La Lumière électrique
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- La Lumière Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITE
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- Lumière Électrique
- Précédemment
- I/Éclairage Électrique
- REVUE HEBDOMADAIRE DES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRICITÉ
- <H8K
- DIRECTION SCIENTIFIQUE
- A. d’ARSONVAL
- PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE, MEMBRE DE L’iNSTITUT
- A. BLONDEL
- prof. a l’école des ponts et chaussées,
- MEMBRE DE L’iNSTITUT
- Eric GERARD
- DIRECTEUR LE L’iNSTITUT ÉLECTROTECBiNIQUE MONTEFIORE
- M. LEBLANC
- PRÉSIDENT DB LA COMMISSION ÉLECTROTECHNIQUE INTERNATIONALE
- G. LIPPMANN
- PROFESSEUR A LA SORBONNE, MEMBRE DE L’iNSTITUT
- D. MONNIER f
- PROFESSEUR A L’ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES
- A, W1TZ
- U* DE LA FACULTÉ LIBRE DES SCIENCES DE LILLE, MEMBRE CORR1 DE L’iNSTITUT
- TOME XXIX (a* Série) a® TRIMESTRE f 9 I 5
- RÉDACTION et ADMINISTRATION
- 6, RUE DU ROCHER, £ PARIS, VIII*
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- Trente-septième année
- SAMEDI S AVRIL 1915.
- Tome XXIX (2' série). N» 12
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- A. BLONDEL. — Sur l'énoncé le plus général des lois de l’induction et sur l’énergie potentielle des bobines..................... i
- L. CAHEN- — Applications diverses des formules générales de la transmission des courants électriques sinusoïdaux (Suite). 7
- Publications techniques
- Stations centrales
- La nouvelle centrale électrique de la Philadel-
- phia Electric Cy.......................... 10
- Télégraphie sans fil
- L’Ultraudion, détecteur pour ondes non amorties. — Lee de Forest....................... i5
- Conditions affectant les variations d’intensité des signaux de télégraphie sans fil. — E.-W. Marchant.............................
- Echos de la guerre
- Extraits d’un rapport sur le commerce allemand en 1913, établi parSir Francis Oppenheimer, attaché commercial d’Angleterre en Allemagne...................................... a o
- Débouchés de l’industrie électrique........... aa
- Projet de loi autorisant le gouvernement à rapporter les décrets de naturalisation obtenus par d’anciens sujets de puissances en guerre avec la France...................... a 3
- Renseignements Commerciaux................... »/)
- SUR L’ÉNONCÉ LE PLUS GÉNÉRAL DES LOIS DE L’INDUCTION ET SUR L’ÉNERGIE POTENTIELLE DES RORINES (1)
- I. — Expériences sur l’induction.
- D’importantes discussions ont été soulevées à différentes reprises sur la question de savoir quelle est la loi la plus générale de l’induction. Doit-on considérer la force électromotrice comme produite par toute variation du flux magnétique embrassé par un conducteur, ou par le balayage d’une partie de ce flux par le conducteur ?
- Beaucoup de physiciens considèrent que de ces deux causes de production d’une force électromotrice, la première est la plus générale et contient implicitement la seconde.
- La démonstration de la formule de la force électromotrice suivant Helmholtz et Lord Kelvin étantlimitée au cas où le circuit induit est parcouru par un courant, l’expérience seule peut donner une réponse probante dans le cas général, qui doit comprendre l’hypothèse du circuit induit ouvert.
- J’ai utilisé à cet effet un dispositif nouveau qui consiste à faire varier le flux magnétique total traversant une bobine, par la variation continue du nombre de spires de cette bobine au moyen d’un dispositif de déroulement surplace. Soient* *!» le flux embrassé par une spire circulaire, N le nombre de spires semblables juxtaposées traversées par ce même flux; le flux total traversant la bobine sera N «b. Si l’on admet avec de nombreux auteurs (*) que- la force électromotrice est produite par la variation du flux total embrassé, l’expression algébrique de cette force électromotrice serait
- _ _ * dS dt ~ dt’
- si l’on maintient le champ constant (*!> = const.i pendant qu’on fait varier le nombre N des spires qui l’embrassent. Cette force électromotrice pré-
- (*) Communication k l’Académie des Sciences, du 16 novembre 1914.
- (') Cf. notamment, Mascard. Leçons sur l'Electricité,
- ie édition, t, I, p. 565,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — NJ12.
- sumée sérail: facile à mesurer, si elle se produit réellement.
- Pour réaliser l’expérience, j’ai fait construire un grand électro-aimant spécial (') dontlemoyen en forme d’U se termine par deux grandes pièces polaires en forme de plateaux de 240 millimètres de diamètre dont les faces sont distantes de millimètres.
- Quand on excite l’électro, il se produit entre ces plateaux un champ magnétique sensiblement uniforme de 800 gauss (2), dans lequel on installe un tambour en bois de 200 millimètres de diamètre, sur lequel est enroulé, en couches régulières, un conducteur en fil de cuivre souple, d’environ o mm2, 5 de section totale, recouvert de deux couches de coton Iressé; ce fil de cuivre est assez résistant et assez souple pour pouvoir être enroulé et déroulé à grande vitesse sur le tambour monté sur un axe tournant très librement dans des paliers. Un second tambour semblable, commandé par une poulie au moyen d’un moteur électrique, est disposé à proximité du premier tambour et avec son axe parallèle au premier.
- On fixe sur le second tambour l’extrémité libre du fil préalablement enroulé sur le premier tambour, et l'on embraye brusquement l’arbre du second tambour, de façon à atteindre très rapidement une vitesse de rotation constante; à cet effet, le moteur électrique, qui a une forte inertie, est excité en dérivation et tourne constamment. O11 atteint ainsi des vitesses de déroulement d’environ 400 tours par minute, soit (3 à 10 tours par seconde. Sur les arbres des deux tambours sont calées deux petites bagues de cuivre, réunies, aux extrémités libres du circuit formé par le conducteur, par des soudures pour éviter toute force électromotrjce ou résistance de contact; sur ces bagues frottent des balais également en cuivre, et je me suis assuré qu’aucune force électronio-trice parasite ne prend naissance dans le circuit pendant la rotation.
- Les deux surfaces frottantes ont été réalisées en cuivre rouge, bien décapées, de façon à éliminer toute différence de potentiel au conlacl ; le serrage est suffisant pour assurer la continuité du contact, ainsi qu’on s’en est assuré par l’oscillo-----^-----
- (*) G» t électro-aimant a été exécuté par Ja maison liai lé et Cie.
- (2) Ce champ a été étudié et mesuré à l’aide du galvanomètre balistique.
- graphe. J’avais crainttoutd’abord que des couches d’air ou d’oxyde de cuivre empêchent le passage du courant sous les très faibles forces électromotrices prévues ; et, pour éviter cette objection, j’avais essayé d’employer des surfaces de frottement et des balais en argent vierge ; mais il en résultait un coefficient de frottement excessif, amenant une destruction rapide, et l’expérience a montré que l’argent n’était pas nécessaire et que le cuivre décapé par le frottement se comportait aussi bien.
- Le circuit est complété par une résistance de 10 000 ohms qui rend négligeables les variations de résistance de contact des frotteurs, et par un galvanomètre d’Arson val. La sensibilité de celui-ci dans le circuit ainsi composé correspondait à une déviation de 24 millimètres à 1 mètre pour o,oo5 volt. La période d’oscillations est de l’ordre de la seconde.
- Cela posé, en faisant dérouler la bobine préalablement enroulée dans le champ sur le tambour T, on a exécuté successivement les cinq expériences caractéristiques suivantes (*) :
- Expéiuexck I. — U extrémité fixe de la bobine (par rapport au tambour) est reliée à Varbre de
- K, HJlecl.ro-ainumt ; U, H, Bobines inductrices ; P, P, Pluleaux polaires ; T, T', Tambours mobiles ; 6, b' Bagues de prise de courant; f, f\ Balais frotteurs ; p, p\ p", Poulies; M Moteur électrique; R, Rhéostat; G, Galvanomètre.
- rotation. — Ce dispositif est celui de la ligure; on lance rapidement le tambour 2 jusqu’à une
- (*) Ces expériences ont élé exécutées avec le concours de mes assistants, MAI. F. Carb.enay et Yilmain.
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- vitesse de 400 tours par minute et on Ja maintient constante pendant près d’une minute ; le galvanomètre donne une déviation de 70 millimètres.
- La force électromolrice correspondante, rapportée à une vitesse de 10 tours par seconde, est de o,oïï volt (*).
- Expérience 11. — L’extrémité fixe de la bobine (par rapport au tambour) est reliée à une bague de même diamètre que le tambour et sur laquelle frotte le balai relié au galvanomètre. — La disposition diffère de celle de la figure en ce que le diamètre de la partie mobile sur laquelle porte le contact est égal au diamètre d’une spire et non pas simplement à celui de l’arbre (qui est négligeable). On constate alors que la force électromotrice induite pendant le déroulement est nulle. Ce résultat pourrait provenir du fait que, pendant la rotation, le circuit compris entre le balai qui frotte sur la bague et le point d’attache de celle-ci avec la bobine comprend deux chemins différents qui peuvent en partie se neutraliser. Pour écarter cette objection, on a fait l’expérience suivante.
- Expérience III. — JJ extrémité intérieure de la bobine frotte sur la périphérie d’un disque en cuivre de même diamètre fixe dans l'espace. — On fixe sur le tambour de déroulement un balai frotteur auquel aboutit l’extrémité du fil de la bobine ; ce balai se projette en dehors du tambour et vient frotter sur le bord d’un disque circulaire massif en cuivre parallèle à la face verticale du tambour et percé en son centre d’un 'trou dans lequel passe sans frottement l’arbre de rotation ; au bord du trou du disque est fixée l’extrémité du fil de jonction relié au galvanomètre.
- La mesure indique encore une force électro-motrice nulle, comme dans l’expérience précédente (2). O11 en conclut que la force électromo-
- (*) Pendant le déroulement, la force éleetromotrice 11’est pas rigoureusement constante, mais subit une petite décroissance en apparence continue, qui, comme on le verra plus loin, provient de la réduction du diamètre des spires quand on passe d’une couche à l’autre.
- (2) Le résultat est le même si au lieu d’un disque on emploie simplement un anneau circulaire de même diamètre extérieur que le tambour, et si l’on relie le {il du galvanomèlre à un point quelconque de cet anneau, tandis que le balai frotteur fixé au tambour frotte sur la
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- trice induite dans la première expérience n’étail pas duc à la diminution progressive du flux embrassé par le circuit, mais bien au balayage du flux par la partie radiale du fil de la bobine. A titre de vérification, 011 a fait l’expérience suivante.
- Expérience IV. — IJ extrémité de la bobine est fixée à la. périphérie d’un disque tournant avec elle. — Le disque de l’expérience précédente est calé sur l’arbre du tambour et l’extrémité de la bobine est soudée directement à la périphérie de ce disque, tandis que le balai relié au galvanomètre frotte au centre du disque. Le galvanomètre indique une force éleetromotrice précisément égale à celle de la première expérience. On retrouve encore la même force éleetromotrice, si l’on fait tourner le disque seul en maintenant le tambour fixe et formant le contact avec l’extrémité de la bobine par un balai frottant sur la périphérie. La force électromotrice constatée dans l’expérience 1 est donc bien due au balayage du flux.
- Le disque de Barlow a permis, d’autre part, d’obtenir une mesure du champ magnétique employé et de vérifier son uniformité à peu près complète dans la région où se trouve placé le disque; à cet effet, on a déplacé le balai frotteur, qui fait contact avec le disque, le long d’une tige radiale fixe permettant de l’amener à des distances variables et connues de l’axe de rotation. En traçant une courbe de la force électromotrice mesurée en fonction de celte distance radiale, on a trouvé sensiblement une parabole, c'esl-à-dire que le flux balayé par unité de temps croit proportionnellement à la surface du cercle décrit par un point de contact du disque; d’ailleurs, il n’était pas nécessaire que cette condition lût remplie. Dans les expériences précédentes I et IV, la force électromotrice était intégrée d’un point très voisin du centre à un point placé à une distance fixe (o m. 10) de ce centre.
- Dans d’autres expériences antérieures, j’avais employé un dispositif moins encombrant, consistant en une carcasse de bobine de plus petit diamètre (H centimètres), tournant sur. billes
- périphérie de l’anneau. L’emploi de l’aimeau dans ia deuxième expérience est donc bien équivalent à l’emploi du disque de la troisième expérience, bien que, dans le premier cas, l’anneau tourne.
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- autour d’une pièce cylindrique en fer formant partie d’un électro-aimant; le flux traversant la bobine était à peu près le même que ci-dessus; mais la bobine comprenait un bien plus grand nombre de couches et le diamètre des spires variait d’environ 3o % entre le commencement et la fin du déroulement. Il en résultait que, même dans l’expérience II, on obtenait une force électromotrice importante et décroissante du commencement à la fin de l’essai. Cette force électromotrice était due au flux balayé dans le sens radial au moment où le fil passe d’une couche de l’enroulement à la suivante (l’à-coup brusque de force électromotrice qui en résulte peut être décelé par l’oscillographe, mais non par un galvanomètre ordinaire). Elle n’a qu’une valeur négligeable, quand on opère avec le grand tambour qui ne comporte qu’un petit nombre de couches.
- Conclusion. . — Ces expériences établissent a posteriori que :
- i° Il ne peut y avoir de force électromotrice induite dans un circuit, par un champ magnétique invariable, que si la déformation du circuit fait couper des lignes de force par une portion mobile de ce circuit.
- Ce n’est pas le cas quand le fil conducteur se déplace tangentiellement à sa trajectoire.
- •i° 11 n’est pas équivalent que la ligne de fermeture d’un circuit se déplace dans un conducteur massif entre des contacts mobiles ou que le conducteur massif se déplace lui-même.
- On doit donc rejeter . comme inexacts les énoncés trop généraux de la loi de l’induction, qu’on trouve même dans d’excellents ouvrages, tels que les suivants :
- « Lorsque, pour une cause quelconque, le nombre de lignes d’induction magnétique qui traversent un fil placé dans un champ magnétique vient à changer, un courant induit prend naissance dans ce fil (*)... »
- « Une force électromotrice prend naissance dans un circuit fermé quand le nombre des lignes magnétiques, qui traversent ce dernier, varie (2)... »
- | Pour rendre exact ce dernier énoncé, il est '
- (') Ciiwolsox, Traité de Physique,?.* édition française, t. V, p. 44 en bas. (Voir aussi Mascart, loc. cit.)
- (2) Loc. eit., p.48 en haut.
- nécessaire de le compléter par les restrictions suivantes : et quand la variation est produite soit par le balayage des lignes de force par le conducteur, soit par une variation du champ inducteur lui-même.
- Une variation du champ inducteur ne se présentant pas dans le cas d’un induit de machine dynamo à collecteur, tournant dans un inducteur fixe excité par courant continu, l’induction d’une force électromotrice ne peut être attribuée qu’au balayage de lignes de force, même quand il n’est pas apparent, comme c’est le cas pour les induits à fils logés dans des trous du noyau induit.
- D’autre part, il ne paraît pas logique d’introduire, dans l’énoncé ainsi complété de la loi de l’induction, une réserve excluant le cas où le circuit induit contient des contacts mobiles, car, même dans ce cas, il y a production de force électromotrice toutes les fois qu’une partie filiforme ou massive du circuit induit balaie un flux magnétique fixe.
- Enfin la première conclusion montre que, dans les machines unipolaires à contacts glissants, la production de la force électromotrice ne peut être attribuée, comme on le fait quelquefois, à un accroissement du flux embrassé par une trajectoire tangentielle.
- II. — Sur le calcul de l’énergie potentielle d'une bobine parcourue par un courant dans le cas de l’enroulement sur place.
- Considérons maintenant le cas d’un circuit parcouru par un courant constant et modifions l’expérience II en enroulant la bobine dans le champ magnétique (au lieu dé la dérouler). Pour que le flux initial qui traverse le conducteur soit absolument nul, il suffit de donner d’abord, au circuit fermé conducteur, la forme d’une boucle formée de deux fils parallèles jointifs, de relier par l’intermédiaire d’une pile, donnant un courant I constant, une des extrémités de cette boucle au balai du tambour frottant sur le disque fixe, de souder l’autre extrémité de la boucle au centre de ce disque, puis de faire tourner le tambour tout en maintenant le fil appliqué contre celui-ci par un galet placé au voisinage de la boucle.
- Dans le cas présent, le fait qu’il n’y a aucune
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- force électromotrice induite par le champ de l’électro-aimant (•) s’explique immédiatement en appliquant, comme l’ont fait Helmholtz et Kelvin, le principe de la conservation de l’énergie; ledépla-cementdufîl conducteur, qui constituela bobine, restant toujours tangentiel à la trajectoire, est exécuté sans dépense de travail mécanique, puisque, d’après la loi de Biot et Savart, chaque, élément du conducteur placé dans le champ n’est soumis qu'à une force normale ; il ne peut donc y avoir production d’aucuneénergic électrique.
- l^e mode expérimental employé permet donc, contrairementaux autres procédés connus, d’amener dans un champ magnétique (produità volonté, soit par des aimants, soit par des courants! une bobine de fil conducteur parcouru par un courant électrique, sans travail mécanique, ni mise en jeu d’énergie électrique dans le circuit de cette bobine, et sans production de force électromotrice.
- On peut en déduire quelques conclusions intéressantes ausujetde l’énergie potentielle, intrinsèque ou relative du circuit. Pour la facilité de l’exposé, on supposera nulles les résistances ohmiques, qui ne jouent pas de rêle dans l’énergie potentielle.
- i° Bobine dans un champ magnétique produit par des aimants. — Si le champ magnétique dans lequel on enroule la bobine est produit par des aimants, aucune énergie électrique ne peut évidemment être dépensée, ni produite en dehors du circuit de labobinequ’on enroule. Négligeons pour le moment l’énergie intrinsèque de cette bobine, sur laquelle on reviendra plus loin. L’absence de toute énergie et de tout travail mécanique pendant renroulemcntdémontre que l'énergie potentielle relative de la bobine dans le champdesaimants est nulle. On confîrmeainsi par voie expérimentale une importante proposition théorique (s), qui était restée, semble-t-il, controversée (3); quelques auteurs, en effet, assi-
- (* j II se produit d’ailleurs deux petites forces électro-motrices, l’une par l’elfet de la self-induction étudié plus loin, la seconde pâé réaction du courant induit dans le disque voisin du tambour par suite de la variation du flux magnétique produit par ce tambour. On ne les prend pas en considération ici.
- (2) Cf. Vasoiiy, Traité d'Electricilé et de Magnétisme.
- t. I.
- (3) Cf. MAscABTel Joukekt, Leçons dElectricité, 2e édition, t. I.
- milantun courant ferméà un*feuilletmagnétique, lui attribuaient dans un champ magnétique quelconque une énergie potentielle 1 <I> en appelant')' le flux embrassé et en négligeant l’énergie électrique dépensée dans le circuit pcndantle déplacement (').
- a0 Bobine dans un champ produit par un courant électrique. — Supposons, pour simplifier, que le champ soit produit dans un milieu de perméabilité constante par une seule bobine inductrice qu’on appellera bobine a: et supposons celle-ci alimentée, à intensité de courant constante 12, par une pile, au moyen d’un potentiomètre permettant un réglage continu de la force électromotrice agissante, pour compenser la force électromotrice induite e2 à chaque instant.
- Pendant qu’on enroulera la bobine i dans le champ de I2 tout en y maintenant, par un moyen analogue, un courant constant I,, il n’y aura pas d’énergie mise en jeu dans la bobine i (en négligeant toujours pour l’instant la self-induction de cette bobine), car la formulé de la force électromotrice induite <?, = — I.2c?M est en défaut dans ce cas. Mais il y aura dépense ou accumulation d’énergie W dans le circuit de la bobine a par l'effet de la variation du flux total <i> produit à travers cette bobine par la bobine i,
- d’où
- Wi,s = —• / J•>'/'!’, (il
- .'o
- qu'on peut écrire aussi en appelant M le cocfïi-cient final d’induction mutuelle des deux bobines après l’enroulement de la bobine r et è>1l le coefficient mutuel d’induction au temps l,
- W= f%d(0)llt) — f“iiUdO)l r~ (a)
- «Ai J o
- Cette expression de l’énergie potentielle relative de deux circuits est la même que celle qu’on
- C) four éviter d'imparfaites analogies, dont cetexcmple montre le danger, il vaudrait peut-être mieux supprimer complètement de l'enseignement la notion du feuillet magnétique, qui ne répond d ailleurs qu’à un concept irréalisable.
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- obtient en amenant de l’infini à sa position definitive la bobine i préparée d’avance et parcourue par le courant L ; mais, dans ce cas classique, la bobine i est elle-même le siège d’une dépense d’énergie électrique MltI2 égale à celle de la bobine 2, et il y a production d’un travail mécanique, égal lui aussi à la même expression et qui détruit cette énergie (ou inversement).
- Le processus est différent également de celui qui se produit quand on lance un courant dans la bobipe 1 préalablement mise en place jusqu’à ce qu’il atteigne la valeur b ; dans ce dernier cas (b, l’énergie mise en jeu dans le circuit 2 est bien représentée aussi par l’intégrale (1), mais c’est b qui est variable et non M.
- 3U Energie intrinsèque due à la self-induction de la bobine. — Soient JS le coefficient de self-induction à l’instant t, L le coefficient final. Si l’on enroule le conducteur, préalablement mis en boucle, tout en maintenant le courant constant I, par variation de la force électromotrice de la source à l’aide, d’un potentiomètre, on peut être tenté de calculer l’énergie mise en jeu (autre que l’énergie consommée par la résistance ohmique) par la même intégrale que ci-dessus en faisant simplement It = I2, dit = JS, M = L et en posant <I> = i?I; d’où, puisque I est constant, on tirerait
- circuit fixe, et remarquons que le coefficient d’induction mutuelle dît peut être décomposé en ses éléments, en écrivant
- m == K y/ JS, sJJS2,
- en appelant K un coefficient de couplage toujours plus petit que l’unité, J?lt JS2 les. coefficients de self-induction respectifs des deux bobines.
- Pendant l’enroulement de la bobine 1, la force électromotrice induite dans la bobine 2 est proportionnelle à la variation de sjjS, et à la valeur de que L soit constant ou variable; donc
- Supposons maintenant la bobine 2 confondue avec la bobine i, d’où K — 1 et JS2 — JSi — J?; la force électromotrice induite e2 s’applique maintenant à la bobine 1 elle-même, et prend la forme
- soit la moitié de celle qu’indique, en cas de déformation de la bobine ou de changement de perméabilité du milieu, la formule classique
- W = f*ld* =:j\hljS. (3)
- ün trouverait ainsi une énergie potentielle double de l’énergie potentielle calculée par les méthodes ordinaires, rappelées plus haut dans le cas des deux circuits. Cependant, il n’y a aucun travail mécanique dépensé pour la déformation du circuit. La formule (1) est donc en défaut dans ce cas particulier. Un calcul correct s’adaptant à cette expérience d’enroulement peut
- cependant être fait par l’intégrale j eldt, pourvu
- qu’on calcule d’abord convenablement la force électromotrice induite e.
- A cet effet, reportons-nous au cas de l’induction mutuelle entre le circuit enroulé et un
- (') Cf. A. Perot, L'Eclairage Electrique, t. XX.IF, (i janvier 1900. p. 10.
- e = — I
- dJS dt '
- (6)
- L’énergie totale mise en jeu par variation de I entre o et L est, d’après (5|, donnée par l’intégrale
- W = —
- d£
- dt
- 2
- On 11e retrouve donc ici l’expression exacte de l’énergie potentielle que par un calcul spécial à l’expérience particulière considérée, tandis que les expressions ordinaires (3) et {&) de la force électromotrice et de la variation de l’énergie d’un circuit à self-induction variable sont en défaut. Les expériences I et II ont d’ailleurs montré que la cause de cette exception n’est pas la présence d’un contact glissant, mais la déformation du circuit par un déplacement tangentiel.
- A. Blondel.
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- APPLICATIONS DIVERSES DES FORMULES GÉNÉRALES DE LA TRANSMISSION DES COURANTS ÉLECTRIQUES SINUSOÏDAUX (Suite)11
- Etude d'un système en H intercalé entre deux lignes longues.
- Soient Z, al et Z", a" l", les grandeurs caractéristiques des deux lignes. Dans le cas où une ligne définiepar les grandeurs Z', a'I' serait placée entre les deux lignes longues considérées, le coefficient de propagation apparent de l’ensemble serait donné par l’équation
- « al -= ïîp [c/i' (\/f + y/§,) + )
- +
- S*. (tPL
- V Z' ’ y/zz
- Si au lieu de la ligne Z', a' V nous plaçons l’impédance en H, l’équation deviendra, en remplaçant Z' et a' V par leurs valeurs en fonction de r, / ' et p
- «a'.=^[0+^+K)v!
- y/ZZ"l
- |. (.0)
- +
- y/Z Z'1
- /•' + — I +
- P I P
- Si le terme entre parenthèses n’est pas trop petit, ceci peut s’écrire
- Reprenons la formule (io'j : posons Z = 7ne‘^ Z" = ZV* et ]> — .rc'î
- Le module de e" est donné par l’équation :
- W + ï7.+ î“»if-,|r) + ^+|
- ZZ",
- —— I /\ COS (MT —* 1 —[— /j cos (cp —
- > (*2)
- Cette expression considérée comme fonction de .c est mininia pour
- ___ y vu
- — /ji/j i
- Z, cos (*F — £) -|- Z2 cos (<p — £)
- (13 j
- La valeur de :v devant être positive, il faut que le dénominateur soit négatif; si cette condition n’est pas remplie, l’adjonction de l’impédance p en dénominateur ne peut que nuire à l’audition : elle sera d’autant plus fâcheuse que j: sera plus petit et les angles i|/ — £ et cp — £ plus petits.
- Si, au contraire, le dénominateur du second terme de l’équation 9 est négatif, ce qui suppose que l’un au moins des deux angles^ —-£et<p— £
- est supérieur à -, le shunt p produit un effet
- e\i.
- - ^ [< +; v? + 0+m+
- ( 10'J
- i° ('as d'une simple impédance en déms’ation r = r1 = o
- (”)
- Z 4- Z" / . ZZ" \
- “ v + z + z"/
- Si Z = Z"
- et si — est petit
- P
- ev- = 1 -j------
- P
- H=?.
- P
- l * *
- *) lumière Electrique. •>-•/ mars 1915, p. al»7,
- favorable et l’équation 8 devient, pour la valeur de .r donnée par (9 :
- "l, ic^l — sin (»L — £) + ~ sin2 (cp
- /j 1 \
- -j- 1 [cos (f — W) — cos . » — £) cos ('F -
- Si les angles <[1 — H et 9 — £ étaient égaux à ic, le second membre serait nul. Ce cas, qui ne peut pas se présenter avec des lignes réelles, suppose que chacune des impédances placées des deux côtés de la ligne soU une self ou une capacité pure et que l’impédance en dérivation soit une capacité ou une self pure. Si on suppose par exemple que les impé-
- — «) + -5)]- (9')
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- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N®42.
- dances en série sont des capacités et celle en pont une self
- «i)l i =:
- CC'ü)2
- JL + L c “ c
- «O'
- (C + C'l
- Ce sont donc des circuits en résonance.
- Dans le cas de lignes uniformes, les deux angles £ et «Ji — Ç ne pourront dépasser 135° (ccci correspond au cas oii p est une pure self et Z et Z' les caractéristiques de deux câbles sans self). Dans ce cas l’équation </ devient
- 4 c-n
- 11
- a Z"
- +U + '
- au lieu de
- y y/'
- yr + y-' + 2
- , fjy
- s’il n’y avait pas eu d’impédance en pont : c’est dire que e2B est divisé par a, ou encore que l'affaiblissement est diminué de o,34.
- .Quand Zi=Z"t la valeur de x correspondant au:minimum est
- Z,
- x
- Ç)
- 2 COS (
- et dans ce cas, ea = si/i (? — |).
- Cette discussion est très importante, parce que dans les petits bureaux interurbains, on peut en somme considérer, que la traversée du bureau revient à introduire en dérivation l’annonciateur de fin, c’est-à-dire une self. De ce qui précède on peut tirer cette conclusion générale, c’est que les lignes qu’on relie dechaque côté ayant toujours u ne caractéristique capacité, ily a intérêt à augmenter
- autant que possible la constante de temps ^ de
- l'annonciateur (R étant bien entendu la résistance effective). Malheureusement c’est la seule condition qui convienne à tous les genres de lignes ou d’appareils à relier, ainsi que nous allons le montrer rapidement.
- a) lias d’un bureau intercalé entre une ligne aérienne ou pupinisée d’impédance sensiblement ohmique cl un appareil téléphonique. L’appareil est à. forte impédance, en général sa réactance est plus petite que sa résistance effective. 11 y «v donc intérêt à augmenter l’angle de phase de p
- le plus près possible de mais l’angle — tj)
- sera toujours assez faible, l’angle (<|/ — |) infé-
- % # rieur à -, il faut donc surtout que p soit grand, 2
- de façon à réduire au minimum son effet.
- b) Le bureau est intercalé entre a lignes aériennes longues. On peut arriver à avoir des
- angles voisins de-etparsuiteà réduirel’afîaiblis-
- sement supplémentaire causé par l’impédance en dérivation à une valeur très faible même si x n’est pas très grand. Ily a donc, dans ces conditions, à
- augmenter \JR2 -f- «o2 L2 mais surtout-^.,
- R
- c) Si le bureau est placé entre une ligne aérienne et un cable, l’un des angles (o-Ç) ou (<}/-£;) peut devenir négatif et, si l’impédance correspondante à l’autre angle est grande, ce terme devient prépondérant : il y a alors minimum et
- s’il y a toujours intérêt à réduire il ne faut pas
- Lj
- trop
- accroître
- y/ R2 + w2 L2
- toutefois en
- augmentant indéfiniment \/R2 -f- «o L2, on ne risque pas autre chose que de ramener l’audition à la valeur «ju’elle aurait eue si l’impédance n’existait pas, tandis que, dans les % cas précédents, la diminution de \/ R2 -|- w2 L2 pouvait causer un affaiblissement supplémentaire très grand.
- d) Si le bureau est placé entre câbles, il peut toujours y avoir minimum et par suite l’utilité de
- réduire ^ devient très grande et l’intérêt qu’il y
- a à calculer L d’après l’équation (g) devient très sérieux, puisqu’on peut arriver à réduire l’affaiblissement de plusieurs dixièmes.
- Les conclusions précédentes s’appliquent encore plus nettement quand .au lieu de longs câbles on a des lignes aérosouterraines dont la section souterraine est assez longue pour que la caractéristique apparente de l’ensemble soit supérieure à 4’)’’.
- On aurait donc ainsi un moyen simple et économique de réduire l’affaiblissement des lignes souterraines et aérosoulerraines : et cet effet explique, selon nous pourquoi on a constaté assez souvent qu’à affaiblissement égal une ligne souterraine permettait une conversation à longue distance mieux qu’une ligne aéripnne bien isolée et à l’abri de tout trouble extérieur. Cette action s’ajoute aussi à l’effet des réflexions entre lignes pour réduire l’avantage que pra-
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- 3 Avril 1915: LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- cure la pupinisation des lignes souterraines.
- La généralisation de l’emploi de câbles à self augmentée, la pupinisation des lignes suburbaines , diminueront beaucoup l’importance pratique du cas considéré. Dans les bureaux interurbains assez petits pour que l’on puisse considérer que leur intercalation se borne à l’introduction de l’annonciateur de fin en dérivation, il y a donc intérêt à augmenter d’une part l’impédance etd’autre partla constante de temps de cet annonciateur.
- Dans les bureaux plus importants, le miilti-plage des circuits, ou des lignes auxiliaires qui restent en dérivation, introduit une résistance en série et une capacité qui, si la self de l’annonciateur est forte, arrive rapidement à être prépondérante. L’effet de ces bureaux devra donc être particulièrement fâcheux pour les lignes souterraines ou aérosouterraines considérées ci-des-sous ; il sera d’ailleurs défectueux toujours, car l’impédance en dérivation se trouvera assez faible. L’étude complète demanderait la discussion de l’équation (io). Sans le faire pour le moment, nous indiquerons seulement que la formule montre l’intérêt qu’il y aurait à diminuer la capacité, la perte et la résistance du multi-plage ; nous allons voir d’autre part qu’il peut y avoir intérêt à placer des selfs en série.
- a0 Cas d'une impédance en série p est infini
- r -f /•' = R
- eÏR =
- z 4- Z" ~zz
- e* --
- î rz + Z''-j-R
- 2 +R~| + 1 (' /Z , , /Z" , -R \
- zz" J 2 vV z,,+V Z -^y/zz7')
- . R , t . y/zz7' ,
- Le terme - remplace le terme ----------- dans
- y/ZZ" P
- le cas de la dérivation.
- On trouve, si on emploie pour Z et Z" les mêmes notations que précédemment et si on pose R ?/ e"\ que le module de e“ est minimum pour y — — [Z cos (ç — G) -{- Z" cos (<]> —0)].
- Là encore, pour qu’il y ait minimum, il faut que au moins l’un des a angles (cp —0) et (<j/ — 0)
- soit plus grand que -.
- Dan s ce cas, l’introduction d’une impédance en série pourra être favorable à l’audition.
- :i° Cas d’un transformateur.
- . On a vu qu’un transformateur à résistance ohmique et à perte magnétique nulles peut être assimilé à une self sans résistance ohmique placée en dérivation entre les deux fils de ligne : il améliorerait donc l’audition. Dans le cas général où il y a perte magnétique et résistance, l’expression de cB s’écrit :
- ^ + /L°0>).+ \Z^.(Ul + +
- _j_ iRi + 'Lia)) (R0 -f- <L0(i)j -j- ^
- y/zz'
- ou encore :
- y/zZ" f t R0 -f- <L0ii) , R| -f- /L,oj I.' 1 Z 7 Z7 “
- , (Ri -)- fLjta) (R0 -(- iL0w) -{- M2w2 /z7" : ‘
- On peut calculer le module de cette expression, et, prenant comme variable le rapport de transformation n, chercher le minimum pour |eR|. On
- M
- peut poser Ln — M« -j- l0- IJ ~ — -(- f et supposer
- 4 et V constants quand «varie. L’expression de eK
- se présente sous la forme eB =— -f- B« 4- C.
- n
- Dans son ouvrage (Theoretische télégraphié) M. Breisig examine le cas où deux transformateurs se trouvent placés aux deux bouts d’une ligne ; la fonction dont il arrive à chercher le G*
- minimum est -4 4- * G( Uf 4- «2 U( U2 qui de-
- rt* • x
- viént
- n Uj
- quand la ligne considérée est
- longue. Ici une discussion analogue peut s’entreprendre; la courbe'représentante® dansleplan des xy sera une hyperbole asymptote à la direction définie par le coefficient B [b’ -(- ib") et à celle définie par A [a1 -f- ia"). Il y a un minimum et lorsque n varie autour de ce minimum, |e»| varie peu : cette faible sensibilité des transformateurs à la variation du rapport « est évidemment un de leurs avantages, de même que la faible sensibilité de l’affaiblissement des lignes pupinisées aux variations de la self constitue une de -leurs supériorités sur les lignes à shunts inductifs. .
- L. Cahex,
- Ingénieur des Télégraphes
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2e Série). — N* 12.
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- STATIONS CENTRALES
- La nouvelle Centrale électrique de la Philadelphia Electric Cy.
- La Philadelphia Electric Cy fournit le courant de force et de lumière à la ville de Philadelphie et à sa banlieue, à la ville de Chester, aux tramways de Philadelphie et, prochainement, elle le fournira aux lignes de chemins de fer électrifiées de sa région. Son réseau couvre une superficie de 64 X ^4 kilomètres.
- Actuellement, cette Compagnie possède trois stations centrales, plus une station de secours, et, elle fait construire une cinquième station qui recevra le plus gros turbo-générateur du monde, d’une puissance de 35 000 kilowatts ainsi qu’un autre de 3oooo kilowatts.
- Le développement de cette Compagnie a été très rapide, En 1911, quand elle dut fournir aux tramways de Philadelphie du courant à haute tension à a5 périodes, elle n’avait pas encore installé de générateurs de cette fréquence. Une sous-station de transformation de fréquence fut alors construite pour transformer le courant à 60 périodes produit par la Compagnie. En quatre mois, elle était prête au service. Depuis, la charge en courant de traction à a5 périodes a constamment augmenté et l’on a dû ajouter, au fur et à mesure, à l’équipement, des générateurs de cette fréquence. En 1913, en raison de l’augmentation rapide de la charge du réseau à 60 périodes, on jugea nécessaire de relever le voltage de transmission à cette fréquence, et l’on décida de passer du système diphasé à 6 000 volts au triphasé à i3 200 volts. Cette transformation est en partie opérée. Néanmoins, en aucun cas, les voltages de distribution des sous-stations n’ont été ^modifiés; ils restent à 2400 volts, diphasés, 3 fils, 60 périodes, pour les secteurs à courant alternatif et n5/2 3o volts, 3 fils, pour le secteur Edisôn à courant continu du centre de la ville. Des ^transformateurs Scott, de grande capacité, installés dans les sous-stations à courant alternatif, opèrent la conversion aux voltages voulus du courant triphasé en diphasé.
- E11 191 Ti, le réseau des tramways a fait une nouvelle demande d’énergie pour des lignes de banlieue. Il a été satisfait par l’extension des lignes à 13 200 volts, triphasé, 60 périodes, de l’une des centrales de la Compagnie jusqu’aux anciennes centrales à vapeur des tramways. Dans ces anciennes usines, on a substitué à l’équipement à vapeur des groupes convertisseurs à 60 périodes fournissant du courant continu à 600 volts.
- En 1914, de nouvelles demandes de tramways ainsi que l’électrification de certaines lignes de chemins de fer, ont fait décider de-la construction d’une nouvelle centrale qui augmentera la puissance actuelle fournie par la Compagnie à ses 34 sous-stations et à celles des compagnies de traction. On peut apprécier l’importance actuelle de l’entreprise par le chiffre de 253 millions de kilowatts-heure fournis en 1913.
- La nouvelle centrale en construction est située dans les Twenty-eighth et Christian Streets à Philadelphie ; elle porte le numéro A-2 et est contiguë à la station actuelle A-i. Elle contiendra l’équipement électrique et mécanique des deux grands groupes à turbine horizontale Curtis, mentionnés plus haut. Le groupe de 3o 000 kilowatts fournira du courant à 25 périodes et celui de 35 000 kilowatts, du courant à Go périodes. Ces deux groupes sont en construction aux usines de Schenectady de la General Electric Co.
- La nouvelle centrale, qui mesurera 57 mètres de longueur sur 80 mètres de largeur maximum, touchera à l’ancienne centrale, quoique séparée d’elle par un mur. A part les conduites de prise et d’évacuation de l’eau, il n’y aura d’ailleurs aucune liaison entre les installations mécaniques des deux usines, tandis que les connexions électriques tendront à en unifier la direction.
- La nouvelle centrale fournira du courant triphasé à i3 2oo volts, 25 périodes, pour les tramways et les lignes de chemin de fer électrifiées et du courant à Go périodes à la même tension pour la force motrice et l’éclairage. Elle recevra
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- également l’équipement de contrôle de 3 turbo-générateurs de i5 ooo kilowatts, fonctionnant dans la centrale actuelle. Une ligne de jonction à 25 périodes réunira la nouvelle centrale et la sous-station voisine de transformation de fréquence et les connexions de contrôle des transformateurs de fréquence seront telles que ces machines soient contrôlées de la nouvelle centrale. Par ces aménagements, la nouvelle centrale contrôlera donc un total de 69000 kilowatts, en courant à 25 périodes, et 5oooo kilowatts en courant à 60 périodes, soit ensemble 119000 kilowatts. Pour les deux fréquences, les installations mécaniques sont similaires, les deux générateurs étant enroulés pour donner directement une tension de 13 200 volts ; ce perfectionnement a été possible, grâce à des progrès relativement récents dans la résistance d’isolement des induits et il contraste avec la méthode employée jusqu’à ces toutes dernières années pour réaliser des tensions de i3 200 volts dans les centrales.
- De doubles jeux de barres-omnibus non sectionnées seront installés pour chaque fréquence; la disposition de ces barres et l’aménagement des interrupteurs seront des types admis pour les grandes centrales, avec constructions en béton et galeries d’interrupteurs isolés et incombustibles. Ces galeries seront séparées de la salle des turbines par des murs faisant partie intégrante du bâtiment. Sur tous les circuits, la séparation des conducteurs adjacents par des cloisons isolantes sera rigoureusement appliquée. Les divers générateurs seront reliés aux barres-omnibus par des interrupteurs principaux et sélecteurs à huile à grande capacité de courant de rupture; des bobines de réactance à limitation de puissance seront disposées dans les circuits des générateurs. On appliquera également dans cette station la protection des générateurs par des relais automatiques, méthode usuelle à la Compagnie. Les interrupteurs à huile des machines ne seront pas automatiques mais des relais de surcharge allumeront des lampes rouges sur le tableau pour indiquer des conditions anormales.
- Tous les feeders de départ seront à 13 200 volts, triphasé. L’installation finale comportera 22 feeders à 25 périodes et 14 à 60 périodes, de chacun 5 000 kilowatts. Ces feeders seront reliés aux barres-omnibus par un système de groupement par deux. Les connexions aux câbles seront
- établies de manière telle qu’aucune sous-station ne soit alimentée par deux feeders du même groupe. Dans chaque feeder seront disposées des bobines de réactance à 3 % (à 5 000 kilowatts-ampères) pour assurer la protection contre les courants de court-circuit. Une protection semblable sera assurée à la ligne de jonction à a5 périodes de la centrale à la sous-station de transformation de fréquence. Tous les départs de ligne seront souterrains et des appareils statiques, indicateurs de terre, seront maintenus sur les câbles. Aucun parafoudre ne sera aménagé à l’extrémité des feeders du côté de la centrale, les barres-omnibus de sous-stations étant munies de ces appareils de protection. Les relais de protection ordinaires seront installés en combinaison avec les disjoncteurs automatiques à huile, sur les circuits des feeders.
- Des trois alternateui’s de l’ancienne centrale dont les conducteurs aboutiront aux barres-omnibus de la nouvelle, une machine présente un intérêt particulier; c’est un générateur de i5ooo kilowatts, 60 périodes, enroulé pour cou-1 rant biphasé à 6 000 volts et pourvu de deux transformateurs de 7500 kilowatts-ampères monophasés, à refroidissement par l’eau, qui sontmontés suivantlaméthode Scott pourfournir du courant triphasé à i3 200 volts. Ces transformateurs sont les plus puissants du système Scott qui aient jamais été construits; ils datent de l’an dernier.
- Conformément à la règle de la compagnie, tous les interrupteurs à huile et appareils auxiliaires seront commandés électriquement à distance d’une chambre de manœuvre ; on a élaboré pour cela une méthode qui diffère de celle des centrales américaines actuelles. Dans le contrôle par rhéostat du champ des alternateurs, on a imaginé un système de signaux lumineux pour permettre à l’opérateur de toujours connaître la position du levier de contact sur le cadran du rhéostat.
- La nouvelle et l’ancienne centrale auront des chambres de manœuvre distinctes mais toujours reliées téléphoniquement. De plus, dans chacune d’elles, l’électricien préposé au tableau pourra voir son collègue par de larges baies vitrées pratiquées dans les murs des deux bâtiments. Les deux systèmes polyphasés à fréquence différente de la nouvelle centrale auront leur neutre à la terre avec intercalation de résis-
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- tances convenables. Les connexions à la terre seront d’ailleurs distinctes dans chaque système et des enclanchements automatiques empêcheront de mettre â la terre simultanément plus d’un générateur de chaque fréquence. Tous les interrupteurs de mise à la terre des machines seront contrôlés à distance!
- L’équipement électrique du tableau de distribution qui sera installé pour les divers circuits des générateurs et les feeders sera rigoureusement conforme aux types déjà adoptés par les ingénieurs de la compagnie. Le débit des générateurs sera mesuré au moyen de watts-heure-mètres. Aucun relais ni autre instrument ne sera relié aux transformateurs d’intensité fournissant le courant aux watts-heure-mètres. 11 ne sera pas installé de watts-heure-mètres sur les feeders.
- L’excitation pour les deux grosses machines sera normalement fournie par des excitatrices montées sur chaque turbine; toutefois, la station
- Fig. i. — Champ tournant de lurbo-généralenr de 3 5oo kilowatts.
- A-* recevra en outre un groupe d’excitation de 5oo kilowatts à turbine à vapeur à réduction de vitesse par engrenages. Cette machine pourra être reliée aux doubles jeux de barres-omnibus de l’excitation de l’ancienne centrale pour entretenir une batterie de secours en permanence.
- Comme partout ailleurs, dans la nouvelle centrale, toute synchronisation se fera entre la machine et les transformateurs de voltage reliés à travers les circuits triphasés en triangle ouvert.
- Axl’aide d’interrupteurs à couteaux à basse ’ tension, on peut opérer la synchronisation sur l’une ou l’autre de deux phases au choix. Un dispositif d’enclanchement rend impossible la fermeture d’un interrupteur principal à huile d’une
- machine avant que le synchronoscope n’indiqùe la concordance de phase entre la machine et les barres. Lés divers synchronoscopes sont équipés d’un enregistreur indiquant en chaque cas la position du synchronoscope au moment de la fermeture de l'interrupteur principal à huile, c’est-à-dire la précision de la synchronisation.
- Les turbines sont refroidies par l’air amené par tirage induit à travers les appareils de lavage. Il faut, par minute, i 700 mètres cubes d’air au générateur de 80000 kilowatts et •>. ioo mètres cubes à celui de 35 000 kilowatts.
- Tous les conducteurs électriques entre les interrupteurs à huile et les bàrres-omnibuS sont en ruban de cuivre, nu. Toutefois, la sécurité des opérateurs est assurée par isolation dé toutes les parties sous courant dans des compartiments en béton avec couvercles où fermetures en amiante. Pour permettre les réparations sans danger, chaque barre-omnibus peut être mise à la terre de façon permanente par des interrupteurs à couteaux. Des connexions dé 'contrôle par des fusibles à voltage suffisamment élevé seront établies pour déterminer au préalable si la barre n’est pas sous courant.
- Générateurs. — Le générateur de 3Gooo kilowatts est à (i pôles et fait 1 --ton tours par minute. Avec un facteur de puissance de 0,90, chaque phase débite 1 460 ampères et la réactance intérieure est de 10 % . L’excitatrice à accouplement direct est une machine de i5o kilowatts, «5o volts à 6 pôles et enroulement shunt.
- L’induit fixe du générateur de 3o 000 kilowatts, 25 périodes,est représenté dans la figure 2. Cette machine fait 1 5oo tours par minute. Elle est à deux pôles et débite 1 3i3 ampères par phase avec un facteur de puissance de 1. La réactance intérieure est de 8 % et la réactance extérieure de k % . L’excitatrice de 110 kilowatts à enroulement shunt, a5o volts, est à accouplement direct ; elle a 6 pôles.
- Chacune de ces machines sera munie d’enroulements de température logés dans les enroulements du stator et reliés à des instruments enregistreurs du tableau. Cela permettra à tout, moment de connaître les températures des enroulements à haute tension et fournira une sauvegarde supplémentaire dans la conduite des machines. Les essais d’isolement d’induit à 200 % du voltage normal se feront pour chaque alternateur à 26 /joo volts et ceux du champ à
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- i 5oo volts; Le turbo-groupe d’excitation de 5oo kilowatts comprend une turbine à vapeur Curtis faisant 5 ooo tours par minute, comman-
- Fig. a. — Induit fixe du turbo-générateur de 3o oso kilowatts.
- dant par engrenages une génératrice à courant continu à enroulement shunt, G pèles, 2.5o volts, faisant 900 tours par minute.
- Turbines. — Le tableau ci-après donne les caractéristiques principales des turbines qui
- Vitesse, tours par minute, 1 5oo 1 aoo
- Admission, diam. mm....... 455 5ô8
- Diamètre de l’échappement
- au condenseur......(mm) 355 X 3o5 355 X 3o5
- Diamètre de l'échappement
- à l'air libre......(mm) 915 915
- Puissance de la turbine kw
- Consdmmation de vapeur en kg par kw-h
- 3o 000
- (a5 périodesi 35 000
- (60 périodes)
- 5,65 à i5 000 kw
- 5,4o à 22 5oo —
- 5,8o à 3o 000 —
- 5,85 à i5 000 —
- 5,/|0 à 26 000 —
- 5,45 à 3o 000 —
- 5,75 à 35 000 —
- Les paliers principaux de chaque machine mesureront 610 millimètres de diamètre et 1 320 millimètres de longueur ; ils seront refroidis par circulation d’eau à raison de 225 litres par minute pour la machine de 3o 000 kilowatts et 376 litres pour celle de 35 000 kilowatts ; les pompes de circulation d’eau seront actionnées parla turbine etdonneront une pression minitnun de 1 kg/t.
- Pour le graissage des paliers de la turbine, il faudra une circulation de i5o litres d’huile par minute sous une pression minimum de 2 kg 10. Cette huile, puisée dans un grand réservoir venu de fonte dans le socle de la machine, sera mise en circulation par une pompe recevant son mouvement par engrenages de l’arbre même de la
- Fig. 3. — Schéma de gros lurbo-générateurs.
- seront alimentées de vapeur à i5 kilogrammes avec une surchauffe ne dépassant pas no'C.
- Dans ces conditions et avec une contre-pression ne dépassant pas 38 millimètres de mercure, la consommation garantie des deux machines est la suivante ;
- Paissance des turbines (kw) 3o 000 35 000
- Longueur totale ......(mj 18,10 19,25
- Largeur totale.......(m) 6 6,55
- Hauteur totale au-dessus
- du sol.............. (m) 4 ,65 4,85
- Poids.............(tonnes) 4 4io 5 45o
- turbine. Une pompe à vapeur servira d’ailleurs de réserve pour cet usage.
- Les régulateurs de turbine seront du type hydraulique ordinaire des turbines horizontales Curtis et commanderont la distribution du type mécanique usuel. Les condenseurs et appareils auxiliaires ont été déjà décrits ailleurs ('). L’eau de réfrigération est prise à la rivière Schuylkill, toute voisine. 11 en faudra, en été, 412 mètres cubes (*)
- (*) Voir Lumière Electrique, n° 10 juin 1914, p. 790.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE
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- par minute pour la pleine charge de 65 ooo kilowatts; l’eau d’alimentation des chaudières sera del’eau distillée pure provenant des condenseurs, complétée par une alimentation venant de l’installation filtrante et épuratrice de l’usine.
- Le charbon est amené aux deux usines par bateaux et déchargé mécaniquement par deux appareils l’un à vapeur, l’autre électrique, d’une capacité globale de too tonnes par-heure: de là
- cloisons incombustibles. De ces trémies le char-. bon descendra par gravité par des coulottes aux trémies des foyers mécaniques du type Taylor à alimentation par en dessous. Chaque foyer sera soufflé par un ventilateur Ferry à turbine à vapeur de 6o chevaux commandé par l’intermédiaire d’un engrenage à chevrons. La vitesse de la turbine sera de 1 6oo tours et celle du ventilateur deàio tours par minute. Chaque venti-
- o <=>-
- Arsenal
- navals
- Fig'. 4. — Plan de» deux centrales montrant l’alimentation en eau et en charbon.
- il est transporté et élevé mécaniquement aux soutes aménagées au sommet de la chaufferie.
- La chaufferie comporte ao chaudières Babcock et Wilcox à tubes d’eau et surchauffeurs fournissant chacune a.7 000 kilogrammes de vapeur par heure à 17,5 kilogrammes de pression et à la température maximum de 3i5 degrés centigrades. Dans la nouvelle centrale, il y aura deux grandes soutes à charbon distinctes, de chacune 3 5oo tonnes de capacité divisées en 4 sections par des
- lateur fournira par minute 1 000 mètres cubes d’air à la pression statique de iy.7 millimètres de hauteur d’eau. Les cendres seront reçues directement dans des wagonnets et évacuées au moyen de locomotives électriq'ues vers une fosse d’où elles seront reprises par un élévateur électrique. Celui-ci les déversera dans une trémie Surélevée qui les délivrera finalement à des wagons ou à des tombereaux automobiles.
- (Electrical Review and Western Electrician,3o mai 1914.)
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- tB
- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- L’Ultraudion, détecteur pour ondes non amorties. — Lee de Forest.
- Parmi les nombreux opérateurs qui emploient le détecteur « audion « bien peu savent, probablement, que par une légère modification des circuits ou, avec certaines ampoules, par le simple réglage du courant de chauffage du filament et du voltage de la pile B, on en fait un détecteur extrêmement sensible des ondes non amorties. L’audion devient alors un oscillateur permanent ou générateur d’oscillations continues et d’amplitude absolument constante. L’énergie ainsi produite varie entre un microwatt, pour l’ampoule ordinaire, et des dizaines de watts pour des ampoules de 7a millimètres de diamètre et plus, à filament absorbant de deux à trois ampoules, excitées par un courant de plusieurs centaines de volts.
- Le principe de l’Ultraudion — nom donné au nouvel appareil — fut découvert par l’auteur alors qu’il se servait d’une ampoule reliée à la manière ordinaire à un circuit récepteur secondaire bien établi, en série avec la grille et le filament. Ce dernier chauffait à un degré inaccoutumé, ce qui réduisait la résistance interne de l’ampoule, et la capacité du condensateur d’arrêt en série avec la grille était extrêmement faible, soit de l’ordre de o, 001 microfarad. Faisant l’essai de cette ampoule avec un poste de transmission à arc, M. de Forest observa que, pour un certain réglage du courant passant dans le filament et de la pile B, le sifflement rude dû aux irrégularités de l’arc était brusquement remplacé par un son doux de flûte. La hauteur de la note émise variait à volonté en modifiant la capacité du condensateur en dérivation sur le secondaire du transformateur du poste récepteur. 11 y avait donc là un générateur véritable d’oscillations non amorties et de période réglable dans une certaine mesure par modification des constantes du circuit oscillatoire fermé, et, pour partie aussi, du courant de chauffage et du potentiel B.
- Plus tard, en étudiant l’amplificateur audion comme relais pour courants téléphoniques et signaux hertziens faibles, l'auteur constata
- que avec deux ampoules en cascade, le même effet s’obtenait plus aisément., en raison de la tendance qu’ont les impulsions engendrées dans le second audion à réagir sur le premier à travers le transformateur d’accouplement, ou les circuits connexes.
- En fait, les oscillations à basse fréquence ainsi émises deviennent souvent une gêne, à moins qu’on ne neutralise leur réaction. Des notes graves de sirène très pures et très intenses peu vent s’obtenir facilement et l’on en peut changer la hauteur en touchantdu doigt un point ou un autre des circuits connexes.
- Lorsqu’on dispose de moyens propres à transmettre les oscillations à haute fréquence du pre-
- Fijj- 1.— Détecteur Ultraudion de 12 volts.
- mier au second audion, si le premier audion et son circuit oscillatoire en dérivation viennent à émettre des oscillations à haute fréquence, celles-ci sont amplifiées dans les radio-circuits du second audion pourvu que ces derniers soient accordés ou presque avec ceux du premier audion ou avec leurs harmoniques inférieures.
- L’effet du second audion est, presque invariablement, d’amplifier les courants à haute fréquence imprimés detelle façon qu’on entende une note résultante d’une surprenante intensité dans un récepteur téléphonique intercalé à la manière ordinaire entre la plaque et la batterie B du second audion. La hauteur de cette note peut être variée en allant d’une extrémité à l’autre de la gamme des sons perceptibles ; imperceptible lorsque les
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- 1. A LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N° 42.*
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- deux circuits sont mis en résonance à peu près exacte, elle s’élève déplus en plus à mesure qu’on les éloigne du syntonisme.
- L’énergie représentée par cette note est des centaines de fois supérieure à l’énergie initiale à haute fréquence développée dans chacun des circuits oscillatoires pris isolément.
- Tel est le principe de l’extrême sensibilité du détecteur ultraudion d’ondes non amorties. C’est à la fois une source d’oscillations continues, un détecteur des oscillations reçues et un amplifica-teurde cesdernières, soitàleur fréquence initiale, soit à la fréquence résultant de l’interférence entre ces deux oscillations de périodicité légèrement différente.
- Dans le type de circuit d’ultraudion le plus demandé, toutes ces fonctions sont remplies par une ampoule et un circuit oscillatoire avec petit condensateur à capacité variable en shunt autour de la batterie B et des récepteurs téléphoniques. L’ampoule est à double plaque et grille. Toutefois, on peut obtenir l’effet de l’ultraudion dans beaucoup d’ampoules, surtout si le degré de vide est élevé. Mais le potentiel B ne doit pas être trop grand, car l’ampoule revient facilement à un état d’insensibilité aux oscillations.
- Il est facile de vérifier si une ampoule fonctionne comme ultraudion en touchant du doigt l’une des bornes du circuit oscillatoire. On entend, en ce cas, un crachement caractéristique dans le récepteur téléphonique, bruit qui fait entièrement défaut quand l’ampoule n’est pas en régime d’oscillation.
- Quand l’instrument est employé comme détecteur d’ondes amorties, le crépitement caractéristique des étincelles n’existe nullement, sauf pour des signaux extrêmement intenses ; il est remplacé par un sifflement ou par un bruit confus tel que celui de l’appareil Poulsen (tikker rotatif).
- Grâce à la grande augmentation de sensibilité de l’ultraudion, ces signaux par étincelles sont maintenant d’intensité beaucoup plus grande que lorsque l’audion ordinaire en reproduisait la note exacte ; c’est là un avantage de l’ultraudion, même pour la réception des signaux par étincelles. Il procure aussi une immunité plus gra'nde contre les interférences produites par les messages de stations à ondes plus fortement amorties.
- Depuis plusieurs mois le poste naval radiotélé-
- graphique d’Arlington (Virginie) reçoit par un ültràüdion les messages quotidiens du poste de 5o kilowatts de Honolulu. De même, une antenne de 45 mètres de hauteur reçoit, au Bureau of Standards, de Washington, les signaux de jour du poste d’Eilvese (Allemagne) dont l’intensité est amplifiée des centaines de fois. A New-York, on enregistre les radiotélégramines en ondes non amorties lancés par la tour de Nauen (Allemagne) et par San Francisco. L’antenne récep-Irice est cependant placée à un niveau inférieur à celui des plateaux dominant les deux rives de la rivière de Harlem ; or, jamais le moindre trouble n’est occasionné par les puissantes stations existant entre New-York, Tuckerton (New-Jersey) et Arlington (Virginie).
- Des stations radiotélégraphiques à arc — New-Castle, New-Brunswick et San Francisco, par exemple — on peut recevoir si l’oit veut les deux ondes de transmission et de compensation ; elles donnent deux notes claires, flûtées, différant l’une de l’autre d’environ i/% octave et alternant suivant que le manipulateur allonge ou raccourcit l’onde émise. Le signal de compensation peut être complètement étouffé, au besoin, en syntonisant exactement le circuit récepteur à la longueur de l’onde de compensation, ce qui fait taire la note harmonique correspondante. 11 ne reste alors que celle donnée par l’effet de l’onde de transmission sur l’oscillation propre de l’ultraudion.
- Pour l’enregistrement rapide des signaux de T. S. F. l’ultraudion offre de grandes ressourcés. M. de Forest a, par exemple, établi un système de transmission etd’enregistrementautomatique pour le réseau fédéral des télégraphes, entre San Francisco et Los Angeles où les signaux d’un « tikker » rotatif étaient primitivement amplifiés par un amplificateur audion à. 3 étages puis enregistrés par le fil métallique à mouvement rapide d’un télégraphone américain. Le message enregistré était ensuite transmis à nouveau à une vitesse égale au tiers ou au cinquième de la vitesse initiale d’enregistrement et devenaitainsi perceptible par audition. On a, de cette façon, transmis à la vitesse commerciale de 6o à ioo mots par minute des messages sur ruban perforé.
- Bien que cette méthode soit pratique, une limite de vitesse est imposée par la nature des signaux du « tikker ». En raison de leur son peu musical, si ces signaux sont.produits à une vitesse
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- d’audition inférieure à celle indiquée plus haut, les points deviennent imperceptibles à l’oreille.
- Au contraire, avec le détecteur ultraudion, la hauteur de la note des signaux reçus peut être relevée autant que le permet le diaphragme téléphonique ou le retard d’aimantation du fil du télégraphone, soit àfiooo vibrations par seconde; d’où une vitesse de reproduction au douzième avec note tics distincte de 5oo vibrations par seconde ctà la vitesse de vo mots par minute pour une vitesse de transmission de 3oo mots par minute.
- Conditions affectant les variations d’intensité des signaux de télégraphie sans fil (').
- — E.-W. Marchant.
- [.es opérateurs de T. S. F. connaissent tous, par expérience, les variations qui se manifestent dans l’intensité des signaux reçus d’une même station. La nuit, par exemple, on a pu couvrir de très grandes distances de transmission en employant des appareils d’émission de puissance relativement faible. Avec un appareil de i,:'j kilowatt, un navire faisant route de Gibraltar à Port-Saïd a émis des signaux qui ont été distinctement perçus à Liverpool, soit à i 900 kilomètres, dans la soirée du 14 juin 1914.
- L’explication complète de la grande portée de tels signaux nécessitait des recherches expérimentales qui ont été précisément entreprises entre Liverpool et la Tour Eiffel. Quelques résultats ont été également obtenus en conjonction avec la nouvelle station radio-télégraphique de Bruxelles, récemment détruite.
- Ces expériences ont eu pour but :
- i°.D’étudier l’influence des conditions atmosphériques sur l’intensité des signaux en poursuivant les observations pendant une année entière ;
- a0 De constater les variations notables de cette intensité au coucher du soleil;
- 3° D’en observer les fluctuations nocturnes.
- Après avoir rappelé quelques observations antérieures de Mosler, A.-H. Taylor, Lutze, et les théories de Ilowe, l’auteur décrit le dispositif expérimental adopté et dont un schéma est reproduit ici (fig. 1). L’antenne réceptrice avait
- (*). Extrait . d une. Communication à l'Institution of Ele.ctrical Énginéers, 11 février 1915.
- une forme en L et mesurait.plus de i5o mètres de longueur horizontale et 4a mètres de hauteur au-dessus du sol. Le dispositif de terre se composait d’une couronne de conduites d’eau reliée
- Thermo 'ampèremètre pour le circuit de la üvmpetù: ê/edrique
- Kig. f, — Circuit récepteur.
- aux canalisations d’eau du bâtiment. Le coefficient d’accouplement entre le circuit aérien et le circuit récepteur, de 3,75 % dans la majorité des cas, fut toujours exactement mesuré. Quant aux mesures de l’intensité des signaux, leur précision n’a pas dépassé 5 % ; il 11e faut donc pas accorder trop d’attention aux petites irrégularités des courbes enregistrées.
- En raison du grand nombre de stations radio-télégraphiques établies aux environs de Liverpool, on ne pouvait faire aucune observation précise sur les faibles longueurs d’onde, aussi s’est-on borné à opérer presque uniquement sur les longueurs d’onde employées à Bruxelles, Paris et Clifden.
- Plusieurs observations ont été faites au coucher du soleil: l’accroissement d’intensité
- b’ig. 2. — ci) Signal de Paris, étincelles à basse fréquence ;
- b) Signal de Clifden, mauvaises conditions atmosphériques;
- c) Signaux de Bruxelles montrant les conditions atmosphériques.
- des signaux ne se manifeste pas à cet instant précis mais un peu plus tard, presque au moment où la lumière du jour s’éteint, c’est-à-diée au moment où le nombre d’ions par centimètre
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- cube de l’air atmosphérique décroît rapidement. L’action au coucher du soleil varie d’ailleurs avec les conditions atmosphériques.
- Les variations nocturnes d’intensité peuvent être considérables et différer notablement d’un jour à l’autre.
- L’auteur avance l’explication suivante des phénomènes observés :
- Lorsque les conditions atmosphériques sont mauvaises et qu’il a plu, la transmission se fait bien et la disparition de la lumière solaire, qui est l’un des facteurs principaux de l’ionisation de l’atmosphère, n’a que peu d’influence. Les réflexions et réfractions irrégulières, dues aux masses d’air ionisé des hautes régions atmosphériques et qui causent des accroissements irréguliers d’intensité du courant dans l’antenne réceptrice, sont prédominantes en raison de la transparence de la basse atmosphère aux ondes. (Ces accroissements irréguliers ont été observés d?ins les expériences de nuit.) D’autre part, quand l’atmosphère est limpide, le courant dans l’antenne est moins intense dans le jour et, lorsque tombe la nuit, les signaux sont considérablement renforcés, car l’atmosphère devient plus transparente aux ondes en perdant son ionisation. Les réflexions par les masses d’air ionisé des hautes régions atmosphériques sont moins intenses, l’atmosphère inférieure étant moins transparente aux ondes après une belle journée qu’après la pluie.
- Un point très intéressant des expériences est que les signaux émis le 26 juillet et le 27 octobre par la Tour Eiffel ont été également mesurés à Nancy par MM. E. Rothé et R. Clarté. Ces derniers ont constaté, le 26 juillet, une augmen-
- Fig. 3. — Variations d’intensité des signaux au coucher du soleil à Nancy et h Liverpool.
- tation très faible de l’intensité des signaux, tandis qu’à Liverpool l’intensité croissait de 1/) fois sa valeur après le coucher du soleil (fig. 3 a). Notons que l’écart de temps entre le coucher du soleil à Liverpool et à Paris est de 40 minutes le 26 juillet, et de moins d’une minute le 27 octobre. A cette date, les observa-
- tions de Nancy ont mieux concordé avec celles de Liverpool (fig. 3 b) quoique présentant de grandes irrégularités. Il est difficile d’expliquer ces différences par l’orientation différente de Liverpool et de Nancy par rapport à Paris et par la différence de réflexion et de réfraction sur la zone d’ombre. Toutefois, la théorie de la réflexion sur les nuages peut aisément rendre compte des divergences observées dans les deux stations.
- D’un bout à l’autre de l’année, il y a peu de différence entre les signaux du matin et du soir. Des résultats obtenus par Mosler, on peut conclure que le maximum d’intensité nocturne tend à se produire plus tôt ou plus tard en janvier qu’en novembre ou avril, mais étant donnée l’amplitude des variations nocturnes, il est bien difficile d’étayer une théorie sur les données de
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- Fig. 4. — Courbe montrant la variation (l'intensité dons l’untenne réceptrice.
- cet expérimentateur. On peut admettre qu’en outre de l’enveloppe conductrice externe, supposée par Heaviside et Eccles, il existe dans la haute atmosphère un état nuageux affectant la transmission des ondes électriques, assez analogue à celui qui nous est perceptible et qui influe sur la transmission des ondes lumineuses. Ces nuages peuvent être des masses d’air ionisé, transparentes à la lumière, mais qui absorbent ou réfléchissent les longues ondes employées en télégraphie. Du fait que les signaux diurnes varient moins d’intensité que les signaux nocturnes, il faut conclure que, pendant le jour, l’atmosphère inférieure ionisée ne permet pas aux ondes d’atteindre ces nuages, dont l’action ne se manifeste que lorsque, le soleil étantcouché, l’ionisation des couches inférieures disparaît en partie.
- La théorie de la transmission par la terre ou par ondes superficielles, émise par Sommerfeld, ne peut suffire à expliquer ces variations nocturnes.
- En certains cas, on a remarqué une baisse notable dans l’intensité des signaux lorsqu’il pleuvait à Paris.
- D’une façon générale, un temps couvert, mais non orageux, donne les conditions les plus favo-
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- râbles aux transmissions de T. S. F.; le grand soleil est, au contraire, défavorable.
- Des expériences de nuit (fig. 5), notamment pendant les nuits des 26 et 27 mars et du 4 mai,
- Fig. 5. — Essais de nuit avec Bruxelles.
- ont accusé une très grande augmentation d’intensité des signaux après la pluie. Celle-ci serait donc une cause de variation. Cela peut s’expliquer parle fait qu’elle'désioniserait l’atmosphère, la rendrait plus transparente aux ondes hertziennes qui se réfléchiraient sur les nuages électriques des hautes régions.
- Enfin, au cours d’émissions de signaux durant dix secondes, on a observé des variations considérables d’intensité des signaux; en l’espace d’une seconde, ces variations atteignent de 10 à i5 % de l’intensité normale. On est donc amené à penser que les variations nocturnes d'intensité sont dues à une influence à variations rapides comme il s’en produit dans la forme et la composition d’une masse de vapeur.
- Les observations faites peuvent donc se résumer comme il suit :
- i° Entre deux stations situées dans une direction N.-O, S.-E, l’intensité des signaux diurnes varie dans des limites relativement restreintes.
- 20 Le rapport entre les intensités nocturne et diurne varie avec l’époque de l’année et même d’un jour à l’autre, comme l’a établi Mosler.
- 3° Par temps clair, l’effet, du coucher de soleil se manifeste environ trois quarts d’heure après le coucher réel et varie avec l’état de l’atmosphère. Le renforcement des signaux après le coucher du soleil est beaucoup moins accusé par temps pluvieux.
- 4° L’importance dudit effet varie avec l’orientation des signaux.
- 5° 11 est peu probable qu’entre deux stations telles que Liverpool et Paris, dont la différence de longitude n’est que de 22 minutes, il n’existe rien d’analogue à un brouillard dense et opaque aux ondes qui déterminerait une baisse d’intensité des signaux au moment où la zone d’ombre se trouve entre les deux stations.
- 6° Les variations nocturnes sont relativement, grandes et se manifestent en l’espace de quelques minutes. Les accroissements maximum d’intensité des signaux ont été observés après la pluie à l une quelconque des stations expéditrice ou réceptrice.
- 7° Le caractère et l’intensité des variations des signaux conduisent à conclure que le facteur principal qui influe sur ces variations est l’état d’ionisation de l’atmosphère. Il semble qu’il existe des nuages d’air ionisé dans les hautes régions de l’atmosphère, nuages qui font, vis-à-vis des ondes, office de miroirs et déterminent les brusques changements observés dans l’intensité des signaux.
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- ÉCHOS DE LA GUERRE
- Extraits d’un rapport sur le commerce
- allemand en 1913, établi par Sir Francis Oppenheimer, attaché commercial d’Angleterre en Allemagne.
- L’année igi3 a marqué la fin d’une poussée industrielle : il s’esl produit un changement sans heurt dans le courant de l’opinion et l’on n’a pas eu à enregistrer des catastrophes semblables à celles des premières expériences.
- Les Allemands sont portés aux combinaisons commerciales; c’est à peine s’il existe en Allemagne un commerce qui n’ait son organisation propre. Les fabricants des mêmes marchandises de tout l’Empire sont amenés en contact, et grâce, sans doute, à une concurrence intérieure très vive, il naît une tendance vers la spécialisation. Les syndicats contrôlent la production et les ventes, et lorsque le marché intérieur se trouve rassasié, ils envoient la marchandise à l’étranger. Dans le premier trimestre de 1914, les prix des produits non protégés par les syndicats atteignaient ce qui semblait être la dernière limite inférieure possible; les usines mixtes de charbon et fer vendaient le fer façonné au-dessous du prix coûtant parce que la vente du charbon leur laissait du bénéfice, et même parmi les industries syndiquées, il y avait des ventes au-dessous des prix fixés par les syndicats. Toutefois, la tendance à se constituer en syndicat s’est accentuée à mesure que les prix diminuaient, mais la formation de ces associations a rencontré des difficultés plus grandes, parce que tout mouvement syndical donne un nouvel avantage à ces usines géantes, qui virtuellement concentrent, sous un même toit, les diverses phases de la production. Ainsi, le dernier mouvement qui s’est produit a eu pour effet l’absorption, par les fabriques de tuyaux Mannesmann, des importantes tôleries de Schulz Knaudt. Le président de la Compagnie Mannesmann a informé les actionnaires que celle-ci pouvait éventuellement contrôler, afin d’exploiter le meilleur marché possible, tout un champ de production comprenant celle de la houille, des hauts fourneaux, des aciéries et des tuyaux, Quëlques-unes de ces grandes usines, grâce à leur puissance financière, ont fait l’acquisition de moyens de transports qui les aident à rivaliser avec d’autres établissements.
- En 1913, il y a eu diverses combinaisons relatives au transport par bateaux des produits miniers, et dans le but d’éviter la formation d’un syndicat rhénal de transport fluvial, plusieurs gouvernements 'y compris ceux de la Prusse, du duché de Bade et de la Bavière) se sont assurés des intérêts prépondérants dans les compagnies de transports du Rhin. Certaines de ces grandes firmes ont commencé par effectuer une combinaison financière avec leurs propres clients ; entre autres exemples, citons celui d’une usine de construction de matériel électrique qui a obtenu la direction d’une Compagnie de production d’énergie. Les indisponibilités de 1913 ont excédé celles de l’année critique 1908. Grâce à la politique poursuivie par les syndicats, le commerce intérieur est devenu très lucratif, mais une grande partie de celui-ci a été dû, lors des agitations syndicales, aux extensions des usines. Il est naturellement désiré que ces extensions se réalisent le plus tôt possible, afin que ces agitations soient exploitées dès leur apparition et au mieux des intérêts : il s’ensuit que la production la plus rémunératrice est amplifiée dans une période relativement courte. La fabrication devenant plus intensive, et avec elle la concurrence, il devient possible de satisfaire celles des demandes intérieures qui sont dues à des causes autres que les extensions des usines elles-mêmes. Conséquemment, cette période d’augmentation dans la production, est plus vite atteinte lorsque prédomine l’exportation la moins lucrative. Dans un marché protégé, le travail des industries de finissage est rendu dispendieux par le fait que les syndicats contrôlent la production des marchandises mi-façonnées sans subir l’influence des importations étrangères. Il est vrai qu’une industrie de matière première ou de produits mi-façonnés, qui fait partie d’un syndicat, n’augmente pas le prix de sa marchandise lors d’un mouvement syndical, dans le but de tirer les avantages qu’elle aurait si elle n’était pas syndiquée. Toutefois, un prix excessif dans une industrie non syndiquée ne prévaut pas longtemps, car il existe la concurrence entre les producteurs et aussi la menace des produits étrangers. Dans une industrie syndiquée, le prix moyen est beaucoup plus élevé que dans une industrie non syndiquée. Pour les industries de finissage, l’exportation est rendue très diffi-
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- cile, parce que le supplément, dû à la surproduction chez les manufacturiers des marchandises mi-façon-nées, est exporté à un prix plus bas que le prix de vente à l’intérieur. Les bonifications d'exportation, accordées aux exportateurs allemands, sont une compensation insuffisante eu égard à la différence entre les prix intérieurs et étrangers des produits mi-façonnés. En ce qui concerne le travail, il ne peut en résulter qu’une chose : les industries de finissage sont forcées d’avoir recours à la main-d’œuvre enfantine, féminine et étrangère. Le besoin de produire à bon marché a naturellement conduit à un usage plus répandu de la machine, et l’émulation s’est dirigée de plus en plus vers la recherche du produit-type.
- Dès 1914, il y a eu une notable réduction du tarif des câblogrammes, dans le but d’étendre l’usage des télégrammes hebdomadaires qui mettaient en communication les agents à l’étranger et l’Union commerciale intérieure, laquelle comprend les principaux manufacturiers allemands. Cette réduction représente dans beaucoup de cas plus de la moitié du tarif ordinaire et, déjà dans le monde commercial de l’Allemagne, on a déclaré qu’il en est résulté un grand profit. L’expansion du commerce de ce pays se fait dans un sens qui n’est qu’imparfaitement révélé par les chiffres de son exportation. Toutefois, les résultats de cette expansion, ainsi que ceux du développement delà marine marchande, peuvent s’expliquer par les importations considérables d’or qui ont si bien favorisé le marché monétaire en 1914. Les capitaux allemands sont de plus en plus employés dans la production et la manufacture étrangères. Il est probable que les derniers tarifs douaniers avaient donné à l’étranger la plus grande impulsion aux établissements industriels. Certaines industries, telles que l’industrie chimique, ont été forcées d’ouvrir des succursales à l’étranger parce que les barrières de douane, que les autres nations avaient érigées contre le commerce allemand, rendaient impossible toute exportation lucrative. Une certaine impulsion était donnée aussi par la loi anglaise de 1907 sur les brevets. Mais tout à fait indépendamment de ces causes, d’énormes capitaux allemands sont constamment employés à l’étranger dans des établissements industriels, no_ tamment dans les maisons d'électricité (ainsi, la « DeutscheUeberseeche Electricitats Gesellschaft » de l’Amérique du Sud est probablement, excepté le « Bagdad Railway », la plus grande entreprise allemande à l’étranger), dans les mines de fer de Normandie, de Suède et d’Espagne, dans les mines d’or de
- Sibérie, dans les houillères du Royaume-Uni et de Norvège, dans les constructions navales de Russie, dans les entreprises chimiques de Suède, dans les usines de mécanique de Russie et de l’Amérique du Sud, etc. Les principales firmes, dans certaines industries allemandes, métallurgie, électricité, chimie, construction, sont devenues des organisations mondiales avec un grand nombre de succursales établies à l’étranger, comme autant de compagnies distinctes. Au point de vue marchand, il n’est pas douteux que le bénéfice, tiré par l’Allemagne de sa colonisation industrielle, ait dépassé celui que lui a procuré sa politique à l’étranger. Suivantlà trace des manufactures, les banques allemandes se sont répandues à l’extérieur où les manufacturiers allemands ont besoin de leurs méthodes d’opération. Il n’est pas possible d’évaluer, même approximativement, les capitaux allemands engagés à l’extérieur dans les diverses entreprises. Les principales banques allemandes y possèdent des succursales munies seulement d’un capital nominal, mais paraissent légalement responsables de la totalité des opérations des banques filiales. En outre, le capital allemand participe souvent plus ou moins secrètement et pour des sommes considérables dans plusieurs banques étrangères.
- Le totaldes importations de l’Allemagne s’est élevé de 71 100 000 tonnes en 1912 à 72 8oooooen igi3: soit une augmentation de 1 700 000 tonnes, qui est faible si on la compare à celle des années précédentes. La valeur des importations était de 11 126800000 marks (contre 11 017 100000 m. en 1912), ou 10 6g5 400 000 marks (contre 10691 3oo000 m.) après déduction des métaux précieux, soitune augmentation de 4 000 000 de marks. Le totaldes exportations était estimé à ro 181 980000 m. (contre 9099530000 m.), ou 10 080600000 marks (contre 8 g56 800 000) déduction faite des mêmes métaux; ce qui faisait par conséquent une augmentation de 1 123800000 marks. Les exportations de charbons pour lampesà arcs atteignaient 7 o5i tonnes (contre 6739 tonnes en 1912J, dont 1 740 tonnes (et 1 646 tonnes en 1912) provenaient du Royaume-Uni et 119 tonnes) io5 tonnes en 1912) de l’Australie. Les importations de cuivre et des alliages de ce métal étaient estiméesà 267600000 marks (212200000 m. en 1912); cette dernière augmentation était due au développement de l’industrie électrique.
- Les chiffres suivants montrent l’extension du commerce extérieur se rapportant au matériel mécanique et électrotechnique, aux véhicules et aux navires, res-
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- pectivement en 1912 et 1913. Total des importations en 1912, 120 100 000 marks ; en 191!$, i/|0 3oo 000 m. ; Exportations, 1025900000 marks et 1 i5'i 800000m. Ges chiffres se répartissent ainsi : importations de matériel mécanique, 77 000 000 et 81 000 000de marks ; exportations, 63o 3oo000m.etG^S 3oo ooom.;impor-tations de matérielélectrotechnique, 10 400000 marks et 13000000de marks; exportations, 239 700000 marks et2Qo5ooooo marks; importations de véhicules eide navires, 82 700 000 marks et 46 3oo 000 marks ; exportations, 55900000 marks et 175000000 de marks. L’augmentation des chiffres relatifs aux véhicules et aux navires, est due exclusivement à l’importation croissante des automobiles et des navires à structure métallique dont la valeur a passé respectivement de 11 600 000 marks à 12 200000 marks et de 7 000000 de marks à 22 600 000 marks.
- Débouchés de l’Industrie électrique.
- RUSSIE
- M. Grenard, consul de France à Odessa, indique a la date du 3o janvier 1915, l’urgence qu’il y a pour nos industriels à prendre position sur le marché russe.
- En fermant provisoirement le marché russe à l'Allemagne, la guerre semblait fournir à notre commerce une occasion de remplacer, pour une part, en ce pays, celui de nos adversaires, et l’enquête ouverte à ce sujet, par l’Office national du Commerce extérieur donnait à penser que l’on se préoccupait chez nous de tirer profit des événements. Cependant, après six mois écoulés, nous n’apercevons guère de signe d’activité du côté de nos négociants. Sans doute, les circonstances sont difficiles et je n’ai pas besoin de détailleries causes qui font obstacle en ce moment aux grandes entreprises II n’en est pas moins certain que, si l’on veut obtenir un résultat, c’est dès aujourd’hui qu’il faut agir, sans se leurrer d’un vain espoir qu’il sera encore temps la guerre terminée, le crédit et les communications normales restaurés. Alors, à moins que nous n’ayons pris nos positions, les Allemands reviendront occuper leurs places restées vides, retrouveront leur immense clientèle fidèle par habitude et faute de tentation. Dans l’enquête que j’ai poursuivie pour l’Office national du Commerce extérieur, je me suis heurté à une mauvaise volonté évidente : beaucoup de grandes agences ont évité d’y prêter les mains, se réservant de renouer à la paix leurs relations avec l’Allemagne. Mieux encore, ces relations se rétablissent déjà par des voies détournées. Les maisons allemandes, et notamment celles d’électricité, de produits chimiques et pharmaceutiques, organisent de vastes dépôts à Stockholm où, sous des étiquettes suédoises, elles metlènl leurs marchandises à la disposition de la clientèle russe et
- celle-ci, lasse de noué solliciter en vain, se retourne en désespoir de cause et achète à ses fournisseurs ordinaires les articles qui lui sont de Ja nécessité la plus urgente.
- Tout le monde ici exprime l’impression que, dans les circonstances actuelles, le commerce fiançais se renferme dans une prudence excessive, car ce n’est pas sans risques ni sacrifices que l’on peut songer à conquérir un marché nouveau.
- ESPAGNE
- Du rapport de M. Boulot, consul général de France à Saint-Sébastien, nous extrayons les rensei-seignemenls suivants :
- En ce qui concerne les machines et accessoires pour usines, la prépondérance allemande est réelle. La plupart des entreprises qui se fondent en Espagne, grandes ou petites, ont leur matériel acheté en Allemagne, que ce soient des compagnies de chemins de fer, ou des usines électriques, sucrières, métallurgiques, de lissage, usines à gaz. La vente de ces machines atteint un chiffre considérable chaque année, notamment eu ce qui concerne les machines électriques, dynamos, moteurs. L’Espagne du Nord, qui a d’abondantes chutes d’eau, les utilise pour la production de l’électricité. Il y aurait là un débouché énorme pour l’industrie française si elle était en mesure de concurrencer l’industrie allemande. Mais, en cette matière, il est difficile de donner des conseils à uos constructeurs, et notamment de leur indiquer des représentants de commerce. Dans cette branche, il est en effet indispensable qu'ils étudient eux-mêmes la situation du pays, qu’ils y créent des dépôts dans les grands centres industriels, qu’ils envoient sur place des ingénieurs au courant de toutes les installations nouvelles, de toutes les transformations d’usines, et susceptibles de fournir des devis de la dépense. Peut-être dans certain cas leur sera-t-il possible de se procurer sur place, soit parmi la population espagnole, soit parmi nos compatriotes établis dans le pays et le connaissant bien, des ingénieurs capables de les représenter, de leur signaler les affaires qui se présenteraient, et de les traiter.
- ETATS-UNIS
- Le Bulletin mensuel de la Chambre de Coin-merce française9 de New-York (janvier 1915) signale dans quelles conditions les industriels français doivent aborder le marché des Etats-Unis.
- Des correspondants de France nous demandent de leur indiquer des représentants capables et instruits, pour vendre leurs marchandises aux Etats-Unis, Nous faisons notre possible pour trouver des agents pour la vente de nos produits français, niais nous éprouvons des difficultés dont nos compatriotes ne semblent pas sé faire une idée bien nette : i° le manque de représentants désireux de lancer un produit de marque nouvelle;
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- i° beaucoup de négociants désirent que leurs marchandises soient payées avant rembarquement et souvent meme avant la sortie de la fabrique ou de l’usine. Ils ne veulent pas faire un prix net pour New-York ou les autres villes du littoral, comprenant, avec celui de la marchandise, les droits de douane, les frais de transport, de sortie, d'embarquement, d’assurance, etc., jusqu'au port de livraison. Ces conditions sont rarement acceptées par l'acheteur éventuel; souvent il se retire et sc sert ailleurs. De plus, il est absolument nécessaire d’avoir un agent pour recevoir les marchandises, lorsqu’elles sont arrivées au port.
- Projet de loi autorisant le gouvernement à rapporter les décrets de naturalisation obtenus par d’anciens sujets de puissances en guerre avec la France.
- Le Sénat, dans sa séance du 12 mars, a voté le projet de loi concernant le retrait de la naturalisation aux individus originaires de puissances en guerre avec la France; le texte principal (*) a subi diverses modifications qui, du reste, ont été ratifiées par la Chambre des députés.
- Article premier. — Eu cas de guerre entre la France el uue puissance à laquelle a ressorti un étranger naturalisé, celui-ci pourra être déchu de la naturalisation, lorsqu’il aura conservé la nationalité de son pays d’origine ou du pays dans lequel il a été antérieurement naturalisé.
- La déchéance sera obligatoire : si le naturalisé a recouvré une nationalité antérieure ou acquis toute autre nationalité; s’il a, soit porté les armes contre la France, soit quitté le territoire français pour se soustraire à uue obligation d’ordre militaire; soit enfin si} directement ou indirectement, il a prêté ou tenté de prêter contre la France, en vue ou à l'occasion de la guerre, une aide quelconque à une puissance ennemie.
- Seront révisées toutes les naturalisations accordées postérieurement au iel‘ janvier iqi5 à des sujets ou anciens sujets de puissances en guerre avec la France. Dans un délai de quinzaine à compter de la publication du décret réglant les conditions d’application de la présente loi, un état nominatif de toutes ces naturalisations devra être inséré au Journal officiel par les soins du ministre de la Justice. Dans un délai de trois mois à compter de l’expiration de ce premier délai de quinzaine, le ministre de la Justice devra, par une publication insérée au Journal officiel, faire connaître le maintien avec motifs à l'appui ou le retrait des naturalisations dont s’agit. Suroul retirées de plein droit et cesseront dès ce moment de produire leurs effets celles
- P) Lumière Electrique, 6 février 191.5, p. 110,
- de ces naturalisations sur lesquelles il n’aurait pas été statué à l’expiration du délai ci-dessus fixé.
- Les dispositions du précédent paragraphe ne s’appli* quent ni aux Alsaciens ni aux Lorrains nés en France avant le 10 mai 1871 ni à leurs descendants.
- Aucune naturalisation nouvelle d’un sujet d’une puissance en guerre avec la France ne pourra être accordée avant la signature définitive de la paix.
- Art. a. — La déchéance sera prononcée par décret rendu après avis du conseil d’Etat et sauf recours au contentieux devant cette juridiction. Le décret portant retrait de la nationalité française fixe le point de départ de ses effets sans toutefois pouvoir les faire remonter au delà de la déclaration de guerre et sans que la rétroactivité puisse préjudicier aux droits des tiers de bonne loi, ni faire échec à 1 application des lois pénales sous le coup desquelles le naturalisé serait tombé avant le décret de déchéance.
- Art. 3. — Le retrait de la nationalité française prononcé en vertu des articles précédents est personnel à l’étranger qui l’a encouru. Toutefois, selon les circonstances, il pourra être étendu à la femme et aux enfants, s’il en est aiusi ordonné, soit par le décret concernant le mari ou le père, soit par un décret ultérieur rendu dans les mêmes formes.
- Art. 4- — La femme pourra décliner la nationalité française dans le délai d’un an à partir de l’insertion au Bulletin des lois du décret portant retrait de la naturalisation à l’égard du mari. Si, lors de cette insertion, elle est mineure, ce délai ne commencera à courir qu’à dater de sa majorité.
- La même faculté est reconnue aux enfants dans les mêmes conditions.
- En outre, le représentant légal des enfants mineurs pourra, dans des conditions prévues par l’article 9 du Code civil, renoncer pour eux au bénéfice de la nationalité française qu’ils tiennent soit du décret de naturalisation du père, soit d’une déclaration antérieure de nationalité.
- Dans le cas où, conformément à la disposition finale du troisième paragraphe ded’article premier de la présente loi, la naturalisation est retirée de plein droit, les délais du présent article seront calculés à dater du jour où le retrait est encouru,
- Art. 5. — Un règlement d’administration publique déterminera les conditions d’application de la présente loi.
- Art. 6. — La présente loi cessera d’être exécutoire deux ans après la signature définitive de la paix.
- Art. 7. — La présente loi est applicable à l’Algérie et aux colonies de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion.
- Des règlements d’administration publique fixeront les conditions auxquelles elle pourra être rendue applicable aux autres colonies.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2® Série). — N° 12.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Société d’Applications Industrielles.
- L’assemblée générale des actionnaires a eu lieu le 5 février. Le rapport constate la marche satisfaisante des diverses entreprises dans lesquelles la Société est intéressée, et annonce un total de recettes de i i i3 56i fr. 29, d’où il y a à déduire 31 2 828 fr. 91, moulant des dépenses. Les bénéfices nets s’élèvent donc à 800 782 fr. 38 contre 633 4oo fr. 72 pour l’exercice précédent. En raison des circonstances actuelles, la totalité des bénéfices a été reportée à nouveau.
- Le rapport du Conseil d’Administration donne un aperçu intéressant de la répercussion de la guerre sur les recettes des diverses Sociétés pendant le deuxième semestre 1914. La Société des Forces Motrices d’Auvergne, la Compagnie Electrique de là Loire et du Centre, l’Union Electrique ont subi une diminution de 23 %. L’Esl-Lumière, qui alimente une grande partie de la banlieue parisienne, annonce une diminution de 19 % pendant les trois premiers mois de son exercice. Le Sud-Electrique et ses filiales, la Société Avignonnaise et la Société Nimoise, ont vu leurs recettes fléchir de i5 %. La Compagnie des Chemins de fer Départementaux de la Haute-Vienne n’inscrit que 10 % de diminution. Par contre, la Société Méridionale de Transport de Force, de Carcassonne, enregistre une augmentation de 3 %.
- Deux Sociétés, l’Energie Elecfrique du Nord de la France, et l’Est-Electrique, sont situées dans la zone envahie par l’ennemi. Le réseau de la première, dont l’usine est située à Wasquehal entre Lille et Roubaix, iTa subi jusqu’à présent que quelques dégâts peu importants à ses lignes aériennes dans la région de Deulé-mont et de Linselles. L’usine fonctionne sous le contrôle de l’autorité allemande et marche à 20 % de charge; elle continue d’alimenter les tramways de Lille-Roubaix-Tourcoing, dont le service a repris depuis le mois de novembre.
- Le réseau de l’Est-Electrique et l’usine de Mohon, n’ont, paraît-il, pas trop souffert non plus de l’envahissement.
- Compagnie Française des Tramways électriques et Omnibus de Bordeaux.
- Les recettes d’exploitation de la Compagnie des Tramways électriques et Omnibus de Bordeaux ne se sont que très peu ressenties des événements, en raison de l’afflux des réfugiés à Bordeaux en septembre et en octobre. Elles s’élèvent à 6 372 641 francs au lieu de
- 6630700 francs l’an dernier. Le s dépenses étant de 4 178 693 francs au lieu de 4 448 *43 fr. 91 précédemment, les recettes nettes se chiffrent à 2 194038 Ir, 83 et sont supérieures d’une dizaine de mille francs à celles de l’an dernier. Déduction faite du service des obligations et après affectation d’une somme de 391 689 francs à diverses-provisions ou réserves, il reste un bénéfice net de
- I 243 621 francs. En tenant compte du report de l’exercice précédent, le bénéfice disponible ressort à 1 442 169 fr. Le conseil propose un dividende de 11 fr. 28 au lieu de
- II fr. 5o l’an dernier, répartition qui absorbera 1077277 fr. 5o, une affectation de 110122 francs à l’amortissement du capital, et un report à nouveau de 192678 francs. La réduction du dividende qui est proposée est une mesure de prudence car, si l’exercice 1914 n’a pour ainsi dire pas souffert de la guerre, il est possible que l’exercice 1916 soit un peu plus éprouvé.
- CONVOCATIONS
- Compagnie des Tramways de Nice et du Littoral.
- — Le i5 avril, à 11 h. 1/2, rue de Londres, 12, à Paris.
- Etablissements de Dion-Bouton. — Le 16 avril, à 3 heures, quai National, 36, à Puteaux.
- Société des Usines Hydro-Electriques des Hautes-Pyrénées. — Le 17 avril, à 3 h. 1/2, rue Caumartin, 60, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- L’administration des chemins de fer de l’Etat à Paris, va procéder à l’achat de lampes électriques à incandescence, à filaments métalliques et à filaments de carbone, à verre clair et à verre dépoli.
- Les induslriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture devront s’adresser à M. l’ingénieur principal des magasins généraux d’exploitation, 42, rue de Châteaudun, à Paris, tous les jours ouvrables, de neuf heures à douze heures et de quatorze heures à dix-huit heures.
- Le dépôt des offres est fixé au 7 avril 1915.
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, al’inlention d’acquérir uu chariot transbordeur électrique pourlocomotives destiné à l'atelierde montage deSaintes.
- Lesindustriels désireux de concourir àcette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ire division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 7 mai 1916.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Paris — imprimerie lev*. 17, ru a cassette.
- Le Gérant : J.-B» Nqurt
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- Trente-septième année
- SAMEDI 10 AVRIL 1915.
- Tome XXIX (2< série). N» 13
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- J. BETHENOD- — Sur le principe d’une machine électrique à résoudre les équations ‘ numériques de degré quelconque...........
- 0. BÏLL1E0X. —Vitesses critiques des groupes turbo alternateurs........................
- Publications techniques
- Transmission et Distribution.
- Régulateurs d’induction. Wilmot.....................
- G.-H. Eardley-
- Electrochimie.
- Application de la luminosité électrolytique-
- ment produite, constituant un premier pa vers la tclectroscopie. — L.-H. Walter, . .
- ,1 pp lie a tion s m èca n iq lies.
- L’équipement électrique du nouveau bassin du port de Hull................................
- La commande électrique d’une grande minoterie ......................................
- Bibliographie...............................
- Renseignements Commerciaux..................
- /,:>
- 47
- •'.K
- SUR LE LES
- PRINCIPE DUNE MACHINE ÉLECTRIQUE A RÉSOUDRE ÉQUATIONS NUMÉRIQUES DE DEGRÉ QUELCONQUE
- On connaît déjà un certain nombre de machines destinées à résoudre les équations numériques de degré quelconque ; indépendamment de la balance classique de Bérard, perfectionnée par Lalanne (•), nous citerons, par exemple, l’ingénieuse machine de M. G. Meslin (2), basée sur le principe d’Archimède.
- Nous nous proposons aujourd’hui de signaler un principe que nous croyons inédit, et qui pourrait, éventuellement, rendre quelque service s’il était convenablement mis en œuvre (3).
- Si l’on considère une magnéto à courant continu, l’on sait que la force électromotrice qu’elle
- ‘ C) Cf. Traité de Mécanique, par E. Coi.lignon, Statique, page 4oi et suivantes.
- (2) Cf. L’Eclairage Electrique, t. XXIII, p. 74 et suivante, 14 avril igoo.
- (3) C’est dans l’espoir que cet article tombera sous les yeux d’un lecteur pouvant s'intéresser à une telle réalisation pratique que nous publions ainsi le principe de notre machine ; ce principe n’a du reste fait l’objet d’aucun brevet et a été signalé à divers électriciens dès le début de 1910.
- développe est rigoureusement proportionnelle à la vitesse de rotation w, si la construction csl convenable. (On pourra prendre, par exemple, une magnéto analogue à celle usitée dans les compteurs d’intensité O.K.) 11 en sera de même du courant /, débité dans un circuit dont la résistance ohmique est constante, si ce courant est suffisamment faible pour qu’il n’y ait pas lieu de tenir compte de la distorsion du champ occasionnée par la réaction d’induit.
- Utilisons maintenant la totalité ou une fraction de ce courant induit q, proportionnel à n, pour exciter l’inducteur d’une seconde machine; si celle-ci est d’un type convenablement choisi (1111e machine sans fer, analogue au moteur employé dans les compteurs genre Thomson, conviendrait, étant donnée la faible puissance mise en jeu), elle produira une force électromotrice qui se trouvera proportionnelle au produit u)/j, c’est-à-dire à w2, et il en sera de même encore du courant 4 qu’elle débite dans un circuit de résistance constante.
- Evidemment, en utilisant la totalité ou 1111e
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série).— N° 13.
- fraction de ce courant /2 pour exciter une troisième machine, l’on obtiendra un courant /3 proportionnel à o>3, et si n machines sont ainsi montées en cascade, la première étant, comme on l’a dit pins liant, une magnéto à courant continu, l’on obtiendra ainsi un système de // courants proportionnels respectivement à w, w'2, w3, or'... ta".
- Complétons ce système par l’adjonction d’un courant constant /0, fourni par une pile, par exemple. On peut évidemment imaginer facilement un appareil galvanométrique, soumis à l’action de ces n -f-1 courants, et tel qu’il soit en équilibre lorsque la somme algébrique des ampère tours de ces n-f- i courants sera nulle; si un tel équilibre est atteint, on aura alors une relation de la forme
- O j '(O! = l0 -|— /t’iO) -j— Cl')" -j- /i*3(03 - j- /i'hO)” (i)
- qui exprime mathématiquement la condition d’équilibre, les /<:,, kn étant des constantes
- dépendant de la constitution des machines et des divers circuits.
- Si l'on traduit en langage ordinaire l’égalité (i), bon peut énoncer immédiatement la proposition suivante :
- « Si I on part du repos et si l’on augmente indéfini ment la vitesse de rotation des machines, le système galvanoinétrique se mettra en équilibre, chaque fois que cette vitesse w atteindra une valeur égale à l’une des n racines de l’équation ( i}. »
- Il su (lira donc pour résoudre une équation de la forme
- o = p0 -f- Pi & ~j- P'i •z'2 “f". “f" Pn i'2)
- de degré » en .r, de choisir les coefficients kt, ko.. ,k„
- de façon que l’on puisse identifier les racines des deux équations (i) et (2); le problème proposé est ainsi résolu théoriquement, puisque tout revient à mesurer 10, chaque fois que le système galvano-métrique passe par l’équilibre, les racines négatives pouvant s’obtenir évidemment par simple renversementdn sens de rotation. Naturellement, il sera toujours loisible de transformer l’équation à résoudre, de façon que ses racines ne dépassent pas une certaine valeur numérique, fixée par la construction.
- Du reste, 011 peut remplacer la source constante, fournissant le courant par un dispositif de rappel de l’équipagcmobilc, ce dispositif étant naturellement réglable ; mieux encore, l’on peut évidemment la remplacer par une n -j-/«me machine de façon que la condition d’équilibre s’écrive :
- o = ki(1) -j- lu ü)2 -|- /t\, (i)3-f-.-f-k„ (i)"-j-/f„-|^cji)'|H-i ('!)
- Si on écarte la solution w = o, l’on retombe encore sur une équation identifiable avec l'équation à résoudre (2).
- Au point de vue pratique, pour la réalisation d’une machine utilisable, la difficulté principale consiste à régler commodément les constantes des divers circuits, de façon que la condition d’équilibre ( 1 ) puisse représenter l’équation (21 à résoudre. Pourtant cette difficulté ne semble pas insurmontable.
- En toutcas, en séparant plus ou moins partiellement la formation de chaque terme, en utilisant, par exemple, pour la formation des n -f- 1 termes plus de n ou n -f- 1 ) machines, l’on peut toujours arriver à un réglage indépendant de chaque coefficient A-,, lu, k3... k„ (ou A'n+i).
- .1. BeTHENOI).
- ERRATUM
- SUR L’ÉNONCÉ LE PLUS GÉNÉRAL DES LOIS DE L’INDUCTION ET SUR L’ÉNERGIE POTENTIELLE DES BOBINES
- Dans l’article de M. A. Blondel, paru dans le numéro du il avril 1910, lire p. 6, équation
- , d JT
- (> > — — I £ v
- \J/
- dt
- 'On a supprimé dans le même article quelques notes qui ne présentaient pas un intérêt-majeur, cl que nos lecteurs retrouveront dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, communication du !lo novembre 1914, p. 7Ü1 et 7:1:1,
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- 10 Avril 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- VITESSES CRITIQUES DES GROUPES TURBO-ALTERNATEURS
- L'auteur sepropose, dans la présente étude, de calculer analytiquement les vitesses critiques des groupes turbo-alternateurs, ou plus généralement celles d’un arbre continu dans le cas de trois ou de quatre paliers seulement. H serait d’autant plus superflu d'en considérer davantage, parce que le but pratique échappe alors complètement.
- Nous rappellerons que l'auteur avait déjà étudié sommairement, dans un article paru dans La ' Lumière Electrique ('',/« question, intéressante à laquelle il donne aujourd’hui un plus grand développement.
- Afin que la question paraisse plus claire et plus simple,nous rappellerons succinctement les travaux répandus un peu partout dans la littérature technique (voir Stodola, Morley, etc.) traitant le cas élémentaire d’un arbre statiquement défini, ayant au plus deux points d’appui.
- Pouf pouvoir résoudre facilement le problème, on est obligé de faire les simplification s suivait tes.
- où/« indique le noiubred’oscillations à la seconde. En posant :
- ... »lü)!
- iizn = ü) et K4 = j
- t
- on obtient :
- d'*y
- dP>
- K4/y = o
- Soient AB = l ^iig. i) l’axe de l’arbre; m sa masse par unité de longueur, pouvant être une fonction quelconque de .v ; I le moment d inertie d'une section à une distance .v de l’origine. 11 faut
- supposer j constant. Après déformation, l’équation différentielle de la ligne élastique est,comme on sait :
- IF.
- cljf
- (l.ti
- ”= P
- où lv est une constante.
- L’intégrale de cette équation nous donne la valeur de y en fonction de ,r :
- i ) // — C,[ cos li K. t; -f- (F sin h ICr -)- C.t cos K a: -J-Cv sin K.c.
- Les constantes d’intégration C sont à déterminer d’après les conditions limites. On peut donc considérer les quatre cas suivants : i° Les extrémités A et B sont supportées; a° L’une est encastrée, l’autre est supportée;
- 1° L’une est encastrée, l’autre est libre;
- .'i° Les deux extrémités sont encastrées.
- Dans le premier cas, on^obtient :
- „ tz.r y = !h sin -J
- l
- ou i/i est la fléché pour x = - et
- si p est la charge par unité de longueur. En admettant que l’arbre vibre dans un plan, il est aisé de déterminer p. C’est la force égale au produit des masses par l’accélération correspondant à la valeur momentanée de y. Ceci résulte d’ailleurs directement du principe de d’Alembert. Donc
- p my (att/î)2
- (') Voir Lumière Electrique du 27 décembre 191.3, p. 3(j6.
- K / = O, 7i. 2 TT, ce qui équivaut a :
- Puis successivement :
- = o, 1 5,/( 1, 49,96, io.'i . . .
- = o, 3,516, 22.o3, G 1,7 ... = o, 22,3^, G l , G 2 , I2I,ep ...
- 3°
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2' Série). —N® 13.
- Ce sont les équations fondamentales îles oscillations propres.
- On peut aussi admettre que le centre de gravité en un point x est distant du centre de figure d’une longueur p, de grandeur et de direction constante pour toutes les valeurs de .r. Par suite de la rotation, l’arbre sera soumis à la force centrifuge du balourd ainsi supposé et fléchira jusqu’à ce qu’il y ait équilibre entre la charge et les forces élastiques. Ces dernières peuvent atteindre une valeur maximum fixe, déterminée par le moment d’inertie I. En augmentant suffisamment la vitesse angulaire, la flèche devient infiniment grande pour ta = wK. A ce moment, il y a équilibre entre les forces centrifuges et les forces élastiques maximum de l’arbre qui perd ainsi toute-sa rigidité.
- L’équation différentielle de la ligne élastique est cette fois
- IE + P)
- dont l’intégrale nous donne y en fonction de x. y — Ci coshlv.r -j- C2 sinhK.r-j- C3 cosK.r
- -J- C, sin Kæ — p. (a) o il
- K
- __. / m «a2
- — V nr-
- En supposant p infiniment petit, on retombe sur l’équation i de l’oscillation propre. On détermine les constantes d’intégration comme précédemment et on trouve que y devient infiniment grand lorsque K2 P est égal aux mêmes suites de valeurs déjà trouvées. La vitesse critique est celle dont le nombre de tours est égal à la fréquence de l’oscillation propre de l’arbre.
- Ces préliminaires étant rappelés, nous nous appliquerons à résoudre le problème qui fait le sujet de notre étude.
- l-ig. 2.
- Considérons (fig. ai un arbre continu ABC dont les trois points d’appui AB et C sont sur
- une môme droite. Supposons que ceux-ci soient articulés, comme c’est le cas pour des paliers à rotule, afin que rien ne s’oppose à la déformation de l’arbre. Par suite des vibrations,l’axe déformé sera par exemple la courbe représentée par la figure •>.. On peut encore dire que l’arbre est librement supporté dans deux paliers A et C, mais qu’un de ses points B est maintenu fixe, déterminant ainsi deux intervalles 4 et lt, dépendant réciproquement l’un de l’autre.. Il s’agit donc d’établir des relations convenables satisfaisant à tous deux et donnant des valeurs égales en leur point commun B.
- Or, en ce point, l’ordonnée y est nulle constamment, de par la disposition admise; la tangente à la ligne élastique est la même pour les deux intervalles, du moins tant que les déformations correspondent à des tensions encore en dessous de la limite d’élasticité de la matière : condition essentielle de réalisation. Pour les mêmes raisons, le moment agissant à l’extrémité B de l’intervalle lx est le même que celui agissant à l’extrémité B de l’intervalle 4- La charge provenant des vibrations sera,comme précédemment,
- my (ik/i)2
- mais de direction opposée suivant qu’elle appartient à A B ou à B C. Nous sommes dès lors conduits à considérer séparément les intervalles l, et 4 comme dans les cas élémentaires précités.
- Pour le premier intervalle, l’origine étant choisie en A, l’équation différentielle de la demi-courbe correspondante sera :
- I F d hjl l,Ldvx*
- »h + Pi) <*>2
- dont l’intégrale générale nous donne" :
- f/i
- ou
- a,eK"'; + [i,e
- -Kli- y( CO S K, .(
- -j- Si sinKi.r —.o,.
- (3)-
- Kl = v MT’ "77
- étant supposé constant.
- Pour le deuxième intervalle B G, l’origine étant en B, la ligne élastique correspondante tournera sa convexité vers le haut, et son équation différentielle pour ce système de coordonnées sera comme précédemment.
- d'-y..
- LE
- dx.
- »>< {>Jï + Pa) w2-
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- 10 Avril 1915.
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- *9
- Dans les deux cas, en effet, décroît constam-
- dx
- ment quand.r croît de o à4 L’intégration fournit : y2 = a2eKî®+p2e—K2æ + Y2CosK2^' + 02sinK2.z’—p2 ( i)
- ou
- K,
- V
- ///2w*
- TT’
- 17
- é La il t de même supposé constant.
- En réalité, les deux équations (3) et (4)' repré-scntcnt une seule et même courbe y =. f (.<:), ce qu’on exprime en déterminant les huit constantes d’intégration a, p, y, S, d’après les conditions mentionnées plus haut relatives au point commun B, en faisant attention aux signes convenant aux différents systèmes de coordonnées.
- K, == lv2 = K, les relations précédentes (5) s’écrivent alors :
- «1 + fh + Yi ~ ?
- *1 + Pi — Ti = o
- a,eRè-j- Pie“K'< -(- yt cosIC4 -f- §i sinK4 = p a,eK/l —PjC-K,<—sinK^-fê, cosK7, = — <*2-bfi2—S2 -j-PiC—K,‘—Yi cos K/, — sin K/, = —a2 -P2+Y2 p2<?—K,‘ -(- y2 cosKV3 -J- S2 sin lv/2 = p a2eu/i-j- p2e—K,i — y2 cosK4 — S2 sinK4 o
- «2 + P2 + Y2 = P-
- Comme on n’a aucune donnée sur la valeur et l’orientation exactes des excentricités p, et p2, on peut les admettre égales entre elles. Il suffit de se rappeler que ce sont des quantités réelles positives, mais très petites. Après résolution, on trouve les solutions (6) :
- 272 — pe—Kl< _ 2Y2 — peK,‘ _ p
- = 2 (eK/, _ e-KU'i ! Pi — ~ 2 (eK/, _ e-K/,); Yl = 2 ’’ s — 2Ï2 + P(* — cos K 4) P— ayaCOs-K/g
- o2 —------------:—-rj—--------; o2 — --------:—-—ït-j----;
- 2 sin K 4 2 sin K 4
- __ 2720~k/! + p(i — ae_Rii) ___ iy2e^ -j- p(i — 2eK,!j > (6)
- 2 2 (eK,î — g—Klî«) 1(2 a (eKi* •— g—Ki*) " l
- -[2 ctgh K 4------: + —717-7 — + sin K 4 -f- ctgK4 (cosIW, — 2) I |
- 2 L sin K 4 sin h lx 4 J
- ctgliK4 -f- ctghIC4 — ctgK4 — ctgK4
- On aura donc les relations suivantes :
- dl!h ** n © n 0 dlh dy2
- -0 de 2 1 dx 1 œi—/1 dx2
- ,=y* 1 — 0 =<>, =0 d*.Vt d’y2
- dx{- xi =l{ dx2
- d*//2 =°, si L = h
- — /g 2* Xl — h xt—h #*=0
- (5)
- E n différentian t les équation s ( 3 ) et (4 ) on obtient:
- dy
- dx
- K (aeRæ — p e—k* — y sin ICr -f- S cosICr)
- d*y dx1
- K2 (aeRa; -)- pg—Rt — y cosKx — â sinK.r).
- En admettant de plus /n,Ui=ii = /«2|Æ,=o , ce qui . ni ! nt2
- uonne — = constant, par conséquent aussi
- J i J 2
- Ces formules nous montrent que yi reste toujours très petit; oq p, oq p2ne peuvent devenir très grands qu’avec y2; on ne peut pas encoresp prononcer sur §! et S2. Nous transformons d’abord y2 que nous multiplions haut et bas par sin K4 sin K4, afin que son numérateur 11e puisse, prendre que des valeurs finies. On peut alors conclure que Y2 sera égal à 00 chaque fois que son dénominateur sera nul. Les vitesses critiques seront déterminées par la relation
- sin K 4 sin K 4 (ctgh K 4 -j- ctgli K 4)
- = Bin(K4+.K4), . (7)
- que nous résoudrons graphiquement.
- Si on remplace y2 par sa valeur ainsi transformée dans les expressionspour S, et S2, on obtient des fractions analogues ayant môme dénominateur. Donc S, — o2 = co , en même temps que y» :
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). —N° 13.
- les flèches et y2 deviennent infiniment grandes simultanément.
- Il est bien évident que les différentes solutions satisfaisant à l’égalité 7 ne peuvent varier que si K4 lui-même varie par rapport à K/). Nous admettons donc successivement
- est à peu près égale et de môme signe à la moitié de l’ordonnée correspondante de la troisième.
- Si on désire un résultatexact, ilcst aisé de faire le calcul pour les valeurs voisines de celles ainsi trouvées et de construire les points d’intersection F des courbes reproduites à une échelle très grande dans ce voisinage seulement.
- Fig. 3.
- 4 étantconstant, puisnous traçons en choisissant Kl, comme abscisse, les courbes représentant les fonctions sinus de la formule 7. Les trois sinusoïdes une fois construites, on peut faire le quotient desin (K/, -j-K4) par le produit, sin Kf, sinK4-Ce résultat estindiquéparles figures ’’> et 3 bispour 4 = 0,8 lt. de o à 1. ic. De plus la somme des cotangentes hyperboliques y est aussi inscrite. Les points de rencontre Fj et F2 de ces deux courbes indiquent les valeurs deK4 donc de w pour lesquelles la condition 7 est remplie dans le cas
- d’un rapport — donné. Chaque point d’intcrsec-
- 4
- tion F représente donc une vitesse critique du groupe ABC.
- Mais il n’est pas nécessaire d’opérer d’une façon aussi complète et on peut se contenter de la solution approximative suivante. Le terme ctgh K4. + ctgh K4 tend rapidement vers une valeur limite égale à 2. Il suflit donc de tracer trois sinusoïdes dont les demi-longueurs d’ondes sont
- respectivement : tc, j ic, et -—y— Puis on
- regarde en quels endroits l’ordonnée de la courbe représentant le produit des deux premières
- rtjfl Kl, 'Ctyhlfi,
- Fig. 3 bis.
- Fig, 3 ter.
- Lire sur les fig. 3, 3 bis et 3 ter, <ok nu lieu de G.
- Les courbes obtenues pour les différents
- rapports
- 4
- 4
- admis, nous permettent de faire les
- remarques suivantes :
- Il existe deux suites distinctes de vitesses critiques; la première u>K, <i)'K, w"Kl... dont les valeurs sont toujours indiquées, par les mêmes courbes, un peu à droite de sin K4 ; la seconde wKi w'Ki «''k*. .. de môme toujours indiquée un peu à droite de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- :u
- sin K4- On pourrait déjà en déduire qu’il existe mitant de suites de vitesses critiques que d’intervalles. Ceux-ci, dépendant étroitement l’un de l'autre et s’influençant mutuellement, conserveraient chacun leur série propre de vitesses critiques sans les confondre en une seule ayant des valeurs moyennes. La loi seule suivant laquelle leurs termes varient serait changée. 11 semblerait donc que la suite o)K, w'k,... puis.se être attribuée plus particulièrement à l’intervalle 4, considéré comme étant librement supporté en A et « guidé » en B. De même pour la suite <'>!<- et l’intervalle 4, dont le guidage en B
- sera en général différent de celui pour parce qu’il est chaque fois dû à l’intervalle voisin qui détermine un encastrement plus ou moins parfait. Quoique cela paraisse possible pour certaines
- valeurs de
- h
- 4’
- il
- y aurait contradiction pour
- d’autres. En effet ce guidage seralemêmepourles deux intervalles lorsque ceux-ci serontidentiques. Dans ce cas limite, on devrait alors trouver, pour (Oki <*)Ki, deux séries de mêmes vitesses critiques, tandis que la formule 7 devient pour 4 = 4
- 1 sin2IC4 ctgliK4 — sinaK-4 (8)
- dont les solutions donnent en fonction deK4 wK| — 7c, wKt' =... et liiii, = i, 25::; a>Ka' = . . .
- qui sont deux suites de termes complètement différents. Il est dès lors impossible de les attribuer plutôt à un intervalle qu’à l’autre.
- Par contre, pour 4= o, on obtiendrait de la formule 7 une contradiction,
- sinK4 = o.
- mier ordre, mais toujours plus grands que les précédents.
- Toutes choses égales, si la longueur seule d’une machine change, on a:
- nKi _ 42
- Wki 4*
- ce qui signifie que la vitesse critique est inversement proportionnelle au carré des longueurs. Si le guidage en B était le même pour les deux intervalles, on devrait avoir :
- h>k4 _ 42
- <*>K, 42
- fi nsn
- fig. 4.
- c’est-à-dire que, dans la ligure les abscisses
- étant indiquées en fonction de y/w,on devrait avoir :
- (l)°
- _ ' u
- Ko — 0)K| y,
- II
- à moins d’admettre la suppression brusque du palier C.
- On sait en effet que, dans ce cas limite, les deux paliers voisins B et C se touchent et forment un encastrement parfait de l’intervalle 4 maintenant sa tangente en B constamment horizontale. On doit donc trouver la suite déjà mentionnée <oK 1 = 1 tc, U,/, = ... Celle pour wK2 est complètement formée de .termes tous égaux à oc.
- Les premiers termes de toutes les suites <oK1 nous dounentdonc les plus petites vitesses critiques du groupe. Ceux des [séries wK2 sont aussi du pre-
- courbe tracée en tirets qui se rapproche imparfaitement de celle calculée. Pour certaines va-
- leurs de
- 4
- 4’
- l’écart est assez grand. Si 4 = 4 on
- a deux solutions au lieu d’une et on retrouve la deuxième i,a5 ic graphiquement en admettant que la ligne élastique tourne sa convexité dans chaque intervalle dans le même sens. L’arbre peut évidemment vibrer des deux façons diffé-
- rentes dans ce cas. Pour
- h
- 4
- o,o5
- on obtient
- pour <i)Kt une valeür déjà très voisine de.i,af> t:;
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2' Série) — N° 43.
- en faisant /2 = o, le calcul indiquerait rc, comme si l’intervalle /2 et le palier C étaient supprimés.
- En porlanlles deuxièmes vitesses critiques, w'Kl et w'Ki! on obtiendrait deux nouvelles courbes semblables à celles-ci, mais décalées de quantités
- variant avec Et ainsi de suite. S’il s’agit de t-i
- machines à très grande vitesse, il faut donc faire bien attention que le nombre de tours normal ne corresponde pas à une valeur de w comprise par exemple entre wKl et wK. ou <i)Kî et w'K, si ces dernières ne diffèrent pas suffisamment.
- Les deux courbes de la figure 4 correspondent au tableau suivant :
- Tableau I
- h h I 0,8 0,6 0,4 0,2. O
- Wki 1C 3,38 3,51 3,625 3,735 1,2511
- , «K. I,25îC 4,55 5>7 8,64 17,675 OO
- La méthode que nous venons d’exposer a ce grand avantage d’être très rapide et de faire connaître toutes les vitesses critiques même celles
- , , . , m
- d ordres supérieurs, pourvu que le rapport —
- puisse, sans grande erreur, être regardé comme constant. La question est surtout importante comme application aux groupes lurbo-alterna-teurs dans lesquels la vitesse normale est au-dessus de la plus petite vitesse critique, ce qui exige une étude approfondie pour ne pas se heurtera des inconvénients qu’on peut très bien prévoir.
- Ces résultats nous permettent de résoudre le problème suivant.
- Nous nous donnons un arbre lisse, de longueur l (fig. 5), librement supporté à ses extrémités AB ; puis nous supposons un troisième appui C glissant de A à B. Déterminer pour chacune de ses positions la fréquence nK des oscillations propres de l’arbre par seconde.
- Il est bien évident qu’il revient au même de faire varier la position du palier C de A ou de B, et que les courbes obtenues seront symétriques par rapport à la verticale passant par x = AC
- = -, ce qui. permet de n’en calculer qu’une 2
- Nous faisons-;--successivement égal à 2/10,
- l—x
- 4/io, 6/io, 8/io et io/io, et nous cherchons d’abord les oscillations propres correspondantes de l — x supposé librement supporté à ses deux extrémités. Pour x = o on obtient = ic, d’où nKo I = ]j\ porté à une échelle quelconque.
- |a=0
- Pour d’autres valeurs de x on aura
- qui portés à la même échelle que y a déterminent la courbe en tirets /îKo- Celle-ci nous permet alors de résoudre directement le problème en
- nous aidant de la figure 4. Supposons ~— =
- l — x
- 0,4. A ce rapport des deux intervalles x et l — x correspondent deux racines données par les courbes (oKl etwK2; ce sont ‘5,625 et 8,64 au lieu de tu que l’on aurait pour le seul intervalle l —x. On aura donc
- et
- n k,
- l—X
- — 0,4
- = 0,4
- 3,6a5\a
- «K.
- «K,
- /—X
- = 0,4
- = 0,4
- moitié
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 33
- On calcule tous les points de la même façon, et on trace les deux courbes nKl et «K2 qui sont la solution du problème si l’on ne tient pas comptcderacines d’ordres supérieurs njt'a,..
- Si, par exemple, ï/a représente ao vibrations à la seconde, la fréquence des oscillations propres augmente jusqu’à 8o quandC se trouve au milieu de AB; nKt varie par contre de » à ia5, conservant toujours des valeurs très grandes.
- 11 serait intéressant de comparer ce problème à celui de la corde vibrante : à l’onde fondamentale et à ses harmoniques. Mais c’est là une question purement théorique qui nous éloigne du but pratique que nous poursuivons.
- Il est, par contre, indispensable de savoir quelle longueur on peut donner à un bout d’arbre portant par exemple une excitatrice sans risquer d’enfreindre aux conditions de sécurité normalement exigées. Nous considérons, pour simplifier, une machine à deux paliers seulement (fig. 6).
- Soient ABC l’axe de l’arbre; yt et y2 les ordonnées de la ligne élastique dans les deux
- intervalles 4 et l2. Comme dans'le cas précédent, l’équation différentielle correspondant à l’origine A est
- u \
- IfE 2v=Pi = + p»)w2’
- dont l’intégration fournit :
- ?/i = a, eKæ* -f~(3i e~Kri -j-y, cos Kæ, -f- St sin K.r, — p,.
- Pour le deuxième intervalle, on obtient identiquement, si K, = Kg = K l’origine étant en B
- y 2 = a2 eVx* + (4 e—lUi -j- y 2 cos K x2 -j- S2 sin K r2 — p2.
- Les conditions limites servant à déterminer les constantes d’intégration a, (3, y, § sont celte fois :
- V\
- Ui
- _dï!h
- x 1 0 ^
- x\ — 0
- (l!üi
- dx2*
- = 1/ 2
- Xi—lt
- = <PV'1
- Xi—u dx12
- x*=0
- dUx d]fi
- dx, X\=li Xt-
- d2yt _ d2!h
- dx3 xi—li dx^
- (9)
- = 0.
- Xî — lt
- La troisième dérivée étant
- dzy
- — = K3 («eK* — (je—K* _|_ y sin K.r — S cos K#)
- dx3
- on obtient comme solution des[huit équations (9) en supposant p, = p2 — p = quantité très petite, réelle et positive :
- — pe-K/. -j- 2y2 a peK — ay2 \
- a‘ - o—km » Pt
- 2 (gKli -g—Kilj
- Ï1
- P
- 2’ â,
- a (eK^i — e~K^‘) ’ Ï2
- cosK,*\
- Pt1-—)
- *2 :
- sin K 4
- — p e K’- (t -j- tgK4) -f- ïa [g~K/< ( + tgK/a) -{- cos K 4 -f- sin K 4 tgK4] eIU- (, — tgK4) — e~Klt (t + tgK4) peKii (, _ tgKfs) — y2 [eK,2 (1 — lgK'«) + cos K 4 + sinK4 tgK4] \[io) P2 ~ eKl* ( 1 — lirKL) — e-»'* (1 4- tgKA) ’/ ’
- 10---i_ 4- y2 reKl‘- + e-K'* H------ + ‘g K 4 (eK?* — «-*«.)"!
- *cosK4 L cos K4 6 ' ;J
- eiUi (, tgK4) — e-KJ, (! 4. tg K 4)
- Ya = P '
- os K/. — sinK/gctghK4) TcosK/.—- — 2-H'* 1 — sinK 4 cos K4 ctgh K4-j-sinK7. sinK/2 —
- L 2 sin K 4 J
- sin'Kfi
- sinliIC/,,
- sin K/,
- (cos K 4 — sin K 4 ctgh K 4) (cosK4 — sin K 4 ctgh KZj) — 2 sin K 4 cos K 4 ctgh K /, — 2 sin h K f /
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- 34
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX '2e Série). — 13
- Ya étant mis sous cette forme après l’avoir multiplié haut et bas par sin cos Kl2 afin que le numérateur ne puisse prendre que des valeurs finies. En remplaçant y2 par sa.valeur, on obtiendrait pour a2 p2 S2 des fractions analogues avec même dénominateur commun. D’autre part a1 (32 S] varient avec Y2; U\ et y2 deviendront par conséquent infiniment grands simultanément chaque fois que le dénominateur de Ya sera nul, c’est-à-dire lorsqu’on aura :
- (cosK/2—sinK/2 ctghK/2) (cos Klx —sin K/, ctghK/, )
- = asinK/iCosK/2ctghK/2 + 1 • (n)
- sinhK/2
- équation qui détermine les vitesses critiques de la machine considérée.
- Pour en trouver les racines, on supposera ctgh = 1 ; sinh = co; et nous aurons à résoudre graphiquement
- (cosK/2 — sinK/2) (cosK/4 — sin Klt)
- = 2 sin K /4 cos K /2. (I2)
- Tableau II
- h I 0.8 0,6 0.4 o,a 0
- h **>Ki ï,5l 1,8a a, 245 2>79 3,095 TC
- Wk, 1,415 3,54 371 4 ï8 5,85 OO
- Fig. 0 bis.
- A cet effet, on fera varier l2 de à o, en admet-
- tant y égal successivement a o, 2/10, 4/10, 6/10,
- 8/10, 10/10. On peut porter alors en fonction
- de -r— — afin d’obtenir les courbes entièrement
- — toutes les premières vitesses critiques ainsi déterminées et indiquées dans le tableau II.
- Toutefois la simplification faite pour résoudre l’équation (11) graphiquement est presque inadmissible, les sinus et cotangentes hyperboliques n’étant pas négligeables. Aussi on trouve une légère différence si on refait les calculs à la règle en tenant compte de tous les termes.
- Nous obtenons de nouveau deux suites de racines wK| et toK, w'k---- pour chaque rap-
- mais il 11’cst pas davantage possible de
- les attribuer plus particulièrement à l’un ou à l’autre des deux intervalles l{ et ^,sauf dans les cas extrêmes.
- Pour lt = /2, l’équation (11) devient :
- (cosK—sinK/i clgliK/i)3 — 2 sinK^ cosK/i dgliK^
- sinK/j sin h K li
- dont les deux premières racines sont :
- K/i “ i,5i et K/t = 3,415.
- Pour l2 — o, l’équation (11) n’a pas de signifi-,cation, mais on sait qu’il ne reste que l’intervalle /, librement supporté à ses extrémités dont les vitesses critiques sont déjà connues.
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- 35
- Comme le montre le tableau 2,o)K, varie de i,5i àx et (i)K4 de 3,4 «5 à =x>, en fonction de bien entendu.
- On s’attendrait plutôt à ce que a)Ki varie de i ,51 à oo et cOki de 3,415 à x, formant ainsi deux
- h
- courbes qui se couperaient pour des valeurs de
- h
- dans le voisinage de 0,4. Car la première vitesse critique d’un arbre encastré à une extrémité et libre à l’autre est, comme nous l’avons vu, égale à Kl = 1,875.
- Or, dans notre cas, l2 a un encastrement imparfait, formé par les deux points d’appui A et 13, ce qui explique pourquoi nous trouvons pour u)K, une valeur plus petite que 1,875. La présence du bout d’arbre augmenterait par contre la vitesse critique de la machine elle-même On est donc porté à conclure que les courbes wki et wKi ne pouvant se couper, il existera toujours deux séries distinctes, pour les vitesses critiques d’un groupe formé de deux intervalles. Nous verrons qu’on peut généraliser ces déductions à un nombre quelconque d’intervalles.
- Nous pouvons, de plus, faire la remarque liés importante suivante. La plus petite vitesse critique wKl est à peu près constante pour
- o < -- < o,2, c’est-à-dire qu’un bout d’arbre dont
- h
- la longueur ne dépasse pas le cinquième de celle de la machine, n’a aucun effet sur cette dernière;
- 1 I2 1
- il 11e se fait que très peu sentir pour - < - < -.
- J fj .J
- On peut donc sans danger quant à la vitesse critique mettre en porte à faux une excitatrice dont la longueur totale BC ne dépasse pas les 3/io de
- ,, ,m2 nii .
- 1 enlre-axe AB tant que — = -y-, pourvu que le
- L 11
- nombre de tours normal ne se rapproche pas trop de Ceci correspond pleinement aux
- résultats que l’on trouve en limitant la longueur du bout d’arbre d’après la flèche maximum y<: à l’extrémité C, calcul connu sur lequel il est inutile d’insister.D’autre part,plus yc est grand, plus l’effet des vibrations provenant d’un déséquilibrage ou d’un faux rond est prononcé au bout de l’excitatrice. Or, pour pouvoir passer la vitesse critique sans que l’arbre ait des butées limitant sa flèche il faut que le balourd soit très minime.
- Pour p = o, on aurait y = - = indéterminé. Dès
- que p prend une valeur réelle, ‘si petite qu’elle soit, y — 00 , l’arbre se rompt, et cela d’autant plus sûrement qu’on ne s’éloigne pas rapidement de la vitesse critique. La qualité de la matière n’a aucun rapport avec ce phénomène : que l’on ait E = i,8 106 ou E = 2,2 io6, c’est là une constante qui ne change rien à la chose. On comprend pourquoi les machines à grande vitesse doivent être d’une exécution rigoureusement parfaite, sans tolérance aucune. La pratique se charge de nous le confirmer.
- 11 est bien évident qu’on peut choisir l’origine des systèmes de coordonnées .r, y, et.r.,y2 arbitrairement en A, B ou C et qu’on obtient toujours les mêmes résultats.
- r m ,
- Lorsque y n est pas constant, nous proposons
- d’opérer comme suit. Soient VK et l"2 les longueurs réelles de chaque intervalle.
- On calcule premièrement la vitesse critique de la machine par la méthode graphique sans tenir compte de l’excitatrice; soit /î1 le nombre de tours trouvé. Puis on refait le même calcul en tenant compte du bout d’arbre, ce qui donne n2. A ces résultats correspondront des valeurs KA el
- e K li qui permettront d’écrire \/— = d’où
- V n2 ç
- l'on tire e. Or, ce coefficient multiplié par x donne précisément co*,, ce qui permet de comparer à quel cas notre machine correspondrait
- si — était constant et d’en déterminer les lon-
- gueurs relatives et /2. Supposons que l’on ail trouvé nl = 2 200 et nî = 2 000. O11 aurait
- \/o,9i = o,955
- et (t)K| = x.0,955 == 3.
- D’après les courbes correspondantau tableau 11. on trouve :
- ~ — o,334 et ^ = o,3.
- Donc si l2 = o,3 lu la vitesse critique diminue
- de 2 200 à 2 000 tours, soit de 10 %. On peut
- ainsi aisément se rendre compte des différences
- , „ . m ..
- provenant du lait que y est constant ou non; il
- est probable qu’elles 11c sont pas considérables.
- (01 suivre.) O. Billieux,
- Ingénieur à la Socicié Alsacienne de Constructions mécaniques.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N® 13.
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Régulateurs d’induction.
- G- H. Eardley-Wilmot.
- Sur les longues lignes de distribution dont la charge a considérablement augmenté en ces dernières années, il devient de plus en plus difficile de maintenir la tension constante à l’extrémité des feeders. Or, c’est là une condition essen-tielle^dans les réseaux d’éclairage. On a bien employé quelquefois, dans cc but, des transformateurs auxiliaires, installés soit à la centrale, soit au point d’alimentation du réseau, mais ces appareils ne donnent qu’une régulation par degrés et rie sont pas susceptibles d’une régulation très fixe.
- Au contraire, avec un régulateur d’induction, la variation de tension,nécessaire pour maintenir constante la tensionau point terminus du feeder, s’opère progressivement, sans arrêt dans l’arrivée du courant.
- Si l’on bloque le rotor d’un moteur polyphasé
- figure i. La grandeur de E„, tension résultante, dépend de la position de la composante secondaire e.i par rapport à la tension primaire Ej. Nous voyons donc que si cette position relative varie de façon continue, on peut trouver une tension E,. qui soit comprise entre les limites
- E, = Ej -j— et Er = Ej — Ci
- en supposant la tension Ej constante. Inversement, si Ej est variable, E,. peut être maintenue constante.
- La tension résultante E,, étant toujours égale à la somme géométrique des tensions Ej et e2, la valeur peut être exprimée par la formule
- K„ = v/(lij2 + e22) — .2 E,e2 cos %
- a. étant l’angle formé par Et ete2.
- Il faut remarquer que les tensions primaire et secondaire sont généralement diphasées, de sorte que leur résultante E,. doit l’être également.
- à induction ordinaire, et si l’on relie au réseau le stator, il se produit dans le rotor une tension induite proportionnelle à celle du stator et au rapport de transformation des enroulements du inotèur. Si les enroulements primaire et secondaire sont reliés en série, on obtiendra la tension résultante par le diagramme vectoriel de la
- On peut compenser ce décalage de phases entre EM et E,. en employant deux régulateurs d’induction dont les enroulements secondaires sont reliés en série et dont les champs tournent en sens opposé, pourvu que les deux machines soient mécaniquement accouplées, de façon à fonctionuer simultanément. Le résultat obtenu
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 37
- par l'emploi,de cette manière,de dcuxrégulalcurs est représenté parla figure a. Comme des champs tournent en sens contraire, les tensions induites dans les enroulements secondaires ont même degré d'avance et de retard sur la tension du primaire, en sorte que la résultante E„ est en phase avec Et. Un autre avantage de cette combinaison des deux régulateurs est la neutralisation des deux efforts statiques; donc, si Ton néglige les pertes par frottement et autres, les régulateurs fonctionnent sans dépense d'énergie.
- Les remarques qui précèdent ont trait aux régulateurs polyphasés. Dans le cas de régulateurs monophasés, le champ tournant est remplacé par un champ alternatif. Par suite, la tension secondaire, au lieu d’avoir une phase variable et d’être elle-même constante pour toute position du rotor, est à phase constante. Sa valeur est proportionnelle au cosinus de l’angle de décalage de phase.
- On a démontré plus haut que,en outre de la tension Ei non réglée, on pouvait obtenir une tension réglée E,, telle que Er ~ -f- Cependant
- en quelques cas, il ne faut faire varier la tension que dans une direction seulement; par exemple, pouraugmenterc2. Dans ce cas, la figure 1 montre (pie le fonctionnement du régulateur est exactement le même que précédemment, sauf à réduire de moitié son amplitude, pour régler la tension entre Ei et Et -J- <?2.
- Alors, en relevant la tension initiale, quelle que soit la position du régulateur, on peut employer un appareil tel que toute sa portée soit utilisée. A cet effet, on relève de façon permanente la tension initiale de — et en ajoutant à
- cette tension E2 ^ = Et —f- la tension -f-
- on peut obtenir une tension résultante comprise en tre
- E,
- E,
- La tension Ea peut être engendrée, dans le régulateur même au moyen du couplage différentiel et en munissant le primaire d’un enroulement
- . . . . .. e>
- additionnel nécessaire pour obtenir la tension
- la tension de réglage est intercalée en AetB(fig.5).
- . = E2 -f- — — K j -f- c.j I*
- = E2 — — — K,.
- Dans la figure,les connexion s ne sont représentées que pour une phase.
- -WWWWvVV
- ¥
- N— r^VWWVWA-f*
- i b
- Néanmoins, il est ordinairement plus avanta-
- . .
- geux de produire la tension par un transformateur indépendant.
- Il suffit alors d’enrouler le primaire et le secondaire du régulateur pour cette tension.
- Le débit d’un régulateur d’induction dépend directemenlde l’énergie qui le traverse. L’intensité du courant passant dans le régulateur est donnée directement par le débit La du système et la tension de réglage E,., soit :
- Pour courant monophasé, I Pour courant diphasé, I Pour courant triphasé, I
- K
- E,/
- L„
- 2 Er L„
- s/3 E,-'
- La tension I2 dans le régulateur est égale à la différence entre E,. etE|. Le débit est donc donné par la formule :
- Monophasé : Débit = X I = ~ X Lrt.
- Diphasé ; Débit ='2^x1“ — X L„. Triphasé : Débit = ^ X ^ X I = - X L
- Par exemple, soit un circuit triphasé d’un débit de ioooKVA, a une tension non réglée de 9 ooo/i i ooo volts qu’on doit maintenir constante à io ooo volts ;
- L’intensité sera :
- ^ i ooo X i ooo S/3 X !0 ooo et la tension :
- 58 ampères.
- 1 i ooo
- io o5o = i ooo volts.
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- 3.8
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). —N» 13.
- D’où le débit:
- 1 000
- ------X i o«() = 100 KVA.
- i o ooo
- En employant le couplage différentiel, le régulateur serait enroulé pour une tension
- cje — = 5oo volts ; la différence maximum entre •x
- les tensions réglées et non réglées serait de 5oo volts et le débit du régulateur de :
- \/î X 5oo X 58 = 5o KVA.
- Le régulateur n’aurait donc à donner que la moitié du débit nécessaire avec le couplage ordinaire.
- Les pertes d’une machine de ce genre sont semblables à celles d’un moteur ordinaire à induction et généralement très faibles, de 1/2 à o,5 %. Le facteur de puissance est très bon, l’entrefer adopté étant minime, d’où faible intensité du courant d’aimantation.
- c) Avec les commutatrices : variation possible, entre de larges limites, de la tension du continu. Le régulateur d’induction obvie alors à la nécessité de régler les commutatrices par les courants déwattés.
- d) Obtention d’une tension variable de zéro à un maximum : en reliant en série les deux enroulements du régulateur d’induction et en les disposant de telle façon que la tension secondaire E2 soit égale à la tension primaire E|.
- Les régulateurs d’induction peuvent être disposés pour manœuvre à la main ou automatique. Le réglage est alors très précis (fîg. 6 et 7). Le schéma des connexions de la figure 8 représente le dispositif type des Ateliers Brown Boveri et Go, pour le contrôle électrique.
- La commande du régulateur d’induction 1 R qui contrôle la tension dans le feeder est opérée par le servo-moteur AM, contrôlé lui-même par l’électro E.
- Cet électro est pourvu d’une came®’manœlivrant
- 2 3 4 5 b 7 8 L9 10 11 12 1 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
- llluj juin UÜL llllll llluj julu uini UiiL Llllll ililliu LiilL lllk llllll iuiLL ulllj [mu, m. juin Ulllj [lllll uni •‘lll l’| liil mu lllll lllll lllll ll'il
- ...
- .. J _
- Fig. G, — Diagramme de tension d’un régulateur d'induction à commande à main.
- 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 f» 7 8 9 10 11 12
- Fig'. 7- — Diagramme de tension d’un régulateur d’induction à commande automatique.
- Les principales applications des régulateurs d’induction sont les suivantes :
- a) Maintien d’une tension constante à l’extrémité d’un réseau de distribution.
- b) Relèvement de la tension en un point d’alimentation pour compenser la chute de voltage en ligne.
- le commutateur et d’un dispositif de freinage du moteur. Les résistances d’un régulateur automatique d’induction sont en série avec la bobine de champ de l’électro, en sorte que ce dernier est constamment excité. L’armature de l’électro est mise en circuit par l’intermédiaire des secteurs de contact du régulateur et, tant que ces derniers
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- sont à leur position moyenne, il ne passe aucun i est ainsi modifiée et la tension, ramenée à sa courant. Si la tension dans le feeder se modifie, I valeur normale. Aussitôt après, les secteurs
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- IR, régulateur d’induction; AM, servo-moteur du régulateur; RS, commutateur; K, électro ; R, régulateur; Sp, transformateur de tension ; St, transformateur d’intensité ; T, tableau ; V, ventilateur ;
- Sp, St, A, E, E, bornes du régulateur ; S, interrupteur limite.
- Fig. 8. — Schéma des connexions d’un régulateur d’induction à commande automatique.
- les secteurs tournent dans Van ou l’autre sens, suivant que cette tension croît ou décroît; le
- Fig. 9 et io.— Vue d’un régulateur d'induction horizontal à refroidissement par l’air et appareil de commande.
- courant passe dans l’armature de l’élcctro et le moteur AM tourne dans le sens convenable. La position de l’induit du régulateur d’induction
- reviennent à leur position moyenne et le courant cesse de passer dans le moteur.
- (Tke Electrician, 19 février 1915.)
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- ÉLECTROCHIMIE
- Application de la luminosité électrolytique-
- ment produite, constituant un premier pas
- vers la télectroscopie. — L. H. Walter.
- On sait depuis longtemps que, dans les tubes à soupape de Wehnelt, l’anode devient lumineuse lorsque la chute de voltage dans l’appareil dépasse une certaine valeur. Sebor et Simek(') ont établi que la luminosité est influencée lorsque l’anode n’est pas en aluminium pur. C’est G. G. Johnstone (* 2J qui semble avoir, le premier, tiré parti de cette propriété. Il constata qu’un alliage d’aluminium contenant jusqu’à io % d’un métal n’ayant par lui-même aucun effet de soupape (cuivre, étain, etc.) donnait un effet lumineux très amélioré et, d’après cet auteur, d’un ordre tout différent.
- Il y a environ trois ans, l’auteur se proposa de répéter les expériences de Johnstone dans l’espoir d’en faire l’application à certains objets. Il essaya d’abord un alliage fondu qui donnait bien un certain degré de luminosité, mais ne convenait pas, sous cette forme, au but visé; par contre, l’alliage laminé ou étiré se corrodait rapidement, d’où réduction rapide du voltage et extinction de la luminosité. L’alliage marchand vendu sous le nom de « duralumin », qui ne contient ni étain, ni zinc, mais de 3,5 à 5,5 % de cuivre, o,5 % de magnésium et une faible quantité de manganèse, présentait, laminé ou étiré, les mêmes inconvénients que les autres avec les électrolytes ordinaires, mais donnait une luminosité bien supérieure. Après de nombreux essais, on trouva cependant deux électrolytes ne l’attaquant pas, à savoir : le tungstate et le inolybdate de sodium.
- Au cours des expériences poursuivies avec un appareil ordinaire comportant le métal et les électrolytes ci-dessus spécifiés, l’auteur fut gêné par l’encrassement du verre de la cuve par l’électrolyte. Il eut alors l’idée de supprimer la cuve en réduisant le liquide à une mince couche humectant la surface de l’anode. Un morceau de crêpe de Chine tendu sur cette dernière et sur lequel le liquide s’écoule suffit à entretenir
- (*) Xeitsch. fur Elektroehcmie, tome XIII, p. 113(1907).
- (2) Electrical World, tome LII, p. 343 (1908).
- l’humidité de l’anode. Une pompe centrifuge électrique établit la circulation ininterrompue de l’électrolyte.
- Mais ce principe de construction permet alors de concevoir un dispositif dans lequel l’anode est constituée d’un plus ou moins grand nombre d’éléments enchâssés dans une plaque d’ébonite (fig. 1), le courant arrivant par la face arrière de cette plaque. On réalise de la sorte un récepteur visuel de phototélégraphie et même de télectroscopie. Dans un appareil primitif construit par l’auteur, 5 5oo éléments lumineux, à connexions électriques indépendantes,ont pu ainsi être groupés dans un cadre à peine plus grand qu’un châssis photographique, ce qui fait plus de 2 340 au dé- 1 ig. 1.
- cimètre carré.
- La figure 1 montre schématiquement le dispositif. Les anodes s, enchâssées dans la plaque d’ébonite e, ont leur face antérieure humectée par l’eau qui, s’échappant par les orifices h du tuyau p, se répand sur le crêpe de Chine c.
- Le voltage le plus pratique aux opérations est de i3o à 140 volts. Le négatif d’un circuit électrique est relié au tuyau p tandis que les anodes s à rendre lumineuses le sont au positif.
- Ce dispositif est susceptible d’applications multiples et l’auteur se propose de publier les résultats d’expériences relatives à la reproduction des photographies, etc. Pour le moment, H se-borne à signaler qu’011 dispose aujourd’hui d’un nouveau moyen de réaliser dans un cadre restreint un nombre à peu près illimité d’éléments de surface lumineux, contrôlés indépendamment les uns des autres, avec extinction et allumage répétés des centaines de fois par seconde. Le degré de luminosité peut en être gradué par le voltage appliqué ; enfin, un seul contact suffit pour chaque élément.
- [Proceedings ofthe Royal Society, A. volXC, 28 mai 1914
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- L'équipement électrique du nouveau bassin du port de Hull.
- Le port de Hull est, par son trafic, le troisième de la Grande-Bretagne. Parmi les grands avantages qu’il possède, le principal est d’avoir, de la mer à l’entrée des bassins, un chenal d’eau profonde dont l’entretien nécessite fort peu de dragages. Cet avantage a conduit les deux compagnies de chemins de fer qui desservent ce port à augmenter de temps à autre l’outillage de ce dernier. Leur plus récente création est le nouveau bassin inauguré en grande pompe le 26 juin par le roi et la reine d’Angleterre. Ce bassin est remarquable par le fait que, pour la première fois dans le Royaume-Uni, on n’y a utilisé que l’énergie électrique pour toutes les machines et appareils de levage.
- Le plan général en est donné dans la figure 1.
- Tableau I.
- SUPERFICIE PROFONDEUR
- .métros métros
- Bassin central 3o5 X 320 11 ,Go
- Bras nord-ouest.. . /iio X 99 1 I ,60
- Bras nord-est /,!>. X 1 1 ,60
- Des terrains sont disponibles pour des agrandissements futurs qui comporteront un bras Sud-Est et un bras Sud-Ouest. La superficie totale du bassin sera alors de 3 4 hectares.
- L’écluse d’entrée, d’une longueur de 228 mètres, est divisée par trois séries de portes. Sa largeur est de 25 m. 80. Sa profondeur d’eau va de 12 mètres k 12 ni. 80.
- Sur le côté Nord du bras Nord-Ouest il y a trois
- QOOOS
- APPLIANCES
- NORTH-SAST ARM
- ...
- NORTN'WEST akM.
- DOCK . î
- mtw\o" *
- c^=pcq=p[0-
- WAREHOUSES
- 80UTH EA8T ARM (Future Extension)
- SOUTH-WEST ARM (Future Extension)
- TT M JS JE M
- Plan du nouveau bassin de Hull.
- Fig. 1.
- Ce bassin qui est le plus grand de la côte Nord-Est a un front d’environ 1 600 mètres sur la rivière Ilumber et ses dimensions aux hautes eaux (marée ordinaire de printemps) sont les suivantes :
- entrepôts à un seul étage de chacun 114 mètres de longueur, 3 125 mètres carrés de superficie et i3 Goo mètres cubes de capacité, tandis que sur le côté Sud se trouvent 3 entrepôts à deux étages de meme longueur que les précédents couvrant
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- 2/(35 mètres carrés et offrant une capacité utile de 18600 mètres cubes. Lesunsetles autres sont construits pour pou voir être rehausses d’un étage. Ils sont couverts de terrasses qui recevront des grues appropriées. Sur les quais, il existe, d'autre part, /(O grues électriques pouvant opérer le déchargement direct des marchandises des navires à l’un quéleonque des étages des magasins et yice versa.
- Un grand silo à grains d’une contenance de 40000 tonnes est établi à l’extrémité Ouest du bras Nord-Ouest. Quatre postes d’amarrage, deux de chaque côté de ce bras, ont été équipés d’un système de transporteurs souterrains à courroies, commandés électriquement. Le grain, déchargé par des élévateurs leprenant simultanément dans deux des cales de chacun des quatre steamers pour lesquels des postes d’amarrage ont été établis, est versé sur une paire de courroies transporteuses qui le conduisent à des trémies ; il y est repris par des élévateurs et distribué dans l7une des 288 trémies existant dans le silo; chacune d’elles aunecapacitéde 120tonnes et chaque courroie peut transporter i5o tonnes par heure.
- Les quais de chai^gement du charbon sont également équipés électriquement; leur disposition en dents de scie économise beaucoup sur la longueur de quai nécessaire. Les postes d’amarrage pourront recevoir à peu près 7 charbonniers. Actuellement, on installe deux transporteurs électriques à courroie pouvant charger 800 tonnes à l’heure et deux appareils hydrauliques à plateforme pour le chargement du charbon, l’un fixe, l’autre mobile, en sorte qu’ils peuvent être employés au besoin simultanément pour le chargement d’un navire ou indépendamment pour les charbonniers ordinaires. Transporteurs et appareils hydrauliques sont établis avec une hauteur de levage suffisante pour charger les plus grands navires. De plus, un système de voies hautes et basses a été établi pour permettre de faire le chargement par gravité. Chaque transporteur ou plateforme aura son jeu spécial de voies pour les wagons chargés et vides.
- Sur le côté Sud du bras Nord-Est, on se propose de faire un quai à bois de charpente dont le trafic est très important dans ce port. On y a aménagé à cet effet 7 grues électriques de 3 tonnes. Les ^>ois seront déchargés par les grues, soit sur les quais, soit.surdes trucks. Un grand terrain voisin servira d’entrepôt pour les bois de toutes sortes.
- Une grue flottante d’une puissance de 80 tonnes pourra prendre les grosses machines en un point quelconque des postes d’amarrage.
- On a réservé remplacement d’un frigorifique pour la réception des viandes frigorifiées dont le trafic augmente et l’on a établi deux cales sèches qui auront toutd’abord 1*17 et 168 mètres de longueur mais qui pourront être allongées, s’il y a lieu.
- Parmi les grues électriques de quais, 25 ont etc installées par MM. Royce Ltd; elles sont chacune de 3 tonnes et ont été essayées quant à la stabilité à l’aide d’une charge de 6 tonnes sur le crochet a sa position extrême et dans toutesles inclinaisons de la flèche. Ces grues sont supportées par des portiques à 4 roues en acier moulé. En dehors du mouvemen t de translation du portique qui peut, être commande a bras, tous les mouvements de la grue sontcommandés électriquement et munis d’un frein électrique. Le mouvement de levage possède en outre un frein puissantàpédale qui sert notammentpour la descente rapide sans courant. Tout le mécanisme des mouvements de levage, rotation et inclinaison sont portés par un matcentral pivotant, à sa base, dans une forte crapaudine en acier moulé et, en son milieu, dans une couronne de rouleaux. La flèche est portée à l’extrémitc supérieure du mât par un fort arbre fixe et elle est équilibrée par des contrepoids en fonte. L’avantage de cette disposition c’est que, pendant la rotation autour de l’axe vertical de la grue, la charge n’est pas levée comme avec le derrick ordinaire mais se déplace dans un plan horizontal, ce qui économise notablement la force motrice et n’exige qu’un petit moteur. En outre, la vitesse de rotation admissible est plus grande. La position du mécanicien luipermet de voir tous les mouvements du crochet et. de la charge.
- Le rayon maximum de la flèche est de i5 m. 20 elle rayon minimum de fi m. 10. La vitesse de rotation, mesurée au crochet, est de 45 m. 5o par minute, la vitesse de levage d’une charge de trois tonnes est également de 4^ m. 5o, celle d’une charge de i,5 tonne est de 7fi mètres par minute. La vitesse d’inclinaison de la flèche au crochet est de 19,3 mètres par minute. La vitesse de translation est de (jm.i5. La hauteur au-dessus des rails de la pointe de la flèche, inclinée à son rayon maximum, est de 24 m. 35.
- L’équipement électrique se compose d’un moteur de levage de 45 chevaux, d’un moteur de
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- 5 chevaux pour la rotation et de deux moteurs de 8 chevaux, l’un pour l’inclinaison de la flèche, l’autre pour la translation de la grue. Tous ces moteurs sont du type cuirassé pour courant continu à 440 volts. Les contrôleurs sont du type tramway et de construction extrêmement robuste.
- Le système de flèche sur pivot qui vient d’être décrit, breveté sous le nom de Musker Davidson, est également appliqué à neuf autres grues de quai de io tonnes, cons truites par MM. Craven Brothers. Sept de ces grues sont munies d’élévateurs télescopiques de grain portés par des llèches supplémentaires disposées en arrière de l’arbre vertical. Ces élévateurs peuvent manutentionner 120 tonnes de grain par heure ; ils sont actionnés par des moteurs indépendants. Les vitesses des mouvements de ces grues sont les suivantes : levage de io tonnes, i5 m. 40 par minute; levage de 3 tonnes, 45 m. 5o par minute; inclinaison et levage delà flèche, à pleine charge, 3o m. 5o par minute, rotation à pleine charge de rayon maximum, 91 m. 5o, translation sans charge, 9 m. i5 par minute.
- par des moteurs électriques aux vitesses suivantes :
- Levage à pleine charge, 7G mètres par minute;
- Levage de la flèche à pleine charge, 61 mètres par minute ;
- Rotation à pleine charge mesurée au crochet, au rayon maximum 137 mètres;
- Translation sans charge, i5 m. 25.
- Les flèches se relèvent jusqu’à des rayons minimum de 6 m. 10 et 7 m. 60 respectivement et, par un système spécial breveté, pendant ce mouvement angulaire de la flèche, la charge se déplace horizontalement. Ces grues sont du type à portique.
- Sur les quais, 2G cabestans électriques ont été installés parl’IIydraulic Engineering C"; ils sont capables d’un effortd’une tonne sur le câble, à la vitesse de Gi mètres par minute. La tête du cabestan est actionnée par un engrenage à vis sans fin logé dans un carter étanche. Entre cet engrenage et le moteur est intercalé un embrayage centrifuge progressif. Le tambour extérieur de cet embrayage sert également pour le freinage par un frein à solénoïde. Les moteurs
- StU-Ju-tir ilr.nlo pour la. rotation de la plateforme
- Fig. 2. — Cabestan électrique.
- Les constructeurs cités en dernier lieu ont également installé,sur les terrasses des entrepôts, six grues de 1,5 tonne et 9 de 10 tonnes. Les premières ont un rayon maximum de 14 m. 55, les secondes, un rayon de 17 m. 60. Ces grues circulent sur des voies le long du mur extérieur des bâtiments, à un écartement de 6 m. 3o d’axe en axe des rails. Elles possèdent les quatre mouvements ordinaires commandés individuellement
- sont à enroulement-série et cuirassés; ils tournent sur paliers à billes. Comme l’indique la figure 2, tout le mécanisme est fixé sous une plaque tournant sur des tourillons par vis sans fin et secteur denté, ce qui permet le facile accès aux divers organes pour le graissage et l’ajustage. Le cabestan est contrôlé par un interrupteur à deux pôles avec relais de surcharge à action différée, logé dans un carter étanche à l’eau. L’adoption d’un
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- moteur-série et d’un embrayage à friction permet de relier directement le moteur à la canalisation sans résistance de démarrage. L’interrupteur placé sous le sol est actionné par pédale, mais celle-ci ne peut être manœuvréc qu’autant que le verrou qui maintient la plateforme de cabestan en position est engagé dans son logement.
- Le seul équipement hydraulique de ce bassin est celui employé pour la manœuvre des portes d’écluses et des plateformes à charbon; mais le mécanisme hydraulique lui-même est commande électriquement. Dans ce but, on dispose de trois jeux de pompes électriques horizontales à triple effet, chacune pouvant refouler i i*2:> litres d’eau par minute sous une pression à l’accumulateur de 60 kilogrammes par centimètre carré. L’eaii sous pression, après avoir servi à la manœuvre des écluses, retourne à un réservoir au-dessous des pompes. Les accumulateurs mettent en marche et arrêtent automatiquement les pompes au bas et au sommet de leur course. Pour éviter le choc au démarrage, les constructeurs, MM. Hathorn, Davey and C°, ont employé un dispositif breveté par lequel le moteur électrique est démarré par l’accuxnulateur et les pompes mises en marche sans charge. Quand le moteur a atteint sa vitesse de régime, les pompes commencent progressivement à refouler l’eau; au contraire, quand l’accumulateur commence à arrêter les pompes, la quantité d’eau débitée est ramenée progressivement à zéro et les moteurs sont arrêtés. A l’avantage de cette méthode, on fait valoir, non seulement qu’elle prolonge l’existence de l'installation, niais qu?clle obvie a tout danger d’afflux excessif de courant dans les moteurs au démarrage. Les plongeurs des pompes sont en bronze au manganèse dur, ils mesurent i/io millimètres de diamètre et 4'I7 millimètres de course et marchent à 55 tours par minute. Les deux accumulateurs disposés dans la chambredes trois pompes ont 407 millimètres de diamètre et /j57 millimètres de course. Un troisième accumulateur, intercalé sur la conduite près de l’entrée du bassin, sert à régulariser le courant d’eau au point le plus éloigné des pompes. Chacun des trois réservoirs d’eau a une capacité de in. /j3. Au cas où Cet équipement hydraulique viendrait à faire défaut pour une raison quelconque, un jeu de pompes électriques centrifuges, pouvant débiter chacune 1 35o litres par minute, puiserait l’eau dans le bassin. Ces pompes sont actionnées
- par des moteurs à courant continu par engrenages à chevrons et accouplement élastique.
- Le courant électrique est fourni pour tous les besoins du port par le réseau municipal de IIulL Il est amené par des feeders k une sous-station voisine du bassin, à la tension de 6600 volts, Go périodes. Un groupe convertisseur transforme le courant triphasé en courantcontinu à /|/#o volts. Un tableau à basse tension établi par la British Westinghouse Co dans une annexe de la sous-station commande les feeders qui rayonnent à Iraversle bassin et fournissent le courant de force et de lumière. Ces feeders sont des câbles sous plomb et sous papier, posés dans des caniveaux rectangulaires en poterie vernissée ; ces caniveaux sont remplis de bitume de la Trinité et couverts de dalles. En certains endroits, en raison de la nature du sol, on a employé des caniveaux en fonte ; la traversée des voies ferrées se fait dans des tuyaux en fonte aboutissant de partet d’ail Ire à une fosse en briques. Les conducteurs de dis-Iribution et des sous-circuits d’éclairage par lampes à arc et à incandescence sont isolés au papier et sous plomb et posés directementdans le sol. En raison de la grande superficie du nouveau bassin, les câbles ont une forte section celle des feeders principaux variant de 6 45 millimètres carrés à 1 o35 millimètres carrés. Dans la plupart des cas, un grand nombre de ces câbles sont posés en parallèle.
- Les colonnes à câble pour le réseau de force motrice sont pourvues d’interrupteurs unipolaires h couteau, à rupture brusque, pour contrôler chacun des circuits à deux fils. Elles comportent chacune un panneau en ardoise, positif et négatif, sur lequel sont montés les interrupteurs dont certains ont une capacité de 1 5oo ampères. Les colonnes de distribution pour la lumière sont du type Callender-Ward pour distribution à trois fils ( les feeders sont reliés directement aux barres-omnibus et les distributeurs extérieurs du système à trois fils sont reliés par des coupe-circuits). Les boîtes de réseau pour l’énergié et la lumière ont des fusibles montés sur desinterrup-teurs k champignon fixés indépendamment les uns des autres au fond dès boîtes et faisant saillie en dehors du mastic de lutage pour empêcher les déperditions superficielles de courant.
- [The Eleçtrïcian )
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- La Commande Électrique d’une grande Minoterie.
- Les nouveaux moulins installés à Détroit (Michigan) par la Commercial Milling Cy, et qui comptent parmi les etablissements les plus modernes et les plus importants de cette région, sont aujourd’hui pourvus de la commande électrique pour toutes leurs machines; la force motrice est entièrement produite dans une centrale à vapeur propre aux moulins, sans aucun branchement de secours sur le réseau urbain.
- L’industrie de la minoterie est, aux Etats-Unis, manifestement en retard sur beaucoup d'autres quant à l’adoption de la commande électrique des machines. Cela tient surtout aux deux objections suivantes :
- i° Dans une minoterie, toutes les machines doivent opérer simultanément, sinon l’une des phases de la mouture pourrait bloquer toutes les autres.
- a0 Les contacts électriques peuvent déterminer des étincelles qui provoqueraient elles-mêmes des explosions de la poussière de farine généralement en suspension dans.l’atmosphère.
- A cette dernière objection, on a obvié par l’emploi combiné de moteurs à induction à cage d’écureuil et rotor à enroulement, avec adjonction de collecteurs de poussière partout où il en était besoin.
- Quant à l’autre objection, on y a paré, aux moulins décrits dans l’étude que nous analysons, par l’enclanchement électrique par groupe de tous les moteurs décommandé appartenant à un jeu de machines. Les moteurs étant placés tout près des machines qu’ils actionnent, on a supprimé par le fait même les longues transmissions par courroies et arbres, ordinaires aux minoteries à vapeur.
- Toutes les opérations, dans ces moulins, se font électriquement, y compris le déchargement du grain en vrac pris dans les bateaux, les manœuvres de wagons sur les voies de garage, la répartition du grain entre les élévateurs, la mouture et l’ensachage.
- Les moulins sont situés sur la rive nord de la rivière Détroit. Amené par les bateaux des grands lacs, le grain est déchargé directement dans des silos en ciment armé, au nombre de 2.G.
- Les deux chaudières de lîio chevaux chacune
- sont à foyer mécanique Jones à alimentation par en dessous; le charbon leur est fourni par une trémie-réservoir de 200 tonnes qui le reçoit elle-même d’un élévateur à godets et courroie sans (in. Ce dernier est actionné par un moteur électrique de iü chevaux qui fait aussi marcher un concasseur.
- La force motrice est fournie par un turbo-générateur de Goo kilowatts, de la General Electric C°, marchant à condensation à 12 kilogrammes de pression. Le courant à 480 volts, 60 périodes, est distribué tel quel à 21 moteurs d’une puissance globale de 900 chevaux. Pour le circuit d’éclairage, il est ramené à la tension de 220/110 volts par trois transformateurs de i5 kilovolts-ampères.
- Le tableau de distribution comporte notamment quatre panneaux de feeders dont chacun porte l’interrupteur à huile relié aux moteurs qui doivent marcher simultanément. Si, dans le système à enclanchement réciproque, l’un des interrupteurs à huile vient à s’ouvrir par suite d’une surcharge ou d’un manque de courant, tous les autres font de même. Ce résultat est obtenuen établissant, comme l’indique le schéma (lîg. i), les connexions entre le relais à voltage nul et les contacts de l’interrupteur à huile et de chaque compensateur de moteur.
- Les câbles A, B, C (fig. 1) du circuit triphasé portent, sur une phase, un circuit présentant en série tous les disjoncteurs à relais, une résistance série et le relais à voltage nul de l’interrupteur de feeder. Le relais à voltage nul de chaque interrupteur à huile des moteurs est relié en série à une résistance définie, tandis que les disjoncteurs à maximum sont connectés à la manière ordinaire. Quand un disjoncteur à relais s’ouvre, il déclanche l’interrupteur à voltage nul des autres moteurs, soit directement, soit indirectement, en déclanchant préalablement l’interrupteur principal à huile.
- Toutes les canalisations d’énergie et de lumière sont sous tubes posés à nu le long des plafonds et contournant généralement les poutres plutôt que de les traverser. Les isolateurs en porcelaine sont exclusivement employés pour ces canalisations. Des postes de distribution, en métal, sont employés dans les moulins et les orifices d’entrée des câbles y sont garnis de manchons en porcelaine pour éviter tout accident par contact des câbles avec les parois métalliques. Tous les
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- interrupteurs des tableaux sont du type à couteau.
- Le grain est puisé dans les bateaux au moyen d’un élévateur à godets supporté par une llèchc articulée à sa base. L’élévateur se déverse dans
- du générateur
- Fig. i. — Schéma de l enclanclicment des moteurs.
- une coulottc qui l'ait tomber le grain, dans l'intérieur des bâtiments, sur un transporteur à cour-rpie. Cet élévateur est actionné par un moteur à induction de 5o chevaux. Quand les arrivages se l'ont par voie ferrée, les wagons sont déchargés par des pelles mécaniques à moteurs de 5 chevaux.
- Le transporteur à courroie qu’actionne un moteur de i5 chevaux alimente des élévateurs à godets commandés par courroies par un moteur de ioo chevaux. Ces derniers se vident dans un silo établi au sommet du bâtiment. De ce silo, le. grain est versé sur un transporteur à courroie où il est séparé de la poussière, pour tomber dans l’un des vingt-six silos inférieurs. C’est dans ceux-ci que, par des élévateurs à godets, le grain est repris au fur et à mesure des besoins, remonté à l’étage supérieur, pour passer dans les diverses machines de nettoyage, puis aux cylindres. Ces machines sont disposées en groupes et réparties entre les divers litages du bâtiment, de manière à s’alimenter les unes les autres par gravité.' billes commencent par des séparateurs magnétiques, destinés à extraire du grain les particules métalliques qui s’y trouveraient mélangées, et se terminent aux ensa-cheuses qui pèsent chaque sac de farine et ferment automatiquement le registre de la cou-lotte pendant qu’on substitue un sac vide à un sac plein.
- Tèès peu de machines ont un moteur individuel,'car chaque étage en comporte plusieurs
- exécutant la même opération et pouvant être, par conséquent, commandées économiquement
- Fig-, a. — Elévateur pour le déchargement du grain par bateaux.
- par groupes. On compte trois gros moteurs, de 3oo, 200 et ioo chevaux respectivement, à rotors
- Fig'. S. — Cylindres commandés par un seul moteur.
- enroulés; les autres, dont la puissance va de 5o à 2 chevaux, sont à cage d’écureuil.
- (Klectrical World, g janvier 191 5.)
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- BIBLIOGRAPHIE
- Le commerce frauçais aux mains des Allemands, par Paul de MireCOUrt. — éditions et librairie, 4°j rue de Seine, Paris. — Prix, i fr. 5o.
- La partie qui, dans cet ouvrage, est consacrée à « la grande Industrie » intéressera vivement tous les industriels et, dans leur ensemble, nous ne saurions trop recommander ces quelques pages « qu'il faut que tous les patriotes lisent s’ils veulent être au courant de l’espionnage allemand en même temps que de l'invasion industrielle et commerciale. »
- Dictionnaire des principales rivières de France utilisables pour la production de l'énergie électrique par Henri Bresson. —
- Gauthier-Villars et Cis, éditeurs, Paris. — iei* fascicule : Bassin de la Seine. Bassin de la Loire. Brochure in-8° (28-18) de 70 pages, avec 2 cartes. Prix 3 fr. a5.
- La France prend de plus en plus conscience des ressources magnifiques qu’elle possède en force hydraulique. Cette richesse, trop longtemps dédaignée, est appréciée maintenant à sa juste valeur et l’on sent tout le parti qu’on en pourra tirer, parti qui pourra constituer une superbe revanche pour ce pays que la pauvreté relative de son sol en charbon mettait dans un véritable état d’infériorité à l’égard d’autres pays européens mieux partagés à ce point de vue.
- Il n’y a pas, d’ailleurs, que les grandes forces hydrauliques qui puissent rendre des services ; il n’y a pas que les cours d’eau issus des grandes chaînes de montagnes et à l’énergie desquels on a, en raison de leur origine, donné le nom de houille blanche, qui soient utilisés ou sont susceptibles de l’être ; il y a aussi les cours d'eau qui prennent leur source dans des lieux boisés et traversent de vertes prairies. Ces cours d’eau ont des chutes dont l’énergie peut permettre l’installation de certaines industries Un observateur très perspicace, M. Henri Bresson, a donné à cet énergie le nom de houille verte. Nous avons eu l’occasion de mentionner ici les premiers travaux de M. Bresson. Ces travaux remontent à une douzaine d’années. Non seulement ils n’ont pas été interrompus depuis lors, mais ils
- ont pris une ampleur qu’il nous est agréable de signaler.
- Frappé des services qu’on pouvait espérer tirer des chutes d'eau qui se rencontrent sur nombre des cours d’eau de France et désireux de travailler à la vulgarisation de cette source de richesses trop délaissée, M. Bresson songea à dresser un inventaire de tous les cours d’eau français sur lesquels existait ou avait existé une installation de force motrice ayant une puissance d’au moins chevaux. Utilisant un ouvrage de M. J.-A. Montpellier sur les Distributions publiques d'énergie électrique en France, les documents que la Direction générale des eaux et forêts et la Direction de statistique générale de la France mirent à sa disposition, M. Bresson publia en 1908, dans la Revue Electrique^ un lexique des meilleures rivières du bassin de la Loire; un an après paraissait un lexique analogue pour lè bassin de la Seine. Fait très intéressant à enregistrer, les administrations publiques l’ont aidé de la façon la plus intelligente. M. Dabat, conseiller d’Etat, directeur de l’hydraulique agricole, frappé de l’intérêt que présentait l’entreprise de M. Bresson, non seulement lui fournil les sources de documentation qu’il possédait, mais fit reviser son travail par les ingénieurs du service hydraulique des divers départements. Aujourd’hui, M. Bresson a, dans les conditions que nous venons de dire, passé en revue tous les bassins fluviaux de France : Loire, Seine, Rhône, Garonne, bassins côtiers ou frontières.
- En dénombrant les meilleures rivières de France pour les utilisations hydrauliques, M. Bresson contribuera certainement à l’accentuation du mouvement qui est amorcé déjà et qui consiste à s’en servir notamment pour assurer l’éclairage électrique de nombre de localités. On comprend l’avantage général que le pays aurait à user de cette énergie. Etant donné qu’il est obligé de faire venir chaque année de l’étranger de grandes quantités de houille ou de pétrole, il trouverait dans l’aménagement de ces chutes un moyen de restreindre les achats de ces deux matières premières. Les ressources en houille blanche et en houille verte que possède la France sont certainement appelées à être de plus en plus utilisées, et les travaux de reconnaissance que nous avons signalés aideront à cet essor.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). —N° 13.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Compagnie Générale Française de Tramways.
- D’après le rapport de la Compagnie Générale Française de Tramways, le solde bénéficiaire pour l’exercice
- 1 Qi/j, y compris le report de 127 4&4 fr. 3i des exercices antérieurs, s’élève à 3 267 633 fr. 10.
- Les recettes pour 1914 ont été en diminution de
- 2 193 i36 fr, 75 sur 1913 et le résultat bénéficiaire de 873310 fr. 21 par rapport à l'exercice précédent.
- Le dividende de 1914 a été abaissé à 20 francs, une provision de 400000 francs ayant été constituée par un prélèvement sur les bénéfices, en vue de tenir compte de la répercussion que les événements fie la guerre peuvent encore avoir sur l’exercice 191 >.
- CONVOCATIONS
- Manufacture Parisienne d’Appareillage Electrique. — Le 28 avril, à 2 h. 1/2, rue Connûmes, 14? à Paris.
- Société Nouvelle de l’Accumulateur Fulmen. — Le 20 avril, à 2 b. 1/2, rue Saint-Lazare, 58, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- 1 RANCE.
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat à Paris a l’intention d’acquérir deux tracteurs électriques pour chariots transbordeurs à niveau, destinés à la gare de Saintes.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard, dans les bureaux du service électrique (i,e division),
- 43, rue de Rome, à Paris (8e), les mardi et vendredi, de quinze à dix-sept heures.
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- o o
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat à Paris a l’intention de faire l’acquisition de moteurs électriques de traction à courant continu pour voilures automotrices de banlieue à 4 essieux et à 4 moteurs.
- Les industriels désireux de concourir à celte fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3e division), 72, rue de Rome, à Paris (8e), les mai di et vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 3o avril 1915.
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- * *
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat à Paris a l’intention de faire l'acquisition d’équipements électriques de traction à unités motrices multiples, à courant continu, pour voitures automotrices de banlieue à 4 essieux et à 4 moteurs.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3° division), 72, rue de Rome, à Paris (8e), les mardi et vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 3o avril 191a.
- *
- * *
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat h Paris a l’intention d’acquérir des équipements électriques, comprenant deux postes de commande de contrôle multiple, la càblerie du chauffage et de l’éclairage pour voitures remorques de banlieue.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3e division), 72, rue de Rome, à Paris (8*-) les mardi et vendredi, de (piinze à dix-sept heures, jusqu’au 14 mai 1915.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- f’AMB — IMPIUMBAIB LIT*, 17, UUB CABBETTB.
- le Gérant : J .-B. Noubt
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- Trente-septième année
- SAMEDI 17 AVRIL 1915.
- Tome XXIX (2e série). N» 14
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- E. RtVEROT. — Note sur l'invention de la bobine d’induction à étincelles............. 49
- O. BILL1EGX. —Vitesses critiques des groupes turbo-alternateurs (Suite).................. 55
- Publications techniques
- Stations centrales
- E lectroméla U urgie
- Fours électriques pour aciéries. — T.-D. Ro-liEItTSON...................................... 65
- Fusion et affinage des métaux par voie électrique......................................... 67
- Notes industrielles
- Révélateur d’orages pour stations centrales. . 61
- Télégraphie sans fil
- Le décrémètre Kolsler..................... 63
- Protection des poteaux en bois des lignes de
- transport d’énergie électrique.............. 68
- La ventilation des lurbo-génératrices......... 69
- Renseignements Commerciaux.................... 72
- NOTE SUR L’INVENTION DE LA BOBINE D’INDUCTION A ÉTINCELLES
- Comme l’application de toute découverte nouvelle, la bobine d’induction a suscité la compétition et la rivalité des inventeurs et aussi les tentatives des imitateurs. Devant la confusion et l’encombrement des documents produits, il paraît d’abord malaisé de discerner l’apport réel de chacun et c’est l’impression que semble avoir éprouvé M. Armagnat lorsqu’il dit dans son livre, devenu classique sur le sujet (*), que la question est difficile à trancher.
- Toutefois cette opinion peut tenir à cette circonstance qu’il n’a pas eu sous la main l’un des deux documents indispensables à consulter pour y parvenir : la collection de VAmerican Journal of Science and Art édité à New-IIavcn par Sulli-man. 11 ne cite en effet ce journal dans sa bibliographie que d’après les Annales of Electricity, Magnetism and Chemistry, de Londres, par \V. Sturgeon, qui est le second document, insuffisant à lui seul. C’est notamment dans ces documents qu’il faut aller voir pour mettre au point
- (*) Armagnat. La bobine d'induction, Gauthier-Villars, Paris, 1905.
- les revendications excessives de CPage accueillies avec trop de politesse par feu du Moncel et impartialement reproduites par M. Armagnat.
- Relativement d’abord à la déconcerte même de l’étincelle d’induction secondaire, elle appartient en toute propriété et priorité à Faraday, bien qu’un mémoire du professeur Henry -postérieur seulement de quelques mois — fasse aussi mention du fait (soit-qu’il l’ait indépendamment retrouvé ou seulement répété).
- Remarquons en outre que l’action du fer est explicitement mentionnée par Faraday.
- Le premier mémoire de M. Masson n’a, de son aveu même, rien ajouté aux recherches de Faraday et nous le citons dans les textes à revoir comme établissant le premier point ci-dessus. Toutefois ce premier mémoire annonce les recherches originales du second :
- Annales de Chimie et de Physique, Paris :
- Lecture de Michel Faraday, le 24 novembre :83i, à la Société Royale de Londres. Recherches sur l’Electricité : p. 5, tome L, i83î .
- 28. — Spirale A jointe à une pile. Spirale B à un gai-
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2« Série). — N° 14.
- vanomètre ; galvanomètre immédiatement affecté (à un degré au delà de celui remarqué sans fer)... en faisant cesser le contact avec la batterie, déviation très forte .. en direction contraire.
- 3u. — Par l’usage du charbon aux extrémités de la spirale B, il fut possible d’apercevoir une petite étincelle lorsque le contact de la pile avec A fut établi,Il n’arriva que rarement de voir l’étincelle lors de la cessation du contact.
- Amèrican Journal of Science and Artthy Sullimau, Xew-Havcn :
- Professeur Henry. Sur la production de courants et d’étincelles d'Eleclricilé par le Magnétisme (from magnétisai), p. 4o3? tome XXII, i83i :
- «... (P 4°7)*»* Mais le plus surprenant effet se produisit quand, au lieu de faire passer le courant aux fils allant au galvanomètre, les bouts opposés de l'hélice furent tenus presque au contact l’un de l’autre et l’électro-aimant lhe inaguel) soudainement excité ; on vil alors une étincelle petite mais brillaute (vivid) passer entre les bouts des fils et l’effet se répéta aussi souvent que l’état d’intensité de l’éleclro-aimanl fut changé... Une succession de brillantes étincelles fut obtenue en interrompant et établissant la communication (du courant). »
- Joseph Henry. Faits en rapports avec les étincelles, p. 3'i7, tome XXVIII, i835 :
- Extrait des procès-verbaux du meeting du îG janvier i835 de Y American Philosophical Society.
- Annales de chimie et de physique^ p. 5, t. LXVI, 1837 :
- Mémoire? de M. Masson. De l’induction d’un courant sur lui-même.
- (P. 7) « L’analogie qui existe entre les recherches de M. Faraday et les miennes ne me laisse que la satisfaction de me trouver complètement d’accord et dans les moyens d’expérience et dans les résultats avec un savant illustre. »
- (P. 3G) « LXXI. — II serait curieux, comme nous l’avons annoncé M. Faraday et moi, d examiner les phénomènes auxquels on parviendrait en employant dans les expériences précédentes de l’électricité à haute tension
- ,« Quelques essais m’ont déjà conduit à des résultats consignés dans une note que j’ai adressée il y a longtemps à l’Académie des Sciences et depuis cc temps de nouvelles recherches me font pressentir des faits curieux sur l’induction et je m’empresserai de les publier quand mes occupations m’auront permis d’arriver à une solution satisfaisante, »
- Il résulte ensuite des publications citées ci-aprcs dans leur ordre chronologique :
- Que Page a construit et employé en i836 une bobine d’induction sans fer, formée de deux fils égaux enroulés côte à côte, ayant un interrupteur mû à la main mécaniquement. Il parait en outre avoir reconnu qu’il y a avantage à opérer la rupture du contacta mercure sous une couche d’eau ou de naphtc.
- Mais que le véritable inventeur de la bobine d’induction électromagnétique est Sturgcon, en 1837. Sa bobine (dont la 'description est don-
- née et figurée) avait un noyau de fer feuilleté, ses deux circuits indépendants intérieurs l’un à l’autre, avec fil inducteur relativement gros et court et fil fin induit de grande longueur ; l'interrupteur nui mécaniquement à la main comportait un levier basculant et un godet à mercure. Les modèles construits par BachhofYner et Nesbit ne différaient guère que par l’empjoi comme interrupteur d’un rochet métallique particulier.
- Une citation contemporaine de Magnus corrobore ce qui précède.
- La destination principale de ces bobines était de fournir des commotions pour l’usage médical ; mais elles étaient aussi des instruments de cabinets de physique et leur propriété de donner de petites étincelles secondaires était démontrée.
- American Journal of Science And art, by Sullimau, New Il aveu :
- C. G. Page. Lettre à Sulliman-Salem, mai i836.
- Méthode pour augmenter les secousses (shocks) [commotions physiologiques] et expériences avec l’appareildu professeur Henry pour obtenir les étincelles et commentions du calorimotor. p. 137 du tome XXXI, 1837.
- Ce titre exige qu’on se reporte à une communication antérieure :
- Dv IIare. Description d’un procédé et d’un appareil pour faire partir les mines (Blasting Roclis) par inflammation galvanique (inflammation d’une amorce par la décharge galvanique d’un deflagrator ou calorimotor), p. 352 du tome XXVI, i83/|.
- Il résulte de cette publication que Page a reconnu l’avantage d’opérerla rupture du contact à mercure sous une couche d’eau ou de naphle (l’emploi des godets à mercure n’était pas une nouveauté) ; qu’il s’est finalement servi de la décharge secondaire d’une bobine formée par l’enroulement de deux fils côteà côte —qui ne contenait pas de fer — avec, pour interrupteur, une étoile en cuivre rouge dont les branches venaient au contact du mercure,
- La lettre ci-dessus au professeur Sulliman est seule reproduite dans les Annales of Eleclricity, Magnetism and Chemistry, by W. Sturgeon, London, p. 290, tome I, i83G-i837.
- Dans cette publication paraît ensuite :
- Lecture de W. Sturgeon, en août 1837, à la Société Royale de Londres, p. 47°» Ionie I, 1836-1837.
- W. Sturgeon reconnaît dans ce mémoire la supériorité des noyaux en fil de fer sur les noyaux pleins, ajoutant que des plaques de fer roulées en spirale ou des paquets de fer laminé produisaient le même effet avantageux. Il sépare les enroulements inducteur et induit, mettant celui-ci à l'extérieur. La ligure ia5 de la planche Y représente la bobine construite sur ses indications dont l’enroulement intérieur (primaire) était fait de 79 mètres de fil relativement gros, l'enroulement de fil fin étant pardessus à l’extérieur et long de 395 mètres. La longueur entre joncs était de 10 cm. 4-
- L'axe était creux pour recevoir un faisceau de fer.
- L'interrupteur à bascule et godet de mercure était mû par une bielle ou une came.
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- 17 Avril 1915.
- LA LUM1ÊIIE ÉLECTRIQUE
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- Ba.chhoffner. Sur la bobine électromagnétique, lig, 127, pl.V, p. 496, tome I, 1837.
- Nesbit, Sur les machines à bobine électromagnétique, fig. 54, pl. VU) extrait d'une lettre, p. ao 3, tome II, i838.
- Annales de Chimie et de Physique^ Paris :
- Magnus. Sur l'action d'un faisceau dejfil de fer dausl'in-terruption du circuitgalvanique, p. 43i , tonie LXXI, 1839.
- a C'est en Angleterre que parait avoir été observé (appliqué) pour la première fois par MM. Bachhollïier et Sturgeon l'augmentation extraordinaire de la commotion que l’on obtient au moyen d'une pile galvanique ou d'uu couple de plaques, lorsque au lieu d'un noyau]de fer massif ou place dans la spirale formée par le lil iuducleur un faisceau de tüs de fer. On a depuis adopté celte moili-fication dans la construction d’appareils destinés ii provoquer des commotions électriques ...»
- La nouveauté qui caractérise en i838 la machine de Neef est le fonctionnement automatique de son interrupteur, dont il déclare lui-même la construction ingénieuseducà P. Wagner, son ami, (la bobine elle-même est plutôt inférieure à celle de Sturgeon, comportant seulement deux fils pareils et d’égales longueurs).
- Il est à remarquer que ce premier modèle de trembleur était à bascule et godet de mercure.
- Le modèle à ressort et contacts solides, qui appartient à la description avec figure du nouvel électrotomc de Thomas Wright, correspond davantage au dispositif vulgairement appelé maintenant trembleur de Nccf.
- C. G. Page n’a soulevé à l'époque aucune revendication ni contre Sturgeon, ni contre de Neef, mais il a fait paraître en 1889 sous le titre «Nouvelle forme d’appareil (fig. 1) » et publié seulement en Amérique la description de la bobine qui apparaît ainsi comme une heureuse synthèse des inventions de Sturgeon et de Neef et qui est précisément celle dont il a fait état en 1867, dans sa tardive revendication européenne. Car il y a coïncidence avec la figure accueillie par du Moncel en 1873.
- Le moins qu’on en puisse dire c’est qu’il a hardiment pris à son compte la revendication que son compatriote Sturgeon aurait eu seul et pour partie seulement le droit de formuler.
- Annales of Electricity, Magnelism and Chemislry, by Sturgeon, London :
- De Neef. Sur une nouvelle machine électromagnétique, p. 66, tome IV, 1839 :
- Exposée en septembre 1838 à Fribourg, au Meeting of Philosophers.
- « La construction ingénieuse que j’emploie dans ce but (que l’appareil s’excite lui-mème) est due à M. P. Wagner. »
- Thomas Wright. Description d’un nouvel électrotome, ligure 1, planche I, tome V, 1840.
- Comptes rendus des Séances de C Académie des Sciences, tome VIII, 1839, P* 4°6.
- Description d’un appareil électromagnétique, imaginé par M. du Neef de Francforl-sur-le-Mein (séance du 18 mars).
- ... Multiplicateur composé d'un cylindre de fer doux, de 7 centimètres de longueur et de 2 centimètres de diamètre ... à chaque bout, disque en bois de
- centimètres de rayon bobine de deux bouts de
- IH de cuivre rouge, de chacun 162 mètres de long et 1 millimètre de diamètre .... disque de fer doux et fil, vibrant ... M. de Neef a donné le nom de marteau au fil horizontal et d’enclutne au godet à mercure.
- P. 499- M. Breton présente un nouvel appareil électromagnétique qui lui paraît avoir quelque rapport avec le précédent.
- American Journal of Science and Art, by Sulliman, New Haven :
- C. G. Page. Magnclic Electropeler et Eleclrotorae, p. m, tome XXXV, 1839.
- C. G. Page. Appareils et expériences, p. 2*2, tome XXXV, 1839.
- G. G. Page. Nouvelle forme d’appareil consistant en un éleclro aimant composé et un électrolome (dite complétée avril i838, publiée avril 1839) il’électrolome de celte machine, figure 1, est celui do Neef et non pas celui publié ci-dessus en janvier par Page).
- Keprenanl l’ordre chronologique des faits, nous passons sur un mémoire du professeur Henry qui ne fait guère que répéter et compléter la connaissance des phénomènes et nous arrivons au mémoire classique de Masson et Bréguet.
- L’idée maîtresse des expériences — qui est certainement le développement de la suggestion ancienne de Masson et lui appartient — est de pouvoir produire avec l’électricité galvanique les effets de l’électricité statique. Masson et Bréguet l’ont réalisée d’une façon tout à fait suffisante théoriquement, mais pratiquement assez modeste en produisant dans l’air une étincelle secondaire qui n’a pas dépassé 2 ou 3 millimètres. Leur appareil ne contenait pas de fer ou plutôt, quand ils en ont employé, ils l’ont mis sous forme de bloc massif, point de détail fâcheux sur lequel mieux vaut ne pas insister.
- Et si l’on peut trouver dans ce mémoire l’idée de la machine de Rulimkorff, il n’y a rien qui ressemble à sa réalisation et qui autorise à attribuer à Masson et Bréguet l’invention de la bobine d’induction à longue étincelle.
- Lecture du professeur Henry, en novembre 1838, à Y American Philosophical Society, Contribution à l'Electricité et au Magnétisme.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T XXIX 1,2' Série). - N“ 14-
- Philosophical Magazine, Londres, 3* série, tome XVI, 1840, p aoo, a54, 35i.
- Analysé par M. Abria : Sur l’induction électrodyna-mique par M. Henry de Princeton. ‘ Annales de Chimie et de Physique, 3° série, tome III, 1841, p. 394.
- Masson et Bréguet. Mémoire sur l’induction. Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. IV, 184a p 139 :
- P. 131 : u Un courant d’induction magnétique peut produire des étincelles à distance dans l’air et charger fortement un condensateur; par conséquent un courant d'induction peut être entièrement transformé en électricité statique ».
- P. i38 : a* partie. — Transformation des courants induits en électricité statique . . . Nous avons répété les expériences de M. Henry avec des appareils semblables aux siens et nous sommes parvenus à obtenir des courants également forts au moment de l’interruption et de la fermeture du circuit, mais ces appareils donnaient des résultats très faibles comparativement à ceux que nous obtenions avec les nôtres au moment où le circuit était.rompu.
- P. i43 : 3° partie. — Ile la lumière électrique obtenue avec les courants d’induction.
- Mais saisissons ici l’occasion qui se présente d’ouvrir une longue parenthèse pour régler le compte des tardives assertions de Page en 1867.
- D’abord l’étincelle de la bobine, dite de Page et de 1837, aurait atteint 1/16 de pouce Il affirme ensuite (du Moncel, p. 240, et Arma-gnat, p. 12) que des bobines donnant de longues étincelles (?) furent construites en Amérique ; quelques-unes auraient été faites avant l’année 184b; elles auraient eu des fils de plusieurs milles de longueur et donné des étincelles de 1/10 à 1/2 pouce de longueur (2,5 à 12,5 millimètres).
- Mais l’assertion capitale, reproduite seulement et dubitativement d’ailleurs par M. Arma-gnat, p. 12, est qu’en t85o Page aurait construit une grande bobine donnant 20 centimètres d’étincelle (?) par rupture brusque de primaire.
- Cette dernière prétention va précisément nous fournir la preuve de la mystification de Page, en nous permettant de préciser par les documents de l’époque la confusion de terme sur laquelle elle est uniquement échafaudée.
- 11 est au premier abord assez difficile de se retrouver dans les nombreuses machines que Page a décrites de i838 à 1840 dans VAnierican Jourhal de Sulliman, car il semble avoir eu la spécialité, sous prétexte de perfectionnement, de reproduire et d’assembler tous les organes récents.
- Nous avons vu déjà que sa bobine d’induction associait à la bobine de Sturgeon le trembleur de celle de Neef; nous pourrons bientôt après trouver de lui une nouvelle machine magnéto-électrique de grande puissance avec deux aimants parallèles en fer à cheval, etc., car, peu auparavant, Uriah Clarke a fait connaître la machine magnéto-électrique. L’électro-aimant appliqué, inventé par Sturgeon quelques années auparavant, était aussi à l’ordre du jour; il est naturel, par conséquent, que nous en trouvions un nouveau de Page.
- Mais ce qui laissera place plus tard à toutes les confusions, c’est que le terme « electro-nuignelic coUn s’applique indistinctement à la bobine d’induction de Sturgeon et à la machine de Clarke, que le terme « magnet « désigne indistinctement l’aimant permanent en fer à cheval et l’électro-aimant, qu’enfin le mot extra-courant 11’existe pas encore et que celui de « secondury cürrènt », désigne indistinctement l’extra-courant et le courant secondaire. L’étincelle d’extra-courant et l’étincelle secondaire sont pareillement confondues dans la désignation unique « se.ondary spark ».
- Du Moncel. Exposé des Applications de l'Electricité. Paris, Lacroix, 3* édition, p. 244, fig. 81, tome II, 1873.
- Armagnat. La bobine d'induction. Paris, Gaulhier-Villars, p. 12, igo5. — Bobine d’induction du professeur Page; ses revendications.
- Anna’es of Electricity, Magnelism and Chemistry, bv Sturgeon, London :
- Uriah Ci.akkë. Sur les machines magnéto-électriques, pl. I, tig 7, p. 12, tome III, i838.
- C. G. Page. Nouvelle machine magnéto-électrique à deux aimants en fer à cheval parallèles, pl. XI, lig. 5, p 389, tome III, i838.
- C. G. Page. Sur l’électro-magnélisme, comme force motrice, p. 534, tome III, i838.
- G. G. Page. Magnetic Electropeter et Electrotome, p. 55g, tome III, i838.
- American Journal of Science and Art, by Sulliman, New Haven :
- C. G. Page. Nouvelle machine magnéto-électrique de grande puissance à deux aimants en fer à cheval parallèles, p. 163, tome XXXIV, i838.
- P. 167 : Sur un nouvel électro-aimant composé pour la production de l'étincelle magnéto-électrique et aussi pour force attractive.
- C. G. Page. Recherche s ur l’éleclromagnétisme et de nouveaux instruments électromagnétiques, p. 364, tome XXXIV, i838.
- P. 368 : Nouvelle machine électromagnétique ou Magnéto-électrique multiplicateur conversible en une machine électromagnétique.
- C. G Page. Electromagnélisme, p. 36o, t. XXXVI, i83g.
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- 17 Avril 1915. LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- American Journal of Science and Arft b y Sulliman, New Haven, a* série :
- C. G. Page. Singulière propriété; dimension cl longueur extraordinaires, 8 pouces (ao centimètres), de l'étincelle, p. 349, tome X, i85o, d’exlra-courant (dite secondary) car l’auteur... présume... que 1 étincelle pourrait atteindre un pied et plus si les (ils étaient séparés à la vitesse d’un boulet de canon.
- C'est donc l’étincelle de rupture du plus fort élcclro-aimant connu (de l’auteur) soutenant une barre de fer de 3oo livres.
- C. G. Page, De la direction de l’étincelle des extra-courants de rupture (dit secondary) sous l'influence des hélices et des aimants, p. 191, tome 11, i85i.
- En prenant soin d’éviter les confusions de mots, on trouve dans les publications de Page :
- « Un nouvel électro-aimant composé pour la production de l’étincelle électromagnétique et aussi pour force attractive (p. 167) :
- « ... J’ai pris sept morceaux de bon fecjdoux, bien recuit, d’un pouce (a,54 cm.) de largeur, un quatorzième de pouce d’épaisseur (1,8 mm.) et huit pouces (20,3 cm.) de longueur. Ces morceaux furent d’abord rivés ensemble et les angles de la barre ainsi composée furent arrondis pour éviter de couper le fil.
- « Quatre couches de fil isolé furent enroulées dessus et leurs bonis attachés à deux fils de connexion. Rien 11e peut être imaginé de plus intense et de plus beau que les étincelles produites par ce petit électro-aimant composé.
- « ... Pour sa dimension, c’est le plus fort électro-aimant connu et quand la pile cstenlevéc il ify a pas assez de magnétisme conservé pour affecter une très délicate boussole (needle). De cette parfaite neutralisation de puissance résulte en majeure partie l’intensité de l’extra-courant secondary current) »
- Et c’est de l’étincelle de rupture do cet élcetro, ou d’un semblable, qu’il parle en i85o et i85i quand il décrit, p. 349 :
- « Propriété singulière, dimension et longueur extraordinaires de l'étincelle d’extra-cou rant (the secondary spark).
- .< Quand'le circuit avec l'hélice est soudainement coupé, une étincelle d extra-courant (a secondary spark) se produit de huit pouces de longueur (20 cm.), il présume que l’étincelle pourrait atteindre un pied (3o cm.) ou plus si les fils étaient séparés à la vitesse d’un boulet de canon.»
- En i85i il décrit :
- La direction de l’étincelle d'extra-courant
- (from secondary currents) soils l’influence des hélices ou des aimants et l’article est accompagné d’une figure et d’une description ne laissant place à aucune ambiguïté : ses secondary sparks sont des étincelles d’extra-courantetriende plus.
- C’est donc un électro-aimant et nullement une bobine que Page a construit donnant 20 centimètres d’étincelle (d’extra-couranl) par rupture brusque de primaire et le prétendu résultat qui semblait ït bon droit extraordinaire à M. Àrma-gnat, étant donné que l’emploi du condensateur n’était pas connu, n’est qu’un canard transallan tique.
- Eaut-il attribuer à une confusion analogue la prétention que des bobines auraient existé en Amérique avant 1846 donnant des étincelles de 1 l’i pouce ? Cela est plausible, caries étincelles de rupture du circuit primaire sans condensateur des bobines d’alors pouvaient atteindre cette longueur dans l’air. Ou bien ce second chiffre n’a-t-il été avancé que pour faire pendant à la longueur réelle des étincelles secondaires que donnaient les premières bobines de RuhmkorfT, car tel parait bien avoir été leur ordre de grandeur.1 Cela est aussi admissible. Mais ce qui est certain c'est que, lors de lapublicalion de l’appareil de RuhinkoriT en Amérique, Page n’éleva personnellement aucune revendication d’antériorité quant aux résultats atteints ; il paraît s’être alors contenté que Sulliman ait signalé la ressemblance de son appareil de i83*) avec, celui de RuhinkoriT. Et il est permis de penser que les effets nouveaux de la première bobine de RuhinkoriT n’étonnerent pas moins en Amérique qu’en Europe les témoins de l’époque.
- En ce qui concerne la première allégation de 1867 que la machine dite de Page et de i838 aurait produit une étincelle de i/M* de pouce [1,57 mm.), elle pourrait plutôt correspondre au chiffre atteint par les plus fortes bobines construites en Amérique avant l'apparition de la machine de RuhinkoriT.
- Dès sa première machin*' —dont la cous t rue t ion sc place en i85o — RuhmkorfT obtint des étincelles de l’ordre de grandeur du centimètre; il : quintuplait ainsi les résultats de ses devanciers, atteignant le but visé par Masson et Bréguet, et ; sa machine rencontra un succès immédiat dans île monde savant. 11 11e paraît pas avoir dévoilé. alors le secret de la supériorité de sa machine ' qui, au demeurant, ne différait pas comme cons-
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- 54
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2* Série). — N' 14.
- titution de principedesbobinesd’induction antérieurement construites.
- Le perfectionnement capital de l’adjonction du condensateur, dû à Fizeau — et que Ruhmkorff adopta immédiatement — vintpeuaprès, eni853, doubler le résultat.acquis et porter l’étincelle à environ a centimètres dans l’air.
- Un témoignage contemporain de Faraday lui-même rend hommage à la fois à Fizeau et à Ruhmkorff. En outre, c’est sous sa plume même que nous avons trouvé, dans les Proceedings of the Royal Institution, une description de la bobine de Ruhmkorff précisant la longueur d’étincelle alors obtenue : « Elle peut, dit-il, franchir i /3 à 1/2 pouce dans l’air [o,8 à i,*5 cm]. »
- Et nous terminons nos citations par un extrait de la publication où seulement, en 1872, Ruhmkorff décrivit son invention.
- Celle-ci d’ailleurs, résidant dans le résultat obtenu par un détail soigné de fabrication, ne paraît pas avoir été brevetée par son auteur, pas plus que l’adjonction du condensateur par Fizeau.
- American Journal of Science and Art, by Sulliman, New-Haven :
- Ruhmkorff. Appareil pour transformer 'Electricité dynamique en électrostatique, p. 114, tome XY, i853.
- (La description est donnée dans une longue correspondance de Nicklès et l’éditeur de la revue américaine signale en note qu’il faut rappeler le nom de M. Page dont l’appareil — peu connu en Europe — paraît avoir plusieurs points de ressemblance avec celui de M. Ruhinkorlf. Il renvoie à la bobine décrite en 1809, p. 252, tome XXXV.)
- Cf. Comptes rendus des Séances de .VAcadémie des Sciences, Paris, p. 418, tome XXXVI, i853 :
- Fizeau. Note sur les machines inductives et sur un moyen facile d’accroître leurs effets.
- « On dispose un condensateur formé de deux lames... et l’on fait communiquer chacune... de part et d’autre du point d’interruption (du circuitinducleur) où se produisent les étincelles (de rupture)... »
- Philosophical Magazine, London, 4e série, p. 197, tome VIII, i854.
- American Journal of Science and Art, by Sulliman. New-Haven, 2* série, p. 84, tome.XVII.
- Professeur Faraday. Cas où les effets statiques et ceux du courant sont associés.
- « M. Fizeau a appliqué, avec un grand avantage, le même artifice aux courants voltaïques primaires du bel appareil d’induction de Ruhmkorff. »
- Proceedings of the Royal Institution. London. Vol. II, (i854-8), p. i3g :
- Professeur Faraday. — On Ruhmkorff's induction Apparatus.
- Les Mondes, par l’abbé Moigno, l. XXVII, 1872, p. 64 :
- Notice sur l’appareil d’induction produisant de l’électricité statique, par M. Ruhmkorff.
- « En i85o j’ai construit un appareil d’induction et j’ai eu soin de prendre du fil do fer très fin pour le faisceau. Je n’ai enroulé dessus que deux ou trois rangées de gros fil parce que je savais par expérience qu’en en mettant davantage ou augmentait bien le magnétisme, mais on détruisait son action inductrice.
- « Sur ce gros lil j’ai enroulé très régulièrement du fil fin et sur chaque rangée de spires j’ai mis du papier fortement enduit de gomme laque.
- « Si je veux construire une bobine donnant de longues étincelles je prends du fil induit très fin ; si au contraire les étincelles doivent être épaisses j’emploie du fil plus gros selon l’usage auquel on destine l’appareil.
- « Je 111c suis servi d'un faisceau de fil de l’er de 1 mètre de longueur et de 5 centimètres de diamètre ; je 1 ai couvert d’une carte et j’ai enroulé dessus du fil de cuivre rouge... do 2 à 3 millimètres de diamètre... et en faisant passer le courant d’une pile de 1 2 éléments Bunsen, la force de l'aimantation était telle que je pouvais soulever par- l'un des pôles un poids de 20 kilos.
- « Le premier appareil que j’ai construit fut employé de suite par MM. Becquerel et Fremy pour produire de l’ozone; par M. Masson... par moi... et il fut promptement répandu dans le monde savant.
- « M. Fizeau ajouta un condensateur publié dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences ; mais par celle addition l’appareil devenant beaucoup plus puissant, il se perçait parce que la tension était trop forte à l’extrémité de chaque rangée de spires. Pour éviter cet inconvénient j'ai mis une cloison au milieu et il existe encore à Paris deux appareils de celte construction (l’un à l'Ecole Centrale et l'autre à l’Ecole Normale et livrés tous les deux à cette époque).
- « M. I’oggendorlf partagea la bobine en un grand nombre de cloisons (décrite dans ses annales) et M. Foucault ajouta un interrupteur à mercure publié dans les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences et qui contribua à rendre l'appareil plus puissant.
- « Pour la solidité, M. Richtie augmente davantage encore le nombre des cloisons (publié à Boston) :
- « J'ai adopté pour les grands appareils le cloisonnement des bobines et j’ai eu soin d’en prévenir mes clients pour qu'ils n’aient pas de crainte qu’ils se percent. »
- L’adjonction dn condensateur ne présentait pas d’utilité pour les appareils de médiocre puissance destinés à l’usage médical, de sorte que depuis lors les bobines d’induction se séparent en deux categories distinctes :
- D’une part, les bobines médicales auxquelles pourrait être attaché le nom de Sturgkon;
- De l’autre, les bobines à étincelles connues à juste titre sous le nom de bobines de Ruhmkorff qui doit être conservé, sans négliger dans leur description l’important perfectionnement du condensateur de Fizeau.
- E. Rayehot.
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- 17 Avril 1915
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- VITESSES CRITIQUES DES GROUPES TURRO-ALTERNATEURS (Suite)11-:
- Groupes à quatre paliers.
- Jusqu’ici, nous n’avons fait que. résoudre des oas qui ne répondent pas eneorc suffisamment aux exigences de la pratique. Les exemples d’une seule machine à grande vitesse avec bout d'arbre, ou d’un groupe à trois paliers sans bout d'arbre, ne sont pas des plus fréquents. Le plus souvent les groupes turboralternateurs sont des machines à quatre paliers, avec bout d’arbre, dont l’intervalle du milieu formé par le manchon d’accouplement est très petit.
- De plus en plus communs sont les groupes lurbo-dynamos à quatre paliers, composés de la turbine et de deux génératrices généralement identiques. 11 est donc indispensable de calculer encore exactement ces différents problèmes dont les solutions seront du plus haut intérêt pour les constructeurs.
- a:
- ÏK
- i
- l,
- Fis
- Soit (fig. 7) l’arbre considéré. Les vibrations déformeront l’axe ABCD suivant la ligne élastique que nous diviserons en trois segments I, 4 et l3. Comme précédemment, ceci est possible à condition de déterminer les constantes d’intégration en conséquence, c’est-à-dire qu’à chaque instant et dans n’importe quelles circonstances, les ordonnées y sont nulles en B et en C; en ces mêmes points la tangente à la ligne élastique est commune aux intervalles voisins, la limite d’élasticité n’osant être dépassée en aucun cas, et les moments sont les mêmes au signe près. L’équation différentielle de chaque élément de courbe AB, BC ou CD sera encore
- IE iS =P = m[y +
- d'où
- y — aeKx -j- y cos K x -J- S sin K# — p.
- Les douze constantes d’intégration sont à déterminer d’après les conditions limites sui-van tes.
- i/t'
- 3:1=0
- dx 2
- = <>>
- x’i=0
- d’ih
- dxl
- Xi—7i
- dyÀ
- d/X„ j JC
- y*
- //«
- !h
- _d\'/3 *»=/, dx32
- dy0 = °, -7-7 dXt
- xi=h
- !h
- — O d%!h
- X
- = v.
- d2y,
- x.t - U
- Xl — ft
- Xi — l'i
- dy 3 dx 3 d2y 2 dx22
- d2y-.j
- dx 3 -
- Æ‘3—0
- X;i — 0
- Nous aurons donc à résoudre le système d’équations suivant, en supposant immédiatement
- K, = K2 — K, = K et pt = p2 = ps — p-
- ai + Pi + Yi — P
- <*2 -f P2 + ï-2 = P
- «3 + p3 "T Ï3 — p
- a,eKi<-)- K,f -j- yt cos Kl, -f- S, sin K/, = p
- aa eK,ï -f- K,s -f- y2 cos Kl2 -}- 82 sinK72 = p
- <x3(- p3e~K,3 4- y3 cosK/3 -f- S3 sinK4 = p
- ai H- Pi — Yi = 0
- a3eKù-f- p3e-K,3 — y3 cosK4 — c3 sinI</3 = o
- — (3,e—K,) — Y» sin K 4 -j- 8, cos K 4
- — Oto 4~ P2 --- ^2
- a2cKl*— Ki- — Y2 sin lv4 -f- S2 cosK4
- = — <*3 -f- p3 — S3
- a, (84e—Kii — Yi cosK4 — 84 sinK^
- = — a2 — P2 -j- Y2
- a2eK,!-(-p2e—K(« — Y2COSK4 — 82sinK4
- — — a3— Pa Yj-
- >4')
- (') Voir La Lumière Electrique du 10 avril, p. -37.
- I
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- 56 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N® 14.
- On trouve pour les constantes a^Sles expressions ci-après :
- pe-K'<-}-üYa o pe,il‘ — —~a(eK'<—e-K'-)5 ~ 2(eKi, _ e-Ki.) ’ j
- P «
- ïi —^ - ; ci
- a -
- cos K 4
- V2
- «2
- sin K 4
- Y:, + Ya6>_K‘c — pc*-K'*
- c\iU _ 5
- pCK/s _ ^2Ck/, . Yn. eKU_ _ e-KU >
- p — Ya — Y2 cosK4 sin K lt ’
- p(i — ae~K/q -{- 2Y3<?“-k/j
- i5)
- Ps
- o3
- U (eK/a ---- (J—K'sj
- P ( i — 2 eIi,a
- 2YaeK 1
- 2 (eK/-> -- g—Iv/a
- P --- 2Y3 cos K 4
- 2 sin K 4
- où y-2 et y3 sont à tirer des deux écpiations : Y2 [cighK.4 -f- ctghK4 — clgKVj — ctgK4]
- [ sin hiv 1.1 sinlv/2J
- p|clgl,K/,-clgK/1 + -1^7;
- 2 sin L lv 4 sin K f2 fin K 4-1
- 1 I_mii!iK4 sinl + Ya lt;tg *> K 4 -f- ctg h K 4 — clg K 4 — c Ig R 4 |
- = p| cgi, 1(7,-c,gK/,- jjjijjj, --J—
- sin K7, J3- ^
- I
- qu on peut écrire . ..
- «Ya + *Ya = c- - r 1 ‘ ( 16')
- «'Y* + ^'Ya =’«'• (17')
- Pat* conséquent
- - c'b ac' — en'
- 1*
- c/)1 — c'b nb' a'h
- a b'— a'b
- i»l
- En multipliai!tics égalités (16) et (17)de part et d’autre respectivement par sin K4 sin K4 et sin K4 sin K 4 afin que les numérateurs des formules(i8) 11e puissent prendre que des valeurs finies, les coefficients Y2 et Ya seront immensément grands chaque lois que leur dénominateur commun sera nul, c’csl-à dire quand on aura :
- sin K4 sin2K4 sinK4 ab'
- = sinK4 sin2 K4 sin Kla a'b. (19).
- D’après les résultats déjà trouvés ( 1 f»), tous les coefficients, par conséquent aussi la llèche de chaque intervalle,deviendront infiniment grands chaque fois que
- [sin K4 sin K4 (clg h K4 -j- cl g h K4) — sin (K4 -f- K4)] [sinK4 sinK4 (cighK4 -f- clgh'K/3) — sin(K4H~ E.4)] = sinK4 sinK4 sinK4 12
- qui est l’équation des vitesses critiques de l’arbre.
- Nous allons la résoudre graphiquement dans différents cas particuliers, afin qu’on puisse se rendre comple de l'influence respective des longueurs 4 4 «f 4-
- Z.Mti'K/ctflh fil wiZrd
- Supposons tout d’abord4, = 4 = 4 — L. L’équation (20) se simplifie et devient :
- 2 ctghK/sin2Kf — sin2Kf ,
- = rfc sin K /
- sin K/
- [11 )
- sin h \\l
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- 17 Avril 194$.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- •r>/
- dont la solution est reproduite figure 8 pour
- Tableau III
- o < Kl < a-.
- Lorsque les trois intervalles sont égaux, nous obtenons donc trois racines : KJ — u; 3,5G et 4,3. Ici encore nous ne pouvons attribuer aucune d’elles plus particulièrement à l’ijn pu à l’autre intervalle : elles dépendent toutes de l’ensemble qu’ils forment.
- r 1 . , , sin kl
- Les courbes ctgb kl et mon tient que
- sinh K l 1
- l’erreur commise en admettant ces termes constants est insignifiante à partir de K / = it et qu’il n’est par conséquent pas nécessaire de tenir compte de leur variation dans la solution graphique. Nous négligeons les solutions d’ordre supérieur et nous supposons ensuite que les deux intervalles extrêmes sont égaux entre eux, de longueur l, et restent constants alors que 4 varie de l à o. Nous calculons alors les vitesses critiques pour
- 4
- 1
- = o,8;
- o,G
- o,2 et o.
- Dans ce cas, la formule (20) devient :
- 4 / I 0,8 0,6 0,4 0,2 O
- Wk( 7» 3,31 3/,a 3,523 3,56 i,a5ic
- Wk, 3,56 3,Gi 3,665 3,723 3,807 I,25t:
- Wk3 4,29s 4,97 5,9'* 9,01 .8,3 c©
- sin Kl sin Kl? (ctghKl-|-ctghK4) — sin (Kl-f- K/2
- = ± sin K Z
- [sin K 4 sin h K 4
- ]•
- 22)
- ou approximativement :
- a sin Kl sinKl2 — sin (Kl -j- K4) = ± sin Kl, (a3)
- dont les racines de premier ordre sont indiquées en fonction de Kl dans le tableau III. La première vitesse critique (i>K3, marquée à droite de sin K4 (fig. 8 b s) est, pour l2 =0,4 /,plus grande que les deuxièmes vitesses critiques w'K, et w'k., toujours indiquées un peu après sin K l. Pour la commodité, on peut tracer à n’importe quelle échelle les courbes ü>Kl ti)Ks t*>K3 correspondantes au tableau ci-dessous,
- mais en fonction de
- varie de ic à i,a5 t: :
- pour 4 = on retrouve donc la même valeur que celle calculée précédemment pour un intervalle encastré à une extrémité et supporté à l’autre, résultat auquel il fallait s’attendre. toK. varie de 3,56 à i,a5 ic : à la limite il ne nous reste en effet que deux intervalles identiques AB et CD encastrés en B et en C, ayant évidemment
- mêmes vitesses critiques. L’encastrement est déterminé par les deux paliers voisins B et C. Enfin wK3 varie de 4,3 à =o : la vitesse critique de l2 est infiniment grande pour l2 = o.
- La construction graphique qui, rappelons-le, est d’autant moins exacte que ctgh K4 diffère plus de l’unité, indique encore une solution chaque fois que K4 est égal à t: ou à un multiple de tc. On a alors sin kl2.= o et la formule (22) devient une identité lorsqu’on prend le second membre avec le signe négatif. De plus, les équations (16) et (17) deviennent dans ce cas identiques a — a';b = b’; c — c' ; et les numérateurs dans les formules (18) sont toujours nuis. y2 et y sont indéterminés : la racine Kl2 = Tt 11’a donc pas de sens.
- Ces premiers résultats nous montrent ce qui se passe dans un groupe turbo-alternateur, sans excitatrice en bout d’arbre. II suffit que la turbine seule ait à peu près la même vitesse critique que la génératrice seule pour que l’on puisse admettre l, = 4 = 4 Avant l’accouplement on aurait alors deux séries identiques pour w K, dont la première valeur serait K/= tc. Les extrémités
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T XXIX (2' Série) — N 14
- des arbres accouplés par un manchon rigide forment tin intervalle intermédiaire 4 dont la vitesse critique calculée comme pour une machine indépendante détermine sa longueur relative à l. Supposons que I on ait par exemple 4 = o,i?. Rn réalité on aura certainement
- Les courbes relatives au tableau 111 nous indiquent alors comme' premières vitesses critiques
- Kl
- = 0,265 ;
- o,»58 et o,oi285
- c’est-à-dire
- Kl — 3,77; 3,88 et 77,8.
- La plus petite des trois est encore '3.77V „
- --- I ,'»/*
- fois plus grande que celle avant l'accouplement, les quatre paliers étant supposés sur la même horizontale. Si à 7: correspond par exemple
- 1 600 tours par minute, le fait d’accoupler les deux machines dans les conditions proposées élève la plus petite vitesse critique de 1 600 à
- 2 3oo tours par minute. Si la vitesse normale est 1 5oo tours par minute, et celle à romballement 1 800 tours par minute, on 11e pourra jamais atteindre de vitesse critique. Le contrôle en est 1res facile, il suffit de vérifier très minutieusement l’alignement des paliers pour 11e pas commettre d’erreurs. Cette particularité est d’un grand avantage pour l'exécution des machines de grandes puissances pour lesquelles on peut alors admettre une vitesse normale égale ou même inférieure à celle correspondant à K/ = 77 tant que la construction des arbres 4 et 4, des paliers voisins H,G et de l'accouplement le permettent.
- Dans le cas de trois paliers seulement, il en est tout autrement Si 4 et 4 sont les longueurs de chaque machine avant l'accouplement, on a
- deux suites de vitesses critiques K 4 ” t:,....
- et Iv 4 — 7c. tandis qu’a près l’accouplement on aNbien encore deux suites, mais elles dépen-
- dent du rapport y. Leurs premiers termes sont 4
- donnés (fig. /,) par les courbes wK, et o)K,. Ainsi
- pour - —0,8,1a courbco)K| nous indique commeva-4
- leurminimum K 4—1,38,c’est à-dire une première '3,38^2
- vitesse critique
- — 1,16 fois plus grande
- que celle correspondant à K4 = t:. L’augmentation de la plus petite vitesse critique, en supposant les trois paliers sur la même horizontale,
- W‘K,
- est donc donnée par y—— où (oKl est à prendre
- en fonction de K4-Si 4" 4? elle est nulle,
- si 4 = o, on obtient 1,25,“ — i,56, ce qui correspond au cas de l’encastrement comme nous l’avons déjà indiqué dans un article paru dans la Lumière Electrique du 27 décembre 1913.
- Remarquons que la longueur du palier commun aux deux intervalles a une grande influence sur la question. Plus elle est petite, plus on se rapproche des résultats que nous venons d’énoncer; plus elle est grande, au contraire, plus on se rapproche du cas exposé ci-dessus où l’intervalle moyen est nul et où les deux extérieurs sont encastrés à une de leurs extrémités.
- La construction des paliers permet ainsi une transition plus ou moins lente d’un cas à l’autre.
- Nous avons admis 4 ~ h pour simplifier le problème. On pourraitcalculerles mêmes courbes
- pour différents rapports de y supposés constants.
- 4
- C’est là un travail de moindre intérêt, puisqu’il n’est pas de valeur de — plus importante que
- ' i
- d’autres.
- D’une manière analogue, il est intéressant de savoir ce qui se passe si, inversement, ce sont les intervalles extérieurs qui sont petits par rapporta celui du milieu. Nous supposerons à cet effet que 4 est constamment égal à l et que 4 et 4 varienl simultanément de 1 à o, dans le même rapport. La formule (20) devient alors :
- sin K4 sin K/ (ctghK4-j-ctg hK/)—sin (K4-|-K/)
- sin K/
- . r. [sin lu q
- = ± sin KL — 1
- 3 LsinhK/ J
- ou approximativement :
- 2 sinK/sinK/, —8in(K/+K/a)=±sinK4.
- ! 2.| I
- (251
- Ces égalités sont de même forme que celles trouvées en faisant varier 4 seulement, le second
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- i7 Avril 1915
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- membre seul diffère. Les constructions faites pour calculer le cas précédent peuvent donc être utilisées pour résoudre la formule :
- /si inKt snio,4Kl itolAKl
- Ici de même K/.— k~, où k est un nombre entier, est toujours racine, mais elle n’a pas de sens parce que comme précédemment les équations (16) et (17) deviennent identiques pour
- ces valeurs de Kl et *(t = ya = -, sont indéterminés.
- Les premières vitesses critiques sont inscrites dans le tableau IV en fonction de K7 pour les
- valeurs indiquées de ^ — y- La plus petite
- d’entre elles ti)K) varie de it à 1,5 z. On pouvait prévoir ce résultat, car pour 4 = l3 = o, l’intervalle A est encastré à ses deux extrémités chaque fois par deux paliers A et 13 puis C et D, cas déjà connu. Les deux autres ci)Ra etwK3 varient de 3,5G à 00 et de 4,295 à 00 : deux intervalles diminuant indéfiniment, deux premières vitesses critiques deviennent infiniment grandes. Toutefois nous devons signaler que la courbe wK2 a une solution
- de continuité dans le voisinage de — = 0,4. Sa moitié inférieure se perd brusquement après fj =r:o,3fi, rapport pour lequel on trouve K£ = 9,425. Sa moitié supérieure semble chercher à se confondre avec w'ki à partir de —3 = o,55 en passant par la racine sans signification K/ = 2- pour y o,a. Ceci s’explique assez mal : le fait que
- wKj correspond à l’équation (2.4) où le deuxième membre est pris avec le signe négatif, ainsi que ü>'K|, a peut-être une influence. La particularité observée se produit précisément où ces deux courbes se couperaient.
- Nous pouvons encore résoudre le problème en admettant lt = f,2 = l = constant, et en faisant varier 4 de la o. Ces conditions répondent assez exactement à celles des groupes turbo-dynamos, dont, le plus souvent, la turbine actionne deux génératrices identiques.
- La formule (20) devient alors :
- [2 sin2K/clghKff — sinaKf] [sinK/ sinK4
- (ctgh K l -|- ctgh K/3) — sîn(K/-f K 4)1
- . ,r , . , T sinK7 12
- = sinK7sinK4 -— 1 2Ù)
- LsinhK/ J ' '
- ou approximativement:
- (2 sin3K/—sin2K/) [2 sinK/sinK/s _
- — sin (K/-f- K4)l = sinK/ sinK/3. (27) Si h — il suffit de multiplier les équations
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2e Série'.,- N'14.
- (ï6) et (17) respectivement par sin et sin Kl sin K/3 pour que les numérateurs de y2 et y.,, formule (18), ne puissent prendre que des valeurs finies. L’égalité (26) nous fournira par conséquent une racine constante sans signification K/~A*r.
- On le remarque aussi directement aux équations (26) et (27) dont chaque membre contient le facteur commun sin Kl. Dans là solution graphique, les vitesses critiques u)Kl... sont
- toujours indiquées un peu à droite de sin K/, tandis que se trouve, un peu après sin l\/:î,
- comme précédemment.
- lî.'toTrt'SinZKl^anKUfnBla-sinU
- En reportant les valeurs trouvées en fonction de Kl et de ~ on obtient de meme le tableau V.
- Les courbes correspondantes nous montrent que Wki est relativement très peu variable,
- • • * 3 ♦ *
- Ainsi pour - = 0,2 on aurait une vitesse critique
- seulement
- 3,36\2
- ,i5 fois plus grande que
- celle qui correspond à l.t = l. Le cas limite où 4 est nul pourrait être calculé directement, mais ii est sans grande importance; aussi nous n’indiquons pas les valeurs de ü>Kt et de <ùK2 qui s’y rapportent.
- Tableau Y
- l 1 0,8 o,6 0,4 0,2 O
- a>Kl 7» 3,255 3,295 3,32 3,36 —
- <*>k* 3,56 3,93 i ?19 4,29 —
- /,,6» 5,76 «3.7-3 17,83 CC
- À
- 556
- Les différents problèmes que nous venons de résoudre montrent que la plus petite vitesse critique d’un groupe est toujours plus grande ou au moins égale à celle de l’intervalle le plus long, considéré séparément. C’est donc celui-là qui doit servir de base dans le calcul des arbres lorsque la vitesse normale doit rester inférieure à toute vitesse critique. Dans le cas contraire, il faut résoudre l’équation générale (20) où 4 4 et /3 sont différents les uns des autres, et chercher les racines wK du premier ordre ou meme, si c’est nécessaire, celles du deuxième ordre w'K.
- (A suivre.
- O. Billieux,
- Ingénieur à la Société Alsacienne de Constructions mécaniques.
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- 17 Avril 1915.
- la lumière Electrique
- Bi
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- STATIONS CENTRALES
- Révélateur d’orages pour stations centrales.
- Nous supposons suffisamment; connus, pour n’avoir pas à y insister, les phénomènes de variations de la charge imposée à une centrale d’éclairage durant le jour et la différence caractéristique entre les charges au cours de l’hiver ou de l’été. Comme c’est seulement pendant la période de pointe de la charge du jour que travaille tout le matériel de la station, il est manifeste qu’un bénéfice sur le capital total, pendant le restant du jour, doit être produit par cette portion de l’équipement qui est en service.
- Ceci est une condition qui rend impérative la marche d’une station centrale sous son maximum d’économie pendant toute la durée du jour. Ainsi, a toute période du jour, ce nombre-là seulement de machines travaille qui est suffisant pour assurer économiquement toute la charge existante. Quand, dans une telle condition, un fort .appel inattendu d’énergie peut être fait avec tant de soudaineté que le nombre des machines en service sera insuffisant pour y répondre, il est probable que le rythme du service subira une dénivellation jusqu’au moment où les réserves des chaudières et des géné-
- 120000 105000 90000 75000
- ^ £0000
- g
- g 45000 ^ 30000 15000
- 12 2 4 6 8 10 12 2 4 6 8 10 12
- Fig. i. — Diagramme montrant l’influence d’un violent orage sur la charge d’une centrale. — Origine des temp9 à minuit.
- d’un accroissement brusque et inopiné de la demande de courant d’une usine centrale d’éclairage. Le diagramme de la figure i montre l’effet provoqué par un fort orage éclatant subitement: le point culminant de la production fut obtenu à 3 h. 35 de l’après-midi, vers la fin du mois de mars 1911. On remarquera à la lecture de cette courbe que la demande à 3 h. 35 est de ^3 % plus forte qu’elle ne l’aurait été sans l’apparition de l’orage.Une augmentation de 49 5oo kilowatts, dans cet exemple, se déclara en cinq minutes environ, ce qui donne une juste idée des imposants appels d’énergie susceptibles de surgir.
- Le révélateur d’orage dont nous allons parler se propose de parer à de semblables éventualités.
- Pratiquement, tous les orages, et surtout ceux de la saison estivale, sont accompagnés de perturbations électriques de l’cther, qui couvrent un champ beaucoup plus vaste que celui sur
- hdeJi/aJIe.d'ècJalsjnenL
- CoiuUnsal£Ufi\ TiltB
- Fig. 2. — Schéma du disposilif.
- Légende : S, intervalle d’éclatement de l’étincelle; G, cohé-reur ; B, sonnerie et décohéreur ; F, interrupteur commutateur ; R|, relai ; B, pile de relai; B2, pile de la sonnerie; F, condensateur; A, antenne.
- ratrices seront mises en activité normale. Cette raison rend impérieuse la nécessité d’un avertissement préalable de toute demande anormale.
- La rapidité de mouvement des nuages accompagnant des orages constitue la principale cause
- lequel s’étendent les nuages orageux visibles. On a observé que les orages d’hiver jouent un rôle perturbateur moins grand que ceux de l’été.
- La figure 2 présente l’ingénieux dispositif étudié parW. IL Lawrencejpourannoncer au person-
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- nel clcs stations centrales l’approche d’un orage.
- L’antenne A est similaire au modèle le plus simple employé en télégraphie sans fil. Le commutateur de mise en court-circuit C est communément maintenu sur la position « ouvert ». Après le fonctionnement continu et prolongé de la sonnerie, le commutateur est fermé pour protéger l’appareil contre l’arrivée d’ondes de trop grande amplitude et en même temps pour réduire la sonnerie au silence. Les petites sphères à l’endroit de l’intervalle d’éclatements de l’étincelle sont écartées approximativement de 3 millimètres. Cet intervalle d’air a pour but d’empêcher les ondes qui sont induites dans les antennes par les radiations émanant des stations de télégraphie sans fil, mais qui sont très faibles comparées aux perturbations de l’éclairage, de se propager sur le restant de l’appareil et de causer ainsi une fausse alarme. Le cohéreur D est similaire au type employé aux premiers jours de la télégraphie sans fil. Il consiste essentiellement en un tube de verre de faible section rempli de limailles de nickel argent que des bouchons de maillechort relient, à chaque bout, au circuit extérieur.
- Un relai télégraphique ordinaire est actionné par une pile sèche Bt. Le cohéreur, le relai, le condensateur de misé à la terre et la sonnerie sont installés dans le bureau du chef de poste. La sonnerie a sa propre pile FL et est commandée par les contacts secondaires du relai. Les frappements du marteau de la sonnerie sur le tube du cohéreur, elle sert ainsi de décohéreur.
- C’est peut-être dans les stations à moteur à vapeur que le système est appelé à rendre le plus de services. Ijê chef de poste d’une usine doit veiller à ce que son matériel fonctionne toujours avec la plus grande économie, tout en répondant aux exigences variées delà consommation. Dans les conditions journalières du fonctionnement, les besoins des clients d’heure en heure sont énoncés avec assez de précision, car les variations de charge constituent un cycle quotidien. C’est la routine du service. L’expérience courante est rapidement avertie des irrégularités insolites pouvant surgir tels que : éclairage d’expositions, fêtes, etc.. Les prédictions du temps suivant la saison servent aussi de guide,.
- Mais il en va tout différemment de l’approche plus ou moins rapide d’un orage.
- Ije révélateur d’orages, dont les traits principaux sont fixés dans la figure a, est en service dans le bureau du chef de poste des Waterside stations de la New-York Edison C°.
- Lorsque les nuages orageux s’approchent de la station, leur marche variant entre deux et sept heures avant que l’orage n’éclate, suivant les circonstances, la sonnette d’alarme du révélateur commence à frapper des coups à des intervalles de 5 à io minutes. FjC chef de poste considère ce signal comme un simple avertissement de l’approche de l’orage, sans y prêter une trop grande attention, attendu que l’orage peut changer de direction et s’éloigner. I^es conditions pèrturbatrices s’accentuant agitent plus fréquemment la sonnerie. Si la sonnerie retentit toutes les 3o secondes ou toutes les minutes, alors le chef de poste prend ses précautions, il donne des ordres en conséquence à la réserve de la chaufferie, les unités génératrices qu’il estime nécessaires sont mises en marche à faible vitesse. Lorsque les battements périodiqués intermittents du marteau de la sonnerie se traduisent par une vibration continue, on fermé le commutateur de court-circitit afin de protéger l’appareil récepteur, car l’orage arrivera alors dans une zone proche, et on n’a plus alors besoin de l’avertissement sonore. A ce moment, il devient urgent de s’occuper, dans l’usine, delà synchronisation des machines sur les barres de distribution. Tout est prêt alors pour fournir, en quelques minutes, le surcroît d’énergie demandée.
- Nous reproduisons ici deux constatations enregistrées dans le mois de juillet et d’août 1914 :
- 28/uillet. — 1 h. /,5 du soir, un battem ent de sonnerie;
- 2 h. i5 à 3 h. 3o du soir, un battement à chaque demi-minute ou minute ;
- 3 h. 3o du soir, la sonnerie sonne sans discontinuité; charge, 96 000 kilowatts ;
- 4 h. i5 du soir, ciel sombre, orage et pluie torrentielle; charge, 142 5oo kilowatts.
- 1er août. — 8 h. 25 du matin à 2 heures après midi, un battement de 3 à 5 minutes;
- 2 h. 2 à 2 heures après midi, un battement chaque demi-minute; à 2 heures, charge, 100 000 kilowatts.
- a h. i5 à 3 h. 20 après midi, sonnerie continue;
- 3 h. 45 après midi, charge, i5o 000 kilowatts.
- {The Eleclrician, 2 octobre 1914).
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- TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Le décrémètre Kolster.
- M. F.-A. Kolster, du Bureau of Standards à Washington, a établi cet appareil pour faciliter la mesure des longueurs d’onde et du décrément logarithmique dans les circuits radio-télégraphiques.
- 11 se compose essentiellement d’un condensateur variable, de quatre bobines d’induction et d’un instrument très sensible à fil chaud; en outre, il est pourvu d’un détecteur à cristal et permet de mesurer les longueurs d’onde à l’aide de récepteurs téléphoniques ou en l’employant comme circuit récepteur, pour déterminer la longueur des ondes émises par un poste éloigné. Un circuit de trompette électrique y est adjoint pour les étalonnages.
- Deux graduations de précision couvrant toutes les longueurs d’onde, de 15o mètres à 5 ooo mètres, donnent directement la longueur cherchée. Le décrément logarithmique se mesure par la méthode connue de Bjerknes; toutefois, il n’est nul besoin de faire des observations expérimentales, d’établir des courbes de résonance ni d’appliquer la formule de Bjerknes :
- g, + Sa = ic
- C,
- — C / 1*
- c V i,.- - r-
- car la somme des décréments, 3, -j- g2, se lit directement sur la graduation. Le décrément de l’instrument, g2, est déterminé avec précision pour tous les réglages du condensateur; en le soustrayant de la lecture Si -|- g2, on obtient le décrément du circuit essayé, avec une précision aussi grande qu’avec un ondomètre de laboratoire. La valeur g, ainsi déterminée représente le décrément logarithmique pour une oscillation complète.
- Avec l’instrument, on se sert d’une bobine à un seul tour qui peut être intercalée sur le fil de terre du circuit d’antenne du transmetteur. L’inductance en est faible, comparée à l’inductance totale du circuit d’antenne et, dans la majorité des cas, elle n’influe pas sur la syntonisation du transmetteur. Les bobines d’induction de l’instrument, lorsqu’elles sont en circuit,se trouvent accouplées inductivement à cette bobine à un
- seul tour et disposées de façon à permettre de varier le degré d’accouplement.
- Le condensateur variable est commandé par le
- Schéma des connexions du décrémètre Kolster.
- bouton K (fig. i). La couronne W, graduée en ongueurs d’onde et munie d’une aiguille P , sert laussi de bague de serrage pour le transport de l’appareil.
- Sous le bouton A, se trouve un limbe D, gradué de o à o,3o à droite et à gauche du zéro. Ces divisions représéntent la somme du décrément logarithmique du transmetteur 8, et dé l’instrument g2. La valeur de g, est donnée pour chacune des bobines d’induction i, x et 3, et pour divers réglages du condensateur variable.
- En desserrant le bouton B, on fait tourner à volonté le limbe gradué D sans dérégler le condensateur; au contraire, quand B est serré, le limbe tourne en même temps que les plateaux mobiles de ce dernier.
- Les bornes a et b sont celles du condensateur; c et d sont reliées par un contact dont l’ouverture met l’ondomètré, ou décrémètre, hors circuit. L est la bobine d’induction i, 2, 3 ou On lit :
- Sur la graduation C, en degrés, la position de réglage du condensateur;
- Sur la graduation W, la longueur d’onde;
- Sur la graduation D, le décrément;
- Sur la graduation II, les indications del’instru-ment à fil chaud.
- Le bouton Z sert au réglage du zéro et S à
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- ramener au zéro l’aiguille de ce dernier instrument.
- Pour éviter que le fil ne . soit brûlé par un courant de trop grande intensité, il existe un dispositif de mise en court-circuit qui fonctionne automatiquement lorsque l’aiguille dépasse sa position limite. '
- Pour les mesures de longueurs d’onde, on place l’instrument le plus loin possible des bobines du transmetteur. Après avoir intercalé, dans le circuit d’antenne sur le lil de terre, la bobine 1 à un tour de fil, on commence par l’accouplement minimum entre les bobines I et L parce que l’instrument à fil chaud est délicat et peut être brûlé par un courant trop fort. Il n’est pas nécessaire d’obtenir l’oscillation d’amplitude maximum de l’aiguille; mieux vaut faire usage d’un degré d’accouplement aussi faible que possible entre le circuit d’antenne et l’ondo-mètre. Le réglage convenable des graduations et les courbes d’étalonnage donnent directement les longueurs d’onde.
- Quand on se sert de l’instrument comme transmetteur en excitant le circuit au moyen de la trompette électrique, ou comme récepteur avec un détecteur et des appareils téléphoniques, la graduation W ne s’applique pas rigoureusement dans toute sa portée et il faut employer les abaques.
- La mesure du décrément logarithmique s’effectue par la méthode de Bjerknes, sauf simplifications mentionnées au début de la note. La somme S) -}- 8S se lit directement sur la graduation D après la suite d’opérations que voici :
- Après avoir vérifié que l’aiguille de l’instrument à fil chaud est au zéro, que la pointe du détecteur n’est pas en contact avec le cristal et que la trompette électrique n’est pas en circuit, on desserre le bouton B pour que le limbe gradué D tourne librement. Avec un très faible degré d’accouplement entre les bobines I et L, on règle le condensateur variable jusqu’à ce que l’on obtienne le maximum de déviation de l’aiguille de l’instrument à fil chaud. Cela fait, on augmente le degré d’accouplement entre les bobines I et L jusqu’à ce que l’aiguille de l’instrument à fil chaud donne pour I la valeur indiquée par le trait rouge le plus près de l’extrémité
- de l’échelle; puis on modifie le réglage du condensateur jusqu’à ce que l’aiguille de l’instrument à fil chaud revienne à o, 5, soit à une valeur moitié de la déviation maximum. En évitant de
- l;ig\ 2. — Décrémètre Kolster,
- modifier le réglage du condensateur, il faut alors amener le zéro de la graduation D sur le repère O et bloquer le limbe gradué en serrant le bouton B.
- On fait ensuite varier le réglage du condensateur de façon continue dans la même direction jusqu’à ce que l’aiguille de l’instrument à fil chaud exécute un battement complet de o,5 à i, o et retour à o, 5. La lecture de la division du limbe D qui est alors en regard du repère O donne la somme des décréments du transmetteur et de l’instrument : S, -f- S2. Ce dernier étant donné pour chaque bobine, on a 5, par différence.
- Il est inutile de tenter des mesures de décréments si l’onde émise par le transmetteur n’est pas suffisamment nette et pure, c’est-à-dire si l’on observe plusieurs ondes dans les mesures de longueurs d’onde. En pareil cas, le transmetteur doit être réglé de façon à émettre un train d’ondes à simple fréquence et de persistance suffisante.
- (The Electrician, 5 mars igi5.)
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- ÉLECTROMÉTALLURGIE
- Fours électriques pour aciéries. — T.-D. Robertson.
- Dans une conférence faite à la section de Manchester de l'Institution of Elcctrical Engi-neers, l’auteur passe en revue les principaux types de fours électriques d’aciéries. Oh sait que ces appareils se subdivisent en deux grandes catégories au point de vue du principe de leur fonctionnement :
- i° Les fours à induction (Kjellin, Rochling-Rodenhauser ;
- >.° Les fours à arc qui se classent eux-mêmes en :
- aj Fours à chauffage par réverbération (Stas-sano, Rennerfelt) (');
- b) Fours à chauffage par conductibilité (Iléroult, Girod).
- L’auteur décrit sommairement ces fours, bien connus de nos lecteurs, et en signale les inconvénients.
- Le four Kjellin nécessite le maintien dans le four d’une certaine fraction de la charge fondue, à chaque coulée, pour permettre la remise en marche. Il se prête uni à l’aflinagc cl n'est guère qu’un appareil de fusion. De plus, sa capacité est faible. La disposition du four Kochling-Rodenhauser remédie à ce dernier inconvénient.
- Les fours à induction, en raison des effets électro-magnétiques qui s’y développent, sont le siège d’une vive agitation qui brasse automatiquement le bain métallique, mais qui a l'inconvénient de détériorer rapidement le garnissage.
- Le four Kjellin fonctionne en monophasé; le Rochkling-Rodenhàuser, en mono, bi et triphasé avec une fréquence plus élevée et un meilleur facteur de puissance.
- Le four rotatif Stassano est basé sur le principe du rayonnement et de la réverbération, de la chaleur dégagée par l’arc voltaïque. Il fonctionne généralement en triphasé à no volts avec 3 électrodes en charbon, disposées au-dessus du bain métallique, à iao°l’unc de l’autre. 11 estd’un réglage facile, a l’avantage d’une charge assez constante, mais n’a pas, parcontre, un rendement
- thermique très élevé, «à cause des pertes par rayonnement.
- Les zones inférieures du bain métallique sont relativement froides, ce qui est un inconvénient lorsqu’elles s’écoulent les premières dans la poche de coulée.
- Le four Rennerfelt, qui procède du même principe, semble avoir un rendement thermique meilleur par le fait de la déflexion de l’arc vers la surface du bain. 11 fonctionne sur courant diphasé.
- Les fours Iléroult cl Girod, dans lesquels l’arc traverse le bain métallique, sont trop connus pour qu’il soit besoin d’en parler ici. Au four Héroult monophasé, l’auteur fait l’objection de présenter de grandes fluctuations dans la charge; au four Girod, il reproche la difficulté de refaire le garnissage de la sole sans isoler les pièces polaires du bain métallique. Et cela l’amène à signaler un appareil construit par MM. Grônwalle Lindblad et Slalhane, ingénieurs suédois, où l’on a cherché à obvier à ce dernier inconvénient en utilisant, par des transformateurs statiques, le courant des lignes de distribution. La ligure a donne un schéma de l’installation. Far un transformateur Scott, le courant triphasé de la ligne est converti en diphasé à basse tension. Le four comporte deux électrodes supérieures correspondant chacune à une phase et une troisième, sous la sole basique, reliée au point neutre du système. Celte dernière est constituée par une couche d’un mélange spécial de charbon. Des arcs jaillissent entré les deux électrodes supérieures et le bain métallique.
- Le garnissage de la sole, en dolomie ou magnésie, agglomérée au goudron et calcinée, constitue à chaud un très bon conducteur électrique et n’offre qu’une très faible résistance au passage du courant. C’est ainsi que, pour une tension de 8o volts, la chute de voltage n’est que de 3 volts à travers le garnissage. Cette énergie est utilisée au chauffage de la partie inférieure de la sole, point essentiel lorsqu’on produit des aciers exigeant de fortes additions de ferro-alliages à point de fusion élevé. L’effet électromagnétique de brassage du bain se manifeste également dans ce four dit « Eleclro-Metals ».
- (') Voir Luiii'ère Electrique, u" du J juillet i<j14.
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- La construction générale de cet appareil est assez semblable à celle des autres types de fours à arc. L’enveloppe extérieure du four est en tôle d’acier. Les électrodes sont portées dans des supports à bras horizontaux fixés à un chariot mobile entre des rails verticaux. Ce chariot, en son centre, est commandé par une vis verticale qu’actionne un petit électro-moteur par l’intermédiaire d’un engrenage à vis sans fin. A l’arrière du four, une grande porte de chargement avec trou de coulée pour le laitier; à l’avant, un trou de coulée pour le métal. Le mécanisme de bascule est commandé par un moteur et placé derrière le four; l’angle d’inclinaison est de /|5° vers l’avant et de i5" vers l’arrière
- AlünadoUon par 3 phases
- i. — Principe du l'our « Electro-Metal3 ».
- La voûte, en briques de silice, est montée dans un châssis en acier indépendant ; elle est donc facile à remplacer. Le garnissage du four est semblable à celui des fours connus, à cette différence près qu’il y a, au-dessus de la tôle de fond, une couche d’environ /Jo millimètres d’un mélange de charbon qui, par le chauffage même du four, se transforme en une masse semblable à celle des électrodes.
- Le montage électrique de cet appareil métallurgique est indiqué schématiquement dans la figure a. Le courant triphasé à haute tension, pris à un interrupteur, est divisé en deux circuits traversant chacun un interrupteur à huile ; ces interrupteurs sont munis de contacts auxiliaires pour des résistances destinées à neutraliser les
- effets des charges brusques à la mise en circuit. La pratique a montré que, pendant la période de fusion, une tension assez élevée, soit de 80 volts, donne les meilleurs résultats, tandis que, pendant la période suivante d’affinage, une tension plus faible convient mieux, surtout quant à la conservation du garnissage. Dans ce but, les deux interrupteurs ci-dessus mentionnés sont reliés à dérivations sur les transformateurs donnant, l'une 8<> et l'autre 5o volts environ ; de plus, ils s’enclenchent réciproquement. Les instruments de contrôle comprennent un ampèremètre sur chaque phase et un sur le neutre ; ces appareils sont alimentés par des transformateurs sériedisposés auprès des barres
- ~~hi£errupteur a, ÿulajjch^iiziiL ricifro^ue
- Interruplcurprincipal\ --
- AAA AAA
- InlcrriLplfAir \ de voltmètre * à. 3 direction*
- Fig. 2. — Schéma des connexions du four « Electro-Métals ».
- omnibus à basse lension. Un voltmètre, par un commutateur à trois directions,donne la tension existant entre deux phases ou entre chacune d’elles et la terre.
- Le courant traversant les électrodes se règle par déplacement vertical de ces dernières, ce qui augmente ou diminue la longueur de l’arc et fait varier la résistance. Ce déplacement se fait à la main pour les fours de faibles dimensions, et par moteur pour les grands fours. Ces moteurs fonctionnent sous le contrôle d’un régulateur automatique, du type Thury, par exemple, relié à des transformateurs en série sur les phases. L’intensité est réglée au moyen de rhéostats intercalés sur les secondaires des transformateurs. Quand elle s’écarte en deçà ou au delà
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- d’une valeur déterminée, le bras du régulateur bascule et ferme le circuit du moteur, ce qui actionne la vis verticale des électrodes dans le sens convenable.
- En outre de ce système automatique, la manœuvre rapide des électrodes s’opère par des contrôleurs du type tramway combinés à des régulateurs de vitesse.
- L’auteur décrit en détail le traitement d’une charge de riblons par deux laitiers, l’un déphos-phorant, l’autre désulfurant etdésoxydant. Dans un four de a tonnes de capacité, ce double traitement pour l’obtention d’un acier très fin demande une dépense d’énergie de 85<> kilowatts-heure par tonne ; dans un four de 5 tonnes, cette dépense tombe à 700 kilowatts-heure.
- (Engineering, 5 février 1915.)
- Fusion et affinage des métaux par voie électrique
- Dans le numéro du 4 juillet 1914 de cette revue, le four Rennerfelt a été exposé dans ses détails de construction et de fonctionnement.
- Si nous y revenons aujourd’hui par une note complémentaire, c’est dans le dessein de mettre sous les yeux des personnes s’intéressant à ces questions quelques documents d’ordre expérimental ou pratique d’atelier.
- Comme lien entre ces deux notes, nous lions permettrons de rappeler le principe de l’appareil.
- Le caractère principal du four réside dans la production des charges magnétiques par les courants dans les électrodes et dans les arcs eux-mêmes, ces arcs sont infléchis vers le bas, dirigés sur la surface du bain sous la forme d’une fleur de lis inversée. L’énergie thermique engendrée dans les arcs est ainsi concentrée sur le bain, bien que les électrodes ne soient pas en contact avec le métal. L’effet de cette sorte de soufflage de l’arc balaie tout l’espace central en dessous des pointes des électrodes, assurant par ce moyen une répartition uniforme de la
- chaleur sur la charge en fusion et rendant le laitier très lluide et chimiquement actif.
- En ce qui concerne la consommation des électrodes, on donne les informations suivantes. Dans un four chargé à (ioo kilogrammes fonctionnant, continuellement sur saumons de fonte de 1er associés à des débris de ferraille à froid, la consommation des électrodes s’est montée à environ >. kg. 8par tonne d’acier. Si le four fonctionne à pleine puissance, cinq charges de (ioo kilogrammes chacune procurent 3 tonnes d’acier en 24 heures, occasionnant une consommation d’électrodes de 2 kilogrammes par tonne, pourvu, bien entendu, quel’opération soit soigneusement conduite.
- Le facteur de puissance est déclaré dépassant 0,9.
- Quant à la consommation d’énergie spécifique, les données suivantes sont fournies. Conformément aux indications d’un appareil enregistreur, dans un four de 600 kilogrammes établi aux aciéries de Lyusne,une pleine charge de rognures de ferfroide s’était mise en fusion et raffinée avec une dépense d’énergie n’excédant pas 700 kilo-watts-heure par tonne. On a obtenu la fusion de la fonte blanche dans le même four sous des conditions similaires avec une dépense de 4o5 kilowatts-heure par tonne. Les expériences ont montré que ce four s’adapte parfaitement bien à la production d’acier supérieur pour outils à partir du traitement de la fonte et du minerai.
- Les appareils enregistreurs autorisent à affirmer qu’une tonne de fonte chargée à fond est susceptible d’être convertie en acier dans un four de dimensions suffisantes avec une consommation d’environ 85o kilowatts-heure. Si la fonte était introduite à l’état liquide, il est possible de réaliser une économie de 35o kilowatts-heure ; 5oo kilowatts-heure subiraient, par conséquent, pour traiter le minerai nécessaire et pour opérer la réduction de l’acier provenant d’une tonne de fonte liquide.
- Ce four trouvera un vaste champ d’application dans les aciéries, les fonderies de fer, de cuivre et de divers alliages.
- (The Electrician, août 1914.)
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- NOTES INDUSTRIELLES
- Protection des poteaux en bois des lignes de transport d'énergie électrique.
- Nous avions remarqué sur les supports en bois d’une ligne de transport de force à ioooo volts reliant la commune de Castelmoron à l’usine de la Société Electricité, Gaz et Eau de Tonncins, de nombreuses plaques de tôle couluraut dans certaines zones les poteaux.
- Cette ligne, d’une longueur totale d’environ i5 kilomètres, est établie sur poteaux en pin des Landes injectés au sulfate de cuivre et les petites plaques de tôle couvraient des trous faits par les piverts très nombreux dans cette région.
- Pendant les deux premières années qui suivirent l’établissement de cette ligne (1907), aucun fait spécial ne fut observé. Au printemps de 1909, au cours d’une visite hebdomadaire de la ligne, quelques érosions furent remarquées à la partie supérieure des poteaux, auxquelles on n’attacha tout d’abord qu’une médiocre importance. Dans les semaines qui suivirent, les érosions se .firent plus nombreuses et des trous assez profonds apparurent, il fut facile de s’apercevoir qu’ils étaient causés par les piverts assez nombreux en celte région. On boucha les trous- les plus gros avec du ciment et on badigeonna au coaltar tous les poteaux compris dans cette partie de la ligne. Pendant u 11e semaine ou deux, les pi verts cessèrent leurs dégâts, mais, dès que le coaltar fut sec, ils recommencèrent plus vigoureuse ment et plusieurs poteaux furent traversés de part en part par des trous permettant d’y passer le bras. Ces poteaux durent être remplacés en hâte, mais furent attaqués de nouveau aussitôt. La situation devenait critique, la région dangereuse intéressant une cinquantaine de supports, le remplacement du bois par le métal ou le ciment armé eût été très onéreux et on résolut de chercher d’autres moyens.
- M. Perrin, le directeur de l’Energie Electrique du Sud-Ouest, consulté, émit l’idée que les oiseaux étaient peut-être attirés par le ronflement dû aux vibrations des conducteurs sous l’action du vent et dont le son ressemble assez au bourdonnement d’un insecte. Des sour-
- dines en fil de plomb furent disposées à chaque attache et exécutées soigneusement de façon que l’oreille appliquée contre le poteau ne perçoive qu’un son aussi faible que possible. Ce moyen ne réussit pas. Avec l’été, les dégâts cessèrent, reprirent pendant quelque temps à l’automne, mais plus faiblement. Au printemps de 1910,ils recommencèrent avec plus d’intensité et il en fut ainsi chacune des années suivantes.
- On tenta successivement :
- i° De recouvrirla surface de la partie supérieure des supports, la seule attaquée jusqu’alors, avec des feuilles de tôle mince. Le montage était long et onéreux, et les piverts attaquèrent les parties basses non blindées. Le recouvrement total eût été difficile et dangereux en cas de rupture d’une attache, de plus les tôles en s’oxydant pouvaient se détacher et venir en contact avec les conduc-teu rs.
- 2“ De blinder les poteaux avec des toiles métalliques. Le montage était beaucoup plus rapide, mais les mêmes inconvénients subsistaient.
- 3° De badigeonner les poteaux de créosote. Ce moyen était efficace seulement pendant une semaine ou deux après l’application du liquide; dès que le support était sec, les piverts recommençaient les dégâts.
- 4° De remplacer les pins injectés au sulfate de cuivre par des sapins du Nord créosotés à refus et non séchés avant l’expédition.
- O11 obtint ainsi une immunité relative quidura seulement quelques semaines.
- 5° De disposer sur les poteaux des bâtonnets recouverts de glu où l’on supposaitqu’un certain nombre d’oiseaux se prendraient, ce qui pouvait déterminer l’éloignement des autres. Les piverts continuaient cependant à trouer les poteaux sans se laisser prendre. La glu présente d’ailleurs, comme toutes les matières protectrices analogues essayées, l’inconvénient de sécher rapidement et de devenir par suite inefficace.
- La période critique porte sur sixà huitsemaines au printemps, vers mai et juin, et sur une durée un peu moindre à l’automne vers septembre. Les dégâts ont d’ailleurs toujours été beaucoup plus
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- grands durant la première saison, où ces oiseaux font leurs nids. Sur les cinquante supports situés dans la zone infestée, on a du jusqu'ici en remplacer trois ou quatre par an très fortement attaqués, et on a compté en moyenne une centaine de petits trous de 5 à io millimètres de profondeur répartis sur quinze ou vingt poteaux, la zone présentant le maximum de dégâts variant à chaque saison.
- Dès.qu’un commencement de trou est signalé, on le bouche de suite avec du ciment et on recouvre la plaie avec une petite plaque de tôle. Quand le nombre de pansements est trop grand, on doit se résigner à remplacer le poteau.
- Cette cause de destruction des supports en bois, particulièrement difficile à combattre, est heureusement très rare et nous n’en avons entendu citer que deux autres exemples. Dans l’un d’eux le remède proposé parM. Perrin fut appliqué à la satisfaction des intéressés, dans l’autre, on observa que les poteaux créosotés étaient beaucoup moins attaqués que ceux injectés par d'autres procédés.
- La ventilation des Turbo-Génératrices.
- Toutes les Centrales Electriques d’une certaine importance remplacent aujourd’hui leurs anciens groupes électrogènes à marche lente et à commande par machine à vapeur, par de puissants groupes composés d’alternateurs à marche rapide commandés directement par des turbines à vapeur.
- Les lurbo-génëralrices de io ooo, 20 000 kilowatts, sont de construction courante, et deè groupes de ,')() 000 kilowatts sont même en construction.
- O11 sait avec quel soin doivent être construits les rotors monstres de ces dynamos qui tournent souvent à 3 000 tours par minute et cela en service ininterrompu et souvent en surcharge.
- Dans ces conditions réchauffement des enroulements est considérable et cause des pertes d’énergie électrique atteignant souvent 8 % . Ces échauffe-ments amènent en outre la destruction plus ou moins rapide des isolants. Pour remédier à ces inconvénients, tous les constructeurs ont muni leurs génératrices de ventilateurs montés directement sur le rotor, ventilateurs qui aspirent Pair à travers les enroulements et l’évacuent à l’extérieur.
- La ventilation mécanique diminue réchauffement, augmente le rendement et prolonge l’existence des isolants, mais elle a le gros inconvénient d’aspirer
- une quantité considérable de poussières qui viennent se déposer sur les enroulements. Gcs poussières forment un matelas calorifuge qui empêche le contact entre Pair aspiré et les parties à rafraîchir. Dans ces conditions l’effet utile de la ventilation décroît rapidement et peut devenir presque nul.
- U a donc fallu éliminer ces poussières en faisant passer Pair aspiré au travers de filtres en étoffe susceptibles de les retenir.
- On a imaginé et construit un grand nombre de filtres de ce genre et on a ainsi réalisé un certain progrès.
- Malheureusement les filtres en tissu présentent de graves inconvénients.
- Ils se colmatent rapidement et, leur résistance augmentant, ledébitd’air amené sur lesenrouleinents diminue; dans ces conditions réchauffement va en augmentant et peut amener des accidents si le filtre 11’est pas nettoyé fréquemment et suffisamment a fond. Ce nettoyage est long, difficile et coûteux, il nécessite l’emploi d’appareils spéciaux : vacuum-cleaners, aspirateurs, etc., qui détériorent le tissu sans enlever la totalité des poussières grasses. Il faut au bout d’un certain temps remplacer le tissu sali et percé de ces filtres.
- Les frais d’entretien sont fort onéreux et atteignent souvent 20 à 25 % de la valeur du filtre même.
- En outre, les filtres chargés de poussières plus ou moins grasses constituent un danger permanent d’incendie et dernièrement,àBarcelone, trois turbo-géuératrices de 5 000 kilowatts furent détruites par un incendie ayant pris naissance dans les filtres.
- Les soi disant dispositifs de sécurité, vannes d’arrêt suspendues à un cordeau de rupture inflammable, et autres, sont absolument inefficaces.
- Il fallait donc trouver un type de filtre idéal réalisant les quatre desiderata suivants :
- a) Suppression complète des poussières;
- b) Suppression complète des dangers d’incendie;
- d) Suppression complète des frais d’entretien ;
- c) Suppression complète des variations de débit.
- En tenant compte de ces conditions, on a pensé à
- utiliser des filtres « humides » qui présentent en outre le grand avantage de rafraîchir l’air par évaporation et par contact.
- Les filtres humides peuvent être rangés en trois classes principales :
- i° Filtres à pluie ;
- 20 Filtres à surfaces humides ;
- 3° Filtres à pulvérisation et éliminateurs.
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- %
- Filtres ci pluie. — Ces appareils se composenten principe d’une chambre de lavage dans laquelle l’eau tombe sous forme de pluie. L’air à épurer traverse cette pluie, puis passe à travers des chicanes destinées à retenir les gouttelettes venant de la chambre de lavage.
- Ces filtres qui sont suffisants pour la plupart des applications industrielles ne conviennent pas pour les turbo-génératrices. Le mélange entre l'air et l’eau n’est pas suffisamment intime pour retenir toutes les poussières, et l’eau mécaniquement entraînée n’est pas complètement éliminée, ceci
- Toutefois l’élimination des poussières n’a lieu que si la pellicule d’eau est bien homogène et si les surfaces sont très rapprochées. Or, il est difficile d’obtenir une pellicule d’eau bien homogène sur de grandes surfaces tôles, surtout quand les poussières grasses viennent graisser ces tôles. D’autre part les surfaces très rapprochées s’encrassent et donnent lieu à des résistances faisant diminuer le débit d’air.
- Filtre à pulvérisateurs et éliminateurs. — Cet appareil comprend une première chambre contenant un grand nombre de pulvérisateurs à action centri-
- Fig. i. — Filtre Sturtevant pour lu production d’air filtre cl rafraîchi.
- constitue un danger sérieux pour les enroulements.
- Filtres à surfaces humides. — Ces appareils se subdivisent en deux groupes :
- a) Filtres à surfaces fixes. — L’air passe entre des surfaces verticales maintenues humides par ruissellement d’eau.
- h) Filtres rotatifs. — L’air passe entre des surfaces tournantes constituées par une série de disques parallèles montés sur un arbre commun. La partie inférieure des disques plonge dans un bain d’eau qui entretient à la surface des disques une milice pellicule d’eau.
- Dans l’un et l’autre des appareils à surfaces, les poussières devraient, en principe, être arrêtées et noyées sur les surfaces humides.
- fuge produisant un véritable « brouillard d’eau » très finement pulvérisé en sens inverse de l’entrée du courant d’air.
- Le contact intime entre les poussières et le brouillard d’eau abatcomplètementles poussières et donne lieu par évaporation et par convection à un rafraîchissement considérable de l’air. L’air épuré et rafraîchi passe ensuite sur des parois verticales profilées sur lesquelles ruisselle de l’eau en couche mince. Les fines gouttelettes d’eau entraînées viennent se coller sur les nappes d’eau et sont aussitôt arrêtées.
- Les dernières traces d’eau entraînées sont complètement arrêtées au moyen d’éliminateurs constitués par des lames métalliques à profils spéciaux
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- 17 Avril 1915.
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- soigneusement établis à la suite d’expériences minutieuses.
- Des essais officiels exécutés sur plus de 5o appareils représentant une puissance de i65 ooo kilowatts ont donné les résultats suivants qui sont ga-
- 4° 11 donne le maximum de rafraîchissement que l’on puisse obtenir par évaporation et contact combinés.
- Le filtre rafraîchisseur Sturtevant a été appliqué pour la première fois en Angleterre au commence-
- t
- 0 0;.0 0')
- 0 oio 0
- AMENEE DE L'EAU
- AIR FILTRE
- ELIMINATEURS
- DETAILS
- REGULATEUR DE NIVEAU
- Dispositions générales du filtre rafraîchisseur.
- rantis par le constructeur des filtres rafraîchisseurs système Sturtevant.
- i° L’appareil élimine au moins 98 % des poussières contenues dans l’air aspiré.
- a0 II donne un degré hygrométrique de 98 % .
- 3° Il fournit de l’air exempt de toute trace d’eau ntrainée mécaniquement.
- ment de 1918. Depuis cette époque il a été installé sur Une cinquantaine de turbo-génératrices représentant une puissance totale de 170000 kilowatts.
- Un grand nombre de Centrales françaises l’ont adopté, à l’exclusion de tous autres, après des essais minutieux.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- TÉLÉPHONIE
- Algérie. — La chambre de commerce d’Alger est autorisée à avancer au gouvernement général de l’Algérie une somme de io 800 francs en vue de l’établissement des circuits téléphoniques Monlenotte-Cavaignac et Alger-Kouba,
- TRACTION ET DISTRIBUTION
- Russie. — Le journal russe La Cause Municipale a fait dernièrement une enquête sur les projets d’installations électriques dans les villes russes.
- Il en résulte que des installations d’éclairage électrique sont projetées dans les villes suivantes: Anniansk, Atchinsk, Bobronysk, Borovilchi, Borzna, Chadrinsk, Gorodok, Jakobstadt, Jambourg, Jaransk, Jenisseysk, Kamychlov, Kinechina (concession), Kobelaki, IColomna, Korotcha, Ivoustanaï (concession), lCrasnokoutsk, Len-koran, Nesvige, Novgorod, Novo-Alexandrovsk, Ossa, Ostrov, Penza, Poltava (nouvelle station), Pronsk, Soroki, Starobelsk, Slerlitamak, Sviiajsk, Taganrog, Toipsé, Zadonsk, Zololonocha.
- Des agrandissements sont prévus dans les centrales électriques suivantes ; Balaclava, Lipetzk, Oskol, Soumy, Tchernigov, Tiflis, Uriev (départ, de Liflande), Viatka, Vologda.
- On projette l’installation de tramways électriques à Bacou, Jalta, Lougansk (Concession), Koutaïs, Omsk, Orenbourg-, Ouman, Pensa, Poltava, Samarkand (concession), Tambov, Tomsk, Voronege.
- On prévoit l’extension du réseau des tramways électriques à Odessa, Rostov sur Don, Vladivostok.
- Le rachat du tramway et de l'éclairage électrique en igi5 est projeté à Smolensk ; ;le rachat du tramway seulement à Tiflis.
- A Ivauovo-Voznessensk on va commencer la construction d’une station d’énergie électrique.
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Compagnie Générale d’Entreprises Électriques. —
- Le 19 avril, à 10 heures, rue de Laos, 20, à Paris.
- Le Matériel Téléphonique.— Le î3 avril, à 10 heures, avenue de Brcteuil, 46, à Paris.
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et* de l’Est. — Le a8 avril, à 11 heures, bd Ilaussmann, jf», il Paris.
- Société Parisienne pour l’Industrie des Chemins de fer et Tramways Électriques. — Le 28 avril, à
- 2 heures, boulevard Ilaussmann, j5, à Paris.
- Compagnie Continentale Edison. — Le 28 avril, à
- 3 h. 1/2, boulevard Haussinann, ^3, à Paris.
- Tramways Électriques de Boulogne-sur-Mer. — Le 3o avril, à 4 heures, rue de Lisbonne, 5o, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Nantes. — Le
- 3o avril, à 3 heures, rue de Chftleaudun, 25, à Paris.
- Société Nimoise d’Éclairage et de Force Motrice par l’Électricité. — Le IO mai, à 4 heures, rue Saint-Lazare, 94, ii Paris.
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- PAHI9 — IMPRIMERIE I.EvA. 17, RUE CA88BTTF,
- Le Herant : J.-P. Nouit
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- Tr>»U-M»tl>a« année
- Samedi 24 avril ibis.
- tome XXlX (2* série). N* 15
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- H. de BELLESCIZE- — Rendement des postes de T. S. F. à étincelles.................. 7*
- O.BILLIEUX. —Vitesses critiques des groupes turbo • alternateurs (Fin)............... 8 a
- Publications techniques
- Stations centrales
- Notes sur l’emmagasinage de la houille... 8<i
- Transmission et Distribution
- Affaiblissement du pouvoir isolant des isolateurs et effets consécutifs................. 88
- Eclairage
- Défectuosités des lampes au tungstène...... <)3
- Echos de la guerre
- Liste des maisons d’Electricité et de Mécanique mises sous séquestre.................. g5
- Correspondance.............................. 95
- RENDEMENT DES POSTES DE T. S. F. A ÉTINCELLES
- Acôté de nombreuses considérations pratiques d’un intérêt général ou imposé par les circonstances, la condition de tirer de l’installation le rendement le plus élevé possible a une certaine importance.
- Il est intéressant d’étudier l’établissement rationnel d’un poste.
- Nous nous bornerons au cas le plus général :
- Un alternateur charge, par l’intermédiaire d’un transformateur, la capacité d’un circuit excitateur (circuit oscillant ou circuit de choc) couplé avec l’antenne.
- §1
- SUCCESSION DES TRAINS D’ONDES
- Cette question est la première qui doive être examinée : elle détermine en effet l’agencement du circuit de charge de la capacité et le système d’éclateur.
- I. Conditions à réaliser.
- La note correspondant à m vibrations par seconde peut être obtenue, soit par m impulsions sur la membrane téléphonique, soit par
- m groupes d’impulsions, ohaque groupe étant alors constitué par un certain nombre de chocs
- très rapprochés par rapport au temps
- Le premier mode de fonctionnement est préférable au second; autrement dit, le nombre de trains d’ondes doit être celui qui suffît strictement à assurer la note voulue.
- Cette nécessité est assez généralement admise; elle peut s’expliquer ainsi
- A. Les détecteurs ont rarement un effet proportionnel à l’énergie reçue. Le plus souvent (par exemple, à cause de la forme arrondie du coude de la caractéristique i = f («) de certains cristaux), leur action croît plus vite que l’amplitude de l’oscillation ; plusieurs même ne réagissent que soumis à une différence de potentiel suffisante.
- Or, toutes choses égales d’ailleurs, l’amplitude de chaque oscillation est d’autant plus élevée que les trains sont plus raréfiés.
- H. Les membranes téléphoniques vibrent vraisemblablement mieux sous l’action d’impulsions régulières; une série de chocs trop peu espacés doit tendre à amortir la vibration plutôt
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- lA
- qu’à l’entretenir. On pourrait expliquer de la sorte le son étouffé de certaines émissions.
- Ce mécanisme est d’ailleurs analogue à celui observé dans la résonance électrique, quand les trains d’Pscillàtions viennent à se recouvrir. Par exemple, le décrément apparent de l’onde émise par une antenne, excitée en impulsion au moy.en d’un arc Moretti, est supérieur à l’amortissement propre de cette antenne.
- La vérification directe de chacune de ces deux explications né serait pas impossible. A puissance égale dans une antenne, nous avons toujours constaté une notable amélioration de portée en nous rapprochant de cette condition de régularité dans la succession des trains d’étincelles.
- II. Réalisation.
- , Elle peut être obtenue de plusieurs manières.:
- A : D’ùnè façon automatique, en faisantrésonner le circuit de charge de la capacité.
- En poussant l’excitation de façon à obtenir une étincelle à l’alternance: on observe d’ordinaire des décharges résiduelles (par exemple en photographiant l’éclateur sur une bande animée d’un mouvement suffisamment rapide).
- Avec une excitation moindre, correspondant à'TÎn train par 1, /r alternances, la régularité de la note nous a semblé plus difficile à assurer les amplitudes desalternances.successives différant-trop peu les unes des autres.
- U convient alors, pour atténuer les décharges résiduelles, d’employer les procédés habituels destinés à refroidir les électrodes (rotation et ventilation de ces dernières).
- ' Il ÿ a intérêt à calculer les constantes de temps du circuit de charge, de façon à différencier les amplitudes des trois premières alternances.
- B. D'une façon mécanique, par l’emploi d’un éclateur tournant.
- On doit alors s’efforcer de combattre l’allonge-mentdel’étincelle : il indique que, contrairement ah but à atteindre, plusieurs décharges se succèdent à intervalles rapprochés : un train étant en effet pratiquement instantané (surtout si on travaille en impulsion) ne saurait donner naissance qu-’a une étincelle courte et*brève. ' -• ••
- J)e plus,-i’-eelftïemeut ne-se produit plus •'eXtfrP ïé*rie»f à Tiijstant. que Ton définira plus loin comme correspondant au meilleur rendement du e'H'cuît'dè charge.
- 11 convient, en conséquence :
- a) De couper avec l’éclateur tournant une étincelle représentant une fraction très notable, sinon la totalité, de la tension d’éclatement.
- b) De faire en sorte que chaque étincelle soit très courte vis-à-vis de l’intervalle de deux dents mobiles consécutives ; la durée d’une décharge peut alors être faible relativement à une période ou à une demi-période de l’alternateur.
- On y arrive,par exemple, en fractionnant l’étincelle, ou en augmentant la vitesse périphérique de l’éclateur.
- Il ne paraît même pas impossible, pour des ondes suffisamment longues, de réaliser un excellent éclateur à impulsion, coupant l’étincelle à un instant déterminé du train.
- § H
- ÉTUDE DU CIRCUIT DE CHARGE DE LA CAPACITÉ
- Pour don ner un aperçu d’ensemble, nous reprenons brièvement cette étude qui a été traitée maintes fois. Elle doit être conduite au point de vue de la succession des étincelles et du rende-p
- ment pi = —, rapport de la puissance oscillante
- totale P„ à la puissance P fournie par l’alternateur.
- Parmi les pertes, les unes dépendentde l’intensité efficace, d'autres (puissance dépensée en excitation) de la force électromotrice ; d’autres (pertes dans le fer) de la courbe de tension aux bornes des appareils.
- Il semble tout, à fait impossible de prédéterminer exactement quelles conditions de fonctionnement rendent minimum l’ensemble de toutes ces pertes.
- Quelques règles générales peuvent toutefois être mises en évidénee. On suppose un alternateur alimentant un condensateur de capacité C (en pratique égale au produit a2 c de la capacité oscillante par le carré du rapport de transformation) sliunté par. un éclateur. La décharge est supposée insiantanée, l’instant où elle se produit est pris comme temps origine.
- Soit :
- (o la pulsation ; Q0 la phase de la force électromotrice E sin-vUdel’al ternateur ; L la self totale du circuit; / sa résistance; i0 la valeur initiale du épurant"; celle <?0de la tension àùx arm attirés delà capacité esl'supposéehulle (bién que la décharge
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- vienne d'avoir lieu, ce n’esl qu’une approximation),. . .
- En posant pour alléger les écritures : x == wL xc — r/0 -- yV2 -(- (,r — .rt.)2
- lOl j
- X — xc ML „ ,
- *gï = ------- H =Y ~Q — *'2 0 = <»t
- les équations qui donnent les valeur* instantanées du courant et de la tension aux armatures de là capacité sont (Steinmetz, Phénomènes électriques de transition et oscillations) :
- A. Succession des étincelles. — Pour.qu’elles se suivent régulièrement, il faut que, les conditions initiales se retrouvent,après-chaque train, au signe près. On se rend facilement compte, en effet, que les équations 1 et/) conservent la même valeur absolue, en remplaçant simultanément:
- 60 par 0„ -fit; /„ par — ia.
- t étant le temps que met le condensateur à atteindre la tension d’éclatement V, on doit donc
- ~ cos (6 — 0o — y) — rr e 2 '' j cos (0O + ï) cos 0 -j- f—- sin 0O -f- Y '
- An '* "
- I -- 1 • ? o >’h <1 A I
- + e 2® z„ cos — 9-------------sin — 0 |.
- xx a xx
- xx
- cos 6,
- +ï)si,,ïH
- '*)
- Exc • m „ , . E.r,, _ il,
- e = —— sin (0 — 0o — y) -f- s. s* fsim A‘ o A o
- _ L „ xx xJo . q
- 4- S ï.r -------- sin — 0.
- q xx
- ----- Q n , ( f . 7 ;— XX ------— \ ' <7 .
- 0o4-Y cos — 0 + 1 — sin 0o+ y--cos + 7 ) sin — (
- u xx \q q J x r
- On conçoit qu’avec ces équations il soit possible, en se donnant arbitrairement z0 et 0n, de tracer les courbes d’établissement du courant et de la tension, jusqu’au moment où cette dernière atteint l’amplitude V correspondant à l’éclatement. L’intensité eilicace calculée graphiquement donne les pertes r l+r. La puissance oscillante vaut P0 - «GY2, oii n représente le
- nombre de décharges à la seconde.
- Ce travail a été fait pour un certain nombre de cas, avec et sans résonance du circuit de charge.
- I. La résonance est établie.
- Les équations i et x se simplifient en posant x — xc Z0 — r y — o.
- De plus, il vient sensiblement :
- Ce qui donne les équations (il) cl (/,) :
- avoir indifféremment :
- !(i1T = îKlt .
- — «o OU :
- . e, = + V
- . La première condition signifie que des décharges se succèdent à des intervalles représentant un nombre entier d’alternances.
- Les conditions initiales i0 0O et la force électromotrice E sin (at sont donc reliées par :
- E , IC _Z.sJiî •+:
- = — COS0o — — £ ili w COS0o + e 2L w lu
- LwE . , , LwE > 2K-
- —------siri0o-4- -----e ih » sin0o
- r r . r
- ou,
- wt == (alv -j- i)..x lx ---- f o
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- (5')
- ------.
- <
- (G') e,
- ------- — C O S 0(, —|—
- r (2K-fO- r (2K-fl)r
- 21, « COS 0n --------- £ 21, «
- LwE . f,wE Ç (2K-|-I)- •
- —------ sin 0U--------------£ 2L „ sinO„.
- r r y
- Ces deux groupes sont identiques. Quelques
- ( f) i—-cos(w£ —0O)—-Je 2L | cos0ocosw/+rsinOo—y/^-j-cosô0^ sin w/j -j-z0E 21' ^cosw/—y/^-^sinw/^
- , . LwE , . LwE — ( .
- (4) e=—— sin_(wZ0o)q——-g 2L j sin0ocoswï-(-
- | sin0ocosw£-(-^y/Ç^sin0o —cos0o)^sinw/1 -j- iü \/s* *'»
- siii wY,
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- T. XIIX (2‘ Série). — N° 15.
- conclusions peuvent dès à présent être mises en évidence.
- a) On ne dispose pas d’un éclateur tournant, obligeant l’étincelle à partir pour une valeur donnée de 0O.
- L’équation (6), où Y est supposé fixe, montre que E ne doit avoir, pour un calage initial inconnu, mais bien déterminé si l’on considère une seule décharge, qu’un certain nombre de valeurs correspondant à K = o, K — i, K==/i.
- Or, le hasard seul pourrait conduire à une des excitations voulues. Donc, en général, les étincelles ne se succéderont pas régulièrement.
- Suivant la loi qui régit les valeurs successives de i'o et de 0O pour une valeur donnée de E (loi que nous n’avons pu établir), les décharges s’espaceront à un nombre à peu près constant d’alternances (note pure), ou bien elles oscilleront d’une alternance à l’aütre, ou encore, à un certain nombre de décharges régulièrement espacées, succédera un autre groupement également régulier : on constate couramment ces trois modes de fonctionnement.
- L’inconstance de la tension d’éclatement (dont jusqu’ici on n’a pas tenu compte) vient encore s’opposera la stabilité du régime d’étincelles.
- b) Introduire un éclateur tournant convenablement construit revient à fixer 0„.
- Dans l'équation (6), où l’on se donne K (c’est-à-dire la note), la seule,variable est E. Il est donc certain que l’on peut obtenir le fonctionnement voulu, avec plus ou moins de facilité, suivant que la note est plus ou moins aigue, et que les alternances successives de la courbé d’établissement diffèrent plus ou moins entre elles.
- Tant qu’une excitation convenable n’est pas atteinte, les équations (5) et (6) ne sont pas valables, car elles supposent essentiellement K entier.Les conditions initiales ne se retrouvent pas, et il peut arriver, que l’étincelle fasse de temps en temps défaut; on constate en effet de semblables irrégularités sur certains postes munis d’éclateurs tournants.
- Dans ce qui suit, on se bornera à l’examen de décharges régulières. Comme cette hypothèse permet encore toutes les valeurs possibles de i0 et 0O, elle suffit à l’étude assez complète du problème :
- Etant données une certaine note et une certaine puissance oscillante P0 à réaliser, quelles sont
- les conditions de fonctionnement pour un calage initial donné 0o P
- B. Etude de 0o. — On observe tout d’abord que 00 n’est pas quelconque ; il doit être très voisin de 90 ou 5.70 degrés.
- Si le poste est muni d’un éclateur tournant mal calé, les dents passeront en regard les unes des autres à des instants plus ou moins éloignés de ceux correspondant au maxima d’amplitude. L’étincelle pourra ne jaillir qu’après l’établissement, de tensions dangereuses pour la machine.
- Quand l’éclateur est fixe, le calage 0o se maintient automatiquement dans de certaines limites, un écart excessif au début d’une période de charge amenant la décharge suivante à se produire de façon à rétablir des conditions plus normales. L’intervalle entre deux trains consécutifs oscille ainsi perpétuellement à l’intérieur d’une plage d’autant plus restreinte que l’excitation est mieux adaptée à la note et que les amplitudes consécutives diffèrent davantage.
- On n’a pu déterminer les limites entre lesquelles 0o doit se maintenir dans chaque cas pour que la note demeure invariable, mais, afin de préciser ces assertions, on citera un exemple numérique établi en prenant la question à rebours, ce qui est plus simple.
- Données : /’— 1000 périodes; L ---- 1,^7.io~ 5 Tlys; C= a*c —2.10 /' Fds; /-—i,’» 5. Peut-on produire la note àor> (1 étincelle par deux périodes) d’une façon régulière avec un calage 0O = 3o6 degrés ?
- Soit 6io\vatts la puissance oscillante à réaliser. 11 s’ensuit :
- Y = 35o v. E — 1G7 v. maxima. /<, = 39,4 amp.
- Portant ces valeurs dans l’équation (4), on peut construire par points la courbe de tension (fi g. 1).
- Le sommet n° a atteint 35o volis; les alternances 3 et 4 dépassent cette valeur.
- Si l’éclateur est fixe, le fonctionnement prévu est impossible : l'étincelle jaillira au ae sommet, et rétablira des conditions initiales différentes, jusqu’à ce qu’un fonctionnement stable se soit établi : il correspondra à une puissance notablement supérieure.
- S’il existe un éclateur tournant muni d’une dent par période, l’étincelle ne jaillira en effet qu’au bout de deux périodes ; mais la tension de 475 volts aura au préalable été atteinte; et si un
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- écart de 36 degrés par rapport au calage 270 degrés n’est pas dangereux, il n’en serait pas de même d’un écart supérieur. Il en résulte que :
- a) Il y a un intérêt capital à déterminer avec prudence le calage d’un éclateur tournant, tra-
- l/atts 500
- "Pènodas
- Courb Je leniion par points.
- vaillant en liaison avec un alternateur à résonance.
- b) Un éclateur tournant doit être établi dans des conditions toutes spéciales pour obtenir que rétincclle jaillisse à un instant mieux défini de la phase de la force élcctromotricc, que celui qui serait automatiquement obtenu avec un éclateur fixe.
- Grâce à la possibilité de forcer davantage l’excitation, la note sera incontestablement plus pure, et l’avantage n’est pas négligeable, mais le gain au point de vue rendement est beaucoup plus problématique.
- C. Rendement. — Ceci posé, on démontre que le rendement
- P(|
- l’o “I-
- le meilleur correspond au fonctionnement suivant
- a) calage 0„ égal à 90 ou 270 degrés. L’intensité initiale est alors nulle (équation 5) : c’est un avantage au point de vue de la tendance de l’arc à se former à l’éclateur
- b) note aussi aiguë que possible.
- Si ces conditions sont remplies, il vient, en nommant T la période de l’alternateur :
- >:v ',!
- _r T 21. ’ 2
- ïKMT 3L L _Li , iL
- ;l-c,v== -----------£ 2L + — £ 4L .
- ri [i ' 2/- r J
- p
- Le rapport doit être aussi grand que pos-
- sible, en le discutant en fonction de r- et T, on
- L
- trouve qu’il y a intérêt à diminuer ces deux paramètres.
- D. Exemples numériques. —a)pour/1—= 1000périodes ; /• = 1 e>5 ; L = 1, 27. 10—3 Ily ; c = 2.io“B Fd, on obtient les résultats suivants :
- NotcSoo ; 0o = 286° (arbitraire) ; soit à réaliser une puissance oscillante de 610 watts.
- Il vient :
- V = 33ov E = ioov i0 = 14 *,7
- luir — 2iA,6 pt — o/,.
- Note fioo 0o — 286° P= 4 000 watts.
- V = 9oov E = 26ov f0 = 53A Ielr=;66A p,=:o,4
- Noie 1 000: 60 = 270° P0 = 3 600 watts.
- V = Goov 1*3 = 255v 4=0 IeiT = 3oA p—0,72
- Noie 2 ono. 0o = 270 P0 — 3 800 watts.
- V = 416v 1*3 = 34<)v i° — o Jes — 2oA pi=n,84.
- b) Soit :
- f = 5oo pci iodes ;• — i“,5 L= 2,2.10— 3Hy C = 4,6.io—5 Fils.
- Soit à réaliser la note 1 000, avec
- 0„ — 270 et 4 — °-
- Il vient, pour P0 = 3 600 watts :
- V r— 4ooY E —3iov loir = 23,5 p = 0,8.
- On peut construire les deux courbes relatives aux exemples ci-dessus (fig. 2 et 3).
- E. Observations. — Quelques observations sont nécessaires pour compléter cette étude et en préciser l'intérêt.
- a) La résistance r représente l’ensemble des pertes dues au courant alternatif : c’est elle qui
- règle la surtension —. Il est probable que la
- valeur déduite de l’observation du régime permanent ne correspond qu’imparfaitement aux divers régimes avec étincelles.
- b) 11 y a intérêt à augmenter le nombre d’étincelles par seconde; on est limité par la hauteur admissible pour la note. Celle correspondant à 1 700 vibrations à la seconde n’estpas désagréable
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2* Série).- N° 15
- à écouter; on ne saurait toutefois, la dépasser notablement.
- D’ailleurs, plus la fréquence de l’étincelle est
- Volts
- Fg. 2.
- = i ooo périodes ; Note 5oo; Puissance oscillante : 4000 watts; O0 = 286° ; ig = 53 ampères ; V = 900 volts ; Icft = 66 ampères ; p] = 0,4.
- 300..
- ZOO .
- 100 .
- 0,5 Périodes
- Fig. 3.
- f = 5oo périodes; Note 1 000; P0 : 3 600 watts; 0„ = 27.."; i = o; V = 400 volts; Ieit — 23,5 ampères; pj = 0,8.
- élevée, plus la construction de l’éclateur est délicate.
- c) Il y a théoriquement intérêt à augmenter la surtension. La considération précédente fixant un maximum pour la pulsation, il reste à agir sur r ctL.
- Un accroissement de la self entraîne une diminution de la capacité, et par suite une augmentation de la tension d’éclatement. On est arrêté dans cette voie par les questions d’isolement et par la difficulté de construire l’éclateur (surtout un éclateur à impulsion).
- De plus, toutes choses égales d’ailleurs, les pertes dans le fer, qui varient dans le même sens que ,les différences de potentiel, peuvent compenser et au delà, par un accroissement de la résistance équivalente r, le bénéfice réalisé par la diminution de l’intensité.
- La pratique seule peut donc indiquer les meilleures caractéristiques à adopter.
- d) Le rendement pt calculé pour un calage optimum G0 = 90 degrés (ou 270°) est une valeurthéo-rique, dont on ne peut se rapprocher que par l’emploi d’un éclateur tournant bien étudié.
- L’intensité efficace réellement mesurée est en général voisine de i,5 fois la valeur minima donnée par le calcul.
- Nous ne voyons pas d’ailleurs que l’ensemble des perles monte dans les mêmes proportions, mais seulement celles ducs en propre à la résistance ohmique; en effet, la représentation des pertes par un produit rl20u', légitime en régime permanent,où l’on peut définir /• parla surtension
- observée
- La)
- a un sens moins précis dans les
- périodes d’établissement.
- II. La résonance n’est pas établie.
- Les équations 1 et a permettent de calculer les conditions théoriques de fonctionnement correspondant à un cas particulier.
- Nous en donnons deux exemples.
- Même dans les conditions les plus simples, où i0 est nul, la présence d’un calage initial 0„ quelconque rend très difficile le calcul d’une formule générale de rendement; nous avons donc renoncé à l’établir.
- Des exemples donnés, il résulte que l’on peut théoriquement atteindre des rendements de l’ordre de ceux obtenus quand la résonance est établie. Mais cette remarque n’est valable que si l’on dispose d’un éclateur tournant capable de régulariser efficacement l’étincelle (une décharge à l’alternance, se produisant à un instant bien déterminé de la phase delà force électromotrice).
- Avec un éclateur fixe, nous n’avons jamais réussi à obtenir de note définie qu’à raison de plusieurs étincelles à l’alternance. Outre les inconvénients (§ 1) dus à l’irrégularité dans la succession des trains, l’intensité efficace estalors très supérieure (3 fois par exemple) à celle calculée, et le rendement notablement inférieur. Il se peut qu’avec des alternateurs à courbes de force électromotrice spécialement étudiées on arrive à remédier à ces défauts, mais nous ne sommes pas en mesure de l’affirmer.
- Exemples : 1) /’== 5oo périodes L = 10-3 H y C =.'1,6. io~5 Frfiw,5.
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- Soient les conditions in i taies : 0o — 138 °;i0 — i8A (fonctionnement stable).
- On veut réaliser la note i ooo (i étincelle par alternance) et une puissance oscillante de 3 58o watts (V — 3c>/|v E = 25ov).
- On obtient, sur les courbes : Ie,r = 37A,4
- Pi = o,63.
- a)/*— 5oo périodes. L= 2,2. 1 o“:iIIy, C = a. io~5 Fdr ; = Note : 1 000.
- Ampères 30
- 20
- 10
- 0
- 10
- 20
- Soi t à obtenir P0 = 3 600 watts, avec comme conditions initiales : /0 = O. O11 en déduit : V — 600, O0 = 126°; E — 3a/|v; et, d’après les courbes d’établissement : Ieff = 18; pt = 0,86.
- § 111
- CIRCUIT EXCITATEUR. SON RENDEMENT
- I. Excitateur oscillant.
- [>v
- Le rendement p-2 -- rapport de la puissance 1 0
- dans l’antenne à la puissance oscillante totale, a
- Y
- comme limite supérieure approximative ——-, ou
- Y + £
- Y représente l’amortissement de l’antenne, e celui du circuit primaire.
- Ceci s’explique par le mécanisme des phénomènes qui prennent naissance dans deux circuits couplés : l’énergie passant alternativement de l’un à l’autre, à intervalles de temps égaux, il est logique que chacun consomme une part de l’énergie totale proportionnelle à son décrément propre; cela doit être d’autant plus exact que les battements se succèdent plus nombreux avant l’extinction complète, c’est-à-dire que le couplage est plus serré cl les deux circuits moins amortis.
- Pratiquement, le couplage optimum correspond toujours à une valeur notablement inférieure à celle qui donne le rendement maximum, car une réception bien établie ne pouvant être accordée que sur une seule des deux ondes émises, l’autre correspond à de l’énergie d’autant moins bien utilisée qu’elle s’écarte davantage de la première.
- La valeur optima du couplage doit donc être, dans chaque cas, recherchée par tâtonnement, les deux ondes pouvant d’ailleurs différer d’autant plus que leur amortissement est plus élevé.
- Par exemple, pour X — 1 000 mètres, sur une antenne ayant comme décrément propre y = 0,07 excitée par un circuit dont le décrément est e = 0,17, le couplage optimum est de l’ordre de
- K 0/
- J /U •
- De ce qui précède, il résulte que :
- A. Le système à émission indirecte convient surtout aux antennes à très fort rayonnement, travaillant au voisinage de la fondamentale (le décrément diminue rapidement avec la longueur d’onde) ; c’est de plus lç seul cas où ce mode d’excitation offre l’avantage pour lequel il a été préconisé, à savoir de diminuer l’amortissement de l'onde rayonnée.
- B. Il convient toujours de réduire autant que possible l'amortissement propre au circuit excitateur. La valeur e = 0,12 semble un minimum au-dessous duquel il est difficile de descendre, surtout quand on emploie un souillage énergique de l’étincelle.
- II. Excitation par choc.
- Nous en résumerons tout d’abord le fonctionnement.
- A. Fonctionnement de l'impulsion. — Quand deux circuits ordinaires sont accouplés, il se
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- développe dans l’un et l’autre deux oscillations ayant comme pulsations :
- 0) (i)
- «i — y = • .j_____•
- y î — K y/i + K
- L’énergie passe ainsi alternativement d’un circuit à l’autre, et sa décroissance totale dépend des deux décréments.
- Dans le fonctionnement dit « à impulsion », l’énergie transmise à l’antenne au premier battement ne doit plus pouvoir retourner au circuit de choc.
- Il faut que celui-ci demeure ouvert, c’est-à-dire que l’éclateur s’oppose par sa construction au rallumage de l’étincelle.
- L’influence des divers facteurs en jeu peut se discuter comme suit :
- a) CouplageK. — Tantquel’impulsion demeure bonne, il y a intérêt à resserrer l'accouplement; on, réduit ainsi la durée du passage dans l’antenne de l’énergie provenant du circuit oscillant, lequel étant d’ordinaire très amorti, en consomme une partie notable.
- Resserrer le couplage plus qu’il n’est nécessaire revient à produire le reflux d’énergie de l’antenne au circuit primaire avant que l’amortissement n’ait suffisamment, diminué l’amplitude de l’oscillation résultante : comme, pour un éclateur donné, c’est de cette amplitude que dépend le rallumage, celui-ci se produit, donnant lieu à une nouvelle consommation d’énergie dans le circuit de choc : on voit alors le rendement baisser brusquement dans de grandes proportions.
- b) Eclateur. — 11 convient d’examiner :
- Sa résistance : elle est nuisible en ce sens qu’elle consomme de l’énergie ; mais, à moins de réaliser des conditions spéciales (l’éclateur des stations à grande portée Marconi est peut-être dans ce cas), on ne.saurait s’en passer, parce qu’il faut que l’amplitude du deuxième battement soit notablement inférieure à celle du premier. #
- Donc, tou tes/choses égales d’ailleurs, plus la résistance de l’étincelle est considérable, plus le couplage peut être resserré : ces deux facteurs agissent en sens inverse sur le rendement.
- Sà' propriété de s'opposer aux rallumages. Elle croît quand l’ionisation diminue ; la nature cl la forme des électrodes, leur ventilation, sont donc des facteurs à étudier avec soin. Plus cette
- qualité sera développée, plus l’amplitude du deuxième battement pourrra se rapprocher de celle du premier, sans provoquer un rallumage incompatible avec le bon fonctionnement de l’impulsion.
- B. Réglage d’un éclateur à impulsion. — La capacité est censée déterminée.
- Etant donnée une certaine puissance à réaliser, sur une note fixée à l’avance, on se propose de trouver le meilleur réglage de l’éclateur.
- La tension d’éclatement V est donnée par la formule :
- P0 = i «CV2.
- Du nombre a d’éléments utilisés dans l’éclateur dépend leur écartement b, suivant une loi inconnue /'{a b V) = ».
- Plusieurs combinaisons se présentent donc, les conditions pratiques qui en limitcntle nombre étant, d’une part, celle de ne pas risquer de mettre les éléments en court-circuit à la moindre bavure; d’autre part, de réaliser une impulsion franche.
- En augmentant le nombre des éléments, et en les resserrant, on accroît la résistance totale et peut-être aussi la faculté de s’opposer aux rallur mages.
- Par suite on peut resserrer l’accouplement.
- Parmi ces trois facteurs, résistance, inaptitude au rallumage, accouplement; le premier, pris individuellement, tend à diminuer le rendement; les deux autres permettent de l’auginen-tcrT il est donc certain qu’il existe une solution (a b), meilleure que les autres, et que le tâtonnement seul peut la donner.
- C’est en elîet ce que l’on constate : pour chaque puissance, il convient de rechercher et de régler une fois pour toutes le nombre et l’écart des éléments ; cette étude n’est valable — en tant qu’elle conduit au rendement optimum — que pour l’antenne essayée, elle doit se faire sur l’onde dont on attend le meilleur rayonnement.
- C, Influence de la longueur d'onde. — Elle intervient en modifiant les décréments des circuits et la pulsation œ. L’éclateur étant forcément réglé une fois pour toutes, une bonne impulsion exige pour chaque onde une nouvelle recherche de l’accouplement optimum.
- De plus, la réalisation d’un couplage suffisant nécessitant une certaine valeur des selfs en présence, un rendement convenable ne pourra être
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- obtenu que pour des ondes sensiblement supérieures à la fondamentale de l’antenne; aucun chiffre absolu ne peut être donné à ce sujet; tout dépend évidemment de la self et de la capacité effective de l’antenne.
- D. Influence de la (opacité du circuit de choc.
- — En principe, sa valeur est déterminée par la condition de réaliser un couplage assez serré avec l’antenne à partir d’une onde fixée d’avance; mais, contrairement à ce qui se passe quand on utilise l’excitation indirecte, cette donnée n’est pas suffisante dans le cas de l’impulsion.
- En effet, l’accouplement dépend alors essentiellement du fonctionnement de l’éclateur : en diminuant la capacité, on augmente nécessairement la tension d’éclatement pour conserver la meme puissance oscillante.
- Si on ne modifie pas l'éclateur en conséquence, on risque de ne plus obtenir l'impulsion qu’au prix d’un lâchage de l’accouplement
- qui va à l’encontre du but à* atteindre; si, au contraire, on accroît le nombre des éléments d’éclateur en série, on augmente la résistance de l’étincelle : d’où, à partir d’un certain point, une perte d’énergie qui peut l’emporter sur le gain réalisé par un couplage plus serré.
- 11 existe donc une valeur optimum de la capacité ; la pratique prouve la nécessité de la déterminer avec soin.
- E. En résumé, dans l'excitation par choc, le
- rendement
- Pa
- Po
- dépend surtout de la réali-
- sation de l’éclateur.
- La valeur p., — o,G est assez aisément obtenue; rien ne s’oppose à ce qu’elle soit dépassée.
- En outre, toute la puissance P* est concentrée rigoureusement sur une seule onde, d’amortissement égal à celui de l’antenne.
- l'J suivre.) II. de Bellescize,
- Lieutenant de Vaisseau.
- ERRATUM
- APPLICATIONS DIVERSES DES FORMULES GENERALES DE LA TRANSMISSION DES COURANTS ÉLECTRIQUES SINUSOÏDAUX
- i° Dans l’article de M. L. Cahen, paru dans le N° 11 du 27 mars 1915 :
- Page a58 : 5e équation, lire Z2 au lieu de Z3 et /•' au lieu de r".
- I 1 sixième ligne : au lieu de A et B lire P et Q.
- I iic colonne 1 - ° - - • - - -
- Page 280
- dernière ligne : lire Ch AL = Chai -}- Be'ï X Shal X
- 2e colonne : dans les deux dernières équations lire — au lieu de x. Page 26'i, formule de fi^ : intercaler le signe ( avant oyl.
- Page 2G/1, ile colonne : après « des caractéristiques de la ligne » lire : « ZA =
- . . . (équation 5'). »
- « Si p
- « zA = y/1
- '(p + fü>X) l -f 2 / (c -(- iw y) l
- « Si r = o.
- « Z A =
- Puis reprendre à : Mais, dans le cas général.
- 20 Dans l’article de M. L. Cahen paru dans le N° 12 du 3 avril 1915 :
- Z j. z* / 2 Z" \
- équation 11 (2e forme), lire = -----—— ( p -j- -—j—— 1.
- 2p \fZZ" \ z L j
- Page 7 I équation 11', lire en = 1 -j-
- v/
- (p + / <aX) l (a 4- ilûy) f 4- -
- ip
- équation 11", lire R = —.
- équation 12, lire partout Z”, au lieu de Z2.
- __ / yu
- équation ii, lire : x = -------—----=?—;—:r—-----;—
- H ’ Z, cos ('F — £) -f- Z"j cos (<p
- r
- |î-si.,*(v-§)+|^8in«(?*-«)4-
- Page 7, 2e colonne
- équation 9' ) ^re •’ le2Rl
- ( 4- 2 [cos (cp — fff) — cos ^ — £} cos [q; _
- ( 3° équation : lire — au lieu de -j- entre les deux parenthèses.
- I age 9 | ao coionne ; ljre partout Z" au lieu de Z'.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série).—N» 15.
- VITESSES CRITIQUES DES GROUPES TURBO-ALTERNATEURS (Fin) w
- Nous appuierons sur le fait que les différents modes de construction des paliers sont d’une très grande importance dans la question. Par exemple, en exagérant, un seul palier cylindrique suffisamment long peut produire le môme encastrement que deux paliers à rotules qui se touchent. Leur longueur devrait être plutôt déterminée eu égalai aux vitesses critiques qu’à la valeur du /n>, du moins dès qu’elle atteint le double du diamètre des fusées.
- En général, à part les trois intervalles considérés, il y en a encore un quatrième, déterminé par l’excitatrice en bout d’arbre.
- Nous avons déjà étudié l'influence de cette dernière dans le casde deux paliers seulement et nous allons montrer qu’elle est à peu près la même s’il y en a trois.
- Supprimons le palier D, ligure 9. Aux
- rées des équations toujours de même forme : y = aeKx -j- fie—K‘T -(- y cos K a: -j- 0 sin Ka1 — p
- les coefficients a fi y 0 étant déterminés par les conditions limites suivantes :
- <P >h dy 1 dy 2
- y 1 u dx 12 — O, T|—-0 dx, Xi—h dx 9 x«
- df/i <k4
- //1 = //s •T| — lt Xi = O, -0 dx2 X&szti d. t .j T»
- d*yi d'2y 2
- y» *=^3 •7*2 — '3 •Ta - -.0 1ix,2 — xi—i 1 dx2 2 X
- d±!h d',1/3 = ‘>1 X3—U d2y 2 d*y3
- d.r32 X:i — l:i dx 1 3 dx22 Xi—h dx,j 1 .X
- (*8)
- x°—01
- .T3—-O/
- On obtient ainsi douze équations linéaires dont les solutions donnent pour les constantes cherchées (équation -29):
- — pc-Kô + 2y, _ peK'<— 2ya _ _Ç.
- a‘ ~~ *(<?»« — e-i«. ’ 1 1 ~~ 2 (eK'« - e-K,‘ ’ Yl 2 ’
- — pe-K'-+ y2e-K,a + Ï3 . p peK'* — y2eK?* — y3
- “2 h e-\a» ’ P2 rKI, Kl.
- 0, =
- ! cosK/,\
- (------—)
- Ï2
- sin K/i
- S2 =
- pe-
- -Kk
- + Yse K,ï + Ta
- oK/î ___ p—K l±
- — pc—K,s (sinK/3 -)- cosK/3) y3 [e—KIa (sinK/3 -)- cosl\/3) -f- i] \(a9)
- cosK/3 (eKfe — e—K/a) — sinK/3 (cK,-i p—K/a ’ I
- — pcKfa (sin K/3 — cos K/3) -)- y3 [cK,a (sin K 4 — cos K/.,) — 1] j
- cos K 4 (eKI> — f‘—K/a) — sin K 4 -j- e~K,:|) ’ |
- — u. p —(— y j |*2 -f- eKl» (sin K 4 4- cos K 4) — e K,:| (sin K/, — cos K/pi 1
- cos K 4 — e K,:|> — sin K /, els/-! -|- e~K,:>) I
- I«—
- F'g. 9-
- différants systèmes de coordonnées indiqués correspondent pour les trois courbes considé-
- l)ans ces formules, les valeurs de y., et de y3 sont à tirer des deux cqualions :
- I 1 sin K/, cosK/,\
- PL“ r^TTKTT—— ——)
- —(tgKKA | ---^(1 K/; —sinhK/J
- +yofclgK/r|-cigK4-
- p I —rrirr+ cl& K / L sin h K 4
- UghK/, — c.tgliK4]. (*b.)
- —2+sin K/.,(eK,:' - e~K,a) —cos K/3(eK,:!+e—K,;n 'cos K 4 (eK/:i — e Klj) — sin K 4 (eK,*-(-e—KP)J
- =ï«[.w.-ssKd+1(*L''*K,'-rt»bKi
- 4 -|- 2 cosK/3 [e^3 -f- e—K,;>) "] r> (
- “cosK4 [eKl3 - e-»»*)—sin K/3(eM+e-M)J’
- (•) V.Lumière Electrique dos loet 17 avril, p. 27 et 55.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- On peut les écrire schématiquement :
- «j = ~f“ aîÏ3
- a't = a'2Ya + rt'3Yj ce qui donne :
- — «Vi. __ c/2a'i — g'a»'
- ^ n3n'2— o'3tf2’ 3 ct2n'.j— «'îa3
- En multipliant haut et bas par si/i K4 sw'! Ki, sin Kcos I<73, afin que les numérateurs ne puissent prendre que des valeurs finies, et ','3 seront infiniment grands chaque lois que le dénominateur commun ainsi modifié s’annulera, il en sera de même pour toutes les autres constantes ; la flèche sera illimitée dans chaque intervalle simultanément et nous aurons une vitesse critique quand l’équation suivante sera satisfaite :
- [sin (K7,+K4)—sinKJ, sin KS2(ctghKi,+ctghK/)] £(cosK4— sin K 4 clgh K 4) (cos K 4 sin K 4
- — sinK4 r.tgh K4) — 2 sjnhK^
- — 2 sinK4 cosK4 ctghKf, I
- "['"sénhK^j (cosK;3sinK4ctghK4sinK4. (3/,;
- Pour arriver au but que nous nous proposons, il suffit d’admettre 4 = 4 = l = constant et de faire varier 4 de l à o.
- Dans ce cas, l’équation précédente devient après simplification :
- 2(cos Kl—sin Kl ctgh Kf) cosKf.
- sin Kf clgh K/
- — 2 sin K1
- cos K13 sin K l
- |^cosK/ - si
- C 4 Clgh K 4 H--• ", rr ; "1
- sinhK.4
- K 4 — sin K 4 etsfh K 4 -*
- sinb Klj
- Cette dernière équation résolue pour
- —----IJ 0,3, 0,6, 0,4 t 0,2 J
- nous portons les racines du premier ordre trouvées en fonction de K7 et de y. Elles déter-
- minent pour les vitesses critiqties trois courbes «ni «sa et ü>ks qui correspondent au tableau suivant :
- Tableau VI
- La première wKi surtout nous intéresse. Elle varie de x à 1,535 et est tout à fait semblable à celle ioK1 du tableau 2 variant de x à 1,51. Comme celte dernière, elle indique une racine presque constante dans le voisinage de -, tant que la longueur du bout d’arbre ne dépasse pas le tiers de celle d’un intervalle l.
- On se rapprochera d’autant plus du cas d’un arbre encastré à une extrémité et libre à l’autre que l’intervalle 4 voisin de l’excitatrice sera plus court. La droite wK» indique la vitesse critique dans ce cas limite d’un arbre unique dont la longueur varie de l à o. Nous reportons la courbe wki relative au tableau 2 en tirets dans la figure ci-dessus pour faciliter la comparaison, les intervalles voisins de l’excitatrice étant, dans les deux cas, de même longueur constante l, Pour 4 — o, nous 11’avons plus que deux intervalles égaux, dont nous connaissons déjà les solutions - et 1,25 x. Ce sont précisément lés valeurs limites de wKi et de wK2. Si on donnait à 4 une
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIX (2e Série). — N» 4S.
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- valeur comprise entre o et l on obtiendrait pour wK1 une courbe qui se rapprocherait d’autant plus de (i)Ko que h serait plus petit.
- Comme contrôle nous faisons U = o, ce qui suppose la suppression du premier intervalle /4 et du palier A, et nous retombons ainsi sur le cas déjà traité, d’une seule machine avec bout d’arbre. La formule 3/# devient alors pour 12 z= l = constant :
- (cosKf—sinKfctghKf) (cos K73— sinKfjCtghK/,)
- = 2 - "n4“ + a sin K l cos K /, ctgh K l3 ( 36) sinhlWj
- Il est donc reconnu que l’excitatrice n’a pour ainsi dire aucune influence sur les vitesses critiques d’un groupe quelconque tant que sa longueur ne dépasse pas le cinquième de celle de la génératrice ; sa présence ne se fait que très peu sentir si elle reste plus petite que le tiers. En général, c’est, une limite qu’il ne faut pas atteindre.
- Toutes ces indications sont évidemment relatives, les calculs étant, faits pour des machines
- dans lesquelles le rapport y peut être admis
- constant. Les exemples que nous venons de trai-
- qui est exactement notre ancienne formule n.
- En général, l’intervalle voisin de la génératrice est, d’un côté, l’excitatrice, de l’autre, le manchon d’accouplement. Celui-ci étant très court, on se rapprochera beaucoup de cette disposition en faisant f, = o,i l et 4 = l = constant. En faisant diminuer l3 de l à o on obtiendra pour o)K1 une courbe semblable à celles déjà trouvées indiquant des valeurs un peu plus élevées pour la plus petite vitesse critique. Elle varie de i,5j5 pour l3 = l à 3,8 pour l3 = o, affectant toujours la même forme. On pourrait ainsi multiplier les exemples suivant les besoins de la cause.
- ter sont suffisamment généraux ctpratiques pour nous dispenser d’étudier d’autres cas plus particuliers. S’il fallait considérer exactement un groupe à quatre paliers avec excitatrice en bout d’arbre, on se heurterait à des opérations algébriques presque inabordables et on n’ajouterait rien aux conclusions que nous avons déjà pu établir.
- .... ni , , ,
- Si le rapport y n est pas constant, la fonction
- représentant la ligne élastique est à déterminer par l’intégration d’une équation différentielle à coefficients variables présentant d’autant plus de
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- difficultés que y est une fonction compliquée
- de x. Alors, on procède graphiquement.
- Nous ajouterons à celte étude analytique des vitesses critiques une remarque sur la construction de la ligne élastique dans le cas de plus de trois paliers.
- On considère d’abord chaque intervalle séparément (fig. io), et on détermine leur ligne élastique dont les côtés extrêmes se coupent sur les résultantes P des premiers polygones funiculaires, et forment des angles avec l’horizontale déterminés parles relations :
- a b
- t gaa—-; tga*=-, etc.
- 12
- Puis on admet des moments arbitraires M'n et M'c agissant aux extrémités B et C des intervalles. Ils déterminent en eux des premiers polygones funiculaires qui seraient des triangles si le moment d’inertie de l’arbre était constant. Leurs résultantes R seraient alors connues et les distances r seraient égales à Pour chercher la
- position de ces droites R, le moyen le plus rapide est de construire la ligne élastique de chaque intervalle due aux moments M'B et M'c, en faisant varier le pôle du polygone des forces correspondant. Elles passent alors par les points de coupe des côtés extrêmes de ces lignes élastiques, dont les inclinaisons avec l’horizontale sont trouvées du même coup. Comme précédemment on aurait
- a' b'
- 'Sa <t = 7-; tga * = — ; etc.
- <1 12
- Les résultantes R variant proportionnellement aux moments M'B et M'c sans changer de place, les tg a' varient dans le même rapport avec ces moments. .Ceci est du reste facile à démontrer rigoureusement en s’aidant du polygone des forces. Les moments réels MB et Mc doivent être tels que la tangente à la ligne élastique en B ou C soit commune aux deux intervalles voisins. Les angles d’inclinaison des vecteurs extrêmes des deuxièmes polygones funiculaires provenant cette fois des moments réels M« et M(: seront donc déterminés par les relations
- tara',,
- a' M u
- 77m77;
- c' Mc 4 ' M'c
- ; etc.
- D’où les deux conditions pour déterminer M“ et Mc :
- -- aA2 4“ a'i>2 -f- l>2 — &ai
- — a*t + a'/u ~|- a"*, = a a — a<-2
- Les angles étant très petits on peut leur substituer leur tangente sans erreur appréciable :
- b2 b'2 Mb , b'\ Mc
- — 4 + TT Wb TT M7^
- bj b\ Mb b\ Mc
- 4 + 4 M'b + 4 M'c
- d’où l’on tire :
- Mb ~ A(M'b et Mc = A2 M'c.
- Ces deux formules (38) déterminent donc directement les moments inconnus M»ct Mtdès qu’on a construit graphiqucinentles résultantes R relatives à des moments admis arbitrairement M'B et M'c. Cette méthode est très rapide puisqu’il suffit de calculer les distances i\, ri; r3, qu’il est toujours indispensable de connaître quel que soit le procédé graphique employé, et de résoudre les deux formules ci-dessus. Ce n’est du reste qu’une généralisation des équations de Cla-peyron.
- Si, pour un motif quelconque,/'j, r2i\ sont donnés d’avance, il est au contraire beaucoup plus simple d’employer la méthode purement graphique indiquée par Stodola. C’est là un moyen de contrôle auquel nous avons eu recours maintes fois pour comparer les résultats auxquels nous sommes arrivés. Les moments réels M„, Mc, une fois connus on construit la surface des moments du groupe entier, puis la ligne élastique correspondante qui doit évidemment passer par les points d’appui A, B, C, D.
- Les conclusions que l’on peut déduire de cette étude s’appliqueront très probablement aussi dans une large mesure à n’importe quel cas qui puisse se présenter dans la pratique; elles donneront au moins une idée approximative sur l’influence réciproque des divers éléments d’un même groupe.
- O. Billietjx,
- Ingénieur à la Société Alsacienne de Constructions mécaniques.
- a\ Mb «i \
- 77 MPb 4 f N
- , M (3«) C- i Mc C., \
- T3 MTS 4 )
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N° 15.
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- STATIONS CENTRALES
- Notes sur l'emmagasinage de la houille.
- A divers titres, le problème de l’emmagasinage de la houille est d’un intérêt tout particulier pour l’ingénieur de station centrale : accroissement continuel delà puissance unitaire de ces stations, nécessité d’assurer le fonctionnement ininterrompu d’an service public, variations dans les cours du charbon, etc. Or, si l’on observe cjue la consommation hebdomadaire de houille atteint très facilement, dans une centrale, i ooo tonnes, et, pour certaines, de 7 à 10 fois plus, on se rend compte de l’importance d’un approvisionnement de 12, 10 ou même 6 semaines d’avance.
- Malheureusement, le charbon s’altère à l’air et l’on n’est encore d’accord ni sur le degré d’altération, ni sur les moyens" les plus propres à l’en préserver.
- Le charbon peut être emmagasiné de trois façons au moins : i° en tas; 20 dans des silos ou trémies; ou, 3° dans des cuves et sous l’eau.
- La conservation dans des trémies nécessite des installations coûteuses et, de ce fait, 11’est applicable qu’à de petites quantités, parexemple, une ou deux journées de combustible d’avance pour une chaufferie. A capacité égale, une cuve pour conservation sous l’eau est moins coûteuse à établir qu’une trémie surélevée. Restent, pour les grands stocks, la mise en tas à l’air libre ou sous hangars et la conservation sous l’eau.
- L’altération des houilles par l’action prolongée des agents atmosphériques a été étudiée notamment par Lécrivain, qui a expérimenté sur des charbons français. Elle se traduit par une oxydation superficielle, déterminant des fissures (pii traversent peu à peu les morceaux de houille, les désagrègent et offrent à l’action de l’air des surfaces toujours renouvelées. Une première déperdition de poids due à la dessiccation et à un dégagement de méthane est suivie d’une augmentât ion de poids par oxydation ; après quoi, le poids diminue à nouveau par suite de décomposition donnant naissance à des hydrocarbures volatils.
- Cette dernière phase est généralement suivie de près par l’inflammation spontanée.
- Les expériences de Lécrivain ont accusé jusqu’à 3o % de perle sur les produits gazeux en un mois et 5o % de perte sur les sous-produits ammoniacaux en 3 mois d’exposition à l’air. Bien que ces pertes soient supérieures à celles ordinairement constatées, il 11’est pas rare de relever des pertes de 10 à 20 % en éléments gazeux, qui abaissent proportionnellement le pouvoir calorifique de la houille.
- L’humidité et la gelée sont particulièrement néfastes au charbon quia naturellement tendance à se cliver; il en est de même des alternances de sécheresse et d’humidité. Le charbon doit donc, ou bien être complètement submergé, ou bien être mis en tas qui nefavorisentnil’accuinulation, ni l’évaporation graduelle de l’humidité. Naturellement, l’altération par les agents atmosphériques est plus marquée à la surface des tas, sur une épaisseur d’autant plus grande que les morceaux sont plus gros mais qui varie entre 3o et 60 centimètres.
- 11 résulte d’expériences faites l’année dernière en Yorkshire que l’oxydation du charbon menu exposé à l’air libre peut être assez rapide pour provoquer dans la masse une augmentation de température de par joui" si la chaleur ne
- peut s’échapper, ce qui est à peu près le cas au centre d’un grand tas de charbon, bien qu’il y accèdeunequantité d’airsuffisante à l’ôxydation. L’activité de cette dernière augmente avec la température. A celle de 70 degrés à 75 degrés. Ci environ,la chaleur dégagée par la réaction est absorbée complètement par l’évaporation de l’humidité et la température reste constante, mais, cette phase une fois terminée, l’échaulfe-mentpeut devenir rapidect l’inflammation spontanée peut s’ensuivre. Le poussier et les fines s’échauffent naturellement plus vite que la houille en gros morceaux. Un climat chaud et humide favorise l’oxydation rapide. La présence de pyrites dans le charbon est particulièrement
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- dangereuse ; il en est de même de certaines houilles riches en huile.
- L’accumulation dangereuse de chaleur ne peut se manifester dans les tas peu épais. Quant au palliatif consistant à ménager, au moyen de tuyaux de ventilation, une certaine circulation d’air dans les grands tas, il peut, en cas d'inflammation spontanée, aller à l’encontre de son but, en attisant le foyer intérieur.
- La limite de hauteur admise en Angleterre et en France pour les tas de houille sèche est comprise entre trois et six mètres, aussi bien en plein air qu’à couvert. On craint d’ailleurs le danger de formation de poches de gaz détonants dans les tas plus hauts. En Amérique, on a fait des tas d’anthracite atteignant 24 à 27 mètres de hauteur, mais avec les charbons gras, on ne peut dépasser 10 m. 5 environ, ‘ sans qu’ils s’écrasent et soient sujets à se décomposer et à s’échauffer.
- Les gros morceaux, en roulant à la base des tas, sont susceptibles d’y créer des canaux de circulation d’air présentant les mêmes dangers que les conduites dont on a parlé plus haut. Les charbons menus ne doivent pas être mis en tas autant que possible. Si, comme c’est généralement le cas dans les stations centrales modernes, on brûle un charbon tendre sur des grilles à chaîne sans fin, il convient soit de conserver la réserve de charbon sous l’eau, soit de la constituer en gros morceaux qu’on concassera au moment du besoin. Il 11e s’agit ici, bien entendu, que de la réserve pour un cas d’urgence, en sorte que cette seconde solution n’a rien d’extravagant.
- L’emmagasinage sous l’eau, pure ou salée, conserve indiscutablement au charbon son pouvoir calorifique pendant un temps illimité. On prétend parfois que ce mode de conservation rend le charbon fragile; il est certain que la houille très sujette à se cliver perd de sa résistance par une immersion prolongée et que le gel a une action desagréante sur la houille imprégnée d’eau. Cependant, d’autre part, l’eau d’interposition fait tampon et réduit la casse dans les manutentions du combustible et cet avantage compense pour le moins l’inconvénient inverse.
- Le principal bénéfice de l’emmagasinage sous l’eau est la suppression de l’inflammation spon-
- tanée. Quant à l’altération par les agents atmosphériques, si on l’évite aussi, par ce moyen, on n’y gagne rien en fait, car le gain sous ce rapport est balancé par la perte de chaleur nécessaire à évaporer les i5 % d’eau que peut contenir la houille après un égouttage raisonnable,
- Le premier grand bassin pour l’emmagasinage du charbon sous l’eau a été établi il y a treize ans environ pour la Western Electric C° ; il contenait 10000 tonnes. Depuis, on en a construit beaucoup d’autres, surtout aux Etats-Unis. En général, ils ont la forme d’une piscine, mais de profondeur uniforme, desservie par une grue à benne prenante et alimentée par une autre grue du même genre ou de type différent. Aux usines électriques d’Ohama, le bassin en béton armé de mono tonnes de capacité mesure
- 3o ni. 5 X 35 111. 4 X fi m. 70.
- De vieux rails, noyés dans le fond en bélon qu’ils affleurent, le protègent contre les détériorations par les bennes. Remarquons que, n’étant pas limité en profondeur dans la construction de ces bassins, on peut augmenter presque indéfiniment leur capacité par unité de surface.
- Là où le terrain est cher, on construira des bâtiments, au-dessus des bassins et, pour gagner sur la hauteur, on en fera le remplissage et le déchargement par transporteurs. Ces derniers appareils, manutentionnant le combustible en une couche mince, lui permettent de s’égoutter. Dans de telles installations, on constituera une réserve immédiate en tas ou en trémies.
- L’équipement spécial pour la conservation du combustible sous l’eau se réduit pratiquement à la cuve. Les pompes de remplissage et de vidange n’ont pas besoin d’être très puissantes et leur prix est largement regagné par l’économie sur l’outillage mécanique de manutention, réduit à une plus faible surface.
- Le coût d’une installation complète de manutention mécanique se justifie par la moindre détérioration du combustible, la plus grande rapidité d’opération et l’économie de main-d’œuvre. Un système de telphérage est économique, simple et commode; il permet facilement avec deux hommes, de transporter fio tonnes à l’heure sur un parcours de 1600 mètres et plus. _
- (The Eleetrical Review, 19 mars 1915.)
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- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Affaiblissement du pouvoir isolant des isolateurs et effets consécutifs.
- [/etablissement des lignes de transmission de l’énergie à longue distance, sous des potentiels croissant progressivement, confère une importance économique de plus en plus accusée à l’isolateur. Les facteurs qui influent sur son fonctionnement et sur le degré de confiance qu’on peut lui accorder réclament une étude approfondie. ,
- Dans les conditions les plus rigoureuses d’emploi de leurs appareils, certaines lignes ont continué à fonctionner d’une façon de plus en plus satisfaisante. Certains systèmes n’onL eu à constater aucune défectuosité d’isolement; d’autres, au contraire, en service sur une période de plusieurs années, n’ont cessé d’éprouverdes troubles et, dans quelques cas, ont nécessité un renouvellement de l’isolement de la ligne.
- Là où l’isolateur cause des dérangements avec le temps, il est naturel de les attribuera une certaine fatigue de l’isolateur. Ce n’est pourtant pas nécessairement le cas, cl en pénétrant plus profondément dans l’étude du sujet, les défauts apparaissent dus à un nombre de causes totalement différentes.
- Les isolateurs suspendus en série procurent les données les plus favorablement utilisables, bien que les défectuosités du type d’isolateur à cheville aient été de beaucoup plus nombreuses; dans quelques exemples, une simple inspection superficielle décela des l'clures produites dans les isolateurs sur une quantité dépassant Go %.
- Là figure i reproduit,un type d’isolateurs qui se sont fissurés après plusieurs années de service. L’examen de ce genre de fêlure indique qu’il dut y avoir une grande force dirigée radia-lement pour fendre les parties externes ou cisailler la tête du cylindre et le séparer de la paroi latérale Cette force peut provenir de plusieurs sources, mais comme la porcelaine ne semble pas être remarquablement affectée, soit mécaniquement, soit électriquement en dehors des craquelures, il apparaîtrait que l’accident est plutôt le résultat d’un effort plus violent que
- celui d’un moindre effort agissant suivant un long temps.
- Il est tout à fait vraisemblable que l’effort établi est du à une dilatation non uniforme provenant des variations de température et d’une expansion du ciment. La porcelaine, comme la plupart des diélectriques, est un très mauvais
- conducteur de la chaleur; ainsi, si l’isolateur s’est échauffé en été, et s’il est subitement refroidi par la pluie, il y aura une différence considérable de température entre les couches intérieures et extérieures. Cet écart de température est capable d’exercer un effort de traction très notable sur la périphérie. Cet effort est à peine suffisant pour causes du dommage, mais la configuration transversale du diélectrique peut se présenter telle qu’un très grand effet maximum
- se produise, déterminant une lézarde suivant une ligne AB, figure a.
- Il n’y a pas de doute que le défaut vient d’un
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- effort interne, niais comme cet effort peut être attribué à une température inégale et à une dilatation du diélectrique ou à une expansion du ciment, il n'est pas aisé d’en préciser la cause.
- Les essais institués sur des isolateurs montrent qu’il peut exister une différence considérable de température entre les surfaces internes et externes, capable d’expliquer les effets destructeurs dans quelques cas, mais qu’elle est impuissante à justifier dans d’autres cas, particulièrement lorsqu’on reconnaît que les isolateurs se fêlent dans les magasins d’approvisionnement ou dans des endroits à l’abri de tout changement soudain de température.
- Un fait significatif aussi est celui du trouble qui sc manifeste aux croisements avec les lignes de chemins de fer. Tandis qu'il est possible que les isolateurs s’échauffent, grâce au noircissement de leur surface ou sous l’effet d’un accrois sementde dérivation, il apparaît que les vapeurs sulfureuses contenues dans la fumée attaquent le ciment et développent la structure cristalline du sulfate de chaux. Cette cristallisation cause du foisonnement, déterminant un effort qui, combiné avec celui qui résulte de la différence de température, est susceptible d’occasionner des tensions ^extrêmement élevées. 11 n’est pas surprenant d’avoir à constater quelque trouble du fait de la dilatation du ciment, car, en général, on a accordé peu d'attention à ce sujet plutôt difficile, et même si l’on s'en est préoccupé, il est difficile de prédire le phénomène de dilatation provenant de la formation d’acide sur décharge statique dans le ciment ou l’effet d’une ventilation continue.
- En raison de l’insuffisance de sa résistance mécanique, la porcelaine européenne ne semble pas résister d’une façon très satisfaisante à l’effort mécanique; aussi on a généralement éliminé l’emploi du ciment ou bien on a fait usage de ciments spéciaux d’un prix très élevé.
- L’examen microscopique du ciment décèle parfois une cristallisation progressive marquée de la matière, particulièrement dans les isolateurs du voisinage des croisements de chemin de fer ou dans le ciment exposé à un vent permanent.
- La figure i découvre la section d'un type d’isolateur à tige ordinaire qui, habituellement, se fend suivant la ligne AB. On voit tout de suite qu’une contraction de la portion externe ou la
- dilatation du ciment détermine* un très grand effort le long de ÀB. Les composantes des deux forces agissantes sont presque dirigées sous un angle droit, la rupture se manifeste souvent à travers une partie très épaisse. Les grands espaces impartis au ciment et la forme géométrique de l’isolateur augmentent beaucoup les risques de fêlure des isolateurs de la forme montrée dans la figure a. L’isolateur de la figure 3 constitue un perfectionnement. Il s’est avéré excellent contre les décharges de la foudre dit est évident que l'effort créé parmi éehaufïc-mc.nl inégal ou par le ciment sera non seulement moindre, mais la résistance de ses parties constituantes sera accrue.
- Les perturbations causées par l’emploi des hautes fréquences auront moins d’effet sur le type d’isolateur de la figure 3 que sur celui de la figure ’i.
- La figure 3 nous montre une section transversale d’un type d’isolateur amélioré représenté en
- Fig.
- perspective dans la figure /#, il lance une gerbe flamboyante au-dessus de ai6 K. Y. sur un intervalle de jaillissement de 35,5 centimètres.
- Toutes les défectuosités considérées proviennent d’actions mécaniques, mais il y en a d’autres de nature électrique qui sont toujours présentes et, en maints exemples, de beaucoup les plus sérieuses.
- La j:>orcelaine de bonne qualité résiste à une forte chaleur; ainsi une matière qui présente cette résistance peut subir avec succès des épreuves électriques, seulement elle s’affaiblit
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- rès rapidement en service grâce à l’absorption de l’humidité qui abaisse notablement la résistance.
- Une substance poreuse ou celle qui manque de vitrification, capable de résister à de très hauts voltages au moment de son montage, perd graduellement son aptitude à supporter l’effort électrique. Si l’absorption csL légère, l’isolateur peut posséder une somme appréciable de résistance diélectrique après un certain nombre d’années; mais si l’absorption est grande, l’isolement, au bout d’un an ou à peu près, sera bien amoindri. Les premières lignes, qui avaient un important pourcentage de marchandise poreuse, ont fourni de grands mécomptes d’exploitation. Il y a iptérêt à les écarter des installations. La méthode de mesure avec l’appareil de Galey donne le moyen de déceler rapidement les isolateurs défectueux en ligne.
- l5-
- La figure:) représente un dispositif de mesure d’isolement très recommandable aux fabriques d’isolateurs, au moyen d’un galvanomètre actionné directement par un courant d’un très haut voltage obtenu par l’intermédiaire d’un commutateur inverseur rendant sa charge prise au sommet de l’onde électrique.
- Les défauts, prenant leur origine dans l’effort électrique, peuvent être graduels, car il est possible de pique)’ une porcelaine plusieurs fois, si le èourant est extrêmement faible, avant que s’accuse complètement la défectuosité. Pour cette raison, les flux causent parfois des dommages considérables à un système et leurs effets ne sont
- perçus que lorsque leur accumulation aboutit à la définitive rupture.
- Dans les lignes bien isolées, les perturbations ne proviennent pas tant de l’affaiblissement du pouvoir isolant des isolateurs considérés comme un tout que du concours de parties défectueuses d’un simple isolateur ou d’une enfilade telles que le voltage normal, ou le flux au moment de la fermeture du circuit, conduit l’isolateur à sa destruction ou bien sc perce. Ce n’est qu’après de récentes recherches qu’on est parvenu à analyser plus profondément les éléments de ces effets.
- Les recherches opérées sur quelques systèmes montrent qu’il n’y a pratiquement pas de progression continue dans la rupture de l’isolateur et que les éléments défectueux sont distribués à peu près également dans toute l’enfilade. Ceci, y compris l’absence totale de piqûres pendant un service de plusieurs années sur des lignes semblables à celles de la Shawinigan Water and
- g- G-
- Power Company (fîg. (>) et i/(<> K. V. sur la ligne de Sable Electric Company. La figure 7 montre que le danger de piqûre est faible provenant de surection de haute fréquence quand l'isolateur est composé par une enfilade de six sections ou plus ayant été convenablement soumises à l’essai.
- Les lignes modernes de ce genre se sont pratiquement affirmées à l’épreuve de la foudre. Le
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- gros problème de l'isolement des lignes ne consiste pas tant dans l’étude d’un système pour l’emploi des hautes fréquences mais, tout d’abord, à prévenir autant que possible l’affaiblissement du pouvoir d’isolement, ou tout au moins à rendre minimum le danger dû au con-
- Fig. 7.
- cours des pertes défectueuses de l’isolateur, car il est bien évident que, si un isolateur se compose d’un grand nombre d’éléments qui deviennent mauvais par absorption ou craquelure, la perturbation s’ensuivra sûrement sans égard à la belle tenue de l’isolateur aux essais de haute fréquence.
- Puisque les troubles surgissant sur les lignes les mieux isolées résultent des concours- des parties de l'isolateur qui deviennent mauvaises avec le temps, plutôt que du défaut de résistance diélectrique prévue par l’étude, il est nécessaire de reconnaître ces conditions pour que le service du système soit maintenu en bon état ou établi économiquement.
- M. Austin, auteur de cette étude, applique le calcul des probabilités dans cette recherche.
- Soit/» le nombre moyen des parties mauvaises sur cent, c’est, en quelque sorte, le pourcentage de l’affaiblissement du pouvoir isolant. n — nombre de disques dans l'enfilade. b — nombre d’éléments qui peuvent être mauvais dans une seule enfilade quand le point critique du danger est atteint.
- g = (n — b) nombre de parties bonnes restantes au meme moment.
- P — probabilité d’une enfilade devenue dangereuse.
- N — nombre d’enfilades du système.
- De la théorie des probabilités il résulte que la probabilité de tous les éléments devenus défectueux dans un isolateur sera fournie par la formule :
- P
- I dO\"'
- P /
- 0
- Les élévations de potentiel à la mise en circuit causeront habituellement du dommage, de sorte qu’il est nécessaire de supposer une condition dangereuse quand seulement une partie de l’isolateur est mauvaise. L'équation (i) est alors importante lorsque la ligne est isolée simplement en partie.
- Où le point dangereux est atteint lorsqu’il y a b parties mauvaises, la probabilité d’une enfilade \> est dangereuse devient :
- Cette deuxième équation découle de la première, parce que ce qui intéressé c’est l’ensemble des unités b seulement, ainsi b se substitue à n dans la permutation, et comme toutes les unités contribuent à composer les éléments b mauvais, le pourcentage d’affaiblissement doit être aug-
- • O'
- monté dans le rapport*?.
- b
- En substituant (n — b) à g dans l’équation (aj on a :
- n — b\ ih
- ~)S
- (3)
- U)
- Afin d’obtenir le nombre d’enfilades danse-
- o
- rcuses du système, il est nécessaire de multiplier P par le nombre total des enfilades, donc l’équation :
- N P = N
- (S)
- fournira le nombre probable des enfilades dangereuses du système.
- L’auteur a dressé quelques courbes montrant le maintien d’un minimum d’isolement pour des
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- nombres variables des parties composantes n de l’isolateur. Elles indicpient qu’une ligne, ayant seulement i % d’affaiblissement et un sursaut d’énergie à la mise en circuit qui affecterait deux éléments, présenterait 3o enfilades dangereuses sur i ooo, s’il y avait seulement trois sections dans l’isolateur. L’addition d’une autre partie, cependant, réduirait cette probabilité d’environ
- % et l’addition d’une autre encore réduirait les enfilades dangereuses probables dans le rapport de 0,064 à i ooo enfilades.
- Ces courbes font encore ressortir l’importance économique de constituer l’isolateur d’un nombre suffisant d’éléments pour réaliser une confiante sécurité.
- L’auteur de cette remarquable étude ne dispose pas assez d’espace pour sé soumettre à une discussion approfondie de l’importance économique relative de l’effet d’affaiblissement, du nombre des sections, de la grandeur du « swit-ebing surge », mais les diagrammes dressés donnent une très bonne idée de la haute in-lluence exercée par la composition d’isolateurs défectueux dans la production des troubles de ligne.
- L’usage des parafoudres à cornes et des isolateurs très étroitement espacés améliore le facteur de sécurité d’un isolateur n’ayant qu’un petit nombre d’unités. La figure 8 représente un isolateur de ce type.
- Il devient chaque jour plus manifeste qu’une ligne de transmission est analogue à une chaîne dont la force est limitée par ses maillons les plus faibles, et si nous désirons hausser sa valeur de fonctionnement, il importe d’accorder ample considération aux facteurs qui agissent sur ces maillons faibles.
- Les perfectionnements apportés aux caractères mécaniques de l’isolateur interviennent, pour la réalisation de la sécurité de fonctionnement des
- lignes, dans une mesure plus large que ne le fait la qualité d’un isolateur établi pour limiter à des essais de diélectrique extrêmement rigoureux, car les isolateurs qui jouissent d’une haute résistance diélectrique déterminent des perturbations par suite de fêlures provenant de la tension de l’effort interne.
- Le travail présenté par M. Àustin aux membres de l’Institution des Ingénieurs électriciens de
- Fig. 8.
- New-York jette de grandes clartés sur un sujet difficile. L’extrait assez étendu que nous offrons à nos lecteurs leur permettra de se pénétrer de toutes les conditions complexes de ce gros problème de l’isolement des lignes de transmission à longue distance de l’énergie électrique.
- {American Inslitate of Elcclrical Engineers, New-York, décembre 1914.)
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- ÉCLAIRAGE
- Défectuosités des lampes au tungstène.
- On n’ignore pas que les alternatives fréquentes d’allumage et d’extinction des lampes à incandescence ne sont pas favorables à leur longévité. Quelquefois une lampe en service normal ne dure que 400 heures, tandis que, sur le banc d’épreuve, sa vie se prolonge jusqu’à 1000 heures. Cela tient à ce que, dans ce dernier cas, elle brûle presque continuellement, tandis que, dans le premier cas, elle subit les efforts des alternances réitérées de combustion et de refroidissement, qui sont susceptibles de décéler un point faible du filament. Soumettre une lampe à des vibrations continuelles est aussi un procédé qui lui est préjudiciable, il peut affecter l’ampoule si elle n’a pas été convenablement recuite. Le filament étiré est certainement un perfectionnement sur la variété obtenue par pression à travers une filière: le défaut d’uniformité est moins vraisemblable, et présente aussi moins de risque de présence de gaz occlus
- Il y a moins de ruptures de filaments obtenus par pression au travers d’une filière que de ceux obtenus au banc d’étirage; mais après un fonctionnement de 600 à «Soo heures, le filament du premier de ces genres est devenu plus flexible et présente moins de tendance à une structure cristalline. La cristallisation tend à amplifier les dimensions des particules séparées, exactement comme dans le cas de tous les métaux exposés à hautes températures. Un effet délétère est produit par des petites impuretés sous forme d’arsenic de fer, de silice, etc. Pour des filaments de 0,022 à 0,07 millimètre de diamètre, il faut des pressions de >5 à 40 atmosphères; pour des filaments de 0,1") à 0,27 millimètre de diamètre la pression varie entre 18 et 25 atmosphères.
- Les filaments étirés n’exigent pas d’être maintenus sur le passage d’exhaure pendant de longues durées d’allumage; très peu de temps est nécessaire pour expulser la graisse et la couche de vapeur d’eau déposées sur l’ampoule.
- Il est absolument indispensable d’extraire les gaz occlus dans les filaments obtenus par pression, qui sont plus souvent affectés de points défectueux que les filaments étirés.
- La plupart des défauts ordinaires se trahissent au cours de la fabrication. Dans de nombreux cas, le filament est soudé aux fils d’adduction du courant dans une atmosphère d’hydrogène. Cette adaptation a donné lieu à divers brevets.
- La compagnie Auer soude le filament dans l’électrode; Kellner fait la même chose mais confère plus d’épaisseur à l’extrémité du filament ; Heyde emploie un ciment consistant principalement en poudre de tungstène finement divisé et effectue le soudage au moyen d’une étincelle sous potentiel de 10 000 volts. Toutes ces méthodes, quelles qu elles soient, réclament une grande habileté expérimentale, parce qu’il reste toujours quelque risque d’oxydation au voisinage de la soudure. Au surplus, le danger de formation d’un alliage entre le tungstène, la substance de la soudure et le fil de support, a pour effet d’abaisser la température de volatilisation en ces points. Ceci peut être décélé par l’examen au microscope, mais plus ordinairement aux essais du banc d’épreuve à hautes températures.
- Les crochets de support méritent aussi de l’attention; il convient qu’ils soient doués d’une certaine élasticité et d’un point de fusion élevé. Les alliages cuivre-nickel peuvent être employés, ou aussi du fil de molybdène ou de tungstène, ou de chrome-nickel. Dans la préparation de ce dernier, une couche de trioxyde de chrome est déposée électrolytiquemeut sur le nickel qui est fortement chauffé. Cette méthode de traitement procure une surface poreuse et confère à la matière une légère élasticité. Il est possible que de l’hydrogène sorte occlus pendant la préparation électrolytique du fil, mais il est en grande partie libéré pendantla phase de l’incandescence. En tout cas, il y a une considérable évolution de gaza 38o degrés centigrades, si une certaine quantité de ce fil chrome-nickel est placée sous la pompe et chauffée. Il ne faut pas oublier non plus que le fil peut devenir gras, huileux, en raison de diverses circonstances accidentelles. Les longueurs nouvellement coupées doivent, par conséquent, être lavées dans la benzine.
- Il n’est pas jusqu’aux fils servant de crochet qui ne requièrent aussi de la considération, ils
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série), — N° 15.
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- sont le siège de nombreux défauts assez banaux, plutôt difficiles à diagnostiquer. Les essais de fils d’acier ou d’alliages d’acier n’ont pas été heureux; le fil d’acier doit être, en effet, tellement mince qu’il y a lieu de redouter la volatilisation.
- Le recuit insuffisant de l’ampoule a produit aussi des ennuis quelquefois ; il importe de ne pas faire usage de verre vieux; un manque de soin dans la fabrication de l’ampoule fait souvent sentir son influence préjudiciable dans les phases ultérieures des opérations. Les gros fils de platine doivent être fortement chauffés avant d’être fondus dans la masse du verre, afin d’enlever toutes traces de poussière ou de graisse.
- De bons résultats ont été obtenus avec du ruban
- #
- de platine. Le métal a l’inconvénient de coûter cher.
- On lui a naturellement cherché un succédané. On a assez réussi avec l’alliage fer-nickel si l’alliage est composé de telle façon que son coefficient de dilatation soit légèrement inférieur à celui du verre.
- M. Paul Edyson, qui a relevé dans cet article toutes les précautions à prendre dans la fabrication, recommande instamment d’entourer de soins la préparation du fil qui doit être absolument exempt de gaz occlus. Il ajoute qu’on augmente la sécurité si on recouvre le fil d’une couche de platine. On trouve sur le marché des fils avec 20, et io % de platine, dont l’âme consiste.en alliage nickel-fer.
- Un appareil a été inventé par M. Pfeffer de Wetzlar pour décéler les ampoules mal recuites ou de légères fêlures du verre; la méthode est fondée sur les effets produits par la lumière polarisée.
- La principale difficulté à vaincre consiste à enlever la vapeur d’eau adhérant avec opiniâtreté à la surface du verre, et ce résultat n’est atteint qu’à une haute température. Il faut chauffer le verre durant l’opération du vide, mais avec prudence pour éviter son ramollissement par la chaleur, car alors il céderait sous la pression de l’air intérieur. On se tient ordinairement entre les températures limites de 35o° et 38o°, que l’on maintient à ce niveau pendant les premières phases d’évacuation de l’air afin de profiter de la
- conductivité de l’air inclus. Tout le monde sait que les filaments et le verre 11’abandonnent que lentement les gaz occlus; les défectuosités de cette espèce ne s’accusent souvent que lorsque les lampes sont sur le banc d’épreuves, Le phosphore amorphe s’emploie pour absorber les dernières traces d’air. Toutes sortes de matières absorbantes ont été préconisées: le charbon de bois, l’iodure d’ammonium qui doit s’opposer à la volatilisation du filament et, comme conséquence, au noircissement de l’ampoule, lè carbure de calcium, le cérium, le titane; mais les applications 11e se sont pas généralisées.
- Un point de la plus haute importance, c’est l’essai du vide réalisé. L’emploi de la bobine d’induction ne fournit que des indications sur la présence de l’air entre certaines limites et il faut une grande expérience pour pouvoir interpréter les résultats.
- L’appareil de Tesla permet d’essayer 5 000 lampes en une heure.
- L’essai ultérieur des lampes sur le banc d’épreuves récla me des précautions et doit dé b u ter par de basses pressions. Une lampe dont le vide est imparfait peut souvent être découverte à ce stade de l’essai : une auréole bleue se forme généralement, dans ce cas, sur une des électrodes. Si la pression est diminuée, la lueur bleue souvent disparaît en un temps court grâce à l’absorption de l’oxygène par le phosphore.
- Langmuir a montré que la vapeur d’eau est un agent contribuant au noircissement de l’ampoule par intervention d’un cycle de réactions chimiques. On sait que ce noircissement a été empêché dans les lampes d’un demi-watt par l’introduction d’une atmosphère inerte d’azote.
- On a proposé,comme moyen d’éviter le noircissement de l’ampoule, son remplissage par du chlore. Ainsi un petit récipient en verre a été disposé à l’intérieur de l’ampoule et rempli d’une substance tendant à dégager du chlore, du chlorure de thallium, par exemple. Le chlore se dégage sous l’action de la chaleur causée par la lampe, il se combine avec les fines particules de tungstène libérées par la volatilisation du filament avec lesquelles il constitue un composé incolore.
- ( ich vt'.i-sriache F.leklralvcUnischo Zeitung),
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- 24 Avril 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 95
- ÉCHOS DE LA GUERRE
- LISTE DES MAISONS D'ÉLECTRICITÉ ET DE MÉCANIQUE MISES SOUS SÉQUESTRE (')
- Deutscli Privai Telephon Gesellschaft (appareils téléphoniques), à Marseille.
- Gabriel (F.), ingénieur-électricien, au Neubourg, près Mortain (Manche).
- (Usine électrique de Pré-en-Pail.)
- (Usine électrique de Lassay.)
- (Usine électrique de Thury-llarcourl.)
- (Usine électrique de Mortain.)
- (Usine électrique de Sourdeval.)
- (Usine électrique de Paramé).
- Kastl (électricitéI, io, rue Bachaumont, Paris.
- Leimer (E.), (électricité), i/jS, rue Sl-Dizier, Nancy.
- Recklinghausen de (ingénieur), 4, rue Auber, Paris.
- Société Killius et de Mosclienski (lampes Quartz), 56, boulevard Lobau, Nancy.
- Société de Carborandum et d’Electricité, à Albertville (Savoie).
- Société électrique du Chablais, à Thonon (Haute-Savoie).
- Société pour l’éclairage des trains (intérêts allemands), 35* rue de la Bienfaisance, Paris.
- 19 Déc. 1914.
- 27 Oct. 1914. 27 Oct. 1914. 9 Nov. 1914. 2 Nov. 1914. 2 Nov. 1914.
- 5 Nov. 1914. 3i Mars igi5.
- 6 Nov. 1914. 14 Avril 1915.
- 18 Nov. 1914.
- 19 Oct. 1914. a3 Oct. 1914. 3i Mars 1915.
- Voile, 60, rue Sénac, Marseille.
- Le Receveur de l’Enregistr. de Pré-en-Pail. Le Receveur de l’Enregistrement de Lassay. Filatre, inspect.-adjoint des Domaines, à Caen. Bernier, Receveur des Domaines, à Mortain. Bouvet, Receveur des Domaines, à Sourdeval. Bourhis, commis-greffier, à Saint-Malo. Mémin, 60, boulevard Saint-Germain, Paris. Simon, 4, rue St-Nicolas, Nancy.
- Lecouturier, 28, rue du Mont-Thabor, Paris. Riss, 2, rue Saint-Léon, Nancy.
- Barthis, receveur de l’Enregistr,, à Albertville.
- Bouvard, notaire, à Thonon.
- Faucon, syndic, 16, rue Lagrange, Paris.
- Rectification
- La maison Turover (ébonite), 4G rue de Bondy, Paris, que nous avions signalée par erreur dans notre numéro du 2 janvier 1915, n’a pas été l’objet d’une mise sous séquestre. Notre liste rectificative du 20 février igi5 ne fait, du reste, aucune mention de celte maison.
- (*) Les listes précédentes ont paru dans les numéros des 20 février et 20 mars 1910.
- CORRESPONDANCE
- Nous recevons la lettre suivante de lu Compagnie dés Compteurs Aron :
- Monsieur le directeur
- de La Lumière Electrique, (3, rue du Rocher, Paris.
- 4
- Avant de vous adresser les rectifications nécessaires concernant les articles parusdans vosnuméros du 27 février et du 3o mars derniers, nous avons tenu à nous munir de tous les documents à l’appui que nous metlonsàvolre disposition, le cas.échéant, nedoutant pas qu’il suffise de faire appel à votre courtoisie pour que vous publiiez dans votre prochain numéro la réponse que nous vous adressons aujourd’hui. .
- Vous 11’ignorez pas que nous ne sommes nullement sous séquestre, mais que les intérêts allemands qui pourraient exister dans notre Société ont seuls été mis sous séquestre en la personne de M. Navarre, 3, rue de Mogador, par ordonnance du Tribunal de la Seine en date du 17 novembre 1 91A.
- Cette mesure qui a été prise en plein accord avec nous, par M. le président du Tribunal de la Seine, est commune à bien d’autres Sociétés absolument françaises qui pouvaient avoir- quelques dettes vis-à-vis des nations ennemies.
- Kn ce qui nous concerne, nous avons versé le 1 5 mars 1915, à M. Navarre, la somme de 12641 fr.çp qui représente la totalité de ce que nous devions à
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- LÀ LÜMIÊRE ÉLECTRIQUE f. XXÎX (2* Série). — N* Üi.
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- des sujets allemands et qui consistait en un certain nombre de petites fournitures, qui n’avaient pas été réglées au moment de la mobilisation.
- D’autre part, nous avons été appelés à donner à M. Navarre, qui a examiné cette question d’une façon tout à fait approfondie, des explications complètes sur le fonctionnement de notre Société au point de vue capital.
- Il résulte des explications que nous avons données au séquestre, avec documents à l’appui, que notre situation à ce point de vue est la suivante :
- Les brevets exploités par nous, de l’invention du docteur Aron, qui, lui, était de nationalité allemande, ont été, avec toutes additions postérieures, cédés par lui en toute propriété et pour tous pays à la Société,Aron Electricity Meter Limited, dont le siège est à Londres, 8oa, Salisbury Road, Kilburn, ceci par acte en date du 25 août 1898, enregistré à Londres à l’Office des Sociétés le 19 octobre 1898» L’achat ainsi fait à cette époque ne comporte le paiement d’aucune redevance quelle qu’elle soit. Il n’est donc plus dû, de ce chef, aucune somme soit à M. Aron, qui est décédé depuis deux ans, soit à ses héritiers.
- La Société Aron Electricity Meter Ltd est une Société anglaise qui exploite les brevets Aron dans tous les pays, notamment en Angleterre, en France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche ; elle a constitué dans tous ces pays de véritables filiales sous forme de sociétés locales dont elle a l’entière propriété. C’est ainsi qu’elle a fondé en Allemagne une Société régie d’après les lois allemandes, mais dont toutes les actions sont sa propriété. Ceci résulte notamment d’un contrat en bonne et due forme intervenu en date du 4 novembre 1899 dont nous avons l’expédition notariée.
- Fait assez particulier pour être remarqué, contrairement à l’habitude courante, ce sont les capitaux anglais qui font fonctionner une usine en Allemagne!
- En 1901, la Société Anglaise Aron Electricity Meter Ltd a fondé en France une Société française. 11 résulte des statuts, qu’elle a fait apport du fonds de commerce alors exploité par elle, quai Jemmapes, moyennant a 5oo actions d’apport de 100 francs chacune sur un capital de 5oo 000 francs.
- Dans ces statuts, intervenait aussi le docteur Aron
- La reproduction des articles de la
- qui déclarait apporter son brevet pour la France et recevait 1 5oo actions d’apport de la société française; mais celte intervention était de pure forme puisque le brevet était depuis 1898 la propriété unique de la société anglaise; au surplus, il résulte de nos livres et des pièces que nous avons soumises au séquestre, que toutes nos actions, sans en excepter une seule, sont la propriété exclusive de notre société anglaise qui le* a en mains. En conséquence, la nationalité de notre ancien administrateur-délégué, M. Mierisch, n’a absolument rien à voir avec notre personnalité, puisque les 5n actions qui étaient affectées en garantie de sa gestion sont en réalité la propriété de la société anglaise.
- Quant à la nationalité véritable de notre société anglaise, afin d’éviter toute fausse interprétation, nous nous empressons de vous donner les précisions suivantes :
- Cette société a été enregistrée à Londres le 25 août 1898. Son capital est de £ 35o 000, divisé en 1 a5 000 actions de préférence de £ 1 chacune et 225 000 actions ordinaires de £ 1 chacune. En outre, 96000 titres d’obligations de £ 100 chacun sont en circulation. Nous avons les noms et adresses de tous les actionnaires et obligataires et ils sont très nombreux. Les adresses enregistrées des détenteurs de la totalité des actions et obligations se trouvent toutes en Grande-Bretagne, à l’exception de 10 297 actions de préférence, de 3o 385 actions ordinaires et de 3 000 obligations qui sont répandues dans d’autres pays : France, Suisse, Amérique, Allemagne, etc., comme il en est généralement de tous titres de sociétés faisant appel au cérdit public.
- Ces explications données, nous espérons que vos lecteurs les trouveront suffisamment concluantes, et comprendront que nous ne sommes à aucun titre une société allemande.
- Vos articles nous auront ainsi permis, en apportant une lumière complète sur notre situation, de nous aider à détruire définitivement une légende qui tendait un peu trop à se répandre.
- Nous vous prions d’agréer, Monsieur le directeur, nos salutations distinguées.
- Paul Wahl,
- Directeur de la Compagnie des Compteurs Aron.
- Levallois-Perret, ia avril 1915.
- /
- Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J -B. Nouet.
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- TrtaU-MftIttai année
- SAMEDI 1» MAI 1915. Tome XXIX (S* séria). N* 16
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- H. de BELLESCIZE. — Rendement des postes de T. S. F. à étincelles (Fin)............. 97
- P. EHRMANN. — Auto-excitation des machines asynchrones polyphasées à collecteur ................... ................. io3
- Publications techniques
- Electrotechnique générale
- Lps rayons X et les cristaux............. 10G
- Atomes et ions. — Sir J.-J. Thomson...... 109
- Statistiq ne
- Utilisation des chutes d’eau. — Arthur
- Su r veye r.................................. 110
- .1 pplications mécaniques
- Pont tournant de canal à commande électrique. ii3 La commande électrique dans l’industrie lai-
- nière. — J.-P. Crowlye................. 113
- Echos de la guerre
- La prohibition du commerce avec les sujets
- austro-allemands. — P. Boucault........ 116
- Renseignements Commerciaux:.............. no
- RENDEMENT DES POSTES DE T. S. F. A ÉTINCELLES (Fin)(1)
- § IV
- PUISSANCE P„ RAYONNÉE PAll 1/ANTENNE
- p
- Le rendement p, = — est dans le même rap-
- l A
- port que les résistances effectives correspondantes. Une antenne à faible rayonnement devra donc être construite avec le plus grand soin, sur-
- Fij;. 6.
- tout si on désire travailler sur des ondes notablement supérieures à la fondamentale.
- (')Yoir Lumière Electrique, a4 avril 1915, p. 73.
- 11 convient de préciser cette importante considération.
- Soit une antenne de la forme représentée sur la figure G ayant 810 mètres de longueur d’onde fondamentale (1 ). PourX = 1 000 mètres, et un courant efficace unité au pied, la surface de répartition de l’intensité, numériquement égale à la hauteur effective /teti', vaut 34,8.
- Nous la supposons constante, ce qui est suffisamment exact pour un calcul approché. Les résistances de rayonnement r, obtenues par la formule :
- r = 160 x2
- ¥)’
- sont portées sur la courbe (;•) de la figure 7 ; l’expérience en contrôle tout au moins la forme, sinon la valeur absolue. En la comparant à la courbe (H) de la résistance effective totale, obtenue par mesure directe dans des conditions déterminées (pour tenir compte de la construction de la self utilisée), on constate que le rende-
- (l) Voir Lumière Electrique du 1 mai 1914. On y trouvera la justification des calculs relatifs au rayonnement.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2* Série). — NM6.
- ment p3, égal à o,45 sur la fondamentale, ne vaut plus que 0,39 sur 1000 mètres et 0,11 sur 1 600 mètres. On est donc en mesure d’affirmer ce qui suit :
- A) Il convient de ne pas travailler sur des
- Ohttis
- SOO 900 1000
- Fig. 7.
- ondes très supérieures à la fondamentale. Entre deux stations munies d’antennes identiques, l’accroissement du rendement à la réception, dû à la diminution des amortissements, légitime pourtant une certaine élévation de la longueur d’onde utilisée, laquelle peut atteindre, par exemple, 1,2 à 1,5 fois la longueur d’onde fondamentale; ce point sera développé ultérieurement.
- B) La construction de l’anteDne doit être très soignée, l’attention se portera :
- Sur la plaque de terre;
- Sur la self destinée à l’allongement; celle-ci devra être constituée par un conducteur offrant peu de résistance et de capacité par rapport aux masses conductrices voisines. On constate, toujours, en effet, une certaine différence d’intensité entre les deux extrémités de la self. Des câbles formés de fils fins, nombreux et isolés les uns des autres, sont particulièrement à recommander, surtout quand les prises prévues pour l’antenne sont fixes et en petit nombre.
- On évitera de laisser connectés des enroulements inutiles (portions de selfs..) : leur capacité est de nature à dériver un courant d’autant plus important que la tension est plus considérable; par suite delà résistance des conducteurs, cesp'ertes d’intensitécorrespondentà uneabsorp-tion d’énergie.
- La périphérie totale des conducteurs constituant l’antenne sera aussi élevée que possible;
- il va sans dire que le métal sera non magnétique et à faible résistivité.
- On s’efforcera d’éviter les effluves, en supprimantes angles, pointes et arêtes, eten diminuant l’amplitude de chaque train d’oscillations (accroissement de la fréquence des trains, diminution de l’amortissement de l’onde rayonnée).
- Les masses métalliques avoisinantes, impossibles à supprimer, seront sectionnées.
- C) La construction n’étant pas indéfiniment perfectible, il convient en même temps de ne pas trop diminuer la résistance de rayonnement. On se rend compte alors de l’intérêt qu’il y a de proportionner la longueur d’onde fondamentale à la hauteur des supports.
- Nous donnerons trois exemples destinés à préciser cette assertion; soit une antenne comportant
- Fig. 8.
- un fil simple de montée, et une capacité terminale constituée par une nappe que supportent deux mâts de 5o mètres de hauteur et 5o mètres d’écartement, avec faculté de la prolonger par des nappes descendantes.
- La self effective, que l’expérience montre être pratiquement constante, vaut environ :
- L = 100 000 centimètres.
- De même, la résistance représentant les pertes autres que celles dues au rayonnement estsurtout déterminée par le fil simple de montée et par la self destinée à assurer le couplage avec l’excitateur : nous la supposerons constante et lui attribuerons une valeur de 3 ohms, chiffre raisonnable.
- a) La nappe est limitée à l’espace compris entre mâts, on lui donne une valeur telle que la capacité effective totale soit C = 7 X 10—4 microfarads.
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- i» Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Il vient alors :
- Onde fondamentale : X0 = 5oo mètres.
- Hauteur effective : hatr = 5o mètres (un calcul exact, qui ne semble pas nécessaire, donnerait un chiffre un peu inférieur).
- Résistance de rayonnement :
- 2
- = 15,8 ohms.
- Résistance effective totale : R = 18,8 w.
- R
- Amortissement : y = -=- T = 0,16.
- 'Il J
- Rendement: p3 = 0,84.
- Sur 1 000 watts absorbés par l’antenne (intensité au pied IA — 7A,3), 840 sont rayonnés.
- b) Nappe limitée aux deux mâts, et telle que C = 18. io~4 m¥d. On obtient :
- X = 800 m.
- Aeff.= 5o m.
- /• = 6«>, 2.
- R = g(,),2.
- Y = 0,12. p3 “ 0,67.
- Pour PA = 1 000 watts, IA = 10*,4, le rayonnement vaut : P« 670 watts.
- c) La nappe est prolongée par deux descentes de 3o mètres de longueur chacune, dont les extrémités inférieures sont à 31 mètres au-dessus du sol.
- Soit C = 25.io"-4 m¥d.
- X = 945 m.
- Aetr = 40,7 m. r = 3 w.
- R = 6w.
- Y = 0,095. p3 = o,5.
- Pour PA — 1 000 watts, IA = 12*,9, on a :
- = 160 x2 (
- hett
- X
- d’autres considérations, par exemple quand on tient essentiellement à travailler sur des ondes élevées, pour s’affranchir de brouillages, ou à utiliser une très grande puissance, celle-ci étant liée à la capacité primaire, c’est-à-dire à la longueur d’onde.
- Encore doit-on faire la remarque suivante : il arrive un moment où la résistance de rayonnement /• devenant faible vis-à-vis de la résistance totale R (pour une antenne ayant 100 mètres de hauteur efficace et rayonnant une onde de 8 000 mètres, il vient r — ow,25), le rendement
- p3 = jy-* vaut sensiblement
- rA R —
- Le dénomina-
- teur de ce rapport représente les pertes (effet Joule, etc.) et est pratiquement constant.
- /• varie en raison inverse de X2, c’est-à-dire de C.
- Comme à égalité de tension d’éclatement (difficulté de construction), la puissance mise en jeu est proportionnelle à la capacité du circuit excitateur, c’est-à-dire en fin de compte à celle de l’antenne, les deux effets se compensent à peu près exactemént. L’accroissement de puissance du poste ne procure ancun gain réel.
- Tout ce qui précède s’applique à des capacités terminales symétriques par rapport à la montée d’antenne. Si on dispose d’une nappe orientée dont le rayonnement doive se composer avec celui des parties verticales, il devient bien difficile d’avancer quoi que ce soit sur la hauteur effective et la résistance de rayonnement.
- D. La résistance effective d’une antenne est une caractéristique indépendante de l’amortissement de l’onde rayonnée. Tout ce qui précède est donc valable quel qüe soit le mode d’excitation (sauf l’excitation directe).
- P„ = 5oo watts.
- En conséquence :
- Pour réaliser de grandes ondes, il faut disposer de supports élevés ; et quand ceux-ci sont déterminés, il est nuisible d'exagérer la capacité terminale, surtout au moyen de rabattements. Il arrive un moment, déterminé par le soin et la perfection apportés dans la construction, où le gain réalisé parla diminution du décrément, par celle de l’absorption ou la facilité de contourner les obstacles naturels, ne compenseplus la baisse du rendement propre à l’antenne.
- Pareil dispositif ne se justifie donc que par
- § V
- PUISSANCE Pa DANS L’ANTENNE RÉCEPTRICE
- Bien que le mode de transmission de l’énergie entre deux oscillateurs ouverts, situés à grande distance l’une de l’autre, ne soit pas identique à celui relatif à deux circuits fermés voisins, on peut estimer que dans les deux cas les divers facteurs en jeu, et notamment les décréments, jouent un rôle analogue.
- Il semble en effet que la liaison entré les deux antennes peut être représentée par un terme M, déterminé par les hauteurs effectives, et jouant
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- 100
- LA L U M1ÊR E ÉLEC TR 1Q U E T. XXIX (2* Série). — N? 16.
- dans les formules le rôle de coefficient d’induction mutuelle.
- A part cette restriction, il est légitime d’utiliser les résultats auxquels conduisent les équations de Bjerkness.
- On suppose donc deux antennes, l’une réceptrice (résistance effective totale, y compris celle représentant la puissance utile : Ra; self et capacité effectives : L2 C2; amortissement S; puissance P„) ; l’autre émettrice, excitée par exemple en impulsion de façon à ne rayonner qu’une onde (R, L] Ci y PA) d’amortissement égal au sien propre.
- Soit Vi R les amplitudes du potentiel et du courant dans l’excitateur; n le nombre de trains à la seconde ; M le terme défini ci-dessus ;
- K =
- M2
- Li L2
- un coefficient que par analogie on appellera d’accouplement; E l’amplitude de la force électromotrice induite dans le résonateur; « la pulsation: T la période.
- On peut écrire :
- P a — nRï
- E2
- T»
- E = Mwl
- iGL22 y8 (y -)- S)
- V,
- M i
- M
- Vi
- o) Ei ' * Ll
- P^i/iC.y,2
- 2
- M*aP* îM* PA aM*/,ic*PA
- E2 :
- E,2 «C, //Ej G,L,
- i aM2 /|TC2Pa T3
- 2 iGIA n L, T* y3(-/ + §)'
- Ef = _ÏK2________!____
- Pa k ï (y + §)•
- E, T2
- = K*w*P
- ï(Y+2)
- Cette formule n’est valable que dans les conditions pour lesquelles la théorie de Bjerkness a été établie; il faut de plus que les trains successifs ne se recouvrent pas, faute de quoi le décrément de l’onde rayonnée serait plus ou moins différente de y.
- pa
- Le rendement étant lui-même un produit : P A
- Pa __ Pa Pr PA [P„ X PA’
- Son étude renferme celle qui fait l’objet du paragraphe précédent.
- Dans une réception bien conduite, il doit
- exister un rapport déterminé entre la puissance utile et la puissance totale Pffl : ce rapport est de l’ordre de <>,5. Il est donc légitime de se borner à l’étude du rendement :
- Pa
- Pa'
- Dans la formule 7, y est ainsi le décrément propre à l’antenne émettrice, 8 le double du décrément de la réceptrice.
- Tels quels, les résultats obtenus permettraient une discussion assez complète ; un pas de plus peut toutefois être tenté :
- Quand l’onde émise est entretenue et l’antenne réceptrice accordée, il existe entre les intensités la relation suivante, où Q représente la vitesse de la lumière :
- E2 McoIj MI, 2 7cQ
- 2 ^ ïC2 = ~rT = "rT “ •
- Par ailleurs, Austin etBarkhausen ont démontré la formule, applicable dans les mêmes conditions :
- (ù)
- no 7C hjii
- r3 xd
- he
- «D
- Vï.
- R2 résistance effective totale de l’antenne réceptrice, en ohms.
- hi h2 hauteurs eiîectives des antennes, en mètres.
- X longueur d’onde, en mètres.
- D distance des stations, en mètres.
- a coefficient, égal à environ /}, 7, 10 —5 pour les unités adoptées.
- Identifiant les expressions 8 et 9, il vient pour M :
- (u.)
- M = a . 1 o~7
- h\ Ii2 L>"
- «D
- e vh.
- A l’exception de la longueur d’onde qui influe sur l’absorption, il n’entre bien dans cette égalité que des grandeurs géométriques définissant les dimensions des antennes et leur position relative.
- Le rendement entre les antennes a donc comme expression :
- 47c2. io~14
- 7 7 \ 2
- M2U y/l
- LiLa y (y-j-5)
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-
-
- 1* Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 101
- &.. Cette formule permet d’étudier un problème quelconque. Nous rappliquerons au cas particulier suivant :
- Quelle longueur d’onde faut-il adopter, pour avoir le meilleur rendement, à une distance de i ooo kilomètres, entre deux antennes identiques, ayant une hauteur effective de 15 mètres, et des décréments propres supposés égaux (condition
- , 1500
- l'ig'- 9-
- de construction) et definis par la courbe de la figure c> l*
- L’amortissement de la réception est censé doublé par la présence d’appareils récepteurs bien manœuvres; en outre, l’expérience montre que les selfs effectives de semblables antennes à forte capacité terminale sont sensiblement proportionnelles au carré de la longueur d’onde. Le terme variable affecte donc la forme :
- e
- 2«D
- A
- X /, y •.
- Le rendement p propre aux antennes est représenté, en unités arbitraires, par la courbe i de la figure suivante. Pour la distance de i ooo kilo-
- mètres, le maximum correspond à l’onde de y5o mètres.
- Il suffit de combiner ce résultat avec celui qui définit le rendement -p- des appareils émetteurs, pour obtenir les conditions d’utilisation
- optima en vue d’une application donnée. Les courbes a et 3 en donnent un exemple, dans le cas d’un poste à impulsion :
- P« P* P*
- P P IV
- Courbe i : arbitraires).
- P»
- Rendement —des antennes (unités
- f A
- P*
- Courbe a : Rendement jy de l’émetteur.
- Courbe 3 : Rendement global
- P«
- (unités arbi- ’
- traircs).
- Pour que l’antenne fût parfaitement adaptée à la station, if faudrait que le coude de la courbe a ait lieu pour la même longueur d’onde, que le maximum de la courbe i.
- L’expérience contrôle parfaitement ces prévisions, à cela près que les mesures au bolomètre ou au thermogalvanomètre, ne pouvant s’effectuer qu’à petite distance, le facteur d’absorption n’intervient pas et les ondes très supérieures à la fondamentale sont plus désavantagées encore.
- B. La manœuvre habituelle consistant à relâcher l’accouplement afin d’éliminer une perturbation gênante favorise davantage la réception d’ondes peu amorties. Ceci se déduit clairement du fait que l’on diminue de la sorte le décrément totale de l’antenne réceptrice, qui se trouve dans l’expression (y -f- S).
- Une variation de o n’a d’importance que si y n’est pas relativement trop élevé.
- Pour la même raison, la construction d’une réception doit être d’a-utant plus soignée et étudiée qu’on la destine à travailler normalement sur des ondes moins amorties.
- C. Tout ce qui vient d’être dit suppose essentiellement l’énergie rayonnée sur une seule onde. Le rendement baisse s’il n’en est pas ainsi.
- Môme dans le cas le plus favorable, où l’on travaille sur un couplage suffisamment lâche pour que les deux oscillations semblent pratiquement confondues (ce qui ne peut s’obtenir
- p \
- qu’au détriment du rendement — ). il nes’ensuit
- ‘ 0/
- pas moins un accroissement notable et nuisible de l'amortissement apparent de Ponde rayonnée.
- En outre, lorsqu’on utilise à l’émission un circuit excitateur oscillant de décrément propres,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 16.
- l'amortissement de chacune des ondes découplage a comme mesure approchée
- « + T
- 2
- Dans les limites où l’on opère d’habitude, £ est à peu près constant et de l’ordre de 0,10 à o,i5]
- e + y
- la variation du terme
- ne saurait donc avoir
- la même importance relative que celle de y : l’intérêt de travailler sur une onde différente de la fondamentale devient ainsi très incertain.
- CONCLUSIONS
- En résumé :
- >
- c/) Les appareils générateurs doivent être examinés à un double point de vue : avoir un rendement élevé ; produire l'énergie sous une forme utilisable.
- Les trains d’ondes se succéderont régulièrement] leur nombre doit suffire à assurer strictement la note voulue.
- L’étude du circuit de charge alimentant la capacité est liée à celle de l’éclateur] de toutes les solutions possibles, la meilleure consisterait à réaliser un éclateur tournant convenablement établi et calé.
- b) Dans le cas où l’antenne émettrice est
- p
- excitée par choc, le rendement p2 = — dépend
- I o
- principalement de la construction et du réglage de l’éclateur.
- Il n’y a aucune raison théorique pour que la valeur p2 = o,6, citée précédemment, soit un maximum impossible à dépasser.
- c) Quand on utilise l’excitation indirecte, au moyen d’un circuit oscillant de décrément propre e, le rendement p2 a comme limite supérieure
- ï
- - Y + s
- La nécessité de relâcher le couplage de façon à rayonner deux ondes peu différentes conduit à un rayonnement sensiblement moindre, mais par contre plus entièrement efficace..
- d) Les antennes et circuits oscillants doivent
- pa
- être établis de façon à assurer le rendement rr^
- Pa
- maximum.
- Il y a intérêt à diminuer les amortissements par des mesures appropriées.
- On y parvient d’abord par les soins apportés à chaque détail de construction ; cela permet ensuite de réduire eu proportion les résistances de rayonnement.
- Une diminution inconsidérée de la résistance de rayonnement va à rencontre du but que l’on se propose; on évitera notamment, à l’émission, l’usage d’ondes de longueurs peu en rapport avec la hauteur efficace de l’antenne] il est donc mauvais de trop renforcer les capacités terminales, plus mauvais encore d’introduire de grandes selfs, dont la résistance effective devient rapidement considérable.
- Des exemples, destinés à préciser ces assertions, ont montré qu'une antenne de construction très courante, ayant sur sa fondamentale un décrément de. l’ordre de o, iff, est capable d’avoir en propre un exeeiient rendement.
- e) Quand l'émetteur est établi de telle sorte que l'amortissement de Fonde rayonnée soit celui de Fanlcnne, il y a d’ordinaire intérêt à travailler sur une onde de 20 à 3o. % supérieure à la fondamentale.
- En opérant ainsi on gagne beaucoup sur la syntonie, généralement aussi sur le rendement.
- L’émission .réalisée au moyen d’un circuit excitateur oscillant doit au contraire avoir lieu au voisinage immédiat de la fondamentale.
- /) Des considérations précédentes, il résulte qu’à l’exception du cas où l'antenne cmettricc a un rayonnement considérable, cl généralement inutile, quand il ne s’agit pas de contrebalancer l’influence des pertes supplémentaires élevées, l’excitation par choc donne un rendement et une syntonie supérieurs.
- Les deux avantages s’obtiennent simultanément: il est logique qu’il en soit ainsi, tout amortissement nuisible étant synonyme d’énergie perdue.
- II. de Bellescize, Lieutenant de vaisseau.
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- 1er Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- AUTO-EXCITATION DES MACHINES ASYNCHRONES POLYPHASEES
- A COLLECTEURS
- Uauto-excitation à basse fréquence des machines asynchrones polyphasées a collecteurs est, un phénomène électrique très particulier que Von est appelé à rencontrer de plus en plus souvent parce que les applications des machines polyphasées à collecteurs se multiplient.
- L'auteur expose une méthode simple permettant d'étudier ce genre de phénomène qui, d'ailleurs, consistant en une oscillation électrique libre> doit être envisagé comme un phénomène de résonance Mettant en jeu la self du circuit et la capacité apparente que présente, dans certaines conditions, tout
- rotor à collecteur polyphasé.
- Les machines asynchrones polyphasées à collecteurs peuvent, dans certaines conditions, s’amorcer d’elles-mêmes et débiter, sur des circuits ne comportant aucune autre source d’énergie électrique, des courants alternatifs polyphasés dont la fréquence est différente du produit du nombre de paires de pôles par la vitesse angulaire.
- Ce genre de phénomène, observé et signalé fréquemment dans ces dernières années, a été étudié d’une façon complète par M. Leblanc dans l’étude magistrale qu’il a faite des machines à très grande vitesse angulaire ('). Cette étude mathématique portait sur le cas d’une machine shunt triphasée et rendait compte exactement de la nature du phénomène tant pendant la période instable d’amorçage que pendant celle de régime permanent.
- Nous avons eu l’occasion d’observer ce genre de phénomène dans le cas particulier suivant : une machine triphasée série à collecteur, bobinée à quatre pôles^ et tournant à . 18oo tours par minute débitait sur un circuit inductif, qui ne comportait aucune autre source d’énergie électrique, des courants alternatifs triphasés de l’ordre delà centaine d’Ampèreà basse fréquence (environ cinq à six périodes par seconde).
- Ayant essayé d’étudier ce phénomène, nous sommes arrivés à ce qui suit. Si nous laissons de côté la période d’amorçage pour considérer
- (A) Voir : Bulletin de la Société des ingénieurs civils, 1913. Lumière Electrique, 21 et *28 décembre 191*2, 4, 11 janvier 1913, 5 et 19 juillet 1913.
- colle de régime permanent, nous disposons d'un moyen très simple de déterminer fréquence, intensités et tensions, en appliquant la loi de la conservation de la puissance magnétisante, telle que M. Boucherot l’a formulée.
- Exemple. Envisageons le cas particulier le plus simple : soit une machine triphasée bipo-
- laire série mise en court circuit (fig. i), tournant à une vitesse angulaire' O et débitant des courants triphasés ayant pour valeur b par phase, la tension entre balais étant U1? la fréquence des courants étant Fx et par suite la vitesse angulaire du champ tournant
- t*) 1 — 1 7Ï 1*V
- E*î régime permanent l’enroulement inducteur absorbe la puissance magnétisante sf'\ Vi L débitée par l'induit.
- Si l’on suppose négligeables les résistances o h iniques, l’égalité des puissances magnétisantes fournies et absorbées se ramène à l’égalité des forces clectroinotriees Er et E.s* induites dans le rotor et dans le stator.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N» 16.
- Ces forces électromotrices ont pour valeur en fonction du flux <I> :
- E,. = Kr*l> (— w ü) (i)
- Es =r K/I< ü). (2)
- Dans ces formules Kvet Ks sont des constantes dépendant de la forme du bobinage et du nombre de spire des enroulements du rotor et du stator.
- L’égalité E/- -- — Es peut être mise sous la forme
- K,. <I>(w — ü) = — K1<l>w
- qui donne immédiatement la pulsation des courants débités :
- KrQ
- W - Kr + K/
- Pour calculer intensités et tensions il faut tracer la courbe (2) <I> = f(\) du flux en fonction de l’intensité, ce que les diagrammes normaux des machines polyphasées à collecteurs permettent de faire facilement pour un calage quelconque des balais.
- Cette courbe déterminée, les formules ( 1 ) et (2)
- Fig. 3.
- permettent de tracer les courbes E/1 = f (I) et Es/(I) (fig. 2, courbe A).
- Les forces électromotrices E/- et Es présentent des composantes wattées qui, pour un calage de balais déterminé, sont sensiblement proportionnelles à ces forces électromotrices et peuvent être représentées par une courbe (E/- wattés4-Es wattés) = /’( 1 ) (fig. 2, courbe B).
- La valeur du courant de régime est déterminée par l’égalité des forces électromotrices wattées et des chutes ohmiqucs (si l’on néglige les pertes dans le fer) et correspond au point
- d’intersection de la droite u — r I (figure 2, droite C) et de la courbe E watté = f (1) (fig. 2, courbe B).
- Le courant de régime déterminé donne sur les courbes E = f (I) les valeurs des tensions aux balais en même temps qu’aux bornes du stator.
- Cette méthode que nous avons appliquée au cas particulier de la machine série en court-circuit peut être étendue au cas d’une machine. shunt ou série débitant sur un circuit quelconque.
- Sans vouloir traiter ici le cas général nous nous bornerons à noter quelques remarques qui nous semblent faciliter la compréhension physique de ce genre de phénomène.
- Pour qu’une oscillation libre de fréquence déterminée puisse se produire, il faut que le système, siège de ce phénomène, ait une fréquence propre d’oscillation.
- Les machines asynchrones à collecteurs peuvent être le siège d’oscillations électriques libres de fréquences déterminées, donc leurs circuits ont une période propre d’oscillation, ce qui revient à dire que ces phénomènes d’auto-cxcitation sont analogues aux oscillations électriques d’un circuit comportant self et capacité.
- Or, on sait que les induits à collecteurs tournant à une vitesse supérieure à celle du champ tournant sont le siège de forces électromagnétiques déwattées en avant par rapport au courant et présentent par rapport au reste du circuit les mêmes propriétés qu’un condensateur ou plutôt qu’un ensemble de condensateurs ainsi que M. Marius Latour l’a démontré (1 ). Ces considé-rations nous amènent à formuler l’hypothèse suivante :
- U auto-excitation des machines polyphasées à collecteurs peut être envisagée comme un phénomène de résonance mettant en jeu la capacité apparente de l’induit et la self que présente le reste du circuit.
- Cette hypothèse se vérifie facilement dans le cas de la machine série en court-circuit que nous venons d’étudier.
- Si les balais sont convenablement calés, les forces éleetromotrices induites dans le stator et le rotor sont sensiblement en opposition et dé-
- (B Voir Lumière Electrique, iu avril 1902, p. 5o ; 7 juin 1902, p. 358.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- calées de ±- par rapport au courant de régime I.
- Considérons la self L et la capacité C, qui traversées par le même courant I, présenteraient entre leurs bornes des différences de potentiel égales aux forces électromotrices Es etEr induits dans le stator et le rotor de la machine à collecteur lorsque son débit est I.
- Lwl “ Es
- En régime permanent nous avons Es — Er ou
- ce qui correspond bien à la condition de résonance entre self et capacité apparentes du stator et du rotor.
- Comparons les oscillations électriques libres ayant pour siège :
- i°Un circuit comportant self et capacité;
- Un circuit d’une machine asynchrone à collecteur.
- Dans le premier circuit nous retrouvons dans la réaction du diélectrique du condensateur la réaction élastique que nous sommes habitués à rencontrer dans tout phénomène oscillatoire.
- Le deuxième circuit, ayant une période propre d’oscillation, doit présenter quelque chose
- ---------------------------ï------------------
- d’équivalent à une réaction élastique dont l’existence est difficile à concevoir physiquement. Lord Kelvin dans une conférence sur « la Théorie cynétiquc de l’élaslieité » montrait que l’on peut à l’aide de /* gyroscopes réunis, comme l’indique
- Fig. 3.
- la figure 3, réaliser un système présentant toutes les propriétés d’un ressort ; un tel dispositif permet de réaliser un système oscillant ne mettant en jeu que de l’énergie cynétique.
- De même, dans le cas de la machine à collecteur, nous nous trouvons en présence d’un phénomène oscillatoire qui ne met en jeu qu’une forme d’énergie, celle contenue dans le champ magnétique.
- P. Ehiwann.
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- PUBLICATIONS TECIINIQURS
- ÉLECTROTECHNIQUE GÉNÉRALE
- Les rayons X et les cristaux.
- La découverte de Roentgen remonte à l’année ï8(jî>. La remarquable propriété des rayons X de pénétrer les couches minces de matières opaques a gardé longtemps son caractère mystérieux, original. Ils se comportent en quelque sorte comme la lumière et agisse»L sur les sels d’argent des préparations photographiques, mais ils ne subissent ni réflexion, ni réfraction et ne montrent aucun phénomène d’interférence. La diffraction et la polarisation semblaient ne pas les affecter, aussi n’avait on guère d’espoir d’arriver à déterminer la vitesse de propagation d’un rayon. E. Marx avait bien réussi, après de nombreux échecs, à démontrer qu’ils se propageaient avec la vitesse de la lumière ; mais la matière des rayons n’était pas encore précisée, A. Schuster montre que ces radiations devaient être d’ordre électro-magnétique, de longueurs d’onde extrêmement petites, et ducs réellement à des vibrations transversales et non longitudinales. Un fait notable fut la découverte de la polarisation des rayons X par Borklas.Au cours de ces dernières années, des études nouvelles ont jeté pleine lumière sur la nature de ces rayons et plus encore sur la structure in terne, restée obscure jusqu’ici, des cristaux.
- Puisque un réseau ordinaire, comportant même un quadrillage aux divisions les plus fines, est manifestement trop grossier pour produire la diffraction des rayons 'X, M. Lane s’avisa que le groupement des atomes ou des molécules dans un cristal pourrait fournir un réticule convenable. 11 fit passer un pinceau de rayons X à travers une mince lame de cristal et trouva que le centre de la plaque photographique était entouré par des groupes de taches marquant les intersections d’ellipses, traversant toutes la tache centrale. Il interpréta chacune de ces taches comme produites par la réflexion des rayons X sur une certaine surface plane de la structure interne du cristal. S’inspirant de cette direction
- de recherches, M. le professeur W. II. Bragg, de Lecds, eonjointementavec son filsM. Lawrence Bragg travaillant au laboratoire Cavendish de Cambridge, développèrent une nouvelle méthode qui a conduit à des résultats d’une importance considérable. Il a traité le sujet à la conférence Baker qu’il fit le 18 mars à la Société royale.
- Imagine/ un groupe d’ondes monochromatiques pénétrant dans un milieu doué d’un certain pouvoir de dispersions, ce pouvoir n’étant pas uniforme, mais possédant une certaine périodicité; ou, en d’autres termes, supposez les particules de matière distribuées en couches successives disposées à des écartements égaux. S’il n’y avait pas de couches ou de plans successifs, la totalité du milieu serait dispersif sans aucune réflexion définie quelconque. Mais, lorsqu’il y a périodicité, les ondes seront fortement réfléchies dans une certaine direction, pourvu que la relation ^o.d sin. 0 soit satisfaite, dans laquelle n est un nombre entier, /. la longueur d’onde du rayon incident, 0 l’angle fait par le rayon avec les couches successives et cl la distance entre deux couches successives. Si cette condition est remplie, les réflexions auront toutes même phase; tandis que, si elle ne l’est pas, les réflexions successives ne seront plus en concordance de phase et s’affaibliront l’une l’autre ou s’annihileront. Si les atomes des cristaux sont situés et rangés suivant des plans successifs, ils seront susceptibles d’agir comme réflecteurs, et cette supposition s’est trouvée justifiée.
- L'appareil du professeur Bragg est un genre de spectromètrc. H fait usage d’un pinceau de rayons Xaussi homogènes que possible, émis par une anti-cathode de rhodium, de palladium,etc... Les autres métaux sont moins satisfaisants. Les rayons tombent sur un cristal (cristal de roche, diamant, ealcite, etc...) et les rayons réfléchis sont dirigés sur la fente étroite d’une chambre à ionisation, qui occupe la place d’un télescope d'un spectromètrc ordinaire, tandis que le collimateur est un bloc de plomb percé d’un trou. La
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- chambre mesurant 15 centimètres de longueur sur 5 centimètres de largeur est d’anhydride sulfureux, ou d’iodnre de méthyle et rionisation produite par le rayon réfléchi est mesurée. Le cristal etla chambre sont montés sur une labié tournant de telle sorte qu’ils puissent être manœuvres ensemble ou indépendamment l’un de l’autre, sous des angles variables.
- Nous ne pouvons entrer dans les nombreux détails des expériences de M. Rragg. Nous dirons seulement que les longueurs d’onde des rayons X. sontlrès petites parrapportà celles de la lumière
- visible, elles sont environ la—-— partie de la
- IOOOO
- longueur d’onde de la lumière ordinaire. Ainsi tandis que la raie 1) du sodium a une longueur d’onde de 5 8q5 unités Angstrom (i unité “ io“U) mètres ou io~8 centimètres) , les l'ayons X mesurés par le professeur Bragg seraient de 0,619 ét o,5/to unités Angstrom. La longueur d’onde des rayons X, qui est indépendante de la nature du cristal, est aussi connue par d’autres recherches, et la relation n A, — % d sin. 6 peut ainsi être utilisée de deux manières. Quand les longueurs \ sont connues,récartement J des couches peut être déduit; et quand les distances d sont connues, des conclusions peuvent être tirées concernant la longueur d’onde.
- La longueur d’onde X dépend simplement de la nature des rayons X et des espacements de structure du cristal, mais non de la nature des éléments constitutifs, ni du groupement des atomes autour d’un centre. L’intensité de radiation et les intensités relatives des spectres de. différents ordres sont dominées par ces derniers facteurs et par le poids atomique des athmes. L’étude de la calcite, qui est un carbonate de calcium et de ses isomorphes, les carbonates de magnésium, de zinc, de fer, etc., a été particulièrement instructive sous ce rapport. Tous ces corps cristallisent dans le système du rhomboèdre régulier. Tous les cotés et tous les angles de celui-ci sont égaux et les cristaux de calcite sont parfaitement symétriques par rapport aux trois plans qui diffèrent, cependant, d’espacements. L’cxamcn des rayons X montrait qu’il y aurait une demi-molécule (CaC03) dans chaque cellule unitaire (rhomboèdre'.
- On peut faire passer des plans à travers les groupes variés d’atomes, et les espacements
- entre les plans parallèles de même type comporteront des relations mutuelles définies. En cristallographie les laces des cristaux, ou les plans qui leur sont parallèles, sont désignées par des chiffres indiquant les dislances auxquelles on les suppose couper les trois axes principaux, qui sont situés à angles droits entre eux dans le système régulier, mais à d’autres angles dans les autres systèmes. Ainsi les plans cubique ou diagonal d’un cube,ou les plans parallèles aux faces triangulaires d’un octoèdre, sont désignés respectivement par (ioo), (no), (iii), et les écartements, entre deux plans succccssifs de même type, sont marqués d (ioo), d (no), d (iii). Le rapport des valeurs réciproques de d pour les
- trois séries principales des plans serait i : :
- y/), et quand les valeurs de sin 9 son l déterminées pour les réflexions sur ces plans, elles se trouvent être dans le même rapport. Ainsi il apparaît que les atomes des cristaux cubiques sont réellement orientés sur des plans de ces types. Avec d’autres cristaux des relations similaires quoique différentes sont établies. Des mesures absolues peuvent être, dans le cas des cristaux de cuivre, par exemple, basées sur les équations :
- 8,96 = 63,57. 1,64. 1 o-*24 grammes;
- d se réfère aux espacements d (1 000), 8,96 est la densité du cuivre, 6*1,57 son poids atomique, et i,0-4- io~2i la masse d’un atome d’hydrogène.
- Mais, même avec une orientation simple, parfaitement symétrique,de nombreux groupements différents sont possibles, et on ne sait pas tout de suite si l’unité supposée doit être représentée par mie cellule ou, peut-être, par une cellule de dimensions double, e>t, par conséquent, de volume huit fois plus grand. Il faut interpréter les observations pour les adapter à certaines hypothèses, et elles doivent être vérifiées par des essais ultérieurs.
- E11 reprenant la formule ci-dessus de la demi., molécule (CaCO.{) dans chaque cellule unitaire, un lattis du double des dimensions unitaires, donnant huit cellules pour la nouvelle unité, fut adopté ayant quatre molécules dans l’unité, et il en résultait que les (111) plans contenant les groupes C03 étaient uniformément espacés dans l’intérieur des plans renfermant l'atome Ca; en ce qui concerne les (100) plans, ils contiennent
- CaCO, et à des distances de - d et - d les deux
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- autres atomes d’oxygène. Le poids atomique du calcium est C.a -- /|0, le poids moléculaire de CO,=Sh + (ifiX 3) = 60.
- Similairement dans le composé isomorphe NaNO.„ la dilïércnce entre les poids atomiques du riiétal et du radical acide, Na •>.'5, N03 = Cr>,, est plus grande; dans FeCO:i, Fc .— 56, C03 =0» les poids atomiques du métal et du groupe acide sont presque égaux. Avec les espacements supposés maintenant, les réflexions provenant des plans métal et des plans groupe acide seraient en opposition de phases et se détruiraient par conséquent l’une l’autre si les plans exerçaient un égal pouvoir (c’est le cas pour FeC03), mais leur influence mutuelle serait moindre si leur pouvoir était inégal, à cause de l’inégalité des poids atomiques (CaG03) et encore plus (NaN03); ceci, en fait,a été observé. L’étude du fluorure de calcium et d’autres cristaux ayant donné des résultats similaires, on en tire la conclusion que l’intensité de la réflexion est proportionnelle au poids atomique.
- Il est heureux pour la détermination des intensités que l’effet d’ionisation soit puissant, bien que les mesures ne soient pas tout aussi précises que celles des longueurs d’onde. L’étude des intensités des radiations est, naturellement, considérablement affectée par l’absorption des layons par les divers métaux appliqués comme anti-cathode et les cristaux. Moins l’énergie est dépensée en absorption, plus clic est applicable à la dispersion. Par coefficient d’absorption atomique d’un pinceau de rayons X, le professeur Bragg comprend cette énergie qui est absorbée à la rencontre d’une surface sur laquelle est déposé un atome par chaque centimètre carré. En général, l’intensité des radiations est proportionnelle au poids atomique de la substance réfléchissante. En ce qui a trait aux spectres de différents ordres, les intensités diminuent avec l’accroissement des carrés du sin 0 et même plus rapidement. Ceci se maintient quand tous les plans sont parallèles et égaux. Quand ils sont dyssymétriques, les intensités peuvent sembler être tout à fait irrégulières. Mais lorsque tous les effets des atomes divers d’un plan sont additionnés en intégrant les valeurs d’ionisation, les courbçs combinées suivent la loi des carrés inverses.
- Une étude exacte des intensités exige, comme essentiels, de bons cristaux. Le sel
- i gemme n’offre pas des cristaux de qualité satisfaisante, il est inférieur à la calcitc ou carbonate de calcium et au diamant. Comme élément d’anti-cathodc, le rhodium le palladium et l’argent conviennent mieux que le nickel, le tungstène et l’iridium.
- L’échauffemcnt des cristaux n’altère pas les qualités d’acuité des spectres, mais il affecte leurs positions et les intensités. Comme le cristal chauffé se dilate, les espacements augmentent, l’intensité et la longueur d’onde diminuent.
- Analysant des spectres d’ordres divers produits par un réseau formé de lames opaques avec des intervalles transparents, M. A. B. Porter trouva, il y a une dizaine d’années environ, en s’appuyant sur le théorème de Fou rie r, que si les arêtes des lames n’étaient pas très vives, les spectres d’ordres élevés s’évanouissaient. Maintenant que la rapide diminution des intensités des ordres supérieurs suggérait l’idée d’un pouvoir réflecteur variable de plans, le professeur Bragg est incliné à admettre, et si les électrons étaient les centres de réflexion, qu’une étude ultérieure des intensités pourrait donner la clef de la distribution des électrons dans l’atome. Ainsi, ce problème, comme presque tous les problèmes scientifiques modernes, remonterait jusqu’aux électrons. C’est à une source précieuse et généralement bien informée que nous avons puisé le court aperçu des importants travaux du professeur Bragg.
- (Engineering, a avril 1915.)
- Atomes et Ions. — Sir J.-J. Thomson.
- Dans la quatrième conférence que Sir J.-J.Thomson a faite sur ce sujet à la Royal Institution, de Londres, le i/, mars dernier, il a toutd’abord traité de cas d’ionisation produite par chauffage de divers sels. Pour les uns, comme le sulfate d’aluminium, le chauffage détermine un dégagement d’électricité positive en excès; pour d’autres, au contraire, le fluide négatif prédomine. Les mêmes phénomènes avec les mêmes signes respectifs se reproduisent quand on pulvérise les sels dans un mortier. 11 semble donc, dit le conférencier, que, dans les deux cas, l’électricité résulte de l’arrachement, de la surface du sel, d’une couche électrisée qui le recouvre.
- Quels sont, en pareil cas, les supports de l’élec-
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- tricité produite? D’expériences faites par l’auteur et dans le détail desquelles nous n’entrerons pas ici, il lui semble que, dans la majorité des cas, ce sont les gaz absorbés par la surface des corps étudiés qui fournissent ces supports ; or, quand on chauffe des métaux dans le vide, par exemple, il s’en dégage toujours de l’oxyde de carbone. Néanmoins, quand les sels étudiés contiennent du sodium ou du potassium, on obtient une électrisation intense — ainsi que l’a montré le professeur Richardson — et ces deux métaux paraissent très aptes à servir de supports à l’électricité positive.
- Il est des cas où l’électrisation se manifeste dansles vapeurs salines ctpeut même yêtredécc-lée en aspirant ces vapeurs dans un récipient distinct de celui où elles sont produites. Ce phénomène a été spécialement étudié par Schmidt, d’une part, et par Kalandyk, opérant au Laboratoire Cavendish, d’autre part. Les vapeurs d’iodure de cadmium, d’iodure de zinc et de bromure de zinc ont montré une grande conductivité qui accusait une dissociation des charges —f- et— de là molécule. En étudiant la variation de cette conductivité en fonction de la température, on a pu calculer le travail nécessaire pour séparer les charges; Kalandyk indique i^pvoltpoiii l’iodure eje cadmium, tandis qu’il faut 5 volts pour ioniser la vapeur de mercure. Cependant, il faut remarquer que l’ionisation étaitgrandement accrue par la présence d’un peu de vapeur d’eau. On connaît d’autres cas où la vapeur d’eau a un effet marqué sur le dégagement d’électricité. Ainsi, quand on chauffe à 18o degrés du sulfate de quinine, il dégage de l’électricité en se refroidissant s’il peut absorber de la vapeur d’eau mais non dans le cas contraire. Quandon prend la précaution de purifier les produits soumis aux recherches, on constate qu’en bien des cas l’action est réduite dans des proportions notables.
- En somme, dans toutes les circonstances en question, on a probablement affaire à la forme la plus ancienne d’ionisation, l’électrisation par frottement de corps différents.
- L’hypothèse qui, dans l’état actuel de nos connaissances, répond le mieux aux faits est que lorsque deux molécules différentes viennent au contact, l’électricité —tend à passer de l’une à l’autre. En général, il n’existe pas une énergie suffisante pour séparer les deux charges -(-et — mais cette séparation est réalisée par une force mécanique ou thermique.
- Ayant passé en revue les différents agents qui produisent l’ionisation, Sir J.-J. Thomson signale un cas où l’on a observé une électrisation sans pouvoir en reconnaître l’origine ; c’est le suivant:
- Quoique constituant un isolant idéal, l’air ordinaire n’est, pas dépourvu de toute conductivité mais celle-ci est due, pour moitié environ, à la présence du radium ou de son émanation, en tant qu’il s’agit de l’air atmosphérique. Cependant, on observe encore une certaine conductivité, dans l’air soustrait à l’action du radium ; par exemple, à l’intérieur d’une chambre à parois de plomb épaisses, ou au milieu de l’océan, ou encore au-dessus d’un lac gelé. Cette conductivité résiduelle est la même à toutes les latitudes et correspond à la production de quatre ions par seconde et centimètre cube d’air. Cela fait une génération d'ions excessivement faible évidem-ment puisqu’elle n’est guère que d’un ion par million de molécules et par an. Cependant, le problème de son origine n’en est pas moins l’un des plus intéressants à l’heure actuelle.
- En terminant, le conférencier rappelle les expériences de M. Langevin sur l’ionisation de l’atmosphère. Cet expérimentateur a démontré qu’il n’y a que deux sortes d’ions dans l’air : les molécules gazeuses et les particules solides ou poussières. Dans l’atmosphère de Paris, les poussières sont chargées de dix fois plus d’ions que l’air pur; tandis que dans la campagne, où l'air est moins pollué, l’électricité est plus mobile, car elle est portée par les molécules gazeuses.
- (Engineering, 19 mars 19ï5.)
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- STATISTIQUE
- , Utilisation des chutes! d'eau.
- Arthur Surveyer.
- A la Société canadienne des ingénieurs civils, Fauteur a fait, sous ce titre, une communication statistique très documentée. Voici, tout d’abord dans un premier tableau l’indication de la puissance hydraulique globale disponible et utilisée dans les principaux pays industriels. Les chüTrcs de ce tableau sont tirés de divers documents statistiques européens, des rapports du Geolo-gical Suvvey des Etats-Unis, et d’un rapport de la Canadian Commission of conservation :
- tant. Ainsi, une station centrale de i ooo chevaux suffirait aux besoins d’une population de ioooo habitants, tandis que la moindre industrie électro-chimique ou électro-métallurgique absorbe une puissance supérieure.
- Au Canada, les industries de la pulpe de bois et du papier ne sont pas très en retard quant à l’utilisation des forces hydro-électriques; par contre, ce pays peut progresser dans la voie des industries électro-chimiques et électro-métallurgiques, notamment en ce qui concerne les spécialités suivantes, déjà exploitées ailleurs, soit en raison de l’abondance des minerais ou
- Tableau 1.
- PAYS PUISSANCE 1 SUR ARBRES disponible en milliers <le chevaux • YDRAULIQUE DE TURBINES utilisée en milliers de chevaux POURCENTAGE d’u T 1 I. IS AT ION % PUISS ANCE DISPONIBLE PAR K M Q. DE SUPERFICIE CHEVAUX
- Europe :
- Angleterre; 96Ü 80 8,3 0,40
- Allemagne 1 4 *5 31,9. O ,48
- Suisse . 1 5oo 38o 25 ,0 I ,45
- Espagne. 5 ooo 3oo 6,0 i ,5o
- Italie ! 5 5 00 r>Gî, I O , '2 i ,65 2,3o
- France 5 857 G5o 1 I ,1
- Autriche-Hongrie 6 /|6o 5i5 8,0 2,90
- Suède G 75o 55o 8,2 3,00
- Norvège 7 5oo 9^o 12,3 5,Go
- /,o 955 4 10 ,G 2,15
- Amérique :
- Etats-Unis aG 73G 4 016 15,0 8,2 3 ,00
- Canada 17 76/1 1 013 2 ,60
- Les chiffres de ce tableau se rapportent à l’année 19 r 1 et seraient plus élevés pour 191/1 mais l’auteur n’a pu obtenir de documentation certaine pour cette dernière année, sauf en quelques cas.
- Quant à l’utilisation de cette puissance hydraulique en b rance, Suède, Norvège et dans les provinces canadiennes d’Ontario et de Québec elle nous est donnée dans le tableau II qui se rapporte à l’année 1910.
- L’auteur remarque que, d’après un statisticien de l'Ouest Canadien, la consommation de courant dans les petites villes, pour l’éclairage et la traction, est d’environ i/iode cheval par habi-
- matières premières, soit à cause des larges débouchés régionaux.
- Carbure de calcium. Innovée en 1895, cette industrie compte actuellement 70 usines dispersées dans le monde entier et absorbant une puissance globale de 3Go ooo chevaux. .La production mondiale est passée de 2ÎS0000 tonnes en 1910, à 3ooooo tonnes en 1912 et 340000 tonnes en 191'b Une particularité de cette fabrication c’est que plusieurs des pays producteurs ne sont pas consommateurs, tandis que les centres de consommation se trouvent en des contrées dépourvues de forces hydrauliques. Ainsi, les pays importa-
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- 1" Mai 1915.
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- Tablbàu II.
- PUISSANCE HYDRAULIQUE UTILISÉE
- PAYS j TOTALE chevaux pour l’électro-ciiimie ET l’ÉLECTRO MÉTALLURGIE POUR FORCE MOTRICE TRACTION ET ÉCLAIRAGE
- chevaux % chevaux %
- 1 1 1 France 1 T 1 592 000 291 000 49,1 . 'wC O O O 5o,9
- Norvège 1 0 0 0 ^T LT, 275 000 5o ,6 268 000
- Suède 370 000 120 OOO •la ,f\ 25o 000 67,6
- Ontario 320 000 25 000 7>8 295 000 92>a
- Québec 0 CO 0 28 000 I /l, I 170 000 85,9
- leurs sont surtout l’Allemagne, l’Angleterre, l’Australie et l’Amérique du Sud, alors qu’on exporte de Norvège, de Suisse et des Etats-Unis.
- L’Allemagne seule consomme annuellement 55ooo tonnes de carbure et les Etats-Unis, qui, en 191*1, en ont produit 70 000 tonnes, en ont exporté i5ooo, principalement en Amérique du Suçl, pour l’éclairage privé à l'acétylène.
- Nitrate de chaux. Accueilli froidement, à l’origine, par les cultivateurs, le nitrate de chaux a été reconnu supérieur, par la suite, au nitrate de soude naturel du Chili, du Pérou et de la Bolivie. Il est fabriqué par synthèse en Norvège, suivant les procédés Birkeland et Eydcet Sehonlierr, par la Norwegiah Nitrogen C° et ses filiales, qui produisent également les nitrates de potasse et d’ammoniaque, le phosphate d’ammoniaque et le biphosphate de chaux, outre l’acide nitrique et le nitrate de soude. La production de cette Compagnie en nitrate de chaux est passée de 9 5oo tonnes, en 1900, à 160 000 tonnes (estimation pour 1915). Elle utilise actuellement, dans quatre usines, une force hydraulique globale de 180000 chevaux. Deux autres usines en cours de construction feront ensemble 1G0 oon chevaux.
- Pour cette industrie, les débouchés commerciaux sont à peu près illimités, car la consommation annuelle de nitrate de soude du Chili est de •a5ooooo tonnes (dont i/5 ou 1/4 pour la fabrication de la poudre et de l’acide nitrique et le reste comme engrais); or, les gisements de nitrate sont loin d’être inépuisables et le prix de revient du nitrate artificiel en Norvège est de beaucoup inférieur au prix de vente du nitrate du Chili.
- Acide nitriijuc. I/acide nitrique de'synthèse estprincipalementobtenu parle procédé Pauling, analogue aux piocédés Birkeland et Eyde et
- Schonherr. Des fours de ce genre fonctionnent : en Autriche, àPatseh, près lnnsbriick, 24 louis,
- 15 000 chevaux; dans le nord de l’Italie, 8000 chevaux ; et en France, à Roche-de-Rame. près Briançon, 8 000 chevaux qui doivent être portés à 20000.
- L’acide nitrique de synthèse est très pur, exempt de produits nitreux, de chlore et d'acide sulfurique. Son prix de revient laisse une grande marge de bénéfice, eu égard au prix de vente de l’acide ordinaire dont la production mondiale annuelle atteint 200000 à 'i5o 000 tonnes (Allemagne, 100 000 tonnes ; Etats-Unis 70000 tonnes).
- Cyanumide de calcium. Cet engrais artificiel qui contient carbone, azote et calcium, est pro-duitdans i5 usines différentes situées en France, Suisse, Norvège, Italie, Autriche-Hongrie et Japon. En outre, l’Amcriean Cyanamide Co a d'importantes usines dans l’Alabama et ajix chutes du Niagara, rive Canadienne (24 000 tonnes par an en 191 *3). La production mondiale est passée de no 000 tonnes en 1911 à 226 000 tonnes en 191*3.
- Aluminium. La France et les Etats-Unis sont' les deux'gros producteurs de la bauxite, minerai employé à la production de l’aluminium (respectivement 128 000 tonnes et 129000 tonnes de bauxite en 1911). La cryolitc, au contraire, qui forme le bain de fusion, ne se trouve que dans un seul gisement du Groenland, appartenant au gouvernement danois, et son exportation a atteint
- 8 o >o tonnes en 1911.
- L’augmentation de consommation de ce métal depuis 188G a été phénoménale et son prix est tombé extrêmement bas. De 1908 à 1911, cette industrie a subi une crise très grave en raison d’une concurrence acharnée mais, depuis avril 1911, une entente est intervenue entre les *
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- producteurs pour régulariser les cours et ceux qui out pu résister à la crise verront le marché s’élargir constamment.
- En 1910, la fabrication de l'aluminium absorbait plus de 320000 chevaux dont i/,oooo pour la France. En Amérique, l’Aluminium Co utilise actuellement 90000 chevaux et en va aménager Goooo sur le Saint-Laurent; la Northern Aluminium Co disposede 20 000 chevaux et la Southern Aluminium Co (société française) édifie une usine de 70 000 chevaux à Whitncy (N. C.)
- En 1912, les Etats Unis ont produit 18 000 tonnes d’aluminium, la France, i'îooo tonnes, et le Canada, 9000 tonnes.
- Zinc. La production du zinc par voie électrique a.été surtout entreprise en Suède et en Norvège. En 1912, à Trolhattan, 11 fours produisaient 3 228 tonnes Depuis, on a porté l’installation au nombre de 25 fours dont 17 de 1000 chevaux et 8 de 5oo chevaux.
- Deux usines norvégiennes ont produit ensemble 8 900 tonnes en 1912 et la Canada Zinc Co, de Vancouver, exploiterait des fours Snyder.
- Nickel et cuivre. D’après les expériences faites à Sault-Sainte-Marie par MM. Haanel et Iléroult, il est possible de produire commercialement le lerro-nickel par voie électrique. D’autre part, le gouvernement chilien a fait procéder en France à des essais de fabrication industrielle du cuivre et il pense réaliser, par le four électrique, une réduction de 75 % sur le prix de revient.
- Fonte. Il est à peine besoin de rappeler ici les expériences de Domnarfvet, 1907 à 1909, et de Trolhattan, 1911. Le nouveau hautfourneau électrique de Domnarfvet absorbe 12 000 chevaux et doitproduire 100 tonnes de fonte par jour.
- La réduction directe du minerai de fer au four électrique se pratique surtout eu Californie (Noble Electric Steel C°, trois fours faisant ensemble 8 000 chevaux), en Italie et dans les Etats Scandinaves (20 fours, 86 000 chevaux). En Suède, les chiffres de production annuelle sont passés de 122 tonnes en 1900, à 17 600 tonnes en 1912. La production mondiale en cette dernière année fut de 25 000 tonnes environ.
- Ferros. Les ferros obtenus au four électrique sont àes produits de qualité qui, en 1910, d’après Ylndustrie Minérale, se payaient en moyenne dix fois plus cher que les produits de haut fourneau.
- Le ferro-silicium, dont la production globale annuelle atteint 100 000tonnes, est fabriqué électriquement par deux compagnies canadiennes : The Lakc Superior Pourr C°, à Sault-Sainte-Maric, un four de 25o chevaux, et The Electric Metals C°, à Wclland, quatre fours de 5ooooo chevaux au total.
- Le l'erro-tilane est particulièrement intéressant pour le Canada en raison de riches gisements de minerais de titane qui se trouvent dans la province de Québec. En 1912, les Etats-Unis ont fabriqué 8 768 tonnes de ferro-titane qui ont servi à traiter 600 000 tonnes d’acier, contre /|00 000 tonnes en 1911.
- A cier électrique. Le four électrique présente de tels avantages sur lesautres pour la fabrication des aciers de choix et de qualité moyenne que la généralisation de son emploi dans un avenir très prochain paraît absolument certaine. Il y a en service plus de 120 fours qui produisaient 175 000 tonnes en 1912. L’Allemagne a i5 aciéries électriques qui ont produit,en 1918,102 000 ton nés. Quant aux Etats-Unis, ils ont atteint, en 1910, le chiffre de 52 000 tonnes comprenant une grande quantité d’acier pour rails. Actuellement, on attend d’être fixé sur la valeur pratique de ces rails et l’on se borne à faire, au four électrique, 18 000 tonnes d’aciers spéciaux par an. Le four électrique est également très employé à la fonte de l'acier pour moulages.
- Dans ses conclusions, rédigées au point de vue purement canadien, l’auteur fait ressortir que son pays ne participe actuellement que pour
- 3.5 % à l’utilisation industrielle des chutes d’eau du monde entier, laquelle absorbe environ
- 1.5 million de chevaux hydro-électriques. Toutefois, il ne se trouve pas dans les conditions de la Suède et de la Norvège qui, grâce aux grandes hauteurs des chutes dont elles disposent, peuvent obtenir de grandes puissances de cours d’eau à faible débit. Quoi qu’il en soit, les pays qui ont, les premiers, fait une étude systématique de leurs ressources hydro dynamiques sont également ceux qui en tirent aujourd’hui le meilleur parti : Allemagne, Pays Scandinaves, Suisse et France notamment. Le Canada est très en retard à ce point de vue, en raison de nombreux obstacles économiques, physiques, voire même législatifs.
- (The Electrical lie view, a avril 1915.)
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- - LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Pont tournant de canal à, commande électrique.
- Un pont tournant a été édifié à Dalineir sur le canal de Forth et Clyde et, d’après ses constructeurs, il est le premier de ce type à ouverture et fermeture entièrement électriques. Ce pont, d’une seule portée, est en acier et donne passage à une chaussée de 6 m. iode largeur, avec double voie de tramway électrique et trottoir en encorbellement de i m. 5o de largeur, de chaque côté.
- Le projet de manœuvre électrique a été mis au concours et confié à lTgranic Electric Co. Il devait répondre à deux objets principaux : r sécurité du public; possibilité de manœuvre par un gardien quelconque et d’un poste unique. Dans ce but, toutes les opérations se font au moyen d’un petit contrôleur placé dans la cabine du gardien; cet appareil est muni d’une manette
- Fig. i. — Contrôleur dupont.
- unique qu’on déplace dans un sens pour ouvrir et dans l’autre pour fermer le pont (fig. i).
- En déplaçant, par exemple, la manette vers le côté marqué « open » (ouvert), l’opérateur commande automatiquement les manœuvres suivantes, dans l’ordre oii nous les indiquons :
- i° Fermeture d’un sémaphore à la position « danger », à chaque extrémité du pont;
- .a0 En meme temps, mise en mouvement d’une sonnerie d’alarme pendant io secondes, temps pendant lequel le mouvement de la manette se trouve bloqué ;
- 3° Ouverture d’aiguilles forçant les tramways qui voudraient s’engager sur le pont, à dévier sur des voies de garage ;
- 4° Déviation du courant de la ligne aérienne du tramway vers le tableau de distribution de la salle des machines de manœuvre ; en meme temps, rupture du circuit de la ligne aérienne;
- 5° Fermeture des barrières Est du pont qui s’arrêtent lorsqu’elles ne laissent plus entre elles qu’un espace libre de 45 centimètres ; pour laisser passer tout enfant ou personne engagé sur le pont; puis même mouvement pour les barrières Ouest;
- 6° Fermeture complète et successive des deux côtés et verrouillage automatique des barrières ;
- 7° Déverrouillage du pont, un verrou spécial servant à assurer l’alignement des voies de tramway du pont avec celles de la chaussée;
- 8J Mise en marche d’un moteur commandant un vérin à vis qui supporte les charges circulant sur le pont ;
- 9° Mise en marche du moteur qui fait tourner le pont pour l’ouvrir avec freinage automatique et arrêt sans choc.
- Après quoi, la manette est ramenée à sa position moyenne, prête pour opérer la fermeture par la série inverse d’opérations. Il est impossible de brusquer la manœuvre et chaque opération une fois terminée est signalée par un indicateur lumineux placé dans la cabine. La manœuvre peut toujours être arrêtée à une phase quelconque et renversée, de même que la cloche d’alarme est toujours à la disposition du garde-pont. En cas d’accident aux appareils ou aux commandes, la manœuvre s’arrête sans qu’il puisse en résulter aucun danger.
- [71ie*Elccirical Revicw, 12 mars 1915). .
- La commande électrique dans l’industrie lainière. — J. F. Crowlye (').
- Selon l’auteur, si l’emploi de la commande électrique ne s’est pas développé dans l’indus-
- (*) Conférence faite à la Société textile de Halifax, le 3 décembre 1914»
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- trie textile anglaise autant qu’en d’autres pays, cela tient à une certaine ignorance de ses avantages. C’est pourquoi il s’est proposé de discuter ici les dilTérents facteurs du problème. 11 suppose que l’on a adopté le courant di ou triphasé et que' les considérations de voltage et de fréquence sont discutées avec un ingénieur électricien compétent.
- Pour l’industrie lainière, l’emploi de la commande électrique doit tenir compte des conditions particulières suivantes :
- a) Faible puissance totale nécessaire à chaque fabrique, comparativement aux industries du jute et du coton ;
- b) Faible coefficient d’utilisation de la puissance, une petite fraction seulement des machines étant en marche à un instant donné;
- e) Fluctuations dans l’activité de la fabrication suivant les époques.
- Pour de telles conditions, la commande électrique offre précisément de grands avantages. Mais quel type choisir entre :
- a) la commande par groupes importants,
- b) celle par petits groupes,
- c) la commande individuelle ?
- Dans l’industrie de la laine, l’outillage mécanique est moins uniformisé que dans celle du coton et chaque cas particulier exige une étude plus minutieuse. Voici donc quelques principes généraux.
- On a, depuis longtemps, reconnu que la commande par groupes des machines offre sur celle par moteur central et transmissions mécaniques des avantages d’autant plus grands que les groupes sont plus restreints. Cette tendance au groupement des machines par petit nombre s’est d’ailleurs accusée avec l’amélioration du rendement et la baisse du prix des petits moteurs. Dans les filatures et tissages de laine, les vitesses des arbres de transmission sont faibles ; souvent elles ne dépassent pas 90 tours par minute. 11 faut donc éviter de chercher à les réaliser à l’aide de moteurs eux-mêmes à faible vitesse et, par suite, d’un prix élevé. On sera ainsi conduit à commander les arbres de transmission d’un groupe par un moteur et suivant l’écartement des axes, par courroie, câble, chaîne ou engrenages.
- La commande individuelle offre, d’une façon générale, les mêmes avantages relatifs sur la commande par petits groupes que celle-ci sur la commande par grands groupes. En outre, pour
- certaines machines telles que métiers à tisser et à filer, centrifuges, etc., elle procure une économie de force motrice en même temps qu’un accroissement de production, co dernier résultant d’avantages propres aux machines, d’une meilleure surveillance, etc.
- La perte d’énergie par les transmissions mécaniques est énorme. Des essais faits sur six métiers à tisser commandés en un groupe, d’une part, individuellement, ensuite, ont permis de constater que l’énergie absorbée en ce cas par les arbres, courroies, etc., atteignait 91 % du travail utile. Dans un autre essai, ces pertes ont été reconnues de 17/1 % du travail utile.
- Le rendement d’un moteur moderne de métier à tisser de la puissance de celui qui a servi k ces essais n’est pas inférieur à 87 % .
- Quand on apprécie l’économie de force motrice que procure la commande individuelle, il faut tenir compte du coefficient d’utilisation, c’est-à-dire du temps pendant lequel le métier travaille effectivement, comparé à la durée totale de travail d’une journée supposée sans arrêts pour
- aucune cause. Si est ce coefficient, I l’énor-100
- gie perdue par la commande individuelle et G la perte d’énergie due à la commande par groupe, pour que les pertes dans les deux cas soient
- égales, il faut que --- ^ ^ ~ 1. Quand ce rap-
- port est inférieur à 1, la commande individuelle, considérée au seul point de vue des pertes d’énergie, est désavantageuse ; mais jamais Fauteur 11’a rencontré ce cas pour les métiers à tisser actionnés par des moteurs à grand rendement.
- Commande individuelle des métiers à lisser la laine. — Dans les tissages de laine, il faut tabler sur un coefficient moyen d’utilisation des métiers égal à 60 % ; autrement dit, à un instant quelconque, /|0 % des métiers sont arrêtés. On voit par là quelle énorme économie on peut réaliser sur la consomipation d’énergie par la commande individuelle. De plus, la régularité de marche de l’arbre du métier — régularité que procure, en particulier, le moteur triphasé — augmente le rendement de cette machine ;
- i° Parce que la vitesse uniforme diminue le nombre des ruptures de fils de chaîne et de trame;
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- :ïl;5
- 20 Parce que la durée des arrêts est considérablement réduite :
- a) Un démarrage de moteur étant plus rapide qu’un changement de poulie d’une courroie;
- b) Le grand couple de démarrage des moteurs assurant une mise en marche rapide en toute position.
- D’après 40 expériences, l’auteur peut attester une augmentation de production de 10 % au minimum allant, en quelques cas, jusqu’à ?.!> %. En outre, la meilleure qualité du produit est un résultat régulièrement acquis.
- Commande individuelle des Mules-Jenny. — Les métiers à filer dits « Mules-Jenny », par opposition aux « continus », ont un fonctionnement essentiellement discontinu. Deux principes différents peuvent être appliqués à leur commande :
- i° Grouper sous le contrôle d’un unique moteur le plus grand nombre de métiers possible ;
- 20 Les actionner chacun par un moteur indépendant.
- Dans la commande par groupe des métiers à coton, M. IL Wilson a signalé que quatre métiers actionnés par un seul moteur produisent des variations de charge de i5 à 90 chevaux, et cela presque instantanément. Or, la question d’uniformité de vitesse est ici capitale. 11 ne parait pas bon de commander moins de 12 Mules-.Tennv par un seul moteur, de iào chevaux, par exemple.
- Un autre auteur constate qu’un moteur de 75 chevaux actionnant deux paires de Mules-Jenny subit des variations de charge de .\o à 120 chevaux.
- Les maxima de charge de plusieurs métiers groupés peuvent d’ailleurs être synchrones et donner des variations de vitesse considérables, très- préjudiciables au bon fonctionnement des autres machines. Au contraire, avec la commande individuelle, les variations de vitesse facilitent simplement le passage d’une phase à l’autre du cycle d’opérations, alors qu’on obtient une vitesse constante pendant le travail de filature proprement dit, c’est-à-dire quand c’est essentiel.
- Commande individuelle des centrifuges. — Dans une lilature de laine, il est peu de machines qui restent aussi longtemps à l’arrêt que les centrifuges; aussi la commande individuelle en est-elle avantageuse, d’autant que le démarrage et l’arrêt de ces machines présentent quelques difficultés. La meilleure solution consiste à commander directement l’axe par un moteur vertical dont on monte le rotor sur cet axe, soit au sommet, soit à la base; si cela ne se peut pas, on installera un moteur horizontal actionnant l’axe par courroie. En raison de la grande inertie du système tournant du centrifuge, le démarreur du moteur doit être de grandes dimensions. Pour absorber là force vive énorme à l’arrêt, il convient souvent d’adopter le freinage électrique pour une notable partie de la période de ralentissement de'façon à récupérer l’énergie ainsi absorbée. On emploie dans ce but, quand le nombre de centrifuges est faible, des moteurs triphasés à pôles auxiliaires. Remarquons que pour les centrifuges de raffineries de sucre, au contraire, généralement très nombreux, il convient souvent d'adopter le courant continu qui permet d’employer des systèmes économiques de démarrage et de freinage électrique.
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- ÉCHOS DE LA GUERRE
- LA PROHIBITION DU COMMERCE AVEC LES SUJETS AUSTRO-ALLEMANDS
- Les publications judiciaires qui ont survécu à la tourmente actuelle nous apportent à chaque instant des décisions nouvelles, émanant des tribunaux les plus éloignés les uns des autres, mais ayant toutes, comme point commun, l’application du décret du 27 septembre 191/1, sur l’interdiction de faire le commerce avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. L’obscurité, qui règne sur cette question récemment soulevée, provoque des demandes de renseignements, et au moment où nous allions nous mettre à l’analyse de ces jugements, nous nous sommes aperçu qu’il y aurait fatalement des redites, dans chaque commentaire, si nous n’avions pas soin de dégager d’abord les grands principes qui imposent aujourd’hui, à tout citoyen français, la prohibition absolue de faire œuvre de commerce avec les ennemis séculaires de la France.
- Cela nous permettra de donner ensuite, comme exemples vécus, les décisions de justice que beaucoup ne paraissent comprendre qu’impar-faitement.
- I
- Le déchet du 27 septemuhe 1914.
- La guerre — ultima ratio regum — a pour eiîct moral, économique, matériel, de remplacer par la voix du canon les rapports de confiance réciproque qui servent de base, pendant le temps de paix, aux relations commerciales entre les sujets de deux Etats. Aussi a-t-il toujours été admis par le droit des gens qu’une des conséquences de l’état de guerre, c’est de rendre illégale toute relation économique avec l’ennemi; cela est d’autant plus vrai, dans les circonstances qui nous occupent, que ces relations reposaient, vis-à-vis de la France et de l’Allemagne, sur le traité de Francfort que la déclaration de guerre a déchiré, et vis-à-vis delà France et de l’Autriche sur le traité de Zurich, du 10 septembre 1859 qui, également, a disparu dès lejouroù l’Autriche a marié ses intérêts à ceux de l’empire allemand.
- Le patriotisme suffirait, au surplus, à défendre à nos nationaux de faire le commerce avec l’ennemi, c’est-à-dire de faciliter l’introduction de certaines ressources dans son pays, soit sous forme de denrées ou marchandises, soit sous forme d’argent.
- Cela est évident; mais les évidences ne sont pas amoindries, au contraire, quand elles sont constatées par un texte réglementaire ou législatif : on ne peut d’ailleurs lire sans sourire, dans l’exposé des motifs du décret du 27 septembre, cette affirmation que le Code pénal aurait lui-même, par avance, fourni au Gouvernement une arme utile dans le texte de l’article 77 de ce Code, punissant de mort tout Français ayant fourni des secours aux ennemis, en soldats, armes, argent ou munitions. Sans doute, ces actes, s’ils étaient commis et établis, constitueraient une pure trahison et tomberaient sous le coup d’une poursuite en cour martiale; mais un semblable texte ne serait pas applicable à une opération simplement commerciale, et il serait étrange que l’on condamnât à mort un homme coupable d’avoir payé une facture ou envoyé une traite à un étranger en guerre avec la France : un texte répressif, plus modeste et, par conséquent, plus maniable, devait intervenir : il a été édicté dans le décret que nous étudions.
- Son article premier interdit absolument tout commerce, sous toutes ses formes, en tout lieu, avec les nationaux de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Hongrie et, pour éviter toute interposition de personne, avec tout individu résidant en Allemagne et en Autriche, alors même qu’il ne serait pas sujet de ces empires. L’importance des mots « en tout lieu » n’a pas apparu clairement tout d’abord : nous la signalons immédiatement, sauf à revenir sur les difficultés qu’ils ont produites; ils signifient que la prohibition s’étend non seulement aux Français habitant la France, mais même encore aux Français habitant un pays neutre : elle est donc aussi large que possible, et relève de ce que l’on appelle en droit « la prohi-
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- lor Mai 1915.
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- bition d’ordre public ». Est-il besoin de dire que la réciproque est prévue par le décret et que tout Allemand, Autrichien ou Hongrois, ne saurait faire du commerce, en France, aux colonies ou dans les pays de protectorat : il ne le peut, ni avec un Français, ni avec un autre étranger de pays ennemi, ni même avec un neutre habitant dans les pays précités.
- Comme un texte d’interdiction n’est valable qu’à partir du jour où il est édicté, et comme il était possible, bien que peu probable, que certains contrats eussent été passés entre la déclaration de guerre et l’apparition du décret, l’article 2 étend la nullité d’ordre public à toutes les conventions intervenues avec un étranger depuis la date de la déclaration de guerre jusqu’au 27 septembre, c’est-à-dire depuis le 4 août pour l’Allemagne, et le 13 août pour l’Autriche-Hongrie.
- Mais, cette interdiction, sans limite dans l’espace puisqu’elle est écrite pour « tout lieu », est limitée dans le temps : elle n’est prononcée que jusqu’au jour où un nouveau décret sera pris sur la même matière : aussi, comme on le voit, et comme on ne saurait trop le souligner, le décret ne prononce pas la résiliation des contrats, même de ceux intervenus postérieurement à la déclaration de guerre et antérieurement au décret de septembre; il ne fait qu’en suspendre formellement l’exécution tant qu’il 11e sera pas différemment ordonné par un décret.
- On peut donc déjà prévoir quelle sera la teneur de l’article 3 qui vise une catégorie de contrats bien autrement importante, puisqu’elle comprend tous les contrats passés avant la guerre. L’interdiction en sera évidemment interdite pendant le même temps. Seulement, dans cette catégorie, une distinction s’impose : il existe en effet des contrats déjà partiellement exécutés, en cours d’accomplissement, et d’autres dont l’exécution n’a même point été commencée : pour les seconds — et pour eux seulement — la résiliation complète, radicale, pourra être prononcée par le président du tribunal civil, répondant par une ordonnance à la requête qui lui aura été présentée à cette fin par les sujets français, ou les nationaux des pays alliés, ou même les neutres. Nous répétons que le décret n'impose pas au président l’obligation de prononcer la résiliation; sans que l’on en ait bien compris la raison, le décret laisse au pouvoir discrétion-
- naire du président toute latitude; il ne lui donne qu’une facilité.
- Quand on aura ajouté aux dispositions précitées les articles qui prévoient, pour les laisser en dehors du décret, la question des brevets et des marques de fabrique, qui est renvoyée à plus tard, et la question des Compagnies d’assurances qui a été traitée par le décret du 29 septembre, on aura succinctement analysé les principales dispositions prises par le Président de la République, le 27 septembre 1914. Nous vivons encore sous l’empire de ce texte, qui sera converti en une loi quand le parlement aura les loisirs nécessaires pour terminer la discussion qu’il a récemment commencée.
- Il
- Loi nu 4 avril 1915 sua les sanctions pénales
- a l’interdiction de faire le commerce avec
- LES AUSTRO-ALLEMANDS.
- La simple lecture du décret du 27 septembre fait remarquer qu’il ne comporte en lui-même aucune sanction : la conséquence logique est que la violation ne sera punie que par les sanctions très faibles prévues à l’article 471 § i5 du Code pénal, ce qui serait anodin pour un fait d’une pareille gravité : il y avait évidemment une lacune à combler ; disons tout de suite que le nécessaire a été fait par une loi contenue au Journal Officiel du 7 avril igi5. « Quiconque, en violation des prohibitions qui ont été ou seront édictées, conclura ou tentera de conclure, exécutera ou tentera d’exécuter, soit directement, soit par personne interposée, un acte de commerce ou une convention quelconque, soit avec un agent de ce sujet ou de cette personne, sera puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5oo à 20000 francs ou de l’une de ces peines seulement.., en cas de condamnation les tribunaux pourront prononcer la confiscation de la marchandise... (*) »
- A propos de cette loi, très normale et très heureuse, nous ne ferons qu’une remarque : elle présente le caractère bizarre de sanctionner le décret précité, alors que ce décret lui-même n’est pas transformé en une loi et que le projet de cette loi est actuellement en discussion devant le
- (') L’article 463 du Code pénal prévoyant les circonstances atténuantes est applicable à la loi précitée.
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- parlement. Devant les longueurs menaçantes qui sont toujours à craindre, au sujet de la discussion d’un texte, le gouvernement s’est résolu à demander aux Chambres les mesures de répression qui lui sont utiles pour que le décret ne reste pas lettre morte ; mais prévoyant qu’à une date plus ou moins prochaine le décret serait transformé en une loi, le législateur s’est servi de cette phrase, volontairement imprécise, visant à la fois le passé et l’avenir : « Quiconque en violation des prohibitions qui ont été ou seraient édictées.... »
- La loi du 4 avril 1915 a été assez sérieusement discutée par le Sénat, pendant les deux séances du i"1- et du 2 avril.
- Dans la première, M. Gaudin de Vilaine, parlant sûr la discussion générale, n’a donné aucune observation juridique sur le projet de loi en lui-même; il a insisté non pas sur la sanction contre la prohibition de faire le commerce qui est contenue dans le texte proposé, mais sur la nécessité de prononcer la confiscation de toutes les maisons allemandes ou autrichiennes ; on peut dire que la discussion juridique n’a commencé qu’au milieu de la séance du 2 avril, lorsque M. Barbier a fait remarquer que, si l’on mettait « la charrue devant les bœufs en donnant les sanctions demandées par le gouvernement pour son décret du 27 septembre avant d’avoir converti ce décret en loi », c’est qu’il y a une nécessité impérieuse à se hâter, car il y a des actes qui sont commis et qui ont pour résultat de permettre à certains commerçants peu scrupuleux d’expédier en Allemagne et en Autriche les produits qui sont nécessaires à ces pays et de continuer ces expéditions tant que le gouvernement ne sera pas armé pour les faire cesser.
- Mais il a très nettement caractérisé la mesure qu’il ne fallait point dépasser, en sollicitant une déclaration bien nette du gouvernement sur le point suivant : les termes dont M. Barbier s’est servi sont très clairs: « Je m’adresse au gouvernement pour lui demander une déclaration précise à propos de l’article premier qui ne vise pas d’une façon suffisante ce que j’appellerais la mauvaise foi, pour justifier les poursuites éventuelles... Le commerce français a été fortement émq du texte des lois dont nous nous occupons, il convient de lui donner l’assurance que, lorsqu’il agit de bonne foi, et surtout avant le vote de la seconde loi que nous discuterons, il ne
- sera pas exposé à des pénalités contenues dans cette loi que nous ne votons aujourd’hui que pour permettre la répression des flagrants délits que l’on 11e peut voir se prolonger. »
- A cela M. le Garde des Sceaux a répondu : « Je veux donner à M. Barbier une assurance sur ce point; nous 11’engagerons de poursuites qu’à bon escient, c’est-à-dire avec la plus grande circonspection. Nous sommes d’ailleurs dans la matière pénale, laquelle est tout entière dominée par le principe qu’il n’y a pas délit, s’il n’y a pas mauvaise foi, c’est-à-dire intention coupable. »
- M. Chastenet, ayant pris la parole sur le même sujet, a terminé son discours par ces mots : « C’est bien entendu : dans le cas de bonne foi, il n’y aura pas de poursuite pénale. » Nous notons encore la réponse précise de M. le Garde des Sceaux : « Je l’ai dit d’une façon formelle. » Nous pouvons donc résumer le véritable caractère de la loi, si dure que soit son apparence, et si graves que soient les pénalités par elle prévues : elle ne doit jamais être une arme maniée à la légère par la juridiction de répression et elle vise à la fois le passé et l’avenir par ces mots : « Quiconque en violation des prohibitions qui ont été ou seront édictées. »
- III
- Des séquestres.
- Une autre lacune relative à l’application du décret, et autrement plus grave que celle que nous venons de signaler comme aujourd’hui terminée, a été comblée par la pratique : trois jours après la signature du décret du 27 septembre, une maison de commerce du Havre présentait, à l’administration des entrepôts de cette ville, des comptes de transfert portant sur des denrées alimentaires qui lui étaient cédées par une maison de commerce notoirement allemande. Le directeur des Douanes en référa au procureur de la République, afin d’ordonner la saisie sous main de justice des marchandises cédées : le président du tribunal civil s’empressa d’y faire droit par ordonnance en date du 2 octobre que le Garde des Sceaux trouva fort heureuse et qu’il s’empressa de communiquer comme un modèle du genre « destiné à faire jurisprudence ». Comme dans la législation romaine, « l’édit du préteur » avait complété la loi.
- Le i3 octobre, une circulaire télégraphique ordonnait la mise sous séquestre de tous deniers,
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- l*r Mai 1915.
- de toutes marchandises ou valeurs mobilières et immobilières, de maisons étrangères ayant cessé ou non leur commerce en France, alors même que — comme dans l’espèce soumise au tribunal du Havre —elles auraient dissimuléleur véritable identité en prenant la forme d’une société ayant son siège en France.
- Le 25 octobre, une circulaire également télégraphique donnait des instructions relatives aux sociétés mixtes, c’est-à-dire aux sociétés si nombreuses ayant des intéressés français et étrangers, en laissant aux parquets le soin de proposer toutes mesures utiles, d’après les circonstances, même la liquidation avec nomination d’un liquidateur, mais conseillant « pour éviter autant que possible de préjudicier aux intérêts des associés français, alliés ou neutres, de mettre sous séquestre la part sociale et plus généralement tous droits sociaux des associés allemands ou austro-hongrois, le séquestre pouvant d’ailleurs être confié aux associés français, alliés ou neutres ».
- Le 27 octobre, une autre circulaire recommandait l’application des premières, c’est-à dire la mise sous séquestre de tous les fonds et valeurs appartenant à des maisons austro-allemandes, même en dépôt ou en garde dans les banques.
- Le 3o octobre, une nouvelle circulaire — non télégraphique celle-là parce qu’elle n’avait rien de bien urgent ainsi qu’on va le voir — prévoyait le cas où des Français désireraient se libérer du prix dû par eux pour des marchandises livrées par les nationaux des puissances ennemies : comme il n’est permis à personne, dit la circulaire, de conserver le prix encore dû après avoir reçu la livraison promise, nous permettons aux intéressés soit de solliciter la nomination d’un séquestre avec mission de recevoir le prix, soit de verser à la Caisse des dépôts et consignations la somme due.
- Le 3, le 4, le 14 novembre, le Garde des Sceaux recommandait aux séquestres de ne prendre que des mesures conservatoires, leur interdisant la continuation du commerce, sauf dans le cas où la fabrication ou la vente des produits serait nécessaire aux besoins de l’Etat français, et enjoignait aux parquets de surveiller conjointement avec les fonctionnaires de l’Enregistrement les séquestres eux-mêmes : c’est l’évocation d’un souvenir douloureux en ce qui
- concerne le rôle néfaste de certains administrateurs qui ont fait beaucoup trop parler d’eux; de même il leur sera interdit d’enrichir les avoués en faisant des instances ayant pour but de faire rentrer l’actif.
- Le 5 décembre, une circulaire très longue indiquait aux séquestres les formalités à accomplir pour être en règle avec la Caisse des dépôts et consignations.
- Le 3 décembre, le garde des Sceaux prescrivait certains tempéraments à la rigueur du séquestre toutes les fois que cette mesure serait de nature à préjudicier à des Autrichiens ou Allemands notoirement dévoués à la France, notamment à ceux qui auraient contracté un engagement dans la légion étrangère, mais à condition toutefois de s’assurer préalablement que cet engagement ne constituait pas un palliatif pour éviter la mesure redoutée.
- Le 4 et le 6 décembre 1914 ainsi que le 6 janvier 1915, diverses circulaires donnaientdes explications sur des questions de détail.
- Nous n’avons point l’intention d’entrer dans le détail des dispositions prises par nos alliés et par nos ennemis sur la matière qui vient de faire l’objet de notre étude en ce qui concerne la France. Nous y reviendrons dans un prochain article : nous constaterons seulement que les mêmes mesures sont intervenues à peu près dans tous les Etats, et que sous des noms différents, l’interdiction de faire du commerce et la mainmise sous l’autorité de justice se retrouvent en Angleterre comme en Allemagne et en Autriche.
- O11 remarquera enfin, qu’en raison des grands intérêts que nos nationaux possèdent en Asie Mineure il a paru préférable au Gouvernement français d’attendre les événements, pour prendre vis-à-vis de la Turquie une attitude semblable à celle qui a été prise à l’égard des Etats germaniques. « La Turquie, est-il dit dans le projet de loi, est formée d’un agglomérat de nationalités, et la question se posait de savoir s’il convenait de rendre l’ensemble de ses ressortissants ottomans responsables des actes du Gouvernement turc; le Gouvernement ne l’a pas pensé. »
- (A suivre.)
- P. Bougault,
- Avocat à la Cour d’Appel de Lyon.
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- INFORMATIONS
- Société centrale d’agriculture du Gard.
- La Société Centrale d’Agriculture du Gard, dans sa séance du 12 avril, considérant le haut intérêt qui s’attache à la réalisation d’un moyen pratique de culture mécanique de la vigne, pour suppléer à la pénurie de la main-d’œuvre agricole et des bêtes de trait, émet le vœu :
- Que M. le ministre de l'agriculture, au moyen d’un prélèvement sur les fonds laissés libres par la suppression des concours agricoles, organise un concours de projets d’appareils de culture mécanique de la vigne ; que l'attention des inventeurs soit spécialement appelée sur l’utilisation dans ce but de la force électrique, mise aujourd’hui à la disposition des agriculteurs dans un grand nombre de localités et dont l’emploi ne peut que se généraliser dans l’avenir.
- Que ce concours soit doté de prix pour les deux projets présentés avec dessins, description, prix de revient, qui seront reconnus comme les plus pratiques et qu'une subvention soit accordée pour la construction de l’appareil, dont le projet aura reçu le premier prix.
- Foire Industrielle Britannique.
- Le Ministère duGommerce anglais organise, du 10 au 19 mai, une foire industrielle qui sera tenue au Royal Agricultural Hall, Islington, à Londres.
- Les demandes d’admission doivent être adressées : British Industries Fair, 32, Cheapside, Londres E. G.
- SOCIÉTÉS
- Société Avignonnaise d’Eleçtricité.
- A l’assemblée générale des actionnaires qui eut lieu le3i mars 1915, il nous a été donné de constater la marche satisfaisante et progressive de la société. Ainsi, en dépit des circonstances actuelles, les recettes se sont élevées à 276967 fr. 02, en diminution seulement de 8 i45 fr. 09 sur celles de l’exercice précédent. Les dépenses étant de 171 629 fr. 45, le solde créditeur, y compris les intérêts et divers, ressort donc à 116 554 fr. 86 Après avoir affecté diverses sommes aux amortissements et à la réserve légale, le Conseil d’administration a pu distribuer un dividende de 5 % au lieu de 6 % préeédement.
- La Société Avignonnaise se trouve il est vrai, dans une situation exceptionnelle; elle achète tout son courant au Sud Electrique et ne court, de ce tait, aucun des aléas auxquels sont exposés nos Sociétés de production d’énergie électrique : matériel, charbon, crue, etc.. Gette Société, quoique de modeste envergure, puisque son capital n'est que de 800000 francs cl son réseau de distribution limité à Avignon et à quelques communes limitrophes,
- \ _________________________________________________
- La reproduction des articles de la
- n’en constitue pas moins, pour ses actionnaires, un placement rémunérateur et de toute sécurité.
- CONVOCATIONS
- Energie Electrique du Sud-Ouest. — Le 7 mai, à 3 heures, rue de la Victoire, 92, à Paris.
- Compagnie Continentale Edison. —Le 12 mai, à 3 h. 1/2, boulevard Haussmann, 73, à Paris.
- L'Energie Electrique de l’Aube. — Le i5 mai, à
- 2 heures, boulevard Haussmann, 7}, à Paris.
- Compagnie Contrale d’Energie Electrique. — Le
- 17 mai, «à 2 h. 1/2, rue Moucey, 3, à Paris.
- Société d’Electricité de la Région de Valenciennes-
- Anzin. — Le 17 mai, à 2 h. 1 /a, boulevard Haussmann, 75, à Paris.
- Compagnie Industrielle pour la Fabrication des Lampes électriques à incandescence. — Le 3o mai, à 2 heures, rue Godot-de-Mauroi, 34? à Paris.
- ADJUDICATIONS
- Le 11 mai, au sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts, division des services d’architecture, i,rue de Valois, à Paris, adjudication des travaux ci-après indiqués, à exécuter à l’immeuble des services annexes du ministère de la marine (avenue de Suffren).
- 2e lot. — Electricité (lumière et force). Evaluation 64 700 fraucs. Cautionnement 3 3oo francs.
- Communication des devis, des cahiers des charges générales et spéciales et des plans, sera donnée rue de Valois, n° 1 (3e étage, salle n° 115), tous les jours non fériés, de midi à 5 heures.
- * *
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, à Parisy à l’intention d’acquérir 46 moteurs électriques à courant alternatif de 10, i5 et 20kilowatts de puissance, destinés à actionner des transmissions mécaniques dans les nouveaux ateliers de Solteville.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ir* division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de quinze àdix-sept heures, jusqu’au 14 mai 1915.
- o
- O
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, kParis, a l’intention d’acquérir des moteurs compresseurs pour voitures automotrices de banlieue.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3° division), 72, ruede Rome, à Paris (8e), le maidi elle vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 17 mai 1915.
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- Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet,
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- SAMEDI 8 MAI 1915.
- Tome XXIX (*• série). N* 17
- T^nlMsitMii* anaée
- La Lumière Electrique
- M. du BOIS. — Les reliefs de charge..........
- M. PUGET. — Etude des ensembles téléphoniques; mesures et calcul de l’affaiblissement et des caractéristiques.................
- SOMMAIRE
- 121
- Stations centrales
- L’usine hydro-éleclrique de Lontsch
- 124
- Echos de la guerre
- Publications techniques
- Construction et essai de machines
- La prohibition du commerce avec les sujets austro-allemands.— P. Bougault (Suite). 141
- De quelques inconvénients rencontrés dans l’emploi des balais en charbon pour générateurs et moteurs à courant continu. —
- E. II. Martindale. ..................... i3o
- Liste des maisons d’Electricité et deMécanique
- mises sous séquestre................... 143
- Renseignements Commerciaux............. 144
- LES RELIEFS DE CHARGE
- En juxtaposant, dans l’ordre chronologique, les différentes çourbes de charge journalières d’un réseau de distribution d’énergie électrique on obtient une surface qu’on peut appeler « relief de charge ». En d’autres termes, on ajoute aux deux dimensions des courbes de charge, c’est-à-dire la puissance et les heures, une troisième dimension : le nombre de jours.
- Pour mieux faire ressortir la nature de ce relief, on peut avoir recours, comme pour la topographie, à des courbes de niveau dont l’altitude correspond à la puissance instantanée de l’usine en un moment quelconque.
- Ces reliefs de charge sont très instructifs et permettent non seulement de se rendre compte de la marche du réseau, mais également de rechercher la clientèle susceptible de boucher les trous, c’est-à-dire de niveler le relief, et, par suite, d’améliorer le rendement de la distribution.
- Prenons, par xemple, le relief d’un grand
- réseau de distribution du Midi de la France. Les courbes de niveau ont une équidistance de 200 kilowatts.
- L’examen de l’allure générale du relief permet de faire des observations très intéressantes. Nous retrouvons sur ce relief les caractéristiques des réseaux de distribution régionale, c’est-à-dire charge assez régulière et pointes du soir et du matin moins accentuées que sur une distribution urbaine.
- La dépression correspondant à la déclaration de guerre est également intéressante. On constate une baisse immédiate de tout le relief, suivie, dès novembre, d’une reprise accentuée, mais seulement pour les pointes d’éclairage.
- Au point de vue du choix de la clientèle, le relief montre les progrès accomplis de 1912 à 1914. Aux « montagnes » à pente rapide ont succédé des massifs plus larges qui représentent une meilleure utilisation de l’énergie.
- Pour améliorer encore la charge du réseau, on
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). —NM7.
- 6 heures
- 12 heures
- 18 heures
- 24 heures.
- Avril 1912.
- Juillet.
- Octobre.
- Janv. 1913.
- Avril.
- Juillet.
- Octobre.
- Janv. 1914.
- Avril.
- Juillet.
- Octobre.
- Janv. iyi5.
- s
- 12 heures
- 18 heures
- 24 heures.
- 6 heures.
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- 8 Mai i91S. .
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- aurait avantage à rechercher des clients de jour, consommant plus d’énergie en été qu’en hiver. 11 semble qu’il y aurait là une clientèle tout indiquée ; l’agriculture. L’examen des sinuosités des courbes de niveau permettrait même de faire un choix approprié parmi les clients agricoles. Pour le courant de nuit, on constate que la société a déjà atteint un résultat remarquable en arrivant à 3ooo K W, soit plus de la moitié de la pointe maxima. Il ne semble pas qu’il soit possible de faire davantage; en augmentant l’éclairage public, on accroîtra d’autant la pointe d’hiver.
- Cet examen d’un relief de charge présente un certain intérêt ; comme toute représentation graphique, il montre d’une façon claire l’ensemble de la marche du réseau sans nécessiter un effort de réflexion pour coordonner ensemble les courbes mensuelles de charge. Nous estimons que ce procédé devrait être beaucoup plus généralisé qu’il ne l’est en réalité, car il montre immédiatement les remèdes à apporter à une distribution défectueuse.
- Nous ne voulons pas parler, à cet égard, seulement de la clientèle mais aussi des moyens de production. Si l’entreprise de distribution achète son courant à un tiers, elle a peut-être avantage, pour améliorer son prix de revient de l’énergie, à produire elle-même, soit au moyen de la vapeur ou avec des moteurs Diesel, une partie de
- l’énergie des pointes, c’est là une question de calcul comparatif des prix.
- Pour en revenir à notre exemple, on comprend facilement que cette société de distribution ait avantage à acheter, à une usine hydro-électrique à grand débit et chute moyenne, toute la tranche inférieure de son énergie; quant aux pointes, elle les passe à l’aide d’une usine à haute chute avec réservoir accumulateur journalier et de machines de secours.
- Le graphique permet aussi de calculer facilement la capacité qui serait nécessaire à un réservoir accumulateur annuel pour lui permettre d’assurer la fourniture d’énergie de pointe pendant l’année. Supposons qu’on ait en vue la création d’un barrage-réservoir pour les pointes au-dessus de 4000 RW. Il suffira de planimétrer à l’échelle voulue les courbes de niveau au-dessus de ce chiffre et de les multiplier par l’équidistance, et par un certain coefficient pour tenir compte du développement de la distribution. On obtiendra ainsi le nombre de K WH que devra fournir le réservoir.
- L’emploi des « reliefs de charge » permet d’ailleurs de faire bien d’autres observations intéressantes qu’il serait trop long d’énumérer.
- Max Du Bois.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — M« 17.
- ÉTUDE DES ENSEMBLES TÉLÉPHONIQUES MESURES ET CALCUL DE L’AFFAIBLISSEMENT ET DES CARACTÉRISTIQUES
- M. Devaux Charbonnel, Ingénieur en chef des Télégraphes, a montré ici même comment la notion d’affaiblissement et de caractéristiques, définis tout d'abord pour les lignes homogènes, s'étend à ces ensembles. M. Cahen a donné diverses applications des formules et indiqué des procédés de calcul assez simples. Nous reprendrons les notations de M. Devaux Charbonnel, donnerons une méthode de calcul rapide par abaques et étudierons les différentes catégories d'ensembles téléphoniques (*).
- Calcul rapide de l’affaiblissement.
- Des formules fondamentales nous déduisons, en désignant par a = (3 -J-/ a le coefficient d’affaiblissement.
- A'A" -f- BC = Chia.
- Connaissant les coefficients A', A", B, C définissant l’ensemble, il est donc très facile d’en déduire Ch ia. D’autre part, si Z0 et Zc sont les impédances caractéristiques mesurées à l’extrémité O de l’ensemble, l’autre extrémité étant mise en court-circuit, puis isolée, on a
- ^ — TA2a d’où
- Zio
- i + T h'a Z„ + Ze i—T h* a Z0— Z„
- Ayant mesuré Z„ et Ze, Chia s’en déduit aisément. Ceci montre l’importance de la quantité C hia \ s’il nous est possible, connaissant C h i a d’en déduire (Jeta de façon rapide, divers calculs d’affaiblissement deviendront pratiques. C’est le but de l’abaque que nous allons décrire.
- Posons
- 2 a = p' -f- J a' C h 2 a = a1 -(- b'j.
- Entre ces quantités existent les relations CAfl' cos a' = a' SA|3’ sin a! = b'.
- Soit
- SA*3' = u u vérifie l’équation u [u -f- i) — b'3 (« -f- i) — a'3u = o
- qui s’écrit encore A = o
- A =
- b’3 — i i
- “(« + ') —(«+>) »
- — a13 o i
- A =o exprime que les 3 points pnlq, de coordonnées :
- p {b13 — i)
- m (u (u 4- i) — (u -f- i)) q (— a'3 o).
- sont en ligne droite. Quand b' et a' varient, p e,t q se déplacent sur deux parallèles à l’axe
- Fig. i.
- (*) Formules de M. Devaux Charbonnel.
- E0 = A'E + BI
- I0 — A"I -f CE avec A'A" — BC = i
- Z„ =
- A' =
- A" =
- A"B
- A'C
- B = y/Z0Z„ S ha
- C = —— Sha.
- yfz&n
- des x ; quand u varie, m décrit la parabole £i d’équation
- y3 = x — y
- oo' = i. Sur oa'2 et oA'3 sont portées sur deux échelles graduées, les divisions sont proportionnelles aux carrés des nombres, les nombres eux-mêmes figurant en regard des traits de division, une échelle semblable est portée sur o' m' à partir de o' ou mieux sur la parabole, les lignes de rappel étant parallèles à ox. L’usage de l’abaque est facile.
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- 125
- Connaissant a' et b' il suffit de joindre les points p q correspondan ts, la droite p q rencontre la parabole en m d’ordonnée o m* — — (//. i )
- o'mr ~ o7o -|- ouï = — u \ o'm’ ”| u — Sfi-Pj.
- La valeur de S Zip' se lit donc immédiatement sur cy, une table des sinus hyperboliques donnera 3’ D’ailleurs, à l’aide de cette table, on peut en regard des points de divisions de la parabole figurer 3' au lieu de S A3' ; une seule lecture donne de suite 3' connaissant a1 et b'.
- La droite pq rencontre r> en un second point/?, d’ordonnée on1 compris entre o et o11 est aisé de voir que le point m extérieur à ool correspond bien à SA23', tandis que le point n* correspond à Sin2 a'; on' =z Sin2a\ Si l’échelle des carrés a été reportée sur o'o, on obtient de suite Sin a' et au besoin a'.
- Pnécisiox de la méthode. —La mesure deZ0 et rLc par la méthode du pont à téléphone n’est suffisamment précise et les calculs précédents ne s’appliquent que si p est inférieur, à 2 c'est-à-dire si p/<C 4, ce que nous supposons.
- Premier cas. p7 < 0,2 ou f < o,i. L’abaque est inutile, il est préférable d’employer les formules relatives aux lignes courtes.
- Deuxième cas. 0,2 <é 3' < i. La précision obtenue à l’aide de l’abaque de dimensions ordinaires telles que par exemple l’unité de longueur corresponde à io centimètres, atteint ou dépasse le centième. Tous les calculs d’affaiblissement qui figurent dans cette étude ont été faits avec un tel abaque.
- Troisième cas. i < p' < 2. L’abaque construit à une échelle différente, soit ool — 4 centimètres, donnera la meme précision.
- Quatrième cas. 3' > * c’est-à-dire p > i. Ce cas est celui de la plupart des ensembles importants, lignes de longueur moyenne avec ou sans appareils, on a les formules.
- G h%& = a,z + b'2 + sinV S A2p' = a'2 + b12 — cosV l’on déduit :
- CA2p7 + SA2p7 = CA2p7 = a (a12 + b'2) — cos 2a7 si nous négligeons cos 2 a' et prenons CAap' = ‘2 (a'2 + A'2)
- *
- l’erreur commise sur 3 sera inférieure à i % ;
- comme nous allons voir, l’abaque sera encore
- . ,, . AC/i-ipV
- inutile, soit ———
- G h 2 p
- l'erreur relative commise sur CA a p\
- A C A 9 p' S A a 3'a . A 3'
- G A a p7 C A 2 3'
- Or, ici, on a sensiblement
- S A ‘i p' = G A a 3'
- d’où
- ACAapZ G A 2 p'
- = 2 A37.
- Mais l’erreur
- d’où
- | A GA^P' | = | cos a a' | < i
- 2 G h 2 p7
- Comme
- 2 3/ > 4 C A u 3' > 27
- I ~ 1
- A37 = a Ap
- A3 ^
- 04 108
- AP ...
- 3 étant supérieur à 1, est donc inférieur à un centième.
- , r / . j ^0 + r&c
- Calcul graphique de -----rr-
- /jo
- Ce calcul nécessaire dans la méthode précédente peut être facilité par l’emploi d’un abaque et se réduire à 3 divisions.
- Soit donc
- -f = ’A -f B j Z0 - Z, = A7 4 Wj , . A + B /
- ‘»' + "" = FTÊ
- Nous avons les relations
- AA7 + BB7 7, — AB + BA7
- a
- A’2 + B72
- b1 =
- A72 + BlÀ
- Les nombres af et A7 sont donc les coordonnées du point o7 commun aux 2 droites rectangulaires Di Da d’équations
- Di IVx -f À7y — B — o Da — A'x B'y A = o.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIX (2e Série). — N" 17.
- x
- D, passe par les points ni
- Â7
- o
- B
- ÏÏ'
- e2fs'
- plaçons Ch 2 p' par — (l'erreur commise est inférieure à i % ) d’où :
- C y = °
- D2 passe par p < A
- (X=S=T’’
- Sur 2 axes ox, oy, portons les divisions ordinaires du double décimètre. D’autre part, traçons sur un transparent a axes rectangulaires, l’un sera la droite D,, l’autre D2 ; il suflit de déplacer le transparent de telle sorte que D, passe par les points m n, D2 par p ; les coordonnées du sommet o' seront a! et b' ; on pourra, pour les obtenir aisément, faire pivoter le transparent autour de o' de telle sorte que ses axes soient parallèles aux axes fixes.
- La précision obtenue par ce procédé est suffisante en pratique. De plus oon — a12 -f- b1'1. Par
- Fig. a.
- suite si, dans le cas où p > i, l’on prend la formule approchée
- Chn? = 2 (il'2 -f b13)
- une échelle convenable portée sur l’un des axes D, ou D2 à partir de o', donnera immédiatement la valeur de p' correspondant à oo1 en faisant pivoter l’axe autour de o' de façon qu’il passe en o.
- Calcul rapide approché.
- 11 est souvent utile de vérifier très rapidement au moment même de la mesure la vraisemblance des résultats de cette mesure. Dans le cas où (3 est supérieur à i, la méthode suivante donne sans calcul une valeur approchée de p.
- Nous prenons encore la formule :
- C h a p' = 2 («,2 -j- b1-).
- Dans mie nouvelle approximation, nous rem-
- e2«' = /, [a12 -j- b'-)
- 2 P' = 4 P — log,. [a'2 -j- b'2) -f- loge 4
- P = 7loge(rt'2+i'2) + 7log<!/i
- 4 4
- = yloge(rt'2-f-//2)+o,34. 4
- soit toujours
- a' -f- b'j —
- 4 + 4
- 4 — 4
- A + B; A' + B'/
- loge (fl'2 + b'2) = loge (A* + B2) — loge (A'2 + B'2).
- Sur les droites
- y — l rt y = — l
- portons à partir de oy dans le sens ox' et ox des longueurs uni et o'n proportionnelles A2
- à — et B"-2
- soit p le point de rencontre de m n avec y = l.
- P y o"
- o *
- TV
- O’ y Fig. 3.
- q son point fie rencontre avec Ions o"p. yy'. Calcu-
- I -f- oq
- uni o q
- u'n l — oq
- a ni oq
- o'n -(- 2 om l -f- oq o"p ont, oq om
- o"p — o'n -j- 2 om = B2 -f- A2.
- Nous procéderons comme suit, sur om et on seront portées des échelles graduées dont les divisions seront proportionnelles aux quan-A2
- tités — et B2 les nombres A et B figurant en
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- regard des traits de division. En regard des points p sur l’échelle o"p seront inscrites les valeurs de i//( log„ o"p. Augmentée de o,3/t, la différence des lectures sur l’échelle o"p correspondant à (A,B) et (A' B') sera précisément p. 11 est à remarquer que la longueur l = oo" = oo' est arbitraire. On pourra prendre / = io centimètres. Quant aux échelles o/n, o'n, o"p on pourra adopter deux unités de longueur différentes suivant les valeurs de {3.
- Formules donnant l’alfaiblissement et les caractéristiques de diverses combinaisons d’ensembles téléphoniques.
- Dans ce qui va suivre, nous donnons les formules permettant de calculer l'affaiblissement et les caractéristiques des différentes catégories d’ensembles téléphoniques, formules générales d’abord, puis formules simplifiées pratiques. Ces ensembles seront toujours définis par les coefficients de M. Devaux Charbonnel. Pour plus de clarté, nous appellerons ensemble téléphonique tout ensemble de lignes et appareils dont les coefficients satisferont à la condition fondamentale
- A'A" — BC = i.
- Nous vérifierons que toutes les combinaisons d’ensembles téléphoniques étudiées forment de nouveaux ensembles téléphoniques.
- Outre les formules de M. Devaux-Charbonnel rappelées au début de cette étude, nous ferons grand usage de la formule Ch a a — A' A" -f- BC.
- L, et L2; E2 I2 à l’extrémité de L2 nous avons les relations
- ( E, = A',E -f B,I (I^AM + C.E E = A'2E2 + B2I2
- i = Ay 2 + c2l
- d’où l’on déduit (3)
- ( Et — a,(A', A, -j- B,Ct) -f- Io(A',B2 -j- B,A''2) l^A^A", -f BtC,) + E2(A’2C, + A''iC.2).
- (3) définissentl’ensembleLi L2dont nous affecterons les coefficients de l’indice 3.
- (A'A'-BC), = (A'jA'j -|- B,C,) (A",A"2 + B2C„) -- (A',B3 + B,A"2) (ALC, + A",C2) =
- = (ALA', — B,C() (A'jA'L - B2Cs) = I.
- L’ensemble est donc un nouvel ensemble téléphonique de coefficients :
- A', = A', A', + B^, A" 3 = A'\A*a + B,C,
- B, = A'.B» -)- BjA'L C, =- A'2 C| -j- A",CS.
- Calcul des cahactéiustiques. — Nous désignerons par Z, et Z2 les caractéristiques mesurées aux extrémités i cta,£1(let:Zjoétant les caractéristiques des ensembles i et a relatives aux extrémités libres zv, zïn celles relatives à l’extrémité commune.
- yl y
- AVA'sBj + B,CV",C2 + A',B,(A'2A"2 + B2C2) Â",C, (A''2A'2 + B2C2) + A"12A''2C2 + C,JA'2B2
- Z r
- — C/î2«iZ2/iC/m2S//a2 -)- Zi°ztn —--------L—-—3 ^lC 2 -|- ChtilShaizlriCho.a.1
- zi il Z-2II
- — Ch‘ial —Sho 1*0/102Shài> -|----------------------------------- S/miC/{a<72
- zUi S2« ZjgZirt 3|0
- S/i2o2 yC/tOi y/— -j- 3/tOi y/^J “f- S/iaaje—ia*
- Z,‘J = ---------/----------J=--------------1--------------------•
- SAarta ^C/«2, y/—— + 3ho( y/ ~ J -j- S/tar^e-2<w
- Série de deux ensembles téléphoniques.
- E] L se rapportant à l’extrémité libre de l’ensemble L,, El au point de raccordement de
- a, et a2 étant les affaiblissements des a ensembles, il vient
- 72 _____ - 2 -v*
- --- -Mo
- 3/1202 2 CAVf-i -f- — 3/da^ -f- 3/120, (3/1202 -f- e~2a-)
- SI1J.U2 (— Ch1 a, -j-— S/i2r/,^ -(- S/taa( (S/«aa2 -f- e—ïtu) \s2 Zi /
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2e Série). — N° 17.
- Nous pourrons meme supprimer l’indice n en nous rappelant que et z2 désignent les caractéristiques mesurées au point de jonction des 2 lignes et écrire :
- Z02 sc calculerait de meme, il suffirait d’intervertir les indices i et 3 dans la formule précédente pour l’avoir de suite.
- Cas particuliers.
- Le problème n’est intéressant en pratique que lorsque l’iinc des lignes est longue. Nous aurons donc à calculer Z| dans les cas suivants :
- L( long Lo long L, long L2 court Lj court L2 long.
- Premier et deuxième cas. — La formule générale se simplifiepuisque l’on peutconfondre CJiat et S/a«i, elle devient
- /( —— ~|Q.
- Troisième cas. — Z,! peut encore s’écrire :
- A2 étant grand nous pouvons négliger e~ devant S/(sfl2 ce qui donne
- Z, =2
- ~ S/nq
- zn: — "io
- \/-î!:ha'W?*hai
- z2CA«1-|-s1SAfl1 z2SA^/ j —}— z [ t,*ha j
- et si on suppose, ce qui sera en général que zt Shat est négligeable devant z2 Chal ; z2 S/ia, devant zi CAcq.
- y _ zio _
- L‘\ -- -- ^.2n.
- Z\ n
- Calcul d’affaiblissement.
- Ch2a3= (A'A"+ BG), = (A,'A,' + B,G2) (A/'A," + -(- BjCj) -f- (A/B2 -j- B,A2") (Ajj'Cj -)- A1"G2) = = A/'A,' (A2"A2' + B2C2) + BjGi (A,'A," + -j- B2G2) -j- 2 A,'C, Aa'Bo -j- 2 A/'Bt A2''C,.
- n. SA 2U,SA 2«2 /Zt z2
- C A 2 «3 = Lu 2 u j G// 2 -t--------------(-----—:
- 2 \Z2 "I
- \
- qui s’écrit encore :
- ni nj . v , (zi— z,}*
- L/iT.a^ = Là (2^, -)- art.j) -j-----------^---------L
- ^ Z{Z<2
- si zt = z2 GA 2®, = CA (2 «t -)- 2 a2) d’où
- «3 = a y -f- <t2
- ce qui était à prévoir.
- La réflexion dépend donc du terme :
- SAafl, SA2*72 (zi —z2)!
- 2 zqzj
- Même dans le cas général, la réflexion sera facile à calculer, l’abaque décrit donnant précisément 2 a 3 connaissant C A 2 a,x.
- (z, — z,)2
- Nous désignerons par R la quantité'-------------
- i "I "2
- "1 , "2
- par 2 p ----1--.
- Cas PAimcuLiKHs. —2 <7, est grand, on peut confondre le CA et le SA et écrire :
- GA 2 a3 — GA2et, (GA2<-/2 pSha./j
- et comme a j est grand.
- e2"3
- GA 2 <7 3 ---
- 2
- d’où :
- e2"3 = e-'1' (GA20, -j- pSà'xa-,)
- eîm (.laxgtuî — [ I —1_ -j- p[ I (J— iaa)J
- a3 — «1 -)- a2 -f- - log1?[i -)- e—ia* + p(i — e—*“*)].
- La réflexion est donc mesurée par le terme e.
- \l+P+e/>)]_!,
- e=-logc-
- : -loge f I +R( 1 — e-4a«)]
- Deux cas plus particuliers sont intéressants en pratique.
- Premier cas. —Lignes L2 courtes. 1 — e—*aî — l\U2.
- e = ^ loge (1 + R 4 a,).
- Deuxième cas. — Lignes L2 longues, e = — loge (1 -|- B)-
- En général R sera petit et l’on aura : Lignes courtes
- e = a a2R
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- Lignes longues
- _ R
- %
- Le premier cas est celui des lignes aoro-souter-raines avec partie souterraine de très faible longueur. R étant petit ainsi que la*, il en sera de même de e.
- Affaiblissement total. — Nous désignerons ainsi la somme Z de l'affaiblissement du à la ligne courte elle-même, et. de celui du à la réflexion.
- *
- de diamètre a mm. 46 comparables respectivement aux câbles français de i millimètre et de a mm. 5 et si nous adoptons les chiffres de Fleming (Propagation of clcctric eurrents) la ligne aérienne étant celle de Goo livres par mille (diamètre 4 mm. 88), nous trouvons
- X
- — 1,22 —
- Jm*
- 2' = ( 1,3 4- j 7,28) io-a par kilomètre
- d'où
- 2 — 0.2 -j” £ — n 2 [ 1 4" 2 R ) — o 2P —
- ^2 (^|24“S22)
- 2 5 i
- soient p2 X2 y2 les constantes kilométriques relatives à la ligne courte (souterraine par exemple) de longueur l supposée homogène.
- __ 7 f , , ^ (-i2 "f“ ^22)
- — — 1 (<j2 4",7^72)
- Z a ~ ' 2 ZI
- la 2 ( i 4" ,/a)K)
- a Si
- où K représente le rapport - constant pour les
- a
- câbles d'un même type.
- La formule précédente permet de comparer au point de vue de l'affaiblissement total deux câbles ordinaires sous papier, de diamètres différents, raccordés â une ligne aérienne longue. Les sections souterraines sont supposées de très faible longueur. Soit Z la caractéristique de la ligne aérienne s et z' celle des câbles, les pertes étant constantes.
- 2 =r (6,3 -f./ 7,89) IO-2
- du reste
- a = (G,63 -h / G,80) 1 o 2
- a'=(V*7 +ÿ3,5.)io-*.
- L’isolement est supposé normal : g étant pris égal â 3,i X De ces chiffres, il résulte que :
- La réflexion est négative dans les deux cas considérés, importante dans le cas du câble de gros diamètre (a mm. 46) puisque (3 est presque diminué de moitié; elle est négligeable pour le câble étalon. L’emploi de câble de fort diamètre est donc avantageux puisque l'affaiblissement total qu'il introduit dans le circuit n'est que le cinquième de celui qui serait du au câble de o mm. 9.
- La formule
- Z = éa2 (1 4“,/ü) K)
- 4V + ;22)
- z
- V/
- 7J -f z2 Z2 +
- Si nous supposons par exemple que Z et Z’ se rapportent l’un au câble étalon anglais de diamètre o mm. 9, l’autre au câble ordinaire anglais
- est également intéressante en ce qu’elle montre l’influence considérable de l'isolement du câble sur l’affaiblissement total.
- (A suivre.)
- L PuGET,
- Ingénieur des Postes et Télégraphes.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2« Série). — N» 17.
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- De quelques inconvénients rencontrés dans l’emploi des balais en charbon pour générateurs et moteurs à courant continu. — E.-H. Martindale.
- Les propriétés qui influent communément sur le fonctionnement des balais en charbon sont leur résistance, leur dureté, leur pouvoir abrasif, leur coefficient de frottement, la chute de tension au contact et leur conductibilité thermique.
- Il faut distinguer ici entre le pouvoir abrasif et ,1a dureté minéralogique. Celle-ci peut'se mesurer exactement au scléroscope ou s’apprécier à l’aide d’une lame de canif ou par la trace faite sur un papier; une autre méthode consiste à prendre un jeu de crayons de dureté différente du n° 2 B au n° 8 II ; la dureté du charbon sera comprise entre celles du crayon qui y laisse sa trace et du crayon qui le raye.
- Les inconvénients provenant des balais peuvent se subdiviser en cinq catégories, suivant leur localisation, i° au champ, 2° à l’induit, 8° au collecteur, l\° au circuit électrique extérieur, 5° à la partie mécanique.
- i° Champ. — Avec les enroulements série ou série-parallèles il peut se produire un court-circuit partiel dans un enroulement sans que la température de celui-ci en soit sensiblement affectée. Cet accident se met le mieux en évidence parla chute de voltage dans l’enroulement sous un courant d’intensité constante. Le même inconvénient peut provenir d’une erreur dans le rebobinage d’un enroulement de champ. Dans certaines machines, les enroulements shunt sont connectés par 2 ou 8 en série et 2 et plus de ces groupes en parallèle; là, un court-circuit partiel affecte tout le groupe, déséquilibre la machine au point de vue électrique et provoque de forts courants de court-circuit.
- Uans une machine compound, il peut arriver qu’un enroulement de champ série se trouve inversé accidentellement; en ce cas, quand la
- charge augmente, des étincelles se produisent ordinairement entre deux lamelles adjacentes du collecteur. Si, par erreur, tous les enroulements série sont connectés en sens inverse de l’enroulement shunt, le collecteur noircit et donne de fortes étincelles sous les fortes charges. Pour reconnaître cette erreur, on excite séparément l’enroulement shunt et l’enroulement série et l’on s’assure que le courant passe dans le même sens que lorsque la machine fonctionne.
- La polarité de chacun des pôles se vérifie avec un compas et doit s’inverser quand le compas passe d’un pôle au suivant. Elle doit rester la même quel que soit le champ excité. Dans une génératrice, le voltage doit diminuer et dans un moteur, la vitesse augmenter quand la charge décroît.
- Les inégalités d’entrefer son t causes d’un grand nombre de perturbations en augmentant le flux et le voltage du côté où l’entrefer est minimum,
- d’où de très forts courants de court-circuit entre les lames voisines de ce pôle et celles de même polarité.
- La figure 1 montre un cas de ce genre où l’usure des paliers a rapproché le collecteur de la pièce polaire inférieure. Dans les carcasses
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- moulées, il se présente parfois des soufflures assez grandes pour augmenter la réluctance du circuit magnétique, d’où courants de court-circuits par suite de la réduction du voltage dans une section de l’induit.
- a0 Induit. —Un circuit ouvert dans une bobine d’induit occasionne des étincelles de la forme la plus nuisible, avec perforation des lames de mica entre les lames de cuivre correspondant à cette bobine et à sa voisine. On constate ce défaut, au moyen d’une lampe intercalée dans un circuit dont on met successivement les extrémités en contact avec deux lames voisines ; le circuit ouvert est celui pour lequel la lampe ne s’allume pas.
- Le même crachement s’observe, mais à un moindre degré, pour un mauvais contact entre l’extrémité du fil de connexion au collecteur et l’induit. Cela se constate en faisant passer un courant dans l’induit et en notant la chute de voltage entre deux lames voisines ; celle-ci sera supérieure à la normale pour le circuit défectueux.
- Un court-circuit entre deux sections d’une bobine, deux bobines dans la meme rainure, les connexions terminales de deux bobines ou deux lames de collecteur se manifeste par unéchaufîe-ment excessif des bobines intéressées qui finissent fatalemcntpar brûler. Parla même méthode que ci-dessus, on constatera alors une différence de voltage inférieure à la normale entre les deux lames correspondantes.
- Les elfets de désaimantation ou d’aimantation transversale ont de sérieuses répercussions sur la commutation de beaucoup de machines. Pour la bonne commutation, dans une machine sans pôles auxiliaires, il faut ordinairement décaler les balais au delà du point neutre mécanique dans une génératrice et en deçà dans un moteur. La figure 2 montre un décalage de 10". Les secteurs a b, a' b' agissent comme un électroaimant de pôles N" et S" s’opposant à l’aimantation du champ, — action démagnétisante. Les sections bu', a b' font l’effet d’un élcctro de pôles N' S' exerçant une aimantation transversale de l’induit qui tend à augmenter le magnétisme à droite du pôle N et à gauche du pôle S (fig. 2) et à le diminuer dans le sens inverse.
- Si les balais sont fortement décalés de façon à obtenir une bonne commutation et si, en même temps, l’aimantation de la pièce polaire ne
- dépasse pas notablement le ctfude de la caractéristique intérieure, l’influence démagnétisante de l’induit peut sensiblement réduire le voltage
- d’une génératrice ou accélérer la vitesse d’un moteur. D’autre part, si les balais ne sont pas décalés jusqu’aupoint neutre électrique, l’aimantation transversale peut suffire à placer dans un champ puissant les circuits de la zone de commutation, d’où de forts courants de court-circuit, un violent crachement aux balais et tous les inconvénients qui en résultent. Le remède consiste à élargir le champ neutre en limant les arêtes des pièces polaires. Le but des enroulements auxiliaires est de contrebalancer l’aimantation transversale et de maintenir la coïncidence du neutre électrique et du neutre mécanique dans toutes les conditions de charge. En ce cas, il n’y a pas d’influence démagnétisante du courant induit.
- 3° Collecteur. — Le collecteur donne lieu à de nombreux ennuis souvent difficiles à identifier. L’une des principales difficultés qu’on rencontre avec les génératrices ou moteurs sans pôles auxiliaires ne marchant pas à charge constante, est de trouver le point où les balais 11e donnent d’étincelles dangereuses sous aucune charge. Celles-ci tiennent à l’aimantation transversale décrite au paragraphe précédent. En général, les balais sont placés au sentiment. Il est rare qu’on attache l’importance nécessaire à la tension des ressorts ou à la pression avec laquelle les balais appuient sur le collecteur. La pression la plus économique est la plus faible qui s’allie à une faible perte au contact, à la propreté du collée-
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- teur et à l’absence d’étincelles, de perforations et d’échaulTement des balais. Rarement, elle doit être inférieure à io5 grammes par cmq. de section droite; suivant les circonstances et la qualité des balais, l’auteur recommande une pression de i^o à 280 grammes par cmq. pour les machines fixes, de 280 à 56o pour les moteurs d’appareils de levage, de traction, etc...
- L’espacement des balais, point très important, est souvent négligé. L’auteur montre par un cxemjde qu’un espacement défectueux peut donner, avide, un courant de court-circuit atteignant le double du courant-de pleine charge d’une génératrice. L’espacement peut se répét er par le nombre de lames du collecteur, comprises entre chaque paire de porte-balais, mais le mieux est de couper une bande de papier d’une longueur égale à la circonférence du collecteur, d’y tracer un nombre de divisions égal à celui des porte-balais et, plaçant le papier autour du collecteur, d’amener les balais affleurer les repères. De nombreux cas de crachement au collecteur ont été supprimés en réduisant l’épaisseur des balais.
- Quand les porte-balais ne sont pas parallèles aux lames du collecteur, le courant de courl-eir-cuit passe d’un balai à l’autre puis au circuiL d’induit. Cela se produit souvent dans les vieilles machines où les porte-balais se déplaçcnt à mesure que les balais s’usent.
- S’il n’y a pas suffisamment de jeu entre un balai et son porte-balais ou si quelque corps étranger vient se loger dans ce dernier, le balai est gêné dans son mouvement, le contact en devient médiocre et le noircissement du collecteur, le crachement et réchauffement en sont les conséquences. Quand, d’autre part, il existe trop de jeu ou quand les balais ne sont pas munis de shunts, le courant peut produire un petit arc en passant du balai au porte-balais et provoquer une usure excessive de ce dernier. L’usure des porte-balais est d’ailleurs une cause fréquente d’ennuis avec les machines ayant fait un long service, surtout quand elles tournent dans les deux sens. Les balais montés dans des porte-balais usés, ont plus de tendance au broutement et à l’arrachement de copeaux.
- Il existe de nombreux modèles de shunts pour balais; certains ont, à l’état neuf, une résistance relativement grande, tandis que d’autres deviennent lâches par échauffement ou vibration et laissent passer une notable fraction du cou-
- rant directement du balai au porte-balais. Le même effet est produit par un mauvais contact entre la borne et le porte-balais. Parfois le marteau qui presse sur le balai se plie et ne porte plus régulièrement ou radialement sur ce balai, d’où une poussée latérale ou une torsion qui gêne les mouvements du balai, produit des étincelles, la brûlure, etc...
- Parfois, on commande des balais trop longs pour qu’ils durent plus longtemps, mais le ressort produit sur eux une poussée latérale et donne lieu à des inconvénients qui en abrègent la durée et peuvent détériorer le collecteur.
- Le bruit fait par les balais en charbon est dû à leur broutement. S’il résulte seulement du frottement, il peut donner diverses notes. En ce cas, le remède consiste à modifier la tension du ressort ou l’inclinaison du balai ou à lubrifier le collecteur de temps à autre. Quand ce bruit est dû à la saillie des lames de mica où à des rainures de collecteur trop larges, le son a une élévation correspondant au nombre de lames passant par seconde sous le balai. Les remèdes à la saillie du mica sont l’emploi de balais plus durs ou le tournage du collecteur. Si le bruit provient des rainures, il faut changer la tension du ressort, l’inclinaison ou la qualité des balais, la lubrification n’étant pas à conseiller pour un collecteur à rainures.
- Aux chapitres précédents, on a déjà traité des causes des courants de court circuit, qui 11e sont pas toujours faciles à reconnaître. Bien qu’elles 11’oceasionnent qu’une faible perte d’énergie, leur influence est sérieuse en pratique. Elles provoquent un échauffement excessif, des crachements, ia saillie du mica du collecteur, la brûlure de celui-ci, la formation de méplats, la perforation ou piqûre des balais, l’arrachement par les balais de particules de cuivre, enfin la détérioration rapide de ces balais.
- La piqûre des balais est due parfois à une pression très faible des balais et, pour 95 % des cas, à des courants de court-circuit. En bien des cas, on peut la corriger en diminuant l’épaisseur des balais mais il est préférable de rechercher d’abord si elle n’a pas d’autre cause.
- Quant à l’incrustation des balais parle cuivre, on l’attribue généralement à une action électrolytique et, de fait, elle se manifeste presque toujours sur le balai positif d’une génératrice, sur le négatif d’un moteur ou sur un balai montrant un
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- fort courant de court-circuit. Elle peut cependant être due à une abrasion du cuivre par des particules dures contenues dans les charbons. En tout cas, elle abaisse la résistance au contact du balai et du collecteur et provoque généralement de forts courants de court-circuit.
- Une lame de collecteur qui joue n’est pas toujours apparente au repos, mais elle fera saillie sous l’effet de la force centrifuge. Alors, elle soulève le balai et une ou plusieurs lames en avant et en arrière d’elle se trouvent brûlées. Son existence est souvent révélée par le choc de la lame sur le balai.
- Les boulons de collecteur doivent être resserrés quelques mois après la mise en service de la machine. Quand on répare des collecteurs, on se sert de lames de dureté différente; si l’une d’elles s’use plus vite que les autres, elle donne naissance à un méplat.
- Le noircissement du collecteur peut être occasionné par le crachement, l’excès de lubrifiant ou la nature des balais. 11 se produit parfois pour une lame sur deux ou sur trois, selon le nombre de bobines par encoche, et peut souvent être transféré à une autre série de lames en modifiant la position des balais. Céda parait du à un effet magnétique dans la bobine en commutation quand la dent d’induit voisine sort brusquement du champ. Le remède consiste à élargir la zone neutre suffisamment pour permettre à la dent de sortir du champ de grande intensité avant que la lame de collecteur arrive sous le balai.
- Les méplats sont formés par quelques lames dont les cloisons de mica font saillie. Ils peuvent être amorcés par le fait que le collecteur ne tourne pas rond, ou par des différences de dureté dans le mica, des afflux brusques de courant ou des étincelles se produisant à chaque tour. Une fois un méplat amorcé, d’autres se développent aussitôt, équidistants autour du collecteur, un par paire de pôles. Cela s’explique probablement par le fait que lorsqu'un méplat atteint un balai, le courant traversant ce balai est grandement réduit; le supplément de charge est. ainsi reporté sur les autres lames de même polarité et provoque à chacune une étincelle. Si l’on n’y apporte une prompte attention, ces méplats se développent jusqu’à ce que le mica fasse saillie sur toute la périphérie du collecteur.
- Pour les collecteurs à encoches, il ne convient pas d’employer un lubrifiant ou des balais à lubrification artificielle, parce que le lubrifiant, pénétrant dans les rainures, y retient la crasse et détermine des courts-circuits entre les lames. Les encoches de collecteur des machines à faible vitesse doivent être régulièrement nettoyées par soufflage ou grattage. On doit y utiliser des balais n’ayant pas d’action abrasive mais qui peuvent être des plus durs.
- L’écliauffement du collecteur peut être occasionné par l’une quelconque des causes d’étincelles : courts-circuits, frottement des balais, pression trop élevée de ceux-ci, ou trop faible et déterminant une perte élevée au contact, collecteur sale ou trop petit, connexions mal établies, surcharges, résistance des enroulements, courants de Foucault et hystérésis. Comme le maximum de puissance d’une machine dépend de réchauffement admissible, il importe de prévenir cet échauffcmcnt partout où c’est possible.
- L’usure rapide du collecteur est imputable aux balais, à la poussière dure ou aux étincelles.
- Le peu de durée des balais est attribuable aux étincelles, à réchauffement ou à l’usure mécanique.
- 4° Causes extérieures électriques. — Les causes électriques extérieures amenant des troubles de commutation sont les surcharges, les brusques afflux de courant en ligne et les courants traversant deux ou plusieurs machines marchant en parallèle. Ces deux dernières causes ne peuvent se localiser que par l’oscillographe.
- f>° Causes extérieures mécaniques. — Un induit mal centré est soumis à de fortes vibrations, surtout à grande vitesse, d’où méplats, fonctionnement électrique déséquilibré, mobilité des lames de collecteur, etc.
- Les mêmes inconvénients se produisent dans les machines dont la fondation est instable (moteurs d’appareils de levage, etc.), la courroie mal cousue, les engrenages défectueux.
- Quand un moteur alternatif est directement accouplé à une génératrice, celle-ci subit parfois de fortes vibrations, ce qui fait sauter légèrement les balais, d’où étincelles et méplats.
- (3o6° réunion de VAmerican Institute of Electrical EngineerSj Cieveland, 18 et 19 mars 1915.)
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- STATIONS CENTRALES
- Usine hydro-électrique de Lôntseh.
- La Lontsch est un cours d’eau qui se jette dans la Linthà proximité de Claris (Suisse)à sa sortie d’un lac de montagne admirablement situé: le lac de Clonthal. Ce lac étant situé à plus de 3oo mètres au-dessus du thalweg de la vallée de la Linth, se prêtait admirablement à une installation hydro-électrique, car il réalise les conditions nécessaires pour un réservoir accumulateur alimentant une usine à haute chute. Le lac de Clonthal est formé par un éboulcment qui a barré la vallée de la Lontsch à son débouché dans celle de la Linth; son étanchéité était suffisante pour permettre, avec certaines mesures de précaution et de colmatage, une surélévation du barrage naturel au moyen d’une digue remblayée, et par conséquent une augmentation notable de la capacité du réservoir.
- Le bassin pluvial a environ 81 kilomètres carrés de superficie ; il s’étend sur les Glaciers du massif du Glarnisch et des hautes montagnes environnantes qui constituent un bon régulateur de débit car en été les eaux provenant des Glaciers compensent largement la diminution des pluies. Les observations antérieures avaient permis de supposer que ce débit ne descend en aucun cas au-dessous de 3,32 mètres cubes par seconde, soit /i i litres par kilomètre carré et par seconde.
- — Débits probables à la sortie du lac de Clonthal pour la période i8G4-ifloG.
- Fig. i.
- Les mesures de hauteur de pluie annuelles avaient d’ailleurs confirmé ces observations :
- Tableau L — Chutes de pluies annuelles.
- ANNÉE A Glaris A VoilAUEN PROPORTION entre Glaris ET Yorauen
- ni m mm
- I()OI 1 364 1 932 1 a
- 1905 I 3 20 1 Gyi I ,28
- i qo3 I 162 1 673 i,44
- iqo'i ! 2.3*2 1 58o I j 28
- 1 905 I /|25 1 888 I ,32
- i9oC> 1 457 i 8G4 I ,27
- I9°7 I 2 12 1 680 1,3.9
- Moyenne . . . i 310 1757 1,341
- Comme on connaissaitd’autre part les hauteurs de pluies à Claris depuis 1864, il a été facile, en calculant la relation moyenne entre les hauteurs de pluie et le débit du cours d’eau, de rétablir la courbe approximative de débit annuel entre 18G4 et 1906 (fig. 1). La ligne horizontale représente le débit do 3,3*2 mètres cubes par seconde qui a été admis comme base pour la puissance de l’usine. Quant aux débits mensuels, ils sont donnés par la figure 2 ; on remarquera les variations importantes des affluents, qui atteignent leur débit maximum en juillet et en août.
- Comme les anciens émissaires du lac ont été fermés par le barrage, les eaux ne peuvent plus s’écouler que vers les conduites forcées ou par la canal de décharge.
- L’usine de Lontsch marche en parallèle avec l’usine de Beznau sur TAar et chacune d’elles a son rôle bien déterminé. Beznau, qui estime usine à basse chute et grand débit, assure la fourniture continue d’énergie, tandis que les pointes incombent à T usine de Lontsch qui utilise à cet cITct l’eau du lac de Clonthal. Cette répartition permet d’obtenir le meilleur rendement de la puissance des deux centrales, ci l’utilisation de la puissance disponible à Beznau a été ainsi portée de Go à 90 % .
- Le lac de Clonthal, surélevé à la cote de
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- 85o mètres, a une capacité de /*5 millions de mètres cubes entre les cotes 827,50 et 85o; le
- brute varie donc entre 37$ in. 70 et 3/*i m* 20 5 en retranchant les pertes de charge dans la
- maint d'alUtuéji 1904
- troi
- (ppo.ool
- ------v,,Wiï
- Débit des affluents du lac. Débit accumule dans Débit prélevé pour Débitprclevé pour l’usine. le réservoir. l’usine.
- Débit évacué par le déversoir de trop plein.
- Fig. a. — Graphique des niveaux et débits du lac pour la période 1904 à 1906.
- canal d’amenée au bassin de mise en charge
- O
- ayant son orifice d’entrée au-dessous du niveau
- galerie (6 mètres) et dans les conduites forcées (8 mètres) on obtient une chute nette moyenne
- f
- Fit?. 3. -
- Plan du barrage avec canal de vidange, déversoir de trop plein et ('anal de décharge.
- Fcliellc 1 : 3 000.
- du lac, 011 arrive à utiliser la chute totale entre ce niveau et celui des turbines (48(5,3o). La chute
- de3/(ivin. 70. Avec un rendement de 75 % aux turbines, y3 % aux alternateurs et 98 % aüxtrans-
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- formateurs, on trouve que le débit par kilowatt est de o,/,35 litre par seconde, et de i 570 litres par kilowatt-heure.
- annuelle des deux usines de Beznau et de Lëntsch dépasse 4 5 000 chevaux.
- Ouvrages hydrauliques. — L’installation com-
- Fig*. 4. — Coupe transversale du barrage de Clônthnl. — Echelle i : Coo.
- L’usine peut disposer d’environ io5 millions de mètres cubes d’eau par an, susceptibles de fournir 67 millions de kilowatts-heure. Sa puis-
- porte le barrage de surélévation du lac de Clonthal, les conduites de vidange, le déversoir de trop plein et la galerie sous pression qui
- Fig. 5. — Fouille du noyau d’argile du barrage.
- sance maximum atteint xi à 1x000 kilowatts en décembre et janvier avec un débit de 10 mètres cubes d’eau par seconde. La puissance moyenne
- amène les eaux au bassin de mise en charge d’où partent les conduites forcées aboutissant à l’usine, (voir le plan de la figure 3).
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- Barrage. — La nature du terrain a facilité dans une large mesure rétablissement du barrage (fig. 4); le torrent qui sert d’émissaire aux eaux du lac s’est en elfe! frayé un chemin à travers le ba rrage naturel formé par réboulement. De nom-
- maçonnerie pour adopter le type de digue remblayée, avec noyau central en argile (fig. 4). Cet écran étanche a été descendu jusqu’à 6 mètres au-dessous du sol naturel ; il a 3 mètres de largeur au sommet et ses parois ont un fruit de i : 6. La
- Fig. 6. — Chantier de construction du barrage^eiTiaoc).
- breux sondages ont montré que cette masse était absolument étanche, ayant été colmatée par les dépôts d'argile du lac. Ona.vait d’ailleurs à cet égard toutes garanties par le fait que le lac de Clonthal était autrefois à Go mètres au-dessus
- digue elle-même a 6 mètres au sommet et scs talus sont inclinés à 3o°; le talus amont est coupé de 4 banquettes de % mètres de largeur et le talus aval de 3 banquettes de i m. 20. Ils sont tous deux protégés par un revêtement de
- Fig. 7. — Coupe longitudinale du déversoir et du canal de vidange et de décharge. — Echelle 1: 200.
- du niveau actuel et que sous cette pression considérable, le barrage naturel avait résisté aux infiltrations.
- La nécessité de construire un nouveau barrage sur ces débris d’éboulement avait conduit tout
- f
- naturellement à renoncer à un lourd barrage en
- pierrailles et de graviers pour empêcher les rongeurs de s’introduire dans le barrage ; le talus amont est en plus recouvert d’un dallage en pierres naturelles. Le crête de la digue étant à 2 mètres au-dessous du niveau des plus hautes eaux, la hauteur totale de l’ouvrage est de
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- ai m. 5o pour une épaisseurde 110 mètres à la base; il a d’autre part ai 7 mètres de longueur à la crête. On s’est assure de l'étanchéité absolue de la
- Déversoir et canal de vidange. — Pour pouvoir régler d’une façon absolue le niveau du lac, on a construit des ouvrages suffisants pour éva-
- Coupe longitudinale.
- Coupe horizontale.
- Fig. 8. — Déversoir, canal de décharge et conduite de vidange. — Echelle i ; a5o.
- digue en n’élevant que progressivement le niveau du lac.
- Le remblayage s’est fait par couches de 20 centimètres environ, soigneusement pilonnées après arrosage (fig. 6).
- cucr les excédents d’eau. En plus des conduites de vidange, un déversoir de surface complète l’installation pour le trop plein du lac au-dessus du niveau qui lui a été assigné (fig. 7)..Les d iffé-rentes (installations ont été réunies en un seul
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- ouvrage d’où part le canal de décharge (lig. 8) qui ramène les eaux dans le lit du torrent.
- Le déversoir est constitué par une tour cylin-
- chages, racines, etc.) On a également prévu des rainures pour des batardeaux à poutrelles, pour le cas où on aurait à réparer les robinets-papil-
- drique de 7 mètres de diamètre intérieur; il a été élevé en meme temps que le barrage, de façon à pouvoir fonctionner dès le commencement des travaux de ce dernier. La crête déversante est formée d’un entonnoir en tôle de 10 mètres de diamètre, soit3i m. 40de développement, (lig. 9).
- Le fond du puits de déversement est en forme de cuvette revêtue de pierre de taille ; grâce à sa profondeur de 3 mètres, elle sert de matelas amortisseur pour l’eau qui tombe du déversoir.
- Les deux conduites de vidange débouchent dans le puits à G mètres environ au-dessus du radier ; elles sont commandées par des robinets-papillons de 1 111. f\0 de diamètre (fig. 10) manœuvres à la main et placés dans une chambre spéciale à laquelle on accède par un puits distinct (fig. 9).
- L’entrée des conduites est précédée de grilles destinée à arrêter les matériaux susceptibles de gêner le fonctionnement des robinets (bran-
- lons. Comme les appareils n’ont à fonctionner que très rarement, on les rend plus étanches en
- Tubulure d’admission de scories.
- Fig*. 10. — Robinets papillons des conduites de vidange. Echelle 1 : 5o.
- remplissant de scories la partie du tuyau qui se trouve immédiatement en amont. L’admission des scories se fait par une tubulure (fig. 10) sur
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- laquelle est fixé un tuyau qui aboutit à la passerelle de manœuvre. Avant d’ouvrir les robinets-papillons, on chasse les scories par des by-pass appropriés.
- Le déversoir peut évacuer, avec une hauteur de lame déversante de i m. 35, un débit de 117 mètres cubes par seconde, qui correspond à une hauteur de pluie de 176 millimètres par 2.4 heures; il s’y ajoute d’autre part le débit des conduites de vidange, soit 20 mètres cubes par seconde.
- La galerie de décharge des eaux est creusée entièrement dans le terrain naturel, de façon à ne pas couper la digue du lac; avec 19 mètres carrés de section et une pente de 1 % , elle est capable de débiter à écoulement libre 5o mètres cubeg par seconde. Quand le déversoir fonctionne à plein, c’est-à-dire qu’il débite 117 mètres cubes, il suflît d’une pression de 3 mètres 20 d’eau pour que la galerie, fonctionnant en charge, évacue cette quantité d’eau ; sa vitesse est alors de 6 mètres par seconde.
- La galerie de décharge aboutit dans un canal à ciel ouvert qui ramène les eaux dans le lit du torrent (fig. 11).
- La partie de l’ouvrage qui forme la transition entre le puits de déversement et la galerie avait donné lieu à quelques craintes; pour empêcher toute dislocation ou même des fissures dans cette
- entrée de la galerie, on lui a donné une épaisseur considérable et de nombreux rails noyés dans le béton des parois, en augmentent la solidité La marche des travaux s’est faite dans l’ordre suivant : la galerie de décharge a d’abord été
- Fig*. 11. — Sortie du canal de décharge.
- construite pour servir d’émissaire provisoire des eaux du lac, puis la construction de la digue a été poursuivie régulièrement en même temps que celle du puits de déversement et des autres ouvrages.
- (A suivre).
- (Extrait de la revue technique suisse Scliweizerische Bauzeitung et des publications de la Société Motor à Baden).
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- ÉCHOS DE LA GUERRE
- LA PROHIBITION DU COMMERCE AVEC LES SUJETS AUSTRO-ALLEMANDS (Suite) (* *)
- IV
- remarques générales faites sur les textes
- ET MESURÉS CI-DESSUS INDIQUÉS
- Rien n’est plus facile que de savoir l’effet produit par le décret et l’ensemble des mesures énumérées, puisque le décret devant être converti en une loi, le projet de cette loi a été déposé par le Gouvernement, examiné par la commission et rapporté par le vice-président de cette commission, M. Failliot(2).C’est ail Parlement, engénéral, que se font jour plus facilement les observations des deux partis, de celui qui veut toujours trouver tout mal, et de celui pour qui tout est toujours bien.
- Disons tout d’abord que le projet de loi, sans différer sensiblement du décret lui-même, contient quelques innovations (3) qui sont les suivantes :
- i°) En ce qui concerne les contrats n’ayant pas reçu un commencement d’exécution, le président du tribunal civil conserve toute liberté pour en accorder l’annulation à ceüx qui, Français ou alliés, lui présenteraient requête à cèt effet; mais un paragraphe supplémentaire permet même l’annulation pour un acte dont l'exécution aurait été commencée si, l’exécution complète étant
- (*) Lumière Electrique, ier mai igi5, p. n6.
- (a) La commisiioo était composée de Raoul Peret, président, Falliot, Charlet, Landez, Albert Poulain, René Besnard, Lefoi, Géo-Gérald Verlet, vice-présidents ; la composition est donnée à l’annexe 458 de la Chambre des députés; elle est connue dans la discussion sous le nom de « Commission du Commerce ».
- (*) Il y a plusieurs textes rédigés successivement par la commission; le premier, figurant dans l’annexe n° 333 des documents parlementaires (Chambre des députés, annexe à la séance du 19 janvier igi5), a été suivi, à une date que nous ignorons, d’une autre rédaction, qui a été elle-même suivie d’une troisième, en date du g mars igi5 : c’est sur celle-ci qu’a eu lieu la discussion à la Chambre et au Sénat. Il n’y a eu qu’un rapport fait par M, Failliot, vice-président de la commission constituée pour l’examen du projet (annexe 333).
- rendue impossible par l'état de guerre, il doit en résulter un dommage pour le demandeur [art. 3 du projet).
- 1°) En ce qui concerne les sujets des empires d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie qui, en raison de leur origine ou de leurs liens de famille, ou à raison des services qu’ils ont rendus à la France, ils pourront être exemptés des prohibitions édictées par la présente loi (art. 8 nouveau du projet).
- C’est dans ces conditions que le décret du 27 septembre, un peu remanié, comme on lé voit, et transformé ainsi en projet de loi, se présenta devant la Chambre à la séance du n mars 1915 [Journal officiel du 12 mars).
- Il fut examiné par plusieurs orateurs chez lesquels la bonne volonté d’être clairs doit tenir lieu de méthode; il est assez difficile de suivre ces discussions dans l’ordre qui a été adopté; aussi devons-nous nous attacher à en relever les grandes lignes.
- La première observation émanant de M. Guer-nier peut se résumer ainsi : le texte proposé par la Commission du Commerce n’est point assez radical; il permet aux anciens contrats passés avec les Austro-Allemands de revivre, puisque l’exécution n’est que suspendue pendant la guerre; cela cause un véritable malaise; sans doute, il faut respecter les principes du droit, mais l’état de guerre permet d’avoir une conscience plus large et de délier nos nationaux engagés vis-à-vis d’un ennemi, pour leur permettre de chercher ailleurs d’autres fournisseurs.
- Aussi, après avoir exposé son idée et son plan dans la discussion générale, a-t-il proposé un amendement à l’article 3.
- Cet amendement, dont le texte est assez long, aurait pour but de préciser que le créancier français sera autorisé par justice à faire a exécuter lesdites obligations par des Français ou des protégés français; cette autorisation aurait
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- pour effet d’entraîner la résiliation des conventions qui ont donné naissance aux obligations sous réserve des droits acquis aux sujets ennemis, etc. ».
- Aux observations de M. Guernier ainsi qu’à son amendement, il a été répondu, soit par M. le garde des Sceaux, soit par le rapporteur, de la manière suivante : « tout le monde est d’accord pour reconnaître que le Français ne peut rester dans l’incertitude et doit pouvoir se dégager, même d’un contrat partiellement exécuté, mais à la condition qu’il justifie devant le président d’un dommage résultant pour lui de l’impossibilité d’exécuter le contrat : le président annulera alors ce contrat ».
- Mais cela souleva une autre difficulté expliquée en ces termes par M. Lafont, le rapporteur de la commission de la législation civile : « Un plaideur, dit M. Lafont, expose tout ce qu’il veut dans sa requête et le président du tribunal civil, qui ne fait que la recopier dans son ordonnance, n’aura aucun contrôle sur les faits allégués : dans ces conditions, il est préférable de ne pas permettre au président de prononcer une annulation qui n’est pas fondée sur un contrôle effectif ». Mais M. Siegfried s’est élevé contre cette prétention de n’avoir jamais qu’un président aveugle, et il veut au contraire que ce magistrat fasse un contrôle très éclairé et très minutieux ; il en précise l’utilité par les exemples suivants : certains contrats ne sauraient être annulés sans une véritable injustice, si cette annulation n’était demandée que pour faire réaliser un gain illicite au demandeur : par exemple, des commerçants qui ayant acheté des cotons fort cher, et voyant cette matière première subir actuellement une diminution considérable, auraient l’idée de demander l’annulation de leur marché, pour se permettre une acquisition à d’autres prix et auprès d’autres fournisseurs : et l’honorable sénateur termine ainsi : « J’ai pensé qu’il était utile, après les discussions juridiques si intéressantes qui ont eu lieu, de donner quelques arguments pratiques; je crois avoir prouvé d’une façon évidente que si nous voulons faire œuyre de justice — c’est ce que nous voulons tous — il ne faut pas que le président du tribunal soit obligé d’annuler le contrat quand on le lui demande, mais que cette annulation soit facultative et qu’il puisse, suivant les cas, l’accorder ou la refuser. La commission a bien voulu accepter mon amen-
- dement; par conséquent, j’ai à ce point de vue toute satisfaction ».
- Après ces explications, l’article 3, même avec l’adjonction du paragraphe inédit, était adopté : Tout Français, à charge de prouver, même après une exécution partielle du contrat, qu’une impossibilité provenant de la guerre lui interdit l’exécution complète et qu’il se trouve en préjudice de ce chef, pourra obtenir l’ordonnance qui annule définitivement le contrat. Ce préjudice pourra résider dans des causes de toute espèce, notamment dans le fait de ne pouvoir s’adresser à d’autres personnes sans être délié vis-à-vis des premiers contractants.
- La deuxième question avait été soulevée par M. Caudace dans les termes suivants : « le décret prévoit — et le projet l’a copié seulement sur ce point— l’interdiction absolue à tout Français, en tout lieu, de commercer avec une mais on austro-allemande; mais alors que faudra-t-il décider dans le cas suivant : une Société française s’est engagée à fournir en pays suisse, une quantité déterminée de kilowatts à un industriel allemand : s’il n’exécute pas son obligation, le pays suisse, dont les tribunaux ont pleine compétence pour le juger, le condamneront à des dommages-intérêts formidables, sans se préoccuper de Ja législation française qu’ils n’ont point même à connaître ».
- Il en résultera une diminution dans les affaires du Français et par conséquent un plus grand préjudice pour lui que pour l’Allemand qui, peut-être, s’enrichira grâce à la résiliation et aux dommages-intérêts alloués. Cette réflexion a amené de la part de M. le rapporteur une déclaration, basée sur l’avis du comité de législation commerciale. « Il est bien entendu que si le Français doit livrer des marchandises dans un pays neutre et si ce pays n’a pas la même législation que le nôtre, vous ne pouvez pas l’exposer soit à être condamné à des dommages-intérêts, soit à être mis en faillite, il pourra donc exécuter son contrat sans encourir ni sanctions civiles ni sanctions pénales ».
- Et plus loin « si le Français se voit menacé de poursuites, si on lui réclame de façon impérative, en vertu de la loi des pays où il a contracté, les sommes qu’il s’est engagé à payer, les marchandises qu’il a promis de livrer, bien entendu, la règle que j’ai énoncée : locus regitactum, reprend tout son empire et il est obligé de s’exécuter : je
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- veux bien admettre que, dans la plupart des cas, notre texte ne jouera pas; néanmoins, la prescription n’est pas inutile et il y a intérêt à dire dans l’article 3 que l’exécution des obligations pécuniaires, même pour les contrais passés avant la guerre, est interdite aux Français ».
- Ce qu’il y a d’extraordinaire, ce n’est évidemment pas d’entendre un pareil raisonnement qui est, au contraire extrêmement normal et très juste, mais c’est de constater qu’il a fallu plusieurs heures, et la présence à la tribune de plusieurs orateurs, pour qu’on s’aperçoive (!) que les déclarations de M le rapporteur étaient en opposition directe avec le texte de l’article proposé.
- En effet, cet article prévoit, comme contraire à l’ordre public, l’exécution, au profit des sujets d’empires d’Allemagne ou d’Autriche, des obligations pécuniaires résultant de tous contrats passés,soit en territoire français, soit en tous lieux par des Français ou des protégés français, antérieurement aux dates fixées à l’article premier. Puisque l’on reconnaît par hypothèse, que, dans certains cas, les Français pourraient accomplir en pays neutre des obligations les liant à des Austro-Allemands, pourquoiadopter un texte aussi vaste que celui-ci :
- (*) Voir notamment le discours de M. Puech, Journal officiel, p. 34'i; c’est lui qui a découvert la cause du conflit.
- « Interdiction en tout temps et en tout lieu » ?
- M. Puech proposa la suppression de ses mots, çt l’article 3 est devenu ce qui suit :
- « Pendant le temps prévu au paragraphe 4 de l’article premier, est interdite ou déclarée nulle comme contraire à l’ordre public, l’exécution au profit des sujets des empires d’Allemagne ou d’Autriche-Hongrie ou de personnes y résidant, des obligations pécuniaires ou autres résultant de tous actes accomplis ou contrais passés en territoire français ou de protectorat français par toute personne antérieurement aux dates fixées à l’alinéa 4 de l’article premier.
- « Dans le cas ou l’acte ou contrat visé à l’alinéa précédent n’aura encore reçu aucun commencement d’exécution sous forme de livraison de marchandises ou de versements pécuniaires, son annulation pourra être prononcée par ordonnance sur requête rendue par le président du tribunal civil. Serontseuls recevables à présenter cette requête les Français, les protégés français et les nationaux des pays alliés ou neutres.
- « Dans le cas ou l’acte ou contrat a donné lieu à un commencement d’exécution, la résiliation pourra être prononcée dans les mêmes formes, s’il est établi que, l’exécution complète de l’acte ou contrat étant rendue impossible par l’état de guerre, il en résulte un dommage pour le demandeur ».
- (A suivre.) P. Boucault,
- Avocat à la Cour d’Appcl de Lyon.
- LISTE DES MAISONS D'ÉLECTRICITÉ ET DE MÉCANIQUE MISES SOUS SÉQUESTRE (»)
- Unterberg et llelmlc (électricité), 286, avenue de Saxe, Lyon.
- Melahverke Nelieim (app. électr.), 4» rue Lafayclle, Nancy.
- Milch, 54, rue d’Alsace, Lunéville,
- Soldner (électricité), à Rambervillers (Vosges).
- Baunach (Usine électrique de Beaulieu, commune de Trannes, Aub.î).
- Continentale Gesellschaft für Elektrische Unlerneh-mungen, à Nuremberg (intérêts dans Sociétés Françaises).
- Elcktrizitats Aktien-Gesellschaft vormals Schuckert et Cie, à Nuremberg (intérêts dans Sociétés Françaises).
- Lahmeyer et Cie, à Francfort-sur-le-Mein (intérêts dans Sociétés Françaises).
- 12 Nov. 1914.
- 5 Nov. 1914.
- 12 Nov 1914* •i3 Nov. 1914* •28 Oct. 1914*
- 10 Avr. 1915. 10 Avr. 1915. 10 Avr. ï<ji5.
- Bernard, avoué, à Lyon*
- Debin, receveur de F enregistrement, à Nancy.
- Joly, avocat, à Lunéville.
- Le Commissaire de police de Rambervillers. Malcor, conservateur des hypothèques, à Bar-sur-Aube.
- Vacher, syndic, 18, rue Séguier, Paris. Vacher, syndic, 18, rue Séguier, Paris. Vacher, syndic, 18, rue Séguier, Paris.
- f) Les listes précédentes ont été publiées dans les numéros des 20 février, 20 mars et 24 avril 1915.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — H* 47.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon. —
- Le i5 mai, à 10 heures, Palais de la Bourse, à Lyon.
- Ateliers de Constructions Électriques du Nord et
- de l’Est — Le ai mai, à 11 heures, boulevard llauss-mann, ^5, à Paris.
- Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways Electriques. — Le 21 mai, à
- 2 heures, boulevard Haussmann, 75, à Paris.
- Société des Etablissements Keller-Leleux. — Le 22 mai, à 1 1 heures, rue Vignon, 3, à Paris.
- Les Applications électriques. — Le 3i mai, à 4 heures, rue de Prony, 79, à Paris.
- Chemin de fer Electrique souterrain Nord-Sud de Paris. — Le 2 juin, à 3 heures, rue Blanche, 19, à Paris.
- Société des Télégraphes Multiplex. — Le 2 juin, à
- 3 heures, rue Caumartin, 60, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- L'administration des Chemins de 1er de l’Etat, à Paris, va procéder à l’achat de lampes électriques à incandescence pour voitures :
- i° A filaments métalliques et i\ verre clair;
- 20 A filaments de carbone et à verre bleu.
- Les industriels désireux de remettre des offres de prix pour cette fourniture devront s’adresser à M. l’ingénieur principal des magasins généraux d’exploitation, à Paris, gaie Saint-Lazare, salle des Pas-Perdus, escalier A, 2e étage, tous les jours ouvrables, de neuf heures à douze heures et de quatorze heures à dix-huit heures.
- Le dépôt des offres est fixé au 9 mai 1915, avant dix-huit heures.
- o
- * *
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d'acquérir et faire installer, aux nouveaux ateliers de Sotteville, 6 ponts roulants mus électriquement (2 ponts de 60 tonnes, 2 ponts de 40 tonnes, 1 pont de 22 tonnes et 1 pont de 20 tonnes).
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3e division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 21 mai igi5.
- *
- » *
- L'administration des Chemins de fer de l'Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir six groupes convertisseurs destinés aux nouveaux ateliers de Sotteville.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ire division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 28 mai igi5.
- *
- * •
- L’administration des Chemins de fer de l'Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir et de faire installer un tableau et des canalisations électriques à basse tension ; de faire monter et mettre en service trois groupes convertisseurs de 12 kilowatts dans la sous-stalion du Bois de Boulogne, et de faire transformer les tableaux de distribution des gares du Bois de Boulogne et d’Henri-Martin.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ire division), 43, ruede Rome, à Paris (8°),le mardi et le vendredi,de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 28 mai 1915.
- La reproduction des articles de la Lumière Électrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Troat»-—ptUme année SAMEDI 15 MAI 1915. Tome XXIX (2* série). N» 18
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- J. PDGET, — Etude des ensembles téléphoniques; mesures et calcul de l’affaiblissement et des caractéristiques (Suite).....
- L. ESBRAN. — Frein sur rail système Westinghouse pour tramways.....................
- Publications techniques
- Stations centrales
- L’usine hydro-électrique de Lôntsch......
- 145 153
- 158
- Station de transformation de Kiruna (Suède).. i63 Traction
- Locomotive à soupape électrique............ 164
- Législation
- La taxe sur l’énergie électrique en Russie. ... 166
- ÉTUDE DES ENSEMBLES TÉLÉPHONIQUES MESURES ET CALCUL DE L’AFFAIBLISSEMENT ET DES CARACTÉRISTIQUES^
- Ensemble d’une ligne et d’une impédance en série sur cette ligne.
- Soit z l’impédance divisée en deux parties zj% placées en série sur les deux fils de la ligne de caractéristique Z« au point de raccordement, E0 10 la différence de potentiel et le courant à l’extrémité libre de la ligne, é i ces quantités au point de jonction, E I leurs valeurs à l’extrémité de l’impédance
- l E# = eA' + i B j ï# = IA" + Ce e = E + lz.
- d’où
- i E0 — EA' + i(A'z + B)
- ( I0 *(A" + Cz) + CE.'
- Affaiblissement. — Soit A l’affaiblissement de l’ensentble, a celui de la ligne :
- CAaA = A' (A" + G*) + C-{A'a + B)
- CAaA = A'A” + BC + aA'c.z == Chia + ^ Skia.
- L- - . - • *n
- (•) Voir Lumière Electrique, 8 mai 1945, |>. i-i j.
- Cas particuliers. — La ligne Z est une ligne longue. On a sensiblement:
- +£)
- A = «+jl»g.(.+£)
- si l’affaiblissement dû à l’impédance est petit,
- . . z
- c’est-à-dire si — est petit,
- /jfl
- l’affaiblissement dû à la présence de l’impédance
- en série est donc, dans ce cas, -
- ... . — 2 .Zl#t . .
- Caractéristiques. — Un calcul de tous points semblables à celui qui a été fait pour l’ensemble de deux lignes donne en désignant par (Z0) la caractéristique à l’extrémité libre (Z») celle à l’extrémité de l’impédanée et Z0, Z„ ces quantités relatives à la ligne seule.
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- 146 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — NM8.
- On a :
- Z02 ZnS/ia + zCha
- (Zo)s =
- (Z,,)2 =: Z„2 + z2 + a a Z»
- TA» ZnCha -|- zSha
- i
- TAaa
- Cas particuliers. — La ligne est longue.
- (Zo) = Z0
- (Zn) = Z-J- 7.
- Remarque. — Dans le cas où est très petit,
- /7/1
- la formule
- QhiA = Chia -f- S/ta a,
- Z/i
- qui est précisément celle de Taylor relative à la fonction Chx où l’on a négligé les puissances ... z
- supérieures de —, montre que, aux approxima-Ln
- Z
- tions faites, — est l’accroissement de la quantité
- Lni
- i (A—a) et sans supposer comme plus haut que la ligne Zn soit longue ou courte.
- Ensemble d’une ligne et d’une impédance z en dérivation sur cette ligne.
- Soit i le courant dans z, E0 I0 la différence de potentiel et le courant à l’extrémité O de la ligne, E i ces quantités après l’impédance, on a
- E0 = A'E + B (* -J-*) .___E
- I0 = A"(t + i) + CE l~z
- d’où
- E,
- -*(*+!)+"'
- I0 = IA“ + e(^' + c).
- On constate que la relation fondamentale est bien vérifiée, la quantité A' A" — B C relative à l’ensemble est en effet :
- ^A' + A" — B (à- + C) = A'A” — BC = i.
- Affaiblissement. — Il est donné par la formule
- C/12 A = A” (A' 4?j4B^4cj
- ChiA — Chia -4- — Skia.
- z
- Cas particuliers. — La ligne est longue et le 2
- rapport — petit, la formule donne :
- A — a = -
- i
- Z„
- CARACTERISTIQUES
- zCha-\-ZnSha
- (Z0)a = Z#2 TAa
- .3 S h cl —J— Z/tG hd
- (Z„)2 = Z„2 --------------------
- Z 772 -(- 3 2 1 Znz
- TA a a
- si la ligne Z0 Z„ est longue, ces formules se réduisent
- (Zo) = Z„
- z
- (Zn) = Zn
- Zn -f- Z
- (Zn) est donc équivalent à l’ensemble des impédances Zn et z, en dérivation.
- Ensemble formé d’une impédance en dérivation sur une autre impédance.
- Soient Z' et Z" ces impédances, 1' et I” les courants qui les parcourent, E' et E" les ddp. On a :
- l E'.= I'Z’
- ) E' — E" = I"Z"E' = Eo
- ( i» =* r + i"
- d’où
- E0 = E” + TZ" Z”'
- ..=•(.+!)+!,
- la quantité A' A" — B C est égale à
- , Z"\ ZM l + 7j)~~Z'~
- la relation fondamentale est donc vérifiée. Affaiblissement.
- CAaa = A'A" + BC = i -f %Z1
- £il
- CARACTERISTIQUES.
- Z"
- Z'2
- Z» + Z'* (Z„)* = Z" (Z' + Z")
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- 45 Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 147
- Remarque. — Dans le cas particulier où le Z"
- rapport =- est faible, on a sensiblement U
- fê z"
- a =y —, car Chia — i ia? i -f- i yr
- (Z0)! = Z'Z" (Z„)2 = Z'Z" = (Z.)*.
- Etude du transformateur.
- Nous désignerons par l’indice i les grandeurs relatives au primaire, par l’indice a celles relatives au secondaire, savoir :
- R résistance d’un enroulement;
- L coefficient de self-induction d’un enroulement ;
- M coefficient d’induction mutuelle des deux enroulements ;
- /, est compté dans le sens AB ;
- 4 est compté dans le sens DC.
- It'l = VA — V„ «j = Vc — V».
- Nous avons les équations
- ttl==Rl/l + Ll§+M§
- _ «, = R24 + L2 ^ + M
- Les grandeurs m,, 4, u2> 4, étant supposées sinusoïdales, nous en déduisons les relations suivantes entre les quantités imaginaires correspondantes :
- U. = L (Ri —H^-J-yLMw
- — U, = !» (R* f- JL2w) + /I,M w
- Ou en posant
- Ri J LfO) — Z| ; R2 —|— jL2ü) — Z2 ; jMu> — z
- ( U, = I4Zi -j- z I2 ( — U2 = I2Z2 -f- s L
- qui peuvent se mettre sous la forme canonique :
- U»
- u
- L’ensemble est ainsi défini parles coefficients de M. Devaux-Charbonnel, la condition fondamentale se vérifie.d’ailleurs, les formules générales sont donc applicables. Elles donnent :
- Affaiblissement. — Soit a
- Ch 1 a =
- 1 Z2Zi
- Cas particuliers. — Si nous supposons les fuites très petites, ce qui serait le cas du transformateur toroïdal, et la résistance ohmique faible vis-à-vis de l’impédance, a sera très petit, car Z2 Z, est voisin de Z2. Dans ce cas :
- Ch 2 a — 1 -|- 2 a2 —
- -f- 2 a2
- 2 Z2Z1
- — a*
- Z2Z,'
- Ci a r acte it 1 STi 0 u es . — Nous les désignerons par (Z,) et (Z2Ï.
- (*.)* = “ % (*2 “ Z*Z‘)
- (Z,l2 = — ^ (s2 — Z2Zj)
- 'J1
- d’où :
- (Z») Z.
- (Z2) z2-
- Intercalation d’un transformateur entre deux lignes.
- Nous aurons à considérer : i° l’affaiblissement propre du transformateur T qui sera d’autant plus faible que les fuites magnétiques seront moins importantes.
- 20 Les suppléments d’affaiblissement dus aux réflexions.Soientdonc s, et^2 les caractéristiques des lignes Li et L2 connectées au primaire et au secondaire mesurées au point de connexion. Nous étudierons le cas des lignes longues, en supposant l’affaiblissement propre du transformateur petit par rapport à celui de la ligne et prendrons les formules simplifiées.
- Réflexion L, T, elle dépend de la différence des caractéristiques z, et (Zj).
- Réflexion (L, T) L2, elle dépend de la différence des caractéristiques, au point de raccordement, de (L, T) et L2.
- Z(I,,T)
- (Z2)_____£2
- (zo 1 z/
- La réflexion (L, T) L2 sera donc nulle si l’on a
- Z2__
- Zi — ---- z2 ou
- "1
- 2 £2
- Zi
- h
- Z
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- 148
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2* Série). —N* 18:
- C’est le résultat connu ; le rapport des impédances des enroulements doit être égal à celui des caractéristiques des lignes qui y aboutissent. Si nous introduisons les nombres de tours d’enroulement ni n<i et négligeons la résistance ohmique, nous obtenons la relation
- Supposons la relation (i) vérifiée et calculons la réflexion (L, T). Posons h2 = Z, Zs — z2.
- Nous avons :
- (Z,) = h | - h |
- p (Zl ~ h *0
- . 4 h Zi
- 4 Zih -Z'!
- Le terme R sera nul si z2 = h, ce qui donne '(Z,) — zi et par suite (Z*) = zt.
- Conclusion. — Dans le cas théorique où les impédances des enroulements seraient égales aux caractéristiques des lignes raccordées, le seul affaiblissement dû au transformateur serait son affaiblissement propre. Le cas, d’ailleurs, n’est que théorique, puisque les arguments de zi et Z, sont en pratique de signes contraires.
- Avantages de l’intercalation d'un transformateur.
- Dans le cas général, l’intercalation entre deux lignes différentes d’un transformateur satisfai-Z2 —2
- sant à la condition =- — — est souvent avanta-Li -,
- geuse, la réflexion entre ligne et transformateur est négligeable et, d’autre part, la réflexion entre les lignes mêmes est supprimée. Par contre, on ajoute l’affaiblissement propre du transformateur. Nous allons l’étudier d’un peu plus près.
- Affaiblissement propre d'un transformateur.
- Dans le cas général, la formule Z2Z,
- C/l 2 a = 2 —-j----1
- jointe à l’abaque donné au début, permet de calculer l’affaiblissement d’un transformateur quelconque en fonction de ses caractéristiques, Zt Zj et z.
- Premier cas particulier. — Un cas intéressant
- serait celui d’un transformateur à fuites négligeables réunissant deux lignes semblables. Dans ce cas, on doit avoir
- Z, — —- R -j— j L ai z — Lyo>
- r. / R
- Gh%a — — 1 11—^
- Posons
- R_
- Lu
- +
- . R
- V.L«
- Il vient :
- G/i2a 1 — — 4jv.
- Si l’on se rapporte à l’article du début, on voit que u = S/i22[3 est racine > o de l’équàtion
- u-
- d’où
- U [!
- 1 v-y* — 16 caj
- 16 f’2
- u — 2 v% -j- 6 *>5 -|- /(î c4 -f- 6 a2)2 -f- 16 i>2
- u est donc une fonction croissante de y2, par suite p sera d’autant plus faible que y sera plus
- petit, c’est-à-dire que le rapport ~ de la self à la
- résistance ohmique des enroulements sera plus grand.
- Deuxième cas particulier. — Nous supposerons maintenant les lignes quelconques, mais par contre l’affaiblissement propre du transformateur petit, nous prendrons la formule approchée,
- , z2z,
- Soit
- Z2Z,
- • /•?/’. —n2 = [ 1 -f' r (<'os 'f -f- / sin 9) ] = ce*'1'
- avec
- tg<l>
- 1 -f- r2 -|- 2 r eos ®
- / sin (p 1 — r cos <p_
- /- I . 1
- La partie réelle de a est (3 = y p Sin — •
- Elle sera d’autant plus faible que p où p2 <]>
- et sin — seront plus petits. Explicitons p2. Soit
- •i
- Z, rje/?'
- Z2 —- r^eh* z — j M «a
- <p, 0 't'a > 0 et <p, -f- <p2 < w
- Z,^2 ’
- W = M2w2 '
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- 15 Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 149
- D’où
- ___'V'2
- 7 — M2w2
- et <p = + ça-
- <I>
- p2 et sin — seront d’autant plus petits que
- cp| et cp2 seront plus voisins de-, le ternie ü/ cos ç
- sera en effet négatif et tendra vers — ir, d’autre part tg<b tendant vers O, il en sera de meme de <1>
- sin - puisque tg <I> est > o.
- 2
- Dans ce cas encore, il y a donc intérêt à ce que les enroulements aient une résistance négligeable vis-à-vis de leur self.
- Remarque. — Dans tout ce qui précède, nous n’avons tenu compte ni de la capacité des enroulements, ni de l’hystérésis, ni des courants de Foucault, mais par contre nous n’avons négligé ni la résistance ohmique, ni les pertes magnétiques.
- Rôle des Bureaux dans l'affaiblissement des circuits
- Les circuits interurbains peuvent être connectés entre eux ou à des lignes urbaines à l’aide de deux catégories d’organes, les uns, très simples comme dans les anciens standards, ne comportent guère que des appareils en dérivation sur le circuit, les autres, plus compliqués, comprennent à la fois des appareils en série et des appareils en dérivation, quelquefois des transformateurs, tels sont par exemple les multiples équipés en batterie centrale. Les mesures dont les résultats sont rapportés plus loin ont été faites pour la fréquence i ooo.
- Type Standard.
- Z0 et 7jc désignent les impédances mesurées à l’une des extrémités du meuble, l’autre extrémité étant isolée ou mise en court circuit. Les essais faits sur un standard trouvé à Amiens ont donné les résultats suivants :
- A) annonciateur de fin en dérivation,
- Z0 ~ t\ aoow +/3 7oou /c = 17"
- B) clef d’écoute abaissée, annonciateur supprimé
- Z0 = 2 000 -}-y 8 230 zc* — 17.
- Dans les deux cas considérés, l’affaiblissement
- calculé par la formule T ha
- me
- „t « = Vè
- Vêo(i
- : où sensible-
- est très petit, quelques cen-
- tièmes seulement.
- Jonction à une ligne longue.
- 11 est plus intéressant de calculer l’affaiblissement total dans le cas, par exemple, de la jonction à une ligne longue.
- Soit Z la ligne, le multiple est équivalent à une ligne de caractéristique y/Z6- Z0 et d’affai-
- blissement
- l'Lc
- y —, la réflexion e a pour valeur
- =*nv^=Kl.+H-V7!
- L’affaiblissement total du au meuble est donc
- C’est celui que donnerait la jonction à la ligne d’un ensemble formé d’une impédance Zc en série et d’une impédance Z0 en dérivation sur celle-là, produisant respectivement les réflexions
- 1 Zc 1 Z
- - — et-------.
- 2 Z 2 Z0
- Le standard est donc équivalent à une ligne courte, sou introduction ne modifie pas sensiblement la caractéristique 7J/f de la ligne qui lui est connectée.
- Dans le cas A, rafTaiblissemcnt total avec une ligne aérienne ordinaire est d’environ 0,0/i, le chiffre semble faible surtout si l’on sc rappelle le rôle néfaste des bureaux intermédiaires dans l’audition. 11 est vrai que nous n’avons pas tenu compte du rôle des fiches, dont le contact avec les jacks est plus ou moins bon, des organes de protection, des câblages intérieurs aux bureaux, des transformateurs intercalés.
- Au surplus, les essais faits sur l’ancien meuble interurbain de Lille nous ont donné des résultats comparables aux précédents. Les événements ne nous ont pas permis depoursuivre nos recherches sur ce sujet. Nous admettrons donc que l’affaiblissement d’un bureau est de l’ordre de 0,10 à o, 3o, chiffres supérieurs à ceux indiqués plus plus haut.
- Multiple a ràtteiue centrale.Nous donnerons, comme application des théories précé-
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- 180
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIX (2* Série)» — N’ 18
- dentés, les résultats d’essais faits sur le multiple BC d’Amiens. Les connexions ont été réalisées suivant le schéma ci-dessous, schéma I.
- appareils de mesure
- Schéma I.
- pendant la conversation se trouvent encircuit et constitue coque nous avons appelé le bureau.
- Première mesure. — Ces 2 mesures ont été faites en utilisant des lignes d’abonnés, des cordons de fiches différentes ; les résultats ont été les suivants, Vannonciateur de fin se trouvant en dérivation.
- La fréquence est voisine de 1000, w ~ G a5o.
- Les angles sont évalués en grades.
- Le schéma II est celui du bureau, il indique de quelle façon est relié l’abonné à la ligne interurbaine.
- Le relais R2 sert à l’appel par la téléphoniste interurbaine de l’abonné demandé, à cet effet la téléphoniste envoie dans lt2 un courant continu,
- fiche abonne
- Schéma II.
- irc ligne : Z0 = (i/,5 -f y 0,74 ) io*
- Tc = (o,o35 — y 0/284) ioa.
- Soit a —fj -\- jd Ghva ~ o,835 —y 0,279
- (5 — 0,20 Z = y/z0Zc=68o|3i
- 2e ligne ; Z0 = 1,61 X 103 |3o
- 7jc = o,54'5 X ioB |p3
- Z = 940 131,5 Ch %a = o,65 — y o,45 (3 — 0,27.
- Deuxième mesure. — U annonciateur de fin étant supprimé.
- Z0 — (3,88 -fy h8) 103 Tc = 60 — y5(jo Z = i 590(33 Chia === 0,87 —y 0,231 P = 0,19.
- le fonctionnement deR2 coupe la sçction de ligne cô té interurbain et la connecte à la machine d’appel parcourants alternatifs Ma.
- Le relais Rx qui commande le fonctionnement d’une lampe placée sur un troisième fil,prévient la téléphoniste lorsque l’abonné décroche ou raccroche son récepteur, c’est donc un relais de fin,
- 0,5 MF
- 0,5 ME
- Schéma III.
- R2 .tune impédance beaucoup plus grande que celle de R,. Le schéma III qui n’est autre que le schéma 11 simplifié indique tous les organes qui
- Cette mesure a été faite avecladeuxièmeligne. On en conclut queraffaiblissementdû à l’annon-eiateur de fin est égal à 0,270 — 0,19= 0,08, ce qui est peu.
- Réflexions entre ligne et multiple,— Nous supposerons qu’on a affaire à unelignedont la caractéristique est celle de laligneaeriennc moyenne.
- Dans le cas du multiple à BCct annonciateur de fin en dérivation, la réflexion sera peu importante, la caractéristique du multiple différant peu de celle de la ligne.
- Lorsque,au contraire, l’annonciateur de fin est supprimé, la caractéristique du bureau est nettement différente de celle de la ligne, il peut se faire qu’011 perde en partie par réflexion les avantages dus à la suppression de l’annonciateur de fin quipupiniserait donc l’ensemble ligne-bureau. Nous pouvons nous en rendre compte de façon approximative.
- Soit une ligne de caractéristique Z = 600.
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-
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- iSjMai 1915. '
- 151
- Lorsque l’annonciateur de lin est supprimé,
- celle du bureau ’/J = i5po |33. La réflexion a pour valeur, dans le cas de la ligne longue,
- s = loge [i + R (i —
- Soit :
- Z„ = |Z„| a h 9>o 5 = |s| eJ'i’ !p' >» o
- Z„
- Z„
- o ./ (?d ?’)
- et, si on la suppose faible, on peut écrire e = - R (i — o in)
- avec
- 1\ =
- (Z - Z?
- ZZ'
- Le calcul donne finalement (3 = o, 11.
- L’afTaiblissement total dû au bureau est donc 0,19 -)- 0,11 = o,3o. Le même calcul appliqué à la même ligne, en supposant l’annonciateur en service, donne la même valeur de l’affaiblissement total.
- 11 semble donc que le rôle de l’annonciateur soit moins nuisible qu’on aurait pu le croire a priori. Nous manquons malheureusement d’autres données sur ce sujet.
- Il nous reste à expliquer théoriquement les résultats précédents.
- Etudions d’abord l’ensemble où 11e figure pas R,.
- Il est formé d’une self en dérivation sur une capacité, ensemble étudié précédemment. Soit
- Z"
- Z" la capacité et Z' la self de R3. Si — est petit :
- A
- " = !*+./* = \/4-
- Les caractéristiques Z0 et Z„ sont égales à y'yj y". Soit Z„. Il y a intérêt à cc que Z" soit le
- plus faible possible et Z' le plus grand, que d’autre part ^Jypy]’ se rapproche de la caractéristique Z d’une ligne aérienne ordinaire. À cet ensemble, ajoutons en dérivation l’impédance z •de R,, z étant grand. Le bureau est alors équivalent à un ensemble téléphonique d’alîaiblisscment.
- A = a -\- s
- e étant la réflexion et de caractéristique
- Explicitons
- iz-> = èh
- £ ===
- 1 Z ,1
- ?
- cos (cp + 9').
- %
- En général 9 -|~ cp' est inférieur à -. Donc la réflexion sera positive. D’autre part, la formule
- (Z«) =
- montre que l’impédance caractéristique aura son module notablement inférieur «à celui de Z«, donc se rapprochant davantage de celui d’une ligne aérienne. On conçoit la possibilité d’une compensation de la perte par réflexion due à la présence de l’annonciateur de fin.
- Reprenons le premier cas, par exemple (annonciateur R, supprimé). Nous avons vu que
- Z„ = y/Z'Z"
- d’où
- arg /„ = i (arg VJ -f arg Z")
- or
- arg Z»
- TZ
- •X
- 71 <i Soit arg Z1 = cp
- arg
- Posons
- TC . TC
- ----a = <1> o <!><-.
- •h
- «I»
- arg Z„ = --<<>
- résultat conforme à celui des mesures.
- Si da capacité Z" était suffisamment grande, l’affaiblissement propre du bureau serait petit, supposons-le, avec l’annonciateur de fin supprimé. Calculons dans ce cas l’affaiblissement total du bureau connecté à une ligncZ, affaiblissement défini à plusieurs reprises comme étant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Sérié). — N* 18.
- la somme de l’affaiblissement propre et de la réflexion.
- Les formules des lignes courtes donnent com me valeur approchée.
- Ce résultat était à prévoir si l’on se rappelle
- j J
- que - — est la réflexion due à la seule impé-2 L'
- i Z"
- dancéZ', - — celle due à Z". Si Z'1 est assez faible, >. L
- 2 se réduit à - Ce n’est pas le cas du multiple
- 2, Li
- d’Amiens, puisque, à la fréquence i ooo, l’impédance Z" due aux 2 condensateurs de o,5 MF est égale à
- >.1
- o,5 . io~6.6 280
- y 636.
- , i"
- Le terme important est donc au contraire - — ;
- ï Lj
- soit une ligne [de caractéristique voisine de 636, d’argument ® = 10.
- .636 .
- e = —j — e-./r = sin cp — j cos 9.
- La partie réelle [3 = sin <p~= 0,14 et si on prend les chiffres de Fleming
- Z' = r’eh' avec /' = 11 000 ©' = 5o
- pour un relais R2 tubulaire, dit de 1 000 ohms
- 636 1_
- -------e t-ou*2oo
- le (3 correspondant = o,o34. Ceci donne
- e = - (o, 14 -f- o,o3) o,o85.
- 2
- ou moins bons avec des jacks, du câblage intérieur, des organes de protection, etc., les chiffres se rapprochent deceux admis généralement. Nous avons d’ailleurs supposé que l’argument de Z était plus tôt faible, l’influence de la capacité est d’autant plus marquée qu’il est plus grand, mais il y aurait lieu, pour la calculer, de prendre dans le cas de lignes longues la formule moins simple,
- '=>-(•+l>
- La capacité aura un autre rôle, nuisible ; elle déformera la voix, la réflexion dépendante!! effet de la fréquence. Tout ce qui précède montre l’intérêt qu’il y aurait, dans le cas particulier d’Amiens, à augmenter les capacités placées en série sur les « fils de lignes.
- Du rôle nuisible des téléphonistes placées en écoute sur un circuit.
- Nous donnons ci-dessous les résultats d’essais faits sur le multiple d’Amiens, la clef d’écoute étant abaissée, mettant en dérivation sur le circuit les organes du poste d’opératrice.
- Z0:=5io w = 6 25o
- Z0 = 315 -j- / (2o5 io~3.w---------—
- \ 0,110—'“ta
- GA 2 (3—2,56 (3 = 0,80.
- L’introduction dans le circuit du poste d’opératrice augmente donc notablement l’affaiblissement ; si l’affaiblissement normal du bureau est admis égal à 0,20, l’affaiblissement supplémentaire dû au poste d’opératrice est donc de 0,60. Il est facile de constater pratiquement, à l’audition, cet affaiblissement.
- Les formules et les théories exposées doivent évidemment trouver leur application dans l’étude de la propagation des courants industriels. Dans un prochain article, nous indiquerons le point de vue duquel doivent être considérées ces formules et les appliquerons en particulier au cas du transformateur industriel.
- Si l’on tient compte des fiches à contacts plus
- J. Puget,
- Ingénieur des Postes et Télégraphes.
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- FREIN SUR RAIL SYSTÈME WESTINGHOUSE POUR TRAMWAYS
- Introduction.
- Pour opérer le freinage sur rail d’un véhicule, il est nécessaire de produire une force qui s’oppose au mouvement, cet effort résistant devant, bien entendu, être exercé parles rails sur le véhicule. Dans la règle, le freinage est effectué de façon que les sabots de frein viennent s’appliquer énergiquement sur les roues afin d’utiliser complètement les frottements produits entre les roues et les rails.
- Par un serrage trop énergique des sabots de
- freinage, par suite, présente une insécurité considérable et les freins sur roue les plus répandus aujourd’hui ne permettent pas tic remplir la condition nécessaire consistant à développer une force de freinage suffisante quel que soit'Vêlât des rails.
- Le frein sur rail Westinghouse décrit ci-après est construit spécialement pour le service des tramways, notamment dans les villes, c’est-à-dire dans les cas où il s’agit d’obtenir un fonctionnement d’une sécurité absolue ainsi qu’une action énergique et instantanée. Il est le résultat
- Fig. i. — Vue schématique du frein Westinghouse à i électro-aimants.
- frein, les roues sont bloquées et glissent sur les rails, ce qui a pour conséquence de diminuer la force de freinage d’environ i/'i de la valeur qu’elle aurait si les roues pouvaient tourner.
- Aussi est-ce une condition essentielle et bien connue, au moment de chaque freinage, d’empêcher le glissement du véhicule provoqué par le
- de données d’expériences rassemblées depuis nombre d’années par la Société Westinghouse dans la fabrication des freins de toute nature en service sur chemins de fer ou sur tramways.
- Description.
- Le frein électro-magnétique sur rail se coin-
- S
- Fig. a. — Vue schématique du frein Westinghouse à 4 électro-aimants.
- bloquage des roues ; en d’autres termes, l’effort tangentiel du frein ne doit jamais être supérieur à la résultante des frottements entre les roues et les rails considérés.
- Pour les tramways, le coefficient de frottement, très variable, peut, avec un mauvais état des rails, descendre jusqu’à 1/201 et prendre toutesles valeurs jusqu’à 1/4 dans le cas de rails secs. Le
- pose de a ou 4 aimants (voir fig. 1 et 2) d’une force portante individuelle de a 000, 3 000, 4 000, 5 000 kilogs et plus, réunis par un tirant et supportés par le châssis au moyen de ressorts de suspension et de boulons de réglage. Chaque aimant possède extérieurement ou intérieurement des butées entre lesquelles vient s’engager une patte fixée au châssis.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX(2° Série). —N° 18.
- Les bobines des électros sont branchées dans le circuit du frein par court-circuit et sont alimentées de courant, dès que le waltmnn amène la manette du controleur dans une position de serrage du frein. Les électros viennent alors se placer contre les rails surmontant l’action des ressorts de suspension sur lesquels est appliqué un elïorldcplusieurs milliers dekilogs. La force de freinage ainsi produite csttransmisc au châssis
- service courant ou de secours désiré, et de maintenir constante n’importe quelle vitesse dans un parcours en pente.
- Les bobines shunt ne sont employées que dans un cas de grande urgence et ce, soit à la dernière position de freinage du contrôleur, soit à Laide d’un interrupteur d’alarme disposé par exemple sous le toit de la plate-forme.Ainsi,dans levas du freinage rapide, les électros sont excités
- Fig. 3. — Frein sur rail Westinghouse en service sur i 200 voitures motrices des tramways de Londres.
- ,par les pattes d’entraînement. Simultanément les essieux de la voiture sont freinés par les moteurs.
- Enrouleincntcompound. — Afin de réaliser une plus grande sécurité dans le fonctionnement, il convient d’employer, pour l’excitation des électros, un enroulementdouble (compound). Chaque aimant comporle deux bobines, chacune d’elles suffisant pour déterminer la saturation complète
- à la fois par les moteurs et par la canalisation principale\par suite, on obtient un freinage énergique lors meme que les roues sont bloquées par le frein à main ou le frein par court-circuit, la voiture glissant sur les rails à la façon d’un traîneau.
- Manœuvre et avantages.
- La manœuvre du frein sur rail Westinghouse s’elïectue exactement de la même manière que le
- Fig, 4, — Frein sur rail Westinghouse à 4^électro-uimunts.
- de l’aimant. L’un des enroulements, la bobine série est placée dans le circuit du frein par court-circuit, c’est-à-dire qu’elle est alimentée par les moteurs fonctionnant en génératrices; l’autre enroulement de l’électro, la bobine shunt est alimentée directement par la canalisation principale.
- Les bobines série sont utilisées pour le service normal ; ellespermettentd’opérertoutfrcinage de
- freinage par court-circuit, c’est-à-dire simplement. par le déplacement de la manette du controleur à la position du serrage des freins.
- Le frein peut être employé avec tous genres d’interrupteur d’alarme en service dans les systèmes à freinage électrique et fonctionne identiquement pour tous types de moteurs.
- Grâce à l’emploi continuel d’une seule manette pour la marche normale et pour le freinage, le
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- wattman acquiert une sûreté clc main telle qu'elle lui permet de conduire sa voiture avec une précision absolue quels que soient Vêlât des rails et la vitesse du véhicule. Ceci est d’une importance capitale dans les cas d’urgence extrême où il ne saurait être question de réllexion ou d’hésitation dans le choix d’une manette de la part du wattman.
- Le simple mouvement d’une seule manette dans une direction pour la marche et dans la direction opposée pour le freinage,, réduit au minimum u l’élément humain » auquel, dans la plupart des cas, les accidents sont attribuables.
- En cas de danger, il suffit au wattman, obéis-
- 3° Une augmentation non* négligeable de l’adhérence de la voiture par suite de l’effort de traction des électros.
- La force de freinage électro-magnétique étant totalement indépendante du poids de la voiture, il est possible, en choisissant convenablement la puissance des aimants, de rester maître des lourdes voitures avec autant de sûreté que dans le cas de voitures plus légères.
- Le frein électro-magnétique moderne sur rail, adapté au service difficile des tramways, a donné aux essais des résultats plus sûrs et plus énergiques que ceux obtenus avec tous les autres types. Ce frein permettant de graduer la force
- sant àun brusquemouvementnaturcl, de pousser à fond la manette au dernier cran de freinage, pour obtenir le maximum d’effets.
- Dès que cette manœuvre est faite, les électros, immédiatement excités, viennent en contact avec les rails et déterminent:
- i° Un ralentissement énergique du au frottement entre aimants et rails et dépendant uniquement de la puissance des aimants.
- ü° Un freinage des essieux par les moteurs. Ce freinageaune action égale à l’action maximum obtenue par tout autre frein sur roues et n’est limité, comme pour ces derniers, que par l’adhérence.
- d’une manière quelconque, le wattman peut en faire usage soit pour le freinage normal de service, soit dans les rampes, à toute allure désirée, soit en cas de danger pour obtenir un freinage très rapide.
- Une erreur très répandue consiste à croire que les freins à action énergique ne sont proprement nécessaires que dans les parcours à forte pente. Il est exact que ce genre de lignes nécessite l’usage de freins puissants, mais la statistique prouve que la plupart des accidents graves se produisent sur des parcours pratiquement en palier et à des vitesses relativement faibles.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2' Série) — N° 18 .
- Faculté de ménager les moteurs.
- Construction.
- L’emploi du frein sur rail système Westinghouse permet de reporter une grande partie du travail de freinage sur les électros, en choisissant convenablement la puissance de ces derniers ; aussi l’appoint demandé aux moteurs peut-il être réduit d’autant et par suite les moteurs soulagés.
- L’utilisation complète des avantages sus-mentionnés n’est naturellement possible que lorsque la construction des freins est effectuée de manière à permettre un fonctionnement d’une sûreté absolue. C’est le cas du frein sur rail système Westinghouse.
- Leur construction, basée sur des résultats
- nqf—
- Fig. 6. — Frein sur rail Westinghouse pour remorque, avec transmission aux sabots.
- Frein sur rail pour voitures de remorque.
- Le frein sur rail Westinghouse peut sans dif-licultéêtre employé surdes voitures de remorque, il suffit de l’intercaler dans le circuit de frein des moteurs.
- Afin de ne pas être forcé de se servir d’éleclro-aimants inutilement grands, en particulier dans le cas des voitures lourdes, il est à recommander
- *t>• 7- — ^’ue intérieure d’un clectro-aimant.
- d’utiliser le poids adhérent de la voiture. On y arrive en transmettant horizontalement la force de freinage des aimants sur les sabots de frein des roues, par l’intermédiaire d’une tringle comme le montre la figure 6. Par un choix appro-prié'du rapport de transmission, on peut empêcher d’une façon absolue le blocage des roues.
- d’expériences recueillis depuis nombre d’années, est extrêmement robuste et simplifiée autant que possible de façon à éviter les complications, source habituelle de dérangements. Il ne rentre dans sa fabrication que de l’acier laminé éprouvé.
- Fig. 8. — Vue extérieure d’un électro-aimant.
- Toutes les parties interchangeables sont établies suivant des données très larges pour les parties sujettes à Usure et dimensionnées de façon à pouvoir donner encore entière sécurité même après la plus forte usure. Tous les boulons sont protégés contre le cisaillement par des clavettes. Les bobines d’excitation, isolées suivant un procédé spécial éprouvé depuis un an, sont logées
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- sur des supports imperméables soigneusement essayés et dont les entrées de câbles sont rendues étanches au moyen de presse-étoupes. Une fois terminés les supports de bobines sont essayés sous l’eau, à l’étanchéité, à l’aide d’air comprimé à plusieurs atmosphères. Les sabots do frein construits également en acier laminé ont une forme appropriée déterminée par les conditions de service continu suivantes :
- i° Grande hauteur d’usure pour les aimants de faible poids;
- a0 Construction légère et économique des sabots de rechange;
- 3° Remplacement très simple et très commode sans démontage des freins;
- 4° Protection assurée du corps de l’aimant contre toute détérioration de la part des pavés;
- 5° Bas prix de vente.
- Régulateur de tension.
- Le régulateur de tension Westinghouse est un appareil intercalé dans le circuit du frein et qui
- Fig. 9. — Régulateur de tension.
- affaiblit le champ du moteur dès qu’il dépasse une limite déterminée de façon à empêcher la production d’un moment de freinage des mo-
- teurs trop considérable et par suite de glissement des roues sur les rails.
- La protection des moteurs contre les surtensions diminue dans une grande mesure les travaux de réparation et les frais d’entretien de ces parties coûteuses de l’équipement.
- Le. mode de fonctionnement de l’appareil, comprenant un interrupteur actionné par un solénoïdo situé dans le circuit du frein, est extrêmement simple et absolument automatique. Quand la tension des moteurs dépasse une certaine limite (ixée, l’interrupteur est fermé et une partie du courant d’excitation dérivée dans une pièce montée en shunt empêche tout nouvel accroissement de tension.
- Conclusion.
- Brièvement résumés, les avantages du frein électro magnétique système Westinghouse, qui en font le type le meilleur pour le service des tramways, sont les suivants:
- i° Le plus de sécurité possible dans le fonctionnement:
- 20 Le plus haut degré d’action et la plus grande puissance de freinage pour toutes les vitesses ;
- 3° Action immédiate et énergique à toutes les vitesses;
- 4° Réglage automatique de la vitesse sur les longs parcours en pente;
- 5° Conduite du véhicule à l’aide d’une seule manette pour la marche et pour le freinage;
- G0 Accroissement de l’adhérence de la voiture pendant l’opération du freinage;
- 70 Pas de glissement de la voilure;
- 8° Simplicité de construction ;
- y" Frais d’entretien minimes;
- io° Facilité d’adaptation aux châssis de tous genres;
- ii° Durée du service des moteurs accrue par suite du faible échauffcmcnt;
- 120 Economie de sable.
- L. Esiîuan.
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- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- ST ATIONS CENTRALES
- Usine hydro-électrique de Lôntsch (Suite) (<)
- Ouvrages de prise d'eau. — La galerie de dérivation des eaux du lac au bassin de mise en charge devant être établie dans le rocher compact ne pouvait aboutir que sur la rive du lac en amont du barrage naturel. On a choisi pour l’ouvrage de prise d’eau un saillant de rocher situé à* 700 mètres environ de la digue.
- En ce qui concerne le niveau-de la galerie, on l’a fixé de façon que, par les plus basses eaux, le sommet de l’orifice d’entrée se trouve à i m. 5o au-dessous du niveau du lac, profondeur suffisante pour que l’air ne puisse être aspiré et ne s’engouffre dans la galerie.
- La prise d’eau comporte,en plus de la galerie,les appareils de réglage et de fermeture, les grilles et les puits d’accès et de manœuvre (fig. ia).
- Les travaux ont commencé par le forage d’un puits vertical jusqu’au niveau de la galerie dont l’avancement s’est ensuite poursuivi à la fois vers l’aval et vers le lac jusqu’au moment oii la galerie 11e se trouvait plus séparée du lac que par un mince diaphragme de roche.
- Une fois tous les travaux de la prise d’eau terminés et les appareils mis en place, on profita d’une période de très basses eaux pour réduire encore l’épaisseur de ce diaphragme et enfin pour enlever la dernière tranche a la mine; l’orifice ne s’étant pas trouvé dégagé entièrement, les travaux furent complétés ultérieurement grâce à un abaissement du niveau du lac au moyen de pompes; les grilles d’entrée, formées de rails de chemins de fer, furent placées à ce moment; on profita également de cet abaissement du lac pour disposer des rainures destinées à un batardeau i\ pouIrelies qui permet de mettre la paierie entièrement à sec.
- Les appareils de fermeture et de réglage de la prise d’eau comportent une première vanne entré glissière, de construction robuste et simple,
- (*) Voir Lumière Electrique, 8 mai igi5, p. 134.
- pouvant être remontée, le cas échéant, jusqu’au-dessus du niveau de l’eau. Une seconde vanne, à rotules, d’une construction plus soignée et d’une étanchéité absolue, se trouve en arrière et peut être visitée et réparée sur place, à l’abri de la première. Une troisième vanne, également à rotules, complète l’installation; elle est manœuvrée par le second puits de la prise d’eau (fig. i'i) et sert plutôt pour le réglage du débit ; elle est placée de façon à ne pas gêner l’accès de la galerie par le puits n° IL
- La première vanne du puits n° I se compose d’un tablier de 3,*5 X *2,/|0 mètres, roulant sur galets dans des glissières latérales inclinées (fig. i/|). D’un poids de /* ooo kilogrammes, elle ne peut être remontée que si on fait agir une contre-pression sur sa face postérieure. Son étanchéité est assurée au moyen de barres rondes sur les joints latéraux et d’une semelle en bois de chêne à sa partie inférieure.
- Le joint supérieur est rendu étanche par une lame métallique flexible que la pression de l’eau applique sur le joint. Une petite vanne, encastrée dans son tablier métallique, donne passage à l’eau pour réaliser la contre-pression nécessaire à sa manœuvre.
- I^a vanne est suspendue à un câble d’acier galvanisé qui s’enroule sur un treuil manœuvré à la main.
- La deuxième vanne, qui se trouve également dans le puits n° I peut être manœuvrée quelle que soit la pression d’eau. Elle est formée de deux clapets symétriques de i ni. 70 de largeur sur x 111. 5o de hauteur (fig. i5) tournant autour d’une rotule placée à leur partie supérieure.
- Chacun de ces clapets se compose d’un tablier en tôle d’acier fixé contre un support triangulaire en charpente métallique au sommet duquel est attachée la tige de levage.
- Le cadre fixe d’appui de ces clapets est partagé en son milieu par une traverse verticale correspondant à leur joint.
- L’étanchéité des joints est obtenue par des
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- *
- c>|^
- Coupe horizontale.
- Fig*. 12. — Prise d’eau, coupe suivant les puits de manœuvre. — Echelle i : 25o,
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- lamelles de bronze exactement réglées qui sont fixées aussi bien sur le cadre fixe que sur les bords des clapets (fig. ifi).
- La manœuvre de ces appareils se fait au moyen d’un treuil, à la main ou mécaniquement. Pour empêcher les vibrations quand la vanne est
- Fiy. i3. — Prise d’eau. Coupe des puits I et II. Echelle i : 25o.
- ouverte, on l’a munie de robustes tampons amortisseurs.
- La troisième vanne à laquelle on accède par le puits n° Il est également à rotules.
- EHe a x m. 5o de hauteur sur x m. Go de largeur (fig. 17); elle estasse/, lourde pour s’abaisser d’elle-même; d’ailleurs, si c’était nécessaire, on
- pourrait augmenter facilement son poids en la remplissant de béton.
- Son arête inférieure est garnie d’une semelle en bois de chêne; sur les côtés, le tablier est bordé de lamelles de bronze qui glissent contre d’autres lamelles du cadre fixe de façon à empêcher toute infiltration; à la partie supérieure, l’étanchéité est assurée par une tôle flexible comme pour la vanne n° i.
- La manœuvre de cette vanne s’effectue au moyen de câbles qui s’enroulent sur des treuils à main ou à moteur.
- En plus de la grille à barreaux espacés qui se trouve à l’entrée de la prise d’eau, on a placé immédiatement en arrière de la première vanne des glissières latérales pour une grille mobile; celle-ci est en forme de poche pour retenir les
- Fig. 14 — Entrée de la galerie avec glissières de la première vanne et delà grille mobile. — Echelle i : 5o.
- matières qui sont arrêtées par les barreaux (fig. 1/1) constitués par des fers plats de 70 X 7 millimètres espacés de xo millimètres.
- Son cadre de support est muni de galets qui roulent dans deux glissières latérales et la grille peut ainsi être relevée et nettoyée au-dessus du niveau de l’eau. Elle pèse /» 700 kilogrammes.
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- En service normal, la première vanne est relevée jusqu'au faite de la galerie et bouche ainsi l’espace entre la grille et la paroi du premier puits (fig. 12); quant aux deux vannes à rotules elles sont presque toujours ouvertes entièrement.
- La troisième vanne seule est utilisée pour la vidange ou le remplissage de la galerie ; la deuxième n’est guère employée que par mesure de sécurité en cas de visite des ouvrages.
- Les deux puits d’accès sont surmontés de bâtiments qui contiennent les treuils, appareils
- d’équilibre ne descende pas au-dessous du faite de la galerie, pour que l’air 11’y puisse pénétrer (fig. 19). Sur les a5o premiers mètres, la galerie est horizontale; elle a ensuite une pente uniforme de 2,17 % . La pression intérieure pouvant atteindre 35 mètres d’eau, on a jugé prudent de la revêtir entièrement en béton de ciment avec un enduit de 3 centimètres au mortier de ciment Portland au dosage de 1 a 1. Des tuyaux à gaz ont été noyés tous les 5 mètres dans le béton de la voûte pour le cas où on aurait à faire ultérieu-
- de levage, moteurs, etc., comme le montre la figure 13.
- Galerie de dérivation des eaux. — Comme nous l’avons dit, la galerie a été creusée entièrement dans le terrain naturel ; elle a environ 4 13o mètres de longueur entre le puits I de la prise d’eau et la chambre d’équilibre. Avec 4 m- 77 de section, elle peut débiter 10 mètres cubes à la vitesse de am. 10 par seconde. Sa pente a été calculée de façon qu’en temps d’étiage, et avec 10 mètres cubes de débit, le niveau de l’eau dans la chambre
- renient des colmatages par injections de ciment.
- Chambre dy équilibre. — Cet ouvrage a été établi sur un type assez nouveau et très intéressant. La hauteur des conduites forcées et le débit relativement élevé de la galerie de dérivation nécessitaient un réservoir régulateur assez puissant pour compenser instantanément les variations de charge à Tusine. La naiure du terrain 11e se prêtant pas à la construction d’un réservoir à ciel ouvert, on décida d’établir un réservoir souterrain dans le rocher, ce qui permettait de lui don-
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- 102
- ner la forme la mieux appropriée à son but. Cette chambre d’équilibre doit en effet, en cas
- f - 100 »
- Fig. 16. — Joints étanches des clapets sur leur cadre d’appui. — Echelle i : io.
- d’augmentation subite du débit des turbines, fournir le complément d’eau nécessaire jusqu’au
- établi; inversement, en cas de diminution de débit aux turbines, la chambre d’équilibre doit absorber l’excédent d’eau amené par la galerie. Le cas extrême se présente quand le lac est à son niveau minimum (827,00) et que les turbines sont mises en marche ; la réserve d’eau et la chambre d’équilibre doit donc se trouver à la fois au- dessous de cette cote et au-dessus du faîte de la galerie, puisque la totalité de l’eau doit pouvoir se déverser le cas échéant dans cette dernière. Le réservoir d’absorption des excédents d’eau doit au contraire être placé aussi haut que possible au-dessus de la galerie, puisqu’il a pour
- Fig. 17. — Vanne de réglage des joints n° II. Coups transversale. — Echelle 1 : 5o.
- moment ou, la vitesse ayant augmenté dans la
- m'6b/9^ÊLl20l80tl0
- sFig. 18. — Joints supérieurs cl joints latéraux de la troisième vanne. — Echelle 1 : 10.
- galerie de dérivation, le régime normal s’est
- but d’absorber la force vive de l’eau et que plus l’eau aura à s’élever, plus les dimensions de la chambre seront réduites.
- Pour tenir compte de ces deux conditions, on a divisé la chambre d’équilibre en deux parties distinctes superposées et réunies par une galerie oblique (fig. hj).
- La chambre inférieure est placée transversalement à la galerie de dérivation, immédiatement au-dessus de celle-ci; la chambre supérieure est à la cote 85a. La galerie oblique de jonction a une section suffisante pour empêcher qu’en marche normale les variations ordinaires de débit ne produisent des variations dépréssion dans les conduites forcées.
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- Ces ouvrages ont été calculés pour les cas extrêmes : la chambre supérieure en supposant que toutes les turbines soient subitement arretées en période de hautes eaux; la chambre inférieure en admettant qu’elles soient mises rapidement en marche en temps d’étiage.Cette dernière a 6o mètres de longueur et contient /*5o mètres cubes d’eau; sa ligne de laite a une pente de i ? i % pour faciliter l’admission ou la sortie de l’air; de son sommet part la galerie oblique, inclinée k 45° et d’une longueur de 47 mètres, qui mène à la chambre supérieure, de 5o mètres
- Station de transformation de Kiruna
- (Suède).
- La Compagnie de Luossavaara-Kiruna a traité avec l’Etat suédois pour la fourniture de 8 000 chevaux électriques aux mines de fer de cette compagnie par l’usine hydro-élcclriquc de Porjus. A cet effet, elle a construit a. Kiruna une sous-station qui recevra le courant triphasé à 72 000 volts, périodes, et qui pourra être doublée dans l’avenir.
- Pour l’instant cette station comporte 4 trans-
- Trop p lm
- Fig.%0
- Profil en long do la prise à eau et des Chambrée d'équilibre, jEchelled: fOOO*
- Fitf. 19. — Profil on lon^ de la prise d’eau el des chambres d'équilibre. — Echelle: 1 : 1000,
- de longueur et d’une contenance de 55o mètres cubes; elle aboutit sur le flanc de la montagne à un déversoir de trop plein.
- La chambre inférieure et la galerie oblique sont revêtues de maçonnerie avec enduit étanche.
- Immédiatement en aval de l’entrée de la chambre inférieure d’équilibre, la galerie s’abaisse brusquement pour empêcher l’entrée de l’air dans les conduites forcées ; sa forme s’aplatit pour s’adapter au mur dans lequel sont encastrées les embouchures des tuyaux.
- (Extrait de la revue technique suisse Schweizeri&chc . fiauzeilung el des publications de la Société Motor à
- Baden.)
- formateurs monophasés (fig. 1) dont un en réserve. Chacun d’eux peut débiter, eu régime permanent, 2 5oo K. V. A. sans échauffement excessif, bien que leur puissance nominale soit de *2ooo K. V. A. Ils sont montés en étoile, en sorte que la tension au primaire est de 4 1 600 volts et, au secondaire, de 1 270 volts. Les enroulements à haute tension ont subi un essai d’isolation à iSoooo A'olts.
- Ces appareils sont refroidis par circulation d’eau dans 4 groupes de tubes en cuivre marchant en parallèle. La cuve à huile est en tôle d’acier renforcée par des fers à I. Elle comporte deux gros robinets et un petit pour la vidange. Le transformateur est monté sur un petit truck en fonte, pour faciliter son déplacement, et ce truck est lui-même relié par quatre boulons au couvercle pourvu de boucles de levage.
- Dans ce couvercle sont pratiqués des orifices
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- pour les bornes de haute et basse tension, pour un vase d’expansion et un protecteur contre les explosions. Celui-ci est constitué par un tube dans lequel est introduit un mince disque de zinc. En cas d’élévation anormale de la pression dans la cuve, le disque saute et l’huile s’écoule par le tube, relié à une conduite commune à tous les transformateurs.
- Sur la basse tension du transformateur se
- Fig. i. — Transformateur.
- trouvent un interrupteur et un coupe-circuit automatique d’une capacité de 9.000 ampères. De ce dernier, le courant arrive aux barres omnibus à basse tension par un second interrupteur. Ces barres sont reliées à celles de la centrale à vapeur de la compagnie et une partie du courant est transformée en continu.
- La sous-station est protégée par des para-foudres électrolytiques dont les connexions sont extérieures au bâtiment. Ces appareils sont disposés à un étage supérieur d’où les conducteurs
- à haute tension passent, à travers le plancher, aux transformateurs, dans des gaines tubulaires de porcelaine. Des interrupteurs — un par phase — sont placés à l’intérieur de la chambre des transformateurs, et reliés aux barres omnibus à haute tension. Ils sont munis d’un mécanisme de commande spécial. D’autre part, des interrupteurs à huile à commande électrique (fig. 9) sont montés sur chaque ligne allant aux transformateurs et l’ensemble est aménagé de telle manière que, en cas d’accident à l’un des transformateurs, on puisse l’isoler et faire fonctionner celui de rechange avec les deux
- Fig'. 2. — Interrupteur à l'huile.
- autres. Chacun des interrupteurs est pourvu d’appareils de signalisation indiquant sa position et des transformateurs d’intensité, placés sur chaque ligne, commandent les coupe-circuits automatiques. Entre les interrupteurs à huile et les transformateurs et en série sur chaque phase se trouvent un interrupteur, une bobine de réactance, une réactance à [bain d’huile et un second interrupteur.
- (Engineering, 12 mars 1915).
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- 15 Mai 1915:
- LA. LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- TRACTION
- Locomotive à soupape électrique.
- L’essai de la soupape électrique pour transformer sur une locomotive le courant alternatif de ligne en courant continu pour les moteurs de traction a été tenté avec succès par la Westinghouse Electric and Manufacturing Co. Cette expérience avait pour but de créer un type d’équipement de locomotive pour le Pennsylvania Railroad. A' la vérité, on s’est servi pour cela, non d’une locomotive, mais d’une automotrice avec compartiinent formant fourgon à bagages.
- Les premiers essais furent effectués sur la voie spéciale de la O Westinghouse, à Pittsburgh; puis l’automotrice a été mise en service régulier sur la ligne de New Canaan, pour la traction des trains, et déjà elle a parcouru plus de 3a ooo kilomètres. Son parcours journalier actuel est de 385 kilomètres. Les constructeurs se proposaient de démontrer l’endurance de l’équipement dans les conditions du service courant, sous un voltage élevé et soumis à des fluctuations, ainsi que sa résistance aux chocs mécaniques et aux vibrations.
- Par un pantographe (fig. i ) l’automotrice prend
- l.ùitte 110.000 VoLf-s
- Mercure
- Fig. i.
- le courant sur la ligne aérienne à n ooo volts. Traversant un interrupteur et le primaire d’un transformateur, ce courant gagne le rail de retour. Le secondaire du transformateur est pourvu de
- plusieurs branchements, l’un central, les autres symétriquement placés par paires de part et d’autre du premier, afin de permettre la variation de voltage du courant alternatif de zéro au maximum.
- Le branchement central est connecté à l’une des bornes d’un groupe de 4 moteurs série-parallèle, enroulés pour marcher sous 6oo volts. Ce groupe est mis àla terre en son centre pour limiter à cette valeur la tension entre un point quelconque de l’équipement et la terre. Les bornes du secondaire du transformateur sontreliées aux deux électrodes positives du haut delà soupape. Enfin, la connexion restante est établie entre la borne négative (mercure) de cette soupape et l’autre borne du groupe moteur.
- La soupape est constituée par un récipient cylindrique en acier mesurant à peu près 5io millimètres de diamètre et 915 millimètres de hauteur. Au sommet, les électrodes pénètrent par des douilles isolatrices formant joint étanche et faisant une légère saillie à l’intérieur de la soupape. L’arc est amorcé par un petit groupe d’excitation moteur-générateur. Il n’est besoin d’aucune réactance extérieure du côté continu, car les moteurs fournissent une réactance suffisante pour stabiliser le courant. La preuve en est cju’ils travaillent aussi bien avec le courant rectifié qu’avec celui fourni par une dynamo. La chute de tension dans la soupape est d’environ s5 volts, quelle que soit l’intensité; en sorte qu’à j5o ampères en continu, chiffre correspondant à peu près à la pleine charge pour les moteurs, la perte d’énergie est de 18,75 kilowatts et que le rendement à 1 200 volts est très élevé.
- La soupape ne pèse que quelques centaines de kilos et l’automotrice complète pèse 72 tonnes. L’équipement électrique est installé dans le compartiment formant fourgon dont il n’occupe que la moitié de la surface.
- {Electric Raihvay Journal, 9 décembre 1914.)
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- la lumière électrique t.xxix(2*série). — lf 18.
- LEGISLATION
- La taxe sur l'énergie électrique en Russie.
- La question de taxation de l’énergie électrique est à l’ordre du jour en Russie. A la suite d'une enquête entreprise à ce sujet par la sixième sçction (électrotechnique) de la Société Impériale Technique Russe un rapport a été présenté au ministre du Commerce et de l’Industrie.
- Cette question, jjgsée pour la première fois en 1906-190^ .quand, après la guerre avec le Japon, la Trésorerie d’Etat cherchait de nouvelles ressources, avait pour points de départ :
- 1“ Le développement suffisant de l’application de l’énergie électrique en Russie;
- 20 Le principe de l’égalité de la taxation projetée (jo centimes par kilowatt-heure) pour mettre sur le même pied les consommateurs de l’éclairage électrique et ceux de l’éëjairage à pétrole, ces derniers payant l’impôt de 16 centimes par kilogramme.
- encore atteint son développement complet, contrairement à ce qui était dit dans le rapport du ministre des Finances. Elle ne faisait alors que les premiers pas vers le progrès.
- En comparant les diagrammes, on voit que le développement de la consommation de l’énergie électrique est en rapport direct avec la diminution de son prix.
- Les 102 stations électriques des différentes villes russes, sur lesquelles était faite l’enquête, ont produit, en 1914, 23,6 millions de roubles (90 millions de francs). La recette des quatre stations principales seulement était de i3 millions de roubles et celle de toutes les autres de 10,6 millions de roubles.
- Cette enquête nous montre également que, excepté dans les villes les plus importantes, l’éclairage électrique est très peu développé. Loin d’être d’usage commun même dans la plupart des grandes villes,
- Tableau I.
- ÉNERGIE ÉLECTRIQUE PRODUITE ' 1 ‘ ÉCLAIRAGE PRIVÉ ÉCLAIRAGE PUBLIC MOTEURS ET AUTRES APPLICATIONS TECHNIQUES TRAMWAYS TOTAL
- Pour toutes les stations centrales de la Russie en 1905 40 023 673 9 676 814 25 58o 646 19 726 45o 95 007 a83
- Pour les station centrales de Bacou, Lodze, Moscou et Pétrograd en i9*3 75 i5o 987 6 906 524 207 o83 242 89 695 768 378 836 5ai
- D’après le tableau n° 1, joint au rapport, on voit que l’application de l’énergie électrique en Russie, qui n’a cothmencé à se développer que depuis dix ans, a fait des progrès considérables. Néanmoins, maintenant encore, la consommation de l’énergie électrique pour l’éclairage est très modeste.
- Lék diagrammes 1 et 2, se rapportant à la station électrique de Moscou, montrent que, en 1905, l’application de l’énergie électrique n’avait pas
- il est extrêmement rare dans les communes et les villages.
- Avec la consommation actuelle de l’énergie électrique pour l’éclairage, la taxation projetée ne rap. porterait pas à l’Etat des sommes importantes et ne ferait que ralentir le développement de l'application de l’énergie électrique et rendre critique la situation des entreprises électrotechniques existantes. Qe résultat serait surtout à craindre si la taxe était élevée et si son mode de perception ne concor-
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- dait pas avec les conditions de production et dé consommation de l’électricité pour différentes sortes d’éclairage. La condition essentielle du développe-* ment de L’industrie électrotechnique est l'augmentation de la consommation, qui permet la diminution graduelle du prix de l’énergie produite. La pratique l’a, d’ailleurs, suffisamment démontré.
- En 1906, on aurait pu croire que la consommation de 3,5 watts par bougie serait invariable. Mais depuis, on a trouvé sur le marché des lampes à filament métallique d’une consommation de 1,0-1,3 watts par bougie et maintenant ces dernières font déjà place à de nouvelles lampes « à l’azote » qui consomment o,5-0*6 watt par bougie.
- Dans ces conditions,'une taxe uniforme ne conduirait pas à l’égalité de la taxation pour bougie-heure, mais produirait forcément une diminution de la consommation de l’énergie électrique et, par suite, la
- ___ Energie produite.
- WÊ Pertes en ligne.
- Kl Eclairage public.
- Kl Eclairage des appartements. CÜD Applications techniques.
- E3 Tramwaj.
- Diagramme 1.
- besoin de se préoccuper où ni quandil sera consommé. Les frais de production sont donc indépendants du temps de la consommation et le système de taxation par quantité est tout à fait rationnel.
- Quant à l’énergie électrique, sa production et sa consommation doivent être presque simultanées (l’emploi d’accumulateurs est très onéreux et ne peut pas être appliqué en grandj. C’est pourquoi les dimensions de la station centrale, ses machines et son fonctionnement dépendent des conditions et du temps de la consommation de l’énergie dans une région
- — Nombre d'habilanlsdt Moscou.sons banlieues.
- rm Energie produite.
- .... Energie produite par million d'habitants.
- tlOÛOOO. _
- iûOOOCL .
- Diagramme 2. '
- diminution correspondante de la recette de l’Etat. Elle créerait en même temps une situation extrêmement favorable aux usines, le plus souvent étrangères, qui fabriquent des lampes à faible consommation.
- Il s’agit de savoir si l’on peut appliquer à l’électricité le même système de taxation que celui qui existe déjà pour le pétrole. Le pétrole étant un produit qu’on peut parfaitement bien agglomérer, conserver, transporter et consommer, pour avoir de'la lumière, en temps et lieu voulus, même longtemps après sa production, les extracteurs du naphte n’ont pas
- limitée qui peut être desservie par un réseau de conducteurs. Tout cela doit donc correspondre à la consommation maxima pendant un temps assez court; le reste du temps, les machines ne sont pas utilisées. L’organisation de l’éclairage électrique nécessite donc de grandes dépenses. L’immobilisation des capitaux était toujours un grand obstacle à la propagation générale de l’éclairage électrique. La diminution des capitaux liquides et le renchérissement du crédit sous l’influence de la guerre créeront donc aux stations électriques une situation critique, même sans la taxation.
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- G’est pourquoi, si l’Etajt ne peut pas se contenter de l'intérêt indirect qu’il a dans le développement de l’application del’énergie électrique, il doit, en introduisant la taxe, veiller à ce que :
- i° Le nombre de consommateurs de l’énergie électrique ne décroisse pas.
- a° Les anciens consommateurs ne diminuent pas la quantité consommée.
- Celte diminution se produirait avec une taxe élevée qui aurait pour résultat l’introduction des lampes chères, à consommation faible, et la limitation de la durée de cette dernière. Par suite, les recettes de l’Etat n’atteindraient pas le chiffre prévu. Malgré la réduction de la consommation et de sa durée, les frais des stations électriques ne diminueraient que très peu.
- Comme suite à l’étude de l’enquête, la sixième section (électrotechnique) a présenté au conseil de la Société Impériale Technique Russe les conclusions suivantes :
- i° L’application de l’énergie électrique à l’éclairage se trouve en ce moment dans une période de rapide progression, mais n’a pas encore atteint le développement nécessaire, sauf dans les villes les plus importantes.
- a0 Pour ces raisons, la taxation de l’énergie électrique, employée pour l’éclairage, ne pourrait pas donner à l’Etat des sommes importantes, mais elle mettrait par contre des entraves au développement de l’application de l’énergie électrique et placerait dans une situation critique les entreprises électrotechniques existantes, surtout si une taxe élevée et uniforme par kilowatt-heure était appliquée.
- 3° Si le gouvernement ne peut pas ajourner son projet et ne se contente pas de l’intérêt qu’il a dans le développement rapide del'application de l’énergie électrique, la taxe sur l’éclairage public, l’éclairage des usines et autres établissements industriels, ne doit pas dépasser io % .
- 4° L’éclairage électrique étant très peu développé dans les communes, villages et banlieues où son installation est très souhaitable dans l'intérêt de la sécurité et de l'hygiène publiques, on propose de n'introduire aucune taxe dans ces lieux.
- Se basant sur le rapport de la sixième section
- là Société Impériale Technique Russe a élaboré un projet de taxation des différentes sortes d'éclairage :
- a) Eclairage de rues (prix = ao centimes, taxe =-2 centimes par kilowatt-heure).
- b) Eclairage d’usines (prix = 40 centimes, taxe = 4 centimes par kilowatt-heure).
- c) Eclairage d’autres maisons et lieux (prix — 8o centimes, taxe = 8 centimes par kilowatt-heure).
- Les frais généraux des stations électriques étant inversement.et la solvabilité.de la population directement proportionnels à leur importance, les taxes suivantes sont proposées pour les autres villes :
- > '
- Pour les villes :
- Ayant plus de i oo ooo habitants o,8 V^e jataxe
- De 4o ooo à ioo ooo — o,6 f jeg
- De a5 ooo à 40 ooo — o,5 ( .
- Ayant moins de a5 ooo — o,4 ) P
- Une forte diminution de la taxe dans les petites villes n’aurait pas de résultats appréciables, la consommation y étant très faible.
- Dans les communes et les villages où l'éclairage électrique ne fait qu’apparaître, on propose de n’introduire aucune taxe , car le recouvrement serait trop compliqué.
- Pour la même raison, il faut exempter de toute taxe les consommateurs qui ne pourraient pas payer à l’Etat plus de 2 fr. 65 par an.
- Le recouvrement de la taxe sur l’éclairage privé étant très compliqué, la Société Impériale Technique Russe propose comme variante un impôt direct sur les appartements éclairés par l’électricité.
- Les avis nombreux, reçus jusqu’à présent à ce sujet par la Société ImpérialeTechnique Russe, indiquent l’existence d’une grande inquiétude parmi les dirigeants des entreprises électrotechniques qui craignent que,parmi les grands projets financiers provoqués par l’état de guerre, l impôt sur l’énergie électrique, peu important par son rendement, ne soit passé sous une forme telle qu’il aura des conséquences désastreuses pour les entreprises électro-techniques russes.
- La reproduction des articles de la Lumière Électrique est interdite.
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- Paris. — impbimsbie levé, 17, bue cassette. ' Le Gérant : J.-B. Noùkt. " i
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- Trente-septième année
- SAMEDI 22 MAI 1915. Tome XXIX (2* série). N» 19
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- SOMMAIRE
- A. BLONDEL. — Analyse des réactions d’in-
- duits des alternateurs..................... i(k)
- J. REYVAL. — Redevances et frais de contrôle dus pour les lignes multiiilaires de distribution d’énergie électrique................. 175
- Publications techniques
- Eclairage
- Eclairage des enseignes et de l’extérieur des
- bâtiments par projecteurs. — K.-W. Mac-
- Kall et L.-C. Porter...................... 179
- Pertes d’énergie dans les lampes électriques. . 180
- Applications mécaniques De l’emploi du tube Coolidge dans les applica-
- tions médico-chirurgicales des rayons X. —
- Belot et Maxime Ménard.................. 181
- Influence du fonctionnement des moteurs à cage d’écureuil et des moteurs à enroulement sur le régime d’une ligne. — J.-C. Lincoln...................................... 182
- Radiotélégraphie
- Radiotélégraphie sans antennes de grande hauteur. — Ch.-A. Culver et J.-A. Riner.. i85 Essais de réception de radiotélégrammes par
- ballon libre. — D' P. Ludewig.......... 187
- Notes industrielles
- Poste microtéléphonique militaire. — F. Du-cretet et IL Roger....................... 189
- Renseignements Commerciaux............... 191
- ANALYSE DES RÉACTIONS D’INDUITS DES ALTERNATEURS
- Dans la plupart des théories des alternateurs, notamment dans celle que j’ai exposée autrefois (*), et dans celle de Potier, que j’ai discutée récemment dans ce journal (2), on considère la réluctance de l’entrefer comme faisant partie de la réluctance de l’induit, de sorte qu’on a, d’une part, un circuit inducteur aboutissant aux pièces polaires entre lesquelles se produisent des fuites, et, d’autre part, un circuit induit commençant aux pièces polaires, traversant l’induit et par rapport auquel se produisent les fuites de dispersion.
- Il paraît plus rigoureux de considérera part la réluctance de l’entrefer. Le circuit inducteur des culasses se dérive à l’extérieur des pôles entre
- (1) Cf. Comptes rendus, t. CXXIX, 1899. p. 486 ; //Industrie électrique,novembre-décembre 1899,et International Electrical Congress of Saint-Louis, 1904.
- (2) La Lumière Electrique, 2 janvier 1915, p. 2.
- deux parcours, le parcours de fuite f\ entre pièces polaires, et le parcours du flux <I>e qui traverse l’entrefer e, puis l’armature a; avant le parcours dans l’armature, le flux qui a traversé l’entrefer subit des fuites j le parcours de ces fuites ft se produit entre les dents de l’induit. L’induit subit une autre fuite /J, autour de l’extrémité libre des bobines en dehors des encoches; nous réunissons dans certains cas ces deux fuites en une somme que nous appelons fuites de dispersion de l’induit et que nous désignons par le symbole s. Le llux utile est celui qui produit la force électromotrice; nous l’appellerons <1>„.
- Tandis que les fuites /j et f\ peuvent être considérées comme des dérivations du flux inducteur principal en deux points de son parcours, il n’en est pas de même des fuites [\ produites par l’induit seul en dehors de ce parcours, notamment autour des fils de bobine placés hors des
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- T. XXIX (2* Série). — N° 19.
- encoches de l’induil. Nous admettrons que ces fuites à travers l’air sont sensiblement indépendantes de tout phénomène de saturation et peuvent être représentées par un flux et par un coefficient de self-induction l/3 applicable au courant I de chaque phase de l’induit, tenant compte tous deux de l’induction mutuelle des spires des différentes phases (').
- Le flux total pénétrant dans l’induit à un régime quelconque, n’est pas <I>a mais <I>« -f-<I>/3. Par conséquent, quand on voudra obtenir une variation totale nulle du flux dans l’induit, il faudra annuler non pas le flux <l>a, mais la somme algébrique des variations de flux — A<I>/3. Ce dernier terme est un flux négatif puisqu’il tend à produire une force contre-élcctromotrice; A'f'à lui-même doit donc être affecté d’un signe opposé au flux <E quand il s’écoule de l’induit vers l’inducteur.
- Ce que nous venons de dire des flux et des fuites se traduit directement par les trois équations suivantes entre les flux <I> :
- <1»„ = <I>„ — <!>/;,, (l)
- <I>C — <1 >a + <J>/2, (’>)
- <T>« = «I». + '!>/,. (3)
- D’où l’on déduit les relations plus simples équivalentes :
- (Ht '1'/ + 01 /y <l»/i = ni, (4 )
- --- -f- Ole'I’c ~h Ola(I>a — AI, (5)
- -- tR / 2 R»./2 0ta<l>a = AL (6)
- dans les équations i à G, les 01 désignent les réluctances des différentes parties des circuits en ampères-tours par maxwcll et les indices i. e, a, s’appliquent respectivement aux inducteurs, à l’entrefer et à l’armature, tandis que les indices f f3 f3 s’appliquent, d’une part, au circuit de fuite entre les pièces polaires et, d’autre part, au circuit de dispersion de l’induit.
- Pour simplifier les écritures qui sont assez compliquées, il est bon d’introduire, dans les calculs, des coefficients c du même genre que les coefficients d’IIopkinson en adoptant les définitions suivantes :
- tHa —Cv Oka -f- Cl;-., (R/ —iR f,
- ^== ~ ôCfî ’ (>l ~ oifl ' •
- Le coefficient d’IIopkinson de l’inducteur Vi sera le rapport du flux total qui traverse l’inducteur au flux utile qui entre dans l’induit.
- ( ___ *I’i _ 'E/ -(- ‘I*/2 -)- *l,/i
- 'K ~ ‘l’a
- D’autre pari, en considérant successivement les circuits magnétiques fermés, qui ont comme branche commune les culasses des inducteurs (en appelant ni le nombre total des ampères-tours inducteurs d’un circuit magnétique de la machine, AI les contre-ampères-tours de l’induit,) cm a les trois équations suivantes :
- c'T, <I>, -J- ùt/i*/, = tu, cR, 'E -f- cRc'l’e -f- R’» = ni — AI,
- Ot, 'I1, -f- 0ie <I*t. -f- iR72‘l'/i •— ni.
- (•) Si Ion appelle k le coefficient de chevauchement convenablement choisi qui dépend de la forme des enroulements, N le nombre de fils périphériques totaux par champ bipolaire, Kto la pulsation, la self-induction dans une phase de l’induit est représentée par l’expres-u K k N2 sion Lyj = - ^ •
- I. — Fonctionnement à vide.
- Considérons d’abord l’alternateur fonctionnant à vide, c’est-à-dire sans courant dans l’induit. Les flux sont produits uniquement par les ampères-tours ni et dépendent des réluctances; supposons les perméabilités magnétiques des différentes parties du circuit connues en fonction des flux et par conséquent les ampères-tours absorbés par les passages du flux seront connus pour les différentes parties, noyau de l’indiïit, noyau de l’inducteur, culasse. Soit <!»„ le flux à produire dans l’induit pour avoir la force électromotrice à vide désirée; le seul circuit de fuite qui intervient pour l’induit est ici le circuit f3, dans lequel le flux dérivé est proportionnel à la différence de potentiel magnétique à l’entrée de l’induit <!>«, et a pour expression :
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- 171
- Le flux dans l’entrefer est la somme :
- 111C —'Ci —|- 'l' / O -= 'I'(i ;
- avec
- &a ~H dl/2
- Vi = ----â------•
- Son passage dans l’entrefer entraîne une perte de potentiel magnétique supplémentaire :
- cRe<l»/2 — (R^VUl-
- Le flux dérivé par les fuites f\ entre les pièces polaires, étant proportionnel à la différence de potentiel magnétique agissante, aura donc pour valeur :
- , tR. ’l’ü ~\~ (Ce V> fl’,,
- =-------3tv,;----•
- Il s’ajoute au flux de l’entrefer pour produire le flux total qui doit sortir de l’inducteur :
- fl),. = c2<l>« ( i + ~) + ‘1>„
- Le passage de ce fluxdansl’inducteur entraîne une chute de potentiel magnétique :
- erv,c/l,.l)a[c2(, + + ~\
- Finalement, les ampères-tours totaux nécessaires sur l’inducteur, qui doivent être égaux à la chute totale de potentiel magnétique, auront pour valeur :
- ni = fl), j tH. + <R. + cR,. [ea (+£)+£]).
- On en déduit l’expression du coefficient total de Hopkinson pour l’inducteur e,.
- ('<
- flV
- «I>„
- +
- tR,
- ta
- /i
- I dX0 r .' i?
- dv
- fi
- On verra plus loin l’expression du coefficient total correspondant de l'induit; les résultats du calcul ci-dessus sont résumés dans la première colonne du tableau I.
- *
- II. — Fonctionnement en courant totalement déwatté (').
- Imaginons que l’induit soit le siège d’un certain courant déwatté I par phase donnant lieu à des contre-ampères-tours directs Al en posant
- \ — KN a
- expression dans laquelle i\ est le nombre de fils périphériques de l’induit par champ bipolaire et K le coefficient de chevauchement que j’ai défini et calculé antérieurement {-).
- Ces contre-ampères-tours de l’induit donneront lieu à des flux qui se fermeront dans le reste des circuits magnétiques dont les réluctances dépendront de l’état de. saturation.
- Dans ce qui suit, pour simplifier, nous les supposerons connus par des tâtonnements préalables, nous réservant de montrer plus loin la manière de les calculer.
- Cela posé, nous nous proposons de déterminer dans ce qui suit les réactions produites dans l’alternateur par une faible variation du courant réactif ou déwatté, dans le but de déterminer les grandeurs caractéristiques qu’on peu l appel cr self-induction etconlre-ampères-loursAeYinAail^).
- Supposons que ces contre-ampères-tours subissent une variation AAI suffisamment petite pour que les conditions de saturation des différentes parties des circuits magnétiques puissent être négligées, c’est-à-dire pour qu’on puisse considérer les réluctances dl comme des constantes ^v).
- (*) Mous négligeons la chute ohmiquerl; d’ailleurs, en débit déwatté, l’erreurrelative
- donc insensible.
- (2) Sur les propriétés des champs magnétiques tournants, l’Eclairage Electrique, 1895, ncs 3ï-33-34-
- (3) Une partie du présent travail a été antérieurement présentée à l’Académie des Sciences le 29 juin 1914. Ces considérations reçoivent ici un plus complet développement au point de vue physique.
- (!) On admet que l’on détermine ces réluctances de manière qu’elles correspondent précisément à l’état magnétique moyen de chaque partie dans l’étendue de la variation, en prenant la tangente ou la corde de la courbe d’induction en fonction des ampères-tours aux points de fonctionnement.
- Les perméabilités étant ainsi supposées constantes, on peut appliquer le théorème de la superposition des (lux et, par conséquent, représenter l’effet total de la réaction d’induit par des flux de réaction, superposés dans l’espace au flux provenant de l’inducteur.
- commise surE
- iesllAY}’
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-
-
- Fonctionnement à yide. AI = o
- 4>-i = O
- ‘l’a = 'l'a
- <I>„ = <I>a
- *ï * — ‘1* i
- 01
- a
- Ôif*
- 4>,, = ('.24>a
- 4> fi = çA>a
- (')
- dlfl
- (I)
- / , GU \
- Tableau I. — Flux et réactions*
- 6C N
- dl« "j“ Fodl* “f~ F2dlz- ( I -J- --)
- Otjl/J
- FONCTIONNEMENT SOUS DÉBIT PUREMENT RÉACTIF (COURANT DÉWATTÉ)
- Quantités à déterminer
- —— A 4)^
- A4»
- a
- A<ï>„
- A fl» / -2
- A*I»,
- A'I'n
- A4»,
- A ni
- Première hypothèse : A ni == o
- (excitation constante)
- AAI
- <*/j
- AAI (*]
- AAI
- ola -f 01"
- i
- I -p fr ~T '-'v
- AAI 01"
- "i
- OlftJ
- 01 yo OLa —J” (J\
- AAI 0lf, — 01"
- P »
- (.Ju dlrt -J- cK
- — A4>
- ,1 *>i
- A<U
- Pi
- o
- A
- Deuxième hypothèse : A$„ = o
- (flux utile constant)
- AAI
- dl
- AAI
- + *>7
- Troisième hypothèse : A4». = o
- (flux inducteur constant)
- AAI
- AAI (*)
- T? ///
- O
- AAI
- 0^a + dl
- I
- 3 +
- AAI
- v*
- \dla -(- du dl/o/ AAI dua -f- f2 (dl* -(- dl^)
- dl/2
- AAI (*)
- du •'2
- dl,
- AAI / dle
- V* + ~FT
- dl
- /i
- AAI
- dle -j- Ôvf i
- 1
- iüa + Fo (dle + CHfl) — A4>e
- 4AI Ci+«7, 7+7)
- - K
- + <, r t-, + £-•'
- AAI
- 0lfl
- fra + W <&f3
- o
- A
- O
- du, / dle\
- L_dl^
- 1 + M Pi +
- 01,
- ]
- dl^ -f~ u2 (dlc -(- duyj)
- i i \
- ,dlrt -f- dl
- m
- +7i)
- A
- dl
- /i
- dl(i "(~ f2 (dlc -)- dlyV)
- <’) dT = ^ + dl, «
- V’2
- (3)
- cR"
- du
- e i
- dl>
- dl
- dl,
- _^3_
- dl/2
- — 7n--------H
- I
- Æ/a'
- ('-) J_
- dl'"
- Ove -j- OLf i 1 C<ly->
- 172 LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 19.
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- 22 Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 173
- Lesdifïérentiellesaux différences finies des équations précédentes nous donnent six équations nouvelles applicables àcechangement de régime :
- A <I»a — A U + A ‘l’y.,, (7)
- A<I>e = A‘l>a + A«I»y„ (8)
- A 4>i = A<l>e + A'I>y,, (9)
- dli A <!>,• —— A ni y (.o)
- ‘ i -j- 6Le A<I'e —(— A(I*a -— -— AAI, (")
- Ovy2 A<I>/2 — - 61 a A<I>a = AAI. (,a)
- On suppose implicitement qu’on fait subir aux ampères-tours excitateurs ni une certaine variation compensatrice; ce cas peut, en effet, se présenter si l’on veut par exemple maintenir constant le flux, soit dans l’induit, soit dans l’inducteur.
- Il y a deux cas principaux importants pour la pratique :
- i° Le cas où on ne change pas l’excitation de l’inducteur et où on laisse par conséquent l’induit produire une chute de tension.
- Cette hypothèse se traduit parla condition :
- A ni — o.
- Le cas où l’on maintient la force électromotrice constante par une variation de l’excitation ; d’après ce qui précède, ce cas] se traduit parla condition :
- A 4>« = o.
- 3° Enfin, les courbes de Potier, qui servent à déterminer les constantes a et X de cet auteur, correspondent à un flux inducteur constant, ce qui ne peut être obtenu que par une variation correctrice des ampères-tours inducteurs, comme on l’a dit plus haut.
- Cette troisième hypothèse est représentée par la condition :
- A <!>,• = o.
- Nous allons calculer, dans ce qui suit, les valeurs des inconnues qui figurent dans les équations aux différences finies pour chacune de ces trois cas.
- Cela est très facile en résolvant le système des six équations, défini plus haut, en y introduisant les diverses hypothèses successivement; mais cette manière d’opérer, purement mécanique, a l’inconvénient qu’elle renseigne
- très mal sur le processus physique et sur les différences qui existent dans la marche des flux. Nous croyons donc utile, dans ce qui suit, de retrouver les mêmes résultats plus directement par des raisonnements physiques.
- Première hypothèse. — A n I = o.
- Tout se passe, comme si l’induit envoyait autour de lui un flux qui se ferme en partie à travers l’air (A<ï>y3 et A<I>y,), en partie à travers des circuits de fer (A<I>/2), et même à travers le circuit de l’inducteur (A<tv) en sens opposé au flux inducteur.
- La quantité principale à déterminer dans ce cas par le calcul est la variation duflux<I>u dans l’induit.
- Or, la force magnéto-motrice produit, d’une part, dans les fuites f3 un flux isolé :
- AAI
- ûl/:t
- et, d’autre part, dans le circuit principal inducteur un contre-flux qui se ramifie au passage par les fuites f2 et ft.
- L’ensembledes deux circuits dérivés, à l’entrée de l’inducteur, entre les réluctances R, et R/,, présente au flux qui arrive de l’entrefer une perméance totale
- i ,______i_ _ _U|_
- aii cij-1 ~~ 6it '
- En posant
- -
- 6lj
- la réluctance du circuit formé par l’entrefer et par ces deux branches dérivées a une valeur 61-' donnée par la formule
- 6V = 61 e -)------; (l‘i )
- f’i
- et finalement, la perméance totale inverse au flux de l’induit dans le circuit intérieur du moteur est
- 6lc
- + —
- t’i
- i t
- 6ÎJ2 ~ <&'>
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N» 19.
- d’où l’on déduit
- <K"
- /
- Afs + “
- dl/^
- dt/2 -f" dlc
- dt;
- (‘6)
- Le flux correspondant s’en déduit AAI
- A'I\i
- dt" + ’
- 17)
- En ajoutant à ce flux celui qui est perdu dans les fuites on a la variation finale du flu£ utile.
- A'I’k — — A'I’tt—A«I»a= -\k\(—--------1--—
- Vdt"+^fe Tdl/Î
- — AAI
- ^ , dt/a (ci dle-j-di,-) (A-fi J. (18)
- (’) ( JL y 2 -f- (il,, ) -f-dl/
- De la valeur ainsi calculée pour la variation de flux dans l’induit, on déduit très facilement la variation de flux dans les différentes branches du circuit.
- Pour avoir, par exemple, le flux dans l’entrefer et dans f% il suffit de diviser le flux A<I>a en deux parties respectivement proportionnelles aux deux perméabilités qui figurent dans le premier membre de l’expression (c), c’est-à-dire proportionnellement aux deux facteurs.
- ol"
- e
- (il
- f'i
- et
- cil"
- dl/2
- De même en divisant le flux de l’entrefer A ainsi calculé en deux parties respectivement proportionnelles aux deux perméances du premier membre de l’équation (rt), c’est-à-dirè en multipliant respectivement par les deux facteurs
- CH n «v
- -----JJ--- et -------------;-----
- (Ai -f <Kn (H,- + (iQ,
- on obtient les flux A<ï>i et A 4»/,. Les résultats de ces différents calculs très simples sont inscrits dans la troisième colonne du tableau, correspondant à l’hypothèse \n£ = o.
- On remarquera que le rapport de l’accroissement total du flux de l’induit à la variation de l’intensité du courant qui produit cette variation constitue la self-induction apparente de l’induit lorsque l’excitation de l’alternateur est fixe, self-induction que nous désignons dans notre théorie parles mots « self-induction directe totale » ; son expression est :
- L a —
- ,dl„ + dt"
- cH" ayant la valeur (16) indiquée plus haut.
- C’est cette self-induction qui intervient en cas de variation du courant déwatté dans la marche des alternateurs accouplés, génératrice, moteur synchrone, etc., fonctionnant à potentiel constant.
- (A suivre.)
- A. Blondel.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 175
- 22 Mai 1915.
- REDEVANCES ET FRAIS DE CONTROLE DUS POUR LES LIGNES MULTIFILAIRES DE DISTRIBUTION D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
- Nouveau mode de taxation plus avantageux pour les industriels.
- Les événements actuels ont fait passer inaperçue une circulaire en date du 5 mai 1914 (') par
- (•) Circulaire du 5 mai 1914. — Lignes multiiilaires. — Redevances et fuais de contrôle.
- L’article 4 du décret du 17 octobre 1907, modifié par le décret du 7 septembre 1912, est rédigé ainsi qu’il suit :
- « Pour le calcul des redevances, les canalisations aériennes installées sur les mêmes supports ou poteaux et les canalisations souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés sont considérées comme formant une seule ligne dont la longueur est égale à celle de la voie canalisée.
- ((.....................................................
- « Chaque permission ou concession donne ouverture à une redevance distincte. »
- La contradiction, qui parait exister entre le principe de taxation unique des canalisations empruntant les mêmes supports et le principe de taxations multiples à imposer aux lignes autorisées par des actes différents, a donné lieu dans la pratique à des difficultés presque insolubles. 11 arrive en effet assez fréquemment que deux ou plusieurs lignes, bien qu’elles aient fait l’objet d’autorisations distinctes, possèdent un tronc commun et comportent un système unique de supports.
- La situation de fait qui résulte de l’occupation du domaine public par les supports d’une canalisation mul-tifilaire n’est pas modifiée parce que l’établissement des conducteurs électriques juxtaposés sur les mêmes poteaux a été autorisé par des actes différents, et il ne paraît pas y avoir lieu d’instituer une redevance nouvelle pour chaque canalisation ajoutée en vertu d’une autorisation ultérieure à la première canalisation installée, la seule qui ait donné lieu à l’implantation de supports sur le domaine public.
- En conséquence, j ai décidé, d’accord avec M. le Ministre de l’Intérieur et avec M. le Ministre des Finances, que les redevances domaniales ont à être calculées sur la longueur simple de la voie canalisée, lorsque les con-. ducteurs de la ligne ont été établis, même en vertu d’autorisations différentes, sur un système unique de supports.
- Il va de soi que ce principe n’aurait pas à être appli-
- laquelle le Ministère des Travaux Publics indique aux divers services de contrôle des distributions d’énergie électrique en quel sens il y a lieu d’interpréter les paragraphes 1 et 4 de l’article 4 du décret du 17 octobre 1907, modifié par le décretdu 7 septembre hjia, relatif au mode de calcul des redevances dues pour l’occupation du domaine public par les ouvrages de transport et de distribution de l’énergie électrique.
- Les | § 1 et 4 de cet article sont ainsi conçus :
- Art. 4 — § 1. — Pour le calcul des redevances, les canalisations aériennes installées sur les mêmes supports ou poteaux et les canalisations souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés sont considérées comme formant une seule ligne dont la, longueur est égale à celle de la voie canalisée.
- § 4 - — Chaque permission ou concession donne ouverture à une redevance distincte.
- L’article 4 du décret du 17 octobre 1907 n’a pas
- que dans le cas, d’ailleurs tout à fait exceptionnel, où plusieurs concessionnaires ou permissionnaires differents s’entendraient pour utiliser les mêmes supports, cette entente ne pouvant évidemment permettre à certains entrepreneurs de réduire à leur bénéfice, par un moyen détourné, une charge établie eu vertu de la loi et qui doit peser également sur tous les exploitants des distributions d’énergie.
- Par application de la même règle les frais de contr ôle de l’exploitation des lignes multiiilaires seront calculés sur la longueur simple de la voie canalisée, sauf lorsque les canalisations établies sur les mêmes supports n'appartiennent pas au même concessionnaire ou permissionnaire, chaque canalisation devant, dans ce cas, être taxée à part.
- 11 doit en être de même des frais de contrôle de la construction des lignes.
- 5 mai 1914.
- Par autorisation :
- Le Directeur des distributions d’Encrgie électrique, Weiss,
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- 176
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N* 19.
- etc touche par la modification apportée à ce décret le 7 septembre 1912, de sorte que l’interprétation nouvelle résultant de la circulaire du 5 mai 1914 porte, en réalité, sur le sens donné aux deux paragraphes en question depuis la publication même du décret du 17 octobre 1907, soit depuis plus de 7 ans.
- Or, depuis cette époque, dans de nombreux départements sinon dans tous, les services de contrôle avaient admis, pour le calcul des redevances, que, dans une même distribution, les canalisations aériennes installées sur les mêmes supports ou poteaux et les canalisations souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés devaient être taxées, par application du § 1 précité, comme une seule ligne de longueur égale à celle de la voie canalisée mais à une condition, qui semblait imposée par le § 4 précité également, c’est que l’établissement des lignes aériennes installées sur les mêmes supports ou poteaux et des lignes souterraines juxtaposées ait été autorisé par une même permission ou concession, c’est-à-dire sous réserve que ces lignes appartiennent à un même réseau de distribution.
- On sait, en effet, ce que l’on doit entendre par les mots « réseau de distribution » ou plus simplement par l’expression « distribution ». La définition nous en est donnée parla circulaire du 15 septembre 1908 déjà ancienne et peut-être un peu tombée dans l’oubli, mais qui a, cependant, conservé toute sa valeur des premiers temps. En son paragraphe intitulé « délimitation des distributions », elle porte :
- « Sous la dénomination « distribution » la loi comprend aussi bien les ouvrages de transport que les ouvrages de distribution proprement dits et même lés ouvrages particuliers. Mais elle ne détermine pas les limites des distributions et n’indique pas explicitement les moyens de reconnaître si un réseau de lignes électriques relié à d’autres lignes constitue, au point de vue du contrôle, une distribution individuellement distincte ou si ce réseau doit être considéré comme faisant partie d’une distribution plus étendue. A défaut de stipulations précises, il convient dés’inspirer, pour faire cette distinction, des principes suivants qui découlènt des règles générales posées par la loi.
- « Tout ensemble de canalisations et d'ouvrages reliés entre eux et parcourus par un même courant
- électrique doit être considéré comme constituant une seule et même distribution, à la condition que ces canalisations et ouvrages soient autorisés par une décision unique de l'autorité compétente ou par des décisions connexes. Si, aucontraire, l'occupation du domaine public est autorisée par des actes distincts, sans connexité entre eux, les canalisations et ouvrages doiventêtre considérés comme formant des distributions séparées, la- nature de chaque distribution étant déterminée parla nature de l'acte qui Vautorise.
- « C’est ainsi qu’une ligne de transport à haute tension et toutes les lignes secondaires qu’elle alimente forment une seule distribution, à condition que ces lignes ne soient établies que par permission de voirie. Si, au contraire, les lignes secondaires sont établies en vertu de concessions municipales ou d’Etat, l’ensemble des canalisations et ouvrages forme des distributions distinctes, à savoir la ligne de transport et ses annexes et les distributions concédées.
- « De même, si plusieurs communes sont desservies par une même usine, les canalisations qui les sillonnent forment une seule distribution, si elles sont établies en vertu de permissions de voirie ou en vertu d’une concession unique de l’Etat; elles forment, au contraire,, autant de distributions distinctes qu’il y a de concessions, si elles ont été établies en vertu de concessions communales distinctes. »
- Cette circulaire donne d’une façon très précise l’explication du §4 de l’article 4 précité qui stipule que « chaque permission ou concession donne ouverture à une redevance distincte ». 11 signifie que, pour le calcul des redevances, on ne taxera les lignes multifilaires accolées ou juxtaposées comme ligne unique qu’autant qu’elles feront partie d’une seule et même distribution, et l’interprétation faite dans les services de contrôle auxquels nous avons faitallusion plus haut était donc bien l’interprétation juste qu’il y avait lieu de donner aux || 1 et 4 de l’article 4 du décret du 17 octobre 1907.
- Il n’existe donc, en réalité, aucuncconlradiction entre le principe détaxation unique des canalisa" tions empruntant les mêmes supports et le prin" cipe de taxations multiples à imposer aux lignes autorisées par des actes différents qui, d’après la circulaire du a mai 1914, aurait, paraît-il, donné
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- 22 Mai 1915,
- L A L U MIK R E É L E C T RIQ U E
- •177
- lieu dans la pratique à des difficultés presque ’ « insolubles ».
- Leur solution se trouve donnée par la circulaire du 15 septembre 1908 et il est permis de se demander si les services de contrôle qui ont soulevé « ces difficultés insolubles » n’auraient pas simplement oublié l’existence de ce texte '
- Quoi qu’il en soit,le Ministre desTravaux publics, dans la circulaire du 5 mai 1914, acru devoir interpréter l’article 4 du décret de 1907 dans un sens tout à fait opposé à l’opinion qui avait prévalu jusqu’ici et décider, d’accord avec les Ministres de l’Intérieur et des Finances, que les redevances domaniales doivent être calculées sur la longueur simple de la voie canalisée, lorsque les conducteurs de la ligne ont été établis, même en vertu d’autorisations différentes, sur un système unique de supports, c’est-à-dire même si ces conducteurs appartiennent à des réseaux distincts. Exception est faite, cependant, pour le cas où la juxtaposition des lignes sur mêmes supports serait le résultat d’une entente entre plusieurs concessionnaires ou permissionnaires qui rechercheraient, par ce moyen détourné, à éluder le paiement des redevances multiples pour leurs lignes accoléesoujuxtaposées. Cette exceptionest tout à fait justifiée, c’estune application légitime delarègle« Fraus omnia corrumpit». Quant au principe même qui est posé parla circulaire: que les lignes multifilaires établies, même en vertu d’autorisations différentes, sur un système unique de supports, ne paieront que pour la longueur unique de la voie canalisée, il est difficilement conciliable avec le § 4 de l’article 4 aux termes duquel chaque permission ou concession donne ouverture à une redevance distincte.
- Mais, en admettant que la circulaire ait fait bon marché de ce paragraphe — si court il est vrai qu’il peut à la rigueur passer inaperçu dans l’imposant ensemble des circulaires officielles — et en regrettant cette interprétation très libérale, il faut reconnaître que les industriels seront les derniers à se plaindre de l’apparition de ce nouveau texte. A quelque chose malheur est bon! et nous sommes heureux d’annoncer à nos lecteurs qu’ils doivent voir là l’aurore d’un avenir ensoleillé qui va leur permettre de demander à l’Etat ou aux communes le remboursement des sommes indûment perçues à titre de redevances pour occupation du domaine public par celles de leurs
- lignes aériennes installées sur mêmes supports ou poteaux et par celles de leurs lignes souterraines juxtaposées, qui ont fait l’objet de taxations multiples comme ayant été autorisées par des permissions ou concessions séparées.
- Toutefois, et bien que, pour certaines de ces lignes, les perceptions irrégulières aient pu avoir été effectuées depuis l’origine, c’est-à-dire depuis l’année 1907, il y a lieu de faire remarquer que la répétition des sommes ainsi versées sans cause par les industriels 11c peut donner lieu à remboursement que pour un maximum de cinq années, par application des dispositions de la loi de finances du 29 janvier 18'ir sur la déchéance quinquennale.
- Les instances en remboursement engagées en 191a pourraient donc, au plus, avoir trait à la restitution des redevances afférentes à l’exercice 1910.
- Les considérations ci-dessus exposées s’appliquent à peu près textuellement aux frais de contrôle des distributions d’énergie électrique, la circulaire du 5 mai interprétant, dans le même sens que pour les redevances, les § § 2 et 4 de l’article 10 du décret du 17 octobre 1907, modifié par le décret du 6 septembre 1912, relatif aux frais de contrôle.
- Ces § | a et 4, auxquels nous adjoignons les premiers mots du § iet du même article, pour la compréhension du texte, sont ainsi rédigés :
- « Article 10, | ier. Pour le calcul des frais de contrôle......................................
- « §2. Les canalisations aériennes installées sur le domaine public et empruntant les mêmes supports ou poteaux et les canalisations souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés sont considérées comme formant une seule ligne dont la longueur est égale à celle de la voie canalisée.
- «| 4. Chaque permission ou concession donne lieu à la perception de frais de contrôle distincts pour les lignes qu’elle autorise. »
- *
- * *
- La modification apportée à cet article 10, par le décret du 6 septembre 1912, ne portant pas sur les 2 et 4 précités l’interprétation donnée par la circulaire du 5 mai 1914 modifie donc,
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- 178
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N° 19.
- comme en matière de redevances, le sens donné à cet article depuis la publication du décret du l'j octobre 1907.
- Mais, pour les frais de contrôle également, c’est seulement pour les cinq dernières années au plus que le remboursement des sommes indûment perçues pourrait être demandé.
- La circulaire du 5 mai 191/5, exposant la nouvelle méthode de taxation, arrêtée d’un commun accord entre les Ministres des Travaux publics, des Finances et de l’Intérieur, autorités qui ont décrété le paiement de redevances et de frais de contrôle par les exploitants de distributions d’énergie électrique, en ont réglé le mode de perception et sont chargés d’en recouvrer le montant, constitue un désaveu formel de toute autre interprétation ayant pu être donnée par leurs services en matière de taxation des lignes multifilaires.
- Elle lie les Tribunaux d’ordre judiciaire ou administratif qui pourraient éventuellement être
- saisis des questions de remboursement de ces redevances et de ces frais de contrôle comme le sens, donné par l’auteur même, à son œuvre lie l’opinion publique dans son appréciation de cette œuvre.
- Bien que les lignes multifilaires aériennes, installées sur mêmes supports ou poteaux ou souterraines dont les conducteurs sont juxtaposés, ne représentent évidemment qu’une fraction assez minime de l’ensemble du réseau français, il n’en est pas moins permis de penser qu’un nombre appréciable d’entreprises de distribution d’énergie électrique pourront retirer quelque avantage pécuniaire de ce mode de taxation tant parle remboursement des sommes déjà versées que par la diminution des charges qui leur incomberont dans l’avenir.
- Il était intéressant, en tout cas, d’offrir à nos lecteurs la primeur de ce nouvel état de choses.
- J. Rf.yval.
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- 22 Mai 1915.
- I . A LIJMI È H E 1:: L E C T RI Q U E
- 179
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- ÉCLAIRAGE
- Eclairage des enseignes et de l’extérieur des bâtiments par projecteurs. — K.-W. Mackall et L..-C. Porter.
- Les auteurs décrivent un mode d’éclairage par projecteurs des enseignes ordinaires et des façades de bâtiments qui diffère totalement des enseignes lumineuses connues et en constitue, en quelque sorte, le complément. Il consiste simplement à diriger d’une certaine distance un faisceau lumineux sur les surfaces à éclairer et, pour ce faire, il utilise un projecteur de la forme indiquée ci-contre.
- Ce projecteur se compose d’un réflecteur parabolique parfaitement poli, en aluminium, de i mm. 6 d’épaisseur et /107 millimètres de dia-
- Coupc d’un ptojecleur.
- mètre, monté dans un bâti en fonte et au centre duquel est montée la lampe L’orifice du réflecteur est fermé par un verre bombé à grande résistance dont le châssis est fixé à celui du réflecteur à joint étanche. De cette façon, les
- projecteurs peuvent, sans inconvénient, rester exposés aux intempéries. D’ailleurs, toutes les parties soumises à l’action des agents atmosphériques sont en alliage inoxydable, ou peintes.
- La ventilation se fait par un courant d’air entrant à la base de la lampe, l’enveloppant et sortant par des évents ménagés en haut et près du bord antérieur du réflecteur. Quand ce réflecteur se ternit, on lui rend son brillant en le frottant radialement avec une étoffe douce ou une peau de chamois (en frottant circulairement, on risqu ^rait de le dépolir).
- On monte le projecteur à une distance variable entre 7 m. 5 et ifio mètres de la surface à éclairer après en avoir déterminé par des essais la meilleure position, on le fixe soit sur le toit d’un bâtiment, soit à un mur, soit à un poteau télégraphique. La semelle du bâti a des trous de boulon légèrement ovalisés pour permettre l’ajustage final. Comme l’énergie absorbée par la lampe n’est que de 5oo watts sous 110 volts, ce projecteur peut se brancher sur n’importe quel circuit de lampe ordinaire.
- La lampe la plus couramment employée dans cet appareil est du type à foyer, Mazda C, dans une ampoule G-40 avec culot à vis de grosseur moyenne. Le filament étant concentré dans un petit espace, il est possible de l’amener au foyer du miroir parabolique, ce qui donne un étroit pinceau lumineux se projetant à grande distance. Quand la surface à éclairer est rapprochée, pour la couvrir tout entière par le faisceau, il faut ramener le filament en arrière du foyer, ce qui peut se faire avec une grande précision.
- Le faisceau peut être concentré dans un angle de 6° en plaçant le filament au centre; l’intensité lumineuse apparente est alors de 400 000 bougies, au centre du faisceau. En reculant le filament derrière le foyer, on épanouit le faisceau jusqu’à 180 et l’intensité lumineuse apparente tombe à i5o 000 bougies.
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- 180
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 19.
- On amène le filament rigoureusement au foyer en projetant le faisceau sur une surface appropriée, distante de 3o à 45 mètres et en déplaçant la lampe jusqu’à obtenir le plus petit cercle de lumière. Cela fait, on bloque le dispositif de mise au point, Quand la lampe est par trop reculée, un cercle noir apparaît au centre du faisceau et cela doit être évité.
- Avec le faisceau de 6" on obtient, à 3o m. 5o de distance, un cercle éclairé de 3 m. o5 et une intensité lumineuse moyenne de 3o bougies-pied.
- Avec le faisceau de i8°, le cercle maximum est de 9 m. i5 environ avec une intensité moyenne de io bougies-pied.
- La superposition de deux faisceaux sur une même surface double l’intensité lumineuse; leur rapprochement double la surface éclairée.
- L’intensité nécessaire pour obtenir un bon éclairage dépend beaucoup des circonstances locales. Pour des inscriptions en blanc sur fond noir, une faible intensité suffit. Au contraire, si l’enseigne est noire sur fond blanc et entourée de lampes d’éclairage public très puissantes, ou vue à côté d’autres fonds lumineux, un très fort éclairage sera nécessaire. Dans des conditions moyennes, un éclairage de 2 à 10 bougies-pied donne de très bons résultats.
- On éclaire les façades des bâtiments par plusieurs projecteurs disposés en différents points de façon à éviter les ombres trop dures.
- [General Electric Review.)
- Pertes d’énergie dans les lampes électriques.
- Le diagramme ci-joint (fig, j) montre en quoi réside la supériorité des nouvelles lampes de demi-watt par bougie (à atmosphère de gaz inerte) sur les lampes à filament métallique.
- De gauche à droite, les trois colonnes corres. pondent respectivement à :
- a) La lampe Mazda ordinaire à vide, marchant à 1 watt par bougie ;
- b) La même marchant à o,5 watt par bougie;
- luunpe. ordinaire d O.Sioall peu• bougie.
- (Cj* Perte par rrsi'sl ? des fils (Cadrée 55^5 > Ferléspgj-fes uipperLs du. ,
- 1 -Perlespar te. gaz deCampoule
- Entrais rationnée, absorbés ' par ut oerre.
- -t'Enr.rqie. non lumineuse ütj'rci.-rouge.
- tRndùUiondu spectre visiMe
- ^lampe Mazda de % Walt (i. Û.Su/aU par bougie
- t’iff.
- cj La lampe Mazda à atmosphère de gaz inerte, marchant à 0,6 watt par bougie.
- Ce diagramme est extrait d’une communication faite récemment par M. S. E. Doane à la Chicago Engineering Society. La répartition de la consommation d’énergie entre ses différentes causes est indiquée latéralement.
- S’il est manifeste que la lampe à vide ordinaire présente moins de pertes quand elle fonctionne au taux de o,5 watt par bougie que la lampe à atmosphère inerte absorbant 0,6 watt, il faut se rappeler que la durée de la première, dans ces conditions, n’est que de quelques heures. L’atmosphère de gaz inerte de la seconde, au contraire, en empêchant la volatilisation du filament quand la lampe fonctionne à ce haut rendement, assure à cette lampe une durée pratique. Les pertes d’énergie dues à l’atmosphère de l’ampoule sont évidemment inévitables mais, en dépit de ces pertes, le rendement de la nouvelle lampe marque un grand progrès sur l’ampoule à vide.
- (The Electrical Review.)
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- 22 Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- De l’emploi du tube Coolidge dans les applications médico-chirurgicales des rayons X — Belot et Maxime Ménard.
- On sait que les résultats de la radioscopie, de la radiographie et de la radiothérapie dépendent d’une série de facteurs dont l’un des plus importants est le fonctionnement du tube producteur des rayons X. Nous croyons être les premiers en France à avoir recherché quels sont les avantages que peut donner à la radiographie médico-chirurgicale l’utilisation du tube inventé, en Amérique, par Coolidge. Nous dirons dès maintenant qu’il réalise un très grand perfectionnement sur les tubes actuellement en usage.
- Le tube Coolidge est basé sur un principe nouveau et fonctionne par décharge d'électrons indépendants.
- On sait que les corps incandescents émettent des électrons selon une fonction bien déterminée de la température (loi de Richardson :
- dans laquelle T est la température absolue, e la base des logarithmes népériens, a une constante indiquant la concentration des électrons sur le corps incandescent, b le travail nécessaire pour produire des électrons à la surface du métal). A l’inverse des tubes actuels, il nè semble pas y avoir d’ions à l’intérieur de ce tube, par suite du vide presque absolu. Pour obtenir cette décharge d’électrons, il suffit de porter à l’incandescence la cathode d’un tube complètement vidé, et l’on voit l’espace qui sépare les électrodes devenir conducteur. La cathode est formée d’un filament métallique chauffé par un courant électrique auxiliaire et le tube est relié à la source de haute tension, suivant le mode ordinaire. Le passage du courant s’effectue ainsi, grâce à une production d’électrons, indépendants du courant principal.
- Ce tube, réalisé en France par M. Pilon, est d’un emploi facile dans les diverses applications médico-chirurgicales des rayons X. Il se compose d’une ampoule semblable, dans les grandes lignes, à celles qu’on utilise actuellement.
- L’anode est faite d’un gros bloc de tungstène pesant environ ioo grammes et présentant un grand diamètre. Elle est supportée par une tige de molybdène ou d’un métal peu fusible, soutenue de façon à ne pas fléchir par le poids; cette tige aura aussi pour but de disperser, dans la mesure du possible, la chaleur dégagée. Dans certains dispositifs, on a prévu une soufflerie pour le refroidissement du système. Le tube est monoanodique : l’anode fait office d’anticathode.
- La cathode est une spirale plate ou de forme variable, faite d’un fil de tungstène; elle est supportée par deux tiges en molybdène. Cette spirale est reliée à une batterie d’accumulateurs B soigneusement isolée, car elle sera portée au
- Fjtf. i. — A, anticalhode; B, accumulateurs; G, cathode ; I, interrupteur pour le filament; R, rhéostat; T, commande du rhéostat et de l'interrupteur ; a, ampèremètre pour la batterie; M) millinmpèremètre.
- potentiel cathodique. Une résistance R, également isolée, permet de faire varier l’intensité du courant qui traversera la spirale de tungstène et par conséquent de modifier à volonté sa température, pour lui permettre de libérer plus ou moins d’électrons.
- Entourant la spirale se trouve un cylindre en molybdène relié au pôle négatif de la source de haut potentiel (bobine, contact tournant, etc.). Ce cylindre, dont la forme et les dimensions varient sur les modèles essayés, sert à diriger le faisceau cathodique sur l’anticathode, en un point d’impact plus ou moins étendu.
- La spirale fournit des électrons proportionnellement au degré de température auquel la porte le courant de la batterie d’accumulateurs B. Le
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- LA LUMIÈRE
- courant de haute tension qui, venant de l’anode A, passe par le cylindre de molybdène M, sert de vecteur aux électrons dégagés ; ils sont donc dirigés sur l’anticathode (faisant fonction d’anode) et donnent naissance, en la rencontrant, aux rayons de Rbntgen.
- Pour mettre le tube en marche, on ferme le courant de la batterie d’accumulateurs sur la spirale de tungstène; on l’amène au degré d’échauf-fement nécessaire pour produire la décharge voulue d'électrons. Dès que la spirale est chaude, on fait passer le courant de haut potentiel en fermant l’interrupteur I.
- Le fonctionnement de ce tube a été heureusement modifié par M. Pilon qui est parvenu à
- Fig. a. — Installation schématique du tube Coolidge.
- T, tube; S, spintermètre; M, milliampèremètre sur la haute
- tension; R, résistance du circuit de chauffage; A, ampèremètre; B, accumulateurs.
- obtenir le refroidissement de l’anticathode par les moyens habituellement en usage pour les tubes actuels (fig. a).
- Les principales caractéristiques du fonctionnement de ce tube sont les suivantes :
- i° Lorsque la spirale n’est pas chauffée, aucun courant ne passe dans le tube, quelle que soit la différence de potentiel appliquée (iooooo volts et plus);
- a0 Le courant ne passe dans le tube que dans une seule direction;
- 3° Le pouvoir de pénétration des rayons X est seulement déterminé par le voltage aux bornes du tube ;
- 4° Une fois réglé, le fonctionnement du tube est toujours le même ;
- 5° Pendant la marche, on ne constate pas de fluorescence du verre;
- 6° Le faisceau des rayons X est homogène;
- 7° Le point d’impact sur la cathode est absolument fixe.
- Les résultats obtenus par nous au point de vue
- ÉLECTRIQUE
- de la radiographie, de la radioscopie et de la radiothérapie sont des plus encourageants et nous démontrent la supériorité du tube Coolidge sur les tubes actuels. Les radiographies du bassin, du genou et du thorax obtenues avec ce tube permettent de se rendre compte des progrès réalisés grâce au tube Coolidge.
- En résumé, la régularité du tube dans son fonctionnement, la longue durée de cette régularité (i h. 20 m., 4 milli, 4f> ooo volts), la possibilité de régler la marche du tube sans modifier son état de vide, la fixité du point d’impact sur la cathode, l’homogénéité du faisceau des rayons X sont toujours obtenues avec le tube Coolidge. C’est donc là un très grand progrès apporté dans la construction des tubes à rayons X, progrès encore plus sensible pour le traitement des malades par les rayons X et pour l’étude des effets biochimiques de ces mêmes rayons.
- Note de MM. Belot et Maxime Ménard, présentée par M. d'Arsonval à l’Académie des Sciences.
- Influence du fonctionnement des moteurs à. cage d'écureuil et des moteurs à. enroulement sur le régime d’une ligne. —J.-C. Lincoln.
- C’est une opinion assez répandue parmi les techniciens des compagnies de service public de fourniture de force motrice, que les moteurs à enroulement d’induit sont supérieurs aux moteurs à cage d’écureuil pour commander des treuils et des élévateurs. Ce jugement s’est traduit par une série de règles limitant le courant maximum que peuvent admettre les moteurs de la seconde catégorie, restrictions beaucoup moins sévères pour ceux de la première. Le but de ces règles édictées par les compagnies, c’est de rendre minima les perturbations causées sur les lignes et d’assurer un réglage du voltage aussi satisfaisant que possible dans les conditions normales de service.
- M. J.-C. Lincoln a traité cette question dans une communication faite à la réunion à Cleveland de l’Institut Américain des Ingénieurs électriciens en mars igi5. II s’est proposé d’examiner les causes de dérangement des régions des lignes lors des démarrages des appareils et de déterminer, si possible, si la préférence accordée aux moteurs à enroulement d’induit est bien fondée.
- Il ne considère que le mécanisme dans lequel l’arbre du moteur du treuil ou de l’élévateur est
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- 22 Mai 4915. LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- pourvu d’un engrenage à vis tangente attaquant une roue dentée calée sur l’axe du treuil. Les constructeurs de ces appareils ne semblent pas posséder une exacte connaissance de la valeur du couple de démarrage comparée à ce qu’il serait s’il n’y avait pas de frottement. Ils estiment communément au taux de 5o % l’intervention du frottement.
- Supposons, dit l’auteur, que le constructeur ait reçu une commande d’un appareil alimenté par courant alternatif, qui aura à élever une charge déterminée par minute. Il aura à équilibrer le poids de la cabine de l’élévateur, et ensuite, à prévoir aussi l’équilibrage d’une partie de sa charge à élever, on équilibre généralement 4o % de cette charge. En d’autres termes, on admet comme charge ordinaire une valeur équivalant à /(O % de la charge maximum et sous cette charge le poids de la cabine et la charge réunis équivalant à l’équilibrage, de sorte qu’alors la puissance demandée au moteur à cette charge est nulle, à l’exclusion bien entendu des résistances offertes par le frottement. Les calculs établis d’après ces conditions conduiraient, supposons, à une puissance de moteur de 5,45 chevaux. Le constructeur, en prévision de frottements, doublera en chiffre soit 10,90 chevaux et alors, si la marge de profit lui semble faible, il adoptera probablement un moteur de 10 chevaux. 11 sait que tous les moteurs sont capables de supporter une certaine surcharge et il a confiance dans la capacité de son moteur à supporter cette surcharge, ayant réduit au minimum toutes les sources de frottement.
- Supposons que le moteur présente un couple de démarrage correspondant à deux fois la puissance normale, le rendement en démarrage serait
- de
- 5,4 a
- = 27 % pour hisser la charge. Des
- a X 10
- essais, institués avec diverses machines construites par des fabricants différents, indiquent que ce rendement varie de i5 à uo % .
- L'auteur décrit le dispositif dont il s’est servi pour déterminer le rendement au démarrage. C’est une application particulière du frein de Prony en somme. Il arrive à établir que le couple de démarrage nécessaire à son moteur tournant à 900 révolutions par minute est de 3o,2 chevaux. Le rendement dans ce cas est 5,45
- de
- 3o,2
- 18,
- Une fois le démarrage obtenu, le couple de fonctionnement; devient beaucoup moindre, chacun le sâit. La raison de cet état dé choses, estime l’auteur, est due au fait que l’huile de graissage eqt comprimée et par cela môme écartée des parties frottantes de la vis tangente et de la roue avec laquelle celle-ci engrène et aussi des paliers de butée, de telle sorte que, au départ, les surfaces métalliques sont sèches et en contact direct les unes avec les autres, tandis qu’après ce moment la lubrification s’accomplit normalement.
- Nous savons que le couple de démarrage est plus grand que le couple de la marche courante. Mais dans quelle mesure Les constructeurs ne répondent pas à cette question- L’auteur a essayé de la résoudre par l’expérience directe avec un monte-charges.
- La valeur du couple de démarrage a été trouvée au frein. Celle du couple de fonctionnement a été cherchée en mesurant soigneusement l’énergie absorbée en watts et en déduisant les pertes en watts dans les enroulements de l’inducteur et dans sa carcasse en fer. La différence était, naturellement, fournieàl’induitqui, pris en connexion avec la vitesse synchrone, déterminait le couple. Avec l’équipementparticulier qui lui servit dans ses expériences, il trouva que le couple de fonctionnement avait la moitié de la valeur de celui de démarrage.
- Le travail u tile accompli par le moteur fut de 4,45 chevaux. La puissance fournie au rotor de 13,7 chevaux. Le rendement de fonctionnement
- est par conséquent, de 32,5 % et le rende-
- .,î’7
- ment au démarrage d’environla moitié,c’est-à-dire 16 %.
- Dans le diagramme (fig. 1) d’un moteur d’induction, o^fest un axe vertical, et les quantités
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N® 19.
- parallèlesàcetaxe représententles watts efficaces ou le couple, lorsqu’on les multiplie par une constante convenable ; o x est l’axe horizontal et les quantités qui lui sont portées en parallèle représentent les watts en quadrature ; o a représente en longueur le courant absorbé par le moteur marchant à charge légère. L’angle y o a est l’angle de décalage du courant sur le voltage et o d montre le courant qui sera absorbé lorsque le rotor en court-circuit ne peut pas fournir. S’il n’y avait aucune résistance ohmique dans le rotor, le courantdans le rotor est figuré par oc. La longueur de la ligne d /'représente le couple fourni par le moteur quand toute la résistance est enlevée du circuit du rotor. Si une résistance égale à près du double de la résistance du rotor est insérée dans le circuit de celui-ci, le courant absorbé par le moteur quand il est bloqué est réduitào c maisle couple estaugmenté jusqu’àcg. Si la résistance dans le circuit du rotor est accrue dans la proportion d’environ 6 fois celle du rotor, le courant absorbé par le moteur diminue jusqu’à o b et le couple devient le /.
- Les compagnies de distribution de force motrice accordent fréquemment leur préférence aux moteurs d’induction à bagues collectrices en se basant sur leurs conditions idéales de fonctionnement. Examinons quelles sont les conditions réellement pratiques.
- La majorité des combinateurs d’ascenseurs sont du type à relais graduel et sont construits de façon que le second échelon des résistances ne sera coupé qu’au moment du démarrage du moteur, et le courant de ligne, par conséquent est réduit par la rotation du rotor à moins d’un maximum prédéterminé. Malheureusement, le moteur peut parfois avoir à soulever sa charge maximum, et alors, la résistance doit être ajustée pour que le moteur soit sur de partir. C’est pourquoi, au lieu de conférer au premier échelon une grande résistance de rotor et un faible courant primaire correspondant à o b (fig. ij, la résistance doit s’ajuster à une beaucoup plus petite valeur pour admettre le courant indiqué par o c, afin de fournir le couple maximum cg.
- Si le couple exigé pour faire démarrer l’ascenseur s’approche de la valeur du couple maximum que le moteur est capable de déterminer, il sera nécessaire d’ajuster la résistance secondaire pour obtenir le couple maximum et par
- conséquent le courant primaire indiqué dans la figure i par oc. Avec le courant primaire ob le couple par ampère est de 3o % supérieur à celui réalisé avec le courant oc. En outre, il est vraisemblable qu’en ajustant la résistance secondaire pour donner le couple de démarrage maximum, cette résistance puisse être trop faible. Si un tel ajustement était effectué pour le moteur de la figure i, le courant au démarrage pourrait être augmenté de oc jusqu’à od, mais le couple diminuerait de cg à df. Le couple par ampèjre, en compression avec le résultat de l’ajustement de la résistance secondaire qui donne le courant primaire ob, serait seulement d’un peu plus d’un tiers supérieur. De plus, le courant od possède un facteur de puissance plus faible que le courant oc et seulement la moitié du facteur de puissance du courant o b. En se plaçant au point de vue du chef d’une usine centrale, c’est la possibilité d’un ajustement défectueux quand le combinateur est neuf, et la probabilité de cette éventualité quand le combinateur est vieux et usé, qui constituent la grande objection faite au moteur à enroulement d’induit.
- Les conclusions générales de cette étude sont les suivantes :
- Dans une installation donnée, les deux espèces de moteurs sont capables de soulever la charge la pluslourde, et, par conséquent, doivent être capables aussi d’exercer le même couple maximum.
- Si on emploie, pour la commande du moteur à enroulement d’induit, le combinateur du type de relais série, le couple maximum coïncidera avec l’ergot du premier échelon, car quelquefois on aura à enlever la charge maximum.
- Si les mêmes couples maximum sont obtenus par les deux types de moteurs, les courants de démarrage du moteur à enroulement d’induit sont plus intenses que ceux de l’autre et ces courants sont prélevés sur les lignes à facteurs de puissances moindres.
- Le moteur à enroulement d’induit absorbe plus de courant à élever la charge ordinaire qui est beaucoup inférieure à la charge maximum.
- Enfin, les moteurs à cage d’écureuil coûtent moins en dépenses de premier établissement, nécessitant moins de frais d’entretien de combinateur et sont affranchis des ennuis que créent les bagues collectrices.
- (American Institute of Electrical Engineers, mars igi5.)
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- 22 Mai 1915.
- RADIOTÉLÉGRAPHIE
- Radiotélégraphié sans antennes de grande
- hauteur. — Charles A. Culver et John A.
- Riner.
- Les auteurs relatent une série d’expériences qu’après quelques tentatives heureuses ils ont faites sur l’emploi d’antennes horizontales en remplacement des antennes verticales ordinaires de la T. S. F. Ces expériences ont eu lieu aux Etats-Unis entre le poste du collège de Beloit (Wisconsin) et un poste de campagne établi à Freeport (Illinois), à une distance de 54,7 kilomètres.
- L’antenne du collège de Beloit est du type en L, avec partie horizontale de 90 mètres de longueur, à 4 fils et à 45° sur le méridien dans la direction Sud-Est, et partie inclinée de 3o mètres de lon-
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- Fig. 1. — Poste récepteur de campagne à Freeport.
- gueur à 2 fils. L’énergie est fournie par un transformateur de 1 kilowatt par l’intermédiaire d’un oscillateur asynchrone et d’un transformateur d’oscillation.
- Des signaux d’intensité parfaitement constante étaient émis par la station de Beloit avec une longueur d’onde de 900 mètres et reçus par le poste de campagne de Freeport. Le décrément logarithmique du poste d’émission pour la longueur d’onde considérée était de o, 16 environ.
- Le poste de Freeport employait le transformateur ordinaire avec détecteur à cristal et récepteurs téléphoniques. Faute d’instruments pour les mesures quantitatives, 011 s’est borné à des expériences purement qualitatives.
- Les premiers essais eurent lieu le 10 juillet 1914, dans une prairie sur sous-sol crayeux, à 18 mètres
- au-dessus d’un ruisseau, par temps sec et chaud. Le système récepteur CD-AB (fig. 2) était formé d’un fil n° 18 à double enveloppe de coton provenant du secondaire d’un transformateur, mais l’isolement en était à moitié détruit. Dans les
- Yers Beloit
- Sur le sol
- ___138ÿi_.
- D
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- B
- Fig. a. — Second dispositif de réception.
- expériences ultérieures, ce fil fut complètement mis à nu. La moitié CD de ce fil (fig. 1) reposait directement sur le sol, tandis que la moitié A B était suspendue par des fils de lin aux basses branches des arbres, à environ 2 mètres du sol. Ce dispositif permit d’entendre parfaitement, à plusieurs jours différents, les signaux horaires et autres émis parle poste de Beloit.
- Le 14 juillet, avec un quart de AB sur le sol, 011 entendit encore les signaux; avec les trois quarts de AB à terre, ceux-ci perdirent de leur intensité et s’éteignirent absolument quand tout le fil AB fut à terre. Enfin, AB étant raccourci de 77 mètres et son extrémité libre reposant sur le sol, les signaux perçus parurent plus intenses que lorsque AB était entièrement suspendu.
- En réduisant AB à AX (61. mètres), le i5 juillet on entendit encore très fortement les signaux de Beloit; mais, par contre, CD étant réduit à YD, soit de moitié, on ne put pas les entendre ni avec AB ni avec AX.
- A partir de ce moment, toutes les expériences se firent à l’aide d’antennes réceptrices reposant entièrement sur le sol. Un fil EF, de 61 mètres, fut placé dans l’herbe perpendiculairement à CX avec les résultats suivants :
- Combinaisons.
- Intensilé des signaux.
- EF — AB nulle
- CD — EF forte
- (EF-j-AX en parallèle)— CD normale
- (EF placéparallèleàAX) — CD normale
- CD — AX (dans l’herbe humide) perceptible
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T.XXIX (2* Série). — N* 19.
- La figure 3 donne le schéma des divers dispositifs adoptés le 17 juillet pour déterminer la longueur de fil la plils favorable à la réception de signaux ayant unèlongueur d’ondede 900 mètres. Le système A a donné les meilleurs résultats ; les
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- Fig. 3. — Essais pour déterminer la meilleure longueur.
- systèmes B et D des signaux faibles, C assez bons et E bons mais moins forts que A. La courbe de résonance était très aplatie, quel que fût le dispositif.
- Lé 18 juillet, on a pu vérifier que le dispositif A permettait la réception d’ondes de 600 mètres de longueur émises par les postes de Chicago et de Milwaukee. Toutefois, en raccourcissant de 3o mètres le fil orienté vers Beloit,on augmentait notablement l’intensité des signaux.
- e ®Bel oit
- jPreeport
- Fig, 4. — Essais de direction. — Tous les fils sur le sol.
- La série suivante d’essais a eu pour objet de déterminer l’influence de l’orientation du fil CD (lig. a) sans altérer celle de EF. La combi-
- naison AE (fig. 4) donna de bons résultats, BE, d’assez bons et CE de forts signaux.Dans cette dernière, l’orientation du fil le plus long était directement opposée à celle de la station de Beloït.
- En utilisant le système A de la figure 3, le 4 août, par temps clair et sec, on a déterminé quelle était la puissance minimum nécessaire pour la transmission des signaux de Beloit à Freeport. On a trouvé qu’on pouvait pratiquementdescendre à 1/4 kilowatt.
- Une dernière série d’expériences a eupour but de comparer le fonctionnement du fil simple A (fig. 5) à celui de dispositifs plus compliqués.
- On augmente l’intensité des signaux reçus en doublant le fil de gauche (B) et davantage encore en réunissant les deux fils (C.) Le dispositif (D)
- Vers Beloit ^
- A--------'-JMsk------VWW- e1m
- Fig. 5. — Dispositif à fils multiples. — Tous les fils sur le sol.
- renforce beaucoup les signaux comparativement à (B) ; (E) les éteint tout à fait et (F) n’en donne que de faibles.
- Reprenons maintenant le dispositif (D) : en doublant le fil de droite (G) les signaux étaient perçus avec autant d’intensité que si, à Beloit, on avaitemployél’antenne verticale. Le dispositif (H) est équivalent; (J) est meilleur et (1) bon. »
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- Remarquons que si l’on joint les deux fils de droite de (G), de manière à les relier en série et à former un fil double de la longueur primitive, on n’a qu’une intensité relativement faible. Si l’on raccourcit de moitié le fil de droite du môme dispositif, on diminue l’intensité tandis que de petites altérations sont sans influence notable.
- En résumé, il ressort de ces expériences, les premières faites avec antennes horizontales aux Etats-Unis sur une base réellement pratique :
- i° Qu’un dispositif à antennes multiples et symétriques peut être utilisé à la T. S. F. sans accroître la puissance du poste d’émission ;
- a0 Qu’un tel dispositif, simple ou multiple, a une influence directrice et qu’à cet égard les
- Vers Bel oit
- *-------r—--------->-
- Fig. 6. — Dispositif à fils multiples. — Tous les fils sur le sol.
- parties qui s’éloignent de la station expéditrice sont les plus importantes ;
- 3° Que le dispositif a le rendement le meilleur quand la longueur utile, y compris l’enroulement du primaire du transformateur, est environ le quart de la longueurd’onde reçue. 11 semble que l’instrument récepteur doive être intercalé vers le tiers de la longueur totale à partir de l’extrémité la plus rapprochée du poste expéditeur et que, pour avoir le même rendement, le système doit avoir une longueur double de celle d’une antenne aérienne.
- (Electrical World, 20 mars 1915.)
- Essais de réception de radiotélégrammes par ballon libre. — Dr P. Ludewig.
- Les premiers essais de Ludewig, Mosler et autres, ont montré la possibilité de recevoir en ballon libre des signaux radiotélégraphiques. Cela semble même plus facile, que pour une station fixe terrestre. En effet, l’amortissement des étincelles, en ce dernier cas, est due pour une bonne part au passage de courants dans le sol, tandis que dans une station-ballon cette cause disparaît.
- Dans les essais en question, on a employé, comme partie inférieure de l’antenne; un fil de 100 mètres de longueur environ suspendu sous la nacelle du ballon et, com me antenne supérieure, un fil disposé de diverses façons dans les mailles du filet et dont les extrémités redescendent dans la nacelle. Ludewig a adopté un fil placé suivant l’équateur du ballon sphérique (fig. 1),
- Meyerburg et Mosler, une boucle passant par un méridien, soit sur la soupape de sûreté, soit en la contournant. Comme ce fil peut être le siège de décharges électriques par temps d’orage, il faut éviter de le rapprocher de l’orifice d’échappement du gaz. Le dispositif de Ludewig est le meilleur à cet égard, si l’on a soin, .en outre, que le fil 11e présente aucune pointe. Mosler a imaginé aussi un dispositif qui peut être amené à la nacelle en cours de route au cas où l’atmosphère deviendrait orageuse.
- G. Lutze a relaté quelques essais quantitatifs dont les résultats seront résumés ici. En les appréciant, il ne faut pas perdre de vue que des essais de précision présentent, dans l’étroit espace d'une nacelle de ballon, les plus grandes diflieultés.
- La première ascension a eu pour objet de déterminer l’intensité des signaux à leur réception en fonction de la distance entre le poste terrestre d’émission et le ballon récepteur. Dans cette ascension, on s’efforça de maintenir dans
- Fig. 1.
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- la mesure du possible le ballon à hauteur constante au-dessus du sol. Elle eut lieu dans la nuit du 24 au 25 septembre 1912 depuis Halle, jusqu’à une distance de 120 kilomètres, soit de 125 longueurs d’onde.
- Dans la seconde ascension, qui se fît le 5 janvier 1913, on s’est proposé de mesurer l’intensité à la station réceptrice en fonction de la hauteur, la distance du poste émetteur (Norddeich) restant à peu près constante. Le parcours s’effectua de Bitterfeld aux environs de Giistrow en Meck-lembourg, par Dessau. L’altitude maximum atteinte fut de 6 5oo mètres.
- L’antenne, du type Ludewig, se composait de trois cercles en fil métallique entourant le ballon, l’un à^ l’équateur, les deux autres suivant des parallèles à deux mètres du premier. Ces trois cercles étaient reliés par un fil de i5 mètres aboutissant à la nacelle et se prolongeant par l’antenne inférieure de 100 mètres.
- En général, pour mesurer l’intensité à un poste récepteur, on se sert d’un téléphone traversé par les ondes que le détecteur transforme de courant à haute fréquence en continu. Il faut donc traduire numériquement l’intensité du son des signaux. A cet effet, on insère dans le circuit, en parallèle avec le téléphone, une résistance qu’on réduit jusqu’à extinction complète du son dans le téléphone. La grandeur de la résistance est ainsi une mesure de l’intensité des signaux reçus. Mais cette méthode, dépendant de l’acuité auditive de l’expérimentateur, est sujette à des erreurs d’observation qui peuvent atteindre 100 %.
- Pour lui donner plus de précision, Lutze a étalonné préalablement au laboratoire le poste récepteur qu’il devait monter dans la nacelle. A cet effet, il s’est servi comme récepteur d’un détecteur d’ondes électrolytique qu’il a étalonné avec un bolomètre mesurant l’énergie des courants à haute fréquence.
- La première ascension fut en quelque sorte une continuation des essais faits par Duddell, Taylor, Tissot et Austin àbord de navires.
- Si l’on admet que l’énergie reçue est proportionnelle à la puissance n de la distance à la station d’émission, n sera égal à 2 si la loi de varia-
- tion est quadratique. Duddell et Taylor ont trouvé une valeur comprise entre 2 et 2,6 et Austin l’a trouvée égale à 2. Les essais de Lutze ont donné des valeurs comprises entre 1,7 et 1,6. Remarquons toutefois que l’impossibilité de maintenir le ballon à une altitude rigoureusement invariable introduit ici une nouvelle cause d’erreur. Lutze croit pouvoir déduire de ses mesures que, dans cette ascension, de deux mesures faites à peu près à la même distance du posted’émission, celle qui accuse l’intensité la plus grande correspond à l’altitude la plus basse du ballon. Cette dépendance de l’altitude a néanmoins été combattue dans des publications antérieures et la difficulté qu’on éprouve à faire des mesures de précision dans une nacelle de ballon ne permet pas de conclure sur ce point.
- Dans la seconde ascension, on a utilisé les signaux de la station de Norddeich qui, de 10 heures et demie à 11 heures du matin, transmet les télégrammes de presse aux navires en mer, à 13 heures, le signal horaire, et ensuite le télégramme météorologique. Le départ du ballon et sa vitesse d’ascension ont été réglés de manière à recevoir le premier groupe de ces signaux entre 1 3oo et 1 5oo mètres d’altitude et le second à 6 5oo mètres. On a mesuré'à 1 3oo mètres une intensité de 180 ohms’et à6 5oo mètres une intensité de 5oo ohms. Bien que, dans l’esprit de l’auteur, ces mesures n’aient qu’un caractère provisoire et doivent être complétées au cours d’une ascension ultérieure, cela semble indiquer une diminution de l’intensité de réception quand l’altitude croît; cette conclusion est en contradiction avec les observations de Mosler.
- 11 s’est présenté aussi danscette ascension des causes d’erreur. Notamment, il se peut que, à la température de 36 degrés et à la basse pression atmosphérique qui règne à 3 600 mètres d’altitude, la sensibilité du détecteur électrolytique se modifie. Lutze croit nier cette hypothèse d’après ses essais au laboratoire. Quoi qu’il en soit, ces expériences montrent une certaine dépendance entre l’intensité des signaux reçus et l’altitude du poste récepteur et le dernier mot n’est pas dit sur cette question,
- [Schweizerische Elektroteclinische Zeitschrift.)
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 189
- NOTES INDUSTRIELLES
- Poste microtéléphonique militaire. —F. Du-cretet et E. Roger.
- Ce poste téléphonique militaire, construit par les ateliers Ducretet et Roger, réunit sous le plus faible
- Fig., i. —Vue du poste téléphonique soi'ti de su sacoche.
- dans les conditions souvent défavorables que l’on rencontre en campagne.
- Avantages de l’appareil.
- Les avantages réalisés par cet appareil sur les autres modèles actuellement en usage sont les suivants :
- i° Grande simplicité des organes; le récepteur R, fixé à un serre-téte pouvant se fixer par-dessus le képi de l’opérateur, lui permet d’avoir les deux mains libres pendant la réception ;
- a0 Grandesensibilité dumicrophoneM qui demeure fixé dans la sacoche au-dessus de laquelle on parle, ce qui évite l'action du cent sur le microphone et perrnetd’obtenir des communications bien nettes à de grandes distances, même avec une prise de terre dé favorable, les essais ayant été reconnus bons à travers des résistances de ligne atteignant loooooohms;
- 3° Le poste est muni d’un vibraleur Y à note musicale actionné par la bobine d’induction F et G. Ce vibrateur, très robuste, actionne directement le téléphone récepteur et permet, s’il y a lieu, d’établir des communications par signaux Morse. Ces signaux très puissants peuvent être transmis et utilisés dans le cas où l’on ferait usage de lignes très défectueuses,
- F. DUCRETET& E. ROGER
- ,r m
- erre
- — Schéma des connexions.
- encombrement possible, les organes nécessaires pour ils permettent également d’expédier des signaux assurer de bonnes communications à distance, même conventionnels (Dépêches chiffrées).
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2° Série). — N° 19.
- Poids et encombrement.
- Cet appareil téléphonique est renfermé dans une sacoche en cuir et est d’un poids minime, 2 kilos environ; ses dimensions sont très réduites, l’appel n’exigeant ni magnéto ni sonnerie, cause de dérangements continuels :
- Longueur : i65 millimètres,
- Largeur : q5 millimètres,
- Hauteur : 170 millimètres,
- Mode d’emploi.
- Relier les deux bornes extérieures L L', l’un au fil
- Fig’. 3. —• Rouet enrouleur portatif.
- de ligne isolé, l’autre à la terre au moyen du piquet renfermé dans la sacoche, dételle façon qu’à l’état
- de repos, la clef B se trouve bloquée. Ce piquet doit être enfoncé de toute sa longueur dans le sol en choisissant de préférence un terrain humide. Sortir le récepteur et le fixer à l’oreille au moyen du serre-tête.
- Presser plusieurs fois sur la clef d’appel après avoir placéla manette du commutateur sur la position appel. On doit alors entendre le bruit du vibrateur.
- Pour converser, placer la manette sur la position conversation et appuyer d’une façon continue sur la clef B. Il est inutile de sortir l’appareil de sa sacoche, il suffit de parler au-dessus delà boîte ouverte en inclinant la tête vers l’intérieur.
- La main droite reste libre pour écrire, s’il y a lieu.
- Observations.
- Le schéma de la figure 2 indique les connexions entre les divers organes du poste. Le courant est fourni par 2 éléments de pile P. Un seul élément sert pour la conversation et les deux sont utilisés pour l’appel.
- S’il était nécessaire de retoucher au réglage du vibrateur, il faudrait sortir l’appareil de la sacoche, aprèsavoir détaché les deuxfilssouplesrèjiantrappa-reilaux bornes de ligne L L'.
- Ce réglage s’effectue en agissant sur la vis V du vibrateur.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- DÉBOUCHÉS COMMERCIAUX
- Espagne.
- Le Consul général de France, à Barcelone, indique que l’industrie électrique a pris, depuis quelques années, un développementconsidérable en Catalogne.
- Enigii, il n’existait qu’une grande société électrique, la « Compania Barcelonesa de Elec-tricidad », dépendant principalement de la Deutsche Bank ; elle assurait par son usine l’éclairage de la ville.
- Depuis cette date, deux autres compagnies se sont fondées et ont donné une impulsion nouvelle à l’industrie électrique en Catalogne :
- La « Energia Electrica de Cataluna », française parla majeure partie de ses capitaux, son personnel technique et la majorité des membres de son conseil d’administration;
- La « Barcelona Traction Light and Power C° » plus connue sous le nom de la « Canadienne », parce qu’elle a été constituée sous le régime de la loi canadienne, par des industriels et des capitalistes nord-américains.
- A côté de ces établissements, il faut noter l’existence d’un nombre assez grand d’entreprises qui font les installations dans les maisons particulières et vendent au détail le matériel électrique.
- Il existe à Barcelone une association des industriels électriciens, « l’Asociaeiôn de industriales électricistas y anexos de Cataluna », présidée par M. Juan Pich y Pou, adjoint au maire de Barcelone. Dans différentes réunions, elle a étudié la crise dont est menacée l’industrie électrique et les moyens de la conjurer. Par l’inter-
- médiaire de son président, elle a attiré l’attention du Gouvernement et a sollicité son concours. La plus grande partie du matériel étant importée habituellement d’Allemagne arrivera à faire complètement défaut. Quelques commerçants ont déjà augmenté leurs prix.
- Les affaires électriques catalanes subissent une crise très grave. L’Association présidée par M. Pich y Pon s’occupe activemen t de remplacer le plus tôt possible les produits allemands par ceux d’autres pays étrangers.
- Il importe d’ajouter que, môme si elle est approvisionnée dorénavant par la France, l’Angleterre et l’Italie, comme elle l’était auparavant par l’Allemagne, l’industrie catalane d’électricité n’échappera pas pour cela à une crise douloureuse qui existe déjà pour certaines branches.
- Les besoins et les demandes de l’industrie électrique en Catalogne sont donc moins considérables que dans une période normale. Ils n’en méritent pas moins d’attirer sérieusement l’attention de ceux de nos industriels dont les usines ne sont pas fermées, non seulement, à cause des bénéfices à réaliser dans le moment présent, mais aussi en prévision d’un meilleur avenir.
- Il est inutile de donner la liste des nombreuses maisons de vente de matériel électrique de Barcelone et des autres villes de Catalogne. 11 suffit d’adresser offres et catalogues au Président de « l’Asociaeiôn de industriales electri-cislas y anexos de Cataluna ». Ce dernier centralise tous les renseignements qui peuvent rendre service à ses confrères.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N» 19,
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Société Lyonnaise de Mécanique et d'Electricité. —
- Le 26 mai, A 11 heures, rue de la Fédération, 43, à Paris.
- Energie Electrique de la Basse-Loire. — Le 26 mai, à. 2 h. 1/2, rue Saint-Lazare, 94, à Paris.
- Compagnie de Locations Electriques. —Le 27 mai, à 3 heures, rue Blanche, 19, à Paris.
- Société du Gaz et de l’Electricité de Marseille. —
- Le 27 mai, à 2 heures, rue de l’Arcade, 20, à Paris.
- Compagnie de Distribution d’Energie Electrique. —
- Le 3 juin, à 10 h. 1 /2, rue de Madrid, 7, à Paris.
- Compagnie Électrique de la Loire et du Centre. —-
- Le 4 juin, à 5 h. 1/2, rue de Mirotnesnil, 69, à Paris.
- Compagnie Française de Tramways et d’Eclairage Electrique, de Schanghaï. —Le 10 juin, à 2 h. 1/2, rue Chauchat, 7, à Paris.
- Société Andelysienne d’Electricité. — Le 18 juin, à i 'i heures, rue de la Tour-des-Dames, 11, à Paris,
- ADJUDICATIONS
- Le 26 mai, à la Préfecture de Dijon (Côte-d’Or), construction de la ligne de tramways de Dijon à Beaune. Devis : 42000 francs.
- Renseignements à la Préfecture et aux Bureaux de M. Mayer, 38, rue du Chateau, à Dijon, et de M. Chopin, 16, boulevard Sévigné, à Dijon.
- o
- * *
- L’administration des Chemius de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir six ponts roulants mus électriquement, destinés aux nouveaux ateliers de Solteville.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (i'° division),
- 43, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de quinze à dix-sept heures, jusqu’au 4 juin 1915.
- * *
- L'administration des Chemins de fer de l’Etal, à Paris, a l’intention d’acquérir 25 ) pylônes en treillis métalliques destinés aux installations électriques des gare, ateliers et dépôt du Mans.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (20 division), 43, ruede Rome, à Paris (8e),le mardi et le vendredi,de quinze à dix-sept heures, jusqu'au 4 juin 1915.
- *
- •* *
- Le 5 juin 1915, à 11 heures, au Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes, to3, rue de Grenelle, à Paris, fourniture de i5 wagons-poste de 18 mètres montés sur bogies (2 lots) ; 20 wagons-poste de 14 mètres (2 lots); 3 caisses d’allèges de 14 mètres et 3 caisses d’allèges de n mètres (1 lot).
- Les personnes désirant concourir auront à formuler une demande écrite qui devra parvenir au Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes (direction de l'exploitation postale, 6® bureau, rue de Grenelle, n° io3, à Paris), avant le 26 mai 1915.
- S’adresser, pour prendre connaissance de l’arrêté d’adjudication, à Paris, au service de la vérification du matériel des Postes et des Télégraphes, boulevard Brune, n° 75, tous les jours ouvrables, de neuf heures à onze heures.
- RÉSULTATS D’ADJUDICATION
- 11 mai. — Au Sous-Secrétariat d’Etat, Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, t, rue de Valois, Paris.
- Travaux à exécuter à l’immeuble des services annexes du Ministère de la Marine (avenue de Suffren).
- 2e lot, — Electricité. — Mont. 64000 francs.
- MM, Devilaine et Rouge, 41- — Mildé et fils, 18. — Société Mors, 26, rue de la Bienfaisance, Paris, adj. à 42, 10 % de rabais.
- \
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique.
- est interdite.
- . Le Gérant: J.-B. Nûuet.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
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- Trente-septième année SAMEDI 29 MAI 1915. Terne XXIX (2* série). N° 20
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- A. BLONDEL. — Analyse des réactions d’induits des alternateurs (Fin)........... i 93
- MAURICE DASTE. — Sur le principe d une machine électrique à résoudre les équations numériques. ...................... 197
- Publications techniques
- Stations centrales
- L’usine hydro-électrique de Lontsch (Suite). 199 La mesure des températures dans une station centrale moderne. — Ch.-S. Jeffrey........ 20G
- lilectro métallurgie
- Comparaison des résistivités électriques aux hautes températures. — Carl Hering........ 209
- Statistique
- Importation en Russie des produits de l’industrie électrique de 1906 à 1913............ 212
- Echos de la guerre
- La guerre, la mobilisation et les dégâts aux usines. — P. Bougault..................... 214
- ANALYSE DES RÉACTIONS D’INDUITS DES ALTERNATEURS (Fin)^
- Deuxième hypothèse. —A <!>„ = constante. —Ce cas est tout à fait l’opposé du précédent et est plus compliqué. On voit tout d’abord que, pour obtenir un flux utile constant, quand l’induit débite un courant accru de Al, il faut envoyer dans son noyau de 1er un supplément de flux :
- A<1>„ = — A<I>/3 =
- AAI
- di
- /3
- qui compense l’effet des fuites extérieures /‘3. Il en résulte une augmentation du potentiel magnétique à l’entrée :
- AAI et,
- AAI
- di
- /3
- et par suite une augmentation du flux de fuite suivant/2
- , &a \ _
- + ^----) ~ (’3
- (<v /-3 /
- A<I>/2
- AAI
- dl
- fi
- AAI
- /3>
- Ü\.f2
- en posant p3 = 1 -f-
- dia
- dl/j
- On peut, pour simplifier, réunir ensemble les fuites 2 et /'3 en appelant dls une réluctance
- magnétique équivalente à celle de l’ensemble de ces fuites, ce qui revient à poser:
- 1
- (R
- __ JjL _l_ di /-‘2 di
- ./ 3
- O11 en déduit immédiatement l’expression de l’augmentation de flux dans l’entrefer, égale à l’ensemble des flux de fuites :
- AAI
- A^I’e = A<l>/2 -f- A‘I>/3 — .
- Si l’on remarque que l’augmentation de chute de potentiel magnétique dans l’entrefer est alors cR.eA <I>e, on en déduit le potentiel magnétique à la sortie des inducteurs :
- dlf2 A'l>/2 + die A<I>e = c3 AAI ^ A AI
- di.
- AAI
- ("•
- +
- et par suite l’augmentation du flux de fuite entre les pèles inducteurs :
- (') Voir Lumière Electrique, du 22 mai igiâ, p. 169.
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- m
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N«20.
- En ajoutant ccttc augmentation de flux de fuite à l’augmentation du flux d’entrefer, on obtient l’augmentation du flux qui doit sortir de l’inducteur vers l’induit :
- A«I», = A«I«. + A-Iy, = A AI | 4- +
- _dls °\r i
- Le circuit de l’inducteur peut être considéré comme fermé sur le flux de fuite f\ et par conséquent l’augmentation des ampères-tours nécessaire sur l’inducteur est égalé :
- A ni •— cH / [ A 'J* / j et ^ dv— ( i ^/'i —f— i R A <ly i —j- ( /A (f &fi “H dt; . . / , &e
- =-TÇ- 4A (" + “
- cRc
- . + ~ AAI Otg/ (Rg
- <’i ?» +
- tRs
- +S;]
- AAI.
- ri . , ta.,-
- Itn posant, pour abréger, t>, — i -)-----,
- t'Vi
- on connaît ainsi tous les éléments essentiels de la variation du régime qui sont résumés dans la quatrième colonne du tableau.
- On notera que les fuites/*3 entraînent, contrairement à ce que l’on croit quelquefois, une augmentation du flux dans le noyau induit et, à ce point de vue, les fuites/’a et f“i ne jouent pas tout à fait le même rôle. Les fuites f 'i sont fournies par l’induit, tandis que les fuites f i sont dérivées directement sur le flux provenant de l’inducteur avant qu’il pénètre dans l’induit. On peut cependant, pour la commodité du calcul, considérer les fuites/^ et/‘3 comme créant une dispersion totale attribuable à l’induit, et supposer que l’inducteur fournit de l’induit un flux égal à ce flux de dispersion : ce flux de dispersion totale constitue alors dans le cas considéré le II ux de self-induction de l’induit et on en déduit sans difficulté les ampères-tours à placer sur l’inducteur, l'expression obtenue étant la même dans éétte hypothèse fictive que dans le cas réel que iîuus venons d’étudier.
- Mais on se tromperait si on voulait en déduire l’induction réelle dans le fer de l’induit; en attribuant au flux <I>„, une augmentation égale au flux de dispersion <1>.,-, on trouverait une induction plus forte que l’induction réelle. Pour calculer celle-ci, on doit considérer seulement le llux + ’l’/a que nous avons appelé <l>(i. xLes fuites <I>/3 sont réduites par le flux de l’inducteur qui passe dans les parties des bobines en dehors du fer de l’induit. Ce flux tend énale-
- O
- ment à compenser la composante wattée de la chute ohmique. Je le prendrai en considération ultérieurement en détail.
- Troisième hypothèse. — A<I», — o. — Ce cas ne se rencontre jamais dans la pratique, mais il a un intérêt théorique parce qu’il correspond aux courbes de Potier. On sait que Potier a remarqué le premier que, si l’on fait débiter l’induit sur un circuit complètement inductif et qu’on mesure l’excitation nécessaire en fonction du courant débité, on obtient pour différentes valeurs constantes de ce courant déwatté des courbes d’excitation qui présentent la curieuse propriété du parallélisme.
- Potier a trouvé également que ,1e parallélisme est obtenu par une translation verticale—XI et une translation horizontale -j- al ; la première étant du genre d’une self-induction et la seconde du genre des ampères-tours, la plupart des auteurs en ont conclu qu’ils pouvaient employer X pour représenter la self-induction de dispersion et al pour mesurer les contre-ampères-tours.
- MM. Guilbert et Picou (') ont démontré que cette transformation revient à supposer pour chaque point transformé que le flux dans l’inducteur reste constant. C’est ce qui fait l’intérêt de l’hypothèse A<1>, = o.
- Le calcul des flux et des forces magnéto-motrices est dans ce cas extrêmement facile et peut se faire, comme on va le voir, de la même manière que dans la première hypothèse, mais avec cette simplification que l’inducteur ne subissant aucune variation de flux peut être supposé enlevé du circuit ou doué d’une réluctance infinie. Il en résulte que le flux de réaction de l’induit vers les inducteurs se ferme seulement parles fuites /ôet par le chemin suivant l’entrefer et les fuites f\; la perméance totale équivalent à ces deux chemins est :
- _L — J—U _________!____.
- cRw tR/a dte “f- dt/j
- La réluctance équivalant à ce circuit bifurqué est R’".
- La réluctance totale dla -f- dP" et par suite la variation de flux A<1>« :
- AAI A Aï 0\e -j— iR^i -j— tRy^
- a dt« -|- c%m dt/-2 tR,( -j- (tRe -j- dt/i)
- «fa......' ii
- (') La démonstration de cette propriété a été donnée parM. C.-F. Guilbert (L‘Eclairage électrique, juin igoa).
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- 29 Mai 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 19S
- TJ <Rn *4” (R-fl n ...
- En posant^ = --------s----— ,ce ilux se divise en
- i>lf2
- deux parties respectivement proportionnelles à (Re —dQ, a di/2
- * AJ
- D’où : A4» fi — — A‘I»e — —------r---—-— ± .
- M-a + fss (tJL + fcft) dlc —|— (R fi AAI
- ~ lil.n àa+ Vi[dlt + 0lf,)‘
- A«I>
- fi
- Pour obtenir qu’il ne passe aucun llux de réaction dans les inducteurs, on est obligé d’augmenter un peu l’excitation sur ceux-ci et cette augmentation doit être précisément égale à l’augmentation de la différence de potentiel magnétique entre les pièces polaires, c’est-à-dire, Ri <I>/i ; on a donc :
- A AI
- A ni = iR/. -------------r----—, .
- ' (Ru +*’2 + (Rfi)
- Bien entendu, le (lux utile dans l’induit s’obtient, en ajoutant en valeur absolue au llux A<I>„, le flux de fuite A«I>/3, qui est alors de même signe. On obtient ainsi les résultats inscrits en cinquième colonne du tableau.
- Le coefficient- de self-induction apparent de l’induit n’est autre que le coefficient X de la théorie de Potier, il est, comme on le voit, fort différent de ce qu’il est dans la première hypothèse (troisième colonne;: il est beaucoup plus petit, puisque le llux de l’induit ne se ferme pas à travers l’inducteur, mais seulement à travers des fuites; il ne peut donc pas servir dans l’étude des variations de régime des alternateurs accouplés, comme peut le faire le coefficient de .loubertou mon propre coefficient Ld.
- Il ne peut pas non plus servir pour représenter la self-induction dans la deuxième hypothèse (quatrième colonne du tableau), car il est notablement plus grand que la sell'-induction réelle, laquelle représente le coefficient ls de ma propre théorie. On voit en définitive que ce coefficient X de Potier n’a d’intérêt que pour la question toute spéciale qu’il avait traitée, celle du parallélisme des courbes caractéristiques des débits constants déwattés.
- Encore, convient-il d’ajouter que ce coefficient I n’existe réellement que si la réluctance de l’induit, qui est forcément variable aux différents points de ces courbes, est négligeable vis-à-vis des autres réluctances. De telle sorte que la saturation de l’induit ne se fasse pas sentir dans le résultat; car, dès qu’il y aura un effet
- marqué de saturation de l’induit, les courbes né peuvent plus être parallèles; cela réduit encore l’intérêt de ec facteur X,
- Le facteur de contre-ampères-tours de fa troisième hypothèse nous donne de même le coeffi-ficicnt a de Potier
- a __ A____________________
- <Ra “I- <’2 {<Rc “H (Rri)
- On voit que ce coefficient est notablement plus petit (pic celui que donne la deuxième hypothèse. Cela provient du fait que les ampères-tours de Potier représentent ceux qui sont juste suffisants pour s’opposer au passage du llux de réaction de l’induit à travers l’inducteur; tandis que, dans ma théorie, il faut ajouter sur les inducteurs encore les ampères-tours supplémentaires nécessaires pour fournir le llux des fuites 'l'/u (d’ailleurs petites) et l’augmentation du llux des fuites <I>/.2 qui est très notable; l'augmentation tle ces flux de fuites entraîne une augmentation du flux’Iq-, lui-même.
- Or, on a intérêt à calculer les ampères-tours supplémentaires de l’inducteur à ni dans la deuxième hypothèse, (lux<l>u constantpour maintenir l'alternateur à potentiel constant. Le coefficient Jt de Potier est inutilisable pour ce calcul; il n'a donc qu’un intérêt purement théorique.
- Cas du débit pratique (avec composante wattée). — Nous avons supposé, dans ce qui précède, que les courants polyphasés débités par l’alternateur se réduisaient à une composante réactive (débit sur courl-circuit ou self-induction ayant un grand facteur de réactance';, mais en pratique, à cette composante s’ajoute une composante active (') ou wattée (c’est-à-dire en phase avec la force électromotrice interne).
- L’effet de celte composante est complètement différent de celui du courant réactif; elle donne
- (') On pourrait considérer le cas où il n'y a qu’une composante active et pas de composante réactive, mais on ne peut réaliser ce cas qu’en faisant débiter l’alternateur sur un circuit présentant de la capacité en dérivation, de manière à recaler le courant en avauce par rapport à la tension aux bornes puisqu’il s’agit de rendre nul le décalage interne <]/ du courant par rapport à la force électromotrice. Ce cas, qui peut se présenter dans le fonctionnement des alternateurs à vide sur des réseaux de forte capacité, est un peu exceptionnel. Il en est de même du cas où l’alternateur débite sur une capacité, cas où l’on peut avoir une avance du courant par rapport à la force éiectromotrice interne elle-même, c’est-à-dire une composante purement réactive en avance. Le cas ordinaire est celui de deux composantes, l’une-active, l’autre réactive.
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- LA LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2« Série). — N° 20,
- lieu en effet à des flux transversaux dirigés suivant les axes bissecteurs des pôles et qui se décomposent en deux parties :
- i° Un flux transversal <I>* traversant l’induit, l’entrefer et les pièces polaires des pôles inducteurs; a° Un flux de fuite d>/2 traversant l’induit et un chemin de fuite f\de même composition que pour les cdurants réactifs, mais dont la saturation peut être un peu différente.
- A ces flux, il convient d’ajouter encore le flux de fuite <I>/a, qui suit un chemin de fuite de même réluctance que précédemment; on peut sans grande erreur combiner <I>/2 et «I>/3 sous le nom de flux de dispersion totale, <!>.« comme plus haut, mais en ayant soin de remarquer que seules les fuites f2 donnent lieu dans le noyau de l’induit à un flux s’ajoutant au flux transversal <ï>« et peut contribuer ainsi à la saturation de l’induit. La force électromotrice résultante est proportionnelle au flux total résultant du flux inducteur, qui n’est pas modifié puisqu’il n’y a aucune réaction sur les inducteurs et de la résultante vectorielle des flux transversaux.
- Le diagramme fondamental que j’ai indiqué en 1899 permet précisément de faire cette composition des flux, ou inversement d’en déduire les deux composantes du flux de la connaissance du flux total (proportionnel à la force électromotrice apparente totale)etdel’anglededécalage interne 'F.
- Quelques auteurs ontcru pouvoir remplacer cette composition vectorielle de flux par une composition vectorielle directe et transversale des forces magnéto-motrices de l’induit en la réalisant seulement pour l’induit, l’entrefer et les pièces polaires; mais cette manière d’opérer n’est pas légitime parce que le flux total de l’induit se divise extérieurement en deux chemins de réluctance différente, le chemin de réaction directe et le chemin de réaction transversale dont les réluctances magnétiques entrent en ligne de compte pour produire le décalage; on ne pourrait composer vectoriellemcnt les forces magnéto-motrices, même dans l’induit seul, que si ces deux chemins étaient d’égale réluctance, ce qui n’est jamais le cas (‘).
- (') On peut par construction augmenter ou diminuer plus ou moins la réluctance du chemin direct en rédui-sanl~ou en augmentant la section des noyaux et de la culasse, sans modilier pour autant la réluctance transversale; on peut inversement faire varier la réluctance
- Partant d’une excitation donnée d’un alternateur, on lui fait débiter un courant purement watté, la force électromotrice aux bornes augmente; ce fait, qui a semblé paradoxal à quelques auteurs tels que Arnold ('), provient simplement de ce que ce régime ne peut être obtenu que par des phénomènes de capacité dans le circuit extérieur (voir la note à la ’page 195).
- En pratique, le cas le plus intéressant est toujours celui d’une force électromotrice constante indépendante du débit; cela revient à dire que le flux résultant du flux transversal et du flux direct est constant, si l’on néglige la résistance ohmique; le flux dans le noyau induit est alors constant lui-même si l’on néglige l’effet de fuites f\ (qui pratiquement sont toujours très faibles) appliquées au courant total résultant des composantes actives et réactives. On peut donc dans ce cas appliquer à l’induit une perméabilité constante, quel que soit le décalage du courant et cela facilite beaucoup les calculs; cela justifie également l’emploi de mon diagramme pour l’étude des générateurs et moteurs en marche synchronique.
- On peut, d’ailleurs, après un premier calcul fait d’après la valeur ainsi adoptée pour le flux du noyau induit, faire un calcul correctif tenant
- compte des chutes de tension /-I —)— /y-3 ^ dont il
- s’agit. O11 remarquera en terminant que ce calcul des flux et forces éleclromotrices transversales met en évidence une self-induction transversale totale
- Li — lt -}- If-2 -f- If),
- complètement différente de la force électro-motriceXI obtenue par la construction de Potier et que les ampères-tours transversaux correspondent à une valeur a = o du coefficient de réaction de Potier; pour ce motif encore, ces coefficients h et a ne sont pas susceptibles des applications que l’on en fait.
- Dans une seconde partie, je montrerai comment les remarques précédentes se traduisent par un diagramme des alternateurs.
- A. Blondel.
- transversale en modifiant la forme et la saturation des cornes polaires sans modifier sensiblement la réluctance du flux direct.
- (') J’ai protesté à cette époque contre la façon dont M. Arnold avait cru pouvoir s’attribuer ma théorie, ën la démarquant légèrement.
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- 29 Mai 19l5.
- 197
- LA LUMIÈRE
- ÆCTRI QUE
- SUR LE PRINCIPE D’UNE MACHINE ÉLECTRIQUE A RÉSOUDRE
- LES ÉQUATIONS NUMÉRIQUES
- Jolis clans lo numéro du 10 avril u)i:> do la LumièreElectrique une note cloM. J. Hethenodsur « le principe crime machine électrique à résoudre les équations numériques », dans laquelle Fauteur expose une idée que j’ai eue moi-même il y a quelques années et cpie j’ai eu l’occasion de faire connaître à différents électriciens.
- J'ai d’ailleurs généralisé cette idée en recherchant quels étaient les types d’équations susceptibles d’être résolues parla mise en série d’appareils électriques de même nature : dynamos à courant continu, transformateurs, moteurs asynchrones, etc., etc. Des résultats particulièrement intéressants sont obtenus avec les transformateurs statiques et un galvanomètre à bobines multiples.
- Considérons une série de transformateurs, sans fer, Tl5 T2, T3, T„ de rapport de réduc-
- ou
- i p — K/.
- È//>—i (Il
- • r Év /p #
- si L est très petit devant//,,.
- Les courants successifs jijvjvjn seront donc respectivement proportionnels à
- . di dH d”i dt dl2 ’ ’ ’ dtn ’
- Ceci posé, considérons un système galvanomè-trique dont les bobines A0, bu b„ sont par-
- courues respectivement par les courants z,
- di d"i
- chacune des bobines b0, bi} bfl est ainsi
- supposée intercalée dans le circuit d’un des enroulements des transformateurs successifs.
- Le couple total produit par ce système de courants sur l’équipage mobile du galvanomètre sera de la forme :
- „ . . . . di , . d2i d3i , . . d*n , .
- i -V + A,^-rX2^2 + x3 — + (,)
- JÜR. i.
- lion K,, K2>***K„ et groupons-les de la manière indiquée dans la figure ci-contre.
- Soit i le courant circulant dans le primaire de T, et supposons que les résistances des circuits de chaque transformateur soient telles que les chutes de tension dues à la self soient négligeables devant celles dues à la résistance et que chaque appareil fonctionne presque avide; pour un circuit quelconque on aura
- L Tt + ri"
- n djp—\
- ~ST
- les quantités XU7 >M, X2,X;t,... étant des coefficients constants dont la valeur numérique dépend des nombres de tours et des dimensions des différents circuits considérés.
- Ce couple s'annule quelle que soit la valeur du temps t quand le courant i est de la forme :
- i — C1ew|/ -f- —(— . . . —J— C„.ew L
- Si (Dj, ii)2> o)y,... iùn sont les racines de l’équation algébrique :
- o = a0 -f- X(Q -f- X2Q2 -f- ♦ • • X/tQ^ = o (2)
- et C,, C2, C3)... G» des constantes arbitraires.
- Si le galvanomètre est muni d’une bobine supplémentaire 11 parcourue par un courant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 20.
- variable I donnant naissance à un couple F =f(t) l’équipage mobile sera en équilibre sous l’action de ces deux Courants I et i, si le courant i prend à chaque instant une valeur définie par l’équation différentielle (3) :
- / 4) — 4*
- di
- dt
- H-**
- ti . x ±î
- dd + " ' dtn.
- La solution général a de celte équation différentielle est :
- galvanomètre en utilisant une propriété des courants sinusoïdaux.
- Considérons l’équation différentielle (5)
- 72/
- d'd d^i dt* |A° dît'
- (5)
- elle admet comme solution i — sin (Q t -f- a) si Q est racine de l’équation algébrique (G)
- i = F (t) -f C(e“*< + -f- C„ew«' (7,)
- jj-o "A' —F 1 —j— . . . —. o, (6)
- expression dans laquelle les quantités ct ,c\2,c3,. ..c„, uq, ü)2, ... w„, sont définies comme ci-dessus et où l’expression F (t) représente une solution particulière de l’équation différentielle (3).
- *
- * *
- Faisons parcourir le primaire du transformateur T, par un courant variable que l’on règle en fonction du temps par variation de la résistance d’un rhéostat liquide (à réglage continu) intercalé dans un circuit de piles ou d’accumulateurs ; si par un réglage approprié automatique ou à main on arrive à maintenir constamment au zéro l’aiguille du galvanomètre, le courant i sera une fonction du temps satisfaisant aux équations différentielles (i) ou (3) (selon que la bobine B est parcourue ou non par du courant à variation définie). Un ampèremètre enregistreur, placé dans le circuit primaire de T, donnera le tracé direct, si son déroulement est proportionnel au temps, de la courbe i = cp (£), solution particulière de l’équation (i) ou (3). La solution générale se déduira de la solution particulière par application de la formule (4) où il nous reste à déterminer expérimentalement les quantités oq, uq,.. .
- *
- * *
- Les racines oq, u)2, uq, ...u>„, de l’équation algébrique Q)
- O - 7'q "F 7., fi —|— X li}2 - j . . . -j - !
- peuvent se déterminer directement au moyen du même dispositif : transformateurs en série et
- Silos constantes g.0, [j.2, g.t... sont choisies de manière à être précisément égales g,0 à g.2 à /.j, t>.t à/w, et àX„, nous voyons qu’un dispositif à •m transformateurs en série et à galvanomètre à n bobines, alimenté avec du courant sinusoïdal, sera en équilibre absolu pour un certain nombre de fréquences ü racines de l’équation algébrique à coefficients numériques (6).
- En résumé nous avons montré qu’avec le dispositif indiqué il était possible théoriquement de résoudre non seulement une équation algébrique à coefficients numériques mais encore l’équation différentielle linéaire à coefficients constants dans toute sa généralité.
- Bien entendu la difficulté de variation des constantes ne permet pas d’envisager la réalisation pratique d’appareils de ce genre dans le cas général ; néanmoins, dans certains cas particuliers, pour de petites valeurs de l’exposant n, il est possible de serrer la question de plus près et de concevoir des dispositifs permettant d’obtenir le tracé direct de courbes, solutions d’équations différentielles relativement simples que l’on rencontre fréquemment dans l’étude de certaines questions d’Electricité industrielle. Le galvanomètre considéré peut dans ce cas servir de « régulateur » à un servo-moteur agissant sur le rhéostat de réglage du courant i cherché.
- Maurice d’Aste.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 199
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- STATIONS CENTRALES
- Usine hydro-électrique de Lôntsch (Suite) (<).
- Les conduites forcées. — Elles ont été calculées pour un débit de io mètres cubes par seconde à une vitesse maxima de 3,85 mètres à l’arrivée à l’usine.
- La section nécessaire, de •>.,G mètres carrés, a été répartie sur '3 conduites de i o5o millimètres de diamètre à leur par tic in férié ure; elle augmente progressivement pour atteindre i 35o millimètres à l’extrémité supérieure des conduites, comme le montre le tableau suivant :
- Tableau I.
- DIAMÈTRE DES TUYAUX LONGUEUR DES TRONÇONS VITESSE MAXIMA
- millimètres mètres m/sec.
- 1 35o 195 2,35
- 1 ’i 7 5 138 2,65
- 1 200 1-l-J MD
- 1 ia5 21 3 3,35
- 1 o5o 252 3,85
- La longueur de chacune des conduites est d’environ 92a mètres ; à leur sortie de la galerie d’amenée elles forment un coude brusque vers le bas et descendent à ciel ouvert sur une plateforme qui suit la pente de la montagne. Leur extrémité supérieure est ancrée dans un solide massif en maçonnerie qui forme bouchon de la galerie d’amenée, puis elles parcourent, sur une longueur de /|0 mètres environ, une galerie dans laquelle se trouvent les vannes et leurs appareils de manœuvre ainsi que les poulies de renvoi du plan incliné de service (fig. 20).
- La plateforme des conduites est disposée en escalier continu avec marches de 3o centimètres,
- (') Voir La Lumière Electrique des 8 et i5 mai 1915, p. 13/j et i58.
- sur toute la partie supérieure et très inclinée sur son tracé (lig. ai) et repose tantôt sur le sol, tantôt sur des arches en maçonnerie. Des massifs d’ancrage en béton de ciment ont été établis de distance en distance et sont solidement fixés au rocher par des armatures métalliques.
- Les conduites sont rectilignes entre ces différents massifs : au droit de chacun d’eux, et de chaque côté des massifs,sont intercalées dans les conduites des anneaux amovibles qui avaient pour but de permettre de corriger, le cas échéant, les erreurs de montage. Au-dessous de chaque massif se trouve également un joint spécial de dilatation (fig. 22).
- Les tuyaux sont en acier, avec joint longitudinal soudé; les différents tronçons, de 8 mètres de longueur en moyenne, sont réunis par des joints à brides boulonnées avec cordon de caoutchouc, logé dans une rainure pour augmenter l’étanchéité. Le remplacement de ces cordons se fait à l’aide des joints de dilatation dont les boulons permettent de remonter le tronçon de conduite situé au-dessous. L’épaisseur de la tôle, de 8 millimètres à la partie inférieure des conduites, diminue progressivement pour atteindre 3o millimètres à la sortie de la galerie d’amenée.
- Il n’existe d’ajîpareils de fermeture des conduites qu’à leur partie supérieure mais on a intercalé, à proximité de l’usine, des anneaux qui pourront, le cas échéant, laisser la place à des vannes. Les robinets papillons qui se trouvent à l’origine des conduites forcées peuvent fonctionner soit automatiquement en cas de rupture d’un tuyau, soit par commande àla main. Ce double rôle est assuré par deux robinets-papillons successifs dont l’un est a manœuvre automatique. On arrive ainsi à avoir une étanchéité absolue, car une conduite de purge placée entre les deux appareils évacue les infiltrations inévitables du premier robinet.
- La commande du robinet automatique peut se faire par un servo-moteur hydraulique, tandis
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N°20.
- que l’autre robinet est manœuvré à la main ; ce dernier, dont le fonctionnement est moins délicat, est placé en amont du premier, pour le cas
- On n’a pas jugé nécessaire de prévoir un dispositif de rentrée d’air dans les conduites en cas de fonctionnement des robinets-papillons auto-
- Kig, 20. — Chambre d'équilibre et départ des conduites forcées. — ISchoIlo i : 200.
- où le robinet automatique ferait l’objet d’une réparation (fig. •/])•
- L’eau sous pression du servo-moteur est fournie par une petite pompe qui prélève l’eau nécessaire dans la galerie d’amenée et la refoule
- Fig\ 21. — Massif d’ancrage.
- dans un réservoir de 3 mètres cubes, placé au niveau de la chambre supérieure d’équilibre ; la pression ainsi obtenue est de 4 kilogrammes.
- matiques, car les tuyaux ont été calculés assez largement pour supporter le vide intérieur sans crainte d’aplatissement. Cette précaution était d’ailleurs nécessaire à cause de la dépression qui peut se produire dans la partie la moins inclinée des conduites en cas d’accélération de la colonne d’eau.
- En ce qui concerne l’échappement de l’air lors du remplissage des tuyaux, il est assuré par des soupapes placées immédiatement en aval des robinets-papillons.
- La vidange des conduites se fait au moyen de robinets manœuvrés à la main depuis la salle des machines.
- Les servo-moteurs des robinets-papillons automatiques peuvent fonctionner soit automatiquement quand la vitesse de l'eau dépasse une certaine limite (rupture de tuyaux) ou par commande de la salle des machines.
- Dans chacune des conduites est placé à cet effet un pendule dont l’inclinaison augmente avec la vitesse de l’eau ; ses mouvements sont transmis à l’extérieur de la conduite à un tachy-mètre enregistreur et à un contact électrique à mercure qui ferme le circuit dès que la
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- L A L U M 1ERE EI, E C TRIQUE
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- vitesse de l’eau dépasse une certaine limite.
- Le courant électrique déclanche aussitôt le robinet d’ouverture du servo-moteur hydraulique ; l’eau sous pression s’introduit dans le cylindre de cet appareil qui met en mouvement le robinet-papillon.
- Les tuyaux reposent, tous les huit mètres, sur des selles en tôles renforcées, ancrées dans la maçonnerie des massifs d’appui. A proximité de l’usine ils sont recouverts d’un remblai destiné à les protéger contre les variations de température.
- M.“ 1 ; 25
- Alliage. Fer forgé.
- Fig. 22. — Joints de dilatation des conduites forcées.
- Pour ouvrir à nouveau l’appareil, on se sert d’un robinet à trois ouvertures manœuvré sur place.
- La commande du servo-moteur peut se faire aussi à la salle des machines par un courant électrique.
- Les tuyaux sont en acier Siemens-Martin avec résistance de 35 à 4° kilogrammes à la rupture
- Chacune des conduites est munie de manomètres enregistreurs.
- Comme nous l’avons dit, la mise en place des tuyaux s’est faite à l’aide d’un plan incliné funiculaire à une seule voie. Le treuil sur lequel s’enroule le câble se trouve au bas du plan incliné et les poulies de renvoi à la sortie de la galerie en dérivation.
- et 25 % d’allongement sur éprouvettes de 20 centimètres. Les coudes et pièces spéciales destinées aux bifurcations de tuyaux à l’usine sont en fonte d’acier ou en acier soudé; les joints de dilatation, anneaux des robinets-papillons, sont en fonte jusqu’à 6 kg. 5, et en fonte d’acier au-dessus.
- Conduite de vidange de la galerie d'amenée. — Cet ouvrage, qu’on emploie pour vider la galerie d’amenée des eaux, est branché sur celle-ci à environ 800 mètres en amont de l’origine des conduites forcées. 11 comporte une galerie transversale jusque sur le flanc de la montagne,
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 20.
- prolongée par une conduite forcée à forte pente, qui rejette les eaux au torrent.
- Cette disposition provient de ce cju'on ne savait pas encore, lors de la construction de l’usine, si les usagers du cours d’eau accepteraient de la force motrice électrique en remplacement des i 400 litres par seconde auxquels ils avaient droit. On pouvait ainsi brancher,
- 700 millimètres sur une longueur de 3oo mètres environ. L’installation des tuyaux est identique à celle des conduites forcées principales dont nous avons parlé plus haut.
- Usine. — L’usine est construite dans le fond de la vallée sur la rive gauche de la Lontsch ; les conduites forcées arrivent sur le côté de l’usine, puis, après un coude accentué, passent entre
- , Fig'.ji4. — Vue d’ensemble des conduites forcées pendant le montage.
- le cas échéant, ce tuyau sur une turbine.
- La conduite, calculée pour débiter dans ce but 1 400 litres par seconde, peut même atteindre 8 mètres cubes quand elle fonctionne en décharge.
- Son départ de la.galerie a été établi à peu près comme celui des conduites forcées ordinaires, d’abord avec faible pente (diamètre de 1 000 millimètres) et double robinet-papillon ; elle fait ensuite un brusque coude et descend suivant la pente de là montagne avec un diamètre de
- celle-ci et la rivière et pénètrentdans le bâtiment après un second coude. Cette disposition met l’usine à l’abri de tout accident aux conduites forcées; la tranchée dans laquelle se trouvent les tuyaux sur la partie inférieure de leur parcours est prolongée jusqu’à la rivière de façonà donner passage aux eaux qui proviendraient d’une rupture des tuyaux.
- Les fondations de l’usine sont en béton, et contiennent, en plus du cariai deQuite, les massifs
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- des turbines et la salle des transformateurs. Le bâtiment lui-même est en maçonnerie et en béton ; il comprend une salle des machines de 65 X'i6 mètres,une salle du tableau, adjacente à celle des machines sur toute sa longueur, et tic 5 mètres de largeur; un bâtiment des appareils électriques et de départ des lignes : enfin deux locaux annexes (fig. a5).
- Le canalde fuite, de a m. 5o de largeur,présente la particularité de pouvoir débiter les eaux des turbines par Tune ou l’autre descs extrémités d’où la possibilité de faire toutes réparations au canal
- sur deux paliers, avec turbine en bout d’arbre ; ils tournent à 375 tours par minute. Les excitatrices sont placées en bout d’arbre.
- Le voltage des alternateurs est de 8000 volts, ce qui permet la distribution à cette tension dans la région environnante. Comme la plus grande partie de l’énergie est cependant transportée à grande distance, chacun des alternateurs est relié directement à un transformateur qui élève la tension à «7000 ou /|8ooo volts. Ces transformateurs sont d’ailleurs placés à proximité immédiate de l’alternateur correspondant et peuvent être mis en place ou enlevés au moyen du pont roulant de l’usine (3o tonnes) (fig. a6).
- En ce qui concerne le tableau, on a cherché à séparer autant que possible les appareils des
- Fig\ a5. — Vue intérieure de l’usine pendant le montage.
- Fig-, afi. — Roue Pelton et rotor d'un alternateur.
- en isolant l’une des parties au moyen d’un batardeau transversal. Un déversoir de jaugeage se trouve intercalé sur le parcours du canal de fuite.
- Le bâtiment des machines est recouvert d’un toit sur ferrures métalliques, surmonté de lanterneaux de ventilation.
- Celui du tableau est à deux étages et celui des appareils électriques comporte 3 étages recouverts d’un toit en terrasse.
- Chacune des conduites forcées alimente deux turbines Pelton de 6000 chevaux, ce qui donne 36ooo chevaux pour la puissance totale de l’usine.
- Les groupes générateurs sont à axe horizontal
- canalisations ; tous les appareils sont néanmoins commandés à distance, chacun des groupes générateurs possède son tableau et constitue pour ainsi dire une centrale distincte.
- Turbines. — Les turbines, construites par la Société Th. Bell à Kriens (Suisse), sont du type Pelton à double éjecteur ; elles comportent un appareil régulateur de pression et un régulateur d’admission (fig. 27, 28 et 29). Chaque turbine absorbe 1 700 litres d’eau par seconde et produit 6 000 à 6 5oo chevaux sur l’arbre, suivant le niveau de l’eau au lac de Clonthal.
- En sortant des conduites forcées, l’eau passe d’abord dans une vanne de 60 centimètres de
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- LA U! Ml K UE KL UCT U I ( ) lTIV
- T. XXIX (2n Série). —N° 20.
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- diamètre intérieur el arrive ensuite aux éjec-teurs ; ceux-ci projettent l’eau de bas en haut sur
- rateur à pointeau (lig. *8). La conduite de dérivation au régulateur est branchée sur la conduite
- t’ig. 37. — Turbine de (i non HP., hauteur de chute, 3fo mètres; débit, t 700 litres par seconde; nombre de tours 37K.
- Vig. 2S. — Schéma des régulateurs des turbines de 6 000 HP. les aubes des turbines et sont munis d’un obtu-
- principale en aval de la vanne ; elle est également munie d’un obturateur à pointeau. Au-dessus du niveau du sol de la salle des machines ne se trouvent que la turbine avec son capot en fonte et les appareils les plus délicats du régulateur ; l’ensemble est fixé sur un socle en fonte boulonné contre celui de l’alternateur; le groupe forme ainsi un ensemble rigide et robuste.
- La vanne de fermeture des turbines est à manœuvre hydraulique ; on emploie à cet effet de l’eau sous pression, non filtrée, provenant des conduites forcées. Une canalisation de secours, branchée sur les conduites, permet de fermer les vannes par la simple manœuvre d’un robinet.
- Le débit maximum des turbines correspond à une vitesse de l’eau de(> mètres par seconde à travers le robinet-vanne ; celui-ci est d’une construction robuste en fonte d’acier avec parties frottantes en bronze. Chaque turbine possède un servomoteur hydraulique d’admission qui agit sur les pointeaux des éjecteurs. Ceux-ci sont prolongés par un piston différentiel qui subit, d’un côté, la
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- pression ordinaire de l’eau, sur l’autre côté, plus large, la pression variable de l’eau sous pression du régulateur. Les éjecteurs présentent la particularité de ne pas être réglés simultanément mais successivement : ce résultat a été obtenu en donnant à leurs pistons des surfaces
- pointeau obturateur de l’oriüee d’échappement.
- La commande des régulateurs d’admission et de pression se l'ait de la même façon. La figure 28 montre d’ailleurs le fonctionnement de ces appareils.
- l'ig. 29, — Groupe Brown-Boveri et Th. Bell de 6000 HP.
- légèrement inégales, ce qui fait que l’eau agit d’abord sur le plus grand.
- On a ainsi obtenu un meilleur rendement de la turbine, surtout quand elle ne. fonctionne pas à pleine charge. Les éjecteurs sontenbronze phosphoreux et les pointeaux en fonte d’acier.
- Le régulateur de pression est constitué également par un piston différentiel agissant sur un
- Les garanties de rendement étaient les suivantes :
- 1. La moyenne des rendements à 1/2, 3/4 et pleine charge ne devait pas être inférieure à 80 % .
- 2. Le rendement maximum dépasserait 82 % entre 3/4 de charge et pleine charge.
- Il nous paraît intéressant de reproduire à cet égard les résultats des essais (Tableau I).
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- LA LUMIERE ELECTRIQ UE
- T. XXIX (2* Série). — N° 20.
- Tadleau I. — Essais des turbines de 6 000 chevaux.
- NUMÉROS DURÉE H *3 P DÉBIT CORRIGÉ HAUTEUR CHUTE NOMBRE DE TOURS FRÉQUENCE- MÈTRE PUISSANCE ABSOLUE PUISSANCE EFFECTIVE RENDEMENT OBSERVATIONS
- m3 /sec. m3/sec. m PS PS
- 11 8h39* 0,07 0,06 35o 354 99 280 ù vide, sans excitation
- eu 8h/,2 0, io5 0,095 35o 356 I ()0 444 ù vide, avec excitation
- I 9h,° à 9"2o o,25o 0,240 35o 377 100 I 120 852 75>9 charge = 7s
- 2 91’21 à 9**35 0,444 O ,434 35o 377 100 2 023 1 63o 8o,5 » = 7 8
- 3 9h49 à 9ll57 0,616 O ,606 35o 377 IOO 2 83o 2 374 83,8 )) —~ 7a
- 4 io'1 9>» à 10**17 K 0,855 0.845 35o 376 IOO 3 943 3 3o5 83,8 )) = V8
- 5 I0h26 h ioh32 yi 1,017 I ,007 35o 376 IOO 4 700 3 932 83,7 » = 7s
- 6 i oV, i à 10**47 K 1 ,i865 I ,1765 349 376 IOO 5 480 4 542 82,8 )) =: 7s
- 7 I Ih23 A à nh3-j.A 1 j 384 j I ,3745 349 370 99 à 100 6 33q 5 38o 85,o (rnriuiioiis uux appavellu de mesure)
- 7a iih35 A à i iV,oK 1,440 i 43o 349 377 IOO 6 65o 5 3 80 81,0 charge Va
- 8 11h 51 à 11 '* '> 7 'A 1,5595 1,5495 348,25 376 IOO y 200 6 oo5 83,5 )) = 7a
- 9 "I2hl 2 'A à I 2**22 i,785 >,775 346 376 99 à 100 8 200 6 523 79,5 )) = 7a
- IO 12**33 A à i a1’37 A 1,512 I ,5(12 348,7 375 I OO y 000 5 787 82,7 » rrz 7s
- 11 1 2'‘4 I % k 12h/|6 A C489 1,479 349 3-4 99 6 880 5 708 83,o » —T 7s
- I 2 I2h5o à 12**5 2 A 1,65o I ,640 349 38o IOI 7 63o 6 io5 80,2 » 7a
- i3 ihi4 à rhi 6 A 1 D47 1,117 35o 376 IOO 5 3oo 4 333 81,8 » zzr 7s
- 1 >4 X ll2 I à ih23 A 1,070 1,060 35o 373 99 4 9^o 4 io5 82,9 )) — 7a
- i 5 ih28 'A à i**35 i,i45 1 ,1 35 35o 382 IOI 5 3 ao 4 402 83,2 » rrr. 7«
- (A suivre.)
- La mesure des températures dans une station centrale moderne. — Ch. S. Jeffrey.
- Tout ingénieur doit avoir pour objet, en vue d’assurer à sa station de force motrice le rendement maximum, de la conduire dans des conditions de marche se rapprochant des conditions d’essai; en d’autres termes, il doit, à de fréquents intervalles, mesurer avec précision les divers facteurs affectant le rendement de la station. Parmi ces mesures, celles auxquelles on attache le moins d’attention, quoique de la plus haute importance au point de vue de l’économie et de la sécurité, sont les mesures de température.
- A part celles des foyers, les températures les plus élevées à mesurer dans une centrale de force motrice sont celles des gaz des carneaux et de la vapeur vive, lesquelles dépassent rarement 35o°. La plus basse est celle de l’atmosphère.
- Les types d’instruments les mieux appropriés au service d’une centrale sont le thermomètre de verrè à mercure, les thermomètres indicateurs et enregistreurs à mercure du type Bourdon et le thermomètre à résistance électrique.
- Quels sont, maintenant, les points où l’on doit faire des mesures de température;' D’après l’auteur, des thermomètres reliés au tableau des appareils de contrôle des températures doivent être installés aux endroits suivants :
- i° Réservoir d’eau alimentant la chaudièi‘e;
- Entrée et sortie de l’eau d’alimentation à l’économiseur ;
- 3° Entrée et sortie des gaz à l’économiseur;
- 4° Dôme ou réservoir de vapeur des chaudières ;
- r.° Robinet d’arrêt principal des moteurs;
- 6° Stator des génératrices;
- 7'’ Entrée et sortie de l’air pour la ventilation des génératrices ;
- 8U Conduites d’huile des paliers des génératrices ;
- 9° Echappement de la vapeur au condenseur;
- in0 Aspiration et décharge de l’eau au condenseur;
- ii° Puits d’eau chaude;
- i2° Trémies à charbon.
- Dans cette énumération, il n’est pas question des foyers de chaudière, car la mesure des tempéra-
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- tures clans ces foyers exige des instruments spéciaux dont le mieux approprié est le pyromètre optique, mais ces instruments ne peuvent être confiés au personnel du service ordinaire. Bien que les pyromètres soient inutiles, dans les conditions courantes, pour mesurer la température des foyers de chaudière, ils pourraient être d’un usage plus fréquent pour les essais de chaudière, la détermination de la qualité et de la grosseur du combustible les mieux appropriées à tel foyer déterminé (ou vice versa), la reconnaissance des causes d’une combustion imparfaite accusée par une analyse des gaz.
- Une méthode simple pour apprécier approximativement la température d’un foyer de chaudière est l’analyse de la flamme par un verre violet qui arrête tous les rayons moins actifs que le violet. Or, plus la combustion est parfaite, plus grande est la proportion de rayons violets émis par les flammes. Dans un foyer bien établi travaillant dans de bonnes conditions, toute la partie interne doit être incandescente et paraître lumineuse quand on regarde à travers le verre violet. Si la température des gaz est basse, des taches noires indiqueront les points où la combustion des gaz ne se fait pas.
- Température des carneaux de chaudières et de l économiseur. — La mesure de la température des gaz à la sortie des carneaux peut se faire facilement soit par thermo-couples électriques, soit par thermomètres à mercure type Bourdon. Ces derniers sont coûteux et plus sujets à se déranger que les premiers; leurs indications sont lentes et cela nécessite l’installation d’un thermomètre à mercure dans le carneau de sortie de chacune des chaudières. Avec des pyromètres électriques, il y a avantage à grouper sur un même tableau central tous les instruments indicateurs.
- En général, il ne convient pas d’admettre aux économiseurs de l’eau à moins de 38° C, sous peine de courir de sérieux dangers de corrosion des tulies par condensation de vapeurs dans les carneaux; si donc on ne dispose pas de vapeur d’échappement, il faut réchauffer l’eau d'alimentation au moyen de vapeur vive. La mesure des températures est alors le seul mode de contrôle de la marche économique des réchauffeurs et économiseurs. Tous les économiseurs doivent être pourvus de thermomètres à l’entrée et à la sortie des gaz et de l’eau.
- Lorsqu’on peut mesurer la vaporisation de l’eau à la chaudière, la température des gaz des carneaux donne une indication sur l’état des chicanes à l’intérieur de ceux-ci. Une haute température des gaz lorsque le taux d’évaporation est faible révèle des fuites dans les chicanes.
- Température de la vapeur. — Quand on marche à la vapeur saturée, il n'est pas nécessaire de mesurer la température de la vapeur à la chaudière; elle se déduit naturellement de la lecture du manomètre. Par contre, cette mesure est capitale dans le cas de la vapeur surchauffée.
- Enroulements des générateurs. — La mesure delà température des enroulements et noyaux des générateurs et transformateurs est particulièrement importante au point de vue de la sécurité. Si elle n’est pas possible pour le rotor d’un générateur en charge, il faut remarquer que la tension y dépasse rarement ioo volts dans les turbo-alternateurs et que l’intensité y varie entre des limites relativement étroites en sorte que le danger dun échauffemcnt excessif est négligeable si les moyens de ventilation sont en état. Pour le stator, une méthode de mesure thermique recommandée dans un mémoire à Y American Inst'tute of Electrical Engineers, en février 1913, consiste dans l’insertion de bobines d’exploration dans les parties les plus chaudes de la machine. Les auteurs de ce 'mémoire avaient trouvé que l’élévation de température en ce point pouvait être supérieure de 60 % «à celle indiquée parles thermomètres à mercure placés contre le noyau ou dans les rainures de ventilation.
- Si les dispositions convenables sont prises dans la construction du générateur on pourra placer une bobine d’exploratiop dans toutes les parties du noyau. A défaut, le pyromètre électrique donnera des températures supérieures à celles indiquées par le thermomètre à mercure, parce que ce dernier 11e convient que pour les points facilement accessibles.
- Quand il n’est pas possible de mesurer la température du noyau même, on prend celle de l’air de ventilation à sa sortie. Si elle est supérieure à celle d’entrée, c’est que le générateur s’est échauffé.Dans la marine, en particulier, les mécaniciens doivent se guider, quant à la charge admissible pour les machines, autant sur le thermomètre que sur l’ampèremètre. Le premier donne une indication stable tandis que le second, surtout avec les moteurs de traction, varie au
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- point qu’il est difficile d’apprécier la valeur de la charge. Il convient de placer les thermomètres au centre delà buse d’air, là où la vitesse du vent est maximum. En raison de la difficulté d'accès en ce point, les thermomètres à lecture à distance sont préférables aux autres.
- Paliers et lubrification. — Dans une turbine à vapeur, la température de l’huile de graissage donne une indication sur celle des paliers. 11 suffit donc de contrôler la température de l’huile à l'aspiration et au retour aux réservoirs. La mesure au premier de ces deux points permettra de régler le débit d’eau de réfrigération au serpentin.
- Condenseurs. —Au point de vue économique, la lecture des températures au condenseur a un grand intérêt. A chaque degré de vide, correspond une température déterminée de la vapeur, température de laquelle doivent se rapprocher autant que possible l’eau d’injection et l’eau condensée. Le condenseur ne doit absorber que la chaleur latente de vaporisation, si la température de l’eau condensée est inférieure à celle qui correspond au degré de vide considéré, la pompe du condenseur fournit un travail inutile.
- Un condenseur à surface doit être pourvu de 4 thermomètres : à l’échappement de vapeur, à la décharge des condensations, à l’aspiration et à la sortie de l’eau de réfrigération. Dans un condenseur à injection, les condensations se trouvant mélangées à l’eau de refroidissement, le nombre de thermomètres se trouve réduit à trois.
- Pour ce service, les couples électriques à indication à distance sont nettement préférables aux thermomètres à mercure parce que, d’indication
- plus rapide, ils permettent des lectures plus fréquentes.
- Trémies à charbon. — Certaines qualités de charbons bitumineux, mises en tas ou en silos, présentent un danger considérable d’inflammation spontanée; de même, le charbon en poussier y est plus sujet. Un thermomètre rudimentaire, parfois employé pour contrôler réchauffement d’un silo, consiste en une tige de fer plongée dans la masse et dont l’élévation de température se constate au toucher. Un tube de fer dans lequel on introduit un couple thermo-électrique est un excellent dispositif pour déceler la combustion spontanée.
- En somme, pour la commodité du contrôle des températures en des points souvent difficilement accessibles, dans une grande centrale de force motrice, il est nécessaire d’installer un système de thermomètres électriques à lecture à distance. Untelsystème avec 3o points d’observation coûte environ 3 700 francs, soit, par an, environ 5oo francs, y compris l’amortissement et l’entretien. La dépense en est à peu près équivalente à celle d’un nombre égal de thermomètres à mercure manipulés sans précaution. Pour moins de 10 points d’observation, l’installation électrique ne se justifie plus par la raison d’économie.
- Les interrupteurs d’un pareil système doivent être robustes et à larges surfaces de contact. Comme des variations dans la résistance des circuits du fait d’autres causes que les variations de température seraient fatales à la précision des lectures, on ne saurait apporter trop de soins à l’établissement des connexions.
- {The Electrieal Review, 9 avril 1915.)
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- electrométallurgie
- Comparaison des résistivités électriques aux hautes températures. — Cari Herlng.
- Dans la construction des fours électriques dont le fonctionnement est basé sur la résistance électrique à haute température, la connaissance exacte de la résistivité des divers matériaux est de la plus haute importance. En outre, l’étude comparée de ces valeurs peut conduire à la découverte d’une loi physique générale.
- C’estpourquoi l’auteur s’estelforcé de recueillir les données dispersées un peu partout sur ce sujet et de les résumer sous forme d’une série de
- § § §
- Rt
- Diagramme î.
- graphiques reproduits ici. Dans tous, les échelles de température sont identiques, mais celles des résistivités varient en raison de leur grande amplitude totale. De l’un quelconque des diagrammes au suivant le rapport d’amplification de cette échelle est de 20, sauf du deuxième au troisième, où il est de a 5oo. Quelques courbes sont répétées d’un dia-
- gramme à l’autre pour faciliter les comparaisons.
- Les valeurs observées sont indiquées par des courbes en traits pleins et les valeurs extrapolées en traits ponctués. Ces dernières doivent donc être utilisées avec une certaine réserve. On a admis, tout au moins pour les métaux purs, que toutes les résistances électriques devenaient nulles au zéro absolu de température. D’autre part, de récentes déterminations faites par des physiciens indiquent que les résistivités de certains métaux semblent croître suivant une droite au-dessus du point de fusion. Si ces deux lois sont exactes, les valeurs extrapolées le sont
- aussi à peu près. L'11 petit cercle à l’extrémité d’une courbe indique la température maximum à laquelle, d’après ses fabricants, le métal peut être employé. Pour la plupart des métaux à l’état liquide, les points d’ébullition sont marqués par de courtes lignes verticales ponctuées indiquant une augmentation probablement brusque, quoique inconnue de la résistivité.
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- § I § i
- Les points de fusion ont été, en majeure partie, extraits des tables du Bureau of Standards et les points d’ébullition, des Smithsonian Physical Tables.
- Sauf indication contraire, les résistivités sont données en microhins par centimètres carrés. Les coordonnées sont rapportées à zéro : zéro absolu pour les températures.
- Pour le coefficient de température, on a employé ici la forme usuelle, soit a dans la formule R = / (i -f- at) où R est la résistivité à 1° centigrades et /-, celle à o° C. Parfois, cette dernière est donnée pour ao° C; il faut alors retrancher 20 de t, mais cela est sans importance pour les hautes températures considérées ici. Pour les très hautes températures, il entre parfois dans la parenthèse un facteur additionnel -j- ht2, mais ces valeurs ne sont pas, dans la plupart des cas, connues avec une précision suffisante pour qu’on en ait pu tenir compte.
- Parfois, les courbes ne sont pas absolument droites, il se peut que cela tienne à une variation de volume due à la dilatation ou à une erreur de la graduation thermométrique ou à quelque autre facteur étranger à la résistivité réelle.
- Diagramme 4.
- 1 «nh lit*
- Diagramme 5.
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- Le tableau ci-annexé donne, aux températures de 5oo°, i ooo° et i 5oo° C (rouge naissant, rouge vif et blanc éblouissant), les résistivités par ordre
- de grandeur croissante des divers matériaux. Les valeurs en italiques sont extrapolées.
- (Métallurgieal and Chemical Engineering, janvier 1913.)
- Tableau des hesistivites.
- A 500° G
- MICROHMS PAR CM3
- A 1000° C
- MICROHMS PAR CM3
- A 1 500° C
- MICROHMS PAR CM3
- Argent, solide..........
- Cuivre, solide...........
- Or, solide..............
- Aluminium, solide.......
- Laiton 2/1, solide......
- Molybdène, solide.......
- Tungstène (a, b , solide..
- Platine (b), solide .....
- Cadmium, fondu..........
- Platine (a), solide.....
- Tantale, solide.
- Zinc, fondu.............
- Per (a), solide, env....
- Elain, fondu (').........
- Alliage étain-plomb, fondu Ferro-nickel, solide (2)...
- Plomb, fondu............
- Calido, solide (3)......
- Métal Krupp, solide (4)... Nichrome II, solide (5),...
- Bismuth, fondu..........
- Antimoine, solide.......
- 5,00 5,10 6,62 10,00
- 12.50
- 16.50 18,00 s5 ,3o 34,12 34 4 36,o 36,60 5a, o 54 ,62 81,0 94,o
- 102,85 109 115
- *19
- i39,o
- l52
- Cuivre, solide............
- Or, solide................
- Argent, fondu.............
- Aluminium fondu...........
- Molybdène, solide.........
- Tungstène (a), solide.....
- Tungstène (b), solide.....
- Platine (b), solide.......
- Laiton 2/1, fondu.........
- Tantale, solide...........
- Platine ai), solide.......
- Etain, fondu..............
- Alliage plomb-étain (l).
- fondu...................
- H’erro-nickel, solide (2).
- Fer (a), solide, env......
- Calido, solide (3)........
- Plomb, fondu..............
- Nichrome II (G)...........
- Antimoine (b), fondu......
- Bismuth, fondu............
- 9>4»
- 12,54
- 17,01
- 24
- 28.5
- 30.5
- 33,4
- 4o,8
- 4i
- 57
- 66
- 68
- 9*
- io5
- 111
- 122
- 125
- 128
- i30
- 167,5
- Graphite (b)............
- Graphite fa)............
- Charbon (a).............
- Charbon (d).............
- Charbon (c).............
- Charbon ib).............
- Charbon en poudre.......
- Silicium, 0,094 à.......
- Chlorure de plomb (fondu
- à 520°)................
- Chlorure d’argent, fondu. Chlorure de plomb, solide.
- Silfrax B (°)...........
- Chlorure de cuivre, fondu.
- Graphite en grains......
- Charbon granulé (b) env.. Charbon granulé (a) env..
- Kryptol.................
- Refrax (7)..............
- Bore, env...............
- Silicium en poudre......
- Verre, env..............
- Fe203 ..................
- Cu-0 en poudre..........
- MuO2, poudre............
- CuO.....................
- ! OHMS OHMS
- 0,00080 Graphite (b^ o,ooo65
- 0 ,00084 Graphite (a; 0,00086
- 0,0027 Charbon (d) 0,0021
- 0,0028 Charbon (a) 0,0024
- o,oo33 Charbon (c) 0,00 fo
- O,0037 Charbon (b) 0,0034
- O ,22 Charbon en poudre 0,12
- O ,23 Silfrax B (ü) 0,84
- NaCl fondu 0,90
- 0,418 Verre, environ 1,0
- 0,547 Graphite en grains 1 >7
- 0,82$. Charbon granulé (b) 1 9
- 0,92 Charbon granulé (a) 2,8
- 2,5o Silicium en poudre 3,5
- 2,70 Refrax (7) 3,7
- 4,8 Kryptol 4,8
- 8,5 Porcelaine, env i5
- 10 Oxyde de manganèse, en
- !9i7 poudre i5,7
- 60 CuO, en poudre 18
- 120 Oxyde de zinc, en poudre.. 26,7
- 33o Pe'^U'*, en poudre 3i ,4
- 1 260 QuarU 110 ,0
- 1 570 Oxyde de magnésium, en
- 2 200 poudre 1 400,0
- 5 640 Alundum 8 000,0
- Argent, fondu.....:.
- Cuivre, fondu.......
- Aluminium, fondu...
- Or, fondu...........
- Molybdène, solide .. Tungstène, solide... Tungstène (b), solide Platine (b), solide... Tantale (b), solide.. Tantale (a), solide...
- Etain, fondu.......
- Platine (a), solide... Fer (a), solide, env. . Calido, solide (3)....
- Plomb, fondu.......
- Fer (b), fondu.....
- Graphite fb)........
- Graphite (a)........
- Charbon (d).........
- Charbon (a).........
- Charbon (b).........
- Filament Nernst, env
- Refrax (7)..........
- Silfrax B (fi), ....
- (charbon granulé (L). Graphite en grains. .,
- Kryptol.............
- Alundum, env........
- 23,0 24,8 29,0 37 0
- 40.5 43,0 5o ,0
- 52.6 74.0 78,0 80.5 98 0
- 131.0 136.0 148,0 166,0
- OHMS
- 0 ,ooo58 o ,00089 o 0016 0 0022 0 0029
- 0 5 0,7 0,85
- i,20
- 3,40
- 75o,o
- QUELQUES CARACTÉRISTIQUES
- (1) Alliage étain-pl’omh = 7.5,78 Pb -f 24,22 Sn»
- (2) Ferro-nickel = 5o -f* 5o.
- (3) Calido, de l’Elect. Alloy Cy, fond à 1 53o° C.
- (A Métal Krupp = acier nickel.
- (B) Nichrome II = acier nickel-chrome de la Üriver-Üarris Cy résiste à 1 îoo° C.
- Silfrax B = de la Carborundum Cy résiste à 1 8oo° C.
- (7) Refrax *= de la Carborundum Cy résiste à 2 ioo° C.
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- T. XXIX (2e Série). — N«2Ô.
- STATISTIQUE
- Importation en Russie des produits de Tindustrie électrique, de 1906 à 1913.
- Les dernières années étaient caractérisées dans le domaine du commerce extérieur russe, par un accroissement.extrêmement rapide de l’importation. Cette dernière était évaluée en moyenne à 2700 millions de francs pendant la période quinquennale, qui va de 1909 a 191*3, tandis que pendant le même espace de temps allant de 190/» à 1908, elle ne montait qu’à 1710 millions de francs. Mais le plus grand développement fut atteint par l’importation des produits fabriqués, accrue, par comparaison à celle de 1904-1908, de plus de 92 % (cf. q5o et 490 millions de francs tandis que l’importation des matières brutes n’augmenta que de 4 > % (cf. i56o et 9‘i5 millions de francs).
- Mais l’importation d’aucune série de produits fabriqués n’a grandi dans les mêmes proportions que celle des produits de l’industrie électrique, dont l’importation annuelle moyenne a presque triplée pendant les derniers cinq ans, par comparaison à celle de la période quinquennale précédente (cf. 40,5 et 14,6 millions de francs).
- Tableau I.
- ANNÉES IMPORTATION en Russie DES PRODUITS ÉLECTRO-TECHNIQUES IMPORTATION en Russie d'autres PRODUITS MÉTALLIQUES
- I9l,'i milliers île francs 11 900 milliers de francs 256 000
- 905 12 15o 273 OOO
- I9"® oc 0 285 OOO
- 1 3 400 324 OOO
- *9°8 18 85o 345 OOO
- l9<>9 22 200 4o5 000
- '9IG 29 000 49.5 000
- *9*1 38 200 6o3 000
- *9ia 4& 5 00 610 OOO
- iqi.3 '68 000 690 OOO
- Le tableau I nous donne l’importation comparée des produits électriques avec d’autres produits métalliques en Russie.
- On voit que l’importation de ces deux séries de marchandises s’est incessamment accrue d’une année^à l’autre pendantees ioans(de 1904 a 1918). Mais pendant que l’importation des produits élec-triques,cst devenue,au point de vue de la valeur,
- 5 fois 1/2 plus grande (cf. 67 et 12 millions de francs), celle des autres produits métalliques 11’a grossi que de 2 fois 1/2.
- Les données statistiques récemment publiées prouvent que l’importation des produits électriques continue à s’élever pendant l’année courante. Ainsi, de janvier à juillet 1914, elle était de 'I9 5oo 000 francs, tandis que pendant les mêmes mois de 1913, elle n’avait atteint que 32 400 000 lfr., et en 1912, 20200 000 fi*, seulement.
- Le tableau 11 (page 213) montre l’importation en Russie des produits de l’industrie électrique depuis l’application du nouveau tarif douanier spécifié.
- L’accroissement de la consommation de ces produilsétant partout considérable, l’importation de l’étranger de quelques-uns d’entre eux est néanmoins relativement minime, car la production nationale satisfait presque entièrement la demande. Ainsi, l’importation du (il de cuivre isolé n’a pas dépassé, pendant les dernières années, i()3,8 tonnes. Les cables électriques ont presque entièrement été fabriqués par l’industrie russe; en 1913 on n’en a importé que i32 tonnes tandis que, il y a io-i5 ans, leur importation montait à 2 45o tonnes environ. C’est également l’industrie nationale qui fabrique des accumulateurs et des appareils télégraphiques et téléphoniques. Pendant les dernières années, l’importation des premiers ne dépassait pas I2 tonnes et celle des appareils télégraphiques et téléphoniques no à i 3o tonnes. Les données de la statistique allemande montrent que les appareils téléphoniques surtout viennent de l’étranger; la quantité d’appareils télégraphiques importés est 3-4 fois moindre,
- L’importation des voitures de chemins de fer électriques est insignifiante par comparaison à la fabrication nationale : en 191», elle 11’était que de 106 voitures.
- La valeur de tous ces produits importés ; fil de cuivre, cables, accumulateurs, appareils téléphoniques et télégraphiques, voitures de chemins de fer électriques n’a pas dépassé, en 1913, 4 millions de francs; la valeur de tous les produits de l’industrie électrique étant de (>7 millions de francs.
- (d suivre.)
- (Electvilchcstvo, octobre nji4.)
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- Tableau II.
- MARCHANDISES (*) 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913
- tonnes ^ milliers j de ’ francs t 1 tonnes j milliers / de I francs J tonnes | milliers [ de 1 francs 1 W V G G O i milliers ( ! de francs J 1 tonnes | milliers 1 de \ francs j 1 tonnes | milliers { de \ francs tonnes | milliers 1 do 1 francs , tonnes | milliers j de ' francs
- Fil de cuivre (même en faisceau ou torsade), couvert
- de coton, degutta-percha, de caoutchouc ou d'autres
- matières simples, avec diamètre de chaque fil i
- égal à : ! I
- a) Jusqu’à 0,2 millimètre inclusivement 114 Gi5 49 322 82 443 65 38o 114 670 i J
- b) Le même, couvert de soie, même mélangée i29 990 95 65o i3o j 95o
- avec du coton 0 32 0 29 0 43 114 72 0,8 ! 72 f i i
- c) Moins de 0,2 millimètre 32,5 i5o 0 53 i6,3 64 9,8 62 q,8| 801 1
- d) Le même, couvert de soie, même mélangée ! i 22,8 208 26 260 Î9-2 36o
- avec du coton 0 40 0 56 0 40 6,5 64 4,9 72| [
- Câbles électriques de toute espèce 3 120 3 900 26 75o 555 1 220 i3o 420 23o 520 212 ! 394 155 270 i3o 410
- Machines dynamo-électriques et moteurs électriques ! 1 ! i i
- de toute sorte 135o 4 o5o 1480 | 5 700 2140 8 400 2340 9 5oo 2400 1 II 000 35oo 14 5oo 4100 i5 860 625o ! 25 600
- Transformateurs électriques 65 212 *9* 618 180 690 195 63o 26 900 3io I 250 417 1 270 520 1 880
- Tracteurs électriques — — 0 0 32,5 61 4*9 16 4,9 10 21,2 42 116 220 07 100
- Pièces de rechange pour dynamos et transforma-
- teurs : !
- a) Bobines 0 42 i6,3 7 5 i6,3 157 iG,3 128 9i7 78 29,4 I9O 24,0 176 22,8 i73
- b) Induits et collecteurs 32,5 170 82 38o 82 45o 73,5 364 49 274 73.5 390 92 488 92 445
- c) Paliers avec coussinets 0 i3 33 100 i6,3 58 4,9 *9 1.6 70 52 208 72 3io 26 1 3oo
- Appareils télégraphiques et téléphoniques.. * 90 5o5 100 558 8i,5 440 93 520 114 65o 124 755 21 640 i37 i 980
- Accumulateurs électriques i6.3 29 18 i 56 114 32 72 212 47 200 10,3 i 75 29,4 i33 3i | i55
- Interrupteurs, coupe-circuits, douilles pour lampes 1
- à incandescence, rhéostats, commutateurs avec 1 j
- pièces de rechange, sonneries et signalisation 1 j
- électrique „ 390 1 950 5o5 2 320 600 2 640 75o 3 900 1060 5 3oo 1 710 8 096 2 280 10 265 36;o • 7 600
- Appareils de mesure (ampèremètres, wattmètres, i
- voltmètres et compteurs). 76,5 5-0 114 890 *3; 94o 18a 1 3io 245 I 860 343 2 5oo 1455 3 140 540 3 85o
- Lampes électriques à incandescence avec i
- douilles 91 1 o5o 12 7 I 295 i63 2 720 212 4 040 292 6 000 375 6 900 49° 10 3oo 440 ! 12 3oo i
- Lampes électriques à incandescence sans I
- douilles.... 1,6 29 0 5 0 3 0 5 0 2 0 5 0 263 0 ! 5
- Voitures de chemins de fer électriques 84 1 750 63 1 35o 40 4.16 63 45o 89 1 190 i5o 1 5o8 184 1 5oo 106 j 1 17°
- Total h 907 |i5 057 18 817 ' 21 892 1 28 948 1 ! 3q 408 1 j44 745 jÔ7 278
- i i (l) Toutes les données numériques de ce tableau se rapportent à l’importation par les frontières d’Europe et de Caucase-Mer Noire, de même qu’au
- i commerce avec la Finlande.
- (2) Dans ce nombre sont compris 4 mille pouds de lampes * à filament de charbon et 23 mille pouds de lampes à filament i métallique.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N°20-
- ÉCHOS DE LA GUERRE
- La guerre, la mobilisation et le dégât aux usines.
- C’est décidément du Havre qu’aujourd’hui nous vient la lumière... Dans un précédent article, d o n 11 a co n t i n u a t i o n p a raî tra p ro c h a i n e m e n t d a n s la Lumière Electrique, nous avons indiqué que la question des séquestres des maisons de commerce austro-allemandes avait été réglée par l’ordonnance du président du Havre qui, comme l’a dit dans la suite le garde des Sceaux, a fait jurisprudence.
- Nous allons donner quelques détails sur une ordonnance de référé, émanant du meme magistrat, rendue dans des circonstances très délicates que voici : une usine est réquisitionnée pour le cantonnement delà troupe; elle est soumise à tous les dégâts que causera toujours une niasse de soldats, même animés des meilleures intentions... il y a urgence à faire constater les faits préjudiciables, et comme c’est une vérification qui ne sourit a aucune autorité ni civile ni militaire il faut que le propriétaire saisisse la justice.
- Mais quelle est la justice — administrative ou judiciaire — qui est compétente ? Cette matière est peu connue; elle nous ramène à des textes anciens que l’on aimait à croire oubliés, et dont l’exhumation s’impose à l’heure actuelle.
- Disons de suite à quelle conclusion on doit arriver: — c’est la compétence judiciaire qui s’impose pour solutionner les questions soulevées par les réclamations nées des dégradations commises aux cantonnements. En conséquence, s’il y a nécessité de se pourvoir rapidement aux fins de vérifications urgentes, faute de pouvoir obtenir des constatations administratives, c’est le juge des référés qui doit être saisi, sauf plus tard au tribunal judiciaire â statuer sur le chiffre réclamé et sur les constatations de l’expert ; c’est ce qui ressort au moins des faits que l’on va connaître et de l’ordonnance rendue le ai janvier 1915 (').
- (1) En lire le texte fort long dans la Gazette des Tribunaux du avril avec la conclusion de M. P. dans la Gazette du 19 avril.
- i
- FAITS AL MCO UK S
- Au début des hostilités entre les puissances alliées et 1 Allemagne, des troupes anglaises débarquaient au Havre, pour être ensuite dirigées sur le front de bataille. Ces troupes devant stationner pendant un certain temps, avant d’être mises en marche, il fallut pourvoir â leur logement chez l’habitant, faute de casernement spécial.
- C’est ainsi que le u août 1914, par une note, émanant de la mairie de Graville-Saintc-IIonovine M. le gouverneur du Havre autorisa l’armée anglaise â occuper l’usine des soies Bundy, boulevard Sadi-Carnot, à Graville et toutes les prairies l’environnant.
- L’occupation eut lieu effectivement du 11 août au septembre.
- Antérieurement au 5 septembre, date du départ des troupes de l’usine, M. Bellet, liquidateur de la société Bundy, avait, par l’entremise de son préposé Langlois, adressé une protestation à la mairie de Graville, se plaignant des dégâts causés à l’usine parles soldats anglais elle 5 septembre une convocation fut envoyée au sieur Langlois par M. le maire de Graville, M. Bellet formula alors scs réclamations, mais ne reçut aucune réponse. 11 tenta plusieurs démarches amiables sans résultat.
- C’est dans ces conditions que le 29 décembre 1914, M. Bellet, agissant en qualité de liquidateur amiable de la Société anonyme des appareils Bundy, donna assignation en référé devant M. le président du tribunal civil du Havre à M. le général "Williams, commandant la hase anglaise, et à la ville de Graville, on la personne de son maire, pour entendre â nouveau trois experts avec mission d’évaluer l’indemnité due â l’usine Bundy en raison de son occupation par les iroupes anglaises, et de rechercher, en s’entourant de tous renseignemenls, quels dommages avaientété causés ; d’en fixer l’importance, ainsi que le montant des dommages-intérêts â allouer; notamment rechercher si des portes de
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 215
- bureaux ou magasins Savaient point été fracturées, s’il n’y avait pas eu occupation départies de l’usine réservées telles que celle des bâtiments contenant les machines motrices, si l’on ne s’était point servi du matériel de ces machines, tubes, bâtis, pour construire des barrières, et enfin si, pour faire de la place, on n’avait pas placé dans les prairies la plus grande partie de la comptabilité.
- M. le président a renvoyé le litige devant la chambre du tribunal qu’il préside, jugeant en référé.
- M. Bcllet, par conclusions prises avant l’audience de référé du 9 janvier, a réduit l’objet de sa demande, en limitant la mission des experts à la recherche et à la constatation contradictoire entre M. le maire de Graville, M. le général Williams et lui,des dégâts et dommages qui auraient pu être causés.
- La ville de Graville s’en est rapportée à justice.
- M. le général Williams a demandé au tribunal des référés de se déclarer incompétent pour trois raisons :
- iü S’il s’agissait, en l’espèce, de réquisitions militaires, prévues par la loi du 3 juillet 1877, le décret du 3 août 1877, les dommages devraient être constatés contradictoirement avec un officier et ce serait à la commission départementale d’évaluation, instituée â Rouen, qu’il appartiendrait de fixer le montant de l’indemnité, sauf recours, alors seulement, devant le tribunal civil :
- fx° M. Bcllet ne produit pas de bons de réquisition réguliers ;
- 3° U occupation de V usine Bundy et ses conséquences dommageables ne résultent point d'une réquisition, mais doivent être considérées comme un fait de guerre ; par suite, le litige est pendant entre M. Belletet M. le ministre de la guerre et, seule, Vautorité administrative est compétente pour le trancher.
- Le troisième point, que nous venons de souligner était certainement le plus important, et c’est celui qui, étant donnée la loi française, doit être le plus souvent soulevé : les dommages allégués dérivaient-ils d’un fait de guerre, ou d’un simple fait de réquisition? Si la victime d'un dégât n’attaclie pas une grande valeur à l’origine du préjudice dont elle souffre — parce que de toutes les façons elle sait qu’elle est la victime — il n’en est pas moins vrai qu’il y a un abîme juri-
- dique entre les deux causes, d^abord au point de vue de l’existence du droit à indemnité, et ensuite à celui de la compétence, administrative ou judiciaire, du tribunal qu’il faut saisir : nous attachons donc un véritable intérêt pratique aux distinctions suivait tes.
- Les vrais faits de guerre ne donnent lieu, en principe, à aucune action contre l’Etat, les départements, les communes, que les dommages aient été causés par reunemi, ou par les sujets de la nation dont la victime fait partie, sauf certaines exceptions précisées par les lois : tous les dégâts occasionnés par les combats, ou par des faits directement accomplis en vue des combats, toutes les mesures prises alors, si dures qu’elles soient, doivent être subies au nom du salut commun et de l'intérêt suprême de la patrie. C’est par une mesure gracieuse que le gouvernement doit faire face aux obligations purement morales de réparation que la juridiction contentieuse ne saurait lui imposer: il peut, d’ailleurs, solliciter à cette fin des dispositions législatives : et pour la campagne qui nous occupe, on peut considérer comme certaine l’intention du gouvernement exprimée dans les termes suivants à la circulaire du 27 octobre adressée aux préfets delà zone des armées : « Le gouvernement se préoccupe à l’heure actuelle de venir en aide par tous les moyens dont il dispose aux populations qui sont victimes de la guerre; dans ce but, certain d’avance qu'il répondra aux vœux du pays tout entier, il se propose de faire appel aux régions que leur situation préserve des atteintes de l’ennemi pour leur demander d’apporter aux départements envahis, les secours de leurs propres ressources; il demandera aux Chambres le vote des crédits par lesquels la nation contribuera aux dépenses de guerre ; et afin de posséder une base d’appréciation qui lui permette de mesurer la dépense, le gouvernement vous recommande de faire, dans les conditions que je vous précise, les constats nécessaires. » Mais, nous répétons que, en dehors des mesures législativemen t prises, le fait de guerre, même accompli par nos troupes, n’ouvre pas le droit â une indemnité. Ainsi, et l’on ne saurait citer à notre avis un exemple plus précis : l’incendie de récoltes et d’un chantier de bois, commandé par un officier français, comme étant une mesure nécessaire â l’approche de l’ennemi pour l’empêcher de s’approvisionner,
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- T. XXIX (2e Série). — N* 20.
- pour l'entraver dans son ravitaillement, n’est pas susceptible d’engendrer une indemnité (arrêt du Conseil d’Etat du 6 juin 1873, i3 mars, ier mai, 24 juillet 1874)*
- Mais s’il ne s’agit pas d’un désastre, imposé par l’ennemi, ni d’une mesure prise parce qu’elle est exigée immédiatement en vue d’une action armée, s’il s’agit, au contraire, l’ennemi étant éloigné, de travaux faits ou de mesures commandées par la jurisprudence, en vue d’une attaque éventuelle non imminente, une indemnité est due; c’est l’application à une espèce particulière du droit commun en matière d’expropriation ou d’occupation temporaire et c’cst de plus la disposition prévue à l’article 38, titre (>, du décret du 10 août i853. Tout dépend donc des circonstances laissées à l’appréciation des tribunaux qui ont à déterminer le jour où aucun doute 11’est devenu possible sur l’éventualité d’une action : c’est ainsi qu’en 1870 on a considéré comme mesures préventives donnant droit à une indemnité des destructions faites autour de Paris avant la capitulation de Sedan,en vue de l’éventualité d’un siège, tandis que celles qui avaient eu lieu entre cette date et l’investissement de Paris étant considérées comme des faitsde guerre ne donnaientpas lieu à une indemnité, car elles s’imposaient en raison delà certitude et de l’imminence de l’investissement ainsi que de la nécessité urgente et immédiate de la lutte (Cons. d’Etat, a3 mai 1873, icr mai 1874). Alors que pour Paris, on considérait que l’investissement était devenu certain dès le lendemain de la bataille de Sedan, on accordait des indemnités aux propriétaires de la ville de Soissons jusqu’au jour où l’ennemi s'était présenté devant la ville, car on considérait que jusqu’à ccjour-làrinvestissemcnt n’était pas certain. Ce qui a été dit de plus court et de plus juste pour exprimer cette différence de régime, c’est bien la phrase de M. Thiers : L’Etat n’indemnise jamais des hasards de,la guerre, mais seulement des dommages volontaires, intention nés, réfléchis dont il est l’auteur (Cons. d’Etat, i3févi'ier 1874).
- Au contraire quand il s’agit d’une réquisition le principe est tout différent. Il y a droit certain à indemnité quand il y a dégât. Ce n’est plus en effet le décret du 10 août 1853 qui est applicable
- mais la loi du 3 juillet 1877 complétée par un
- \ _
- La reproduction des articles de la
- règlement d’administration du 2 août de la même année. L’article 14 dit textuellement :
- « Les troupes seront responsables de dégâts et dommages occasionnés par elles dans leur loge* mentou cantonnement. Les habitants qui auraient à se plaindre à cet égard adresseront leurs réclamations par l’intermédiaire de la municipalité au commandant de la troupe afin qu’il y soit fait droit. Si elles sont fondées, lesdites réclamations devront être adressées et les dégâts constatés avant le départ de la troupe ou en temps de paix trois heures après au plus tard; un officier sera laisséàceteffet parle commandant de la troupe.» Or il est facile de définir la réquisition par la simple lecture de l’article 8 de la loi : « Le logement dos troupes [en station ou en marche) chez l’habitant est l’installation, faute de casernement spécial, des hommes, des animaux et du matériel dans les prairies, maisons, écuries, remises ou abris des particuliers reconnus à la suite d’un recensement comme pouvant être affectés à cet usage. »
- Si dans le logement ou cantonnement réquisitionné, il est reconnu que des dégâts ont été commis,procès-verbal en est dressé contradictoirement par le maire de la commune et l’officier chargé d’examiner la réclamation.
- Ce procès-verbal servira de base à l’appréciation d’une commission d’évaluation, prévue par l’article '24 de la loi du 3 juillet 1877, puis, sur la proposition de cette commission d’évaluation, l’autorité militaire fixera le montant de l’indemnité à allouer (art. 25 de la loi du 3 juillet 1877).
- Dans des délais tics brefs, la décision de l’autorité militaire est notifiée â l’intéressé qui a quinze jours pour faire connaître s’il accepte.
- Aux termes de l’article 26 de la loi du 3 juillet 1877, s’il n’accepte pas, il doit indiquer la somme qu’il demande et c’est alors le juge de paix qui statue en dernier ressort jusqu’à 200 francs et en premier ressort jusqu’à 1 5oo francs. Au-dessus de ce chiffre, la contestation est soumise au tribunal de première instance qui statue comme en matière sommaire.
- (A suivre.)
- P. BOI GAULT,
- Avocat à la Cour d’Appel de Lyon Lumière Électrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-septième année
- SAMEDI 5 JUIN 1915.
- Tome XXIX (»• série). N» 21
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- M. PAVLOVSKY. — Note sur l’accouplement
- des circuits oscillants désaccordés.... 217
- P. SABE. — Automotrices électriques des lignes suburbaines de Lyon............... 222
- Publications techniques
- Stations centrales
- L’usine hydro-électrique de Lontseh (Fin)... 22O
- Prévention de l’électrolyse dans les chau-
- dières à vapeur............................ '229
- Télégraphie et téléphonie.
- Economie des installations de réseaux téléphoniques. — Haiivey-A. Smith................... 23o
- Statistique
- Importation en Russie des produits de l’industrie électrique de 1906 à 1 g 1 '» (Fini.. x'i'x
- Législation
- La législation de la houille blanche en Russie. 236
- Echos de la guerre
- La guerre, la mobilisation et les dégâts aux
- usines. — P. Boucault (Fin)............ 237
- Le service radiotélégraphique entre l’Allemagne et l’Amérique; mise sous séquestre dé deux postes de T. S. F. allemands..... 238
- Renseignements Commerciaux.............. 239
- NOTE SUR L’ACCOUPLEMENT DES CIRCUITS OSCILLANTS DÉSACCORDÉS
- Dans la pratique delà radiotélégraphie, on. utilise non seulement l: accouplement de circuits oscillants en résonance, mais assez souvent aussi des circuits désaccordés. Tel est par exemple le cas du montage de réception fréquemment employé (fig. 1), dans lequel on règle l’antenne sur l’onde à recevoir au moyen d’un condensateur C qui est monté en dérivation sur une self-inductance et forme avec elle un système désaccordé par rapport à la longueur d’onde propre de Vantenne.
- Tel est aussi le cas de réglage d'un poste d’émission, où un certain désaccord du circuit oscillant par rapport à l’antenne permet d! augmenter l’e/fet du courant sur un troisième circuit.
- Si l’analyse complète de Vaccouplement de circuits en résonance conduit déjà à des équations assez compliquées, les difficultés augmentent encore pour le cas des circuits désaccordés. Il nous a semblé cependant intéressant de considérer quelques cas particuliers, pour lesquels un calcul assez simple permet d’obtenir des résultats suffisamment approchés.
- Considérons 2 circuits couplés, dont C,, C2, Li; L2 sontles capacités et, self-inductances. Supposons que le . circuit I a une longueur d’onde fixe, et que celle de II peut varier.
- Dans le cas où on peut négliger les résistances, l’équation caractéristique de2 circuits a uneforme connue :
- (, IL_ K*) — (Q,* + Q»2) w2 -j- ÜfÜf = o. (1)
- #
- (aest la pu Isa tion de l’onde de couplage,et l’on pose: 1 „ „ 1
- o 2
- —î
- C,L, ’ “ C2LU
- K désignant le coefficient de couplage.
- Remplaçons « par —", 0, par — et suppo-l 1 o_ ____
- Of ...
- sons — égala m.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N* 21.
- On obtient :
- (î;) or - (£)*(' +(“)‘( - K!):= »
- ou plus simplement :
- T N - [m + 0 (y ) + «* (i — K») = o.
- En résolvant cette équation par rapport à
- 1 o
- , . . X
- qui est égal a r—, on trouve :
- X0
- ('•»)
- Le montage de réception représenté sur la figure i peut être, sans grande erreur, assimilé au casque nous venons de considérer. Le schéma est alors celui de la figure a.
- Ci est la capacité de l’antenne;
- Li -f- Lâ, la self-inductance ;
- Cs, la capacité en dérivation sur L2.
- Sous le nom de coefficient, de couplage, on désignera le rapport :
- Posons
- alors
- K
- vÇ
- -f- L2
- vÆ
- Qj8
- c2l2
- p*K*.
- Q22 Ci (L, -j- L2)
- La formule (a) aura donc la forme suivante
- On voit que généralement on obtient a ondes, et que le rapport des longueurs des ondes obtenues à celle de l’onde propre du circuit fixe varie avec le couplage de deux circuits, ainsiqu’avecle désaccord entre eux.
- Remarquons que, dans le cas de résonance (m = i), on trouve les formules ordinaires :
- ' xt = x0>/r+K
- et
- X2 = X0 v'i - K.
- (i-K2). .(3)
- Cette formule permet de calculer le conden-
- sateur C2,
- si on connaît K et le rapport
- X
- V
- Exemple :
- Calcul d’un condensateur variable en dérivation sur une antenne de capacité = 6/1000 MF., ayant une inductance L, = 900 microhenr,ys.
- La self-inductance-primaire du récepteur sur
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- 5 Juin 1915
- laquelle C, est dérivée, est égale à ioo micro-henrys, et la différence de longueur d’onde à couvrir est de 3 % .
- On a :
- K2
- Li -f- L2
- X„
- 0,0.5.
- On trouve p2 = o, 324 et.C,=îX to —3 microfarad (environ).
- Dans les cas limites :
- Si
- K = o, on a X( — X0 et X2 = o.
- Si
- K — i, on a X, = X0 y4 -f p et X2 = o.
- Si
- p = o, on a X, — X0 et X2 = o.
- Si
- p = 00 , on a Xj = o et X2 tend vers X0 y/1 — K*.
- Au lieu de rechercher l’accord par la variation de capacité C2, on peut conserver C2 constante et varier le couplage K.
- Dans la pratique, ce cas sc présente, quand le condensateur C2 est monté en dérivation sur un variomètre ou l’inductance primaire variable du jigger de réception. Il est intéressant de voir comment varient dans ce cas les deux ondes de couplage (dont on n’utilise que la plus longue, l’autre ayant un amortissement plus grand).
- Les courbes des figures 3, 4 et 5 fournissent, pour des valeurs de p2 respectivement égaies à 0,1, 1 et 5,.les valeurs de X] et X2 en fonction de k2, d’après la formule (3), en prenant X0 pour unité.
- Ces courbes montrent qu’il existe un couplage déterminé pour lequel les deux ondes ont un rapprochement maximum.
- Ainsi, pour p := o, 1 ce rapprochement correspond à une valeur de Iv2 = o, 36 ; pour p2 = 1, K2 = o, 26; pour p* = 5, K2 = o, 123.
- La valeur de ce couplage est évidemment celle qui rend minimum l’expression
- p2K.2 -I- i\2
- p2K2 (1
- K2)
- par rapport à
- p2 IC2 + 1
- dans la formule (3).
- Pour une valeur de,p2 déterminée on trouve ce
- couplage en dérivantpar rapport à K* le quotient 'Él^ü-lY — p8K8 (1 —K2)
- qui est égal à
- = P’K2 + » _ » p2K2 (1 - K2)
- 2 ‘ p2K2 + 1 ’ l',;
- En annulant cette dérivée, on obtient ainsi l’équation :
- p* 2(p2li2 -f ! ) (p2 — 2P2K2) — 2P*K>( i — K2 _
- 2 (1 + p*Kijî ~ °-
- ou après les simplifications :
- Ii*p2 (p2 +4)4- 2K2 (ps + 4) — 3—0. D’où
- K3
- P2
- 3
- PV + 4)
- Il n’existc finalement qu’une seule valeur de K2 donnant le maximum du rapprochement, l’autre, négative, 11’a pas de sens physique.
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- (Il est facile de voir que a y/ jours > i, car 2 y/ - — 1.)
- P»+ «
- P2 +4
- est tou-
- as 0,6 O,y 0,8 0,9
- l'ig- 4-
- Les courbes des ligures 3, /, et 5 montrent encore, si on augmente p2, que :
- Fig. 5.
- i° Le couplage, correspondant au plus grand rapprochement, diminue ;
- 2° Le rapprochement lui-même augmente.
- Le premier de ces phénomènes est évident par suite de la formule (5).
- On peut au moins entrevoir analytiquement le deuxième, si nous substituons, dans l’expression (4), qui définit l’écartement relatif de deux ondes, la valeur de K2 de la formule (5).
- On trouve :
- en posant :
- B
- et
- Remarquons que B est un nombre qui varie, en fonction de p2 entre o,5 et 1 ; Q est par conséquent compris entre o,5 et o, et P entre o et 1.
- On est. donc autorisé à admettre que la valeur de a fournie par l’expression (G) est d’autant plus petite que p2 est plus grand (')•
- Pour p = o, l’expression (G) se réduit à o,5 ; pour p = co, à o, et les deux ondes se confondent.
- Dans le cas que nous avons analysé (poste de réception) le rapprochement de deux ondes n’est pas désirable au point de vue de la syntonie. Au contraire, ce rapprochement peut être recherché dans certains cas, par exemple dans un réglage des postes d’émission, surtout quand on se préoccupe plutôt de la portée que de la syntonie, car le rapprochement de deux ondes de couplage donne lieu à une augmentation de l’énergie rayonnée.
- p) Il serait possible d’établir une démonstration rigoureuse de cette propriété, mais ceci conduirait ici à des calculs inutilement compliqués ; cette propriété se vérifie d'ailleurs praliquemçnt entre les limites où l’on fait varier p2.
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- 11 serait cependant impossible d’appliquer les résultats que nous avons obtenu plus haut à un poste d’émission. Les amortissements des circuits, qui ne peuvent plus être négligés dans cè cas, donnent lieu à des phénomènes beaucoup plus compliqués.
- L’équation caractéristique d’accouplement est, dans ce cas, comme on sait :
- — K2) -}*• 2(a, -)- «g)*»3 -|- (Q,2 -f- D2“ H- 4a2)o>2—(—
- + afatiQa2 -f- a2£V) + Q,2Ü22 = o. (7)
- On peut rechercher dans quelles conditions et dans quel sens il faut opérer le réglage pour le désaccord de deux circuits.
- L’équation (7) a été analysée dans un des numéros de la. Lumière Electrique par M. le lieutenant Provotelle. L’emploi de la méthode de l’introduction d’une inconnue auxiliaire lui a permis d’établir les conditions, pour lesquelles les deux ondes de couplage se confondent dans une seule. Une des équations de condition est, dans le cas général, la suivante (*).
- a (1 — K2) Ma2 4- a2Qi2) + («1 + «a)3 =
- = (1 — K'2) (a, -f- a.a) (Oj2 -f- O22 -f- 4 *1*2)-
- Introduisons notre notation :
- m
- * ®2 s
- et posons — = ô.
- *i
- On aura :
- 2 (1 — K2) a.Q,® (1 + 0m) + a,2 (1 + 5)3 =
- / , , 4oa,:\
- = (1 — K2) a,ü22 (i + 0) + m + -qT" j)
- (<) Lumière Electrique, tome XXV (2e série), n° 21,
- P- 649- . . , ,
- Voir aussi l’article de M. E. Girardeau, Lumière Electrique, tome XXVI (2" série), n" 28, p. 40.
- (2) X et X2 sont les longueurs d’ondes propres des circuits I et II.
- qr x, H o22 ' x,
- ou plus simplement :
- Q,*(> - 3) (« - m) = «,*(. + 8) [4§ -
- En remarquant que
- «i2 __ a^rn _ A
- ÔT* _ 7v" ~ ’
- où A, est le décrément du circuit I, on trouve finalement :
- ï {l~m) [I“S) = [4S - -7=^} W
- Cette équation, qui établit l’une des conditions spéciales pour lesquelles les deux ondes de couplage se confondent dans une seule, montre en même temps le sens dans lequel il faut opérer en général le désaccord de deux circuits, quand on cherche leur rapprochement relatif.
- En effet, la partie droite de l’équation (8) est certainement négative, 4 S étant
- < (x + §)'
- (t+§)2
- 1 — K2‘
- Donc, la valeur de m, qui est le rapport des longueurs d’ondes de deux circuits dépend de S qui est le rapport de leurs amortissements.
- De là la règle suivante :
- Si 0 est < 1, c’est-à-dire a, > a2. m doit être <C 1 et la longueur d’onde X, doit être prise plus petite que X2 ; au contraire, si 8 est < 1, ni est O 1, et il ya lieu de prendre X( plus grande que Xa.
- M. Pavlovsky,
- Ingénieur à la Société Française Radio-Electrique.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N° 21.
- AUTOMOTRICES ÉLECTRIQUES DES LIGNES SURURRAINES DE LYON
- La Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon a un réseau de tramways électriques qui peut être considéré, à juste titre, comme un des plus importants de France.
- Pendant l’année 1912, le nombre total des kilomètres-voiture pour les lignes de cette compagnie a été supérieur à 20 millions et les recettes totales ont dépassé 14 millions de francs. En 1914, le matériel roulant de la Compagnie comprenait 1127 véhicules, dont 38y voitures-motrices et 33o voitures-remorques pour voie normale de 1 m. 44) et 172 voitures-motrices et 238 voitures-remorques pour voie étroite de 1 mètre.
- Ce qui est particulièrement remarquable dans ce réseau, c’est l’extension qui a été donnée aux lignes desservant les environs de Lyon jusqu’à
- kilomètres. La vitesse des automotrices est également plus élevée pour le service suburbain que pour le service urbain.
- Ces raisons déterminent généralement pour l’exploitation des lignes suburbaines de tramways l’adoption d’un matériel roulant monté sur boggies. Les automotrices à boggies paraissent être celles qui se comportent le mieux pour un service où la vitesse peut atteindre 40 à 5o kilomètres, et les voitures à deux essieux et à grand empattement ne paraissent pas, pour ces vitesses, tenir la voie dans d’aussi bonnes conditions.
- La Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon, en s’inspirant de ces considérations, a adopté et mis en service en 1914 un type d’auto-
- Fig. 1. — Vue générale d’une automotrice.
- des distances de 5oà 60 kilomètres. Peu de villes , ont une banlieue aussi bien desservie que la ville de Lyon.
- Pour ces lignes suburbaines à long parcours il ne faut pas songer à utiliser le même matériel roulant que sur les lignes urbaines de tramways. Un voyageur, qui doit rester pendant une heure dans un véhicule, est en droit d’exiger plus de confort que le voyageur qui, dans une ville, prend le tramway pour un parcours de un à deux
- motrices électriques à boggies, pour courant continu 600/700 volts, qui mérite d’être décrit comme exemple de matériel roulant pour l’exploitation des lignes suburbaines de tramways. 25 automotrices de ce type sont actuellement en service, 10 sont prévues pourvoie de un mètre et i5 pour voie normale.
- Description. — Ces automotrices sont montées surdeux boggies à rôties égales, type Brill 27E. G.
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- 5 Juin 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- m
- Leurs dimensions principales sont les sul vantes :
- millimètres
- Longueur hors tampon.............. i3 3ao .
- Largeur toute saillie comprise.... i 070
- Longueur des plateformes.......... 1 5oo
- Longueur du compartiment.......... 9 5ao
- Hauteur de la première marche au sol. . 390
- Diamètre des roues................ 85o
- Ce véhicule présente un compartiment central de première classe présentant 9 places assises et deux compartiments de seconde classe de i5 places assises chacun. Le nombre total des places assises est donc de 3g.
- particulier de l’enroulement de l’induit par le démontage de la partie inférieure de la carcasse. Cette façon de procéder a en effet été reconnue plus pratique ; l'enlèvement de l’indurtpar la partie supérieure oblige à disposer un palan dans l’induit de la voiture.
- Le collecteur est en cuivre dur étiré; des précautions toutes particulières ont été prises pour éviter l’accumulation de poussières à l’arrière du collecteur.
- Les pèles principaux sont constitués par des tôles leuilletées assemblées par des rivets entre deux plaques de serrage. Les bobines inductrices sont maintenues contre les pièces polaires par des ressorts plats en acier leur évitant toute vibration et tous frottements. Les pôles de com-
- l‘ig. ?.. — Boggie muni de ses moteurs.
- L’accès a lieu par les deux plateformes extrêmes qui peuvent recevoir environ i5 voyageurs debout.
- Moteurs électriques. — Ces voitures automotrices sont équipées chacune avec quatre moteurs Westinghouse d’une puissance unihoraire de 5o chevaux à 600 volts, courant continu.
- Les voitures à voie de 1 m. 44 ont été équipées avec des moteurs W 307, et les voitures à voie de 1 mètre avec des moteurs W 644. Ces moteurs ont les mêmes caractéristiques générales de construction.
- La carcasse est en acier doux coulé, divisée en deux parties suivant un plan horizontal. Le moteur est construit de façon à être suspendu par la moitié supérieure de la carcasse; cette disposition facilite *la visite du moteur, et en
- mutation sont lorm&& de pièces en acier coulé boulonnées sur la carcasse; la construction des bobines est identique à celle des bobines inductrices des pôles principaux.
- L’induit est constitué par des tôles d’acier doux, isolées entre elles et clavetées sur un croisillon ; on peut démonter séparément le corps de l’induit, le collecteur et l’arbre; l’enroulement induit est fait en fil de cuivre guipé, le frettage est effectué au moyen de fil d’acier.
- Les coussinets d’essieux et d’induit sont disposés pour le graissage à l’huile au moyen de déchets de laine.
- L’induit est disposé de façon à ce que la ventilation s’effectue longitudinalement; à cet effet, un ventilateur formant plaque de garde arrière de l’induit provoque la circulation de l’air à l’intérieur du moteur.
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- ‘a.ïh
- Le fonctionnement en service de ces moteurs a été absolument irréprochable. La commutation, en particulier, a été reconnue parfaite, même à 700 volts, avec une intensité double de l’intensité normale.
- Contrôleurs et appareillage. — Le contrôle des moteurs se fait par deux contrôleurs à main du type Westinghouse T/|S. Ce contrôleur présente
- descente en pente, sans avoir besoin de freiner à main ou à l’air comprimé.
- Au point de vue construction rçiécanique ces contrôleurs sont essentiellement constitués par deux tambours verticaux qui sont commandés simultanément par la manette.
- Aucun tambour auxiliaire de changement de marche n’existe pour ces contrôleurs; la manette de changement de marche com-
- Fig. 3. — Moteur Westinghouse 3#7 ouvert.
- Fig. 4- — Contrôleur Westinghouse T4S ouvert.
- certains dispositifs qui le distinguent des contrôleurs similaires.
- Ces contrôleurs présentent cinq touches de marche en série et quatre touches de marche en parallèle; à la dernière touche de la marche série, comme à la dernière touche de la marche parallèle, les moteurs sont shuntés par mise en court-circuit d’une partie des enroulements des bobines inductrices.
- Cinq touches de freinage sont prévues; deux de ces touches sont disposées pour freinage sur résistances, permettant de régler la vitesse de
- mande des contacts et doigts de contacts des tambours principaux qui font l’inversion de marche.
- L’appareillage auxiliaire comporte deux disjoncteurs de plateforme et les résistances decontrôle et de freinage.
- Freins. — En plus des freins électriques dont il vient d’être parlé, ces automotrices sont également équipées avec un frein à air comprimé système Westinghouse.
- L’air comprimé nécessaire au service du frein
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- est fourni par un petit compresseur d’air D i E G monté sur les automotrices et dont la mise en marche se fait automatiquement dès que la pression dans les réservoirs d’air tombe au-dessous d’une certaine valeur.
- Poids. — Le poids total fde l’automotrice
- Moteurs.........................ko*. 5 ooo
- Contrôleurs et appareillage.....kg. i aao
- Caisses et Trucks................kg. if> ^fio
- Total.............kg. ‘j;j. ooo
- En plus de ces a5 automotrices, la Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon a équipé une
- Série PaJullile. freuiatjc
- I 2 3 k S 17 3k 7 f 5 k 3 À 1
- Avant. Arriére Amint Arrière
- A»*v'* A*- Ak- fi*
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- » i Série* 5
- Fig*. 5. — Schéma des connexions.
- voiture-salon de luxe qu’elle met à la disposition de M. le maire de Lyon et de la municipalité.
- P. Sans..
- complète, prête à être mise en service, est de 22 tonnes; ce poids approximatif se décompose ainsi qu’il suit :
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- CJÛD 1
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- ( ro <
- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- STATIONS CENTRALES
- Usine hydro-électriqne de Lôntsch (Fin) (1).
- Alternateurs et excitatrices. —Les alternateurs, à courant triphasé (üg. 3o), ont. été construits par la Société Brown Boveri, à Baden (Suisse) ; ils ont été calculés pour produire 6ooo chevaux avec cos o = o,8, soit 5 a5o KVA sous 8ooo volts, 5o périodes ; ils tournent à 875 tours par minute. Leur poids atteint, avec l’excitatrice, 68 tonnes, soit 9.8 t. 5 pour le rotor et l’arbre, 27 t. 5 pour le stator, et 1 /, t. 5 pour la plaque de fondation et les paliers.
- La figure 81 donne les caractéristiques des alternateurs.
- de i/|5 millimètres carrés, correspondant à 2,62 ampères par millimètre carré.
- Le rotor est en fonte d’acier spéciale avec 16 pôles saillants : il est formé de deux parties symétriques juxtaposées suivant un plan vertical et solidement boulonnées entre elles.
- L’excitatrice est placée en porte-à-faux en bout d’arbre; elle est à 8 pôles et produit 225 ampères sous 200 volts.
- Transformateurs. — Les transformateurs des groupes I à III élèvent la tension de 8000 à 27 000 volts et sont calculés pour une puissance de 4 600 KVA. Ceux des groupes IV à VI la portent de 8000 à /t8 5oo volts et fournissent
- Fig. 3o. — Alternateur triphasé à 5 a5o KVA. — Echelle i : 5o.
- Le stator a été construit en deux parties pour faciliter le montage. Son noyau est en fer lamellé maintenu par des griffes en bronze, et traversé par des rainures de ventilation ; il a un mètre de largeur sur 3o centimètres d’épaisseur. Chacun des enroulements comporte une section totale
- (') Voir Lumière Electrique des 8, i5 et 29 mai 1915, p. i34, 158 et 199.
- normalement 5 a5o KVA. Us ont également été construits par la Société Brown Boveri.
- Ce sont des transformateurs à huile avec refroidissement par eau ; leur noyau est formé de tôles de o mm. 3, pour les transformateurs de 4600 KVA et de tôles spéciales de o mm. 4 pour ceux de 5 25o KVA. Ils sont bobinés en étoile au primaire comme au secondaire ; l’enroulement du secondaire est placé extérieure-
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- ment, et séparé du premier par un cylindre isolant. Dans les transformateurs de 4600 KVA, les deux enroulements sont formés de lames de cuivre ; dans ceux de E> 95o KVA, seuls les enrou-
- m *40 199 49* 109 190 2*9 Ito Amp
- (imitation)
- Fig. 3i. — Caractéristiques des alternateurs de 5 25o KVA.
- lements intérieurs, à 8000 volts, sont exécutés de cette façon, le secondaire étant formé de bobines connectées en série, avec différence de tension de 45o volts entre les différentes bobines. Le-refroidissement est assuré par une sorte de
- 5 25o KVA, dont environ 4 5oo kilogrammes d’huile. Leurs caractéristiques sont les suivantes:
- 4 600 KVA 5 200 KVA
- % %
- Rendement à pleine charge,. 98,r»6 98 ,95
- Rendement à demi-charge. . . 97, 8 98.15
- Chute de tension pour cos <j»=i Chute de tension pour 0,43 O , G 9
- COS fSi — 0,8 1 1 ,»*) 3
- Tableau. — 11 se compose de la partie 9.7 000 volts comprenant les groupes alternateurs-transformateurs I à III avec barres omnibus et deux départs, et la partie 48 000 volts comprenant les groupes IV à VI, barres-omnibus et 3 départs, enfin un réseau à 8000 volts alimenté par le groupe III avec 5 départs. Les réseaux 97 000 et 48 000 volts peuvent en outre être mis en parallèle au moyen d’un transformateur de couplage de fi 000 KVA.
- Chacun des deux systèmes de barres-omnibus
- 6000 Volts
- 27000 Volts
- Divmtcfar . tutamatxjuf /
- Tremfor. de r*gtagop*m
- Légende:
- A. Interrupteur dons t'huift*
- A3.Disjoncteur automatique c/ans Fhuitt ê commande électrique.
- .Mises a U terre.
- HB. Pàrafoudrea à cernes.
- L .Interrupteurs. j , Q^upe il Qroup*
- _ ... ! generetrwJ géryerjtrwM oêntratrurUJ
- S. Fusibles v___Conduitefenée/- ,l^
- 3fat3tjTt3tZt Petits transformateurs des appareils électriques.
- Conduite force'oll-
- Groupe II Groupe • Çroupt I générât eirff\ \çrër<érjtturY gérèreteurW I M * • • * ceeW----------'
- 'AS
- Transformateur de couplage
- y.3. CA
- mâuJteeisttnce hydraulique Çj Ut e*a>ge 7
- Conduite forctèW ~
- Fig. 32. — Schéma général du tableau haute tension.
- radiateur à circulation d’eau froide, placé au-dessus du transformateur; le tout est disposé clans une cuve en tôle pleine d’huile. — Le poids total atteint 19 15o kilogrammes pour les transformateurs de 4 fioo KVA et 96 3oo pour ceux de
- à 97 000 et 48 000 volts est formé de deux groupes de barres qui peuvent, soit fonctionner séparément, soit être bouclés.
- Les groupes alternateurs transformateurs 11e comportent, sur le côté 8 000 volts, ni intemipx
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- L A LUM1K R K K LEC T RIQU E T. XXIX (2 Série). — N° 21.
- teurs, ni fusibles. Sur le côté 27 000-48000 volts existent par contre des disjoncteurs dans l’huile à déclanchement automatique avec relais tripo-laircs à maxima, et dispositifs de mise en parallèle de l’usine deLi'mtsch sur le réseau de Beznau. Les transformateurs, aussi bien que les départs, peuvent être branchés sur l’un ou l’autre des groupes de barres-omnibus d’une même boucle.
- La fermeture de la boucle se fait au moyen d’un interrupteur de couplage avec synchronisaient'.
- Tous les interrupteurs se trouvent réunis au rez-de-chaussée du bâtiment des appareils électriques ; ceux des départs sont placés entre ceux des groupes alternateurs transformateurs.
- Les barres-omnibus se trouvent immédiate > ment au-dessus des appareils, au premier étage, et sont réunies aux interrupteurs par de courts branchements verticaux. Les couteaux intercalés sur le parcours des barres-omnibus permettent d’isoler chaque ligne et chaque alternateur et de faire de multiples combinaisons.
- Les départs des lignes se font de l’étage supérieur du bâtiment où se trouvent également les paraloudres et appareils de sécurité.
- Les barres-omnibus auxiliaires pour 8000 volts sont placées dans la salle des transformateurs mais ne sont pas habituellement sous tension. Elles peuvent être branchées sur une résistance hydraulique constituée par l’eau du canal de fuite et permettent en outre d’alimenter le réseau à 8 000 volts par l’un quelconque des groupes générateurs.
- Dans le cas d’arrêt de l’usine, ce réseau pourrait être desservi par l’usine de Beznau, grâce au transformateur III ; le groupe générateur III est muni à cet effet d’un interrupteur dans l’huile qui permet de découpler le groupe après que la charge du réseau aétépriseparle transformateur.
- Les départs 8000 volts sont précédés de disjoncteurs dans l’huile avec relais tripolaires ; on a réservé la place pour des survolteurs à installer ultérieurement; l’un de ces appareils fonctionne déjà sur le câble de jonction 8000 volts.
- Les appareils de sécurité des départs 8 000, 27 000 et 48 000 volts se composent de parafoudres à cornes et à rouleaux avec bobines de self. Les parafoudres à cornes sont mis directement à la terre tandis que ceux à rouleaux le sont par l’intermédiaire de résistances liquides ; les premiers ne fonctionnent d’ailleurs qu’exeeption-nellement»
- Tous les appareils haute tension sont placés dans des cellules en ciment armé.
- Les interrupteurs dans l’huile pour 27 000 et 48000 volts sont monophasés, ceux à 8000 volts triphasés. A l’exception de quelques-uns de ces derniers, ils sont tous commandés à distance au moyen de courant basse tension. Le déclanchement est produit par un ressort, que le courant continu de service tend à nouveau immédiatement après son fonctionnement. Chaque ressort est capable d’un déclanchement et enclenchement successifs sans être retendu.
- La fi gu rc > 4 représente un interrupteur monophasé» 48000 volts, formé deGcontacts à enclan-
- Fig. 33. — Interrupteur monophasé îi 27 000 volts avec commande électrique.
- ehements successifs ; cette disposition a l’avantage de réduire le plus possible la formation des étincelles de rupture dont l’huile atténue encore l’intensité. Les G contacts secondaires sont en cuivre et facilement remplaçables ; les deux contacts principaux sont formés de balais en cuivre.
- L’appareillage a été fourni parla Société Brown Boveri, à Baden.
- Les manettes, volants de commande, etc., des différents appareils sont disposés pour chacun des groupes alternateurs transformateurs sur des tableaux distincts à proximité des machines, ce qui permet aux mécaniciens de les surveiller en même temps que les turbines.
- Les appareils de réglage de la tension, ceux
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- des départs, etc., sont placés sur le tableau central qui se trouve à l’extrémité de la salle des machines. Le réglage de la tension se l'ait, soit à la
- Fig. 34. •— Interrupteur monophasé à 48 000 volts.
- main, soit au moyen d’appareils Tirill. A chacune des demi-boucles des barres-omnibus à 27000 et 48000 volts correspondent deux arbres de manœuvre commandés du tableau central au moyen d’un moteur à courant continu.
- Le réglage automatique de la tension est fait actuellement para appareils Tirill, chacun d’eux pouvant assurer le réglage de 3 génératrices ; tou-
- Fig, 35. — Pupitres de commande du poste centrul.
- tefois on peut, instantanément, passerdu réglage automatique au réglage à main.
- Le tableau central se compose de deux rangées de pupitres transversaux et, en arrière, d’un tableau vertical. La première rangée comprend les appareils régulateurs de tension, puis les panneaux des machines et des départs.
- Le tableau vertical comprend des panneaux pour lapartie hydrauliquedel’usine,régulateurs, robinets-papillons, etc., des panneaux pour les
- appareils Tirill, batteries d’accumulateurs, etc., enfin les tableaux du service intérieur de l’usine. (Extrait de la Revue Suisse Saliwcizerischc Bauzeilung et des publications de la Société Motor à Badcn.)
- Prévention de l’électrolyse dans les chaudières à vapeur.
- Dans un rapport récent, la Commission pour l’élude de la corrosion, à l’Institut anglais des métaux, conseillait l’abandon du laiton dans la construction des condenseurs. En même temps, elle demandait qu’on apportât une plus grande attention aux méthodes électrolytiques pour combattre la corrosion.
- Une méthode de cet ordre, élaborée par la Cumberland Engineering Co, de Londres, a donné d’intéressants résultats. Elle consiste à immerger dans l’eau de la chaudière des anodes de fer, convenablement disposées, la chaudière même étant reliée au pôle négatif du circuit et formant, par conséquent, cathode. Dans ce circuit, on entretient un courant à très basse tension, généralement 6 à 10 volts. Un ampèremètre permet de régler, au moyen de résistances, le voltage dans chacune des chaudières ou partie de chaudière d’une batterie. L’anode de fer est reliée au pôle par un boulon isolé.
- Quand le courant passe, les éléments de l’eau contenus dans la chaudière se trouvent électrisés ; les unions se rassemblent à l’anode et il se forme ainsi, sur toute la paroi mouillée de la chaudière, une pellicule protectrice d’hydrogène. L’oxygène, les acides et autres agents de corrosion sont, au contraire, attirés vers l’anode de fer qui se ronge peu à peu. En outre, cette méthode a l’avantage de détacher des parois mouillées du générateur de vapeur toutes les matières étrangères, tartre, huile, etc., car l’hydrogène se dégage sur la paroi métallique même, en très petites bulles. Ces bulles commencent par détacher mécaniquement tous les dépôts adhérents et, par la suite, les empêchent de se reconstituer. Ce nettoyage automatique des parois est important si l’on considère que 2,5 millimètres de tartre sur la paroi d’une chaudière en réduisent de 1/10 le rendement thermique. La dépense de courant et d’anodes est, du reste, très faible, eu égard à l’économie réalisée de ce fait sur le remplacement des tubes usés, etc..
- (The Electrical Review, io avril 191.5.)
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- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- Economie des installations de réseaux téléphoniques. — Harvey-A. Smith.
- L’entretien d’un réseau téléphonique existant offre un champ des plus vastes à l’application pratique de principes économiques. L’accroissement naturel du nombre des abonnés nécessite l’installation de nouveaux centraux, de nouveaux câbles et d’équipement téléphonique neuf. Le principe consistant à étudier les réseaux de telle manière qu’ils répondent aux besoins qui se manifesteront plusieurs années plus tard est, on le sait, bien établi aujourd’hui.
- Les terrains et constructions sont prévus pour 20 ans d’avance, les canalisations souterraines, pour i5 ans, et les câbles, pour 8 ans. Si l’on considère le fait que le réseau de canalisations souterraines et de câbles représente à lui seul
- La figure i montre une zone type desservie par un réseau téléphonique qui compte huit centraux. Si l’on suppose que ces bureaux sont suffisamment grands en prévision du développement futur, un tel réseau pourra continuer à fonctionner par simple addition de lignes nouvelles et de matériel. Les points à considérer sont les suivants :
- Les centraux suffisent-ils au développement du réseau pendant une période de i5 à 20 ans ?
- Sont-ils situés au point le plus économiquement favorable dans leurs secteurs respectifs ?
- Y a-t-il une partie de la zone actuellement dessérvie qui justifie la création d’un nouveau central ?
- Pour examiner ces divers points, il faut
- * Limite du Réseau Limite des secteurs • - Central 9 ” Grand Central ----» Lignes de jonction.
- Fig. 1. — Schéma type de réseau téléphonique.
- Fig. a. — Diagramme résumant l’étude d’extension du service.
- 70 % du capital immobilisé dans un service téléphonique, il ressort avec évidence que ce réseau doit être prévu de façon économique. Plus nombreux seront les centraux dans une zone donnée, plus courtes seront les lignes d’abonnés et plus faible sera la dépense relative aux câbles. Donc, pour l’entretien et le développement économiques du réseau, il faut déterminer le rapport admissible entre le coût des lignes et celui de l’ensemble de ce réseau.
- d’abord faire l’étude du développement de la zone desservie.
- La figure 2 en montre un moyen commode. La carte de la zone considérée est divisée en carrés dont la superficie dépend de la densité moyenne du réseau, au point de vue des abonnés, ici, par exemple, un quart de mille carré (o, 64 kmq.).
- On établit ainsi un plan fondamental sur toile à calquer, en y figurant' les centraux] existants
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- L A L U MIÈ RE K L E G ï RIQ U E
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- et les secteurs qu’ils desservent. Dans chaque carré, on inscrit, dans l’angle supérieur gauche, le nombre de postes d’abonnés qui s’y trouvent; dans l’angle inférieur droit, le nombre prévu après 8 ans; au centre, le nombre prévu après i5 ans.
- Surce plan fondamental, on appliquera ensuite des diagrammes pour l’étude des extensions du réseau. Cette étude peut se faire en se basant sur la répartition actuelle en secteurs. La figure 3 indique une façon de procéder pour cela. C’est un plan sur lequel on a porté les limites des secteurs, les emplacements des centraux correspondants avec, à côté, le chiffre d’abonnés qu’ils peuvent desservir, et.les centres téléphoniques (4-) de ces secteurs (nous verrons plus loin comment on
- \bnfraui existants et leur
- l+AQ^-ffambreclhionnes actuels 4450 > prévus dans ô ans 72fo\ r o js ans
- Centre téléphonique
- Fig. 3. — Etude d’extension.
- détermine la position de ces centres). Au milieu de chaque secteur, trois nombres correspondant : le premier au chiffre présent des abonnés, le second et le troisième respectivement aux chiffres prévus au bout de 8 et de 15 ans.
- Par l’examen de ce schéma, il est impossible de se faire une idée générale de la valeur économique du réseau.
- En effet, si, dans les secteurs B, C, D, E, les centraux concordent suffisamment avec les centres téléphoniques et répondent aux besoins prévus pour l’avenir, par contre, cette concordance n’existe pas pour les secteurs
- A, F, G, H.
- Le central du secteur F a fortement besoin de remaniements comme site et capacité; deux solutions devront être examinées : i° remplacer le central par un autre d’emplacement et
- de capacité convenables ; a0 subdiviser le secteur et établir un nouveau central. Quant à la défec-tuosité de position des centraux dans les secteurs G et II, on y remédiera par une délimitation nouvelle qui répartira en même temps les abonnés proportionnellement à la capacité de chacun de ces bureaux.
- Définissons maintenant les centres téléphoniques. Il faut d’abord considérer les centres téléphoniques théoriques ; ce sont les points pour lesquels le total des longueurs de lignes d’abonnés mesurées radialement est minimum. La figure /, montre comment on les détermine.
- Quant aux centres pratiques, ils se déduisent de la mesure des lignes suivant les principales artères du secteur et en tenant compte des circuits de jonction entre les centraux.
- Centre théorique
- *16«5 1060 650 ioo
- 120 /fêô 1
- 610 ' 40 r 50 1 100 100 J“f
- •H 50 !50 50 170 1 120 I - 30 150\
- 17B0- 70 60 zooj so *100 100 \
- 100 170 ZOO 1 250 l 100 400 A 1*0
- ; s (r 150 1501 50 l 70 590
- \Z0 30 soj 20 10 rr~ -i 420
- 5 * 10
- 290 055 r • -r 17051 i
- Fig. t\. — Recherche du centre téléphonique.
- Etudes relatives à la création de nouveaux centraux. — Revenons au problème que soulève la situation du secteur F. D’après le schéma (fig. 3), le central ne se trouve pas au centre téléphonique et, de plus, il n’est pas en rapport avec le développement prévu.
- Deux solutions se présentent v ou bien abandonner le central actuel pour en construire un nouveau, mieux situé et capable de desservir 3 ooo lignes d’abonnés ; ou bien diviser le secteur entre le central actuel et un autre complémentaire quant aux besoins prévus. On ne saurait fixer de règle absolue pour le choix entre ces deux solutions ; tout dépend de la densité téléphonique et de la superficie du secteur, ainsi que de sa distance au grand central du réseau.
- La seconde solution évite certains frais de mise au rebut de matériel, déménagement, réinstalla-
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2° Série). — N° 21.
- tion, et réduit la longueur moyenne des lignes d’abonnés. Elle comporte, par contre, une augmentation des frais d’exploitation, un supplément de dépenses pour l’établissement de lignes de jonction entre les centraux et avec le plus grand central.
- Dans les calculs des prix de revientdes diverses solutions possibles, on gagnera beaucoup de temps en rassemblant sous une forme commodément utilisable les données sur le coût des locaux, de l’équipement, de l’exploitation, des lignes d’abonnés, etc..
- On ne devra pas non plus perdre de vue que les solutions proposées ne peuvent se comparer d’après un certain chiffre de capital engagé, surtout s’il s’agit, dans l’une d’elles, du maintien d’une installation existante. Il faut, en outre, en considérer le prix de revient annuel et les dépenses périodiques. Il ne serait pas correct d’additionner les dépenses initiales annuelles et périodiques d’un projet et d’en comparer le total au chiffre ôbtenu de la même manière pour un autre ; on s’exposerait ainsi à de graves erreurs d’estimation.
- Pour éviter pareille erreur, on ramène tous les frais à leur valeur actuelle, au moyen d’une table.
- Quant au calcul des dépenses annuelles, telles que celles d’exploitation d’un standard, il est légèrement différent et implique l’usage d’une table spéciale.
- La pratique montre, d’ailleurs, la nécessité de simplifier la besogne de préparation de pareils projets.
- D’une manière générale, si les différences sont faibles entre le coût des divers projets, le choix final se basera sur la comparaison des avantages et des désavantages susceptibles de se traduire en espèces. Au contraire, si les écarts sur lé coût des divers projets sont considérables, il est évident que de légères erreurs dues à l’em-
- ploi de méthodes approximatives sont sans importance. Dans un cas comme dans l’autre, on peut donc faire un large usage de prix moyens ou normaux.
- Le prix de revient du réseau de lignes est presque toujours le facteur prépondérant. On peut le déterminer exactement en tenant compte des canalisations nécessaires à la pose de chaque ligne mais on peut aussi, si cette première méthode est trop longue, en appliquer une approximative.
- Celle-ci consiste à calculer la longueur totale des lignes aboutissant à chacun des carrés, en mesurant la distance du centre de ce carré au central et multipliant ce chiffre par le nombre d’abonnés prévu pour ce carré. On corrige le produit des longueurs radiales, ainsi obtenu, en le multipliant, pour avoir les longueurs réelles, par 'un certain facteur déterminé par des diagrammes que donne l’auteur.
- Le choix de l’emplacement pour un nouveau central est très important à envisager du point de vue de la zone qu’il doit desservir. Il faut se rapprocher autant que possible du centre téléphonique du secteur, souvent même au prix d’une dépense beaucoup plus élevée comme terrain.
- L’auteur cite un cas dans lequel un terrain de ,2‘2‘j ooo francs, correspondant au centre téléphonique, s’est trouvé plus économiquë qu’un autre de i6'2 5oo francs, distant du premier de 90 mètres seulement.-
- • Le remaniement des limites de secteur peut, enfin, s’imposer pour deux raisons : i° éviter des frais d’équipement neuf par le transfert d’abonnés d’un secteur à l’autre ; 20 éviter des frais d’établissement de nouvelles lignes. Une limite ; de secteurs équidistante des deux centraux n’est pas forcément la plus économique.
- ; (Institution ofPost Office Electrical Æn^ineers, London.)
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- 233
- STATISTIQUE
- Importation en Russie des produits de l’industrie électrique, de 1906 à 1913 {Fin) (<).
- Au point de vue de la valeur, la première place dans cette importation est occupée par celle des machines dynamo-électriques et des moteurs i électriques de toute espèce, qui s’est incessamment accrue pendant les dernières années. De i 36o tonnes (coûtant 4 millions de francs) qu’elle était en 1906, elle a passé en 1913 à G j'jo tonnes (valeur 25, 5 millions de francs]. L’importation des transformateurs atteignit, pendant la dernière année connue, 5i5 tonnes, dont la valeur est de 1,8 millions de francs. Les dynamos et les transformateurs paient le droit de douane de 1 400 francs par tonne, ce qui fait 3o à 36 % de leur valeur déclarée. Les pièces de rechange ne sont importées qu’en quantité minime.
- La seconde place est occupée par les marchandises de toute espèce, réunies dans un même article du tarif, tels que : interrupteurs, coupe-circuits, douilles pour lampes à incandescence, rhéostats et commutateurs, avec pièces de rechange, sonneries, accessoires pour signalisation électrique. L’importation de tous ces produits, n’étant en 1906 que de 388 tonnes, coûtant 1,8 millions de roubles, atteignit, en 19x î, 3 740 tonnes ayant une valeur de 17,6 millions de francs. Le droit de douane s’élève à 1 485 francs par tonne, ce qui constituait, les dernières années, de 28 à 3o % de valeur déclarée.
- L’importation des appareils électriques de mesures (ampèremètres, wattmètres, voltmètres, compteurs) avait atteint, pendant la dernière année connue, la valeur de 4 millions de francs, tandis que, il y a sept ans, elle ne montait qu’à o, 53 million de roubles. Le droit de douane était, pendant les cinq dernières années, de 26 à 28 % de la valeur de l’importation. (Voir le tableau III.)
- L’importation des lampes à incandescence, égale en 1906 à 90 tonnes coûtant i,o5 millions
- (’) Voir Lumière Electrique du 29 mai 1915, p. 212.
- de francs, monta en 1913 à 490 tonnes dont le prix était de 12, 3 millions de francs.
- Les lampes à filament métallique sont importées en plus grande quantité : en 1913_, leur importation était de 37.4 tonnes, tandis que celle des lampes à filament de charbon ne dépassait pas 65 tonnes. Avant la mise en vigueur de la loi du 28 mai 1912, toutes les lampes avec douilles payaient le droit de douane de 4,9 francs par kilo. Depuis le vote de cette loi, ce droit a été élevé à 10, 6 francs par kilo.
- Parmi les Etats importateurs des produits électriques en Russie, l’Allemagne occupait une place tout exceptionnelle. Le tableau III montre que 80 à 90 % de toute l’importation de ces produits venaient de l’Allemagne. L’importance relative de cette dernière augmentait chaque année, car l’importation provenant' des autres pays ne changeait presque pas. Ce 11’est que dans l’importation des appareils téléphoniques que la Suède faisait une sérieuse concurrence à l’Allemagne.
- Quand, après la fin de la guerre, de nouveaux traités de commerce vont être conclus et le tarif douanier révisé, il faudra (certainement prendre eu considération cet accroissement exceptionnellement rapide de l’importation de certains produits électriques. Des conditions plus favorables pour l’industrie électrique russe qui lui permettraient de faire concurrence aux produits étrangers pourraient être créées, soit en élevant encore les droits de douane, comme cela a déjà été fait, en 1913, pour les lampes à filament métallique, soit en abaissant le prix de la matière première, c’est-à-dire du cuivre.
- L’industrie électrique allemande emploie en plus grande partie le cuivre exempt du droit de douane, tandis qu’en Russie ce droit sur le cuivre en lingots a monté, en 1906 de 620 francs, qu’il était auparavant à 825 roubles par tonne et le prix de ce métal y est 1 fois 1/2, et même davantage, plus élevé qu’en Allemagne et qu’en Angleterre, malgré l’accroissement considérable de sa production en Russie.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2* Série). — N» 21.
- Tableau III.
- Importation en Russie suivant les pays d’origine (en tonnes).
- 1908 1909 1910 1911 1912
- Dynamos et moteurs électriques :
- Allemagne 1 810 2 015 2 220 3 100 3 680
- Grande-Bretagne i95 261 79 a94 266
- Autriche-Hongrie 58 îï ,6 29 46,7 ia5
- France 11 /1 29 19,4 4o,3 21
- Belgique 38,8 1 ,6 8,1 55,5 1,6
- Suède 1 ,6 8,, a7 ,8 46,7 27 ,S
- Etats-Unis 1,6 ",4 49 9,8 76,5
- Finlande 6,5 4 .9 i4,7 29 47,3
- Autres pays >9,5 22 ,6 a2,6 3a ,6 i3
- Total 2 I/|2,4 a 3765a a 769,6 3 742,8 4 259,5
- Transformateurs électriques :
- Allemagne I 4» 70a a38 25o 38o
- Grande-Bretagne . 13 18 11,4 47,3 29
- Autriche-Hongrie 16,3 4 .9 3,3 3,3 4,9
- France 1 ,6 9,7 9>7 — —
- Hollande 3,3 4,9 —
- Autres pays 1,6 3,3 4,9 i3
- Total 174,0 l87,9 266,7 310,4 426,9
- Interrupteurs, commutateurs, coupe-
- circuits, sonneries, rhéostats, etc.
- Allemagne 645 660 99° 1 55o 2 120
- Grande-Bretagne 3a,6 5a 26 84,5 65
- Autriche-Hongrie if, ,4 aa ,6 4a,3 5o ,5 88
- France 6,5 9,7 *9,5 ï4,7 1,6
- Suède 1 ,6 3,3 3,3 i3 1,6
- Belgique 2(> — 8,, 27,8 26
- Etats-Unis 1,6 18 1,6 21 9,7
- Autres pays 11,4 14 ,6 9,7 *9,5 aa ,6
- Total.... IT** 00 r>. 778,a i 096,5 1 781 2 334',5
- Appareils de mesures électriques :
- Allemagne i3a I 70 245 33a 4a5
- Grande-Bretagne 1,6 1 ,6 6,5 9,7 4,9
- France 1,6 3,3 3,3 3,3 4,9
- Autriche-Hongrie 1,6 6,5 1,6 1,6 6,5
- Total i36,8 181,4 256,4 346,6 44i,3
- Les données numériques se rapportent à toutes les frontières. Les données de 1913 ne sont pas encore publiées.
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- • Juin 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
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- Tableau III (Suite).
- Importation en Russie suivant les pays d'origine (en tonnes).
- 1908 1909 1910 1011 1912
- Lampes à incandescence avec douilles :
- Allemagne . .. »> 140 171 257 3i6 3io
- Grande-Bretagne 1 ,6 3,3 6,5 13 1,6
- Autriche-Hongrie a4,4 34 5o ,5 3!
- Hollande 3,3 4 ,9 3,3 8,1 1 ,6
- France 3,3 1 ,6 i ?6 1,6 i ,6
- Suède 1,6 4,9 3,3 1,6 1 )6
- Autres pays 4)9 3,3 1,6 3,3 1,6
- Total 178,6 314 307,3 394,i 349
- Appareils télégraphiques et téléphoniques ;
- Allemagne I9>5 43,3 47 58,5 63,5
- Suède 45,5 39,3 47 47 44
- Grande-Bretagne 3,3 3,3 1 ,6 3,3 1,6
- Autriche-Hongrie 13 8,1 9 ’7 8,1 6,5
- Danemark i .. 4 ,9 6,5 i.,6 4)9 6,5
- Belgique 1 ,6 —' —
- Finlande 1 ,6 6,5 8,2 4,9 3,3
- Autres pays 3,3 3,3 — 1 ,6
- Total «9)4 109,3 118/, 126,7 I 27
- Importation en Russie suivant les pays d'origine (en pièces).
- 1008 1009 1010 1911 1912
- Voitures de chemins de fer électriques :
- Allemagne 2 5 63 72 00 c> r3i
- Grande-Bretagne 15 — —* 4
- Autriche-Hongrie — — 7 17 9
- Belgique — — IO 55 5o
- Total 40 63 «9 15o 194
- * Les données numériques se rapportent à toutes les frontières.
- * Les données de 1913 ne sont pas encore publiées.
- (Electritchesivo, 4 octobre 1914.)
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N» 21.
- LÉGISLATION
- La législation de la houille blanche en Russie.
- L’administration des cours d’eau (service hydraulique) vient de rédiger un projet de réglementation de l’exploitation des chutes d’eau, dont nous donnons ici un rapide exposé.
- Après avoir signalé les) conquêtes faites dernièrement dans ce domaine, le projet indique l’importance considérable acquise par la houille blanche depuis que l'énergie électrique qu’elle produit peut être transportée à distance. En effet, cette énergie est utilisée par toutes sortes d’industries employant la force motrice. Elle l’est surtout dans l’exploitation des mines, dans l’électrochimie et la métallurgie et dans la fabrication de toute une série de produits d’une grande utilité pour l’agriculture. Mais les plus grands services sont rendus par l’énergie hydroélectrique aux chemins de fer à traction électrique, remplaçant, souvent à de grandes distances, ceux à traction à vapeur.
- Les vingt-quatre cours d’eau de la Russie d’Europe, sans compter ceux du Caucase, représentent une puissance d’environ un million de chevaux. Les richesses hydrauliques de la Sibérie ne sont pas encore explorées. On évalue cependant à ia millions de chevaux environla puissance développée par les cours d’eau de toute la Russie, chiffre énorme en le comparant avec celui des cours d’eau de l’Europe occidentale qui ne dépasse guère 34 millions de chevaux.
- L’Europe Occidentale, de même que l’Amérique, sont déjà couvertes d’un réseau d’installations hydroélectriques, produisant^ dans les principaux Etats : d’Europe,plusde 3,5millions de chevaux. En Russie, ‘la nécessité d’utiliser la puissance des chutes d’eau a provoqué depuis 1890 beaucoup de demandes de concessions. Mais ces concessions, ainsi que l’ini-
- tiative gouvernementale, ont toujours été arrêtées par l’imperfection de la législation russe.
- Cependant, la houille blanche, élément tout nouveau, promet d’être largement utilisée dans l’avenir et, d’autre part, ses propriétés particulières exigent des limitations spéciales. En premier lieu, il faut considérer les besoins de l’Etat et l’utilité publique. Ainsi les intérêts des voies de communication et ceux du ministère de la guerre exigent souvent l’expropriation des chutes d’eau par l’Etat. En outre un particulier qui les exploiterait jouerait, grâce aux conditions spéciales de cette exploitation, le rôle de dirigeant de toute l’industrie de la contrée environnante. Il s’en suit que le contrôle gouvernemental de l’exploitation de la houille blanche paraît indispensable à l’administration.
- Se basant sur toutes ces considérations, le projet propose la réglementation suivante :
- i° L’Etat seul est propriétaire des chutes d’eau qu’il peut, soit exploiter lui-même, soit concéder aüx industries ayant le plus besoin de la protection gouvernementale.
- 20 Ces concessions ne peuvent jamais donner aux concessionnaires le droit de propriété perpétuelle, mais doivent être temporaires pour pouvoir toujours se prêter aux révisions et aux changements, soit des conditions d’exploitation, soit desbuts même de l’entreprise concessionnaire.
- 3° Dans le cas où l’exploitation de quelque chute d’eau, concédée à des particuliers, deviendrait d’utilité publique ou d’intérêt d’Etat, ce dernier a le droit de l’exproprier.
- 4° L’exploitation de la houille blanche reste toujours sous le contrôle de l’Etat, qui a pour devoir de prévenir et de poursuivre les abus et d’exproprier les chutes d’eau quand cela devient nécessaire, même avant la fin de la concession, contre juste indemnité.
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- 5 Juin 1915.
- LA L U MIÈ R E É L E C T R1Q IJ E
- 237
- ÉCHOS DE LA GUERRE
- La guerre, la mobilisation et les dégâts aux usines (Fin) (').
- Il
- Situation juridique des parties.
- 11 est évident que Von ne pouvait se trouver en présence d’un fait de guerre, mais seulement d’une réquisition (2).
- Le ministère public ne Ta point caché en s’exprimant ainsi :
- « Il est incontestable, dit-il, que l’usine a été occupée par des troupes anglaises à titre de logement, de cantonnement momentané, en attendant une mise en marche vers le champ de bataille, suivant le besoin des armées.
- « Cette usine et les terrains qui eu dépendent n’ont certainement pas été occupés par des troupes en armes pour les nécessités de la défense du Havre, les démolitions ou détériorations occasionnées ne sont pas la conséquence d’ordres donnés en vue de faciliter le tir ou d’abriter des combattants.
- « La place du Havre n’était point assiégée, les troupes ennemies n’étaient pas à moins de trois
- (!) Voir Lumière Electrique du 29 mai 1915, p. 214.
- (2) En effet, il résultait des débats les faits suivants :
- Le ier septembre, le sieur Langlois, gardien préposé de l'usine Bundy, demanda à Me Gosselin, notaire, homme d’affaires de la base anglaise du Havre, le bon de réquisition militaire pour le remettre au propriétaire de l'usine. M. le colonel Williams, commandant de la base anglaise, remplit et signa alors deux imprimés qui sont joints au dossier. Le premier est un « ordre de réquisition », extrait d’un registre à souche; il porte sur la marge gauche, séparée du talon, la mention imprimée : « réquisitions militaires » ; le second est un reçu de « fournitures requises », portant sur la marge gauche, séparée de la souche d’un registre, la mention : « fournitures par réquisition «.L’ordre de réquisition et le reçu de fournitures concernent tous les deux l’usage de l’usine Bundy du 11 août au 5 septembre 1914; les deux pièces semblent entièrement écrites de la main du colonel Williams, sauf la mention du quantième (î3) du mois de septembre qui paraît avoir d’abord été laissée en blanc, puis remplie d’une autre écriture avec une encre différente.
- journées, aucun conseil de défense n’a été consulté; les troupes occupantes ne faisaient point partie d’un corps d’armée ou d’un détachement en face de l’ennemi.
- « Il ne saurait non plus s’agir d’une servitude résultant de la zone militaire d’une place forte, ni de travaux de fortification préventivement effectués. .
- « Il appert à n’en pas douter de toutesles circonstances de fait, nettement établies aux débats, que le fait militaire, objet du litige, est le logement de troupes en station ou en marche chez l’habitant faute de casernement spécial. »
- Seulement, le colonel Williams discutait la validité et la régularilé du bon de réquisition, de sorte que si l’on admettait qu’en principe on se trouvait dans la sphère des réquisitions, en pratique on se serait trouvé devant une nullité ou irrégularité des bons établis à cet effet : cela permettait au colonel Williams de demander l’incompétence ; mais il résultait de la présence au dossier des bons de réquisition, extraits de registres à souche, destinés aux réquisitions militaires, de l’autorisation d’occupation donnée par le gouverneur de la convocation, envoyée par le maire de Graville au gardien de l’usine Bundy, que l’autorité militaire, que le colonel Williams, que le maire de Graville avaient nettement entendu procéder par réquisitions militaires et non par toute autre voie.
- Quelles que soient l’époque et les conditions de forme de la rédaction des pièces de réquisition, il n’en est pas moins certain que ce sont des pièces de réquisition, délivrées comme telles, pour valoir comme telles par application de la loi du 3 juillet 1877.
- Or, ces pièces de réquisition ont été rédigées et délivrées par le colonel Williams, partie en cause, qui ne peut, en vertu d’un principe élémentaire de droit, se prévaloir de nullités qu’il aurait lui-même commises.
- D’un mot, on peut dire, en résumé, que le commandant anglais s’est lui-même placé définitivement sur le terrain juridique de la loi du 3 juillet 1877.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N° 21.
- III
- Difficultés matébielles des constatations.
- Si la difficulté se trouve éclaircie au point de vue juridique, en fait que s’était-il donc passé?
- Antérieurement au 5 septembre, date à laquelle les troupes anglaises sont parties, c’est-à-dire pendant les délais légaux, puisque les troupes occupaient encore le cantonnement, M. Bellet, liquidateur de la Société Bundy, avait, par l’entremise de son préposé Langlois, adressé une réclamation à M. le maire de Graville, par laquelle il portait plainte au sujet des dégâts commis par le fait des occupants de l’usine; le 5 septembre il était convoqué par le maire lui-même à l’Hôtel de Ville, mais il ne put obtenir un procès-verbal contradictoire ni de l’autorité municipale, ni de l’autorité anglaise : or, il y avait évidemment urgence; on ne pouvait laisser sans réparations l’usine détériorée; si l'on faisait les réfections nécessaires, on faisait par là même disparaître toute trace de dégradation; assigner en répara tions l’auteur du dommage,c’é tait un procès considérablement long en temps de paix, presque éternel en temps de guerre. La Société s’adressa immédiatement à la seule juridiction vraiment rapide —au point de vue des constatations — que nous ayons en France, la juridiction du président du tribunal statuant en référé.
- A notre avis, comme l’a fort bien dit le tribunal du Havre (1 ), le juge des référés peut connaître de toutes les matières qui rentrent quant au fond dans la compétence du tribunal civil (Dalloz, Dictionnaire pratique de droit, au mot référé n° /j5).
- Or, a dit le jugement : « Si le paiement de la somme représentative des dégâts tombe sous le coup de la loi du 3 juillet 1877, le tribunal peut être appelé à en connaître; qu’en effet l’article 28 du décret du 2 août 1877 édicte que, s’il est reconnu que les dégâts ont été commis chez un habitant par des soldats qui y étaient logés et (*)
- (*) L’affaire avait été appelée devant le président le 3o décembre 19;4» Ie président avait, par ordonnance du •1 janvier 1915, renvoyé par application des articles 60 et 66 du décret du 3o mars 1868, vu le grand intérêt que présentait l'affaire a lui soumise, la connaissance du référé à la première chambre du tribunal pour l’audience publique du 5 janvier, ce qui permettait au ministère public de donner ses conclusions.
- cantonnés, procès-verbal est dressé contradictoirement par le maire de la commune d’office chargé d’examiner la réclamation; que ce procès-verbal est appelé à servir de base à l’appréciation de la commission d’évaluation instituée par l’article %l\ de la loi du 3 juillet 1877; que l’autorité militaire fixe ensuite, sur la proposition de la commission, le montant de l’indemnité à allouer; que la décision ainsi prise est notifiée à l’intéressé qui, dans les quinze jours, doit faire connaître s’il accepte; que s’il refuse, il doit aux termes de l’article 26 de la loi du 3 juillet 1877, faire connaître les motifs de son refus, indiquer la somme réclamée au maire qui transmet le tout au juge de paix; qu’une tentative de conciliation a alors lieu devant ce magistrat ; que si cette tentative ne donne aucun résultat, l’affaire est portée devant ce magistrat statuant en dernier ressort, jusqu’à 200 francs, et en premier ressort jusqu’à 1 5oo francs; que si la réclamation dépasse 1 r>00 francs, l’affaire doit être portée devant le tribunal de première instance. »
- De cette dernière phrase, il résulte que la connaissance des dégâts, en cas de discussion, est de la compétence du tribunal civil, donc le juge du référé étant, pour les constatations d’une compétence aussi étendue que celle du tribunal, il était valablement saisi pour nommer un expert, pour lui confier le soin de. décrire les lieux détériorés, et permettre ainsi à l’industriel de faire des réparations, sauf à saisir ensuite le tribunal civil d’une demande en paiement.
- Paul Bougault, Avocat à la Cour d’Appel.
- Le service radiotélégraphique entre l’Allemagne et l’Amérique; mise sous séquestre de deux postes de T. S. F. allemands.
- La revue E. T. Z. du 5 novembre 1914 donne quelques informations intéressantes au sujet de la mise sous séquestre par le gouvernement américain de deux postes radiotélégraphiques allemands situés l’un à Tuckerton, l’autre à Sayville (Etats-Unis). L’exploitation de ces deux stations fut suspendue au début de la guerre par ordre du gouvernement américain ; ce dernier craignant sans doute que celles-ci ne transmettent
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- 21 Juin 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 239
- des dépêches à des navires de guerre croisant dans l’Atlantique.
- Elles furent ensuite remises en service.
- Le poste de Tuckcrton fut le premier mis sous séquestre, il était en relation directe avec le poste allemand de Eilvese, mais il n’avait obtenu aucune licence d’exploitation du gouvernement des Etats-Unis.
- Il est maintenant entre les mains de l’autorité américaine en raison d’un différend qui s’était élevé entre les deux nations au sujet des droits de propriété; il a été convenu que les revenus d’exploitation devront, après déduction des frais d’exploitation et d’entretien, être versés entre les mains de celle des parties qui triomphera ultérieurement dans le procès.
- Le poste de Sayville fut, après une courte séquestration, placé sous la surveillance de la censure.
- Les deux stations servent actuellement à la transmission et à la réception des dépêches officielles et de certaines dépêches privées. On a constaté une abondance extraordinaires de mes-
- sages, malgré leur prix élevé fjui est de 5/# cents par mot pour Tuckcrton et de un dollar pour Sayville.
- Mais cc qui paraît le plus intéressant dans l’information de 17£. T. 7j, ce sont les commentaires dont elle rentoure, car elle se plaint de l’injustice avec laquelle aurait agi le président Wilson en sc laissant influencer par les ennemis de l’Allemagne qui auraient fait pression sur ses intentions en obtenant la mise sous séquestre des postes radiotélégraphiques allemands,tandis que les alliés échangeaient sans difficultés sur leurs lignes des dépêches ne contenant que des mensonges sur le compte de l’Allemagne.
- Le journal allemand ajoute ensuite, à cette même date du 5 novembre, que si le gouvernement américain semble mieux disposé à leur égard ce n’est que grâce à l'intervention énergique des Américains allemands et des Irlandais.
- Nos lecteurs jugeront comme il convient ces appréciations de l’organe officiel électro-technique allemand.
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- Arrêté du Ministre des Travaux publics agréant les lampes électriques de sûreté dites « Lampes Phénix ».
- Le ministre dos Travaux publics,
- Vu l’article 146 du décret du i3 août 1911, portant règlement général sur l'exploitation des mines de combustibles, ledit article ainsi conçu : a Les lampes de sûreté doivent être conformes à un des types agréés par le ministre des Travaux publics » ;
- Vu l’avis de la Commission permanente des recherches scientifiques sur le grisou et les explosifs employés dans les mines en date du 20 juin 1914 ;
- Sur la proposition du directeur des mines,
- Arrête :
- Article premier. — Sont agréées pour être employées dans les mines grisouteuses ou poussiéreuses les lampes électriques de sûreté dites « lampes Phénix, types A et B » dont la description est annexée au présent arrêté.
- Paris, le 3o avril 1916.
- Les éléments caractéristiques de ces lampes sont les suivants :
- Type A. — Fermeture magnétique.
- Type B. — Fermeture i\ rivet de plomb.
- i° Accumulateur à l’élément au plomb, électrodes concentriques.
- Tension : 2 volts.
- Electrolyte libre;
- 20 Ampoule ù filament métallique.
- Pouvoir éclairant : 1,6 bougie.
- Durée d’éclairage : 10 heures;
- 3° Commulateur : le contact est établi en tournant sur son siège la partie supérieure de la lampe;
- 4° Boîte en tôle d’acier, de forme tonneau;
- 5° Dimensions et poids : hauteur. 270 millimètres ; diamètre, millimètres; poids, 2 kg. 22$.
- M. Skmbat.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N°21.
- Foire Industrielle Britannique.
- La foire des Industries Britanniques, qui s’est tenue à Londres du io au 21 mai, a été entièrement l’œuvre du Board of Trade (,).
- Le cliamp d’action de cette exhibition était en somme très restreint et se limitait aux produits manufacturés rentrant dans les catégories suivantes : jouets, faïence, porcelaine, verrerie, articles de fantaisie, coutellerie, galvanoplastie, horlogerie,bijouterie,papeterie, imprimerie* Mais ce qui mérite de fixer l’attention, c'est le but de celte foire montrant l’un des aspects de la lutte énergique que vient d’entreprendre le Board of Trade en vue de supplanter le commerce allemand tant en Angleterre que dans les pays étrangers.
- On sait que, chaque année, au début du printemps et de l’aulomne, les industriels allemands organisaient à Leipzig deux foires industrielles, qui étaient le rendez-vous des exportateurs du monde entier.
- C’est en concurrence directe de celle institution séculaire qu’a été organisée l’exhibition du Board of Trade.
- De tous temps, les industriels anglais ont excellé dans la production d’articles solides et luxueux; ruais, pour celte circonstance, un gros effort avait été effectué vers la création d’articles « à bon marché » destinés par le fait même à supplanter les produits allemands.
- On peut affirmer qu’à ce point de vue la première foire industrielle de Londres a été une véritable révélation, et son succès a éLé tel qu’on peut, dès à présent, certifier qu’elle se renouvellera chaque année. Au surplus, le cadre des exhibitions futures sera considérablement élargi et s’étendra sans doute à toutes les branches de l’industrie britannique.
- Toutefois, il est probable que, dorénavant, le Board of Trade se bornera à donner à cette nouvelle institution son patronage officiel, laissant à l’initiative privée le soin de l'organisation olfeelive.
- En tout état de cause, la première foire de Londres est appelée à faire époque dans l’histoire du commerce de l’empire britannique.
- [De noire correspondant spècial.)
- SOCIÉTÉS
- CONVOCATIONS
- Société Indo-Chinoise d Electricité. — Le 6 juin, à •i h. î/a, rue de Stockholm, 3, à Paris.
- Compagnie d’Electricité du Sénégal. — Le 9 juin, à 2 h 1/2. rue Cambacérès, 19, à Paris.
- (l) Le Board of Trade est, en Angleterre, le rouage administratif correspondant à notre Ministère du travail.
- i Société Française des Procédés J.-L. Routin. — Le
- 13 juin, rue Olchanski, 2, à Paris.
- Société Nouvelle de l’Accumulateur Fulmen. — Le
- 14 juin, à 2 h. 1/2, rue Saint-Lazare, 58, à Paris.
- Compagnie d’Appareils Electriques. — Le 14 juin à 10 h. 1/2, rue du 4-Seplcmbre, 25, à Paris.
- L’Electro-Entreprise. — Le i5 juin, à 1 h. 1/2, rue de Clichy, 5i, à Paris.
- Compagnie du Chemin de fer Métropolitain de Paris. — Le 17 juin. 3 heures, rue Blanche, 19, il Paris.
- Compagnie des Tramways de Roubaix et de Tourcoing. — Le 26 juin, à 3 heures, rue Auber, i3, à Paris.
- Compagnie des Tramways de l’Est-Parisien. — Le 26 juin, rue Chauohal, 6, à Paris.
- Compagnie Départementale d’Energie Electrique.
- — Le 3o juin, à 11 heures, rue Drouot, 22, à Paris.
- BOITE AUX LETTRES
- M. G. de C., à Paris. — Les frais de contrôle de l’Etat et les redevances dues à l’Etat du fait de l’occupation du domaine public relèvent du ministère des Travaux publics ; adressez donc directement au ministre une demande d’exonération en spécifiant que votre usine ne fonctionne, pendant les hostilités, que dans le but d’assurer un service public, réclamé par les communes dont vous êtes le concessionnaire.
- D’autre part, les municipalités vous ayant demandé d’assurer leur éclairage public, 11e peuvent vous astreindre au règlement des frais de contrôle de leur ressort, ni des redevances relatives à l’occupation du domaine communal.
- Quant à vos impôts personnels, votre situation de mobilisé vous permet d’en différer le paiement, à condition d’avertir au préalable le percepteur.
- M. A. Fà Zurich. — Nous 11e connaissons aucun ouvrage français consacré uniquement à la théorie et au calcul des transformateurs rotatifs. Le volume de M. Paraf, Coniniutatrices et transformateurs électriques tournants est le seul qui traite cette question. 11 est édité à la librairie Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustius, Paris.
- Société F. F., à Paris. — L’ouvrage de M. Blondel. Calcul des lignes aériennes au point de rue des abaques, est en vente au prix de 5 francs. Le prix de chaque abaque est de 1 franc. Les deux coefficients de majoration coûtent 1 franc.
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- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite,
- Le Gérant: J.-13. Noubt.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
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- Trente-septième année
- SAMEDI 12 JUIN 1915.
- Tome XXIX (2» série). N? 22
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- IRVING LANGMÜIR. — De la décharge des électrons purs et de ses applications en radio-télégraphie et en radio téléphonie.. Mi
- JULES GLOVER. — Emploi des vibrations solidiennes de la voix en téléphonie avec fil et sans fil, ainsi qu’en phonographie.. Mi»
- Publications techniques
- Construction et essais de machines
- Le contrôle par rhéostats des générateurs à excitation indépendante. — L. Bootiiman. 2/17
- L’imprégnation des enroulements ; une grande installation moderne d’imprégnation. —
- R. Reid.................................. -i'i8
- Stations centrales
- Développement de la Station Centrale Electrique de Moscou de la Société de 188G. . . . 2Ôo
- Traction
- Sous-station roulante pour les tramways de Berkshire.—YV.-D. Beauce................ 260
- Pont à travée centrale mobile verticalement et à manœuvre électrique................... 262
- Echos de la guerre
- L’assistance aux ouvriers et employés dans l’industrie électrique allemande jaendant la guerre................................ 26'!
- DE LA DÉCHARGE DES ÉLECTRONS PURS ET DE SES APPLICATIONS EN RADIO-TÉLÉGRAPIIIE ET EN RADIO-TÉLÉPHONIE
- L’émission d’électrons des métaux incandescents à très basses pressions est un sujet qui a été étudié par les savants pendant beaucoup d’années, et les observations généralement publiées Vattri-. huaient à des réactions chimiques avec des traces légères de gaz. La première moitié de l’article suivant, qui est une revue historique, cite les expériences concluant à l’existence d’u.ne.éni is s ion d’électrons purs, dans le vide le plus élevé que l’on puisse atteindre. Après avoir montré les principes fondamentaux qui gouvernent le phénomène, l’auteur montre comment par le moyen du kenotron (redresseur à filament chaud), et du pliotron (un nouveau type d’amplificateur), les deux employant Vémission d’électrons purs provenant de métaux incandescents dans un vide extrêmement éleve, ou est arrivé à un dispositif très simple et très pratique pour envoyer et recevoir des messages radio-telègra-phiques et radio-téléphoniques.
- On savait depuis environ deux siècles que l’air dans le voisinage des métaux incandescents était conducteur de i’éleetricité. Elster et Gcslel étudièrent le phénomène en grand détail et publièrent le résultat de leurs recherches dans les Annales de YViedemann (1882-1889). Dans
- beaucoup de leurs expériences, ils placèrent une plaque de métal soudée à un fil métallique dans une ampoule de verre et étudièrent la charge acquise par la plaque à des températures et à des pressions différentes. Dans beaucoup de gaz le filament émettait de l’électricité positive au rouge, mais à très haute température il donnait plus facilement de l’électricité négative. Lorsque
- (•) General Electric Revieiv, mai 1915.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 22.
- le vide était aussi parfait qu’on pouvait l’obtenir alors, la tendance à émettre l’électricité positive diminuait beaucoup et ne persistait pas tandis que l’émission négative croissait beaucoup. Une décharge semblable d’électricité négative d’un filament de charbon de lampe à incandescence vers une électrode auxiliaire placée dans l’ampoule a été étudiée par Edison (effet Edison). Fleming, en 1890 et 1896, étudia et décrivit cet effet en détail.
- .1. J. Thomson, en 1899, montra que, dans le cas d’un filament de carbone dans l’hydrogène à de très basses pressions, l’électricité négative est émise sous forme d’électrons libres de masse égale à 1/1800 de la masse d’un atome d’hydrogène. Ovven, en 1904, montra qu’1111 filament Nernst émet aussi des électrons et Wehnelt, la même année, avec la cathode qui porte son nom, prouva que là le courant électrique se propage de la même façon.
- Richardson, en igo3, appliqua la théorie de la conduction métallique à l’émission des électrons des métaux incandescents. Pour se rendre compte de la conduction de la chaleur et de l’électricité par les métaux, Riecke et Drude avaient supposé que les métaux contenaient des électrons libres de se mouvoir sous l’influence d’une force électrique et qui étaient en vibration constante comme les molécules d’un gaz. Richardson supposait que ces électrons libres sont maintenus dans le métal par une force électrique de surface, tout comme les molécules d’un liquide sont retenues par la tension de surface. Si la vitesse de l’électron est suffisamment élevée, il peut vaincre cette force et s’échapper. Puisque la vitesse moyenne du mouvement vibratoire croît avec la température, le nombre d’électrons, qui atteindront la vitesse limite et s’échapperont, augmentera très rapidement avec la température. Les considérations sont absolument conformes à celles de l’évaporation des liquides et les mêmes lois gouvernent l’accroissement de la pression de la vapeur et la quantité d’électrons qui s’échappent.
- On avait déjà montré que la pression de la vapeur (p), variait avec la température (T) suivant la relation
- \
- p .= A \Jl' e 21
- où A est une constante, X la chaleur latente d’éva-
- poration du liquide (ou solide). Richardson arriva ainsi à conclure que le courant d’un métal incandescent devait croître suivant la relation
- i =. a y/rr e ’
- i étant le courant par centimètre cube, b une constante = la moitié de la chaleur latente d’évaporation des électrons.
- Richardson appela courants thermioniques ces courants émis par les corps incandescents ; conformément à sa théorie un métal incandescent émet des électrons dans des conditions définies indépendantes du champ électrique entourant le corps. Si un corps chargé positivement estplacé près du filament incandescent, les électrons seront attirés hors du filament, frapperont le corps et seront absorbés par lui. Leur mouvement constitue un courant électrique, le filament est la cathode et le corps l’anode. S’il 11’y a pas de champ autour du filament, ou s’il y a un champ négatif, les électrons émis retourneront au filament, et aucun courant ne circulera entre les deux électrodes. En se rapportant à ce point de vue,l’émission des électrons est la même qu’il y ait ou non courant thermionique. Si le potentiel de l’anode croit, le nombre d’électrons attirés croît, le courant thermionique aussi. Si le potentiel continue à croître, on atteint un point où tous les électrons sont passés à l’anode, le courant est alors « saturé ».
- Richardson, en 1902, détermina la relation entre le courant de saturation d’un fil de platine incandescent et un cylindre entourant celui-ci, et trouva que i variait avec la température d’accord avec l’équation donnée ci-dessus. De même pour d’autres substances.
- La théorie de Richardson, depuis igo3, a été l’oibjet de nombreuses discussions. H. A. Wilson (Phil. trans., 1903) trouva que l’émission du platine se réduisait au 1/250 ooo)de s» précédente valeur par un chauffage préliminaire dans l’oxygène et en le plongeant dans l’acide nitrique bouillant. En introduisant un peu d’hydrogène on ramenait le courant à sa première valeur.
- Wehnelt (Ann. Phys., 1904) et (Phil. Mag., 1905) découvrit que les cathodes de platine recouvertes de chaux émettent beaucoup plus d’électrons que le platine seul. 11 proposa d’employer des tubes contenant de telles cathodes comme redresseurs de courants alternatifs de
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- ioo à aoo volts et décrivit un tube Braun dans lequel des rayons cathodiques très faibles (ioo à i ooo volts) pouvaient être produits. Wehnelt travaillait avec des pressions allant de ooi à o i millimètre de mercure, la plus basse pression atteinte étant ooo5 millimètre.
- Dans de telles conditions, les traces des rayons cathodiques étaient visibles, montrant la forte ionisation du gaz.
- Soddy [Phys. Zeil., iyo8) trouva que les courants intenses obtenus avec une cathode Wehnelt s’arrêtaient soudain si les gaz résiduels dans le tube à vide étaient absorbés par la vaporisation de calcium métallique.
- Ce travail attira l’attention et beaucoup de savants sentirent que les courants thermioniques dépendaient de la présence du gaz.
- LilienfqM, considérant que les expériences de Soddy ne Ihnontraient pas une diminution d’émission, suggéra que cette diminution pouvait provenir de la présence d’une charge négative dans le vide à cause du plus grand nombre d’électrons nécessaires pour transporter le courant.
- Fredenhagen, en 1912, étudia l’émission du sodium et du potassium, et conclut que l’émission vient de la présence du gaz. Il émit l’hypothèse que si une surface métallique parfaitement propre se trouvait dans un vide parfait, l’émission cesserait entièrement.
- Pring et Parker (1912, Phtl. May.) trouvèrent que, pour des baguettes de carbone incandescent, les courants arrivaient à des valeurs presque nulles par purification progressive du carbone. Ils conclurent que les courants étaient dus à dos réactions entre les impuretés du carbone et les gaz environnants.
- Plus récemment Pring [Proc. Roy. Soc., 191!) répéta les mêmes expériences avec un vide plus-parfait et aboutit aux mêmes conclusions.
- Une opinion semblable s’éleva au sujet de l’effet photo-électrique où les électrons proviennent de la lumière ultra-violette au lieu de la chaleur.
- Pohl et Pringsheim (Phys. Zeit., 1913) trouvèrent que l’effet photo-électrique diminue beaucoup avec le vide. Wiedmann et Hallwachs ( 191 /, ) conclurent de leurs expériences avec le potassium que la présence d’un gaz était nécessaire pour l’émission appréciable d’électrons photo-électriques.
- Freclenhagei} etF-iister (Phys, Zeit,, 1914) aboq.
- tissent aux mêmes conclusions avec le zinc et le potassium.
- Nous voyons donc que l’on avait les meilleures raisons de croire qu’il était impossible d’obtenir une décharge électrique à travers un vide parfait, parce qu’on 11e pouvait pas obtenir d’électrons des électrodes.
- Dans les tubes à rayons X, il était bien connu qu’une certaine quantité de gaz était nécessaire, Porter (Ann. Phys., iyi'3) étudia les caractéristiques dynamiques des redresseurs Wehnelt et trouva qu’à la pression de 0,001 millimètre le courant devenait instable. Avec de plus hautes pressions, la difficulté était évitée, mais les caractéristiques montraient nettement une sorte de boucle d’hystérisis, le courant étant différent au voltage montant de celui du voltage descendant.
- Mon attention pour les courants thermioniques fut éveillée par quelques expériences sur les décharges électriques dans les lampes tungstène. La densité du courant aux températures voisines du point de fusion du tungstène peut atteindre plusieurs centaines d’ampères par centimètre carré. Il est naturellement évident qu’au début le courant, circulant d’une section à l’autre du filament à travers le vide, doit être très faible dans une lampe ordinaire.
- On savait que le vide dans une lampe tungstène était extrêmement élevé et les mesures de bonnes lampes, après 100 heures de fonctionnement, donnaient une pression inférieure à un millionième de millimètre de mercure. Il semble donc que la grande durée d’une lampe tungstène vient de ce que les courants thermioniques dans un vide élevé sont très petits, sinon entièrement absents.
- En étudiant le phénomène de plus près, on trouva que la petitesse du courant n’était pas due à ce que le filament émettait difficilement des électrons, mais entièrement à l’inaptitude de l’espace entourant le filament à transporter les courants au potentiel de la lampe.
- Dans un cas, deux simples boucles de tungstène étaient montées côte à côte dans une ampoule. Ayant fait le vide le plus parfait possible et les filaments devenus vieux et libérés du gaz, l’un était chauffé et l’autre était soumis à un potentiel positif appliqué à travers un galvanomètre. Le filament chaud servait ainsi de cathode. Si le courant croissait dans la cathode, le courant therroipni^pe ^ugmqntçiit d’aççord aveo l’éc|q^
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- tion de Richardson; comme le montre la figurei mais, jusqu’à un certain point, un accroissement de température de la cathode ne produisait pas d’accroissement du courant thermionique.
- La courbe représentant le courant comme fonction de la température comporte donc deux parties : i° une partie où s’applique l’équation de
- Fig. i, — émission cî’élcctrons de tungstène dans un vide parfait.
- Richardson ; une partie où le courant est indépendant de la température. Dans la première partie de la courbe, le courant est indépendant du voltage, de la section et de la forme de l’anode, mais, dans la deuxième, il est alîecté par ces facteurs et également il peut être modifié en plaçant la lampe dans un champ magnétique. 11 est évident que la seule raison, qui empêche le courant d’augmenter d’accord avec l’équation de Richardson, est que l’espace entre les électrodes ne peut porter qu’un certain courant avec un potentiel donné.
- Une explication du phénomène était que les électrons portant le courant constituaient une charge électrique qui repoussait les électrons s’échappant du filament et obligeaient quelques-uns d’entre eux à retourner au filament.
- Des recherches théoriques poussées plus loin aboutiront aux formules suivantes pour le calcul du courant maximum.
- Pans le cas de plaques parallèles de large
- section séparées par une distance x le courant maximum est
- ()
- ç)tz \ m .r2
- e charge, m masse de l’électi on, V potentiel entre les plaques; en mettant les valeurs numériques nous obtenons :
- V3/*
- (a) / »,33 X ïop* —.
- Dans le cas d’un fil dans l’axe d’un cylindre, le courant maximum par centimètre de longueur du fil est :
- (-)
- m V* -e r
- c’esl-à-dire
- , V3 «
- / = i ,65 X iofi —
- i courant par centimètre de longueur et r le rayon du cylindre en centimètres. Ces équations concordent avec les expériences où le vide est si élevé qu’il n’y a aucune ionisation positive appréciable.
- Des traces extrêmement faibles de gaz, permettent cependant la formation d’un nombre suffisant d’ions positifs, pour accroître grandement la capacité du courant dans un espace dopné. Ainsi une pression de mercure de i/iooooo millimètre permet d’obtenir avec, a 5 volts à l’anode un courant de oA i,tandis que,, sans vapeur de mercure, il fallait aoo volts pour-avoir le même courant,
- A cause de cet effet énorme, beaucoup,'.de gaz ont une grande influence sur l’émission d’électrons cathodiques. Mais si la cathode est en tungstène pur, le gaz diminue plutôt qu’il augmente l’émission. Ainsi, i/ioooooo millimètre d’oxygène ou d’un gaz contenant de l’oxygène diminuera rémission d’électrons beaucoup plus que le vide le plus élevé.
- Comme conclusion de ce travail, nous sommes pleinement convaincus que l’émission d’électrons des métaux incandescents est propriété des métaux eux-mêmes et non pas un effet secondaire, du à la présence d’un gaz.
- . Des recherches plus complètes ont montré
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- que, en éliminant les effets des gaz, toutes les irrégularités qui avaient été remarquées dans les décharges dans le vide tendaient à disparaître.
- Pour atteindre ce but, cependant il n’était pas suffisant d’amener l’ampoule contenant les électrodes à un très haut degré de vide, mais il fallait de plus purger les électrodes elles-mêmes des gaz qu’elles contenaient, de sorte que ces gaz ne soient plus libérés pendant l’expérience ; de même pour les surfaces du verre. La difficulté était donc, non pas d’obtenir un vide élevé, mais de maintenir ce vide.
- Avec des méthodes spéciales de traitement des électrodes, on a pu appliquer des différences de potentiel supérieures à 100000 volts, sans obtenir des effets attribuables à l’ionisation positive. Dans les expériences de décharge avec ou sans cathode chaude, il y avait toujours ionisation positive, si la densité de courant dépassait une valeur très faible, ou si les potentiels appliqués dépassaient 5o à ioo volts avec quelques milli-ampères de courant.
- Les effets de cette ionisation positive se manifestaient de différentes façons. Dans le tube Braun, Wehnelt établit qu’on peut arriver à un vide aussi élevé que possible, mais il a pu voir la trace des rayons cathodiques ; une telle luminosité est fonction de l’ionisation du gaz. Une indication nette de cette ionisation est que le courant ne croît pas. régulièrement avec le voltage, comme, le montre les équations (a) et (4). S’il y a beaucoup de gaz, à une pression de l’ordre de 1/10000 millimètre, la courbe montre des pointes lorsque le voltage croît de 5o à 100 volts. La décharge est instable et varie périodiquement entre deux valeurs.
- Ainsi, dans un tube ordinaire à rayons X, le vide varie continuellement, et il faut introduire de temps en temps de nouvelles quantités de gaz.
- Avec les voltages élevés, le phénomène le plus fâcheux de l’ionisation positive est sa tendance à désagréger la cathode.
- Les ions positifs mobiles sous l’influence du champ électrique acquièrent une grande vitesse et en venant frapper la cathode amènent sa désagrégation rapide. Avec une décharge d’électrons purs, il n’y a aucune désagrégation de la cathode et le filament dure le même temps que si aucun courant ne passait dans le vide.
- Un autre effet produit par l’ionisation positive est l’émission d’électrons de la cathode sous l’influence du bombardement d’ions positifs.
- Ces électrons, nommés rayons « délia », s’échappent de la cathode, avec une vitesse initiale considérable, et sont capables de charger une troisième électrode à un potentiel de 10 à i5 volts négatif par rapport à la cathode.
- Avec la décharge d’électrons purs, aucun de ccs effets n’existent. Les rayons cathodiques sont entièrement invisibles, la courbe est une courbe douce, dans le cas où la température du filament est suffisamment élevée et la section des électrodes telle que les petites vitesses initiales des électrons de la cathode ne jouent pas un rôle aussi important. Il est possible d’obtenir un courant très élevé dans ce type de décharge, mais pour surmonter les effets de charge de l’espace, il est alors nécessaire d’employer un champ électrique très puissant entourant la cathode.
- (A suivre.)
- IllVlNG LanGiMUIP.
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- EMPLOI DES VIBRATIONS SOLIDIENNES DE LA VOIX, EN TÉLÉPHONIE AVEC FIL ET SANS FIL, AINSI QU’EN PHONOGRAPHIE (1)
- Depuis octobre 191/j, l’auscultation de la voix et des bruits anormaux, à l’aide de groupes dé microphones, chez des blessés et malades militaires à l’hùpital Beaujon, m’a fait concevoir, dès le début de mes observations, tout l’intérêt et le profit qu’on peut retirer, en téléphonie avec fil et sans fil, ainsi qu’en phonographie, de l’utilisation des vibrations vocales solidiennes.
- En effet, jusqu’à ce jour, la téléphonie particulièrement 11e s’est adressée, dans ses diverses périodes de perfectionnement, à l’aide de multiples appareils, qu’aux vibrations aériennes de la voix.
- Il en résulte un inconvénient : celui d’enregistrer, en même temps que la voix, des vibrations parasites, provenant les unes de la vibration de l’appareil lui-même, les autres venant des milieux ambiants.
- Dans ces conditions, il devenait logique de penser, en auscultant la voi^ directement à l’aide de microphones, d’obvier à ces imperfections, en recueillant les vibrations vocales, sans l’intermédiaire d’appareils vibrants et simplement à l’aide de microphones, tenus à l’abri des vibrations aériennes, ambiantes, par un dispositif spécial.
- Les présentes recherches ont pour but de démontrer, d’une façon indiscutable, la possibilité que j’ai eue de réaliser pour la première fois, sur les réseaux urbains et interurbains en batterie centrale intégrale, la téléphonie purement, solidienne, sans aucunement utiliser l’onde vocale aérienne à l’issue des organes vocaux, bouche et nez, et en laissant entièrement libres les mains pour écrire, la direction du regard pour lire.
- En 1913 [Comptes rendus, 14 avril 1913 et :17 mars 1911) j’ai proposé d’ajouter, en les recueillant séparément, les variations du courant microphonique nasal à la téléphonie aérienne courante. J’ai obtenu plus d’intensité et de netteté, plus de clarté vocale ; la voix ainsi transmise semble plus rapprochée.
- La présente Note a pour objet de prouver qu’il (*)
- (*) Séance de l'Académie des Sciences du 17 mai 1915, note présentée par le Dr d’Arsonval.
- est possible de multiplier plus encore ces variations du courant microphonique, autant que les vibrations produites par la voix le permettent, par la simple adjonction, aux appareils habituels, d’un ou plusieurs microphones additionnels, isolés du milieu ambiant au point de vue acoustique et électromagnétique, et destinés à recueillir à la surface du corps les vibrations solidiennes de la voix.
- L’organe vocal de l’homme, dans les conditions physiologiques où se produit la voix, provoque, dans le milieu où il fonctionne, un double effet vibratoire aérien et solidien. A ces conditions physiologiques doivent répondre des conditions physiques exactement parallèles.
- Le branle vocal est en même temps aérien et solidien. Le nouveau perfectionnement que je propose aura précisément pour but de rendre la téléphonie en même temps aérienne et solidienne.
- Les vibrations solidiennes de la voix sont la conséquence du jeu physiologique des organes de la formation verbale.
- Telle qu’elle se présente, la téléphonie purement solidienne semble destinée à une utilisation courante, suivant la capacité électrique du circuit. Lu voix est d’une pureté toute particulière et d’une grande netteté, ainsi que l’indiquent les tracés oscillographiques.
- Mais la téléphonie en même temps aérienne et solidienne transmet la voix avec l’intensité la plus considérable, avec la clarté la plus grande et la proximité la plus immédiate, en somme avec la portée la plus considérable.
- On voit tout de suite à l’avance tous les avantages qui existent à ne pas perdre de vue la physiologie vocale pour l'étude du perfectionnement de la téléphonie et du phonographe. Et la connaissance de la physiologie vocale est indispensable pour mettre à profit avec méthode en téléphonie et en phonographie toutes les variétés d’oscillations produites par la voix humaine.
- Los applications du perfectionnement physiologique qui vient d’être exposé sont: multiples pour la téléphonie avec fil et sans fil, ainsi que pour le phonographe. Des appareils très simples, basés sur ce .principe, ont déjà été construits et expérimentés au laboratoire. Jules Gloveu.
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- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- CONSTRUCTION ET ESSAIS DE MACHINES
- Le contrôle par rhéostats des générateurs à
- excitation indépendante. — L. Boothman.
- Dans certains cas, par exemple, lorsqu’une excitatrice fournit également du courant d’éclairage, il est parfois nécessaire d’employer un rhéostat de champ principal en combinaison avec un rhéostat pour le champ de l’excitatrice. Cependant, dans bien des cas, on peut supprimer totalement le premier et opérer la régulation par le second seul. Cette solution présente de multiples avantages : économie sur les frais de première installation, suppression d’une perte constante d’énergie par le rhéostat de champ principal, économie d’aspect et simplification. Il faut, toutefois, des rhéostats présentant une échelle de résistances mieux étagée pour compenser les facteurs variables suivants.
- Pour graduer la résistance du rhéostat, il faut connaître les formes de deux courbes : les caractéristiques du générateur et de l’excitatrice. Quelles soient calculées ou déduites d’essais de machines semblables, ces courbes sont susceptibles de certains écarts dus à des différences naturelles dans les matériaux de construction et à des différences de réluctance aux joints du circuit magnétique.
- D’autre part, entre la température initiale et la température finale du régime de marche, il y a une variation de résistance d’environ 20 %, de laquelle doit tenir compte un déplacement proportionnel de la position du rhéostat de champ pour l’excitatrice.
- Un autre écart peut résulter du fait d’un changement de vitesse, particulièrement aux faibles charges si la caractéristique de l’excitatrice en ce cas se rapproche d’une droite. Cela modifie naturellement le voltage aux bornes du générateur suivant la variation de vitesse.
- Le décalage des balais de l’excitatrice de la position normale à la position neutre, surtout quand il existe des pôles auxiliaires, modifie la
- forme de la caractéristique et influe, par conséquent, sur la progression des résistances du rhéostat.
- Quand un alternateur est établi pour un certain facteur de puissance et fonctionne en charge avec un facteur différent, les limites de voltage nécessaires à l’excitatrice sont altérées. Par exemple, avec un facteur de puissance plus faible, il faut une plus grande résistance rhéos-tatique.
- Le rhéostat doit présenter un nombre suffisant de degrés pour que l’écart de voltage admissible en charge ne soit pas dépassé; par suite* la résistance ohmique totale doit être suffisante pour donner le voltage le plus faible nécessaire à vide pour le générateur.
- Pour répondre à ces diverses conditions, la meilleure solution consiste en une résistance uniformément sectionnée. Le problème pratique est donc de créer un rhéostat de dimensions et
- Fig, 1. — Rhéostat de champ donnant 280 à 3o8 degrés. Type rond.
- de prix raisonnables et possédant un nombre de degrés suffisant pour permettre de graduer régulièrement la résistance dans toute l’étendue de l’échelle.
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- LA MI M I K R K h! LK C I' 141Q U1’,
- T. XXIX (2e Série). — N° 22.
- Les figures i cl >. représentent des rhéostats créés par la British Westinghouse C°, qui donnent un grand nombre de degrés dans la progression de la résistance et ne sont cependant pas plus encombrants que les types ordinaires de rhéostats de champ pour excitatrices.
- Cesapparcils se font en deux types : droitflîg. a), ayant, de 5oo à 55o degrés ; et rond (fig. i), ayant de «8o à 3o<3 degrés. Le principe de construction en est d’ailleurs identique.L’appareil de la figure, par exemple, comporte deux rhéostats en série
- t'ig. 2 el3. — Rhéostat de champ donnant 5oo à 55o degrés. Type droit.
- ^lig. 3), la valeur totale de la résistance de l’un d’eux, appelé subdiviseur, étant égale à un degré de l’autre, dit rhéostat principal, qui correspond ici à la partie droite.
- Lorsqu’on tourne le volant à main d’un demi-tour dans un sens, on met successivement hors circuit les dix degrés du subdiviseur; après quoi, le bras double monté sur l’axe de ce volant, en actionnant l’un des taquets d’une étoile calée sur l’arbre vertical à rainure en hélice, élimine une résistance du rhéostat principal mais remet en circuit toute la résistance du subdiviseur.
- Avec 5o degrés au rhéostat principal et io au Subdiviseur, on obtient 5oo degrés de résistance totale, et f>i»o avec 11 au subdiviseur.
- Dans le type droit, le bras double agit sur une étoile qui fait tourner un arbre à rainure héli-
- coïdale. Un manchon porte-balais, armé d’un téton s’engageant dans la rainure, coulisse le long de l’arbre.
- Dans le type rond, le bras commande une roue dentée qui actionne, par pignon et grande roue, un levier de contact.
- Le type droit est entièrement en bronze et mica, avec balais feuilletés. Les résistances sont montées directement sur les tiges des contacts, ce qui évite des fils de jonction entre ces deux séries d’organes. ,
- {The Elcctrical lleview, 7 mai 1915.)
- L’imprégnation des enroulements.
- Une grande installation moderne d’imprégnation. — Robert Reid.
- Le problème de l’imprégnation des enroulements consiste à rechercher les meilleurs moyens pour assurer la pénétration complète et le remplissage de tous les interstices des enroulements par un isolant qui ne soit pas trop fragile à froid et qui soit néanmoins capable de résister à une température assez élevée.
- L’installation décrite se compose essentiellement de deux cuves. Dans l’une, la composition est préparée, fondue, parfaitement brassée par un agitateur à axe vertical; dans l’autre, les objets à imprégner sont traités. Les deux cuves communiquent par le fond au moyen d’une conduite que ferme une soupape. En outre, l’équipement est complété par des pompes pneumatiques, des compresseurs d’air, condenseurs et dessiccateurs d’air.
- Les enroulements une fois placés dans la cuve de traitement, on ferme celle-ci par un couvercle et des boulons à charnière et l’on y fait un vide qu’on maintient pendant une heure ou une heure et demie entre 737 et 760 millimètres, ce qui élimine tout l’air des parties internes des enroulements. A ce moment, on ouvre le clapet de retenue qui met les deux cuves en communication et le liquide d’imprégnation pénètre dans la cuve de traitement. La température de cette dernière est, en meme temps, maintenue telle que le séchage parfait des objets traités soit assuré tout en les préservant contre toute détérioration.
- Parfois, après introduction d’une quantité convenable de liquide, on ferme le clapet et l’on fait rentrer, au-dessus du liquide, de l’air comprimé à une pression de 7 à 8 kg. 7!», qu’on maintient durant une heure ou une heure et demie. Cette méthode donne de bons résultats quand les .enroulements sont courts
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- et ne se trouvent pas près de la surface du bain; autrement, on court le risque qu’une partie quelconque ne soit exposée à l’air.
- L’autre méthode, consistant à vider toute la cuve de préparation dans la. cuve de mélange avant
- Fig*, i. — Vue générale intérieure de l’atelier d'imprégnation. Au centre les deux cuves de a m. ^5 et de (5 in. io.
- d’admettre l’air sous pression, élimine ce danger. Au bout d’une heure à une heure et demie, le liquide d’imprégnation est refoulé par l’ouverture d’une soupape dans la cuve de préparation, sous l’effet de l’air comprimé.
- Cet air comprimé est préalablement desséché tandis que l’air aspiré passe au condenseur.
- Les cuves d'imprégnation, généralement à double paroi, sont en fonte, pour les petites dimensions, en tôle d’acier pour les grandes. L’intervalle entre les deux parois est chauffé directement à la vapeur pour porter le liquide à la température voulue, à moins qu’on ne fasse usage d’un serpentin de vapeur plongeant dans l’huile dont est alors remplie la double paroi. Cette dernière disposition assure une température plus uniforme dans les cuves. Ces dernières sont toujours garnies d’un revêtement calorifuge d’amiante ou de magnésie.
- Dans une installation toute récente, l’une des plus grandes du genre, on a préféré le chauffage par circulation directe d’huile pour éviter les variations de
- température qui peuvent résulter des variations de pression de la vapeur. Cette installation (fig. i) a été établie pour traiter les très longs induits des turbo-générateurs horizontaux. Les cuves mesurent intérieurement a m. 7$ de diamètre X 6 m. 10 de profondeur et extérieurement 3 m. o5 de diamètre; cela donne un vide de 100 millimètres entre les deux parois. La cuve de préparation est pourvue d’un agitateur mécanique. Chacune des cuves a un réchauffeur d’huile, une pompe d'alimentation avec tuyauterie,thermomètres enregistreurs et ordinaires. Le liquide circule de bas en haut dans la double paroi. Pour éviter tout accident par dilatation de l’huile chauffée, chacune des cuves est, à ce point de vue, reliée à un vase d’expansion avec trop-plein.
- La commande des pompes à vide, pompes de circulation, compresseur d’air, agitateur, et le levage du couvercle de la cuve d’imprégnation, se font électriquement au moyen de moteurs de 35 à 5 chevaux.
- Pour le chauffage des deux cuves, il ne faut pas moins de i36 hectolitres d’huile, tandis qu’il faut 220 barils de liquide pour remplir la cuve de préparation. Cuves et tuyauteries sont revêtues de magnésie en sorte que la chute de température de l’huile de chauffage n’est guère que de 5 degrés.
- La figure 1 donne une vue d’ensemble de l’atelier d’imprégnation qu’on vient de décrire, tandis que la
- Fig. 2. — Jeu de deux cuves d’imprégnation de 1 m. 22 X o xn. 95 de diamètre avec vulcaniseurs (à droite) par la résure synthétique.
- figure 2 représente un petit équipement avec cuves de o m. 95 de diamètre et 1 m. 22 de profondeur à chauffage direct de la double paroi par la vapeur.
- (General Electric Review.)
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- la lumière électrique
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- STATIONS CENTRALES
- Développement de la Station Centrale Électrique de Moscou de la Société de 1886.
- Nous donnons ici un résumé de l’étude sur la Station Centrale d’Electricité de Moscou faite par M. Kirpitchnikov dans le journal russe Electritchestvo. L’auteur décrit les transformations nécessaires qu’a dû subir la Centrale depuis l’année 1886 pour satisfaire aux demandes sans cesse croissantes d’énergie électrique.
- Ancienne station sur la Dmitrovka.
- L’activité de la Société d’Eclairage électrique de 1886 a commencé à Moscou en avril 1887 Par la conclusion d’un contrat avec la municipalité de cette ville. Ce contrat donnait à la Société le droit de poser une canalisation électrique souterraine sous les voies publiques. Le tarif suivant
- Fig. 1.
- ut établi: 5 kopcks par h eclowatt-hcure pour les applications techniques, et (î 1/2 kopcks pour l’éclairage, avec un tarif décroissant pour un nombre d’heures d’utilisation supérieur à 600 heures.
- A la suite de cette entente, deux petites stations provisoires pour l’éclairage des galeries de com-
- merce furent installées. En 1888 furent terminées sur la Dmitrovka la première station centrale et la canalisation souterraine destinées à fournir l’électricité au centre de la ville.
- La première installation comprenait/» machines à vapeur compound avec condensation, des 200 chevaux chacune et 6 chaudières produisant de la vapeur saturée à 10 atmosphères. Chaque machine actionnait deux génératrices à courant continu de 120 à i3o volts. La distribution était assurée par i5 artères souterraines en câble armé,
- — Nombre d'habitants de Moscou,sans banlieues.
- M Energie produite.
- .... Energie produite par million d'habitants.
- . moooooo
- imm.
- wwooo.
- oooooo.
- .11000000
- mono.
- d’une section de (ioo millimètres carrés, aboutissant aux nœuds d’alimentation. Le réglage de la tension se produisait par les rhéostats d’artères automatiques qui se trouvaient dans la station centrale. *
- Le rayon d’action était seulement de 1 kilo-
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- mètre, à cause de l’emploi du système à a fils, à courant continu et à faible tension. Une sous-station d’accumulateurs n’a eu qu’une faible influence sur l’augmentation de ce rayon.
- Puis:s"cn
- des moteur* ' \-32ooo
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- - ï -2/000
- -2Sooo
- - -tu 000
- -\-Z1.0C0
- _ Puissance des moteurs installés
- Nombre de moteurs
- 4- -46ooo
- -6.000
- —5.000
- lyr.-i# l
- 1' g. 3
- Les figures i et a montrent l’accroissement assez rapide du nombre d’abonnés jusqu’en 1895,quand la station eut atteint le maximum de sa puissance.
- Les deux dernières années (1896 et 1897) marquent un arrêt dans l’accroissement rapide de l’entreprise.
- La puissance maximum atteinte par la station surlaDmitrovka en 1897, était de % 000 chevaux et l’énergie produite, pendant l’exercice de 1896, de 870 000 kilowatts-heure pour 800 abonnés et aîiooo lampes à incandescence. La longueur du réseau de câbles (éclairage public compris) était, en 1897, de 5o kilomètres (fig. 6 et 7).
- -Puissance des installations de lo lumière
- Nkdehtmpes «i incandescence
- Nombre oc lampes à incandescence.
- _____Nombre de lampes à arc.
- 100000c
- 4| -30O00O j fth.o/elanrjn
- S.OOO
- t'ig- \-
- La concession de 1895 et la construction de la station centrale sur le quai de Raouche.
- L’ancienne station et le réseau de câbles ne pouvaient plus satisfaire aux besoins. Pour fournir l’énergie aux moteurs et à l’éclairage dans toute la ville de Moscou, il fallait augmenter le nombre de moteurs et de chaudières pour lesquels il n’y avait plus de place dans l’ancien bâtiment. C’est alors qu’on a pensé à construire une nouvelle station centrale, plus perfectionnée, et à refaire et agrandir le réseau des câbles.
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- Avant d’engager ces importantes dépenses, la Société obtint en 189a une concession pour la fourniture de l’énergie électriquependant 5o ans. Le tarif établi fixait :
- 5 kopeks par hectowatt-heure pour l’éclairage. 3,T> kopeks par hectowatt-heure pour la force motrice.
- Prix oie f\e vient:
- de la S lotion, du/féseau de câbles, des Compteurs, de l'ensemble de llnsMlatio ».
- La ville recevait:
- 6 % sur les recettes brutes de l’énergie ;
- 3 % sur les recettes brutes de la force.
- 5o ans après la signature, la ville devenait de plein droit propriétaire des usines et du réseau de distribution.
- La Société a entrepris alors la construction d’une nouvelle centrale, car le manque de place et le. défaut d’eau ne permettaient pas d’agrandir l’ancienne. La nouvelle station fut installée sur
- le quai de Raouche. La première installation comprenait des chaudières multitubulaires, chauffées par le naphte et produisant de la vapeur saturée sous 12 atmosphères, et des machines à vapeur, type vertical, triple extension, avec condensation, de 1 000 chevaux, accouplées directement avec des alternateurs triphasés. Ces alternateurs produisaient directement l’énergie à la tension . de 2 100 volts, puis le courant était amené par des feeders aux centres de distribution où des transformateurs l’abaissaient à la tension d’utilisation de 120 volts.
- Ce système de canalisation permettait de fournir de l’électricité pour la lumière et pour la force motrice d’une façon économique et d’étendre le rayon d’action jusqu’à 5 kilomètres.
- En 1897, cette station commençait à fonctionner ouvrant ainsi une ère nouvelle dans l’existence de la Société. Son développement, indice du développement de la ville elle-même, est intéressant au point de vue du progrès réalisé dans l’installation technique de la distribution d’éleciricité.
- L’activité de la Société de 1898 à 1913.
- Eclairage. — Dans les premiers temps, la nouvelle station produisait de l’énergie presque exclusivement pour l’éclairage. Les lampes à incandescence eurent alors un brillant développement. Le nouveau réseau de câbles permit de tripler leur nombre. L’accroissement graduel du réseau englobant chaque année de nouveaux quartiers et l’abaissement du prix de l’énergie assuraient l’augmentation ininterrompue du nombre de lampes.
- Le développement du réseau permit d’abaisser le prix des branchements et de le supprimer même complètement à partir d’avril 1911. Toutes ces mesures donnèrent de très bons résultats au point de vue de l’expansion de l’entreprise. En 1907, le réseau engloba les régions industrielles. La consommation pour l’éclairage des usines et des ateliers augmenta sensiblement.
- Enfin la dernière poussée fut donnée par les nouvelles lampes à filament métallique, dont le bas prix et la solidité permirent de faire concurrence à l’éclairage à gaz et à pétrole et de pénétrer dans de petits appartements.
- L’éclairage public et l’emploi des lampes à arc n’ont eu en général qu’une faible influence sur
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- la charge de la station. Mais l’introduction en 1908 des lampes à filament métallique eut pour conséquence un arrêt momentané dans le développement de la station, mais les qualités de faible consommation ainsi que l’abaissement progressif du prix d’achat de ces lampes, en facilitant un accroissement plus rapide du nombre
- aux autres stations centrales, en centralisant la production de l’énergie électrique. (Voir tableau I.)
- La plupart de ces stations ont été installées dans les premières années du fonctionnement de la Société, lorsque son rayon d’action était encore restreint,
- C&hlesmig jusqu'en 1013 • Limite des secteurs Statiou contrnlo
- Fig'. 6. — Plan du réseau des câbles de Moscou jusqu’en 1897.
- Fig. 7. — Plan du réseau des câbles en 1912.
- dés abonnés, permirent une nouvelle reprise dans le développement de la station. L’éclairage électrique s’est donc largement développé à Moscou et cessa d’être considéré comme éclairage de luxe, accessible seulement à un nombre restreint de consommateurs. Pendant "ce même temps, la Société faisait avec succès une forte concurrence
- Force motrice. — Jusqu’à 1904, la consommation pour les applications diverses de la force motrice était très faible à cause de l’insuffisance du réseau et dés prix élevés du tarif. Depuis l’introduction d’un nouveau tarif (ier janvier 1913), le prix moyen de l’énergie fut abaissé.
- A partir de 1905, avec l’accroissement du ré-
- Tableau I.
- 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 TOTAL
- Nombre de stations indépendantes ayant cessé leur fonctionnement par adjonction A la station centrale a • 4 3 1 5 6 5 i3 IO 22 aa 22 . 18 23 22 :>7 5i 2 80
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- seau, les moteurs électriques commencent à pénétrer dans les ateliers et depuis 1906 la consommation de l’électricité pour la force motrice joue un rôle important. En même temps, la Société introduit de nouvelles primes pour la durée de la consommation jusqu’à abaisser le prix d’énergie pour la force motrico à 5 kopeks par kilowatt-heure.
- Un service commercial très actif fut établi dans toutes les usines de Moscou pour démontrer aux industriels les avantages du moteur électrique.
- Dans l’établissement d’un nouveau tarif on prit en considération la puissance installée, la consommation annuelle par kilowatt installé et la concurrence des moteurs thermiques.
- Le résultat de ces réformes fut un accroissement annuel moyen des moteurs (pour 1910, 1911 et 1913) égal à 40 %.
- L’accroissement du nombre des moteurs fut suivi de celui de leur puissance moyenne (2,5 kilowatts en 1904 jusqu’à 4/> kilowatts en 1912). La puissance totale des nouvelles installations augmenta plus vite encore. A la fin de 1913, la station avait déjà 9 000 nouveaux moteurs d’une puissance de 44 000 kilowatts.
- Les tramways. — Comme l’exploitation des tramways n’appartenait pas à la Société d’Éclai-rage Electrique de 1886, le contrat de fourniture de l’énergie électrique n’avait qu’un caractère temporaire. Les clients de la Compagnie dans ce domaine étaient : la Société (belge) des Omnibus (1899-1911) et les Tramways municipaux (1905-1909) à qui Jeur station centrale ne suffisait pas. Ce second consommateur a demandé à la Centrale en 1906, à lui seul, 6 millions de kilowatts-heure et pendant quatre années, grâce à lui, la production de la station s’accrut continuellement. Lorsqu’en 1909, il cessa de prendre l’énergie chez elle, la Société s’en ressentit fortement.
- La figure 2 donne une idée de la production annuelle de l’énergie de l’ancienne et de la nouvelle station et montre bien les changements, survenus pendant la seconde période du fonctionnement. En 1913, la nouvelle station a une pro_ duction d’environ 89 millions de kilowatts-heure, c’est-à-dire cent fois supérieure à celle de l’ancienne station pendantson dernierexercice (1897). L’énergie correspondante, vendue aux abonnés en 1913, a été de y5 raillions de kilowatts-heure
- ou 890 kilowatts-heure par kilowatt installé (84 000 kilowatts).
- Les recettes brutes, réalisées par la Société de 1886 pendant l’exercice de 19x3, montèrent à 7 millions de roubles (18,6 millions de francs).
- Le développement de la Centrale. Salle des machines. Projet de 1807. — En 1897, on se Pro“ posa d’établirdans l’ancien bâtiment 12 machines à vapeur, triple expansion, d’une puissance totale de 12000 chevaux. Pour augmenter la puissance, on projeta la construction d’un second bâtiment, perpendiculaire au premier, pouvant recevoir des machines d’une puissance totale de 10 000 chevaux.
- Mais, en 1903, lorsqu’on se proposa de réaliser l’agrandissement de la Centrale, les qualités
- Fig. 8. — Vue intérieure de l’usine
- bien connues maintenant de la turbine à vapeur, qui commençait seulement à se répandre, firent donner la préférence à ce type de machine.
- En 1904 et 1906, deux premières turbines, de 3 000 chevaux chacune, système Brown Boveri-Parsons furent installées à la place de deux machines à vapeur primitivement projetées. Cette modification permit d’augmenter la puissance de l’ancien bâtiment de i5 5oo chevaux.
- Projet de 1907. — Avec l’introduction des turbines, le projet primitif changea. La salle des machines fut agrandie en longueur et une nouvelle salle de chaudières fut installée en profondeur.
- En 1907, on installa, dans la nouvelle salle des machines, la première turbine du système Zoelly de 3 000 chevaux.
- Pendant quatre ans cette salle fut complétée par 3 turbines de 4 5oo chevaux chacune et
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- la station atteignit sa puissance maxima de 3a ooo chevaux.
- dissemcnt se pose une fois de plus. Le manque de place oblige de changer l’installation des
- Kig. 9. — Salle des chaudières système « Garbc ». — Echelle i : 5o.
- Projet de 4910. — En 1910, la station 11’est de 1 anciennes salles des machines et des chaudières; nouveau plus suffisante et la question d’agran- | à la place des 10 machines à vapeur, travaillant
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- avec de la vapeur saturée et produisant toutes ensemble 9600 chevaux, le projet de 1910 décide d’installer 7 turbines à vapeur d’une puissance totale deGoooochevaux. Lapuissancedelastation,
- limite, étant donné l’état actuel du progrès technique. Mais cette transformation n’est pas vraisemblable, car elle serait moins avantageuse que la construction d’une seconde station.
- Kig. 10. —H. Salles des accumulateurs; a, puits d'alimentation ; 6, puits pour les tuyaux aspirants; c, fermetures ; rf, pompes pour l’eau réfrigérante; f, réservoirs; g. condenseur par surface; h, réservoir de l’eau de l’alimentation; i, pompes d’alimentution ; j, réservoir de réserve; m, cheminée; M, puits d’évacuation de l’eau chaude; S, tableau; t, réservoir souterrain de naphte; u, pompes; v, condenseur par mélange; y, récipient pour le réchauffage de l’euu do condensation.
- malgré le remplacement de toutes les machines à vapeur, atteint ainsi, en 1914, 55ooo kilowatts.
- L’augmentation de la puissance de la station pourrait être obtenue par le remplacement dei> turbines actuelles par des turbines plus puissantes, ce qui permettrait d’atteindre la puissance de 80000 kilowatts, qui est la dernière
- Salle des chaudières. — Le développement des machines à vapeur entraînait l’augmentation correspondante des chaudières. L’ancienne salle des chaudièrescomprenait,jusqu’en 190a, iScliau-dières multitubulaires horizontales, avec une surlace de chaulTe de 800 mètres carrés, produisant de la vapeur sous pression de 12 atmo-
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- sphères. L’installation des turbines à vapeur a favorisé l’application de la vapeur surchauffée et, en 1906, sont installées 4 chaudières « Simonisse et Lantz », ayant une surface de chauffe de 400 mètres carrés et avec surchauffeurs, montant la température jusqu’à 3oo° C. Les gaz de la combustion passent par deux économiseurs du système Schmidt, avec surface de chauffe totale de 1 200 mètres carrés.
- Avec l’apparition des turbines, il fallait augmenter la puissance des chaudières. Mais le manque de place ne le permettait pas.
- Grâce à l’applcation du tirage artificiel, on fit
- Fig. M.
- monter la production de 8 chaudières Babcock et Wilcox à a5 kilogrammes de vapeur par mètre carré de surface de chauffe. On supprima, en même temps, les anciens économiseurs et l’on installa devant le ventilateur centrifuge un économiseur type Green avec une surface de chauffe de 1 200 mètres carrés, et dont le meilleur coefficient de conductibilité thermique augmente sensiblement le chauffage de l’eau d’alimentation.
- E11 1910 et 1911, on installa des chaudières verticales, système « Garbé » à deux bouilleurs (fig. 9) et de grands économiseurs et on appliqua le tirage forcé. La hauteur de la salle des
- chaudières avait ainsi atteint 17 mètres. La production de la vapeur fut portée de 3o à 40 kilogrammes par mètre carré par le perfectionnement de la chaufferie.
- Malgré les faibles dimensions, dans le plan horizontal, de la partie de la salle des machines ainsi renouvelée, elle produisait 73 000 kilogrammes de vapeur à 325° C à l’heure. La production maxima atteignait 95000 kilogrammes, ce qui faisait 200 kilogrammes par mètre carré de la surface du plancher occupée par la nouvelle installation. Cette dernière, étant faite à titre d’essai, les deux groupes de chaudières furent installés différemment. Il y avait sur le premier de ces groupes deux économiseurs Green, d’une surface totale de 720 mètres carrés, ou 72 % de la surface des chaudières; et sur le second deux groupes d’économiseurs Kablitz, avec une surface totale de 1 440 mètres carrés ou 133 % de la surface des chaudières.
- La pratique de cette installation permit de choisir un type pour la reconstruction de l’ancienne salle des chaudières. On doubla donc la hauteur de l’ancien bâtiment, l’augmentant en même temps en longueur et en profondeur et on y installa 12 grandes chaudières Garbé à deux bouilleurs.
- L’élément caractéristique se composait d’un groupe de deux chaudières avec une surface de chauffe de 750 mètres carrés chacune, de deux économiseurs avec une surface de 608 mètres carrés et de deux aspirateurs des gaz de la combustion. Les particularités de cette salle étaient les suivantes :
- 1) Un court passage pour l’évacuation des gaz;
- 2) La diminution de lâ surface externe des parties chaudes, une grande puissance vapori-satrice et la disposition complète des économiseurs ;
- 3) L’installation pour chaque groupe de deux chaudières à deux aspirateurs, calculés chacun pour le tirage maximum, cela permettait de régler économiquement le tirage et d’effectuer la réparation des aspirateurs, car un seul suffisait pour la charge normale de deux chaudières.
- On obtint ainsi les résultats suivants :
- a) Un accroissement de 3 1/2 fois la production de la vapeur par mètre carré du plancher;
- b) Une augmentation rapide de la vaporisation, et de la capacitéde supporter les surcharges ;
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- c) Un rendement élevé (8o % ) des chaudières, âous une charge très variable ;
- d) Un bas prix de l’installation, l’installation de i ooo kilogrammes de vapeur par heure coûtant /| mo roubles ( 11 ooo francs), ce qui fait 20 roubles (5o francs) par cheval;
- e) Une grande facilité et une économie d’entretien ;
- /') Une grande sécurité dans la production de la vapeur.
- To us ces changements furent clfcctués sans que le travail de la station ait été arrêté, ce qui les rendait beaucoup plus difficiles. La salle des chaudières, d’après l’installation nouvelle, devait donner 400 tonnes de vapeur, ce qui correspond, étant donnée la consommation de 7 kilogrammes de vapeur par kilowatt, à la puissance correspondante des turbines à 57 ooo kilowatts.
- En y ajoutant 170 tonnes de vapeur, produites par cette nouvelle salle des chaudières (ce qui correspond à ali ooo kilowatts), on obtenait la puissance maxima de la station, égale à 80000 kilowatts. Etant donnée la puissance de 55 ooo kilowatts qu’on comptait obtenir, la production de la vapeur était largement suffisante.
- Tableau de distribution. — Les dimensions du tableau de distribution augmentaient en même temps que la station centrale. Le premier tableau de 1897 était monté sur bois et les appareils de haute tension étaient placés des deux crttés d’un couloir étroit derrière le tableau. En 190/j, les interrupteurs des alternateurs furent transportés au premier ‘étage et les interrupteurs des câbles d’alimentation, au sous-sol. La haute tension fut placée d’un seul cûté du couloir étroit. En même temps le bois fut remplacé par le marbre et le fer. En 1907, on installa dans la nouvelle salle des machines un nouveau tableau détruis étages pour les appareils. A l’étage supérieur se trouvaient les rhéostats et les barres du courant continu et les ampèremètres des câbles d’alimentation. L’étage immédiatement inférieur contenait de grands interrupteurs à huile et des transformateurs. Enfin le dernier étage du tableau était réservé aux barres omnibus (pii pouvaient être reliées aux barres de l’ancien tableau et aux interrupteurs des cables d’alimentation. La clarté du schéma et la commodité de la disposition des appareils donnèrent d’excellents résultats; leur fonctionnement fut sans reproche.
- En iy 10, on transforma l’ancien tableau de distribution. Pour la première fois à Moscou, on installa pour les câbles d’alimentation des interrupteurs à huile avec les relais à maxima à action retardée. Les barresomnibusdueôté gaucheetdu côté droit,séparées des disjoncteurs à huile par les sectionncurs, étaient reliées entre elles. Un jeu de scctionncurs permettait de relier l’alternateur aux barres gauches ou droites. O11 a reconnu que toutes ces installations de la distribution ne correspondent plus à la puissance actuelle des générateurs et l’on va prochainement construire un
- Fig. 1a. —Elément d’un feeder.
- bâtiment spécial pour la tension de a ooo volts, où chaque interrupteur de générateur et chaque groupe de deux interrupteurs de feeders auront une chambre spéciale, reliée au couloir par une porte de fer. Chaque chambre aura une ouverture pour l’évacuation des gaz en cas d’explosions et une autre pour l’évacuation de l’huile.
- En ij)ia et 1918, on installa trois groupes de (i 5oo volts pour alimenter les quartiers les plus éloignés et on construisit pour eux un tableau spécial.
- Les moteurs pour le service intérieur. — Une moitié des-moteurs est à courant alternatif triphasé de 2 100 et de i20 volts, l’autre à courant
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRLQUÈ
- continu, fourni par trois groupes électrogènes et deux groupes « Diesel » de 3ooetde 400 chevaux. Ces derniers, calculés pour la moitié de la consommation, sont très bien utilisés. Leur arrêt, étant donnés les groupes électrogènes en réserve et les deux grandes’bactéries d’âécumulatéurs de 5 000 et de 9000 ampères-heure, ne peut pas causer d’ennuis.
- Le développement du réseau des câbles. — En 1897-1898, avec la nouvelle Centrale, 011 augmenta le réseau des câbles au centre de Moscou (160 kilomètres) (fig.6). La bàse du système adopté, était le courant triphasé sous tension de 2 100 volts, produit par les générateurs et transporté par les feeders de 1 à a kilomètres de longueur, radiale-ment au centre de la ville. Aux nœuds d’alimentation on installa des postes de transformateurs qui baissaient la tension de a 100 à iao volts. Tous ces postes étaient réunis entre eux par la haute et basse tension.
- Ce système de distribution bouclé a de grands avantages, tels que le bas prix, la régularité de la tension, la sécurité de la distribution, ce qui permet également de choisir soigneusement la puissance de chaque transformateur
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- séparément et de les mettre en été hors circuit pour diminuer les pertes magnétiques et améliorer le cos cp.
- Ce système de canalisation ainsique le voltage sont restés sans modification pendant i3 ans et le développement du réseau était exclusivement quantitatif.
- A partir de 1908, le réseau se développe dans les quartiers industriels qui se trouvent à une distance de plus de 4 kilomètres de la Centrale (fig. 7). L’ancienne tension devient insuffisante et peu économique et, en 1910, on construit une sous-station, où la tension est élevée à 6 5oo volts. La puissance de cette sous-station était d’abord de 4000 kilowatts; elle devient ensuite de8ooo kilowatts. Sous cette tension, le courant arrive aux postes de transformateurs, où la tension est baissée jusqu’à 120 volts.
- Actuellement, il existe (> secteurs (2 à 6 5oo volts et 4 à 2 100 volts) séparés l’un de l’autre par la haute et basse tension et joints par la distribution de la Centrale. Cette disposition présente de grands avantages et permet de déterminer rapidement le lieu d’accident.
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- TRACTION
- Sous-station roulante pour les tramways de Berkshire. — W.-D. Bearce.
- Pour donner plus de souplesse à leur système de sous-stations, beaucoup de compagnies de traction électrique ont adopté l’usage d’une sous-station roulante qui peut être mise en service très rapidement en un pointquelconque du réseau. Elles peuvent ainsi répondre à des besoins passagers tels que ceux créés par une exposition, une fête populaire, etc., ou four-.nir du courant pendant la construction de sous-sta-tions fixes.
- L’été dernier,la Berkshire Strett Railway Company amisen service un certain nombre de commutatrices synchrones de 3oo kilowatts, à pôles auxiliaires, dont l’une a été installée dans une sous-station rou-
- La caisse est entièrement en acier. Le châssis du truck comporte 4 fers U de 3o5 millimètres servant de longerons, dont les deux médians sont enlretoisés par des tôles d’acier de 9,5 millimètres formant caisson ; le tout est assemblé à des traverses de 3o5 millimètres.
- La fondation pour la commutatrice est constituée par deux paires de fers U de iî>2 millimètres, disposés transversalement, rivés aux fers du truck et dont l’intervalle est rempli de béton.
- Des évents ménagés dans le plancher assurent la ventilation quand la machine est en marche: ils sont munis de couvercles amovibles en tôle et de toiles métalliques formant tamis.
- Plancher, toit et parois sont en tôle. Une partie du toit, au-dessus delà machine, s’ouvrepour permettre
- Fig. 1. — Sous-stntion roulante, vue extérieure.
- lante de ce genre. Cette compagnie exploite environ 175 kilomètres de tramways interurbains dans le Massachusetts occidental.
- La sous-station est du type semi-fermé, semi-extérieur.
- A l’intérieur du wagon qui la porte, deux compartiments sont réservés aux parafoudres, à la commutatrice et au tableau.
- Sur une plateforme se trouvent le transformateur à huile, l’interrupteurà huile, le transformateur d’intensité, les bobines de réaction, les disjoncteurs, etc.
- sEn raison du peu de hauteur de certains ouvrages d’art sous lesquels passe la voie, la hauteur du wagon sous-station est limitée à 3 m. 507.
- le passage du crochet d’une grue pour le montage cl le démontage de la machine. Un plafond en tôle galvanisée ménage un matelas d’air empêchant lerayon-nement direct de la chaleur quand le wagon est en plein soleil.
- Sur la plateforme du wagon, un bâti en fers U porte les disjoncteurs et les bobines [de réaction. Ce bâti et le transformateur supportent en commun un petit toit abritant de la neige les douilles de haute tension qui, en raison de la très faible hauteur du gabarit obstacle de cette ligne, sont placées horizontalement. Un petit toit protège, d’autre part, les arrivées des fils de lignç et les fils de connexion au compartiment des parafoudres. Les isolateurs [d’arrivée, de chaque
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- côté des bobines de réaction, sont suspendus à des cornières fixées au bâti.
- Des portes et dés fenêtres vitrées sont ménagées dans chaque paroi latérale du compartiment où se trouve la commutatrice ; les vitres pivotent sur un axe central pour la ventilation.
- Le wagon peut prendre des courbes de ia mètres de rayon. Il est muni d’un frein automatique à air et de freins à main.
- Le courant est pris par l’intermédiaire de 3 disjoncteurs de 33 ooo volts, établis pour le service en plein air. Ceux-ci sont connectés de façon à isoler tout l’équipement de la sous-station roulante, y compris les parafoudres. Pour la manœuvre à la main de ces disjoncteurs, il existe un crochet de a m. /(5. Après
- Fijj. 2. —• Commutatrice de 3<>u 1er. 6oo v. synchrone, à pôles auxiliaires, installée dans la sous-station roulante.
- ces disjoncteurs, le courant traverse 3 bobines de réaction de 200 ampères, supportées horizontalement, puis un interrupteur à huile à 3 pôles pour 3oo ampères, 45 000 volts. Cet interrupteur est renfermé dans 3 cuves distinctes, mais se manœuvre à l’aide d’une manette unique du tableau. Pour son ouverture automatique en cas "de surcharge et la commande d’un timbre avertisseur, il y a un transformateur distinct d’intensité. De fonctionnement
- absolument instantané, l’interrupteur à huile assure aux machines et aux feeders une protection complète contre les courts-circuits.
- Le transformateur est isolé à l’huile, à refroidissement automatique, et du type pour service extérieur, de 33o kilovolts-ampères, triphasé, 25 périodes.
- Des branchements sur le primaire permettent d’en connecter les enroulements en série ou en parallèle pour marcher à 33 000, i3 000 ou 11 000 volts. On peut ainsi relier la sous-station roulante à l’une quelconque des lignes à haute tension du réseau. Le secondaire est enroulé pour 385 volts et possède des branchements de démarrage à 5o % . Les conducteurs secondaires sont renfermés dans une caisse en tôle d’où, par un tube isolant, les connexions sont établies avec le compartiment de la machine.
- Le compartiment de la machine, outre une commutatrice synchrone, triphasée, de 600 volts à pôles auxiliaires, faisant j5o tours par minute,contient un tableau de contrôle à 3 panneaux. La commutatrice a une puissance normale de 3oo kilowatts en marche continue ; elle est capable d’une surcharge de 5o % pendant 2 heures et d’une puissance momentanée de 900 kilowatts, soit triple de la normale. La machine est démarrée du côté alternatif au moyen des branchements à voltage réduit de 5o % du transformateur. Dans le circuit est également intercalée une résistance en série pour amortir l’afflux initial de courant.
- Le tableau de distribution, en ardoise, monté dans un châssis en tubes, comporte un panneau de transformation, un panneau de feeders de courant continu et un panneau de démarrage sur courant alternatif.
- Le panneau de tranformation porte : un ampèremètre de 1 5oo ampères avec shunt, un voltmètre de y5o volts, un indicateur de courant déwatté à échelle graduée de o à 3oo de part et d’autre, deux godets à mercure à deux pointes et le levier de manœuvre de l’interrupteur automatique à huile pour haute tension.
- Le panneau de courant continu est équipé : d’un interrupteur à main unipolaire, à contacts en charbon, pour 600 volts,-1 000 ampères et d’un interrupteur à signal d’alarme ; d’un rhéostat placé derrière le tableau avec volant de manœuvre, pour le champ de la commutatrice ; d’un interrupteur de ligne, unipolaire, de 600 volts, 1 000 ampères ; et d’un comp-t teur enregistreur à 2 fils, pour 600 volts, 5oo ampères, monté sur le soubassement du tableau.
- Sur le panneau de démarrage : un commutateur bipolaire, pour 800 ampères et deux interrupteurs
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- bipolaires de 100 ampères avec fusibles, pour les circuits d’éclairage et de chauffage.
- Les parafoudrcs à courant continu pour le circuit de feeders à 600 volts est à cuve d’aluminium et monté derrière les panneaux du tableau de distribution. j
- Le parafoudre multiple à haute tension est placé dans un compartiment central, clos, et se compose d’une série d’intervalles donnant lieu à des
- Fig-, 3. — Tableau à 3 panneaux.
- étincelles de rupture et shuntés par des résistances progressives mais sans résistance série. Il peut être connecté pour la protection de circuits a 33 ooo volts, i3ooo ou ii ooo volts.
- Le courant d’éclairage et de chauffage est pris sur les secondaires du transformateur au moyen de branchements à voltage réduit. Des radiateurs de chauffage sont fixés à la cloison et au côté de la voiture et à une extrémité du tableau. Us se composent de trois unités de 900 watts chacune, avec interrupteurs distincts pour graduer le chauffage.
- \
- (General Electric lieview.)
- Pont à travée centrale mobile verticalement et à manœuvre électrique.
- A Portland (Oregon), la rivière Willamette est franchie par un pont unique en son genre, se manœuvrant électriquement. Cet ouvrage comporte deux étages : le tablier inférieur, qui mesure 10 mètres environ de largeur à l’intérieur du caisson, porte deux voies de chemin de fer; le tablier supérieur, de 8 ni. 92 de largeur, porte une chaussée centrale avec double voie de tramway ; en outre, deux chaussées latérales avec trottoirs sont disposées de part et d’autre.
- Pour donner passage aux remorqueurs et autres petits bateaux, ce pont inférieur se relève, dans sa travée centrale, sans pour cela que le trafic soit interrompu sur le pont supérieur. S’il y a lieu de laisser passer de plus grands navires voiliers ou à vapeur, les deux étages se télescopent et se relèvent ensemble en laissant, au-dessus du niveau des hautes eaux une hauteur libre de 42 m. 70.
- Le tablier inférieur se relève de toute sa hauteur de course ou redescend en 3o secondes; on peut lever ou descendre les deux tabliers ensemble en fio secondes.
- La manœuvre est opérée par moteurs électriques employant le courant continu à 5oo volts
- de la ligne de tramways. Elle se commande à distance par un seul contrôleur à tambour duquel dépend un tableau à interrupteurs électromagnétiques.
- (Electrical Heviçsv ançf Western Electrician, n° 17, içp5,)
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- 203
- ÉCHOS DE LA GUERRE
- L'Assistance aux ouvriers et employés dans
- l’industrie électrique allemande pendant la guerre.
- Nous allons passer en revue les diverses usines allemandes de l’électricité et rendre compte d’après VE. T. Z. de ce qu’elles ont fait pour leur personnel mobilisé; nous regrettons de n’avoir pas encore pu réunir les éléments d’un travail analogue sur l’industrie française.
- L'« Elektrotechnische FabrikRheydtMax Schorclt und C. » alloue aux familles de ses employés appelés, pendant toute la durée de la guerre, les 3/4 de leur traitement mensuel, aux familles des ouvriers 6 marks par semaine pour la femme el 3 marks pour chaque enfant au-dessous de 14 ans, ainsi quef> marks à leurs proches parents appelés et dans le besoin. Les employés non mobilisés participent volontairement pour i/5deleur traitement à la constitution de ce dernier secours.
- La «Fabrik Elektrischer Maschinen und Apparalo, Dr Max Lévy, Berlin » remit 5o marks à chacun de ses employés célibataires appelés sous les drapeaux, le jour deleur départ. Lesfemmes des emplo}rés mobilisés reçurent lin août 5o % des appointements de leurs maris, sans considération pour la durée des services rendus. Pour ceux qui comptaient plus d’un an de présence, il leur fut alloué autant de fois 3o % de leur traitement, mensuellement, qu'ils comptaient d’années de stage dans ladite fabrique, en supplément 5 % pour chaque enfant. Les ouvriers mobilisés touchèrent 3 jours de salaire supplémentaire, les familles de ceux qui étaient) mariés eurent droit à 5 marks chaque semaine et cela pendant autant de mois que l’ouvrier comptait d’années pleines de travail. Le personnel resté au service de l’usine verse îo % de son gain à la caisse des secours de cette dernière, pendant toute la durée de la guerre, pour assister les ouvriers, employés et ouvrières dans la détresse.
- La « Ileddernheirner Kupferwerk und Süd-dentsche Kabelwerke A. G., de Franckfort s/m. » verse pour ses ouvriers mobilisés, même s’ils reçoivent déjà l’allocation de la ville et de l’Etat, 5 marks par semaine à la femme, '2,5o marks pour
- chacun des enfants jusqu’au nombre de 3, au-dessus de ce chiffre i,a5 mark pour chacun de ceux qui suivent. Les employés appelés sous les drapeaux ont touché les appointements deleur mois courant le jour de leur départ; à partir de ce moment il fut alloué à leurs femmes 40 % du traitement de leurs maris, mensuellement, et it> % pour chaque enfant, jusqu’à un maximum d’allocation ne dépassant pas 60 % . L’usine a institué en outre une caisse de secours.
- La« Bergmann Elektricitats-WerkeA. G.,Berlin» régla ses employés jusqu’au jour de leur appel. Les célibataires touchèrent aussitôt l'intégralité, les employés mariés ne perçurent que la moitié, l’autre moitié fut versée à leur famille un mois après. Par la suite, cette usine paya, pendant les mois de septembre et octobre , aux femmes des employés mobilisés, 5o % du salaire de leurs maris et pour chaque enfant au-dessous de 16 ans, 5 % . Les manœuvres et ouvriers partant aux armées reçurent leurs salaires jusqu’au jour de leur départ. Les femmes touchèrent 6 marks par semaine pendant les 8 semaines qui suivirent, chaque enfant (au-dessous de 14 ans) 1 mark.
- L’« AllgemeineElektricitiits Gesellschaft, Berlin » attribua tout le traitement du mois d’août à ses divers employés; les célibataires le reçurent intégralement, ceux qui étaient mariés ne perçurent que la moitié, l’autre moitié fut versée à un membre de leurs familles à l’expiration dudit mois. Pendant les mois de septembre et octobre, cette Société accorda aux femmes de ses employés la moitié des appointements mensuels de leurs époux et en dehors de cela 5 % à chaque enfant au-dessous de 16 ans.
- La « Berliner Elektricitiits Werke », l’« Elektrici-tilts Lieferungs Gesellschaft », « la Neuc Automobil Gesellschaft »et la « Berliner Gesellschaft m. b. IL », contrôlées par l’A. E. G., ont pris les mêmes décisions pour secourir leur personnel.
- L’A. E. G. partagea entre les femmes de ses mobilisés (y compris celles qui en travaillant touchent un salaire assez minime) des secours en nature. Elle versa à la Croix-Rouge en octobre 100 000 marks. Elle remit 80 000 marks avec le concours de la B. E. W. au Conseil Municipal de Berlin pour l’assistance aux nécessiteux. Elle transformale Club Nautique (fondé par ses employés avec le concours de la B. E. W.)
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- en un hôpital militaire pour les blessés de la guerre, les soins aux malheureux, et l’entretien de cette institution incombe à l’A. E. G.
- La<r Spezialfabrik Dr Paul Meyer A. G., Berlin » a partagé les intérêts que lui verse l’assurance bran-debourgeoise contre les risques de guerre, entre scs employés et ouvriers mobilisés ainsi qu’à son personnel sans travail. Les célibatairesne reçurent qu’une seuleallocation; elle fut très souvent renouvelée pour les ouvriers et employés supportant des charges de famille.
- La«Kabelfabrik Rheydt A. G.,Rheydt »,a versé un mois de traitement entier à ses employés le jour de leur appel sous les drapeaux. Les appointements et salaires du personnelrestéauservicedecettefabrique furent réduits à 75 % de ceux du temps de paix, ce qui permit ainsi à l’usine de continuer ses secours.
- La « Kabelwerk, Duisburg » a remis une allocation de6 marks par semaine aux femmes des ouvriers mobilisés, et i,5o mark à chaque enfant ; il en fut de même pour leurs proches parents dans la nécessité. Les femmes des employés apelés reçurent également des secours.
- La fabrique « Lorenz rA. G., de Berlin», a payé à ses employés le jour de leur appel un mois complet d’appointements. Les familles de ceux-ci reçurent un secours mensuel de 4° % (pour la femme) et 5 % (pour chaque enfant). Lors de leur appel aux armées, les ouvriers touchèrent une somme de 20 marks,
- leurs femmes reçoivent un salaire hebdomadaire de 8 marks et 1 mark pour chaque enfant.
- La maison « Yoigt et Haefïner » accorda un mois entier de traitement à ses employés mobilisés (partant jusque vers le milieu de septembre) le jour de leur départ aux armées. A partir de ce moment les employés mobilisés restés en service à t'usine virent leur traitement réduit au ü/3, les exemptés au 1/4. Si les employés mobilisés possèdent un grade dans l’armée à partir de celui de sous-officier, leur allocation s’est vue réduite de telle sorte qu’ils ne louchent plus, ceux qui sont mariés, que la 1/2 de leur traitement à l'usine, étant donné qu’ils reçoivent leur solde militaire. Dans le cas où la maison verrait ses ressources diminuer, elle s’est réservée le droit de réduire l’importance de ses allocations. Les employés non mobilisés versent, à la caisse de bienfaisance, 5 à 20 % de leur traitement s’ils sont exempts de service, 5 à i5 % s’ils sont mariés et sans enfants, 5 à 10 % s’ils ont des enfants. La maison Yoigt et Haefïner alloue 3o marks par mois aux femmes de scs ouvriers mobilisés, avec un ou deux enfants 35 marks, avec plusieurs 87,50 marks. Hile prend aussi des mesures pour venir en aide aux familles nécessiteuses de son personnel.
- (A suivre.)
- (E. T. Z.} 26 novembre, 3 et 17 décembre 1914.)
- S
- /
- La reproduction des articles de la Lumière Electrique est interdite.
- Pans. — imphimieib levé, 17, eue cassette.
- Le Gérant: J.-B. Nouet.
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- trente-septième année
- SAMEDI 19 JUIN 19lé. Tome XXlX (2» série). N» 23
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- J. CARLIER. — La traction électrique....... 2.65
- IRVING LANGMUIR. — De la décharge des électrons purs et de ses applications en radiotélégraphie et en radiotéléphonie. (Fia).. 272
- Publications techniques
- Eclairage
- Le projecteur électrique Beck................. 280
- L’éclairage public par lampes à atmosphère d’azote en Amérique.......................... 281
- Applications mécaniques
- Caisson d’écluse pour le canal de Panama. — Lewis A. Mason..................................... 288
- Emploi de l’électricité pour la réalisation de la fumivorité et la récupération des matières en suspension dans les courants gazeux.. . . 285
- Echos de la guerre
- L’assistance aux ouvriers et employés dans l’industrie électrique allemande pendant la
- guerre. (Fin)......................... 287
- Renseignements Commeroiaux.............. 288
- LA TRACTION ÉLECTRIQUE (l)
- L'électricité peut servir à la traction des véhicules sur voies ferrées, au même titre que la vapeur, le gaz, les huiles lourdes, le pétrole, les essences légères, l'alcool, etc., mais en ayant sur ces derniers agents de l'énergie des avantages de simplicité, de douceur, de silence, de propreté, etc., et très souvent d’économie. Il arrive, pourtant, mais plutôt rarement, que la propulsion par l'électricité conte plus cher ; mais, alors, l’augmentation de la dépense d'exploitation avec l’électricité, comme énergie motrice, est largement compensée, et même au delà, par la recette supplémentaire d'une recrudescence de trafic, due uniquement aux multiples avantages de célérité, de confort, de fréquence des trains, etc., que cette application entraîne si heureusement avec elle.
- A l’heure actuelle, la traction électrique des trains de chemins de fer est utilisée sur une vaste échelle dans la plupart des pays. Depuis bientôt dix ans, les applications qu’on a faites ont toutes donné des résultats nettement avantageux; l'aléa, qui faisait encore partie du programme il y a quinze ans, a complètement disparu maintenant.
- Nous nous proposons d’examiner en différents chapitres, ce qui concerne celte application, en nous plaçant spécialement au point de vue de notre chère Belgique. Nous adopterons les divisions suivantes :
- Chapitre premier. — Notes historiques. — Avantages de la traction électrique sur la traction à vapeur. — Classement du trafic et ses caractéristiques.
- Chapitre II. — Augmentation delà vitesse moyenne des trains. — Infériorité de la locomotive à vapeur. Chapitre III. — Les systèmes de traction électrique. — Les usages qui en sont faits. — Comparaison entre moteurs. — Comparaison entre le système de traction à courant continu et le système à courant monophasé.
- (') Conférence faite, le dimanche 20 juin, par M. Caivuek devant un certain nombre d’ingénieurs belges dispersés en France depuis le début de la guerre et qui s’étaient réunis pour examiner ensemble diverses questions se rapportant à leurs intérêts professionnels.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXÎX (àe Série). — N° 23.
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- Chapitre IV. — Les lignes d'adduction. — Fil aérien. — Troisième rail.
- Chapitre V. — Locomotives électriques. — Trains à unités multiples.
- Chapitre VI. — Le problème de l'électrification. — Avantages financiers. —Augmentation de la capacité des voies. — Capital d’électrification. — Charges financières. — Dépenses d’exploitation. — Economie de combustible. — Économies dans la dépense d'énergie des chemins de fer de l’État Belge. — Capital représentatif de l’économie de combustible sur une partie du matériel de traction. — Electrification du chemin de fer du Goihard.
- Chapitre VIL — Résultats fumticiers obtenus. — Electrification des lignes principales. — Electrifications anglaises. — Conclusions.
- CHAPITRE PREMIER
- Notes historiques.
- La substitution de la traction à l’électricité à celle à la vapeur est, sans aucun doute, la question la plus importante que les chemins de ferontcu à examiner depuis quelques années. Que n’a-t-il pas été déjà écrit sur ce sujet, et combien de fois, dans les cercles techniques, l’attention n’a-t-elle pas été attirée sur lui, sans que, cependant, dans certains pays, la conversion des ingénieurs de chemins de fer n’ait pu s’opérer !
- Cela ne réside-t-il pas, pour la plupart, dans l’absence complète de persuasion, résultant principalement, du manque d’éducation électrique, qui, à l’époque où ils ont fait leurs études, faisait complètement défaut.
- Quoiqu’il en soit, la question s’éclaire tous les jours de résultats nouveaux, et la conviction ne lardera plus à gagner les plus réfractaires.
- Toutefois, quand on considère l’ensemble d’un pays, il n’est pas clair du tout que la traction électrique doive être appliquée «à toutes les voies ferrées de ce pays. L’électricien, si convaincu qu’il soit de la valeur technique et économique de l'électrification, admet, fort bien que, pour les lignes à grande distance, le trafic ne suffit généralement pas à rémunérer l’énorme capital del’équi-pement électrique, dans l’état actuel des tarifs.
- En l’occurrence, c’est souvent l’intensité du trafic probable, sur la ligne considérée, qui détermine le point de séparation entre deux tractions : à vapeur et à l’électricité.
- Il faut ajouter aussi que les progrès effectués encore constamment dans l’armement électrique des voies ferrées, dans la construction des locomotives et automotrices électriques, recule en faveur de l’électricité la limite de séparation des deux systèmes de traction, malgré les progrès constants apportés aux locomotives à vapeur et à son matériel de remorque.
- La locomotive à vapeur moderne a mis plus de quatre-vingts ans à atteindre son degré actuel de perfection, tandis que l’industrie électrique n’a pas trente années d’àge. Et, cependant, il s’est déjà construit des locomotives électriques, cjui, comme puissance, vitesse et performance, éclipsent les plus puissantes locomotives à vapeur.
- La figure i représente la plus puissante locomotive à vapeur du monde, construite par les Ateliers Baldwin, de Philadelphie, pour l’Erie Railroad, il y a deux ans.
- Les caractéristiques principales en sont :
- Deux cylindres à haute pression 36" X ii" (91 cm. 5 X 81 cm. 3);
- Quatre cylindres à basse pression 36” X 3a" (91 cm. 5 X 81 cm. 3) ;
- Distributeurs à piston-valves de 16” (40 cm. 6 de diamètre) ;
- Diamètre de la chaudière, qui est du type conique, 19V Q m. 38);
- Pression de la vapeur, a 10 Ibs (14 kg. 7^0 par ce ntimètre carré) ;
- Tubes à fumée en acier;
- Boite à feu en acier;
- Foyer avec entretoisage radial ;
- Combustible : houille ;
- Nombre de tubes : 53 de 5 (i3p millimètres);
- 3a6 de •>. - (57 millimètres) ; 4
- Longueur des tubes : a4'o" (7 m. 3o) ;
- Surface de chauffe totale : 6886 sq ft (642 mètres carrés) ;
- Surface de la grille : 90 sq ft (6 m2. 38) ;
- Poids total : 853 o5o lbs (38o 000 kilogrammes);
- Poids sur roues motrices : 761 600 lbs
- (3 '9 00 > .dlogrammes) ;
- Vapeur surchauffée;
- Effort de traction : 160000 lbs (71 000 kilogrammes).
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- 19 Juin 1915. LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- La machine est utilisée pour un service d’allège de trains lourds.
- La figure 2 montre une unité motrice du Norfolk and Western Raihvay Company en Anié-
- un seul wattman. Chaque locomotive pèse 13o tons [ïVi tonnes métriques), soit que l’unité pèse approximativement 264 tonnes métri([ues.
- L'effort de traction maximum par locomotive
- Fig*. 1. — Locomotive triplex, la plus puissante locomo
- rique, qui est en service sur une section de ligne de 3o milles (environ 48 kilomètres et demi), sur laquelle circulent des trains très lourds, normalement d'un poids de 3 25o tons (3 3oo tonnes métriques), qui monte parfois à 3 5oo tons. La vitesse doit atteindre, dans certains cas, entre Cooper et Grahain (palier) 28 milles (45 kilo-
- tivo à. vapeur du monde construite pour l’Eric Railroad. i
- est de 62 5ou lbs, soit 27 700 kilogrammes. Pour l'unité, l’effort de traction peut donc atteindre 55 400 kilogrammes.
- Ces unités, au nombre de 24, sont a courant monophasé, et alimentées par fil aérien sous une tension de u 000 volts.
- Par ces deux extrêmes 011 peut se rendre
- 9
- Fig. 2. — Unité motrice électrique du Norfolk and Western Raihvay Company.
- mètres) par heure et 14 milles (22 à 23 kilomètres) par heure, sur les rampes de 10 à 20 %0.
- L'unité motrice se compose, dans le cas ci-dessus, de deuxlocomotives couplées ensemble, comme l’indique la figure 2, et commandées par
- compte du progrès auquel en est arrivée actuellement la .construction' de la locomotive électrique. Celle-ci n’a, en fait, plus rien à envier à la locomotive à vapeur.
- En présence de ce prodigieux essor, il serait
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- Tableau I, — Statistique des principaux
- CUMMINS Dli FER
- City and South London Rwy..................
- Baltimore, et Oluo.........................
- Berthoud-Thonnc............................
- Montreux-Zweisimmen .......................
- Paris-Versailles...........................
- Paris-Juvisy.................................
- i\l ilan-Varese-Porlo Geresio..............
- Chiavcnna-Golicn-Leceo.....................
- St-Georgcs de Gommiers-La Mure.............
- Kribnurg-Morat-Anct........................
- North Kastern Rwy..........................
- Lancashire and Yorkshire Rwy............».. •
- Indianopolis and Cincinnati Traction Co....
- Metropolitan and District Rwy..............
- Metropolitan Rwy...........................
- San Francisco, Vallejo & Napa..............
- Long Island................................
- Cologne-Bonn...............................
- Brigue-Iseile..............................
- Spokane and Inland Rwy.....................
- Erie Railroad...............,..............
- Pennsylvania West Jersey Seashore..........
- New York Central and Hudson River..........
- Bellinzona-Mesocco.........................
- Bergame-San Giovanni Bianco.................
- Pittsburg & Buttler........................
- Chemin de 1er de l’Erié.....................
- St. Moritz-Tirano...........................
- Blaikenese-Hambourg-Ohlsdorf...............
- Rotterdam-La Haye-Scheveningen.............
- Chicago Lake Shore......*..................
- Grand Trunk................................
- Pittsburg and New Castle Rwy...............
- Great Northern.................. ............
- London, Brighton and South Coast Rwy.......
- Naples-San Maria Piedimonte................
- Pampelune-Sanguesa......................... •
- Santa Fé-Gergal............................
- Great Northern (Amérique)..................
- Wildegg-Emmenbrücke........................
- Campasso Pontedocimo Busallo...............
- Milwaukee Light Heat and Traction Co.......
- Shore Line Electr. Co......................
- Chemin de fer de Pcnsylvanie...............
- Wash. Balt. & Annapolis Rd Co...........
- St Pœlten-Mariazell-Gusswerk.................
- Waitzen-Budapest-Godolld...................
- Tunnel de Hoosac...........................
- Et. Dogde, Des Moines & Southern Rwy.......
- Southern Pacific Rwy.......................
- Busoleno-Modanc............................
- Innsbruck-Rcuttc...........................
- Yienne-Presbourg........................... •
- Bàle-Schopfheim-Sæekingen-Zcll...............
- Spiez-Bngue.. .. ..........................
- St. Moritz-Schuls, Samaden-Ponlresina......
- New York, New Haven Hartford...............
- Hallc-Leipzig-Mngdebourg...................
- Laubau-Kœnigszelt..........................
- Salzbourg-Berchtesgaden....................
- Toulouse-Bayonne (Midi)....................
- Kiruna-Riksgransen (chemin de fer d’Etat
- suédois..................................
- New York, Westchester and Boston...........
- Oregon Electr. Rwy.........................
- Savona-S. Giuseppe Ceva.................;..
- Lecco-Monza................................
- Gènes-Sampierdarena-Ronco..................
- Kansas City Rwy.................\ . . .....
- Butte Anaconda Pacific Rwy..................
- Tunnel Mount Royal du Canadien Pacific Rwy.,
- ANNKK
- d’inaugura-
- TION
- iSqO
- 1K95
- ‘899
- 1001
- 1901 1900/04 1901/02
- 1902
- 1903
- 1903
- 1904 1904
- 1904
- 1905 igo5
- 1905
- 1906 1906 1906 1906 190b 1906
- 1906 J9 07 “J07
- 1907
- 1907 1908/10
- 1908 1908 1908 1908
- 1908 i9°9
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- ONGUKUR I)U ARCOURS LONGUEUR DES VOIES SYSTÈME .TENSION DANS LE FIL DE CONTACT
- km 5oo
- 11 ,7 6 23 ,7 C
- i3 ,5 C 5oo
- 40 ,28 42,5 62,14 T 75o
- Ü2.14 C 75o
- 17,65 23 40 C 55o
- 7^ c 600
- 73 1 35 c 65o
- 109,5 160 T 3,000
- 3i 33 C 2x1 200
- 32,3 32,3 c 800
- 66 125 ,5 c 600
- 53 112,5 c 600
- 173 35o C & M 55o,3 3oo
- 66 129,2 C 600
- 48,3 96,6 c 600
- 54 54 M 3,3oo
- 0,7 22 M 65o
- 28,3 - 44,2 c 99/55o
- 22 24 T 3,000
- 216 255 M 6,000
- 54 112 M 11,000 65o
- 120 261 C
- 32 ,2 162,5 C 65o
- 3i ,5 3i ,5 C 1,5oo
- 3o 3o M 6.000
- 6i,5 126 M 6,600
- 61,2 61,2 M 11,000
- 60,6 60 ,6 C I ,Ouo
- 24,6 60,3 M 6,3oo
- 32,65 70,67 M 10,000
- 110 228 M 6.600
- 6,1 19,3 M 3,3oo
- 46 7-5 C 1,200
- 11 i3 T 6,000
- 36 112 M 6.700
- 82 82 M 11,000
- 60 70 M 6,000
- 24 24 M 5,5oo
- 8,7 22 M 6,000
- 46,7 65,9 M 5 ,000
- 19 60 T 3,000
- 68 68 C 1,200
- 52 52 C 1,200
- 120,7 C 65o
- 60 89 c 1 ,200
- 9i ,7 106 M 6,5oo
- 5o 59 »4 M 10,000
- 12 ,8 34,4 M 11.000
- 120 145 G 1 ,200
- 5o 9f> C 1,200
- 58 100 T 3,3oo
- io5 120 M 10,000
- 68 73 M 10 000
- 48,0 86.8 M 10,000
- 74 ,4 env. 84 M i5,ogo
- 62,1 74 M 10,000
- 170 883 M 11,000
- i56,8 269,6 45o M i5 ,000
- 5i8 ,6 M i5,ooo
- 40 ,38 59,4 M 10,000
- i33,7 i33,7 M 12.000
- l3o ,9 i44,h M 16,000
- 34 110 M , 11 ,000
- 140 140 M 1,200
- 45 65 T 3,3oo
- 38 nc\ T 3 ,3oo
- 28 70 T 3 ,000
- 6q,5 69,5 75 C 1,5oo
- 33 C 2 ,Joo
- 47 64
- Légende : C = courant continu; M — courant monophasé; T = courant triphasé.
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-
-
-
- çlieminç de fer exploités à Vélectricité.
- FRÉ- LOCOMOTIVES AUTOMOTRICES
- QUEKCE t nombre puissance nombre puissance
- 02 HP HP
- — 5 I 200 — I 600 —
- 40 iG 240 — —
- — — — 9 3oo—480
- •— 10 Goo 5 3oo—3ao
- — 12 900 7 5oo
- — 5 1 aoo 4l 3oo—600
- y 3 4 1 000—2 000 10 600
- 4 600 — —
- — — — 4 440
- — 2 Goo 62 3oo
- — — — G4 25o—Goo
- a5 — — 25 400
- — — — 234 35o
- — — 1 200 8G Goo—800
- a5 — — — —-
- — — — i34 400
- — — — 10 260
- i62/3 4 1 100—1 700 — —
- a5 11 600 58 400
- a5 — — 5a 400
- — — — 89 400
- — 47 2 200 145 400
- _ — 6 260 -38o
- a5 5 3oo — —
- 5 — —. i3 400
- a5 — — 6 400
- — — 20 200—3oo
- a5 — no 400
- a5 — . 25 35o
- 35 t 600 23 3oo—5oo
- a5 5 675—1 440 — —
- — — 22 3oo
- a5 4 1 900 —. —
- 25 — — 5o 460—Goo
- 25 2 320 9 320
- a5 25 35o—-3ao
- a5 5 3oo t —
- 25 4 1 800 — —
- 25 . —. 10 400
- i5 21 2 000 — —
- — 3o 25o —5oo
- — 2 3oo i3 200
- — 24 2 590 — —
- — 3 5oo .. 40 3oo
- a 5 i4 Ooo — —
- i5 4 480 11 3oo
- a5 5 I 520 — —
- a5 9 0 0 CO 1 O O vr 12 3oo
- _ — G5 5oo
- i6a/a 14 2 000 — —
- i5 9 800 — —
- i5 8 600—800 — —
- i5 i3 I 400 — —
- i5 i3 2 5oo 3 4G0
- 16 2/3 11 3oo—600 — —
- 25 i5i 1 ooo—1 5oo 17 Goo—680
- 38 — — —
- «s y3 44 — — —
- i5 0 — 2 —
- IB*/, 5 1 Goo 3o 5oo
- i5 i5 2 440
- 25 1 5oo 32 340
- — 7 i5o 3i i5o
- i6*/s rôVs 45 2 ooo — —
- i5 iG 2 600 — —.
- — — — a5 400
- — — — 4 1 200
- OBSERVATIONS
- Premier ch. de f. tabulaire électrique.
- Ch. de f. principal (parcours en tunnel).
- Voie étroite de i m. d’écartement et rampe max, de 67 °/oo-Chemin de f. de banlieue.
- Service de banlieue sur ligne princ., parcours terminus av. tunnel.
- Chemin de fer de banlieue.
- Chemin de fer secondaire.
- Service local des voyageurs.
- » » » »
- » » » »
- » » » »
- Service urbain et de banlieue (métropolitain), des voyageurs (métropolitain).
- Service
- Service local des voyageurs.
- » » » »
- » » » »
- Chemin de fer principal (parcours en tunnel).
- Service des voyageurs et des marchandises.
- Service local des voyageurs.
- » » » »
- Chemin de fer principal (parcours terminus avec tunnel). Voie étroite de 1 mètre d’écartement et rampes de 60 °/qq*
- Service local des voyageurs.
- Chemin de fer principal.
- Voie étroite de 1 mètre d'écartement et rampes de 70 °/00, Service de banlieue (voyageurs).
- Service local des voyageurs.
- » » » »
- Chemin de fer principal (parcours en tunnel).
- Service local des voyageurs.
- Service urbain des voyageurs.
- Chemin de fer d’intérêt local.
- Tronçon d’un chemin de fer principal.
- Chemin de fer principal.
- Chemin de fer secondaire.
- Chemin de fer principal.
- Service local des voyageurs.
- )> » » »
- Chemin de fer principal (parcours terminus avec tunnel). Service local des voyageurs.
- Voie étroite de 760 millimètres d’écartement.
- Chemin de fer principal (parcours en tunnel).
- Service des voyageurs et des marchandises.
- Chemin de fer principal.
- » » »
- Chemin de fer principal.
- Voie étroite de 1 mètre d’écartement. Chemin de fer principal.
- » » »
- » » »
- Ligne d’essai.
- Chemin de fer principal.
- Service local des voyageurs.
- » » » »
- Chemin de fer principal.
- » »
- Service local des voyageurs.
- Chemin de fer principal.
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-
- LA LU MI K R E ÉL E ( : T RI Q U E
- T. XXIX '2° Série!. —N° 23.
- l)ien difficile de prévoir ce que l’industrie électrique nous réserve. Ce que nous disons ici n’a d’ailleurs qu’un caractère d’actualité, montrant le stade de progrès énorme accompli par la traction électrique depuis ses débuts, et laissant entrevoir que .pas mal d’innovations seront encore faites en cette matière : l’industrie électrique s’est révélée, en effet, à présent, comme étant par excellence l’industrie du progrès,
- ! En i835, quelques années après l’époque des expériences de Faraday sur l’induction électromagnétique, des modèles très informes de chemins de fer électriques furent essayés.
- Mais le premier essai sérieux de propulsion électrique sur rails fut fait par M. R. Davidson, qui avait construit en i8/ja une locomotive d’un poids de r> tonnes (anglaises) et dont la vitesse sur l’Edinburg and Glasgow liailway atteignit milles (anglais) par heure. L’énergie électrique provenait d’une batterie de piles primaires (’).
- ; Vers l’époque allant de 1860 à 1870, la dynamo fut perfectionnée ; Zénobe Gramme, Belge de naissance, a attaché son nom à l’invention de la dynamo à collecteur, et, cette invention permit à Werner Siemens de construire le premier chemin de fer électrique pratique, pour l’exposition industrielle de Berlin en 1879.
- Bien que ce chemin de fer fût plutôt considéré comme un jouet, il comportait tous les principes essentiels des chemins de fer modernes : l’énergie, à une tension de i5o volts, était transmise à la locomotive !par l’intermédiaire d’un troisième rail; un moteur de trois chevaux transmettait la puissance aux essieux au moyen d’engrenages coniques, et les rails porteurs servaient de circuit de retour.
- : La vitesse obtenue était d’environ 6 kilomètres et demi, et la locomotive était à même de remorquer trois petites voitures.
- Cette démonstration fut refaite à Bruxelles, à Dusseldorf et aussi à Francfort en 1881. Elle fut suivie de la construction, en i883, de la ligne Portrush-Bushmill en Irlande, qui a environ 9 milles (anglais) de long et qui fonctionne encore de nos jours. Le troisième rail est utilisé à transmettre l’énergie électrique au train, et le circuit de retour est constitué par les rails de la voie. La vitesse en palier est de n milles par heure (iqlun., 3) environ.
- —T" —1 ' “ ’ -
- ;() Voir le discours présidentiel de M. Aspinnal, en ipog, à YInstitution of Mechanical Engineers.
- En 1898, alors que la traction à la vapeur était cependant très praticable, le Liverpool Overhead Railway fut cependant actionné par l’électricité.
- L’essor des tramways électriques date aussi de cette époque. En Amérique, des électrifications de chemins de fer sont prises en considération dès 189/1, eL la traction électrique se perfectionnant sans cesse, on la voit se répandre de plus en plus.
- Le tableau I donne d’ailleurs un aperçu des premières électrifications intéressantes faites en différents pays.
- Avantages de la traction électrique sur la traction à vapeur.
- En présence de cette éclosion, l’exploitant se pose assurément les deux questions suivantes :
- i° Quels sont les avantages de la traction électrique ?
- j.° Que coûte l’installation du nouveau système, et quelles sont les dépenses d’exploitation qui en résultent?
- Classement du trafic et ses caractéristiques.
- Avant d’aborder le chapitre des réponses (chapitres 11 et VI) à faire à ces questions, il est nécessaire de se rendre compte du genre de trafic à desservir; c’est, en effet, le genre de trafic qui caractérise la ligne.
- M. Calisch partage le trafic d’un chemin de fer en cinq classes et note les caractéristiques de chacune (*). Il y a ainsi :
- i° Le trafic des voyageurs sur les lignes principales. Les caractéristiques de cette classe de trafic sont : la grande vitesse, peu d'arrêts, nombre de trains relativement restreint; deux ou trois trains dans chaque sens par heure et souvent moins.
- a" Le trafic suburbain et interurbain. Telles sont les lignes qui vont des faubourgs aux villes, ou qui réunissent entre elles deux villes pas très éloignées l’une de l’autre, en transportant les gens d’affaires de l’une à l’autre.
- Les caractéristiques du service des trains sont : arrêts nombreux, grand nombre de trains aux heures des affaires, et la nécessité de faire rouler à grande vitesse les trains directs.
- 3° Le trafic urbain des lignes métropolitaines dans les grandes villes. Les caractéristiques en
- (’) M. Calisch, ingénieur, articles parus en igi3 dans le Great Easterh liailway Magazine.
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- 49 Juin 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 27 i
- sont : grand nombre de trains, arrêts fréquents cl t’ilesses relativement modérées.
- 4° Le trafic sur les lignes secondaires, ou ramifications des lignes principales. Le nombre de trains est faible-, sur certaines lignes, il n’y a un train dans chaque sens que toutes les deux heures. En général, la vitesse n est pas grande. Sur certains chemins de fer, le service est fait entièrement par des voilures à vapeur ou des automotrices à pétrole ou à accumulateurs.
- 5" Le trafic de marchandises.
- Il semble, a priori, que pour les longues lignes principales, la locomotive à vapeur sera encore longtemps utilisée. En effet, sauf le confort plus grand, absence de fumée, de cendres et de poussières, dans les tunnels et même sur les voies découvertes, la traction électrique ne donne pas, par elle-même, un avantage de gain de temps sur la locomotive à vapeur.
- La vitesse est une denrée qui coûte cher, mais qui peut évidemment être livrée plus facilement à la clientèle, si elle veut payer, par l’électricité que par la vapeur. On n’en est cependant pas encore, à notre époque, à exiger des vitesses de i5o kilomètres à l’heure, parce que le gain de temps, qui en est le résultat, n’est pas en rapport avec l’énorme dépense d’énergie supplémentaire nécessaire à vaincre la résistance d’air, qui devient énorme aux très grandes vitesses.
- Pour des lignes principales, relativement courtes, la question change d’aspect. L’accélération plus grande aux démarrages permet aux trains électriques de gagner un temps déjà intéressant, qui peut avoir une influence favorable sur le trafic en même temps qu’une légère augmentation de la vitesse maximum, encore compatible avec le budget des frais d’exploitation par la vapeur, fait également économiser du temps.
- En l’occurrence, c’est l’importance du trafic, mis en regard de la dépense d’exploitation, qui détermine ce qu’il y a lieu de faire.
- Comme, dans le monde entier, le trafic ne cesse d’augmenter en général sur les chemins de fer, il arrivera de plus en plus un moment auquel l’électrification s’imposera.
- Certes, avant de songera l’électrification totale des grandes lignes ferrées telles que : Londres, Manchester et Livcrpool (London etNorth Western Railway), Londres-Newcastle(North Eastern Railway), Londres-Bristol (Grcat Western Rail-
- way) par exemple, il se passera encore du temps, mais, dès à présent, les électrifications de lignes principales courtes sont envisagées en Angleterre : Manchesler-Liverpool (17 milles), Londres-Do ver (76 milles), Londres-Brigh ton (S 1 millcs),etc.
- En Belgique, il existe un grand nombre de lignes principales courtes qui peuvent rivaliser avec les lignes ci-dessus : Bruxelles-Anvers (44 kilo tu.); Bruxelles-Gand (57 kilom.) ; Bruxelles-Namur (Ci kilom.); Bruxelles-Liège (100 kilom.), et à l’électrification desquelles il paraît naturel de songer.
- L’expérience a prouvé que la traction électrique était infiniment supérieure à la traction à vapeur pour desservir le trafic sur les lignes métropolitaines (trafic de la classe 11). La traction à vapeur y a d’ailleurs complètement disparu.
- Les caractéristiques de ce genre de trafic ne diffèrent pas beaucoup de celles affectant le trafic suburbain (classe 2). C’est pourquoi l’on peut dire que l’électrification s’impose aussi aux trains de cette classe.
- Il est probable que les Compagnies de Railway» Métropolitains n’ont été incitées, il y a quelque dix ou quinze ans, à employer la traction électrique, qu’en raison de,sa propreté et de l’absence de poussière et de fumée; et que ce n’est que plus tard qu’elles ont été frappées des immenses avantages de toute espèce de ce mode de locomotion, car là où, auparavant, la traction était faite à la vapeur, le service des trains a pratiquement été doublé et Ja vitesse a été augmentée de 3o à 40 % . Ces résultats 11e sauraient jamais être, économiquement parlant, atteints avec la traction à vapeur.
- Pour les lignes dont le trafic appartient à la catégorie 4, la traction électrique semble onéreuse. Enfin, pour de trafic à marchandises, la question est plus complexe là où l’intensité du trafic est grande, pendant la nuit, par exemple, alors que, pendant le jour, le service des voyageurs est chargé (lignes de Bruxelles à Anvers, Bruxelles à Liège, etc.), et là où la circulation des trains de marchandises est tellement intense que la circulation des trains de voyageurs y est impossible, la traction à l’électricité s’impose encore.
- (A suivre.)
- .1. Caklikh,
- répétiteur du cours d’exploitation des chemins de fer à] PUnivcrsitc de JLiégë
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- T. XXIX (2° Série). — N°23.
- DE LA DÉCHARGE DES ÉLECTRONS PURS ET DE SES APPLICATIONS EN RADIO-TÉLÉGRAPHIE ET EN RADIO-TÉLÉPHONIE (Fin)™
- Dispositifs utilisant une décharge d’électrons purs.
- Le Dr W. D.Coolidge [Phys. Rev. 2/509,191 ’i), a employé la décharge d’électrons pars dans un nouveau type de tube à rayons X. Dans ce tube, la cathode consiste en une petite et plate spirale de fil de tungstène, entourée par un petit cylindre de molybdène qui sert de dispositif « focus » pendant que l’anode « ou cible » consiste en une pièce massive de tungstène, placée près du centre du tube. Avec ce tube, il a été possible d’employer des voltages aussi élevés que 200 000 volts dans la production des rayons X. Le courant à travers le tube est absolument déterminé par l’émission d’électrons du filament, laquelle à son tour dépend de la température conformément à l’équation de Richardson. Les avantages de ce tube sur les tubes ordinaires à rayons X précédemment employés sont nombreux. Peut-être le facteur le plus important est-il que courant et voltage sont complètement contrôlables à tout moment, le courant étant fixé par la température de la cathode, tandis que le voltage est simplement celui fourni par le transformateur ou la bobine d’induction employés. Le tube semble avoir une durée presque illimitée, la température du filament étant si basse qu’il n’y a aucune évaporation appréciable et l’absence de gaz supprimant la désagrégation cathodique, caractéristique habituelle des décharges à haut voltage dans le vide. Le tube est absolument constant dans son action et les causes de trouble usuellement observées dans les tubes à rayon X sont éliminées.
- De nombreux autres types d’appareils ont été construits, qui utilisent la décharge d’électrons purs, et ces procédés possèdent les mêmes avantages sur les précédents que les tubes Coolidge à rayons X possèdent sur le tube ordinaire à rayons X. Pour distinguer ces procédés de ceux contenant du gaz et dans beaucoup de cas dépen-
- (’) General Electric lieview, mai 1915, et Lumière Electrique du 12 juin 1915, p. 241.
- dant de ce gaz pour leur fonctionnement, le nom de Kenotron a été donné à l’appareil. Le mot est dérivé du grec « kenos » signifiant espace vide (vacuum) et la terminaison « trôn » employée en grec pour désigner un appareil.
- Redresseur Kenotron. — Le tube Coolidge à rayons X est donc un redresseur pour courant alternatif à haut voltage, mais il n’est pas complètement désigné pour cette utilisation. Dans un tube à rayons X, le voltage appliqué peut être consommé dans le tube lui-même, tandis que dans le redresseur le voltage dans une direction peut être consommé dans la charge en série avec le redresseur, tandis que le voltage de sens opposé peut être absorbé entièrement par le redresseur. Dans le tube à rayons X, à cause de la grande distance entre l’anode et la cathode et de la présence d’un dispositif focus autour de la cathode, les effets de charge de l’espace sont très exagérés, de sorte qu’il est nécessaire d’appliquer quelques milliers de volts, pour obtenir un courant de 10 milliampères. Ce voltage nécessaire pour vaincre la charge de l’espace est complètement perdu lorsque le tube est employé comme redresseur.
- Pour réduire cette perte de voltage le plus possible dans le kenotron, l’anode et la cathode sont enfermées ensemble et on a évité tout ce qui pouvait tendre à protéger la cathode du champ naturellement produit par l’anode. Dans cette voie il a été possible de construire des kenotrons qui ont débité des courants d’électrons purs supérieurs à un ampère, avec une chute de voltage d’environ 200 volts. Ce courant toutefois nécessite de larges anodes et cathodes de sorte qu’il est pratiquement meilleur de construire des kenotrons d’une capacité ne dépassant pas 290 milliampères et, s’il est nécessaire de redresser des courants plus élevés, on met plusieurs kenotrons en parallèle.
- Il semble qu’il n’y a pas de limite supérieure de voltage pour le fonctionnement du kenotron. On en a construit un capable de redresser 25o milliampères à 180 ouo volts, et il apparaît
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- 19 Juin 1915.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- 273
- qu’il y a de nombreuses raisons de croire que les kenotrons pourront être employés à des voltages beaucoup plus élevés si on le désire.
- La description et les caractéristiques des kenotrons ont récemment été données dans un mémoire du Dr S. Dushman (General Electric Review, vol. X, p. i56, 1915) et je décrirai donc brièvement ces appareils.
- \Wf ~
- t* 75,5
- Fig. — Effet de la décharge de l’espace sur les courants
- *
- kenotrons, un pour voltages jusqu’à 10000 volts, l’autre jusqu’à 5o 000 volts. Avec des voltages supérieurs à 12-10000 volts, le type 3 peut être détérioré parce que l’attraction électrostatique de l’anode attire le filament monté en hélice et court-circuite le dispositif. A de plus hauts voltages, donc, il est nécessaire de fixer le filament et de eontrc-balancer autan! que possible les forces électrostatiques agissant sur lui.
- Les caractéristiques du kenotron sont telles <pie le courant qui le traverse est toujours par-
- Fig. 3.
- Type de kenolron en molybdène du Cap.
- Fig. 4- — Typo de kenotron avec filament entre deux plaques parallèles.
- La figure 2 donne les caractéristiques d’un kenotron type pour courants plutôt intenses. Les courbes indiquent les courants supportés par le kenotron, pour différentes températures de filament à divers voltages entre les électrodes.
- Ainsi, si la température du filament est de 2400 degrés, le courant maximum qui peut être obtenu avec un voltage déterminé est d’environ oA ïi2. Si cependant la résistance du circuit est capable de maintenir le courant à une valeur plus basse, oA 004 par exemple, alors nous voyons par les courbes que la chute de voltage dans le kenotron sera de 73 v. 5, le voltage restant qui peut atteindre plusieurs milliers de volts, étant absorbé dans le circuit en série avec le kenotron. Les figures 3 et 4 donnent deux modèles de
- faitçmcnt stable, de sorte que plusieurs kenotrons peuvent être mis en parallèle et chacun prendra sa part propre du courant. Il y a là un contraste marqué avec la tenue du mercure comme redresseur; il a des caractéristiques négatives et cependant, si plusieurs redresseurs sont placés en parallèle, l’un d’eux prend la totalité du courant. Considérant l’absence des effets des gaz, le kenotron est un redresseur parfait en ce qu’aucun courant mesurable ne circule dans la direction inverse même en appliquant des voltages de 100000 volts et au-dessus. Pour les mêmes motifs, il peut redresser les courants de haute fréquence aussi bien que de basse fréquence, sans donner le plus petit signe d’« effets en arrière ».
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- LA LU MI K Rlï É L E G T RIQ U E
- ,T. XXIX (2e Série). —N“ 23.
- Dispositifs de contrôle on d’amplification. Pliotrons,
- Datis une décharge d’électrons purs, si la température du filament est augmentée, on arrive toujours à Uh point où le courant est limité par la charge lie l’intervalle compris entre les électrodes. Dans ces conditions, une petite fraction seulement des électrons s’échappantdèlacathode atteint l'anode parce qu’une partie d’efitre eux est repoussée par les électrons dans l’espace, retourne et est absorbée par la cathode. D’après ce point de vue, il est évident que, si un corps chargé négativement est placé dans l’intervalle entre l’anode et la cathode, le nombre d’électrons qui retourneront à la cathode va croître, de sorte que le courant vers l’anode décroîtra.D’autre part, si un corps chargé positivementest placé près de la cathode, les charges négatives des électrons dans l’espace seront largement neutralisées et permettront ainsi à un courant plus intense de partir de la cathode.Dans cette voie,il est possible de contrôler le courant circulant entre anode et cathode par lepotentiel électrostatique d’un corps placé à proximité des deux électrodes. Ce contrôle peut être obtenu de meilleure façon en donnant au corps la forme d’une maille en filfin, ou d’une grille placée entre les électrodes.
- Le terme « pliotron » a été adopté pour désigner un kenotron dans lequel on a ajouté une troisième électrode pour contrôler le courantcir-culant entre l’anode et la cathode. Ce mot est dérivé du grec « pleion «signifiant» plus «.Un pliotron est ainsi un appareil pour donner plus ou moins un amplificateur. Un emploi identique du préfixe plio se trouve dans le terme de géologie «pliocène ».
- Les i éléments, cathode à filament chaud, grille etanodcjsontnaturellementsemblables aux cléments de l’audion « de Forest ». Cependant le fonctionnement de l’audion est dans beaucoup de cas entièrement différentde celui de l’appareil à électrons purs fonctionnant comme je l’ai décrit ci-dessus. Dans l’audion aussi bien que dans le relais Lieben-Reisz, l’action d’amplification apparaît comme dépendant beaucoup de l’ionisation des gaz, même si l’appareil fonctionne biem au-dessous du point où la lueur bleue apparaît. Le phénomèneestprobablementle suivant : il y a normalement une petite quantité de gaz ionisé due au passage des électrons de la cathode
- à l’anode. La présence des ions positifs neutralise partiellement la charge de l’espace qui limite le courant circulant entre les électrodes. Si un petit potentiel est appliqué à la grille, la vitesse des électrons passant par là est quelquefois accrue, et ils produisent plus d’ions dans le gaz. A côté de cela, si le potentiel de la grille est augmenté,le nombre d’électrons la traversant l’est aussi et cela tend à nouveau à accroître la valeur de l’ionisation. Une très légère augmentation dans la valeur de l’ionisation apportée ainsi, réduitbeaucoup la charge de l’espace et donc augmente largement le courant qui peut circuler entre les électrodes. Ainsi,avec une construction donnée pour la grille, le filament, et la plaque, l’action de relais peut être grandement accrue au delà de celle qui se produirait en l’absence de gaz. La quantité de gaz ionisé, qui est nécessaire pour éliminer complètement en pratique les effets de charge de l’espace, est souvent beaucoup trop petite pour produire une lueur visible dans le gaz.
- S’il y a trop de gaz, ou si le potentiel de la plaque, ou bien si le courant circulant vers la plaque sont trop grands, alors la quantité d’ionisation positive peut atteindre de telles valeurs qu’elle peut neutraliser presque totalement la charge d’espace et permettre à un courant intense de circuler. Dans ces conditions, le fonctionnement comme relais de l’audion est nul. C’est le cas ainsi si l’audion donne une lueur bleue. Dans la limite intermédiaire de ces deux conditions il y a une région instable dans laquelle la sensibilité de l’audion peut être énormément grande, mais il n’estpas couramment très pratique d’utiliser l’appareil dans cette région à cause des difficultés de maintenir le réglage; un manque de réglage peut amener l’audion à donner la lueur bleue.
- L’audion est souvent employé avec un condensateur en série avec la grille. Dans ces conditions, l’audion exige la présence d’une certaine quantité de gaz ionisé, de sorte que les ions positifs puissent prévenir l’accumulation d’un potentiel négatif sur la grille.
- Avec le pliotron, vu l’absence des ions positifs, si l’on désire employer un condensateur en série avec la grille, ce condensateur doit être shunté par une résistance élevée et souvent une source de potentiel doit être placée en série avec la haute résistance,afin de fournir l’électricité positive à la grille aussi rapidement qu’elle tend à
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- être prise par les électrons émis parle filament.
- Construction dupliotron. — Dans la construction des pliotrons il a été reconnu désirable, de constituer les fils composant la grille avec la plus petite section possible. Aussi, meme si un potentiel positif est appliqué à la grille, 1c. courant qui la traverse peut être rendu extrêmement petit. L’emploi d’un fil très fin est rendu possible par l’emploi d’un cadre de verre de métal ou d une matière convenable pour supporter la grille.
- Ainsi, dans les figures 5 et G, le filament est monté dans le centre d’un cadre constitué par des tubes de verre sur lesquels la grille de fil fin est enroulée. Cette grille peut aussi être constituée avec des fils de tungstène d’un diamètre d’environ o,oi millimètre et, ceux-ci peuvent être au nombre de ioo tours par centimètre, et même plus, tout en restant séparés.
- Les figures 5 et G montrent deux types de pliotron. La figure 5 représente un pliotron employé pour amplifier les signaux radio-électriques dans une station de réception ; la figure G représente un grand pliotron qui peut être employé pour contrôler jusqu’à i kilowatt d’énergie pour la radio-téléphonie.
- Les caractéristiques du pliotron dépendent des éléments suivants : longueur du filament employé, distance entre le filament et la grille, intervalle entre les fils de la grille, diamètre des dits fils, distance entre la grille et l’anode, forme et section de l’anode. Les éléments importants dans les caractéristiques d’un pliotron sont : i° la relation entre le courant circulant entre l’anode et la cathode en fonction du potentiel de
- l’anode et de celui de la grille ; 2° le courant circulant vers la grille en fonction des potentiels de la grille et. de l’anode.
- La figure 7 donne, les caractéristiques d’un
- Potentiel dans la grille
- petit pliotron comme celui de la figure 5. La courbe A est celle du courant allant à l’anode pour différents potentiels de la grille, tandis que le potentiel de l’anode est maintenu constant à ±oo volts. La courbe G est celle du courant de la grille sous les mêmes conditions. Pour différents potentiels de l’anode ces courbes sont modifiées verticalement, proportionnellemcntà la variation du potentiel de l’anode. -En fait, on trouve que ces courbes peuvent être représentées avec grande approximation par une fonction de la forme :
- i étant le courant de cathode, Va le voltage de l’anode, VA, celui de la grille et K une constante qui dépend des sections relatives et des positions des électrodes.
- La figure 8 donne les mêmes caractéristiques pour un grand pliotron comme celui de la figure 6. Dans ce cas,le potentiel de l’anode était de 8 5oo volts.
- En employant une grille fine, le courant d’anode peut être arrêté complètement même par un très petit potentiel négatif sur la grille.
- D’autre part, un potentiel positif plutôt faible
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- sera alors suffisant pour obtenir un gros courant d’anode.
- La quantité de courant prise par la grille sera seulement une très petite fraction de celle allant à l’anode dans le cas où le diamètre des fils de la grille est petit comparé à leur distance. D’autre
- Courant e/anj la.plaque {A(tlliamp”*J
- part, avec une grille grossière, c’est-à-dire une grille avec intervalle large, un potentiel négatif plutôt élevé est nécessaire dans le but d’interrompre le courant d’anode. Des résultats identiques, obtenus en modifiant la distance à ceux de l’anode, peuvent être obtenus en changeant les distances relatives entre les électrodes. Les résultats produits dans cette voie peuvent être exprimés approximativement au moyen de la constante K dans l’équation ci-dessus, l'effet du petit intervalle étant d’accroître la valeur de K, tandis que l’intervalle large la diminue
- En employant une grille franchement grossière, composée d’un fil fin, on peut obtenir un contrôle du courant à l’anode, toujours en employant un potentiel négatif sur la grille. Dans ces conditions, puisqu’il n’y a pas d’ions positifs, aucun courant ne circule vers la grille excepté celui qui est nécessaire pour la charger électro-statiquement au potentiel désiré. Il est ainsi possible de contrôler de très grandes quantités d’énergie dans le circuit de l’anode, au moyen de quantités d’énergie extrêmement faibles dans le circuit de la grille.
- U ne semble pas y avoir de limites supérieures de voltages pour les pliotrons. Avec des voltages supérieurs à 3oooo volts, il est souvent nécessaire d’espacer les électrodes et d’utiliser des fils plus
- forts pour la grille afin de réduire le danger de rupture des parties de l’appareil par les forces électrostatiques élevées qui sont alors appliquées.
- La capacité de courant du pliotron est limitée seulement par la section des électrodes qu’on, a jugé convenable d’employer et par le voltage disponible. De gros courants ne peuvent tout de même pas être obtenus avec de bas voltages à cause des effets de charge de l’espace décrits précédemment. Avec des voltages supérieurs à 5oo volts cependant on a pu employer des courants de 3 à 400 milliampères avec un pliotron du type 6. Avec des hauts potentiels il n’y a aucune difficulté d’utiliser des courants aussi élevés,pourvu quel’éncrgie soitconsommée dans des dispositifs en série avec le pliotron. D’autre part, si le voltage entier est appliqué à l’anode, pendantque le courant circule vers elle, l’énergie libérée sous forme de chaleur peut être assez grande pour volatiliser l’anode ou causer une telle radiation calorifique que les parties en verre de l’appareil sont ramollies. Dans un pliotron avec une ampoule de 5 pouces,la quantité d’énergie qui peut être ainsi dépensée est d’environ i kilowatt. On peut dissiper des quantités encore plus grandes de puissance si l’ampoule est immergée dans l'huile et si le cadre de la grille est en quartz ou en toute autre matière résistantàlachaleur.
- 11 est évident, d’après les caractéristiques du pliotron, qu’un certain nombre de ces appareils peuvent être mis en parallèle et qu’ainsi on peut contrôler de très grandes quantités d’énergie.
- Le pliotron dans une station de réception.
- Le pliotron comme détecteur. — Si l’antenne d’un poste est couplée directement à la grille d’un pliotron et si un récepteur téléphonique est placé en série avec l’anode, on peut facilement recevoir les signaux, mais les résultats obtenus ainsi sont très pauvres Dans ces conditions, la sensibilité du dispositif est proportionnelle à la courbure de A (fig. 7) ou plus exactement à la dernière seconde du courant d’anode par rapport au potentiel delà grille. Cette courbure peut être quelquefois augmentée en appliquant un potentiel négatif à la grille, mais jamais, dans ces conditions, on n’obtient une sensibilité du dispositif pratiquement très élevée,
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- Si l’on Veut employer un condensateur en série avec la grille et utiliser ainsi le pliotron comme on le fait souvent avec l’audion (tel que cela est décrit par exemple dans Armstrong-Electrical World, 12 décembre 1909, p. 1149), il est nécessaire de shunter le condensateur avec une résistance et souvent de placer une batterie de quelques volts en série avec cette résistance, pourempêcher une charge négative élevée de s’accumuler surla grille.
- W. G. White a trouvé, cependant, qu’une très faible trace de certains gaz peut accroître grandement la sensibilité de ce dispositif comme détecteur. Par exemple, en plaçant dansl’ampoule une petite quantité d’un amalgame mercure-argent, els caractéristiques du tube montrent une pointe
- 1 '
- 2 Vo/fc
- Fbfcntiel dans la qnllù
- Fig. 9.
- comme on le voit dans la figure 9. Avec un détecteur de cette sorte, si le potentiel de la grille est réglé de façon que sa valeur moyenne soit approximativement celle où la pointe apparaît, on obtient un accroissement très marqué de la sensibilité. Ceci estdù au fait qu’une augmentation ou une diminution du potentiel de la grille cause une diminution dans le courant de l’anode. La sensibilité de ce détecteur est alors très élevée. Les quantités de vapeur de mercure nécessaires pour donner ce résultat sont si faibles que les
- vol tages d’anode de 200 volts ou plus peuvent être utilisés sans trace do décharge lumineuse.
- Le pliotron comme amplificateur. — La valeur d’un pliotron comme amplificateur dépend d’abord de la pente de la courbe entre le courant d’anode et le potentiel de la grille, ainsi que le montre la courbe A de la figure 7. Un deuxième facteur important est l’intensité du courant pris par la grille. Pour obtenir le plus grand effet d’ainpliticatioii il est désirable d’avoir un courant aussi faible que possible. Dans un pliotron du type de la figure 5, le courant d’anode s’accroît d’une moyenne de oA 001 par volt de variation dans le potentiel de la grille.
- En employant des potentiels d’anode plus élevés, la pente de la courbe peut devenir beaucoup plusgrande, puisqu’il est possibled’employer des grilles à mailles fines. Ainsi dans la figure 8 on voit que la pente de la courbe correspond à un accroissement de courant d’anode de oAooa par variation de potentiel de la grille de 1 volt.
- On n’a trouvé aucun fléchissement dans les caractéristiques du pliotron même aux très hautes fréquences. En connectant le pliotron comme
- amplificateur (fig. 10), les courants de haute fréquence reçus de la grille peuvent être amplifiés dans le rapport de 100 à 600. Dans ce dispositif, c’est la haute fréquence ou fréquence radio-électrique, qui est amplifiée, et non la fréquence de l’audion. Cette amplification possède l’avantage marqué quclc circuit du détecteur peut être syn-tonisé à la même fréquence que le circuit de l’amplificateur, et dans cette voie on obtient une augmentation très marquée de la sélection. M. Alcxanderson a montré que la courbe de résonance d’un équipement comprenant un amplificateur et détecteur, tous les deux syntonisés à la fréquence radio-électrique (voir fig. 10) peut être obtenue au moyen de la courbe de résonance du
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- détecteur seul en élevant les ordonnées au carré. Par exemple, si avec un détecteur simple les signaux d’une station A sont reçus ioo fois plus puissants que ceux d’une autre station B, alors, avec le dispositif ci-dessus comprenant un amplificateur, les signaux de A sont reçus ioo2 plus puissants, c’est-à-dire ioooo fois ceux de B. En employant deux amplificateurs, les signaux de la station A seront ioo3 (un million) dé fois plus puissants que ceux de la station B.
- Pratiquement, ce montage a donné un merveilleux haut degré de sélection.
- Bien entendu, un pliotron peut servir pour amplifier la fréquence de l’audion, en couplant les circuits ensemble au moyen d’un transformateur à bobine de fer. Un pliotron ordinaire, dans ces conditions, amplifie le courant quelques centaines de fois, lorsque des voltages de l’ordre de ioo à 200 volts sont employés pour l’anode.
- Le pliotron comme oscillateur. — En plaçant une self et une capacité dans les circuits de la grille et des plaques, et en couplant cCs deux circuits ensemble, on peut utiliser le pliotron comme source d’oscillations continues. Des petits pliotrons, type de la figure 5, peuvent produire des oscillations avec quelques watts et ainsi peuvent être employés dans une station de réception, conformément au principe Hétérodyne, pour la réception des oscillations continues. Un pliotron peut être employé soit comme amplificateur et détecteur, soit pour produire des oscillations.
- Avec des types plus grands, utilisant des voltages de quelques milliers de volts, des oscillations de haute fréquence atteignant un kilowatt sont obtenues facilement avec un tube simple.
- Utilisation du pliotron en radio-téléphonie.
- Au moyen d’un grand pliotron, 011 a pu contrôler une énergie dans une antenne d’environ deux kilowatts, avec le concours des courants obtenus avec un transmetteur téléphonique ordinaire.
- On peut obtenir ce résultat de diverses manières. Ainsi, un alternateur Alexanderson (2 skw.-ioo000 v.) peut être faiblement couplé à l’antenne et l’anode du pliotron connectée à un point de cette antenne où le potentiel est normalement élevé.
- Aussi longtemps que le potentiel de la grille reste fortement négatif, aucun courant ne passe dans le pliotron et alors l’énergie totale est rayonnée par l’antenne. Si cependant le potentiel négatif de la grille décroît, un courant suffisant peut être obtenu de l’antenne, courant qui amortit beaucoup les oscillations et ainsi diminue considérablement l’énergie rayonnée. Avec un potentiel suffisamment élevé de la grille, on peut distraire pratiquement toute l’énergie de l’antenne.
- Il est donc possible de contrôler le débit de l’antenne en variant le potentiel négatif de la grille du pliotron. Puisque la grille est toujours négative, aucun courant ne circule entre le filament et la grille, et donc pratiquement aucune énergie 11’cst nécessaire pour maintenir la charge de la grille. Dans cette voie, par conséquent, en connectant le secondaire du transformateur entre la grille et le filament, et plaçant le primaire eu série avec le transmetteur téléphonique, il est possible, en variant les courants du transmetteur, d’obtenir des potentiels de la grille de quelques centaines de volts et ainsi de contrôler le débit de l’antenne.
- Au lieu d’employer un arc ou un alternateur comme source de courant de haute fréquence, le pliotron peut servir de générateur d’oscillations. Un pliotron peut servir à la fois pour produire les oscillations et pour contrôler l’amplitude des oscillations d’accord avec les ondes sonores agissant sur le transmetteur téléphonique. Pratiquement, il est préférable, cependant, d’employer un grand pliotron pour produire les oscillations et de connecter un petit dans le circuit de la grille du grand pour contrôler le débit de l’antenne.
- Avec le dispositif ci-dessus on obtient un dispositif radio-téléphonique extrêmement simple et efficace.
- Puisque le pliotron, pour produire des oscillations, exige des voltages à courant direct relativement élevés, on a trouvé plus pratique de combiner le pliotron oscillateur avec un kenotron redresseur.
- Deux types d’appareils de ce modèle ont été employés pendant longtemps, et il y a intérêt à les décrire avec quelques détails.
- Dans le premier dispositif, qui a une capacité d’environ 20 watts dans l’antenne, la source d’électricité était la station locale, 118 volts-
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- 6o périodes. Elle était connectée avec le primaire d’un petit transformateur, ainsi deux enroule-ments secondaires.
- Un des secondaires servait pour donner environ 5 volts et fournissait le courant nécessaire pour échauffer les filaments des kenotrons et des pliotrons. L’autre secondaire devait donner un potentiel d’environ 8oo volts. Il était redressé au moyen d’un kenotron et servait à charger un condensateur d’environ six microi'arads.
- Avec cette source de haut voltage, le courant direct est obtenu très simplement. La plaque du pliotron oscillateur est alors connectée à une des bornes du condensateur, tahdis que le filament l’est à l’autre. La plaque du second pliotron est réunie à la grille du premier pendant que la grille du deuxième est couplée au moyen d’un second petit transformateur au circuit micro-phonique.
- Avec ce montage, les deux pliotrons peuvent être relativement petits, et pour obtenir une énergie d’environ no watts dans l’antenne, on a trouvé que le courant obtenu du condensateur est si faible que le potentiel nécessaire ne varie pas suffisamment pour être remarqué dans les signaux envoyés à l’extérieuh
- Les différentes parties de cet appareil peuvent former un ensemble très réduit et aucun ajustage n’est nécessaire pour faire fonctionner le système à moins que l’on ne désire changer la longueur d’onde. Dans ce cas, il suffit seulement de modifier l’inductance ou la capacité. Dans le
- deuxième dispositif, lequel sert pour 5oo watts et plus, le courant direct à haut voltage est obtenu au moyen d’un petit générateur à n ooo périodes.
- Lecourant est transformé à environ 5 ooo volts, redressé par les kenotrons et régularise par les condensateurs. En employant un courant alternatif de a ooo périodes au lieu de Go, il est possible d’obtenir de plus grandes quantités d’énergie et ainsi d’arriver à une puissance de un. kilowatt et plus sous la forme de courants directs avec des condensateurs de dimensions modérées.' Ce courant direct à haut voltage est alors utilisé comme précédemment pour le fonctionnement d’un pliotron oscillateur dont le débit est alors contrôlé par le moyen d’un autre petit pliotron connecté au transmetteur téléphonique!
- Au moyen de ce système de contrôle, la quantité d’énergie dans le circuit téléphonique transmetteur n’a pas besoin d’être plus grande que celle employée communément dans les circuits téléphoniques ordinaires.
- On a vu ainsi qu’il était possible de connecter ce dispositif radio-téléphonique avec les lignes téléphoniques normales en sorte, que la conversation peut être engagée entre deux personnes, dont l’une est reliée aux stations radio-électriques au moyen des lignes régulières. On a trouvé possible aussi de communiquer dans les deux directions par-dessus les lignes.
- IltVINO La-ncmctii .
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- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- ÉCLAIRAGE
- Le projecteur électrique Beck.
- D’après une communication faite parM. C. S. Mac Dowell, en février dernier, à VAmerican lnstitule of Electrical Engïneers, le projecteur électrique inventé par M. Ileinrich Beck offrirait sur les appareils actuellement en usage quelques points de supériorité.
- Ce qui caractérise cet «appareil, c’est d’abord le faible diamètre des charbons positif et négatif et la grande longueur d’arc; c’est, en outre, la création, autour de l’arc, d’une atmosphère de gaz inerte.
- Les figures i et a donnent une idée du mécanisme de la lampe à arc et un aspect extérieur
- Fig. i. — Projecteur électrique Ileck.
- du projecteur. L’atmosphère inerte est produite par des vapeurs d’alcool méthylique. L’alcool est contenu dans un petit réservoir cylindrique visible en avant et à hauteur de l'axe du projecteur. Par une soupape à commande électromagnétique, il est admis automatiquement au vapo-riscur dès que l’arc est amorcé. Ce vaporisent’ est constitué par une chambre cylindrique
- remplie de toiles métalliques et chauffée par une résistance électrique. Les vapeurs s’échappent par des tuyères disposées sous les charbons.
- Dans un projecteur, il importe que le mécanisme maintienne le cratère du charbon positif au foyer du miroir, qu’il donne la longueur d’arc désirée, qu’il supporte le courant passant dans les charbons, qu’il comporte un dispositif de rotation du crayon positif au moins, qu’il soit suffisamment rigide pour maintenir les charbons alignés, enfin qu’il nécessite peu d’entretien et de l'églage.
- D’après M. Mac Dowell, le mécanisme du pro-
- Fig. a. — Vue extérieure du projecteur.
- jcclcur électrique construit par Ileinrich Beck répond à ces conditions. Les deux charbons ont un mouvement de rotation pour que leur surface soit convenablement baignée dans le gaz inerte qui les enveloppe et* pour que l’arc reste an centre. Le porte charbon positif est fixe, le charbon avançant dans celui-ci à Q vitesse convenable pour toujours maintenir le cratère au foyer
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- du miroir. Pour régler automatiquement eettc vitesse, un petit miroir est disposé de telle façon que, lorsque le charbon avance trop lentement, ce miroir envoie un rayon sur un couple thermo-électrique qui ferme le circuit d’un relais électro-magnétique, lequel accélère l’avance. On peut se servir,en outre, d’un dispositif de réglage à la main. Le porte charbon négatif est également fixe, sauf pour l’amorçage de l’arc où il est relevé par un petit moteur.
- Au cours d’essais faits récemment sur des projecteurs, on a constaté que le cratère du charbon positif ne s’est jamais écarté de plus de i millimètre du foyer; la longueur de l’arc est restée pratiquement constante.
- Le petit diamètre des charbons positifs est un avantage à rechercher dans un projecteur, car l’angle de dispersion est fonction du diamètre de la source lumineuse, à condition que la distance focale ne change pas, et si l’on réduit de moitié, par exemple, le diamètre de la source, sans changer son pouvoir éclairant, l’intensité lumineuse s’en trouvera quadruplée. Or, c’est ce qui a lieu dans le projecteur Beck : la section du charbon positif mesure 201 millimètres carrés tandis que celle du charbon d’un projecteur ordinaire de 915 millimètres est de 8o5 millimètres carrés et l’intensité lumineuse maximum est de /(38 bougies par millimètre carré pour le premier et de 120 à 160 bougies pour le second.
- La réduction du diamètre du charbon négatif (16 millimètres au lieu de 38 pour i5o ampères), de même que l’allongement de la longueur de l’arc, a pour effet de diminuer l’angle du cône d’ombre. La longueur de l’arc est limitée par la stabilité de celui-ci. Dans le projecteur Beck, elle atteint 22 millimètres contre iG millimètres dans le projecteur ordinaire de 915 millimètres sous 60 volts.
- L’atmosphère de gaz inerte empêche les charbons de brûler en partie à basse température; elle en refroidit la périphérie, les vapeurs étant à 1 ooo° C environ, et concentre le courant dans la zone centrale des charbons. Par cet artifice, on réalise une densité de courant supérieure à 0,7a ampère par millimètre carré et le cratère entier du charbon positif atteint une très haute température.
- Le charbon positif est, de plus, garni en son centre d'une terre rare dont le point de fusion est à 3 5oo° U. Son cratère a environ 12 milli-
- mètres de profondeur et les gafc incandescents y atteignent une température de5 000 à 5 5oo'’C.
- La lumière du projecteur Beck est plus bleue que celle des projecteurs usuels; elle contiendrait 23 % environ de radiations bleues et violettes. De ce fait, elle est particulièrement appropriée à la recherche des objets peints en bleu, tels que les navires de guerre.
- Le projecteur Beck a donné 88 000 bougies comme pouvoir éclairant maximum alors que le type de la marine américaine ne donne que 45 000 bougies au maximum.
- (The Electricnl Ri view, 23 avril 1915.)
- L'éclairage public par lampes à atmosphère d’azote en Amérique.
- Aux Etats-Unis, l’éclairage public par lampes à incandescence à atmosphère d’azote commence à prendre un important développement. C’est ainsi qu’à Chicago on trouve déjà en service sur la voie publique plus de 8 006 lampes de 600 bougies (3oo watts, 20 ampères), dans divérs quartiers en dehors du centre des affaires.D’après M.Ray Palmer, directeur des services du gaz et de l’électricité, le service d’éclairage compte augmenter ce chiffre de 5 000 à 10 000 unités en igiS. Pour les installations nouvelles et les remplacements de lampes hors d’usage, la ville achètera 24 000 lampes.
- Beaucoup ont été substituées à des arcs de 7 ampères à courant continu sur lesquels elles présentent quelques avantages : plus grande facilité d’emploi, répartition plus uniforme de la lumière, moindres frais d’installation et d’entretien. De plus, elles permettent d’augmenter de 3o % le nombre de bougies donné par les arcs à ilamme à dépense égale d’énergie. En effet, les nouvelles lampes à incandescence de 3oo watts donnent un pouvoir éclairant de Goo bougies et remplacent des lampes de 25o bougies à arc en vase clos consommant 45o watts.
- La garniture employée à Chicago pour les nouvelles lampes a été créée par le service municipal d’électricité; elle consiste en une enveloppe en cuivre émaillée contenant un compensateur et une douille et munie d’un réflecteur et d’une griffe pour le globe diffuseur. On a également prévu dans cette garniture une griffe pour un globe réfringent intérieur dont le choix reste encore subordonné à des expériences en cours.
- La garniture, sans globe réfringent, coûte actuelle-
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- ment 10,10 dollars (58 fr. 85 environ) et la lampe de 3oo watts, 20 ampères, coûtait, au ier avril, 3,20 dollars (16 fr. 60).
- Rien que la durée garantie de ces lampes soit de 1 000 heures, les statistiques du service municipal montrent qu’elle atteint en moyenne de 1 600 à 1 800 heures. Le nombre de remplacements d’une lampe par année est donc de 2 à 3, au lieu de 4? chiffre garanti comme maximum par les fabricants.
- Le service de surveillance et de remplacement se fait à raison d’un homme pour 1 200 lampes. Ce surveillant circule en automobile et fait chaque jour 72 kilomètres. Il touche 100 dollars d’appointements par mois plus une indemnité journalière de 3,75 dollars. Un autre agent est chargé du nettoyage. Il a en charge 7^0 lampes et en nettoie 5o par jour.
- Or, antérieurement, il fallait un agent pour entretenir 33o lampes à arc et un inspecteur pour surveiller 5oo de ces lampes, Lun et l’autre payés 100 dollars par mois-. Ainsi, tandis qu’il fallait autrefois 5 hommes pour 1 000 lampes à arc, il n’en faut plus aujourd’hui que 2,6 pour 1 000 lampes à atmosphère d’azote, soit une économie de personnel de 48 % .
- Dans les conditions actuelles d’exploitation, le courant d’éclairage revient à la ville de Chicago à o fr. 025 le kilowatt-heure. Malgré ce bas prix et en comptant sur une moyenne de trois remplacements par lampe et par an, chiffre au-dessus de la vérité, le tableau comparatif ci-dessous montre l’importante économie réalisée par la substitution des nouvelles lampes à incandescence de un demi-volt par bougie aux anciennes lampes à arc. La désignation de charges fixes englobe les dépenses d’intérêt et d’amortissement de l'installation de la ligne, dos sous-stations et de la distribution.
- Tableau I.
- Pi ’ix de revient comparés des lampes à Chicago.
- ARC (465 watts) AZOTE (365 -watts)
- Dépenses annuelles par doliu rs dollars
- lampe 31 ,32 29,48
- Charges fixes annuelles. . . 3.4,81 i3 ,27
- Total par an 56,1 i 43,75
- Soit un écart de 13,38 dollars ou 69 fr. 3o par lampe et par an.
- Dans d’autres quartiers, on remplace actuellement par des lampes de 75 watts à atmosphère d’azote les anciennes lampes à incandescence de 80 watts, 4 ampères, «à filament de tungstène, au nombre de 8 100. Les nouvelles unités donnent un pouvoir éclairant de 100 bougies, soit en augmentation de 20 % , avec une économie de courant de 7 % environ.
- D’autre part, à Iudianapolis, Meridian Street, principale artère Nord-Sud, est aujourd’hui éclairée sur 8 kilomètres de longueur par des lampes à filament de tungstène et atmosphère d’azote montées dans des candélabres ornementaux en fonte. Les modèles de 10 ampères, i3oet 230 bougies, sont en usage et placés dans des globes sphériques Aiba de 2o3 et 407 millimètres. L’espacement de ces candélabres est assez peu commun : aux quatre angles de chaque carrefour,une lampe de 25g bougies et, entre deux lampes semblables, des lampes de i5o bougies à intervalles égaux. Ce dispositif donne un éclairage beaucoup plus brillant aux carrefours que partout ailleurs.
- (Eleclrical World, 8 mai 1916).
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- APPLICATIONS MÉCANIQUES
- Caisson d’écluse pour le canal de Panama.
- — Lewis A. Mason.
- La Union Iron Works Company, de San Francisco, a récemment terminé, pour le canal de Panama, un immense caisson flottant.qui a pour but de servir de porte d’écluse ou de fermeture décalé sèche,lorsqu’une réparation nécessite la mise à sec de Tune des écluses ou de la cale de Balboa.
- Fig’, i. —Vue en bout du cuisson eh chantier . peu avant son lancement.
- La largeur intérieure des écluses est de 33 m. 55. Au delà des écluses de secours, elle augmente de qi5 millimètres de chaque côté. Les épaulements ainsi formés et le seuil qui les réunit constituent un cadre dans lequel s’ajuste le caisson pour isoler l’intérieur de l'écluse.
- On amène le caisson flottant de son point d’amarrage devant l’entrée de l’é cluse, soit par
- remorqueur, soit autrement. Une fois en place, on le coule en laissant l’eau rentrer dans les
- Fig. a. — Elévation de la pompe électrique.
- compartiments inférieurs. Cela fait, on raccorde par un câble à la canalisation générale une boîte de prise de courant disposée à l’arrière du cais-
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- son sur le pont supérieur; cette boîte est reliée au tableau de distribution intérieur du caisson qui commande les moteurs des pompes. Ces dernières sont mises en marche pour assécher l’écluse et la pression de l’eau sur la face externe du caisson applique fortement celui-ci sur l’épaulement de maçonnerie.
- Les travaux une fois terminés, pour dégager le caisson, on remplit d’abord l’écluse en ouvrant les vannes disposées dans les murs, ce qui a pour résultat d’équilibrer la pression de l’eau sur les deux faces du caisson ; après quoi, on épuise les cales du caisson qui se remet à flot.
- Ce caisson est établi pour servir à toutes les portes d’écluse et, pour lui permettre de traverser commodément toutes les écluses, il a un tirant d’eau de 9 m. 75. Le sommet du seuil des
- tilateurs de 406 millimètres de diamètre pour aérer la salle des machines et, à l’extrémité de l’un d’eux, un exhausteur pour aider à l’évacuation de l’air des waterballast quand on les remplit d’eau.
- L’équipement de pompage se compose de quatre pompes centrifuges à axe vertical et moteur individuel, débitant en moyenne 49 200 litres par minute avec une hauteur totale d’élévation de 21 m. 33. L’orifice d’aspiration mesure 56o millimètres et celui de refoulement 5io millimètres.
- Le débit de ce jeu de pompes^est calculé de manière à épuiser en vingt-cinq heures au plus l’eau des deux biefs de l’une des écluses de Mira-florcs depuis le niveau de la mer (cote o) jusqu’au seuil (cote — i5 m. 54), l’opération commençant lorsque la mer est à ce niveau, par marée montante.
- Volants des robinets
- Fig. 3. — Plan du pont de n m. 28 montrant la disposition de l’équipement électrique.
- écluses de Miraflores, du côté du Pacifique, est à i5 m. 24 au-dessous du niveau moyen de la mer; comme la marée monte jusqu’à 3 m. 35 au-dessus de ce niveau, il faut donc que le caisson puisse être immergé de 18 m. 5p, aussi lui a-t-on donné une hauteur totale de 20 m. 12.
- Le problème de la stabilité statique aux différentes profondeurs d’immersion a donné lieu à d’intéressants calculs, car on a tenu à éviter un poids excessif et un trop grand encombrement. La figure 1 donne une idée de la forme de la coque dont le maximum de largeur intérieure, 11 mètres environ, se trouve au tiers de la hauteur à partir de la quille, tandis que le pont supérieur n’a que moitié de cette dimension. La longueur maximum entre verticales est de 34 m. 3o.
- Sur le pont, trois grues à bras, chacune d’une force de 1 36o kilogrammes, et deux cabestans à bras, de 4 5oo kilogrammes; en outre, deux ven-
- Le volume total d'eau à pomper est estimé à2gi 23o mètres cubesdontenviron i5 000 mètres cubes sont prévus pour les fuites aux vannes,aux joints entre le caisson et la maçonnerie, etc.
- Une petite pompe centrifuge horizontale à commande électrique, d’un diamètre de 89milli-mètres à l’aspiration et de 76 millimètres à la décharge, peut être'reliée à divers points pardeux robinets à plusieurs voies. Elle sert, entre autres usages, à enlever la boue qui s’accumule sousle caisson et quipourrait lereteniràlaremise à flot.
- Les pompes principales sont actionnées directement par des moteurs à induction de 200 chevaux, à axe vertical, enroulés par 2 200 volts, 25 périodes en triphasé et faisant 750 tours par minute. Les moteurs de ventilateur et de pompe auxiliaire sont du type horizontal à induction, triphasé, 25 périodes, 220 volts. Pour l’éclairage, le courant estemployé à 1 10 volts. Sauf le moteur
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- de l’exhausteur, tous sont sur le pont de manœuvre, à ii m. 28 au-dessus de la quille. Tous les robinets des pompes se manœuvrent de ce même pont.
- Le tableau de distribution a 5 panneaux :
- i° Panneau d’arrivée, ligne triphasée, 8 fils;
- 20 et 3° Panneaux de moteurs, à double circuit, triphasé, 3 fils ;
- 4° Panneau de i'eeder des moteurs et de transformateur d’éclairage, triphasé, 3 fils;
- 5° Panneau d'éclairage à 10 circuits, monophasé, 2 fils.
- Des grilles aux extrémités du tableau et derrière, avec portes à serrure, en interdisent l’accès ; de même, au-dessus du tableau sont aménagées des grilles de protection.
- La disposition des appareils sur le tableau est très ramassée. Les barres-omnibus et. de raccordement sont en cuivre plein de 19 millimètres; les raccordements sont soudés à des bornes fixées aux barres-omnibus. Ces dernières sont soutenues par des supports spéciaux créés pour les tableaux du Canal par la General Electric Co. Le bâti est galvanisé et peint pour résister aux conditions climatériques toutes particulières qui régnent dans l’isthme.
- Une autre disposition intéressante est celle qui permet d’isoler les interrupteurs à huile du circuit soit pour en retirer les cuves, soit pour travailler derrière le tableau. Au moyen de leviers situés au-dessous des manettes d’interrupteur à huile, on ferme ou ouvre un interrupteur lorsque les contacts de l’interrupteur à huile sont ouverts, mais pas dans l’autre cas.
- Le bâti tubulaire porte des guides métalliques verticaux. L’interrupteur à huile, fixé sur un panneau d’ardoise, coulisse sur ces guides sous l’impulsion d’un levier à genouillère.
- Montée sur le bâti au-dessus de l’interrupteur à huile, sc trouve une base fixe portant les tiges de disjonction des interrupteurs à huile. Les conducteurs sont reliés au sommet de ces tiges dont l’extrémité inférieure porte un contact élargi qui s’engage avec un autre, en coin, de la partie supérieure des bornes d’interrupteur, ce qui met celui-ci en circuit. Des boucliers de protection moulés enveloppent chaque contact et empêchent tout accident.
- L’interrupteur à huile ne peut être intercalé dans le circuit que s’il est à la position d’ouverture, et cela, grâce à un enclanchement réci-
- proque entre sa manette et le levier de déplacement vertical. Ce dispositif a été imaginé par M. Schildhauer, ingénieur du Canal.
- (General Electric Eerietv, mars 1915.)
- Emploi de l’électricité pour la réalisation de la fumivorité et la récupération des matières en suspension dans des courants gazeux.
- L’Association des Ingénieurs électriciens américains a reçu communication, dans sa réunion de février, d’un certain nombre de travaux relatifs à rutilisalion d’un champ électrostatique puissant pour la précipitation ou la condensation des vapeurs, fumées, poussières, etc.
- Les notes de MM. Cotrcll et Bradley renferment d’in téressan ts renseignements sur l’historique de la question et elles montrent comment, en partant des premières recherches purement théoriques de Sir Oliver Lodge, on est arrivé à réaliser des appareils de laboratoire d’un fonctionnement assez parfait pour permettre de tenter des applications industrielles.
- Dans tous les appareils on produit entre deux électrodes à grande surface un champ électrostatique intense qui provoque le groupement d’un certain nombre d’ions autour d’un premier élément électrisé servant de noyau. Cet ensemble se déplace sous l’action de la pesanteur et du champ en se séparant du flux gazeux. Cette précipitation est beaucoup plus efficace dans un champ de direction constante que dans un champ alternatif, l’agitation moléculaire produite par le champ alternatif entravant dans une certaine mesure la séparation.
- Dans un appareil construit par MM. Nesbit et Strong et comprenant 25 tuyaux de 1 ni. 20 de longueur et de 70 millimètres de diamètre parcourus par de la fumée de charbon à la vitesse de 2 m3 3 par minute (vitesse 1 m. 5<> par seconde), le champ électrostatique était produit entre les tubes et des fils fins placés suivant l’axe de chacun d’eux.
- Un champ alternatif produit la précipitation de 5o % des matières en suspension.
- Un champ continu (tube —, fil -{-) produit la précipitation de 70 à 80 % des matières en suspension.
- Un champ continu (tube -4-, fil —) produit la
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- précipitation de g5 à 98 % des matières en
- suspension.
- Quand le fil est chargé positivement, là couronne d’illumination occupe la presque totalité du tube, quand le fil est chargé négativement, elle n’occupe que quelques millimètres d’épaisseur radiale.
- La différence de voltage était d’environ 28 000 volts entre fil et tube; la tension critique (limite de rigidité diélectrique) était sensiblement la même à chaud et à froid et égale à environ '3a 000 volts.
- Les essais de MM. Nesbit et Strong ont montré que la réparation portait non seulement sur le
- agrandie et elle permet actuellement de réaliser la précipitation de 100 tonnes de poussière par jour.
- MM. Bradley et Cotrell donnent quelques indications sur les résultats pratiques obtenus dans ces installations où l’on utilise du courant alternatif redressé à très haute tension (3o 000 à a5o 000 volts).
- Dans les usines de la Hooker Electro-clic mi cal CD, on traite un volume d’air considérable pour en extraire le gaz chlorhydrique qu’il contient. La puissance necessaire au traitement est d’environ kilowatts à 5o 000 volts pour 70 à 80 mètres cubes par minute; la figure 1
- Fig\ 1. — Disposition de l’appareil Nesbit,— Vues avant et après l’établissement du courant.
- I ig\ 2. — Section de la chambre de précipitation de l’appareil Nesbit.
- charbon mais aussi sur les cendres qui existent toujours dans les gaz d’é„chappement même dans les foyers les plus perfectionnés.
- Les figures 1 et 2 indiquent la disposition de l’appareil Nesbit et Strong et montrent l’efficacité de l’électrisation sur la fumivorité.
- Des essais industriels ont été effectués dans diverses circonstances dans des usines de production d’acide sulfurique en Californie, dans des ateliers divers pour la récupération de l’huile, des émulsions aqueuses, dans des usines de ciment, dans des usines de raffinage de cuivre, etc..
- Une installation effectuée en 1912 dans une usine de fabrication de ciment Portland a été
- permet d’apprécier l’efliGacité du traitement électrique. Le service gouvernemental des mines américain utilise un « fumivore » comprenant 12 tuyaux de 3 m. 6 de long et 3o centimètres de diamètre à travers lesquels circulent lès gaz d’échappement des foyers des chaudières, formant normalement une fumée opaque très noire.
- Ces résultats satisfaisants permettent d’espérer qu’un grand champ d’action est réservé à cette nouvelle application de l’électricité aussi bien dans les usines métallurgiques, forges ou hauts fourneaux que dans les stations centrales placés au voisinage des grandes villes ou dans de grandes agglomérations.
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- 1ÔJuin 1915. LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- ÉCHOS DE LA GUERRE
- L'Assistance aux ouvriers et employés dans
- l'industrie électrique allemande pendant la guerre. (Fin) (J).
- La « Mix und Genest Telephon und Telegraphen Werke, Berlin Schôneberg », attribua aux femmes de ses employés (le jour de leur appel) 5o % du traite-ment de leurs maris, le mois suivant 40 % jusqu’à nouvel ordre. Chaque enfant au-dessous de 14 ans a reçu aussi 5 %. Les femmes des ouvriers mobilisés ont perçu 5 marks et 1 mark pour chaque enfant. En dehors de ces secours, l’usine a assuré sur la vie scs employés et ouvriers mobilisés ; les premiers pour trois primes les autres pour deux.
- La Société « Hartmann et Braun A. G. » a remis aux femmes qu'elle occupait 16,5o marks par mois et 1 mark pour chaque enfant, en plus de l'allocation de la ville et de l'Etat qu'elles perçoivent. Les employés mobilisés reçurent au moment de leur départ la moitié du mois en supplément; il en fut de meme pour les ouvriers, ils touchèrent i5 journées de salaire. La Société pourvoie aux besoins des familles de son personnel en leur distribuant des secours.
- Les ouvriers et ouvrières de la Société « Kôrting und Mathiesen A. G. » furent dans l’obligation de chômer alternativement dès le début de la guerre ; la Société se basa sur l’ancienneté des services de ceux-ci ; elle accorda un secours aux chômeurs qui recevaient un salaire minimum fixé, en faisant des prélèvements sur sa caisse de secours. Les femmes des ouvriers mobilisés touchèrent 14 à 18 marks par semaine, suivant le nombre d'enfants qu’elles possédaient. Les familles des employés mobilisés reçurent la moitié du traitement mensuel de celui de leur membre qui était employé dans l'usine. Ces secours ont été distribués jusqu’à la fin de l’année 191 /*.
- La Société « A. G. Kôrting's Elektricitiits, de Berlin », remit un mois de traitement à ses employés mobilisés le jour de leur départ aux armées. En outre les familles des employés reçoivent par mois 3o % du traitement habituel, les familles des ouvriers, chaque semaine, 3o % du salaire hebdo-
- madaire, chaque enfant 10 marks par mois, au plus 5o % au total du gain antérieur.
- La « Meirowsky et Ci0 A. G., Porz (Rheinj », a payé à ses ingénieurs et employés mobilisés les trois premiers mois de la guerre leurs appointements en entier. A partir du ier novembre, elle a versé à certains, suivant la place qu’ils occupaient chez elle, jusqu’aux a/3 du traitement habituel. Les familles des ouvriers appelés sous les drapeaux ont reçu 6 marks par semaine et 1 mark pour chaque enfant, si bien que certains touchèrent de 38 à 40 marks par mois.
- La maison « H. Aron Elektricitats-Zahlerfabrik G. m. b. h. » paie depuis le début des hostilités le traitement entier à scs employés, contre-maîtres et sous-contre-maîtres mobilisés s'ils sont mariés, la moitié seulement aux célibataires. Les ouvriers mobilisés mariés reçoivent aussi des secours ; leurs femmes reçurent une fois 10 marks et louchent depuis chaque semaine 3 marks et pour chaque enfant i,a5 mark s'il a moins de 14 ans.
- La maison « Gottfr. Hagen, Kôln-Kalk », paya à tous ses employés partant à la guerre le montant de leur mois en cours plus le mois suivant. A partir de ce moment les femmes des employés perçurent mensuellement 5o %,les enfants au-dessous de ifi ans 5 % du traitement. Les frais d’assurance privée des employés continuent à être payés par les soins de la maison. En outre, en cas de décès des employés mobilisés, leurs familles reçoivent une certaine somme dont l’importance esJ proportionnelle à la durée des services rendus ; celte somme est garantie par les versements des employés non mobilisés. Les ouvriers appelés sous les drapeaux reçurent leur semaine en cours, le jour de leur départ; leurs femmes touchent un secours de 6 marks par semaine et les enfants 1 mark s’ils ont moins de 14 ans.
- « LEleklricilâls A. G. Hermann Pôge, Chem-nitz » a payé à ses employés le jour de leur appel sous les drapeaux, leur mois en entier, depuis elle leur verse chaque mois la moitié de leurs appointements.
- (!) Voir Lumière Electrique du 12 juin 1915, p. 263.
- (H. T. Z.y 26 novembre, 3 et 17 décembre 1914).
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- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Energie Électrique du Littoral méditerranéen.
- Les recettes de l’exploitation sont supérieures de 24 i 348 francs à celles de l’année précédente, Elles s’élèvent à 7 582 697 francs. Les dépenses sont en outre un peu inférieures et n’atteignent que 2 37g 625 francs contre 2 445 927 francs; par suite le produit net atteint 5 2o3 072 francs en augmentation de 307 65o francs sur celui de igi3. Les résultats eussent été plus importants encore si la plus-value des recettes obtenue pendant les sept premiers mois de l’exercice n’avait été absorbée en partie pendant les mois de guerre.
- Les charges diverses (frais généraux, impôts, service des obligations, loyers d’usines et réseaux, etc., exigent cette année 3 6g5 652 francs en augmentation de près de 100000 francs. En outre, le solde créditeur du compte intérêts et divers est inférieur de 1 73 000 francs à celui de l’année dernière. Aussi malgré l’augmentation du bénéfice brut, le bénéfice net diffère peu de celui du précédent exercice. Il se chiffre à 1715216 francs au lieu de 1 676999 francs. Une somme de 45° 000 francs est prélevée à titre de provision ; le solde permet de répartir un dividende de i5 francs au lieu de 20 francs l’an dernier,
- CONVOCATIONS
- L’Energie Electrique de la Seine. — Le 20 juin, à
- 2 h. 1/2, avenue Percier, 8, à Paris.
- Chemin defer de Pau-Oloron-Mauléon et tramways de Bayonne-Biarritz. — Le 2 1 juin à 10 heures, rue Mi-romesnil, 69, à Paris.
- Compagnie du chemin de fer de Bayonne à Biarritz. — Le 21 juin, à 10 h. 1/2, rue de Miroinesnil, 69, à Paris.
- Société Vosgienne d’Electricité. — Le 2.3 juin, 5 11 h. 1/2. rue La Boétie, 54, il Paris.
- Compagnie Générale d Electro-Chimie de Bozel. —
- Le 24 juin, à 2 heures, rue de l Arcadc, 22, à Paris.
- Compagnie Électro-Mécanique. — Le 25 juin, à
- 3 heures, rue Saint-Lazare, 94, à Paris.
- Société de l'Accumulateur Tudor. — Le 25 juin, à 11 h. 1/2, rue de la Bienfaisance, 16, à Paris.
- Société de Distribution d’Electricité de l’Ouest. —
- Le 26 juin, à 11 h. 1/2, rue de Provence, 41 A Paris,
- Société Cantonale de Distribution d Electricité. —
- Lfi'26 juin, à 11 h. 1/2, rue de Provence, 4L à Paris.
- La reproduction des articles de la
- Anciens Etablissements Parvillée frères. — Le 26 juin, à 2 h. 1/2, rue de la Victoire, 56, à Paris.
- Forces motrices d’Auvergne. — Le 26 juin, à 11 heures, rue de la Grange-Batelière, 28, à Paris.
- Compagnie Parisienne d’Energie Électrique. —
- Le 26 juin, à 2 h. 1/2, boulevard Haussmann, 43, à Paris.
- Société Anonyme Westinghouse. — Le 26 juin à 11 heures, rue de Liège, 7, à Paris.
- Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité.
- — Le 26 juin, à 2 h. 1/2, rue d’Athènes, 8, à Paris.
- Société Française Radio-Electrique. —Le 26 juin, à 11 heures, rue Auber, 10, à Paris.
- Compagnie Lorraine d’Electricité — Le 28 juin, à 11 h 1/4, rue du Faubourg Stanislas, 64, à Nancy.
- Compagnie de Gaz et d’Electricité de Melun. — Le
- 28 juin, ii 10 h 1/2, rue de la Tour-des Dames, 11, à Paris.
- Société pour le Travail Électrique des métaux. —
- Le 28 juin, à 2 h. 1/2, rue Laffitte, 26, à Paris.
- Société d'Eclairage et de Force par l'Electricité. —
- Le 28 juin, à 2 heures, rue Laffitle, 26, à Paris.
- Société Anonyme pour la Transmission de la Force par l Electricité. — Le 28 juin, à 3 heures, rue Laffitte, 26, à Paris.
- Société Continentale de Traction et d’Eclairage par l’Electricité — Le 28 juin, à 12 heures, rue Cau-martin, 60, à Paris.
- Compagnie d’Electricité de Varsovie. - Le 28 juin, il 11 heures, rue Caumartin, 60, à Paris.
- Société Heinz. — Le 29 juin, à II h. 1/2, 2, rue Tron-chet, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d'acquérir 66 garnitures d’appareils électriques de chauffage pour voilures automotrices de banlieue et de 33 garnitures d’appareils électriques de chauffage pour voitures remorques de banlieue.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (3° division), 72, rue de Rome, à Paris (8e), le mardi et le vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 23 juillet igi5.
- Lumière Electrique est interdite.
- Paris. — imprimerie levé, 17, rue cassette.
- Le Gérant : J.-B. Nouet.
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- Trente-septième année
- SAMEDI 26 JUIN 1915.
- Tome XXIX (2“ série). N° 24
- La Lumière Electrique
- SOMMAIRE
- MARIUS LATOUR. — Les moteurs à collecteur des usines élévatoires de la Ville de
- Paris...................................... 289
- J. CARLIER. — La traction électrique(iSWte). 298
- Publications techniques
- Transmission et Distribution
- Dispositifs de protection contre la foudre et les brusques variations de voltage. —
- E. Kilburn Scott et L.-F. Fogarty...... 808
- Télégraphie et téléphonie
- L’oscillateur Fessenden pour la téléphonie sous-marine.—E.-V. Zomparelli........... 8o5
- Echos de la guerre
- L’industrie allemande des poteaux en bois en
- France. —J. de Soucy.................... 807
- Sur la liquidation de la Société d'éclairage
- électrique de 1886..................... . 809
- Renseignements Commerciaux................. 812
- LES MOTEURS A COLLECTEUR DES USINES ÉLÉVATOIRES
- DE LA VILLE DE PARIS
- On sait que les moteurs polyphasés et monophasés à collecteur ont reçu dans ces derniers temps de nombreuses applications. Les Ateliers du Nord et de l’Est de Jeumont en particulier ont installé des moteurs de grande puissance pour la commande directe de laminoirs, de ventilateurs de mines, de pompes, etc. Ces Ateliers ont certainement construit les moteurs à collecteur les plus puissants qui soient en exploitation à ce jour. La difficulté de construction électrique des moteurs à collecteur ne doit d’ailleurs pas se mesurer simplement parleur puissance absolue, mais bien par leur puissance rapportée à leur nombre de pôles ou à leur vitesse angulaire. Il est clair, en effet, que si l’on consent à abaisser la vitesse angulaire et à multiplier le nombre de pôles et de lignes de balais, on peut construire un moteur de puissance quelconque. U11 moteur de plus grande puissance correspond alors à la répétition faite plusieurs fois sur sa circonférence d’un moteur bipolaire d’aussi faible puissance qu’on le veut. Ainsi, un moteur de 280 chevaux à i5o tours présente des difficultés analogues à celles d’un moteur de 80 chevaux à 780 tours.
- Les exécutions intéressantes ou remarquables
- sont donc en réalité celles qui concernent des moteurs ayant une puissance par pôle très grande et comportant peu de lignes de balais sur le collecteur ainsi qu’une largeur de collecteur réduite. Enfin, comme la difficulté d’exécution est proportionnelle à la fréquence du courant d’alimentation, les exécutions les plus difficiles sont celles de moteurs alimentés par des courants de fréquence de 4o à 5o périodes.
- C’est en tenant compte de ces dernières remarques que nous signalerons dans ce qui suit deux installations des Ateliers de Jeumont :
- Celles des usines élévatoires de la ville de Paris situées l’une sur le quai d’Austerlitz et l’autre à Montsouris (fig. 1, 2 et 5).
- Les usines du quai d’Austerlitz comportent 6 moteurs triphasés à collecteur série à axe vertical d’une puissance voisine de 800 chevaux. Ces moteurs sont susceptibles de fonctionner entre les vitesses de 5oo à 700 tours ; le synchronisme pour la fréquence de 5o périodes étant obtenu à 600 tours, le nombre de pôles des moteurs est de 10. La puissance par paire de: pôles est donc de 100 chevaux environ; le nombre de lignes de balais est seulement de 12; la largeur du collecteur est de 40 centimètres (fig. 4),
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- T. XXIX (2e Série). — N» 24
- LA LUMIÈRE
- ELECT RI() U E
- Fig. i. — Vue intérieure de l’usine d’Austerlitz.
- Fig. 2. —
- Autre vue de l’usine d’Austerlitz
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
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- Fig. 5. — Vue intérieure de l’usine de Montsouris,
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- Ces moteurs présentent des particularités qui, en réalité, ont pu seules en permettre l’exécution au point de vue électrique.
- Fig'. 6. — Diagramme d’enroulement imbriqué ondulé.
- L’alimentation du rotor se fait suivant le principe de la multiplication des phases que nous
- Fig. 7. — Schéma du couplage étoile triangle.
- ivons imaginé en 1901 ; on a choisi ici t a phases, ;e qui avec le nombre de pôles des moteurs per-
- met de disposer sur le collecteur 12 lignes de balais équidistantes dont une ligne de balais par phase. Ces n phases sont obtenues sans complication spéciale par le transformateur statique qui sert à monter le stator et le rotor en série et à abaisser la tension pour le rotor ; le stator reçoit directement la tension du réseau qui est de 6 600 volts. La multiplication des phases pour l’alimentation du rotor permet de réduire considérablement les difficultés de commutation en diminuant dans toute proportion jugée nécessaire ce que l’on appelle communément la tension de réactance.
- Les moteurs comportent en outre un type d’enroulement imbriqué ondulé dont le diagramme est représenté sur la figure 6 ; les conducteurs situés dans la même encoche sont
- représentés accolés l’un à l’autre ; ce type d’enroulement facilite la commutation dans de grandes proportions et économise en outre un connecteur Mordey sur le collecteur.
- Pour permettre le démarrage et le fonctionne-mentaux faibles vitesses sous une bonne commutation on utilise un couplage étoile triangle tel qu’il estreprésenté parla fig. 7; le changement de couplage se fait par une manœuvre très simple.
- Les usines de Montsouris comportent des moteurs monophasés fonctionnant sous du courant à l\i périodes et d’une puissance d’environ 200 chevaux ; ce sont des moteurs du type que nous avons désigné autrefois par le terme de moteur à répulsion compensée (fig.3). Ces moteurs comportent un enroulement imbriqué ondulé du genre'représenté par la figure 6, ils utilisent en outre le principe de la multiplicité des courts-circuits représenté par la figure 8.
- Ces moteurs ont été construits par les Ateliers de Jeumont sur la base des brevets de l’auteur el avec la collaboration active de M. Perret.
- Makius Latouh.
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- LA TRACTION ELECTRIQUE
- (O
- CHAPITRE H
- Augmentation de la vitesse moyenne des trains.
- Un des plus grands avantages de la traction électrique consiste dans la possibilité de démarrer les trains avec la plus grande accélération compatible avec l’équilibre statique des personnes transportées. Un train à arrêts fréquents
- distance entre les arrêts, ait encore une valeur satisfaisante.
- L’accélération ordinairement utilisée dans la traction électrique est de 45 à6o centimètres par seconde, par seconde, de telle sorte qu’en 3o secondes, le train puisse atteindre une vitesse de 48,5 à 61 kilomètres par heure.
- Fig. 3. — Courbes de marche des trains électriques et ù vapeur.
- peut atteindre rapidement une vitesse tellement élevée que sa vitesse moyenne, malgré le peu de
- Avec la traction à vapeur, l’accélération moyenne n’atteint que 17 à 11 centimètres par seconde, par seconde.
- En vue d’accomplir un parcours déterminé en
- (') Voir Lumière Electrique du 19 juin 1916, p. a65.
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- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- T. XXIX (2e Série). — N° 24.
- une période de temps donnée, un train commence ordinairement son parcours avec la plus grande accélération possible jusqu’à atteindre une vitesse donnée, qu’il maintient plus ou moins approximativement jusqu’au moment de l’application des freins ou période de retardation. Plus l’accélération est grande, plus la retardation, qui en est la conséquence, est importante; par conséquent, un train électrique peut être arrêté à partir du moment de sa plus grande vitesse, dans un temps plus court qu’un train à vapeur, grâce aux freins rapides à air comprimé. La retardation ordinaire des trains à vapeur est de o m. 55 à o m. 70 par seconde, par seconde, alors qu’avec les trains électriques, elle varie habituellement entre o m. 65 et o m. 90 par seconde, par seconde.
- La vitesse moyenne est ainsi beaucoup influencée, dans les petits parcours, par le taux
- coupé en A et le train peut courir pendant 66 secondes, après lesquelles, eu égard aux résistances diverses, la vitesse tombe, à environ 40 kilomètres par heure (2/1,7 miles). Les freins sont appliqués alors (point B) et le train s’arrête après iii secondes.
- Dans le second cas, le courant est coupé en 1") et le train roule pendant 28 secondes seulement, après lesquelles la vitesse tombe à environ 54 km. 5 à l’heure (33,7 miles). Les freins sont alors appliqués (point E), et la distance est couverte en 98,5 secondes.
- Le train à vapeur, bien qu’accélérant d’une manière continue, n’atteint la vitesse d’environ 5o kilomètres par heure (3i miles) qu’au bout de 119 secondes, moment auquel les freins sont appliqués.
- Les différences entre les marches A, B et C sont les suivantes : (tableau II)
- Tableau IL
- TRAIN ÉLECTRIQUE TRAIN A VAPEUR G
- A B
- Temps écoulé depuis le départ jusqu’à l’arrêt (secondes). Distance parcourue sensiblement Vitesse moyenne (par heure) } .. ? J ' ( sensiblement Vitesse maximum (par heure) j sensibîement III 1 i3o mètres 2a,7 miles 36,5 km. 3o miles 48 km. 9» ,5 1 i3o mètres 25,6 miles 41,260 km. 36 miles 58 km. 141 1 i3o mètres 17 ,9 miles a8,5 km. 31 miles 5o km.
- de l’accélération pendant la première période de marche du train.
- On voit clairement sur un diagramme la différence entre les résultats donnés par les deux tractions.
- Supposons (fig. 3) que deux trains, l’un électrique et l’autre à vapeur aient à franchir une distance de 0,7 mile (1 i3o mètres) entre deux Stations, ce qui correspond souvent à la distance moyenne, entre les stations des chemins de fer des villes et des environs.
- Le train électrique peut faire le parcours en poussant sa vitesse jusqu’au point A, point auquel elle atteint sensiblement 48 kilomètres par heure (3o miles) après 28 secondes, ou la pousser jusqu’au point D, point auquel la vitesse est sensiblement de 58 kilomètres par heure (36 miles)'. Dans le premier cas, le courant est
- Le tableau III ci-après donne les pourcentages des accroissements de la vitesse moyenne, réalisés sur quelques chemins de fer.
- Evidemment, pour l’obtention d’un taux d’accélérations aussi élevé, il faut appliquer au train une puissance beaucoup plus considérable. Alors, la dépense pour la propulsion à l’électricité est plus grande que pour la vapeur. Mais le résultat atteint a pour conséquence d’attirer le trafic, donc la recette dans une proportion beaucoup plus forte que la dépense supplémentaire, occasionnée par une plus grande accélération.
- Pour accélérer un train au taux de 45 centimètres par seconde, par seconde, on considère, en pratique, qu’il faut une force d’à peu près 45 kilogrammes par tonne de poids du train.
- Les résistances propres du train, sur palier,
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- «ont souvent évaluées à 5 kg. a5 par tonne de poids du train.
- En conséquence, sil’onpcut accélérer un train au laux de 45 centimètres par seconde, par seconde,
- faudrait une locomotive dont la production de vapeur de la chaudière serait peu inférieure à celle du type io de l’Etat Belge. On voit, par un extrait du diagramme.des essais de juin 1910,
- Tauleau UL
- CHEMINS DE FEH
- TESSE MOYENNE EN MIMES (km) PAR HEURE
- vapeur
- électricité
- POURCENTAGE
- d’accroissement
- Lancashire and Yorkshiro (Liverpool à Soulhport)., .
- Mersey............................................
- London, Brighton and South Coast (London Bridge-
- Victoria) ... . ................................
- Manhattan Elevated (New-York).....................
- North Eastern Raihvay (banlieue de New-Castle). . . . Inner Circle (Underground de Londres).............
- ao (3a,a) i5,6 (24)
- i/,,8 (a3,8) 11 ,5 (18,5) 16 ,7 (26,9) 1 r ,2 (18)
- 3° (48,4)
- *9 >9 l3'-4)
- 21 ,6 (35) i5 ,8 (2,5,5) 20,0 (32,25) 15,7 (a5,a5)
- %
- 5 o
- 27 ,5
- 46
- 20
- 40
- il faudra lui appliquer, eu palier, un effort de traction de 5o kg. a5o sensiblement.
- Supposons qu’il s’agisse de remorquer un train de i5o tonnes de poids en palier, l’effort de traction nécessaire serait de 15o tonnes X 5o kg. >.5o~ 7537 kg. 5oo. Si l’effort de traction est maintenu jusqu’à la vitesse de 32 kilomètres par heure, la puissance maximum à fournir par les moteurs serait à cette vitesse de :
- 32 000 X 7 537kB,5oo
- 893,70 chevaux-vapeur,
- 3 600 X 75
- qui serait probablement partagée en 8 moteurs de 125 chevaux chacun.
- Infériorité de la locomotive à vapeur.
- Les locomotives à vapeur sont limitées quant à la puissance à développer et au maintien de l’effort de traction. La supériorité de la traction électrique provient de ce que :
- i° La fourniture de puissance est illimitée.
- 20 Le couple moteur est régulier dans la traction électrique, tandis qu’il est fort irrégulier dans la locomotive à vapeur, ce qui la prédispose au patinage.
- 3° L’adhérence n’est pas limitée à la locomotive elle-même, car elle peut être prise sur le train lui-même lorsque des efforts de traction importants doivent être développés pour assurer les démarrages rapides. -
- Pour assurer par la vapeur la remorque du train de i5o tonnes, dont il est question ci-dessus, dans les mêmes conditions qu’à l’électricité, il
- (fig. 4) que la puissance du générateur dépasse peu la puissance à la jante des roues avant la vitesse de 27 kilomètres à l’heure, et qu’après cette vitesse la puissance du générateur est inférieure à la puissance de la machine. La machine épuise donc, dans ce cas, sa réserve d’énergie à partir de 27 kilomètres à l’heure et la reconstitue dans les ralentissements et les arrêts.
- Remarquons que les puissances mécaniques livrées par la locomotive à la jante des roues, aux vitesses inférieures à 35 kilomètres à l’heure, ne dépassentpas de beaucoup celles que demande la traction des i5o tonnes, don t il est question ci-dessus (trait plein), à savoir ; 5o4 chevaux à 10 kilomètres par heure, 846 chevaux à 20 kilomètres par heure et 1 086 chevaux à 3o kilomètres par heure. En sorte que pour tractionner lé train ci-dessus, il faudrait une locomotive à vapeur dont la puissance serait, à peu près, celle de la Pacific de l’Etat, dont le poids propre est de 96 tonnes et dont le tender qui l’accompagne pèse environ 57 tonnes. En réduisant un peu les approvisionnements de combustible et les dimensions, on arriverait à constituer une locomotive à tender dans le genre du type i3 de l’Etat Belge dont le poids total atteint encore 120 tonnes.
- On ne peut manquer d’observer immédiatement les défauts de la traction à vapeur. Ce sont :
- i° L’énorme consommation de_combustible. Le type 10 consomme en moyenne 35 kilogrammes d’excellentes briquettes, par kilomètre de train* Pour remorquer, avec les accélérations
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- voulues, la charge de i5o tonnes, la consommation ne serait guère différente de ce qu’elle est, lorsque le poids du train est de 45o tonnes, mais par contre, les accélérations de vitesse obligées sont moindres.
- 20 Le poids énorme du tracteur (120 tonnes au moins : type i l) comparé au poids remorqué, soit 80 % du poids remorqué.
- La traction à vapeur a certainement atteint son extrême limite pour le trafic suburbain, et toute tentative, qui serait faite pour assurer le même
- paraisons entre la consommation de charbon des locomotives à vapeur, et celle de l’usine centrale d’électricité qui alimentait uniquement les trains électriques. On a trouvé ainsi que les locomotives-tenders à 3 essieux couplés consommaient 8o lbs (3G kgr. 2) de charbon par train-mile (par train parcourant 1609 m. ii/19) soit 22 kgr 5 par train-kilomètre d’express et 100 lbs (45 kgr. 358) par train-mile (train parcourant 1609 m. 3i/|9), soit 28 kilogrammes par train-kilomètre ordinaire.
- La locomotive sovfa/it de construction et n clanf pas complètement rodée on. ft a pas dépasse la, vitesse de. Dû k/n. à l tuu/re, dans ces essais.
- m rtentent de- tii r, r<
- ______/ 14300k j530choxtux U2400k<920ch j ilÛ9O0k.,1208cAj M62Sk.tf3.iScA. / (8600k . < 1592ch . > (78S0k., ÜiSch , (7300k., 18SOch > ÙQQOkfffl$&'» [6800k, 2268ch .
- \13500kl50* \11iOOk.<S46ch> \ 9800k , 1086. > \8375k., 1170 - > \7175 k., 1328 . , \6200k., 1378 . ; \5i00k< 1358 - ; \ 4875k, 1460 . > \4i2Sk.,1475 - ,
- ______\236S0ks877 * \l365OksKU0chj \lO5O0k, U66ch, i8600k.,1274 - / 7350k/ 1363 - > (6525k., 1450 . > 16050k., 1S70 - y (5900k( 1746 - , (5800k, 1933 . ,
- 94001 ,/044xh.t \73S0k.t 1089- * 5925k.< 1099 . * \i87Sk.tl083 . / \ilS0k., 1078 » ; \3775kt 1131 , , \3425k,1140ch , 1100k, 122. > 1250k., IBS. - ; 1425k., 264* » 1650k., 367 - / 1900k, 492 ch. > 2125k., 615 2375k, 193 - '
- 1000k., 74 - /
- l ig. — Résultats des essais effectués en juin 1910 sur la locomotive Flamme de l'Etat Belge. Charge remorquée : 45o tonnes; ligne de Bruxelles à Liège.
- Service qu’avec l’électricité, aurait pour résultat de coûter fort cher, tant pour le combustible que pour l’entretien.
- Un exemple frappant a été révélé par M. Aspi-nall, dans son discours présidentiel, à l'Institution of Mechanical Engineers en 1909. M. Aspi-nall a mentionné que, pendant la période de transition de l’exploitation par la vapeur à celle paiM’électricité de la ligne de Liverpool à South-port, en 190/1, il fut nécessaire de remorquer par la vapeur certains trains, dans les mêmes conditions que d’autres, qui étaient remorqués à l’électricité. A cette occasion, on a fait des com-
- La consommation de charbon à l’usine électrique, pour l’année 1908, a été établie à 49 lbs (22 kilogrammes] par train-mile (i3 kgr 78 par train-kilomètre). Sans vouloir critiquer le moins du monde l’usine de Formsby, qui date d’ailleurs de 1903, nous devons cependant dire que la production n’y est pas économique ; cette usine était d’ailleurs en remaniement au mois de janvier dernier, et, dans le plan d’électrification totale du Lancashire and Yorkshire Raihvay, déjà commencé, elle est destinée à disparaître pour faire place à l’alimentation par l’usine perfectionnée et puissante de Clifton Junction (Lancashire).
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- CHAPITRE III
- Les systèmes de traction électrique.
- Trois systèmes ont été adoptés en pratique; ils emploient tous du courant alternatif, soit en totalité, soit en partie. Ce sont :
- i° Le système à courant continu qui, pour la transmission de l’énergie, emploie le courant alternatif sous forme triphasée, quand il s’agit de distances importantes;
- a° Le système à couvants alternatifs triphasés, avec deux fils de trolleys aériens;
- 3° Le système à courant alternatif monophasé, à haute tension avec un seul fil de trolley aérien.
- Le choix du courant à adopter semble devoir résulter des conditions spéciales de l’application à faire, car on ne peut prescrire à un pays de choisir un système qui ne soit le plus avantageux pour ce pays. C’est ce qui résulte des conclusions arrêtées par l’Assemblée plénière du Congrès des Chemins de fer, tenu à Berne en 1910.
- Voici ces conclusions :
- i° Au point de vue technique, l’application de la traction électrique a fait de grands progrès pendant ces dernières années, au point qu’il est reconnu aujourd’hui qu’elle peut donner une solution satisfaisante pour les grandes lignes de chemins de fer, en employant soit les locomotives (charges et vitesses élevées), soit les automotrices.
- i° Divers systèmes sont en présence et leur application est une question d’espèce.
- 3°'Le Congrès invite les réseaux qui feront l’application de la traction électrique sur leurs lignes à se mettre d’accord, autant que possible, entre eux, pour que toutes les mesures soient prises en vue de faciliter les échanges de matériel dans les gares communes.
- M. G. L’Hoest, directeur général de l’Office des services électriques des chemins de fer de l’Etat Belge, au Congrès de Turin en 1911, a formulé comme suit le programme auquel doivent satisfaire, selon lui, les lignes aériennes de chemins de fer, qu’elles soient mono 011 bipolaires.
- « i°Lcconducteursera maintenu pratiquement horizontal à toutes les températures du lieu, afin qu’au passage de l’appareil capteur il ne se produise aucune rqpture de contact.
- « ‘J.1’ L’ensemble de la construction doit être robuste et stable, car aux vitesses usitées un arrachement de la ligne exposerait à de sérieux dangers et, en tout cas, à une longue interruption de trafic.
- « 3° Comme il faut franchir en vitesse les appareils de changement de voie, la ligne aérienne 11e peut comporter d’aiguillage à manœuvrer; cette condition exclut naturellement le trolley et, en fait, l’archet, le pantographe, exceptionnellement l’antenne d’Oerlikon sont presque les seuls appareils capteurs en usage.
- « 4° 11 faut encore que la ligne de contact présente de la fixité dans le sens horizontal; non seulement pour éviter que par un balancement excessif elle échappe par le côté de l’archet, mais encore pour qu’en prise avec le frotteur elle conserve la disposition en zig-zag nécessaire à l’usure régulière de l’archet.
- « 5" Lorsqu’on fait usage de courant à haute tension, il doit être naturellement de règle d’adopter le double isolement de la ligne à la terre ; il faut, déplus, choisir, pour la confection de l’isolateur, des matières à haut isolement et donner à ces pièces des formes rationnelles qui leur assurent l’homogénéité et la solidité. La plupart des installateurs jugent encore qu’il est utile de donner au conducteur une certaine flexibilité dans le sens vertical; des mécomptes, éprouvés sur une ligne où cette condition 11’avait pas été observée semblent bien justifier cette opinion. »
- Ce programme, si lumineux et si précis, fait ressortir les difficultés de la réalisation parfaite du système aérien, que l’on perfectionne encore tous les jours.
- Ajoutons à cela que tous les systèmes aériens comportent des supports, la plupart du temps métalliques, qui se représentent au moins tous les 100 mètres, dans l’alignement droit, et sont rapprochés à /(o ou 5o mètres en courbe.
- Ces supports ont l’inconvénient d’encombrer l’espace libre au dessus des voies, au point de gêner parfois la vue des signaux. Vues à quelque distance, les lignes paraissent être établies dans un ouvrage tubulaire, et on peut comprendre la répugnance que les ingénieurs de chemins
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- I, A LU MIÈ R E É L E G T RI Q U E
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- de fer ont pour un pareil système, qui exige Fintroduction dans la circulation de tours roulantes pour la visite et la réparation des lignes aériennes, etc.
- Certes, l’ingénieur de chemins de fer préfère d’instinct le système plus mécanique du troisième rail. Mais celui-ci peut-il toujours donner satisfaction aux conditions du problème posé, et ne lcrait-il pas laisser tomber son aversion au regard des possibilités techniques et financières ?
- Il semble que oui, et c’est pourquoi, dans bien des cas, l’on voit s’établir le système aérien.
- Le système aérien a l’avantage de coûter en général moins cher, de permettre l’entretien ordinaire de la voie ferrée proprement dite à l’exclusion complète de la partie électrique, pour laquelle on emploie des hommes spéciaux ; il est seul possible, pour le monophasé, et pour le continu à haute tension, 2000 volts et plus dans les climats humides du Nord. On dit aussi que l’entretien de la voie à troisième rail, ballastage, renouvellement, etc., coûte 5o % de plus, a cause de l’obstacle que constitue pour ces opérations le rail adducteur, et de la nécessité de mettre hors circuit pendant le travail une partie de celui-ci.
- En Amérique, des essais ont été pratiqués avec le rail adducteur à courant continu sous une tension de 2400 volts. Le rail était monté sur des isolateurs spéciaux, en vue d’éviter des dérivations. Néanmoins, il est reconnu que les difficultés d’isolement sont grandes, et on s’accorde à dire que l’isolement sous une tension de 1 5oo volts au rail adducteur est difficile à tenir sans dérivation importante, lorsque l’atmosphère est humide.
- Quand l’intensité du trafic est telle que l’emploi du continu se justifie d’une part, et que, d’autre part, l’installation d’une voie forte, ou pour mieux dire d’une voie belle aux yeux du mécanicien se réclame, le rail adducteur est évidemment de mise.
- 11 semble aussi que la durée de service d’une voie à rail adducteur doive être supérieure à celle de la voie à équipement aérien.
- Ce sont d’ailleurs ces considérations qui, dans le projet d’électrification totale du réseau, ont fait prendre aux directeurs du Lancashire et Yorkshire Railway la décision du courant con-
- tinu et du troisième rail adducteur sous la tension de 1 200 volts.
- Une partie du réseau électrifié de la sorte sera en service à la fin de cet été.
- - Les usages qui en sont faits.
- Les usages qui sont faits de ces trois systèmes sont les suivants :
- Le système a courant continu à rail d’adduction qui est utilisé pour desservir les grands trafics, tandis que le fil aérien est ordinairement utilisé lorsque le courant continu présente une tension supérieure à 600 volts.
- Les Américains sc sont cependant départis de cette règle, et on y voit employé le fil aérien à courant continu à 1200, 1 5oo, 2400 volts, et même 3 000 volts, ainsi que le troisième rail protégé sous 1 200 volts (Central California Traction Company) et même sous 2400 volts (Michigan Railway). Cette dernière application n’est cependant pas encore pratique.
- L’énergie est engendrée à la centrale à 6 000 ou 11 000 volts et son transport aux sous-stations s’effectue sous une tension de 20000 volts (Lancashire et Yorkshire).
- Là, des transformateurs statiques abaissent la tension et des commutatrices ou des groupes moteurs-générateurs convertissent le courant triphasé en continu sous la tension de 5oo, 600, 75o volts et parfois plus.
- Pour les tensions d’alimentation de 1 200, 1 5oo, 2000, 2400 et même 3 000 volts, on met ordinairement, en sous-stations, plusieurs groupes moteurs-générateurs dont les parties génératrices sont montées en série. Plus récemment, cependant, on a construit des génératrices à courant continu, sous des tensions plus élevées que 7^0 volts, permettant de diminuer le nombre de machines à monter en série.
- Les moteurs de traction à courant continu sont enroulés en série, parce qu’ils donnent le plus grand couple de rotation au démarrage, et que leur vitesse varie avec l’effort de traction exercé. Au moment du démarrage, il n’y a pas de force contrc-élcetromotrice; et si toute la tension lui était appliquée, l’intensité du courant serait trop grande : le moteur brûlerait. Comme Je plus grand couple est nécessaire au démarrage et pendant la période d’accélération, cette propriété de diminution de Tinter}-
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- site du courant avec la vitesse est heureuse. En somme, le moteur série ajuste sa vitesse à la charge, et va plus lentement quand le poids du train est grand que lorsqu'il est petit. La vitesse peut d'ailleurs être graduée en insérant des résistances dans le circuit du moteur.
- En vue de diminuer lors du démarrage les pertes d’énergie dues aux résistances, on a imaginé la combinaison série-parallèle. On place les moteurs en série, chaque moteur est alimenté sous là moitié de la tension extérieure. Puis quand la vitesse est. devenue suffisante, toute la tension totale est appliquée aux bornes de chaque moteur.
- Intermédiairement, il y a parfois encore des résistances en série, mais moindres.
- Dans le cas d’une tension d'alimentation de i 5oo volts par exemple, on met les moteurs en série 4 par 4 pour la période de démarrage (série) et jt par t. pour la période de marche en parallèle. Si la tension est supérieure, 2400 volts par exemple, on met les moteurs en série par 8 pour le démarrage et 4 par 4 pour la période de marche en parallèle, de façon à ne pas dépasser dans le premier cas, lors de la connexion en parallèle, une tension de 750 volts, ou de 600 volts dans le second cas pour chaque moteur.
- Pour les moteurs de voitures automotrices, les engrenages de réduction de vitesse de l’essieu à l’arbre du moteur varient souvent entre % et 3,7.
- Dans le cas de locomotives, les moteurs sont parfois montés directement sur les essieux : New York Central Railroad.
- Le système a courants triphasés. — Comme le montre le tableau I de la Commission suisse, ce système est principalement en usage en Suisse et en Italie.
- Il ne convient aucunement à l’exploitation suburbaine, et son usage a été réservé à l’exploitation des tunnels et des lignes principales.
- Les avantages de ce système sont :
- a) Le moteur est sûr et léger (à peu près du même poids que le moteur à courant continu).
- h) L’équipement de la transmission de l’énergie est aussi simple que celui du système monophasé. L’équipement aérien de la voie ferrée est cependant plus compliqué.
- c) Le système est le meilleur pour la récupération d’énergie, à la descente des pentes par
- exemple. Cette propriété a une grande valeur dans les régions montagneuses.
- Le principal désavantage réside dans l’existence de deux lignes aériennes, chacune d’elles devant être parfaitement isolée de l’autre. Ceci montre qu’il faut pratiquement une double ligne aérienne, ce qui conduit à de grandes complications aux croisements.
- Enfin, comme le moteur triphasé tourne approximativement à la même vitesse, pour toutes les charges, des demandes très brusques d’énergie en sont la conséquence a la centrale, lors des rampes, par exemple.
- Quanta la dépense, ce système est, en général, le meilleur marché.
- Le SYSTÈME A COURANTS MONOPHASES. ----- En
- général, l’énergie est produite directement à la centrale, sous la forme monophasée. Il y a eu des tentatives pour produire le courant sous forme triphasée, et connecter les phases, de manière à distribuer du monophasé; mais les résultats ont été médiocres.
- De la centrale à la ligne d’alimentation, l’énergie est le plus souvent transportée directement. Cependant, quand les lignes d’alimentation sont très longues, on la transmet par l’intermédiaire de transformateurs convenablement disposés le long de la ligne.
- La tension de la ligne de travail est de G 000, 7 000 ou 11 000 volts. Récemment, la tension de i5 000 volts a été utilisée.
- Les moteurs monophasés nesontpas construits pour une tension supérieure à 800 volts. La tension à l’archet doit donc être réduite par des transformateurs, portés par le train.
- Les moteurs sont à peu près du même type et ce système est principalement de la même construction que ceux à courant continu, sauf que l’enroulement des pièces polaires est différent, de manière à diminuer dans le fer les pertes par hystérésis et autres, dues au courant alternatif.
- Le moteur monophasé ne travaille pas d’une manière aussi satisfaisante que celui à courant continu. Il pèse plus lourd pour une même puissance, a un rendement moindre et coûte plus cher d’entretien. En fait, on doit considérer le moteur comme étant le point faible dans le système monophasé.
- Son couple est pratiquement le même que
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- 1,A LUMIERE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N° 24.
- celui du moteur à courant continu. La vitesse du moteur est graduée par la variation de la tension d’alimentation du courant aux moteurs. Cela est réalisé par la mise en circuit d’un nombre plus où moins grand de spires du secondaire d'un transformateur. Des précautions spéciales doivent être prises pour éviter qu’on ne puisse toucher les circuits, lorsqu’ils sont sous tension.
- L’appareillage prend beaucoup de place; ceci n’a cependant pas d’importance pour une locomotive, mais en a dans le cas de trains à unités multiples.
- Les moteurs commandent les essieux par l’intermédiaire d’engrenages, comme dans le cas
- moins que le moteur à courant continu). (Tableau IV.)
- Comparons maintenant entre eux, au moyen des chiffres donnés par M. Lionel Calisch, les poids d’une voiture automotrice à courant continu, avec ceux d’une voiture à moteurs monophasés, étudiées toutes deux pour un service de trafic, approximativement le même. (Tableau V.)
- Le système à courants triphasés n’est intéressant que dans des cas exceptionnels, comme ceux cités ci-dessus et qui concernent, principalement, des pays de montagnes, tels que la Suisse etl’Italie.
- Tahleau IV. — Comparaison entre moteurs.
- Type de moteurs..........
- Constructeur............
- Puissance horaire.......
- Rendement à pleine charge.
- Poids du moteur..........
- COURANT CONTINU
- courant triphasi:
- Westinghouse
- Ge 69
- ( British { La Westinghouse 0. c , ,
- rp. ,T A ». 0 > JSiemens-ochuckert
- 1 homson-lIoustonC' ( Italienne »
- COURANT MONO l»H A SK P)
- W. H. B. a80
- 200 92 %
- 99° 9'I %
- 200
- 8 r
- 5.625 lbs i 27.000 Ibs \ 7.080 lbs
- (2.5ookgr.) | (12.000 kgr.) ( (3.i3okgr)
- Poids du moteur par cheval de puissance. ] 28,1 lbs (12 kgr. 5) |35,/| lbs ( 15 kgr. 6)| 27,3 lbs (12 kgr. 1 )
- Puissance en chevaux par tonne de poids r i 0 )
- » . 1 1 } 79,5 ( 82,1 f
- du moteur.............................\ ( ’ c
- I !
- 63,2
- (i) Ce tableau a été donn'î par M. Lionel CaUscli dans une série d’articles publiés en 1913 dans le Great Eastern Rnilway Magazine.
- des moteurs à courant continu; cependant, comme leur vitesse est plus élevée, le rapport de multiplication des engrenages est d’enViron 4.
- Comparaison entre moteurs.
- Si on compare entre eux les trois types de moteurs, on trouve qu’il n’y a pas grande différence entre le moteur continu et le moteur triphasé, pour ce qui concerne le poids (12 kg. 5 et 12 kg. 1) par cheval-heure et le rendement (92 et 93 % j, et on trouve aussi que le moteur monophasé est beaucoup plus lourd
- 15 kff. 6 — 12 ko*. 5
- ----£-----------S— = 0,2480,
- 12,5
- soit 2'1,80 % de plus que le moteur à courant continu) et quesonrendement est moindre(5 % de
- Comparaison entre le système à courant continu et le système à courant monophasé.
- Les deux systèmes, qui restent donc en présence et qui se partagentla faveur de la clientèle, sont : le continu et le monophasé.
- Aucune règle générale ne peut être énoncée quant à dire celui qui convient le mieux à l’exploitation des chemins de fer. Les conditions particulières à chaque chemin de fer pourront seules faire décider, souverainement, en faveur dcTun ou l’autre des systèmes.
- 11 faut cependant compter aussi avec la sympathie que certains ingénieurs ont pour la simplicité plus grande de l’équipement électrique du transport de l’énergie de l’usine à la ligne aérienne d’une part et des avantages des hautes tensions du courant ai.i fil aérien cl’autre part.
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- Dans bien des cas on a remarqué que le problème posé pouvait aussi bien recevoir sa solution par le continu, et que, neanmoins, le monophasé avait été appliqué. Il en sera probablement en cette matière comme en matière de rails : il y a les partisans du rail à double bourrelet et ceux du rail VY’gnoIe.
- La General Electric Go, de Schcnectady, a équipé 113 miles ( 182 kilomètres) de voie principale entre Three Forks et Dcer Lodge. C’est le premier pas dans la voie de rélectrifica-
- supériorité du moteur à courant continu ; mais ils tiennent, disent-ils, l’avantage dans la haute tension du fil de travail et la suppression de sous-stations dynamiques. Aussi, a-t-on l'ait, de divers cotés, des recherches en vue d’arriver à l’emploi du moteur continu, sous ligne d’alimentation monophasée. On a essayé les convertisseurs rotatifs sur les locomotives et la soupape Cooper-l'Icwitt, qu’exploite la Société Westinghouse.
- Les essais effectués avec la soupape Cooper Ilewill, au New-York, New-Haven and Hartford
- Taiu.kài- Y. — Comparaison du poids des voitures automotrices
- , c ) Metropolitan District
- \ Kailway
- Poids de la voiture motrice complètement) , A ~ x
- , . , 1 / 20,4 tons 20,700 tonnes
- equipee..................................\ Ji 1 J,/ 1
- Nombre de moteurs par automotrice.......... 2
- Puissance d'un moteur en chevaux...........j 200
- Poids total de tous les moteurs avec boîtes de) r , tr rQ . x
- protection des engrenages................\ ’ v 5 '
- Poids du restant de réquipement électrique rQ . , . \
- (controllcrs, contacteurs, etc.)......!. . j 1)68 l0ns t1»? tonncs)
- Poids total de l’équipement électrique.....| 7,28 tons (7,38 tonnes)
- Poids par cheval de l’équipement électrique) 1()S (lg , küoo.,. ^
- complet..................................\ v ’ 0 '
- Puissance en chevaux-vapeur par tonne de| 55 IIP par ton
- poids d’équipement électrique............\ (54,5 par tonne métrique)
- Pourcentage du poids de l’équipement élec-j
- trique complet par rapport au poids total de! 24,8 %
- chaque automotrice.......................j
- London-Brighton and South Goast Ry
- 54 tons (55 tonnes)
- 11 tons (11,i65 tonnes!
- 7 tons (7,1 tonnes)
- 18 tons (i8,2G5 tonnes) 87,8 lbs (38,8 kilogr.) HP par ton
- 25,0
- (25,25 par tonne métrique
- 22 f, 0/
- 1 /0
- lion d’une distance totale de 440 miles (710 kilomètres), la distance de voie, y compris les cours et les voies de garage, montant à environ 65o miles (1 o5o kilomètres).
- Les locomotives ont une puissance normale de 3000 chevaux; elles comportent 8 moteurs, et pèsent260 ions (263 tonnes métriques).
- La ligne électrique est partagée en sous-sta-tions, dont la distance moyenne est de 35 miles (5G kilomètres).
- Le continu gagne cependant du chemin ; les Américains installent déjà des lignes aériennes sous une tension de 3 000 volts (Chicago, Mil-waukeeand Saint-Paul Railroad).
- Les inonophasistes reconnaissent l'immense
- Railroad ont donné1 d’excellents résultats et ils permettent d’augurer de la possibilité industrielle de l’usage de eet appareil.
- On ne saurait encore dire, s’il vaut mieux installer la soupape en sous-station— mais alors on crée une sorte de sous-station dynamique, un peu à l’instar du continu — ou s’il convient de monter la soupape dans la locomotive.
- Les inonophasistes se réjouissent de voir qu'ains le point, de démarcation entre le continu et le monophasé s’approche davantage de ce dernier système.
- L’avenir nous apprendra, d'ailleurs, si le fil de travail du continu ne sera pas, plus tard, lors des électrifications de faible trafic et de grande
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- distance, porté à des tensions tout aussi élevées que dans le cas du monophasé. II y a lieu de le croire, vu les progrès des Américains, les travaux de M. Thury de Genève, et d’autres encore.
- line faut, d’ailleurs, pas s’exagérer la valeur du monophasé, qui est confiné, peut-on dire, à sa ligne d’alimentation. La différence de poids de l’équipement à transporter en plus (33, 4 — a/|,8 = 8,6 %), la différence de rendement
- de 5 % environ, sont des facteurs d’absorp-
- tion d’énergie électrique supplémentaire qui compensent vite pour un trafic quelque peu intense les pertes de rendement plus grandes dans le transport et la transformation du triphasé en continu d’une part, et la dépense de surveillance, entretien, etc., des sous-stations d’autre part, qu’implique le système continu.
- Quant au capital total, il arrive souvent que l’équipement monophasé elle matériel roulant coûtent plus cher que l’équipement et lé matériel roulant continu.
- Au congrès deBerne (1910) un orateur estimait, pour le cas de nos contrées, que l’équivalence des charges financières entre le continu et le monophasé correspondait à un trafic horaire de y.oo tonnés {1 ).
- Il est évident que la décision à prendre, en faveur de l’un des deux systèmes, doit être basée sur le programme des lignes qu’il y a lieu d’électrifier, dans une période de dix, quinze ou vingt ans.
- (') Yoir : Quelques noies sur la ligne de contact des chemins de fer électriques, 191a, par G. L’Hoest. —Conférence faite à l’Association des Ingénieurs électriciens sortis de l’Institut Montefiore.
- A moins qu’il n’existe des lignes nettement séparées, l’électrification de l’enSemble doit être examinée avant de décider l’électrification d’une partie, C’est que le matériel roulant doit pouvoir en général passer aisément d’une ligne à une autre.
- Cette unité nécessaire peut avoir pour conséquence d’exiger l’adoption d’un système de traction s’accommodant, économiquementpar-lant, mieux des trafics légers que des trafics lourds, même sur les lignes à trafic intense.
- Ce sont de telles considérations qui, sans aucun doute, onl fait adopter le monophasé au LondonBrighton and South Coast Railway, le continu au Lancashire and Yorkshire Railway, aux Victorian Raihvays, au North Eastern Railway, au South Eastern and Chatham Railway, etc.
- E11 ce qui concerne la Belgique, on a l’impression que le trafic sur la plupart des lignes est tellement important que l’emploi du continu, même par le troisième rail, coûteux, mais avantageux à bien des points de vue, nous l’avons dit, est économiquement parlant justifiable. O11 doit se rendre compte que le grand trafic belge tant de marchandises que de voyageurs est principalement interurbain. Les lignes principales comportent des villes importantes à peu de distance, les unes des autres. Le caractère principal de nos lignes est celui de gros tramways ou chemins de fer interurbains.
- (A suivre.)
- .1. Caulïer,
- Répétiteur du cours d’exploitation des chemins de fer à l’Université de Liège.
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- PUBLICATIONS TECHNIQUES
- TRANSMISSION ET DISTRIBUTION
- Dispositifs de protection contre la foudre et les brusques variations de voltage. — E.
- Kilburn Scott et L. F. Fogarty.
- Dans.une communication à l’Association of Mining Electrical Engineers, les auteurs décrivent un certain nombre de ces dispositifs dont nous signalerons ici quelques-uns.
- C’est d’abord le parafoudre électrolytique constitué par une série de godets coniques emboîtés les uns dans les autres et tenus à écartement convenable par des cales de porcelaine. Dans ces godets on verse de l’alumine hydratée et Ton immerge le tout dans l’huile. Le nombre de godets se règle d’après le voltage à raison de 275 volts par godet en courant alternatif et de 35o volts en courant continu.
- La mince pellicule d’alumine a la propriété de posséder une haute résistance aux voltages modérés mais de laisser passer le courant dès qu’un voilage critique est atteint. Quand la brusque élévation de tension cesse, la résistance recommence à fonctionner comme auparavant.
- Avec ce type de parafoudre, il faut intercaler en ligne un parafoudre à cornes, car la pellicule d’alumine laisserait passer le courant pour toutes les fréquences anormales sans aucune augmentation de voltage.
- D’autre part, quand les godets restent un certain temps sans force électromotrice, ils ont tendance à perdre de leur résistance électrique, aussi un dispositif est-il nécessaire pour que ces godets soient traversés périodiquement par le courant.
- La pellicule d’hydrate d’alumine agit, en réalité, comme le diélectrique d’un condensateur et cette idée a été mise à profit par MM. lsenthal pour un appareil de protection des circuits à courant continu et bas voltage.
- Quand les tensions d’utilisation dépassent 0 000 volts, on emploie des parafoudres à jet d’eau pour conduire continuellement à la terre les charges statiques. l/action de ces appareils est simplement celle d’une résistance.
- pans les circuits de parafoudres fonctionnant par
- décharge électrique dans l’air, on intercale des résistances pour dissiper l’énergie due à l’excès de voltage et limiter le courant qui le suit. Une forme courante de ces résistances consiste en une barre do porcelaine dans laquelle est ménagée une rainure en zig-zag remplie de charbon en poudre. Le courant est amené par des bornes en charbon dans lesquelles sont noyées les extrémités de fils souples en cuivre. La résistance peut être modifiée en variant l’épaisseur et la qualité de la poudre de charbon. Pour les parafoudres, la rainure est droite, carie chemin vers la terre doit être le plus court possible. Lorsque les décharges sont rares, on emploie une barre de carborundum de i5o millimètres de longueur, ayant à froid une résistance d’environ 5oo ohms qui tombe à moitié de cette valeur quand la barre est échauffée. Un inconvénient est que la barre peut être brisée.
- Une autre forme de résistance employée avec un parafoudre à cornes est la résistance hydraulique représentée dans la figure i,
- Fig. 1. — Résistance hydraulique.
- Elle se compose d’un tube en U, en poterie, monté sur isolateurs. Les électrodes sont à 10 centimètres au-dessous du niveau de l’eau qui affleure à 5 centimètres au-des- sous des bords du tube. L’eau est recouverte d’une couche d’huile de 1 centimètre d’épaisseur.
- Lorsqu’onpeuttolérer une pertecontinue d’énergie
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- sur les canalisations principales, on adoptera un parafoudre à résistance sans distance explosive entre les conducteurs ou entre eux et la terre. Les para-foudres à résistance conviennent surtout pour les canalisations à basse tension pour lesquelles les para-foudres à distance explosive manquent toujours de sensibilité.
- Les interrupteurs de mise en charge sont utiles dans le démarrage des moteurs triphasés en empêchant que la fermeture du circuit du stator ne cause des tensions excessives susceptibles de détériorer le moteur lui-même et d’autres machines sur la même ligne. A cet effet, les interrupteurs de stator sont aujourd’hui munis de contacts de mise en charge graduant les résistances.
- Il est utile de placer un parafoudre entre le point neutre de l’enroulement d’un moteur etla terre. On se sert généralement, en ce cas, de parafoudres à galets en série avec un fusible à haute tension et une barre de carborundum. Ces parafoudres réduisent les inégalités de tension provoquées dans les enroule-m ents par la manœuvre défectueuse d’un interrupteur ; parexemple, fermeture ducircuitdedeuxphases avant la troisième.
- Ce dispositif empêche la perforation de l’isolement et remplacera souvent les dispositifs de mise en charge de l’interrupteur à huile.
- Dans une autre catégorie, celle des plaques de terre, les auteurs mentionnent la soupape électrique
- ei O
- n
- ez 6---1
- Çi O---1
- e4 O---1
- Fig. a. — Soupape électrique Giles.
- (Viles dont la ligure 2 donne un schéma. Entre la ligne et la terre sont intercalées en série : une distance explosive eet, une résistance R et un groupe de distances explosives e2 à ec. (Ve groupe comporte un
- élément e6 directement mis à la terre tandis que les éléments e2 à el; sont en communication avec elle par de petits condensateurs.
- Le fonctionnement de cet appareil s’explique facilement par quelques chiffres. Supposons que le voltage normal de la ligne soit de ioooo volts et que la première distance explosive soitréglée pour fonctionner à ta ooo.
- La première sphère e sera à ce moment à laooo volts et les autres sphères de e, à e6 seront maintenues à zéro par l’effet des condensateurs. Quand une brusque élévation de voltage se produit, elle détermine, à la tension de 12 000 volts, une petite étincelle entre e et et en sorte que la sphère eit précédemment au potentiel zéro, se trouvera au potentiel 12 000 diminué de la chute de potentiel correspondant à la distance explosive.
- Cette chute sera d’ailleurs faible étant donné que les petits condensateurs ne laissent passer que peu de courant. Admettons qu’elle soit de 5oo volts; les sphères e, e.2 seront alors à un potentiel de 12000 — 5oo === 11 5oo volts. La sphère e3 sera encore au potentiel o et l’étincelle jaillira entre e2 et e3 en abaissant e? et élevant e3 à
- 11 5oo— 5oo — 11 000 volts.
- La cascade se continuera ainsi jusqu’à la dernière sphère, métalliquement reliée à la terre, et, dès cet instant, une décharge pourra directement passer de la ligne à la terre par le chemin e e, R e2 e0.
- La résistance R est choisie suffisamment grande pour éviter la production d’oscillations à haute fréquence en sorte que cet appareil peut être inapte à parer à une brusque surtension dansungrand réseau de distribution.
- On a constaté que la tension finale dans la soupape descend très peu au-dessous du voltage pour lequel la distance explosive e e, est réglée. Les étincelles cessent d’elles-mêmes sans soufflage. La soupape a pratiquement pour effet de supprimer toutes les pointes à une tension supérieure à celle pour laquelle elle est réglée. Non seule ment elle supprime les pointes dues à des phénomènes de résonance résultant de variations de la charge en ligne, mais elle élimine l’énergie accumulée dans les alternateurs ou transformateurs au moment d’une rupture de circuit par interrupteur ou coupe-circuit.
- (The Electrician, 7 mai içji-5).
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- TÉLÉGRAPHIE ET TÉLÉPHONIE
- L’oscillateur Fessenden pour la téléphonie sous-marine. — E. V. Zomparelli.
- Les signaux acoustiques sous-marins offrent, pour la protection des navires, des avantages indiscutables sur les signaux aériens. En effpt, l’atmosphère présente parfois des zones silencieuses où les sons se trouvent complètement éteints bien que perceptibles en deçà et au delà de ces zones ; le vent dévie les sons et, en faussant les appréciations du navigateur sur la direction de ceux-ci, il peut être la cause de catastrophes. Ces inconvénients ne se présentent pas pour les signaux acoustiques transmis par le milieu liquide et dont la portée est beaucoup plus grande que celle des signaux aériens. De là, l’intérêt de la cloche sous-marine avec récepteur microphonique des signaux. Mais ce mode de signalisation reste rudimentaire.
- Un premier progrès à réaliser était de permettre l’échange de dépêches par des signaux acoustiques contrôlés au moyen d’un manipulateur de Morse, puis d’augmenter la portée de ces communications. Le stade final de cette évolution était la réalisation de la téléphonie sous-marine. C’est à ce problème que s’est attaqué le Prof. Fessen-den qui l’a résolu en imaginant son oscillateur.
- Avant d’aborder la description de cet appareil, il convient de signaler quelques-unes des difficultés auxquelles on se heurte quand on veut émettre des signaux téléphoniques en milieu liquide.
- Tout d’abord, étant donnée l’incompressibilité presque absolue de l’eau, l’onde sonore, qui n’est autre chose qu’une onde de compression, doit être émise avec une énergie assez considérable, de l’ordre de celle produite par le choc d’un marteau sur une enclume. Cette compression, pour aboutir à l’émission d’une note musicale de la hauteur de 5oo vibrations à la seconde, doit s’exercer par l’intermédiaire d’un objet matériel qui, partantdu repos, atteignesa vitesse maximum et revienne au repos en un millième de seconde. Les forces d’accélération doivent donc être très grandes.
- S’agit-il d’une communication télégraphique ?
- Pour transmettre, à la minute, *o mots de 5 lettres, le temps disponible pour l’inscription d’un point en caractère Morse, est très court, puisqu’il faut compter un temps égal à 7 points par lettre. Et, pour la netteté de réception, il faut au moins io impulsions par point, soit au moins ioo ondes de compression par minute.
- Quant aux communications téléphoniques, elles nécessitent non plus des centaines mais des milliers d’impulsions à la seconde.
- A ces difficultés de principe viennent s’en ajouter d’autres, d’ordre pratique : encombrement réduit de l’appareil, robustesse pour supporter l’emploi par des personnes peu expérimentées.
- C’est en tenant compte de ces nécessités qu’a été établi l’oscillateur Fessenden (fig. i à 3).
- La partie mobile de l’appareil est constituée
- Fig. i. — L’oscillateur Fessenden pour communications sous-marines.
- par un tube de cuivre A (lig. i et ’i), placé dans l’entreferd’unélectro-aimantannulaire Ben deux parties (fig. 3).
- Cet aimant est excité parla bobine C et détermine un flux magnétique intense qui, partant d’un pôle, traverse l’entrefer contenant la partie supérieure du tube de cuivre, puis l’armature centrale fixe D, pour retourner, par l’entrefer
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- LA LU M1 È R E É L E ( : T RIQ U E
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- inférieur, au pôle correspondant de Faimant. Le champ magnétique se ferme à travers le joint annulaire des deux pôles. Ce champ est notablement plus intense que celui d’une dynamo moyenne et dépasse if> ooo lignes de force par 5 de section transversale. Autour de l’armature est un enroulement fixe en deux moitiés de sens contraire. Quand cet enroulement est parcouru par un courant alternatif, il engendre dans le tube de cuivre un autre courant alternatif.
- Ce n’est que par un tel dispositif qu’on peut se rendre compte de la force énorme et de la rapidité qui sont nécessaires à la compression de l’eau etàla réaction contre l’inertie des organes mobiles du mécanisme.
- Fig. 2. — Coupe transversale de l’oscillateur.
- primaire, ce qui élimine sa self-induction de cet enroulement. En outre, les deux moitiés de l’enroulement sont bobinées en sens contraire, donc pas d’induction mutuelle entre le circuit de la bobine et celui de l’armature.
- Avec une pareille construction, la dispersion magnétique dans le circuit de l’armature est très faible et peu supérieure a ce qu’elle serait si le noyau de l’armature était de bois; et puisqu’il n’existe pas de flux magnétique alternatif dans le fer, il ne se produit pas de courants parasites.
- La capacité de l’appareil en kilowatts est considérable, car l’armature est convenablement refroidie, le tube de cuivre n’a pas d’isolement qui soit susceptible d’altération et, en raison de sa grande surface de refroidissement comme de la haute température admissible en fonctionne-
- Pour utiliser cette énergie au travail de compression, on a relié invariablement le tube en cuivre à deux disques d’acier, eux-mêmes solidaires d’un diaphragme d’acier de a5 millimètres d’épaisseur.
- Pratiquement, l’appareil est pourvu d’une tige de suspension et maintenu entre deux plateaux reliés entre eux par une tige en acier.
- Pour télégraphier, on se sert d’un manipulateur Morse ordinaire intercalé dans le circuit de l’armature. Le fait qu’il ne se produit alors aucune étincelle électrique peut surprendre a prioripuisqu’il s’agit ici d’un appareil électromagnétique de grande puissance utilisant une fréquence de 5oo périodes à la seconde et l’appa-riel ne comportant pas de fer laminé.
- Cela s’explique cependant par le fait que l’armature ne possède, en réalité, aueuneself-induc-tion et que l’appareil ne donne naissance à aucun courant parasite. Le tube de cuivre forme le secondaire, en court-circuit, d’un transformateur dont l’enroulement de l’armature est le
- ment, il peut supporter impunément des courants assez intenses.
- lies expériences faites avec l’oscillateur sous-marin Fessenden ont montré sa grande utilité à bord des sous-marins.
- Les signaux télégraphiques émis par cet appareil peuvent naturellement être reçus par un microphone ordinaire immergé dans l’eau, mais cela n’est pas nécessaire et le même oscillateur peut servir à la transmission et à la réception des dépêches ; il suffit d’un simple commutateur pour passer de l’une à l’autre position.
- Jusqu’ici les essais de téléphonie sous-marine faits avec l’oscillateur n’ont porté que sur une distance de /,oo mètres en employant six piles sèches à la production du courant. Une puissance plus grande augmenterait la portée des conversations, mais pour les communications entre les unités d’une escadrille de sous-marins, par exemple, il n’est pas nécessaire d’avoir de très grandes portées.
- (UElettricistUf ier avril 1915.)
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- ÉCHOS DE LA GUERRE
- L’industrie allemande des poteaux en bois en France.
- Une des conséquences de l’agression allemande dont nous avons été victimes sera, espérons-nous, d’ouvrir les yeux aux industriels français et d’arrêter l’envahissement des produits d’outre-Rhin.
- Encore ce résultat ne sera-t-il pas obtenu sans des efforts considérables; car il serait bien étonnant qu’après la guerre nous ne soyons pas assaillis de représentants allemands plus ou moins couverts par une étiquette d’un pays neutre.
- Nous avons déjà dans La Lumière Electrique dénoncé l’origine allemande de bien des catégories de matériel électrique, car notre industrie de l’électricité est une de celles où s’était fait le plus durement sentir la concurrence de nos voisins; ceux-ci avaient presque entièrement monopolisé la vente de certains produits, entre autres celle des poteaux en bois comme nous allons le montrer rapidement ; ses grandes firmes se sont chargées d’en inonder la France au point de fournir environ 8o % de notre consommation annuelle.
- Nous allons passer en revue les principales maisons allemandes représentées en France; nous examinerons ensuite quelles seraient les mesures à prendre pour éliminer leur concurrence souvent déloyale.
- A) La première de ces firmes et la plus connue est la firme Himmehbach frères, 16, Rempart-strnsse, à Fribourg (Bade).
- Cette firme avait créé en France de vastes dépôts pour poteaux électriques, traverses de chemins de fer, etc., et l’on n’a pas oublié l’impudence avec laquelle elle encombrait de scs innombrables poteaux les quais d’embarquement de nos grandes gares de mobilisation de la région de l’Est, de même que ses panneaux réclames s’étalaient jusque dans les bureaux de nos grandes administrations.
- Elle comptait un agent français à Paris même* : et un autre résidant au siège de la Société à Fri- I bourg, I
- Cette maison possédait douze chantiers d’imprégnation des bois, (le fabrication d’agglomérés et des usines de distillation du goudron situées deux en France et une en Belgique, et dont voici d’ailleurs la liste :
- ETABLISSEMENTS DH CREOSOTAGE ET CHANTIERS DE TRAVERSES
- Spire-sur-Rhin ;
- Gaulshein, près Bingen-sur-Rhin; Walhallastrasse, près Ratisbonne-sur-Danube; Mulhouse, Alsace;
- Ars-sur-Mosellc, près Metz ;
- Gudmont, Haute-Marne (France).
- ETABLISSEMENTS I)’lMPRÉGNATION AU RICHLORURE DE MERCURE (SYSTEME KyAn) ET CHANTIERS DE POTEAUX
- Krozigen, près Fribourg (Bade); Walhallastrasse, près Ratisbonne-sur-Danube ; Gaulsheim, près Bingen-sur-Rhin.
- USINES DE DISTILLATION DE GOUDRON
- Charleville, Ardennes (France);
- Flawinne, près Namur (Belgique).
- EAUIIIQUE D’AGGLOMÉRÉS DE HOUILLE Charleville, Ardennes.
- B) Une deuxième firme portant le même nom et faisant également une très grande publicité en France était la firme J. Himmelsbach, 28, Friedrichslrasse, à Fribourg (Bade).
- Ses trois principaux chantiers en Allemagne sont :
- Holzlebruch, près Neusladt (Forêt-Noire) ; Eichclsdorf (liesse);
- Ummendorf (Wurtemberg).
- C) Une troisième maison faisait des affaires florissantes en France, c’était la maison Katz et Klumppj à Gernsbach (Rade).
- Scs chantiers ou filiales étaien t au nombre de cinq :
- Weisenbach, Bade ; _
- Aallen, Wurtemberg;
- Olbersdorf, près Zittau (Saxe);
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- Schlutup, près Lubeck;
- Fùrnitz, près Villach, Kürnten.
- Cette société avait encore, en juin 1914, un représentant français à Paris.
- D) Enfin il existait encore une quatrième firme, Nef 'matin Kôn iggy êta b lisse m en t.s de Kyanisa-tion Tettnang- Waldsee, dont le représentant se disant Suisse était également l’agent de bien d’autres Sociétés allemandes comme nous l’avons déjà montré. Il existait même un chantier de poteaux de cette firme dans les environs de Paris où était appliqué le système bien allemand d’imprégnation Kyan.
- Nous n’insisterons pas davantage sur cette énumération, sinon pour faire ressortir combien nous nous sommes jusqu’ici peu méfiés de ces maisons, de leurs réclames, des nomenclatures de récompenses obtenues souvent dans des Expositions françaises et dont elles faisaient étalage. Nous ne passerons cependant pas sous silence un procédé déloyal employé souvent par ces maisons dans la vente de leurs produits lorsqu’un contrat les obligeait à fournir des poteaux d’un diamètre déterminé à la base, et qui consistait à livrer des poteaux dont la diminution de grosseur depuis la base était tellement rapide qu’ils devenaient inutilisables pour l’usage auquel on les destinait. Nous pourrions citer ainsi une livraison faite peu de temps avant la guerre par la maison Himmelsbach frères dans laquelle près de 10 % des poteaux se trouvaient dans des conditions telles que cette firme dut accepter de transiger à un prix dérisoire plutôt que de voir la contestation portée devant un tribunal français.
- Examinons maintenant par quels moyens il nous sera possible après la guerre d’éliminer une fois pour toutes la concurrence des marchands de poteaux allemands, dont la réputation solidement établie en France était duc à une réclame tapageuse et aux procédés de bluff habituels au commerce allemand plutôt qu’aux qualités réelles de leurs produits.
- i'1 Nos grandes administrations et notamment les Compagnies de chemins de fer devraient réserver toutes leurs commandes à l’industrie française au lieu d’accorder souvent aux étrangers, et en particulier à la maison Jlimmelsbach frères, des traitements de faveur.L’industrie des poteaux est suffisamment développée en France
- pour pouvoir suffire à la majorité des demandes.
- L’Administration des Postes achète 3oo 000 à joo 000 poteaux par an. Ils lui sont fournis par une quinzaine de maisons qui possèdent plus de 100 chantiers de préparation. D’ailleurs, les bas prix des poteaux allemands simplement trempés, et par suite pénétrés sous une très faible épaisseur au bichlorure de mercure étaient la seule et sérieuse raison qui les faisait préférer par un grand nombre de clients français à des poteaux de meme rectitude et préparés au sulfate de cuivre par des procédés supérieurs à tout point de vue.
- •2° Pour ceux des poteaux en bois dont nous aurions besoin et que nous ne pourrions pas trouver en France, nous devons dès maintenant rechercher les pays alliés ou neutres qui ne sont pas dominés par l’influence allemande et d’où nous pourrions les faire venir.
- La Russie, la Suède et la Norvège, sont à ce point de vue les plus indiquées, mais la Russie surtout semble le pays le plus intéressant pour nous alimenter en poteaux. D’ailleurs, il découle avec certitude d’une enquête faite sur place dans la Forêt Noire il y a quelques années par MM. Gaillard, Beaumartin et la Société Carel Fouché et Cie, qui sont les plus importants producteurs de poteaux de notre pays, que les poteaux, importés en France par la maison Himmelsbach frères, ne venaient pas du tout de la Forêt Noire, mais de la Russie.
- O11 reconnaît d’ailleurs bien là un procédé commercial cher aux Allemands et qui consiste à démarquer le produit acheté dans un pays étranger pour le revendre ailleurs sous une étiquette allemande.
- Cette pratique leur était d’autant plus facile qu’ils jouissaient chez eux non seulement de l’admission temporaire pour les bois, mais encore de très grandes facilités comme tarifs de transport et comme matériel mis à leur disposition^
- 3° Nous devrions obtenir des réseaux français des facilités de transport comme le font les chemins de fer allemands. Nos constructeurs, dont la voix n’était pas suffisamment entendue avant la guerre, n’avaient rien pu obtenir, et les Allemands expédiaient leurs poteaux jusque dans le Midi de la France dans des conditions pratiquement beaucoup plus économiques que les fabricants français ne pouvaient le faire sur des distances moitié moindres.
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- Nous devrions pour la même raison relever notre tarif douanier vis-à-vis de l’Allemagne de manière à compenser largement l’augmentation du prix de transport dont sont grevés les poteaux venant de pays plus éloignés.
- En résumé, l’industrie allemande des poteaux en bois avait pris depuis 1875 une extension considérable. La maison Himmelsbach frères occupait en France le premier rang comme fournisseur des Sociétés de Distribution pour toutes leurs lignes de transport d’énergie électrique et elle répandait à profusion ses listes de références et les photographies du Dauphiné, de l’Isère, du Sud et de l’Est de la France qui prouvaient à quel point nous nous étions laissé envahir sans presque rien tenter pour lutter contre cet état de choses.
- Telle était la situation avant la guerre; nous souhaitons que notre appel soit entendu et que les efforts des pouvoirs publics ainsi que les initiatives individuelles sans lesquelles, il ne faut pas l’oublier, ne peut aboutir aucune réforme, s’emploient à favoriser cette industrie des poteaux pour lignes de transport d’électricité qui ne demande qu’à prospérer dans des mains purement françaises.
- Jacques de Soucy, Ingénieur-conseil.
- Sur la liquidation de la Société d’éclairage électrique de 1886.
- En Russie, comme dans tous les pays alliés, d’ailleurs, la question des entreprises allemandes est à l’ordre du jour. Leur nombre y est très considérable, mais nombreuses sont celles qui évitèrent les poursuites, en se faisant passer pour des entreprises russes. Cela leur était d'autant plus facile, que, la plupart du temps, il y avait des associés russes qui pouvaient être indiqués comme véritables propriétaires ayant à leur service des sujets allemands.
- Un peu différente et beaucoup plus complexe est la situation de la Société d’éclairage électrique de 1886 (*), dont le projet de liquidation crée actuellement tant d’inquiétudes dans les sphères financières de la Suisse et de l’Allemagne. Comme son nom même l'indique, cette Société n’est pas très ancienne.Fondée en 1886 par un ingénieur allemand,
- (’) On trouvera la monographie des usines de cette société dans le N° 22 de ht Lumière Electrique du 12 juin 1915, page a5o.
- K. Siemens, mais suivant les lois russes en vigueur, elle présente le type bien caractérisé d’une société par actions. Son capital, qui se montait d’abord à 2666000 francs, était divisé en actions nominatives de 1 333 francs (5oo roubles) chacune, appartenant, pour la plupart, à des personnes et banques allemandes.
- Au début, ses affaires n’étaient pas brillantes : les actionnaires ne recevaient presque pas de dividendes et, en 1894"', il fallut même réduire à 5 o5o 000 francs le capital qui avait été augmenté précédemment (en 1889) jusqu’à 8000000 de francs.
- Mais bientôt la Société commença à se développer rapidement. Elle possède deux succursales à Pétro-grad et à Moscou. Théoriquement la seconde est subordonnée à la première, mais en fait elle en est complètement indépendante. En 1895, la Société reçoit de la ville de Moscou la concession d’éclairage publie. Quoique la ville se réservât le droit de lui donner des concurrents, soit en fondant ses propres stations, soit en concédant ce même droit à d’autres sociétés ou personnes, la Société de 1886, a en fait, le monopole de l’éclairage public, car non seulement aucun nouveau concurrent ne se présenta, mais elle supprima même, au bout d’un temps relativement court, toutes les petites stations existant déjà à Moscou, soit en les englobant, soit en les forçant à disparaître, par l’impossibilité de lui faire concurrence (*).
- Après avoir obtenu la concession, la Société émet, eni896,pouri6millions defrancsde nouvelles actions achetées pour la plupart, par des banques suisses, entre autres la Banque commerciale de Bâle. En 1898, la Société reçoit à des conditions spéciales 21 3ooooo francs d’un consortium de banques, ayant à leur tête la Société Suisse d’industrie Electrique à Bâle. Près delà moitié de cette somme est couverte par les banques suisses, le reste par les banques allemandes. Cette avance est restituée en 1904 à l’aide d’une nouvelle émission d’actions, cette fois privilégiées, se montant à 24 millions de francs. Depuis lors, les affaires de la Société prennent un rapide essor. Ses dividendes s’élèvent de 5,8 % en 1904
- (!) Ce n’est qu’en 1911 que la ville de Moscou voulut user de son droit en signant avec M, Faîne, de nationalité belge, un traité de concession d’éclairage public, La guerre empêcha sa réalisation. Mais cette concurrence, projetée seulement, suffit pour faire baisser lès prix,-jusque-là exorbitants de la Société de 1886: g,3 centimes à 5 centimes par hectowatl pour 1 éclairage, de 2 centimes à 1.54 par hectowatl pour l’industrie.
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE T. XXIX (2e Série). — N»24.
- jusqu’à 8,6^5 % en 1913. En moyenne les dividendes pour toute la durée de l’existence de la Société sont de 4,24 % pour chaque action et de 6,37 % pour tout le capital employé. Au printemps de 1914 a lieu une dernière émission d’actions de 26 600 000 francs.
- La guerre avec l’Allemagne étant déclarée, il est naturel que la municipalité de Moscou ait soulevé la question de la nationalité de la Société de 1886. Une Conférence spéciale fut réunie, composée par le conseil municipal, la commission de finances et celle de juristes, pour élucider cette question. Après une longue discussion la Conférence décida de charger le conseil municipal de Moscou de prier le gouvernement de :
- i° Dissoudre la Société de 1886;
- 20 Nommer une commission comprenant les représentants de la municipalité de Moscou pour procéder à la liquidation de ladite Société ;
- 3° Au cas de nécessité, prendre des mesures indiquées par la loi (art. 87);
- 4° En attendant, ordonner immédiatement le séquestre de tous les biens de la Société, sis soit à Moscou, soit dans ses environs, et leur administration par la municipalité.
- La Conférence ne doutait pas que sa décision ne soit admise par la municipalité d’autant plus qu’elle-même l’avait votée presque à l’unanimité. Une voix seulement s’était élevée pour indiquer le danger d’une pareille mesure pour l’affluence future des capitaux étrangers en Russie.
- Ses prévisions furent justifiées. Non seulement la municipalité envoya au gouvernement la pétition, élaborée par la Conférence, mais le 2 mars de l’année courante, le maire de Moscou alla lui-même à Pétro-grad, pour y soutenir cette pétition, emportant une preuve, selon lui irrécusable, à savoir une lettre de la Direction de la succursale de Moscou, adressée à « Société d’Eclairage Electrique de 1886 à Berlin » et demandant à cette dernière une autorisation pour la conclusion d’un traité avec l’usine électrique russe « Bogatir ».
- Mais la municipalité de Pétrograd, que sa collègue de Moscou pria de soutenir la pétition, donna une réponse inattendue. Une commission juridique, élue dans son sein et chargée d’examiner la situation de la Société de 1886, ne trouva pas de base juridique à la dissolution de cette dernière. Et la municipalité de Pétrograd elle-même après de longues discussions, pendant lesquelles les avis se séparèrent, se contenta, trouvant la liquidation superflue, de pro-
- poser le séquestre de la Société pour la durée de la guerre seulement.
- L’affaire se compliqua encore par l’intervention des actionnaires suisses qui craignaient que leurs intérêts ne soient lésés par la liquidation de la Société de 1886. Le 25 février de l’année courante, le consul suisse rendit visite au ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Chakhovsky, qu’il pria d intervenir auprès du gouvernement en faveur des actionnaires suisses. Il fit observer au ministre que des mesures trop sévères pourraient avoir des conséquences funestes pour la participation future des capitaux étrangers au commerce russe.
- Un rapport fut alors présenté à la Conférence par les actionnaires suisses, tendant à démontrer la prédominance des capitaux suisses sur les capitaux allemands dans la Société de 1886. Userait beaucoup trop long de le relater ici en entier, nous n’en donnerons donc qu’un bref exposé.
- Après un historique de la Société, le rapport explique que pendant les sept dernières années le profit de la succursale de Pétrograd excédait ses dépenses de 24 i5o 000 francs. Mais pendant ce même temps les dépenses qu’elle a fait pour de nouvelles constructions se montaientà32 600 000francs. Pour la succursale de Moscou, ces chiffres sont respectivement de 47 Sooooo francs et de 46 000 000.
- La somme des dépenses est donc égale à 79 5oo 000 francs dont les j5 % ont servi au paiement des entreprises et des ouvriers russes, à savoir : 3o % aux usines russes pour les câbles, 40 % aux entreprises et ouvriers russes pour les matériaux et le travail et 5 % enfin à l’administration russe pour les frets et les droits de douane.
- Le rapport indique également que les 26 600 000 fr. provenant de la dernière émission de 1914 ne sont pas restés à la Deutsch Bank à Berlin, comme on le croit, car 2 660 000 francs ont déjà été envoyés à Pétrograd et 19 200 000 francs furent payés par la Deutsche Bank, encore avant la guerre, aux créanciers de la Société. Il ne restait donc à Berlin que 6 000 000 de francs, mais, d’autre part, la Société de 1886 devait au consortium de banques, ayant à leur tête la Deutsche Bank, 10 5oo 000 francs. C’est donc elle qui restait encore débitrice de cette dernière.
- Le rapport donne ensuite la nationalité des actionnaires, dont il cite la liste complète.
- Les actionnaires, prétend-il, sont loin d’être tous allemands. La majorité se trouve de nationalité suisse. Depuis 1896, quand la somme de 21 3ooooofr. fut avancée à la Sociétépar un consortium de banques,
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- 26 Juin 1915.
- LA LUMIERE ELECTRIQUE
- 311
- avec la Société Suisse d’industrie Electrique, à Bâle, à leur tête, la quantité de capitaux suisses, engagés dans cette entreprise, augmenta rapidement. Le 5 mai 1914, à une réunion générale d'actionnaires, les sujets allemands présentaient des actions pour
- 29 millions de francs, tandis que les sujets suisses en présentèrent pour 40 millions, c’est-à-dire presque une fois et demie davantage. Mais toutes les actions n’y étaient pas comprises, car les extraits des livres de cinq grandes banques suisses, possédant les actions de la Société de 1886 (extraits reconnus conformes par les autorités suisses ainsi que par l'ambassade russe) prouvent que, avant la guerre, ces banques détenaient des actions de la Société pour :>6 millions de francs. Le 3o janvier de l’année courante, le Crédit Suisse certifie que le nombre d’actions appartenant aux citoyens suisses s’élève à &9 pour la somme totale de 79200000 francs, le nombre total d’actions de la Société de 1886 étant de 100 000 pour la valeur de 33 000 000 de francs. 2 039 actions appartiennent à des actionnaires russes et 100 à un Hollandais, de sorte qu'il n’en reste plus, pour les actionnaires allemands, que
- 30 000 environ, c'est-à-dire la minorité.
- Voici, d’ailleurs, la liste de ces actionnaires, donnée par le rapport suisse.
- ALLEMAGNE ACTIONS FRANCS
- Deutsche Bank, à Berlin 5 802 7 730 000
- Dresden Bank, à Berlin 1 370 1 840 000
- Banque de Commerce et de l’Industrie
- â Berlin 3 126 4 i5o 000
- Banque de Crédit de l'Allemagne,
- Centrale, à Berlin 4o3 533 000
- Société Anonyme d EclairageElectriq.
- et de Constructions, à Berlin 4 679 6 200 000
- Société Anonyme Siemens et Halske,
- u Berlin 43 55 600
- M. von Siemens 20 26 000
- Le gérant de biens de M. von Siemens,
- à Berlin 1 893 2 520 000
- Autres actionnaires 4 522 6 000 000
- TOTAI * 21 858 29 000 000
- , SUISSE ACTIONS FRANCS
- Banque Commerciale de Bâle.............. 9 527 12 G5o 000
- Banque d’Entreprises Electriques, à
- Zurich............................. 5 27*» 730 000
- Société Anonyme Leu et Cie, à Zurich. 1 i65 1 55o 000
- Société de Crédit Suisse, à Bâle..... 2 158 3 000 000
- Société de Crédit Suisse, â Zurich.... 6 226 8 3oo 000
- Société Suisse d’industrie Electrique,
- à Bâle................................ 5 745 7 900 000
- Paccard et Cie, â Genève............. 17 22 700
- Autres actionnaires.................. 80 107 000
- Total............ 3o 193 40 879 700
- HOLLANDE
- Nachenius..................... 100 i3$ 000
- RUSSIE
- Société Anonyme des usines électriques russes Siemens et Halske, à
- Petrograd 798 1 060 000
- Baronne de Botichsgeveden 556 740 000
- Baronne de Grevenitz 556 740 000
- Brummer X2 16 000
- Davidoff, président de l’administration d’une banque commerciale, à Pé-
- trograd 20 26 600
- Klasson 20 26 600
- Kreguer 5 6 65o
- Lippe 3 4 000
- Neumann 3 6 65o
- Pleské 33 44 000
- Ulmann 20 26 600
- Scliirenberg 11 14 700
- Junker 100 i33 000
- Total 2 i3g 2 834 800
- Il y aurait donc en :
- Allemagne 21 858 29 000 000
- Suisse 3o i63 40 879 700
- Hollande - ion 1.33 000
- Russie 2 i3g 2 834 800
- Totai 54 290 72 847 5oo
- (A suivre.)
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- T. XXIX (2e Série). — N» 24.
- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- RENSEIGNEMENTS COMMERCIAUX
- SOCIÉTÉS
- Compagnie du Chemin de fer métropolitain de Paris.
- Les recettes de l’exploitation en 1914 se sont élevées à 465a6477 francs contre 54626411 francs l’année précédente. En déduisant les recettes voyageurs de la ligne n° 8 qui est exploitée pour le compte de la Ville de Paris, les recettes totales sont de 44 209712 francs. Les produits divers qui avaient atteint l’an dernier, 1 022 546 francs sont ramenés à 678 873 francs.
- Les dépenses d’exploitation absorbent cette année, déduction faite du forfait pour la ligne n° 8, 19 466960 fr. au lieu de 23 457 438 francs en igi3. La redevance à la Ville de Paris est de 14296432 francs au lieu de 17 53g 728 francs. Les charges des emprunts s’élèvent à 5 941 006 francs au lieu de 5 i3g 344 francs. Après déduction des différents autres frais, le solde à répartir atteint 6 3i2 887 fr. 78 au lieu de 9 38o 642 francs en 1913.
- Alors qu’il avait été réparti l’an dernier un dividende de 21 fr. 5o brut par action, le Conseil ne distribue cette année que 14 francs, ce qui absorbe 3 962 775 francs. 11 est affecté à la réserve légale 270 264 francs, à l’amortissement de 3 64o actions 910000 francs et reporté à nouveau 992 867 francs.
- CONVOCATIONS
- Compagnie des Tramways Electriques de Caen. —
- Le 28 juin, à 6 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de Sedan.
- __Le 28 juin, à îoh. 1/2, rue Louis-le-Grand, igrà Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de Charle-Vllle, Nlézières et Mohon. — Le 28 juin, à 2 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de Béziers et Extension. — Le 28 juin, à 5 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques d’Eu au Tré-port. — Le 28 juin, à 3 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques d’Oran. —
- Le 29 juin, à 9heures, rue Louis-le-Grand, 19,à Paris.
- Compagnie de Distribution d’Energie Electrique des Nloulineaux. — Le 29 juin, à 3 heures, rue de Liège, 7, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Paris et du Département de la Seine. — Le 29 juin, à 2 h. 1/2, rue de Londres, 19, à Paris.
- Compagnie Générale de Lumière et de Traction. —
- Le 29 juin, à3h. 1/2,boulevard Malesherbes, 39,à Paris.
- La reproduction des articles de la
- Société Hydro-Electrique de Lyon. — Le 29 juin, à 11 heures, boulevard Haussmann, 73, à Paris.
- Compagnie Centrale de Tramways Electriques. —
- Le 29 juin, à 4 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Société d’Electricité de la Picardie. — I.e 29 juin, à 10 heures, rue Louis-le-Grand, 19; à Paris.
- Société Bretonne d’Electricité. — Le 29 juin, à 11 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways Electriques de Bordeaux à Leognan. — Le 29 juin, à 3 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Compagnie des Tramways de Bordeaux à Pessac.
- — Le. 29 juin, à 3 h. 1/2, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Société Anonyme des Tramways Electriques de Châlons-sur-Marne. — Le 29 juin, à 6 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- Tramways Electriques d’Elbeuf. — Le 3o juin, à 12 heures, boulevard Malesherbes, 33, à Paris.
- Compagnie des Tramways de l’Est-Parisien. — Le
- 3o juin, à 11 heures, rue Louis-le-Grand, 19, à Paris.
- L’Energie Industrielle. — Le 3o juin, à u heures, rue Saint-Lazare, 94, à Paris.
- Le Triphasé. — Le 3o juin, à 4 h. 1/2, rue des Daines, 53, à Paris.
- Société Générale d’Energie Electrique. — Le
- 3o juin, à 4 heures, rue Molière, 15, à Paris.
- ADJUDICATIONS
- L’administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l'intention d’acquérir 46 pylônes en treillis métalliques pour la gare de la Garenne.
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (i>e division), 43, rue de Rome, à Paris (8*), les mardi et vendredi, de i5 17 heures, jusqu’au 16 juillet igi5.
- L'administration des Chemins de fer de l’Etat, à Paris, a l’intention d’acquérir 6 ponts roulants mus électriquement destinés aux nouveaux ateliers de Sotteville (3 ponts de 8 T., 3 ponts de 10 T.).
- Les industriels désireux de concourir à cette fourniture peuvent se renseigner immédiatement, à cet égard, dans les bureaux du service électrique (ïrc division), 43, rue de Rome, à Paris (8e), les mardi et vendredi, de i5 à 17 heures, jusqu’au 23 juillet 1915.
- Lumière Electrique est interdite.
- Paris, imprimerie levé, 17, bue cassette.
- Le. Qéranl : J.-B. Nouet.
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- TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
- DEUXIÈME TRIMESTRE 191
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- TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
- DEUXIÈME TRIMESTRE 1SH5
- Electrotechnique générale.
- Sur l'énoncé le plus général des lois de l’induction et sur l'énergie potentielle des bobines.
- — A. Blondel............................. i
- Analyse des réactions d’induits des alternateurs. —
- A. Blondel.......................... 169, 193
- Sur le principe d’une machine électrique à résoudre
- les équations numériques. — /. Bethenod, a5
- Sur le principe d’une machine électrique à résoudre
- les équations numériques. — M. d’Aste.. 197
- Auto-excitation des machines asynchrones polyphasées à collecteurs. — P. Ehrmann... io3
- Note sur l’invention de la bobine d’induction à
- étincelles. — E. Raverot................... 4g
- Construction et essais de machines.
- Vitesses critiques des groupes turbo-alternateurs.
- O Billieux.........................27,55, 82
- De quelques inconvénients rencontrés dans l’emploi des balais en charbon pour générateurs et moteurs à courant continu. — E.-Il. Mar-lindale............................................ i3o
- Le contrôle par rhéostats des générateurs à excita-
- tion indépendante. — L. Boothman........ 247
- L’imprégnation des enroulements ; une grande installation moderne d'imprégnation. —
- II. Reid............................; . . 248
- Stations centrales.
- Les reliefs ,de charge. — M. Du Bois................ 121
- L’Usine hydro-électrique de Lôntsch, 134» *55, 199, 226
- Lu nouvelle centrale électrique de la Philadelphia
- Electric C°.................................. 10
- Prévention de l’éleclrolyse dans les chaudières à
- vapeur...................................... 229
- - Transmission et
- Régulateurs d’induction, — G.-JI. Eardley-Wilmôt. 36 Affaiblissement du pouvoir isolant des isolateurs
- et effets consécutifs................ 88
- La mesure des températures dans une station centrale moderne. — Ch. S. Jeffrey.......... 206
- Station de transformation de Kiruna (Suède).... iG3
- Note sur l’emmagasinage de la houille.......... 85
- Révélateurs d’orages pour stations centrales... 61
- Développement de la Station Centrale Electrique
- de Moscou de la Société de 1886........ 25o
- Distribution.
- Dispositif de protection contre lu foudre et les brusques variations de voltage. — E. Kil-httrn Scoll et L.-F. Pogarcy................... 3o >
- Eclairage.
- Défectuosités des lampes au tungstène............. 93
- Eclairage des enseignes et de l’extérieur des bâtiments par projecteurs. — R.-W. Mac Kall et L.-C. Porter..............................79
- Pertes d’énergie dans les lampes électriques. ..... }8o
- Le projecteur électrique Beck.................... 280
- L’éclairage public par lampes à atmosphère d’dzole
- en Amérique............... 281^
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- LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
- Traotion.
- Frein sur rail système Westinghouse pour tram-
- ways. — L. Esbran.................... i53
- Automotrices électriques des lignes suburbaines
- de Lyon. — P. Sabe................... 22a
- Locomotive à soupape électrique.............. i65
- Sous-station roulante pour les tramways de
- Berkshire. — W.-D. Bearce.................. 260
- Pont à travée centrale mobile verticalement et à
- manœuvre électrique........................ 262
- La traction électrique. —J. Carlier............265 293
- Applications mécaniques.
- L’équipement électrique du nouveau bassin du
- port de Hull............................. 41
- La commande électrique d'une grande minoterie.. 45
- Pont tournant de canal à commande électrique. ... n3
- De l’emploi du tube Coolidge dans les applications médico-chirurgicales des rayons X. —
- Belot et Maxime Ménard................ 181
- La commande électrique dans l’industrie lainière.
- — J.-E. Crowlye....................... 113
- Influence du fonctionnement des moteurs à cage d’écureuil et des moteurs à enroulement
- sur le régime d’une ligne. —J.-C. Lincoln. 182 Caisson d’écluse pour le canal de Panama. — Lewis
- A. Mason.................................. 283
- Emploi de l’électricité pour la réalisation de la fumivorité et la récupération des matières en suspension dans les courants gazeux. . 285
- Les moteurs à collecteur des usines élévatoires de
- la Ville de Paris . — Marins Latour....... 289
- Electrochimie et Éleotrométallurgie.
- Application de la luminosité électrolytiquement produite, constituant un premier pas vers
- la télescopie. — L.-H. Walter.............. 4°
- Fusion et affinage des métaux par voie électrique. 67 Les rayons X et les cristaux......................... 106
- Fours électriques pour aciéries. — T.-D. Robertson .................................... 65
- Atomes et ions. — J.-J. Thomson.................. 109
- Comparaison des résistivités électriques aux
- hautes températures. — C. Hering........ 209
- Télégraphie et Téléphonie.
- Applications diverses des formules générales de la transmission descourantsélectriques sinusoïdaux. — L. Cohen......................... 7
- Etude des ensembles téléphoniques ; mesures et calcul de l'affaiblissement et des caractéristiques. — M. Puget....................... 124, i45
- Conditions affectant les variations d’intensité des signaux de télégraphie sans fil. — E.-W.
- Marchant................................ 17
- Le décrémètre Kolster...............!............ 63
- L’Ullraudion, détecteur pour ondes non amorties.
- — Lee de Forest.......................... i5
- Economie des installations des réseaux téléphoniques. — Harwey A. Smith..................... 23o
- Emploi des vibrations solidiennes de la voix en téléphonie avec Ç1 et sans fil, ainsi qu’en phonographie. —r Jules Glover................. 246
- L’oscillateur Fessenden pour la téléphonie sous-
- marine. — E.-V. ZompaVelli............... 3o5
- Radiotélégraphie.
- Rendement des postes de T. S. F. à étincelles. —
- H. de Bellescize..................... 73, 97
- Note sur l’accouplement des circuits oscillants
- désaccordés. — M. Pavlovsky.............. 217
- Radiotélégraphie sans antennes de grande hauteur.
- — Ch. A. Culver et J.-A Riner............ 185
- \
- Essais de réception de radiotélégrammes par ballon
- libre. — Dr P. Ludewig................. 187
- De la décharge des électrons purs et de ses applications en radio-lélégraphie et en radiotéléphonie. — Irring Langmuir..............241, 272
- Statistique.
- Importation en^Russie des produits de l’industrie électrique de 1906 à 1913.....................
- a3a
- Utilisation des chutes d’eau, — A, Surveyer........... ito
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-
- LA LUMIÈRE ELECTRIQUE
- x7>
- Législation.
- Redevances et frais de contrôle dus pour les lignes multifilaires de distribution d’énergie électrique. — J. Reyval......................... i?5
- La prohibition du commerce avec les sujets austro-
- allemands. — P. Bougault..............116, 141
- La guerre, la mobilisation et les dégâts aux usines.
- — P. Bougault.......................ui4, 23?
- La taxe sur l’énergie électrique en Russie.....". 166
- La législation de la houille blanche en Russie.... 236
- Échos de la guerre.
- Le service radiotélégraphique entre l’Allemagne et l’Amérique; mise sous séquestre de deux
- postes de T. S. F. allemands............ 238
- Liste des maisons d’Electricité et de Mécanique austro-allemandes mises sous séquestre.
- (Suite)..............................g5, 143
- Extraits d’un rapport sur le commerce allemand en 1913 établi par sir Francis Oppenheimer attaché commercial d’Angleterre en Alle-
- magne ................................... 20
- Débouchés de l’industrie électrique............... 22
- Projet de loi autorisant le gouvernement à rapporter les décrets de naturalisation de sujets originaires de puissances en guerre avec la
- France...................................... 23
- L’assistance aux ouvriers et employés dans l’industrie électrique allemande pendant la
- guerre............................... 263, 287
- L'industrie allemande des poteaux en bois en
- France. — J. de Soucy....................... 3o-
- Sur la liquidation de la Société d’éclairage électrique de 1886....................................... 3og
- Bibliographie.
- Dictionnaire des principales rivières de France uti- Le commerce français aux mains des Allemands,
- lisables pour la production de l’énergie par Paul de Mirecourl................... 47
- électrique, par Paul Bresson............ 47
- Notes industrielles.
- Poste microtéléphonique militaire. — F. Ducretet
- et E. Roger............................ 189
- La ventilation des turbo-génératrices........... 69
- Protection des poteaux en bois des lignes de transport d’énergie électrique........................ .. 68
- Correspondance
- 9’
- Renseignements commerciaux.
- 24, 48, 72, 120, 144, 191, 286, 288 3i2
- p.n.n. - vue 321/324
-
-
-
- TABLE DES NOMS D'AUTEURS
- DEUXIEME TRIMESTRE 1915
- A
- Aste (M. d’). — Sur le principe d’une machine électrique à résoudre les équations numériques ............................................. 197
- B
- Bearce W.-D. |— Sous-station roulante pour les
- tramways de Berkshire................ .... 260
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