurs lames à la fois, inversion tardive dmcourant, résistance de contact plus importante, etc. L’effet de ces différentes causes est d’ailleurs assez petit et nécessite un accroissement des ampères-tours d’excitation qui n’est, en général, qu’une faible fraction de la force ma-gnétomotrice transversale, le tiers ou le quart environ de celle-ci.
- Si l’on considère, en particulier, ja machine du Greusot type S de 12 1 kilowatts (110 volts X 1 100 ampères) dont j’ai publié les données (’) et les résultats d’essais, on voit que la force magnétomotrice transversale par pôle, en ne prenant que la partie de l’induit sous l’arc polaire, est de 3 5oo ampères-tours, alops que l’excitation en court-circuit n’atteint que 63o ampères-tours. Cela correspond à vide à une tension induite de 24 volts, alors que la chute ohmique totale n’atteint que 5 volts environ ; le décalageji’était d’ailleurs peut-être pas nul,
- L’essai d’u ne petite dynamo type Manchester à induit lisse, construite par la Société « l’Eclairage Electrique » et commutant assez bien en court circuit avec balais rigoureuse^-ment à la zone (mitieu du balai à égale dj«T, tance des becs polaires), nous a conduit éga^ lement pour la marche en court-circuit à des ampères-tours inducteurs égaux à peine au quart de ceux de la force magnétomotrice transversale et correspondant, à une tension induite à vide de 17 volts, c’est-à-dire envj-rpn trois fois la chute ohmique totale,
- IL Force magnétomotrice directe et transversale.
- Je n’ai jamais été très satisfait, malgré qu’elle frappe bien l’esprit (peut-être même trop bien) de Ja décomposition classique d’ilopkinson et de Swinburne de l’induit bipo-
- ont bLen voulu îu'auloriser. à publier à propos de la description de leur matériel à courant continu lignrant à l’Exposition de 1900 [Eclairage Electrique, tome XXVII, p. 47, i3 avril 1901).
- (<) Éclairage Électrique, i l avril 1901, p. 4'-
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- laire en elenx bobines dont les axes sent perpendiculaires et qui définissent les ampères-tours directs et les ampères-tours transversaux.
- Je ne suis pas, en effet, très partisan de la représentation vectorielle lorsqu’elle n’est pas légitimée, comme avec les courants alternatifs, par l'hypothèse d’une loi sinusoïdale. Appliquée ici, elle ne correspond qu’à un cas théorique de champ homogène inadmissible dans les machines avec circuit magnétique en 1er.
- Je préfère de beaucoup l’explication suivante (’) d’ailleurs souvent adoptée (2). Si l’on suppose développés deux pèles de l’induit, on peut représenter le long de ces deux pèles la force magnétomotrice inductrice et la force magnétomotrice induite, de façon à en déduire Ja valeur de la force magnétomotrice résultante en chaque point de ia surface de l’induit, force magnétomotrice qui, dans l’entrefer, détermine le passage du flux en ce point et, par suite, l’induction correspondante.
- Fig. a.
- La force magnétomotrice inductrice, ou plus exactement, les ampères-tours nécessaires pour l’entrefer, sera représentée, en général (fig. a), par un rectangle I ayant toute la longueur du pas polaire, à moins que les pièces polaires ne soient assez étroites pour que des lignes de force puissent passer du corps de la bobine inductrice directement dans l’induit. (*)
- (*) Bulletin do l'Association amicale des Ingénieurs Electriciens, novembre 1903.
- (-’l Janet. — Leçons d’Electro technique générale, tonio I.
- Dans ce cas, il y aurait lien dé réduire la force magnétomotrice inductrice au point considéré de l’induit dans le rapport des ampères-tours agissant réellement par pèle aux ampères-tours totaux par pôle, ou encore dans le rapport des hauteurs correspondantes de la bobine, si l’enroulement est réparti uniformément, c'est-à-dire si les bobines sont cylindriques.
- La force magnétomotrice induite sera figurée, pour le cas simple d’un enroulement en quantité, par une droite inclinée II traversant l’axe au milieu de la distance entre deux balais consécutifs. En réalité, la courbe n’est une droite qu’à la limite.
- La somme algébrique des ordonnées des deux courbes donnera la courbe III de la force magnétomotrice résultante en chaque point de l’entrefer.
- Un moyen d’obtenir rapidement la somme algébrique cherchée, c’est de faire glisser la partie de la courbe de la force magnéto-motrice de l’induit, comprise entre les côtés du reclangle de la force magnétomotrice inductrice, d’une quantité égale à la hauteur
- Fig. 3.
- du rectangle, c’est-à-dire aux ampères-tours pour l’entrefer à vide.
- On opérera ainsi pour les deux rectangles figurant la force magnétomotrice inductrice pour un double pas polaire, l’un des déplacements ayant lieu vers le haut et l’autre vers le bas, c’esl à-dire suivant les hauteurs elles-mêmes. D’où la résultante III.
- La forme de celte courbe pourrait laisser croire que la distorsion a pour centre le milieu du pas polaire limité à la position des balais.
- Il nen est rien, car il est facile dejecon-naître qu’elle a bien pour centre le milieu du
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- pôle inducteur en séparant nettement les deux effets direct et transversal.
- Poür l’établir, figurons séparément les courbes des forces magnétomotrices correspondant aux deux actions directe et transversale, c’est-à-dire des deux bobines fictives correspondantes.
- La force magnétomotrice directe est représentée (fig. 3) par des trapèzes ayant pour grande base le pas polaire pris entre deux lignes neutres successives, pour petite base
- l’arc ^ — 2(3 (3 étant l’angle de décalage et
- p le nombre de paires de pôles) et pour hauteur les ampères-conducteurs correspondant à un angle (3 (courbe a).
- La force magnétomotrice transversale sera figurée également (s’il s’agit d’un enroulement en quantité) par des trapèzes ayant pour grande base le pas polaire compris entre les axes de deux pôles consécutifs et pour petite base l’arc a(3. La hauteur sera ici les ampères-
- conducteurs correspondant à un arc ^ — i (3 (courbe b).
- L’inclinaison des autres côtés des trapèzes sera naturellement la même, puisqu’elle ne dépend pour chacun que du nombre d’am-pères-conducteurs par centimètre de développement de l’induit.
- Si l’on fait la somme algébrique des deux courbes ainsi obtenues, on trouve bien la courbe unique tracée primitivement pour l’induit, ce qui met, par suite, en évidence la réalité des effets distincts des forces magnétomotrices composantes.
- De la courbe de la force magnétomotrice résultante, on peut déduire la courbe de l’induction en charge le long de la périphérie de l’induit en allant d’un balai à l’autre, en admettant que la saturation dans l’induit soit faible. Il suffit de diviser les ordonnées de la courbe de la force magnétomotrice par la longueur des lignes de force qui aboutissent au point considéré de l’induit,si ces lignes entrent perpendiculairement à la surface de l’induit, et plus rigoureusement par ces mêmes lon-
- gueifrs amplifiées dans le rapport-------, si;
- ° cos a
- est l’angle d’inclinaison, d’ailleurs toujouri
- très faible de la ligne de force avec la normale à l’induit.
- Cette façon de procéder entre donc beaucoup plus avant dans le phénomène et c’est pourquoi elle me parait préférable à celle employée autrefois.
- En opérant comme on vient de le dire, on admet implicitement que les lignes de forces suivent dans l’air le même chemin avec les deux flux composants inducteur et induit supposés agissant séparément.
- Ceci n’est rigoureux que pour l’entrefer ; en dehors des épanouissements, et surtout au voisinage de la zone neutre, la répartition du champ inducteur et celle du champ induit sont assez différentes. Il faut donc tracer séparément les lignes de force pour le cas où l’un des circuits électriques inducteur ou induit est seul traversé par un courant, et calculer la courbe de l’induction radiale correspondante en prenant comme unité l’induction sous l’épanouissement.
- La courbe de répartition de l’induction dans la zone neutre devra être raccordée avec celle-ci sous les épanouissements, dès que les chemins suivis par les deux champs deviennent les mêmes.
- Il est juste de reconnaître que dans le voisinage delà zone neutre, la loi de répartition des ampères-conducteurs dépend du genre d’enroulement, de sorte que la détermination exacte des courbes composantes .serait très épineuse ; nous supposerons cependant, dans ce qui va suivre, la courbe de l'induction connue exactement, comme s’il s’agissait du cas simple d’un enroulement en quantité.
- III. — Distorsion et son calcul graphique.
- Je ne pense pas qu’il soit utile de reproduire les considérations que j’ai données ici-même (’) sur l’influence de la distorsion du flux dans un alternateur et sur le rôle des ampères-tours induits dans cette distorsion. En deux mots, j’y ai montré cpie la force magnétomotrice transversale n’avait d’action sur l’excitation que dans le cas d’un induit saturé et que la distorsion n’existait que dans
- (i) Eclairage Electrique, tome XXXIV, p. /{i et 414.
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- l’entrefer, les dents et les pièces polaires, le flux redevenant homogène dès qu’on arrive au noyau polaire. Ceci subsiste naturellement pour une dynamo à courant continu.
- Je rappellerai donc simplement ici la construction que j’ai donnée alors pour la détermination de la loi de l’induction en charge et dufluxde distorsion, en l’appliquant, cette fois, aux dynamos à courant continu, comme je l’ai fait en igo3 (*). J’indiquerai ensuite
- C” D’
- A' A
- Hi ; :
- v k À, Fig. 4. /
- c.7
- %
- une modification inédite pour le cas où l’on tient compte du décalage des balais.
- Supposons donc connue la courbe de répartition de l’induction à vide et prenons un trapèze, pour plus de clarté, dans la figure. Admettons, en outre, qu’on en ait déduit le rapport de son ordonnée moyenne à son ordonnée maxima.
- On pourra adoptei-, pour la caractéristique de l’induit seul, une échelle des ordonnées telle que ces ordonnées représen tent au lieu de la force électromotrice ou du flux, ou encore de l’induction moyenne, la valeur maxima dé l’induction à vide.
- Dans ces conditions, pour une valeur donnée OA (fig. 4), des ampères-tours d’excitation correspondant à l’induit seul, l’induction maxima à vide dans l’entrefer sera représentée par AB. Il est facile de représenter simplement la force magnétomotrice résultante en un point quelconque du pas polaire.
- P) Bulletin de l’Association amicale des Ingénieurs Electriciens, n° 33, loc. cit.
- Admettons d’abord que lep balais soient calés dans la zone neutre. La force magnéto-motrice transversale, en chaque point du pas polaire pour un entrefer seul, est proportionnelle à la distance de ce point à l’axe du pôle inducteur. Nous pouvons donc représenter sur l’axe des ampères-tours une longueur proportionnelle au pas polaire en portant, de part et d’autre d’un point A à l’échelle des ampères-tours, des longueurs égales à la valeur maxima de la force magnétomotrice
- T"T
- Fig. r>.
- transversale par demi-pôle ^c’est-à-dire
- d’où G' et G”.
- Adop tons alors, pour échelle des longueurs, une échelle telle que le pas polaire soit représenté par C'C". La force magnétomotrice l’ésultante en un point H du pas polaire sera représentée par la différence des ampères-tours inducteurs OA et des ampères-tours induits AH et, par suite,.par OH.
- Ceci posé, construisons sur C'C” comme longueur du pas polaire et avec AB comme ordonnée maxima la courbe de répartition de l’induction dans l’entrefer à vide.
- Dans la partie RS où l’induction reste la même à vide, elle sera représentée en charge par la partie R'S' de la caractéristique à vide de l’induit seul comme dans le cas considéré par Arnold (*) et par M. Picou (2) en 1902.
- NI \ 8ppj
- (*) la dynamo à courant continu. Traduction de MM. Boistel et Brunswick, p. 29.1).
- (2) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, loc. cit.
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- Ceci résulte de ce que les inductions en chaque point de l’entrefer sont, toutes choses égales d’ailleurs, proportionnelles aux ampères-tours agissants.
- Considérons maintenant ce qui se passe en dehors de RS. Pour calculer l’induction en un point tel que H, il suffit de remarquer que, pour une répartition constante sur tout le pôle, le point correspondant s’abaisserait de H'j en H". Pour une répartition non homogène, les ampères-tours étant les mômes et les longueurs des lignes de force étant seules changées, on voit qu’une simple règle de trois nous donnera l'ordonnée H' :
- HH' _ HH,
- HÏÜ — ÂF’
- La part ie C' R de l’induction à vide se transforme donc en charge suivant l’arc de courbe C' R'.
- Pour une même raison, la partie C" S deviendra en charge l’arc de courbe C’'S'. La courbe de l’induction en charge sera donc C'R'S'C".
- La surface de cette courbe C'R'S'C", si la caractéristique de l’induit n'est pas une droite, sera plus petite que la surface de la courbe non distordue C'RSC".
- / Le llux en charge, qui est proportionnel à la surface de cette courbe, se trouvant réduit, on aura sa nouvelle valeur en s’aidant du rapport de la surface de la courbe de l’induction à vide à son ordonnée maxima pour abaisser le point B d’une quantité B telle que la nouvelle surlacere présentant le flux en charge sans distorsion soit égale à la surface représentant le flux distordu.
- Ceci fait, la différence entre les parties de gauche ou de droite (qui ne se recouvrent pas) des surfaces proportionnelles au flux avant distorsion mais après réduction, et après distorsion, représentera le flux transversal.
- La quantité B B.j donne la diminution de flux utile due à la variation de la perméabilité dans les parties métalliques du circuit magnétique où se produit la distorsion.
- Ce qui intéresse évidemment, c’est plutôt le nombre d’ampères-tours inductions nécessaires pour compenser cette perte de flux; on l’obtiendra en traçant par B, un petit arc de courbe parallèle à la caractéristique à vide
- de l’induit jusqu’à sa rencontre avec RS.
- D’ailleurs, le lieu du point B! peut être ti’acé approximativement en raccordaixt cet arc aux points de la coui’be à vide situés horizontalement à une distance égale à C'C" et de part et d’autre de ceux où commence et finit le genou de la caractéristique.
- Cette nouvelle courbe du flux, ou de la force électx’omotrice, devra être substituée à la courbe à vide dans l’application de la construction de Potier pour déterminer l’excitation totale en chai’ge avec une force élec-tromoti’ice induite cori’espondant à la différence de potentiel aux boi’nes et aux chutes ohmiques.
- Passons maintenant au cas où il y a un certain décalage des balais, en avant par exemple, et correspondant, par suite, à une certaine fraction dxi pas polaii’e.
- Soit toujours une induction maxima A B pour un nombre d’ampères-tours d’excitation OA du circuit magnétique de l’induit.
- La force magnétomotrice transversale n’est plus nulle au centre du pôle A'j, mais au milieu de l’axe D1correspondant à la position des balais, c’est-à-dire en un point A, situé à droite de A'j à une distance de ce point égale à la fraction du pas polaii’e équivalent au décalage des balais.
- Pour que la fox’ce magnétomotrice résultante en un point Hj du pas polaii’e puisse se représenter encoi’e O II sur l’axe des ampères-tours (tout au moins jusqu’à la position du balai), il faut donc que ce soit maintenant le point Aj du pas polaire qui vienne en A sur cet axe O D'j.
- Autrement dit, le pas polaire aura ici son centre à gauche de A, à une distance correspondant au décalage et ayant, par suite, une
- i , , , , INI p .
- valeur en amperes-tours eg;alea —, —, c est-
- ° ip a ic
- à-dire à la foi’ce magnétomotrice directe par pôle.
- On voit donc qu’il faut, tout d’abord, au fond, retrancher de l’excitation O A les arn-pèi’es-tours de'laforce magnétomotrice directe, ce qu’on pouvait prévoir a priori.
- On figurera donc ce point A' et l’on appli-quera la même construction que dans le cas d’un décalage nul, c'est-à-dire qu’on poi’tera de part et d’autre de A'aies longueurs égales
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- NI
- à 'ft'pj/' d’où ^ et C", Pu‘s qu’on construira
- la courbe de répartition à vide, sur C' C" comme pas polaire, avec une ordonnée maxima égale à A B. Finalement on obtiendra ainsi la courbe distordue G' R' S' G". Toutefois cette courbe n’est valable qu’entre les ordonnées de D et C", c’est-à-dire qu’en G' R' S' G", puisque de D en C' les ampères-tours en un point de l’entrefer ne varient plus proportionnellement à leur distance au point A, mais vont en décroissant linéairement à partir du balai D.
- Pour avoir la courbe dans cette partie, il sullitde remarquer que les ampères-tours induits, en un point K par exemple, sont les mômes qu’au point K' symétrique de K par rapport à D.
- On aurait donc la courbe correspondante en repliant la courbe de l’induction autour de l’ordonnée DE, puis en appliquant la construction ordinaire et reportant ensuite la courbe obtenue symétriquement par rapport à D E.
- On simplifiera l’opération en repliant, au contraire, la caractéristique à vide autour de ED, c’est-à-dire en appliquant à partir de D la construction ordinaire à la courbe symétrique de la caractéristique à vide par rapport à DE. D’où la partie finale C'G" de la courbe.
- Pour la Dartie exacte de la courbe, en dehors des épanouissements, on prendra encore ici la somme algébrique des courbes de répartition de l’induction pour l’induction à vide et pour l’induit déterminée séparément.
- Gette dernière construction permet seule de retrouver la forme (exacte des courbes d’induction obtenues expérimentalement par différents auteurs.
- On pourrait objecter que ces constructions n’ont qu’un intérêt théoifique, puisque, en somme, les parties extérieures aux épanouissements doivent être déterminées séparément. Mais il faut remarquer que leur application devient nécessaire dans le cas de machines à entrefer non symétrique et que, dans ce cas, elles rendent de très grands services.
- Personnellement, nous les avons surtout appliquées pour la détermination de l’induc-lion maxima en charge dans l’entrefer, de
- façon à en déduire l’induction maxima dans les dents, en vue d’une évaluation plus exacte des pertes par hystérésis et par courant de Foucault dans les dents de l’induit. Les dernières perles, celles par courant de Foucault, dépendent en outre, comme on le sait, de la loi de variation de l’induction, loi qui donne très exactement les constructions indiquées.
- *
- 4 *
- En résumé, les considérations qui précèdent montrent :
- i° Qu’alors que, dans un alternateur la force magnétomolrice transversale augmente, si la saturation est faible, la force électromotrice réellement induite (c’est-à-dire induite par le flux produit par la foi’ce magnéto-motrice résultante), dans la machine à courant conlinu la force magnétomotrice n’a d’action que par l’augmentation de saturation. En court-circuit, par conséquent, l’excitation ne doit correspondre qu’à la force magnétomotrice directe, aux ampères-tours nécessaires pour produire le flux induisant une force électromotrice égale à la chute ohmique totale et à ceux, d’ailleurs faibles, dus à une légère saturation des dents sous les lames polaires, à la difficulté de la commutation et à l’oscillation de la zone neutre.
- a" Que l’action différente des deux forces magnétomotrices directe et transversale peut se montrer très simplement sans passer par la composition vectorielle de deux flux, composition vectorielle qui n’est permise en toute rigueur que si ces flux séparés travaillent sur des circuits magnétiques identiques comme forme.
- Gette façon de faire a encore un autre avantage : c’est qu’elle met bien en lumière ce fait que nous avons vu souvent oublié dans bien des travaux, que l'induction le long d’un tube de force quelconque est toujours produite par la résultante des actions des forces magnétomotrices en jeu. Des auteurs sérieux n’ont-ils pas nié l’action bienfaisante de la réaction transversale dans un alternateur pour avoir négligé ce principe ?
- ;i° Que la courbe de l’induction en charge le long de l’entrefer peut être prévue graphiquement avec assez de précision.
- G.-F. Guilbert.
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- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Similitude dés caractéristiques du moteur shunt à courant continu et du moteur d’induction polyphasé. — William G. Merowitz
- — Electrical World, ter février 1913.
- La moitié des personnes qui emploient les moteurs électriques ignorent la ressemblance frappante qui existe entre les caractéristiques d’un moteur shunt à courant continu et celles d’un moteur d’induction polyphasé. Elle sont généralement convaincues que le travail qui doit être demandé à l’un diffère notablement du champ d’application de l’autre.
- Afin de montrer plus clairement la similitude existant entre les caractéristiques en charge de ces deux types de moteurs, l’auteur a opéré sur deux machines de 7,5 chevaux à '220 volts chacune provenant d’une bonne maison de construction. Il les a soumises à une série d’expériences comprenant toute la gamme des charges auxquelles elles pouvaient être utilisées. Leurs constantes étaient sensiblement les mêmes ; leur vitesse seule différait sensiblement : le moteur shunt tournait à 1 000 tours par minute, tandis que le moteur d’induction, dont le rotor était à cage d’écureuil, avait été construit pour une fréquence de 60 périodes par seconde, soit 1 120 tours par minute. L’essai au frein a donné les diagrammes des figures 1 et 2.
- Afin que ces résultats fussent plus aisément comparables, les trois plus importantes caractéristiques ont été tracées avec les mêmes axes de coordonnées; il est facile de voir que les couples, puissances absorbées et rendements des deux moteurs, sont presque identiques dans la limite de leur application pratique.
- En ce qui concerne en particulier le couple de démarrage, on peut dire que les deux types considérés se prêtent également aux mêmes besoins; toutefois on peut augmenter le couple au départ d’un moteur à courant alternatif par l’adjonction d’une résistance additionnelle dans le circuit du rotor.
- On a observé que, pour des puissances inférieures à la normale, les pertes sont moindres dans le moteur polyphasé, ce qui explique la légère supériorité du rendement de ces machines aux faibles charges. Au contraire, pour une marche en surcharge, les courbes montrent que le moteur à courant continu a
- un rendement meilleur que le moteur polyphasé ; mais, pour un tel fonctionnement, ce dernier convient quand même mieux, parce que, dans les moteurs à courant continu, les effets de commutation deviennent très importants au delà de la charge normale.
- Les courbes marquées « vitesse » (fig. 1 et 2) montrent que la chute de vitesse du moteur à courant continu est bien plus faible que celle du moteur à
- 1, o 10000
- 0t3o 3ooo
- 0,8a 8000
- 0,70 'S 7000 ss
- O.b’0 É3 8000 ^ o.So .§ Sooo | 0,40 „ 000O
- ta 0.3o jg 3000 Jj o,2o k Zooo 0,10 1000
- O o
- 1 Z 3 * g € 7 8 3 10 fl 1Z Paissance effective enJP
- Fig. 1. — Caractéristique d’un moteur à courant continu de 7,5 chevaux, à 220 volts'.
- courant alternatif. Les deux types sont considérés comme des machines à vitesse constante, le moteur à courant continu à cause de la valeur invariable de son excitation, et l’autre en raison de la constance de la fréquence de distribution. Cette infériorité du
- § 1,o 10000
- g O, 90 J! 3000 |c.B« JJ 8000 0,70 a- 7000 g 0. 6000
- ^ o. So ~ Sooo 0,10 § fooo @ o.So 5 3000
- Jj 0-2aJ8 Zoo°
- g 0.10^ fooo ^ o 0
- 0 1 Z 3 4 S 6 7 8 3 10 11 12 13
- Puissance effective en JE
- Fig. 2. — Caractéristique d’un moteur d’induction de 7,5 chevaux, 220 volts, 60 périodes.
- moteur d’induction quant à la régulation de sa vitesse, n’est pas inhérente au type même du moteur ; elle résulte de l’adoption d’une résistance trop grande pour le rotor en vue de l’augmentation du couple de démarrage. Remarquons que le moteur polyphasé ne permet pas d’atteindre des vitesses très élevées, car il lui est impossible de dépasser la vitesse du synchronisme. Le moteur à courant continu au contraire
- ---ZtUZ
- —1.1Z<
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- peut, lorque son excitation est affaiblie, fonctionnera une allure dangereuse pour les enroulements qui se trouvent soumis à l'action d'une force centrifuge considérable.
- Pour compléter cette étude, M. Merowitza recueilli un grand nombre de données sur les poids et les prix de ces deux genres de machines. Ces données ont permis d’établir les graphiques des figures 4 et 5.
- 6x1,12 5x1,12 é lxi,n 3x1,12 §
- Zxl.12 & 1,12 ^
- 0 1 Z 3 * S 6 7 8 9 10 11 12 13 Puissance effective enff?
- Fig. 3. — Caractéristique des moteurs à courant continu et des moteurs d’induction.
- De la première, on peut déduire que pour une puissance effective de 7,5 chevaux, les poids des machines sont presque les mêmes, et qu’au-dessus de cette puissance les courbes divergent. La rapide augmentation de poids par cheval de la machine à courant continu est due entièrement au collecteur, dont les
- dimensions doivent être de plus en plus grandes, afin que l'élévation de température reste dans les limites spécifiées. Le poids par unité de puissance pour les moteurs fermés est supérieur à celui des moteurs ouverts qu’indiquent les courbes de la figure 5. Les
- Paissance effective enH?
- Fig. 4. — Diagramme des prix des deux types de machines.
- courbes de la figure 4 montrent que, pour la même puissance, le moteur polyphasé est meilleur marché. Ceci s’explique parce que le collecteur est une partie dispendieuse dans la machine à courant continu, non seulement à cause du prix du cuivre, mais à cause du prix de revient de cet organe. Comme pour les poids, les courbes des prix montrent que, pour des puissances croissantes, le prix de la machine
- à courant continu croît plus rapidement que celui des machines polyphasées. Cependant, il arrive rarement, eu égard aux diverses circonstances qui peuvent se présenter, que l'acheteur prévoyant ait la latitude de baser son choix sur une étude com-
- IZxSZÏ
- 11t37J
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- O Z 4 6 8 10 1S 14 18 18 ZV 22 24 28 28 Sû Puissance efïect.enHP
- Fig. 5.— Diagramme dos poids des deux types de machines.
- parée des prix. Celte remarque conduit l’auteur à conclure que la compétition entre les deux types de machines ne sera jamais très vive quand bien même il serait établi que l’un et l’autre s’adaptent parfaitement au même travail.
- À. Gavand,
- Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
- Nouveaux équipements combinés pour le démarrage ordinaire et pour le démarrage automatique. — Electrical Railwciy Journal^ tome 40. 1912, p. 63.
- Ilpeutarriver, comme cela s’est produitrécemment en Amérique, que l’on ait à intercaler, dans des trains à unités multiples comportant des automotrices munies d’un dispositif de démarrage automatique, d’autres automotrices destinées à parcourir isolément des lignes à profil accidenté. Or, sur ces dernières lignes, le réglage du démarrage ne peut être le même qu’en palier. On sait, en effet, qu’avec le démarrage automatique, les contacteurs, qui mettent successivement les résistances en court-circuit, sont commandés par un relais, lequel .ne permet d’enclencher ces contacteurs que si l’intensité du courant absorbé par les moteurs a atteint une certaine limite inférieure. Il s’ensuit que, si ce relais est réglé pour l’accélération normale en palier, il ne fonctionne plus pour le démarrage sur les fortes rampes, l’intensité du courant ne descendant plus jusqu’à la limite en question. Afin de permettre néanmoins aux con-
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- tacteurs de s’enclencher sur les fortes rampes, la Westinghouse C° a prévu un dispositif, grâce auquel le relais d’intensité principal peut être mis en court-circuit.
- Ce dispositif, actionné par l’air comprimé, est commandé par un clapet électro-pneumatique que le conducteur manœuvre à l’aide d’un bouton. Grâce à deux contacts, disposés sur le noyau du relais, le court-circuit ne peut se produire ni à l’une ni à l’autre des extrémités de la course de celui-ci. Par suite, 1 es résistances de démarrage ne peuvent être mises en court-circuit à contre-temps, par erreur ou par négligence, étant donné que le conducteur de l’automotrice doit chaque fois commencer par lâcher le bouton avant d’appuyer à nouveau dessus pour provoquer l’enclenchement du contacteur suivant.
- J.-L. M.
- La traction électrique des trains sur la ligne du Simplon. — B. Kilchenmann. —
- Bulletin d. Schweiz, E. V., n° n, 1912.
- M. B. Kilchenmann donne les résultats de six années d’exploitation avec la traction électrique sur la ligne du Simplon.
- Puissance. — Cette ligne est alimentée par deux usines centrales. La centrale de Brigue comprend deux roues Pelton, d’une puissance individuelle de 600 chevaux, entraînant un alternateur dodécapo-laire de 3 3oo volts à 160 tours par minute. À la centrale d’Iselle se trouvent deux turbines faisant chacune partie d’un groupe turbogénérateur bipolaire de 1 5oo chevaux à 960 tours.. Ces turbines sont munies d’un régulateur à huile sous pres-sio.n, de sorte que, pour toute puissance fournie, le débit d’eau soit le même. A Brigue, on emploie, au lieu de régulateurs sur les turbines mêmes, une résistance à eau, qui permet d’augmenter la charge des génératrices et d’absorber ainsi l’excédent d’énergie fourni. Etant donné que la conductibilité de l’eau provenant des glaciers varie selon les saisons, il est nécessaire, en été, de disposer dans ce rhéostat des plaques métalliques auxiliaires, afin de donner à la résistance la valeur convenable. Le réglage est commandé automatiquement par un moteur recevant la différence des tensions de deux génératrices à courant continu, dont l’une est entraînée à vitesse constante par la turbine d’éclairage, l’autçe étant accouplée à la turbine de traction. Pour une charge déterminée, cette différence de tension est nulle. Lorsque la vitesse de la turbine de trac-
- tion se trouve modifiée par suite d’une variation de charge, la tension de la génératrice à courant continu, entraînée par celle-ci, varie également ; un certain courant passe alors dans le moteur auxiliaire, lequel agit sur le rhéostat dans le sens convenable. Des 12 000 kilowatts-heures fournis en 16 heures par la génératrice, un quart seulement est employé pour la traction, le reste étant absorbé par la résistance liquide. La marche en parallèle des-deux génératrices est rendue plus difficile par cette disposition et nécessite certains artifices.
- Ligne de contact. — Celle-ci, d’une largeur de 3o kilomètres, s’est bien comportée et n’a nécessité que des frais d’entretien minimes, quoique aucun dispositif de tendeurs automatiques n’ait été prévu. Au printemps et à l’automne, on procède à l’essai de la ligne avec un petit chariot muni d’un archet.
- On a reconnu que les isolateurs avec boulons en caoutchouc de fer devaient être fréquemment remplacés, par suite du dépôt de rouille et de poussière de charbon qui les recouvrait et provoquait des décharges nuisibles à la matière isolante. Une amélioration se manifesta lorsqu’on remplaça ces boulons par des isolateurs en porcelaine à bords évasés. On a également essayé de remplacer le caoutchouc de fer par du verre. Toutefois, les essais relatifs à ce dernier remplacement ne sont pas encore terminés. L’usure du fil de contact, dans les parties à ciel ouvert, n’a été que de o,3 à 0,4 millimètre pour 80000 passages d’archets ; par contre, à l’extrémité sud du tunnel, la ligne était fortement attaquée par l’oxyclation. Par suite, à cet endroit, la résistance à la traction du fil de contact se trouvait diminuée de 7,5 % et sa ductilité de 33 % environ. Cette oxydation doit être attribuée au passage des locomotives à vapeur ('). Le meilleur moyen d’éviter ces détériorations des isolateurs et du fil de contact serait donc de supprimer complètement la traction à vapeur ; mais ceci n’est pas encore possible actuellement. On a bien essayé de remplacer le fil de cuivre par un fil d’aluminium, mais ce fil n’a pas montré une résistance mécanique suffisante.
- En hiver, de nombreuses détériorations ont été provoquées par des glaçons détachés par les archets des locomotives. Il a, par suite, été reconnu nécessaire de veiller soigneusement à l’assèchement complet du tunnel.
- ({) La rouille dans le tunnel du Simplon. — Lumière Electrique, 1e1' mars 1913, p. 279.
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- Locomotives.. — Les premières locomotives à deux moteurs triphasés avec induits bobinés el deux-vitesses de régime ont été remplacées, comme on sait, par des locomotives avec induits en court-circuit et quatre vitesses de régime. Le fait qu’il règne dans le tunnel une grande humidité et que - la locomotive se trouve exposée, en hiver, à des variations de température de 4o° C dans l’espace de dix minutes, exerce naturellement une influence des plus défavorables sur l’isolement des appareils, à cause de l’eau de condensation qui se dépose sur ceux-ci.
- On s’efforce actuellement de remédier à cet inconvénient en abaissant brusquement l’archet de la locomotive lorsque des étincelles se produisent. Quant aux interrupteurs dans l’huile, qui eussent donné les meilleurs résultats au point de vue de la résistance à l’humidité, le manque ‘de place n’a pas permis de les loger. Actuellement, on cherche à atténuer les effets de l’eau de condensation en recouvrant d’un vernis isolant les parties métalliques des appareils. Les moteurs bobinés doivent être visités après 60000 kilomètres de marche. Ceci n’est pas nécessaire avec les moteurs à induit en court-circuit; toutefois ces moteurs sont également revus après 10 mois de service environ. Les appareils de prise de courant sont constitués par des tubes d’archet triangulaires ; ils peuvent parcourir jusqu’à . 8 000 kilomètres, résultat dû à ce que les zigzags décrits par les fils de contact ne sont plus symétriques par rapport au milieu de l’archet. Au contraire, les fils sont décalés transversalement, de telle sorte que sur un kilomètre de distance seulement ces fils se trouvent, soit sur le côté gauche, soit sur le côté droit de l’axe de l’archet. Le fait que les locomotives possèdent quatre vitesses de régime (25, 35, 5o et 70 kilomètres à l’heure) a été reconnu comme un grand avantage. Depuis l’ouverture de la ligne, les locomotives de l’un des types ont parcouru a58ooo kilomètres pour un trafic égal à 4» millions de tonnes-kilométriques et celles de l’autre type 180000 kilomètres, ce qui correspond à un trafic de 33,8 millions de tonnes-kilométriques. Le nombre maximum de kilomètres parcouru dans l'espace d’un mois a été de 7 400 par locomotive. Dans le sens Brigue-Iselle, les charges maxima sont de 600 à 660 tonnes pour les trains de marchandises, de 35o tonnes pour les trains de voyageurs ; dans l’autre sens, ces mêmes chiffres sont respectivement de 43o et de 33o tonnes. La consommation d’énergie a été de 3o à 35 watts-heures par tonne kilométrique; ce
- chiffre assez élevé est dû à la résistance de l’air dans le tunnel. Par suite de la section relativement faible de ce tunnel, un Irain, entraîné uniquement par la pesanteur sur la rampe de 7 % dans le sens Brigue-Iselle, ne peut atteindre qu’une vitesse de 60 kilomètres à l’heure ; en effet, ce train se comporte alors comme un piston d’une étanchéité imparfaite dans un cylindre. A la vitesse de 70 kilomètres à l’heure contre le sens de la ventilation, la résistance de l’air s’élève à n.a kilogrammes par tonne.
- M. K.
- Le développement des lignes électriques et des métropolitains en Angleterre et en Amérique. — Elektrische Kraftbelriebe and lia h tien, 2_i février igi3.
- On sait que les chemins de fer métropolitains prennent en Angleterre et en Amérique une extension de plus en plus grande et que la traction électrique y est appliquée à un nombre de. plus en plus grand de lignes suburbaines. Afin de mettre en lumière l’importance de leur développement, nous croyons intéressant de donner à ce sujet les indications suivantes :
- Le « London-Brighton and South Coast Railway » a décidé récemment d’électrifier toutes les lignes de son réseau de banlieue, de Londres à Coulsdon par Croydon et Purley et de Londres à Cheam par Sut-ton. Cette compagnie, l’une des plus importantes des chemins de fer anglais (*), assure, en particulier, le trafic total de la région sud de Londres ; c’est la première compagnie anglaise qui envisage l'introduction de la traction électrique dans une aussi large mesure. Déjà, en 1909, la traction électrique fut appliquée sur la ligne du South-London, qui relie Victoria et London-Bridge. Ayant le développement de la concurrence des tramways électriques, cette ligne transportait annuellement huit millions de voyageurs.
- Mais les tramways électriques attirèrent à eux une telle partie du trafic, qu’en 1908 ce nombre tomba à trois millions. Or, l’électrification de laligne du South-London a permis non seulement de regagner, mais encore de dépasser rapidement le trafic initial. Actuellement cette ligne transporte, en effet, dix millions de personnes par an.
- (!) Son capital obligations est de 146 000 000 de francs, actions de préférence de u56 000 000 de francs, actions ordinaires de 208 000000 de francs.
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- Etant donné que les tarifs n’ont presque pas été modifiés lors de l’électrification,' les recettes se sont accrues proportionnellement au trafic. Sur la ligne Victoria-Crystal Palace, électrifiée depuis 191*1', la concurrence des tramways et" des omnibus automobiles n’a pas été aussi sènsible, par suite de la longueur des trajets à parcourir ; néanmoins, l’accroissement du trafic a été également considérable sur cette ligne.
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- Figl I.
- Lignes de banlieue du London-Brighton and South Goust Railway.
- Le fait qu’une électrification partielle des lignes de banlieue ne rend pas aussi sensibles les avantages de la'traction électrique et les économies qu’elle permet de réaliser a conduit la Compagnie à décider d’électrifier tout son réseau de banlieue. Le plan (fig. i) montre les lignes déjà électrifiées, ainsi que celles dont la transformation est envisagée. Actuellement il existe quatre voies électriques de Victoria à Balham et trois de Peckham Rye à London-Bridge. Quant aux lignes qui doivent être électrifiées, elles sont à quatre voies entre Balham et Croydon ainsi qu’entre New Cross et Croydon, à trois voies de New Cross à London-Bridge et à quatre voies-entre Croydon et Parley. Les autres lignes sont à deux voies.
- Le nouveau réseau comprendra en chiffres ronds 240 kilomètres de voie simple avec les voies adjacentes. SiTon ajoute les iiô kilomètres de lignes électriques actuelles, le réseau électrifié total comprendra 35o kilomètres de voie simple; ce sera le plus grand réseau électrique exploité par une compagnie anglaise. On compte que les travaux seront terminés dans quatre ans. Actüellemënt le service est assuré par 5o automotrices; 200 automotrices nouvelles sont prévues pour les services futurs. La London Electric Süpply Corporation, qui fournit l’énergie aux lignes électriques actuelles, doit également alimenter les lignes futures.
- Cette société doit par suite augmenter de 40 000 à 5o 000 kilowatts sa puissance totale. La centrale de Deplford deviendra ainsi une des plus'importantes de l'Angleterre.
- •* • . r , •
- * *
- La statistique suivante montre lé développement rapide du trafic sur les métropolitains aériens et souterrains de New-York.
- Du inr juillet 1911 au 3o juin 1912, les lignes aériennes (elevated) ont transporté un total de 3o4 270 84 1 voyageurs, ce qui, par rapport à l’année précédente, représente un accroissement du trafic de 2 821 549 vo}rageurs. Le trafic moyen journalier de ces lignes s’est élevé à 894914 voyageurs. Quant aux lignes souterraines (subways), elles ont accusé un accroissement du trafic encore plus sensible, quoique leur longueur totale ne soit que,les'3/4 environ de la longueur des lignes .aériennes. Au cours de l’année dernière, les lignes souterraines ont en effet transporté 3o2 973 856 voyageurs, c’est-à-dire 1 296985 seulement de moins que les lignes aériennes. L’accroissement du trafic des lignes souterraines par rapport à l'année précédente a donc atteint le chiffre énorme de 26 269060 voyageurs.
- Cet accroissement du . trafic des lignes souterraines de New-York est dû en grande partie aux commodités qu’offrent les trains express qui, circulant sur des voies spéciales et ne s’arrêtant qu’à un petit nombre de stations, mettent en communication extrêmement rapide le centre de la ville et les faubourgs les plus éloignés. Ces considérations ont conduit les compagnies exploitant les lignes aériennes à envisager également la mise en service de trains express. Il est certain toutefois que les travaux nécessaires à l’établissement des voies réservées à ces trains seront coûteux et difficiles à exé-
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- cuter et que, surtout, l’aspect des rues et des avenues, ainsi surchargées de voies aériennes, n’y gagnera pas en élégance.
- D’ailleurs, ce n’est pas seulement pour le transport des voyageurs, mais aussi pour celui des marchandises que les lignes souterraines peuvent rendre des services. C’est ainsi que l’on projette actuellement à Bùston de construire un chemin de fer souterrain réservé aux marchandises et destiné à mettre en communication les principales gares terminus de cette ville entre elles et avec les embarcadères des ports. Les tunnels comporteront des débouchés suffisants pour leur permettre de communiquer avec toutes les gares et tous les embarcadères. En outre, ces tunnels seront disposés de telle sorte qu’un train y pénétrant par un embranchement quelconque puisse en sortir par n’importe quel autre embranchement. Le tunnel principal devra être établi sous le port, et le1 chemin de fer souterrain communiquera directement avec certains groupes d’usines importantes. En dehors de ce chemin de fer, le tunnel doit aussi recevoir une conduite d’eau destinée à divers usages industriels.
- Les frais d’établissement seront assez élevés, puisqu’on les évalue à 5o millions de dollars. C’est pourquoi il y a lieu de se demander si les avantages dus à ce nouveau réseau souterrain justifieront une telle dépense. A UVifcago, il existe depuis quelques années déjà un réseau souterrain pour le transport des marchandises ; mais ce réseau, étant à voie étroite, ne peut recevoir directement les wagons des grandes lignes, ce qui limite les services qu’il peut rendre.
- Il paraîtrait donc préférable de suivre l’exemple dé Baltimore, où le réseau souterrain qui met en communication les grandes lignes aboutissant à cette ville sert non seulement au transport des marchandises, mais encore à celui des voyageurs, ce qui augmente sensiblement les recettes. J.-L. M.
- Essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à, des abonnés absents.
- Un abonné au téléphone serait parfois désireux que le service téléphonique se chargeât de recevoir les communications qui lui sont adressées pendant qu’il est absent de son domicile et qu’à son retour il fut mis au courant des appels reçus et des messages recueillis.
- M. Gilles, ingénieur des Postes et Télégraphes,
- explique dans les Annales des Télégraphes (mars 191^), comment il est possible de déférer à ce désir en réalisant un dispositif qui nécessite chez l’abonné l’adjonction d’une magnéto embranchée sur la ligne en avant du poste.
- L’essai de ce système a été effectué au bureau de Wagram sur une dizaine d’abonnés pendant quelques mois. Au point de vue technique, cet essai a donné d’excellents résultats, mais on a pu constater pratiquement que les abonnés qui ont été appelés à en bénéficier n’ont guère fait usage de la nouvelle commodité qui leur était offerte.
- Multiple téléphonique d’une capacité de 60 000 lignes.— Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 1913.
- La Compagnie « Telefon », de Stockholm, a adopté un type de multiple qui peut recevoir un multiplage de 60 000 lignes réparties de 3 en 3 positions par sections de 10 panneaux. Ces sections sont construites en fer et acier. Les jacks sont montés par bancs de 3oo. Une section de 60 000 jacks mesure environ G pieds de largeur sur 3 pieds 20 pouces de hauteur, Le câble multiple est à 66 paires isolées par deux couches de soie ; les câbles sont recouverts d’une tresse incombustible, leur section est de forme ovale.
- Nouveaux câbles sous-marins entre l’Italie et la Lybie. — Tndustria, 9 février 1913.
- On sait que des câbles sous-marins, ont été récemment posés entre Syracuse et Tripoli (281,5 milles marins) et entre Syracuse et Bengazi (^i5,6 milles marins).
- Ces deux lignes ont été établies par la maison Pirelli, de Milan, avec un type de câble, dont la spécification est presque identique à celle du nouveau câble sous-marin français entre Marseille et Alger (J).
- Chaque câble se compose, en effet, d’une âme formée de 7 fils de cuivre de 0,82 millimètre de diamètre, recouverte d’une triple couche de gutta-percha de 7 millimètres de diamètre extérieur. Cette âme est entourée d'une feuille de laiton de 0,1 millimètre d’épaisseur, disposée en hélice et destinée àprotéger la gutta-percha contre les tarets. Autour de l’enveloppe de laiton se trouvent une ou deux couches de jute tanné, puis l’armature composée, soit de fils d’acier à haute résistance pour les câbles de grand fond, soit de fils de fer doux pour le côtier ou l’atterrissement. L’armature est elle-même protégée par une double couche de jute goudronné.
- (') Lumière Electrique, 5 avril 1913, p. 19.
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- VARIÉTÉS
- L’EMPLOI DE L’ÉLECTRICITÉ DANS LES TRAVAUX AGRICOLES (Fin) (*)
- II
- Applications agricoles de l’Électricité en Allemagne.
- Après un exposé des conditions du travail de ferme il y a trente ans, M. Büggeln (2) signale comme en partie responsable des lents débuts de l’électricité le moteur.imparfait que fut au début le moteur à courant continu ; on lui préféra le moteur à pétrole. De plus, les anciennes’installations à courant continu n’étaient pas faites pour encourager à l’achat d’un moteur. Elles étaient installées la plupart du temps dans un vieux moulin incapable de subsister par lui-même, et souvent d’une façon tout à fait défectueuse ; en cas de manque d’eau, elles étaient souvent pendant des semaines, incapables de fournir, même approximativement, le courant nécessaire.
- D’après l’auteur, c’est le moteur triphasé, bon marché et d’un maniement si simple, et surtout le moteur à induit en court-circuit sans appareils de démarrage compliqués, qui a décidé de la victoire de l’électricité dans l’agriculture, et qui a permis la création de grandes stations centrales modernes dans les régions agricoles.
- La discussion des conditions d’alimentation, qui suit ce juste éloge du moteur triphasé à cage d’écureuil, est d’intérêt trop peu général pour être analysée ici. Et ce n’est pas quand subsiste encore le doute, dont il a été traité ci-dessus, sur la consommation et la répartition des charges qu’on peut envisager, en établissant l’usine et le'réseau, les besoins agricoles qui gouverneraient l’installation. Il faut d’abord que ces besoins aient trouvé satisfaction par l'électricité, se soient développés par elle et en aient fait naître d’autres: les articles de M. Büggeln décrivent les appareils électriques qui remplissent ces conditions ; et il est bien évident que sur tout le réseau à tension n’excédantjpas certaines limites, des appareils analogues ou les mêmes trouveront leur
- (1) Lumière Electrique, 22 février, 29 mars 1913, p. 243
- et 397.x
- (2) llélios, 20 octobre 1912 et suivants. Elektrotech-nische Zeitschrift, 1912, nos 1 et 17 (vol. XXXIII).
- emploi. La tension limite envisagée par M. Büggeln est de 15 000 volts en triphasé ; il admet la fréquence de 5o périodes par seconde, et sur les postes de transformation, les moteurs et les transformateurs il donne les indications suivantes :
- Pour les moteurs, la tension la plus avantageuse est de 210 volts, parce que, en utilisant le fil neutre, cela donne, pour l’éclairage, une tension de 120 volts. Si la tension des moteurs était de 220 volts, la tension pour l’éclairage serait de 127 volts et pour une tension d’éclairage de 110 volts, il faudrait une tension de moteurs de 190 volts. Des moteurs pour 190 volts sont tout aussi anormaux que des lampes pour 127 volts. Par contre, des moteurs construits pour 220 volts peuvent, en général, être utilisés sans modifications pour 210 et on trouve partout des lampes à 120 volts.
- Afin d’éviter le déplacement du point neutre par suite d’une charge dissymétrique produite par l'éclairage, il faut éviter d’employer des transformateurs munis d’un enroulement étoile-étoile ; il faut employer soit l’enroulement triangle-étoile, soit mieux l’enroulement étoile-zigzag.
- Gomme les transformateurs consomment continuellement du courant, même à vide, et.que leur charge maxima n’est que rarement atteinte, il ne faut pas attacher la plus grande importance à la valeur élevée de leur rendement, mais seulement à leur faible consommation à vide. Autrement il peut arriver que les pertes atteignent jusqu’à 60 % de la consommation totale. Si un réseau achète ou produit, par exemple, 1 000 000 de kilowatts-heures par an, pour une perte de Go % , il y aurait 600 000 kilowatts-heures perdus par an et seulement 400 000 kilowatts-heures utilisés. Par l’emploi de transformateurs à faibles pertes dans le fer, on réduit la proportion des pertes à 20 ou 3o % . On attache depuis quelque temps une grande importance à ce que les transformateurs pour l’agriculture, non seulement présentent de faibles pertes à vide, mais encore soient capables de supporter, pendant six à' douze heures, une surcharge atteignant 100 % ; c’est ainsi qu’un transformateur de iokilowatts, qui adébité pendant i2heures 8 kilowatts, peut être amené à débiter 20 kilowatts
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- pendant les ia heures suivantes. Cette propriété est particulièrement importante au moment du battage où l’on consomme momentanément beaucoup d’énergie. Autrefois, il fallait, ou bien prévoir les transformateurs pour la période du battage, ce qui entraînait de fortes pertes à vide, ou bien prévoir deux transformateurs dont l’un était normalement mis hors circuit. Les nouveaux transformateurs à grande capacité de surcharge et à faibles pertes à vide sont donc le type idéal pour l’agriculture.
- *
- * *
- Les dangers delà foudre donnent à l’auteur l’occasion de réfuter l’argument qui représente les distributions d’électricité comme favorisant la foudre :
- « Les postes de transformateurs sont installés soit dans des maisonnettes spéciales, soit sur des mâts pour les fermes isolées; ils comprennent, outre le transformateur, tous les appareils de manœuvre et de sécurité ; de là partent les lignes qui fournissent l’énergie aux abonnés à la tension d’utilisation. Ces lignes sont également presque exclusivement aériennes à la campagne, elles sont montées aux poteaux en bois ou pylônes métalliques. Les différentes lignes peuvent être séparées du reste du réseau de telle façon qu’en cas de réparation, une faible partie seulement du réseau est mise hors circuit. Le fait que ces réseaux de distribution constituent une excellente protection contre la foudre, est aujourd’hui absolument reconnu, bien que des adversaires, de mauvaise foi, de l’électricité soutiennent encore souvent le contraire. »
- * *
- La dérivation en dehors des postes de transformation offre évidemment des inconvénients qui dépendent de la tension de ligne. Aucun inconvénient, d’autre part, ne résulte de l’obligation de rendre alors le matériel aisément transportable : les gros transformateurs et moteurs se montent sur des chariots, la dérivation part d’isolateurs montés sur le toit ; la lumière même s’attache au chariot : le travail de nuit et le travail de plein champ sont ainsi possibles. Les moteurs plus petits se portent sur des brancards ou des traîneaux.
- Après des considérations sur la simplicité de construction du moteur, d’ailleurs établi par tous les constructeurs de manière analogue, l’auteur fait une très juste observation sur le moteur à essence : celui-ci mérite beaucoup moins que le moteur
- électrique l’avantage le plus apprécié des cultivateurs, celui que, paraît-il, ils recherchent le plus pour s’épargner le surcroît de fatigue qui les attend après leur journée de labeur : la préparation de la ration, fourrage, tourteaux, etc. Ils ne trouvent pas satisfaction en commandant le hache-paille à la main ou au moyen d'un manège actionné parle bétail déjà fatigué lui-même.
- Ace moment de la journée, un moteur à essence même ne peut donner une diminution appréciable de l’effort, car il faut qu’il soit soigneusement nettoyé et entretenu, si l’on ne veut pas qu’il devienne vite inutilisable.
- Il paraît que pour cette raison, c’est le hache-paille à commande électrique qui trouve grâce le premier aux yeux des ruraux d’Allemagne : ce matériel est devenu courant.
- Le moteur, placé sur le sol, est muni d’un réducteur de vitesse, qui abaisse la vitesse de i 45o tours par minute à 36o tours par minute pour attaquer directement par courroie le hache-paille qui fait de 8o à i5o tours par minute. Lorsque la mise en marche est effectuée par fermeture du commutateur étoile-triangle, on peut mettre la matière à hacher dans l’entonnoir de chargement et, dans le même temps qui serait nécessaire à atteler un manège, hacher le fourrage nécessaire pour io à n têtes de bétail. Les frais sont très faibles : avec un prix de courant de 20 pfennigs par kilowatt-heure, on peut hacher un quintal de paille pour 25 à 3o pfennigs suivant l’état des couteaux.
- Après ce premier pas dans la ferme, le besoin se fait sentir de donner au moteur d’autres applications. On comprend de quel secours peuvent lui être à ce moment les transmissions, courroies et poulies, pour lesquelles les modernes électriciens ne sont pas bien tendres. Dans le cas présent, il est incontestable qu’elles servent la cause et l’avenir du moteur pour lequel elles sont installées, et elles lui préparent d’autres applications. L’auteur donne à la transmission une disposition qui procède du même désir de propager les applications du moteur, cette fois hors de la maison. Il conseille de prolonger l’arbre de la transmission de telle façon que son extrémité arrive en dehors du bâtiment. On y fixe une poulie qui peut actionner à l’extérieur toutes sortes de machines transportables. Les machines qui s’adaptent le mieux à ce mode de commande sont celles qui ne sont Utilisées que périodiquement, pendant quelques jours par exemple, des petites batteuses, des presses à fruits, des scies circulaires, etc.
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- Si Ton relie le moteur à un tambour ou à tout autre appareil de transport, il peut être employé à monter la paille ou le fourrage ou à transporter des sacs ou des paniers.
- Sur les broyeurs ou concasseurs, l’auteur donne des indications qui viennent compléter celles de M. Le-cler. Depuis l’introduction de la commande électrique, l’agriculteur s’est mis souvent à broyer lui-même les grains. Tandis que la consommation d’une machine à hacher le fourrage est, suivant sa grandeur et la qualité des couteaux, de o,5 à io chevaux, la puissance d’un broyeur dépend de la nature du grain à broyer et de la finesse du broyage.
- Après une étude des applications aux ateliers pour la commande de scies, perceuses, ventilateurs, forges, etc., qui paraît constituer en partie une digression et n’intéresse qu’exceptionnellement la ferme, l’auteur présente très succinctement la batteuse électrique.
- Dans une batteuse moderne, aussitôt les gerbes introduites à la main dans la machine, le battage, le vannage et le liage de la paille en bottes se font automatiquement. Il ne reste qu’à transporter jusqu’à leur place les sacs de grains fermés et les bottes de paille liées. Indépendamment de la commodité, la commande par moteur électrique donne, par suite de la régularité de son fonctionnement, une plus forte proportion de grains que la commande par loco-mobile ou même par manège. Cette proportion est même telle qu’elle couvre entièrement les frais de la commande électrique.
- L’auteur cite enfin une application de la commande électrique aux scies et pompes, peut-être un peu spéciales par leur emploi, mais dignes d’être citées, parce qu’elles représentent des applications existantes, réalisées, dont l’exemple est plus fort que toute théorie pour entraîner ou asseoir les convictions.
- Dans beaucoup de régions, on brûle surtout du bois. Dans ces régions, on a adopté très vite les scies à ruban et les scies-circulaires que l’on transporte de maison en maison pour débiter le bois à brûler. Si la scie n’est pas lourde, elle peut être montée également sur un traîneau.
- Dans la pompe à purin transportable, le moteur l’actionne par engrenages : elle pompe environ ÿ5o litres de liquide en 4 minutes, avec une hauteur d’aspiration de a m. 5o et une hauteur de refoulement de i m. 4o et en consommant environ 0,04 kilowatt-heure. La hauteur d’aspiration peut être portée jusqu’à 5 mètres et la hauteur de refoulement jusqu’à 3 mètres.
- Enfin M. Biiggeln donne à son étude des conclusions qui viennent heureusement compléter la conférence de M. Lecler. D’abord il discute les insuccès éprouvés dans nombre de cas par ceux qui appliquèrent à une installation les résultats, et surtout les tarifs, correspondants à une autre. Dans cet ordre d’idées, il importe avant tout de distinguer entre les régions qui consomment surtout l’électricité pour l’éclairage et pendant un temj)s très court et celles qui l’emploient à la force motrice pour une durée plus prolongée. En particulier, l’éclairage doit être la principale source de bénéfices dans les villes, et la force motrice dans les campagnes. Ici c’est le moteur qui doit être la source de bénéfices, car une station centrale destinée à assurer l’éclairage seul, dans une région agricole, ne ferait jamais ses frais et d’ailleurs ne serait jamais installée.
- Comme exemple de la faible consommation de courant à la campagne, l’auteur donne l’ensemble des résultats de 20 propriétés purement agricoles, qui couvrent ensemble une superficie de3i8 333 hectares. Sur ces stations sont branchées : 194 lampes dont le fonctionnement simultané nécessite 9,7 kilowatts, ensuite 35 moteurs d’une puissance totale de 43,5 chevaux, soit une consommation de 3G,g2 kilowatts-heures. On aconsommé dans une année: 1701 kilowatts-heures pour l’éclairage et 4^45 kilowatts-heures pour la force motrice. Pour un prix de courant pour l’éclairage de 5o pfennigs le kilowatt-heure et pour la force de 20 pfennigs le kilowatt-heure, cela donne par an 85o,5o marks pour la force, soit annuellement' 4,38 marks par lampe et 20,90 marks par cheval. Chaque lampe branchée est, en moyenne, en service pendant 175 heures pàr an et chaque kilowatt pendant 123 heures. Il s’agit là de petites entreprises agricoles, la grandeur moyenne de chaque propriété étant de 16 hectares.
- Il résulte de cela que si les conditions ne sont pas tout particulièrement avantageuses, une station centrale purement agricole ne peut pas réaliser de bénéfices avec un prix de courant de 24 pfennigs pour la force. Non seulement la consommation de courant est moindre qu’à la ville, mais encore les canalisations sont notablement plus chères. Dans les villes, il se produit, principalement par l’émigration de la campagne, une augmentation continuelle de la population et par suite de la consommation de courant, tandis que la campagne se dépeuple de plus en plus.
- Dès le début, on a commis la faute d’appliquer à la campagne le tarif de 20 pfennigs pour le courant destiné à la force motrice. Lorsqu'on s’est aperçu
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- qu’on n’arrivait pas avec ce tarif à couvrir les frais, on a fait les tentatives les plus diverses pour modifier ce tarif. La majoration du prix a donné de grosses désillusions. Le paysan, économe par nature, employait alors son moteur beaucoup moins qu’aupara-vant. Il en résultait que les recettes n’augmentaient pas, tandis que les frais de production du kilowattheure augmentaient, puisque la durée d’utilisation diminuait.
- Les usines qui ont maintenu le tarif de 20 pfennigs, mais qui se sont fait garantir un prix total minimum pour chaque cheval branché sur le réseau, ont obtenu de meilleurs résultats. Si un paysan possédait un moteur de 3 chevaux et ne consommait que 100 kilowatts-heures par an, soit 20 marks, il devait payer néanmoins 75 marks si la garantie était de 25 marks par cheval et par an. Cette solution présentait deux graves inconvénients. D’une part, les paysans trouvent injuste de payer plus qu’ils n’ont consommé. lien résulte que beaucoup d’entre eux renoncent à se brancher- sur un secteur. D’autre part, dans ces conditions, la paysan choisit son moteur aussi petit que possible pour diminuer la garantie. Les moteurs trop petits sont surchargés et sont rapidement hors service. En outre, le paysan qui commence peut-être seulement par hacher le fourrage électriquement, ne peut pas par la suite brancher, sans des difficultés de toutes sortes, des machines plus fortes, comme il le désire dès qu’il a reconnu les avantages du service électrique.
- Le même inconvénient est présenté par le tarif forfaitaire dans lequel le paysan doit payer par an une somme déterminée pour chaque cheval branché, sans qu’il soit tenu compte de l’importance de sa propriété ni du nombre de têtes de bétail. Il est vrai que le tarif forfaitaire donne au propriétaire l’avantage de pouvoir consommer pour son service autant de courant de force qu’il veut, sans avoir la préoccupation du compteur. La lumière est vendue séparément, soit au compteur, soit àtarifforfaitaire. Le prix du kilowatt-heure est d’autant moindre que le moteur fournit plus de travail. En même temps, la durée d’utilisation de la centrale est augmentée et, par suite, les frais de production du kilowatt-heure utilisable sont diminués.
- Ensuite, sur les tarifs, la valeur de ceux qu’on a employés ou proposés, ce qu’ils sont et ce qu’ils doivent devenir, l’auteur donne une ferme conclusion qui est tout entière à citer :
- « Il résulte de cela qu’un tarif forfaitaire pour centrales agricoles qui évite ou qui, du moins,
- atténue considérablement l’ineon\énient du système qui vient d’être cité, permet d’assurer le bon fonctionnement économique d’une centrale agricole. Au lieu de prendre comme base de l’établissement de ce tarif l’importance des moteurs, il faut prendre la superficie de la propriété en question, ou encore le nombre de têtes de bétail. Dans le sud de l’Allemagne et, en particulier, en Wurtemberg, un grand nombre de tarifs forfaitaires qui, sur mes conseils, ont été basés sur une somme déterminée par journal ou hectare de superficie à cultiver, ou encore par tête de bétail, ont donné des résultats remarquables. Ils ont même permis d’installer des stations centrales à bon rendement dans des régions où la population est très disséminée. Avant tout, ils donnent l’avantage considérable que l’on peut établir à l’avance des calculs de la valeur économique de l’entreprise absolument sûrs et qui ne peuvent conduire à aucune désillusion. Il n’y a pas à craindre de perles par suite de marche sans raison des motéurs, car aucun paysan ne laisserait son moteur inutilement en marche après que le travail est terminé. Les contrats avec les communes et les particuliers protègent contre les pertes résultant de l’emploi en fraude des moteurs pour des services étrangers. Je dois renoncer à m’étendre ici d’un façon plus détaillée sur ces tarifs, étant donné que je les ai traités en détail et expliqués par des exemples, dans mon article déjà cité « Landwirtschaftliche Uberlandcen-tralen für kleinbàuerliche Betriebe ».
- « Pour les mêmes raisons qui font que je suis partisan de l’emploi des tarifs forfaitaires pour les moteurs employés à la campagne, je suis opposé à l’introduction générale des tarifs forfaitaires pour l'éclairage. Tandis que, pour les moteurs, la centrale ne court pas le risque d’alimenter des moteurs tournant inutilement, dans le cas de l’éclairage forfaitaire au contraire, il y a une très grande consommation inutile qui porte préjudice à la centrale. II est donc préférable de conserver pour l’éclairage, comme pour les moteurs industriels, le système des compteurs qui a depuis longtemps fait ses preuves. Pour les travaux en pleins champs, il faudrait d’abord étudier si le tarif forfaitaire conviendrait, car, d’après ce que je sais, il n’y a pas encore de résultats d’expériences à ce sujet.
- « Je suis persuadé que des stations centrales purement agricoles, si elles sont convenablement exécutés et dirigées, peuvent donner des résultats économiques absolument satisfaisants partout où les conditions ne sont pas particulièrement défavorables.
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- Si l’on n affaire à des régions où la surface cultivée est moindre que 0,7 à 1 hectare par tête d'habitant, valeur dans laquelle je comprends la totalité de la terre cultivée, en propriété ou en location, non compris les forêts, marais ou terres incultes, il faut, il est vrai, des tarifs forfaitaires très élevés pour réaliser des bénéfices, de telle sorte qu’il peut arriver qu’un moteur à essence ou même un simple manège soit plus avantageux pour le cultivateur. Dans l’article ci-dessus,j’ai indiqué également, avec précision, celle limite à l’emploi avantageux de l’électricité.
- « La marche victorieuse de l’électricité dans l’agriculture ne peut plus être arrêtée. Les avantages pour l’agriculteur se feront d’autant plus remarquer que la main-d’œuvre deviendra plus rare. Nous en tirerons tous profit, car nous avons besoin d’une agriculture forte et productive qui nnus rende indépendants de l’étranger. »
- III
- L’électricité au concours agricole d’Amiens
- L’électricité agricole bénéficiera certainement de l’initiative prise à l’occasion du concours agricole d’Amiens, initiative qui s’est produitë sous forme d’une exploitation accompagnée de démonstration publique.
- Cette exposition a reçu 3o 000 visiteurs : que l’exemple se généralise et les avantages apparaîtront chaque fois plus nombreux. Nous résumons la description qu’en donne la Reçue industrielle (’) :
- Une station centrale électrique isolée de la ferme fournissait l’énergie nécessaire à la commande des nombreux moteurs électriques utilisés dans les différents locaux.
- La maison d’habitation est celle qui conviendrait à un cultivateur picard exploitant 20 à 25 hectares. Elle se compose de trois chambres, d’une grande cuisine, d’une salle à manger, d’une buanderie, d’une entrée et de water-closets.
- Une telle habitation, complétée par une écurie contiguë à la chambre principale et une laiterie donnant dans la buanderie, représenterait l’un des côtés du quadrilatère qui forme la ferme picarde, la grange étant le bâtiment faisant face à l’habitation et donnant immédiatement sur la rue.
- Cette station comprend un moteur à gaz pauvre (*)
- d’une puissance de 35 chevaux, de construction soignée, à trois paliers et comportant un appareil de mise en marche instantanée à l’air comprimé ; ce moteur actionne une dynamo, ainsi que tout le matériel électrique de l’exposition.
- Le gaz pauvre est produit par un gazogène dont l’originalité consiste en ce qu’il consomme des déchets de bois (sciure, copeaux, débris, etc.). Ce gazogène est composé d’un générateur, d’un laveur, d’un séparateur de goudrons et d’un sécheur de gaz. Il fonctionne par aspiration, à l’encontre des appareils de même catégorie qui travaillent par soufflage; de plus, il est auto-réducteur : le gaz traverse en effet — avant d’être conduit au laveur par un tuyau d’aspiration partant du cendrier — la couche de combustible située sur la grille et rendue réductrice au moyen de prises d’air réglables.
- Dans un des bâtiments sont réunis la plupart des apj)areils de la ferme. On peut y distinguer :
- i° Un « ateliér de préparation des aliments », où l’on trouve les -appareils suivants : aplatisseur, concasseur, moulin brise-tourteaux, décrotteur de racines déversant directement celles-ci dans le coupe-racines et situé à proximité du hache-paille, afin de faciliter les mélanges.
- 20 Des « pétrins mécaniques » pour le mélange et le malaxage de la paille mélassée.
- 3° Une « cuisine des porcs » avec un laveur de tubercules, un cuiseur et un broyeur de tubercules cyils.
- Une « buanderie » avec une laveuse.
- 5° Un « magasin aux engrais » avec un'broyeur de nitrate.
- L’ensemble de ces cinq groupes d’appareils est commandé par un moteur électrique de 10 chevaux.
- G0 Une batteuse. Cette batteuse mobile, facilement transportable, est commandée par un moteur électrique de 5 chevaux monté à l’arrière du bâti. Par suite du montage de tous les roulements sur paliers à billes, la puissance consommée est réduite. Un extracteur de menues pailles refoule celles-ci aü grenier en vue de leur traitement.
- 70 Un « atelier de préparation des grains » situé au grenier et comportant un tarare, un crible-paille et des trieurs ; trieur à alvéolés ordinaires, trieur à trèfle déplantineur et trieur avec élévateur pouvant être alimenté directement du rez-de-chaussée. La commande de ces appareils est assurée par un moteur électrique de 2 1/2 chevaux.
- Par sa régularité de vitesse, le moteur électrique shunt à courant continu employé assure le travail
- (*) Revue industrielle, 16 novembre 1912.
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- des trieurs d’une façon parfaite qui ne peut pas être égalée par un autre mode de commande.
- La « laiterie » est annexée à l’école ménagère. Les instruments commandés par un moteur électrique de 3 i/a chevaux sont une écrémeuse (comportant une manivelle de mise en marche), une baratte et un malaxeur.
- Une a installation de traite mécanique' » du système Wallace a servi à traire quatre vaches de race flamande qui ont parfaitement supporté l’opération dès le premier jour.
- L’installation comprenait enfin une « cidrerie moderne » avec un laveur de pommes, un broyeur de pommes, un pressoir, un chariot pour assurer le service entre les deux derniers appareils, une pompe à jus, un alambic et une moto-pompe filtrante à double filtration.
- Le moteur assurant la commande de la plupart de ces appareils est un moteur sur chariot. Ce mode de montage du moteur électrique est à préconiser dans les exploitations rurales, car chaque appareil ne fonctionne généralement que peu de temps et un même moteur peut servir à plusieurs usages.
- On trouvait également des moto-pompes, une scie à bûches, un métier à tisser, un déchargeur de fourrage et une petite machine frigorifique.
- L’exposition se présentait en résumé sous une forme assez modeste malgré le nombre des appareils mis en marche ; il fallait, en effet, montrer aux agriculteurs des exemples pratiques d’installations et leur prouver, en particulier, que l’électricité ne doit pas être cataloguée parmi les choses luxueuses.
- B. da Costa.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages
- Berger (K.), Inspecteur supérieur des Postes d’Allemagne. — La télégraphie et la téléphonie simultanées et la téléphonie multiple. — Traduction de P. Le Normand, Ingénieurdes Postes et Télégraphes. — i vol. in-8° de i3o pages avec 171 figures. — Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1913.
- Ce livre traite du problème de la superposition sur une même ligne de plusieurs communications télégraphiques ou téléphoniques. Ce problème s’est posé au début de la téléphonie, par suite du manque de confiance dans la nouvelle découverte. Il paraissait inutile de construire des lignes spéciales et d’y consacrer des capitaux importants qui risquaient de rester improductifs. Les lignes télégraphiques existantes devaient donc être utilisées, après avoir été adaptées au nouveau service. Comme, d’autre part, on se servait de lignes unifilaires, il y avait, entre conducteurs placés sur les mêmes appuis, une induction qui ne permettait pas d’utiliser plus d’une communication par rangées d’appuis. On devait donc s’efforcer de superposer plusieurs communications sur le même fil.
- Les craintes sur le peu d’avenir de la téléphonie 11e s’étant pas réalisées, cette dernière ayant, au contraire, pris un développement considérable et ayant amené la construction d’un réseau incomparablement
- dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- plus important et plus étendu que celui de la télégraphie, le problème se pose aujourd’hui d’une manière inverse. C’est la télégraphie qui cherche à utiliser les lignes téléphoniques, pour se créer de nouvelles communications, sans avoir à poser de nouveaux fils, et nous assistons une fois de plus à ce curieux spectacle, que des causes diamétralement opposées conduisent au même résultat,
- Le traité de K. Berger est un ouvrage méticuleux, consciencieux et très bien ordonné. Il aborde les questions d’une manière méthodique, expose les solutions qui ont été imaginées, les critique, et choisit celles qui lui paraissent les plus pratiques. Laissant de côté les communications télégraphiques multiples, dont il necite que le système Vibré-Pieard, il s’étend sur les procédés Van Rysselberche pour l’utilisation des lignes télégraphiques, tout en signalant que ce système, qui a rendu de grands services au début de la téléphonië qu’il a permis de développer, tend aujourd’hui à disparaître. Il indique également les procédés plus modernes de Perego et de Turchi Brune.
- 11 étudie ensuite le problème inverse de l’utilisation des circuits téléphoniques pour le télégraphe, au moyen de différentes bobines, genre Cailho, Picard, ou type de l’Administration allemande, et il signale
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- de nombi'euses et ingénieuses combinaisons qui peuvent permettre d’établir des communications télégraphiques, même au moyen de circuits qui n’aboutissent pas dans une même localité et qu’on réunit au moyen d’une ligne télégraphique intercalée.
- Enfin, dans la seconde partie du livre, l’auteur traite de la question de la superposition des communications téléphoniques. Le problème est bien exposé et les solutions qui ont été reconnues pratiques y sont complètement indiquées. La question des installations dans les bureaux centraux, les précautions à prendre pour les appels, les procédés à employer pour la recherche et la relève des dérangements, font l’objet de paragraphes spéciaux, où ces différents sujets sont traités avec toute la compétence voulue.
- En somme, ce livre qui fait partie des publications techniques de l’Office allemand, éditées sous le patronage de Th. Kahiiass, pour l’éducation dupersonnel, remplit bien le but auquel il est destiné. Dégagé de toute considération théorique, de tout calcul mathématique, il s’adresse à des praticiens, leur explique les problèmes à résoudre et leur indique les solutions à employer.
- La traduction française en a été bien faite et aucune observation n’est à présenter sur sa correction. On ne trouye à relever que très peu d’erreurs d’impression. Aussi, est-ce pour cela que quelques-unes qui ont échappé au correcteur nous ont paru regrettables, car il ne faut pas oublier que le livre s’adresse à une catégorie de lecteurs qui peuvent être facilement mis dans l’embarras. Ainsi,au bas de la page 3 des erreurs de lettres, à la page io une rédaction criticable du paragraphe a, à la page 16 dés valeurs manifestement trop élevées pour la self-induction des lignes en fer, à la page 28 l’affirmation que la grande self-induction des lignes en fer est nuisible pour la téléphonie, la représentation à la page 101 de deux courants simultanés parcourant la même ligne, sont autant de petites imperfections que l’on aimerait voir disparaître de cet ouvrage.
- Enfin, l’auteur émet un doute sur la possibilité d’établir des communications téléphoniques simultanées sur de grandes distances. Elles ont pourtant été réalisées en France et il ne faut pas oublier qu’on doit le succès aux précautions prises pour réaliser l’anti-induction, non seulement pour les lignes aériennes, mais aussi pour les sections souterraines à l’entrée où à la traversée des grandes villes. Le premier circuit combiné qui ait fonctionné en France a été établi par nous entre Paris et Rouen et ce n’est
- qu’après avoir pris des dispositions convenables pour la partie située à l’intérieur de Paris, que nous sommes parvenu à le rendre silencieux. Aussi pouvons-nous exprimer le regret que cette question; des lignes souterraines n’ait pas été traitée dans un ouvrage qui est si complet à tant d’autres points de vue. Devaux Chaiibonnel.
- Le Roy (G.), Ingénieur-électricien, ancien élève de l’licole Polytechnique et de l’Institut Montefiore. — Calculs techniques et économiques des lignes de transport et de distribution d’énergie électrique. — 2 volumes in-8°, 315 pages, io5 ligures et 3 planches dont deux d’abaques. — A. Hermann et fils, éditeurs- Paris iyi3. — Prix : 12 francs.
- Le calcul des lignes de transport par courants alternatifs est assez délicat lorsqu’on veut le traiter d’une façon complète et en particulier tenir un compte exact de l’inductance des lignes et de leur capacité.
- Le but de M. Le Roy est d’exposer les méthodes maintenant classiques de MM. Blondel et Semenza avec les procédés permettant de faciliter et de simplifier les calculs.
- Les exemples numériques choisis pour montrer les méthodes d’application ont été pris surtout en vue de préparer une étude économique du transport de l’énergie par courants polyphasés, étude que M. Le Roy se réserve de publier ultérieurement.
- L’ouvrage est ainsi en deux volumes ne correspondant d’ailleurs pas à une division nette du sujet en deux parties.
- Le premier volume débute par des considérations déterminant le choix de ia section deç conducteurs, Trois règles interviennent alors : celles de sécurité, de bon service et d’économie. Dans l’étude détaillée de la première, l’auteur fixe le diamètre minimum des conducteurs et s’occupe des conditions d’échauf-fement et de refroidissement, aussi bien en ce qui concerne les conducteurs unis que les conducteurs isolés et les câbles armés.
- La règle du bon service amène M. Le Roy à la description des procédés de réglage de la tension,, soit pour la ligne, soit pour la distribution et aux conditions de fonctionnement en parallèle.
- Quant à la règle d’économie, de beaucoup la plus développée, son étude comporte l’examen des différents genres d’usines : hydrauliques, à vapeur ou mixtes.
- Ces considérations réunies, nous passons au sujet proprement dit, c’est-à-dire au calcul des lignes de transport et de distribution.
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- Après l'étude de la résistance en elle-même, M. Le Roy considère tout d'abord le cas d’un calcul de ligne en tenant compte seulement de la résistance.
- L’inductance vient ensuite; les formules générales sont établies pour les différents cas généraux et sont appliquées au calcul de l’inductance apparente et à celui de l’impcdance.
- Le calcul des lignes, en tenant compte à la fois de la résistance et de la self-induction, termine alors le premier volume et l’auteur y donne les courbes de Pender et Thomson et diverses études graphiques, telles que l’application du diagramme deMersthon, etc.
- Deux abaques, l’une pour le calcul de l’inductance et l’autre pour celui des chutes relatives de tension, sont annexées à ce premier volume.
- Le second volume débute par l'inductance de capacité ou capacitance. Cette étude particulière est fort bien traitée pour les principaux cas qui peuvent, se présenter dans la pratique.
- Le second chapitre est relatif à la « perditance », c’est-à-dire aux pertes à travers les isolateurs, les isolants, etc., à travers l’air,rpour décharges des ruptures, etc.
- Le troisième chapitre s’occupe (inalementdu calcul des lignes dans toute sa généralité, en y tenant compte
- cette fois de la capacité et des'pertes dont nous venons de parler.
- Cette étude, faite d’abord graphiquement, puis algébriquement, comporte également des méthodes simplifiées ainsi que des applications numériques. Les cas des lignes moyennes, comme celui des lignes très longues, sont examinés séparément aussi bien pour les lignes aériennes que pour les lignes en câbles armés.
- Ce volume se termine par une abaque pour le calcul de l’inductance et de la capacitance. On voit par cette analyse combien est complet le traité de M. Le Roy, malgré son volume réduit. Il est destiné à rendre de très grands services aux ingénieurs pour le calcul des lignes et des réseaux de distribution.
- Comme le dit M. Le Roy, à la fin de son travail, les méthodes qu’il indique permettent de résoudre le problème de l’établissement d’une ligne de transport, lorsque l’on connaît les données du problème.
- Il reste à voir l’influence de la variation de certaines de ces données sur le prix d’établissement et le fonctionnement de la ligne. C’est là le but de l’étude que M. Le Roy va publier prochainement et qui sera certainement aussi bien accueillie que le présent traité. C.-F. Guilreut.
- BREVETS
- Système de locomotion électrique. — Ateliers de Construction Of.rlikon. — Brevet n° 447 24o. De-niandéle 14 août 191a, délivré le 22 octobre 1912, publié le 27 décembre 1912.
- Dans les locomotives et les canots électriques, les essieux ou les arbres moteurs sont souvent couplés avec des moteurs électriques, et munis d’une génératrice électrique actionnée par une machine ou une turbine à vapeur, ou par un moteur à huile, à pétrole ou à gaz. Dans les dispositifs ordinaires, on s’est toujours appliqué à obtenir électriquement la régulation de la vitesse et de i’elîort de traction des moteurs actionnant les essieux ou arbres moteurs, en réglant la tension de la génératrice ou l’excitation des moteurs, de telle manière que la génératrice marche à une vitesse constante, comme dans une station centrale,
- Les Ateliers Oerlikon ont breveté le dispositif suivant : les moteurs actionnant les essieux ou les arbres moteurs, sont polyphasés à induit en court-
- circuit, tandis que la génératrice est actionnée à vitesse variable. Ce dispositif est caractérisé en ce que la vitesse, et par conséquent le nombre* des périodes de la génératrice, varie entre des limites déterminées, qui sont tracées d’une part par la variation nécessaire de la vitesse du véhicule, et d’autre part par les conditions d'une marche économique du moteur à vapeur ou à combustion interne ; de plus, la vitesse des moteurs à induits en court-circuit est réglée d’après le nombre des périodes, tandis que les manœuvres de la mise en marche, du renversement de la marche et de l'arrêt, sont effectuées à l’aide des organes de régulation des moteurs eux-memes, au besoin en réglant en même temps la tension de la génératrice. Il n’est, par suite, pas nécessaire de changer la vitesse de la génératrice pour la mise en marche, ni pour le renversement de la marche ou l’arrêt.
- La conduite du véhicule ou du canot s’effectue d’une manière générale en maintenant la vitesse de
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- Ja génératrice à sa limite minimum au moyen d’un régulateur de vitesse, et c’est à cette vitesse qu’a lieu le démarrage des moteurs, qui peuvent, au besoin, être munis de dispositifs pour le démarrage, le changement de marche, l'inversion des pôles,etc., la tension de la génératrice pouvant être réglée en rnême temps. Dès que les mpteurs ont atteint leur pleine vitesse, qui correspond au nombre des périodes de la génératrice, on obtient la régulation ultérieure de la vitesse en agissant sur la régulation du moteur qui actionne la génératrice. Cette régulation peut alors aussi être abandonnée et n'êtrc limitée qu’au moyen de soupapes à maxima et à ipinima. Ce sera alors le moteur de commande qui, en principe, changera de vitesse à chaque fois, suivant l'effort de traction respectif qui lui sera imposé. Pour arrêter Je véhicule ou le canot, on peut d’abord réduire la marche du moteur de commande de la génératrice à sa vitesse minimum, ou bien arrêter les moteurs électriques en coupant le courant, ou au besoin aussi en renversant leurs connexions pour les faire tourner en sens inverse. Ici aussi, on peut agir en même temps sur la régulation de la tension de la génératrice.
- Le principe de l’invention consiste à coordonner la propriété, que possèdent les moteurs de commande, de travailler économiquement entre des limites de vitesse déterminées, avec les besoins du travail de traction qui, à leur tour, n’ont à faire varier que dans des limites déterminées la vitesse de marche, laquelle doit être à peu près en synchronisme avec la vitesse du moteur de commande ; il consiste en outre à utiliser pour la mise en marche, pour l’arrêt et pour le renversement de la marche, des dispositifs de cqnnexions connus des moteurs à induit en court-circuit, à une allure quelconque de la génératrice, de préférence la plus lente.
- L'équipement électrique du véhicule ou du canot se compose, par conséquent, de la génératrice à courant polyphasé combinée avec une dymano exci-tatrice accouplée directement ou actionnée séparément, d'un dispositif de régulation pour l’excitation de moteurs à induits en court-circuit et de commutateurs pour la mise en marche de ces moteurs et le renversement de leur marche.
- Le moteur de commande de la génératrice est pourvu d'un dispositif pour la régulation de la vitesse. L’ensemble de la génératrice et de son moteur de commande peut aussi être remorqué sur un vèhicijle séparé. Les mpteurs de traction peuvent avoir deux ou plusieurs vitesses synchrones.
- Le moteur actionnant la génératrice peut être d’un type quelconque ; mais, de préférence, ce sera qpe turbine à vapeur, un moteur Diesel ou un moteur à pétrole.
- Commande électro magnétique à ruptures brusques pour véhicules électriques avec freinage en court-circuit et source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs électro magnétiques et des moteurs des véhicules* — Société Siemens-Schuckeut. — Brevet n° 448 634. Demandé le i/\ septembre 1912, publié le 5 février 1913.
- Dans les commandes électro-magnétiques connues, à ruptures brusques, pour véhicules actionnés électriquement avec source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs et des moteurs de véhicules, il seproduit cet inconvénient que, en cas de défaillance ou de ratés de la source de courant, la commande par interrupteurs électro-magnctiques refuse également de fonctionner, et il est impossible, en conséquence, d’établir le circuit nécessaire pour le freinage en court-circuit. Dans le dispositif ci-dessous, le freinage en court-circuit des moteurs est rendu possible dans ce cas, et cela sans que le fonctionnement du frein à court-circuit en soit aucunement empêché quand la source de courant fonctionne elle-même régulièrement. Dans ce but on relie, à un interrupteur électro-magnétique à ruptures brusques placé entre l’enroulement d'induit et l’enroulement de champ, des contacts auxiliaires qui, dans la position .de disjonction de l'interrupteur, préparent le circuit de court-circuit, et l'on met en parallèle un second point d'interruption avec le point d’interruption du circuit de court-circuit sur lequel l'interrup-r teur de freinage fait pont. Ge deuxième point d’interruption peut être couvert pour la fermeture du circuit de court circuitage quand l’interrupteur de freinage est ouvert. A cet effet, le dispositif peut être tel que le freinage, en cas de défaillance du courant, s'opère automatiquement, ou bien il peut être établi de manière que le freinage s’opère à la demande de l'opérateur.
- Dans le cas de freinage automatique, le second point d’interruption est couvert par un interrupteur à ruptures brusques, commandé par un courant permanent. Mais il en résulte l’inconvénient qu’à chaque interruption dans l’arrivée, du courant (et par conséquent aussi quand le dispositif de prise de courant échappe le fil de ligne, tout comme au passage sur un interrupteur de section), il se produit un choc de
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- freinage. Ceci est évité en cas de freinage volontaire. Dans ce cas, la couverture du second point d’interruption se produit à l'aide du cylindre contrôleur principal sur le dernier contact de freinage.
- Les figures i et 2 correspondent au freinage automatique et au freinage voulu en cas de défaillance du courant. Dans les deux figures, a désigne le dispositif de prise de courant d’un véhicule actionné élec-
- '"III I ni).»
- à
- triquement ; b est le fil de ligpe ; Ç est le commutateur de sens de marche ; d, représentent des interrupteurs électromagnétiques de marche à ruptures brusques, et g est un sepiblable interrupteur de freinage. A l’interrupteur électro-magnétique e disposé entre l’induit i et l’enroulement inducteur k sont reliés les contacts auxiliaires /, m. Les contacts du point d’interruption monté en parallèle avec l’in-
- terrupteur électro-magnétique de freinage g sont désignés par p et q. Le contrôleur de commande pour l’actionnementdes interrupteurs électro-magnétiques n’est pas représenté, non plus que les bobines de commande des interrupteurs électro-magnétiques. Sur la figure a, h désigne l’interrupteur électro-magnétique de courant permanent, et, sur la figure 1, n et o désignent deux contacts reliés entre eux qui sont disposés sur le cylindre contrôleur principal de manière à couvrir le second point d’interruption quand le cylindre principal occupe la dernière position de freinage.
- Si le lil de ligne est sous tension, et si le commu-0 • 7 , tateur de sens de marche se trouve dans la position
- de marche avant ou de marche arrière, tandis que le contrôleur principal est à la position zéro, les divers interrupteurs ou commutateurs prennent la position représentée, el il ne peut passer ni du courant intermittent (de transmission) ni du courant de freinage. Si les interrupteurs électro-magnétiques de marche dyey /‘sont fermés, du courant passe par le fil de ligne by le dispositif de prise du courant a, l’interrupteur électro-magnétique d, l'induit iy les contacts supérieurs de l'interrupteur électro^magnétique e, le commutateur de sens de marche c, l'enroulement inducteur k, le commutateur de sens de marche c, l’interrupteur électro-magnétique /*, et à travers le moteur, qui est ainsi actionné. Si maintenant l’interrupteur électro^magnétique de freinage g" est fermé, après que les interrupteurs électro-magnétiques de marche d, e, f ont été réouverts, un courant de court-cirçuitage va de l’induit i à l’interrupteur électromagnétique de freinage g\ et, plus loin, par le commutateur de sens de marche et l’enroulement inducteur k, pour retourner par les contacts auxiliaires my I à l’induit, par quoi le moteur est freiné. S’il y a défaillance du courant intermittent ou du courant de transmission, tous les interrupteurs électromagnétiques précédemment mis en circuit reviennent à la position de mise hors circuit, tandis que l'interrupteur électro-magnétique e fait pont par-dessus les contacts auxiliaires ly m ; en môme temps le courant d’arret de l’interrupteur électro-magnétique de courant permanent h est interrompu dans le dispositif de la figure ü, en sorte que ledit interrupteur tombe et relie entre eux les contacts p et q. fl peut alors passer un courant de court-circuitage par l’induit /, le contact pt l’interrupteur h9 le contact q, le commutateur de sens de marche cy l’enroulement inducteur k, les contacts auxiliaires ni, ly l’inducteur /, et ce courant freine le moteur. Dans le dispositif de la figure i, le freinagepeul s’opérer par le fait que le contrôleur principal est amené à la dernière position de freinage. Le courant passe alors de l’induit i par le contact py les contacts n et o du contrôleur principal, le contact qy le commutateur de sens de marche cy l’enroulement inducteur &, le commutateur c, et les contacts auxiliaires m et l de l'interrupteur électro-magnétique ey pour retourner à l’induit.
- Ce dispositif peut s’employer également quand tous les couplages s’opèrent dans le contrôleur de marche, la fermeture du circuit étant seule opérée au moyen d’interrupteurs électro-magnétiques.
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- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- La ratification par le Conseil National et le Conseil Fédéral Suisse de la Convention internationale, relative à l’exploitation de la ligne du Saint-Gothard, a provoqué en Suisse une assez vive émotion et soulevé un fort mouvement de protestation. En effet, cette entente revêt pour la Suisse un certain caractère de gravité tant au point de vue économique que commercial et financier. L’Allemagne et l’Italie, les deux puissances en jeu, renoncent à leurs droits acquis du fait des subventions versées au gouvernement fédéral pour l’achèvement de la ligne du Saint-Gothard, ouverte à l'exploitation au mois de mai 1882, et dont l’exécution avait demandé plus de douze années. Le montant total des versements effectués par les trois Etats se monta à n3 millions de francs, et la oarticipation aux bénéfices, prévue seulement au-dessus du revenu de 7 % du capital-actions, n’a jamais dépassé 200 000 francs pour l’ensemble des trois souscripteurs.
- La loi de 1898 portant rachat du réseau suisse d’intérêt général, le rachat de la ligne du Saint-Gothard devait être effectué en 1908, mais, l’Allemagne et l’Italie opposant leur veto, le gouvernement suisse dut souscrire la convention suivante : réduction de 35 et 5o % sur les surtaxes frappant les parcours à forte rampe, d’où diminution de 1 million sur les recettes ; taxe de faveur pour le trafic sur la ligne du Saint-Gothard à l’égal de toute autre ligne existante ou à construire à travers les Alpes ; mêmes avantages sur le réseau suisse pour les voyageurs et marchandises d’Allemagne et d'Italie que ceux accordés à d’autres chemins de fer étrangers. De plus, la convention spécifie que, en cas d’électrification, tous travaux et toutes fournitures seraient consentis à des firmes allemandes, que le charbon nécessaire à l’exploitation proviendrait exclusivement des mines allemandes, et que toute la main-d’œuvre allemande et italienne actuellement employée à la Compagnie serait conservée par le gouvernement suisse.
- La surexcitation provient surtout de ces dernières clauses qui, cela va sans dire, portent une grave atteinte à l’indépendance économique de nos voisins
- et ne sont pas de nature à favoriser l’essor de leur industrie nationale.
- Le rapport spécial établi par la Dresdner Jîanky de Berlin, à l’occasion de son quarantième anniversaire, contient des indications intéressantes, en dehors de la partie économique, sur le développement de l’industrie et du commerce en Allemagne.
- Rappelons, pour mémoire, que la population allemande s’est accrue, de 1875 à 1910, de 5a % , tandis qu’en France l’augmentation n’a été que de 8 % pendant la même période. La fortune nationale de l’Allemagne est de 270 milliards de marks contre 170 milliards pour la France, selon les évaluations de M. Leroy-Beaulieu.
- Les chemins de fer allemands appartiennent presque tous à l’Etat; leurs revenus dépassent ceux des autres pays. En l’espace de quarante ans, ils se sont développés ainsi par rapport aux trois pays suivants :
- Longueur des lignes exploitées.
- 1870 1910
- Allemagne................ 19 575 km 61 148 km
- Grande-Bretagne et Irlande. 24999 km 37579 km
- France................... 17931km' 49 385 km
- Etats-Unis............... 85 139km 388 173 km
- Pendant ces dix dernières années, la longueur totale des lignes de tramways est passée de 3 000 à 4 400 kilomètres environ.
- Les postes, télégraphes et téléphones de l’Allemagne sont administrés par l’Etat. La longueur des lignes téléphoniques exploitées est de 4 646^85kilomètres contre i 188 33o kilomètres en France. Le nombre des communications téléphoniques a été, en 1909, de 1 670 178000 et, en France seulement, de 9,53 808 000.
- Le réseau des câbles sous-marins allemands a sextuplé au cours des dix dernières années.
- Par suite du développement rapide de l’industrie électrique, la consommation du cuivre s’est accrue, de 1901 à 19:1, de 16G % et, à l’heure actuelle, l’Allemagne emploie, à elle seule, le 1/4 de la consommation mondiale du cuivre.
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- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 93
- Voici le nombre des stations centrales, des lampes et des moteurs pour l’année 1911, comparé avec celui de l’année i8y5 :
- 1895
- Centrales fournissant le courant. 148
- Lampes à incandescence......... 498 801
- Lampes à arc.................... 12 357
- Puissance des moteurs fixes
- en chevaux-vapeur............... 5 635
- Valeur totale des raccordements
- en kilowatts............... .. 35 941
- 19m
- 2 5a6 16 209 233 245 772
- 1 2o3 779
- 2 477 769
- Le rapport donne, en terminant, la liste des principales valeurs de l’industrie allemande avec leur capital et dernier dividende ; nous citons seulement celles qui concernent l’industrie électrique :
- Dernier di-Capital. Réserves, vidende.
- Allgemeine ÎElektricitals-Ges. . (millions de marks) %
- Ov O 1 0 62-0 14
- Deutsch-Ubersee. Elektr.-Ges. 100-0 27-7 10
- Berliner Elektricitatswerke... . 64-1 8-7 I A
- Siemens et Halske A.-G 63-o i8-5 I 2
- Ges. f. eleklr. Unternehmungen 45-0 5-i 10
- Le Rapport de la Compagnie Générale Parisienne de Tramways, dont l’assemblée a eu lieu le 7 avril, constate une augmentation de voyageurs de 5 8o5 881 pour l’année 1912. Les recettes d’exploitation ont été de io2/|3 545 francs, soit en augmentation de 492 814 francs sur l’exercice 1911. Les dépenses sont passées de 7 324 8o5 francs en 1911 à 7 507 879 francs en 1912 ; cette majoration est due uniquement à la hausse du charbon et à l’élévation du nombre de kilomètres parcourus. Le compte de profits et pertes ressortissant à 1 989 463 fr. 20, il a été réparti ainsi
- qu’il suit :
- Réserve légale 5 %................... 99 336 i5
- Actions de priorité 5 %
- (12 fr. 5o par titre).............. 733 062 5o
- Amortissement d’actions de priorité. 116 5oo Intérêts 4 % (actions ordinaires)... 999 470 Report à nouveau..................... 41 094 55
- 1 989 463 20
- Le rapport annonce que la nouvelle ligne Arcueil-Cachan-Châtelet sera livrée à l’exploitation au cours de la présente année, et que, dès les autorisations obtenues, la transformation sera effectuée sur les lignes Malakolf-les-Halles et Porte-d’Ivry-les-IIalles, et les lignes de Clamart et de Fontenay seront prolongées jusqu’à l’IIôtel-de-Ville.
- La Compagnie a l’intention de consacrer une somme de 10 millions à ces divers travaux.
- L’Energie Electrique de la Région Parisienne a été définitivement constituée le i3 avril, au capital de i2 5ooooo francs, divisé en 5o 000 actions de 25o francs. En dehors de son but principal qui est la fourniture de la force motrice aux chemins de fer de l'Etat pour le futur réseau électrifié de la banlieue, la Société se propose d’étendre son action à la distribution de l’énergie électrique dans la région parisienne. Avec l’appui des puissants groupes qui la patronnent, l’affaire ne peut certainement donner que de brillants résultats. Ce sont : la Banque de l’Union Parisienne, la Banque Française pour le Commerce et l’Industrie, le Triphasé, l’Ouest-Lumière, la Société d’Applications Industrielles, MM. Fougerolles frères, MM. Giros et Loucheur.
- L’assemblée des actionnaires de la Compagnie des chemins de fer Nogentais a eu lieu le 3 avril. Le nombre des voyageurs a été, en 1912, de 3o 271 106, en augmentation de 1 536973 sur l’année 1911. Les kilomètres parcourus se sont élevés à 5o23o35 en 1912 contre 4 796067 en 1911. Les recettes totales ont monté à 4 181 861 fr. 08, dont, en déduisant les dépenses : 2 863 676 fr. 38 et une somme de 713 43o fr. 27 affectée à divers comptes, il reste une disponibilité de 692 545 fr. 99 que le Conseil a ainsi
- attribuée :
- Réserve légale 5 %................... 3i 847 i5
- Amortissements........................ 44 5oo
- Intérêts 5 %........................ 487 4oo
- Dividende 2 fr. 5o.................... 5o 000
- Conseil d'administration.............. 12 500
- Report à nouveau...................... 66 798 84
- 692 545 99
- Le Rapport informe les actionnaires de la signature de la nouvelle convention intervenue avec le préfet de la Seine et relative à la transformation du réseau Nogentais en réseau départemental, et comportant, outre la prolongation de la concession, l’exploitation de trois lignes nouvelles, dont le détail a été donné dans notre numéro du 12 avril.
- Les Tramways Electriques de Douai ont soldé l’exercice 1912 par un bénéfice de 82 342 fr. 33, en augmentation de 8 763 fr. 3o sur l’exercice précédent. Cette plus-value est due aux recettes d’exploitation qui sont passées de 376 658 fr. 3o à 384 427 fr. 70. Le dividende a été maintenu à 10 francs.
- Les Tramways Electriques de Dijon ont vu, par contre, leurs bénéfices en diminution : i3i 623 Ir. 4t en 1912 contre i33q54 fr. 85 en 1911. Le même dividende, soit i3 francs, sera distribué aux action naires. J. N.
- naires.
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- LA LUMIÈRE ÉLËCTRIQUE T. XXII (2« SèHô).-40.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Hérault. — Le Conseil iminicipal de Montpellier examinera prochainement le projet de création d’une ligne de tramway pour desservir l’établissement départemental de Font-d’Aurelle ; la subvention du département est de 35 ooo francs.
- Ille-et-Vilaine. • — Le Conseil municipal de Cancale a demandé que l’avanl-projet de construction d’une nouvelle ligné de chemin de fer de Saint-Malo à La Goues-nièro fût soumis à l’enquête d’utilité publique; il a volé une somme de 200000 francs comme part contributive de la commune.
- Jura. — Les travaux de construction de la ligne de tramway de Salins à Andelot vont commencer prochainement. La ligne projetée partira de la gare de Salins P.-L.-M., suivra, dans la traversée de Salins, la route nationale n° 72, s’étendra ensuite en déviation dans la vallée de la Jurietisé et viendra se relier à Andelot, après un parcours de 12 kilom. 5oo au terminus du chemin de fer d’intérêt local d’Andelol à Levier. C’est à la Compagnie qui exploite ce chemin dé fer que le département du Jura a concédé la nouvelle ligné. Les dépenses de construction sont évaluées à 1 5aa 000 francs.
- Loire-Illférieure. — La Direction des chemins de fer de l’État a préparé un projet d’environ 2 millions pour l'agrandissement de la gare de Nantes.
- Saône-et-Loire. — Est déclaré d’utilité publique l'établissement, dans les départements de Saône-et-Loire et du Jura, d’un réseau de chemins de fer d’iutérêt local, à voie de 1 mètre dé largeur entre les bords intérieurs des rails, comprenant les lignes suivantes :
- Aulun à Saint-Léger-sur-DheuUe. Longueur : 33 kilomètres. Devis : i 855o33 francs.
- Saint-Léger-sur-Dheune à Chalon-sur-Saône. Longueur : 25 km. 5oo. Devis : 1 535 144 francs.
- Aulun-la-Comaille à la limite de la Nièvre, vers Alligny-en-Morvan. Longueur : 21 km. 3oo. Devis : 1 134 38i francs.
- Mont-Sàiiit-Vincent à Côrmatin et Tournas. Longueur : 64 kilomètres. Devis : 3 5iy 720 francs.
- Côrmatin à Chalon-sur-Saône. Longueur : 38 km. 5oo. Devis : 2 494 178 francs.
- ïoulon-sur-Arroux à Montceau-les-Mines. Longueur: 28 km. 800. Devis : 2071 254 francs.
- Mervans à Bletlerans. Longueur : 26 kilomètres. Devis : 1 822 6g3 francs.
- Louhans à Beaufort. Longueur : 19 km. 700. Devis : 1 246 742 francs.
- Seine. — Dans une conférence qui a eu lieu le 11 avril, sur i’éleclrification des lignes de la banlieue-ouest, M. Legrain, sous-directeur des Chemins de fer dé l’Etat, a déclaré & M. Bouvier, maire dii Vésinel, qüë l’électrification de la première zone jüSqü’â Bois-Colombes et Bécolt-lês-Bruyères, serait très probablement effectuée pour la fin de l’année prochaine. Quant à l’électrification des autres zOfiêS jtisqu'à Argenteuil, Saint-Germain et Versailles, aucune date certaine ne pouvait être indiquée pour leur achèvement, en raison des difficultés administratives et particulièrement des expropriations.
- Tunisie. —La Dépêche Tunisienne annonce que deux lots importants de la construction de la ligne de chemin de fer des Nefzas seront mis en adjudication vers la fin du mois d’avril.
- Les travaux à exécuter sont compris dans la partie de cette ligne située entre Tamera et Tabarka.
- Autriche Hongrie. — L’Administration des Chemins de fer dé l’État autrichien a commandé, pour être livrés en igi3, à l’industrie nationale, 179 locomotives, i5o tenders et 2 ig3 wagons, pour un total de 38 millions de couronnes.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Calvados. — Le Conseil municipal de TrouVille-sur-Mer a voté un crédit de iooôo francs pour l’installation de dix lampadaires électriques dans la rue Victor-Hugo et sur la place du Casino.
- Drôme. — La municipalité de La Bégude-de-Mazenc a engagé des pourparlers avec la Société l’Énergie Industrielle pour l'installation de l’éclairage électrique.
- Marne. — Le service des améliorations agricoles du département va commencer l’étude d’un projet de distribution d’énergie électrique à Ay.
- République Argentine. — L’importation en République Argentine de produits concernant l’industrie électrique s’est élevée pour l’année 1912 à 9 3oo 000 pesos (1 peso or vaut environ 4 fr. aï).
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- lô Avril 1913*
- LA LUMIÉRÉ ÉLECTRIQUE
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- TÉLÉPHONIE
- Algérie. — La Chambre de Commerce de Mosta-ganem a voté un crédit de ia 640 francs pour rétablissement d'un circuit téléphonique Renault-Iukermann par Ôuarizane.
- Avis favorable est donné aux projets de prolongement de la ligne téléphonique Inkermann-Ammi-Moussa.
- Aveyron. — La Commission départementale a approuvé un emprunt de 33i 684 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental ainsi que la convention relative àü circuit Rodez-Toulouse.
- Calvados. — La Chambre de commerce de llonlleur a décidé de participer aux frais d’établissement des circuits téléphoniques suivants : Houlgale-Cabourg, Houl-gate-Villers-sur-Mer-Blonville • Lisieux-Paris (a0) et Lisieux-Beuvillers.
- Le capital nécessaire à l’établissement de ces circuits est de i3oooo francs.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- •
- Banque de l’Industrie Electrique* — Durée : Soans.
- — Capital : 1 000000 francs, divisé en 2 000 actions nominatives de 5oo francs. Il est créé 1 000 parts de fondateurs remises à Ml I.iëure, fondateur. — Siège social : ai, rue de la Chaussée-d’Antin, Paris.
- Société Générale d’Ehtrëprises Eleéthiqües. —
- Durée : 40 ans. — Capital : 3oo 000 francs. — Siège so Cial : 7 », boulevard Raspail, Paris.
- Compagnie Lyonnaise d’Electrôthêrmié. — Durée : 5o ans. — Capital : 3o oüo fraiics. — Siège social : 18, cours Morand, Lyon.
- CONVOCATIONS
- Société Suburbaine de Gaz èt d’Elëctricité. — Le
- 21 avril, 11, rué de la Tour-des-Dames, à Paris.
- Compagnie du Gaz et d’Elëctricité de Wlélun. — Lé
- 21 avril, 11, rue de la Tour-des-Dames, à Paris.
- Compagnie Générale de Railways et d’Elëctricité.
- — Le a3 avril, à Bruxelles.
- Compagnie d’Elëctricité et de Traction en Espagne. — Le 25 avril, 21, rue des Capucines, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Nantes. — Le 29 avril, a5, rue de Clntteaudun, à Paris. '
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston,
- Comparaison des recettes des exploitations du ier janvier aii 3i mars 1912-1913.
- DESIGNATION
- DES
- RÉSEAUX
- Compagnie des chemins de fer Nogentais... * C'° F»» des tram, élect. et omnib. de Bordeaux. Compagnie des tramways de Nice et du Littoral.
- Compagnie des tramways de Rouen..........
- Société des tramways d’Amiens............
- Société Versaillaise de tramways électriques. Société des tramways algériens...........
- RECETTES
- DÛ MOIS DE MARS
- ‘SB^-
- année
- bissextile
- 3ag 109,90
- 509274,40
- 519 789,56 207575,20 68923 » 50276,70 i33 7 i6,75
- RECETTES
- DU Ier JANVIER AU 3l MARS
- i9ï3 augmentation en J<p3 1912 année bissextile igi3
- 356 462,80 27 35a,tj5 g3o3oi,25 976620,75
- 5401.57.0.5 3o 882,65 I 455 765,2.5 1 506480,20
- 56o 492/20 40 722,64 1 433478.88 1 4g5 790,90
- 283603.70 26028,50 744662,45 784 i89,5o
- 74 240.55 5 3i7,55 200 888,20 2ü443o,85
- 53 3497,75 94239,35 ^ 964^6.05
- 141281,05 7 544,9° 390 489,65 400 399,30
- augmentation en 1913
- totale
- 46219.50 5o 714,95 62 312,02 39027,05 4042,60
- %
- 4,98 3,48 4,34 5,3o 2,01 2,38 2,53
- Compagnie Générale Parisienne de Tramways.
- Recettes.— Mars 1912: 891 002,80; iqi3 : 894 754,45 ; différence en faveur de 1910 : 3 201,65.
- Totaux au 3i mars 1912 : 2066718,30; igi3, 2 .55o 100,80; différence en faveur de 1912 : 16 617,60.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
- Ventes du iei'janvier à lin février 191.3. 1 824 234
- Ventes du 1e1' janvier à lin février 1912. 1 271 467
- Diflérence en faveur de igi3.....Fr. 52 767
- Energie Electrique de la Basse-Loire. — Le 26 avril, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- Compagnie des Tramways et Omnibus de Lyon. —
- Le 26 avril, 3i, rue de la Martinière, à Lyon.
- Compagnie d’Eclairage Electrique du Secteur des Champs-Elysées. — Le 28 avril, 7, rue Chauchat, à Paris.
- Compagnie Générale d’Energie Electrique. — Le
- 28 avril, 47, rue Saint-André-des-Arts, à Paris.
- Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. — Le
- 29 avril, 7, rue de Madrid, à Paris.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2« Série). - N» 16 .
- Société Biterroise de Force et de Lumière. — Le
- 29 avril, 7, rue de Madrid, à Paris.
- Compagnie du Chemin de fer de Bayonne à Biarritz. — Le 3o avril, 3o, place de la Madeleine, à Paris.
- Chemin de fer de Pau, Oloron et Mauléon. — Le
- 30 avril, 3o, place de la Madeleine, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Cherbourg. — Le 3o avril, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie Centrale d’Energie Electrique. — Le 5 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Le 6 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Maison Bréguet. — Le 9 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie Française pour l'Exploitation des Procédés Thomson-Houston. — Le 10 mai, 7, rue de Madrid, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le 3o avril, à ii heures, à l’hôtel-de-ville, à Chimay, adjudication-concours pour la fourniture d’un groupe moteur-pompe destiné à remplacer la machine à vapeur ' de secours de l’usine élévatoire. Soumissions recommandées le 28 avril.
- * *
- ♦ *
- Le 7 mai, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture, installation et mise en ordre de marche, dans les sous-sols du bureau télégraphique du palais royal deLaeken, de deux groupes transformateurs rotatifs et de leurs accessoires; caul. : 3o francs (cahier des charges spécial n° 127). Soumissions recommandées e 3 mai.
- ♦ *
- AUTRICHE-HONGRIE
- Le i3 mai, à la Postôkonomieverwallung, ht Vienne, fourniture de 1 800 interrupteurs intermédiaires pour le système à batterie centrale.
- INFORMATIONS Exposition de Gand.
- La cérémonie d’ouverture de l’Exposition Universelle et Internationale de Gand aura lieu, le 26 avril, en présence du roi, de la reine des Belges et de la famille royale. Une armée d’ouvriers met, en ce moment, la main aux derniers travaux, et tout sera prêt plusieurs jours avant la date fixée.
- Celte Exposition, de beaucoup la plus vaste qui ait été organisée en Belgique (elle couvre une superficie de i5o hectares), constitue un ensemble d’une ampleur, d’une harmonie, d’une majesté vraiment saisissantes et, parmi les 25 nations qui y rivalisent de puissance et de richesse, la France et ses colonies y occupent une place d’honneur.
- * *
- Congrès des Associations Internationales.
- Le prochain Congrès Mondial des Associations Internationales, organisé par l’Union des Associations Internationales dont le siège est à Bruxelles, se tiendra partie À Gand, à l’occasion de l’Exposition Universelle de cette ville’, partie à Bruxelles du i5 au 18 juin prpchain.
- Les questions relatives à l’unification’des mesures et des symboles qui les expriment y seront spécialement traitées.
- La reproduction
- des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nooet.
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-
- Treate-ciaqulèmeaoné*.
- .. SAMEDI 26 AVRIL 1913.
- Tome XXII (2* aéria). — N* 17
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL. ... ........................ 97
- Chronique Industrielle................... ioo
- Théories et généralités A. Gavand. — Un cas pratique de perturbations dans la marche en parallèle de deux alternateurs couplés par l’intermédiaire de
- transformateurs......................;.. io3
- Extraits des publications
- Sur les phénomènes qui se produisent lors du branchement des machines 11 des appareils
- électriques, par W. Linke................ 107
- Dispositif de redresseur mécanique, par A.
- Bhackett.................................. 108
- La cuisine au gaz et la cuisine électrique, par A. Steinhard.............................. 109
- Sociétés savantes et techniques
- Académie des Sciences.
- Téléphone physiologique intensif, par J. Glo-
- ver..................................... 111
- Institution of Electrical Engineers. Démarrage et réglage de la vitesse dans les moteurs d’induction, par F.-G. Aldous.... m
- Divers
- Création d’une chute d’eau de 1 6-jo mètres... 114
- Législation et Contentieux
- L. Péjoine. — I. Comment se conserve, comment se'perd le droit de préférence des
- concessionnaires d’éclairage. ..... ... 115
- II. L’occupation des propriétés privées par les canalisations électriques......... 116
- Brevets
- Nouvel alternateur auto-excitateur Westinghouse-Leblanc à fréquence variable à volonté ................................... 118
- Correspondance
- Lettre de M. E. Cai.lanuer, à propos de certains dispositifs de fraude d’énergie élec-
- trique.............................. I2/|
- Etudes et Nouvelles Economiques.......... 125
- Renseignements Commerciaux............... 126
- Adjudications........................... 128
- EDITORIAL
- M. A. Gavand, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité, chef de service à l’Usine Centrale d’Electricité de l’Ouest-Parisien (Ouest-Lumière), à Puteaux, expose un cas\pralique de perturbations dans la marche en parallèle de deux alternateurs couplés par l'intermédiaire de transformateurs (p. io3).
- Ce n’est pas la première fois que l’on constate le balancement (même sans régulateurs) en couplant des alternateurs à travers des transformateurs, et que ce balancement disparait si l’on couple avant. Mais il est très probable que l’explication que donne M. Gavand correspond à la réalité des faits.
- Il eût été intéressant .qile cet ingénieur vérifiât :
- i° Que la fréquence des oscillations qui se produisent correspond bien à la fréquence propre d’oscillation calculée pour les alternateurs couplés à travers les transformateurs ;
- 20 Que les régulateurs de vitesse n’exercent aucun effet sur le phénomène, car il se pourrait que les régulateurs donnassent un tel résultat sans que l’amortissement fût négatif. Gela peut avoir lieu, en particulier, avec des turbines à vapeur, quand la fréquence propre d’oscillation des alternateurs devient plus grande que la fréquence pi‘opre d’oscillation des régulateurs. Gela se produit
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- 98 ' ” ' LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N» 17.
- inversement quand l’amortissement est négatif dans les alternateurs.
- La question de l’amortissement négatif par l’hystérésis est d’ailleurs assez intéressante pour que nous ayons bon espoir de voir M. Boucherot la reprendre prochainement en lui donnant une forme tout à fait pratique.
- L’étude desphénotnènes qui se produisent lors du branchement des machines et des appareils électriques a fait l’objet d’un important travail de M. H.-W. Linke (p. 107). L’auteur examine des cas multiples : mise en circuit d’une self-induction avec ou sans fer, branchement d’un transformateur à circuit secondaire ouvert, branchement de transformateurs à haute tension, mise en circuit de self-inductions et circuits magnétiques multiples, mise hors circuit d’un moteur d’induction avec rotor fermé, court-circuit brusque des génératrices, etc.
- .M. Linke a heureusement illustré ses considérations mathématiques par de nombreux tracés d’oscillogrammes, publiés dans les Archiven fur Elektrotechnik.
- Signalons un redresseur mécanique, dû à M. A. Brackett, pour la charge des batteries d’allumage et d’éclairage des voitures automobiles sur les réseaux à courants alternatifs.
- La comparaison entre le coût de la cuisine au gaz et celui de la cuisine à l'électricité a déjà été faite à diverses reprises. M. A. Steinhard expose (p. 109) les résultats obtenus par un ingénieur impartial, M. Yogel; il montre que si ce dernier est arrivé à la conclusion que la cuisine électrique coûte à Kattowitz trois fois et demi plus cher que la cuisine au gaz, ce résultat ne saurait être généralisé.
- M. Steinhard conseille aux Compagnies de distribution d’électricité de diminuer les frais de location de leurs compteurs ; il souhaite que ces Compagnies facilitent à leurs abonnés l’emploi de l'électricité pour la cuisine en leur louant les appareils nécessaires moyennant une redevance peu élevée.
- M. yl’Arsoirval a présenté le 14 de ce mois à l’Académie des Sciences un perfectionne-
- ment très ingénieux du téléphone, imaginé par le Dr Jules Glover, médecin du Conservatoire.
- Le téléphone physiologique intensif G lover est basé sur une étude physiologique de la voix (p. m) ; cet appareil comprend un ou deux groupes de microphones transmetteurs de sensibilité différente pour le nez et la bouche. Il permet d’obtenir, parait-il, une. amplification sonore considérable, une netteté extrême de la voix particulièrement précieuse dans les transmissions à très longue distance et dans lés transmissions transocéaniques. Son emploi évitera aux téléphonistes l’obligation pénible de deviner souvent dans la conversation téléphonique les vibrations absentes. Peut-être ce téléphone trouvera-t-il aussi une application dans la téléphonie sans fil ?
- Signalons un nouveau mode de construction des lampes en quartz à vapeur de mercure, inventé par M. A. Tian, et dont M. Lippmann a entretenu l’Académie des Sciences dans sa séance du 7 avril. Ces lampes, destinées surtout aux recherches de laboratoires, sont construites en vue de supporter normalement une tension basse, étant donné que l’émission totale des radiations ultraviolettes de ce genre de lampes croît énormément avec la tension qu’on leur applique, tandis que l’énergie des rayons les plus réfrangibles (X <C 1900 angstrôms) varie relativement beaucoup moins. Leur mode de construction est simple èt peu coûteux, grâce au faible échaufïement de leur enveloppe de quartz, échauffement qu’on peut encore diminuer par une réfrigération convenable. La partie en quartz transparent a la forme d’un tube à essai ; un peu de mercure placé au fond sert de cathode ; le courant lui est amené par un fil de fer protégé par un petit tube de quartz opaque occupant l’axe de la lampe; l’anode est un petit cylindre de fer. Un support de cuivre maintient la lampe par le haut. Cet arc au mercure peut être alimenté par du courant alternatif, pourvu qu’on mette deux anodes constituées par des palettes de fer séparées l’une de l’autre par une lame de mica et qu’on soude une troisième entrée de courant au bouchon de veri’e
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- qui est appliqué sur l’enveloppe de quartz par un simple rodage.
- Les ingénieurs d’usines liront avec intérêt le résumé d’une importante communication de M. F.-C. Aldous à la Institution of Elec-trical Engineers (p. 112) sur le démarrage et le réglage de la vitesse dans les moteurs d'induction.
- Dans notre numéro du 22 mars dernier, M. Léonard Péjoine, avocat à la Cour d’appel de Paris, en étudiant l’occupation concurrente de la voie publique par les entreprises d’éclairage, était amené à parler du droit reconnu par la jurisprudence du Conseil d’Etat aux concessionnaires municipaux de l’éclairage au gaz d’être préférés à tous autres exploitants, pour l’installation, à conditions égales, de l’éclairage électrique.
- II était intéressant pour nos lecteurs de connaître comment se conserve, comment se perd le droit de préférence des concessionnaires d'éclairage (p. 1i5).
- M. Léonard Péjoine, dans une annexe à sa dernière chronique,'s’applique à les renseigner sur ce point d’après les arrêts les plus récents. Pour faire suite, d’autre part, à sa précédente étude, il analyse aujourd’hui la nature juridique du contrat d'occupation des propriétés privées par les canalisations électriques (p. 116).
- Le Conseil d’Etat vient de rendre une décision fort importante pour les compagnies de distribution d’électricité.
- Il s’agissait de savoir si une compagnie concessionnaire d’un service de transport peut obtenir l’autorisation de vendre à des tiers les excédents d’énergie électrique qu’elle peut avoir. Cette question, ainsi que l’a fait remarquer M. Chardenet, commissaire du Gouvernement, est assez délicate. La question essentielle à résoudre était, au point de vue juridique, de savoir si une Compagnie concessionnaire doit obligatoirement se confiner dans sa concession sans même avoir le droit de vendre à des tiers l’énergie électrique qu’elle peut avoir en excédent. Celte question a été résolue par la négative : en vendant des excédents d’énergie, une
- Compagnie fait un acte de bonne administration. Selon l’arrêt, les Compagnies concessionnaires de tramways sont aptes comme tous autres intéressés à obtenir des permissions de voirie pour la distribution de l’énergie électrique aux particuliers, par application de la loi du 11 juin 1906 et aux conditions prévues par cette loi, sauf le droit pour l’autorité concédante de veiller à ce que l’usage de ces permissions ne porte pas atteinte à la bonne marche du service concédé. Nous nous proposons, vu l’importance de cette décision du Conseil d’Etat, de lui consacrer prochainement une étude détaillée.
- L’obtention d’une fréquence variable à volonté avec un alternateur tournant à vitesse constante constitue un problème particulièrement difficile à résoudre, surtout si l’on veut que l’alternateur puisse tourner à une vitesse angulaire supérieure à la fréquence qu’il devrait normalement produire.
- L’intérêt de ce problème, est évident pour tout Electricien. Aussi exposons-nous, d’une manière détaillée (p. 118), la théorie et la description du nouvel alternateur auto-excitateur « Westinghouse-Leblanc » qui satisfait à ces conditions.
- Il s’agit d’une machine à collecteur s’excitant d’elle-même et permettant, grâce à l’adjonction d’un transformateur de phases, de débiter des courants alternatifs de la fréquence demandée, tout en tournant à une vitesse angulaire indépendante de cette fréquence.
- Certains dispositifs de fraude d’énergie électrique condamnés par le Tribunal correctionnel et la Cour d’Àppel de Lyon ont fait récemment l’objet d’un article de M, de Lon-gueval (’). M. E. Callander, Ingénieur à la Société Générale de Force et Lumière, nous écrit à ce propos (p. 124) pour nous signaler une précaution qu’on pourrait prendre lors de la pose des compteurs dans le but d’éviter la possibilité d’un renouvellement des stratagèmes décrits par notre collaborateur.
- (!) Lumière Electrique, y. g mars 1913, p. 3go.
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Les usines électriques du "Witwatersrand, au Transvaal. — Génie civil, i a avril 1913.
- En 1905, on édifia, pour fournir l’énergie aux mines d’or du Rand, l’usine de Brakpan, d’une puissance de 2 5oo kilowatts, puis peu après une autre centrale de 3 5oo kilowatts, à Drichock, dans le district de Germiston ; ces deux entreprises ne prospérèrent guère.
- En 1906, on pensa à utiliser l’énergie des chutes Victoria du Zambèze, situées à 900 kilomètres du Rand ; la « Victoria Falls Power G° » fut fondée et acquit de la British South Africa G0 (Chartered G0) le droit de construire une usine utilisant les chutes de Victoria, situées entre la Rhodésia du Sud et celle du Nord-Ouest ; il y a plusieurs chutes d’une largeur totale de 1 737 mètres et d’une hauteur de 1i5 mètres. Leur puissance varie, suivant les saisons, de 3ooooo à 600 000 chevaux. Comme on estime à 200 000 chevaux environ la puissance nécessaire pour le service des mines d’or, la puissance minimum était suffisante, en supposant un rendement convenable pour le transport de l’énergie.
- Une Commission, composée d’ingénieurs éminents de divers pays, conseilla d’employer le système Thury à courant continu à 160000 volts. La « Vifctoria Falls Power C° » renonça à la construction de l’usine de Victoria, non pour des raisons techniques, mais seulement parce qu’elle ne put signer de contrat pour la fourniture de l’énergie qu’avec une seule Société de mines d’or et pour 2 000 kilowatts seulement; elle se décida à établir des stations centrales dans le Rand, où, du reste, le charbon est bon marché. Cette Société a racheté les centrales de Brakpan et de Drichock, ainsi que les concessions Ilarper, pour la fourniture de l’énergie électrique et de l’air comprimé aux mines de la « Rand Mines, Limited » et du groupe Ekstein.
- La Victoria Falls C° possède, outre la concession des chutes du Zambèze, l’usine de Drichock, d’une puissance de 3 700 kilowatts; celle de Brakpan, de 2 5oo kilowatts, à proxi-
- mité de laquelle elle a fait construire une autre centrale de 6 000 kilowatts, l’usine de Simmespan, de 18000 kilowatts, celle de Rosherville, de 5o 000 kilowatts, qui fournit également de l’air comprimé et possède dans ce but une installation de i5 000 chevaux, et enfin la centrale de Vereeniging, de 4° 000 kilowatts.
- On trouvera des renseignements plus détaillés sur ces usines dans YElektrotechhische Zeitschrift, du 9 janvier. Leur réseau de distribution est partie aérien, partie souterrain.
- Deux Sociétés minières importantes, la « East Rand Proprietary Mines, Limited » et la « Randfontein Estâtes Gold Mining C° », ont chacune une centrale électrique lui appartenant, la première d’une puissance de i4ooo kilowatts, la seconde de 20000 kilowatts.
- La Société a vendu jusqu’au 1e1' janvier 1911 l’énergie électrique à environ 7,8 centimes le kilowatt heure ; de cette date au icr octobre 1912, elle l’a vendu 5,8 centimes; le prix actuel est de 5,5 centimes.
- En 1907, la Société a fourni 21 384900 kilowatts-heures et, en 1910, 95692657. Quand les stations centrales de Rhosherville et de Vereeniging seront terminées, la Société pourra fournir annuellement 5oo millions de kilowatts-heures. Le facteur de charge est d’environ 70 %.
- Le développement rapide de la fourniture d’énergie est dû à ce qu’avec l’emploi de l’électricité, les mines d’orfontune économie de o fr. 80 à 1 fr. 25 par tonne de minerai traité. Vu la facilité de se procurer de l’énergie à bon marché, il vient de se fonder une entreprise pour traiter au four d’induction, d’après le procédé Héroult, la quantité de vieux fers entassés sur les limites des mines d’or et le minerai de fer abondant au Transvaal.
- Statistique des transports et de l’éclairage à New-York.— The Times Engineering Supplément.
- D’après le 6° rapport annuel de la « Public
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- Service Commission » de l’Etat de New-York, pendant l’exercice 1911-1912, le public a payé à New-York pour les transportspar tramways une somme de 16736960 livres sterling, soit environ 3,2 livres sterling par tête d’habitant; et; 12 116 352 livres sterling, soit environ 2,4 livres sterling par tête 'd’habitant, pour la consommation de gaz et d’électricité. Au total, il a été payé à New-York, pour les transports par tramways, le gaz et l’électricité, a8 853 3i2 livres sterling en un an. Le nombre total des voyageurs, transportés dans les tramways et les chemins de 1er aériens et souterrains, a été de 1 680912 025, en augmentation de 77 000 000 sur le chiffre de l’année précédente, et de 365 000 000 sur celui de 1907-1908 (première année des statistiques de la Commission). Ces chemins de fer et tramways ont 11 688 voitures en circulation, et exploitent 1666 miles (2 682 km.) de voies. Le nombre des consommateurs de gaza atteint 1 286 717, en augmentation de 5o 000 environ sur l’année précédente, et de 201 281 sur l’année 1908. Le gaz produit a atteint 43 297 216000 pieds cubes, et le courant électrique produit pendant la même période a atteint 589 778 watts.
- Electrification de l’East London Railway.
- — The Electrician, 4 avril 1913.
- Aprèsde nombreusesannées dediscussion, l’électrification de la ligne de Shoreditch à New Cross, connue sous le nom de « East London Railway », vient d’être décidée.
- Cette ligne est louée conjointement par les Compagnies Brighton, Great Eastern, South Eastern, Chatham and Dover, Metropolitan and District, et réunit entre elles les iignes de ces diverses Compagnies ; elle a une longueur de 5 miles 3/4, dont 1 mile 3/4 en tunnel. Le capital nécessaire à l’électrification est fourni par la Great Eastern Railway C°, et les travaux sont conduits par les ingénieurs des Compagnies South Eastern, Metropolitan et District.
- Le courant est fourni parla sous-station du District Railway à Whitechapel et par une nouvelle sous-station à Surrey Docks. Le courant à 11 000 volts est abaissé à 365 volts à ces deux sous-stations, puis le eouranlaller-
- natif à 365 volts est transformé en courant continu à 600 volts. Le service, -autrefois très irrégulier, est maintenant remplacé par un service de 12 trains à l’heure dans chaque direction. C’est le Metropolitan Railway qui assure le service des voyageurs, sauf pour quelques trains de transit, dont la traction est assurée par les locomotives des différentes Compagnies qui se servent de la ligne.
- Le courant électrique à Berlin. — Electrical Engineering, 3 avril 1913.
- La concession des Berliner Elektricitats Werken expire en 1915, et l’on discute beaucoup à Berlin pour savoir si l’on prolongera la durée de la concession, ou si l’entreprise sera rachetée, en totalité ou en partie, par la Ville. Cette question se rattache aux besoins futurs de courant pour la traction sur les réseaux du Berlin Stadt-Ring-undVorortbahn. La ville de Berlin supportera une partie des frais d’électrification de la Stadtbahn, et il est question que la Ville se charge de la fourniture générale du courant pour l’éclairage et la force motrice, au moyen d’une grande station centrale. Cette solution permettrait, assure-t-on, de fournir, au plus bas prix possible, le courant nécessaire a la traction sur les chemins de fer. Une autre solution serait que la Ville reprenne toutes les stations centrales de Berlin, et laisse les réseaux de distribution aux mains des Compagnies privées, auxquelles elle fournirait le courant. Il faut noter, d’ailleurs, que la Commission chargée de l’élude de l’électrification des chemins de fer de Berlin, a conseillé de n’émettre que la moitié-de la somme de 5o millions de marks réclamée à cet effet; on n’électrifierait que le réseau « Sladt und Ring » et non le réseau suburbain « Vorort ».
- Extensions du réseau de distribution d’électricité de Birmingham (Angleterre). — The
- Electrician, 11 avril igi3.
- L’ « Electric Suppley Committee » de Birmingham vient de décider de commencer immédiatement l’exécution du plan d’extensions du réseau électrique de cette ville. Le projet prévoit la construction d’une nouvelle station' centrale de 160 000 kilowatts ; le
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- coût d’installation devant atteindre environ 25 ooo ooo de francs. Toutefois on ne se pro- ' pose pas de réaliser ce projet en une fois, mais de l’exécuter par étapes. On commencera par construire les bâtiments de la station et par installer des générateurs pouvant fournir 25 ooo kilowatts; on compte avoir i5ooo kilowatts disponibles à l’automne de 1915. On avait envisagé, pour la nouvelle centrale, l’adoption de moteurs à gaz, mais on a donné la préférence aux turbines à vapeur.
- Projet de stations hydro-électriques en Prusse. —Elektrotechnische Zeitschrift, 27 mars 1913.
- Le Reichstag a été saisi d’un projet dé loi tendant à la construction, par l’Etat, de stations hydro-électriques sur le Weser. Le projet prévoit la construction de trois stations pouvant fournir 41 ooo ooo de kilowatts-heures par an ; cette énergie serait distribuée dans les districts environnants, qui comprennent les villes de Gœttingen, Mün-den, Cassel et Waldeck.
- Nouveau câble sous-marin pour l’Extrême-Orient. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Les Compagnies Eastern Telegraph et Eastern Extension Australasia and China Tele-graph ont décidé la pose d’un nouveau câble sous-marin entre Aden et Hong-Kong, via Colombo et Singapour ; la distance est d’environ 9 700 kilomètres et la dépense atteindra environ 25 ooo ooo francs. Cette décision est particulièrement intéressante en présence de l’extension des réseaux de télégraphie sans fil dans ces dernières années; il est évident que les deux Compagnies ci-dessus ne considèrent pas que leur sphère d’activité ait été diminuée par le développement du nouveau mode de communication à longues distances.
- Les résultats de la Western Electric Company en 1912. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Le Western Electric Company a publié son rapport annuel pour l’exercice 1912. Le produit brut des ventes a atteint 71 727 329 dollars, contre 66 211 795 dollars en 1911. Le produit net, déduction faite des dépenses de fabrication et dépenses diverses, a été de 4 853s265 dollars, contre 3280290 en 1911, Boit 32,36 % du capital-actions de la Compa-
- gnie, contre 21,87 % pour l’année précédente. Le bénéfice net de l’année a atteint 1067410 dollars contre 890292 dollars en I911-
- Les Importations en Argentine en 1912.
- — TheElectrician, 11 avril 1913.
- La valeur totale des marchandises importées en Argentine en 1912 a été, d’après les statistiques officielles, de 76 970 694 livres sterling, contre 362 137 livres sterling en 1911.
- La répartition par pays d’origine s’établit comme suit :
- Tableau 1.
- 1912 1911
- Grande-Bretagne. Allemagne Etats-Unis France Italie Belgique Espagne Autres pays 23 733 845 £ 12 788 3oi 11 425 390 7 523 716 6 497 43o 4 074 106 2 345 661 8 142 244 21 727 486 £ 13 172 442 10 470 670 7 6o5 311 5 869 196 3 897 042 2 255 893 8 364 089
- La valeur totale des « marchandises d’électricité » importées a été, en 1912, de 1 861 ySy livres sterling contre 1 336735 livres sterling en 1911.
- L’utilisation des chutes de l'Iguazu.
- D’après le South American Journal, les négociations, qui viennent de prendre fin, entre les gouvernements de la République Argentine et du Brésil au sujet des chutes de l’Iguazu, vont avoir probablement pour résultat l’installation d’une centrale hydro-électrique de premier ordre. Voici dix ans que ces deux gouvernements ont tenté de se mettre d’accord pour l’utilisation en commun de ces chutes.
- La République de F Uruguay est intéressée elle aussi à cette affaire et les trois Etats vont probablement élaborer un projet en commun. Les études préliminaires ont prouvé que la mise en valeur des chutes de l’Iguazu permettrait de produire suffisamment d’énergie électrique pour satisfaire à tous les besoins d’éclairage et de force motrice des trois Etats.
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- UN CAS PRATIQUE DE PERTURBATIONS DANS LA MARCHE EN PARALLÈLE DE DEUX ALTERNATEURS COUPLÉS PAR L’INTERMÉDIAIRE DE
- TRANSFORMATEURS
- Certains résultats théoriques, du domaine de l’Electrotechnique générale, exigent, pour être corroborés par l’expérience, des essais dont les éléments de réalisation font généralement défaut à l’investigateur. On peut donc s’estimer heureux lorsque les conditions normales de la pratique journalière vous révèlent l’exactitude des déductions mathématiques.
- La question de la marche en parallèle des alternateurs, qui fit l’objet de tant de sollicitude de la part d’éminents techniciens, ne laisse pas que de réserver des surprises aux ingénieurs d’usine. >
- Un problème pratique s’est naguère posé comme suit :
- Deux groupes turbo-alternateurs diphasés , d’une puissance de 8 ooo K. Y. A. ia 700 volts 53 périodes marchaient .en parallèle d’une façon satisfaisante lorsqu’ils alimentaient un réseau dont les barres de distribution étaient reliées comme l’indique la figure i.
- I II
- Des considérations que nous n’avons pas à envisageront conduit à la transformation des deux alternateurs en triphasé 9 ooo K. V. A.
- ii ooo volts. Une période transitoire prévoyait la marche en parallèle d’un seul groupe transformé avec toutes les unités du réseau. Le groupe I, par exemple, fut connecté aux barres 11 ooo volts.
- On ne tarda pas à se rendre compte que, dans ces conditions, le fonctionnement des machines I et II couplées avait perdu toute sa stabilité. Le couplage était aussi normal qu’auparavant, mais dès qu’on provoquait la moindre avance de la machine à vide ou le moindre retard de la machine en charge, en vue d’égaliser les puissances débitées, des oscillations pendulaires d’amplitudes croissantes prenaient naissance, et les watt-mètres accusaient bientôt une oscillation de la charge totale entre les deux alternateurs.
- Le décrochage ne se produisait pas pour deux raisons :
- i° Parce que la puissance oscillante ne pouvait atteindre la valeur de celle du décrochage ;
- au Parce que l’angle d’écart était limité par la marche en moteur synchrone de l’une ou l’autre des machines.
- Un premier examen de la régulation des turbines à vapeur ne fit aucune lumière sur ces variations étranges ; c’est ainsi qu’on diminua en vain la période d’oscillation propre des machines motrices.
- Deux questions pouvaient alors se poser :
- i° N’aurait-on pas, par le fait même de la transformation des enroulements de la machine I, augmenté sa période propre endimi-nuant son couple élastique ?
- 2° N’aurait-on pas introduit, d’autre part, un amortissement négatif dans les systèmes oscillants?
- L’examen de la première question conduit, au contraire, à effectuer une légère augmentation du couple élastique.
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- 1(H
- Considérons, en effet, l’expression des puissances synchronisantes :
- P.5j = BE, (E, — E2 cos 0) -j- CEdig sin 0 Pi = BE2 (E2 — E[ cos 0) — CEtE2 sin 0
- 0 étant l’angle d’écart électrique entre la machine en charge et la machine à vide en régime stable.
- Le coefficient G seul est intéressant. A vide il se réduit à
- C =
- S
- a (R*« + Sa)
- où Raest la résistance intérieure des alternateurs et S l’inductance wL. Supposons, pour simplifier : Et = E2. Dans ce cas, le diagramme des forces électro-motrices montre (fig. 2)
- Fig. 2.
- que le courant de circulation eslwallé, sensiblement en phase avec E2 et en opposition avec E,. Comme dans notre cas Ej < E2, l’opposition de phase du courant de circulation avec E( est encore plus parfaite.
- Si maintenant nous donnons une avance AO à la machine à vide, les deux machines se mettront à osciller ; comme la machine à vide fournit une puissance supplémentaire wattée P, et que la machine en charge absorbe une puissance wattée P, , ces puissances contribuent au maintien du synchronisme. Il est évident que lorqu’on égalise les charges, le terme fonction de sin 0 diminue; les termes B E, (E, — E., cos 0) et B E., (E., — E, cos 0) s’aimulenL aussi pour un partage égal de.-charges et un réglage convenable des excitations. v
- Ceci posé, éludions la variation du coelii-
- cient C du terme prédominant C E, E2 sin 0 après transformation de la machine I.
- Disons tout d’abord que la quantité de cuivre n’a pas varié, puisque les dimensions des encoches d’induit sont restées les mêmes. L’intensité normale ayant augmenté dans le
- 4/4
- rapport ^7: = i,5, la section des spires a
- augmenté dans la même proportion. Si la machine .diphasée a an spires par pôle, la
- machine triphasée ne peut en avoir que—-r.
- La réaction par pôle, pour 1 ampère sera respectivement :
- Rrf = V
- 2 n
- pour la machine diphasée, et
- R i = -X^-
- i,5 X 3
- pour la machine triphasée. Elle a donc
- 2
- diminué dans le rapport
- Nous déduisons de cette élude que la résistance R„ a diminué ainsi que S. La formule (2) montre que C a augmenté.
- Rappelons, comme l’a démontré M. ’Bou-cherot, qu’un fort couple synchronisant n’est une condition de stabilité que pour des groupes à couple moteur constant, comme le cas qui nous occupe. Il 11’en serait pas de même si le moteur primaire était un moteur à couple périodique.
- L’examen de la deuxième question conduit à introduire le couple perturbateur dû à l’augmentation des pertes par hystérésis dans l’induit et à l’hystérésis des transformateurs, ainsi qu’à un affaiblissement de l’amortissement dû à la diminution de R„.
- M. Boucherol a démontré, dans une communication très intéressante qu’il fit à la Société Internationale des Electriciens en novembre 1904, que l’hystérésis des tôles d’induit introduit dans la marche en parallèle des alternateurs un certain couple perturbateur de signe contraire à l’amortissement, '
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- L’amortissement Ca étant défini par l’égalité :
- Q — Q,„
- Couple moteur — Ca ——-----
- où ûm est la vitesse moyenne en radiants par seconde; Q représente la vitesse instantanée des alternateurs couplés en régime oscillatoire :
- Q = Q,„ (i ± s sin a.t\,
- le signe + se rapportant à l’un des alternateurs, le signe — à l’autre.
- Le couple amortisseur est donc
- qz Ca z sin at
- a étant la pulsation naturelle d’un alternateur couplé, e la variation relative maxima de la vitesse angulaire, c’est-à-dire:
- Nous nous contenterons de donner seulement l’expression du couple perturbateur à laquelle arriva M. Boucherot. Elle est de la forme :
- B m
- sin %t,
- R„ étant la résistance intérieure des alternateurs, y) la perte par hystérésis dans l’induit rapportée à la puissance totale (0,02 à 0,06 suivant les cas).
- Le couple dû à l’hystérésis est plus grand que l'amortissement lorsqu’on a :
- EeiïLc
- fl
- Ra lùl
- 7> Ca.
- (3)
- L’amortissement Ca des alternateurs en question est assez notable, car leurs épanouissements polaires rapportés ne sont pas feuilletés. Le couple perturbateur étant faible, puisqu’il contient r, e (il est de l’ordre de grandeur de l’amortissement quand celui-ci est très faible), la machine fonctionnant en diphasé n’aurait pas dû préseriter le balancement progressif qui s’est manifesté lorsqu’on l’a transformée.
- Le transfert de la machine I des barres 12700 volts aux barres il 000 volts n’aurait-il pas augmenté le premier membre de l’inégalité (3)?
- Ce premier membre est le produit de deux facteurs :
- Le premier
- Eeff L
- ^t»
- a augnlenté. En
- effet,
- il est facile de voir que l’enroulement triphasé exige pour la tension normale un courant d’excitation supérieure (i4o ampères çui lieu de ii5 ampères à vide, et 280 ampères au lieu de 23o ampères en charge). Le courant d’excitation pour un courant de court-circuit correspondant à un même nombre d’ampères-tours induit (celui produit par les 315 ampères delà machine diphasée et celui produit par les 474 ampères de la machine triphasée dont la valeur est la même) n’a pas varié; ilestde 97 ampères d’après la caractéristique en court-circuit.
- Pour l’excitation en charge, le courant Icc
- est :
- pour la triphasée,
- 474 X 280
- --------- amp. — i 36b amperes ;
- 97
- pour la diphasée :
- 315 X a3o
- --------- amp. = 746 ampères,
- 97
- donc Icc se trouve augmenté dans le rapport
- i 366 746
- i,83.
- Comme Etffi a diminué dans le rapport
- : 0,86,
- I 2 700
- le produit Eeffi lcc a augmenté dans le rapport i,83 X 0,86 = 1,58.
- Le deuxième facteur ^yj--a augmenté
- pour trois raisons :
- i°ParcequeRttadiminuédans le rapport —
- quantàlalongueuretdansle rapport — quant
- 1,6
- à la section; soit en tout une diminution de ,—= o,44;
- 20 Parce que y; a augmenté à vide au moins approximativement dans la proportion
- ' I 40
- 1,6
- 115,
- 3° Parce qu’à la perte hystérétique r, sont venues s’ajouter les pertes par hystérésis r/
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- et •/}" des deux groupes de transformateurs T et T,.
- ÏI est donc permis d’admettre dans ce cas une augmentation sensible de ce premier membre, et par suite l’existence de l'inégalité (3).
- Il est intéressant de déterminer le glissement g correspondant à l’amortissement critique, g étant défini parla relation
- dans laquelle C„ le couple normal en charge.
- L’inégalité (3) donne, en négligeant R„ devant u>L, et en appelant K le rapport du courant de court-circuit au courant normal :
- Krjg > i.
- L’amortissement critique est tel que l’on a
- Kyjg = i.
- Pour la machine triphasée K =2,9 en prenant pour ï) une valeur assez forte puisque les pertes par hystérésis ont augmenté, soit 0,06. Si à ce chiffre nous ajoutons (en admettant le « vieillissement des tôles ») o,o4 pour les deux groupes de transformateurs dont la puissance est sensiblement équivalente à celle des unités génératrices, nous lirons g — 3,3.
- Si nous avons g ^ 3,3, le balancement progressif se trouve justifié.
- Remarquons, d’autre part, qu’avec les valeurs admises, K a passé de 2,3 à 2,9; r, de o,o45 à 0,1 ; g a augmenté dans le rapport de i,5. Le produit Kyjg présente ainsi une augmentation dans le rapport de
- 1,26 X 2,2 X i,5 = 4,i5.
- Il n’est donc pas étonnant que l’on arrive à l’inégalité
- K- -rtg > 1.
- La valeur de g correspondant à l’amortissement critique avant la transformation peut se déduire de la relation
- a,3 x 0,045 X = 1 i,5
- d’où :
- U amortissement critique a donc plus que quadruplé après la transformation.
- Il y « lieu d’espérer que le nouveau transfert de la machine II aux barres 12700 volts,
- c’est-à-dire l’annulation de y/et de yj" diphasés, donnera à la marche en parallèle une stabilité suffisante.
- Cette étude prouve qu’on . sera dans des conditions de stabilité moins bonnes que lorsque les deux machines étaient diphasées. En effet, l’amortissement critique sera alors défini comme il suit :
- 2,9 X OjoG X g— i
- d’où
- g= 5,8
- c’est-à-dire qu’il aura presque doublé.
- Dans le cas où la marche en parallèle serait de nouveau défectueuse, on se trouverait obligé de recourir à des solutions mixtes, telle que l’adjonction de résistances additionnelles et le renforcement de C„ par l’emploi d’amortisseurs Leblanc.
- *
- ¥ k
- Pour terminer, reproduisons l’explication physique donnée par M. Boucherot à cette influence de l’hystérésis.
- Lorsque deux alternateurs couplés présentent un décalage sans osciller, si les forces électromotrices sont égales le courant de circulation estwatté; s’ils oscillent, la différence périodique de leur force électromotrice donne lieu à un petit courant de circulation supplémentaire qui est déwatté, périodique, maximum au milieu de l’oscillation èl nul aux extrémités. Sans hystérésis, ce courant déwatté n’a aucun effet. Avec l’hystérésis, il se trouve retardé légèrement et devient partiellement watté (négativement), sa composante watt.ée est motrice, ét comme elle est inaxima au milieu de l’oscillation, c’est-à-dire quand la vitesse périodique est maximum, elle produit un amortissement négatif.
- Toute cause de retard du petit courant déwatté due aux oscillations des forces électromotrices produira le même effet. Par contre, toute cause d’avance produira un amortissement positif, et dans ce cas se trouve la résistance intérieure des alternateurs, qui a pour effet de provoquer une avance de la phase du courant, comme toute résistance introduite dans un circuit réactif.
- A. Gayand.
- Ingénieur, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité*
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- 20 Avril 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Sur les phénomènes qui se produisent lors du branchement des machines et des appareils électriques. — H.-W. Linke. — Arckiv.für Elektrtome I, 1913.
- M. W. Linke traite par l’analyse le problème des phénomènes de self-induction dans les circuits magnétiques simples.
- Le calcul montre que lors de la mise en circuit d’une self-induction sans fer, le courant qui traverse le circuit se compose de deux parties : l’une permanente et déphasée en arrière par rapporta la tension, l’autre s’amortissant avec le temps t. La durée de ce phénomène est déterminée par la valeur de l’ex-
- pression e T dans laquelle T — --, c’est-à-dire re-
- présente la constante de temps. On voit donc que la dlirée du phénomène dépend exclusivement des constantes du circuit, c’est-à-dire de la self-induction L et de la résistance ohmique r} mais non de la fréquence. La valeur maxima de l’à-coup d’intensité ne peut, même dans le cas le plus défavorable, atteindre le double de l’amplitude de la composante permanente; au contraire, elle est plus faible par rapport à cette dernière valeur de la quantité dont le courant continu supplémentaire diminue à chaque instant. Pour maintenir cet à-coup d’intensité à une valeur relativement faible, on augmente artificiellement l’amortissement en intercalant une résistance non-inductive.
- En ce qui concerne la mise en circuit d’une self-induction avec fer, le phénomène dépend de la saturation de ce fer. On peut trouver approximativement à l’aide de la courbe de saturation, la valeur maxima qui est susceptible d’atteindre l’à-coup d’intensité, dans le cas de la mise en circuit au moment le plus défavorable (tension nulle).
- L’auteur montre, à l’aide d’oscillogrammes, que lors de la mise en circuit d’un transformateur à circuit secondaire ouvert, il peut se produire des à-coups d’intensité considérables, atteignant jusqu’à 100 fois la valeur du courant permanent à vide, c’est-à-dire 8 à 12 fois celle du courant de pleine charge. Ces à-coups sont nuisibles aux réseaux, étant donné qu’ils peuvent provoquer l’amorçage des dispositifs de
- protection. M. Linke a étudié également à l’aide d’oscillogrammes l’inHuence de rhéostats de diverses dimensions, absorbant 5 à it> % de la tension du réseau. Ces rhéostats étaient intercalés entre le contact principal et un contact auxiliaire de mise en circuit de l’interrupteur. Le rhéostat restait ainsi en circuit environ i/5o de seconde, ce qui était suffisant pour réduire le courant de fermeture à 2 ou 3 fois la valeur du courant à vide.
- La mise hors circuit des transformateurs à haute tension provoque, à cause de la capacité de l’enroulement, des surtensions dangereuses pour les génératrices, étant donné que ces surtensions atteignent encore 3 à 4 fois la tension normale, même avec l’emploi de bons interrupteurs à huile.
- L’auteur traite ensuite la question de la mise en circuit des selfs-inductions à circuits magnétiques multiples. Si l’on met en circuit un transformateur dont le secondaire est chargé par l’intermédiaire d’un rhéostat correspondant à la charge normale, le champ alternatif permanent qui prend naissance à la fermeture du circuit produit aux bornes de l’appareil une tension, qui est peu influencée par le courant continu amorti ; en d’autres termes, c’est le courant permanent qui traverse le circuit secondaire, et celà pratiquement dès la fermeture du circuit. L’emploi d’un interrupteur avec contact auxiliaire, permettant de mettre momentanément un rhéostat dans le circuit, étouffe complètement les à-coups d’intensité.
- En ce qui concerne la mise en circuit d’un transformateur dont le secondaire est fermé en court circuit, l’auteur parvient, par l’analyse mathématique, au résultat suivant :
- Au moment de la mise en circuit, il se superpose au courant permanent de court-circuit, aussi bien au primaire qu’au secondaire : i° un courant continu
- _ r ^
- qui s’amortit selon la fonction e LM et dont la valeur initiale est égale à celle du courant permanent de court-circuit au moment de la fermeture; i° un courant continu, produisant un champ non perma-
- V
- nent et qui s’amortit selon la fonction e L+M ; ce courant s’ajoute dans le primaire au courant de court-circuit, tandis qu’il s’en retranche dans le
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 17.
- secondaire. En cas de faible saturation, on peut négliger le courant magnétisant et les à-coups d'intensité sont les mêmes au primaire et au secondaire.
- Les à-coups d’intensité observés à la mise en circuit des moteurs triphasés, atteignent, surtout dans le cas d'un faible entrefer et d’une grande longueur de fer, une valeur multiple de celle du courant de pleine charge ; par suite, ces à-coups sont nuisibles aussi bien aux dispositifs de protection qu’à l’enroulementdu moteur. Ils occasionnent des vibrations importantes de la carcasse du moteur et du bâti. Ici également l’emploi d’un interrupteur avec contact auxiliaire et résistance permet de réduire sensiblement le courant de fermeture.
- Arrivons aux phénomènes qui se produisent quand le rotor est fermé et tourne au synchronisme. Le courant statorique et le courant rotorique se composent de deux ondes sinusoïdales amorties, dont la première possède approximativement la fréquence du réseau et la seconde une fréquence très faible, de sorte que leur somme reproduit la fréquence du réseau. Ces ondes sont différemment amorties selon la grandeur de la résistance intercalée dans le circuit du stator. Si l’on intercale une résistance dans le circuit du rotor, le courant statorique se compose d'une onde longue et peu amortie et d’une autre qui est courte et fortement amortie; pour le courant rotorique, c’est l’inverse quia lieu. M. Linke montre, à l’aide de nombreux oscillogrammes, commcntlcs à-coups d’intensité peuvent être diminués par l'emploi d’interrupteurs à contacts auxiliaires et par le choix d'une résistance convenable ; il détermine aussi les dimensions à donner à la résistance de protection.
- Si l’on ferme le circuit d’un moteur à induit en court-circuit par l’intermédiaire d’un transformateur de démarrage, il faut, lorsque le rotor a atteint sa vitesse normale, déconnecter le stator du transformateur et le relier directement au réseau. Afin d’éviter un à-coup d’intensité lors de ce changement de connexion, on peut employer divers artifices, un interrupteur à contact auxiliaire, par exemple.
- Au moment de la mise hors-circuit d’un moteur d'induction avec rotor fermé, il se produit dans ce dernier des courants qui maintiennent le champ, mais s’amortissent selon une fonction exponentielle, puisqu’aucune énergie n'est plus fournie au moteur. Si l’on met le moteur hors-circuit avec le rotor ouvert, il se produit, au rotor et au stator, des tensions qui peuvent atteindre le triple ou le quadruple de la tension normale.
- M. Linke traite enfin la question du court-circuit
- brusque des génératrices. La valeur du courant de court-circuit est déterminée par la résistance ohmi-que et la self-induction de l’enroulement du stator, ainsi que par la réaction d’induit. Une fraction importante de l'énergie transformée en chaleur au moment du court-circuit est engendrée mécaniquement par la rotation des parties tournantes. L'auteur publie plusieurs oscillogrammes qui montrent les détails de ces phénomènes.
- Ladislas Medynski.
- Dispositif de redresseur mécanique. — A. Bràckett — Electrical Journal, décembre 1912.
- M. Brackbtt décrit un redresseur mécanique destiné à la charge des batteries d’allumage et d’éclairage des voitures automobiles sur les réseaux à courants alternatifs.
- Ce redresseur comprend un interrupteur oscillant, à commande électromagnétique, lequel inverse périodiquement, et d'une façon synchrone avec la fréquence du réseau, les connexions entre la batterie et lé réseau. Cette inversion ayant lieu au moment où la courbe du courant passe par zéro, la batterie peut être chargée sans production d’étincelles.
- Un petit transformateur T (fîg. 1) relié au réseau à courant alternatif A C par l’interrupteur S sert à réduire la tension de ce réseau à la valeur nécessaire pour la charge. Au milieu 4 de l’enroulement à basse tension sônt connectés deux électroaimants M de polarités différentes et montés en série. L’armature N est munie d’un enroulement d’excitation E connecté à la batterie et dont, par suite, la polarité est invariable ; il s'ensuit que les électrodes à courant alternatif M exerceront alternativement des mouvements d’attraction et de répulsion sur l’armature N; cette armature oscillera donc synchroniquement avec la fréquence du courant; l’am-
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- plitude de ces oscillations peut être modifiée par des ressorts. Le circuit de charge se trouve donc fermé d’une manière intermittente; dans ce bul, l’armature est munie à ses extrémités de pièces de contact en platine; la durée d’établissement de ces contacts peut cire modifiée par les vis K. Les bornes delà batterie B sont reliées, d’une part au milieu de l’armature, d'autre part au milieu 4 du secondaire du transformateur, de sorte qu’il passe toujours dans la batterie un courant redressé pulsatoire. Si la courbe du courant s’écarte de la sinusoïde, le réglage du point neutre peut s’effectuer à l’aide d’un rhéostat W, permettant de modifier le déphasage du courant d’excitation des éleclros. Pour le réglage de la tension et de l’intensité, on se sert d’une résistance de réglage spéciale R.
- Ce redresseur peut être branché sur un réseau d’éclairage à i io volts et à la fréquence 6o.
- J-L. M.
- La cuisine au gaz et la cuisine électrique. —-A. Steinhard. — Elektrotechnische Zeitschrift, i3 février 1913.
- L’auteur donne les résultats d’éxpériences entreprises par M. W. Vogel, dans le but d’établir une
- comparaison entre les prix de revient respectifs de la cuisine au gaz et de la cuisine électrique. Ces expériences sont particulièrement intéressantes, étant donné qu’elles ont été faites par un ingénieur n’ayant aucun intérêt direct, ni dans l’industrie du gaz ni dans l’industrie électrique.
- Les expériences relatives à la cuisine au gaz ont duré sept mois ; dans les quatre mois suivants, le gaz a été complètement remplacé par l’électricité. Il y a lieu de signaler que l’on ou l’autre mode de chauffage n’était employé que pour la cuisson proprement dite ; on se servait en effet concurremment d’un four à rôtir chauffé au charbon ; quant à l’eau chaude nécessaire aux divers usages domestiques, elle était empruntée aune canalisation d'eau chaude existante; on se servait également, soit du gaz, soit de l’électricité, pour le chauffage des fers à repasser ; l’éclairage était exclusivement électrique.
- Les ustensiles employés étaient, d’une part, un fourneau à gaz, d’autre part, des accessoires de cuisine électriques pourvus chacun d’un dispositif de chauffage direct. Des essais préliminaires ont permis d’établir que le rendement du fourneau à gaz n’était que de 35 à 40 %, tandis qu’il atteignait 82 à 85 %
- ! pour les ustensiles électriques à chauffage direct.
- Tableau I. — Consommations et dépenses respectives de la cuisine au gaz et de la cuisine électrique.
- , . -- 1 ..... ——. - GAZ ÉLECTRICITÉ
- Gaz*consommé en 7 mois./ 340 m3 soit par mois 48 m3 5 ou, en chiffres ronds, 5o m3, à 0 fr. i5 7 fr. 5o Dépenses annuelles : 600 m3 à 0 fr. 15. 90 francs Energie électrique consommée en 4 mois 398,9 KWH s )it par mois, en chiffres ronds, 100 KWH. à 0 fr. a5 20 francs Par an 1 200 KWH à 0 fr. a5 3o<> Charge maxima a KW Duree d’utilisation annuelle 600 heures
- Dépense par tète pour un Par mois: 10 m3 1 fr. 5o Par an: i'io tu3 18 francs e maison de 5 personnes. Par mois : 20 KWII 5 francs Par an : 24° KWH 60 francs
- Prix de revient des accessoires en nickel : 3 Prix d’achat 62 fr. 5o Amortissement annuel (10 G fr. 25 Location du compieur. . . ; . 4 fr. 5o casseroles ou marmites et une poêle ci frire. Prix d’achat 25o francs Amortissement annuel (10 % ) réparations (5 % ) 37 fr. 5o Location du compteur 4 fr. 5o
- Dépenses totales annuelles. 90 fr. -f- G fr. 2 3 -f- 4 fr. 5o environ. . 100 francs | 3oo fr. 37 fr. 5o -|- 22 fr. 5o.. , . . 36o -francs
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- Ces chiffres concordent avec ceux qui ont été donnés précédemment par les techniciens de l’industrie électrique.
- Le Tableau I reproduit les consommations mensuelles et annuelles correspondantes, de gaz ou d’énergie électrique, ainsi que les dépenses qu’ont entraînées ces consommations; il donne divers autres renseignements, tels que la consommation maxima et les frais de location des compteurs.
- On voit que, d’après ce tableau, la cuisine électrique coûterait 3,6 fois plus cher que la cuisine au gaz.
- M. Vogel conclut de ces chiffres que, si l’électricité est préférable pour l’éclairage, le gaz reprend l’avantage pour la cuisine et le charbon pour le chauffage.
- Or, M. Steiniiaiidt se propose de démontrer que ces conclusions, sans doute assez justifiées en ce qui concerne la ville de Kattowitz où ont eu lieu les expériences de M. Vogel, ne doivent pas être généralisées.
- En effet, tandis que le gaz coûte à Kattowitz o fr. i5 le mèlre cube (les gros consommateurs obtiennent même une réduction), l’énergie électrique y est fournie au prix de o fr. 2.5 le kilowatt-heure (tarif commun pour la cuisine et la puissance motrice). Avec de tels tarifs, il n’est pas étonnant que la cuisine électrique revienne effectivement plus cher que la cuisine au gaz. Mais si l’on fait abstraction des tarifs pour ne retenir du Tableau I que les chiffres des consommations absolues, on constate que, abstraction faite du rôtissage et de la préparation de l’eau chaude, la consommation de gaz est de 220 mètres cubes par personne et par an, et de 140 kilowatts-heures pourl’énergie électrique. Pour que les dépenses correspondantes fussent les mêmes, il faudrait donc, en désignant par e et g les tarifs respectifs de l’électricité et du gaz que l’on eût la relation :
- e X 240 = gX 120
- d’où :
- e __ 120 ___
- g ~ 240 “ ’J‘
- D’autre part, tandis que le chiffre de 120 mètres cubes par personne et par an pour le gaz coïncide avec les résultats de nombreuses expériences antérieures, la consommation d’électricité semble un peu élevée. M. Vogel indique en outre, pour prix de revient des appareils, les chiffres suivants : 62 fr. 5o avec le gaz, a5o francs avec l’électricité. Or, ce der-
- nier chiffre semble trop élevé et devrait être réduit à 162 fr. 5o au maximum.
- Les dépenses d’amortissement et de réparations correspondantes seraient alors réduites à 25 francs environ par an au lieu de fr. 5o. Rappelons à ce propos, que de nombreuses compagnies de distribution de gaz fournissent à leurs abonnés des ustensiles de cuisine, en partie gratuitement, en partie moyennant une minime redevance de location. Il y aurait évidemment un réel avantage pour les compagnies de distribution d’électricité à suivre, cet exemple.
- Enfin on remarque que les frais de location du compteur électrique sont relativement beaucoup plus élevés que ceux du compteur à gaz. Cette considération pourait peut-être inciter les compagnies de distribution d’électricité, soit à réduire les frais de location de leurs compteurs, soit à faire un plus large usage des tarifs à forfait.
- La conclusion de l’exposé de M. Vogel, à savoir que la cuisine électrique coûte 3,6 fois plus cher que Ta cuisine au gaz, ne peut donc s’appliquer qu’à Kattowitz et aux localités où les prix respectifs du gaz et de l’énergie électrique sont dans un rapport analogue.
- M. Steinhardt conclut, d’une manière plus générale que, dans les régions où la consommation de l’énergie pour les besoins de la puissance motrice est supérieure à la consommation d’éclairage (ainsi que c’est le cas, par exemple, dans les centres industriels et dans les régions agricoles), l’emploi'de la cuisine électrique ne semble évidemment pas appelé à se répandre, car ce développement ne permettrait pas aux compagnies de distribution une meilleure utilisation de leurs centrales que les moteurs; c’est pourquoi il ne pourrait être question, dans ce cas, de céder pendant la journée l’énergie électrique à des prix suffisamment bas pour en permettre économiquement l’application à la cuisine. Par contre, les compagnies de distribution qui ne se trouvent pas placées dans ces conditions (par exemple les centrales des grandes villes où la consommation de lumière est presque toujours supérieure à la consommation de puissance motrice) auraient, dès à présent, le plus grand intérêt à consentir à leurs abonnés des tarifs avantageux, ainsi qu’éventuellement certaines facilités pour la location et la réparation des appareils; il n’est pas douteux que la cuisine électrique pourrait alors soutenir la concurrence de la cuisine au gaz.
- M. K.
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- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Hl
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 14 avril 19 TL
- Téléphone physiologique intensif. — Jules Glover.— Comptes Rendus, t. CLVI, p. 1169-1171.
- Ce n'est pas par son intensité propre que le courant agit sur l’aimant récepteur dans le téléphone, mais bien par ses variations.
- 11 y a lieu, pour lâ sensibilisation précise de l’oreille interne et l’impression parfaite des centres auditifs, de chercher à multiplier ces conditions de variation autant que les vibrations aériennes de la voix le permettent.
- Mais multiplier les conditions de variation autant que les vibrations aériennes de la voix le permettent ne consistera pas à multiplier le nombre des microphones, ou encore à rendre un certain nombre de microphones plus ou moins sensibles aux diverses intensités vocales par tension différente des membranes vibrantes.
- Ceci ne donnerait qu’une multiplication des mêmes périodes d’oscillations sonores.
- Multiplier les conditions de variation exige ici qu’on utilise pour l’oreille les variations d’action de (a dynamique vocale, nasale, d’une part, buccale, de l’autre, car alors se trouvent parallèlement engendrées des variations du courant microphonique de deux ordres, grâce à la dissociation des deux principaux timbres vocaux effectués par le fonctionnement vocal du voile du palais (().
- Une condition physiologique essentielle s’impose donc dans la construction de l’appareil. Il faut que l’action dynamique vocale soit dissociée au moment même de l’émission vocale pour être doublement mise à profit au point de vue électromagnétique et d’une façon différente pour le nez et la bouche. Ainsi, l’appréciation de la valeur dynamique de chaque élément sonore du langage, suivant les divers accents, sera effectuée par les microphones transmetteurs et perçue par l’oreille au niveau des microphones récepteurs.
- Toute la voix sera utilisée dans l’élaboration des
- (') J. Glover.— Fonction vocale du voile du palais (Comptes Rendus, 27 mars 1911).
- phénomènes électromagnétiques, alors qu’à l’heure actuelle presque une moitié de la voix est inutilisée.
- Le fait peut expérimentalement être vérifié par l’enregistrement photographique de l’intensité des variations du courant microphonique à l’aide de l’oscillographe, et aussi par l’examen complémentaire des buées vocales et leur fixation sur des plaques de gélatine bichromatée. Les tracés, les empreintes sont différents pour le nez et la bouche, suivant la hauteur, pour une même formation verbale.
- Jusqu’ici, c’est surtout sur la construction plus ou moins minutieuse des microphones en vue de leur sensibilité électromagnétique, sur les régimes et les canalisations électriques, sur l’automatisme que les perfectionnements ont porté, mais non sur l’application méthodique de l’étude physiologique raisonnée, de la voix à la téléphonie.
- En se basanlsur les considérations physiologiques qui précèdent, on peut réaliser un appareil permettant d’obtenir une amplification sonore considérable, une netteté extrême de la voix particulièrement précieuse dans les transmissions àtrèslongues distances et transocéaniques. Cet appareil évitera Je fatigant travail mental, qui consiste à deviner souvent dans la conversation téléphonique les vibrations absentes.
- Description de l’appareil. — L’appareil, dans son ensemble, se résume à une simple colonne portative supportant le crochet commutateur avec son combiné, formé de deux microphones transmetteurs de sensibilité différente pour le nez et la bouche et du récepteur.
- L’ensemble est fixé aux deux extrémités d’un manche.
- Les microphones sont utilisés ici directement en primaire, sans pile d’appel, sans pile de conversation, sans bobine d’induction. Et ils fonctionnent parfaitement sous le régime de la bàtlerie centrale intégrale, sous un courant de a/| volts et plus encore, ainsi que sous tout autre régime électrique.
- Ils peuvent aussi fonctionner parfaitement du reste sous un voltage moindre. La résistance uniforme des microphones forme dans l’ensemble un total de i5o ohms. Elle varie avec le nombre de microphones. On peut supprimer la bobine d’induction, car les
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- variations d'intensité du courant dues aux vibrations de la voix sont suffisamment accentuées dans le circuit de ligne.
- Toutefois la transmission semble amplifiée un peu avec la bobine. Enfin l'appareil comporte une sonnerie polarisée et un condensateur, qui est celui de la sonnerie.
- L'hygiène peut être assurée dans les postes fixes public par un dérouleur automatique de papier fin, qui permet d’interposer chaque fois ce papier fin entre les microphones, le nez et la bouche pour chaque communication.
- ... j ; . ,
- En somme, ce perfectionnement physiologique du téléphone peut s’appliquer. soit au régime actuel, soit au régime de la batterie centraley système pour lequel l’énergie électrique utilisée à la fois en vue des transmissions vocales et des appels visuels et de supervision est pour le réseau tout entier produite par une batterie d’accumulateurs placée dans le bureau central et maintenue à un voltage donné.
- Il'n’est pas impossible que ce perfectionnement puisse être appliqué avec intérêt à la téléphonie sans fil.
- INSTITUTION OF ELECTRICAL ENGINEERS
- Séance du 14 janvier 1913
- Démarrage et réglage de la vitesse dans les moteurs d’induction. — F.-C. Aldous. —
- Résumé d'une communication faile à Manchester, d’après Electrical Review, 21 février 1913.
- L’auteur ne s'occupe que des moteurs polyphasés, lesquels présentent les mêmes particularités de démarrage et de réglage. 11 laisse de côté le moteur monophasé dont la mise en vitesse se fait à faible charge et quioffre. par suite, des conditions de régulation tout à fait favorables.
- Le type de moteur qui convient à tel ou tel service, dépend de la nature du travail demandé exigeant en régime normal :
- Soit une vitesse constante ;
- Soit une vitesse variable.
- Dans le premier cas, beaucoup d’ingénieurs préfèrent le moteur à bagues au moteur à cage d’ccu-reuil. Ce dernier possède pourtant de grands avantages et peut'être employé dans des conditions où il serait impossible de faire usage d’un moteur muni de bagues et de frotteurs. Son emploi est acceptable jusqu’à la puissance pour laquelle le courant de démarrage commence à influencer le voltage du réseau.
- D’une façon générale, on peut dire que lorsqu’un moteur à cage d’écureuil, branché sur un feeder d’une compagnie de distribution, démarre sous une forte charge, sa puissance ne doit pas dépasser 5 % de la puissance apparente de la plus petite génératrice, ou 10 % dans le cas où sa mise en vitesse se fait sous une charge très faible. Si le moteur appartient à une grosse distribution, on devra admettre un pourcentage inférieur. Au contraire, s’il s’agit d’une distribution particulière comme celle qui alimente un groupe de houillères avec leur propre matériel, il est évident que les chiffres ci-dessus peuvent être doublés puisqu’il est possible d’admettre une chute de tension beaucoup plus grande. Une filature composée de groupes conduits par des moteurs à cage d’écureuil peut être mise en marche en même temps que la machine génératrice ; les moteurs absorbent de ce fait une puissance à très basse fréquence et le démarrage a lieu dans d’excellentes conditions. Dans un cas semblable, les moteurs sont pourvus d’appareils de démarrage, de sorte que si l’on veut arrêter un groupe, la remise en service de ce dernier ne nécessite pas l’arrêt de toute la filature. La puissance de chaque moteur peut atteindre alors 20 % de la puissance apparente du groupe turbo-générateur.
- Dans le deuxième cas, c'est-à-dire pour un travail exigeant une vitesse variable, on préfère généralement le moteur à bagues. Mais, pour un fonctionnement à vitesses réduites et à fréquentes intermittences, les moteurs à cage d’écureuil, les petits surtout, sont employés avantageusement.
- De même, si l’on a besoin d’une bonne régulation à différentes vitesses, par exemple pour la conduite d’une machine-outil, ou s’il est nécessaire d’avoir le couple de pleine charge pour un fonctionnement à de faibles vitesses pendant des laps de temps prolonges, le moteur à cage d’écureuil répond généralement mieux aux exigences. On emploie dans ce cas des dispositifs qui permettent de faire varier le nombre de pôles. Ainsi, pour des moteurs pouvant donner une variation de vitesse dans le rapport de 2 à 1, on emploiera pour la plus grande vitesse une connexion des enroulements qui correspondra à un nombre de pôles deux fois plus petit. Si l’on veut avoir plus de deux vitesses, il conviendra d’utiliser deux enroulements qui seront connectés indifféremment pour 6, 8, 12 et 16 pôles.
- Il peut se faire que le moteur ait à conduire un appareil dont le couple résistant soit très faible, comme c’est le cas d’un ventilateur tournant à vitesse
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- réduite. Le moteur à rotor bobiné muni d'un controller rhéostatique donne toute satisfaction. La puissance absorbée est proportionnelle au carré de la vitesse, de sorte que pour des vitesses faibles, cotte puissance est minime. La simplicité de ce moteur et son bas prix le rendent préférable à certains systèmes compliqués qu'on a proposé comme étant d’un rendement supérieur.
- Les petits moteurs à cage d’écureuil peuvent démarrer quand on leur applique d’un seul coup le voltage normal. Le courant initial est alors d'environ 6 fois le courant de travail,'lequel est indépendant de la charge à vaincre au départ. L'influence de ce courant initial sur le voltage de la distribution est évidemment d'autant plus notable que cette charge à vaincre est plus forte. Le couple développé peut être égal à % fois environ le couple normal. Si l’on dépasse 5 à io chevaux, le courant de démarrage est considéré comme excessif ; il est alors nécessaire d’employer, suivant le cas, soit un auto-transformateur, soit un démarreur étoile-triangle ou un controller série-parallèle.
- Remarquons que le courant absorbé est proportionnel au voltage aux bornes, tandis que le couple est proportionnel au carré de ce voltage. Donc, un moteur auquel on applique brusquement sa tension nominale, et qui produit un couple égal à i fois le couple normal avec un courant six fois plus fort que le courant de charge, ne donnera, si on lui applique 5o % de sa tension de régime, qu’un couple seulement moitié du couple normal et absorbera un courant égal à 3 fois le courant de charge. Cette remarque explique l’effet des auto-transformateurs pour différents rapports de transformation ainsique celui des démarreurs actuels.
- Le moteur muni d’un démarreur étoile-triangle est lancé avec ses enroulements connectés en étoile ; puis, la vitesse étant acquise, on passe au moyen d’un interrupteur spécial à la connexion en triangle. Ce procédé permet d’appliquer au démarrage'moins de 6o % du voltage normal à chacune des phases. De même, le moteur diphasé muni d’un démarreur série-parallèle se lance avec ses enroulements montés en série. Ce n'est qu’après qu’on passe au montage cri parallèle. L'énergie totale absorbée à la mise en vitesse n'est pas réduite du fait de la diminution de la tension. Quand un moteur à cage d’écureuil doit vaincre au départ une charge complètement inerte, l’énergie totale qui lui est nécessaire cl Réchauffement pendant le démarrage sont indépendants du voltage appliqué. Dans le cas d'une charge
- consistant en frottements, ceux-ci sont réduits quand on augmente la tension au démarrage.
- On obtient un couple au départ suffisant en admettant un glissement normal de /J ou 5 % . Dans les gros moteurs, ces chiffres peuvent être quelque peu diminués. Les moteurs à grande vitesse, principalement ceux qui conduisent les pompes, ne demandent qu’un faible couple au démarrage ; un glissement normal de 2,5 à 3,5 % suffit généralement. Il s'ensuit une augmentation du rendement à pleine charge.
- S’il est nécessaire pour démarrer d’avoir un couple puissant (commande des grues et des vannes d'écluse), le moteur à cage d’écureuil devra avoir l’enroulement de son rotor beaucoup plus résistant, de façon à obtenir un glissement de 8 % en charge. Le rotor sera construit pour résister sans se détériorer à la chaleur dégagée.
- Le moteur dans ce cas est démarré généralement sous la tension normale. S’il commande une grue, on fait usage d’un auto-transformateur à coefficient variable.
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- Couple enKgni'.
- Courbes de la vitesse et du courant en fonction du couple.
- Sur la figure i, A montre la courbe du couple en fonction de la vitesse et celle du couple en fonction du courantdun moteur triphasé iochevaux/Joovolts, *po tours par minute dont le courant normal par phase est de 13,5 ampères et le couple normal de i 2,4 kilogrammes. Cette courbe montre que le couple au départ est exactement a fois le couple normal et atleint un maximum égal à 3,2 fois ce couple lorsque la vitesse est de G70 tours par minute. 11 passe par sa valeur normale à yjo tours par minute. Les courbes B et C sc rapportent à des moteurs ayant le même stator mais dont le rotor a une résistance respectivement égale h. 2 et 3 fois celle du premier (A). La courbe marquée « ampères par phase du stator n est identique pour A,B,C.
- La figure 2 donne les courbes de la vitesse et du
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- courant en fonction du temps pendant le démarrage : Celles marquées A et A* se rapportent au premier moteur A (fig. i) qu’on a démarré sous le voltage normal et sous une charge équivalente à celle d’un volant de 22,4 kilogrammes. Les courbes B,C, et G( (fig. 2), donnent respectivement la vitesse et le courant pour les moteurs B et C lorsque ceux-ci sont démarrés dans les mêmes conditions. Les courbes D et E se rapportent aux deux premiers moteurs A et B entraînant la même charge, mais la tension au départ a été abaissée par un auto-transformateur à 75 % de sa valeur normale.
- On peut déduire de ces courbes qu’un moteur dont le glissement est égal à 5 % donnera un fort couple au démarrage, sans absorber un courant excessif. Le couple sera plus fort et le courant notablement plus faible si la résistance du rotor permet d’obtenir un
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- Fig. 2. — Courbes de courant et de vitesse pendant la mise en marche
- glissement de 10 % ; mais le rendement en charge sera plus mauvais. Il y a donc beaucoup d’avantage à augmenter le glissement au delà de ce dernier chiffre. Ces courbes ne tiennent pas compte de
- l’augmentation de résistance due à la température.
- L’échauffement d’un moteur dépend du voltage aux bornes. Afin de donner une idée de la valeur qu’il peut atteindre, on a pris comme exemple un moteur à cage d’écureuil entraînant par courroie un puissant ventilateur de mine dont l’inertie offrait des conditions de démarrage extrêmement défavorables. Ce ventilateur débitait 2 700 mètres cubes d’air par minute ; son poids était de 1 016 kilogrammes et son rayon de giration de 0,90 ; il tournait à 4*5 tours par minute.
- Le moteur était, triphasé, d’une puissance de 100 chevaux, 5oo volts et 720 tours par minute. Au démarrage, on lui a appliqué 70 % du voltage. Son couple au départ sous 5oo volts, le rotor étant froid, était de 1,75 fois le couple normal; son glissement en charge atteignait 4 % •
- Le rotor chauffait si rapidement en prenant sa vitesse que, bien que le courant diminuât, la température augmentait du fait de l’augmentation de sa résistance. Après 3o secondes, alors que le moteur avait atteint à peu près sa vitesse de régime le rotor accusait une élévation de température de 95°C, correspondant à une augmentation du glissement de près de 40 % • Lorsqu’on a passé au voltage normal, le moteur tournait 4712 tours par minute. La vitesse a monté graduellement à 720 tours par minute à mesure que la température du rotor diminuait.
- L’élévation maximum de température du rotor était de 126°, ce qui correspondait à une température réelle de i5o°.
- A. Gavand, .
- Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d'Electricité.
- DIVERS
- Création d’une chute d’eau de 1 650 mètres.
- La Société d’Electrochimie de Paris se propose d’utiliser les forces hydrauliques du lac de Fully (Valais^, situé au-dessus de Martigny à plus de 2 200 mètres d’altitude.
- La construction de l’usine hydro-électrique vient d’être commencée sur les plans de M. Boucher, ingénieur civil à Lausanne, qui a déjà su mettre en valeur les deux plus hautes chutes utilisées actuellement : celle de Vouvry (Suisse) (de q5o mètres de hauteur), qui utilise les eaux du lac de Tanay et celle d’Orlu (940 mètres), dans les Pyrénées.
- L’installation comportera une conduite de 4*5 kilomètres de longueur, formée de tuyaux de 600 et 5oo millimètres de diamètre et de 6 à 45 millimètres d’épaisseur de paroi.
- Celte conduite sera fournie par les Aciéries Thyssen et Cio, de Mulheim-sur la-Ruhr ; la partie inférieure, qui devra résister à une pression s’élevant à 160 atmosphères sera formée de tuyaux en acier étiré sans soudure produits d’un bloc d’acier.
- L’installation mécanique comportera quatre unités de 3 000 chevaux à 5oo tours. Ce sont des turbines Pelton à aubes interchangeables en acier forgé, maintenues sur la couronne d’un disque, également en acier forgé, au moyen d’un dispositif breveté. Cette fixation devra présenter une sécurité absolue, aussi bien contre les chocs répétés d’un jet dont la vitesse atteint la valeur de 175 mètres par seconde, que contre les effets de la force centrifuge, tout en permettant un remplacement facile des aubes en cas d’usure.
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- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Gomment se conserve, comment se perd le droit de préférence des concessionnaires d’éclairage.
- Dans une précédente chronique (*), nous relations l’évolution de la jurisprudence relativement aux revendications élevées à l’encontre des communes par les compagnies concessionnaires de l’éclairage au gaz, par suite de la concurrence que ces compagnies venaient de subir du fait de la concession à un autre entrepreneur d’un nouveau procédé d’éclairage.
- L’examen du dernier état de cette jurisprudence nous amenait à constater l’existence au profit du concessionnaire primitif, d’un droit à obtenir, aux conditions proposées par le soumissionnaire, et par préférence à ce dernier, la concession du nouveau mode d’éclairage.
- La ville liée par un contrat avec un premier entrepreneur pour la fourniture du gaz, ne peut recouvrer sa liberté de traité pour l’éclairage électrique avec aucun autre que dans le cas où le premier entrepreneur refuse d’établir cet éclairage dans des conditions égales à celles proposées par le nouveau demandeur en concession.
- La commune doit donc, en lui faisant connaître ces conditions, adresser une mise en demeure au concessionnaire antérieur. Si ce dernier refuse d’y déférer, il perd alors tout droit à se plaindre d’une concurrence qu’il dépendait de lui d’empêcher.
- Encore faut-il que les conditions qui sont offertes par le demandeur en concession et que l’ancien concessionnaire devrait adopter s’il entendait déférer à la mise en demeure, soient sérieuses et permettent une exploitation à la fois normale et rémunératrice. S’il en était autrement, on ne saurait faire grief au concessionnaire ancien de son inertie et de son refus de s’incliner devant une sommation qui exige sa
- (*) L. Péjoine. — L’occupation concurrente de ia voie publique par les entreprises d’éclairage. — Lumière Electrique, aa mars 1913, p. 3^3.
- ruine. Il serait vraiment injuste de lui appliquer une sanction — la déchéance de son droit de préférence — qu’il n’aurait encourue par aucune faute.
- Par suite, dans le cas où, pour se délier de l’engagement pris vis-à-vis de lui, la ville viendrait à le sommer d’avoir à fournir le courant à des conditions et à des prix qui seraient manifestement incompatibles avec la marche régulière d’une semblable entreprise, l’entrepreneur ferait sagement de résister.
- Si, à la suite de cette mise en demeure infructueuse— qui, en la circonstance, ne constituerait qu’une manœuvre — le Conseil de préfecture venait, soit à admettre la requête d’une commune et à déclarer celle-ci dégagée de tout lien vis-à-vis du concessionnaire antérieur, soit à repousser la demande en dommages-intérêts formée par ce dernier, en réparation du préjudice que ne manquerait pas de lui causer l’octroi à un concurrent d’une concession nouvelle, nul doute que devant le Conseil d’Etat la réclamation de l’ancien concessionnaire serait favorablement accueillie. A tout le moins, la haut Tribunal administratif ne se refuserait pas, avant dire droit, à ordonner une expertise à l’effet de déterminer si le traité proposé par le demandeur en concession offrait des garanties permettant d’escompter une exploitation normale et rémunératrice.
- Mais les concessionnaires d’éclairage, quand les conditions contenues au traité proposé sont sérieuses, ne peuvent, s’ils le repoussent, échapper à la déchéance de leur droit de préférence. Celui-ci serait à jamais perdu quand bien même la ville ne traiterait pas avec le demandeur en concession dont émanaient les conditions repoussées.
- La jurisprudence du Conseil d’Etat est formelle, et deux désistements qui sont intervenus récemment dans des instances pendantes depuis de longues années montrent à quel point les applications en sont prévues.
- Des sociétés d’éclairage au gaz qui, à la suite de leur refus de déférer à des mises en demeure
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- sérieuses, avaient été, par arrêté du Conseil de préfecture compétent, déclarées déchues de tout droit, et avaient porté appel de cette décision devant le Conseil d’Etat, ont préféré ne pas attendre la confirmation de la sanction qu’elles avaient encourue et ont mis fin, d’elles-mêmes, aux instances qu’elles avaient engagées.
- Ces désistements, dont le Conseil d’Etat a donné acte dans deux arrêts,l’un du 22 novembre 1912 concernant la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage et la ville d’IIyères (Var),l’autre du 28 février 1918 concernantla Société du Gaz des Villes françaises et la ville d’Eu (Seine-Inférieure) montrent que désormais aucun doute ne saurait subsister quant au caractère essentiellement résolutoire du droit de préférence auquel se réduit, à l’égard des procédés nouveaux, le monopole des concessionnaires d’éclairage.
- *
- * *
- L’occupation des propriétés privées par les canalisations électriques.
- Quelle est la situation juridique des distributeurs d’énergie électrique vis-à-vis des particuliers qui leur ont concédé l’autorisation de faire passer les canalisations à travers leurs propriétés ?
- Telle est la question à laquelle la jurisprudence n’avait pas encore donné de réponse et qui vient d’être résolue par un jugement du tribunal de Marmande, en date du 6 mars 1913.
- Une société de distribution de force motrice « l’Energie Electrique du Sud-Ouest», projetant la construction d’une ligne, avait passé avec différents propriétajres un contrat aux termes duquel ces propriétaires accordaient à la société et à ses ayants droit Y autorisation de faire passer la ligne projetée sur leurs fonds et de placer à cet effet les supports nécessaires, moyennant le paiement d’une somme fixe par support.
- A la suite de ce contrat, la société fit procéder à un piquetage pour déterminer le nombre des poteaux en ciment armé qui devaient être implantés dans chaque propriété.
- L’un des propriétaires prétendit alors empêcher le placement de ces poteaux et refusa l’offre de la somme calculée en conformité du contrat qu’il avait signé. Prétendant, d'une part, que le con-
- T. XXII (2e Série). — N» 17.
- trat contenait en réalité vente à la société des terrains sur lesquels devait passer la ligne et allèguent, d’autre part, que le prix auquel cette vente avait été consentie était très inférieur à la valeur réelle des terrains cédés, il assigna la société en rescision du contrat intervenu. Il invoquait l’article «674 du Code civil qui sanctionne de cette rescision la lésion, au préjudice du vendeur, de plus des sept douzièmes de la valeur de la chose vendue.
- La Société répondait à ces prétentions qu'il ne s’agissait pas d’un contrat de vente, mais de la constitution d’une servitude de passage et que, par suite, l’article 1674 était inapplicable.
- Pour trancher la question, le tribunal n’avait le secours d’aucune loi spéciale à la matière.
- La loi du 28 juillet i885 prévoit bien, en effet, l’apposition sur les propriétés privées des fils ou appareils nécessaires à la transmission du courant électrique et précise bien quels sont, dans ce cas, les droits respectifs des parties. Mais ce texte vise uniquement les lignes télégraphiques et téléphoniques appartenant à l’Etat.
- Quant à la loi du i5 juin i9o6 sur les distributions d'énergie électrique qui ne sont pas destinées à la transmission des signaux et de la parole, elle est absolument muette sur les rapports de ces entreprises industrielles avec les particuliers dont les terrains sont traversés par les lignes conductrices de courant.
- Force était donc au tribunal de régler ces rapports d’après le droit commun.
- Il était invité à choisir entre deux notions : celle du contrat de vente qui lui était proposée par le propriétaire, celle de l’acte constitutif d’une servitude réelle présentée par la Société.
- C’est avec raison, nous semble-t-il, que le tribunal les a écartées toutes deux pour donner lui-même une troisième interprétation du contrat.
- D’une part il a jugé que, pour qu’ilyeûtvente, il eût fallu que des termes mêmes employés dans ce contrat se dégageât nettement l’intention des parties d'opérer un transfert de la propriété. Or, dans l’acte qui était soumis à son appréciation, rien n’exprimait cette intention, puisqu’il y était seulement question à’autorisations concédées pour les besoins de l’exploitation de la ligne électrique.
- D’autre part, il lui a semblé que, dans l’espèce,
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- la constitution d’une servitude réelle était inconciliable avec les principes qui règlent le droit des servitudes.
- La constitution d’une servitude implique en effet l’existence d’un fonds servant sur lequel pèse la charge et d’un fonds dominant au profit duquel cette charge est établie. Les servitudes étant des qualités des fonds auxquels elles sont rattachées, sont inhérentes à ces fonds. Elles sc transmettent avec les immeubles qui les doivent ou auxquels elles sont dues. Le propriétaire du fonds dominant ne peut pas plus rattacher la servitude à un autre fonds lui appartenant que le propriétaire du fonds servant ne peut déplacer l’assiette de cette servitude et la faire porter sur autre parcelle lui appartenant. D’où la nécessité d’indiquer avec précision, dans l’acte constitutif de la servitude, les immeubles sur lesquels et au profit desquels doit avoir lieu l’exercice du droit.
- Sans doute, dans l’espèce, on aperçoit bien un fonds servant, mais on ne voit pas qu’il y ait un fonds dominant. La Société « l’Energie Electrique » s’était en effet contentée de stipuler en son nom personnel et au profit de ses ayants droit, sans désigner aucun de ses immeubles, actuels ou futurs. Or, une société commerciale •— même possédant des immeubles — constitue une entité juridique qui ne peut,en aucune manière, être assimilée à « l’héritage », c’est-à-dire au domaine pour l’usage et l’utilité duquel les articles 637 et 686 du Code civil permettent la constitution des servitudes.
- Ecartant ainsi les deux notions qui lui étaient proposées, le tribunal allait-il ne voir dans la convention à lui soumise qu’un contrat générateur d’une obligation personnelle donnant seulement ouverture, en cas d’inexécution, aune allocation de dommages-intérêts et dont le proprié taire pourrait ne pas transmettre la charge à l’acquéreur de son domaine ?
- C’eût été ainsi priver de tout effet utile le contrat intervenu.
- Aussi le tribunal en a-t-il donné une autre interprétation et y a-t-il vu la constitution d’un droit d’usage.
- Droit réel, soumis à la transcription, opposable à tous les propriétaires successifs de la chose sur laquelle il s’exerce, Yusage semble bien en elfet s’adapter aux dispositions par lesquelles les parties en cause avaient déterminé leurs droits respectifs. La convention intervenue
- entre elles donne à la société la faculté d’user d’une propriété «prévue, en limitant toutefois cette faculté à Yulililé de l’exploitation de la ligne électrique. De cette utilité découlent naturellement et logiquement les droits accessoires énumérés dans la convention : droit d’implanter les supports nécessaires au soutien de la ligne, droit d’élaguer les arbres dont les branches pourraient entraver le passage du courant, droit de faire procéder aux travaux d’entretien.
- C’est donc là un véritable droit (Yusufruit restreint à l’utilité que la propriété peut présenter en vue d’un but déterminé : la transmission de la force motrice.
- Mais le contrat qui établit un usufruit est essentiellement aléatoire, l’usufruit pouvant cesser peu de temps après sa constitution ou durer de longues années. En l’espèce, l’autorisation d'implanter des pylônes et de faire passer des fils aériens est dans sa durée étroitement subordonnée au fonctionnement et à l’exploitation de la ligne électrique. Il n’est pas douteux, en effet, qu’en cas d’enlèvement des appareils le propriétaire rentrerait en possession des parcelles de terres recouvertes par les pylônes.
- Le contratétant ainsi essentiellementaléatoire, aucune comparaison ne pouvait être faite entre la valeur de la chose vendue (ici le droit d’usufruit) et le prix convenu. Par suite, l’action en rescision prévue par l’article 1674 du Code civil lorsque la valeur de la chose vendue excède de plus des sept douzièmes le prix convenu, ne pouvait être admise.
- Aussi le tribunal a-t-il repoussé la demande du propriétaire et a-t-il autorisé la société à placer sur l’immeuble des pylônes nécessaires à l’établissement de la ligne.
- Cette solution déduite- rigoureusement des principes ne peut être qu’approuvée et voici désormais fixé un point de droit qui n’est pas sans intérêt pour les distributeurs d’énergie.
- Quelque restreinte que puisse être l’autorisâ-tion qui leur est donnée par les propriétaires de terrains, en vue du passage delà ligne au-dessus de leurs propriétés, il est établi que cette autorisation constitue à leur profit un véritable droit réel dont la validité n’a rien à craindre ni du caprice des propriétaires ni du changement de mains des propriétés.
- LiioNAIU) Pé.ioine,
- Avocat à la Cour d'appel de Paria.
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- BREVETS
- Nouvel alternateur auto-excitateur à fréquence variable à volonté. — Société Anonyme pour l’exploitation des Procédés Westinghouse-Leblanc. — Brevet n°45o382. — Demandé le 9 novembre 1912, délivré le 17 janvier 1913, publié le 22 mars 1913.
- Un alternateur ordinaire, tournant à une vitesse déterminée, ne peut fournir des courants alternatifs que d’une fréquence également déterminée et dont la valeur maxima est égale au nombre de tours effectués par l’alternateur, en une secondp.
- Dans certains cas, il serait intéressant de pouvoir faire varier à volonté la fréquence des cqurants fournis par un alternateur tournant à vitesse çons-tante. Dans d’autres, notamment si on voulait actionner cette machine par une turbine à vapeur, il serait intéressant de pouvoir faire faire, par seconde, à l’alternateur un nombre de tours supérieur à la fréquence des courants qu’il devrait produire.
- On peut obtenir ces résultats avec une machine à collecteur excitée par des courants alternatifs. Mais si l’on devait demander les courants d’excitation ji un alternateur ordinaire, on ne ferait que déplaT cer la question, sans bénéfice réel. Il faut que la nouvelle machine soit auto-excitatrice et qu’elle s’amorce d’elle-même, en débitant des courants alternatifs de fréquence —, alors qu’elle est-animée d’une ai
- vitesse angulaire O qui est indépendante de la fré-
- a ... , .
- quence — et peut fui etre supérieure.
- îi TC
- C’est dans ce but qu’a été imaginée la machiqe suivante (fig. 1).
- Elle est supposée bipolaire, mais on pourrait la faire multipolaire, et on admet également qu'elle doive fournir des courants triphasés.
- Son rotor E est semblable à celui d’une rpachine à courant continu; il est muni d’un collecteur F, sur lequel s’appuient trois balais, 1,2 et 3, successivement décalés de 1200. Pour fixer les idées, supposons que l’enroulement du rotor soit du genre Siemens.
- Nous considérons comme résolus tous les problèmes relatifs, soit à la bonne tenue des balais lorsque les sections induites, mises en court-circuit par eux, sont le siège d’un flux magnétique alternatif, soit à
- la construction d’un rotor de machine à courant continu à très grande vitesse périphérique et très grande vitesse angulaire.
- Dans les tôles du stator A (fig. 1) sont pratiquées trois grandes encoches B1} B2 et B3 pour le logement de trois bobines de champ Cj, C2 et C3, successivement décalées de 1200, et un grand nombre de
- Fig. 2.
- petites encoches D,, D2 et Da, pour le logement de circuits compensateurs, non représentés sur la figure i,qui sont destinés à annuler la réaction d’induit du rotor.
- Pour déterminer ces circuits, traçons le schéma de la figure a, en supposant que nous fassions pénétrer
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- dans le rotor des courants triphasés par les. balais i, 2 et 3. Désignons paré une intensité constante et par t le temps; les intensités de ces courants ont respectivement pour expressions :
- b sin a.t, b sin ^<xt -f- y b sin ^a.t -J-
- Le courant d’intensité b sin eut se décompose dans le rotor en deux courants : l’un d’intensité
- qui va du balai i au balai 2, et l’autre d’intensité b ( 'i%\
- __c°s(* + Tj
- un nombre d’ampères égal et de signe contraire, à chaque instant, au nombre d’ampèises qui passent à la surface du rotor entre les deux mêmes plans.
- Il faut donc constituer les circuits compensateurs au moyen de trois bobines. En supposant le stator fendu suivant une de ses génératrices, et ouvert de manière à développer la surface limitant l’entrefer, les trois bobines pourront être disposées comme il est représenté en a, é, c, sur la figure 3.
- Fig. 3.
- qui va du balai i au balai 3.
- Mais ces courants parcourent dans un certain sens les branches des bobines du rotor parallèles à l’axe de la machine, situées à la surface des encoches, entre les balais i et 2, et i et 3, et dans le sens inverse les branches des mêmes bobines situées au fond des encoches diamétralement opposées aux précédentes.
- On a ainsi, à la surface du rotor, deux nappes de courants. La première passe dans les branches des bobines situées à la surface des encoches et l’intensité des courants de cette nappe varie, le long du rotor, comme il est indiqué sur la circonférence 1 du schéma. La seconde passe dans les branches des bobines situées au fond des encoches, et l’intensité des courants de cette nappe varie, le long du rotor, comme il est indiqué sur la circonférence II du schéma.Les signes dont sont affectées les expressions de ces intensités représentent les sens de la direction des courants, parallèlement à l’axe de la machine.
- On supposera que chacune des bobines du rotor n’a qu’une spire. Les valeurs des sommes algébriques des intensités des courants passant dans les encoches du rotor, sont portées le long de la circonférence III du schéma. Elles sont les mêmes le long d’arcs égaux à 6o°, mais varient brusquement lorsque l’on passe d’un arc à l’autre. D’autre part, les valeurs de ces sommes, le long des deux arcs diamétralement opposés, sont égales et de signes contraires.
- Le rôle des circuits compensateurs est de faire passer à la surface du stator, entre deux plans voisins quelconques passant par l’axe et limités à cet axe,
- Les branches parallèles à l’axe de ces bobines traverseront les encoches D,, D2, D3 du stator ou les entrées des encoches B,, B2, B3 (fig. i). Les branches de la bobine a occuperont les encoches situées le long des deux arcs diamétralement opposés a, a de la figure 4. Le point d’entrée m, de cette bobine sera relié à la prise de courant d du stator et son point de sortie ni le sera au balai i, comme il est représenté sur la figure 4-
- D’après le schéma de la figure 2, en supposant que chaque bobine du rotor n’ait qu’une spire, la valeur efficace de la somme algébrique des intensités dans chacune des encoches du rotor, est égale à celle de l’intensité du courant débité par chaque balai. Donc, pour qu’il y ait égalité entre les forces magnétisantes développées par les bobines compensatrices et par le rotor, il faudra donner à chacune de ces bobines un nombre de spires égal à la moitié du nombre des bobines du rotor, dont les points d’entrée seront compris entre deux baiais consécutifs. Il
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- conviendra d'étaler ces spires aussi régulièrement que possible, à la surface du stator. On devra faire attention au sens des enroulements en connectant les bobines compensatrices, de manière que les forces magnétisantes égales soient mises en opposition.
- Il sera naturel de séparer les bobines compensatrices par les grandes encoches B1( B2, B3. Dans ces conditions, si les connexions qui relient les points d’entrée des bobines du rotor aux touches du collecteur sont dirigées suivant des rayons, il conviendra de caler les balais i, 2 et 3 de la figure 1 suivant des plans passant par l’axe et par le milieu des encoches
- fil, B2, b;).
- La machine étant ainsi équipée, le coefficient de self-induction de chacun de ses circuits, compris entre les prises de courant 1, 2 et 3 de la figure sera sensiblement nul et son coefficient d’induction mutuelle avec l’une quelconque des bobines de champ Cj, C2, Ca sera nul.
- Cela rendra la machine particulièrement apte à fournir un grand travail apparent, en débitant des courants déwattés, ce qui sera nécessaire pour qu’elle puisse s’exciter elle-même. En. effet, avec les fréquences usuelles, le travail apparent qu’il faudra dépenser pour exciter les bobines G,, C2, C3 sera toujours très grand, par rapport au travail réel représenté par la chaleur dégagée en elles. 11 faudra donc que la machine puisse le fournir, en plus de celui qu’elle devra fournir au réseau qu’elle desservira, sans que son utilisation en soit sensiblement diminuée.
- Soit <J> un flux constant et «,,, cp2, <p3, les flux qui traversent les bobines de champ Ci, C2, C3. Grâce aux circuits compensateurs, ces flux ne dépendent que des courants d’excitation et non des courants débités par les prises de courant 1, 2 et 3.
- En supposant wattés les courants d’intensité b sin at (fig. 1), les flux , f2, fs doivent avoir des expressions de la forme :
- ipf — «1» cos
- at -j-
- 27;
- T
- I ( t I ^
- <f3 — «1> cos I at -f- —
- <p3 = <1> cos at.
- comme il est indiqué sur la figure 5 où les circuits compensateurs n’ont pas été représentés.
- Soit K un coefficient de proportionnalité constant. Le rotor ayant une vitesse angulaire Q, les forces électromotriccs el} e2, e3, développées entre les
- prises de courant 1 et 2, 2 et 3, 3 et 4, sont égales à c, = K£2<I> cos ^at -f- -j^, e2 = KQ<I» cos at,
- e3 = KQ<I> cos
- En désignant maintenant par h,, h2, h3, les poten-
- ll%*fccs(o(!**£.)
- f bsiti (ccl+ZÏL)
- Z-»
- Fig. 5.
- tiels électriques des prises de courant 1, 2, 3, on a les relations
- Ci — h2 — /ïj, c2 —- li3 — /i2, c3 — hi — h3
- d’où :
- , — KQ‘Ï> .
- h\ ~ ----------sin a t,
- v/3
- - kg«i>
- 1/3
- sin
- . 2 TC '
- , — . ’K = —7— sin /3
- Le potentiel magnétique est sensiblement nul le long de la couronne entourant les bobines de champ sur le stator, et le long de la couronne située sous les encoches du rotor. Le flux qui traverse chacune des bobines Ci, C2, C3 est alors proportionnel à sa force magnétisante.
- En désignant par Aune constante et par p la perméabilité des circuits magnétiques, le long desquels se ferment les flux cp,, <p2, cp3, les intensités q, i2, i3 des courants d’excitation des bobines G,, C2, C3 doivent avoir des expressions de la forme :
- «h / 2ic\ . <1> / 4tc\
- ii — a — cos [at — , u = a — cos [ at -\-----------L
- P \ 3 / P \ PI
- <I>
- 1 = a — cOs al.
- P
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- LA LUMIÈRE. ÉLECTRIQUE
- 121
- Si l’on appelle r et l la résistance et le coefficient de self-induction de chacune des bobines Cn C2, C3, les forces électromotrices E4, E2, E.,, nécessaires pour y faire, passer les courants d’excitation, sont de la forme :
- <l» T / aic\ , .
- E = a — / cos I at ) — al sm
- p L V 3 j
- <I>
- Elles ont une grandeur efficace a — et la première a une phase déterminée, qui est fonc-
- CL
- tion de la fréquence —. Les variations des deux 2 ic
- autres sont successivement décalées de i/3de période, par rapport à celles de la première.
- On pourra toujours déterminer l’enroulement des bobines Cj, Ca, C3, de manière que, le flux <I> et la perméabilité p ayant les valeurs voulues, la' grandeur efficace des forces électromolrices Ej, E2, E3 soit égale à celle des différences de potentiels (A, — A2)... disponibles entre les prises de courant de lamachine.
- Mais, pour que l’on pût se contenter de monter les bobines C,, C2, C3 en dérivation entre ces prises de courant, il faudrait aussi que les différences de potentiels — à2) eussent les phases voulues. On a
- E = a - cos (at -}- — a.1 sin ^at -j-
- <I>
- a -— [— (r -)- al \/'ï) cos at
- ap
- -(- (al — r \/J) sin o.(\.
- Si on réalisait la condition a =
- celte force
- électromolriec serait de même phase que la différence de potentiel — h3. Il suffirait alors de brancher la bobine Cb entre les prises de courant a et 3..; pour que la machine pût s’exciter elle-même.
- Mais cette condition, ou tout autre du meme genre, ne sera pas naturellement remplie. On ne pourrait 11 remplir, en augmentant l’une des deux quantités r ou l, sans abîmer la machine.
- Or, quand on dispose de forces électromolrices polyphasées, on peut produire autant d’autres forces électromolrices régulièrement déphasées que l’on veut, [au moyen d’un transformateur de phases, la première d’entre elles ayant une phase quelconque.
- Il convient donc d’adjoindre un Semblable transformateur à la machine précédente. On distinguera
- a
- deux cas : i° la fréquence — doit être constante ;
- a ic
- 2° cette fréquence doit pouvoir varier à volonté.
- Dans le premier cas, on prendra un transformateur à courants triphasés (fig. 6) ayant trois noyaux magnétiques distincts. Les. trois bobines primaires P,, P2, P3 seront branchées entre les trois prises de courants i, a et 3 de la machine. On donnera trois circuits secondaires Si, S2, S3 à ce transformateur.
- Désignons par Y un nombre de spires constant et par x un nombre à déterminer.
- Le circuit S4 aura V sin x spires autour du pre-x \ autour du second et
- V sin
- autour du troisième (voir fig. 6).
- On conviendra d’enrouler à droite les spires dont les nombres seront affectés du signe -j- et à gauche celles dont les nombres seront affectés du signe —.
- Si l’on désigne
- par
- E sin at, E sin
- et
- E sin ( a t
- !+t) l0!
- es forces
- électromotrices déve-
- loppées dans chaque spire entourant l’un ou l’autre des trois noyaux, les forces éleetromotrices développées dans les trois circuits secondaires Si, S2, S3
- seront respectivement égales à : -- VE sin (at— x),
- -VE siu 2
- al — x +
- WK
- "3
- -VE sin 2
- , , é*
- at — x -j- —
- On pourra donc donner à la première la phase que l’on voudra, en donnant la valeur correspondante au nombre x.
- 0l
- Si l’on veut faire varier à volonté la fréquence —-,
- ‘X 7C
- il faut pouvoir faire varier à volonté les phases des
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N# 17.
- forces électromotrices Eh E2, E3.Dans ce but, on peut se servir de l’un ou l’autre des transformateurs de phases représentés sur les figures 7 et 8.
- Dans l’appareil de la figure 7, un anneau Gramme H, dont les circuits magnétiques se ferment entièrement dans du fer, est muni d’un collecteur I. Il est maintenu fixe et trois des fils de jonction de ses bobines, situés à 120° les. uns des autres 1, a et 3 de la machine. Trois balais j\, /2, j\ successivement décalés de 120°, s’appuient sur le collecteur et servent de point de départ aux conducteurs aboutissant aux bobines de champ. On fait varier la phase des forces électromotrices développées entre ces balais, en les décalant simultanément.
- Fig. 7.
- On pourrait se proposer d’appuyer trois balais auxiliaires sur le collecteur de la machine dont on pourrait faire varier le calage à volonté. On obtiendrait ainsi des forces électromotrices dont la fréquence pourrait varier à volonté.
- Mais cette méthode n’est pas à recommander. Non seulement on devrait allonger le collecteur, mais les courants d’excitation ne traverseraient pas les circuits compensateurs. Sauf dans le cas où le travail apparent absorbé par l’excitation serait très petit, par rapport à celui fourni par la machine, on apporterait des troubles dans son fonctionnement.
- L’appareil de la figure 8 se compose de deux anneaux concentriques H et L recouverts, chacun, de trois bobines identiques, successivement décalées de 1200 et reliées en série. Les points de jonction des bobines de l’anneau extérieur sont reliés aux prises de courant de la machine. Les points de jonction i,, i2, i3 des bobines de l’anneau intérieur sont reliés aux bornes des bobines de champ. On fait varier la phase des forces électromotrices en décalant l’un des anneaux par rapport à l’autre.
- Bornons-nous à rappeler ces transformateurs de phases qui sont connus. On emploiera l’un quel-
- conque d’entre eux ou l’une quelconque de leurs variantes.
- Grâce à eux, on pourra obtenir les forces électromotrices ayant les phases voulues pour exciter les bobines de champ de la machine, quelle que soit la fréquence que l’on veuille donner aux courants produits par elle.
- Nous venons de voir qu’un régime était possible, pour lequel la machine, munie de son transformateur de phases et débitant des courants de trèfle
- quence —, fournirait elle-même les courants néces-
- 2 TZ
- saires à son excitation. Reste à démontrer que ce
- régime s’établit de lui-même, c’est-à-dire que la machine s’amorce dès qu’on la fait tourner à sa vitesse, et qu’ensuite il demeure stable.
- 'Cette démonstration sera publiée ultérieurement. C’est une généralisation de celle qui es't relative à l’amorçage des machines à courant continu. La stabilité du régime est due aussi dans le présent cas aux phénomènes de saturation magnétique du fer.
- La machine décrite ici, tournant à vitesse constante, et réglée pour une fréquence déterminée, produit naturellement des courants de fréquence et de tension très sensiblement constantes, quelles que soient leurs intensités, qu’ils soient wattés ou déwattés, et quel que soit le déséquilibrage des ponts du réseau branché sur ses prises de courant 1, 2 et 3.
- On ferait de même une machine à courants tétra-phasés (improprement appelés courants biphasés) ou une machine à courants polyphasés en employant autant de balais, de bobines compensatrices et de bobines de champ qu’il y aurait de phases différentes à produire et en demandant au transformateur de phases autant de courants polyphasés qu’il y aurait de bobines de champ à exciter. Une machine à courants tétraphasés conviendra bien à la production
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- des courants dits monophasés (bien qu’ils soient à deux phases décalées de i8o°). On branchera alors les deux conducteurs du réseau sur deux de ses balais diamétralement opposés. Les deux autres ne serviront qu’à alimenter le transformateur de phases.
- Sur la figure 7, l’anneau H ne comporte qu’un seul enroulement servant à la fois de primaire et de secondaire. Rien n’empêcherait de lui donner deux enroulementsdistincts, du même genre, enne faisant communiquer avec le collecteur que les bobines de l'enroulement secondaire. Celles de l’enroulement primaire seraient réunies entre elles de manière à ne former que trois bobines distinctes, semblables à celles de l’anneau H de la figure 8. On les monterait en dérivation entre les prises dé courant de la machine.
- Au lieu de monter en dérivation, entre ces prises de courant, les circuits primaires du transformateur de phases quel qu’il soit, on pourrait aussi les monter en série dans les circuits principaux du réseau aboutissant aux mêmes prises, à la condition que tous ses ponts fussent également chargés, ce qui arriverait, s’il ne desservait que des moteurs d’induction.
- Des machines semblables à celles qui viennent d’être décrites peuvent s’accoupler en parallèle. Lorsqu’elles le seront, les circuits primaires correspondants des transformateurs de phase le seront aussi. Ils devront être manœuvrés simultanément et de la même manière.
- En général, lorsqu’on fera varier la fréquence des courants, il faudra faire varier en même temps la tension aux bornes des récepteurs, si ce sont des moteurs. On pourra y arriver en se servant .de transformateurs à coefficient de transformation variable ou de tout autre méthode.
- Mais, le plus souvent, la question se présentera autrement comme le montre une application intéressante.
- Si l’on se propose d’appliquer la solution d’IIeil-înann (une machine génératrice alimentant des récepteurs placés sur une même locomotive pour l’actionner) à la propulsion d’un navire, une véritable station centrale serait installée à bord, avec des lurbo-alternateurs à très grande vitesse périphériques et angulaires, légers et peu encombrants, et à fréquence variable à volonté. Les courants produits
- alimenteraient, par exemple, quatre»moteurs d’induction, qui conduiraient autant d’hélices.
- On réglerait la vitesse de ces dernières en réglant la fréquence des courants, alors que les turbo-alter-nateurs tourneraient à vitesse constante. Ceux-ci seraient couplés en parallèle et l’on ferait varier le nombre de ceux qui seraient en service proportionnellement au travail à fournir, afin de les faire travailler toujours sensiblement en pleine charge. Quant aux moteurs d’induction, on les monterait tous quatre en série, lorsque leur vitesse devrait être minirna; on en formerait deux groupes comprenant chacun deux moteurs associés en série, que l’on mettrait en parallèle pour une vitesse double de la première; enfin on les associerait tous quatre en parallèle pour une vitesse quadruple de la première, comme s’il s’agissait de moteurs de tramways. Bien entendu, à chaque groupement devrait correspondre une fréquence déterminée des courants sensiblement proportionnelle à la vitesse des moteurs.
- RÉSUMÉ.
- Un alternateur auto-excitateur, à fréquence variable à volonté, dont le stator est semblable à celui d’une machine d’induction à courant polyphasés, mais est muni, en plus des bobines de champ, de circuits compensateurs destinés à annuler la réaction d’induit du rotor. Celui-ci est semblable au rotor d’une machine à courant continu et est muni d’un collecteur sur lequel s’appuient au moins trois balais régulièrement décalés les uns par rapport aux autres. Cet alternateur est accompagné d’un transformateur de phases, dont les circuits primaires sont montés, soit en dérivation entre les prises de courant de l’alternateur, soit en série dans les circuits qui aboutissent à ces prises. Ce transformateur déphasés développe, dans ses circuits secondaires, des forces électromctrices ayant les phases voulues pour exciter les bobines de champ de l’alternateur. On fait varier la fréquence des courants fournis par l’alternateur en faisant varier les phases des forces électro-mOtrices développées dans les circuits secondaires du transformateur déphasés. Dans des cas peu fréquents, on pourra se passer du transformateur de phases et monter directement les bobines de champ en dérivation entre les prises de courant de l’alternateur, ou en série dans les circuits aboutissant à ces prises.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N°17.
- CORRESPONDANCE
- Monsieur le Directeur,
- J’ai lu avec intérêt, dans le numéro du 29 mars écoulé de La Lumière Electrique, un article de M. E. de Longueval sur certains dispositifs de fraude d’énergie électrique (*).
- Ces dispositifs, exposés avec tant de clarté par l’auteur, intéresseront tous ceux qui s’occupent, comme moi, de l’exploitation de réseaux électriques
- façon à ce que ce soit, pour chacun d'eux^ la meme phase du secteur qui les traverse sans passer par une bobine.
- Ce montage serait donc le suivant (fig. 1) :
- Les fils E et H qui ne passent pas par une bobine du compteur sont raccordés tous les deux au même fil B du secteur.
- Ce montage rendrait impossible tout dispositif
- ^ Lignes du secteur
- eur
- Lampes
- et l’article en question rendra certainement de grands services.
- Au point de vue des mesures préventives à prendre, je me permets de signaler un moyen qui me semble propre à éviter la possibilité d’une fraude dans les conditions envisagées par M. de Longueval.
- Il serait, je crois, suffisant de prendre la précaution suivante lors de la pose des compteurs : brancher les compteurs force motrice et éclairage de
- semblable à ceux signalés à moins de modifier, en les croisant, les fils des lignes de raccordements ; ces lignes de raccordement étant généralement établies par le secteur et protégées, dans la plupart des cas, par des tubes genre Bérgmann, toute modification, postérieure à la pose, serait malaisée à faire et facile à découvrir.
- Dans l’espoir que ma suggestion pourra, peut-être, intéresser vos lecteurs, je vous prie, Monsieur le Directeur, d’agréer, etc. '
- ('! E.mc Longuüval.— Dispositifs ingénieux de fraude d’énergie électrique condamnés par les tribunaux. Lu-mière tilcctriqiie, 99 mars 191'ï, p. I90.
- Tbvc-de-Gier, 8 avril 191J.
- E. Callander.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 26 Avril 1913
- m
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES *
- L’Energie Electrique du Nord de la France, dont
- l’usine de Wasquehal, d'une puissance actuelle de 34 <>00 chevaux, qui sera portée cette année à 5a 000 chevaux, alimente d’éclairage électrique Tourcoing, la Madeleine, Deulemont, etc., et fournit la force motrice à la Compagnie des chemins de fer du Nord, aux tramways de Tourcoing, à l’Eleclrique Lille-Roubaix-Tourcoing, à la Société lloubaisienne d’Eclairage, etc., soit un réseau de 3oo kilomètres desservant une population de 355 000 habitants, a acquis une situation prépondérante dans la région du Nord et se classe parmi les plus importantes Sociétés de distribution d’énergie électrique en France (’).
- Le rapport du Conseil d’Administration, à l’assemblée générale du 2 avril, confirme la marche ascendante de la Société. La production en kilowatts-heures a été de 40 5o6 800 en 1912 contre 33 34o 400 en 1911, soit une augmentation de 21 % . Les recettes ont subi la même progression : elles ont atteint 2 84 1 741 francs, au lieu de 2 285 254 fr. 56 en 1911, en augmentation de 24 %. Les bénéfices s’étant élevés à la soinmede 991 5oy fr. 78, supérieurs de 280000 francs à ceux de 1911, il a été prélevé 495 5o6 fr. ;58 pour divers amortissements, et le solde : 5oo 001 fr. 20 (y compris le report de l’exercice précédent : 36 902 fr. 20) a reçu l’affectation sui-
- vante :
- Réserve légale,5 %................. 25 ooo 06
- Dividende, 5 %..................... 372 236 36
- Conseil d'administration, 15 %..... 20 920 o5
- Parts de fondateur, 25 %........... 29 679 24
- Superdividende, 1/2 %.......... 37 223 64
- Report à nouveau................... 5i 814 o5
- Four l’exercice en cours, les résultats ne sont pas moins brillants ; la production de janvier 19x3 a dépassé 4 millions de kilowatts-heures, alors qu’en janvier 19x2 elle avait atteint 3 454 800 kilowatts-heures.
- L’assemblée extraordinaire, qui s’est tenue à la suite de l'assemblée ordinaire, a voté le rachat des
- (’) La Lumière Electrique, N°sdes 23,3o novembre et 7 décembre 1912. — J. Reïval. Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France.
- parts de fondateurs au prix de 25o francs à partir du i5 juin prochain.
- Les bénéfices nets de la Compagnie Continentale Edison, pour l’exercice . 1912, se sont élevés à 3588757 francs au lieu de 38x1390 francs pour l’exercice précédent j de ce fait, le dividende sera réduit de 5 francs, soit 100 francs pour l’action et 70 francs pour la part de fondateur, La diminution porte sur divers postes : portefeuille, 331 283 francs contre 346 434 francs; bénéfice d’exploitation des usines et installations d’électricité, 3632682 francs contre 3 780 682 francs. Au débit, les frais généraux ont passé de 407596 francs 4487456 francs. Les disponibilités excédant de 3 65o 000 francs les exigibilités, la situation de trésorerie reste toutefois satisfaisante.
- La concession du secteur d’éclairage qu’elle exploite à Paris arrivant à expiration en 19x4, la Compagnie Edison a été amenée à s’intéresser à d’autres affaires. En plus de l’important réseau de distribution d’énergie qu’elle établit actuellement dans la Nièvre, elle a pris une grosse participation dans la Société Hydro-Electrique de Lyon qui a pour objet la construction d’un barrage sur le Fier, en vue du transport à Lyon d’une certaine quantité d’énergie.
- Pour l’année 1912, les bénéfices de la Compagnie d’Electricité de Limoges ont été de 482700 francs, en augmentation de 38 000 francs sur ceux de 1911. Le dividende a été fixé à 6 % comme pour l’exercice précédent.
- Les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi ont réalisé, en 1912, un bénéfice 2 061 828 fr. sur lequel il a été prélevé : 998 760 francs pour amortissements et 231 697 francs pour le fisc et les charges d’emprunt. Le solde, y compris le report de l’exercice écoulé, s’élevant à 958 45o francs, a été réparti
- ainsi qu’il suit :
- Réserve légale ........................ 41 545
- Dividende (18 fr. 5o par aclion-capilal).. 866 976
- Amortissement du capital............... 19 493
- Tantièmes............................. , 28 g30
- Report à nouveau.................. 1 5oi
- g58 45o
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La Société anonyme Ottomane des Chemins de fer Métropolitains de Constantinople et sa banlieue vient d’être fondée à Constantinople, sous le régime ottoman, pour la construction et l'exploitation du chemin de fer souterrain de Constantinople. Le capital est de 35 millions de francs, divisé en 70 000 actions de 5oo francs, sur lequel il a été fait un premier versement de io % .
- Parmi les membres du Conseil d’administration, noujg remarquons : MM. Dr Alexander Erich, de la Banque^allemande d’Orienf; Roger Bénard, de Paris ; Charles cht-Cerjat, de la Banque Ottomane de Paris; Dannie Heinemann, de la Société financière de transports et d'entreprises industrielles de Bruxelles; Huguenin, de la Compagnie du Chemin de fer d’Anatolie ; Jules Klein», de la Ungarische Allge-meine Kredit Bank de Budapest; baron Kornfeld, du même établissement; Kritzler, <|e la Banque de Bruxelles; Georges Pavie, de la Société Centrale pour l’Industrie électrique de Paris ; Br Steiner, de la Société de Lumière électrique et de Force motrice de Berlin, etc.
- De Bruxelles, l’on annonce-la constitution de la Société Internationale de Télégraphie sans fil, au capital de 2 a5o 000 francs. Les 4 5oo actipns de 5oo francs ont été souscrites par la Marconi’s Wire-
- T.xlh (2e Série).— N° 17.
- less Telegraph Company, la Gesellschaft fur Draht-lose Télégraphié et la Banque d’Outremer. Comme son titre l’indique, elle a pour but toutes opérations se rattachant à la télégraphie, à la téléphonie et à la signalisation sans fil.
- La lutte ardente que le Secteur de la Rive-Gauche mène depuis plusieurs mois contre l’Ouest-Lumière pour l’obtention de la fourniture de l’énergie électrique dans la banlieue parisienne, vient de prendre lin, comme nous l’avions prévu, par un accord commun entre les deux concurrents. En dehors d’une dizaine de communes dans lesquelles les deux Sociétés resteront en compétition, le Secteur de la Rive-Gauche s’engage à ne formuler, à l’avenir, aucune demande de concession dans les communes desservies actuellement par l’Ouest-Lumière, à la condition que cette dernière, de son côté, lui achète une partie déterminée du courant produit par l’usine d’Issy-les-Moulineaux. La production totale de l’usine, 3o 000 kilowatts environ, serait ainsi totalement absorbée à partir du ier janvier 1914, en y comprenant la fourniture de l’énergie aux quelques communes dont le Secteur de la Rive-Gauche a obtenu la concession.
- J. N.
- renseignements commerciaux
- TRACTION
- Haute-Loire. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier le projet de créa/lion d’un réseau de tramways dans l’arrondissement d’Yssin-geaux. 1
- Hautes-Pyrénées — Jusqu'au i3 mai une enquête est ouverte à la mairie de Mauléon-Barçusse surl’avant-projet de tramway à traction électrique de Loures à Mau-léon-Barousse.
- Loire. — Le Conseil municipal de Saint-Chamond a adopté un projet présenté par la Société des tramways électriques de Saint-Chamond pour le prolongement de la ligne actuelle du Creux jusqu’au Bacliat et à Laya, dans la direction du barrage de la Rive.
- Lojre-Inférieure. — Le Conseil général a chargé les trois Sociétés suivantes : les Tramways de Nantes, la Compagnie du Morbihan, la Compagnie des chemins de fer de Nantes à Legé, d’établir un devis-programme pour l’établissement d’une ligne de chemin de fer Nantes-Paimbœuf. La dépense serait d’environ 3 millions de francs.
- Avis favorable est donné, à un projet de g3 600 francs, pour l’amélioration du matériel' roulant du tramway de la Roche-Bernard.
- Maine-et-Loire. — La Compagnie des chemins de fer d’Orléans va faire exécuter un important projet de transformation de la gare Saint-Laud à Angers. La dépense est évaluée à 3 millions environ.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 427
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Drôme. —T La Compagnie Force et Lumière de Lyon a présenté à la municipalité de Tain un projet d’éclairage électrique.
- Finistère. — Le Conseil municipal de Quimperlé a voté le principe du remplacement de l’éclairage au gaz par l'électricité.
- Manche. — Le Conseil municipal de Blainville a approuvé un projet d’éclairage électrique commun à Blainville, Agon et Gouville ; l’usine électrique serait construite à Coutainville.
- Meurthe-et-Moselle. — Le Conseil municipal de Nancy a voté l’affectation d’une somme de a3o ooo francs pour l’éclairage électrique du nouveau théâtre.
- Nord. — Le Conseil général a voté un crédit de io5oo francs pour l’installation de l’éclairage électrique à la préfecture.
- Rhône. — Le Républicain de l'Ain, du i3 avril, annonce que les demandeurs en concession de l’exploitation des forces du Haut Rhône, les auteurs du projet Blondel-Harlé-Malh et les auteurs du projet Bellegarde-Malperluis, se sont mis complètement d'accord.
- Le projet à exécuter sera fait par les uns et les autres définitivement associés ; les uns et les autres s’en sont remis au ministre des Travaux publics du soin de fixer le projet à exécuter.
- TÉLÉPHONIE
- Avignon. — La Chambre de commerce a voté en principe une avance à l’Etat de a53 5ao francs pour l’établissement de nouveaux circuits téléphoniques Avignon-Marseille, Avignon-Nîmes, Avignon-Valence.
- Finistère. — Le Conseil général a volé une somme de 34 896 francs pour la création des circuits téléphoniques : Plouescat-Saint-Pol-de-Léon par Cléder ; Quimper-Audierne ; Commana-Quimperlé.
- Haute-Marne. —‘ Le Conseil général, a voté les crédits suivants : 6 o45 francs pour l’établissement d’un circuit téléphonique Sainl-Dizier-Eurville-Chevillon ; ia ooo francs pour construction du premier groupe du troisième réseau téléphonique intéressant 24 communes ; 202 710 francs pour création de nouveaux circuits télé-
- phoniques : Bourbonne-Isches ; Saint-Dizier-Paris ; Che-villon-Montiers-sur-Saulx ; Chaumont-Bar-sur-Aube.
- Loiret. — La Commission départementale est chargée par le Conseil général de réaliser un emprunt de 65 349 francs pour les circuits téléphoniques suivants :
- Montargis-Orléans, 2e : 4t> 400 francs ;
- Amilly-Montargis , cabine et réseau à Amilly, 2 665 francs ;
- Bouilly-Ascoux, cabine et réseau à Bouilly, 2 930 francs;
- Briarres-sur-Essonne-Puiseaux, cabine et réseau à Briarres, 3 620 francs ;
- Oison-Aschères, cabine et réseau à Oison, 3 122 francs ;
- Trinay-Artenay, cabine et réseau à Trinay, 3 6x9 francs;
- Jouy-en-Pithiverais-Gueudreville, cabine et réseau à Gueudreville, 2 600 francs ;
- Installation d’une cabine supplémentaire à Spuis, 4o3 francs.
- DIVERS
- Arrêté préfectoral du 29 mars 1913 modifiant l’article 82 de l’arrêté réglementaire du 8 juin 1909 sur les installations intérieures d’électricité à Paris.
- Vu la convention arrêtée par le Conseil municipal le 21 mars 1907 en vue de la concession de la distribution de l’énergie électrique dans Paris, ensemble le décret du 8 septembre 1907 approuvant ladite convention ;
- Vu notamment les articles 57 bis, 71, 73 et 75 de cette convention;
- Vu l’arrêté en date du 8 juin 1909, réglementant les installations intérieures d’électricité stipulant en son article 82 que la perle de tension au débit maximum dans les compteurs de quantité ne devra pas dépasser 0,5 volt par 110 volts ;
- Vu le rapport du Service technique de l’Eclairage duquel il résulte qu’il y a lieu-de porter à 1,5 volt la perte maximum de tension des compteurs de quantité;
- Vu les avis émis par la Sous-commission permanente des contrôles de l'électricité le 11 juillet 1911 et parla Commission supérieure de contrôle de l’électricité le 14 novembre 1912;
- Sur la proposition du directeur administratif des travaux de Paris.
- Arrête :
- Article premier. — Le second paragraphe de l’article 82 de l’arrêté du 8 juin 1909 réglementant les installations intérieures d’électricité est modifié comme suit ; « Dans les compteurs de celte catégorie, la perte de tension au débit maximum ne devra pas dépasser i,5 volt par 110 volts ». —
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- 128 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N» 17.
- SOCIÉTÉS ¥ *
- -. CONVOCATIONS Jusqu’au 5 mai, à l’Administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, fourniture de fils et câbles électriques.
- ; Société Lacarrière. — Le 29 avril, 19, rue Blanche, à Paris. Les industriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture pourront, pour obtenir tous renseignements et documents utiles, s’adresser â
- Société du Halage Electrique. — Le 3 mai, Porte d’Ocre, à Douai. M. l’ingénieur en chef des approvisionnements généraux, 42, rue de Châteaudun, à Paris, tous les jours ouvrables,
- Compagnie de Distribution d’Energie Electrique des Moulineaux. — Le 5 mai, 7, rue de Berlin, à Paris. de 9 heures à midi et de 2 heures à 6 heures. Les offres devront parvenir à M. le président des adjudications des chemins de fer de l'Etat, 42, rue de Châ-
- La Lampe Osram. — Le 5 mai, 20, cité Trévise, à Paris. leaudun, à Paris, le 5 mai 1913, au plus tard, avant 9 heures du matin. ..
- Société de l’Accumulateur Tudor. — Le 6 mai, 2&, rue de la Bienfaisance, à Paris. * •¥ JF
- L’Energie Electrique. — Le 6 mai, 94, rue Saint-Lazare, à Paris. Le 8 mai, à l’Administration des chemins de fer de
- Société Gramme. — Le 8 mai, 26, rue d’Hautpoul, à Paris. l’Etat, à Paris, construction d’un laboratoire électro-technique à Virollay. Montant : 160 000 francs. Cautionnement :5 335 fraucs.
- Compagnie Française Maritime et Coloniale de Télégraphie sans fil. — Le 9 mai, 35, boulevard des Capucines, à Paris. Demandes d’admission au chef du service de la voie et des bâtiments, 49, rue de Londres, au plus tard le i01' mai.
- Compagnie des Tramways de l'Est Parisien. — Le 16 mai, 6, rue Chauchat, à Paris. Renseignements aux bureaux du chef de service de la voie et des bâtiments, et de l’ingénieur principal, de Paris-Montparnasse, 36, avenue du Maine.
- Compagnie des Tramways de l’Indre. — Le i5 mai, 19, rue Blanche, à Paris. * *
- Est-Lumière. — Le 16 mai, y, rue de Madrid, à Paris. Jusqu'au i3 mai, à l’administration des chemins de fer de l'Etat, à Paris, fourniture du matériel électrique des-
- Société des Hauts Fournaux de Denain et d’Anzin. — Le 28 mai, 12, rue d’Athcnes, à Paris. liné à un poste de sectionnement à H. T.' à établir à la sous-slalion de Meudon-Val-Fleury. Les industriels désireux de concourir à cette fourni-
- ADJUDICATIONS ture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (20 division), 43, rue de Rome, le mardi et le vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au i3 mai 1913.
- FRANCE * ¥ ¥
- Jusqu’au 3 mai, à l’Administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, fourniture de i5 cabestans électriques à courant continu, destinés au groupe du parc à combustibles de Levallôis et à la gare de Ralignolles-Mar-chandises. Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard dans les bureaux du service électrique, 43, rue de Rome, il Paris, les mardis et vendredis, de i5 à 17'heures, jusqu’au 3 mai 1913. Le 17 mai, au Ministère du Commerce, de l’Indüs-trie, des Postes et des Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 200000 éléments de pile à liquide immobilisé (4 lots), • On pourra prendre connaissance du cahier des charges, io3, rue de.Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 3° bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 16 heures, ainsi que dans le bureau télégraphique central des chefs-lieux de département.
- — '
- La reproduction des articles de la,Lumière Electrique est interdite
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nooet
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- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 3 MAI 1913.
- Tome XXII (3* série). — N* 18
- La
- Lumière
- Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL................................. 129
- Chronique Industrielle •l.-B. Picot. — L’Exposition internationale
- de Gand................................... 13 1
- Extension de l’Usine de Wasquehal. — La houille blanche aux colonies. — L’électrification des; chemins de'fer aiix Etats-Unis. . i3a Electrification du North-Eastern Railway. —
- Les importations et exportations du matériel électrique dans le Royaurne-Uni......... i33
- Stations centrales
- André Gérard. — Sur les causes des incendies de centrales électriques et leurs remèdes...................................... 13/|
- Traction
- 1. Reyval. — L’électrification des lignes de
- la banlieue de Paris .desservie par les chemins de fer de l’Etat (d’après une.: conférence de M. N. Mâzen)....................... 1^7
- Législation et Contentieux
- P. Boucault. —L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode. d’éclairage préférable au gaz (arrêt du 7 mars 1913):...... 148
- Bibliographie
- C.-K. Burgess et H. Le Chatelier. — The Mèa’sureinent of high températures ; analysé par M. J. Rosset.......................... 153
- Etudes et Nouvelles Economiques........... i55
- Renseignements Commerciaux................ 157
- Adjudications............ .............. l6(>
- EDITORIAL
- A l’heure actuelle où les stations centrales deviennent de plus en plus puissantes, et où une même usine produit l’énergie électrique nécessaire à un nombre toujours croissant d’industries diverses, les interruptions totales ou même partielles de la fourniture de cette énergie ont des conséquences si désastreuses qu’il faut mettre tout en œuvre dans le but de les éviter.
- Or, parmi les causes d’une interruption accidentelle1 du courant débité par une centrale, celle qui est le plus à craindre est évidemment l’incendie de l’usine génératrice. 1
- AI. André Gérard, ingénieur à la Société d’Electricité du Pays de Liège, et (ils ded’é-ininent professeur Eric Gérard, membre de notre comité de Direction, expose ici (p. 134)
- les causes- des incendies de centrales électriques, ainsi que les moyens propres à prévenir ces incendies dans la plus large mesure possible., .........
- Parmi les précautions à prendre dans l’agencement des nouvelles centrales, l’auteur signale l’intérêt qu’il y aurait de séparer complètement le tableau de distribution du hall des machines et de l’établir dans un bâtiment spécial et indépendant.
- Sans doute, un agencement de ce genre serait excellent s’il n’y avait pas à tenir compte aussi de certaines considérations qui ne permettent pas de séparer complètement le tableau des machines ; nous croyons que la disposition adoptée parla Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité. pour ses nouvelles usines de Saint-Ouen et d’Issy-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — Ns 18.
- les-Moulineaux, disposition qui n’est pas aussi radicale, offre cependant toutes les garanties nécessaires contre les risques d’incendies.
- Dans chacune de ces usines, les tableaux haute tension sont installés dans un bâtiment à plusieurs étages contigu i\n hall des machines et communiquant avec lui ; un balcon en encorbellement, constituant le poste central de manœuvre d’où peuvent être commandés tous les appareils de distribution, domine la salle des machines. Les pupitres des alternateurs sont juxtaposés à l’avant, de façon à former un arc de cercle ; ceux qui correspondent aux feeders, à la sous-station de l’usine et au circuit d’essai dès alternateurs, sont disposés de même, de façon à former un arc de cercle à l’arrière du poste. Ces usines sont presque entièrement construites en béton armé ; l’usage du bois y a été formellement proscrit.
- En ce qui concerne .l’inflammation accidentelle de l’huile contenue dans les interrupteurs haute tension, nous rappellerons les expériences faites à l’usine de la Société d’Electricité de Paris, à Saint-Denis, le ai février dernier ('). Quant au refroidissement des transformateurs isolés à l’huile, l’expérience de transformateurs en service à 88 ooo volts à Rio de Janeiro prouve qu’on peut maintenir efficacement l’huile à une température voisine de 4o” en plongeant simplement dans l’huile un serpentin parcouru par un courant d’eau froide.
- Vélectrification clés lignes de la banlieue de Paris desservies par les chemins de fer de l'Etal a fait, comme nous l’avons dit (2), l’objet d’une remarquable conférence de M. N. Ma/,ex au Conservatoire des Arts et Métiers, le 9 mars dernier.
- M. J. Reyval donne un résumé détaillé de cette conférence (p. 187 à 148), où il met en évidence tout ce qui concerne plus particulièrement les questions électriques, etnotam-meut les raisons qui ont décidé la Compagnie des Chemins de fer de l’Etat à adopter
- (’) Lumière Electrique, mars, p. 277.
- (2) Lumière Electrique, i5 mars igi3, p. 3üu. *
- le système de traction à courant continu 65o volts.
- L’emploi des automotrices aura le grand avantage de permettre la formation de trains comprenant un nombre de voitures différent suivant les heures de la journée, et, par conséquent, d’augmenter le nombre des places disponibles aux heures d’affluence tout en diminuant les dépenses d’exploitation. Les voitures automotrices peuvent évidemment réaliser un service intensif et rapide; c’est surtout en Amérique, comme l’a signalé au Congrès international de Berne ( 191 o) M. Peter Clark, que ce mode de traction s’est développé, pour augmenter la fréquence des trains sur les grandes lignes.
- L’Exposition internationale de Gand vient de s’ouvrir. La Lumière Electrique était représentée à l’inauguration officielle par notre collaborateur, M. J.-B. Picot, dont on trouvera un premier compte rendu sur cette exposition dans la Chronique Industrielle (p. 131 ).
- Le Conseil d’Etat a rendu le 9 mars un arrêt des plus intéressants pour les Electriciens, puisqu’il consacre Vélectricité comme un mode d'éclairage préférable au gaz. M. P. Bougault commente cet arrêt avec sa grande compétence et son habituelle clarté
- (p. 148).
- Signalons l’ouvrage très important de MM. Buhgess et H. Le Cm atelikk sur la mesure des hautes températures (p. 108) ; l’analyse en est faite par M. J. Rosset, ingénieur civil des Mines, qui a été heureux de retrouver dans ce livre l’alliance intime de l’expérience et delà théorie qui caractérise l’œuvre de son ancien Maître, M. Le Châtelier.
- Il nous reste à dire, en terminant, la perte que l’électrotechnique vient d’éprouver par la mort survenue le G avril du professeur Sla h y, bien connu par ses recherches sur la télégraphie sans fil. Slaby, qui était né en 18.49, demeura pendant trente-six ans à la Charlottenburger technischen Hochschule. C’était un physicien aussi érudit qu’un habile expérimentateur.
- R. de Baille hache.
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- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’Exposition Internationale de Gand.
- Samedi dernier, 26 avril, a eu lieu l’inauguration officielle de l’Exposition de Gand, en présence du Roi, de la Reine des Belges et du Prince Léopold. La France était représentée par MM. Massé, ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes ; Clémentel, ministre de l’Agriculture ; Galli, président du Conseil Municipal de Paris ; Poirier de Narçay, président du Conseil Général de la Seine ; Marraud, commissaire général de la Section Française.
- L’Exposition Française occupe une superficie de 45 000 mètres carrés ; elle est la plus importante des sections étrangères, l’Angleterre et l’Allemagne couvrant respectivement 17000 et i5 000 mètres carrés. Toutes nos industries y sont représentées dans un cadre artistique et font du Palais de la France l’une des merveilles de l’Exposition.
- Au cours de notre visite à la Section d’Elec-tricité, présidée par M. E. Sartlaux, nous avons remarqué tout particulièrement les stands suivants :
- Société Alsacienne de Constructions Mécaniques : Moteurs et transformateurs.
- Société Gramme : Transformateur 55 lv. V. A. ti 5oo volts, moteurs, interrupteur à haute tension.
- Compagnie Générale d’ELECTiuciTÉ : Lampes, appareillage électrique, isolants, fils et tubes de cuivre.
- Société Industrielle des Téléphones : Câbles, disjoncteur haute tension, régulateur Boutin.
- Vedovelli, Priestley et Cie : Transportée force à 110 000 volts.
- Griyolas : Appareils de chauffage électrique. '
- Société des Accumulateurs Heinz : batteries d’accumulateurs.
- J. Richard; J. Carpentier; Chauvin et Arnoux.
- La Société Française Radio-Electiuque procède à l’installation d’un puissant poste de télégraphie sans fil .qui, par l’intermédiaire de la station radio-télégraphique de Bruxelles, pourra communiquer dans un rayon de 5 000 kilomètres. De plus, un poste de téléphonie sans fil sera établi par les soins de la même Société pour l’envoi régulier, pendant la durée de l’Exposition, de messages téléphoniques entre Gand et Bruxelles.
- La Section Métallurgique réunit au Palais de l’Industrie les firmes les plus importantes de notre pays. En passant, nous notons :
- Les Etablissements Aiibel : Châssis de i3 mètres de long, destiné à la Compagnie d.es Omnibus de Paris.
- Les Hauts Fourneaux et Fonderies de Pont-a-Mousson : Chalet constitué par des tubes et des robinets de leur fabrication.
- Les Aciéries de Miciieville : Tourelle de profilés.
- Les Aciéries de Firminy : Corps arrière d’un canon de 3o5 destiné à la Marine, du poids de 25 tonnes.
- La Société h’rang aise Métallurgique de Gorcy : Produits en fonte trempée par les procédés' G ri (lin.
- Delattre et Cie : Cylindre de laminoir du poids de 5o tonnes.
- Aciéries de la Marine et dTIomécoiiiit; Hauts fourneaux de Maxéville; Société du
- Bl-MÉTAL.
- À la Section Belge d’Electricité, la maison Gar'els i rères de Gand, occupe une place de premier ordre. Elle expose :
- 1 moteur Carels Diesel marin réversible de 15oo chevaux effectifs, 6 cylindres, avec ses machines auxiliaires.
- 1 moteur Carels Diesel stationnaire à deux temps de 1 000 chevaux effectifs, 4 cylindres qui commandera directement une généra-j trice fournissant le courant pour Péclairage I électrique de l’Exposition.
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- LA LUMIÈRE
- i moteur Carels Diesel horizontal à 4 temps de 100 chevaux effectifs.
- i machine à vapeur de 2 500 chevaux.
- La plupart des stands, tant Français que Belges, étant encore en période d’installation, nous procéderons ultérieurement à une description détaillée et complète du matériel exposé.
- J.-B. Picot.
- Extension de l'Usine de Wasquehal.
- L’extension de l’usine de Wasquehal que nous avions annoncée comme prochaine (*) est actuellement en voie de réalisation : deux groupes turbo-alternateurs de 6 000 kilowatts chacun, ont été commandés à la Compagnie Electro-Mécanique. L’installation de six générateurs de 10000 kilogrammes de vapeur va porter à 180000 kilogrammes de vapeur à l’heure la capacité de production de la chaufferie. Une nouvelle cheminée de 35 mètres de hauteur va être construite en brique armée. Ce procédé récent présente de sérieux avantages aux points de vue poids et prix sur les cheminées en briques et en ciment armé : une armature hélicoïdale en ciment armé ménagée à l’intérieur des parois assure la cohésion et la résistance de la cheminée avec un poids de briques réduit.
- Rappelons que le programme d’extension de l’usine de Wasquehal comprend, pour une époque ultérieure, l’installation d’un nouveau groupe de 10000 kilowatts qui portera à 45 000 kilowatts la puissance totale de celte usine.
- La houille blanche aux Colonies. — L'information, 25 avril 1913.
- Le Gouverneur de Madagascar ayant demandé l’avis de la Chambre consultative de Tananarive au sujet des avantages qu’il y aurait, pour éviter le déboisement, à substituer à l’emploi du bois les huiles lourdes de pétrole, celle-ci a exprimé l’opinion que l’utilisation de l’énergie électrique serait le meilleur moyen d’empêcher la déforestation. Grâce aux nombreuses chutes d’eau que possède là colonie, la création d’usines élec-
- (1) Lumière Electrique, 26 avril «g 13, p. 125. •
- ÉLECTRIQUE T. XXII(2- Série). — N° 18.
- triques peut y être facile. La Chambre consultative a demandé qu’une commission soit nommée pour étudier la question de l’application aux chemins de fer de la traction électrique.
- C’est non seulement à Madagascar, mais encore dans bien d’autres de nos colonies, que se trouvent d’importantes ressources en houille blanche, encore inemployées. Va-l-on bientôt se décider à en tirer parti ? L’Indochine semble vouloir donner l’exemple. Des projets sont élaborés en Cochinchine pour utiliser les chutes de Trian, dans les alentours de Saigon. La concession de ces chutes a déjà été demandée et obtenue. L’électricité produite pourra être employée en partie pour l’hydraulique agricole et ïa culture mécanique, et en partie pour des industries diverses, la traction, l’éclairage.
- Les usines hydro-électriques peuvent être établies à moins de frais dans les colonies qu’en France, parce qu’il n’y a généralement pas de droits de riveraineté ou de servitudes à racheter.
- L’électrification des chemins de fer aux Etats-Unis. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Dans une conférence faite devant le New-York Railroad Club le 20 mars dernier, M. Frank J. Sphague a montré l’intérêt qu’il y aurait à ce qu’une Commission technique, formée d’hommes en relations avec les-Compagnies de constructions électriques et les Compagnies de chemins de fer, prit en mains l’étude du problème général de l’élec-trificalion des voies ferrées. Une telle étude permettrait aux Compagnies de chemins de fer de profiter des avantages de la traction électrique, tout en leur évitant les tâtonnements et les erreurs coûteuses, inévitables lorsque chaque Compagnie est obligée de faire elle-même ses études. M. F. J. Sprague a déclaré qu’il avait trouvé les principales Compagnies de constructions électriques favorablement disposées à supporter une partie ou même la totalité des dépenses nécessaires à la création de cette Commission technique d’études. Ces Compagnies envisageraient d’autre part la possibilité d’aider les Chemins de fer à trouver les capitaux nécessaires à l’électrification.
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- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 133
- Les importations et exportations de matériel électrique dans le Royaume-Uni (en livres sterling). — The Electrician, u avril i9i3.
- Tableau I. — Importations.
- VALEUR DES EN IMPORTATIONS 1913 AUGMENTATION OU DIMINUTION PAR RAPPORT AUX PÉRIODES CORRESPONDANTES DE I912
- mars iep trimestre mars ior trimestre
- Machines électriques 136 373 367 635 + 23 999 H- 77 302
- Câbles télégraphiques et téléphoniques 6 880 18 880 — 27 443 -— 82 i55
- Câbles télégraphiques et téléphoniques sous-
- marins — 34 — — 16
- Appareils télégraphiques et téléphoniques. . . îfi 859 52 026 — 496 — 10 245
- Autres câbles et fils, avec isolants de caout-
- chouc 3 2 0.', i q3 44o 4~ 2 i> 589 4* 78
- Autres câbles et fils avec isolants divers 2 060 10 939 — 2 082 4- 1 9^o
- Charbons ia 3 g/, i38 241 — 5oi) + 256 .
- Lampes à incandescence 12 2^0 54 393 23 342 — 52 539
- Lampes à arc et phares 134 406 4- ’L 210
- Parties de lampes à arc et de phares 8 997 29 575 — 2 519 — 6 o37
- Batteries 3 342 13 169 — a51 + 499
- Tableau H. — Exportations.
- AUGMENTATION OU DIMINUTION
- PAR RAPPORT AUX PÉRIODES
- 19IO CORRESPONDANTES DE 1912
- mars iei‘ trimestre mars i” trimestre
- Machines électriques 177 008 557 5o5 -j- 16 224 4- 54 854
- Câbles télégraphiques et téléphoniques 91 880 189 682 4- 41 331 4- io5 657
- Câbles télégraphiques et téléphoniques sous-
- marins 474 741 577 627 + 64 871 4- io3 o58
- Appareils télégraphiques et téléphoniques. '. . 22 387 7r 629 — 2 019 — 7 252
- Autres câbles et fils, à isolants de caoutchouc. 49 686 123 248 -j- 10 763 4- 225
- Autres câbles et fils, à isolants divers 41 o63 184 665 4- *4 172 -j- ,72 648
- Charbons 2 435 3 778 -j- 1 261 — 3o8
- Lampes à incandescence 13 364 38 647 — 6 i3o — 9 764
- Lampes à arc et phares ... 706 2 î5i — 1 oo3 — 3 229
- Parties de lampes à arc et de phares i 833 5 225 — 400 — 5 247
- Batteries 25 209 74 567 4- 4 358 -j- 22 488
- Electrification du North-Eastern Railway (Angleterre). —The Electrician, 18 avril i9i3.
- La North-Eastern Railway Company a étudié depuis quelque temps (la question de l’électrification de ses lignes dans le bassin houiller de Durham. Elle a décidé de commencer les travaux sur une section de 20
- miles (3a kilomètres) entre Shildon et New-port, près de Middlesborough. On doit employer des fils aériens partout où cela sera possible, mais il y a certains points où l’on sera obligé d’adopter le troisième rail. Les locomotives devront être capables de remorquer 1 4°° tonnes en palier, à la vitesse moyenne de a5 miles (4o kilomètres) à 1 heure.
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- La lumière électrique
- T. XXII (2° Série). — N° 18.
- 4:U
- SUR LES CAtTSES DES INCENDIES DE CENTRALES ÉLECTRIQUES ET
- LEURS REMÈDES
- Les ineéndiés, totaux ou partiels, de centrales électriques ont été nombreux ces derniers temps, surtout aux Etats-Unis et en Suisse. Celte répétition d’accidents graves qui privent des villes, et parfois des régions entières, de lumière et de force motrice pen^ dant des temps plus ou moins longs, a conduit les exploitants de centrales à rechercher les causes de ces incendies et leurs remèdes et à tenter ainsi de diminuer leur nombre.
- La plupart des centrales modernes, tant hydrauliques qu’à vapeur, sont construites en matériaux incombustibles : fer pour les charpentes -, tuiles, ardoises ou ternit pour les toits ; briques, pierres ou béton pour les murs et les planchers. Il semble donc, a priori, que seuls les machines et les appareils qu’elles contiennent puissent fournir un aliment au feu. Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu’une charpente métallique exposée à Un feu violent se disloque aisément par torsion des pièces qui la composent et entraîne ainsi l’écroulement de pans de murs éhtiers. Des gratte-ciel américains, construits en matériaux incombustibles, se sont souvent effondrés lors d’incendies intérieurs.
- En dehors des tableaux de distribution, les chaufferies et les salles de machines des centrales présentent peu de causes d’incendies. Les enroulements et les câblages des machines peuvent évidemment s’enflammer, mais ces incendies sont facilement localisés et ne produisent pas un grand développement de chaleur. Dans les salles de machines récemment construites, un danger plus grand a été introduit par l’adoption de filtres pour purifier l’air servant à la ventilation des alternateurs. Ges filtres, eomposésde bandes d’étoffe tendues sur des châssis en bois, forment un excellent aliment pour le feu et s'enflamment facilement. La flamme, aspirée par l’alternateur qui joue le rôle d’un ventilateur de grandes dimensions, a bientôt lait
- de détruire tout le bobinage et. de faire gripper, par échauffement exagéré, les paliers du groupe turbo-alternateur, ce qui provoque la destruction de la turbine. Pour éviter ces accidents très graves, il faut placer les filtres à air à une grande distance des alternateurs qu’ils protègent, dans un local spécial, particulièrement incombustible, où nul né puisse avoir accès. Il est recommandable de fermer les prises d’air extérieur de la chambre des filtres par des treillis métalliques à mailles serrées qui diminuent les risques d’inflammation du filtre dans le cas d’un incendie extérieur à celte chambre.
- Les conducteurs servant au transport de force pour les services auxiliaires et à l’éclairage de la centrale doivent être soigneusement isolés et entourés, si possible, d’une couche d’amiante. Pour les fils d’éclairage, l’appareillage sous tube métallique est à conseiller. L’isolement de tous ces circuits devra être contrôlé fréquemment.
- Le transport de l’énergie des génératrices au tableau de distribution de la centrale doit s’effectuer de préférence par des barres de cuivre disposées dans des caniveaux parfaitement étanches" et incombustibles. On diminuera ainsi les causes de courts-circuits qui peuvent se produire dans les câbles armés, qu’on emploie souvent pour effectuer ce transport et qui donnent lieu à des arcs de longue durée, constituant une causé d’incendie.
- L’endroit des centrales le plus exposé aux incendies est le tableau de distribution où se trouvent réunies, en grand nombre, des matières particulièrement inflammables, telles qüe l’huile des transformateurs sta-| liquesetdes interrupteurs, la masse isolante 1 des transformateurs de mesure, le eaout-i chouc dont les câbles sont recouverts.
- Une innovation récente dans la construction des centrales consiste à séparer complètement le tableau de la centrale et à le
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- 3 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- placer dans un bâtiment spécial et indépendant. Si le tableau brille, la centrale est préservée et Un câblage de fortune permettra de continuer l'alimentation du réseau. D’autre part, si un accident tel qu’une rupture de conduite de vapeur se produit dans la salle des machines, le tableau n’en souffre pas. Il est malheureusement impossible d’adopter cet excellent dispositif dans les centrales déjà existantes, et il faut se borner à y rendre les tableaux aussi incombustibles que possible. Si l’on emploie des transformateurs statiques, particulièrement dangereux pour l’incendie parce qu’ils constituent de véritables réservoirs d’huile, il sera très utile de transporter ces appareils dans un local spécial et isolé et de mettre les logements de chaque transformateur à l’abri d’un écroulement en les revêtant d’une chemise réfractaire. Ces logements doivent être fermés par des rideaux métalliques. Des thermomètres à contacts ou des couples thermo-électriques renseigneront le personnel électricien préposé au tableau sur la température de l’huile des transformateurs en service, et des sonneries les avertiront d’un échauffement exagéré de cette huile.
- Les interrupteurs à huile des alternateurs et des départs des feeders constituent également, dans les tableaux, un élément de danger. Des diverses expériences réalisées récemment, il résulte que l’huile de ces interrupteurs prend feu de deux manières différentes :
- i° Par échauffement progressif (en cas d’un mauvais contact aux mâchoires de l’interrupteur, par exemple) précédant la rupture de la charge normale de l’alternateur ou du feeder. Sous l’action de l’arc de rupture, l’huile, fortement échauffée, prend feu. Cette inflammation ne se produira toutefois qu’en cas de manque d’huile ou en cas d’ouvertures dans l’interrupteur, car il faut, pour produire la combustion, qu’il y ait de l’air en présence de l’huile. Les interrupteurs «devront donc être bien clos et munis chacun d’un niveau d’huile très visible. On a remarqué que l’huile enflammée tendait à s’éteindre à moins qu’elle ne fût en contact avec une mèche. Il faut donc éviter, dans la construction de l’in-
- terrüpteur, tout ce qui pourrait servir de mèche à l’huile enflammée et veiller surtout à ce que les câbles sortant de cet interrupteur ne soient pas recouverts de matières isolantes. La même remarque s’applique aux câbles sortant des ti’ansformateurs statiques.
- Le premier mode d’inflammation de l’huile des interrupteurs pourra être facilement évité si les électriciens perçoivent l’odeur causée par réchauffement progressif de l’huile.
- Par échauffement instantané. Ce cas se présente lors d’un court-circuit coupé par un interrupteur qui n’est pas proportionné à la puissance débitée sur le court-circuit.
- Les interrupteurs des alternateurs ont peu à craindre à ce sujet, car seul un court-circuit entre l’alternateur et eux peut provoquer le passage vers la machine de toute la puissance débitée par la centrale, et encore ce dernier cas est-il impossible si l’on a eu la précaution d’installer aux machines des relais instantanés à retours de courant. Il en est autrement des interrupteurs de départ des feeders. En cas de court-circuit sur un feeder, l’interrupteur automatique coupe non seulement l’intensité totale du courant produit à ce moment par la centrale, mais cette intensité multipliée par un coefficient compris entre 3 et 4- D’autre part, le développement, souvent rapide, de la puissance installée dans la centrale, n’a pas toujours coïncidé avec le remplacement des interrupteurs primitivement installés, dont la puissance aurait dù suivre ce développerheiit. Il en résulte donc le passage, à travers ces interrupteurs, d’intensités pour lesquelles ils n’ont pas été construits, et réchauffement instantané de toute la masse d’huile contenue dans l’interrupteur. Il se produit alors une véritable explosion de l’interrupteur et l’huile enflammée est projetée autc environs de celui-ci. Si elle rencontre une matière combustible, elle y met le feu et continué à brûler, cette matière lui servant de mèche.
- Pour éviter de pareils accidents, il faut proportionner chaque interrupteur à la puissance totale de la centrale. Avec les grandes centrales modernes, on arrive à des interrupteurs réellement imposants. Pour réduire leurs dimensions, les constructeurs étudient
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- soit des types d’interrupteurs cubrassés, à enveloppe en tôles d’acier très épaisses, soit des interrupteurs à huile comprimée qui exigent moins d’huile pour une même puissance.
- Il sera toujours indispensable d’éviter la présence de toute substance combustible aux environs des interrupteurs. Les cellules du tableau devront donc être construites en béton ou en composés analogues ; les conducteurs devront être dénudés pour empêcher la propagation de l’incendie. L’isolement de caoutchouc sous couche extérieure d’amiante ne sera pas toléré, car l’amiante constitue une excellente mèche pour l’huile enflammée.
- Les tableaux seront divisés en plusieurs sections, complètement séparées l’une de l’autre par des portes en 1er. Les couloirs, dans le cas de tableaux construits dans un même plan, et les escaliers, pour les tableaux à plusieurs étages, seront extérieurs. Si un incendie se déclare dans l’une des sections du tableau, cette section pourra être ainsi complètement isolée de ses voisines et le feu ne pourra étendre ses ravages. Il est toutefois utile que, normalement, les portes métalliques restent ouvertes, afin de permettre aux électriciens de se rendre compte de l’odeur produite par le cuivre ou l’huile échauffée, odeur qui, très souvent, les avei’-tira du danger.
- Lors d’incendies partiels ou totaux de centrales, on a toujours constaté la production rapide et l’envahissement de tous les locaux de la centrale par des fumées très abondantes et très denses, provenant de nombreuses matières résineuses en feu. Ces fumées entravent fortement les opérations de sauvetage ; elles empêchent d’entrer dans les locaux incendiés, de se rendre compte des causes de l’incendie et d’effectuer les manœuvres nécessaires à l’arrêt des machines et à la mise hors tension des câbles et feeders.
- Il faut donc munir chaque centrale d’ap-
- pareils permettant de pénétrer dans les locaux emplis de gaz irrespirables. Les casques respiratoires, construits à cet effet, nécessitant de la part du personnel un long apprentissage et un laps de temps considérable pour en revêtir les sauveteurs, nousdonnonsnotre préférence aux appareils à vent soufflé. Le casque des appareils à vent soufflé en usage dans les centrales doit être isolant ; les tuyaux qui amènent l’air frais de l’extérieur peuvent être métalliques pour pénétrer dans les salles de machines, mais devront être en caoutchouc pour pénétrer dans le tableau et y couper la tension. On disposera donc, pour chaque centrale, d’un double jeu de tuyauteries s’adaptant à chaque appareil.
- A côté de chaque machine et dans le tableau de distribution, les appareils extincteurs à main seront répartis en grand nombre. Il faudra éviter de se servir des appareils à jet liquide si la tension existe encore aux bornes de la machine ou aux barres du tableau. On pourra, dans ce cas, employer avec succès des appareils extincteurs à poudre. La distribution des prises d’eau clu service d’incendie doit être étudiée avec soin. Si l’on ne dispose pas d’une distribution commune d’eau sous pression, il sera nécessaire de construire un château d’eau et de prévoir, en outre, des pompes de secours mues par moteurs indépendants.
- Terminons en signalant que si, malgré ces multiples précautions, un incendie détruisait la centrale en tout ou partie, le dernier moyen d’assurer le service de la clientèle devrait consister en la réunion du réseau à une ou plusieurs autres centrales de la région. Il est donc très utile de réunir plusieurs centrales au même réseau et d’éviter de tomber, sous prétexte de diminution des frais, dans une centralisation par trop grande de la production d’énergie électrique.
- André Gkraju),
- Ingénieur la Société d’Electricité du Pays de Liège.
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- 3 Mai 1913.
- L’ÉLECTRIFICATION
- DESSERVIES
- DES LIGNES DE LA BANLIEUE DE PAR LES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- PARIS
- M. N. Mazen, ingénieur en chef des Services électriques des chemins de fer de l'Etat, a fait, comme on sait ('), le 9 mars, au Conservatoire des Arts et Métiers, une très intéressante conférence, que nous allons résumer, grâce à l’obligeance de son auteur, sur l’électrification des lignes de la banlieue ouest de Paris.
- Ce projet est actuellement en cours d’exécution, et il est permis d’espérer que dans quelques aùnées, on pourra se rendre rapidement et confortablement à des localités de la banlieue d’un accès jusqu’ici vraiment difficile.
- Situation actuelle.
- 1 Tout le monde connaît par expérience l’encombrement qui existe sur les lignes de la banlieue ouest, et qui fait que le moindre retard ac-cidentél d'un train se répercute et s’amplifie sur un grand nombre d’autres. Mais on est loin de se douter du véritable tour de force qu’est l’exploitation dé ces lignes, notamment de celles qui aboutissent au goulot des Batignolles, par suite des difficultés résultant du petit nombre de voies d’accès à la gare et du nombre considérable des trains.
- Sur'le total des voyageurs de banlieue entrant à Paris par ses différentes gares, le tiers provient du périmètre d’Asnières, Colombes, La Garenne et Courbevoie. Il n’y a guère que la gare de Li-verpool Street à Londres qui puisse être comparée à la gare Saint-Lazare au point de vue du nombre des voyageurs qui y passent journellement. Les lignes de banlieue qui aboutissent aux trois gares Saint-Lazare, des Invalides et Montparnasse, comportent un développement total de cinq cents kilomètres de simple voie, et ce chiffre sera dans quelques années porté à huit cents kilomètres, lorsque la nouvelle ligne de Chartres à Paris par Gallardon, Sceaux, Orsay et Limours sera ouverte au service. Aux 80 trains de grandes lignes qui amènent à Paris
- les voyageurs de toutes les directions, depuis Dieppe jusqu’à Bordeaux, il faut ajouter environ 75o trains de banlieue, ce qui, avec les retours, conduit à plus de iGoocirculations par 24 heures ou plus d’un train par minute. Le nombre des voyageurs qui fréquentent les trois gares terminus estde 70 millions par an, dont 60 millions pour la seule gare Saint-Lazare.
- Avec cette circulation intense au départ de Paris,les installations fixes, c’est-à-dire les voies et leurs accessoires ont dâ être utilisées avec leur maximum de capacité et l’on est arrivé à un graphique complètement plein aux heures char-j gées, avec la composition maxima de 24 véhicules, autorisée pour certaines sections.Pendant certaines heures, on compte 10 départs de Saint-Lazare sur Auteuil, u sur Versailles, n sur Saint-Germain.
- Le matériel roulant employé sur la banlieue est très considérable (i5oo voitures et 200 locomotives) ; l’importance de ce matériel s’explique par ce fait que les difficultés que présente la modification de la composition des trains oblige à les laisser circuler constamment à peu près avec les mêmes voitures, et que, ne disposant pas de garages en cours de route, garages qui devraient être importants, vu la longueur des trains, on conduit tout le matériel jusqu’à l’extrémité des lignes. Les vitesses sont généralement insuffisantes : vingt-cinq kilomètres pour les trains omnibus (Métropolitain, vingt kilomètres); trente-cinq à quarante-cinq kilomètres pour les semi-directs et les directs.
- Ces conditions d’exploitation défectueuses conduisent à des dépenses importantes, et se traduisent par un déficit qui irait en s’aggravant, si l’on ne modifiait radicalement le mbde d’exploitation de la banlieue.
- Ajoutons que le trafic augmente sans cesse, le nombre de voyageurs par an augmentant d’environ 2 millions, et que, aux heures chargées, on ne peutplus songer à forcer encorele nombre des trains, à cause des manœuvres longues et compliquées nécessitées par les locornutives à
- (') Lumière Klectrique, 1 5 mars >918, p. 3î2.
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- vapeur pour leur mise en tête ou leur retrait.
- Ita donc fallu de toute nécessité étîidiér les moyens de remédier à cet.état de choses, et après un examen approfondi, c’est--à l’électricité qu’on a décidé de recourir comme à l’agent le plus commode et le plus souple.
- En effet, le système à unités motrices multiplet permet de commander, on le sait, d’un point quelconque d’un train, tous les moteurs électriques qui actionnent les essieux de ce train.
- En plaçant des postes de manœuvre à l’avant et à l’arrière de la rame, on obtient un train réversible sans aucune manœuvre de véhicule.
- Si l’on rend motrice une notable partie des voitures du train, on pourrai également décomposer sans manœuvré d’aucune sorte le train en tronçons tous automoteurs, circonstance fort intéressante, comme on le verra plus loin, et qui permettra de proportionner exactement le nombre des places offertes aux besoins du trafic.. Ceci ne peut être économiquement obtenu avec la vapeur, puisque l’on conserve en tète la locomotive qui forme toujours une fraction fort élevée du poids total dirconvoi.
- Ajoutons à tout cela, qu’en distribuant les moteurs électriques sous les divers véhicules du train, on disposera d’un poids adhérent important et que l’on pourra facilement obtenir des mises en vitesse très rapides permettant, en particulier, de dégager les têtes des gares terminus en augmentant encore le rendement.
- Ce sont là des conditions que le Métropolitain et le Nord-Sud ont suffisamment mises en valeur pouf qu’il paraisse superflu d'insister davantage.
- Toutes ces circonstances, jointes à l’emploi d’une vitesse de régime suffisante, permettront évidemment de réduire notablement les temps de transport.
- En employant la traction à vapeur, on ne peut guère dépasser, avec des voitures sans impériales (les petites boîtes à impériales qui sont les derniers vestiges d’une époque lointaine sont définitivement condamnées), sur des lignes à deux voies et à fréquents arrêts, un débit de ioooo à ta ooo voyageurs à l’heurepar trains lourds (ligne d’Auteuil), de 8 ooo à ioooo pour trains légers remorqués par de grosses machines (réseaèx anglais).
- Avec la traction électrique, au contraire, nous
- voyons que le Métropolitain, avec ses trains de cinq voitures contenant 5o<> places, transporte 12 ooo voyageurs par heure. Avec huit voitures de trois mètres de largeur au lieu de 2 m. 4o et 22 mètres de longueur au lieu de 14 mètres, on peut arriver au chiffre considérable de 40 ooo voyageurs par heure. Le jour de l’élection du Président de la République ((), six voitures de ce type ont ramené i5oo voyageurs de Versailles aux Invalides en 14 minutes, ce qui correspondrait à un débit horaire de 48 ooo voyageurs.
- Nouvelle organisation.
- Pour réduire au minimum les circulations inutiles, la banlieue sera exploitée par zones, chaque zone étant desservie par des trains spéciaux ne s’arrêtant pas dans les autres zones (8).
- Il en résultera dans la plupart des cas une-notable réduction de la durée des trajets : pour aller de Saint-Lazare à Versailles, on ne mettra que trente minutes pour le train normal dé la troisième zone, la moitié du temps que met un train omnibus actuel.
- On a prévu, dans les sections les plus fréquentées, quatre trains à l’heure dans chaque sens, avec des trains supplémentaires aux heures de fort trafic.
- Les trains de banlieue arriveront à Saint-Lazare par quatre lignes, dont deux souterraines et deux au niveau du sol; l’une des lignes souterraines sera affectée au service d’Auteuil.'
- A Montparnasse, tous les trains de banlieue aboutiront à une gare souterraine; les installations delà surface seront réservées aux grandes lignes.
- Une telle organisation amènera certainement une augmentation importante du trafic.
- On a constaté en effet que, après l’électrification de la ligne des Invalides à Versailles, le trafic a augmenté de 12 à i3 % par an, alors que les autres lignes augmentaient à peine de
- 2!\:î sP).
- (’) 17 janvier 191.3.
- (2) Ce principe est suivi par la Compagnie du Nord pour quelques-unes de ses lignes de banlieue.
- (3) Il en a été de même sur la ligne électrifiée de la Compagnie d’Orléans. O11 sait, d’autre part, combien le nombre des voyageurs dans Paris a augmenté depuis l’ouverture du Métropolitain et du Nord-Sud.
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- 3 Mai 1913.
- L ... . , ‘ ;
- Traction électrique.
- Un r examen très suivi de la répartition du trafic suivant les heures, les saisons et les sections de ligne, a conduit à envisager l'emploi d’un type unique de voiture électrique, organisé de manière à contenir tous les éléments d’un train de banlieue complet : fourgon, ire et a*, classes.
- seule voiture ; le nombre des places ainsi offertes sera, en effet, largement suflisant à certaines heures.
- Pendant les périodes de trafic plus intense et sur les sections les plus chargées, les trains seront composés de plusieurs voitures semblables.
- Il est prévu que des trains électriques spéciaux assureront le service des messageries qui se
- Fig. i. — Nouvelle Cette voiture comporte, avec l’emploi de strapontins, ioo places assises.
- On sait, d’ailleurs, que la 3e classe a été depuis longtemps supprimée sur les lignes de banlieue, sauf sur celle d’Argenteuil où sa suppression est décidée.
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- Fig. a.
- Pendant une notable partie du temps, le service sera fait avec des convois composés d’une
- automotrice électrique.
- développe de plus en plus dans la banlieue.
- La figure i représente le type de voiture automotrice électrique qui va être employée, et dont quelques exemplaires circuleront prochainement sur la ligne des Invalides à Versailles R. G.
- Ces voitures sont analogues, comme dispositions générales, à celles du Métropolitain et du Nord-Sud (fig. 2), c’est dire qu’elles sont disposées de façon à permettre de réduire au strict minimum la durée des stationnements dans les gares qui devront, bien entendu, être toutes munies de quais hauts.
- Un couloir central avec intercirculation, pour le personnel, de voiture à voiture, fait communiquer les compartiments avec les vestibules où peuvent se tenir au besoin, aux heures de grande affluence et pour [les petits parcours, un certain nombre de voyageurs debout.
- Comme au Métropolitain, chaque vestibule s’ouvrira sur le quai par une large porte glissante.
- La seule différence est que, par suite de la grande largeur de la caisse, on a pu placer transversalement quatreplacesau lieu de trois ce qui ramène au centre de la voiture le couloir qui avait dû être désaxé au Métropolitain et au Nord-Sud (fig. 3).
- Ajoutons que les voitures sont complètement construites en métal, que le gabarit a permis de
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- no
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- donner près d’un mètre de plus de hauteur à l’intérieur de la caisse qui. avec son lanterneau, a un aspect très dégagé et très aéré.
- Chaque caisse a une longueur de aa m. 36o, une largeur de a m. g3o, avec une surface double de celle d’une grande voiture du Nord-Sud et un volume triple.
- L’éclairage est, naturellement, fait à l’électri-
- Fig-. 3.
- cité. Le chauffage, dont les chemins de fer souterrains n’ont pas à sè préoccuper, a fait l’objet d’une étude toute spéciale et on a fini, malgré la grande puissance requise, par adopter le chauffage électrique.
- L’énorme surface de refroidissement offerte par les glaces (4a mètres carrés) et par les parois métalliques (160 mètres carrés) qui, bien que doublées avec matelas d’air, ont un coefficient de transmission beaucoup plus grand que les parois en bois, a obligé à renforcer les chaufferettes électriques habituellement adoptées par des radiateurs placés sous les banquettes.
- La puissance prise, d’ailleurs réglable, sera, par les très grands froids, de l'ordre de ao kilowatts par voiture, soit environ i kilowatt par mètre courant de train. Des essais très suivis ont montré que, avec la température moyenne deo°,il
- I suffirait d’employer i/4 de cette puissance, soit 5 kilowatts par voiture.
- Pour faciliter les opérations d’accouplement j et de désaccouplement des voitures, on a adopté, à l’exemple des Américains, l’attelage central automatique et on a rendu également automatique l’accouplement du frein.
- Il euffitd’approcherdeux voitures pour qu’elles soient accouplées par l’effet de verrous convenablement disposés et le décrochage se fait très facilement en actionnant le verrou à l’aide d’un levier.
- L’accouplement adopté est du système bien connu de M. Boirault.
- Chaque voiture est montée' sur deux bogies; les premiers exemplaires ont des bogies à a essieux, mais le type définitif est avec bogies à 3 essieux, la construction entièrement métallique et l’obligation d’avoir, pour les intempéries, partout double paroi ayant conduit à des charges par essieu jugées trop élevées.
- ; Dans chacun des bogies à 3 essieux, les deux j essieux extrêmes sont actionnés par un moteur électrique à engrenage de 160 chevaux, en sorte ; que la voiture dispose d’une puissancede64o che-j vaux, soit environ 9 chevaux par tonne de poids, j puisqu’en charge elle pèsera environ 80 tonnes.
- I Dans chaque voiture il existe deux postes de manœuvre, un à chaque extrémité de la caisse. De l'un quelconque de ces postes, etparl’emploi du système à unités motrices multiples, le machiniste met en action les appareils de contrôle de tous les moteurs du train, en actionnant, à l’aide d’un courant de faible intensité, toute une série d’interrupleurs à relais qui introduisent dans la distribution du courant toutes les modifications nécessaires pour la mise en route des moteurs.
- Le démarrage est, bien entendu, complètement automatique, et il suffit, pour ainsi dire, de fermer un interrupteur pour que, indépendamment de l’habileté plus ou moins grande du machiniste, il se produise dans les conditions voulues.
- La conduite du train est donc rendue aussi facile que possible.
- Mais on a voulu aller plus loin encore dans l’adaptation parfaite des conditions de la mise en vitesse des voitures aux besoins de l’exploitation.
- En effet, tandis que, dans les installations existantes jusqu’à présentée démarrage automa-
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- tique s’effectuait à accélération constante, on a rendu, par un dispositif différentiel, l’accélération variable et réglable dans toutes les phases successives de la mise en vitesse à la volonté de l’exploitant.
- Le nombre des voitures de chaque train sera de i, %, 3 ou 4, suivant les zones et suivant les heures de la journée, et le nombre des départs pour les zones les moins chargées ne sera pas inférieur à 4 par heure, de façon que les voyageurs n’aient jamais plus d'un quart d’heure à attendre pour les trains des zones les plus éloignées de Paris.
- considérable qu’aujourd’hui, et, par le jeu des zones, le nombre de places utiles offertes sera cinq ou six fois plus grand qu’aujourd’hui, tandis que le tonnage kilométrique brut transporté n’augmentera que d’un quart.
- Il en résultera une exploitation enfin rémunératrice, et qui le sera de plus en plus, à mesure que la fréquentation augmentera sur les zones éloignées, actuellement sacrifiées.
- M. Mazen examine ensuite rapidement les divers systèmes de traction électrique en usage, et motive le choix auquel on a été conduit.
- 1-ig. 4-
- Ces chiffres ont été arrêtés à la suite de nombreuses statistiques qui ont eu pour objet de relever les trafics horaires dans chaque gare de la banlieue, afin de se rendre compte, pour chaque ligne et pour chaque zone, du nombre de places demandées heure par heure. C’est ainsi qu’ont été établis les graphiques reproduits figure 4-
- Il y aura ainsi par an :
- ao millions de kilomètres-trains ;
- 27 millions de kilomètres-voitures ;
- 2 milliards de tonnes kilométriques.
- Le parcours des trains sera trois fois plus
- Parmi ces systèmes, certains d’entre eux (traction continue à deux ponts, traction triphasée) exigent l’emploi de trois conducteurs, qui se réduisent à deux si l’on suppose le retour effectué par les rails de la voie de roulement.
- Ils ont été appliqués avec grand succès dans certains cas. Le Nord-Sud, par exemple, a heureusement employé le courant continu à deux ponts de 600 volts chacun, en utilisant, comme conducteurs, un fil aérien et un troisième rail, la voie même de roulement servant de fil neutre. On a ainsi réalisé un sÿstènae qui, par suite de la suppression pour ainsi dire des cou-
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- rants de retour et des différences de potentiels en résultant, n’offre aucun danger en ce qui concerne l’électrolyse.
- M. Mazen cite nombre d’applications du triphasé et, parmi les plus récentes, le Simplon et le Mont-Cenis, avec deux conducteurs aériens, le troisième étant formé par les rails de la voie de roulement.
- Mais ces deux systèmes sont évidemment d’une réalisation des plus complexes quand il s’agit de la traversée de gares et de bifurcations importantes.
- Le triphasé, d’ailleurs, ne se prête guère aux mises en vitesse très rapides, et il n’est nullement au point en ce qui concerne les unités multiples.
- Les autres systèmes n’emploient que deux conducteurs dont l’un est, dans presque tous les cas, constitué par la voie courante.
- Parmi ces systèmes* il convient de distinguer :
- Le système à courant monophasé ;
- Le système à courant continu.
- Le monophasé permet très facilement l’emploi sur la ligne de travail de^hautes tensions, on peut donc utiliser une distribution aérienne légère.
- Le continu, si l’on emploie les tensions normales de 5 à 700 volts, se réalise, au contraire, avec un conducteur lourd en acier et au niveau du sol. Si l’on emploie des tensions plus élevées, i 200, 1 5oo et même 2 000 volts, que la construction moderne des moteurs permet d’aborder sans trop de difficultés, ou bien l’on doit utiliser une ligne aérienne qui devient, pour les gros trafics, assez lourde, et parconséquent chère et disgracieuse, ou bien il faut chercher à installer son conducteur au voisinage du sol.
- Bien que cela ne soit pas sans présenter certaines difficultés, M Mazen est très porté à croire que le jour est proche où une solution satisfaisante interviendra dans cet ordre d'idées. Mais comme aucune installation n’a encore été réalisée dans ce sens, c’est donc, en réalité, entre le monophasé et le continu à la tension normale de 600 à 700 volts que l’on a eu à choisir, puisque l’on ne voulait, en aucun cas, faire école.
- Avec le premier (monophasé) : simplification notable de la distribution par l'emploi de transformateurs statiques aux lieu et place des sous-stations avec commutatrices tournantes ; de là économie de personnel et meilleur rendement,
- suppression des inconvénients de l’électrolyse.
- Avec le second (courant continu) : équipement des voitures beaucoup plus léger et moins encombrant, mises en vitesse plus rapides, meilleur rendement des moteurs d’essieu et, finalement, pour le cas qui nous occupe, moindre consommation d’énergie par tonne utile transportée.
- Au point de vue sécurité, le continu permet d’éviter d’avoir à faire monter les courants principaux au-dessus du plancher des voitures.
- Il supprime tous les inconvénients pouvant résulter, en particulier à la traversée des grandes gares et bifurcations, de la ligne aérienne (en cas de déraillement, renversement des poteaux, chute de plusieurs lignes parallèles, etc., etc.).
- Protection contre la foudre beaucoup plus facile à établir qu’avec la ligne aérienne du monophasé.
- Comparé, au point de vue économique, au monophasé, à l’occasion de nombreuses études récentes de lignes, à assez gros trafic, il est vrai, le continu a montré, à tous les points de vue une réelle supériorité.
- Sans chercher à en approfondir trop longuement les causes, on remarquera seulement les faits généraux suivants :
- Les installations fixes du monophasé sont moins coûteuses que celles du continu (sous-stations et voies); au contraire les équipements du matériel roulant sont de poids et de prix plus élevés.
- t On conçoit donc que, plus la densité du'trafic augmente, plus le continu prend l’avantage.
- Il en est de même des dépenses d’exploitation, les installations étant de mieux en mieux utilisées et la dépense d’énergie par tonne utile transportée étant plus faible avec le courant continu qu’avec le monophasé, à cause, en particulier, du poids des équipements.
- M. Mazen ne va certainement pas jusqu’à dire, comme on l’a entendu répéter au dernier Congrès des chemins de fer à Berne, en 1910, que le système monophasé est celui que l’on doive employer lorsque l’on a perdu tout espoir de voir son trafic augmenter. 11 l’a, en effet, utilisé lui-même dans certains cas et il est incontestable qu’il a vraiment son champ d’action. Mais on ne saurait trop répéter que ce système ne s’applique pas à tous les cas, et celui qui nous occupe lui parait être de ceux auxquels il ne convient nullement.
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- Il faudrait, néanmoins, dire un mot au sujet dé Y éléctrolyse.
- Les soins pris dans l’entretien de la voie de la ligne des Invalides à Versailles R. G. (rail de 46 kilogrammes surélevé pas un coussinet, bon état du ballast dont l’affleurement est toujours maintenu au-dessous du plan supérieur des traverses) ont eu pour résultats,depuis douze ans que cette ligne estouverte, de prévenir tout désordre.
- Dans les lignes à équiper oùle trafic est plus considérable, ilfaut s’attendre à des effets de l’électro-lyse plus rapides et plus importants. Il y a lieu de penser qu’avec un bon(établissement et un bon entretien de la voie, on limitera les défauts.
- Par contre, il faudrait, en ce qui concerne le monophasé, mettre en balance les difficultés, non encore aplanies, qu’il donne pour les transmissions télégraphiques et téléphoniques.
- Pour l’ensemble de toutes ces raisons et comme, pour la plupart des sections, la densité
- 4oo à 5oo voitures automotrices alimentées par courant continu à 65o volts amené par un troisième rail latéral à la voie, celle-ci servant de retour. _
- Ce courant est fourni par dés sous-staliohs recevant l’énergie sous forme de courant alternatif triphasé 25 périodes, i5 ooo volts, des usines de production.
- Passons rapidement en revue les quelques particularités intéressantes de ces installations.
- Dans le but de remédier aux inconvénients du verglas, on a prévu un rail conducteur avec prise de courant par en-dessous (fig. 5). Ce rail pèse 76 kilogrammes au mètre. Il est porté par des supports éii.bois paraffiné d’un type analogue à Celui de%Ihvalides à Versailles R. G.
- Ces voilures prennent le courant par un frotteur spécial dit « universel», organisé pour capter l’énergië à volonté sur le dessus du rail ou par en dessous (fig. 6).
- Type invalides-Versailles
- Type New-York Central
- Fig. 5. — Rail conducteur.
- Type de la banlieue R. D.
- du trafic est déjà fort élevée et ne fera que s’accroître, les chemins de fer de l’Etat, ne voulant nullement faire école, ont adopté le courant continu à 65o volts. Ce système est sanctionné par une longue pratique; il est sûr et, dans le cas présent, il est certainement le moins cher.
- Nos voisins les Anglais, gens pratiques, viennent tout récemment, après l’application d’ailleurs. fprt intéressante par le London-Brighton Raihvay du courant monophasé sur quelques lignes du sud de Londres, d’adopter, eux aussi, le courant continu 65o volts pour l’ensemble des lignes de la banlieue de Londres (*).
- D’ailleurs tout ce qui existe à Paris en fait de grosse traction : Métro, Nord-Sud, Orléans (Orsay-Juvisy), Etat (Invalides-Versailles R. G.) est
- établi en courant continu 65o volts.
- * * •
- Dans ces conditions, l’ensemble des installations comprend :
- (*) Lumière Electrique, 19 avril 1913, p. 79.
- Les sous-stations, placées de préférence, aux bifurcations, comprennent des commutatrices de 1 5oo, i 000 et 750 kilowatts, suivant leur importance.
- Leur distance varie de 3 à 8 kilomètres, suivant l’intensité du trafic..
- Presque partout, elles servent en même temps à l’alimentation en énergie de la gare ou du faisceau des gares les plus proches.
- Un système de réglage très intéressant permet de faire varier dans une certaine mesure la tension du courant continu et de supprimer aux heures creuses quelques sous-slations.
- Le démarrage des commutatrices se fait partout par l’alternatif.
- Les sous-stations sont alimentéespar un réseau de câbles triphasés souterrains de i5 000 volts, 25 périodes.
- La tension de 15 000 volts a été choisie mi raison de l’emploi de câbles souterrains, des distances à franchir, et aussi de manière à pouvoir
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- faire'dés prises d’énergie le long des Câblés sans installations trop dispendieuses,’ le réseau étant très compliqué. > • "
- Ce réseau est, bien entendu, double, afin d’avoir toute sécurité.
- L’énergie sera fournie par deux usines dont la construction et l’exploitation ont été confiées tout dernièrement, à la suite d’uné adjudica-
- réunies aux chutes dii Rhône par un réseau de canalisations passant par Paris et dans lequel les variations à la fois dans les divers points de la production dé l’énergie et de sa consommation feront osciller lés ^ens du. transport suivant les saisons et même les .heures’de la'journée, pour arriver finalement à la-meilleure économie générale.
- Fig, 6. — Frotteur universel.
- tion publique,à Unsyndicatindustriel (’),suivant un cahier des charges qui vendra le kilowattheure à l’Etat, lorsque les usines seront entièrement terminées, à raison de 5 centimes environ, toutes charges comprises.
- Ces deux usinés, composées d’unités de 5 ooo kilowatts à turbines,serontplacées l’uneauxMom lineaux, ét l’àütre à Bezons,"sur le bord de la Seine.
- i. Elles auront;! Une fois l’ensemble : des installations , réalisé; : ùné ' puissance de l’ordre de ôo ooo kilowatts et fourniront à 1 Etat plus de ioo millions dé kilowatts-heures par an.
- - Le cahier des charges pour la fourniture do ce courant a prévu également l’utilisation éventuelle par l’Etat de l’énergie venant, soit du Rhône, soit des mines du Nord.
- 11 ne faut pas oublier que Bezons n’est qu’à 170 kilomètres de Lens.
- Il y a donc tout lieu de penser que nous verrons, à bref délai, les mines du Pas-de-Calais
- (•) Lumière ' Electrique, 19 avril, p, g l el ci-après, p. 155. .
- Comme installations accessoires, M. Mazen cite toute une série de remisages et, enfin, un atelier de grosses réparations prévu à la Ga-
- Fig. 7. — Nouveau posle électrique de signaux.
- renne-Bezons et spécialement affecté au matériel électrique.
- Cet atelier, actuellement en construction, pourra recevoir à la fois de io à 00 voitures et
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- ' sera muni dés engins dé levage et dé l’outillage le plus moderne et le plus perfectionné.
- Une des conséquences, et non des moindres, de l’électrification, sera de permettre de distribuer dans toutes les gares de la banlieue l’énergie sous toutes ses formes : éclairage, transport de force, etc..., et cela dans des conditions, on le conçoit, des plus économiques.
- Travaux à exécuter.
- On conçoit l'effort gigantesque que représente ce travail d’électrification, comportant en réalité un remaniement complet des installations existantes. On en aura une idée en examinant les seuls travaux entrepris à la gare Saint-Lazare.
- Actuellement, cette gare dispose de 27 voiesà quai et de 4 voies de service, et le service se répartit en 4 groupes distincts :
- ier groupe, voies 1 à 5 : Auteuil et Invalides; voies principales sud.
- a" groupe, voies 6 à n : Versailles, Marly, Mou-lineaux, la Garenne ; voies principales centre.
- 3e groupe, voies 12 à 16 : Saint Germain, Argen-i teuil, Nord; voies principales nord.
- 4e groupe, voies 17 à 27 : Mantes, grandes lignes, j Depuis le mois de juillet dernier, 2 voies nou-! velles ayant été ouvertes à la circulation entre J Paris et Bécon, on a pu obtenir une nouvelle répartition qui a permis de décharger, en particulier, les voies principales nord.
- Le service actuel des voyageurs et des bagages est défectueux.
- Défiai t. — Pour le départ banlieue, l’ampleur de la salle des pas perdus permet aux voyageurs de se sélectionner facilement par direction et il 11’y a pas, en somme, de grandes critiques à faire.
- Pour les grandes lignes, au contraire, les allées et venus imposées aux voyageurs au milieu de l'encombrement des tricycles à bagages sont tout à fait critiquables.
- Arrivée. — A l’arrivée, il se produit fréquemment sur la plate-forme des remous dus à ce que lousles mouvements s’yentre-croisent: voyageurs, bagages au départ et à l’arrivée, réexpédition,
- ! messageries, postes, etc.
- Une forêt de colonnes encombre d’ailleurs la plate-forme du côté des grandes lignes.
- Il faudrait ajouter à tout ceci l’insuffisance de bien des parties : bascules, consignes, douane, etc., etc.
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- Modifications à apporter.
- Un examen minutieux du service a montré qu’il convenait de disposer de 3a quais, au lieu des 27 existants, si l’on voulait pouvoir assurer dans des conditions satisfaisantes le service actuel et parer, pendant un laps de temps suffisamment long, à l’augmentation incessante du trafic.
- gare souterraine, dans laquelle il a été prévu 8 quais.
- De grandes bretelles permettront, en cas de service spécial, d’affecter, pour ainsi dire, n’importe quelle voie à n’importe quel service, au moins momentanément.
- Toutes les voies de petite et de grande banlieue recevront l’équipement électrique et tous les quais seront à o m. 85o au-dessus des voies,
- Fig- 9-
- L’utilisation de ces 3a quais s’établit de la maniéré suivante (fig. 9) :
- Auteuil-Champ-de-Mars : a directions, 20 départs à l’heure, 4 quais.
- Versailles- Saint-Cloud-Marly-Moulineaux : 4 directions, i quais.
- Saint-Gerinain-llueil, Bécon : 3 directions, 4 quais.
- Argenteuil-Bois -Colombes : 2 directions,
- 4 quais.
- Mantes et Pontoise : 4 directions, 4 quais.
- Grandes lignes : 8 départs, 4 arrivées, 12 quais dont 2 s'ervant dans les deux sens.
- Total : 3a quais.
- Pour loger ces 32 quais, ila fallu recourir à une
- comme au Métropolitain et au Nord-Sud; on facilitera ainsi beaucoup le service des voyageurs et aussi des bagages.
- Tous les quais se trouveront allongés et élargis.
- Ajoutons que la poste disposera, pour son service, d’un quai spécial.
- Les 8 voies de la gare souterraine seront à la cote de 26 mètres, soit environ 10 mètres au-dessous des rails de la gare actuelle et 5 mètres au-dessous des cours du Havre et de Rome.
- Ces voies seront à 3 mètres au-dessus du Métropolitain et 6 mètres au-dessus du Nord-Sud.
- Ce niveau permet, étant donné surtout la présence d’un seuil en avantde la gare Saint-Lazare,
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- de n’avoir rien à craindre en cas d’inondation.
- Il y aura bien entendu communication directe entre le Métropolitain et le Nord-Sud.
- La gare Saint-Lazare ainsi constituée sera considérée, tant pour la banlieue que pour la grande ligne, comme une gare de passage et, par suite, on reportera toutes les manœuvres de formation et de déformation des trains, tous les tournages, chargement et alimentation des locomotives, dans les gares extérieures, terminus et autres, et dans les dépôts. En un mot, le tout sera combiné pour utiliser au maximum l’espace si mesuré et si précieux de cette gare qui èst la plus centrale de Paris.
- On a prévu des dispositions nouvelles pour supprimer tout transport de bagages au niveau des quais, en organisant mécaniquement toutes les manipulations. Les services de l’arrivée seront aussi beaucoup élargis, l'accès de quais et l’ehregistrement des bagages seront facilités.
- Départ. Voyageurs. Banlieue. —Rien ne sera changé au principe actuellement admis pour ce service. Des accès nouveaux permettront d’arriver aux quais de la gare souterraine.
- Grandes lignes. — Le voyageur descendant de voiture au pavillon d’Amsterdam, se rendra directement à la salle de passage (très agrandie par retournement des escaliers) et, muni de sa fiéhe de pesée, il montera directement à la salle des pas perdus où se fera la distribution des billets et l’enregistrement des bagages par bureaux accolés.
- Bagages. — Pour les grandes lignes,les bagages pris au trottoir de la cour du Havre sur les tricycles passeront au pesage et iront de là dans une immense salle longitudinale, dite salle d’arrière, dans laquelle ils seront classés en colis à charger à l’avant des trains et colis à charger à l’arrière et, enfin, classés par direction.
- ÉLECTRIQUE, ,v, IA1.
- Toute une ligne de monte-charges électriques les élèveront de là, directement aux quais, les bagages d’arrière sur des tricycles qui seront immédiatement roulés auprès de leurs fourgons respectifs et chargés aussitôt.
- Les bagages d’avant quitteront la salle d’arrière et les tricycles seront pris par deux trottoirs roulants électro-mécaniques, placés dans deux galeries, et seront transportés jusqu’à une deuxièriie salle d’avant.
- Arrivée. Voyageurs.— Pour les voyageurs, banlieue et grandes lignes sans bagages, rien de changé; pour les voyageurs grandes lignes avec bagages, service entièrement remanié.
- Bagages. — Le reproche fait à l’organisation actuelle porte surtout sur l’obligation de brouetter les bagages le long des quais pour les ramener à une salle de distribution placée le long de la première voie (côté Amsterdam), de sorte que le premier quai est ainsi le seul commode.
- Pour obvier à cette critique, on organise sous chaque quai d’arrivée un transporteur à toile sans fin, analogue à celui de la gare du quai d’Orsay, avec trappes disposées au droit des divers fourgons.
- Tous ces transporteurs apporteront les bagages sur un banc mobile placé dans la salle arrière. Ce banc mobile les conduira, par l’intermédiaire de deux nouvelles toiles, à la salle de distribution des bagages placée au premier étage.
- Nous signalerons enfin la création d’un nouveau bâtiment deux étages pour les messageries, avec monte-wagons de a5 mètres et de 75 tonnes.
- On voit que les grands travaux qui s’exécutent en ce moment feront de. la gare Saint-Lazare une gare modèle, à la hauteur du trafic considérable, qu’elle est chargée d’assurer.
- J. Rkyval.
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- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode d’éclairage préférable au gaz
- (arrêt du 7 mars 1913).
- A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’indiquer combien variées et différentes sont les rédactions des cahiers des charges appliqués aux concessions gazières, lorsqu’il s’agit de préciser les conditions dans lesquelles les municipalités pourront exiger d’un gazier l’acceptation d’une lumière nouvelle, et, par conséquent, la transformation. par le concessionnaire, de son éclairage ancien. Il faut croire que ces principe's ne sont pas encore bien entrés dans l’esprit des praticiens, puisque l’on assiste encore à des étonnements causés par la perte d’un procès qui, à première vue, étant donnés les termes du contrat, n’auraient pas dû faire de doute pour un homme renseigné. ,
- On peut ramener à plusieurs types les contrats de concessions de gaz.
- Dans certains cas, l’obligation du concessionnaire de prendre le nouvel éclairage n’existe que si la lumière nouvelle est plus économique; il suffit alors que l’électricien fasse des propositions à la municipalité pour une distribution de lumière électrique qui, à intensité égale, permet aux abonnés de payer un prix moindre que l’abonnement au gaz.
- C’est l’hypothèse prévue au contrat de Car-pentras qui contenait ces mots : « En cas de « découverte d’un nouveau mode ou d’applica-« tion d’un mode plus avantageux et plus écono-c< inique... » et c’est aussi lhypothèse du contrat de Figeac qui contenait cette phrase : « S’il suret venait un mode d’éclairage qui soit plus éco-« nomique pour la ville, etc... »
- Ces deux villes ont eu à soutenir des procès célèbres, terminés pour la ville de Carpentras par l’arrêt du 3 mars 1906, et pour la commune de Figeac le icr février 1907 (Dalloz 1907.5.60) ().
- (!•) Ces procès 11’avaient pour but que de poser le principe'relativement aux conditions dans lesquelles les Compagnies seraient tenues de faire l’éclairage électrique. Ils ont abouti seulement à des nominations d’ex- j
- I Dans d’autres rédactions, c’est le prix de | revient qui doit être comparé, en ce qui concerne 1 le mode de production des deux lumières. Les contrats ont été inspirés par cette idée que le gazier n’a promis l’emploi d’une nouveauté que s’il devait y trouver un bénéfice ; les arrêts sont particulièrement abondants : tous décident qu’il faut comparer le prix de deux lumières d’intensité égale, produites l’une par le kilowatt, l’autre par le mètre cube de gaz; et le gazier ne peut être tenu d’employer la nouvelle lumière que si elle lui laisse un bénéfice (arrêts de Fiers, 26 mars 1897; Bagtières-de-Bigorre et de Lourdes, 20 novembre 1903 ; Maries, i" février 1907, etc.).
- Et quand il n'est rien dit, par exemple dans l’hypothèse du contrat de Lésignan, que faudra-t-il décider? Ce contrat, qui visait simplement une lumière « nouvelle » à adopter, était ainsi conçu : <r En cas d'invention nouvelle, ou de perce fectionnement pratique apporté dans le sys-« lèuie d’éclairage, les concessionnaires devront « le mettre en pratique aussitôt qu’il aura été « reconnu qu’il aura été appliqué pendant cinq « ans au moins dans une localité de moindre « importance. » Dans ce cas, le Conseil d’Etat considère que les parties n’ont pas voulu entendre que le concessionnaire serait tenu de prendre tout système nouveau, dût-il le faire travailler à perte ou sans rémunération, mais qu’au contraire il ne serait tenu de mettre en pratique qu’un système lui donnant un bénéfice normal, alors même que ce bénéfice serait inférieur à celui provenant de l’exploitation gazière des années précédentes (arrêt du 3 avril 1908, Dalloz, 1910.5.46).
- Nous ne notons que pour mémoire deux autres situations qui paraissent aux antipodes de celles qui sont précitées, car la solution est, en ce qui les concerne, excessivement simple ; nous voulons parler d’abord des villes qui ont su réserver
- perts destinés à préciser en fuit, s’il y avait économie ou non. Pratiquement nous ne connaissons aucune expertise ayant encore donné une affirmation dans le sens d'une économie én faveur de ^électricité.
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- toute leur liberté : dans ces conditions, elles peuvent disposer de l’éclairage privé, sans que la moindre réclamation soit soulevée par les Compagnies du gaz qui n’ont même pas la faveur d’un droit de préférence à invoquer. C’est l’hypothèse des villes de Melun (arrêts du 26 mars 1897, de Carcassonne du ai janvier 1898, de Saint-Dizier du icr mars 1901).
- En second lieu, il faut citer les villes qui ont simplement promis aux Compagnies gazières de leur faire connaître les propositions qui surviendraient à la mairie, pourla distribution d’une autre lumière, et de leur offrir cette distribution aux conditions indiquées dans les propositions. Il n’est point alors question, pour le concessionnaire, de discuter les conditions proposées par l’électricien, mais de les accepter ou de les refuser ; cette dernière éventualité libérant alors la commune de tout lien contractuel vis-à-vis du gazier (29 mars 1895, ville de Cambrai ; 21 janvier 1898, ville d’Avignon ; 28 décembre 1900, ville de Bolbec).
- II
- Aujourd’hui, nous assistons à un conflit un peu différent, et le signataire de cet article n’avait pas encore eu l’occasion déliré un contrat contenant exactement le terme d’où le conflit a pris naissance.
- La ville d’Angers avait signé avec une Compagnie gazière, à la date du 24 juin 1879, un contrat dans lequel il était dit (article 8) : « En cas de décou-« verte d’un mode préférable à l’éclairage par le « gaz extrait de la houille, la Société sera mise en « demeure de l’employer. Si l’Administration ne « pouvait se mettre d’accord avec la Société, « pour une cause quelconque, elle se réserve le « droit de concéder à toute autre Société, toute « autorisation nécessaire pour l’établissement « d’un nouveau système d’éclairage sans être « tenue à aucune indemnité envers la Société « actuelle ; mais celle-ci aurait le droit de con-« server son exploitation pour les particuliers « qui y consentiraient à ses risques et périls. »
- Le 18 mars 1899, la Société du gaz recevait un acte extra-judiciaire, lui faisant connaître que le Conseil municipal avait adopté un cahier des charges relatif à la lumière électrique; la Société y répondit en se déclarant prête à substituer l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz, mais
- seulement par esprit de transaction, déclarant, au surplus,inacceptables les conditions inscrites au cahier des charges et faisant des réserves sur le caractère obligatoire de l’article 8.
- Ce fut alors un chassé-croisé de papiers timbrés : protestations de la Compagnie du gaz en faveur de sa bonne volonté, de son vif désir d’arriver à rédiger pour la lumière électrique, un contrat sérieux; réponses de la Ville sous forme de sommation à faire la distribution aux conditions offertes ; puis, silence de part et d’autre; enfin, reprise des sommations, reprise des protestations jusqu’à ce que,de guerre lasse, la ville concédât à la Société d'électricité la distribution de l’éclairage que celle-ci s’était déclarée prête à faire aux conditions indiquées.
- Procès engagé par la Compagnie du gaz devant le Conseil de préfecture du départément de Maine-et-Loire.
- Cette juridiction qui, comme on le sait, aime les solutions faciles, raisonna ainsi : « Des docu-« ments de la cause il résulte que la Compagnie « du gaz a considéré comme « préférable » la « lumière électrique. Mais tout eh la déclarant « préférable, elle n’en a pas fait la distribution ; « donc elle n’a pas le droit de sè plaindre. »
- Cet arrêt a été cassé parle Conseil d’Etat, pour ce motif qu’il paraissait certain, avant toute chose, que la Compagnie n’avait pas déclaré d’une façon formelle qu’elle reconnaissait comme préférable le nouveau système. Elle avait au contraiie, contesté le principe, peut être d’une façon un peu vague ; mais, en tous cas, c’était aller trop vite que de dire qu’elle avait acquiescé à la manière de voir de la ville elle-même.
- Donc la fin de non-recevoir indiquée comme unique motif par le Conseil de Préfecture est considérée comme trop sommaire par le Conseil d Etat qui, entrant dans le fond de la question, indépendamment de ce que les parties avaient eu à se dire, examine la solution à donner.
- D’une part,la Compagnie pouvait-elle nier que la lumière électrique fût préférable à la lumière du gaz? Le Conseil répond, négativement : le mot préférable, ne signifie pas plus économique, ni au point de vue du prix des abonnements, ni au point de vue de la production ; il est très vague et désigne plutôt un ensemble de perfections, d’agrément, de commodité et même, en un certain sens, de luxe. La Compagnie du gaz était donc tenue, en principe, de faire la lumière
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- électrique aux conditions offertes : telle est du moins la déduction logique et catégorique qui découle de cette constatation.
- Néanmoins, la Compagnie du gaz n’est pas condamnée par le Conseil d’Etat.
- Et pourquoi ?
- A cause d’un petit fait, sans conséquence théorique bien importante, mais qu’il est intéressant toutefois de retenir ; quand ce ne serait que pour montrer combien le Conseil d’Etat examine avec soin les litiges qui lui sont dévolus.
- En fait, à côté de ses vagues réserves de principe, la Compagnie du gaz avait soulevé le moyen suivant : « Si l’on admet que l’électricité est une « lumière préférable, nous sommes tenus, nous, « gaziers, de prendre les conditions imposées à « la Compagnie d’électricité dans le cahier des « .charges que celle-ci a rédigé elle-même, et a « présenté à la municipalité.
- « Il semblerait que nous eussions eu tort de « le refuser.
- « Mais ne nous taxez pas de mauvais carac-« tère ; examinez de prqs ce cahier des charges « et vous verrez que c’est un cahier rédigé pour « la galerie ; la Compagnie d’électricité l’a trouvé « elle-même si peu acceptable que, très habile-« ment, par des modèles de police-type habile-« ment rédigés, elle a arrondi les angles, limité « les aspérités et rendu acceptable une situation « qui nel’était pas telle qu’elle résultait du cahier « des charges et qui ne pouvait nous permettre, « en cas d’acceptation de notre part, de faire une « distribution, avec rémunération normale. »
- Et voilà pourquoi le Conseil d’Etat a immédiatement confié à un expert le soin de déterminer si les clauses et conditions du cahier des charges, pour l'éclairage, le chauffage et le transport de la force motrice par l’électricité, adopté par le Conseil municipal d’Angers, dans ses séances du 20 janvier et du i3 mars 1899, et soumis à l’acceptation de la Compagnie du gaz, permettait une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, aurait comporté un bénéfice normal.
- Et si, d’aventure, les experts estiment que les allégations de la Compagnie sont fondées, ils évaluerontle préjudice éprouvé par elle jusqu’au jour d^s l’expertise. Il nous reste maintenant à donner le texte de l’arrêt.
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- in
- Le Conseil d’Etat, etc-
- Vu la requête sommaire et le mémoire ampliatif présentés par la Compagnie d’éclairage et de chauffage par le gaz de la ville d’Angers... tendant à ce qu’il plaise au Conseil annuler un arrêté, en date du 27 décembre igo5, par le Conseil de Préfecture du département de Maine-et-Loire qui a : i° rejeté sa demande tendant à faire juger que la ville n’avait pas le droit, soit de lui imposer l’installation de l’éclairage par l’élèctri-cité, soit de confier, ainsi qu’elle l’a fait, cette installation a un autre concessionnaire et tendant, en outre, pour le cas où il ne serait statué qu’après dépossession effective de la Compagnie, à ce que la ville d’Angers soit condamnée à réparer le préjudice causé, avec intérêts ; 20 déclaré régulière la mise en demeure en date du 18 mars 1899, signifiée par la ville à la Compagnie; et 3° condamné la Compagnie du gaz aux dépens.
- Cefaisant, attendu qu’auxtermesdel’article8du traité intervenu entre la Compagnie du gaz et la ville d’Angers à la date du 24 juin 1879, en cas de découverte d’un mode d’éclairage préférable à l’éclairage par le gaz extrait de la houille, la Société sera mise en demeure de l’employer : si Vadministration ne pouvait s'entendre à ce sujet avec la Société pour quelque cause que ce soit, même par suite de brevet dont jouirait le détenteur d’un nouveau système et qui mettrait la Société dans l’impuissance de l’exploiter; elle se réserve le droit de concéder à toute société toute autorisation nécessaire pour Vétablissement du nouveau système d'éclairage sans être tenue à aucune indemnité envers la Société actuelle ; mais celle-ci aurait le droit de conserver son exploitation pour les particuliers qui y consentiraient à ses risques et périls ;
- Que se fondant sur cette clause, la ville d’Angers a mis en demeure la Société requérante par acte extra-judiciaire du 18 mars 1899, d’avoir à accepter un nouveau cahier des charges adopté par le Conseil municipal en vue de la substitution de l’éclairage électrique à l’éclairage par le gaz et lui a imparti un délai de 3o jours pour faire connaître sa réponse ;
- Que le 18 août suivant la Compagnie du gaz, tout en faisant les plus entières réserves de ses droits, tant sur l’interprétation excessive donnée par la ville à l’article 8 précité que sur la validité
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- de la mise en demeure, s’est déclarée disposée par esprit de conciliation à installérune distribution d’électricité pour l’éclairage public et privé, mais a ajouté qu’elle ne pouvait accepter les conditions et notamment les tarifs prévus par le cahier des charges que la ville prétendait lui imposer et dont il y avait lieu de discuter les clauses ;
- Que par un nouvel acte extra-judiciaire du 22 avril 1899 la ville a mis en demeure la Société de déclarer dans un délai de quatre jours si, oui ou non, elle aôceptait le cahier des charges adopté par le Conseil municipal pour l’installation de l’éelairage électrique ; que le 26 avril, la Compagnie du gaz, tout en maintenant ses précédentes offres, fait observer que la condition prévue par l’article 8 de son traité n’était pas remplie ; que l’éclairage électrique ne pouvait pas être considéré comme préférable à l'éclairage au gaz et a déclaré qu’elle contestait formellement le droit de la ville, à lui imposer la substitution de l’un des éclairages à l’autre ; que le 28 avril, la Compagnie a encore essayé à l’égard de la ville une tentative de conciliation, mais en faisant toujours entière réserve de tous ses droits ; que le 24 mai 1899,1e maire a concédé à un sieur Nouvelle, aux prix etconditions du cahier des charges, l’installation de l’éclairage public et privé et que cette concession a été approuvée dès le lendemain par le Préfet du département de Maine-et-Loire, qu’enfîn une société anonyme a été substituée au sieur Nouvelle à la date du 12 août 1899 ;
- Que de tout ce qui précède, il résulte que la Compagnie requérante, contrairement à ce que le Conseil de Préfecture a admis, n’a jamais reconnu le droit de la ville à lui imposer la substitution de l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz ; qu’en effet le premier de ces deux éclairages ne pouvait être considéré comme préférable à l’autre ; que la ville a refusé toute discussion, contrairement aux stipulations formelles dé l’article 8 du traité ; qu enfin il est bon d’observer que les conditions faites au nouveau concessionnaire 11e sont pas absolument les mêmes que celles que la ville voulait imposer à la Compagnie ; que celle-ci ayant subi un grave préjudice, il lui en est dû réparation ; lui adjuger les conclusions qu’elle a prises devant le Conseil de Préfecture ; lui allouer les intérêts et les intérêts des intérêts des sommes que la ville d’Angers sera condamnée à lui payer; condamner la ville à tous les dépens ;
- Vu les observations présentées pour la ville d’Angers représentée par son maire en exercice... tendant au rejet de la requête et à la condamnation de la Compagnie du gaz aux dépens, parles motifs que l’éclairage électrique, tant pour les particuliers que pour les voies et bâtiments publics, est incontestablement préférable à l’éclairage au gaz ; que les rédacteurs du traité ont à dessein employé le mot « préférable » pour exclure lès autres considérations ; qu’ait surplus la Compagnie du gaz avait reconnu par sôn exploit du 18 avril 1899 que l’éclairage électrique était préférable à l’éclairage au gaz ; qu’enfîn le directeur de la Compagnie requérante a été admis à assister à plusieurs séances de la Commission du Conseil municipal chargée de l'élaboration du cahier dés charges pour l’éclairage électrique et a formulé des observations ; qu’ainSi la Compagnie n’est pas fondée à soutenir qu’elle h’apu connaître lés stipulations dèce cahieir des charges, que la ville était simplement tenue de ne pas accorder à un autre entrepreneur dés conditions plus avantageuses que celles qu’elle avait proposées à la Compagnie et qu’elle s’est strictement Conformée à cette obligation ;
- Ouï, M. Courtois deMaleville, maître des requêtes, en son rapport, , ,, I
- Ouï, Me Cail, avocat de la Compagnie d’éclairage et de chauffage par le gaz d’Angers, et Me Pérouse, avocat de la ville d’Angers, en leurs observations, ,
- Ouï, M. Riboulet, maître des requêtes, commissaire du Gouvernement, en ses conclusions, .
- Considérant que l’article 8 du traité en date du 24 juin 1889, passé entre la ville d’Angers et la Société requérante disposait qu’en cas dé découverte d’un mode d’éclairage préférable à l’éclairage par le gaz extrait de la houille, la Société serait mise en demeure de l’employer, et que si l’Administration ne pouvait s’entendre avéc elle pour quelque cause que ce fût, elle se ré— servait le droit de concéder à toute autre société, toute autorisation nécessaire pour l’établissement du nouveau système d’éclairage sans être tenu à aucune indemnité envers la Société du gaz ;
- Considérant que la ville d’Angers ayant usé de cette faculté et concédé à un tiers l’établissement de l’éclairage par l’électricité, le Conseil de
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- Préfecture, saisi d’une réclamation de la Société d’éclairage parle gaz, a estimé que ladite Société avait reconnu implicitement que la condition prévue par l’article 8 précité était remplie et que, par suite, elle n’était plus recevable à prétendre que l’éclairage électrique n’était pas préférable à l’éclairage par le gaz;
- Mais considérant qu’il résulte au contraire de l’instruction que laSociété requéranté a toujours fait les plus entières réserves de séÿdroits et contesté l’interprétation donnée par lu ville de l’article 8 ; que tout en se déclarant disposée par esprit de conciliation à installer une distribution d’électricité , elle a, dès le 24 avril 1899, soutenu expressément que la condition prévue audit article 8 n’était pas remplie : qu’ainsi c’est à tort que le Conseil de Préfecture a écarté par une fin de non recevoir la prétention de la Compagnie ; '
- Considérant, au fond, que les progrès de l’industrie, Vexemple de villes de même importance et les avantages d ordres divers offerts par l’éclairage électrique comme « préférable » pour elle à J’éclair&gè püC le gaz au sens que les rédacteurs du traité du 9.4 juin iSq^avaient entendu donner à ce mot ; que dès lors la ville d’Angers avait en principe le droit d’imposer à la Compagnie du gaz l’éclairage électrique, ou, si elle ne pouvait s’entendre avec cèlie-cisur les conditionsde cette installation, de là concéder à un tiers ;
- Mais, considérant que la Compagnie requérante soutient que les clauses du cahier des charges soumis à son acceptation n’auraient pas permis une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, doit comporter un bénéfice normal et que la ville a consenti sous une forme indirecte et déguisée au profit du concessionnaire actuel de l éclairage électrique un relèvement des tarifs inscrits au cahier des charges en donnantson approbation à des formules de polices d'abonnement ayant pour effet d'imposer aux consommateurs des charges exceptionnelles :
- Décide :
- Article premier. — Il sera avant dire droit procédé à une expertise à l’effet de rechercher si les clauses et conditions du cahier des charges pour l’éclairage et le chauffage et le transport de la force motrice par l’électricité, adopté par le Conseil municipal d’Angers dans ses séances des 20 janvier et il février 1899, et soumis à l’acceptation de la Compagnie du gaz, permettrait une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, aurait comporté un bénéfice normal.
- Art. 2. — Faute par les parties de s’entendre surlechoix d’un expert unique,la ville et la Compagnie désigneront chacune un expert, et, le troisième expert sera désigné par le Président de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat.
- Art. 3. — Si le ou les experts estiment que les allégations de la Compagnie sont fondées, ils évalueront le préjudice éprouvé par elle jusqu’au jour de l’expertise.
- Art. 4. — Le ou les experts prêteront serment entre les mains du Vice-Président du Conseil de Préfecture de Maine-et-Loire ou du Secrétaire du Contentieux du Conseil d’Etât. Ils déposeront leur rapport au Secrétariat du Contentieux du Conseil d’Etat dans le délai de trois mois à compter de la prestation du serment.
- Art. 5. — Les dépens sont réservés pour y être statué en fin de cause.
- IV
- Nous espérons, — et c’est la partie la plus pratique de cette étude — que tous les vrais électriciens, de cœur, d’esprit et de... profession, se réjouiront de cette déclaration officielle du Conseil d’Etat : la lumière électrique, quand on ne parle pas exclusivement du prix de revient, correspond à une distribution « préférable à tout autre mode ».
- Paul Bougault,
- Avocat à la Coup d’appel de Lyon,
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- BIBLIOGRAPHIE
- Burgess (G- K.), du Bureau of Standards, cl Le Châtelier(H.), Membre de l'Institut. — The Ueasu-rement of high températures (La mesure des hautes températures). — (3e édition, revue et augmentée (3® mille). — i fort vol. in-8° de xvm-Sio pages, avec 178 ligures et 10 tables. — John Wiley and Sons, éditeurs, New-York, 191a. — Prix : relié. 4 S net.
- Il n’y a pas que nos antiquités qui passent l’Atlantique ; voici que les Américains ont la primeur d’un ouvrage que M. H. Le Châtelier a fait paraître, avec la collaboration de M. G. K. Burgess, sur la mesure des hautes températures.
- Tous ceux qui ont suivi les cours ou les,conférences de M. Le Châtelier à l’Ecole des Mines, au Collège de France ou à la Sorbonne, se doutent de ce qui a pu être accumulé, dans cet ouvrage de quelque 5oo pages, de vues claires et précises, d’aperçus originaux, de documents de première main, sur un sujet des plus intéressants pour la science et pour l’industrie.
- On peut dire que presque toutes les industries se servent du feu, et les plus importantes d’entre elles ont pour but de transformer des matières premières par le secours de la chaleur. Or ces transformations ne se passent correctement qu’à des températures déterminées, d’où la nécessité de connaître exactement ces températures. Malheureusement, c’est chose délicate, et l’on peut dire que, jusqu’à l’apparition du couple thermo-électrique Le Châtelier, l’industrie n’a eu à sa disposition que des procédés d'une exactitude douteuse. Encore maintenant, il semble, et nous avons eu l’occasion de l’observer à plusieurs reprises, que les industriels n’attachent pas dans la pratique assez d’importance à la mesure des hautes températures, et se laissent trop souvent conduire par l’empirisme seul.
- L’ouvrage en question est plus qu’une adaptation, c’est une refonte complète du livre que M. Le Chà-telier avait publié sur le même sujet en 1900, avec la collaboration de M. Boudouard, livre qui reproduisait ses conférences de 1898 au Collègede France. Il a été complété et tenu au courant des nouvelles recherches, grâce au concours de M. Burgess, que ses fonctions et ses travaux personnels tenaient
- au courant de toutes les expériences effectuées tant en Europe qu’en Amérique.
- C’est.en 1885 que M. Le Châtelier s’attaqua au problème de la mesure des hautes températures; à cette époque, on avait bien les recherches de Pouil-let, des Becquerel, de Sainte-Claire-Deville, de Régnault, de Violle, sur le thermomètre à gaz, mais on peut dire qu’au-dessus de 5oo degrés on n’avait que des données incertaines; et pourtant qu’est-ce que 5oo degrés dans l’industriel M. Le Châtelier, après de nombreuses expériences, montra que l’emploi des couples thermo-électriques était parfaitement justifié pour la mesure des hautes températures, et il indiqua comme le meilleur le couple platine-platine rho-dié, associé à un galvanomètre à grande résistance. Il reconnut que les mauvais résultats qui avaient fait abandonner autrefois l’idée des couples thermo-électriques étaient dus à l’emploi du fer comme un des éléments du couple, car ce métal donne lieu à des courants parasites qui enlèvent toute exactitude aux appareils.
- Plus tard il imagina son pyromètre optique, dont le principe repose sur la variation des intensités lumineuses en fonction des températures des corps qui les émettent, principe énoncé dès 1864 par Edmond Becquerel, qui avait, émis l’idée de rapporter la mesure des températures élevées à celles de l’intensité des radiations rouges émises par les corps incandescents.
- Aujourd’hui, soit que l'on emploie le couple thermo-électrique, soit que l’on ait recours aux divers pyromètres optiques, on petit mesurer avec une précision suffisante les températures atteintes dans l’industrie, et, avec une certaine approximation, des températures de plusieurs milliers de degrés.
- Nous allons rapidement passer en revue les divers chapitres de la « Mesure des hautes températures », pour donner une idée de la somme de travaux qui s’y trouve condensée.
- Les auteurs commencent par rappeler, dans l’introduction, que la température n’est pas une quantité mesurable dans le sens strict du mot : si nous savons bien que deux températures en équilibre avec une troisième le seront entre elles, en revanche l’addition de deux températures n’a aucun sens.
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction,
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- L’ouvrage donne ensuite les températures de fusion et de vaporisation des corps pour lesquels ces mesures sont tenues pour exactes, ce qui fournil des points fixes pour l’étalonnage des appareils.
- Le chapitre I traite de l’échelle-type adoptée pour la mesure des températures, en partant des lois de Mariotte et de Gay-Lussac et des expériences de Joule, et indique, à la suite de nombreux essais, avec quelles approximations les gaz employés' (hydrogène, air, azote, etc.) peuvent être considérés comme gaz parfaits.
- Le chapitre II étudie les pyromètres à gaz, et en premier lieu, le thermomètre-étalon international, à réservoir de platiné iridié et à hydrogène, conservé à Sèvres. On trouve ensuite des résultats d’expériences sur ies propriétés physiques des matières entrant dans la construction des thermomètres à gaz, notamment au point de vue de l’imperméabilité aux gaz à haute température. Puis vient la description de divers appareils, depuis le thermomètre de Pouil-lel. jusqu’aux appareils récents de Callendar et du Laboratoire Géophysique américain. _ Signalons aussi la méthode de M. Daniel Berthelot, fondée sur la variation, en fonction de la température, des indices de réfraction des gaz à pression constante.
- Passons rapidement sur les pyromètres calorimétriques (calorimétriques de Berthelot, etc., chapitre III), et.arrivons aux pyromètres thermo-électriques, dont le principe repose sur la lecture de la différence de potentiel, variable avec la température, qui prend naissance à la jonction de deux métaux différents. Ce chapitre IV contient les indications les plus intéressantes sur la valeur des divers thermocouples, notamment des couples platine-alliages de platine, qui sont les seuls vraiment exacts pour les températures au-dessus de i 200 degrés. Il faut signaler particulièrement les recherches sur les couples à base d’alliages sans platine, à cause de leur intérêt industriel, la valeur du platine limitant l’emploi des couples où entre ce métal. Certains couples à base de nickel peuvent donner des indications suffisamment exactes jusqu’à 1 400 degrés; il y en a d’autres, par contre, dont lès indications doivent être ténues pour suspectes dès 600 degrés.
- Après avoir indiqué les modes d’étalonnage des thermo-couples, les auteurs décrivent dans le chapitre V les pyromètres à résistance électrique, dans
- lesquels on mesure les températures par les variations dé résistance, sous l'influence de la chaleur, d’un fil de platine parcouru par un courant. Le premier appareil remonte à 1871 (Siemens); ceux d’aujourd’hui sont susceptibles d’une précision telle qu’à la British Association, en 1899, Callendar proposa d’adopter le thermomètre à résistance de platine comme étalon secondaire, concurremment avec le thermomètre à hydrogène de Sèvres.
- Le chapitre VI expose les lois de la radiation et le chapitre VII étudie les pyromètres à radiation, fonctionnant sous l’influence des radiations calorifiques émises à distance. Signalons dans ce groupe le pyromètre de Féry, qui est employé à la fois dans les laboratoires scientifiques et dans l’industrie.
- Le chapitre VIII décrit les pyromètres optiques, qui mesurent la température d’un corps par l’intensité des radiations lumineuses qui en émanent (appareils de Le Châtelier, Féry, Wanner, Holborn-Kurlbaum). Ces appareils sont moins précis que les pyromètres à mesure électrique, car ils reposent en définitive sur l’appréciation pâr l’observateur de l’équivalence de deux intensités lumineuses ; mais ils ont l’avantage de ne présenter aucune partie en contact avec l’objet que l’on étudie, ce qüi leur permet d’étre employés jusqu’aux plus hautes températures.
- Le chapitre IX est relatif à différents procédés de mesure, tels que les cylindres d’argile de Wedg-wood, les cônes de Seger, les pyrornètres à cadran utilisant les différences de dilatation de deux corps, etc.
- Le chapitre suivant décrit les divers appareils enregistreurs, qui s’adaptent notamment aux thermomètres à gaz, aux couples thermo-électriques, aux pyromètres à résistance, et le dernier chapitre traite de l’étalonnage des pyromètres par des tetapéra-tures de fusion ou de vaporisation des corps.
- L’ouvrage se termine par une bibliographie très complète, qui permet de se reporter à tous les travaux qui ont été publiés sur ce sujet.
- Tel est ce livre, où l’on retrouve, comme dans tous les ouvrages, malheureusement trop rares, de M. II. Le Châtelier, cette alliance intime de l’expérience et delà théorie, assemblage harmonieux où toutes deiix se prêtent mutuellement leur concours.
- J. Rosskt.
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- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Deüx Compagnies de chemins de fer, le Paris-Lyon-Méditerranée et l’Est viennent de tenir le même jour leur assemblée générale ordinaire et de donner à leurs actionnaires et aux spécialistes qui s’intéressent aux questions de transport un aperçu dé leur exploitation plein de renseignements et d’enseignements. Les résultats généraux se traduisent par le coefficient d’exploitation : nous constatons qu'au Paris-Lyon-Méditerranée, il s’est établi à 56,5a % pour les lignes métropolitaines, peu différent de celui dé l'exercice précédent, tandis qu’à l’Est, il est passé de 57,66 % à 59,33 % . Ainsi, malgré les économies réalisées sur les dépenses.d’exploitation, malgré l’augmentation des recettes du trafic qui suivent une progression inusitée jusqu’à ce dernier exercice, ces deux Compagnies ont eu proportionnellement à supporter plus de charges et n’ont pu que maintenir, l’une même laisser diminuer, l’écart qui existe entre l’ensemble de leurs recettes générales d’exploitation et l’ensemble de leurs dépenses de même ordre. Et cependant, le Paris-Lyon a bénéficié de 3o 790 400 francs de recettes en plus, et l’Est de i3 39 r 434 francs. Ce sont surtout les transports de petite vitesse qui ont concouru à ces augmentations très importantes, ce fait corroborant la grande activité industrielle et commerciale de l’exercice. Mais d’un côté comine de l’autre, la hausse' des charbons et des matières premières, les difficultés d’entretien du matériel, l’accroissement des salaires du personnel, et les nécessités de toute nature qu’eiitraînerit des exploitations aussi complexes et étendues, contribuent à gonfler le compte d’exploitation. Les deux Compagnies font également ressortir combien les conséquences de la loi sur les retraites des employés de chemins de fer continuent à peser sur leurs deniers. Pour se conformer à ces exigences, l’Est a versé à la Caisse des Retraites 3 635 000 francs, et le Paris-Lyon 7 millions dé francs ; tandis que les actionnaires se répartissent au Paris-Lyon 45 748 140 francs et à l’Est 29 millions, l’ensemble des allocations accordées ou versées aux institutions en faveur du personnel s’élèvent d’une part à 37 723 200 francs, et d’autre part à 22 668 5o2 francs.
- L’année 1912, de l’avis général, a été exception-
- ! nelle ; la préoccupation des actionnaires comme I des Conseils d’administration devait donc se traduire par des doutes sur la continuité des résultats pour les exercices à venir. Ces préoccupations ont été : exprimées aux deux assemblées ; et les présidents i dos deux Conseils oiit cru pouvoir assurer que la progression normale du trafic en dehors de toute exception pouvait assurer la rémunération du capital engagé. Il faut considérer cependant que les charges de ce capital ne cessent d’augmenter par la considération même de l’augmentation des transports et de l’extension des lignes. Dans beaucoup de centres, les installations ne répondent plus aux exigences de l’exploitation ; il faut plus de matériel roulant* plus de personnel, plus de sécurité, soit autant de motifs d’engagements de dépenses qui, comme nous le constatons, ne trouvent pas toujours leur contrepartie. Toutefois, malgré des circonstances éminemment défavorables, les Compagnies précitées ont trouvé avec facilité tous les capitaux dont elles avaient besoin ; elles les ont payés un peu plus cher, mais pas dans la proportion où la situation du marché pouvait les y contraindre. C’est un enseignement quant à l’esprit qui règne encore dans les milieux épargnants, malgré tant de mesures dangereuses, esprit basé sur la confiance qu’inspire les dirigeants ; mais il a bien fallu qu’ils en viennent aussi à augmenter l’intérêt offert aux obligataires plus soucieux de jouir d’un revenu supérieur que d’escompter une prime de remboursement aléatoire dans son échéance. La suppression en 1915 de' la garantie d’intérêts 11’influera en rien sur les résultats de la Compagnie Paris-Lyon suivant les affirmations de M. Dervillé. Souhaitons seulement comme lui et son collègue de l’Est que le Parlement ne modifie pas, par des mesures législatives qui constituent des violations de contrats, l’équilibre d’une balance péniblement acquis.
- I Dans une de nos dernières chroniques, nous avons annoncé la constitution de la Société Energie Electrique de la Région Parisienne.
- Le 2,3 avril, à 4 h. 1/2, s’est tenue la deuxième assemblée générale constitutive de cette Société, Le capital a été fixé à 12 millions et demi de francs.
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- Ainsi que nous l’avons signalé dans notre numéro du 19 avril le but principal de cette Société est de reprendre l’exploitation du contrat intervenu entre l’Administration des Chemins de fer de l’Etat et le Consortium « Le Triphasé, A. Giros et Lou-cheur » pour la fourniture du courant nécessaire à l’électrification des lignes de banlieue.
- Le Conseil d’administration de la nouvelle Société est composé comme suit :
- MM. Denis Pérouse, ancien conseiller d'Etat, administrateur de la Compagnie des Chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée et du Canal de Suez, Président;
- Amédée Albjr, ancien ingénieur en chef des Ponts et chaussées, président de la Société Générale d’En-treprises;
- Adolphe Baux, administrateur-délégué de l’Ouest-Lumière ;
- Henri Cahen, directeur de la Société des Applications Industrielles ;
- Jules Fisch, administrateur de la Société des Applications Industrielles ;
- Philippe Fougerolle, président de la Compagnie Electrique de la Loire ^t du Centre ;
- Alexandre Giros, administrateur-délégué de l’Energie Electrique du Nord de la France ;
- Camille Krarxtz, ancien ministre, président de l’Ouest-Lumière ;
- Maurice L’Epine, directeur de la Banque Française du Commerce et de l’Industrie ;
- Jacques Level, administrateur du Triphasé ;
- Louis Lion, ancien ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, administrateur de la Banque de l’Union Parisienne ;
- Louis Loucheur, administrateur des Tréfileries et Laminoirs du Havre ;
- Albert Petsche, vice-président du Triphasé. ,
- Les valeurs d’électricité ont payé leur tribut cette semaine plus que d’autres à l’affolement du marché. Certaines peuvent être intéressantes à acquérir dans les conditions où elles se trouvent ; pour d’autres, il serait encore prématuré de penser qu’elles ont atteint leur minimum. Heureusement pour toutes, le Sénat ne s’engage pas dans la voie tracée par la Chambre d’une taxe de o fr. 5o par tonne de charbon; mais d’autres taxes sont à prévoir qui pèseront sur le consommateur et pourront momentanément restreindre l’essor des sociétés de distribution.
- Le Métropolitain annonce un dividende de21 fr. 5o
- au lieu de 21 francs ; et le Nord-Sud un dividende de 6 fr, 26. Nous attendrons les comptes rendus des assemblées pour connaître mieux les résultats de ces deux affaires.
- Les actionnaires de La Compagnie Générale de Railways et Electricité ont approuvé les comptes de l’année 1912 ; ils ont voté un dividende de ’ig francs pour l’action de capital, 19 francs pour l’action de jouissance et aSfr.og pour l’action de dividende. Les valeurs officiellement cotées sont inventoriées dans le portefeuille à 5i 633 700 fr. 84; l’application des cours au 3i décembre 19x2 donnerait à l’ensemble du portefeuille une valeur de 90 millions environ.
- L’assemblée extraordinaire convoquée pour proroger la durée de la Société de 3o ans et autoriser le Conseil à augmenter le capital jusqu’à concurrence de 5o millions n’était pas en nombre. Le Conseil proposera d’augmenter le capital en prévision surtout de la législation nouvelle qui apportera vraisemblablement des entraves aux sociétés anonymes.
- La Société d’Electricité Bergmann clôture l’exercice 1912 avec un bénéfice brut de 10641 006 marks,contre 8 o43 466pour 1911. Sur ce total, 4 700 797 marks contre 4 066 613 sont absorbés par les frais généraux, impôts, etc.; 2.711 822 marks contre 1 972 701 sont affectés aux amortissements sur les frais de premier établissement et 1 154 000 marks contre zéro, aux amortissements sur les participations. Le bénéfice net, report compris, s’élève à 2 38o 020 marks contre 1 918 780. Le dividende, Inaintenu à 5 % , exige cependant, par suite du capital plus important à rémunérer, 1 918 000 marks contre
- 1 45o 000 l’an dernier.
- Le Central Electrique du Nord a publié pour le mois de janvier les recettes des entreprises dans lesquelles il est intéressé. Les résultats acquis présen-tent d’importantes plus-values, comme on peut s’en rendre compte par le résumé ci-dessous ;
- L’Energie Electrique du Nord de la France atteint 296 846 francs contre 244 187 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 25 659 francs ou
- 2 1,56%.
- La Compagnie Electrique de la Loire et du Centre produit 543 845 francs contre 454 63a francs en janvier 1912, soit une augmentation de 89 2i3 francs ou 19,62 % .
- La Société d’Eclairagc Electrique de Bordeaux et du Midi produit 176 268 francs contre 154 608 francs
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- en janvier 1912, soit une augmentation de 21 660 francs ou i4 "6.
- L’Energie Electrique du Sud-Ouest donne 210 122 francs contre 157 277 francs, soit une augmentation de 52 845 francs ou 88,59 %.
- L’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing donne 184 009 francs contre 159018 francs, soit une augmentation de 24 991 francs ou 15,71 \% .
- Enfin, le Gaz et l'Electricité de Roubaix (Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l'Electricité) atteint 327 332 francs contre 318 482 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 8 880 francs ou 2,78 % .
- En résumé, pour ces six entreprises, les recettesde janvier 1913 se sont élevées k 1 738 422 francs contre i 488 174 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 25o 248 francs ou 16,81 % .
- Ce tableau ne mentionne plus la Société Générale de Forces Motrices et d’Eclairage de la ville de Grenoble, mais le Central s’est intéressé à deux nouvelles affaires : la Société d’Eclairage Electrique de Bor-
- deaux et du Midi, et l’Energie Electrique du Sud-Ouest
- Déjà le dernier rapport du Central Electrique du Nord mentionne ces deux dernières entreprises, comme des participations importantes qui ne seraient pas inférieures chacune à un million.
- On annonce la très prochaine émission de 23 5oo obligations de 5oo francs 5 % net de la Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. Ces obligations seront amortissables en 5o ans à partir du inr juillet 1920. Tous les porteurs seront membres de droit d’une Société civile des Obligataires. Le prix d’émission est fixé à 487 fr. 5o, payable en une seule fois à la souscription, les titres portant jouissance du i5 mai 1913.
- Ces obligations rapportent un intérêt annuel de 28 francs net de tous impôts existant au ier janvier 1913 et payable par semestre les ior avril et ier octobre. Toutefois le coupon du i01' octobre 1913 sera de 9 fr. 375 net, représentant les intérêts connus depuis le 15 mai 1913.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ain. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier avec des délégués de la Haute-Savoie le projet de création d’un tramway de Seyssel à Annecy et Frangy.
- Est décidée la mise à l’étude d’un plan d’ensemble pour la création d’un troisième réseau de tramways.
- Aveyron. — Une commission est nommée par le Conseil général pour étudier avec des représentants de la Lozère le projet de création d’une ligne de chemin de fer d’Aguessac à Meyrueis.
- BaSSeS-PyrénéeS. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans la ville d’Hendaye, d’une ligne de tramways électriques entre la gare (réseau du Midi) et la plage de cette ville. Concessionnaire : M. Martinet.
- Le Conseil général . a mis £à l’étude le projet de création d’une ligne de tramways d’Oloron à Monein et d’électrification de la ligne Oloron-Mauléon.
- Il a demandé à la Compagnie du Midi d’étudier le projet de tramway Saint-Palais, Hasparren et Bayonne.
- De nouvelles éludes seront faites pour l’établissement d’une ligne de tramway d’Orthez à Navarrenx.
- Belfort. — Le Conseil général a approuvé un devis de 37000 francs pour divers travaux sur les lignes de tramways départementaux.
- Cantal. — Le conseil général a voté en principe l'établissement d’un réseau de chemins de fer départementaux à voie étroite.
- Une commission est nommée pour étudier avec les délégués de la Corrèze un projet de tramway interdépartemental reliant à la Corrèze plusieurs communes de l’arrondissement de Mauriac.
- Creuse. — Le Conseil général a demandé une prompte déclaration d’utilité publique pour l’exécution du réseau de tramways.
- Dordogne. — Le conseil général a décidé la mise à l’étude immédiate de la ligne de tramway de Montpa-zier à Saint-Pompon par Belvès.
- Drôme. — La commission départementale a reçu délégation pour hâter la réalisation du projet de création d’un quatrième réseau de tramways :
- Premier groupe, pour lequel la déclaration d’utilité
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- publique est sollicitée : Romans à Grand-Serre et Roy-bon et raccordement de Saint-Donal au Cabaret-Neuf. — Deuxième groupe, pour lequel la déclaration d'utilité publique sera demandée après la mise en exploitation du premier groupe : Grest à Bourdeaux et Montélimar, raccordement de Chabeuil à Montmeyran et prolongement jusqu’à Dié, de Châlillon à Pont-de-Quarl.
- Eure-et-Loir. — Le conseil général a décidé la mise à l’étude du projet d’établissement d’un troisième réseau de tramways.
- Haute-Garonne. — La Commission départementale a regu délégation pour examiner le projet présenté par la Compagnie du Sud-Ouest pour relier les lignés de tramways de la rive droite à celles de la rive gauche dans la traversée de Toulouse.
- Loiret. — Le conseil général a approuvé en principe les projets de tramways de Courtenay à Corbeilles et de Chàteaurenard à la Selle-sur-le-Bied.
- Avis favorable est donné à l’étude de l’avanl-projet-de tramway Gien-Berry-Autry.
- Rhône. — Une commission spéciale est chargée par le conseil général d’étudier plusieurs projets de lignes ferrées : de Saint-Vincent de Reins aux Ardillals ; de l’Arbresle à Villefranche ; d’Eculiy à Durdilly, etc.
- Le conseil général a approuvé le tracé de la ligne ferrée projetée de Chasrtellux à Lormes.
- "Var. — Avis favorable est donné par le conseil général au projet d’établissement d’une ligne de tramway de Marseille à Toulon par Aubagne et La Ciotat.
- Vosges. —.Le conseil général a approuvé le projet délinitif présenté par M. Gronier pour la ligne de tramway de Scnones à jMoussey.
- Sont votés les crédits nécessaires aux études du projet de ligne de tramway Conlrexéville-Darney, prolongeant la ligne Neufchàteau-Conlrexéville.
- Des subventions complémentaires sont demandées aux communes pour l’établissement des ligues Bruyères-Thaon et Epinal-Rambervillers.
- Le conseil a décidé de reprendre l’étude d’une ligne ferrée électrique de Corravillers à Rupt.
- Russie. — Le conseil municipal de Vilna a préparé un projet de construction de tramways électriques se montant à la somme de 5oo.-| 5oo roubles.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Cantal. — Le conseil général a émis un avis favorable au projet de construction d’un barrage hydroélectrique sur l’Auze.
- Rhône. — Pour l’exploitation du réseau de chemin de fer électrique, le conseil général a approuvé le projet d’établissement, par M. Coignet, d’une usine de produc-
- tion électrique sur le Cousin, avec faculté pour le concessionnaire de céder aux communes de l’énergie électrique.
- TÉLÉPHONIE
- Aisne. — Délégation est donnée à la commission départementale pour l’étude du projet de circuit téléphonique Compiègne-Saint-Quentin (2e).
- Aube. — Une subvention supplémentaire est volée par le conseil général pour l’établissement de deux nouveaux dis télégraphiques Troyes-Paris.
- Est approuvé le projet de circuit téléphonique de Bar-sur-Aube à Chaumont : 20 igo francs.
- Est voté un projet de 80 040 francs pour l’établissement de circuits téléphoniques entre l’Aube et la Marne.
- Alpes-Maritimes. — La commission départementale a reçu délégation pour l’approbation d’un traité d’emprunt de 274 081 francs, destiné à l’établissement d’un deuxième réseau téléphonique départemental.
- Basses-Alpes. — Le conseil général a adopté le projet de création d’un troisième réseau téléphonique départemental.
- GalvadOS. — Le conseil général a accordé une subvention de 37 45o francs pour l’établissement d’un deuxième circuit téléphonique entre Caen et le Mans.
- Creuse. — Est volé par le conseil général l’établissement d’un circuit téléphonique direct Guéret-Boussac : 33 8oo francs.
- Cantal. — Le conseil général a voté l’installation du téléphone dans les casernes de gendarmerie.'
- U11 emprunt de i65ooo francs est décidé pour la création de nouvelles lignes téléphoniques.
- Côtes-du-Nord. -— La chambre de commerce de Saint-Brieuc est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 4912 francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques Guingamp-Lannion et Carhaix-Maël-Car-haix.
- Dordogne. — Le conseil général a adopté en principe le projet de création des circuits téléphoniques suivants : Sainte-Alvèr-e-Lalinde, Lanouaille-Saint-Yrieix, Périgueux-Sarlat, Sarlat-Gourdon, Aubeterre-Ribérac, E y met -Mira mont.
- Gard. — Avis favorable est donné par le conseil général à un projet de 535 5i:>. francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Hautes-Alpes: — Le conseil général a émis un vœu en faveur de l’établissement de la ligne téléphonique Gap-Marseill'e.
- » Indre-et-Loire. — Le conseil général a approuvé
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- le projet d’établissement du circuit téléphonique Chi-non-Loudun,
- Landes. — Avis favorable est donné par le conseil général aux projets de création des lignes téléphoniques Dax-Bordeaux et Mont-de-Marsan-Bordeaux.
- Loire-Inférieure. — Avis favorable est donné par le conseil général aux projets d’établissement des lignes téléphoniques suivantes classées suivant leur urgence :
- iv Le Pouliguen-La Baule et La Baule-Saint-Na/.aire, avance 11 620 francs ;
- 20 Le Croisic-Saint-Nazaire, avance 14 000 francs ;
- 3° Nantes-Châteaubrianl (20), avance 31 58o francs;
- 4° Nantes-Challans, avance r4 4°o francs ;
- 5° Ligné-Les Touche, avance 2 790 francs ;
- 6° Deux nouveaux circuits Nantes-Angers, avance pour le département, 53 750 francs.
- Meurthe-et-Moselle. — Avis favorable est donné par le conseil général au projet d’établissement d’une sixième ligne téléphonique Nancy-Paris.
- Nièvre. — A la prochaine session d’août, le conseil général étpdiera le projet de création d’un troisième circuit téléphonique Nevers-Paris.
- Nord. — Le conseil a demandé à l’administration des P. T. T. l’étude du projet d’établissement d’un câble téléphonique souterrain Lille-Paris.
- Saône-et-Loire. — Avis favorable est donné par le conseil général à un projet de i5o 120 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- La chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée 5 avancer à l’Etat une somme de 7 406 fr. en vue de l’établissement d’un réseau téléphonique local à Clux, J ambles, Longepierre, la Villeneuve, Pourlans et Charnay-les-Chalon.
- Italie. Le ministère des Postes et Télégraphes a ouvert un crédit de 54 5ooooo lires pour la construction de lignes téléphoniques entre Turin, Gênes, Milan, Bologne, Florence, Rome et Naples, • avec embranchements de Bologne à Venise et de Florence à Legnano.
- DIVERS
- Arrêté du 10 avril 1913 du ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions d’admission d’élèves libres â. l’Ecole Supérieure des Postes et Télégraphes.
- Vu l’arrêté du 18 février igo3 déterminant les conditions d’admission d’élèves libres à l’Ecole Supérieure des Postes et des Télégraphes;
- Vu, notamment, les articles 3 et 8 de cet arrêté, relatifs à l’examen oral d'aptitude auquel doivent satisfaire
- les candidats étrangers à l’administration qui désirent suivre les cours de la section des ‘élèves-ingénieurs :
- Arrête :
- Article premier. — Les épreuves de l'examen de 1913 pour l’admission d’élèves libres à l’Ecole Supérieure des Postes et des Télégraphes (section des élèves-ingénieurs) auront lieu à Paris, aux dates indiquées ci-après :
- Mercredi 9 juillet, examen sur les mathématiques et la mécanique.
- Jeudi 10 juillet, examen sur l’électrotechnique et les mesures électriques.
- Art. 2. — Les demandes des candidats, établies dans les conditions indiquées à l’article 6 de l’arrêté du 18 février 1913, devront parvenir au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes (direction du personnel des Postes et des Télégraphes) avant le i5juin 1913.
- SOCIÉTÉS
- Omnium Lyonnais de Chemins de fer et Tramways.
- Tableau comparatif des recettes.
- Semaine Du Ier janvier
- du 13 au
- au 19 avril ig avril
- 1913 19m igï3 1912
- Cannes i r 3/f8 35 i3 729 90 20O 008 75 214 247 20
- Fontainebleau 2 792 55 3 191 3o 41 670 40 40 454 70
- Bourges 3 384 65 3 619 35 55 498 15 55 677 55
- Poitiers 3 100 40 3 367 75 52 202 25 5o 469 35
- Troyes 4 895 55 4 8o5 10 78 667 5o 77 993 85
- Pau 4 349 55 4 307 90 71 062 95 72 474 :>o
- Celte. 2 565 3o 2 8(jo 90 40 3o3 o5 38 460 35
- Avmentières., 1 332 r 3oB 95 22 177 40 21 981 40
- Totaux. . .. 33 76S 35 37 291 15 568 5go 45 571 7.55 90
- Avignon 3 912 i3 4 on 45 61 044 75 62 638 40
- .Sain t-J£tienne,
- Firminy.. .. 38 640 3o 37 412 /,5 6i3 3<)5 85 56i 3gg 25
- CONSTITUTIONS
- Aciéries Electriques d’Aiguebelle. — Durée : 70 ans. — Capital : 1 a5o 000 francs. — Siège social : Aigue-belle (Savoie).
- CONVOCATIONS
- Compagnie Continentale Edison. — Le 7 mai, 28, rue de Châleaudun, à Paris.
- Compagnie Française de Tramways. — Le 5 mai, 3, rue de Stockholm, â Paris.
- Société Hâvraise d’Energie Electrique. — Le 23 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). -N°18.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d’Electricité A. E. G.
- , 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. \K. G% — Avril igi3.
- L’importance dcs*'usines d’électricité publiques dans la viè'dconomique'cn Allemagne.
- I^es moteurs de laminoirs à courant continu. Larjeonslrucliôn automobile moderne dans les usines de la N. A. G.
- Le'chemin de fer de bordure du Riesengebirge,
- Les machines de la centrale de Montevideo.
- ADJUDICATIONS
- • » -
- FRANGE
- Le 26 mai, au ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture de cordons souples pour postes d’abonnés et buraux centraux téléphoniques ( 14 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère dti Commerce, de l'Industrie-, des Postes et des Télégraphes, le 11 mai 1913.
- Cahier des charges, rife de Grenelle, n° io3 (direction de l’exploiLrtion télégraphique, 3e bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les .bureaux télégraphiques centraux des chefs-lieux de département.
- • *
- Le 27 mai, au Ministère du Commence, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture de cabines téléphoniques divisées en 20 lots.
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des''Télégraphes, le 12 mai i'gTi3 au plus tard.
- Cahier des charges, rue de Grenelle n° io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures' à midi et de 14 heures à 16 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les bureaux télégraphiques . centraux des chefs-lieux de département.
- Le 28 mai, au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture d'appareils accessoires et d'objets
- divers pour..postes dîabonnés et bureaux centraux téléphoniques (16 lots) (sonneries, fiches pour tableaux commutateurs, tabourets,, etc.)
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront
- " 1. • • • | • • ' ; •, t • 1
- être parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, le 18 mai 1913.
- Cahier des charges, rue de Grenelle n° io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e#bureau), tous lés jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les bureaux télégraphiques centraux des chefs-lieux de département.
- BELGIQUE
- Prochainement, en la salle de la Madeleine, k Bruxelles, fourniture de divers objets nécessaires à l’établissement et à l’entretien d’installations électriques du service des chemins de fer de l’Etat : ior lot, 1 000 serre-iils à deux bornes, 1 000 serre-fils pour piles, 5oo boutons d'appel ordinaires, a5o boutons d’appel à réponse N. M., 200 boulons en bois pour taster, 5o boutons d’appel forme poire, 100 boutons métalliques pour taster, 5o contacts de porte, 200 transmetteurs ordinaires pour1 signal à distance, 3oo lames en bronze pour trausmetteurs-grandes, i5o id. pour transmetteurs-petites, 100 rosaces pour cables souples, 20 cloches en fonte pour sonneries de route-petite, 20 id. de route-grande; caut. : 4°° francs; — 2e lot, 20 mouvements d'horloge électriques, système Bouckaert; caut. : 5o francs; — 3e lot,.20 .000isolateurs
- intermédiaires petits, 1 000 id. grands ; caut.f : 400 francs.
- -, «
- * *
- Le 21 mai, à 11 heures, en la salle.de.la Madeleine, à Bruxelles, fourniture d appareils .. téléphoniques et d’accessoires .nécessaires à l'administration'des télégraphes (cahier des charges spécial n* 134 • ier lot, i45 fiches et 125 jacks; cau'l. : 200 francs; — 2e lot, ioo microphones-plastrons et 100 téléphones serre-tête; caut. : 3oo francs; — 3e lot, 1 5oo microphones sûr colonne; caut. : 3 200 francs; — 4Ü loi, 1 000 sonneries avec un condensateur; caut. : 2 400 fr. Soumissions
- recommandées le 17 mai.
- ITALIE
- Le i3 mai, aux chemins de fer de l'Etat italien, à Borne, fourniture de deux groupés électrogènes pour les ateliers de Rimini (adjudication internationale).
- ESPAGNE
- Le ministère des Travaux publics recevra jusqu’au 19 mai des offres pour la constuction d'un tramway électrique à Barcelone, et jusqu’au 16 juin pour la construction d’uu tramway électrique de Reus à Tarragone.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- PARIS. — DfPIUMBRU LHV&, 17, RUE CAUSETTE.
- Le Gérant•; J.-B.Noübt.
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- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 10 MAI 1913.
- Tome XXII (SS* série). — N* 19
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. 161
- Chronique Industrielle
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble.
- — L’industrie hydro-électrique en Suisse. . i63
- Nouvelle locomotive de très grande puissance pour le réseau du New-York Central Rail-road. — L’électrification du Pennsylvania Railroad. — La télégraphie sans fil au Bré-
- Transmission et Distribution
- E. de Longüeval. — Vue d’ensemble sur les grands réseaux de distribution d’énergie
- électrique en France :
- I. — Evolution des transports d’énergie . i65
- II. — Grands réseaux français de distribution d’énergie électrique....... 169
- Nomenclature.
- E.-J. Brunswick. — Terminologie applicable aux machines et transformateurs électriques. 174
- Variétés
- L’importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique (suite et fin), parle Dr-Ing. G. Siegel........................ 180
- Bibliographie
- Brevets
- Dispositif pour l’augmentation du débit des
- machines électriques fermées............ 187
- Etudes et Nouvelles Economiques........... 189
- Renseignements Commerciaux........ ....... »9°
- Adj udications............................ 19a
- 164
- Dr Max Buttner. — Die Beleuchtung von Ei-senbahn-Personenwagen mit besonderer Berücksichtigung der elektrischen Beleuchtung (L’éclairage des wagons à voyageurs, spécialement par la lumière électrique); analysé par R. G....................' . . 186
- EDITORIAL
- Le développement des réseaux de distribution d’électricité dans ces dernières années a été si prodigieux qu’il n’est pas sans intérêt, pour qui veut se faire une idée générale des progrès accomplis dans ce domaine des applications de l’Electricité, de jeter un coup d’œil en arrière et de voir le chemin parcouru depuis l’époque où, par suite de la négligence d’un ouvrier dans le branchement de deux machines Gramme à l’Exposition de Vienne (1873), la réversibilité des dynamos se trouva expérimentalement démontrée.
- C’est pourquoi M. E. de Longüeval s’est attaché, dans son étude Vue d'ensemble sur les grands réseaux de distribution d’énergie électrique en France (p. 165), à retracer avec
- plus de détails qu’on n’a coutume de le faire en pareil cas l’historique des transports de force par l’électricité. Les progrès réalisés dans les réseaux de distribution sont, en effet, si intimement liés aux perfectionnements des transports d’énergie qu’il serait arbitraire de s'attacher aux uns sans parler des autres.
- A l’heure actuelle où les transports d’énergie à 120000 et même 160 000 volts sont parfaitement réalisables, où le projet d’utilisation des chutes Victoria du Zambèze à 900 kilomètres de distance n’est pas considéré comme une utopie technique, où l’on aménage la chute de Eully de 1 (>5o. mètres de hauteur, où l’on captera dans un avenir
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- '* LA LUMIÈRE ÈLËCfRlQUÈ
- T.XXIÎ(2« Série). — N‘1Ô.
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- prochain l’énergie des chutes du Rhône pour l’utiliser à Paris et où l’on prévoit une puis* sance de az5 ooo kilowatts pour la seule usine de Keokuk (Mississipi), destinée à alimenter, dans un rayon de 35o kilomètres, une population de 4 millions et demi d’habitants, on a quelque peine à se représenter que trente-cinq ans se sont seulement écoulés depuis l’époque où notre éminent prédécesseur Th. du Moncel écrivait : « Ce qui « est certain, c’est que jusqu’à présent aucun « moteur électrique n’a atteint la force d’un «>cheval ».
- La terminologie des machines est une question souvent négligée par les praticiens ; elle a cependant une véritable importance dans les transactions commerciales, puisqu’une terminologie précise facilite dans une large mesure la régularité des transactions entre les acheteurs et les vendeurs.
- Le rapport sur la terminologie des machines et des transformateurs électriques (p. 174) établi par M. E.-J. Brunswick, au nom de la première section du Comité de la Société Internationale des Electriciens, est donc une œuvre fort utile, qui a exigé de la part de son auteur une étude approfondie. Ce rapport que nous publions in extenso a reçu l’approbation du Syndicat des Usines d’Electricité et, après quelques légères modifications à sa forme originale, celle du Syndicat Professionnel des Industries Electriques.
- Il est à souhaiter qu’on se conforme à l’avenir à ce Rapport, aussi bien dans les publications commerciales que dans les publications techniques.
- Nous ferons seulement une remarque à propos du symbole GH que M. Brunswick voudrait substituer, provisoirement tout au moins, au symbole IIP, qu’on trouve fréquemment employé, pour désigner l’unité française des Mécaniciens, le cheval-vapeur. Nous ne saurions nous associer à ce tte mesure transitoire, car, à notre avis, le cheval-vapeur devrait être rigoureusement proscrit ; l’attribution d’un symbole équivaudrait cependant à accepter officiellement et à reconnaître de bouveau une unité vicieuse trop longtemps
- tolérée. Assurément, comme le dit M. Gh.-Ed. Guillaume dans La Vie Internationale (t. III, 1913, p. 26) : « le comble de la confusion est réalisé lorsqu’on désigne le cheval-vapeur par le symbole HP... » ; et il est certain que le symbole CH serait plus logique pour désigner le cheval-vapeur que le symbole HP, abréviation du horse-power britannique, qui est une unité différente du cheval de 75 kilogrammètres par seconde puisqu’elle vaut 55o foot-pounds par seconde (1 kilogrammètre — 7,a33oi loot-pounds) ; mais, dans le cas présent, nous estimons qu’une demi-mesure serait néfaste.
- Le cheval-vapeur, par sa définition même, est fonction tde la valeur de g, accélération de la pesanteur c’est donc une unité variable en tout lieu, et, quand on lui attribue la valeur 736 watts correspondant à la valeur 746 watts du horse-power, on prend implicitement pour g la valeur 9, 8133 de l’accélération au centre de l’Angleterre, ce qui est profondément illogique pour des Français.
- La seule unité de puissance devrait être l’unité métrique, le watt (avec ses multiples, liectowatt, kilowatt), défini, par exemple, comme suit: « Le watt est la puissance en-« gendrée par le déplacement d’une force « de 1 cop à la vitesse de 1 mètre par se-« conde » ; nous appelons « cop », abréviation dé Copernic, l’unité absolue de force du système métrique décimal, c’est-à-dire la force qui, agissant sur une masse de 1 kilogramme, lui communique une accélération de vitesse de 1 mètre à la seconde par seconde.
- Nous terminons aujourd’hui l’étude très documentée du D‘-Ing. G. Siegël sur Vimportance des usines d'électricité publiques dans la vie économique en Allemagne (p. 180-186). On y trouvera nombre de renseignements sur les avantages que présente l’emploi de l’électricité dans différentes branches de l’activité industrielle (usines métallurgiques, papeteries, filatures, etc.), ainsi que dans l’industrie domestique.
- R. dk Baillehaciie.
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- 10 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 163
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble
- Gomme nous l’avions annoncé, dans notre numéro du i5 mars, un congrès s’est tenu à Nice les ii et 12 avril en vue de la construction d’une ligne Terrée directe de Nice à Grenoble. Après la lecture et la discussion de nombreux rapports, le congrès a adopté à l’unanimité la motion suivante présentée par M. Léon Perrier, député de l’Isère :
- « La commission technique comprendra :
- i° Un délégué des chambres de commerce et des conseils généraux des départements des Alpes-Maritimes, Var, Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Isère, Rhône, llaute-Savoie, Savoie, Ain, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Corse et principauté de Monaco;
- 2° Des ingénieurs en chef, des ingénieurs ordinaires et des agents voyers en chef des departements sus-indiqués ;
- 3° Deux délégués du Touring-Club, deux délégués du Club alpin, deux délégués de l’Office national du Tourisme, deux délégués de l’Association des Travaux publics, un délégué des municipalités de Nice et Grenoble, un délégué des Syndicats d’initiative du Dauphiné, des Savoie, de la Côte d’Azur, des Alpes ; des directeurs du génie de Nice et de Grenoble.
- « La commission exécutive sera composée :
- i° De tous les parlementaires, sénateurs et députés des dépai’tements indiqués plus haut et d’un représentant de la principauté de Monaco',
- 2° Des bureauxdes conseilsgénérauxet des commissions départementales et d’un délégué par conseil d’arrondissement des départements indiqués plus haut ;
- 3° Des maires de chefs-lieux de départements et d’arrondissements, des maires des chefs-lieux de canton et des communes des départements ci-dessus indiqués, ayant plus de a ooo habitants ;
- 4° Des bureaux de la chambre de commerce et des chambres consultatives.
- « Le congrès décide, en outre : i° Que sa commission technique aura à organiser le concours entre tous les projets qui lui ont été soumis ou qui leur seront présentés, étudiés ou mis au point, à les classer, à décerner les prix affectés au concours ;
- a0 Que sa commission exécutive aura à établir son rapport sur les voies et moyens propres à assurer l’exécution du programme établi par la commission technique.
- « Le congrès décide enfin, qu’un deuxième congrès aura lieu pour connaître à la fois des résultats du concours qui lui seront exposés par sa commission technique et des voies et moyens qui lui seront présentés par sa commission exécutive pour en assurer l’exécution rapide ».
- Après avoir demandé au gouvernement que la nouvelle ligne fût à traction électrique, l’assemblée a décidé que le deuxième congrès aurait lieu à Grenoble.
- L’industrie hydro-électrique en Suisse. —
- Eleclrical World, 12 avril igi3.
- L'Electrical World publie une étude sur le développement de l’industrie hydro-électrique en Suisse. De cet article, nous extrayons les données statistiques suivantes :
- En 1911, le nombre dés installations électriques en Suisse s’élevait à y83, dant 473 réseaux de distributions. Parmi les usines génératrices, 233 étaient des stations hydroélectriques et 77 des stations à vapeur ou à gaz. Si l’on considère les i5o stations génératrices sur lesquelles l’auteur a pu obtenir des renseignements, leur production a été celle indiquée au tableau I ci-après.
- Le prix moyen de construction des usines hydroélectriques en Suisse atteint environ 1 o3i francs par kilowatt produit.
- Sur les i32 stations faisant la transmission à haute tension, Ô9 emploient le courant trir phasé, 29 le courant monophasé et le cou-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIÎ(2° Série). — IM3.
- rant triphasé, et 20 le courant monophasé. Tableau I.
- PUISSANCE DES STATIONS (kilowatts) NOMBRE DE STATIONS PRODUCTION TOTALE (kilowatts)
- 5oo et au-dessous 97 9 9a6
- Soi à 1 000 18 12 407
- 1 001 à 2 000 I 14 955
- a 001 à 3 000 4 9 77°
- 3 001 à 4 ooo 9 3i 417
- 4 001 à 5 000 2 9 °4o
- 5 001 à 6 000 2 11 a9o
- 6 001 à 10 000 8 62 671
- 10 001 à i5 000 2 a5 920
- iS 001 <4 20 000 I 18 800
- 20 001 à 3o 000 2 48 334
- 3o 001 à 40 000 I 39 470
- 4o 001 à 5o 000 I 41 3oo'
- Total i58 335 3oo
- La transmission se fait ordinairement à une tension de 2 000 ou 4 000 volts. Parmi les réseaux haute tension, on compte les suivants :
- Volts.
- Réseaux de Aigle et de La Goule 20 OOO
- Rheinfelden, Lucerne-En--gelberg, Wangen, Fordola- Lugano, Neuchâtel Thusis-Hauterive H OOO
- — 32 OOO
- — Altdorf et Zuricli-Albula. . 40 ooo
- — Betznau-Lôntseh et Berne. 45 ooo
- — Brusio . .. 5o ooo
- Tous ces réseaux sont à courants alternatifs. Le transport de force de Saint-Maurice-Lausanne a lieu à aSooo volts en courant continu.
- La tension habituellement adoptée pour l'éclairage est de 120 volts; treize réseaux emploient cependant la tension de 240 volts.
- Nouvelle locomotive électrique de très grande puissance pour le réseau du New-York Central Railroad. — Elecirical World, yt avril 1910.
- Le New-York Central Hudson and River Railroad a mis récemment en service, sur ses lignes, un nouveau type de locomotive électrique; après des essais satisfaisants, il en a coinmandé neuf d’un type analogue à la General Electric Co. Les locomotives électriques jusqu’à présent en service sur le
- réseau du New-York Central pesaient environ ii5 tonnes, dont 70 tonnes sur les essieux moteurs. Le nouveau type ne pèse que 100 tonnes, mais tout le poids est adhérent; il est beaucoup plus puissant et peut remorquer un train de 1 000 tonnes à 60 miles (97 kilomètres) à l’heure. En service régulier, la nouvelle locomotive peut développer 1 4oo chevaux d’une manière continue; elle peut en développer 5 000 pendant quelques instants.
- Les anciens types étaient munis de 4 moteurs bipolaires sans engrenages; la nouvelle locomotive en a 8, dont chacun a une puissance égale aux trois quarts de celle des moteurs employés sur l’ancien type ; il en résulte que la puissance totale de la nouvelle locomotive est de 5o % plus forte que celle de l’ancien type et peut atteindre une vitesse de 2D % plus élevée.
- L'Électrification du Pennsylvania Railroad
- — Elecirical World, 5 avril 1913.
- Pour l’électrification de sa ligne principale près de Philadelphie, le Pennsylvania Railroad emploiera du courant alternatif. Comme cette compagnie achètera le courant à des stations centrales de la région, elle ne prévoit pas, pour le moment du moins, la construction d’une station centrale indépendante. Les travaux d’électrificalion de 20 miles de sa ligne principale au départ de' Philadelphie devront être terminés en 1914- On croit que le Pennsylvania Railroad entreprendra ensuite l’électrification de ses terminus de Baltimore et de Washington, ce qui entraînerait l’électrification totale de la ligne Baltimore-Washington-Philadelphie.
- La Télégraphie sans fil au Brésil. — The
- Electrician, a5 avril 1913.
- Le Diarlo Official du Brésil a publié, en mai dernier, iim décret organisant un réseau radio-télégraphique au Brésil. Les stations du service international seront situées à Belem et au cap Santa Martha, avec un rayon de4o°o miles (6686 kilomètres) à Rio de Janeiro, avec un rayon de 2 ooo miles (3219 kilomètres). Les pylônes d’aciers de l’installation de Belem doiventavoir 356m. 5o de hauteur.
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- 40 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 165
- VUE D’ENSEMBLE SUR LES GRANDS RÉSEAUX DE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE EN FRANCE '
- I. — ÉVOLUTION DES TRANSPORTS D’ÉNERGIE
- La révolution économique et sociale que les transports d’énergie ont accomplie s’est opérée en une période bien courte.
- Peut-être n’est-il pas sans intérêt d’en faire un rapide historique.
- Le 19 mai 1873, Planté et Niaudet attirèrent sur cette question l’attention de l’Académie des Sciences.
- La même année, à l’Exposition de Vienne, H. Fontaine actionna une pompe à l’aide de deux machines Gramme, dont l’une était mise en mouvement par un moteur à gaz, système Lenoir, tandis que l’autre recevait le courant de la première et commandait une pompe rotative de MM. Neut et Dumont placée dans l’annexe de l’Exposition.
- En 1879, le jour de l’Ascension, eurent lieu à Sermaize des expériences célèbres dans les annales de la Science ; ces expériences, de labourage électi*ique, furent répétées la même année à Noisiel, chez M. Me-nier ; elles montrèrent que l’on pouvait transmettre la force « de deux paires de bœufs » à 700 mètres de distance par l’électricité (').
- Deux ans plus tard, M. Marcel Deprez fit à l’Exposition de Munich des expériences qui eurent un retentissement considérable auprès du public ; on sait qu’il réussit à transporter de Miesbach à Munich, c’est-à-dire à 57 kilomètres de distance, la force de o,43 cheval par un fil télégraphique de 4 mm. 5, présentant une résistance totale de 960 ohms ; ce fil était supporté par des poteaux en bois et aucune précaution particulière d’isolement n’avait été prise.
- Le rendement électrique fut de 3q % ; le rendement mécanique de 3o % ; la machine génératrice (1 343 volts, o amp. 42) mue par
- une machine à vapeur, toui’nait à 1 6x1 tours par minute ; la réceptrice (85o volts), tournait à 700 tours par minute et faisait marcher une pompe centrifuge qui alimentait une cascade de 2 m. o5 de hauteur; le poids de l’ensemble des dynamos était de 70 tonnes.
- Jusqu’en 1882, on n’avait pas réussi à transporter électriquement une puissance supérieure à 6 ou 8 chevaux à plus de 5 kilomètres de distance (’).
- En 1884, MM. Meuron et Cuénod, de Genève, employèrent des machines pour effectuer un transport d’énergie de la Suze à Bienne, destiné à alimenter ultérieurement de nombreuses fabriques d’horlogerie. Ce fut la première application pratique et industrielle d’un transport d’énergie électrique sur un parcours relativement considérable. Le rendement fut de 77 % ; la dynamo réceptrice était placée à 1 a5o mètres de la génératrice qui commandait la transmission mécanique de deux ateliers exigeant un travail variable de 6 à 18 chevaux. Après quelques tâtonnements, on adopta un enroulement coinpound, laissant la vitesse des dynamos constante, quelle que fut la puissance demandée par les machines-outils. La génératrice à 35o volts tournait à 5oo tours par minute, la réceptrice à 3oo volts tournait à 4oo tours par minute.
- Aux mois d’août et -de septembre i883, M. Marcel Deprez fit des expériences de transport d’énei’gie à 14 kilomètres de distance entre Vizille (usine de ciment de MM. Damaye et G10) et Grenoble. Il parvint à transmettre 7 chevaux avec un rendement de 62,3 %. Il renouvela ensuite ces expériences entre les mois de novembre i885 et mai 1886 sur le chemin de fer du Nord, entre Creil et La Chapelle; on vit la possibilité de transmettre environ 5o chevaux à 56 kilomètres avec un rendement de 4° 5 45 %,
- (') Note de M. Marcel Deprez à l’Académie des Sciences (i3 février 1882).
- (*) Le Temps, 5 octobre 1879.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — H0 49.
- d’obtenir un bon isolement de la ligne et d’éviter les dangers inhérents à l’emploi d’une force électromotrice do (5 3oo volts. Les frais d’installations furent extrêmement élevés. La Commission, nommée par l’Académie des Sciences, et dont M. Albert Sartiaux fut ^rapporteur, estima, en effet, la dépense à Soooo francs pour la génératrice, 3o ooo fr. pour la réceptrice et 44 8oo francs pour la ligne, soit un total de 124 8oo francs.
- La première installation industrielle fut installée en 1886 parla Société des Ateliers Oerlikon, entre Kriegstetten et Soleure, dans le but d’utiliser la force d’une chute d’eau située à la première station, et donnant de 3o à 5o chevaux. La ligne avait 8 kilomètres de longueur; les expériences faites les ir et ia octobre 1887 par une Commission scientifique donnèrent un rendement industriel excellent de 75,2 %. « Ces résultats, dit la commission, sont attribués au bon rendement des machines, à l’emploi de forces électromotrices élevées, à la distance relativement faible, à l’emploi d’un conducteur assez gros et au parfait isolement de la ligne ».
- En 1890 eut lieu le premior transport d’énergie javec distribution en série à courant continu à intensité constante. Ce transport fut effectué à Cônes avec des dynamos Thury ; la puissance transportée à 48 kilomètres de distance était de 110 kilowatts (’).
- C’est à cette époque que l’emploi industriel des courants alternatifs polyphasés permit une transformation complète des procédés antérieurs de transport d’énergie.
- Le premier transport de force à l’aido de courants triphasés fut établi par la maison Brown ; il eutlieu en 1891 entre Francfort-sur-le-Mein et Lauffen ; il montra la possibilité de transporter, à la tension de iSooo volts, une puissance de 100 chevaux à 17a kilomètres de distance.
- Mais c’est en 1898 que M. von Dolivo-Dobrovolski réalisa, entre Biilach et Oerlikon (* *) le premier transport triphasé vraiment pratique ; il eut l’idée d’appliquer l’invention faite par.l. Swinburne, en avril 1891,
- (2)xRappelons que pour élever la tension, M. Thury utilise deux conducteurs, en réalisant entre chacun d’eux et la terre une différence de tensions de signes contraires.
- (*) Elektrotechnische Zeitschrift, 4 octobre 189/j.
- de la surexcitation des moteurs synchrones (*) pour la compensation du déphasage produit par ses transformateurs-hérissons qui jouèrent alors le rôle de condensateurs.
- M. von Dolivo-Dobrovolski se servit de moteurs surexcités pour fournir le courant dé-watté consommé dans la ligne par les transformateurs et les moteurs synchrones et pour relever même la tension des génératrices.
- Depuis cette époque, les progrès se sont accentués, les puissances transportées sont devenues considérables, les distances ont grandi, les tensions se sont élevées, les réseaux se sont multipliés et, comme l’a dit M. Galien, « aujourd’hui la France, dans sa « plus grande partie, est couverte d’une suite « presque ininterrompue de lignes électri-« ques, de poteaux, de postes de transforma-« tion allant distribuer dans les villages les « plus lointains, delà lumière epde la force « à bon marché, et apportant avec eux plus « de sécurité, plus d’hygiène et plus de « bien-être social ».
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- En ce qui concerne la période actuelle, nous ne saurions mieux faire que de nous servir des documents gracieusement mis à notre disposition par M, Paul Bizet et par M. Galien. Rappelons que M. Paul Bizet, Directeur général des Distributions d’énergie de la Compagnie Générale d’Rlectriçité, a fait, le 29 janvier dernier, une importante conférence à la Société Industrielle de l’Est, à Nancy, intitulée : « Considérations sur la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie électrique en France (’) »,
- Quant à M. Henri Catien, Directeur de la Société d’Applioations Industrielles, sa conférence du février, au Musée Social, sur « la houille blanche » a été écoutée avec beaucoup d’attention par de nombreux lecteurs de cette Revue, Aussi semble-t-il inutile d’en souligner tout l’intérêt.
- En 1908, la Société Hydro-électrique de
- (*) Swinburne. — Proceedings of The Institution of Eleclrical Engineers, 1891, p. 1 (>.{.
- (2) Lumière Electrique, 8 fdvi'ier 1913, p. 190.
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- 10 Mai 1913.
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- Fure et Morge élevait la tension de son usine de Champ à 26.000 volts,
- En 1907, la Société Force et Lumière installa entre Moutiers (usine de la Voila) et Lyon, sur une distance de 180 kilomètres environ, un transport de force à courant continu de plus de 4o 000 kilowatts à 07 000 volts, desservant le réseau des tramways de Lyon.
- Un peu avant, en 1907, la Société des Houillères de Ronchamp avait installé, entre Ron-champ et les régions industrielles voisines delà Haute-Saône et des Vosges, un transport de force sous 3o 000 volts, véhiculant l’énergie d’une centrale thermique de i5 000 chevaux, destinée, au début, à utiliser surtout les produits non transportables de la mine.
- Vers ce moment aussi, la Société l’Energie Electrique du Littoral Méditerranéen complétait ses installations déjà existantes, en mettant en service, sur une distance de 100 kilomètres, entre la Brillanne et Marseille, un transport de force de 20 000 chevaux à 5o 000 volts.
- En 1910, une ligne fut établie entre Grenoble et Saint-Ghamond, transportant iaooo chevaux à 117 kilomètres de distance et à la tension de 60 000 volts.
- En 1910-1911, la Compagnie Générale d’Electricité étudia l’extension de sa distribution d’énergie en Lorraine, maintenant réalisée avec succès à la tension de 65 000 volts, qui est la tension la plus haute actuelle-ment en service en France.
- Depuis cette époque, ont été installés :
- Le réseau desservant le littoral méditerranéen de la frontière française jusqu’au delà de Gênes, qui fut effectué à 74 000 volts par la Société Négri •,
- Le réseau des Mines de la Ilouve, établi en Lorraine annexée, à la même tension de 65 000 A'olts que celui de la Compagnie Lorraine d’Eleeti'icité auquel il est relié;
- Celui de la Energie Electrica de Cataluùa construit en Catalogne par la Compagnie Générale d’Electricité sur isolateurs suspendus pour la tension de 88 000 volts,
- Enfin, l’entreprise Lauchammer a mis en service, en 1912, en Silésie, une installation à i mono volts également avec isolateurs suspendus.
- Différents projets sont encore en élaboration en France, notamment celui du transport des forces du Rhône à Paris qui doit permettre de transporter environ i5oooo chevaux à 4(>° kilomètres de distance et à la tension de 120000 volts,
- Aux Etats-Unis, les distributions régionales prennent également un essor vertigineux : plus de i5 installations transmettent des courants de 100 à i4oooo volts à des distances variant de 160 à 400 kilomètres.
- Une des principales sociétés, l’Hydro-Electric Power Commission, projette d’employer, dans la province d’Ontario, la tension de 180 000 volts.
- Il faut, avec ces très hautes tensions, tenir compte des pertes par effluves qui ne sont pas négligeables (effets Coi’ona). Dans le premier transport à 100 000 volts, essayé il y a deux ans environ en Amérique, ces pertes réduisaient de 3o p. 100 environ la puissance transmise. Depuis, les progrès réalisés ont permis de vaincre cette difficulté.
- Il convient de remarquer, du reste, que plus la tension de distribution se rapproche de la tension des décharges atmosphériques, moins on éprouve de risques d’interruption de leur fait, parce que les appareils sont plus appropriés à leur élimination.
- Groupes thermo-électriques. —Les premiers transports à grande distance furent surtout établis pour utiliser, dans les centres industriels, l’énergie hydro-électrique produite à des distances parfois considérables. Mais le développement des distributions urbaines ayant amené les constructeurs de machines à vapeur à étudier des groupes électrogènes de plus en plus puissants, elles perfectionnements des turbines à vapeur ayant facilité grandement la construction de puissants groupes électrogènes, les entrepreneurs de distributions d’énergie eurent bientôt à leur disposition des groupes thermo-électriques de moins en moins coûteux par unité de puissance installée et aussi de plus en plus économiques par unité d’énergie produite.
- A partir de ce moment, on put envisager la distribution d’énergie électrique à grande distance, non seulement à l’aide des forces naturelles, mais aussi à l’aide d’usines ther-
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- miques aménagées suivant tous les progrès de la science et de la construction moderne.
- Dans les dix dernières années, notamment, on vit la puissance unitaire des groupes électrogènes passer rapidement de 3 ooo chevaux à 6 ooo chevaux de 1900 à 1905, puis de 6 000 à 10000 chevaux de igoa à 1910 pour atteindre 20 ooo chevaux, puissance des groupes en installation dans les usines de la Compagnie Parisienne de distribution d’Ele-ctricité et delà Energia Electrica de Calaluna. Trois groupes de: 3o ooo chevaux, des systèmes de Brown Boveri, Zoelly et A. E. G-, ont meme été récemment construits.
- Usines productrices. — Dans ces dernières années, les principales villes de France virent s’accroître, considérablement, la puissance des centrales qui leur distribuent de l’énergie électrique.
- ' Pour Paris, plusieurs usines construites ou en construction, vont pouvoir, au cours de cette année, y distribuer une puissance de près de 3oo 000 chevaux.
- Une seule de ces usines, celle de la Société d’Electricité de Paris, à Saint-Denis, comporte un ensemble de 100 ooo chevaux.
- A. Marseille, la puissance installée dans les usines productrices d’énergie dépasse 5o ooo chevaux ; Lyon et la région de Lille sont desservies par des usines de puissances comparables.
- Ces chiffres, impressionnants à première vue, ne sont pas cependant supérieurs aux puissances installées dans les centrales des principales villes américaines.
- A Chicago, le maximum de puissance instantanée fourni "en décembre 1912 atteignit 3oo ooo chevaux, avec une production annuelle d’environ 800 600 ooo kilowatts-heures.
- A New-York, la puissance livrée à la même époque par une seule usine fut de a5o ooo chevaux et la production annuelle dépassa 5oo ooo ooo kilowatts-heures.
- En somme, actuellement où l’on construit des unités de plus en plus grandes et de plus en plus économiques, on peut dire que l’em=-ploi des hautes tensions est parvenu à un
- degré de perfection suffisant pour qu’on puisse considérer comme résolus, au point de vue technique, tous les problèmes de transport d’énergie électrique qui peuvent se poser. Ce n’est plus qu’une question d’isolation, puisque le rendement à pleine charge des transformateurs est de 97 à 98 % et que l’on sait employer des tensions dépassant 100000 volts.
- La grosse difficulté qu’on rencontre en pratique n’est plus maintenant que d'ordre financier. Il importe, en effet, de concilier, de la façon la plus avantageuse, deux conditions contradictoires : l’économie des frais de premier établissement et l’économie des pertes de courant sur la ligne.
- Mais ces deux économies sont en contradiction absolue, puisque, pour réaliser la première, il faut employer un fil conducteur du diamètre le plus petit, qui entraînerait des pertes très élevées.
- On tient donc une balance équitable entre les deux éléments, et le problème a pu être résolu grâce à l’emploi des hautes tensions. Celles-ci permettent, comme on sait, de transporter à de grandes distances et avec dés conducteurs de cuivre ou d’aluminium, d’importantes quantités d’énergie électrique sans que la perte en ligne excède 10 %. Le poids du cuivre employé est en raison inverse du carré des tensions ; par exemple, pour transporter 10000 kilowatts à 100 kilomètres de distance, il faut théoriquement, à la tension de 10000 volts, employer par kilowatt 480 kilogrammes de fil de cuivre coûtant 1 ioo francs.
- A 60 ooo volts, le poids de cuivre par kilowatt s’abaisserait à i3 kilogrammes, coûtant 3i fr. 85, et à 120 ooo volts', le poids du cuivre s’abaissant à 3 kg. 33, la dépense ne serait plus que de 17 fr. 9a. Mais ce raisonnement suppose qu’il y ait égalité entre le coût de la perte en ligne et le prix du cuivre, d’après la règle bien connue de Lord Kelvin ; or, cette règle conduit souvent à des conditions inacceptables pour la pratique ; elle peut donner des sections trop faibles et absolument irréalisables, ou bien elle peut donner des chutes de tension trop fortes et incompatibles avec le bon fonctionnement des réceptrices.
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- II. — GRANDS RÉSEAUX FRANÇAIS DE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
- A l’heure actuelle, la France est recouverte par un immense réseau de distribution d’énergie électrique.
- de mille habitants, desservies par plus de aooo usines génératrices d’électricité.
- Sur ces usines, 8o ont une puissance supérieure à i ooo chevaux ;
- a5 une puissance supérieure à ioooo chevaux ;
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- Statistiques générales.
- Alors qu’il existait en France, en 190b, 2912 communes électrifiées, alimentées par 1 4*3 usines génératrices, en 19CI, on compte 7000 communes ffig. t) dont 2673 ayant plus
- 8 une puissance supérieure à 20 000 chevaux ;
- 3 une puissance supérieure à 40 «00 chevaux;
- 1 une puissance supérieure à 100 000 chevaux.
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- Deux usines ayant respectivement, une puissance de 4°000 et 80 000 chevaux vont être prochainement mises en service à Paris.
- Entreprises. — 80 entreprises importantes distribuent, en France, l’énergie électrique. Elles ont une tendance à se diviser en deux catégories. Les unes, restant des sociétés de production, construisent des usines et établissent des lignes de transport, mais se contentent de produire le courant et de l’amener à des sous-stations.
- Les autres, qui sont des sociétés d’exploitation, achètent le courant et le revendent en détail dans l’intérieur de leurs concessions. Les puissances installées sont actuellement de l’ordre de un million de chevaux, dont 65oooo environ produits par la vapeur, 35o 000 environ par la houille blanche, et 16millions d’habitants peuvent être desservis.
- Les capitaux investis dans ces entreprises sont un peu supérieurs à 900 millions de francs.
- En ce qui concerne les réseaux hydrauliques seuls, les capitaux investis se montent à 5oo millions : 220 millions en actions et 200 millions en obligations ou emprunts non consolidés.
- Sur les 65o 000 chevaux aménagés en France, 325- 000 servent aux transports de force.
- La longueur des canalisations aériennes ou souterraines est de i3 5oo kilomètres environ, alors qu’en 1900 on comptait à peine quelques centaines de kilomètres de distribution.
- Il y a lieu de rapprocher ces chiffras de ceux indiqués par les statistiques italiennes et suisses, qui correspondent respectivement à 800 millions de francs engagés pour 845 000 chevauxinstallés en Italie^et 36omil-
- (<) En Italie, la production n’était en 1898 que de 110 000 chevaux. Actuellement on compte dans ce pays •j 5oo usines génératrices en fonctionnement ; la plupart d’entre elles sont installées en Lombardie et dans le Piémont.
- En 1910-1911, ces établissements ont fourni pour le seul éclairage privé 146 millions de kilowatts-heures et pour l’éclairage public et la force motrice plus de 1 milliard 125 millions de kilowatts-heures. Peut-être les Italiens^ seraient-ils imprudents de continuer à multiplier ainsi leurs usines d’électricité, car une surproduction en serait la conséquence (N.D.L.R.).
- lions engagés pour 34» ooo chevaux installés en Suisse. . v.
- Répartition des centres de distribution.
- Si l’on jette les yeux sur une carte de France où sont figurés lés grands réseaux de distribution (fig. 2), on constate naturellement qu’ils correspondent surtout aux trois grands massifs montagneux: Alpes, Pyrénées, Massif Central.
- La moitié méridionale de la France semblerait ainsi privilégiée au point de vue de la distribution à cause de l’abondance des cours d’eaux, alors que la moitié septentrionale serait moins favorisée.
- Mais dans l’Est, il s’est corititué de grandes centrales à vapeur, alimentées au gaz de hauts fourneaux. Dans le Nord, complètement dépourvu d’installations hydrauliques, l’électricité est produite dans d’excellentes conditions par de vastes centrales à vapeur, alimentées facilement, soit par le charbon qu’on trouve sur place, soit par le gaz pauvre, soit par les gaz des hauts fourneaux qu’on utilise ainsiit bon compte. On peut citer parmi les plus belles installations de ce genre les usines de Wasquehal (') (Energie Electrique du Nord) (22), de Jeumont (Ateliers de Constructions Electriques du Norpl et de l'Est) et de Cambrai (Compagnie pour Véclairage elle chauffage par le gaz).
- La Société des Houillères de Ronchamp (11) a établi une puissante centrale et un vaste réseau de distribution, qui lui permettent d’utiliser au mieux les déchets de charbon.
- Paris, qui est naturellement un grand centre de consommation, s’alimente par des centrales à vapeur marchant au charbon. L’usine de Saint-Denis, celle d’Ivry, celle du Métropolitain, sont parmi les plus importantes. Cependant, devant la consommation croissante de la capitale, la production sera bientôt insuffisante, et on a élaboré, comme on sait, le projet de transporter à Paris l’énergie électrique qu’on capterait sur le Rhône.
- Il serait trop long d’énumérer en détail les quatre-vingts sociétés dont nous avons parlé. Citons-en seulement quelques-unes : (*)
- (*) Lumière Electrique, 26 avril et 3 mai 1913, p. 125 et i3a.
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- Fig. 2. — Groupement des principales Sociétés de distribution-d’énergie électrique.
- 14. Energie Electrique de Meuse et Marne. — i5. Société Meusienne d'électricité. — 16. Secteur Yilgrain. — 17. Energie-Eclairage. — 18. Société d’Eclairage et de Chauffage par le Gaz de Reims. — 19. Est Electrique. — 20. Ardennes Electriques. — 21. Electricité et Gaz du Nord ; Compagnie générale pour le Chauffage du Gaz du NonK — 22. Energie Electrique du Nord de la France. —-23. Compagnie Electrique du Nord. — 24* Société Artésienne. — 2Ü. Station centrale d’Amiens. —26. Sociétés et Secteurs Parisiens. — 27. Compagnie Centrale d’Energie Electrique. — 28. Compagnie d’Electricité de Brest «t extensions. — 29. Société Nantaise dEclairage et de Force par l’Electricité. — 3o. Compagnie d’Electricité d’Angers extensions. — 3i. Energie Electrique du Sud-Ouest. — Société Hydro-Electrique des Hautes-Pyrénées.
- 1. Société Méridionale de Transport de Force; Société Biter-roise de Force et Lumière. — 2. Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. — 3. Sud-Electrique. — 4. Energie Électrique du Littoral Méditerranéen — 5. Compagnie d’Electricité de Marseille; Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille. — 6. Société de Fure et Morge et Vizille • Société Électrique du Haut-Grésivaudan ; Société générale de Force et Lumière; Société des Forces motrices du Vercors. — 7. Union Electrique. — 8. Energie Electrique du Centre et de la Loire; Société des Forces motrices de l’Auvergne. — 9. Société Lyonnaise des Forces motrices du Rhône ; Gaz de Lyon, — 10. Société des Forces motrices du Refrain. — 11. Société des Houillères de Ronchamp. — 12. Société Yosgienne d’Electricité et Station du Pont-du-Gouffre. — i3. Compagnie Lorraine d’Electricité. —
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série).,-*- N? 19.
- Tout d’abord, l’Energie Electrique du Littoral Méditerranéen (4) ; avec le concours de la ‘Société de Force Motrice de la haute Durance, cette société distribue l’énergie électrique à toutes les villes, usines, tram-,', ways, ètc., compris entre les Alpes, la DüV * rance et^Marseille, et par suite, à-des villes ? importantes^ comme Nice, Marseille et'Tou-;* *lon et à une population de i 5oo ooo habitants. ï.
- Pour obtenir ce résultat/elle a réalisé, la t; première, le programme de disposer de nom-' bréuses chutes toiles réliées entre elles, et ayant une puissance suffisante pour être à tous moments en mesure de faire face aux besoins des r&ea