La Lumière électrique
-
-
- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
- p.1x1 - vue 1/448
-
-
-
- p.1x2 - vue 2/448
-
-
-
- La
- Lumière Électrique
- Précédemment
- L'Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. d’ARSONVAL
- PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, MEMBRE DE L’rNSTJTUT
- A. BLONDEL Eric GÉRARD M. LEBLANC
- INGÉN. EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES, DIRECTEUR DE L’iNSTITUT ANCIEN PROFESSEUR A
- pr a l’école dés ponts et chaussées électrotecilntque montefiore i/école supérieure des mines
- G. LIPPMANN D. MONNIER H. POINCARÉ + A. WITZ
- PROFESSEUR A LA SORBONNE, PROFESSEUR A l/ÉCOLE CENTRALE MEMBRE I)E l’ACADÉMIE DES SCIENCES Dn DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES MEMBRE DE L’iNSTITUT DES ARTS ET MANUFACTURES ET DE L’ACADEMIE FRANÇAISE DE LILLE, MEMBRE CORR1 DE L’iNSTITUT
- DIRECTEUR-RÉDACTEUR EN CHEF :
- R. de BAILLEHACHE, Ingénieur des Arts et Manufactures, Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d’Electhiiité.
- TOME XXII (a- Série)
- 2e TRIMESTRE 191 3
- ADMINISTRATION et RÉDACTION
- l4a» RUE DE RENNES, l4a
- PARIS, VIe
- Page de titre 1x3 - vue 3/448
-
-
-
- p.1x4 - vue 4/448
-
-
-
- Trente-cinquième année. SaMËDI 5 AVRIL I9i3. Tome XXII («• eérle). — N’ 14
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE)
- EDITORIAL............................. 5
- Chronique Industrielle.................... 7
- Traction.
- M. Latour. — Les moteurs de traction à
- courant monophasé......................... io
- Extraits des publications
- R.-G. Hochstein. — L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte.................................... ’7
- Moyens pratiques pour remédier aux bruits parasites dans les récepteurs téléphoniques, occasionnés par des tramways à courants
- alternatifs . .. ...................... 18
- Nouveau câble téléphonique sous-marin entre
- Marseille et Alger.'. .................. 19
- K. Dut et J. Riegeii.— Emploi d’un conden-
- sateur comme récepteur téléphonique haut-
- parleur................................... HJ
- Nouveau parafoudre à vide pour lignes à simple fil..................................... 20
- Variétés
- L’importance des usines d’électricité publiques
- dans la vie économique en Allemagne, par M. le Dr-lng. G. Siegel.................. 20
- Divers
- La médaille d’or Elliott Cresson........... 27
- Le tricentenaire des logarithmes népériens et
- de leur inventeur........................ 27
- Etudes et Nouvelles Economiques............ 28
- Renseignements Commerciaux................. 3o
- Adj udioations........................... 31
- Informations............................... 32
- EDITORIAL
- M. Marins Latouk a présenté le 5 mars dernier, à la Société Internationale des Electriciens, une étude très intéressante sur les moteurs de traction à courant monophasé. Cette communication comportait des considérations mécaniques sur les locomotives, ainsi que des considérations sur les lignes de contact.
- Un détail assez curieux que l’auteur a signalé est que l’attaque paè l’intermédiaire de ressorts dans les locomotives monophasées peut avoir une répercussion favorable sur le cos 9 des moteurs.
- Au point de vue des lignes, M, Latour a insisté sur le fait que l’expérience a nettement prouvé que ce sont les lignes les plus simples qui tendent de plus en plus à être
- préférées, et qu’il doit y avoir enfin une relation entre le pantographe choisi et le lype de ligne adopté. Plus une ligne est rigide, plus l’archet doit être souple, et inversement.
- L’objet de l’article que nous donnons ici (p. 10) est une étude comparative sur les différents types de moteurs qui ont été utilisés sur différentes lignes à courant monophasé. M. Latour insiste sur la supériorité que présente le moteur-série avec champ local de commutation pour la fréquence de i5 périodes par seconde employée par la Compagnie des Chemins de fer du Midi, alors que les moteurs à répulsion, et en particulier le moteur à répulsion compensée, doivent être préférés aux fréquences plus élevées. Le choix du type de moteur à employer est, en
- p.1x5 - vue 5/448
-
-
-
- 6
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T XXII (2» Série). — N° 14.
- effet, lié intimement à la valeur numérique de la fréquence utilisée.
- M. Latour fait encore observer que le freinage est facile à obtenir avec les moteurs monophasés, puisque le moteur-série peut débiLer sur des rhéostats, et que le moteur à répulsion compensé s’excite de lui-même à grande vitesse.
- Bien que les installations de nombreuses industries plus anciennes que l’industrie électrique, telles que l’industrie minière, l'industrie métallurgique, les industries chimiques et textiles, etc., représentent des capitaux beaucoup plus importants que l’industrie électrique et qu’elles lui soient supérieures aussi bien par le nombre et la valeur de leurs produits que par la valeur des matières premières et des produits accessoires qu’elles consomment, il n’existe peut-être pas une autre industrie ayant, au même point que l’industrie électrique, des rapports aussi importants avec les autres branches industrielles ou possédant dans sa structure économique des ramifications aussi nombreuses et aussi variées.
- Ces considérations ont été mises en relief d’une manière frappante au cours d’une conférence très documentée que M. le Dr. Ing. G. Siegel a faite récemment à l’AUgemeine Elektrizitâts Gesellschaft sur l'importance des usines d'électricité publiques dans la vie économique en Allemagne.
- L’exposé de l’auteur (p. 20) est loin de présenter un caractère exclusivement allemand. Sans doute, en le lisant, 011 acquerra des idées précises sur le développement de l’industrie électrique dans un pays qui possède deux des cinq plus grandes Sociétés de constructions électriques du monde (*), mais les considérations que l’auteur met en évidence ont une portée générale.
- M. Siegel insiste aussi sur ce fait que les grandes fabriques de locomobiles et de chaudières ont tout intérêt, contrairement à ce qu’on pourrait supposer à première vue, à la création des grosses stations centrales qui fendent de plus en plus à faire disparaître les stations de faible ou de moyenne importance. Les houillères elles-mêmes, pour qui
- (!) Voir ci-après « Chronique Industrielle », page y.
- le charbon est si peu coûteux, ont parfois avantage, dans les périodes de forte activité commerciale, à vendre leur charbon, même s’il est de qualité inférieure, plutôt que de le brûler pour fabriquer leur énergie électrique; elles peuvent trouver un bénéfice à acheter leur courant à ces grandes centrales publiques qui emploient des valeurs économiques autrefois perdues, comme les gaz des hauts fourneaux et des fours à coke, les chutes d’eau ou même les tourbières.
- Un autre point intéressant à noter est que, sur le capital-installation de 2 700 000 000 de fi ancs que représentaient, il y a deux ans, les centrales publiques allemandes, un tiers de cette somme a été fourni par l’Etat.
- M. Siegel dit encore de ne pas concevoir de trop grandes espérances quant, à l’utilisation des forces hydrauliques, en raison de l’énormité des capitaux qu’il faut engager pour rendre ces ressources productives. Cette opinion s’explique parfaitement au point de vue allemand, c’est-à-dire dans un pays où les mines de charbon abondent et oii l’argent est assez rare, mais en France, où les achats de houille à l’étranger dépassent annuellement 4°o millions de francs, il serait regrettable qu’on partageât la même manière de voir. C’est cette dépense, en effet, qui est, comme l’a dit M. Goy au Sénat, le 28 février dernier, lors de la discussion du projet de loi relatif aux usines hydrauliques, « une des causes qui tendent à restreindre notre développement économique et industriel ». Nous ne devons pas oublier que nous possédons en France une richesse en houille blanche, c’est-à-dire une richesse permanente, de ySooooo kilowatts environ, qui permettrait de distribuer en moyenne 1 kilowatt par 5 habitants.
- Liexploitation communale des stations centrales électriques en Egypte offrait des difficultés particulières que M. R.-G. IIochsteiïs a mis nettement en évidence et que le Gouvernement Egyptien a heureusement résolues.
- Signalons enfin que le 3i mars, l’Académie des Sciences a décerné le prix Francœur à M. Claude, Membre-adjoint du Bureau des Longitudes, « pour l’ensemble de ses travaux ».
- p.1x6 - vue 6/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 7‘
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Statistique des chemins de fer électriques aux Etats-Unis. — Elektroteshnik und Maschinen-bau, a mars 1913.
- Le nombre des entreprises de chemins de fer électriques aux Etats-Unis s’élevait au début de 1912, à 1 209, avec une longueur exploitée de 67 65o kilomètres (contre 64 000 kilomètres en 1911)- Le nombre des voitures motrices s’élevait à 91 4^7 (contre 89600 en 19U).
- Le capital engagé (sans compter les obligations) atteignait 28,5 milliards de couronnes (contre 27,7 milliards de couronnes en 1911). Le produit net de ces entreprises s’est chiffré en 1911 par 1 milliard de couronnes. En 1912, il a été construit 1 020 kilomètres de lignes nouvelles, contre 1 900 kilomètres
- en 1911, 2240 kilomètres en 1910 et 1 435 kilomètres èn 1909; il y a donc un recul sensible dans la construction des lignes. L’Etat de New-York vient en tète avec 7 600 kilomètres, dont i5o kilomètres de lignes nouvelles. Le nombre des voitures motrices mises en circulation a progressé de 4 io5 en 1911a 6000 en 1912.
- Les cinq plus importantes sociétés de constructions électriques du monde. — Electrical Revie»’, 22 mars 1913, d’après le Wall Street Journal.
- Les résultats financiers des cinq plus importantes Sociétés de constructions électriques du monde pendant l’exercice 1911 ont été les suivants (en 1 000 dollars) :
- Tableau 1
- RECETTES BRUTES CAPITAL ACTIONS DETTE OBLIGATOIRE RÉSERVES CAPITAL TOTAL ENGAGÉ RAPPORT DES RECETTES BRUTES AU CAPITAL TOTALENGAGÉ
- AUgemeine Elektrizitàts Gesel. General Electric 8G 000 70 384 66 211 66 000 34 196 3o 040 77 335 i5 000 i4 994 40 699 19 459 2 806 i5 091 11 077 29 547 18 736 29 020 23 073 6 644 6 649 69 135 109 161 53 164 32 715 76 895 124 % 64 — 124 — a 02 — 45 —
- Western Electric Siemens und Halske Westinghouse Elec. and Mfg..
- Tableau II
- RECETTES NETTES AVANT DÉDUCTION DES CHARGES d’emprunt RAPPORT DES RECETTES NETTES AU CAPITAL TOTAL ENGAGÉ CAPITAL ACTIONS ET RÉSERVES RECETTES NETTES DÉDUCTION FAITE DES CHARGES d’emprunt RAPPORT DES RECETTES NETTES APRÈS PAIEMENT DES CHARGES AU TOTAL DU CAPITAL ACTIONS ET DES RÉSERVES
- AUgemeine Elektricitats Gesel. General Electric 6 751 10 q34 4 i35 3 oo3 3 006 9 >8 % 10,0 — 7,8 -9 >a — 3 '9 — 49 676 106 335 38 073 21 638 47 348 5 65i 10 563 3 280 2 6g5 1 317 11.4 % 9-9 ~ 8,6 — 12.4 — 2,8 —
- Western Electric
- Siemens und Halske
- Westinghouse Elec. and Mfg..
- p.1x7 - vue 7/448
-
-
-
- 8
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N® 14.
- Résultats financiers des Compagnies électriques de Londres en 1912. — The Electrician, i4 mars igi3.
- Les résultats financiers des Compagnies fournissant le courant à Londres ont été fort satisfaisants pendant l’exercice 1912. Quatre Compagnies, la South London Electric, la Metropolitan, la Notting-Hill et la City of London, ont payé des dividendes supérieurs à ceux de l’exercice précédent, tandis que le plupart des autres Compagnies ont maintenu leurs dividendes précédents. La Bromp-ton and Kensington, la Westminster, et la Saint-James Company continuent à payer leur dividende habituel de 10 %. Le Central Electric Supply Company, qui fournit du courant , aux autres stations, paye un dividende de 5 % comme pendant les cinq années précédentes. Les résultats auraient sans doute encore été meilleurs saiis là grève des houillères.
- L’adoption des lampes à filament métallique n’a pas apporté avec elle la ruine des Sociétés productrices de courant, comme on l’avait annoncé ; au contraire elle a permis à ces Sociétés de raltraper une bonne partie
- tier, et permettant de fournir le courant à des prix péü élevés aux communes et aux particuliers. Naturellement ce projet serait surtout favorable aux petites villes et aux agriculteurs, plutôt qu’aux grandes villes et aux grosses industries. Le réseau serait alimenté par les forces hydrauliques appartenant à j’Etat, les stations centrales dès mines domaniales et les grosses centrales déjà construites par des villes ou des sociétés privées. L’exploitation des réseaux locaux de distribution et les installations particulières seraient laissées à la libre concurrence.
- L’exploitation du réseau d’intérêt général pourrait être confiée à une société par actions; l’Etat apporterait à celte société les forces hydrauliques qui lui appartiennent (évaluées à 60 000 chevaux et pouvant être portées plus tard à 120000 chevaux) et les stations centrales des mines domaniales. Les villes et les entreprises privées apporteraient leurs stations centrales et leurs réseaux déjà existants. Le D' Oskar von Miller évalue comme suit le capital de l’entreprise (Tableau I) :
- Tahleau I
- Apports de l’Etat 5o pouvant atteindre ultérieurement.. .. JOO
- Apports des villes et des Sociétés privées. . 5o — — .... IOO
- Capital à émettre 25 — — .... ' 5o
- Total I 25 Total 2JO
- du terrain gagné dans le champ de l’éclairage par les Compagnies gazières depuis l’utilisation des manchons incandescents.
- Projet de réseau électrique en Bavière. —
- FAektrotechnische Zeitschrift, i3 mars 1913.
- Le conseiller d’Etat D1' Oskar voa Miller publie un article sur un projet du gouvernement bavarois, d’organiser en Bavière un réseau central d’électricité sous le contrôle de l’Etat.
- Ce projet aurait pour but de permettre l’utilisation rationnelle des sources d’électricité du pays, et d'installer des réseaux de distribution ne desservant pas seulement les gros centres, mais couvrant le pays tout en-
- Extension du réseau de distribution d’électricité a Marylebone (Londres). — The Electri-cian, 28 février 1913.
- Afin d’être en mesure de fournir le courant électrique demandé, dès l’hiver prochain, le London Comity Council se trouvait en présence des cinq solutions suivantes pour l’extension de son réseau de distribution d’électricité de Marylebone : 1) Extension du réseau à courant continu existant ; — 2) Construction d’une usine à courant triphasé, avec transmission du courant à haute tension aux transformateurs des sous-slalions ; — 3) Installation de générateurs à moteurs Diesel aux sous-stations; — 4) Installation de batteries supplémentaires aux sous-stations ; —
- p.1x8 - vue 8/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 9
- 5) Prise du courant à des usines étrangères. — Sur le rapport de M. J.-F.-C. Snell, P « Electric Supply Commiltee » s’est arrête à la seconde solution.
- La force électrique dans les usines métallurgiques. — Electrical Review, 22 février igi3.
- L’accroissement rapide de la production de l’acier marche de pair avec le développement des applications de l’électricité dans les usines métallurgiques. L’emploi des moteurs électriques pour la commande des machines auxiliaires de laminoirs, des grues, etc., a lieu depuis près de vingt ans, mais l’emploi des moteurs électriques pour la commande des trains de laminoirs èst relativement récente, et se développera de plus en plus : pendant les cinq dernières années, on a installé aux Etats-Unis des moteurs électriques pour la commande des trains de laminoirs, d’une force totale d’environ i4oooo chevaux; ce chiffre a été largement dépassé en Angleterre.
- Cette tendance entraîne l'installation de grandes stations centrales dans les usines métallurgiques (‘) ; on obtient ainsi une bien plus grande régularité et une économie appréciable dans la commande des trains; l’auteur de l’article évalue en effet de 4oo dollars à i ooo dollars par heure la perte résultant de l’arrêt momentané des trains de laminoirs dans les usines métallurgiques des Etats Unis.
- Importance de l’énergie consommée par les industries électrochimiques en Norvège. —
- Electrical Review, 22 février 1913.
- Plus de la moitié de l’énergie électrique produite en Norvège est employée par l’électrochimie et l’électrométallurgie. Le nombre total des stations génératrices d’électricité, d’après les statistiques officielles pour ign-1912, était de 1 a3o, produisant au total 417607 kilowatts. Sur ce total, 211 i3i kilowatts étaient employés par l’électrochimie et l’électrométallurgie, 19.6 568 kilowatts par les (*)
- (*) Voir à co propos : « La station centrale de l’Usine métallurgique de Caen » (Lumière Electrique, 8 mars 1913, p. 3o/j).
- industries mécaniques, y compris la traction électrique, le reste pour l’éclairage et des industries diverses.
- Les capitaux au Mexique. — Electrical World,
- itr mars 1912.
- D’après des renseignements consulaires américains, les capitaux engagés par les Etats-Unis au Mexique s’élèvent à 1 oSy 770 000 dollars contre 321 302800 dollars engagés par l’Angleterre, i43 446ooo dollars par la France, et 118 535 000 dollars par l’ensemble des autres pays. La plus grande partie du capital engagé par les Etats-Unis est représentée par des titres de chemins de fer et de sociétés minières. En ce qui concerne les fonds d’Etat, les capitaux engagés par les Etats-Unis sont largement dépassés par ceux des autres nations. Dans les entreprises de tramways et les entreprises électriques, les capitaux des Etats-Unis atteignent seulement 760 000 dollars contre 8 000 000 de dollars de capitaux anglais, 5 155 000 dollars de capitaux mexicains et 275 000 dollars de capitaux engagés par les autres pays.
- La statistique des téléphones dans le monde entier. — Génie Civil, 29 mars, d’après le Téléphoné Engineer.
- D’après le bureau de statistique de l’« American Téléphoné and Telegraph C° », les Etats-Unis avaient, au ier janvier 1911, avec 7 095 8g3 téléphones, 67,4 % des postes téléphoniques du monde entier, l’Europe 26,3 %, le Canada 2,5 % et l’ensemble des autres pays 3,8 %.
- En Europe, l’Allemagne tient la tête avec 36 %, puis vient l’Angleterre avec 21 %. Cliicago a plus de postes téléphoniques que la France entière (232743 postes) et Boston plus que l’Autriche.
- A Stockholm, il y a 19,9 postes pour 100 habitants, et il y en a 24 à Los Angeles (Californie). Ni Londres, ni Paris, ni Vienne, ni Saint-Pétersbourg ne possèdent 3 postes pour 100 habitants.
- Le capital d’établissement des installations téléphoniques du monde entier peut être évalué à 8 3oo 000 000, soit une moyenne de ySo francs par poste. L’Europe a 33,2 % de ce capital.
- p.9 - vue 9/448
-
-
-
- 10
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 14.
- LES MOTEURS DE TRACTION A COURANT MONOPHASÉ
- Les essais effectués par la Compagnie des Chemins de fer du Midi ont été très intéressants parce que tous les types de moteurs ont été mis en concours. Peut-être va-t-il enfin résulter des essais qui se poursuivent ainsi, en différents pays, des enseignements définitifs; peut-être la traction par moteurs monophasés à collecteur sera-t-elle enfin appréciée en toute connaissance de cause aussi bien par ses protagonistes que par ses adversaires.
- Nous allons présenter quelques observations sur les différents types de moteurs qui ont été livrés par les constructeurs à la Compagnie du Midi, ainsique sur les systèmes employés pour régler la vitesse de ces moteurs. Nous chercherons à donner à ces observations la portée la plus générale (‘).
- Les types de moteurs expérimentés, en dehors cîu moteur-série Westinghouse aujourd’hui bien connu, ont été :
- i° Le moteur à répulsion simple (Brown Boveri et Cie) et le moteur à répulsion compensé (A.E.G.) ;
- a0 Le moteur-série avec champ transversal local pour compenser la force électromotrice de court-circuit sous les balais (Jeu-mont) et le moteur-série à champ elliptique (Compagnie Française Thomson-Houston).
- Moteur a ré pulsion
- I. —Le moteur à répulsion simple est représenté par la figure i. Ainsi que l’auteur l’a démontré (2), il se forme déjà dans le moteur à répulsion simple, grâce au courant développé par la rotation dans la connexion de court-circuit, un champ transversal qui vient se composer avec le champ principal pour donner un champ tournant au synchronisme et assurer une bonne commutation à cette vitesse. Cette observation élémentaire que les auteurs antérieurs avaient négligé de
- ______s
- (') Voir Elcktrotcchnische Zeitschrift, n" 48; Elcktro-technik and Maschinenbau. — The Electrician.
- (2) Voir Elektrolechnische Zeitschrift, du ii juin 1903.
- faire à décidé de l’avenir du moteur à répulsion. Au-dessus du synchronisme cependant, le champ transversal suivant l’axe de court-circuit s’exagère : la commutation devient mauvaise, les pertes dans le fer s’accroissent inutilement et, théoriquement, à
- partir de \J 1 fois le synchronisme, la commutation du moteur à répulsion devient pire que celle du moteur-série.
- II • “J’ai désigné sous le nom de moteur à répulsion compensé (’) le moteur représenté par la figure 2.
- Ce moteur a les propriétés essentielles du moteur à répulsion simple. Il présente en outre 1 avantage de pouvoir travaille'r avec un facteur de puissance voisine de l'unité (2) et ceci, par suite de la propriété possédée par les rotors à collecteur avec balais en court-circuit d’avoir une inductance nulle au synchronisme etnégative au-dessus^ même avec une alimentation à courant alternatif simple (3).
- Moteurs-série
- III. La disposition dans un moteur-série d un champ transversal artificiel qui annule la force électromotrice de court-circuit comme
- f1) Voir Brevet français, u° 329068 de janvier 1903, addition n° 1 827.
- (2) Elektrotechnische Zeitschrift. 2 février et 22 octobre 1908.
- (3) Industrie Electrique, mai 1902; Elektrotechnische Zeitschrift, 1902, 11.919; 1). B. 1‘. i5,'i i3i (iig. 3); O. P. 21 538 (lig. 3).
- p.10 - vue 10/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 11
- cela se produit naturellement dans les moteurs répulsion au synchronisme, a été décrite dans le D.R.P. n° 162 781 de la « Mas-chinenlabrik Oerlikon » et dans le O. P. n°a3 5oa de l’auteur. ^Antérieurement existait le brevet Oerlikon suisse n° 3o 388 et notre brevet français n° 34a 571-)
- Un moteur-série de ce type est représenté par la figure 3 (l).
- L’enroulement h peut, en particulier, être monté en dérivation aux bornes du moteur.
- Si l’on suppose que la compensation propre du moteur est établie pour assurer une commutation parfaite à courant continu, il est clair que l’enroulement h doit livrer passage à un seul courant déphasé de 90° par rapport au courant principal ; mais on peut laisser encore à l'enroulement h le soin de contribuer à la compensation et, dans ce cas,
- c
- cel enroulement sera traversé, en plus du courant déphasé de go°, par un courant en phase avec le courant principal. Si la compensation est au contraire trop forte avec l’enroulement G disposé à cet effet, l’enroulement h sera traversé par un courant en opposition avec le courant principal.
- IV. — J’ai désigné sous le nom de moteur à champ elliptique (2) le moteur dont le schéma général est représenté par la figure 4 (3).
- Conformément à la figure 4» on établit une connexion de court-circuit entre un certain point g de l’enroulement d’excitation qui peut être prolongé à cet effet (addition
- C) Conformement à noire brevet n° 34a 571, l’enrou-lemcnl h pourrait être distribué sur toute la périphérie du stator et alimenté à tension variable.
- (’-) Elektrotechnische Zeitschrift, ior février 1906.
- (:l) Voir Brevet françaisn” 355 687 ; U. S. P. nu 841 ±ï>'] ; I). R. P. 316 086.
- 9881 au brevet français n° 355687) et un certain point h du transformateur d’alimentation du moteur. En dehors de la compensation régulière qui donnerait une bonne commutation encourant continu, on peut encore prévoir un renforcement local du champ comme le représente la figure 4 (addition n° 8 32a au brevet n° 355 687) : il arrive de cette façon que l’on doit moins éloigner le point g du rotor.
- J’ai déjà publié (*) une théorie détaillée de ce moteur. On a depuis signalé des antériorités partielles à cette disposition, mais on reconnaîtra volontiers que l’on 11’avait, avant nous, ni compris, ni précisé les conditions propres à assurer véritablement une commutation parfaite.
- Ces quatre types de moteurs étant recon-
- nus, nous présenterons une comparaison systématique enlre eux.
- Surface frottante. — Nous désignons par surface frottante la surface d’appui des balais sur le collecteur. La réduction de la surface frottante est la grand'e affaire dans les machines à courants alternatifs munies de collecteur. Nous prions le lecteur de se reporter à ce que nous avons déjà écrit sur ce sujet (*).
- Si nous désignons par C le couple disponible au démarrage avec une commutation admissible, par w la plus grande vitesse angulaire prévue en service pour le moteur, nous avons déjà proposé (3) de prendre le
- (*) Ele/itroteclaiischo Zeitschrift, i°r février 1906.
- (-) Eclairage Electrique, n novembre 1904, 7
- janvier igo5, 39 avril 1905 ; Eleclrical World. 3 décembre 1904, 14 janvier 1905.
- (3) Electrical World, 3 décembre 1904.
- p.11 - vue 11/448
-
-
-
- 12
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N° 14.
- produit Cto =. P comme une des caractéristiques essentielles de la puissance du moteur.
- Désignons par
- f la fréquence du courant d’alimentation;
- t la vitesse périphérique du collecteur à la vitesse angulaire <o ;
- a la largeur des balais;
- v la tension de court-circuit admise d’un bord à l’autre du balai;
- I le courant amené sur le collecteur.
- Nous avons déjà exposé que, quels que soient le type du moteur et son nombre de pôles, et quel que soit le type d’enroulement usité, on a dans tous les cas la relation :
- cl
- Wp
- t
- Pour une puissance donnée P, si on se donne f, a et e, on ne peut donc réduire I c’est-à-dire la surface frottante qu’en augmentant la vitesse périphérique t.
- Enfin, dès qu’on a choisi /, le produit vl est donné comme une constante dans le proet de moteur que l’on veut établir, et on démontre aisément, dans ces conditions, en supposant constante la résistance au contact des balais, que les pertes sur le collecteur sont minima lorsque les pertes par introduction de courant sont égales aux pei'tes par courant de court-circuit. Si nous désignons par k la chute ohmique sous les balais due au courant I, c’est précisément ce qui se présente lorsque la tension entre lames est telle que e — a,4$ k avec des balais couvrant une lame et telle que e = i,55 k avec des balais couvrant deux lames.
- Rappelons à ce propos que les pertes par courant de court-circuit sous les balais sont d’autant plus faibles, pour une même tension v d’un bord à l’autre du balai, que cette tension est divisée en un plus grand nombre de lames, Avec un nombre infini de lames, les pertes seraient réduites à la moitié de ce qu’elles sont avec une seule lame; avec deiix
- v
- lames elles sont déjà réduites aux
- Imaginons que l’on règle les choses de façon à travailler au minimum des pertes au démarrage et désignons par q la quantité de chaleur dégagée par centimètre carré de
- surface de contact sur le collecteur, cette quantité q définissant exactement la qualité de la commutation admise. Nous avons alors démontré que, pour le cas où les balais ont la largeur d’une lame, la surface frottante totale est égale à :
- ** a_[ p
- v'175*? ’
- et la quantité totale de chaleur dégagée sur le collecteur égale à :
- (3)
- •x •z af
- \/rTs *'
- Dans le cas où les balais couvrent deux lames, on trouve :
- 0')
- S =
- y/ïTÂ ’
- Q =
- P
- \/T. 7, «
- On remarquera que ces expressions ne tiennent pas compte de la nature des balais. C’est que, en effet, pour assurer le minimum de pertes, on doit régler la nature des balais sur la tension v admise entre les arêtes extrêmes des balais. On aura soitdes balais très conducteurs avec une faible valeur pour v et une grande valeur pour I, soit des balais très résistants avec une grande valeur pour v et une faible valeur pour I. Il va de soi que le souci de manipuler extérieurement de faibles intensités conduira à employer de préférence des balais très résistants pour travailler avec v grand et I petit.
- Toutes les formules que nous venons de rappeler mettent directement en évidence l’avantage d’une grande vitesse périphérique sur le collecteur. Pour obtenir ces grandes vitesses périphériques, on doit adopter des moteurs à grande vitesse (’).
- Or la grande vitesse conduit à l’emploi d’engrenages. C’est ce qui caractérise les locomotives de Jeumoat et de la Westinghouse ainsi d’ailleurs que la locomotive duLoetsch-berg à'Oerlikon. Les engrenages parais-
- (4) Eclairage Electrique, 29 avril igo5.
- p.12 - vue 12/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 13
- sent devoir donner tonte satisfaction au point de vue mécanique.
- Il convient cependant de remarquer que la réduction de la surface frottante s, si elle implique une réduction équivalente des pertes électriques sur le collecteur, n’implique pas une réduction correspondante des pertes mécaniques. A pression constante sur les balais, ces dernières pertes sont indépendantes de la vitesse périphérique admise (l).
- A ce point de vue, le fonctionnement théorique consisterait à travaillera toutes vitesses au flux maximum qui donne la tension v de court-circuit, en se réservant de lever les balais devenus inutiles par suite de la réduction du courant ; nous l’avions autrefois proposé.
- Il faut bien voir que la grande vitesse n’est en principe incompatible avec aucun type de moteur, répulsion ou série. Il arrive seulement qu’avec le jmoteui'-répulsion, le nombre de pôles étant imposé par le nombre détours, la fréquence de i5 périodes conduit à des moteurs de peu de pôles.
- Nous allons examiner les inconvénients successifs qui peuvent résulter de cette situation.
- i° Il pourra paraître difficile d’obtenir une tension entre lames assez faible pour les grandes puissances ; mais nous avons déjà proposé la disposition de deux courts-circuits (fig. à) suivant laquelle on situe les balais dans une région où la tension entre lames est plus faible, et nous avons encore proposé d’avoir recours aux enroulements imbriqués multiples et en particulier à la disposition d’unenrouleinentimbriqué double avec deux collecteurs (*).
- 2° On pourra craindre de ne pas disposer d’un nombre suffisant de lignes de balais pour capter le courant ; mais notre disposition à balais multiples (fig. 6) tournerait aussitôt la difficulté.
- 3“ On pourra être gêné par l’encombrement latéral des connexions ; maison pourrait avoir recours à des connexions latérales planes et au pas fractionnel, ainsi que nous l’avons déjà indiqué (3).
- (') Electrical World, 3 décembre 1904.
- (-) Brevet français n° 34o 343 de février 1904.
- (3) Eclairage Electrique, 29 avril 1905.
- 4° On pourra craindre* de ne pas être à même de compenser exactement ce que certains auteurs appellent la tensionde réactance; mais il suffit de veiller à une distribution appropriée des enroulements dans le stator et dans le rotor. A ce sujet, il convient d’observer que souvent on impute à tort la mauvaise commutation des moteurs type répulsion à un tauxd’hypersynchronisme exagéré. La compensation imparfaite côté commutation courant continu intervient seule dans bien des cas.
- U ne faudrait donc pas croire que le moteur genre répulsion ne puisse pas être construit dans les conditions de vitesse du moteur-série. Il convient cependant d’observer que, pour une puissance donnée, la même tension entre les lames au démarrage est d’autant plus dangereuse que la machine comporte moins de pôles. Ceci tient à ce que l’impédance des sections en court-circuit, qui est due aux fuites et à la résistance des enroulements, et qui contribue à limiter le courant de court-circuit, est relativement d’autant plus grande que la puissance par pôle est plus faible.
- Poids.
- L’infériorité du type répulsion à la fréquence de 10 périodes va apparaître davantage dans le poids et indirectement dans le rendement.
- Par suite du nombre de pôles plus réduit, le moteur-répulsion demande plus de fer. Les diamètres extérieurs sont donc plus grands eu encore, pour des diamètres extérieurs donnés, on disposera de diamètres d’alèsage moindres et ceci conduira à une plus mauvaise utilisation de la matière.
- Nous avons déjà observé (’) que, quelle que soit la fréquence, le rendement du mo-
- (') Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, février 1907.
- p.13 - vue 13/448
-
-
-
- 14
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 14.
- leur type répulsion reste en principe celui d’un alternateur monophasé de même fréquence, alors que celui du moteur-série tend, avec l’abaissement de la fréquence, vers celui d’une machine à courant continu. La différence de rendement entre les deux types de moteur peut donc être appréciable à i5 périodes.
- Commutation à vitesse variable. — Le champ transversal déphasé de 90°, dont on a besoin pour contre-balancer la force électromotrice de court-circuit, est proportionnel au courant et inversement proportionnel à la vitesse. Si on suppose que l’excitation est parcourue par un courant constant, le champ de commutation dont on a besoin est représenté en fonction de la vitesse par l’hyperbole de la figure 7.
- Or, tous les types de moteurs dont nous
- Fig. 7.
- l’enroulement h de la figure 3 ou on déplacera la connexion gh de la figure 4-
- Ces modifications peuvent être commandées par un appareil à force centrifuge (Brevet français n° 355 687 de l’auteur, addition 8684) ou encore par un appareil électrodynamique indicateur de vitesse (D.R.P. 24° 453 de l’auteur).
- Ce sont là cependant des complications.
- Remarquons en passant que la présence de véritables pôles de commutation dans les moteurs-répulsion leur enlève la simplicité de construction et de connexions qu’ils ont à l’égard des moteurs-série.
- S’il existe des dispositions simples qui assurent un champ transversal suffisamment approprié à toutes vitesses à l’obtention d’une bonne commutation, ces dispositions devront donc être préférées.
- 3
- venons de parler, même le moteur série dont le pôle auxiliaire serait alimenté en dérivation à ses bornes, possèdent, aussi longtemps qu’on ne modifie pas leurs circuits, un champ transversal déphasé de 90° qui croît linéairement ainsi que le représente la droite de la figure 7. On ne peut donc espérer annuler la force électromotrice de court-circuit v que pour une certaine vitesse w. La tension résultante qui apparaît dans le court-circuit à une vitesse uq est proportionnelle à
- Il est donc bien naturel de songer à régler le champ transversal suivant la vitesse. Dans les types répulsion on fera, au dessus du synchronisme, écran local au flux transversal (Leblanc, Lehmann, Eichberg). Dans les moteurs série, on réglera l’alimentation de
- C’est à ce point de vue que nous allons étudier l’alimentation de l’enroulement h de la figure 3 en dérivation aux bornes d’une résistance r traversée par le courant principal du moteur (fig. 8).
- Nous voyons aussitôt que, dans cette disposition,le champ tranversai sera proportionnel seulement au courant et indépendant de la vitesse. Il sera représenté sur la figure 7 par l’horizontale III. La tension de court-circuit qui apparaîtra cette fois a une vitesse uq différente de la vitesse w pour laquelle il y a annulation parfaite de toute force électromotrice sera v ( 1 —- ) au lieu de v ( 1 — — ).
- V <*>/ \ o>V
- En d’autres termes, on substituera dans le régime à vitesse variable la commutation d’un moteur polyphasé à série à celle d’un moteur à répulsion.
- La disposition avec résistance présente
- p.14 - vue 14/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 15
- donc un grand intérêt. Il s’agit maintenant de savoir quelle énergie se trouve dissipée dans la résistance.
- Donnons-nous l’enroulement h avec son nombre de spires n et imaginons qu’à l’aide d’un transformateur-série approprié, nous puissions toujours l’alimenter avec l’intensité de courant Ij qui nous conviendra.
- Non seulement l’enroulement h embrasse le flux déphasé de 90° qui doit annuler la tension e, mais il embrasse aussi le flux de renversement qui doit assurer une bonne commutation à courant continu. Ce flux de renversement peut être produit, soit totalement par l’enroulement de compensation C, soit totalement par l’enroulement h, si la compensation annule seulement le champ rotorique dans le stator à la façon d’un en-
- *'>&• 9.
- roulement C en court-circuit. Il peut enfin être produit partie par C et partie par h.
- Mais de toutes façons, du moment que nous nous donnons le nombre de spires n, la tension aux bornes de l’enroulement h restera la même quoi qu’il en soit de la fonction générale de l’enroulement h.
- Dans une première approximation nous négligerons la résistance cle Venroulement h.
- Prenons (fig. 9) comme origine des phases la phase du courant I qui est celle du champ principal du moteur. Le flux résultant <]> que doit embrasser l’enroulement A, est, dans un moteur donné, déterminé en grandeur et en phase. La force électromo-
- trice V — ait n f <1* induite par le flux «I> aux bornes de h à la direction perpendiculaire à fl1. Le courant I„ qui circule dans la résistance a la direction opposée à c itte tension. Le courant qui circule dans l’enroulement h est d’abord le courant J, capable de produire le champ tranversal déphasé de 90° et ensuite un courant J2 en phase avec I, qui a une valeur variable suivant la contribution que l’enrou-lement/t doit apporter à la compensation. La résultante de Jj et de J., est 1,,. Nous savons que la résultante de I,. etde I,„ c’est-à-dire Ij, doit être en phase avec I : nous déduisons de ce lait la possibilité de déterminer I,. connaissant lh en menant du point I* une parallèle à O S.
- On voit sur la figure 9 que, quel que soit le courant J2 en phase avec I qui circule dans h, le point I/( se tient sur une parallèle
- à OI et que, par conséquent, le couran t I,. conserve une valeur constante aussi bien que V. Les pertes dans la résistance égales à Y X Ir restent donc constantes quel que soit le réglage que nous fassions. Le réglage de J., a simplement pour effet de varier la valeur du courant It dont nous avons besoin avec le nombre de spires n choisi pour h. On pourra choisir J2 de façon que lt soit éo;al à I.
- Puisque les pertes sont indépendantes de la valeur de .L, nous pouvons considérer le cas particulier et remarquable où l’enroulement h est seulement traversé par le courant déphasé de 90° par rapport à I (fig. 10).
- p.15 - vue 15/448
-
-
-
- 16
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N® 14.
- Nous allons étudier Tes pertes a dans ce cas.
- Désignons par 61 la réluctance du circuit magnétique de h et par G l’angle I 0<b.
- Nous avons :
- V = 27:
- 61
- J, = -------<I> sin G,
- /|7W
- J,
- cos G
- ôC
- l\Ttn
- <I» tg G.
- et par conséquent :
- (4) a V X !«. = ^ /'I*- Ig 0.
- Lefluxd» est la résultante de deux champs à 90° à savoir du champ de renversement en phase avec I et du champ transversal <I>( déphasé de 90° par rapport à I. Le rap-
- port — en grandeur est précisément tg G et,
- toutes choses égales d’ailleurs, on voit immédiatement que ce rapport est proportionnel à la fréquence du courant d’alimentation. On a donc :
- tg G — kf,
- <i>2 = + «i*2, = 't>2,. [1 + ky2\.
- L’expression des pertes a prend donc la forme
- (40
- 61
- kp( 1 + A2/2) '
- Pour un moteur à 2 p. pôles les pertes totales sont :
- (4") A =p -k/*(i + V.
- On se rend aussitôt compte dans quelles proportions considérables elles sont affectées par la fréquence f puisque c’est presque la 4e puissance de la fréquence qui intervient.
- Alors que la disposition de la résistance peut être pratique à iü périodes, on conçoit
- qu’elle puisse devenir inadmissible à 2$ périodes.
- Il est également utile de voir l’influence du nombre de pôles sur ces pertes. Lorsque dans un moteur on augmente le nombre de pôles, on trouve finalement que les pertes totales A pour le moteur sont au moins en raison inverse du nombre de pôles. Il y a donc intérêt, au point de vue de la réduction des pertes A, à accroître le nombre de pôles.
- On peut encore se demander ce qui arrive, pour un moteur à nombre de pôles donné, lorsqu’on augmente sa vitesse de rotation. Dans ces conditions, le taux d’hy-persynclironisme augmentant, on a besoin d’un champ déphasé moindre, ce qui s’exprime dans la formule par le fait que k varie en raison inverse de la vitesse. Or les pertes diminuent sensiblement comme /c3.
- Il est enfin évident que les pertes sont d’autant plus faibles que la largeur des pôles auxiliaires est plus réduite. Pour permettre cette réduction, on devra admettre sur le rotor un pas dentelé faible. L’influence de la largeur des pôles se manifeste dans la formule (4) par la présence du produit dv<I>2,. = 61<1\. X
- 61 <!>,. a une valeur indépendante de la largeur des pôles, mais <I>r est proportionnel à la largeur dès pôles.
- On voit de même l’importance dés faibles entrefers : 61 devient plus petit et de même T>...
- En somme, on déduit de là formule (4") que pour réduire les pertes A, il convient, après avoir adopté une faible fréquence et des pôles auxiliaires étroits, de travailler avec des entrefers réduits, de grandes vitesses et un grand nombre de pôles, toutes conditions qui sont par ailleurs recherchées.
- A la fréquence de i5 périodes, on peut arriver à réduire ces perles à une valeur négligeable de 1/4 à i/3 %.
- Maiuus Latour.
- p.16 - vue 16/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 17
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte. — R. G- Hoch-Stein. — Elektrotechnische Zeitschrift 10 février 1913.
- Depuis quatre ans environ, le Gouvernement égyptien 3. décidé de ne plus accorder de concessions pour l’éclairage des villes et de ne pas renouveler les concessions existantes après leur expiration.
- Des installations électriques plus ou moins importantes existent actuellement au Caire, à Alexandrie et dans trois ou quatre villes ; ces entreprises appartiennent à des groupes financiers anglais, français ou belges.
- Il y a trois ans, la première centrale communale fut construite à Zagarig. Un an après fut édifiée la centrale de la ville d'Àssiout, puis vinrent celles de Beni-Souef et de Bilbeis. Ces dernières centrales assurèrent aux communes, dès les premières années, le recouvrement de tous leurs frais et le gouvernement. est décidé à munir de Véclairage électrique toutes les villes d'Egypte, même les plus petites.
- Les premières installations, celles de Zagarig et d’Assiout, alimentent exclusive ment l’éclairage public et l’éclairage privé; elles n’ont pas de service de jour. Néanmoins, la consommation a augmenté si rapidement que l’on a dû accroître de a5o chevaux la puissance de chacune de ces usines, alors que la puissance installée primitivement était de 200 chevaux.
- Le gouvernement ne considère ces premières centrales que comme des usines d’essais; les installations ultérieures doivent être édifiées et organisées d’après l’expérience qu’elles auront permis d’acquérir. On a créé dans ce but, au ministère de l’Intérieur égyptien, un département spécial chargé d’établir d’après les données statistiques, l’organisation unitaire des installations existantes et à créer. M.F.-C. A rcmsoNa été appelé à la tête de ce département ; il s’est assuré le concours d’un personnel compétent pour la construction des usines futures, en même temps qu’il a créé un système decontrôle central; grâce à ce contrôle, le gouvernement est en mesure, en ce qui concerne l’établissement des installations nouvelles, de les approprier de mieux en mieux aux
- particularités de la région qu’elles devront desservir.
- Avantquel’établissement d’une installation d’éclairage urbain ne puisse être entrepris, le département électrique central examine les questions du rendement financier, du système à adopter, etc.Il metàla disposition du gouvernement tous les renseignements relatifs à la demande probable de la consommation privée, à l’éclairage public, etc. Un « Comité consultatif » délibère sur ces questions et propose l’établissement de l’installation au ministère des Finances. .Ce dernier met alors à la disposition de la ville intéressée les capitaux nécessaires sous la forme d’un emprunt amortissable. Ces emprunts sont remboursés, de la part des communes, au moyen d’un intérêt de 2 1/2 % et d’un taux d’amortissement de 2 1/2 % également (soit au total 5 % ).
- L’étude des plans préliminaires, la direction et le contrôle des travaux, le recrutement du personnel et enfin le contrôle permanent des installations incombent au département spécial du ministère de l’Intérieur. Cette méthode a fait ses preuves jusqu’à présent et les résultats obtenus sont satisfaisants. L’année dernière, le gouvernement a entrepris de réunir les usines d’adduction d’eau existantes aux centrales électriques, ce qui a accru sensiblement le rendement financier de ces dernières. Les installations d’adduction d’eau nécessitent, en effet, une énergie assez considérable, étant donné que la consommation d’eau par tête d’habitant est plutôt plus élevée en Egypte qu’en Europe, et que de grandes quantités d’eau sont nécessaires pour l’arrosage des rues, à cause de la grande sécheresse du sol. A Beni-Souef, par exemple, on a installé des pompes à commande électrique, d’une puissance totale de 100 HP, environ ; les 100 HP des moteurs Diesel installés sont ainsi complètement utilisés pendant le jour. Pendant la nuit, la charge de la batterie s’opère en parallèle avec l’éclairage public. Dans plusieurs autres villes d’Egypte, les installations d’adduction d’eau doivent être également réunies aux centrales électriques.
- A titre d’essai, on a construit dans l’une des plus petites villes une installation combinée pour la distribution de l’eau et de l’électricité. Cette installation comprend deux moteurs à huile lourde, d’une
- p.17 - vue 17/448
-
-
-
- 18
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2» Série). — N° 14.
- puissance individuelle de 5o IIP, deux dynamos à courant continu de 2 X 220 volts avec diviseur de tension, un ch'“teau d’eau de 4o mètres de hauteur et d’une capacité de 3oo mètres cubes environs, 2 à 3 pompes à moyenne pression entraînées électriquement, et enfin, environ i5o lampes à incandescence de 5o bougies Ilefner pour l’éclairage public.
- Si l’expérience montre que cette installation est susceptible d’un rendement financier satisfaisant, ce qui serait conforme aux prévisions de M. Atchison, toutes les petites villes d’Egypte seront pourvues d’installations analogues. Pour les petites centrales de cette catégorie, on ne compte presque pas sur la consommation de l’éclairage privé ; par contre, on prévoit pendant la journée la fourniture d’une certaine quantité d’énergie pour la commande de petites pompes installées chez les particuliers.
- La question des tarifs était assez complexe à ré-, soudre. En effet, au début, des quantités relativement considérables de lampes avaient été installées ; dans certaines villas, on en comptait jusqu’à 3oo à
- 400. Or, en général, il n’y a guère plus de — à — de
- ces lampes qui sont utilisées ; mais, par contre, les jours des fêtes arabes presque toutes les lampes sont allumées. On conçoit que, dans ces conditions, la détermination des compteurs, des coupe-circuits principaux et des réserves des centrales ail été extrêmement difficultueux. C’est pourquoi l’on a appliqué aux abonnés de cette catégorie des tarifs basés sur les règles suivantes : l’abonné doit payer une somme de 12 a i5 livres égyptiennes (la livre égyptienne vaut environ 26 fr. 25) par KWH consommé et par an et, d’autre part, une somme de 4 piastres (urie piastre vaut environ 26,25 centimes) par KWH consommé. Le tarif de base est plus élevé de 3 livres parKW et par an à Assiout et à Zagarig qu’à Beni-Sonef, ce quiaconduitles abonnés à limiter peu à peu lenombre de leurs lampes installées. La durée d’utilisation par KW installé a été.ainsi sensiblement augmentée, tandis que l’importance relative des réserves des centrales a sensiblement diminué. En ce qui concerne les classes pauvres, on a appliqué ces tarifs à forfait aux installations de 2 à 4 lampes. Ces dernières installations sont faites gratuitement par les communes. Les centrales de très faible puissance (2 X 5o HP) n’appliquent que des tarifs à forfait. Ces derniers sont au nombre de quatre, qui diffèrent selon la durée d’allupiage; ces tarifs sont, les suivants :
- Pour une lampe à filament métallique de 32 bou-
- gies Ilefner brûlant jusqu’à 10 heures du soir, 12 à 14 piastres par mois ;
- Pour une telle lampe brûlant jusqu’à 11 heures du soir, 14 à iG piastres par mois;
- Pour une telle lampe brûlant jusqu’à 1 heure du matin, 18 piastres par mois ;
- Pour une telle lampe brûlant toute la nuit, 21 piastres par mois.
- Les tarifs à forfait ont rencontré un accueil très favorable chez la population arabe; dans de nombreux quartiers l’éclairage électrique a même presque complètement remplacé l’éclairage au pétrole.
- En ce qui concerne les installations dans l’intérieur des immeubles, on a dû prescrire des règlements très sévères.
- Ces règlements se sont trouvés justifiés par les défauts d'exécution des premières installations effectuées au Caire et à Alexandrie chez les abonnés des entreprises privées. En effet, dans ces installations, on a fait trop souvent usage de fils et de câbles d’une qualité inférieure, auxquels on donnait, par surcroît, une section trop faible; en outre, par suite de la chaleur et de la sécheresse, le revêtement isolant des conducteurs devenait poreux et s’émiettait.
- Afin d’éviter le retour de pareils inconvénients, on a prescrit, dans les communes où les centrales sont sous le contrôle du gouvernement, les règles suivantes : les lignes ne doivent être posées qu’à l’intérieur de tubes isolateurs en acier; l’isolement doit .être de 5oo à 600 mégohms par kilomètre. La charge maxima par millimètre carré .et par circuit est fixée. Enfin, toutes les installations sont vérifiées très minutieusement par les ingénieurs avant leur mise en service.
- Le département central électrique du ministère de l’Intérieur a ainsi mené à bien une œuvre utile, dans l’espace de temps relativement court dont il disposait. Il y a donc toutes les raisons de croire que l’Egypte sera sous peu pourvue d’installations électriques rationnelles et conformes aux progrès de l’électrotechnique moderne.
- J.-L. M.
- Moyens pratiques pour remédier aux bruits parasites dans les récepteurs téléphoniques, occasionnés par les tramways à courants alternatifs; — Elektroicchnik und Maschinenbau, 1" décembre 1912.
- Ces moyens sont les suivants :
- i° Croisement méthodique des deux fils du cir-
- p.18 - vue 18/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 19
- cuit pour équilibrer autant que possible leur capa cité vis-à-vis du conducteur d’énergie. Il convient d’assortir les croisements d’après la longueur des sections. Le croisement réciproque des circuits téléphoniques posés sur les memes poteaux s’impose également.
- 2° Intercalation d'une bobine de décharge de aoo à r>oo bobines entre le circuit et la terre pour supprimer l’influence des variations de la résistance d’isolement des deux fils du circuit. Il n’est pas nécessaire de munir la bobine de réglage de résistances réglables.
- 3° Equilibre de deux fils de circuit téléphonique au point de vue de la résistance. Comme, en cas de court-circuit sur les conducteurs d’énergie, il peut se produire des courants à haute tension sur les fils téléphoniques, il est nécessaire de protéger les appareils par des fusibles à haute tension ou par des dispositifs permettant une décharge à la terre sous l’influence des hautes tensions. Il est bon de se servir enfin d’appareils téléphoniques spéciaux à isolement élevé.
- Les formules très simples :
- I Eü)C|2 [circuit téléphonique » simple filj,
- I ~ El*) (Cj2 ~j~ C]3) [circuit téléphonique à double fil,
- sont suffisantes pour évaluer pratiquement Pinten-sité des courants induits par une ligne à haute tension. I représente l’intensité du courant qui s’écoule à la terre par la bobine de décharge placée au milieu du circuit téléphonique, E la tension du courant perturbateur, C52 et C13 les capacités respectives entre la ligne du tramway et chacun des deux fils du circuit.
- Nouveau câble téléphonique sous-marin entre Marseille et Alger. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 191*3.
- Ce nouveau cable sera posé prochainement entre la guérite du Iloueas-Blanc, à Marseille, et la guérite de Ilusseïn-Dcy, à Alger.
- Le condensateur sera formé de 7 fils de cuivre de o mm. 8 de diamètre pesant ensemble 5q kilogrammes par mille marin ; la résistance à 24 degrés devra être inférieure à 9,2 ohms par mille marin; le diélectrique sera formé de trois couches de gutta, pesant ensemble 52 kilogrammes par mille marin. L’isolement devra être d’au moins 3oo mégolims par mille, à 24 degrés. La capacité devra'être inférieure à o,35 microfarad par mille.
- Les essais électriques des âmes cbmprendront :
- i° Un essai d’isolement de deux minutes, à 24 degrés, en courant négatif, avec une pile d’au moins 400 volts ;
- 20 Une électrisation d’une heure, à 24 degrés, en courant négatif; avec une pile d’au moins 1 000 volts;
- 3° Un essai d’isolement de 10 minutes, en courant négatif et de 10 minutes en positif, avec une pile de 400 volts.
- Les âmes autres que celles destinées au cable de grand fond seront recouvertes d’un ruban de cuivre pour les protéger contre les tarets.
- L’armature comprend :
- i° pour le câble de grand fond : 16 fils d'acier de 2 mm. 5, d’une résistance de 80 kilogrammes par millimètre carré ;
- 20 pour l’intermédiaire, 12 fils de 4 mm. 5, de 40 kilogrammes par millimètre carré;
- 3° pour le côtier, 10 fils de 7 millimètres, de 40 kilogrammes par millimètre carré ;
- 4° pour l’atterrissement, 12 fils de 4 mm. 5 et 1 5 de 7 mm.5.
- Pendant la pose, on immergera en même temps que le câble un lil d’acier posé sans mou.
- Le mou du câble sera compris entre 8 % et 4 % .
- Emploi d’un condensateur comme récepteur téléphonique haut-parleur. — K. Ort et J. Rieger. — Archiv, fur Elektrotechniki 4°5.
- Déjà, en i863, W. Thomson avait signalé la possibilité de se servir d’un condensateur comme récepteur téléphonique, et deux ans avant l’invention du récepteur électromagnétique par Bell, on a essayé l’emploi d’un condensateur comme récepteur.
- Si les expériences faites à cette époque n’ont pas donné de résultats pratiques,, cela tient à ce que la batterie nécessaire pour polariser le condensateur joue |le même rôle que l’aimant polarisant du récepteur Bell; faute de batterie polarisante, le son transmis est élevé d’une octave à la réception et la parole devient presque inintelligible.
- MM. O ht et Riegish , qui ont fait une étude très approfondie de cette question, ont essayé d’abord des condensateurs papier-feuille d’élain, mais la résistance d’isolement de ccs appareils était trop faible.
- Ils ont trouvé, après de longues recherches, que le diélectrique le plus convenable est un condensateur caoutchouc-alumii^iini d’une résistance de 400 mégohms sous no volts continus et d’une capacité de 0,088 microfarad.
- p.19 - vue 19/448
-
-
-
- 20
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série).—N® 14.
- Pour que le condensateur soit aussi efficace qu'un récepteur électromagnétique haut-parleur, il faut qu’on se serve pour la polarisation d'une tension d’environ i'\o volts. Le montage est semblable à celui du circuit de l’opératrice d'un tableau à batterie centrale.
- Nouveau parafoudre à vide pour lignes à simple fil. — (Téléphoné Engineer, novembre 1912).
- Cet appareil a la forme d'une lampe à incandescence (fig. 1). A l’intérieur de l’ampoule, où l’on a fait le vide, sont placés trois blocs de charbon : le bloc centrai est mis à la terre et les deux autres sont respectivement reliés aux fils de ligne.
- Ce système offre l'avantage d'écouler la décharge atmosphérique sans formation d'étincelles importantes et sans combustion des blocs.de charbon. Ces derniers ne sont pas sépai’és les uns des autres par
- des cloisons, mais il convient de les écarter bien davantage que dans les parafoudres à air, car la
- Fig. 1.
- distance d’éclatement de la décharge dans le vide est bien plus grande que dans l’air. On peut néanmoins placer plusieurs parafoudres dans une même ampoule 1 à vide (fig. 2).
- VARIÉTÉS
- L’importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne. — Dr Ing. G. Siegel (*).
- Pour juger de l’importance occupée par les centrales publiques, c’est-à-dire les usines nationales, communales ou privées vendant de l’énergie électrique aux consommateurs, il faut examiner jusqu’à quel point les usines d’électricité ont besoin des différents produits industriels comme consommateurs, non seulement pour leur construction, mais aussi pour leur exploitation, et d’autre part en quoi elles influent comme productrices sur les autres industries.
- M. Siegel procède à cet examen en déterminant d’abord le nombre et la grandeur des centrales, non seulement par rapport à leurs installations de production et de distribution, c'est-à-dire des usines et des réseaux, mais aussi au nombre et à l'importance des installations particulières et des industries alimentées, c’est-à-dire des consommateurs d’élcctri-eilc qui prennent leur courant aux usines publiques au lieu de le produire eux-mêmes.
- \En ce qui concerne leur nombre, on sait que l'éclairage électrique fut présenté eu Allemagne à
- (*) Extrait de A. E. G., Revue mensuelle, mars igi3.
- un petit cercle d’intéressés, il y a vingt-cinq ans, par 5 usines environ; aujourd’hui, au commencement de l’année 1913, 3 000 usines environ fournissent l’énergie électrique dans i3 000 localités à 44 000000 d’habitants, non seulement pour l'éclairage, mais encore plus pour la force motrice. Cependant, comme les chiffres de comparaison manquent pour l’année 1912, les considérations suivantes sont basées, non pas sur cette année là, mais sur le commencement de l’année 1911 ou sur l’année 1910.
- Pour le premier trimestre de 1911, c’est la statistique des usines d’électricité allemandes, publiée par la Société des Electriciens Allemands, qui donne les renseignements les plus sûrs sur la situation de ces usines, au nombre d’environ 2 700, et alimentant près de 11 000 localités comptant 40 000000 d’habitants Même en supposant qu’une partie seulement de celte population utilise le courant électrique, on voit néanmoins que près des 2/3 de la population de l'Allemagne est en mesure de profiter des avantages que peut lui procure** l’électricité.
- On apprécie ordinairement la grandeur des usines d’électricité par la puissance de .leurs machines; à l’époque indiquée, c’est-à-dire au début de l’année 1911, la puissance totale des usines, y compris les accumulateurs, était d’environ 1 3ooooo kilowatts,
- p.20 - vue 20/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 21
- soit i 700000 chevaux; autrement dit, les usines d'électricité pouvaient déjà en 1911, et dans les régions desservies, distribuer en moyenne 1 cheval pour xi habitants. Pour déterminer la valeur que ces usines représentent, c'est en partie une affaire d’appréciation.
- Il résulte de 1 38o données contenues dans la statistique des usines d'électricité, que les frais totaux d’installation, y compris les réseaux, doivent être estimés en moyenne à 812 fr. 5o par kilowatt de la pleine puissance des machines, non compris les accumulateurs. La puissance moyenne d’une usine, c'est-à-dire la puissance des machines divisée par le nombre des usines, a été de 480 kilowatts.
- J50C 3000
- HOC 2200
- àOC -1200
- soc 1000
- >890 iwij lftoi 1902 IW3 WM T«OS IV06 190/ 1908 1900 19I0 WM
- 189$ 1896 1897 U
- ----- Nombre dei mines
- — • — Importance moyenne par mine en KW de puissance installée ---— Frais d’installation en marks par Kilowatt de puissance installée
- Fig. i. — Développement des usines publiques de distribu-bution d’électricité en Allemagne, d’après leur nombre, leur importance et leur coût d’installation.
- La figure i montre la façon dont ces chiffres ont varié. On y voit non seulement que la puissance totale croît rapidement, mais aussi que la puissance moyenne d’une usine augmente, continuellement, et d’autre part, que la moyenne des frais d'installation disminue très sensiblement. C’est ainsi que la puissance moyenne d’une usine était de a85 kilowî^ts en igoo^.de 438 en 1905* et d’environ en 1911; le coût moyen des installions par kj^^att a été respectivement dafrs les mêmes année^re a a5o francs a 875 francs et 2 o65 frar^c.s. Aujourd’hui on construit Ifr usintts pour.i aüb francs à 1 875 francs^
- fS ^iVmdét*'centr9J^i' cojy i r 1 ^ita'les pour
- 1*000 francs par kilowatt/» - >’ % £
- Ce développement prouve deux chpses : Vheureuse influence de la construction d^ gj'andes cen-
- trales sur le coût de Vinstallation^les frais d’installation par kilowatt diminuant au fur et à mesure que les centrales deviennent plus grandes; et ensuite la diminution sensible des frais d*installation malgré l’augmentation continuelle des salaires et du cours de nombreuses matières premières. Cette circonstance est surtout importante, si l’on considère que la diminution du prix s'est produite à une époque de concentration continue dans l’industrie électrique. Elle prouve aussi combien sont peu fondées les craintes de tous ceux qui ont combattu celte concentration à grands cris, par crainte d’un renchérissement de la consommation.
- D’après les indications données jusqu’ici, les centrales allemandes représentaient au commencement de 1911 un capital-installation de 2,7 milliards de francs en chiffres ronds, non compris les frais des branchements, sur lesquels nous reviendrons plus loin. Un tiers environ de celte somme a été fourni par les administrations publiques, et le reste, environ 1,9 milliard de francs, par des entreprises privées. Ce qui prouve du reste que les avantages économiques d’une vaste concentration ont déjà été reconnus ici, c’est que sur cette somme de 1,9 milliard de francs, on compte environ 80 sociétés anonymes ayant'un capital-actions d’environ 750 millions de francs et un capital-effectif d’environ i,25 milliard de francs. Pour mieux faire comprendre les chiffres indiqués, M. Siegel donne dans le tableau I, une récapitulation des valeurs de quelques-unes des grandes branches économiques.
- Le capital immobilisé dans les chemins de fer allemands est ainsi huit fois plus grand que celui des usines d’électricité, tandis que les usines à gaz ont un capital-installations à peu près aussi élevé, et que les usines élévatoires représentent un capital bien inférieur.
- Pour déterminer la part prise par quelques branches de la grande et de la petite industrie à la construction des usines d’électricité, il faut d’abord rechercher comment les frais totaux se partagent entre les differentes parties d’une installation.
- D’après les chiffres de l’année 1911, cette répartition est la suivante (tableau II).
- Le rapport indiqué entre les différentes valeurs n’est pas constant et varie d’année en année. La part a. revenant aux réseaux augmente notamment au fur ^.et à mesure que les centrales intercommunales se développent davantage.
- On voit par ce tableau, que la construction des centrales électriques a fourni un grand nombre de
- p.21 - vue 21/448
-
-
-
- 22
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII(2° Série). — N° 14.
- Tableau I
- NOMBRE d’installations LOCALITÉS DESSERVIES NOMBRE d’habitants CAPITAL EN MILLIARDS f1) PAR TÊTE DE POPULATION DESSERVIE
- Chemins de fer Mines de houille Usines d’électricité Usines à gaz Usines de distribution d'eau. . . 2 700 I 700 855 l3 OOO I 9OO 900 4o OOO OOO 3a ooo ooo a7 ooo ooo ai,a5 (2) 5,38H a,7° * a,5 (*) i,ao (G) Frs. 3a5 78,75 67 ,5o 78.75 43.75
- (!) Toutes les valeurs indiquées indiquent le capital-installation sans amortissement.
- (2) D’après la statistique de l’Empire d’Allemagne.
- (3) D’après les estimations d’un éminent propriétaire minier. f4' D’après la statistique des Usines d’électricité allemandes.
- (5) et (c) Estimations de l’auteur.
- Tableau II
- Terrains avec env. 7 % — env. 187 5oo ooo francs
- Bâtiments y> )> 16 % = » 431 25o ooo »
- Machines motrices et accessoires y> » 20 % = » 537 5oo ooo »
- Machines électriques et accessoires y> » 10 % = » 268 75o ooo »
- Réseaux de distribution (y compris les transformateurs). y> » 4 a % = )> 1125 ooo ooo »
- Compteurs et matériel divers » » 5 % IZZ )) i37 5oo ooo »
- 100 % 2 687 5oo ooo francs
- commandes rémunératrices, non seulement à l’industrie électrique, mais aussi à l’industrie du bâtiment et des machines, et en outre, qu’elle a donné naissance à d’importantes transactions sur le marché des terrains. Mais ce qui importe davantage à l’ensemble de la vie économique, c’est de savoir dans quelle mesure le travail de l’homme, en première ligne, et ensuite les principales matières premières, entrent dans les valeurs d’installation.
- Gomme on le voit par le tableau III, on a payé pour appointements et salaires la somme de près de i milliard de francs, rien que pour la construction des usines d’électricité, ainsi que pour les objets que cette construction a nécessités. (La main-d’œuvre pour l’approvisionnement des matières premières et des produits demi-finis n’est pas comprise dans ce chiffre.) On peut donc admettre que 5oo ooo personnes environ ont été occupées par la construction des usines d’électricité. En se basant sur la moyenne des dernières années, 5o ooo personnes environ ont gagné chaque année leur vie et celle de leur famille dans la construction des usines d’électricité. Il faut ajouter à ce chiffre le nombre des personnes occupées dans les services d’exploitation dont il sera question plus loin.
- Le tableau III renseigne également sur la consommation de différentes matières premières par les usines d’électricité ; il montre qu’il s’agit ici de
- Tableau III
- Répartition des frais d'installation suivant les salaires et la consommation de matières premières.
- FRANCS
- Salaires q58 750 ooo
- Terrains i5a 500 ooo
- Matériaux de construction. .. . 237 5oo ooo
- Bois 62 5oo ooo
- Matériaux d’isolement 5o ooo ooo
- Produits texliles 0 0
- Papier 25 ooo ooo
- Porcelaine 20 OOO 0(10
- Marbre 5 ooo 000
- Cuivre 35a 5oo ooo
- Plomb i5i 5oo ooo
- Fer 471 25o ooo
- Divers i63 750 ooo
- valeurs considérables. Pour juger de l’importance de ces chiffres, le tableau IV donne, pour quel-
- p.22 - vue 22/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 23
- Tableau IV
- CONSOMMATION DES USINES d’ÉLECTIUCITÉ
- CONSOMMATION TOTALE DK I.’ALLEMAGNE, MOYENNE DES DEP NI EUES ANNÉES totale pur an
- francs tonnes tonnes % de la consommation annuelle totale de l’Allemagne
- Cuivre tonnes i/fO OOO 352 500 ooo 200 OOO 20 OOO % 14
- Plomb 160 ooo i53 5oo ooo 35o ooo 35 ooo 20
- Fer brut 12 OOO OOO 471 250 ooo t 5oo ooo i5o ooo I ,25 '.,5
- Jute .. 140 ooo 37 5oo ooo 62 ooo 6 200
- ques-unes des principales matières premières, les quantités consommées par les usines d’électricité, en prenant pour bases les prix moyens indiqués par la statistique, et en regard, la consommation annuelle totale de l’Allemagne d’après la moyenne des dernières années.
- La consommation du cuivre et du plomb, ce der-
- Nombre des lampos Nombre des à incandescence lampes à arc
- 16 oooooo
- 15 50000C
- 15oooooc
- nier principalement pour les plaques des accumulateurs et l’enveloppe des câbles souterrains, est surtout relativement grande et elle a une influence assez importante sur la production et le marché. Indiquons ici la part prise par quelques industries spéciales dans les fournitures nécessaires à la construction des usines.
- Puissance des moteurs Puissance totale fixes, en chevaux distribuée, en KW
- 14 500000 14oooooo
- 13sooooo 13oooooo
- 12500000 250000
- 12oooooo
- 11 500000
- 11 ooo ooo
- 10 000 000 200000
- 9500000
- 8000000 7 500000 7000000140000 6 500000 130000
- 4000000 -80000
- 3500000 -70000 3000000-40000 2500000
- 2 ooo ôoe -10 ooo 1 500000 - 30000
- 1000ooo
- 500000
- 240000
- 190000
- -50000
- -20000
- r7 240000 1 / 200000 / 160000 1 / 120000 1 Z- 080000 1/ Ü40 000 1 000000 Y-—r 960000 920000 880000 940000 900000 760000 720000
- —1 ,1
- — 1 j
- A
- /
- -A— 1 • l t 1
- 3 7 1
- 3 / JA
- 3 / 'f
- ) 7 c /- /
- ~r 77
- / ; /
- — • / r/ /—
- — / —/ / 1~)
- — r~r—; / / ' /
- — r^r / —* t 680000 640000 600 00C 560000 320000 4S000C •11000c 400000 160000 120000 280000 240 000 200000 160000 120000 80000
- / / / /
- /? r?
- / f / J /
- 7^ 7 —f
- y n~,
- /j \r~' w — —
- y 2 /
- y>' y,
- *
- i
- ' ' -40 000
- 1900000 800000 700000 600000 500000 1400000
- 1 500000 î 200000 I 100 000 1000000 000000 800000 700 000 600000 500000 400000 100000 200000' 100000
- • — Nombre des lampes à incandescence -----Nombre des lampes à arc
- -------Puissance des moteurs stationnaires, en chevaux
- ------- Puissance totale distribuée, en KW
- Fig. 2. — Développement de la distribution d’clectricité des usines publiques allemandes.
- p.23 - vue 23/448
-
-
-
- 24
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série). — N°14.
- Les deux plus grandes fabriques de locomobiles d’Allemagne, Lanz et Wolk, ont installé ensemble, dans les centrales publiques,. environ 900 locorno-biles d’une puissance de 100000 chevaux environ et d’une valeur de 10 millions de francs en chiffres ronds. Deux des plus grandes fabriques de chaudières, Steinmüller et Babcock, ont reçu des commandes pour environ 43,75 millions de francs, et ont livré environ 1 3oo chaudières, d’une surface de chauffe totale d’environ 370000 mètres carrés.
- Ces deux exemples montrent le bénéfice qu’ont retiré de la construction des usines d’électricité, des industries pour lesquelles ces usines paraissaient constituer un danger certain au début, parce que le nombre des machines motrices et des chaudières indépendantes diminue naturellement, au fur et à mesure que les installations isolées disparaissent. Mais la perte que la suppression d’un grand nombre de petits groupes a fait subir à ces industries est plus que largement compensée par la fourniture de machines bien plus grandes et bien plus nombreuses pour la production du courant.
- La construction des installations raccordées aux centrales n’exige naturellement pas l’immobilisation de sommes aussi importantes que la construction des centrales mêmes. Cependant les milliers de petites inslallations finissent, en s’ajoutant, par représenter également des capitaux importants, comme on peut s’en convaincre facilement en considérant le chiffre des installations.
- Au ier avril i9ii,les centrales publiques fournissaient du courant à :
- Environ 16000 000 de lampes à incandescence;
- -Environ 245 000 lampes à arc ;
- Environ 285 000 moteurs d’une puissance totale de 1 200 000 chevaux ;
- Environ 200 000 appareils représentant une puissance de 73 000 kilowatts.
- Le graphique de ces différentes valeurs (fig. 2) montre qu’il s’agit là d’un développement imposant. On voit que non seulement la valeur absolue devient toujours plus grande, mais aussi que l’accroissement proportionnel reste presque constant partout.
- Il est intéressant d’indiquer aussi la valeur du capital immobilisé dans les installations réceptrices, relativement aux différentes branches d’industrie qui s’occupent de leur construction. Ces renseignements sont^donnés par le tableau Y.
- Cette somme s’ajoute au capital immobilisé dans les centrales, de sorte que le montant total du ca-
- Tableau Y
- FRANCS FRANCS
- Eclairage 4 I() OOO OOO
- Lampes àincandescence 3o OOO OOO
- Conducteurs 75 OOO OOO
- Tubes 43 750 000
- Appareilsd’éelairage.. . I 20 OOO 000
- Salaires pour le montage 93 750 OOO
- Divers Lampes à arc y compris l’installation.. . . 47 5oo OOO
- 9'-* 5oo 0001
- Force motrice 2 20 OOO OOO
- Machines et accessoires. 158 750 OOO
- Conducteurs 21 25o OOO
- Tubes 12 5oo 000
- Salaires pour le montage ll 5oo OOO
- Divers IO OOO 000
- Appareils, estimation. 6 25o OOO
- Total 728 750 OOO
- pital représenté par les usines et les installations est de 3,38 milliards de francs.
- La valeur du matériel est naturellement loin d’être aussi grande que pour les installations de production et de distribution; nous nous bornerons à'citer ici les chiffres les plus remarquables. On a dépensé pour les appareils d’éclairage environ 120 millions de francs, et l’on comprend qu’une industrie nouvelle et florissante se soit développée dans cette branche. L’industrie du verre est aussi, fortement intéressée au développement des installations électriques, car les ampoules en verre des lampes à incandescence, consommées jusqu’ici dans' les installations électriques allemandes, représentent à elles seules v.ne valeur de 10 millions de francs environ. La longueur totale des conducteurs employés pour les branchements est d’environ 77 000 kilomètres, et la valeur du caoutchouc contenu dans l’isolement de ces conducteurs est voisine de 43,8 millions de francs. Les installations électriques ont donc augmenté de ce chiffre l’importation de ce précieux produit.
- Mais l’importance des installations de consommation ne sc traduit pas seulement par la valeur du matériel qu’elles consomment. Alors que la construction des centrales occupe en première ligne la grande industrie, les inslallations de branchement fournissent surtout du travail aux petits artisans, principalement aux installateurs; il ne saurait donc être question, comme on l’a prétendu, d’un monopole des installations.
- p.24 - vue 24/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 28
- Il n’a été question jusqu’ici que de la construction des installations ; il reste à examiner maintenant la part revenant aux centrales, comme consommateurs, dans leur exploitation.
- La grandeur de cette consommation dépend de la quantité d’énergie électrique produite, c’est-à-dire du nombre de kilowatts-heures fournis. La statistique des centrales apprend que la consommation moyenne dans les régions desservies par les centrales, est d’environ 3o kilowatts-heures par tête d’habitant et par an, autrement dit que les centrales allemandes ont fourni en 1910 environ 1,2 milliard de kilowatts-heures utiles. Les deux principales sources de dépense pour la production de Cèttè énergie sont la main-d’ceuvfe et le combustible. La statistique apprend en outre que l’on a dépensé en moyenne, par kilowatt heure fourni, à peu près 5 Centimes pour le personnel et 3,^5 centimes pour le combustible. Les dépenses d’exploitation des centrales en 1910 ont donc été d’environ 60 millions de francs pour appointements et salaires, et de 45 millions de francs pour le charbon.
- 3o 000 personnes environ sont donc employées annuellement par les Centrales publiques d’Allemagne ; si l’on tient compte des personnes occupées à la construction des Usines et des installations, on voit qu’une armée d’environ 100 000 ouvriers ét employés, est actuellement intéressée directement à la prospérité de ces centrales.
- Pour déterminer la quantité de charbon dépensée, M. Siegel se base sur le montant total de la dépense et sur un prix moyen de 21 francs là tonne environ. Les centrales ont donc consommé environ 2,1 millions de tonnes environ, soit à peu près 1,5 % de la consommation totale de l’Allemagne.
- Mais la puissance de consommation des centrales est encore intéressante à Urt autre point de Vue. En effet, elles utilisent aujourd’hui des valeurs économiques précieuses qui autrefois étaient perdues, par exemple, les gaz des hauts fournaux et des fours à coke, de nombreuses chutes d’eau et des tourbières. Aucune de ces trois formes d’énergie n’a encore pris d'importance prépondérante dans les installations de distribution de l’énergie électrique, mais il se peut que les tourbières et surtout les forces hydrauliques jouent prochainement un grand rôle sous ce rapport. 11 11e faudrait pas cependant concevoir de trop grandes espérances quant à ces dernières, car s’il est vrai qu’elles ont une grande importance économique, parce qu’elles produisent de l’énergie électrique sans dépense appréciable de matières, il ne
- faut pas perdre de vue que leur aménagement rationnel exigera d’immenses capitaux.
- Quant aux tourbières, on en est encore au début de leur Utilisation. Celle-ci, qui n’est possible que par l’éleCtricitë, est importante à un double point dé vue économique. Elles fournissent, en effet, un Combustible bon marché pour la production de l’énergie électrique, et en même temps l’extraction dé la tourbe ouvre de vastes régions à l’agriculture et à l’habitation.
- Maintenant qu’on a vu quels éléments il faut réunir pour arriver à l’eiisemble de l’œUVre représentée par les centrales, quelles sommés de forces économiques il faut rassembler pour faire prendre corps à Ces organisations, la question suivante Se pose : A quoi correspondent toutes ces forcés dépensées, quel profit Véconomie générale en retire-t-elle f1
- On sait déjà que leur produit, l’électricité, est capable d’exercer de puissantes actions physiques ét chimiques, de fournir l’éclairage, la force et la chaleur. Mais il paraît utile de déterminer aussi les différents avantages économiques de la production de l’énergie électrique par des centrales publiques.
- Le premier domaine important des centrales a été Xéclairage. En tqto, la quantité fournie pour l’éclairage représente environ 3o % de la. quantité totale fournie par les usines. Cette quantité totale est de 1,2 milliard de kilowatts-heures, ce qui fait à peu près 35o millions de kilowatts-héüreS pour l’éclairage. Quelle est l’importance économique de ce chiffre i’
- Il est incontestable que lés avantages de l’éclairage électrique, c'est-à-dire sâ commodité, l’absence de tout danger et de risques d’incendie, etc., ont par eux-mêmes urt certain prix et, au bout du Compte, une valeur économique, mâ-is il est impossible d'en déduire un équivalent précis pour le nombre de kilowatts-heures. On peut dire seulement, sachant qu’avec les moyens d’éclairage modernes, 1 kilowattheure fournit environ 1 000 bougies-heures, que l’emploi de l’électricité a augmenté d’environ 10 000 bougies-heures par an et par tête l’éclairage total des régions desservies par les centrales électriques. Et comme la vie moderne a besoin d’un nombre toujours croissant d’heures d’éclairage artificiel, il y a là un profit évident.
- Afin d’établir au moins une base de comparaison approximative poiir juger de l’importance de l’éclairage électrique fourni par les centrales, supposons que cette augmentation ait du être obtenue par le
- p.25 - vue 25/448
-
-
-
- 26
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 14.
- pétrole. Comme il faut à peu près 4 litres de pétrole pour i ooo bougies-heures, il aurait fallu en tout environ i 4oo ooo tonnes de pétrole ; autrement dit, l’importation allemande, qui a été d’environ i million de tonnes en 1911, aurait dû être augmenté de près de la moitié.
- Mais les centrales n’auraient jamais acquis l’importance qu’elles ont actuellement si elles s’étaient bornées à produire l’éclairage, et si elles n’avaient pas fourni à la vie industrielle, sous une forme commode et en quantité suffisante, ce qui constitue son principal moyen de production, la force motrice. Les progrès que cette nouvelle impulsion a fait faire à l’industrie dans toutes ses branches peuvent être déterminés en général plus exactement que pour l’éclairage.
- De toutes les applications de la force motrice électrique, la plus frappante est dans le domaine de la locomotion, notamment dans le transport des voyageurs dans les villes. On reconnaît l’importance de cette application de l’électricité, quand on pense que la puissance totale des moteurs de traction alimentés par les centrales allemandes était d’environ 418 000 chevaux au ier avril 1911. Si l’on considère que deux ans auparavant, cette puissance n’était que de 287 000 chevaux environ, on peut se faire une idée de la rapidité avec laquelle la traction électrique s’est développée : l’augmentation est en effet d’environ 47 % •
- Les moteurs sont utilisés pendant une durée annuelle moyenne d’environ 1 000 heures, de sorte qu’en 1910-1911 les centrales allemandes ont fourni environ 35o millions de kilowatts-heures pour la traction seulement. Mais ces chiffres ne comprennent ni les valeurs, ni les puissances dés usines servant exclusivement à la production de courant destiné à la traction, ces usines ne rentrant pas dans la catégorie des centrales publiques dont s’occupe cette étude. Les chiffres indiqués ne s’appliquent donc principalement qu’aux tramways auxquels le courant est fourni par des centrales publiques.
- 11 serait superflu de s’appesantir sur les avantages considérables de l’application de la traction électrique aux tramways. Il suffit de rappeler que la vitesse a été doublée, que la fréquence des transports a été multipliée, que le prix du transporta diminué et que les administrations ont pu faire des économies dans l’exploitation.
- LKamélioration des conditions et la diminution du prix des transports ont eu pour conséquence indirecte la séparation de l’habitation et de l’atelier, ce
- qui a permis aux localités de la banlieue des grandes villes de se développer rapidement. Comme les ouvriers ont maintenantà leur disposition des moyens de transport commodes, l’industrie a pu se concentrer à la périphérie des villes, où les conditions sont plus favorables pour la production; bref, les conséquences indirectes de l’application de l’électricité sont encore plus importantes que ses avantages immédiats. Et ce n’est pas tout ; quand les projets d’électrification des chemins de fer auront été réalisés, ces changements seront bien plus grands encore.
- On pourrait objecter que cette transformation n’intéresse guère les centrales, parce que les chemins de fer pourront se procurer avantageusement le courant en le produisant dans leurs propres usines. Mais, en général, il n’en sera pas ainsi, car la multiplicité des applications du courant produit par les centrales permet précisément à ces dernières de fournir le courant à des prix que les chemins dé fer ne pourraient atteindre que dans des cas très rares en le produisant eux-mêmes.
- Il en est à peu près de même pour l’industrie. Elle aussi a déjà utilisé depuis longtemps les avantages de l’électricité, d’abord en construisant des usines spéciales, c’est-à-dire indépendamment des centrales. Mais celles-ci, et c’est justement ce qui augmente notablement leur importance au point de vue économique, peuvent fournir à l’industrie le courant dont elle a besoin, tout en lui permettant de réaliser d’importantes économies. Comme elles disposent généralement d’unités beaucoup ^plus grandes-, pouvant être utilisées d’une façon plus complète, elles peuvent presque toujours fournir le courant aux usines à un prix inférieur à celui auquel ces dernières le produiraient elles-mêmes. Ne voit-on même pas des houillères arrêter leurs propres usines et prendre leur courant à de grandes centrales, car elles ont souvent avantage, surtout dans les périodes de forte activité commerciale, à vendre leur charbon, même quand il est de qualité inférieure, plutôt que de le brûler elles-mêmes? Si donc de pareilles entreprises, qui peuvent certainement se procurer le charbon à peu de frais, commencent à prendre leur courant aux centrales publiques, il est évident qu’à plus forte raison les autres entreprises auront aussi avantage à le faire.
- Un autre avantage des centrales électriques au point de vue économique, c’est qu’en fournissant la force motrice à l’industrie, elles évitent à cette dernière la nécessité d’immobiliser dans ses propres ins-
- p.26 - vue 26/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 27
- tallaitons de grands capitaux qu’elle peut employer plus avantageusement ailleurs, par exemple, pour construire d’autres usines ou pour agrandir les ateliers existants. Ceci a surtout une importance particulière lorsqu’il s’agit d’une industrie dans laquelle le rendement ne peut être amélioré que par une augmentation du chiffre d’affaires. M. Siegel cite,à titre d’exemple,l'industrie textile dans la régioffde Crirn-mitschau-Werdau, où presque toutes les usines qui se sont agrandies dans le courant des dernières années sont raccordées à la centrale électrique. Le développement de l’industrie dans le royaume de Saxe, où la distribution générale du courant par centrales publiques a particulièrement fait de grands progrès, est aussi une preuve éclatante de l’heureuse influence des centrales sur la construction de nouvelles usines. Le nombre des établissements occupant plus de io ouvriers a été : en 19065 de 22 95*2 avec
- en tout 644 084 ouvriers, soit enfmoyenne 28 ouvriers par établissement; en 1911 : de 3o 63a avec en tout 767 5i8 ouvriers, soit en moyenne 25 ouvriers par établissement.
- Une pareille augmentation du nombre d’établissements, accompagnée d’une aussi forte réduction du nombre moyen d’ouvriers par établissement, n’est possible qu’à condition d’utiliser la force motrice la moins coûteuse, c’est-à-dire le courant électrique fourni par les centrales.
- On comprend, dans ces conditions, que les établissements industriels se procurent de plus en plus le courant dont ils ont b soin en le prenant aux centrales électriques, et l’auteur peut dire avec raison que tous les avantages économiques que l’industrie en général peut retirer de l’électricité sont dus aux stations centrales.
- DIVERS
- La médaille d’or Elliott Cresson.
- Sur la proposition de son Comité des Sciences et des Arts, le Franklin Institute, de Philadelphie, vient de décerner sa plus haute récompense honorifique, la médaille d’or Elliott Cresson, aux éminentes personnalités scientifiques suivantes :
- MM. C.-P. Steinmetz, de Scheneetudy, pour son heureuse application des procédés analytiques à la solution de nombreux problèmes d’une importance de premier ordre dans le domaine de Féleelrotechnique.
- Emile Berline», de Washington, pour son importante contribution aux progrès de la téléphonie et de la télégraphie sous-marine.
- Isham Randolpii, de Chicago, pour sa part dans les progrès du génie civil.
- John William Slrult, baron Rayleigh, pour ses travaux multiples, d’une importance capitale en physique.
- Sir WilliamRAMSAY, pour ses nombreuses ^découvertes et la profondeur de ses recherches dans la science chimique.
- Emile Fischer, de Berlin, pour ses nombreuses contributions d’une importance fondamentale à la chimie organique et biologique.
- Le tricentenaire des logarithmes népériens et de leur inventeur.
- C’est en Fan 1614 que John Napier, baron de Mer-chislon, publia son ouvrage : Mirifici Logarithmorum Canonis Descriptio, dont l’influence sur le développement des mathématiques, spécialement comme instrument de calcul, est connue de tous. Le Conseil de la Société Royale d’Edimbourg, en songeant à l’immense service rendu à la science par l'invention de ce savant, a réuni un Comité chargé d’établir le plan d’une commémoration solennelle en 1914»
- Ce Comité, formé des représentants de vingt Sociétés savantes, a nommé une délégation chargée d’élaborer le programme des fêtes que l’on se propose de donner pour ce trois-centième anniversaire.
- Voici les grandes lignes du projet adopté :
- Un congrès sera tenu dans l’été de 1914? il débutera par de nombreux discours sur la vie et l’œuvre de Napier. Un garden-party sera organisé dans le parc du château dé Merchislon ; de nombreux mémoires sur les divers procédés de calcul et une exposition de toutes les machines à calculer formeront un ensemble exceptionnel; enfin on publiera un volume qui relatera ces fêtes et donnera les communications qui y seront faites.
- p.27 - vue 27/448
-
-
-
- 28
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e SéHô). —N° 14.
- ETUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Le marché des valeurs d’électricité, à la Bourse de Paris, a été la semaine dernière très mauvais. Il a suffi d’une baisse importante dti Nord-Sud sur deux nouvelles le concernant, plusôü moins fondées, pour qu’immédiatemenl la cote de toutes les valeurs du groupe fût entraînée dans uri mouvement de recul. On a dit que le Conseil d’administration du Noi*d-Sud envisageait une réduction du capital; d’autres ont prétendu que le placement des obligations s’opérait avec quelques difficultés. Quoi qu’il en soit de ces deux bruits, le litre a brusquement baissé de 222 à 200, Mais les Omnibus ont perdu une dizaine de francs ; le Métropolitain est tombé à 610; la Compagnie Parisienne de distribution d’Electricité s’est inscrite à 665 venant de 700 ; l’Air comprimé a perdu 10 francs; Eclairage et Force une vingtaine de francs, de même la Société d’Electricité de Paris, Rien dans la situation actuelle de ces affaires ne pourrait justifier ces pertes ; mais il faut bien avouer que les cours pratiqués étaient le résultat d’un emballement qui devait tôt ou tard faire place à un certain pessimisme. Car aucune de ces affaires ne se capitalise aux cours pratiqués a, un taux intéressant ; la spéculation qui soutenait le marché devait au premier choc l’abandonner avec le même entrain. Aussi, nous 11e serions pas surpris que le mouvement de baisse s’accentuât sur les nouvelles indécises qu’on se communique : recettes en diminution ou en stagnation ; difficultés d’exploitation ; concurrences nouvelles tout à fait imprévues. D’autre part, la loi de finances n’a pas dit son dernier mot et coinnle il faut des ressources, l’échec devant le Sénat fie certaines mesures fiscales préconisées par la Chambre pourrait conduire aune modification de la taxe de 4 % sur le revenu ou de la taxe de transmission ? Rien n’est impossible dans cedomaine, puisque cequenous avions prévu se produit par la demande d’une taxe de statistique supplémentaire de o fr. i5 sur les minerais de fer extraits, qui équivaut en réalité à ofr. 60 par tonne de minerai réduite, étant donné la teneur en métal.
- La politique financière de nos grands établissements de crédit a été bien souvent l’objet, et ici même, de critiques provoquées par leur abstention marquée vis-à-vis de certains concours qu’ils pour-
- raient prêter au commerce et à l’industrie. Léür réponse est que leurs statuts ne les autorisent qu’aux opérations d’escompte de papier et d’avances sur garanties, et leur interdisent toute ouverture de crédit qui prendrait la forme d’une commandite. A la dernière assemblée générale du Crédit Lyonnais, le Conseil a tenu à renouveler les assurances «qu’il avait plusieurs fois données à cet égard : <c Fidèle aüx le-c< <jone de prudence que vous avez toujours approû-u Vées, votre Conseil n’a pas cessé de rechercher lë6 « emplois les plus sûrs et de diviser, autant qüe c< possible, les risques inséparables des opérations a qui font l’objet de notre Société. Comme toujours, ce il s’est attaché à maintenir au plus haut degré de « liquidité les divers éléments de votre actif et cc à veiller sur l’abondance de votre trésore-« rie.
- a Notre clientèle a tout lieu de s’en féliciter éga-« lement parce que, nos disponibilités étant à tout « moment très abondantes, nous n'avons pas été « amenés à diminuer les crédits que nous faisons en « temps normal au commerce et à l’industrie, et cc nous avons eu le plaisir de constater, tout récem-cc ment encore, que d’importantes maisons, sollicitées « en vain depuis longtemps par nos agents, sont « venues d’elles-mêmes nous demander des facilités
- 4
- « que nous nous sommes empressés de leur « faire »*
- Et plus loin : <c Banque de dépôts et d’escomptes, « le Crédit Lyonnais, pour continuer à rendre, dans cc les ineiliéures conditions, les services qüe sa « clientèle attend de lui, doit maintenir toujours lice quides et mobilisables au plus haut degré les ca-cc pitaux qui lui sont confiés, à quelque titre que ce <t soit ».
- Ainsi ne nous trompons pas sur la forme des crédits fait au commerce et à l’industrie : ils ne sont que la contrepartie d’engagements qui limitent leur essor.
- La Société Générale cependant montre moins de réserve et son Conseil énumère dans le rapport les principales affaires auxquelles la Société s’est intéressée avec le concours d’autres établissements.
- En voici une énumération résumée : obligations f\ % Compagnie Parisienne de Distribution d’Elec-
- p.28 - vue 28/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 29
- tricité; obligations 4 % Compagnie Générale des Omnibus ; obligations 4 % Compagnie Générale Française de Tramways; obligations 4 % Compagnie Générale Parisienne de Tramways; obligations 5 % Compagnie Centrale d’Energie Electrique ; obligations 4 1/2 % l’Aluminium Français; obligations 5 % Compagnie Electro-Mécanique. Il y a nombre d’autres affaires de même ordre concernant des sociétés étrangères. Mais la Société Générale rappelle aussi le concours qu’elle a prêté à des sociétés ayant u)n caractère local pour leur faciliter la réalisation de leurs titres et elle énumère : les Forges et Ateliers de la Chaleanière, la Société Gaz et Electricité de Gaillac, la Société d’Electrieité de la Vallée du Rhône, la Société des Tramways et Omnibus fie Toulouse; la Société Electrique du Tou-lois ; la Société Électrique de Belchamp.
- Il ne s’agit là d’ailleurs que de facilités données pour la réalisation des opérations financières projetées par ces différentes sociétés et d’une sorte de garantie morale conférée à ces titres par le patronage de l’établissement. Les unes et les autres sont d’ailleurs'très précieuses, quoique parfois assez onéreuses.
- Mais évidemment la manière d’agir de ces grands établissements ne suffit pas au commerce et à l’industrie, puisque de toutes parts on se préoccupe tant de créer des organismes qui faciliteront le crédit à court terme et à long terme. Ceux précités remplissent d’ailleurs leur fonction avec un zèle louable et sans cesse plus productif; car le premier se félicite d’une augmentation du nombre des effets pour l’exercice dans la proportion de 898 335, leur montant étant, lui-même plus élevé de 1 676 196 318 francs; et le second enregistre une augmentation de 2 milliards 757 millions pour l’escompte, les effets seuls rentrant dans ce chiffre pour plus de 80 millions.
- Remarquons enfin que la part faite par la Société Générale à l’industrie électrique est très importante et c’est évidemment là un indice de la prospérité des affaires qui s’y rattachent.
- Aviti divers. — Parmi les Sociétés nouvelles, nous notons la constitution prochaine de la Société des Anciens Etablissements Aubert. Elle a pour but la fabrication et la vente des lampes « Beck » et de tous articles se rattachant à l’éclairage électrique. Nos lecteurs connaissent déjà, par pos articles des ii décembre 1909 et 20 janvier 1912, les différents systèmes de lampes à arc fabriquées depuis 1908 par
- M. Aubert. Les appareils primitifs présentant certains vices de construction, tels que contacts multiples, frottements parasites, et, de ce fait, fonctionnement irrégulier, un nouveau modèle fut établi en 1910 et expérimenté pour l’éclairage de la place Stanislas à Nancy qui comporte 34 lampes à arc. Les résultats en furent très satisfaisants;nombre d’industriels adoptèrent par la suite cette disposition nouvelle pour l’éclairage de leurs ateliers, halls, etc.
- Deux autres sociétés très importantes se cons-tituenten Russie, l’une à Saint-Pétersbourg et l'autre à Moscou, qui sous des raisons sociales différentes, poursuivront un objet a-nalogue. La première dénommée « Société de Distribution d’eau, de Canalisation d’éclairage et d’énergie » se constitue au capital de 2 millions de roubles divisé en 20 000 actions de 100 roubles. L’autre,quiaura pour raison sociale <c Société de transmission électrique », s’organise au capital de 6 millions de roubles en 12 000 actions de 5oo roubles. La valeur de ces derniers titres ne les rendra pas accessibles à tous. II se prépare d’ailleurs autour des affaires existantes à Saint-Petersbourg des combinaisons qui aboutiront probablement à la formation d’un seul groupement qui unifiera les méthodes de distribution de l’énergie et supprimera la concurrence des intérêts.
- En attendant, les privilégiées Eclairage de Saint-Pétersbourg ne varient guère à 487, les ordinaires à 926,25 ; mais les actions de jouissance ont plutôt monté à 287,60 ; le conseil n’a pas arrêté les comptes et on envisage cependant que les dividendes seraient portés cette année de 27,50 à 3o,5o pour la privilégiée et de 4i,5o à 5o francs pour l’ordinaire.
- Le dividende de la Société d’Electrieité Alioth à Bâle sera maintenu à 4 1/2 % •
- La Société Suisse pour l’industrie de l’Aluminium à Neuhausen porterait le sien au contraire de 14 à
- La Société Suisse pour l’Industrie Électrique distribuera 7 % , bien que son capital soit passé de i5 à 20 millions de francs. Le bénéfice net de 1912 s’élève à 1 733 746 francs supérieur de près de 5oo 000 francs à celui de ign.
- En même temps que paraît l’avis de répartition du solde du dividende du Rio Tinto qui est de 5o shillings, la Tharsis Sulphur and Gopper Company annonce un dividende de 8 shillings par action, soit 20 °'0, au lieu de 6 shillings l’an dernier. Les amortissements sont dotés de 19 279 livres et le report à nouveau s’élève à 39 184 livres.
- La British Aluminium Company a réalisé au cours
- p.29 - vue 29/448
-
-
-
- 30
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2® Série). — N®14,
- de l'exercice 1912 un bénéfice de 194 823 livres qui avec le report antérieur faisait un disponible de 198825 livres. Toutes charges déduites et après dotation de 70 000 livres tant aux amortissement qu'aux réserves, les actions privilégiées ont pu toucherô %, le report à nouveau étant encore de 10 206 livres.
- L’exercice 1912 s’est donc présenté tant-pour les affaires de cuivre que d’aluminium dans des conditions des plus favorables qui subsisteront pour igi3 si le deuxième semestre suit la même allure que le premier.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Belfort. — La Société des Chemins de fer d’intérêt local du territoire de Belfort est en formation, au capital de 700 000 francs, pour l’exploitation des lignes suivantes, concédées en 1909 à MM. Baerl et Verney, dirigeants du groupe des Chemins de fer Départementaux des Ardennes;
- i® De Bélfort à Châtenois et Sochaux (Doubs); 20 de Belfort à Etuelfont-Haut ; 3U des Errues à Rougemont-le-Chàleau; 4" d**8 Errues à La Chapelle-sous-Rouge-mont; 5° de Belfort à Réchésy.
- La plate-forme est établie parle département; la superstructure par le concessionnaire qui fournit le matériel roulant et exploite.
- La traction sera électrique, le courant étant fourni par la station de Ronchamp aux conditions stipulées entre cette Société et l'administration du territoire de Belfort.
- Calvados. — M. Mounol. concessionnaire du tramway de Mézidon à Ponl-l’Evêque, étudie le projet de création d’une ligne de tramway électrique de Lisieux à Vimou-tiers par la vallée de la Touques.
- BOUbS. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans les départements du Doubs et du Jura, d’un chemin de fer d’intérêt local, à voie de 1 mètre de largeur entre les bords intérieurs des rails, de Mouthe (Doubs) à Fonciue-le-Haut (Jura), devis : 290 000 francs; et dans le département du Doubs, des chemins de fer d’intérêt local à voie de 1 mètre, d’Amathay-Vésignetix à Pontarlier, et de Levier à Chaffois; devis: 5 210000 Ir.
- Canada. — La Porcupine Belt Electric C° vient d’établir un avant-projet pour la construction d’un chemin de fer électrique entre Winnipeg et Québec, distants d’environ 1 5oo milles.
- Les promoteurs de cette affaire ont déjà fait un contrat pour la construction de 5oo milles de voies électriques dans l’Ontario. La nouvelle ligne traverserait une région non ^desservie par aucune des voies ferrées transcontinentales existantes, mais elle serait reliée à chacune d’elles.
- La section de l’Ontario serait alimentée par la force du Niagara.
- Hollande. — La Oosterstoomtram Maatschappij a. adressé au ministère du Waterstaat une demande pour la construction d’un chemin de fer léger entre Zeist et Amersfoort. On se servira de moteurs pétroléo-élec-triques.
- Turkestan. — Le Comité municipal Économique de ICokand et d’Andizhand demande qu’on lui fasse parvenir avant le 14 juillet des propositions pour la concession de la construction de tramways électriques; cette concession ne devra pas excéder une durée de quarante ans; la ville se réserve le droit de racheter l'entreprise au bout de 20 ans. Le concessionnaire aura la faculté de fournir l’énergie électrique aux industriels.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Ardennes. — La concession de la distribution d’énergie électrique d’Osnes est accordée a l’Est électrique.
- Nord. — Le Conseil municipal de Douai a voté un crédit de 7 900 francs pour l’installation de l’éclairage électrique dans la salle des fêtes, la chapelle et l’escalier d’honneur de l’Hôtel de Ville.
- Saône-et-Loire. — Le Conseil municipal de Paray-Je-Monial a émis un avis favorable au projet établi par M. Mercier, ingénieur civil des Mines, à Nancy, pour la distribution de l’énergie électrique.
- République Argentine. — On va installer prochainement l’électricité à Caseros, dans la banlieue de Buenos-Aires. Le courant sera fourni par la Compagnie Alemana.
- Les installations électriques de Eslacion Cruz, Cor-doba, commenceront au mois de mai.
- La Compagnie hydro-électrique de Tucuman a fait une offre à la municipalité de cette ville pour entreprendre
- p.30 - vue 30/448
-
-
-
- 5 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 31
- l’éclairage électrique à 12 % meilleur marché que le prix actuellement payé à la Compania Electrica del Norte. L’économie réalisée ainsi serait de 1 200 dollars par mois.
- Etablissements lîanz,
- 64, boulevard Magenta, Paris.
- Machines à vapeur surchauffée à distribution par soupapes accompagnées, système Lents (breveté).
- SOCIÉTÉS
- Société Française d’Electricité A. E. G.
- 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. E. G., mars igi3. — L’importance des usines
- Tableau des recettes d’exploitation du mois de janvier 1913.
- DÉSIGNATION
- ANNÉE igi3
- DIFFÉRENCE ENTRE I.ES RECETTES DU MOIS DE JANVIER en igi3 et en 1912
- Recettes du mois de janvier
- Recettes depuis le début de l’année
- en faveur de igi3
- en faveur de 191a
- Energie Electrique du Nord de la France.......
- Société Roubaisienne d’Eclairage ............
- Electrique Lille, Roubaix. Tourcoing.........
- Compagnie Electrique de lu Loire et du
- Centre..................................
- Société Générale de Forces Motrices et d’Eclai-
- rage de la ville de Grenoble...............
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vaudan.....................................
- Union Electrique.............................
- Société d’Electricité de Caen.........•......
- Société Méridionale de Transport de Force....
- Sud-Electrique...............................
- Est-Electrique...............................
- Electricité de Bordeaux et du Midi...........
- Energie Electrique du Sud-Ouest..............
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Chemins de Fer Electriques départementaux de
- la Haute-Vienne............................
- Tramways de Roubaix-Tourcoing................
- francs
- 296 846 327 33a 184 009
- 543 845
- 3i 822
- 62 56o 114 905 77 4oa 170 tiOa 238 105 84 6o5 176 268 aïo 122 672 64a
- 48 699 196 547
- francs
- francs
- 5a 659
- 8 880
- 'H 991
- 89 2l3
- 1 109
- 2 699
- 32 III
- 10 418
- *4 671
- 62 160
- 43 886
- 21 65g
- 52 845
- 29 166
- 3o 5l2
- 7 173
- francs
- CONSTITUTIONS
- Société d’Electricité de la vallée du Loir et Extensions. — Durée : 3o ans. — Capital : 260 000 francs. — Siège social : Couture (Loir-et-Cher).
- d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne.
- Les projecteurs électriques.
- Le chemin de fer régional de Mersebourg à Mucheln.
- CONVOCATIONS
- Le Matériel Téléphonique. — Le n avril, 46, avenue de Breteuil, à Paris.
- Compagnie des Tramways de l’Est Parisien. — Le
- 16 avril, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Etablissement Adt. — Le 19 avril, à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
- Société Nîmoise d’Eclairage et de Force Motrice. —
- Le 2.4 avril, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES Jules Richard,
- 25, rue Mélingue, Paris.
- Instruments de précision de mesure et de contrôle pour les sciences et l’industrie (catalogue rgi3).
- ADJUDICATIONS
- AUSTRALIE
- Avant le i5 avril, offres pour la fourniture de 1 020 000 charbons de lampes à arc, de 26 900 lampes électriques à filament de carbone et de câbles de cuivre de haute conductibilité pour la ville de Melbourne.
- S’adresser à MM. Mc Ilwraith, Mc Eacharn and C° Ppy (Ltd), Billiter square-buildings, London, E. C.
- Jusqu’au 3o mai, offres pour la fourniture d’un transbordeur électrique pour la ville deJMelbourne.
- S’adresser au Président du Comité des fournitures électriques (Electric Supply Committee), Town Hall, Melbourne.
- p.31 - vue 31/448
-
-
-
- 32
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). ^ N* 14.
- INFORMATIONS
- Congrès des Ingénieurs-Conseils et des Ingénieurs-Experts.
- Un Congrès International d'Ingénieurs-Conseils et (VIngénieurs-Experts sera tenu à l’oeeasion de l’Exposition Internationale de Gand en juillet 1913.
- Les réunions pourront avoir lieu à Gand ou à Bruxelles.
- Le Congrès comprendra des membres donataires et des membres titulaires.
- ! 1“ Membres donataires. — Peut faire partie du Congrès à titre de membre donataire, toute personne qui aura versé la somme d’au moins 100 francs.
- Les membres donataires prennent une part effective aux travaux du Congrès et reçoivent les publications.
- Leur nom figurera en tête de la liste des membres du Congrès.
- 2° Membres titulaires, Peut faire partie du Congrès à titre de membre titulaire, toute personne et toute collectivité d'Ingénieurs-Conseils, qui aura versé la somme de 20 francs.
- Chacune des collectivités inscrites nominativement à cette catégorie ne pourra être représentée que par un seul délégué.
- Les autres membres de ladite collectivité pourront faire partie du Congrès, mais à titré personnel et moyennant versement de leur cotisation comme membre donataire ou titulaire. Les membres titulaires prennent, une part effective aux travaux du Congrès et en reçoivent les publications,
- 3° Membres adhérents. — Peut faire partie du Congrès à titre de membre adhérent, toute personne ou toute collectivité d’ingénieurs-conseils qui aura versé la somme de 10 francs.
- Les membres adhérents n’assistent pas aux réunions du Congrès, mais recevront un exemplaire des publications.
- Les reçus réguliers, émanant du trésorier et signés de lui, assurent seuls l'inscription effective au Congrès ainsi que la remise de la carte et des publications.
- Une carte sera nécessaire pour pouvoir assister aux séances et profiter des avantages faits aux memhres du Congrès.
- Les reçus provisoires éventuellement délivrés par les Associations étrangères ne peuvent en tenir lieu.
- En faisant parvenir leur cotisation au trésorier, M. Ch. de Herbais du Thun, 18, rpe Marie-Thérèse, à Bruxelles, les membres du Congrès devront indiquer lisiblement leurs nom, prénoms, qualités et adresse.
- La Chambre syndicale des Ingénieurs-Conseils de
- Belgique est chargée de l’organisation du Congrès.
- Les rapports à présenter au Congrès devront être adressés au secrétariat, 18, rue Marie-Thérèse, à Bruxelles; ils devront être rédigés en allemand, en anglais ou en français.
- Les membres qui désirent, au cours du Congrès, donner connaissance d’un travail relatif à l’une ou l’autre des questions ci-dessus, devront en envoyer le texte au siège du Comité, i8, rue Marie-Thérèse, avant le ior juin 1913.
- Le Congrès comportera :
- i° Une séance générale d’ouverture;
- 20 Des séances générales pour la communication et la discussion des questions présentées ;
- 3° Une séance générale de clôture.
- Le président de chaque séance aura la police de l’Assemblée.
- Les questions qui seront soumises aux délibérations du Congrès, seront réparties, s’il y a lieu, entre les différents Comités, dont l’organisation sera arrêtée lors de la séance d’ouverture.
- LISTE DES QUESTIONS A SOUMETTRE AU CONGRÈS
- Organisation.
- Constitution de sociétés syndicales ou associations d'Ingénieurs-Conseils et d’Ingénieurs-Experts,
- Autonomie.
- Règles générales à préconiser quant à l’exercice de la profession d’ingénieur-conseil et d’ingénieur-expert indépendant, et aux conditions à remplir par chacun.
- Moyens de développer l’importance des groupements qui existent et d’en établir dans les pays qui en sont dépourvus.
- Projet de création d’une « Fédération Internationale » des . Syndicats d'Ingénieurs-Conseils et. d’Ingénieurs-Experts. • p
- Admission des experts au titre de membres titulaires.
- Statuts, centralisation des documents et publications.
- INTÉRÊT PROFESSIONNEL
- Moyens de propagande et de vulgarisation.
- Tarifs d’hpnoraifes.
- Droit de propriété en ce qui concerne les rapports rédigés par un Ingénieur-ConseiJ,
- QUESTIONS DIVERSES
- Cahier des charges. — ^formes.
- Relations entre les groupements et entre les collègues groupés.
- Règles à observer pour les expertises et les arbitrages.
- Tribunaux d’arbitrage en cas de livraisons internationales.
- Jurys d’expositions en matières techniques.
- Intervention de membres indépendants.
- La reproduction des article? de la Lumière Electrique est interdire.
- Paris. — impmmbrib levé, 17, rue cahsbtte.
- Le Gérant : J.-B. Nouai
- p.32 - vue 32/448
-
-
-
- Samedi là avril îeiâ.
- tr»nte-clnqulfcibe ittnlé.
- tome XXll (8* série'. - N* lS
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. 33
- Chronique Industrielle................... 36
- Transmission et distribution T***. — La protection des feeders à haute tension..................................... 38
- Appareillage
- J.-B. Picot. — Limiteurs de courant..... /Jo
- Mesures
- R. de Baillehache. — Le voltamètre à argent................................... 4-'\
- Extraits des publications
- Télégraphie sans fil à grandes longueurs
- d’onde (projet de M. Bouthillon)....... 45
- Dispositif de jeu axial pour commutatrices,
- par W. Weii.enmann..................... 47
- Nouveau câble anglo-allemand............. 47
- Emploi d’automobiles pour la plantation des poteaux télégraphiques................... 47
- Sociétés savantes et techniques
- Société des Ingénieurs civils de France.
- E. de Longceval. — A propos d’une récente
- communication de M. Giuardeau.......... 4$
- Association Electrotechnique italienne.
- Sur le passage de la machine polyphasée à induction à travers le synchronisme par G. Vallauiii. ................ .......... 49
- Un nouveau type de wattmètre pour mesures sur la haute tension, avec insertion sur la . > basse tension, par Gino Campos............ 49
- Variétés
- A.-W. Kipling. — La stérilisation des eaux par les rayons ultra-violets 5o
- Bibliographie
- J.-A. Fleming. — Propagation des courants . électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques; analysé par’LM. G.
- Girousse.................................. 53
- J. Perhy. — Mécanique appliquée; analysé
- par M. C.-F. Guilbert..................... 55
- A. Janniot. — Les trois taxes............... 56
- Brevets
- Procédé de commande automatique des moteurs électriques..................... 56
- Mode d’entrainement pour convertisseurs de 1
- fréquence................................. 58
- Procédé de stabilisation des moteurs-série ,
- triphasés aux vitesses inférieures........ 5q
- Correspondance
- Sur le théorème de réciprocité dans les réseaux de conducteurs...................... 5q
- Etudes et Nouvelles Economiques............. 60
- Renseignements Commerciaux.................. 61
- Adjudications............ ................. 62
- Informations............................. , 63
- EDITORIAL
- Un des problèmes les plus délicats qui se présente dans l’agencement et l’exploitation des stations centrales est la protection des feeders à haute tension. Un ingénieur étranger bien connu, que ses hautes fonctions officielles empêchent de signer a bien voulu, sur notre demande, nous adresser une étude sur cette question. M. T*** insiste sur les avantages des sous-stations en série et sur la
- nécessité qu’il y a d’employer, pour la protection des feeders principaux, des disjoncteurs qui fonctionnent, non pas eh cas de sur-charge momentanée, mais dans le cas d’une mise h la terre.
- On sait quel est le but des limiteurs cle courant : ces appareils doivent empêcher automatiquement les abus de consommation
- p.33 - vue 33/448
-
-
-
- La LUMIERE ÉLECTRIQUE T.XXlI(2» Série). — N°1S.
- 34
- d’énergie dans les distributions à forfait ; ils doivent en outre être bon marché. M. .T.-B. Picot montre les inconvénients des types de limiteurs les plus répandus, limiteurs à mercure et limiteurs thermiques à fil chaud; puis il donne une description de divers limiteurs plus perfectionnés, utilisant des électro-aimants, et il en explique clairement le mode de fonctionnement.
- L'Electrical World a publié en décembre(') un article des plus intéressants pour les Electriciens qui s’intéressent aux mesures de haute précision. Il s'agit des expériences poursuivies de 190g à 1912 au Bureau of Standards par le D' Rosa et M. Vinal avec la collaboration d’un chimiste, le D1 Mc Daniels, sur le voltamètre à argent.
- Rappelons d’abord que c’est au moyen de cet appareil-étalon (dont le nom est une abréviation de volta-électromètre) que la dernière Conférence Internationale des Unités Electriques, tenue à Londres en octobre 1908, a défini l’ampère international.
- Les mesures sur l’équivalent électrochimique de l’argent du Laboratoire Central cl’Electricité (Janet, Laporte et de la Gorce), du National Physical Laboratory (Smith, Ma-ther et Lowry) et de la Phvsikalisch-Tech-nischeReichsanstall(Jaeger et von Steinwehr) ont été effectuées avec des voltamètres de Rayleigh à papier à filtrer.
- MM. Rosa et Vinal ont comparé ce type de voltamètre au voltamètre de Richards à cuvette poreuse Pukal, au voltamètre sans membrane de Poggendorff et au voltamètre à siphon.
- Leur résultat est que le voltamètre de Rayleigh donne un excès de poids de 4o cent-millièmes par rapport au voltamètre à cuvette poreuse et que le contact du papier à filtrer contamine l’électrolyte (p. 44)-
- Cette action 11’aurait évidemment aucune influence sur les mesures industrielles, si le voltamètre à argent pouvait être considéré comme un étalon propre aux usages de l’ingénieur. Il n’en est pas moins vrai, que des actions chimiques encore mal connues et Sdues au papier à filtrer altèrent la coinposi-
- (') The Silver Vollameler. —- Electrical IVorld, 14 décembre 1912, p. i»6i.
- tion du dépôt d’argent électrolytique et modifient son poids; par suite, la précision qu’on peut obtenir avec le voltamètre à argent, recommandé par la Conférence de Londres pour la détermination de l’ampère international, est loin d’atteindre l’ordre du cent-millième que cette Conférence a expressément fixé, quand elle a adopté pour valeur de l’équivalent électrochimique de l’argent le nombre 1,11800 milligramme par coulomb.
- M. Boutiiillon, ingénieur des Télégraphes, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité, a conçu un projet colossal pour la télégraphie sans fil à grandes longueurs d'ondes. Il ne s’agit rien moins que de longueurs d’ondes de plusieurs centaines de kilomètres! Il est vraiment difficile de prévoir ce que donnerait la réalisation de ce projet (p. 45). D’après La Nature (i5 février igi3), l’auteur n’évaluerait la dépense qu’à la somme bien minime de 26.000 francs.
- Dans la plupart des machines électriques, les tourillons sont terminés par des colliers en saillie, contre lesquels portent les coussinets, et qui limitent le jeu longitudinal.
- Dans quelques types cependant, on maintient, au contraire, volontairement ce jeu longitudinal pour assurer une usure plus régulière du collecteur. M. W. \Veilenmann décrit un dispositif ingénieux de jeu axial pour les commutatrices.
- M. A.-W. Kipling fait une étude intéressante d’un problème, où des intérêts considérables sont actuellement en jeu : la stérilisation de l'eau par les rayons ultra-violets (p. 60). La même question a été exposée le 5 mars dernier par M. de Recklinghausen à la Société Internationale des Electriciens.
- L’auteur insiste sur ce point qu’il est indispensable, si l’on veut obtenir des résultats constants pour la stérilisation par les radiations ultra-viol'.'ttes'j d’opérer sur une eau franchement limpide et incolore et ne contenant pas de matières en suspension. Il montre de quelle manière on peut obtenir une indication sur l’absorption des rayons ultraviolets dans l’eau, en mesurant les couleurs de l’eau, soit au moyen d’un teintornètre
- p.34 - vue 34/448
-
-
-
- 42 Avril 1943.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 35
- Lovibond (couleurs jaune, rouge, bleu), soit au moyen d’une méthode actinométrique ; l'efficacité de cette dernière paraît assez discutable, puisque les papiers photographiques noircissent déjà dans l’ultra violet initial (o,4 |j, à o,5 (j,), qui existe dans la radiation solaire et dont le pouvoir înierobicid’e est très faible..
- Dans un rapide historique, M. Kipling cite les noms des physiologistes les plus connus qui ont montré que la lumière solaire a une action bactéricide très marquée. Nous regrettons que dans cette nomenclature, les noms de d’Arsonval et de Charrin aient été omis. Il dit aussi que la genèse de l’emploi industriel de l’arc à vapeur de mercure, produit dans le vide et qui possède des qualités toutes spéciales au point de vue de l’émission des rayons ultra-violets, se trouve dans un brevet pris par M. Peter Gooper-Hewitt en 1901.
- Dans la séance précitée de la Société Internationale des Electriciens, M. Daniel Berthe-lot a établi aussi que l’initiative d’appliquer les rayons ultra-violets à la stérilisation industrielle des eaux potables destinées à l’alimentation publique ou privée est due à un ingénieur français, M. Charles Lambert, qui adressa, dès le 10 juillet 189;}, au Service des Eaux de la Ville de Paris un mémoire très net sur «la stérilisation des eauxparla lumière », dont le principe était l’action microbicide de la lumière, et où il est dit : « Une condition essentielle, c’est que la lumière employée soit riche en l’ayons violets et ultra-violets du spectre. »
- M. Gaston Girousse a bien voulu se charger de présenter à nos lecteurs l’ouvrage remarquable de M. J.-A. Fleming sur la.propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques, ouvrage traduit de l’anglais par M. l’ingénieur G. Ra-vut(p. 55). Nous n’insisterons que sur une remarque particulière de cette analyse : M. Girousse dit que « les calculs relatifs à la « propagation des courants sont, comme on « sait, considérablement facilités par l’emploi « des fonctions hyperboliques». Il est à désirer, en effet, que les jeunes ingénieurs se convainquent des avantages que procurent
- les fonctions hyperboliques pour l’étude de multiples problèmes de la technique de l’Electricité. Il y a près de deux ans que le Dr A.-E. Kennelly, dans une série de conférences à l’Université de Londres, a mis en évidence l’utilité de ces fonctions pour résoudre les problèmes quantitatifs, quand il s’agit de circuits possédant à la fois de la résistance linéaire, de la réactance et de la capacité ou de phénomènes très complexes, comme la détermination du skin-effect dans des conducteurs où les courants varient très vite.
- L’abondance des matières nous prive du plaisir de commenter les communications de M. Giilvrdeau à la Société des Ingénieurs Givils de France (p. 48) et de MM. G. Val-lauki et Gino Gampos à i’Association électrotechnique italienne (p. 4p), ainsi que l’ouvrage de M. John Perry, dont M. Guilbert fait un élogieux compte rendu, et ou l’on retrouve les idées pratiques si heureusement préconisées en France, avec une opiniâtreté des plus profitables pour les ingénieurs, par M. le professeur Douasse.
- Mais, en terminant, nous devons dire les ovations qui viennent de saluer à Berlin, au 4° Congrès international de physiothérapie, M. le Professeur d’Aitso.wAL, membre de notre Comité de Direction. L’assemblée a décidé à l’unanimité que le nom général de d'arsonvalisation serait dorénavant adopté pour désigner toutes les applications des courants de haute fréquence dans le traitement des maladies, perpétuant ainsi le souvenir du grand physiologiste créateur de celte méthode. C’est la consécration de ce qu’avait déjà décidé, il y a trois ans, le Congrès de Paris, sur la proposition du Dr Bergonié, le mot de « d’arsonvalisation » ayant déjà été introduit dans la science par M. le professeur Benedikt, de Vienne, en 1899.
- Nous tenonsaussi à adresser à M. A. Blondel, membre de notre Comité de Direction, l’expression de nos félicitations les plus vives pour l’hommage si justifié que le Comité de la Société Internationale des Electriciens veut lui rendre en proposant à l’Assemblée Générale de le nommer par acclamation Président d’honneur de la Société.
- p.35 - vue 35/448
-
-
-
- la lumière électrique t.xxli(i« sérié).—N»i5.
- âô
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’Electricité à Caen.
- La Société d’Electricité de Caen, qui exploite une concession de distribution d’énergie électrique dans la Ville de Caen, a entrepris la construction d’une usine électrique d’une puissance de 5 ooo kilowatts pouvant être portée à 20 000 kilowatts, et capable de répondre à tous les besoins d’énergie causés par le développement industriel qui se manifeste actuellement dans le Calvados.
- L’usine est édifiée sur les terrains de la Société, au nouveau bassin, sur les bords du canal de Caen à la mer. Elle est dotée de .tous les perfectionnements modernes, et sera en mesure de desservir la clientèle avec toute la sécurité désirable. Elle comportera pour commencer : deux groupes turbo-alter-nateurs de 2 000 kilowatts chacun et un groupe turbo mixte de 800 K. V. A. triphasé et 3oo kilowatts continu. Une importante batterie de chaudières et loyers mécaniques, à tirage artificiel, alimentera ces machines et un tableau de distribution doté de tous les appareils de manœuvre, permettra de desservir la clientèle en courant continu et en courant alternatif à 200, 14000 et 3o 000
- volts.
- La Société d’Electricité de Caen développe en même temps ses réseaux d’électricité, dans le Calvados ; en dehors des artères qui alimentent déjà Cabourg et Trouville, d’autres artères sont en construction pour alimenter Bayeux et l’importante région minière au sud de Caen.
- Un intéressant contrat d’énergie.
- A une époque où l’on agite souvent la question de savoir s’il est préférable pour un chemin de fer électrique de produire lui-mqme l’énergie qui lui est nécessaire ou de l’acheter à une entreprise auxiliaire, il est intéressant de constater que le « Chicago, Milwaukee and Puget Sound Railway » vient
- de signer un contrat avec la « Great Falls Power C° » pour la fourniture du courant nécessaire à la traction électrique dans des conditions exceptionnellement avantageuses. La compagnie du chemin de fer n’a consenti à acheter pour débuter qu’une puissance jusqu’à concurrence de 10 000 kilowatts, mais elle s’est réservée plusieurs options pour un supplément de puissance tel que le total puisse atteindre 25 000 kilowatts.
- L’énergie devra être fournie sous forme triphasée à 5oooo ou 100000 volts, à la fréquence 60 ; cette énergie devra être mesurée par des watts-heures-mètres et des wattmètres. La fourniture en sera faite au prix extrêmement réduit de o,536 cent par kilowatt-heure (1 cent =0 fr. o5i8 au pair).
- The Electrician (28 mars) remarque, à ce propos, qu’un prix aussi bas ne peut provenir que de ce fait, que l’énergie sera fournie par une station hydroélectrique. La compagnie auxiliaire trouvera une sauvegarde, jusqu’à un certain point, dans la garantie d’une consommation minima des 60 % de celle qui est prévue au contrat. De plus cette compagnie aura le droit d’employer le domaine de la voie ferrée pour l’établissement de ses lignes de transport de force.
- Une clause qu’on rencontre rai’ement dans ces sortes de contrats a trait au facteur de puissance. Pour éviter que la charge ne donne de mécomptes à la compagnie auxiliaire, les sous-stations du chemin de fer devront contenir un nombre de machines synchrones suffisant pour assurer un facteur de puissance, en avance ou en retard, de 80 % au moins. En outre, la compagnie productrice d’énergie aura le droit d’installer des régulateurs Tirrill dans les sous-stations, de manière à réaliser la marche au synchronisme des machines.. On s’attend à ce que, de celte manière, le facteur de puissance n’oscille que de 20 % au-dessus ou au-dessous de 1 et qu’ainsi, on évite que la charge ne soit pas rémunératrice.
- p.36 - vue 36/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 31
- Proposition de loi instituant des réseaux municipaux de distribution d’énergie dans l’Etat de New-York (Etats-Unis). — (Elec-trical World, aa mars 1913).
- Dans le dernier numéro de la Lumière Electrique, nous avons signalé un projet de réseau d’Etat en Bavière ; la même tendance semble se faire jour aux Etats-Unis, d’après YElectrical World, qui donne l’analyse d’une proposition de loi instituant des réseaux municipaux de distribution d’énergie dans l’Etat de New-York.
- Le projet ne prévoit d’abord que la constitution de réseaux restreints, mais envisage ultérieurement l’établissement d’un réseau couvrant l’Etat tout entier. Les nouveaux réseaux seraient placés sous la direction d’un nouvel organisme d’Etat, appelé « State Conservation Commission » qui recevrait un pouvoir discrétionnaire au sujet des tarifs à appliquer. Les municipalités auraientle droit, soit d’acheter les stations centrales déjà existantes sur leur territoire, soit de créer une station concurrente.
- La principale critique formulée par VElectrical World est que, les réseaux d’Etat nouveaux se trouvant placés sous le contrôle de la « State Conservation Commission », et les réseaux privés étant sous la juridiction de la « Public Service Commission », la juxtaposition de ces deux autorités sera une source de difficultés constantes dans l’application du projet.
- Réseau métropolitain de New-York. - (Elec-trical World, 22 mars 1913.)
- Après troisans de négociations difficiles, les nouveaux contrats d’exploitation du réseau métropolitain de New-York ont été signés, le 19 mars, entre la ville, d’une part, et l’In-terborough Rapid Transit et la New-York Municipal Raihvay Corpoi’ation (Brooklyn Rapid Transit) d’autre part. Ces contrats se rapportent à l’exploitation d’un réseau dont lecoùttotal sera d’environ 400000000 dollars, dont 100 000 000 dollars pour le réseau déjà existant, et 3oo 000 000 dollars pour les lignes aériennes, souterraines ou de niveau, en construction ou en projet. Lorsque le nou-eau réseau sera ouvert à l’exploitation (vers
- 1917), 11 y aura plus de 600 miles (966 kilomètres) de voies simples en service, contre 271 miles (435 kilomètres) actuellement en service.
- Projet de loi sur la traction électrique en Angleterre. —(Electrical Engineering, 22 mars 1913).
- Un grand nombre de municipalités locales de Londres et de sa banlieue protestent contre une clause du Bill « Metropolitan Electric Tramways (Railless Traction) » actuellement en discussion à la Chambre des Communes. Cette clause aurait pour effet de permettre au Board of Trade de sanctionner l’établissement d’omnibus à trolley sur les parcours déjà suivis par des tramways.
- Electrification du Tilbury and Southend Railway (Angleterre). — (The Electrician, 21 mars I9'3.)
- La Midland Railway Co, d’Angleterre, est tenue, d’après un « Act » de 1912, d’électrifier sa ligne de Tilbury dans le délai de sept ans ; elle se propose de commencer cette électrification entre Barking et Upminster, ce qui lui permettra de faire circuler des trains électriques directs entre ce dernier point et le réseau souterrain de Londres.
- La compagnie du Midland Ry se propose également d’électrifier la ligne du Totten-ham et Forest Gâte Railway, la ligne principale entre Kentish-Town et Saint-Paneras, et la ligne de Saint-Albans, via Heudon.
- Projet d’électrification du Pennsylvania Railroad. — (Electrical World, 22 mars igi3).
- Le Pennsylvania Railroad dépensera, l’an prochain, 4 000 000 dollars pour l’électrification de sa ligne principale sur une distance de 20 miles (32 kilomètres) au départ de Philadelphie. Cette somme ne couvrira que la dépense de transformation des voies, non les frais de construction d’une station génératrice, ni ceux d’achat des locomotives. Bien que cette électrification ne soit faite qu’en vue du service des voyageurs de banlieue, on la considère comme un premier pas vers une électi'ification générale des lignes de la Compagnie.
- p.37 - vue 37/448
-
-
-
- 38 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série): — N415'.
- -----—-----------------:--------H------------------—----------
- LA PROTECTION DES FEEDERS A HAUTE TENSION
- , Dans la distribution de l’énergie électrique, il existe un conflit entre les conditions visant la continuité de la fourniture du courant et celles qui cherchent à assurer la sécurité du public et des ouvriers. La première idée qui vient à l’esprit est qu’un défaut d’isolement va causer probablement un court-circuit. Or un défaut d’isolement peut provenir de deux causes :
- i) Une fissure peut se produire entre deux conducteurs, ce qui, avec les hautes tensions communément employées, conduit rapidement à un court-circuit ;
- i) L’isolement à la terre peut faiblir.
- , Dans le premier cas, la distribution au moyen du feeder défectueux cessera, soit par le fonctionnement du coupe-circuit, soit par celui de l’interrupteur automatique ou par la destruction d’une machine. Dans la deuxième, il peut être possible de continuer la fourniture de l’énergie, s’il n’y a qu’une seule mise à la terre et si cette dernière, par son propre fait, n’engendre pas d’autre défaut.
- Il est possible de conserver l’isolement satisfaisant en général dans une distribution à courants triphasés de faible étendue, parce qu’un défaut à la terre ne résulte pas du passage d’un courant appréciable. Si l’on connecte trois voltmètres avec la terre, un par phase, celui qui accuse une réduction de voltage localise le circuit défectueux. De même, un contact accidentel avec l’un des fils doit, dans le cas du point neutre isolé, causer moins vraisemblement un court-circuit désastreux, que lorsque ce point est à la terre.
- Si le réseau est étendu, le courant de charge devient suffisamment fort pour causer la mort, et l’expérience a prouvé qu’une rupture de câble est généralement suivie d’une ou de plusieurs autres ; le moindre défaut est aggravé par ce fait ou par des surtensions entre les conducteurs,
- La méthode qui consiste à adopter le montage avec point neutre isolé a été préconisée
- par les ingénieurs d’une certaine école, alors que ceux d’une autre école ont recommandé de connecter ce point avec la terre. Ceux qui ont adopté la première façon de faire ont trouvé généralement que, à mesure que leur système prenaitde l’extension, l’augmentation progressive du nombre de doubles ruptures, de surtensions et de troubles électrostatiques était due à l’absence de liaison avec le sol des différentes tensions étoilées. Ils ont été ainsi forcés de mettre leur point neutre à la terre. Mais, d’un autre côté, plusieurs autorités américaines qui avaient fait de même ont abandonné cette méthode de montage dans le cas des distributions aériennes.
- On ne peut donc établir de règle générale : chaque cas doit être étudié séparément. On peut en dire long, sur l’isolement du point neutre d’un système triphasé aérien. Les ruptures ne sont pas aussi probables qu’avec les câbles souterrains, et les surtensions sont combattues par les appareils de protection. Si un défaut se produit par suite de la mise hors d’usage d’un isolateur, tout le système de générateurs, de transporteurs aériens et de transformateurs peut se'mettre immédiatement à la terre à cet endroit, et, si tout va bien et que rien d’autre ne se produise ailleurs, la distribution peut n’être pas interrompue. On peut alors procéder à la recherche. du défaut. Si un fil se casse et tombe sur le sol, le cas est différent. Essayer de s’approcher du fil serait très dangereux. Aucun débit d’électricité ne pouvant être continué si le système est monté en étoile, quelques ingénieurs ont pris l’habitude d’adopter le montage en triangle, pour ne pas être obligés d’interrompre la distribution dans un cas semblable.
- Une des meilleures précautions qu’on puisse prendre pour prévenir .une charge accidentelle d’un circuit à basse tension, lorsqu’il se produit un défaut dans les enroulements du transformateur d’un poste, est de
- p.38 - vue 38/448
-
-
-
- 42 Avril 4913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE*
- 39
- réunir à la terre les points neutres du primaire et du secondaire. Un tel défaut peut résulter du fonctionnement des fusibles ou des disjoncteurs placés sur le primaire. Si cependant le point neutre du primaire n’est pas à la terre, l’importance de cette précaution se trouve notablement réduite.
- Malgré le haut coefficient de sécurité communément adopté dans la construction des câbles souterrains, une communication avec la terre d’une âme d’un feeder triphasé est beaucoup plus grave qu’une surcharge. Quand les machines génératrices et les fee-ders sont en bon état, on n’a pas à craindre de forte surcharge. On a proposé une grande variété de disjoncteurs à maxima ; de même, un grand nombre d’interrupteurs ingénieux à action différée et à minirna ont été essayés, mais il ont une sensibilité plus ou moins grande et une connexité d’action souvent malheureuse. Ils arrêtent une distribution tout entière, alors que la mise hors circuit d’un simple branchement suffirait. L’ingénieur hardi, dans le cas d’un semblable arrêt, continuera néanmoins la fourniture du courant, dans l’espoir qu’un compteur enregistrera le supplément de charge; il laissera aux clients la faculté d’employer leurs disjoncteurs et leurs fusibles. S’il so produit un court-circuit chez l’un deux, ses appareils assureront la protection de son matériel, mais l’ingénieur de la station centrale soucieux de la continuité du service, continuera d’alimentater les autres consommateurs.
- La question est tout autre si un feeder principal esta la terre, car un court-circuit entre les conducteurs d’un câble à haute tension détermine rapidement une mise à la terre. En pareil cas, la marche doit être immédiatement arrêtée. Que devient alors la continuité des services que doivent faire les consommateurs? Le remède sera dans l’adoption d’une distribution de secours pour chaque sous-station, celle-ci étant composée en général de transformateurs et d’interrupteurs d’où part la distribution à basse tension. La continuité de Valimentation est mieux assurée avec le système de multiples oetites sous-stations en série, qu'avec celui d'un petit nombre de 1sous-stations puis-
- santes. Si un défaut à la terre se déclare quelque part sur la boucle qui les réunit, l’alimentation de la sous-station intéressée ne se trouve pas interrompue. Le principe des sous-stations en série est adopté sur la côte du Nord de l’Angleterre où beaucoup d’usines importantes et de mines sont alimentées par les compagnies d’électricité auxquelles sont intéressés MM. Mertz et M. Lellan. Ge dernier dispositif ne constitue toutefois qu’une solution mixte.
- Il est nécessaire d'employer des disjoncteurs qui fonctionnent, non pas en cas de surcharge, mais dans le cas cl'une mise à la terre accidentelle. Un disjoncteur de ce genre a été inventé par M. B. Wedmore (de la compagnie anglaise Thomson-Houston de Rugby). Il se compose d’un petit transformateur triphasé dont les enroulements secondaires montés en étoile sont connectés avec un quatrième circuit enroulé en parallèle avec ces derniers. Tant que la somme des trois courants est nulle, rien ne passe entre les points neutres et les connexions de l’étoile; mais si, par suite d’une terre, cette somme prend une certaine valeur, un courant passe dans le quatrième circuit et actionne un relai qui coupe le courant principal. L’invention de Merz-Price repose sur l’égalité entre le courant entrant par l’extrémité d’une portion de feeder et celui qui sort par l’autre. Des transformateurs sont placés à la fin de chaque section et leurs secondaires sont connectés en opposition au moyen de fils pilotes. Quand une terre se déclare, elle détruit l’équilibre, et les relais sont par suite actionnés de part et d’autre de la section par le courant passant par les fils pilotes. Ge système a été beaucoup employé et avec grand succès. Les fils pilotes ont un inconvénient, surtout quand on les emploie dans les distributions aériennes. Aussi Merz-Hunter a-t-il été conduit au système de conducteurs à deux branches, qui repose sur l’égalité des courants circulant dans deux conducteurs similaires montés en parallèle. Chaque conducteur d’une section de feeder est divisé en deux, et les moitiés du courant de ce feeder circulent suivant des directions opposées dans les enroulements primaires d’un transformateur. Si, par suite d’une terre, ces courants ne s’équilibrent
- p.39 - vue 39/448
-
-
-
- 40
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Çérie). — N° 15.
- plus, le secondaire du transformateur actionne un relai qui ouvre le circuit principal aux deux extrémités de la section.
- Les remarques précédentes, relatives à la continuité du service d’un feeder en surcharge, se rapportent à une distribution d’énergie au moyen de feeders en bon état. Un accident d’usine est un cas particulier. La x-éaction des machines généi’atrices rend celles-ci capables de résister à un court-cir-
- cuit momentané, sans inconvénient. On doit toutefois veiller à ce que le système de disjonction d’une dynamo, ou d'un transformateur quelconque leur permette de se mettre hors circuit sans influencer la marche des autres ; ce qui est plus difficile à réaliser que de disposer sur un pupitre de commande, un petit boulon qui, en le touchant, arrête la station génératrice tout entière.
- y***
- LIMITEURS DE COURANT
- Si les stations centrales de distribution d’électi’icité ont presque universellement adopté l’emploi du compteur pour évaluer la dépense de toute installation de quelque importance, elles hésitent à assumer les frais de vérification et de relevé des indications des compteurs, quand il s’agit d’une installation de quelques lampes seulement, et surtout quand une telle installation est située loin de tout centre important de consommation. Dans ce cas, c’est à la distribution à forfait que les fournisseurs d’électricité donnent la préférence. Mais il importe d’éviter que le client ne profite de l’absence de surveillance pour bi’aneher un nombre d’appareils de consommation supérieur à celui qui est prévu au forfait, pour consommer un nombre de watts-heures plus grand que celui auquel il a droit. Aussi a-t-on envisagé l’emploi d’appareils qui s’opposent automatiquement à ces abus de consommation : les limiteurs de courant répondent à cette préoccupation.
- Il existe plusieurs sortes de limiteurs de courant fournissant des solutions variées du problème qui vient d’être exposé.
- Les uns provoquent, dès que la demande de coui’anl est excessive, des variations de l’éclat des lampes telles qu’il en résulte une impossibilité pratique de les laisser fonctionner dans ces conditions et que le consommateur se voit conti’aint, dans son propre
- intérêt, à réduii’e le nombre de lampes branchées au taux normal.
- D’autres sont de véritables disjoncteurs à maxima : quand le client excède la consommation permise, tout courant lui est coupé et il est obligé d’aller fermer à nouveau son cii’cuit. Des précautions doivent bien entendu être prises pour éviter que le client ne puisse bloquer, par un moyen quelconque le limiteur de coui’ant dans la position de fermeture.
- D’auli*es encore coupent bien le courant de façon durable comme dans le cas précédent, mais referment automatiquement le circuit après un certain temps, quitte à.le rompre à nouveau presque immédiatement si les appareils en excès n’ont pas été déconnectés.
- Une qualité commune demandée à tous ces appareils destinés principalement à de petits clients, c’est d’être ti'ès peu coûteux. Jusqu’à ces derniers temps, on ne connaissait guère que deux types de limiteurs de courant : les uns à mercure; les auti’es à fil chaud.
- Les limiteurs à mercure présentaient divers inconvénients; si le mercure était à l’air libre, il s’oxydait assez rapidement et s’usait par projection de gouttelettes sous l’influence de l’arc de rupture; s’il était enfermé dans une ampoule, il s’oxydait souvent encore en présence des gaz restant dans l’ampoule; on ne pouvait songer à pousser le vide très loin
- p.40 - vue 40/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 41
- car, sous.le choc du mercure tombant en une masse, sans amortissement par un matelas de gaz, l’ampoule eût été presque infailliblement brisée; réchauffement des gaz de l’ampoule pouvait aussi en provoquer l’éclatement, les gouttelettes ténues de mercure restant sur les parois de l’ampoule lors du renversement provoquaient souvent l’allumage d’un arc; enfin ces appareils ne pouvaient pas fonctionner pour des intensités quelque peu importantes (par exemple de 4 ou 5 ampères) pour lesquelles on demande pourtant quelquefois des limiteurs.
- Les appareils thermiques à fil chaud provoquent une grande chute de tension et ils se dérèglent rapidement, le fil, après un échauffement un peu considérable, ne revenant pas à sa longueur primitive, mais restant distendu et prenant souvent aussi une contexture grenue qui en compromet la solidité.
- Kig. i. — Limiteur de courant.
- Lût certain nombre de limiteurs de courant bon marché et d’un fonctionnement régulier et durable, utilisant des électro-aimants, ont fait, ces dernières années, leur apparition dans l’industrie. Nous allons en donner ci-après une description sommaire.
- Sur la figure i est représenté un limiteur de courant qui, dès que le courant consommé dans l’installation qu’il contrôle dépasse la
- valeur maximum prévue qu forfait, provoque des ruptures et fermetures du circuit d’une fréquence telle que le courant cesse d’être utilisable jusqu’à ce qu’il soit ramené à une valeur normale et qui coupe, en outre, définitivement le circuit si la consommation dépasse exagérément la valeur normale. Cet appareil est aussi muni d’un dispositif qui permet aux agents de la Compagnie fournissant l’électricité de régler aisément sur place la valeur du courant à partir de laquelle le régime de l’installation devient instable.
- Dans ce limiteur de courant, un éleclro-aimant, dont l'enroulement est, à l’une de ses extrémités, relié aux appareils de consommation et communique à l’autre extrémité avec une borne contre laquelle fait contact en régime normal une lame flexible placée à l’extrémité d’un levier, attire, quand le courant dépasse la valeur normale, une armature de fer doux qui vient frapper contre le levier et déterminer la rupture du circuit.
- -e—
- Pour permettre de mieux comprendre le fonctionnement de cet appareil, on l'a représenté schématiquement sur la figure a. E est l’électro-aimant dont la bobine B communique par la borne A avec l’un des fils de ligne allant, par exemple, aux appareils de consommation. La deuxième extrémité de la bobine B aboutit à la pièce métallique L', qui offre une large surface de contact C; a
- p.41 - vue 41/448
-
-
-
- 42
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N* 16.
- est l’armature de fer doux mobile autour de l’axe a! et terminée à son extrémité opposée par un crochet e. L est un levier articulé autour de l’axe cL et supportant un contrepoids p. L est une lame métallique flexible supportée par le levier l et dont l’extrémité supérieure repose normalement contre la surface de contact c de la pièce métallique L'. En fonctionnement normal, L est en contact avec c et le courant arrive en l, parcourt la lame L et passe par e, la pièce L' et l’enroulement B pour aboutir à la borne A, puis aux appareils de consommation.
- Mais dès que le courant dépasse la limite pour laquelle l’appareil a été réglé, l’armâ-ture a est attirée par l’électro-aimant E et vient, par le crochet c, fràpper brusquement contre le levier l qui bascule autour de d, écartant la lame L de c. Le circuit se trouvant de nouveau fermé, les mêmes phénomènes se reproduiront tant que le courant ne sera pas ramené à une valeur normale.
- Entre l et le crochet e, on a ménagé un certain temps perdu qui a un double objet :
- i° d’éviter que le moindre déplacement de a sous l’effet d’un faible accroissement du courant ne provoque la rupture du contact en c ;
- 2° De permettre au noyau «, quand le courant dépasse la valeur normale, de ne rencontrer le levier l qu’après avoir acquis une force vive suffisante pour provoquer sûrement et brusquement la rupture du circuit : on évite ainsi l’amorçage d’un arc entre la lame L et c. Grâce à cette précaution, on peut donner au contrepoids p une valeur suffisante pour qu’il rétablisse brusquement le contact.
- La lame L a été choisie flexible de telle manière que, au moment des ruptures et fermetures du courant, il se produise un frottement longitudinal entre les surfaces de contact, frottement qui permet à ces surfaces de rester bien polies et bien adhérentes.
- Plus le courant passant dans E est intense, plus fort est le choc de e contre l et plus grande est l’amplitude de l’oscillation du système L L. Partant de cette considération, on axpu utiliser le limiteur de courant comme interrupteur pour des valeurs exagérées du courant. A cette fin, on adjoint à l’appareil
- un pied de biche dont ' la branche b repose sur un ressort r\ la branche b' bascule au moment où, la tige L s’écartant de c, Je lie est cognée par le bras h solidaire du levier l; mais, quand le levier l et son bras h sont-ramenés en sens inverse par lé contrepoids p, le bras h amène la branche b' du pied de biche contre la butée g et tout le système oscillant L l est immobilisé dans la (position de rupture.
- On effectue sur place le réglage de la sensibilité de l’appareil à l’aide d’une vis Y qui sert dé butée à l'armature a de l’électroaimant et qui, suivant qu’elle est J plus ou moins enfoncée, limite plus ou moins la distance de l’armature ah l’électro-aimant quand ce dernier n’est pas excité; orifixë aussi parfois à l’armature a un! ressort R, de tension réglable, qui résiste à l’attraction de l’armature par l’électi’O-aimant,'-ajoutant son action à celle du poids de l’armature'.
- Aux qualités de cet appareil qui ressortent de la description qu’on vient de lire, il y a lieu d’ajouter que le constructeur |a pris toutes précautions pour permettre de changer aisément sur place les pièces de contact. La pièce c est constituée par une plaque métallique sertie dans un cylindre de laiton ; ce cylindre entre à frottement dur dans le tube de laiton L’ fendu suivant un plan diamétral sur une partie de sa hauteur de manière à former ressort.
- La lame L se fixe par coincement entre la pièce métallique l et une patte de cuivre rouge ou de laiton articulée l'\ pour retii'er L, il suffit d’écarter ï de l en faisant tourner l autour de son axe. Pour replacer une nouvelle lame L, on recourbe son extrémité inférieure autour de l\ puis on ramène par pivotement l contre l.
- Ce limiteur est applicable aux installations à courant continu comme à celles à courant alternatif; il ne provoque qu’une chute de tension très faible de o,3 volt à o,4 volt.
- On peut reprocher à cet appareil la délicatesse du réglage de la lame flexible ; cet inconvénient est évité dans le limiteur représenté figure 3 dont les contacts sont en charbon. Il comprend deux organes : un disjoncteur automatique à maxima et un interrupteur. Le schéma de la figure 4 permet de
- p.42 - vue 42/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ï.\
- se rendre aisément compte de son fonctionnement.
- Kig. 3. — L<iiniIonr fin cimi'anl.
- i" Disjoncteur. — Le disjoncteur est cons-litué. par deux armatures en charbon, l’une A
- l' ig-,
- fixe, l’autre B mobile et montée à l’extrémité
- d’un levier L mobile autour de, l’axe 0. Les deux charbons A et B sont normalement en contact. En vue d’en provoquer l’écartement quand le courant prend une valeur trop forte, on a, entre le levier L et une armature de fer doux D, disposé en série avec l’un des fils de ligne un électro-aimant C susceptible l’attirer l’armature 1); le noyau de la bobine est percé de part en part, suivant son axe,
- . d’un trou dans lequel peut se mouvoir un percuteur E ayant pour fonction de soulever ; le levier L quand l’armature D, est attirée et, par suite, d’écarter le charbon B du charbon A, ce qui coupe le circuit de courant principal. Une butée 1 limite la course du levier ! L. Un levier de verrouillage F G, dont l’une 1 des branches F butte en fonctionnement normal contre un ergot H de l’armature D et dont l’autre branche G porte un contrepoids, bascule dès que l’armature D étant attirée libère la branche F et, par cette branche, s’oppose à ce que l’armature D s’écarte de l'électro-aimant au moment où son excitation viendra à diminuer.
- a0 Interrupteur à main. — Cet interrupteur à main, disposé en série avec l’un des fils de ligne, est à rupture brusque; il se distingue d’un interrupteur ordinaire en ce qu’il porte une tige l qui, quand on ouvre l’interrupteur, fait basculer le levier de verrouillage dans un sens tel que la branche F soit écartée do l’ergot U de l’armature D, de telle sorte que celle-ci, aucun coux*ant ne passant à ce moment dans l’électro-aimant C, s’écarte de l’électro-aimant sous l’action de son propre poids, ce qui permet la chute du percuteur E et du levier L ainsi que le rétablissement du contact entre les charbons A et B du disjoncteur. Mais, si l’on veut fermer le circuit, on devra manœuvrer .l’interrupteur en sens inverse, ce qui libérera le levier de verrouillage de telle sorte que si, le eourarn étant encore trop intense, l’armature 1) s’est trouvée à nouveau attirée par l’électro-ai-mant, elle sera enrayée dans cette position, maintenant le disjoncteur ouvert, jusqu’au moment où l’on répétera les opérations précédentes en ouvrant à nouveau l’interrupteur à main. On règle l’écartement entre l’élec-tro-aimant et l’armature en disposant sous celle-ci une butée à vis ; on donne au perçu-
- p.43 - vue 43/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N°l5.
- 44
- teur E une longueur telle qu’il ne provoque l’écartement des charbons qu’après un déplacement suffisant pour éviter qu’un accroissement instantané du courant ne provoque la rupture du circuit de consommation.
- Avec l’appareil que nous venons de décrire, le consommateur est obligé, pour rétablir son éclairage après suppression des appareils de consommation en excès, d’aller auprès du limiteur pour manœuvrer un interrupteur à main. Mais un appareil dérivant du précédent auquel on a adjoint un dispositif complémentaire très simple, permet au client de recouvrer la disposition du courant auquel il a droit par le seul débranchement des appareils en excès.
- On a obtenu ce résultat en profitant de réchauffement des charbons qui se produit lorsque, l’armature mobile B s’écartant de l’armature fixe A, un are éclate entre ces
- ‘deux armatures pour provoquer la dilatation d’un bilame constitué par deux métaux laminés ensemble, et disposé en contact avec l’armature mobile B du disjoncteur ; dans ces conditions, le bilame s’écai'te de l’armature B et peut, lorsque cette armature retombe, venir porter sur un taquet approprié et immobiliser l’armature B dans la position de rupture, jusqu’au moment où le bilame, s’étant refroidi, se recourbe dans la direction de l’armature B et se dégage du taquet précité.
- Il est clair que, si, à ce moment, le client n’a pas rétabli le régime pour lequel le limiteur a été réglé, les oscillations du charbon B recommencent, d'où amorçage, puis rupture de nouveaux arcs, échauffement du charbon B et du bilame et nouvelle dilatation de ce dernier, puis coupure du circuit.
- J.-B. Picot.
- LE VOLTAMÈTRE A ARGENT
- On sait que la Conférence Internationale des Unités et Etalons Electriques (Londres, octobre 1908), a défini l’ampère international comme le courant invariable qui, en traversant une solution aqueuse d’azotate d’argent, dans des conditions à déterminer, dépose l’argent à raison de o gr. 00 1 n 8 00 par seconde.
- Le voltamètre à argent joue donc officiellement un rôle capital pour la définition des unités électriques. C’est pourquoi les recherches de haute précision faites dans ces derniers temps sur cet étalon au Bureau of Standards (Washington) offrent un intérêt tout particulier. Elles ont été effectuées par le D1 E.-B. Rosa etM. G. W. Vinal ; on sait que c’est à MM. Rosa, Dorsay et Miller que sont dues les dernières recherches (septembre 1911 ) sur la détermination de l’ampère international en mesures absolues (’).
- Or, il résulte des. expériences de ces très
- habiles physiciens, que des fadeurs insoupçonnés jusqu’ici et mal définis, appartenant d’ailleurs au domaine de la chimie organique*, se trouvent jouer un rôle dans la détermination du poids du dépôt d’argent par le courant : le papier à filtrer qui sert ordinairement dans les études sur le voltamètre semble donner naissance, par combinaison de la cel-lidose avec l’azotate d’argent, à des oxycel-luloses qui viennent augmenter le poids des dépôts électrolytiques-, en outre, la structure même du dépôt métallique s’en trouve* profondément altérée.
- Les recherches de haute métrologie de M. Rosa et de ses collaborateurs apportent ainsi un argument péremptoire contre l’adop-tion de l’ampère international. Nous avons exposé à diverses reprises les inconvénients de cette unité. Il serait regrettable, qu’au jour prochain où le législateur définira en France les Unités électriques, il se contentât de ratifier purement et simplement les décisions de la Conférence de Londres.
- R. nE Bailleijache.
- P) Bulletin du Bureau of Standards, i5 juin 1919..
- p.44 - vue 44/448
-
-
-
- 42 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- .48
- h
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Télégraphie sans fil à grandes longueurs d’ondes. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, décembre 1912,
- L’Administration des Postes et Télégraphes a été saisie d’une proposition de M. Bouthillon, ingénieur des Postes et Télégraphes, relative à l’emploi en télégraphie sans fil de grandes longueurs d’ondes, de l'ordre de plusieurs centaines de kilomètres, correspondant à des oscillations dont la fréquence serait d’environ 1 000 périodes par seconde.
- Le procédé le plus simple, au point de vue théorique, pour exciter une antenne de télégraphie sans fil, est celui qui consiste à exciter directement l’antenne par des alternateurs de fréquence convenable.
- M. Bouthillon pose le problème d’une façon dilié— rente : il cherche à construire des antennes d’une longueur d’onde sullisante pour pouvoir être excitées directement par des alternateurs ordinaires d’une fréquence de 1 000 périodes environ ; ces machines sont actuellement construites d’une façon courante par les usines électriques, notamment pour les besoins de la télégraphie sans fil à étincelle musicale.
- L'emploi de ce procédé permettrait de remédier à deux pertes d’énergie importantes que l’on constate dans les systèmes actuels de télégraphie sans fil :
- i" Perles à l’émission. Ces pertes sont dues aux étincelles dans le cas de l’émission par décharge de condensateurs, ou à l’arc dans le cas des oscillations entretenues par la méthode de l’arc.
- 2° Perles à la réception. L’emploi de grandes longueurs d’ondes aurait pour effet de faire disparaître une très importante cause de perte d’énergie, en supprimant les détecteurs. De nombreuses expériences ont montré que la sensibilité des récepteurs téléphoniques, et probablement aussi la sensibilité de l'oreille, présentent un maximum quand la fréquence de l’oscillation reçue est de l’ordre de 1 000 périodes. Par contre, pour les fréquences actuellement employées en télégraphie sans fil, le récepteur et l’oreille sont également insensibles. Le détecteur est donc actuellement nécessaire pour transformer les oscillations à haute fréquence reçues en oscillations de fréquence sensible à l’oreille ; il ne le serait plus
- | dans le cas d’oscillations de 1 000 périodes enviroh.
- Parmi les applications possibles du système proposé, après étude et mise au point, on pourrait envi-î sager la possibilité d’une télégraphie sans fil mul-I tiple ; plusieurs émissions de fréquences différentes : se feraient sur la même antenne, tandis qu’àla réception plusieurs monotéléphones branchés sur la même antenne permettraient d’enregistrer séparément différentes transmissions.
- 11 y aurait lieu de construire tout d’abord une antenne de 100 kilomètres de longueur d’ondeenviron. Cette antenne pourrait être établie au-dessus du massif de la Grande Chartreuse (Isère). Cinq chaînes de montagnes, orientées du Sud au Nord (*), constitueraient les supports d’antennes. Les fils d’antenne s’appuieraient par l’intermédiaire d’isolateurs à haute tension sur des poteaux ou potelels plantés sur les lignes de sommet et seraient eux-mêmes en acier de la meilleure qualité. L’étude sur carte montre que dans le cas de la plus grande portée (5 kilomètres), la partie la plus basse du câble serait encore à plus de cinq cents mètres au-dessus du fond de la vallée profonde.
- L’antenne sera reliée à une self-induction connectée à un alternateur à 1 000 périodes dont l’autre pôle sera mis à la terre. La longueur d’onde propre du système alternateur-antenne se trouvera plus grande que celle de l’antenne seule et probablement de l’ordre de quelques centaines de kilomètres, correspondant à une fréquence d’oscillation propre d’environ 1 000 périodes. Pour le réglage, on agira sur la vitesse de l’alternateur et sur la self.
- M. Poney, ingénieur en chef des Télégraphes, chargé de l’examen decetle proposition, a demandé quelques éclaircissements, tant au point de vue théo-i rique que pratique,
- (') i° La Grande Sure et la chaîne au Sud de cette montagne (1800 à 1900 mètres d’altitude) ; 20 la chaîne du Mollard de la Chabur (1 800 mètres) ; 3° la chaîne du Charmant Som (1787 à 2087 mètres) ; 4° la chaîne du Roc d’Arguilhe et de Chameehaude (1787 à 2087 mètres) ; 5° la chaîne du Rocher du Midi de Bellefonds et de Saint-Ëynard (2066 à 1400 mètres).
- p.45 - vue 45/448
-
-
-
- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIÎ (2° Série). — N°45.
- 11 faut remarquer que jusqu’ici l’explication de la transmission en télégraphie sans fil était basée sur la théorie du bipôle de Hertz et des courants de déplacement. On peut se demander quel rôle joue l’induction et la conductibilité de la terre. — Dans le cas actuel, quelle importance auront les courants de déplacement ?
- Au point de vue théorique, le rôle de la terre n’a jamais été éclairci et doit avoir une grande importance dans les expériences proposées.
- De plus, on peut se demander si l'émission d’ondes d'une fréquence de i ooo périodes ne troublera point la correspondance, générale radiotélégraphique et n’aura aucune action sur les lignes téléphoniques ordinaires ?
- Quant à l’antenne même, le rapporteur craint qu’elle ne puisse être établie dans des conditions de résistance mécanique suffisantes et que, d’autre part, la conductibilité des fils ne cause un amortissement considérable.
- La réalisation des expériences projetées permettra d’apporter une contribution intéressante à laquéstiori théorique soulevée précédemment. Seule l'Administration des Postes et Télégraphes est en niesüre d’exécuter ces essais, vu les facilités qu’elle possède pour installer des antennes couvrant de très grandes surfaces de terrains et offrant une certaine analogie avec un réseau télégraphique.
- Tant qu’il s’est agi de faibles longueurs d’onde ou de grandes fréquences, la théorie de Hertz suffisait à rendre compte des laits. En particulier. la' terre, dans la théorie du dipôle en milieu diélectrique, pouvait-être considérée comme un conducteur parfait.
- Quand on a utilisé de grandes longueurs d’ondes, les hypothèses de Hertz ne purent plus convenir aux faits observés; il était impossible d’expliquer le pouvoir directif à grande distance d’une antenne horizontale, non plus que l’intluenee faible de la courbure de la terre sur la transmission.
- Le professeur Sommerfeld a montré que l'onde électromagnétique se propageant à la surface de la terre, pouvait se décomposer en deux autres : la première, dont 1 intensité varie en raison inverse du carré de la distance, sillonne le milieu diélectrique aérien ; la seconde, dont l’intensité varie seulement en raison inverse de la distance, se propage à la surface de séparation des deux milieux, terre et air. Dans le cas de petites longueurs d’onde, la première
- est prépondérante ; Tonde superficielle devient au contraire plus importante à grande distance et pour de grandes longueurs d’ondes.
- Des expériences faites à Berlin avec des antennes horizontales ont permis de capter Tonde superficielle émise par des stations à grande longueur d’onde (Tour Eiffel, Norddeich, Clifden, Glace Bay). Ces essais constituent une vérification au moins qualitative des théories de Sommerfeld.
- Les expériences projetées, complément naturel des vérifications précédentes, permettront de juger des valeurs respectives de l’énergie rayonnée et de l’énergie transmise par conduction en radiotélégraphie.
- Il n’y a pas lieu de craindre de troubles pour la correspondance générale. En radiotélégraphie, les longueurs d’ondes réglementaires sont de 3oo et 6oo mètres et les plus grandes stations privées n’emploient pas de longueurs supérieures à 6 ooo mètres. Pour les lignes téléphoniques, les deux fils de chaque circuit sonttoujours anti-inductés ; si par hasard la période propre d'oscillation d’un circuit insuffisamment anli-inducté était un multiple de la période-employée dans la station d’émission, il suffirait de désaccorder la ligne téléphonique par une faible self ou une capacité.
- Dans la réalisation pratique, on emploiera pour l’antenne des fils de 4 millimètres de diamètre en acier, dont la résistance à la rupture sera largement suffisante ; ils seront passés sur des poulies montées sur isolateurs, à la façon des fils de commande des signaux de chemins de fer. Les isolateurs seront eux-mêmes supportés par des pylônes en fer. La résistance électrique de cinq fils d’acier de 4 millimètres, parallèles et ayant 20 kilomètres de longueur, sera de r>o ohms environ ; elle est égale à celle d’une antenne unifilaire en fil de. fer de 1,2 millimètre de diamètre et de 70o mètres de longueur vibrant avec sa longueur d’onde propre de 3 ooo mètres. Cette résistance aura pour seule conséquence non un amortissement des ondes, puisque la force éleclroinotrice alternative est constamment entretenue par l’alternateur, mais une perte d’énergie -par effet Joule, qui n’aura qu’une faible importance.
- La question, telle qu’elle a été posée, est de celle.s qui occupent actuellement tous les esprits et la solution proposée trouverait immédiatement, en cas de réussite, un vaste chantp d’applications.
- p.46 - vue 46/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- A1
- Dispositif de jeu axial pour commutatrices. — 'W. Weilenmann. — Eleklrische Kraftbctriebe and Bahnen, 24 décembre 1912.
- M. Weilenmann décrit un dispositif qui a pour but d’animer l’induit d’un mouvement de va-et-vient continu, dans le sens de l’axe, de sorte que le collecteur et les bagues se déplacent constamment d’une certaine quantité sous les balais ; on évite aussi que les balais ne frottent toujours sur les memes surfaces de contact, de sorte que l’usure est mieux répartie.
- Ce dispositif comporte un anneau a et une roue dentée b (fig. 1) ; la roue b est munie, en outre de ses dents d’engrenages normales, de dents latérales ; d’autre part, concentriquement à l’arbre, est monté un manchon, qui porte une autre roue dentée r et un anneau de guidage d ; ce manchon est muni de dents latérales situées vis-à-vis de celles de la roue b. Un jeu de pignons e,montés sur un arbre, commun, engrène avec b et c. Les multiplications respectives
- l'vig. 1. —Jeu axial pouc commutatrices.
- des. deux paires d’engrenages, b etc, c et/j sont différentes ; il en résulte un déplacement relatif de c et du manchon par rapporta b et à l’arbre. Etant donné que c et d sont fixes verticalement dans l’espace et que a et b sont fixés à l’arbre, ce déplacement relatif provoque un mouvement de va-et-vient de l’arbre dans le sens de l’axe ; l’amplitude de ce mouvement est déterminée par la hauteur des dents latérales.
- Les rapports des engrenages sont établis de façon qu’à la vitesse du synchronisme le nombre des déplacements axiaux de l’arbre dans les deux sens soit de 6 par minute. Ces déplacements ne semblent provoquer aucune vibration de l’induit.
- M. K.
- Nouveau câble anglo-allemand. — Elektro-iechnische Zeitschrift, 2 janvier 1913.
- Le trafic téléphonique entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne est assuré par 5 câbles directs à 4 conducteurs (3 entré Emden et Bacton, 2 entre Emden et Lowestoft) et par 8 fils qui traversent la Belgique et la Hollande.
- Pendant ces dernières années, les câbles posés en 1866 et 1871 entre Emden et Loxvestoft ont été plusieurs fois interrompus ; leur valeur mécanique et électrique laisse de plus en plus à désirer.
- D’autre part, depuis la pose du dernier câble Emden-Bacton (1901), le trafic télégraphique entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne a augmenté de 4o,5 %, dont j),:» % pour 1911 et 1912. On rencontre, par suite, d’asse/. grandes difficultés dans l’écoulement du trafic télégraphique, car l’utilisation d’appareils à transmission rapide n’est pas suffisante pour assurer comme il le faudrait la transmission régulière des télégrammes.
- Les administrations anglaise et allemande ont, en conséquence, décidé de poser à frais communs un nouveau câble à 4 conducteurs entre Emden et Bacton. La part contributive de l’Allemagne dans les frais de pose s’élèvera à 2 25o 000 francs et a été inscrite au budget de 1913.
- Emploi d’automobiles pour la plantation des poteaux télégraphiques. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 1913.
- Les essais entrepris à ce sujet aux Etats-Unis ont donné de bons résultats. Le camion automobile porte à l’arrière une sorte de grue pour soulever et dresser les poteaux et une perceuse pouvant creuser en terre des trous de 2 mètres de profondeur. Grue et perceuse peuvent être actionnées par le.wattman au moyen du moteur servant à la traction de la voiture. Cinq personnes suffisent : le conducteur, deux ouvriers pour la perceuse et deux autres pour la plantation de poteaux. Grâce à ce dispositif, on fixe 20 poteaux en une journée. Jusqu’à présent, il fallait de 2 heures à 2 heures 1/2 par poteau et une équipe composée d’un chef et de onze ouvriers. La dépense de main-d’œuvre est donc réduite de moitié ou des deux tiers.
- En France, où les routes sont généralement excellentes, il semble qu’on réaliserait une économie appréciable en appliquant ce procédé.
- p.47 - vue 47/448
-
-
-
- 48
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série).' —N9 15.
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DEFRANCE
- A propos d’une récente communication de M. Girardeau.
- Dans une communication k la Société des Ingénieurs Civils de France,le 21 février 1913, M.- Girardeau a très justement mis en évidence le . rôle remarquable, joué par Tesla dans les premiers progrès delaT. S. F. C’est à Nikola Tesla, en effet, que sont dues toutes les idées essentielles relatives à l’application de la résonance dans les procédés de transmission des télégrammes par les ondes hertziennes. Les Systèmes qu’il décrivait dans son brevet du 2 septembre 1897 sont encore employés tels quels dans de nombreuses stations radiotélégraphiques, sous le nom de « montages par induction ».
- : Ils comportent, à la transmission, un transformateur dont le secondaire contient l’antenne, k la réception un circuit « k détecteur » impressionné par un circuit collecteur intercalé dans l’antenne.
- Les quatre circuits sont accordés : Tesla indiquait tnême k titre d’exemple les valeurs des capacités et les self-inductions. Le brevet de Tesla a déjà soulevé maintes discussions : c’est, semble-t-il, que de nombreux techniciens se sont contentés de lire le texte du brevet français, sans l’éclairer par le texte Américain beaucoup plus complet et plus net.
- On a cru, en effet, que Tesla n’avait eu en vue que les applications des ondes hertziennes k la transmission de l’énergie électrique, et non à la télégraphie. Ceci est inexact, si l’on se reporte au document même :.«Bien que la description qui vient d’être donnée consiste principalement en une méthode et système de transmission d’énergie électrique k distance k travers l’atmosphère dans des buts indus-Iricls, lès principes que je viens d’exposer, et les appareils que j’ai décrits, pourront être appliqués valablement à beaucoup d’autres usages, comme par exemple, pour transmettre k volonté d'intelligibles messages k de grandes distances ».
- En 1893,41 est vrai, Tesla avait émis des doutes sur l’utilité de l’application de la résonance. Cela n'enlève rien à l’autorité dés nouvelles affirmations, plus approfondies, faites par lui quatre ans plus tard;
- L’idée de Tesla, ainsi que ses expériences, firent l’objet de plusieurs articles de revues de 1898 et
- 1899, particulièrement de l’Electric al Reyiew,.
- Les systèmes à résonance employés depuis Tesla dans beaucoup de stations ont d’assez nombreux inconvénients : leur énergie est répartie sur deux ondes qui sont les ondes d’accouplement, et les syntonies ne peuvent être rendues très aiguës qu’au détriment du rendement.
- M. Girardeau donne des renseignements sur le nouveau montage à onde unique, dû à M. J. Bethenod f1), qui se répand de plus en plus, et a été étudié récemment par le Laboratoire International d’Electricité. Il est démontré, k la fois mathématiquement et par l’expérience, que le système n’émet qu’une seule onde, très pure, l’énergie rayonnée étant de plus de 20 % supérieure k celle des systèmes couplés habituels.
- Dans la deuxième partie de sa communication, le conférencier a traité de la télégraphie sans étincelles.
- Après avoir montré que les alternateurs à haute fréquence étudiés par divers ingénieurs, Bethenod, Goldschmidl, Fessenden, Arco, etc., ont fait en ces derniers temps de sérieux progrès, qui ne permettent pas encore toutefois de considérer le problème de l’émission des « ondes entretenues » comme résolu, il a signalé l’intérêt que présentaient les antennes à grande longueur d’onde, dont l’emploi pouvait réduire notablement les difficultés de construction des alternateurs k haute fréquence.
- Les dispositifs préconisés par M. Bethenod pour la réalisation de telles antennes, avec des supports peu nombreux et peu élevés, ont déjà donné d’excellents résultats : le fil de l’antenne est enroulé en spirale dans un plan horizontal. La région du ventre d’intensité est parfaitement dégagée. .
- M. Girardeau a terminé en rectifiant une erreur assez répandue : les systèmes k émission musicale ne permettraient pas de transmissions rapides. 11 n’en est rien. Il suffit de leur adjoindre des manipulateurs spéciaux, et do recevoir, par des procédés photographiques : des vitesses de 90 mots par minute ont été réalisées, comme le prouvent les photographies mises sous les yeux de l’auditoire. Ces vitesses sont plus de deux fois supérieures à celles que l’on obtient sur les câbles transatlantiques en duplex. E. de Longueval.
- (')Lumière Electrique, no décembre 1909, p. 3g5.
- p.48 - vue 48/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECtRlQÜE
- 12 Avril 1913.
- '19
- ASSOCIATION
- ÉLECTROTECHNIQUE ITALIENNE
- Sur le passage de la machine polyphasée à induction à travers le synchronisme. — G. Vallauri. — Atti dell’ Associazionc Elettrolecnica ftaliana, i5 mars igi3.
- M. Vallauri s’est proposé de contribuer par ses recherches, à éclaircir la question du passage des machines asynchrones à travers le synchronisme. Il estime que les différentes opinions, qui ont été exprimées à ce sujet proviennent de ce qu'à côté du couple des courants induits, on a négligé le couple d’hystérésis ou bien qu’on lui a attribué une loi de variation inexacte.
- M. Vallauri montre que le couple d’hystérésis est indépendant de la vitesse et que, par conséquent, la puissance fournie par le stator au moyen de ce couple est constante. Il s’ensuit que, si l’on, considère la puissance totale de la machine comme fonction de la vitesse à différentes conditions de régime (chacune à vitesse constante), cette fonction doit présenter au synchronisme une discontinuité (saut de puissance) égale au double de la puissance du couple d’hystérésis. Au contraire, lorsqu’on considère le passage graduel à travers le synclionisme, les phénomènes de l’hystérésis dans un champ tournant font prévoir que cette variation de puissance aura lieu graduellement dans un temps fini à partir du moment du synchronisme. Par une disposition ehronogra-phique, l’auteur a pu constate]1 l’accord des résultats des expériences avec les prévisions théoriques et il a complété son étude par l’analyse et la discussion des pertes, qui se produisent dans le type de machine considéré.
- Un nouveau type de wattmètre pour mesures sur la haute tension, avec insertion sur la basse tension. — Gino Campos. — Atti dell'Associazionc Elcltratecnica ftaliana, 3i janvier i<)i3.
- (let appareil consiste en un wattmètre simple ou double convenablement modifié ; il est destiné à obtenir la mesure de la puissance en un point différent que celui dans lequel il est inséré. Par exemple, ou peut rappliquer sur la basse tension dans un système de distribution a courants alternatifs, afin d’obtenir la puissance sur la haute tension, c’est-à-dire en y comprenant ou bien en déduisant (selon les cas) les perles dans les transformateurs. D’une façon semblable, on peut tenir compte de la chute de tension ou bien des pertes dans une ligne aérienne ou
- souterraine dans une double transformation électrique, et dans les cas analogues, dans lesquels la partie qui doit être additionnée ou déduite dépend de l’intensité ou de la tension suivant une loi à laquelle l’appareil puisse se prêter.
- S’il s’agit d’une mesure sur la basse tension d’un système triphasé à charge non équilibrée et qu’on ne se propose pas d’obtenir la puissance sur la haute tension d’alimentation, on peut observer que la différence entre ces deux quantités, c’est-à-dire la perle d’énergie dans les transformateurs peut se diviser en deux parties : pertes dans le fer et pertes dans le cuivre. Comme leur valeur relative est ordinairement très limitée, les pertes dans le fer peuvent être considérées, avec une approximation suffisante, comme proportionnelles au carré de la tension, entre les limites de variation de celle-ci. Les pertes dans le cuivre peuvent être considérées comme proportionnelles au carré de l’intensité.
- En désignant par WA et WB respectivement la puissance sur la haute et sur la basse tension, on obtient alors :
- \VA — VVi, -h k,V' +
- Pour que l’appareil (par exemple du type éleelru-dynamique double), donne la somme de ces trois quantités, on ajoute aux quatre enroulements ordinaires de l’instrument (deux bobines fixes de coürant et deux bobines mobiles de tension) deux enroulements supplémentaires, c’est-à-dire d’un côté une bobine fixe de tension, de l’autre côté une bobine mobile de courant actionnée, soit par un shuut, soit par un petit transformateur.
- De cette façon, l’appareil comprend, en plus d’un wattmètre double, un voltmètre en un ampèremètre, dont l’action vient s’ajouter à celle du wattmètre ; dans d’autres cas s’en déduire.
- Le wattmètre double donne exactement la mesure de la puissance sur la basse tension avec une charge non équilibrée. L’électrodynamomètre de tension, constitué par une bobine mobile du wattmètre et par l’enroulement supplémentaire fixe de tension, donne une action proportionnelle au carré de la tension. L’électrodynamomètre de courant, constitué par une bobine fixe du wattmètre et par l’enroulement supplémentaire mobile de courant, donne une action proportionnelle au carré du courant.
- L’instrument tout entier, complètement inséré sur la basse tension, donne par conséquent.la mesure de la puissance WA sur la haute tension.
- p.49 - vue 49/448
-
-
-
- «0
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N°15.
- VARIÉTÉS
- La stérilisation des eaux par les rayons ultra-violets.
- Depuis plusieurs .années, la stérilisation de l’eau destinée aux usages de la vie courante a pris une importance de plus en plus grande parce cpie, grâce aux recherches de nombreux savants, il est aujourd’hui hors de doute qu’une grande partie des maladies épidémiques sont d’origine hydrique. Les microbes nocifs sont transportés par les eaux et amenés ainsi dans les distributions urbaines et particulières ; par ce moyen de nombreuses épidémies ont pu se propager. La conséquence logique de la découverte du danger hydrique a été l’application de divers procédés destinés à débarrasser l’eau des principes nuisibles, tant chimiques que bactériologiques, qu’elle pouvait contenir.
- Sans vouloir refaire ici tout l’historique du développement des méthodes de purification des eaux au cours du siècle passé, nous croyons utile de rappeler que l’on peut diviser ces procédés en trois chapitres : A) Méthodes mécaniques; B) Méthodes chimiques ; G) Méthodes physiques.
- L’ébullition a toujours été un procédé pratique pour débarrasser une eau de boisson de ses propriétés nuisibles, mais les avantages de cette méthode sont contre-balancés parles défauts de la boisson ainsi obtenus qui est lourde, indigeste, et souvent même de goût désagréable.
- Méthodes mécaniques. — Par la méthode mécanique, nous entendons un système grâce auquel les matières en suspension dans une eau quelconque sont éliminées, sans effectuer la moindre transformation physique, ou chimique, du liquide. La seule méthode remplissant ce desideratum est la filtration. La filtration a toujours existé dans la nature et les premiers filtres dits « anglais », qui firent leur apparition en Angleterre vers le milieu du siècle passé étaient simplement l’application de la méthode naturelle de filtration à travers les couches géologiques de sable ou de gravier. Depuis lors,les procédés ont été perfectionnés, et aujourd’hui de nombreux systèmes de filtration existent. Tous, pour ainsi dire, donnent des résultats satisfaisants, au point de vue mécanique ; mais tous ne peuvent parvenir à débarrasser complè-
- tement les eaux contaminées des microbes qu’elles renferment. Il est vrai que la mince pellicule qui se forme à la surface d’un filtre en sable parvient à éliminer une très forte proportion des microbes, mais le colmatage de l’appareil suit si rapidement que les frais de remise en état sont souvent excessifs.
- La filtration a son rôle tout indiqué pour la clarification de l’eau, mais pour sa purification il est nécessaire de s’adresser à d’autres méthodes basées sur des principes totalement différents.
- Méthodes chimiques. — Avec l’entrée en usage des antiseptiques dans la pratique tant chirurgicale que courante, les méthodes de stérilisation de l’eau par l’emploi de produits chimiques ont fait leur apparition. Ces méthodes, quoique très nombreuses, peuvent en principe se diviser en deux catégories : celles où l’on ajoute un désinfectant liquide ou solide à l’eau, et celles où la stérilisation est effectuée par un gaz possédant des propriétés bactéricides (en la circonstance : l’ozone). Il est évident que toutes ces méthodes sont capables d’effectuer la stérilisation de l’eau; car il s’agit simplement d’ajouter au liquide une quantité suffisante de désinfectant. Malheureusement pour les apôtres de ces procédés, le public ne peut se décider à absorber des médicaments sous cette forme, et, par suite, la stérilisation chimique a joué, joue, et probablement jouera toujours le rôle d’un procédé de fortune. L’ozone seul, comme exception qui prouve la règle, est capable de fournir des résultats à peu près satisfaisants en service normal; et l’air ozoné, mélangé par un système quelconque à l’eau dont la stérilisation est désirée, est susceptible de donner d’excellents résultats, si ce mélange est opéré d’une façon scientifique, et suffisamment surveillée. Le grand défaut de l’ozonisation réside dans le goût métallique acquis par le liquide ainsi traité, et, en deuxième ligne, par le prix élevé d’installation et. d’exploitation des appareils de stérilisation par ce procédé.
- Méthodes physiques. — Les procédés physiques de stérilisation de l’eau sont aux méthodes chimiques ce que dans la pratique chirurgicale, l’aseptie est à l’antiseptie. Dans ces méthodes, aucun agent n’est ajouté au liquide présumé contaminé, le résultat
- p.50 - vue 50/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 51
- 12 Avril 1913.
- étant obtenu ou par la chaleur ou par la lumière, sans chaleur.
- Les méthodes de stérilisation par la chaleur sont connues de tout le monde. Il s’agit simplement de chauffer l’eau sous pression à une température égale ou supérieure à no°, évitant ainsi son ébullition, ce qui permet dans une large mesure, de conserver les gaz contenus dans le liquide, et d’éviter le plus possible la transformation des propriétés naturelles de l’eau.
- Ce fut grâce à la découverte des procédés de stérilisation par les rayons ultra-violets qu’une méthode vraiment pratique fut développée. Ce procédé n’est pas, fondamentalement nouveau ; on peut même soutenir qu’il est aussi ancien que notre planète. En effét, il serait difficile d’expliquer l’auto-purification des eaux courantes exposées à la lumière du soleil, sans faire une large part à l’intervention des rayons ultra-violets solaires. Bien entendu, ces rayons nous parviennent d’une façon excessivement atténuée, et leur intensité est si faible que le résultat est long à se produire. Néanmoins, le fait est certain, que si les eaux contaminées d’une même provenance se trouvent divisées en deux courants d’une longueur suffisante, dont l’un souterrain et l’autre à l’air libre, le liquide du dernier se trouvera purifié dans une certaine mesure, tandis que l’autre conservera toute sa contamination.
- Les premières expériences avec les rayons ultraviolets dont nous ayons connaissance, furent les travaux de MM. Downes et Blunt, qui, en 1877, étudièrent l’effet de la lumière sur les microbes.
- Depuis lors, le nombre des savants qui ont porté leur attention sur ce sujet va toujours grandissant. Les principaux d’entre eux sont : Duclaux (i885), Ar-loing(i885),Roux (1887), Buchner (1892), Marschall Ward (1893), Ledoux-Lebard (1893), Richardson (1893), Dieudonné (1894), Finsen et ses élèves : Bie, Bang, et Jansen (1899 à 1907) ; Tappeiner etJallbauer et leurs élèves (igoû à 1909). La majorité de ces recherches, et notamment celles effectuées par Finsen et ses élèves, lurent entreprises au moyen d’un arc produit entre deux électrodes métalliques ou plus exactement des électrodes en fer. Ce type d’appareil fut celui employé par Finsen pendant la plupart de ses expériences, et surtout pour le traitement du lupus, dans lequel il s’était spécialisé.
- Quoique assez bien approprié aux expériences médicales, l’arc au fer ne pourrait jamais devenir pratique pour des usages industriels, ceci en raison de son manque de stabilité et du mécanisme com-
- pliqué nécessaire pour maintenir les électrodes à une distance convenable l’une de l’autre. De plus, les oxydes de fer et autres particules métalliques qui se trouvent dans les arcs de Finsen doivent être enlevés pour obvier aux fluctuations et autres ennuis,
- L’arc à vapeur de mercure, produit dans le vide, possède des qualités toutes spéciales au point de vue de l’émission des rayons ultra-violets. La genèse de son emploi industriel se trouve dans un brevet pris par M. Peter Cooper-Hewitl en 1901. Ce brevet couvre une lampe à vapeur de mercure, formée d’un tube dans lequel on a fait le vide et contenant du mercure dont la vapeur produite par un chauffage approprié permet la formation d’un arc entre les deux électrodes métalliques. Depuis son invention, cette lampe, destinée à l’éclairage industriel, a subi de nombreux perfectionnements qui ne nous intéressent pas au point de vue de la stérilisation des eaux, parce que l’enveloppe de verre renfermant l’arc au mercure est opaque aux radiations ultra-violettes. II est juste de rappeler cependant que, grâce au développement de cette lampe, on est arrivé à construire, il y a quelques années, des brûleurs à vapeur de mercure en quartz, ou cristal de roche fondu, substance transparente aux rayons ultra-violets, ce qui a enfin permis leur emploi pour la stérilisation.
- Il nous est maintenant nécessaire de définir la nature des rayons dits « ultra-violets »,
- Gomme nous le savons, les vibrations dé l’éther donnent lieu à une série assez distincte de groupes d’ondes qui peuvent se classer comme suit d’après leur longueur :
- i° Des ondes électriques (Hertz) dont la longueur d’onde varie de 3 millimètres à 2 kilomètres;
- 20 Les ondes dont la nature est encore inconnue et qui sont intermédiaires entre le groupe 1 et le groupe 3 ;
- 3° Les rayons infra-rouges (llerschel), dont la longueur d’onde est comprise entre 313 p, et 0,76 p, ;
- 4“ Les rayons visibles (Newton) compris entre 0,76 g. et 0,40 p.;
- 5° Les rayons ultra-violets (Rittet) compris entre 0,40 p. et 0,10 p.
- La vitesse de toutes ces ondes est de 3oo 000 kilomètres par seconde.
- Cet exposé sommaire est nécessaire pour nous permettre de rappeler que le quartz fondu absorbe les rayons dont la longueur est inférieure à 0,2 p, tandis que l’air, sous une épaisseur de quelques cen-
- p.51 - vue 51/448
-
-
-
- êi
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N° 15.
- timètres, absorbe à peine les rayons dont le quartz permet le passage.
- Sous une profondeur de plusieurs kilomètres, l’atmosphère terrestre absorbe tous les rayons ultraviolets émis par le soleil, jusqu’à environ o,3 [/,.
- Il est facile de comprendre que les organismes vivants sont adaptés à la lumière du soleil telle qu’elle parvient à la surface de la terre après avoir été filtrée par l’atmosphère. Les rayons ultra-violets qui sont en grande partie arrêtés par l’atmosphère sont particulièrement nuisibles à tous les organismes vivants, surtout aux plus petits d’entre eux. Grâce à l’évolution de l’arc à vapeur de mercure et au développement des brûleurs eu quartz émettant, des rayons ultra-violets, plusieurs savants sc mirent à l’œuvre pour étudier les effets obtenus avec celle | nouvelle source lumineuse. Parmi les principaux de ces savants nous pouvons citer : MM. Courmonl et Nogier, à Lyon, et MM. Henri, Helbronner et de liecklinghausen, qui ont entrepris leurs expériences dans le laboratoire de physiologie de l’Université de Paris, à la Sorbonne.
- Le fait fut rapidement établi que le bacterium coli qui est, comme on le sait, un des microbes hydriques dont la présence est le plus à redouter fut complètement élimine de l’eau contaminée après les temps suivants :
- En une seconde aune distance de 10 centimètres.
- En quatre secondes à une distance de 20 centimètres.
- En quinze secondes à une distance de 40 centimètres.
- En trente secondes à une distance de 60 centimètres.
- La lampe employée pour ces expériences était la lampe Silica de aao volts, construite par la Westinghouse Cooper-Hewitt C° Ltd.
- Au point de vue de la résistance, tous les microbes ne se comportent pas de la même façon sous l’influence des rayons ultra-violets. Il est intéressant de rappeler que, sous des mêmes conditions d’essai, le staphylocoque, le spirille du choléra, le bacterium coli, le bacille typhique, le pneumo-bacille, le bacille subtilis et le bacille tétanos, sont tués dans des durées respectivement proportionnelles à environ i, 2, 3, 4> 5 et 6.
- Au point de vue technique, il est nécessaire, dès lev début, de prévoir certaines éventualités dans toute installation pour la stérilisation de l’eau au moyen des rayons ultra-violets. Il est, en premier lieu, utile de $e rappeler que la méthode est un pro-
- cédé de stérilisatiàn et non un procédé de clarification, c’est-à-dire qu’une eau trouble traitée par les rayons ultra-violets demeur.e trouble, et, en raison des matières en suspension dans le liquide, la stérilisation serait certainement imparfaite. Il faut donc que l’eau soit sinon aussi limpide que l’eau distillée, du moins franchement limpide et incolore, et, dans beaucoup de cas, ceci implique au moins une filtration avant le traitement par les rayons ultraviolets.
- II est facile de se rendre compte de la clarté d’une eau en l’examinant sous une forte lumière dans un ballon de verre, mais afin de pouvoir juger de sa coloration, deux méthodes d’examen ont été adoptées.
- La première de ces méthodes consiste en l’emploi du teintomètre de Lovibond : un appareil dans lequel une colonne d’eau d’une longueur donnée est comparée en transparence et coloration avec une série de lamelles en cristal teinté en rouge, bleu et jaune, d’après une échelle de coloration rigoureusemenl étalonnée. Grâce à cet appareil, il est possible de déterminer immédiatement la coloration d’une eau quelconque en comparaison avec l’étalon déterminé des lamelles en cristal teinté.
- La deuxième méthode d’examen consiste en l’exposition aux rayons ultra-violets d’une feuille de papier photographique au citnite d’argent à travers une colonne d’eau de longueur donnée. Le nombre de secondes nécessaires à obtenir une coloration donnée du papier sera alors mis en comparaison avec le temps nécessaire pour obtenir la môme coloration sur une colonne d'eau distillée de longueur égale.
- La technique de la stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est, en principe, très simple : il suffit d’exposer l’eau dont la purification est désirée aux radiations d’un brûleur en quartz à vapeur de mercure et la stérilisation est effectuée.
- Ceci qui est vrai pour le laboratoire pourrait, en de nombreux cas, être faux dans la pratique, car il s’agit, non seulement d’exposer l’eau à l’action d’un brûleur à vapeur de mercure, mais aussi d’effectuer cette exposition d’une façon telle qu on puisse obtenir la stérilisation d’une quantité maximum d’eau pour une dépense minimum de courant électrique. Il semblerait donc logique dé plonger la lampe dans le liquide à stériliser. Malheureusement, cette solution, quoique simple, n’est réellement pas praticable car si l’eau est légèrement calcaire, un dépôt de sels s’effectue sur le tube du brûleur, d une façon iden-
- p.52 - vue 52/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 12 Avril 1913
- 33'
- tique à l’encrassement des tubes de chaudières. De plus, le rendement aux rayons ultra-violets est réduit en une très forte proportion, la consommation électrique étant notablement augmentée. Après de nombreuses expériences avec des brûleurs de ce système, il a été nécessaire de trouver une autre méthode permettant d’employer la source lumineuse sans permettre le contact de l’eau avec la surface du brûleur. Les appareils ont plusieurs formes différentes répondant aux divers besoins. Us comprennent des séries de chicanes disposées de façon à remuer l’eau dans tous les sens pendant son séjour sous les rayons, pour éviter le passage de bactéries à l’ombre d’une particule de poussière ou autre débris. Des appareils de ce genre ont donné d’excellents résultats en plusieurs circonstances, et il faut s’attendre à voir leur emploi se généraliser.
- Une des applications les plus intéressantes de la stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est celle des appareils à débit moyen, donc applicable aux services d’usines, hôpitaux, hôtels, etc... Quoique paraissant simple au premier abord, le problème posé pour la construction d’un tel appareil était d’une
- réalisation pratique assez ardue.. Nonobstant les difficultés, des appareils ont pu être établis, et nous pouvons citer ceux construits par la Westinghouse Cooper-Hewitt C°.
- Le principe de ces appareils à débit restreint a été modifié de façon à assurer le maximum de simplicité et de telle façon que son tube lumineux se trouve à quelques millimètres au-dessus de la surface. Le brassage de l’eau est obtenu par un système de chicanes coniques concentriques, dont la disposition est telle que l’eau est exposée à trois reprises à l’action des rayons ultra-violets.
- Le procédé de stérilisation de l’eau par les rayons ultra-violets est le seul avec lequel les qualités physiques et chimiques de l’eau restent sans changement ; l’effet étant strictement bactéricide, tous les gaz, tous les sels naturels de l’eau restent à leur état primitif.
- Tout nous porte à prévoir que ce procédé est par sa simplicité et son efficacité appelé à un fécond avenir.
- A.-W. Kipi.inc.
- BIBLIOGRAPHIE
- // est donné de préférence une analyse des \auvrages dont deux, exemplaires sont envoyés à la Ilêdaction.
- J.-A. Fleming. —Propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques. — Traduit de l’anglais par C. Ravct, Ingénieur des Posles et Télégraphes. — Bibliothèque des Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones. — i vol. in-8° (25-iG) de vit-848 pages, avec 81 figures. — Cîauthuïr-Vti.i.ars, éditeur. Paris, iqi'i. — Prix : 12 francs.
- L'étiulo de la propagation des courants télégraphiques et surtout des courants téléphoniques a considérablement progressé dans ces dernières années.
- Des découvertes importantes, telles que celles de de Krarup et de Pupin, ont permis d’améliorer sensiblement les communications téléphoniques à grande distance et surtout de réduire dans une forle proportion les frais d’établissement des grands circuits. — L’ouvrage de M. Fi.F.Mixr. résume, sous une forme aisément accessible, les théories les plus récentes et indique les résultats pratiques obtenus.
- Les calculs relatifs à la propagation des courants sont, comme l’on sait, considérablement facilités par l’emploi des fonctions hyperboliques. — Le premier chapitre qui constitue une introduction mathématique utile donne, à cet effet, deux séries de tables assez complètes des fonctions hyperboliques d’angles réels et d’angles imaginaires!
- L’étude purement analytique de ia propagation des ondes électromagnétiques est, sans conteste, une opération ardue. Aussi, l’auteur a-t-il soin, suivant la méthode anglaise, de donner d’abord au lecteur une représentation mécanique des phénomènes indépendante de tout appareil compliqué de calcul.
- Ce n’est qu’ensuite que l’auteur aborde l’étude par le calcul de la propagation des courants, et il traite d’abord le cas des courants purement sinusoïdaux, qui est de beaucoup le plus simple
- La propagation d’un courant sinusoïdal sur une ligne dépend essentiellement de deux éléments : le coefficient d’affaiblissement et l’impédance caracté-
- p.53 - vue 53/448
-
-
-
- «4
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N# 45.
- ristique; ces deux, éléments sont d’ailleurs eux-mêmes fonctions de la résistance, de la self-induction, de la capacité et de la perte.
- Dans le cas d’une ligne indéfinie, la propagation ne dépend que de ces deux éléments ; mais, dans le cas d’une ligne finie, ou bien s’il s’agit de lignes de spécifications différentes se raccordant entre elles, il se produit soit aux extrémités, soit aux points de raccordement, des réflexions dont il faut tenir compte; l’auteur en indique le moyen.
- Dans l’étude mathématique de la propagation, on suppose qu’il s'agit do courants sinusoïdaux. En fait, les courants téléphoniques sont des courants périodiques qu’on peut représenter par une série de Fou-rier. Les fréquences essentielles correspondent à des pulsations voisines de 5 ooo, mais il est important que les conditions de la propagation ne diffèrent pas trop pour des pulsations comprises entre 3 ooo et 7 ooo, afin d’éviter l’altération des sons.
- Le défaut principal des lignes ordinaires, le calcul le montre clairement, est de ne pas avoir une self suffisante. Pour augmenter la self, deux procédés ont été indiqués : l’un, dû à Pupin, consiste à intercaler de distance en distance des selfs convenablement calculées; l’autre, préconisé par Krarup, consiste à enrouler un fil de fer autour du conducteur de cuivre. C’est surtout la ligne pupinisée qui fait l’objet des études de M. Fleming.
- Les procédés Pupin sont maintenant entrés dans la pratique courante ; on les utilise sur les lignes aériennes, où leur emploi donne lieu toutefois à de sérieuses difficultés par suite des variations des constantes des lignes. On a obtenu d’excellents résultats sur les lignes souterraines, ainsi que sur les câbles sous-marins immergés à de faibles profondeurs.
- Les câbles sous-marins, qui se prêtent mal aux communications téléphoniques à grande distance, présentent également des difficultés pour les transmissions télégraphiques. L’étude de ces transmissions télégraphiques par câbles fait l’objet d’un chapitre spécial du livre.
- Les formules relatives à la propagation des courants télégraphiques ou téléphoniques exigent la connaissance des constantes électriques de ces lignes. Les constantes peuvent être calculées en fonction des données géométriques du problème. Elles peuvent également être mesurées par diverses méthodes. M. Fleming a consacré à ces mesures un des chapitres les plus intéressants de son ouvrage.
- Ce livre peut rendre de grands services à tous les
- techniciens qui ont à s’occuper des questions télégraphiques ou téléphoniques. Il n’exige pas du lecteur des connaissances mathématiques très étendues; il présente à un haut degré les caractères de simplicité pratique qui font le mérite d’un certain nombre d’ouvrages techniques anglais. — Il faut savoir gré à M. Ravut de nous avoir donné une excellente traduction.
- L’auteur a utilisé surtout pour son travail les travaux originaux publiés en langue anglaise; les travaux parus en France ne lui sont que peu connus. Il est juste cependant de rappeler que ces questions ont été étudiées avec grand soin par plusieurs ingénieurs français; c’est ainsi que l’idée d’augmenter la self des câbles a été émise il y a de longues années déjà par Vaschy et par M. Barbarat.— Pour ne citer que les travaux les plus récents des ingénieurs français, nous rappellerons que M. Devaux Gharbnonel s’est occupé depuis plusieurs années de l’étude de la propagation des courants télégraphiques et téléphoniques; les conclusions auxquelles il est arrivé, concernant la possibilité d’utiliser pour la téléphonie sous-marine les câbles à un seul conducteur, ont été publiées récemment dans La Lumière Electrique^). M. L. Cahen, de son côté, a étudié très complètement la question de la pupinisation ; dans une conférence qu’il a faite il y a peu de temps à l’Ecole Supérieure des Télégraphes et qui paraîtra prochainement dans les A rurales des Postes et. Télégraphes, il y adonné les résultats qu’il avait obtenus. C’est à son initiative que sera due la construction en France de la première ligne téléphonique souterraine à grande distance, entre Paris et Lille.
- G. Giroussb.
- John Perry. — Mécanique appliquée. — Ouvrage traduit sur la neuvième édition anglaise par E. Da-vaux, Ingénieur de la Marine, avec des additions et un appendice sur la mécanique des corps déformables par MM. E. iït E. Cossehat. — Tome I. Un volume in-8° de >98 pages et aoa figures. Librairie A. Hermann et fils, éditeurs, Paris, 1910. — Prix : io francs.
- L’éducation anglaise de l’ingénieur est, comme on le sait, très sensiblement différente de la nôtre. Alors que nous noyons nos élèves dans le flot des études théoriques, à l’étranger la partie pratique prend une importance de plus en plus grande. Le système a du bon, car il est adopté à peu près partout (*)
- (*) Lumière Electrique, 8 et i5 février 1913, p. 164 et 196.
- p.54 - vue 54/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- dans le monde entier, excepté chez nous. Sx la lecture du traité magistral de Perry pouvait convaincre les Pouvoirs français sur la nécessité inéluctable de l’enseignement expérimental et pratique, le traduc leur E. Davaux, ainsi que MM. Cosserat sei-aient déjà récompensés largement de leur travail.
- Pour nous, espérons que lé résultat sera meilleur encore et que ce traité sera employé avec succès dans les écoles techniques libres, en attendant que la méthode qu’ils préconisent devienne officielle.
- Cette méthode merveilleuse qui consiste à entraîner l’élève à la découverte des lois et que M. .1. Perry inaugura au Japon de i8^5 à 1878, puis au collège de Finsbury, dès 1882, a donné des résultats extraordinaires. Aussi, depuis 1897, apparition de la première édition de ce livre, huit nouvelles éditions se sont-elles succédé, soit en moyenne une tous les deux ans.
- Dans l’étude de la Mécanique, l’élève ne s’assimile les idées non seulement que si on les lui fait découvrir, mais aussi si on le met plus en contact encore avec la pratique. Des applications numériques, judicieusement choisies, c’est-à-dire non au hasard de l’inspiration, et par suite, presque toujours sans souci de l’ordre de grandeur, mais au contraire correspondant à des cas courants, permettent d’atteindre facilement le but cherché.
- A ce titre, le traité de M. Perry ne laisse rien à désirer. Presque chaque paragraphe est accompagne d’exemples traités complètement par conséquent et, en outre, d’une série d’exercices avec indication du résultat dans la plupart des cas.
- Un des points également caractéristiques de ce traité de mécanique est la conception des appareils destinés à la vérification ou mieux à la découverte des lois de la Mécanique. La plupart de ces appareils sont simples, peu coûteux par conséquent, et peuvent être facilement construits, pour la plupart, par les élèves. Quelques-uns, évidemment, sont d’une nature plus complexe et devront être achevés et faits par un personnel spécial, mais ce sont là des exceptions et le prix du matériel complet n’est pas bien élevé, considération impoi'tante pour les écoles libres.
- Enfin, un point également intéressant à signaler est l'emploi constant du papier quadrillé pour la représentation des résultats.
- Il ne faut pas croire, d’après ce qui précède, que la partie mathématique est négligée dans cet ouvrage. L’auteur n’hésite pas à employer tout l’artifice des mathématiciens quand cela est nécessaire, mais il n’en fait évidemment pas un abus.
- Il nous paraît inutile, après ce que nous venons de dire, d’entrer dans une analyse détaillée de chaque chapitre. Disons simplement que le premier volume qui nous occupe aujourd’hui et qui est consacré à l’étude générale des diverses formes de l’énergie mécanique comprend seize chapitres traitant successivement de : Introduction, vecteurs, mouvement relatif, travail et énergie, frottement, l'endement, machines simples, méthodes analytiques et graphiques élémentaires, applications de la statique graphique, machines hydrauliques, généralités sur les machines, l’énergie cinétique, matéi’iaux de construction, extension et compression, cisaillemenl et tension et appendices.
- Terminons cette analyse en félicitant M. Davaux de son excellente traduction, ainsi que de la transformation des unités anglaises aux unités françaises et faites d’ailleurs en partant de l’édition allemande faite en 1908 par M. Rudolf Schick.
- Ajoutons que MM. Cosserat ont adjoint au texte anglais un chapitre entier sur l’étude" théorique des systèmes déformables avec référence à leurs propi'es travaux et à ceux de divers auteurs.
- En somme, l’excellent traité de Perry est mis encore en valeur par ces contributions et par une édition très soignée. Nous ne doutons donc pas qu il •aura un très grand succès chez nous.
- C.-F. Guii.ixf.rt.
- A. Janniot, Receveur dej'Enregistrementen retraite. — Les trois taxes (timbre, transmission, impôt sur le revenu), appliquées aux Sociétés françaises. Guide pratique de législation et de jurisprudence, à l’usage des administrateurs, directeurs, gérants et comptables. — Un vol. in-8° de 202 pages. — H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris. — Prix : 4 fr. 5o.
- Les trois taxes intéressent particulièrement les sociétés par actions ; l’impôt sur le revenu concerne toutes les sociétés commerciales, à part cependant les sociétés à nom collectif. Aussi en faisant ui.i manuel pratique, sans aucune discussion abstraite, disposé de façon à simplifier, à éclaircir autant que possible les textes souvent confus et peu précis qui régissent cette matièi-e, l’auteur a certainement rendu sei’vice aux administi-ateurs et aux gérants de sociétés.
- Le guide pi-atique de législation et de jurisprudence de M. Janniot est divisé en cinq parties.
- La première traite du droit de timbi*e sur les actions et les obligations ;
- p.55 - vue 55/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N“.15..
- La deuxième du droit de transmission sur les mêmes titres ;
- La troisième de l’impôt sur le revenu.
- Pour chacune de ces parties, la méthode suivie est des plus simples : a quelles conditions la taxe est due; comment on l’établit où; quand et par qui elle est payée. Tel est, invariablement, l’ordre dans lequel les questions principales sont étudiées. Viennent ensuite les questions secondaires: contraventions, restitutions, prescriptions.
- Dans la quatrième partie, sont présentées et résolues les difficultés si délicates, si nombreuses qui se rattachent à l’exercice du droit de communication.
- Enfin, la cinquième partie n’est pas autre chose qu’un code spécial où sont reproduits, dans leur ordre chronologique et dûment annotés, tous les textes législatifs qui régissent les matières traitées dans l’ouvrage, depuis la loi du 22 frimaire an VII jusqu’à celle du 17 avril 1906.
- L’auteur a eu le soin de tenir son ouvrage rigoureusement à jour ; c’est ainsi qu’il a commenté le décret du 22 août 1912, réglementant l’application de la taxe de /* % aux bénéfices que touchent les administrateurs.
- E. L.
- BREVETS
- Procédé de commande automatique de moteurs électriques. — Société Alsacienne de Çon’structions Mécaniques. —Brevet n°44G 799, demandé le 10 octobre 1912, publié le 14 décembre 1912.
- Le procédé ci-dessous. s’applique à la commande automatique des moteurs électriques à courant continu ou alternatif actionnant des machines du genre dos machines d’extraction, treuils, ascenseurs, trans-, porteurs aériens ou autres, etc., c’est-à-dire, d’une manière générale, aux moteurs actionnant des machines ou installations dans lesquelles un organe mobile doit être transporté d’un point donné à un autre point donné, la vitesse du mobile devant subir une loi donnée tout le long du chemin qu’il parcourt. Il permet de faire effectuer au mobile tout son trajet : démarrage, marche normale à vitesse plus ou moins variable suivant les points du parcours et arrêt, par la simple fermeture d’un interrupteur ou commutateur.
- Les appareils de réglage de vitesse du moteur sont commandés, directement ou par l’intermédiaire de relais et servo-moleurs quelconques, par un régulateur électrique, électromécanique ou autre. Sur ce régulateur agissent deux actions différentielles : d’une part, une action tendant à limiter la vitesse du moteur et qui dépend de la valeur instantanée de cette vitesse, d’autre part une action dépendant de la position du mobile sur son parcours et qui tend à augmenter la vitesse du moteur. Le premier effet peut s’obtenir de. la manière connue en faisant agir sur le régulateur la tension d’une dynamo voltmétrique (machine magnéto-électrique ou dynamo-électrique
- à excitation constante) accouplée mécaniquement au moteur à régler. Le deuxième effet peut être obtenu au moyen d’une résistance variable automatiquement en fonction de la position du mobile sur son parcours et insérée soit dans le circuit de la dynamo voltmé-
- trique, soit dans un autre des circuits gouvernant le régulateur.
- Décrivons, à titre d’exemple, l’application de rinvention au cas de la commande automatique d’un moteur à courant continu A alimenté par une génératrice de démarrage B, dont le moteur n’est pas représenté (fig. 1) Pour fixer les idées, on supposera que le moteur A actionne une machine d’extraction. Le réglage de la vitesse et le changement de sens de
- p.56 - vue 56/448
-
-
-
- lü Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 57
- rotation de A se font en agissant sur l’excitation C de la génératrice B ; l’excitation D du moteur A est supposé fixe. Les résistances C et D sont alimentées par un réseau E à tension constante.
- Le système de réglage automatique choisi comme exemple comprend un rhéostat G inséré dans le circuit de C et commandé par le régulateur sur lequel agissent d’une part la dynamo voltmétrique H et d’autre part une tension automatiquement réglée par le rhéostat I qui est commandé par l’indicateur de profondeur des cages dans le puits. Le régulateur est représenté comme composé d’un moteur J actionnant le rhéostat G et commandé lui-même par un relais K qui le met en marche dans l’un ou l’autre sens de rotation, suivant que, sous l’action de ses deux excitations différentielles L et M, il ferme les contacts i ou 2. Un commutateur à main N, qui constitue l’appareil de manœuvre proprement dit, permet d’exciter chacun des deux enroulements L et M, soit par la dynamo H, soit par le circuit comportant le rhéostat I. Le moteur J et le circuit du rhéostat I peuvent être alimentés par toute source d’énergie convenable, par exemple, par le réseau E. Le rhéostat I est représenté sous forme rectiligne, réglé par le curseur O qui est entraîné par toute transmission convenable par l’indicateur de profondeur, c’est-à-dire par l’arbre de la machine d’extraction.
- Le fonctionnement est le suivant :
- Supposons le moteur A arrêté. Le curseur O est à l’une des extrémités de sa course; ce curseur est double et comporte deux touches isolées entre elles, dont l’une P peut réunir le rail Q aux plots des résistances de I, et dont l’autre R vient fermer l'un ou l’autre des contacts S ou T de fin de course, en même temps que le contact établi par la touche P se rompt ; supposons que ce soit le contact de fin de course S qui est fermé. Le commutateur-interrupteur N est ouvert. Les bobines L et M n’ont aucune excitation elles choses sont réglées de manière que dans ces conditions, les contacts du relais K soient tous ouverts et le moteur J étant immobile, le levier du rhéostat G, soit dans la position U où le circuit de G est coupé.
- Pour mettre en marche la machine d’extraction, on ferme le commutateur N sur les contacts portant des numéros pairs ou sur ceux portant des numéros impairs, suivant le sens dans lequel on veut faire tourner la machine d’extraction ; on supposera que le commutateur N soit fermé sur les contacts impairs. On voit que la bobine L est excitée par l’intermédiaire de la résistance de 1 et du contact S ; la bobine M est encore sans excitation puisque la dynamo H
- est mobile. Le relais K ferme fes contacts 2 et la moteur J se met en marche dans un sens qui a été fixé par la direction de fermeture du commutateur N. Le circuit de C est ainsi fermé et la résistance qui y est insérée par G diminue graduellement. Lorsque la tension aux bornes de A est insuffisante, le moteur d’extraction démarre ; en même temps la dynamo H débite et excite la bobine M, dont l’action sur le relais K est opposée à celle de la bobine L ; mais aussi le curseur O se déplace à mesure que la machine d’extraction augmente de vitesse. Les choses sont réglées de manière que l’action de la bobine L reste toujours prépondérante ; mais lorsque les résistances de I sont mises complètement hors circuit, cette action reste constante. Or, le moteur J continuant à tourner, l’action de M augmente encore et finit par contrebalancer exactement celle de L. Les contacts 2 s'ouvrent alors, le moteur J s’arrête et la tension appliquée à C reste constante, la machine d’extraction ayant alors sa pleine vitesse.
- Lorsque les cages arrivent à une distance donnée des recettes, le curseur O qui se rapproche du contact T introduit de nouveau une résistance croissante dans le circuit de L ; le relais Iv ferme alors les contacts 1 et le moteur J tournant en sens inverse, le rhéostat G introduit une résistance croissante dans le circuit de G. La vitesse de A diminue de plus en plus, ainsi que les actions des bobines L et M, l’action de la bobine M restant toujours prépondérante. Enfin, à fin de course, le contact fermé par la touche P s’ouvre, le contact T se ferme, la bobine L n’est plus excitée, le levier du rhéostat G revient dans la position U, le moteur A et la dynamo H s’arrêtent et le relais K ouvre les contacts 1.
- Pour repartir en sens inverse, il suffit d*ouvrir le commutateur N et de le fermer sur les contàcts portant des numéros pairs ; on voit que la bobihe L est alors alimentée par la dynamo H, tandis què M est alimentée par le réseau, le rhéostat I et le contact T. Au démarrage, M. est seule excitée et le relais K ferme les contacts 1 ; le moteur J tourne dans un sens inverse de celui qu’il avait lors du démarrage précédent ; le levier de manœuvre de G tourne également en sens inverse ; les connexions de C avec !e réseau sont inversées par suite delà disposition connue des résistances du rhéostat double G, et le moteur A démarre en sens inverse. Les mêmes manœuvres automatiquement se reproduisent ensuite dans le même ordre.
- Ce dispositif s’applique à tous les types de moteurs à courant continu ou alternatif, les cinq rhéostats G et I
- p.57 - vue 57/448
-
-
-
- 58
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N* 15.
- étant, suivant les cas, remplaces par des appareils de réglage convenables dépendant du type de moteur employé : bobines de self, transformateurs réglables, régulateurs d’induction, batteries d’accumulateurs avec réducteur, système de décalage des balais de A, etc. Le régulateur, représenté par le moteur J et le relais K, peut être d’un modèle convenable, électrique ou mécanique, les deux actions dépendant respectivement de la vitesse du moteur électrique, et de la position du mobile qu’il actionne, en agissant sur le régulateur par une transmission mécanique ou électrique appropriée.
- Le dispositif de rupture en fin de course représenté peut aussi être remplacé par tout autre système de contacts analogue ayant le même but.
- La loi de variation de la vitesse du moteur en fonction des positions du mobile qu'il entraîne peut êtrë modifiée à volonté, en agissant à la main sur les appareils de réglage de vitesse du moteur. Dans le cas de la figure, on pourra agir par exemple sur un rhéostat Y en série avec I ou H.
- En résumé, ce procédé permet d’effectuer par la manœuvre unique d’un seul interrupteur-commutateur, le démarrage, la marche normale suivant une loi donnée et l’arrêt d’un moteur électrique de type quelconque actionnant une machine ou une installation dans laquelle un organe mobile doit être transporté d’un point donné à un autre point don né.
- Mode d’entraînement pour convertisseurs de fréquence. — Société Alsacienne de Constructions Mécaniques. — Brevet N° /j40 7t> 1, demandé le 9 octobre 1912, publié le t/j décembre 1912.
- On sait qu’on peut constituer un convertisseur de fréquence par un simple induit à courant continu relié, d’une part à un collecteur, d’autre part à des bagues, et dont le circuit magnétique est fermé par une couronne magnétique concentrique, Jixe ou faisant corps avec les tôles de l’induit. Un tel convertisseur exige l’emploi d’un moteur auxiliaire fournissant la puissance nécessaire à l’entretien de son mouvement de rotation et compensant aussi en partie ses pertes dans le fer.
- Il a déjà été proposé d’employer, comme moteur d’entraînement du convertisseur de fréquence, un moteur asynchrone dont le stator et le rotor soient respectivement reliés aux deux réseaux de fréquences différentes. Dans certaines applications des convertisseurs de fréquences, un tel mode ( d’entraînement
- présente de graves inconvénients ; c'est, par exemple, le cas, dans la plusimportante des applications, celle du réglage de la vitesse des moteurs asynchrones polyphasés. Dans ce cas, le convertisseur de fréquence est relié d’un côté (côté collecteur ou côté bagues) aux bagues du moteur à régler et de l’autre au réseau d’alimentation ; un appareil de réglage de phase et de tension est de plus intercalé dans l'ensemble. Le moteur asynchrone d’entraînement est alors relié aux bagues du moteur à régler et au réseau d’alimenlation. Dans ces conditions, le groupe formé par le convertisseur de fréquence et son moteur
- d’entraînement constitue en lui-même un véritable moteur polyphasé shunt à collecteur marchant à une vitesse bien déterminée pour chaque position de l’appareil de réglage de phase et de tension. Le groupe convertisseur de fréquence impose sa vitesse au moteur à régler, qui est transformé en un véritable moteur synchrone, exactement comme si le convertisseur de fréquence était entraîné par un moteur quelconque indépendant électriquement et mécaniquement du moteur à régler. Le raisonnement montre, et l’expérience prouve, qu’une telle transformation en moteur synchrone du moteur principal est désavantageuse et entraîne de nombreux inconvénients : pompages, courants d’échange, décrochages, etc. Ces inconvénients se retrouvent si le convertisseur de fréquence et son moteur d’entraînement sont combinés dans une machine unique.
- Le système Joseph Bethenod a pour objet un mode d’entraînement de convertisseur de fréquence qui supprime tous ces inconvénients. La figure 1 représente schématiquement le mode d’entraînement dont il s’agit.
- p.58 - vue 58/448
-
-
-
- 12 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 59
- On suppose, pour plus de généralité, que le convertisseur dé fréquence A relie deux réseaux B et C de tension et de nombre de phases quelconques; dans le cas du réglage de la vitesse d’un moteur asynchrone, l’un des réseaux, R par exemple, est le réseau d’alimentation ; l’autre C est relié aux bagues du moteur à régler.
- Le convertisseur de fréquence A est entraîné mécaniquement par un moteur-série polyphasé D, dont le rotor est muni en même temps d’un collecteur E et de bagues F. Ces dernières sont reliées aux bagues du moteur à régler, c’est-à-dire au réseau G ; elles peuvent en particulier être confondues avec les bagues de A, si les deux machines D et A sont sur le même arbre et si ce sont les bagues de A qui sont reliées à celles du moteur à régler. Le stator du moteur série D, alimenté par le réseau B, et les balais, frottant sur le collecteur E, sont en série soit directement, soit comme cela a été représenté, par l’intermédiaire d’un transformateur-série G. Par suite de sa liaison électrique avec le moteur à régler, le moteur-série D est maintenu au synchronisme relatif qu’il tendrait à dépasser sans cela.
- Avec ce dispositif, le fonctionnement du moleur D est complètement indépendant de celui du convertisseur A, et le moteur à régler n’est plus transformé en moteur synchrone, mais il fonctionne lui-même en véritable moteur polyphasé à collecteur à caractéristique shunt ; son glissement augmente avec la charge. Le fonctionnement est en somme complètement analogue à celui qu’on obtiendrait si le conver-
- tisseur de fréquence était entraîné* mécaniquement par chaîne ou engrenages par le moteur principal.
- Procédé de stabilisation des moteurs-série triphasés aux vitesses inférieures. —Ateliers de Constitutions Electriques du Nord et de l’Est. — Brevet n° 449t>35. Demandé le ai octobre iç>ia. Délivré le a8 décembre 1912. Publié le \ mars it)i3.
- Le moteur-série triphasé présente l’inconvénient d’avoir un fonctionnement instable aux vitesses inférieures qui correspondent à quelques dixièmes seulement de la vitesse synchrone. 11 arrive cependant que, dans certaines applications, ces vitesses lentes soient nécessaires, par exemple, dans le cas d’un moteur triphasé d’extraction devant fonctionner au 1/20 de la vitesse normale pour la visite du puits.
- Il est possible, d’obtenir, en pareil cas, un fonctionnement satisfaisant, en s’arrangeant de manière que le champ de la machine ou du moteur soit produit par le stator et non par le rotor. Pour cela, il faut que les ampères-tours du stator l’emportent sur ceux du rotor. Comme en régime normal, c’est l’inverse qui a lieu, on voit qu’il faut, au démarrage, changer le rapport de transformation du transformateur-série qui alimente le rotor, dans un sens tel que les courants rotoriques soient diminués.
- La vitesse reste toujours réglée par le décalage des balais. Le changement en question a seulement pour but précis et spécial d’assurer la stabilité du fonctionnement de la machine ou du moteur aux vitesses lentes.
- CORRESPONDANCE
- Sur le théorème de réciprocité dans les réseaux de conducteui's.
- Nous avons reçu dernièrement une lettre de M. le professeur Breisig au sujet de sa démonstration de ce théorème.
- L’auteur nous signale, avec la plus grande courtoisie, de légères fautes qui se sont glissées dans l’impression de son article (*).
- C’est ainsi que page 388, ligne io, L doit désigner le courant qui entre en qr et non celui qui y reste; ligne 3o, au lieu de cc inducteurs », 011 doit lire « conducteurs ».
- Enfin, page 38p, lignes i3 et 14, il faut remplacer
- la lettre A par la lettre Q, et Jire, par conséquent ; Si, dans un premier cas, on pose Q o, P E, et dans un deuxième P = 0, Q ~ E, on déduit du système
- v,. = A,V„ - BI„
- le Ai Lé — CA
- la réciprocité entre les conducteurs p et q.
- Nous nous faisons un devoir de signaler ces fautes typographiques, qui sont d’autant plus regrettables que, la démonstration de M. Breisig étant simplement esquissée, elle pouvait sembler obscure à première vue. Mais nos lecteurs auront sans doute déjà fait d’eux-mêmes les corrections nécessaires.
- L. E.
- (J) Lumière Electrique, 29 mars 1913, p. 388.
- p.59 - vue 59/448
-
-
-
- 60
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 15.
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Un décret du président de la République autorise le ministre des Finances à émettre, pour les besoins des Chemins de fer de l’Etat, 200 000 obligations nouvelles 4 % amortissables en 49 ans et d’une valeur nominale de 5oo francs. Le taux d’émission est de 5oo francs, les titres portant jouissance du 1i avril 1913. Ce décret a eu pour conséquence de faire baisser la rente de un point; c’est assez logique, car, à 86 fr. 5o, la rente 3 % procure au porteur un revenu sensiblement égal à l’obligation 4 % achetée 5oo francs ; en tenant compte, en effet, des impôts à déduire dans le second cas, l’obligation touche 3 fr. 57 % contre le rentier 3 fr. 46 % . Il faut compter de plus que les obligations de la première série faisant prime à 5o5 francs, le nouveau porteur peut escompter une plus-value presque immédiate de 1 % . Autant de circonstances qui contribueront à prolonger la crise de notre fonds d’Etat soutenu par ailleurs d’une manière très artificielle. Mais cette crise est très préjudiciable aux portefeuilles des Compagnies d’assurances, des Compagnies immobilières, des Caisses d’Epargne et de tous ceux qui ont plus ou moins l’obligation de se constituer un patrimoine en rentes sur l’Etat. C’est pourquoi la diminution de la fortune publique qui résulte de causes multiples, mais principalement de ce choix si critique de l’obligation 4 % , devrait être l’objet de la sollicitude du ministre des Finances. La préoccupation d’un équilibre savant, mais très instable du budget, est évidemment péremptoire ; mais tout relèvement de la fortune publique a pour conséquence d’augmenter les revenus directs ou indirects de l’Etat et l’adoption du taux de 4 % , ayant provoqué la baisse des autres obligations de Chemins de fer, a réduit sans compensation les produits de certaines taxes qui les frappent.
- A l’Assemblée de la Fusion des Gaz, qui a eu lieu le 3i mars, le Conseil a proposé la répartition d’un dividende de 18 francs, supérieur de 1 franc à celui des années précédentes. Les bénéfices se sont élevés à 411 062 fr. 28, soit à plus de 1 o % du capital-actions et malgré une année moyenne, en ce qui concerne les distributions d’énergie électrique exploitées par la Compagnie. Il y a eu, en effet, de ce côté diminution
- des recettes, parce que Dinard, Luxeuil et Plombières, stations balnéaires, se sont ressenties particulièrement de l’été pluvieux de 1912. L’augmentation des bénéfices provient donc de la branche Gaz qui est en progression constante; il faut dire aussi que la Compagnie profitait pour la première fois des résultats de ses nouvelles usinesde Neuilly-Plaisance et de Cayeux-sur-Mer. Le dividende n’absorbant que 144000 francs, les amortissements et réserves ont été dotés de 267 633 francs, ce qui portera l’ensemble de ces comptes à 3 260 000 francs, soit plus des trois quarts du capital social. L’actif des 26 usines en exploitation s'élève à 7 642923 francs et les disponibilités se chiffrent par 5 80 226 francs, tandis que les exigibilités sont seulement de 263 799 francs. La situation de l’affaire est donc des plus satisfaisantes.
- Le rapport dernièrement paru des Mines deTharsis confirme les renseignements généraux qu’au cours de l’exercice, on a pu déduire des faits et de la statistique. La diminution de la production a été très sensible aux mines de Tharsis mêmes, puisque le minerai extrait a été seulement de 33 480 tonnes contre 50.741 tonnes en 1911. Cependant, sur la quantité extraite, 3i 481 tonnes ont été expédiées, au lieu de 23 844 en 1911. Aux mines de Calanas, par contre, malgré une importante diminution des déblais, la quantité de minerai extrait a été supérieure de 42 144 tonnes : si bien que, non compris le stérile cuivreux, il y a, en définitive, augmentation delà production pour 1912. Les mines de traitement ont travaillé plus qu’au cours d’aucun autre exercice ; cependant le prix de revient a été affecté par la hausse du combustible. Comme résultats, les bénéfices se présentent en augmentation avec 289 184 livres, dont 25o 000 sont répartis aux actionnaires à titre de dividende et à raison de 8 shillings par action équivalant à 20 % du capital. Les bénéfices énoncés sont d’ailleurs nets de tous amortissements auxquels le Conseil a consacré avant inventaire plus de 19000 livres.
- On peut conclure des quelques chiffres énumérés plus haut que si les mines de Tharsis paraissent s’épuiser, les autres gisements, propriétés de la Compagnie, sont en progression notable et que leur
- p.60 - vue 60/448
-
-
-
- 42 Avril 491â.
- LÀ LÜMIÈRÈ ÉLËCTRlQbfe
- 64
- production suit la consommation, concourant ainsi à l’équilibre des cours.
- On parle, mais vaguement, d’une chute des cours du métal : nous croyons plutôt à leur maintien, malgré les éventualités en perspective.
- La Financière de Transports, dont le Conseil vient de décider la répartition d'un dividende de 11 % au lieu de to % l’an dernier, prépare l’augmentation de son capital. Celui-ci serait porté de i5 millions de francs à ao millions par la création de 10000 ac-
- tions de 5oo francs ; les titres seraient offerts au anciens actionnaires et aux porteurs de dixièmes de part dans la proportion d’un titre nouveau contre quatre anciens.
- Le prix d’émission est fixé à i 175 francs ; les disponibilités que procurera cette augmentation de capital permettrait à la Financière de développer ses affaires en cours, notamment celles du Consortium de Constantinople et d’en entreprendre de nouvelles.
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Jura.. — Est déclaré d'utilité publique l’établissement dans le département du Jura, d’un chemin de fer électrique de Morez à la frontière suisse, vers Saint-Cergues. Concessionnaire : M. Ch. Nithard.
- Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans les départements du Jura et de Saône-et-Loire, des chemins de fer d’intérêt local, à voie étroite, de Lons-le-Saunier à Pierre-en-Bresse, devis : 3 348 848 francs ; et de Lons-le-Saunier à Saint-Julien, devis : 3 3ogoi4fc. Concessionnaire : Compagnie Générale des Chemins de fer vicinaux.
- Haute-Savoie. — Le département de la Haute-Savoie étudie en ce moment un projet de chemin de fer d’intérêt local à traction électrique qui, partant d’Annecy, passerait à Prangy et reviendrait aboutir à la gare P.-L.-M. de Seyssel (Ain). La ligne traverserait le Rhône sur le pont qui relie actuellement Seyssel-Ain à Seyssel-Savoie. Une Commission composée de conseillers généraux des deux départements intéressés sera appelée à étudier ce projet.
- Seine. — Le Journal Officiel du 27 mars a publié le décret déclarant d’utilité publique les travaux nécessaires pour constituer le réseau de tramways dit « Réseau Départemental des Chemins de fer Nogentais », comportant notamment l’adjonction de différents embranchements aux lignes originaires, et approuvant la nouvelle convention intervenue entre le préfet de la Seine et la Compagnie, fixant l’expiration de la durée des concessions de ces différents embranchements à l’année ig83 pour ceux de Gournay au Métropolitain, de La Maltour-
- née au Métropolitain, de Bry-sur-Marne au Métropolitain, de La Maltournée à Rosny-sous-Bois, du Fort de Vincennes au Métropolitain, et à l’année ig5o pour ceux de Villemonble-Place de la République, de Champigny au Métropolitain, de Noisy-le-Grand au Métropolitain, de Villemonble au Métropolitain et de Fontenay-sous-Bois au Métropolitain.
- Seine et-Oise. — LaCommission départementale a approuvé une convention à intervenir entre le Département de Seine-et-Oise et la Compagnie du chemin de fer d'Orléans, pour le raccordement de la .ligne d’intérêt local d’Arpajon à Étampes avec la gare d’Étampes de la Compagnie d’Orléans,
- Var. — Une convention a été signée le 18 mars entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France pour régler le l'achat par l’État de certaines .des lignes concédées à cette Compagnie. Une autre convention concède ces lignes à la Compagnie P.-L.-M.
- Il s’agit des lignes suivantes : Draguignan à Meyrargues, Draguignan à Grasse, Grasse à Nice, avec raccordement à la gare P.-L.-M., Grasse à Saint-André, Digne à Saint-André. La reprise aurait lieu à la date du ier juillet igi3. Ces deux conventions vont être soumises à l’approbation du Parlement.
- Italie. — L’emploi des câbles dans les chemins de fer électriques prend en Italie une extension de plus en plus grande.
- A l’heure actuelle, on procède à la pose de 70 kilomètres de câble triphasé souterrain armé 3 X 4° mm2 à a5 000 volts, pour l’application de la traction électrique
- p.61 - vue 61/448
-
-
-
- 62
- LA LUMIERE ELECTRIQUE T. XXII (2° Série).— N° 4$.
- sur la ligne Milan*Lecco, Ce câble a été fourni par la maison Pirelli et Cio, de Milan.
- Cette firme vient également de signer une convention avec l’Administration des Chemins de fer de l’Etat pour la fourniture de 5o kilomètres de câble triphasé souterrain armé 3 X 5o mm2 à 27 5oo volts destiné â l’application de la traction électrique sur la ligne succursale du Pas des Giovi. Ce câble sera soumis â un essai â 85 000 volts dans le laboratoire du constructeur et à •Un autre essai â 65 000 volts après la pose.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Algérie. — La Compagnie Centrale d’Energic Electrique, dont l’usine est installée sur les bords de l’Har-rach près de Maison-Carrée, va prochainement doter de l’électricité un vaste secteur de la Mitidja, comme nous l’avons annoncé dans notre numéro du i5 mars, p. 348.
- Les projets sont actuellement soumis à l'approbation des communes suivantes : le Fondouk, Rivet, l’Àrba, 'Sidi-Moussa, Rovigo, Bouinan, Souma, Boufarik, Beni-Mered.
- Deux postes centraux installés à Rivet et à Boufarik recevront directement de l’usine de l’IIarrach le courant sous une puissance de 3o 000 volts elle transformeront en courants triphasés de 10000 volts.
- Tous les centres et exploitations agricoles importants seront desservis par ces réseaux. L’exécution complète de ce projet pourra être terminée dans six mois.
- Indre-et-Loire. — Le Conseil municipal de Tours a approuvé le cahier des charges pour la concession à la Compagnie du Gaz de la distribution d’énergie électrique.
- Haute-Marne. — La Circulaire Henauld annonce que les travaux de construction de la Centrale de Saînl-Dizier appartenant â l’Energie Electrique de Meuse et Marne sont fort avancés. Les bâtiments sont complètement terminés; le montage des chaudières s’achève; Tune des turbines est complètement montée; l’autre le sera dans un délai d’un mois. On compte mettre la Centrale en route dans un délai de trois mois.
- La sous-station de Ligny, alimentée par du courant fourni par la Compagnie Lorraine d’Electricilé, est en service et alimente le réseau, haute et basse tension, de Ligny-en-Barrois. Bientôt la ligne Ligny-Sainl-Dizicr pourra être mise en service.
- République Argentine. — L a Société llalicuue . d’Éle.ctricité de Buenos-Aires, fondée au capital de n 000 000 de lires par les Sociétés Tosi, Pirelli et Brown, Boveri et Cte, vient de faire avec 1 Etat argentin un con-
- trat de 5o ans pour la fourniture de l'éclairage et de la force électrique à la ville de Buenos-Aires.
- DIVERS
- France. — D’après la statistique publiée par le ministre des Travaux publics, voici quelle était au 3t décembre 1912, la longueur du réseau ferré exploité dans la France métropolitaine :
- iu Lignes d’intérêt général, 4° 7^2 kilomètres, en augmentation de 2 15 kilomètres sur l’année précédente ; 20 lignes d’intérêt local, 12662 kilomètres; 3° tramways pour voyageurs et marchandises ou pour l’un des deux services seulement, 12167 kilomètres; augmentation, 112 kilomètres.
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Location de Compteurs et Matériel Electrique. —
- Le 19 avril, 159, boulevard Péreire, à Paris.
- Tramways Electriques de Boulogne-sur-Mer. —
- Le 26 avril, 5o, rue Lisbonne, â Paris.
- Compagnie d’Electricité de Limoges. — Le 28 avril, 46. rue de Provence, â Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCK
- Le 29 avril, au sous-secrétariat d’Etat des postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de fil de cuivre recouvert de caoutchouc et de coton ignifugé (trois lots).
- Les demandes d’admission devront être parvenues io3, rue de Grenelle, le 19 avril au plus lard.
- Renseignements, io3, rue de Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau).
- BELGIQUE
- Le 29 avril, â 10 heures, à l’administration communale, >0 rue de la Ruche, â Schaerbeek-lès-Bruxelles : i° fourniture de câbles armés et accessoires (haute tension) ; — 2° fourniture, installation et mise en service de 11 postes de transformation statique.
- ESPAGNE
- Jusqu’au 28 avril, la Compagnie des Chemins de fer
- p.62 - vue 62/448
-
-
-
- 12'Avril 1943. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 63
- stratégiques et secondaires d’Alicante, Villanueva, to, à Madrid, recevra les offres pour la fourniture de 10 lo-comotives-rtonders de 36 tounes pour les lignes d’Alicante à Yillajoyosa et de Viilajoyosa à Dénia.
- GRANDE-BRETAGNE
- Le 9 juin, àM, le Depuly postmaslergeneral,à Ilobarl (Coinmonweahli-Australie), fourniture d’isolateurs, ta-bleauxde distribution^ils et cùblesTéléphoniques divers, instruments, objets en verre et matières pour batteries.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANGE
- '29 mars. ;— Au sous-secrétariat d'Etat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’appareils pour postes d’abonnés.
- ier à 3e lots. — Chacun 1 000 appareils muraux (ty pe de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 3 lots «à 65,70. — Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 63,95 — Ateliers Thomson-Houston, 3 lots à 62. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 8, rue Cliarles-Fourier, à Paris, adj. des trois lots à 57 l’unité.
- 4e à. 6P lots. — Chacun 1 000 appliques murales pour combinés (type de l'Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 3 lots à 56,5o.— Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 61,40. — Ateliers Thomson-Houston, 3 lots à 58,— Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2 lots à 55, adj. d’un lot au même prix. — MM. Mildé fils et Cie, 60, rue Des-renaudes, à Paris, adj, de 2 lots à 54,85 Funité.
- 7e et 8° lots. — Chacun 1 5oo appareils mobiles pour combinés (type de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 56,3o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 57,45. — Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 57. —MM. Mildé fils et C‘e, 1 lot à 55,25. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, adj. des 2 lots à 4*MP l’unité,
- 9e lot, et 10e lots. — 1 5oo et 2 000 appareils combinés (type de l'Administration, modèle 191.»).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 14,5o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 15.<)5. Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 22. — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 2 lois à 11. — M. Burgunder, 1 lot à i2,5o. — Compagnie Générale d’Elee-tricilé, 5, rue Boudreau, à Paris, adj. d’un lot à 8,q3 et d’un lot à 8,73 l’unité.
- 11° et 120 lots. — Chacun 1 5oo appareils combinés (type de l’Administration, modèle 1910).
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à i4$5o. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à i5,35, — Ateliers
- Thomson-Houston, 2 lots 22. *—* Association dos Ouvriers eu Instruments de précision, 2 lots à io,i5.—”MM. Mildé fils et G1**, 1 lot à i6,5o. — Burgunder, 1 lot à 11,90, 1 à 11,80. — Compagnie Générale d'Electricité, adj. d’un lot à 8,83 et d’un lot à 8,63 l’imité.
- i3° et i4° lote, 1 000 et 1 5oo appels magnétiques.
- Le Matériel Téléphonique, 2 lots à 23. —Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 34,20. —1 Ateliers Thomson-Houston, 2 lots à 26,10. Compagnie Générale d’Electricité, 1 lot «à 27, 1 à 24,75. — Compagnie Générale d’Electricité de Creil, 2 lois à 23. — Association des Ouvriers en Instruments dé précision, adj. des deux lots à 21,60 l’unité.
- 15e lot. — 10 000 récepteurs téléphoniques (u° 301-7 bis).
- Le Matériel Téléphonique, 5. — Société Industrielle des Téléphones, 4,^5. — Ateliers Thomson-Houston, î 99* — Association des Ouvriers en Instruments de précision, 4,5o, — Compagnie Générale d’Electricité, 8,98. — Société Française des Téléphones, système Berliner, 29, boulevard des Italiens, à Paris, adj. à 3,95 l’unité.
- 16e à 18e lots. — Chacun 6000 capsules microphoniques amovibles (type de l'Administration, modèle 1910).
- Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 4,65. — Compagnie Générale d’Electricité, 170 lot à 1,98, adj. du i6° lot à 2,02 et du 18" lot à 1,42 l’unité. — M. Marin, à Vitry-sur-Seine, adj. du 17e lot à 1,82 Funité.
- INFORMATIONS
- SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DES ÉLECTRICIENS
- Congrès des Ingénieurs Électriciens d’Angleterre et de France du 21 au 24 mai 1913.
- Conditions d’inscription.
- Tous les Membres de la Société Internationale des Elect riciens sont invités ainsi que leurs femmes, leurs fils et leur filles non mariés à prendre part à cette réunion.
- Les inscriptions devront parvenir au Siège social avant le i5 avril et être accompaguées d’un droit d’inscription de dix francs (10 fr.) par personne inscrite.
- On est prié de retourner avant cette date, au siège social, et en y joignant un mandat au nom du trésorier de la Société Internationale des Electriciens, la demande indiquant, le nom de toutes les personnes qui prendront part au banquet ou se joindront aux groupes mentionnés sur la demande.
- Pour les groupes qui entraînent une organisation de transport, il est eu effet nécessaire d’être fixé d avance.
- Bien que les groupes figurant au programme comme groupes libres soient constitués surtout pour les dames, il sera loisible à tous les Membres de s'y joindre.
- Le montant des cotisations est lixé comme suit :
- Pour le Banquet offert a l’Institution j£)f Ele.ctrieal En-gineers : i5 francs.
- p.63 - vue 63/448
-
-
-
- LÀ LUMIÈRE ÉLECTRIQUE î. *XIÎ (à« Séfie). - IMS.
- 64
- Pour l'ensemble des Excursions et Thés figurant au programme : a5 francs.
- Ces cotisations sont indépendantes, l’adhésion aux excursions n’entraînant pas l'adhésion au banquet et vice-versa.
- Programme.
- Mercredi 21 mai.
- Matinée. 9 h. — Séance d’ouverture au Conservatoire des Arts et Métiers.
- Groupé A 1. —Discussion sur la traction électrique.
- Groupe A 2. — Visite des collections du Conservatoire.
- Après-Midi. Groupe A.'i h. 14 — Départ de l’Hôtel Continental en autobus de la Compagnie Générale des Omnibus.
- Visité des usines électriques de l’Electricité de Paris à Saint-Denis, et du Triphasé, à Asnières.
- Groupe A. 4 h. 14 — Départ du Pont Sully en bateau pour Saint-Cloud.
- Visite de la Manufacture de porcelaine de Sèvres. — Thé. ~
- 19 h. 1/2. -— BtaqiCret au Palais d’Orsay, offert à l’Institution of Electrical Engineers. — Réception. — Séance de projections par M. Gaumont. (Tenue de soirée.)
- Jeudi 22 mai.
- Matinée. Groupe B 1. 9 h. — Séance au Conservatoire des Arts et Métiers.
- Conférence de M. Hifhfield sur les longs transports à courant continu haute tension.
- Conférence de M. Maurice Lehlanc sur les longs transports en courant triphasé haute tension. — Discussion.
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h. 3o — Visite de la Conciergerie, de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle. (Réunion à la Conciergerie.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe B 2. 10 h. — Visite du Laboratoire aérodynamique de M. Eiffel, à Auteuil, sous la direction de M. Eiffel. (Réunion au Laboratoire de M. Eiffel, 67, rue Boileau.)
- Après-Midi. Groupe B 3. 14 h. 3o. — Réception par M. Eiffel au dernier étage de sa Tour. (Réunion au bas de la Tour.) Visite des Invalides.
- Groupe B 4. — Visite des installations électriques .du Métropolitain, du Nord-Sud et de la Compagnie des Omnibus. (Le lieu de la réunion'sera indiqué ultérieurement.)
- Vendredi 23 mai.
- Matinée. Groupe C 1. 9 h.— Séance au Conservatoire des Arts et Métiers. Suite de la discussion sur la trac tion électrique. . t .
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h, 3o. —Visite du Panthéon, duLuxem-bourg et du Musée de Cluny. (Réunion au Panthéon.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite de la Conciergerie, de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle. (Réunion à la Conciergerie.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l'Hôtel Continental.)
- Après-Midi. Groupe C. 2. i3 h. 3o. — Excursion à Chantilly par train spécial. (Réunion à la Gare du Nord.)
- Visite du Château et du Musée Condé. — Thé servi par l’Hôtel du Grand-Condé.
- Samedi 24 mai.
- Matinée. Groupe D 1. 9 h. — Séance au Conservatoire des Arts et Métiers. Conférence de M. Claude sur les tubes luminescents.
- Conférence de M. le commandant Ferrie sur la télégraphie sans fil.
- . Communication sur les installations téléphoniques de Londres.
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Louvre. (Réunion à l’Hôtel Continental.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Visite du Panthéon, du Luxembourg et du Musée de Cluny. (Réunion au Panthéon.)
- Groupe libre. 9 h. 3o. — Divers, Magasins, etc. (Réunion à l’Hôtel Continental).
- Après-Midi. Groupe D 2. i3 A.3o. — Départ de l’Hôtel Continental. Excursion à Versailles en autobus par Châtillon et Villacoublay. Visite des Palais et du Parc. — Thé à Trianon-Palace.
- 17 h. — Visite de l'aérodrome de Bue. — Vols d’aéroplanes.
- 18 h. 3o. — Réunion à la gare de Versailles (Rive gauche). Visite des nouvelles voitures électriques de l'Ouest-Etat, sous la direction de M. Mazen, Ingénieur en chef des Services électriques etdeM. Foucault, Chef du Service de l’Exploitation électrique.
- Retour à Paris-Invalides par train électrique spécial.
- La reproduction des
- articles de la Lumière Electrique est interdilè.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant ; J.-D.Noosr
- p.64 - vue 64/448
-
-
-
- Trente-clnqulâme année.
- SAMEDI 19 AVRIL 1913. Tome XXII (8* série;. — N» 16
- ..................................................................^-rj-inrj-u-L-in.~innj—innnnriru-vvvmnnrjnimr
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRB
- EDITORIAL.
- 65
- Variétés
- Chronique Industrielle.................. 68
- Constructions de machines
- C.-F. Guilbert. — Réaction d’induit et caractéristiques des dynamos à courant continu.. 69
- Extraits des publications
- Similitude des; caractéristiques du mo.teur shunt à courant continu et du moteur d’in-
- duction polyphasé, par W.-G. Merowitz.. 76 Nouveaux équipements combinés pour le démarrage ordinaire et pour le démarrage automatique.................................. 77
- La traction électrique des trains sur la ligne
- du Simplon, par B. Kilchenmann............ 78
- Le développement des métropolitains et des lignes électriques en Angleterre et en Amérique ...... .............................. 79
- Essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à des abonnés absents. . 81
- Multiple téléphonique de 60 000 lignes. 81
- Nouveaux câbles sous-marins entre l’Italie et la Libye.................................... 81
- B. DA Costa. — L’emploi, de l’électricité dans les travaux agricoles [fin).......
- Bibliographie
- K. Berger. — La télégraphie et la téléphonie simullanées et la téléphonie mulliplejjana-
- lysé par M. Devaux Charhonnel.............
- G. Le Roy. — Calculs techniques et économiques des lignes de transport et de distribution d’énergie électrique; analysé par M. Guilrert....................................
- 8a
- 87
- 88
- Brevets
- Système de locomotion électrique......... 89
- Commande électromagnétique à ruptures brusques pour véhicules électriques, avec freinage en court-circuit et source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs électromagnétiques et des moteurs de véhi-
- cules.................................... 9°
- Etudes et Nouvelles Economiques............ 9a
- Renseignements Commerciaux............... 9'i
- Adjudications.............................. 96
- Informations............................... 96
- EDITORIAL
- Les réactions diverses du courant de l’induit sur le flux ont tait pendant bien des années l’objet des études théoriques et pratiques de M. G.-F. Guiljsert. Aussi peu d’ingénieurs sont-ils aussi qualifiés que lui pour exposer leurs idées sur la réaction cUinduit et les caractéristiques des dynamos à courant continu.
- D’après l’auteur, l’application de la théorie de M. Blondel des deux réactions aux dynamos à courant continu ne peut être poussée au delà de la considération des flux, et l’on ne saurait présenter de la même manière
- les réactions des alternateurs et celles des machines à courant continu, la présence du collecteur venant changer du tout au tout Veffet de la réaction transversale (p. 69).
- On voit que M. Guilbert professe des idées toutes différentes de celles qu’a exposées récemment M. Brunswick à la même place (’).
- Il est évident que l’impartialité nous fait un devoir de nous abstenir ici de toute appré- (*)
- (*) E.-J. Brunswick. —Méthode de prédéterminalion de l’excitation des machines à courant continu (Lumière Electrique, 22 mars 1913, p. 355).
- p.65 - vue 65/448
-
-
-
- 00
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Séfië). — N»lé.
- ciation personnelle; nous laissons au lecteur le soin de juger quelle est, de la théorie de M. Brunswick ou de celle de M. Guilbert, celle qui lui semble la plus satisfaisante.
- M. William G. Mehowitz montre la similitude des caractéristiques du moteur shunt à courant continu et du moteur d'induction polyphasé ; il complète cette étude par deux diagrammes résumant un grand nombre de données sur les poids et les prix de ces deux genres de machines.
- Ce travail confirmé ce qu’on sait de longue date, que les moteurs polyphasés sont à peu près équivalents commë rendèniënt aux moteurs à courant continu. Pour des puissances croissantes, le prix de la machine à courant continu éroît plus vite que Celui de la machine polyphasée, mais il y a pour l’acheteur un élément dont il doit tenir compte et dont M. Merowitz ne parle pas : les moteurs polyphasés ont l’inconvénient d’exiger une surveillance des coussinets plus grande que les moteurs à courant continu ; il est essentiel, en effet, pour qu’ils fonctionnent dans de bonnes conditions, que l’entrefer soit faible, une usure de i millimètre sur les coussinets pouvant suffire à causer un grippement entre l’inducteur et l’induit.
- M. B. Kxlchen.mann expose les résultats d’exploitation de six années, obtenus par la traction électrique sur la ligne du S impion (p. 78).
- Le développement des métropolitains aériens et souterrains a pris, comme on sait, une extension prodigieuse aux Etats-Unis dans ces dernières années. Cet accroissement est du eh grande partie aux avantages dés trains expi'ess (p. 79).
- L’essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à des abonnés absents n’a pas été apprécié autant qu'on aurait pu le supposer par les quelques abonnés du bureau de Wagram qui ont été appelés à en bénéficier depuis quelques mois. Il serait regrettable à notre avis que l’Administration se laissât arrêter par cette indiffé-
- rence ; aussi souhaitons-nous que les mêmes essais soient poursuivis avec d’autres abonnés qui mettront vraisemblablement à profit la nouvelle commodité mise à leur disposition. Que de fois, quand on rentre à son domicile ou à son bureau, regrette-t-on de ne pouvoir être mis au courant des communications que l’absence a empêché de recevoir!
- Le système téléphonique semi-automatique Mc. Berty, ayant donné à Anvers de très bons résultats, le ministre des Postes et des Télégraphes a décidé, côihttie oh le sait (’), de le mettre à l’essai à Marseille et à Angers. Les installations devront être achevées au mois de juillet prochain: à Angers, où il y a 1 400 abonnés, l’équipement sera disposé de manière à pouvoir en desservir 4 000, et à Marseille qui en compte 7 5oo, on prévoit un maximum dé 20000 lignes d’abonnés, ce qui correspond au tiers seulement d’un multiple téléphonique récemment construit par une Compagnie suédoise (p. 81). D’après la convention intervenue entre l’Etat et l’inventeur, le service semi-automatique devra pouvoir fonctionner à plein rendement dès lè mois de janvier prochain. L’avantage du système Mc. Bert}^ est de pouvoir aisément se transformer en un système complètement automatique. L’inventeur ne sera indemnisé qu’au bout de six mois de bon fonctionnement dp ses appareils. Comme le Gouvernement ne concède pas de monopole, il a été stipulé dans le contrat passé par l’Administration qué tous les constructeurs français d’appareils téléphoniques auront le droit de construire les appareils du type Mc. Berty. D’autres essais officiels sont faits actuellement à Nice et à Orléans avec le système Strowger. Il est à présumer, d’après les résultats probants obtenus à l’étranger, que l’expérience viendra confirmer et réaliser les espérances qüe l’automatique, absolu ou mitigé, fait naître en France.
- Nous publions aujourd’hui la fin de l’article de M. B. da Costa sur l’emploi de l'électricité dans les travaux agricoles. L’auteur résume les études détaillées de M. II. Büg- (*)
- (*) Lumière Electrique, i“r février igi3, p. i3i.
- p.66 - vue 66/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 49 Avril 4913,
- 67
- geln, de Stuttgart, concernant les applications agricoles de l’électricité en Allemagne: on y voit, au point de vue économique, quel mode de tarification il y a lieu d’employer dans les centrales agricoles, et au point de vue technique, quel est le type de transformateurs lé plus pratique : les transformateurs à grande capacité de surcharge et à faibles pertes à vidé, avec enroulement étoile-zig-zag(‘).
- M. da Costa termine son travail par une note sur l’électricité au concours agricole d’Amiens où l’on a eu l’heureuse idée de démontrer aux agriculteurs par des exemples pratiques que l’électricité leur offre des avantages certains, qui seront d’autant plus imar-qués que la main-d’œuvre dévient plus coûteuse et plus rare.
- A ceux de nos lecteurs qui s’intéressent plus particulièrement à ces questions, nous signalons aussi l’intéreSsaiite communication « Electricity on thé Farm » que Mr. P. A. Bâtes a présentée à l’American Institute of Electricàl Engineers, et dont le texte est reproduit dans The Electrician (4 avril 1913).
- Les ingénieurs chargés du calcul des lignes et des réseaux de distribution liront avec profit l’ouvrage de M. Le Roy, ancien Elève de l’Ecole Polytechnique et de l'Institut Montefiore, dont M. Ouilbert donne l’analyse (p. 88), Ce livre peut leur rendre beaucoup de services.
- Le problème de l’appropriation des lignes, soit à la télégraphie et à la téléphonie simultanées, soit à la téléphonie multiple, s’est posé peu de temps après la découverte du téléphone de Bell et fut aussitôt mis à l’étude.
- Le professeur Karl Zetzsche fît, en effet, dès 1877, des essais qui déterminèrent la portée d’un appareil téléphonique sur dès (Us télégraphiques et qui amenèrent aussitôt à rechercher jusqu’à quel point la téléphonie et la télégraphie simultanées étaient possibles sur un seul (il sans gêne réciproque.
- (*) Voir J. Ruyval. — Etude sur la construction des transformateurs statiques. Lumière Electrique, icr et 8 février igi3, page l'Ja et ltig.
- M. K . Beikieh, Inspecteur * général des Postqs d’Allemagne, a écrit sur ce sujet un ouvrage que M. Ravut, Ingénieur des Postes et Télégraphes, vient de traduire en français. Nous tenons à remercier ici M. l’Ingénieur en chef Devaux Gharbonnel qui a bien voulu se charger d'cii fairè la bibliographie (p. 87), malgré ses oêcupations si nombreuses et si importantes.
- M. Yanni, directeur de l’Institut télégraphique de Rome, a fait le 2 avril à la Société internationale des Electriciens une communication des plus intéressantes, sur la Téléphonie sans fil à longue distance. M. Vanni a donné des détails techniques sur les expériences qü’il a effectuées l’année dernière, d’abord de Rome en Sicile, puis de Rome à Tripoli.
- Il a employé comme générateur pour produire des ondes continues et non amorties une dynamo à courant continu combinée avec une self et des condensateurs et munie d’un déflagràteur particulier formé par un arc à électrodes métalliques baignées dans de l’eau. Il s’est servi comme récepteur de deux microphones hydrauliques de types différents, mais dérivant d’un même principe: les perturbations engendrées dans la structure des veines liquides par les oscillations causées par les variations de courants.
- M. Yanni est parvenu ainsi à réaliser de bonnes transmissions avec une énergie faible (un peu plus de 2 ampères sous 000 volts). Il estime que si la téléphonie sans fil à longue distance a encore besoin de perfectionnements avant d’être vraiment industrielle, elle est Sur le point de quitter le domaine du laboratoire.
- Mais l’activité des Italiens ne se borne pas à la téléphonie sans fil ; le 3i janvier, M, E. Jona décrivait en détail devant l’Associazionè Elettrotecnica Italiana la pose de deux câbles sous-marins récemment posés entre la Sicile et la Libye (p. 81).
- Signalons, en terminant, qu’un des plus célèbres Electriciens, M. Marcel Dei'hez a elé nommé le 4 avril membre d’honneur.de la Société des Ingénieurs Civils de France.
- p.67 - vue 67/448
-
-
-
- 68
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N» 16.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Le côté financier de l’électrification des Chemins de fer. — The Electrician, 4 avril igi3.
- The Electrician publie des remarques de Mr. J.-J. Hustis, vice-président du New York Central Railroad, à propos du projet de loi soumis aux chambres législatives de l’Etat de Massachussets; ce projet de loi rendrait obligatoire l’électrification de toutes les lignes de chemins de fer, dans les limites de la ville de Boston. M. J.-J. Hustis a acquis une grande expérience de la question par l’électrification de la banlieue de New-York, et n’est pas de ceux qui sont systématiquement opposés à l’électrification. II reconnaît les avantages que le chemin de fer trouverait à l’électrification : c’est-à-dire la possibilité d’augmenter les services suburbains à certaines heures de la journée, et celle de faire certaines économies d’exploitation. Il ne peut se prononcer sur la question de savoir si l’électrification donnerait plus de sécurité dans l’exploitation. Les travaux d’électrification coûteraient plus de i ooo ooo de livres sterling, déduction faite de la valeur du matériel actuel devenu inutilisable. En tenant compte de l’augmentation normale du trafic, et des économies d'exploitation dues à la traction électrique, il estime qiie l’électrification amènerait une perte nette de près de iio ooo livres sterling par an.
- Pour contrebalancer cette perte, il faudrait augmenter les tarifs de voyageurs de 4° %i et l’opinion publique américaine n’admettrait pas une semblable augmentation. En outre, M. Hustis n’est pas de ceux qui croient que l’électrification entraîne une augmentation sensible du trafic.
- Application de l’électricité à la propulsion des bateaux. — The Electrician, 4 avril 1913.
- On vient de procéder, à Middlesbrough, au lancement du « Tynemount » ; cet événement marque une étape dans la propulsion électrique des bateaux. Le « Tynemount » a, en effet, |
- reçu deux moteurs Diesel de 3oo chevaux chaque, qui actionnent les hélices par l’intermédiaire d'un équipement électrique du système II.-A. Mavor.
- L’électricité en Russie.
- D’après une note des Russ. Bôrsen und Finanznachr., la Société qui possède depuis 1886 la concession de l’éclairage électrique de Saint-Pétersbourg va accroître son champ d’action grâce à quatre entreprises nouvelles. La première de ces entreprises sera la « Imatra » Société anonyme pour l’Exploitation et la Distribution d’énergie électrique, déjà fondée au capital de 3o millions de francs et dont le siège social est à Bruxelles. Celte société doit reprendre le projet de la société finnoise Imatra Force (projetée au capital de 3o millions de markhaa pour l’utilisation des chutes de l’Imalra), ainsi que celui de la Société Imatra Zemsttvo projetée au capital de 3 millions de roubles pour l’alimentation en énergie des environs de Saint-Pétersbourg. La quatrième entreprise en projet est celle de la Société dite Société anonyme moscovite de transport délectricité (au capital de 6 millions de roubles), à laquelle la concession de la ville industrielle de Bogo-i*odsk, près de Moscou, doit être assurée et qui, en outre, est en pourparlers pour passer des contrais avec les zemstwos (districts) environnants. D’autre part, l'administration municipale de Moscou a fait remarquer à la Société d’éclairage électrique de cette ville qu’en ce qui concerne la centrale projetée en dehors de son rayon d’action, celle-ci se trouverait dans le même cas prévu dans le contrat avec la société elle-même. Ce contrat stipule que toute station de production d’énergie peut être reprise par la ville à l’échéance d’un délai déterminé et devient gratuitement la propriété de celle-ci après l’expiration de la concession.
- p.68 - vue 68/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 09
- RÉACTION D’INDUIT ET CARACTÉRISTIQUES DES DYNAMOS
- A COURANT CONTINU
- La méthode de prédétermination de l’excitation des machines à courant continu, publiée récemment dans ce journal(‘) et dans le Bulletin de novembre dernier (a) de la Société Internationale des Electriciens parM. Brunswick, me fournit l’occasion de compléter la méthode un peu différente que je publiais il y a dix ans et que j’enseigne, depuis cette époque, à l’Ecole pratique d’Electricité industrielle.
- I. Réaction transversale.
- En exposant mes vues sur la réaction d’induit dans les alternateurs (a) et sur le diagramme exact applicable aux machines à pôles séparés, j’avais omis de dire qu’une partie de ces vues s’appliquait aussi bien, sauf quelques légères variantes, aux dynamos à courant continu. Cet oubli fut réparé quelques temps après (*) et je repris spécialement le cas du courant continu, auquel j’appliquai les constructions que j’avais proposées pour les alternateurs et, en particulier, la construction de l’excitation en charge en partant de l’idée de notre regretté maître Potier, idée que j’avais communiquée à M. Picou (s) après son intéressante communication à la Société Internationale des Electriciens.
- L’application de la théorie des deux réactions de M. Blondel aux dynamos à courant continu a donc été faite par moi il y a une dizaine d’années. Elle ne peut toutefois être poussée, à mon avis, au delà de la considération des flux, car il y a une différence profonde entre les deux cas lorsqu’on consi-
- (') Lumière Electrique, 22 mars 1913 p. 355.
- (2) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, novembre 1912, p. 523.
- (3) Eclairage Electrique, tome XXXIV, p. 356 et 413, 1903.
- ('•) Bulletin de l’Association amicale des Ingénieurs Electriciens, novembre 1903, p. 219.
- (s) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, juin 1902, p. 435.
- dère la force électromotrice réellement induite dans chaque genre jde machine.
- Il est facile de voir, en effet, que l’identité entre les deux genres de machines ne dépasse pas les flux et que la présence du collecteur change du tout au tout l’effet de la réaction transversale.
- Prenons, pour plus de simplicité, le cas uniquement théorique, aussi bien pour l’alternateur que pour la dynamo à courant continu, où non seulement l’induction à vide est répartie sinusoïdalement le long de l’entrefer, mais où la répartition du flux de réaction d’induit le long de l’entrefer est également sinusoïdale.
- Admettons, de plus, qu’il n’y a pas de décalage entre le vecteur de la tension à vide et le courant dans l’alternateur ni de décalage des balais dans la dynamo à courant continu.
- Soient I (fig. 1) la courbe de l’induction à vide, II celle due au flux induit seul et III la résultante des deux.
- Dans l’alternateur, la force électromotrice induite réellement sera celle due à la résultante des deux courbes I et IL Si E( et E,, sont les valeurs maxima des composantes correspondantes, la valeur efficace de cette résultante sera
- p.69 - vue 69/448
-
-
-
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXlI (2e Sôpfo),
- Avec la dynamo à courant continu, au contraire, la force électrornotrice induite est la somme des forces électromotrices induites dans toutes les spires d’un balai à l’autre. Elle est donc proportionnelle à la surface de la sinusoïde III, comprise entre les deux zéros de la sinusoïde I, c’est-à-dire à la valeur moyenne de la courbe 1 seulement, les deux parties positive et négative de la courbe II étant égales.
- Du fait que c’est la valeur moyenne de l’induction qui intervient seule ici, la réaction transversale n’a donc pas d’effet sur la force électromotrice induite entre balais et, par suite, sur Ta différence de potentiel.
- Ce que je viens de dire subsiste naturellement en toute rigueur, lorsque les courbes de répartition composantes I et II sont quelconques, l’hypothèse sinusoïdale ayant été faite pour faciliter l’exposition.
- La force électromotrice dans l’alternateur dépendra de la valeur efficace de la courbe résultante, tandis que celle de la dynamo à courant continu dépendra de la valeur moyenne entre les deux ordonnées déterminées par la position des balais.
- En outre, notre raisonnement montre une fois de plus que la réaction transversale d’un alternateur augmente la tension induite (propriété évidente d’après le diagramme classique de M. Blondel et dans le nôtre).
- Ce ne sont donc pas les ampères-tours transversaux qui nécessitent une augmentation d’excitation au-delà de celle nécessaire pour produire la force électrornotrice correspondant à la simple chute ohmique dans le fonctionnement en court-circuit (').
- (*) Il 11’esl. peql-êlre' pas sans intérêt de rappeler que l’essai en court-circuit d’une machine à courant continu fut préconisé par la réglementation de l’American Institut of Electrical Engineers pour la détermination des postes supplémentaires dilns’Dévaluation du rendement par la méthode des pertes séparées (Eclairage Electrique, tome XI, p. lit), 21 octobre 1899). Nullement partisan de cette méthode, ainsi qqe je l’ai dit alors (Eclairage Electrique, tome XI, p. 99), je l’ai néanmoins souvent expérimentée, mais dans un autre but : celui de l’essai d'échaufferaientdu collecteur sans dépense sensible d’énergie.
- Ce procédé était, du reste, déjà employé couramment dans\-e but à la môme époque par le regretté O. Helmer, alors chef du Service électrique des ateliers du Creusot, comme en témoignent jps courbes que MM. Schneider
- Cette augmentation tient uniquement, je crois, pour un décalage nul, bien entendu, à des causes secondaires : saturatipn relative dans les dents et le noyau induit par le flux transversal, imprécision de la lig’qp neutre réelle lorsque le balai recouvre plusieurs lames à la fois, inversion tardive dmcourant, résistance de contact plus importante, etc. L’effet de ces différentes causes est d’ailleurs assez petit et nécessite un accroissement des ampères-tours d’excitation qui n’est, en général, qu’une faible fraction de la force ma-gnétomotrice transversale, le tiers ou le quart environ de celle-ci.
- Si l’on considère, en particulier, ja machine du Greusot type S de 12 1 kilowatts (110 volts X 1 100 ampères) dont j’ai publié les données (’) et les résultats d’essais, on voit que la force magnétomotrice transversale par pôle, en ne prenant que la partie de l’induit sous l’arc polaire, est de 3 5oo ampères-tours, alops que l’excitation en court-circuit n’atteint que 63o ampères-tours. Cela correspond à vide à une tension induite de 24 volts, alors que la chute ohmique totale n’atteint que 5 volts environ ; le décalageji’était d’ailleurs peut-être pas nul,
- L’essai d’u ne petite dynamo type Manchester à induit lisse, construite par la Société « l’Eclairage Electrique » et commutant assez bien en court circuit avec balais rigoureuse^-ment à la zone (mitieu du balai à égale dj«T, tance des becs polaires), nous a conduit éga^ lement pour la marche en court-circuit à des ampères-tours inducteurs égaux à peine au quart de ceux de la force magnétomotrice transversale et correspondant, à une tension induite à vide de 17 volts, c’est-à-dire envj-rpn trois fois la chute ohmique totale,
- IL Force magnétomotrice directe et transversale.
- Je n’ai jamais été très satisfait, malgré qu’elle frappe bien l’esprit (peut-être même trop bien) de Ja décomposition classique d’ilopkinson et de Swinburne de l’induit bipo-
- ont bLen voulu îu'auloriser. à publier à propos de la description de leur matériel à courant continu lignrant à l’Exposition de 1900 [Eclairage Electrique, tome XXVII, p. 47, i3 avril 1901).
- (<) Éclairage Électrique, i l avril 1901, p. 4'-
- p.70 - vue 70/448
-
-
-
- 49 Avril 4913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 71
- laire en elenx bobines dont les axes sent perpendiculaires et qui définissent les ampères-tours directs et les ampères-tours transversaux.
- Je ne suis pas, en effet, très partisan de la représentation vectorielle lorsqu’elle n’est pas légitimée, comme avec les courants alternatifs, par l'hypothèse d’une loi sinusoïdale. Appliquée ici, elle ne correspond qu’à un cas théorique de champ homogène inadmissible dans les machines avec circuit magnétique en 1er.
- Je préfère de beaucoup l’explication suivante (’) d’ailleurs souvent adoptée (2). Si l’on suppose développés deux pèles de l’induit, on peut représenter le long de ces deux pèles la force magnétomotrice inductrice et la force magnétomotrice induite, de façon à en déduire Ja valeur de la force magnétomotrice résultante en chaque point de ia surface de l’induit, force magnétomotrice qui, dans l’entrefer, détermine le passage du flux en ce point et, par suite, l’induction correspondante.
- Fig. a.
- La force magnétomotrice inductrice, ou plus exactement, les ampères-tours nécessaires pour l’entrefer, sera représentée, en général (fig. a), par un rectangle I ayant toute la longueur du pas polaire, à moins que les pièces polaires ne soient assez étroites pour que des lignes de force puissent passer du corps de la bobine inductrice directement dans l’induit. (*)
- (*) Bulletin do l'Association amicale des Ingénieurs Electriciens, novembre 1903.
- (-’l Janet. — Leçons d’Electro technique générale, tonio I.
- Dans ce cas, il y aurait lien dé réduire la force magnétomotrice inductrice au point considéré de l’induit dans le rapport des ampères-tours agissant réellement par pèle aux ampères-tours totaux par pôle, ou encore dans le rapport des hauteurs correspondantes de la bobine, si l’enroulement est réparti uniformément, c'est-à-dire si les bobines sont cylindriques.
- La force magnétomotrice induite sera figurée, pour le cas simple d’un enroulement en quantité, par une droite inclinée II traversant l’axe au milieu de la distance entre deux balais consécutifs. En réalité, la courbe n’est une droite qu’à la limite.
- La somme algébrique des ordonnées des deux courbes donnera la courbe III de la force magnétomotrice résultante en chaque point de l’entrefer.
- Un moyen d’obtenir rapidement la somme algébrique cherchée, c’est de faire glisser la partie de la courbe de la force magnéto-motrice de l’induit, comprise entre les côtés du reclangle de la force magnétomotrice inductrice, d’une quantité égale à la hauteur
- Fig. 3.
- du rectangle, c’est-à-dire aux ampères-tours pour l’entrefer à vide.
- On opérera ainsi pour les deux rectangles figurant la force magnétomotrice inductrice pour un double pas polaire, l’un des déplacements ayant lieu vers le haut et l’autre vers le bas, c’esl à-dire suivant les hauteurs elles-mêmes. D’où la résultante III.
- La forme de celte courbe pourrait laisser croire que la distorsion a pour centre le milieu du pas polaire limité à la position des balais.
- Il nen est rien, car il est facile dejecon-naître qu’elle a bien pour centre le milieu du
- p.71 - vue 71/448
-
-
-
- 72
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N» 16.
- pôle inducteur en séparant nettement les deux effets direct et transversal.
- Poür l’établir, figurons séparément les courbes des forces magnétomotrices correspondant aux deux actions directe et transversale, c’est-à-dire des deux bobines fictives correspondantes.
- La force magnétomotrice directe est représentée (fig. 3) par des trapèzes ayant pour grande base le pas polaire pris entre deux lignes neutres successives, pour petite base
- l’arc ^ — 2(3 (3 étant l’angle de décalage et
- p le nombre de paires de pôles) et pour hauteur les ampères-conducteurs correspondant à un angle (3 (courbe a).
- La force magnétomotrice transversale sera figurée également (s’il s’agit d’un enroulement en quantité) par des trapèzes ayant pour grande base le pas polaire compris entre les axes de deux pôles consécutifs et pour petite base l’arc a(3. La hauteur sera ici les ampères-
- conducteurs correspondant à un arc ^ — i (3 (courbe b).
- L’inclinaison des autres côtés des trapèzes sera naturellement la même, puisqu’elle ne dépend pour chacun que du nombre d’am-pères-conducteurs par centimètre de développement de l’induit.
- Si l’on fait la somme algébrique des deux courbes ainsi obtenues, on trouve bien la courbe unique tracée primitivement pour l’induit, ce qui met, par suite, en évidence la réalité des effets distincts des forces magnétomotrices composantes.
- De la courbe de la force magnétomotrice résultante, on peut déduire la courbe de l’induction en charge le long de la périphérie de l’induit en allant d’un balai à l’autre, en admettant que la saturation dans l’induit soit faible. Il suffit de diviser les ordonnées de la courbe de la force magnétomotrice par la longueur des lignes de force qui aboutissent au point considéré de l’induit,si ces lignes entrent perpendiculairement à la surface de l’induit, et plus rigoureusement par ces mêmes lon-
- gueifrs amplifiées dans le rapport-------, si;
- ° cos a
- est l’angle d’inclinaison, d’ailleurs toujouri
- très faible de la ligne de force avec la normale à l’induit.
- Cette façon de procéder entre donc beaucoup plus avant dans le phénomène et c’est pourquoi elle me parait préférable à celle employée autrefois.
- En opérant comme on vient de le dire, on admet implicitement que les lignes de forces suivent dans l’air le même chemin avec les deux flux composants inducteur et induit supposés agissant séparément.
- Ceci n’est rigoureux que pour l’entrefer ; en dehors des épanouissements, et surtout au voisinage de la zone neutre, la répartition du champ inducteur et celle du champ induit sont assez différentes. Il faut donc tracer séparément les lignes de force pour le cas où l’un des circuits électriques inducteur ou induit est seul traversé par un courant, et calculer la courbe de l’induction radiale correspondante en prenant comme unité l’induction sous l’épanouissement.
- La courbe de répartition de l’induction dans la zone neutre devra être raccordée avec celle-ci sous les épanouissements, dès que les chemins suivis par les deux champs deviennent les mêmes.
- Il est juste de reconnaître que dans le voisinage delà zone neutre, la loi de répartition des ampères-conducteurs dépend du genre d’enroulement, de sorte que la détermination exacte des courbes composantes .serait très épineuse ; nous supposerons cependant, dans ce qui va suivre, la courbe de l'induction connue exactement, comme s’il s’agissait du cas simple d’un enroulement en quantité.
- III. — Distorsion et son calcul graphique.
- Je ne pense pas qu’il soit utile de reproduire les considérations que j’ai données ici-même (’) sur l’influence de la distorsion du flux dans un alternateur et sur le rôle des ampères-tours induits dans cette distorsion. En deux mots, j’y ai montré cpie la force magnétomotrice transversale n’avait d’action sur l’excitation que dans le cas d’un induit saturé et que la distorsion n’existait que dans
- (i) Eclairage Electrique, tome XXXIV, p. /{i et 414.
- p.72 - vue 72/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 73
- l’entrefer, les dents et les pièces polaires, le flux redevenant homogène dès qu’on arrive au noyau polaire. Ceci subsiste naturellement pour une dynamo à courant continu.
- Je rappellerai donc simplement ici la construction que j’ai donnée alors pour la détermination de la loi de l’induction en charge et dufluxde distorsion, en l’appliquant, cette fois, aux dynamos à courant continu, comme je l’ai fait en igo3 (*). J’indiquerai ensuite
- C” D’
- A' A
- Hi ; :
- v k À, Fig. 4. /
- c.7
- %
- une modification inédite pour le cas où l’on tient compte du décalage des balais.
- Supposons donc connue la courbe de répartition de l’induction à vide et prenons un trapèze, pour plus de clarté, dans la figure. Admettons, en outre, qu’on en ait déduit le rapport de son ordonnée moyenne à son ordonnée maxima.
- On pourra adoptei-, pour la caractéristique de l’induit seul, une échelle des ordonnées telle que ces ordonnées représen tent au lieu de la force électromotrice ou du flux, ou encore de l’induction moyenne, la valeur maxima dé l’induction à vide.
- Dans ces conditions, pour une valeur donnée OA (fig. 4), des ampères-tours d’excitation correspondant à l’induit seul, l’induction maxima à vide dans l’entrefer sera représentée par AB. Il est facile de représenter simplement la force magnétomotrice résultante en un point quelconque du pas polaire.
- P) Bulletin de l’Association amicale des Ingénieurs Electriciens, n° 33, loc. cit.
- Admettons d’abord que lep balais soient calés dans la zone neutre. La force magnéto-motrice transversale, en chaque point du pas polaire pour un entrefer seul, est proportionnelle à la distance de ce point à l’axe du pôle inducteur. Nous pouvons donc représenter sur l’axe des ampères-tours une longueur proportionnelle au pas polaire en portant, de part et d’autre d’un point A à l’échelle des ampères-tours, des longueurs égales à la valeur maxima de la force magnétomotrice
- T"T
- Fig. r>.
- transversale par demi-pôle ^c’est-à-dire
- d’où G' et G”.
- Adop tons alors, pour échelle des longueurs, une échelle telle que le pas polaire soit représenté par C'C". La force magnétomotrice l’ésultante en un point H du pas polaire sera représentée par la différence des ampères-tours inducteurs OA et des ampères-tours induits AH et, par suite,.par OH.
- Ceci posé, construisons sur C'C” comme longueur du pas polaire et avec AB comme ordonnée maxima la courbe de répartition de l’induction dans l’entrefer à vide.
- Dans la partie RS où l’induction reste la même à vide, elle sera représentée en charge par la partie R'S' de la caractéristique à vide de l’induit seul comme dans le cas considéré par Arnold (*) et par M. Picou (2) en 1902.
- NI \ 8ppj
- (*) la dynamo à courant continu. Traduction de MM. Boistel et Brunswick, p. 29.1).
- (2) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, loc. cit.
- p.73 - vue 73/448
-
-
-
- 74
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 16.
- Ceci résulte de ce que les inductions en chaque point de l’entrefer sont, toutes choses égales d’ailleurs, proportionnelles aux ampères-tours agissants.
- Considérons maintenant ce qui se passe en dehors de RS. Pour calculer l’induction en un point tel que H, il suffit de remarquer que, pour une répartition constante sur tout le pôle, le point correspondant s’abaisserait de H'j en H". Pour une répartition non homogène, les ampères-tours étant les mômes et les longueurs des lignes de force étant seules changées, on voit qu’une simple règle de trois nous donnera l'ordonnée H' :
- HH' _ HH,
- HÏÜ — ÂF’
- La part ie C' R de l’induction à vide se transforme donc en charge suivant l’arc de courbe C' R'.
- Pour une même raison, la partie C" S deviendra en charge l’arc de courbe C’'S'. La courbe de l’induction en charge sera donc C'R'S'C".
- La surface de cette courbe C'R'S'C", si la caractéristique de l’induit n'est pas une droite, sera plus petite que la surface de la courbe non distordue C'RSC".
- / Le llux en charge, qui est proportionnel à la surface de cette courbe, se trouvant réduit, on aura sa nouvelle valeur en s’aidant du rapport de la surface de la courbe de l’induction à vide à son ordonnée maxima pour abaisser le point B d’une quantité B telle que la nouvelle surlacere présentant le flux en charge sans distorsion soit égale à la surface représentant le flux distordu.
- Ceci fait, la différence entre les parties de gauche ou de droite (qui ne se recouvrent pas) des surfaces proportionnelles au flux avant distorsion mais après réduction, et après distorsion, représentera le flux transversal.
- La quantité B B.j donne la diminution de flux utile due à la variation de la perméabilité dans les parties métalliques du circuit magnétique où se produit la distorsion.
- Ce qui intéresse évidemment, c’est plutôt le nombre d’ampères-tours inductions nécessaires pour compenser cette perte de flux; on l’obtiendra en traçant par B, un petit arc de courbe parallèle à la caractéristique à vide
- de l’induit jusqu’à sa rencontre avec RS.
- D’ailleurs, le lieu du point B! peut être ti’acé approximativement en raccordaixt cet arc aux points de la coui’be à vide situés horizontalement à une distance égale à C'C" et de part et d’autre de ceux où commence et finit le genou de la caractéristique.
- Cette nouvelle courbe du flux, ou de la force électx’omotrice, devra être substituée à la courbe à vide dans l’application de la construction de Potier pour déterminer l’excitation totale en chai’ge avec une force élec-tromoti’ice induite cori’espondant à la différence de potentiel aux boi’nes et aux chutes ohmiques.
- Passons maintenant au cas où il y a un certain décalage des balais, en avant par exemple, et correspondant, par suite, à une certaine fraction dxi pas polaii’e.
- Soit toujours une induction maxima A B pour un nombre d’ampères-tours d’excitation OA du circuit magnétique de l’induit.
- La force magnétomotrice transversale n’est plus nulle au centre du pôle A'j, mais au milieu de l’axe D1correspondant à la position des balais, c’est-à-dire en un point A, situé à droite de A'j à une distance de ce point égale à la fraction du pas polaii’e équivalent au décalage des balais.
- Pour que la fox’ce magnétomotrice résultante en un point Hj du pas polaii’e puisse se représenter encoi’e O II sur l’axe des ampères-tours (tout au moins jusqu’à la position du balai), il faut donc que ce soit maintenant le point Aj du pas polaire qui vienne en A sur cet axe O D'j.
- Autrement dit, le pas polaire aura ici son centre à gauche de A, à une distance correspondant au décalage et ayant, par suite, une
- i , , , , INI p .
- valeur en amperes-tours eg;alea —, —, c est-
- ° ip a ic
- à-dire à la foi’ce magnétomotrice directe par pôle.
- On voit donc qu’il faut, tout d’abord, au fond, retrancher de l’excitation O A les arn-pèi’es-tours de'laforce magnétomotrice directe, ce qu’on pouvait prévoir a priori.
- On figurera donc ce point A' et l’on appli-quera la même construction que dans le cas d’un décalage nul, c'est-à-dire qu’on poi’tera de part et d’autre de A'aies longueurs égales
- p.74 - vue 74/448
-
-
-
- 19 Avril 1913
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 75
- NI
- à 'ft'pj/' d’où ^ et C", Pu‘s qu’on construira
- la courbe de répartition à vide, sur C' C" comme pas polaire, avec une ordonnée maxima égale à A B. Finalement on obtiendra ainsi la courbe distordue G' R' S' G". Toutefois cette courbe n’est valable qu’entre les ordonnées de D et C", c’est-à-dire qu’en G' R' S' G", puisque de D en C' les ampères-tours en un point de l’entrefer ne varient plus proportionnellement à leur distance au point A, mais vont en décroissant linéairement à partir du balai D.
- Pour avoir la courbe dans cette partie, il sullitde remarquer que les ampères-tours induits, en un point K par exemple, sont les mômes qu’au point K' symétrique de K par rapport à D.
- On aurait donc la courbe correspondante en repliant la courbe de l’induction autour de l’ordonnée DE, puis en appliquant la construction ordinaire et reportant ensuite la courbe obtenue symétriquement par rapport à D E.
- On simplifiera l’opération en repliant, au contraire, la caractéristique à vide autour de ED, c’est-à-dire en appliquant à partir de D la construction ordinaire à la courbe symétrique de la caractéristique à vide par rapport à DE. D’où la partie finale C'G" de la courbe.
- Pour la Dartie exacte de la courbe, en dehors des épanouissements, on prendra encore ici la somme algébrique des courbes de répartition de l’induction pour l’induction à vide et pour l’induit déterminée séparément.
- Gette dernière construction permet seule de retrouver la forme (exacte des courbes d’induction obtenues expérimentalement par différents auteurs.
- On pourrait objecter que ces constructions n’ont qu’un intérêt théoifique, puisque, en somme, les parties extérieures aux épanouissements doivent être déterminées séparément. Mais il faut remarquer que leur application devient nécessaire dans le cas de machines à entrefer non symétrique et que, dans ce cas, elles rendent de très grands services.
- Personnellement, nous les avons surtout appliquées pour la détermination de l’induc-lion maxima en charge dans l’entrefer, de
- façon à en déduire l’induction maxima dans les dents, en vue d’une évaluation plus exacte des pertes par hystérésis et par courant de Foucault dans les dents de l’induit. Les dernières perles, celles par courant de Foucault, dépendent en outre, comme on le sait, de la loi de variation de l’induction, loi qui donne très exactement les constructions indiquées.
- *
- 4 *
- En résumé, les considérations qui précèdent montrent :
- i° Qu’alors que, dans un alternateur la force magnétomolrice transversale augmente, si la saturation est faible, la force électromotrice réellement induite (c’est-à-dire induite par le flux produit par la foi’ce magnéto-motrice résultante), dans la machine à courant conlinu la force magnétomotrice n’a d’action que par l’augmentation de saturation. En court-circuit, par conséquent, l’excitation ne doit correspondre qu’à la force magnétomotrice directe, aux ampères-tours nécessaires pour produire le flux induisant une force électromotrice égale à la chute ohmique totale et à ceux, d’ailleurs faibles, dus à une légère saturation des dents sous les lames polaires, à la difficulté de la commutation et à l’oscillation de la zone neutre.
- a" Que l’action différente des deux forces magnétomotrices directe et transversale peut se montrer très simplement sans passer par la composition vectorielle de deux flux, composition vectorielle qui n’est permise en toute rigueur que si ces flux séparés travaillent sur des circuits magnétiques identiques comme forme.
- Gette façon de faire a encore un autre avantage : c’est qu’elle met bien en lumière ce fait que nous avons vu souvent oublié dans bien des travaux, que l'induction le long d’un tube de force quelconque est toujours produite par la résultante des actions des forces magnétomotrices en jeu. Des auteurs sérieux n’ont-ils pas nié l’action bienfaisante de la réaction transversale dans un alternateur pour avoir négligé ce principe ?
- ;i° Que la courbe de l’induction en charge le long de l’entrefer peut être prévue graphiquement avec assez de précision.
- G.-F. Guilbert.
- p.75 - vue 75/448
-
-
-
- 76
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N» 16.
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Similitude dés caractéristiques du moteur shunt à courant continu et du moteur d’induction polyphasé. — William G. Merowitz
- — Electrical World, ter février 1913.
- La moitié des personnes qui emploient les moteurs électriques ignorent la ressemblance frappante qui existe entre les caractéristiques d’un moteur shunt à courant continu et celles d’un moteur d’induction polyphasé. Elle sont généralement convaincues que le travail qui doit être demandé à l’un diffère notablement du champ d’application de l’autre.
- Afin de montrer plus clairement la similitude existant entre les caractéristiques en charge de ces deux types de moteurs, l’auteur a opéré sur deux machines de 7,5 chevaux à '220 volts chacune provenant d’une bonne maison de construction. Il les a soumises à une série d’expériences comprenant toute la gamme des charges auxquelles elles pouvaient être utilisées. Leurs constantes étaient sensiblement les mêmes ; leur vitesse seule différait sensiblement : le moteur shunt tournait à 1 000 tours par minute, tandis que le moteur d’induction, dont le rotor était à cage d’écureuil, avait été construit pour une fréquence de 60 périodes par seconde, soit 1 120 tours par minute. L’essai au frein a donné les diagrammes des figures 1 et 2.
- Afin que ces résultats fussent plus aisément comparables, les trois plus importantes caractéristiques ont été tracées avec les mêmes axes de coordonnées; il est facile de voir que les couples, puissances absorbées et rendements des deux moteurs, sont presque identiques dans la limite de leur application pratique.
- En ce qui concerne en particulier le couple de démarrage, on peut dire que les deux types considérés se prêtent également aux mêmes besoins; toutefois on peut augmenter le couple au départ d’un moteur à courant alternatif par l’adjonction d’une résistance additionnelle dans le circuit du rotor.
- On a observé que, pour des puissances inférieures à la normale, les pertes sont moindres dans le moteur polyphasé, ce qui explique la légère supériorité du rendement de ces machines aux faibles charges. Au contraire, pour une marche en surcharge, les courbes montrent que le moteur à courant continu a
- un rendement meilleur que le moteur polyphasé ; mais, pour un tel fonctionnement, ce dernier convient quand même mieux, parce que, dans les moteurs à courant continu, les effets de commutation deviennent très importants au delà de la charge normale.
- Les courbes marquées « vitesse » (fig. 1 et 2) montrent que la chute de vitesse du moteur à courant continu est bien plus faible que celle du moteur à
- 1, o 10000
- 0t3o 3ooo
- 0,8a 8000
- 0,70 'S 7000 ss
- O.b’0 É3 8000 ^ o.So .§ Sooo | 0,40 „ 000O
- ta 0.3o jg 3000 Jj o,2o k Zooo 0,10 1000
- O o
- 1 Z 3 * g € 7 8 3 10 fl 1Z Paissance effective enJP
- Fig. 1. — Caractéristique d’un moteur à courant continu de 7,5 chevaux, à 220 volts'.
- courant alternatif. Les deux types sont considérés comme des machines à vitesse constante, le moteur à courant continu à cause de la valeur invariable de son excitation, et l’autre en raison de la constance de la fréquence de distribution. Cette infériorité du
- § 1,o 10000
- g O, 90 J! 3000 |c.B« JJ 8000 0,70 a- 7000 g 0. 6000
- ^ o. So ~ Sooo 0,10 § fooo @ o.So 5 3000
- Jj 0-2aJ8 Zoo°
- g 0.10^ fooo ^ o 0
- 0 1 Z 3 4 S 6 7 8 3 10 11 12 13
- Puissance effective en JE
- Fig. 2. — Caractéristique d’un moteur d’induction de 7,5 chevaux, 220 volts, 60 périodes.
- moteur d’induction quant à la régulation de sa vitesse, n’est pas inhérente au type même du moteur ; elle résulte de l’adoption d’une résistance trop grande pour le rotor en vue de l’augmentation du couple de démarrage. Remarquons que le moteur polyphasé ne permet pas d’atteindre des vitesses très élevées, car il lui est impossible de dépasser la vitesse du synchronisme. Le moteur à courant continu au contraire
- ---ZtUZ
- —1.1Z<
- p.76 - vue 76/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 11
- peut, lorque son excitation est affaiblie, fonctionnera une allure dangereuse pour les enroulements qui se trouvent soumis à l'action d'une force centrifuge considérable.
- Pour compléter cette étude, M. Merowitza recueilli un grand nombre de données sur les poids et les prix de ces deux genres de machines. Ces données ont permis d’établir les graphiques des figures 4 et 5.
- 6x1,12 5x1,12 é lxi,n 3x1,12 §
- Zxl.12 & 1,12 ^
- 0 1 Z 3 * S 6 7 8 9 10 11 12 13 Puissance effective enff?
- Fig. 3. — Caractéristique des moteurs à courant continu et des moteurs d’induction.
- De la première, on peut déduire que pour une puissance effective de 7,5 chevaux, les poids des machines sont presque les mêmes, et qu’au-dessus de cette puissance les courbes divergent. La rapide augmentation de poids par cheval de la machine à courant continu est due entièrement au collecteur, dont les
- dimensions doivent être de plus en plus grandes, afin que l'élévation de température reste dans les limites spécifiées. Le poids par unité de puissance pour les moteurs fermés est supérieur à celui des moteurs ouverts qu’indiquent les courbes de la figure 5. Les
- Paissance effective enH?
- Fig. 4. — Diagramme des prix des deux types de machines.
- courbes de la figure 4 montrent que, pour la même puissance, le moteur polyphasé est meilleur marché. Ceci s’explique parce que le collecteur est une partie dispendieuse dans la machine à courant continu, non seulement à cause du prix du cuivre, mais à cause du prix de revient de cet organe. Comme pour les poids, les courbes des prix montrent que, pour des puissances croissantes, le prix de la machine
- à courant continu croît plus rapidement que celui des machines polyphasées. Cependant, il arrive rarement, eu égard aux diverses circonstances qui peuvent se présenter, que l'acheteur prévoyant ait la latitude de baser son choix sur une étude com-
- IZxSZÏ
- 11t37J
- 9x37.3 *$8x$Z3t § 7x37.3 ^ 6d7X cg S*373
- 3x373
- 2x37,3
- 37.3
- wrtti p
- $1 iTj
- a *5
- immm fc—
- sa
- O Z 4 6 8 10 1S 14 18 18 ZV 22 24 28 28 Sû Puissance efïect.enHP
- Fig. 5.— Diagramme dos poids des deux types de machines.
- parée des prix. Celte remarque conduit l’auteur à conclure que la compétition entre les deux types de machines ne sera jamais très vive quand bien même il serait établi que l’un et l’autre s’adaptent parfaitement au même travail.
- À. Gavand,
- Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
- Nouveaux équipements combinés pour le démarrage ordinaire et pour le démarrage automatique. — Electrical Railwciy Journal^ tome 40. 1912, p. 63.
- Ilpeutarriver, comme cela s’est produitrécemment en Amérique, que l’on ait à intercaler, dans des trains à unités multiples comportant des automotrices munies d’un dispositif de démarrage automatique, d’autres automotrices destinées à parcourir isolément des lignes à profil accidenté. Or, sur ces dernières lignes, le réglage du démarrage ne peut être le même qu’en palier. On sait, en effet, qu’avec le démarrage automatique, les contacteurs, qui mettent successivement les résistances en court-circuit, sont commandés par un relais, lequel .ne permet d’enclencher ces contacteurs que si l’intensité du courant absorbé par les moteurs a atteint une certaine limite inférieure. Il s’ensuit que, si ce relais est réglé pour l’accélération normale en palier, il ne fonctionne plus pour le démarrage sur les fortes rampes, l’intensité du courant ne descendant plus jusqu’à la limite en question. Afin de permettre néanmoins aux con-
- p.77 - vue 77/448
-
-
-
- 78
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N» 16.
- tacteurs de s’enclencher sur les fortes rampes, la Westinghouse C° a prévu un dispositif, grâce auquel le relais d’intensité principal peut être mis en court-circuit.
- Ce dispositif, actionné par l’air comprimé, est commandé par un clapet électro-pneumatique que le conducteur manœuvre à l’aide d’un bouton. Grâce à deux contacts, disposés sur le noyau du relais, le court-circuit ne peut se produire ni à l’une ni à l’autre des extrémités de la course de celui-ci. Par suite, 1 es résistances de démarrage ne peuvent être mises en court-circuit à contre-temps, par erreur ou par négligence, étant donné que le conducteur de l’automotrice doit chaque fois commencer par lâcher le bouton avant d’appuyer à nouveau dessus pour provoquer l’enclenchement du contacteur suivant.
- J.-L. M.
- La traction électrique des trains sur la ligne du Simplon. — B. Kilchenmann. —
- Bulletin d. Schweiz, E. V., n° n, 1912.
- M. B. Kilchenmann donne les résultats de six années d’exploitation avec la traction électrique sur la ligne du Simplon.
- Puissance. — Cette ligne est alimentée par deux usines centrales. La centrale de Brigue comprend deux roues Pelton, d’une puissance individuelle de 600 chevaux, entraînant un alternateur dodécapo-laire de 3 3oo volts à 160 tours par minute. À la centrale d’Iselle se trouvent deux turbines faisant chacune partie d’un groupe turbogénérateur bipolaire de 1 5oo chevaux à 960 tours.. Ces turbines sont munies d’un régulateur à huile sous pres-sio.n, de sorte que, pour toute puissance fournie, le débit d’eau soit le même. A Brigue, on emploie, au lieu de régulateurs sur les turbines mêmes, une résistance à eau, qui permet d’augmenter la charge des génératrices et d’absorber ainsi l’excédent d’énergie fourni. Etant donné que la conductibilité de l’eau provenant des glaciers varie selon les saisons, il est nécessaire, en été, de disposer dans ce rhéostat des plaques métalliques auxiliaires, afin de donner à la résistance la valeur convenable. Le réglage est commandé automatiquement par un moteur recevant la différence des tensions de deux génératrices à courant continu, dont l’une est entraînée à vitesse constante par la turbine d’éclairage, l’autçe étant accouplée à la turbine de traction. Pour une charge déterminée, cette différence de tension est nulle. Lorsque la vitesse de la turbine de trac-
- tion se trouve modifiée par suite d’une variation de charge, la tension de la génératrice à courant continu, entraînée par celle-ci, varie également ; un certain courant passe alors dans le moteur auxiliaire, lequel agit sur le rhéostat dans le sens convenable. Des 12 000 kilowatts-heures fournis en 16 heures par la génératrice, un quart seulement est employé pour la traction, le reste étant absorbé par la résistance liquide. La marche en parallèle des-deux génératrices est rendue plus difficile par cette disposition et nécessite certains artifices.
- Ligne de contact. — Celle-ci, d’une largeur de 3o kilomètres, s’est bien comportée et n’a nécessité que des frais d’entretien minimes, quoique aucun dispositif de tendeurs automatiques n’ait été prévu. Au printemps et à l’automne, on procède à l’essai de la ligne avec un petit chariot muni d’un archet.
- On a reconnu que les isolateurs avec boulons en caoutchouc de fer devaient être fréquemment remplacés, par suite du dépôt de rouille et de poussière de charbon qui les recouvrait et provoquait des décharges nuisibles à la matière isolante. Une amélioration se manifesta lorsqu’on remplaça ces boulons par des isolateurs en porcelaine à bords évasés. On a également essayé de remplacer le caoutchouc de fer par du verre. Toutefois, les essais relatifs à ce dernier remplacement ne sont pas encore terminés. L’usure du fil de contact, dans les parties à ciel ouvert, n’a été que de o,3 à 0,4 millimètre pour 80000 passages d’archets ; par contre, à l’extrémité sud du tunnel, la ligne était fortement attaquée par l’oxyclation. Par suite, à cet endroit, la résistance à la traction du fil de contact se trouvait diminuée de 7,5 % et sa ductilité de 33 % environ. Cette oxydation doit être attribuée au passage des locomotives à vapeur ('). Le meilleur moyen d’éviter ces détériorations des isolateurs et du fil de contact serait donc de supprimer complètement la traction à vapeur ; mais ceci n’est pas encore possible actuellement. On a bien essayé de remplacer le fil de cuivre par un fil d’aluminium, mais ce fil n’a pas montré une résistance mécanique suffisante.
- En hiver, de nombreuses détériorations ont été provoquées par des glaçons détachés par les archets des locomotives. Il a, par suite, été reconnu nécessaire de veiller soigneusement à l’assèchement complet du tunnel.
- ({) La rouille dans le tunnel du Simplon. — Lumière Electrique, 1e1' mars 1913, p. 279.
- p.78 - vue 78/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 79
- Locomotives.. — Les premières locomotives à deux moteurs triphasés avec induits bobinés el deux-vitesses de régime ont été remplacées, comme on sait, par des locomotives avec induits en court-circuit et quatre vitesses de régime. Le fait qu’il règne dans le tunnel une grande humidité et que - la locomotive se trouve exposée, en hiver, à des variations de température de 4o° C dans l’espace de dix minutes, exerce naturellement une influence des plus défavorables sur l’isolement des appareils, à cause de l’eau de condensation qui se dépose sur ceux-ci.
- On s’efforce actuellement de remédier à cet inconvénient en abaissant brusquement l’archet de la locomotive lorsque des étincelles se produisent. Quant aux interrupteurs dans l’huile, qui eussent donné les meilleurs résultats au point de vue de la résistance à l’humidité, le manque ‘de place n’a pas permis de les loger. Actuellement, on cherche à atténuer les effets de l’eau de condensation en recouvrant d’un vernis isolant les parties métalliques des appareils. Les moteurs bobinés doivent être visités après 60000 kilomètres de marche. Ceci n’est pas nécessaire avec les moteurs à induit en court-circuit; toutefois ces moteurs sont également revus après 10 mois de service environ. Les appareils de prise de courant sont constitués par des tubes d’archet triangulaires ; ils peuvent parcourir jusqu’à . 8 000 kilomètres, résultat dû à ce que les zigzags décrits par les fils de contact ne sont plus symétriques par rapport au milieu de l’archet. Au contraire, les fils sont décalés transversalement, de telle sorte que sur un kilomètre de distance seulement ces fils se trouvent, soit sur le côté gauche, soit sur le côté droit de l’axe de l’archet. Le fait que les locomotives possèdent quatre vitesses de régime (25, 35, 5o et 70 kilomètres à l’heure) a été reconnu comme un grand avantage. Depuis l’ouverture de la ligne, les locomotives de l’un des types ont parcouru a58ooo kilomètres pour un trafic égal à 4» millions de tonnes-kilométriques et celles de l’autre type 180000 kilomètres, ce qui correspond à un trafic de 33,8 millions de tonnes-kilométriques. Le nombre maximum de kilomètres parcouru dans l'espace d’un mois a été de 7 400 par locomotive. Dans le sens Brigue-Iselle, les charges maxima sont de 600 à 660 tonnes pour les trains de marchandises, de 35o tonnes pour les trains de voyageurs ; dans l’autre sens, ces mêmes chiffres sont respectivement de 43o et de 33o tonnes. La consommation d’énergie a été de 3o à 35 watts-heures par tonne kilométrique; ce
- chiffre assez élevé est dû à la résistance de l’air dans le tunnel. Par suite de la section relativement faible de ce tunnel, un Irain, entraîné uniquement par la pesanteur sur la rampe de 7 % dans le sens Brigue-Iselle, ne peut atteindre qu’une vitesse de 60 kilomètres à l’heure ; en effet, ce train se comporte alors comme un piston d’une étanchéité imparfaite dans un cylindre. A la vitesse de 70 kilomètres à l’heure contre le sens de la ventilation, la résistance de l’air s’élève à n.a kilogrammes par tonne.
- M. K.
- Le développement des lignes électriques et des métropolitains en Angleterre et en Amérique. — Elektrische Kraftbelriebe and lia h tien, 2_i février igi3.
- On sait que les chemins de fer métropolitains prennent en Angleterre et en Amérique une extension de plus en plus grande et que la traction électrique y est appliquée à un nombre de. plus en plus grand de lignes suburbaines. Afin de mettre en lumière l’importance de leur développement, nous croyons intéressant de donner à ce sujet les indications suivantes :
- Le « London-Brighton and South Coast Railway » a décidé récemment d’électrifier toutes les lignes de son réseau de banlieue, de Londres à Coulsdon par Croydon et Purley et de Londres à Cheam par Sut-ton. Cette compagnie, l’une des plus importantes des chemins de fer anglais (*), assure, en particulier, le trafic total de la région sud de Londres ; c’est la première compagnie anglaise qui envisage l'introduction de la traction électrique dans une aussi large mesure. Déjà, en 1909, la traction électrique fut appliquée sur la ligne du South-London, qui relie Victoria et London-Bridge. Ayant le développement de la concurrence des tramways électriques, cette ligne transportait annuellement huit millions de voyageurs.
- Mais les tramways électriques attirèrent à eux une telle partie du trafic, qu’en 1908 ce nombre tomba à trois millions. Or, l’électrification de laligne du South-London a permis non seulement de regagner, mais encore de dépasser rapidement le trafic initial. Actuellement cette ligne transporte, en effet, dix millions de personnes par an.
- (!) Son capital obligations est de 146 000 000 de francs, actions de préférence de u56 000 000 de francs, actions ordinaires de 208 000000 de francs.
- p.79 - vue 79/448
-
-
-
- 80
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série).—N° 16.
- Etant donné que les tarifs n’ont presque pas été modifiés lors de l’électrification,' les recettes se sont accrues proportionnellement au trafic. Sur la ligne Victoria-Crystal Palace, électrifiée depuis 191*1', la concurrence des tramways et" des omnibus automobiles n’a pas été aussi sènsible, par suite de la longueur des trajets à parcourir ; néanmoins, l’accroissement du trafic a été également considérable sur cette ligne.
- LONOON]
- BRIDGE
- VICTORIA
- NEW
- (CROSS
- 'NORTN oulwkn
- WI^MCXOVDON
- SUTTOH.
- S**tt or mu»
- OOWN»
- Figl I.
- Lignes de banlieue du London-Brighton and South Goust Railway.
- Le fait qu’une électrification partielle des lignes de banlieue ne rend pas aussi sensibles les avantages de la'traction électrique et les économies qu’elle permet de réaliser a conduit la Compagnie à décider d’électrifier tout son réseau de banlieue. Le plan (fig. i) montre les lignes déjà électrifiées, ainsi que celles dont la transformation est envisagée. Actuellement il existe quatre voies électriques de Victoria à Balham et trois de Peckham Rye à London-Bridge. Quant aux lignes qui doivent être électrifiées, elles sont à quatre voies entre Balham et Croydon ainsi qu’entre New Cross et Croydon, à trois voies de New Cross à London-Bridge et à quatre voies-entre Croydon et Parley. Les autres lignes sont à deux voies.
- Le nouveau réseau comprendra en chiffres ronds 240 kilomètres de voie simple avec les voies adjacentes. SiTon ajoute les iiô kilomètres de lignes électriques actuelles, le réseau électrifié total comprendra 35o kilomètres de voie simple; ce sera le plus grand réseau électrique exploité par une compagnie anglaise. On compte que les travaux seront terminés dans quatre ans. Actüellemënt le service est assuré par 5o automotrices; 200 automotrices nouvelles sont prévues pour les services futurs. La London Electric Süpply Corporation, qui fournit l’énergie aux lignes électriques actuelles, doit également alimenter les lignes futures.
- Cette société doit par suite augmenter de 40 000 à 5o 000 kilowatts sa puissance totale. La centrale de Deplford deviendra ainsi une des plus'importantes de l'Angleterre.
- •* • . r , •
- * *
- La statistique suivante montre lé développement rapide du trafic sur les métropolitains aériens et souterrains de New-York.
- Du inr juillet 1911 au 3o juin 1912, les lignes aériennes (elevated) ont transporté un total de 3o4 270 84 1 voyageurs, ce qui, par rapport à l’année précédente, représente un accroissement du trafic de 2 821 549 vo}rageurs. Le trafic moyen journalier de ces lignes s’est élevé à 894914 voyageurs. Quant aux lignes souterraines (subways), elles ont accusé un accroissement du trafic encore plus sensible, quoique leur longueur totale ne soit que,les'3/4 environ de la longueur des lignes .aériennes. Au cours de l’année dernière, les lignes souterraines ont en effet transporté 3o2 973 856 voyageurs, c’est-à-dire 1 296985 seulement de moins que les lignes aériennes. L’accroissement du trafic des lignes souterraines par rapport à l'année précédente a donc atteint le chiffre énorme de 26 269060 voyageurs.
- Cet accroissement du . trafic des lignes souterraines de New-York est dû en grande partie aux commodités qu’offrent les trains express qui, circulant sur des voies spéciales et ne s’arrêtant qu’à un petit nombre de stations, mettent en communication extrêmement rapide le centre de la ville et les faubourgs les plus éloignés. Ces considérations ont conduit les compagnies exploitant les lignes aériennes à envisager également la mise en service de trains express. Il est certain toutefois que les travaux nécessaires à l’établissement des voies réservées à ces trains seront coûteux et difficiles à exé-
- p.80 - vue 80/448
-
-
-
- 49 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 81
- cuter et que, surtout, l’aspect des rues et des avenues, ainsi surchargées de voies aériennes, n’y gagnera pas en élégance.
- D’ailleurs, ce n’est pas seulement pour le transport des voyageurs, mais aussi pour celui des marchandises que les lignes souterraines peuvent rendre des services. C’est ainsi que l’on projette actuellement à Bùston de construire un chemin de fer souterrain réservé aux marchandises et destiné à mettre en communication les principales gares terminus de cette ville entre elles et avec les embarcadères des ports. Les tunnels comporteront des débouchés suffisants pour leur permettre de communiquer avec toutes les gares et tous les embarcadères. En outre, ces tunnels seront disposés de telle sorte qu’un train y pénétrant par un embranchement quelconque puisse en sortir par n’importe quel autre embranchement. Le tunnel principal devra être établi sous le port, et le1 chemin de fer souterrain communiquera directement avec certains groupes d’usines importantes. En dehors de ce chemin de fer, le tunnel doit aussi recevoir une conduite d’eau destinée à divers usages industriels.
- Les frais d’établissement seront assez élevés, puisqu’on les évalue à 5o millions de dollars. C’est pourquoi il y a lieu de se demander si les avantages dus à ce nouveau réseau souterrain justifieront une telle dépense. A UVifcago, il existe depuis quelques années déjà un réseau souterrain pour le transport des marchandises ; mais ce réseau, étant à voie étroite, ne peut recevoir directement les wagons des grandes lignes, ce qui limite les services qu’il peut rendre.
- Il paraîtrait donc préférable de suivre l’exemple dé Baltimore, où le réseau souterrain qui met en communication les grandes lignes aboutissant à cette ville sert non seulement au transport des marchandises, mais encore à celui des voyageurs, ce qui augmente sensiblement les recettes. J.-L. M.
- Essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à, des abonnés absents.
- Un abonné au téléphone serait parfois désireux que le service téléphonique se chargeât de recevoir les communications qui lui sont adressées pendant qu’il est absent de son domicile et qu’à son retour il fut mis au courant des appels reçus et des messages recueillis.
- M. Gilles, ingénieur des Postes et Télégraphes,
- explique dans les Annales des Télégraphes (mars 191^), comment il est possible de déférer à ce désir en réalisant un dispositif qui nécessite chez l’abonné l’adjonction d’une magnéto embranchée sur la ligne en avant du poste.
- L’essai de ce système a été effectué au bureau de Wagram sur une dizaine d’abonnés pendant quelques mois. Au point de vue technique, cet essai a donné d’excellents résultats, mais on a pu constater pratiquement que les abonnés qui ont été appelés à en bénéficier n’ont guère fait usage de la nouvelle commodité qui leur était offerte.
- Multiple téléphonique d’une capacité de 60 000 lignes.— Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 1913.
- La Compagnie « Telefon », de Stockholm, a adopté un type de multiple qui peut recevoir un multiplage de 60 000 lignes réparties de 3 en 3 positions par sections de 10 panneaux. Ces sections sont construites en fer et acier. Les jacks sont montés par bancs de 3oo. Une section de 60 000 jacks mesure environ G pieds de largeur sur 3 pieds 20 pouces de hauteur, Le câble multiple est à 66 paires isolées par deux couches de soie ; les câbles sont recouverts d’une tresse incombustible, leur section est de forme ovale.
- Nouveaux câbles sous-marins entre l’Italie et la Lybie. — Tndustria, 9 février 1913.
- On sait que des câbles sous-marins, ont été récemment posés entre Syracuse et Tripoli (281,5 milles marins) et entre Syracuse et Bengazi (^i5,6 milles marins).
- Ces deux lignes ont été établies par la maison Pirelli, de Milan, avec un type de câble, dont la spécification est presque identique à celle du nouveau câble sous-marin français entre Marseille et Alger (J).
- Chaque câble se compose, en effet, d’une âme formée de 7 fils de cuivre de 0,82 millimètre de diamètre, recouverte d’une triple couche de gutta-percha de 7 millimètres de diamètre extérieur. Cette âme est entourée d'une feuille de laiton de 0,1 millimètre d’épaisseur, disposée en hélice et destinée àprotéger la gutta-percha contre les tarets. Autour de l’enveloppe de laiton se trouvent une ou deux couches de jute tanné, puis l’armature composée, soit de fils d’acier à haute résistance pour les câbles de grand fond, soit de fils de fer doux pour le côtier ou l’atterrissement. L’armature est elle-même protégée par une double couche de jute goudronné.
- (') Lumière Electrique, 5 avril 1913, p. 19.
- p.81 - vue 81/448
-
-
-
- 82
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). — N»16.
- VARIÉTÉS
- L’EMPLOI DE L’ÉLECTRICITÉ DANS LES TRAVAUX AGRICOLES (Fin) (*)
- II
- Applications agricoles de l’Électricité en Allemagne.
- Après un exposé des conditions du travail de ferme il y a trente ans, M. Büggeln (2) signale comme en partie responsable des lents débuts de l’électricité le moteur.imparfait que fut au début le moteur à courant continu ; on lui préféra le moteur à pétrole. De plus, les anciennes’installations à courant continu n’étaient pas faites pour encourager à l’achat d’un moteur. Elles étaient installées la plupart du temps dans un vieux moulin incapable de subsister par lui-même, et souvent d’une façon tout à fait défectueuse ; en cas de manque d’eau, elles étaient souvent pendant des semaines, incapables de fournir, même approximativement, le courant nécessaire.
- D’après l’auteur, c’est le moteur triphasé, bon marché et d’un maniement si simple, et surtout le moteur à induit en court-circuit sans appareils de démarrage compliqués, qui a décidé de la victoire de l’électricité dans l’agriculture, et qui a permis la création de grandes stations centrales modernes dans les régions agricoles.
- La discussion des conditions d’alimentation, qui suit ce juste éloge du moteur triphasé à cage d’écureuil, est d’intérêt trop peu général pour être analysée ici. Et ce n’est pas quand subsiste encore le doute, dont il a été traité ci-dessus, sur la consommation et la répartition des charges qu’on peut envisager, en établissant l’usine et le'réseau, les besoins agricoles qui gouverneraient l’installation. Il faut d’abord que ces besoins aient trouvé satisfaction par l'électricité, se soient développés par elle et en aient fait naître d’autres: les articles de M. Büggeln décrivent les appareils électriques qui remplissent ces conditions ; et il est bien évident que sur tout le réseau à tension n’excédantjpas certaines limites, des appareils analogues ou les mêmes trouveront leur
- (1) Lumière Electrique, 22 février, 29 mars 1913, p. 243
- et 397.x
- (2) llélios, 20 octobre 1912 et suivants. Elektrotech-nische Zeitschrift, 1912, nos 1 et 17 (vol. XXXIII).
- emploi. La tension limite envisagée par M. Büggeln est de 15 000 volts en triphasé ; il admet la fréquence de 5o périodes par seconde, et sur les postes de transformation, les moteurs et les transformateurs il donne les indications suivantes :
- Pour les moteurs, la tension la plus avantageuse est de 210 volts, parce que, en utilisant le fil neutre, cela donne, pour l’éclairage, une tension de 120 volts. Si la tension des moteurs était de 220 volts, la tension pour l’éclairage serait de 127 volts et pour une tension d’éclairage de 110 volts, il faudrait une tension de moteurs de 190 volts. Des moteurs pour 190 volts sont tout aussi anormaux que des lampes pour 127 volts. Par contre, des moteurs construits pour 220 volts peuvent, en général, être utilisés sans modifications pour 210 et on trouve partout des lampes à 120 volts.
- Afin d’éviter le déplacement du point neutre par suite d’une charge dissymétrique produite par l'éclairage, il faut éviter d’employer des transformateurs munis d’un enroulement étoile-étoile ; il faut employer soit l’enroulement triangle-étoile, soit mieux l’enroulement étoile-zigzag.
- Gomme les transformateurs consomment continuellement du courant, même à vide, et.que leur charge maxima n’est que rarement atteinte, il ne faut pas attacher la plus grande importance à la valeur élevée de leur rendement, mais seulement à leur faible consommation à vide. Autrement il peut arriver que les pertes atteignent jusqu’à 60 % de la consommation totale. Si un réseau achète ou produit, par exemple, 1 000 000 de kilowatts-heures par an, pour une perte de Go % , il y aurait 600 000 kilowatts-heures perdus par an et seulement 400 000 kilowatts-heures utilisés. Par l’emploi de transformateurs à faibles pertes dans le fer, on réduit la proportion des pertes à 20 ou 3o % . On attache depuis quelque temps une grande importance à ce que les transformateurs pour l’agriculture, non seulement présentent de faibles pertes à vide, mais encore soient capables de supporter, pendant six à' douze heures, une surcharge atteignant 100 % ; c’est ainsi qu’un transformateur de iokilowatts, qui adébité pendant i2heures 8 kilowatts, peut être amené à débiter 20 kilowatts
- p.82 - vue 82/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 83
- pendant les ia heures suivantes. Cette propriété est particulièrement importante au moment du battage où l’on consomme momentanément beaucoup d’énergie. Autrefois, il fallait, ou bien prévoir les transformateurs pour la période du battage, ce qui entraînait de fortes pertes à vide, ou bien prévoir deux transformateurs dont l’un était normalement mis hors circuit. Les nouveaux transformateurs à grande capacité de surcharge et à faibles pertes à vide sont donc le type idéal pour l’agriculture.
- *
- * *
- Les dangers delà foudre donnent à l’auteur l’occasion de réfuter l’argument qui représente les distributions d’électricité comme favorisant la foudre :
- « Les postes de transformateurs sont installés soit dans des maisonnettes spéciales, soit sur des mâts pour les fermes isolées; ils comprennent, outre le transformateur, tous les appareils de manœuvre et de sécurité ; de là partent les lignes qui fournissent l’énergie aux abonnés à la tension d’utilisation. Ces lignes sont également presque exclusivement aériennes à la campagne, elles sont montées aux poteaux en bois ou pylônes métalliques. Les différentes lignes peuvent être séparées du reste du réseau de telle façon qu’en cas de réparation, une faible partie seulement du réseau est mise hors circuit. Le fait que ces réseaux de distribution constituent une excellente protection contre la foudre, est aujourd’hui absolument reconnu, bien que des adversaires, de mauvaise foi, de l’électricité soutiennent encore souvent le contraire. »
- * *
- La dérivation en dehors des postes de transformation offre évidemment des inconvénients qui dépendent de la tension de ligne. Aucun inconvénient, d’autre part, ne résulte de l’obligation de rendre alors le matériel aisément transportable : les gros transformateurs et moteurs se montent sur des chariots, la dérivation part d’isolateurs montés sur le toit ; la lumière même s’attache au chariot : le travail de nuit et le travail de plein champ sont ainsi possibles. Les moteurs plus petits se portent sur des brancards ou des traîneaux.
- Après des considérations sur la simplicité de construction du moteur, d’ailleurs établi par tous les constructeurs de manière analogue, l’auteur fait une très juste observation sur le moteur à essence : celui-ci mérite beaucoup moins que le moteur
- électrique l’avantage le plus apprécié des cultivateurs, celui que, paraît-il, ils recherchent le plus pour s’épargner le surcroît de fatigue qui les attend après leur journée de labeur : la préparation de la ration, fourrage, tourteaux, etc. Ils ne trouvent pas satisfaction en commandant le hache-paille à la main ou au moyen d'un manège actionné parle bétail déjà fatigué lui-même.
- Ace moment de la journée, un moteur à essence même ne peut donner une diminution appréciable de l’effort, car il faut qu’il soit soigneusement nettoyé et entretenu, si l’on ne veut pas qu’il devienne vite inutilisable.
- Il paraît que pour cette raison, c’est le hache-paille à commande électrique qui trouve grâce le premier aux yeux des ruraux d’Allemagne : ce matériel est devenu courant.
- Le moteur, placé sur le sol, est muni d’un réducteur de vitesse, qui abaisse la vitesse de i 45o tours par minute à 36o tours par minute pour attaquer directement par courroie le hache-paille qui fait de 8o à i5o tours par minute. Lorsque la mise en marche est effectuée par fermeture du commutateur étoile-triangle, on peut mettre la matière à hacher dans l’entonnoir de chargement et, dans le même temps qui serait nécessaire à atteler un manège, hacher le fourrage nécessaire pour io à n têtes de bétail. Les frais sont très faibles : avec un prix de courant de 20 pfennigs par kilowatt-heure, on peut hacher un quintal de paille pour 25 à 3o pfennigs suivant l’état des couteaux.
- Après ce premier pas dans la ferme, le besoin se fait sentir de donner au moteur d’autres applications. On comprend de quel secours peuvent lui être à ce moment les transmissions, courroies et poulies, pour lesquelles les modernes électriciens ne sont pas bien tendres. Dans le cas présent, il est incontestable qu’elles servent la cause et l’avenir du moteur pour lequel elles sont installées, et elles lui préparent d’autres applications. L’auteur donne à la transmission une disposition qui procède du même désir de propager les applications du moteur, cette fois hors de la maison. Il conseille de prolonger l’arbre de la transmission de telle façon que son extrémité arrive en dehors du bâtiment. On y fixe une poulie qui peut actionner à l’extérieur toutes sortes de machines transportables. Les machines qui s’adaptent le mieux à ce mode de commande sont celles qui ne sont Utilisées que périodiquement, pendant quelques jours par exemple, des petites batteuses, des presses à fruits, des scies circulaires, etc.
- p.83 - vue 83/448
-
-
-
- 84
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N® 16.
- Si Ton relie le moteur à un tambour ou à tout autre appareil de transport, il peut être employé à monter la paille ou le fourrage ou à transporter des sacs ou des paniers.
- Sur les broyeurs ou concasseurs, l’auteur donne des indications qui viennent compléter celles de M. Le-cler. Depuis l’introduction de la commande électrique, l’agriculteur s’est mis souvent à broyer lui-même les grains. Tandis que la consommation d’une machine à hacher le fourrage est, suivant sa grandeur et la qualité des couteaux, de o,5 à io chevaux, la puissance d’un broyeur dépend de la nature du grain à broyer et de la finesse du broyage.
- Après une étude des applications aux ateliers pour la commande de scies, perceuses, ventilateurs, forges, etc., qui paraît constituer en partie une digression et n’intéresse qu’exceptionnellement la ferme, l’auteur présente très succinctement la batteuse électrique.
- Dans une batteuse moderne, aussitôt les gerbes introduites à la main dans la machine, le battage, le vannage et le liage de la paille en bottes se font automatiquement. Il ne reste qu’à transporter jusqu’à leur place les sacs de grains fermés et les bottes de paille liées. Indépendamment de la commodité, la commande par moteur électrique donne, par suite de la régularité de son fonctionnement, une plus forte proportion de grains que la commande par loco-mobile ou même par manège. Cette proportion est même telle qu’elle couvre entièrement les frais de la commande électrique.
- L’auteur cite enfin une application de la commande électrique aux scies et pompes, peut-être un peu spéciales par leur emploi, mais dignes d’être citées, parce qu’elles représentent des applications existantes, réalisées, dont l’exemple est plus fort que toute théorie pour entraîner ou asseoir les convictions.
- Dans beaucoup de régions, on brûle surtout du bois. Dans ces régions, on a adopté très vite les scies à ruban et les scies-circulaires que l’on transporte de maison en maison pour débiter le bois à brûler. Si la scie n’est pas lourde, elle peut être montée également sur un traîneau.
- Dans la pompe à purin transportable, le moteur l’actionne par engrenages : elle pompe environ ÿ5o litres de liquide en 4 minutes, avec une hauteur d’aspiration de a m. 5o et une hauteur de refoulement de i m. 4o et en consommant environ 0,04 kilowatt-heure. La hauteur d’aspiration peut être portée jusqu’à 5 mètres et la hauteur de refoulement jusqu’à 3 mètres.
- Enfin M. Biiggeln donne à son étude des conclusions qui viennent heureusement compléter la conférence de M. Lecler. D’abord il discute les insuccès éprouvés dans nombre de cas par ceux qui appliquèrent à une installation les résultats, et surtout les tarifs, correspondants à une autre. Dans cet ordre d’idées, il importe avant tout de distinguer entre les régions qui consomment surtout l’électricité pour l’éclairage et pendant un temj)s très court et celles qui l’emploient à la force motrice pour une durée plus prolongée. En particulier, l’éclairage doit être la principale source de bénéfices dans les villes, et la force motrice dans les campagnes. Ici c’est le moteur qui doit être la source de bénéfices, car une station centrale destinée à assurer l’éclairage seul, dans une région agricole, ne ferait jamais ses frais et d’ailleurs ne serait jamais installée.
- Comme exemple de la faible consommation de courant à la campagne, l’auteur donne l’ensemble des résultats de 20 propriétés purement agricoles, qui couvrent ensemble une superficie de3i8 333 hectares. Sur ces stations sont branchées : 194 lampes dont le fonctionnement simultané nécessite 9,7 kilowatts, ensuite 35 moteurs d’une puissance totale de 43,5 chevaux, soit une consommation de 3G,g2 kilowatts-heures. On aconsommé dans une année: 1701 kilowatts-heures pour l’éclairage et 4^45 kilowatts-heures pour la force motrice. Pour un prix de courant pour l’éclairage de 5o pfennigs le kilowatt-heure et pour la force de 20 pfennigs le kilowatt-heure, cela donne par an 85o,5o marks pour la force, soit annuellement' 4,38 marks par lampe et 20,90 marks par cheval. Chaque lampe branchée est, en moyenne, en service pendant 175 heures pàr an et chaque kilowatt pendant 123 heures. Il s’agit là de petites entreprises agricoles, la grandeur moyenne de chaque propriété étant de 16 hectares.
- Il résulte de cela que si les conditions ne sont pas tout particulièrement avantageuses, une station centrale purement agricole ne peut pas réaliser de bénéfices avec un prix de courant de 24 pfennigs pour la force. Non seulement la consommation de courant est moindre qu’à la ville, mais encore les canalisations sont notablement plus chères. Dans les villes, il se produit, principalement par l’émigration de la campagne, une augmentation continuelle de la population et par suite de la consommation de courant, tandis que la campagne se dépeuple de plus en plus.
- Dès le début, on a commis la faute d’appliquer à la campagne le tarif de 20 pfennigs pour le courant destiné à la force motrice. Lorsqu'on s’est aperçu
- p.84 - vue 84/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 85
- qu’on n’arrivait pas avec ce tarif à couvrir les frais, on a fait les tentatives les plus diverses pour modifier ce tarif. La majoration du prix a donné de grosses désillusions. Le paysan, économe par nature, employait alors son moteur beaucoup moins qu’aupara-vant. Il en résultait que les recettes n’augmentaient pas, tandis que les frais de production du kilowattheure augmentaient, puisque la durée d’utilisation diminuait.
- Les usines qui ont maintenu le tarif de 20 pfennigs, mais qui se sont fait garantir un prix total minimum pour chaque cheval branché sur le réseau, ont obtenu de meilleurs résultats. Si un paysan possédait un moteur de 3 chevaux et ne consommait que 100 kilowatts-heures par an, soit 20 marks, il devait payer néanmoins 75 marks si la garantie était de 25 marks par cheval et par an. Cette solution présentait deux graves inconvénients. D’une part, les paysans trouvent injuste de payer plus qu’ils n’ont consommé. lien résulte que beaucoup d’entre eux renoncent à se brancher- sur un secteur. D’autre part, dans ces conditions, la paysan choisit son moteur aussi petit que possible pour diminuer la garantie. Les moteurs trop petits sont surchargés et sont rapidement hors service. En outre, le paysan qui commence peut-être seulement par hacher le fourrage électriquement, ne peut pas par la suite brancher, sans des difficultés de toutes sortes, des machines plus fortes, comme il le désire dès qu’il a reconnu les avantages du service électrique.
- Le même inconvénient est présenté par le tarif forfaitaire dans lequel le paysan doit payer par an une somme déterminée pour chaque cheval branché, sans qu’il soit tenu compte de l’importance de sa propriété ni du nombre de têtes de bétail. Il est vrai que le tarif forfaitaire donne au propriétaire l’avantage de pouvoir consommer pour son service autant de courant de force qu’il veut, sans avoir la préoccupation du compteur. La lumière est vendue séparément, soit au compteur, soit àtarifforfaitaire. Le prix du kilowatt-heure est d’autant moindre que le moteur fournit plus de travail. En même temps, la durée d’utilisation de la centrale est augmentée et, par suite, les frais de production du kilowatt-heure utilisable sont diminués.
- Ensuite, sur les tarifs, la valeur de ceux qu’on a employés ou proposés, ce qu’ils sont et ce qu’ils doivent devenir, l’auteur donne une ferme conclusion qui est tout entière à citer :
- « Il résulte de cela qu’un tarif forfaitaire pour centrales agricoles qui évite ou qui, du moins,
- atténue considérablement l’ineon\énient du système qui vient d’être cité, permet d’assurer le bon fonctionnement économique d’une centrale agricole. Au lieu de prendre comme base de l’établissement de ce tarif l’importance des moteurs, il faut prendre la superficie de la propriété en question, ou encore le nombre de têtes de bétail. Dans le sud de l’Allemagne et, en particulier, en Wurtemberg, un grand nombre de tarifs forfaitaires qui, sur mes conseils, ont été basés sur une somme déterminée par journal ou hectare de superficie à cultiver, ou encore par tête de bétail, ont donné des résultats remarquables. Ils ont même permis d’installer des stations centrales à bon rendement dans des régions où la population est très disséminée. Avant tout, ils donnent l’avantage considérable que l’on peut établir à l’avance des calculs de la valeur économique de l’entreprise absolument sûrs et qui ne peuvent conduire à aucune désillusion. Il n’y a pas à craindre de perles par suite de marche sans raison des motéurs, car aucun paysan ne laisserait son moteur inutilement en marche après que le travail est terminé. Les contrats avec les communes et les particuliers protègent contre les pertes résultant de l’emploi en fraude des moteurs pour des services étrangers. Je dois renoncer à m’étendre ici d’un façon plus détaillée sur ces tarifs, étant donné que je les ai traités en détail et expliqués par des exemples, dans mon article déjà cité « Landwirtschaftliche Uberlandcen-tralen für kleinbàuerliche Betriebe ».
- « Pour les mêmes raisons qui font que je suis partisan de l’emploi des tarifs forfaitaires pour les moteurs employés à la campagne, je suis opposé à l’introduction générale des tarifs forfaitaires pour l'éclairage. Tandis que, pour les moteurs, la centrale ne court pas le risque d’alimenter des moteurs tournant inutilement, dans le cas de l’éclairage forfaitaire au contraire, il y a une très grande consommation inutile qui porte préjudice à la centrale. II est donc préférable de conserver pour l’éclairage, comme pour les moteurs industriels, le système des compteurs qui a depuis longtemps fait ses preuves. Pour les travaux en pleins champs, il faudrait d’abord étudier si le tarif forfaitaire conviendrait, car, d’après ce que je sais, il n’y a pas encore de résultats d’expériences à ce sujet.
- « Je suis persuadé que des stations centrales purement agricoles, si elles sont convenablement exécutés et dirigées, peuvent donner des résultats économiques absolument satisfaisants partout où les conditions ne sont pas particulièrement défavorables.
- p.85 - vue 85/448
-
-
-
- 86
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2' Série). —N* 16.
- Si l’on n affaire à des régions où la surface cultivée est moindre que 0,7 à 1 hectare par tête d'habitant, valeur dans laquelle je comprends la totalité de la terre cultivée, en propriété ou en location, non compris les forêts, marais ou terres incultes, il faut, il est vrai, des tarifs forfaitaires très élevés pour réaliser des bénéfices, de telle sorte qu’il peut arriver qu’un moteur à essence ou même un simple manège soit plus avantageux pour le cultivateur. Dans l’article ci-dessus,j’ai indiqué également, avec précision, celle limite à l’emploi avantageux de l’électricité.
- « La marche victorieuse de l’électricité dans l’agriculture ne peut plus être arrêtée. Les avantages pour l’agriculteur se feront d’autant plus remarquer que la main-d’œuvre deviendra plus rare. Nous en tirerons tous profit, car nous avons besoin d’une agriculture forte et productive qui nnus rende indépendants de l’étranger. »
- III
- L’électricité au concours agricole d’Amiens
- L’électricité agricole bénéficiera certainement de l’initiative prise à l’occasion du concours agricole d’Amiens, initiative qui s’est produitë sous forme d’une exploitation accompagnée de démonstration publique.
- Cette exposition a reçu 3o 000 visiteurs : que l’exemple se généralise et les avantages apparaîtront chaque fois plus nombreux. Nous résumons la description qu’en donne la Reçue industrielle (’) :
- Une station centrale électrique isolée de la ferme fournissait l’énergie nécessaire à la commande des nombreux moteurs électriques utilisés dans les différents locaux.
- La maison d’habitation est celle qui conviendrait à un cultivateur picard exploitant 20 à 25 hectares. Elle se compose de trois chambres, d’une grande cuisine, d’une salle à manger, d’une buanderie, d’une entrée et de water-closets.
- Une telle habitation, complétée par une écurie contiguë à la chambre principale et une laiterie donnant dans la buanderie, représenterait l’un des côtés du quadrilatère qui forme la ferme picarde, la grange étant le bâtiment faisant face à l’habitation et donnant immédiatement sur la rue.
- Cette station comprend un moteur à gaz pauvre (*)
- d’une puissance de 35 chevaux, de construction soignée, à trois paliers et comportant un appareil de mise en marche instantanée à l’air comprimé ; ce moteur actionne une dynamo, ainsi que tout le matériel électrique de l’exposition.
- Le gaz pauvre est produit par un gazogène dont l’originalité consiste en ce qu’il consomme des déchets de bois (sciure, copeaux, débris, etc.). Ce gazogène est composé d’un générateur, d’un laveur, d’un séparateur de goudrons et d’un sécheur de gaz. Il fonctionne par aspiration, à l’encontre des appareils de même catégorie qui travaillent par soufflage; de plus, il est auto-réducteur : le gaz traverse en effet — avant d’être conduit au laveur par un tuyau d’aspiration partant du cendrier — la couche de combustible située sur la grille et rendue réductrice au moyen de prises d’air réglables.
- Dans un des bâtiments sont réunis la plupart des apj)areils de la ferme. On peut y distinguer :
- i° Un « ateliér de préparation des aliments », où l’on trouve les -appareils suivants : aplatisseur, concasseur, moulin brise-tourteaux, décrotteur de racines déversant directement celles-ci dans le coupe-racines et situé à proximité du hache-paille, afin de faciliter les mélanges.
- 20 Des « pétrins mécaniques » pour le mélange et le malaxage de la paille mélassée.
- 3° Une « cuisine des porcs » avec un laveur de tubercules, un cuiseur et un broyeur de tubercules cyils.
- Une « buanderie » avec une laveuse.
- 5° Un « magasin aux engrais » avec un'broyeur de nitrate.
- L’ensemble de ces cinq groupes d’appareils est commandé par un moteur électrique de 10 chevaux.
- G0 Une batteuse. Cette batteuse mobile, facilement transportable, est commandée par un moteur électrique de 5 chevaux monté à l’arrière du bâti. Par suite du montage de tous les roulements sur paliers à billes, la puissance consommée est réduite. Un extracteur de menues pailles refoule celles-ci aü grenier en vue de leur traitement.
- 70 Un « atelier de préparation des grains » situé au grenier et comportant un tarare, un crible-paille et des trieurs ; trieur à alvéolés ordinaires, trieur à trèfle déplantineur et trieur avec élévateur pouvant être alimenté directement du rez-de-chaussée. La commande de ces appareils est assurée par un moteur électrique de 2 1/2 chevaux.
- Par sa régularité de vitesse, le moteur électrique shunt à courant continu employé assure le travail
- (*) Revue industrielle, 16 novembre 1912.
- p.86 - vue 86/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 87
- des trieurs d’une façon parfaite qui ne peut pas être égalée par un autre mode de commande.
- La « laiterie » est annexée à l’école ménagère. Les instruments commandés par un moteur électrique de 3 i/a chevaux sont une écrémeuse (comportant une manivelle de mise en marche), une baratte et un malaxeur.
- Une a installation de traite mécanique' » du système Wallace a servi à traire quatre vaches de race flamande qui ont parfaitement supporté l’opération dès le premier jour.
- L’installation comprenait enfin une « cidrerie moderne » avec un laveur de pommes, un broyeur de pommes, un pressoir, un chariot pour assurer le service entre les deux derniers appareils, une pompe à jus, un alambic et une moto-pompe filtrante à double filtration.
- Le moteur assurant la commande de la plupart de ces appareils est un moteur sur chariot. Ce mode de montage du moteur électrique est à préconiser dans les exploitations rurales, car chaque appareil ne fonctionne généralement que peu de temps et un même moteur peut servir à plusieurs usages.
- On trouvait également des moto-pompes, une scie à bûches, un métier à tisser, un déchargeur de fourrage et une petite machine frigorifique.
- L’exposition se présentait en résumé sous une forme assez modeste malgré le nombre des appareils mis en marche ; il fallait, en effet, montrer aux agriculteurs des exemples pratiques d’installations et leur prouver, en particulier, que l’électricité ne doit pas être cataloguée parmi les choses luxueuses.
- B. da Costa.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages
- Berger (K.), Inspecteur supérieur des Postes d’Allemagne. — La télégraphie et la téléphonie simultanées et la téléphonie multiple. — Traduction de P. Le Normand, Ingénieurdes Postes et Télégraphes. — i vol. in-8° de i3o pages avec 171 figures. — Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1913.
- Ce livre traite du problème de la superposition sur une même ligne de plusieurs communications télégraphiques ou téléphoniques. Ce problème s’est posé au début de la téléphonie, par suite du manque de confiance dans la nouvelle découverte. Il paraissait inutile de construire des lignes spéciales et d’y consacrer des capitaux importants qui risquaient de rester improductifs. Les lignes télégraphiques existantes devaient donc être utilisées, après avoir été adaptées au nouveau service. Comme, d’autre part, on se servait de lignes unifilaires, il y avait, entre conducteurs placés sur les mêmes appuis, une induction qui ne permettait pas d’utiliser plus d’une communication par rangées d’appuis. On devait donc s’efforcer de superposer plusieurs communications sur le même fil.
- Les craintes sur le peu d’avenir de la téléphonie 11e s’étant pas réalisées, cette dernière ayant, au contraire, pris un développement considérable et ayant amené la construction d’un réseau incomparablement
- dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- plus important et plus étendu que celui de la télégraphie, le problème se pose aujourd’hui d’une manière inverse. C’est la télégraphie qui cherche à utiliser les lignes téléphoniques, pour se créer de nouvelles communications, sans avoir à poser de nouveaux fils, et nous assistons une fois de plus à ce curieux spectacle, que des causes diamétralement opposées conduisent au même résultat,
- Le traité de K. Berger est un ouvrage méticuleux, consciencieux et très bien ordonné. Il aborde les questions d’une manière méthodique, expose les solutions qui ont été imaginées, les critique, et choisit celles qui lui paraissent les plus pratiques. Laissant de côté les communications télégraphiques multiples, dont il necite que le système Vibré-Pieard, il s’étend sur les procédés Van Rysselberche pour l’utilisation des lignes télégraphiques, tout en signalant que ce système, qui a rendu de grands services au début de la téléphonië qu’il a permis de développer, tend aujourd’hui à disparaître. Il indique également les procédés plus modernes de Perego et de Turchi Brune.
- 11 étudie ensuite le problème inverse de l’utilisation des circuits téléphoniques pour le télégraphe, au moyen de différentes bobines, genre Cailho, Picard, ou type de l’Administration allemande, et il signale
- p.87 - vue 87/448
-
-
-
- 88
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N° 16.
- de nombi'euses et ingénieuses combinaisons qui peuvent permettre d’établir des communications télégraphiques, même au moyen de circuits qui n’aboutissent pas dans une même localité et qu’on réunit au moyen d’une ligne télégraphique intercalée.
- Enfin, dans la seconde partie du livre, l’auteur traite de la question de la superposition des communications téléphoniques. Le problème est bien exposé et les solutions qui ont été reconnues pratiques y sont complètement indiquées. La question des installations dans les bureaux centraux, les précautions à prendre pour les appels, les procédés à employer pour la recherche et la relève des dérangements, font l’objet de paragraphes spéciaux, où ces différents sujets sont traités avec toute la compétence voulue.
- En somme, ce livre qui fait partie des publications techniques de l’Office allemand, éditées sous le patronage de Th. Kahiiass, pour l’éducation dupersonnel, remplit bien le but auquel il est destiné. Dégagé de toute considération théorique, de tout calcul mathématique, il s’adresse à des praticiens, leur explique les problèmes à résoudre et leur indique les solutions à employer.
- La traduction française en a été bien faite et aucune observation n’est à présenter sur sa correction. On ne trouye à relever que très peu d’erreurs d’impression. Aussi, est-ce pour cela que quelques-unes qui ont échappé au correcteur nous ont paru regrettables, car il ne faut pas oublier que le livre s’adresse à une catégorie de lecteurs qui peuvent être facilement mis dans l’embarras. Ainsi,au bas de la page 3 des erreurs de lettres, à la page io une rédaction criticable du paragraphe a, à la page 16 dés valeurs manifestement trop élevées pour la self-induction des lignes en fer, à la page 28 l’affirmation que la grande self-induction des lignes en fer est nuisible pour la téléphonie, la représentation à la page 101 de deux courants simultanés parcourant la même ligne, sont autant de petites imperfections que l’on aimerait voir disparaître de cet ouvrage.
- Enfin, l’auteur émet un doute sur la possibilité d’établir des communications téléphoniques simultanées sur de grandes distances. Elles ont pourtant été réalisées en France et il ne faut pas oublier qu’on doit le succès aux précautions prises pour réaliser l’anti-induction, non seulement pour les lignes aériennes, mais aussi pour les sections souterraines à l’entrée où à la traversée des grandes villes. Le premier circuit combiné qui ait fonctionné en France a été établi par nous entre Paris et Rouen et ce n’est
- qu’après avoir pris des dispositions convenables pour la partie située à l’intérieur de Paris, que nous sommes parvenu à le rendre silencieux. Aussi pouvons-nous exprimer le regret que cette question; des lignes souterraines n’ait pas été traitée dans un ouvrage qui est si complet à tant d’autres points de vue. Devaux Chaiibonnel.
- Le Roy (G.), Ingénieur-électricien, ancien élève de l’licole Polytechnique et de l’Institut Montefiore. — Calculs techniques et économiques des lignes de transport et de distribution d’énergie électrique. — 2 volumes in-8°, 315 pages, io5 ligures et 3 planches dont deux d’abaques. — A. Hermann et fils, éditeurs- Paris iyi3. — Prix : 12 francs.
- Le calcul des lignes de transport par courants alternatifs est assez délicat lorsqu’on veut le traiter d’une façon complète et en particulier tenir un compte exact de l’inductance des lignes et de leur capacité.
- Le but de M. Le Roy est d’exposer les méthodes maintenant classiques de MM. Blondel et Semenza avec les procédés permettant de faciliter et de simplifier les calculs.
- Les exemples numériques choisis pour montrer les méthodes d’application ont été pris surtout en vue de préparer une étude économique du transport de l’énergie par courants polyphasés, étude que M. Le Roy se réserve de publier ultérieurement.
- L’ouvrage est ainsi en deux volumes ne correspondant d’ailleurs pas à une division nette du sujet en deux parties.
- Le premier volume débute par des considérations déterminant le choix de ia section deç conducteurs, Trois règles interviennent alors : celles de sécurité, de bon service et d’économie. Dans l’étude détaillée de la première, l’auteur fixe le diamètre minimum des conducteurs et s’occupe des conditions d’échauf-fement et de refroidissement, aussi bien en ce qui concerne les conducteurs unis que les conducteurs isolés et les câbles armés.
- La règle du bon service amène M. Le Roy à la description des procédés de réglage de la tension,, soit pour la ligne, soit pour la distribution et aux conditions de fonctionnement en parallèle.
- Quant à la règle d’économie, de beaucoup la plus développée, son étude comporte l’examen des différents genres d’usines : hydrauliques, à vapeur ou mixtes.
- Ces considérations réunies, nous passons au sujet proprement dit, c’est-à-dire au calcul des lignes de transport et de distribution.
- p.88 - vue 88/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 89
- Après l'étude de la résistance en elle-même, M. Le Roy considère tout d'abord le cas d’un calcul de ligne en tenant compte seulement de la résistance.
- L’inductance vient ensuite; les formules générales sont établies pour les différents cas généraux et sont appliquées au calcul de l’inductance apparente et à celui de l’impcdance.
- Le calcul des lignes, en tenant compte à la fois de la résistance et de la self-induction, termine alors le premier volume et l’auteur y donne les courbes de Pender et Thomson et diverses études graphiques, telles que l’application du diagramme deMersthon, etc.
- Deux abaques, l’une pour le calcul de l’inductance et l’autre pour celui des chutes relatives de tension, sont annexées à ce premier volume.
- Le second volume débute par l'inductance de capacité ou capacitance. Cette étude particulière est fort bien traitée pour les principaux cas qui peuvent, se présenter dans la pratique.
- Le second chapitre est relatif à la « perditance », c’est-à-dire aux pertes à travers les isolateurs, les isolants, etc., à travers l’air,rpour décharges des ruptures, etc.
- Le troisième chapitre s’occupe (inalementdu calcul des lignes dans toute sa généralité, en y tenant compte
- cette fois de la capacité et des'pertes dont nous venons de parler.
- Cette étude, faite d’abord graphiquement, puis algébriquement, comporte également des méthodes simplifiées ainsi que des applications numériques. Les cas des lignes moyennes, comme celui des lignes très longues, sont examinés séparément aussi bien pour les lignes aériennes que pour les lignes en câbles armés.
- Ce volume se termine par une abaque pour le calcul de l’inductance et de la capacitance. On voit par cette analyse combien est complet le traité de M. Le Roy, malgré son volume réduit. Il est destiné à rendre de très grands services aux ingénieurs pour le calcul des lignes et des réseaux de distribution.
- Comme le dit M. Le Roy, à la fin de son travail, les méthodes qu’il indique permettent de résoudre le problème de l’établissement d’une ligne de transport, lorsque l’on connaît les données du problème.
- Il reste à voir l’influence de la variation de certaines de ces données sur le prix d’établissement et le fonctionnement de la ligne. C’est là le but de l’étude que M. Le Roy va publier prochainement et qui sera certainement aussi bien accueillie que le présent traité. C.-F. Guilreut.
- BREVETS
- Système de locomotion électrique. — Ateliers de Construction Of.rlikon. — Brevet n° 447 24o. De-niandéle 14 août 191a, délivré le 22 octobre 1912, publié le 27 décembre 1912.
- Dans les locomotives et les canots électriques, les essieux ou les arbres moteurs sont souvent couplés avec des moteurs électriques, et munis d’une génératrice électrique actionnée par une machine ou une turbine à vapeur, ou par un moteur à huile, à pétrole ou à gaz. Dans les dispositifs ordinaires, on s’est toujours appliqué à obtenir électriquement la régulation de la vitesse et de i’elîort de traction des moteurs actionnant les essieux ou arbres moteurs, en réglant la tension de la génératrice ou l’excitation des moteurs, de telle manière que la génératrice marche à une vitesse constante, comme dans une station centrale,
- Les Ateliers Oerlikon ont breveté le dispositif suivant : les moteurs actionnant les essieux ou les arbres moteurs, sont polyphasés à induit en court-
- circuit, tandis que la génératrice est actionnée à vitesse variable. Ce dispositif est caractérisé en ce que la vitesse, et par conséquent le nombre* des périodes de la génératrice, varie entre des limites déterminées, qui sont tracées d’une part par la variation nécessaire de la vitesse du véhicule, et d’autre part par les conditions d'une marche économique du moteur à vapeur ou à combustion interne ; de plus, la vitesse des moteurs à induits en court-circuit est réglée d’après le nombre des périodes, tandis que les manœuvres de la mise en marche, du renversement de la marche et de l'arrêt, sont effectuées à l’aide des organes de régulation des moteurs eux-memes, au besoin en réglant en même temps la tension de la génératrice. Il n’est, par suite, pas nécessaire de changer la vitesse de la génératrice pour la mise en marche, ni pour le renversement de la marche ou l’arrêt.
- La conduite du véhicule ou du canot s’effectue d’une manière générale en maintenant la vitesse de
- p.89 - vue 89/448
-
-
-
- 90
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). 1$.
- Ja génératrice à sa limite minimum au moyen d’un régulateur de vitesse, et c’est à cette vitesse qu’a lieu le démarrage des moteurs, qui peuvent, au besoin, être munis de dispositifs pour le démarrage, le changement de marche, l'inversion des pôles,etc., la tension de la génératrice pouvant être réglée en rnême temps. Dès que les mpteurs ont atteint leur pleine vitesse, qui correspond au nombre des périodes de la génératrice, on obtient la régulation ultérieure de la vitesse en agissant sur la régulation du moteur qui actionne la génératrice. Cette régulation peut alors aussi être abandonnée et n'êtrc limitée qu’au moyen de soupapes à maxima et à ipinima. Ce sera alors le moteur de commande qui, en principe, changera de vitesse à chaque fois, suivant l'effort de traction respectif qui lui sera imposé. Pour arrêter Je véhicule ou le canot, on peut d’abord réduire la marche du moteur de commande de la génératrice à sa vitesse minimum, ou bien arrêter les moteurs électriques en coupant le courant, ou au besoin aussi en renversant leurs connexions pour les faire tourner en sens inverse. Ici aussi, on peut agir en même temps sur la régulation de la tension de la génératrice.
- Le principe de l’invention consiste à coordonner la propriété, que possèdent les moteurs de commande, de travailler économiquement entre des limites de vitesse déterminées, avec les besoins du travail de traction qui, à leur tour, n’ont à faire varier que dans des limites déterminées la vitesse de marche, laquelle doit être à peu près en synchronisme avec la vitesse du moteur de commande ; il consiste en outre à utiliser pour la mise en marche, pour l’arrêt et pour le renversement de la marche, des dispositifs de cqnnexions connus des moteurs à induit en court-circuit, à une allure quelconque de la génératrice, de préférence la plus lente.
- L'équipement électrique du véhicule ou du canot se compose, par conséquent, de la génératrice à courant polyphasé combinée avec une dymano exci-tatrice accouplée directement ou actionnée séparément, d'un dispositif de régulation pour l’excitation de moteurs à induits en court-circuit et de commutateurs pour la mise en marche de ces moteurs et le renversement de leur marche.
- Le moteur de commande de la génératrice est pourvu d'un dispositif pour la régulation de la vitesse. L’ensemble de la génératrice et de son moteur de commande peut aussi être remorqué sur un vèhicijle séparé. Les mpteurs de traction peuvent avoir deux ou plusieurs vitesses synchrones.
- Le moteur actionnant la génératrice peut être d’un type quelconque ; mais, de préférence, ce sera qpe turbine à vapeur, un moteur Diesel ou un moteur à pétrole.
- Commande électro magnétique à ruptures brusques pour véhicules électriques avec freinage en court-circuit et source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs électro magnétiques et des moteurs des véhicules* — Société Siemens-Schuckeut. — Brevet n° 448 634. Demandé le i/\ septembre 1912, publié le 5 février 1913.
- Dans les commandes électro-magnétiques connues, à ruptures brusques, pour véhicules actionnés électriquement avec source de courant unique pour l’alimentation des interrupteurs et des moteurs de véhicules, il seproduit cet inconvénient que, en cas de défaillance ou de ratés de la source de courant, la commande par interrupteurs électro-magnctiques refuse également de fonctionner, et il est impossible, en conséquence, d’établir le circuit nécessaire pour le freinage en court-circuit. Dans le dispositif ci-dessous, le freinage en court-circuit des moteurs est rendu possible dans ce cas, et cela sans que le fonctionnement du frein à court-circuit en soit aucunement empêché quand la source de courant fonctionne elle-même régulièrement. Dans ce but on relie, à un interrupteur électro-magnétique à ruptures brusques placé entre l’enroulement d'induit et l’enroulement de champ, des contacts auxiliaires qui, dans la position .de disjonction de l'interrupteur, préparent le circuit de court-circuit, et l'on met en parallèle un second point d'interruption avec le point d’interruption du circuit de court-circuit sur lequel l'interrup-r teur de freinage fait pont. Ge deuxième point d’interruption peut être couvert pour la fermeture du circuit de court circuitage quand l’interrupteur de freinage est ouvert. A cet effet, le dispositif peut être tel que le freinage, en cas de défaillance du courant, s'opère automatiquement, ou bien il peut être établi de manière que le freinage s’opère à la demande de l'opérateur.
- Dans le cas de freinage automatique, le second point d’interruption est couvert par un interrupteur à ruptures brusques, commandé par un courant permanent. Mais il en résulte l’inconvénient qu’à chaque interruption dans l’arrivée, du courant (et par conséquent aussi quand le dispositif de prise de courant échappe le fil de ligne, tout comme au passage sur un interrupteur de section), il se produit un choc de
- p.90 - vue 90/448
-
-
-
- 19 Avril 19*3. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE su
- 9\
- freinage. Ceci est évité en cas de freinage volontaire. Dans ce cas, la couverture du second point d’interruption se produit à l'aide du cylindre contrôleur principal sur le dernier contact de freinage.
- Les figures i et 2 correspondent au freinage automatique et au freinage voulu en cas de défaillance du courant. Dans les deux figures, a désigne le dispositif de prise de courant d’un véhicule actionné élec-
- '"III I ni).»
- à
- triquement ; b est le fil de ligpe ; Ç est le commutateur de sens de marche ; d, représentent des interrupteurs électromagnétiques de marche à ruptures brusques, et g est un sepiblable interrupteur de freinage. A l’interrupteur électro-magnétique e disposé entre l’induit i et l’enroulement inducteur k sont reliés les contacts auxiliaires /, m. Les contacts du point d’interruption monté en parallèle avec l’in-
- terrupteur électro-magnétique de freinage g sont désignés par p et q. Le contrôleur de commande pour l’actionnementdes interrupteurs électro-magnétiques n’est pas représenté, non plus que les bobines de commande des interrupteurs électro-magnétiques. Sur la figure a, h désigne l’interrupteur électro-magnétique de courant permanent, et, sur la figure 1, n et o désignent deux contacts reliés entre eux qui sont disposés sur le cylindre contrôleur principal de manière à couvrir le second point d’interruption quand le cylindre principal occupe la dernière position de freinage.
- Si le lil de ligne est sous tension, et si le commu-0 • 7 , tateur de sens de marche se trouve dans la position
- de marche avant ou de marche arrière, tandis que le contrôleur principal est à la position zéro, les divers interrupteurs ou commutateurs prennent la position représentée, el il ne peut passer ni du courant intermittent (de transmission) ni du courant de freinage. Si les interrupteurs électro-magnétiques de marche dyey /‘sont fermés, du courant passe par le fil de ligne by le dispositif de prise du courant a, l’interrupteur électro-magnétique d, l'induit iy les contacts supérieurs de l'interrupteur électro^magnétique e, le commutateur de sens de marche c, l'enroulement inducteur k, le commutateur de sens de marche c, l’interrupteur électro-magnétique /*, et à travers le moteur, qui est ainsi actionné. Si maintenant l’interrupteur électro^magnétique de freinage g" est fermé, après que les interrupteurs électro-magnétiques de marche d, e, f ont été réouverts, un courant de court-cirçuitage va de l’induit i à l’interrupteur électromagnétique de freinage g\ et, plus loin, par le commutateur de sens de marche et l’enroulement inducteur k, pour retourner par les contacts auxiliaires my I à l’induit, par quoi le moteur est freiné. S’il y a défaillance du courant intermittent ou du courant de transmission, tous les interrupteurs électromagnétiques précédemment mis en circuit reviennent à la position de mise hors circuit, tandis que l'interrupteur électro-magnétique e fait pont par-dessus les contacts auxiliaires ly m ; en môme temps le courant d’arret de l’interrupteur électro-magnétique de courant permanent h est interrompu dans le dispositif de la figure ü, en sorte que ledit interrupteur tombe et relie entre eux les contacts p et q. fl peut alors passer un courant de court-circuitage par l’induit /, le contact pt l’interrupteur h9 le contact q, le commutateur de sens de marche cy l’enroulement inducteur k, les contacts auxiliaires ni, ly l’inducteur /, et ce courant freine le moteur. Dans le dispositif de la figure i, le freinagepeul s’opérer par le fait que le contrôleur principal est amené à la dernière position de freinage. Le courant passe alors de l’induit i par le contact py les contacts n et o du contrôleur principal, le contact qy le commutateur de sens de marche cy l’enroulement inducteur &, le commutateur c, et les contacts auxiliaires m et l de l'interrupteur électro-magnétique ey pour retourner à l’induit.
- Ce dispositif peut s’employer également quand tous les couplages s’opèrent dans le contrôleur de marche, la fermeture du circuit étant seule opérée au moyen d’interrupteurs électro-magnétiques.
- p.91 - vue 91/448
-
-
-
- 92
- 'LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). —N° 16.
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- La ratification par le Conseil National et le Conseil Fédéral Suisse de la Convention internationale, relative à l’exploitation de la ligne du Saint-Gothard, a provoqué en Suisse une assez vive émotion et soulevé un fort mouvement de protestation. En effet, cette entente revêt pour la Suisse un certain caractère de gravité tant au point de vue économique que commercial et financier. L’Allemagne et l’Italie, les deux puissances en jeu, renoncent à leurs droits acquis du fait des subventions versées au gouvernement fédéral pour l’achèvement de la ligne du Saint-Gothard, ouverte à l'exploitation au mois de mai 1882, et dont l’exécution avait demandé plus de douze années. Le montant total des versements effectués par les trois Etats se monta à n3 millions de francs, et la oarticipation aux bénéfices, prévue seulement au-dessus du revenu de 7 % du capital-actions, n’a jamais dépassé 200 000 francs pour l’ensemble des trois souscripteurs.
- La loi de 1898 portant rachat du réseau suisse d’intérêt général, le rachat de la ligne du Saint-Gothard devait être effectué en 1908, mais, l’Allemagne et l’Italie opposant leur veto, le gouvernement suisse dut souscrire la convention suivante : réduction de 35 et 5o % sur les surtaxes frappant les parcours à forte rampe, d’où diminution de 1 million sur les recettes ; taxe de faveur pour le trafic sur la ligne du Saint-Gothard à l’égal de toute autre ligne existante ou à construire à travers les Alpes ; mêmes avantages sur le réseau suisse pour les voyageurs et marchandises d’Allemagne et d'Italie que ceux accordés à d’autres chemins de fer étrangers. De plus, la convention spécifie que, en cas d’électrification, tous travaux et toutes fournitures seraient consentis à des firmes allemandes, que le charbon nécessaire à l’exploitation proviendrait exclusivement des mines allemandes, et que toute la main-d’œuvre allemande et italienne actuellement employée à la Compagnie serait conservée par le gouvernement suisse.
- La surexcitation provient surtout de ces dernières clauses qui, cela va sans dire, portent une grave atteinte à l’indépendance économique de nos voisins
- et ne sont pas de nature à favoriser l’essor de leur industrie nationale.
- Le rapport spécial établi par la Dresdner Jîanky de Berlin, à l’occasion de son quarantième anniversaire, contient des indications intéressantes, en dehors de la partie économique, sur le développement de l’industrie et du commerce en Allemagne.
- Rappelons, pour mémoire, que la population allemande s’est accrue, de 1875 à 1910, de 5a % , tandis qu’en France l’augmentation n’a été que de 8 % pendant la même période. La fortune nationale de l’Allemagne est de 270 milliards de marks contre 170 milliards pour la France, selon les évaluations de M. Leroy-Beaulieu.
- Les chemins de fer allemands appartiennent presque tous à l’Etat; leurs revenus dépassent ceux des autres pays. En l’espace de quarante ans, ils se sont développés ainsi par rapport aux trois pays suivants :
- Longueur des lignes exploitées.
- 1870 1910
- Allemagne................ 19 575 km 61 148 km
- Grande-Bretagne et Irlande. 24999 km 37579 km
- France................... 17931km' 49 385 km
- Etats-Unis............... 85 139km 388 173 km
- Pendant ces dix dernières années, la longueur totale des lignes de tramways est passée de 3 000 à 4 400 kilomètres environ.
- Les postes, télégraphes et téléphones de l’Allemagne sont administrés par l’Etat. La longueur des lignes téléphoniques exploitées est de 4 646^85kilomètres contre i 188 33o kilomètres en France. Le nombre des communications téléphoniques a été, en 1909, de 1 670 178000 et, en France seulement, de 9,53 808 000.
- Le réseau des câbles sous-marins allemands a sextuplé au cours des dix dernières années.
- Par suite du développement rapide de l’industrie électrique, la consommation du cuivre s’est accrue, de 1901 à 19:1, de 16G % et, à l’heure actuelle, l’Allemagne emploie, à elle seule, le 1/4 de la consommation mondiale du cuivre.
- p.92 - vue 92/448
-
-
-
- 19 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 93
- Voici le nombre des stations centrales, des lampes et des moteurs pour l’année 1911, comparé avec celui de l’année i8y5 :
- 1895
- Centrales fournissant le courant. 148
- Lampes à incandescence......... 498 801
- Lampes à arc.................... 12 357
- Puissance des moteurs fixes
- en chevaux-vapeur............... 5 635
- Valeur totale des raccordements
- en kilowatts............... .. 35 941
- 19m
- 2 5a6 16 209 233 245 772
- 1 2o3 779
- 2 477 769
- Le rapport donne, en terminant, la liste des principales valeurs de l’industrie allemande avec leur capital et dernier dividende ; nous citons seulement celles qui concernent l’industrie électrique :
- Dernier di-Capital. Réserves, vidende.
- Allgemeine ÎElektricitals-Ges. . (millions de marks) %
- Ov O 1 0 62-0 14
- Deutsch-Ubersee. Elektr.-Ges. 100-0 27-7 10
- Berliner Elektricitatswerke... . 64-1 8-7 I A
- Siemens et Halske A.-G 63-o i8-5 I 2
- Ges. f. eleklr. Unternehmungen 45-0 5-i 10
- Le Rapport de la Compagnie Générale Parisienne de Tramways, dont l’assemblée a eu lieu le 7 avril, constate une augmentation de voyageurs de 5 8o5 881 pour l’année 1912. Les recettes d’exploitation ont été de io2/|3 545 francs, soit en augmentation de 492 814 francs sur l’exercice 1911. Les dépenses sont passées de 7 324 8o5 francs en 1911 à 7 507 879 francs en 1912 ; cette majoration est due uniquement à la hausse du charbon et à l’élévation du nombre de kilomètres parcourus. Le compte de profits et pertes ressortissant à 1 989 463 fr. 20, il a été réparti ainsi
- qu’il suit :
- Réserve légale 5 %................... 99 336 i5
- Actions de priorité 5 %
- (12 fr. 5o par titre).............. 733 062 5o
- Amortissement d’actions de priorité. 116 5oo Intérêts 4 % (actions ordinaires)... 999 470 Report à nouveau..................... 41 094 55
- 1 989 463 20
- Le rapport annonce que la nouvelle ligne Arcueil-Cachan-Châtelet sera livrée à l’exploitation au cours de la présente année, et que, dès les autorisations obtenues, la transformation sera effectuée sur les lignes Malakolf-les-Halles et Porte-d’Ivry-les-IIalles, et les lignes de Clamart et de Fontenay seront prolongées jusqu’à l’IIôtel-de-Ville.
- La Compagnie a l’intention de consacrer une somme de 10 millions à ces divers travaux.
- L’Energie Electrique de la Région Parisienne a été définitivement constituée le i3 avril, au capital de i2 5ooooo francs, divisé en 5o 000 actions de 25o francs. En dehors de son but principal qui est la fourniture de la force motrice aux chemins de fer de l'Etat pour le futur réseau électrifié de la banlieue, la Société se propose d’étendre son action à la distribution de l’énergie électrique dans la région parisienne. Avec l’appui des puissants groupes qui la patronnent, l’affaire ne peut certainement donner que de brillants résultats. Ce sont : la Banque de l’Union Parisienne, la Banque Française pour le Commerce et l’Industrie, le Triphasé, l’Ouest-Lumière, la Société d’Applications Industrielles, MM. Fougerolles frères, MM. Giros et Loucheur.
- L’assemblée des actionnaires de la Compagnie des chemins de fer Nogentais a eu lieu le 3 avril. Le nombre des voyageurs a été, en 1912, de 3o 271 106, en augmentation de 1 536973 sur l’année 1911. Les kilomètres parcourus se sont élevés à 5o23o35 en 1912 contre 4 796067 en 1911. Les recettes totales ont monté à 4 181 861 fr. 08, dont, en déduisant les dépenses : 2 863 676 fr. 38 et une somme de 713 43o fr. 27 affectée à divers comptes, il reste une disponibilité de 692 545 fr. 99 que le Conseil a ainsi
- attribuée :
- Réserve légale 5 %................... 3i 847 i5
- Amortissements........................ 44 5oo
- Intérêts 5 %........................ 487 4oo
- Dividende 2 fr. 5o.................... 5o 000
- Conseil d'administration.............. 12 500
- Report à nouveau...................... 66 798 84
- 692 545 99
- Le Rapport informe les actionnaires de la signature de la nouvelle convention intervenue avec le préfet de la Seine et relative à la transformation du réseau Nogentais en réseau départemental, et comportant, outre la prolongation de la concession, l’exploitation de trois lignes nouvelles, dont le détail a été donné dans notre numéro du 12 avril.
- Les Tramways Electriques de Douai ont soldé l’exercice 1912 par un bénéfice de 82 342 fr. 33, en augmentation de 8 763 fr. 3o sur l’exercice précédent. Cette plus-value est due aux recettes d’exploitation qui sont passées de 376 658 fr. 3o à 384 427 fr. 70. Le dividende a été maintenu à 10 francs.
- Les Tramways Electriques de Dijon ont vu, par contre, leurs bénéfices en diminution : i3i 623 Ir. 4t en 1912 contre i33q54 fr. 85 en 1911. Le même dividende, soit i3 francs, sera distribué aux action naires. J. N.
- naires.
- p.93 - vue 93/448
-
-
-
- 04
- LA LUMIÈRE ÉLËCTRIQUE T. XXII (2« SèHô).-40.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Hérault. — Le Conseil iminicipal de Montpellier examinera prochainement le projet de création d’une ligne de tramway pour desservir l’établissement départemental de Font-d’Aurelle ; la subvention du département est de 35 ooo francs.
- Ille-et-Vilaine. • — Le Conseil municipal de Cancale a demandé que l’avanl-projet de construction d’une nouvelle ligné de chemin de fer de Saint-Malo à La Goues-nièro fût soumis à l’enquête d’utilité publique; il a volé une somme de 200000 francs comme part contributive de la commune.
- Jura. — Les travaux de construction de la ligne de tramway de Salins à Andelot vont commencer prochainement. La ligne projetée partira de la gare de Salins P.-L.-M., suivra, dans la traversée de Salins, la route nationale n° 72, s’étendra ensuite en déviation dans la vallée de la Jurietisé et viendra se relier à Andelot, après un parcours de 12 kilom. 5oo au terminus du chemin de fer d’intérêt local d’Andelol à Levier. C’est à la Compagnie qui exploite ce chemin dé fer que le département du Jura a concédé la nouvelle ligné. Les dépenses de construction sont évaluées à 1 5aa 000 francs.
- Loire-Illférieure. — La Direction des chemins de fer de l’État a préparé un projet d’environ 2 millions pour l'agrandissement de la gare de Nantes.
- Saône-et-Loire. — Est déclaré d’utilité publique l'établissement, dans les départements de Saône-et-Loire et du Jura, d’un réseau de chemins de fer d’iutérêt local, à voie de 1 mètre dé largeur entre les bords intérieurs des rails, comprenant les lignes suivantes :
- Aulun à Saint-Léger-sur-DheuUe. Longueur : 33 kilomètres. Devis : i 855o33 francs.
- Saint-Léger-sur-Dheune à Chalon-sur-Saône. Longueur : 25 km. 5oo. Devis : 1 535 144 francs.
- Aulun-la-Comaille à la limite de la Nièvre, vers Alligny-en-Morvan. Longueur : 21 km. 3oo. Devis : 1 134 38i francs.
- Mont-Sàiiit-Vincent à Côrmatin et Tournas. Longueur : 64 kilomètres. Devis : 3 5iy 720 francs.
- Côrmatin à Chalon-sur-Saône. Longueur : 38 km. 5oo. Devis : 2 494 178 francs.
- ïoulon-sur-Arroux à Montceau-les-Mines. Longueur: 28 km. 800. Devis : 2071 254 francs.
- Mervans à Bletlerans. Longueur : 26 kilomètres. Devis : 1 822 6g3 francs.
- Louhans à Beaufort. Longueur : 19 km. 700. Devis : 1 246 742 francs.
- Seine. — Dans une conférence qui a eu lieu le 11 avril, sur i’éleclrification des lignes de la banlieue-ouest, M. Legrain, sous-directeur des Chemins de fer dé l’Etat, a déclaré & M. Bouvier, maire dii Vésinel, qüë l’électrification de la première zone jüSqü’â Bois-Colombes et Bécolt-lês-Bruyères, serait très probablement effectuée pour la fin de l’année prochaine. Quant à l’électrification des autres zOfiêS jtisqu'à Argenteuil, Saint-Germain et Versailles, aucune date certaine ne pouvait être indiquée pour leur achèvement, en raison des difficultés administratives et particulièrement des expropriations.
- Tunisie. —La Dépêche Tunisienne annonce que deux lots importants de la construction de la ligne de chemin de fer des Nefzas seront mis en adjudication vers la fin du mois d’avril.
- Les travaux à exécuter sont compris dans la partie de cette ligne située entre Tamera et Tabarka.
- Autriche Hongrie. — L’Administration des Chemins de fer dé l’État autrichien a commandé, pour être livrés en igi3, à l’industrie nationale, 179 locomotives, i5o tenders et 2 ig3 wagons, pour un total de 38 millions de couronnes.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Calvados. — Le Conseil municipal de TrouVille-sur-Mer a voté un crédit de iooôo francs pour l’installation de dix lampadaires électriques dans la rue Victor-Hugo et sur la place du Casino.
- Drôme. — La municipalité de La Bégude-de-Mazenc a engagé des pourparlers avec la Société l’Énergie Industrielle pour l'installation de l’éclairage électrique.
- Marne. — Le service des améliorations agricoles du département va commencer l’étude d’un projet de distribution d’énergie électrique à Ay.
- République Argentine. — L’importation en République Argentine de produits concernant l’industrie électrique s’est élevée pour l’année 1912 à 9 3oo 000 pesos (1 peso or vaut environ 4 fr. aï).
- p.94 - vue 94/448
-
-
-
- lô Avril 1913*
- LA LUMIÉRÉ ÉLECTRIQUE
- 98
- TÉLÉPHONIE
- Algérie. — La Chambre de Commerce de Mosta-ganem a voté un crédit de ia 640 francs pour rétablissement d'un circuit téléphonique Renault-Iukermann par Ôuarizane.
- Avis favorable est donné aux projets de prolongement de la ligne téléphonique Inkermann-Ammi-Moussa.
- Aveyron. — La Commission départementale a approuvé un emprunt de 33i 684 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental ainsi que la convention relative àü circuit Rodez-Toulouse.
- Calvados. — La Chambre de commerce de llonlleur a décidé de participer aux frais d’établissement des circuits téléphoniques suivants : Houlgale-Cabourg, Houl-gate-Villers-sur-Mer-Blonville • Lisieux-Paris (a0) et Lisieux-Beuvillers.
- Le capital nécessaire à l’établissement de ces circuits est de i3oooo francs.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- •
- Banque de l’Industrie Electrique* — Durée : Soans.
- — Capital : 1 000000 francs, divisé en 2 000 actions nominatives de 5oo francs. Il est créé 1 000 parts de fondateurs remises à Ml I.iëure, fondateur. — Siège social : ai, rue de la Chaussée-d’Antin, Paris.
- Société Générale d’Ehtrëprises Eleéthiqües. —
- Durée : 40 ans. — Capital : 3oo 000 francs. — Siège so Cial : 7 », boulevard Raspail, Paris.
- Compagnie Lyonnaise d’Electrôthêrmié. — Durée : 5o ans. — Capital : 3o oüo fraiics. — Siège social : 18, cours Morand, Lyon.
- CONVOCATIONS
- Société Suburbaine de Gaz èt d’Elëctricité. — Le
- 21 avril, 11, rué de la Tour-des-Dames, à Paris.
- Compagnie du Gaz et d’Elëctricité de Wlélun. — Lé
- 21 avril, 11, rue de la Tour-des-Dames, à Paris.
- Compagnie Générale de Railways et d’Elëctricité.
- — Le a3 avril, à Bruxelles.
- Compagnie d’Elëctricité et de Traction en Espagne. — Le 25 avril, 21, rue des Capucines, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Nantes. — Le 29 avril, a5, rue de Clntteaudun, à Paris. '
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston,
- Comparaison des recettes des exploitations du ier janvier aii 3i mars 1912-1913.
- DESIGNATION
- DES
- RÉSEAUX
- Compagnie des chemins de fer Nogentais... * C'° F»» des tram, élect. et omnib. de Bordeaux. Compagnie des tramways de Nice et du Littoral.
- Compagnie des tramways de Rouen..........
- Société des tramways d’Amiens............
- Société Versaillaise de tramways électriques. Société des tramways algériens...........
- RECETTES
- DÛ MOIS DE MARS
- ‘SB^-
- année
- bissextile
- 3ag 109,90
- 509274,40
- 519 789,56 207575,20 68923 » 50276,70 i33 7 i6,75
- RECETTES
- DU Ier JANVIER AU 3l MARS
- i9ï3 augmentation en J<p3 1912 année bissextile igi3
- 356 462,80 27 35a,tj5 g3o3oi,25 976620,75
- 5401.57.0.5 3o 882,65 I 455 765,2.5 1 506480,20
- 56o 492/20 40 722,64 1 433478.88 1 4g5 790,90
- 283603.70 26028,50 744662,45 784 i89,5o
- 74 240.55 5 3i7,55 200 888,20 2ü443o,85
- 53 3497,75 94239,35 ^ 964^6.05
- 141281,05 7 544,9° 390 489,65 400 399,30
- augmentation en 1913
- totale
- 46219.50 5o 714,95 62 312,02 39027,05 4042,60
- %
- 4,98 3,48 4,34 5,3o 2,01 2,38 2,53
- Compagnie Générale Parisienne de Tramways.
- Recettes.— Mars 1912: 891 002,80; iqi3 : 894 754,45 ; différence en faveur de 1910 : 3 201,65.
- Totaux au 3i mars 1912 : 2066718,30; igi3, 2 .55o 100,80; différence en faveur de 1912 : 16 617,60.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
- Ventes du iei'janvier à lin février 191.3. 1 824 234
- Ventes du 1e1' janvier à lin février 1912. 1 271 467
- Diflérence en faveur de igi3.....Fr. 52 767
- Energie Electrique de la Basse-Loire. — Le 26 avril, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- Compagnie des Tramways et Omnibus de Lyon. —
- Le 26 avril, 3i, rue de la Martinière, à Lyon.
- Compagnie d’Eclairage Electrique du Secteur des Champs-Elysées. — Le 28 avril, 7, rue Chauchat, à Paris.
- Compagnie Générale d’Energie Electrique. — Le
- 28 avril, 47, rue Saint-André-des-Arts, à Paris.
- Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. — Le
- 29 avril, 7, rue de Madrid, à Paris.
- p.95 - vue 95/448
-
-
-
- 96
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2« Série). - N» 16 .
- Société Biterroise de Force et de Lumière. — Le
- 29 avril, 7, rue de Madrid, à Paris.
- Compagnie du Chemin de fer de Bayonne à Biarritz. — Le 3o avril, 3o, place de la Madeleine, à Paris.
- Chemin de fer de Pau, Oloron et Mauléon. — Le
- 30 avril, 3o, place de la Madeleine, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Cherbourg. — Le 3o avril, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie Centrale d’Energie Electrique. — Le 5 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Le 6 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Maison Bréguet. — Le 9 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie Française pour l'Exploitation des Procédés Thomson-Houston. — Le 10 mai, 7, rue de Madrid, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- BELGIQUE
- Le 3o avril, à ii heures, à l’hôtel-de-ville, à Chimay, adjudication-concours pour la fourniture d’un groupe moteur-pompe destiné à remplacer la machine à vapeur ' de secours de l’usine élévatoire. Soumissions recommandées le 28 avril.
- * *
- ♦ *
- Le 7 mai, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture, installation et mise en ordre de marche, dans les sous-sols du bureau télégraphique du palais royal deLaeken, de deux groupes transformateurs rotatifs et de leurs accessoires; caul. : 3o francs (cahier des charges spécial n° 127). Soumissions recommandées e 3 mai.
- ♦ *
- AUTRICHE-HONGRIE
- Le i3 mai, à la Postôkonomieverwallung, ht Vienne, fourniture de 1 800 interrupteurs intermédiaires pour le système à batterie centrale.
- INFORMATIONS Exposition de Gand.
- La cérémonie d’ouverture de l’Exposition Universelle et Internationale de Gand aura lieu, le 26 avril, en présence du roi, de la reine des Belges et de la famille royale. Une armée d’ouvriers met, en ce moment, la main aux derniers travaux, et tout sera prêt plusieurs jours avant la date fixée.
- Celte Exposition, de beaucoup la plus vaste qui ait été organisée en Belgique (elle couvre une superficie de i5o hectares), constitue un ensemble d’une ampleur, d’une harmonie, d’une majesté vraiment saisissantes et, parmi les 25 nations qui y rivalisent de puissance et de richesse, la France et ses colonies y occupent une place d’honneur.
- * *
- Congrès des Associations Internationales.
- Le prochain Congrès Mondial des Associations Internationales, organisé par l’Union des Associations Internationales dont le siège est à Bruxelles, se tiendra partie À Gand, à l’occasion de l’Exposition Universelle de cette ville’, partie à Bruxelles du i5 au 18 juin prpchain.
- Les questions relatives à l’unification’des mesures et des symboles qui les expriment y seront spécialement traitées.
- La reproduction
- des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nooet.
- p.96 - vue 96/448
-
-
-
- Treate-ciaqulèmeaoné*.
- .. SAMEDI 26 AVRIL 1913.
- Tome XXII (2* aéria). — N* 17
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL. ... ........................ 97
- Chronique Industrielle................... ioo
- Théories et généralités A. Gavand. — Un cas pratique de perturbations dans la marche en parallèle de deux alternateurs couplés par l’intermédiaire de
- transformateurs......................;.. io3
- Extraits des publications
- Sur les phénomènes qui se produisent lors du branchement des machines 11 des appareils
- électriques, par W. Linke................ 107
- Dispositif de redresseur mécanique, par A.
- Bhackett.................................. 108
- La cuisine au gaz et la cuisine électrique, par A. Steinhard.............................. 109
- Sociétés savantes et techniques
- Académie des Sciences.
- Téléphone physiologique intensif, par J. Glo-
- ver..................................... 111
- Institution of Electrical Engineers. Démarrage et réglage de la vitesse dans les moteurs d’induction, par F.-G. Aldous.... m
- Divers
- Création d’une chute d’eau de 1 6-jo mètres... 114
- Législation et Contentieux
- L. Péjoine. — I. Comment se conserve, comment se'perd le droit de préférence des
- concessionnaires d’éclairage. ..... ... 115
- II. L’occupation des propriétés privées par les canalisations électriques......... 116
- Brevets
- Nouvel alternateur auto-excitateur Westinghouse-Leblanc à fréquence variable à volonté ................................... 118
- Correspondance
- Lettre de M. E. Cai.lanuer, à propos de certains dispositifs de fraude d’énergie élec-
- trique.............................. I2/|
- Etudes et Nouvelles Economiques.......... 125
- Renseignements Commerciaux............... 126
- Adjudications........................... 128
- EDITORIAL
- M. A. Gavand, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité, chef de service à l’Usine Centrale d’Electricité de l’Ouest-Parisien (Ouest-Lumière), à Puteaux, expose un cas\pralique de perturbations dans la marche en parallèle de deux alternateurs couplés par l'intermédiaire de transformateurs (p. io3).
- Ce n’est pas la première fois que l’on constate le balancement (même sans régulateurs) en couplant des alternateurs à travers des transformateurs, et que ce balancement disparait si l’on couple avant. Mais il est très probable que l’explication que donne M. Gavand correspond à la réalité des faits.
- Il eût été intéressant .qile cet ingénieur vérifiât :
- i° Que la fréquence des oscillations qui se produisent correspond bien à la fréquence propre d’oscillation calculée pour les alternateurs couplés à travers les transformateurs ;
- 20 Que les régulateurs de vitesse n’exercent aucun effet sur le phénomène, car il se pourrait que les régulateurs donnassent un tel résultat sans que l’amortissement fût négatif. Gela peut avoir lieu, en particulier, avec des turbines à vapeur, quand la fréquence propre d’oscillation des alternateurs devient plus grande que la fréquence pi‘opre d’oscillation des régulateurs. Gela se produit
- p.97 - vue 97/448
-
-
-
- 98 ' ” ' LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N» 17.
- inversement quand l’amortissement est négatif dans les alternateurs.
- La question de l’amortissement négatif par l’hystérésis est d’ailleurs assez intéressante pour que nous ayons bon espoir de voir M. Boucherot la reprendre prochainement en lui donnant une forme tout à fait pratique.
- L’étude desphénotnènes qui se produisent lors du branchement des machines et des appareils électriques a fait l’objet d’un important travail de M. H.-W. Linke (p. 107). L’auteur examine des cas multiples : mise en circuit d’une self-induction avec ou sans fer, branchement d’un transformateur à circuit secondaire ouvert, branchement de transformateurs à haute tension, mise en circuit de self-inductions et circuits magnétiques multiples, mise hors circuit d’un moteur d’induction avec rotor fermé, court-circuit brusque des génératrices, etc.
- .M. Linke a heureusement illustré ses considérations mathématiques par de nombreux tracés d’oscillogrammes, publiés dans les Archiven fur Elektrotechnik.
- Signalons un redresseur mécanique, dû à M. A. Brackett, pour la charge des batteries d’allumage et d’éclairage des voitures automobiles sur les réseaux à courants alternatifs.
- La comparaison entre le coût de la cuisine au gaz et celui de la cuisine à l'électricité a déjà été faite à diverses reprises. M. A. Steinhard expose (p. 109) les résultats obtenus par un ingénieur impartial, M. Yogel; il montre que si ce dernier est arrivé à la conclusion que la cuisine électrique coûte à Kattowitz trois fois et demi plus cher que la cuisine au gaz, ce résultat ne saurait être généralisé.
- M. Steinhard conseille aux Compagnies de distribution d’électricité de diminuer les frais de location de leurs compteurs ; il souhaite que ces Compagnies facilitent à leurs abonnés l’emploi de l'électricité pour la cuisine en leur louant les appareils nécessaires moyennant une redevance peu élevée.
- M. yl’Arsoirval a présenté le 14 de ce mois à l’Académie des Sciences un perfectionne-
- ment très ingénieux du téléphone, imaginé par le Dr Jules Glover, médecin du Conservatoire.
- Le téléphone physiologique intensif G lover est basé sur une étude physiologique de la voix (p. m) ; cet appareil comprend un ou deux groupes de microphones transmetteurs de sensibilité différente pour le nez et la bouche. Il permet d’obtenir, parait-il, une. amplification sonore considérable, une netteté extrême de la voix particulièrement précieuse dans les transmissions à très longue distance et dans lés transmissions transocéaniques. Son emploi évitera aux téléphonistes l’obligation pénible de deviner souvent dans la conversation téléphonique les vibrations absentes. Peut-être ce téléphone trouvera-t-il aussi une application dans la téléphonie sans fil ?
- Signalons un nouveau mode de construction des lampes en quartz à vapeur de mercure, inventé par M. A. Tian, et dont M. Lippmann a entretenu l’Académie des Sciences dans sa séance du 7 avril. Ces lampes, destinées surtout aux recherches de laboratoires, sont construites en vue de supporter normalement une tension basse, étant donné que l’émission totale des radiations ultraviolettes de ce genre de lampes croît énormément avec la tension qu’on leur applique, tandis que l’énergie des rayons les plus réfrangibles (X <C 1900 angstrôms) varie relativement beaucoup moins. Leur mode de construction est simple èt peu coûteux, grâce au faible échaufïement de leur enveloppe de quartz, échauffement qu’on peut encore diminuer par une réfrigération convenable. La partie en quartz transparent a la forme d’un tube à essai ; un peu de mercure placé au fond sert de cathode ; le courant lui est amené par un fil de fer protégé par un petit tube de quartz opaque occupant l’axe de la lampe; l’anode est un petit cylindre de fer. Un support de cuivre maintient la lampe par le haut. Cet arc au mercure peut être alimenté par du courant alternatif, pourvu qu’on mette deux anodes constituées par des palettes de fer séparées l’une de l’autre par une lame de mica et qu’on soude une troisième entrée de courant au bouchon de veri’e
- p.98 - vue 98/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 99
- qui est appliqué sur l’enveloppe de quartz par un simple rodage.
- Les ingénieurs d’usines liront avec intérêt le résumé d’une importante communication de M. F.-C. Aldous à la Institution of Elec-trical Engineers (p. 112) sur le démarrage et le réglage de la vitesse dans les moteurs d'induction.
- Dans notre numéro du 22 mars dernier, M. Léonard Péjoine, avocat à la Cour d’appel de Paris, en étudiant l’occupation concurrente de la voie publique par les entreprises d’éclairage, était amené à parler du droit reconnu par la jurisprudence du Conseil d’Etat aux concessionnaires municipaux de l’éclairage au gaz d’être préférés à tous autres exploitants, pour l’installation, à conditions égales, de l’éclairage électrique.
- II était intéressant pour nos lecteurs de connaître comment se conserve, comment se perd le droit de préférence des concessionnaires d'éclairage (p. 1i5).
- M. Léonard Péjoine, dans une annexe à sa dernière chronique,'s’applique à les renseigner sur ce point d’après les arrêts les plus récents. Pour faire suite, d’autre part, à sa précédente étude, il analyse aujourd’hui la nature juridique du contrat d'occupation des propriétés privées par les canalisations électriques (p. 116).
- Le Conseil d’Etat vient de rendre une décision fort importante pour les compagnies de distribution d’électricité.
- Il s’agissait de savoir si une compagnie concessionnaire d’un service de transport peut obtenir l’autorisation de vendre à des tiers les excédents d’énergie électrique qu’elle peut avoir. Cette question, ainsi que l’a fait remarquer M. Chardenet, commissaire du Gouvernement, est assez délicate. La question essentielle à résoudre était, au point de vue juridique, de savoir si une Compagnie concessionnaire doit obligatoirement se confiner dans sa concession sans même avoir le droit de vendre à des tiers l’énergie électrique qu’elle peut avoir en excédent. Celte question a été résolue par la négative : en vendant des excédents d’énergie, une
- Compagnie fait un acte de bonne administration. Selon l’arrêt, les Compagnies concessionnaires de tramways sont aptes comme tous autres intéressés à obtenir des permissions de voirie pour la distribution de l’énergie électrique aux particuliers, par application de la loi du 11 juin 1906 et aux conditions prévues par cette loi, sauf le droit pour l’autorité concédante de veiller à ce que l’usage de ces permissions ne porte pas atteinte à la bonne marche du service concédé. Nous nous proposons, vu l’importance de cette décision du Conseil d’Etat, de lui consacrer prochainement une étude détaillée.
- L’obtention d’une fréquence variable à volonté avec un alternateur tournant à vitesse constante constitue un problème particulièrement difficile à résoudre, surtout si l’on veut que l’alternateur puisse tourner à une vitesse angulaire supérieure à la fréquence qu’il devrait normalement produire.
- L’intérêt de ce problème, est évident pour tout Electricien. Aussi exposons-nous, d’une manière détaillée (p. 118), la théorie et la description du nouvel alternateur auto-excitateur « Westinghouse-Leblanc » qui satisfait à ces conditions.
- Il s’agit d’une machine à collecteur s’excitant d’elle-même et permettant, grâce à l’adjonction d’un transformateur de phases, de débiter des courants alternatifs de la fréquence demandée, tout en tournant à une vitesse angulaire indépendante de cette fréquence.
- Certains dispositifs de fraude d’énergie électrique condamnés par le Tribunal correctionnel et la Cour d’Àppel de Lyon ont fait récemment l’objet d’un article de M, de Lon-gueval (’). M. E. Callander, Ingénieur à la Société Générale de Force et Lumière, nous écrit à ce propos (p. 124) pour nous signaler une précaution qu’on pourrait prendre lors de la pose des compteurs dans le but d’éviter la possibilité d’un renouvellement des stratagèmes décrits par notre collaborateur.
- (!) Lumière Electrique, y. g mars 1913, p. 3go.
- p.99 - vue 99/448
-
-
-
- 100
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série). — N» 17.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Les usines électriques du "Witwatersrand, au Transvaal. — Génie civil, i a avril 1913.
- En 1905, on édifia, pour fournir l’énergie aux mines d’or du Rand, l’usine de Brakpan, d’une puissance de 2 5oo kilowatts, puis peu après une autre centrale de 3 5oo kilowatts, à Drichock, dans le district de Germiston ; ces deux entreprises ne prospérèrent guère.
- En 1906, on pensa à utiliser l’énergie des chutes Victoria du Zambèze, situées à 900 kilomètres du Rand ; la « Victoria Falls Power G° » fut fondée et acquit de la British South Africa G0 (Chartered G0) le droit de construire une usine utilisant les chutes de Victoria, situées entre la Rhodésia du Sud et celle du Nord-Ouest ; il y a plusieurs chutes d’une largeur totale de 1 737 mètres et d’une hauteur de 1i5 mètres. Leur puissance varie, suivant les saisons, de 3ooooo à 600 000 chevaux. Comme on estime à 200 000 chevaux environ la puissance nécessaire pour le service des mines d’or, la puissance minimum était suffisante, en supposant un rendement convenable pour le transport de l’énergie.
- Une Commission, composée d’ingénieurs éminents de divers pays, conseilla d’employer le système Thury à courant continu à 160000 volts. La « Vifctoria Falls Power C° » renonça à la construction de l’usine de Victoria, non pour des raisons techniques, mais seulement parce qu’elle ne put signer de contrat pour la fourniture de l’énergie qu’avec une seule Société de mines d’or et pour 2 000 kilowatts seulement; elle se décida à établir des stations centrales dans le Rand, où, du reste, le charbon est bon marché. Cette Société a racheté les centrales de Brakpan et de Drichock, ainsi que les concessions Ilarper, pour la fourniture de l’énergie électrique et de l’air comprimé aux mines de la « Rand Mines, Limited » et du groupe Ekstein.
- La Victoria Falls C° possède, outre la concession des chutes du Zambèze, l’usine de Drichock, d’une puissance de 3 700 kilowatts; celle de Brakpan, de 2 5oo kilowatts, à proxi-
- mité de laquelle elle a fait construire une autre centrale de 6 000 kilowatts, l’usine de Simmespan, de 18000 kilowatts, celle de Rosherville, de 5o 000 kilowatts, qui fournit également de l’air comprimé et possède dans ce but une installation de i5 000 chevaux, et enfin la centrale de Vereeniging, de 4° 000 kilowatts.
- On trouvera des renseignements plus détaillés sur ces usines dans YElektrotechhische Zeitschrift, du 9 janvier. Leur réseau de distribution est partie aérien, partie souterrain.
- Deux Sociétés minières importantes, la « East Rand Proprietary Mines, Limited » et la « Randfontein Estâtes Gold Mining C° », ont chacune une centrale électrique lui appartenant, la première d’une puissance de i4ooo kilowatts, la seconde de 20000 kilowatts.
- La Société a vendu jusqu’au 1e1' janvier 1911 l’énergie électrique à environ 7,8 centimes le kilowatt heure ; de cette date au icr octobre 1912, elle l’a vendu 5,8 centimes; le prix actuel est de 5,5 centimes.
- En 1907, la Société a fourni 21 384900 kilowatts-heures et, en 1910, 95692657. Quand les stations centrales de Rhosherville et de Vereeniging seront terminées, la Société pourra fournir annuellement 5oo millions de kilowatts-heures. Le facteur de charge est d’environ 70 %.
- Le développement rapide de la fourniture d’énergie est dû à ce qu’avec l’emploi de l’électricité, les mines d’orfontune économie de o fr. 80 à 1 fr. 25 par tonne de minerai traité. Vu la facilité de se procurer de l’énergie à bon marché, il vient de se fonder une entreprise pour traiter au four d’induction, d’après le procédé Héroult, la quantité de vieux fers entassés sur les limites des mines d’or et le minerai de fer abondant au Transvaal.
- Statistique des transports et de l’éclairage à New-York.— The Times Engineering Supplément.
- D’après le 6° rapport annuel de la « Public
- p.100 - vue 100/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 101
- Service Commission » de l’Etat de New-York, pendant l’exercice 1911-1912, le public a payé à New-York pour les transportspar tramways une somme de 16736960 livres sterling, soit environ 3,2 livres sterling par tête d’habitant; et; 12 116 352 livres sterling, soit environ 2,4 livres sterling par tête 'd’habitant, pour la consommation de gaz et d’électricité. Au total, il a été payé à New-York, pour les transports par tramways, le gaz et l’électricité, a8 853 3i2 livres sterling en un an. Le nombre total des voyageurs, transportés dans les tramways et les chemins de 1er aériens et souterrains, a été de 1 680912 025, en augmentation de 77 000 000 sur le chiffre de l’année précédente, et de 365 000 000 sur celui de 1907-1908 (première année des statistiques de la Commission). Ces chemins de fer et tramways ont 11 688 voitures en circulation, et exploitent 1666 miles (2 682 km.) de voies. Le nombre des consommateurs de gaza atteint 1 286 717, en augmentation de 5o 000 environ sur l’année précédente, et de 201 281 sur l’année 1908. Le gaz produit a atteint 43 297 216000 pieds cubes, et le courant électrique produit pendant la même période a atteint 589 778 watts.
- Electrification de l’East London Railway.
- — The Electrician, 4 avril 1913.
- Aprèsde nombreusesannées dediscussion, l’électrification de la ligne de Shoreditch à New Cross, connue sous le nom de « East London Railway », vient d’être décidée.
- Cette ligne est louée conjointement par les Compagnies Brighton, Great Eastern, South Eastern, Chatham and Dover, Metropolitan and District, et réunit entre elles les iignes de ces diverses Compagnies ; elle a une longueur de 5 miles 3/4, dont 1 mile 3/4 en tunnel. Le capital nécessaire à l’électrification est fourni par la Great Eastern Railway C°, et les travaux sont conduits par les ingénieurs des Compagnies South Eastern, Metropolitan et District.
- Le courant est fourni parla sous-station du District Railway à Whitechapel et par une nouvelle sous-station à Surrey Docks. Le courant à 11 000 volts est abaissé à 365 volts à ces deux sous-stations, puis le eouranlaller-
- natif à 365 volts est transformé en courant continu à 600 volts. Le service, -autrefois très irrégulier, est maintenant remplacé par un service de 12 trains à l’heure dans chaque direction. C’est le Metropolitan Railway qui assure le service des voyageurs, sauf pour quelques trains de transit, dont la traction est assurée par les locomotives des différentes Compagnies qui se servent de la ligne.
- Le courant électrique à Berlin. — Electrical Engineering, 3 avril 1913.
- La concession des Berliner Elektricitats Werken expire en 1915, et l’on discute beaucoup à Berlin pour savoir si l’on prolongera la durée de la concession, ou si l’entreprise sera rachetée, en totalité ou en partie, par la Ville. Cette question se rattache aux besoins futurs de courant pour la traction sur les réseaux du Berlin Stadt-Ring-undVorortbahn. La ville de Berlin supportera une partie des frais d’électrification de la Stadtbahn, et il est question que la Ville se charge de la fourniture générale du courant pour l’éclairage et la force motrice, au moyen d’une grande station centrale. Cette solution permettrait, assure-t-on, de fournir, au plus bas prix possible, le courant nécessaire a la traction sur les chemins de fer. Une autre solution serait que la Ville reprenne toutes les stations centrales de Berlin, et laisse les réseaux de distribution aux mains des Compagnies privées, auxquelles elle fournirait le courant. Il faut noter, d’ailleurs, que la Commission chargée de l’élude de l’électrification des chemins de fer de Berlin, a conseillé de n’émettre que la moitié-de la somme de 5o millions de marks réclamée à cet effet; on n’électrifierait que le réseau « Sladt und Ring » et non le réseau suburbain « Vorort ».
- Extensions du réseau de distribution d’électricité de Birmingham (Angleterre). — The
- Electrician, 11 avril igi3.
- L’ « Electric Suppley Committee » de Birmingham vient de décider de commencer immédiatement l’exécution du plan d’extensions du réseau électrique de cette ville. Le projet prévoit la construction d’une nouvelle station' centrale de 160 000 kilowatts ; le
- p.101 - vue 101/448
-
-
-
- 102
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 17.
- coût d’installation devant atteindre environ 25 ooo ooo de francs. Toutefois on ne se pro- ' pose pas de réaliser ce projet en une fois, mais de l’exécuter par étapes. On commencera par construire les bâtiments de la station et par installer des générateurs pouvant fournir 25 ooo kilowatts; on compte avoir i5ooo kilowatts disponibles à l’automne de 1915. On avait envisagé, pour la nouvelle centrale, l’adoption de moteurs à gaz, mais on a donné la préférence aux turbines à vapeur.
- Projet de stations hydro-électriques en Prusse. —Elektrotechnische Zeitschrift, 27 mars 1913.
- Le Reichstag a été saisi d’un projet dé loi tendant à la construction, par l’Etat, de stations hydro-électriques sur le Weser. Le projet prévoit la construction de trois stations pouvant fournir 41 ooo ooo de kilowatts-heures par an ; cette énergie serait distribuée dans les districts environnants, qui comprennent les villes de Gœttingen, Mün-den, Cassel et Waldeck.
- Nouveau câble sous-marin pour l’Extrême-Orient. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Les Compagnies Eastern Telegraph et Eastern Extension Australasia and China Tele-graph ont décidé la pose d’un nouveau câble sous-marin entre Aden et Hong-Kong, via Colombo et Singapour ; la distance est d’environ 9 700 kilomètres et la dépense atteindra environ 25 ooo ooo francs. Cette décision est particulièrement intéressante en présence de l’extension des réseaux de télégraphie sans fil dans ces dernières années; il est évident que les deux Compagnies ci-dessus ne considèrent pas que leur sphère d’activité ait été diminuée par le développement du nouveau mode de communication à longues distances.
- Les résultats de la Western Electric Company en 1912. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Le Western Electric Company a publié son rapport annuel pour l’exercice 1912. Le produit brut des ventes a atteint 71 727 329 dollars, contre 66 211 795 dollars en 1911. Le produit net, déduction faite des dépenses de fabrication et dépenses diverses, a été de 4 853s265 dollars, contre 3280290 en 1911, Boit 32,36 % du capital-actions de la Compa-
- gnie, contre 21,87 % pour l’année précédente. Le bénéfice net de l’année a atteint 1067410 dollars contre 890292 dollars en I911-
- Les Importations en Argentine en 1912.
- — TheElectrician, 11 avril 1913.
- La valeur totale des marchandises importées en Argentine en 1912 a été, d’après les statistiques officielles, de 76 970 694 livres sterling, contre 362 137 livres sterling en 1911.
- La répartition par pays d’origine s’établit comme suit :
- Tableau 1.
- 1912 1911
- Grande-Bretagne. Allemagne Etats-Unis France Italie Belgique Espagne Autres pays 23 733 845 £ 12 788 3oi 11 425 390 7 523 716 6 497 43o 4 074 106 2 345 661 8 142 244 21 727 486 £ 13 172 442 10 470 670 7 6o5 311 5 869 196 3 897 042 2 255 893 8 364 089
- La valeur totale des « marchandises d’électricité » importées a été, en 1912, de 1 861 ySy livres sterling contre 1 336735 livres sterling en 1911.
- L’utilisation des chutes de l'Iguazu.
- D’après le South American Journal, les négociations, qui viennent de prendre fin, entre les gouvernements de la République Argentine et du Brésil au sujet des chutes de l’Iguazu, vont avoir probablement pour résultat l’installation d’une centrale hydro-électrique de premier ordre. Voici dix ans que ces deux gouvernements ont tenté de se mettre d’accord pour l’utilisation en commun de ces chutes.
- La République de F Uruguay est intéressée elle aussi à cette affaire et les trois Etats vont probablement élaborer un projet en commun. Les études préliminaires ont prouvé que la mise en valeur des chutes de l’Iguazu permettrait de produire suffisamment d’énergie électrique pour satisfaire à tous les besoins d’éclairage et de force motrice des trois Etats.
- p.102 - vue 102/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 103
- UN CAS PRATIQUE DE PERTURBATIONS DANS LA MARCHE EN PARALLÈLE DE DEUX ALTERNATEURS COUPLÉS PAR L’INTERMÉDIAIRE DE
- TRANSFORMATEURS
- Certains résultats théoriques, du domaine de l’Electrotechnique générale, exigent, pour être corroborés par l’expérience, des essais dont les éléments de réalisation font généralement défaut à l’investigateur. On peut donc s’estimer heureux lorsque les conditions normales de la pratique journalière vous révèlent l’exactitude des déductions mathématiques.
- La question de la marche en parallèle des alternateurs, qui fit l’objet de tant de sollicitude de la part d’éminents techniciens, ne laisse pas que de réserver des surprises aux ingénieurs d’usine. >
- Un problème pratique s’est naguère posé comme suit :
- Deux groupes turbo-alternateurs diphasés , d’une puissance de 8 ooo K. Y. A. ia 700 volts 53 périodes marchaient .en parallèle d’une façon satisfaisante lorsqu’ils alimentaient un réseau dont les barres de distribution étaient reliées comme l’indique la figure i.
- I II
- Des considérations que nous n’avons pas à envisageront conduit à la transformation des deux alternateurs en triphasé 9 ooo K. V. A.
- ii ooo volts. Une période transitoire prévoyait la marche en parallèle d’un seul groupe transformé avec toutes les unités du réseau. Le groupe I, par exemple, fut connecté aux barres 11 ooo volts.
- On ne tarda pas à se rendre compte que, dans ces conditions, le fonctionnement des machines I et II couplées avait perdu toute sa stabilité. Le couplage était aussi normal qu’auparavant, mais dès qu’on provoquait la moindre avance de la machine à vide ou le moindre retard de la machine en charge, en vue d’égaliser les puissances débitées, des oscillations pendulaires d’amplitudes croissantes prenaient naissance, et les watt-mètres accusaient bientôt une oscillation de la charge totale entre les deux alternateurs.
- Le décrochage ne se produisait pas pour deux raisons :
- i° Parce que la puissance oscillante ne pouvait atteindre la valeur de celle du décrochage ;
- au Parce que l’angle d’écart était limité par la marche en moteur synchrone de l’une ou l’autre des machines.
- Un premier examen de la régulation des turbines à vapeur ne fit aucune lumière sur ces variations étranges ; c’est ainsi qu’on diminua en vain la période d’oscillation propre des machines motrices.
- Deux questions pouvaient alors se poser :
- i° N’aurait-on pas, par le fait même de la transformation des enroulements de la machine I, augmenté sa période propre endimi-nuant son couple élastique ?
- 2° N’aurait-on pas introduit, d’autre part, un amortissement négatif dans les systèmes oscillants?
- L’examen de la première question conduit, au contraire, à effectuer une légère augmentation du couple élastique.
- p.103 - vue 103/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N° 17.
- 1(H
- Considérons, en effet, l’expression des puissances synchronisantes :
- P.5j = BE, (E, — E2 cos 0) -j- CEdig sin 0 Pi = BE2 (E2 — E[ cos 0) — CEtE2 sin 0
- 0 étant l’angle d’écart électrique entre la machine en charge et la machine à vide en régime stable.
- Le coefficient G seul est intéressant. A vide il se réduit à
- C =
- S
- a (R*« + Sa)
- où Raest la résistance intérieure des alternateurs et S l’inductance wL. Supposons, pour simplifier : Et = E2. Dans ce cas, le diagramme des forces électro-motrices montre (fig. 2)
- Fig. 2.
- que le courant de circulation eslwallé, sensiblement en phase avec E2 et en opposition avec E,. Comme dans notre cas Ej < E2, l’opposition de phase du courant de circulation avec E( est encore plus parfaite.
- Si maintenant nous donnons une avance AO à la machine à vide, les deux machines se mettront à osciller ; comme la machine à vide fournit une puissance supplémentaire wattée P, et que la machine en charge absorbe une puissance wattée P, , ces puissances contribuent au maintien du synchronisme. Il est évident que lorqu’on égalise les charges, le terme fonction de sin 0 diminue; les termes B E, (E, — E., cos 0) et B E., (E., — E, cos 0) s’aimulenL aussi pour un partage égal de.-charges et un réglage convenable des excitations. v
- Ceci posé, éludions la variation du coelii-
- cient C du terme prédominant C E, E2 sin 0 après transformation de la machine I.
- Disons tout d’abord que la quantité de cuivre n’a pas varié, puisque les dimensions des encoches d’induit sont restées les mêmes. L’intensité normale ayant augmenté dans le
- 4/4
- rapport ^7: = i,5, la section des spires a
- augmenté dans la même proportion. Si la machine .diphasée a an spires par pôle, la
- machine triphasée ne peut en avoir que—-r.
- La réaction par pôle, pour 1 ampère sera respectivement :
- Rrf = V
- 2 n
- pour la machine diphasée, et
- R i = -X^-
- i,5 X 3
- pour la machine triphasée. Elle a donc
- 2
- diminué dans le rapport
- Nous déduisons de cette élude que la résistance R„ a diminué ainsi que S. La formule (2) montre que C a augmenté.
- Rappelons, comme l’a démontré M. ’Bou-cherot, qu’un fort couple synchronisant n’est une condition de stabilité que pour des groupes à couple moteur constant, comme le cas qui nous occupe. Il 11’en serait pas de même si le moteur primaire était un moteur à couple périodique.
- L’examen de la deuxième question conduit à introduire le couple perturbateur dû à l’augmentation des pertes par hystérésis dans l’induit et à l’hystérésis des transformateurs, ainsi qu’à un affaiblissement de l’amortissement dû à la diminution de R„.
- M. Boucherol a démontré, dans une communication très intéressante qu’il fit à la Société Internationale des Electriciens en novembre 1904, que l’hystérésis des tôles d’induit introduit dans la marche en parallèle des alternateurs un certain couple perturbateur de signe contraire à l’amortissement, '
- p.104 - vue 104/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 105
- L’amortissement Ca étant défini par l’égalité :
- Q — Q,„
- Couple moteur — Ca ——-----
- où ûm est la vitesse moyenne en radiants par seconde; Q représente la vitesse instantanée des alternateurs couplés en régime oscillatoire :
- Q = Q,„ (i ± s sin a.t\,
- le signe + se rapportant à l’un des alternateurs, le signe — à l’autre.
- Le couple amortisseur est donc
- qz Ca z sin at
- a étant la pulsation naturelle d’un alternateur couplé, e la variation relative maxima de la vitesse angulaire, c’est-à-dire:
- Nous nous contenterons de donner seulement l’expression du couple perturbateur à laquelle arriva M. Boucherot. Elle est de la forme :
- B m
- sin %t,
- R„ étant la résistance intérieure des alternateurs, y) la perte par hystérésis dans l’induit rapportée à la puissance totale (0,02 à 0,06 suivant les cas).
- Le couple dû à l’hystérésis est plus grand que l'amortissement lorsqu’on a :
- EeiïLc
- fl
- Ra lùl
- 7> Ca.
- (3)
- L’amortissement Ca des alternateurs en question est assez notable, car leurs épanouissements polaires rapportés ne sont pas feuilletés. Le couple perturbateur étant faible, puisqu’il contient r, e (il est de l’ordre de grandeur de l’amortissement quand celui-ci est très faible), la machine fonctionnant en diphasé n’aurait pas dû préseriter le balancement progressif qui s’est manifesté lorsqu’on l’a transformée.
- Le transfert de la machine I des barres 12700 volts aux barres il 000 volts n’aurait-il pas augmenté le premier membre de l’inégalité (3)?
- Ce premier membre est le produit de deux facteurs :
- Le premier
- Eeff L
- ^t»
- a augnlenté. En
- effet,
- il est facile de voir que l’enroulement triphasé exige pour la tension normale un courant d’excitation supérieure (i4o ampères çui lieu de ii5 ampères à vide, et 280 ampères au lieu de 23o ampères en charge). Le courant d’excitation pour un courant de court-circuit correspondant à un même nombre d’ampères-tours induit (celui produit par les 315 ampères delà machine diphasée et celui produit par les 474 ampères de la machine triphasée dont la valeur est la même) n’a pas varié; ilestde 97 ampères d’après la caractéristique en court-circuit.
- Pour l’excitation en charge, le courant Icc
- est :
- pour la triphasée,
- 474 X 280
- --------- amp. — i 36b amperes ;
- 97
- pour la diphasée :
- 315 X a3o
- --------- amp. = 746 ampères,
- 97
- donc Icc se trouve augmenté dans le rapport
- i 366 746
- i,83.
- Comme Etffi a diminué dans le rapport
- : 0,86,
- I 2 700
- le produit Eeffi lcc a augmenté dans le rapport i,83 X 0,86 = 1,58.
- Le deuxième facteur ^yj--a augmenté
- pour trois raisons :
- i°ParcequeRttadiminuédans le rapport —
- quantàlalongueuretdansle rapport — quant
- 1,6
- à la section; soit en tout une diminution de ,—= o,44;
- 20 Parce que y; a augmenté à vide au moins approximativement dans la proportion
- ' I 40
- 1,6
- 115,
- 3° Parce qu’à la perte hystérétique r, sont venues s’ajouter les pertes par hystérésis r/
- p.105 - vue 105/448
-
-
-
- 106
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2e Série). — N# 17.
- et •/}" des deux groupes de transformateurs T et T,.
- ÏI est donc permis d’admettre dans ce cas une augmentation sensible de ce premier membre, et par suite l’existence de l'inégalité (3).
- Il est intéressant de déterminer le glissement g correspondant à l’amortissement critique, g étant défini parla relation
- dans laquelle C„ le couple normal en charge.
- L’inégalité (3) donne, en négligeant R„ devant u>L, et en appelant K le rapport du courant de court-circuit au courant normal :
- Krjg > i.
- L’amortissement critique est tel que l’on a
- Kyjg = i.
- Pour la machine triphasée K =2,9 en prenant pour ï) une valeur assez forte puisque les pertes par hystérésis ont augmenté, soit 0,06. Si à ce chiffre nous ajoutons (en admettant le « vieillissement des tôles ») o,o4 pour les deux groupes de transformateurs dont la puissance est sensiblement équivalente à celle des unités génératrices, nous lirons g — 3,3.
- Si nous avons g ^ 3,3, le balancement progressif se trouve justifié.
- Remarquons, d’autre part, qu’avec les valeurs admises, K a passé de 2,3 à 2,9; r, de o,o45 à 0,1 ; g a augmenté dans le rapport de i,5. Le produit Kyjg présente ainsi une augmentation dans le rapport de
- 1,26 X 2,2 X i,5 = 4,i5.
- Il n’est donc pas étonnant que l’on arrive à l’inégalité
- K- -rtg > 1.
- La valeur de g correspondant à l’amortissement critique avant la transformation peut se déduire de la relation
- a,3 x 0,045 X = 1 i,5
- d’où :
- U amortissement critique a donc plus que quadruplé après la transformation.
- Il y « lieu d’espérer que le nouveau transfert de la machine II aux barres 12700 volts,
- c’est-à-dire l’annulation de y/et de yj" diphasés, donnera à la marche en parallèle une stabilité suffisante.
- Cette étude prouve qu’on . sera dans des conditions de stabilité moins bonnes que lorsque les deux machines étaient diphasées. En effet, l’amortissement critique sera alors défini comme il suit :
- 2,9 X OjoG X g— i
- d’où
- g= 5,8
- c’est-à-dire qu’il aura presque doublé.
- Dans le cas où la marche en parallèle serait de nouveau défectueuse, on se trouverait obligé de recourir à des solutions mixtes, telle que l’adjonction de résistances additionnelles et le renforcement de C„ par l’emploi d’amortisseurs Leblanc.
- *
- ¥ k
- Pour terminer, reproduisons l’explication physique donnée par M. Boucherot à cette influence de l’hystérésis.
- Lorsque deux alternateurs couplés présentent un décalage sans osciller, si les forces électromotrices sont égales le courant de circulation estwatté; s’ils oscillent, la différence périodique de leur force électromotrice donne lieu à un petit courant de circulation supplémentaire qui est déwatté, périodique, maximum au milieu de l’oscillation èl nul aux extrémités. Sans hystérésis, ce courant déwatté n’a aucun effet. Avec l’hystérésis, il se trouve retardé légèrement et devient partiellement watté (négativement), sa composante watt.ée est motrice, ét comme elle est inaxima au milieu de l’oscillation, c’est-à-dire quand la vitesse périodique est maximum, elle produit un amortissement négatif.
- Toute cause de retard du petit courant déwatté due aux oscillations des forces électromotrices produira le même effet. Par contre, toute cause d’avance produira un amortissement positif, et dans ce cas se trouve la résistance intérieure des alternateurs, qui a pour effet de provoquer une avance de la phase du courant, comme toute résistance introduite dans un circuit réactif.
- A. Gayand.
- Ingénieur, ancien élève de l’Ecole Supérieure d’Electricité*
- p.106 - vue 106/448
-
-
-
- 107
- 20 Avril 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Sur les phénomènes qui se produisent lors du branchement des machines et des appareils électriques. — H.-W. Linke. — Arckiv.für Elektrtome I, 1913.
- M. W. Linke traite par l’analyse le problème des phénomènes de self-induction dans les circuits magnétiques simples.
- Le calcul montre que lors de la mise en circuit d’une self-induction sans fer, le courant qui traverse le circuit se compose de deux parties : l’une permanente et déphasée en arrière par rapporta la tension, l’autre s’amortissant avec le temps t. La durée de ce phénomène est déterminée par la valeur de l’ex-
- pression e T dans laquelle T — --, c’est-à-dire re-
- présente la constante de temps. On voit donc que la dlirée du phénomène dépend exclusivement des constantes du circuit, c’est-à-dire de la self-induction L et de la résistance ohmique r} mais non de la fréquence. La valeur maxima de l’à-coup d’intensité ne peut, même dans le cas le plus défavorable, atteindre le double de l’amplitude de la composante permanente; au contraire, elle est plus faible par rapport à cette dernière valeur de la quantité dont le courant continu supplémentaire diminue à chaque instant. Pour maintenir cet à-coup d’intensité à une valeur relativement faible, on augmente artificiellement l’amortissement en intercalant une résistance non-inductive.
- En ce qui concerne la mise en circuit d’une self-induction avec fer, le phénomène dépend de la saturation de ce fer. On peut trouver approximativement à l’aide de la courbe de saturation, la valeur maxima qui est susceptible d’atteindre l’à-coup d’intensité, dans le cas de la mise en circuit au moment le plus défavorable (tension nulle).
- L’auteur montre, à l’aide d’oscillogrammes, que lors de la mise en circuit d’un transformateur à circuit secondaire ouvert, il peut se produire des à-coups d’intensité considérables, atteignant jusqu’à 100 fois la valeur du courant permanent à vide, c’est-à-dire 8 à 12 fois celle du courant de pleine charge. Ces à-coups sont nuisibles aux réseaux, étant donné qu’ils peuvent provoquer l’amorçage des dispositifs de
- protection. M. Linke a étudié également à l’aide d’oscillogrammes l’inHuence de rhéostats de diverses dimensions, absorbant 5 à it> % de la tension du réseau. Ces rhéostats étaient intercalés entre le contact principal et un contact auxiliaire de mise en circuit de l’interrupteur. Le rhéostat restait ainsi en circuit environ i/5o de seconde, ce qui était suffisant pour réduire le courant de fermeture à 2 ou 3 fois la valeur du courant à vide.
- La mise hors circuit des transformateurs à haute tension provoque, à cause de la capacité de l’enroulement, des surtensions dangereuses pour les génératrices, étant donné que ces surtensions atteignent encore 3 à 4 fois la tension normale, même avec l’emploi de bons interrupteurs à huile.
- L’auteur traite ensuite la question de la mise en circuit des selfs-inductions à circuits magnétiques multiples. Si l’on met en circuit un transformateur dont le secondaire est chargé par l’intermédiaire d’un rhéostat correspondant à la charge normale, le champ alternatif permanent qui prend naissance à la fermeture du circuit produit aux bornes de l’appareil une tension, qui est peu influencée par le courant continu amorti ; en d’autres termes, c’est le courant permanent qui traverse le circuit secondaire, et celà pratiquement dès la fermeture du circuit. L’emploi d’un interrupteur avec contact auxiliaire, permettant de mettre momentanément un rhéostat dans le circuit, étouffe complètement les à-coups d’intensité.
- En ce qui concerne la mise en circuit d’un transformateur dont le secondaire est fermé en court circuit, l’auteur parvient, par l’analyse mathématique, au résultat suivant :
- Au moment de la mise en circuit, il se superpose au courant permanent de court-circuit, aussi bien au primaire qu’au secondaire : i° un courant continu
- _ r ^
- qui s’amortit selon la fonction e LM et dont la valeur initiale est égale à celle du courant permanent de court-circuit au moment de la fermeture; i° un courant continu, produisant un champ non perma-
- V
- nent et qui s’amortit selon la fonction e L+M ; ce courant s’ajoute dans le primaire au courant de court-circuit, tandis qu’il s’en retranche dans le
- p.107 - vue 107/448
-
-
-
- 108
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 17.
- secondaire. En cas de faible saturation, on peut négliger le courant magnétisant et les à-coups d'intensité sont les mêmes au primaire et au secondaire.
- Les à-coups d’intensité observés à la mise en circuit des moteurs triphasés, atteignent, surtout dans le cas d'un faible entrefer et d’une grande longueur de fer, une valeur multiple de celle du courant de pleine charge ; par suite, ces à-coups sont nuisibles aussi bien aux dispositifs de protection qu’à l’enroulementdu moteur. Ils occasionnent des vibrations importantes de la carcasse du moteur et du bâti. Ici également l’emploi d’un interrupteur avec contact auxiliaire et résistance permet de réduire sensiblement le courant de fermeture.
- Arrivons aux phénomènes qui se produisent quand le rotor est fermé et tourne au synchronisme. Le courant statorique et le courant rotorique se composent de deux ondes sinusoïdales amorties, dont la première possède approximativement la fréquence du réseau et la seconde une fréquence très faible, de sorte que leur somme reproduit la fréquence du réseau. Ces ondes sont différemment amorties selon la grandeur de la résistance intercalée dans le circuit du stator. Si l’on intercale une résistance dans le circuit du rotor, le courant statorique se compose d'une onde longue et peu amortie et d’une autre qui est courte et fortement amortie; pour le courant rotorique, c’est l’inverse quia lieu. M. Linke montre, à l’aide de nombreux oscillogrammes, commcntlcs à-coups d’intensité peuvent être diminués par l'emploi d’interrupteurs à contacts auxiliaires et par le choix d'une résistance convenable ; il détermine aussi les dimensions à donner à la résistance de protection.
- Si l’on ferme le circuit d’un moteur à induit en court-circuit par l’intermédiaire d’un transformateur de démarrage, il faut, lorsque le rotor a atteint sa vitesse normale, déconnecter le stator du transformateur et le relier directement au réseau. Afin d’éviter un à-coup d’intensité lors de ce changement de connexion, on peut employer divers artifices, un interrupteur à contact auxiliaire, par exemple.
- Au moment de la mise hors-circuit d’un moteur d'induction avec rotor fermé, il se produit dans ce dernier des courants qui maintiennent le champ, mais s’amortissent selon une fonction exponentielle, puisqu’aucune énergie n'est plus fournie au moteur. Si l’on met le moteur hors-circuit avec le rotor ouvert, il se produit, au rotor et au stator, des tensions qui peuvent atteindre le triple ou le quadruple de la tension normale.
- M. Linke traite enfin la question du court-circuit
- brusque des génératrices. La valeur du courant de court-circuit est déterminée par la résistance ohmi-que et la self-induction de l’enroulement du stator, ainsi que par la réaction d’induit. Une fraction importante de l'énergie transformée en chaleur au moment du court-circuit est engendrée mécaniquement par la rotation des parties tournantes. L'auteur publie plusieurs oscillogrammes qui montrent les détails de ces phénomènes.
- Ladislas Medynski.
- Dispositif de redresseur mécanique. — A. Bràckett — Electrical Journal, décembre 1912.
- M. Brackbtt décrit un redresseur mécanique destiné à la charge des batteries d’allumage et d’éclairage des voitures automobiles sur les réseaux à courants alternatifs.
- Ce redresseur comprend un interrupteur oscillant, à commande électromagnétique, lequel inverse périodiquement, et d'une façon synchrone avec la fréquence du réseau, les connexions entre la batterie et lé réseau. Cette inversion ayant lieu au moment où la courbe du courant passe par zéro, la batterie peut être chargée sans production d’étincelles.
- Un petit transformateur T (fîg. 1) relié au réseau à courant alternatif A C par l’interrupteur S sert à réduire la tension de ce réseau à la valeur nécessaire pour la charge. Au milieu 4 de l’enroulement à basse tension sônt connectés deux électroaimants M de polarités différentes et montés en série. L’armature N est munie d’un enroulement d’excitation E connecté à la batterie et dont, par suite, la polarité est invariable ; il s'ensuit que les électrodes à courant alternatif M exerceront alternativement des mouvements d’attraction et de répulsion sur l’armature N; cette armature oscillera donc synchroniquement avec la fréquence du courant; l’am-
- p.108 - vue 108/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 109
- plitude de ces oscillations peut être modifiée par des ressorts. Le circuit de charge se trouve donc fermé d’une manière intermittente; dans ce bul, l’armature est munie à ses extrémités de pièces de contact en platine; la durée d’établissement de ces contacts peut cire modifiée par les vis K. Les bornes delà batterie B sont reliées, d’une part au milieu de l’armature, d'autre part au milieu 4 du secondaire du transformateur, de sorte qu’il passe toujours dans la batterie un courant redressé pulsatoire. Si la courbe du courant s’écarte de la sinusoïde, le réglage du point neutre peut s’effectuer à l’aide d’un rhéostat W, permettant de modifier le déphasage du courant d’excitation des éleclros. Pour le réglage de la tension et de l’intensité, on se sert d’une résistance de réglage spéciale R.
- Ce redresseur peut être branché sur un réseau d’éclairage à i io volts et à la fréquence 6o.
- J-L. M.
- La cuisine au gaz et la cuisine électrique. —-A. Steinhard. — Elektrotechnische Zeitschrift, i3 février 1913.
- L’auteur donne les résultats d’éxpériences entreprises par M. W. Vogel, dans le but d’établir une
- comparaison entre les prix de revient respectifs de la cuisine au gaz et de la cuisine électrique. Ces expériences sont particulièrement intéressantes, étant donné qu’elles ont été faites par un ingénieur n’ayant aucun intérêt direct, ni dans l’industrie du gaz ni dans l’industrie électrique.
- Les expériences relatives à la cuisine au gaz ont duré sept mois ; dans les quatre mois suivants, le gaz a été complètement remplacé par l’électricité. Il y a lieu de signaler que l’on ou l’autre mode de chauffage n’était employé que pour la cuisson proprement dite ; on se servait en effet concurremment d’un four à rôtir chauffé au charbon ; quant à l’eau chaude nécessaire aux divers usages domestiques, elle était empruntée aune canalisation d'eau chaude existante; on se servait également, soit du gaz, soit de l’électricité, pour le chauffage des fers à repasser ; l’éclairage était exclusivement électrique.
- Les ustensiles employés étaient, d’une part, un fourneau à gaz, d’autre part, des accessoires de cuisine électriques pourvus chacun d’un dispositif de chauffage direct. Des essais préliminaires ont permis d’établir que le rendement du fourneau à gaz n’était que de 35 à 40 %, tandis qu’il atteignait 82 à 85 %
- ! pour les ustensiles électriques à chauffage direct.
- Tableau I. — Consommations et dépenses respectives de la cuisine au gaz et de la cuisine électrique.
- , . -- 1 ..... ——. - GAZ ÉLECTRICITÉ
- Gaz*consommé en 7 mois./ 340 m3 soit par mois 48 m3 5 ou, en chiffres ronds, 5o m3, à 0 fr. i5 7 fr. 5o Dépenses annuelles : 600 m3 à 0 fr. 15. 90 francs Energie électrique consommée en 4 mois 398,9 KWH s )it par mois, en chiffres ronds, 100 KWH. à 0 fr. a5 20 francs Par an 1 200 KWH à 0 fr. a5 3o<> Charge maxima a KW Duree d’utilisation annuelle 600 heures
- Dépense par tète pour un Par mois: 10 m3 1 fr. 5o Par an: i'io tu3 18 francs e maison de 5 personnes. Par mois : 20 KWII 5 francs Par an : 24° KWH 60 francs
- Prix de revient des accessoires en nickel : 3 Prix d’achat 62 fr. 5o Amortissement annuel (10 G fr. 25 Location du compieur. . . ; . 4 fr. 5o casseroles ou marmites et une poêle ci frire. Prix d’achat 25o francs Amortissement annuel (10 % ) réparations (5 % ) 37 fr. 5o Location du compteur 4 fr. 5o
- Dépenses totales annuelles. 90 fr. -f- G fr. 2 3 -f- 4 fr. 5o environ. . 100 francs | 3oo fr. 37 fr. 5o -|- 22 fr. 5o.. , . . 36o -francs
- p.109 - vue 109/448
-
-
-
- 110
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). — N® 17
- Ces chiffres concordent avec ceux qui ont été donnés précédemment par les techniciens de l’industrie électrique.
- Le Tableau I reproduit les consommations mensuelles et annuelles correspondantes, de gaz ou d’énergie électrique, ainsi que les dépenses qu’ont entraînées ces consommations; il donne divers autres renseignements, tels que la consommation maxima et les frais de location des compteurs.
- On voit que, d’après ce tableau, la cuisine électrique coûterait 3,6 fois plus cher que la cuisine au gaz.
- M. Vogel conclut de ces chiffres que, si l’électricité est préférable pour l’éclairage, le gaz reprend l’avantage pour la cuisine et le charbon pour le chauffage.
- Or, M. Steiniiaiidt se propose de démontrer que ces conclusions, sans doute assez justifiées en ce qui concerne la ville de Kattowitz où ont eu lieu les expériences de M. Vogel, ne doivent pas être généralisées.
- En effet, tandis que le gaz coûte à Kattowitz o fr. i5 le mèlre cube (les gros consommateurs obtiennent même une réduction), l’énergie électrique y est fournie au prix de o fr. 2.5 le kilowatt-heure (tarif commun pour la cuisine et la puissance motrice). Avec de tels tarifs, il n’est pas étonnant que la cuisine électrique revienne effectivement plus cher que la cuisine au gaz. Mais si l’on fait abstraction des tarifs pour ne retenir du Tableau I que les chiffres des consommations absolues, on constate que, abstraction faite du rôtissage et de la préparation de l’eau chaude, la consommation de gaz est de 220 mètres cubes par personne et par an, et de 140 kilowatts-heures pourl’énergie électrique. Pour que les dépenses correspondantes fussent les mêmes, il faudrait donc, en désignant par e et g les tarifs respectifs de l’électricité et du gaz que l’on eût la relation :
- e X 240 = gX 120
- d’où :
- e __ 120 ___
- g ~ 240 “ ’J‘
- D’autre part, tandis que le chiffre de 120 mètres cubes par personne et par an pour le gaz coïncide avec les résultats de nombreuses expériences antérieures, la consommation d’électricité semble un peu élevée. M. Vogel indique en outre, pour prix de revient des appareils, les chiffres suivants : 62 fr. 5o avec le gaz, a5o francs avec l’électricité. Or, ce der-
- nier chiffre semble trop élevé et devrait être réduit à 162 fr. 5o au maximum.
- Les dépenses d’amortissement et de réparations correspondantes seraient alors réduites à 25 francs environ par an au lieu de fr. 5o. Rappelons à ce propos, que de nombreuses compagnies de distribution de gaz fournissent à leurs abonnés des ustensiles de cuisine, en partie gratuitement, en partie moyennant une minime redevance de location. Il y aurait évidemment un réel avantage pour les compagnies de distribution d’électricité à suivre, cet exemple.
- Enfin on remarque que les frais de location du compteur électrique sont relativement beaucoup plus élevés que ceux du compteur à gaz. Cette considération pourait peut-être inciter les compagnies de distribution d’électricité, soit à réduire les frais de location de leurs compteurs, soit à faire un plus large usage des tarifs à forfait.
- La conclusion de l’exposé de M. Vogel, à savoir que la cuisine électrique coûte 3,6 fois plus cher que Ta cuisine au gaz, ne peut donc s’appliquer qu’à Kattowitz et aux localités où les prix respectifs du gaz et de l’énergie électrique sont dans un rapport analogue.
- M. Steinhardt conclut, d’une manière plus générale que, dans les régions où la consommation de l’énergie pour les besoins de la puissance motrice est supérieure à la consommation d’éclairage (ainsi que c’est le cas, par exemple, dans les centres industriels et dans les régions agricoles), l’emploi'de la cuisine électrique ne semble évidemment pas appelé à se répandre, car ce développement ne permettrait pas aux compagnies de distribution une meilleure utilisation de leurs centrales que les moteurs; c’est pourquoi il ne pourrait être question, dans ce cas, de céder pendant la journée l’énergie électrique à des prix suffisamment bas pour en permettre économiquement l’application à la cuisine. Par contre, les compagnies de distribution qui ne se trouvent pas placées dans ces conditions (par exemple les centrales des grandes villes où la consommation de lumière est presque toujours supérieure à la consommation de puissance motrice) auraient, dès à présent, le plus grand intérêt à consentir à leurs abonnés des tarifs avantageux, ainsi qu’éventuellement certaines facilités pour la location et la réparation des appareils; il n’est pas douteux que la cuisine électrique pourrait alors soutenir la concurrence de la cuisine au gaz.
- M. K.
- p.110 - vue 110/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Hl
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 14 avril 19 TL
- Téléphone physiologique intensif. — Jules Glover.— Comptes Rendus, t. CLVI, p. 1169-1171.
- Ce n'est pas par son intensité propre que le courant agit sur l’aimant récepteur dans le téléphone, mais bien par ses variations.
- 11 y a lieu, pour lâ sensibilisation précise de l’oreille interne et l’impression parfaite des centres auditifs, de chercher à multiplier ces conditions de variation autant que les vibrations aériennes de la voix le permettent.
- Mais multiplier les conditions de variation autant que les vibrations aériennes de la voix le permettent ne consistera pas à multiplier le nombre des microphones, ou encore à rendre un certain nombre de microphones plus ou moins sensibles aux diverses intensités vocales par tension différente des membranes vibrantes.
- Ceci ne donnerait qu’une multiplication des mêmes périodes d’oscillations sonores.
- Multiplier les conditions de variation exige ici qu’on utilise pour l’oreille les variations d’action de (a dynamique vocale, nasale, d’une part, buccale, de l’autre, car alors se trouvent parallèlement engendrées des variations du courant microphonique de deux ordres, grâce à la dissociation des deux principaux timbres vocaux effectués par le fonctionnement vocal du voile du palais (().
- Une condition physiologique essentielle s’impose donc dans la construction de l’appareil. Il faut que l’action dynamique vocale soit dissociée au moment même de l’émission vocale pour être doublement mise à profit au point de vue électromagnétique et d’une façon différente pour le nez et la bouche. Ainsi, l’appréciation de la valeur dynamique de chaque élément sonore du langage, suivant les divers accents, sera effectuée par les microphones transmetteurs et perçue par l’oreille au niveau des microphones récepteurs.
- Toute la voix sera utilisée dans l’élaboration des
- (') J. Glover.— Fonction vocale du voile du palais (Comptes Rendus, 27 mars 1911).
- phénomènes électromagnétiques, alors qu’à l’heure actuelle presque une moitié de la voix est inutilisée.
- Le fait peut expérimentalement être vérifié par l’enregistrement photographique de l’intensité des variations du courant microphonique à l’aide de l’oscillographe, et aussi par l’examen complémentaire des buées vocales et leur fixation sur des plaques de gélatine bichromatée. Les tracés, les empreintes sont différents pour le nez et la bouche, suivant la hauteur, pour une même formation verbale.
- Jusqu’ici, c’est surtout sur la construction plus ou moins minutieuse des microphones en vue de leur sensibilité électromagnétique, sur les régimes et les canalisations électriques, sur l’automatisme que les perfectionnements ont porté, mais non sur l’application méthodique de l’étude physiologique raisonnée, de la voix à la téléphonie.
- En se basanlsur les considérations physiologiques qui précèdent, on peut réaliser un appareil permettant d’obtenir une amplification sonore considérable, une netteté extrême de la voix particulièrement précieuse dans les transmissions àtrèslongues distances et transocéaniques. Cet appareil évitera Je fatigant travail mental, qui consiste à deviner souvent dans la conversation téléphonique les vibrations absentes.
- Description de l’appareil. — L’appareil, dans son ensemble, se résume à une simple colonne portative supportant le crochet commutateur avec son combiné, formé de deux microphones transmetteurs de sensibilité différente pour le nez et la bouche et du récepteur.
- L’ensemble est fixé aux deux extrémités d’un manche.
- Les microphones sont utilisés ici directement en primaire, sans pile d’appel, sans pile de conversation, sans bobine d’induction. Et ils fonctionnent parfaitement sous le régime de la bàtlerie centrale intégrale, sous un courant de a/| volts et plus encore, ainsi que sous tout autre régime électrique.
- Ils peuvent aussi fonctionner parfaitement du reste sous un voltage moindre. La résistance uniforme des microphones forme dans l’ensemble un total de i5o ohms. Elle varie avec le nombre de microphones. On peut supprimer la bobine d’induction, car les
- p.111 - vue 111/448
-
-
-
- 11%
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série). —N° 47 *
- variations d'intensité du courant dues aux vibrations de la voix sont suffisamment accentuées dans le circuit de ligne.
- Toutefois la transmission semble amplifiée un peu avec la bobine. Enfin l'appareil comporte une sonnerie polarisée et un condensateur, qui est celui de la sonnerie.
- L'hygiène peut être assurée dans les postes fixes public par un dérouleur automatique de papier fin, qui permet d’interposer chaque fois ce papier fin entre les microphones, le nez et la bouche pour chaque communication.
- ... j ; . ,
- En somme, ce perfectionnement physiologique du téléphone peut s’appliquer. soit au régime actuel, soit au régime de la batterie centraley système pour lequel l’énergie électrique utilisée à la fois en vue des transmissions vocales et des appels visuels et de supervision est pour le réseau tout entier produite par une batterie d’accumulateurs placée dans le bureau central et maintenue à un voltage donné.
- Il'n’est pas impossible que ce perfectionnement puisse être appliqué avec intérêt à la téléphonie sans fil.
- INSTITUTION OF ELECTRICAL ENGINEERS
- Séance du 14 janvier 1913
- Démarrage et réglage de la vitesse dans les moteurs d’induction. — F.-C. Aldous. —
- Résumé d'une communication faile à Manchester, d’après Electrical Review, 21 février 1913.
- L’auteur ne s'occupe que des moteurs polyphasés, lesquels présentent les mêmes particularités de démarrage et de réglage. 11 laisse de côté le moteur monophasé dont la mise en vitesse se fait à faible charge et quioffre. par suite, des conditions de régulation tout à fait favorables.
- Le type de moteur qui convient à tel ou tel service, dépend de la nature du travail demandé exigeant en régime normal :
- Soit une vitesse constante ;
- Soit une vitesse variable.
- Dans le premier cas, beaucoup d’ingénieurs préfèrent le moteur à bagues au moteur à cage d’ccu-reuil. Ce dernier possède pourtant de grands avantages et peut'être employé dans des conditions où il serait impossible de faire usage d’un moteur muni de bagues et de frotteurs. Son emploi est acceptable jusqu’à la puissance pour laquelle le courant de démarrage commence à influencer le voltage du réseau.
- D’une façon générale, on peut dire que lorsqu’un moteur à cage d’écureuil, branché sur un feeder d’une compagnie de distribution, démarre sous une forte charge, sa puissance ne doit pas dépasser 5 % de la puissance apparente de la plus petite génératrice, ou 10 % dans le cas où sa mise en vitesse se fait sous une charge très faible. Si le moteur appartient à une grosse distribution, on devra admettre un pourcentage inférieur. Au contraire, s’il s’agit d’une distribution particulière comme celle qui alimente un groupe de houillères avec leur propre matériel, il est évident que les chiffres ci-dessus peuvent être doublés puisqu’il est possible d’admettre une chute de tension beaucoup plus grande. Une filature composée de groupes conduits par des moteurs à cage d’écureuil peut être mise en marche en même temps que la machine génératrice ; les moteurs absorbent de ce fait une puissance à très basse fréquence et le démarrage a lieu dans d’excellentes conditions. Dans un cas semblable, les moteurs sont pourvus d’appareils de démarrage, de sorte que si l’on veut arrêter un groupe, la remise en service de ce dernier ne nécessite pas l’arrêt de toute la filature. La puissance de chaque moteur peut atteindre alors 20 % de la puissance apparente du groupe turbo-générateur.
- Dans le deuxième cas, c'est-à-dire pour un travail exigeant une vitesse variable, on préfère généralement le moteur à bagues. Mais, pour un fonctionnement à vitesses réduites et à fréquentes intermittences, les moteurs à cage d’écureuil, les petits surtout, sont employés avantageusement.
- De même, si l’on a besoin d’une bonne régulation à différentes vitesses, par exemple pour la conduite d’une machine-outil, ou s’il est nécessaire d’avoir le couple de pleine charge pour un fonctionnement à de faibles vitesses pendant des laps de temps prolonges, le moteur à cage d’écureuil répond généralement mieux aux exigences. On emploie dans ce cas des dispositifs qui permettent de faire varier le nombre de pôles. Ainsi, pour des moteurs pouvant donner une variation de vitesse dans le rapport de 2 à 1, on emploiera pour la plus grande vitesse une connexion des enroulements qui correspondra à un nombre de pôles deux fois plus petit. Si l’on veut avoir plus de deux vitesses, il conviendra d’utiliser deux enroulements qui seront connectés indifféremment pour 6, 8, 12 et 16 pôles.
- Il peut se faire que le moteur ait à conduire un appareil dont le couple résistant soit très faible, comme c’est le cas d’un ventilateur tournant à vitesse
- p.112 - vue 112/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 113
- 26 Avril 1913.
- réduite. Le moteur à rotor bobiné muni d'un controller rhéostatique donne toute satisfaction. La puissance absorbée est proportionnelle au carré de la vitesse, de sorte que pour des vitesses faibles, cotte puissance est minime. La simplicité de ce moteur et son bas prix le rendent préférable à certains systèmes compliqués qu'on a proposé comme étant d’un rendement supérieur.
- Les petits moteurs à cage d’écureuil peuvent démarrer quand on leur applique d’un seul coup le voltage normal. Le courant initial est alors d'environ 6 fois le courant de travail,'lequel est indépendant de la charge à vaincre au départ. L'influence de ce courant initial sur le voltage de la distribution est évidemment d'autant plus notable que cette charge à vaincre est plus forte. Le couple développé peut être égal à % fois environ le couple normal. Si l’on dépasse 5 à io chevaux, le courant de démarrage est considéré comme excessif ; il est alors nécessaire d’employer, suivant le cas, soit un auto-transformateur, soit un démarreur étoile-triangle ou un controller série-parallèle.
- Remarquons que le courant absorbé est proportionnel au voltage aux bornes, tandis que le couple est proportionnel au carré de ce voltage. Donc, un moteur auquel on applique brusquement sa tension nominale, et qui produit un couple égal à i fois le couple normal avec un courant six fois plus fort que le courant de charge, ne donnera, si on lui applique 5o % de sa tension de régime, qu’un couple seulement moitié du couple normal et absorbera un courant égal à 3 fois le courant de charge. Cette remarque explique l’effet des auto-transformateurs pour différents rapports de transformation ainsique celui des démarreurs actuels.
- Le moteur muni d’un démarreur étoile-triangle est lancé avec ses enroulements connectés en étoile ; puis, la vitesse étant acquise, on passe au moyen d’un interrupteur spécial à la connexion en triangle. Ce procédé permet d’appliquer au démarrage'moins de 6o % du voltage normal à chacune des phases. De même, le moteur diphasé muni d’un démarreur série-parallèle se lance avec ses enroulements montés en série. Ce n'est qu’après qu’on passe au montage cri parallèle. L'énergie totale absorbée à la mise en vitesse n'est pas réduite du fait de la diminution de la tension. Quand un moteur à cage d’écureuil doit vaincre au départ une charge complètement inerte, l’énergie totale qui lui est nécessaire cl Réchauffement pendant le démarrage sont indépendants du voltage appliqué. Dans le cas d'une charge
- consistant en frottements, ceux-ci sont réduits quand on augmente la tension au démarrage.
- On obtient un couple au départ suffisant en admettant un glissement normal de /J ou 5 % . Dans les gros moteurs, ces chiffres peuvent être quelque peu diminués. Les moteurs à grande vitesse, principalement ceux qui conduisent les pompes, ne demandent qu’un faible couple au démarrage ; un glissement normal de 2,5 à 3,5 % suffit généralement. Il s'ensuit une augmentation du rendement à pleine charge.
- S’il est nécessaire pour démarrer d’avoir un couple puissant (commande des grues et des vannes d'écluse), le moteur à cage d’écureuil devra avoir l’enroulement de son rotor beaucoup plus résistant, de façon à obtenir un glissement de 8 % en charge. Le rotor sera construit pour résister sans se détériorer à la chaleur dégagée.
- Le moteur dans ce cas est démarré généralement sous la tension normale. S’il commande une grue, on fait usage d’un auto-transformateur à coefficient variable.
- Fii
- s
- I
- £
- $00 600 700 €00 Soo û-oo 3oo 2oo loo
- O
- _
- 1 p n;
- !
- i
- — 1
- :
- ! flâ1
- il
- ** yf *4 ^ ** *4 ‘i»
- • x * x k k x’*»* k £= ^ cvj «'ON tO ^ V
- Couple enKgni'.
- Courbes de la vitesse et du courant en fonction du couple.
- Sur la figure i, A montre la courbe du couple en fonction de la vitesse et celle du couple en fonction du courantdun moteur triphasé iochevaux/Joovolts, *po tours par minute dont le courant normal par phase est de 13,5 ampères et le couple normal de i 2,4 kilogrammes. Cette courbe montre que le couple au départ est exactement a fois le couple normal et atleint un maximum égal à 3,2 fois ce couple lorsque la vitesse est de G70 tours par minute. 11 passe par sa valeur normale à yjo tours par minute. Les courbes B et C sc rapportent à des moteurs ayant le même stator mais dont le rotor a une résistance respectivement égale h. 2 et 3 fois celle du premier (A). La courbe marquée « ampères par phase du stator n est identique pour A,B,C.
- La figure 2 donne les courbes de la vitesse et du
- p.113 - vue 113/448
-
-
-
- J14
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). N° 17.
- courant en fonction du temps pendant le démarrage : Celles marquées A et A* se rapportent au premier moteur A (fig. i) qu’on a démarré sous le voltage normal et sous une charge équivalente à celle d’un volant de 22,4 kilogrammes. Les courbes B,C, et G( (fig. 2), donnent respectivement la vitesse et le courant pour les moteurs B et C lorsque ceux-ci sont démarrés dans les mêmes conditions. Les courbes D et E se rapportent aux deux premiers moteurs A et B entraînant la même charge, mais la tension au départ a été abaissée par un auto-transformateur à 75 % de sa valeur normale.
- On peut déduire de ces courbes qu’un moteur dont le glissement est égal à 5 % donnera un fort couple au démarrage, sans absorber un courant excessif. Le couple sera plus fort et le courant notablement plus faible si la résistance du rotor permet d’obtenir un
- H 9C
- «0 4-00
- on Z 3 4 S e 7 8 9 4Ûiff£t3.-f4i&4G Ikmps ensecondes comptés àpartir dodenwrropv
- Fig. 2. — Courbes de courant et de vitesse pendant la mise en marche
- glissement de 10 % ; mais le rendement en charge sera plus mauvais. Il y a donc beaucoup d’avantage à augmenter le glissement au delà de ce dernier chiffre. Ces courbes ne tiennent pas compte de
- l’augmentation de résistance due à la température.
- L’échauffement d’un moteur dépend du voltage aux bornes. Afin de donner une idée de la valeur qu’il peut atteindre, on a pris comme exemple un moteur à cage d’écureuil entraînant par courroie un puissant ventilateur de mine dont l’inertie offrait des conditions de démarrage extrêmement défavorables. Ce ventilateur débitait 2 700 mètres cubes d’air par minute ; son poids était de 1 016 kilogrammes et son rayon de giration de 0,90 ; il tournait à 4*5 tours par minute.
- Le moteur était, triphasé, d’une puissance de 100 chevaux, 5oo volts et 720 tours par minute. Au démarrage, on lui a appliqué 70 % du voltage. Son couple au départ sous 5oo volts, le rotor étant froid, était de 1,75 fois le couple normal; son glissement en charge atteignait 4 % •
- Le rotor chauffait si rapidement en prenant sa vitesse que, bien que le courant diminuât, la température augmentait du fait de l’augmentation de sa résistance. Après 3o secondes, alors que le moteur avait atteint à peu près sa vitesse de régime le rotor accusait une élévation de température de 95°C, correspondant à une augmentation du glissement de près de 40 % • Lorsqu’on a passé au voltage normal, le moteur tournait 4712 tours par minute. La vitesse a monté graduellement à 720 tours par minute à mesure que la température du rotor diminuait.
- L’élévation maximum de température du rotor était de 126°, ce qui correspondait à une température réelle de i5o°.
- A. Gavand, .
- Ancien Elève de l’Ecole Supérieure d'Electricité.
- DIVERS
- Création d’une chute d’eau de 1 650 mètres.
- La Société d’Electrochimie de Paris se propose d’utiliser les forces hydrauliques du lac de Fully (Valais^, situé au-dessus de Martigny à plus de 2 200 mètres d’altitude.
- La construction de l’usine hydro-électrique vient d’être commencée sur les plans de M. Boucher, ingénieur civil à Lausanne, qui a déjà su mettre en valeur les deux plus hautes chutes utilisées actuellement : celle de Vouvry (Suisse) (de q5o mètres de hauteur), qui utilise les eaux du lac de Tanay et celle d’Orlu (940 mètres), dans les Pyrénées.
- L’installation comportera une conduite de 4*5 kilomètres de longueur, formée de tuyaux de 600 et 5oo millimètres de diamètre et de 6 à 45 millimètres d’épaisseur de paroi.
- Celte conduite sera fournie par les Aciéries Thyssen et Cio, de Mulheim-sur la-Ruhr ; la partie inférieure, qui devra résister à une pression s’élevant à 160 atmosphères sera formée de tuyaux en acier étiré sans soudure produits d’un bloc d’acier.
- L’installation mécanique comportera quatre unités de 3 000 chevaux à 5oo tours. Ce sont des turbines Pelton à aubes interchangeables en acier forgé, maintenues sur la couronne d’un disque, également en acier forgé, au moyen d’un dispositif breveté. Cette fixation devra présenter une sécurité absolue, aussi bien contre les chocs répétés d’un jet dont la vitesse atteint la valeur de 175 mètres par seconde, que contre les effets de la force centrifuge, tout en permettant un remplacement facile des aubes en cas d’usure.
- p.114 - vue 114/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- US
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Gomment se conserve, comment se perd le droit de préférence des concessionnaires d’éclairage.
- Dans une précédente chronique (*), nous relations l’évolution de la jurisprudence relativement aux revendications élevées à l’encontre des communes par les compagnies concessionnaires de l’éclairage au gaz, par suite de la concurrence que ces compagnies venaient de subir du fait de la concession à un autre entrepreneur d’un nouveau procédé d’éclairage.
- L’examen du dernier état de cette jurisprudence nous amenait à constater l’existence au profit du concessionnaire primitif, d’un droit à obtenir, aux conditions proposées par le soumissionnaire, et par préférence à ce dernier, la concession du nouveau mode d’éclairage.
- La ville liée par un contrat avec un premier entrepreneur pour la fourniture du gaz, ne peut recouvrer sa liberté de traité pour l’éclairage électrique avec aucun autre que dans le cas où le premier entrepreneur refuse d’établir cet éclairage dans des conditions égales à celles proposées par le nouveau demandeur en concession.
- La commune doit donc, en lui faisant connaître ces conditions, adresser une mise en demeure au concessionnaire antérieur. Si ce dernier refuse d’y déférer, il perd alors tout droit à se plaindre d’une concurrence qu’il dépendait de lui d’empêcher.
- Encore faut-il que les conditions qui sont offertes par le demandeur en concession et que l’ancien concessionnaire devrait adopter s’il entendait déférer à la mise en demeure, soient sérieuses et permettent une exploitation à la fois normale et rémunératrice. S’il en était autrement, on ne saurait faire grief au concessionnaire ancien de son inertie et de son refus de s’incliner devant une sommation qui exige sa
- (*) L. Péjoine. — L’occupation concurrente de ia voie publique par les entreprises d’éclairage. — Lumière Electrique, aa mars 1913, p. 3^3.
- ruine. Il serait vraiment injuste de lui appliquer une sanction — la déchéance de son droit de préférence — qu’il n’aurait encourue par aucune faute.
- Par suite, dans le cas où, pour se délier de l’engagement pris vis-à-vis de lui, la ville viendrait à le sommer d’avoir à fournir le courant à des conditions et à des prix qui seraient manifestement incompatibles avec la marche régulière d’une semblable entreprise, l’entrepreneur ferait sagement de résister.
- Si, à la suite de cette mise en demeure infructueuse— qui, en la circonstance, ne constituerait qu’une manœuvre — le Conseil de préfecture venait, soit à admettre la requête d’une commune et à déclarer celle-ci dégagée de tout lien vis-à-vis du concessionnaire antérieur, soit à repousser la demande en dommages-intérêts formée par ce dernier, en réparation du préjudice que ne manquerait pas de lui causer l’octroi à un concurrent d’une concession nouvelle, nul doute que devant le Conseil d’Etat la réclamation de l’ancien concessionnaire serait favorablement accueillie. A tout le moins, la haut Tribunal administratif ne se refuserait pas, avant dire droit, à ordonner une expertise à l’effet de déterminer si le traité proposé par le demandeur en concession offrait des garanties permettant d’escompter une exploitation normale et rémunératrice.
- Mais les concessionnaires d’éclairage, quand les conditions contenues au traité proposé sont sérieuses, ne peuvent, s’ils le repoussent, échapper à la déchéance de leur droit de préférence. Celui-ci serait à jamais perdu quand bien même la ville ne traiterait pas avec le demandeur en concession dont émanaient les conditions repoussées.
- La jurisprudence du Conseil d’Etat est formelle, et deux désistements qui sont intervenus récemment dans des instances pendantes depuis de longues années montrent à quel point les applications en sont prévues.
- Des sociétés d’éclairage au gaz qui, à la suite de leur refus de déférer à des mises en demeure
- p.115 - vue 115/448
-
-
-
- 116
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- sérieuses, avaient été, par arrêté du Conseil de préfecture compétent, déclarées déchues de tout droit, et avaient porté appel de cette décision devant le Conseil d’Etat, ont préféré ne pas attendre la confirmation de la sanction qu’elles avaient encourue et ont mis fin, d’elles-mêmes, aux instances qu’elles avaient engagées.
- Ces désistements, dont le Conseil d’Etat a donné acte dans deux arrêts,l’un du 22 novembre 1912 concernant la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage et la ville d’IIyères (Var),l’autre du 28 février 1918 concernantla Société du Gaz des Villes françaises et la ville d’Eu (Seine-Inférieure) montrent que désormais aucun doute ne saurait subsister quant au caractère essentiellement résolutoire du droit de préférence auquel se réduit, à l’égard des procédés nouveaux, le monopole des concessionnaires d’éclairage.
- *
- * *
- L’occupation des propriétés privées par les canalisations électriques.
- Quelle est la situation juridique des distributeurs d’énergie électrique vis-à-vis des particuliers qui leur ont concédé l’autorisation de faire passer les canalisations à travers leurs propriétés ?
- Telle est la question à laquelle la jurisprudence n’avait pas encore donné de réponse et qui vient d’être résolue par un jugement du tribunal de Marmande, en date du 6 mars 1913.
- Une société de distribution de force motrice « l’Energie Electrique du Sud-Ouest», projetant la construction d’une ligne, avait passé avec différents propriétajres un contrat aux termes duquel ces propriétaires accordaient à la société et à ses ayants droit Y autorisation de faire passer la ligne projetée sur leurs fonds et de placer à cet effet les supports nécessaires, moyennant le paiement d’une somme fixe par support.
- A la suite de ce contrat, la société fit procéder à un piquetage pour déterminer le nombre des poteaux en ciment armé qui devaient être implantés dans chaque propriété.
- L’un des propriétaires prétendit alors empêcher le placement de ces poteaux et refusa l’offre de la somme calculée en conformité du contrat qu’il avait signé. Prétendant, d'une part, que le con-
- T. XXII (2e Série). — N» 17.
- trat contenait en réalité vente à la société des terrains sur lesquels devait passer la ligne et allèguent, d’autre part, que le prix auquel cette vente avait été consentie était très inférieur à la valeur réelle des terrains cédés, il assigna la société en rescision du contrat intervenu. Il invoquait l’article «674 du Code civil qui sanctionne de cette rescision la lésion, au préjudice du vendeur, de plus des sept douzièmes de la valeur de la chose vendue.
- La Société répondait à ces prétentions qu'il ne s’agissait pas d’un contrat de vente, mais de la constitution d’une servitude de passage et que, par suite, l’article 1674 était inapplicable.
- Pour trancher la question, le tribunal n’avait le secours d’aucune loi spéciale à la matière.
- La loi du 28 juillet i885 prévoit bien, en effet, l’apposition sur les propriétés privées des fils ou appareils nécessaires à la transmission du courant électrique et précise bien quels sont, dans ce cas, les droits respectifs des parties. Mais ce texte vise uniquement les lignes télégraphiques et téléphoniques appartenant à l’Etat.
- Quant à la loi du i5 juin i9o6 sur les distributions d'énergie électrique qui ne sont pas destinées à la transmission des signaux et de la parole, elle est absolument muette sur les rapports de ces entreprises industrielles avec les particuliers dont les terrains sont traversés par les lignes conductrices de courant.
- Force était donc au tribunal de régler ces rapports d’après le droit commun.
- Il était invité à choisir entre deux notions : celle du contrat de vente qui lui était proposée par le propriétaire, celle de l’acte constitutif d’une servitude réelle présentée par la Société.
- C’est avec raison, nous semble-t-il, que le tribunal les a écartées toutes deux pour donner lui-même une troisième interprétation du contrat.
- D’une part il a jugé que, pour qu’ilyeûtvente, il eût fallu que des termes mêmes employés dans ce contrat se dégageât nettement l’intention des parties d'opérer un transfert de la propriété. Or, dans l’acte qui était soumis à son appréciation, rien n’exprimait cette intention, puisqu’il y était seulement question à’autorisations concédées pour les besoins de l’exploitation de la ligne électrique.
- D’autre part, il lui a semblé que, dans l’espèce,
- p.116 - vue 116/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 117
- la constitution d’une servitude réelle était inconciliable avec les principes qui règlent le droit des servitudes.
- La constitution d’une servitude implique en effet l’existence d’un fonds servant sur lequel pèse la charge et d’un fonds dominant au profit duquel cette charge est établie. Les servitudes étant des qualités des fonds auxquels elles sont rattachées, sont inhérentes à ces fonds. Elles sc transmettent avec les immeubles qui les doivent ou auxquels elles sont dues. Le propriétaire du fonds dominant ne peut pas plus rattacher la servitude à un autre fonds lui appartenant que le propriétaire du fonds servant ne peut déplacer l’assiette de cette servitude et la faire porter sur autre parcelle lui appartenant. D’où la nécessité d’indiquer avec précision, dans l’acte constitutif de la servitude, les immeubles sur lesquels et au profit desquels doit avoir lieu l’exercice du droit.
- Sans doute, dans l’espèce, on aperçoit bien un fonds servant, mais on ne voit pas qu’il y ait un fonds dominant. La Société « l’Energie Electrique » s’était en effet contentée de stipuler en son nom personnel et au profit de ses ayants droit, sans désigner aucun de ses immeubles, actuels ou futurs. Or, une société commerciale •— même possédant des immeubles — constitue une entité juridique qui ne peut,en aucune manière, être assimilée à « l’héritage », c’est-à-dire au domaine pour l’usage et l’utilité duquel les articles 637 et 686 du Code civil permettent la constitution des servitudes.
- Ecartant ainsi les deux notions qui lui étaient proposées, le tribunal allait-il ne voir dans la convention à lui soumise qu’un contrat générateur d’une obligation personnelle donnant seulement ouverture, en cas d’inexécution, aune allocation de dommages-intérêts et dont le proprié taire pourrait ne pas transmettre la charge à l’acquéreur de son domaine ?
- C’eût été ainsi priver de tout effet utile le contrat intervenu.
- Aussi le tribunal en a-t-il donné une autre interprétation et y a-t-il vu la constitution d’un droit d’usage.
- Droit réel, soumis à la transcription, opposable à tous les propriétaires successifs de la chose sur laquelle il s’exerce, Yusage semble bien en elfet s’adapter aux dispositions par lesquelles les parties en cause avaient déterminé leurs droits respectifs. La convention intervenue
- entre elles donne à la société la faculté d’user d’une propriété «prévue, en limitant toutefois cette faculté à Yulililé de l’exploitation de la ligne électrique. De cette utilité découlent naturellement et logiquement les droits accessoires énumérés dans la convention : droit d’implanter les supports nécessaires au soutien de la ligne, droit d’élaguer les arbres dont les branches pourraient entraver le passage du courant, droit de faire procéder aux travaux d’entretien.
- C’est donc là un véritable droit (Yusufruit restreint à l’utilité que la propriété peut présenter en vue d’un but déterminé : la transmission de la force motrice.
- Mais le contrat qui établit un usufruit est essentiellement aléatoire, l’usufruit pouvant cesser peu de temps après sa constitution ou durer de longues années. En l’espèce, l’autorisation d'implanter des pylônes et de faire passer des fils aériens est dans sa durée étroitement subordonnée au fonctionnement et à l’exploitation de la ligne électrique. Il n’est pas douteux, en effet, qu’en cas d’enlèvement des appareils le propriétaire rentrerait en possession des parcelles de terres recouvertes par les pylônes.
- Le contratétant ainsi essentiellementaléatoire, aucune comparaison ne pouvait être faite entre la valeur de la chose vendue (ici le droit d’usufruit) et le prix convenu. Par suite, l’action en rescision prévue par l’article 1674 du Code civil lorsque la valeur de la chose vendue excède de plus des sept douzièmes le prix convenu, ne pouvait être admise.
- Aussi le tribunal a-t-il repoussé la demande du propriétaire et a-t-il autorisé la société à placer sur l’immeuble des pylônes nécessaires à l’établissement de la ligne.
- Cette solution déduite- rigoureusement des principes ne peut être qu’approuvée et voici désormais fixé un point de droit qui n’est pas sans intérêt pour les distributeurs d’énergie.
- Quelque restreinte que puisse être l’autorisâ-tion qui leur est donnée par les propriétaires de terrains, en vue du passage delà ligne au-dessus de leurs propriétés, il est établi que cette autorisation constitue à leur profit un véritable droit réel dont la validité n’a rien à craindre ni du caprice des propriétaires ni du changement de mains des propriétés.
- LiioNAIU) Pé.ioine,
- Avocat à la Cour d'appel de Paria.
- p.117 - vue 117/448
-
-
-
- 118
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.kXII(2e Série). — N®. 17;
- BREVETS
- Nouvel alternateur auto-excitateur à fréquence variable à volonté. — Société Anonyme pour l’exploitation des Procédés Westinghouse-Leblanc. — Brevet n°45o382. — Demandé le 9 novembre 1912, délivré le 17 janvier 1913, publié le 22 mars 1913.
- Un alternateur ordinaire, tournant à une vitesse déterminée, ne peut fournir des courants alternatifs que d’une fréquence également déterminée et dont la valeur maxima est égale au nombre de tours effectués par l’alternateur, en une secondp.
- Dans certains cas, il serait intéressant de pouvoir faire varier à volonté la fréquence des cqurants fournis par un alternateur tournant à vitesse çons-tante. Dans d’autres, notamment si on voulait actionner cette machine par une turbine à vapeur, il serait intéressant de pouvoir faire faire, par seconde, à l’alternateur un nombre de tours supérieur à la fréquence des courants qu’il devrait produire.
- On peut obtenir ces résultats avec une machine à collecteur excitée par des courants alternatifs. Mais si l’on devait demander les courants d’excitation ji un alternateur ordinaire, on ne ferait que déplaT cer la question, sans bénéfice réel. Il faut que la nouvelle machine soit auto-excitatrice et qu’elle s’amorce d’elle-même, en débitant des courants alternatifs de fréquence —, alors qu’elle est-animée d’une ai
- vitesse angulaire O qui est indépendante de la fré-
- a ... , .
- quence — et peut fui etre supérieure.
- îi TC
- C’est dans ce but qu’a été imaginée la machiqe suivante (fig. 1).
- Elle est supposée bipolaire, mais on pourrait la faire multipolaire, et on admet également qu'elle doive fournir des courants triphasés.
- Son rotor E est semblable à celui d’une rpachine à courant continu; il est muni d’un collecteur F, sur lequel s’appuient trois balais, 1,2 et 3, successivement décalés de 1200. Pour fixer les idées, supposons que l’enroulement du rotor soit du genre Siemens.
- Nous considérons comme résolus tous les problèmes relatifs, soit à la bonne tenue des balais lorsque les sections induites, mises en court-circuit par eux, sont le siège d’un flux magnétique alternatif, soit à
- la construction d’un rotor de machine à courant continu à très grande vitesse périphérique et très grande vitesse angulaire.
- Dans les tôles du stator A (fig. 1) sont pratiquées trois grandes encoches B1} B2 et B3 pour le logement de trois bobines de champ Cj, C2 et C3, successivement décalées de 1200, et un grand nombre de
- Fig. 2.
- petites encoches D,, D2 et Da, pour le logement de circuits compensateurs, non représentés sur la figure i,qui sont destinés à annuler la réaction d’induit du rotor.
- Pour déterminer ces circuits, traçons le schéma de la figure a, en supposant que nous fassions pénétrer
- p.118 - vue 118/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 119
- dans le rotor des courants triphasés par les. balais i, 2 et 3. Désignons paré une intensité constante et par t le temps; les intensités de ces courants ont respectivement pour expressions :
- b sin a.t, b sin ^<xt -f- y b sin ^a.t -J-
- Le courant d’intensité b sin eut se décompose dans le rotor en deux courants : l’un d’intensité
- qui va du balai i au balai 2, et l’autre d’intensité b ( 'i%\
- __c°s(* + Tj
- un nombre d’ampères égal et de signe contraire, à chaque instant, au nombre d’ampèises qui passent à la surface du rotor entre les deux mêmes plans.
- Il faut donc constituer les circuits compensateurs au moyen de trois bobines. En supposant le stator fendu suivant une de ses génératrices, et ouvert de manière à développer la surface limitant l’entrefer, les trois bobines pourront être disposées comme il est représenté en a, é, c, sur la figure 3.
- Fig. 3.
- qui va du balai i au balai 3.
- Mais ces courants parcourent dans un certain sens les branches des bobines du rotor parallèles à l’axe de la machine, situées à la surface des encoches, entre les balais i et 2, et i et 3, et dans le sens inverse les branches des mêmes bobines situées au fond des encoches diamétralement opposées aux précédentes.
- On a ainsi, à la surface du rotor, deux nappes de courants. La première passe dans les branches des bobines situées à la surface des encoches et l’intensité des courants de cette nappe varie, le long du rotor, comme il est indiqué sur la circonférence 1 du schéma. La seconde passe dans les branches des bobines situées au fond des encoches, et l’intensité des courants de cette nappe varie, le long du rotor, comme il est indiqué sur la circonférence II du schéma.Les signes dont sont affectées les expressions de ces intensités représentent les sens de la direction des courants, parallèlement à l’axe de la machine.
- On supposera que chacune des bobines du rotor n’a qu’une spire. Les valeurs des sommes algébriques des intensités des courants passant dans les encoches du rotor, sont portées le long de la circonférence III du schéma. Elles sont les mêmes le long d’arcs égaux à 6o°, mais varient brusquement lorsque l’on passe d’un arc à l’autre. D’autre part, les valeurs de ces sommes, le long des deux arcs diamétralement opposés, sont égales et de signes contraires.
- Le rôle des circuits compensateurs est de faire passer à la surface du stator, entre deux plans voisins quelconques passant par l’axe et limités à cet axe,
- Les branches parallèles à l’axe de ces bobines traverseront les encoches D,, D2, D3 du stator ou les entrées des encoches B,, B2, B3 (fig. i). Les branches de la bobine a occuperont les encoches situées le long des deux arcs diamétralement opposés a, a de la figure 4. Le point d’entrée m, de cette bobine sera relié à la prise de courant d du stator et son point de sortie ni le sera au balai i, comme il est représenté sur la figure 4-
- D’après le schéma de la figure 2, en supposant que chaque bobine du rotor n’ait qu’une spire, la valeur efficace de la somme algébrique des intensités dans chacune des encoches du rotor, est égale à celle de l’intensité du courant débité par chaque balai. Donc, pour qu’il y ait égalité entre les forces magnétisantes développées par les bobines compensatrices et par le rotor, il faudra donner à chacune de ces bobines un nombre de spires égal à la moitié du nombre des bobines du rotor, dont les points d’entrée seront compris entre deux baiais consécutifs. Il
- p.119 - vue 119/448
-
-
-
- 120
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 17.
- conviendra d'étaler ces spires aussi régulièrement que possible, à la surface du stator. On devra faire attention au sens des enroulements en connectant les bobines compensatrices, de manière que les forces magnétisantes égales soient mises en opposition.
- Il sera naturel de séparer les bobines compensatrices par les grandes encoches B1( B2, B3. Dans ces conditions, si les connexions qui relient les points d’entrée des bobines du rotor aux touches du collecteur sont dirigées suivant des rayons, il conviendra de caler les balais i, 2 et 3 de la figure 1 suivant des plans passant par l’axe et par le milieu des encoches
- fil, B2, b;).
- La machine étant ainsi équipée, le coefficient de self-induction de chacun de ses circuits, compris entre les prises de courant 1, 2 et 3 de la figure sera sensiblement nul et son coefficient d’induction mutuelle avec l’une quelconque des bobines de champ Cj, C2, Ca sera nul.
- Cela rendra la machine particulièrement apte à fournir un grand travail apparent, en débitant des courants déwattés, ce qui sera nécessaire pour qu’elle puisse s’exciter elle-même. En. effet, avec les fréquences usuelles, le travail apparent qu’il faudra dépenser pour exciter les bobines G,, C2, C3 sera toujours très grand, par rapport au travail réel représenté par la chaleur dégagée en elles. 11 faudra donc que la machine puisse le fournir, en plus de celui qu’elle devra fournir au réseau qu’elle desservira, sans que son utilisation en soit sensiblement diminuée.
- Soit <J> un flux constant et «,,, cp2, <p3, les flux qui traversent les bobines de champ Ci, C2, C3. Grâce aux circuits compensateurs, ces flux ne dépendent que des courants d’excitation et non des courants débités par les prises de courant 1, 2 et 3.
- En supposant wattés les courants d’intensité b sin at (fig. 1), les flux , f2, fs doivent avoir des expressions de la forme :
- ipf — «1» cos
- at -j-
- 27;
- T
- I ( t I ^
- <f3 — «1> cos I at -f- —
- <p3 = <1> cos at.
- comme il est indiqué sur la figure 5 où les circuits compensateurs n’ont pas été représentés.
- Soit K un coefficient de proportionnalité constant. Le rotor ayant une vitesse angulaire Q, les forces électromotriccs el} e2, e3, développées entre les
- prises de courant 1 et 2, 2 et 3, 3 et 4, sont égales à c, = K£2<I> cos ^at -f- -j^, e2 = KQ<I» cos at,
- e3 = KQ<I> cos
- En désignant maintenant par h,, h2, h3, les poten-
- ll%*fccs(o(!**£.)
- f bsiti (ccl+ZÏL)
- Z-»
- Fig. 5.
- tiels électriques des prises de courant 1, 2, 3, on a les relations
- Ci — h2 — /ïj, c2 —- li3 — /i2, c3 — hi — h3
- d’où :
- , — KQ‘Ï> .
- h\ ~ ----------sin a t,
- v/3
- - kg«i>
- 1/3
- sin
- . 2 TC '
- , — . ’K = —7— sin /3
- Le potentiel magnétique est sensiblement nul le long de la couronne entourant les bobines de champ sur le stator, et le long de la couronne située sous les encoches du rotor. Le flux qui traverse chacune des bobines Ci, C2, C3 est alors proportionnel à sa force magnétisante.
- En désignant par Aune constante et par p la perméabilité des circuits magnétiques, le long desquels se ferment les flux cp,, <p2, cp3, les intensités q, i2, i3 des courants d’excitation des bobines G,, C2, C3 doivent avoir des expressions de la forme :
- «h / 2ic\ . <1> / 4tc\
- ii — a — cos [at — , u = a — cos [ at -\-----------L
- P \ 3 / P \ PI
- <I>
- 1 = a — cOs al.
- P
- p.120 - vue 120/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE. ÉLECTRIQUE
- 121
- Si l’on appelle r et l la résistance et le coefficient de self-induction de chacune des bobines Cn C2, C3, les forces électromotrices E4, E2, E.,, nécessaires pour y faire, passer les courants d’excitation, sont de la forme :
- <l» T / aic\ , .
- E = a — / cos I at ) — al sm
- p L V 3 j
- <I>
- Elles ont une grandeur efficace a — et la première a une phase déterminée, qui est fonc-
- CL
- tion de la fréquence —. Les variations des deux 2 ic
- autres sont successivement décalées de i/3de période, par rapport à celles de la première.
- On pourra toujours déterminer l’enroulement des bobines Cj, Ca, C3, de manière que, le flux <I> et la perméabilité p ayant les valeurs voulues, la' grandeur efficace des forces électromolrices Ej, E2, E3 soit égale à celle des différences de potentiels (A, — A2)... disponibles entre les prises de courant de lamachine.
- Mais, pour que l’on pût se contenter de monter les bobines C,, C2, C3 en dérivation entre ces prises de courant, il faudrait aussi que les différences de potentiels — à2) eussent les phases voulues. On a
- E = a - cos (at -}- — a.1 sin ^at -j-
- <I>
- a -— [— (r -)- al \/'ï) cos at
- ap
- -(- (al — r \/J) sin o.(\.
- Si on réalisait la condition a =
- celte force
- électromolriec serait de même phase que la différence de potentiel — h3. Il suffirait alors de brancher la bobine Cb entre les prises de courant a et 3..; pour que la machine pût s’exciter elle-même.
- Mais cette condition, ou tout autre du meme genre, ne sera pas naturellement remplie. On ne pourrait 11 remplir, en augmentant l’une des deux quantités r ou l, sans abîmer la machine.
- Or, quand on dispose de forces électromolrices polyphasées, on peut produire autant d’autres forces électromolrices régulièrement déphasées que l’on veut, [au moyen d’un transformateur de phases, la première d’entre elles ayant une phase quelconque.
- Il convient donc d’adjoindre un Semblable transformateur à la machine précédente. On distinguera
- a
- deux cas : i° la fréquence — doit être constante ;
- a ic
- 2° cette fréquence doit pouvoir varier à volonté.
- Dans le premier cas, on prendra un transformateur à courants triphasés (fig. 6) ayant trois noyaux magnétiques distincts. Les. trois bobines primaires P,, P2, P3 seront branchées entre les trois prises de courants i, a et 3 de la machine. On donnera trois circuits secondaires Si, S2, S3 à ce transformateur.
- Désignons par Y un nombre de spires constant et par x un nombre à déterminer.
- Le circuit S4 aura V sin x spires autour du pre-x \ autour du second et
- V sin
- autour du troisième (voir fig. 6).
- On conviendra d’enrouler à droite les spires dont les nombres seront affectés du signe -j- et à gauche celles dont les nombres seront affectés du signe —.
- Si l’on désigne
- par
- E sin at, E sin
- et
- E sin ( a t
- !+t) l0!
- es forces
- électromotrices déve-
- loppées dans chaque spire entourant l’un ou l’autre des trois noyaux, les forces éleetromotrices développées dans les trois circuits secondaires Si, S2, S3
- seront respectivement égales à : -- VE sin (at— x),
- -VE siu 2
- al — x +
- WK
- "3
- -VE sin 2
- , , é*
- at — x -j- —
- On pourra donc donner à la première la phase que l’on voudra, en donnant la valeur correspondante au nombre x.
- 0l
- Si l’on veut faire varier à volonté la fréquence —-,
- ‘X 7C
- il faut pouvoir faire varier à volonté les phases des
- p.121 - vue 121/448
-
-
-
- 122
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N# 17.
- forces électromotrices Eh E2, E3.Dans ce but, on peut se servir de l’un ou l’autre des transformateurs de phases représentés sur les figures 7 et 8.
- Dans l’appareil de la figure 7, un anneau Gramme H, dont les circuits magnétiques se ferment entièrement dans du fer, est muni d’un collecteur I. Il est maintenu fixe et trois des fils de jonction de ses bobines, situés à 120° les. uns des autres 1, a et 3 de la machine. Trois balais j\, /2, j\ successivement décalés de 120°, s’appuient sur le collecteur et servent de point de départ aux conducteurs aboutissant aux bobines de champ. On fait varier la phase des forces électromotrices développées entre ces balais, en les décalant simultanément.
- Fig. 7.
- On pourrait se proposer d’appuyer trois balais auxiliaires sur le collecteur de la machine dont on pourrait faire varier le calage à volonté. On obtiendrait ainsi des forces électromotrices dont la fréquence pourrait varier à volonté.
- Mais cette méthode n’est pas à recommander. Non seulement on devrait allonger le collecteur, mais les courants d’excitation ne traverseraient pas les circuits compensateurs. Sauf dans le cas où le travail apparent absorbé par l’excitation serait très petit, par rapport à celui fourni par la machine, on apporterait des troubles dans son fonctionnement.
- L’appareil de la figure 8 se compose de deux anneaux concentriques H et L recouverts, chacun, de trois bobines identiques, successivement décalées de 1200 et reliées en série. Les points de jonction des bobines de l’anneau extérieur sont reliés aux prises de courant de la machine. Les points de jonction i,, i2, i3 des bobines de l’anneau intérieur sont reliés aux bornes des bobines de champ. On fait varier la phase des forces électromotrices en décalant l’un des anneaux par rapport à l’autre.
- Bornons-nous à rappeler ces transformateurs de phases qui sont connus. On emploiera l’un quel-
- conque d’entre eux ou l’une quelconque de leurs variantes.
- Grâce à eux, on pourra obtenir les forces électromotrices ayant les phases voulues pour exciter les bobines de champ de la machine, quelle que soit la fréquence que l’on veuille donner aux courants produits par elle.
- Nous venons de voir qu’un régime était possible, pour lequel la machine, munie de son transformateur de phases et débitant des courants de trèfle
- quence —, fournirait elle-même les courants néces-
- 2 TZ
- saires à son excitation. Reste à démontrer que ce
- régime s’établit de lui-même, c’est-à-dire que la machine s’amorce dès qu’on la fait tourner à sa vitesse, et qu’ensuite il demeure stable.
- 'Cette démonstration sera publiée ultérieurement. C’est une généralisation de celle qui es't relative à l’amorçage des machines à courant continu. La stabilité du régime est due aussi dans le présent cas aux phénomènes de saturation magnétique du fer.
- La machine décrite ici, tournant à vitesse constante, et réglée pour une fréquence déterminée, produit naturellement des courants de fréquence et de tension très sensiblement constantes, quelles que soient leurs intensités, qu’ils soient wattés ou déwattés, et quel que soit le déséquilibrage des ponts du réseau branché sur ses prises de courant 1, 2 et 3.
- On ferait de même une machine à courants tétra-phasés (improprement appelés courants biphasés) ou une machine à courants polyphasés en employant autant de balais, de bobines compensatrices et de bobines de champ qu’il y aurait de phases différentes à produire et en demandant au transformateur de phases autant de courants polyphasés qu’il y aurait de bobines de champ à exciter. Une machine à courants tétraphasés conviendra bien à la production
- p.122 - vue 122/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- i23
- 26 Avril 1913 .
- des courants dits monophasés (bien qu’ils soient à deux phases décalées de i8o°). On branchera alors les deux conducteurs du réseau sur deux de ses balais diamétralement opposés. Les deux autres ne serviront qu’à alimenter le transformateur de phases.
- Sur la figure 7, l’anneau H ne comporte qu’un seul enroulement servant à la fois de primaire et de secondaire. Rien n’empêcherait de lui donner deux enroulementsdistincts, du même genre, enne faisant communiquer avec le collecteur que les bobines de l'enroulement secondaire. Celles de l’enroulement primaire seraient réunies entre elles de manière à ne former que trois bobines distinctes, semblables à celles de l’anneau H de la figure 8. On les monterait en dérivation entre les prises dé courant de la machine.
- Au lieu de monter en dérivation, entre ces prises de courant, les circuits primaires du transformateur de phases quel qu’il soit, on pourrait aussi les monter en série dans les circuits principaux du réseau aboutissant aux mêmes prises, à la condition que tous ses ponts fussent également chargés, ce qui arriverait, s’il ne desservait que des moteurs d’induction.
- Des machines semblables à celles qui viennent d’être décrites peuvent s’accoupler en parallèle. Lorsqu’elles le seront, les circuits primaires correspondants des transformateurs de phase le seront aussi. Ils devront être manœuvrés simultanément et de la même manière.
- En général, lorsqu’on fera varier la fréquence des courants, il faudra faire varier en même temps la tension aux bornes des récepteurs, si ce sont des moteurs. On pourra y arriver en se servant .de transformateurs à coefficient de transformation variable ou de tout autre méthode.
- Mais, le plus souvent, la question se présentera autrement comme le montre une application intéressante.
- Si l’on se propose d’appliquer la solution d’IIeil-înann (une machine génératrice alimentant des récepteurs placés sur une même locomotive pour l’actionner) à la propulsion d’un navire, une véritable station centrale serait installée à bord, avec des lurbo-alternateurs à très grande vitesse périphériques et angulaires, légers et peu encombrants, et à fréquence variable à volonté. Les courants produits
- alimenteraient, par exemple, quatre»moteurs d’induction, qui conduiraient autant d’hélices.
- On réglerait la vitesse de ces dernières en réglant la fréquence des courants, alors que les turbo-alter-nateurs tourneraient à vitesse constante. Ceux-ci seraient couplés en parallèle et l’on ferait varier le nombre de ceux qui seraient en service proportionnellement au travail à fournir, afin de les faire travailler toujours sensiblement en pleine charge. Quant aux moteurs d’induction, on les monterait tous quatre en série, lorsque leur vitesse devrait être minirna; on en formerait deux groupes comprenant chacun deux moteurs associés en série, que l’on mettrait en parallèle pour une vitesse double de la première; enfin on les associerait tous quatre en parallèle pour une vitesse quadruple de la première, comme s’il s’agissait de moteurs de tramways. Bien entendu, à chaque groupement devrait correspondre une fréquence déterminée des courants sensiblement proportionnelle à la vitesse des moteurs.
- RÉSUMÉ.
- Un alternateur auto-excitateur, à fréquence variable à volonté, dont le stator est semblable à celui d’une machine d’induction à courant polyphasés, mais est muni, en plus des bobines de champ, de circuits compensateurs destinés à annuler la réaction d’induit du rotor. Celui-ci est semblable au rotor d’une machine à courant continu et est muni d’un collecteur sur lequel s’appuient au moins trois balais régulièrement décalés les uns par rapport aux autres. Cet alternateur est accompagné d’un transformateur de phases, dont les circuits primaires sont montés, soit en dérivation entre les prises de courant de l’alternateur, soit en série dans les circuits qui aboutissent à ces prises. Ce transformateur déphasés développe, dans ses circuits secondaires, des forces électromctrices ayant les phases voulues pour exciter les bobines de champ de l’alternateur. On fait varier la fréquence des courants fournis par l’alternateur en faisant varier les phases des forces électro-mOtrices développées dans les circuits secondaires du transformateur déphasés. Dans des cas peu fréquents, on pourra se passer du transformateur de phases et monter directement les bobines de champ en dérivation entre les prises de courant de l’alternateur, ou en série dans les circuits aboutissant à ces prises.
- p.123 - vue 123/448
-
-
-
- 124
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N°17.
- CORRESPONDANCE
- Monsieur le Directeur,
- J’ai lu avec intérêt, dans le numéro du 29 mars écoulé de La Lumière Electrique, un article de M. E. de Longueval sur certains dispositifs de fraude d’énergie électrique (*).
- Ces dispositifs, exposés avec tant de clarté par l’auteur, intéresseront tous ceux qui s’occupent, comme moi, de l’exploitation de réseaux électriques
- façon à ce que ce soit, pour chacun d'eux^ la meme phase du secteur qui les traverse sans passer par une bobine.
- Ce montage serait donc le suivant (fig. 1) :
- Les fils E et H qui ne passent pas par une bobine du compteur sont raccordés tous les deux au même fil B du secteur.
- Ce montage rendrait impossible tout dispositif
- ^ Lignes du secteur
- eur
- Lampes
- et l’article en question rendra certainement de grands services.
- Au point de vue des mesures préventives à prendre, je me permets de signaler un moyen qui me semble propre à éviter la possibilité d’une fraude dans les conditions envisagées par M. de Longueval.
- Il serait, je crois, suffisant de prendre la précaution suivante lors de la pose des compteurs : brancher les compteurs force motrice et éclairage de
- semblable à ceux signalés à moins de modifier, en les croisant, les fils des lignes de raccordements ; ces lignes de raccordement étant généralement établies par le secteur et protégées, dans la plupart des cas, par des tubes genre Bérgmann, toute modification, postérieure à la pose, serait malaisée à faire et facile à découvrir.
- Dans l’espoir que ma suggestion pourra, peut-être, intéresser vos lecteurs, je vous prie, Monsieur le Directeur, d’agréer, etc. '
- ('! E.mc Longuüval.— Dispositifs ingénieux de fraude d’énergie électrique condamnés par les tribunaux. Lu-mière tilcctriqiie, 99 mars 191'ï, p. I90.
- Tbvc-de-Gier, 8 avril 191J.
- E. Callander.
- p.124 - vue 124/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 26 Avril 1913
- m
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES *
- L’Energie Electrique du Nord de la France, dont
- l’usine de Wasquehal, d'une puissance actuelle de 34 <>00 chevaux, qui sera portée cette année à 5a 000 chevaux, alimente d’éclairage électrique Tourcoing, la Madeleine, Deulemont, etc., et fournit la force motrice à la Compagnie des chemins de fer du Nord, aux tramways de Tourcoing, à l’Eleclrique Lille-Roubaix-Tourcoing, à la Société lloubaisienne d’Eclairage, etc., soit un réseau de 3oo kilomètres desservant une population de 355 000 habitants, a acquis une situation prépondérante dans la région du Nord et se classe parmi les plus importantes Sociétés de distribution d’énergie électrique en France (’).
- Le rapport du Conseil d’Administration, à l’assemblée générale du 2 avril, confirme la marche ascendante de la Société. La production en kilowatts-heures a été de 40 5o6 800 en 1912 contre 33 34o 400 en 1911, soit une augmentation de 21 % . Les recettes ont subi la même progression : elles ont atteint 2 84 1 741 francs, au lieu de 2 285 254 fr. 56 en 1911, en augmentation de 24 %. Les bénéfices s’étant élevés à la soinmede 991 5oy fr. 78, supérieurs de 280000 francs à ceux de 1911, il a été prélevé 495 5o6 fr. ;58 pour divers amortissements, et le solde : 5oo 001 fr. 20 (y compris le report de l’exercice précédent : 36 902 fr. 20) a reçu l’affectation sui-
- vante :
- Réserve légale,5 %................. 25 ooo 06
- Dividende, 5 %..................... 372 236 36
- Conseil d'administration, 15 %..... 20 920 o5
- Parts de fondateur, 25 %........... 29 679 24
- Superdividende, 1/2 %.......... 37 223 64
- Report à nouveau................... 5i 814 o5
- Four l’exercice en cours, les résultats ne sont pas moins brillants ; la production de janvier 19x3 a dépassé 4 millions de kilowatts-heures, alors qu’en janvier 19x2 elle avait atteint 3 454 800 kilowatts-heures.
- L’assemblée extraordinaire, qui s’est tenue à la suite de l'assemblée ordinaire, a voté le rachat des
- (’) La Lumière Electrique, N°sdes 23,3o novembre et 7 décembre 1912. — J. Reïval. Une grande distribution d’énergie électrique dans le Nord de la France.
- parts de fondateurs au prix de 25o francs à partir du i5 juin prochain.
- Les bénéfices nets de la Compagnie Continentale Edison, pour l’exercice . 1912, se sont élevés à 3588757 francs au lieu de 38x1390 francs pour l’exercice précédent j de ce fait, le dividende sera réduit de 5 francs, soit 100 francs pour l’action et 70 francs pour la part de fondateur, La diminution porte sur divers postes : portefeuille, 331 283 francs contre 346 434 francs; bénéfice d’exploitation des usines et installations d’électricité, 3632682 francs contre 3 780 682 francs. Au débit, les frais généraux ont passé de 407596 francs 4487456 francs. Les disponibilités excédant de 3 65o 000 francs les exigibilités, la situation de trésorerie reste toutefois satisfaisante.
- La concession du secteur d’éclairage qu’elle exploite à Paris arrivant à expiration en 19x4, la Compagnie Edison a été amenée à s’intéresser à d’autres affaires. En plus de l’important réseau de distribution d’énergie qu’elle établit actuellement dans la Nièvre, elle a pris une grosse participation dans la Société Hydro-Electrique de Lyon qui a pour objet la construction d’un barrage sur le Fier, en vue du transport à Lyon d’une certaine quantité d’énergie.
- Pour l’année 1912, les bénéfices de la Compagnie d’Electricité de Limoges ont été de 482700 francs, en augmentation de 38 000 francs sur ceux de 1911. Le dividende a été fixé à 6 % comme pour l’exercice précédent.
- Les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi ont réalisé, en 1912, un bénéfice 2 061 828 fr. sur lequel il a été prélevé : 998 760 francs pour amortissements et 231 697 francs pour le fisc et les charges d’emprunt. Le solde, y compris le report de l’exercice écoulé, s’élevant à 958 45o francs, a été réparti
- ainsi qu’il suit :
- Réserve légale ........................ 41 545
- Dividende (18 fr. 5o par aclion-capilal).. 866 976
- Amortissement du capital............... 19 493
- Tantièmes............................. , 28 g30
- Report à nouveau.................. 1 5oi
- g58 45o
- p.125 - vue 125/448
-
-
-
- 126
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- La Société anonyme Ottomane des Chemins de fer Métropolitains de Constantinople et sa banlieue vient d’être fondée à Constantinople, sous le régime ottoman, pour la construction et l'exploitation du chemin de fer souterrain de Constantinople. Le capital est de 35 millions de francs, divisé en 70 000 actions de 5oo francs, sur lequel il a été fait un premier versement de io % .
- Parmi les membres du Conseil d’administration, noujg remarquons : MM. Dr Alexander Erich, de la Banque^allemande d’Orienf; Roger Bénard, de Paris ; Charles cht-Cerjat, de la Banque Ottomane de Paris; Dannie Heinemann, de la Société financière de transports et d'entreprises industrielles de Bruxelles; Huguenin, de la Compagnie du Chemin de fer d’Anatolie ; Jules Klein», de la Ungarische Allge-meine Kredit Bank de Budapest; baron Kornfeld, du même établissement; Kritzler, <|e la Banque de Bruxelles; Georges Pavie, de la Société Centrale pour l’Industrie électrique de Paris ; Br Steiner, de la Société de Lumière électrique et de Force motrice de Berlin, etc.
- De Bruxelles, l’on annonce-la constitution de la Société Internationale de Télégraphie sans fil, au capital de 2 a5o 000 francs. Les 4 5oo actipns de 5oo francs ont été souscrites par la Marconi’s Wire-
- T.xlh (2e Série).— N° 17.
- less Telegraph Company, la Gesellschaft fur Draht-lose Télégraphié et la Banque d’Outremer. Comme son titre l’indique, elle a pour but toutes opérations se rattachant à la télégraphie, à la téléphonie et à la signalisation sans fil.
- La lutte ardente que le Secteur de la Rive-Gauche mène depuis plusieurs mois contre l’Ouest-Lumière pour l’obtention de la fourniture de l’énergie électrique dans la banlieue parisienne, vient de prendre lin, comme nous l’avions prévu, par un accord commun entre les deux concurrents. En dehors d’une dizaine de communes dans lesquelles les deux Sociétés resteront en compétition, le Secteur de la Rive-Gauche s’engage à ne formuler, à l’avenir, aucune demande de concession dans les communes desservies actuellement par l’Ouest-Lumière, à la condition que cette dernière, de son côté, lui achète une partie déterminée du courant produit par l’usine d’Issy-les-Moulineaux. La production totale de l’usine, 3o 000 kilowatts environ, serait ainsi totalement absorbée à partir du ier janvier 1914, en y comprenant la fourniture de l’énergie aux quelques communes dont le Secteur de la Rive-Gauche a obtenu la concession.
- J. N.
- renseignements commerciaux
- TRACTION
- Haute-Loire. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier le projet de créa/lion d’un réseau de tramways dans l’arrondissement d’Yssin-geaux. 1
- Hautes-Pyrénées — Jusqu'au i3 mai une enquête est ouverte à la mairie de Mauléon-Barçusse surl’avant-projet de tramway à traction électrique de Loures à Mau-léon-Barousse.
- Loire. — Le Conseil municipal de Saint-Chamond a adopté un projet présenté par la Société des tramways électriques de Saint-Chamond pour le prolongement de la ligne actuelle du Creux jusqu’au Bacliat et à Laya, dans la direction du barrage de la Rive.
- Lojre-Inférieure. — Le Conseil général a chargé les trois Sociétés suivantes : les Tramways de Nantes, la Compagnie du Morbihan, la Compagnie des chemins de fer de Nantes à Legé, d’établir un devis-programme pour l’établissement d’une ligne de chemin de fer Nantes-Paimbœuf. La dépense serait d’environ 3 millions de francs.
- Avis favorable est donné, à un projet de g3 600 francs, pour l’amélioration du matériel' roulant du tramway de la Roche-Bernard.
- Maine-et-Loire. — La Compagnie des chemins de fer d’Orléans va faire exécuter un important projet de transformation de la gare Saint-Laud à Angers. La dépense est évaluée à 3 millions environ.
- p.126 - vue 126/448
-
-
-
- 26 Avril 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 427
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Drôme. —T La Compagnie Force et Lumière de Lyon a présenté à la municipalité de Tain un projet d’éclairage électrique.
- Finistère. — Le Conseil municipal de Quimperlé a voté le principe du remplacement de l’éclairage au gaz par l'électricité.
- Manche. — Le Conseil municipal de Blainville a approuvé un projet d’éclairage électrique commun à Blainville, Agon et Gouville ; l’usine électrique serait construite à Coutainville.
- Meurthe-et-Moselle. — Le Conseil municipal de Nancy a voté l’affectation d’une somme de a3o ooo francs pour l’éclairage électrique du nouveau théâtre.
- Nord. — Le Conseil général a voté un crédit de io5oo francs pour l’installation de l’éclairage électrique à la préfecture.
- Rhône. — Le Républicain de l'Ain, du i3 avril, annonce que les demandeurs en concession de l’exploitation des forces du Haut Rhône, les auteurs du projet Blondel-Harlé-Malh et les auteurs du projet Bellegarde-Malperluis, se sont mis complètement d'accord.
- Le projet à exécuter sera fait par les uns et les autres définitivement associés ; les uns et les autres s’en sont remis au ministre des Travaux publics du soin de fixer le projet à exécuter.
- TÉLÉPHONIE
- Avignon. — La Chambre de commerce a voté en principe une avance à l’Etat de a53 5ao francs pour l’établissement de nouveaux circuits téléphoniques Avignon-Marseille, Avignon-Nîmes, Avignon-Valence.
- Finistère. — Le Conseil général a volé une somme de 34 896 francs pour la création des circuits téléphoniques : Plouescat-Saint-Pol-de-Léon par Cléder ; Quimper-Audierne ; Commana-Quimperlé.
- Haute-Marne. —‘ Le Conseil général, a voté les crédits suivants : 6 o45 francs pour l’établissement d’un circuit téléphonique Sainl-Dizier-Eurville-Chevillon ; ia ooo francs pour construction du premier groupe du troisième réseau téléphonique intéressant 24 communes ; 202 710 francs pour création de nouveaux circuits télé-
- phoniques : Bourbonne-Isches ; Saint-Dizier-Paris ; Che-villon-Montiers-sur-Saulx ; Chaumont-Bar-sur-Aube.
- Loiret. — La Commission départementale est chargée par le Conseil général de réaliser un emprunt de 65 349 francs pour les circuits téléphoniques suivants :
- Montargis-Orléans, 2e : 4t> 400 francs ;
- Amilly-Montargis , cabine et réseau à Amilly, 2 665 francs ;
- Bouilly-Ascoux, cabine et réseau à Bouilly, 2 930 francs;
- Briarres-sur-Essonne-Puiseaux, cabine et réseau à Briarres, 3 620 francs ;
- Oison-Aschères, cabine et réseau à Oison, 3 122 francs ;
- Trinay-Artenay, cabine et réseau à Trinay, 3 6x9 francs;
- Jouy-en-Pithiverais-Gueudreville, cabine et réseau à Gueudreville, 2 600 francs ;
- Installation d’une cabine supplémentaire à Spuis, 4o3 francs.
- DIVERS
- Arrêté préfectoral du 29 mars 1913 modifiant l’article 82 de l’arrêté réglementaire du 8 juin 1909 sur les installations intérieures d’électricité à Paris.
- Vu la convention arrêtée par le Conseil municipal le 21 mars 1907 en vue de la concession de la distribution de l’énergie électrique dans Paris, ensemble le décret du 8 septembre 1907 approuvant ladite convention ;
- Vu notamment les articles 57 bis, 71, 73 et 75 de cette convention;
- Vu l’arrêté en date du 8 juin 1909, réglementant les installations intérieures d’électricité stipulant en son article 82 que la perle de tension au débit maximum dans les compteurs de quantité ne devra pas dépasser 0,5 volt par 110 volts ;
- Vu le rapport du Service technique de l’Eclairage duquel il résulte qu’il y a lieu-de porter à 1,5 volt la perte maximum de tension des compteurs de quantité;
- Vu les avis émis par la Sous-commission permanente des contrôles de l'électricité le 11 juillet 1911 et parla Commission supérieure de contrôle de l’électricité le 14 novembre 1912;
- Sur la proposition du directeur administratif des travaux de Paris.
- Arrête :
- Article premier. — Le second paragraphe de l’article 82 de l’arrêté du 8 juin 1909 réglementant les installations intérieures d’électricité est modifié comme suit ; « Dans les compteurs de celte catégorie, la perte de tension au débit maximum ne devra pas dépasser i,5 volt par 110 volts ». —
- p.127 - vue 127/448
-
-
-
- 128 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N» 17.
- SOCIÉTÉS ¥ *
- -. CONVOCATIONS Jusqu’au 5 mai, à l’Administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, fourniture de fils et câbles électriques.
- ; Société Lacarrière. — Le 29 avril, 19, rue Blanche, à Paris. Les industriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture pourront, pour obtenir tous renseignements et documents utiles, s’adresser â
- Société du Halage Electrique. — Le 3 mai, Porte d’Ocre, à Douai. M. l’ingénieur en chef des approvisionnements généraux, 42, rue de Châteaudun, à Paris, tous les jours ouvrables,
- Compagnie de Distribution d’Energie Electrique des Moulineaux. — Le 5 mai, 7, rue de Berlin, à Paris. de 9 heures à midi et de 2 heures à 6 heures. Les offres devront parvenir à M. le président des adjudications des chemins de fer de l'Etat, 42, rue de Châ-
- La Lampe Osram. — Le 5 mai, 20, cité Trévise, à Paris. leaudun, à Paris, le 5 mai 1913, au plus tard, avant 9 heures du matin. ..
- Société de l’Accumulateur Tudor. — Le 6 mai, 2&, rue de la Bienfaisance, à Paris. * •¥ JF
- L’Energie Electrique. — Le 6 mai, 94, rue Saint-Lazare, à Paris. Le 8 mai, à l’Administration des chemins de fer de
- Société Gramme. — Le 8 mai, 26, rue d’Hautpoul, à Paris. l’Etat, à Paris, construction d’un laboratoire électro-technique à Virollay. Montant : 160 000 francs. Cautionnement :5 335 fraucs.
- Compagnie Française Maritime et Coloniale de Télégraphie sans fil. — Le 9 mai, 35, boulevard des Capucines, à Paris. Demandes d’admission au chef du service de la voie et des bâtiments, 49, rue de Londres, au plus tard le i01' mai.
- Compagnie des Tramways de l'Est Parisien. — Le 16 mai, 6, rue Chauchat, à Paris. Renseignements aux bureaux du chef de service de la voie et des bâtiments, et de l’ingénieur principal, de Paris-Montparnasse, 36, avenue du Maine.
- Compagnie des Tramways de l’Indre. — Le i5 mai, 19, rue Blanche, à Paris. * *
- Est-Lumière. — Le 16 mai, y, rue de Madrid, à Paris. Jusqu'au i3 mai, à l’administration des chemins de fer de l'Etat, à Paris, fourniture du matériel électrique des-
- Société des Hauts Fournaux de Denain et d’Anzin. — Le 28 mai, 12, rue d’Athcnes, à Paris. liné à un poste de sectionnement à H. T.' à établir à la sous-slalion de Meudon-Val-Fleury. Les industriels désireux de concourir à cette fourni-
- ADJUDICATIONS ture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (20 division), 43, rue de Rome, le mardi et le vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au i3 mai 1913.
- FRANCE * ¥ ¥
- Jusqu’au 3 mai, à l’Administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, fourniture de i5 cabestans électriques à courant continu, destinés au groupe du parc à combustibles de Levallôis et à la gare de Ralignolles-Mar-chandises. Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard dans les bureaux du service électrique, 43, rue de Rome, il Paris, les mardis et vendredis, de i5 à 17'heures, jusqu’au 3 mai 1913. Le 17 mai, au Ministère du Commerce, de l’Indüs-trie, des Postes et des Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 200000 éléments de pile à liquide immobilisé (4 lots), • On pourra prendre connaissance du cahier des charges, io3, rue de.Grenelle (direction de l’exploitation téléphonique, 3° bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 16 heures, ainsi que dans le bureau télégraphique central des chefs-lieux de département.
- — '
- La reproduction des articles de la,Lumière Electrique est interdite
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nooet
- p.128 - vue 128/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 3 MAI 1913.
- Tome XXII (3* série). — N* 18
- La
- Lumière
- Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL................................. 129
- Chronique Industrielle •l.-B. Picot. — L’Exposition internationale
- de Gand................................... 13 1
- Extension de l’Usine de Wasquehal. — La houille blanche aux colonies. — L’électrification des; chemins de'fer aiix Etats-Unis. . i3a Electrification du North-Eastern Railway. —
- Les importations et exportations du matériel électrique dans le Royaurne-Uni......... i33
- Stations centrales
- André Gérard. — Sur les causes des incendies de centrales électriques et leurs remèdes...................................... 13/|
- Traction
- 1. Reyval. — L’électrification des lignes de
- la banlieue de Paris .desservie par les chemins de fer de l’Etat (d’après une.: conférence de M. N. Mâzen)....................... 1^7
- Législation et Contentieux
- P. Boucault. —L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode. d’éclairage préférable au gaz (arrêt du 7 mars 1913):...... 148
- Bibliographie
- C.-K. Burgess et H. Le Chatelier. — The Mèa’sureinent of high températures ; analysé par M. J. Rosset.......................... 153
- Etudes et Nouvelles Economiques........... i55
- Renseignements Commerciaux................ 157
- Adjudications............ .............. l6(>
- EDITORIAL
- A l’heure actuelle où les stations centrales deviennent de plus en plus puissantes, et où une même usine produit l’énergie électrique nécessaire à un nombre toujours croissant d’industries diverses, les interruptions totales ou même partielles de la fourniture de cette énergie ont des conséquences si désastreuses qu’il faut mettre tout en œuvre dans le but de les éviter.
- Or, parmi les causes d’une interruption accidentelle1 du courant débité par une centrale, celle qui est le plus à craindre est évidemment l’incendie de l’usine génératrice. 1
- AI. André Gérard, ingénieur à la Société d’Electricité du Pays de Liège, et (ils ded’é-ininent professeur Eric Gérard, membre de notre comité de Direction, expose ici (p. 134)
- les causes- des incendies de centrales électriques, ainsi que les moyens propres à prévenir ces incendies dans la plus large mesure possible., .........
- Parmi les précautions à prendre dans l’agencement des nouvelles centrales, l’auteur signale l’intérêt qu’il y aurait de séparer complètement le tableau de distribution du hall des machines et de l’établir dans un bâtiment spécial et indépendant.
- Sans doute, un agencement de ce genre serait excellent s’il n’y avait pas à tenir compte aussi de certaines considérations qui ne permettent pas de séparer complètement le tableau des machines ; nous croyons que la disposition adoptée parla Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité. pour ses nouvelles usines de Saint-Ouen et d’Issy-
- p.129 - vue 129/448
-
-
-
- 130
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — Ns 18.
- les-Moulineaux, disposition qui n’est pas aussi radicale, offre cependant toutes les garanties nécessaires contre les risques d’incendies.
- Dans chacune de ces usines, les tableaux haute tension sont installés dans un bâtiment à plusieurs étages contigu i\n hall des machines et communiquant avec lui ; un balcon en encorbellement, constituant le poste central de manœuvre d’où peuvent être commandés tous les appareils de distribution, domine la salle des machines. Les pupitres des alternateurs sont juxtaposés à l’avant, de façon à former un arc de cercle ; ceux qui correspondent aux feeders, à la sous-station de l’usine et au circuit d’essai dès alternateurs, sont disposés de même, de façon à former un arc de cercle à l’arrière du poste. Ces usines sont presque entièrement construites en béton armé ; l’usage du bois y a été formellement proscrit.
- En ce qui concerne .l’inflammation accidentelle de l’huile contenue dans les interrupteurs haute tension, nous rappellerons les expériences faites à l’usine de la Société d’Electricité de Paris, à Saint-Denis, le ai février dernier ('). Quant au refroidissement des transformateurs isolés à l’huile, l’expérience de transformateurs en service à 88 ooo volts à Rio de Janeiro prouve qu’on peut maintenir efficacement l’huile à une température voisine de 4o” en plongeant simplement dans l’huile un serpentin parcouru par un courant d’eau froide.
- Vélectrification clés lignes de la banlieue de Paris desservies par les chemins de fer de l'Etal a fait, comme nous l’avons dit (2), l’objet d’une remarquable conférence de M. N. Ma/,ex au Conservatoire des Arts et Métiers, le 9 mars dernier.
- M. J. Reyval donne un résumé détaillé de cette conférence (p. 187 à 148), où il met en évidence tout ce qui concerne plus particulièrement les questions électriques, etnotam-meut les raisons qui ont décidé la Compagnie des Chemins de fer de l’Etat à adopter
- (’) Lumière Electrique, mars, p. 277.
- (2) Lumière Electrique, i5 mars igi3, p. 3üu. *
- le système de traction à courant continu 65o volts.
- L’emploi des automotrices aura le grand avantage de permettre la formation de trains comprenant un nombre de voitures différent suivant les heures de la journée, et, par conséquent, d’augmenter le nombre des places disponibles aux heures d’affluence tout en diminuant les dépenses d’exploitation. Les voitures automotrices peuvent évidemment réaliser un service intensif et rapide; c’est surtout en Amérique, comme l’a signalé au Congrès international de Berne ( 191 o) M. Peter Clark, que ce mode de traction s’est développé, pour augmenter la fréquence des trains sur les grandes lignes.
- L’Exposition internationale de Gand vient de s’ouvrir. La Lumière Electrique était représentée à l’inauguration officielle par notre collaborateur, M. J.-B. Picot, dont on trouvera un premier compte rendu sur cette exposition dans la Chronique Industrielle (p. 131 ).
- Le Conseil d’Etat a rendu le 9 mars un arrêt des plus intéressants pour les Electriciens, puisqu’il consacre Vélectricité comme un mode d'éclairage préférable au gaz. M. P. Bougault commente cet arrêt avec sa grande compétence et son habituelle clarté
- (p. 148).
- Signalons l’ouvrage très important de MM. Buhgess et H. Le Cm atelikk sur la mesure des hautes températures (p. 108) ; l’analyse en est faite par M. J. Rosset, ingénieur civil des Mines, qui a été heureux de retrouver dans ce livre l’alliance intime de l’expérience et delà théorie qui caractérise l’œuvre de son ancien Maître, M. Le Châtelier.
- Il nous reste à dire, en terminant, la perte que l’électrotechnique vient d’éprouver par la mort survenue le G avril du professeur Sla h y, bien connu par ses recherches sur la télégraphie sans fil. Slaby, qui était né en 18.49, demeura pendant trente-six ans à la Charlottenburger technischen Hochschule. C’était un physicien aussi érudit qu’un habile expérimentateur.
- R. de Baille hache.
- p.130 - vue 130/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 131
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’Exposition Internationale de Gand.
- Samedi dernier, 26 avril, a eu lieu l’inauguration officielle de l’Exposition de Gand, en présence du Roi, de la Reine des Belges et du Prince Léopold. La France était représentée par MM. Massé, ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes ; Clémentel, ministre de l’Agriculture ; Galli, président du Conseil Municipal de Paris ; Poirier de Narçay, président du Conseil Général de la Seine ; Marraud, commissaire général de la Section Française.
- L’Exposition Française occupe une superficie de 45 000 mètres carrés ; elle est la plus importante des sections étrangères, l’Angleterre et l’Allemagne couvrant respectivement 17000 et i5 000 mètres carrés. Toutes nos industries y sont représentées dans un cadre artistique et font du Palais de la France l’une des merveilles de l’Exposition.
- Au cours de notre visite à la Section d’Elec-tricité, présidée par M. E. Sartlaux, nous avons remarqué tout particulièrement les stands suivants :
- Société Alsacienne de Constructions Mécaniques : Moteurs et transformateurs.
- Société Gramme : Transformateur 55 lv. V. A. ti 5oo volts, moteurs, interrupteur à haute tension.
- Compagnie Générale d’ELECTiuciTÉ : Lampes, appareillage électrique, isolants, fils et tubes de cuivre.
- Société Industrielle des Téléphones : Câbles, disjoncteur haute tension, régulateur Boutin.
- Vedovelli, Priestley et Cie : Transportée force à 110 000 volts.
- Griyolas : Appareils de chauffage électrique. '
- Société des Accumulateurs Heinz : batteries d’accumulateurs.
- J. Richard; J. Carpentier; Chauvin et Arnoux.
- La Société Française Radio-Electiuque procède à l’installation d’un puissant poste de télégraphie sans fil .qui, par l’intermédiaire de la station radio-télégraphique de Bruxelles, pourra communiquer dans un rayon de 5 000 kilomètres. De plus, un poste de téléphonie sans fil sera établi par les soins de la même Société pour l’envoi régulier, pendant la durée de l’Exposition, de messages téléphoniques entre Gand et Bruxelles.
- La Section Métallurgique réunit au Palais de l’Industrie les firmes les plus importantes de notre pays. En passant, nous notons :
- Les Etablissements Aiibel : Châssis de i3 mètres de long, destiné à la Compagnie d.es Omnibus de Paris.
- Les Hauts Fourneaux et Fonderies de Pont-a-Mousson : Chalet constitué par des tubes et des robinets de leur fabrication.
- Les Aciéries de Miciieville : Tourelle de profilés.
- Les Aciéries de Firminy : Corps arrière d’un canon de 3o5 destiné à la Marine, du poids de 25 tonnes.
- La Société h’rang aise Métallurgique de Gorcy : Produits en fonte trempée par les procédés' G ri (lin.
- Delattre et Cie : Cylindre de laminoir du poids de 5o tonnes.
- Aciéries de la Marine et dTIomécoiiiit; Hauts fourneaux de Maxéville; Société du
- Bl-MÉTAL.
- À la Section Belge d’Electricité, la maison Gar'els i rères de Gand, occupe une place de premier ordre. Elle expose :
- 1 moteur Carels Diesel marin réversible de 15oo chevaux effectifs, 6 cylindres, avec ses machines auxiliaires.
- 1 moteur Carels Diesel stationnaire à deux temps de 1 000 chevaux effectifs, 4 cylindres qui commandera directement une généra-j trice fournissant le courant pour Péclairage I électrique de l’Exposition.
- p.131 - vue 131/448
-
-
-
- 132
- LA LUMIÈRE
- i moteur Carels Diesel horizontal à 4 temps de 100 chevaux effectifs.
- i machine à vapeur de 2 500 chevaux.
- La plupart des stands, tant Français que Belges, étant encore en période d’installation, nous procéderons ultérieurement à une description détaillée et complète du matériel exposé.
- J.-B. Picot.
- Extension de l'Usine de Wasquehal.
- L’extension de l’usine de Wasquehal que nous avions annoncée comme prochaine (*) est actuellement en voie de réalisation : deux groupes turbo-alternateurs de 6 000 kilowatts chacun, ont été commandés à la Compagnie Electro-Mécanique. L’installation de six générateurs de 10000 kilogrammes de vapeur va porter à 180000 kilogrammes de vapeur à l’heure la capacité de production de la chaufferie. Une nouvelle cheminée de 35 mètres de hauteur va être construite en brique armée. Ce procédé récent présente de sérieux avantages aux points de vue poids et prix sur les cheminées en briques et en ciment armé : une armature hélicoïdale en ciment armé ménagée à l’intérieur des parois assure la cohésion et la résistance de la cheminée avec un poids de briques réduit.
- Rappelons que le programme d’extension de l’usine de Wasquehal comprend, pour une époque ultérieure, l’installation d’un nouveau groupe de 10000 kilowatts qui portera à 45 000 kilowatts la puissance totale de celte usine.
- La houille blanche aux Colonies. — L'information, 25 avril 1913.
- Le Gouverneur de Madagascar ayant demandé l’avis de la Chambre consultative de Tananarive au sujet des avantages qu’il y aurait, pour éviter le déboisement, à substituer à l’emploi du bois les huiles lourdes de pétrole, celle-ci a exprimé l’opinion que l’utilisation de l’énergie électrique serait le meilleur moyen d’empêcher la déforestation. Grâce aux nombreuses chutes d’eau que possède là colonie, la création d’usines élec-
- (1) Lumière Electrique, 26 avril «g 13, p. 125. •
- ÉLECTRIQUE T. XXII(2- Série). — N° 18.
- triques peut y être facile. La Chambre consultative a demandé qu’une commission soit nommée pour étudier la question de l’application aux chemins de fer de la traction électrique.
- C’est non seulement à Madagascar, mais encore dans bien d’autres de nos colonies, que se trouvent d’importantes ressources en houille blanche, encore inemployées. Va-l-on bientôt se décider à en tirer parti ? L’Indochine semble vouloir donner l’exemple. Des projets sont élaborés en Cochinchine pour utiliser les chutes de Trian, dans les alentours de Saigon. La concession de ces chutes a déjà été demandée et obtenue. L’électricité produite pourra être employée en partie pour l’hydraulique agricole et ïa culture mécanique, et en partie pour des industries diverses, la traction, l’éclairage.
- Les usines hydro-électriques peuvent être établies à moins de frais dans les colonies qu’en France, parce qu’il n’y a généralement pas de droits de riveraineté ou de servitudes à racheter.
- L’électrification des chemins de fer aux Etats-Unis. — Electrical World, 29 mars 1913.
- Dans une conférence faite devant le New-York Railroad Club le 20 mars dernier, M. Frank J. Sphague a montré l’intérêt qu’il y aurait à ce qu’une Commission technique, formée d’hommes en relations avec les-Compagnies de constructions électriques et les Compagnies de chemins de fer, prit en mains l’étude du problème général de l’élec-trificalion des voies ferrées. Une telle étude permettrait aux Compagnies de chemins de fer de profiter des avantages de la traction électrique, tout en leur évitant les tâtonnements et les erreurs coûteuses, inévitables lorsque chaque Compagnie est obligée de faire elle-même ses études. M. F. J. Sprague a déclaré qu’il avait trouvé les principales Compagnies de constructions électriques favorablement disposées à supporter une partie ou même la totalité des dépenses nécessaires à la création de cette Commission technique d’études. Ces Compagnies envisageraient d’autre part la possibilité d’aider les Chemins de fer à trouver les capitaux nécessaires à l’électrification.
- p.132 - vue 132/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 133
- Les importations et exportations de matériel électrique dans le Royaume-Uni (en livres sterling). — The Electrician, u avril i9i3.
- Tableau I. — Importations.
- VALEUR DES EN IMPORTATIONS 1913 AUGMENTATION OU DIMINUTION PAR RAPPORT AUX PÉRIODES CORRESPONDANTES DE I912
- mars iep trimestre mars ior trimestre
- Machines électriques 136 373 367 635 + 23 999 H- 77 302
- Câbles télégraphiques et téléphoniques 6 880 18 880 — 27 443 -— 82 i55
- Câbles télégraphiques et téléphoniques sous-
- marins — 34 — — 16
- Appareils télégraphiques et téléphoniques. . . îfi 859 52 026 — 496 — 10 245
- Autres câbles et fils, avec isolants de caout-
- chouc 3 2 0.', i q3 44o 4~ 2 i> 589 4* 78
- Autres câbles et fils avec isolants divers 2 060 10 939 — 2 082 4- 1 9^o
- Charbons ia 3 g/, i38 241 — 5oi) + 256 .
- Lampes à incandescence 12 2^0 54 393 23 342 — 52 539
- Lampes à arc et phares 134 406 4- ’L 210
- Parties de lampes à arc et de phares 8 997 29 575 — 2 519 — 6 o37
- Batteries 3 342 13 169 — a51 + 499
- Tableau H. — Exportations.
- AUGMENTATION OU DIMINUTION
- PAR RAPPORT AUX PÉRIODES
- 19IO CORRESPONDANTES DE 1912
- mars iei‘ trimestre mars i” trimestre
- Machines électriques 177 008 557 5o5 -j- 16 224 4- 54 854
- Câbles télégraphiques et téléphoniques 91 880 189 682 4- 41 331 4- io5 657
- Câbles télégraphiques et téléphoniques sous-
- marins 474 741 577 627 + 64 871 4- io3 o58
- Appareils télégraphiques et téléphoniques. '. . 22 387 7r 629 — 2 019 — 7 252
- Autres câbles et fils, à isolants de caoutchouc. 49 686 123 248 -j- 10 763 4- 225
- Autres câbles et fils, à isolants divers 41 o63 184 665 4- *4 172 -j- ,72 648
- Charbons 2 435 3 778 -j- 1 261 — 3o8
- Lampes à incandescence 13 364 38 647 — 6 i3o — 9 764
- Lampes à arc et phares ... 706 2 î5i — 1 oo3 — 3 229
- Parties de lampes à arc et de phares i 833 5 225 — 400 — 5 247
- Batteries 25 209 74 567 4- 4 358 -j- 22 488
- Electrification du North-Eastern Railway (Angleterre). —The Electrician, 18 avril i9i3.
- La North-Eastern Railway Company a étudié depuis quelque temps (la question de l’électrification de ses lignes dans le bassin houiller de Durham. Elle a décidé de commencer les travaux sur une section de 20
- miles (3a kilomètres) entre Shildon et New-port, près de Middlesborough. On doit employer des fils aériens partout où cela sera possible, mais il y a certains points où l’on sera obligé d’adopter le troisième rail. Les locomotives devront être capables de remorquer 1 4°° tonnes en palier, à la vitesse moyenne de a5 miles (4o kilomètres) à 1 heure.
- p.133 - vue 133/448
-
-
-
- La lumière électrique
- T. XXII (2° Série). — N° 18.
- 4:U
- SUR LES CAtTSES DES INCENDIES DE CENTRALES ÉLECTRIQUES ET
- LEURS REMÈDES
- Les ineéndiés, totaux ou partiels, de centrales électriques ont été nombreux ces derniers temps, surtout aux Etats-Unis et en Suisse. Celte répétition d’accidents graves qui privent des villes, et parfois des régions entières, de lumière et de force motrice pen^ dant des temps plus ou moins longs, a conduit les exploitants de centrales à rechercher les causes de ces incendies et leurs remèdes et à tenter ainsi de diminuer leur nombre.
- La plupart des centrales modernes, tant hydrauliques qu’à vapeur, sont construites en matériaux incombustibles : fer pour les charpentes -, tuiles, ardoises ou ternit pour les toits ; briques, pierres ou béton pour les murs et les planchers. Il semble donc, a priori, que seuls les machines et les appareils qu’elles contiennent puissent fournir un aliment au feu. Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu’une charpente métallique exposée à Un feu violent se disloque aisément par torsion des pièces qui la composent et entraîne ainsi l’écroulement de pans de murs éhtiers. Des gratte-ciel américains, construits en matériaux incombustibles, se sont souvent effondrés lors d’incendies intérieurs.
- En dehors des tableaux de distribution, les chaufferies et les salles de machines des centrales présentent peu de causes d’incendies. Les enroulements et les câblages des machines peuvent évidemment s’enflammer, mais ces incendies sont facilement localisés et ne produisent pas un grand développement de chaleur. Dans les salles de machines récemment construites, un danger plus grand a été introduit par l’adoption de filtres pour purifier l’air servant à la ventilation des alternateurs. Ges filtres, eomposésde bandes d’étoffe tendues sur des châssis en bois, forment un excellent aliment pour le feu et s'enflamment facilement. La flamme, aspirée par l’alternateur qui joue le rôle d’un ventilateur de grandes dimensions, a bientôt lait
- de détruire tout le bobinage et. de faire gripper, par échauffement exagéré, les paliers du groupe turbo-alternateur, ce qui provoque la destruction de la turbine. Pour éviter ces accidents très graves, il faut placer les filtres à air à une grande distance des alternateurs qu’ils protègent, dans un local spécial, particulièrement incombustible, où nul né puisse avoir accès. Il est recommandable de fermer les prises d’air extérieur de la chambre des filtres par des treillis métalliques à mailles serrées qui diminuent les risques d’inflammation du filtre dans le cas d’un incendie extérieur à celte chambre.
- Les conducteurs servant au transport de force pour les services auxiliaires et à l’éclairage de la centrale doivent être soigneusement isolés et entourés, si possible, d’une couche d’amiante. Pour les fils d’éclairage, l’appareillage sous tube métallique est à conseiller. L’isolement de tous ces circuits devra être contrôlé fréquemment.
- Le transport de l’énergie des génératrices au tableau de distribution de la centrale doit s’effectuer de préférence par des barres de cuivre disposées dans des caniveaux parfaitement étanches" et incombustibles. On diminuera ainsi les causes de courts-circuits qui peuvent se produire dans les câbles armés, qu’on emploie souvent pour effectuer ce transport et qui donnent lieu à des arcs de longue durée, constituant une causé d’incendie.
- L’endroit des centrales le plus exposé aux incendies est le tableau de distribution où se trouvent réunies, en grand nombre, des matières particulièrement inflammables, telles qüe l’huile des transformateurs sta-| liquesetdes interrupteurs, la masse isolante 1 des transformateurs de mesure, le eaout-i chouc dont les câbles sont recouverts.
- Une innovation récente dans la construction des centrales consiste à séparer complètement le tableau de la centrale et à le
- p.134 - vue 134/448
-
-
-
- 135
- 3 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- placer dans un bâtiment spécial et indépendant. Si le tableau brille, la centrale est préservée et Un câblage de fortune permettra de continuer l'alimentation du réseau. D’autre part, si un accident tel qu’une rupture de conduite de vapeur se produit dans la salle des machines, le tableau n’en souffre pas. Il est malheureusement impossible d’adopter cet excellent dispositif dans les centrales déjà existantes, et il faut se borner à y rendre les tableaux aussi incombustibles que possible. Si l’on emploie des transformateurs statiques, particulièrement dangereux pour l’incendie parce qu’ils constituent de véritables réservoirs d’huile, il sera très utile de transporter ces appareils dans un local spécial et isolé et de mettre les logements de chaque transformateur à l’abri d’un écroulement en les revêtant d’une chemise réfractaire. Ces logements doivent être fermés par des rideaux métalliques. Des thermomètres à contacts ou des couples thermo-électriques renseigneront le personnel électricien préposé au tableau sur la température de l’huile des transformateurs en service, et des sonneries les avertiront d’un échauffement exagéré de cette huile.
- Les interrupteurs à huile des alternateurs et des départs des feeders constituent également, dans les tableaux, un élément de danger. Des diverses expériences réalisées récemment, il résulte que l’huile de ces interrupteurs prend feu de deux manières différentes :
- i° Par échauffement progressif (en cas d’un mauvais contact aux mâchoires de l’interrupteur, par exemple) précédant la rupture de la charge normale de l’alternateur ou du feeder. Sous l’action de l’arc de rupture, l’huile, fortement échauffée, prend feu. Cette inflammation ne se produira toutefois qu’en cas de manque d’huile ou en cas d’ouvertures dans l’interrupteur, car il faut, pour produire la combustion, qu’il y ait de l’air en présence de l’huile. Les interrupteurs «devront donc être bien clos et munis chacun d’un niveau d’huile très visible. On a remarqué que l’huile enflammée tendait à s’éteindre à moins qu’elle ne fût en contact avec une mèche. Il faut donc éviter, dans la construction de l’in-
- terrüpteur, tout ce qui pourrait servir de mèche à l’huile enflammée et veiller surtout à ce que les câbles sortant de cet interrupteur ne soient pas recouverts de matières isolantes. La même remarque s’applique aux câbles sortant des ti’ansformateurs statiques.
- Le premier mode d’inflammation de l’huile des interrupteurs pourra être facilement évité si les électriciens perçoivent l’odeur causée par réchauffement progressif de l’huile.
- Par échauffement instantané. Ce cas se présente lors d’un court-circuit coupé par un interrupteur qui n’est pas proportionné à la puissance débitée sur le court-circuit.
- Les interrupteurs des alternateurs ont peu à craindre à ce sujet, car seul un court-circuit entre l’alternateur et eux peut provoquer le passage vers la machine de toute la puissance débitée par la centrale, et encore ce dernier cas est-il impossible si l’on a eu la précaution d’installer aux machines des relais instantanés à retours de courant. Il en est autrement des interrupteurs de départ des feeders. En cas de court-circuit sur un feeder, l’interrupteur automatique coupe non seulement l’intensité totale du courant produit à ce moment par la centrale, mais cette intensité multipliée par un coefficient compris entre 3 et 4- D’autre part, le développement, souvent rapide, de la puissance installée dans la centrale, n’a pas toujours coïncidé avec le remplacement des interrupteurs primitivement installés, dont la puissance aurait dù suivre ce développerheiit. Il en résulte donc le passage, à travers ces interrupteurs, d’intensités pour lesquelles ils n’ont pas été construits, et réchauffement instantané de toute la masse d’huile contenue dans l’interrupteur. Il se produit alors une véritable explosion de l’interrupteur et l’huile enflammée est projetée autc environs de celui-ci. Si elle rencontre une matière combustible, elle y met le feu et continué à brûler, cette matière lui servant de mèche.
- Pour éviter de pareils accidents, il faut proportionner chaque interrupteur à la puissance totale de la centrale. Avec les grandes centrales modernes, on arrive à des interrupteurs réellement imposants. Pour réduire leurs dimensions, les constructeurs étudient
- p.135 - vue 135/448
-
-
-
- 136
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série) —N»48.
- soit des types d’interrupteurs cubrassés, à enveloppe en tôles d’acier très épaisses, soit des interrupteurs à huile comprimée qui exigent moins d’huile pour une même puissance.
- Il sera toujours indispensable d’éviter la présence de toute substance combustible aux environs des interrupteurs. Les cellules du tableau devront donc être construites en béton ou en composés analogues ; les conducteurs devront être dénudés pour empêcher la propagation de l’incendie. L’isolement de caoutchouc sous couche extérieure d’amiante ne sera pas toléré, car l’amiante constitue une excellente mèche pour l’huile enflammée.
- Les tableaux seront divisés en plusieurs sections, complètement séparées l’une de l’autre par des portes en 1er. Les couloirs, dans le cas de tableaux construits dans un même plan, et les escaliers, pour les tableaux à plusieurs étages, seront extérieurs. Si un incendie se déclare dans l’une des sections du tableau, cette section pourra être ainsi complètement isolée de ses voisines et le feu ne pourra étendre ses ravages. Il est toutefois utile que, normalement, les portes métalliques restent ouvertes, afin de permettre aux électriciens de se rendre compte de l’odeur produite par le cuivre ou l’huile échauffée, odeur qui, très souvent, les avei’-tira du danger.
- Lors d’incendies partiels ou totaux de centrales, on a toujours constaté la production rapide et l’envahissement de tous les locaux de la centrale par des fumées très abondantes et très denses, provenant de nombreuses matières résineuses en feu. Ces fumées entravent fortement les opérations de sauvetage ; elles empêchent d’entrer dans les locaux incendiés, de se rendre compte des causes de l’incendie et d’effectuer les manœuvres nécessaires à l’arrêt des machines et à la mise hors tension des câbles et feeders.
- Il faut donc munir chaque centrale d’ap-
- pareils permettant de pénétrer dans les locaux emplis de gaz irrespirables. Les casques respiratoires, construits à cet effet, nécessitant de la part du personnel un long apprentissage et un laps de temps considérable pour en revêtir les sauveteurs, nousdonnonsnotre préférence aux appareils à vent soufflé. Le casque des appareils à vent soufflé en usage dans les centrales doit être isolant ; les tuyaux qui amènent l’air frais de l’extérieur peuvent être métalliques pour pénétrer dans les salles de machines, mais devront être en caoutchouc pour pénétrer dans le tableau et y couper la tension. On disposera donc, pour chaque centrale, d’un double jeu de tuyauteries s’adaptant à chaque appareil.
- A côté de chaque machine et dans le tableau de distribution, les appareils extincteurs à main seront répartis en grand nombre. Il faudra éviter de se servir des appareils à jet liquide si la tension existe encore aux bornes de la machine ou aux barres du tableau. On pourra, dans ce cas, employer avec succès des appareils extincteurs à poudre. La distribution des prises d’eau clu service d’incendie doit être étudiée avec soin. Si l’on ne dispose pas d’une distribution commune d’eau sous pression, il sera nécessaire de construire un château d’eau et de prévoir, en outre, des pompes de secours mues par moteurs indépendants.
- Terminons en signalant que si, malgré ces multiples précautions, un incendie détruisait la centrale en tout ou partie, le dernier moyen d’assurer le service de la clientèle devrait consister en la réunion du réseau à une ou plusieurs autres centrales de la région. Il est donc très utile de réunir plusieurs centrales au même réseau et d’éviter de tomber, sous prétexte de diminution des frais, dans une centralisation par trop grande de la production d’énergie électrique.
- André Gkraju),
- Ingénieur la Société d’Electricité du Pays de Liège.
- p.136 - vue 136/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 137
- 3 Mai 1913.
- L’ÉLECTRIFICATION
- DESSERVIES
- DES LIGNES DE LA BANLIEUE DE PAR LES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- PARIS
- M. N. Mazen, ingénieur en chef des Services électriques des chemins de fer de l'Etat, a fait, comme on sait ('), le 9 mars, au Conservatoire des Arts et Métiers, une très intéressante conférence, que nous allons résumer, grâce à l’obligeance de son auteur, sur l’électrification des lignes de la banlieue ouest de Paris.
- Ce projet est actuellement en cours d’exécution, et il est permis d’espérer que dans quelques aùnées, on pourra se rendre rapidement et confortablement à des localités de la banlieue d’un accès jusqu’ici vraiment difficile.
- Situation actuelle.
- 1 Tout le monde connaît par expérience l’encombrement qui existe sur les lignes de la banlieue ouest, et qui fait que le moindre retard ac-cidentél d'un train se répercute et s’amplifie sur un grand nombre d’autres. Mais on est loin de se douter du véritable tour de force qu’est l’exploitation dé ces lignes, notamment de celles qui aboutissent au goulot des Batignolles, par suite des difficultés résultant du petit nombre de voies d’accès à la gare et du nombre considérable des trains.
- Sur'le total des voyageurs de banlieue entrant à Paris par ses différentes gares, le tiers provient du périmètre d’Asnières, Colombes, La Garenne et Courbevoie. Il n’y a guère que la gare de Li-verpool Street à Londres qui puisse être comparée à la gare Saint-Lazare au point de vue du nombre des voyageurs qui y passent journellement. Les lignes de banlieue qui aboutissent aux trois gares Saint-Lazare, des Invalides et Montparnasse, comportent un développement total de cinq cents kilomètres de simple voie, et ce chiffre sera dans quelques années porté à huit cents kilomètres, lorsque la nouvelle ligne de Chartres à Paris par Gallardon, Sceaux, Orsay et Limours sera ouverte au service. Aux 80 trains de grandes lignes qui amènent à Paris
- les voyageurs de toutes les directions, depuis Dieppe jusqu’à Bordeaux, il faut ajouter environ 75o trains de banlieue, ce qui, avec les retours, conduit à plus de iGoocirculations par 24 heures ou plus d’un train par minute. Le nombre des voyageurs qui fréquentent les trois gares terminus estde 70 millions par an, dont 60 millions pour la seule gare Saint-Lazare.
- Avec cette circulation intense au départ de Paris,les installations fixes, c’est-à-dire les voies et leurs accessoires ont dâ être utilisées avec leur maximum de capacité et l’on est arrivé à un graphique complètement plein aux heures char-j gées, avec la composition maxima de 24 véhicules, autorisée pour certaines sections.Pendant certaines heures, on compte 10 départs de Saint-Lazare sur Auteuil, u sur Versailles, n sur Saint-Germain.
- Le matériel roulant employé sur la banlieue est très considérable (i5oo voitures et 200 locomotives) ; l’importance de ce matériel s’explique par ce fait que les difficultés que présente la modification de la composition des trains oblige à les laisser circuler constamment à peu près avec les mêmes voitures, et que, ne disposant pas de garages en cours de route, garages qui devraient être importants, vu la longueur des trains, on conduit tout le matériel jusqu’à l’extrémité des lignes. Les vitesses sont généralement insuffisantes : vingt-cinq kilomètres pour les trains omnibus (Métropolitain, vingt kilomètres); trente-cinq à quarante-cinq kilomètres pour les semi-directs et les directs.
- Ces conditions d’exploitation défectueuses conduisent à des dépenses importantes, et se traduisent par un déficit qui irait en s’aggravant, si l’on ne modifiait radicalement le mbde d’exploitation de la banlieue.
- Ajoutons que le trafic augmente sans cesse, le nombre de voyageurs par an augmentant d’environ 2 millions, et que, aux heures chargées, on ne peutplus songer à forcer encorele nombre des trains, à cause des manœuvres longues et compliquées nécessitées par les locornutives à
- (') Lumière Klectrique, 1 5 mars >918, p. 3î2.
- p.137 - vue 137/448
-
-
-
- 138
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N418.
- vapeur pour leur mise en tête ou leur retrait.
- Ita donc fallu de toute nécessité étîidiér les moyens de remédier à cet.état de choses, et après un examen approfondi, c’est--à l’électricité qu’on a décidé de recourir comme à l’agent le plus commode et le plus souple.
- En effet, le système à unités motrices multiplet permet de commander, on le sait, d’un point quelconque d’un train, tous les moteurs électriques qui actionnent les essieux de ce train.
- En plaçant des postes de manœuvre à l’avant et à l’arrière de la rame, on obtient un train réversible sans aucune manœuvre de véhicule.
- Si l’on rend motrice une notable partie des voitures du train, on pourrai également décomposer sans manœuvré d’aucune sorte le train en tronçons tous automoteurs, circonstance fort intéressante, comme on le verra plus loin, et qui permettra de proportionner exactement le nombre des places offertes aux besoins du trafic.. Ceci ne peut être économiquement obtenu avec la vapeur, puisque l’on conserve en tète la locomotive qui forme toujours une fraction fort élevée du poids total dirconvoi.
- Ajoutons à tout cela, qu’en distribuant les moteurs électriques sous les divers véhicules du train, on disposera d’un poids adhérent important et que l’on pourra facilement obtenir des mises en vitesse très rapides permettant, en particulier, de dégager les têtes des gares terminus en augmentant encore le rendement.
- Ce sont là des conditions que le Métropolitain et le Nord-Sud ont suffisamment mises en valeur pouf qu’il paraisse superflu d'insister davantage.
- Toutes ces circonstances, jointes à l’emploi d’une vitesse de régime suffisante, permettront évidemment de réduire notablement les temps de transport.
- En employant la traction à vapeur, on ne peut guère dépasser, avec des voitures sans impériales (les petites boîtes à impériales qui sont les derniers vestiges d’une époque lointaine sont définitivement condamnées), sur des lignes à deux voies et à fréquents arrêts, un débit de ioooo à ta ooo voyageurs à l’heurepar trains lourds (ligne d’Auteuil), de 8 ooo à ioooo pour trains légers remorqués par de grosses machines (réseaèx anglais).
- Avec la traction électrique, au contraire, nous
- voyons que le Métropolitain, avec ses trains de cinq voitures contenant 5o<> places, transporte 12 ooo voyageurs par heure. Avec huit voitures de trois mètres de largeur au lieu de 2 m. 4o et 22 mètres de longueur au lieu de 14 mètres, on peut arriver au chiffre considérable de 40 ooo voyageurs par heure. Le jour de l’élection du Président de la République ((), six voitures de ce type ont ramené i5oo voyageurs de Versailles aux Invalides en 14 minutes, ce qui correspondrait à un débit horaire de 48 ooo voyageurs.
- Nouvelle organisation.
- Pour réduire au minimum les circulations inutiles, la banlieue sera exploitée par zones, chaque zone étant desservie par des trains spéciaux ne s’arrêtant pas dans les autres zones (8).
- Il en résultera dans la plupart des cas une-notable réduction de la durée des trajets : pour aller de Saint-Lazare à Versailles, on ne mettra que trente minutes pour le train normal dé la troisième zone, la moitié du temps que met un train omnibus actuel.
- On a prévu, dans les sections les plus fréquentées, quatre trains à l’heure dans chaque sens, avec des trains supplémentaires aux heures de fort trafic.
- Les trains de banlieue arriveront à Saint-Lazare par quatre lignes, dont deux souterraines et deux au niveau du sol; l’une des lignes souterraines sera affectée au service d’Auteuil.'
- A Montparnasse, tous les trains de banlieue aboutiront à une gare souterraine; les installations delà surface seront réservées aux grandes lignes.
- Une telle organisation amènera certainement une augmentation importante du trafic.
- On a constaté en effet que, après l’électrification de la ligne des Invalides à Versailles, le trafic a augmenté de 12 à i3 % par an, alors que les autres lignes augmentaient à peine de
- 2!\:î sP).
- (’) 17 janvier 191.3.
- (2) Ce principe est suivi par la Compagnie du Nord pour quelques-unes de ses lignes de banlieue.
- (3) Il en a été de même sur la ligne électrifiée de la Compagnie d’Orléans. O11 sait, d’autre part, combien le nombre des voyageurs dans Paris a augmenté depuis l’ouverture du Métropolitain et du Nord-Sud.
- p.138 - vue 138/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 139
- 3 Mai 1913.
- L ... . , ‘ ;
- Traction électrique.
- Un r examen très suivi de la répartition du trafic suivant les heures, les saisons et les sections de ligne, a conduit à envisager l'emploi d’un type unique de voiture électrique, organisé de manière à contenir tous les éléments d’un train de banlieue complet : fourgon, ire et a*, classes.
- seule voiture ; le nombre des places ainsi offertes sera, en effet, largement suflisant à certaines heures.
- Pendant les périodes de trafic plus intense et sur les sections les plus chargées, les trains seront composés de plusieurs voitures semblables.
- Il est prévu que des trains électriques spéciaux assureront le service des messageries qui se
- Fig. i. — Nouvelle Cette voiture comporte, avec l’emploi de strapontins, ioo places assises.
- On sait, d’ailleurs, que la 3e classe a été depuis longtemps supprimée sur les lignes de banlieue, sauf sur celle d’Argenteuil où sa suppression est décidée.
- MyW....
- S'V ' **. NOMBRE OE PLACES i ASSISCS ’
- i--7V- \mn- •
- !
- .-•••V - .i.- .•*
- m
- m
- • *. ! $
- . i,„..8uéu>a*a8.„ç • v
- Fig. a.
- Pendant une notable partie du temps, le service sera fait avec des convois composés d’une
- automotrice électrique.
- développe de plus en plus dans la banlieue.
- La figure i représente le type de voiture automotrice électrique qui va être employée, et dont quelques exemplaires circuleront prochainement sur la ligne des Invalides à Versailles R. G.
- Ces voitures sont analogues, comme dispositions générales, à celles du Métropolitain et du Nord-Sud (fig. 2), c’est dire qu’elles sont disposées de façon à permettre de réduire au strict minimum la durée des stationnements dans les gares qui devront, bien entendu, être toutes munies de quais hauts.
- Un couloir central avec intercirculation, pour le personnel, de voiture à voiture, fait communiquer les compartiments avec les vestibules où peuvent se tenir au besoin, aux heures de grande affluence et pour [les petits parcours, un certain nombre de voyageurs debout.
- Comme au Métropolitain, chaque vestibule s’ouvrira sur le quai par une large porte glissante.
- La seule différence est que, par suite de la grande largeur de la caisse, on a pu placer transversalement quatreplacesau lieu de trois ce qui ramène au centre de la voiture le couloir qui avait dû être désaxé au Métropolitain et au Nord-Sud (fig. 3).
- Ajoutons que les voitures sont complètement construites en métal, que le gabarit a permis de
- p.139 - vue 139/448
-
-
-
- no
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2® Série). — N® 18.
- donner près d’un mètre de plus de hauteur à l’intérieur de la caisse qui. avec son lanterneau, a un aspect très dégagé et très aéré.
- Chaque caisse a une longueur de aa m. 36o, une largeur de a m. g3o, avec une surface double de celle d’une grande voiture du Nord-Sud et un volume triple.
- L’éclairage est, naturellement, fait à l’électri-
- Fig-. 3.
- cité. Le chauffage, dont les chemins de fer souterrains n’ont pas à sè préoccuper, a fait l’objet d’une étude toute spéciale et on a fini, malgré la grande puissance requise, par adopter le chauffage électrique.
- L’énorme surface de refroidissement offerte par les glaces (4a mètres carrés) et par les parois métalliques (160 mètres carrés) qui, bien que doublées avec matelas d’air, ont un coefficient de transmission beaucoup plus grand que les parois en bois, a obligé à renforcer les chaufferettes électriques habituellement adoptées par des radiateurs placés sous les banquettes.
- La puissance prise, d’ailleurs réglable, sera, par les très grands froids, de l'ordre de ao kilowatts par voiture, soit environ i kilowatt par mètre courant de train. Des essais très suivis ont montré que, avec la température moyenne deo°,il
- I suffirait d’employer i/4 de cette puissance, soit 5 kilowatts par voiture.
- Pour faciliter les opérations d’accouplement j et de désaccouplement des voitures, on a adopté, à l’exemple des Américains, l’attelage central automatique et on a rendu également automatique l’accouplement du frein.
- Il euffitd’approcherdeux voitures pour qu’elles soient accouplées par l’effet de verrous convenablement disposés et le décrochage se fait très facilement en actionnant le verrou à l’aide d’un levier.
- L’accouplement adopté est du système bien connu de M. Boirault.
- Chaque voiture est montée' sur deux bogies; les premiers exemplaires ont des bogies à a essieux, mais le type définitif est avec bogies à 3 essieux, la construction entièrement métallique et l’obligation d’avoir, pour les intempéries, partout double paroi ayant conduit à des charges par essieu jugées trop élevées.
- ; Dans chacun des bogies à 3 essieux, les deux j essieux extrêmes sont actionnés par un moteur électrique à engrenage de 160 chevaux, en sorte ; que la voiture dispose d’une puissancede64o che-j vaux, soit environ 9 chevaux par tonne de poids, j puisqu’en charge elle pèsera environ 80 tonnes.
- I Dans chaque voiture il existe deux postes de manœuvre, un à chaque extrémité de la caisse. De l'un quelconque de ces postes, etparl’emploi du système à unités motrices multiples, le machiniste met en action les appareils de contrôle de tous les moteurs du train, en actionnant, à l’aide d’un courant de faible intensité, toute une série d’interrupleurs à relais qui introduisent dans la distribution du courant toutes les modifications nécessaires pour la mise en route des moteurs.
- Le démarrage est, bien entendu, complètement automatique, et il suffit, pour ainsi dire, de fermer un interrupteur pour que, indépendamment de l’habileté plus ou moins grande du machiniste, il se produise dans les conditions voulues.
- La conduite du train est donc rendue aussi facile que possible.
- Mais on a voulu aller plus loin encore dans l’adaptation parfaite des conditions de la mise en vitesse des voitures aux besoins de l’exploitation.
- En effet, tandis que, dans les installations existantes jusqu’à présentée démarrage automa-
- p.140 - vue 140/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 3 Mai 1013
- 141
- tique s’effectuait à accélération constante, on a rendu, par un dispositif différentiel, l’accélération variable et réglable dans toutes les phases successives de la mise en vitesse à la volonté de l’exploitant.
- Le nombre des voitures de chaque train sera de i, %, 3 ou 4, suivant les zones et suivant les heures de la journée, et le nombre des départs pour les zones les moins chargées ne sera pas inférieur à 4 par heure, de façon que les voyageurs n’aient jamais plus d'un quart d’heure à attendre pour les trains des zones les plus éloignées de Paris.
- considérable qu’aujourd’hui, et, par le jeu des zones, le nombre de places utiles offertes sera cinq ou six fois plus grand qu’aujourd’hui, tandis que le tonnage kilométrique brut transporté n’augmentera que d’un quart.
- Il en résultera une exploitation enfin rémunératrice, et qui le sera de plus en plus, à mesure que la fréquentation augmentera sur les zones éloignées, actuellement sacrifiées.
- M. Mazen examine ensuite rapidement les divers systèmes de traction électrique en usage, et motive le choix auquel on a été conduit.
- 1-ig. 4-
- Ces chiffres ont été arrêtés à la suite de nombreuses statistiques qui ont eu pour objet de relever les trafics horaires dans chaque gare de la banlieue, afin de se rendre compte, pour chaque ligne et pour chaque zone, du nombre de places demandées heure par heure. C’est ainsi qu’ont été établis les graphiques reproduits figure 4-
- Il y aura ainsi par an :
- ao millions de kilomètres-trains ;
- 27 millions de kilomètres-voitures ;
- 2 milliards de tonnes kilométriques.
- Le parcours des trains sera trois fois plus
- Parmi ces systèmes, certains d’entre eux (traction continue à deux ponts, traction triphasée) exigent l’emploi de trois conducteurs, qui se réduisent à deux si l’on suppose le retour effectué par les rails de la voie de roulement.
- Ils ont été appliqués avec grand succès dans certains cas. Le Nord-Sud, par exemple, a heureusement employé le courant continu à deux ponts de 600 volts chacun, en utilisant, comme conducteurs, un fil aérien et un troisième rail, la voie même de roulement servant de fil neutre. On a ainsi réalisé un sÿstènae qui, par suite de la suppression pour ainsi dire des cou-
- p.141 - vue 141/448
-
-
-
- 442
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2* Série).j-- N°18c
- rants de retour et des différences de potentiels en résultant, n’offre aucun danger en ce qui concerne l’électrolyse.
- M. Mazen cite nombre d’applications du triphasé et, parmi les plus récentes, le Simplon et le Mont-Cenis, avec deux conducteurs aériens, le troisième étant formé par les rails de la voie de roulement.
- Mais ces deux systèmes sont évidemment d’une réalisation des plus complexes quand il s’agit de la traversée de gares et de bifurcations importantes.
- Le triphasé, d’ailleurs, ne se prête guère aux mises en vitesse très rapides, et il n’est nullement au point en ce qui concerne les unités multiples.
- Les autres systèmes n’emploient que deux conducteurs dont l’un est, dans presque tous les cas, constitué par la voie courante.
- Parmi ces systèmes* il convient de distinguer :
- Le système à courant monophasé ;
- Le système à courant continu.
- Le monophasé permet très facilement l’emploi sur la ligne de travail de^hautes tensions, on peut donc utiliser une distribution aérienne légère.
- Le continu, si l’on emploie les tensions normales de 5 à 700 volts, se réalise, au contraire, avec un conducteur lourd en acier et au niveau du sol. Si l’on emploie des tensions plus élevées, i 200, 1 5oo et même 2 000 volts, que la construction moderne des moteurs permet d’aborder sans trop de difficultés, ou bien l’on doit utiliser une ligne aérienne qui devient, pour les gros trafics, assez lourde, et parconséquent chère et disgracieuse, ou bien il faut chercher à installer son conducteur au voisinage du sol.
- Bien que cela ne soit pas sans présenter certaines difficultés, M Mazen est très porté à croire que le jour est proche où une solution satisfaisante interviendra dans cet ordre d'idées. Mais comme aucune installation n’a encore été réalisée dans ce sens, c’est donc, en réalité, entre le monophasé et le continu à la tension normale de 600 à 700 volts que l’on a eu à choisir, puisque l’on ne voulait, en aucun cas, faire école.
- Avec le premier (monophasé) : simplification notable de la distribution par l'emploi de transformateurs statiques aux lieu et place des sous-stations avec commutatrices tournantes ; de là économie de personnel et meilleur rendement,
- suppression des inconvénients de l’électrolyse.
- Avec le second (courant continu) : équipement des voitures beaucoup plus léger et moins encombrant, mises en vitesse plus rapides, meilleur rendement des moteurs d’essieu et, finalement, pour le cas qui nous occupe, moindre consommation d’énergie par tonne utile transportée.
- Au point de vue sécurité, le continu permet d’éviter d’avoir à faire monter les courants principaux au-dessus du plancher des voitures.
- Il supprime tous les inconvénients pouvant résulter, en particulier à la traversée des grandes gares et bifurcations, de la ligne aérienne (en cas de déraillement, renversement des poteaux, chute de plusieurs lignes parallèles, etc., etc.).
- Protection contre la foudre beaucoup plus facile à établir qu’avec la ligne aérienne du monophasé.
- Comparé, au point de vue économique, au monophasé, à l’occasion de nombreuses études récentes de lignes, à assez gros trafic, il est vrai, le continu a montré, à tous les points de vue une réelle supériorité.
- Sans chercher à en approfondir trop longuement les causes, on remarquera seulement les faits généraux suivants :
- Les installations fixes du monophasé sont moins coûteuses que celles du continu (sous-stations et voies); au contraire les équipements du matériel roulant sont de poids et de prix plus élevés.
- t On conçoit donc que, plus la densité du'trafic augmente, plus le continu prend l’avantage.
- Il en est de même des dépenses d’exploitation, les installations étant de mieux en mieux utilisées et la dépense d’énergie par tonne utile transportée étant plus faible avec le courant continu qu’avec le monophasé, à cause, en particulier, du poids des équipements.
- M. Mazen ne va certainement pas jusqu’à dire, comme on l’a entendu répéter au dernier Congrès des chemins de fer à Berne, en 1910, que le système monophasé est celui que l’on doive employer lorsque l’on a perdu tout espoir de voir son trafic augmenter. 11 l’a, en effet, utilisé lui-même dans certains cas et il est incontestable qu’il a vraiment son champ d’action. Mais on ne saurait trop répéter que ce système ne s’applique pas à tous les cas, et celui qui nous occupe lui parait être de ceux auxquels il ne convient nullement.
- p.142 - vue 142/448
-
-
-
- 3 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 143
- Il faudrait, néanmoins, dire un mot au sujet dé Y éléctrolyse.
- Les soins pris dans l’entretien de la voie de la ligne des Invalides à Versailles R. G. (rail de 46 kilogrammes surélevé pas un coussinet, bon état du ballast dont l’affleurement est toujours maintenu au-dessous du plan supérieur des traverses) ont eu pour résultats,depuis douze ans que cette ligne estouverte, de prévenir tout désordre.
- Dans les lignes à équiper oùle trafic est plus considérable, ilfaut s’attendre à des effets de l’électro-lyse plus rapides et plus importants. Il y a lieu de penser qu’avec un bon(établissement et un bon entretien de la voie, on limitera les défauts.
- Par contre, il faudrait, en ce qui concerne le monophasé, mettre en balance les difficultés, non encore aplanies, qu’il donne pour les transmissions télégraphiques et téléphoniques.
- Pour l’ensemble de toutes ces raisons et comme, pour la plupart des sections, la densité
- 4oo à 5oo voitures automotrices alimentées par courant continu à 65o volts amené par un troisième rail latéral à la voie, celle-ci servant de retour. _
- Ce courant est fourni par dés sous-staliohs recevant l’énergie sous forme de courant alternatif triphasé 25 périodes, i5 ooo volts, des usines de production.
- Passons rapidement en revue les quelques particularités intéressantes de ces installations.
- Dans le but de remédier aux inconvénients du verglas, on a prévu un rail conducteur avec prise de courant par en-dessous (fig. 5). Ce rail pèse 76 kilogrammes au mètre. Il est porté par des supports éii.bois paraffiné d’un type analogue à Celui de%Ihvalides à Versailles R. G.
- Ces voilures prennent le courant par un frotteur spécial dit « universel», organisé pour capter l’énergië à volonté sur le dessus du rail ou par en dessous (fig. 6).
- Type invalides-Versailles
- Type New-York Central
- Fig. 5. — Rail conducteur.
- Type de la banlieue R. D.
- du trafic est déjà fort élevée et ne fera que s’accroître, les chemins de fer de l’Etat, ne voulant nullement faire école, ont adopté le courant continu à 65o volts. Ce système est sanctionné par une longue pratique; il est sûr et, dans le cas présent, il est certainement le moins cher.
- Nos voisins les Anglais, gens pratiques, viennent tout récemment, après l’application d’ailleurs. fprt intéressante par le London-Brighton Raihvay du courant monophasé sur quelques lignes du sud de Londres, d’adopter, eux aussi, le courant continu 65o volts pour l’ensemble des lignes de la banlieue de Londres (*).
- D’ailleurs tout ce qui existe à Paris en fait de grosse traction : Métro, Nord-Sud, Orléans (Orsay-Juvisy), Etat (Invalides-Versailles R. G.) est
- établi en courant continu 65o volts.
- * * •
- Dans ces conditions, l’ensemble des installations comprend :
- (*) Lumière Electrique, 19 avril 1913, p. 79.
- Les sous-stations, placées de préférence, aux bifurcations, comprennent des commutatrices de 1 5oo, i 000 et 750 kilowatts, suivant leur importance.
- Leur distance varie de 3 à 8 kilomètres, suivant l’intensité du trafic..
- Presque partout, elles servent en même temps à l’alimentation en énergie de la gare ou du faisceau des gares les plus proches.
- Un système de réglage très intéressant permet de faire varier dans une certaine mesure la tension du courant continu et de supprimer aux heures creuses quelques sous-slations.
- Le démarrage des commutatrices se fait partout par l’alternatif.
- Les sous-stations sont alimentéespar un réseau de câbles triphasés souterrains de i5 000 volts, 25 périodes.
- La tension de 15 000 volts a été choisie mi raison de l’emploi de câbles souterrains, des distances à franchir, et aussi de manière à pouvoir
- p.143 - vue 143/448
-
-
-
- 144
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). —N° 18.
- faire'dés prises d’énergie le long des Câblés sans installations trop dispendieuses,’ le réseau étant très compliqué. > • "
- Ce réseau est, bien entendu, double, afin d’avoir toute sécurité.
- L’énergie sera fournie par deux usines dont la construction et l’exploitation ont été confiées tout dernièrement, à la suite d’uné adjudica-
- réunies aux chutes dii Rhône par un réseau de canalisations passant par Paris et dans lequel les variations à la fois dans les divers points de la production dé l’énergie et de sa consommation feront osciller lés ^ens du. transport suivant les saisons et même les .heures’de la'journée, pour arriver finalement à la-meilleure économie générale.
- Fig, 6. — Frotteur universel.
- tion publique,à Unsyndicatindustriel (’),suivant un cahier des charges qui vendra le kilowattheure à l’Etat, lorsque les usines seront entièrement terminées, à raison de 5 centimes environ, toutes charges comprises.
- Ces deux usinés, composées d’unités de 5 ooo kilowatts à turbines,serontplacées l’uneauxMom lineaux, ét l’àütre à Bezons,"sur le bord de la Seine.
- i. Elles auront;! Une fois l’ensemble : des installations , réalisé; : ùné ' puissance de l’ordre de ôo ooo kilowatts et fourniront à 1 Etat plus de ioo millions dé kilowatts-heures par an.
- - Le cahier des charges pour la fourniture do ce courant a prévu également l’utilisation éventuelle par l’Etat de l’énergie venant, soit du Rhône, soit des mines du Nord.
- 11 ne faut pas oublier que Bezons n’est qu’à 170 kilomètres de Lens.
- Il y a donc tout lieu de penser que nous verrons, à bref délai, les mines du Pas-de-Calais
- (•) Lumière ' Electrique, 19 avril, p, g l el ci-après, p. 155. .
- Comme installations accessoires, M. Mazen cite toute une série de remisages et, enfin, un atelier de grosses réparations prévu à la Ga-
- Fig. 7. — Nouveau posle électrique de signaux.
- renne-Bezons et spécialement affecté au matériel électrique.
- Cet atelier, actuellement en construction, pourra recevoir à la fois de io à 00 voitures et
- p.144 - vue 144/448
-
-
-
- 3 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 143
- ' sera muni dés engins dé levage et dé l’outillage le plus moderne et le plus perfectionné.
- Une des conséquences, et non des moindres, de l’électrification, sera de permettre de distribuer dans toutes les gares de la banlieue l’énergie sous toutes ses formes : éclairage, transport de force, etc..., et cela dans des conditions, on le conçoit, des plus économiques.
- Travaux à exécuter.
- On conçoit l'effort gigantesque que représente ce travail d’électrification, comportant en réalité un remaniement complet des installations existantes. On en aura une idée en examinant les seuls travaux entrepris à la gare Saint-Lazare.
- Actuellement, cette gare dispose de 27 voiesà quai et de 4 voies de service, et le service se répartit en 4 groupes distincts :
- ier groupe, voies 1 à 5 : Auteuil et Invalides; voies principales sud.
- a" groupe, voies 6 à n : Versailles, Marly, Mou-lineaux, la Garenne ; voies principales centre.
- 3e groupe, voies 12 à 16 : Saint Germain, Argen-i teuil, Nord; voies principales nord.
- 4e groupe, voies 17 à 27 : Mantes, grandes lignes, j Depuis le mois de juillet dernier, 2 voies nou-! velles ayant été ouvertes à la circulation entre J Paris et Bécon, on a pu obtenir une nouvelle répartition qui a permis de décharger, en particulier, les voies principales nord.
- Le service actuel des voyageurs et des bagages est défectueux.
- Défiai t. — Pour le départ banlieue, l’ampleur de la salle des pas perdus permet aux voyageurs de se sélectionner facilement par direction et il 11’y a pas, en somme, de grandes critiques à faire.
- Pour les grandes lignes, au contraire, les allées et venus imposées aux voyageurs au milieu de l'encombrement des tricycles à bagages sont tout à fait critiquables.
- Arrivée. — A l’arrivée, il se produit fréquemment sur la plate-forme des remous dus à ce que lousles mouvements s’yentre-croisent: voyageurs, bagages au départ et à l’arrivée, réexpédition,
- ! messageries, postes, etc.
- Une forêt de colonnes encombre d’ailleurs la plate-forme du côté des grandes lignes.
- Il faudrait ajouter à tout ceci l’insuffisance de bien des parties : bascules, consignes, douane, etc., etc.
- p.145 - vue 145/448
-
-
-
- ,146
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N» 18,
- Modifications à apporter.
- Un examen minutieux du service a montré qu’il convenait de disposer de 3a quais, au lieu des 27 existants, si l’on voulait pouvoir assurer dans des conditions satisfaisantes le service actuel et parer, pendant un laps de temps suffisamment long, à l’augmentation incessante du trafic.
- gare souterraine, dans laquelle il a été prévu 8 quais.
- De grandes bretelles permettront, en cas de service spécial, d’affecter, pour ainsi dire, n’importe quelle voie à n’importe quel service, au moins momentanément.
- Toutes les voies de petite et de grande banlieue recevront l’équipement électrique et tous les quais seront à o m. 85o au-dessus des voies,
- Fig- 9-
- L’utilisation de ces 3a quais s’établit de la maniéré suivante (fig. 9) :
- Auteuil-Champ-de-Mars : a directions, 20 départs à l’heure, 4 quais.
- Versailles- Saint-Cloud-Marly-Moulineaux : 4 directions, i quais.
- Saint-Gerinain-llueil, Bécon : 3 directions, 4 quais.
- Argenteuil-Bois -Colombes : 2 directions,
- 4 quais.
- Mantes et Pontoise : 4 directions, 4 quais.
- Grandes lignes : 8 départs, 4 arrivées, 12 quais dont 2 s'ervant dans les deux sens.
- Total : 3a quais.
- Pour loger ces 32 quais, ila fallu recourir à une
- comme au Métropolitain et au Nord-Sud; on facilitera ainsi beaucoup le service des voyageurs et aussi des bagages.
- Tous les quais se trouveront allongés et élargis.
- Ajoutons que la poste disposera, pour son service, d’un quai spécial.
- Les 8 voies de la gare souterraine seront à la cote de 26 mètres, soit environ 10 mètres au-dessous des rails de la gare actuelle et 5 mètres au-dessous des cours du Havre et de Rome.
- Ces voies seront à 3 mètres au-dessus du Métropolitain et 6 mètres au-dessus du Nord-Sud.
- Ce niveau permet, étant donné surtout la présence d’un seuil en avantde la gare Saint-Lazare,
- p.146 - vue 146/448
-
-
-
- 3-Mai 1913, , , .. LA LUMIÈRE
- de n’avoir rien à craindre en cas d’inondation.
- Il y aura bien entendu communication directe entre le Métropolitain et le Nord-Sud.
- La gare Saint-Lazare ainsi constituée sera considérée, tant pour la banlieue que pour la grande ligne, comme une gare de passage et, par suite, on reportera toutes les manœuvres de formation et de déformation des trains, tous les tournages, chargement et alimentation des locomotives, dans les gares extérieures, terminus et autres, et dans les dépôts. En un mot, le tout sera combiné pour utiliser au maximum l’espace si mesuré et si précieux de cette gare qui èst la plus centrale de Paris.
- On a prévu des dispositions nouvelles pour supprimer tout transport de bagages au niveau des quais, en organisant mécaniquement toutes les manipulations. Les services de l’arrivée seront aussi beaucoup élargis, l'accès de quais et l’ehregistrement des bagages seront facilités.
- Départ. Voyageurs. Banlieue. —Rien ne sera changé au principe actuellement admis pour ce service. Des accès nouveaux permettront d’arriver aux quais de la gare souterraine.
- Grandes lignes. — Le voyageur descendant de voiture au pavillon d’Amsterdam, se rendra directement à la salle de passage (très agrandie par retournement des escaliers) et, muni de sa fiéhe de pesée, il montera directement à la salle des pas perdus où se fera la distribution des billets et l’enregistrement des bagages par bureaux accolés.
- Bagages. — Pour les grandes lignes,les bagages pris au trottoir de la cour du Havre sur les tricycles passeront au pesage et iront de là dans une immense salle longitudinale, dite salle d’arrière, dans laquelle ils seront classés en colis à charger à l’avant des trains et colis à charger à l’arrière et, enfin, classés par direction.
- ÉLECTRIQUE, ,v, IA1.
- Toute une ligne de monte-charges électriques les élèveront de là, directement aux quais, les bagages d’arrière sur des tricycles qui seront immédiatement roulés auprès de leurs fourgons respectifs et chargés aussitôt.
- Les bagages d’avant quitteront la salle d’arrière et les tricycles seront pris par deux trottoirs roulants électro-mécaniques, placés dans deux galeries, et seront transportés jusqu’à une deuxièriie salle d’avant.
- Arrivée. Voyageurs.— Pour les voyageurs, banlieue et grandes lignes sans bagages, rien de changé; pour les voyageurs grandes lignes avec bagages, service entièrement remanié.
- Bagages. — Le reproche fait à l’organisation actuelle porte surtout sur l’obligation de brouetter les bagages le long des quais pour les ramener à une salle de distribution placée le long de la première voie (côté Amsterdam), de sorte que le premier quai est ainsi le seul commode.
- Pour obvier à cette critique, on organise sous chaque quai d’arrivée un transporteur à toile sans fin, analogue à celui de la gare du quai d’Orsay, avec trappes disposées au droit des divers fourgons.
- Tous ces transporteurs apporteront les bagages sur un banc mobile placé dans la salle arrière. Ce banc mobile les conduira, par l’intermédiaire de deux nouvelles toiles, à la salle de distribution des bagages placée au premier étage.
- Nous signalerons enfin la création d’un nouveau bâtiment deux étages pour les messageries, avec monte-wagons de a5 mètres et de 75 tonnes.
- On voit que les grands travaux qui s’exécutent en ce moment feront de. la gare Saint-Lazare une gare modèle, à la hauteur du trafic considérable, qu’elle est chargée d’assurer.
- J. Rkyval.
- p.147 - vue 147/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). N* 18.
- 148
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode d’éclairage préférable au gaz
- (arrêt du 7 mars 1913).
- A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’indiquer combien variées et différentes sont les rédactions des cahiers des charges appliqués aux concessions gazières, lorsqu’il s’agit de préciser les conditions dans lesquelles les municipalités pourront exiger d’un gazier l’acceptation d’une lumière nouvelle, et, par conséquent, la transformation. par le concessionnaire, de son éclairage ancien. Il faut croire que ces principe's ne sont pas encore bien entrés dans l’esprit des praticiens, puisque l’on assiste encore à des étonnements causés par la perte d’un procès qui, à première vue, étant donnés les termes du contrat, n’auraient pas dû faire de doute pour un homme renseigné. ,
- On peut ramener à plusieurs types les contrats de concessions de gaz.
- Dans certains cas, l’obligation du concessionnaire de prendre le nouvel éclairage n’existe que si la lumière nouvelle est plus économique; il suffit alors que l’électricien fasse des propositions à la municipalité pour une distribution de lumière électrique qui, à intensité égale, permet aux abonnés de payer un prix moindre que l’abonnement au gaz.
- C’est l’hypothèse prévue au contrat de Car-pentras qui contenait ces mots : « En cas de « découverte d’un nouveau mode ou d’applica-« tion d’un mode plus avantageux et plus écono-c< inique... » et c’est aussi lhypothèse du contrat de Figeac qui contenait cette phrase : « S’il suret venait un mode d’éclairage qui soit plus éco-« nomique pour la ville, etc... »
- Ces deux villes ont eu à soutenir des procès célèbres, terminés pour la ville de Carpentras par l’arrêt du 3 mars 1906, et pour la commune de Figeac le icr février 1907 (Dalloz 1907.5.60) ().
- (!•) Ces procès 11’avaient pour but que de poser le principe'relativement aux conditions dans lesquelles les Compagnies seraient tenues de faire l’éclairage électrique. Ils ont abouti seulement à des nominations d’ex- j
- I Dans d’autres rédactions, c’est le prix de | revient qui doit être comparé, en ce qui concerne 1 le mode de production des deux lumières. Les contrats ont été inspirés par cette idée que le gazier n’a promis l’emploi d’une nouveauté que s’il devait y trouver un bénéfice ; les arrêts sont particulièrement abondants : tous décident qu’il faut comparer le prix de deux lumières d’intensité égale, produites l’une par le kilowatt, l’autre par le mètre cube de gaz; et le gazier ne peut être tenu d’employer la nouvelle lumière que si elle lui laisse un bénéfice (arrêts de Fiers, 26 mars 1897; Bagtières-de-Bigorre et de Lourdes, 20 novembre 1903 ; Maries, i" février 1907, etc.).
- Et quand il n'est rien dit, par exemple dans l’hypothèse du contrat de Lésignan, que faudra-t-il décider? Ce contrat, qui visait simplement une lumière « nouvelle » à adopter, était ainsi conçu : <r En cas d'invention nouvelle, ou de perce fectionnement pratique apporté dans le sys-« lèuie d’éclairage, les concessionnaires devront « le mettre en pratique aussitôt qu’il aura été « reconnu qu’il aura été appliqué pendant cinq « ans au moins dans une localité de moindre « importance. » Dans ce cas, le Conseil d’Etat considère que les parties n’ont pas voulu entendre que le concessionnaire serait tenu de prendre tout système nouveau, dût-il le faire travailler à perte ou sans rémunération, mais qu’au contraire il ne serait tenu de mettre en pratique qu’un système lui donnant un bénéfice normal, alors même que ce bénéfice serait inférieur à celui provenant de l’exploitation gazière des années précédentes (arrêt du 3 avril 1908, Dalloz, 1910.5.46).
- Nous ne notons que pour mémoire deux autres situations qui paraissent aux antipodes de celles qui sont précitées, car la solution est, en ce qui les concerne, excessivement simple ; nous voulons parler d’abord des villes qui ont su réserver
- perts destinés à préciser en fuit, s’il y avait économie ou non. Pratiquement nous ne connaissons aucune expertise ayant encore donné une affirmation dans le sens d'une économie én faveur de ^électricité.
- p.148 - vue 148/448
-
-
-
- 149
- 3 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- toute leur liberté : dans ces conditions, elles peuvent disposer de l’éclairage privé, sans que la moindre réclamation soit soulevée par les Compagnies du gaz qui n’ont même pas la faveur d’un droit de préférence à invoquer. C’est l’hypothèse des villes de Melun (arrêts du 26 mars 1897, de Carcassonne du ai janvier 1898, de Saint-Dizier du icr mars 1901).
- En second lieu, il faut citer les villes qui ont simplement promis aux Compagnies gazières de leur faire connaître les propositions qui surviendraient à la mairie, pourla distribution d’une autre lumière, et de leur offrir cette distribution aux conditions indiquées dans les propositions. Il n’est point alors question, pour le concessionnaire, de discuter les conditions proposées par l’électricien, mais de les accepter ou de les refuser ; cette dernière éventualité libérant alors la commune de tout lien contractuel vis-à-vis du gazier (29 mars 1895, ville de Cambrai ; 21 janvier 1898, ville d’Avignon ; 28 décembre 1900, ville de Bolbec).
- II
- Aujourd’hui, nous assistons à un conflit un peu différent, et le signataire de cet article n’avait pas encore eu l’occasion déliré un contrat contenant exactement le terme d’où le conflit a pris naissance.
- La ville d’Angers avait signé avec une Compagnie gazière, à la date du 24 juin 1879, un contrat dans lequel il était dit (article 8) : « En cas de décou-« verte d’un mode préférable à l’éclairage par le « gaz extrait de la houille, la Société sera mise en « demeure de l’employer. Si l’Administration ne « pouvait se mettre d’accord avec la Société, « pour une cause quelconque, elle se réserve le « droit de concéder à toute autre Société, toute « autorisation nécessaire pour l’établissement « d’un nouveau système d’éclairage sans être « tenue à aucune indemnité envers la Société « actuelle ; mais celle-ci aurait le droit de con-« server son exploitation pour les particuliers « qui y consentiraient à ses risques et périls. »
- Le 18 mars 1899, la Société du gaz recevait un acte extra-judiciaire, lui faisant connaître que le Conseil municipal avait adopté un cahier des charges relatif à la lumière électrique; la Société y répondit en se déclarant prête à substituer l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz, mais
- seulement par esprit de transaction, déclarant, au surplus,inacceptables les conditions inscrites au cahier des charges et faisant des réserves sur le caractère obligatoire de l’article 8.
- Ce fut alors un chassé-croisé de papiers timbrés : protestations de la Compagnie du gaz en faveur de sa bonne volonté, de son vif désir d’arriver à rédiger pour la lumière électrique, un contrat sérieux; réponses de la Ville sous forme de sommation à faire la distribution aux conditions offertes ; puis, silence de part et d’autre; enfin, reprise des sommations, reprise des protestations jusqu’à ce que,de guerre lasse, la ville concédât à la Société d'électricité la distribution de l’éclairage que celle-ci s’était déclarée prête à faire aux conditions indiquées.
- Procès engagé par la Compagnie du gaz devant le Conseil de préfecture du départément de Maine-et-Loire.
- Cette juridiction qui, comme on le sait, aime les solutions faciles, raisonna ainsi : « Des docu-« ments de la cause il résulte que la Compagnie « du gaz a considéré comme « préférable » la « lumière électrique. Mais tout eh la déclarant « préférable, elle n’en a pas fait la distribution ; « donc elle n’a pas le droit de sè plaindre. »
- Cet arrêt a été cassé parle Conseil d’Etat, pour ce motif qu’il paraissait certain, avant toute chose, que la Compagnie n’avait pas déclaré d’une façon formelle qu’elle reconnaissait comme préférable le nouveau système. Elle avait au contraiie, contesté le principe, peut être d’une façon un peu vague ; mais, en tous cas, c’était aller trop vite que de dire qu’elle avait acquiescé à la manière de voir de la ville elle-même.
- Donc la fin de non-recevoir indiquée comme unique motif par le Conseil de Préfecture est considérée comme trop sommaire par le Conseil d Etat qui, entrant dans le fond de la question, indépendamment de ce que les parties avaient eu à se dire, examine la solution à donner.
- D’une part,la Compagnie pouvait-elle nier que la lumière électrique fût préférable à la lumière du gaz? Le Conseil répond, négativement : le mot préférable, ne signifie pas plus économique, ni au point de vue du prix des abonnements, ni au point de vue de la production ; il est très vague et désigne plutôt un ensemble de perfections, d’agrément, de commodité et même, en un certain sens, de luxe. La Compagnie du gaz était donc tenue, en principe, de faire la lumière
- p.149 - vue 149/448
-
-
-
- 15S0 LA LUMIÈRE
- électrique aux conditions offertes : telle est du moins la déduction logique et catégorique qui découle de cette constatation.
- Néanmoins, la Compagnie du gaz n’est pas condamnée par le Conseil d’Etat.
- Et pourquoi ?
- A cause d’un petit fait, sans conséquence théorique bien importante, mais qu’il est intéressant toutefois de retenir ; quand ce ne serait que pour montrer combien le Conseil d’Etat examine avec soin les litiges qui lui sont dévolus.
- En fait, à côté de ses vagues réserves de principe, la Compagnie du gaz avait soulevé le moyen suivant : « Si l’on admet que l’électricité est une « lumière préférable, nous sommes tenus, nous, « gaziers, de prendre les conditions imposées à « la Compagnie d’électricité dans le cahier des « .charges que celle-ci a rédigé elle-même, et a « présenté à la municipalité.
- « Il semblerait que nous eussions eu tort de « le refuser.
- « Mais ne nous taxez pas de mauvais carac-« tère ; examinez de prqs ce cahier des charges « et vous verrez que c’est un cahier rédigé pour « la galerie ; la Compagnie d’électricité l’a trouvé « elle-même si peu acceptable que, très habile-« ment, par des modèles de police-type habile-« ment rédigés, elle a arrondi les angles, limité « les aspérités et rendu acceptable une situation « qui nel’était pas telle qu’elle résultait du cahier « des charges et qui ne pouvait nous permettre, « en cas d’acceptation de notre part, de faire une « distribution, avec rémunération normale. »
- Et voilà pourquoi le Conseil d’Etat a immédiatement confié à un expert le soin de déterminer si les clauses et conditions du cahier des charges, pour l'éclairage, le chauffage et le transport de la force motrice par l’électricité, adopté par le Conseil municipal d’Angers, dans ses séances du 20 janvier et du i3 mars 1899, et soumis à l’acceptation de la Compagnie du gaz, permettait une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, aurait comporté un bénéfice normal.
- Et si, d’aventure, les experts estiment que les allégations de la Compagnie sont fondées, ils évaluerontle préjudice éprouvé par elle jusqu’au jour d^s l’expertise. Il nous reste maintenant à donner le texte de l’arrêt.
- ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N* i8.
- in
- Le Conseil d’Etat, etc-
- Vu la requête sommaire et le mémoire ampliatif présentés par la Compagnie d’éclairage et de chauffage par le gaz de la ville d’Angers... tendant à ce qu’il plaise au Conseil annuler un arrêté, en date du 27 décembre igo5, par le Conseil de Préfecture du département de Maine-et-Loire qui a : i° rejeté sa demande tendant à faire juger que la ville n’avait pas le droit, soit de lui imposer l’installation de l’éclairage par l’élèctri-cité, soit de confier, ainsi qu’elle l’a fait, cette installation a un autre concessionnaire et tendant, en outre, pour le cas où il ne serait statué qu’après dépossession effective de la Compagnie, à ce que la ville d’Angers soit condamnée à réparer le préjudice causé, avec intérêts ; 20 déclaré régulière la mise en demeure en date du 18 mars 1899, signifiée par la ville à la Compagnie; et 3° condamné la Compagnie du gaz aux dépens.
- Cefaisant, attendu qu’auxtermesdel’article8du traité intervenu entre la Compagnie du gaz et la ville d’Angers à la date du 24 juin 1879, en cas de découverte d’un mode d’éclairage préférable à l’éclairage par le gaz extrait de la houille, la Société sera mise en demeure de l’employer : si Vadministration ne pouvait s'entendre à ce sujet avec la Société pour quelque cause que ce soit, même par suite de brevet dont jouirait le détenteur d’un nouveau système et qui mettrait la Société dans l’impuissance de l’exploiter; elle se réserve le droit de concéder à toute société toute autorisation nécessaire pour Vétablissement du nouveau système d'éclairage sans être tenue à aucune indemnité envers la Société actuelle ; mais celle-ci aurait le droit de conserver son exploitation pour les particuliers qui y consentiraient à ses risques et périls ;
- Que se fondant sur cette clause, la ville d’Angers a mis en demeure la Société requérante par acte extra-judiciaire du 18 mars 1899, d’avoir à accepter un nouveau cahier des charges adopté par le Conseil municipal en vue de la substitution de l’éclairage électrique à l’éclairage par le gaz et lui a imparti un délai de 3o jours pour faire connaître sa réponse ;
- Que le 18 août suivant la Compagnie du gaz, tout en faisant les plus entières réserves de ses droits, tant sur l’interprétation excessive donnée par la ville à l’article 8 précité que sur la validité
- p.150 - vue 150/448
-
-
-
- 3 Mai 1913: LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 181
- de la mise en demeure, s’est déclarée disposée par esprit de conciliation à installérune distribution d’électricité pour l’éclairage public et privé, mais a ajouté qu’elle ne pouvait accepter les conditions et notamment les tarifs prévus par le cahier des charges que la ville prétendait lui imposer et dont il y avait lieu de discuter les clauses ;
- Que par un nouvel acte extra-judiciaire du 22 avril 1899 la ville a mis en demeure la Société de déclarer dans un délai de quatre jours si, oui ou non, elle aôceptait le cahier des charges adopté par le Conseil municipal pour l’installation de l’éelairage électrique ; que le 26 avril, la Compagnie du gaz, tout en maintenant ses précédentes offres, fait observer que la condition prévue par l’article 8 de son traité n’était pas remplie ; que l’éclairage électrique ne pouvait pas être considéré comme préférable à l'éclairage au gaz et a déclaré qu’elle contestait formellement le droit de la ville, à lui imposer la substitution de l’un des éclairages à l’autre ; que le 28 avril, la Compagnie a encore essayé à l’égard de la ville une tentative de conciliation, mais en faisant toujours entière réserve de tous ses droits ; que le 24 mai 1899,1e maire a concédé à un sieur Nouvelle, aux prix etconditions du cahier des charges, l’installation de l’éclairage public et privé et que cette concession a été approuvée dès le lendemain par le Préfet du département de Maine-et-Loire, qu’enfîn une société anonyme a été substituée au sieur Nouvelle à la date du 12 août 1899 ;
- Que de tout ce qui précède, il résulte que la Compagnie requérante, contrairement à ce que le Conseil de Préfecture a admis, n’a jamais reconnu le droit de la ville à lui imposer la substitution de l’éclairage électrique à l’éclairage au gaz ; qu’en effet le premier de ces deux éclairages ne pouvait être considéré comme préférable à l’autre ; que la ville a refusé toute discussion, contrairement aux stipulations formelles dé l’article 8 du traité ; qu enfin il est bon d’observer que les conditions faites au nouveau concessionnaire 11e sont pas absolument les mêmes que celles que la ville voulait imposer à la Compagnie ; que celle-ci ayant subi un grave préjudice, il lui en est dû réparation ; lui adjuger les conclusions qu’elle a prises devant le Conseil de Préfecture ; lui allouer les intérêts et les intérêts des intérêts des sommes que la ville d’Angers sera condamnée à lui payer; condamner la ville à tous les dépens ;
- Vu les observations présentées pour la ville d’Angers représentée par son maire en exercice... tendant au rejet de la requête et à la condamnation de la Compagnie du gaz aux dépens, parles motifs que l’éclairage électrique, tant pour les particuliers que pour les voies et bâtiments publics, est incontestablement préférable à l’éclairage au gaz ; que les rédacteurs du traité ont à dessein employé le mot « préférable » pour exclure lès autres considérations ; qu’ait surplus la Compagnie du gaz avait reconnu par sôn exploit du 18 avril 1899 que l’éclairage électrique était préférable à l’éclairage au gaz ; qu’enfîn le directeur de la Compagnie requérante a été admis à assister à plusieurs séances de la Commission du Conseil municipal chargée de l'élaboration du cahier dés charges pour l’éclairage électrique et a formulé des observations ; qu’ainSi la Compagnie n’est pas fondée à soutenir qu’elle h’apu connaître lés stipulations dèce cahieir des charges, que la ville était simplement tenue de ne pas accorder à un autre entrepreneur dés conditions plus avantageuses que celles qu’elle avait proposées à la Compagnie et qu’elle s’est strictement Conformée à cette obligation ;
- Ouï, M. Courtois deMaleville, maître des requêtes, en son rapport, , ,, I
- Ouï, Me Cail, avocat de la Compagnie d’éclairage et de chauffage par le gaz d’Angers, et Me Pérouse, avocat de la ville d’Angers, en leurs observations, ,
- Ouï, M. Riboulet, maître des requêtes, commissaire du Gouvernement, en ses conclusions, .
- Considérant que l’article 8 du traité en date du 24 juin 1889, passé entre la ville d’Angers et la Société requérante disposait qu’en cas dé découverte d’un mode d’éclairage préférable à l’éclairage par le gaz extrait de la houille, la Société serait mise en demeure de l’employer, et que si l’Administration ne pouvait s’entendre avéc elle pour quelque cause que ce fût, elle se ré— servait le droit de concéder à toute autre société, toute autorisation nécessaire pour l’établissement du nouveau système d’éclairage sans être tenu à aucune indemnité envers la Société du gaz ;
- Considérant que la ville d’Angers ayant usé de cette faculté et concédé à un tiers l’établissement de l’éclairage par l’électricité, le Conseil de
- p.151 - vue 151/448
-
-
-
- 152
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 18.
- Préfecture, saisi d’une réclamation de la Société d’éclairage parle gaz, a estimé que ladite Société avait reconnu implicitement que la condition prévue par l’article 8 précité était remplie et que, par suite, elle n’était plus recevable à prétendre que l’éclairage électrique n’était pas préférable à l’éclairage par le gaz;
- Mais considérant qu’il résulte au contraire de l’instruction que laSociété requéranté a toujours fait les plus entières réserves de séÿdroits et contesté l’interprétation donnée par lu ville de l’article 8 ; que tout en se déclarant disposée par esprit de conciliation à installer une distribution d’électricité , elle a, dès le 24 avril 1899, soutenu expressément que la condition prévue audit article 8 n’était pas remplie : qu’ainsi c’est à tort que le Conseil de Préfecture a écarté par une fin de non recevoir la prétention de la Compagnie ; '
- Considérant, au fond, que les progrès de l’industrie, Vexemple de villes de même importance et les avantages d ordres divers offerts par l’éclairage électrique comme « préférable » pour elle à J’éclair&gè püC le gaz au sens que les rédacteurs du traité du 9.4 juin iSq^avaient entendu donner à ce mot ; que dès lors la ville d’Angers avait en principe le droit d’imposer à la Compagnie du gaz l’éclairage électrique, ou, si elle ne pouvait s’entendre avec cèlie-cisur les conditionsde cette installation, de là concéder à un tiers ;
- Mais, considérant que la Compagnie requérante soutient que les clauses du cahier des charges soumis à son acceptation n’auraient pas permis une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, doit comporter un bénéfice normal et que la ville a consenti sous une forme indirecte et déguisée au profit du concessionnaire actuel de l éclairage électrique un relèvement des tarifs inscrits au cahier des charges en donnantson approbation à des formules de polices d'abonnement ayant pour effet d'imposer aux consommateurs des charges exceptionnelles :
- Décide :
- Article premier. — Il sera avant dire droit procédé à une expertise à l’effet de rechercher si les clauses et conditions du cahier des charges pour l’éclairage et le chauffage et le transport de la force motrice par l’électricité, adopté par le Conseil municipal d’Angers dans ses séances des 20 janvier et il février 1899, et soumis à l’acceptation de la Compagnie du gaz, permettrait une exploitation qui, poursuivie dans des conditions régulières, aurait comporté un bénéfice normal.
- Art. 2. — Faute par les parties de s’entendre surlechoix d’un expert unique,la ville et la Compagnie désigneront chacune un expert, et, le troisième expert sera désigné par le Président de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat.
- Art. 3. — Si le ou les experts estiment que les allégations de la Compagnie sont fondées, ils évalueront le préjudice éprouvé par elle jusqu’au jour de l’expertise.
- Art. 4. — Le ou les experts prêteront serment entre les mains du Vice-Président du Conseil de Préfecture de Maine-et-Loire ou du Secrétaire du Contentieux du Conseil d’Etât. Ils déposeront leur rapport au Secrétariat du Contentieux du Conseil d’Etat dans le délai de trois mois à compter de la prestation du serment.
- Art. 5. — Les dépens sont réservés pour y être statué en fin de cause.
- IV
- Nous espérons, — et c’est la partie la plus pratique de cette étude — que tous les vrais électriciens, de cœur, d’esprit et de... profession, se réjouiront de cette déclaration officielle du Conseil d’Etat : la lumière électrique, quand on ne parle pas exclusivement du prix de revient, correspond à une distribution « préférable à tout autre mode ».
- Paul Bougault,
- Avocat à la Coup d’appel de Lyon,
- p.152 - vue 152/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- 153
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- \
- BIBLIOGRAPHIE
- Burgess (G- K.), du Bureau of Standards, cl Le Châtelier(H.), Membre de l'Institut. — The Ueasu-rement of high températures (La mesure des hautes températures). — (3e édition, revue et augmentée (3® mille). — i fort vol. in-8° de xvm-Sio pages, avec 178 ligures et 10 tables. — John Wiley and Sons, éditeurs, New-York, 191a. — Prix : relié. 4 S net.
- Il n’y a pas que nos antiquités qui passent l’Atlantique ; voici que les Américains ont la primeur d’un ouvrage que M. H. Le Châtelier a fait paraître, avec la collaboration de M. G. K. Burgess, sur la mesure des hautes températures.
- Tous ceux qui ont suivi les cours ou les,conférences de M. Le Châtelier à l’Ecole des Mines, au Collège de France ou à la Sorbonne, se doutent de ce qui a pu être accumulé, dans cet ouvrage de quelque 5oo pages, de vues claires et précises, d’aperçus originaux, de documents de première main, sur un sujet des plus intéressants pour la science et pour l’industrie.
- On peut dire que presque toutes les industries se servent du feu, et les plus importantes d’entre elles ont pour but de transformer des matières premières par le secours de la chaleur. Or ces transformations ne se passent correctement qu’à des températures déterminées, d’où la nécessité de connaître exactement ces températures. Malheureusement, c’est chose délicate, et l’on peut dire que, jusqu’à l’apparition du couple thermo-électrique Le Châtelier, l’industrie n’a eu à sa disposition que des procédés d'une exactitude douteuse. Encore maintenant, il semble, et nous avons eu l’occasion de l’observer à plusieurs reprises, que les industriels n’attachent pas dans la pratique assez d’importance à la mesure des hautes températures, et se laissent trop souvent conduire par l’empirisme seul.
- L’ouvrage en question est plus qu’une adaptation, c’est une refonte complète du livre que M. Le Chà-telier avait publié sur le même sujet en 1900, avec la collaboration de M. Boudouard, livre qui reproduisait ses conférences de 1898 au Collègede France. Il a été complété et tenu au courant des nouvelles recherches, grâce au concours de M. Burgess, que ses fonctions et ses travaux personnels tenaient
- au courant de toutes les expériences effectuées tant en Europe qu’en Amérique.
- C’est.en 1885 que M. Le Châtelier s’attaqua au problème de la mesure des hautes températures; à cette époque, on avait bien les recherches de Pouil-let, des Becquerel, de Sainte-Claire-Deville, de Régnault, de Violle, sur le thermomètre à gaz, mais on peut dire qu’au-dessus de 5oo degrés on n’avait que des données incertaines; et pourtant qu’est-ce que 5oo degrés dans l’industriel M. Le Châtelier, après de nombreuses expériences, montra que l’emploi des couples thermo-électriques était parfaitement justifié pour la mesure des hautes températures, et il indiqua comme le meilleur le couple platine-platine rho-dié, associé à un galvanomètre à grande résistance. Il reconnut que les mauvais résultats qui avaient fait abandonner autrefois l’idée des couples thermo-électriques étaient dus à l’emploi du fer comme un des éléments du couple, car ce métal donne lieu à des courants parasites qui enlèvent toute exactitude aux appareils.
- Plus tard il imagina son pyromètre optique, dont le principe repose sur la variation des intensités lumineuses en fonction des températures des corps qui les émettent, principe énoncé dès 1864 par Edmond Becquerel, qui avait, émis l’idée de rapporter la mesure des températures élevées à celles de l’intensité des radiations rouges émises par les corps incandescents.
- Aujourd’hui, soit que l'on emploie le couple thermo-électrique, soit que l’on ait recours aux divers pyromètres optiques, on petit mesurer avec une précision suffisante les températures atteintes dans l’industrie, et, avec une certaine approximation, des températures de plusieurs milliers de degrés.
- Nous allons rapidement passer en revue les divers chapitres de la « Mesure des hautes températures », pour donner une idée de la somme de travaux qui s’y trouve condensée.
- Les auteurs commencent par rappeler, dans l’introduction, que la température n’est pas une quantité mesurable dans le sens strict du mot : si nous savons bien que deux températures en équilibre avec une troisième le seront entre elles, en revanche l’addition de deux températures n’a aucun sens.
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction,
- p.153 - vue 153/448
-
-
-
- 154
- T. XXII (2e Série). — N° 48.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- L’ouvrage donne ensuite les températures de fusion et de vaporisation des corps pour lesquels ces mesures sont tenues pour exactes, ce qui fournil des points fixes pour l’étalonnage des appareils.
- Le chapitre I traite de l’échelle-type adoptée pour la mesure des températures, en partant des lois de Mariotte et de Gay-Lussac et des expériences de Joule, et indique, à la suite de nombreux essais, avec quelles approximations les gaz employés' (hydrogène, air, azote, etc.) peuvent être considérés comme gaz parfaits.
- Le chapitre II étudie les pyromètres à gaz, et en premier lieu, le thermomètre-étalon international, à réservoir de platiné iridié et à hydrogène, conservé à Sèvres. On trouve ensuite des résultats d’expériences sur ies propriétés physiques des matières entrant dans la construction des thermomètres à gaz, notamment au point de vue de l’imperméabilité aux gaz à haute température. Puis vient la description de divers appareils, depuis le thermomètre de Pouil-lel. jusqu’aux appareils récents de Callendar et du Laboratoire Géophysique américain. _ Signalons aussi la méthode de M. Daniel Berthelot, fondée sur la variation, en fonction de la température, des indices de réfraction des gaz à pression constante.
- Passons rapidement sur les pyromètres calorimétriques (calorimétriques de Berthelot, etc., chapitre III), et.arrivons aux pyromètres thermo-électriques, dont le principe repose sur la lecture de la différence de potentiel, variable avec la température, qui prend naissance à la jonction de deux métaux différents. Ce chapitre IV contient les indications les plus intéressantes sur la valeur des divers thermocouples, notamment des couples platine-alliages de platine, qui sont les seuls vraiment exacts pour les températures au-dessus de i 200 degrés. Il faut signaler particulièrement les recherches sur les couples à base d’alliages sans platine, à cause de leur intérêt industriel, la valeur du platine limitant l’emploi des couples où entre ce métal. Certains couples à base de nickel peuvent donner des indications suffisamment exactes jusqu’à 1 400 degrés; il y en a d’autres, par contre, dont lès indications doivent être ténues pour suspectes dès 600 degrés.
- Après avoir indiqué les modes d’étalonnage des thermo-couples, les auteurs décrivent dans le chapitre V les pyromètres à résistance électrique, dans
- lesquels on mesure les températures par les variations dé résistance, sous l'influence de la chaleur, d’un fil de platine parcouru par un courant. Le premier appareil remonte à 1871 (Siemens); ceux d’aujourd’hui sont susceptibles d’une précision telle qu’à la British Association, en 1899, Callendar proposa d’adopter le thermomètre à résistance de platine comme étalon secondaire, concurremment avec le thermomètre à hydrogène de Sèvres.
- Le chapitre VI expose les lois de la radiation et le chapitre VII étudie les pyromètres à radiation, fonctionnant sous l’influence des radiations calorifiques émises à distance. Signalons dans ce groupe le pyromètre de Féry, qui est employé à la fois dans les laboratoires scientifiques et dans l’industrie.
- Le chapitre VIII décrit les pyromètres optiques, qui mesurent la température d’un corps par l’intensité des radiations lumineuses qui en émanent (appareils de Le Châtelier, Féry, Wanner, Holborn-Kurlbaum). Ces appareils sont moins précis que les pyromètres à mesure électrique, car ils reposent en définitive sur l’appréciation pâr l’observateur de l’équivalence de deux intensités lumineuses ; mais ils ont l’avantage de ne présenter aucune partie en contact avec l’objet que l’on étudie, ce qüi leur permet d’étre employés jusqu’aux plus hautes températures.
- Le chapitre IX est relatif à différents procédés de mesure, tels que les cylindres d’argile de Wedg-wood, les cônes de Seger, les pyrornètres à cadran utilisant les différences de dilatation de deux corps, etc.
- Le chapitre suivant décrit les divers appareils enregistreurs, qui s’adaptent notamment aux thermomètres à gaz, aux couples thermo-électriques, aux pyromètres à résistance, et le dernier chapitre traite de l’étalonnage des pyromètres par des tetapéra-tures de fusion ou de vaporisation des corps.
- L’ouvrage se termine par une bibliographie très complète, qui permet de se reporter à tous les travaux qui ont été publiés sur ce sujet.
- Tel est ce livre, où l’on retrouve, comme dans tous les ouvrages, malheureusement trop rares, de M. II. Le Châtelier, cette alliance intime de l’expérience et delà théorie, assemblage harmonieux où toutes deiix se prêtent mutuellement leur concours.
- J. Rosskt.
- p.154 - vue 154/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 155
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Deüx Compagnies de chemins de fer, le Paris-Lyon-Méditerranée et l’Est viennent de tenir le même jour leur assemblée générale ordinaire et de donner à leurs actionnaires et aux spécialistes qui s’intéressent aux questions de transport un aperçu dé leur exploitation plein de renseignements et d’enseignements. Les résultats généraux se traduisent par le coefficient d’exploitation : nous constatons qu'au Paris-Lyon-Méditerranée, il s’est établi à 56,5a % pour les lignes métropolitaines, peu différent de celui dé l'exercice précédent, tandis qu’à l’Est, il est passé de 57,66 % à 59,33 % . Ainsi, malgré les économies réalisées sur les dépenses.d’exploitation, malgré l’augmentation des recettes du trafic qui suivent une progression inusitée jusqu’à ce dernier exercice, ces deux Compagnies ont eu proportionnellement à supporter plus de charges et n’ont pu que maintenir, l’une même laisser diminuer, l’écart qui existe entre l’ensemble de leurs recettes générales d’exploitation et l’ensemble de leurs dépenses de même ordre. Et cependant, le Paris-Lyon a bénéficié de 3o 790 400 francs de recettes en plus, et l’Est de i3 39 r 434 francs. Ce sont surtout les transports de petite vitesse qui ont concouru à ces augmentations très importantes, ce fait corroborant la grande activité industrielle et commerciale de l’exercice. Mais d’un côté comine de l’autre, la hausse' des charbons et des matières premières, les difficultés d’entretien du matériel, l’accroissement des salaires du personnel, et les nécessités de toute nature qu’eiitraînerit des exploitations aussi complexes et étendues, contribuent à gonfler le compte d’exploitation. Les deux Compagnies font également ressortir combien les conséquences de la loi sur les retraites des employés de chemins de fer continuent à peser sur leurs deniers. Pour se conformer à ces exigences, l’Est a versé à la Caisse des Retraites 3 635 000 francs, et le Paris-Lyon 7 millions dé francs ; tandis que les actionnaires se répartissent au Paris-Lyon 45 748 140 francs et à l’Est 29 millions, l’ensemble des allocations accordées ou versées aux institutions en faveur du personnel s’élèvent d’une part à 37 723 200 francs, et d’autre part à 22 668 5o2 francs.
- L’année 1912, de l’avis général, a été exception-
- ! nelle ; la préoccupation des actionnaires comme I des Conseils d’administration devait donc se traduire par des doutes sur la continuité des résultats pour les exercices à venir. Ces préoccupations ont été : exprimées aux deux assemblées ; et les présidents i dos deux Conseils oiit cru pouvoir assurer que la progression normale du trafic en dehors de toute exception pouvait assurer la rémunération du capital engagé. Il faut considérer cependant que les charges de ce capital ne cessent d’augmenter par la considération même de l’augmentation des transports et de l’extension des lignes. Dans beaucoup de centres, les installations ne répondent plus aux exigences de l’exploitation ; il faut plus de matériel roulant* plus de personnel, plus de sécurité, soit autant de motifs d’engagements de dépenses qui, comme nous le constatons, ne trouvent pas toujours leur contrepartie. Toutefois, malgré des circonstances éminemment défavorables, les Compagnies précitées ont trouvé avec facilité tous les capitaux dont elles avaient besoin ; elles les ont payés un peu plus cher, mais pas dans la proportion où la situation du marché pouvait les y contraindre. C’est un enseignement quant à l’esprit qui règne encore dans les milieux épargnants, malgré tant de mesures dangereuses, esprit basé sur la confiance qu’inspire les dirigeants ; mais il a bien fallu qu’ils en viennent aussi à augmenter l’intérêt offert aux obligataires plus soucieux de jouir d’un revenu supérieur que d’escompter une prime de remboursement aléatoire dans son échéance. La suppression en 1915 de' la garantie d’intérêts 11’influera en rien sur les résultats de la Compagnie Paris-Lyon suivant les affirmations de M. Dervillé. Souhaitons seulement comme lui et son collègue de l’Est que le Parlement ne modifie pas, par des mesures législatives qui constituent des violations de contrats, l’équilibre d’une balance péniblement acquis.
- I Dans une de nos dernières chroniques, nous avons annoncé la constitution de la Société Energie Electrique de la Région Parisienne.
- Le 2,3 avril, à 4 h. 1/2, s’est tenue la deuxième assemblée générale constitutive de cette Société, Le capital a été fixé à 12 millions et demi de francs.
- p.155 - vue 155/448
-
-
-
- 156
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N°18.
- Ainsi que nous l’avons signalé dans notre numéro du 19 avril le but principal de cette Société est de reprendre l’exploitation du contrat intervenu entre l’Administration des Chemins de fer de l’Etat et le Consortium « Le Triphasé, A. Giros et Lou-cheur » pour la fourniture du courant nécessaire à l’électrification des lignes de banlieue.
- Le Conseil d’administration de la nouvelle Société est composé comme suit :
- MM. Denis Pérouse, ancien conseiller d'Etat, administrateur de la Compagnie des Chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée et du Canal de Suez, Président;
- Amédée Albjr, ancien ingénieur en chef des Ponts et chaussées, président de la Société Générale d’En-treprises;
- Adolphe Baux, administrateur-délégué de l’Ouest-Lumière ;
- Henri Cahen, directeur de la Société des Applications Industrielles ;
- Jules Fisch, administrateur de la Société des Applications Industrielles ;
- Philippe Fougerolle, président de la Compagnie Electrique de la Loire ^t du Centre ;
- Alexandre Giros, administrateur-délégué de l’Energie Electrique du Nord de la France ;
- Camille Krarxtz, ancien ministre, président de l’Ouest-Lumière ;
- Maurice L’Epine, directeur de la Banque Française du Commerce et de l’Industrie ;
- Jacques Level, administrateur du Triphasé ;
- Louis Lion, ancien ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, administrateur de la Banque de l’Union Parisienne ;
- Louis Loucheur, administrateur des Tréfileries et Laminoirs du Havre ;
- Albert Petsche, vice-président du Triphasé. ,
- Les valeurs d’électricité ont payé leur tribut cette semaine plus que d’autres à l’affolement du marché. Certaines peuvent être intéressantes à acquérir dans les conditions où elles se trouvent ; pour d’autres, il serait encore prématuré de penser qu’elles ont atteint leur minimum. Heureusement pour toutes, le Sénat ne s’engage pas dans la voie tracée par la Chambre d’une taxe de o fr. 5o par tonne de charbon; mais d’autres taxes sont à prévoir qui pèseront sur le consommateur et pourront momentanément restreindre l’essor des sociétés de distribution.
- Le Métropolitain annonce un dividende de21 fr. 5o
- au lieu de 21 francs ; et le Nord-Sud un dividende de 6 fr, 26. Nous attendrons les comptes rendus des assemblées pour connaître mieux les résultats de ces deux affaires.
- Les actionnaires de La Compagnie Générale de Railways et Electricité ont approuvé les comptes de l’année 1912 ; ils ont voté un dividende de ’ig francs pour l’action de capital, 19 francs pour l’action de jouissance et aSfr.og pour l’action de dividende. Les valeurs officiellement cotées sont inventoriées dans le portefeuille à 5i 633 700 fr. 84; l’application des cours au 3i décembre 19x2 donnerait à l’ensemble du portefeuille une valeur de 90 millions environ.
- L’assemblée extraordinaire convoquée pour proroger la durée de la Société de 3o ans et autoriser le Conseil à augmenter le capital jusqu’à concurrence de 5o millions n’était pas en nombre. Le Conseil proposera d’augmenter le capital en prévision surtout de la législation nouvelle qui apportera vraisemblablement des entraves aux sociétés anonymes.
- La Société d’Electricité Bergmann clôture l’exercice 1912 avec un bénéfice brut de 10641 006 marks,contre 8 o43 466pour 1911. Sur ce total, 4 700 797 marks contre 4 066 613 sont absorbés par les frais généraux, impôts, etc.; 2.711 822 marks contre 1 972 701 sont affectés aux amortissements sur les frais de premier établissement et 1 154 000 marks contre zéro, aux amortissements sur les participations. Le bénéfice net, report compris, s’élève à 2 38o 020 marks contre 1 918 780. Le dividende, Inaintenu à 5 % , exige cependant, par suite du capital plus important à rémunérer, 1 918 000 marks contre
- 1 45o 000 l’an dernier.
- Le Central Electrique du Nord a publié pour le mois de janvier les recettes des entreprises dans lesquelles il est intéressé. Les résultats acquis présen-tent d’importantes plus-values, comme on peut s’en rendre compte par le résumé ci-dessous ;
- L’Energie Electrique du Nord de la France atteint 296 846 francs contre 244 187 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 25 659 francs ou
- 2 1,56%.
- La Compagnie Electrique de la Loire et du Centre produit 543 845 francs contre 454 63a francs en janvier 1912, soit une augmentation de 89 2i3 francs ou 19,62 % .
- La Société d’Eclairagc Electrique de Bordeaux et du Midi produit 176 268 francs contre 154 608 francs
- p.156 - vue 156/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 157
- en janvier 1912, soit une augmentation de 21 660 francs ou i4 "6.
- L’Energie Electrique du Sud-Ouest donne 210 122 francs contre 157 277 francs, soit une augmentation de 52 845 francs ou 88,59 %.
- L’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing donne 184 009 francs contre 159018 francs, soit une augmentation de 24 991 francs ou 15,71 \% .
- Enfin, le Gaz et l'Electricité de Roubaix (Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l'Electricité) atteint 327 332 francs contre 318 482 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 8 880 francs ou 2,78 % .
- En résumé, pour ces six entreprises, les recettesde janvier 1913 se sont élevées k 1 738 422 francs contre i 488 174 francs en janvier 1912, soit une augmentation de 25o 248 francs ou 16,81 % .
- Ce tableau ne mentionne plus la Société Générale de Forces Motrices et d’Eclairage de la ville de Grenoble, mais le Central s’est intéressé à deux nouvelles affaires : la Société d’Eclairage Electrique de Bor-
- deaux et du Midi, et l’Energie Electrique du Sud-Ouest
- Déjà le dernier rapport du Central Electrique du Nord mentionne ces deux dernières entreprises, comme des participations importantes qui ne seraient pas inférieures chacune à un million.
- On annonce la très prochaine émission de 23 5oo obligations de 5oo francs 5 % net de la Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. Ces obligations seront amortissables en 5o ans à partir du inr juillet 1920. Tous les porteurs seront membres de droit d’une Société civile des Obligataires. Le prix d’émission est fixé à 487 fr. 5o, payable en une seule fois à la souscription, les titres portant jouissance du i5 mai 1913.
- Ces obligations rapportent un intérêt annuel de 28 francs net de tous impôts existant au ier janvier 1913 et payable par semestre les ior avril et ier octobre. Toutefois le coupon du i01' octobre 1913 sera de 9 fr. 375 net, représentant les intérêts connus depuis le 15 mai 1913.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ain. — Le Conseil général a nommé une commission pour étudier avec des délégués de la Haute-Savoie le projet de création d’un tramway de Seyssel à Annecy et Frangy.
- Est décidée la mise à l’étude d’un plan d’ensemble pour la création d’un troisième réseau de tramways.
- Aveyron. — Une commission est nommée par le Conseil général pour étudier avec des représentants de la Lozère le projet de création d’une ligne de chemin de fer d’Aguessac à Meyrueis.
- BaSSeS-PyrénéeS. — Est déclaré d’utilité publique l’établissement, dans la ville d’Hendaye, d’une ligne de tramways électriques entre la gare (réseau du Midi) et la plage de cette ville. Concessionnaire : M. Martinet.
- Le Conseil général . a mis £à l’étude le projet de création d’une ligne de tramways d’Oloron à Monein et d’électrification de la ligne Oloron-Mauléon.
- Il a demandé à la Compagnie du Midi d’étudier le projet de tramway Saint-Palais, Hasparren et Bayonne.
- De nouvelles éludes seront faites pour l’établissement d’une ligne de tramway d’Orthez à Navarrenx.
- Belfort. — Le Conseil général a approuvé un devis de 37000 francs pour divers travaux sur les lignes de tramways départementaux.
- Cantal. — Le conseil général a voté en principe l'établissement d’un réseau de chemins de fer départementaux à voie étroite.
- Une commission est nommée pour étudier avec les délégués de la Corrèze un projet de tramway interdépartemental reliant à la Corrèze plusieurs communes de l’arrondissement de Mauriac.
- Creuse. — Le Conseil général a demandé une prompte déclaration d’utilité publique pour l’exécution du réseau de tramways.
- Dordogne. — Le conseil général a décidé la mise à l’étude immédiate de la ligne de tramway de Montpa-zier à Saint-Pompon par Belvès.
- Drôme. — La commission départementale a reçu délégation pour hâter la réalisation du projet de création d’un quatrième réseau de tramways :
- Premier groupe, pour lequel la déclaration d’utilité
- p.157 - vue 157/448
-
-
-
- 188
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQÜE T. XXII (2e Série).— N° 18.
- publique est sollicitée : Romans à Grand-Serre et Roy-bon et raccordement de Saint-Donal au Cabaret-Neuf. — Deuxième groupe, pour lequel la déclaration d'utilité publique sera demandée après la mise en exploitation du premier groupe : Grest à Bourdeaux et Montélimar, raccordement de Chabeuil à Montmeyran et prolongement jusqu’à Dié, de Châlillon à Pont-de-Quarl.
- Eure-et-Loir. — Le conseil général a décidé la mise à l’étude du projet d’établissement d’un troisième réseau de tramways.
- Haute-Garonne. — La Commission départementale a regu délégation pour examiner le projet présenté par la Compagnie du Sud-Ouest pour relier les lignés de tramways de la rive droite à celles de la rive gauche dans la traversée de Toulouse.
- Loiret. — Le conseil général a approuvé en principe les projets de tramways de Courtenay à Corbeilles et de Chàteaurenard à la Selle-sur-le-Bied.
- Avis favorable est donné à l’étude de l’avanl-projet-de tramway Gien-Berry-Autry.
- Rhône. — Une commission spéciale est chargée par le conseil général d’étudier plusieurs projets de lignes ferrées : de Saint-Vincent de Reins aux Ardillals ; de l’Arbresle à Villefranche ; d’Eculiy à Durdilly, etc.
- Le conseil général a approuvé le tracé de la ligne ferrée projetée de Chasrtellux à Lormes.
- "Var. — Avis favorable est donné par le conseil général au projet d’établissement d’une ligne de tramway de Marseille à Toulon par Aubagne et La Ciotat.
- Vosges. —.Le conseil général a approuvé le projet délinitif présenté par M. Gronier pour la ligne de tramway de Scnones à jMoussey.
- Sont votés les crédits nécessaires aux études du projet de ligne de tramway Conlrexéville-Darney, prolongeant la ligne Neufchàteau-Conlrexéville.
- Des subventions complémentaires sont demandées aux communes pour l’établissement des ligues Bruyères-Thaon et Epinal-Rambervillers.
- Le conseil a décidé de reprendre l’étude d’une ligne ferrée électrique de Corravillers à Rupt.
- Russie. — Le conseil municipal de Vilna a préparé un projet de construction de tramways électriques se montant à la somme de 5oo.-| 5oo roubles.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Cantal. — Le conseil général a émis un avis favorable au projet de construction d’un barrage hydroélectrique sur l’Auze.
- Rhône. — Pour l’exploitation du réseau de chemin de fer électrique, le conseil général a approuvé le projet d’établissement, par M. Coignet, d’une usine de produc-
- tion électrique sur le Cousin, avec faculté pour le concessionnaire de céder aux communes de l’énergie électrique.
- TÉLÉPHONIE
- Aisne. — Délégation est donnée à la commission départementale pour l’étude du projet de circuit téléphonique Compiègne-Saint-Quentin (2e).
- Aube. — Une subvention supplémentaire est volée par le conseil général pour l’établissement de deux nouveaux dis télégraphiques Troyes-Paris.
- Est approuvé le projet de circuit téléphonique de Bar-sur-Aube à Chaumont : 20 igo francs.
- Est voté un projet de 80 040 francs pour l’établissement de circuits téléphoniques entre l’Aube et la Marne.
- Alpes-Maritimes. — La commission départementale a reçu délégation pour l’approbation d’un traité d’emprunt de 274 081 francs, destiné à l’établissement d’un deuxième réseau téléphonique départemental.
- Basses-Alpes. — Le conseil général a adopté le projet de création d’un troisième réseau téléphonique départemental.
- GalvadOS. — Le conseil général a accordé une subvention de 37 45o francs pour l’établissement d’un deuxième circuit téléphonique entre Caen et le Mans.
- Creuse. — Est volé par le conseil général l’établissement d’un circuit téléphonique direct Guéret-Boussac : 33 8oo francs.
- Cantal. — Le conseil général a voté l’installation du téléphone dans les casernes de gendarmerie.'
- U11 emprunt de i65ooo francs est décidé pour la création de nouvelles lignes téléphoniques.
- Côtes-du-Nord. -— La chambre de commerce de Saint-Brieuc est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 4912 francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques Guingamp-Lannion et Carhaix-Maël-Car-haix.
- Dordogne. — Le conseil général a adopté en principe le projet de création des circuits téléphoniques suivants : Sainte-Alvèr-e-Lalinde, Lanouaille-Saint-Yrieix, Périgueux-Sarlat, Sarlat-Gourdon, Aubeterre-Ribérac, E y met -Mira mont.
- Gard. — Avis favorable est donné par le conseil général à un projet de 535 5i:>. francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Hautes-Alpes: — Le conseil général a émis un vœu en faveur de l’établissement de la ligne téléphonique Gap-Marseill'e.
- » Indre-et-Loire. — Le conseil général a approuvé
- p.158 - vue 158/448
-
-
-
- 3 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 159
- le projet d’établissement du circuit téléphonique Chi-non-Loudun,
- Landes. — Avis favorable est donné par le conseil général aux projets de création des lignes téléphoniques Dax-Bordeaux et Mont-de-Marsan-Bordeaux.
- Loire-Inférieure. — Avis favorable est donné par le conseil général aux projets d’établissement des lignes téléphoniques suivantes classées suivant leur urgence :
- iv Le Pouliguen-La Baule et La Baule-Saint-Na/.aire, avance 11 620 francs ;
- 20 Le Croisic-Saint-Nazaire, avance 14 000 francs ;
- 3° Nantes-Châteaubrianl (20), avance 31 58o francs;
- 4° Nantes-Challans, avance r4 4°o francs ;
- 5° Ligné-Les Touche, avance 2 790 francs ;
- 6° Deux nouveaux circuits Nantes-Angers, avance pour le département, 53 750 francs.
- Meurthe-et-Moselle. — Avis favorable est donné par le conseil général au projet d’établissement d’une sixième ligne téléphonique Nancy-Paris.
- Nièvre. — A la prochaine session d’août, le conseil général étpdiera le projet de création d’un troisième circuit téléphonique Nevers-Paris.
- Nord. — Le conseil a demandé à l’administration des P. T. T. l’étude du projet d’établissement d’un câble téléphonique souterrain Lille-Paris.
- Saône-et-Loire. — Avis favorable est donné par le conseil général à un projet de i5o 120 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- La chambre de commerce de Chalon-sur-Saône est autorisée 5 avancer à l’Etat une somme de 7 406 fr. en vue de l’établissement d’un réseau téléphonique local à Clux, J ambles, Longepierre, la Villeneuve, Pourlans et Charnay-les-Chalon.
- Italie. Le ministère des Postes et Télégraphes a ouvert un crédit de 54 5ooooo lires pour la construction de lignes téléphoniques entre Turin, Gênes, Milan, Bologne, Florence, Rome et Naples, • avec embranchements de Bologne à Venise et de Florence à Legnano.
- DIVERS
- Arrêté du 10 avril 1913 du ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, sur les conditions d’admission d’élèves libres â. l’Ecole Supérieure des Postes et Télégraphes.
- Vu l’arrêté du 18 février igo3 déterminant les conditions d’admission d’élèves libres à l’Ecole Supérieure des Postes et des Télégraphes;
- Vu, notamment, les articles 3 et 8 de cet arrêté, relatifs à l’examen oral d'aptitude auquel doivent satisfaire
- les candidats étrangers à l’administration qui désirent suivre les cours de la section des ‘élèves-ingénieurs :
- Arrête :
- Article premier. — Les épreuves de l'examen de 1913 pour l’admission d’élèves libres à l’Ecole Supérieure des Postes et des Télégraphes (section des élèves-ingénieurs) auront lieu à Paris, aux dates indiquées ci-après :
- Mercredi 9 juillet, examen sur les mathématiques et la mécanique.
- Jeudi 10 juillet, examen sur l’électrotechnique et les mesures électriques.
- Art. 2. — Les demandes des candidats, établies dans les conditions indiquées à l’article 6 de l’arrêté du 18 février 1913, devront parvenir au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes (direction du personnel des Postes et des Télégraphes) avant le i5juin 1913.
- SOCIÉTÉS
- Omnium Lyonnais de Chemins de fer et Tramways.
- Tableau comparatif des recettes.
- Semaine Du Ier janvier
- du 13 au
- au 19 avril ig avril
- 1913 19m igï3 1912
- Cannes i r 3/f8 35 i3 729 90 20O 008 75 214 247 20
- Fontainebleau 2 792 55 3 191 3o 41 670 40 40 454 70
- Bourges 3 384 65 3 619 35 55 498 15 55 677 55
- Poitiers 3 100 40 3 367 75 52 202 25 5o 469 35
- Troyes 4 895 55 4 8o5 10 78 667 5o 77 993 85
- Pau 4 349 55 4 307 90 71 062 95 72 474 :>o
- Celte. 2 565 3o 2 8(jo 90 40 3o3 o5 38 460 35
- Avmentières., 1 332 r 3oB 95 22 177 40 21 981 40
- Totaux. . .. 33 76S 35 37 291 15 568 5go 45 571 7.55 90
- Avignon 3 912 i3 4 on 45 61 044 75 62 638 40
- .Sain t-J£tienne,
- Firminy.. .. 38 640 3o 37 412 /,5 6i3 3<)5 85 56i 3gg 25
- CONSTITUTIONS
- Aciéries Electriques d’Aiguebelle. — Durée : 70 ans. — Capital : 1 a5o 000 francs. — Siège social : Aigue-belle (Savoie).
- CONVOCATIONS
- Compagnie Continentale Edison. — Le 7 mai, 28, rue de Châleaudun, à Paris.
- Compagnie Française de Tramways. — Le 5 mai, 3, rue de Stockholm, â Paris.
- Société Hâvraise d’Energie Electrique. — Le 23 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- p.159 - vue 159/448
-
-
-
- 160
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). -N°18.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Société Française d’Electricité A. E. G.
- , 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- A. \K. G% — Avril igi3.
- L’importance dcs*'usines d’électricité publiques dans la viè'dconomique'cn Allemagne.
- I^es moteurs de laminoirs à courant continu. Larjeonslrucliôn automobile moderne dans les usines de la N. A. G.
- Le'chemin de fer de bordure du Riesengebirge,
- Les machines de la centrale de Montevideo.
- ADJUDICATIONS
- • » -
- FRANGE
- Le 26 mai, au ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture de cordons souples pour postes d’abonnés et buraux centraux téléphoniques ( 14 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère dti Commerce, de l'Industrie-, des Postes et des Télégraphes, le 11 mai 1913.
- Cahier des charges, rife de Grenelle, n° io3 (direction de l’exploiLrtion télégraphique, 3e bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les .bureaux télégraphiques centraux des chefs-lieux de département.
- • *
- Le 27 mai, au Ministère du Commence, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture de cabines téléphoniques divisées en 20 lots.
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des''Télégraphes, le 12 mai i'gTi3 au plus tard.
- Cahier des charges, rue de Grenelle n° io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e bureau), tous les jours non fériés, de 9 heures' à midi et de 14 heures à 16 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les bureaux télégraphiques . centraux des chefs-lieux de département.
- Le 28 mai, au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes, rue de Grenelle, n° io3, à Paris, fourniture d'appareils accessoires et d'objets
- divers pour..postes dîabonnés et bureaux centraux téléphoniques (16 lots) (sonneries, fiches pour tableaux commutateurs, tabourets,, etc.)
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront
- " 1. • • • | • • ' ; •, t • 1
- être parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, le 18 mai 1913.
- Cahier des charges, rue de Grenelle n° io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 3e#bureau), tous lés jours non fériés, de 9 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, ainsi que dans les bureaux des directions départementales des Postes et des Télégraphes et dans les bureaux télégraphiques centraux des chefs-lieux de département.
- BELGIQUE
- Prochainement, en la salle de la Madeleine, k Bruxelles, fourniture de divers objets nécessaires à l’établissement et à l’entretien d’installations électriques du service des chemins de fer de l’Etat : ior lot, 1 000 serre-iils à deux bornes, 1 000 serre-fils pour piles, 5oo boutons d'appel ordinaires, a5o boutons d’appel à réponse N. M., 200 boulons en bois pour taster, 5o boutons d’appel forme poire, 100 boutons métalliques pour taster, 5o contacts de porte, 200 transmetteurs ordinaires pour1 signal à distance, 3oo lames en bronze pour trausmetteurs-grandes, i5o id. pour transmetteurs-petites, 100 rosaces pour cables souples, 20 cloches en fonte pour sonneries de route-petite, 20 id. de route-grande; caut. : 4°° francs; — 2e lot, 20 mouvements d'horloge électriques, système Bouckaert; caut. : 5o francs; — 3e lot,.20 .000isolateurs
- intermédiaires petits, 1 000 id. grands ; caut.f : 400 francs.
- -, «
- * *
- Le 21 mai, à 11 heures, en la salle.de.la Madeleine, à Bruxelles, fourniture d appareils .. téléphoniques et d’accessoires .nécessaires à l'administration'des télégraphes (cahier des charges spécial n* 134 • ier lot, i45 fiches et 125 jacks; cau'l. : 200 francs; — 2e lot, ioo microphones-plastrons et 100 téléphones serre-tête; caut. : 3oo francs; — 3e lot, 1 5oo microphones sûr colonne; caut. : 3 200 francs; — 4Ü loi, 1 000 sonneries avec un condensateur; caut. : 2 400 fr. Soumissions
- recommandées le 17 mai.
- ITALIE
- Le i3 mai, aux chemins de fer de l'Etat italien, à Borne, fourniture de deux groupés électrogènes pour les ateliers de Rimini (adjudication internationale).
- ESPAGNE
- Le ministère des Travaux publics recevra jusqu’au 19 mai des offres pour la constuction d'un tramway électrique à Barcelone, et jusqu’au 16 juin pour la construction d’uu tramway électrique de Reus à Tarragone.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- PARIS. — DfPIUMBRU LHV&, 17, RUE CAUSETTE.
- Le Gérant•; J.-B.Noübt.
- p.160 - vue 160/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 10 MAI 1913.
- Tome XXII (SS* série). — N* 19
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. 161
- Chronique Industrielle
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble.
- — L’industrie hydro-électrique en Suisse. . i63
- Nouvelle locomotive de très grande puissance pour le réseau du New-York Central Rail-road. — L’électrification du Pennsylvania Railroad. — La télégraphie sans fil au Bré-
- Transmission et Distribution
- E. de Longüeval. — Vue d’ensemble sur les grands réseaux de distribution d’énergie
- électrique en France :
- I. — Evolution des transports d’énergie . i65
- II. — Grands réseaux français de distribution d’énergie électrique....... 169
- Nomenclature.
- E.-J. Brunswick. — Terminologie applicable aux machines et transformateurs électriques. 174
- Variétés
- L’importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique (suite et fin), parle Dr-Ing. G. Siegel........................ 180
- Bibliographie
- Brevets
- Dispositif pour l’augmentation du débit des
- machines électriques fermées............ 187
- Etudes et Nouvelles Economiques........... 189
- Renseignements Commerciaux........ ....... »9°
- Adj udications............................ 19a
- 164
- Dr Max Buttner. — Die Beleuchtung von Ei-senbahn-Personenwagen mit besonderer Berücksichtigung der elektrischen Beleuchtung (L’éclairage des wagons à voyageurs, spécialement par la lumière électrique); analysé par R. G....................' . . 186
- EDITORIAL
- Le développement des réseaux de distribution d’électricité dans ces dernières années a été si prodigieux qu’il n’est pas sans intérêt, pour qui veut se faire une idée générale des progrès accomplis dans ce domaine des applications de l’Electricité, de jeter un coup d’œil en arrière et de voir le chemin parcouru depuis l’époque où, par suite de la négligence d’un ouvrier dans le branchement de deux machines Gramme à l’Exposition de Vienne (1873), la réversibilité des dynamos se trouva expérimentalement démontrée.
- C’est pourquoi M. E. de Longüeval s’est attaché, dans son étude Vue d'ensemble sur les grands réseaux de distribution d’énergie électrique en France (p. 165), à retracer avec
- plus de détails qu’on n’a coutume de le faire en pareil cas l’historique des transports de force par l’électricité. Les progrès réalisés dans les réseaux de distribution sont, en effet, si intimement liés aux perfectionnements des transports d’énergie qu’il serait arbitraire de s'attacher aux uns sans parler des autres.
- A l’heure actuelle où les transports d’énergie à 120000 et même 160 000 volts sont parfaitement réalisables, où le projet d’utilisation des chutes Victoria du Zambèze à 900 kilomètres de distance n’est pas considéré comme une utopie technique, où l’on aménage la chute de Eully de 1 (>5o. mètres de hauteur, où l’on captera dans un avenir
- p.161 - vue 161/448
-
-
-
- '* LA LUMIÈRE ÈLËCfRlQUÈ
- T.XXIÎ(2« Série). — N‘1Ô.
- 462
- prochain l’énergie des chutes du Rhône pour l’utiliser à Paris et où l’on prévoit une puis* sance de az5 ooo kilowatts pour la seule usine de Keokuk (Mississipi), destinée à alimenter, dans un rayon de 35o kilomètres, une population de 4 millions et demi d’habitants, on a quelque peine à se représenter que trente-cinq ans se sont seulement écoulés depuis l’époque où notre éminent prédécesseur Th. du Moncel écrivait : « Ce qui « est certain, c’est que jusqu’à présent aucun « moteur électrique n’a atteint la force d’un «>cheval ».
- La terminologie des machines est une question souvent négligée par les praticiens ; elle a cependant une véritable importance dans les transactions commerciales, puisqu’une terminologie précise facilite dans une large mesure la régularité des transactions entre les acheteurs et les vendeurs.
- Le rapport sur la terminologie des machines et des transformateurs électriques (p. 174) établi par M. E.-J. Brunswick, au nom de la première section du Comité de la Société Internationale des Electriciens, est donc une œuvre fort utile, qui a exigé de la part de son auteur une étude approfondie. Ce rapport que nous publions in extenso a reçu l’approbation du Syndicat des Usines d’Electricité et, après quelques légères modifications à sa forme originale, celle du Syndicat Professionnel des Industries Electriques.
- Il est à souhaiter qu’on se conforme à l’avenir à ce Rapport, aussi bien dans les publications commerciales que dans les publications techniques.
- Nous ferons seulement une remarque à propos du symbole GH que M. Brunswick voudrait substituer, provisoirement tout au moins, au symbole IIP, qu’on trouve fréquemment employé, pour désigner l’unité française des Mécaniciens, le cheval-vapeur. Nous ne saurions nous associer à ce tte mesure transitoire, car, à notre avis, le cheval-vapeur devrait être rigoureusement proscrit ; l’attribution d’un symbole équivaudrait cependant à accepter officiellement et à reconnaître de bouveau une unité vicieuse trop longtemps
- tolérée. Assurément, comme le dit M. Gh.-Ed. Guillaume dans La Vie Internationale (t. III, 1913, p. 26) : « le comble de la confusion est réalisé lorsqu’on désigne le cheval-vapeur par le symbole HP... » ; et il est certain que le symbole CH serait plus logique pour désigner le cheval-vapeur que le symbole HP, abréviation du horse-power britannique, qui est une unité différente du cheval de 75 kilogrammètres par seconde puisqu’elle vaut 55o foot-pounds par seconde (1 kilogrammètre — 7,a33oi loot-pounds) ; mais, dans le cas présent, nous estimons qu’une demi-mesure serait néfaste.
- Le cheval-vapeur, par sa définition même, est fonction tde la valeur de g, accélération de la pesanteur c’est donc une unité variable en tout lieu, et, quand on lui attribue la valeur 736 watts correspondant à la valeur 746 watts du horse-power, on prend implicitement pour g la valeur 9, 8133 de l’accélération au centre de l’Angleterre, ce qui est profondément illogique pour des Français.
- La seule unité de puissance devrait être l’unité métrique, le watt (avec ses multiples, liectowatt, kilowatt), défini, par exemple, comme suit: « Le watt est la puissance en-« gendrée par le déplacement d’une force « de 1 cop à la vitesse de 1 mètre par se-« conde » ; nous appelons « cop », abréviation dé Copernic, l’unité absolue de force du système métrique décimal, c’est-à-dire la force qui, agissant sur une masse de 1 kilogramme, lui communique une accélération de vitesse de 1 mètre à la seconde par seconde.
- Nous terminons aujourd’hui l’étude très documentée du D‘-Ing. G. Siegël sur Vimportance des usines d'électricité publiques dans la vie économique en Allemagne (p. 180-186). On y trouvera nombre de renseignements sur les avantages que présente l’emploi de l’électricité dans différentes branches de l’activité industrielle (usines métallurgiques, papeteries, filatures, etc.), ainsi que dans l’industrie domestique.
- R. dk Baillehaciie.
- p.162 - vue 162/448
-
-
-
- 10 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 163
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble
- Gomme nous l’avions annoncé, dans notre numéro du i5 mars, un congrès s’est tenu à Nice les ii et 12 avril en vue de la construction d’une ligne Terrée directe de Nice à Grenoble. Après la lecture et la discussion de nombreux rapports, le congrès a adopté à l’unanimité la motion suivante présentée par M. Léon Perrier, député de l’Isère :
- « La commission technique comprendra :
- i° Un délégué des chambres de commerce et des conseils généraux des départements des Alpes-Maritimes, Var, Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Isère, Rhône, llaute-Savoie, Savoie, Ain, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Corse et principauté de Monaco;
- 2° Des ingénieurs en chef, des ingénieurs ordinaires et des agents voyers en chef des departements sus-indiqués ;
- 3° Deux délégués du Touring-Club, deux délégués du Club alpin, deux délégués de l’Office national du Tourisme, deux délégués de l’Association des Travaux publics, un délégué des municipalités de Nice et Grenoble, un délégué des Syndicats d’initiative du Dauphiné, des Savoie, de la Côte d’Azur, des Alpes ; des directeurs du génie de Nice et de Grenoble.
- « La commission exécutive sera composée :
- i° De tous les parlementaires, sénateurs et députés des dépai’tements indiqués plus haut et d’un représentant de la principauté de Monaco',
- 2° Des bureauxdes conseilsgénérauxet des commissions départementales et d’un délégué par conseil d’arrondissement des départements indiqués plus haut ;
- 3° Des maires de chefs-lieux de départements et d’arrondissements, des maires des chefs-lieux de canton et des communes des départements ci-dessus indiqués, ayant plus de a ooo habitants ;
- 4° Des bureaux de la chambre de commerce et des chambres consultatives.
- « Le congrès décide, en outre : i° Que sa commission technique aura à organiser le concours entre tous les projets qui lui ont été soumis ou qui leur seront présentés, étudiés ou mis au point, à les classer, à décerner les prix affectés au concours ;
- a0 Que sa commission exécutive aura à établir son rapport sur les voies et moyens propres à assurer l’exécution du programme établi par la commission technique.
- « Le congrès décide enfin, qu’un deuxième congrès aura lieu pour connaître à la fois des résultats du concours qui lui seront exposés par sa commission technique et des voies et moyens qui lui seront présentés par sa commission exécutive pour en assurer l’exécution rapide ».
- Après avoir demandé au gouvernement que la nouvelle ligne fût à traction électrique, l’assemblée a décidé que le deuxième congrès aurait lieu à Grenoble.
- L’industrie hydro-électrique en Suisse. —
- Eleclrical World, 12 avril igi3.
- L'Electrical World publie une étude sur le développement de l’industrie hydro-électrique en Suisse. De cet article, nous extrayons les données statistiques suivantes :
- En 1911, le nombre dés installations électriques en Suisse s’élevait à y83, dant 473 réseaux de distributions. Parmi les usines génératrices, 233 étaient des stations hydroélectriques et 77 des stations à vapeur ou à gaz. Si l’on considère les i5o stations génératrices sur lesquelles l’auteur a pu obtenir des renseignements, leur production a été celle indiquée au tableau I ci-après.
- Le prix moyen de construction des usines hydroélectriques en Suisse atteint environ 1 o3i francs par kilowatt produit.
- Sur les i32 stations faisant la transmission à haute tension, Ô9 emploient le courant trir phasé, 29 le courant monophasé et le cou-
- p.163 - vue 163/448
-
-
-
- 164
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIÎ(2° Série). — IM3.
- rant triphasé, et 20 le courant monophasé. Tableau I.
- PUISSANCE DES STATIONS (kilowatts) NOMBRE DE STATIONS PRODUCTION TOTALE (kilowatts)
- 5oo et au-dessous 97 9 9a6
- Soi à 1 000 18 12 407
- 1 001 à 2 000 I 14 955
- a 001 à 3 000 4 9 77°
- 3 001 à 4 ooo 9 3i 417
- 4 001 à 5 000 2 9 °4o
- 5 001 à 6 000 2 11 a9o
- 6 001 à 10 000 8 62 671
- 10 001 à i5 000 2 a5 920
- iS 001 <4 20 000 I 18 800
- 20 001 à 3o 000 2 48 334
- 3o 001 à 40 000 I 39 470
- 4o 001 à 5o 000 I 41 3oo'
- Total i58 335 3oo
- La transmission se fait ordinairement à une tension de 2 000 ou 4 000 volts. Parmi les réseaux haute tension, on compte les suivants :
- Volts.
- Réseaux de Aigle et de La Goule 20 OOO
- Rheinfelden, Lucerne-En--gelberg, Wangen, Fordola- Lugano, Neuchâtel Thusis-Hauterive H OOO
- — 32 OOO
- — Altdorf et Zuricli-Albula. . 40 ooo
- — Betznau-Lôntseh et Berne. 45 ooo
- — Brusio . .. 5o ooo
- Tous ces réseaux sont à courants alternatifs. Le transport de force de Saint-Maurice-Lausanne a lieu à aSooo volts en courant continu.
- La tension habituellement adoptée pour l'éclairage est de 120 volts; treize réseaux emploient cependant la tension de 240 volts.
- Nouvelle locomotive électrique de très grande puissance pour le réseau du New-York Central Railroad. — Elecirical World, yt avril 1910.
- Le New-York Central Hudson and River Railroad a mis récemment en service, sur ses lignes, un nouveau type de locomotive électrique; après des essais satisfaisants, il en a coinmandé neuf d’un type analogue à la General Electric Co. Les locomotives électriques jusqu’à présent en service sur le
- réseau du New-York Central pesaient environ ii5 tonnes, dont 70 tonnes sur les essieux moteurs. Le nouveau type ne pèse que 100 tonnes, mais tout le poids est adhérent; il est beaucoup plus puissant et peut remorquer un train de 1 000 tonnes à 60 miles (97 kilomètres) à l’heure. En service régulier, la nouvelle locomotive peut développer 1 4oo chevaux d’une manière continue; elle peut en développer 5 000 pendant quelques instants.
- Les anciens types étaient munis de 4 moteurs bipolaires sans engrenages; la nouvelle locomotive en a 8, dont chacun a une puissance égale aux trois quarts de celle des moteurs employés sur l’ancien type ; il en résulte que la puissance totale de la nouvelle locomotive est de 5o % plus forte que celle de l’ancien type et peut atteindre une vitesse de 2D % plus élevée.
- L'Électrification du Pennsylvania Railroad
- — Elecirical World, 5 avril 1913.
- Pour l’électrification de sa ligne principale près de Philadelphie, le Pennsylvania Railroad emploiera du courant alternatif. Comme cette compagnie achètera le courant à des stations centrales de la région, elle ne prévoit pas, pour le moment du moins, la construction d’une station centrale indépendante. Les travaux d’électrificalion de 20 miles de sa ligne principale au départ de' Philadelphie devront être terminés en 1914- On croit que le Pennsylvania Railroad entreprendra ensuite l’électrification de ses terminus de Baltimore et de Washington, ce qui entraînerait l’électrification totale de la ligne Baltimore-Washington-Philadelphie.
- La Télégraphie sans fil au Brésil. — The
- Electrician, a5 avril 1913.
- Le Diarlo Official du Brésil a publié, en mai dernier, iim décret organisant un réseau radio-télégraphique au Brésil. Les stations du service international seront situées à Belem et au cap Santa Martha, avec un rayon de4o°o miles (6686 kilomètres) à Rio de Janeiro, avec un rayon de 2 ooo miles (3219 kilomètres). Les pylônes d’aciers de l’installation de Belem doiventavoir 356m. 5o de hauteur.
- p.164 - vue 164/448
-
-
-
- 40 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 165
- VUE D’ENSEMBLE SUR LES GRANDS RÉSEAUX DE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE EN FRANCE '
- I. — ÉVOLUTION DES TRANSPORTS D’ÉNERGIE
- La révolution économique et sociale que les transports d’énergie ont accomplie s’est opérée en une période bien courte.
- Peut-être n’est-il pas sans intérêt d’en faire un rapide historique.
- Le 19 mai 1873, Planté et Niaudet attirèrent sur cette question l’attention de l’Académie des Sciences.
- La même année, à l’Exposition de Vienne, H. Fontaine actionna une pompe à l’aide de deux machines Gramme, dont l’une était mise en mouvement par un moteur à gaz, système Lenoir, tandis que l’autre recevait le courant de la première et commandait une pompe rotative de MM. Neut et Dumont placée dans l’annexe de l’Exposition.
- En 1879, le jour de l’Ascension, eurent lieu à Sermaize des expériences célèbres dans les annales de la Science ; ces expériences, de labourage électi*ique, furent répétées la même année à Noisiel, chez M. Me-nier ; elles montrèrent que l’on pouvait transmettre la force « de deux paires de bœufs » à 700 mètres de distance par l’électricité (').
- Deux ans plus tard, M. Marcel Deprez fit à l’Exposition de Munich des expériences qui eurent un retentissement considérable auprès du public ; on sait qu’il réussit à transporter de Miesbach à Munich, c’est-à-dire à 57 kilomètres de distance, la force de o,43 cheval par un fil télégraphique de 4 mm. 5, présentant une résistance totale de 960 ohms ; ce fil était supporté par des poteaux en bois et aucune précaution particulière d’isolement n’avait été prise.
- Le rendement électrique fut de 3q % ; le rendement mécanique de 3o % ; la machine génératrice (1 343 volts, o amp. 42) mue par
- une machine à vapeur, toui’nait à 1 6x1 tours par minute ; la réceptrice (85o volts), tournait à 700 tours par minute et faisait marcher une pompe centrifuge qui alimentait une cascade de 2 m. o5 de hauteur; le poids de l’ensemble des dynamos était de 70 tonnes.
- Jusqu’en 1882, on n’avait pas réussi à transporter électriquement une puissance supérieure à 6 ou 8 chevaux à plus de 5 kilomètres de distance (’).
- En 1884, MM. Meuron et Cuénod, de Genève, employèrent des machines pour effectuer un transport d’énergie de la Suze à Bienne, destiné à alimenter ultérieurement de nombreuses fabriques d’horlogerie. Ce fut la première application pratique et industrielle d’un transport d’énergie électrique sur un parcours relativement considérable. Le rendement fut de 77 % ; la dynamo réceptrice était placée à 1 a5o mètres de la génératrice qui commandait la transmission mécanique de deux ateliers exigeant un travail variable de 6 à 18 chevaux. Après quelques tâtonnements, on adopta un enroulement coinpound, laissant la vitesse des dynamos constante, quelle que fut la puissance demandée par les machines-outils. La génératrice à 35o volts tournait à 5oo tours par minute, la réceptrice à 3oo volts tournait à 4oo tours par minute.
- Aux mois d’août et -de septembre i883, M. Marcel Deprez fit des expériences de transport d’énei’gie à 14 kilomètres de distance entre Vizille (usine de ciment de MM. Damaye et G10) et Grenoble. Il parvint à transmettre 7 chevaux avec un rendement de 62,3 %. Il renouvela ensuite ces expériences entre les mois de novembre i885 et mai 1886 sur le chemin de fer du Nord, entre Creil et La Chapelle; on vit la possibilité de transmettre environ 5o chevaux à 56 kilomètres avec un rendement de 4° 5 45 %,
- (') Note de M. Marcel Deprez à l’Académie des Sciences (i3 février 1882).
- (*) Le Temps, 5 octobre 1879.
- p.165 - vue 165/448
-
-
-
- 166
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — H0 49.
- d’obtenir un bon isolement de la ligne et d’éviter les dangers inhérents à l’emploi d’une force électromotrice do (5 3oo volts. Les frais d’installations furent extrêmement élevés. La Commission, nommée par l’Académie des Sciences, et dont M. Albert Sartiaux fut ^rapporteur, estima, en effet, la dépense à Soooo francs pour la génératrice, 3o ooo fr. pour la réceptrice et 44 8oo francs pour la ligne, soit un total de 124 8oo francs.
- La première installation industrielle fut installée en 1886 parla Société des Ateliers Oerlikon, entre Kriegstetten et Soleure, dans le but d’utiliser la force d’une chute d’eau située à la première station, et donnant de 3o à 5o chevaux. La ligne avait 8 kilomètres de longueur; les expériences faites les ir et ia octobre 1887 par une Commission scientifique donnèrent un rendement industriel excellent de 75,2 %. « Ces résultats, dit la commission, sont attribués au bon rendement des machines, à l’emploi de forces électromotrices élevées, à la distance relativement faible, à l’emploi d’un conducteur assez gros et au parfait isolement de la ligne ».
- En 1890 eut lieu le premior transport d’énergie javec distribution en série à courant continu à intensité constante. Ce transport fut effectué à Cônes avec des dynamos Thury ; la puissance transportée à 48 kilomètres de distance était de 110 kilowatts (’).
- C’est à cette époque que l’emploi industriel des courants alternatifs polyphasés permit une transformation complète des procédés antérieurs de transport d’énergie.
- Le premier transport de force à l’aido de courants triphasés fut établi par la maison Brown ; il eutlieu en 1891 entre Francfort-sur-le-Mein et Lauffen ; il montra la possibilité de transporter, à la tension de iSooo volts, une puissance de 100 chevaux à 17a kilomètres de distance.
- Mais c’est en 1898 que M. von Dolivo-Dobrovolski réalisa, entre Biilach et Oerlikon (* *) le premier transport triphasé vraiment pratique ; il eut l’idée d’appliquer l’invention faite par.l. Swinburne, en avril 1891,
- (2)xRappelons que pour élever la tension, M. Thury utilise deux conducteurs, en réalisant entre chacun d’eux et la terre une différence de tensions de signes contraires.
- (*) Elektrotechnische Zeitschrift, 4 octobre 189/j.
- de la surexcitation des moteurs synchrones (*) pour la compensation du déphasage produit par ses transformateurs-hérissons qui jouèrent alors le rôle de condensateurs.
- M. von Dolivo-Dobrovolski se servit de moteurs surexcités pour fournir le courant dé-watté consommé dans la ligne par les transformateurs et les moteurs synchrones et pour relever même la tension des génératrices.
- Depuis cette époque, les progrès se sont accentués, les puissances transportées sont devenues considérables, les distances ont grandi, les tensions se sont élevées, les réseaux se sont multipliés et, comme l’a dit M. Galien, « aujourd’hui la France, dans sa « plus grande partie, est couverte d’une suite « presque ininterrompue de lignes électri-« ques, de poteaux, de postes de transforma-« tion allant distribuer dans les villages les « plus lointains, delà lumière epde la force « à bon marché, et apportant avec eux plus « de sécurité, plus d’hygiène et plus de « bien-être social ».
- ¥ *
- En ce qui concerne la période actuelle, nous ne saurions mieux faire que de nous servir des documents gracieusement mis à notre disposition par M, Paul Bizet et par M. Galien. Rappelons que M. Paul Bizet, Directeur général des Distributions d’énergie de la Compagnie Générale d’Rlectriçité, a fait, le 29 janvier dernier, une importante conférence à la Société Industrielle de l’Est, à Nancy, intitulée : « Considérations sur la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie électrique en France (’) »,
- Quant à M. Henri Catien, Directeur de la Société d’Applioations Industrielles, sa conférence du février, au Musée Social, sur « la houille blanche » a été écoutée avec beaucoup d’attention par de nombreux lecteurs de cette Revue, Aussi semble-t-il inutile d’en souligner tout l’intérêt.
- En 1908, la Société Hydro-électrique de
- (*) Swinburne. — Proceedings of The Institution of Eleclrical Engineers, 1891, p. 1 (>.{.
- (2) Lumière Electrique, 8 fdvi'ier 1913, p. 190.
- p.166 - vue 166/448
-
-
-
- 10 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 167
- Fure et Morge élevait la tension de son usine de Champ à 26.000 volts,
- En 1907, la Société Force et Lumière installa entre Moutiers (usine de la Voila) et Lyon, sur une distance de 180 kilomètres environ, un transport de force à courant continu de plus de 4o 000 kilowatts à 07 000 volts, desservant le réseau des tramways de Lyon.
- Un peu avant, en 1907, la Société des Houillères de Ronchamp avait installé, entre Ron-champ et les régions industrielles voisines delà Haute-Saône et des Vosges, un transport de force sous 3o 000 volts, véhiculant l’énergie d’une centrale thermique de i5 000 chevaux, destinée, au début, à utiliser surtout les produits non transportables de la mine.
- Vers ce moment aussi, la Société l’Energie Electrique du Littoral Méditerranéen complétait ses installations déjà existantes, en mettant en service, sur une distance de 100 kilomètres, entre la Brillanne et Marseille, un transport de force de 20 000 chevaux à 5o 000 volts.
- En 1910, une ligne fut établie entre Grenoble et Saint-Ghamond, transportant iaooo chevaux à 117 kilomètres de distance et à la tension de 60 000 volts.
- En 1910-1911, la Compagnie Générale d’Electricité étudia l’extension de sa distribution d’énergie en Lorraine, maintenant réalisée avec succès à la tension de 65 000 volts, qui est la tension la plus haute actuelle-ment en service en France.
- Depuis cette époque, ont été installés :
- Le réseau desservant le littoral méditerranéen de la frontière française jusqu’au delà de Gênes, qui fut effectué à 74 000 volts par la Société Négri •,
- Le réseau des Mines de la Ilouve, établi en Lorraine annexée, à la même tension de 65 000 A'olts que celui de la Compagnie Lorraine d’Eleeti'icité auquel il est relié;
- Celui de la Energie Electrica de Cataluùa construit en Catalogne par la Compagnie Générale d’Electricité sur isolateurs suspendus pour la tension de 88 000 volts,
- Enfin, l’entreprise Lauchammer a mis en service, en 1912, en Silésie, une installation à i mono volts également avec isolateurs suspendus.
- Différents projets sont encore en élaboration en France, notamment celui du transport des forces du Rhône à Paris qui doit permettre de transporter environ i5oooo chevaux à 4(>° kilomètres de distance et à la tension de 120000 volts,
- Aux Etats-Unis, les distributions régionales prennent également un essor vertigineux : plus de i5 installations transmettent des courants de 100 à i4oooo volts à des distances variant de 160 à 400 kilomètres.
- Une des principales sociétés, l’Hydro-Electric Power Commission, projette d’employer, dans la province d’Ontario, la tension de 180 000 volts.
- Il faut, avec ces très hautes tensions, tenir compte des pertes par effluves qui ne sont pas négligeables (effets Coi’ona). Dans le premier transport à 100 000 volts, essayé il y a deux ans environ en Amérique, ces pertes réduisaient de 3o p. 100 environ la puissance transmise. Depuis, les progrès réalisés ont permis de vaincre cette difficulté.
- Il convient de remarquer, du reste, que plus la tension de distribution se rapproche de la tension des décharges atmosphériques, moins on éprouve de risques d’interruption de leur fait, parce que les appareils sont plus appropriés à leur élimination.
- Groupes thermo-électriques. —Les premiers transports à grande distance furent surtout établis pour utiliser, dans les centres industriels, l’énergie hydro-électrique produite à des distances parfois considérables. Mais le développement des distributions urbaines ayant amené les constructeurs de machines à vapeur à étudier des groupes électrogènes de plus en plus puissants, elles perfectionnements des turbines à vapeur ayant facilité grandement la construction de puissants groupes électrogènes, les entrepreneurs de distributions d’énergie eurent bientôt à leur disposition des groupes thermo-électriques de moins en moins coûteux par unité de puissance installée et aussi de plus en plus économiques par unité d’énergie produite.
- A partir de ce moment, on put envisager la distribution d’énergie électrique à grande distance, non seulement à l’aide des forces naturelles, mais aussi à l’aide d’usines ther-
- p.167 - vue 167/448
-
-
-
- 168
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N» 19.
- miques aménagées suivant tous les progrès de la science et de la construction moderne.
- Dans les dix dernières années, notamment, on vit la puissance unitaire des groupes électrogènes passer rapidement de 3 ooo chevaux à 6 ooo chevaux de 1900 à 1905, puis de 6 000 à 10000 chevaux de igoa à 1910 pour atteindre 20 ooo chevaux, puissance des groupes en installation dans les usines de la Compagnie Parisienne de distribution d’Ele-ctricité et delà Energia Electrica de Calaluna. Trois groupes de: 3o ooo chevaux, des systèmes de Brown Boveri, Zoelly et A. E. G-, ont meme été récemment construits.
- Usines productrices. — Dans ces dernières années, les principales villes de France virent s’accroître, considérablement, la puissance des centrales qui leur distribuent de l’énergie électrique.
- ' Pour Paris, plusieurs usines construites ou en construction, vont pouvoir, au cours de cette année, y distribuer une puissance de près de 3oo 000 chevaux.
- Une seule de ces usines, celle de la Société d’Electricité de Paris, à Saint-Denis, comporte un ensemble de 100 ooo chevaux.
- A. Marseille, la puissance installée dans les usines productrices d’énergie dépasse 5o ooo chevaux ; Lyon et la région de Lille sont desservies par des usines de puissances comparables.
- Ces chiffres, impressionnants à première vue, ne sont pas cependant supérieurs aux puissances installées dans les centrales des principales villes américaines.
- A Chicago, le maximum de puissance instantanée fourni "en décembre 1912 atteignit 3oo ooo chevaux, avec une production annuelle d’environ 800 600 ooo kilowatts-heures.
- A New-York, la puissance livrée à la même époque par une seule usine fut de a5o ooo chevaux et la production annuelle dépassa 5oo ooo ooo kilowatts-heures.
- En somme, actuellement où l’on construit des unités de plus en plus grandes et de plus en plus économiques, on peut dire que l’em=-ploi des hautes tensions est parvenu à un
- degré de perfection suffisant pour qu’on puisse considérer comme résolus, au point de vue technique, tous les problèmes de transport d’énergie électrique qui peuvent se poser. Ce n’est plus qu’une question d’isolation, puisque le rendement à pleine charge des transformateurs est de 97 à 98 % et que l’on sait employer des tensions dépassant 100000 volts.
- La grosse difficulté qu’on rencontre en pratique n’est plus maintenant que d'ordre financier. Il importe, en effet, de concilier, de la façon la plus avantageuse, deux conditions contradictoires : l’économie des frais de premier établissement et l’économie des pertes de courant sur la ligne.
- Mais ces deux économies sont en contradiction absolue, puisque, pour réaliser la première, il faut employer un fil conducteur du diamètre le plus petit, qui entraînerait des pertes très élevées.
- On tient donc une balance équitable entre les deux éléments, et le problème a pu être résolu grâce à l’emploi des hautes tensions. Celles-ci permettent, comme on sait, de transporter à de grandes distances et avec dés conducteurs de cuivre ou d’aluminium, d’importantes quantités d’énergie électrique sans que la perte en ligne excède 10 %. Le poids du cuivre employé est en raison inverse du carré des tensions ; par exemple, pour transporter 10000 kilowatts à 100 kilomètres de distance, il faut théoriquement, à la tension de 10000 volts, employer par kilowatt 480 kilogrammes de fil de cuivre coûtant 1 ioo francs.
- A 60 ooo volts, le poids de cuivre par kilowatt s’abaisserait à i3 kilogrammes, coûtant 3i fr. 85, et à 120 ooo volts', le poids du cuivre s’abaissant à 3 kg. 33, la dépense ne serait plus que de 17 fr. 9a. Mais ce raisonnement suppose qu’il y ait égalité entre le coût de la perte en ligne et le prix du cuivre, d’après la règle bien connue de Lord Kelvin ; or, cette règle conduit souvent à des conditions inacceptables pour la pratique ; elle peut donner des sections trop faibles et absolument irréalisables, ou bien elle peut donner des chutes de tension trop fortes et incompatibles avec le bon fonctionnement des réceptrices.
- p.168 - vue 168/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 40 Mal 4943
- 169
- II. — GRANDS RÉSEAUX FRANÇAIS DE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
- A l’heure actuelle, la France est recouverte par un immense réseau de distribution d’énergie électrique.
- de mille habitants, desservies par plus de aooo usines génératrices d’électricité.
- Sur ces usines, 8o ont une puissance supérieure à i ooo chevaux ;
- a5 une puissance supérieure à ioooo chevaux ;
- 1 '<
- CiiKc <1 s conmui
- es 6 cc'riPites < n
- Statistiques générales.
- Alors qu’il existait en France, en 190b, 2912 communes électrifiées, alimentées par 1 4*3 usines génératrices, en 19CI, on compte 7000 communes ffig. t) dont 2673 ayant plus
- 8 une puissance supérieure à 20 000 chevaux ;
- 3 une puissance supérieure à 40 «00 chevaux;
- 1 une puissance supérieure à 100 000 chevaux.
- p.169 - vue 169/448
-
-
-
- 170
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2« Série). — N-léi
- Deux usines ayant respectivement, une puissance de 4°000 et 80 000 chevaux vont être prochainement mises en service à Paris.
- Entreprises. — 80 entreprises importantes distribuent, en France, l’énergie électrique. Elles ont une tendance à se diviser en deux catégories. Les unes, restant des sociétés de production, construisent des usines et établissent des lignes de transport, mais se contentent de produire le courant et de l’amener à des sous-stations.
- Les autres, qui sont des sociétés d’exploitation, achètent le courant et le revendent en détail dans l’intérieur de leurs concessions. Les puissances installées sont actuellement de l’ordre de un million de chevaux, dont 65oooo environ produits par la vapeur, 35o 000 environ par la houille blanche, et 16millions d’habitants peuvent être desservis.
- Les capitaux investis dans ces entreprises sont un peu supérieurs à 900 millions de francs.
- En ce qui concerne les réseaux hydrauliques seuls, les capitaux investis se montent à 5oo millions : 220 millions en actions et 200 millions en obligations ou emprunts non consolidés.
- Sur les 65o 000 chevaux aménagés en France, 325- 000 servent aux transports de force.
- La longueur des canalisations aériennes ou souterraines est de i3 5oo kilomètres environ, alors qu’en 1900 on comptait à peine quelques centaines de kilomètres de distribution.
- Il y a lieu de rapprocher ces chiffras de ceux indiqués par les statistiques italiennes et suisses, qui correspondent respectivement à 800 millions de francs engagés pour 845 000 chevauxinstallés en Italie^et 36omil-
- (<) En Italie, la production n’était en 1898 que de 110 000 chevaux. Actuellement on compte dans ce pays •j 5oo usines génératrices en fonctionnement ; la plupart d’entre elles sont installées en Lombardie et dans le Piémont.
- En 1910-1911, ces établissements ont fourni pour le seul éclairage privé 146 millions de kilowatts-heures et pour l’éclairage public et la force motrice plus de 1 milliard 125 millions de kilowatts-heures. Peut-être les Italiens^ seraient-ils imprudents de continuer à multiplier ainsi leurs usines d’électricité, car une surproduction en serait la conséquence (N.D.L.R.).
- lions engagés pour 34» ooo chevaux installés en Suisse. . v.
- Répartition des centres de distribution.
- Si l’on jette les yeux sur une carte de France où sont figurés lés grands réseaux de distribution (fig. 2), on constate naturellement qu’ils correspondent surtout aux trois grands massifs montagneux: Alpes, Pyrénées, Massif Central.
- La moitié méridionale de la France semblerait ainsi privilégiée au point de vue de la distribution à cause de l’abondance des cours d’eaux, alors que la moitié septentrionale serait moins favorisée.
- Mais dans l’Est, il s’est corititué de grandes centrales à vapeur, alimentées au gaz de hauts fourneaux. Dans le Nord, complètement dépourvu d’installations hydrauliques, l’électricité est produite dans d’excellentes conditions par de vastes centrales à vapeur, alimentées facilement, soit par le charbon qu’on trouve sur place, soit par le gaz pauvre, soit par les gaz des hauts fourneaux qu’on utilise ainsiit bon compte. On peut citer parmi les plus belles installations de ce genre les usines de Wasquehal (') (Energie Electrique du Nord) (22), de Jeumont (Ateliers de Constructions Electriques du Norpl et de l'Est) et de Cambrai (Compagnie pour Véclairage elle chauffage par le gaz).
- La Société des Houillères de Ronchamp (11) a établi une puissante centrale et un vaste réseau de distribution, qui lui permettent d’utiliser au mieux les déchets de charbon.
- Paris, qui est naturellement un grand centre de consommation, s’alimente par des centrales à vapeur marchant au charbon. L’usine de Saint-Denis, celle d’Ivry, celle du Métropolitain, sont parmi les plus importantes. Cependant, devant la consommation croissante de la capitale, la production sera bientôt insuffisante, et on a élaboré, comme on sait, le projet de transporter à Paris l’énergie électrique qu’on capterait sur le Rhône.
- Il serait trop long d’énumérer en détail les quatre-vingts sociétés dont nous avons parlé. Citons-en seulement quelques-unes : (*)
- (*) Lumière Electrique, 26 avril et 3 mai 1913, p. 125 et i3a.
- p.170 - vue 170/448
-
-
-
- 171
- 10 Mai 4913. LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- Fig. 2. — Groupement des principales Sociétés de distribution-d’énergie électrique.
- 14. Energie Electrique de Meuse et Marne. — i5. Société Meusienne d'électricité. — 16. Secteur Yilgrain. — 17. Energie-Eclairage. — 18. Société d’Eclairage et de Chauffage par le Gaz de Reims. — 19. Est Electrique. — 20. Ardennes Electriques. — 21. Electricité et Gaz du Nord ; Compagnie générale pour le Chauffage du Gaz du NonK — 22. Energie Electrique du Nord de la France. —-23. Compagnie Electrique du Nord. — 24* Société Artésienne. — 2Ü. Station centrale d’Amiens. —26. Sociétés et Secteurs Parisiens. — 27. Compagnie Centrale d’Energie Electrique. — 28. Compagnie d’Electricité de Brest «t extensions. — 29. Société Nantaise dEclairage et de Force par l’Electricité. — 3o. Compagnie d’Electricité d’Angers extensions. — 3i. Energie Electrique du Sud-Ouest. — Société Hydro-Electrique des Hautes-Pyrénées.
- 1. Société Méridionale de Transport de Force; Société Biter-roise de Force et Lumière. — 2. Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. — 3. Sud-Electrique. — 4. Energie Électrique du Littoral Méditerranéen — 5. Compagnie d’Electricité de Marseille; Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille. — 6. Société de Fure et Morge et Vizille • Société Électrique du Haut-Grésivaudan ; Société générale de Force et Lumière; Société des Forces motrices du Vercors. — 7. Union Electrique. — 8. Energie Electrique du Centre et de la Loire; Société des Forces motrices de l’Auvergne. — 9. Société Lyonnaise des Forces motrices du Rhône ; Gaz de Lyon, — 10. Société des Forces motrices du Refrain. — 11. Société des Houillères de Ronchamp. — 12. Société Yosgienne d’Electricité et Station du Pont-du-Gouffre. — i3. Compagnie Lorraine d’Electricité. —
- p.171 - vue 171/448
-
-
-
- 172.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série).,-*- N? 19.
- Tout d’abord, l’Energie Electrique du Littoral Méditerranéen (4) ; avec le concours de la ‘Société de Force Motrice de la haute Durance, cette société distribue l’énergie électrique à toutes les villes, usines, tram-,', ways, ètc., compris entre les Alpes, la DüV * rance et^Marseille, et par suite, à-des villes ? importantes^ comme Nice, Marseille et'Tou-;* *lon et à une population de i 5oo ooo habitants. ï.
- Pour obtenir ce résultat/elle a réalisé, la t; première, le programme de disposer de nom-' bréuses chutes toiles réliées entre elles, et ayant une puissance suffisante pour être à tous moments en mesure de faire face aux besoins des régions desservies. .
- Les capitaux investis s’élèvent à 70 millions ; t-la puiséafnce de ses usines hydrau-.= liques ^fêM^v$.6jooo chevaux; celle de ses. usines à Vapeur^dë secours, 3a 000 chevaux. La longueur de ses lignes est de 2 5oo kilomètres;
- Cette société a deux manières d-’opérer pour la'vente de son courant : tantôt directement .au détail, tantôt au contraire,-en gros, à d’autres sociétés, qui la distribuent à . leur tour:
- ^Sud-Electrique (3), qui lui fait suite, ne produit 'pas lui-même son courant : il l’achète en gros, d’une part, à l’Energie Electrique du liittoral Méditerranéen, d’autre part, à la Société des Forces Motrices de la Vis, et répartit ensuite à i3 5oo volts 5o périodes ce courant dans les quatre départements de l’Hérault, du Gard, de Vaucluse et de» Bouches-du-Rhône. Les capitaux investis atteignent 22 miLlions, la longueur dés lignes :
- 1 200 kilomètres, le nombre de communes alimentées : 100, parmi lesquelles Avignon, Nîmes et Montpellier. La population desservie dépasse 36o 000 habitants.
- Plus à l’Ouest, on rencontre encore le long du littoral méditerranéen, le réseau de la Société Biterroise de Force et Lumière (1) et surtout celui de la Société Méridionale de Transport de Force qui tire son courant de chutes importantes situées sur la haute vallée de l’Aude. — Cette Société, la première qui ait réalisé en France, en 1896, un transport de fôrce à 20 000 volts, alimente plus de i5t> communes rurales et elle est d’un puissant
- secours pour les populations viticoles qu’elle dessert.
- Dans la région des Pyrénées s’est constituée la Société Pyrénéenne d'Energie Electrique (2) qui a aménagé la chute d’Orlu de 940 mètres (*) et d’une puissance de plus de Oo 000 chevaux. Elle distribue l’énergie dans doute la région comprise entre Béziers et Toulouse par un réseau de plus de 1 000 kilomètres dont une grande partie à 55 000 •volts.
- Plus au Nord, Y Energie Electrique du Sud-Ouest, fi) a créé .à Tuilière, sur la Dordogne, • une' grande usine dont nous reparlerons prochainement. Avec ses 36 000 chevaux hydrauliques ou à vapeur installés, elle transporte à 5o 000 volts;.le courant jusqu’à Péri-gué.ux, Angoulêmè^M Bordeaux, i'' Enfin, au cœur même de la France, deux transports de force utilisent nos rivières de plaines la Compagnie Centrale d?Eclairage et de Transport de Force par l'Electricité qui distribue l’énergie dans la ville si industrielle de Limoges au moyen d’une chute de *43 mètres, créée en 1900 sur la Vézère, et d’un transport de 72 kilomètres à 20 000 volts.
- Plus récemment s’est créée la Compagnie des Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne qui, grâce à la chute d’Eymou-tiers sur la Vienne, a réalisé le premier réseau important (de plus de 3oo kilomètres) de chemins de fer départementaux électriques, tout en distribuant en mémè temps, l’énergie électrique sur tout le parcours de son réseau de tramways.
- En dehors de cette série de réseaux qui formeune chaîne presque continue delà Méditerranée à l’Océan, existent deux autres groupes de sociétés, l’un sur la rive gauche du Rhône, dans l’Isère et la Savoie, l’autre sur la rive droite, dans la partie industrielle du Plateau central. Entre les deux se trouve la grande agglomération de Lyon desservie par la Société Lyonnaise des forces motrices du Rhône (9) avec 55 millions de capitaux investis.
- Dans la région de Grenoble, berceau de la houille blanche, les réseaux se sont natu-
- (*) Lumière Electrique, 26 avril 1913, p. 114.
- p.172 - vue 172/448
-
-
-
- 10 Mal 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 1*73
- Tellement constitués très nombreux et très importants :
- La Société Générale de Force et Lumière (6) avec ses trois usines d’Avignonnet sur le Drac,de Gavet sur la Romanche, deMoutiers sur l’Isère, dont le courant est dirigé sur la région lyonnaise par une ligne spéciale à courant continu série à 5o ooo volts.
- La Société de force motrice et d'éclairage de la ville de Grenoble (6) avec une usine hydraulique de 7000 chevaux et une chute de 210 mètres surlaRoizonrie (Isère), et qui possède 45 kilomètres de lignes de transport à 3o 000 volts.
- La Société de Fure et Morge et de Vizille (6) dispose de trois usinés : celle dé Champ, sur le Drac, avec une chute de 37 mètres, et deux hautes chutes de 375 mètres et 55o mètres sur le ruisseau de Laffray.
- La Société des forces motrices du Ilaut-Grésivaudan (6) avec deux usines de 2600 chevaux : l’une à Pontcharra, sur le Bréda, l’autre à Chapareillan, sur le Cernon.
- Enfin, d’autres réseaux moins importants comme :
- La Société d'énergie électrique de Grenoble etde Voiroti.
- La Société hydro-électrique de l'Eau d’O lie.
- La Société des forces du Mer dont l’usine est située à Brassilly (Savoie).
- La Société hydro-électrique du Guiers.
- Plus au sud :
- La Société hydro-électrique de la Bridoire.
- La Société Immobilière des forces motrices du Vercors (6) alimente la région de Valence et de Vienne avec deux importantes chutes sur la Bourne.
- La Société d'Electricité de la vallée du Rhône alimente la Drôme et l’Ardèche et son réseau vient rejoindre celui du Sud-Electrique.
- L’ensemble des capitaux investis dans ces onze sociétés atteint 80 millions.
- Le groupe des réseaux du Plateau Central comprend tout d’abord :
- La Compagnie du gaz de Clermont-Ferrand qui amène dans cette ville le courant fourni par l’usine hydro-électrique de la Sioule (chute de 25 mètres; puissance : 4oot' chevaux, tension : 20000 volts) v
- La Société des forces motrices d'Auvergne^8) qui distribue, au moyen d’une chute de 3o mètres, située sur la Dore, l’énergie dans la région industrielle de Thiers et la transporte ensuite jusqu’à Vichy.
- Enfin, dans cette région, se trouve l’importante Compagnie Électrique de la. Loire et du Centre (8) dont les' capitaux investis s’élèvent à 45 millions. Cette compagnie distribue l’énergie dans trois secteurs différents : celui de Montluçon, au moyen d’une chute sur le Cher de 45 mètres et de 8 000 chevaux;
- , dans la région de Saint Etienne et de Roanne,
- ; au moyen de l’ensemble d’usines hydrau-! liques sitüées sur la Loire et le LignOn et ! d’usines thermiques de secours. C’est cette société qui, pour satisfaire aux besbins toujours croissants de cette région si industrielle de Saint-Etienne et deSaint-Chamond, a appelé à son secours, non pas la houille noire qui s’extrait dans le bassin même qu’elle alimente, mais surtout la houille blanche des Alpes dont elle transporte 20 000 chevaux à 60000 volts par la ligne Dauphiné-Centre.
- Enfin, dans la région du Jura, se rencontrent encore l'Union Electrique (7) qui produit le courant électrique dans les usines du Saut-Mortier et du lac de Chalain sur l’Ain et dont les réseaux vont bientôt se rejoindre sur la Saône avec ceux de la Compagnie Electrique de la Loire et du Centre, et, plus au Nord, la Société des Forces motrices du Refrain (10) qui, grâce à une chute de 65 mètres et de 5 000 chevaux sur le Doubs, distribue le courant dans la région avoisinant Belfort et va se joindre au courant de houille noire produit par la Société des Houillères de Ron-champ (11).
- *
- ¥ *
- Notre but était simplement de donner ici un aperçu général sur les grandes entreprises françaises de distribution d’énergie électrique. On trouvera nombre de renseignements complémentaires sur la plupart d’entre elles dans le remarquable Rapport de la Société française à l’Exposition universelle de Bruxelles (1910), établi par M. Ro-i bert Pinot, secrétaire général de la Chambre syndicale des Forces hydrauliques.
- ! E. de Longueval.
- p.173 - vue 173/448
-
-
-
- 174
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). — N° 19
- TERMINOLOGIE APPLICABLE AUX MACHINES ET TRANSFORMATEURS
- ÉLECTRIQUES
- La terminologie relative aux désignations, aux conditions de service et aux régimes des machines et transformateurs était si variée, confuse et arbitraire, que la Société Internationale des Electriciens n’a pas cru faire oeuvre vaine en faisant bon accueil à une première étude engagée sur cette question par la première Section de son Comité.
- Après de patientes discussions, la première Section du Comité de la Société Internationale des Electriciens nous a confié la tâche de présenter en son nom un rapport et des conclusions qui ont fait l’objet d’une communication récente à la Société Internationale des Electriciens (*).
- La terminologie à laquelle nous nous sommes arrêté, avait, après sa préparation achevée en 1912, reçu l’accord du Syndicat des Usines d’Electricité qui l’avait adoptée dès cette époque.
- Ce document, communiqué par la première Section du Comité de la Société Internationale des Electriciens pour examen au syndicat Professionnel des Industries Electriques et au Comité Electrotechnique français, a reçu l’assentiment de ces groupements, après quoi il a-été comme annoncé à la séance du 5 mars 1913, inséré au Bulletin de la Société Internationale des Electriciens comme conclusion des tra vaux de la première Section de son Comité sur ce sujet.
- Pour diffuser la connaissance de cette tentative d’unification et d’épuration du langage technique, la Lumière Électrique a bien voulu lui faire un accueil sympathique.
- Nous espérons que, grâce à son concours, le mouvement que nous avons cherché à ranimer en faveur des idées de clarté et de précision, chères à Hospitalier, sera accueilli des techniciens.
- E.-J. Brunswick.
- (*) Bulletin de la Société Internationale des Electriciens) mars igi3, p. 19g.
- RAPPORT SUR LA TERMINOLOGIE DES MACHINES
- Durant ces dernières années, le développement des machines et appareils électriques a conduit à l'emploi d’appellations diverses, à sens parfois très vague et même contradictoire, pour désigner la nature, le but, ou certains caractères de ces appareils. Dans les transactions techniques ou commerciales, cette imprécision est souvent la cause d’erreurs, ou de mécomptes, conscients ou inconscients, qu’il ne peut être qu’avantageux d’éviter ou de proscrire.
- Nous donnons, ci-après, une liste des termes que nous avons relevés dans de nombreux documents. On pourra ainsi se faire une idée de la confusion qui règne dans la terminologie à l’heure actuelle.
- Termes concernant le régime des machines et appareils.
- Service continu.
- Service permanent.
- Service intermittent.
- Service momentané.
- Service à régime variable.
- Marche ou fonctionnement à vide.
- Marche ou fonctionnement en charge.
- Marche ou fonctionnement en surcharge.
- Démarrage.
- Démarrage progressif.
- Rendement électrique.
- Rendement mécanique.
- Rendement industriel.
- Rendement global, etc.
- Termes relatifs au mode de construction des machines.
- Machine ouverte.
- Machine blindée.
- Machine hermétique.
- Machine ventilée.
- Machine à dispositifs antidéflagrants (pour milieux poussiéreux ou explosibles).
- Termes désignant des machines et appareils.
- Générateur ou Génératrice à courant continu.
- - Générateur ou Génératrice électrique à courant 1 alternatif simple.
- p.174 - vue 174/448
-
-
-
- 10 M ai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 175
- Générateur ou Génératrice monophasée. Générateur ou Génératrice diphasée.
- Générateur ou Génératrice triphasée.
- Générateur ou Génératrice polyphasée.
- Générateur ou Génératrice synchrone.
- Générateur ou Génératrice asynchrone.
- Générateur ou Génératrice d’induction.
- Dynamo.
- Alternateur simple.
- Alternateur monophasé.
- Alternateur polyphasé.
- Alternateur diphasé.
- Alternateur triphasé.
- Alternateur asynchrone.
- Alternomoteur.
- Moteur synchrone.
- Moteur d’induction.
- Moteur à cage d’écureuil.
- Convertisseur.
- Transformateur tournant.
- Commutatrice.
- Survolteur ou survoltrice.
- Dévolteur ou dévoltrice.
- Transformateur (homomorphique).
- Transformateur d’induction.
- Dynamo ou machine polymorphique.
- Rectifieur.
- Redresseur.
- Compensateur ou compensatrice.
- Groupe d’équilibre.
- Égalisateur.
- Diviseur de tension (dispositif Dolivo DobrO-volsky) ou séparateur de tension.
- Équilibreur ou groupe d’équilibre. Auto-transformateur.
- Convertisseur en cascade.
- Transformateur hétéromorphiquej(dispositif Scott).
- Transformateur de fréquence.
- Etc., etc.
- Termes relatifs à la puissance.
- Puissance totale.
- Puissance moyenne.
- Puissance instantanée.
- Puissance maxima.
- Puissance disponible.
- Puissance utilisable.
- Puissance débitée.
- Puissance absorbée.
- Puissance fournie.
- Puissance consommée.
- Puissance dissipée. *
- Puissance transformée.
- Puissance normale.
- Puissance nominale.
- Puissance contractuelle.
- Puissance effective.
- Puissance commerciale.
- Puissance déclarée (d’une installation).
- Puissance apparente.
- Puissance indiquée.
- Puissance en surcharge (distinguer la surcharge d’épreuve et la surcharge usuelle).
- Etc., etc.
- Il est donc incontestablement nécessaire qu’une entente intervienne entre les groupements tectoniques, en vue d’adopter des dénominations uniformes pour les termes servant à désigner, par exemple, les machines, les natures de leur régime ou de service, et les différentes acceptions de la puissance et du rendement.
- La première Section du Comité de la Société Inter* nationale des Electriciens ayant reconnu l’utilité d’une telle entreprise, nous avons été chargé de présenter une terminologie des machines et appareils électriques qui fait l’objet de ce rapport.
- Terminologie des machines.
- Observation particulière préalable relative atl symbole HP, qui implique une confusion entre deux unités différentes : le horse-power anglais (746 watts) et le cheval-vapeur (736 watts).
- En attendant le choix d’une unité mécanique pratique de puissance, d’une dénomination plus heureuse que le cheval-vapeur (de 75 kgm ! s), ou la généralisation de l’unité légale de puissance pratique, le watt, et son multiple le kilowatt, il conviendrait^ tout au moins, que la science et l’industrie française n’employassent qu’un seul et unique symbole, tel que CH, par exemple, en rapport avec les usages français.
- Notre rôle nous imposant, avant tout, de chercher à mettre quelque Ordre dans la confusion que nous venons de mettre en lumière, nous établirons d’abord une classification des machines et appareils; nous dresserons une liste de termes procédant d’un point de départ et d’une suite méthodique dans l’énumération.
- Il importe de signaler à l’attention que, par suite de circonstances particulières, les définitions présentées plus loin sont définitivement adoptées à
- p.175 - vue 175/448
-
-
-
- 476
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N° 19.
- l’heure actuelle par le Syndicat Professionnel des i Les organes composant ces machines peuVen Usines d’Electricité. | donner lieu, à leur tour, à une classification particu-
- CLASSIFTCATION DES MACHINES ET TRANSFORMATEURS
- Machines dynamo -électriques ou
- dynamos.
- Génératrice
- ou
- Générateur
- Réceptrice
- ou
- moteur
- à courant continu
- à courants alternatifs (alternateur)
- à courant continu
- à courants alternatifs (alternomoteur)
- synchrone
- asynchrone
- synchrone
- I asynchrone | ^ bagues. \ J I a collecte
- à courant alternatif simple.
- à courant alternatif polyphasé,
- à secondaire, en cage d’écureuil ou analogue.
- ur.
- Appareils électriques à
- organes fixes (appelés ordinairement par abréviation Transformateurs).
- Survolteur.
- Dévolteur.
- Survolteur-dévolteur.
- Compensateur à courant continu pour réseaux à ponts multiples .
- Moteur générateur à courant continu.
- Convertisseur à courants alternatifs (continu-alternatif et vice versa). Commutatrice.
- Redresseur (genre du système M. Leblanc).
- Permutatrice.
- Convertisseur en cascade.
- Transformateur rotatif (divers).
- Bobines de self-inductance.
- Auto-transformateur.
- simple, polyphasé.
- Transformateur du nombre de phases (genre du dispositif Scott). Diviseur de tension (genre du dispositif Dolivo-Dobrovolsky). Transformateur de fréquence.
- Redresseurs électrochimiques (divers).
- Transformateur à courant alternatif
- Dynamos
- Générateur
- ou
- Génératrice moteur électrique ou réceptrice à
- courant continu,
- CLASSIFICATION DES ORGANES DES MACHINES (4) AU POINT DE VUE -DE LEURS DISPOSITIONS RELATIVES
- culasse.
- noyaux inducteurs ou pôles. .
- Inducteur 1 éPanouisse“ents polaires.
- . ) enroulements d’excitation ou bobines induc-
- j Stator 1 I trices.
- ( connexions diverses.
- Organes d’assemblage divers.
- I noyau, denture, bobinage induit, support d’induit, arbre, connecteur.
- / lames (cuivre et isolants), collecteur ! ailettes ou branches.
- ( moyeu où support, support de porte-balais, balais, plaque de base ou de fondation, chaises.
- ' Accessoires | Pahers.
- organes d’entraînement { ?0U le‘,
- ° ( accouplement,
- montures diverses, bornes, connexions.
- (*) Une classification similaire pourrait être établie pour chacune des (catégories de. machines précédemment envisagées. ùv?
- p.176 - vue 176/448
-
-
-
- *0 Mai 1013. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 171
- Stator
- Induit
- ou
- armature.
- Dynamos.
- Alternateur
- ou
- alternomoteur
- synchrone
- à
- inducteur
- tournant.
- Rotor
- Accessoires
- __ 1 denture. •
- noyau < ,
- J ( culasse.
- bobinage induit, bâti général, bornes, connexions, culasse. ,
- noyaux inducteurs ou pôles, épanouissements polaires. Inducteur { enroulements d’excitation, bobines inductrices, connexions, moyeu ou support.
- Arbre.
- Bagues collectrices.
- support de porte-balais, balais, plaque de base ou de fondation, chaises, paliers.
- organes d’entraînement, montures diverses, bornes, connexions.
- lière, qu’on peut envisagersous divers points de vue, par exemple dans le fonctionnement général de l’appareil auquel ils appartiennent : i° de la disposition de ces organes; iu de leur rôle.
- Qualifications appliquées à une machine : ouverte, protégée, blindée, hermétique, ventilée, réfrigérée, à dispositifs antidéflagrants.
- CLASSIFICATION UES ORGANES DES MACHINES AU POINT DE VUE DE LEUR ROLE
- culasse d’inducteur
- Circuit magnétique
- Matière active.
- Circuits électriques
- Dynamos.
- Habillage.
- 7 transformateurs.
- Matière active.
- Habillage.
- noyaux inducteurs, noyau induit, enroulements d’excitation, enroulement induit, connecteur, collecteur, balais.
- Bâti d’assemblage du stator.
- Plaque de base ou de fondation.
- Chaises.
- Paliers.
- Support ou montures d’assemblage du rotor. Arbre.
- Organes d’entraînement.
- Accessoires divers d’assemblage et de moulage.
- Circuit magnétique j culasse*
- ° 1 ( noyaux.
- ! enroulements primaires, enroulements secondaires, bornes et connexions.
- Bâti d’assemblage.
- Accessoires.
- Cette classification, étant établie, permet de passer à l’énumération méthodique des termes employés pour désigner les machines et définir leur régime.
- Terminologie relative aux dispositions des machines.
- (Définitions adoptées par le Syndicat Professionnel des Usines d’Electricité.)
- Machine ouverte. — Machine dont les bobinages sont apparents, d’accès direct, et dans laquelle la circulation d’air se fait librement et naturellement, c’est-à-dire sans dispositif spécial de ventilation.
- Les machines de ce genre ne peuvent être employées que pour des installations à l’intérieur des locaux et à l’abri de l’humidité. _ . ____
- p.177 - vue 177/448
-
-
-
- 478
- LA LJUMIÈRË ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N°±9.
- Machine protégée. — Machine dont les bobinages SBHT protégés contre les chocs par la disposition du bâti et des paliers et dans laquelle la circulation de l’air se fait librement et naturellement sans dispositif spécial de ventilation.
- Les machines de ce genre ne peuvent être employées que pour des installations à l’intérieur des locaux et à l’abri de l’humidité.
- Machine blindée. —< Machine pratiquement close, sauf des orifices abrités permettant l’entrée et la sortie de l’air et dont les bobinages et organes délicats sont abrités contre les projections d’eau.
- Les machines de ce genre peuvent être employées pour {installations à l’extérieur ou dans les. locaux humides ou exposés aux intempéries.
- Machine hermétique. — Machine complètement close, sans orifice pour la circulation de l’air et ne se refroidissant que par la surface extérieure du bâti.
- Les machines de ce genre peuvent être exposées, moyennant des dispositions appropriées, aux intempéries, aux projections d’eau et placées dans des milieux contenant des vapeurs ou émanations chimiques ou des poussières en suspension.
- Machine ventilée. — Une machine est dite ventilée lorsqu’elle comporte, étant d’un quelconque des genres précédents, un dispositif assurant la circulation forcée de l’air.
- Machine réfrigérée. — Une machine est dite réfrigérée lorsqu’elle comporte, étant d’un quelconque des genres précédents, un dispositif spécial (circulation d’eau ou bain d’huile, par exemple) servant à la réfrigération au moyen d’un liquide.
- Machine à dispositifs antidéflagrants ou machine antidéflagrante. — Une machine est du type antidéflagrant, lorsqu’elle comporte un dispositif spécial propre soit à empêcher la déflagration de poussières ou de gaz spontanément inflammables sous l’influence des étincelles électriques, soit à empêcher la propagation des explosions.
- Les machines de ce genre, à titre d’exemple, sont particulièrement adaptées aux milieux grisouteux.
- Terminologie relative au service, à la durée et aux régimes.
- Arrêt absolu ;
- Arrêt sous tension :
- Service ou fonctionnement & vide ou en charge ;
- • Service ou fonctionnement permanent ou continu;
- Service ou fonctionnement discontinu ;
- Service ou fonctionnement journalier.
- Arrêt absolu. — Une machine ou transformateur est à l’arrêt ou au repos :
- Quand aucun de ses organes mobiles n’est en mouvement ;
- Aucun de ses circuits d’excitation (ou circuits primaires) n’est alimenté ;
- C’est-à-dire quand la machine ou transformateur n’absorbe, ne convertit, ni ne fournit d’énergie mécanique ou électrique.
- Arrêt sous tension. —Une machine ou transformateur est à l’arrêt sous-tension :
- Quand aucun de ses organes mobiles n’est en mouvement, mais ses circuits d’excitation étant alimentés ;
- C’est-à-dire quand la machine ou transformateur absorbe de l’énergie électrique pour compenser ses pertes, sans fournir de travail utile.
- Service à vide. — Période d’attente ou de préparation durant laquelle aucune utilisation n’est demandée à la machine ou au transformateur, celle-ci ou celui-ci étant prêt à effectuer un travail utile, c’est-à-dire, selon les cas, à fournir, absorber, ou convertir l’énergie électrique ou mécanique.
- Service en charge. — Service durant lequel la machine effectue dans des conditions dé régime à spécifier, un travail Utile en fournissant, on absorbant, ou convertissant l’énergie électrique ou mécanique, quelle que puisse être la valeur de la puissance restituée.
- DURÉE DU SERVICE
- Au point de vue de la durée, le service est permanent, continu ou discontinu, conformément aux définitions conventionnelles qui suivent.
- Service permanent ou continu. — Le service permanent s’entend, par convention, d’un service d’une durée à convenir avec période d’arrêt, très courte, ne permettant pas aux organes de la machine ou du transformateur de reprendre sensiblement la température du milieu ambiant.
- Service discontinu. — Le service discontinu s’entend, par convention, de tout service comportant des périodes d’arrêt et de charge, de durée et de
- p.178 - vue 178/448
-
-
-
- 10 Mai 1913. LA LUMIÈRE
- puissance variables à définir dans chaque cas suivant l’application considérée.
- A titre d’exemples, on pourra considérer les cas particuliers du service discontinu, ci-après :
- a. Le service discontinu dans lequel les périodes de charges sont relativement courtes avec arrêts d’une durée suffisante pour que les organes puissent se remettre en état d’équilibre de température avec le milieu ambiant (pont roulant, grue, ascenseur, etc.).
- b. Le service discontinu pour lequel la durée des intervalles d’arrêt ne permet pas aux organes de se remettré en état d’équilibre de température avec le milieu ambiant (moteurs de traction, etc.).
- De même, à titre de détail, il pourra être intéressant de considérer le service journalier ainsi défini. Le service journalier s’entend, par convention, de tout service comportant, dans un intervalle de vingt-quatre heures consécutives, des périodes d’arrêt d’une durée suffisante pour permettre l’entretien et pour que les organes de la machine ou du transformateur puissent se remettre en état d'équilibre de température avec le milieu ambiant.
- DÉFINITIONS PARTICULIÈRES RELATIVES AU RÉGIME.
- Le régime est défini par l’ensemble des conditions auxquelles la machine ou transformateur doit satisfaire pour chaque application et pour chaque catégorie d’appareil.
- Régime fixe. — Le régime est fixe, par convention, lorsque les conditions de service sont sensiblement invariables pendant toute la durée du service.
- Seront considérés pratiquement comme appareil à régime fixe ceux qui pourraient être appelés, pendant toute la durée de leur service habituel, à fournir , ou absorber, ou convertir une puissance déterminée suivant des conditions Spécifiées.
- Régime variable. — Le régime est variable lorsque les besoins du service conduisent, pendant la
- ÉLECTRIQUE 179
- durée de celui-ci, à modifier la *puissance restituée par la machine ou le transformateur considéré.
- RENDEMENT
- Toute machine ou transformateur servant à modifier la forme de l’énergie accomplit cette transformation en restituant sous la nouvelle forme considérée une partie seulement de l’énergie totale qui lui est fournie.
- Il y a travail absorbé par la transformation et il y a lieu de considérer les éléments suivants :
- Travail fourni ;
- Travail absorbé;
- Travail restitué.
- Le rendement a pour expression le rapport.
- Travail restitué Travail fourni
- PUISSANCE
- Passant à la notion de la puissance, on considérera dans le fonctionnement d’une machine :
- La puissance (totale) fournie;
- La puissance restituée ;
- La puissance absorbée.
- Le rendement en puissance se définira par le rapport.
- Puissance restituée Puissance fournie
- Conclusion.
- En terminant, nous devons signaler qu’en présentant la Terminologie- ci-dessus, nous avons entendu réserver à la Société Internationale des Electriciens la faculté de rectifier, si besoin, certains détails, pour rendre ladite Terminologie rigoureusement conforme à celle qui serait éventuellement adoptée par le Comité Eleclrotechnique Français.
- E. J, Brunswick.
- p.179 - vue 179/448
-
-
-
- 180
- LA LUMIÈRE ÉLÈdtRIQÙÉ T. XXII(2» Série)? — Tl» Û.
- . ’j ' ‘ i i. ^ . • . L > ’» i..i i>
- "VARIÉTÉS
- ? .* . r m
- L’importance des usine's d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne (Suite et Fin) (<). — Dr Ing. G. Siegel.
- Parmi les avantages que l’électricité, et par suite les centrales et distributions publiques, offrent à l’industrie, il faut citer en première ligne les économies importantes que la commande électrique permet de réaliser par la suppression des transmissions. On sait en effet que, même dans les transmissions établies convenablement, la perte de force motrice, va jusqu’à 5o % ; c’est du reste un fait qu’on ne.' peut souvent constater tqù’au moyen de l’électricité. Le simple calcul suivant montre ce qu’on perd de fqrce précieuse dans de pareilles installations :
- D’après la statistique industrielle, il y avait en Allemagne, en 1907, environ 7 .millions de chevaux-vapeur en service, sans compter les chemins de fer et les bateaux à vapeur. Si l’on déduit de ce chiffre la force employée pour la production de l’énergie électrique et pour les machines à commande directe, on peut compter qu’il reste au moins 4 millions de chevaux utilisés par l’intermédiaire de transmissions. En supposant que celles-ci n’absorbent en moyenne que a5 % seulement de la force, on voit qu’on a dépensé environ 1 million de chevaux en pure perte.
- *
- * *
- La commande électrique a encore d’autres avantages, qui se traduisent en valeurs économiques réelles : ce sont les limites très étendues du réglage, la grande régularité de la force motrice et l’indépendance absolue pour la disposition des machines.
- On a constaté, par exemple, dans l’une des plus grandes usines de laminoirs d’Allemagne, que la quantité de vapeur dépensée rien que pour la marche à vide des machines à vapeur, était suffisante pour entraîner les turbines à pleine charge, après la centralisation de la production de force et l’application de la distribution électrique. L’économie de combus-
- (<) Lumière Électrique, 5 avril iç)i3, p. ao.
- tible est donc fréquemment si grande qu’elle suffit à elle seule pour couvrir les frais d’amortissement et d’intérêt de l’installation électrique. Or, cette industrie, qui exige, comme on sait, les plus grandes unités motrices, a reconnu qu’elle avait avantage à prendre le courant aux centrales publiques, puisqu’en effet un grand nombre de moteurs de laminoirs, d’unités allant jusqu’à 10 000 chevaux, sont déjà raccordés à ces centrales. Cela provient de ce que l’équilibre de charge est beaucoup plus avantageux dans les centrales que dans les différentes industries mêmes.
- Dans les papeteries, que nous citerons à titre de deuxième èxemple, la fabrication du papier (à partir de la préparation de la pâte jusqu’à la sortie du papier prêt à expédier) se fait dans des locaux différents, en partie contigus et en partie séparés. Voici ce que dit le chef d’exploitation d’une des plus grandes papeteries allemandes sur les avantages de la commande électrique dans ces installations :
- « Avant l’application de la commande électriqüe, les halls des fabriques étaient traversés par des transmissions très étendues; des câbles, des courroies et des engrenages d’angles transmettaient la force produite par différentes machines à vapeur à de nombreux points d’utilisation. Plus d’une grande papeterie comprenait même, à côté d’une machine à vapeur principale, une dizaine d’autres petites machines, dont la consommation de vapeur était des plus défavorables.
- « L’augmentation croissante des dépenses de charbon, d’entretien des transmissions, les courroies, le graissage et les salaires, ont conduit les fabricants à rechercher un moyen de moderniser la fabrication pour la rendre plus économique, et pouvoir mieux soutenir la concurrence. C’est ainsi que l’on a eu recours à l’électricité pour la production et la transmission de la force.
- « Les nombreuses machines à vapeur éloignées des chaudières ont été remplacées par une centrale capable d’alimenter à distance les moteurs électriques, petits ou grands, nécessaires pour la commande individuelle ou groupée des machines.
- « Outre une diminution considérable delà consom-
- p.180 - vue 180/448
-
-
-
- 481,
- 10 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- mation de charbon, l’application de la commande électrique a encore d’autres avantages qui peuvent être résumés ainsi :
- « Suppression des grandes transmissions, des courroies et, dès conduites de vapeur, économie de place, d’entretien et d’huile.
- « Service plus simple et moins dangereux.
- « La force peut être transmise commodément à des endroits éloignés, par exemple à des greniers, à des monte-charges, aux machines de préparation ou de fabrication, etc.
- « La commande électrique des machines à papier présente un avantage tout particulier. Tout en occupant le,, moins de place possible, elle permet de régler la vitesse avec le maximum de précision entre des limites très étendues, et d’assurer une marche régulière. Avec les machines à vapeur, on ne pouvait régler la vitesse qu’entre des limites très restreintes fixées par le réglage de la machine à vapeur même -On ne pouvait passer à une vitesse plus grande ou plus petite qu’en employant des engrenages ou des tambours coniques intermédiaires dépensant beaucoup de force. Sans compter qu’il fallait aussi arrêter les machines à papier. Ces arrêts coûteux sont tout à fait évités par la grande commodité du réglage de la comiriantle, électrique.
- « Celle-ci peut être employée' avantageusement pour les grandes piles blanchisseuses, ainsi que pour les piles broyeuses. En dehors d’une économie de place, elle permet de contrôler la dépense de force des machines. Lorsque les piles hollandaises à pâte fine sont actionnées par une machine à vapeur ou en groupes par une transmission, il est absolument impossible de déterminer exactement la dépense dç force effective pour les différentes matières à broyer. Il importe cependant au fabricant de savoir exactement le prix du broyage de îoo kilogrammes de telle ou telle matière.
- « Par suite de sa facilité de réglage, la commande électrique individuelle forme la seule commande rationnelle des calandres. C’est seulement grâce à elle, qu’il est possible d’utiliser une calandre entièrement, c’est-à-dire de satiner un papier avec le maximum de vitesse approprié pour obtenir le glacé désiré. Pour la commande des calandres par groupes, on ne peut guère obtenir, en plus de la vitesse d’introduction dans les calandres, que tout au plus deux autres vitesses à l’aide d’un renvoi spécial. Or la commande électrique individuelle permet, grâce à la grande étendue du réglage, d’obtenir, en plus de la vitesse d’introduction, des vitesses de 3o
- à i5o mètres par minute, et même davantage, sans qu’il soit nécessaire d’intercaler de renvois intermédiaires, Avec la commande électrique, on peut aussi passer graduellement d’une vitesse à l’autre, sans à-coups, tandis qu’avec la commande par groupes à deux vitesses déterminées, le passage de l’une de ces vitesses à l’autre se fait par à-coups et peut déchirer la bande de papier ».
- Voilà ce que dit le fabricant.
- Ce n'est, certainement pas trop que d’estimer à io %, environ l’économie de matières résultant de Vapplication de la commande électrique dans les papeteries. Or la statistique industrielle de 1907 nous apprend que 200 000 chevaux-vapeur environ étaient employés dans les papeteries allemandes pour entraîner des machines marchant généralement jour et nuit et exigeant environ 1,6 milliard de chevaux-heures, ce qui correspond, au bas mot, à une dépense de charbon d’environ 20 millions de francs. Le raccordement de ces fabriques aux centrales électriques a donc permis d’économiser environ 2 millions par an rien que sur le charbon i
- Dans l’industrie textile, il faut ajouter,[aux économies mentionnées plus haut, une amélioration et une augmentation de la production, par suite d’un meilleur réglage et d’une uniformité plus grande; ces avantages sont évalués de 5 à 12 % par les fabricants eux-mêmes. Les chiffres ci-après en montrent l’importance :
- D’après l'Annuaire officiel de l’etapire allemand, Ja valeur totale de la production ann^lle des filatures d’Allemagne était d’environ 1,7 milliard de francs en 1907 ; en admettant que l’application de la commande électrique ait permis d’augmenter la production de 5 % seulement, l’augmentation de la production annuelle, avec les mêmes dépenses d’exploitation, et avec le même- matériel, aurait donc été d’environ 80 millions de francs.
- Ces résultats profitent à chacun. C’est ainsi que, dans une même filature, les ouvriers employés aux métiers à commande électrique ont touché, avec le même prix de base, des salaires 5 % plus élevés que leurs camarades dont les métiers étaient actionnés par la machine à vapeur, évidemment parce qu’ils-produisaient davantage.
- Citons encore un exemple dans la construction de machines.
- L’assemblage fixe de pièces mécaniques joue un
- p.181 - vue 181/448
-
-
-
- 182
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). —W 49.
- grand rôle dans cette fabrication. Or l’emploi de l’électricité permet de faire ce travail d’une façon très commode à l’aide des machines à souder électriques. Dans un travail de ferblanterie, par exemple, la production journalière par le procédé électrique est trois fois plus grande qu’avec le travail à la main.
- *
- ¥ ¥
- L’influence indirecte des centrales sur l’industrie des machines est encore bien plus grande que les avantages directs du courant électrique. Par suite
- quemment préservés d’une ruine économique certaine ; les colonies de tisserands du grand-duché de Berg et du Hotzenwald dans le grand-duché de Bade en sont une preuve. Ce succès provient de ce qu'avec le moteur électrique, l’ouvrier travaillant chez lui a pu accroître considérablement sa production, tout en réduisant son effort physique. On a constaté, par exemple à Ronsdorf, un accroissement de production de 33 % chez les tisseurs de rubans. Dans l’industrie saxonne des gants et des bas, une ouvrière en chambre, qui faisait autrefois 16 douzaines de gants, peut en faire aujourd’hui 40 douzaines
- Métiers continus A filer à commande électrique.
- des propriétés caractéristiques du moteur électrique, les centrales ont déterminé des modifications, souvent même profondes, dans la construction des machines. Elle ont notamment rendu possible l’emploi économique des petites machines et des métiers, auxquels il manquait autrefois une force motrice appropriée, ce qui a permis à quelques branches de l’industrie des machines, d’une importance secondaire autrefois, de prendre aujourd’hui un essor considérable.
- On peut assigner à l’industrie domestique (travail à façon) une place entre la grande et la petite industrie. On sait quelle était autrefois la situation misérable des petits artisans; les centrales les ont fré-,
- avec la machine à coudre électrique. Il est évident que le gain de l’ouvrier en chambre a augmenté en même temps, bien que dans une proportion moindre.
- Dans les différentes branches de l’industrie domestique, comme dans les usines, les centrales n’ont conquis leur place qu’à la longue. Quant à la petite industrie, elle a tout de suite profité largement du bon marché de là force motrice mise à sa disposition, aussitôt que les premières centrales furent construites. En effet, elle venait enfin de trouver le moyen attendu depuis si longtemps d’utiliser aussi l’arme puissante de la grande industrie, la force motrice mécanique. A partir de ce moment, les artisans, devenus de petits industriels, ont pu soutenir la
- p.182 - vue 182/448
-
-
-
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 183
- 10. Mai 1913.
- concurrence de la grande industrie et s’élever à une situation pleine de promesses. Ce qui a contribué principalement à ce résultat, c’est que le moteur électrique a permis à tous d’obtenir une production meilleure et plus régulière, d’augmenter par conséquent la valeur des produits, d’accroître le chiffre d’affaires avec les mêmes frais généraux, et de réduire le prix de la main-d’œuvre. C’est ce que nous allons montrer par quelques nouveaux exemples.
- Le menuisier, qui avait besoin autrefois d’environ deux journées de travail pour finir tant bien que mal une- simple porte, en fait io aujourd’hui dans le même temps avec les machines-outils à commande électrique; en somme, il peut quadrupler son chiffre d’affaires. S’il avait besoin de'3 aides autrefois, un seul lui suffit aujourd’hui pour faire le même travail.! Il dépense environ 25ô j&s(«®s par an pour lé courant, et il économisé » boo francs de salaire.
- JjUWT Taire aujourd’hui ioo kilogrammes de pâte avec lè pétrin élèctrique, le boulanger dépense pour 7 ou 8 centimes de courant, tandis qu’autrefois il était obligé dé payer i fr. i5 de salaires pour faire le même travail. Un aide travaille par heure environ 6o kilogrammes de farine, landis qu’un pétrin mécanique en travaille io fois plus dans le même tempsr En outre, la marchandise est meilleure et se vend mieux,'car, dans| la boulangerie, comme dans toute l’industrie des denrées alimentaires, la machine seule est capable de répondre à tous les desiderata aù point de vue hygiénique. (
- Polir .mànœùvrerTin* grand hachoir sans moteur électrique, lé charcutier a besoin de 2 aides qui lui coûtent ensemble environ 1 franc par heure. Le moteur fait le même travail, en quelques minutes avec une dépense 20 fois moindre. En même temps, la marchandise gagne en qualilé^parce que les machines travaillent mieux et plus sûrement que la main de l’homme.
- D’après la statistique de l'année 1907, i33 000boulangeries et boucheries allemandes occupaient en tout 400000 individus, soit en moyenne 3 personnes par établissement ; on peut estimer que les 4/5, c’est-à-dire environ 106000 établissements occupant environ 320 000 personnes, sont dans des régions desservies par le courant électrique. Environ 20 % de ces établissements sont probablement raccordés aujourd’hui aux centrales, soit à peu près 21 000 établissements occupant 64 000 personnes. En supposant que l’application de la commande électrique ne permette d’économiser qu’une seule personne pour 2 établissements, il en résulterait déjà une économie
- de salaires de 12,5 millions de francs, rien que pour, la boulangerie et la boucheriê; même en dépensant la moitié de cette somme pour l’amortissement des machines et du matériel employés, et en déduisant la dépense moyenne de courant d'environ 125 francs, soit en tout 2,6 millions de francs, on trouve encore que l’emploi de l’électricité dans la boulangerie et la boucherie a permis de réaliser une économie de sa** laires de 5 millions de francs, soit environ 25o frané#
- 7 f
- par an et par établissement ; cette somme peut éthe considérée comme bénéfice net.
- On pourra sans doute constater des résultat# analogues dans d’autres branches, sauf qu'il# seront peut-être juâiais frappants. ' ; < : . :i; i-b
- Il est évident que cette amélioratiéit de :1a petite industrie, ainsi que : les conditions jJôuvélles déterminées par l’électricité'dans la grâfide industrie, ont aussi une action sur la valeur imposable, &t l’on comprénd par conséquent querCette valëur augmente dans les localités où l'électricité est employée sur une grande échelle. Cette Conséquence indirecte de l’emploi de l’électricité péutdevenirparfoisnonmoins importante que les conséquences directes.
- Il ne nous resté plus qu’à voir l’importance des centrales vis-à-vis de l’agriculture. On , sait que depuis plusieurs dizaines d’années, l’agriculture se plaignait constamment . du manque dé bras, les ouvriers désertant les campagnes pour aller se fixer dans lés villes industrielles. L’émplôi rationnel des machines, qui n’à été rendu possible* qué par les centrales, a doncpermis au cultivateur de sortir d’une situation économique embarrassée; et la valeur de la commandé mécanique est d’autant plus grande ici qu’elle remplace non seulement la main de l’homme, mais aussi la bête de somme. On a commencé par. employer l’électricité dans presque toutes les exploitations agricoles pour deux sortes de travaux : la commande des machines à battre et celle des coupe-racines. Les chiffres nous apprennent, par exemple, qu’il faut à un homme 1 heure par jour, soit 6 heures par semaine, pour couper les racines nécessaires à l’alimentation de trois vaches. Un moteur électrique de deux chevaux fait le même travail en trois quarts d’heure par semaine et dépense environ pour 3o centimes de courant. Cette économie n’est pas sans importance pour les petits cultivateurs.
- Le battage électrique a encore . de plus grands avantages. Non seulement le rendement est meilleur, maison peut aussi réaliser des économies dire9tes
- p.183 - vue 183/448
-
-
-
- 181
- LA LUMIERE > ELECTRIQUE ! T. XXII (2« Série). — NM9.
- plus fortes. Le coût du battage de ioo kilogrammes de céréales dans les petites exploitations est le suivant :
- Battage au moteur électrique i fr. 5o environ.
- Battage à la locomotive : 3 francs.
- Battage au manège : 6 francs.
- Dans les grandes exploitations agricoles, ces chiffres sont légèrement modifiés en faveur des autres forces motrices, mais la supériorité économique de la commande électrique subsiste encore.
- Depuis quelques années, le labourage électrique commence aussi à se répandre, et il permet de réaliser des économies considérables en diminuant le travail de l’homme et des animaux de trait. Des essais pratiques ont montré que ces économies se montent à 2 5oo francs environ pour une propriété de 200 hectares utilisant l’électricité partout, sans compter que la charrue électrique travaille le sol beaucoup mieux et en augmente donc le rendement. Voici les chiffres que donne M. Krohne sur la différence des frais :
- doute considérablement lorsqu’il sera possible d’appliquer le labourage électrique sur une plus grande échelle, et la commande électrique à d’autres machines aratoires. On pourra économiser alors non seulement un grand nombre de bras, mais aussi un grand nombre d’animaux de trait.
- On trouvera dans un article du professeur Ballod sur lés « moyen»;de favoriser la production de l’agriculture» (') des indications sur l’importance qu’aurait une pareille économie. L’auteur démontre qu’il ne serait pas nécessaire d’importer des céréales, sijun certain nombre des animaux de trait était remplacé par des moteurs électriques, et si l’on pouvait semer d'autres céréales à la place de l'avoine nécessaire pour leur nourriture. Il ajoute : « Ce qui est certain, « c’est que si l’on pouvait diminuer le coût des ani-« maux de trait, ne fut-ce que d’un tiers, par une « meilleure utilisation des moteurs, ceci aurait une. « importance beaucoup plus grande que tous les « tarifs de douane actuels qui tendent à protéger « l’agriculture ».
- Tableau I.
- PROFONDEUR DU SILLON LABOURAGE
- avec des chevaux avec des bœufs cliarrue électrique charrue à vapeur en propre cliarrue à vapeur en location
- 4 pouces. IO — 14 — env. 3,a5 fr. — 7>9° — i6,2Î) env. 4,65 fr. — 7-9° — — 12,75 — env. 3,25—3,5o fr. —- 6,oo—7,10 — — 7>9°—9-75 — env. 5,75— 7,5ofr. — 8,5o— n,oo — — ii,oo—i3,4o— env. 7,5o— 9,5o fr. — 8,75—12,90 — — i3,4o—i5,65 —
- Ces chiffres montrent l’influence économique également très importante du labourage électrique.
- Qu’on nous permette de faire encore ressortir quelques points d’importance générale.
- Qn sait que l’agriculture fait appel à un grand nombre d’ouvriers étrangers. Les plaintes auxquelles cette mèSure a donné naissance disparaîtront sans doute dès que la commande électrique sera plus répandue. Jusqu’ici, il n’a pas encore été possible de constater en Allemagne une immigration plus faible des ouvriers agricoles étrangers, bien que leur nombre semble diminué. C’est ainsi que le Syndicat des Associations agricoles de Halle déclare qu’il aurait fallu faire venir un nombre d’ouvriers étrangers encore bien plus grand dans la province de Saxe, si cette région ne disposait pas presque partout de courant électrique.
- Le nombre des ouvriers étrangers diminuera sans
- En considérant cette influence profonde des centrales sur toute la vie économique moderne, on comprend l’importance qu’ily a lieu d’attacher à comprendre au mieux leur organisation. On se demande fréquemment si les administrations publiques, les villes, les départements ou l’Etat, ne devraient pas se charger davantage de la production et de la distribution de l’électricité, aux lieu et place d’entreprises privées. Il ne suffit pas de poser des principes généraux pour trancher cette question et d’insister par exemple, comme on le fait fréquemment, sur les « tâches modernes des administrations publiques ». Au contraire, il faut examiner avant tout laquelle de ces (*)
- (*) Annales de législation et d’économie politique alle~ mandes, XXVIII.
- p.184 - vue 184/448
-
-
-
- 10 Mal 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 185
- deux méthodes présente en somme le maximum d’avantages économiques. Il est certain qu’au point de vue de l’exploitation, c’est le rendement financier de l’entreprise qui importe .avant tout. Mais ceci ne doit avoir aucune influence sur l'intérêt public, qui se base uniquement sur le maximum d’avantages généraux à en tirer. Et, comme l’emploi de l’électricité, quel qu’il soit, est toujours accompagné d’avantages économiques sous une forme ou une autre, le bénéfice général sera d’autant plus grand qu’il y aura plus d’énergie distribuée en tout. Pour en juger, on peut se baser sur la consommation par tête d’habitant, et ce chiffre permet aussi certaines conclusions relativement à l’utilisation des capitaux engagés.
- Si l’on compare, par exemple, les plus grandes centrales exploitées depuis longtemps par l'Allge-meineElektricitatsGesellschaft, avec les plus grandes centrales municipales allemandes, on arrive aux conclusions suivantes :
- En 1911-1912, on a fourni par tête de la population totale, pour l’éclairage et la force motrice (non compris la consommation des tramways électriques] : dans les deux centrales de Berlin et de Strasbourg — toutes deux entreprises privées — une moyenne de Sy kilowatts-heures, et dans les usines municipales de Breslau, Cologne, Dresde, Francfort, Munich et Leipzig : 28,3 kilowatts-heures en
- moyenne.
- La comparaison est encore plus en faveur des entreprises privées pour des villes ayant à peu près la même importance, comme Strasbourg et .Nuremberg; tandis que l’entreprise privée de Strasbourg a fourni 58,6 kilowatts-heures par habitant, la centrale municipale de Nuremberg 11’en a fourni qu’à peine la cinquième partie.
- La centrale de la Pleisse, située dans la région de l’industrie textile et appartenant à la Société saxonne de distributions électriques, a une consommation de 74 kilowatts-heures par habitant ; la centrale intercommunale de Reichenbach, exploitée dans des conditions à peu près semblables, n’a qu’une consommation de 37,4 kilowatts-heures, soit à peu près la moitié ; la centrale municipale de Ziltau, située au milieu d’une industrie florissante, n'atteint que 29 kilowatts-heures, tandis que la centrale privée d’Oberlausitz à Neusalza, située à proximité de la précédente, atteint 38 kilowatts-heures par habitant, bien qu’elle soit exploitée dans des conditions plus défavorables, qu’elle ait à lutter contre des résistances multiples et qu’elle ne soit pas encore sortie de lapériode de premier développement.
- Des usines municipales construites dans des localités très industrielles, comme Gassel et Grefeld, ont une consommation respective de 14,2 et 34,8 kilowatts-heures, tandis que la centrale de Lahr, exploitée par laSociété de distributions électriques, atteint 81 kilowatts-heures par tête, bien que les conditions ne soient nullement exceptionnelles dans cette ville de 17 000 habitants.
- On pourrait multiplier ces exemples, mais ils suffisent à démontrer que les centrales exploitées par des administrations privées font beaucoup plus pour le développement économique que les centrales
- l’on comprend aisément, si l’on considère la différence extraordinaire dans le service et la propagande active nécessaires pour augmenter les débouchés d’une centrale, toutes conditions que des organes publics ne pourront jamais remplir d’une façon aussi parfaite que des entreprises privées.
- Si les autorités se refusent à reconnaître le bien-fondé de ces considérations et si les administrations continuent à mettre la main sur les entreprises de distributions électriques, il est certain qu’en raison des progrès indubitables des applications de l’électricité dans l’industrie et dans l’agriculture, ces administrations publiques auront une influence toujours plus grande et finalement décisive sur toutes les conditions de la production.
- On se rapprocherait alors d’un système économique, dont le principe de la plus, grande uniformité possible ne serait guère approprié au développement croissant d’une forme d’énergie qui exige précisément la plus grande diversité possible sous tous les rapports. On objectera peut-être qu’il y a déjà d’autres monopoles publics, tels que la construction des routes, les chemins de fer, les usines éléva-toires, etc. Ceci ne prouve pas que l’administration publique doive s’étendre à toutes les entreprises ; dans ces monopoles, il s’agit des mêmes besoins et des mêmes services. Mais la distribution de l’électricité appelée à répondre à "des besoins aussi divers, exigeant encore d’autre part une propagande si active, ne se prête pas à la forme unificatrice des administrations publiques. Celles-ci ont bien le droit et même le devoir de participer à la construction et au développement de ces entreprises, d’exercer une action sur leur organisation, d’intervenir pour déterminer les conditions de fourniture et de distribution, et de participer aux résultats économiques. Mais pour le reste,. plus elles laisseront de liberté aux entreprises privées, plus tous ceux qui concou-
- exploitées en régie par les villes. C’est ce que
- p.185 - vue 185/448
-
-
-
- 186
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — N® 19.
- ront à répandre l'utilisation de l'électricité en retireront de bénéfices.
- Si nous nous demandons, pour terminer, quelles sont les chances d'avenir des centrales, nous nous garderons bien de nous livrer à des calculs utopiques, et nous nous en tiendrons à co qu’il est possible d'obtenir dans les conditions actuelles. Le bureau de la statistique de Bavière a calculé récemment, en se basant sur des recherches approfondies, et en tenant compte de la consommation actuelle, légèrement au-dessous de la moyenne de Bavière, que la
- consommation serait d'environ i milliard de kilo-*-watts-heures si les centrales étaient développées de manière à pouvoir fournir l'électricité à tout le pays. Ceci équivaudrait pour toute l’Allemagne aune consommation de io milliards de kilowatts-heures. Bien que ces chiffres soient sans doute estimés beaucoup trop bas si l'on envisage un laps de temps assez étendu, on peut s’en contenter pour le moment.
- Les centrales électriques ont donc encore devant elles un avenir plein de promesses. On peut espérer qu'elles sauront s'acquitter avec succès de la lâche qui leur incombe.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction,
- Dr. Max Biittner. — Die Beleuchtung; von Eisenbalin- Personenwagen mit besonderer Berüçksiclitigung der elektrischen Beleuch-tung. (L’éclairage dos wagons de voyageurs, spécialement parla lumière électrique), 2Ü édition, complètement refondue. — i vol.in-8° de 235 pages avec 108 ligures. — Julius Springer, éditeur, Berlin. — Prix : relié,
- 7 marks.
- Il y a un lypo d’ouvrage que nous pouvons envier sans réserve à la littérature technique allemande, qui en fournit les modèles les plus parfaits : nous voulons parler de ces livres où la documentation la plus serrée s'ordonne avec une clarté et une méthode qui en rend la lecture et la consultation aisées.
- Si, en effet, beaucoup d'ouvrages techniques allemands sont fortement documentés, ils rebutent parfois, soit par la diffusion du lexlc, soit par sa confusion. Au contraire, le livre que nous présentons ici rentre dans la catégorie d'élite dontnous parlionsplus haut. Il réunit les qualités suivantes : documentation très étendue, qui aborde tous les problèmes de pratique immédiate; abondance et présentation soigneuse des illustrations, qui revotent aussi une grande valeur explicative (non seulement les schémas sont très bien faits, mais les photographies sont très claires, au lieu de se servir uniquement d'orne-* nient», ou de vagues indications) ; renseignements économiques nombreux, bien choisis, et clairement présentés; classement parfaitement méthodique de tout cet ensemble; enfin sobriété et précision du
- style, qui ont permis à l’auteur de condenser en quel» que deux cents pages ce qui pourrait être la matière d’un très gros volume.
- Les progrès considérables qui se sont accomplis dans ces dernières années, par le développement de l’éclairage au gaz et à L’électricité, ontamené l'auteur à faire, à l’occasion de cette deuxième édition, une refonte complète de son ouvrage.
- Il a condensé dans une première partie, fort brève, les notions relatives à l'éclairage dos trains par lçs a anciens » systèmes : huile et pétrole (*), et aussi à l’éclairage au gaz, si répandu, qui fait l'objet d’un exposé plus ample. Puis, une seconde partie, beaucoup plus vaste, est consacrée à l’objet principal du livre : l'éclairage des trains par l'incandescence électrique ù l'aide de batteries ou à l’aide de ma» chines génératrices. Celles-ci sont actionnées, soit par des moteurs spéciaux, soit par lo mouvement même des véhicules. La première variante rencontra d’abord do sérieuses difficultés d’application, puis elle sc répandit lorsque parurent les premiers procédés d’éclairage par wagon, dont la vogue rejaillit ensuite sur les dispositifs où tout l’équipement générateur du train est concentré sur une seule voiture.
- (J) Bien qu’anciens, ces systèmes sont encore appli* qués dans un très grand nombre de voitures, plus du tiers dos voilures en service. La France tient à ce sujet la première place avec 2.3 200 voitures, contre 2 800 éclairées électrique ment.
- p.186 - vue 186/448
-
-
-
- 10 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 187
- M. MaxBuTTNER décrit les différents systèmes proposés ou[appliqués, et notamment ceux qui conviennent au cas où la ligne est exploitée électriquement. L’énergie est alors empruntée directement à la centrale jélectrique génératrice de la station (systèmes Rrown Boveri, Qerlikon).
- Mais c’est surtout la commande par l’essieu (éclairage par l’essieu, a.vle light) qui s’est répandue. L’auteur divise les dispositifs de construction en trois catégories : dispositifs continentaux; dispositifs anglais; dispositifs américains. Ceux des deux premières catégories sont bien connus chez nous. La dernière catégorie nous est moins familière; on lira avec d’autant plus de profit les descriptions que M. Max Büttner donne des systèmes américains : le Bliss, qui équipe aux Etats-Unis six mille wagons ; le
- Gonsolitated Axle Light-Systejn ; le Gould Simplex ; le Safety Car Heating and Ligbting, le Adlake-New-bold.
- L’auteur termine en donnant des indications pratiques pour l’installation des équipements .d’éclairage sur les wagons, et en esquissant, autant que le permet la perfection relative des statistiques, un tableau d’ensemble du développement actuel des différents systèmes.
- Le plus répandu, de beaucoup, est encore l’éclairage au gaz, mais le danger d’incendie en cas de tamponnement, danger qu’ont mis en évidence des accidents terribles, l’empêche déplus en plus de progresser, au profit de l’éclairage électrique, devant lequel l’avenir est au contraire largement ouvert.
- R. C.
- BREVETS
- Dispositif pour l’augmentation du débit des machines électriques fermées. — Siemhns-Schuckeht Wkrke. — Brevet n° 451 016. — Demandé le •29 novembre 1912, délivré le 3l janvier 1913, publié le 9 avril 1913,
- Le débit continu d’une machine électrique fermée est sensiblement inférieur à celui d’une machine de même dimension ouverte, ou fermée et ventilée ; ce débitestlimité par le fait qn’en un point quelconque, à l’intérieur de la machine, la température maxirna admissible se trouve atteinte. Ceci se produit pour un débit d’autant plus faible que les différences de température entre l'intérieur et la surface extérieure, produites par les échauffements résultant d’une mauvaise transmission de chaleur, sont plus grandes.
- Afin d’abaisser la température des endroits exposés, on a, jusqu’à ce jour, augmenté vers l’extérieur la chute de température, soit en augmentant la surface extérieure conductrice et rayonnante, soit en refroidissant artificiellement cette surface. Mais le prix de revient des machines à débit ainsi renforcé s’élève en raison de l’augmentation de poids et de la difficulté de fabrication, et, en cas d’emploi d’un refroidissement artificiel, les machines exigent des dispositifs et un entretien spéciaux.
- Dans le dispositif ci-dessous, la chute de température est abaissée à Vintérieur de la machine; il se produit ainsi une. transmission meilleure et plus
- régulière de la chaleur à toutes les parties de la superficie. La superficie de la machine laisse alors échapper à l’intérieur la même quantité de chaleur déjà pour des températures maxima plus faibles, en sorte que pour une même température maxima, la machine peut fournir un débit continu plus élevé.
- L’abaissement de la chute de température est obtenu par une circulation de la quantité d’air qui est enfermée dans la machine. Un ventilateur met l’air en mouvement et le dirige, avec une vitesse favorable pour l’échange de température, contre les parties de la machine qui s'échauffent et celles qui se refroidissent.
- La figure 1 monLre, en coupe, un moteur fermé ; la circulation de l’air est indiquée par les flèches. Le ventilateur c est fixé sur l’arbre du moteur, au point où il se place le mieux clans le circuit de l’air. Ce ventilateur peut consister en une roue séparée ou bien être formé par une partie clc l’induit ou du
- p.187 - vue 187/448
-
-
-
- 188 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). — ÎMÔ.
- collecteur. Suivant le mode de la construction, le ventilateur soufflera radialement ou axialement. La direction de l’air est réglée par des canaux, des rainures de ventilation et des orifices ; on peut également employer des nervures et des tôles de guidage spéciales, en sorte que la chaleur soit retirée aussi bien que possible des parties chaudes et amenée aux parties plus froides de l’enveloppe.
- superficie totale du moteur et, par conséquent, la quantité de chaleur rayonnée. Ce second effet accessoire etinévitable peut être renforcé si l’on approprie convenablement le tuyau au rayonnement de la chaleur, comme cela est indiqué sur les figures 3 à 5. Sur la figure 3, le tuyau est pourvu d’ailettes de refroidissement, tandis que, sur la figure il est pourvu d'une chemise de réfrigération parcourue
- Quand cela ne peut être, ou bien quand, pour le mode de construction de la machine, il ne convient pas que le courant d’air soit exclusivement produit à' l’intérieur de la machine fermée, on peut, comme le montre la figure 2, relier par un simple tuyau, disposé à l’intérieur du moteur, la chambre de près-
- 11111(111111
- par l’eau de refroidissement. Sur la figure 5, le tuyau est plusieurs fois recourbé, afin d’augmenter le rayonnement de la chaleur.
- Un autre dispositif, dans lequel on emploie aussi tant l’échange de température que l’élimination artificielle de la chaleur pour l’élévation du débit du moteur fermé, est représenté par la figure 6. Le
- sion du ventilateur v à un point de la chambre d’aspiration à l’intérieur du moteur ; l’air enfermé se meut ainsi dans un circuit fermé. L’équilibre ou échange de température qui vient d’être décrit s’éta-
- blitxencore, ce qui rend le moteur apte à fournir un débit continu plus élevé.
- En outre, le tuyau annexé au moteur augmente la
- ventilateur e met l’air en mouvement à l’intérieur, comme l’indiquent les flèches. L’air lèche les parties chaudes du moteur et parvient ensuite, à travers le ventilateur, dans deux chambres spéciales ménagées entre les pôles du moteur et où s’opère de nouveau la réfrigération. Là, l’air est obligé de traverser des tubes à mince paroi autour desquels circule l’eau de refroidissement. Au sortir de ces tubes, l’air passe à travers de larges canaux de guidage pratiqués à l’intérieur du plateau à palier, et se rend jusqu’aux parois du palier du côté du collecteur et ce n’est qu’ensuite, qu’en passant sur le collecteur, il arrive à nouveau sur les parties chaudes de la machine. Outre l’effet de réfrigération obtenu par l’eau, on obtient encore ici, dans toute son étendue, l’effet de refroidissement que l’air en mouvement produit à l’intérieur du moteur grâce à l’échange de chaleur qui résulte de son mouvement.
- p.188 - vue 188/448
-
-
-
- 40 Mai 1913.
- LA LÜMIÈRÊ ÊLËCTRIQÜË
- 18f)
- ÉTUDES ET NOUVELLES ECONOMIQUES
- Les valeurs d’électricité ont encore souffert cette semaine plus que les autres de la situation politique extérieure. Les valeurs en vue, comme le Métropolitain, le Nord-Sud, la Compagnie Parisienne de Distribution sont en baisse de plusieurs points. Pour cette dernière, qui s’inscrit à 658 après avoir dépassé 700 francs il y a peu de mois, on invoque les conséquences possibles de l’arrêt du Conseil d’Etat autorisant les Compagnies de tramways à vendre à des particuliers l’excédent de leur énergie pour leurs besoins de force motrice. La question n'est pas nouvelle ; la Lumière Electrique a public en son temps un arrêt de la cour de Douai concernant un cas analogue à la suite d’un différend survenu entre la Société Lilloise d’Eclairage Electrique et la Compagnie des tramways de Lille ; celle-ci succomba d’ailleurs : la Société Lilloise, dont la concession à l’intérieur de Lille est antérieure à la loi de 1906, englobait la force motrice et l’expertise démontra que la Compagnie des tramways ne vendait pas seulement son excédent d’énergie. A Paris, le conflit jugé était entre la ville de Paris et la Compagnie de l’Est Parisien ; si celle-ci a gain de cause, la Compagnie Parisienne de Distribution prétend n’en concevoir aucun souci, parce que son monopole de fournisseur de lumière n’en est point atteint et que, quant à présent, elle suffit à peine à satisfaire sa clientèle. Elle fait remarquer que le Métropolitain, le Nord-Sud, et d’autres Sociétés, sont alimentés par la Société d’Electricité de Paris, l’Ouest-Lumière, le Triphasé avec lesquels elles ont communauté d’intérêts ; d’ailleurs la faculté réservée à l’Est Parisien ne peut être que très limitée. Cependant on se rappellera l’opposition qu’elle fit à la Commission du Conseil Municipal pour empêcher qu’une concession de force motrice fût accordée à l’Energie du Département de la Seine. Elle eut gain de cause et put se flatter d’avoir forcé le président de la commission à donner sa démission. Actuellement, disons bien que la Compagnie Parisienne de Distribution n’a pas à se préoccuper de cette décision ; mais quand l’organisation complète de son réseau sera entièrement achevée et que ses usines posséderont tous les moyens d’action nécessaires à l’éclairage de Paris, elle ne sera pas fâchée d’utiliser ses propres excédents de
- jour ou de nuit à la distribution de la force motrice.
- Les Tramways de Nice et du Littoral distribuent pour 191a un dividende de 10 francs comme pour l’exercice précédent. Les actions étant de 5oo francs, le taux d’intérêt brut est ainsi de 2 % . Cependant les résultats marquent un progrès sur l’année dernière, car le produit brut de l’exploitation est en plus-value d’une soixantaine de mille francs. La Compagnie ne cesse d’améliorer ses services et de rechercher des débouchés en construisant de nouvelles lignes, soit dans le périmètre de la commune de Nice, soit pour le compte du département. Ainsi, elle a ouvert à l’exploitation les lignes de Menton à la Villa Caserte et à Sospel, les lignes du quai du Lazaret; elle étudie le prolongement de la ligne de Cimiez jusqu’au Vallon des Fleurs. Mais il semble que de nombreuses voies donnent lieu à des frais d’entretien onéreux, tant pour la voie elle-même que pour le matériel. Sur certaines des lignes, les plus fréquentées d’ailleurs, le tracé des routes a conduit à des courbes de rayon trop réduit qui provoquent des usures anormales du matériel. La Compagnie poursuit en outre le renouvellement du fil de trolley et l’installation de compteurs sur les voitures pour obtenir de meilleurs rendements : elle réussit, mais elle a ainsi dépensé, en 1912, 181/1B0 francs, prélevés sur un compte provisionnel qu’elle dote chaque année de nouvelles sommes prises sur les bénéfices. A l’heure actuelle, elle ne peut se mettre d’accord avec la municipalité de Nice sur un projet d’unification des tarifs dans le périmètre de l’octroi; si l’entente définitive se fait, ce dont on ne saurait douter, elle aura pour conséquence, dans un avenir immédiat, des sacrifices importants qui devront trouver des compensations dans des modifications au traité de concession. Du bénéfice brut d’exploitation qui représente, pour un capital investi de 32 millions, un revenu de 4,4 % , il faut encore déduire, outre l’intérêt des obligations, les intérêts des sommes avancées à la Compagnie qui figurent au passif dans la partie créanciers divers; si bien que les bénéfices nets ne s’élèvent qu’à 399 740 francs n’autorisant que la répartition ci-dessus énoncée. Sur cette somme d’ailleurs, 10 000 francs ont été prélevés pour l’amor-
- p.189 - vue 189/448
-
-
-
- iûô
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).— Ne 4Ô.
- tissernent du capital-actions, le fonds d’amortissement ainsi constitué s’élevant alors à 176 224 francs. Il est à souhaiter que les améliorations apportées à l’exploitation et le contingent de recettes des lignes
- nouvelles modifient dans un sens toujours plus favo-rable^le compte général d’exploitation et laissent plus de marge à l’avenir au Conseil pour la satisfaction des actionnaires. D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Ain. — Le conseil général a adopté en principe le projet d’extension de l’usine hydro-électrique qui fournit l’énergie aux tramways de Chézery.
- Calvados. -— Le conseil général a nommé les membres de la commission interdépartementale chargée d'étudier les questions qui se rattachent aux projets d’établissement de la ligne de chemin de fer d’intérêt local de Tessy-sur-Vire à Vire et de prolongement vers Lillry de la ligne de Saint-Lô à Cérisy-la-Forêt.
- Des démarches seront faites pour hâter l’établissement de la ligne de tramways de Saint-Laurent-sur-Mer à Port-en-Bessin.
- Isère. — Le conseil général a demandé à l’administration l'étude du projet tendant à l’établissement d’une ligne de tramways se rattachant à la ligne Lyon-Sainl-Marcellin et allant de la Croix-Rouge-de-Mions à la gare de Chasse P.-L.-M., en passant par les communes de Chaponnay', Marennes, Simandre, Communay.
- Est décidée la mise à l’étude d’un projét de tramways de Voiron à Voreppe.
- Loir-et-Cher. — Une commission est nommée par le conseil général pour étudier avec les délégués du Loiret le projet de construction d’une ligne de tramways de Josues à Romorantin par Beaugency.
- Loire. — Le conseil général a voté un emprunt d’un million pour la réalisation de la ligne ferrée d’intérêt local de Maclas k Bourg-Argental.
- Est voté en principe un projet de réseau de chemins de fer interdépartementaux entre la Loire et la Haute, Loire.
- Avis favorable est donné au projet de voie ferrée de Sainl-Just-en-Chevalet à Noirétable.
- Délégation est donnée à la commission départementale pour l’étude des projets d’établissement d’une ligne de transit à Grand-Croix aux abords du pont de la Bâchasse et d'électrification de la section de la ligne Saint-Elicnue-Sainl-Chamond des chemins de for départementaux.
- Est décidée la mise à l’enquête du projet de ligne ferrée Roanne-Thizy.
- Loiret. — Le conseil général a voté un emprunt de 4 110 000 francs pour la construction des tramways de Chàtillou-Coligny à Chilteaurenard et de Tigy à Châtillon-sur-Loire avec embranchement sur Briare.
- Lot-et-Garonne. — Le conseil général a nommé des commissions pour étudier les projets de tramways Agen-Beauvillc-Montaigu et Villeréal-Beaumont.
- Une somme de i5o ooo francs est votée pour avances à l’administration séquestre en vue de la construction du réseau de tramways.
- Nord. — Délégation est donnée à la commission départementale pour les modifications à apporter à l’avanl-projet de création d’une ligne de tramways de Douai à Lallaing et pour statuer sur les questions concernant les concessions des lignes de tramways de Lille il Armentières, de Lille à Ilalluin, de Lille à Wambre-ehies.'de Lille à Baisieux, avec embranchement sur Ascq et l’établissement d’une ligne de tramways entre le port de Chanteleu et le Marais-de-Lomme.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Aveyron. —Le conseil municipal de Pont-de-Salars a nommé une commission pour établir le cahier deB charges de la concession de l’éclairage électrique.
- CÔteS-du-Nord. — Le conseil municipal de Sainl-Brieuc a émis un avis favorable au projet de mise en adjudication de l’installation de l’éclairage électrique à l’hospice général.
- HRUteS-AlpeS. — Un vœu est émis par le conseil général pour la prompte construction de l’usine électrique du Pont-du-Loup qui doit fournir l’énergie électrique à la ligne du chemin de fer de la Mure à Gap.
- p.190 - vue 190/448
-
-
-
- 10 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 191
- TÉLÉPHONIE
- Calvados. — Le conseil general a approuvé plusieurs projets de construction dé nouveaux circuits téléphoniques interdépartementaux et départementaux d extension du réseau du Calvados.
- Charente. —- Le conseil général a émis un avis favorable au projet d’établissement d’un circuit téléphonique direct Cognac-Bordeaux.
- Creuse. — Le préfet est autorisé à signer la convention relative à rétablissement du circuit téléphonique Châteauroux-Guére l *
- Loire. — Le conseil général a adopté plusieurs projets de lignes téléphoniques et d'extension du réseau téléphonique départemental.
- Un vœu est émis pour l’établissement d'un circuit téléphonique entre Roanne et Charolles.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
- Ventes du iei‘ janvier au 3 î mars 1913.. 1 982 47**
- Ventes du i01’ janvier au 3i mars 1912.. 1 Bg3 ai5
- Différence en faveur de 191'î...... Fr. Bq 263
- Energie Electrique du Nord de la France.
- Les recettes d’exploitation du mois do murs s’élèvent à 285 618 francs contre 2203o4 francs en mars 191 2, eu augmentation de plus de 29 %. Les recettes des trois premiers mois de l’exercice sont de 852 062 francs contre 687 724 francs en 1912.
- Compagnie Générale Parisienne de Tramways.
- Recettes. — Mois d’avril *912, 889 o36 fr. 4^5 1918, 867 425 fr. 60; différence on faveur de 1912, 21 610 fr. 85.
- Totaux au 3o avril 19*2, 3 4^5 7^4 L** 7^ ; 1913, 3 417 5aG fr. 40 ; différence en faveur de 1912, 38 228 fr. 35.
- Seine-Inférieure. — La Chambre de commerce de Pont-Audemer a approuvé les projets d’établissement des circuits téléphoniques suivants : Ponl-Aude-mer à Rouen (20) ; Bourg-Achard à Elbeuf ; Poul-Autliou à Brienne ; Appcville à Montfort.
- Le président est chargé de s'entendre avec la municipalité de Cormeîlles pour la création du circuit lélc p honique Corineilles-Thiherville.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- Le Centre Lumière. — Objet: construction et exploitation d'entreprises concernant l’éleclricilo, le gaz et les industries annexes. — Durée : 99 ans. — Capital : 25oooo francs, divisé en 2000 actions de 100 francs.— Siège social : 8, quai llenri-IV, Paris.
- Société de Constructions Mécaniques et Electriques (Houplain et Elluin). — Objet : exploitation de constructions mécaniques et électriques et spécialement d’ascenseurs. — Durée : 17 ans. — Capital : 5i2 965 fr. — Siège social, 40 rue Bargue, Paris.
- Tableau des recettes d’exploitation du mois de février 1913.
- DÉSIGNATION ANNÉE Recettes du mois de février 1913 Recettes depuis le début de l’année DIFFÉRENCE ENTK DU MOIS D en 1913 e( en faveur de 1913 E LES RECETTES E FÉVRIER en 1912 en faveur de 1912
- francs franc* % franc* francs
- Energie Electrique du Nord de la France 2(k) 598 566 444 99 024
- Société Roubaisienne d'Eclairage a8c> 2G4 616 fnjO 5 064
- Electrique Lille, Roubaix, Tourcoing 156 156 340 i05 37 2 36
- Compagnie Electrique de la Loire et du
- Centré 497 743 1 041 588 i58 462
- Société Générale de Forces Motrices et d’Eclai-
- rage de la ville de Grenoble 3o 818 62 640 1 65o
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vaudan 5q 12 5 121 685 5 799
- Union Electrique 109 408 224 3i3 1)2 4Q1
- Société d’Electricité de Caen .......... 66 206 143 608 21 5o3
- Société Méridionale de Transport de Force. ... 166 in 336 773 35 685
- Sud-Electrique 204 8o3 443 o58 109 507
- Est-Electrique 11 742 162 347 83 385
- Electricité de Bordeaux et du Midi 141 6.4 n 3i3 91J 26 670
- Energie Electrique du Sud-Ouest 187 65q 397 7S2 95 4 31
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. 651 592 1 32 234 52 767
- Chemins de Fer Electriques départementaux de
- la Haute-Vienne 52 212 100 911 Gi 921
- Tramways de Roubaix-Tourcoing... lf)0 203 346 750 6 5i5 — -
- p.191 - vue 191/448
-
-
-
- 4M
- LA lumière Électrique T.XxiI(â« Série). — N°4d.
- Société Anonyme des Etablissements Voisin et Cie.
- — .Objet : exploitation d’ateliers de constructions mécaniques et électriques. — Durée : 5o ans. — Capital : 4^5 ooo francs. — Siège social : 102, rue Antonin Raynaud; Levallois-Perret.
- Energie Electrique de la Région Parisienne. —
- Objet: exploitation'd?usines centrales de production de force motrice. — Durée : 99 ans. — Capital : 12 000000 francs. — Siège social : a5, rue de la Pépinière, Paris.
- CONVOCATIONS
- Société d’Etudes des Forces Hydro-Electriques. —
- Le 14 mai, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- Société des Téléphones Automatiques. — Le 19 mai, 38, rue Le Peletier, à Paris.
- Compagnie d’Appareils Electriques. — Le 26 mai, 25, rue du 4-Septembre, à Paris.
- Compagnie d’Electricité de Varsovie. — Le 28 mai,
- 60, rue Gaumartin, à Paris.
- Compagnie des Chemins de fer Nogentais. — Le 29 mai, 19, rue Blanche, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE.
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention de faire l’acquisition d’un pont roulant mû électriquement destiné à la sous-station de Meudon-Val-Fleury.
- Les industriels désireux de concourir à celle fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (2e division), 43,rue de Rome, le mardi elle vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 23 mai igi3.
- *
- * *
- . L’administration des chemins de fer de l’Etal, à Paris, a l’intention d’acquérir 110 garnitures d’appareils électriques de chauffage pour voitures automotrices de banlieue. Chaque garniture comprend 20 chaufferettes groupées par 5 en série (intensité 1 ampère) et 16 radiateurs groupés par 4 en sérié (intensité 9 ampères), courant continu 600 volts.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3e division), 72, rue de Rome, à Paris (8e), les mardi et vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 25 mai 1913.
- *
- M *
- Le 24 mai, au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Pétris, fourniture de câbles électriques isolés au caout-. chouc (7 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes (direction de l’exploitation téléphonique, a® bureau), avant le 14 mai igi3.
- Cahier des charges, rue de Grenelle, n° io3 (direction de l’exploitation téléphonique, 2e bureau), tous les jours non fériés, de 10 heures à 12 heures et de i5 heures à 17 heures, ainsi que dans le bureau télégraphique central de chaque chef-lieu de département.
- *
- * *
- Le 27 mai, au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de manchons en cuivre étamés et de soudure (7 lots).
- Les demandes d’admission à l’adjudication devront être, parvenues au ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes (direction de l’exploitation téléphonique, 20 bureau), avant le 17 mai 1913.
- Cahier des charges, rue de Grenelle, n° io3 (direction de l’exploilation téléphonique, 2e bureau), tous les jours non fériés, de 10 heures à 12 heures et de i5 heures à 17 heures, ainsi que dans le bureau télégraphique central de chaque chef-lieu de département.
- BELGIQUE
- Le 23 mai, à midi, à l’Hôtel de Ville, à Anvers, installation de l’éclairage électrique des nouveaux locaux de l’école industrielle, Marché-aux-Chevaux : caut. : 5oo fr. ; cahier des charges : o fr. 5o.
- BULGARIE
- Le 29 mai, à l’administration des finances du district, à Sofia, fourniture de 2 chaudières de lctcomobiles à vapeur, 2 machines à vapeur, 3 dynamos et 1 électro-moteur avec accessoires, pour les charbonnages de l’Etat, à Pernik, 70.000 francs.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- 29 avril. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de fil de cuivre recouvert de caoutchouc et de coton ignifugé, en trois lots égaux de chacun 100 kilomètres.
- M. Grammont, 1 lot à 160, 1 à 161, 1 à 170. — The India Rubber, 1 lot à i5o, 1 à 145, 1 à 140.— Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à i36. — Geoffroy et Delore, 1 lot à 129,60, 1 à 128,60, 1 à 123,60. — François et Cio, 1 lot à 128,60. — Tréfileries du Havre, 29 rue de Londres, à Paris, 2 lots à 120 le kilomètre, adj. d’un lot au même prix. — Ateliers de Constructions Électriques du Nord et de l’Est, nï>, boulevard Haussmann, à Paris, adj. d’un lot à 97 et d’un à 96 le kilomètre.
- La reproductiôn des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- PARIS.
- IMPRIMERIE LEVÉ. 17. RUÉ CAUSETTE.
- Le Gérant : J.-li. Noue.».
- p.192 - vue 192/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 17 MAI 1913.
- Tome XXII (2* série). — N* 20
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. i93
- Chronique Industrielle
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble. —
- La houille blanche en France........... i95
- L’électricité au.Caucase. — Electrification du Chicago-Milwaukee and Saint-Paul Rail-way.:— Electrification des terminus de chemins de fer à Chicago. — Statistique des chemins de fer électriques au Canada. — Nouveau câble télégraphique entre Londres
- et Hong-Kong......................... i96
- Transmission et Distribution J. Reyval. — L’électricité à Bordeaux.. 197
- Nomenclature et symboles
- E.-J. Brunswick. — Représentation cartographique des distributions d’énergie électrique .. . .............................. ao9
- Télégraphie sans fil
- Dr Lefeuvre. — Inscription des signaux de T. S. F. à l’aide d’un muscle de grenouille. 2i5
- Brevets
- Traction. —Nouveau système de commande
- de locomotives à courant monophasé...... 217
- Mesures. — Instrument de mesure à fil thermique..................................... 218
- Bibliographie
- H. Erdmann. — Traité de Chimie minérale (traduction de M. A. Corvisy); analysé par
- M. E. Fouard......................'.... 219
- Institut du M. S. I. — Les rayons ultra-violets et leurs applications ; les lampes à vapeur de mercure.......................... 220
- Etudes et Nouvelles Economiques......... 221
- Renseignements Commerciaux............. 223
- Adjudications........................... 224
- EDITORIAL
- Nous commençons aujourd’hui la publication d’une étude détaillée de M. J. Reyval sur Y électricité à Bordeaux (p. 197 à 208). 11 s’agit là d’un des meilleurs exemples de l’application des procédés modernes à la production et à la distribution de l’énergie. La première partie de ce travail, qui est donnée dans ce numéro, est une description de l’usine de Tuilière et du réseau général de distribution de l’éneroie éleotrirme à Bordeaux.
- O 1
- Quand on pense que presque toute l’énergie électrique utilisée dans une ville aussi importante et dans la région environnante peut être fournie normalement par un seul barrage établi sur une rivière, on s’aperçoit à quel point l’électricité est devenue le grand agent industriel, aux lieu et place du charbon.
- La représentation cartographique des distributions d'énergie électrique, proposée par M. Brunswick (p. 209 à 214) est basée sur une méthode logique et simple : les signes qui représentent les parties principales d’un réseau sont combinables avec des signes secondaires donnant des indications d’ordre plus particulier, telles que la nature et la tension du courant, le genre de lignes, etc.
- Cette représentation cartographique sera très utile. Il est à désirer, en effet, que toutes les sociétés de distribution d’énergie électrique adoptent un mode de cartographie uniforme ; celui qu’a élaboré.M. Brunswick a l’avantage d’éviter toute confusion avec les signes topographiques usuels. ...
- Nous ne retiendrons que deux remarques
- p.193 - vue 193/448
-
-
-
- 194
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N° 20.
- de détail (*) : i° Nature des supports. — L’auteur propose d’employer un petit cercle non teinté pour les poteaux en bois, et un cercle dont une moitié est teintée en noir pour lespo-teaux en ciment. C’est l’inverse qui est appliqué depuis le ier janvier 1908 par le Verband Deutscher Elektrotechniker, comme on le voit page 4i2 du « Deutscher Kalender fur Elektrotechniker », dont M. le D1' Dettmar, secrétaire général du Verband, est le rédacteur en chef.
- 2° Symbole fondamental de sous-station avec appareils rotatifs. —M. Brunswick propose d’adopter un cercle avec un fond en grisaille sur une moitié. Il serait aussi simple, mais plus expressif, de mettre simplement sur jle cercle, au lieu du fond en grisaille, deux pointes de flèche, qui feraient comprendre de suite au lecteur qu’il s’agit d’appareils rotatifs.
- M. le D1' Lefeuvre décrit un dispositif très sensible qu’il a imaginé pour obtenir l'inscription des signaux de télégraphie sans fil au moyen d'un muscle de grenouille (p. 215). Les diagrammes qu’il a enregistrés sont d’une netteté parfaite ; il suffit d’un coup d’œil pour distinguer les unes des autres les séries de signaux horaires émis par la Tour Eiffel et inscrits à Rennes.
- Les expériences sur des muscles de grenouille évoquent naturellement le souvenir de la célèbre controverse entre Galvani et Volta, dans laquelle l’illustre physicien de Côme opposa une théorie physique de la contraction musculaire de la grenouille au grand anatomiste de Bologne qui soutenait la théorie physiologique de l’électricité animale. C’est en 1780 qu’Aloysius Galvani découvrit, par hasard, l’irritabilité des muscles de la grenouille par l’électricité ; on sait quel parti son génie tira d’un fait accidentel qui
- (*) Nous avons formulé quelques autres remarques, lorsque nous fûines désigné comme Rapporteur de ce projet par le Syndicat professionnel des Industries Electriques (7" section), et invité à faire connaître nos observations à la ire Section du Comité de la Société internationale des Electriciens par son président, M. Legouez. — M. Brunswick a accepté le signe zig-zag de l’éclair que nous avons suggéré pour indiquer les tensions de deuxième catégorie. Pour les postes de transformateurs, on pourrait compléter le petit cercle de l’auteur par deux barres ou deux points à l’intérieur schématisant les enroulements.
- serait demeuré inaperçu d’un autre observateur et ]qui a servi, en réalité, de point de départ à la création de la pile. Sans doute, Galvani s’est efforcé de prouver que « le corps des animaux est une bouteille de Leyde organique », et Arago lui a reproché dans son Eloge historique de Volta d’ignorer le phénomène du choc en retour et les faits élémentaires de l’électricité statique. Mais il y a une remarque qui devrait, au point de vue historique, retenir particulièrement notre attention à l’heure actuelle : c’est celle que Galvani souligne dans son mémoire De viribus electricitatis in motu musculari Com-mentarius (1790), à savoir que les contractions de la grenouille ne se produisaient qu’au moment précis où l’on tirait une étincelle d’une machine électrique voisine, tandis qu’elles n’apparaissaient pas, quand on laissait la machine en repos.
- On a coutume, dans les cours, d’inaugurer les leçons sur la T. S. F. par les expériences de Hertz. Quelques savants, M. Lucien Poincaré, en particulier, ont écrit l’histoire de cette découverte, mais aucun auteur, à notre connaissance, n’a cité Galvani comme un précurseur. Il semble pourtant que ce serait là un juste tribut à rendre à celui qui, loin de se laisser arrêter par les dangers d’une tentative où Richmann avait trouvé une fin tragique, n’hésita pas à exposer sa vie pour enrichir la science d’observations nouvelles : au sommet de sa maison, Galvani fit élever une tige de fer pointue, soigneusement isolée de son support, et dressée verticalement ; un fil métallique, partant de cette tige, conduisait dans son laboratoire l’électricité des nuages ; l’extrémité de ce fil, recourbée en forme de crochet, passait dans la masse des muscles et des nerfs lombaires d’une grenouille préparée, qui s’y trouvait suspendue. Plus d’une fois, au moment où l’éclair apparaissait, Galvani constata que de violentes contractions saisissaient les muscles de l’animal ; souvent même celles-ci se manifestaient, sans qu’il y y eût d’éclairs, par un temps sombre et orageux. Le fil isolé constituait une antenne réceptrice; la grenouille servait à Galvani de détecteur des ondes atmosphériques.
- - R. de Baillkhache.
- p.194 - vue 194/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 195
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Le Congrès de la voie ferrée Nice-Grenoble.
- Complétons notre dernière information (*) sur cette voie ferrée à grand trafic, qui relierait directement Nice à Grenoble, mettrait en communication rapide notre littoral est-méditerranéen avec le Dauphiné et la Savoie et raccourcirait notablement la distance de Nice ou Cannes sur Lyon et Paris. Le Congrès qui a été tenu à Nice, les ii et 12 avril, n’a pris, nous l’avons dit, aucune résolution définitive ; mais comme la traction électrique s’impose dans une telle région, il a demandé au gouvernement que, dans les autorisations de création de force motrice qu’il va donner sur
- (‘) Lumière Electrique, 10 mai 1913, p. i63.
- les rivières du domaine national, il soit réservé une certaine proportion de l’énergie créée pour le service de la traction des chemins de fer^de la région et notamment de la ligne en question.
- La houille blanche en France.
- Dans notre dernier numéro, M. E. de Lon-gueval signalait (p. 166) à propos de sa « Vue d’ensemble sur les distributions d’énergie électrique en France » Pintérêt d’une récente Conférence de M. Henri Cahen. Nous croyons utile de compléter l’étude de notre collaborateur en reproduisant ci-dessous deux tableaux, se rapportant à la houille blanche, et qui illustraient cette conférence.
- Tableau I
- Répartition de la puissance hydro-électrique aménagée en France.
- PUISSANCE TOTALE AMÉNAGÉE RÉPARTITION DE LA PUISSANCE
- RÉGIONS EN EAUX MOYENNES (en chevaux) Traction et Transport de force (en clievaux) Electro-Chimie Electro-Métallurgie et, divers (en chevaux)
- Alpes Massif Central 5oo 000 55 000 O O c 0 m LT) C in « C 0 0 M
- Pyrénées Autres régions OOO 000 40 OOO 2.5 OOO 3o 000
- Total 65o 000 325 000 325 000
- Tableau II
- Répartition en France de la puissance hydraulique disponible.
- RÉGIONS
- PUISSANCE A i/ÉTIAGE EN
- CHEVAUX
- PUISSANCE EN EAUX MOYENNES EN CHEVAUX
- Alpes Septentrionales (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-
- Alpes) ..................................................
- Alpes Méridionales (de la Drôme aux Alpes-Maritimes).......
- Massif Central, Vosges, Jura...............................
- Pyrénées...................................................
- Reste du territoire........................................
- 1 000 000 1 300 000 900 000 1 000 000 400 000
- 2 000 000 2 600 000
- 1 800 000
- 2 000 000 800 000
- Total
- 4 600 000
- 9 200 000
- p.195 - vue 195/448
-
-
-
- 196
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). — N»20.
- L’Electricité au Caucase. — Electrical Review, a mai 1913.
- Un Anglais, M. C.-H. Stuart, vient d’obtenir une concession de 76 ans pour l’installation de stations génératrices au Caucase, sur la rivière Terelc et le lac Goktscha. La concession comprend :
- 1) Une station hydroélectrique temporaire de i5 000 kilowatts sur le Terek, près du village de Gwleti, avec lignes de transmission à Tiflis et à Vladicaucase ;
- a) Une station hydroélectrique permanente de 4» 000 kilowatts sur le Terek près de Lars, à laquelle seront reliées les lignes de transmission de Tiflis et de Vladicaucase;
- 3) Une ou deux stations entre le lac Goktscha et le confluent des rivières Tarstchaïa et Akstala, d’une puissance minimum de 4o 000 kilowatts avec transmission à Tiflis.
- A l’expiration de la concession, l’entreprise fera retour à l’Etat. Après une période de 3o ans, le gouvernement aura le droit, de racheter les installations, sous préavis d’un an. Le concessionnaire peut, avec l’approbation du Gouvernement russe, vendre sa concession à une compagnie russe ou à une compagnie étrangère.
- Electrification du Chicago Milwaukee and Saint-Paul Railway. — Electrical World, aa mars iyi3.
- La Compagnie du Chicago Milwaukee and Saint-Paul Railway, dont le réseau relie Chi--cago à l'Océan Pacifique, vient de passer des contrats avec la « Great Falls Power C° » et la «Thompson Falls Power C“» pour la fourniture de courant, en vue de l’électrification de 4ao miles (79.4 kilomètres) de ses lignes principales. La Compagnie du Chemin de fer s’est engagée à employer 20 000 kilowatts, et elle s’est réservé une option sur 3o 000 kilowatts supplémentaires. Le contrat a une durée de 99 ans.
- Electrification des terminus de chemins de fer à Chicago. —Electrical World, 19 avril igi3.
- Depuis près de dix ans, on discute la question de l’électrification des gares terminus de
- Chicago. Le nouveau conseil municipal de cette ville vient de prendre une résolution d’après laquelle, avant le ioc juillet 1914, les Compagnies de chemins de fer devront adopter pour l’entrée à Chicago un mode de traction autre que la vapeur et ne produisant pas de dégagements de gaz nocifs.
- Statistique des chemins de fer électriques au Canada. — Electrical Engineering, 27 mars 1911.
- Au 3o juin 1912, la longueur totale de voies simples atteignait, pour les lignes de chemins de fer électriques du Canada, 1 72.3 miles (2774 kilomètres). Le coefficient d’exploitation moyen de ces lignes a été, pour l’exercice clos au 3o juin 1912, de 60,7 %. Le nombre total des voitures à voyageurs en service atteignait 3 489 et celui des wagons de marchandises, 989. Depuis cette date, 2.9 miles environ )(46 kilomètres) ont été ouverts a l’exploitation, et près de 100 miles (161 kilomètres) seront ouverts prochainement.
- Nouveau câble télégraphique entre Londres et Hong-Kong. — Electrical Review, 1 mai
- 19*3.
- Une section du nouveau câble télégraphique Londres-Hong-Kong de l’Eastern Tele-graph Co a été posée entre Penang et Colombo ; la section de Malte à Alexandrie avait déjà été mise en place. Ce nouveau câble coûtera environ 1 aoo 000 livres ' sterling et sera le plus important qui ait jamais été posé. Il faut actuellement environ deux heures et demie pour transmettre un message de vingt mots de Bombay à Londres, et une heure ou une heure et demie pour expédier le message de Colombo à Bombay. Avec le nouveau câble, on économisera trois heures cinquante minutes entre Colombo et Londres, et deux heures vingt minutes entre Bombay et Londres ; cette économie de temps est due à ce que, avec le nouveau câble, les messages seront transmis automatiquement d’une section à l’autre.
- Actuellement les télégrammes doivent être déchiffrés et retransmis à Lisbonne, Gibraltar, Malte, Alexandrie, Aden et Bombay.
- p.196 - vue 196/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 197
- L’ÉLECTRICITÉ A BORDEAUX
- I. — Généralités sur la distribution de l’énergie à Bordeaux.
- Bordeaux, bien que n’étant pas un centre industriel, est à l’heure actuelle doté d’une distribution d’énergie électrique qui consti- j lue dans son ensemble un des meilleurs exemples de l’application des procédés modernes à la production et à la distribution de l’énergie.
- La presque totalité de l’énergie électrique nécessaire à la ville de Bordeaux et de sa banlieue est aujourd’hui fournie parle remarquable barrage établi sur la Dordogne à Tuilière.
- L’énergie électrique produite à Tuilière est transportée à Bordeaux, distant de ioo kilomètres environ, en ! courants alternatifs triphasés sous la tension de ao ooo volts ; elle y est distribuée, aprèsplusieurs transformations, sous la forme de courants alternatifs et de courant continu à basse tension, pour l’éclairage, la force motrice et la traction.
- Malgré toutes les dispositions prises par la Société « Énergie Électrique du Sud-Ouest » en vue d’assurer l’ininterruption de la fourniture d’énergie sur le transport reliant Tuilière à Bordeaux, il eût été imprudent de ne pas compléter cette alimentation à grande distance par des installations thermiques établies dans la ville même et susceptibles, en cas de besoin, de venir immédiatement en aide au transport de force et même de s’y substituer complètement.
- Cette question a été heureusement résolue à Bordeaux, en reliant le transport de force de i Tuilière, après une première transformation | de l’énergie, aux grandes centrales à vapeur | qui existaient déjà dans la ville et dont les , aménagements ont été combinés pour qu’elles ! puissent instantanément renforcer et même remplacer totalement le transport de force de 1’ « Énergie Electrique du Sud-Üuest ».
- La distribution de l’énergie électrique à Bordeaux est donc assurée très largement et
- avec toutes les conditions de sécurité désirables au moyen :
- i° De l’important transport de force de Tuilière qui fournit à Bordeaux et à sa banlieue une puissance de io ooo à 12 ooo kilowatts ;
- a0 Des usines à vapeur de Bacalan et du Temple, chacune d’une puissance de 4 5oo chevaux-vapeur (3 ooo kilowatts) et qui, situées dans Bordeaux même, constituent d’importantes usines de réserve et d’appoint, pour les réseaux urbains de distribution;
- 3° De l’usine à vapeur de la Compagnie Générale des Tramways et Omnibus de Bordeaux, d’une puissance de 3 5oo chevaux-vapeur (a 5oo kilowatts) constituant actuellement une usine de réserve suffisante pour assurer l’exploitation de l’important réseau des tramways urbains.
- La description et l’étude des installations de la Société « Énergie Électrique du Sud-Ouest » ont déjà fait l’objet de plusieurs publications, parmi lesquelles nous citerons l’excellent ouvrage de M.Claveille, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées; aussi nous bornerons-nous à donner quelques renseignements sommaires sur l’usine de Tuilière et sur le réseau général de distribution. Nous nous étendrons davantage sur les installations de Bordeaux, et surtout sur le fonctionnement et l’organisation des réseaux urbains.
- II. — Installations de 1’ « Énergie Électrique du Sud-Ouest».
- B.VUKA.G1C
- La chute alimentant l’usine hydraulique de Tuilière a été créée de toutes pièces par l’établissement d’un barrage, qui est l’un des plus importants existant actuellement dans le monde. Ce barrage, siLué à 320 mètres en amont de l’embouchure du canal de Lalinde, latéral à la Dordogne, s’étend sur une largeur :1e 84 mètres avec
- p.197 - vue 197/448
-
-
-
- 198
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N* 20.
- une retenue de 12 mètres au-dessus de l’étiage ; étant donné les crues nombreuses et rapides de la Dordogne,' la retenue a été réalisée par un barrage essentiellement mobile, pouvant rapidement disparaître en temps de grandes crues. Il est constitué dans son ensemble (fig. 1) par neuf piles en maçonnerie, formant pertuis, qui peuvent être fermées complètement ou partiellement par des vannes métalliques manœu-vrées par des treuils à commande électrique, ce qui facilite et simplifie beaucoup le service en temps de crue; toutes les vannes ont i3 mètres de hauteur et reposent sur des seuils en fonte à un mètre au-dessous de la cote d’étiage.
- ^ Usine de Tuilièhe.
- is Le régime de la Dordogne est très h variable ; alors que pendant la pé-£ riode des basses eaux la chute ne j* peut guère fournir plus de 6 000 che-| vaux-vapeur, il arrive qu’en temps de grande crue le niveau de l’eau ^ dans la rivière atteigne des hauteurs > considérables au-dessus de l’étiage,
- ! réduisant à moins de 6 mètres la hau-“ teur nette de chute, hauteur au-g1 dessous de laquelle les turbines hydrauliques ne peuvent plus assurer le service. Dans ces conditions, l’usine hydraulique devait être doublée d’une usine thermique de secours.
- En fait, l’usine de Tuilière dispose d’une puissance de 3o 000 kilowatts, répartis en 18000 kilowatts hydrauliques et 12 000 kilowatts vapeur.
- L’usine a été construite dans la berge sur la rive droite. Elle se compose de deux bâtiments (fig. 1 bis). Le premier forme un vaste hall de 127 mètres de longueur et de 12 mètres de largeur : il constitue la salle des machines qui renferme les turbines hydrauliques et les turbines à vapeur ; le second bâtiment, d’axe perpendiculaire au premier, constitue la chaufferie.
- p.198 - vue 198/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 199
- Salle des machines. — La salle des machines (fig. 2) comprend essentiellement :
- i° Neuf groupes électrogènes, chacun composé d’une turbine Francis à axe vertical pouvant fonctionner sous une chute variable de 6 à 12 mètres et directement accouplée à un alternateur à axe vertical produisant des courants alternatifs triphasés à la fréquence de 5o périodes et à la tension de 5 5oo volts ; la puissance individuelle de chaque groupe est de 2 000 kilowatts ;
- groupes moteurs générateurs, chacun d’une puissance de i5o kilowatts et par un groupe auxiliaire à vapeur de 75 chevaux.
- Le graissage sous pression, pour les turbines hydrauliques et à vapeur, est assuré par cinq pompes à huile placées dans le sous-sol de la salle des machines, et actionnées par des moteurs à courant continu.
- Chaufferie. — La salle des chaudières renferme 16 chaudières multitubulaires, système Buttner, timbrées à 16 kilogrammes, à
- Fig. 1 bis. — Vue de l’usine de Tuilière.
- 2° Trois groupes turbo-alternateurs Gur- ' tis, dont deux du type vertical et d’une puissance individuelle de 3 000 kilowatts et un du type horizontal d’une puissance de 6000 kilowatts. Ges trois groupes à vapeur fournissent du courant de même tension et de même périodicité que les groupes hydrauliques avec lesquels ils peuvent être couplés en parallèle.
- L’excitation des differents alternateurs est assurée, sous 12a volts continus, par quatre
- foyers automatiques, chacune pouvant vaporiser 4 000 à 4 5oo kilogrammes de vapeur à l’heure ; ces chaudières sont disposées en deux rangées de huit, et sur le carneau de fumée correspondant à chaque rangée, est placé un économiseur Green ; le tirage est assuré par deux cheminées (une par chaque rangée) de 60 mètres de hauteur. L’amenée du charbon, le chargement des chaudières et la reprise des cendres se font automatiquement. •- --
- p.199 - vue 199/448
-
-
-
- 200
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N»20.
- Tableau de distribution et Poste élévateur de tension. — Ces installations sont réparties dans deux bâtiments distincts.
- Tableau de distribution. — Le tableau de distribution est situé dans un bâtiment annexe à un étage, qui s’ouvre dans toute sa
- Vue intérieure de la salle des machines de Tuilière.
- p.200 - vue 200/448
-
-
-
- 47 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 201
- longueur sur la salle des machines et à laquelle il est accolé.
- Au premier étage se trouvent :
- i° Le tableau de manœuvre proprement dit (fig. 2) desservi par une galerie en encorbellement sur la salle des machines et établie à l’affleurement des piliers .séparant cette dernière du bâtiment annexe.
- Suivant les principes généralement adoptés pour les installations de ce genre, tous les appareils de manœuvre, de contrôle, de mesure et de réglage sont alimentés par des courants de basse tension;
- 20 Les disjoncteurs à huile commandant les alternateurs et les départs à 5 5oo volts vers le poste élévateur de tension. Ces interrupteurs sont disposés à l’arriére du bâtiment annexe et sont complètement séparés du tableau de manœuvre par une galerie de passage. Ils sont du type à double rupture dans l’huile, à phases séparées, et sont commandés du tableau par servo-moteurs électriques alimentés par une batterie d’accumulateurs.
- Au rez-de-chaussée sont installés :
- i° Dans un local fermé et ventilé, une batterie d’accumulateurs servant de secours pour les services d’excitation et alimentant les servo-moteurs des interrupteurs à huile ;
- 20 Les boîtes de jonction des câbles, les couteaux de sectionnement, les transformateurs de mesure et du service intérieur et les barres omnibus à :> 5oo volts, qui sont doubles et disposées en boucles avec des interrupteurs de sectionnement permettant de réaliser toutes les combinaisons nécessaires pour le service d’exploitation.
- L’appareillage à haute tension du rez-de-chaussée et les barres omnibus sont logés dans des niches ou cellules en maçonnerie.
- Poste élévateur de tension. — L’énergie produite par des alternateurs à la tension de 5 5oo volts est transformée au départ en énergie à :>o ooo et à i3 joo volts, au moyen de transformateurs statiques. Ces transformateurs sont installés dans un bâtiment à un étage complètement isolé de Pusine principale; il lui est relié par Une galerie souterraine dans laquelle passent tous les câbles principaux et de contrôle.
- Au rez-de-chaussée du poste élévateur se trouvent :
- i° Les transformateurs à 5o 000 volts, représentant une puissance de 18 000 kilowatts répartie en cinq groupes de trois transformateurs monophasés, chacun d’une puissance de 1 200 kilowatts, et les transformateurs à i3 5oo volts, représentant une puissance de 3 600 kilowatts, répartie en deux groupes de trois transformateurs monophasés, chacun d’une puissance de 600 kilowatts.
- Ces transformateurs, du type à bain d’huile refroidie par circulation d’eau, sont placés dans des cellules en maçonnerie les isolant complètement les uns des autres, et fermées sur le devant par des rideaux en tôle métallique;
- 2° Les parafoudres et les barres omnibus à 5o 000 et à i3 5oo volts, en cuivre nu, dont-les différentes phases sont séparées sur toute leur longueur par des cloisons en maçonnerie.
- Au premier étage sont installés :
- Les interrupteurs à huile à 5o 000 et i3 ;>oo volts et les couteaux de sectionnement des départs aériens.
- Les interrupteurs à huile sont identiques comme construction aux! interrupteurs à 5 5oo volts dont ils ne diffèrent que par leurs plus grandes dimensions; ils sont commandés à distance par servo-moteur électrique du tableau même de l’usine. Le schéma général des installations électriques., de l’usine et du poste élévateur, est représenté par la figure 3.
- Les départs aériens se font au premier étage, chaque fil de ligne traversant le mur par une ouverture qui y est ménagée et qui est protégée par une cage vitrée de construction spéciale, empêchant l’eau de pénétrer dans le poste.
- Réseau général üe distribution
- Huit départs sortent du poste de transformation, dont trois à 5o 000 volts et cinq à i3 5oo volts.
- Artères à 5o 000 volts. — Des trois artères à So 000 volts :
- iu Deux sont spécialement affectées au transport de l’énergie à Bordeaux. Ces artères se servent mutuellement de secours, chacune d?elles ayant été établie pour assurer
- p.201 - vue 201/448
-
-
-
- 2Q2
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Sêri$).;-4-N#20.
- le transport de l’énergie totale nécessaire à ce grand centre; les deux artères aboutissent au poste de Cenon, près de Bordeaux,
- trée de chacune de ces deuxiVilles, elle aboutit à un poste de transformation iqjjii' abaisse également la tension à i3V>po voltSi ,
- Interrupteur pour wp/jge des barres omnibus
- *yr----,
- 13.000 volts
- Art.I
- s VN
- ? N '
- -ooo-l
- TTïirii,•**<>’
- \N \N
- Interrupteur pour r 'up/age des barres omnibus.
- T !;()
- Transformateur
- pou r le village^* de Tuih'crç
- Usine de Tuiliere Schéma de l’usine de Tuilière.
- oubl ia tension est abaissée à i3 Soo volts;
- a0- La troisième artère en forme d’Y est affectée au transport de l’énergie dans les villes d?Angoulême et de Périgueilx ; à l’en-
- Lignes à i3 Soo volts. Des ; cinq; lignes à i3 Soo volts partantsdu poste deitrahsfofma-tion : . : < o.'-1;.
- i° Une a pour but de distribuer d’éner-
- p.202 - vue 202/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- H t
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 203
- gie dans .la, région, immédiate de Tuilière;
- *° La deuxieme est directe sur Périgueux et sert de secours à l’alimentation normale du poste de .distribution de cette ville;
- Légende
- dans loutes'les localités de chacune des zones situées à proximité des artères à So ooo volts auxquelles elles correspondent.
- A cet effet, sur le parcours de chacune des
- 3° Les trois autres lignes suivent le tracé des trois artères à 5o ooo volts et sont installées sur les mêmes pylônes que ces dernières. Elles ont pour but de distribuer l’énergie
- lignes doubles à 5o ooo et i3 ooo volts, deux postes de coupure et de bifurcation ont été établis ; ils permettent de couper le gourant sur chacun des deux circuits. Normalement
- p.203 - vue 203/448
-
-
-
- 204
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T, XXII (2e Série). —îN4 20.
- chaque artère à i3 5oo volts est coupée dans l’un des deux postes de sectionnement, et le réseau à i3 5oo volts est alimenté, d’une part par l’usine de Tuilière jusqu’aux postes où le sectionnement a été fait et, d’autre part, en retour par chacun des postes de transformation placé à l’extrémité des trois artères à 5o ooo volts.
- pure, est remarquable; elle permet d’effectuer toutes les réparations nécessaires sur un tronçon quelconque d’artère, sans qu’il soit nécessaire d’interrompre le courant sur les deux sections y aboutissant.
- Les lignes aériennes ont été construites avec le plus grand soin; elles sont établies sur pylônes métalliques pour les artères
- rig\ 5. — Ligne à 5o ooo volts. Traversée d’une rivière.
- En examinant le schéma général du réseau (fig. 4), on voit donc, que les conditions de sécurité réalisées par ces dispositions sont pratiquement parfaites.
- y La disposition bouclée du réseau Tuilière-Bordeaux, avec ses deux artères doubles à 5o ooo et i3 5oo volts et ses postes de cou-
- prineipalésetsurpoteaux boispour les dérivations à i3 ooo volts ; les pylônes métalliques, à l’exception de quelques-uns employés pour des traversées de roule, chemin de fer ou ri-vière(fig. 5), sont du même type et de lamême forme à section pyramidale; ils ont une hauteur de i4 m. oo et sont encastrés de 2 mètres
- p.204 - vue 204/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 20o
- 17 Mai 1913.
- dans un massif en béton ; leur espacement normal est de 90 mètres. Les conducteurs en cuivre sont supportés par les isolateurs en porcelaine d’un type spécial présentant des qualités d’isolement remarquables; les bras des pylônes qui soutiennent les deux isolateurs inférieurs de la ligne à 5o 000 volts sont munis, à leurs extrémités, de deux*cornières verticales de o in. 5o
- Poste de Cenon.—Ce poste, qui estle plus important, est constitué par* un bâtiment à deux étages, flanqué de deux tourelles pour les arrivées des lignes à 5o 000 volts (fig. 6). Au rez-de-chaussée se trouvent : i°Les transformateurs statiques, abaissant la tension de îo 000 à i3 aoo volts, qui représentent une puissance totale de i4 000 kilowatts, répartie entre quatre groupes de trois
- Fig. 6. *— Vue extérieure du poste de Cenon.
- de hauteur et destinées à protéger les lignes contre les coups de foudre.
- Postes de -transformation principaux
- Les postes de transformation auxquels aboutissent les artères à 5o 000 volts sont au nombre de trois :
- i° Poste de Soyaux desservant Angoulême;
- a0 Poste de la Font-Piquet desservant Périgueux ;
- 3° Poste de Cenon desservant Bordeaux.
- transformateurs monophasés ; la construction de ces appareils est la même que pour ceux du poste élévateur de Tuilière et les mêmes dispositions de sécurité ont été prises pour leur installation;
- a° Les barres omnibus à i3 000 volts, qui sont doubles et forment deux boucles fermées sur lesquelles sont branchées les secondaires des transformateurs et des différents départs à i3 5oo volts. Ces barres sont installées dans des cellules en maçonnerie séparant les différentes phases dans un local
- p.205 - vue 205/448
-
-
-
- 206
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N°20.
- situé en arrière de la galerie des transformateurs. Le premier étage, situé au-dessus des barres à i3 5oo volts, contient les cellules séparant les différents départs, avec couteaux de sectionnement et transformateurs de mesure.
- Le deuxième étage reçoit les disjoncteurs à huile des transformateurs, ceux des arrivées à 5o ooo et des départs à i3 5oo volts, le tableau général du poste et des barres omnibus à 5o ooo volts.
- Les disjoncteurs à huile de Cenon sont
- En service normal, chaque artère à 5o ooo volts fonctionne d'une manière indépendante et est destinée à alimenter deux groupes distincts de transformateurs. Toutefois, grâce à l’interrupteur découplage des barres et à des couteaux de sectionnement convenablement disposés, il est possible d’alimenter un nombre quelconque des quatres groupes transformateurs par une seule artère, ce qui permet d’assurer régulièrement l’exploitation du poste complet alors même qu’une artère principale est hors service.
- .Â6&e..
- Fig. 7. — Coupe transversale du poste de Cenon,
- de même Construction que ceux du poste de Tuilière; ils sont commandés à distance par servo-moteur électrique, depuis le tableau de manœuvre établi d’après les mêmes principes que celui de l’usine de Tuilière.
- Les barres omnibus à 5o ooo volts sont installées dans des cellules en maçonnerie séparant les phases ; ces barres ont été séparées en deux tronçons normalement isolés, mais pouvant être réunis le cas échéant par l'intermédiaire d’un interrupteur à huile de couplage, commandé depuis le tableau.
- La disposition bouclée des barres à i3 5oo volts permet, d’autre part, d’alimenter un départ quelconque par un des deux transports d’énergie distincts, dont chacun correspond à une ai'tère à 5o ooo volts. En réglant différemment la tension sur chacune de ces artères, on peut répartir les départs à i3 ooo volts en deux groupes caractérisés par un réglage différent de la tension de distribution ; ce qui permet de satisfaire aux conditions variables d’exploitation des différents circuits desservis par le poste de Cenon.
- p.206 - vue 206/448
-
-
-
- 17Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 207
- III. — Distribution générale en haute tension de Bordeaux et de ses environs.
- Réseau primaire de distribution
- En exceptant les deux départs aériens à i3 5oo volts qui partent du poste de Cenon pour distribuer en retour l’énergie sur le parcours des artères à 5o ooo volts, les autres départs sont uniquement destinés à l’alimentation de Bordeaux et de ses environs. Ces
- compensateurs chacun d’une puissance de 2 4»o kilowatts, installés dans le poste de Cenon même et qui abaissent la tension de i3 5oo volts à 5 4oo volts pour alimenter les trois câbles armés qui aboutissent sur la rive gauche de la Garonne à un poste central (poste de Bordeaux-Centre), d’où est commandée toute la distribution urbaine d’éclairage et de force motrice de la rive gauche. Un poste secondaire de distri-
- Départ Souterrain a 13 000 volts Câble Cenon Mérignac
- 2 Départs Souterrains â 13.000 volts
- Tramways de. Qordeau*
- Départ aénen â f3.000 volts.
- Usines de la Souys
- Départ aérien â 13000 volts
- Départ aérien a 13.000 volts.
- Ligne de S* Louées
- Services Intérieurs
- Fig. 8. —• Schéma du poste principal de Cenon.
- départs sont au nombre de huit, dont quatre souterrains et quatre aériens.
- Départs souterrains. — Ils comprennent :
- i° Deux départs à i3 5oo volts, constitués par deux câbles armés, qui alimentent en parallèle la sous-station de la Compagnie des Tramways Electriques et Omnibus de Bordeaux, située à Bol’deaux sur la rive droite de la Garonne ;
- 20 Un départ à i3 5oo volts, relié à trois
- bution (poste Bordeaux-Bastide) est branché au passage sur ces trois câbles pour alimenter le quartier industriel Bordeaux-Bastide qui occupe toute la rive droite ;
- 3° Un départ à i3 5oo volts, constitué par un câble armé qui part du poste Cenon, traverse Bordeaux dans toute son étendue pour aboutir au poste de la Glacière à Mérignac, commune de la banlieue de Bordeaux. Ce câble assure l’alimentation du réseau
- p.207 - vue 207/448
-
-
-
- 208
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). —H*. 20.
- primaire à i3 5oo,volts qui dessert ,les communes suburbaines, et celles de la grande banlieue, de la rive-gauche jusqu’à Blanquefort. Départs aériens. i — Ils»comprennent : i° Une ligne aérienne à i3 5oo volts vers Saint-Louhès,' qui distribue l'énergie dans la région dénommée « Entre-deux-Mers » comprise entre la Garonne et la Dordogne ;
- desservant lés usines importantes delà Souys.
- . y.. i
- Développement du réseau primaire
- En se reportant'au plan schématique de la distribution (fig..9),ton constate sans peine que Télectrification de Bordeaux et de toute sa région est très développée. t
- Indépendamment de la distribution urbai-
- ^............>••-
- Poudrerie de •)
- A> Q* Me’dard f
- Ms )
- ..
- \
- i
- i
- \.
- /
- Posfe Principal de Cenon.
- Æ Sous-Station desTramwaya deB-. ® Poste de Bordeaux -Centre .
- ® Usine dcBacalan.
- ® Sous-Stations desTrams • suburbains -® Postes Bastide - Glacière -Tatence. • Postes de l* E.E.S.O.
- Postes de la $•).£•
- lende
- Lti^nes de transport a 50 000 volts.
- Ligne principale a 13.000 volts E.E.S.O-Lignes aérieinies à 13.000 volts EE.S0.
- Alimentation souterraine de T. E.Û.B. 13.000 volts. i Alimentation souterraine de Bordeaux-Cenire 5.000 volts-ders souterrains Bordeaux Centre-.Bacatan. -.v/j.iu Câbles, souterrains. Cenon-La Glacière. .-13*000 volts.
- _ , ,___ Lignes aeriennes S.I.E a -13.000 vqIfs/•
- Cable souterrain S. I. E. Cauderan a 13.000 Vults.
- — Câble souterrain E.E.S.O.Taleuce à 13.000 volis.
- ô* Mcdard d’Byrana
- Echelle de
- Fig. 9. — Carte schématique du réseau primaire de Bordeaux et de sa région.
- a0 Une ligne aérienne à i3 5oo volts qui remonte la Garonne sur la rive droite en distribuant l’énergie aux localités qu’elle traverse (grande banlieue de la rive droite); cette ligne traverse la Garonne et peut être bouclée ayée le réseau aérien de la rive gauche dont'elle est normalement isolée ;
- 3° Une ligne aérienne à i3r5oo volts
- ne très importante dont nous parlerons plus loin en détail, on voit que déjà la plus grande partie des communes suburbaines et de la grande banlieue sont desservies par de nombreux postes de transformateurs reliés par un réseau primaire souterrain et aérien, large-mentétabli, etquise développe de jour en jour.
- (A suivre.) J. Reyvàl.
- p.208 - vue 208/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 209
- REPRÉSENTATION CARTOGRAPHIQUE DES DISTRIBUTIONS D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
- Le ministère des Travaux publics a récemment demandé à la première Section de la Société Internationale des Electriciens, par l’intermédiaire de son président, de lui faire connaître si elle avait déjà étudié le moyen de représenter, avec une précision de détails suffisante, les installations électriques sur les cartes existantes.
- Ayant eu à présenter, en 1907, au nom de la deuxième Section, un rapport sur un système de symboles graphiques applicables aux schémas d’installations, je fuschargé, étant donnée la similitude des deux questions, de réunir les éléments d’étude du sujet, plus vaste et plus général, qui fait l’objet de ce rapport.
- Comme cette question cartographique est essentiellement internationale, il nous a paru indiqué de nous préoccuper de ce qui avait pu être fait dans la même voie à l’étranger, tout en restant cependant fidèle aux principes qui avaient inspiré la Société Internationale des Electriciens en 1907, puisque les schémas 11e sont, en somme, qu’un cas particulier des cartes.
- Notre idée maîtresse a été de coordonner les éléments, peu nombreux d’ailleurs, que nous avons pu recueillir pour en former un en-sembleaussihomogène que possible en synthé-tisant ces éléments et nos propres réflexions.
- L’occasion est propice de rappeler ici quelle part ie regretté Hospitalier prit aux travaux de la deuxième Section en 1907, quelle impulsion il savait donner à ces questions d’ordre et de méthode en les marquant si bien de sa verve et de sa griffe. Aucune tentative de travail méthodique ne peut être mieux inspirée qu’en se conformant aux principes qu’il enseignait à ses disciples les plus fervents et les plus fidèles.
- (') Bulletin de la Société Internationale des Electriciens, mars igi3.
- Nous citerons aussi M. le professeur italien Semenza, ami de plusieurs d’entre nous, et M. le Dr Dettmar, qui nous ont communiqué, avec la plus grande complaisance, des documents se rattachant à la question. Nous les remercions sincèrement ici de leur aimable collaboration, qui a permis de réduire les tâtonnements du début.
- Avant d’aborder le sujet même de notre étude, nous exposerons brièvement la méthode et les principes d’après lesquels nous avons conçu ce travail. , .
- Méthode et principes admis
- Il nous faut envisager d’abord les divers genres de cartes où les symboles seront appelés à être représentés. Nous pouvons établir la classification générale suivante : i0 Schémas ; a° Cartes statistiques;
- 3° Cartes topographiques. ,
- De ces trois catégories de cartes, la troisième seule doit être traitée ici. En effet, la question des schémas a été l’objet des travaux de la Société Internationale des Électriciens en 1907; quant aux cartes statistiques, elles doivent être établies avec des symboles d’un caractère quantitatif 'déterminé, et de dimensions, par conséquent, variables suivant une loi certaine.
- Parmi les cartes topograghiques, nous distinguerons encore deux catégories :
- i° Les cartes régionales, embrassant des régions étendues et relatant toutes les installations qui s’y trouvent;
- a0 Les cartes particulières à un réseau de distribution ou cartes de réseau.
- La distinction ainsi faite se rapporte, en somme, à une question d’échelle, d’où dépend la possibilité d’introduire dans ces cartes un plus ou moins grand nombre d’indications.
- p.209 - vue 209/448
-
-
-
- 210
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — N° 20.
- Afin de pouvoir donner des indications variant du général au particulier, d’après l’espace dont on dispose, il convient que les signes représentant les parties principales d’une installation (usine, ligne, sous-station) puissent être combinés avec des signes secondaires caractérisant des indications d’ordre plus particulier, par exemple telles que la nature et la tension du courant, le genre de lignes, etc..
- Nous réduirons, parce procédé, le nombre de signes nécessaires pour tous les cas envisageables.
- Nous avons recherché encore en principe, la clarté, la simplicité des symboles, et leur différenciation nette d’avec les signes topographiques usuels pour éviter toute confusion. Nous nous sommes efforcés enfin d’éviter l’emploi de couleurs différentes qui complique le tirage des cartes.
- Si des modifications sont apportées sur ce point, elles auront probablement pour effet de donner plus de clarté à la figuration.
- Énumération des symboles.
- Nous examinerons successivement :
- i° les centrales;
- 2." les lignes ;
- 3° les sous-stations et postes.
- I. Centrales et usines génératrices. — Désignation. — Nous proposons de répartir lés usines en quatre groupes suivant leur importance :
- i° Petites usines, jusqu’à ioo kilowatts;
- 2° Moyennes usines, de ioo à5oo kilowatts;
- 3° Importantes usines, de 5oo à a ooo kilowatts ;
- 4° Très importantes usines, au-dessus de 2000 kilowatts.
- ioo-îioo kw. 5oo-2 ooo kw. Plus de a ooo kw.
- cipe, par des rectangles dont les dimensions seront à fixer pour chaque classe.
- La dimension a est arbitraire et sera fixée au gré du cartographe.
- Puissance. — Si l’on veut préciser la puissance de l’usine, on pourra l’indiquer par un chiffre situé à droite ou en dessous du rectangle figuratif de la centrale et représentant des centaines de kilowatts, en valeur arrondie. Exemple :
- Usine de5ookw. - Usine de 10000 kw.
- II. Nature de la force motrice principale. — Dans les signes suivants, l’emploi de la grisaille laisse le fond disponible pour d’autres indications ; on remarquera la simplicité voulue de la figuration.
- Usine thermique. Usine hydraulique. Usine mixte.
- III. Nature du courant. — La nature du courant serait indiquée par un symbole facultativement accolable au signe « usine » ou figuré à l’intérieur de celu i-ci lorsque la place le permettrait.
- Nous croyons la juxtaposition préférable pour laclarté. Le courant continu serait spé-ficié dans un but desimplification par l'absence de tout signe additionnel.
- <----y
- 50
- Alternatif Diphasé. Triphasé. U sines hydraul. 5 ooo kw. simple. courant triphasé.
- Les signes caractéristiques du courant sont précisément ceux adoptés, en 1907, par
- Les usines seraient représentées, en prin-
- p.210 - vue 210/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 211
- la Société Internationale des Electriciens, pour les schémas.
- IY. Tension et fréquence. — La tension du courant intéressante à connaître est surtout celle de la ligne à la sortie de l’usine.
- On placera rationnellement ces indications sur la ligne même, sous forme d’un rapport, la tension étant inscrite au-dessus du trait figurant la ligne, la fréquence étant inscrite au-dessous. Exemple :
- 5oo
- 25
- Alternatif simple, 5oo y., a5 p : s.
- Dans le cas où la tension ne serait pas spécifiée, on pourrait adopter, pour indiquer les hautes tensions industrielles et les tensions dites de deuxième catégorie de l’Administration française, un signe secondaire combinable. Exemple :
- Signe indicatif de haute tension Usine à haute tension oude tension de 2* catégorie ou usine de 2* catégorie.
- Lignes.
- Il faut préciser le sens du mot ligne, qu on emploie ordinairement avec des acceptions très variées.
- Nous appellerons ligne élémentaire l’ensemble de conducteurs métalliques nécessaire et suffisant pour servir au transport de l’énergie d’un point à un autre.
- Les conducteurs sont constitués par un ou plusieurs fils ou câbles associés en parallèle.
- Une ligne sera simple, double, triple, etc., suivant qu’elle sera formée de une, deux, trois, etc., lignes élémentaires effectuant le même trajet entre deux points considérés.
- I. Nomure de lignes élémentaires. — Ce nombre serait représenté par autant de traits perpendiculaires au parcours du circuit que
- celui-ci comporterait de lignes élémentaires,
- i ligne élémentaire. a lignes élémentaires.
- TV
- n lignes élémentaires.
- II. Section des lignes et nombre des conducteurs. — Facultativement, et selon le détail dans lequel on voudrait entrer, nous proposons de faire figurer les indications suivantes :
- La section d’une ligne, c’est-à-dire, la section de chacun des conducteurs de cette ligne, serait donnée en millimètres carrés par un chiffre inscrit à côté du signe indiquant le nombre de lignes élémentaires. Exemple : .
- h so
- Ligne triphasée de 5o mm2 de section.
- Si les lignes étaient identiques, il serait inutile de répéter la section de chacune d’elles. Exemple :
- k
- 5o
- 4 lignes élémentaires triphasées de 5o mm2 de section chacune.
- Lorsque les conducteurs seraient de sections différentes, on pourrait préciser les sections des conducteurs sous forme de produits de facteurs ; le premier terme de chaque facteur représentant -le nombre de conduc-. teurs, et le second, la section. Exemple :
- JL
- eu
- 13X50+1X35
- b
- ZXS0+TX2S
- a, i lignes élémentaires triphasées chacune de 3 conducteurs
- de 5o mm2 et d'un conducteur de 35 mm2 de section.
- b, 2 lignes élémentaires à courant continu à a conducteurs
- de 5o mm2 et 1 de a5 mm2 de section.
- III. Caractéristiques du courant. — Le signe « nature du courant », dont nous avons
- p.211 - vue 211/448
-
-
-
- 212
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2« Série). — N» 20.
- rappelé les symboles à propos des usines serait inscrit au-dessus du tracé de la ligne.
- 5oooo
- Z5
- IY. Disposition de la ligne. — i° Ligne de distribution d’énergie (éclairage, force motrice, etc..) — On peut distinguer les lignes et les représenter de la manière suivante :
- a. Ligne aérienne nue.
- b. Ligne en caniveau souterrain (conducteurs nus).
- c. Ligne souterraine isolée (câble armé).
- d. Ligne en caniveau souterrain (conducteurs isolés).
- Si la ligne en caniveau souterrain est isolée, on combinera les signes correspondant de l’isolement et de la situation en caniveau souterrain :
- TT7TM r\ /V/W'V/VAW'U.mi
- 2° Ligne de traction. — Le symbole du trolley serait le suivant :
- Suivant que le trolley serait aérien ou souterrain, on combinerait le symbole de la ligne de traction avec l’un des signes de ligne aérienne ou souterraine :
- Trolley aérien.
- Trolley souterrain.
- V. Nature DES SUPPORTS. -------
- serons les signes suivants :
- i° Poteaux en bois........~
- i" » en ciment.. . .,............ ~
- Nous propo
- —e—
- —q—
- 3" » métalliques.-. .. . . .-----^--------
- Dans le cas où la nature des supports changerait, pour une môme ligne, on accolerait à l’endroit du changement deux des signes ci-dessus, dans l’ordre où les diposi-tionsse rencontreraient en parcourantlaligne à partir de l’usine génératrice.
- Sous-stations et postes secondaires.
- La logique indiquerait d’examiner les divers genres de postes tels qu’ils se présentent successivement dans un réseau, en prenant la centrale comme point de'départ.
- Nous consentirons une infraction à cette règle, pour nous placer au point de vue essentiellement cartographique, qui est l’ordre d’encombrement décroissant des signes. Nous proposons d’appliquer le signe fondamental aux postes les plus complexes, c’est-à-dire ceux qui transforment la nature même du courant, et qui comprennent nécessairement des appareils rotatifs.
- Classification des sous-stations et postes. — Nous distinguerons les sous-stations et postes ci-après :
- i° Sous-stations de transformation avec :
- a. Appareils rotatifs (convertisseurs ou com-mutatrices) ;
- b. Accumulateurs.
- 2° Postes :
- a. De transformation avec [appareils non rotatifs (appelés improprement « transformateurs statiques ») ;
- b. De sectionnement ou de répartition, ou de simple distribution.
- Symbole fondamental. — Nous proposons d’adopter comme symbole fondamental un cercle de diamètre variable suivant l’importance du poste, et dont les dimensions seront à fixer.
- La puissance pourra y être indiquée de la
- p.212 - vue 212/448
-
-
-
- 17 Mai 1913
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 213
- même [manière que pour les centrales. Ex. :
- 10
- Poste de i ooo kilowatts.
- i° Sous-stations :
- a. De transformation avec appareils rotatifs. Le symbole fondamental portera un fond de grisaille sur un demi-cercle.
- La nature du courant à transformer est
- suffisamment indiquée, croyons-nous, par la liaison du poste avec la centrale ; quant à la nature du courant transformé, les signes déjà proposés pour les centrales sont applicables au même titre. Exemple :
- Continu (centrale) Triphasé. Tétraphasé
- CoDtÎDU.
- SIGNES PRINCIPAUX.
- applicables & une seule classe «le symboles enneipaui
- SIONI'.S SECONDAIRES
- upplicahio» u plusieurs classo* «le stmboles.
- KCMCiaitl
- Usines génératrices
- ou centrales.
- Thermiques
- n
- Hydraulique;
- Mixtes
- Soux-stations et Postes.
- Poste d’accumulateurs attenant à l’usine
- Puissance, en centaines de K\v.
- Nature du courant Continu
- ( pas d’indication spéciale )
- Alternatif simple
- Sous-Stations :
- a) do transformation avec app. rotatifs
- b ) d'accumulateurs
- Postes
- a) de transformation avec app. non rotat.
- O
- b>
- desectionnement
- Haute tension
- ou tension
- de a* catégorie Diphasé ou tétraphasé
- +
- Lignes.
- Aeriennes
- I En caniveau (conducteurs nus >
- Eu câble armé
- En caniveau (conducteurs isolés)
- Trolley aérien » souterrain
- 'WWW
- Poteaux
- en bois
- » en ciment
- Poieaux
- métalliques
- Poteaux (comme ci-dessus)
- noiiibi e de lignes élémentaires
- S, section, et N, nombre (ta lignes constituant les conducteurs
- k-s^s,1
- U, tension, et f, fréquence élémentaires.
- U
- i
- Tableau synoptique des symboles cartographiques.
- Triphasé
- A
- p.213 - vue 213/448
-
-
-
- 214
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N* 20.
- Nous ne pensons pas utile de spécifier autrement si le poste comporte des groupes convertisseurs ou des commutatrices ; ceci regarde plutôt les schémas.
- b. Accumulateurs. Le signe fondamental est complété par celui des accumulateurs qui sera placé â l’intérieur ou à côté. Exemple :
- électrique. Nous proposerons de les considérer, dans le cas de centrale comprenant une batterie, comme des postes indépendants adjoints à la station principale. Exemple :
- 2° Postes :
- a. De transformation avec appareils non rotatifs.
- Le symbole fondamental serait employé
- 20
- Observations. —- Centrales comprenant une batterie.
- Les accumulateurs étant des générateurs secondaires, ne sont pas à proprement parler des engins directs de production d’énergie
- sans addition de signes accessoires.
- O
- Pour ce qui touche la nature du courant,
- p.214 - vue 214/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 215
- mêmes'observations que ci-dessus. Exemple :
- _pr^ —0±-
- d. De sectionnement.
- Le signe fondamental de poste est complété par celui de sectionnement. Exemple :
- D’autres indications paraissent sans intérêt pour les raisons énoncées plus haut.
- Cartes de réseau.
- 11 est inutile de nous étendre sur ce sujet, les considérations que nous avons fixées au début étant suffisantes par elles-mêmes.
- La méthode de signes combinables permet de pousser l’éxactitude des détails jusqu’à la limite des schémas ; c’est une question
- de place disponible pour les signes, dépendant, par conséquent, de l’édhellede la carte.
- Quant aux dimensions attribuées aux signes du présent rapport, elles sont simplement indicatives. Nous laissons volontairement au cartographe le soin d’approprier ces dimensions aux besoins et à l’échelle de la carte.
- Comme conclusion, nous avons résumé en un tableau synoptique les symboles proposés. La carte ci-dessus (fig. i) montre un exemple de leur application.
- E. J. Brunswick.
- ERRATUM
- Une coquille d’imprimerie s’est glissée dans notre dernier article « Terminologie applicable aux machines électriques et transformateurs » (Lumière Electrique, iomai, p. 174).
- Dans la a* colonne de la page 178, les lignes 19 à 21 sont à reporter à la fin de la rubrique « Service à vide ».
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Inscription des signaux de T. S. F. à l’aide d’un muscle de grenouille.
- Des variations électriques extrêmement faibles sont suffisantes pour exciter les nerfs moteurs et faire contracter les muscles auxquels se rendent ces nerfs. Un muscle muni de son nerfmoteur peut donc constituer un galvanoscope très sensible ; ce galvanoscope vivant a de plus le gros avantage de pouvoir très facilement inscrire les indications qu’il fournit. 11 suffit, en effet, de relier à l’aide d’un fil le tendon du muscle en expérience à un levier-plume dont la pointe vient s’appuyer sur la surface d’un cylindre tournant d’un mouvement uniforme.
- Dans les laboratoires de physiologie où on se sert assez souvent de ce dispositif pour déceler de très légères variations électriques, on emploie presque toujours des muscles de grenouille, parce que chez les animaux à sang froid, l’excitabilité des muscles, même isolés du corps, persiste assez longtemps et on s’adresse la plupart du
- temps au muscle du mollet, à cause de la facilité de son isolement.
- On peut avec cet appareil enregistrer les signaux de télégraphie sans fil reçus par un détecteur électrolytique de Ferrié. La figure 1 donne
- p.215 - vue 215/448
-
-
-
- 216
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N» 20.
- le schéma des connexions du porte-récepteur et de la disposition de la partie inscrivante. Deux fils terminés en crochets portent le nerf N qui se rend au muscle M. Le muscle est solidement fixé dans une pince par sa partie supérieure et son tendon est attaché par un fil au levier inscrip-teur L tournant autour du point O. Les deux fils excitateurs sont montés en dérivation sur les bornes BB des récepteurs téléphoniques du poste. Les excitations du muscle sont produites par les courants de self-induction qui prennent
- Ces tracés ont été obtenus à Rennes, soit à une distance de Paris d’environ 35o kilomètres.
- Cette méthode donne une inscription très précise des points horaires. En efïet, le temps qui s’écoule entre le moment ou un muscle est excité et le moment où il se contraéte, temps qui est connu sous le nom de période latente du muscle, est toujours très petit. On peut d’ailleurs le mesurer facilement. Pour le muscle du mollet de la
- grenouille, ce temps est d’environ ------ de se-
- ioo
- naissance dans les bobines des téléphones. Sous l’influence de ces excitations, le muscle se contracte et le tracé de la contraction est inscrit par le levier enregistreur attaché au tendon.
- La figure 2 représente, enregistrés par ce procédé, les signaux horaires envoyés le matin du poste de la tour Eiffel. On y reconnaît très bien les trois séries de signaux préparatoires et les points horaires de 10 h. 45, 10 h. 47 et 10 h. 49.
- conde. Les courbes représentant les points horaires ne sont en retard que de cette quantité, car, étant, donnée la viteese de la propagation des ondes hertziennes (3oo 000. kilomètres à la seconde), on peut négliger le retard dû au temps de progression de l’onde de Paris à Rennes.
- D1' Le feu vais,
- Professeur de l'Ecole de Médecine de Rennes.
- p.216 - vue 216/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 217
- BREVETS
- Nouveau système de commande des locomotives à courant monophasé. — Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est. — Brevet N° 451 037. — Demandé le 3i janvier 191a, délivré le ,ci- février 1913, publié le 9 avril 1913.
- Les moteurs de locomotives, en particulier les moteurs série, sont généralement alimentés à basse tension par l’intermédiaire d’un transformateur ; le circuit à basse tension est alors parcouru par un courant de grande intensité et il en résulte quelques difficultés pour la construction des contacteurs et de l’inverseur placés sur ce circuit.
- Le système de commande ci-dessous permet d’effectuer toutes les manœuvres sans interrompre le circuit secondaire et supprime, par conséquent, l’emploi des contacteurs et inverseurs sur ce circuit.
- Fig. 1.
- La figure 1 représente schématiquement, pour une marche à caractéristique série, la disposition du système dans le cas où la locomotive possède deux moteurs.
- La fisrure 2 est relative à une marche à excitation
- O
- indépendante qu’on emploie plus particulièrement pour la récupération.
- Le courant arrivant du trolley t, passe d’abord dans un disjoncteur D, puis dans l’enroulement primaire d’un transformateur régulateur d’induction T. La partie fixe de celui-ci, analogue à un stator de moteur d’induction, porte l’enroulement primaire PP' ; elle est, en outre, munie d’un dispositif de compensation annulant la composante transversale
- du flux secondaire, ce dispositif pouvant être réalisé, comme le montre la figure 1, au moyen d’une connexion diamétrale AB. La partie mobile, constituée par un rotor monophasé, porte l’enroulement secondaire S S' ; pour obtenir l’un ou l’autre sens de marche, l’axe de cet enroulement peut être déplacé de go° de part et d’autre de la position neutre pour laquelle la tension induite dans le secondaire est nulle, c’est-à-dire que l’angle d est variable de o° à 90° pour l’un des sens de marche et de o° à — 90° pour l’autre sens.
- Le. circuit à basse tension des moteurs qui comprend les induits Mi et M2 et éventuellement les enroulements de compensation C] et C2, est alimenté par le transformateur T. Les enroulements inducteurs Ej et E2 des moteurs (fig. 1) sont montés sur le circuit haute tension entre le transformateur T et
- M N
- Fig. 2.
- la terre G ; la tension à laquelle ils sont soumis de ce fait est toujours assez réduite ; on pourrait évidemment, sans rien changer au principe du système, alimenter ces enroulements par l’intermédiaire d’un transformateur ; le primaire de ce dernier serait monté entre le transformateur régulateur T et la terre, tandis que le secondaire alimenterait les dits inducteurs E, et E2.
- Lorsque la partie mobile du transformateur régulateur T occupe la position neutre pour laquelle la tension induite par le primaire est nulle, aucun courant ne passe dans l’induit des moteurs ; c’est la position d’arrêt.
- Pour effectuer le démarrage, il suffit d’écarter la
- p.217 - vue 217/448
-
-
-
- 218
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2® Série). — N® 20.
- partie mobile du transformateur T de la position neutre dans un sens ou dans l'autre, suivant le sens dans lequel les moteurs doivent tourner.
- On réalise ainsi un système de commande permettant d’effectuer les manœuvres sans interrompre le circuit secondaire.
- Ce système présente, en outre, l’avantage de permettre le démarrage à Hux réduit sur les moteurs. Le courant primaire augmentant en effet au fur et a mesure que Pon écarte Porgane mobile du transformateur T de la position neutre, il en résulte nécessairement que le (lux des moteurs n'atteint sa valeur normale qu'à la fin du démarrage, lorsque Porgane mobile du transformateur occupe la position correspondant à la tension maximum, c’est-à-dire lorsqu'il se trouve à 90° de la position neutre. Cette condition constitue, comme on sait, un avantage au point de vue de la commutation au démarrage.
- La disposition représentée par la ligure 1 s’applique aux conditions à réaliser pour obtenir une marche en caractéristique série : elle est telle que pour une position donnée du rotor du régulateur, le courant d’inducteur soit proportionnel au courant d’induit. Le système se prête aussi à la marche en caractéristique shunt, qu’on emploie en particulier pour réaliser la récupération ; à cel effet, on pour- ! voie les moteurs d’une excitation indépendante. Dans ; ce cas (fig. a), la sortie P' du régulateur est reliée ! à la terre et les inducteurs E* et Ea sont excités ! indépendamment par une tension, de phase et gran- ; deur convenables, appliquée aux bornes M et N de 1 ces inducteurs.
- Instrument de mesure à fil thermique. —
- Siemens et Halske. —- Brevet N° 4^o 990. — Demandé le a5 novembre 1912, délivré le 3o janvier 1913, publié le 8 avril 1913.
- Dans les instruments de mesure à fil thermique, où, pour compenser les variations de longueur du fil qui se produisent sous l'effet des variations de température du milieu ambiant, l’on emploie des fils tendus parallèlement ou suivant une direction sensiblement parallèle à celle de ce fil, les extrémités de celui-ci et celles du fil de condensation sont assujetties d’une part à un organe fixe, et d’autre part à un ressort tendeur.
- Les ressorts-lames employés jusqu’à ce jour pour tendre les fils ont, à l’état détendu, une forme rectiligne. Mais ces ressorts ne possèdent, sous une longueur normale, qu’une course de détente faible.
- Il en résulte qu'une légère variation de la course de détente détermine une variation relativement grande de la tension des fils.
- On évite cet inconvénient en suspendant les deux iils dans un organe élastique contre lequel s’appliquent des ressorts-lames de grande course de détente.
- Le dispositif est le suivant (fig. 1) :
- Fig. 1.
- Sur une patte en saillie sur l'un des côtés du plateau de montage <2, est montée élastiquement, au moyen d’irie charnière#sans frottement, une plaque p, sur laquelle sont fixés, en hi9 le fil électro-thermique A, et, en A*j, le fil de compensation calorifique A'. Sur la patte n sont fixées deux lames flexibles recourbées présentant par exemple la forme indiquée sur le dessin, et a}^anl une assez grande longueur.
- On ménage ainsi aux ressorts une grande course de détente ; comme celle-ci, par suite du glissement des ressorts sur la plaque p, ne s’opère que partiellement dans la direction des fils, il en résulte qu'à une faible variation de la course de détente, i! ne correspond aussi qu'une faible variation de tension des fils.
- b
- Fig. 2.
- Du côté opposé, le plateau de montage porte deux bossages x, xY dont l’un, x, fait saillie vers l’avant et l’autre, vers l’arrière. A ces bossages sont fixés (fig. *a) respectivement le fil thermique et le fil
- p.218 - vue 218/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 219
- de compensation. L'une des extrémités du iil de compensation h est fixée en kl9 en avant du plateau de montage k9 et l'autre extrémité, en A2? au bossage arrière de sorte que le fil de compensation vient croiser la ligne neutre ou le plan du plateau de montage. En cas de flexion du plateau de montage, le point d’attache se déplace vers l'extérieur de la même quantité dont se déplace vers l’intérieur le point h2; on évite ainsi tout allongement mécanique du fil de compensation.
- - Dans la disposition habituelle du fil de compensation, représentée en pointillé en ki sur la figure a, le fil est placé sur toute sa longueur en avant du plateau de montage. Cette disposition présente l’inconvénient que, lors d'une flexion du plateau de montage, les points de fixation ou d’attache ki et du fil de compensation s'écartent l’un de l’autre, ce qui occasionne un allongement mécanique du fil, ou bien qu’ils se rapprochent et donnent lieu par là à des défauts de précision dans les mesures.
- L’une des extrémités du fil thermique est, tout comme le fil de compensation, fixée en avant du pla-
- teau de montage, sur la plaque py et reliée au bossage en
- Dans le but de réaliser un amortisseur suffisant du système de transmission et du mécanisme tendeur correspondant, on ménage à la partie inférieure du plateau de montage a un évidement en forme de secteur et on le recouvre par une tôle e. Dans la boite ainsi formée, on loge une palette, c formant amortisseur ; celle-ci est calée sur un prolongement de l’axe d portant l’aiguille.
- Le plateau de montage a peut être obtenu d’une seule pièce avec la boîte b en estampant une même tôle ; il peut aussi être venu de fonte avec la boîte. On emploiera avantageusement une matière très bonne conductrice de la chaleur, telle que le cuivre, pour que le plateau de montage puisse prendre rapidement la température du milieu ambiant.
- La boite de l’amortisseur pourra être constituée, par exemple, par une enveloppe disposée entre le plateau de montage et un plateau formant socle, cette enveloppe étant destinée à recevoir tout l’ensemble de l'instrument de mesure.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné de préférence une analyse des Ouvrages
- H. Erdmann, Directeur de l'Institut de Chimie minérale de la Technische Hochschule f de Berlin. — Traité de Chimie minérale. Ouvrage traduit sur la cinquième édition allemande par À. Corvisy, professeur agrégé des sciences physiques au Lycée Gay-Lussac, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de Limoges. — Tome /. Introduction à la Chimie et Métalloïdes. — i vol in-8° de 55g pages avec 143 figures et deux planches spectrales coloriées. — A.. Hermann et fils, éditeurs, Paris. — Prix, broché : 12 francs.
- Il n’est pas aujourd’hui de question posée par notre activité dans le domaine scientifique, industriel ou commercial, dont la solution pratique ne nous impose, au préalable, une connaissance précise sur la constitution et les propriétés chimiques des matériaux mis en œuvre; aussi, pour l’ingénieur, la chimie est-elle devenue une science de première nécessité dont la référence, en toute occasion, doit
- dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction.
- l’orienter dans son choix d’une decision définitive.
- Cependant, si le traité de chimie est un des livres que tous les techniciens doivent posséder sur leur table de travail, on peut dire, non saus regrets, qu’ils ne trouvent guère d’ouvrages dans notre littérature française qui 'soient conçus et écrits dans un but répondant à leurs besoins. Certes, les bons classiques ne nous manquent pas aujourd’hui : nous avons dans cette direction, des chefs-d’œuvre de pédagogie, initiant parfaitement l’étudiani des divers grades à la science qu’il appliquera plus tard dans sa carrière; celui-ci y trouve bien la théorie dans sa précision schématique, immédiatement saisissable ; mais il n’y rencontre pas le détail expérimental qui touche au fait, à la réalité, dont il n’a pas encore besoin. D’autre part, le chercheur qui veut pénétrer au fond d’une question scientifique ou technique peut en entraire la bibliographie complète dans des traités magistraux tels que ceux
- p.219 - vue 219/448
-
-
-
- 220
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). — N°20.
- de Wurtz, de Moissan, où sont accumulés, de façon très compétente, toutes nos connaissadces actuelles.
- Eutre ces deux catégories d’ouvrages, répondant à deux codceptions si distinctes, il y avait la place pour le traité aux dimensions restreintes, limitées, non par les exigences d’enseignement des programmes classiques, mais uniquement en vue de grouper d’une manière claire et cependant concise le plus' grand nombre possible de vues théoriques et de faits, indispensables à la documentation du praticien.
- C'est la situation, particulièrement originale et fort intéressante, que vient occuper le Tome premier du Traité_ de chimie minérale de H. Erdmann La traduction française de la cinquième édition, nous est présentée par M. le professeur A. Corvisy, de l’Ecole de médecine de Limoges, à qui nous devons déjà les excellentes éditions françaises des œuvres capitales de Yan’t Hoff, Ostwald et W. Nernst.
- Le programme que s’est tracé H. Erdmann dans ce premier volume est l’étude des métalloïdes; mais, avant de ! l’aborder,'il expose, dans une première partie, dite « Introduction à la Chimie » les lois fondamentales des transformations chimiques, qu’on a coutume de grouper maintenant dans une science récemment constituée, la Chimie physique. Toutes les théories modernes, aussi bien que les principes fondateurs, y sont résumés dans [ces pages, pour donner aux lecteurs la substance nécessaire à leur compréhension précise.
- La deuxième partie, la plus importante évidemment par son développement, esi une suite de monographies très complètes des métalloïdes et de leurs composés : on trouve dans chacune d’elles les faits chimiques les plus récemments acquis à la science et les techniques expérimentales nouvelles qui ne sauraient entrer dans un livre d’enseignement. De plus, un sujet de chaque question traitée dans l’ordre théorique ou pratique, un historique nous résume les diverses phases de la connaissance acquise; l’origine minéralogique, l’application usuelle, les propriétés thérapeutiques ou toxiques, les indications statistiques et commerciales très variées viennent en outre intéresser le lecteur là où
- il n’était habitué qu’à la monotomie de descriptions successives, conçues sur un plan unique.
- Pour tous ces motifs, l’ouvrage de H. Erdmann mérite au plus haut point de retenir l’attention de tous les techniciens désireux de savoir et pressés' dans la recherche de leurs documents,
- E. Fouakd.
- Ingénieur E. G. P. Docteur ès Sciences, de l’Institut Pasteur
- Les rayons ultra violets et leurs applications. — Les lampes à vapeur de mercure, par l’Institut du M. S. F. — i volume in-8° 16 X -ni, avec 44 figures. — Librairie du Mois scientifique et industriel. 8, rue Nouvelle, Paris. — Prix : a fr. 73.
- Depuis quelques années, les rayons ultra-violets ont été l’objet de quantité de travaux qui ont montré les très nombreuses applications dont ils sont susceptibles. Ce sont, en effet, des agents physicochimiques extrêmement énergiques qui permettent des réactions nouvelles et accélèrent certaines transformations dans des proportions énormes.
- Les mémoires qui signalent ces applications ou exposent des particularités nouvelles des rayons ultra-violets sont épars dans les comptes rendus des Sociétés savantes ou dans les journaux scientifiques ; ils n’avaient pas encore été réunis dans un ouvrage donnant comme celui-ci, sous une forme concise et pratique, l’exposé de nos connaissances sur les rayons ultra-violets, sur leur production et leur utilisation.
- Après la définition et l’énumération des propriétés physiques, chimiques, biologiques des rayons ultra-violets, cet ouvrage étudie en détail les lampes à vapeur de mercure ; il contient la monographie des principaux types de lampes et décrit accessoirement les divers systèmes d’allumages, les procédés employés pour modifier la coloration habituelle des lampes à tubes de verre et l’application de l’arc au mercure à la transformation des courants alternatifs. L’application des rayons ultra-violets à la stérilisation est surtout développée. Les applications médicales et les emplois de plus en plus nombreux des rayons ultra-violets sont ensuite sommairement présentés.
- L.-E.
- p.220 - vue 220/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 221
- 1
- ÉTUDES ET NOUVELLES
- ECONOMIQUES
- L’année i<)i3 ayant accompli déjà le tiers de son cycle et la situation internationale paraissant s’améliorer, il nous paraît opportun de donner un aperçu de la situation économique et financière de la France. On sait que la Banque de France a été conduite à défendre son encaisse métallique dans des conditions assez onéreuses pour le commerce et l’industrie mais non désastreuses, et à maintenir ainsi le taux de son escompte à 4 % depuis le mois de septembre et pendant plus longtemps que nous n’y étions accoutumés ; l’an dernier, ce taux était à 3 1/2 % . Mais cette mesure, en provoquant la prudence, n’a pas arrêté l’élan des affaires puisque, d’une année sur l’autre, l’encaisse totale se trouve diminuée de près de 200 millions, la réduction portant, bien entendu, sur l’encaisse argent, et que les billets en circulation sont passés de 5 232 millions à 5 640 millions. Que l’on compare d’ailleurs les chiffres du portefeuille et des avances sur titres, ils conduisent à la même constatation, soit une augmentation d’engagements de la Banque de plus de 600 millions ! Si bien que le rapport de l’encaisse totale aux engagements est descendu de 66,27 % à5g,i4 %, ce qui est un chiffre très en-dessous de la moyenne de notre établissement officiel. On ne peut dire que ces comparaisons de chiffres soient sans valeur parce que la vie économique d’une nation passe chaque année par des états d’analogie que règlent les saisons ; certains évènements particuliers peuvent en modifier la portée : ainsi une exposition universelle, une guerre, une épidémie, un tremblement de terre ; mais les caractères généraux subsistent et autorisent les conclusions. Continuons d’ailleurs notre analyse. Bien que l’année agricole fût meilleure et conséquemment nous permît de mieux pourvoir à nos propres besoins, les importations, qui se chiffrent par 2 milliards 66 millions, ont augmenté de 32 millions, tandis que les exportations passaient de 1 milliard 480 millions à 1 milliard 633 millions; la progression des importations a porté sur les matières nécessaires à l’industrie tandis que celle des exportations est due surtout aux tissus et aux colis postaux, c’est-à-dire aux objets fabriqués. Il résulte de tout ceci que les recettes des douanes, les revenus de l’Etat, comme les impôts sur les valeurs mobilières, dépassent toutes
- les prévisions les plus optimistes. Seul l’impôt sur les opérations de bourse a subi un important déchet de 1 100 000 francs que la situation politique internationale suffit à expliquer. Nos chemins de fer n’ont pas manqué de participer à la prospérité générale et déclarent ensemble une recette de 499220000 francs, supérieure de 11 millions à celle de la période correspondante de 1912.
- Quant à présent, igi3 ne marque de défaillance que sur un seul point ; et il a suffi que la paix s'affirme et que les ambitions des peuples s’apaisent pour que le signal de la reprise générale fût donné.
- Le Rio-Tinto en tête, après avoir détaché un coupon de 5o shillings, le regagne immédiatement et passe de 1 967 à 2 009 francs ; les autres valeurs cuprifères sont en reprise : le Boleo à 838 ; la Tharsis à 197; l’Utah Copper à 279; la China Copper à 214 5o ; l’Araalgamated à 75. Le cuivre métal ne subit pas encore cette influence des milieux spéculatifs et c’est une curiosité de plus que de faire à son égard les remarques suivantes ; la consommation en 1912 s’en serait élevée à 1 o&7 731 tonnes, la production atteignant elle-même 1 008 290 tonnes; les stocks visibles à la fin de 1912 auraient diminué de 18 000 tonnes par rapport à 1911, s’établissant à 82 267 tonnes; et cependant le cours du métal oscille autour de 69 livres sterling, tandis que, depuis dix huit mois, on nous prédit des cours supérieurs à 80 livres sterling. Il faut d’ailleurs s’en réjouir puisque les prix de vente n’ont guère suivi le léger mouvement de hausse que pouvait provoquer, dans les produits fabriqués, l’élévation des-cours de 55 livres sterling à 69 livres sterling. Mais le moment serait venu de la hausse des prix, parce que la consommation euro_ péenne, toujours en augmentation, va progresser du fait des dépenses provoquées par l’organisation des territoires acquis aux alliés balkaniques et du fait de la reprise des affaires en Amérique.
- IJElectrical World annonce que, pour le premier trimestre 1913, la General Electric C° a reçu un chiffre de commandes qui représente pour l’année 129 millions de dollars d’affaires alors que 1912, ne lui avait apporté que 102 millions, le meilleur chiffre depuis la fondation de la Compagnie. Devant ces résultats, la Compagnie a décidé d’augmenter ses usines.
- p.221 - vue 221/448
-
-
-
- 222
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série).—N* 20.
- En Angleterre, d’ailleurs, les résultats acquis par la British Westinghouse, au cours de 1912, donnent à penser qu’il peut en être de même. Déduction faite des dépenses d'exploitation, des amortissements et des intérêts, le bénéliee de l’exercice est de 41 074 livres sterling pour 157 871 livres sterling de recettes brutes. L’an dernier le bénéfice avait été de 20 708 livres sterling. Le Conseil propose évidemment de reporter ce solde qui, ajouté aux reports antérieurs, porte à 66 899 livres sterling le crédit du compte profits et pertes. Pour qui connaît les usines de Manchester, largement outillées pour toutes les branches de la construction électrique, ces résultats sont l’indice d’une prospérité générale incontestable.
- La Société Immobilière des Forces motrices du Vercors déclare un bénéfice net de 196671 francs contre 107 724 francs en 1911 ; le solde disponible, report compris, s’élève à 2o3 420 francs permettant la répartition d’un dividende de 6 % aux actions de priorité de premier rang et de 5 % à celles de deuxième rang.
- Les Tramways de l’Est-Parisien ont réalisé, en 1912,un bénéfice net d’exploitation de 2070301 francs en augmentation de plus de 3oo 000 francs sur celui de 1911 ; le bénéfice ressort à i 656 i53 francs contre 1 466 488 francs. Les dividendes proposés restent maintenus à 4 francs pour les actions privilégiées et de capital. Les réserves reçoivent 229)345 francs.
- La Société Pyrénéenne d’Energie Electrique a vu le produit de son exploitation passer de 383 326 francs en 1911 à 789892 francs en 1912. En y ajoutant le revenu du portefeuille et diverses rentrées, le total de's recettes est de 836 85o francs dont 324 282 francs sont à porter aux comptes de premier établissement et le solde à l'amortissement partiel des avances consenties à la société.
- Malgré la concurrence de la Compagnie du Gaz de Lyon, les Forces Motrices de Rhône ont réalisé 109 708 francs de recettes en plus; le bénéfice de 1912 est de 2937 5i5 francs, supérieur de 111 828 francs à celui de ion ; le dividende pourrait être porté de 27 fr. 5o à 28 francs.
- La Société Havraise d’Energie Electrique proposera à ses actionnaires la répartition d’un dividende de 27 francs aux actions de capital, et de 17 francs aux actions de jouissance, contre 25 francs et i5 francs l’an dernier. Les produits de l’exploitation sont, en effet, en augmentation de 333 291 francs, et les bénéfices nets de l’exercice s’élèvent à 976 565 francs. Le capital, porté en juin 1912 de 7 25o 000 francs à 9 millions de francs, ne figure plus au bilan
- que pour 7 725 000 francs, car 5 100 actions ont été amorties. La réserve légale est à 900 000 francs. La situation de la société est des plus satisfaisantes.
- Les recettes totales des tramways du London Comity Council, pourl’exercice clos au 3i mars 1913, se sont élevées à 2 180 735 livres sterling dont 2 143 190 livres sterling pour les lignes à traction électrique, et 37 545 livres sterling pour les lignes à traction animale. Les chiffres correspondants de 1912 étaient respectivement de 2231945 livres sterling et 60 356 livres sterling.
- La firme JohnLysaght, de Bristol, qui, parmi tous ses produits métallurgiques met à la disposition des constructeurs électriciens des tôles spéciales déclare un total de bénéfices de 298 154,livres sterling. Dé-duction]faite des intérêts des obligations et des dividendes payés aux actions privilégiées, soit 6 % , il reste, y^compris le report antérieur un solde disponible de 684 389 livres sterling. Le 'conseil propose de répartir 10 % aux actions ordinaires, outre un superdividende de 2 shillings par action. La réserve est portée à 5qo 000 livres sterling par une attribution de 5o 000 livres sterling; le fond de commerce est amorti de 134 612 livres sterling; la caisse de prévoyance des ouvriers reçoit 5ooo livres et 414 777 livres sterling sont reportées à nouveau. L’ensemble de ces résultats fait honneur à l’administration de cette société qui peut lutter en France avec nos meilleures sociétés métallurgiques,malgré les droits de douane qui frappent les tôles de faible épaisseur.
- Dans une correspondance de Berlin, le Moniteur des Intérêts Matériels donne un aperçu du commerce extérieur de l’Allemagne pour le mois de mars 1913 en même temps que quelques renseignements généraux sur les importations et les exportations au cours des trois dernières années. Pour les spécialités qui nous intéressent davantage, machines et produits électrotechniques, nous noterons |qué les importations se sont élevées à 18 516 mille marks pendant ce troisième mois de 1913 ,en diminution de 2 millions tandis que les exportations passaient de 187 38r mille marks à 220 333 mille marks. En 1912 la France a importé d’Allemagne 689 425 mille marks, soit près de 100 millions de plus qu’en 1911, beaucoup moins cependant que l’Angleterre et l’Autriche qui respectivement ont importé de l’Allemagne, l’unepour 1 161 060 mille marks, l’autre pour 1 o3533i mille marks. De tels chiffres, donnent l’idée de la place qu’aurait notre industrie dans le commerce mondial si nous savions profiter de nos disponibilités pour servir une politique d’affaires. D. F.
- p.222 - vue 222/448
-
-
-
- 17 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 223
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Pyrénées-Orientales. — Le conseil général a nommé une commission pour étudier le projet de création d’un deuxième réseau de chemins de fer départementaux.
- Une commission spéciale étudiera, avec les représentants de l’Aude, le projet de construction d’une ligne ferrée de Rivesaltes à Tuchan.
- Savoie. — Le conseil général a voté l’étude de la proposition de la maison Giros et Loucheur, concernant le tracé d’une ligne à voie normale de i m. 4L entre Saint-Genix et Chambéry, par Yenne et le prolongement éventuel du Bourget-du-Lac à Aix-les-Bains.
- Est décidée la création à voie d’un mètre et à traction électrique de la ligne Saint-Jeoire, Challes, Barby, Leysse, Saint-Alban, Bassens, Chambéry, Bissy, la Motte-Servolex.
- Le conseil a approuvé la mise à l’étude de plusieurs autres lignes de tramways dans l’ordre suivant :
- i° Aix-les-Bains, le Châtelard, éventuellement jusqu’à Saint-Pierre-d’Albigny ;
- •2U Albertville-Beaufort ;
- 3° Modane-Lanslebourg.
- Les deux lignes déjà votées, Moutiers-Brides-Bozel et Chapareillan-Chambéry ne seront présentées pour la déclaration d’utilité publique, ainsi que chacune des autres lignes, qu'après le dépôt d'un avant-projet.
- VOSg6S. —Les concessionnaires du tramway départemental de Neufchâteau à Contrexéville étudient le prolongement de cette ligne jusqu’à Vittel par la Vallée du Vair, pour desservir Outrancourt, Mandres, Saint-Remimont et Norroy et arriver à Vittel par le quartier de l’Etablissement.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Eure. — Le conseil municipal de Vernon a accordé pour quarante ans à la Compagnie Générale Française d’Eclairage la concession de l’éclairage privé.
- Haute-Marne. — Le conseil municipal de Ser-queux a engagé des pourparlers pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Mayenne. — Le conseil municipal de Mayenne a approuvé le projet présenté par MM. ICuentz, de Rennes, pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Seine-Inférieure. — Le conseil municipal de Fécamp a accordé la concession de l’éclairage électrique,
- pour quarante ans, à Mme Alexandre Legros, propriétaire de l’usine électrique Je Fécamp.
- Vienne. — Le maire de Loudun est autorisé à traiter pour l’installation de l’éclairage électrique avec la Compagnie nouvelle d’éclairage, dont le siège social est à Bordeaux.
- TÉLÉPHONIE
- Jura.. — Le conseil général a adopté un projet de 247 076 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- La commission départementale a reçu délégation pour étudier les projets suivants des circuits téléphoniques : Bonlieu-Saint-Maurice, 2 558 francs ; Saffloz-Doucler, 3 488 francs; Courlaoux-Beaurepaire, 2 700/raucs ; Epy-Coligny, 2 838 francs; Vescles-Oyonnax, 7694 francs; Courtefontaine-Quingey, 3 906 francs ; Treffort-Thoirette, 9 324 francs.
- Meuse. — Le conseil général a adopté l’établisse ment des circuits téléphoniques Hannonville, Sainl-Mihiel, Harville-Hannonville-au-Passage, Montiers-Che-villon, Inor-Beaumont - les-Islettes- Sainte-Menehould, Moulins-Stenay qui nécessiteront une avance à l’Etat de 27 190 francs.
- Vaucluse. — Le conseil général a approuvé un projet de 6 000 francs pour l’établissement d’un circuit téléphonique Bonnieux-Lourmarin.
- Une subvention est votée pour les circuits Avignon-Nîmes, Avignon-Valence, Avignon-Marseille.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Etablissements Lanz, 64, boulevard, Magenta, Paris.
- L’importante firme Lanz, de Mannheim, vient de faire paraître une luxueuse et artistique brochure sur les « Machines à vapeur surchauffée à distribution par soupapes accompagnées, système Lentz ». Le moteur idéal devant réunir les qualités suivantes : avantages de durée, de sûreté de fonctionnement, de facilité de conduite et d'élasticité de la machine à vapeur classique, consommation sensiblement égale à celle des moteurs à explosion et à combustion interne; la maison Lanz l’a réalisé en perfectionnant la machine à vapeur demi-fixe dont l'emploi se répand de plus enplus dans les milieux industriels. D’après leur statistique, en 1912, 2 3g3 machines ont été livrées par les ateliers de Mannheim, contre 945 en 1901. Ces chiffres montrent l’extension prise par le matériel Lanz.
- p.223 - vue 223/448
-
-
-
- 224
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2‘ Série). — N° 20.
- SOCIÉTÉS
- Omnium Lyonnais de Chemins de fer et Tramways.
- Tableau comparatif d'es recettes.
- Semaine du 20 au 26 avril Du i« janvier au 26 avril
- igi3 191» 1913 1912
- Cannes 10 801 60 10 99» 93 217 810 35 225 243 |5
- Fontainebleau 2 g65 18 3 099 40 44 635 5o 43 554 10
- Bourges 3 643 55 3 573 85 59 141 70 59 25l 40
- Poitiers 3 390 i5 3 35o 70 55 592 40 53 820 o5
- Troyes 4 971 25 4 887 25 83 638 -5 82 881 10
- Pau 4 348 7.5 4 544 oâ 79 4” 7» 77 oi5 55
- Cette 2 919 25 2 gi5 5o 43 222 3o 41 375 85
- Armentières.. 1 3oi 70 1 281 80 23 479 i» 23 263 20
- Totaux. ... 34 34i 35 34 648 5o 602 g3i 80 6o5 404 40
- Avignon 4 397 o3 4 3o6 70 65 941 80 66 945 10
- Saint-Etienne, Firminy.... 43 oi5 80 37 329 40 656 411 65 598 728 65
- CONSTITUTIONS
- Société d’Electricité de la région de Valenciennes-
- Anzin. '—. Objet : toutes opérations ou entreprises relatives à l’électricité et à tout agent d’utilisation d’énergie sous toutes les formes. — Durée : 99 ans. — Capital :
- 20 millions de francs, divisé en 80000 actions de 25o fr. dont 17 85o sont attribuées à la Compagnie Générale pour l’Eclairage et le Chauffage par le Gaz (17 000) et à l’Electricité et Gaz du Nord (85o) en représentation d’apports. Il est créé en outre 10000 parts bénéficiaires remises aux souscripteurs à raison de unie part pour huit actions. — Siège social : 75, boulevard Haussmann, Paris.
- Société Finistérienne d’éclairage, de chauffage, d’eau et de froid industriel. — Objet : exploitation d’entrepôts frigorifiques et distribution d’énergie électrique, d’eau et de force motrice. — Durée : 5o ans. — Capital : 600 000 francs, divisé en 6 000 actions de 100 fr. dont 3 000 sont attribuées à M. Viau en représentation de ses apports, ainsi que les 1 200 parts bénéficiaires créées. — Siège social : 12, rue Vivienne, Paris.
- CONVOCATIONS
- Société Hydro-Electrique de l’Eau d’OIle. — Le
- 21 mai, 12, rue Roquépine, à Paris.
- Société des Tramways Algériens. — Le 22 mai, 12, rue de Londres, à Paris.
- Forces motrices et Usines de l’Arve. — Le 23 mai, 124, rue.de la Boétie, à Paris.
- Compagnie Electro-Mécanique. — Le 23 mai, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- Société Central-Ouest-Electric. — Le 24 mai, 5i, rue Vivienne, à Paris.
- Tramways Electriques de Bordeaux-Pessac. — Le 27 mai, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie du Tramway de Bordeaux à Bouscat.
- ___Le 27 mai, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie du Tramway de Bordeaux à Léognan.
- — Le 27 mai, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Tramway Électrique de Châlons-sur-Marne. — Le
- 27 mai, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie Electrique des Tramways de la Rive Gauche. — Le 27 mai, 12, rue de l'Isly, il Paris. * Ateliers de Constructions Electriques du Nord et
- de l’Est.— Le28mai, 7 5, boulevard Haussmann, àParis.
- Compagnie d’Électro-Chimie de Bozel. — Le 28 mai, 18, rue de la Pépinière, à Paris.
- Société Continentale de Traction et d’Eclairagepar l’Electricité. — Le 28 mai, 60, rue Caumartin, à Paris.
- Les Applications Electriques. — Le 29 mai, 8, rue Gounod, à Paris.
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston. — Le 29 mai, 7, rue de Madrid, à Paris.
- Société Parisienne pour l’Industrie des chemins de fer et des Tramways Electriques. — Le 29 mai, 75, boulevard Haussmann, à Paris.
- Chemin de fer Nord-Sud de Paris. — Le 2 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Forces Motrices d’Auvergne. —- Le 9 juin, 28, rue de la Grange-Batelière, à Paris.
- Tramways de Paris et du département de la Seine.
- — Le 10 juin, 19, rue de Londres, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir des tracteurs électriques pour chariots transbordeurs à niveau, destinés à différentes gares du réseau. Les industriels désireux* de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ire division), 43, rue de Rome, à Paris (VIIIe) les mardis et vendredis, de i5 à 17 heures, jusqu’au 5 juin igi3.
- BELGIQUE
- Le 28 mai, à 11 heures, à la Société du canal et installations maritimes de Bruxelles, rue du Canal, 5o, il Bruxelles, fourniture et montage de 5 grues électriques de 3 tonnes au quai des Steamers, caut. : i5 000 francs ; cahier des charges et plans ; 2 fr. 5o. Soumissions recommandées le a5 mai.
- Le 28 mai, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture, installation et montage à Anvers de commutateurs téléphoniques à batterie centrale pour l’administration des télégraphes ; caut. : 700 francs
- (cahier des charges spécial n° 138). Soumissions recommandées le 24 mai.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie LBvâ, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet
- p.224 - vue 224/448
-
-
-
- SAMEDI 24 MAI 1913.
- Tom* XXII (2* «trie). — N' 21
- Trente-cinquième année.
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL. .......................... 225
- Traction
- E.-Barth. — Equipements de traction à courant monophasé des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne............ 227
- Transmission et Distribution J. Reyval.—L’électricité à Bordeaux [Suite). 237 Extraits des publications
- Dispositif de protection contre les dangers des lignes électriques à haute tension, par Mario
- Buffa................................... 2 D
- Perfectionnements aux enroulements des induits bipolaires, par K. Weltzl......... 2/t5
- Nouveau pèse-acides pour accumulateurs, par
- F. E. Kretzsciimar...................... 2',6
- Brevets
- Moteurs triphasés à vitesse variable et à caractéristique shunt........................ 2/17
- Statistique.
- Statistique des dépenses d’électricité par abonnés sur divers grands réseaux français de distribution d’énergie électrique...... 248
- Législation et Contentieux
- L. Péjoine. — Du droit, pour une Compagnie concessionnaire de transports, d’obtenir des permissions de voirie en vue de distribuer
- et de vendre ses excédents d’énergie.... 2/19
- Arrêté du 13 mai 113 du Ministre des Travaux publics fixant, pour l’année igi3, les frais de contrôle dus par les distributeurs d’énergie électrique...................... 251
- Bibliographie
- L. Graetz. — Ilandbuch der Eleklrizitiil und
- des Magnetismus........................... 252
- Etudes et Nouvelles Economiques............. 253
- Renseignements Commerciaux.................. 255
- Adjudications............................... 250
- EDITORIAL
- Un évènement digne d’être souligné d’une façon toute particulière a lieu à Paris cette semaine : nous voulons parler de la réception de 1’ « Institution of Electrical Engi-neers » par la Société Internationale des Electriciens (’).
- Le Congrès des Ingénieurs Electriciens d’Angleterre et de France, auquel cette réception donne lieu, et l’empressement qu’ont témoigné plus de i5o de nos collègues d’Outre-Manclie à se joindre à nous, montrent clairement que si 1’ « Entente cordiale » rapproche les hommes politiques de la France et du Royaume-Uni, il existe entre les ingé-
- nieurs électriciens des deux pays une entente particulièrement cordiale, qui ne peut avoir que les résultats les plus heureux pour l’avancement de la science, le progrès de la technique et le développement des applications de l’électricité.
- Il ne nous serait pas possible de citer ici toutes les personnalités éminentes qui prennent part à ce Congrès.
- Bornons nous à quelques noms pris au hasard; du côté anglais : MM. William Duddell, président de l’Institution of Electrical Engineers, W. Judd, Snell, Carey Foster, R. Hammond, J. llighfield, Mc Mahon, R. Smith, R. Tree, Chutton, Cooper, Nakler, W. Slingo, Stoney, Yerbury, Rowell, etc.
- (*) Lumière Electrique, 12 avril 1913, p. 63.
- p.225 - vue 225/448
-
-
-
- 220
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (28 Série).—N« 2d.
- Du côlé français : MM. D. Berthejot, président de la Société Internationale des Electriciens, général Sebert, Eiffel, Marcel De-prez, Maurice Leblanc, IL Abraham, Bou-cherot, D1' Broca, E. Brylinski, Devaux Gharbonnel, commandant Ferrié, Gh.-Ed. Guillaume, Janet, Mazen, Perot, colonel Renard, E. Sarliaux, etc.
- M. E. Bauth nous donne une description détaillée des équipements de traction à courant monophasé des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne (p. 227 à a36).
- Cette élude monlre comment a été agencé le matériel roulant pour une exploitation récente, étudiée avec grand soin, et où les difficultés d’ordre technique et d’ordre économique étaient'nombreuses.
- M. J. Reyval continue son intéressante étude sur Y électricité à Bordeaux par une description de la distribution urbaine de l’énergie électrique fournie par l’usine hydroélectrique, de Tuilière.
- M. Mario Buita a étudié un dispositif intéressant pour la protection contre les dangers des lignes électriques à basse tension (p. 240).
- M. K. Weltzl a décrit dernièrement dans l’Elehtrotechnische Zeitschrift un mode cl'enroulement des induits bipolaires, dont nous 11e pouvons donner qu’un aperçu (page a4a), mais qui intéressera le§ constructeurs de dynamos.
- L’auteur s’est efforcé de réduire l’élévation de température de l’induit par une disposition particulière des têtes de bobines per mettant d’assurer une ventilation convenable dans les dynamos de faible puissance.
- On sait combien est parfois difficile la lecture d’un pèse-acides. Ii faut que l’observateur se penche pour que son oui soit placé presque au niveau du liquide ; de plus, l’appareil adhère souvent aux parois des bacs ou aux plaques des éléments, ce qui l’empêche de plonger et de remonter .librement; s’il n’adhère pas, il arrive qu’il tourne autour de son axe, de sorte que l’échelle disparait aux yeux de l’observateur, avant que celui-ci ait eu le temps de faire la lecture. Parfois enfin,
- une grande quantité d’acide est absorbée par la formation de sulfates par suite de court-circuit entre les plaques des accumulateurs ; le degré de concentration devenant très faible, le pèse-acides tombe au fond du bac, ce qui le met presque toujours hors d’usage.
- M. F.-E. Kretzschmar est parvenu, par un dispositif ingénieux (p. 246) à supprimer ces divers inconvénients.
- Signalons un brevet intéressant deM. Ma-rius Latour concernant les moteurs triphasés à vitesse variable et à caractéristique shunt (p. 247).
- Les sociétés d’électricité sont généralement peu disposées à divulguer leurs documents d’exploitation. Aussi le tableau de la statistique des dépenses d'électricité par abonnés sur divers grands réseaux français de distribution d'énergie électrique (p. 248), que M. Henri Cahen a mis sous les yeux de ses auditeurs lors de sa conférence au Musée Social sur « la houille blanche » (*), offre-t-il un intérêt tout particulier.
- M. Léonard Péjoine examine, avec sa grande habitude des affaires portées devant le contentieux du Conseil d’Etat, le droit qu'il y a pour une Compagnie concessionnaire de transports, d'obtenir des permissions de voirie en vue de distribuer et de vendre ses excédents d'énergie (p. 246).
- Il nous reste en terminant à accomplir une agréable mission, celle d’adresser à M. A. Blondet., au nom de tous les collaborateurs de la Lumière Electrique, les félicitations les plus vives pour son élection, qui eut lieu lundi dernier 19 mai, comme membre libre de l’Académie des Sciences.
- Nos abonnés savent quel constant et bienveillant intérêt M. Blondel n’a cessé depuis tant d’années de porter au journal. Il serait superflu de rappeler ici les titres si nombreux qui, en dépit d’un état de santé précaire, ont valu au très éminent Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées d’être élu à l’Institut de France, comme couronnement de sa carrière.
- R. de Baillehaciie.
- (*) Lumière Électrique, 12 et 17 mai, p. i6l> et 195.
- p.226 - vue 226/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 227
- ÉQUIPEMENTS DE TRACTION A COURANT MONOPHASÉ DES CHEMINS DE FER DÉPARTEMENTAUX DE LA HAUTE-VIENNE
- Généralités.
- Le réseau des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne, qui a été inauguré en août 1911, a un développement total de 345 kilomètres. La ville de Limoges est située au centre du réseau et les lignes principales partent de cette ville pour desservir les régions du département les plus éloignées et les plus difficiles à atteindre.
- La carte, figure 1, représente l’ensemble du réseau qui comprend les quatre lignes principales suivantes :
- 1. — Limoges, Saint-Mathieu, Ro- Longueur.
- chechouart 1.— Limoges, Rançon, Saint-Sul-pice-les-Feuilles (avec embranchements sur Razès et sur 71 km. a3j
- Bussière-Poitevine) 3. — Limoges, Bussière-Poitevine (avec embranchement sur I27 km. 23c)
- Saint-Junien) 4. — Limoges, Eymoutiers, Pey- 82 km. 861
- rat-le-Château 1 63 km. 57o
- Total 344 km. 907
- Le département de la Haute-Vienne, tout proche du plateau Central, est particulièrement accidenté et la proportion de fortes déclivités est très élevée sur toutes les lignes du réseau. Entre Limoges et Peyrat-le-Château, par exemple, l’ensemble des sections en palier atteint à peine 2 kilomètres, tandis que le pourcentage tolal des rampes et pentes importantes, d’une valeur comprise entre 4° et do millimètres, par mètre, dépasse 4° % de la longueur de la ligne.
- Il faut ajouter que la marche des trains est rendue encore plus difficile par le grand nombre de courbes de faible l’ayon ; ainsi, sur la ligne mentionnée ci-dessus, plus de 17 % de la longueur totale sont constituées par des courbes ayant moins de 100 mètres de rayon.
- La recherche de déclivités moindres aurait conduit à un tracé plus long, suivant de moins près les routes déjà existantes ; les frais d’établissement des lignes auraient donc été plus élevés à cause de l’augmentation de leur longueur, de l’achat de terrains et des travaux nécessités par les parties en déviation.
- Du resté, la pratique a montré que la traction électrique, adoptée par le département de la Haute-Vienne sur la proposition des concessionnaires du réseau, MM. Giros et Loucheur, se comporte à merveille sur de fortes déclivités pouvant aller jusqu’à 70 o/0O-
- Etant donnée l’étendue du réseau, dont certaines lignes s’éloignent de près de 80 kilomètres de Limoges, et les conditions du trafic, le système de traction à courant alternatif monophasé a été jugé le plus avantageux. Grâce à la facilité qu’offre la transformation de la tension de ce courant, il est en effet possible d’alimenter les lignes de contact sous haute tension, le courant étant abaissé sur les voitures mômes, à la tension d’utilisation nécessaire. De plus, les lignes pour courant monophasé ne comportent qu’un seul fil de contact comme celles à courant continu, le rail servant de retour, et le réglage de la vitesse des voitures se fait dans les meilleures conditions. Dans le cas particulier des chemins de, fer départementaux de la Haute-Vienne, il a été possible, avec une tension de 10000 volts, de prévoir une seule station d’alimentation des lignes de contact à Limoges, sans que les chutes de tension ni les sections de cuivre ne dépassent les conditions habituelles.
- Dans la traversée de la ville de Limoges, par raison de sécurité, il n’a pas été demandé d’autorisation pour l’emploi de la tension de 10 000 volts. Le réseau urbain est donc alimenté sous une tension de 600 volts par un certain nombre de stations de transformation.
- L’énergie électrique est produite normalement sous forme de courant monophasé à
- p.227 - vue 227/448
-
-
-
- 228
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2« Série). — N° 21.
- 3o ooo volts, par une station hydro-électrique établie sur la Vienne à Eymoutiers. Cette usine alimente à Limoges une sous-station dans laquelle la tension du courant est
- La suspension de la ligne de contact a été effectuée dans la ville de Limoges d’après le système habituel des tramways, tandis qu’à l’extérieur, la suspension adoptée est celle
- abaissée de 3o ooo à ioooo ou 600 volts, dite « caténaire simple » ; le fil de contact
- // il? ‘ //.
- M/ il
- i'’ig. 1. — Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne. Carte du réseau.
- tensions d’alimentation des lignes de contact.
- La sous-station contient également des groupes électrogènes de secours, à vapeur, aiqsi que le tableau général de distribution pour les départs des différentes lignes du réseau.'
- est suspendu à des distances très rapprochées à un « câble porteur» qui est installé au-dessus de lui dans le même plan vertical. Ce câble est supporté lui-même par des consoles isolées montées sur des poteaux en bois plantés à une distance moyenne de 70 mètres
- p.228 - vue 228/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 229
- en ligne droite. Les tensions du fil de contact, ainsi que du câble porteur, sont maintenues constantes à toutes les températures par l’emploi de dispositifs compensateurs à contrepoids placés tous les 3 kilomètres environ. La flèche du fil de contact entre les points de suspension est ainsi pratiquement négligeable et les frotteurs de prises de courant des voitures ne subissent pas de chocs au passage sous les pinces de suspension. La hauteur normale de la ligne de contact est de 6 mètres au-dessus du niveau des rails.
- Les moteurs monophasés à collecteur, type série compensé, ont les mêmes caractéristiques que les moteurs série employés pour la traction à courant continu, et le démarrage, ainsi que le réglage de la vitesse, sont effectués par variation de la tension aux bornes. Si le courant est fourni sous haute tension par la ligne de contact, comme c’est généralement le cas, le transformateur réducteur de tension qui est nécessaire, peut être muni de bornes pour les différentes tensions d’alimentation des moteurs; dans ces conditions, on n’a pas besoin de résistances de démarrage et les différents degrés de réglage de la vitesse sont obtenus sans pertes d’énergie. L’appel de puissance au démarrage est donc inférieur à celui occasionné par le courant continu et toutes les positions des coupleurs peuvent être utilisées économiquement en marche continue.
- Le chapitre suivant contient la description du matériel roulant, en particulier des équipements électriques de traction qui ont été construits par la Compagnie Générale d’EIec-tricité de Creil, dans ses Usines de Creil.
- A la suite des essais de réception satisfaisants effectués par le service du Contrôle Départemental, l’exploitation régulière des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne a pu être ouverte en août 1911, très peu de temps seulement après l’achèvement
- de la première ligne et des premières voitures.
- Les essais de réception ont été effectués, pour les automotrices à boggies, avec un train se composant de la motrice et de deux voitures remorquées, le poids de l’ensemble étant de 4' tonnes. Ces essais ont montré que les équipements électriques répondaient largement aux conditions imposées. Le démarrage du train dans les conditions les plus défavorables, sur une rampe de 60 millimètres par mètre, peut être effectué avec une accélération moyenne de 0,20 m- par
- seconde et la vitesse peut atteindre 3o kilomètres à l’heure sur la rampe en question. En palier, la vitesse de 5o kilomètres par heure est obtenue très facilement.
- Afin de se rendre compte de la capacité de surcharge du matériel, on a effectué, avec un train composé d’une voiture à 4 moteurs et de deux remorques pesant au total 48 tonnes, des essais.de marche pendant 16 heures consécutives, en parcourant, avec tous les arrêts prévus, 320 kilomètres sur la ligne la plus accidentée du réseau. Malgré cette sur-
- Fig. 2. — Automotrice it boggies.
- p.229 - vue 229/448
-
-
-
- to 000/600V25f\j
- Hauteur maxtmade I» jjgnede ctntart-6^n
- Jouteur minimadelalignete«nfact»4.20a
- EEnmnnpD
- A-Prise de courant à archets.
- B-Connexion entre les deux prises de courant. C-Borne d’entrée dans l’armoire haute tension. D-Commutateur à bain d’huilè.
- E-Armoire haute tension.
- F-Coupleur.
- G-Parafoudre.
- Fig. 3. — Automotrice à boggies.
- H-Compresseur d’air pour le frein. J-Cylindre à frein.
- K-Frein.
- La-Réservoir auxiliaire du frein.
- L -Réservoir principal du frein. M-i, 2, 3, 4. Moteurs.
- T-Tran s formateur.
- 230 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N° 21.
- p.230 - vue 230/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 231
- charge, le matériel satisfit très bien aux conditions de démarrage, d’accélération et de vitesse imposées et l’exploitation use largement'de cette élasticité du matériel qui lui permet, les jours d’affluence de voyageurs, de composer des trains de 5o et même de 6o tonnes.
- Matériel roulant.
- Les voitures automotrices employées sont de deqx types. Les unes sont à deux boggies moteurs et sont destinées aux trains à long parcours, tandis queles autres, àdeuxessieux rigides, sont affëctées au service de banlieue.
- Les voitures à boggies (fig. 2) contiennent 34 places assises en deuxième classe et 8 places en première classe ; de plus, la cabine
- 1
- Fig. 3 bis. — Vue en coupe de l’automotrice.
- du mécanicien sert de compartiment fourgon pour le transport des bagages. Le plan des figures 3 et 3 bis donne les vues de l’ensemble des voilures, ainsique des détails du châssis. Les voilures ont été construites par la Société Franco-Belge de matériel de chemins de fer, à Raisinés.
- Le poids à vide des automotrices à boggies
- est de 28,7 tonnes ; chacun.des boggies est muni de deux moteurs, d’une puissance de 60 chevaux, attaquant les essieux par un train d’engrenages ayant un rapport de réduction
- de ^—. Les roues de roulement ont 8f)0 mil-0,2
- limètres de diamètre et l’écartement de la voie est de 1 mètre,
- Ces voitures sont munies de deux prises de courant à archets, reliées en parallèle par une barre de connexion portée par des isolateurs montés sur la toiture ; la commande des archets se fait à l’air comprimé.
- Fig. 4. — Armoire à ltaule tension, ouverte.
- Un paral'oudre à antennes, monté en dérivation sur la barre de connexion des archets, sert à faire écouler les surtensions de la ligne vers la terre. Sur les parties des lignes alimentées sous 10000 volts, on utilise seulement une prise de courant, tandis que l’autre peut servir de rechange en cas d’avarie ; sur la basse tension, on emploie de préférence
- p.231 - vue 231/448
-
-
-
- 232
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). —N°21.
- les deux prises de courant, mais en cas de besoin, une seule serait suffisante.
- Le courant, sous la tension de 6oo ou de ioooo volts, recueilli par les pantographes, passe par une bobine de self de protection à une borne d’entrée communiquant avec l’intérieur d’une armoire contenant l’appareillage à haute tension.
- Cette armoire (fig. 4) est disposée au milieu de la voiture juste au-dessus du transformateur ; elle est munie d’un revêtement intérieur en tôle forte soigneusement mis à la terre. Les appareils de cette armoire sonl accessibles de l’intérieur de la voiture par une porte ouvrant sur presque toute la hauteur, comme le montre la figure. Pour éviter des accidents, cette armoire doit être ouverte seulement quand il n’y a pas de courant sur la voiture et, par mesure de précaution, il a été prévu un dispositif de mise à la terre de la ligne d’arrivée de courant des archets, fonctionnant automatiquement quand on ouvre la porte de l’armoire.
- Dans la partie supérieure de l’armoire est placé un commutateur unipolaire à bain d’huile servant également de disjoncteur principal. Le courant venant de l’isolateur d’entrée de l’armoire, passe à la borne centrale de ce commutateur, dont les couteaux extérieurs sont reliés, par l’intermédiaire de fusibles appropriés, l’un à la borne 6oo volts du transformateur et l’autre à la borne io ooo volts. Un disrupteur branché sur la connexion à la borne 6oo volts du transformateur est destiné à produire un court-circuit avec la terre si le mécanicien enclenche par erreur le circuit 6oo volts quand la voiture se trouve sous la haute tension. Le commutateur est manœuvré à la main, de l’une ou l’autre cabine du mécanicien, à l’aide d’une commande par câble. Sur la figure a, représentant la cabine du mécanicien, l’appareil de commande est A'isible à gauche, au-dessus du coupleur. La manœuvre est effectuée avec la manivelle du coupleur; comme le mécanicien ne peut dégager celte manivelle que dans la position zéro du coupleur, il ne lui est pas possible d’enclencher le commutateur, tant que les moteurs sont en circuit.
- Dans le cas où, pour une cause quelconque
- la commande par câble ne fonctionnerait pas, le mécanicien peut adapter la manivelle du coupleur directement sur le disjoncteur, au moyen d’un dispositif monté sur la porte de l’armoire.
- Le déclenchement du disjoncteur peut être provoqué, soit par la commande mécanique, soit par un électro-aimant de déclenchement monté sur l’appareil. Cet électro peut recevoir l’impulsion de courant nécessaire au déclenchement, par le fonctionne-
- l7ig. 5. — Cabine du mécanicien (couvercles des appareils enlevés).
- ment d’un relai à maximum monté sur le circuit des moteurs, ou parla fermeture d’un petit interrupteur à bouton placé à côté du coupleur dans la cabine du mécanicien.
- Entre les parties de la ligne de contact alimentées sous 6oo volts et celles alimentées sous io ooo volts, se trouve un tronçon de ligne neutre d’environ ao mètres de longueur, destiné à éviter la mise en court-circuit des deux lignes au passage des voitures à deux prises de courant. Les voitures franchissent cette section par l’elfet de la vitesse acquise.
- Les manoeuvres à effectuer par le mécanicien, pour le changement de tension, sont les suivantes : en arrivant à une certaine distance
- p.232 - vue 232/448
-
-
-
- Coupleur
- Cylindre êt Marche
- Fig-, 6. — Schéma des connexions.
- A-Archets.
- B-Bobine de self de réglage.
- C-Commutateur à bain d’huile.
- Cc-Coupe-circuits.
- CA-Compresseur d’air.
- Cc?-Commande par câble du commutateur à bain d'huile.
- Cm-Commutateur à main pour le moteur du compresseur. MpMg, M3, M4, Moteurs.
- R-Relai & maximum.
- RP-Régulateur de pression.
- P-Parafoudre.
- T-Transformaleur.
- 24 Mai 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- p.233 - vue 233/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2e Série). — N»21.
- iU
- de la section neutre, il ramène le coupleur au zéro, appuie sur le bouton de déclenchement du commutateur et enlève la manivelle du coupleur pour la placer sur l’appareil de commande du commutateur.
- L’enclenchement se fait, en poussant, suivant le cas, la manivelle vers le haut pour la haute tension ou vers le bas pour la basse tension ; cette opération est effectuée quand la voiture a dépassé la section neutre.
- L’expérience a montré qu’on pouvait se passer d’un dispositif de déclenchement automatique, par suite de la simplicité des manœuvres à effectuer aux changements de tension. Par précaution, la partie basse tension des transformateurs a, du reste, été isolée pour ioooo volts et les erreurs de couplage qui ont été commises jusqu’à présent n’ont pas entraîné d’avarie de transformateur.
- La figure 6 représente schématiquement l’installation d’un équipement de traction électrique sur une automotrice à boggies. Le courant venant de l’armoire à haute tension et pénétrant dans le transformateur T, suivant le cas, par la borne de 6oo ou par celle de ioooo volts, sort parla borne de terre reliée au châssis de la voiture pour revenir à l’usine par les rails.
- Le transformateur porte 7 prises de courant à basse tension pour l’alimentation des moteurs sous les différentes tensions de régime et 1 borne à 5o volts pour le circuit de déclenchement du disjoncteur, ainsi que pour l’alimentation des lampes témoin et des sonneries.
- Les quatre moteurs sont alimentés en parallèle. En cas d’avarie de l’un d’eux, il peut être mis hors circuit par l’ouverture des couteaux de sectionnement correspondants ; malgré les fortes rampes du réseau, on peut donc continuer le voyage, car on dispose encore de trois moteurs. C’est sur la demande des ingénieurs de la maison Giros et Lou-cheur que le constructeur des équipements électriques a prévu le fonctionnement en parallèle des moteurs, quoique cette disposition ait conduit à une installation de câblages plus importante.
- La pratique a montré les avantages de ce système.
- Les coupleurs comportent 6 positions de
- marche, correspondant à 6 tensions de régime des moteurs. Le passage d’une touche à l’autre est ëfïectué sans interruption de courant et sans perte d’énergie, grâce à l’emploi d’une bobine de self à deux enroulements identiques, Le milieu de cette b’obine est relié au circuit des moteurs, tandis que les deux bornes extrêmes sont connectées aux coupleurs. Dans chacune des six positions de marche, les deux bornes extrêmes de la bobine de self sont ainsi reliées par le coupleur à deux bornes successives du transformateur.
- La tension d’alimentation des moteurs est ,donc égale à la moyenne des tensions aux deux bornes du transformateur, correspondant à la position du coupleur.
- A la sortie de la bobine de self, le courant total des moteurs passe dans un relais à maximum qui px*ovoque le déclenchement du commutateur disjoncteur principal, en cas de surcharge trop importante. Chaque moteur est protégé en outre par des fusibles.
- Les fusibles et les sectionneurs des quatre moteurs sont placés dans deux boites fermées, montées sur les côtés de la voiture.
- Fig. 7. — Automotrice à boggies avec a remorques.
- En face de chaque groupe de moteurs d’un boggie, se trouve la boite de sectionnement correspondante.
- Le changement delà direction de marche est obtenu par le cylindre inverseur du coupleur, à l’aide duquel on inverse le courant dans l’excitation série des moteurs.
- Les câblages sont placés sur les deux côtés de la voiture, en dessous des caisses ; ils sont protégés des actions extérieures par des caniveaux en tôle.
- p.234 - vue 234/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- -235
- Les voitures sont munies d’un frein à air direct et automatique, système Houplain, ainsi que d’un frein de secours à vis.
- L’air comprimé nécessaire pour l'alimentation du frein et des archets est produit par un compresseur d’air à commande par moteur électrique. Ce dernier est alimenté sous une tension de 98 volts.
- Un régulateur automatique maintient la pression entre 5 et 7 kilogrammes par centimètre carré, en coupant et en rétablissant le courant du moteur.
- De plus, un commutateur à main, placé dans chacune des cabines de mécanicien, permet d’effectuer à volonté la mise en marche ou l’arrêt du compresseur.
- L’éclairage et le chauffage des voitures sont effectués par une distribution à 100 volts, les lampes à 5o volts sont par deux en série.
- La figure 7 représente un train composé d’une automotrice à boggies et de deux remorques à voyageurs.
- Fig. 8. — Automotrice ù truclc remorquant un wagon de marchandises.
- La figure 8 représente une automotrice à deux moteurs remorquant un wagon à marchandises. A l’exception des transformateurs et des compresseurs d’air, les appareils de l’équipement électrique de ces voitures sont identiques à ceux des voitures à boggies, ce qui facilite l’entretien et réduit l’importance du stock des pièces de rechange.
- La disposition des appareils est également la même que sur les grandes voitures. Il n’y a toutefois qu’une seule prise de courant à archet.
- Description des appareils électriques.
- Prises de courant, — La figure 9 représente la prise de courant à archet dans la position levée et dans la position abaissée.
- L’appareil est constitué en principe par un ensemble de cadres en tubes d’acier, assemblés entre eux par des articulations et montés sur deux axes horizontaux rendus solidaires par une commande à chaînes croisées. Quatre ressorts à boudins, munis à leurs deux extrémités de chaînes qui s’enroulent autour de cames montées sur les deux arbres, tendent à faire pivoter les arbres l’un vers l’autre et, par suite, à redresser le système des cadres articulés.
- L’emploi des chaînes croisées rend le mouvement symétrique et les frotteurs se lèvent verticalement.
- Le mouvement des arbres est empêché au repos par le croisillon de la tige d’un piston à air comprimé, poussé sur la face opposée à la chambre à air par un puissant ressort à boudin. Au repos, quand l’air comprimé n’agit pas sur le piston, le ressort à boudin retient ce dernier et empêche le mouvement des deux arbres de commande de la prise de | courant.
- Au contraire, quand on envoie de l’air comprimé dans le cylindre pour compenser | l’action de son ressort à boudin, le croisillon de la tige de piston libère les arbres. Sous l’action des quatre ressorts de levage, la | prise de courant se redresse.
- | La commande des archets est effectuée I par un robinet à trois voies,) placé dans la cabine du mécanicien à côté dir robinet du frein à air.
- Sur les voilures à deux prises de courant, des robinets d’isolement, accessibles des cabines du mécanicien, permettent d’isoler ou de mettre en service à volonté l’une ou l’autre prise de courant.
- La course totale des archets est de a in. 10 environ ; elle est nécessaire pour le passage des voitures sous les ponts du chemin.de fer, où la hauteur de la ligne n’est que de 4 m. 10 au-dessus du niveau des rails. Les prises de courant sont munies de deux frotteurs qui sont poussés contre la ligne avec une pression de 4 i/o. kilogrammes chacun,
- p.235 - vue 235/448
-
-
-
- 236
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).-f-N« 21.
- Cette pression est rendue pratiquement constante, quelle que soit la hauteur de la ligne, par l’emploi des cames, de forme appropriée, sur lesquelles agissent les quatre ressorts à boudin.
- L’isolement des prises de courant par rapport à la terre est double, et les isolateurs
- à accordéon employés résistent avec toute sécurité aux tamponnements habituels pendant les manœuvres dans les gares.
- Les prises de courant, les parafoudres à antennes, les canalisations de lat oiture, etc., sont isolés pour une tension de service de 20 ooo volts.
- Les châssis en bois supportant les prises de courant, ainsi que les planches suppoi’tant les parafoudres et les isolateurs de la canalisation, sur la toiture, sont recouverts d’une tôle en, cuivre, connectée à la terre et destinée
- à produire un court-circuit franc en cas d’avarie d’un isolateur. On évite ainsi que la toiture puisse prendre feu dans un pareil cas.
- (/I suivre.) E. Barth.
- p.236 - vue 236/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 237
- L’ÉLECTRICITÉ A BORDEAUX (.Suite)(,)
- IV. — La distribution urbaine de l'énergie électrique à Bordeaux.
- La distribution urbaine de l’énergie électrique provenant de Tuilière s’étend :
- i° Au réseau de tramways électriques urbains de la Compagnie des Tramways Electriques et Omnibus de Bordeaux ;
- a0 Aux réseaux de distribution d’éclairage et de force motrice desservis par la Compagnie Générale d’Eclairage de Bordeaux, et par la Société d’Eclairage Electrique de Bordeaux et du Midi.
- Tramways urbains
- L’énergie électrique à i3oooVolts triphasés provenant du poste de Cenon est livrée à la Compagnie des Tramways Electriques et Omnibus de Bordeaux par deux câbles armés aboutissant à une sous-station de transformation installée par la Compagnie dans les dépendances de son usine à vapeur. Les deux câbles travaillent normalement en parallèle ; chacun est d’une section suffisante pour assurer l’alimentation totale de la sous station et sert de réserve à l’autre.
- Sous-station des tramways. — Le bâtiment de la sous-station est entièrement construit en béton armé ; il constitue un vaste local bien éclairé où sont installés les appareils de transformation.
- La sous-station, d’une puissance de 14oo kilowatts, comprend essentiellement 3 transformateurs triphasés, chacun d’une puissance de 8oo kilowatts, du type à refroidissement artificiel par ventilation forcée ; les trois transformateurs sont installés sur le même alignement, et la ventilation est assurée par deux ventilateurs commandés par moteurs électriques, chacun étant disposé à l’une des extrémités du banc des transformateurs.
- Chaque transformateur est relié par son secondaire à une commutatrice hexaphasée à laquelle il fournit des courants alternatifs à
- la tension de 3t)o-volts et à la fréquence de 5o périodes, de façon à recueillir sur le collecteur de la commutatrice du courant continu à la tension de 55o volts.
- Les commutatrices ont une puissance individuelle de j5o à 8oô kilowatts ; elles sont compoundées et munies d’un mécanisme électromagnétique en bout d'arbre qui assure le réglage du jeu latéral.
- Ces machines sont construites pour démarrer normalement du côté alternatif ; à cet effet, les transformateurs sont, pourvus de prises spéciales leur permettant de fonctionner comme compensateurs et les commuta-
- Fig. io. — Sous-station des tramways.
- Vue des transformateurs et des interrupteurs à huile.
- trices démarrent comme moteurs asynchrones sous tension réduite.
- Les cinq interrupteurs à huile à 13 ooo volts, dont deux correspondent aux arrivées du transport de force et trois aux transformateurs, sont placés derrière ces derniers (fig. io) ; ils sont du type à double rupture dans l’huile, à phases séparées, et commandés électriquement depuis le tableau de manœuvre par servo-moteurs à courant continu.
- Le reste de l’appareillage à haute tension ( transformateurs de mesure, barres omnibus, couteaux de sectionnement) est placé dans des cellules en maçonnerie à l’intérieur
- (*) Lumière Electrique, 17 m*i 101^, 1». ic*;.
- i
- p.237 - vue 237/448
-
-
-
- 238
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T.XXII(2e Série).—N° 21.
- d’un local vitré, complètement fermé et situé immédiatement en arrière des intei’rupteurs à huile.
- Tout l’appareillage à haute tension est donc rassemblé et complètement-séparé des commutatrices du tableau de manœuvre.
- Ce dernier tableau est situé dans l’alignement des commutatrices ; il se compose de îi panneaux (fig. ii) dont 5 de manœuvre pour le côté haute tension, 3 panneaux côté ï continu pour les commutatrices, a panneaux ? ilervcompteur à courant continu, et i pan-
- Fig. ii. — Sous-statïon des tramways.
- Vue des commutatrices et du tableau.
- neau totalisateur à 55o volts qui est relié par une courte canalisation souterraine au tableau de distribution de l’usine à vapeur d’où se fait la distribution aux feeders d’alimentation à Soo volts. Les panneaux de manœuvre, côté alternatif, sont munis des appareils habituels de contrôle et de mesure; ils reçoivent en outre les interrupteurs à courant continu des commandes à distance pour les disjoncteurs à huile et les relais qui correspondent à ces derniers ; les panneaux des commutatrices sont du type ordinaire et
- équipés pour le démarrage éventuel de ces machines du côté continu.
- Usine à vapeur des tramways. — La salle des machines, constituée par un vaste batiment de 45 mètres de longueur sur 18 mètres de largeur (fig. 12) comprend :
- Quatre groupes électrogènes représentant une puissance totale de 3 5oo chevaux répartie entre trois groupes Farcot-Thomson-Hous-ton, chacun d’une puissance de 550 kilowatts, et un groupe Biétrix et Lefèvre-Thomson-Houston, d’une puissance dé 800 kilowatts
- Les machines à vapeur sont du type cora-pound, avec cylindre intermédiaire et à condensation par mélange ; elles attaquent directement les dynamos à 55o volts hypercom-poundées.
- Le tableau de distribution qui commande les 6 feeders d’alimentation (5 pour le trolley et 1 pour le caniveau) et les 3 feeders de retour, est du type normal Thomson-Houston; en dehors des 2 panneaux correspondants à l’arrivée à 55o volts de la sous-station, des 4 panneaux de machines et des 9 panneaux de feeder, il comprend différents panneaux d’essai pour les câbles et les interrupteurs automatiques et 1 panneau de contrôle pour l’électrolyse.
- Le bâtiment de la chaufferie, parallèle et accolé à la salle des machines contient 12 chaudières disposées en une seule rangée et un économiseur Green où les fumées sont envoyées avant d’être évacuées à la cheminée en brique de 55 mètres, unique pour la batterie des 12 chaudières ; cés dernières, du type Babcok et Wilcox, vaporisent chacune 2 Soo kilogrammes de vapeur à l’heure, et sont munies de surchauffeurs.
- Consommation en énergie des tramways. — La totalité de l’énergie utilisée par la Compagnie des Tramways Electriques et Omnibus de Bordeaux, pour l’exploitation de son important réseau de tramways, est actuellement fournie par la sous-station de transformation ; l’usine à vapeur, dont les aménagements sont en parfait état et permettent en cas de besoin d’assurer, dans d’excellentes conditions, la totalité du service, constitue une importante usine de réserve.
- L’exploitation du réseau des tramways j urbains, qui comporte journellement 180 à
- p.238 - vue 238/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 239
- aoo voitures en circulation, est donc assurée avec le maximum de sécurité.
- La puissance moyenne prise au poste de Cenon est d’environ % aoo kilowatts et correspond à une consommation annuelle d’énergie dont l’importance atteint 7000000 à 8000000 de kilowatts-heures.
- aux postes de distribution /le Bordeaux.
- Il comprend essentiellement, d’une part, l’arrivée générale à 5 4°o volts venant du poste principal avec wattmètres enregistreurs et compteurs pour enregistrer l’énergie fournie aux réseaux urbains de Bordeaux, et, d’autre part, les trois départs des câbles
- Fig'. 12. — Vue intérieure de l’Usine à vapeur des tramways
- Distribution d’énergie pour l’éclairage et la force motrice Nous avons déjà dit que l’énergie nécessaire à l’alimentation des réseaux urbains d’éclairage et de force motrice était fournie par le poste de Cenon sous la tension de 5 400 volts au moyen de 3 groupes compensateurs. La totalitédecette énergieestenvoyée dans un poste auxiliaire de distribution, établi à l’intérieur du poste principal de Cenon. Ce poste auxiliaire a uniquement pour but de répartir l’énergie entre les 3 câbles à a 4°<> volts qui partent de Cenon pour aboutir
- souterrains. Ces trois départs sont munis de disjoncteurs à huile et des appareils de mesure habituels ; ils travaillent normalement en parallèle et se servent mutuellement de secours.
- Chacun des trois câbles armés, triphasés, du transport de force urbain, a une section de 3Xi35 millimètres carrés et peut transporter 9. 5oo kilowatts. Us passent tous trois à leur entrée dans la commune de Bordeaux par le poste secondaire « Bordeaux-Bastide » et viennent aboutir, après un parcours de 3 kilomètres jdans le centre de la Ville,
- p.239 - vue 239/448
-
-
-
- 240
- LA1, LUMIÈRE ,ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série).—N° 21.
- au poste principal « Bordeaux-Centre ».
- Poste « Bordeaux-Bastide ». —‘Ce poste, établi sur la voie publique, est de même construction que les postes de transformateurs installés en ville. C’est un poste mixte, servant de poste de coupure pour les trois câbles qui aboutissent au posle « Bordeaux-
- Kig. 14.—Poste « Bordeaux-Bastide ». Vue des .panneaux- de feeders.
- Centre » et de poste de distribution pour toute la partie de la ville située sur la rive droite qu’il dessert au moyen de 3 feeders souterrains à a 000 volts.
- La figure .1.3 donne le schéma du poste et la figure 14 montre le tableau des 3 tee-ders Bastide.
- [A suivre.) J. Reyval.
- p.240 - vue 240/448
-
-
-
- 24' Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 241
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Dispositif de protection contre les dangers des lignes électriques à, haute tension (*).
- L’extension toujours croissante des réseaux pour la distribution de l’énergie et les tensions toujours plus élevées qui sont entrées dans le domaine de la pratique, ont obligé les techniciens à étudier sérieusement le problème de la sécurité, soit du personnel chargé de la surveillance des réseaux à haute tension, soit des tiers obligés à cheminer dans leur voisinage.
- . Des enquêtes ordonnées par les gouvernements et par les sociétés techniques ont démontré que, pour le personnel de surveillance, la cause principale des accidents est le contact direct avec un des conducteurs en|place. Pour les tiers, au contraire, ce cas est absolument extraordinaire et les cas d’élec-trocution sont toujours dus à l’une des quatre causes suivantes :
- , i° Rupture <£un conducteur de ligne. C’est l’accident le plus commun et le plus dangereux ;
- . 2° Formation d’une importante dérivation à la terre par défaut d’isolement ou par contact avec des corps semi-condùçteurs
- 3° Contact d’un conducteur à haute tension avec une ligne à basse tension du même réseau ;
- 4° Contact d’un conducteur à haute tension avec une ligne à basse tension d'un réseau différent, ou avec une ligne de téléphone ou de télégraphe. "
- Il n’y a pas grand’chose à faire contre les dangers du contact direct ; une surveillance rigoureuse et une plus grande instruction du personnel employé aux lignes et aux tableaux pourront cependant réduire les risques d’accident.
- On peut, au contraire, faire beaucoup pour la protection des tiers dans le cas de rupture d’un conducteur, ou de contact à la terre, et il est intéressant de remarquer que tout appareil qui donnerait une protection suffisante dans ces deux cas pourrait aussi empêcher tout malheur dans le cas de contact avec des lignes de télégraphe, de téléphone et de
- (*) Bulletin de l'Association des Ingénieurs Electriciens sortis de l’Institut Electrotechnique Môntcfiore, jo mars igi3,’p. 57*.
- réseau à basse tension, pourvu que ces lignes aient un point mis à la terre, soit directement, soit au moyen de limiteurs de tension.
- Les appareils de protection employés jusqu’à présent peuvent se diviser en quatre classes :
- i° Dispositifs destinés à empêcher la chute des conducteurs, ou leur contact avec d’autres conducteurs, tels queles filets de protection, lesfils de garde, les réglettes, les suspensions bifilaires, les cadres entourant les isolateurs, etc.
- 20 Appareils mécaniques placés sur chaque poteau, qui fonctionnent au moment de la rupture du fil, soit en provoquant un court-circuit, soit en produisant le sectionnement du fil, de façon que les brins rompus ne soient plus sous tension. Les joints de MM. Gould, Hesse, Pennacchietti, Chevrier, Giraud, Corréard, etc. appartiennent à cette classe.
- 3° Relais différentiels (Siemens, Neuhaus, etc.). Ce sont des appareils placés dans les cabines de transformation et qui agissent sur un interrupteur toutes les fois que le courant cesse de passer dans un des conducteurs.
- 40 Lignes de terre. On construit parallèlement au réseau distributeur un autre réseau auquel on relie tous les objets qui pourraient venir d’une manière quelconque en contact avec les conducteurs (poteaux, appuis des isolateurs, cadres entourant les isolateurs, bâtis des moteurs et des transformateurs, filets de protection, etc.). Ce circuit peut aboutir à des plaques de terre ou être prolongé jusqu’à l’usine en passant par un relais qui produit l’ouverture de l’interrupteur automatique en cas de danger.
- Cette méthode a été suivie par l’auteur, en 1908, pour le réseau qui alimente les carrières de marbre à Carrara, et par M. Fano, à Naples. On peut rattacher à cette catégorie de dispositifs ceux de M.Neu et de M. Ostani.
- 5°Limiteurs de tension. Ce sont des appareils placés sur les réseaux à basse tension et qui, entrent en action, toutes les fois que la tension dans ces circuits .dépasse une certaine valeur-limite, soit en mettant; le réseau à la terre (sûretés à plaque de mica, parafoudres à peignes, etc.), soit en ouvrant un interrupteur placé sur le primaire du transformateur (appareil Arcioni).
- p.241 - vue 241/448
-
-
-
- 242
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N* 21.
- Chacun de ces appareils n’est relatif qu’à un seul côté du problème. Les appareils de la i'e et ceux de la ae classe préviennent seulement les dangers produits par la rupture des conducteurs ; ils sont sans action dans le cas d’un défaut d’isolement. Ce sont d’ailleurs des appareils très coûteux, qui ne peuvent trouver leur emploi que pour la protection de quelques portées très dangereuses. Protéger toute une longue ligne avec des joints Gould ou des filets serait prohibitif.
- Les relais différentiels préviennent, eux aussi, seulement les dangers produits par la rupture des conducteurs. Ils peuvent fonctionner intempestivement dans le cas de charge monophasée ou par la fusion d’un coupe-circuit.
- La méthode des lignes de terre est très coûteuse et ne se rapporte qu’à une seule causé de danger, le défaut d’isolement.
- Les limileurs de tension servent pour une seule catégorie d’accidents : le contact du réseau à haute tension avec les conducteui’s à basse tension.
- C’est donc dans une autre voie qu’il faut chercher la
- Fig. i.
- solution générale du problème et il est logique de chercher à tirer parti des modifications électriques qui, à l’instant où le danger naît, se produisent dans les lignes à haute tension.
- Le dispositif que j’ai étudié, et qui a toujours fonctionné d’une manière satisfaisante, évite presque complètement tous les accidents dus aux réseaux électriques, en produisant l’ouverture de l’interrupteur automatique placé à l’origine de la ligne à haute
- tension, chaque fois qu’un fil de cette ligne se brise ou vient en contact, soit direct soit indirect, avec la terre ou avec des lignes à basse tension, pourvu que ces lignes aient un point neutre mis à la terre directement ou par l’intermédiaire d’un limiteur de tension.
- L’appareil, étant placé dans l'usine génératrice ou dans les cabines de transformation, n’exige aucune modification aux lignes existantes; il n’est pas influencé par l’électricité atmosphérique et peut s’appliquer à des lignes simples ou ramifiées, monophasées ou triphasées.
- Le dispositif est représenté sur la figure i. Sur les barres omnibus on dérive trois bobines de self identiques formant une étoile dont le centre est lié à la plaque de terre T, ; un petit transformateur triphasé sans circuit secondaire peut être utilisé dans ce but. D’une manière analogue, on met à la terre le centre Ts d’une étoile semblable placée à la fin de la ligne.
- En série sur les trois fils de ligne on place trois bobines A, disposées sur un même noyau magnétique (transformateur symétrique). Sur le même noyau est placé un circuit secondaire qui peut alimenter, soit un relais de déclenchement pour l’interrupteur automatique, soit des signaux optiques ou acoustiques.
- Dans les conditions normales de la ligne, la somme des trois courants circulant dans les bobines pri-j maires du transformatèur symétrique est nulle ; les ! centres T, et T2 sont pratiquement au même potentiel zéro et il n’y a pas entre eux de circulation de courant.
- Mais-, si un conducteur vient à se briser, la plaque Ta prend un potentiel alternatif qui est la moyenne des potentiels des deux conducteurs non brisés dans les points de dérivation.
- Soient V,, V2, Y.,,(fig. 2) les vecteurs représentant les trois tensions de ligne ; PJ( P2, P,,, seront les tensions qui agissent sur les trois bobines de self reliées au centre T,. Si le fil 3 est coupé, les vecteurs P,, P2, tournent et vont se superposer à Vj ; par conséquent le centre T ..prendra un potentiel alternatif représenté par le vecteur O K, qui (par une propriété géométrique bien connue) vaut le tiers de la hauteur du triangle, c’est-à-dire :
- Il se produit alors un courant entre les plaques de terre T, et T»; la somme des trois courants primaires dans le transformateur symétrique A n’est
- p.242 - vue 242/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- 243
- plus nulle, d’où un courant dans le secondaire qui fait fonctionner l’interrupteur automatique. D’une manière analogue, si un défaut d’isolement assez important se produit par le contact d’un fil de la ligne avec un réseau à basse tension ayant un point à la terre, un courant va circuler entre la plaque de terre T, èt le défaut d’isolement, et l’appareil va fonctionner, car la somme des trois courants primaires du transformateur symétrique A n’est plus nulle.
- On pourrait éliminer le transformateur symétrique, en envoyant dans le relais de l’interrupteur le courant qui traverse la plaque de terre T, en cas d’accident ; mais ce dispositif, si simple en théorie, n’est pas applicable toutes les fois que de l’usine partent plusieurs lignes, et qu’on veut les protéger
- Fig. 9,
- toutes. En effet, un défaut sur une des lignes empêcherait le service sur toutes les autres lignes et pourrait même faire fonctionner les appareils similaires placés dans des cabines de transformation assez éloignées.
- La représentation symbolique va nous permettre de calculer très facilement les courants qui circulent dans les lignes en cas d’accident.
- Soient' :
- [V,]
- les trois tensions de ligne.
- Soit :
- [RJ = r + ja
- l’impédance d’une des bobines de self reliées aux plaques de terre, et soit
- [ H = ri
- l’impédance comprise entre Tj et T.2.
- Appelons
- [LJ, [1,1, [LJ, [LJ, [i5J, ILJ
- les courants circulant dans les conducteurs, en prenant comme sens positif celui*indiqué par les flèches dans la figure 3.
- Fig. 3.
- Appliquons les équations de Kirchhoff aux différents circuit de la figure 3. Nous en tirerons les cinq équations suivantes :
- 0 IL| +ÏLJ + [L1 - 1LJ - IL] = «> a) - [RI [L1 + lRl IL! - fVi |
- 3) — !R| IL] + lRl [VI = [Val
- '.) 1R] IL] — [RJ [L1 — IV2]
- 5) irjili + m ru + m lu + i«i ri„] = o
- Nous avons donc cinq équations avec cinq inconnues. Le système d’équations est suffisamment déterminé, car le déterminant des coefficients
- I I I _ I — I
- — [R] [R| o o o
- o — [R] [R| o o
- o o o [R] — [R]
- O o [RJ [T] I TJ + [R]
- ^[Ry'-i-erR^fT]
- est une quantité imaginaire différente de zéro. On peut résoudre le système des cinq équations par la méthode des déterminants. On trouve les solutions suivantes :
- 4 [v, I [T] +/, [Yi] [R] + a [V,] [T] +a [V2] [R] L,,|— 6 [R] [TJ + 5 [R]*
- rr i » [Vi l 1T1 + [Vi] [R]~ a [V»]'[T] ~ a rV,l PM | iJ_ 6 [R] [T] -f- T> [R2]3
- /, [T] [V2] + 3 [R] [V2] + a [Tl |V, | + [T,] [RJ 1 :,J_" 6 [RJ [T] -f 5 [R]a
- r[, a i Vii m +'rv»i [K]
- L ’! 6 [R] [T] + 5 [RJ*
- _ 3 [Vg] [TJ + a [R] [V,1 - | V,J [Ri - 31 “ 6 [Ri [TJ + 5 [RJ2
- 3 ] V2j [R] + 3 [V2| [T] + [VJ [R] .
- 1 #l— 6 [RJ [T] + 5 [R]2
- Le flux magnétique dans le noyau du transformateur A ffig, i), et par conséquent le courant qui circule dans le relais de déclenchement, dépendent, de
- p.243 - vue 243/448
-
-
-
- 244
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 2i.
- la valeur absolue de [Ii] —)— [Io] -j- [I3], c’est-à-dire du module de la quantité imaginaire
- «=[!.]+fl»] + [U] = -
- * [Vi] + rv2i
- Substituons à [V2], [TJ, R], leurs expressions symboliques, en supposant'qu’entre T, et T2 il n’y ait que de la résistance ohmique. Nous pourrons écrire :
- a
- *[v,]~ ivtj +.yiv,i^
- 6 rt —|— 5 /• —î» /s
- fyi] ~ W* +/J
- 6 7\ 5 /• -J- 5 Js
- Cette quantité imaginaire nous représente [LJ -j-[I2] -J- fs]- Sa valeur efficace est :
- =
- yeft y/-4
- y/(6 /•, -f ù /f + a 5 s2
- Il est dont possible de prévoir la valeur efficace de a dans le cas de rupture d’un conducteur et d’en déduire le courant dans le secondaire, lequel est avec otjff dans un rapport constant dépendant de la construction du transformateur symétrique A. Suivant les résultats de ce calcul, on réglera le relais qui actionne le solénoïde pour le déclenchement de l’interrupteur.
- Il est bon cependant de régler toujours le relais sur place, ce qui peut se faire par une expérience des plus simples, en ouvrant un couteau séparateur sur l’un des fils de ligne, pour contrôler si le relais fonctionne d’une manière bien sûre. On répète le contrôle après avoir créé (par l’intermédiaire d’un couteau séparateur et d’une résistance) une dérivation à la terre sur l’un des fils de ligne.
- L’interrupteur doit fonctionner d’une manière sûre, soit dans le cas de rupture d’un fil, soit dans le cas d’un contact à la terre assez important pour présenter un danger. On ne doit cependant pas exagérer, en rendant l’appareil trop sensible, car cela pourrait gêner le service. Il est bon de régler les choses de manière que l’interrupteur soit appelé à fonctionner toutes les fois qu’un homme de résistance très faible (5000 ohms), en touchant les objets mis en contact avec un conducteur (poteaux, filets, rbres, lignes à basse tension, etc.) pourrait recevoir un courant supérieur à un dixième d’ampère. En effet, les accidents mortels dus à des courants intérieurs à cette valeur semblent être très rares et
- trouvent leur explication dans les conditions exceptionnelles des individus atteints par le courant.
- Les défauts d’isolement qui n’atteignent pas cette valeur ne doivent pas faire fonctionner l’interrupteur, mais il est bon qu’un signal optique ou acoustique appelle l’attention du personnel de service sur ces défauts d’isolement.
- Le réglage, soit du relais de déclenchement, soit des signaux accessoires, peut se faire en modifiant le circuit magnétique de ces appareils ou en plaçant en série avec eux des résistances réglables.
- L’action de l’électricité atmosphérique sur les appareils de protection est absolument négligeable. Les charges statiques s’écoulent facilement à travers les bobines de self-induction, qui remplacent ainsi les nombreux appareils (jets d’eau, bobines Mey-rowky, etc.) employés dans ce but. Ces courants de décharge, n’étant pas alternatifs, 11’ont aucune action sur le secondaire du transformateur symétrique A. Les décharges oscillatoires sont aussi sans action sur ces appareils, mais elles sont suivies par des courants de dérivation à la terre qui se produisent après chaque coup de foudre et qui durent tant que le parafoudre est amorcé.
- Dans les installations récentes, on place en série avec les parafoudres de grandes résistances qui réduisent à moins d’un dixième d’ampère ces courants de dérivation à la terre. Il faut cependant tenir compte de cette circonstance, car il y a encore d’anciennes installations dont les parafoudres ont des résistances insuffisantes. Dans ces installations, il faut appliquer au relais un appareil retardateur pour empêcher qu’un coup de foudre ne puisse provoquer l’ouverture intempestive de ^interrupteur.
- Il faut apporter une grande attention dans la construction et la conservation des plaques de terre. On peut voir à ce sujet les études très intéressantes de M. Rebora. Les bobines de self connectées aux plaques de terre doivent avoir un noyau qui, pour le courant de rupture, soit saturé dans le voisinage du coude de la courbe de magnétisation.
- Il est facile, en effet, de démontrer que si l’on appelle h le rapport entre
- dV d 1
- ~v~ etT’
- on a
- _ G d Oï d 3 C
- où C est un coefficient constant. Traçons (lig. /,) la courbe de h en fonction de 9€. Nous voyons que, au
- p.244 - vue 244/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 245
- delà d’une certaine valeur de 9Cy à de petites varia-
- Fig. 4.
- t.ions de la tension appliquée à notre bobine correspondent des variations très grandes dans le courant qui la parcourt et, par conséquent, dans la valeur de la somme
- [II] + [U] + [la]
- des courants qui circulent dans le transformateur symétrique, ce qui est très important pour augmenter la sensibilité de l’appareil.
- Maiiio Buffa.
- Perfectionnement aux enroulements des induits bipolaires — K. Weltzl. — Elektrotech-nische Zeitschrift, 27 mars igi3.
- On sait que l’on est surtout limité, dans la construction des petites machines électriques, par la surélévation de température de l’induit.
- Fig. 1. —Forme de bobine bipolaire.
- L’auteur décrit un nouveau mode d’enroulement bipolaire sur gabarit, dont le but est d’écarter cet inconvénient, en assurant une bonne évacuation de la chaleur, grâce à la disposition particulière des têtes de bobines. M. Weltzl estime que cet enroulement permet de reculer de 20 à 25 % la limite de surélévation de température.
- Les plus anciens enroulements appliqués aux induits bipolaires sont les enroulements en pelote. Avec ce mode d’enroulement, le tambour est bobiné
- à la main ; l’enroulement se composant de bobines dont la longueur augmente au fur et à mesure du bobinage, ces bobines sont serrées les unes contre les autres, de telle sorte qu’une ventilation efficace n’est pas possible.
- Les enroulements en manteau se composent de bobines d’égale longueur. Toutefois, la ventilation de ces bobines est faible et la grande saillie des têtes de bobines oblige à augmenter la distance entre les paliers de la machine. Les enroulements d’Eickmeyer et d’Alioth assurent, grâce à l’égalité des bobines, une certaine ventilation ; mais ilsnesont guère applicables aux machines bipolaires. En effet, d’une part, la hauteur de l’enroulement, d’autre part, le rapport de là quantité de matière employée à la périphérie n’en permettent l’emploi que lorsqu’on dispose d’une place suffisante.
- Par contre, la forme de bobine exécutée sur gabarit et indiquée sur la figure 1 peut s’appliquer aux plus petites machines; la forme des têtes de bobines garantit un bon refroidissement. Ainsi que le montre la figure 2, qui représente un induit bobiné selon ce procédé, les bobines .sont dispo-
- a.-b
- Fig. 2. — Tambour enroulé.
- sées par piles les unes sur les autres dans les encoches du tambour. Si l’on suit l'une de ces bobines à partir de sa sortie de l’encoche, on voit qu’à sa partie extérieure elle s’élargit dans le sens axial en s’aplatissant peu à peu (voir les coupes cd et ef). Cette partie latérale extérieure des bobines, qui contourne l’arbre, constitue le passage du plan d’enroulement interne ; la hauteur radiale des tètes de bobines ainsi superposées est plus faible que celle de la somme des bobines correspondantes dans les encoches.
- Grâce à cette déformation des parties latérales des bobines, il est également possible de passer de la
- p.245 - vue 245/448
-
-
-
- 246
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2® Série). — N® 21.
- couche d’eïiroulement interne à la couche externe en suivant constamment une direction oblique. Au fur et à mesure qu’elle se rapproche de l’induit pour y pénétrer de nouveau à la partie externe de l’encoche, la bobine reprend sa forme de section première.
- Cet artifice d’enroulement permet de ménager l’espace de ventilation indiqué en V sur la figure a, entre les parties latérales des bobines, lesquelles présentent de ce côté leurs faces aplaties. Afin d’augmenter, pour améliorer encore la ventilation, la distance entre les têtes de bobines intérieures, courtes, et les têtes de bobines extérieures, longues, on peut également aplatir la bobine aussitôt après sa sortie de la couche interne de l’enroulement ( voir la coupe ab de la figure i ).
- Les bobines sont préparées sur des gabarits trapézoïdaux et introduites isolément dans les encoches à demi fermées. La maison Ganz applique depuis un an environ ce mode de bobinage aux petits induits-tambours à courant continu et l’a étendu récemment aux rotors triphasés. J.-L. M.
- Nouveau pèse-acides pour accumulateurs. — F. E. Kretzschmar. — Elektrotechnische Zeitschrift, 27 mars igi3.
- On sait l’importance qu’il y a, pour le bon entretien des accumulateurs, à connaître exactement le degré de concentration de l’acide sulfurique des bacs. Si cet acide possède un degré de concentration trop élevé ou trop faible, il se forme des dépôts sulfatés difficilement solubles.
- 11 est donc nécessaire de vérifier fréquemment la densité de l’électrolyte à l'aide d’un pèse-acides. Or, la lecture de l’échelle de cet appareil'est souvent difficile.
- Fig. 1.
- M. KnETscHMAii a cherché à éliminer ces difficultés. L’appareil qu’il a réalisé comporte un
- flotteur en liège h (fig. 1), auquel est fixé, sous un angle de 45®, un miroir concave à fort grossissement; le tain de ce miroir est protégé contre l’action de l’acide à l’aide d’une couche de vernis ou de ciment résistant aux acides et d’un revêtement en plomb. Une petite plaque de celluloïd c est également enfoncée dans le flotteur; elle est munie d’un trou ovale, que vient traverser la tige s, également ovale du pèse-acides (fig. 2) ; le pèse-acides lui-même possède un bec n à son extrémité. En outre, la plaque de celluloïde c est munie de deux prolongements /' (fig. 1 et 2).
- Fig. 2.
- Lorsqu’on plonge l’appareil dans l’électrolyte, il ne se produit presque aucun frottement entre la plaque c mouillée par le liquide et le pèse-acides, le miroir se plonge dans l’acide. Le pèse-acides peut donc se déplacer librement et, lorsqu’il s’arrête, l’observateur peut lire commodément le chiffre correspondant à la partie inférieure du miroir. Le pèse-acides, ne peut ni adhérer aux parois ou aux plaques, ni tourner autour de son axe, ni tomber au fond du bac, grâce à des prolongements de la plaque de celluloïd, du trou de guidage ovale et du bec n, La lecture est donc facile et sûre et l’appareil ne peut être endommagé. M. K.
- p.246 - vue 246/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 247
- BREVETS
- Moteurs triphasés à vitesse variable et à caractéristique shunt.
- La société Suédoise Allmanua Svenska Elektriska Aktiebolaget, qui exploite par ailleurs les brevets de M. Latour sur les moteurs à répulsion compensés à caractéristique série ou shunt pour toutes fréquences, a mis, en outre, sur le marché un moteur triphasé à vitesse variable à caractéristique shunt d’une construction très spéciale.
- Dans ce moteur, c’est la partie mobile qui remplit la fonction de primaire habituellement réservée au stator, et c’est la partie fixé qui remplit la fonction de secondaire habituellement réservée au rotor.
- Fig. i.
- La partie mobile est analogue à l’induit d’une cornmutatrice. L’enroulement P, représenté sur la ligure i, est en relation avec le réseau par l’intermédiaire de bagues. L’enroulement R est un enroulement exécuté sous la forme d’un enroulement à courant continu fermé muni d’un collecteur.
- Sur le collecteur portent trois paires de balais cii-bf, a.î-b2, a3-b3. Les balais aK, a2, «3 sont disposés sur un porte-balais commun et les balais bi,b1, b3 sur un autre porte-balais commun. Ces deux porte-balais sont mobiles individuellement et de telle façon qu’on peut faire varier l’écart angulaire at-bi, a3-b.2! a3-b.j.
- La partie fixe du moteur comporte trois enroulements secondaires Sj S2 S3, qui sont intercalés entre les paires de balais ai-bl, a2-b2, a3-b3.
- Une pareille machine peut fonctionner soit comme changeur de fréquence soit comme moteur proprement dit.
- Cette machine en elle-même, quant à ses circuits généraux, était déjà connue (voir en particulier le brevet français de M. Blondel n° 98g). Mais la
- caractéristique originale nouvellement introduite est la disposition du double jeu de balais, qui se trouve permettre de régler la vitesse sans aucun dispositif accessoire extérieur à la machine. Celte disposition a été décrite indépendamment dans le brevet n* 438 090 de l’Allmiinna Svenska Elektriska Aktiebolaget et dans le brevet n° 440 701 des Ateliers de Constructions électriques du Nord et de l’Est.
- On vérifie sans peine que si l’on désigne par /'la fréquence des courants du réseau et par 2 ^ /', la vitesse du moteur, 1a. fréquence développée sur le collecteur entre les balais ai-bil a>-b.,, ct3-b3, est
- égale à Or, cette fréquence convient précisé-
- ment pour l’alimentation de la partie fixe du moteur dans laquelle le primaire en rotation développe également des courants de fréquence [f-fi).
- Il est facile de voir qu’en variant l’écartement des balais ai-bu a2-b2, a3-b3, on varie la tension entre ces balais, soit la tension aux bornes des enroulements Sj, Sa, Sjj, de la partie fixe. Tout se passe en réalité, comme si, dans un moteur à collecteur usuel shunt, on variait la tension d’alimentation du rotor. Or, on sait que cette variation a précisément pour résultat de faire varier la vitesse du moteur tout en lui assurant une caractéristique shunt. Ainsi donc, en modifiant l’écartement des balais a{-by, a2-bt, a3-b3, on change la vitesse du moteur. Si on rapproche les balais jusqu’à les faire coïncider sur la même génératrice du collecteur, on atteint la vitesse synchrone qui correspond au court-circuit. Si, ensuite, on dépasse cette position de façon à changer les signes des tensions d’alimentation des enroulements St, S2, S3,on dépasse la vitesse synchrone, et, à écartement
- p.247 - vue 247/448
-
-
-
- 248 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2« Série) — N*21.
- de balais égal, on obtient des fonctionnements symétriques au-dessus et au-dessous du synchronisme.
- L’avantage essentiel de cette disposition est de permettre d’établir un moteur à caractéristique shunt sans aucune complication spéciale de contrôleurs ou de régulateurs d’induction extérieurs pour varier la vitesse, comme c’est le cas dans les moteurs triphasés à collecteur déjà connus à caractéristique shunt.
- L’inconvénient de ce moteur est par contre qu’il ne possède théoriquement aucune vitesse à commutation parfaite comme le moteur shunt usuel, qui, ainsi que M. Latour l’a démontré, peut avoir semblable commutation parfaite au synchronisme. La tension de court-circuit entre lames est uniquement fonction de la tension du réseau qui est appliquée entre les bagues. On devra donc faire en sorte que cette tension entre lames ne dépasse pas une valeur assez faible et soit compatible avec une bonne tenue des balais. Pour arriver à une faible tension entre lames, il est probable que l’on devra avoir recours, dans les moteurs à puissance par pôle le plus élevée, aux enroulements doubles à une spire par section, préconisés à cet effet par M. Latour. Mais, cette réserve étant faite, on aura la même commutation à
- toute vitesse.
- La puissance mise en jeu dans la partie fixe, c’est-à-dire dans le secondàire du moteur, correspondra à la puissance mise normalement en jeu par le glissement dans les moteurs d’induction à vitesse réglable. C’est cette puissance qui devra être développée sur le collecteur.
- La tension choisie pour le collecteur ne sera pas généralement suffisante pour que même la position de plus grand écartement des balais ai-bl, a^b-i, a^-b^ permette de démarrer sans un courant exagéré. On intercalera alors, au démarrage, des résistances sur les enroulements secondaires comme on le fait habituellement dans les moteurs d’induction.
- Dans la figure i, on a représenté deux enroulements distincts sur la partie mobile ; mais on pourrait également, au lieu de constituer en quelque sorte un transformateur proprement dit à champ tournant, ne constituer qu’un auto-transformateur en mettant les deux enroulements en série, ainsi que le représente la figure 2.
- On réalisera ainsi une certaine économie dans le bobinage. Les enroulements P et R peuvent être disposés sur des couches différentes. L. E.
- Statistique des dépenses d’électricité par abonnés
- SOCIÉTÉS POUR CENT ABONNÉS D’ÉCLAIRAGE PROPORTION DES ABONNÉS DÉPENSANT ANNUELUEMENT
- de 0 à 5o francs de 5o à 100 francs J)lus de 100 francs
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen 52 % 33 % i5 %
- Energie Electrique du Sud-Ouest 26 — 54 — ao —
- Sud-Electrique . . . . 47 — 29 — 24 —
- Société des Forces Motrices du Fier 57 — 25 — 18 —
- Energie Electrique du Centre 46 - 38 — 16 —
- Société des Forcés motrices d’Auvergne . . 70 — ao — 10 —
- Société Nîmoise d’Eclairage et de Force motrice par l’électricité 46 — 2 3 — 31 —
- Compagnie Electrique de la Loire 65 — 16 — *9
- Société Méridionale de Transport de Force 5a — 33 — i5 —
- Société Grenobloise de Force et Lumière. . . . ’ 35 — 5o — i5 —
- Société des Forces motrices du Haut-Grésivaudan 7« — a4 — 6 —
- Union Electrique . 61.— a a — 17 —
- Société d’Electricité de Caen 40 — 31 — 29 —
- Compagnie Electrique de la Grosne 75 — 18 — 7 ~
- Est-Lumière (banlieue de Paris) Société des Houillères de Ronchamp 31 — 60 — 9 —
- 56 — 2 9 — i5 —
- p.248 - vue 248/448
-
-
-
- 24 Mai 19i3.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 249
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Du droit, pour une Compagnie concessionnaire de transports, d’obtenir des permissions de voirie en vue de distribuer et de vendre ses excédents d’énergie.
- • On a fait grand bruit autour d’un arrêt rendu par le Conseil d’Etat, le 11 avril dernier. On a dit, notamment dans des journaux financiers, que cet arrêt avait, pour les compagnies distributrices d’électricité, une importance de premier ordre.
- A en croire ces comptes rendus, il aurait tranché par la négative l’importante question de savoir si une compagnie concessionnaire doit obligatoirement se confiner dans sa concession, et aurait reconnu à la Compagnie concessionnaire le droit de vendre à des tiers l’énergie électrique qu’elle peut avoir en excédent.
- Or, l’arrêt rendu dans l’affaire de la Compagnie des Tramways de l’Est Parisien est loin d’avoir cette portée. A dire vrai, il n’inaugure aucune jurisprudence nouvelle, il se borne «à appliquer des principes depuis longtemps considérés comme assurés sans en poser de nouveaux.
- Rappelons les faits :
- Au cours de l’année 1907, la Compagnie des Tramways de l’Est Parisien avait sollicité du Préfet de la Seine l’autorisation d’établir, sous la chaussée de l’avenue Gambetta, une canalisation en vue de distribuer l'énergie électrique pour tous autres usages que Véclairage dans les usines de la Société Sciama, riveraine de cette avenue.
- Par lettre adressée à la Compagnie requérante à la date du 5 octobre 1907, le Préfet de la Seine lui faisait connaître qu’il lui refusait l’autorisation sollicitée par le motif que les compagnies concessionnaires de tramways, autorisées à installer des canalisations sous la voie publique, ne peuvent utiliser ces canalisations que pour la traction de leurs voitures.
- Cette décision était, par la Compagnie des Tramways de l’Est Parisien, déférée pour excès de pouvoir à la censure du Conseil d’Etat. Sa requête était fondée sur les arguments suivants : La décision attaquée aurait méconnu le droit
- reconnu à tout particulier par l’article 8 de la loi du i5 juin 1906 d’obtenir des permissions de voirie pour le transport de l’énergie électrique ; les Compagnies concessionnaires de tramways qui se bornent à distribuer les excédents d’énergie qu’elles produisent pour la traction de leurs voitures, auraient, à cet égard, les mêmes droits que tous autres producteurs d’électricité ; le refus du Préfet de la Seine n’aurait été dicté ni par les intérêts de la viabilité, ni par le souci d’assurer la bonne exploitation du réseau de tramways, mais seulement par le désir de protéger les intérêts privés des concessionnaires de l’éclairage électrique aux bénéfices desquels la Ville de Paris est intéressée.
- La Compagnie des Tramways de l’Est Parisien demandait en conséquence au Conseil d’Etat d’annuler la décision préfectorale qui lui avait refusé la permission sollicitée, et de la lui accorder. Subsidiairement elle demandait au Conseil de dire qu’elle'y avait droit, et de la renvoyer devant l’autorité compétente pour la lui délivrer.
- Le pourvoi fut, selon la règle, communiqué au ministre des Travaux publics qui fut prié de présenter ses observations.
- Celles-ci — dont aucun compte rendu n’a parlé jusqu’ici — tendaient à l’annulation de la décision attaquée par le motif: que le Préfet de la Seine s’était borné pour rejeter la demande de la compagnie requérante, à déclarer que les concessionnaires de tramways, autorisés à établir des canalisations sous la voie publique, ne peuvent utiliser ces canalisations que pour la traction de leurs voitures ; qu'il n’appartenait pas à ce fonctionnaire de donner ainsi à un décret portant concession par l'Etat d'une ligne de tramways une interprétation juridique qui est en dehors de sa compétence.
- De son côté, la Ville de Paris intervenait à l’insistance et le mémoire produit par elle tendait au rejet de la requête de la Compagnie de l’Est Parisien par le motif: qu’après comme avant la loi du if> juin 1906, les préfets ont un pouvoir discrétionnaire pour accorder ou refuser les permissions de voirie ; que, dans l’espèce, en
- p.249 - vue 249/448
-
-
-
- 250
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N° 21,
- refusant la permission demandée par la Compagnie, le Préfet de la Seine n’aurait pas eu pour but de protéger les intérêts financiers de la Ville de Paris, mais l’observation stricte des principes de concurrence et d’égalité qui sont posés dans la loi du i5 juin 1906. L’article 8 de cette loi exige en elïét que tous les concessionnaires et permissionnaires distribuant l’énergie électrique aux particuliers soient traités sur un pied d’égalité. Or, les compagnies de tramways ne payant, pour les appareils destinés à la traction de leurs voitures aucune redevance, il aurait été impossible, aux dires de la Ville, de maintenir cette égalité entre la Compagnie de l’Est Parisien et les autres permissionnaires et concessionnaires de la distribution de l’énergie électrique.
- La Ville de Paris, intervenante au recours, voyait — un peu après coup peut-être — le motif et la justification de la décision qui avait refusé la permission dans le principe de la libre concurrence posé par la loi de 1906.
- 1 Ainsi présenté, le débat était uniquement engagé sur la question de l’étendue des pouvoirs du Préfet en matière d’octroi de permission de voirie, et non pas, comme on l’a dit à tort, croyons-nous, sur celle de la capacité commerciale des compagnies concessionnaires, et de leurs droits à obtenir l’autorisation de vendre à des tiers les excédents d’énergie électrique dont elles n’ont pas l’emploi dans le fonctionnement même des services concédés.
- L’arrêt du Conseil d'Etat a laissé complètement de côté cette dernière question. Il est d’ailleurs ainsi conçu :
- « Le Conseil... considérant que la loi du i5 juin « 1906 ne reconnaît aux particuliers aucun droit « à l’obtention des permissions de voirie pour « l’établissement de canalisations électriques « dans le sous-sol des voies publiques ; que « l’octroi des permissions de cette nature rentre « après comme avant la loi du iS juin 1906, dans « le pouvoir d’appréciation de l’administration « à laquelle il appartient déjuger si la sauve-« garde des intérêts généraux dont elle a lu « charge ne doit pas s’opposer à l’admission des « demandes qui lui sont soumises ; qn’ainsi, la a Compagnie requérante n est pas fondée à soutenir « qu'en lui refusante autorisation qu’elle sollicitait., « le Préfet de la Seine a méconnu le droit qu’elle « tiendrait de la loi susvisée du 1 ’i juin 1906.
- « Mais considérant que la Compagnie requé-
- « rante soutient que le Préfet de la Seine a donné « de son refus un motif illégal, qui constitue une « fausse interprétation et, par suite, une violation « de la loi du i5 juin 1906 ;
- « Considérant que les compagnies concession-« naires de tramways sont aptes, comme tous au-« très intéressés, à obtenir des permissions de « voirie pour la distribution de l’énergie élec-« trique aux particuliers, par application de la loi « du i5 juin 1906 et aux conditions prévues par « cette loi, sauf le droit de l’autorité concédante « de veiller à ce que l'usage de ces permissions « n'apporte aucune atteinte au bon fonctionne-« ment du service concédé ;
- « Considérant que la décision attaquée du « Préfet de la Seine est motivée par cette unique « considération que les compagnies concession-« naires de tramways autorisées à installer des a canalisations électriques sous la voie publique, « ne peuvent utiliser ces canalisations que pour « la traction de leurs voitures-, que cette décision « méconnait les dispositions de la loi du i5 juin « 1906 et doit, par suite, être annulée pour excès « de pouvoir;
- « Sur les conclusions tendant à la délivrance « de la permission de voirie demandée :
- « Considérant que la délivrance de la permis-« sion de voirie ne constituant pas un droit pour « les pétitionnaires, ainsi qu'il a été dit plus haut, « il n'appartient pas au Conseil d’Etat de faire « droit à cette demande ;
- «Décide,
- « Article premier. —L’intervention de la Ville « de Paris est admise.
- « Art. a.— La décision survenue du Préfet de « la Seine, en date du 5 octobre 1907 est an-ci nulée.
- « Art. 3. — Les frais... seront supportés par « la ville de Paris.
- « Art. 4. — Le surplus des conclusions de la « requête est rejeté ».
- De la lecture de cet arrêt, ressort nettement la constatation que la décision de refus du Préfet de la Seine est beaucoup moins annulée dans son dispositif que dans ses motifs. En effet, l’annulation n’entraine pas de piano pour la Compagnie de l’Est-Parisien l’obtention d’une permission de voirie. Si la Compagnie persiste dans son désir d’établir le branchement qu’elle avait en vue d'installer sous le sol de la voie publique, il lui faudra solliciter du Préfet une nouvelle
- p.250 - vue 250/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 251
- permission de voirie qui, tout comme la première, pourra lui être refusé, et dont le refus, s’il ne s’accompagne d’aucun motif, sera parfaitement inattaquable.
- On voit donc que l’arrêt du n avril 1913 n’a pas tranché la question de savoir si une compagnie doit ou non se renfermer dans l’exploitation des services concédés.
- D’ailleurs, à vrai dire, nous ne voyons pas qu’en cette matière le besoin se fît sentir d’aflir-mer des principes déjà connus depuis longtemps.
- La concession est, en effet, untraité aux termes duquel le concessionnaire assure, à certaines conditions, l’exploitation d’un service public. Ce traité ne peut restreindre pour les objets qui lui sont étrangers la capacité du concessionnaire. Celle-ci reste soumise au droit commun.
- Or, en matière de distribution d’électricité, le droit commun c’est la libre concurrence dont le principe est posé par l’article 8 de la loi du i5 juin i9o6en cesterines : a Aucune concession ne peut faire obstacle à ce qu’il soit accordé des permissions de voirie ou une concession à une entreprise concurrente, sous la réserve que celle-ci n'aura pas des conditions plus avantageuses...»
- Ce principe n’est limité qu’en ce qui concerne les distributions d’éclairage qui, elles, peuvent faire l’objet d’un privilège en faveur du concessionnaire. <c Toutefois, continue l’article 8, l’acte par lequel une commune ou un syndicat de communes donne la concession de l’éclairage public et privé sur tout ou partie de son territoire peut stipuler que le concessionnaire aura seul le droil d’utiliser les voies publiques dépendant de la commune ou des communes syndiquées dans les limites de la concession pour une distribution publique d’énergie, sans que, cependant, ce privilège puisse s’étendre à l’emploi de l’énergie à tous usages autres que l’éclairage ni à son emploi accessoire pour l’éclairage des locaux dans lesquels l’énergie est ainsi utilisée.
- « Pendant la durée du privilège ainsi institué, les permissions de voirie délivrées parle Préfet et les actes de concession passés au nom de l’Etat devront tenir compte de ce privilège dans les obligations imposées aux permissionnaires et concessionnaires. »
- On le voit, seule l’énergie électrique destinée à l’éclairage peut faire l’objet d’un monopole : l’énergie force motrice reste au contraire objet
- de concurrence. Par suite, et comme aucun principe ne vient restreindre la capacité du concessionnaire en vue d’étendre son exploitation à des objets étrangers à la concession, nous devons dire que les compagnies concessionnaires d’un service 'public ont parfaitement le droit de sortir des limites de leur concession.
- Mais ce droit est soumis, dans son exercice, à toutes les conditions qui s’imposent au respect de toutes les autorités. La permission de voirie étant une tolérance administrative, nul ne peut dire qu’il a le droit de l’obtenir; et, si le Conseil d’Etat est juge des formes dans lesquelles ces tolérances doivent être refusées, il ne peut se substituer au Préfet pour les accorder. Il a le pouvoir d’annuler la décision de refus ; mais l’annulation qu’il prononce est, en somme, une satisfaction toute platonique qui laisse subsister tous les elfets du refus d’autorisation.
- On voit, par cette analyse, que l’arrêt rendu dans l’affaire de la Compagnie de l’Est Parisien est loin d’avoir l’importance d’un arrêt de principe, et qu’il n’apporte aucune solution nouvelle aux questions d’interprétation des traités de concessions qui restent essentiellement des questions d’espèces.
- LiîoxÀitn Pe.ïoine,
- Avocat à la Cour d’Appel de Paris.
- Arrêté du 13 mai 1913, du ministre des Travaux publics fixant, pour l’année 1913, les frais de contrôle dus par les distributeurs d'énergie électrique.
- Le ministre des Travaux publics,
- Vu la loi du i5 juin 1906 sur les distributions d énergie électrique, notamment l’article 13 (3e) portant qu’un règlement d’administration publique déterminera l’organisation du contrôle de la construction et de l’exploitation des distributions d’énergie électrique dont les frais sont à la charge du concessionnaire ou du permissionnaire ;
- Vu l’article 9 du décret du 17 octobre 1907, organisant ledit contrôle ;
- Sur la proposition du directeur du personnel et de la comptabilité,
- Arrête :
- Les frais de contrôle dus à l’Etat par les entrepreneurs de distributions d’énergie électrique établies en vertu de permissions-ou de conces-
- p.251 - vue 251/448
-
-
-
- 252
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N*2i.
- sions, sont fixés pour l’année 1913 à 10 francs par kilomètre de ligne pour les distributions soumises au contrôle exclusif de l’Etat et à 5 francs par
- kilomètre de ligne pour les distributions soumises au contrôle des municipalités sous l’autorisation du ministre des Travaux publics.
- BIBLIOGRAPHIE
- Il est donné de préférence une analyse des O wrages dont deux exemplaires sont envoyés à la Rédaction,
- Handbuch der Elektrizit&t und des Magne-tismus (Manuel d’électricité et de magnétisme), par le Prof. DrXj. Graetz avec la collaboration de nombreux professeurs spécialistes de diverses universités allemandes, autrichiennes, russes, etc. — Tome /, icr volume, 12a ligures. Tome II, i01, volume, 122 figures. —J.-A. Bartii, éditeur, Leipzig. — Prix : tome I, 6 marks, tome 1T, i3 marks.
- L’enseignement de l’électricité et du magnétisme devient de plus en plus complexe, par suite de la contribution sans cesse croissante qu’apportent aux diverses branches de ces sciences les travaux des nombreux physiciens et ingénieurs qui, dans tous les pays civilisés, se consacrent à ces recherches. Etant donné le nombre même de ces travaux, il devient de plus en plus difficile de les suivre et de connaître ainsi exactement l’état actuel d’une question se rattachant à l’électricité et au magnétisme. Cette connaissance est cependant indispensable à quiconque veut entreprendre l’étude complète de ces sciences, dont les applications, depuis longtemps universelles, deviennent de jour en jour plus nombreuses. D’autre part, la comparaison des travaux antérieurs et des recherches les plus récentes permet seule une appréciation exacte des progrès réalisés.
- CesonlcesconsidérationsquiontguidéM. L.Ghaetz et ses nombreux collaborateurs dans la réalisation du « Handbuch der Elektricitiit und des Magnetis-mus », dont la première livraison du premier volume et la première livraison du deuxième volume ont paru récemment.
- L’idée dominante de l’ouvrage a été la suivante : on s’est efforcé de présenter aussi fidèlement que possible au lecteur, l’état actuel de chaque question se rattachant à l’électricité et au magnétisme, en exposant, en quelques pages seulement, les résultats de tous les travaux antérieurs et aussi des recherches les plus récentes.
- Les questions, qui appartiennent encore, à l’heure acthelle, au domaine des recherches scientifiques et donnent, par suite, incessamment lieu à d’importantes
- découvertes susceptibles d’accroître leur champ d’action actuel ou futur, ont été traitées d’une manière aussi vaste que possible. Ces questions n’ayant, en effet, reçu jusqu’ici qu’un nombre restreint d’applications industrielles, sont incomplètement connues de la plupart des techniciens.
- Or, il y aurait intérêt à compléter l’instruction des techniciens à cet égard, et à présenter à tous ceux qu’intéressent ces questions un exposé clair et exact de leur état actuel. A ce dernier point de vue, particulièrement, l’œuvre de M. Graetz et de ses collaborateurs mérite de retenir l’attention.
- L’ouvrage complet, que l’on espère voir achevé dans deux ans environ, comprendra cinq volumes ainsi répartis :
- Electrostatique et ses applications.
- Lois des courants, phénomènes thermiques et leurs applications (éclairage, chauffage, coupe-circuits), électrochimie, galvanoplastie, piles, accumulateurs, etc.
- Conductibilité des divers corps solides, liquides et gazeux, photo-électricité, rayons Rôntgen, électricité atmosphérique, radioactivité, etc.
- Magnétisme, éleclromagnétisme, induction et leurs applications.
- Ondes électriques et leurs applications (T.S.F. etc.) ; électrolechnique et ses applications industrielles (machines, transformateurs, transport de l’énergie, etc.) ; rapports de l’électricité avec la mécanique, la thermodynamique, etc.
- La première livraison du premier volume (théorie de l’électrostatique, machines et appareils électrostatiques, méthodes de mesure des grandeurs électrostatiques) et la première livraison du deuxième volume (lois et propriétés des courants, en méthodes et appareils de mesure des tensions, courants, résistances, etc., grandeurs absolues et unités) viennent de paraître. La manière dont elles sont traitées et surtout la documentation complète qu’elles renferment permettent de bien augurer de la suite de l’ouvrage.
- M. K.
- p.252 - vue 252/448
-
-
-
- 24 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 253
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Les résultats de l'exercice 19*2, présentés le 6 mai dernier aux actionnaires du Métropolitain de Paris peuvent se résumer de la manière suivante :
- Compte général
- . . £ Recettes :
- a exploitation.... } _ ,
- A ( Dépenses :
- Produits bruts de l'exploitation.........
- Compte de profils et pertes : au crédit:
- : au débit :
- laissant un solde à répartir de :
- 55 411 9°3 5(1 23 564 339 28 3i 847 564 28
- 56 466 106 02
- 46 914 804 34
- 9 55i 3oi 68
- Les premiers chiffres établissent à 42,62 % le coefficient d’exploitation, contre 4'-V)r % en 1911; ils montrent que le rendement brut du capital engagé est de 8 % après qu’on a eu soin d’en déduire la part qui revient à la Ville de Paris, part qui s’élève à 17 797 954 francs et si l’on ne tient pas compte de certaines réserves. Les derniers chiffres qui tiennent compte, d’une part, du report à nouveau de l’exercice précédent, d’autre part, des charges des emprunts et de certains amortissements, donnent au contraire comme taux de rendement net 12,73 % du capital-actions si l’on ne tient pas compte des réserves et 11,37 % sl l*on en compte, ce qu’il est indis-
- pensabled’admettre. En définitive, la répartition votée a augmenté les fonds de réserve ou d’amortissement de 2 io5 167 francs et attribué aux actionnaires 7 044 226 francs ou près des trois quart des bénéfices nets, dont 769 876 ont été reportés à nouveau. L’action étant au nominal de 25o francs, les actionnaires primitifs touchent 8,6 % de leur capital. On considérera que, pour une entreprise de transports qui a un peu plus de i3 ans d’existëncej c’est un résultat très satisfaisant. Il y a lieu de remarquer par comparaison avec nos grandes Compagnies que le coefficient d’exploitalion est beaucoup plus bas, mais ceci ne peut être qu’une constatation sans portée parce que le régime des unes et de l’autre est totalement différent. Le rapport du Conseil donne un aperçu détaillé de la vie administrative, commerciale et technique de la Compagnie au cours de l’exercice. Il fait ainsi ressortir combien la Ville de Paris est en retard dans l’exécution de la part des travaux qui lui incombent et quel intérêt a le Métropolitain de ne plus céder aux injonctions du public et des pouvoirs
- élus pour l’exploitation de lignes partiellement terminées. Des difficultés particulières ont entravé la construction des ouvrages de l’infrastructure : sol mauvais, précautions insuffisantes, inondations bien mal venues, ont concouru à rendre des plus difficiles la tâche des ingénieurs. Il semble que ces derniers soient au bout de leurs peines et qu’ils livreront en juillet tous les lots de la ligne 8, mais non encore ceux de la ligne 7 qui devrait logiquement s’ouvrir auparavant.
- En fait, le réseau métropolitain, tel qu’il avait été conçu au début et tel qu’il avait été concédé, serait achevé sous peu; mais de nouvelles concessions ont été accordées en 1909-1910 et, de 79 kilomètres, l’ensemble des lignes se trouvera porté, après achèvement complet, à 120 kilomètres. Celte extension du réseau a permis à la Compagnie de prolonger sa vie sociale qui a été prorogée jusqu’en 1947 par la dernière assemblée générale extraordinaire. Comme conséquence, l’amortissement des actions a été prolongé de sept années. La situation du titre se trouve donc améliorée, puisqu’une plus grande part des bénéfices pourra être distribuée aux actionnaires.
- L’exploitation elle-même n’a donné lieu à aucune observation particulière. La Compagnie a équipé les nouvelles lignes, modifié certaines sous-stations de distribution, amélioré cerlainesgares et multiplié les dégagements, les ascenseurs, les escaliers mécaniques. Elle s’intéresse également à son personnel et, par des primes, le fait participera labonne gestion de l’entreprise; déplus, elle facilite le logement de ceux qui sont le plus chargés de famille* et, avec le concours de la Société d’IIabitations à Bon Marché, elle a construit un immeuble près de la porte de Clîgnan-court exclusivement destiné à loger ses agents pour des prix variant de 260 à 36o francs par an.
- Les résultats généraux de l’exercice sont plus satisfaisants que ceux du précédent. Néanmoins, la préoccupation du Conseil, comme celle des actionnaires, est de savoir si la concurrence des Omnibus et des Tramways ne portera pas quelque préjudice à la Compagnie : au 3i décembre 1912, laplus-value des recettes était de 1 o4<> *49 francs, tandis que les Omnibus à peu près complètement réorganisés en-
- p.253 - vue 253/448
-
-
-
- 254
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série).— N° 21.
- caissaient 8849074 francs de plus par comparaison avec l’année précédente. Fin décembre et depuis jusqu'en mars, il y a un fléchissement des receltes, puis la moins value a fait place à une plus-value de de 1 925 francs par jour. Le président de l’assemblée a donc pu dire qu’il ne redoutait pas beaucoup la concurrence, que les embarras de la circulation dans Parislimiteraient toujours au profit du Métropolitain. Différentes questions comme celles de la mise en service des nouvelles lignes, des billets d’aller et retour de midi, de l’augmentation du dividende et du prix de l’énergie ont fait l’objet de la discussion qui a suivi la lecture du rapport. Il ressort des réponses de M. Berlhelot que la combinaison adoptée pour assurer le plus tôt possible, c’est-à-dire vers juillet, le service partiel de la ligne Opéra-Pont-Mirabeau ne coûtera rien à la Compagnie, qu’il n’a pas paru opportun d’être plus large vis-à-vis des actionnaires pour ménager l’avenir et que les études poursuivies pour réduire la consommation d’énergie par récupération d’une partie de l’énergie perdue paraissaient, devoir donner des résultats intéressants. Il n’est pas douteux que la transformation des transports en commun et la suite des concessions accordées au Nord-Sud ont stimulé la Compagnie du Métropolitain qui s’efforce de renforcer sa situation matérielle el financière. Les erreurs initiales commises dans la construction des lignes et l’organisation des stations ne pourront jamais se corriger; mais là où il est possible de faciliter au public l’accès des voies ou la sortie, là où la ventilation a pu avoir quelque efficacité, là où l’intercommunication entre lignes ou réseaux peut se réaliser, la Compagnie s’y emploie. Financièrement parlant, nous avons vu quel était le rendement de l’affaire.
- Elle dispose decrédits divers qui, tant en valeurs disponibles ou réalisables qu’en espèces, s’élèvent à 14 960204 fr. 09, tandisqu’elle doit 12812 675 fr. 58 ; mais le bilan fait en outre état à l’actif d’une somme de 3 106922 francs, montant des dépenses occasionnées par les inondations et qui fait l’objet d’un litige pendant devant les tribunaux : ces disponibilités lointaines sont aléatoires; et aussi bien, pour donner plus d’élasticité à sa trésorerie et pour payer les nouveaux travaux entrepris, la Compagnie va émettre une nouvelle tranche d’obligations. Nul doute qu’elle soit absorbée par le public qui assimile le crédit du Métropolitain à celui de la Ville de Paris.
- La Société Franco-Suisse pour l’Industrie élëCtrique a réalisé, en 1912, un bénéfice de 1 424951 fr. q5, qui, joint au report du précédent
- exercice, solde le compte de profils et pertes par 1 496 332fr. o5 ; après un prélèvement de i43 000 fr. pour la réserve légale, il a été attribué 5 % aux actions et reporté io3 332 francs. La Société Franco-Suisse s’intéresse à la fois à des affaires de traction, capital engagé : 3827681 fr. 3o ; à des affaires de force motrice hydro-électrique, capital engagé : i3 753 916 francs; à des sociétés de distribution d’energie, capital engagé : 9640723 fr. 35; à des afFaires d’électro-cbimie et d’éleclro-métallurgie, capital engagé : 4 695 427 fr. 55 ; enfin à des sociétés financières et diverses dans la constitution desquelles elle a participé pour 6 3oo i53 fr. 20. Ses intérêts sont donc répartis sur plusieurs branches de l’industrie électrique et dans différentes parties du monde, si bien qu’elle a ressenti, moins que toute autre, les effets de la récente crise politique qui a gêné l’essor et le développement de beaucoup d’entreprises. Dans l’ensemble, ses participations figurent au bilan pour 38 217 901 fr. 40, et ses avances à divers pour 17 867 235 fr. 70. Son capital-actions est de 25 millions de francs et son capital-obligations non amorti de 23 693 000 francs. Le revenu brut des capitaux engagés s’est élevé à 2617 598 francs, soit un peu plus de 5 % .
- La Société Nîmoise d’Éclairage et de Force motrice par l’Électricité, une filiale du groupe des Applications Industrielles, a tenu son assemblée générale le 24 avril 1913. Les actionnaires ont eu la satisfaction de voir le dividende porté à 8 % au lieu de 6,5 % , par suite de la progression sensible des bénéfices. En effet, de 265 6o5 fr. o5 en 1911, ils ont atteint, en '1912, le chiffre de 325 891- fr. 08, soit une augmentation de 23 % . .
- Le bilan de la Société Avignonnaise d'Électricité, exposé à rassemblée des actionnaires du i5 avril 1913, montre les brillants résultats de l’exercice 1912. Malgré l'augmentation du capital porté de 5oo 000 francs à 800 000 francs, à l’effet d’assurer l’autonomie de l’Avignonnaise, à l’égard de son fournisseur de courant, le Sud Electrique, la situation budgétaire sc présente d’une manière satisfaisante. Les recettes se sont élevées-à 256 080 fr. 20, contre 208 363 fr. 64 en 1911, soit en augmentation de 47 716 fr. 56-, Après divers versements aux comptes amortissements et réserve légale, la répartition aux actionnaires a été de 32 5oo francs, soit un dividende de 5 francs par action de 100 francs. Beaucoup de secteurs électriques de province seraient très heureux d’assurer régulièrement à leurs porteurs d’ac-I lions un simple dividende de 5 % . D. F.
- p.254 - vue 254/448
-
-
-
- 24 M&i 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 255
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- BOUCheS-dU-RhÔne. — Le conseil général a de mandé la mise à l’enquête des projets d'élablissemen des lignes suivantes de tramways : d’Aubagne à la Bcdoule avec prolongement éventuel sur La Ciolal ; d’Aubagne à Auriol avec prolongement éventuel sur Saint-Zacharie ; de Saint-Antoine aux Pennes Mirabeau avec prolongement éventuel sur Saint-Yictoret et Marignaue ; nouvelle pénétration par voie ferrée Saint-Autoine-Mar-seille.
- Haute-Marne. — Par arrêté du préfet, une enquête est ouverte jusqu’au 7 juin aux mairies des communes intéressées sur l'avant-projet des lignes de chemins de fer d’intérêt local à voie d’un mètre de Chaumont à Bourbonne-les-I3ains sur 74 k, 097 de longueur et de Biesles à I'ayl-Billot sur 57 k. 080 de longueur.
- Loire. — Le conseil municipal de Saint-Etienne a décidé la mise à l'enquête du projet dressé par la Compagnie des Tramways Electriques pour la création de trois lignes nouvelles et la modification de plusieurs lignes actuelles.
- Seine-et-Oise. — Le conseil général a demandé à l’administration de faire préparer un nouveau projet pour la création de lignes de tramways Ecoueu-Gonessc-Stain s-Pierre fit te.
- Italie. — Une société dénommée a Rome-Nord » vient d'être constituée à Rome au capital de 1 700 000 fr. qui pourra être porté ultérieurement à 5 millions. Elle a pour but : l’exploitation et la construction de tramways, principalement en Italie.
- Aisne. — Le conseil municipal d’IIirson a nommé une commission pour étudier une demande de concession de la distribution de l’énergie électrique présentée par M. Fradiss, directeur de l'usine électrique d Origny-en-Thiérache.
- Algérie. — Le conseil municipal d’Alger a décidé de mettre la Compagnie du Gaz en demeure de substituer l’électricité au gaz dans l’éclairage public et privé de la ville.
- Calvados. — Le conseil municipal de Saint-Pierre-sur-Dives a nommé une commission pour étudier le projet d’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Eure-e'C-Loir. — Le Conseil d’Etat a adopté le projet relatif à la concession d’une distribution d’énergie électrique à Chartres. Les travaux vont commencer prochainement.
- Loire — Le conseil municipal de Saint-Etienne a volé un crédit de 156 262 francs pour l’installation de nouvelles lampes destinées à l’éclairage public.
- Jusqu’au 9 juin une enquête est ouverte à la mairie de Saini-Marlin-en-Coailleux sur le projet d’installation de l’éclairage présenté par la Compagnie électrique de Saiul-Chamond.
- Pyrénées Orientales. — M. Angelle, constructeur- électricien à Paris, concessionnaire pour la fourniture du courant électrique dans plusieurs communes du département, s’est mis en rapport avec les maires des communes des cantons de Mont-Louis cl de la Cerdagne pour installer l’éclairage électrique.
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston.
- Comparaison \es recettes des exploitations du ior janvier au 3o avril 1912-1913.
- RECETTES RECETTES
- DÉSIGNATION DU MOIS DE M A K S DU 1er JANVIER AU 3o AVRIL
- DES " —
- RÉSEAUX augmentation augmentation
- 190 1913 en 1912 1913 en 1913
- 1913 totale %
- Compagnie des chemins de fer Nogentais. . .. 158 285,85 345 296,15 12989,70 I 288 587,10 1 321 901,90 33314.80 2,58
- C10 pso dos tram, élect. etomnib. de Bordeaux. 480 126,95 5o4 883 » 24756,05 I 9351892,20 9011 363,2.1 75471 » 3,89
- Compagnie des tramways de Nice et du Littoral. 449'27d,c5 4’^ T 12008,30 I 882 754 <)'( 1 933o58,66 5o 303.72 2,67
- Compagnie des tramways de Rouen 2<>3994,8fi 2ü(>2o5.35 2 210,5o I 008 667,30 1 o.io 394,86 41 737,5.6 4,13
- Société des tramways d’Amiens.. 66914,90 67727 20 812,30 267 3o3,15 272 i58,o5 4864,90 1,81
- Société Versaillaise de tramways électriques. 54 o32,65 5i 771,25 2260,80 196855,6.1 199368,36 2512,70 i ,78
- Société des tramways algériens l3‘i 042,40 136472,96 443o,55 5'22 53.2,0:') 536872,2: 14340,20 a,74
- p.255 - vue 255/448
-
-
-
- 256
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2» Série). - N» 21.
- CONSTITUTIONS
- Ateliers Electriques Roche-Grandjean. — Objet :
- Exploitation de l’Etablissement Roche-Grandjean. Eclairage, Chauffage et Force motrice, Applications de l’Electricité. — Durée : 5o ans. — Capital : 335 ioo francs divisé en 3 35i actions de joo francs dont 2 5oo sont attribuées à M. Roche-Grandjean en rémunération de ses apports. — Siège social : 27, boulevard de la Chapelle, Paris.
- Usines Bouhey. Société française de machines-
- outils. — Par suite de la fusion des deux sociétés en date du Ier avril 1913, la Société prend la dénomination « Usines Bouhey », Société française de machines-outils. Le capital qui était de 1 600 000 francs est fixé à 4 millions de francs divisé en 40000 actions de 100 francs et le nombre des administrateurs est fixé à 12 au lieu de 9. — Siège social : 43. avenue Daumcsnil, Paris.
- Compagnie française des Tramways du Donaï (Indo-Chine). — Objet : Obtention de tous réseaux de chemins de fer ou tramways en Asie et l’exploitation de la ligne privée de la Société « La Bien Hoa Industrielle et Forestière » dont le siège est 7, rue de Mogador, Paris. — Durée : 90 ans. — Capital : 2 5oo 000 francs divisé en 5 000 actions de 5oo francs. — Siège social : 7, rue de Mogador, Paris.
- CONVOCATIONS
- Société des Téléphones Ericsson. — Le 29 mai, 4, rue Le Peletier, à Paris.
- Société de Laval. — Le 29 mai, 48, rue de la Victoire, à Paris.
- Société d’Electricité de la Nartuby. — Le 3 juin, 3, rue Moncey, à Paris.
- Ecole d’Electricité et Mécanique Industrielle.— Le 3 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Tramways du Mont-Blanc. — Le 5 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie Générale de Distribution d’Energie Electrique. — Le 5'juin, 7, rue de Madrid, à Paris.
- Société des Usines Hydrauliques des Hautes-Pyrénées. — Le 9 juin, 60, rue Caumartin, à Paris.
- Société Anonyme Westinghouse. — Le 9 juin, 7, rue de Berlin, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCS
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, va procéder à l’achat de câble électrique armé.
- Les industriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture pourront, pour obtenir tous renseignements et documents utiles, s’adresser à M. l’Ingénieur en chef des approvisionnements généraux, 42, rue de Châleaudun, à Paris, tous les jours ouvrables, de 9 heures à midi et de 2 heures à 6 heures.
- Les offres devront parvenir à M. le Président des adjudications des chemins de fer de l’Etat, 42> rue de Châteaudun, à Paris, le 26 mai 1913, au plus tard, avant
- 9 heures du matin.
- Le maire de la ville de Foix (Ariège) fait connaître que le cahier des charges pour une nouvelle concession de l’éclairage public par le gaz et l’électricité, est déposé à la muirie de Foix, où les intéressés peuvent en prendre connaissance, tous les jours non fériés, de 9 heures à 11 heures du matin et de 2 heures à 4 heures de l’après-midi.
- Des propositions de traité de gré à gré seront reçues par la municipalité, jusqu’au ior juin 1913. Passé celle date, si ces propositions ne sontpas agréées, il sera procédé à une adjudication dans les conditions fixées par le cahier des charges.
- Les 14 et 16 juin igi3, au ministère du Commerce, de l’induslrie, des Postes et des Télégraphes, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de 457 620 poteaux en bois injecté (75 lots).
- Les demandes d’admission à cette adjudication devront être parvenues au ministère du Commerce,de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes (Direction de l’exploitation téléphonique, 2e bureau), avant le 4 juin 1913.
- On pourra prendre connaissance du cahier des charges, rue de Grenelle, n° io3 (Direction de l’exploitation téléphonique, 2e bureau), tous les jours non fériés, de
- 10 heures à 12 heures et de i5 heures à 17 heures, ainsi que dans le bureau télégraphique central de chaque chef-lieu de département.
- ESPAGNE
- Le 16 août, à 12 heures, à la direction générale des travaux publics (ministère du Fomento), à Madrid, adjudication de la concession du chemin de fer stratégique de lluelva à Ayarnonle par Gibralcon. Garantie de l’Etat : 5 % sur le capital de construction évalué à
- 14 916 6a5,56 pes. ; caut. : 149 i65, 25 pes.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.256 - vue 256/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 31 MAI 1913.
- Tome XXII (2» série). — N* 22
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL......................... a57
- Transmission et Distribution J. Reyval.—L’électricité à Bordeaux [Suite). 259
- Traction
- E. Barth. — Equipements de traction à courant monophasé des Chemins de fer Départe-
- mentaux de la Haute-Vienne (Fin)...... 267
- Construction de Machines Filtres à air pour turbo-dynamos, par le
- Dr H. Treitei......................... 272
- Congrès
- J.-B. Picot. — Le Congrès des Ingénieurs-Electriciens d’Angleterre et de France. . . . 274
- Variétés
- Les accidents d’électroculion, par le Dr J.-P. Langlois................................... 277
- Bibliographie
- A. Petronvsky. — Principes scientifiques de la télégraphie sans fil, analysé par M. N.Boul-
- GAKOl’F................................. 284
- Etudes et Nouvelles Economiques.......... 285
- Renseignements Commerciaux............... 287
- Adjudications............................ 288
- EDITORIAL
- Le Congrès des Ingénieurs Electriciens d’Angleterre et de France, dont nous avons déjà signalé l’importance (l), s’est achevé samedi dernier dans le succès le plus complet. Au cours de la dernière réunion, nombre de congressistes anglais nous ont témoigné à quel point ils se trouvaient heureux de la belle réception qui leur était offerte et de l’accueil si cordial que les Electriciens de France leur avaient réservé.
- M. J.-B. Picot donne un bref aperçu des travaux du Congrès (p. 274)- Mais ce qu’il est juste aussi de reconnaître, c’est que le succès obtenu, s’il est dû surtout à l’importance des discussions techniques et à la participation au Congrès d’ingénieurs électriciens éminents, ce succès est résulté aussi dans une large mesure de l’intérêt d’un programme parfaitement étudié, dont l’initiative a été due à M. Grosselin, président sortant
- de la Société Internationale des Electriciens, et à M. R. de Valbheuze, alors secrétaire général.
- Il est certain, en effet, qu’une bonne part de la réussite d’une réunion de ce genre doit être attribuée aux efforts de ses organisateurs, et que les soins minutieux, avec lesquels tous les détails furent arrêtés à l’avance par M. Grosselin, activement secondé par M. Joly, secrétaire général de la S. I. E., et une Commission spéciale nommée par le Comité de la Société Internationale des Electriciens, d’un commun accord avec M. Rowell, le très sympathique Secretary of the I. E. E., ont été pour beaucoup dans le « unqualified success » noté dès les premières réunions par notre excellent confrère The Electrician.
- En passant quelques jours côte à côte, les Ingénieurs Electriciens des deux pays ont appris à se mieux connaître, et partant à s’apprécier davantage. Nul doute que les uns
- (!) Lumière Electrique, 2,4 raiù 1913, p. 225.
- p.257 - vue 257/448
-
-
-
- 258
- LA LUMIÈRE
- et les autres ne conservent de ce Congrès le meilleur souvenir, et qu’ils ne cherchent à développer des relations commencées d’une manièi’e si sympathique par une collaboration suivie, pour le plus grand profit de la technique et des applications industrielles de l’Electricité.
- Nous continuons aujourd’hui l’important article de M. J. Reyval sur l'Electricité à Bordeaux. L’auteur décrit la distribution urbaine de l’énergie électrique de Bordeaux, et notamment le poste Bordeaux-Centre et l’usine à vapeur du Temple (p. 25y-266).
- Dans l’article suivant, M. Baiitii termine son étude des Equipements de traction à courant monophasé des Chemins de fer Départementaux de la Haute-Vienne (p. 267-272). Nous avons déjà attiré l’attention de nos lecteurs sur l’intérêt technique que présente cette installation, qui prouve à quel point s’impose l’emploi de la traction électrique sur les lignes secondaires dans les pays accidentés, et surtout dans les départements qui possèdent des ressources hydrauliques suffisantes pour l’installation d’une usine hydro-électrique susceptible d’alimenter son réseau d’intérêt local.
- M. le Dr J.-P. Langlois, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Médecin conseil de l’Inspection du Travail, a publié dernièrement dans la Revue générale des Sciences, qu’il dirige, comme on sait, avec une grande autorité, une étude sur les Accidents d'électrocution. Dans cet article, l’auteur commence par passer en revue les diverses théories émises pour expliquer la mort par l’électricité :
- i° Théorie de l’inhibition nerveuse provoquant, soit un arrêt respiratoire (d’Àr-sonval), soit un arrêt cardiaque (Bourrot) ;
- 20 Théorie de la paralysie cardiaque d’emblée (Tatum, Prévost-Battelli) ;
- 3° Théorie des troubles hémorragiques ou cytolytiques (Donlin, Jellinek). v Ces théories ont un caractère trop exclusivement physiologique pour entrer dans le cadre de notre Revue ; en revanche, il
- ÉLECTRIQUE T.XXII(2e Série). — N» 22.
- nous a semblé très intéressant, pour les électriciens, de reproduire l’examen que fait le D1' Langlois de la formule de Jellinek où interviennent les facteurs des accidents électriques, le traitement et le sauvetage des électrocutés (p. 277-284).
- Rappelons que l’auteur était, comme nous l’avons dit (*), membre delà Commission que le Ministre des Travaux publics chargea, à la fin de l’année 1908, de revoir, et de modifier au besoin, les prescriptions concernant les soins à donner aux personnes victimes d’accidents dus à des contacts avec des conducteurs d’énergie électrique. Il fait cependant « les plus expresses réserves sur les conclusions trop exclusives » exprimées dans le Rapport de la Commission.
- M. N. Boulgakoi’I’, professeur d’Electricité à l’Université de Saint-Pétersbourg nous donne une analyse intéressante de la première partie de l’ouvrage Principes scientifiques de la Télégraphie sans fil, de M. A. Pethowsky, Professeur à l’Académie marine de Saint-Pétersbourg (p. 284).
- Le XXIe Congrès annuel du Yerband Deul-scher Elektrotechniker (e. Y.) aura lieu à Breslau du 18 au 21 juin, sous la présidence de M. Christiani, assisté de M. G- Dettmar, secrétaire général.
- Le National Physical Laboratory joue actuellement un rôle si important au point de vue scientifique et technique qu’on se représente difficilement qu’il date seulement de douze ans. Les fonctions de vice-président du General Board et de président du Comité exécutif, conférées à Lord Rayleygh, venaient à expiration à 1a fin de l’année 1912. Il est très heureux que le mandat confié à cet illustre physicien vienne d’être renouvelé pour une nouvelle période.
- Nous avons appris avec regret la mort, survenue à Stockbridge(Mass.), deM. Stephen Dudley Field, qui a fait d’importantes inventions en télégraphie, et qu’on peut considérer comme l’un des premiers ingénieurs qui aient préconisé l’adoption du tramway à trolley.
- R. de Baillehache.
- (i) Lumière Électrique, 8 mars igi3, p.3n.
- p.258 - vue 258/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 239
- L’ÉLECTRICITÉ A BORDEAUX [Suite)<’>
- IV. — La distribution urbaine de l’énergie électrique de Bordeaux (Suite).
- Poste « Bordeaux Centre ». — Le poste « Bordeaux-Centre », ainsi que nous l’avons dit, commande toute la distribution des importants réseaux de la rive gauche, alimentés par le transport d’énergie de Cenon ; il sert en outre de liaison entre ce dernier et les deux grandes usines à vapeur de Bacalan et du Temple.
- L’usine de Bacalan, située sur la rive gauche de la Garonne, est reliée au poste « Bordeaux-Centre » par trois câbles armés, triphasés 5 ooo volts, d’une longueur chacun de 6 kilomètres et d’une section de 3X i3 5 millimètres carrés ; ces câbles lui permettent de travailler avec le transport de force de Cenon soiten parallèle, soitindépendamment pour alimenter en partie ou en totalité le poste « Bordeaux-Centre ».
- L’usine du Temple, dont les bâtiments sont contigus à celui du poste « Bordeaux-Centre », est reliée à ce dernier par deux câbles armés d’une centaine de mètres de longueur et d’une section de 3 X i5o millimètres carrés ; ces câbles servent à l’alimentation d’une sous-station qui transforme l’énergie à 5 ooo volts alternatifs en coui’ant continu à38o volts pour l’alimentation du réseau desservi par l’usine du Temple ; cette sous-station installée dans la salle des machines comprend des groupes de transformation à marche réversible qui peuvent être entraînés par les groupes à vapeur, de façon à fournir, en cas de besoin, des courants alternatifs triphasés sur les barres omnibus du poste « Bordeaux-Centre».
- Ce dernier poste comprend essentiellement un tableau de distribution dont les barres omnibus principales sont disposées en boucles (fig. 15) ; d’un côté de la boucle sont connectées les trois arrivées de Cenon, les trois arrivées de l’usine de Bacalan et les
- P) Lumière Electrique, 17 et a/j mai p. 197
- et 2.39.
- deux câbles de l’usine du Temple ; de l’autre côté sont reliés dix départs souterrains en câble armé triphasé, constituant les feeders d’alimentation du réseau primaire qui dessert les postes de transformateurs répartis dans la Ville.
- La boucle des barres omnibus est complétée par deux jeux de barres formant bypass, un dans le sens longitudinal, et l’autre dans le sens transversal; ce dispositif, combiné avec des coupures convenablement réparties sur le bouclage, donne la possibilité de séparer les barres en différents tronçons et de réaliser ainsi toutes les combinaisons nécessaires pour assurer l’alimentation d’un groupe quelconque de départs au moyen d’un quelconque des transports d’énergie reliés aux barres du tableau.
- Enfin, un jeu de barres auxiliaires sur lesquelles toutes les arrivées et tous les départs peuvent être connectés par deux couteaux de sectionnement permet, en cas de nécessité, d’isoler complètement le tableau de distribution proprement dit, tout en assurant l’alimentation du réseau primaire.
- Normalement, les trois câbles venant du poste de Cenon fournissent l’énergie à tous les départs, y compris les câbles de l’usine de Bacalan qui reçoit sur les barres de son tableau l’énergie à 5 ooo volts venant de Cenon pour la distribuer dans ses environs immédiats.
- Les câbles de l’usine du Temple et de Bacalan sont alimentés au poste « Bordeaux-Centre » par le tronçon des barres omnibus sur lequel les trois câbles de Cenon sont connectés; quant aux dix feeders du réseau primaire de distribution, ils sont reliés à ce tronçon de barres par l’intermédiaire du stator d’un régulateur d’induction dont le rotor est alimenté par un transformateur statique abaissant la tension de 5 ooo à 45o volts. En variant la position relative du rotor et du stator soit à la main, soit au moyen d’un petit moteur à courant continu commandé depuis
- p.259 - vue 259/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). — N» 22
- 260
- es 2 £ 3 CS bc « CQ *4) S Cfl 4> fl i-
- •ig •-
- .fl « • ’'*» b <u *j3 -m fc. .0)
- *2^ fl
- le tableau, on peut régler la tension d’alimentation desfeeders, de façon à parer à la variation de la perte de charge dans les câbles du réseau primaire.
- Le poste « Bordeaux-Centre » est constitué par un bâtiment composé d’un rez-de-chaussée et d’un sous-sol.
- Au sous-sol, sur deux charpentes métalliques parallèles et séparées par un large passage, sont disposées d’un côté les arrivées des câbles d’alimentation avec leurs boîtes d’extrémité et les couteaux de sectionnement correspondants, pour les mettre en communication avec les barres auxiliaires situées immédiatement au-dessus; de l’autre côté, la disposition est la même et correspond aux dix départs de feeders du réseau primaire.
- Au rez-de-chaussée sont disposées deux charpentes métalliques coi'respondant à celles du sous-sol. Ges charpentes parallèles sont jumelées et forment cage ; leurs faces extérieures reçoivent les panneaux en marbre qui correspondent d’un côté aux arrivées et de l’autre aux départs (fig. 16).
- A l’intérieur de la cage métallique sont disposés départ et d’autre d’un large passage tout l’appareillage à 5 ooo volts du tableau fixé sur les charpentes métalliques (fig. 17). Deux limiteurs de tension électrolytiques à cuvettes d’aluminium connectés sur les barres omnibus complètent l’installation en protégeant l’ensemble du réseau souterrain contre les surtensions.
- Usine à vapeur de Bacalan. — L’usine à vapeur établie par la Compagnie Générale d’Eclairage de Bordeaux à proximité de son usine à gaz, constitue, ainsi que nous l’avons dit, une usine de réserve ou d’appoint qui peut fournir directement sur les barres omnibus du poste « Bordeaux-Centre » l’énergie
- p.260 - vue 260/448
-
-
-
- 31 Mai 1913
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- 261
- Pisfanct. tnphes é teülè S anc carter i
- -Coupures H. T 1&oo\4
- Transformât. \dïntensite^ 1oo\ioA
- WaUmètre enrqpstrear, S2oq fàv
- H L ^ran sf?sd'fnten$ité .f 5oo--ioA
- Reims Wi Umèi riqu 9
- DisjonUenr tnpi taule C 9vcc cartel contacts 5oo ^
- Transf monophasép T]ampe témoin
- Coupures H. T. ISoo
- C C.du transformateur 34oo Jùv
- Fig'. i5 bis.
- Fig. i5 ter.
- p.261 - vue 261/448
-
-
-
- 262
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 22.
- électrique sous forme de courants triphasés à 5 ooo volts f»o périodes.
- De construction récente, cette usine comprend deux bâtiments accolés dans le sens de la longueur dont l’un constitue la salle des machines et l’autre la chaufferie (lig. 18).
- La salle des machines (fig. 19), vaste hall de 72 mètres de longueur sur 18 mètres de largeur, comprend essentiellement :
- Trois groupes Carels-Westinghouse composés chacun d’une machine à vapeur Carels à distribution par soupapes, eompound et condensation par mélange, commandant directement un alternateur triphasé Westinghouse
- Le service d’excitation et tous les services auxiliaires sont assurés au moyen de deux groupes moteurs-générateurs chacun d’une puissance de a3o chevaux et transformant directement l’énergie triphasée à 5 000 volts en courant continu à 120 volts. Une batterie d’accumulateui’s de 63 éléments et d’une capacité de 1 200 ampères-heures, installée dans un local isolé de l’usine, fonctionne en tampon sur la distribution à courant continu et peut lui servir de secours ; enfin, cette installation est complétée par un groupe de réserve à vapeur, composé d’une machine Wilans eominandantunedynamo de 1 f>o kilo-
- Fig. lü. — Puslc <( Ijordcaux-Ciiiilre ». Tableau de distribution.
- 5 400 volts 5o périodes, d’une puissance de 1 000 à 2000 kilowatts. L’emplacement pour un quatrième groupe a été réservé, ce qui permettrait de porter immédiatement la puissance de l’usine à 7 000 chevaux vapeur.
- Nous signalons, en passant, la commande électrique des régulateurs des machines à vapeur au moyen de petits moteurs à courant continu, mis en marche depuis le tableau ; ce dispositif facilite beaucoup les manœuvres pour le couplage des machines.
- watts sous 120 volts et par un groupe survol-teur pour la charge de la batterie.
- Le sous-sol de la salle des machines, très vaste et bien éclairé, contient les trois condenseurs correspondants aux groupes à vapeur ; ils sont du système Leblanc-Westinghouse avec pompe à air et pompe de circulation combinées sur le môme arbre et commandées par un moteur électrique de 3o chevaux.
- Dans le sous-sol sont également installées
- p.262 - vue 262/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 263
- les deux pompes qui refoulent l'eau de circulation aux réfrigérants. Ces deux pompes soïit commandées par des moteurs électriques, l’un de 3o et l’autre de 5o chevaux. L’eau est refoulée à la partie Supérieure des deux réfrigérants,système Balcke, installés à proximité de l'usine et auxquels est amenée, pour compenser les pertes, l’eau de la Garonne après passage dans deux bassins de décantation.
- Le tableau de distribution, disposé en trois
- mentation de la sous-station.de l’usine à gaz et le dernier pour la distribution dans le quartier voisin de l’usine.
- Les deux autres étages du tableau, complètement séparés par un vitrage de la salle des machines proprement dite, renferment tout l’appareillage à haute tension installé dans des cellules en ciment armé.
- L’étage immédiatement inférieur correspondant à la salle des machines contient les disjoncteurs à huile, les transformateurs de
- Iog’. 17, — Poste « Bordeaux-Contre ». Partie arrière du tableau.
- étages, est placé au fond de la^salle des machines. A l’étage supérieur, en surélévation sur la salle des machines est installé le tableau proprementdit, comprenant une série de panneaux en marbre blanc qui constituent d’une part le tableau de la distribution générale àcourant continu des services intérieurs, et d’autre part le tableau de manœuvre pour la haute tension ; ce dernier comprend trois panneaux correspondant aux alternateurs et cinq départs de feeders, dont trois vers le poste de « Bordeaux-Centre », un pour l’ali-
- mesure, les deux jeux de barres omnibus à 5 4oo volts qui peuvent être reliés par un interrupteur à huile manœuvré depuis le tableau.
- Le dernier étage du tableau, au sous-sol de la salle des machines, est réservé aux départs des machines et des feeders avec leurs boites d’extrémité et leurs couteaux de sectionnement. Des limiteurs de tension à rouleaux installés sur chaque départ, un limi-teur à jet d’eau et deux limiteurs électrolytiques à cuvettes d’aluminium complètent cette installation.
- p.263 - vue 263/448
-
-
-
- 264
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N°22.
- Le bâtiment de la chaufferie s’ouvre par de larges rideaux en tôle ondulé placés en face de chaque chaudière sur un quai d'approvisionnement du charbon. Il contient huit chaudières multitubulaires Babcok et Wilcox, disposées en une seule rangée. Chaque chaudière timbrée à i3 kilogrammes est munie d’un surchauffeur intérieur et peut vaporiser 5 ooo àGooo kilogrammes de vapeur à l’heure.
- Le carneau général de la rangée des huit chaudières est relié à l’une de ses extrémités
- lorsqu’on veut procéder à une visite du carneau et des économiseurs sans arrêter le service ; à cet effet le carneau; général a été muni dans sa partie centrale d’un registre permettant de séparer les foyers des huit chaudières en deux groupes dont chacun correspond à une des deux cheminées. Deux pompes à triple effet, commandées par des moteurs électriques et une pompe à vapeur Worthington, sont installées dans un petit bâtiment annexe à la chaufferie ; elles assurent l’alimentation des chaudières et
- l‘'ig. 18. — Vue intérieure de l'Usine de Bucitlan.
- avec une cheminée en briques de 55 mètres où les fumées sont évacuées après passage par deux économiseurs Green ; l’autre extrémité du carneau est en relation avec une cheminée Sturtevant à tirage forcé par ventilateur aspirant les gaz chauds. Cette dernière cheminée trouve son application lorsqu’il est nécessaire de procéder à une mise en route rapide ; elle est également utilisée
- complètent l’intallation de la chaufferie.
- Usine à vapeur du Temple. — L’usine du Temple, contiguë au poste « Bordeaux-Centre » occupe une situation exceptionnelle au centre de la Ville.
- La Société d’Eclairage Electrique de Bordeaux et du Midi, à laquelle elle appartient, a su, dans un espace relativement restreint, établir une centrale à vapeur parfai-
- p.264 - vue 264/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUM1ÈRJE ÉLECTRIQUE
- 265
- tement aménagée et une sous-station de transformation importante, quilui permettent d’exploiter, dans d’excellentes conditions, le réseau à courant continu qu’elle dessert.
- Normalement, les groupes transformateurs assurent le service et les groupes à vapeur qui de tout temps constituent une puissante réserve, sont utilisés en hiver pour fournir l’appoint nécessaire au moment de la pleine charge dont la pointe, bien que de courte durée, est très accentuée.
- La puissance totale de 8 5oo chevaux va-
- par groupes de deux à chaque extrémité de la salle.
- Les groupes transformateurs, au nombre de quatre, comprennent :
- Trois groupes moteurs synchrone-dynamo courant continu dont un de i 200 kilowatts et deux de 85o kilowatts; chacun de ces groupes transforme directement l’énergie fournie à a ooo volts alternatifs en courant continu à 280 volts pour distribution à trois fils.
- Un moteur asynchi’one à 5 ooo volts, d’une
- Fig. 10* — Vue intérieure de l’Usine du Temple.
- peur donl dispose l’usine du Temple se répartit comme suit :
- 4 5oo chevaux pour les groupes à vapeur et 4ooo chevaux pour les groupes de transformation.
- La salle des machines, dont nous donnons la photographie (fig. 19), montre les groupes transformateurs installés au centre du hall et les quatre machines à vapeur disposées
- puissance de 200 kilowatts, commandant directement deux dynamos à i4» volts, correspondant chacune à un pont de la distribution.
- Ces machines ont d’ailleurs été installées de façon à ménager remplacement nécessaire pour deux autres groupes de 1 200 kilowatts.
- Le tableau de distribution à courant alternatif est réparti en trois étages.
- p.265 - vue 265/448
-
-
-
- 266
- LA LUMIÈRE* ÉLECTRIQUE* T.XXII(2e Série). — N°22
- Au sous-sol de la salle des machines, dans des cellules en ciment armé, sont installés les disjoncteurs à huile, transformateurs de mesure, limiteurs de tension électrolytique à cuvettes d’aluminium, etc.
- À l’étage de la salle des machines se trouvent disposés également, dans des niches en ciment armé, les barres omnibus à 5 ooo volts et les couteaux de sectionnement des conducteurs qui y sont reliés.
- Le tableau de manœuvre est installé sur une plateforme de la galerie en encorbellement qui dessert le tableau à courant continu disposé face à ce dernier; il est composé d’une série de pupitres en marbre blanc portant tous les appareils de mesure et de contrôle nécessaires pour les deux arrivées à 5 ooo volts et les quatre moteurs.
- Le tableau à courant continu comprenant 32 panneaux en marbre blanc s’étend sur toute la longueur de la salle des machines.
- Il dessert les dynamos à courant continu des groupes de transformation et des groupes à vapeur, le groupe égalisateur de tension et les 22 feeders qui partent de l’usine pour transporter aux centres de distribution les 12 ooo ampères sous 280 volts absorbés à la pleine charge par le réseau à courant continu.
- Les groupes à vapeur, au nombre de quatre,. comprennent : . ,
- Trois machines Sulzer à distribution par soupapes compound tandem, à condensation
- par mélange, chacune d’une puissance de 1 200 chevaux et commandant dii’ectement une dynamo double à courant continu débitant 1 Soo ampères sous 280 volts!
- Les condenseurs et les pompes à air sont installés au sous-sol; les pompes à air commandées par bielle attelée sur la manivelle d’ârbre moteur, refoulent l’eau condensée dans deux bassins où elle est reprise pour chaque bassin par deux pompes centrifuges commandées par moteurs électriques de 80 chevaux; ces pompes refoulent l’eau condensée à la partie supérieure de trois réfrigérants système Chaligny installés dans une annexe de la chaufferie.
- Le bâtiment de la chaufferie parallèle à la salle des machines contient 12 chaudières se répartissant en deux groupes.
- Le premier comprenant 9 chaudières mul-titubulaires, système de Naeyer, vaporisant chacune 2 ooo kilogrammes de vapeur à l’heure, et l’autre, 3 chaudières, système Bab-cock et Wilcox, vaporisant chacune 4 ooo à 5 ooo kilogrammes de vapeur à l’heure ; ces dernières sont munies de surchauffeurs et d’économiseurs situés au-dessus des chau-dièxœs.
- L’alimentation des chaudières est assurée par 5 pompes dont 3 électriques et 2 à vapeur qui aspirent l’eau d’alimentation sur le refoulement général d’eau condensée au réfrigérant.
- (A suivre.)- J. Reyval.
- p.266 - vue 266/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 267
- ÉQUIPEMENTS DE TRACTION A COURANT MONOPHASÉ DES CHEMINS DE FER DÉPARTEMENTAUX DE LA HAUTE-VIENNE (Fin) ( )
- Commutateur disjoncteur. — Cet appareil est placé dans l’armoire à haute tension, comme le montre la figure 4- Il est à bain d’huile, l’isolement et le chemin parcouru par les couteaux à l’ouverture du circuit sont prévus pour une tension de 20000 volts. Il peut supporter d’une façon continue un courant d’une intensité de 5oo ampères.
- Le mécanisme de l’interrupteur, ainsi que l’électro de déclenchement et le contact de mise à la terre par l’ouverture de l’armoire, sont montés sur un bâti en fonte contre lequel est serré la cuve à huile par des colliers appropriés. Le bâti est fixé sur les ferrures de l’armoire, tandis que la cuve est amovible pour les visites des contacts.
- Transformateurs. — Les transformateurs sont à un seul enrpulement, à bain d’huile et du type à noyau. Les enroulements sont composés de galettes annulaires juxtaposées et réparties de manière à réduire au minimum la dispersion même aux plus basses tensions. Les connexions intérieures, nécessaires dans cette disposition, sont séparées les unes des autres par des cales isolantes qui empêchent leur déformation par les courts-circuits ou les chocs.
- Toutes les connexions extérieures sont terminées par des bornes, montées sur le couvercle du transformateur et disposées de telle façon que l’ensemble se prête bien à l’installation des câblages de la voiture.
- La partie active des transformateurs est solidement maintenue par de robustes pièces en fonte fixées au couvercle de la cuve par des boulons. On peut donc sortir de la cuve l’ensemble de la partie active, en soulevant le couvercle qui n’est retenu que par les boulons de serrage du joint.
- La cuve d’huile est en tôle soudée à l’autogène etmunie d’ailettes de refroidissement. Cette tôle est très forte afin de résister aux
- chocs auxquels ce matériel est souvent exposé.
- La construction mécanique, comme le bobinage, répondent bien ainsi aux exigences de robustesse nécessaires dans la traction.
- La partie du bobinage, comprise entre 10000 et 600 volts, est isolée pour 20000 volts et peut être séparée du reste du bobinage pour l’essai. La partie basse tension a été essayée à l’usine sous une tension de 20000 volts par rapport à la terre.
- Fig. 10. — Transformateur.
- La figure 10 donne une vue d’ensemble du transformateur.
- Bobine de self. — La bobine de self pour le couplage des moteurs est une réduction du transformateur, mais, comme la différence de tension entre l’entrée et la sortie est faible, elle n’est pas à bain d’huile.
- Moteurs. — Lés moteurs (fig. 11) sont à collecteurs, du type série avec pôles auxiliaires et enroulement de compensation ; le nombre des pôles est de six. La puissance des moteurs est de 60 chevaux à la vitesse de 800 tours par minute environ, sous une tension de 320 volts ; la fréquence étant de 25 périodes par seconde. Le rendement en pleine charge est de 84 % et le facteur de puissance cos © = 0,88 environ.
- Les enroulements du stator et du rotor sont logés dans des encoches réparties sur
- (•) Lumière Electrique, 24 mai 1913, p. 227.
- p.267 - vue 267/448
-
-
-
- 268
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N® 22.
- tout le pourtour. Les cadres d’induit, ainsi que les bobines de stator, sont préparés d’avance sur gabarit et facilement interchangeables. La suppression d’étincelles aux balais est réalisée par l’emploi d’un champ auxiliaire, et la commutation ainsi obtenue est excellente à toutes les vitesses et à toutes les charges.
- L’induit ressemble absolument à un induit à courant continu, les connexions entre les sections et les lames du collecteur sont seulement plus résistantes, t
- Les moteurs sont à ventilation. Le ventilateur est monté dans le moteur, à l’extrémité
- de tôles du stator avec les enroulements, tandis que les deux autres, qui sont placées de part et d’autre de la première, constituent les paliers flasques. Les porte-balais et le collecteur sont accessibles pour la visite et le nettoyage par des regards ménagés sur le pourtour cylindrique du palier flasque correspondant. Ces regards sont munis de couvercles à fermeture rapide.
- La partie active de l’induit, ainsi que le collecteur, sont montés sur un moyeu en acier coulé qui est emmanché sur l’arbre à la presse. On peut donc retirer l’arbre, sans être obligé de démonter l’induit et ses con-
- Fig: il. — Moteur de traction à courant monophasé.
- du collecteur ; il aspire l’air d’une canalisation fixe s’ouvrant dans la voiture. Le moteur est relié à la canalisation fixe par un tuyau à soufflet extensible. L’avantage de la ventilation artificielle consiste non seulement dans l’élévation de la puissance du moteur en service continu, mais aussi dans l’aspiration des poussières de charbon, qui se produisent en plus grande quantité avec les moteurs monophasés qu’avec les moteurs à courant continu.
- Le moteur est complétementfermé par un bâti en acier coulé, divisé en trois parties suivant les plans perpendiculaires à l’axe de rotation. L’une de ces parties porte le paquet
- nexions avec le collecteur. Les lanternes d’induit et du collecteur sont en acier coulé. L’arbre est en acier Martin de même que le pignon.
- Tous les coussinets sont garnis de métal antifriction pour réduire l’usure des arbres au minimum. Le graissage est effectué à l’huile.
- Le démontage dés moteurs pour la visite est des plus facile.
- Les moteurs reposent d’une part sur les essieux par les deux paliers correspondants et d’autre part sur une barre' transversale, montée sur le boggie ou le truck avec interposition de ressoi’ts à spirale. Les moteurs
- p.268 - vue 268/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 269
- 31 Mai 1913.
- attaquent les essieux par un harnais d’engrenages à simple réduction dans le rapport de 1/5,2. Les engrenages sont enfermés dans un carter en tôle soudé à l’autogène et rempli de graisse.
- Les figures ia et 13 représentent un boggie et un truck munis de leurs moteurs.
- Le diamètre des roues de roulement des voitures est de 8.5o millimètres ; pour ce dia-
- réduction enfermé dans un çarter en tôle. La vitesse du moteur est de i 200 tours par minute ; il est alimenté sous la tension de 100 volts environ.
- Le moteur est muni de paliers à billes dont l’entretien est des plus réduits; il suffit de mettre de temps à auti’e quelques gouttes d’huile dans les godets graisseurs de ces paliers. Toutes les parties du compresseur pro_
- Fig-._ 1a. — lîog-gie
- mètre, la distance du moteur au niveau des rails est de i4o millimètres et celle du dessous du carter, de q5 millimètres. Le diamètre des roues est relativement réduit par rapport à la puissance des moteurs ; c’est un avantage pour la construction des voitures, car on arrive ainsi plus facilement à donner aux plates-formes d’accès une hauteur telle
- muni de moteurs.
- prement dit sont graissées automatiquement par le barbottage des bielles dans un - bain d’huile contenu dans leur carter. Ce dernier est muni de grandes ouvertures, munies de plaques de fermeture, permettant la visite et l’entretien des bielles et manivelles.
- L’accès des soupapes d’aspiration et de refoulement est très facile ; il suffit de dévis-
- Fig. i3. — Truck muni de ses moteurs.
- que l’entrée et la sortie des voyageurs soient aisées.
- La figure i4 contient les courbes caractéristiques du moteur pour une tension d’alimentation de 3ao volts.
- Compresseurs. — Le compresseur M. 34o, employé pour les voitures à boggies, est à deux cylindres. Il est commandé par un moteur monophasé à collecteur, type série compensé, avecharnais d’engrenages à simple
- ser les bouchons à écrous qui ferment les ouvertures correspondantes du chapeau des cylindres.
- Le compresseur M. 34o aspire environ 35o litres d’air par minute qu’il peut comprimer normalement jusqu’à une pression de 7 kilogrammes par centimètre carré.
- Les voitures à deux essieux sont munies d’un compresseur mono-cylindrique, typeM. 220, accouplé directement avec son moteur.
- p.269 - vue 269/448
-
-
-
- 270
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N*22.
- Cet appareil est particulièrement avantageux pour les petites voitures à cause de son poids relativement faible et de son encombrement réduit, obtenus grâce à l’emploi de la vitesse de 8oo tours par minute.
- !
- Fig. 14. — Courbes caractéristiques du moteur W Bm iji sous 320 volts.
- L’aspiration d’air est effectuée par un ti- 1 roir cylindrique formé parle pied de la bielle, et l’ouverture d’admission est donc réglée automatiquement par la position de la bielle; sur le côté compression se trouve au contraire une soupape. Le graissage de toutes les parties du compresseur se fait automatiquement, par la bielle, qui barbotte dans un bain d’huile contenu dans son carter.
- Le compresseur M. 220 aspire 220 litres d’air à la minute pour le refouler à une pression pouvant atteindre normalement 7 kilogrammes. Toutes les parties du compres-' seur sont facilement accessibles; le moteur est du type à collecteur-série compensé, alimenté sous une tension de 5o volts environ.
- Coupleurs. — Les coupleurs sont du même modèle pour les voitures à quatre moteurs que pour celles à deux moteurs.
- Comme les coupleurs ordinaires des tramways à courant continu, ils sont munis d’un cylindre de marche, comportant six positions et d’un cylindre inverseur, à l’aide duquel sont effectuées les connexions des moteurs pour la marche avant et arrière ; les moteurs sont alimentés en parallèle à toutes les vitesses. Les tensions d’alimentation des moteurs sont les suivantes : 120-168-206-2 5o-2g3 320.
- Les coupleurs sont d’un encombrement très réduit, comme le montre la figure 5 ; ils sont cependant capables de conduire et de couper les courants d’une intensité atteignant 1 000 ampères sur les voitures à boggies, sans qu'il y ait une .usure anormale. Les étincelles de rupture se produisent sur deux lignes de contact spéciales placées aux extrémités du cylindre principal et munies d’un soufflage magnétique; ces contacts ne conduisent le courant que pendant le passage d’une position à la suivante.
- Les travaux d’entretien des coupleurs sont donc très restreints.
- Le cylindre principal et le cylindre inverseur sont munis d’un système de verrouillage réciproque tel que la manœuvre de l’appareil ne peut avoir lieu que dans certaines conditions, afin d’éviter des fausses manœuvres. La manivelle du cylindre principal ou la manette de l’inverseur peuvent être dégagées du coupleur seulement quand elles sont toutes les deux sur la position O.
- La manivelle du cylindre principal ne peut quitter la position O, avant que la manette de l’inverseur ait été poussée dans la direction avant ou arrière. Inversement, on ne peut revenir avec la manette d’inversion à la position de repos avant que la manivelle soit au zéro.
- Un système de déclic retient le cylindre principal dans chacune des six positions de marche et le mécanicien peut ainsi se rendre compte quand la manivelle est bien sur une position.
- Comme il a été dit précédemment, l’exploitation régulière a été commencée en août 1911 sur la ligne de Limoges à Saint-Junien. (4i kilomètres). Depuis cette époque, toutes les autres lignes ou tronçons de lignes ont été
- p.270 - vue 270/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 271
- livrés successivement à l’exploitation, au fur et à mesure de leur achèvement, et on peut dire que le réseau complet de 345 kilomètres a été mis en service dans un délai atteignant à peine un an et demi à partir des premiers essais. Le réseau des Chemins de fer Départementaux de la Haute-Vienne constitue ainsi, à l’heure actuelle, le plus grand réseau départemental exploité en Europe à l’électricité, et le plus grand réseau à traction monophasée du monde entier.
- Le parcours journalier des automotrices est de 25o à 3oo kilomètres. Le parcours total effectué jusqu’à ce jour par les automotrices est donc d’au moins i 5oo ooo kilomètres.
- Le nombre total de voitures automotrices en service est actuellement de 29; il faut ajouter 34 remorques à voyageurs et 122 wagons divers à marchandises.
- Dans le but d’immobiliser le moins possible les motrices pour l’entretien et les réparations, il a été prévu en outre un certain nombre de boggies et de trucks de rechange qui sont munis de moteurs à l’avance, Au lieu de démonter, pour les visites et les réparations, les moteurs des voitures, on remplace ainsi le boggie ou truck correspondant, opération qui dure à peine deux heures.
- Les automotrices à voyageurs servent aussi bien à la formation des trains de voyageurs qu’à celle des trains mixtes et des trains de marchandises. Ce système d’exploitation présente certains avantages sur celui préconisant des locomotives électriques pour le service des marchandises. L’utilisation de locomotives n’est en effet justifié que si le poids des trains peut être plus élevé qu’avec des automotrices. On serait ainsi conduit à adopter, ou bien des locomotives de même puissance que les automotrices, ayant un effort de traction plus élevé, mais marchant à faible vitesse, ou bien des locomotives plus puissantes marchant à la vitesse des trains de voyageurs.
- Sur la plupartdes réseaux départementaux, il faut compter sur une moyenne d’un train de marchandises par jour sur chaque ligne. L’emploi de locomotives de puissance élevée, pour ces trains, pourrait augmenter sensi-
- blement l’écart entre les charges maxima et moyennes de la station centrale. 11 en résulterait la nécessité d’une station centrale plus puissante, d’un prix de revient plus élevé et moins bien utilisé.
- Le poids du rail adopté sur les réseaux d’intérêt local, (20 kilogrammes) interdit d’ailleurs de dépasser le poids de 8 tonnes par essieu ; les locomotives de grande puissance devraient donc avoir plus de 4 essieux, elles seraient compliquées et onéreuses.
- En employant au contraire des tracteurs à marche lente, l’encombrement des lignes peut devenir très gênant pour l’établissement des horaires, sans compter que le personnel est mal utilisé.
- Il semble préférable dans ces conditions de renoncer à la formation de trains de marchandises lourds et d’assurer toute l’exploitation par un type unique d’automotrices pouvant remorquer un ou plusieurs wagons chargés. Les wagons à chargement complet peuvent être accrochés à certains train$ de voyageurs n’ayant pas de remorques et les colis séparés peuvent être transportés par des trains spéciaux mixtes.
- Cette façon de procéder permet donc d’utiliser le matériel dans les meilleures conditions, car on peut augmenter, suivant les besoins, le nombre des trains de voyageurs ou de marchandises. Pour les marchés, les trains mixtes rendent beaucoup de services, car on peut transporter les marchandises en même temps que les vendeurs et les acheteurs ; cela est surtout avantageux pour les transports de bestiaux.
- Par suite de l’augmentation du trafic, dès les premiers mois d’exploitation, et de l’utilisation des automotrices pour la traction des wagons de marchandises, la Compagnie des Chemins de fer Départementaux delà Haute-Vienne a reconnu bien vite que le nombre d’automotrices était insuffisant.
- Le Conseil général du département de la Haute-Vienne a reconnu également cette nécessité et, comme les résultats de la traction électrique avaient été satisfaisants dès les débuts, il a voté les crédits nécessaires pour l’achat de dix nouvelles automotrices à quatre moteurs. La maison Giros et Loucheur a commandé les dix équipements électriques
- p.271 - vue 271/448
-
-
-
- 272
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XXII (2B Série). —W 22.
- pour ces voitures à la Compagnie'Générale d’Electricité de Creil qui lui avait fourni les premiers équipements. i :;i ;
- Ce constructeur est arrivé .entre Temps à augmenter, par certaines modifications et une meilleure utilisation des matières, la puissance du moteur employé pour la Haute-Vienne, de 60 à>7o chevaux; les nouvelles voitures seront donc munies de 4 moteurs de 70 chevaux chacun. De plus, le rapport de réduction des. engrenages des mo-
- , . 1 . !
- teurs sera porte de r— a pour augmenter
- encore l’effort de traction. Cés nouveaux tracteurs à voyageurs pourront remorquer deux wagons de marchandises pesant chacun de i4 à i5 tonnes. Le nombre total de voitures motrices sera donc dé ’ig et le nombre total de moteurs de traction de 140, y compris la réserve. La puissance correspondante sera de 8 800 chevaux.
- E. Barth.
- CONSTRUCTION DE MACHINES
- Filtres à air pour turbo-dynamos (!).
- Depuis quelques années, les turbo-généra-trices ne sont plus construites, du moins sur le continent, que comme des machines fermées à ventilation artificielle. Or l’expérience a montré que les chemins étroits et accidentés que doit suivre l’air de ventilation favorisent la formation de dépûts d’impuretés à des endroits difficilement accessibles. Il est donc absolument nécessaire d’amener à ces machines de l’air parfaitement pur; sans quoi l’on s’expose à de graves détériorations, et l’on est obligé tout au moins de nettoyer les machines tant bien que mal par une chasse d’air comprimé, à intervalles réguliers et assez fréquents. C’est pour cette raison que l’emploi des filtres à air s’est répandu d’une façon générale. On n’installe plus guère aujourd’hui de turbo-dynamos où l’air de refroidissement ne soit pas débarrassé des poussières et aspiré dans des canaux fermés par des ventilateurs faisant presque toujours corps avec le rotor. Si gênants que soient les filtres à air, à cause de leur encombrement et desGonduitesnécessaires, ils doivent être considérés comme un accessoire indispensable dans les centrales à turbines.
- Il est malheureusement impossible de filtrer l’air par la voie humide. Les types de filtres usuels sont des filtres secs formés de flanelle tendue sur des cadres généralement en bois, de manière à pouvoir loger de grandes surfaces squs un faible encombrement. Les qualités à exiger d’un bon filtre sont ; une grande facilité
- ( Extrait de l’A. E. G., Revue mensuelle.
- d’accès, un démontage rapide en vue du nettoyage, une tension bien uniforme des toiles et une action filtrante suffisamment efficace. Bien que les types que l’on rencontre sur le marché répondent en général à ces exigences, certains cas ont prouvé néanmoins qu’on ne saurait prendre trop de précautions dans l’emploi et la disposition de ces appareils, et qu’en négligeant ces précautions particulières on s’expose à une foule de dangers pour toute la centrale.
- On connaît plusieurs cas dans lesquels des turbo-génératrices ont été détruites parce que les filtres ont pris feu. Pour éviter ce danger, on ne néglige plus guère maintenant d’imprégner les toiles de filtres et les cadres en bois avec une matière qui les rend soi-disant incombustibles. Ceci constitue jusqu’à un certain point une garantie, en ce sens qu’une étincelle isolée n’enflammera pas les filtres, mais cette imprégnation n’est pas suffisante pour les empêcher absolument de prendrefeu. Le manque de soins apporté fréquemment au nettoyage des filtres est cause qu’on les trouve souvent recouverts d’une forte couche de poussière de charbon ou de matières fibreuses que la moindre, étincelle peut enflammer. Comme le courant d’air énergique qui règne dans les conduites d’air peut propager le feu rapidement, et comme il n’est pas possible de supprimer ce courant d’air assez vite en arrêtant immédiatement la turbine, parce que ces machines continuentà tourner encore longtemps après qu’on a supprimé la puissance motrice, la toile et le bois brûlent très rapidement et les flammes détruisent la génératrice.
- p.272 - vue 272/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 273
- Les causes de ces accidents peuvent être de natures diverses. Souvent on néglige les précautions les plus'élémentaires en pénétrant dans les compartiments des filtres avec une lumière découverte ou avec une cigarette allumée ; il faut signaler aussi le danger qu’il y a de capter l’air de refroidissement dans les locaux des appareils à haute tension ou des câbles, et enfin de disposer les conduites de vapeur surchauffée trop près des cadres en bois.
- D’après ce qui"précède, on voit qu’il faut, autant que possible, monter les filtres à air dans des compartiments fermant à clef, et prendre
- zitât Gesellschaft a indiqué un dispositif (brev. âll.' N° 23i 899) dénommé « Dispositif’dé protection automatique des machines électriques à ventilation, contre' les détériorations' produites par l’inflammation des filtres à air ».
- L’idée fondamentale de cet agencement consiste à monter, sur le chemin parcouru par l’air, des appareils d’arrêt se fermant automatiquement aussitôt que les filtres à air viennent à prendre feu. L’action de la flamme ou de la chaleur est utilisée pour faire déclencher ou pour détruire des organes intermédiaires, et fermer ainsi automatiquement les organes d’arrêt. Le
- Fig. 1.
- l’air directement au dehors sur le côté situé à l’ombre où il n’y a pas de poussière, afin d’obtenir un parcours parfaitement fermé pour l’air frais arrivant à la machine. Disons en passant que cette disposition est déjà préférable pour la seule raison qu'elle permet d’éviter les avaries causées par la vapeur s’échappant des conduites ou des soupapes en cas de rupture de ces parties et aspirée à l’intérieur de la machine ; cette vapeur se condense, en effet, sur les enroulements et détruit immédiatement l’isolement.
- Pour réduire au minimum les risques d’incendie il faudrait pouvoir arrêter immédiatement le courant d’air. A cet effet, l’Allgemeine Elektri-
- dispositif d’arrêt peut se composer, par exemple, d’un ou plusieurs registres ou vannes de construction appropriée, maintenus ouverts en service normal. L’organe intermédiaire employé à cet effet peut être constitué par un appareil semblable à ceux qui sont très employés pour actionner les avertisseurs d’incendie ou les extincteurs. On peut utiliser par exemple l’action delà flamme pour brûleries fils tendus. On peut en outre employer un dispositif avec lequel la fermeture des volets actionne un signal optique ou acoustique pour le personnel des machines. La figure 1 représente un modèle de ce genre comportant un organe intermédiaire ou
- p.273 - vue 273/448
-
-
-
- 274
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N» 22.
- de sûreté ayant à peu près la largeur et la hauteur du filtre à air et formé par un réseau de fil de coton. Dès que ces fils sont brûlés, le contrepoids ferme le registre et découvre en même temps une ouverture par où l’air est aspiré du sous-sol ; de cette façon le service de la turbo-génératrice n’est pas interrompu. Cette disposition peut être modifiée et prendre des formes très variées pour s’adapter aux differentes conditions locales. Dans tous les cas, le compartiment des filtres et son prolongement jusqu’au registre desûreté doivent être établis en matières incombustibles. Les revêtements en bois doivent être évités en principe. Lorsque les conduites d'air sont convenablement disposées avec des
- chambres à filtres fermées et lorsqu’on emploie le dispositif de sûreté décrit plus haut, on évite la destruction de machines par l’inflammation des filtres.
- Il ne faut pas négliger de nettoyer les filtres, plus ou moins souvent suivant les degrés d’encrassement, car il est arrivé ainsi que des machines ont été détériorées faute d’une quantité d’air suffisante. C’est pourquoi chaque filtre devrait être muni d’un indicateur de dépression à lecture facile. Lorsque les filtres sont propres, leur résistance doit être de i à % millimètres d’eau ; s’ils sont sales, celte résistance ne devra pas s’élever au-dessus de 8 à io millimètres.
- Dr II. Theitel.
- LE CONGRÈS DES INGËNIEURS-ÉLECTR1CIENS D’ANGLETERRE ET DE FRANCE
- 21 au 24 mai 1913.
- La Société Internationale des Electriciens avait été invitée en 1906 a Londres par l’Institution of Electrical Engineers.
- C’est pour répondre à cette attention que, durant sa présidence de la Société Internationale des Electriciens, M. Gkosselin se rendit à Londres et invita nos confrères anglais à se réunir à nous en un Congrès où seraient traitées quelques questions générales qui intéressent particulièrement les ingénieurs électriciens. Les grandes lignes de ce Congrès furent arrêtées d'un com-.mun accord entre M. Grosselin et M. P.-F. Ro-vvell, secrétaire de l’Institution of Electrical Engineers.
- Comme nous l’avons dit dans notre dernier numéro, i5o congressistes anglais accompagnés de plusieurs dames, arrivèrent par train spécial, le mardi 20 mai, à la gare du Nord, où ils furent reçus par M. Joly, secrétaire général de la Société Internationale des Electriciens.
- *
- * *
- La séance d’ouverture eut lieu le 21 mai, à 9 heures du matin, au Conservatoire des Arts et Métiers, sous la présidence de M. Daniel Beh-thelot, président de la Société Internationale dçs Electriciens.
- L’ordre du jour portait une « Discussion sur la traction électrique », précédée de la présenta-
- tion, par M. Joly, d’un résumé des rapports de MM. GratzmuIIer et Marius Latour, relatifs, le premier, à la traction à courant continu à haute tension, le second à la traction monophasée, et des mémoires de MM. Damoiseau, sur les voitures pétroléo-électriques, J ullian, sur les projets d’électrification de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, et Parodi, sur le problème de l’électrification des chemins de fer. aux Etats-Unis.
- A cette discussion prirent part : M. Mazen, Ingénieur en Chef des Services électriques des Chemins de fer de l’Etat, M. R. Hammond, Trésorier honoraire de l’Institution of Electrical Engineers, M. A. Bocliet, ancien président de la Société Internationale des Electriciens, et M. Roger T. Smith, ingénieur en chef du Great Eas-tern Railway.
- L’après-midi du même jour fut consacré à la visite des usines électriques de la Société d’Ëleetricité de Paris à Saint-Denis et du Triphasé à Asnières. Les congressistes reçurent le plus gracieux accueil de M. E. Nicolini, Directeur de la Société d’Ëleetricité de Paris, et de M. Brylinski, Directeur de la Société « Le Triphasé ».
- Il n’est pas exagéré de dire que, parmi les grandioses installations que la nécessité de faire
- p.274 - vue 274/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- 275
- face, dans les meilleures conditions possibles aux demandes variables de chaque abonné, a fait naître autour des grandes villes, l’usine de iao ooo chevaux de la Société d’Electricité de Paris peut être considérée comrao le modèle du genre. Les congressistes ont surtout admiré le nouveau groupe de 20 000 chevaux Brown, Bo-veri-Parsons, qu’une disposition ingénieuse de la turbine a permis de disposer sur l’emplacement réservé à un groupe moitié moindre.
- trique, actuellement secrétaire général de la Ligue Aéronautique Interrtationale, donna des renseignements techniques avec sa grande compétence en matière d’aviation.
- L’ascension de la tour Eiffel et la visite des installations électriques du Nord-Sud (ateliers de la rue Croix-Nivert), de la Compagnie du Métropolitain de Paris (ateliers de Saint-Fargeau) et de la Compagnie générale des Omnibus complétaient le programme de la journée du jeudi.
- (Cliché du Vérascope Uichard.)
- Fig. 1. — Excursion a Chantilly du Congrès des Ingénieurs-Electriciens d’Angleterre et de France (2! mai 1913).
- Le banquet offert le soir au Palais d’Orsay à nos collègues anglais fut des plus brillants. Il nous serait impossible de citér toutes les personnalités qui y prirent part.
- Le lendemain 22 mai eurent lieu, au Conservatoire, des conférences de M. J.-S. Highfield sur les longs transports en courant continu haute tension et de notre éminent collaborateur, M. Maurice Leblanc, sur les longs transports en courant triphasé haute tension.
- Un groupe de congressistes se rendit au laboratoire aérodynamique de M. Eiffel et le visita sous sa direction. Notre ami, M. R. Chasseriaud, ancien rédacteur en chef de La Lumière Elec-
- La discussion sur 'la traction électrique se continua le vendredi 23 mai sous la présidence de M. Duddell, F. R. S., qui est président depuis le 14 novembre dernier de l’Institution of Elec-trical Engineers. Y prirent part notamment : MM. Jenkin et Thury, ainsi que MM. Girousse, Gratzmuller, Latour et Parodi.
- Une intéressante excursion à Chantilly fut organisée le même jour, grâce à l’amabilité de M. E. Sartiaux qui mit un train spécial à la disposition du Congrès. La visite du musée Condé, à laquelle prirent part environ 2.3o personnes, eut lieu sous la conduite du très érudit conservateur du musée, M. Berger, membrê de l’Institut.
- p.275 - vue 275/448
-
-
-
- 276
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). — N»22.
- Nous donnons (fig. i et 2) deux photographies qui sont dues à l’aimable obligeance de M. Perrin, directeur de la maison J. Richard.
- La dernière journée du Congrès ne le céda pas en intérêt aux journées précédentes.
- Ce furent d’abord, au Conservatoire, sous la présidence de M. Duddell, une conférence de M. Claude sur l’éclairage partubesluminescents; une conférence de M. W. Slingo, ingénieur en chef du British Post Office, sur les dispositifs de téléphones automatiques essayés à Londres ; et
- Le retour à Versailles se fît en autobus sous la conduite de M. Mariage, directeur général de la Compagnie des Omnibus. Les congressistes furent reçus à la gare de la rive gauche par M. Claveille, directeur général des Chemins de fer de l’Etat, et par MM. Mazen et Foucault.
- Après une brève allocution de M. Mazen sur les nouvelles voitures électriques de l’Ouest Etat (*), le retour à Paris eut lieu par train électrique spécial.
- Les congressistes prirent alors congé les uns
- (Cliché du Vérascope Richard.)
- Fig. a. — Excursion à Chantilly du Congres des Ingénieurs-Electriciens d’Angleterre et de France (23 mai
- une conférence de M. le Commandant Ferriésur l’application de la T. S. F. au problème de l’heure.
- L’après-midi fut consacrée à une excursion à Versailles et à Bue, où nous eûmes le plaisir d’assister à des vols impressionnants. M. le Colonel Renard reçut les congressistes, ainsi que M. Blériot, et leur fit les honneurs des aérodromes Blériot, Farman, Esnault-Pelterie, etc. Peut-être le programme de cette fête aurait-il été encore plus complet, si M. Berthelot, qui a conquis l’un des premiers le brevet d’aviateur, avait piloté lui-même son aéroplane.
- des autres. Tous tinrent auparavant à féliciter le Comité d’organisation. Les dames témoignèrent de même leur reconnaissance au Comité français des dames, qui était dirigé par Mme Gros-selin.
- Ainsi se termina ce Congrès qui aura certainement pour avantage de resserrer les liens d’amitié entre les ingénieurs-électriciens de [deux grands pays.
- J.-B. Picot.
- (M Lumière Electrique, 3 mai iç)i3, p. 13?.
- p.276 - vue 276/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 277
- VARIÉTÉS
- Les accidents d’électrocution. — Dc J.-P. Langlois (>).
- Après avoir rappelé que, dès 1766, Priestley étudia l’action produite par la décharge des batteries de Leyde sur les animaux, M. le Dr Langlois cite le premier accident d'électrocution qui, à sa connaissance, ait été observé en France : en 1879, un ouvrier charpentier lut tué à Lyon par le courant alternatif d’une dynamo Siemens marchant à 230 volts. .
- Le relevé, d’ailleurs encore trop incomplet, des accidents mortels en Europe, montre qu’il fallait compter, vers 1910, 200 morts par l’élec-trocution accidentelle, dont 56 pour la France.
- Les accidents électriques (mort, incapacité permanente, incapacité temporaire, suite inconnue) relevés par le Service de l’Inspection du Travail (France) se sont élevés de 5yi en 1907 à 1 037 en 1911.
- Un médecin viennois, Jellinek, a voulu grouper dans une équation unique les divers facteurs des accidents électriques. Cette formule est la suivante :
- où T représente le travail absorbé par l’individu frappé, E la force électromotrice, 1 l’intensité, t le temps de contact, P le nombre ou la place des électrodes, R la résistance, Kt, Ko, Ks des constantes variables suivant les sujets. Il faut ajouter la nature du courant et la fréquence des périodes.
- M. Langlois estime que « cette formule, si on lui retire le caractère d’exactitude que la forme semble impliquer, a l’avantage de grouper les facteurs qui interviennent dans le problème, et ce sont ces facteurs qu’il faut examiner isolément ».
- S i. — Tension.
- La tension a été longtemps considérée comme le facteur le plus important, celui qui devait per-
- (‘) Extrait de la Revue générale des Sciences, 3o avril 1913.
- mettre de classer les courants suivant leurs effets nocifs.
- Une raison plaide d’ailleurs en faveur de la préférence donnée au facteur tension : c’est que seul il est déterminé a priori. Malgré quelques oscillations, tenant à l’activité variable de la source d’énergie suivant les besoins réclamés, le voltage reste toujours connu. .1
- En France, les règlements tenant compte des différences observées entre les courants continus et les courants alternatifs ont établi lés deux catégories suivantes :
- COURANT CONTINU COURANT alternatif
- 1 r“ catégorie. . . ac catégorie . . . Volts. jusqu’à 600 au-dessus de 600 Volts. jusqu’à 600 au-dessus de 600
- ces tensions étant mesurées entre fils et terre.
- La Commission du Ministère des Travaux Publics, envisageant essentiellement, conformément au but qui lui était assigné, les dangers ! menaçant les sauveteurs, a jugé nécessaire, tout en maintenant la première catégorie, de partager les courants de la seconde catégorie en deux subdivisions : une première subdivision comprenant les courants au-dessous de 6 000 volts, une seconde impliquant les courants supérieurs à 6 000 volts et pour, lesquels le sauvetage est toujours des plus dangereux dans les conditions ordinaires.
- Prévost etBattelli, dans leurs premières expériences, avaient cru pouvoir établir une première classification :
- Au-dessous de 100 volts, pas de dangers ; de 100 à i5o volts, début de la zone dangereuse ; de i5o à 600 volts, dangers réels; de 600 à plus, dangers de mort.
- Mais cette classification a dû être abandonnée à mesure que les observations d’accidents mortels avec des courants alternatifs de i5o volts se multipliaient, et que les recherches de Prévost et Battelli eux-mêmes et de nombreux expéri-
- p.277 - vue 277/448
-
-
-
- 278
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2* Série). — N* 22.
- mentateurs établissaient la nocivité de courants inférieurs à ioo volts.
- Dans les recherches expérimentales, quand toutes les précautions sont prises pour assurer des contacts parfaits, il est facile de tuer des chiens avec des voltages au-dessous de 4o volts, et on pouvait se demander si, dans les conditions de la vie courante, un contact accidentel avec un courant de ioo à i5o volts peut être réellement dangereux. Ce sont les voltages les plus fréquemment utilisés dans les canalisations électriques des habitations. Or, sans pouvoir donner une statistique réelle du nombre des accidents mortels observés avec des voltages inférieurs à i5o volts (entre conducteurs et terre), il suffit de citer quelques exemples : ouvrier employé au Métro, les pieds dans l’eau,les mains humides, foudroyé en accrochant une lampe avec courant de 170 volts entre conducteurs et terre; cuisinière, en train de laver le plancher, mains humides,courant de 120 volts; dame, dans une baignoire, touche une manette mal isolée, courant de g5 volts.
- Blatte cite, sans autre indication, un cas de 65 volts. Toutes ces observations se rapportent à des sujets établissant une facile communication avec la terre par suite de l'humectation des contacts. Presque tous ces accidents ont été provoqués par des courants alternatifs ; cependant, on trouve dans la littérature deux cas de mort avec courants continus respectivement de 110 et 95 volts.
- Il est donc impossible d’établir là limite exacte du voltage inoffensif, et on comprend, après les résultats obtenus par Prévost et Battelli, comment la mort a pu se produire avec ces faibles tensions.
- Les courants à faible voltage, soit au-dessous de i5o volts, déterminent un arrêt du cœur avec trémulations fibrillaires ; les courants à haute tension (plus de 1 200 volts) laissent le cœur intact, et c’est la respiration qui est arrêtée, amenant une asphyxie qui, si elle se prolonge, peut entraîner la mort .
- Enfin, dans les voltages intermédiaires, on peut observer des effets différents, quelquefois l’arrêt simultané du cœur et de la respiration, les deux mécanismes de mort, arrêt direct du cœur et sidération nerveuse, agissant en même temps.
- Les expériences faites depuis lors par Berthon,
- Gagnières et Hédon à Montpellier, par la Commission du Ministère des Travaux Publics à l’Ecole d’Electricité, sont venues confirmer d’une manière générale les conclusions des physiologistes suisses. Si les cas accidentels ne paraissent pas rentrer aussi nettement dans la classification ci-dessus, il ne faut pas oublier que nous ignorons souvent comment le courant s'est établi dans le corps de la victime, et si les conditions de voltage supposé étaient réellement réalisées. Les Américains, suivant les travaux de Prévost et de Battelli, ont modifié leurs procédés d’élec-trocution légale, qui avaient donné tant de mécomptes ; au lieu d’envoyer uniquement des courants à haute tension, l’exécuteur fait passer un premier courant à 2 000 volts, puis, immédiatement après, un courant de 5oo volts, réalisant ainsi les deux mécanismes mortels. Enfin les médecins légistes appliquent un troisième mécanisme : l’autopsie immédiate.
- § 2. — Intensité.
- L’intensité du courant dépend nécessairement de la résistance que présente le corps humain, et nous verrons plus loin dans quelle limite énorme cette résistance peut varier.
- Avec le courant alternatif, les expériences de Dixon et Mann montrent qu’un courantde 3o milliampères traversant la poitrine d’un sujet n’a pas d’action sur le cœur et, d’autre part, Trotter, avec des courants continus de 35 milliampères, a constaté une sensation profondément doulou reuse, mais sans effets graves, bien que le courant allât de la main à la jambe.
- D’Arsonval avait déjà indiqué l’intensité de 100 milliampères comme limite extrême compatible avec la survie ; il semble résulter du rapport de Zacon qu’avec du courant alternatif il faudrait encore baisser ce chiffre et fixer la limite vers 80 milliampères.
- Mais comment alors expliquer les expériences sur les condamnés américains, chez lesquels un courant de 5 à 8 ampères n'a pas amené l’arrêt définitif de la respiration ou du cœur?
- De même, dans le rapport de Zacon, un chien (exp. 7) reçoit, avec un courant de /, 600 volts, 7 ampères pendant trois secondes, et ne présente qu’un arrêt respiratoire de six secondes, alors qu’à la septième tentative il succombe quand, la tension étant abaissée à no volts, l’intensité ne dépasse pas un demi-ampère !
- p.278 - vue 278/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 219
- Dans les accidents industriels, quand des courants de ioooo volts ont déterminé des brûlures considérables, on peut admettre que l’intensité a dépassé, au début tout au moins, avant la production d’escarres sèches, plusieurs ampères, et cependant parfois on n’a même pas noté de syncopes : tel ce malheureux, qui, à moitié brûlé, continue pendant une heure à donner des conseils de prudence aux personnes qui voulaient lui porter secours.
- Si l’intensité paraît jouer un rôle important, il faut cependant faire des réserves. Peut-être pour-rait-on tenter une formule de ce genre : Avec les courants à basse tension, un courant de 7b à 10O milliampères est suffisant pour amener la mort par trémulations fibrillaires du cœur, alors qu’avec de hauts potentiels l’intensité n’intervient que par un effet destructeur des tissus sur le trajet du courant.
- T ADI
- « COURANT CONTINU COURANT alternatif
- Bout du doigt, 1 cm® Les /, doigts repliés, i5 cm2. Oluns. 51 000 6 000 Ohms. i5 000 % 000
- Suivant que les pieds ou les mains sont secs ou humides, les variations sont également considérables.
- En prenant de larges électrodes (5o centimètres carrés), on trouve :
- COURANT CONTINU COURANT ALTERNATIF
- Ohms. Ohms.
- Mains sèches . . 3 000 à 7 000 3 OOO
- — humides. 2 000 à 4 000 1 5oo
- I.
- RÉSISTANCE DU CORPS BREF CONTACT D’UN COURANT ALTERNATIF
- de 100 volts de 1 000 volts de 10 000 volts
- Faible : bons contacts, 1 000 ohms Forte : 10000 ohms Très forte : 100000 ohms. Mort certaine avec brûlures légères. Chocs douloureux, mais sans lésions. A peine ressenti. Mort probable avec fortes brûlures. Mort certaine, brûlures légères. Chocs douloureux, mais sans lésions. Survie, mais avec brûlures des plus graves, Mort probable, brûlures graves. Mort certaine avec quelques brûlures.
- § 3. — Résistance.
- La résistance du corps humain oscille dans des proportions énormes et entraîne nécessairement des variations dans l’intensité du courant traversant l’organisme.
- Toute cette résistance se trouve aux points d’entrée et de sortie, car dans l’intérieur du corps elle peut être considérée comme pratiquement nulle. Les recherches de Monmerqué, de Trotter, sont des plus démonstratives et montrent que deux facteurs interviennent : la grandeur de la surface organique en contact avec les électrodes, et l’état de sécheresse ou d’humidité de ces surfaces.
- Un ouvrier sur un terrain conducteur qui touche du doigt (1 centimètre carré de surface environ) un conducteur, ou bien prend ce conducteur, les doigts repliés (i5 centimètres carrés),présente les résistances suivantes :
- 'frotter, après avoir constaté qu’avec de vieux souliers bien secs il ne laisse passer dans son corps, avec un courant continu de 5oo volts, que quelques milliampères à peine sensibles, trouve qu’après une promenade dans les rues boueuses le même courant de 5oo volts fournira 35 milliampères. Les 200 000 ohms de résistance des bottes sèches sont tombées à i3 000 ohms avec l’humectation ! J ex Blake donne le tableau 1, trop schématique évidemment.
- Mais la résistance se modifie pendant le passage du courant, avec des courants continus faibles, tels que ceux employés en électricité médicale, c’est-à-dire quelques milliampères ; elle diminue rapidement ; avec les courants forts, capables de produire des escarres, on peut observer les effets les plus différents : diminution avec les escarres molles, augmentation avec les escarres sèches.
- p.279 - vue 279/448
-
-
-
- 280
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).— N*22.
- La nature même du courant, au moins avec des débits inférieurs à 3oo milliampères ne paraît pas influer sur la résistance. En envoyant alternativement, à des intervalles de quelques secondes, du courant continu, puis du courant à l\i périodes ayant ii6 volts, on obtient le même débit, i35 milliampères, pour les deux courants, impliquant la même résistance ; mais l’intensité augmente progressivement, ce qui démontre l’influence des passages successifs et rapprochés.
- § 4. — Durée du contact.
- La fulguration est caractérisée par l’extrême brièveté du passage du courant; dans l’électro-cution, le temps cesse d’être négligeable ; il est cependant très difficile de tirer des conclusions des faits observés.
- Si l’on prenait à la lettre la formule de Jel-linek, et si l’on admettait que la quantité d’énergie dépensée dans le corps est un facteur essentiel, le temps serait à considérer ; mais on verra plus loin qu’en fait le nombre de joules ne doit pas entrer en considération dans la plupart des cas.
- Pour les courants de faible intensité, de ao à a5 milliampères, la durée du contact peut être prolongée, sans amener la mort, pendant plus d’une minute ; mais, si la durée est prolongée pendant plusieurs minutes, la mort peut survenir si la tétanisation des muscles respiratoires entraîne l’asphyxie. Avec des courants de 6o à 8o milliampères, la durée du contact exerce alors une influence manifeste; tel.animal, qui résiste quatre secondes, succombera, toutes choses égales d’ailleurs, quand le courant passera cinq à six secondes. Cette question de temps paraît d’ailleurs des plus variables ; les grands animaux résistent plus que les petits animaux de même espèce; enfin, il paraît y avoir des facteurs qui échappent dans les observations relevées.
- Nous n’avons envisagé que les périodes observées dans la pratique ; on peut chercher à déterminer le minimum théorique de temps de contact nécessaire. Les recherches de Prévost et Battelli tendent à établir que le courant continu réclame moins de temps que le courant alternatif ; i/iode seconde suffirait avec le premier, alors que le second exige 3/io de seconde.
- s § 5. — Position des électrodes.
- Le point d’application des électrodes/joue un
- rôle des plus importants, et nombre de faits inexpliqués s’éclairent par les acquisitions nouvelles.
- Déjà, dans le personnel des exploitations électriques, on trouvait cette opinion émise que les électrocutions les plus dangereuses sont celles produites par le passage du courant entre les membres inférieur et supérieur gauches. Cette opinion se trouve parfaitement justifiée par les recherches expérimentales.
- On peut citer l’expérience suivante comme type : les électrodes sont appliquées sur les deux pattes postérieures d’un chien anesthésié et on fait passer un courant de i 200 volts débitant 4 ampères; le tracé de la pression artérielle indique une élévation sensible, mais peu durable ; on constate des brûlures graves aux points d’application, mais tout se borne à des accidents locaux. Les deux électrodes sont alors appliquées sur les pattes antérieures: courant de 80 volts, débitant 280 ampères ; tracé de la pression analogue au précédent. Enfin, les électrodes sont appliquées de chaque côté du thorax ; courant de i5 volts donnant 60 milliampères : chute brusque de la pression, contractions fïbrillaires du cœur.
- Cette expérience, prise pour type, montre le rôle primordial de la densité du courant passant à travers le cœur On arrivera peut-être à établir un jour presque mathématiquement, quelle est la quantité de milliampères passant à travers le muscle cardiaque.
- L’action sur les centres nerveux, qui avec d’Arsonval avait été admise comme essentielle, est aujourd’hui des plus discutées. Il faut cependant reconnaître qu’il est difficile de concilier les opinions émises. Les recherches de Montpellier, avec'Berthon et Gagnières comme techniciens, Hédon et Lisbonne comme physiologistes, tendent à montrer que l’effet maximum est réalisé quand le courant traverse les centres nerveux supérieurs ; et les expérimentateurs sont conduits à reconnaître comme prédominante l’action du système nerveux central.
- Par contre, les expériences poursuivies au Laboratoire de l’Ecole Supérieure d’Electricité conduisent à des conclusions absolument opposées : « Dans les mêmes conditions (d’intensité et de tension), nous voyons què les mêmes animaux, qui résistent parfaitement lorsque le courant leur est appliqué par l’intermédiaire d’élec-
- p.280 - vue 280/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 281
- trodes fixées au sommet du crâne et sous le menton, succombent lorsque les électrodes sont déplacées et réunies aux pattes antérieures et postérieures, de manière à placer le cœur dans le circuit. »
- Le tableau suivant résume une des expériences (a3) de la Commission :
- CHIEN UE 20 KILOGS. ANESTHÉSIE AVEC CIILOHALOSE
- ÉLECTRODES I CRANE ET MENTON 11 PATTES DROITES
- U i5o à 200 v. 170 V.
- L 0,400 a. o/ioo a.
- t •.... 32 s. i5 s.
- R 375 0. 85o 0.
- YUI...... 60 w. 34 \v.
- UU 1 920 j. 5io j.
- Chute brusque, puis montée de la près- Arrêt immédiat du
- cœur, et de la respi-
- sion, avec grandes oscillations. Respiration reprend après ouverture. ration.
- § 6. — Fréquence.
- Les moteurs alternatifs employés dans l’industrie marchent dans des limites assez étroites, comprises entre 20 et 200 périodes. En prenant comme indice de nocivité l’apparition des contractions fïbrillaires du cœur, on a pu établir quel est, en faisant varier la fréquence, le voltage minimum pour réaliser l’arrêt du cœur.
- D’après Prévost et Battelli, c’est vers i5o périodes que la nocivité atteindrait son maximum, puisque l’arrêt du cœur arrive avec i5 volts; à mesure que la fréquence croît, le danger diminue : 200 périodes impliquent 40 volts.
- Vers 35o périodes, le courant alternatif n’est pas plus dangereux que le courant continu, et si on augmente encore la fréquence, vers 1 700 périodes, par exemple, il faut 400 volts. On sait qu’avec les grandes fréquences de Tesla tout danger disparaît, même pour les très hauts voltages.
- § 7. — Nature du courant.
- La classification officielle des courants en catégories établit une différence entre les courants continus et les courants alternatifs bi ou triphasés. Cette distinction se justifie surtout pour les bas voltages. Ainsi un courant continu de 40 volts ne provoque presque jamais l’apparition
- des contractions fïbrillaires chez le chien, alors qu’un courant de 25 à 40 périodes amène l’arrêt avec un voltage inférieur à 20 volts.
- Zacon conclut dans son rapport que l’on peut admettre que les chiens succombent quand l’intensité approche de 100 milliampères lorsque le courant est alternatif, tandis que la mort ne survient que pour des intensités supérieures à 3oo milliampères lorsque le courant est continu.
- On peut donc conclure que le courant continu est trois fois moins dangereux que le courant alternatif, mais en ajoutant : avec de bas voltages et de faibles fréquences, car, suivant ce que nous rapportions plus haut, avec l’augmentation du nombre des périodes l’action nocive de l’alternatif diminue.
- Avec les hauts voltages, le courant continu serait plus dangereux, soit par une action plus énergique sur le système nerveux, soit par suite des altérations chimiques qu’il provoque dans les tissus.
- § 8. — Des variables Ki,K2 .
- Jellinek avait introduit dans sa formulé une série de constantes K,, Ka, K3, que l’on pourrait multiplier à l’infini.
- On peut cependant envisager un certain nombre de ces facteurs.
- 1. Résistance suivant l’espèce animale. — En laissant de côté les animaux à sang froid, qui montrent une résistance exceptionnelle à toutes, les attaques électriques : fulguration ou électro-cution, 011 voit chez les mammifères des différences remarquables et qui peuvent s’expliquer, partiellement au moins, par les propriétés très variables de leur cœur à présenter ou non des contractions fïbrillaires.
- On peut établir, à cet égard, l’échelle de réactions suivante, d’après le retour possible du cœur à des battements efficaces après l’apparition des contractions fïbrillaires :
- Rat . . Retour constant.
- Lapin — fréquent.
- Cobaye — rare.
- Cheval Pas de retour.
- Chien
- Les données sur ce sujet pour l’homme ont pu être fournies par les médecins américains ;
- p.281 - vue 281/448
-
-
-
- 282
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — Na 22.
- Schumacher a constaté l’existence de ces mouvements fibrillaires immédiatement après l’exécution, puis le cœur s’est immobilisé, le cœur gauche en état de systole, le cœur droit en diastole. Trop d’insuccès après respiration artificielle scientifiquement faite prouvent que le cœur de l’homme se comporte à cet égard comme le cœur du chien et du cheval.
- i. Susceptibilités individuelles. — Même chez les animaux de même espèce, on trouve des différences considérables, alors que les conditions d’expérience paraissent identiques. C’est ainsi que, dans les mêmes conditions, Battelli tue un chien avec io volts, alors que deux autres chiens’résistent à i5 volts.
- Le sommeil et surtout l’anesthésie profonde ont été considérés comme mettant les sujets en état de meilleure résistance. Les quelques observations de sujets frappés pendant le sommeil, et ayant échappé à la mort malgré l’importance du courant, ne sont pas suffisamment documentées pour permettre de tirer des conclusions. Quant à l’influence des anesthésiques, il y a lieu de tenir compte de la nature de l’anesthésique et du degré d’anesthésie. Dans les expériences de la Commission, il n’a pas été noté de différence de résistance entre les animaux non anesthésiés et les animaux insensibilisés. Mais ces derniers étaient endormis avec du chloralose. Or, l’anesthésique découvert par Richet et Hanriot est précisément choisi par les physiologistes parce que, de tous les agents anesthésiants, c’est celui qui touche le moins le fonctionnement du cœur.
- Au point de vue de l’influence de l’état pathologique antérieur du sujet, nous sommes dans l’ignorance absolue. Les cœurs qui réagissent énergiquement à toutes les excitations physiques ou morales sont-ils plus disposés à entrer en contractions fîbrillaires ? héponse difficile, mais il suffit de rappeler le cas, cité par Jellinek, d’un sujet frappé de mort subite parce qu’il avait touché un câble ordinairement chargé à haute tension, mais qui, à ce moment, ne recevait aucun courant. Les tracés sphygmographiques, qui nous montrent, sous l’influence du courant électrique, des élévations brusques et considérables fie pression, de i5 à 3o centimètres de mercure, doivent faire supposer que, chez les artério-scléreux, de telles hypertensions peuvent provo-
- quer une rupture des vaisseaux. Mais tout ceci est purement hypothétique.
- Traitement des électrocutés.
- Un électrocuté est un asphyxié; il doit être traité comme un noyé, c’est-à-dire par toutes les méthodes permettant de rétablir la respiration (d’Arsonval). Ce sont là les instructions que l’on retrouve dans les circulaires officielles de tous les pays, et, à l’heure actuelle, il faut reconnaître que c’est la seule intervention possible, même avec les données acquises sur le mécanisme de la mort.
- Et les nombreux cas dans lesquels les électrocutés ont repris connaissance et ont survécu à la suite de l’application des méthodes de Sylves-ter (respiration artificielle) et de Laborde (tractions rythmées de la langue), faites isolément, ou mieuxsimultanément, justifient certainement ces instructions.
- S’il est inexact, en effet, qu’un électrocuté soit toujours un asphyxié, il n’en est pas moins possible que l’on se trouve en présence d’une victime rentrant dans cette catégorie, soit qu’elle ait été atteinte par un courant à haut voltage, mais qui, par suite d’un isolement suffisant, n’aurait traversé le corps qu’avec une intensité de 3o à 6o milliampères, insuffisante pour déterminer les contractions fibrillaires, mais suffisante, surtout avec un contact prolongé, pour l’asphyxie et l’hyperthermie.
- Cette question de l’hyperthermie- ne doit pas être méconnue, et, si le corps donne une sensation de forte température, il faut associer aux manœuvres de respiration la réfrigération cutanée.
- Quand l’accident a provoqué l’arrêt du cœur par contractions fibrillaires, ce qu’il est impossible, d’ailleurs, de constater pratiquement, ni la respiration artificielle, ni le massage du cœur ne peuvent être de quelque utilité.
- La respiration artificielle, dans ce cas, s’est toujours montrée impuissante. Mais des expériences curieuses de Prévost et de Battelli conduisent à justifier une intervention audacieuse.
- Ces auteurs ont montré que si, sur un chien tué par un courant à basse tension et présentant encore des trémulations fibrillaires, on applique directement sur le cœur une électrode portant un courant de tension plus élevée, Mo volts par exemple, on voit les mouvements fibrillaires
- p.282 - vue 282/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 283
- s’arrêter, puis, après la cessation du courant, le cœur reprendre ses battements rythmiques.
- Le traitement rationnel des cas d’accidents dus à un faible voltage serait donc d’appliquer immédiatement une électrode au voisinage du cœur, peut-être même d’introduire l’électrode jusqu’au contact du cœur et de faire passer un courant à haut voltage.
- Malheureusement, Prévost et Battelli déclarent qu’il faut agir immédiatement, quelques secondes après l'apparition des trémulations ou encore après quelques minutes, mais, dans ce cas, en pratiquant le massage manuel du cœur mis à nu. Enfin, quel voltage faudrait-il employer pour l’homme ? Une intervention de ce genre paraît bien hypothétique.
- On a proposé encore de combattre les effets désastreux des trémulations fibrillaires par une autre méthode, elle aussi, malheureusement, d’une application peu pratique. Tous les physiologistes savent qu’une injection d’adrénaline faite au moment où le cœur baisse brusquement, notamment dans le chloroforme, peut parfois réussir à relever la pression dans les coronaires et assurer de nouvelles contractions.
- Nous avons cherché, sur des chiens présentant les contractions fibrillaires à la suite d’une électrisation directe du centre de Kronecker, à ramener les contractions cardiaques par une injection de 5 milligrammes d’adrénaline poussée directement dans les coronaires.
- Sur trois expériences, deux furent absolument négatives; dans l’une, nous vîmes, dix secondes après l’injection, le ventricule droit faire quelques contractions arythmiques, puis rester immobile. Stanton et Krida ne paraissent pas avoir été plus heureux cpie nous, d’après Jex Blake.
- Lf. sauvetage des électkocctés.
- Quand on relève la statistique des accidents mortels causés par l’électricité, on trouve très souvent deux et trois victimes pour un cas. Il est possible que les sujets aient été frappés simultanément par la chute d’un fil, par exemple ; mais, le plus souvent, il s’agit de sauveteurs qui, s’étant portés, héroïquement, au secours du premier frappé, ont été électrocutés à leur tour. On a pu établir que, dans ces dernières années, sur ioo cas de mort, 3o au moins appartiennent à des sauveteurs; dans lin cas (Paris, 1911 ),
- trois hommes furent frapp'és successivement en essayant de dégager un enfant.
- Le problème 11’est intéressant que si la victime est restée en contact avec le courant, le plus souvent avec les mains maintenant le contact par les contractions provoquées. S’il était possible d’affirmer que le malheureux ainsi touché est frappé à mort, il n’y aurait aucune intervention immédiate et on n’aurait qu’à se préoccuper de couper le courant, le temps devenant secondaire. Mais on ne peut presque jamais être sûr de la mort, puisque des individus ont pu survivre après avoir eu les membres en contact carbonisés. Par suite, la prescription reste donc impérative : « Soustraire le plus rapidement possible la victime aux effets du courant: mais il faut ajouter : en évitant de nouvelles électrocutions chez les sauveteurs ».
- Avec les installations domestiques, dans les très rares accidents qui peuvent arriver, la victime ne reste pas en contact avec le courant, et, quand ce cas se présente, le danger est presque nul si le sauveteur a les mains sèches, ou s’il les enveloppe d’une étoffe sèche quelconque : le seul conseil à donner est d’opérer toujours avec une seule main, pour éviter de mettre le corps et surtout la région thoracique en dérivation entre les deux conducteurs.
- Mais, quand il s’agit d’un câble transmettant l’énergie électrique en dehors des habitations, il faut toujours penser qu’on est en présence d’un voltage dangereux, et, suivant les indications de la Commission, « toute intervention, en dehors des professionnels, est à redouter»; c’est après de longues délibérations et beaucoup d’hésitations que nous avons dû nous résigner à rédiger les affiches dans ce sens.
- Les ouvriers qui travaillent sur la ligne, et qui sont, de fait, les plus exposés, connaissent la tension et c’est pour eux spécialement qu’il a été proposé de diviser les courants industriels en deux catégories : i° les courants marchant à plus de 6 000 volts, soit pratiquement 10000 à t\o 000 volts, pour lesquels l’intervention des professionnels, possible par temps secs, devient presque impossible par temps de pluie, tout isolement de fortune étant alors problématique ; x° les courants au-dessous de 6 000 volts, pour lesquels il suffit d’utiliser des isolants quelconques (manches en bois, vêtements secs), soit vis-à-vis du conducteur, victime comprise, soit
- p.283 - vue 283/448
-
-
-
- 284
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2® Série). — N«22.
- du côté de la terre, en installant une planche portée par des bouteilles. Mais, en se rappelant que le danger réside essentiellement dans la densité du courant traversant le cœur, il faut éviter toujours l’emploi des deux mains et même, si le cas est possible, se servir de la jambe comme agent de soulèvement, pour que le courant, ne traversant que les parties inférieures du tronc, n’atteigne pas le cœur.
- Il n’a pas été question d’un procédé qui a été plusieurs fois préconisé et a même donné lieu à la prise de plusieurs brevets. C’est celui qui consiste à établir un court-circuit de faible résis-
- tance entre les régions des sauveteurs appelées à entrer en contact avec la victime ou avec la ligne. Le sauveteur se trouve en dérivation et ne reçoit qu’un courant inofïensif. De nombreuses expériences, avec des vêtements métalliques ou des chaînes, ont donné des résultats probants, mais les aléas d’un mauvais établissement du court-circuit de fortune au moment même où il s’agit d’intervenir en cas d’accidents graves sont tels, et pour le sauveteur et pour la victime, qu’il n’a pas paru prudent de conseiller un tel moyen.
- BIBLIOGRAPHIE
- A. PetrOWSky, professeur à l’Académie Navale Nicolas. —Principes scientiflquesjde latélégra-phie sans fil. — Première partie, deuxième édition, revue et complétée. Erlich, éditeiir, Saint-Pétersbourg.
- En rédigeant son traité,M. A. Petrowsky avait l’intention de donner au lecteur [le moyen d’étudier son objet systématiquement. La première partie contient les principes théoriques de la télégraphie sans fil, la deuxième contiendra la partie pratique.
- L’auteur commence par la théorie du champ électro-magnétique et considère le problème de la propagation des ondes dans un diélectrique, dans un conducteur et dans un milieu demi-conducteur. Après avoir analysé le travail de M. Pearson et Mlle Lie concernant une sphère, qui entoure un dipêle, traversée par des courants d’énergie ne possédant pas une direction prédominante, l’auteur détermine la grandeur du rayon de cette sphère-enveloppe qu’il trouve proportionnel à la longueur d’onde X et dépendant du décrémenta; pour 9— 3,63, le rayon
- est égal à - et la quantité d’énergie libre est minima. 7
- (voir § i3).
- Le paragraphe 14, concernant l’influence de la conductibilité du milieu sur le rayonnement du di-pôle, est aussi très intéressant.
- L’auteur discute aussi la propagation des ondes le long'd’un fil métallique, expose les résultats déjà connus et parvient à quelques résultats nouveaux. Il
- établit, pour la résistance de rayonnement d’un fil conducteur, la valeur i3 û ; c’est-à-dire que si ce fil cessait subitement de rayonner, on devrait, pour que le processus oscillatoire restât invariable, distribuer uniformément sur toute la longueur une résistance de i3 O ; cette quantité est indépendante de la matière et des dimensions du fil.
- Dans le chapitre sur la décharge oscillatoire, c’est le paragraphe 13 qui est le plus intéressant : l’auteur applique la série de Fourier pour exprimer la résonance dans le circuit oscillatoire.
- L’auteur donne beaucoup de diagrammes vectoriels des phénomènes oscillatoires et beaucoup d’exemples numériques sous forme d’exercices, sans négliger toutefois la méthode analytique.
- Les formules sont expliquées dans des notes. Chaque chapitre commence par un exposé simple du sujet ; il s’ensuit que beaucoup de personnes peuvent lire ce traité en en omettant les parties spéciales.
- A chaque grandeur est assigné un symbole déterminé, dont l’index est donné dans les dernières pages, où les grandeurs sont disposées dans l’ordre alphabétique.
- Le livre de M. Petrowski contient un exposé complet de l’état actuel de la question et il comble la lacune qui existait dans la littérature russe sur la télégraphie sans fil.
- N. (Boulgakoff,
- Professeur ù l’Université de Saint-Pétersbourg.
- p.284 - vue 284/448
-
-
-
- 31 Mai 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 285
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Encore une fois, les spéculateurs à la hausse semblent s’être mépris sur les conséquences immédiates de la cessation des hostilités en Orient. Le léger mouvement que nous avions enregistré la semaine dernière a fait place au découragement; puisque aussi bien, chaque incident apaisé fait place à un autre qui contraint à la prudence. Déjà on se hasarde à parler d’une période de crise en métallurgie ; les forges moins surchargées livrent dans les délais; dans l'Est, beaucoup de trains de laminoirs sont arrêtés, tandis que l’an dernier tous fonctionnaient jour et nuit. La construction électrique est plus favorisée, car le développement des réseaux de distribution, et surtout de la traction électrique, procure un travail régulier à tous les ateliers. Nous nous serons mis tardivement à la besogne dans cette dernière branche de notre industrie, mais nous voulons maintenant rattraper un peu du temps perdu. Qu’il ressorte enfin des intéressantes discussions du congrès tenu ces jours-ci avec nos collègues anglais la nécessité de prévoir et d’appliquer le nouveau mode de traction peu à peu sur nos grands réseaux, ‘mais de suite sur les réseaux départementaux en voie d’organisation et d’achèvement.
- On voit encore des conseils généraux, on ne sait sous quel prétexte d’unité, persister dans leur erreur de la traction à vapeur qui est en l’espèce une cause de déficit permanent; nous voudrions qu’auprès d’eux une publicité efficace les fît sortir de leur routine et ne donner leur approba tion qu’à des projets de traction électrique.
- Quoi qu’il en soit les transformations ne s’opérant que lentement, il y a quelques perspectives intéressantes dans ce domaine pour l’industrie électrique,
- A l’heure actuelle, nous retrouvons les cours du métal au même taux qu’il y a huit jours. MM. Lewis, Lazarus and Sons déclarent d’ailleurs dans leur circulaire qu’après plusieurs années d’activité commerciale merveilleuse, le prix de 75 livres par tonne doit être considéré comme élevé pour l’Electrolylique et ce ne peut être qu’avec l’appui de manœuvres commerciales qu’on peut empêcher les cours du cuivre métal de s’établir à un niveau plus normal et offrant plus de sécurité. D’autre part, la cote des valeurs est en baisse, ainsi que nous le disions plus haut.
- Les Secteurs parisiens notamment ont moins de
- transactions; ils sont près d’achever la période transitoire qui a justifié pen dant six ans environ leur raison d’être. Tout en assurant leurs services à la.Compa-gnie Parisienne de Distribution d’Electricité, ils ont cherché d’autres débouchés ; mais le public se porte de préférence sur les autres valeurs du groupe qui, autour de Paris ou en France, ont passé par des phases difficiles que les Secteurs pourraient de nouveau connaître. Est-Lumière, Ouest-Lumière, Triphasé, Electricité et Gaz du Nord, Energie Electrique du Nord, Electricité de Paris, voilà qui suscite davantage l’intérêt.
- Electricité et Gaz du Nord, d’après les données nouvelles, projetterait l’installation d’une nouvelle centrale près de^Maubeuge qui alimenterait, en parallèle avec la centrale de Jeumont, le réseau des cana. lisations actuelles. L’usine de Lomme, aux environs de Lille, prévue pour 16 5ookilowatts, serait mise en marche fin de cette année. Enfin, par des accords maintenant publiés, la Compagnie d’Eclairage et de Chauffage par le Gaz cède le pas à Valenciennes à Electricité et Gaz du Nord. Une société au capital de 20 millions a été constituée pour la reprise des concessions de la Compagnie d’Eclairage et de Chauffage.
- En Belgique, la Bourse délaisse aussi quelque peu les entreprises de distribution d’électricité et préfère les entreprises de tramways. La Société des Tramways de Tientsin est plus en vedette; l’action de capital est à 600 et la part de fondateur, cotée 635 en 1912 est maintenant à 980. Des travaux d’agrandissement et de transformation des usines et du matériel sont en cours. Ils permettront de desservir une nouvelle clientèle de force motrice tout en assurances besoins du réseau d’éclairage. On installe dans ce but deux turbo-alternateurs de 2 000 chevaux chacun avec les transformateurs correspondants, les unités anciennes devant servir de réserve. Les dépenses entraînées par ces travaux sont d’ailleurs couvertes par les disponibilités de la Société.
- Ce que nous disons plus haut des nouveaux débouchés des secteurs parisiens a été exposé tout au long aux actionnaires de la Compagnie Continentale Edison, lors de l’assemblée du 7 courant. Une première opération de cette Compagnie a été de continuer avec la Compagnie du Gaz de Lyon la Société
- p.285 - vue 285/448
-
-
-
- 286
- la lumière électrique
- T. XXII (2- Série).- N° 22.
- Hydro-électrique de Lyon au capital de 4 millions, de souscrire près de la moitié du capital et d’établir avec elle un barrage de 36 mètres de hauteur en travers du lit du Fier près de sa jonction avec le Rhône. De io à ii ooo kilowatts seront transportés à Lyon à 120 kilomètres et mis à la disposition de la Compagnie du Gaz. Les travaux se poursuivant normalement et toutes les enquêtes étant achevées, l’exploitation pourrait débuter fin igi4. La Compagnie Edison étudie en même temps la distribution de l’énergie dans la région de Nevers, aux environs de Fourchambault. Le réseau aurait environ iz5 kilomètres d’étendue : ses deux premiers et principaux abonnés seraient la Compagnie du Gaz de Nevers et le Chemin de Fer P. L. M. Les disponibilités de la Compagnie Edison lui permettent, en effet, d’envisager pour le moment plusieurs entreprises sans faire appel à de nouveaux capitaux. Au 3i décembre 191a, ses comptes débiteurs balançaient ses comptés créditeurs ; elle disposait en banque et en caisse de 5 a63 i85 fr. 51, somme supérieure de près de 2 millions à ce qu’il revient aux actions et parts de fondateurs en suite des décisions de l’assemblée générale du 7 mai. En outre, le portefeuille constitué par des rentes françaises et étrangères, des bons du Trésor, des obligations de chemins de fer, 20 000 actions de la Compagnie Parisienne de Distribution, etc., figure au bilan pour 9276 5oi 76 francs. Cette année, les bénéfices nets se sont élevés à 3 688757 francs, plus du tiers du capital social; l’exploitation du réseau parisien par l’Union des Secteurs ayant à elle seule procuré un bénéfice supplémentaire de 370 000 francs sur celui de 1911. Malgré les projets en cours, la Compagnie croit possible la distribution de tout son bénéfice et la répartition votée a été la suivante :
- Réserve légale.............. 179 4^7 87
- 6 % aux actions............. 600 000 00
- i5 % au conseil.......... .. 420 000 00
- Dividende supplémentaire aux
- actions..................... 1 4°o 000 00
- Aux parts de fondateur,, , . . 980 000 00
- Report à nouveau............ 79 272 77
- 3 658 710 64
- Chaque action touche 100 francs bruts et chaque part 70 francs. En résumé, la situation industrielle et financière de la Compagnie est toujours aussi brillante que l’an dernier. L’exercice en.cours constituera le dernier qui profitera des bénéfices complémentaires provenant de la participation à l’exploitation de Paris : après quoi un simple intérêt financier la rattachera à la Compagnie Parisienne.
- D’après la valeur des titres de cette dernière, il devrait être très satisfaisant. Mais la Bourse n’a-t-elle pas trop vite escompté l’avenir ?
- Les actionnaires de la Compagnie Générale de Railways et Electricité ont approuvé et constaté en assemblée générale extraordinaire du 14 mai l’augmentation du capital ; 20 000 actions de 5oo francs ont été émises et souscrites et le fonds social est maintenant constitué de la façon suivante : 70 000 actions de capital ou de jouissance, les actions de capital étant au nominal de 5oo francs, amorties ou amortissables par 5oo francs et remplacées ou remplaçables par des actions de jouissance. Le Conseil a été autorisé en même temps à créer 3o 000 actions nouvelles quand il le jugera nécessaire aux intérêts de la Société.
- On parle moins d’évasion fiscale. Mais ce qui se passe à Beyrouth et à Madrid semblerait donner raison à ceux qui conseillaient quelque prudence aux capitalistes français. La Compagnie du Gaz de Beyrouth a pu jusqu’à ce jour éviter la déchéance et la faillite, mais se voit dans la nécessité de proposer à ses obligataires un plan de réorganisation dont le succès dépend des sacrifices qu’ils consentiront. La Compagnie Générale Madrilène d’Électricité fait mieux : son conseil d’administration a décidé la réalisation d’une partie de l’actif, la liquidation des créances existantes au 3i décembre 191.2, le paiement à raison de 2 fr. 5o du coupon de 12 fr. 5r> correspondant aux échéances des ipr janvier, ier juillet igi3 et Ier janvier 1914* et à partir de cette dernière échéance, la réduction des coupons semestriels à 10 francs, avec paiement en espèces dans la limite des disponibilités, le surplus étant réglé par des bons, enfin la limitation et la modification de l’amortissement. Toutes ces décisions importantes qui bouleversent le pacte social vis-à-Yis des obligataires, sont prises sans leur consentement et d’üne manière qui affecte à leur égard un certain mépris. Leur comité de défense se propose d’agir ; mais n’est-il point trop tard? C’est l’histoire des chemins de fer du Sud de l’Autriche ; il y a quelques risques à commanditer dés affaires sur lesquelles on a moins de contrôle, mais compares à ceux que courra la fortune publique en France si on applique l’impôt progressif sur les revenus, ils paraissent moins grands à beaucoup.
- D. F.
- p.286 - vue 286/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 287
- 31 Mai 1913.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Seine-et-Oise. — Dans sa séance du a mai igi3, le Conseil général de Seine-et-Oise a décidé de faire appel aux oll’res des demandeurs en concession pour l'établissement et l’exploitation d’une ligne de tramways d’Enghien-Gare à la station d’Ermont-Eaubonne par Soisy, Andilly, Margency, Montlignon et Eaubonne.
- Les demandeurs devront s’adresser à M. Monet, ingénieur en chef des ponts-et-chausséés, i bis, rue Colbert, à Versailles, qui leur fournira tous les renseignements utiles pour la présentation des propositions qu’ils croiront devoir faire.
- Ces propositions devront être ensuite adressées au préfet, assez à temps pour qu’elles puissent faire l’objet d’une étude avant la deuxième session du Conseil général.
- TÉLÉPHONIE
- JBOllOlieS-dU*-Rhône. — Le Conseil général a décidé la création de plusieurs lignes téléphoniques : Toulouse-Marseille ; Nice-Marseille ; Bordeaux-Marseille ; Grenoble-Marseille ; Digne-Marseille.
- Eure-et-Loil*. — Le conseil municipal de Chà-teaudun a approuvé le projet d’établissement d’une ligne
- téléphonique à double circuit entre Chàleaudun et Paris.
- Seine-et-OiSe. — La Chambre de commerce de Corbeil est autorisée à avancer à l'Etal une somme de 38 5oo francs en vue de l’établissement des septième et huitième circuits téléphoniques Corbeil-Paris et d’un deuxième circuit Longjumeau-Paris.
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Schneider et Cle. — Le 7 juin, 4a> rue d’Anjou, à Paris.
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. —
- Le 7 juin, 7, rue de Madrid, à Paris.
- Compagnie Générale d’Electricité de Creil. — Le 10 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Compagnie des Eaux et Electricité de l’Indo-Chine.
- — Le 11 juin, 3, rue de Stockholm, à Paris. E8t-Lumière. — Le 16 juin, 7, rue de Madrid, à Paris. Compagnie Française des Tramways de Shanghaï.
- — Le 18 juin, 7, rue Cliauchat, à Paris.
- Société Nantaise d’Eclairage et de Force. — Le
- 19 juin, 75, boulevard Haussmann, à Paris.
- Tableau des recettes d’exploitation du mois de mars 1913.
- DÉSIGNATION
- Energie Electrique du Nord de la France... Société Roubaisienne d’Eclairage..........
- Electrique Lille, Roubaix, Tourcoing.......
- Compagnie Electrique de la Loire et du
- Centre....................................
- Société Générale de Forces Motrices et d’Eclai
- rage de la ville de Grenoble................
- Société des Forces Motrices du Haut-Grési-
- vaudan...................................
- Union Electrique...........................
- Société d’Electricité de Caen..............
- Société Méridionale de Transport de Force. .
- Sud-Electrique.............................
- Est-Electrique.............................
- Electricité de Bordeaux et du Midi.........
- Energie Electrique du Sud-Ouest............
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen. Chemins de Fer Electriques départementaux de
- la Haute-Vienne..........................
- Tramways de Roubaix-Tourcoing..............
- Recettes du mois de mars
- francs
- 285 618 a6o 947
- 189 435
- 480 845
- 3i 226
- 56 3a8 101 555 58 969 160 910 200 843 7.5 688 119 705 i85 148 658 244
- 70 654 178 281
- 1913 Recettes depuis le début de l’année D1EEÉUENCE ÊNTH DES THOIS PB en 1913 e en faveur de 1913 12 LE8 KE0ETTE8 EMIER8 MOIS en 1912 en faveur de 1912
- francs francs francs
- 85a 06a iè4 338
- 877 543 6 225
- 5ag 600 69 700
- 1 5aa a33 ai5 261
- 93 866 1 878
- 178 oi3 7 714
- 3a5 868 71 43o
- 202 577 3i o83
- 497 683 57 201
- 643 901 154 571
- 238 o35 120 459
- 437 6ao 41 734
- 682 929 153 662
- 1 982 478 89 263
- 171 565 110 904
- 5a5 o3i ai 458
- p.287 - vue 287/448
-
-
-
- 288
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 22.
- CONSTITUTIONS
- Société des Forces motrices de la Loue. — Objet .-Aménagement et exploitation d’une usine hydroélectrique sur la rivière la Loue, commune de Mouthier (Doubs) ; distribution d’énergie électrique dans la région, notamment exploitation des concessions accordées par le syndicat intercommunal d’Oubans et la commune de Mouthier; étude, création, aménagement, acquisition, exploitation de toutes autres usines et entreprises de production et distribution d’énergie électrique ; toutes opérations ou entreprises et acquisitions d’établissements se rattachant à l’industrie électrique, notamment achat ou création et exploitation de toutes usines à gaz, obtention, achat, exploitation et rétrocession de toutes concessions et autorisations relatives à la distribution d’énergie électrique, gaz ou eau; participation directe ou indirecte à toutes opérations ou entreprises pouvant se rattacher à l’un des objet précités par création de sociétés, apport, vente, fusion, etc. ; et en général toutes opérations mobilières, immobilières, linancières, commerciales et industrielles, pouvant se rattacher à ces objets. — Durée : 99 ans. — Capital : 1 100 000 francs. Siège social : 69, rue de Miromesnil, Paris.
- Société Electro-Industrielle de Chorges (Hautes-
- Alpes). — Objet : Création,- acquisition et exploitation : i° d’une usine hydro-électrique et [d’un réseau de distribution à Chorges et communes voisines; 20 d'autres usines et réseaux similaires ; 3° d’industries consommatrices d’électricité. — Durée : 4° ans. — Capital : 75 000 francs. — Siège social : Chorges.
- Compagnie d’Electricité d’Ivry-le-Pré. — Objet : i° la production et la distribution de l’éclairage et de la force motrice par l’électricité à la ville d’Ivry-le-Pré et aux particuliers ; 20 l’acquisition ou la prise à loyer de tous meubles ou immeubles nécessaires à cette industrie, l’édification de toutes constructions et toutes appropriations aux besoins de l’exploitation ; 3° la fourniture et la vente de tous appareils et accessoires se rattachant à l’objet de la société; 4° l’utilisation des excédents de force à tout autre usage industriel; 5° et la participation directe ou indirecte de la société dans toutes les opérations commerciales ou industrielles pouvant se rattacher à l’un des objets précités par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de fusion ou autrement. — Durée ; 40 ans. — Capital : 20 000 francs.
- . — Siège social : Ivry-le-Pré (Cher).
- Société des Forces motrices du Bréda et delà Grande-Valloire. — Objet : L’acquisition de tous droits et biens mobiliers et immobiliers, en vue de la création et de l’aménagement de chutes d’eau et des installations qui en dépendent. La création et l’aménagement de toutes chutes d’eau, notamment au moyen de la capta-s tion des torrents le Bréda et la Grande-Valloire (Isère). La création de forces motrices au moyen de chutes d’eau. L’exploitation sous toutes ses formes, directe-
- ment ou indirectement, de la force motrice convertie en énergie électrique. — Durée ; 4° ans. —- Capital : 1 100000 francs. — Siège social : Lancey. (Isère).
- Société Sarthoise d’Electricité. — Objet : Eclairage, chauffage et force motrice. — Durée : 5o ans. — Capital : 400 000 francs. — Siège social : 17, rue Montauban, Le Mans (Sarthe).
- Electricité de Reims. — Objet : Distribution d’énergie et de lumière électrique dans la ville de Reims et les communes voisines. — Durée : 99 ans. — Capital : 2 millions de francs, divisé en 4 obo actions de 5oo francs. Il est créé 635 parts bénéficiaires remises à M. Weinstock fondateur, en rémunération de ses apports et il est formé une Société civile des porteurs de parts de la Société. — Siège social : i3, rue Taitbout, Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L'administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir, faire monter et faire entretenir deux batteries d’accumulateurs électriques destinées à la sous-station d’éclairage et de transport de force à la Garenne-Bezons. Les industriels désireux de concourir à celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, aux bureaux du service électrique (iro division), 43 rue de Rome, à Paris (8°), les mardi et vendredi, de quinzeè dix-septheures, jusqu’au 15 juin igi3.
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention de faire l’acquisition et l’installation du matériel électrique de la sous-station' de traction de •Meudon-Val-Fleury. Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les .bureaux du service électrique (2e division), 43 rue de Rome, les mardi et vendredi, de trois heures à cinq heures de l'après-midi, jusqu’au 20 juin igi3.
- A la mairie de Nevers (Nièvre), concours pour la fourniture et l’installation des appareils élévatoires destinés à la nouvelle usine des eaux de la ville de Nevers. — Toute latitude est laissée aux concurrents pour présenter tel système de moteurs qu’ils trouveront convenable et notamment ceux rentrant dans l’une des trois catégories ci-après : moteur à vapeur, moteur à gaz pauvre, moteur électrique. — La puissance totale est celle qui est nécessaire pour élever normalement, par seconde, 120 litres d’eau à 72 m. 3o de hauteur réelle. — Les programme et cahier des charges du concours avec croquis y annexés, seront adressés aux constructeurs qui en feront la demande à M. Huet, ingénieur en che-des ponts et chaussées, 22, rue de la Poissonnerie, à Nevers.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levi, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.288 - vue 288/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 7 JUIN 1913.
- Tome XXII (S* série). — N* 23.
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL........................ 289
- Machines
- P. Ehrmann. —Fonctionnement et applications de l’excitatrice Leblanc.......... 291
- Transmission et Distribution
- P. Bizet. — La Compagnie Lorraine d’Elec-
- tricité................................. 296
- J. Reyval. —L’électricité à Bordeaux [Suite). 3oo
- Législation
- A. BlachÈre. — Etude critique du projet de
- loi sur les usines hydrauliques établies sur les cours d’eau et canaux du domaine public. 307
- Congrès
- Congrès des Ingénieurs Electriciens d’Angleterre et de France. — (Liste des membres
- du Congrès)........................... 3i5
- Etudes et Nouvelles Economiques........ 317/
- Renseignements Commerciaux............. 319-?
- Adjudications........................... 32$*
- EDITORIAL
- Le fonctionnement et les applications de Vexcitatrice Leblanc font l’objet d’un travail très étudié (p. 291 à 296) de M. P. Ehrmann, ingénieur E. S. E.,qui a eu l’occasion, qu’on trouve rarement, de faire des essais sur ce genre de machines.
- Il semble que le groupe moteur-excitatrice soit appelé à recevoir des applications assez nombreuses, parce que, comme le fait ressortir M. Ehrmann, son prix d’installation est très réduit et son emploi facilite la distribution simultanée de la force motrice et de l’éclairage.
- Nous devons à l’obligeance de M. P. Bizet, Directeur général des Distributions d’Electri-cité de la Compagnie Générale d’Electricité, ! une description détaillée de la Compagnie Lorraine d'Electricité(\> .'p.§6 à 3oo). Rappelons que c’est à M. Bizet que sont dues les cartes très remarquées qui ont paru dans notre nu-
- méro du 10 mai (p. 169 et 171), dont l’une représentait les communes électrifiées en France et l’autre le groupement des principales Sociétés françaises de distribution d’énergie électrique.
- On trouvera ensuite (p. 3oo à 307) la fin de la IV0 partie de l’article de M. J. Reyval sur Vélectricité à Bordeaux.
- L’intérêt que nous témoignent nombre de nos lecteurs pour ce genre d’articles nous engage à en publier fréquemment.
- Dans la séance du 27 mai de la Société internationale des Electriciens, M. D. Berthe-lot a développé des considérations très curieuses sur les mécanismes électriques et les phénomènes biologiques. Nous regrettons de ne pouvoir insister sur l’intérêt de cette communication, où l’auteur a montré, que, de même que Yolta a cherché à imiter, dans
- p.289 - vue 289/448
-
-
-
- '290
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 23.
- sa pile, des phénomènes de la torpille ou de la gymnote, on devrait s’efforcer de trouver une source lumineuse analogue au ver luisant dont toutes les radiations sont comprises dans la partie visible du spectre, tandis qu’il n’en est pas de même pour le soleil dont le rendement lumineux n’est que i4 %, ou pour l’arc électrique dont le rendement lumineux est encore bien plus faible (a, 5 %).
- Dans la même séance, M. Bureau a rendu compte d’essais exécutés au Laboratoire Central d’Electricité, d’octobre 1912 à mars 1913, pour répondre à une demande du ministère de la Marine. Il s’agit d'essais ayant pour but Videntification et la qualification des toiles isolantes. Ces essais ont été conduits d’une manière méthodique et les résultats obtenus sont intéressants pour les constructeurs.
- Enfin, M. Robin a communiqué à la Société les résultats de ses essais sur la variation, en fonction de la température, du magnétisme rémanent des aciers.
- Le projet de loi, adopté le 16 juillet 1909 par la Chambre des Députés, relatif aux usines hydrauliques établies sur les cours d'eau et canaux du domaine public, a été, comme l’on sait (*), discuté à la fin du mois de février de cette année par le Sénat en première délibération. La question est donc sur le point d’aboutir, et on comprend très bien, en raison de l’intérêt capital qu’elle présente pour toutes les Sociétés hydroélectriques françaises actuelles ou futures, -que M. F. Guillain, président de l’Union des Syndicats de l’Electricité et vice-président du Comité d’Electricité, ait tenu, lundi dernier, au banquet annuel de l’Union, à exprimer à M.Thierry, ministre des Travaux Publics, le vœu que les Pouvoirs Publics tiennent compte dans une large mesure des intérêts légitimes des Sociétés d’électricité françaises de construction ou d’exploitation, lorsqu’il s’agira de mettre la dernière main aux règlements et aux cahiers des charges-types.
- M. A. Blachère, docteur en droit, avocat à la Cour d’Appel de Paris, nous donne aujourd’hui l'étude critique de ce projet de loi (p. 307 à 3i4) que nous . lui avions demandée.
- L'analyse approfondie de notre distingué collaborateur sera certainement lue avec beaucoup d’attention. Ce n’était pas une tâche facile que de mettre en lumière l'économie générale d’un projet qui, déclaré tout d’abord « intangible », a subi cependant, au cours de multiples débats, d’importantes transformations.
- Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler qu’à l’heure actuelle, nous sommes encore régis par la loi du 9 avril 1898 et que, si les seuls articles 644 et 645 du Code civil qui s’appliquent aux questions d’aménagement des cours d’eau ont suffi pendant près d’un siècle à la jurisprudence, ils sont devenus tout à fait insuffisants.
- Indiquons à ceuxjde nos lecteurs qui s’intéressent aux questions de physique mathématique, une note de M. Décombe, « sur la viscosité de l’atome ». Cette note a été présentée par M. Appell à l’Académie des Sciences le 26 mai dernier.
- Signalons aussi les laborieuses observations de M. Esau, publiées dans la Physi-kalische Zeitschrift (n° i3, 1913), relativement à l'influence de Vatmosphère sur les transmetteurs et les récepteurs radio-télégraphiques. M. Esau donne le résultat d'expériences continuées d’heure en heure, pendant une année, sur l’amortissement d’une antenne, concurremment avec des observations météorologiques.
- Nous avons appris avec plaisir que l’Académie des Sciences a décerné, dans sa séance du 2 juin, le prix Hébert (1 000 francs) à M. Swÿngkdauw, professeur à la Faculté des Sciences de Lille, et le prix Henri de Parville (1 5oo francs) à M. Rothé, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy.
- R. de BaiElehache.
- (‘) Lumière Electrique, aa mars igi3, p. 354.
- p.290 - vue 290/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 291
- FONCTIONNEMENT ET APPLICATIONS DE L’EXCITATRICE LEBLANC
- Le moteur asynchrone, comparé aux autres types de moteurs électriques, représente un avantage considérable : sa simplicité de construction en fait le moteur le plus économique d’achat et d’entretien ; aussi ses applications deviennent-elles de plus en plus nombreuses.
- Il présente cependant deux défauts : i° Il absorbe à toute charge une puissance magnétisante considérable (*).
- 2“ Il manque d’élasticité au point de vue vitesse et n’a un rendement admissible que; dans le voisinage du synchronisme.
- Différentes solutions ont été proposées et appliquées dans le but de remédier à ces défauts.
- L’une d’elles, quoique déjà assez ancienne, n’a fait l’objet que d’un nombre très restreint d’applications, malgré l’intérêt pratique qu’elle présente. C’est la solution préconisée par M. Leblanc en 1899 et qui réside dans l’emploi d’une machine auxiliaire polyphasée à collecteur reliée aux bagues du rotor du moteur asynchrone.
- Ayant eu l’occasion de faire des essais suides machines de ce genre, je me suis proposé d’en exposer aussi simplement que possible le fonctionnement et les propriétés. C’est l’objet du présent article. Par cette étude, j’ai été amené à établir un diagramme de fonctionnement qui fera l’objet d’un second article.
- M. Leblanc a donné à la machine auxiliaire qu’il adjoint au moteur asynchrone le nom d’« excitatrice ».
- Cette machine joue en effet un rôle ana-
- (*) Nous donnerons au terme puissance magnétisante le sens défini par M. Boueherot, c’esl-à-dire le produit de la force électromotrice par le courant déwatté, soit
- El sin œ en monophasé et y/if El sin a> en triphasé, expressions qui s’annulent et changent de signe lorsque l’angle cp variant passe par zéro. Le changement de signe correspond au fait qu’une puissance magnétisante comme une puissance wattée peut être demandée ou fournie par une machine au réseau auquel elle est reliée.
- logue à celui de l’excitatrice à courant continu d’un moteur synchrone ou d’un alternateur-, elle fournit au rotor du moteur asynchrone les ampères-tours magnétisants nécessaires à l’excitation, peut ramener le facteur de puissance à l’unité, et même surexciter le moteur asynchrone qui fournit alors au réseau l’excès de puissance magnétisante disponible.
- L’excitatrice permet aussi de régler la vitesse du moteur asynchrone; dans ce cas elle remplace le rhéostat classique, dont l’idée première revient aussi à M. Leblanc; mais, tandis que le rhéostat dissipe en chaleur l’énergie électrique que lui fournit le rotor du moteur asynchrone, l’excitatrice transforme cette énergie et la restitue sous forme d’énergie mécanique, ce qui permet de faire varier dans des limites assez larges la vitesse du moteur sans que le rendement global du moteur et de l’excitatrice en soit sensiblement affecté.
- Cette machine, qui n’a été réalisée qu’en 1910, n’a encore reçu qu’un petit nombre d’applications, comme nous le disions au début; néanmoins ses propriétés remarquables, ses dimensions réduites, sa simplicité d’emploi permettent d’en prévoir une utilisation fréquente.
- Fonctionnement de la machine triphasée à collecteur.
- Pour nous rendre compte de la façon dont fonctionne l’excitatrice, considérons le système suivant :
- Soit un induit de machine à courant continu bipolaire muni de 11 balais équidistants reliés aux bornes d’une source à n phases de fréquence F. Ce rotor est placé dans un stator semblable à celui d’un moteur asynchrone; ce stator non bobiné a pour seul rôle de réduire au minimum la réluctance des circuits magnétiques. L’enroulement
- p.291 - vue 291/448
-
-
-
- 292
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série).— N» 23.
- rotorique est le siège des courants polyphasés qui engendrent un champ bipolaire tournant à une vitesse égale à 2 % F; si la fréquence F est constante, la vitesse de rotation du champ-tournant l’est aussi, et ce, quelle que soit la vitesse de rotation du rotor (').
- Si l’induit est immobile, les conducteurs sont les sièges de forces électromotrices de self-induction que l’on peut envisager comme dues à la rotation du champ par rapport aux conducteurs; si nous faisons tourner l’induit à une vitesse croissante dans le sens du champ-tournant, la vitesse relative des conducteurs et du champ-tournant va diminuer, s’annuler pour la vitesse de synchronisme et au delà s’inverser; les forces électromotrices induites étant proportionnelles à ces vitesses relatives, se trouveront en opposition avec des forces électromotrices de self-induction lorsque la vitesse dépassera la vitesse de synchronisme, et la machine à collecteur se comportera comme une capacité fournissant de la puissance magnétisante au réseau auquel elle est reliée.
- Dans l’explication qui précède, nous avons supposé le rotor seul bobiné. Adjoignons un enroulement statorique polyphasé comportant un même nombre de pôles et de phases que le rotor, branché de la façon indiquée par le schéma ligure i ; les enroulements statori-ques et rotoriques peuvent engendrer deux champs-tournants dans le même sens, à la
- (') Il est facile de se rendre compte de ce fait qui, au premier abord, peut sembler paradoxal : le rotor est alimenté par des balais fixes qui partagent l'enroulement en fractions ; chacune d’elles est parcourue par un courant dont la fréquence est celle de la source et ne dépend en rien du mouvement de rotation dont peut être animé le rotor ; cette fréquence constante détermine la vitesse de rotation du champ-tournant.
- même vitesse, et dont il est possible de faire varier les positions relatives en modifiant le calage des balais.
- Si les deux champs-tournants s’ajoutent et ont leurs axes coïncidants, il n’y a entre les enroulements rotoriques et statoriques que des actions radiales et aucun couple ; l’enroulement statorique renforce le champ dû au rotor et la machine ne produit que des effets déwattés, les forces électromotrices étant en quadrature avec le courant. Si nous modifions le calage des balais de l’excitatrice, le champ du rotor sera décalé par rapport à celui du stator ; l’action mutuelle de ces deux champs se traduira par un couple correspondant à une certaine puissance mise en jeu et à des forces électromotrices en phase ou en opposition avec le courant ; l’excitatrice fonctionnera comme moteur ou comme génératrice, suivant le sens du couple par rapport au sens de rotation.
- Description. — L’excitatrice Leblanc est formée d’un système biphasé ou triphasé semblable à celui que nous venons d’étudier,
- Kig. a.
- composé d’un induit à collecteur muni de connexions résistantes destinées à faciliter la commutation ; le bobinage prévu pour un nombre de pôles quelconque, est du type normal en boucle. Les lignes de balais équidistantes, dont le nombre est p. n (p étant
- p.292 - vue 292/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 293
- le nombre de paires de pôles et n le nombre ; de phases) sont reliées n à n (fig. 2) (4).
- L’induit est placé dans un stator normal de moteur asynchrone, dont le bobinage série à n phases présente un même nombre de pôles que l’induit et peut être muni des connexions permettant de faire varier le nombre de spires. Les arbres du moteur asynchrone et de l’excitatrice sont réunis, soit par accouplement direct, soit par courroie ou par engrenage.
- Fonctionnement du moteur asynchrone muni de son excitatrice. — Considérons d’abord le cas où l’excitatrice sert comme source de puissance magnétisante. L’excitatrice traversée par les courants rotoriques sera soumise à l’action d’un champ-tournant, dont l’intensité sera proportionnée au courant et dont la vitesse angulaire variera avec le glissement du moteur asynchrone, mais sera toujours très faible, la fréquence des courants rotoriques étant de quelques pour cent de celles des courants du stator. La vitesse de l’excitatrice n’étant limitée que par des raisons d’ordre mécanique et de commutation peut facilement atteindre une valeur de beaucoup supérieure à celle du champ-tournant ; elle sera le siège des forces électromotrices en quadrature avec le courant qui engendreront dans les enroulements du rotor asynchrone des courants magnétisants. Or, dans un moteur asynchrone alimenté à tension constante, le flux sensiblement constant est dù à l’action résultante dès enroulements du rotor et du stator ; si les ampères-tours magnétisants de l’un des enroulements viennent à varier, ceux de l’autre enroulement varieront en sens contraire et de quantités approximativement égales, de façon que la force magnéto-motrice résultante demeure constante ; c’est pourquoi les courants déwattés magnétisants que l’excitatrice fournit au rotor peuvent annuler ou même inverser les courants magnétisants que le réseau fournit ait stator.
- Il y a lieu de remarquer que, dans ces phénomènes d’inductions mutuelles entre (*)
- (*) Le schéma (fig. a) est fait pour le cas particulier d’une excitatrice bipolaire, reliée au rotor triphasé d’un moteur asynchrone,
- stator et rotor d’un moteur, asynchrone, il y a multiplication des puissances magnétisantes transmises du rotor au stator par le rapport des fréquences propres statoriques et rotoriques. En effet, considérons le diagramme simplifié du moteur asynchrone (supposé sans fuite) (fig. 3) : le stator emprunte au réseau une puissance magnétisante
- W|x! =: \/H U,L sin cp f (1)
- (Uj étant la tension aux bornes du stator et Ij sin <f le courant déwatté absorbé par le stator) ; or, on a
- U4= \J'3 Aj/t,. 2,22 — <I>
- (expression dans laquelle <I> est le flux par pôle,/J la fréquence dans le stator, ki et«j
- g. 3 et 4.
- des constantes dépendant de la forme du bobinage et du nombre de spires des enroulements) ; en reportant cette expression de U, dans (1) "on obtient :
- Wu,. = i/3 A,/i,. 2,22 — <I> Ii sin a ri 5o *
- Pour ramener le facteur de puissance à l’unité, il suffit de fournir au rotor du moteur asynchrone un courant déwatté I2 sin <p indiqué sur le diagramme (fig. 4), qui revient à lui fournir une puissance magnétisante :
- W^s =U2 I2 sin » (2)
- (U2 étant la tension induite dans l’enroule-5 ment du rotor et due au^glissement.)
- p.293 - vue 293/448
-
-
-
- 294
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —N* 23.
- En remplaçant U2 par sa valeur en fonction du flux, on a :
- Wn2 — y/3 k2n2 ’i,2a I2 sin <p. (a)'
- En comparant (f)' et (a)' et en supposant
- ki — k2 et n, — n2,
- on aura I, = I. Dès lors :
- W,2 = W
- 1*1
- Ù
- Or le rapport
- â
- h
- peut varier
- en
- charge
- entre — et c'est donc par un chiffre
- variant entre 10 et 5o qu'il faudra multiplier la puissance magnétisante que l'excitatrice fournit au rotor, pour connaître la puissance magnétisante transmise au stator. Voilà qui montre nettement l’avantage fondamental que présente le moteur asynchrone muni d’une excitatrice sur toute autre machine polyphasée auto-excitatrice à collecteur ; l’organe délicat et coûteux, qu’est le collecteur, est réduit aux dimensions d’un organe auxiliaire de puissance et de prix réduits.
- Voyons maintenant quel est le fonctionnement de l’excitatrice utilisée pour le réglage de la vitesse.
- Nous avons vu que l’excitatrice munie d’un enroulement statorique pouvait fonctionner : i° en machine ne présentant aucun couple; 20 en génératrice ; 3° en réceptrice, suivant le calage des balais.
- Dans ces deux derniers cas, elle est le siège d’une force électromotrice en phase ou en opposition avec le courant; c’est cette électromotrice réglable introduite dans le circuit du rotor du moteur asynchrone qui permet de faire varier le glissement de la vitesse.
- Pour préciser ce point, considérons le circuit formé par l’enroulement rotorique du moteur asynchrone et l’excitatrice. Ce circuit est le siège des deux forces électromotrices, l’une e{ induite dans l’enroulement rotôrique et due au glissement, l’autre e9 induite dans les enroulements de l’exci-
- tatrice ; la force électromotrice résultante est égale à la chute ohmique dans le circuit rotor excitatrice (*) et reste constante si l’on maintient constant le courant dans le rotor. Si, dans ces conditions, nous faisons varier l’une des composantes, l’autre variera en sens contraire, de façon que la résultante reste constante.
- En agissant sur le calage des balais de l’excitatrice, il est possible de faire varier <?2 ce qui permet de diminuer ou d’augmenter el, c’est-à-dire le glissement du moteur asynchrone dont la vitesse peut varier de i5 et 20 %.
- ¥
- * *
- Applications de l’excitatrice.
- L’emploi de l’excitatrice a une répercussion intéressant à la fois la construction des moteurs asynchrones et leur utilisation :
- I. — Au point de vue de la construction, l’excitatrice servant de source de puissance magnétisante permet d’augmenter sensiblement la puissance spécifique du moteur asynchrone. Elle permet en effet :
- i° D’augmenter les inductions et par suite l’utilisation du fer ;
- 20 D’augmenter l’utilisation du cuivre, et ce,' pour les raisons suivantes :
- L’enroulement du stator est plus difficile à ventiler que celui du rotor, parce qu’il est fixe, en général, à haute tension, c’est-à-dire fortement isolé ; il est de plus en contact avec le fer du stator dont la température est élevée par suite des pertes dans les tôles. L’excitatrice, en améliorant le facteur de puissance, décharge l’enroulement statorique, ce qui permet, à échauffement égal, d’augmenter le courant watté au passage duquel il est soumis. Le cuivre du rotor supportera sans peine l’augmentation de courant correspondante ; l’absence de perte dans le fer du rotor, l’isolation faible du bobinage à basse tension facilitent le refroidissement. La ventilation de la partie tournante peut être éner-
- (*) La fréquence très basse de ces courants permet en effet de négliger la chute de tension inductive,
- p.294 - vue 294/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 295
- giquement poussée sans grandes difficultés. D’ailleurs la possibilité d’augmenter les inductions correspond à celle d’augmenter les dimensions des encoches et les sections de cuivre.
- 3° L’existence d’une source de puissance magnétisante alimentant les moteurs asynchrones permet d'augmenter les entrefers dont la faiblesse est la cause des accidents les plus fréquents.
- En résumé, l’emploi de l’excitatrice permet d’augmenter la robustesse et l’économie de construction des moteurs asynchrones ; l’économie est d’autant plus sensible que la puissance des moteurs est plus grande.
- II. — Au point de vue de V exploitation, l’utilisation maxima du cuivre des lignes d’un réseau est proportionnelle au facteur de puissance qu’il serait intéressant de pouvoir améliorer en répartissant sur l’étendue du réseau quelques machines placées dans le voisinage des centres d’utilisation et chargées de fournir la puissance magnétisante nécessaire, de façon à décharger les feeders d’alimentation. Jusqu’ici les moteurs synchrones surexcités pouvaient seuls remplir ce rôle (*), mais ils n’ont jamais pu être adoptés par la clientèle des réseaux, à cause des difficultés que présentent le démarrage et l’accrochage. Quelques sociétés ont dû adopter la solution onéreuse d’installer ces moteurs à leurs frais poulies faire tourner à vide.
- Le moteur asynchrone muni d’une excitatrice peut jouer le même rôle que le moteur synchrone sur lequel il a la supériorité de la facilité d’emploi.
- La mise en marche est en effet aussi simple que celle d’un moteur asynchrone ordinaire, si l’on utilise un démarreur dans le genre de celui indiqué par le schéma figure 5.
- Pour répandre dans la clientèle des secteurs ce genre de machines, il serait nécessaire d’établir une tarification du courant déwatté et de favoriser ainsi les clients qui contribuent à améliorer l’économie générale du réseau. Cette tarification pourrait être appli-
- (*) Les condensateurs ont toujours présenté un prix et un encombrement prohibitifs.
- quée en installant des compteurs spéciaux chez les clients importants et en faisant intervenir dans l’établissement du prix du kilowatt-heure le facteur de puissance des appareils utilisés par les clients de moindre importance.
- L’application de ces mesures dans une région limitée, sinon sur l’étendue entière d’un réseau, permettrait souvent de remédier à l’insuffisance de feeders appelés à transmettre des puissances supérieures à celles prévues au moment de leur établissement.
- III. — Au point de vue de la clientèle, l’excitatrice estsurtout intéressante, parce qu’elle permet de faire varier la vitesse des moteurs asynchrones de i5 ou 20 %. Ces variations de vitesse sont suffisantes pour beaucoup d’applications où le moteur asynchrone est appelé à entraîner des machines centrifuges, telles que pompes, ventilateurs, compresseurs travaillant à pressions variables ; 20 % de variation de vitesse permettent d’effectuer un réglage de 36 % sur la pression.
- L’adjonction d’une excitatrice et d’un volant à un moteur asynchrone en fait un organe propre à la commande de machinés à puissance variable. L’excitatrice donne auv
- p.295 - vue 295/448
-
-
-
- 296
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N»23.
- moteur asynchrone une chute de vitesse qui, mettant en jeu l’énergie cinétique du volant, réduit les à-coups de la puissance demandée au réseau ; un dispositif automatique réglant le calage des balais de l’excitatrice permet de limiter la puissance absorbée.
- L’excitatrice peut, de plus, hypercom-pounderle moteur asynchrone qui fournit alors au réseau une puissance magnétisante croissant avec la charge, ce qui peut permettre d’annuler les chutes de tension correspondant aux variations de charge du moteur.
- Le groupe moteur-excitatrice volant présente une souplesse limitée (i5 à 20 % de variation de vitesse) ; il ne se prête pas au
- renversement du sens de marche ; néanmoins, tel qu’il est, il me semble appelé à des applications nombreuses, parce que son prix d’installation est très réduit, et qu’il facilite par ses qualités la distribution simultanée de la force motrice et de l’éclairage. Il ne présente pas le degré de souplesse des moteurs à collecteurs triphasés ni des moteurs à courants continus alimentés par des groupes convertisseurs; il réalise la solution moins complète, mais plus économique qui souvent peut suffire.
- (A suivre.) P. Ehrmann,
- Ingénieur diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
- LA COMPAGNIE LORRAINE D’ÉLECTRICITÉ(1)
- Constitution
- Etude. — Au cours de l’année 1910, la Compagnie Générale d’Electricité étudia les régions industrielles pouvant être atteintes par une distribution émanant de sa station centrale de Nancy et s’aperçut que la répartition géographique de la clientèle l’amènerait à entreprendre une distribution d’une certaine étendue si elle voulait atteindre les centres de consommation les plus 'intéressants. Elle eut également l’impression que sa station centrale de Nancy, limitée dans son extension et placée peu favorablement par rapport à une partie de la clientèle industrielle, celle des Vosges, notamment, ne réalisait pas toutes les conditions d’une distribution générale économique et sûre.
- Elle envisagea donc la création d’une centrale placée dans les meilleures conditions de production et située autant que possible au centre de gravité du réseau nouveau projeté.
- La Compagnie se préoccupa ensuite du
- (q Extrait d’une Conférence sur la production, distribution et utilisation de l’énergie électrique, faite par M. P. Biüet, le ag janvier tgi3, à la Société industrielle de l'Est.
- côté financier et pensa qu'elle devait offrir aux industriels régionaux de les associer à ses projets et au succès probable de son entreprise.
- Concours régionaux. — C’est ainsi qu’en septembre 1910 une entrevue eut lieu dans laquelle furent fixées définitivement les bases de la Compagnie Lorraine d’Electricité, qui fut constituée en décembre 1910.
- Après s’être assuré le concours financier de la banque Ch. Renauld et des principales banques nancéiennes, la nouvelle Compagnie se trouva en mesure de réaliser le programme technique étudié par la Compagnie Générale d’Electricité.
- Programme général.
- Rayon d'action. — Il s’agissait de desservir tout d’abord les vallées industrielles de la Meurthe jusqu’au delà de Saint-Dié, et de la Moselle jusqu’au delà d’Epinal et de la Vologne (fîg. 1).
- La clientèle accessible pouvait être alimentée par une canalisation principale formant un triangle dont les sommets sont approximativement Nancy, Saint-Dié et Epinal, et comportait environ iooooo chevaux d’industries diverses.
- p.296 - vue 296/448
-
-
-
- Roseau à haute tension.
- LEGENDE
- Lipn? à 65.000 volt $
- Lifine à U. 000 volts
- SausStotkm A 65.000 volts
- Poste à U.000 volts
- Poux eu/ '
- Fig. i. -- ‘Réseau de la Compagnie Lorraine d’Électricité.
- 7 Juin 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 297
- p.297 - vue 297/448
-
-
-
- 298
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2* Série).—N* 23.
- Concessionnaires existants. — Dans cette région, différents concessionnaires étaient déjà établis qui se mirent en contact avec la Compagnie Lorraine pour maintenir et développer leur situation et s’assurer la fourniture de l’énergie électrique nécessaire à leurs exploitations. La Compagnie Lorraine, respectueuse des situations acquises, se posa, vis-à-vis d’eux, non comme concurrente, mais comme un fournisseur général et une collaboratrice.
- Elle fit, dans cet ordre d’idées, de nombreux traités de fourniture et d’alliance, et prit même des intérêts dans certaines affaires déjà constituées ou en constitution. Elle devint ainsi, sur une partie de son réseau, un fournisseur en gros, se réservant la fourniture générale à Nancy et dans les régions où n’existait encore aucune organisation capable de l’assurer.
- Programme technique. — La fixation du programme technique de la Compagnie Lorraine fut précédée d’une enquête en France et à l’étranger auprès des entreprises les plus marquantes ayant déjà réalisé des installations de ce genre.
- Les études conduisirent à prévoir :
- a) L’établissement d’une station centrale sur les communes de Yincey, Langley et Portieux, dans un terrain de 35 hectares situé entre la Moselle, le canal et le chemin de fer auquel il est dès maintenant raccordé ;
- b) L’adoption pour le réseau de la tension de transporté 65 ooo volts déjà expérimentée avec succès à l’étranger ;
- c) La construction de postes centraux de transformation à proximité des agglomérations et dans des positions géographiques choisies en prévision de l’avenir ;
- d) La fixation de la tension secondaire de distribution à 11 ooo volts alimentant directement la grosse industrie et, par l’intermédiaire de postes de ville et de villages, la clientèle courante à ii 5/200 volts par l’emploi du courant triphasé déjà utilisé à Nancy.
- Achat d'énergie. — Parallèlement à ce programme, aussitôt mis à exécution par la Compagnie Générale d’Électricité, la Compa-gniexLorraine poursuivit avec une entreprise de la Lorraine annexée, la Société des Mines
- de la Houve, des pourparlers en vue de l’utilisation dans son réseau d’une partie du courant produit à l’aide des déchets d’extraction du siège minier de cette société.
- Une entente intervenait bientôt pour la livraison de 65 ooo volts à la frontière, au nord de Lunéville, près de Chambrey, d’une certaine quantité d’énergie qui, produite à un prix infime, peut être vendue à la Compagnie Lorraine à un prix réduit.
- Dans le même ordre d’idées, des pourparlers furent engagés avec la Société de Mar-kolsheim qui, en prévision de l’utilisation de ses forces motrices hydrauliques situées sur l’Aar et sur le Rhin en Suisse, offrit à la Compagnie Lorraine de lui livrer dans quelques années, à la frontière vers Saint-Dié, de l’énergie électrique à des conditions également réduites, étant donnée son origine hydraulique.
- Enfin, la Compagnie Lorraine ayant substitué son influence à celle de la Société d’Applications Industrielles dans la Société Vos-gienne d’Electricité, dont le réseau a pour centre Remiremont, transforma le contrat que cette société avait avec la Société des Houillères de Ronchamp, afin d’obtenir de ce côté aussi une source d’énergie relativement économique.
- Sécurité de la distribution. — Le nouveau réseau, alimenté comme nous venons de le voir de divers côtés par des sources d’énergie d’origines différentes, sans influence les unes sur les autres, ne péutdonc être paralysé par une cause unique; il assurera à l’ensemble de la distribution de la Compagnie Lorraine une sécurité encore renforcée par les précautions prises dans les installations.
- Extension du programme initial. — Les prévisions de la Compagnie Lorraine ne tardèrent pas à être dépassées ; son intervention fut demandée et obtenue par un groupe d’industriels des plus importants et des mieux qualifiés des régions de la Marne et delà Meuse, avoisinant Saint-Dizier, Bar-le-Duc, Ligny, Joinville, Vitry, etc., et une société, dénommée « Energie Electrique de Meuse et Marne », fut créée pour y distribuer l’énergie électrique, (jette société ne fabriquera que la partie d’énergie nécessaire à sa clientèle, pouvant être produite
- p.298 - vue 298/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 299
- économiquement. Le surplus lui sera fourni I d’Electricité fut appelée à agir dans le même parle réseau de la Compagnie Lorraine dans I ordre d’idées, de concert avec l’Union Ga-
- Fig. u. — Carte des concessions de distribution d’énergie électrique en Lorraine.
- des conditions intéressantes à la fois pour les deux compagnies.
- Plus récemment, la Compagnie Lorraine
- zière et Electrique et la Compagnie Electrique de Nancy, pour renforcer la situation de la Société « Energie et Eclairage » exis-
- p.299 - vue 299/448
-
-
-
- 300
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série). — N» 23.
- tant déjà dans le bassin de Briey. Une distribution répondant aux besoins de la clientèle industrielle, et surtout minière et métallurgique de cette région hors pair, sera la conséquence de cette entente qui assurera dans ce bassin une distribution d’énergie en rapport avec son importance. La Compagnie Lorraine fournira à la Société Énergie et Eclairage une partie de cette énergie.
- La Société Marcel Vilgrain et Cio qui exploite une distribution d’énergie importante entre le bassin de Briey et la région nancéienne, a également conclu avec la Compagnie Lorraine d’Electricité des arrangements intéressants pour les deux entreprises.
- Il en est de même de la Société des Tramways suburbains (Gutton), qui distribue l’énergie entre les régions de Nancy, Toul, Lunéville et Mirecourt, et de différents autres groupes qui pourront, grâce aux arrangements pris, se consacrer entièrement à l’extension de leurs distributions sans avoir à s’inquiéter des moyens de production de l’énergie.
- Le plan d’ensemble et la carte (fig. 2) montrent mieux que tout développement complémentaire l’ensemble des dispositions dont il vient d’être fait un rapide exposé.
- (A suivre.) P. Bizet.
- L’ÉLECTRICITÉ A BORDEAUX [Suite) ^
- IV. — La distribution urbaine de l’Énergie Électrique de Bordeaux.
- Réseaux de distribution.
- A l’exception du centre de la ville où la distribution de l’énergie électrique est faite en courant continu, le réseau à courants alternatifs exploité par la Compagnie Générale d’Eclairage de Bordeaux s’étend à toute la ville et distribue notamment à la tension directe de 5 000 volts la grosse force motrice dans les quartiers industriels de la Bastide et-de Bacalan.
- Le réseau à courant continu est, comme nous l’avons dit, desservi par l’Usine du Temple et exploité par la Société d’Eclairage Electrique de Bordeaux et du Midi. Ce réseau s’étend essentiellement aux quartiers riches et commerçants formant dans le centre une importante agglomération de grands magasins, théâtres, cafés, hôtels, etc., qui constituent une clientèle d’éclairage de premier ordre.
- Le plan du réseau urbain (fig. 20) donne une idée du développement de la distribution de l’énergie électrique à Bordeaux. Sur (*)
- (*) Lumière Electrique, 17, 24 et 3i mai igi3, p. 197, a3g et 25g.
- ce plan sont indiqués les centres de distribution constitués, pour le réseau à courant alternatif, par les 49 postes de transformateurs répartis dans la ville et, pour le réseau à courant continu, par les 22 feeders souterrains qui alimentent l’importante distribution d’éclairage du centre de la ville.
- Réseau à courants alternatifs.
- Réseau primaire. — La distribution sur la rive gauche est assurée par les 10 feeders souterrains en câble armé qui partent du poste Bordeaux-Centre, s’épanouissent dans toutes les directions et aboutissent à la périphérie de la ville dans des postes de transformation situés sur la voie publique. Uné canalisation souterraine en câbles armés formant boucle fermée et servant de ligne de secours relie l’ensemble des feeders en passant par les postes de transformation situés à leurs extrémités. En outre, certains feeders, avant d’atteindre la périphérie, se divisent en plusieurs branches ou sont reliés par des distributeurs. Ces dérivations et ces bouclages sont commandés par des postes de coupure établis sur la voie publique.
- La distribution primaire de la rive droite commandée depuis le poste Bordeaux-Bas-
- p.300 - vue 300/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- TUW’11
- Fig. 'AO. — Schéma général de la distribution urbaine.
- p.301 - vue 301/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2* Série). — N»23.
- 302
- tide est établie suivant les mêmes principes au moyen de 3 feeders souterrains réunis par une boucle de secours.
- L’ensemble de ces canalisations souterraines, dont le développement atteint 45 kilomètres, constitue le réseau primaire de distribution sur lequel sont branchés 49 postes de transformation dont 27 sont établis sur la voie publique et 22 en terrains particuliers.
- En service normal d’exploitation, les différents feeders travaillent séparément et alimentent des groupes distincts de postes de transformation. Les postes et les boîtes de coupure donnent d’ailleurs la possibilité de mettre en communication les uns avec les autres les différents îlots ainsi formés par l’intermédiaire des bouclages dont il a été question plus haut. On peut ainsi, en cas de besoin, isoler complètement un tronçon de canalisation, tout en assurant la distribution sur l’ensemble du réseau.
- Postes de transformation et de coupure. — L,es postes de transformation installés sur la voie publique, servent à la distribution de l’éclairage et de la jietite force motrice ; ils abaissent la tension de 5 000 volts à 120 volts (distribution triphasée à 4 fils) pour l’éclairage, et 200 volts pour la force motrice; la puissance moyenne de chaque poste est de 100 kilowatts.
- Les postes établis en terrains particuliers sont généralement utilisés pour la distribution de la grosse force motrice faite directement en haute tension et leur puissance varie suivant l’importance de l’installation particulière à desservir.
- Les postes de transformation établis sur la voie publique (fîg. 21) sont d’une construction uniforme et d’une décoration extérieure particulièrement soignée.
- Le bâtiment de chacun de ces postes est constitué par une carcasse en béton armé fixé sur un radier en béton. Toutes les faces du poste, sauf une, sont munies de rideaux en tôles ondulées qui permettent un accès facile et immédiat aux appareils tout en réduisant l’encombrement du bâtiment; la décoration extérieure est constituée par des revêtements en stucnine pour les soubassements et en métalline pour le reste de la car-cassexen béton armé.
- L’appareillage électrique, d’un, type uniforme, est installé suivant les mêmes principes, conformément à des dispositions d’ensemble adoptées pour tous les postes.
- Le tableau haute tension est constitué par un nombre de panneaux grillagés égal au nombre d’arrivées ou de départs haute tension (nombre variable de 1 à 3 suivant le mode de branchement du poste sur le réseau) ; chacun de ces panneaux porte un interrupteur à huile et des couteaux de sectionnement ; enfin, le tableau haute tension est complété par un panneau en marbre recevant les appareils de mesure et de contrôle nécessaires ainsi que le disjoncteur à huile qui commande le transformateur du poste.
- Fig. ai. — Vue extérieure d'un poste de transformation.
- Le panneau basse tension comprend un jeu de barres omnibus sur lesquelles sont reliés un nombre d’interrupteurs tétrapo-laires de 3oo ampères correspondant au nombre de départs secondaires ; cette installation est complétée par quatre couteaux de sectionnement permettant de couper le courant entre les barres de basse tension et le transformateur dans le cas ou les fee-
- p.302 - vue 302/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 303
- 1 Transformât-
- mnnnnhûOP
- www
- Transformât enrs
- Coupure ( ] ( ]Coupur^ ] Coupuc{ I Coup ure
- Appareil Cardew
- tétrapôi
- J
- Départs basse tension
- Schéma d’un poste de transformation normal 5 ooo, ia5, aïo Toits.
- p.303 - vue 303/448
-
-
-
- 304
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2« Série) . — N» 23.
- ders basse tension du poste devraient être alimentés par un poste voisin.
- La figure 22 donne le schéma de montage d’un poste de transformation à trois arrivées haute tension (poste terminus de fee-der). Les figures 23 et 24 reproduisent les photographies d’un poste ouvert et montrent très clairement les dispositions adoplées pour l’installation du transformateur et des tableaux haute et basse tension.
- Le réseau de construction mixte comprend d’une part les feeders et les distributeurs principaux, constitués par des câbles armés souterrains et d’autre part les distributeurs secondaires et les branchements constitués par des canalisations aériennes établies sur les toitures des immeubles.
- La partie souterraine du réseau mixte a été établie d’après les principes suivants : chaque poste de transformation assure l’ali-
- l''ig. 23. — Poste de transformation ouvert. Côté tableau.
- Les postes de coupure (fig. 2a) sont établis sur la voie publique dans des bâtiment semblables comme construction aux postes de transformation, mais de dimensions plus réduites.
- Réseau secondaire. — La distribution secondaire est faite à quatre conducteurs, l’énergie est distribuée sous forme de courant triphasé à la fréquence de 5o périodes et à 1^ tension de 120 volts pour l’éclairage et 21 o volts pour la force motrice.
- mentation d’une /.onc bien délimitée au moyen d’un nombre variable (3 ou 4) de feeders partant du poste ; ces feeders sont reliés entre eux au moyen de distributeurs par l’intermédiaire de boîtes de coupure visitables, permettant lé'sectionnement facile des différents tronçons de canalisations. Ces distributeurs permettent également de relier au moins deux par deux les divers postes de transformation, de sorte que la mise hors circuit d’un poste est facilement
- p.304 - vue 304/448
-
-
-
- 7. Juin 1943.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- '30B
- réalisable sans qu’il soit nécessaii-e d’arrêter l’alimentation de la zone correspondante qui est. alors assurée par un poste voisin.
- La .liaison entre le réseau souterrain et le réseau aérien est réalisée par l’intermédiaire de colonnes montantes dérivées sur les distributeurs' au moyen de boîtes de coupure visitables placées sous trottoirs. Chacune des colonnes montantes du réseau est disposée le long de la façade d’un immeuble et aboutit à une boîte terminale soutenue par un support métallique (fig. a6)
- indépendant des îlots voisins. Ces canalisations aériennes ou distributeurs secondaires sont constitués par des câbles en cuivre nu soutenus par des isolateurs en porcelaine fixés sur des supports métalliques; cés supports sont de simples fers cornières fixés d’une'façon appropriée sur les pignons ou sur les charpentes des immeubles. Les dérivations et les branchements d’abonnés sont pris à partir des supports qui soutiennent les distributeurs aériens. Ils sont établis soit en câble sous plomb le long de la façade des
- Fig. 34. — Poste de transformation ouvert; côté transformateur.
- fixé sur la toiture et à partir de laquelle se fait la liaison entre le réseau souterrain et le réseau aérien.
- Le principe du sectionnement adopté poulie réseau souterrain a été conservé pour Rétablissement du réseau aérien. Chaque colonne montante alimente un ensemble d’immeubles plus ou moins étendu au moyen de canalisations aériennes formant un îlot aérien
- immeubles, soit en fil isolé monté sur isolateurs.en porcelaine dans les cours intérieures des maisons qu’ils desservent.
- Malgré, les critiques qu’il est facile de formuler à l’égard de la distribution mixte, surtout lorsqu’il s’agiL d’une ville de l’importance de Bordeaux, ce système de distribution s’imposait d’une façon presque absolue.
- La ville, en effet, est très étendue par
- p.305 - vue 305/448
-
-
-
- 306
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série).—N»23.
- rapport à sa population, et les immeubles, sauf dans les quartiers du Centre, sont, pour la plupart, des maisons basses à un étage habitées par une seule famille. On comprend, dans ces conditions, qu’une distribution exclusivement souterraine eût été ou très onéreuse pour l’entreprise ou condamnée à un développement très limité.
- La construction du réseau mixte de Bor-
- Fig. a5. — Vue extérieure d’un poste de coupure.
- deaux a d’ailleurs été soigneusement étudiée en vue de parer, dans la mesure du possible, aux reproches qu’on adresse généralement à ce système de distribution pour le tort qu’elle porte à l’esthétique des voies publiques. Les canalisations aériennes établies sur des supports d’apparence légère ne traversent pas ou presque pas les rues de la ville, et, dans tous les cas, jamais les voies principales; elles sont en somme peu apparentes et ne choquent nullement la vue.
- D’autre part, bienjque la surveillance d’un
- réseau aérien soit moins facile que celle d’un réseau souterrain et que les risques d’accidents y soient plus grands, la pratique semble démontrer que, tout au moins pour Bordeaux, ces reproches ne sont pas aussi fondés qu’on l’admet généralement.
- Le réseau basse tension, qui présente un développement de 270 kilomètres dont 200 kilomètres environ pour la partie aérienne, fonctionne dans d’excellentes conditions et les accidents dus aux lignes aériennes sont
- Fig'. af>. — Colonne montante reliant le réseau souterrain aux lignes aériennes.
- peu'fréquentsjet de minime importance.
- Réseau à courant continu.
- Le réseau à courant continu du Centre est établi suivant les mêmes principes que le réseau secondaire de la distribution par courants alternatifs.
- La distribution est faite à i 15 volts pour l’éclairage et 23o volts pour la force motrice au moyen d’un réseau mixte a 3 conducteurs dont le neutre est mis à la terre.
- Les 22 feeders qui [partent de l’usine du
- p.306 - vue 306/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 307
- Temple sont constitués par des câbles armés d’une section de 4o° millimètres carrés par pôle ; ils sont divisés en plusieurs groupes indépendants qui alimentent des distributeurs souterrains pouvant en cas de besoin relier les groupes voisins par l’intermédiaire de boîtes de coupure. Les îlots aériens desservis par les colonnes montantes sont établis d’une façon toute semblable à ceux du réseau à courant alternatif; toutefois, ils sont généralement d’une étendue plus réduite, eu égard à la plus forte densité de consommation du réseau.
- Les gros clients d’éclairage et de force motrice sont alimentés directement par le réseau souterrain au moyen de feeders spéciaux ou de raccords pris sur les distributeurs souterrains.
- Le développement total du réseau est de 71 kilomètres dont 35 kilomètres pour les canalisations souterraines et 36 kilomètres pour les canalisations aériennes.
- (A suivre.)
- J. Reyval.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- ETUDE CRITIQUE DU PROJET DE LOI SUR LES USINES HYDRAULIQUES ÉTABLIES SUR LES COURS D’EAU ET CANAUX DU DOMAINE PUBLIC
- Le prodigieux essorpris dans le monde, et notamment en France, par l’industrie hydro-électrique n’a pu se produire sans exiger, dans les divers pays, une solution législative.
- Nulle part cependant une réglementation ne paraît plus difficile à la fois et plus nécessaire que dans ce domaine, si l’on envisage l’importance des problèmes à résoudre, leur nouveauté et leur complexité.
- Nous n’avons pas la prétention de rappeler aux lecteurs de la Lumière Electrique le point de vue économique. De tous les pays d'Europe, la France est, avec la Suisse et la Norvège, un de ceux où cette industrie s’est développée le plus rapidement; peut-être même ces progrès eussent-ils été plus notables encore, si la législation était mieux appropriée aux exigences de la technique. En effet, tandis que notre sous-sol est relativement pauvre en houille et que la consommation de celle-ci rend assez coûteuse la production de l’électricité, on évalue courammènt la richesse de la France en houille blanche h. 10000 000 de chevaux. Si bien qu’actuellement, où une faible partie seulement de cette richesse se trouve utilisée, d’énormes capitaux sont déjà engagés dans l’établissement et l’exploitation des usines hydroélectriques, qui permettent de produire l’énergie à meilleur compte ; des projets considérables, notamment le projet de transport des forces motrices du Rhône à Paris, sont à l’étude.
- 11 nous a paru intéressant, au lendemain du vote par le Sénat, après une première délibération, du projet de loi sur les usines hydrauliques établies sur les cours d’eau navigables et flottables, d’examiner l’économie de ce projet, de rappeler les besoins multiples auxquels il s’agissait de répondre, d’analyser les conditions dans lesquelles s’est poursuivie sa lente et pénible élaboration et les critiques dont il a été et peut être encore l’objet.
- Les intérêts en jeu sont trop importants pour que les industriels ne se préoccupent pas tous du statut qu’on leur prépare et ne cherchent à en connaître les modalités et à en mesurer les conséquences.
- *
- * *
- La formule du Tout à l’Etat et par l’Etat semble vouloir s’imposer de plus en plus dans ce pays. Dès l’instant où la technique, aujourd’hui si perfectionnée, des transports d’énergie permit de soupçonner nos admirables ressources en houille blanche, certains esprits rêvèrent de voir ces grands réservoirs de force, dont la nature a si richement doté la terre française, faire l’objet d’un vaste programme d’exploitation globale. Ce projet d’ensemble, analogue à ce que furent en 1880 le projet de Freycinet pour l’exécution des grands travaux publics et, plus ré-
- p.307 - vue 307/448
-
-
-
- 308
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2» Série). — N»23.
- cemment, le projet Baudin, aurait tracé un programme d’aménagement intégral des fleuves, des rivières, des torrents etdes lacs au triple point de vue de la navigation, de la force motrice et des besoins de l’agriculture. Dans ce projet, on le voit, l’industrie hydro-électrique ne se fut trouvée réglementée, en ce qui concerne la production de l’énergie, qu’au sein d’une réglementation beaucoup plus vaste.
- Cette mainmise plus ou moins directe de l’Etat sur un élément aussi important de notre outillage économique, se heurtant d’ailleurs à tout un réseau dedroitsacquis, avait des proportions si gigantesques et présentait de telles difficultés financières et techniques que sa réalisation devait apparaître comme tout au moins prématurée aux esprits clairvoyants.
- Il semble d’ailleurs que le Parlement ait, de moins en moins de nos jours, le temps ou le goût de mener à bien de grandes lois d’ensemble. Le plus souvent, et quel que soit le but final vers lequel il tend, c’est par étapes qu’il procède. Cette vérité s’est trouvée justifiée en ce qui touche la réglementation de l’industrie électrique.
- Nous verrons le législateur, lorsqu’il entend aboutir, sérier les questions à résoudre et ne leur donner que des solutions successives. Au lieu d’élaborer un code de l’industrie électrique, il s’est attaché séparément aux divers côtés du problème, si bien que, malgré l’étendue et la multiplicité des textes votés, des règlements promulgués, plusieurs aspects de la question n’ont pas encore reçu une solution en harmonie avec les progrès de l’industrie hydro-électrique et les besoins nouveaux.
- La réglementation de l’industrie électrique se ramène à un double objet, comme l’industrie elle-même :
- i° La production de l’énergie ;
- i° La distribution de l'énergie.
- La grande loi du i5 juin 1906, dontla gestation aduré unedouzaine d’années,a résolu seulement la deuxième partie du problème, en réglementant la distribution de l’énergie.
- Le projet que nous allons étudier vise au contraire le problème de la production de l’énergie — soumis actuellement à la loi du 8 avril 1898 — et^recherche le nouveau régime auquel il convient de soumettre cette production; mais, sub-
- divisant encore le problème, il ne s’attache qu’à la réglementation des usines hydrauliques établies sur les cours d'eau et canaux du domaine public et laisse en dehors de ses prescriptions les usines établies sur les cours d’eau qui ne font pas partie du domaine public.
- On sait que les lois en vigueur distinguent deux catégories de cours d’eau : d’une part, les cours d’eau qui ne sont ni navigables ni flottables, d’autre part les cours d’eau navigables et flottables, qui sont une dépendance du domaine public (art. 538 du Code civil et 34 de la loi du 8 avril 1898).
- Un industriel qui veut capter la force motrice dans un cours d’eau de la première catégorie se heurte à de nombreux obstacles. Les riverains des cours d’eau non navigables ni flottables étant, aux termes de l’article 3 de la loi de 1898, propriétaires du lit et usagers exclusifs de l’eau, les industriels non riverains qui veulent aménager une chute d’eau sont obligés d’acquérir d’abord la riveraineté ou au moins les droits attachés à la riveraineté, ensuite le droit d’appui de barrage, et le droit de passage sur les parcelles que doivent traverser ses canaux d’ame-née et de fuite. Il aura à surmonter les plus grandes difficultés, s’il rencontre sur sa route quelque barreur de sources ou, si tout simplement, il a devant lui des interdits, des mineurs, ou se trouve aux prises avec toutes les complications et l’enchevêtrement que présentent si souvent, en pays de montagne, les questions de propriété.
- Sur les cours d’eau navigables et flottables, l’industriel doit obtenir de l’Etat propriétaire l’autorisation d’établir son usine; mais, en raison de l’inaliénabilité du domaine public, ces autorisation seront, en principe du moins, précaires et révocables sans indemnité.
- 11 est évident qu’un pareil régime est loin^d’of-frir à l’industrie hydro-électrique tous les avantages qui peuvent en assurer la prospérité et le développement.
- C’est dans le but d’arriver à une situation légale, mieux en harmonie avec ses besoins, que les représentants autorisés de cette industrie ont, depuis nombre d’années, réclamé à son profit, de nouvelles dispositions juridiques.
- Les intérêts électriques souhaitent seulement de ne pas acheter, au prix de trop d’entraves
- p.308 - vue 308/448
-
-
-
- 7 Juin 1913,
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 309
- nouvelles de l’administration et de trop lourdes exigences de l’Etat, les avantages de cette intervention du législateur.
- *
- » *
- Historique. — La première proposition de loi relative aux usines hydrauliques fut déposée à la Chambre des députés le 3 mars 1898 par M. Jouai t.
- Reprise par MM. Pierre Baudin et Jean Dupuy, au nom du gouvernement, elle fit l’objet d’un projet déposé le 6 juillet 1900.
- Depuis cette date, l’initiative parlementaire et le gouvernement s’occupèrent à diverses reprises de la question.
- De leur côté, les industriels, en présence de solutions qui menaçaient gravement leurs intérêts, ne laissaient pas de discuter les systèmes mis en avant (). Chambres de commerce, Sociétés savantes, Congrès s’occupent à l’envi. de cet important sujet et toute une série de solutions parfois ingénieuses — mais qui n’ont déjà plus aujourd’hui qu’un intérêt théorique — se font jour (2).
- Ces interventions eurent du moins pour effet, dans une certaine mesure, d’orienter le législateur dans une direction plus conforme aux intérêts de l’industrie électrique. Nous croyons savoir qu’il eût fort risqué, sans cela, de s’engager beaucoup plus avant dans la voie où cherchaient à l’entraîner certains partisans d’un étatisme à outrance.
- Jusqu’en 1904, tous les projets s’occupent à la fois des usines établies sur les cours d’eau navigables et flottables et sur les cours d’eau qui ne sont ni navigables ni flottables.
- C’est le 15 janvier 1904 queM. Mougeot, ministre de l’Agriculture, dépose le premier projet de loi qui n’envisage qu’une seule catégorie d’usines.
- (f) La Société d’Economie Politique de Lyon, la Société des Etudes législatives, la Société d’Economie Sociale, la Société Nationale d'Agriculture, la Société des Ingénieurs civils commentent ces divers projets.
- Une discussion particulièrement importante de la matière est faite au Congrès de la Houille Blanche, tenu à Grenoble du 7 au i3 septembre 1902.
- (2) Nous citerons le projet de MM. IIanuiou et Adeu, présenté dans le Bulletin de la Société d'Etude législatives, dont le système organisait un système de licitation administrative, le projet de M. Coignet dont le système fit l’objet d’un rapport à la Chambre de commerce de Lyon et fut adopté par elle.
- Le projet Mougeot ne s’occupe que des usines établies sur les cours d’eau qui.ne sont ni navigables ni flottables.
- Ce projet, sur lequel la Chambre ne put statuer, fut repris, après de légères retouches, par M. Ruau, ministre de l’Agriculture, et le ai janvier 1908, M. I^ebrun, au nom de la Commission,’concluait à son adoption presque sans modifications.
- Entre temps, le ai juin 1906, la Chambre était encore saisie par MM. Pierre Baudin et Mille-rand d’une proposition s’appliquant à la fois aux usines établies sur les deux catégories de cours d’eau, proposition reproduisant les propositions Baudin-Dupuy et Baudin-Miller and.
- La distinction entre les usines établies sur les cours d’eau suivant leur catégorie se fit jour de nouveau avec M. Barthou\ mais estimant cette fois qu’un texte devait être élaboré d’abord, non pour les usines établies sur les cours d’eau non navigables ni flottables, mais au contraire pour les usines établies sur les cours d’eau du domaine public, M. Barthou présenta à la Chambre, le 8 juillet 1908, un projet ee jloi relatif aux usines hydrauliques établies sur les cours d’eau et canaux du domaine public.
- La Commission des travaux publics prit ce projet pour base de ses travaux et arrêta un texte qu’approuva le gouvernement.
- Ce texte fut voté par la Chambre dans sa séance du 16 juillet 1909, sans discussion, après déclaration de l’urgence.
- Transmis au Sénat, le 27 juillet 1909, il a, après quelques retouches, fait au mois de février et, de mars dernier, l”objet d’une sérieuse discussion dans la haute assemblée devant laquelle il venait en première délibération.
- C’est ce projet, auquel le Sénat a encore apporté des modifications, .que nous allons étudier dans sa forme dernière (').
- Le projet, nous l’avons déjà vu, ne s’applique — à la différence de la loi du 8 avril 1898 — qu’aux usines hydrauliques établies sur les cours d'eau et canaux du domaine public.
- (*) V. J. Off. 1908, Chambre (9e législ.). Doc. pari. S. E. ann. n° 2 189. Rapp. Baudin.
- J. Off. 1910, Sénat. Doc. pari. S. O. n° 35, p. 14. Rapp. Savary.
- J. Off. 1 9i3,:Sénat. Doc. pari. S. O. n° 15, p. i3. Rapp. suppl. Cazeneuve.
- Pour la discussion (au Sénat, v. J. Off. Sénat, Déb. pari. S. O. 1913, nos du ier mars au 8 mars.
- p.309 - vue 309/448
-
-
-
- 310
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série).—N# 23.
- Ces cours d'eau et canaux ûomprennenl :
- i° Ceux qui figurent au tableau annexé à l’ordonnance du io juillet 1835, modifié par les décrets postérieurs de classement et de déclasse-sement ;
- 2" Ceux qui sont entrés dans le domaine public à la suite de l’exécution dé travaux déclarés d’utilité publique ou d’actes de rachat.
- Le projet comprend quatre titres :
- Titre I. — Classification des usines;
- Titre II. — Usines autorisées ;
- TitreIII. — Usines concédées ;
- Titre IV. — Dispositions générales.
- Classification des usines.
- Contrairement à la loi de 1898, le projet divise les usines hydrauliques en deux groupes soumis à un régime absolument différent : les usines autorisées et les usines concédées.
- Les usines autorisées sont celles dont la puissance brute en étiage ne dépasse pas 200 kilowatts et qui n’ont pas pour objet principal le commerce de l’énergie.
- Toutes les autres usines sont concédées (art. 2) et, aux termes mêmes de la définition précédente, c’est le régime de la concession qui s’applique à toute usine ayant pour objet principal le commerce de l’énergie quelle que soit sa puissance.
- Régime de lautohisation.
- Ce régime, qui sera celui de la plupart des petites usines, rappelle celui de la loi de 1898 ; mais le texte, tout en appuyant sur le caractère essentiellement précaire et révocable de l’autorisation, la soumet en outre à un maximum de durée que ne prévoit pas la loi de 1898.
- Cette durée, que le projet primitif fixait à 3o ans et qui fut, dans la suite, reculée à 5o ans, est restée fixée à ce chiffre, malgré les efforts de certains pour obtenir une limite plus éloignée — on a proposé 75 ans —; le Sénat a seulement admis que les autorisations pourraient être renouvelées, au cours de cette période, pour une nouvelle durée maxima de 5o ans.
- A l’expiration de ce délai, le permissionnaire est tenu, au choix de l’administration, si l’autorisation n’est pas renouvelée, soit de rétablir les lieux dans l’état primitif, soit d’abandonner à l’Etat, sans indemnité, ceux de ses ouvrages
- qui sont établis sur le domaine public fluvial (art. 3).
- Les usines existant actuellement sont également soumises au délai précité. Ce délai courra à partir de la promulgation de la loi.
- Nous avons vu que les usines autorisées ne pouvaient avoir pour but principal le commerce de l’énergie; l’article 5 les admet exceptionnellement à vendre leurs excédents d’énergie ou leurs résidus d’exploitation. Les conditions de l’autorisation sont déterminées dans chaque cas par un arrêté du ministre des Travaux Publics.
- Régime de la concession.
- Le régime de la concession, qui se présentait sous une forme véritablement draconienne dans les premières formules du gouvernement, a été trop énergiquement discuté pour n’avoir pas entraîné quelques modifications heureuses. Il faut avouer cependant qu’il est encore bien loin de donner, à l’heure actuelle, complète satisfaction à l’industrie électrique, et qu’il marque même, sur certains points que nous signalerons, un recul regrettable.
- La concession, dont la durée sera déterminée au cahier des charges, est accordée, soit par un décret rendu en forme de règlement d’administration publique, soit par une loi. La loi est nécessaire lorsque les travauxd’appropriation de la force comportent le détournement des eaux de leur lit naturel sur une longueur de plus de 20 kilomètres, mesurée suivant ce lit, ou que la puissance brute dontl’üsine pourra disposer à l’étiage dépasse i5 000 kilowatts.
- Les modifications ultérieures dans l’emploi et la répartition des forces hydrauliques sont autorisées par décret rendu en Conseil d’Etat après enquête.
- Pour les usines qui font partie intégrante d’entreprises déclarées d’u tilité publique, le texte du projet prévoit un modèle de règlement spécial arrêté par décret rendu en Conseil d’Etat.
- Le cahier des charges, «conforme à un ou plusieurs types approuvés par décret rendu en Conseil d’Etat, sauf les dérogations ou modifications expressément spécifiées dans l’acte de concession », détermine notamment :
- i° La destination de l’usine ;
- 20 La durée de la concession, qui, lorsque la concession est accordée par décret, ne peut dé-
- p.310 - vue 310/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 311
- passer 6o ans, à dater de la mise en service de l’usine constatée par le procès-verbal officiel;
- 3°Les ouvrages, terrains, bâtiments et engins de toute nature constituant les dépendances immobilières delà concession ;
- 4° Le règlement d’eau de l’usine et, en particulier, les mesures intéressant la navigation ou le flottage, la protection contre les inondations, la salubrité publique, l’alimentation dés populations riveraines, les réserves en eau et en force stipulées au profit des associations agricoles constituées conformément aux lois des 21 juin i865 et 22 décembre 1888, les nécessités de l’irrigation, la conservation et la libre circulation du poisson, la protection des paysages;
- , 5° Les conditions financières de la concession et, s’il y a lieu, la contribution afférente à l’utilisation des ouvrages établis ou à établir par l'Etat dans l'intérêt de la navigation, du flottage ou de la régularisation du débit des eaux)1);
- 6° Le montant du cautionnement;
- 70 Les tarifs maxima à percevoir pour la vente de l’énergie au public ;
- 8° Les réserves en eau ou en force stipulées au profit des services publics, ainsi que les conditions auxquelles elles devront être mises à la disposition de ce service ;
- 90 Les conditions du rachat par l’autorité concédante.
- Le projet soumis au Sénat prévoyait en outre le droit pour l’titat d’imposer aux concessionnaires, dans certaines circonstances, l’obligation d’organiser la participation des employésde l’usine aux bénéfices. Grâce à l’énergique intervention de M. Guillier, cette grave disposition qui ne figurait d’ailleurs ni dans le projet du gouvernement ni dans celui de la Chambre, fut supprimée. Le Sénat se refusa à insérer ainsi subrepticement, dans la loi, un principe aussi grave et sous une forme qui prêtât tant à l’arbitraire du concédant.
- Telles sont les charges imposées aux concessionnaires. Quelles vont être les conséquences (*)
- (*) Cette dernière rédaction, qui a eu pour point de départ un amendement de M. Audiiïred, a pour but de confirmer les dispositions de la loi du 16 septembre 1807 sur la participation des propriétaires intéressés dans la construction de certains travaux et d’indiquer clairement qu’une contribution peut être imposée de ce chef au concessionnaire, même relativement aux travaux non encore effectués.
- de la concession et les droits qu'elle lui confère ? •
- La concession, dit l’art. 7, investit le titulaire pour l’exécution des travaux définis au cahierdes charges et pour ces seuls travaux, de tous les droits conférés à l’Administration en matière de travaux publics par les lois et règlements. En revanche, le concessionnaire est soumis à toutes les obligations qui dérivent, pour l’Administration, de ces lois et règlements.
- «S’ily a lieu à expropriation, il est procédé, conformément à la loi du 3 mai 1841, au nom de l’Etat et aux frais du concessionnaire ».
- Il était nécessaire, pour le fonctionnement de la loi de donner aux usines concédées le droit d’occuper les propriétés privées nécessaires à l’appui des ouvrages de retenue, ainsi qu’à l’établissement des canaux souterrains d’amenée et de fuite, suivant les dispositions des projets régulièrement approuvés par l’Administration. Le texte adopté par le Sénat donne bien ces droits au concessionnaire; mais, dans sa dernière rédaction, il a, après avoir ajouté que ce serait à charge d’une juste et préalable indemnité, excepté de ces servitudes les habitations et les bâtiments, cours, jardins attenant à ces habitations.
- L’exercice de ces servitudes doit être précédé d’une notification directe aux intéressés et d’une enquête spéciale dans chacune des communes où doivent être établis les ouvrages précités. Enfin les indemnités qui pourraient être dues de ce chef sont réglées parle Tribunal civil.
- D’après la dernière rédaction du projet, l’instance, au lieu d’être toujours en premier ressort, suivra les errements habituels au point de vue du degré de compétence et des règles de procédure en matière d’expertise. Jusqu'à i5oo francs, elle sera jugée en dernier ressort. Les parties en cause seront soumises, au point de vue de l’expertise, aux dispositions des articles 3o3, 3o4 et 3o5 du Code de procédure civile.
- Les usines concédées qui n’ont pas pour objet principal le commerce de l’énergie, et les usines qui font partie intégrante d’entreprises d’utilité publique peuvent, à toute époque, vendre et employer leurs excédents d’énergie et leurs résidus d’exploitation aux conditions fixées par un décret rendu en Conseil d’Etat sur le rapport du ministre des Travaux Publics.
- Les ouvrages, terrains, bâtiments et engins de
- p.311 - vue 311/448
-
-
-
- 312
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — H*23.
- toute nature, déterminés au cahier des charges comme constituant les dépendances immobilières de la concession, font partie du domaine public ; ils sont assimilés aux ouvrages de la grande voirie, notamment au point de vue de la répression des contraventions (amende de 16 à 3oo francs) (art. 12).
- Fin de la Concession. Au moment où la concession prend fin, l’Etat entre gratuitement et par le fait même, en possession des dépendances du domaine public « telles qu’elles sont définies à l’article précédent » c’est-à-dire que «tous les ouvrages, terrains, etc. déterminés au cahier des charges » et dont, en somme, la concession avait enlevé la propriété à l’usinier, pour ne lui en laisser que la jouissance, font complètement et radicalement retour à l’Etat. C’est ce que certains esprits appellent, avec euphémisme, « préparer la domanialisation » des forces hydrauliques !
- Situation des Usines actuellement existantes.
- Si lourdes que puissent paraître les charges ainsi imposées aux usines qui, voulant se créer sous l’empire de la loi nouvelle, devraient être soumises au régime de la concession, elles semblent relativement légères si l’on envisage la situation dont le texte soumis au Sénat menaçait les usines actuellement existantes qui, parleur importance ou leur nature, devaient tomber sous le coup de la concession.
- Sous prétexte de mettre ces usines sur un pied d’égalité avec les usines nouvelles qui devaient être concédées, l’article i3 disposait en effet :
- « Les usines actuellement existantes, qui ont été autorisées à titre précaire et révocable et qui disposent d’une puissance brute en étiage supérieure à aoo kilowatts, ou qui ont pour objet principal le commerce de l’énergie, seront, dans un délai de cinq ans, à partir de la promulgation de la présente loi, placées sous le régime des usines concédées. »
- Ainsi une usine existante, rentrant dans ces conditions, et qui actuellement fonctionne de façon satisfaisante sous l’empire de la loi du 8 avril 1898, se verrait forcée de se soumettre au régime de la concession. Et le jeu même de cette concession — dont la durée pourra être très courte^, puisque aucun minimum n’est prévu — entraînerait pour elle la reprise par l’Etat, comme
- nous l’avons vu, de toutes les dépendances mobilières et immobilières de Vusine et cela sans indemnité.
- Encore les usines nouvelles pourront-elles, en échange, bénéficier de certains avantages : concessionnaires d’un service en quelque sorte public, assurés d’une durée fixe, ces industriels auront pour occuper les terrains et exécuter les travaux nécessaires à leurs entreprises, plus de droits etdefacilités queleurs prédécesseurs; mais pour les industriels déjà établis, ces avantages peuvent ne présenter aucun intérêt. Alors qu’ils n’ont rien à attendre de l’Administration, qu’ils n’ont pas besoin de traverser des terrains voisins, d’effectuer de transformations, comment leur imposer, sans compensation, ces charges exorbitantes ?
- Après une très judicieuse critique de ce système faite devant le Sénat par MM. Guillier et Jénouvrier, la Haute Assemblée a heureusement marqué son intention de ne pas soumettre les usines existantes à de si rudes obligations. Le texte a été renvoyé à la commission pour être modifié, mais d’ores et déjà le Sénat a indiqué qu’il ne s’agissait que d’une faculté, pour les usines existantes qui rentrent dans les condL tions des usines concédées, de se soumettre au régime de la concession et le texte provisoirement adopté dispose, dans l’article i3 cité plus haut, que ces usines... « pourront, sur leur demande, être placées sous le régime des usines concédées ».
- D’après le projet, les départements et les communes pourront être demandeurs en concession
- — etil leur sera même accordéun droitde préférence — mais le texte leur impose comme condition d’exploiter sans rétrocession et en vue d’assurer des services publics, non pour en tirer un profit commercial.
- Deux ou plusieurs départements ou communes pourront être demandeurs en concession pour une exploitation en commun, soit entre départements, soitentre communes, soit entre départements et communes.
- Dispositions générales
- Exportation de l’énergie électrique à Vétranger.
- — Le projet prohibe la dérivation à l’étranger de l’énergie électrique produite par les usines hydrauliques établies sur les cours d’eau du
- p.312 - vue 312/448
-
-
-
- 7 Juin 4913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 313
- domaine public, mais réserve la conclusion de conventions internationales réglant la question .
- Cette solution s’inspire d’une loi fédérale suisse de décembre 1908 subordonnant, dans l’intérêt de l’industrie nationale, l’exportation de l’énergie électrique à une autorisation spéciale de la Confédération.
- Le projet a décidé, pour tempérer ce que ce régime pouvait avoir de trop rigoureux, que des autorisations pourraient être exceptionellement acordées sous certaines garanties en prévoyant qu’un décret rendu en Conseil d’Etat pourrait autoriser le transport de la force électrique à l’étranger pour une durée maximum de cinq ans renouvelable. Après discussion, le Sénat a porté cette durée à vingt ans.
- Redevances domaniales. — Le projet prévoit l’élaboration de règlements déterminant les conditions spéciales auxquelles seront fixées les redevances applicables aux usines établies tant sur les canaux que sur les autres cours d’eau du domaine public et se réfère à l’article 44 de la loi du 8 avril 1898.
- Les règlements d’administration publique, que réclamera l’application de la loi, seront rendus sur le rapport du ministre des Travaux publics. Ils détermineront :
- i° Le modèle du règlement d’eau pour les usines autorisées.
- 20 Le texte du cahier des charges type poulies usines concédées. 11 y aura vraisemblablement plusieurs types de cahiers des charges suivant que l’usine fera l’objet d’une concession par suite de son importance (comme ayant à l’étiage une puissance brute déplus de 200 kilowatts) ou par suite de sa destination, comme ayant pour objet principal la vente de son énergie ;
- 3° La forme de l’instruction des projets et de leur approbation ;
- 4° Les formes des différentes enquêtes relatives à l’autorisation ou à la concession des usines, à l’établissement des servitudes spéciales d’appui et de passage ;
- 5° L’organisation du contrôle des usines concédées, contrôle dont les frais seront à la charge des concessionnaires;
- 6° Les conditions générales de mise en vente des excédents d’énergie et des résidus d’exploitation, tant pour les usines autorisées qui y auront été exceptionnellement admises de la façon que nous avons indiquée plus haut, que pour les
- usines concédées qui n’ont paj pour objet principal le commerce de l’énergie et pour les usines qui font partie intégrante d’entreprises d’utilité publique.
- Le projet rappelle que ces dispositions ne s’appliquent pas aux usines « ayant une existence légale ». On sait que cette expression concerne deux catégories d’entreprises assez peu nombreuses :
- i° Les usines antérieures à Y édit de Moulins (1 566) qui a posé le principe de l’inaliénabilité du domaine publie;
- 20 Celles qui ont fait l’objet d’une vente nationale pendant la période révolutionnaire.
- Conclusion.
- Telle est, dans son ensemble, l’économie du texte adopté par le Sénat, après une première lecture. Il serait prématuré à l’heure actuelle d’en analyser le mécanisme de façon plus détaillée ; nous sommes, en effet, en présence d’un projet qui, après avoir été, au début, déclaré « intangible » par le gouvernement, a subi cependant d’assez importantes modifications et sera, sans doute, retouché encore avant son vote définitif.
- Notre but a été simplement de tenir les lecteurs de la Lumière Electrique, au courant de la situation qui se prépare pour les usines hydrauliques du domaine public et de leur faire connaître dans ses grandes lignes le statut éventuel de cette industrie (').
- Malgré les lourdes charges qui semblent devoir s’imposer à eux, d’importants correctifs ont déjà donné une physionomie moins inquiétante au régime dont les intérêts électriques avaient été d’abord menacés.
- A côté du régime de la concession que certains esprits voulaient appliquer à toutes les usines
- (') Il est à craindre que la lenteur et la méthode défectueuse du travail parlementaire n’enlèvent au texte, lorsqu’il aura enfin force de loi, une partie de son intérêt et de son actualité.
- Nous croyons savoir d’ailleurs que l’Administration a l’intention d’inaugurer d’ores et déjà, en dehors de la loi projetée, un régime de concessions de force motrice analogues aux concessions de travaux publics prévues par la loi du 27 juillet 1870. Des instructions ont été engagées dans ce sens pour de grosses demandes — sous réserve bien entendu de l’approbation de ce système par le Conseil d’Etat,
- p.313 - vue 313/448
-
-
-
- 314
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N# 23.
- dans des conditions particulièrement étroites, le régime de l'autorisation a pu se faire jour. D’abord réservé aux usines d’une puissance brute de ioo kilowatts au maximum, le régime de l’autorisation peut s’étendre maintenant jusqu’à une puissance brute de 200 kilowatts en étiage quand l’usine n’a pas pour but principal le commerce de l’énergie.
- La durée de la concession a été portée de trente à cinquante ans et est renouvelable. Malgré la précarité des autorisations dont la menace est inscrite dans la loi, il est à espérer que les tendances de la jurisprudence et les principes de l’équité amèneront une interprétation qui sauvegarde les droits acquis.
- Avec le texte actuel, le régime de la concession sera, en grande partie, ce que le feront les règlements qui seront rendus pour son exécution; ce n’est qu’en fonction de ces données précises que l’on pourra, après la promulgation de la loi, mesurer, à son adaptation pratique, la portée de ses conséquences (*).
- (*) Les règlements d’administration publique prennent de nos jours une importance de premier ordre dans la législation. Aussi leur publication à une date voisine de la loi présente-t-elle un sérieux intérêt. C’est ainsi qu’une commission a été, dès 1909, chargée d’élaborer les projets des règlements prévus par la loi en discussion.
- Cette commission comprend : MM. Colson, président ; Charguéraud, directeur des routes et de la navigation et commissaire du gouvernement dans la discussion de la loi; Salles ; Weiss, directeur des mines et des distributions d’énergie ; Tisserant, Taché, .Tavernier, de La Brosse, Rousseau, Dabat.
- MM. Cordier, Brylinski, Gall, Badin, etc., représentant spécialement les intérêts électriques.
- MM. Georges Cahen, Secret, Friry, secrétaires.
- Pour les usines actuellement existantes et qui, par leur importance ou leur destination seraient du ressort de la concession, nous avons vu que le Sénat a paru leur préparer une situation plus avantageuse que ne le comportait le texte primitif.
- Ces améliorations ont eu pour la plupart comme point de départ les réclamations autorisées des intérêts électriques. Ceux-ci ne doivent pas oublier que déjà, pour la loi du i5juin 1906et les règlements qui l’ont suivie, les techniciens ont eu sur le législateur une influence effective.
- Dansle projet actuel,la déposition deM.Cordier a eu une portée que l’on ne serait méconnaître. Le congrès de la houille blanche tenu à Grenoble en 1902 n’a pas été sans utilité.
- A un Parlement composé de trop rares compétences, et dominé souvent par des idées politiques, les grands organes professionnels ne doivent pas craindre de se faire entendre.
- Pour l’élaboration, notamment, des règlements et'des divers types de cahiers des charges, la consultation des intéressés semble, avec celle du Comité permanent d’Electricité, constitué par l’article 20 de la loi de 1906, une des plus sérieuses garanties pratiques que puisse réclamer l’industrie électrique (').
- A. Blachère,
- Docteur en droit
- Avocat à la Cour d’Appel de Paris.
- (4) Le Syndicat des forces hydrauliques a exprimé ce désir. Y. J.off. Sénat, 1913. Déb. pari. Séance du 7 mars, p. 198.
- p.314 - vue 314/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 319
- CONGRÈS DES INGÉNIEURS ÉLECTRICIENS D’ANGLETERRE ET DE FRANCE
- 21 au 24 mai 1913.
- t
- Liste des Congressistes Français.
- Alliot, Bullikr,
- Alliot (Mme). Bureau.
- Alliot (Mlle). Bureau (MraG).
- André (H.). Cance (A.).
- Armagnat. Carpentier (Mma Jules).
- Armagnat' (MlIe). Carpentier (Jean).
- Arquembourg. Carpentier (Mmc Jean).
- Aubert. Cellerier.
- Bacqueyrisse. Chaufour.
- Bagqueyrisse (Mme). Chaumat.
- Bacqueyrisse (Mlle). Claveille.
- Bâillât. Cordier (Commandant).
- Baillehache (CteSsft de). Cornuault (A./
- Bardon de Segonzac. Cornuault (Mme A.).
- Barillot. Cornuault (E.).
- Barraud. Cornuault (M“e E.).
- Barraud (Mme), Courtois.
- Bellini. David (Ch.)
- Belugou. Deiienne.
- Berthelot. Deiienne (Mme).
- Blache. Delagarde.
- Blanchet (Mme). Delon.
- Blondin. Desroziers.
- Blondin (Mme). Desroziers (Mme).
- Blondin (M|le). Devaux Charbonnel.
- Bochet (A.). Dominé.
- Bochet (Mrae). Dongier,
- Bochet (Mlle). Eiffel.
- Bochet (L.). Esbran.
- Bochet (M.). Eschwège.
- Boissonnas. Espir.
- Bordet. Espir (Mme).
- Boris. F1 A YARD.
- Boucherot. Fayard (Mlle).
- Boucherot (Mmu). Feder.
- Boulardet. Ferrie (Commandanl).
- Boutan. Ferrié (Mmc).
- Broca. Fesquet.
- Broca (Mn'°), Fesquet (Mme).
- Brocq. Forstall.
- Brocq (Mme). Fournier (H.).
- Brun. France (de).
- Brunswick. France (Mme de).
- Brunswick (Mme). Gaiffe.
- Brylinski (E.) Gall.
- Brylinski (Mme). GALL (M"1®).
- Brylinski (R.). Gall (MlIe).
- Garbarini. Le Clerc (G. ).
- Gabfield. Legouez.
- Garnier (J.), Le Las.
- Gindre. Levis (A.).
- Girousse, Leyendecker.
- Gorce (de la). Liouvii.le
- Gourdeau. LoREAU.
- Graff. Lorin.
- Graff (Mrae). Lumière Electrique
- Gratzmuller. Maisonneuve.
- Grosselin. Marchena (de).
- Grosselin (Mme). Marchf.na (Mme df;).
- Guery. Maréchal (Ch.).
- Guillain. Mariage (A.).
- Guillaume (Ch.). Mariage (M“e).
- Guillaume (Mme). Martin.
- Gu yau. Mascart (Ch.).
- Hammer, Mayer (P.).
- Hammer (Mme). Mazen.
- IIerrero . Mazen (Mme).
- Herrero (Mile). Mercier.
- Hillairet. Mestre.
- Humblot. Meyer (F.).
- HuMBLOT (Mme). Meyer (M.).
- Janet. Michel (A.).
- Janet (Mme). Minor.
- Jarre. Monmerqué
- Javaux. Monthiers.
- Joly (L.). Mossé.
- Joly (Mme). Neu.
- JlIMAU. Olivier (Mme).
- Korda. Parsons.
- Labour (E.). Parodi.
- Labour (Mme E.). Perot (A.).
- JwABOUR (H ). Perrin (P.).
- Lalande. Petit (J ).
- Langlois (M.) Picou.
- Langlois (R.). Poirson,
- Langot. Postel-Vinay (A.).
- Laporte. POSTEL-VINAY (P.).
- Laporte (Mlle). Rateau.
- Larnaude. Renard (Colonel).
- Latour. René,
- Lauriol. René (Mme).
- Lebaupin. Ricard.
- Leblanc (Maurice, père). Robard,
- Leblanc (Maurice, iils). Routin.
- Leblanc (Mme Maurice). Roux (G.).
- Lecler. Sabourain.
- p.315 - vue 315/448
-
-
-
- 316 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2® Série). -
- Saint-Martin. Traz (de). Higiifield (Mrs). Rider (Mrs).
- Sartiaux (E.). Traz (Mme de). IilLL (J.-G.). Rider (Miss).
- Sauvage. Tréfileries et laminoirs Holden (F.-J.-G ). Robertson (J.-A.).
- Soumit. nu Havre. Holden (Mrs). Rock (A -F.).
- SciIWARBERG. Trépied (H.). JÏOOGHWINKEL (G.). Rowell (P.-F.).
- Sciama. Turpain. Hooper (J.-P.). Rowell (Mrs).
- Sebert (Général), Valbreuze (de). Hooper (Mrs). Scott (G.-J.-D.).
- Sebert (Mm6). Van Detji. Hope-Jones (F.). Seddon (E.).
- Sée. Van Deth (Mm8). Horn (F’.). Sillery (W.).
- Sekutowicz. Vedovelli. Hunt (H.-F.). Slateii (E.).
- SosNOWSKI. VlLLIERS. Ingleby (J.-G.-B.). Slingo (W.).
- SwYNGEDAUW. Violet. Ingleby (Miss A.-.E.), Sloog(H.).
- Taboury. Violet (Mme). Ingleby (Miss E.-M.). Sloog (Mrs).
- ÏESSIER’(Ch.). VuiGNIER. Jacob (A.). Smith (Roger T.).
- Thélin (de). VuiGNIliR (Mme). Jacob (Mrs). Smith (Mrs).
- Thorne Baker. VuiLLAUME. Judd (Walter). Snell (J.-F.-C.).
- Thury. Welles. Judd (Mrs). Snell (Mrs).
- Touanne (de la). üiste des Congressistes Anglais. Judd (Miss). Kerr (W.-T.). Leach (H.-L.). Starr (D.-A.). Starr (Mrs). Stewart (C.).
- Abell (G.-E.). Dixon (Mrs). Lockwood (A.). I.ockwood (Mrs). Stoney (G.). Stoney (Mrs).
- Abeel (Miss). Duddell (W.). Lovett, major general 1 î. SwiNTON (A.-A.-C.).
- Al'fKEN (S.). Edgcumbe (K.). R. E. G. B. C.S.E Symons (H.-D.).
- Allen (A.-H.). Ellison (C.-H.). Mc Geoch(W.). Symons (Mrs).
- Anderson (W.-ï.), Ewer (G.-G.). Mc Leod (R. S.). Thomas (B.).
- Archibald (R.-D.l. Foster (prof. G. Caret). Marshall (J.). Thomas (Mrs).
- Atchinson (C.-C.) Foster (Miss M.). Martin (A.-W.). Thomas (E.).
- Beard (E.), Foster (Miss P.). Moir (A.). Tree (R.).
- Bertin (P.). France (W.-M.J. Moss (E.-W.). Tremain (F.).
- Bevis (H.). Furse (W.-F.). Munro (D.-S.). Tremain (Mrs).
- Bevis (Mrs). Gray (H.). Nadaud (C.-B.). Turney (A.-T.).
- Borns (D^ H.). Greene (F.-A.). Nalder (F.-H.). Utting (S.).
- Brown (A.-C.). Greene (Mrs). Nash (G.-H.). Walrond (C.-T.).
- Burnand (W.-E.). Grierson (E.-R.). Nolan (Mrs). Ward (F ,-M.)..
- Christie (J.). Griffith Jones (J). Paterson (C.-C.). Webb (G.-R.).
- ClIURTON (T.-H.). Griffith Jones (Mrs). Paul (R.-W.). Web b (Mrs G.-R.).
- ClIURTON (Mrs). Grimsiiaw (J.-W.). Peto (W.). Webb (H.-L.).
- Claÿ (G.-B.). Hammond (Robert). Peto (Miss D.). Webb (Mrs H.-E ).
- Cooper (W.-R.). Hammond (Miss). Preece (Ll.). Wiiyte (A.-G.).
- Cooper (Mrs). Hartnell (H.). Preece (Mrs). Wilson (J.-L.).
- Crosland (J.-F.-L.). Hartnei.i. (Miss). Purves (T. F.). Wood (A.-P. ).
- Crosland (Miss). Henderson (D8 J.). Raphaël (F.-G.). Woolèr (H.).
- CUTIIBERTSON (G.). Heppenstall (F.). Record (J.-W.). Yerbury (H.-E.).
- Dick (J.-R.). Heppenstai.l (Mrs). Reeves (A.-R.). Yerbury (Mrs)-
- Dixon (R.-E.). Highfield (J.-S.). Rider. Young ,(W.).
- p.316 - vue 316/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 317
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Nous trouvons dans une correspondance de Berlin adressée au Moniteur des Intérêts matériels comme un écho de ce que nous disions dans notre dernière chronique. Faisant allusion aux communiqués du syndicat rhénan des charbons et du syndicat delafonte qui enregistrent desrésultats satisfaisants, le correspondant cherche à expliquer le pessimisme de la Bourse dont l’impression est toute de méfiance à l’égard de la continuité de la prospérité industrielle. En effet, si le marché des matières premières se félicite en Allemagne de ventes toujours faciles et progressives, celui des objets fabriqués se plaint au contraire d’un ralentissement des demandes, situation illogique, mais qui s’explique en Allemagne par l’augmentation des produits exportés. Cet accroissement est de 180000 tonnes pour le fer et l’acier pendant le premier trimestre 1913 ; pour les charbons, en se basant sur les chiffres de 1912, il pourrait être de 1 400 000 tonnes environ. Cependant la consommation indigène en barres de fer et en articles affiliés, en tôles, et en tuyaux est devenue insignifiante; les prix ont baissé et l’industrie houillère serait menacée par l’arrêt d’un certain nombre de hauts-fourneaux. Mais d’autres symptômes qui viennent de Silésie et qui sont à l’opposé des précédents redonnent quelque espoir aux spéculateurs à la hausse.
- Les exportations reprennent vers les pays balkaniques et ne peuvent qu’accentuer leur mouvement en raison de la signature de la paix. Le prix actuel de l’argent n’est pas non plus de nature à faciliter les entreprises particulières : les États se résignent à emprunter à des taux élevés parce ce que nécessité fait loi. Mais les Sociétés privées préfèrent attendre un moment plus favorable. Or la tension monétaire est à peu près générale et menace de persister; comme d’habitude, la détente se fait sentir dès février et mars, il est de mauvais augure qu’elle sepro-longe au delà de ce terme, aussi pour peu que les besoins de numéraire ne diminuent pas avant l’automne, nous pourrions être menacés d’une crise qui rappellerait celle de 1907. En attendant, à Paris comme à Berlin, les affaires en bourse sont plus que calmes et l’on songe sur la première de ces places à clôturer dès maintenant toutes les séances d’été à deux heures 1
- La Compagnie Française pour l’Exploitation des procédés Thomson Houston répartit cette année un dividende de 7 %, ou 35 francs par action au lieu de 3i fr. 5o pour l’exercice précédent. Les résultats de 1912 sont en effet en augmentation de 5ii 746 francs pour les bénéfices bruts et de 447 557 francs pour les bénéfices nets. Ceux-ci s’élèvent à 5 o3o 731 fr. 11 qui ont été répartis
- de la façon suivante :
- Amortissements divers...... 731 232 38
- 5 % aux actions............ 3 000 000 00
- 10 % au conseil............ 129 947 87
- 2 % aux actions........... . 1 200 000 00
- Report à nouveau........ i85 758 48
- Cette répartition tient compte bien entendu du reporté nouveau de 216 227 fr. 62 de l’exercice antérieur. Comme conséquence : les postes, apports, frais de constitution et d’installation, mobilier, modèles, dessins, brevets, etc., figurent chacun pour 1 franc au bilan. Les autres comptes d’immobilisation sont tous en augmentation sensible. Le rapport explique en effet que, pour faire face au développement des affaires, il a fallu : i° acquérir un. terrain de 58oo mètres pour agrandir l’usine de télégraphie, téléphonie et appareils de chemin de fer, et aménager provisoirement les bâtiments ; 20 acquérir un terrain de i35o mètres pour y construire de nouveaux ateliers contigus à l’usine de Vaugirard; 3° installer à Neuilly-sur-Marne, où se construisent les petites machines, un atelier de tréfilage et de guipage du cuivre et un atelier de machines de très petite puissance ; 4° achever l’atelier des turbines de l’usine n° IV à Lesquin ; 5° construire de nouveaux bâtiments pour bureaux et magasins à l’usine de lampes. De ces faits divers 1 950000 francs ont été dépensés au cours de l’exercice.
- Le montant des travaux en cours s’élève à 18241 g3ofr. 68. L’activité de tous les ateliers est telle qu’elle n’a jamais été. L’énumération des principales entreprises qui ont été terminées ou qui sont en cours d’exécution sont, en dehors de ce chiffre, un témoignage bien probant : citons seulement la commande de l’équipement du réseau téléphonique de Nice par le système automatique appliqué déjà aux Galeries Lafayette ; des postes d’enclenchement
- p.317 - vue 317/448
-
-
-
- 318
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).-— N* 23.
- pour la Compagnie du Midi ; l’installation de l’usine de laVillette pour le Gaz de Paris ; les installations des diverses usines de la Société des Produits chimiques d’Alais et de la Camargue ; une série de tur-bo-alternateurs pour la Société des Engrais complets, la Compagnie de Distribution d’Energie Electrique, le Gaz de Rennes ; des alternateurs de 3750 kilowatts pour la Société de l’Eau d’Olle. Enfin le département du service de traction a pour sa part poursuivi la transformation des réseaux de Paris, équipé diyerses sous-stations, essayé la première des voitureadu chemin de fer de La Mure à Gap équipée pour du courant continu à a 400 volts, et reçu de nombreuses commandes de locomotives ou de voitures pour ses clients habituels. Les titres en portefeuille qui figurent au. bilan, pour 56 54a 948 fr. i5 en augmentation de 1 25o 343 frv 78, ont procuré à la Compagnie un revenu au moins égal à celui du précédent exercice : toutes les affaires qu’ils représentent prospèrent d’une façon qui fait bien augurer de leur avénir.
- Quoique la situation financière de la Thomson fût satisfaisante, le Conseil a jugé prudent de se procurer des disponibilités qui lui permettent de poursuivre sop programme et il a décidé l’émission de 3o 000 obligations nouvelles 4 % de 5oo francs. Placées à 455 francs, elles procureront à la Compa- ? gnie i3[65o oqo francs d’argent liquide. Le passif ; envers les tiers passera de ce fait à 43 millions, mais, suivant les déclarations du président, le marché du matériel électrique est assez vaste pour justifier ^ toutes les ambitions ; et l’abaissement du tarif des secteurs à Paris aussi bien que l’extensjon des réseaux de distribution en France, la transformation de l’outillage des usines et l’application de l’électricité à l’agriculture laissent prévoir des demandes considérables. L’organisation technique et industrielle de la Thomson la met en situation de prendre rang pour satisfaire à toutes commandes. Le supplément d’affaires qui en résultera procurera le supplément de bénéfices qui doit couvrir l’annuité de ce nouvel emprunt.
- L’émission annoncée des 23 5oo obligations 5 % de la Société Pyrénéenne d’Energie Electrique est actuellement en cours. Elle s’opère par les soins de la Société Centrale des Banques de province, la Banque Adam, la Société Nancéenne de Crédit, la Banque Paul Vadon et les banquiers membres du Syndicat des Banques de province. Au prix d’émission Ae 487 fr. 5o, le titre est intéressant, car le porteur touchera un revenu annuel de z5 francs net
- de tous impôts existants au icr janvier 1913, sans compter la prime de remboursement. Ce net d’impôt paraît déjà menacé par les projets du ministre des finances, mais même avec i % de taxe sur ce revenu, qui réduit le coupon à 24 fr. 75, l’acheteur de ce titre sera plus favorisé que l’acheteur de la rente à 85 francs, jouissant de l’indemnité fiscale. La situation industrielle et financière de la Pyrénéenne s’est d’ailleurs améliorée et fait entrevoir pour.* les actionnaires l'ère des dividendes.
- Les actionnaires de Meuse et Marne, dans une assemblée générale extraordinaire tenue le 20 mai, ont décidé de porter le capital de 1 200 000 à a 400 000 fr. par l’émission de 2 400 actions nouvelles de 5oo francs. Le Conseil d’administration a souscrit lui-même la plus grosse part ; le solde sera mis à la disposition du public.
- Schneider et Cie convoquent d’autre part leurs actionnaires pour leur soumettre aussi un projet d’augmentation du capital : le nombre des parts sociales serait porté de 75 000 à 100 000 par la création de a5 000 nouveaux titres à émettre aux environs de 2 000 francs. La durée de la société serait prorogée et faculté serait donnée aux gérants d'émettre éventuellement de nouvelles obligations. Les projets d’armement vont donner toute valeur à la réalisation de ce programme qui est nécessité d’ailleurs par les constructions en cours à Paris et les agrandissements prévus en Champagne et en Lorraine.
- La Société d’Eclairage et de Force Motrice de Brive, commandite par actions, porte son capital de 924 qoo francs à un million par la création de i52 actions de 5oo francs émises a i 100 francs. Depuis dix ans qu’elle a succédé à Bordier et C<L la Société de Brive n’a pas cessé de prospérer. Ses accords avec la Compagnie Centrale de Limoges lui ont permis de disposer du surplus de force motrice hydraulique dont elle manquait et de desservir toute une région que ses installations primitives ne lui auraient pas permis d’atteindre.
- A Saint-Etienne, se constitue la Société de Constructions et d’installations électriques de la Loire et du Sud-Est. Elle se propose la fabrication, l’achat, la vente ou la location de tous appareils électriques, leur construction et leur installation. La durée prévue est de 99 ans ; son capital est fixé à 175 000 fr. divisé en 1 750 actions do 100 francs dont 25o actions d’apport. Il semble qu’ici le montant du capital soit peu en rapport avec la durée, les fondateurs se contentant généralement en pareil cas de limiter à 5o ans l’existence de la Société* D. F.
- p.318 - vue 318/448
-
-
-
- 7 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 319
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- AlpeS-MaritimeS.— Est déclaré d’utilité publique l’établissement d’une ligne de tramways électriques entre la Pointe-de-Contes et l’Escarène. Concessionnaire: Compagnie des tramways de Nice et du Littoral.
- Indre. — La commission départementale a approuvé le texte définitif de la convention et du traité de construction concernant le réseau complémentaire des tramways comprenant les six lignes volées par le Conseil général.
- Seine-Inférieure. — La Compagnie des tramways de Rouen a soumis à l’approbation de la municipalité de nouvelles demandes de concession concernant :
- i° La ligne de Maromme à Malaunay;
- 2° Le prolongement de la ligne de Bihorel par la rue Carnot jusqu’à la statue du docteur Caron, près la mairie de Bihorel.
- 3° Le prolongement de la ligne de Darnétal, depuis son terminus actuel jusqu'à la place de la Girafe à travers le faubourg de Longpaon.
- Le conseil municipal d’Elbeuf a émis un vœu pour l’exécution rapide du projet de seconde ligne ferrée du Havre à Paris par Bourgtheroulde-Thuit-Hébert et Elbeuf-Saint-Aubin.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- CfUltSkl. — Une Société d’électricité projette de créer à la Capelle-Viescamp un barrage sur la Cère, à i 8oo mètres en amont du Ribeyres. Ce barrage devait avoir primitivement 38 mètres de hauteur; mais après un nouvel examen, les ingénieurs ont décidé de le porter à 5o mètres. Il permettra de distribuer la lumière et l’énergie électrique à plusieurs départements.
- Seine-Inférieure. — Une commission est chargée d’étudier un projet d’installation de l’éclairage électrique à Saint-Nicolas-d’Aliermont.
- Seine-et-Oise. — Des pourparlers sont engagés par la municipalité de Milly pour l’installation de l’éclairage électrique.
- TÉLÉPHONIE
- Aube. — La Chambre de commerce de Troyes est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 135 ooo francs
- en vue de l’établissement de deux circuits téléphoniques 'l’royes-Paris.
- Ille-et-Vilaine. — Est approuvé par la commission départementale un traité d’emprunt de 370 718 francs pour création de nouvelles lignes téléphoniques.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- Société Française de Matières isolantes et d’applications électriques. — Objet : Exploitation d’un établissement de fabrication et vente d’ébonite armée et non armée, et de piles électriques. — Durée : a5 ans. — Capital : 487 5oo francs, divisé en 1 g5o actions de a5o francs dont 1 800 ont été attribuées à M. André Flandin en représentation de ses apports. — Siège social : 33, rue Voltaire, à Puteaux (Seine).
- CONVOCATIONS
- Compagnie Electrique des Tramways de la Rive Gauche. — Le iojuin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Société Ariégeoise d’Electricité. — Le u juin, à Pamiers (Ariège).
- Société Hydro-électrique Roussillonnaise. — Le
- 14 juin, 7, rue Lafayette, à Paris.
- Tramways Electriques de Caen. — Le 18 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Tramway Electrique d’Eu au Tréport. — Le 18 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris. >
- Compagnie de Locations Electriques. — Le ig juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité.
- — Le 21 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Anciens Etablissements Parvillée frères et Cle. —
- Le a3 juin, 56, rue de la Victoire, à Paris,
- Chemin de fer Electrique Souterrain Nord-Sud de Paris. — Le 23 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- Société des Appareils Economiques d’Electricité.
- — Le a4 juin, 29, rue de Provence, à Paris.
- Tramways de Roubaix et de Tourcoing. — Le
- 26 juin, 3, rue Auber, à Paris.
- Société d’Energie Eleotrique de la Ville de Bizerte.
- — Le 28 juin, 10, rue de Lisbonne, à Paris.
- LIQUIDATIONS
- Compagnie Française de la Lampe Canello. 193, rue Saint-Charles, Paris. — Liquidateur : Louis Vou-gnar.
- p.319 - vue 319/448
-
-
-
- U20
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). - N° 23'.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Constructions Electriques du Nord et de l’Est, Jeumont.
- Le Bulletin n° 71 décrit les Installations Electriques, de la Société Anonyme des Usines de l’Espérance à Louvroil, effectuées par les soins des A. C. E. N. E. Cette importante installation comprend : une station centrale contenant 3 turbo-allernateurs de i 200 kilowatts 3 i5o volts, 2 transformateurs statiques de 3 i5o/5a5 volts, 4 commutatrices, 2 convertisseurs, 2 tableaux haute et basse tension ; une sous-station pour le service des laminoirs; 5 ponts-roulants de 25 à 10 tonnes, 22 moteurs et l’appareillage destiné à diverses utilisations de l’énergie électrique.
- Société Française d’Electricité A. E. G.
- 72, rue d’Amsterdam, Paris.
- Le Bulletin mensuel de mai igi3 publié par l’A. E. G. contient : un article illustré sur Les essais scientifiques des matériaux effectués au laboratoire de l’A. E. G. parles méthodes mécanique, chimique et métallogra-phiques; une description des Usines d’Electricité de Gènes d’une puissance totale de 5o 000 chevaux ; plusieurs vues des Nouveaux agrandissements de l'A.E.G. et un article sur les avantages de l’emploi du Moteur électrique.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir 10 tours parallèles à charioler et fileter de diverses dimensions et de six plateaux à serrage concentrique de 25o millimètres de diamètre.
- Les industriels désireux de concourir à celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, au service du matériel et de la traction (90 bureau de la traction, 44 rue de Rome, à Paris (8e), les mercredi et vendredi, de quinze à dix-sept heures.
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, va procédera l’achat de fils et câbles électriques.
- Les industriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture pourront pour obtenir tous renseignements et documents utiles, s’adresser à M. l’ingénieur en chef des approvisionnements généraux, 42, rue de Châteaudun, à Paris, tous les jours ouvrables, de neuf heures 5 midi et de deux heures à six heures. Les offres devront parvenir à M. le président des adjudications des chemins de fer de l’Etat, 42> rue de Châteaudun, à Paris, le lundi 9 juin igi3, au plus tard, avant neuf heures.
- L’administration des chemins de fer de l’Etal, à Pa-
- La. reproduction des articles de la
- ris, a l’intention d’acquérir 56 locomotives Compound, à surchauffe, type Pacific.
- Les industriels désireux de concourir à celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service du matériel et de la traction (matériel), 44, rue de Rome, Paris, tous les jours de la semaine, de deux heures à cinq heures de l’après-midi.
- SERBIE
- Prochainement, à la direction des téléphones serbes, à Belgrade, fourniture d’appareils et instruments téléphoniques : 225 téléphones muraux à batterie commune, 200 portatifs et 200 de table.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- FRANCB
- t
- 24 mai. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de câbles électriques isolés au caoutchouc.
- Série A. — ier à 5e lots. — Comprenant chacun 5o kilomètres câble téléphonique sous plomb, à un conducteur, 40 kilomètres sous plomb, à une paire de conducteurs ; 25 kilomètres sous plomb, à sept paires de conducteurs.
- The India Rubber, 2 lots à n6 5oo— Grammont, 2 lots à 111 200, 1 à 110 860, 1 à io5 65o, 1 à 100 5oo. — Société Industrielle des Téléphones, 3 lots à 98 335. — Société Alsacienne de Constructions mécaniques, 1 lot à g3 25o, 1 à 91 760, 1 à 90 485. — MM. Geoffroy et De-lore, 1 lot à 92 520, 1 à 91 727, 1 à 90940, 1 à 90 325, 1 à 89 820. — Ateliers de Constructions Électriques du Nord etdel’Est, à Jeumont (Nord), 3.lots à 88’535, adj. de 2 lots au meme prix. — Prix unitaires : câbles à 1 conducteur, 271 ; à une paire de conducteurs, 4g4 5 à sept paires de conducteurs, 2 209 le kilomètre. — Tréfileries du Havre, 29 rue de Londres, à Paris, 1 lot à 88 567 5o, adj. d’un lot à 86 58o, 1 à 86 480, 1 à 86 040. —Prix unitaires respectifs : câble à un conducteur, 270, 268, a65; câble à une paire de conducteurs, 527,627, 526; câble ,à sept paires de conducteurs, 2 080, 2 080, 2 070 le kilomètre.
- Série B. — Ier et 2e lot. — Chacun ia5 kilomètres câble téléphonique à deux conducteurs (avec bobines en bois).
- The India Rubber, 1 lot à 47 800, 1 à 47 176. — Gram-mont, 1 lot à 60 626, 1 à 57 125. — Société Industrielle des Téléphones, 1 lot à 60 875. — Société Alsacienne de Constructions mécaniques, 1 lot â 46925. — Tréfileries du Havre, adj. d’un lot à 45 900. Câble, 348 le kilomètre. Bobines, 6 la pièce. — Ateliers de Constructions électriques du Nord et de l’Est, adj. d’un lot à 43 4a5. Câble, 3a5 le kilomètre. Bobines, 7 la pièce.
- Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.320 - vue 320/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 14 JUIN 1913.
- Tome XXII (2* aéria). — N* .'24
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL.............................. 3a i
- Chronique Industrielle
- Exposition de Gand. — Importante station hydro-électrique en Italie. — Les Chemins de
- fer de l’Europe...................... 3ii
- Locomotives électriques de grande puissance.
- — Abonnement au téléphone à Paris. — Nouveau câble téléphonique entre l’Angleterre et la Hollande................. 3a3
- Transmission et Distribution
- P. Bizet. — La Compagnie Lorraine d’Elec-
- tricité [Fin).......................... 3a4
- J. Reyval.—L’électricité à Bordeaux (Fin).. 334
- Sociétés savantes et techniques Sur les machines dynamo-électriques à excitation interne, par R.-V. Picou.......... 338
- Congrès
- Le Congrès d’électrolechnique de Moscou... 33g Brevets
- Télégraphie sans fil. — Détecteur « Gold-
- schmidt » d’ondes électriques.......... 341
- Législation
- P. Bougault. — Réflexions sur le refus dés permissions de voirie à propos de l’arrêt du
- Conseil d’Etat du ii avril 1913......... 344
- Etudes et Nouvelles Economiques..... ..... 348
- Renseignements Commerciaux................ 35o
- Adj udications............................ 35a
- EDITORIAL
- Nous publions aujourd’hui la fin des études de M. P. Bizet sur la Compagnie Lorraine cl'Electricité (p. 3a4-333) et de M. J. Reyval (p. 334-338) sur l'électricité à Bordeaux.
- Il importe de lire avec soin les descriptions de ce genre si l’on veut se tenir au courant des progrès récemment réalisés en France dans l’art des distributions d’énergie.
- L’étude deM. Picou sur les machines dynamo-électriques à excitation interne (p. 338) attire de nouveau l’attention sur l’excitation des alternateurs en employant les courants alternatifs eux-mêmes pour l’excitation de l’excitatrice. Le dispositif imaginé par M. Picou semble apporter un perfectionnement intéressant par l’utilisation du même enroulement pour l’induit normal et le circuit d’excitation de la machine.
- Nous devons à l’obligeance de M. L. Arqué, Gérant du Consulat général de France
- à Moscou, un compte rendu des travaux du Congrès d’électrotec/uiique qui a été tenu à Moscou au commencement de cette année, comme nous l’avons signalé dans notre numéro du i5 mars (p. 323).
- yVppelons l’attention des ingénieurs radiotélégraphistes sur le détecteur d'ondes électriques, de M. R. Goldsciimidt (p. 34i-343).
- M. P. Bougault nous expose (p. 344-347) les réflexions que lui a suggérées le refus des permissions de voirie à propos de l’arrêt du Conseil d'Etat du 11 avril 1913. On remarquera que l’auteur se trouve complètement cl’accord avec M. Péjoine qui nous avait dit, dans le numéro du 24 mai, ce qu’il faut, à son avis, penser de l’arrêt du Conseil d’Etat dans l’affaire de la Compagnie des Tramways de l’Est Parisien.
- R. de Bailleiiaciie.
- p.321 - vue 321/448
-
-
-
- 322
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). —N» 24.
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Exposition de Gand.
- Le 6 juin dernier, le Roi des Belges a visité en détail l’Exposition Française.
- A la section de Métallurgie, où il a été reçu par M. Arbel, vice-président de la section française et par M. Riollot, secrétaire adjoint du Comité de la classe 63, il a visité successivement et en détail les stands: Aluminium, Froges, Louvroil, Longwy, Arbel, Pont-à-Mousson, Montbard Aulnoye, Marine et Ho-mécourt.
- A la classe des Mines, le Roi Albert s’est arrêté longuement, et vivement intéressé aux expositions des : Mines de Lens, Bruay, Aniche, Comité des Forges et Mines de fer de Meurthe-et-Moselle, Comité Central des Houillères de France, Comité des Houillères de la Loire, Chambre des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais.
- A la sortie, le Roi a exprimé à MM. Arbel et Riollot sa satisfaction et les a félicités de l’heureuse organisation des divers groupes français.
- Importante station hydro-électrique en Italie. — The Elcctrician, 3o mai 1913.
- Il s’agit d’une importante station de force près de Bodio, dans laquelle l’eau provenant du captage d’un certain nombre de petites rivières est mise en charge dans un réservoir situé près de la station de La-vorgo sur la ligne du Chemin de fer du Saint-Gothard.
- La chute effective est de 258 mètres (85o pieds) ; l’eau est conduite à la station de force par un tunnel percé dans le roc.
- Trois turbines du type à impulsion, à arbre vertical,ont été installées par la maison Escher Wyss; elles sont chacune d’une puissance normale de 10 000 chevaux, au régime de 3oo tours par minute.
- A ces turbines sont accouplés directement sur le même arbre trois alternateurs à courants triphasés, à 8 000 volts, 5o périodes.
- Chacun de ces alternateurs, avec son excitatrice, pèse 100 tonnes, dont 35 tonnes pour le rotor seul. La vitesse périphérique est de 58 mètres par seconde.
- La ventilation s’effectue par le rotor, qui aspire l’air au niveau du sol, et le rejette au faite de la salle des machines.
- Cette force motrice est principalement destinée à des manufactures, et notamment à des fabriques d’émeri, de ferro-siliciums, de ferro-chromes, et de divers nitrates. Elle alimentera également le chemin de fer électrique de Biasca à Aequarossa.
- Les Chemins de fer de l’Europe.
- D’après les documents statistiques publiés par le Ministère des Travaux publics, la longueur totale des chemins de fer de l’Europe était, au ier janvier 1912, de 338 880 kilomètres, en augmentation de 4 900 kilomètres par rapport à l’exercice précédent. L’accroissement du réseau français a été de 83^ kilomètres. Voici la répartition de ce total entre les différents Etats :
- ÉTATS KILOMÈTHES
- Allemagne....................
- Autriche-Hongrie......
- Belgique.....................
- Bulgarie.....................
- Danemark.....................
- Espagne......................
- France....................
- Grande-Bretagne et Irlande.. ..
- Grèce........................
- Italie.......................
- Luxembourg. . : . . .........
- Norvège......................
- Pays-Bas.....................
- Portugal.....................
- Pioumanie....................
- Russie et Finlande. . .......
- Serbie.......................
- Suède........................
- Suisse.......................
- Turquie......................
- Malte, Jersey et Man.......
- Total,..........
- 61 g36 44 820 8 660
- 1
- 3
- 3
- 2
- 3 61
- i4
- 4
- 9't-r>
- 771
- «97
- 232
- fi49
- 590
- 228
- 5ig
- OQ2
- 194
- 983
- 607
- 078
- g36
- 090
- IIO
- 338 880
- p.322 - vue 322/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 323
- Ajoutons qu’à la fin de igii la longueur des chemins de fer du monde entier a atteint le chiffre de i iooooo kilomètres et n’a pas coûté, en chiffres ronds, moins de 285 milliards de francs.
- Locomotives électriques de grande puis-sance. — The Electrician , 3o mai 1913.
- Suivant The Times Engineering Supplément, neuf locomotives de i 4<>0 chevaux de puissance normale, pouvant faire jusqu’à 5 000 chevaux, ont été commandées par la New York Central Railroad Co. Elles peuvent être considérées comme les plus puissantes locomotives actuellement construites.
- Leur effort de traction permettra de remorquer un train de i ooo tonnes à la vitesse de 60 miles (96,5 km.) à l’heure.
- Le type de construction adopté comporte une cabine de wattman à chaque extrémité, avec appareillage électrique, résistances, compresseurs pour les freins, etc., enfermés au milieu dans un compartiment central. La voiture est montée sur boeceries.
- Les moteurs, au nombre de huit (un sur chaque essieu), peuvent absorber d’une manière continue 260 ampères sous 600 volts avec ventilation forcée, et 3a5 ampères pour des périodes d’une heure. La prise de courant se fait par huitfrotteurs sur le troisième rail.
- Deux trolleys supérieurs, du. type pan-lographe, sont aussi équipés pour servir dans les sections où le troisième rail n’est pas installé ; ils sont mameuvrés de la cabine du wattman par un dispositif pneumatique fonctionnant au pied.
- La ventilation forcée pour les moteurs est obtenue à partir des compresseurs par une canalisation passant par les chevilles ouvrières (qui sont creuses) centrant les extrémités de la voiture sur les boggies.
- Ces locomotives pèsent 100 tonnes; la longueur totale du châssis est de 6 m. 60.
- Abonnement au téléphone à Paris.
- *
- Le ministre du Commerce a décidé qu’à partir du icl‘ juillet, le prix de l’abonnement au téléphone sera réduit à Paris à 3oo francs par poste principal pour les abonnés qui consentiront à spécialiser leur ligne, c’est-à-dire à l’employer, soit exclusivement à demander des communications, soit exclusivement à en recevoir.
- L’Administration estime que cette mesure sera profitable aux grandes administrations, hôtels, journaux possédant plusieurs lignes. Ceux qui disposent, par exemple, de deux lignes pourront, en payant seulement 100 francs de plus, en avoir trois; ceux qui possèdent trois lignes en feront établir une quatrième sans payer davantage. Il leur suffira de spécialiser leurs lignes en ligne dJappel ou en ligne de réponse, suivant les besoins de leur trafic.
- On compte que le public aura ainsi plus facilement la communication avec les grandes maisons dont les lignes seront spécialisées.
- D’ailleurs, pour empêcher tout encombrement, l’abonné devra demander l’établissement d’une nouvelle ligne lorsque sur la ligne en service auront lieu plus de 12 000 communications dans l’année.
- Nouveau câble téléphonique entre l’Angleterre et la Hollande.— The Electrician, 3o mai iy i3.
- Un projet de loi a été soumis à la seconde Chambre des Etats Généraux Hollandais en vue de l’établissement d’une communication téléphonique entre la Hollande et l’Angleterre par un câble de même type que celui fonctionnant déjà entre la Belgique et la Hollande.
- La longueur du câble en question sera de io3 miles (210 km.), et la dépense, estimée à 62 000 £, sera supportée par moitié par les administrations postales des deux pays.
- O11 se propose d’établir ce câble entre Westkapelle (île de Walcheren) et le cap Orford (Suffolk). Il sera posé avant septembre 1913.
- p.323 - vue 323/448
-
-
-
- 324
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2° Série). — N? 24.
- LA COMPAGNIE LORRAINE D’ÉLECTRICITÉ(,) (Fin)
- Description sommaire des installations.
- Usine de Vincey
- La situation déjà décrite de l’usine de Yincey montre qu’elle est bien placée pour obtenir le combustible au meilleur prix et pour disposer de la quantité d’eau nécessaire à la condensation des machines, ce qui, pour les turbines, notamment, est une condition essentielle de marche économique.
- La disposition générale de l’usine extrêmement simple est par là même une garantie de sécurité dans le fonctionnement.
- Etablie sur le bord du canal, le long duquel court l’embranchement avec la voie ferrée, elle comporte d’abord un parc d’approvisionnement de combustible desservi dans tous les sens par un pont transbordeur de 4o mètres de portée qui peut indifféremment décharger les péniches ou les wagons de combustible et déverser ce combustible dans les soutes d’approvisionnement de chaque chaufferie .
- De ces soutes, le charbon est conduit par un appareil de manutention dans des trémies de service placées au-dessus des chaudières et contenant chacune un approvisionnement de combustible assurant une alimentation de 12 heures aux foyers des générateurs.
- Les chaudières et soutes étant contiguës au parc à charbon, cet appareil de manutention est peu compliqué et d’un service facile.”
- Les chaudières, du système Dabcoek-Wil-cox (Fonderies et ateliers de la Courneuve), sont au nombre de huit pouvant produire chacune de 12000 à 16 000 kilogrammes de vapeur à l’heure.
- Chaque chaufferie peut alimenter une puissance de 15 000 kilowatts divisée au début eu deuxgroupesde 7500 kilowatts; pour l’avenir, il est prévu des groupes de iaooo kilowatts.
- •p) Lumière Electrique, 7 juin 1913, p. 296. Extrait d’une Conférence faitcpar M. P. Bizèt, le 29 janvier 1913. à la Société Industrielle de l’Est.
- Ces groupes produisent directement le courant à 11 000 volts 5o périodes, dont une partie est utilisée à cette tension pour toute la distribution située dans un rayon de i5 à 20 kilomètres autour de l’usine ; le surplus sera élevé à 65 000 volts par des transformateurs liés intimement aux alternateurs et de même puissance que ces derniers.
- Les chaudières de l’usine comportent des surchauffeurs de vapeur à 35o degrés et des économiseurs de vapeur; des foyers mécaniques permettent la suppression complète de la chauffe et du décrassage à la main.
- L’enlèvement des scories se fera aussi mécaniquement et, lorsque la quantité produite deviendra importante, une annexe de l’usine permettra leur traitement et transformation en matériaux de construction.
- Les groupes turbo-alternateurs du système Zoelty, construits par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques sont à condensation par surface.
- L’usine est disposée pour qu’on puisse, sans difficulté, adjoindre à la première installation trois ou quatre groupes dé 15 000 kilowatts ou plus s’il est nécessaire.
- Le dessin schématique (fig: 3) montre la disposition générale de l’usine qui procède du type classique adopte presque uniformément, dans toutes les stations importantes, sauf quelques modifications de détail.
- D’après les garanties fournies par les constructeurs et les résultats obtenus dans les usines où les groupes de puissances comparables à ceux prévus viennent d’être mis en service, on peut espérer obtenir dans cette usine le kilowatt-heure avec une consommation industrielle de combustible de 8 000 calories ; théoriquement cette consommation devrait être de 5 000 calories environ.
- Ce chiffre est à mettre en regard de ceux obtenus dansles stations centrales de Rouen et Nancy où ils étaient de 20 000 calories en iqoo et de i5 ooo calories en 1906.
- p.324 - vue 324/448
-
-
-
- 14 Juin 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE 325
- p.325 - vue 325/448
-
-
-
- 326
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — H» 24.
- Ce dernier chiffre est devenu, dans l’usine agrandie de Nancy et dans celle de Marseille, io ooo calories par kilowatt environ.
- LIGNES DE TRANSPORT
- Choix de la tension. — La situation de la clientèle sur toute l’étendue du réseau et le tracé des lignes de distribution nécessaires à son alimentation étant déterminés ; il convenait de choisir la tension des lignes de transport réunissant les postes de transformation aux usines génératrices, la distance maximum entre ces dernières et les points les plus éloignés du réseau étant de ioo kilomètres.
- Nous avons vu qu’il existe une tendance générale à employer des tensions de plus en plus fortes, au fur et à mesure que les progrès de l’industrie le permettent et que l’extension des distributions le rend nécessaire.
- (Fig. 4. — Pylône en fer.
- Support pour lignes 65 ooo volts.
- Le tabîeau I ci-après, extrait d’une étude du professeur Tissot, montre d’une façon éloquente l’intérêt que présente l’emploi des
- hautes tensions par l’économie considérable de cuivre qu’elles procurent.
- Tableau I
- Poids et dépenses de cuivre nécessaires pour transporter par courant triphasé,.à diverses tensions, io ooo kilowatts (ou environ i5 ooo chevaux à l'usine) à une distance de ioo kilomètres.
- TENSÎONS (volts) POIDS DE CUIVRE par cheval DÉPENSE PAR CHEVAL (le cuivre coûtant 2 fr. 40 le kg).
- IO OOO 3 20 768
- 20 OOO 8o 192
- /|0 ooo 20 48
- 6o ooo 8,888 21 ,23
- Toutefois, cette considération n’est pas seule à envisager ; car, ainsi que nous le ver-
- Fig. 4 bis. — Mut en ciment armé.
- Support pour lignes üa ooo volts.
- l'ons plus loin, à l’élévation de la tension correspond aussi une élévation du prix des postes de transformation.
- p.326 - vue 326/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 327
- Pour le cas de la Compagnie Lorraine, après comparaison entre la tension de do ooo volts, minimum de ce qui était possible pour un réseau aussi étendu, et celle de 65 ooo volts, maximum à envisager pour être dans d’aussi bonnes conditions de sécurité, le choix se porta sur cette dernière. L’étude avait démontré, en effet, qu’en regard d’une augmen-
- Fig*. 5. — Levage d*un pylône de 22 mètres (traversée de canal),
- tation de dépense de i 200 ooo francs environ pour les postes de transformation on réalisait par ce choix une économie de 4 5oo ooo francs environ dans la dépense du cuivre.
- De plus, le réseau pouvait être étendu avec plus de facililé en nécessitant moins de canalisations, les lignes à 65 ooo volts permettant de véhiculer environ quatre fois plus d’énergie à section égale de cuivre et à nombre égal de fils.
- On comprendra l’intérêt que présentait cette question quand on saura que l’établissement des lignes de transport seules a déjà
- nécessité l’obtention de Ç 5oo autorisations sur propriétés privées qu'elles traversent. Il est vrai que la déclaration d’utilité publique rend obligatoire la délivrance des autorisa-
- r’ig. 6.— Traversée de chemin de fer. — alignes à 65 ooo volts.
- lions de passage, mais fixe également la manière d’évaluer les indemnités correspondantes.
- Fig. 7. —Ouvrage sur traversée de route fréquentée parles ballons captifs militaires. (Camp retranché de Toul).
- Description des lignes 65 000 volts. — Les lignes de transport constituées jjjàr trois fils de cuivre haute conductibilité de Bo/iode diamètre, avec charge de rupture dé 4° kilo-
- p.327 - vue 327/448
-
-
-
- 328
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2° Série). — N°24.
- grammes par millimètre carré, peuvent véhiculer normalement 6ooo kilowatts.
- Sur le parcours de Laneùveville, Etival et Void, elles ont été établies de façon à permettre de doubler ultérieurement la puissance transportée. Une artère directe de 44 kilomètres raccordera dans la suite l’usine de Vincey au poste de Laneùveville. Enfin, un autre feeder de renforcement partant de Vincey pourra rejoindre le poste d’Etival, en passant par Rambervillers.
- 120 mètres; la distance entre conducteurs est de i m. 8o.
- Les pylônes, calculés pour que la rupture complète de tous les fils ne puisse intéresser que les supports immédiatement voisins, ont i4 m. 5o de hauteur, ce qui assure, avec la flèche normale, une distance de 7 mètres entre le fil le plus bas et le sol, bien que les règlements imposent seulement 6 mètres.
- La longueur des lignes 65 000 volts pré-, vues pour le réseau de la Compagnie Lor-
- La disposition en boucle et les précautions prises dans la conception et dans lexécution des postes, donnent une très grande sécurité-à l’ensemble de la distribution.
- Tous les supports sont métalliques, sauf entre Laneùveville et Hériménil, où un essai de pylônes en ciment armé a donné de bons résultats (fig. 4 et 4 bis).
- La portée normale entre appuis est de
- raine est de 448 kilomètres, dont 224 sont actuellement construits et ont exigé la pose de 2 200 pylônes nécessitant plus de 1 700 tonnes de fer (fig. 5).
- Les piquetages effectués autant que possible en ligne droite ont permis de réaliser des longueurs de 10 à i5 kilomètres parfaitement rectilignes.
- Quelques pylônes spéciaux, avec ouvrages de protection, ont dû être édifiés aux traver-
- p.328 - vue 328/448
-
-
-
- 14 Juin 1913
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 329
- p.329 - vue 329/448
-
-
-
- 330
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). —N° 24.
- sées de chemin de fer (fig. 6) ainsi qu’aux alentours des camps retranchés, pour permettre la manœuvre des ballons militaires (Kg- 7)-.
- Les isolateurs, fabriqués pour résister aussi bien aux efforts mécaniques, aux grandes variations de température, que pour donner une isolation électrique parfaite, sont en porcelaine ; une ligne a cependant, à titre d’essai, été munie d’isolateurs en verre.
- 8o K. Y.A. à aoo ooo volts permettant les essais sur les échantillons prélevésau hasard des lots.
- Ci-dessus deux photographies d’isolateurs soumis au laboratoire à la tension de 170000 vols et présentant des phénomènes électriques assez curieux (fig. 8).
- Réseau secondaire à 11 000 volts. — Sur supports indépendants des conducteurs à 65 000 volts, sont établies les canalisations à
- Fig. 11. — Interrupteurs G5 ooo volts.
- Ils sont essayés en usine, à la tension de i5o ooo Atolls à sec pendant 4o minutes. Sous pluie de 15 millimètres par minute inclinée à 45 degrés, l’arc ne doit pas jaillir avant la tension de 100 ooo volts. Les essais mécaniques de rupture, opérés sur des pièces prises au hasard, doivent révéler une contexture parfaitement homogène de la matière isolante.
- La Compagnie Lorraine possède, au poste de Laneuveville, un transformateur de
- 11 ooo volts sur lesquelles se branchent les gros abonnés et les postes de villes et de villages.
- Les principales lignes peuvent être alimentées par deux stations de transformation. Des postes de coupure, et des sectionneurs aériens convenablement répartis permettent l’isolement des tronçons, en cas d’essais, d’accidents ou de travaux et assurent ainsi le maximum de sécurité.
- Ces lignes à 11 ooo volts, bien que moins
- p.330 - vue 330/448
-
-
-
- 331
- 14 Juin 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- importantes que celles à G5 ooo volts, ont dû également être construites d’une façon robuste, étant donné le climat très dur de la région, où le vent, la neige et le verglas sont à redouter. Les pylônes sont métalliques,
- Les isolateurs employési-sont généralement en verre.
- La longueur des lignes à 11 ooo volts est de 5i i kilomètres dont 190 sont actuellement construits. Dès maintenant, i aoo tonnes de
- •i,
- Fig, 12. — Transformateurs d’intensité 65 ooo volts (premier plan); interrupteur au second plan.
- semi-flexibles, en alignement avec portées normales d’environ 80 mètres; la distance minimum entre les fils et le sol est de 7 mètres comme pour les lignes de transport et l’écartement des conducteurs de o m. 90.
- fer ont été employées pour la construction des pylônes de ce réseau.
- Stations de transformation. — Les sous-stations (fig. 9), toutes établies sur le même schéma, peuvent être alimentées par deux arrivées différentes des lignes de transport.
- p.331 - vue 331/448
-
-
-
- 332
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 24.
- En cas d’accident sur un tronçon, la partie avariée est éliminée automatiquement et sans interruption de service.
- Appareillage. — Les plus grandes précautions ont été prises pour rendre faciles et sans danger les manœuvres ainsi que l’entretien du matériel.
- Dans ce but, les commandes des interrupteurs à haute tension se font à distance.
- Chaque pénétration de ligne dans le poste est pourvue de sectionneurs permettant la mise à la terre du circuit, de bobines de self et d’un interrupteur automatique pour le raccordement sur les barres générales du poste.
- Avant et après la bobine dé self, des para-foudres à cornes, à sensibilités différentes, munis de résistances hydrauliques, sont intercalés sur chaque conducteur et constituent une protection contre les décharges atmosphériques,
- Sur les barres générales (fig. io) sont, en outre, branchés des limiteurs à écoulement d’eau, appareils dont l’efficacité contre les surtensions a été reconnue.
- Ces moyens de protection constituent la partie la plus discutée des différents types de postes à très haute tension ; aussi ont-ils donné lieu à une étude approfondie qui a conduit la Compagnie Lorraine à simplifier les méthodes généralement employées et à porter son choix sur les types indiqués plus haut.
- Tous les conducteurs des postes sont séparés par des cloisonnements; malgré cela, la distance entre phases 65 ooo volts a été fixée à i m. 20, de même entre les parties sous courant et les murettes elle n’est pas inférieure à o m. 5o.
- La nécessité de très grands espaces dans l’appareillage et d’un champ énorme pour la rupture d’étincelles des parafoudres, oblige à des hauteurs de bâtiments de i5à 18 mètres.
- Les appareils ont, pour les mêmes motifs, des dimensions importantes ; les interrupteurs (fig. 11) d’un poids de 8oo kilogrammes, tous à rupture dans l’huile, sont manœuvres à distance, soit à la main, soit automatiquement au moyen de relais mis en action par les transformateurs d’intensité (fig. 12).
- Transformateurs. — Les transformateurs, à bains d’huile (fig. 13), logés dans des
- cellules spéciales, sont protégés, du côté primaire et secondaire, par des interrupteurs automatiques; ilsélèventà Yincey et Laneu-veville, la tension à 65 000 volts ou l’abaissent de ce même voltage à 11 000 dans tous les autres postes.
- Le refroidissement est assuré par ventilateur pour les types de 1 000 kva. et par circulation d’eau pour ceux de 2 000 kva. et plus.
- Fig. i3. — Transformateur statique 4000 K.V A., 65 000 volts.
- Le poids des transformateurs de 7 5oo kva. (Vincey) atteint 25 tonnes y compris 6 000 kilogrammes d’huile.
- Le courant transformé 11 000 volts est dirigé sur un jeu de barres alimentant, à son tour, les lignes de réseau secondaire.
- Chacun des départs 11 000 volts est muni d’un interrupteur automatique et des mêmes appareils de protection que pour les arrivées primaires, mais appropriés à la tension correspondante.
- Le tableau ci-après donne les stations actuellement construites ou prévues avec
- p.332 - vue 332/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 333
- leur puissance actuelle et leur développe- I mettent à la disposition de la clientèle le ment possible. < courant à no volts pour la lumière et à
- Tableau IL
- SOUS-STATIONS 1 PUISSANCE qu’il est possible d’installer PUISSANCE INSTALLÉE AU DÉBUT COMPRIS RECHANGE
- Kw. llw.
- Laneuveville 12 OOO 8 000
- Ilériménil 6 000 2 OOO
- Glonville 4 000 2 OOO
- Etival 6 000 2 OOO
- Saint-Dié 6 000 4 OOO
- Laveline 6 000
- Pouxeux 6 000 4 000
- Dogneville 4 000
- Vézelise 2 OOO I OOO
- Choloy 4 000 2 OOO
- Void 4 000 2 OOO
- Yincey 3o 000 et plus I 5 OOO
- Secours.— Dans chaque sous-station, une batterie d’accumulaleurs assure un éclairage de secours.
- Téléphone. — Outre le téléphone public, un réseau privé relie entre elles toutes les sous-stations et permet au chef d’exploitation de diriger, d’un seul point, toutes les manœuvres à effectuer.
- Postes et réseaux cle villages. — Les postes de villes et villages sont généralement en maçonnerie et appareillés pour recevoir des transformateurs de 6 à 115-kilowatts.
- Les réseaux basse tension ne présentent aucune particularité ; établis à 4 fils, ils
- 190 volts triphasé pour la force motrice.
- Mise en service.
- Telle est, dans ses grandes lignes, la disposition générale des installations de la Compagnie Lorraine. La partie achevée, vérifiée minutieusement par le contrôle de l’Etat, a été acceptée par lui; le courant a été lancé au début de 191a dans les tronçons terminés, à 3o 000 vollsd’abord, à 65 000 volts ensuite.
- P. Bizet.
- p.333 - vue 333/448
-
-
-
- 334
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2* Série). — N»24.
- L’ÉLECTRICITÉ A BORDEAUX (Fin)w
- V. — La distribution de l’énergie aux communes de la banlieue.
- Nous avons vu qu’une canalisation aérienne à i3ooo volts formant une vaste boucle encercle toute la zone d’influence immédiate de Bordeaux. Sur la rive gauche où la distribution de l’énergie est particulièrement développée, la partie correspondante de cette boucle est alimentée par un transport de force souterrain qui traverse Bordeaux pour venir se raccorder au réseau aérien dans deux postes de coupure, l’un situé à Méri-gnac (poste central de la Glacière), et l’autre à Talence, poste de coupure de Talence.
- A l’exception de quelques postes qui sont alimentés par des raccords souterrains, tous les postes de transformation établis dans les différentes localités sont alimentés par des dérivations prises sur la distribution aérienne à i3 ooo volts. D’une façon générale, la distribution de l’éclairage et de la petite force motrice des communes suburbaines est exploitée par la Société Intercommunale d’Eclairage à laquelle la Société « Energie Electrique du Sud-Ouest » fournit l’énergie en gros dans des postes de transformation installés spécialement pour celte exploitation.
- La distribution de la grosse force motrice dans les communes suburbaines et la distribution générale de l’énergie pour les communes de la grande banlieue est exploitée directement par la Société « Energie Electrique du Sud-Ouest ».
- Société intercommunale d'Eclairage. — La Société Intercommunale d’Eclairage, qui est au début de son exploitation, dessert actuellement les communes de Talence, Règles, Pes-sac et Caudéran ; sa distribution s’étendra probablement dans un avenir peu éloigné aux autres communes limitrophes de Bordeaux, sur la rive gauche.
- (') t.umière Electrique, 17, 3i mai et 7 juin igi3, P. '97. a39> a59. 3oo.
- Sept postes de transformation assurent» dès à présent, l’alimentation des réseaux des trois communes électrifiées. Ces postes,dont la puissance varie de 100 à 20 kilowatts sont établis sur la voie publique ou sur des terrains particuliers, dans des bâtiments en maçonnerie de construction spéciale (fig. 27).
- L’énergie électrique est distribuée par un réseau à quatre conducteurs sous la tension de 120 volts pour l’éclairage et 210 volts pour
- Fig. 27. — Poste de transformation de la Focitftc Intcrcommunole d’Eclairage.
- la petite force motrice ; les réseaux secondaires de distribution sont constitués par des canalisations aériennes en cuivre nu, établies sur poteaux en bois ou sur potelets en fer fixés sur la façade des immeubles.
- La distribution de la Société Intercommunale d’Eclairage se développe avec la plus
- p.334 - vue 334/448
-
-
-
- LA. LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 335
- 14 Juin 1913.
- grande rapidité et il faut estimer qu'avant peu la puissance prise par les trois communes électrifiées atteindra aoo à (Soo kilowatts.
- Distribution de VEnergie Electrique du Sud-Ouest. — Les postes de transformation et les réseaux secondaires qui assurent la distribution de l’éclairage des communes de la grande banlieue présentent les mômes caractéristiques que ceux des communes suburbaines.
- Parmi les installations de grosse force motrice desservies directement en haute tension par la Société « Energie Electrique du Sud-Ouest » au moyen de postes de transformation spéciaux, il y a lieu de citer tout particulièrement :
- Les deux sous-stations des Tramways Electriques suburbains dont l’une est située à Talence et l’autre au Grand-Louis sur le territoire de Mérignac.
- Chacune de ces sous-stations comporte un poste de transformation de 35o à 4oo kilowatts qui alimente des commutatrices à 55o volts ; ces commutatrices sont installées dans la salle des machines des usines à vapeur correspondant aux deux sous-stations, les usines à vapeur étant maintenues comme réserve.
- VI. — Développement économique delà distribution d’énergie à Bordeaux.
- Nous compléterons la description des installations électriques de Bordeaux en donnant quelques renseignements généraux sur le développement économique de la distribution de l’énergie dans la capitale du Sud-Ouest.
- L’ensemble des réseaux urbains alimentés par le transport de force de Tuilière compte actuellement io ooo abonnés se répar.tissant en i3 ooo abonnés pour l’éclairage et i aoo pour la force motrice.
- L’énergie totale consommée annuellement par ces abonnés atteint le chiffre de 8 millions de kilowatts-heures dont o millions environ pour la force motrice.
- Cette consommation annuelle correspond à une puissance totale installée chez les abonnés de 9000 kilowatts dont 5 aoo envi-
- ron pour la force motrice. Si nous considérons seulement l’éclairage, nous trouvons pour une population qui ne dépasse pas 260 ooo habitants (60 ooo ménages et 6 ooo magasins environ) plus de i3 5oo clients. Le nombre de lampes installées chez ces abonnés dépasse 3oo ooo, et la consommation annuelle atteint 3 millions de kilowatts-heures.
- En outre, l’éclairage public par l’électricité vient d’entrer dans la voie du progrès. Jusqu’à ces dernières années, Bordeaux, comme toutes nos grandes villes, ne comptait qu’un nombre restreint de foyers à arc qui assuraient l’éclairage électrique des principales artères des quartiers riches.
- Actuellement, l’installatton des 160 lampes à arc, existant depuis plusieurs années, vient d’être complétée par celle d’une centaine de candélabres installés à titre d’essai dans certaines voies principales qui étaient encore dépourvues d’éclairage électrique.
- Les foyers constitués par des lampes à filament métallique d’un pouvoir éclairant de 4oo bougies fournissent un éclairage particulièrement brillant et absolument fixe. Cet essai, qui a donné toute satisfaction, ne semble qu’être l’ébauche d’un projet beaucoup plus vaste qui, grâce à l’heureuse initiative de la municipalité, et aux prix très avantageux consentis spécialement pour cette fourniture d’énergie, dotera Bordeaux d’une distribution très complète d’éclairage public par l’incandescence.
- On voit en somme que Bordeaux peut être classée parmi celles de nos grandes villes où l’éclairage électrique s’est largement développé et a cessé d’être considéré comme un éclairage de luxe accessible à un nombre restreint de consommateurs fortunés.
- Les résultats obtenus à Bordeaux sont d’autant plus remarquables que la ville, très étendue par rapport à sa population, semblait se prêter difficilement à un développement intense de l’éclairage par l’électricité.
- Les entreprises de distribution ont surmonté cette difficulté en adoptant, ainsi que nous l’avons déjà dit, pour leurs réseaux, un système mixte qui leur permet, au moyen de canalisations aériennes bien étudiées, d’alimenter immédiatement l’abonné qui en fait la demande par un branchement toujours fa-
- p.335 - vue 335/448
-
-
-
- Nosdes tarifs
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).— N» 24.
- 336
- L’énergie électrique, vendue au compteur, est en effet offerte au particulier au prix très abordable de 5,5 centimes l’hectowatt-heure. En outre, pour favoriser le dévelop-
- cile à exécuter et d’un coût insignifiant.
- D’autre part, ces entreprises ont apporté toute l’activité commerciale qu’il convenait pour assurer le développement de la clien-
- i de0â3 _____________l______ .• ________
- Heures
- tèle, en rendant accessibles aux couches les moiiis aisées de la population les avantages incontestables de l’éclairage par l’électricité.
- peinent de la petite clientèle peu fortunée, les compagnies exploitantes ont créé une classe de police dite populaire à taxe réduite
- p.336 - vue 336/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 337
- pour la location du [compteur avec exonération des frais de branchement.; souvent même, la Compagnie installe la première lampe gratuitement ou exécute l’installation complète d’éclairage de l’habitation à tempérament et la fait payer par mensualités échelonnées sur une longue durée.
- Ces procédés commerciaux, très libéraux, ne sont d’ailleurs pas limités à la clientèle d’éclairage.
- Les Compagnies exploitantes se sont attachées, avec raison d’ailleurs, à favoriser le développement de la clientèle de petite force motrice nullement négligeable pour une en- I treprise de distribution ; tout en offrant des prix modérés pour l’énergie, elles ont consenti, aux petits industriels et aux commerçants, des conditions exceptionnellement avantageuses pour la fourniture et l’installation des moteurs électriques.
- Actuellement, près d’un millier de petits moteurs sont placés chez les petits industriels et les commerçants ; ils sont utilisés pour les applications les plus diverses de la force motrice, notamment chez les boulangers pour les pétrins mécaniques, chez les charcutiers pour les hachoirs à viande, dans les fabriques de conserves pour les machines à sertir, chez les confectionneuses pour les machines à coudre et à piquer, etc., etc.
- L’énergie électrique est vendue au compteur à partir d’un tarif maximum de 4° centimes le kilowatt-heure pour les petites puissances sans garantie d’utilisation, mais un barême dégressif dont nous donnons la reproduction (fig. 28) permet à l’industriel, dont la durée d’utilisation a quelque importance, d’obtenir immédiatement des prix beaucoup plus avantageux, tout à fait comparables à ceux pratiqués dans nos plus grands centres industriels.
- Pour fixer les idées, nous pouvons dire que les puissances de 12 à i5 chevaux présentant une utilisation journalière de 6 à 7 heures sont traitées au prix de 18 à 19 centimes le kilowatt-heure et que les grosses puissances industrielles de 200 à 3oo chevaux obtiennent, pour une utilisation annuelle de 2 5oo à 3 000 heures, des prix exceptionnellement bas compris entre 8 et 10 centimes. Grâce à cette tarification rationnelle et bien
- que Bordeaux ne possède, aucune industrie spéciale qui apporte par elle-même un aliment particulièrement important à la distribution d’énergie, cette dernière, qui ne cesse de progresser, s’étend déjà à 1 5oo clients et correspond à une puissance installée de 6 000 chevaux.
- j Parmi les principales entreprises indus-j trielles qui utilisent actuellement la force ! motrice électrique fournie par l’entreprise de distribution, nous mentionnerons tout particulièrement :
- La Compagnie Bordelaise de produits chimiques à laquelle la distribution d’énergie fournit une puissance de 5oo chevaux pendant 24 heures par jour ; la Société de Saint-Gobain qui a arrêté son installation de force motrice à vapeur pour prendre à la distribution de foi’ce motrice électrique les 3oo chevaux nécessaires pour la marche de son usine de fabrication d’acide sulfurique ; la maison Dufour Olignon qui utilise pendant 24 heures par jour une puissance de lao kilowatts pour la fabrication de l’oxygène liquide ; la Société anonyme des automobiles Motobloc dont les ateliers de construction absorbent une puissance de y5 chevaux ; l’usine éléva-toire des Eaux de la Ville qui vient de traiter pour une puissance de 3oo chevaux; enfin, la Chambre de Commerce de Bordeaux qui a installé récemment, sur la rive droite, 6 puissantes grues électriques pour le chargement et le déchargement des bâtiments de commerce du port de Bordeaux, et une double ligne de transporteurs aériens, sur le quai de Queyries, pour faciliter aux nombreuses usines installées en bordure du fleuve le transport de leurs produits à la gare des max’charxdises de la Compagnie d’Orléans.
- Ces impoi'tantes installations sont alimentées par un poste de ti’ansfonnation d’une puissance de 3oo kilowatts établi sur la rive droite et où l’énergie électrique est fournie sous forme de courants alternatifs à la tension de S 000 volts. En outre, un autre poste de 100 kilowatts est installé sur la rive gauche pour l’alimentation de i4 grues électriques dont l’installation est actuellement en cours d’exécution ; la puissance de ce poste sei’a d’ailleurs prochainement augmen-
- p.337 - vue 337/448
-
-
-
- 338
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII(2e Série). —N°24.
- tée pour fournir la force motrice électrique nécessaire à l’usine de compression d’eau qui alimente les grues hydrauliques également installées sur les quais de Bordeaux.
- VII. — Conclusions.
- Les grands travaux entrepris pour l’agrandissement du port de Bordeaux et les extensions importantes que la Chambre de Commerce vient de réaliser dans son outillage mécanique sont des actes dont la portée est considérable pour le développement du commerce et de l’industrie delà capitale du Sud-Ouest.
- L’industrie, surtout, qui était restée longtemps stationnaire, semble devoir prendre un nouvel essor; de nouvelles entreprises industrielles s’organisent et les quartiers neufs de la Bastide et de Bacalan se couvrent peu à peu d’usines importantes.
- Ce mouvement industriel coïncide heureusement avec l’établissement, dans la ré-
- gion, de l’important transport de force de Tuilière qui permettra à l’industrie bordelaise de ne plus être tributaire des houillères anglaises.
- Les forces hydrauliques de Tuilière, qui fournissent déjà à Bordeaux et à sa région près de 20 ooo chevaux, tiennent encore à leur disposition d’importantes réserves d’énergie.
- Bordeaux est actuellement doté d’une distribution régionale d’énergie qui, par la valeur technique de ses installations et par sa sécurité de fonctionnement, n’a rien à envier aux distributions similaires qui desservent nos grands centres industriels du Nord et du Centre.
- Un brillant avenir s’ouvre pour cette distribution d’énergie ainsique pour les grandes entreprises industrielles qui pourront désormais s’installer à Bordeaux avec la certitude d’y trouver l’énergie électrique à des prix aussi avantageux que dans les régions les plus favorisées.
- J. Reyval.
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance dif. 19 mai, 1913.
- Sur les machines dynamo-électriques à excitation interne. — R.-V. Picou, Comptes rendus, t. CLVI, p. i535-i536.
- Les machines dynamo-électriques sont construites en général jusqu’à présent en affectant à chacune des parties qui les constituent mécaniquement les fonctions respectives d’inducteur et d’induit. Ce n’est cependant pas une nécessité d’ordre physique, car il suffit, pour qu’une machine soit transformatrice d’énergie, qu’un bobinage soit en mouvement relatif dans un champ magnétique dont la direction diffère de celle de son champ propre. On peut donc faire porter par la même partie, fixe ou mobile, les bobipages inducteur et induit. C’est Vexcitation interne.
- Dans un anneau du genre Gramme; par exemple, on peut introduire le courant magnétisant par des balais auxiliaires calés à mi-distance des balais principaux et reliés à une source indépendante. La partie fixe reçoit alors simplement un enroulement de compensation du champ du courant induit. On peut encore rendre une telle machine auto-excitatrice, en mettant en court-circuit les balais auxiliaires et en faisant le bobinage de compensation légèrement surabondant.
- On peut aussi introduire dans le fil induit, au moyen de bagues reliées à des points équidistants, des courants polyphasés, de phase et de fréquences appropriées pour produire le champfixe d’excitation. Ce dernier mode d’excitation, en particulier, confère à la dynamo des propriétés spéciales dont les principales sont les suivantes : l’entrefer n’est déterminé que par les conditions mécaniques de la construction et plus du tout par les conditions de
- p.338 - vue 338/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 339.
- 14 Juin 1913.
- bonne commutation ; l’excitation en est réduite en proportion ; la dispersion magnétique est réduite pratiquement à rien, d’où des conditions d’auto -régulation extrêmement favorables.
- Ces propriétés trouvent leurs applications les plus intéressantes dans quelques cas particuliers : ainsi l’excitation des alternateurs, pour laquelle la machine principale fournit ellerméme à son excitatrice le courant magnétisant. La compensation des chutes de tension (compoundage) devient alors très facile à réaliser au moyen d’un simple transformateur qui renforce l’excitation en proportion du courant principal.
- Pour les machines à courant continu de très grand débit affectées aux grandes applications de l’élec-trolyse, les difficultés considérables auxquelles a donné lieu la commutation sont évitées sûrement par l’emploi de l’excitation alternative interne. Leur origine est l'impossibilité pratique de maintenir, avec la construction usuelle, l'égalité des champs magnétiques partiels de ces machines à nombre de pôles nécessairement élevé. Les moindres diffé-
- rences créent entre les forces électromotrices mises en parallèle des écarts d’où résultent d’énormes courants de circulation. Les connexions équipoten-tielles, (J’emploi courant, ne peuvent suffirent à corriger ce^ défauts, ainsi qu’on le démontre facilement.
- Au moyen de l’excitation alternative, l’égalité des divers champs est assurée rigoureusement et reste telle, malgré toutes les variations accidentelles de centrage. Ce sont, en elïet, des réluctances et non des résistances qui déterminent le partage des courants magnétisants, et les réluctances tiennent compte automatiquement de toutes les différences d’entrefer.
- L’excitatrice, génératrice de courants déphasés, montée en bout d’arbre, est d’une grande simplicité. On peut disposer les choses de manière qu’elle ne comporte ni bagues, ni balais, et que la machine principale elle-même n’ait pas besoin de bagues; il suffit d’établir les jonctions permanentes appropriées entre points homologues des deux bobinages. L’excitatrice n’est alors pas une complication.
- CONGRES
- Le Congrès d’électrotechnique de Moscou (1913)
- La réunion générale s’est ouverte dans le grand amphithéâtre du Musée polytechnique sous la prési-dencedeM. A. Voronoff. MM. B. Kracine, N.-J.Zauer et L.-A. Artémieff ont été élus tout d’abord membres de la Commission de Révision. Puis M. A. Châtelain a présenté son rapport sur les travaux de la Commission internationale Electrotechnique et ceux du Comité électrotechnique russe. Ce rapport examiné, l’assemblée a pourvu de titulaires nouveaux les sièges devenus vacants dans le Comité russe ; pour igt3 ont été désignés : MM. A. Voronoff, A.-A. Eichenwald et N.-A. Artémieff; pour 1914, ont été nommés MM. Ostadtschi et R.-E. Clas-son ; comme suppléants ont été choisis MM. N. Geor-giewsky, G.-O. Gratian, P.-P. Dmitrenko, A.-V. Woulf et J.-T. Paolitzky.
- M. Liandre a fait une communication concernant l’activité de la Commission permanente à propos des règles et normes en matière d’installations électriques.
- M. Popolï a lu un rapport sur le « développement des règles pour la sécurité dans les installations ».
- Après une longue discussion, l’assembléeachargé la commission permanente de dresser des tableaux relatifs aux conducteurs d’éleclricité permettant de garantir la sécurité privée et publique.
- Les débats les plus animés ont eu lieu à propos des rapports de M. Veretschaguine sur les « Dispositions législatives désirables en vue de favoriser le développement des installations électriques » (rapport demandé par la Société technique russe) et du même auteur sur le « Projet de loi relative au droit de jouissance des terres et voies de communication pour les conducteurs électriques » (présenté au nom du Comité permanent pour les Congrès Electrotechniques en Russie). Ces deux rapports doivent servir de base pour l’élaboration du projet de loi en question destiné à remplacer les anciens règlements tombés en désuétude.
- Entre temps, le Congrès a visité la station centrale électrique des Tramways de Moscou, le laboratoire électrotechnique de l’Ecole technique, etc.
- p.339 - vue 339/448
-
-
-
- 340
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2® Série). — N® 24.
- Le Congrès s’est ensuite réuni par sections.
- A la section scientifique, M. Sliosberg a parlé sur les « Compteurs pour courants variables », M. W. Za-loutzky sur l’« Epreuve industrielle des tôles ».
- A la section d’électricité appliquée à l’industrie, M. W. Kirpitschevvsky a retracé le développement de la Station centrale électrique de Moscou. Cette station produit annuellement une énergie de 6o millions de kilowatts-heures; de i888à 1896, quand elle était dans le Géorgiewsky péréoulok, elle ne produisait que 870000 kilowatts-heures. M. J. Sauer a montré une chaudière à tuyaux d’eau verticaux très avantageuse pour les stations électriques ; M. A.-G. Kogan a présenté des barêmes électriques pour les comptes d’exploitation d’une station centrale électrique. M. G. A. Messis a parlé de l’emploi des moteurs Diesel dans les stations d’éclairage.
- A la section de télégraphie, téléphonie et signaux, M. W. Tarasolï a fait une très intéressante communication sur les stations de radiotélégraphie relevant du ministère des Postes et Télégraphes. Il en existe une vingtaine qui sont construites ou projetées. Elles se trouvent aux bords de la mer Baltique, de l’océan Glacial, de la mer Noire, de la mer Caspienne et en Sibérie orientale.
- Dans une séance du soir, M. P. Lazareff a parlé des « Rayons positifs en électricité »; M. M.-J. Ougri-moff a rendu compte de ses essais sur les machines à disques unipolaires.
- Une nouvelle assemblée générale a eu lieu le lendemain. Au nom de la Commission des Congrès Electrotechniques, M. P. Chapircr a développé un projet de loi concernant le droit de propriété sur les courants électriques, et la protection de ce droit. Des types de compteurs et appareils de mesure, propres à assurer la liquidation des comptes entre consommateurs et fournisseurs d’énergie électrique, devraient être déterminés par la Chambre principale des Poids et Mesures, puis sanctionnés par le ministre du Commerce et de l’Industrie. Des châtiments seraient prévus pour quiconque aurait détourné avec préméditation l’énergie électrique, aurait détérioré les appareils de mesures, etc. L’assemblée a donné son approbation à ce projet.
- M. A. Alschwang a lu son rapport sur la « Nouvelle loi d’assurance des ouvriers et son importance pour les travailleurs de l’Electrotechnique ». L’action de la loi s’étendra seulement à 1 % des ouvriers.
- L’assemblée a approuvé la loi qui constitue une pre-
- mière intervention de la part de l’Etat. L’assemblée a émis le vœu que l’assurance s’étende à tous les établissements et à toute l’industrie, qu’elle protège aussi les invalides, les veuves, les orphelins, et qu’elle garantisse les soins médicaux.
- Sur la proposition de M. W. Smirnoff, l’assemblée décide d'instituer près la Commission permanente un Bureau chargé de recevoir de la part des stations électriques tous les renseignements sur la contribution de ces stations aux versements pour l’assurance au profit des ouvriers, ainsi que sur les primes d’assurances touchées.
- L’assemblée décide également d’intercéder pour obtenir une diminution du droit de timbre pour l’énergie électrique dans les établissements qui paient déjà des impôts industriels.
- L’assemblée approuve le rapport de M. A. Châtelain relatif à l’organisation d’une exposition et d’un congrès à propos des combustibles.
- M. J. Pawlitzky a lu un rapport sur la morale et les devoirs professionnels dans l’industrie électrique. L’assemblée a décidé d’appeler l’attention sur l’importance qu’il y a à ce que l’opinion publique s’occupe de ces questions, afin que les sociétés se multiplient et aient les unes avec les autres des rapports de solidarité. On a décidé d’instituer près la Commission permanente une commission composée d’un nombre aussi grand que possible de représentants de sociétés techniques qui seront chargés de traiter les questions de morale professionnelle et spécialement la question de la position des employés dans les entreprises techniques. On a décidé aussi l’organisation d’un bureau pour ces employés; une commission préparatoire spéciale mettra au point ce dernier projet.
- Dans une dernière réunion, les sections ont traité des questions scientifiques proprement dites, des questions d’électricité industrielle, des questions relatives aux chemins de fer électriques, aux télégraphes, aux téléphones et aux signaux. M. S. Mai-sell a parlé des « Procédés modernes d’éclairage » j M. W. Ivorotiefï s’est occupé de 1’ « Eclairage électrique des rues ». M. G. Wetschesloff a fait une étude sur I’ cc Emploi des lampes à incandescence intensives pour l’éclairage de la ville de Moscou ». Enfin, M. G. Botianowsky a présenté un système de télégraphe avec conducteurs à jonctions stelli-formes.
- p.340 - vue 340/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE.
- 341
- BREVETS
- Détecteur d’ondes électriques. —M.Rudolf Goldschmidt. — Brevet n° /t5a 062. — Demandé le 17 octobre 1912, délivré le 26 février igi3, publié le 6 mai 191.3.
- Les ondes électriques non amorties qu’on emploie en télégraphie sans fil ont de grands avantages, mais elles présentent le grave inconvénient de ne pas produire en général d’oscillations électriques dans les appareils récepteurs. C’est ainsi, par exemple, qu’elles ne peuvent être perçues au moyen du téléphone sous forme de son musical et ne peuvent agir sur un galvanomètre à fil conducteur ou sur un détecteur magnétique, même dans le cas où ce dernier aurait été convenablement syntonisé.
- On a déjà essayé de produire des oscillations dans ces appareils en superposant artificiellement aux ondes reçues l’effet de courants à haute fréquence d'une fréquence légèrement dilïérente de celle des ondes. Mais les oscillations ainsi obtenues ne peuvent actionner un téléphone qu’avec une efficacité extrêmement faible.
- On a déjà indiqué dans le brevet français n° 428072, du 3 avril 1911, et dans le brevet belge n° 237 119, qu’il est beaucoup plus avantageux de transformer la fréquence des ondes qui arrivent à l’appareil récepteur, de manière à obtenir un courant à basse fréquence dont les ondulations soient aussi dépourvues d’harmoniques que possible. Dans ccs brevets on a proposé de réduire la fréquence au moyen de transformateurs asynchrones et de l’amener à une valeur faible ou tout au moins moyenne ; mais, dans ce cas, on se heurte à cette difficulté que le magnétisme rémanent du fer employé dans un tel transformateur asynchrone est une source de’ perturbations. Pour surmonter cette difficulté, il est préférable de se servir de transformateurs qui ne puissent produire par eux-mêmes de courants électriques, soit par l’action du magnétisme rémanent, soit pour toute autre cause. M. Goldschmidt surmonte la difficulté au moyen de commutatrices. Celles-ci ont été introduites par M. Maurice Leblanc dans latechnique des courants industriels. Lorsqu’il s’agit de recevoir à une station réceptrice des courants électriques de faible intensité, les étincelles ne sont pas à craindre, de sorte que les commutatrices sont tout
- indiquées comme détecteurs d’ondes électriques et doivent donner d’excellents résultats.
- Fig. 1.
- 'La figure 1 représente la machine qui sert à redresser le courant.
- Fig. 2.
- La figure 2 représente une telle machine appliquée à l’appareil récepteur.
- Fig. 3 a.
- Les figures 3a, 3b, 3e et 4 montrent la forme que prend le courant transformé par le récepteur.
- La figure 5 montre la manière de disposer en série plusieurs récepteurs, de manière à abaisser la fréquence.
- La figure 6 représente un montage en série dans
- p.341 - vue 341/448
-
-
-
- 342
- la lumière électrique
- N° 24.
- T. XXII (2”
- lequel on n’a besoin que d'une machine réceptrice. Les figures 7“, 7'*, 8“ et 8b représentent schéma-
- Fig. 3 c.
- tiquemenl la forme prise par le courant après transformation dans les appareils du genre de ceux des figures 5 et 6.
- M* s
- Fig. 5.
- L’appareil récepteur représenté figure 1 est formé d un noyau de fer A entouré d’un enroulement. En plusieurs points de A, savoir a, b, c, d, sont connectés des fils aboutissant à des bagues qui relient
- l’enroulement aux lames de collecteur 1, a, 3, 4 du collecteur B. Des balais C etD glissent à la surface du collecteur B. Si l’on alimente l’enroulement du noyau de fer A au moyen de courant polyphasé et qu’on introduise ce courant en c,f,, puis qu’on fasse tourner le collecteur B à une vitesse telle qu’il fasse un tour par période du courant alternatif, on obtient, en reliant les bornes C et D, du courant continu ou redressé. C’est là le principe des commuta-trice^.
- Dans le cas de courant à haute fréquence, il est nécessaire de simplifier ce dispositif. Tout d’abord, on dispose en général de courant monophasé qu’on peut transformer en courant polyphasé à l’aide d’un transformateur de phase formé de condensateurs et de bobines de réactance. Celte disposition doit être évitée autant que possible. Il est bon de supprimer le noyau de fer A qui sert d’accumulateur d’énergie et pourrait, du reste, être remplacé par des condensateurs ; il y a lieu enfin de réduire dans la mesure du possible le nombre des lames du collecteur. Ces simplifications se trouvent déjà partiellement réalisées dans le cas d’un récepteur pour télégraphie sans fil, par ce fait que l’accumulateur d’énergie est supprimé. On dispose seulement des deux bornes servant à l’entrée et à la sortie du courant, savoir l’antenne et la terre et l’on relie ces bornes aux deux lames du collecteur. On peut échelonner les tensions électriques en se servant de bobines de réactance ou de condensateurs, et relier d’autres lames de collecteur aux points qui séparent les zones de tension différente.
- Le dispositif qui se déduit de ces remarques est représenté figure 2. Le courant est amené au moyen de bagues aux deux lames de collecteur 1 et 2 et il est capté par les balais C et D. On pourrait naturellement laisser le collecteur fixe et faire tourner les balais.
- Quand le collecteur tourne au synchronisme et que les balais G et D sont placés à l’endroit voulu, le courant alternatif représenté figure 3a se transforme en courant redressé (fig. 3bj.
- Le fait qu'on puisse ainsi redresser le courant est connu, mais l’application de ce principe est extrêmement difficile, en particulierdans le cas de fréquences de l’ordre de celles qu’on emploie en télégraphie sans Jil.
- En effet, npn seulement il faut, pour redresser le courant, que ja rotation du collecteur ou des balais se fasse synchroniquement, mais il faut encore que la position ej le calage de ces balais soient déterminés avec beaucoup de précision et restent toujours pareils.
- Si l’on fait tourner le collecteur un peu plus lentement ou un peu plus rapidement que la vitesse du synchronisme, on obtient aiix bornes c et d un voltage qui varie suivant la courbe de la figure 3e. Si l’on branche en C et D un téléphone ou un détecteur magnétique à corde, la membrane du téléphone ou la corde du détecteur est soumise à l’action d’un courant alternatif dont la périodicité a pour valeur
- p.342 - vue 342/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 343
- \
- n — N X ------Tj---, en appelant N la périodicité de
- l’oscillation reçue par l’appareil, N, le nombre de tours du synchronisme et Nâle nombre de tours réellement effectués par le collecteur ou les balais.
- Le courant alternatif ainsi obtenu n’est pas sinusoïdal ; il présente des irrégularités provenant des harmoniques (lig. 3). Les dents correspondant à ces irrégularités peuvent être facilement supprimées en introduisant dans le circuit des bobines de réactance ou autres appareils de syntonisation, de façon à obtenir un courant alternatif sinusoïdal du nombre de périodes voulu. La régularisation delà courbe ne sera pas nécessaire la plupart du temps, étant donné que le courant alternatif primitif est, malgré ces irrégularités, bien assez bon pour actionner la membrane ou la corde du détecteur. On pèut, en se servant de transformateurs de phase et de tension, obtenir de la manière indiquée précédemment un courant alternatif secondaire de- forme sinusoïdale (pointillé, lig. 3°). Si l’on se contente d’un rendement relativement faible pour la commutalrice on peut simplifier notablement la construction en supprimant l’un des deux segments du collecteur. Le collecteur de forme ordinaire est alors remplacé par un cylindre tournant dont la surface est formée de segments laissant entre eux des encoches de largeur appropriée.
- Le courant obtenu dans ce cas a la formereprésen-tée(fig.4). Onvoitquela suppression dudeuxièmescg-ment du collecteur produit, au point de vue de l’énergie reçue, une diminution de rendement d’environ 5o % .
- Gomme le nombre de tours serait très élevé si le collecteur n’avait qu’un seul ou deux segments, on augmentera le nombre des lames en réduisant d’une manière correspondante le nombre de tours.
- Si, par suite de considérations mécaniques, la transformation ne peut se faire au moyen d’une seule commutatrice, on peut placer plusieurs com-mutatrices en série ou en cascades (lig. 5). Dans ce cas, les deux machines M, et M2 sont montées en série. Elles comportent des bagues S, et S2 et des lames de collecteur G, et C2. II est a remarquer ici que le calage relatif des balais doit être faitavec beaucoup de soin. La bague S, reçoit le courant à la fréquence de l’antenne, et ce courant, après avoir subi une première transformation, est conduit à la bague S2 pour être soumis dans la machine M2 à une deuxième réduction de fréquence. Le fonctionnement d’une telle installation est facile à comprendre, dans le cas où l’on fait tourner synchroniquement les deux
- transformateurs, c’est-à-dire dans le cas où l’on cherche à produire, non des courants alternatifs de basse fréquence, mais des courants redressés (fig.3h). Fig. -, a.
- Fig-, 7 b.
- La figure 7“ montre le courant après sa première transformation, et la figure 71’ après la deuxième transformation.
- Si l’on choisit le mode de construction dans lequel une lame sur deux du collecteur est supprimée, le courant prend, après la première transformation, la forme de la figure 8''*, et après la deuxième la forme de la figure 81’.
- Fig. 8 a.
- Fig. 8 b.
- On peut, tout en gardant le principe du montage en série, simplifier l’installation en ramenant aux bornes primaires le courant secondaire obtenu dans la machine, et en le faisant passer à nouveau dans la machine, puis en répétant cette opération jusqu’à ce qu’on ait obtenu la fréquence voulue. Ce dispositif est représenté figure 6. L'e courant venant de l’antenne est amené aux bpgues S et sort de la machine par les balais B( et B2. 11 traverse de là l’appareil syntonisateur et retourne à la bague S pour subir une deuxième transformation dans la machine et revenir une fois de plus à l’appareil syntonisateur a2. Le courant parvient enfin dans le récepteur T, dont le circuit peut être syntonisé à la fréquence voulue au moyen de l’appareil syntonisateur a3. La forme du courant est (en ne tenant pas compte de l’influence des appareils syntonisateurs qui donnent aux courbes la forme de sinusoïdes mathématiques) la même que dans le cas du montage en série précédemment décrit.
- p.343 - vue 343/448
-
-
-
- 344
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2" Série). — N° 24.
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- Réflexions sur le refus des permissions de voirie à propos de l’arrêt du Conseil d’Etat du 11 avril 1913.
- Dans un article paru récemment ('), sous ce titre : « Du droit pour une Compagnie concessionnaire de transport d’obtenir des permissions de voirie, en vue de distribuer et de vendre ses excédents d’énergie », M'; L. Péjoine a démontré très clairement combien est injustifiée la vogue qui s’est attachée à l’arrêt du Conseil d’Etat obtenu le n avril dernier par la Compagnie des tramways de l’Est Parisien.
- Il a remarquablement fait ressortir la banalité de cet arrêt. Sans doute la décision du Conseil d’Etat aurait été subversive, et par conséquent , intéressante au premier chef, si le refus opposé par le préfet à une demande de permission de voirie avait été déclaré illégal; mais c’est seulement le motif servant de base à ce refus qui a été annulé par le Conseil d’Etat : il était impossible en effet de trouver juridique la théorie du préfet de la Seine sur la prétendue impossibilité pour une Compagnie de tramways de faire une distribution d’énergie électrique ; et une incompatibilité radicale entre les deux professions de concessionnaire de transport et de distributeur d’énergie n’est inscrite dans aucune loi.
- Le Conseil d’Etat, dans un seul et même texte a fait deux réponses : A la Compagnie des tramways, qui lui demandait d’octroyer directement la permission qu’elle avait vainement sollicitée du préfet, et alléguait qu’un refus violerait l’article 8 de la loi du 15 juin 1906, il a répondu que cet article, tout en supprimant le privilège exclusif pour les distributeurs de force, 11e faitpas une obligation à l’autorité administrative de donner à tout demandeur une permission de voirie ; et sur ce point l’autorité reste seule jugede ce qu’il convient de faire. Au préfet de la Seine, il répond qu’il a tort d’étayer son refus sur le même article et sur l’égalité des conditions que cet article impose ; car légalement, la qualité de concessionnaire d’un transport ne faitpas obstacleàl’égalité
- des conditions vis-à-vis de tout autre distributeur, si ce concessionnaire obtient en plus les autorisations exigées pour la distribution d’énergie.
- Et, en reconnaissant ainsi à l’Administration une liberté complète de fait et de droit pour octroyer ou refuser une permission, le Conseil d’Etat, comme dit très bien M. Péjoine, n'a rien innové.
- C’est précisément cette absence d’innovation, si clairement soulignée par notre confrère qui nous a donné l’idée de rechercher aujourd’hui quelle est, en matière de refus d’autorisation, la jurisprudence constante ; ensuite en spécialisant notre étude, nous rechercherons plus particulièrement quelles hypothèses se sont présentées, au point de vue des concessionnaires de tramways qui ont voulu faire de la distribution d’énergie-
- I
- JURISPRUDENCE EN MATIERE DE REI-US d'autorisation DE VOIRIE
- Le principe, admis par la jurisprudence, est celui-ci : une permission de voirie étant une faveur, quel que soit son objet (caniveau sur les routes, poteaux, conducteur d’électricité, etc..., un maire ou un préfet, en la refusant ne lèse pas un droit ; donc on 11e peut faire annuler un refus par la voie du recours pour excès de pouvoir. On ne peut que s’adresser au ministre pour lui présenter un recours gracieux; mais, si ce fonctionnaire approuve le refus de son subordonné, l’auteur de la pétition n’a qu’une chose à faire: se soumettre.
- Voilà ce qu’un jurisconsulte est obligé de dire et de répéter à chaque instant: occupation ennuyeuse entre toutes ; car les électriciens et en général tous les industriels, sont tenaces dans leur idée; et, après avoir amalgamé dans leur esprit (plus ou moins bien, et peut être plus ou moins mal), des décisions disparates, ils se font
- (1) Lumière Electrique, 24 mai 1913, p. 249.
- p.344 - vue 344/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 345
- une conception plus conforme à la réalité de leurs désirs qu’à celle des faits. Pour mon propre compte, j’ai dû m’entendre dire par un distributeur, auquel j’avais expliqué toute cette théorie, que je me trompais sûrement, parce que le contraire lui avait été affirmé par un de ses amis, qui avait d’ailleurs lui-même, comme ami intime, un avocat à la Cour de Cassation dont il ne se rappelait plus le nom...
- Même en présence de pareilles autorités.... anonymes, il est indispensable de rester inflexible et de répéter : le refus n’est pas susceptible d’un recours pour excès de pouvoir.
- Et il faut persister plus quejamais, alors même que l’on vous montrerait un refus annulé par le Conseil d’Etat : car vous pouvez être persuadé que ce n’est pas le refus qui a été l’objet de l’arrêt d’annulation ; mais le motif qui lui servait de base; le Conseild’Etat est assez pointilleux quand il s’agit d’arguments j uridiques ; il sait que la capacité moyenne des agents de l’Administration leur permettrait d’en créer à la douzaine pour les besoins de la cause : il se réserve d’en vérifier le bien fondé; et c’est prudent, si l’on ne veut pas laisser créer un droit administratif qui n’aurait aucune ressemblance avec le droit réel.
- Pour plus de clarté, donnons des exemples des motifs annulés par le Conseil d’Etat.
- On peut citer :
- i° L’arrêt Pagès, bien connu de tous les hy-drauliciens. Le préfet de la Haute-Loire, avait refusé à un riverain une autorisation de dériver les eaux de la Loire, dans la partie où elle n’est navigable ni flottable, sous prétexte que toute dérivation excédait les droits de ce riverain : ce préfet ignorait le Code civil, notamment l'article 644 et l’article (>45. qui précisément attribuent au riverain l’usage de l’eâu, et en cas d’excès donnent aux tribunaux judiciaires le droitde statuer.
- On ne peut pas permettre aux préfets d’écrire publiquement qu’ils ne connaissent pas la loi, et le Conseil d’Etat exige qu’ils gardent pour eux seuls cette constatation. Le motif du refus a été annulé par décision du 22 mars 1911.
- 20 L’arrêt Croizet, du 17 juillet 1903. Le Préfet avait refusé une autorisation en se basant sur ce que la dérivation sollicitée ferait tort à un lavoir communal : la loi d’avril 1898 sur le régime des eaux enjoint expressément au préfetde ne se
- préoccuper que des intérêts ^e la région, et non pas d’un intérêt particulier : le motif est annulé (Dal. 1904, 3 116).
- 3° L'arrêt de laRoche-Aymon du 3i juillet 1896. Le préfet sollicité d’accorder une autorisation sur une route départementale, renvoyait les parties auprès du maire, pour obtenir cette autorisation : il ignorait sa propre compétence déterminée par la loi du 22 décembre 1789, 3 janvier 1790, Le motif du refus est annulé (Dal. 1898. 3 1.)
- Bien entendu, aux arrêts annulant un refus pour erreur dans les motifs, il faut assimiler ceux qui ont à se prononcer sur un refus qui serait en contradiction avec un contrat indiscutable. Par exemple, si une commune qui a donné une concession permettant au distributeur de canaliser toutes les rues, lui refuse le droit de placer les conducteurs nécessaires au service public dont il a à la fois la charge et le profit, il est évident que le refus est injustifié : toutefois, dans ce cas, l’annulation n’est pas prononcée par le Conseil qui se borne à renvoyer les parties devant le Conseil de préfecture, c’est-à-dire devant le juge de droit commun, en matière de contrats administratifs.
- Mais s’il s’agit d’un refus donné sans motif, et sans violation d’un contrat, les exemples sont tellement abondants que l’on a quelque peine à prendre les plus intéressants pour bien démontrer que le Conseil les déclare inattaquables : on peut citer :
- 10. —L'arrêt de Neuilly-sur-Seine du 27 mars 1903 : quelques propriétaires avaient demandé l’autorisation d’établir une canalisation sous différentes voies communales, pour se distribuer à eux-mêmes la lumière électrique, partant d’une source électrogène constituée en commun et aboutissant à chacun des domiciles particuliers de ces co-propriétaires. Le pourvoi était fondé sur ce que le maire aurait commis un détournement de pouvoir non dans l’intérêt de la voirie, mais dans le but de favoriser une Compagnie concurrente. Le Conseil d’Etat a déclaré qu’il ne lui appartenait pas de revenir sur le refus de l’autorisation opposé par les autorités compétentes. (Dal. 1904. 3 88.)
- 20. — L’arrêt Graulhet du 17 janvier 1902 par lequel le Conseild’Etat a déclaré qu’un maire, lié par un contrat établissant la concession dans le centre de la commune, pouvait refuser des au-
- p.345 - vue 345/448
-
-
-
- 346
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2° Série). — N» 24.
- torisations en dehors de ce centre, d’abord parce qu’il n’y avait pas de lien contractuel, et ensuite parce que l’autorité est toujours libre de refuser une autorisation qui est un acte discrétionnaire. (Dal. igo3.5. /(oi.)
- D’ailleurs, au lieu de faire l’analyse de toutes ces décisions, il serait plus simple d’en trouver la synthèse dans les grands principes de la procédure pour excès de pouvoirs.
- Comme l’a dit, dans ses conclusions remarquables, au sujet de l'affaire Lafage, M. le Commissaire du gouvernement Pichat, le recours pour excès de pouvoir ne peut être fondé que sur un moyen d’illégalité; et si Ton voit très bien comment un motif peut être illégal, on ne voit pas comment le serait le refus d’une faveur qui n’est basée sur aucun droit.
- Il
- TENTATIVES FAITES PAU DES COMPAGNIES
- DE TRAMWAYS POUR FAIRE DE LA DISTRIBUTION A DES PARTICULIERS
- Ce n’est pas la première fois que les Compagnies de tramways saisissent, soit les tribunaux, soit les autorités de leur désir de faire de la distribution de force motrice.
- Leur premier essai, qui n’a pas été très heureux, a été consommé à Lille ; la Compagnie de tramways de cette ville, autorisée à utiliser comme elle l’entendrait, ses excédents d’énergie, avait considéré cette permission comme un équivalent à une autorisation de voirie donnée en la forme des permissions de la loi de 1906.
- ’ Patelle se mit à faire une concurrence à la Société Lilloise d’Energie Electrique, ce qui lui a été vivement reproché par un arrêt de la Cour d’appel de Douai, en date du 11 novembre 1908 et un arrêt de la Cour de Cassation, en date du 18 avril 1910, rapporté dans Dalloz 1910. 1. 4«5.
- En effet, autre chose est pour une Comjiagnie de tramways d’entendre dire par le préfet que ses moyens de production d’énergie sont surabondants pour assurer son service de traction, et autre chose est de recevoir les autorisations d’emplacement des conducteurs nécessaires à tout distributeur pour pénétrer, à travers le sol public, jusqu’aux maisons des particuliers. Lorsqu’une profession est soumise, dans son exercice, à la nécessité de respecter des conditions
- imposées par une loi, c’est faire une concurrence déloyale à ceux qui se soumettent, que de s’en dispenser purement et simplement : qu’une Compagnie de tramways fasse, en plus de l’industrie qui lui est propre, l’industrie de la distribution, nous n’y voyons aucun inconvénient; mais il faut qu’elle soit alors autorisée comme distributeur. Cela a une importance d’autant plus considérable qu’elle sera obligée de payer comme ses concurrents les redevances afférentes à toutes ses canalisations électriques, aussi bien pour les occupations des simples branchements détachés de l’artère principale que pour cette artère elle-même.
- Etc’estd’ailleurs ce qui a été admis par l’administration, à l’égard de la Compagnie de l’Est Parisien, quand elle a demandé la permission d’emprunter la voie publique entre une de ses sous-stations, et le domicile d’un abonné, M. Sulzer, demeurant à Paris, rue de la République, n° 7.
- Le Conseil d’Electricité a admis que la Compagnie devait, soit cesser la fourniture, soit demander une permission aux conditions ordinaires pour la distribution, et il a spécifié que les conditions qui seraient imposées à cette permission seraient celles qui sont imposées aux concessionnaires de la distribution de l’énergie électrique à Paris, dans la mesure où ces conditions sont susceptibles d’être communes aune permission de voirie et à une concession municipale.
- .De plus on ne verrait pas pourquoi une Compagnie de tramways n’aurait pas, en plus de sa concession de transports, une concession de distribution d’énergie électrique. En édictant des tarifs égaux à ceux d’une distribution préexistante, en faisant cadrer les redevances entre elles (ce qui est particulièrement facile depuis le décret du 7 septembre 1912, qui permet de faire varier le niveau de ces redevances pour le ramener s’il en est besoin à la hauteur des redevances préalablement exigées) en prévoyant des durées identiques, en tenant compte que le rachat et la déchéance pèsent sur le concessionnaire de transports comme sur le concessionnaire de la distribution, il y aurait égalité de charges, et c’est bien là tout ce que les distributeurs d’énergie électrique peuvent demander.
- C’est d’ailleurs au sujet de cette égalité des conditions que les Compagnies de distribution les plus farouches au sujet du respect de leurs
- p.346 - vue 346/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 347
- droits, ont brisé le plus grand nombre de lances. Nous en trouvons la preuve la plus récente dans un jugement du Tribunal de commerce de Paris, en date du i3 avril 1910, confirmé par un arrêt de la Cour d’Appel, en date du 11 janvier 191a, solutionnant un conflit dont l’unique base était, d’après la partie gagnante elle-même, l’égalité des conditions (’).
- Le procès mérite d’être analysé.
- On sait que le 29 décembre 1888, et le a5 février 1889, la Ville de Paris a accordé à la Compagnie Electrique du Secteur de la Rive gauche l’autorisation de poser et de maintenir, pendant 18 ans, des canalisations d’électricité sur la voie publique sans monopole ni privilège. Forts de cette absence de clause restrictive, les entrepreneurs Berlier et Cic crurentpouvoir s’adresser à deux Sociétés étrangères à tout secteur parisien, la Société Westinghouse et le Triphasé, pour alimenter, en énergie électrique, leurs chantiers du Nord-Sud.
- Mais ils se sont heurtés à l’opposition du Secteur de la Rive gauche qui leur a interdit de solliciter une permission de voirie à l'effet de réunir leurs chantiers aux usines de ces Sociétés : le Secteur sut même obtenir une lettre de l’administration municipale déclarant interdite toute occupation de la voirie à une Société qui n’aurait pas des charges égales à celles du Secteur lui-même, c’est-à-dire les redevances et les abandons des ouvrages en fin de concession.
- Sur cette assurance, Berlier et Cie acceptèrent, à titre de transaction, de payer au Secteur de la Rive gauche, une redevance d’un centime par chaque kilowatt-heure qu’ils recevraient des Sociétés auxquelles ils s’étaient adressés.
- Le contrat avait reçu sa pleine et entière exécution quand la nouvelle convention passée par la Ville de Paris, avec l’Union des Secteurs, le
- (!) 11 y a un pourvoi admis par la Chambre des requêtes, le i3 avril igi3, actuellement pendant devant la Chambre civile.
- 5 septembre 1907, déclara la concession accordée, sans monopole, en ce qui concerne la force motrice.
- Aussitôt, les tributaires de la redevance, alléguant qu’ils avaient contracté, dans l’ignorance de cette situation de f|it, et dans la croyance qu’ils ne pourraient jarpais obtenir une autorisation normale même pour la force motrice, plaidèrent la nullité de leur consentement, entaché, disaient-ils, d’erre.ur et même de violence et tentèrent de se dégager de l’obligation de tout paiement dans l’avenir, en obtenant aussi le remboursement des sommes versées dans le passé.
- En réponse à cette prétention, le jugement a fait observer que si les redevances avaient été promises, ce n’était pas pour acheter la violation d’un monopole qui n’avait jamais existé, en faveur des Secteurs pour ce qui regarde la force motrice, mais seulement pour permettre que la distributiou fût faite par un simple permissionnaire : car ce permissionnaire n’est pas tenu aux obligations qui s’imposent au concessionnaire, notamment la nécessité de fournir, à ceux qui demandent le courant, dans des conditions requises au contrat, l’obligation de payer des redevances et l’abandon en fin de concession des ouvrages établis.
- Et le Tribunal constate en termes excellents « qu’il est loisible à la Société Westinghouse ou « au Triphasé de solliciter comme le Secteur « de la Rive gauche l’autorisation de placer ces « canalisations électriques sous les voies de la « rive gauche, mais que ces Sociétés seront « alors assujetties aux mêmes charges ».
- Pourquoi, puisque l’égalité des charges est seule requise, une convention n’interviendrait-elle pas sous forme de concession, entre une Compagnie de tramways et la Ville de Paris pour la distribution sans monopole de la force motrice?
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour d'Appel de Lyon.
- p.347 - vue 347/448
-
-
-
- 348
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2® Série). — N°24.
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Les symptômes de la crise industrielle prochaine se font plus certains. Nous disions il y a huit jours que plusieurs indications venant d’Allemagne étaient de nature.à faire croire à un ralentissement certain des affaires. La Bourse de Berlin continue à être mauvaise ; les valeurs les plus solides ont baissé de 5 %, à 20 %. L’Allgemeine Electrizitats Gesellschaft qui cotait a/j i ,20 le 29 avril était à 235,80 le 2 juin, la Harpen est descendu dans le même temps de 195,70 à 187,50. On y perd, d’autre part, l’espoir d’une amélioration prochaine du marché monétaire ; l’escompte privé ne diminue pas. A Londres, il n’est plus question d’une réduction du taux d’escompte de la Banque d’Angleterre et l’on ne voit pas sans appréhension lé moment où la Turquie lui fera d’impôttantte appels d’or. D’autre part les stocks de fonte montent partout en Angleterre, en Allemagne, en Belgique et même en France : si bien que les prix sont en baisse. La nouvelle de la création de nouveaux hauts-fourneaux en Lorraine ou dans le Pas-de-Calais a donc désagréablement surpris le marché et nul doute que dans l’industrie métallurgique se manifeste beaucoup d’appréhension. La répercussion devra donc logiquement se faire sentir dans deux ou trois mois dans les industries de transformation qui sembleraient d’après cela épuiser leurs carnets de commandes. L’industrie électrique sera-t-elle seule favorisée ? Des déclarations faites aux diverses assemblées générales qui viennent d’avoir lieu, il faudrait conclure que oui, mais, en pareille affaire, nulne s’engagerait à demeurer aussi affirmatif.
- Les cours du Rio et des autres valeurs de cuivre sont en baisse ; la consommation du métal ne diminue cependant pas encore d’une façon appréciable et tout porte à croire qu’elle se maintiendra à son niveau actuel pour plusieurs mois.
- Bien que l’affaire de la Compagnie Générale des Omnibus de Paris ne constitue pas, dans son ensemble, une affaire purement de traction électrique, nous nous sommes ici toujours intéressés à son développement technique et commercial et à son évolution économique. Les résultats que le Conseil vient de présenter à l’assemblée ne font que confirmer la bonne impression que nous avons toujours eue des
- mesures prises pour réorganiser l’affaire et le regret que nous avons souvent exprimé de l’inertie pour ne pas dire de l’incurie de ses dirigeants dans les dix dernières années de l’exploitation de l’ancienne concession. Alors que partout ailleurs en Europe et en Amérique elle pouvait trouver la preuve évidente des ressources que procuraient les nouveaux modes de traction, elle s’obstinait dans ses vieux errements et se rendait difficile l’octroi de la nouvelle concession. Depuis, elle a fait table rase des anciennes méthodes et mérite d’être complimentée pour l’effort accompli.
- En voici d’ailleurs les résultats. Au cours de sa deuxième année de transformation pendant laquelle 23 lignes d’omnibus ont été organisées successivement pour la traction automobile et plusieurs de tramways équipées électriquement, la Compagnie a transporté près de 366 millions de voyageurs en augmentation de 76 millions sur 19m, procurant une recette totale de 51 75 5<35 francs, supérieure de 9 709 812 francs à celle dé 1911. Comme les dépenses d’exploitation, malgré la grande augmentation du nombre de kilomètres-voitures, ne progressaient que dans un rapport raisonnable, le compte d’exploitation se balançait en fin d’exercice par un solde créditeur de 3/|88 5r8 fr. 49 ; c’est-à-dire que dès la deuxième année d’une exploitation partiellement organisée, la Compagnie pouvait, faire face à son service d’obligations, et distribuer sur les bénéfices l’intérêt statutaire de 4 % aux actions de capital
- qu’elle eût dû sans cela imputer aux comptes de premier établissement. C’est seulement pour le service du dividende des actions de jouissance qu’elle a prélevé sur les réserves 75 789 francs. Mais on entrevoit déjà, ce que le Président de l’assemblée a confirmé, quel a fameuse clause de révision des tarifs en cas d’insuffisance des recettes n’aura pas à jouer. Il est stipulé, en effet, au cahier des charges qu’au cas où la recette par kilomètre-voiture serait descendue pendant une année au-dessous de 1 fr. 06, et si pendant la même période les recettes totales des tramways et des omnibus ne permettent pas défaire face aux dépenses d’exploitation et aux charges du capital, le concessionnaire aura le droit de demander la révision du réseau des omnibus. Or, les charges du capital comprennent une annuité forfai-
- p.348 - vue 348/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 349
- taire de 3 millions et l'intérêt à 5 % des sommes employées dans les dépenses nouvelles de premier établissement ainsi que ramortissemcnt des memes sommes,calculé de manière qu'il soit achevé à l'expiration de la concession. L’intérêt à 5 % est acquis : pour le surplus,J1 faut enregistrer les déclarations du président du conseil. Alors que iqii avait du faire supporter au compte de premier établissement 5 3o/| ôoo francs pour payer toutes ses charges et le dividende statutaire, l’exercice 19*2, malgré un service incomplet, a pu non seulement faire face à toutes ses charges, mais également donner un dividende sur le capital entier. Quant à la recette par kilomètre-voiture, elle [s'établit de la façon suivante : pour les tramways, 81 cent. 75 pour 26 860 112 kilomètres-voitures; pour les omnibus, 87 cent. 66 pour 33 669 5q8 kilomètres-voitures; mais pour les omnibus automobiles seuls, compris dans le chiffre précédent, 91 cent. 60 pour 29008414 kilomètres-voitures. Au kilomètre et grâce au tarif, par sections le nouveau mode de traction est donc supérieur à l'ancien. Il faut, d’ailleurs, ajouter que la Compagnie a réalisé des économies de carburant, ses voitures ne consommant que 43 litres de benzol par 100 kilo- j mètres au lieu de 5o, et des économies de bandages en caoutchouc qui jeuvent effectuer maintenant des parcours moyens de 3o 000 à 40 000 kilomètres au lieu des i5 à 20000 kilomètres du début.
- La question de l’entretien des voitures et de leur amortissement est la troisième qui préoccupait les ingénieurs de la Compagnie: une expérience de deux ans ne peut guère fixer leur opinion. Cependant le directeur général a pu dire que le mécanisme de la méthode d’entretien, qui règle le passage de chaque châssis annuellement à l’atelier pour une révision et une réparation complète donnait les meilleurs résultats et qu’en résumé,les frais d’exploitation des omnibus automobiles étaient moins élevés que ceux des omnibus à chevaux. Enfin, devant l’affluence du public qui a pris l’habitude des arrêts fixes et des tarifs sectionnés, il a fallu augmenter sur certaines lignes le nombre des parcours et prévoir pour l'exercice en cours 40 millions de kilomètres-voitures au lieu de 3o millions. 11 suffisait donc, comme nous n’avons cessé de le dire, d’adapter l’organe aux besoins du public, en forçant celui-ci à adopter d’autres habitudes. Mais, inalgrésesventes d’imrneubles, malgré la liquidation de son ancien matériel qui lui procureront des disponibilités et des bénéfices, malgré 100 000 obligations de 5oo francs figurant au bilan pour 46707929 francs, la Compagnie a dû émettre j
- 35 millions d’obligations nouvelles, en sorte que la totalité des capitaux nouveaux* consacrés aux entreprises nouvelles est de 120 millions. La situation de l’exercice en cours permet de dire que tous ces capitaux pourront être rémunérés : la concurrence des lignes métropolitaines 11e paraît pas à craindre (les faits prouvent le contraire) et les plus-values de recettes déjà réalisées avec une exploitation en cours de transformation donnent bon espoir le jour où tout sera réorganisé.
- On donne sur la constitution de la Société de distribution d’Eclairage et de Force Motrice de Valen-ciennes-Anzin les détails complémentaires suivants : le capital de 20 millions est divisé en 80000 actions de a5o francs sur lesquelles 17850 actions ont été attribuées à la Compagnie pour l’Eclairage et le Chauffage par le Gaz et à la Société Electricité et Gaz du Nord, en rémunération de leurs apports. Il a été créé en outre 10000 parts de fondateur ayant droit à 3o % des bénéfices après les prélèvements statutaires. La station centrale en cours de construction est prévue pour une puissance de 20000 kilowatts et fonctionnera peut-être fin 1913. Il est bien entendu qu’elle sera substituée à la centrale existante à Valenciennes et qu’elle distribuera éclairage et force motrice à toutes les concessions de la Compagnie d’Eclairage et de Chauffage par le Gaz. Les études de transformation du réseau se poursuivent et font penser qu’en 1914 les régions de Maubeuge , Jeumont, Valenciennes ne formeront plus qu’un groupe de distribution autour des deux centres de Jeumont et Valenciennes.
- Les usines Siemens-Schuckert à Vienne ont réalisé en 1912 un bénéfice net de 2004329 couronnes, supérieur de .204 309 couronnes à celui de l’exercice 1911. Le dividende est porté de 6 à 7 % sur le capital de 24 millions de couronnes ; 342 223 couronnes sont attribuées aux réserves et le report à nouveau est de 167882 couronnes. La prochaine assemblée sera saisie d’une demande d’augmentation du capital qui sera porté à 32 millions de couronnes au moment voulu.
- 1/Electrica, société roumaine par actions à Bucarest, maintient son dividende à 8 % sur son capital de 4 millions de lei. Le bénéfice d’exploitation s’est élevé à 1 327 589 lei, laissant un bénéfice net de 420401 lei contre 414 351 lei en 1911. La société va porter son capital de 4 à 10 millions de lei, mais l’émission des actions nouvelles ne se fera qu’au fur
- p.349 - vue 349/448
-
-
-
- 350
- LA LUMIÈRE ÊLECfRIQUE
- T. XXII (2e Série).— N® 24.
- et à mesure des besoins. La situation politique s’éclaircissant de ce côté, l’Electrica peut prendre un développement fort intéressant et les constructeurs français feraient bien de s’inquiéter de ce débouché.
- Notons la création à Glaris d’une nouvelle société dénommée«A. G. Columbusfür elektricheUnterneh-mungen » constituée au capital de a5 millions. Pour le moment, il ne sera émis que 16 millions en 32000
- actions liWrée&dft^o % . Le président du Conseil est M. BoVeri de, rau§X)QΣté Brown, Boveri et C®, et les participants sont : IeCredito Italiano, la Banque italienne du Rio de la Pfat%K la. Compagnie italo-argentine d’Electricité à Buenos.'AÎJtQS, la Schwei-zerische Bankgesellschaft, etc.
- B. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Ain. —r L’électricité va être installée à Samognat. C’est la Soojété Lyonnaise des Forces Motrices qui fournira le courant.
- Alpes-Maritimes. — Le conseil municipal de Coa-raze discutera prochainement le projet d’éclairage électrique de la commune.
- Ardèche. — Le conseil municipal du Teil a adopté la convention projetée avec la Société du Gaz pour l'éclairage de la commune au gaz et à l’électricité.
- Le conseil municipal de Privas a approuvé le traité passé avec la Compagnie du Gaz pour l’éclairage électrique des particuliers.
- C£llV£ldOS. — Le conseil municipal d’Aunay-sur-Odon a approuvé la substitution de MM. Huard et Jau-tarel à M. Fortin comme concessionnaire de l’éclairage électrique.
- Côte-d’Or. — M. Foin, industriel à Vanvey-sur-"Ource, a soumis à la municipalité de Coulmier-le-Sec un projet concernant l’installation de la lumière électrique dans la localité.
- Drôme. — Le conseil municipal de Bourg-de-Péage a approuvé les traités à passer avec la Compagnie du Gaz et M. Clément Poitiers, concessionnaire de l’éclairage électrique.
- Eure. — La ville d’Etrépagny exploite elle-même depuis un certain nombre d’années l’éclairage électrique. Pour une raison d’intérêt général, la ville ne voudrait plus exploiter elle-même celle industrie, c’est pourquoi elle est entrée en pourparlers avec la Société Bréant, de Gasny, pour la location du secteur d’Etrépagny.
- Eure-et-Loir. — La Compagnie du Gaz de Dreux a cédé à une Société électrique la concession de l'éclairage électrique de la ville de Dreux.
- On parle d’un projet d'installation de l’éclairage électrique dans la commune de Courville.
- Gard. — Il est question d’installer l’éclairage électrique dans la commune de Ners.
- L’éclairage électrique va être installé dans la commune de Garons.
- Haute-Marne. — M. Ribourg, de Saint-Seine-sur-Vingeanne, s’occupe d’établir dans la région de Langres l’éclairage électrique.
- La ville de Langres a été saisie de propositions, non seulement pour établir l’éclairage électrique, mais aussi pour remplacer la vapeur par l’électricité au chemin de fer à crémaillère et à l’usine élévatoire des eaux.
- Hautes-Pyrénées. — Par arrêté préfectoral une enquête est ouverte à la mairie d’Arreau sur le projet d’installation de l’éclairage électrique.
- Ille-et-Vilaine. — Le conseil municipal de Redon avait été saisi de plusieurs demandes de sociétés électriques, mais avait invité l’usine à gaz de Redon à étudier la question pour arriver à exploiter elle-même. Son insistance a obtenu gain de cause et on peut espérer que prochainement l’électricité fonctionnera à Redon.
- Lot. — La municipalité de Labastide-Murat vient de recevoirune proposition d’éclairage électrique municipal de la maison Gazelle, de Toulouse.
- Lot-et-Garonne. — La commission spéciale de l’éclairage du conseil municipal d’Agen s’est réunie pour entendre M. Fleury, délégué de la Compagnie concessionnaire du gaz. Il a été décidé que les principales voies de la cité seront éclairées à l’électricité.
- Manche. — Les municipalités d’Agon, Blainville et Gouvelle, étant définivement d’accord avec le concessionnaire de l’éclairage électrique, les permissions de voirie ont été adressées à la préfecture et le cahier des
- p.350 - vue 350/448
-
-
-
- 14 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 351
- charges soumis - au contrôle. Sitôt les formalités d’approbation terminées, les travaux d’installation vont commencer. L’usine sera située à Coutainville, près la Mare de Lessay.
- Marne. — Le comité délégué par la commission intercommunale d’Ay, dont nous avons parlé dans notre numéro du 22 février, constituée pour l’étude d'un projet d’installation électrique dans la région vient de délibérer et demande à l’Administration supérieure de vouloir bien autoriser les communes de Tauxières-Mutry, ChiUillon-sur-Marne, Mardeuil, Reuil, Troissy, Magenta, Dizy, Fontaine, Yincelles, Trépail, Moslins, Venteuil, Bouzy, Monthelon, Moussy, Chouilly, Villers-Marmery, Haulvillers, Germaine, Pierry, Yinay, Àra-bonnay, Saint-Martin-sur-le-Pré, Ville-en-Selve, Cumiè-res, Bisseuil, Aigny, Guis, Saint-Martin-d’Ablois. Pli— vot, Morangis, Damery, Yraux, Mareuil-sur-Ay, Saint-Imoges, Vandières, Recy, Romery, Mancy, Juvigny, Œuilly, Louvois, Fleury-la-Rivière, Mareuil-le-Port, Champillon, Ay-Ville, Ay (La Villa), Boursault, Yau-ciennes, Gondé-sur-Marne, Binson-Orguigny, Verneuil, Ghavot, Tours-sur-Marne et Yillers-sous-Chàtillon à se constituer en syndicat conformément à la loi du 22 mars 1890 à l’effet de : construire, collectivement, un réseau primaire et des réseaux secondaires pour distribution générale d’électricité (éclairage et force motrice).
- Eventuellement confier l’exploitation des réseaux ainsi construits à une société fermière qui assurera la fourniture du courant, et, le cas échéant, à créer une station centrale pour produire le courant nécessaire à l’exploitation dudit réseau.
- Etablir au besoin les services nécessaires, tant pour l’entretien et la conservation du réseau et la fourniture du courant, que pour le contrôle des distributions d’énergie électrique.
- Contracter les emprunts communaux nécessaires, suivant les cas, pour assurer l’exécution des travaux et l’amortissement de la dépense, étant donné que chaque commune y participerait dans des conditions i\ déterminer par le syndicat.
- Le comité fait valoir que les communes syndiquées ne veulent réaliser aucun bénéfice financier dans l’exécution et le fonctionnement de leur projet, prenant toutes l'engagement, après avoir assuré toutes les dépenses y compris l’amortissement des emprunts, d’utiliser l’excédent des recettes, s’il eu existe, soit à des réductions successives des prix d’électricité, soit à l’amortissement plus rapide de ces emprunts.
- Morbihan. — Une enquête est ouverte à Pont-Scorff sur le projet d’installation de l’éclairage électrique dans la commune.
- Nièvre. — La Société du Gaz Franco-Belge a fait des offres à la municipalité de La Charité pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Nord. — Le conseil municipal de Mons-en-Barœul a émis un avis favorable à la deirfande de la Compagnie des Tramways de Lille et de sa banlieue relative à l’obtention d’une concession pour la vente de l’énergie électrique dans la commune.
- M. Duflot, adjoint au maire de Baizieux, membre de la commission de l’éclairage public, a exposé è l’assemblée les avantages qu’il y aurait à adopter l’électricité comme inode d’éclairage public. Il est décidé de demander à l’Energie Electrique du Nord de la France les renseignements nécessaires.
- Orne. — La Centrale électrique d’Alençon est établie à Couternes. D’une force de 10000 chevaux, elle des. sert La Ferté-Macé, Bagnoles-de-l’Orne, Tessé-la-Made-leine, etc. Par suite de son agrandissement, elle desservira bientôt toutes les communes entre Couternes el Alençon. Elle fournira l’énergie électrique à Domfront, dans tout le département et môme dans la Mayenne.
- Rhône.— Dans une de ses dernières réunions, le conseil municipal de Saint-Laurent-de-Chamousset a chargé le maire de faire les premières démarches auprès des diverses sociétés d’éclairage et de force motrice électrique de la région, pour l’installation de l'électricité dans cette commune.
- Dans sa dernière réunion, le conseil de Villechenève a procédé à l’examen de la demande de concession présentée par la Société l’Energie Electrique. Le conseil municipal, après avoir pris connaissance du cahier des charges et en avoir discuté les clauses, a autorisé le maire à accorder la concession sollicitée.
- Saône-et-Loire. — Le conseil municipal du Creu-sot a approuvé la convention passée avec la Compagnie d’électricité, pour l’éclairage des quartiers de la banlieue.
- Savoie. — M. Dugit, ingénieur, est chargé d’étudier plusieurs projets présentés pour l’installation de l’éclairage électrique.
- Seine-et-Marne. — La municipalité de Coulom-miers a toujours à l’étude la question de l’éclairage électrique.
- Différentes sociétés avaient fait des offres, notamment la Société « la Vallée de la Marne », et « l’Omnium ». Les projets de ces sociétés n’ayant pas abouti, de nouvelles offres ont été faites à la ville.
- La commission de l’électricité va donc se trouver en présence de nouvelles propositions à étudier.
- Le conseil municipal de Provins a renvoyé à la commission d’éclairage le projet d’installation de l’éclairage électrique à. la Ville-Haute, par la Compagnie du Gaz.
- Seine-et-Oise. — Le Triphasé vient de faire à la municipalité de Deuil des propositions de fourniture d’énergie électrique.
- La commission municipale, en présence de MM. Bry-
- p.351 - vue 351/448
-
-
-
- 352
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 24.
- linski, directeur, Sehlumberger, et un ingénieur technique, a discuté ces nouvelles propositions.
- Algérie. — Le conseil municipal d’Oued-el-Alleug a accueilli favorablement une demande de la Compagnie Centrale d’Energie Electrique, èn vue d’obtenir la concession de distribution d’énergie électrique pour l’éclairage du village.
- Elle sera incessamment soumise à l’enquête réglementaire.
- Le conseil municipal de Zéralda a accepté la demande de M. Ventre, qui se charge de l’installation d’une usine électrique pour l’éclairage public et particulier chez les habitants, ainsi que de l’utilisation de la force motrice pour les industriels.
- M. Maury, rapporteur de la commission municipale de Cheragas a donné lecture de son rapport sur les différents modes d’éclairage et fait connaître les conditions des diverses compagnies qui ont été consultées.
- Devant les avantages présentés par la Compagnie d’Energie électrique (directeur M. Bouvier), le conseil, à l’unanimité, accepte les conditions de cette Compagnie.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- Société Électrique de Nogent-le-Rotrou et Extensions. — Objet : Eclairage et force. — Capital : 25o ooo francs. — Siège social : Nogent-le-Rotrou (Eure). — Fondateur : Omnium français d’Electricité, i5g, boulevard Péreire, Paris.
- CONVOCATIONS
- Est Electrique. — Le 20 juin, 94, rue Saint-Lazare, à Paris.
- Société d’Electricité de Picardie. -—Le à3 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Société pour la Transmission de la Force par l’électricité. — Le 23 juin, 26, rue Laffitte, à Paris.
- Société pour le Travail Electrique des Métaux. —
- Le 23 juin, 26, rue Laffitte, à Paris.
- Société des Procédés J. L. Routin. —Le 25 juin, 1, rue Olclianski, à Paris.
- Société Boulonnaise d’Eclairage et de Force par l’Electricité. —Le 25 juin, 47, rue de Bourgogne, à Lille.
- Compagnie Urbaine d’Eau et d’Electricité. — Le a5 juin, 68, rue de Rome, à Paris.
- Compagnie Centrale de Tramways Electriques. —
- Le 26 juin, 19, rue Louis-le-Grand. à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de Béziers et Extensions. — Le 26 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Tramways Electriques d’Oran. — Le 26 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- La reproduction des articles de la
- Ateliers Electriques de Saint-Ouen. — Le 26 juin, 47, boulevard Heussmann, à Paris.
- Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille. —
- I.e 26 juin, 20, rue de l’Arcade, à Paris.
- Tramways de Lourdes. — Le 26 juin, 22, rue de l’Arcade, à Paris.
- Société d’Eclairage Electrique du Secteur de la Place Clichy. — Le 27 juin, 53, rue des Dames, à Paris.
- Compagnie Electrique du Secteur de la Rive Gauche de Paris. — Le 28 juin, 19, rue Blanche, à Paris.
- L’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing. — Le 28 juin, â Marcq-en-Barœul (Nord).
- Tramways Electriques de Saint-Etienne. — Le 28 juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Tramways Electriques de Montpellier. — Le 3o juin, 19, rue Louis-le-Grand, à Paris.
- Chemin de fer Métropolitain de Naples. — Le 3o juin, 20, rue d’Athènes, à Paris.
- Société Française des Pompes Worthington. —Le 5 juillet, rue du Commandant-Rolland, au Bourget.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention de faire l’acquisition de 18 cabestans électriques, destinés aux nouvelles messageries delà gare Saint-Lazare.
- Les industriels désireux de concourir à çelte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ir0 division), 43, rue de Rome, Paris (8e), jusqu’au 3o juin igi3.
- Le 5 juillet, au Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes, io3' rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’appareils pour bureaux télégraphiques (18 lots).
- Les demandes d’admission à l’adjudication devront être parvenues au Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes (direction de l’exploitation télégraphique, avant le 26' juin igi3.
- BELGIQUE
- Le a juillet, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture de 1 255 mètres câbles isolés au papier, sous plomb et armés, et d’accessoires nécessaires à l’administration des’ télégraphes; caut.M 3oo fr. (cahier des charges spécial n° iSz). Soumissions recommandées le 28 juin igi3.
- Le 2 juillet, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture et pose de câbles téléphoniques et d’accessoires dans l’agglomération de la ville d’Anvers; caut. : 10 000 francs (cahier des charges spécial n° 146) : prix des plans : 2i-3o francs. Soumissions recommandées le 28 juin.
- Lumière Electrique est interdite.
- Paris.
- IMPRIMERIE LEVÉ, 17, RUE CASSETTE.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.352 - vue 352/448
-
-
-
- Trente-cinquième année.
- SAMEDI 21 JUIN 1913.
- Tome XXII (2* aéria). — N° 26
- La
- Lumière Électrique
- SOMMAIRE
- EDITORIAL....... ...................... 353
- Chronique Industrielle
- L’équipement électrique du « Gustave-Zédé ».
- — Utilisation de l’Aar. — Projet d’utilisation du Rhône en Suisse. — Station hydroélectrique de Egiisau (Suisse). — Stations hydro-électriques de la Cairasca et de la
- Diveria (Italie)....................... 355
- Usines hydrauliques du Haut-Weser. — Création de transports d’énergie pour le traitement des minerais de cuivre au Chili. — Audition téléphonique de l’Opéra de Paris à Londres. — Développement des Compa-
- gnies de téléphones en Amérique....... 356
- Exportation de l’industrie allemande pendant le ior trimestre del’année 1913. — Commerce extérieur de la République Argentine.... 357
- Machines
- P. Ehrmann. — Fonctionnement et applications de l'excitatrice Leblanc {fin).......... 358
- Sociétés savantes et techniques
- Transmission de l’énergie électrique par courant continu série, par J.-S. Highfield. . . . 365
- Extraits des publications Le montage des lignes polyphasées dans les tubes isolants, par L. Blocii........... 367
- Les pertes dues à l’excentricité du rotor dans les moteurs d’induction, par Ch.-F. Smith
- et E.-M. Johnson....................... 36<)
- La construction des machines électriques en Allemagne, en 1912, par K. Pichelmayeii . 370
- Bibliographie
- J. Schils. — Installations téléphoniques.... 371
- Correspondance
- Théorème de réciprocité, MM. II.-A.-W.
- Klinkhamer et Dr F. Biieisic;........... 372
- Dispositifs de fraude d’énergie électrique,
- M. X***................................. 373
- L’excitatrice Leblanc, M. Marius Latour. . .. 375
- Boite aux Lettres. — Polices d’abonnement. 375
- Divers
- Les grandes distributions d’électricité et notamment celles de la Energia Eléctrica de Cataluna (d’après une conférence de M. R. Bigot).................................... 376
- Informations
- Exposition de Gand (Bureaux des Groupes et des Classes). —Exposition de Lyon (191/j).
- — Société Industrielle du Nord de la France (concoursde 1913).— La motoculture en 1913. 377
- Etudes et Nouvelles Economiques......... 38o
- Renseignements Commerciaux.............. 38a
- Adjudications........................... 383
- EDITORIAL
- Dans notre numéro du 7 juin, nous avons publié la première partie de l’étude théorique et pratique de M. P. Eiirmank sur Le fonctionnement et les applications de Vexcitatrice Leblanc.
- L’auteur avait insisté sur les avantages de l’emploi de cette excitatrice pour la construction et l’iitilisation des moteurs asynchrones. Il montre aujourd’hui la manière simple d’établir le diagramme de fonctionnement d’un moteur asynchrone muni d’une
- excitatrice tiûphasée à collecteur montée en cascade.
- Deux cas sont envisagés : i° Celui où l’excitatrice comporte un induit à collecteur placé dans un stator non bobiné ;
- r».° Celui où l’excitatrice comporte un rotor à collecteur placé dans un stator bobiné en série.
- La méthode exposée par M. Ehrmann permet de déterminer aisément le glissement et le facteur de puissance du moteur asyn-
- p.353 - vue 353/448
-
-
-
- 3l>4
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N° 25
- chrone relié à l’excitatrice, pour une charge quelconque du moteur asynchrone et pour un calage quelconque des balais de l’excitatrice.
- Le diagramme (p. 364) montre comment, dans la pratique, l’emploi d’une excitatrice à collecteur relève la courbe du facteur de puissance en fonction de la charge, pour diverses vitesses de l’excitatrice.
- On trouvera pages 364-365 le résumé de la communication de M. J.-S. Highfield faite le 22 mai au Congrès des Ingénieurs Electriciens d’Angleterre et de France ('), sur la transmission de l'énergie électrique par courant continu série.
- C’est cette communication qui ouvrit la discussion du problème de la transmission électrique de l’énergie, discussion à laquelle prirent part MM. Thury, Boissonnas, Snell, Edgcumbe, Raphaël, Roger T. Smith, Jen-kin et Delon. Nous ne citons pas ici le nom de M. Maurice Leblanc, car sa très remarquable communication portait, comme on le sait, sur la transmission par courants triphasés.
- M.leDrIng. L. Bloch a étudié le montage des lignes à courant polyphasé dans les tubes isolants (p. 367).
- Il estime que, d’une manière générale, la pose de conducteurs de courant alternatif à l’intérieur de tubes d’acier n’est jamais à recommander; quand l’intensité du courant dépasse 5o ampères, cette disposition est même à rejeter complètement. Dans tous les cas où il est nécessaire de séparer les conducteurs, le mieux est, d’après M. Bloch, de les loger dans des tubes en papier recouverts d’une enveloppe de laiton.
- On trouvera p. 370 des renseignements sur la construction des machines électriques en Allemagne en 1912, d’après un article très documenté de M. le professeur D1' Karl PiChelmayer, devienne. C’est au môme auteur qu’est due l’étude sur le môme sujet, mais embrassant ces trente dernières années, qui a paru, au mois de mars dernier, ... -
- (!) Lumière Electrique, 24 ut 3i mai, 7 juin 1913, p. 225, 274, 3i5.
- dans le luxueux « Festnummer » publié par ElektrotechnikündMaschinenbauÀ l’occasion du 3o® anniversaire de la fondation de cette excellente Revue.
- Une conférence internationale srest réunie à Londres au commencement de ce mois en vue d’étudier les voies et moyens propres à assurer la protection des câbles sous-marins contre les dommages causés par la pèche à la ligne de fond.
- Le Gouvernement italien a nommé récemment une commission chargée d’étudier les modifications qu’il y aurait lieu d’apporter aux lois qui régissent actuellement en Italie les canalisations électriques.
- M. Mario Bongiii préconise à ce propos l’institution d’un Comité d’Electricité dont les attributions seraient sensiblement les mômes que celles du Comité d’Electricité français, qui a été institué au Ministère des Travaux Publics par l’article 20 de la loi du 15 juin 1906.
- Signalons une discussion scientifique sur le théorème de réciprocité entre MM. Klink-hamer et Breisig, une lettre d’un de nos lecteurs lyonnais et une lettre de M. Marius Latour (p. 373-376).
- Dans la « Boîte aux Lettres », nous répondrons à certaines questions d’intérêt, général, comme celles que nous a posées un de nos abonnés à propos des polices d’abonnement au courant électrique (p. 376).
- Le cours des métaux est une des rubriques du journal qui intéresse le plus les constructeurs. Aussi, étant donné que l’emploi de Y aluminium se répand de plus en plus dans l’industrie électrique, nous publierons à l’avenir le cours de ce métal dans notre supplément, comme nous l’aVons déjà fait dans nos deux derniers numéros.
- En terminant, nous adressons toutes nos félicitations au comte Arnaud de Gramont qui a été élu le 9 juin membre libre de l’Académie des Sciences en remplacement d’Alfred Picard.
- R. de Baillehaciie.
- p.354 - vue 354/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 358
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- L’équipement électrique du « Gustave Zédë. »
- Le submersible « Gustave Zédé » a été lancé dernièrement à l’arsenal de Cherbourg.
- La caractéristique de ce sous-marin, d’un déplacement de 8oo tonneaux, réside dans le fait qu’il a été doté d’une puissance de propulsion et de plongée beaucoup plus élevée que les autres submersibles, dans le but de lui permettre d’accompagner Une escadre et de joüer son rôle pendant le combat des unités cuirassées. A cet effet il a été muni de deux hélices et de deux moteurs électriques d’une force de i ooo chevaux chacun.
- D’après la Revue Industrielle de l'Est, la construction de ces moteurs électriques présentait de grandes diflicultés qui ont été résolues de façon très heureuse par la Compagnie Générale Electrique de Nancy. Cette firme n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai, puisqu’elle a construit les moteurs de propulsion de la presque totalité des submersibles à flot, soit plus de 5o bâtiments.
- Il est intéressant de signaler le succès d’une de nos industries de l’Est précisément au moment où les questions intéressant la défense nationale sont à l’ordre du jour.
- Utilisation de l'Aar. — Eleklrotechnische Zeitschrift, 29 mai 1913.
- La Compagnie électrique Olten-Aarburg a obtenu une nouvelle concession pour une station hydraulique de io 000 chevaux sur l’Aar, pour l’utilisation de la chute située entre Olten et Schonemverde. A l’expiration de la concession, les installations doivent revenir au canton de Soleure qui s’est réservé le droit de rachat au bout de 60 ans à moitié prix. Une ligne partant d’une sous-station à Bott-rningen, traversera le Sundgau alsacien jusqu’à Réchésy (Territoire de Belfort) et une seconde ligne passera par Mulhouse pour rejoindre la frontière française. Une sous-
- station à Markolsheim alimentera les établissements industriels de la région de Schletts-
- tadu
- Projet d’utilisation du Rhône en Suisse.
- L’ingénieur fribourgeois Maurer a élaboré récemment un projet pour l’utilisation du Rhône presque au sortir du glacier. Le fleuve serait barré à Munster \ la vallée, jusqu’à Ober-wald, en amont, serait transformée en lac réservoir de 65 kilomètres carrés de superficie et d’une contenance de 14o millions de mètres cubes. La chute serait de 352 mètres de haut; le débit de 9 mètres à la seconde ; la puissance, de 54 000 chevaux. .
- Un deuxième barrage est prévu plus bas dans la vallée, près de Moerel, avec une chute de 2.35 mètres, un débit moyen annuel de 17 mètres cubes à la seconde, soit une puissance moyenne de 42 000 chevaux.
- Le coût, des travaux serait de 28 millions.
- Station hydro-éleétriqué de Eglisau (Suisse).
- — Scluvcizerische Bauzeitung, 8 mars 1913.
- Celte station utilise la chute du Rhin entre les embouchures de la Glass et de la Thur; la hauteur de chute nette est de 8,6 à 11 mètres. La puissance recueillie est de 24 ooo chevaux environ, et descend à 12 000 aux basses eaux. Le barrage transversal, du type Augst-Wyhlen, est situé à 4 kilomètres en aval d’Eglisau. L’installation comporte 7 turbines principales, du type Francis à axe horizontal, de 3 4oo à 7 ooo chevaux, plus 2 turbines de 5oo pour les excitatrices. La tension des génératrices de 8 ooo volts est élevée à 4o ooo ou 45 ooo volts. On a prévu un groupe de réserve à vapeur et une installation d’accumulateurs hydrauliques de 10 ooo chevaux chacun.
- Stations hydro-électriques de la Cairasca
- et de la Diveria (Italie). — Elektrotechnische Zeitschrift, 29 mai igi.3.
- La Société Italienne pour les Applications de l’Electricité a aménagé deux chutes sur la
- p.355 - vue 355/448
-
-
-
- 356
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2‘ Série). — N» 25
- Cairasca et la Diveria pour fournir l’énergie à une station établie à Yarzo. La puissance totale sera de 38 ooo chevaux. Un réservoir de secours a été établi au lac d’Avino, afin de parer aux basses eaux de la Cairasca. Une partie de la production, transportée à 92. kilomètres sous 5o 000 volts, sera absorbée par les chemins de fer de Milan-Gallarate-Varese et la Société de la force motrice de l’Anza. On prévoit un raccordement en prévision du percement du second tunnel du Simplon.
- Usineshydrauliques duHaut-Weser. — Elek-trische Kraflbetricbe und Jiahnen, n° io,'igi3.
- Pour ne pas gêner la navigation sur le Weser par l’alimentation du canal du Rhin au Weser, des réservoirs de 200 millions de mètres cubes doivent être établis à Hemfurlh et à Ilelminghausen. L’eau en excédent doit être utilisée pour la production de l’énergie électrique, qui pourra s’élever à 29 millions de kilowatts-heures qui doit être vendue o fr. 0^5 et o fr. o5 pour des consommations de 8 millions et 16 millions de kilowatts-heures respectivement. La puissance des stations sera de i3 000 kilowatts, la tension des alternateurs et de la ligne de 6 000 et 4oooo volts. A la place de la station hydraulique de Münden primitivement prévue, on projette une usine à vapeur de 3o 000 kilowatts, avec un voltage au départ de i5o 000 volts, 8 sous-stations à iuooo volts; pour le transporta 23o kilomètres, on prévoit pour l’ensemble une dépense de 3 700 francs au kilomètre.
- Création de transports d’énergie pour le traitement des minerais de cuivre au Chili. —
- Elektrntechnischc Zeitschrift, 5 juin igi3.
- En vuedel’achèvement ducanal de Panama, un consortium s’est formé dans l’Amérique du Nord pour le traitement électrolytique des minerais de cuivre du Chili septentrional. Une puissance de 70 000 kilowatts doit être produite par une usine à vapeur de la côte et transportée sous 100 000 volts triphasés à la mine éloignée (le 200 kilomètres où le courant triphasé sera converti en continu à 23o volts.
- L’installation de cette centrale a été con-liée à la Société Siemens-Schuckert, qui se propose d’installer 4 groupes de turbo-alter-
- nateurs de 10 000 kilowatts à Sooo volts et 4 transformateurs de 100 000 volts ; 16 chaudières marines Babcock-Wilcox de SSo mètres carrés desurface de chauffe seront alimentées au pétrole brut avec tirage forcé. Une station hydro-électrique sur le Rio Loa à proximité de la mine, fournira le supplément d’énergie nécessaire.
- Les commandes dépassent déjà i5 millions de francs.
- Audition téléphonique de l’Opéra de Paris à Londres. — The Electrician, 3o mai igi3.
- Une démonstration du perfectionnement réalisé dans la transmission téléphonique par câble sous-marin par l’artifice de la « charge »aété récemment donnée par « The Electrophone Company », qui, grâce aux facilités courtoisemeht accordées par le Postmaster-General en Angleterre et le ministre des Postes et Télégraphes en France, a pu transmettre à ses bureaux de Gerrard-street, à Londres, une représentation de Faust à l’Opéra de Paris.
- Les deux voix, dans le duo de Faust et de Marguerite, étaient distinctement perçues comme l’étaient également les effets des instruments de l’orchestre.
- Développement des Compagnies de téléphones en Amérique. — lilektroter.hnik und Mas-chi-nenbau, ier juin igi3.
- Le nombre des postes installés par « T American Téléphoné and Telegraph C° » s’est accru en 1912 de 823 449 unités, et atteint le chiffre de 7 45b 074. Il y avait aux Etats-Unis 1 poste pour i4 habitants, au i01'janvier 1913. Le système Pupin combiné avec l’emploi de conducteurs complexes s’est développé sur plus de 88 000 kilomètres, notamment sur la ligne New-York-Denver de près de 3 3oo kilomètres, qui doit être prolongé jusqu’à San Francisco avec une longueur totale de a 4<u> kilomètres. Les complications du trafic ont nécessité la construction de câbles souterrains à 900 paires de conducteurs, au lieu de 600, et on a dù remédier aux phénomènes de cristallisation qui se produisaient dans l’alliage de l’enveloppe des câbles, par suite de vibrations.
- La dépense moyenne totale par poste est
- p.356 - vue 356/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 357
- de yiS francs, et le capital d’établissement s’est élevé à la fin de 1912, à 3 710 millions de francs. Malgré les actions intentées par
- Le commerce extérieur dej’industrie allemande se répartit entre les diverses branches comme suit (valeur en 1 000 marks) :
- Taw.kaii I.
- Dynamos, Moteurs, Transformateurs, Commutateurs ................................
- Induits achevés, Collecteurs..............
- Accumulateurs.............................
- Câbles....................................
- Lampes à arc. . . ........................
- Lampes à filament métallique..............
- Lampes Nernst, filament charbon.......
- Téléphones, Signaux, Appareillage.........
- EXPORTATION IMPORTATION
- ier trimestre i‘l‘ trimestre
- 191.3 IÇ) I 2 1 <) 1 '» 1 Q l ‘2
- 12 iiSiS 11 782 706 421
- a 2 ') r 1 561 264 206
- 1 660 1 3 2 8 2 6 6
- 7 o5a /, 957 • •XT.% 190
- 797 7 5 0 62 ‘20
- 11 815 11708 262 342
- 1 1 26 yâS 9i 9r>
- 2 ,| 1)8 I 17 vu 1 310 1 178
- des compagnies concurrentes, l’American Téléphoné et Telegraph C" tend de plus en plus à monopoliser le service aux Etats-Unis. La recette et la dépense totale par poste sont respectivement de 20a francs et 10.4 francs. Les communications par lettres, télégraphe et téléphone s’établissent respectivement en pour cent aux chiffres de 40,07 — o,43 — 09,50, et semblent indiquer pour le téléphone une certaine saturation.
- Exportations de l’industrie électrique allemande pendant le 1er trimestre de l’année
- 1913. — Elektrotechnik and Maschinenbau, i8 mai 1913.
- Malgré la situation internationale et la nécessité pour l’Allemagne d’établir des usines autonomes dont la production vienten déduction de son exportation, cette dernière a passé de 49 94° 000 marks pour le 1e1' trimestre de 1912 à 6a 3o5 000 marks en 1913 ; l’importation reste en proportion insignifiante quoiqu’elle soit passée de 2 471 000 marks à 2 p65 000 marks.
- Les clients principaux de l’Allemagne sont la Russie pour les machines, la Russie et l’Autriche pour les lampes à filament métallique.
- Commerce extérieur de la République Argentine. — Elektrotechnische Zeitschrift,mai 1912.
- L’importation des produits électriques est d’environ 4b millions de francs, en 1912, correspondant à une augmentation de 12 millions environ sur 1911; l’importation a presque triplé depuis 1906. L’achat des moteurs et des dynamos, des câbles et du matériel électrique, en général, accuse une augmentation importante; il n’y a de diminution que sur les lampes à arc et à incandescence. En raison du développement des entreprises électriques en Argentine, on peut prévoir que l’importation concernant l’industrie électrique dépassera 60 millions de francs en 1913.
- p.357 - vue 357/448
-
-
-
- 358
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N* 25.
- FONCTIONNEMENT ET APPLICATIONS DE L’EXCITATRICE LEBLANC (Fin)
- Etablissement d’un diagramme de fonctionnement du moteur asynchrone muni d’une excitatrice triphasée à collecteur montée en cascade.
- expression clans laquelle
- Att '= k Q2NI (*).
- I. — Etudions d’abord le cas où le moteur asynchrone est relié a une excitatrice comportant un induit à collecteur placé dans un stator non bobiné (fig. 6).
- Cet induit, bobiné en tambour normal,
- Excitatrice ,---------*
- Moteur asynchrone
- présente un nombre de pôles n/j fixé de façon à limiter le courant à commuter par ligne de balais ; il est muni de connexions en maillechort destinées à faciliter la commutation.
- L’excitatrice sera le plus souvent triphasée (2)et comportera trois lignes de balais équidistantes par double pas polaire et réunies de trois en trois.
- Considérons l’excitatrice seule alimentée par une source triphasée de fréquence constante f, débitant des courants d’intensité efficace I. Ces courants traversant l’enroulement rotorique de l’excitatrice engendrent un
- champ tournant a une vitesse o> = —
- P
- La force magnétomotrice résultante due à l’enroulement rotorique est
- & = 0,4 it A l,
- (‘J Lumière Electrique, 7 juin 191.3, p. «91.
- (2) L’étude des machines polyphasées à collecteur considérées isolément a fait l’objet d’études nombreuses.
- La force magnéto-motrice & engendre un flux <I> par pôle dont la valeur est donnée par la courbe de perméabilité de la machine (fig. 7); cette courbe est facile à construire.
- Force maçjnétamotriceF
- Le flux ‘I* induit dans l’enroulement du rotor des forces électromotrices (fui ont pour valeur efficace entre balais
- E,
- —— AvN,.<b 5 o
- Ç=r)
- n-
- Supposons constante l’intensité- I débitée par la source, & et <I> sont par suite constants, dès lors la valeur de Er est de la forme
- E,. = Cle X (Ü — w).
- (') Formule de M. Blondel (Lumière Electrique, 17 août 1895,p. 3og) — N estle nombre de fils le long d’un pas polaire, k est le coefficient tenant compte du décalage des différents conducteurs constituant l’enroulement d’une phase. (2) Dans cette expression, ft est la vitesse angulaire de 2 ir p n
- l’excitatrice, soit ——— (p étant le nombre de paires de
- pôles de l’excitatrice et n le nombre de tours par minute) ; a est la vitesse angulaire du champ tournant,
- tû —
- 21r /'
- (f étant la fréquence
- des courants d’alimenta-
- tion).
- p.358 - vue 358/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 359
- Lorsque Q = o, E,. est la force électromotrice de self de la machine et elle est représentée (fig. 8) par le vecteur OA, OB étant l’intensité.
- B
- Fig. 8.
- Lorsque la machine tourne dans le sens inverse du champ tournant, Er croît en même temps que (Q — u>) et peut prendre une valeur OA' ; on réalise ainsi une self réglable.
- Si l’excitatrice tourne dans le sens du champ tournant, Er commence par décroître, s’annule pour Q = w ('), puis s’inverse pour Q o) et peut être représenté par un vecteur tel que OA” (fig. 8) lorsque Ü devient important devant u>.
- Cette excitatrice reliée aux bagues du rotor d’un moteur asynchrone est traversée par des courants dont la pulsation w varie avec le glissement du moteur, mais reste toujours relativement faible.
- En première approximation, supposons la vitesse angulaire ü de l’excitatrice constante et suffisamment élevée pour pouvoir négliger les variations de w et supposer constant le facteur (ü — o>) qui entre dans l’expression de la force électromotrice de l’excitatrice (2) ; cette expression se ramène à
- E,. = <I> X Cle;
- il suffit de remplacer <t> par la valeur correspondante du courant déduite de la courbe de perméabilité pour obtenir la courbe Er = /’(I) (fig. g) qui va nous permettre d’établir le
- (>) I/excitatrice ne présente alors comme impédance que sa résistance olimique.
- (2) Cette approximation entraîne sur l’évaluation de Er une erreur de quelques % qui peut être corrigée après coup. Exemple: une excitatrice à 4 pôles, i 8oo tours par minute, est reliée à un moteur asynchrone à 5o périodes dont le glissement varie de o à 8 % ; (H — co) et t! ne diffèrent que de G,G °,i.
- diagramme de fonctionnement du moteur asynchrone muni de son excitatrice.
- Considérons le diagramme simplifié d’Hey-land relatif au fonctionnement du moteur asynchrone (fig. 10).
- A une charge déterminée W correspond un courant OA" dans le stator, dont la composante wattée OA' est opposée et sensiblement égale au courant OB dans le rotor.
- Le vecteur représentant l’intensité roto-rique peut aussi représenter la force électromotrice induite dans l’enroulement du rotor (l) ; cette force électromotrice Eff propor- (*)
- (*) La faible fréquence des courants roloriques permet de supposer négligeables les forces électromotrices dues aux fuiles magnétiques et de supposer la force électro-
- p.359 - vue 359/448
-
-
-
- 360
- LA LUMIÈIRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N°25.
- tionnelle au glissement est égal à la chute ohmique dans l’enroulement rotorique. Pour que le vecteur OB représente la force électromotrice Eff, il suffit de prendre pour échelle des tensions l’échelle des intensités divisée par la résistance par phase de l’enroulement du rotor.
- Si nous introduisons une excitatrice dans le circuit du rotor du moteur asynchrone, la résistance par phase augmente et prend une valeur R (*) qui détermine la nouvelle échelle des tensions rotoriques.
- La force électromotrice Er induite dans l’excitatrice et donnée en fonction du courant par la courbe de la figure 9, doit être repré-
- %
- sentée par un vecteur décalé de - en avant du courant.
- motrice induite dans le circuit égale et opposée à la chute olnnique.
- (*) Cette résistance a pour valetir
- R = r ! -f ra + ,
- P V3
- /'i étant la résistance d’une phase du rotor du moteur asynchrone monté en étoile ;
- ri étant la résistance d’une connexion entre moteur et excitatrice en y comprenant la résistance des contacts frottants ;
- r3 étant la résistance de la portion d’enroulement de l'excitatrice comprise entre deux balais consécutifs:
- p étant le nombre de paires de pôles de l'excitatrice.
- Les deux forces électromotrices Er et E„ se composent; la force électromotrice résultante est égale et opposée à la chute ohmique RI et sera représentée par le môme vecteur que l’intensité I.
- Nous obtenons ainsi le diagramme représenté figure 11:1a force électromotrice due au glissement et induite dans l’enroulement du rotor du moteur asynchrone Eff est représentée par OB ; la force électromotrice E,. de l’excitatrice est représentée par BG ; le
- courant rotorique 1 = OC ; l’angle OCB représente le décalage de Er par rapport à I ; or nous avons vu que cet angle est constant
- IC
- et égal à - (fig. 8).
- Connaissant le courant rotorique, il est facile d’en déduire la valeur et la phase du courant dans le stator : l’égalité approximative des ampères-tours wattés du stator et du rotor détermine la composante wattée OA' du courant slatorique ; le courant magnétisant nécessaire à l’excitation du moteur est A'A" lorsque le moteur fonctionne sans excitatrice; si l’enroulement rotorique est parcouru par un courant magnétisant CC', le courant magnétisant dans le stator en sera réduit d’autant; le courant statorique sera
- représenté par OA, le point A étant obtenu en portant A"A égal à CC'.
- Il suffit de connaître le lieu du point C, pour pouvoir en déduire . le lieu du point A et déterminer les intensités des courants ainsi que leurs phases dans le stator et dans le rotor pour une charge quelconque.
- Pour connaître le lieu du point C, il faut pouvoir construire le triangle OCB pour
- une valeur quelconque de OC qui représente Je courant dans le rotor.
- Le vecteur OB qui représente la force électromotrice induite dans le rotor du moteur asynchrone est toujours dirigé suivant l’axé O y ; cet axe est donc le lieu du point B.
- Les cotés OC et BC de l’angle droit représentent l’intensité dans le rotor I et la force électromotrice de l’excitatrice E,.; or I et E,. sont reliées par la relation E}. = f (I) déterminée par la courbe île la figure 9 que nous
- p.360 - vue 360/448
-
-
-
- 361
- 24 Juin 1913. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- allons reproduire figure 12 en prenant pour échelles des intensités et des tensions celles adoptées dans le tracé du diagramme de la figure 11 pour les intensités et tensions ro-toriques.
- Fig. 12.
- En portant le triangle oxbxc{ (fig. 12) en ô\b\c\ (fig. i3), nous obtenons un point c\ de la courbe L qui peut être ainsi tracée; cette courbe L transportée sur le diagramme delà figure 11 reproduit figure i4, représente le lieu du point C. Le vecteur OC représente le courant dans le rotor, OB le glissement du
- Fig. i3.
- moteur asynchrone et BC la force électromotrice de l’excitatrice. Le lieu du point A, extrémité du vecteur OA représentant le courant statorique, peut être déterminé par points en procédant de la façon suivante : à une charge W, du moteur correspondent deux courants wattés OA',, 00', dans le
- stator et le rotor; menons parC', une parallèle à l’axe Ox: cette droite coupe la courbe L en un point C, qui est l’extrémité du vecteur représentant l’intensité rotorique ; relevons la longueur 0,0', et portons A, A", — 0,0', sur la parallèle à Ox menée parle point A', à partir du point A’’ où cette droite rencontre le cercle d’Heyland ; le point A, est l’extrémité du vecteur représentant l’intensité dans le stator.
- En procédant de cette façon pour différentes valeurs de la charge W,. on obtient plusieurs points qui permettent de tracer la courbe S, lieu du point A,.
- L’angle <p de déphasage du courant dans le stator du moteur asynchrone peut se mesurer directement sur le diagramme. On voit que le facteur de puissance passe par l’unité deux fois : ces points correspondent aux points d’intersection de la courbe L et du cercle d’Heyland ; entre ces deux points, le moteur asynchrone surexcité fournit au réseau un courant déwatté magnétisant A, A,’ qui est égal à C, G”, (fig. i4).
- En changeant la vitesse de l’excitatrice ou ses constantes électriques, on peut obtenir des courbes telles que L,L'et par suite S,S'.
- Les courbes portées sur la figure 10 montrent comment varie le facteur de puissance
- p.361 - vue 361/448
-
-
-
- 362
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2* Série), —N® 2S.
- en fonction de la charge du moteur asynchrone et sont déduites de la figure i4 par mesure directe de l’angle La courbe i est relative au moteur asynchrone fonctionnant seul ; les courbes 2 et 3, déduites des courbes S et S' de la figure 14, sont relatives au moteur asynchrone fonctionnant en excitatrice.
- Le glissement du moteur asynchrone augmente du fait de l’introduction de l’excita^ trice dans le circuit du rotor. Cette augmen-
- le facteur (ü—tu) prend la forme
- celte expression diminue lorsque g augmente, ce qui a pour effet de réduire Er et de diminuer les ordonnées de la courbe Er=/‘(I) qui, après cette correction, permet de construire un diagramme sensiblement exact.
- II. — Cas où Vexcitatrice comporte un rotor à collecteur placé dans un stator bobiné monté en série (fig. 16).
- L’établissement du diagramme se fait de la façon suivante : l’excitatrice étant tra-
- tation a deux raisons d’être ; i" la résistance du circuit rotorique a augmenté ; a0 l’excitatrice présente une indépendance analogue à celle que présenterait un condensateur intercalé, ce qui a pour effet d’augmenter le
- glissement dans le rapport — (fig. 14).
- OC j
- L’approximation faite au début du raisonnement en négligeant w devant ü peut être corrigée en se servant de la construction ci-dessus pour évaluer, le glissement ; cette première évaluation permet de tenir compte du facteur (ü—w) dans le calcul de Er. Lorsque l’excitatrice est entraînée par le moteur asynchrone lui-même, sa vitesse angulaire varie aussi avec le glissement g et a pour
- valeur ü
- (
- V) tandis que
- ioo/K 7 ^
- 2TCF g
- p IOO
- 2
- î
- (*) O étant la vitesse angulaire de l’excitatrice entraînée par le moteur asynchrone que l’on suppose tourner au synchronisme.
- (*) F étant la fréquence du réseau et p le nombre de paires de pôles de l’excitatrice.
- versée par des courants triphasés d’intensité I est soumise à l’action de deux forces magnétomotrices dues respectivement aux enroulements du stator et du rotor et qui ont pour valeurs
- il‘s = (>,/, K Als
- expression où A4 = k | [Ù "A
- • 'V = o', 4 7: A 4.
- • / ‘2. \4. 1
- xprossion où Atr — h 1 -
- V5'
- Ces forces magnétomotrices qui varient le long de l’entrefer, de façon à peu près sinusoïdales, peuvent être représentées par des vecteurs qui se composent comme l’indique la figure 17. 01)=3v DE—31, ; l’angle a est l’angle de calage de balais compté en angles électriques en prenant pour origine la position pour laquelle â7, et s’ajoutent et sont en phases comme OD et DE'(').
- L’angle a est porté dans le sens des flèches AV ou AR suivant que les balais sont décalés en avant ou en arrière par rapport au
- (* *) Cette position des balais est celle pour laquelle l’induotion mutuelle entre stator et rotor est maxima.
- p.362 - vue 362/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- m
- sens de rotation de la machine à partir de l’origine Oj? (*).
- La force magnétomotrice résultante & est représentée par le vecteur OE dont la phase
- Ces forces électromotrices se composent comme l’indique la figure 1.8, dans laquelle
- OF = I par phase, OF = E,, OCi
- , OJ = Ee
- Fig. 17.
- Sens du ,déca/açre des balais
- peut varier de ±(3, autour de la position moyenne OE'.
- Pour un calage de balais déterminé a(, à une intensité par phase I correspond une force magnétomotrice résultante & égale à IX A, (Aj étant une constante qu’il faut déduire des expressions 3v, &, et du diagramme (fig. 17) construit pour a=a,); & engendre un flux dont la valeur est donnée par la courbe de perméabilité de la machine (fig. 7).
- Ce flux 4> induit dans les enroulements du
- J
- rotor et du stator deux forces électromotrices qui ont pour valeurs
- ‘J.,11 ü) .
- ei, = —-— /asN.el> — mai' phase du stator].
- JO 2 7Z
- tension résultante étoilée, l’angle FOC (fig. 18) est égal à l’angle a (fig. 17) (’).
- Il y a lieu de remarquer que cet angle dépend exclusivement de la valeur de a ; pour un calage de balais déterminé, l’angle de déphasage de la force électro-motrice résultante par rapport au courant a une valeur fixe déterminée par le diagramme (fig. 17).
- (l) Dans le diagramme de la figure 1,7, la phase de la force magnétomotrice du stator étant prise pour origine, un décalage de balais dans un sens déterminé équivaut à un décalage de la force magnétomotrice du stator en sens contraire ; ceci explique le sens des ilèchcs AV, AR, portées sur celte figure.
- (*) Lorsque l’angle de calage des balais a est nul, les forces électromolrices E,. et Es sont dirigés suivant Oa- et Ox’; l’angle de décalage de la force électro-motrice résultante avec l’intensité est droit ; suivant que les balais sont décalés en avant ou en arrière, l’angle 1)1 devient obtus (AV) ou aigu (AR).
- p.363 - vue 363/448
-
-
-
- 364
- LA LUMÏÈRÊ ÉLECTRIQUE T.XXII(2« Série). — N«2S.
- Si nous faisons la même approximation que précédemment et que nous supposions w négligeable devant Q, le diagramme figure 18 se simplifie : le vecteur OH représentant Es devient négligeable et la force électromotrice résultante OJ se confond avec OG représentant E,.; il est alors facile de tracer la courbe Er = /'(I) qui permet de construire un diagramme analogue à celui de la figure 11.
- Le triangle OGB peut être construit : en se fixant une valeur de I représenté par le vecteur OC, la courbe E = f (l) donne la
- valeur de Er, c'est-à-dire de BG; l’angle OCB est déterminé par le diagramme de la figure 17
- ouvert, à l’arrêt, lorsque le stator est alimenté à sa tension normale). Le vecteur OB représente donc le glissement si l’on prend pour échelle celle des volts déjà employée pour les
- . . , 100
- tensions rotonques multipliée par .——.
- E.2
- L’effet du décalage des balais est de modifier l’angle OGD et, par suite, de faire varier le glissement représenté par OB, côté opposé à l’angle OGB dans le triangle OGB.
- En résumé, la méthode de calcul que nous venons d’exposer permet de déterminer, pour
- Cosif
- 1
- 0,8
- 0,6
- OA
- 0,2
- 0
- Courtes dufacteur de puissance en fonction delà Charge Courbe1 Moteur asynchrone seul
- Z Moteur async, me excitât’tourant à 750 d " » » « „ 1200 9m,
- i ... ., „ „ 1500 t/m
- 2S
- 75 100 KWi
- Fig. 20.
- et il est fixé pour un calage des balais déterminé.
- En construisant le triangle OGB pour différentes valeurs de I, on obtient la courbe lieu du point G et par suite aussi la courbe lieu du point A.
- Le vecteur OB représente la force électromotrice induite dans l’enroulement rotorique du moteur asynchrone ; cette force électromotrice est proportionnelle au glissement
- E
- et sensiblement égale àrX —— (En étant la 0 0 100 ' -
- tension par phase de l’enroulement rotorique
- une charge quelconque du moteur asynchrone et pour un calage quelconque des balais de l’excitatrice, le glissement et le facteur de puissance du moteur asynchrone.
- Les résultats relevés expérimentalement et portés sur les figures 19 et 20 confirment notre manière de voir et montrent nettement ce que l’on peut obtenir par l’emploi des excitatrices à collecteur.
- P. Ehrmann,
- Ingénieur diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
- p.364 - vue 364/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 365
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- Transmission de l’énergie électrique par courant continu série (*). — J.-S. Highfteld.
- L’auteur rend hommage à l’habileté et à la persévérance de M. Thury, qui a fait entrer dans la pratique ce mode de distribution.
- Il remarque que pour tout transport d’énergie à partir d’un centre, il existe des conditions limites au delà desquelles il est plus avantageux de la transporter sous forme de charbon que sous forme électrique.
- Ces conditions dépendent entre autres du coût de la ligne : elles sont atteintes pour un rayon de distribution beaucoup plus court en courant alternatif qu’en courant continu.
- De plus, le transport par câble souterrain, qui est souvent désirable, n’est guère réalisable, aux hautes tensions, que par l’emploi du courant continu.
- M. Highfield passe en revue les divers facteurs qui déterminent la limite.
- Mais il fait remarquer au préalable que si les moteurs électriques d’une distribution en parallèle par courant alternatif apportent la solution la plus économique et la plus sûre pour les emplois qui nécessitent une vitesse constante, en revanche, s’il s’agit de vitesses variables comme dans les mines, la dynamo série à intensité constante, sans régulateurs compliqués et à rendement élevé, fournit une solution meilleure.
- 11 décrit ensuite une installation, système Thury, à intensité constante, telle qu’elle a été réalisée dans la région ouest de la Metropolitan Electric Sup-ply C\
- Les génératrices et les moteurs sont reliés en série : un régulateur maintient constante l’intensité du courant, tandis que la tension développée par les génératrices varie suivant la résistance de la ligne et la force contre-électromotrice des récepteurs.
- Station génératrice. — Chaque génératrice devant pouvoir supporter la différence de potentiel maxima entre la ligne et la terre, il est nécessaire d’isoler les bâtis et de réunir l’induit à la turbine par
- (*) Communication présentée le 22 mai 1913 à la réunion commune de Y Institution of Electrical Engineers et de la Société Internationale des Electriciens.
- accouplement isolant, Zodal ou Raffard, présentan-un intervalle suffisant, ou par accouplement à glissement, système Thury; enfin, d’isoler pour assurer la sécurité du personnel le plancher de la salle des machines.
- Les dynamos génératrices sont munies d'un appareil de mise en court-circuit automatique qui fonctionne si leur sens de rotation vient à changer par suite de la mise hors service du moteur primaire.
- L'accouplement glissant, système Thury, protège au contraire le moteur primaire contre l’effet d’un court-circuit brusque dans la dynamo.
- Lorsque les dynamos sont menées par turbines hydrauliques, ce qui est le cas général, il y a intérêt à les faire tourner à la vitesse constante correspondant au rendement maximum de la turbine.
- Le régulateur chargé de maintenir le courant constant agit, soit sur la vitesse du moteur primaire, soit sur le calage des balais, quand il est nécessaire de conserver la vitesse constante.
- Ligne souterraine. — Le câble employé à la Weston Area est à un seul conducteur de 80 millimètres carrés isolé par 12,5 millimètres de papier imprégné et sous plomb. Il a été soumis à une tension constante de i5o 000 volts pendant 3o minutes, la tension d’exploitation devant être de 100 ooovolts
- Les essais ont été faits à la machine statique ou au contact tournant.
- Le câble est placé en tubes de fonte.
- Sous 100 000 volts, il transmet 12 000 kilowatts.
- On prévoit la substitution de la terre à l'un des câbles, ce qui assure une rechange à l’installation.
- Sous-stations. — Les moteurs sont isolés et couplés comme les génératrices.
- L’appareillage a, pour toutes les sous-stations, le même dimensionnement. Chaque moteur est muni d’un appareil de court circuit et peut être retiré complètement du circuit par un interrupteur à huile très solidement établi. La vitesse des moteurs est maintenue constante par un régulateur. Le calage des balais varie avec la charge.
- Considérations générales et prix de revient.
- Avantages du système continu série. — Possi-
- p.365 - vue 365/448
-
-
-
- 366
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXII(2« Série). — »28.
- bilité de faire face à une charge croissante sans augmenter la tension maxima entre ligne et terre, par l’addition de nouvelles stations génératrices convenablement placées par rapport aux sous^sta-tions réceptrices. C’est le système appliqué à la Chaux-de-Fonds.
- Suppression des inconvénients de la marche en parallèle.
- Facilité de réglage de la vitesse des moteurs par variation du calage des balais.
- Limite de la section du câble quant à la charge.
- Suppression des inconvénients de la capacité et de l’inductance de la ligne, ce qui permet l’emploi des câbles souterrains de beaucoup plus loin.
- Eù fait, quand la longueur de la ligne forme l’élément prédominant des frais de premier établissement, la distribution par courant continu série devient la plus avantageuse.
- Au cas contraire, le courant alternatif reprend l’avantage.
- A l’heure actuelle, la tension admissible sur les câbles souterrains ne dépasse guère 25 ooo volts, ét même à la fréquence 25 le courant de charge entraîne de gravés difficultés.
- Si la ligne est aérienne, la tension peut être augmentée dans de très fortes proportions. Mais le coût d’une ligne triphasée est, même à tension égale, supérieur â celui d’une ligne à courant continu série.
- L’auteur présente un tableau qui permet d’établir ce point pour beaucoup de cas, mais non pour tous.
- Mais le câble souterrain offre des avantages de sécurité et n’entraîne pas de frais d’entretien, ce qui le ferait souvent préférer à la ligne aérienne.
- ‘La terre peut être prise commè conducteur de retour, soit comme secours, soit à demeure. Dans ce dernier cas, on réduit de moitié le poids du cuivre et le nombre des isolateurs.
- Des expériences faites à Londres ont montré que l’ont pouvait réaliser des prises de terre de résistance inférieure à i ohm.
- Le Board of Trade et le Post Office ont autorisé rétnplôi du retour par la terre en cas d’accident.
- La meilleure méthode consisteàtravailleravec deux lignes en parallèle se servant de rechange et la terre comme retour commun.
- Inconvénients du système continu série. — A la Station centrale, la tension maxima par machine est limitée à 5 ooo ou 6 ooo volts, ce qui limite la puissance à 12 ooo ou i5 ooo kilowatts.
- A Moütiers-Lyon, on couple une turbine de 4 ooo chevaux à deux machines doubles donnant ensemble i5o ampères sous 18280 volts.
- L’encombrement d’un groupe est plus grand que celui d’un groupe alternatif, mais les appareils de commandé tiennent moins de place, et il n’y a pas de transformateurs statiques.
- Quand la vitesse des turbines est plus grande que celle qui convient aux dynamos, on doit employer les engrenages hélicoïdaux de Sir Parson et le prix de revient de l’usine en continu dépasse celui de l’usine en alternatif. Il en est de même quand la puissance de chaque unité devient très grande.
- La perte d’énergie est généralement plus grande en intensité constante qu’à tension constante, mais elle reste toujours une faible part de l’énergie totale transmise.
- Le coût des sous^-stations est le même dans les deux systèmes quand un changement de fréquence exige l’emploi en alternatif de convertisseurs rotatifs, mais la conduite reste plus facile avec le courant continu.
- Mais le coût d’une sous-station à courant continu est pins élevé si on le compare à celui d’une sous-station en alternatif n’employant que des transformateurs statiques.
- Le courant continu série paraît s’imposer dans le cas d’une distiûbution à grand rayon et à centres de consommation dispersés.
- p.366 - vue 366/448
-
-
-
- 21 Juin 1913
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 3$7
- EXTRAITS DE PUBLICATIONS
- Le montage des lignes polyphasées dans les tubes isolants. — L. Bloch. — KUktvoiech-
- nische Zeitschi'ifti 20 février 1913.
- On sait que lorsqu’on place individuellement, c’est-à-dire à l'intérieur des tubes isolants séparés, les divers conducteurs d’une ligne à courants alternatifs, il se produit, dans le revêtement métallique destubcs, des pertes qui entraînent une surélévation de température du tube lui-même et du conducteur, ainsi qu’une certaine chute de tension. E1.1 effet, le champ magnétique du conducteur est renforcé par suite de la présence de l’armature de fer ou d’acier qui l'entoure. Lorsqu’on place à l’intérieur d’un même tube, soit les deux conducteurs d’une ligne triphasée, il ne peut plus se former de champ extérieur nuisible, les actions magnétisantes des divers conducteurs s’annulant mutuellement. Toutefois, la pose de tous les conducteurs à l'intérieur d’un môme tube peut présenter des difficultés de montage, à cause des dimensions de ces conducteurs, ou à cause de l’isolement qu’il convient de maintenir entre eux* L’auteur s’est proposé de déterminer la valeur nuiné^ rique des pertes dues au montage d’un seul conducteur dans chaque tube.
- Dans ce but, il plaça un conducteur de 70 milli^ mètres carrés de section à l’intérieur d’une série de tübes de 3 mètres de longueur ; puis il fit passer dans ce conducteur des courants de diverses intenr sités à la fréquence de 5o périodes. Il mesura alors, à l’aide d’un voltmètre cl d’un wattmètre, la chute de tension et la perte d’énergie aux extrémités de la section do ligne posée à l’intérietlr du tube. Le tableau I donne les résultats de ces mesures pour une intensité de 200 ampères, c’est-k-dire l’intensité normale correspondante à la section du conducteur. La première ligne de ce tableau donne les mêmes mesures faites avec le conducteur non placé dans le tube et parcouru par un courant continu* En prenant pour unités ces dernières valeurs, M. Bloch a établi le pourcentage de la chute de tension et des pertes mesurées en courant alternatif el avec divers tubes isolateurs (6e et 8e colonne du tableau I). La surélévation de température du conducteur fut mesurée avec un courant permanent de 100 ampères; à l’aide des valeurs ainsi trouvées et du rapport des
- pertes, établi par les mesures, il calcula la surélévation de température pour 200 ampères. Cette mesure de surélévation de température fut faite avec du courant continu et en mesurant là résistance du conducteur a froid et à chaud. Un thermomètre fixé extérieurement aux tubes indiquait des températures inférieures de 3 à 5 degrés k celles déduites de la mesure des résistances.
- Les valeurs de la chute ohmique en courant aller-*-natif furent calculées én divisant les pertes d’énergie mesurées au wattmètre par l’intensité du courant. La chute de tension inductive s’en déduisait, eh retranchant géométriquement la chute ohmique de la chute de tension totale indiquée par le voltmètre (racine carrée de la différence des carrés).
- La seconde ligné du tableau I montre de suite que la pose séparée des conducteurs parcourus par un courant alternatif k l’intérieur de tubes isolateurs revêtus de laiton n’entraîne pas de pertes sensiblement plus grandes que les pertes ohmiques mesurées avec le même conducteur parcouru par un courant continu et non placé à l'intérieur du tube. En effet, les accroissements respectifs de »5 % pour la chute de tension et de 8 % pour la perte d’énergie sont relativement peu importants et ne peuvent entraîner de conséquence nuisible. Quant à l’augmentation de 8 degrés de la température, elle doit être attribuée en grande partie à ce qu’un conducteur placé dans un tube s’échauffe, toutes choses égales d’ailleurs, davantage que s’il était k découvert. L’auteur en conclut qu’on peu-t placer les conducteurs d’une ligne à courant alternatif séparément k l’intérieur de tubes revêtus de laiton sans inconvénient appréciable, même pour une intensité de 200 ampères.
- Les lignes suivantes du tableau I montrent qu’il en est tout autrement avec dés tubes revêtus dé fer galvanisé et surtout d’acier. En effet, avec le tube revêtu dé fer galvanisé, la chute de tension est déjà quatre fois plus grande qu'avec du courant continu et les pertes d’énergie augmentent de 54 % , par suite des courants de Foucault qui prennent naissance k l’intérieur du revêtement. La surélévation de température augmente naturellement de même dans uné" assez grande proportion. ;
- p.367 - vue 367/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série).— N? 25.
- 368
- Les mesures effectuées avec des tubes armés d'acier, de différents diamètres, accusèrent des différences encore plus sensibles par rapport aux mesures effectuées avec le courant continu. On voit, en effet, que la chute de tension totale est augmentée dans le rapport de i à u environ ; quant aux pertes d'énergie, elles deviennent respectivement 7,2, 9,4 et dix fois plus grandes. On peut en conclure que la pose des divers conducteurs d'une , ligne à courant alternatif à l'intérieur de tubes armés d'acier séparés est inadmissible, dü moins pour des intensités de l'ordre de 200 ampères. Afin ; de. réduire les valeurs de la chute de tension et de la perte d'énergie, on essaya de fendre les tubes d’acier dans le sens de la longueur. Les rapports respectifs des pertes aux valeurs mesurées avec le courant continu, tombèrent alors à 4 pour la chute de tension et à 1,7 pour la perte d'énergie, ainsi que le montre la dernière ligne
- du tableau I. Ces valeurs sont sensiblement égales à celles obtenues avec les tubes revêtus de fer galvanisé. Toutefois, M. Bloch fait remarquer que la fente n’est pas toujours commode à faire, surtout quand les tubes sont déjà posés. Cet artifice ne peut donc être^considéré comme un moyen de fortune permettant de réduire le» pertes dans une installation existante ,
- Afin d’établir si des pertes nuisibles se produisaient également avec de plus faibles intensités, on
- entreprit une série de mesures analogues avec des
- conducteurs de 6 millimètres carrés de section, parcourus par un courant de 3i ampères à la fréquence de 5o périodes. Le tableau II reproduit le résultat de ces mesures dans le même ordre que le tableau I. On voit qu'avec les tubes revêtus de fer galvanisé la chute de tension et la perte d’énergie ne dépassent pas.les valeurs admissibles. Avec les tubes armés d'acier, la chute de tension et la perte d'énergie
- Tableau I
- DIMENSIONS CONDUCTEUR DE 70%2 DE SECTION. INTENSITÉ 200 AMPÈRES SURÉLÉVATION de TEMPÉRATURE DU CONDUCTEUR
- MESURES EFFECTUÉES Diamètre extérieur du tube % Epaisseur du revêtement métallique % Cl par déc ohmique volts mte de ter amètre de inductive volts ision longu totale volts sur. totale en % Pe par dé< de Ion watts rte jamètre gueur. % Mesurée à 100 ampères °C Calculée à 200 ampères °c
- Avec courant continu, conducteur non pro- . tégé . Aveccourantalternatif, conducteurs placés : dans des tubes de pa- 0 ,02 — 0 ,52 1 ,0 104 1 ,0 5 20
- pier imprégnés revê-
- tus de laiton dans des tubes de papier imprégnés revê- 28,5 0 ,2 0 ,56 0 ,32 0,65 I ,25 11 2 1 ,08 7 28
- tus de fer galvanisé, dansd.t. armésd'acier. 28,5 O ,25 0 .80 1,95 2,1 4 ,0 160 i ,54 10 36
- 28/I 1 >7 3,75 4,7 6 ,0 n,5 75o 7 y9 57
- — — 3? 2 ,0 4 î9 3 ,85 , 6,25 12,0 98° •9,4 .28 69
- — — 47 2 ,5 5 ,2 5,6 10,7 1 040 10 ,0 22 83
- dans des tubes armés
- d’acier et fendus.. . . 28,8 1 j 7 °,89 'oc 00 2 ?o8 4 ,0 178 1 >7. 9 36
- p.368 - vue 368/448
-
-
-
- 21 Juin .1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- ,369
- augmentent, par rapport aux mesures effectuées avec le courant continu, dans le rapport de i à 2,5 environ. Toutefois, l'accroissement de la surélévation de température n'est pas considérable.
- L'auteur expérimenta aussi un dispositif fréquem-
- aux paliers, des rotors des moteurs d'induction. ^Ces pertes supplémentaires se composent :
- i° De pertes dans le fer, dues à la répartition inégale des charges à la périphérie du rotor;
- 2° De pertes dans le cuivre, dues à la présence de
- Tableau II
- DIMENSIONS CONDUCTEUR DE 0 %2 DK SECTION INTENSITÉ 3 P AMPERES SURÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE MESURÉE A 3l AMPÈRES
- MESURES EFFECTUÉES Diamètre extérieur du Epaisseur du revêtement Chute de tension par longueur de io mètres. Perte par longueur de io mètres
- tube % métallique •y /va ohmique volts inductive volts totale volt s totale en % watts % °c
- Avec du courant continu ; conducteur non protégé <> ,94 0 ,94 I ,0 *9>ï 1,0 8
- Avec du courant alternatif; conducteurs placés : dans des tubes de papier imprégnés revêtus de fer galvanisé. 18,7- O ,2 I ,02 o ,48 i ,i3 I ,2 3i ,7 1 >09 i5
- dans des tubes armés d'acier. 18 ,6 i ,5 2 ,3 o ,94 2 ,4 8 2 ,65 71 ,5 2,45 J9
- dans des tubes armés d'acier éclissés entre eux électriquement 18,6 1,5 2 ,Ol o ,/,o 2 ,o5 2,2 62 2 ,i5
- ment employé pour réduire les pertes dans les armatures-des tubes renfermant des conducteurs parcourus par un courant alternatif. Cet artifice consiste à relier entre eux, soit les deux tubes d'une canalisation monophasée, soit les trois tubes d’une canalisation triphasée, à l'aide de bandes métalliques plates (disposition B, fig. i). Ainsi qu’on le voit, en se rapportant aux indications figurées à côté des voltmètres représentés schématiquement sur la figure i, cet artifice permet d'accumuler presque complètement la tension induite aux extrémités des tubes eux-mêmes; par suite, la chute de tension aux extrémités des conducteurs eux-mêmes se trouve légèrement réduite. C’est d’ailleurs ce qu’indique la dernière ligne du tableau II. Mais on voit que cet artifice ne diminue pas sensiblement la chute de tension, la perte d’énergie, ni la surélévation de température dans les conducteurs ; il n’a donc qu’une faible valeur pratique.
- Les pertes dues à l’excentricité du rotor dans les moteurs d’induction. —Ch.-F. Smith et E.-M- Johnson. — Journ. of the Inst. of Electr., 248, Eng., 1912, p. 546.
- MM. Ch. F. Smith et E. M. Johnson ont entrepris des recherches très précises sur les pertes supplémentaires dues à la position excentrée, par rapport
- courants de circulation dans les enroulements du, rotor ;
- 3° De pertes par frottements dans les paliers, dues à l’attraction magnétique unilatérale.
- L’excentricité du rotor se signale par un démarrage défectueux, ainsi que par l'absorption de courant magnétisant. Les auteurs ont entrepris des essais sur un moteur triphasé de 3 chevaux, en faisant varier l’excentricité du rotor et ils sont arrivés aux conclusions suivantes :
- Par suite de la répartition inégale des charges, des forces électromotrices sont induites dans les enroulements du rotor ; ces forces électromotrices donnent naissance à des courants de circulation dans les enroulements fermés comportent plusieurs circuits en parallèle; ces courants exercent une action compensatrice sur le champ, dont ils déterminent ainsi indirectement l’égalité de répartition.
- Si l'excentricité est faible,les pertes supplémentaires dans le cuivre sont minimes par rapport aux pertes propres du cuivre du rotor. Si aucun courant de circulation ne peut prendre naissance dans les enroulements du rotor, les pertes supplémentaires dans le fer augmentent, et cela d’autant plus rapidement que l'excentricité devient plus grande ; il en est de même en ce qui concerne l’action de l’attraction magnétique unilatérale sur les paliers,
- p.369 - vue 369/448
-
-
-
- 370
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). 28.
- D’une manière générale, l’on peut dire qu’avec les enroulements fermés à plusieurs induits en parallèle, les pertes supplémentaires, soit dans le fer, soit dans le cuivre, soit par frottements, sont faibles, du moins pour les valeurs de l’excentricité que l’on reneontre dans la pratique. Avec les rotors munis d’un enroulement sérié, ces pertes croissent plus rapidement ; toutefois elles sont aussi relativement faibles, tant que l’excentricité ne dépasse pas 20 à 25 % de l’entrefer initial.
- Les auteurs indiquent encore une méthode permettant de calculer l’entrefer moyen d’un rotor excentré.
- J.-L. M.
- La construction des machines électriques en Allemagne en 1912. — K. Pichelmayer. —
- Elektrotechnische Zeitschrift, 2.0 mars 1913.
- L’auteur expose les progrès réalisés, particulièrement en Allemagne, dans la construction des .machines électriques, au cours de l’année 1912, ainsi que les tendances qui se manifestent actuellement dans cette branche prépondérante de l’Electrotech-nique.
- En ce qui concerne les génératrices à courant continu, malgré certains perfectionnements apportés à ces machines tels que la Ventilation des collecteurs, il ne semble pas que les anciennes limites atteintes dans la construction des machines à grande vitesse aient été sensiblement dépassées. Toutefois, étant donné que ie besoin de machines à très fort débit et à grande vitesse se fait de plus en plus sentir, les constructeurs ont tourné leurs efforts du côté de la machine acyclique ou homopolaire. Au premier abord, l’établissement de ce type de machine pour des tensions de 200 à 5oo volts semble se heurter à de grandes difficultés provenant surtout delà nécessité dé faire passer tout le courant débité par iG à 24 balais successifs. La description d’une génératrice homopolaire de 2 000 kilowatts sous 235 volts, publiée par Sarnon ('), montre bien à quels obstacles innombrables se heurtent les ingénieurs, lorsqu’ils tentent d’aborder la réalisation d’une telle machine. Pour les vitesses moins élevées, la machine cyclique ordinaire à collecteur est suffisante, même s’il s’agit de fortes puissances. L’auteur rappelle à ce propos la génératrice de 3 000 kilowatts sous 3^5 volts, construite par les Ateliers Oerlikon.
- Dans la construction des moteurs asynchrones, le
- (1) Proc, of Am. Inst, of El. Eng., 1912, p. 975.
- problème déjà ancien de la compensation des tensions dues au champ principal et au champ de dispersion du stator, afin d’améliorer le facteur de puissance primaire, a de nouveau suscité les inventeurs.
- Ossana a déjà démontré que l’on peut atteindre ce but par l'intercalation de condensateurs dans le circuit du rotor, ce qui permet, en outre, d’augmenter la capacité de surcharge du moteur. Par suite des faibles valeurs de la fréquence et de la tension rotoriques, les condensateurs statiques ne conviennent pas. Il est préférable d’employer un condensateur mécanique, tel que le compensateur de Scber-bius ou le vibrateur de Leblanc-ICapp. L’emploi des génératrices synchrones est de plus en plus discuté. Toutefois, ces machines semblent maintenant s’adapter aux grandes puissances ; à la centrale de l’Interborough Rapid Transit C°, à New-York, fonctionnent 5 génératrices synchrones d’une puissance individuelle de 7 5oo kilowatts.
- Les moteurs à collecteur monophasés et polyphasés se développent de plus en plus. En ce qui concerne les moteurs monophasés de grandes puissances, le moteur-série direct avec pôles de commutation semble l’emporter définitivement.
- La tendance à augmenter ies puissances unitaires des génératrices s’accentue de plus en plus. En Allemagne, les plus grosses unités sont celles de la centrale de Dusseldorf-Reishol/. qui atteignent 21 000 K. V. A. — Lanne prétend que l’on peut même envisager la possibilité de construire des unités de 25 000 K. V. A. à 1 5oo tours, ce qui permettrait de contenter les désirs de . vitesse des constructeurs de turbines. Mais l’on se heurte alors à de grandes difficultés pour assurer un refroidissement convenable.
- A raison de 3,5 % de perte, c’est, pour une machine de 2,5 000 K. -V. A., une puissance de 875 kilowatts transformée en chaleur dans un espace de 3 mètres carrés de diamètre et 3 mètres de longeur et qu’il s’agit d’évacuer. Si l’on admet que l’air soufflé par la ventilation s’échauffe de 20°, il faut alors un débit minimum de 56 mètres cubes, et il est jné-cessaire de donner au courant d’air une vitesse de 5o mètres par seconde, ce qui nécessite pour les canaux de ventilation, des deux côtés de la machine, une section de passage de plus de 5o centimètres carrés.
- La construction des grandes turbo-génératrices triphasées montre des tendances déplus enplusnèttes à l’unification. Pour le rotor, 011 emploie exclusive-
- p.370 - vue 370/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 371
- ment le cylindre inducteur de Brown en une seule pièce ou avec dents rapportées.
- Pour le slator, on remarque, surtout chez les constructeurs américains, une préférence pour l’enroulement dit « en tonneau »,que l’on réalise sous la forme d’un ênroulemcnt normal à deux couches. Les connexions frontales ne se formenl plus en manteau cylindrique, mais en cône dont l’angle à la base est de 4b® à 6o°. Les essais de Schuchard et Scliweitzer et les travaux de Durgin et Whitehead ont apporté de précieuses contributions aux méthodes de calcul des courants de court-circuit. On a reconnu, d’autre part, qu’il était possible, ce qui concorde bien avec les nécessités économiques, d’admettre pour les alternateurs une surélévation de tension de 18 % en charge non inductive et de 3b % pour cos. o = o, surloutlorsqu’ils’agitde grandes turbo-génératrices, dans lesquelles les variations de charge sont si lentes quelerégulateurautomatique,oumême le machiniste, à l’aide du réglage à main, peuvent les suivre facilement. Si l’on admet une plus grande réaction d’induit, on peulaugmenter sensiblementlapuissance d’une génératrice. D’après Eield, on peut construire une génératrice de iaooo K. V. A. en observant la
- règle de la constante D*L comprise entre 17 et 34.
- En ce qui concerne les transformateurs, on a été pour la puissance apparente jusqu’à 20 000 IvVA et, pourla tension,jusqu’à 200 000 volts et même 1 mégavolt avec des transformateurs d'essai.
- Au point de vue des recherches théoriques, l'auteur cite les travaux de Feldmatt et Nobel et de Czeija sur les oscillations pendulaires des génératrices synchrones, de llüdenberg sur les oscillations entre l’énergie mécanique et l’énergie magnétique, et enfin le livre de Mauduit, récemment paru en France, sur la commutation (*).
- Enfin, M. Pichelmayer rappelle les récents travaux de la Commission Klectrol ethnique Internationale. En ce qui concerne réchauffement des machines, cette commission a décidé que ce ne sont plus les surélévations de température, mais les températures finales absolues qui doivent déterminer les limites de puissance. D'autre part, on a admis universellement pour les diagrammes de moteurs le sens de rotation contraire à celui des aiguilles d’une montre. J.-L. M.
- (1 ) Lumière Electrique, i5 mars 191 3. p. 3/(6.
- BIBLIOGRAPHIE
- J. Schils, inspecteur des Postes et Télégraphes. — Installations Téléphoniques. Notions spéciales d’Electricitc, description et. fonctionnement des appareils, montage des postes d’abonnés et des postes centraux, Guide pratique à l’usage du personnel des Postes, Télégraphes, Téléphones et des monteurs électriciens, 3° édition. — 1 volume in-8° de vm-326 pages, avec 2o5 (ig.-— Dunod et Pinat, éditeurs, Paris. Prix : cart.4fr. 5o.
- « Ce livre, dit l’auteur, est destiné à rappeler aux « agents chargés du montage, de l’entretien et de la « surveillance des installations téléphoniques, les ci notions élémentaires d’électricité et de magnélis-« me, la description et l’installation des appareils « qui leur ont été enseignées. »
- La première partie comprend quelques, notions sur l’énergie, en général, et sur l’énergie électrique et magnétique en particulier.
- La deuxième partie est consacrée à l’étude du téléphone, du microphone, des appareils accessoires nécessaires à l’installation pratique de ces instruments, enfin au montage des postes d’abonnés.
- La troisième partie comprend l’étude des tableaux commutateurs pour postes principaux d’abonnés et
- bureaux centraux de l’Etat desservant, en principe, moins de cinq cents lignes.
- La quatrième partie est réservée à des indications générales sur les moyens employés peur rechercher les dérangements.
- Enfin Une cinquième partie est consacrée à l’étude sommaire des grands bureaux desservis par des commutateurs multiples ordinaires et à batterie centrale.
- Les appareils et dispositifs nouveaux qui ont été adoptés depuis l’apparition de la seconde édition ont été ajoutés à l’édition actuelle.
- Les phénomènes de l’induction, sur lesquels sont basées, pour ainsi dire, toutes les applications industrielles de l’électricité, ont une telle importance que M. Schils a cru devoir ajouter en appendice une nouvelle théorie de l’induction, qui s’appuie sur l’idée de la circulation des lignes de force ; si sur cette hypothèse, nous avons des idées différentes de celles de l’auteur, nous estimons cependant que ce livre est excellent et rendra de grands services aux agents de l’Administration pour lesquels il est spécialement écrit, E. L.
- p.371 - vue 371/448
-
-
-
- 372
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2® Série). — N» 25,
- CORRESPONDANCE
- Le théorème de réciprocité.
- Dans le numéro i3 du tome xxt (ae série) de celte Revue (*) M. Breisig fait les deux remarques suivantes en ce qui concerne la preuve que j’ai donnée du théorème de réciprocité dans le même numéro :
- i) La preuve donnée a seulement un sens formel, puisque dans les réseaux ohmiques le travail magnétisant est nul dans tout le système. Il s’ensuit que dans la formule
- [P*v>] + = o (i)
- sur laquelle la démonstration est fondée, chacun des termes est identiquement nul.
- a) Le théorème ne se borne pas aux seuls réseaux ohmiques, mais il s'applique également à des réseaux contenant des selfs et des capacités.
- A la première remarque, je voudrais répondre qu’il faut bien distinguer entre deux espèces de forces électromotrices : les forces électromotrices extérieures, qui ont leur origine au dehors du système, et les forces éloctromotrices intérieures, qui ont leur origine dans le système même. Ces dernières sont les forces électromotrices par lesquelles les dérivations du réseau réagissent sur le courant.
- Si la formule (i) ne contenait que des termes exprimant les effets magnétisants donnés par les forces électromotrices intérieures, il est évident que chacun des termes serait identiquement nul ; car le réseau étant un réseau olunique, aucune des dérivations ne peut accumuler de l’énergie ou en restituer. Dans ce cas, il ne serait donc pas permis de tirer de cette formule la conclusion que lpq — lqp.
- Mais ici les termes de la formule (i) expriment les effets magnétisants donnés par des forces électromotrices extérieures, et ces effets ne sont pas nuis, bien que le réseau soit un réseau olunique. Car, si les forces électromotrices simultanées et extérieures P et Q, qui travaillent dans les conducteurs/? et ÿ,ont des phases différentes, le courant ip et la force électromotrice P, de même que le courant iq et la force éle^tromotrice Q, ont aussi des phases différentes : le
- (') Lumière Electrique, 29 mars iç)i3, p. 388. (Voir aussi le numéro du 12 avril 1913, p. 59).
- courant ip est formé d’une composante ipp par suite de P, et d’une composante ipq par suite de Q. Cette dernière composante est en phase avec Quelle n’est donc pas en phase avec P. Le courant ip = i-p-\- ipq a par conséquent une composante déwattée par rapport à P. On trouve de même que iq — iqq -f- iqp a une composante déwattée par rapport à Q.
- Dans la dérivation p, comme dans la dérivation q, il y a ainsi échange de travail magnétisant entre le système et la borne extérieure. La formule [PtVJ 4- LQ4/] = o
- exprime que le travail magnétisant inlioduit par P dans le système n’est pas transformé en énergie magnétique ou électrostatique, mais est restitué à l’extérieur par Q dans le même moment, et vice versa.
- Dans la formule de M. Breisig, page 389, on peut lire la même chose. Car si l’on pose yl—y2 — i|i=:o dans les expressions relatives aux effets magnétisants introduits par la force électromotrice P ou Q, ce qui veut dire que le réseau n’a que des résistances ohmiques, on voit que ces effets ne sont pas nuis bien que leur somme le soit.
- Dans le cas d’un réseau ohmique, chacun des termes n'est donc pas identiquement nul, et la conclusion lpq = l qq est permise.
- J’admets la justesse de la. deuxième remarque de M. Breisig, à savoir que le théorème s’applique aussi à des réseaux contenant des selfs et des capacités, si les courants sont sinusoïdaux (').
- Je n’avais pas signalé cette généralisation, parce que je la croyais évidente pour ceux qui se servent du calcul vectoriel pour les réseaux alternatifs.
- On sait, en effet, que toute relation générale pour les réseaux ohmiques est vraie aussi pour les réseaux alternatifs ; on le reconnaît de la manière suivante :
- Toute relation générale peut se déduire des équations fondamentales, c’est-à-dire des lois de Ivirchhoff et d’Ohm, puisque ces équations déterminent tout le système. Bien que la preuve donnée soit raccourcie par l’emploi d’une image ph}rsique,
- (•) Le théorème est même beaucoup plus général. J'espère pouvoir revenir sur ce point dans un autre numéro.
- p.372 - vue 372/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- il est évident qu’on pourrait l’établir aussi d’une manière entièrement algébrique, en se basant exclur sivement sur les équations fondamentales. Ces équations ayant la même forme pour un réseau ohmique que pour un réseau alternatif, et les opérations algébriques étant les mêmes pour les vecteurs que pour les scalaires, on reconnaît, qu’il existe les mêmes relations pour les réseaux alternatifs que pour les réseaux ohmiques. La relation exprimée par le théorème de réciprocité ne fait pas exception à cette règle.
- H.-A.-W. Klinkhamer.
- Observations de M. Breisig.
- La conclusion que la preuve de M. Klinkhamer a seulement un sens formel, était basée sur les conditions acceptées par lui-même, à savoir que le réseau ne contienne que des résistances ohmiques, comme moi je le comprenais aussi, dans les branches p et q.
- Si ces conditions sont rigoureusement remplies, on ne peut pas indiquer à quelle place, à l’extérieur ou à l’intérieur des quatre bornes auxquelles les branches^ et q sont reliées, il soit possible que des champs magnétiques à énergie oscillante soient formés, même si les forces électromotrices P et Q ont des phases différentes.
- Pouf les forces électromotrices P et Q, on aurait à penser (pour le cas envisagé d’un réseau qui ne contient que des résistances ohmiques), par exemple, à deux piles thermiques dont le chauffage varierait périodiquement. S’il y avait entre les deux piles une différence de phases, les produits de la forme E I sin (6 — X) ne serait pas nuis, mais ils ne représenteraient pas non plus des puissances magnétiques. L’une ou l’autre des piles alternativement serait la plus forte et produirait dans l’autre un effet Peltier.
- Si, d’autre part, M. Klinkhamer admet que les branches p et q puissent former des champs magnétiques, l’hypothèse que le travail magnétisant du système est nul n’est plus évidente a priori, et ne peut donc pas servir de base à la démonstration.
- Comme il résulte de la preuve que j’ai indiquée que la réciprocité existe aussi quand le travail magnétisant n’estpas nul, le travail magnétisant n’est pas, à mon avis, le point de départ approprié à la preuve.
- Dans la deuxième partie de ses remarques, M. Klinkhamer déclare qu’il a regardé comme
- Sri
- évidente la généralisation du Jhéorème de réciprocité pour les réseaux avec capacité et self. Bien que je puisse admettre que cette remarque soit juste, il faut ajouter qu’il ne s’agissait pas de la généralisation du théorème de réciprocité, mais de sa preuve. A mon avis, le théorème n’était pas établi sûrement par la démonstration de M. Klinkhamer basée sur le travail magnétisant. En donnant une autre preuve, j’ai préféré la donner immédiatement sous une forme plus générale qui embrasse naturellement aussi le cas des réseaux sans capacité ni self.
- F. Breisic;.
- Réponse de M. Klinkhamer.
- Il me semble que la confusion est causée par l’omission d’un chaînon dans mon raisonnement, à savoir :
- « L’effet oscillant introduit dans le réseau par les forces électromotrices extérieures est transformé en effet magnétisant dans les dérivations ».
- Cet effet magnétisant étant nul pour le cas d’un réseau ohmique, il s’ensuit qu’alors aussi la somme des effets oscillants introduits par les forces électromotrices extérieures est nul, ce qui donne l’équation
- [i%] + [Q4,] = o.
- Je n’avais pas fait d’abord la distinction entre effet magnétisant comme cas spécial d’effet oscillant, et j’admets qu’il est plus exact de le faire. J’admets donc la justesse de la remarque de M. Breisig que, pour les forces électromotrices extérieures, les produits de la forme El sin (0 — X) ne représentent pas des puissances magnétiques.
- Je crois qu’après les modifications mentionnées ci-dessus,il ne subsistera plus d’objections contre ma démonstration.
- H. Klinkhamer.
- *
- * *
- Dispositifs de fraude d’énergie électrique
- Nous avons reçu d’un de nos lecteurs, qui désire garder Vanonymat, la lettre suivante que nous publions volontiers :
- Monsieur le Directeur.
- C’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance des articles publiés dans votre Revue par Me Paul
- p.373 - vue 373/448
-
-
-
- 374
- la lumière électrique t.xxii(2° série). — w*25,
- Bougault (*) et M. de Longueval (2). M. Callander, dans sa lettre publiée dans votre numéro du 26 avril dernier, veut bien signalera vos lecteurs une mesure de précaution propre à empêcher la fraude commise dans les conditions envisagées par M. de Longue-val.
- tencede la connexion illicite en opérant une permutation entre les deux prises M et N (fig, 1).
- On voit que cette permutation (fig. 2) a pour effet de réaliser un court-circuit entre les deux conducteurs B et C.
- On arrive ainsi très facilement à démontrer l’exis-
- Liones du Secteur
- Campteuv
- Force
- Connexion
- illicite
- Lampes
- Moteur
- Fig. 1.
- M. Callander a parfaitement raison : aussi longtemps que les conducteurs des circuits éclairage et force motrice resteront branchés aux deux compteurs comme l’indique le schéma, il ne sera pas possible de réaliser la fraude d’après le schéma indiqué.
- Je regrette toutefois de ne pas partager l’optimisme de votre correspondant et j’ai l’assurance que nos fraudeurs lyonnais ne trouveraient aucune difficulté bien sérieuse à modifier les connexions des conducteurs de raccordement entre le réseau du secteur et les compteurs. Dans la plupart des installations, un monteur adroit peut exécuter ces modifications très aisément et sans laisser de trace bien apparente, soit que ces conducteurs soient entourés de tubes Bergmann, soit qu’ils soient posés sous moulures.
- Aussi, je crois qu’il est bon de signaler ce fait, afin de mettre les producteurs en garde contre toute tentative de soustraction frauduleuse de l’énergie électrique.
- Le Secteur peut, lorsqu’il craint d’être en présence d’une fraude du genre indiqué, déceler l’exis-
- (*) Lumière Électrique, i3 avril 1912, p. 55.
- (2) Lumière Electrique, 29 mars 1913.
- tence de la connexion illicite, en faisant fondre les coupe-circuits ou sauter les disjoncteurs pouvant exister sur le circuit. Toutefois si ces appareils de
- • A
- Compteur
- Lumière
- Force
- Fig. 2.
- sûreté ne sont point assez sensibles, on ferait subir aux conducteurs de moindre section un ampérage excessif et on risquerait d’y mettre le feu. Dans cer-
- p.374 - vue 374/448
-
-
-
- 37B
- 21 Juin 1943. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tains cas, on risquerait aussi de détériorer les compteurs.
- Cette méthode pour déceler les fraudes ne saurait donc être appliquée qu'avec une certaine prudence, par exemple en faisant emploi de rhéostats ou selfs au lieu de la jonction directe au raccordement d’essai.
- D'une manière générale, nous croyons devoir encore recommander aux contrôleurs des secteurs la prudence et la circonspection, car l’ingéniosité de certains installateurs devenus fraudeurs professionnels est sans bornes, et leurs trucs sont si bien présentés que, sous prétexte « d'économio réalisée sur les consommations au moyen d’installations plus perfectionnées », ils réussissent à tromper des abonnés de bonne foi qui deviennent ainsi les complices de la fraude et en bénéficient avec l’installateur malhonnête.
- La sévérité du jugement rendu par la Cour de Lyon doit cependant donner à réfléchir a ces industriels peu scrupuleux.
- Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, etc.
- L’excitatrice Leblanc.
- Monsieur le Directeur,
- Je viens de lire l’article do M. Ehrmann dans la Lumière Electrique (’).
- Je me permets d’attirer l’attention de vos lecteurs sur mon article de votre Revue du aü novembre 1901 (a) qui exposait et démontrait, pour la première fois, les propriétés de l’appareil étudié par M. Ehrmann, considéré en lui-même, en tenant compte de l’influence des spires en court-circuit sous les balais.
- Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, etc.
- Paris, le 9 juin 1913.
- Mabius Làtouu. * (*)
- (!) P. Ehhmann. Fonctionnement et applications de l’excitatrice Leblanc. — Lumière Electrique, 7 juin igi3, p.291.
- (*) Maiuus Latour. Sur les propriétés des anneaux à collecteur. — Eclairage Electrique, 23 novembre 1901, page 294.
- BOITE AUX LETTRES
- M. Bà Nice (Polices d'abonnement).
- Conformément à l’article 16 du Cahier des charges-type du 17 mai 1908, le contrat de concession peut spécifier que la fourniture du compteur sera toujours faite par le concessionnaire.
- En ce qui concerne la concession dont il s’agit, il y a lieu de se rapporter uniquement à la convention elle-même qui est antérieure à la loi de 1906 et à laquelle celle-ci n’est, par conséquent, pas applicable. Si, dans cette convention, il est stipulé que le courant sera livré aux conditions habituelles des sociétés de la région, cette clause ne peut s’appliquer qu’aux questions qui n’auraient pas été réglées dans ladite convention. Or, il résulte du texte cité que la pose, la location et l'entretien des compteurs sont faits par les soins du concessionnaire; ce dernier, ne pouvant louer qu’un appareil dont il est propriétaire, est donc en droit de refuser tout compteur fourni par l’abonné.
- Dans les concessions qui ont été accordées antérieurement à la loi de 1906, aucune police n’esf exigée à l’appui de la convention. Il existe meme des réseaux appartenant à certaines compagnies où les abonnés ne signent aucune police de fourniture de courant.
- En cc qui concerne les prix fixés pour la location des compteurs, ils dépendent du calibre de l’appareil, ce qui paraît logique.
- Dans les concessions où le cahier des charges permet à l’abonné d’acheter son compteur, ce dernier ne peut, choisir un modèle quelconque, mais un de ceux agréés par le concessionnaire : en effet, le concessionnaire doit assurer l’entretien de l’appareil et il lui serait matériellement impossible d’avoir toutes les pièces de rechange pour tous les compteurs autorisés par l’Administration.
- p.375 - vue 375/448
-
-
-
- 376 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série). — N*28.
- DIVERS
- Les grandes distributions d’électricité et notamment celles de la « Energia Eléctrica de Catalufîa ».
- Sous ce titre, et à la demande de la Société des Anciens Elèves des Ecoles Nationales d’Arts et Métiers, il a été fait, à l’Hôtel de cette Société, 6, rue Chauchat, le samedi 24 mai, une causerie par M. Raoul Bigot, ingénieur des Arts et Manufactures, des Arts et Métiers et de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
- Le conférencier a exposé rapidement la genèse de l’extension du rayon d’action des distributions d’électricité et a justifié la possibilité des grandes distributions régionales établies, même en dehors des pays hydrauliques ou disposant de gisements de combustibles.
- Il a examiné ensuite les principes généraux qui doivent guider les études et la réalisation de ces grandes distributions, en passant successivement en revue : le marché économique, les usines génératrices, les canalisations et réseaux, le côté financier.
- Cette première partie a été traitée d’une manière générale par le conférencier qui voulait donner une idée d’ensemble du problème et qui, pour cela, s’est attaché à démontrer combien la partie économique et la partie financière sont intimement liées à la partie technique.
- Un énoncé rapide des principales distributions à grandes distances a suivi.
- Puis M. Raoul Bigot a indiqué la manière dont les principes généraux précités avaient été appliqués à la création et à la réalisation de l’affaire « Energia Eléctrica de Cataluna », qui s’était proposé l’électrification de la région si industrielle de l’Espagne qu’est la Catalogne.
- Après l’examen des nombreuses chutes hydrauliques des Pyrénées, il a montré combien était justifiée la décision de la Compagnie Générale d’Electricité de fonder cette nouvelle filiale avec la collaboration d’un groupe espagnol et de la Société Suisse d’industrie Electrique.
- Au moment des études, les nombreuses concessions de chutes accordées dans les Pyrénées, étant toutes disponibles, la Compagnie Générale d’Electricité a pu faire une sélection. C’est ainsi que son chpix s’est porté sur les chutes du Rio Flamisell, dans la province de Lerida; elle s’est assuré aussi la propriété et des droits sur d’autres chutes permettant
- de mettre à la disposition de la nouvelle société, une puissance de iôoooo à 200 000 chevaux.
- M. Bigot a ensuite exposé les grandes lignes de l’aménagement de la chute supérieure du Flamisell qui comprend un bassin d’une trentaine de kilomètres cubes, comportant une vingtaine de lacs à de hautes altitudes, bassin dans lequel on peut compter, une hauteur d’eau utilisable annuelle de 1 m 80 ; les eaux des divers lacs seront réunies en un seul qui servira de réserve générale et seront, de là, amenées au moyen d’un canal unique en tunnels et en galeries couvertes, jusqu’à la chambre d’eau qui domine, à 85o mètres de hauteur, l’usine hydro-électrique de Capdella en construction.
- Des détails sont donnés sur les parties les plus remarquables de ces travaux; l’usine doit recevoir huit unités de 6.600 chevaux chacune, soit au total rù% 5oo chevaux pour une puissance normale de 40000 chevaux de 11 heures.
- Le conférencier expose ensuite les raisons spéciales, d’ordre commercial et de tactique financière qui ont motivé la décision de la création d’une usine thermique à San Adrian près de Barcelone.
- Cette usine qui a été construite dans des conditions particulièrement rapides, puisque, un an après le début des travaux, 20 000 chevaux étaient en fonctionnement, prévoit les dispositions générales qui, actuellement, ont la faveur de tous les spécialistes s’occupant de grandes centrales à vapeur.
- Le programme de cette usine comporte : 2 unités de 10000 chevaux, déjà en marche, et 4 unités de 20 000, dont la première est en installation.
- Aux Usines hydro-électriques de Capdella et thermique de San Adrian qui produisent du courant alternatif triphasé 11 000 volts 5o périodes, sont adjoints des postes élevant la tension à 88000 volts ; ces postes sont reliés par une canalisation de 176 kilomètres de longueur, équipée avec des isolateurs suspendus ; la tension primaire est réduite, dans des postes de transformation à celle des réseaux secondaires qui, suivant leur rayon d’action, est de 11 000 ou 22000 volts ; le courant à 11 000 volts est abaissé dans les villes ou près d'elles, à la tension d'emploi ; le courant à 22000 volts passe au contraire par une nouvelle tension intermédiaire qui est, suivant les cas, de 6000 à 3000 volts.
- H. M.
- p.376 - vue 376/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 377
- INFORMATIONS
- Exposition de Gand.
- Bureaux des Groupes et des Classes.
- Groupe IV. .— Matériel et procédés généraux de la. Mécanique.
- MM.
- Président: Niclai;sse ; Vice-président : Godard; Secrétaire : Le Soufaché; Secrétaire-adjoint : Ni-clausse.
- Classe 19. — Président : Guyot-Sionnest ; Vice-président : Sosnowski ; Secrétaire : Quantia.
- Classe 20. — Machines motrices diverses. — Président : Firriinhac ; Vice-président : Hollard ; Secrétaire : Guillou.
- Classe 21. —Appareils divers de la Mécanique générale. — Président : Eissen-Piat ; Vice-présidents : Henry, Picard ; Secrétaire ; DeJ.eau ; Secrétaire-adjoint : Jonas.
- Classe 22. — Machines-Outils. — Président : Boucault, Paris ; Vice-président : Guillet, Four-chainbault; Secrétaire; Ernault.
- Groupe V. — Electricité.
- Président : Sartiaux ; Vice-présidents : Baille-Lemaire, Legouez ; Secrétaires : Ilolzchuch, Pellin.
- Classe 23. — Production et utilisation mécanique de VElectricité. — Président : Javaux; Vice-présidents : Eschwège, Régnault ; Secrétaire : Guillaume.
- Classe 21\. — Electro-Chimie. — Président : Leclanché ; Vice-président : de la Ville-le-Roux ; Secrétaire: Heinz.
- Classe 25. —Eclairage Electrique. — Président: Zettek ; Vice-présidents : Cance, Chassaignc-Goyon, président du conseil municipal de Paris ; Meyer ; Secrétaire : Weissmann.
- Classe 26. — Télégraphie et Téléphonie. — Président : Focqué ; Vice-présidents : Baigneres, Gi-rardeau ; Secrétaire : Minvielle.
- Classe 27. — Applications diverses de VElectricité. — Président : Dumont -, Vice-président : Richard ; Secrétaire : Ancel.
- Groupe VI-A. — Génie civil.
- Président : Noël, sénateur ; Vice-président : Ey-rolles ; Secrétaire : Berger.
- Groupe Vl-B. — Moyens de Transports routiers.
- Président : de Dion, député ; Vice-présidents : Kellner, Ely, Chaix; Secrétaire : Lumet ; Secrétaire-adjoint : Bazin ; Trésorier : Lehidieux-Vernim-inen ; Paris.
- Classe 3i A. — Automobiles et Cycles. — Président : Clément ; Vice-présidents : Citroen ; Che-nard ; Delachenal ; Secrétaire : Collot ; Trésorier : Lecœur.
- Groupe VI-C. — Moyens de Transport.
- Président : Sartiaux ; Vice-présidents : Weiss, Del-Piaz ; Secrétaire : Moutier ; Trésorier : Pirel ; Secrétaire-adjoint : Sartiaux.
- Classe 32. — Matériel des Chemins de fer et Tramways. — Président : Sartiaux; Vice-présidents : Weiss, Claveille, Duval-Arnould, conseiller municipal de Paris ; Secrétaire : Moutier ; Trésorier ; Dubois.
- Groupe XI. — Mines et Métallurgie.
- Présidents d’honneur : Darcy, Guillain, dë Montgoleier, Schneider.
- Président : Alexandre Dreux; Secrétaire : Petit; Secrétaire-adjoint : Simeon.
- Classe 63. — Présidents d’honneur : Magnin; Muiigue (D.); Reumaux.
- Président : Tauzin; Vice-présidents : Bès de Berc; Maneuvrier; Nicou; Viala; Secrétaire-trésorier : Bousquet; Secrétaire-adjoint: Riollot.
- Classe 64. — Présidents d’honneur ; Cavallier ; du Saintignon.
- Président : Dreux; Vice-présidents : Ferry; Ra-disson; Secrétaire : Petit; Secrétaire adjoint : Bro-chard; Trésorier ; Aiguillon.
- Classe 64 bis. — Président d’honneur ; Coiidier.
- Président: : Séjournet; Vice-président et trésorier : Pinot; Secrétaire : Perrin.
- Classe 65. — Président d’honneur : Pinard.
- Président : Giiodet; Vice-présidents : Besson; Cury; Wessbecher; Secrétaire : Bac; Secrétaires-adjoint : Jaquemet; Dechamhre; Trésorier : P>6l,
- p.377 - vue 377/448
-
-
-
- 378
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N’25.
- Exposition de Lyon.
- Une Exposition Internationale Urbaine, placée sous le patronage du Président de la République et du Gouvernement français, aura lieu à Lyon du iftl' mai au iep novembre 1914. Elle sera divisée en j2 sections embrassant toutes les industries, et aura une superficie de 5o hectares. La section IV sera réservée aux Mines, à la Métallurgie et à la Mécanique; la section LVIII à la Lumière et l'Eclairage; la section L1 à l'Electricité (houille blanche, production de l'électricité, applications de l’électricité); et la section LII aux Postes, Télégraphes et Téléphones.
- Les demandes d’admission pour les exposants français devront parvenir au Commissariat général de l’Hôtel de Ville de Lyon avant le rer juillet 1913.
- * ¥
- Société Industrielle du Nord de la France Concours de 1913.
- La Société Industrielle du.Nord de la France décernera des récompenses aux auteurs de perfectionnements industriels ou de travaux utiles à l'industrie. Le présent programme signale, à titre d’indication, les principaux sujets dont l'étude est recommandée, mais il n’est pas limitatif et, d’une manière générale, tous les mémoires concernant un progrès industriel, sont admis au concours..
- Gomme condition expresse, les travaux présentés devront être nouveaux et originaux.
- Les récompenses consisteront en médailles d'or, de vermeil, d’argent ou de bronze et mentions honorables, ainsi qu’en primes pécunières.
- Conditions du concours
- Les mémoires seront remis au Secrétariat de la Société, avant le ier octobre 191,3.
- Tout mémoire présenté devient la propriété de la Société Industrielle; il ne peut être retiré sans l'autorisation du Conseil d’administration. La Société pourra en faire la publication.
- Toute personne membre ou non de la Société, est libre de prendre part au Concours, à l’exception seulement des membres actuels du Conseil d'administration.
- Les mémoires ne comportant pas d'appareils à expérimenter ne devront pas être signés ; ils seront revêtus d'une épigraphe reproduite sur un pli cacheté annexé à chaque mémoire, et dans lequel se trouve-
- ront, avec une troisième reproduction de l'épigraphe, les notns, prénoms, qualité et adresse de l'auteur, qui attestera en outre que ses travaux n’ont pas encore été récompensés.
- Quand des expériences seront jugées nécessaires, les frais auxquels elles pourront donner lieu seront à la charge de l’auteur de l’appareil à expérimenter; les Commissions en évalueront le montant et auront la faculté de faire verser les fonds à l'avance entre les mains du Trésorier. — Le Conseil pourra dans certains cas, accorder une subvention.
- Chaudières à vapeur
- i° Des causes et des elïêts des explosions de chaudières k vapeur et examen des moyens préventifs.
- 20 Moyen sûr et facile de déterminer d’une façon connue ou à des intervalles très rapprochés l’ean entraînée par la vapeur.
- 3° Elude sur la circulatiou de l’eau dans les chaudières.
- 4° Réalisation d’un indicateur de niveau d’eau magnétique ou mécanique pour chaudières à vapeur à très hautes pressions, permettant une constatation facile du niveau réel de l’eau dans la chaudière.
- 5° Etude sur les alimentaleurs automatiques.
- G0 Etude des épurateurs d'eau d’alimentation.
- 70 Moyens chimiques, physiques et mécaniques pour éviter ou combattre l’incrustation des générateurs.
- 8° Etude sur les éconoiniseurs-réehauflèurs d’eau d'alimentation.
- 90 Elude sur les condeuseurs : conditions de marche les plus économiques.
- Foyers
- i° Etude des appareils de chargement continu du combustible dans les foyers. Perfectionnements à apporter à ces appareils.
- 20 Utilisation éeononiiqué, comme combustible, des déchets de l’industrie et emploi des combustibles pauvres.
- 3° Elude des appareils automatiques de réglage de tirage.
- Moteurs à vapeur
- i° Elude sur les turbines à vapeur et leurs applications à l’industrie.
- 2° Indicateurs et enregistreurs permettant de contrôler par simple lecture la charge ou le fonctionnement des moteurs à vapeur.
- Transmissions
- i° Etude sur le rendement des transmissions.
- 20 Dynamomètre enregistreur simple et pratique, pour déterminer le travail résistant des machines.
- 3° Système d’embrayage simple et réversible.
- 4° Etude sur les paliers.
- p.378 - vue 378/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 379
- 21 Juin 1913.
- Moteurs à gaz et gazogènes
- i° Etude des moteurs à gaz et gazogènes de hauts fourneaux et de fours à coke.
- a0 Etude des méthodes de fabrication des gaz pauvres.
- 3° Etude des modes de fabrication du gaz à l’eau et de ses emplois industriels.
- 4° Application des moteurs à alcool avec combustibles divers : comparaison avec les moteurs il gaz et au pétrole.
- 5° Etude sur les turbines à gaz.
- Compteurs
- Moyen pratique de contrôler l’exactitude des compteurs à gaz d’éclairage, fi eau et à électricité ; causes qui peuvent modifier l’exactitude des appareils actuellement employés.
- N.-B. — Chacun des points ci-dessus indiqués peut être traité seul.
- Mines et métallurgie
- i° Etude des derniers perfectionnements apportés à la fabrication de l’acier moulé et des aciers à outils. Résultats d’essais. Conséquences de leur emploi.
- 2° Etat actuel du procédé Talbot. Son avenir, ses conséquences au point de vue de l’acier de conversion.
- 3° Etat actuel et avenir de la fabrication de l’acier au four électrique.
- 4° Même question pour la fonte.
- 5° Utilisation des gaz des hauts-fourneaux et de fours à coke.
- 6° Etude sur les alliages; leurs qualités industrielles.
- 7° Perfectionnements réalisés dans l’art des mines.
- Electricité
- i° Etude des applications de la commande électrique aux outils ou métiers de l’industrie régionale.
- 2° Recherche d’un accumulateur léger.
- 3° Nouvelles applications de l’électricité. Appareils nouveaux ou économiques.
- Automobiles
- i° Etude des différents systèmes de transports industriels : prix d’établissement et de revient.
- 2° Moyen pratique et économique pour atténuer la poussière des routes.
- Constructions industrielles
- i° Etude établissant la comparaison au point de vue pratique et au point de vue économique entre les constructions en ciment armé et celles en fer et briques.
- 2° Etude de la meilleure installation des toitures et biltiments industriels au point de vue de leur isolation contre les variations de la température extérieure.
- 3° Essais des matériaux et épreuves de résistance.
- Froid industriel
- Production et applications.
- *
- 4 *
- La motoculture en 1913.
- h’Association Française de Motoculture projette pour cette année une série de manifestations très intéressantes. Du 22 au 3i août, elle organisera le IIe Congrès International de Motoculture, du Moteur Agricole et du Perfectionnement des Méthodes Culturales.
- Ce Congrès qui comportera une section agronomique et une section mécanique aura lieu à Soissons (Aisne), centre particulièrement favorable au développement delà culture mécanique. II sera combiné avec un grand Concours International d’Appareils de Motoculture où les agriculteurs verront fonctionner nombre de machines nouvelles qui prendront part à ce Concours pour la première fois. Une importante Exposition de Moteurs, Machines et Instruments complétera la manifestation de Soissons.
- Un deuxième Concours de Motoculture aura lieu du i3 au 21 septembre à Arras (Pas-de-Calais),autre centre agricole des plus importants, où sera tenu en même temps un grand Concours de Moteurs Agricoles et de Motobatteuses, également organisé par l’Association Française de Motoculture.
- Pour tous renseignements, s’adresser au Secrétariat général de cette société, 58, boulevard Voltaire, ù Paris.
- *r ,
- v *
- Manuel du moteur agricole.
- La commission agricole de l’Àutomobile-Club de France, afin de favoriser toutes les applications que le moteur à explosion peut recevoir pour les travaux agricoles, a décidé de mettre au concours la rédaction d’un k Manuel du Moteur Agricole », destiné à faciliter aux cultivateurs la connaissance pratique des différents types de moteurs actuellement employés, d’en connaître les diverses utilisations et de leur en permettre le montage et l’entretien.
- A cet effet, elle a créé un prix de i ooo francs sur lesquels 800 francs seront attribués au meilleur ouvrage et 200 francs répartis au gré du jury.
- Les intéressés pourront se procurer le règlement concernant ce concours au secrétariat de la commission agricole, 8, place de la Concorde.
- p.379 - vue 379/448
-
-
-
- 380
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Sirie).-—r-N°25,
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- La Compagnie Générale de Distribution d’Energie Electrique a rendu compte le 5 juin de ses opérations de l’exercice 1912. Le bénéfice net obtenu avec la seule usine de Vitry s’est élevé à 608 469 fr. 5o en augmentation de 15g 615 francs sur celui dô 1911 qui comportait pour sa part 71001 francs provenant du bénéfice de l’usine d’Alger. En ajoutant à ce chiffre le report de l’exercice précédent, le solde disponible à répartir était de 70853o fr. 45 qui a reçu les affectations suivantes :
- Provision pour grosses réparations. 100 000 »
- Amortissementdu compte à amortir. 447 °46 9a
- Report à nouveau. .............. 161 483 53
- Il n’est donc rien distribué aux actionnaires. L’amortissement du compte à amortir donne lieu à une remarque particulière : il figure au bilan pour 1 35o 000 francs et devait normalement disparaître dans une période n’excédant pas dix ans. Mais le Conseil a préféré l’éteindre plus vite et a proposé d’y consacrer la somme très importante qui figure à la répartition ci-dessus, mais aussi la réserve par remboursement d’obligations qui s’élève au 3i décembre igi3 à 20a 953 fr. 08. Ce poste ne paraîtra donc plus au bilan de 1913 que pour 700 000 francs et peut-être pour la dernière fois suivantes intentions duConseilsiles bénéfices del’exer-cice sont suffisants. L’actif ne présenterait plus alors que des comptes d’immobilisations provenantdes installations et les comptes disponibles et réalisables. La situation commerciale de la Compagnie avait pris au cours de l’exercice un tel développement que l’extension de l’usine de Vitry était devenue indispensable. La Compagnie des Omni bus, sur le point de mettre en service de nombreuses lignes de tramways exigeait d’autre part en vertu du contrat qui la lie à la Compagnie de Distribution une fourniture de courant de plus en plus importante. Celle-ci, obligée d’envisager de nouvelles immobilisations de ca-pilaux, a alors prévu la création d'une seconde usine qui pourrait par son emplacement venir en aide à la première usine et agrandir la zone de sa clientèle. La Compagnie des Omnibus ayant projeté dè' transformer son usine de Billancourt en usine de production d’énergie électrique pour ses propres besoins, la Compagnie de Distribution lui a proposé
- de devenir son fournisseur ; des pourparlers engagés est résulté un contrat qui rend celle-ci propriétaire de Billancourt et fournisseur du courant dont la Compagnie des Omnibus a besoin pour son réseau de Paris. Trois turbines de 6000 kilowatts sont en cours d’installation ; les dépenses n’excéderont guère 8 millions que la Société s’est procuré par le moyen d’ouvertures de crédit consenties par un groupe d’établissements industriels et financiers. Les bénéfices des contrats en cours assurent l’intérêt et l'amortissement de ces capitaux. Ce sont les ateliers Thomson-Houston qui réalisent les installations dont la mise en route est prévue pour 1914. Le très grand intérêt de cette seconde usine sera de pouvoir venir en aide à celle de Vitry comme celle-ci pourra lui servir de secours. Le bilan neprésente rien de particulier : les dépenses d’installations figurent pour 22 3i2 45o fr. 09 ; le disponible est de 2 542772 fr. 79 ; le réalisable de 58i 482 fr. 26 ; les frais d’émission et prime de remboursement des obligations sont inscrits pour 1 227 494 fr. 08. En contre partie au passif, le capital est de 12 millions, les obligations 5 % de 14277 5oo francs ; les réserves s’élèvent à 3o2 9Î>3fr. 08, elles créditeurs divers à 726-508 fr. 81. Enfin le coefficient d’exploitation ap-pa'raîl au compte de profits et pertes comme égal à 63 % . La combinaison réalisée suivant les indications ci-dessus élargit le champ d’exploitation de la Compagnie et la place au même rang que les autres distributeurs d’énergie de la région parisienne.
- L’Information du 7 juin donne sur la Southern Aluminium Company quelques renseignements techniques et financiers de nature à intéresser les capitalistes français. C’est en effet le groupe de l’Aluminium français avec l’aide et le contrôle de la Banque Franco-Américaine qui est, le promoteur de l'affaire. Il a acquis pour 700 000 dollars espèces et 600 000 dollars d’actions ordinaires de la Southern Aluminium les chutes de Whitney, 8000 acres de Lorrains et tout l’actif mobilier et immobilier de la North Carolina Power qui avait consacré près de 20 millions de francs à l’aménagement de ces chutes. La Southern Aluminium a d’ailleurs élargi le programme des premiers entrepreneurs et construit: un barrage-réservoir qui permettra de disposer au total
- p.380 - vue 380/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 381
- de 85 à 90 000 chevaux vapeur. On compte que la Southern pourra de la sorte produire a5 à 3o 000 tonnes d’alumine et fabriquer 12 à i5 000 tonnes d’aluminium. A l’heure actuelle les Etats-Unis importent ce métal qu’un droit de 80 centimes par kilogramme frappe à son entrée. Dorénavant, en s’alimentant de bauxite en France, la Southern Aluminium Company dont le conseil est en partie composé de Français viendra combler ce vide de la production américaine. Ce n’est qu’en 1915 que les mines seront mises en train. On escompte un bénélice de i5 millions de francs par an dont un tiers environ serait consacré aux réserves et amortissements.
- Ces beaux projets sont fort séduisants et tout en rendant hommage aux dirigeants de l’aiïaire ainsi que le fait Y Information^ nous ne pouvons nous défendre d’un regard en arrière sur les difficultés qu’a rencontrées chez nous la Société des Produits Electrochimiques et Electrométallurgiqties des Pyrénées, née sous des auspices analogues et patronnée dans les memes conditions; c’est-à-dire que rien ne manquait à son succès : d’abondants capitaux, disposition d’une chute puissante avantageuse et un marché assuré pour tous ses produits. Or, voici le résumé des résultats des quatre premiers exercices : en 1909, perte de 828288 10; en 1910, profit de a5oo5; en 1911 profit également de 114425, et en 1912 de 860128 francs. Et ces derniers résultats ne sont-ils dus encore qu’aux fabrications autres que celle de l’aluminium. Les ententes internationales survenues depuis modifient bien entendu les conclusions qu’on peut tirer de ces chiffres, mais elles sont si fragiles !
- L’exercice en cours donne cependant le meilleur, espoir aux dirigeants et le domaine hydraulique dont dispose la Société lui laisse toute facilité pour les extensions qu’elle pourrait maintenant envisager ; on sait que la Société des Produits Electrochimiques des Pyrénées estime filiale des Usines de l Arve. Le dernier bilan de celles-ci se clôt avec un bénéfice net de 863 812 fr. 85, déduction faite des amortissements industriels : la plus value nette est de 189 545 francs sur l’exercice précédent. Les actions touchent 70 francs nets et 548 112 fr. 85 sont affectés aux réserves et amortissements. La Société mère est donc dans une situation de prospérité qui fait bien augurer des filiales ; mais comme dans les affaires de distribution d’énergie, il faut que les actionnaires s’arment de patience et considèrent que leurs enga-
- gements dans ces industries constituent des placements à longue échéance.
- Nos départements du Nord et du Pas-de-Calais deviennent le siège d’une concurrence acharnée pour les distributeurs d’énergie électrique. La Compagnie Electrique du Nord, l’Energie Electrique du Nord, Gaz et Electricité du Nord, Société Lilloise d’Eclai-rage Electrique, Mines de Lens, Mines de Courrières également prétendent à s'assurer une clientèle de force motrice. Heureux industriels qui sauront en profiter ! Les mines projettent d’employer à jLille, Roubaix, Tourcoingl’excédent de leurs gaz de fours à coke ! Ce dernier projet ne laisse pas de présenter de grandes difficultés d’exécution : mais on peut dire que de pareilles conceptions sont dans le dqmaine des choses possibles et tendent à donner le pas aux industries accessoires sur l’industrie principale.
- Il est intéressant de constater que s’il y a un fléchissement des affaires en métallurgie les espérances que donne la construction mécanique peut modifier favorablement cette situation. On annonce en effet la mise en adjudication pour l’Orléans, le P.-L.-M., l’Etat et le Nord, de locomotives et de wagons. Est-ce le résultat des délibérations de la commission du chômage créée au ministère des Travaux Publics ?
- L'Etat Algérien a de son côté adjugé 244 wagons à la Société Franco-Belge à Raisinés. Quoiqu’il en soit, nos ateliers de mécanique n’auront guère à chômer.
- L’Electricité du Nord de la Belgique ne répartira pas encore de dividende cette année,, malgré une augmentation sensible de ses bénéfices qui s’élèvent à 474 199 francs au lieu de 286681 francs pour 1911 ‘191 *
- L’Electricité du Bassin de Charleroi porterait au contraire à 37 fr. 5o le dividende des actions privilégiées et ordinaires et à i33 francs contre 85 fr. 75 le coupon des parts de fondateurs.
- D. F.
- ERRATUM
- Dans notre chronique du 24 mai (p. 253), il y a lieu de substituer au chiffre du rendement brut de 8 %, indiqué par suite d’une erreur d’impression à propos du capital du 11/é-tropoliiain de Paris, le chiffre de 2 1,5 %. (/est ce qui résulte, en effet, de la comparaison du chiffre des recettes totales, déduction faite de la redevance à la Ville de Paris, et du montant du capital engagé de 176 millions de francs, réserves non comprises.
- p.381 - vue 381/448
-
-
-
- 382
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Sérié).— N® 25.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Aisne. — Le conseil municipal d’Allemanl a adopté en principe un projet d’éclairage électrique des rues, de la mairie et de l’école.
- Deux-Sèvres. — Le conseil municipal de Cliel-Bou tonne a accordé pour quarante ans à la Compagnie Centre Ouest, à Paris, la concession de la distribution d’énergie électrique dans la commune.
- Drôme. — Le conseil municipal de Tain a accordé à la Société du Vercors une concession de trente ans pour l’éclairage électrique.
- Seine-et-Oise. — On a commencé les travaux d’installation de l’électricité à Mantes, il y a tout lieu d’espérer que l’éclairage électrique sera mis en service au début de l’hiver prochain.
- PUBLICATIONS COMMERCIALES
- Ateliers de Construction Oerlikon.
- Parmi les dernières publications éditées par celle maison, nous notons : les Nouveaux moteurs à plusieurs vitesses pour l’exploitation dans les mines et la mise en marche de laminoirs, stations de pompes, installations de grues, machines textiles, etc. ; les Machines à courant continu pour grandes puissances ; et un Nouveau moteur électrique pour le perçage et l’alésage.
- Thomson-Houston, IO, rue de Londres, Paris.
- Le Bulletin n° 9 décrit les Nouveaux équipements à unités multiples des Chemins de fer de l’Etat. Ces équipements, dont une partie avait été fournie au mois d'août 1912, ont été livrés aux Chemins de fer de l’État au mois de mars 191.3. Ils ont été soumis à divers essais, soit pour le transport de diverses commissions, soit pour l’établissement de trains spéciaux, et ont toujours donné entière satisfaction. Ils sont actuellement en service régulier sur la ligne Invalides-Versailles.
- Le Bulletin n° 12 est consacré aux Bégulateurs de feeders, régulateurs d’induction monophasés, polyphasés, à prises multiples. Un chapitre est réservé aux détails de construction e£ aux divers modes de commande.
- Compagnie des Chemins de fer de l’Est, Paris.
- Cette Compagnie vient de faire paraître une petite brochure artistique, illustrée de nombreuses gravures, lïlle est consacrée à la description des stations thermales de la région de l’Est et donne des indications relatives aux excursions en Alsace, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie, Autriche, etc.
- SOCIÉTÉS
- Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
- Ventes du i01'janvier au 3o avril 191.3.. 2 64.'} 289
- Ventes du 101' janvier au 3i mars 1912.. 2 4’7I 963
- Différence en faveur de igi3.....Fr. j^i 326
- Dividende des principales Sociétés Électriques d’Angleterre.
- SOCIÉTÉS 1908 1909 DIVIDENDES 1910 1911 1912
- tërompton & Kensington Kl. Supply IO 1 O IO IO 4 h compte
- Central El. Supply 4 4 4 4 4
- Charing Cross, West End A City El. Supply... Cliclsea Electricity Supply 5 ri r> 5 5
- 4 ‘A 4 % 5 5 5
- City of London El. Lighting 6 7 7 8 9
- County of London El. Supply 5 5 r> 6 «
- Crompton et C° 5 _ .
- Kensington et ICnightsbridge El. Ligliting 8 8 9 9 9
- London El Supply 1 T» 2 a 'A 2 'A
- Metropolitan Él. Supply Newcastlc-upon-Tyne El. Supply r> 5 5 4 2 à compte
- r> 5 5 5 5
- Oxford El. 7 7 7 14 7 7
- St-James et Pall Mali Kl. Liglil IO IO 10 IO IO
- South London El. Supply r> r> r» s h 'A
- Westminster El. Supply IO IO IO IO IO
- p.382 - vue 382/448
-
-
-
- 21 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 383
- Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston.
- Comparaison des recettes des exploitations du i®>‘ janvier au 3i mai 1912-1913.
- RECETTES
- RECETTES
- DÉSIGNATION
- DES
- RÉSEAUX
- Compagnie des chemins de fer Nogehtais. . .. G16 F»® des tram, élect. et omriib. de Bordeaux. Compagnie des tramways de Nice et du Littoral.
- Compagnie des tramways de Rouen...;......
- Société des tramways d’Amiens............
- Société Versaillaise de tramways électriques. Société des tramways algériens...........
- DU MOIS DE MAI
- 1912
- 394647.85 716946,20
- 340812.85 306602,75
- 71 640,60 6o3i3,85 134202,10
- DU Iur JANVIER AU 3l MAI
- 1913 augmentation en 1913 1912 1913
- 387620,70 7027,15 1683234,95 1 709622,60
- 547786 » 3o 8.39,80 2452 838,40 2 5 5 9 149,20
- 3686 i8,i5 27 8o5,3o 2 2*23 507,75 2 3oi 676,80
- 323440.90 16 838,i 5 13i5 260,05 1373 835,75
- 76 886,85 5 246,35 33s 943,65 34.0044,90
- 6i 912,76 1598,90 257169,5o 261 281,10
- 141624,30 7422,20 656734,15 678 496,55
- augmentation en igi3
- totale
- 26287,65 106 31 o, 80 78109,o5 58575,70
- 10 ioi,35 411,60 21 762,50
- %
- i,56 4,37 3,5 1 4 ,45
- 2,98
- 1,39
- 3,3i
- CONVOCATIONS
- Société d’Electro-Chimie. — Le 25 juin, rg, rue Blanche, à Paris.
- Compagnie Electrique pour la France et l’Etranger.
- 1— Le 2,5 juin, 6, rue de Londres, à Paris.'
- Société Hydro-Electrique des Basses-Pyrénées. —
- Le a5 juin, 14, place Vendôme, à Paris.
- Société Hydro-Electrique des Alpes. — Le 26 juin, 1, place des Saussaies, à Paris.
- Société d’Eclairage Electrique de Saumur. — Le
- 27 juin, 24, boulevard des Capucines, à Paris.
- Compagnie des Chemins de fer départementaux
- de la Haute-Vienne. — Le 27 juin, 69, rue Miromesnil, à Paris.
- Compagnie Lorraine d’Electricité. — Le 27 juin, 3o, rue du Faubourg Stanislas, à Nancy.
- Compagnie des Charbons Fabius Henrion. — Le
- 28 juin, 69, rue Miromesnil, à Paris.
- Société d’Electricité de Jurançon et Géios. — Le 28 juin, 7, rue Montpensier, i\ Paris.
- Société d’Éolairage par les Tubes luminescents.
- — Le 29 juin, 29, rue de Provence, à Paris.
- Bureau technique de l’Electricité. — Le 3o juin, 19, rue de Vienne, à Paris.
- Compagnie des Moteurs à Gaz National. — Le 3o juin, 4) rue Sainte-Anne, à Paris.
- Société Internationale de Lumière froide. — Le 3o juin, 27, rue Mogador, à Paris.
- Société d’Electricité Lahmeyer. — Le 3o juin, 15, rue Richepansc, à Paris.
- Energie Electrique de l’Aube. — Le 4 juillet, 73, boulevard Haussinann, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’administration des chemins de fer de l’Etal, à Paris, a l’intention d’acquérir 4 ponts roulants, mûs électrique-
- ment, destinés aux nouvelles messageries de la gare Saint-Lazare.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ir0 division), 43, rue de Rome, Paris (8°), les mardi et vendredi de quinze k dix-sept heures, jusqu’au 16 juillet igi3.
- V
- * ¥
- L’administration des chemins de fer l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir le matériel électrique de la sous-station locale d’éclairage et de force de Paris-Vaugi-rard.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du serviee électrique (2' division), 43, rue de Rome, â Paris, 18”), jusqu’au 22 juillet igi3.
- IJELGiqUU
- Le 26 juin, à midi, à l’hôtel de ville, à Tournai, installation de l’éclairage électrique du théâtre; plans : 10 fr.
- Prochainement, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles fourniture, à Namur, d’objets pour l’éclairage électrique des trains nécessaires au service de la traction et du matériel des chemins de fer de l’Etat :
- 1e1' lot. — Objets en caoutchouc : 7 000 couvre-joints pour couvercles de récipients d’accumulateurs, 1 700 joints pour récipients d’accumulateurs, 8000 manchettes pour accumulateurs.
- 2° lot. — 54o tubes en caoutchouc pour joints de sûreté, 5 joints en caoutchouc pour boites de dispersion pour l'extérieur, 10 id. pour boîtes de connexion, i5 id, pour interrupteurs de chargement et commutatateurs, i5 id. pour voies de connexion.
- 3“ lot. — i° objets en ébonite : 3 900 baguettes pour accumulateurs, 1 700 flotteurs A avec rondelle en liège pour id., 4° pièces isolantes, 5 100 plaques de parois P. M. pour id. ; a° objets en libre rouge : 80 pièces isolantes.
- p.383 - vue 383/448
-
-
-
- 384
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N°25.
- 4“ lot. — 700 récipients en teck avec chemise en plomb pour accumulateurs, i ooo rhéophores en plomb laminé pour accumulateurs.
- ; 5“ lot. — 1 600 chemises en plomb pour récipients d’accumulateurs.
- ! 6e lot. — 45o globes non taillés, 220 globes taillés.
- 7' lot. — 10 axes en suspension de la dynamo, 600 boulons en fer avec rondelle, 2 écrous et goupille pour fermeture Wolff, 5o encadrements en fonte malléable pour trappes de la tige de réglage de la courroie.
- 8e lot. —,a5o pinces d’accouplement d’accumulateurs.
- 1 9° lot. — 200 mètres courants carton isolant de 90 centimètres de largeur.
- io“ lot.— 20 boulons et 120 goupilles en fer, 75 rondelles en cuivre, 3o id. en fer, 3280 vis à bois en fer, 700 vis'à métaux en fer, 60 id. en acier, i4o id. en fer nickelées, 90 id. en laiton.
- ESPAGNE
- Le ier août, an heures, à la junte du port de Barcelone, transformation à l'électricité de 10 grues hydrauliques en service dans ce port; caut. provisoire :
- 2 200 pesetas.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS FRANCE
- 26 mai. — Au sous-secrétariat des Postes et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de cordons souples. —Adjudicataires:
- , ier à 3e lots. —- Chacuu 10 000 cordons souples pour récepteurs téléphoniques. — M. Meunier, 179, route de Flandre, à La Courneuve (Seine), 1,25 l’unité.
- 4e lot. — i5ooo pour récepteurs téléphoniques. — Société Industrielle des Téléphones, 20, rue du 4-sep-tembre, Paris, 1,25 l’unité.
- 5° lot. — 10 000 mètres à 2 conducteurs pour tableaux commutateurs. — MM. Alliot et Roi, 38, rue de Reuilly, Paris, 1 fr. le mètre.
- 66 lot. — 10000 à 2 conducteurs pour tableaux commutateurs à 25,5o et 100 directions. — MM. Alliot et Roi, 1,98 l'unité.
- 7e lot. — 2 000 à 4 conducteurs pour appareils combinés. — M. Meunier, 2,3g l’unité.
- 8e lot. — 6 000 conducteurs pour appareils combi-
- nés. —Société Industrielle des Téléphones, 2,40 l’unité.
- 9e et 10e lots. — Chacun 10.000 mètres à 6 conducteurs pour transmetteurs mobiles.— M. Heinrich, 12, rue Iioudart, Paris, 1 lot à 1,33 et 1 lot à 1,31 le mètre!
- 11e lot. —2 000 cordons de raccordement à 6 conducteurs pour appliques murales. — M. Meng, 80, rue Ro-livar, Paris, 2,80 l’unité.
- 12“ et i3“ lots. — Chacun 10 000 cordons de raccordement à 4 conducteurs pour transmetteurs muraux avec appel magnétique solidaire. — M. Meng, 1 lot à 1,72 l’unité. — Société Industrielle des Téléphones, 1 lot à 1,70 l’unité.
- i4“ lot.—6 000 mètres de cordon à 1 conducteur pour transmetteurs amovibles. — Société Industrielle des Téléphones, o,55, — M. Heinrich, o,5o le mètre. — Non adjugé, prix limite dépassé. ’
- *
- * *
- 28 mai. — Au'sous-secrétariat 'des Postes .et Télégraphes, io3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture d’appareils accessoires et d’objets divers pour postes d’abonnés et bureaux centraux téléphoniques. — Adjudicataires et moins-disants :
- Ier à 7e lots. — Chacun 3 000 sonneries de 200 ohms. Mme Vve Delafon, 128 rue de la Convention, Paris, 1 lot à 5,69, 1 lot à 5,66 l’unité. — MM. Mildé fils et C*6, 60, rue Desrenaudes, Paris, 1 lot à 5,55, 1 à 5,48, 1 à 5,43, 1 à 5,4i et 1 à 5,3g l’unité. >
- 8° à io“ lots. — Chacun 3 000 fiches pour tableaux
- commutateurs téléphoniques.-----Thomson-Houston, 1
- lot à 6,i5. — Société Industrielle des Téléphones, 2 lots à 6,12 l’unité.— Non adjugés, prix limite dépassé.
- ii" lot. — 1 000 réglettes de 29 paires de plots. Thomson-Houston, 10, rue de Londres, Paris, 7,10 l’unité. ,
- 12“ lot..— 5oo groupes de ! clés d’appel et d’écoute avec platine 11" 1 ter.— Association des Ouvriers en Instruments de précision, 8, rue Charles-Fourier, Paris, i5,g5 le groupe.
- i3“ lot. —5oo groupes de clés d’appel et d’écoute avec platine nu 2 bis. — Le Matériel Téléphonique, 46, avenue de Breteuil, Paris, 16,40 le groupe.
- 14° lot. — 3 000 planchettes de raccordement à 8 bornes. M. Metletal, 17, rue Beaulreillis, Paris, 1,18 l’unité.
- i5“ lot. — 5 000 planchettes de raccordement à i2;bornes. M. Pernet, 16, rue des Minimes, Paris, 1,64 l’unité.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.384 - vue 384/448
-
-
-
- Trente-cinquième ennée.
- Tome XXII (2* eérle). — N* 26
- SAMEDI 28 JUIN ,1813.
- La
- Lumière Électrique
- ' : )
- SOMMAIRE
- EDITORIAL............................ 385
- Chronique Industrielle
- Nouvelle usine métallurgique en Suède. — L’industrie en Corée. — Production et consommation de charbon dans l’Inde...... 387
- Théories et généralités
- L. Barhillion’ — Fonctionnement des moteurs, et en particulier des moteurs série, dans les réseaux à courants ondulés... 388
- Télégraphie sans fil
- E. de Longueval. — L’envoi de l’heure par la station radiotélégraphique de la Tour Eiffel. 3;)(>
- Sociétés savantes et techniques
- Académie des Sciences
- Sur la première détermination de différence de longitudes par télégraphie sans fil en Afrique
- occidentale française, par MM. Schwartz et Villatte............................ 400
- Variétés ....
- J. Escard. — Action des diverses radiations sur les pierres précieuses : rayons X, rayons cathodiques, rayons ultra-violets, rayons radioactifs. — Importance pratique. ...... 401
- Législation
- P. Bougault. — La fin d’un imbroglio judiciaire à propos d’une question d’octroi. . .. 4°7
- Correspondance
- Lettres de MM. P. Le Normand et Devaux-
- Charbonnel............................ 41 ‘
- Boite aux Lettres..................... 411
- Etudes et Nouvelles Economiques......... 412
- Renseignements Commerciaux............. 4‘i
- Adj udioations.......................... 415
- EDIT OR] AL
- Nous avons la bonne fortune de publier aujourd’hui un important travail sur le fonctionnement des moteurs, et en particulier des moteurs série, à courants ondulés, que M. L. Barbillion a eu l’amabilité de nous adresser.
- Le savant directeur de l’Institut Electrotechnique de Grenoble s’est attaché, dans cette étude (p. 388-396), à mettre en équations les propriétés générales du courant ondulé, puis les effets les plus intéressants, au point de vue pratique, de l’application d’une tension ondulée sur un circuit d’utilisation. Il considère d’abord, avec cette hypothèse, le fonctionnement d’un moteur à excitation indépendante, puis il passe au cas du inoteur série saturé, qu’au prix d’une
- réelle habileté mathématique, il est parvenu le premier, croyons-nous, à traiter complètement. ; (
- On peut souhaiter que les propriétés du courant ondulé deviennent classiques, puisque la dynamo à courant continu fournit, en toute réalité, du courant ondulé ; sa force électromotrice n’est aucunement comparable à celle d’une pile : elle présente des ondulations de grande fréquence qui résultent de la superposition d’une force électromotrice alternative à une force électromotrice constante. On sait, en effet, que durant le contact des balais avec les lames du collecteur, la force électromotrice induite dans les spires d’un demi-anneau Gramme varie depuis le mo-
- p.385 - vue 385/448
-
-
-
- 386
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII(2e Série). — N°26.
- ment précis où une lame s’engage sous le balai; jusqu’au moment où elle est engagée tout entière. Les mêmes phénomènes se reproduisant lors du passage de chacune des autres lames du collecteur, il est clair que la force électromotrice reprend identiquement la même valeur à des intervalles de temps égaux au temps que met une lame du collecteur à remplacer la précédente.
- Il n’y a d’ailleurs pas que le passage de balais sur le collecteur qui crée des pulsations de la force électromotrice de la machine ; chacun sait que la réluctance variable de l’induit causée par le passage des dents sous les pièces polaires fait osciller le flux autour d’une valeur moyenne.
- Dans l’article suivant, M. E. de Longue-val commence une étude sur l’envoi de l’heure par la station radiotélégraphique de la Tour Eiffel (p. 396-400).
- Il estéquitable de rappeler àce propos, que le Commandant Ferrie, dont notre collaborateur décrit les travaux, a été l’un des principaux initiateurs delà transmission de l’heure par la Tour Eiffel, qu’il a organisé le bureau des longitudes et que c’est lui qui a étudié et réalisé tous les appareils de T. S. F. nécessaires pour cette transmission.
- C’est lui qui, en collaboration avec MM. Claude et Driencourt, a appliqué à la télégraphie sans fil la méthode des coïncidences pour la détermination des longitudes. Enfin il a été avec M. Driencôurt, qu’on sait être l’un des spécialistes les plus éminents et les plus actifs en France sur toutes les questions qui touchent à l’hydrographie et à l’astronomie, la cheville ouvrière du Congrès de l’Heure, et son rôle si important dans la préparation et la réussite de ce Congrès a été justement récompensé, comme onsait('), en même temps que ses travaux antérieurs, par l’attribution du prix Wilde pour 1912 par l’Académie des Sciences.
- Il nous a semblé intéressant de rapprocher (*)
- de cette étude la reproduction (p. 4oo) d’une note que, le 9 juin, M. Bigourdan a présentée à l’illustre Compagnie. Il s’agit de la première détermination de différence de longitudes par la télégraphie sans fil en Afrique occidentale française, par MM. Schwartz et Villatte.
- On trouvera, pages 4oi-4°6> une intéres-sante'étude de M. JeanEscARD relative à l'action des diverses radiations sur les pierres précieuses (rayons X, rayons cathodiques, rayons ultraviolets, rayons radioactifs). L’importance pratique de ces radiations artificielles y est mise nettement en évidence.
- Le commentaire que fait M. P. Bougault d’une décision du Tribunal des Conflits du 9 décembre 1912 et d’un arrêt du Conseil d’Etat du 21 février 1913, sous le titre: La fin d'un imbroglio judiciaire à propos d’une question d'octroi (p. 407-41 Q. sera lu avec intérêt par nos abonnés. La ténacité de la Compagnie Parisienne de l’Air Comprimé dans ses revendications contre la Ville de Paris (à propos du bénéfice de l’abonnement qui lui était refusé pour l’entrée des combustibles nécessaires à son industrie) aura eu l’avantage de faire fixer un point très important pour les exploitants de stations centrales et de montrer quelle procédure on doit suivre pour arriver à obtenir le remboursement des droits d’octroi, quand ceux-ci sont indûment perçus par des municipalités. .
- Signalons, en terminant, que l’Académie des Sciences vient de décerner le prix Poncelet « de la valeur de 2000 francs, et qui est destiné, cette année, à récompenser un travail sur les sciences mathématiques appliquées » à M. Maurice Lerlànc « pour l’ensemble de ses travaux de Mécanique ». Cette distinction, à laquelle tous les ingénieurs applaudiront, montre en quelle estime l’Académie tient l’éminent ingénieur que notre Revue est heureuse de compter depuis bien des années dans sa Direction scientifique.
- R. de Baillehache.
- (*) Lumière Electrique, 18 janvier ii)i3, p. 86,
- p.386 - vue 386/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 387
- CHRONIQUE INDUSTRIELLE
- Nouvelle usine métallurgique en Suède. —
- The Board of Trade Journal. — D’après un rapport du vice-consul britannique de Nykœping.
- Un puissant Syndicat, formé sous les auspices de « The Trafic Go. of Grængesberg-Oxelœsund », la puissante société suédoise, se propose de construire de vastes usines de fer, des usines d’électricité et des fours à coke à Oxelœsund qui est, pour ainsi dire, un avant-port de Nykœping. Ces usines produiront annuellement environ Boooo tonnes de fonte de moulage, ce qui correspond à la totalité de l’importation actuelle de la Suède. Les nouvelles usines seront également très bien situées pour pouvoir exporter leur production dans les autres pays de la Baltique, surtout en Finlande et en Russie.
- On dit que le Syndicat a signé un contrat très favorable pour obtenir du minerai de fer des mines de Grængesberg. Il fabriquera tout le coke nécessaire à son exploitation et même 4° 000 tonnes par an de plus pour la vente.
- Les usines d’électricité seront très importantes et capables de transporter l’énergie électrique à de grandes distances pour un prix très bas.
- Le capital nécessaire pour toutes ces entreprises est de io à ii millions de francs entièrement souscrit.
- L’industrie en Corée. — The Electridan, 13 juin 1913.
- Le consul général de l’Empire Britannique à Séoul rapporte que, en 1912, les importations en Corée, y compris les fers et aciers manufacturés (ronds et profilés, tôles galvanisées, rails, tuyaux et tubes), ont atteint le chiffre de 218 o52 livres sterling (dont environ 67% pour l’Angleterre), contre 145 3()2 livres sterling(dont75 % pour l’Angleterre) en 1911.
- Le montant total des capitaux engagés dans les diverses branches de l’industrie électrique en Corée est d’environ 1 225 000 livres sterling. Sur cette somme, 980 000 livres sterling concernent des usines déjà en plein tra-
- vail, et la différence, des usines en cours de construction.
- En 1912, deux nouvelles compagnies électriques ont commencé leurs opérations : l’une (la seule compagnie hydro-électrique existante), fournit l’électricité pour la lumière et la force motrice à Gensan ; l’autre alimente la ville de Taikyu.
- Plus de huit compagnies ont reçu l’autorisation d’établir des usines électriques, et commenceront à marcher cette année.
- Production et consommation du charbon dans l’Inde. — Bulletin de la Société des Ingénieurs Civils de France (Chronique), mars 1913.
- D’après une note publiée par le Commercial Intelligence Department à Calcutta, l’extraction totale du charbon indigène était estimée en 1800 à 1 069 793 tonnes, et en 1910a i2o47 4'3 tonnes. Les usines de Baniganj, dans le Bengale, viennent en tête jusqu’en 1907, mais depuis elles ont cédé le premier rang aux mines de Ihasia.
- Il y a vingt ans, la consommation totale du charbon importé par le chemin de fer était à peu près le quart du total, mais depuis que l’usage du charbon indigène s’est répandu, ce dernier représente à peu près 99 % du total pour l’année 1910.
- L’emploi de l’électricité se répand dans les houillères, mais il y a encore beaucoup à faire, surtout dans le traînage et dans l’épuisement, et l’emploi de dispositifs mécaniques pour l’aba tage du charbon deviendra plus urgent à mesure que les conditions de l’exploitation deviendront plus difficiles.
- D’après les statistiques, la production par ouvrier tant au fond qu’au jour s’est élevée de 98,5 tonnes en 1905 à io3,8 tonnes en 1910; ces chiffres sont encore loin des productions de 264 tonnes par ouvrier pour la Grande-Bretagne, 246 pour l’Allemagne et 160 pour la Belgique. Il faut dire que les épidémies 11e sont pas rares el qu’elles diminuent la main-d’œuvre.
- p.387 - vue 387/448
-
-
-
- 388
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2® Série). — N® 26.
- FONCTIONNEMENT DES MOTEURS, ET EN PARTICULIER DES MOTEURS
- SÉRIE, A COURANTS ONDULÉS
- ETUDE DES PRINCIPAUX PHÉNOMÈNES RÉSULTANT EN ÉLECTRO - TECHNIQUE DE L’EMPLOI DES COURANTS ONDULÉS.
- Les lois fondamentales étudiées dans les cours d’électrotechnique supposent presque uniformément qu’on fasse appel, soit au courant continu, soit au courant alternatif sinusoïdal.
- La recherche des modifications à introduire dans les formes de ces lois et dans leurs conséquences, par l’emploi de tensions et la création de courants dont les formes diffèrent de celles rentrant dans ces deux hypothèses simplistes, constitue une série de problèmes des plus importants de l’éleclro-technique moderne. La partie de l’éleclro-technique dite électrotechnique non sinusoïdale., très à l’ordre du jour, comprend l’étude de circuits soumis à des tensions et courants, doués d’harmoniques plus ou moins nombreuses.
- Nous ne nous occuperons pas ici de l’étude de ces fonctions harmoniques et des modifications qu’elles apportent aux phénomènes, mais étant donnée la très grande importance prise aujourd’hui par les appareils transformateurs de courants alternatifs en courants continus (redresseurs électromagnétiques, convertisseurs à mercure, soupapes électrolytiques, commutatrices), une élude d’ensemble s’impose, en ce qui concerne les propriétés, qui doivent aujourd’hui devenir classiques, du courant ondulé.
- Forme de la tension et du courant dans les appareils convertisseurs.
- L’une des préoccupations les plus importantes de l’électrotechnicien, désireux d’effec-tueç un choix entre les divers types de convertisseurs, doit être celle de la forme même du courant plus ou moins continu, donc
- ondulé dans des proportions plus ou moins fortes, servi au circuit continu parle convertisseur. Cette question ne sô pose pas évidemment pour le groupe rnoteui’-dynamo, dont les deux unités sont électriquement indépendantes.
- Il n’en est pas de même pour la commuta-trice, pour le convertisseur à mercure et pour la soupape électrolylique, qui constituent les trois autres grandes classes de convertisseurs employés dans l’industrie. Mêmes conclusions pour certains autrès redresseurs électromagnétiques, par exemple ceux bien connus du type Auvert et Ferrand, dont nous parlerons seulement pour mémoire.
- Formules générales relatives à la tension et au courant ondulés.
- Soit, dans l’hypothèse de la forme la plus simple d’un courant ondulé, à fraction périodique sinusoïdale :
- U = Uc -f- U(| cos
- la tension ondulée produite.
- Etudions les modifications apportées aux formules classiques du courant alternatif dans le cas d’une tension ondulée (fig. i).
- Le courant est donné par la formule :
- I = L + L cos — tj*).
- Fig. i.
- L’équation d’Ohrn, appliquée à un circuit de résistance R et de self-induction L, soit :
- RI + L — = Ut. + U0 cos Qï
- p.388 - vue 388/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 389
- devient ici :
- Rio cos (Q£— ’t) -{- RIe -f- LQI0 cos (^Qt -j- ^ ^ =
- U,., -j- U0 cos Qt ;
- Examinons, pour simplifier, le cas d’un l’acteur de puissance égal à l’unité.
- Ainsi, pour cos ^ = i, la puissance est comprise entre les expressions
- elle est satisfaite par le système
- I — Ic -- —---^ °-.. cos [Qt — (J1)
- \/r2 + l2q2
- LQ
- avec tg <]> = — . #
- Le décalage est le même que si le courant alternatif existait seul, en môme temps que la tension alternative U — U„, mais ce décalage est évidemment d’autant moins important dans ses effets que la partie continue est plus considérable.
- Puissance fournie au circuit.
- On a évidemment, en valeur instantanée : P = UI = [Uc -(- U0 cos Qf] [Ic -f-10 cos — 4»)] ou
- iuc < ueic + ^ < y/u„» + b.- 4- y-
- Le produit UCIC [des indications des appareils du premier degré] est plus petit que la puissance vraie
- tt f i L oL ,
- Dde' + —— cos ^
- même pour cos di == i ; le produit
- [des indications des appareils du second degré] est plus grand que la puissance vraie, car
- TT 2
- Uc* + -°-
- (l*2 +
- T 2
- Udc + ^îî
- (UqL - LU)2
- X
- P = Udc + L-U0 COS Qt + I0U-e cos (Qf ----- t];)
- -|- U0I0 cos Qt cos (Qt — 4>)
- c’est-à-dire en valeur moyenne :
- T
- Pniciy = UeL + i / U0[0 cos Qt cos (Q£ — 4») dt I Jo
- T, I I U.Ï0 1 .
- = Urb: -f- —- COS 4>.
- Mesure des éléments constitutifs de cette puissance.
- Un voltmètre du premier degré mesure Uc, de même un voltmètre du second mesure
- De même pour les courants :
- Un ampèremètre du premier degré donne Ic ;
- Un ampèremètre du deuxième degré donne
- \A2+=ieff’
- quantité essentiellement positive.
- Effet de l’application d’une tension ondulée sur un circuit d’utilisation.
- Les trois cas de débits les plus intéressants à considérer sont les suivants :
- A. Marche sur un circuit à résistance et à self-induction.
- B. Charge d’une batterie d’accumulateurs.
- C. Marche d’un moteur à courant continu.
- A. — Marche sur un circuit à résistance
- et ci self-induction.
- Les formules qui précèdent permettent d’établir, car elles fournissent une solution complète du problème, la forme du courant I, et sa phase <1, par rapport à la partie alternative de la tension ondulée.
- B. —- Marche sur un circuit de batterie (force contre-électromotrice indépendante de la vitesse).
- La batterie doit avoir évidemment à chaque instant une force contre-électromotrice qui soit inférieure à l’ordonnée la plus
- p.389 - vue 389/448
-
-
-
- 390
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 26.
- faible de la courbe de tension ondulée appliquée au circuit. Sinon, on aurait, pendant une fraction plus ou moins faible de la période, une décharge de la batterie sur ce même réseau.
- Fonctionnement d’tin moteur sur un réseau a courant ondulé.
- Nous examinerons très en détail ce troisième cas, beaucoup plus important et beaucoup plus complexe.
- i° Moteur à excitation indépendante.
- U — Uc, -J- U0 cos Lit
- est l’expression de la tension aux bornes.
- La loi d’Obm donne, E’ étant la force contre-électromotrice du moteur, R et L les résistance et self-induction de son circuit :
- U = RI + L^ + E'. (»)
- et, en l’intégrant, on obtient :
- N = M0 + ~ ^ cos ^ aiclv Q
- ce qui nous donne la vitesse en fonction de I0 cos (Qt — ®).
- (N0 est la vitesse du moteur pour C„, = Cr sous la tension U0.)
- L’équation (i) devient :
- UL. U0 cos D£ = RI„ -j- RI0 cos (Q<— ç)
- t)}
- m
- -|- LQI0 cos | Lit — cp 4“ \ &
- A<I> I0
- + n* [n0 + ^ g oos i H! —
- Il en résulte deux égalités i» U, = RIe 4-No/i*
- Ic étant défini par l’égalité Ad>I<. = Cr. On a donc N0 :
- U„ — Rl„ i fTT R C4|
- N0 =
- s[u-
- nd> nd> | Ad»
- Reste à définir I0 cos (Q;— <p).
- (4)
- Écrivons de plus qu’il y a équilibre dynamique :
- C,. = K
- diù
- dt
- „K ™
- dt
- w
- Cette formule devient ici :
- Aid» — Cr = aulv
- rfN
- ~dt'
- Or, comme a priori :
- I = It. 4- L cos (Û£ — cp)
- il vient
- Ad*I(. — G,, -f A<1>I0 cos {Qt — cp) — aicK ^.
- Le terme [Ad>îu cos (Ût — ®)] représente un couple sinusoïdal dont la valeur moyenne est nulle pour une période, ou un multiple de celte période.
- Si donc l’on suppose l'équilibré moyen réalisé, l’équation précédente peut s’écrire :
- «N Ad» T ,
- 3ï “ î*K
- a0 U0 cos LU = RI0 cos (Ql—cp) (5)
- + I*[L£!-sS]cos (“'-» + ;)
- Développons le second membre et identifions :
- U0 cos £lt = RI0 cos cos cp 4- Rio sin üt sin <p
- sin Lit cos cp
- cos Ql sin cp
- d’où
- h LO
- lo [
- + ». [Lc-^
- And>a
- 27tKD
- And*2'
- aicKû
- I„ [il sin cp - (LO - ^-) cos cp] = o
- LQ —
- àllKüp A /id>2
- tg <p
- 2icKQ
- et
- R
- r LD — And*2 | U0 = Rio cos cp -f Io [ arcKD J
- (6;
- Io =
- Üo
- V/r, + [:
- . ^ And»3 T3 LQ a*KüJ
- (7'
- p.390 - vue 390/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 391
- La solution est donc la suivante : U„ — N0«‘I>
- I -
- +
- R
- U„
- cos
- / , /, A/i«l>aV
- V +(Lü_^kô)
- (Ü/. — cp) (»)
- D’autre part, nous avons trouvé
- + <»>
- Il est donc très facile de construire ces deux expressions, du reste ondulées, comme on s’en rend compte.
- Transforma!ion des équations.
- A nW
- Calcul du terme B =
- 27cKQ
- A/(<1'S A<MC «N0<1>
- le No.airKtJ
- ou puisque
- et
- P> =
- A4>L — C(.
- /iNo'I' = E«, C,w0 E„ i
- Or
- Kw02 !<• ail
- CrO)0 ___ ePmax
- Kü*'» “ “VT-
- Il vient donc, en posant
- ,^ = T
- 1 max
- l’max puissance maxima du moteur,
- £ fraction utilisée de cette puissance, W énergie cinétique du moteur,
- B
- î ü* _L
- T ’ I,. ' 20'
- Rappelons que ü est la pulsation du courant ondulé, sans rapport immédiat avec la vitesse w0 (ou N„) cyclique moyenne du moteur.
- D’autre part, w0 est liée à IJC par la relation classique des moteurs continus:
- Ue = «N0«l» = n — <I>.
- Si enfin nous écrivons
- E„ E„ I
- pi. charge
- le
- comme
- il vient
- Ipl. charge
- P
- E,
- le
- Ie
- pl. ohavgo
- et
- p___ e Ec i _________ Ee
- — T * l~ ' IZTs ~ 2ÜTI/Jt:
- En posant
- dl —
- V
- on a
- B =
- ûl
- 2üf'
- (io)
- 01 est la résistance équivalente à la présence du moteur, lorsque celui-ci travaille à pleine charge.
- On sait que si R„Ipc représente la chute de tension dans l’induit, à pleine charge, on a approximativement*
- RaI/j<) — — U = ~ — Ec.
- ' 100 ioo
- E0
- Donc ici, comme ai — il en résulte
- *po
- approximativement :
- iR. — ^ 33 Rfl j
- ceci n’étant donné qu’à titre d’indication sur l’ordre de grandeur detft.
- Donc soit, à titre d’exemple :
- Utf r= 5oo volts Pmax = ‘-*6 kilowatts
- i pc
- îab ooo
- r>0O
- oo ampères
- 1 (>C
- b o
- ohms = ^ io ohms»
- p.391 - vue 391/448
-
-
-
- 392
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII(2e Série). — N°26.
- Si F = 5o périodes
- B = —
- 2.314 • 1
- Or pour un moteur, T est faible. (Il est à peu près égal à i seconde.)
- Alors
- B =
- io
- 628
- 0,016.
- Conclusions.
- Nous aurons donc pour l’intensité
- I =
- U e
- Ee
- R
- +
- Un
- \/r2+(lü.
- dl \2
- Itû
- cos (Q4—cp).
- On voit que, pour :
- R = i"* (résistance de ligne comprise) et LQ = i",
- notre équation deviendrait : j = Ue —Ec U„ '
- R
- \/ K —J— ( I — o,oi6):
- cos (£24 —— cp)
- T Ue ----- Ec , U„ ,
- 1 =-----—------1----cos (£24 — f)
- R 1,4
- LQ — B
- avec tg <p positif =----—---- = 0,984.
- Si R et L deviennent très faibles, il est possible d’avoir un décalage en avant, le moteur jouant le rôle de* capacité, dans son a.ction sur la partie ondulée du courant.
- Vitesse.
- Nous avons établi plus haut l’équation suivante
- N = N0 + ^.^cosf Q4-<?
- qui peut s’écrire encore :
- A«h l0
- -D
- N
- Or
- No[i +
- ..... cos Q4 — 9 2ttKNfl £2 \ ‘2
- A<I>
- 2hKN„
- C,
- leKü)0
- Donc :
- N =N0[i
- aTI cil
- £ * inax £
- 2 WIe = ~
- ou, puisque
- N = N"[, + ^ücos
- ou encore, en tenant compte de la valeur de I0 :
- N=N„
- < +
- \/R’+(La-s)'
- os( ï
- n
- 2
- y
- Or
- I
- pc----
- u,
- (H
- d’après nos précédentes notations.
- Nous pouvons, connaissant la forme de la tension, poser
- U0
- p. = TP (l* toujours < 1.)
- U C
- La vitesse aura donc pour nouvelle expression
- N=N„
- Donc I = L
- 1 +
- xdL
- lilQy/r2+^lo-
- ûi
- aTU
- 1 ^£24 — f — -
- p.ue
- cos (Q4 — ip)
- et
- N=N0
- Soit .ro a 1SJ
- sistance) :
- N = N0 | i +
- dl
- , + “Stq
- dl
- (q,-'-0T
- Oll (homogène aussi à une ré
- P-Ov,
- \JR2 -f- (LQ — dtf)2
- cos ( £24 — f
- -31-
- Nous pourrons donc représenter simplement sous forme vectorielle les fonctions du
- p.392 - vue 392/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 393
- temps I„ et N — N„, parties alternatives des intensités et des vitesses (fig. a).
- Il) --------
- * n. —
- i*U c
- (AX). = N,
- VR* + (LQ ~ f/l,)2
- V-dh
- v/R* + (LO — '<£,)*
- u„
- ".('-£0
- p
- y
- Fi(f. a.
- 2° Cas du moteur série.
- Ce cas est beaucoup plus compliqué comme calcul. Mais si, au lieu de traiter là question au point de vue purement mathématique, on veut bien remarquer que la forme, au moins approchée, de certaines de nos inconnues, fonctions du temps, peut être définie a priori, le problème se simplifie beaucoup.
- En particulier, la formule approchée 1 I,. -)- l0 cos Ut
- peut être adoptée pour le courant.
- Pour la simplicité des calculs, nous ne traiterons la question que dans le cas d’un moteur série non saturé.
- Ecrivons donc les deux équations classiques des moteurs :
- 1,1 + ,.* + e'
- (0
- C,„ — C,. —: K
- . d<j)
- dt
- constante convenable). L'équation (i) peut donc s’écrire •
- Uc -f- U0 cos (Ü< -f- s) i" RIr -f- RIU cos 12£ \
- -| L1012 cos -)- -^*-|-rtX(I,.-4-l0cosi2<). | ^ ^
- Quant à l’équation (a), elle devient ici, puisque Cm = RI2 :
- Bl- _ Cr = K ~
- dt
- avec
- 1 = 1,. —f- I0 cos Lit y
- c’est-à-dire
- BP,. + BP„ cos=!.2< -f a BI,L cos Lit — C,. — K $
- dt
- ou, en remarquant que
- „ i 4- cos 212/ cos2U/ —----------- :
- BP,. 4- B - 4- B - cos 2Lit
- ‘J.
- . dm
- 4- aBI,.!,, cos Lit — G,. = K .
- dt
- (4)
- Cette é(|uation peut être décomposée en deux parties. En effet, si l’on admet réalisé Véquilibre moyen entre le couple moteur et le couple résistant, il vient :
- («)
- B 1
- 1 2\
- et le reste de l’équation (4) fournit la relation suivante ;
- (P)
- puisque
- ,,K 4 = B dt
- -î- ros 2i2< -j- 2 LL cos
- Dans la formule (i), E' est la force contre-électromotric# du moteur, de la forme
- E' = «XI
- puisqu’il n’y a pas saturation (a étant une
- 0) — 2TCl\.
- Posons :
- IrA = I„.
- Nous obtenons deux nouvelles formes
- A2 N
- ')
- Cr = BU- (. + r)
- 2Ttll BIC2A cos 2t2< 2 cos
- p.393 - vue 393/448
-
-
-
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). —N» 26.
- ,394
- Cette dernière expression, intégrée (*), nous donne N en (onction de L
- (P'
- i x=x”+Si["os(üi-;)
- A cos ( a lit
- Les inconnues définitives du problème sont évidemment
- L, A, N0, 9.
- Tirons BJt2 de l’équation («') et portons cette valeur dans ((3'). Nous obtiendrons le système équivalent
- + r* i4 Q(—0|-
- Transportons cette valeur de N dans l’équation (3). Cette équation va elle-même se décomposer en deux: une première partie relative aux termes indépendants du temps, et une deuxième, fonction du temps. Dans celle-ci, nous ne considérerons que les termes de pulsation Q et non ceux de pulsation 2 O, 3 ü, etc., ne nous préoccupant, en somme, que des phénomènes correspondant à la vitesse relative fondamentale, sans nous arrêter aux harmoniques de vitesses superposées (*).
- (') Détail fie l’intégration :
- -- — .(N—N0)= — f cos alil ill + a f cos Ql dt BI -A 'iJ J
- — — sin \iill -j- a — sin lit
- i U
- = — sin -xill 4- sin - ill 4Û ^ Q
- ,, „ BI.2A I A sin 2 ill 1.
- N-K‘“skül.——+*MBUII
- i2) Ceci justifie l'hypothèse que nous avons faite sur la forme du courant
- 1 = Ic lo cos (U.
- la foi*me la plus générale de I étant évidemment une série de Fourier.
- Il viendra ainsi pour (3) :
- U,; -f- U0 cos (Ü< —|— <p) = RIC -}- Itl0 cos Ql -)- LQI0 cos [lit -0
- ^2Ü£— ^ J 11 A cos Ü^. (6)
- -1---cos
- 4
- Nous en déduisons
- (y) Va = R 4 + «Noir
- partie indépendante du temps, pour un couple résistant Cr constant (absence de perturbations). Le développement du dernier terme de l’équation (6) ne fournit aucun terme constant autre que «N0IC.
- Identifions, dans le reste de l’équation (6), les coefficients de sin Q* d’une part, et de cos ÜJ d’autre part. Il vient :
- — U0 sin 9 = — L^2I0 -f- a
- -j— ci
- 2AC,.Ic
- ( + t>kq
- A3C,.Ic
- i 6-t: KQ -j-
- (§") U0 cos 9 = RI0 4- «ICAN„ qui peuvent s’écrire :
- (S'j
- Uosin9= leA
- • ’iaC,.
- 27tKî.î
- (3'')U()cos 9 = LA (R aN0)
- (3 ) peut se transformer encore une fois :
- U0 sin œ = le A
- aCr
- 4zKü
- / 8 + A2
- \2 -)- A2
- )
- Les équations définitives qui vont nous permettre de calculer -les quantités Ic, A, 9 et N0, sont donc les Suivantes :
- («') = + ^)
- (Y) I f — (R + «N„) L
- (S”) U„ cos 9 - AL- (R -f- «.\0) = ALL
- p.394 - vue 394/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- ?395
- et enfin
- LQ _ aCr (» + A* \ 4iïKO U + A2/
- lg f
- R + «N„
- Cette dernière équation peut s’écrire ® f n 1 ’-vn \i + AV
- uc v
- tg<? =
- s
- G,.
- (+¥)
- La -•
- 4‘ttK£! \2 —|— aCr /8 + A3
- 4itKn \2
- 0
- Ceci posé, remarquons que :
- tg?
- ou, d’après (3")
- V i — cos2tp
- cos f
- tg ?
- V/-T?
- AUc
- U0
- posons
- tT0 = 11.U,
- (y. est ici une constante) donc
- tg?:
- y/ ij-2 — a 2
- (7)
- Egalons (y) et (8) : \/ n2 — A2 1
- =A‘ = -L./_:iïi_ Aü
- V U„VB(a + A>V
- IOUS pou ],.ü)g /w0\
- CO)02 • \iü)
- (»)
- cibr 8-f-A-
- /iicKû 2—|—A2y *
- Remarquons que nous pouvons écrire
- C,. _ G,.(l)g / U)q
- Kü Kw„
- expression dans laquelle C,.o>0 représente la puissance mécanique fournie par le moteur à
- l’arbre et ^l’énergie cinétique correspon-
- dante.
- Si s est la Traction utilisée de la puissance maxima et T le quotient de l’énergie ciné-tiquepar la puissance maxima
- _ £ / w«\ Kü — T V-RV
- d’où, en posant — = a' *
- VW — A2 f aC,. r _ nUUo /8-f A2\“l
- A V U,2R (a -f A*)L T 2Ü V-*+A7 J
- élevons au carré :
- | LO-—B /1 + ^YI1 [J.2 — A2 B(a + A2) _ | a TU \a + A2/ |
- A2 ‘ aC,._ ~ Uc2
- [ LQ - —u ("1±A,V111
- 1 " aTüVa + A^I = 2
- l> (|A2 — A2) (2 -f- A2) c
- 2A2G,.
- ou
- (i'einu ^8 -)- A2
- ^T?2 V-r+A2
- B ((jl, — A3) (2 + A2i
- Cette expression prend la forme suivante, si l’on pose A2 = x
- nx (b -|- ex)2 = (d — x) (2 -f- x)3
- équation du quatrième degré, qu’il est impossible de résoudre algébriquement.
- 2A2C,.
- Fig. 3.
- h 2 LTQ2 — 4tt'ô(o0 . c •>. LT U3 + a'eta»
- 11 est cependant facile de montrer graphiquement qu’elle a deux racines réelles. Construisons,en effet (fig. 3), les courbes :
- Yi = ax [b -f- ex)2
- et
- Y* •= {d — x) 12 .fi2 —
- p.395 - vue 395/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N» 26.
- 196
- Y) étant du 3" degré, aura ses branches paraboliques moins relevées que y? qui est du 4° degré. Ceci prouve l’existence de la racine «, racine qui n’est d’ailleurs pas à considérer ici, puisqu’elle correspond à A2 négatif, par suite à A imaginaire.
- Reste la racine (3, qui fournit la valeur réelle de Aa, donc la valeur absolue de A, seule acceptable.
- On ne peut donc tirer de l’équation (y) qiCune seule valeur de A.
- Cette valeur de A, portée dans l’équation
- (a ), nous donnera une valeur pour Ic (valeur absolue).
- L’équation 3", qui peut s’écrire :
- A
- COS (p —
- V-
- nous fournira cos <p, et par suite ©.
- Enfin la valeur de Ie, portée dans (y), donnera N0, dernière inconnue du problème, qui est ainsi complètement résolu.
- L. Bahuillion.
- L’ENVOI DE L’HEURE PAR LA STATION RADIOTÉLËGRAPI1HJUE
- DE LA TOUR EIFFEL
- Nous avons déjà eu l’occasion de signaler incidemment dans cette Revue (’) le beau mémoire de M. le commandant Ferrié sur l’application de la T. S. F. à l’envoi de l’heure, publié in-extenso dans l’Annuaire pour l’an 1913 du Bureau des Longitudes.
- Nous nous proposons, au jourd’hui, de donner quelques détails sur cette question dont l’intérêt, à la fois scientifique et pratique, est de toute actualité. 11 n’est pas besoin d’ailleurs d’être un spécialiste en T. S. F. ou en chronométrie pour désirer connaître avec quel degré de précision les signaux radiotélégraphiques horaires envoyés bi-quotidiennement par la station de la Tour Eiffel îi ioh. 45 et à 23h. 45 peuvent être émis et reçus ; chacun peut, en effet, en France, au moyen d’une installation peu coûteuse, non seulement recevoir l’heure envoyée par notre grand poste militaire, mais l’inscrire directement et la déterminer sans calcul au 1/10 et même, avec certaines précautions, au centième de seconde près.
- *
- » *
- L’intallation d’un service d’envoi de signaux horaires par l’Observatoire de Paris et la station radiotélégraphique de la Tour a commencé à fonctionner au début de 1910. M. le comman-
- dant Ferrié expose que le projet en avait été entrepris par le Bureau des Longitudes, sur l’initiative de M. Henri Poincaré, de M. Bouquet de la Grye et de M. Guyou.
- Avant de décrire l’organisation de l’envoi de l'heure avec divers degrés de précision par la T. S. F., disons quelques mots de l’agencement du poste de la Tour Eiffel.
- Lçs 6 fils d’acier galvanisé qui composent à eux seuls toute l’antenne ont 6,4 millimétrés de diamètre ; ils sont attachés, au sommet de la Tour, d’où ils descendent en s’écartant le plus possible. A une certaine hauteur, on a les a réunis en un faisceau pour les faire pénétrer dans la salle des opérations qui est souterraine.
- Bien que ce poste ne puisse disposer que d’une puissance de 70 kilowatts environ, ses ondes ont été reçues à Arlington près de Washington (6 000 kilomètres) ; il est encore alimenté provisoirement par le courant du secteur de la Rive gauche, mais on installe actuellement de nouveaux alternateurs Bethenod à étincelles musicales de i5o kilowatts qui seront commandés par un moteur triphasé de 45o chevaux alimenté par l’usine d’issy-les Moulineaux. Un moteur Diesel de 2:5o chevaux servira de machine de secours en cas d’accidents, de grèves, etc.
- O11 sait, d’autre part, que le )5 mars 1891 fut
- (') Lumière Electrique, 18 janvier iyi3, p. 86.
- p.396 - vue 396/448
-
-
-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 397
- »
- 28 Juin 1913.
- promulguée la loi instituant l’heure de Paris comme l'heure légale dans toute la France. Puis, le système des fuseaux horaires, ayant le méridien de l’Observatoire de Greenwich pour origine ayant été adopté par la grande majorité des nations étrangères, la loi du 9 mars 1911 disposa que l’heure légale en France et en Algérie serait l’heure de Paris retardée de 9 m, 11 s. de manière à réaliser l’unification des heures légales dans la plupart des pays civilisés.
- Avec le système des fuseaux horaires, qui fut proposé par I'Ameriean Railway Association et adopté dès i883 par les Etats-Unis, la 'ferre se trouve partagée en *4 fuseaux de i5° — soit une heure de temps — dans lesquels l’heure avance exactement de 1 heure sur le fuseau voisin de FOuest et retarde de ï heure sur le fuseau voisin de l’Est; dans chaque fuseau, l’écart entre l’heure locale et l'heure normale (celle du méridien central d’un fuseau) est au plus de 3b minutes. Le fuseau zéro est celui qui s’étend à 70 3o' à l’Est et à l’Ouest du méridien fondamental de Greenwich. En allant vers l’Est, le premier fuseau renferme tous les lieux compris entre 70 3o' et 22° >0 de longitude ; on y compte exactement 1 heure de plus que dans le fuseau zéro : dans le second fuseau, compris entre 220 3o' et 17° 3o\ on compte 2 heures de plus et ainsi de suite. Comme l’heure 11e varie que d’un nombre rond entre les divers fuseaux, toutes les horloges doivent nécessairement à un même instant marquer le même nombre de minutes et de secondes ; les heures seules sont différentes.
- Cela posé, quelle est la précision avec laquelle il importe de connaître l’heure légale ? 11 est clair que cette précision est très variable : dans certains cas, une précision de quelques dixièmes de seconde est largement suffisante; dans d’autres, au contraire, il est nécessaire de rechercher la plus grande approximation possible, qui est, en l’état actuel de la science, celle du centième de seconde environ,
- La détermination et la conservation de l’heure légale ressortent exclusivement du domaine de l’astronomie; nous n’en parlerons donc pas.
- Il reste a faire l’envoi de l’heure pour tous les besoins de la vie pratique, chemins de fer, services postaux, navigation, géodésie, météorologie, sismographie, etc.
- Fous exposer de quelle manière se fait cet
- envoi, nous ne saurions mieux faire que de reproduire quelques-uns des passages du mé^ moire précité du commandant Ferrié.
- Envoi des signaux houaikes
- La pendule envoyeur de signaux, installée à l’Observatoire relié à la station de télégraphie sans fil de la four Eiffel par des lignes souterraines, est munie d’un contact électrique qu’elle ferme automatiquement, pendant une durée de i/o de seconde environ, à des heures déterminées, Un courant est ainsi envoyé dans un relais, lequel étant actionné envoie à son tour le courant d’une batterie d’accumulateurs dans l’électro qui commande le manipulateur. Des étincelles ayant au total la même durée que celle du contact jaillissent à l'cclatcur et une série égale d’ondes hertziennes est rayonnée dans l'espace par l’antenne.
- Chacun des signaux horaires ainsi engendrés est précédé de signaux d’avertissements particuliers.
- Au lieu de signaux uniques constitués par une com te série d’étincelles, on pourrait faire plu-j sieurs signaux rythmés espacés d’une seconde et formés, soit de traits d’une demi-seconde de durée dont lés commencements seraient joris pour instants des signaux, soit de points résultant d’une seule étincelle à l’éclateur, les uns et les autres étant envoyés automatiquement par la pendule. C’est la première de ces deux variantes qui paraît donner actuellement les.meilleurs résultats.
- Réception des signaux horaires.
- Pour recevoir les signaux horaires ainsi transmis, il suffit de relier ir une antenne et à la terre un récepteur radiotélégraphique quelconque comportant l’emploi de téléphones.
- Le procédé d’évaluation des erreurs à la réception est basé sur l’emploi de la méthode bien connue des coïncidences (*) qu’on utilise depuis
- C) On peut dire, avec M. Ferrie, que la méthode des coïncidences, réalise une sorLe de vernier du temps, vernier pour les secondes.
- On pourrait encore se servir pour la comparaison précise des deux phénomènes périodiques de l’appareil que M. Lippmann a présenté à l'Académie des Sciences, le a3 décembre 191:4. Gel appareil se compose essentiellement d’un axe O qui tourne d’un mouvement uniforme.
- p.397 - vue 397/448
-
-
-
- 398
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2* Série). — N« 26,
- longtemps pour comparer avec précision deux instruments de mesure de temps placés l’un près de l’autre, et qui a été étendue par MM. Claude et Driencourt à la comparaison à distance de pendules et de chronomètres placés en des lieux quelconques réunis par une ligne téléphonique (*)•
- En pratique, la précision qu’on peut atteindre avec la méthode des coïncidences est assez limitée ; les bruits des battements ont une durée qui n’est pas négligeable dès que leur nombre est un peu grand ; si les battements d’une série sont plus intenses que ceux de l’autre, ils les couvrent au voisinage de la coïncidence. La sonorité des battements, leurs différences de hauteur et de timbre sont également des conditions défavorables pour la bonne appréciation des coïncidences.
- Pour appliquer cette méthode à la détermination du retard du signal perçu dans le téléphone par rapport au moment de la fermeture du contact électrique, le commandant Ferrie indique un mode opératoire surlequel nous n’insisterons pas.
- Il résulte de son étude que les erreurs qui affectent l’heure obtenue au moyen d’un signal horaire doivent pouvoir se réduire aux deux suivantes : l'erreur du signal transmis provenant de l’extrapolation de la marche des pendules
- sous l’action d’un moteur approprié en faisant un tour en P secondes. Cet axe porte une tige métallique électrisée, laquelle, en passant, vient toucher un contact étroit a et produit ainsi un courant électrique de très courte durée. Le moment où le contact se produit dépend de la position de a et l’on peut le faire varier à volonté et d’une manière continue en disposant du contact a. Ce contact peut être déplacé à volonté, à l’aide d’une manette que lient l’opérateur et amené en tel point qu’on voudra du cercle décrit par le bras électrisé.
- Un deuxième contact p, commandé par une deuxième manette, indépendante de la première, permet de même d’obtenir un deuxième courant électrique instantané. On remarque dès lors qu’une fois a et p mis en place, l’intervalle de- temps qui sépare les deux courants instantanés se lit sans difficulté sur l’appareil. Si, par exemple, la durée de révolution T est d’une seconde, et si 37
- l’augle ao? est égal aux--- dè la circonférence, l’inter-
- ° ioo ’
- valle de temps en question est de 0,3^ seconde. Somme
- toute^ l’appareil de M. Lippmann peut servir à mesurer
- des intervalles de temps comme un rapporteur sert à
- mesurer les angles.
- (*) Comptes Rendus, 29 mai 1905.
- garde-temps et l’erreur d’évaluation de la fraction de seconde comprise entre la seconde ronde qui précède le signale et ce signal lui-même, erreur qui est le fait de l’observateur. Sauf dans des cas tout-à-fait particuliers, cette
- dernière ne descend guère au-dessous du — de
- 10
- seconde. On ne peut donc pas compter en général avoir l’heure légale exacte à moins de -r— de
- . 10
- seconde avec les signaux horaires transmis comme il a été dit; c’est la limite pour un observateur exercé.
- Pour un observateur inexpérimenté, cette limite doit être portée os,5 au moins.
- * *
- Les procédés de comparaison de M. Ferrié s’appliquent d’une manière particulièrement intéressante à la mesure de petits intervalles de temps.
- Plusieurs montages peuvent être employés ; nous nous bornerons à en indiquer deux à titre d’exemple d’après l’auteur.
- Soient tout d’abord A et B (fig. 1) deux compteurs de temps réglés sur le même temps, le temps sidéral, par exemple, et marchant indépendamment ou rendus solidaires l’un de l’autre par un dispositif de synchronisation quelconque. L’un des instruments B a un léger retard e sur l’autre. Il s’agit de mesurer cette fraction de seconde s qui sépare les battements correspondants des deux instruments.
- VLj ^
- On prend comme intermédiaire de comparaison un troisième compteur de temps C réglé sur le temps moyen. Nous supposerons que les trois instruments n’ont pas de contacts électriques
- p.398 - vue 398/448
-
-
-
- 28 Juin IMS.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 399
- dont on puisse se servir. On place alors un microphone sur chacun d’eux. Ces niicrophones mu m2, ?n3 (fig. i) sont mis en circuit séparément avec les piles pt, pit p3et les primaires de petites bobines d’induction by, b3, b3 pouvant être déplacés à l’intérieur des secondaires de manière à faire varier à volonté l’induction.
- Les connexions sont disposéescommel’indiquc la figure i : un téléphone E est relié, d’une part, à une des extrémités du secondaire de b3, et, d’autre part, à l’une des branches du commutateur bipolaire N dont l’autre branche est en communication avec la deuxième borne du secondaire de b3. •
- Le commutateur N étant mis en contact avec les plots de droite, l’opérateur perçoit simulta-ment dans le téléphone E les battements de C et de B dont le décalage est variable, puisque C est en temps moyen et B en temps sidéral. Il observe donc des coïncidences équidistantes dont l’intervalle en temps de C est a (a = 365", 25 si les instruments battent tous deux la seconde et sont bien réglés). Aussitôt après avoir noté l’heure h au compteur C de la dernière, il tourne le commutateur N de manière à prendre le contact sur les plots de gauche correspondant à A. Il constate que la coïncidence suivante qui, entre B et C, se serait produite à l’heure h -f- a de Ci, arrive à une heure h' <C h -f- a. Cett.e avance h -f- a — A', représente évidemment le nombre de fois que le décalage e cherché entre A et B contient la différence T,„ — Ts des périodes de C et de A ou B, et l’on a
- z — [h a — h') ( I m — 1 s) •
- Cela suppose que les périodes de A et de B sont bien les mêmes. Il est facile de s’en assurer en observant plusieurs coïncidences entre C et A : on doit trouver le même intervalle qu’entre C et B.
- Dans le cas de deux pendules synchronisées électriquement, on peut, par ce moyen, évaluer, à
- i *
- moins de —de seconde le décalage de leurs bat-200 s
- tements et vérifier sa constance en répétant
- l’opération à intervalles réguliers.
- Comme deuxième exemple d’application de la méthode, supposons qu’on veuille comparer les
- périodes très voisines de deux'pendules A, et A, (flg. 2) munies de contacts électriques wy et u'2. Ceux-ci sont mis en circuit, chacun avec une pile (p 1, p3), un condensateur téléphonique de 2 microfarads (K,, K2) sliunté par une résistance de 25 000 ou 3o 000 ohms (r,, /,) et enfin le primaire mobile d’une petite bobine d’induction micro-phonique (q, /2). Les secondaires s de ces bobines sont mis.en série entre eux et avec un téléphone E. Les battements artificiels ainsi obtenus sont très secs et, après égalisation de leurs intensités,
- l*’ig. 2.
- rendus parfaitement identiques; leurs coïncidences sont, par suite, très faciles à observer si les périodes sont suffisamment rapprochées.
- Avec une différence de période de ——, il n’v a r 5oo J
- pas la moindre hésitation sur la seconde de coïncidence. Cette différence peut donc être mesurée ainsi rapidement et avec une très grande précision.
- 11 est même possible d’étudier de cette façon la régularité des battements de A, par rapport à A1( supposé parfaitement isochrone et susceptible, par suite, de servir d’étalon de comparaison. Les irrégularités de battements de l’ordre
- de -— de seconde s’apprécient très aisément au ooo
- voisinage d’une coïncidence,lorsque la différence
- des périodes est elle-même de-— de seconde au
- 5oo
- plus.
- Le montage est analogue s’il s’agit de comparer une pendule et un clironographe commandé par elle. Il suffît de disposer sur ce derniers instrument un petit contact électrique en choisissant convenablement sa position, par exemple en faisant produire le contact par la butée de la palette de l’électro-aimant sur le noyau ou sur le butoir.
- (.4 suivre.)
- Ë. DK LoNUUEVAL.
- p.399 - vue 399/448
-
-
-
- 400 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2* Série). — N° 26.
- SOCIÉTÉS SAVANTES ET TECHNIQUES
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du y juin iyi3.
- Sur la première détermination de différence de longitude par télégraphie sans fll en Afrique occidentale française. — MM. Schwartz et Villatte. — Comptes Rendus, t. CLVI, p. 1743—1745-
- Instruments employés. — Astrolabe à prisme, modèle géodésique dans les deux stations.
- Deux chronomètres.
- Une pendule Leroy à contact et à entretien électromagnétique au poste d’émission.
- Poste côtier à émission musicale de Conakry.
- Boîte réceptrice spéciale pour longitudes, à dérivation ; résonateur à conduit unique, détecteurs électrolytiques.
- Voici, à titre d'exemple, les opérations effectuées dans la soirée du 22 octobre 191a.
- Observateurs : M. Schwartz à Kissidougou, M. Villatte à Conakry.
- Observations. — i° Observations astronomiques aux deux stations ;
- 20 Comparaisons du chonomètre des deux stations aux signaux hertziens envoyés pap la pendule de Conakry;
- 3° Observations astronomiques aux deux stations.
- Une pendule Leroy, à contact réglable et à entretien électromagnétique, est installée au poste radio-télégraphique de Conakry.
- Cette pendule a été établie pour la première fois par son constructeur d’après la demande de M. Schwartz en 1911. Elle est disposée de manière à envoyer un train d’ondes toutes les secondes
- moins — de seconde environ, et donne, par suite, x.'io r ’
- une coïncidence à peu près toutes les 70 secondes
- avec un chronomètre battant la demi-seconde de
- temps moyen.
- Les envois de signaux sont faits dans l’ordre suivant : de 9 h. 5 m. à 9 h. 10 m. envoi de battements,
- la minute ronde de la pendule étant marquée par un trait long de 2 secondes (premier trait long à 9 h. 6 m. o s.).
- 9 h. 10 m. à 9 h. 10 m., silence.
- 9 h. i5 m. à 9 h. 20 m., deuxième série de signaux dans les mêmes conditions que la première.
- Les chronomètres des deux stations sont comparés aux signaux hertziens envoyés par la pendule.
- A Kissidougou était installé le poste récepteur dont la composition était:
- a. Une antenne coudée orientée de cinq brins de 5o mètres de lo.ng chacun (câble bronze téléphonique étamé de 2 millimètres), supportée par un mât de 20 mètres et une perche de 11 mètres sur un arbre. L’isolement était obtenu par rapport à deux mâts et à la terre par deux bâtons d’ébonite armée de o m. 3o en série.
- b. A celte antenne était rattachée la boîte pour longitudes dont le dispositif permet d’entendre en même temps les battements du chronomètre et ceux de la station d’émission.
- La durée de chaque battement avait été légèrement allongée pour bien permettre d’être reçu très nettement au milieu des bruits parasitaires.
- Pour la même raison, les tops des minjites rondes, au lieu d’être supprimés, avaient ' une durée de 2 secondes, ce qui permettait très aisément leur repérage.
- Depuis la détermination de celte première différence de longitude, il a été établi, par les soins de MM. Schwartz et Villatte, une dizaine de positions tout le long de la frontière libérienne et où l’on a procédé de même. Ces points, répartis sur une longueur de frontières de îoo kilomètres environ, ont été établis en moins de trois mois. Les procédés employés ont été sensiblement les mêmes, sauf en ce qui concerne les antennes de réception, auxquelles on a substitué, dans la plupart des cas, les antennes couchées. La rapidité d’établissement des communications était telle qu’on est ainsi parvenu à effectuer en 7 jours trois déterminations de différences de longitudes concernant trois positions réparties sur une distance de 100 kilomètres.
- p.400 - vue 400/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- 101
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- VARIÉTÉS
- Action des diverses radiations sur les pierres précieuses : rayons X, rayons cathodiques, rayons ultra violets, rayons radioactifs. — Importance pratique.
- L’utilisation pratique des radiations produites artificiellement présente un grand intérêt au point de vue de l’identification d’un grand nombre de pierres précieuses. Elle permet, non sensément de les caractériser, mais aussi de certifier de leur origine et, jusqu’à un certain point, de devanceret de contrôler l’analyse chimique. Elle peut ainsi mettre en garde d'une façon très efficace contre la fraude et les imitations.
- Rayons X. — L’emploi des rayons X pour la détermination des pierres précieuses est basé sur le contraste des tons photographiques que l’on obtient avec les dilférentes gemmes lorsqu’on les interpose sur le trajet des rayons émanant d’une ampoule de Crookes et se dirigeant sur une plaque sensible. Le principe de la méthode repose donc sur la transparence inégale des pierres précicu. es pour ce genre de rayons.
- Péridol. Kmcruudc
- On arrive ainsi à constituer une échelle de tonalités très pratique pour ces déterminations.
- D’après leur transparence pour les rayons X, les principales gemmes peuvent ainsi se diviser en trois catégories :
- Pierres transparentes (fig. i à f). — Diamants (diamant transparent, carbonado, diamants teintés), jais.
- Pierres translucides ou semi-transparentes. — Emeraude, améthyste, rubis, saphir.
- Pierres opaques. — Tourmaline, grenat, péri-dot. (divine), zircon. (A cette catégorie se rattachent toutes les imitations en verre : strass, etc.).
- Tous les diamants sont ainsi parfaitement reconnaissables par la faiblesse des tons qui les indiquent : ils n’arrêtent pas les rayons X, ils sont transparents. On peut donc les différencier immédiatement, non seulement, des imitations en strass, maisaussidespierres nalurelles(zircon, corindon et topaze incolores) qui les remplacent parfois frauduleusement dans le commerce.
- Il convient, cependant d’indiquer que, par l’action prolongée des rayons X, les diamants véritables peuvent donner une image assez vigou-Dinmnnl Opale.
- [•*!£. i — Kadiograpliitt de pierres précieuses d’opacités différentes*
- D’après M. Ilaardt, qui a établi tout un diagnostic pour l’utilisation pratique de cette méthode, il importe, pour lire un cliché avec exactitude, de pouvoir se rendre nettement compte des nuances que présentent les empreintes photographiques. La meilleur façon de les juger est de lesopposeràlacoloration du fond de l’épreuve [blanc)et à celle des montures métalliques moire).
- reuse sur la plaque photographique. Cette impression n'est pas due à la matière même de la pierre, mais à la phosphorescence qui accompagne le diamant après une exposition prolongée aux rayons X. On arrive facilement par la pratique à triompher de cette petite difficulté.
- Les pierres autres que le diamant donnent sur la plaque sensible des teintes plus ou moins l'on-
- p.401 - vue 401/448
-
-
-
- 402
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2' Série). — N» 26.
- cées, mais avec des variations d’intensité qu’un
- examen minutieux permet de contrôler. On
- constate que la tourmaline, le grenat et le péri-
- dot., qui contiennent tous du fer, arrêtent com-
- i émeraude ?. diamants
- distinction entre les différentes variétés d’une même espèce.
- Les écrans au platino-cyanure de baryum permettent d’opérer avec une plus grande rapidité
- i diamant i saphir
- i rubis diamants
- m f.vR
- IL
- V.v;'s? x ' ....
- ___
- 1 H>‘»W
- Ha.
- •' jHm-
- Fig. a. — Pierres montées radiographiées.
- plètement les rayons X. En outre, certaines variétés d’une même espèce, le péridot par exemple, sont moins opaques que d’autres ; il n’y a pas lieu de s’en étonner, car on sait que le péridot proprement dit ou olis’ine diffère de la Chrysolithcs (péridot)
- qu’avec la plaque sensible. On sait que ce composé devient fluorescent lorsqu’il est frappé par les rayons X. Il est donc facile d’utiliser un dispositif permettant de différencier les pierres naturelles éntre elles et des imitations, d’après
- Topazes
- Diamant bleu Diamant jaune
- Fig. .'i. — Pierres montées radiographiées.
- variété chnjsolite par une plus forte proportion d’oxyde de fer.
- L’emploi des rayons X permet donc, non seulement de caractériser les différentes pierres, mais aussi, jusqu’à un certain point, d’établir une
- celte propriété. L’appareil généralement employé se compose d’un tube métallique dont une des extrémités est fermée par un papier translucide recouvert de platinocyanure de baryum. En interposant les pierres à examiner, montées ou
- p.402 - vue 402/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 403
- non, entre l’ampoule à rayons X et le tube, on voit très nettement les ombres portées par les diamants faux, strass,et la monture qui les accompagne, tandis que les diamants véritables laissent une trace à peine perceptible.
- Il n’est pas sans intérêt d’ajouter que les rayons X, agissant directement sur certaines gemmes incolores ou ayant perdu tout ou partie de leur teinte initiale, peuvent leur communiquer une coloration très nette. Théoriquement, la coloration ainsi acquise serait due au transport des particules de certains métaux (ceux constituant la cathode des ampoules) dans les interstices moléculaires de la pierre par une sorte d’occlusion analogue à celle qui produit la cémentation des aciers. Les colorations ainsi acquises ne sont point altérées par l’action même prolongée des acides ; elles disparaissent cependant si on inverse le sens du courant.
- Les corindons incolores ou très faiblement teintés se colorent, comme le diamant, d’une façon plus ou moins intense si on les soumet à l’action des rayons X. La durée d’exposition peut être très courte : la teinte obtenue semble atteindre son maximum après une heure environ d’exposition.
- Rayons cathodiques. — Les décharges électriques produites dans le voisinage de diamants taillés ou non rendent ceux-ci phosphorescents; mais les diamants ainsi excités perdent leur luminosité par la chaleur.
- La phosphorescence la plus vive est celle qui se manifeste dans les tubes à vide et spécialement dans les ampoules de Crookes. Déjà, dans l’air raréfié, un certain nombre de diamants brillent d'une belle lumière bleue analogue à celle qu’acquiert le sulfate de quinine placé dans les mêmes conditions ; il en est cependant qui ne donnent lieu à aucun effet lumineux appréciable.
- La figure 4 montre le dispositif employé pour produire la phosphorescence du diamant dans le vide à l’aide d’un tube de Crookes. Le brillant est maintenu dans une position fixe à l’intérieur de l’ampoule au moyen d’un support relié à l’une de ses parois. On fait passer la décharge ; après quelques minutes on l’interrompt et on examine la pierre dans l’obscurité. On voit alors le diamant émettre une luminosité dont l’éclat est voisin de celui d’une bougie.
- On a constaté que la coloration de la lumière ainsi engendrée varie suivant l’origine des dia-manls soumis à ce genre d’essai. Les diamants du Cap donnent généralement une lumière bleue ; ceux d’autres provenances donnent une lumière verte, jaune, orangée ou rouge selon les échantillons.
- l’ig. 4-
- On a en outre remarqué que, pour une même pierre, la couleur de la lumière ainsi émise varie suivant les faces du cristal. Maskelyne possédait une collection de diamants dont les couleurs de phosphorescence affectaient presque toutes les nuancesdu spectre, chaque facette ayant sa teinte propre. Enj particulier, un cristal brut cubique avec modifications sur les angles et les arêtes donnait une couleur jaune orangé sur les faces du cube, jaune clair sur les faces du dodécaèdre et jaune citron sur les faces de l’octaèclre.
- fies faits se rapprochent de ceux constatés en i<S(>9 par Dessaignes. En étudiant la phosphorescence d’un diamant après insolation, il remarqua la lumière très nette produite par les faces cubiques, alors que les faces octaédriques restaient, obscures.
- Rien que ces phénomènes n’aient pas encore reçu une explication suffisante, il est certain qu’il existe un rapport entre la structure cristalline des substances qui les produisent et les différences que manifestent ces dernières dans leur mode d’emmagasinement et de restitution de la lumière.
- Après le diamant, une des pierres-les plus remarquables par sa phosphorescence dans les
- p.403 - vue 403/448
-
-
-
- 404
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2e Série). — N«26.
- tubes à vide est le rubis (,). La ligure 5 montre un de ces tubes dans lequel on a placé un grand nombre de rubis de grosseur et de coloration différentes. Dès qu’on fait passer le courant, on voit ces pierres émettre une belle lumière rouge comme si elles étaient portées à l'incandescence. La nuance du rubis semble sans influence sur la couleur de la lumière émise : en plaçant dans le tube des rubis rose tendre, rouge sang de pigeon (variété très recherchée) et d'autres presque incolores, ils deviennent tous également lumineux sous le choc de la matière radiante.
- Les autres gemmes manifestant une phosphorescence sensible dans les tubes à vide sont la kunzite, qui donne une belle lumière jaune d’or ou jaune rosée, et Vémeraude, qui émet une lueur cramoisie. Avec la kunzite, le phénomène se manifeste avec une remarquable intensité; il est même si vif que lorsqu’on expose ce minéral d’une façon prolongée aux rayons Rœntgen, il donne lieu à une radiation secondaire capable d'impressionner une plaque photographique à travers une couche de papier mince.
- Les rayons cathodiques modifient aussi, comme les rayons X, la couleur de plusieurs gemmes et en particulier du diamant. Sa teinte initiale, blanche (incolore) ou jaune verdâtre très pâle, s’accentue progressivement jusqu’à devenir
- p) En 1859, Edmond Becquerel avail déjà constaté la phosphorescence de Y alumine qui, comme on le sait, est de même nalure chimique que le rubis. Dans uu savant mémoire, il avait décrit ce corps comme donnant une belle couleur rouge au phosphoroseope.
- d’une belle couleur vin de Madère qui tire ensuite au brun plus ou moins foncé si on prolonge leur action. Les diamants ainsi colorés semblent conserver indéfiniment leur teinte, caria lumière solaire ne la modifie pas, même à la longue. La chaleur seule la fait disparaître : une température de 3oo° à 4<m° ramène les diamants à leur teinte initiale. Les corindons de diverses nuances (incolores, roses, bleus) se colorent également en jaune plus ou moins foncé par l’action des rayons cathodiques.
- Rayons ultra-violets. — Les rayons violets et ultra-violets sont doués de propriétés actiniques et chimiques puissantes. Les phénomènes de Uuorescence qu'ils mettent en évidence avec un certain nombre de pierres précieuses présentent un grand intérêt au point de vue de la différenciation de pierres de même espèce, mais d’inégale valeur.
- On sait que tous les diamants se laissent traverser par les rayons X et que l’impression qu’ils laissent sur la plaque sensible est à peu près la meme. Les rayons violets et ultra-violets produisent une Uuorescence beaucoup plus marquée avec les diamants à grand éclat qu’avec ceux dont les feux sont faibles. Les brillants qui projettent les feux les plus vifs sont en effet ceux qui émettent aussi le maximum de fluorescence à la lumière violette. Ce diagnostic, du à M. Chau-niet, est très précieux, en raison de son application facile.
- Les résultats concernant les rubis sont du même ordre que ceux relatifs au diamant. On sait que les rubis de Birmanie ont une valeur commerciale très supérieure à celle des rubis de Siam. Cependant, ces deux variétés ne présentent, dans leurs caractères physiques extérieurs, que des différences minimes ; la radiographie ne les révèle pas. Or, on constate facilement que tous les rubis de Siam laissent passer les rayons violets en manifestant une fluorescence à peine visible, tandis que ceux de Birmanie, toujours plus fluorescents, s’illuminent d’une vive lueur rouge ; cette lueur les fait nettement ressortir en clair dans l’obscurité lorsqu’ils sonl mélangés à des rubis de Siam qui restent sombres.
- Pratiquement, l’essai est effectué de la façon suivante :
- On introduit dans un tube à essai en quartz les rubis à examiner et on les expose à l’action
- p.404 - vue 404/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 405
- d’une lumière riche en rayons violets ou ultraviolets. Les rubis d’Orient prennent la couleur du charbon porté au rouge, tandis que les rubis de Siam paraissent presque noirs. Si l’on établit une échelle de fluorescence de ià io, on constate que les chiffres représentant la fluorescence des rubis de Siam ne dépasse jamais r>, alors que celle des rubis d’Orient atteint souvent io. La différenciation des deux pierres est donc parfaitement possible.
- La lumière violette agit aussi sur certains diamants en modifiant momentanément leur coloration.
- Si l’on approche pendant quelques minutes d’une lampe à rayons ultra-violets un diamant légèrement teinté de jaune, on voit sa coloration devenir brun foncé. Par le seul fait de cette transformation, la pierre perd les quatre cinquièmes de sa valeur commerciale. Fort heureusement, elle retrouve sa couleur initiale en moins de vingt-quatre heures.
- Substances radioactives. — Le radium agit sur certaines pierres précieuses comme les rayons cathodiques, mais d’une façon plus inconstante: certains diamants présentent sous son influence une phosphorescence intense qui manque absolument chez d’autres. Les diamants phosphorescents gardent leur luminosité pendant un certain temps.
- Sgmtr----
- Fig. 6. — Spintliariscope.
- L’appareil désigné sous le nom de spintharis-cope permet de rendre fluorescentes certaines pierres précieuses d’une façon tout à fait spéciale et par un procédé extrêmement simple. Il se compose d’un cadre circulaire E (fig. fi) sur lequel est disposé un carton recouvert de la matière que l’on veut rendre fluorescente. Une
- plaque métallique a, placée ppès de ce carton, supporte à son extrémité i une fraction de milligramme d’un sel de radium. Enfin une loupe L permet d’examiner ce qui se passe dans l’appa. reil lorsque, ainsi préparé, on le transporte dans l'obscurité.
- En plaçant sur le support E de la poudre de diamant très line, on aperçoit une multitude de petits points brillants qui apparaissent et disparaissent continuellement. Ils font songer à un ciel chargé d’étoiles scintillantes. L’effet est des plus curieux et peut s’expliquer par ce fait que chaque point lumineux résulte du choc d'un projectile. Cette expérience peut être considérée comme démontrant de la façon la plus sensible l’action individuelle de l’atome et de la division à l’infini de la matière. Ce phénomène spécial a reçu le nom de fluorescence scintillante. :
- On constate de même qu’un diamant activé par un contact de longue durée (un an environ) avec du bromure de radium, puis chauffé lentement dans 1’obscurité, apparaît phosphorescent un peu avant que le rouge sombre soit visible.
- La fluorescence des pierres précieuses (rubis, kunzite, etc.) peut encore être provoquée par la radioactivité induite, au moyen du dispositif représenté par la figure 7. 11 consiste en deux ballons de verre A et R unis par un tube de communication avec robinet de verre ni. Le ballon A contient un fragment ou une dissolution d’un
- Kig. 7. — Fluorescence produite par la radioactivité induite. — A, ballon do verre contenant un fragment ou un sel de radium Ra; U, ballon renfermant des pierres précieuses; robinet «le communication.
- sel de radium. On chauffe légèrement pour augmenter reflet radioactif de R«, puis on ouvre le robinet ni. Par l’action de l’émanation radioactive, les pierres contenues dans le ballon B acquièrent une fluorescence marquée qui per-
- p.405 - vue 405/448
-
-
-
- 406
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). —’N° 26.
- siste pendant quelque temps, même lorsqu’on ferme le robinet m.
- Mais l’action la plus importante exercée par le radium et ses sels sur les gemmes est celle qui concerne les phénomènes de coloration et de décoloration dont elles peuvent être l’objet à son contact.
- Par un contact prolongé avec du bromure de radium, les diamants incolores acquièrent une coloration bleue persistante qui est de nature à augmenter leur valeur, les diamants bleus étant fort rares et par conséquent très recherchés. La coloration ainsi acquise ne disparaît pas si l’on chauffe les diamants au rouge ; elle ne disparaît pas non plus si on les chauffe dans un mélange d’acide nitrique et de chlorate de potassium.
- Si l’exposition du diamant au rayonnement actif est prolongée pendant douze mois environ, le changement de coloration s’accompagne d’une forte radioactivité qui résiste aux traitements chimiques les plus énergiques et qui ne semble pas non plus disparaître avec le temps. Les radiations ainsi émises par le diamant affectent, sur la plaque sensible, une forme régulière qui est sans doute en rapport avec la symétrie cristalline des échantillons.
- Ces résultats conduisent à penser que les modifications ainsi apportées dans les propriétés du diamant ne s’arrêtent pas à la couche superficielle mais, bien au contraire, pénètrent toute la masse du cristal.
- Les pierres colorées subissent également des transformations intéressantes. Ainsi, le corindon incolore devient jaune ou brun sous l’influence du radium ; le saphir devient verdâtre. Si l’on prolonge l’action de la substance radioactive, le saphir devient finalement jaunâtre. Le rubis, qui acquiert d’abord une sorte de renforcement de teinte, passe ensuite au violet, puis au bleu, au vert et finalement au jaune comme le saphir.
- Ce qu’il y a de plus curieux et d’important à constater, c’est que les rubis et les saphirs artificiels, que leurs propriétés générales ne différencient pas des rubis et saphirs naturels, ne
- sont pas modifiés dans leur coloration par l’action du radium : leur teinte reste invariable.
- La topaze jaune devient brun foncé, la topaze incolore devient jaune orangé, le quartz transparent se ti’ansforme en quartz enfumé (diamant d’Alençon).
- En général, les colorations ainsi acquises ne sont pas stables ; elles disparaissent lorsqu’on soumet les pierres à l’action d’une température élevée.
- En ce qui concerne l’alumine et ses variétés, on peut se demander si, dans bien des cas, cette substance n’a pas d’abord cristallisé à l’état de rubis, dont le saphir et le corindon incolore ne seraient que les termes successifs. On sait, en effet, que la radioactivité n’appartient pas seulement au radium et à ses sels, mais à un grand nombre de substances et en particulier aux eaux souterraines qui possèdent cette propriété à un haut degré ; elles ont donc pu agir, dans de nombreuses circonstances, sur la coloration des minéraux qu’elles ont charriés souvent pendant un long parcours avant de les abandonner à la surface du sol et non loin de la surface, dans les lits de rivières, ou les roches où on les rencontre habituellement.
- Cette transformation dans la coloration des pierres précieuses ne doit pas cependant modifier nos idées sur la valeur des gemmes. Pour les pierres à base d’alumine (corindon, rubis, saphir), elle n’a abouti, en effet, jusqu’ici qu’à diminuer leur valeur, le corindon étant d’un prix très faible comparativement au rubis et au saphir. Il convient d’ajouter que cette transformation, qui nécessite l’emploi du radium, est assez coûteuse. C’est donc la solution du problème inverse (coloration en rouge ou en bleu du corindon incolore) qu’il convient de rechercher. Les phénomènes de coloration en violet de l’améthyste et de la fluorine décolorées par la chaleur laissent supposer que cette solution n’a rien d’impossible.
- Jean Escard.
- p.406 - vue 406/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 407
- LÉGISLATION ET CONTENTIEUX
- La fin d’un imbroglio judiciaire à propos d’une question d’octroi (décision du Tribunal des Conflits du 9 décembre 1912 et arrêt du Conseil d’Etat du 21 février 1913).
- C’est dire une vérité par trop banale aujourd’hui que de répéter combien sont embrouillées les questions d’octroi ; c’est même sur ces diffi-cultés juridiques que les villes comptent pour effrayer les réclamants, et exiger d’eux des taxes qu’il faut d’abord payer, sauf à réclamer ensuite, mais la réclamation est longue, coûteuse, irritante; on maudit le juge et on oublie l’affaire.
- Aussi est-ce avec un véritable plaisir que l’on voit des Compagnies puissantes, à la fois calmes et ardentes comme peuvent l’être toutes les personnes morales, tenir résolument tète aux exigences souvent absurdes et quelquefois malveillantes des villes, et forcer les municipalités, ainsi que nous allons le montrer dans un instant, à restituer les sommes perçues.
- La Compagnie Parisienne de l’Air Comprimé s’était vu refuser, par le préfet de la Seine, le bénéfice de l’abonnement pour l’entrée de ses combustibles nécessaires à son industrie ; on sait que l’abonnement qui, sur bien des points, ressemble à ce que l’on appelle, en province, l’entrepôt fictif, permet de faire entrer, en franchise, les combustibles destinés à l’industrie (articles u et n du règlement supplémentaire de l’Octroi de la Ville de Paris approuvé par le décret du io janvier-n mars 1878); le préfet avait basé son refus sur ce prétexte qu’une usine productrice d'air comprimé ne doit pas jouir des faveurs accordées à l’industrie, parce qu’elle ne fabrique pas un « produit » dans le sens usuel du mot, et n’est en réalité que la créatrice d’une force motrice destinée à être vendue pour actionner à domicile des monte-charges, ascenseurs et moteurs divers ; le Conseil d’Etat lui a répondu que la jurisprudence n’exige pas pour qu’il y ait industrie, et, par conséquent, entrée en franchise des matières premières destinées à l’industrie, qu’un produit matériel et tangible soit réellement fabriqué; mais il suffit seulement que les opérations fabriquées dans l’usine aient un
- caractère nettement industriel; or, il est difficile de refuser ce caractère à toutes les opérations que font les Compagnies de tramways et de force motrice ; et le refus opposé parle préfet de la Seine, qui en vertu de l’article 22 du décret de 1878 est chargé de prononcer sur les recours présentés contre les décisions de l’Adininislra-tion de l’octroi, fut annulé par arrêt du Conseil d’Etat du 12 mai 1905, rendu sur les conclusions du commissaire du gouvernement, M.Romieu (').
- Mais l’èrc des difficultés commença à cette époque. Il est bon d’obtenir un arrêt du Conseil d'Etat annulant un refus ; c'est même avantageux pour l’avenir en ce sens que les marchandises peuvent alors pénétrer en franchise; mais cela n’empêche pas qu’elles ont acquitté indûment dans le passé des droits injustifiés.
- Comment le créancier d’un remboursement doit-il opérer pour l’obtenir ?
- La Compagnie Parisienne s’adressa au préfet de la 3eine, à peu près en ces termes : a Puisque « la juridiction supérieure a blâmé votre conte duite, vous avez à en réparer les conséquences : « depuis le Ier janvier 1898 jusqu’au 1" juillet « 1908, j’ai fait pénétrer en payant les droits, du « combustible qui aurait dû entrer à peu près a gratuitement (2). La note à payer est la diffe-« rence entre les deux sommes. »
- () Voir sur ce point Dalloz 1907.8.17, Affaire Compagnie Parisienne de l’Air comprimé. A cette référence, 011 trouvera une note remarquable sur l’abonnement comparé à l’entrepôt, et les citations de principe en la matière.
- (2) L’abonnement à Paris est soumis au paiement de certaines redevances qui sont sans comparaison avec celles portées aux tarifs d’entrée. L’article n est ainsi conçu : « Sous les conditions exprimées aux articles stiivants, les industriels sont dispensés du paiement des droits sur les combustibles employés par eux dans leurs usines à l’usage de leur industrie.
- Ces conditions sont données par les articles 1 a et 18 dont voici la teneur :
- Akt. n. — Il est perçu comme représentation des droits sur la consommation personnelle locale de l’industriel, ainsi qu’à litre de remboursement des frais de personnel et de toute autre nature provenant du fait de la surveillance des usines, une somme annuelle de
- p.407 - vue 407/448
-
-
-
- 408
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série). — N* 26.
- Comme il s’agissait d’un denier important (88a 71a francs), la Ville de Paris préféra le conserver et le préfet, saisi de la demande, garda le silence, adoptant ainsi l’attitude chère à tout fonctionnaire qui, sans refuser de rembourser, ne veut pas cependant dire qu’il remboursera.
- La Compagnie Parisienne présenta au Conseil d’Etat un nouveau recours basé cette fois sur le rejet de sa demande résultant d’une décision implicite du silence gardé par lepréfel, et demanda au Conseil d’Etat de statuer sur sa requête.
- Le Conseil, par décision du n février 1910 se déclara incompétent^) pour le motif qu’il appartenait à la décision judiciaire de statuer seule sur le remboursement des sommes : « La juridiction administrative, a-t-il dit contrairement aux conclusions du Commissaire du Gouvernement, n’est compétente, en matière d’octroi, que pour apprécier Pacte administratif dans sa légalité ou son illégalité ; une fois qu’elle a statué sur ce point, elle a épuisé son pouvoir; c’est au Tribunal judiciaire seul qu’il appartient par un jugement de créer un titre de remboursement pour le passé. »
- Sans se décourager, la Compagnie Parisienne assigna alors le préfet devant le tribunal civil de la Seine, et réclama, cette fois,9r>o 000 francs en disant : le remboursement de 882 712 francs m’est dû parce que j’ai décaissé indûment cette somme, c’est une restitution de l’argent mal perçu part votre faute ; mais, à cûté de cela, j'ai une indemnité à faire valoir : celle provenant de l’infériorité dans laquelle, également par votre faute, j’ai été mis vis-à-vis de mes concurrents qui, plus heureux, ont su obtenir de vous l’abonnement légal; pour les deuxsotnmes, en réalité, j'invoque un principe unique : une responsabilité de la Ville que le Conseil d’Etat 11’a pas voulu juger et que je demande au Tribunal civil d’apprécier pour le tout à 9ÎS0000 francs.
- 100 francs, et de plus, sur toutes les quantités, une redevance de 1 franc par tonne de houille ou de coke, etc. Les quantités sur lesquelles la redevance est établie sont déterminées au moyen d’un abonnement consenti par l’Administration de l’octroi et acceptée par les intéressés.
- Art. i3. — La taxe de 100 francs est payable d’avance, aïK commencement de chaque année et demeure dans tous les cas acquise à la Ville.
- ({) Rev. des Gonc. Année 1910, p. 211.
- Mais le Tribunal civil répondit : « Une respon-« sabilité ? pas le moins du monde! C’est une « restitution de droit que vous demandez : vous « qualifiez votre action de demande en respon-« sabilité. Vous êtes libre si cela vous fait plai-a sir ; mais nous ne sommes pas tenus, nous « juges civils, de faire droit à vos épithètes ou a à vos définitions ; c’est une revendication de « droits mal perçus ; portez-la donc au juge de cc paix (*). »
- Que fallait-il faire?
- Saisir le Tribunal des Conflits qui règle les compétences, soit dans le cas où deux tribunaux, d'ordre different, retiennent une affaire et veulent la juger tous les deux (conflit positif), soit quand ils ne veulent la juger ni l’un ni l’autre (conflit négatif).
- Et le Tribunal des Conflits a donné tort à la juridiction administrative qui avait refusé de juger le débat : « C’est une faule administrative <c qui a été commise, a-t-il dit, non pas la faute « pei'sonnelle d’un agent de l’Administration, « mais celle d’un service administratif tout en-cc tier (2); c’est donc au tribunal administratif à « évaluer le montant. »
- (*) Jugement du Tribunal civil de la Seine du i l mai 1912. R. des C. 1912, p. 352.
- (2) Sur la faute administrative, voir le nouveau répertoire de Dalloz. Voir Compétence administrative, n° 534.
- J1 ne faut pas confondre la faute commise par l’agent administratif dans son service, et la faute personnelle de l’agent : il y a, évidemment, une distinction souvent difficile à bien saisir ; aujourd’hui on motive la compé-tence administrative sur ce que l’autorité administrative est seule compétente pour statuer sur l ’action en dommages-intérêts dirigée contre des agents d’administration, à raison d’une faute administrative, une faute de service ne pouvant se détacher de la fonction. Comme disent Lafferrière, page 646, et David, commissaire du gouvernement (Dalloz, 78. 3. 17), si l’acte dommageable est impersonnel, s’il révèle un mandataire de l’Etat, plus ou moins sujet à erreur, et non l'homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences, Lacté reste administratif, et il n’appartient qu’à la juridiction administrative d'en prononcer l’annulation. Suivant M. Hauriou, la circonstance n’est pas détachable de l'acte tant que l’erreur ou la négligence ne dépasse pas ce qui est l’extrême limite du fonctionnement médiocre des services. Elle ne relève alors que de là jurisprudence administrative. Dans le cas d’une faute accomplie dans le service, c’est l’Administration qui doit la réparation directement. Dans le cas de faule personnelle, elle n’est qu’indireclement responsable, en vertu de l’article 1381 du Gode civil. Voir Gode des Lois, Dal. annoté. V. Gom-mune supplément, 6348*
- p.408 - vue 408/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 409
- Nous donnons d’ailleurs, pour plus de clarté, immédiatement le texte de cette décision du Tribunal des Conflits :
- Considérant, dit ce Tribunal, que le Conseil d’Etat, appelé à statuer sur une action formée par la Compagnie Parisienne de l’Air comprimé contre la Ville de Paris en paiement d’une somme de 882 712 francs s’est, par décision du 11 février 1910, déclaré incompétent; que, d’autre part, le Tribunal civil de la Seine, saisi par la même Compagnie d’une demande fondée sur la même cause, tendant à ce que la Ville de Paris soit condamnée à lui payer une somme degSo 000 francs, s’est,également, par jugement du i3 mai 19x2, déclaré incompétent; que de cette déclaration résulte un conflit négatif : qu’il y a lieu de régler la compétence.
- Au fond :
- Considérant que la Compagnie Parisienne de l’Air comprimé a réclamé de la Ville de Paris, devant le Tribunal civil de la Seine, comme elle l’a fait devant le Conseil d’Etat, une indemnité pour le préjudice que lui ont causé les refus successifs et injustifiés opposés à ses demandes d’abonnement ; que cette action n’a pas pour objet une réclamation relative à la perception de taxes d’octroi, dont la base et la quotité n’étaient pas contestées; qu’en poursuivant le remboursement à son profit d’une somme égale à la différence entre le total des droits d’octroi qu’elle a dû payer pour les combustibles employés dans son industrie et le montant de l’abonnement qui lui aurait été, à tort, refusé, la CompagnieParisienne de l’Air comprimé tend à obtenir la réparation du dommage provenant d’une faute administrative qui aurait été commise parla Ville de Paris, en violation des articles 11 et 12 du règlement supplémentaire de l’Octroi de Paris, approuvé parle décret du 10 janvier 1873 ; que l’appréciation de cette faute appartient à l’autorité administrative ;
- Qu’il suit de là, qu’en refusant de statuer sur l’action dont il était saisi, le Conseil d’Etat a méconnu sa compétence ;
- Décide : est considérée comme non avenue la décision du Conseil d’Etat du 11 février 1910, les parties renvoyées devant le Conseil d’Etat.
- Ainsi, voilà un gros point de fixé : lorsqu’un préfet, à Paris aura refusé l’abonnement, ou, ce
- «
- qui est la même chose, quand un maire en province aura refusé l’entrepôt pour les combustibles, on n’aura pas besoin de saisir le tribunal judiciaire pour le remboursement des sommes payées avant l’annulation du refus de l’entrée en franchise ; si la restitution des droits ne s’opère pas automatiquement, il faudra saisir le tribunal administratif pour faire prononcer l’obligation de l’administration à la restitution, comme une conséquence de la faute administrative.
- II
- Une autre difficulté basée exactement, sur les mêmes faits et sur les mêmes prétentions, estin-tervenue entrela CompagnieGénéraleParisienne des Tramways, et le préfet de la Seine : ce fonctionnaire, ayant généralisé, à peu près contre toutes les Compagnies de Tramways, son refus illégal, la Compagnie Parisienne le fit également annuler à la date du 12 mai 1900; or, comme la Compagnie avait fait entrer 20 823 g35 kilogrammes de charbon sur lesquels elle avait payé un droit de 7 fr. 20 par tonne, elle avait acquitté ainsi i49924francs, aulieude2i 148 francs qu’elle eût payés si elle avait eu l’abonnement.
- La procédure suivit la filière que nous avons indiquée ci-dessus avec cette différence toutefois qu’il n’y eut pas, à notre connaissance du moins, de décision du Tribunal des Conflits, les parties ayant décidé d’attendre probablement la décision relative à la Compagnie Parisienne d’Air comprimé. Mais la Compagnie Générale avait éprouvé le même refus devant le tribunal civil, et elle avait poussé les choses plus loin que sa devancière ; elle saisit elle-même la Cour de Cassation qui s’était déclarée incompétente, elle revint alors devant le tribunal administratif, c’est-à-dire devant le Conseil d’Etat le 21 février igi3 qui, instruit par le Tribunal des Conflits, a jugé d’emblée la question de principe et a cassé la décision du préfet.
- Il ne faut point s’étonner que le Conseild’Etat, dans la décision que l’on va lire, n’ait point prononcé une condamnation à des sommes ; il n’aime point à faire lui même des calculs : il a simplement renvoyé les parties à établir entre elles leurs comptes respectifs ; mais il a prononcé, — et pour des sommes aussi importantes, cela a bien quelque gravité — que les intérêts
- p.409 - vue 409/448
-
-
-
- 410 LA LUMIÈRE
- seraient dus à partir du 26 juillet 1909, date à laquelle la Compagnie requérante avait demandé l’allocation de l’indemnité à laquelle elle avait droit ; lesdits intérêts devant eux-mêmes, par application de l’article 115'1 du Code civil modî-, fié par la loi du 7 avril 1900, être capitalisés pour produire intérêts à la date du a3 juillet 191a.
- On lira avec profit cette importante décision.
- Considérant qu’il résulte de la décision du Conseil d’Etat, statuant au Contentieux, en date 12 mai 1905, que c’csl à tort et en violation des articles 12 et i3 du règlement supplémentaire de l’Octroi de Paris, approuvé par le décret susvisé du 10 janvier 187!, que le préfet de la Seine a, le 17 juillet 1903, refusé d’admettre la Compagnie requérante au bénéfice de l’abonnement industriel de l’octroi, pour les combustibles employés dans son usine à produire l’énergie électrique ; qu’à la suite de cette décision la Compagnie requérante a réclamé à la Ville de Paris le remboursement des droits qu’elle avait dû payer en trop, à raison du refus d’abonnement qui lui avait été illégalement opposé, et que la Ville de Paris n’ayant pas fait droit à cette requête, elle a demandé à l’autorité judiciaire d’ordonner ce remboursement, mais que par un jugement du tribunal de la Seine, confirmé par la Cour de Cassation, la demande de remboursement de la Compagnie requérante a été rejetée par le motif que l’exonération des droits d’octroi sur les combustibles est accordée seulement aux contribuables qui ont été préalablement admis à l’abonnement par l’autorité et que la Compagnie requérante n’ayant pas été admise à l’abonnement, les droits avaient été régulièrement perçus ;
- Considérant qu’il résulte de ce qui précède que le préjudice dont la Compagnie requérante, 11’ayant pas été admise à l’abonnement, poursuit la réparation a été occasionné par la faute administrative que les représentants de la Ville de Paris ont commise à son égard, en rejetant sa demande d’abonnement par une application inexacte des dispositions réglementaires ci-dessus rappelées, qu’il appartient au Conseil d’Etat d’apprécier les responsabilités encourues par la Ville à raison de cette faute et de statuer sur l’indemnité due à la Compagnie;
- Considérant que l’indemnité à laquelle la Com-
- ÉLECTRIQUE . T. XXII (2° Série), — N» 26,
- pagnie peut prétendre doit consister dans une allocation égale à la différence entre les droits qu’elle a acquittés, pour les combustibles employés par elle dans ses usines à l’usage de. son industrie, depuis la date à laquelle elle aurait du être admise à constater l’abonnement qu’elle avait sollicité, et le montant des charges qui seraient résultées pour elle de cet abonnement;
- Mais considérant que dans l’état de l’instruction, le Conseil d’Etat ne possède pas les éléments du comptes établir pour arrêter le chiffre de l’indemnité d’après la base ci-dessus indiquée ; qu'il y a lieu dès lors de renvoyer la Société requérante devant le préfet de la Seine pour être procédé à la liquidation des sommes auxquelles elle a droit.
- Sur les intérêts et les intérêts des intérêts.
- Considérant que la Compagnie requérante a demandé au préfet de la Seine l’allocation de l’indemnité à laquelle elle a droit, à la date du 26 juillet 1909 ; que cette demande valant sommation de payer, il y a lieu, par application de l’article n53 du Code civil, modifié par la loi du 7 avril 1900,de lui accorder les intérêts à compter de ccttc date ;
- Considérant d’autre part que la Compagnie requérante a conclu à l’allocation des intérêts, à la date du a3 juillet 1912 ; qu’il était dû à ccite date plus d’une année d’intérêts ; que par suite et par application del’article n!>4 du Code civil, il y a lieu de décider que les intérêts seront capitalisés à cette date pour produire eux-mêmes intérêts.
- Décide :
- ARTICLE PREMIER
- Est annulée la décision implicite de rejet résultant du silence gardé par la Ville de Paris sur la demande d’indemnité formée par la Compagnie Parisienne des Tramways.
- Article 2.
- La Compagnie Parisienne des Tramways est renvoyée devant le préfet de la Seine pour être procédé à la liquidation des sommes auxquelles elle adroit à litre d’indemnité ; Iesdites sommes porteront intérêts à compter du aG juillet 1909, et les intérêts seront capitalisés pour produire intérêt à la date du a3 juillet 1912.
- p.410 - vue 410/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 411
- III
- A tout ce luxe de procédure, il faut une conclusion.
- Elle s’impose.
- Et nous pouvons la formuler ainsi : M. le préfet de la Seine a-t-il fait une opération de père de famille le jour où il a voulu faire décaisser à des
- industriels plus d’un million cFe droits indus, pour faire ensuite condamner la Ville à les restituer après avoir dépensé quelque io eoo francs de frais, la restitution comprenant outre les intérêts légaux, les interets des intérêts... ?
- Paul Boucault,
- Avocat à la Cour d’Appel de Lyon.
- CORRESPONDANCE
- Monsieur le Directeur de la Lumière Electrique, Paris.
- Monsieur,
- Le numéro du 19 avril 1913 de la Lumière Electrique donne un compte rendu, par M. Devaux-Char-bonnel, d’un ouvrage récemment publié par la Bibliothèque des Annales des Postes et Télégraphes : « La télégraphie et la téléphonie simultanées et la téléphonie multiple », par K. Berger, inspecteur supérieur des Postes en Allemagne.
- Votre chroniqueur prétend « relever un certain nombre d’erreurs d’impression » qu’il attribue au traducteur. C’est l’euphémisme habituel et facile, qui sert à critiquer la substance même d’un travail.
- Dans le cas présent, la plupart des remarques faites portent à faux et montrent que votre chroniqueur n’apeut-être pas pris suffisamment la peine de consulter le texte allemand. S’il l’avait fait, il aurait pu constater, par exemple, que les valeurs de la self-induction des lignes en fer, données dans la traduction, sont bien celles indiquées par M. Berger.
- Il est regrettable aussi de constater que M. De-vaux-Charbonnel ait cru devoir témoigner quelque mépris pour les lecteurs, au rang desquels figurent pourtant en première ligne, ses collègues de l'Administration.
- Je vous serais très obligé de publier ma lettre dans un prochain numéro et vous prie d’agréer, etc.
- Paris, le 9 mai igiÜ.
- P. Le No 11 manu,
- Irigenièiiv des Télégraphes
- Réponse dé AL Devaïix-'Chtiibonnel.
- Monsieur le Directeur,
- En relisant Particle bibliographique qui a paru le 19 avril dernier sur le livre de K, Berger, sur « La
- télégraphie et la téléphonie simultanées », je m’aperçois qu’il s’est glissé dans ma rédaction une phrase qui pourrait être mal interprétée. J’ai très malheureusement, je l’avoue, réuni dans cette phrase des observations dont les unes s’adressaiént au traducteur et les autres à l’auteur. J’espère bien que vos lecteurs ne s’y sont pas mépris ; mais j’estime néanmoins utile, pour dissiper tout malentendu qui pourrait en être la conséquence, de déclarer bien franchement que je n’ai jamais eu la pensée d’attribuer à M. Le Normand, dont j’ai loué les talents de traducteur, quelques affirmations que je considère comme des erreurs de doctrine, notamment la valeur et le rôle de la self-induction des lignes en fer, ou la reproduction de figures imparfaites.
- Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, etc.
- 1 Devaux-Chaiibonnel.
- Paris, le 20 mai 1913.
- BOITE AUX LETTRES
- Redaktion der a Umschau » à Francfort.
- La Société Française construisant les tubes au néon est la firme Paz et Silva, f>5, rüe Sainte-Artne, Paris.
- J.-L. à Paris.
- Toutes les demandes concernant les offres d’emplois doivent nous être adressées aux bureaux de la Lumière Electrique, avec mention Sut1 l'enveloppe du numéro de l’annonce en question. Elles sotlt remises par nos soins ati destinataire qui répond directement, notre rôle se bornant à servir d’intèr-médiàlfes,
- p.411 - vue 411/448
-
-
-
- 412
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2e Série), -r- N°26.
- ÉTUDES ET NOUVELLES ÉCONOMIQUES
- Le recul des valeurs de cuivre et la baisse du métal surprennent un peu le public. La consommation mondiale ne diminue pas, puisque les stocks se réduisent sans cesse d’après les statistiques les plus sûres : MM. Merton évaluent que, pour la quinzaine écoulée, le montant des stocks visibles en Europe est en diminution de 21a tonnes; pour l’Angleterre et pour la France, la réduction serait de 333 tonnes. Le Rio qui a vite abandonné son cours de 2 000 touche presque celui de 1 800 et descendrait encore bien au-dessous. Le métal oscille maintenant autour de 65 et aucune tentative de relèvement ne se fait sentir. Nous verrons très probablement des cours plus bas, malgré que l’activité industrielle dans la branche ne présente pas de symptômes de ralentissement. Il faut bien dire que la situation européenne y exerce quelque influence.
- Les Tramways de la Rive Gauche de Paris ont tenu leur assemblée générale ordinaire le 10 courant. Les recettes d’exploitation accusent une progression intéressante de presque 10 % ; mais la Compagnie a eu à supporter de nouvelles charges, conséquences de ses nouvelles conventions et le coefficient d’exploitation ne s’est abaissé que de 82 % à 80 % . Le bénéfice net est un peu supérieur (de 20 804 francs) à celui de 1911. Cependant ces résultats marquent une tendance a l’amélioration générale du réseau et à la valeur des modifications apportées aux tarifs qui ont été légèrement relevés par le fait du sectionnement. Le solde créditeur du compte Profits et Pertes est de 440 248 fr. ; il a permis de distribuer 2 fr. 75 aux 120 000 actions et de porter aux réserves ou provisions 69 725 francs. Les déclarations du président ont pu rassurer les actionnaires sur l’avenir de l’affaire qui jouit maintenant d’une prolongation de concession de vingt années, grâce à laquelle elle pense pouvoir faire face à toutes ses obligations.
- Les projets de taxes nouvelles déposés par le ministre des Finances intéressant au plus haut point le commerce et l’industrie, et plus particulièrement xles fabricants de lampes et brûleurs à incandescence, nous en donnerons un résumé plus complet que ce quia pu paraîtredans les journaux politiques. En premier lieu, le tarif du droit proportionnel de
- timbre applicable aux effets négociables ou de commerce autres que ceux tirés de l’étranger sur l’étranger et circulant en France est fixé à ofr. 10 par 100 francs ou fraction de 100 francs. Toutefois les effets négociables ou de commerce souscrits en France et payables hors de France resteront soumis au droit de timbre actuel. Autrement dit, le tarif projeté double le droit existant pour tous les effets tirés d’une place française sur une autre place française ; les effets payables hors de France et qui supportent un droit de timbre étranger sont seuls exemptés.
- En second lieu, il est établi sur les lampes électriques, charbons pour lampes à arc, brûleurs de lampes électriques à gaz raréfié, utilisés en France, un droit de consommation dont le tarif est ainsi fixé : pour les lampes à incandescence à filament de charbon de moins de 14 watts : o fr. 01 par lampe; pour celles de plus de 14 watts : o fr. o3 par lampe ; de plus de 60 watts : ofr.o5 par lampe. En conséquence, les lampes à filament de charbon de 5, 10, 16 bougies coûteront par unité o fr. o5 déplus, soit sur la base des prix actuels une majoration 8 fr. 33 % environ. Pour les lampes à incandescence à filament métallique et les brûleurs à incandescence à air libre, la taxe sera de o fr. 01 par ,lampe jusqu’à 5 watts inclus ; de o fr. o5 au-dessus de 5 watts jusqu’à 9 watts ; de o fr; 10 au-dessus de 9 watts et jusqu’à 60 watts; de ofr.20 au-dessus de 60 watts et jusqu’à 120 watts ; de o fr. 3o au-dessus de 120 watts jusqu’à 220 watts ; et ainsi de suite à raison de ofr. 10 en plus par centaine de watts au delà de 220. Gomme conséquence, les lampes de ioà5o bougies à filament métallique qui peuvent être comparées comme consommation aux lampes à filament de charbon de 5 à 16 bougies ne supporteront proportionnellement à leur prix de vente actuel qu’une plus-value de 6 fr. 6 % environ; la progression de la taxe ne paraît donc point fort logique à moins que le législateur ne prétende à favoriser le développement de la lampe la plus économique !
- Les charbons de lampes à arc en carbone pur paieront o fr. xo par kilogramme; ceux qui contiendront des composés métalliques paieront o fr. 20; enfin les brûleurs de lampe à gaz raréfié seront taxés ào fr. 4opar 100 watts ou fraction de 100 watts. Le
- p.412 - vue 412/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 413
- texte ne dit pas si les fourneaux à gaz subiront un sort analogue. Mais l’application de ces taxes qui se fera à la sortie des fabriques ou à l’introduction sur le territoire conduira à la création d’emplois d’agents de la régie qui exerceront comme ceux qui inspectent nos fabriques de sucre. Au cas où l’apposition de vignettes timbrées ou autres marques seraient imposée aux fabricants pour le contrôle de la taxe, cette apposition aurait lieu par les soins et aux frais des fabricants. En soi, le nouvel impôt sera peu de chose et le plus facilement supporté de tous ceux que le ministre a imaginé ; il frappera la très grande généralité des contribuables sans peser très lourdement sur leur budget. Nous ne pourrions en dire autant des autres impôts directs qui seront perçus d’une part sur les usines de combustible à raison de ao % de l’excédent de leur produit net sur la somme obtenue en multipliant par i fr.5o le nombre de tonnes de houille employées ou vendues, pendant l’exercice; d’autre part sur les valeurs.mobilières, soit à titre de droit de transmission élevé de ofr. 25 à o fr. 3o % , soit à titre d’impôts sur le revenu porté de 4 à 5 % . La première mesure constitue une manière détournée de participer aux bénéfices des entreprises ; on ne dit pas d’ailleurs ce qui interviendra pour les nouvelles concessions où cette clause a été acceptée par les exploitants. La deuxième mesure provoquera une baisse des cours des valeurs mobilières comme nous avons vu la rente et les obligations de chemins de fer baisser sans cesse jusqu’au moment où leur revenu net a atteint 3fr.5o% pour le moins. Il y a là malheureusement des nécessités inéluctables ; mais on eût pu combler depuis fort longtemps le déficit permanent parle développement bien ordonné du commerce et de l’industrie ; la plus-value continuelle des recettes du Trésor le prouve surabondamment.
- Les résultats annoncés de nos diverses Compagnies de Distribution d’Energie continuent à se présenter sous un jour très satisfaisant : Le Secteur de la Rive Gauche accuse un bénéfice net de 2022000 francs au lieu de i 253 8i6 pour 1911 ; il le consacrera tout entier à des amortissements. — La Société Indo-Chinoise d'Electricité fixe son dividende à 5o francs au lieu de 45 francs, son bénéfice net ayantpasséde 523 go5 francsaô^/i 088francs. — La Société du Gaz d’Electricité de Marseille réalise un bénéfice un peu inférieur à celui de 1911, mais peut maintenir malgré cela son dividende à 27 fr. 5o par action de capital.
- A l’étranger, on cite l’Electricité de Rosario comme tenant jusqu’à présent les promesses du prospectus d’émission. L’exercice 1912 s’est terminé avec un bénéfice d’exploitation de 2 622 589 francs, supérieur de près de 3oo 000 francs à celui du précédent exercice qui avait eu une durée de dix-huit mois. Le service des obligations nécessitant 206 25o francs, les frais généraux 67 754 francs, les amortissements ont été dotés de 59000 francs et les actionnaires, se répartissant le surplus, ont touché 8 fr. 80 par action de capital et 3 fr. 80 par action de dividende. La première cote 149,25 ; la seconde io5 francs.
- En Espagne, la spéculation n’est pas entre les habitués de la Bourse, mais entre les diverses compagnies de distribution d’énergie ou de traction qui se disputent la clientèle de la Catalogne. L’Energia-Eléctrica de Cataluna déploie une activité sans pareille pour équiper les chutes dont elle a fait l’acquisition, construire ses lignes, ses postes de transformateurs, et en attendant exploiter, à l’aide de sa station à vapeur, Barcelone et toute son agglomération. La Barcelona Traction, de son côté, a décidé de s’assurer dès maintenant le capital dont elle a besoin pour achever ses installations hydro-électriques donlla puissance atteindra, dit-on, 137 000 chevaux; 56 000 chevaux pourraient être mis en service fin de cette année et 81 000 fin igi4- L’augmentation de capital serait assurée par la création d’actions privilégiées à intérêt fixe de 7 % non récupérable ; dix milliers de pesetas seraient émis prochainement, un Syndicat international de banques ayant d’ailleurs garanti l’émission.
- En Belgique, où les résultats des Sociétés de Distribution d’Energie électrique et de Traction ne sont pas moins satisfaisants dans l’ensemble qu’enFrance, il y a moins d’enthousiasme que de coutume. Des projets d’impôts nouveaux sont d’ailleurs à l’étude, qui poussent le capitaliste à la circonspection.
- Le i5 juin dernier a eu lieu à Naples l’inauguration des travaux du Métropolitain en présence du roi Victor-Emmanuel, du duc et de la duchesse d’Aoste, de différents ministres, du maire de Naples et de nombreux sénateurs, députés, conseillers municipaux. Cette solennité a pris le caractère d’une fête Franco-Italienne. On sait que la concession du Métropolitain de Naples a été donnée à une Société constituée sous le patronage de la Société Centrale des Banques de province. C’est l’Omnium Lyonnais, la Société française qui a construit le Nord-Sud de
- p.413 - vue 413/448
-
-
-
- 414
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXII (2« Série).—N° 26.
- Paris, qui a été chargé des travaux. Les groupes français qui participent à cette entreprise considé-ble étaient représentés à la cérémonie de l’inauguration. On remarquait entre autres personnalités M. Janicot, président de l'Omnium Lyonnais et de la Société Franco-Italienne du Chemin de fer Métropolitain de Naples, MM. Achille Adam, président, et
- Casimir Petit, administrateur-délégué delà Société Centrale des Banques de province ; M. Joseph Petit, administrateur-délégué de l’Omnium Lyonnais; M. Lehideux, banquier à Paris, M. Georges Bech-rnann, directeur général du Chemin de fer Nord-Sud de Paris, etc...
- D. F.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TRACTION
- Loiret. — Le conseil municipal de La Chapelle-sur-Aveyron a voté un emprunt de 17 600 francs comme part contributive de la commune aux frais d’établissement du tramway.
- Seine-et-Marne. — Une enquête d’un mois est ouverte à la préfecture de Seiue-el-Marne et aux sous-préfectures de Meaux et de Coulommiers sur l’avant-projet dressé par la Compagnie de l’Est pour le prolongement vers Coulommiers de la ligne ferrée d’Esbly. La longueur du tronçon de ligne à construire est de g km. 6ï5 ; la dépense est é. alliée à 4 millions.
- Italie. — La municipalité de Rome a été autorisée à construire et à exploiter les différentes sections d’un tramway électrique destiné à relier la Piazza Indipen-denza, la Piazza di Spagna et la Barriera Triomphale.
- La Sociela Anonima Elettricila Alessandrina a obtenu l’autorisation de construire divers tronçons de tramways électriques.
- L’Information annonce qu’un groupe franco-belge de capitalistes demande une concession pour la construction d’un chemin de fer souterrain San Pierdariana-Gènes-Quarto, de 10 320 mètres.
- Le Conseil spécial de surveillance au ministère des Travaux publics préconise la concession et on croit qu’elle sera accordée pour 70 ans.
- Les frais de construction sont évalués à 3o millions de lires.
- ÉCLAIRAGE ET FORCE MOTRICE
- Basses-Pyrénées. — La Société Hydro-Electrique des Basses-Pyrénées, dont nous avons signalé l'extension dans notre numéro du i5 mars 1913, p. 3oo, vient de conclure avec la Société concessionnaire de l’éclairage de Biarritz un contrat pour la fourniture de l'énergie nécessaire à sa distribution.
- L’alimentation actuelle de Biarritz en courant mono-
- phasé sera transformée en une distribution par courant triphasé.
- La Société anonyme pour l'Eclairage de la Ville de Bayonne a également traité avec la Société Hydro-Electrique des Basses-Pyrénées qui lui fournira l’énergie dont elle a besoin pour son réseau. Le courant triphasé sera transformé en courant continu pour cette distribution.
- Charente Inférieure. — Le conseil municipal de Marans a nommé une commission pour étudier la question de l’éclairage électrique.
- Côte-d’Or. — La municipalité de Morey lès-Villers a voté le principe de l’installation de l’éclairage électrique.
- Drôme. — Le conseil municipal de Die a adopté le projet de traité, que nous avons annoncé dans notre numéro du i*' mars igi3,p. 287, à passer avec MM. Berges etRivoire pour la concession pendant trente ans de la distribution de l’énergie électrique.
- Haute-Garonne. — La commune de Muret a affecté un crédit de 20000 francs aux travaux de réfection de l’usine et dn réseau électriques.
- Haute-Marne. — L’Administration militaire de Langrcs a engagé des pourparlers avec les usines de Ronchamp pour l’installation de l’éclairage électrique dans plusieurs locaux dont elle dispose, notamment au futur hôpital des Dominicaines.
- Nièvre. — Par arrêté préfectoral, une enquête est ouverte jusqu’au 14 juillet aux mairies des communes intéressées sur une demande présentée par la Compagnie Continentale Edison, en vue d’obtenir la concession d’une distribution d’énergie électrique s’étendant sur les territoires des départements de la Nièvre et du Cher (Lumière Electrique du Ie*- mars 1913, p. 287).
- p.414 - vue 414/448
-
-
-
- 28 Juin 1913.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 415
- TÉLÉPHONIE
- Eure. —• La Chambre de commerce d’Evreux est autorisée à avancer à l’Etat une somme de 22 5oo francs en vue' de l’établissement d’uu circuit téléphonique Evreux-Charlres.
- Mayenne. — La Chambre de commerce de Laval a approuvé un projet de 91 689 francs pour l’extension du réseau téléphonique départemental.
- Seine-et-Oise. — Le conseil général a émis un avis favorable à un nouveau projet d’extension du réseau téléphonique départemental ; 60 circuits nouveaux seront créés.
- Etats-Unis. — D’après le Téléphoné Etigineer, la « Fédéral Téléphoné and Telegraph C°», de Buffalo, vient de décider l’installation d’un multiple automatique de 17 000 lignes dans ses bureaux de Buffalo.
- On espère qu’en janvier prochain tout le réseau téléphonique de cette Compagnie sera équipé avec des appareils automatiques.
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Espagne. Le ministre de la Marine a été autorisé à procéder à l’achat par voie d adjudication publique, entre les constructeurs étrangers, de deux postes de télégraphie sans (il de premier ordre, destinés à être installés à bord des croiseurs Eslramadura et llio de La Plata, ainsi que de deux postes destinés à l’Ecole navale.
- DIVERS
- Arrêté du 19 juin concernant l'approbation de types de compteurs.
- Le ministre des Travaux publics,
- Vu la demande présentée par la Société anonyme Westinghouse, rue de Berlin, n° 7, à Paris ;
- Vu l’arrêté du i3 août 1910 fixant les conditions d’approbation des types de compteurs d’énergie électrique ;
- Vu l’avis du Comité d’électricité en date du 3o mai
- *9*3 î
- Sur la proposition du Directeur des mines, des distributions d’énergie électrique et de l’aéronautique.
- Arrête :
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur type « N » de la Société anonyme Westinghouse, pour les calibres jusqu’à 80 ampères et 600 volts et pour les distributions à courants alternatifs monophasés à deux (ils seulement.
- Est approuvé, en conformité de l’article 16 des cahiers des charges des 17 mai et 20 août 1908, le compteur type « O » de la Société anonyme Westinghouse, pour les calibres jusqu’à 20 ampères et 400 volts inclusivement.
- Seine-Illférieure. — La Chambre de commerce du Havre va consacrer une somme de 5o.000 francs à l’installation sur le quai Colbert de 16 cabestans électriques pour la manutention des wagons de charbon.
- Russie. — Le ministre du Commerce a décidé d’équiper le port de Vladivostock d’un certain nombre de grues et autres appareils de chargement et de déchargement électriques, avec allocation d’une somme de 1 000 000 de roubles pour ces achats.
- Un matériel complet de dragage, du prix de 3oo 000 roubles, doit être «aussi acheté, pour servir à Ust-Kamchat Va, sur la côte est de l’ile de Sakhalien.
- SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS
- Société Techno-Industrielle et Financière d’Elec-tricité et de Travaux publics. — Durée ; 76 ans. — Capital social : 100 000 francs .— Objet : L’étude, la création, la direction, la gérance, la réorganisation^ le contrôle, la prise en participation financière ou autre de toutes affaires françaises ou étrangères, l’obtention, l’exploitation, la rétrocession de toutes concessions ou autorisations de transports en commun, ainsi que la production et la vente d’énergie électrique pour l’éclairage, la force motrice et tous autres usages, etc. — Siège social : 49? boulevard Diderot, Paris..
- CONVOCATIONS
- Société Ariégeoise d’Electricité. — Le 7 juillet, à Pamiers (Ariège).
- Société Française des Chemins de fer et Tramways Electriques. — Le 3o juin, 32, place Saint-Georges, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- FRANCE
- L’Administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir diverses machines-outils et forges destinées aux remisages d’Auteuil et de la Garenne.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du Service électrique (3e division), 72, rue de Rome, Paris (8e), les mardis et vendredis de i5 à 17 heures, jusqu’au 16 juillet 191L
- p.415 - vue 415/448
-
-
-
- 416
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUÈ T. XXII (2« Série). — N» 26.
- Le 16 juillet 1913, à la préfecture de Versailles (Seine-et-Oise), concours pour la fourniture et la mise en place du matériel nécessaire à la manœuvre des appareils et à l’éclairage des terre-pleins et bâtiments des écluses d’Evry par l’électricité. Les demandes doivent être adressées à M. Drogue, ingénieur en chef des Ponts et chaussées, pavillon de la navigation, port de La Bourdonnais, à Paris, avant le 16 juillet.
- BELGIQUE
- Le 28 juillet, à 10 heures, ù la Fonderie royale de canons. 80, quai Saint-Léonard, à Liège : i° fourniture et pose des câbles et des accessoires nécessaires pour l’installation des canalisations électriques dans douze forts de la position fortifiée de Liège et neuf forts de la position fortifiée de Namur, en un lot (cahier des charges spécial n° 6) ; — 20 fourniture de dynamos et moteurs à courant continu pour les ouvrages des positions fortifiées d’Anvers et de la Meuse (Cahier des charges spécial n° 7) : i01, lot, fourniture et montage de 42 dynamos avec accessoires et de 21 tableaux de distribution pour lesforts.de la Meuse; 2e lot, id. de 20 moteurs électriques et accessoires destinés à la commande de pétrins de boulangerie pour id.; — 3° lot, id. de i3 moteurs id. pour les nouveaux forts de la position d’Anvers; — 4e lot, id. de 4 moteurs id. pour les forts existants d’Anvers (les lots 2, 3 et 4 ne peuvent être séparés). Caut. : 10 % du montant de la soumission. Soumissions recommandées le i5 juillet.
- *
- * ¥
- Le 3o juillet, à 11 heures, en la salle de la Madeleine, à Bruxelles, fourniture et installation de : i° deux câbles et leurs accessoires destinés à relier les bureaux centraux téléphoniques de Bruxelles (rue de la Paille) et d’Anvers (rue des Frères-Cellistes) ;'20 deux câbles et leurs accessoires destinés à relier, à partir d’Ans, les deux lignes télégrapho-téléphoniques de Verviers (Cahier des charges spécial n° i56). Soumissions recommandées le 26 juillet.
- ESPAGNE
- La municipalité &’Aldeamayor (province de Valladolid), demande des offres pour la concession de l’éclairage électrique de la ville.
- ROUMANIE
- Le a5 juillet/7 août, à la mairie de Roshioru de-Vede, adjudication de l’éclairage de la ville à l’électricité, 409 987 fr. 95.
- CHILI
- Le 9 août, à l'Administration des Chemins de fer chiliens, à Santiago, fourniture de 5o locomotives pour trains de marchandises, 20 id. pour trains de voyageurs, 10 id. de remorque, 3 id. Flamme, 60 voitures à voyageurs, 5 id. Pullman, 3oo wagons de 20 tonnes pour bestiaux, 3oo id. plats en acier, 100 wagons en acier à déchargement automatique et 6 automoteurs, le tout pour voie de 1 m. 68; 20 locomotives pour trains mixtes, 25 voitures à voyageurs, 7 fourgons à bagages et 2 automoteurs pour voie de 1 mètre.
- SUÈDE
- Des offres sont demandées par l’Administration des chemins de fer de l’Etat suédois, pour la fourniture de :
- i° 206 700 charbons de lampes à arc;
- 2° 44 <oo électriques à incandescence.
- Les offres, sous les rubriques « Anbud a baglampskol » dans le premier cas, et « Anbud a glôdlampor » dans le second cas, doivent être adressées à a Kungliga Jarnvagsstyrelsens Fôrradsbyra », à Stockholm, où l’on peut obtenir copies des spécifications et modèles des soumissions.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATIONS
- 29 mai ioi3. — Aux chemins de fer de P.-L.-M., Paris, fourniture de 2 959 wagons.
- 200 wagons primeurs HPf, Etablissements Decau-ville.
- 4oo wagons couverts Jf sans frein AC, Dyle-Bacalan.
- 25o wagons id., Magnard et Cie, à Fourchambault.
- 25o wagons id., Usines Pétolat, à Dijon.'
- 200 wagons id., Société Decauville.
- 3oo wagons couverts Jf avec frein AC., Ateliers de La Buire.
- 3oo wagons à houille Sf, Société Franco-Belge, à Raisinés.
- 200 wagons à houille, Magnard et Cie, à Fourchambault.
- 34o wagons à houille, Ateliers du Tilleul (Compagnie Française de Matériel de chemin de fer).
- 3oo wagons à houille, Etablissements Arbel.
- 60 wagons à houille, Forges d’Alais.
- 200 wagons plats à bogies B., Ateliers du Nord de la France.
- 100 wagons id., Société Malissard Taza, à Anzin.
- 5g wagons de secours X « La Brugeoise », à Bruges.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B.Nouet.
- p.416 - vue 416/448
-
-
-
- 35e Année.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série).
- TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
- 2° Trimestre 1913.
- APPAREILLAGE
- Limiteurs de courant. — Picot (J.-B).. /jo Un nouveau type de wattmètre pour mesures sur la haute tension, avec insertion sur la. basse tension. — Gino Cam-
- POS................................... 49
- Dispositif de redresseur mécanique
- pour la charge des batteries d’accumulateurs sur les réseaux à courants alterna-
- tifs. — Brackett (A.)................ 108
- Nouveau pèse-acides pour accumulateurs. — Kretzschmar (F. E.;......... 246
- BIBLIOGRAPHIE
- Propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques. — Fleming (J.-A ), analysé
- par Girousse (G.)......................... 53
- Mécanique appliquée. — Perry (J ), analysé par Guii.bert (G.-F.)................... 55
- Les trois taxes. — Janniot (A.)......... 56
- La télégraphie et la téléphonie simultanées et la téléphonie multiple. — Berger (K-), analysé par Devaux-Ciiarbonnui, . . 87
- Calculs techniques et économiques des lignes de transport et de distribution d’énergie électrique. — Le Roy (Gv\ analysé
- par Guilbert (C.-F.)................. 88
- The Measurement of high températures {La mesure des hautes températures). — Burgess (C. K.) et Le Châtelier (H.), analysé par Rosset (.).)....... 153
- Die Beleuchtung von Eisenbahn Per-sonenwagen mit besonderer Berücksich-tiguug der elektrischen Beleuchtung (L’éclairage des wagons de voyageurs, spécialement par la lumière électrique).
- — l)r Max Büttner........................... 186
- Traité de Chimie minérale. — Erdmann
- (H .), analysé par Fou.vhd (H.)............ 219
- Les rayons ultra-violets et leurs applications. — Institut du M. S. 1.............. 220
- Handbuch der Elektrizitat und des Ma-gnetismus (Manuel d’électricité et de magnétisme). — Dr Graetz (L )............... 25a
- Principes scientifiques de la télégraphie sans fil. — PetrOWSky (A.), analysé par
- Boui.oakofi- (N.)........................... 284
- Installations téléphoniques. Schils
- (J-)....................................... :L'
- CORRESPONDANCE
- Sur le théorème de réciprocité dans les réseaux de conducteurs — F.Breisig. 5g, 372 Lettre de M. E. Callander, à propos de certains dispositifs de fraude d’énergie
- électrique............................... 124
- Théorème de réciprocité. — H. A. W. Klinkhamer................................ 872
- Dispositif de fraude d’énergie électrique. — X................................... 873
- L’excitatrice Leblanc. — Marius Latour....................................... 874
- Polices d’abonnement..................... 876
- Lettres de MM. P. Le Normand et Devaux-Chai'bonnel..........77. • • .T7T.'. 4«1
- p.417 - vue 417/448
-
-
-
- 418
- LA LU MlE R E E L E C T RIQ U E
- T. XXII (2‘ Série).
- DIVERS
- La médaille d’or Elliott Cresson..... 27
- Le tricentenaire des logarithmes népériens et de leur inventeur.................. 27
- Création d’une chute d’eau de 1 650
- mètres................................... n4
- La cuisine au gaz et la cuisine électrique. — Steinhard (A.)...................... 109
- L’Exposition internationale de Gand,
- 9G, I 3 1. 322
- Le IL Congrès mondial des Associations Internationales....................... 96
- Congrès des Ingénieurs-Conseils et des
- Ingénieurs-Experts......................... 32
- Congrès des Ingèiiieurs-Electriciens d’Angleterre et de France du 21 au 34 mai 1913.................................. (>3
- Le Congrès des Ingénieurs-Electri-ciens d’Angleterre et de France. — Picot
- (J.-B.)............................ a74, 3*5
- Le Congrès dElectrotechnique de Moscou .,................................... 339
- Arrêté du ÎO avril 1913 du ministre du Commerce, de l'Industrie, des Fostes et des Télégraphes, sur les conditions d’admission d’élèves libres à l’Ecole Su-
- pêrieure des Postes et Télégraphes... t59
- Arrêté du 19 juin 1913 concernant
- T approbation de types de compteurs.. 4‘5
- Production et consommation du charbon dans l’Inde...................... 387
- ELECTROCHIMIE ET
- La force électrique dans les usines métallurgiques. — Electric al Review, 22 février
- *9*3..............................
- Importance de l’énergie consommée
- ELECTROM ETA LL U R GIE
- par les industries èlectrochimiques en Norvège. — Electrical Review, 22 février 1912.
- 9 Nouvelle usine métallurgique en Suède. 387
- LEGISLATION ET CONTENTIEUX
- Projet de loi sur la traction électrique en Angleterre. — Electrical Engineering, 22
- mars 1913................................... 37
- Proposition de loi instituant des réseaux municipaux de distribution d’énergie dans l’Etat de New-York (Etats-
- Unis). — Electrical World, 22 mars igi3.... 37
- Comment se consei've, comment se perd le droit de préférence des concessionnaires d’éclairage. — Péjoine (L.).... 115
- L’occupation des propriétés privées parles canalisations électriques. — Pë-joine (L.)............................... 116
- Arrêté préfectoral du 29 mars 1913 modifiant l’article 82 de l’arrêté réglementaire du 8 juin 1909 sur les installations intérieures d’électricité à Paris. 127 L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode d’éclairage préférable au gaz. — P. Bougault.......... ........... 148
- Du droit pour une compagnie conces-sionnairede transports, d’obtenir des permissions de voirie en vue de distribuer et de vendre ses excédents d’énergie.— Péjoine (L.)............................. 249
- Arrêté du 13 mai 1913 du Ministre des Travaux publics fixant pour l’année 1913 les frais de contrôle dus par les
- distributeurs d’énergie électrique..... 231
- Etude critique du projet de loi sur les usines hydrauliques, établies sur les cours d’eau et canaux du domaine public. — Blaehère (A.).................. 3o7
- Réflexions sur le refus des permissions de voirie à propos de l’arrêt du Conseil d’Etat du 11 avril 1913. —Bou-
- gault (P).............................. 344
- La fin d’un imbroglio judiciaire à propos d'une question d’octroi. — Bougault (P.)................................. 4«8
- Machines
- Dispositif de jeu axial pour commuta- | Procédé de commande automatique des trices. — Weilenmann (W )........... 47 | moteurs électriques..................
- 56
- p.418 - vue 418/448
-
-
-
- 419
- 35° Année.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- Mode d'entraînement pour convertisseurs de fréquence...................... 58
- Procédé de stabilisation des moteurs-série triphasés aux vitesses inférieures.................................... r>g
- Démarrage^ et réglage de la vitesse dans les moteurs d’induction. — Aldous
- (F.-C.).................................. na
- Nouvel alternateur auto-excitateur Westinghouse-Leblanc à fréquence variable a volonté.......................... 118
- Dispositif pour l’augmentation du débit
- des machines électriques fermées.... .. 187
- Perfectionnements aux enroulements des induits bipolaires. — Weltzl (K ). ,.. 245
- Moteurs ti'iphasés à vitesse variable et
- machine à caractéristique shunt........ 247
- Filtres à air pour turbo-dynamos. —
- Treitel (H.)........................... 27a
- Fonctionnement et applications de l’excitatrice Leblanc.— Ehrjmann (P.). 291, 358
- Sur les machines dynamo-électriques
- à excitation interne. — Picou (R. V.).. 338
- L’équipement électrique du « Gustave
- Zèdè »................................. 355
- Les pertes dues à l’excentricité du rotor dans les moteurs d’induction. —
- Smith (Ch. F,) et Johnson (E. M.)...... 38g
- La construction de machines électriques en Allemagne en 1912. — Pichel-mayer (K.)............................. 370
- NOMENCLATURE ET SYMBOLES
- Terminologie applicable aux machines et transformateurs électriques. — Brunswick (E. J.)......................... 174
- Représentation cartographique des distributions d’énergie électrique. — Brunswick (E.-J.)......................... 209
- MESURES
- Le voltamètre à argent. — Baillehaehe 1 Instrument de mesure à fil thermique.. 218
- (R- de)...................................',4 I
- RENSEIGNEMENTS ECONOMIQUES ET COMMERCIAUX
- Etudes et Nouvelles Economiques. 28,60.
- 60, 92, (25, 155, 189, 221, 253, 285, 317, 348, 38o, 4'2
- Renseignements Commerciaux. 3o, 61,
- 94, 126, 187, 190, aa3, 255, 287, 319, 35o, 38a, 414
- RESULTATS FINANÇA K
- Les cinq plus importantes sociétés de constructions électriques du monde — Electrical Hevien>, 22 murs igi3, U’aj rcs Jo Wall
- Street Journal............................... 7
- Résultats financiers des Compagnies électriques de Londres en 1913. — The
- Electrician, 14 mars 191!.................. 8
- Les capitaux au Mexique. — Electrical
- World, 1er mars igi3......................... 8
- Le côté financier de l’électrification des chemins de fer.— The Electrician, 4 avril 191 3.
- Adjudications. 62, 128, 160, 192, 224, a5G,
- 288, 3ao, 352, 383, 4O Informations............... 3a, 62, 96, 377
- -RS ET STATISTIQUES
- Statistique des ti'ansports et de l’éclairage à New-York........................... 160
- Résultats d’exploitation de la Western
- Electric Company en 1912.............. 102
- Les importations en Argentine en
- 1912....'................................. 102
- Les importations et exportations de matériel électrique dans le Royaume-
- Uni.............'.............77 ;r::r:T... i33
- Statistique des dépenses d’électricité
- par abonnés sur divers grands réseaux
- G8
- p.419 - vue 419/448
-
-
-
- 420
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXII (2° Série).
- français de distribution d’énergie électrique ..................... ............ 248
- Exportation de l’industrie allemande pendant le premier trimestre de l’année 1913...............'..................... 35?
- Commerce extérieur de la République
- Argentine............................. 357
- L’industrie en Corée................ 387
- STATIONS CENTRALES
- L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte.— Hoch-Stein (R. G.). — Elektrolechnische Zeitschrift,
- 20 février 1913. ..... ..................... 17
- L'importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne.— Dr-Ing. Siegel (G).. an, 180
- Extension de l’usine de Wasquehal.... i3a
- Sur les causes des incendies des centrales électriques et leurs remèdes. — Gérard (André)............................ 134
- Importante station hydro-électrique en
- Italie.................................. 322
- Stations hydro électrique de Eglisau, la
- Cairasca et la Diveria.................. 355
- Usines hydrauliques du Haut-Weser.. 356
- TELEGRAPHIE ET TELEPHONIE
- Moyens pratiques pour remédier aux bruits parasites dans les récepteurs téléphoniques occasionnés parles tramways à courants alternatifs. — Elektrotechnik und
- Maschinenbau. Ier décembre 1912........ 18
- Téléphone physiologique intensif. —
- Glover (Dr. J.l.......................... m
- Emploi d’un condensateur comme récepteur téléphonique haut-parleur. —
- Ort (K.) cl Rieger (J.). — Archiv. ftir Elehlro-
- lechnik, 4o5............................. 1 g
- Audition téléphonique de l’Opéra de
- Paris à Londres.......................... 356
- Nouveau parafoudre à vide pour lignes
- à simple fil............................ 20
- Multiple téléphonique de 60 OOO lignés.................................... 81
- Essai à Paris d’un dispositif permettant à un bureau téléphonique de recevoir les communications destinées à des abonnés absents........................... 81
- Abonnement au téléphone à Paris..... 3a3
- Emploi d’automobiles pour la planta-
- tion’.des poteaux télégraphiques................ 47
- Nouveau câble téléphonique sous-marin entre Marseille et Alger. — Annales des Postes, Télégraphes et Téléphones, mars 1913.... 19
- Nouveau câble sous-marin entre Aden
- et Hong-Kong................................... 102
- Nouveau câble télégraphique entre
- Londres et Hong-Kong......................... 196
- Nouveau câble anglo-allemand.................. 47
- Nouveaux câbles sous-marins entre
- l’Italie et la Libye............................ 81
- Nouveau câble téléphonique entre ïAngleterre et la Hollande........................ 3a3
- La statistique des téléphones dans le monde entier. — Génie Civil, 29 mars, d’après
- le Téléphoné Emjineer............................ 9
- Développement des Compagnies de téléphones en Amérique........................... 356
- TELEGRAPHIE. SANS FIL
- Télégraphie sans fil à grandes longueurs d’onde (projet de M. Bouthillon). 45
- A propos d’une récente communication de M. Girardeau sur la télégraphie sans fil à la Société des ingénieurs civils de
- France......................... ;.... 48
- La télégraphie sans fil au Brésil... i63
- Inscription des signaux de télégraphie sansfll al'aide d’un muscle de grenouille.
- — Dr Lefeuvre
- Détecteur Goldschmidt d’ondes électriques .............................. 341
- L’envoi de l’heure par. la station radio-télégraphique de la Tour Eiffel. — Lon-
- gueval (B. de)...................... 396
- Sur la première détermination de différence de longitudes par télégraphie •sans fil en Afrique occidentale française.
- — Schwartz et Villatte............... 400
- '21J
- p.420 - vue 420/448
-
-
-
- 43J
- 35,ei Afinôë. MX S
- 1L!A O UIMÆKtt B BJiÊ€ïf RAI) LM5?:
- ••5ï'«'.UVvi 4>.VÎ '.ib ?,'OiAC
- '•(.jï ... 'U’..î..'-vv;îv !.;VV 1».-. ,'iiïVH'-
- iioLes moteurs de tra/ïtionl'è.aoùïantimôÀW
- nophasè. — M. Latour....................... u>
- Equipements de traction à courant mo- " nophasè-des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne. — jÉ.'j.‘ ’
- L'ION V. j Uiqwvv. . ï r-W ivOhÎ
- tux. '•’a ! D.nauW. .‘ii-ï^sii..
- etides lignes électriques en Angleterref
- et en Amérique.................. ........
- ' Réseau métropolitain de New-York. —
- Kleclrical World, 22 mars 1918...........
- 1 ''Lé Émigrés de la voie ferrée Nice Gre-
- 7!)
- *7
- VV i ft’1 afi?-
- .Système de locomotion électrique. 89
- Commande . électromagnétique à rup- . v tures ptusques, pour véhicules électriques, avec freinage en court-circuit et source. 4q courant unique pour l’alimentation (iès interrupteurs électromagnétiques et des moteurs de véhicules.... 90
- Nouveaux équipements combinés pour le démarrage ordinaire et pour le démarrage automatique....................... 77
- Nouvelles locomotives de très grande puissance pour le réseau du New-York
- Central Railroad.............. i63, 195
- Locomotives électriques de grande puissance................... ............ 3a 3
- Nouveau système de commande de locomotives à courant monophasé.a 17
- Les chemins de fer de l’Europe.... 3aa
- La traction électrique des trains sur la ligne du Simplon. —- KiUhenmann IB.)... 78
- Le développement des métropolitains
- noble. . T .... ........., ....... R>3,... 19.7
- L’électrifîcatiqri dëscheininsdefëràùx Etats- Unis....."..'1 3a Projet d’électrification du Pensylvania Railroad.'— Electricaf World, 22 mars 191,3... 87
- L’électrification du Pensylvania Railroad ............ . ..................... i63
- Electrification du Chicago-Milwaukee
- and Saint-Paul Railway................. 196
- Electrification des terminus de chemins
- de fer à Chicago......................... 196
- Electrification du North-Eastern Railway..................................... j 33
- Electrification de l’East London Railway..................................... 101
- Un intéressant contrat d’énergie..... 3g
- Statistique des chemins de fer électriques aux Etats-Unis. — ElcklroUithnik und
- Maxchinenbau, 2 mars 1918................. 7
- Statistique des chemins de fer électriques au Canada.......................... 196
- TRANSMISSION E
- Vue d’ensemble sur les grands réseaux de distribution d’énergie électrique en France. — Longueval (E. de).
- I. — Evolution des transports d’énergie '65
- II. — Grands réseaux fiançais de distribution d’énergie électrique ............ 169
- L’électricité à Rordeaux. —Reyval(J )
- 197. 2.37, 272, 3oo, 334
- La houille blanche en France............. ig5
- La Compagnie Lorraine d’Electricitè.
- — Bizet (P.)....................... 296, 32z)
- La houille blanche aux Colonies........ 182
- Transmission de l’énergie électrique par courant continu. — Hi^hfleld (J. S ).. 365
- Le montage des lignes polyphasées dans les tubes isolants. — Bloch (L.)...... 867
- La protection des feeders à haute tension. — T .................................. 38
- Dispositif de protection contre les dangers des lignes électriques a haute ten-
- T DISTRIBUTION
- sion. — Mario Buffa........................ a.ji
- Les grandes distributions d’électricité, notamment celle de la « Energia Eléc-
- trica de Cataluîia ». — Bigot (P.)......... 876
- L’électricité à Caen....................... 36
- L’électricité en Russie.................... 68
- Le courant électrique à Berlin............ 101
- Projet de stations hydroélectriques en
- Prusse................................... 102
- L’industrie hydroélectrique en Suisse. i63 Projet d’utilisation du Rhôneen Suisse. 355
- Utilisation de l’Aar..................... 355
- Projet de réseau électrique en Bavière.
- Elektrutechnische Zeilschrjï, i3 mars 1918.... 8
- Extension du réseau de distribution d’électricité de Birmingham (Angleterre) ................................... I o I
- Extension du réseau de distribution d’électricité de Marylebone (Londres).
- The Electrician, 28 février 191.8.—. 8
- L’utilisation des chutes de l’Iguazu..
- 102
- p.421 - vue 421/448
-
-
-
- T. XXII (J- Série).
- 422 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Création de transport dènergir pour le traitement des minerais de cuivre au Chili.................................. 356
- Les usines électriques du Witwaters-
- rand, au Transvaal..................... 100
- L’électricité au Caucase............. 196
- THÉORIES ET
- Sûr le passage de la machine polyphasée à induction à travers le synchronisme. — Vallauri (G.)................ 49
- Réaction d’induit et caractéristiques des dynamos à courant continu. — Guil-bert (C.-F.)........................ .. 69
- Similitude des caractéristiques du moteur shunt a courant continu et du moteur
- GÉNÉRALITÉS
- d’induction polyphasé. — Merowitz (W.-
- G.).................................. 76
- Sur les phénomènes qui se produisent lors du branchement des machines et des
- appareils électriques. — Linke ( W.).. 107
- Fonctionnement des moteurs. et en particulier des moteurs série, dans les réseaux à courants ondulés. — Barbillion IL.)................................... 388
- VARIÉTÉS
- La stérilisation des eaux par les
- l'ayons ultra-violets. — Kipling (A.-W.).. 5o L'emploi de l’électricité dans les travaux agricoles — Costa (B. da).................. 82
- Application de l’électricité à la propulsion des bateaux. — The Eleclrician, 4 avril 191.3........................................... 68
- Les accidents d’èlectrocution. — Dr
- Langlois (J.-P).................... ..... 377
- Action des radiations sur les pierres précieuses : rayons X, rayons cathodiques, rayons ultra-violets, rayons radioactifs. Importance pratique. — Escard (Jean)......................................loi
- p.422 - vue 422/448
-
-
-
- 35e Année.
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- 423
- TABLE DES AUTEURS
- A
- Aldods (F.-C.). — Démarrage et réglage delà
- vitesse dans les moteurs d'induction, mï
- B
- Baillkhache (R. de). — Le voltamètre a
- argent...............................
- Barbielion (L.). — Fonctionnement des moteurs et en particulier des moteurs série, dans les réseaux à courants ondulés ............................... 388
- Barth(E.). — Equipements de traction à courant monophasé des chemins de 1er départementaux de la Haute-Vienne 227, 267
- Berger (K.). — La télégraphie et la téléphonie simultanées et la téléphonie multiple
- (Bibl.)..................................S7
- Bigot (R.). — Les grandes distributions
- d’électricité, nolammentcelledel’Ener-
- gia Eléctrica de Cataluna............I76
- Bizet (P.).— La Compagnie Lorraine d’Elec-
- tricité........................296, 3 2/|
- Bi.acuère (A.). — Etude critique du projet de loi sur les usines hydrauliques établies sur les cours d’eau et canaux du
- domaine public. . ...............>07
- Bi.ocii (L.). — Le montage des lignes polyphasées dans les tubes isolants. . . 387
- Bougaijlt (P.). •—- L’électricité est, d’après le Conseil d’Etat, un mode d’éclairage préférable auga/.farrêt du 9 mars 1913). i.',8
- Réflexions sur le refus des permissions de voirie à propos de l’arrêt du Conseil d’Etat du 11 avril 1913. . . 3/,/,
- La fin d’un imbroglio judiciaire à propos d’une question d’octroi. . . .',08
- Boui.gakoff (N.). —Analyse bibliographique. • 2.<S Brackktt (A.). — Dispositif de redresseur mécanique pour la charge des batteries
- d’accumulateurs......................10,8
- Bkeisig (F.). — Hurle théorème de réciprocité
- dans les réseaux de conducteurs. %, 372
- Brunswick(E.-J.i. — Terminologie applicable
- aux machines et transformateurs électriques.................. .... 174
- Représentation cartographique des distributions d’énergie électrique. . 209
- Buffa (Mario). — Dispositif de protection contre les dangers des lignes électriques à haute tension...........................241
- Burgess (C.-K.) et H. Le Chateliem. — The Measurement of high températures ; (Bibl.)...................................... i53
- C
- Cai.lander (E.). — A propos de certains dispositifs de fraude d’énergie électrique. 124 Campos (Gino). — Un nouveau type de watt-mètre pour mesures sur la haute tension,
- I avec insertion sur la basse tension. . .'19
- Costa (B. da). — L’emploi de l’électricité
- dans les travaux agricoles. . . . 82
- D
- Devaux Chauronnel. — Analyse bibliogra-
- phique................: 87
- Correspondance....................i 11
- B
- Ehrmann (P,). — Fonctionnement et applications de l’excitatrice Leblanc. 291, 3:38
- Escard (J.). — Action des .diverses radiations sur les pierres précieuses; rayons X, rayons cathodiques, rayons ultra-violets, rayons radio-actifs. — Importance pratique....................................4°'
- F
- Fouard (M.E.). — Analyses bibliographiques. 219
- Fleming (J.-A.). — Propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques (Bibl.). ...... 33
- G
- Cavand (A.). — Un cas pratique de perturbations dans la marche en parallèle de
- p.423 - vue 423/448
-
-
-
- T. XXH.4faa«ritt)S
- •a»
- UH OWMlÛim ÉJjEüTmQUEl
- deux alternateurs couplés par l'intermédiaire de ti\insformateujs.]r j | r p-j Gérard (A). — Sur les causes*Thcen-' dies de centrales électriques et leurs^ remèdes........................................
- < ip3
- I A
- 134
- G f it o u s s B ( G.. ). ,-r^ 0 y s e i,bl i o o^r a^p h i q u e. .
- Gp.oviïH (Dr J.). — Téléphone physiolojgic(jue
- . intensif? ................ , r--.
- ' *• * ,î . ‘ * * * » \ i , i * , \ t J i • i * .'if'?'.,,» LI. ' ** *f î * * * * i f
- (^raetz (L .)., ,H an il bu ch der EIektri ziU)Lt und
- des Magnetismûs [Bihl.), . . .. . --. .
- f:'-..) i . •. O î> , « -i T'-. • . , ï - . (• * i - * .*
- G u f lue ut (C. - F. •). —, Réa e t i on d ’i nduit et cara c-
- i ^ ' f / •.'*>..« —i ’ y >; u * • ?< ri
- { térisliques clés dynamos , à ( courant
- continu.. .. . . . ... ..
- 53
- 11
- 2 5a
- <>9
- Highfikld (.1. S.). — Transmission de l’énergie électrique par courant continu. . 365
- Hochstjbin (R.-G.). — L’exploitation communale des stations centrales électriques en Egypte. . • > . . j . 17
- 1
- r.ï :: . • ;
- • î " • ''J • '
- iniques des lignes de transport et de > 5 \ f \ * distrib^iUon d’énergie électriq 11 e [Blbl. )
- ‘tiirtRE feur les phénomènes qui se
- produisent lors du branchement des machines et des appareils électriques.
- Longueval /E. de). — A propos d’une récente communication de M. Girardcau sur la télégraphie sans fil à la Société des Ingénieiirs -Civils ^dc^Erânce^l ! ‘j ! :v;
- • * -Vile - -d’ensém lVlé1 'sur1 les grands Té-seaux de distribution d’énergie électrique en France. ....................
- L’envoi de l’heure par la station ra-diotélégraphique de la Tour EifïeL v «
- 88
- !Or
- /
- "/,8
- i(>r)
- • .:V: •. • • : M ; •
- I * .
- * > .» . \ . " • :
- Mazen(N.). — VoirREYVAL. ... ;
- Meuowitz (W.-G.). — Similitude des caractéristiques du moteur shunt à courant , . continu et du moteur d'induction polyphasé. .> ... . . . .. . . . . . 76
- Janniot (A.). — Les trois taxes {Bibl. j. . . . Johnson (E. M.). — Voir Smith (Ch. F.).
- K
- ; .. ; . . • 1
- KÏ'lchenmann (13.). — La traction électrique 1 destrains sur la ligne? du Simplon. Kipling (A.-W.j. — La stérilisation des eaux par les rayons ultra-violets. .’ . Klinkhameii (H. A. W.). — Théorème de ré-* ciprocité.
- K ii ktzsch m a n (F.-E.
- pour accumulateurs. ' . .
- j. Nouveau pèse-acides
- 56
- 7»
- 5 o 372
- 246
- L
- . ; . V
- Langlois (Dr J.-P.). — Les accidents d’élec-
- trocution. . . 277
- Latour (M.). — Les moteurs de traction à courant monophasé.: ... . . . • *. . 10
- ; L’excitatrice Leblanc. . 37'*
- Le Ciiàtelieii (IJ .). — Voir G.-K. Burgess. . Leeeuvre (IP). —Jnscriplion des signaux de T. S. F. à l’aide d’un muscle de grenouille. . 210
- Le Normand (P). — Correspondance. . . 41 1
- Le Roy (C.), — (Calculs techniques et écono-
- Ô
- O ut (K.) et Riegeii (J:). — Emploi d’un con-. densateur comme récepteur téléphonique haut-parleur. . .. .* ... iq
- • " - \
- P
- * *f ! : ' 5
- Pé.ioine (L.). — Comment se conserve,
- comment se perd le droit de préférence des concessionnaires éclairage. 215 L’occupaiion des propriétés privées par* les canalisations électriques. 116 Du droit, pour une Compagnie concessionnaire de transports, d’obtenir des permissions de voirie en vue de distribuer et de vendre ses excédents
- d’énergie............................... 9
- Peury (J.). — Mécanique appliquée [BILL). . 55
- Pichelmayer (K ). — La construction de machines électriques en Allemagne en 191^ - . . . . 370
- Picot (J.-13.). — Limiteurs de courant. . . 40
- L’Exposition internationale de Gand. i31 Le Congrès des Ingénieurs Electriciens d’Angleterre et de France. . . 274
- Picou (R.-V.), — Sur les machines dynamoélectriques à excitation intense. . . 3q8
- p.424 - vue 424/448
-
-
-
- 35e Année.
- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
- 425
- R
- Reyval (J.). — L’électrification des lignes de la banlieue de Paris desservies par les chemins de fer de l’Etat (d’après une conférence de M. N. Mazen). . . 1^7
- L’électricité à Bordeaux. 197, 237,
- 27i, 3oo, 334
- Rieüeii (J.). — Voir Okt (R.).
- Rosset (J.).—Analyse bibliographique . . 153
- S
- Schils. —Installations téléphoniques (Bibl..). 371
- Siegel(G.). — L’importance des usines d’électricité publiques dans la vie économique en Allemagne. . . . 20, 180
- Smith (Ch.) et Johnson (E. M.). — Les pertes dues à l’excentricité du rotor dans les moteurs d’induction.....................36q
- Schwartz et Villatte. — Sur la première détermination de différence de longitudes par la télégraphie sans fil en Afrique occidentale française . . . 400
- T
- Tian (A.). — Nouveau mode de construction des lampes en quartz à vapeur de mer-
- cure........... 4..... 98
- T**’. — La protection des feeders à haute tension..................... 38
- Treitel (IL). — Filtres à air pour turbo-
- dynamos.....................272
- V
- Vallauri (G.).— Sur le passage de la machine polyphasée à induction par le synchronisme................................49
- W
- Weilenmann (W.). — Dispositif de jeu axial
- pour commutatrices..............47
- Weltzl (K.). — Perfectionnements aux enroulements des induits bipolaires. . 245
- p.425 - vue 425/448
-
-
-
- 42 6
- LA LUMIERE ELECTRIQUE (T. XXII.—2e Série).
- TABLE DES SOCIÉTÉS
- CONSTITUTIONS DE SOCIÉTÉS D’ÉLECTRICITÉ
- Ar.iéi'ies électriques d'Aiguebelle.........i3y
- Ateliers Electriques Roche-Grandjean. . . a56
- Banque de l’Industrie Electrique.................q5
- Centre-Lumière................................ 191
- Compagnie d’Electricité d’Ivry-le-Pré. . . 288
- Compagnie Fr ançaise des Tramways dü Donaï
- (Indo-Chine)............................. . 206
- Compagnie Lyonnaise d’Electro-ther mie. . . 90
- Electricité de Reims............................288
- Energie Electrique de la Région Parisienne. 98 Société Anonyme des Etablissements Voisin
- et Gle. . 192
- Société de Constructions Mécaniques et Electriques (Houplain et Elluin). i 191
- Société d’Electricité de la Région de Valcn-
- ciennes-Anzin............................. 22/1
- Société d’Electricité du Loir et Extensions. . 8 1 '
- Société Finistérienne d’éclairage, de chautïage, d’eau et de froid industriel. . . . . . 22/1
- Société Electro-Industrielle de Chorges. . . 288
- Société des Forces Motrices du Bréda et de la
- Grande-Valloire.........................288
- Société des Forces Motrices de la Loue. . . 288
- Société Electrique de Nogent-le-Rotrou et
- Extensions...............................352
- Société Française de. Matières isolantes et
- d’applications électriques...............819
- Société Générale d’Entrepriscs Electriques. <j5
- Société Sarthoise d’Electricité............288
- Société Techno-industrielle et Financière
- d’Electricité et de Travaux publics. . /}i3
- Usines Bouhey. Société Française de machines-
- outils....................................... 256
- 1
- SOCIETES CITEES DANS NOS ETUDES ECONOMIQUES
- Air comprimé...............................28
- Allgemcine Elektrizitiits Gesellschaft. , . . 98
- Aluminium Français.........................29
- Ateliers de Constructions électriques de Ghar-
- leroi...................................125
- Banque de l’Union parisienne...............98
- Banque d’Outremer .............................126
- Banque Française pour le Commerce et l’Industrie...........................................98
- Berliner Elektricitiits Werke..............98
- British Aluminium Cy. . 29
- British Westinghouse Cy. . . . . . . 222
- Central Electrique du Nord.................i5G
- Compagnie Centrale d’Energie Electrique. . 29
- Compagnie Continentale Edison..............128
- Compagnie d’Electricité de Limoges. 122, 38x
- Compagnie des Chemins de fer Nogentais. . 98
- Compagnie des Chemins de fer P.-L.-M. . i55
- Compagnie des Chemins de fer de l’Est. . . j 55
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de
- Paris.........................28, i56, a53
- Compagnie du Gaz de Beyrouth..............286
- Compagnie Electrique delà Loire et du Centre. i56
- ComjDagnie Electro-Mécanique..............29
- Compagnie Française pour l’Exploitation des
- Procédés Thomson-Iiouston.............317
- Compagnie Générale de Distribution d’Energie Electrique.............................3g0
- Compagnie Générale de- Railways et d'Élec-
- tricité....................... . i5G, 286
- Compagnie Générale des Omnibus . 28, 29, 3/,8
- Compagnie Générale Française des Tramways 29 Compagnie Générale Parisienne de Tramways. 93 Compagnie Madrilène d’Electricité .... 286
- p.426 - vue 426/448
-
-
-
- 35° Année.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 427
- Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité.....................................
- Crédit Lyonnais................ . . ...
- Société Financière de Transports et d’Entre-
- prises....................................
- Société d’Electricité de Paris...............
- Société Générale....................
- Deutsche Uberseeische Gesellschafi. . . .
- Dresdner Bank................................
- Eclairage et Force...........................
- Electricité du Nord de la Belgique. . .
- Electricité du Bassin de Charleroi.
- Energie Electrique du Nord de la France.
- Energie électrique du Sud-Ouest..............
- Forces Motrices du Rhône....................
- Forges et Ateliers de la Chaleaunière.
- Fusion des Gaz...............................
- General Electric C°..........................
- Gesellschaft fur clektrische Unternehmungen. Gesellschaft für drahtlose Télégraphie.
- John Lysaght.................................
- a 8 a 8
- Go a8 a 8 9-9 2 a 8 381 381
- aaa
- 2 9
- Go a i a
- 9> i a6 aaa
- L’Electrica...................................349
- L’Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing. . . 1
- Le Nord-Sud...................................106
- Le Triphasé. . 98
- London County Council.........................aaa
- Marconi’s Wireless Telegraph Company. . ia(i
- Meuse et Marne.............................3 18
- Mines de Tharsis...............................Go
- MM. Fougerolles frères.........................93
- MM. Giros et Loucheur..........................g3
- Ouest-Lumière............................93, iaG
- Rio-Tinto.....................................aai
- MM. Schneider et Cie..................... . 318
- Secteur de la Rive-Gauche.....................aC>
- Siemens-Schuckert A. G........................349
- Société Anonyme des Anciens Etablissements
- Aubert. . 29
- Société Anonyme ottomane des Chemins de fer métropolitains de Constantinople et de
- sa banlieue................................iaG
- Société Avignonnaise d’Electricité , . . . a54
- Sociétéd’Applications Industrielles. . . . 'ig'i
- Société de Constructions et d’installations
- électriques de la Loire et du Sud-Est. . . 318
- Société d’Electricité Alioth........................ag
- Société d’Electricité Bergmann.....................i56
- Société d’Electricité de la Vallée du Rhône. . ag
- Société d’Eclairage et de Force Motrice de Brive............................................318
- Société d’Eclairage électrique de Bordeaux et
- du Midi.................*. . . . iSG, iSy
- Société d’Eclairage de Saint-Pétersbourg. . ag Société de Distribution d’eau, de Canalisation
- d’éclairage et d’énergie (Russie). ... ag Société de Distribution d’Eclairage et de Force motrice de Valenciennes (Anzin). . . . 34g
- Société des Tramways électriques et Omnibus
- de Toulouse................................ ag
- Société des Produits Electrochimiques et Electrométallurgiques des Pyrénées. . . 38i
- Société Electrique de Belchamp............ag
- Société Electrique du Toulois. ..... ag
- Société Energie Eiecti ique de la Région pari-
- sienne. ......................................g3
- Société Franco-Suisse pour l’induslrie électrique. . . ag, a54
- Société Gaz et Electricité de Gailiac. . . . ga
- Société Havraise d’Energie électrique . . aaa
- Société hydro électrique de Lyon.................i2Ô
- Société Immobilière des Forces motrices du
- Vercors.......................................222
- Société Internationale de Télégraphie sans fil. 12G Société Nimoise d’Eclairage et de Force motrice par l’électricité.........................254
- Société Pyrénéenne d’Energie électrique
- iSy, 222, 3i8
- Société Pioubaisienne diéclairage par le gaz et
- l’électricité............................... ifij
- Société Siemens et Halske ...... g3
- Société Suisse pour l’industrie de l’aluminium. 2g
- Southern Aluminium Company.......................3o8
- Tharsis Sulfur and Gopper Cy. . . . 29, 221
- Tramways de l’Est-Parisién.......................222
- Tramways de la Rive Gauche......................412
- Tramways de Nice et du Littoral. . . . . 18g
- Tramways Electriques de Dijon................g3
- Tramways Electriques de Douai................g3
- Usines de l’Arvc.............................381
- p.427 - vue 427/448
-
-
-
- p.428 - vue 428/448
-
-
-
- Société Roubaisienne d’Eclairage
- PAR
- le gaz et i/électricité
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 2 AVRIL 1913
- RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Vous ctes réunis en Assemblée générale ordinaire pour délibérer sur l'ordre du jour suivant :
- ORDRE DU JOUR
- i° Lecture du Rapport du Conseil d’Administration ;
- 'A0 Lecture du Rapport des Commissaires des Comptes;
- 3° Approbation, s'il y a lieu, des Comptes et du Bilan de l'exercice mjia et quitus de leur gestion aux Administrateurs. Fixation du dividende ;
- f\° Nomination des Administrateurs et fixation de leurs émoluments ;
- 5° Nomination d'un ou plusieurs Commissaires des Comptes et fixation de leurs émoluments ;
- 6° Compte rendu des opérations effectuées en vertu de l’article /to de la loi du a/J juillet 1867 et autorisations nouvelles à donner aux Administrateurs ;
- 70 Questions diverses.
- L’exercice 1912 a été, en réalité, le troisième exercice d'exploitation de notre Société. Vous constaterez avec nous ses résultats très satisfaisants.
- Messieurs les Commissaires des Comptes vous donneront, comme l'an dernier, des explications détaillées sur les divers postes du Bilan qui vous est soumis et nous allons vous donner des renseignements sur la marche industrielle de l’affaire.
- L’exploitation du gaz s’est poursuivie dans de bonnes conditions; nous avons vendu en 191a, *10 591 000 mètres cubes de gaz contre 10 a/(6 000 seulement en 1911.
- Grâce à la suppression de nombreuses fuites, suppression obtenue par une révision méthodique de nos canalisations, il nous a suffi d’une augmentation de 3a 000 mètres cubes dans la fabrication pour satisfaire à l'augmentation de consommation de 35o 000 mètres cubes.
- Comme nous vous le faisions prévoir l’an dernier, l'installation de l’appareil du gaz à l'eau a été mise en service dans le courant de l'exercice. Nous n'avons eu qu’à nous louer de son fonctionnement.
- Le développement des services électriques de notre Société s’est poursuivi avec activité.
- Nous ne pouvons mieux faire que de donner quelques chiffres à ce sujet :
- 4910 1911 1942 1913
- Lampes installées............................
- Moteurs installés, puissance en chevaux
- a(k> i 080
- (ÎA 73/,
- 8() 7DO I à 0(i
- 1 AO f) A 4
- i G.\'\
- I A(jb
- Le nombre de kiloÂvalts-heure vendus s’est élevé de 1 5i 1 (vio en 191 i, à 1 799 i:jo en 1912, soit une augmentation de 19 % environ.
- p.2x1 - vue 429/448
-
-
-
- 2
- Comme les années précédentes, la Société Energie Electrique du Nord de la France nous a fourni le courant à notre entière satisfaction.
- BÉNÉFICES. — Les produits de l’exercice avant amortissement, ressortent à 471 833 fr. 72 contre 338 à3i fr. 33 en 1911, soit une augmentation de 140000 francs.
- Conformément à l’article 42 de vos Statuts, le Conseil a décidé de faire les amortissements et réserves
- suivants :
- Produits de l'exercice.. ..................................................... 471 833 72
- Affectation correspondante aux obligations remboursées pendant l’exercice :
- Obligations amorties.......................................................... 69 5oo »
- 402 333 72
- Amortissements :
- Mobilier et outillage............................................. 5o4 70
- Frais d’émission et prime de remboursement des obligations ....... 8 997 80
- 9 5ou 5o
- Reste..................................................................•..... 392 831 92
- Fonds de renouvellement du matériel............................... 100 000 »
- Réserve pour amortissement.......................................... 45 000 »
- Réserve spéciale (affaire de cokes.................................. 20 000 »
- iG5 000 »
- Restent comme bénéfices nets.................... ............................ 227 831 22
- Ainsi, le compte Mobilier et Outillage serait ramené à 1 franc et le compte Frais d’Emission et Prime de remboursement aux obligations diminués du chiffre correspondant aux obligations remboursées.
- Vous aurez de plus doté le compte Réserve spéciale (affaire des cokes) de façon à parer à tout imprévu. Malgré le jugement favorable à notre thèse prononcé par le Conseil de Préfecture du département du Nord, nous estimons prudent de maintenir cette réserve à cause de l’appel éventuel au Conseil d’Etat de la Ville de Roubaix.
- Enfin le compte Fonds de renouvellement du materiel sera ainsi doté de façon à nous permettre d’envisager l’avenir avec confiance:
- Nous vous proposons la répartition suivante des bénéfices nets :
- Bénéfices nets.................................................................... 227 83i 22
- 5 % réserve légale................................................................ n 391 56
- Solde.............................................................................. 216 439 66
- Report de l’exercice précédent........................................................ 6 992 75
- Total disponible................................................................... 223 432 41
- Dividende 5 %..................................................................... i5o 000 »
- Sur le surplus de 73432 fr. 4», nous vous proposons d’attribuer, conformément
- aux statuts, i5 % au Conseil, soit.................................................. ix 014 86
- de distribuer aux actions un superdividende de 2 % soit........................... 60 000 »
- et de reporter à nouveau le solde de................................................. 2 417 55
- qui appartient aux actionnaires.
- Il serait ainsi distribue aux actions, en outre de l’acompte de 6 % qui a déjà été réglé au 3i janvier 1943,00 dividende supplémentaire de 1 %, ce qui porterait le dividende lôtal à 7 %>eonti’e 5 % l’année dernière.
- p.2x2 - vue 430/448
-
-
-
- 3
- Nous vous proposons de payer ce solde de i % sous déduction des impôts, le ier juin 191$, contre remise du coupon n° 5. Ce coupon serait payable au Siège social et chez les banquiers (le la Société,
- En vertu des Statuts et des résolutions que vous avez adoptés lors des diverses Assemblées générales, les pouvoirs de votre Conseil viennent à expiration aujourd’hui. Tous les Administrateurs sont rééligibles et se représentent à vos suffrages.
- Vous aurez à nommer des Commissaires des Comptes pour Texercice 191I et à fixer leur rémunération.
- Nous vous rappelons à ce sujet, que MM. de Grailly et Ravier, Commissaires sortants, sont rééligibles.
- Nous vous donnerons un compte rendu spécial de l’exécution des marchés et entreprises qui ont été passés avec certains de nos Administrateurs tant en leur nom personnel qu’au nom des Sociétés dans lesquelles ils sont intéressés et nous vous prions de nous donner, en tant que de besoin, pour l’exercice en cours, les autorisations prévues par l'article 4o de la loi du 28 juillet 1865.
- p.2x3 - vue 431/448
-
-
-
- RAPPORT DES COMMISSAIRES
- SUR LES COMPTES DE L’EXERCICE 1912
- Messieurs,
- Vous nous avez confié, dans votre Assemblée générale de .1912, les fonctions de Commissaires des Comptes. Nous venons aujourd’hui vous rendre compte de notre mandat.
- Les divers documents comptables ont été mis à notre disposition dans les délais voulus. Nous avons eu toutes facilités pour les examiner, nous avons constaté la bonne tenue des écritures, et leur régularité.
- 1° ACTIF
- L’Actif correspondant aux installations pour production et distribution du gaz et pour distribution de l'électricité s’élève :
- Pour l’élcctricitc à 2 54 4 ao5 fr. 07
- en augmentation de......................................................Fr. 222 867 96
- Pour le gaz à 3 782 7/1 : fr, 77
- en augmentation de......................................................Fr. 191 367 23.
- Le compte Mobilier et Outillage avait subi, conformément aux décisions de votre dernière Assemblée générale ordinaire, un amortissement le ramenant à 1 franc.
- Il figure à nouveau pour. ..............................................Fr. 5o5 70 »
- Le poste Frais d’émission et Prime de remboursement des Obligations a subi une diminution de 3 9>3 fr. 40. De plus votre Conseil vous proposera un amortissement du poste proportionnel au nombre d’obligations amorties en cours d’exercice.
- Les autres postes n’appellent pas d’observations spéciales. L’évaluation du magasin et des approvisionnements a clc faite avec prudence.
- 2° PASSIF
- La réserve pour amortissements, augmentée de son intérêt à 5 % au cours de l’exercice,
- figure pour..................................................................Fr. 96 862 5o
- Les autres réserves sont inscrites au Bilan conformément aux décisions de l’Assemblée générale de l’exercice précédent.
- 3° PROFITS ET PERTES
- Les bénéfices d’exploitation s’élèvent à...............................•........Fr. 647 983 23
- en augmentation de ii5 453 fr. 94 sur l’exercice précédent.
- Les bénéfices de l’exercice atteignent..........................................Fr. 471 833 72
- au lieu de 338 23i fr. 33.
- Nous vous proposons, Messieurs, l’approbation des Comptes et l’adoption du Bilan et du Compte de Profits et Pertes tels qu’ils vous sont présentés.
- Paris, le 14 mars 191*3.
- L. Ravier, J. de Grailly,
- p.2x4 - vue 432/448
-
-
-
- RÉSOLUTION Ss
- PREMIÈRE RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires delà Société Roubaisienne d’Éclairage par le Gaz et l’Électricité, réunie à Paris, le a avril 1913, après avoir entendu lecture du Rapport du Conseil d’Àdministration et du Rapport des Commissaires des Comptes, approuve l’inventaire, les comptes et le bilan qui lui sont présentés, et donne aux Administrateurs quitus de leur gestion pour l’exercice 1912,
- DEUXIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires ratifie, en tant que de besoin, les amortissements et prélèvements
- effectués en vertu de l'article 42 des Statuts sur les produits de l’exercice qui s’élèvent à. 471 833 72
- Amortissement d’obligations........................... 69 5oo »
- Amortissements divers :
- Mobilier et outillage................................. 5o4 70
- Frais d’émission et prime de remboursement des obligations. 8 997 80
- 9 5o2 5o
- Affectations diverses :
- Réserve pour amortissement............................................ 45 000 »
- Réserve spéciale (affaire des cokes).................................. 20 oco »
- Fonds de renouvellement du matériel................................... 100 000 »
- 244 002 5o
- Reste produit net 831 22
- 5 % réserve légale 1 I 391 56
- Reste solde 216 439 66
- Report de l’exercice écoulé, 6 992 75
- 223 432 4i
- Dividende 5 % ... i5o OOO ))
- Solde 73 43a 4i
- i5 % au Conseil 11 014 86
- Reste à la disposition de l'Assemblée 62 .417 55
- L’Assemblée décide, outre la distribution d’un dividende de 5 % , celle d’un superdividende de 2 % qui nécessitera un prélèvement supplémentaire de 60 000 francs; le solde de 2 417 fr. 55 sera reporté à nouveau.
- Le Conseil d’Administration ayant mis en paiement le 3i janvier 1913 un acompte de 6 % , l'Assemblée décide que le solde r % , sous déduction des impôts, soit : 1 fr. 80 par action nominative et au porteur, sera payé à dater du Ier juin igi3 chez les banquiers de la Société contre remise du coupon n° 5.
- TROISIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale nomme comme Administrateurs :
- MM. Buhot, A. Giros, L. Loucheur, A. Alby, Tissot, Ryndzunsky, Schœnbrum, Verstraeten, G. Juéry.
- Ces Administrateurs sont nommés pour une période de six années et doivent être renouvelés partiellement, chaque année ou tous les deux ans, en alternant, s’il y a lieu, de façon que le renouvellement soit complet dans chaque période de six ans et se fasse aussi également que possible, suivant le nombre" des membres.
- L’Assemblée générale constate l’acceptation des Administrateurs réélus.
- Elle fixe à vingt mille francs la valeur des jetons de présence pour tout le Conseil.
- QUATRIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée nomme comme Commissaires des Comptes pour l’exercice \913 :
- MM. de Graillv, Ravier, et fixe leur rémunération à 800 francs pour les deux commissaires réunis.
- Il est entendu qu’en cas d'impossibilité pour l’un des Commissaires des Comptes, celui restant pourra opérer seul.
- L’Assemblée constate l’acceptation des Commissaires désignés par elle.
- CINQUIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale donne acte au Conseil d’Administration du compte rendu qui lui a été fait, conformément à l’article 4o delà loi du 24 juillet 1867, de l’exécution des marchés ou entreprises traités avec les membres du Conseil d’Administration ou avec lés Sociétés auxquelles ils appartiennent, leur donne acte de toutes les conventions intervenues et les approuve d’une façon définitive en tant que de besoin.
- Elle leur renouvelle pour l’exercice 1913 l’autorisation prévue par la loi précitée.
- p.2x5 - vue 433/448
-
-
-
- BILAN au 31 Décembre 1912.
- ACTIF
- Electricité... ,
- Eclairage public....................... . • . ...........
- Réseaux .................................................
- Sous-stations el Postes de transformation................
- Postes d’abonnés.........................................
- Usine, Canalisations, Eclairage public (InstulJalJi.ns j ii-
- mitives)...............«...............................
- Gaz.......... { Usine, Canalisations, Eclairage public (Installations nouvelles) ..................................................................
- Installations chez les Abonnés...........................
- Mobilier et Outillage............................................. .......
- Amortissements antérieurs...............................................
- P rais de Ier Etablissement et de Constitution de la Société..............
- Amortissements antérieurs...............................................
- Frais d’émission et Prime de Remboursement des Obligations.................
- Redevance initiale à la Ville de Roubaix........................., . ......
- Cautionnement & la Ville de Roubaix.............................. .........
- Portefeuille..............................................................
- Caisses et Banquiers......................................................
- A bonnes..................................................................
- Clients divers............................................................
- Débiteurs divers Impôts sur Titres Magasins et Approvisionnements.
- 'Votai.
- FR. c.
- 15 133 9» j
- i 041 512 020 23 1 89 62 > 2 544 205 07
- 375 818 65 ) V
- 2 723 166 CJX 00
- ) 3 782 741 77
- 411 873 23
- 64 7 701 96 ]
- 17 3y5 25 7°
- 16 889 55) 5o5
- 1 o3 270 61
- 1 o3 269 61 1 »
- 5j7 858 75
- 35q 000 »
- 526 5 00 »
- •> Si O >•
- ivo OOy 62I t\'\6 38o 20! i26 266 73f 2 3o6 »1
- 7 431 49:
- 676 854 04
- Capital-actions.........................................................................
- Obligations en circulation..........................................................
- Obligations remises à la Ville du Roubaix pour cautionnement............................
- Réserve légale...................................... . . . .........................
- Réserve pour Amortissements....... .....................................................
- Fonds de renouvellement du matériel..........; . . . ...............................
- Réserve spéciale (affaire des cokes)........................................7...........
- Fournisseurs................................................ 212 i‘>6 8>
- Cautionnements.............................................. 17 234 9à
- / Intérêts sur obligations.................................... 4° *78 - ^
- éditeurs. . . < Coupons d'actions........................................... . 002 Gr>
- Salaires.................................................... 5 786 95
- Créditeurs divers................................. ......... 232 i83 o5
- Bénéfices reportés......................................................................
- -Résultats cle l’Exercice................................................................
- Tôt a 1................
- FU. c.
- 3 000 000 »
- 3 f)3o 5oo »
- 5 26 5oo »
- 11 946 98
- 96 862 5o
- 65 000 »
- 4o 000 »
- 5o8 542 70
- 6 99* 75
- 471 833 7*
- 8 658 VJ 00 65
- COMPTE DE PROFITS ET PERTES
- RECETTES DÉPENSES
- FU. <•• Frais généraux d'Administralion . . . Intérêts des Emprunts Intérêts du Fonds de réserve FU. V.
- Bénéfices d’Exploitation \ 647 9^> a3 47 7-J7 44 178 898 63 4 612 5o
- Plus-value et divers 57 900 81 Divers Résultats de l'Exercice 2 791 75 471 833 72
- 705 884 04 705 884 04
- p.2x6 - vue 434/448
-
-
-
- BILAN D’ENTREE au l“r Janvier 1913 (début du 4e Exercice social).
- Après application des résolutions votées par l’Assemblée Généi’ale du 2 Avril 1913.
- __________________________________________________________________ _________!___
- 1 ’
- AC ri K
- Electricité. . .
- / Eclairage public. \ Réseaux.........
- Sous'Slaliüiis et Postes de transformation..............
- [ Postes d’abonnés.........................................
- ^ Usine, Canalisations, éclairage public. (Installations pri-
- | mitives).................................................
- Gaz.......... < Usines, canalisations, éclairage public, (installations uou-
- ] velles)..................................................
- f Installations chez le,s abonnés..........................
- Mobilier et Outillage.....................................................
- Amortissements..........................................................
- Frais de Ier Etablissement et de Constitution de la Société............ .
- Amortissements aulérieurs...........................................
- Frais d’Emission et Prime de remboursement des Obligations................
- Amortissements en 1912..................................................
- Redevance initiale à la Ville de Roubaix................. ................
- Cautionnement à la Ville de Roubaix.......................................
- Portefeuille......... ................................................. .
- Caisses et Banquiers......................................................
- Abonnés...................................................................
- Clients divers............................................................
- Débiteurs 'divers . ......................................................
- Impôts sur Titres...........................................................
- Magasins et Approvisionnements............................................
- Total.. .
- ru.
- 13 i33 91
- 641 512 020 23 1 g9 Gai a 5.14 0 •
- 376 818 65’
- 723 166 58 '
- > 3 782 74* 7 7
- 411 873 *2 3 \
- 647 701 cj6 !
- *7 3y5 a 5
- *7 *2 5
- io3 2 70 61
- lO-i 269 61 I »
- 5*2 I 79a 75 VA CO 860 i)5
- 2 9jï 80
- 35o OOO »
- 5-.0 5 00 »
- 3 800 »
- 100 66 9 G 2
- 436 1 26 3 80 266 20 7 ^ ’ 676 854 04
- V* 806 » ,
- 7 43 1 49 a _„
- O 9 b 1 2 ri
- 8 648 676 i5
- PASSIF
- Capital-actions...........................................................
- Obligations en circulation...................................... . . ......
- Obligations amorties........................................................
- Obligations remises à la Ville de Roubaix pour cautionnement. .............
- Réserve légale........................... .............. ..................
- Réserve pour amortissement............................. ...................
- Fonds de renouvellement du matériel. ......................................
- Réserve spéciale (affaire des cokes). . . .................................
- Dividende de l’exercice 1912. . , ............... ........................
- Fournisseurs........................................... . • .
- Cautionnements.............................................
- Intérêts sur obligations..................................
- Coupons d’actions.........................................
- Salaires....................................... ............ >
- Créditeurs divers........................................... 2 >‘2
- Bénéfices reportés ......... ................................... .................
- Tôt a i........
- FR.
- 3 000 3 930
- 69
- 5-26
- i4i
- 1 65 60 221
- o.
- 000 »
- 5oo » 5oo » 5oo » 338 54 862 00 000 »
- 000 »
- 014 86
- Créditeurs.
- 21 2
- '7
- 40
- 1
- K) 9 D ) \
- 204 95 J
- 178 251
- 78
- 002
- 86
- 65
- y°u 95
- i83 o5
- >08 542 70
- ,,17 TJ
- 8 648 676) 15
- p.2x7 - vue 435/448
-
-
-
- ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
- DU 2 AVRIL 1913.
- RÉSOLUTION VOTÉE
- L’Assemblée décide que le Capital social pourra être augmenté jusqu’à concurrence d’un Capital total de 5 millions de francs, en une ou plusieurs fois, par la création d'actions de ^5o francs chacune, à souscrire contre espèces, en vertu des décisions du Conseil d’Administration, et, en conséquence, elle autorise le Conseil à décider, lorsqu'il le jugera utile, soit l’augmentation totale, soit les augmentations partielles successives dont il déterminera le montant, et à fixer les conditions d’émission des actions, soit pour l’augmentation totale, soit pour chaque augmentation partielle.
- Et, pour l’exécution de cette décision, l’Assemblée confère au Conseil d’Adminislralion les pouvoirs les plus étendus pour réaliser en une ou plusieurs fois, l’augmentation ci dessus décidée, jusqu’à concurrence de 5 millions de francs du Capital social, et à faire l’émission des actions représentant toute augmentation totale ou partielle, notamment :
- Faire avec tout Groupe ou Syndicat linancier tous traités en vue d’assurer la souscription de la totalité des actions représentant toute augmentation de capital ;
- Régler l’exercice du drpft de préférence stipulé sous l’article G des Statuts, tant pour les souscripteurs primitifs que pour les actionnaires, publier toute mise en demeure, faire toutes répartitions ;
- Pour toute augmentation, recevoir toutes souscriptions et tous versements, faire par acte notarié la déclaration de souscription et de versement prescrite par la loi, dresser et certifier toute liste nominative des souscripteurs et tout état de versement, comroquer l’Assemblée générale pour statuer sur la sincérité de toute déclaration notariée, et rendre définitive toute augmentation ;
- Transmettre tout pu partie des pouvoirs qui précèdent à un ou plusieurs de ses membres ;
- Et, en général, faire tout ce qui sera utile et nécessaire.
- L’Assemblée générale décide notamment qu’un Administrateur quelconque aura le droit de se présenter devant tout notaire, pour faire les déclarations de souscription et de versement relatives aux augmentations du Capital ci-dessus visées, sans autre délégation.
- L’Assemblée décide que la part de 85 % prévue à l’article 4^ des Statuts comme étant à la disposition des actionnaires, après l’attribution du premier dividende de 5 % , sera éventuellement répartie entre les actions anciennes et les actions nouvelles, au prorata des libérations.
- p.2x8 - vue 436/448
-
-
-
- ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DU NORD DE LA FRANCE
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 2 AVRIL 1913*
- RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Vous êtes réunis en Assemblée générale pour délibérer, conformément à l’ordre du jour suivant :
- i# Lecture du Rapport du Conseil d’Administration ;
- i° Lecture du Rapport des Commissaires des Comptes;
- 3° Approbation, s’il y a lieu, des Comptes et du Bilan de l’année 1912, quitus de leur gestion aux Administrateurs, fixation du dividende
- 4° Nomination d’Administrateurs ;
- 5° Nomination d’un ou plusieurs Commissaires des Comptes et fixation de leurs émoluments;
- 6° Compte rendu des contrats passés et des opérations effectuées en vertu de ,1’article 40 de :la loi du 24 juillet 1867 et autorisations nouvelles à donner aux Administrateurs;
- 70 Questions diverses.
- Le Rapport détaillé établi par vos Commissaires des Comptes vous renseignera sur chacun des postes du Bilan qui vous est proposé.
- Comme les années précédentes, nous nous attacherons à vous donner les renseignements les plus complets sur la marche industrielle de notre Société qui a continué à nous donner toute satisfaction.
- Quelques chiffres vous montreront la progression des résultats acquis :
- A
- 1911 1912
- kilowatts-heure kilowatts-heure
- Production journalière maxima de Janvier MO 400 132 ! 5oo
- Production journalière maxima de Décembre 128 600 157 400
- B
- Production mensuelle totale de Janvier 2 838 700 3 454 800
- Production mensuelle totale de Décembre 3 2 200 3 958 600
- c
- Production totale de l'année 33 340 400 40 506 800
- soit une augmentation de 21 % .
- Sans préjuger sur les résultats de l’exercice en cours, nous vous indiquerons en outre que nous avons dépassé la production de 4 millions de kilowatts-heure pendant le mois de janvier 1913.
- La puissance totale de l’usine à fin Décembre était de 34000 chevaux, la pointe,maxima n’a pas dépassé 18 5oo chevaux, laissant disponible en réserve i5 5oo chevaux environ; l’utilisation annuelle de la puissance instantanée maxima se maintient donctrès bonne.
- p.3x1 - vue 437/448
-
-
-
- 2 ---
- Les recettes ont suivi une marche parallèle à la production, comme l’indiquent les chiffres ci-dessous
- Recettes dé Janvier.............................
- Recettes de Décembre..........................
- Recettes totales..............................
- L’augmentation de cette année a été de plus de 24 % •
- 1911
- 198 092 âi 228 o3i 42 2 285 254 56
- 1912
- 244 185 02 287 296 33
- 2 841 741 »
- Nous avons continué pendant l’exercice à passer avec les principaux industriels de la région dè9 contrats importants, et, grâce aux lignes nouvèllës qüë nous avons construites, nous avons pu aborder une clientèle plus éloignée de notre usine de Wasquehal.
- Gomme nous vous l’ihdiqüioné l’ândëmier, Une hoiiVello turbine de 9000 ehfevaüx a été mise en marche à l’usine pendant l’exercice écoulé.
- Devant l’extension de notre clientèle, nous avons dû commander deux nouvelles unités de 9000 chevaux dont l’une sera mise en service, pensons-nous, vers la fin de l’année.
- La puissance totale de l’usine se trouvera donc ainsi portée à 5a 000 chevaux-Vapëur.
- Nous pourrons ainsi desservir les nouveaux contrats que nous avons signés depuis quelques mois et qui, devant être progressivement raccordés, exigeront une puissance instantanée de plus en plus considérable.
- BÉNÉFICES. —“ L’excédent du Comptes de Profits et Pertes atteint cette année 995607 fr. 78^ supérieur de près de 280 000 francs à celui de l’an dernier, soit une augmentation de plus de 3g % à rapprocher de l’augmentation de 24 % de recettes.
- Nous avons, en outre, appliqué, avant Bilan, la somme de 214 5oo francs montant de la prime des 12 000 actions nouvelles à l’amortissement à concurrence de cette même somme du compte Frais de Constitution qui a été ainsi ramené à 15703 fr. 3o.
- Nous nous proposons, conformément à l’article 42 des Statuts, de procéder aux affectations ci-dëssouS :
- Amortissement d’obligations (202) 101 000 francs,
- appliqué à
- Amortissement de la prime d’émission.................... 12 281 60
- Fonds d’amortissement général...........;................. 88 718 40
- --------- ioi 000 »
- Amortissements divers : '•
- Mobilier et outillage;.................................... 7 io3 60
- Portefeuille de contrats.................................. i5 610 70
- Frais de constitution........................^ ........... i5 702 3o
- --------:— 38 416 20
- Fonds de renouvellement.............................................. 23o 000 »
- Fonds d’amortissement1 général....................................... 126 090 38
- Les prélèvements totaux seraient donc de............;................ 49& 5o6 58
- Laissant un solde de................................................. 5oo 001 20
- Vous aurez, Messieurs, à nommer les Commissaires des Comptes pour l’exercice 1913. Nous vous rappelons à ce sujet que MM. Henri Bloch, Marcel Forret et Ernest Thomain, Commissaires sortants, sont rééligibles.
- Nous vous donnerons un compte rendu spécial des marchés et entreprises qui ont été passés avec certains de vos Administrateurs, tant en leur nom personnel qu’au nom des Sociétés dans lesquelles ils sont intéressés et nous vous prions de nous renouveler, pour l’exercice en cours, la même autorisation que celle donnée pour l'exercice écoiilé.
- p.3x2 - vue 438/448
-
-
-
- 3
- SERVICE DES ABONNÉS (Tableaux comparatifs)
- FORCE MOTRICE
- NOMBRE D’ABONNÉS PUISSANCE TOTALE RACCORDÉE EN CHEVAUX-VAPEUR
- nt souscrit raccordés
- 43 4 9*4
- i36 97 5 020
- 250* 210 11 800
- 426* 38o 14 ï8o
- 53o* 5io 19 466
- 607* 578 23 469
- DATES
- Ier janvier 1908 Ier janvier 1909 Ier janvier 1910 ier janvier 1911 ieP janvier 1912 1er janvier 1913
- Dans la puissance raccordée indiquée ci-dessus, ne sont pas compris 1 340 chevaux de nuit. Au i®? janvier 1913, plus de 7 400 chevaux restent, e,ncore à ^accorder.
- * Y compris les abonnés force motrice de la Société Roubaisienne.
- ECLAIRAGE
- DATES
- i€r janvier 1908 ieP janvier 1909 ier janvier 1910
- i*r janvier 1911
- Ier janvier 1912
- t°r. janvier 1913
- NOMBRE DE LAMPES DE 2.5 WATTS EN SERVICE
- i 3g3.
- 4 3q9, dont i 5oo pour la ville de Roubaix.
- 46 000, dont 39000 raccordées au réseau de la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité.
- 72 700, dont 62 ooô raccordées au réseau de la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l'Electricité.
- 104 400, dont 89 800 raccordées au réseau de la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité.
- 139 000 dont 120 500 raccordées an réseau de la Société Roubaisienne d’Eclairage par le Gaz et l’Electricité.
- Résultats d’Exploitation 1908 à 1912.
- Recettes Mensuelles en Francs
- 300 000
- zoo. ooo
- 260. 000
- 220 000
- 200 000
- 180.000
- 160 000 ^
- 80.000 ' b*
- GO. 000
- i-roauotion de l'Usine en Kilowatts-heure par mois
- •*. 000 000
- 8 200.000
- 3.000 000
- 2 800 000
- 2 600000
- 2 kOQ 000
- 2 200.000
- i 600 000
- i 200.000
- i 000.000
- 800.000
- 600.000
- 200 000
- p.3x3 - vue 439/448
-
-
-
- - 4 —
- RAPPORT DES COMMISSAIRES
- SCJU LES COMPTES DE L’EXERCICE 1912
- Messieurs,
- Conformément au mandat dont vous avez bien voulunous investir lorsde votre Assemblée générale ordinaire du aa mars 1912, nous avons l’honneur de vous rendre compte que nous avons procédé à l’examen des livres et documents comptables de votre Société qui ont été mis à notre disposition dans les délais légaux.
- Nous avons pu constater la bonne tenue et la régularité de votre comptabilité dont les soldes en écritures concordent exactement avec le Bilan qui vous est soumis.
- L’examen du Bilan qui vous est présenté pour l’exercice 191a fait ressortir, en comparaison avec le Bilan d’entrée d’exercice, les différences suivantes :
- A L’ACTIF.
- Apports ^ 3oo 000 francs, sans changement.
- Usines et Réseaux. — Nouveau poste remplaçant les postes anciens « Terrains, Bâtiments et Raccordements » et a Installations Electriques et Mécaniques, Réseaux », supprimés au présent Bilan.
- 16 l\'±!\ 698 fr. 7 a au lieu de i/j 701 467 fr. 10 (3 037 3o 1 fr. 39 -f- n 664 155 fr. 71), soit une augmentation de 1 7^3 24 1 Ui provenant des installations nouvelles réalisées en cours de l’exercice, en vue de l’extension à donner à votre entreprise.
- Mobilier et Outillage. — 7 104 fr. ao représentant des acquisitions de matériel nouveau. Ce compte précédemment amorti et ramené à 1 franc, sera de nouveau, suivant proposition de voire Conseil, ramené à cette somme par prélèvement sur les bénéfices de l’exercice.
- Portefeuille de Contrats. — i5 6ii fr. 70 représentant les dépenses engagées en vue d’augmenter la clientèle de votre Société. Ce compte également ramené à 1 franc par amortissement antérieur, sera à nouveau l’objet de la même mesure si vous acceptez les propositions de votre Conseil.
- Frais de constitution et de Premier Etablissement.— i5 703 fr. 3o. Ce compte précédemment ramené à 1 franc, par amortissement, s’est élevé au cours de l’exercice à a3o ao3 fr. 3o, par suite de l’augmentation du capital de votre Société ; il a été ramené à la somme de i5 703 fr. 3o par un amortissement avant Bilan, votre Conseil ayant décidé d’y affecter la prime d’émission résultant de la susdite augmentation de capital, et s’élevant à ai4 5oo francs. Il entre également dans les intentions de votre Conseil de vous proposer de ramener par amortissement ce compte à 1 franc.
- Prime de remboursement des obligations et frais dJémission. — 1 aoo 5i5 fr. ai, sans changement ; ce compte sera amorti du montant de la part afférente aux obligations amorties en cours d’exercice, suivant propositions également de votre Conseil.
- Actionnaires. — 338093 fr. ao. Cette somme représentant le montant des versements du quatrième’ quart appelé sur les actions nouvelles de votre Société émises au cours de l’exercice, et non effectués au 3i Décembre 191a ; nous devons vous signaler à ce sujet que la date fixée pour le versement de ce quatr ième quarl était le 3i Décembre 191a, et qu’en conséquence, votre Société ne pouvait être mise à cette même 'date, par les Etablissements de Crédit réceptionnaires, en possession du montant total de l’appel effectué. Actuellement ces fonds sont rentrés on totalité.
- p.3x4 - vue 440/448
-
-
-
- — 5 —
- Banques et Caisses. — 622 4^8 fr. 17 au lieu de 181 918 fr. 92 au 81 Décembre 191i, soit une augmentation de 440 r>29 fr. 28. #
- Débiteurs divers. — 1 878 006 fr. 88 contre 987 914 fr. 77, soit une augmentation de 4*5 092 fr. 11, résul’ant de l’augmentation du nombre de vos abonnés, et de la passation à ce compte d’une partie du montant des travaux exécutés pour le Compte de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, acceptés par celle-ci, et figurant précédemment au compte ouvert à cette Compagnie sous rubrique spéciale.
- Portefeuille. — 275 5ii francs au lieu de 276062 francs, soit une diminution de ni francs par suite d'une rectification d’évaluation au 3i Décembre 1912.
- Loyers et Redevances d'avances. — 648 fr. 52 contre 1 078 fr. 12.
- Impôts sur titres— 32611 fr. 21 au lieu de 24390 fr. 7.3 précédemment, soit une augmentation de 8 220 fr. 48 provenant de votre dernière augmentation de capilal.
- Magasins et Approvisionnements. — 775 877 fr. 46 contre 744 79-3 fr. 89, soit une augmentation de 3i 084 fr. 07 représentée par une augmentation nécessaire de vos stocks d’approvisionnement.
- Entreprise des travaux de la Compagnie du Nord. —- 68 717 fr. 35 au lieu de 240 664 fr. 14, soit une diminution de 171 946 fr. 79 résultant du transfert au poste « Débiteurs divers » du montant de la pari des travaux définitifs acceptés par la Compagnie des Chemins de fer du Nord.
- Compte d'ordre. — Travaux de la Ville de Tourcoing. — 148 168 fr. 61 contre 77 559 fr. 69, soit une augmentation de 70 608 fr. 92. La contre-partie de ce compte se trouve au Passif.
- Travaux en cours. — 384 474 fr. 21 au lieu de 897 999 fr. 65, soit une diminution de 1 3 525 fr. 44.
- AU PASSIF
- Capital-actions. — 10 millions de francs au lieu de 7 millions de francs, soit une augmentation de 3 millions de francs représentant le montant des 12 000 actions nouvelles de 220 francs (nominal) de votre Société, émises au cours de l’exercice.
- s Obligations en circulation. — 9 760 5oo francs contre 9 861 5oo francs, soit une diminution de loi 000 francs représentant la valeur nominale des 202 obligations de votre Société amorties au cours de l’exercice.
- Réserve légale. — 3o 472 fr. 92 au lieu de i3 536 fr. 53, soit une augmentation de 16 936 fr. 39, représentant le prélèvement effectué sur les bénéfices de l’exercice i()n.
- Fonds de renouvellement* — 370 000 francs contre 1 >0 000 francs, soit une augmentation de 240 000 francs représentant le montant de la dotation faite conformément aux décisions de votre dernière Assemblée générale ordinaire. Votre Conseil vous proposera de doter à nouveau ce compte de 280 000 francs par prélèvement sur les bénéfices de l’exercice.
- Fonds d'amortissement général. —- 85 191 fr. 22 représentant le montant de la dotation faite à ce compte sur les bénéfices de l’exercice dernier.
- Votre Conseil vous proposera de prélever à nouveau une somme totale de 214 808 fr. 78 (88 718 fr. 40 -J- 126 090 fr. 38) et d’en doter ce compte de manière à le porter au chiffre total de 3oo 000 francs.
- Créditeurs à terme. — 228 5oo francs au lieu de 248 000 francs, soit une diminution de 21 5<>o francs par suite de remboursements. Ce nouveau poste remplace l’ancien poste « Acquisitions payables par annuités y>.
- Créditeurs divers. — 882 <>i>4 fr. oi contre 809 029 lt\ 18, soit une diminution de 476 535 fr. 17. Ainsi que vous pourrez vous en rendre compte, ce poste est largement balancé par celui des « Débiteurs divers » figurant à l’Aclif.
- Compte d'ordre. — Travaux delà Ville de Z'ourcoiny. — 148 168 fr. 61 dont la contre-partie se trouve à l’Actif.
- p.3x5 - vue 441/448
-
-
-
- Bénéfices reportés, — 36 90a fr. 20 au lieu de 3o 110 fr. 77 précédemment.
- Bénéfices de Vexercice. — 995507 fr. 78 au lieu de 717133 fr. 36, soit une augmentation de 278 374 fr. 42 sur les résultats de l'exercice précédent.
- Pour l'exercice écoulé :
- Les charges d'emprunts supportées par l'exploitation ont été de 402 53i fr. 3o, c’est-à-dire 447 92* fr. 88 moins le montant de la part de la charge des emprunts imputable au premier établissement, soit 45 390 fr. 58.
- Le solde disponible des bénéfices s'élève donc à 1 082 409 fr. 98 (soit 995 607 fr. 78 pour l'exercice *4“ 36902 fr. 20, montant des bénéfices reportés).
- La somme nécessaire à l'amortissement, au cours de l'exercice, de 20Î obligations clé votre Société, s’est élevée à 101 000 francs; votre Conseil vous proposera d'&ffecter cette somme poùi* 12281 fr. 60 à l’amortissement de la prime d’émission, et pour 88 718 fr. 40 au Fonds d'amortissement général.
- Indépendamment des amortissements qui vous seront proposés par votre Conseil et que nous vous avons signalés d’autre part, votre Conseil vous proposera également d’allouer :
- i° Aux actions de votre Société au prorata de leur libération et à titre de dividende pour l'exercice écoulé : un intérêt de 5 % plus un superdividende de 1/2 % , soit au total 5 1/2 % ;
- 20 Aux parts de votre Société : un dividende de 14 fr. 839.
- Nous ne pouvons que ratifier ces propositions, et vous engageons à approuver le Bilan, les Comptes et les Répartitions qui vous sont proposés.
- Paris, le 12 Mars 1913.
- Marcel Fôhret, Henri Bloch, Ernest Thomàîn.
- p.3x6 - vue 442/448
-
-
-
- RESOLUTIONS
- PREMIÈRE RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale ordinaire des actionnaires de l’Énergie Électrique du Nord de la France, réunie à Paris, le 2 Avril 1913, après avoir entendu lecture du Rapport du Conseil d’Administration et du Rapport des Commissaires des Comptes, approuve les comptes et le bilan tels qu’ils lui sont présentés, ratifie en tant que de besoin toutes les opérations effectuées par les Administrateurs dans le courant de l’exercice et leur donne quitus de leur gestion pour 1’exercice 1912.
- DEUXIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale des actionnaires décide de faire les amortissements et prélèvements suivants en vertu de l’article 42 des Statuts :
- Produit de l’exercice................................................... 995 507 78
- Amortissement d’obligations (202) toi 000 francs.
- Appliqué à :
- Amortissement de la prime d’émission................ 12 281 60
- Fonds d’amortissement général.................... 88 718 40
- 101 000 ))
- Amortissements et affectations diverses :
- Portefeuille de contrats i5 610 70
- Frais de constitution , i5 702 3o
- Mobilier et outillage 7 io3 20
- 38 416 20
- Fonds de renouvellement i3o 000 »
- Fonds d’amortissement général 126 °9° 38
- 495 5o6 58
- Reste produit nef 5oo 001 20
- 5 % réserve légale 25 000 06
- Reste solde 475 001 *4
- Report de l’exercice écoulé. 36 902 20
- 5n 9°3 34
- Dividende 5 % 372 236 36
- 16 % au Conseil 20 95° o5
- % aux parts *9 679 24
- 1/2 % de superdividende '^7 223 64
- 460 O 00 0 29
- Report à nouveau (appartenant aux actionnaires)............... 5i 8x4 o5
- Le dividende de 5 1/2 % par action, sous déduction des impôts, conformément aux Statuts, sera payé aux actionnaires à dater du 15 Avril i9i3, aux caisses suivantes ;
- Siège social, à Paris.
- Alfred Gnns et Cie, 26, rue Laffitte, Parié.
- Banque Privée, 3o, rue Laffitte, Paris.
- Banque Transatlantique, 10, rue Mogador, Paris,
- Banque de TUnion Parisienne, 14, rue Lepellelier, Paris.
- Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie, 43, rue Cambon, Paris.
- Crédit du Nord, 45, mie Etienne-Marcel, Paris.
- Crédit du Nord, à Lille.
- Bankverein Suisse, à Bâle.
- Banque Suisse des Chemins de fer, à Baie.
- p.3x7 - vue 443/448
-
-
-
- 8 —
- La somme à payer par action en échange du coupon n° 4i s’élèvera donc à :
- Pour les actions n°8 i à 28 000 :
- nominatives. . . ...................................................... 18 li\ 20
- au porteur............................................................. 12 fr. 4f>
- Pour les actions n°s *28 oor à 4° 000......................................... 1 95
- La somme à payer par part de fondateur en échange du coupon n° ï s’élèvera à. . . 14 fr. 20
- TROISIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale nomme comme Administrateurs :
- MM. Buhot, Tissot, A. Giros, L. Loucheur, A. Alby, Henri Cahen, Üuplan, Henry Eslier, Henri Gans, Lazare Lévi, Lion, Lorin, Gaston de la Mathe, Ryndznusky, Tryslram, Verstraeten.
- Ces Administrateurs sont nommés pour une période de six années et doivent être renouvelés partiellement, chaque année ou tous les deux ans, en alternant, s’il y a lieu, de façon que le renouvellement soit complet dans chaque période de six ans et se fasse aussi également que possible, suivant le nombre des membres.
- L’Assemblée générale constate l’acceptation des Administrateurs réélus.
- QUATRIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale nomme comme Commissaires des Comptes :
- MM. Henri Bloch, Marcel ForreL Ernest Thomain, et fixe leur rémunération h la somme de 1 5oo (quinze cents) francs pour les trois commissaires, réunis.
- Elle décide qu’en cas d’impossibilité pour un ou deux Commissaires des Comptes, les deux autres ou celui restant pourront opérer seuls.
- L’Assemblée constate l’acceptation des Commissaires désignés par elle.
- CINQUIÈME RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale donne acte au Conseil d'Adminislrafion du compte rendu qui lui a été fait, conformément à l’article 40 de.la loi du 24 Juillet 13G7, de l'exécution des marchés ou entreprises traités avec les membres du Conseil d’Adminislralion ou avec des Sociétés auxquelles ils appartiennent, leur dorme acte de toutes les conventions intervenues et les approuve d’une façon définitive en tant que de besoin.
- Elle leur renouvelle pour l’exercice iqrï l’autorisation prévue parla loi précitée.
- p.3x8 - vue 444/448
-
-
-
- ÉNERGIE ELECTRIQUE DU NORD DE LA FRANCE
- BILAN au 31 Décembre 1912.
- ACTIF
- Apports.................................................
- Usines et Réseaux.......................................
- Mobilier et Outillage................... ...............
- Amortissements antérieurs.................. ..........
- Portefeuille de Contrats................................
- Amortissements antérieurs.............................
- Frais de Constitution et de ier Etablissement...........
- Amortissements antérieurs.............................
- Amortissements en 191a................................
- Prime de remboursement des Obligations et Frais d’émission
- Amortissements antérieurs.............................
- Actionnaires............................................
- Banques et Caisses......................................
- Débiteurs divers........................................
- Portefeuille.............................................
- Amortissements antérieurs.............................
- Loyers et Redevances d’avance. . . . ...................
- Impôts sur Titres.......................................
- Magasins et Approvisionnements..........................
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord..........
- Compte d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing........
- Travaux en cours.........................................
- ‘•*69 597 7° I a 14 5oo » 1
- 4li oCa » ) 155 551 » i
- 44 7 i‘a 6aj
- 3? 608 42)
- 84 a49 351 68 63? 55i 499 801 »)
- 484 097 70I
- j 217 376 10/ 16 860 89) 338 og5 aol 6aa 448 16i 1 373 006 88r
- 275 511 »f
- 643 5aA
- 3a 611 aij
- Tôt ai.
- FR. c.
- 3oo OOO »
- 4*4 698 72
- 7 104 20
- 15 611 70
- i5 703 3o
- 200 515 21
- a 64a 365 98
- 775 877 46 68 717 35 148 168 61 384 474 a* ai 983 a36 74
- PASSIF
- Capital-actions................................
- Obligations....................................
- Obligations remboursées........................
- Réserve légale.................................
- Fonds de renouvellement........................
- Fonds d’amortissement général..................
- Créditeurs à terme........................ .....
- Créditeurs divers..............................
- Compte d’ordre. Travaux delà Ville de Tourcoing
- Bénélices reportés.............................
- Bénéfices reportés..............................
- 10 000 000 »(
- a.'lg 5oo )> 1
- OTAI
- FR. <:.
- 1o 000 000 »
- 9 760 5oo »
- 3o 47a 9a 370 000 »
- 85 191 aa 223 5oo » 33a 994 01 148 168 61 36 902 20 995 507 78 ai g83 a36 74
- COMPTE DE PROFITS ET PERTES
- RECETTES DÉPENSES
- Bénéfices d’Exploitation Revenus du Portefeuille et divers. . . Part de la Charge des Emprunts imputable au i“r Etablissement FR. C. 1 Î20 687 27 91 837 01 45 3go 58 1 457 914 86 Intérêts des Emprunts Moins-valuc et divers Bénéfices de l’Exercice ru. c. 447 921 88 14 485 ao 995 607 78 1 457 914 86
- p.4x1 - vue 445/448
-
-
-
- P| LA FRANCE
- BILAN D’ENTRÉE au 1er Janvier 1913 (début du 7e Exercice social). Après application des résolutions votées par l’Assemblée Générale du 2 Avril 1913.
- ACTIF
- Apports..................................................
- Usines et Réseaux. ..............................*........
- Mobilier et Outillage ...................................
- Amortissements.........................................
- Portefeuille de Contrats..............................
- Amortissements.........................................
- Frais de Constitution et de ie* Etablissement............
- Amortissements antérieurs..............................
- Amortissements en 1912.................................
- Prime de remboursement des Obligations et Frais d’émission.
- Amortissements........................................ .
- Actionnaires .'...........................................
- Banques et Caisses.......................................
- Débiteurs divers.........................................
- Portefeuille'.'..........)................................
- Amortissements..........................................
- Loyers et redevances d’avance..........................
- Impôts sur Titres ............ . ....... ................
- Magasins et Approvisionnements. .........................
- Entreprise des Travaux de la Compagnie du Nord...........
- Compte d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing.........
- Travaux en cours..........................................
- 269 597 70 23o 202 3o
- 43I 062
- i55 55i
- 44 712 62
- 44 711 62
- 84 249 35)
- 84 248 35.i
- 499 801
- 499 800
- 1 217 376 I°î
- 29 14.2 49
- 338 og5 211
- 622 448 17 i
- 1 3y3 006 88F
- 275 5i i „
- 643 5 2
- 32 611 il
- FR. C.
- 3oo 0,00 »
- 16 424 698 -7
- Total.
- 188 233 61
- 642 365 98
- 77-5 877 45 68 717 35 i48 168 61
- 384 474 21
- 21 g32 538 93
- PASSIF
- Capital-actions.........................................................................
- Obligations............................................................. 10 000 000 »
- Obligations remboursées................................................. 239 5oo »
- Réserve légale..........................................................................
- Fonds de Renouvellement.................................................................
- Fonds d’Amortissement général...........................................................
- Créditeurs à terme....................................................................
- Créditeurs divers.........................................."............................
- Dividende 1912..........................................................................
- Compté d’ordre. Travaux de la Ville de Tourcoing;........ ..............................
- Bénéfices reportés (appartenant aux actionnaires).......................................
- Total.................
- FR.
- io 000
- 9 76° 55 600 3oo 223 332 46o
- 148
- Si
- c.
- 000 »
- 5 pp »
- 472 98 000 »
- 000 »
- 5oo » 994 01 089 28 168 61 814 o5
- 21 g32 538 93;
- p.4x2 - vue 446/448
-
-
-
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
- DU 2 AVRIL 1913.
- RAPPORT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
- Messieurs,
- Vous êtes réunis en Assemblée générale extraordinaire pour nous autoriser à procéder au rachat des parts de fondateurs.
- Ainsi que vous le savez, les Statuts prévoient, à l’article 8 bis, la faculté pour l’Assemblée générale des actionnaires, délibérant à la simple majorité, de décider le rachat de la totalité des parts de fondateurs à raison de a5o francs par part, payables en espèces, ces rachats pouvant être effectués à n’importe quelle date d’ici au 3i Décembre 1919.
- Il est de plus stipulé qu’en cas de rachat, les porteurs auront droit à leur part de bénéfices de l’exercice en cours.
- Ainsi que vous avez pu le constater, les parts de fondateurs touchent, dès cette année, une somme déjà importante et susceptible d’une augmentation prochaine d’après la marche de notre alïaire.
- Aussi votre Conseil estime-t-il que le moment est venu de racheter lesdites parts de fondateurs, étant toutefois stipulé qu’en ce qui concerne la part de bénéfices de l’exercice au cours, elle doit s’entendre pour l’exercice qui vient d’être clos et dont il vient de vous être rendu compte en Assemblée générale ordinaire.
- L’Assemblée générale des porteurs de parts de fondateurs, qui a été convoquée aujourd’hui même et qui a délibéré sur la question, a donné son approbation définitive à cette interprétation.
- La valeur des parts rachetées sera provisoirement portée à l’actif du bilan, mais nous vous faisons remarquer que nous disposons déjà de plus de 950000 francs pour réserves de toute nature.
- Nous soumettons, en conséquence, à vos votes la résolution suivante :
- RÉSOLUTION
- L’Assemblée générale extraordinaire des actionnaires décide, par application de l’article 8 lis des Statuts, de procéder au rachat des parts de fondateur de la Société.
- Ce rachat sera effectué moyennant le paiement le i5 Juin prochain de u5o francs par part, payables en espèces, sous déduction des impôts.
- Après ce paiement et après celui du dividende des parts afférent à l’exercice 1912, les droits des porteurs départs vis-à-vis de la Société seront complètement éteints.
- La Société civile des Porteurs de parts se trouvera en conséquence dissoute, et il sera fait mention dans les Statuts, aux articles correspondants, que le rachat a été effectué.
- p.4x3 - vue 447/448
-
-
-
- p.n.n. - vue 448/448
-
-