Sa géographie épouse largement celle du développement industriel de l’Angleterre, en passant par la France, avant de gagner de nouveaux territoires en Europe et aux États-Unis. Elle imprime sa marque sur l’espace urbain qu’elle remodèle durablement. L’espace dédié aux exposants ne cesse de s’étendre, passant d’une dizaine d’hectares à Londres en 1851 à plus de deux cents pour Vienne en 1873 ; et de se démultiplier, du chapiteau unique de l’Exposition de Paris de 1798 à la multitude des palais et pavillons de l’Exposition de 1900. Au gré de véritables prouesses architecturales, la mise en scène du Progrès transforme le paysage urbain en une véritable « féerie géographique ».

Les expositions universelles firent l’objet d’une abondante littérature : rapports officiels, monographies thématiques, guides de visite et journaux, qui témoignent aussi de l’extrême vitalité de l’évolution des procédés d’impression industrielle tout au long des 19e et 20e siècles. La lithographie, l’héliogravure, la phototypie ou la glyptographie offrent un miroir fidèle de toutes les grandes réalisations techniques et architecturales exposées. Le millier de publications, que collectèrent les professeurs de chaires d’enseignement au Conservatoire national des arts et métiers, dont beaucoup furent membres des comités d’organisation ou de jurys, enrichirent les fonds de la bibliothèque de l’établissement et constituent des sources pour l’économie et l’histoire des techniques comme pour celle des mentalités.

Pôle associé de la Bibliothèque nationale de France, la bibliothèque du Conservatoire valorise cette collection dans le Cnum, sa bibliothèque numérique.

Grands témoins des expositions passées, la tour Eiffel, le Grand Palais ou le Trocadéro, scandent toujours le paysage urbain parisien. Mais il importe aussi de garder la mémoire de toutes ces constructions, palais, pavillons et galeries éphémères, qui attirèrent des millions de curieux. La présente exposition invite les visiteurs d’aujourd’hui à une promenade guidée, ponctuée des commentaires du temps.

Bibliographie sélective                 Crédits et remerciements