La bicyclette, facteur de démocratisation et d'émancipation

À partir de 1890, la bicyclette, devenue plus confortable et accessible, se démocratise ; les classes populaires l'utilisent quotidiennement pour leurs déplacements, mais aussi les médecins, les curés de campagne, les fonctionnaires... « Tout le monde aujourd'hui s'intéresse à la bicyclette, à ce merveilleux véhicule qui donne à l'homme la vitesse du cheval, avec un agrément et une facilité sans pareils ». Grâce à cette nouvelle vitesse, les cyclistes peuvent quotidiennement parcourir des distances plus grandes, notamment pour se rendre sur leur lieu de travail. La bicyclette contribue indirectement à l'étalement urbain.

La bicyclette s'affirme aussi comme un outil d'émancipation des femmes, en leur offrant une nouvelle liberté de circulation. Elles obtiennent notamment le droit de porter des vêtements adaptés à la circulation à vélo (culotte bouffante, pantalon à la turque ou bloomer, du nom de la féministe américaine Amelia Bloomer), alors que le port du pantalon leur reste interdit. Cependant, les réserves et les oppositions à l'encontre des femmes circulant à bicyclette perdureront longtemps :

« Il est à noter, en effet, qu'à part quelques exemples isolés du port de la culotte, il est vraisemblable que la « vraie femme » ne se séparera pas des vêtements que l'usage a consacrés. »



La bicyclette, symbole d'une nouvelle ère

Alors que les chemins de fer du XIXe siècle ont permis le développement de la mobilité collective, la bicyclette offre à ses adeptes une mobilité individuelle, nouvelle pour l'époque. Elle marque également le triomphe des valeurs sportives, venues d'Angleterre, telles la compétition et l'entraînement. Les courses de vélo commencent à se développer, avant de connaître un véritable essor au XXe siècle. La bicyclette est aussi le symbole d'une époque marquée par le progrès industriel et la recherche de la vitesse.