La draisienne (voir le glossaire) est inventée par un Allemand, le baron Karl Drais von Sauerbronn. En juillet 1817, celui-ci parcourt 14,4 kilomètres (distance de Mannheim à Schwetzingen) en seulement une heure grâce à sa Laufmaschine (machine à courir). Celle-ci est composée de deux roues reliées par un cadre de bois mis en mouvement par la force des pieds.

Grâce à un brevet déposé en 1818 par Louis-Joseph Dineur, mandataire du baron, la draisienne connaît bientôt un vif succès en France. Le 5 avril 1818, l'inventeur en fait même une démonstration dans les jardins du Luxembourg. En Angleterre, ce premier modèle de vélo est appelé hobby-horse ou dandy-horse. Des cours de conduite sont organisés, ainsi que des courses, comme celle qui eut lieu en 1829 près de Munich et rassembla vingt-six participants.

Manège de draisiennes à Londres en 1819 (La Nature, 1896)

Cependant, la draisienne reste une machine lourde (quarante kilogrammes environ), inconfortable et réservée aux utilisateurs masculins des classes aisées. Une fois l'effet de mode passé, elle tombe dans un oubli relatif à partir des années 1830. De nouveaux modèles apparaissent tout de même à la fin du XIXe siècle, telle la « célérette » dont les qualités sont vantées par son constructeur : « meilleur marché, bien plus légère, plus solide, moins volumineuse, pliante [...], apprentissage plus facile... »

Aujourd'hui encore, la draisienne est commercialisée comme jouet pour les enfants, afin de leur permettre de s'initier au vélo, preuve que cette invention a su traverser les âges.

Draisienne ou célérifère ? Il a longtemps été admis que le premier vélo avait été inventé par un Français, le comte de Sivrac, en 1790, sous le nom de célérifère (voir le glossaire). On sait aujourd'hui qu'il s'agit d'un canular inventé par un journaliste.